Tumgik
#histoire courte
loup-venant · 12 days
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Ce samedi n'a rien à jalouser aux nuits infinies de décembre. Témoins des heures perdues, deux poches noires à peine dissimulées sous des lunettes aussi fatiguées que leur monture, Max continue d'arpenter en vainc les abysses des réseaux.
Son pouce remonte régulièrement sur l'écran comme autant de pas qu'il s'abstient d'aventurer en dehors de sa détresse léthargique. Détresse dans laquelle il s'étale comme dans son canapé, à moitié, un pied à plat sur le plancher de ses habitudes, l'autre suspendu au delà de l'accoudoir de son déni.
La dernière vidéo le captive un instant. Il y voit un arbre mal cadré sur un coin de jardin. En fond, un air de piano relativement calme accompagné d'une voix lui explique que sa vie est entre ses mains. Qu'il ne tient qu'à lui de vivre ce qu'il a à vivre. Son ventre se sert. Il déglutit. Un sentiment de dégoût l'envahit.
Son regard se décroche du téléphone et sans le rattraper Max laisse tomber sa tête en arrière en inspirant profondément. Ses yeux sur le plafond, il expire toute sa maladresse émotionnelle en les fermant.
"Today really sucked."
Sous les verres, quelques larmes s'échappent malgré lui.
Soudain, le long de ses tempes, apparaissent deux paires de doigts tout chaud. Ils attrapent délicatement ses lunettes et les écartent de son champs de vision. Ils reviennent avec du renfort, lui caressent les joues. Il les sens tendues contraster contre la douceur des gestes qui le gagnent. Les mains poursuivent leur descente vers le haut de son torse pour se croiser et former avec les bras qui les tiennent une écharpe.
Sans ouvrir les yeux, Max remonte lentement ses mains et s'accroche aux bras qui l'entourent désormais. La vanne est lâche et ses paupières, comme ses lèvres, n'ont plus la force de faire barrage. Sur son front, un baiser aussi doux que la chaleur de cette étreinte achève de l'affaiblir. Il éclate en sanglots.
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emiebritonstudio · 9 months
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OS Zervis : "De l'ombre à la lumière"
Je vous partage un OS que j'ai écris il y a quelque temps sur le couple Zeref x Mavis de Fairy Tail. je l'ai écrit il y a un petit moment lors du concours hiver de Fairy Tail en décembre 2018.
J'avais choisi de mettre en avant un couple souvent placé au second plan des fictions sur Fairy Tail. Le thème imposé était le Nouvel An. Je me suis donc inspiré de la légende du Nouvel An chinois pour écrire cette histoire.
N'hésitez pas à me faire part de vos avis en fin de lecture ! ;)
Bonne lecture,
Emie <3
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Le sifflement de la brise hivernal est l'unique son qui parvient aux oreilles de Mavis, tel un chant pour guider ses gestes dans chacune de ses tâches. La poussière de la pièce lui titille les narines. Cependant, elle s'y est habituée avec le temps. Fille d'un modeste marchand, elle a toujours eu le souvenir de prendre soin du logis. Il en est ainsi depuis le décès prématuré de sa mère et cela lui convient.
Le soleil entame sa descente vers l'horizon, inondant le logis, grossièrement taillé en pierre, de sa couleur rouge orangé. La jeune fille s'accoude un instant contre le manche du balai. Ses prunelles d'un vert intense se perdent vers l'extérieur. Même si elle s'est accoutumée à sa situation, elle ne peut s'empêcher de s'interroger sur le monde qui l'entoure et ce que doit être la vie au-delà de l'enceinte de son village.
La curiosité est un vilain défaut. Elle en a conscience. Son père, Makarov, lui à souvent répéter. Cependant, il ne peut arrêter les rêves de la belle Mavis de s'envoler dans son esprit. Une question toute particulière lui trotte en tête depuis l'arrivée du mois de décembre. Pourquoi ne fêtent-ils jamais la fin de l'année ?
En réfléchissant à une éventuelle réponse, l'adolescente se mord la lèvre inférieure. Ce sujet est tabou dans son village. Elle a bien essayé de trouver des réponses parmi les livres de leur humble bibliothèque religieuse. Mais rien ne pouvait lui fournir les explications qu'elle attendait. Un long soupir franchit ses lèvres malgré elle. La jeune fille est coupée dans son élan par le claquement de la porte d'entrée. Elle arbore un fin sourire avant de faire face au nouvel arrivant.
- Bonjour père ! La journée a été bonne ?
- Autant que les autres, mon enfant.
- Vous devez être fatigué.
- En effet. Pourrais-tu commencer la préparation du repas pendant que je me débarbouille ?
- Bien sûr.
Sans plus de discussion, Mavis s'évapore à travers le couloir qui la mène à la cuisine. Une cascade de cheveux blonds retombe sur ses hanches aux rythmes de ses pas. Elle empoigne quelques légumes de leur réserve personnelle afin de faire une soupe bien épaisse pour leur tenir chaud. Elle resserre le nœud de son tablier par-dessus sa robe rose pâle. Elle ne possède aucun chichi. Leur famille ne peut se le permettre.
Alors que la cuisson du plat mijote, son père fait son apparition. Il s'installe autour de la table. Le silence entre eux fait réfléchir la jeune fille. Pouvait-elle lui confier ses interrogations ? Au point où elle se trouvait, il est son unique espoir de trouver des réponses. Résigner, elle rassemble quelques mots dans son esprit afin de froisser le moins possible son géniteur.
- Père ?
- Oui ma fille ?
- Je m'interrogeais sur la journée d'aujourd'hui.
- Eh bien ? qu'a-t-elle de particulier ?
- Rien en apparence. et c'est bien ce qui m'étonne. Il s'agit du dernier jour de l'année.
- Et donc ?
- J'ai lu que dans des contrées voisines, il est normal d'organiser un banquet, un bal ou une fête afin de célébrer l'année à venir. Mais il ne s'est jamais rien passé à Magnolia.
Les propos de sa fille font grimacer Makarov. Il préféra se concentrer sur le remplissage de leurs bols de riz qui accompagnera leur bouillon. Son expression renfrogner interpella la jeune fille qui prit sur elle en attendant sa réponse. Bien qu'elle la jugeait déjà inutile.
- Tu ne devrais pas réfléchir à ce genre de chose. Ta curiosité te perdra.
- Il y a vraiment une raison à cela ?
- Ce ne sont pas tes affaires.
-Je vous en pris, père, répondez-moi !!
-Il en est hors de question que tu t'approches de près ou de loin à cette histoire !!! Tu pourrais bien être sa prochaine victime sur la liste.
- "Sa prochaine victime" ? À qui ?
Makarov rumine dans sa moustache. Il en a déjà trop dit et il a conscience que sa fille ne voudra pas en rester là. Sous le poids pesant du regard de Mavis, le vieil homme finit par soupirer, résigner à dévoiler davantage sur ce qui pèse sur les épaules des villageois.
- Très bien. Je t'en ai déjà trop dit. Prends place à mes côtés et je vais tout te raconter.
Sans plus de cérémonie, Mavis serre leurs assiettes avant de s'installer autour de la table au côté de son géniteur. Elle appuie ses iris dans les siennes afin de s'assurer qu'il ne se dérobe pas en si bon chemin.
- Il y a très longtemps, un démon a commencé à sévir dans les parages. Il est immortel et diabolique. La créature est en demande de sang et de chair humaine. Aussi loin que les anciens du village se souviennent, il est toujours apparu dans la nuit du 31 décembre à minuit, réclamant un jeune humain en offrante en l'échange de la prospérité du village.
- Mais c'est ignoble !!
- C'est pourquoi tous les habitants se réfugient chez eux, de peur d'être choisis comme prochaines victimes.
Makarov met un point final à son récit, laissant Mavis perdu dans ses songes. Le vieil homme rompit le silence au son des coups de cuillère dans son assiette. La jeune fille reste de marbre. Une créature telle que le décrit son père peut exister ? Une telle inhumanité peut être réelle ?
La jolie blonde secoue la tête de droite à gauche en se forçant à finir son plat. Il lui est inconcevable de croire au bon fondement de cette histoire. Elle ne peut s'y résoudre. Son père sort finalement de table, mettant une nouvelle fois à mal le fil de ses réflexions.
- Bien. J'espère que cela te coupera toute envie d'assouvir ta curiosité.
- Bien entendu, père.
- Très bien, allons nous coucher. Demain sera un autre jour.
"Un autre jour comme les autres" ne put s'empêcher de pensée Mavis. Toutefois, elle garde cette réflexion pour elle-même. Après avoir fini la vaisselle et s'être débarbouillée, elle se rend d'un pas lent vers sa chambre. Elle jette un rapide coup d'œil à son reflet dans l'unique fenêtre au-dessus de son lit. Le ciel désormais noir et étoilé domine le village.
Les questions affluent à nouveau dans son esprit. Elle doit coûte que coûte en trouver les réponses. Elle ne pourra jamais trouver le sommeil. Déterminé, Mavis ouvrit sa fenêtre. Malgré ses pieds dénudés, elle la chevauche pour rejoindre la rue. Une chance qu'elle soit au rez-de-chaussée.
La jeune fille jette un dernier coup d'œil en direction de la maisonnette en murmurant un faible "désolé" comme pour se donner bonne conscience. Ses pieds percutent les pavés froids jusqu'à s'éloigner vers la forêt avoisinante. Elle sait qu'elle ne peut se fier qu'à son instinct. Mavis enchaîne les directions sans savoir réellement si elle est sur le bon chemin pour trouver cette créature.
À bout de souffle, elle s'écroule sur le sol neigeux après avoir eu sa cheville prise au piège dans une racine d'arbre. Ces derniers, maigres et sans feuilles, créent des ombres froides et effrayantes. Mavis a la chair de poule. Elle souhaite se relever afin de s'éloigner de là. Mais une douleur à sa cheville la cloue au sol. En y jetant un coup d'œil, elle aperçut une égratignure ensanglantée et bleutée qui ne lui inspire pas confiance.
L'adolescente siffle entre ses dents. Elle déchire un pan de sa robe afin de se créer un bandage de fortune. Toutefois, elle n'a pas le temps de le finir. Comme attiré par l'odeur de son sang, une ombre fait lever le vent autour d'elle. Mavis se raidit face à la présence inconnue. Elle prit sur elle pour rassembler tout son courage, alors que ces prunelles émeraudes s'agitent autour d'elle.
- Qui est là ? Qui êtes-vous ?
Un souffle est son unique réponse. La jolie blonde fronce les sourcils vers la source. Elle plisse les yeux alors qu'une silhouette se dessine entre les arbres.
- Êtes-vous ce démon dont a peur mon village ?
- Peut-être bien.
- Je ne te veux aucun mal. Je veux juste comprendre. Pourquoi fais-tu tout ça ?
- Tu es bien bavarde pour un sacrifice humain.
Sans plus de discours, le démon sortit d'entre les arbres. Il accourt sur sa proie. Celle-ci n'a d'autre choix que de placer ses mains devant son visage en guise de protection. Mavis ferme les yeux, attendant son heure. Mais à sa grande surprise, aucune griffe ne vient déchirer sa chair, aucun croc ne vient briser ses os.
Bercée par l'unique lumière de la lune et le calme de la nuit, la jeune fille finit par entrouvrir ses paupières. Elle retient un Cri en voyant le front du démon reposer contre sa paume. Ses yeux normalement rouges sont clos, donnant à son visage une expression plus apaisée. Malgré les deux cornes sur son crâne, les écailles sur son corps et ses griffes longs et pointus, il avait presque l'air humain. Des pics d'une chevelure couleur corbeau s'agitent avec la légère brise.
Puis, comme étreinte par une force qui la dépasse, Mavis sent sa vision être aveuglée par une lumière aussi blanche que les plumes des anges. Des images défilent sous ses yeux. Elle raconte une histoire. Pas la sienne, celle du démon. Une force l'appelle. Un pouvoir plus grand que tout ce qu'elle aurait pu imaginer dans ses rêves les plus fous. Un nom s'impose à elle telle une évidence.
- Zeref.
Comme pour répondre à son appel, la créature ouvre brutalement les yeux, coupant leur échange psychique. Cependant, quelque chose à changer dans l'atmosphère. Le démon garde ses distances, observant la jolie blonde qui vient d'anéantir des siècles d'errances et de cruelles habitudes. Le goût du sang lui donne soudain une sensation fade et amère. Que lui avait-elle fait ?
- Je suis désolée.
L'intervention de Mavis l'oblige à se concentrer à nouveau sur sa présence. Son regard le transperce. Il peut y déceler une lueur remplie de compassion. Son cœur se tord dans sa poitrine, lui rappelant la présence de cet organe qui l'a tant fait souffrir. Cela fait des siècles qu'il ne connait que la peur dans le regard de ces victimes.
- Je comprends que tu en veux aux habitants de notre village. Ils ont tué ta famille en croyant qu'ils étaient des mages. Tes parents et ton petit frère...
- Ils devaient payer !! S'écrit-il en la coupant.
- Mais tu n'aurais pas dû laisser la noirceur prendre le dessus. Tuer des innocents ne les ramènerait pas.
- À quoi bon ?! Comment pourrais-je avoir encore foi en l'humanité ? Celle-ci même qui m'a tout pris.
- Grâce au pardon.
La répartie de Mavis coupe celle de son interlocuteur. Surpris, il la laisse s'approcher de quelques pas supplémentaires dans sa direction.
- Tu dois pouvoir leur pardonner. Ainsi qu'à toi même. Dans le fond tu t'en veux de n'avoir pas pu les sauver.
- J'aurais aussi dû périr dans les flammes à leur côté.
- Une nouvelle année s'annonce et il est temps de prendre les bonnes résolutions, de faire table rase du passé et de regarder vers l'avenir.
Pour appuyer ses mots, Mavis dépose une main sur l'épaule du démon. Cependant, celui-ci prend peur à son contact. Il se retire aussi sec en repartant aussi vite qu'il est venu à travers les bois. Ses pas accélèrent comme pour fuir cette fille aux allures angélique. Il a perdu l'envie dans faire son repas du jour.
Elle n'est pas comme les autres. Il en est persuadé. Quelque chose en elle, une force magique, lui a permis de lire dans son esprit aussi facilement quand ouvrant un livre. Elle est comme encerclée d'un halo de lumière, contrastant avec la noirceur de son âme. Cette opposition le terrifie. Ses pas ralentissent au fur et à mesure de ses réflexions. Il sent ses forces s'amoindrir pour la première fois de son existence. Il accorde un coup d'œil à ses mains tremblantes sous ses yeux. Il n'a pas le temps de comprendre que les cloches de l'église du village sonnent les premiers coups de minuits.
La mélodie du clocher accentue les tremblements dans tout son être. Ses jambes ne le portent plus. Il s'écroule à genoux, trouvant uniquement la force de couler un regard vers le ciel. Un sentiment de joie et d'effervescence englobe le village. Il écarquille les yeux en contemplant les premiers éclats de feu d'artifice. Les habitants ont dû s'apercevoir qu'aucune perte n'est a déplorer, qu'aucune silhouette machiavélique ne les poursuit. La magie des lumières donne un élan de féerie. Puis, une petite voix résonne dans sa tête. Il reconnait le timbre fluet de la jolie blonde.
"Je crois en toi et en l'avenir"
Un nouveau halo de lumière l'entour. Il ne parvient pas à comprendre ce qui lui arrive. Sa malédiction arrive-t-elle enfin à son terme ? Son cœur se gonfle, rien que d'y penser. Son organe vital tambourine de plus en plus fort dans sa cage thoracique comme pour le faire sentir un peu plus vivant, un peu plus humain. Alors que ses prunelles s'illuminent, sa peau pâle retrouve un aspect humanoïde. Ses griffes et ses cornes se rétractent. Le démon est poussé par le sommeil. Recroqueviller à même le sol, la lumière termine son œuvre en levant la malédiction, retirant toute trace démoniaque du corps de l'ancien villageois meurtri par la vie.
Mavis regagne son village, les bras baltant et l'esprit encore tout embrouiller par cette rencontre. Toutefois, elle est vite ramenée au présent. Des chants et des danses s'animent autour d'un immense feu de bois sur la place du village. Intriguée, elle trottine jusqu'aux banderoles colorées. Elle peine à croire en distinguant les visages enjoués des habitants qui étaient si craintifs le matin même.
Mavis fend la foule afin de retrouver son vieux père. Ce dernier est assis sur un banc en bois, sa canne reposant aux creux de ses paumes, observant avec entrain la farandole. Il tape sa canne en rythme. Makarov coupe tout mouvement en croisant le regard de sa fille. Il grimace en comprenant d'un seul regard qu'elle y est pour quelque chose dans ce changement. La jeune fille prit place à ces côtés, une expression coupable peignant son visage.
- Je n'ai pas pu m'en empêcher.
- Oh oui je sais bien. Et dans le fond c'est peut-être mieux ainsi.
- Pourquoi ?
- Nous pouvons enfin fêter l'arrivée de la nouvelle année. Le démon n'est pas venu. Aucune vie n'a été perdue.
- Je pense que c'était surtout un homme tourmente qui avait besoin de se sentir compris.
Sans comprendre le réel sens de ces propos, Makarov clôture leur discussion. Il se concentre sur la nouvelle musique. Il s'agit d'une valse permettant aux couples de se former. Seule, Mavis observe les regards langoureux échangés. Puis, de l'autre côté de la foule, elle distingue une silhouette toute particulière. Un jeune homme d'environ son âge fait son apparition. Des cheveux ébène, soigneusement lissés, lui donnent un air de gentil homme.
Un soupçon d'éclat rouge dans ses prunelles lui confirme, ce que son cœur lui crier. Zeref fendit la foule jusqu'à elle sans attirer l'attention. Il arbore une tenue sobre et ses traits de démons ont disparu. Sans quitter le regard de sa sauveuse, il s'incline en tendant une main dans sa direction. Elle lui adresse un doux sourire avant de la saisir. Telle sa lumière qui éclaire les ombres de son passé, Mavis lui montre les pas afin de reprendre confiance en lui et en l'humanité.
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Pour ceux qui souhaite lire d'autre OS, voici le lien de mon livre d'histoire courte dispo sur Wattpad : Cliquez ici
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les-toupies-h · 11 months
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6 lignes par jour
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notesdebord · 2 years
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Une autre histoire courte débarque à vos portes! Suivez Alfonse alors qu'il revisite la cité de son enfance et fait la rencontre d'une jolie demoiselle~
3569 mots Temps de lecture : 14 minutes
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tiredlittleoldme · 2 years
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La neige
Basé sur ce prompt de @visualwritingprompts2
La neige avait tout bloqué. La météo avait été glacé depuis quelques temps, mais les tempêtes constantes rendaient chaque déplacement presque impossible.
En l’absence d’un ciel clair, il n’y avait pas moyen de voler. C’est ce que les autres essayaient de faire comprendre au commandant.
-J’ai pas un pouce de visibilité., râlait le pilote. Comment est-ce que je pourrais voler comme ça?
-Tu voleras parce que je te dis de voler.
Le pilote roule des yeux. S’il y a une personne qui ne craint pas le commandant, c’est lui.
-Bien sûr, et si l’avion se crashe et que la mission n’est pas remplie, on fait quoi?
-Tu voles toujours sans aucune visibilité, quelle importance... Tu ne t’es jamais crashé.
-Ça a jamais été comme ça.
Le pilote croise les bras et tout le monde dans l’entrepôt les regarde avec plus ou moins de discrétion.
-La mission va avant tout. Le cargo doit être livré quoi qu’il se passe.
-Tu crois que je ne le sais pas?
Le pilote est maintenant juste en face du commandant, l’équipage et le soutien au sol retiennent leur souffle.
-Je suppose que tu veux que j’aille lui parler?
La voix du commandant est basse, mais le silence est tel que tout le monde l’entend.
-Si ça ne te dérange pas.
Le pilote a un léger sourire aux lèvres, le commandant plisse les yeux, mais se retourne et s’enfonce vers l’intérieur de la base. Le pilote se retourne aussi après un instant.
-Allez, au travail !
Des murmures se font entendre, mais tout le monde obéit. Personne n’a envie d’être le responsable d’un éventuel retard de mission, pas qu’un seul cargo ait jamais été en retard. On se passe les caisses, les outils et bientôt, tout est chargé dans l’avion.
Les plus anciens fixent le ciel à chaque sortie, comme si le blizzard allait miraculeusement se lever à force de le regarder. Le pilote, tranquille comme si ce n’était pas LE jour le plus important de l’année, reste à la porte, les bras croisés et les yeux plissés derrière ses lunettes de vol. Le commandant s’approche du pilote, lui cognant le coude pour attirer son attention.
Au milieu du bruit du vent, de la neige épaisse, tout le monde essaie d’entendre ce qu’il va dire.
Il soupire, le pilote sourit.
-Il va le chercher et il l’envoie.
Le pilote a un geste de triomphe, le commandant roule des yeux. -Tout est prêt, au moins?
Un des gars de l’entrepôt s’approche timidement.
-Le dernier chargement vient d’être installé.
Le commandant grogne quelque chose en guise d’assentiment et consulte sa montre pour la cinquième fois en une minute.
-Relaxe., lui souffle le pilote. On n’attend plus que lui.
Il fait un signe à l’équipage qui se presse pour monter dans l’avion, croisant le personnel de l’entrepôt qui en descend.
-Vas-y, commence les préparations au sol. Il ne devrait pas tarder.
Le regard du commandant se perd à nouveau au fond de l’entrepôt.
C’est au tour du pilote de le pousser du coude.
-Ça va aller... On ne sera pas en retard.
Le commandant grogne.
-Ou si on l’est, au moins, ce ne sera pas de ma faute., ricane le pilote, s’éloignant sous le regard frustré du commandant.
Les préparatifs de vol sont rapides. Malgré la météo, à cette époque de l’année, l’avion est vérifié constamment pour être sûr qu’il est en état de voler.
Le pilote est moins stressé que le commandant, mais ça n’empêche pas à son coeur de battre la chamade. Être en retard ne serait rien de moins que catastrophique et tout le monde le sait. Il enfile son casque et la voix soulagée du commandant le rejoint immédiatement dans ses oreilles.
-Ça va, il est en route.
Le pilote sourit, répond au commandant, enclenche les dernières procédures et prévient l’équipage de boucler leurs ceintures. Quand tout est prêt, il inspire profondément en regardant par le pare-brise. La météo ne s’est pas améliorée et la visibilité est quasi nulle. Dans sa folle jeunesse, il en a fait des bêtises, mais ça, ça ne sera vraiment pas de tout repos. Pas qu’il ait pris le job parce qu’il était facile. Bien sûr, le reste de l’année est bien plus tranquille, mais tout repose sur ce moment, sur ce vol. Si le vol ne se passe bien, les livraisons ne seront pas faites et sans les livraisons...
Le pilote frémit, un frisson parcourant tout son corps. Il s’apprête à interpeller le reste de l’équipage qu’il sent aussi nerveux que le commandant (ce dernier, d’ailleurs, doit être sur le point de faire un anévrisme) quand devant lui, la lumière rouge qu’il attendait s’allume enfin.
Il pousse un bref cri de triomphe, ses mains volant aux commandes.
-Accrochez-vous, les enfants, on décolle !
Le pilote sent l’excitation monter derrière lui. Il ne peut s’empêcher d’adresser une prière à son guide.
-Allez, Rudolphe, montre-nous le chemin...
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faithiax · 2 years
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Deux petites filles étaient inséparables d’entre elles.
Deux petites filles s’aimaient.
Deux petites filles partageaient des secrets ensemble.
Mais seulement une était seule,
Les inséparable s’éloignent loin possible jusqu’à qu’une coura à un mur impassable et mourra à une meurtre mystérieux.
Et une vit avec la honte dans son cœur en ne sachant rien de la vérité.
Translation ++
Two little girls were inseparable from them.
Two little girls loved each other.
Two little girls were sharing secrets together.
But only one was alone,
The lovebirds stray as far as possible until one runs till the dead end and dies in a mysterious murder.
And one lives with shame in her heart knowing nothing of the truth.
made by me :>
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tamkiwinchester · 2 years
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Ses parents, sa famille, les autres. Ils ne comprennent pas. Ils ne comprennent pas pourquoi il est toujours seul. Et lui-même ne comprend pas. Il ne comprend pas pourquoi c’est mal. Il n’aime pas les autres. Il ne les a jamais aimés. Et ils ne l’ont jamais aimé non plus. 
Mais ses parents ont un espoir. Ses parents changent de travail et il doit déménager avec eux. Ils changent de ville et ses parents espèrent qu’il s’y plaira mieux. Qu’il ira jouer un peu. Et pourquoi pas, qu’il se fera des amis. Ses parents espèrent en effet beaucoup de ce changement. Il le sait. Et il déteste ça. Il ne veut pas changer. Il n’aime pas les autres.
Mais ses parents ne veulent pas comprendre ça. Alors tous les soirs, quand il rentre de l’école, ils lui demandent. T’es tu fait des amis ? As-tu au moins parlé à quelqu’un ? T’es tu seulement approché de quelqu’un ? Et au fur et à mesure qu’ils posent ces questions, il fait non de la tête. Et au fur et à mesure qu’il secoue la tête, ses parents le regardent, de plus en plus inquiet. Ils le trouvent bizarre. Il le sait. Ils le regardent comme s’il avait quelque chose sur le visage. Comme s’il était déformé. Comme s’il était un monstre. 
Mais il n’est pas un monstre. Il lit beaucoup et il a lu des livres sur des animaux qui vivent seuls toute leur vie. Cependant, c’est vrai, les monstres sont réputés pour être solitaires. Ou plutôt, ils sont seuls. Car qui veut d’un monstre ? Il se questionne alors. Est-il, lui aussi, un monstre ? un être dont personne ne veut ? Il préfère se voir comme un chat forestier. Il a beaucoup lu sur eux. Ils vivent seuls ou avec leurs enfants. Il est un chat forestier forcé de vivre avec ses parents. 
Mais depuis quelque temps, ses parents ne posent plus de questions même s’ils ont toujours un regard inquiet. C’est les vacances d’été maintenant et il ne va plus à l'école. Il a plus de temps. Il fouille sa nouvelle maison et atterrit dans le grenier. Ses parents n’y vont jamais. Il est encore plein des choses des gens d’avant. Dans un coin, il voit un objet étrange. Il est baigné de lumière et semble l’appeler. Il s’approche de la chose. C’est une toile. Une toile blanche posée sur un chevalet en bois. La toile est énorme et vide. Il ne sait pas pourquoi, mais tout ce vide le dérange. Il voit à côté de la toile quelques tubes de peinture. Sans vraiment réfléchir, il commence à peindre. Du rouge d’abord. Puis du bleu. Du gris. Et enfin, du noir.
Mais ce qu’il peint n’a pas de sens. Pas de sens pour quelqu’un d’autre que lui. Et quelqu’un d’autre que moi. Il contemple sa toile. Longtemps. Ses parents l’appellent et il descend. Moi aussi je contemple cette toile. Longtemps. Plus longtemps que lui car lui doit manger, peut-être lire puis aller se coucher. Toutes ces choses que je ne fais plus depuis longtemps. Quand il revient au grenier le jour suivant, sa toile est différente. Quelqu’un y a rajouté des couleurs. Ces couleurs sont timides. Ténus. Écrasées par les autres. 
Mais elles sont bien là. Du vert d’abord. Puis du jaune. Ce ne sont pas ses parents qui ont fait ça. Ils ne montent jamais ici. Il s’interroge. Pour une fois, c’est lui qui veut poser des questions. Alors il reste assis là à fixer les deux petites tâches qu’il n’a pas faites. Plus il les regarde, plus il est perplexe. Plus il les regarde plus il a l’impression que la tâche verte est un corps et la tâche jaune est une tête. Il en est même sûr à présent. Quelqu’un était là. Quelqu’un s’est peint sur sa toile. Et il veut savoir qui est ce quelqu’un. Il prend le pinceau et le plonge dans la peinture noire. Alors, avec de grands gestes, il dessine un point d’interrogation. Et il attend. Il attend que quelque chose se passe. Que la peinture change d'elle-même peut-être. 
Mais rien ne bouge. Il reste là tout l’après-midi. Le soir, comme la veille, ses parents l’appellent. Il part donc manger, lire, dormir. Pendant ce temps, je contemple ce point d’interrogation. Ce grand signe qui me défit. Je prend le pinceau et le plonge dans la peinture jaune. Alors, avec de grands gestes, je dessine une rose. Immense. Elle recouvre le point d’interrogation. Il en reste tout de même des traces. 
Mais ténues. Il revient le lendemain, peut-être avec l’espoir que quelqu’un ai répondu à sa question. Quand il voit la réponse, au début, il ne fait rien. Il est figé. La bouche grande ouverte. Puis il se décide. Il reprend le pinceau et dessine à côté de ma grande rose jaune, une mulitude de petites roses blanches. Il s’applique. Il veut qu’elles soient belles. Pourtant, sa main est tremblante. Ce sont tout de même les plus belles roses que je n’ai jamais vu. Il repose le pinceau et s’assoie sans quitter la toile des yeux. Il reste là à la fixer comme à son habitude. Et comme la veille, il la fixe pendant des heures. Il reste là tout l’après-midi sans bouger. Il cligne à peine des yeux. Il veut une réponse. Et il veut me voir répondre. Comme la veille et le jour d’avant, ses parents l’appellent. 
Mais il ne bouge pas. Il tient à sa réponse. Il veut une preuve que ce n’est pas un rêve. Que ce ne sont pas ses parents. Que ce n’est pas lui-même quand il est endormi. Alors il reste à contempler la toile. Attentif à chaque changement de nuance qui pourrait soudainement apparaître. On peut entendre, dans le reste de la maison, ses parents qui le cherchent. Je ne pense pas qu’il l’entende cependant. Il est bien trop concentré. Ils l’appellent de nouveau avec de l'inquiétude dans la voix. Il ne répond toujours pas. Au bout d’un moment, ses parents finissent par débarquer dans le grenier. Ils le retrouvent enfin. Ils sont soulagés.
Mais lui ne bouge pas. Ils lui parlent. Lui disent qu’il faut descendre pour manger maintenant. Il n’écoute pas. Après un moment, ses parents haussent les épaules et s’en vont. Ils sont toujours un peu inquiets mais pas pour les mêmes raisons. Ils sont toujours inquiets pour lui. Inquiets parce qu’il est différent. Pour se rassurer, ils se disent qu’il n’est qu’un enfant. Qu’il changera. Ils ont peur qu’il ne change jamais.
Mais pour une fois, il n’a que faire des inquiétudes de ses parents. Il attend. Plus concentré qu’il ne l’as jamais été. Il ne partira pas. Pas tant qu’il n’aura pas vu la toile changer. Alors, avec appréhension, je prends le pinceau. J’hésite un instant sur les couleurs. J’opte finalement pour le bleu le plus foncé que je puisse trouver. Avec, je dessine des arabesques. Je fais le tour des roses et elles semblent désormais plongées dans la nuit comme nous deux. Je prend ensuite un jaune orangé et, sur la droite de la toile, je peint un rond qui se mélange un peu avec le bleu. Je me retourne vers lui et je vois ses yeux ahuris. Il a la bouche grande ouverte. Il n’en revient pas. Tandis qu’il fixe la toile, je le fixe lui.
Mais il finit par comprendre le message que je lui ai transmis et il s’en va. Il ne va probablement pas lire ce soir. Il est très tard. Quant à moi je n’ai rien à peindre cette nuit. Je vais donc rester là à l’attendre. Le lendemain, comme prévu, il revient. C’est la fin de matinée. Je me demande s’il a mangé avant de venir me voir. Il se jette tout de suite sur le pinceau et le plonge dans la peinture jaune. Il fait un grand arc de cercle. Il prend ensuite de la peinture rose et fait un arc plus grand au dessus du jaune. Il repose le pinceau et s’éloigne un peu. Il voit alors se dessiner en dessous du sien, un même arc jaune et rose. Il sourit. Je ne l’avais encore jamais vu sourire. Ses yeux pétillent de joie. Les miens le feraient aussi sûrement, s’ils le pouvaient. Il reprend alors le pinceau et nous discutons ainsi toute la journée. 
Mais il doit partir. Le soir, il finit toujours par partir et ne plus revenir avant un long moment. Et moi j'attends. J’attends comme toujours car j’ai toujours attendu. Cette fois-ci cependant, c’est différent. Car cette fois-ci j’attends quelqu’un. Cette fois-ci je sais que mon attente prendra fin. Qu’elle prendra fin au matin. Alors je reste là et je contemple la toile comme il la contemple encore quelques fois quand il nous arrive de ne rien peindre et de rester là côte à côte. J’apprécie tellement ces moments. Ils me donnent l’impression d’exister de nouveau. Peut-être que c’est l’effet que ça lui fait à lui aussi. On parle comme ça pendant des semaines. Il me parle avec du orange et un peu de gris de ses parents. Il me parle avec du gris et beaucoup de noir de l’école. Quand il parle de moi, c’est avec du jaune, du orange et du blanc.
Mais des fois, il y a aussi un peu de noir. Alors je le rassure. Je le rassure avec du jaune et du blanc. Et un peu de rose parfois. 
Mais plus l’été avance, plus il me parle en rouge et en gris et en noir. Je lui répond toujours en jaune, orange, rose. Je lui répond en fleur et en soleil. Il se radoucit alors et me parle en blanc, en bleu et en vert. Je sais pourtant que ce que je lui dit n'est que temporaire. Ses doutes reviennent le soir, quand il n’est plus avec moi. Il en va de même pour moi. Si l’été avance alors la rentrée des classes se rapproche. Notre séparation se rapproche. J’essaye de le rassurer. De me rassurer. Je lui dit avec du vert et du jaune que l’on se retrouvera après la classe.
 Mais ni lui ni moi n’y croyons. On fait semblant. Il reste de plus en plus longtemps dans le grenier. Avec moi. On tente d’effacer nos idées noires avec du rose, du jaune et du blanc. Cela fonctionne. Quelques fois. Et quelques fois, il revient après avoir manger le soir. Il revient s'asseoir au pied de la toile. On ne parle pas dans ces moments-là. Et il s'endort assez vite. Probablement plus vite que s’il était seul dans son lit. Et moi qui ne dors plus depuis bien longtemps maintenant, je l’observe. La joie que je ressentais avant en le voyant a laissé place à l'inquiétude. Cet enfant ne devrait pas passer autant de temps avec moi. Autant de temps à fuir la réalité. Autant de temps dans ce rêve que lui fait vivre cette toile. Je ne veux pas qu’il finisse comme moi, dans ce grenier.Que toutes ses couleurs soient absorbées par la toile. 
Mais il ne bougera pas. Même si j’arrête de lui répondre. Il ne bougera pas à moins que je l’y force. Il faut au moins que je tente de lui expliquer. Alors pendant qu’il dort, je prends le pinceau. Je dessine des pétales de roses blanches. D’abord en ligne droite puis cette ligne se sépare en deux chemins distincts. J’espère qu’il comprendra. J’aimerais qu’on se quitte comme on s’est rencontré. En douceur. Quand il se réveille, il regarde la toile. Il ne comprend pas. Où il ne veut pas comprendre ce que ça signifie. Comme la première fois, il dessine un point d'interrogation. Il est vert cette fois-ci. Et plus petit. Un peu tremblant. Il est inquiet.
Mais il espère. Il espère qu’il a mal compris. Je n’ose pas lui répondre. Lui dire une telle chose quand il dort c’est facile. Devoir lui répéter alors qu’il me regarde. C’est bien plus dur. Même s’il ne me regarde pas vraiment puisqu’il ne peut pas me voir. Avec la peinture blanche toujours, je repasse sur les roses. Je fais une ligne bien claire cette fois-ci. Une ligne qui se sépare en deux. Je n’ose pas me retourner vers lui. Je ne veux pas voir l’expression sur son visage. Il s’avance alors vers la toile et, avec de la peinture rouge, il dessine une ligne bien droite par-dessus la mienne. Elle se mélange au blanc et se teinte d’un rose étrange. Un peu fané. Je ne réponds pas. Les deux lignes blanches qui se séparent sont encore visibles. Il s’énerve. Il prend le pot de peinture rouge et lance toute la peinture qu’il contient sur la toile. Toutes nos discussions disparaissent sous sa colère. La toile est entièrement rouge désormais. Il s’en va. 
Mais quand il reviendra. Bien plus tard. Serais-je encore là ? Quand il reviendra, il vera une hortensia bleue et une rose jaune au milieu de la toile rouge.
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jonathanpenglin · 8 months
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Roseau
« Elle plie mais ne rompt pas. » C'est ainsi que le maître la décrivait à ses amis. Elle encaissait tout, les brimades comme les félicitations, les insultes comme les compliments, les coups et les caresses pareillement. Elle a tout subi sans se plaindre, en baissant la tête quand il le fallait et en la relevant dès qu'elle le pouvait. Elle a plié sous tous les vents, les brises comme les tempêtes, et elle n'a jamais rompu.
Le maître a fini par mourir. Le fils du maître aussi, puis sa sœur après lui. Leurs amis, leurs cercles, leurs systèmes se sont effondrés l'un après l'autre et toujours elle est restée, fermement plantée dans ce monde. Têtue, opiniâtre, obstinée, tenace —chacun avait un épithète pour elle. Les gens passaient, elle demeurait. « Sorcière » a-t-on dit. « Démone » a-t-on chuchoté. « Déesse » osaient certains tout bas.
Enfin la Mort est venue. C'était un après-midi de printemps, elle plantait des iris sous les saules verdissants. La toge noire l'a couverte de son ombre, les orbites caves se sont penchées sur elle, le rictus d'ivoire l'a saluée. Puis la main aux doigts fins s'est tendue et la Faux à la lame à l'envers a effleuré son cou.
Mais une fois de plus, elle a plié mais n'a pas rompu. Elle était plus butée que la Mort elle-même. Alors le Faucheur s'en est allé lui aussi, et elle est restée. Pour l'éternité.
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inyd13 · 2 years
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francepittoresque · 2 months
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19 mars 1895 : les frères Lumière tournent leur premier film ➽ http://bit.ly/Court-Metrage-Lumiere Considéré comme l’un des premiers films de l’histoire du cinéma, c'est un très court métrage de 45 secondes, sur lequel on voit des ouvriers franchir la grande porte à double battant de leur usine
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loup-venant · 19 days
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Il y a un certain charme au chant sourd des rails sous les longues voitures, au balottement irrégulier et au paysage qui défile en racontant mille histoires pour les yeux les plus vifs.
Ceux de Manon sont entraînés, et à plus d'un titre. Des brouettes qui traînent, mares temporaire pour opportuniste à poil ou à plumes, aux faisans qui se pensent invisibles dans les champs, elle voit tout.
Aujourd'hui malheureusement, son voisin de tablée en a entendu autrement. Les joies de la faune et la flore, il les garde pour son assiette. Là, tout ce dont il a besoin, c'est moins de nature, et davantage de confort oculaire. Aussi, et sans en aviser qui que ce soit et encore moins Manon avec qui il partage l'espace, il baisse le store occultant grinçant et gris.
Manon n'a pas vraiment le temps de réagir. Concentrée sur les arbres qui défilent un à un, bouleau, bouleau, bouleau, bouleau, bouleau, érable, bouleau, bouleau, frêne, bouleau, bouleau, ... Gris. Ses yeux, comme des balles de ping pong rebondissent vivement sur l'obstacle entre son regard et le dehors pour atterrir dans ceux de celui qui l'a abattu.
Derrière ses lunettes, son voisin lui sourit brièvement, avant de retourner son attention vers un écran qu'il loge dans une main et tapote avec l'index de l'autre. Parfois, il recule l'appareil et relève la tête en arrière comme si c'était un objet qu'il voyait pour la première fois. Après quelques instants, il y revient non sans garder un certain doute dans les gestes.
Manon a souri, par automatisme plus que quoi que ce soit d'autre. Elle a commencé à déconstruire la politesse mal placée. Celle dans laquelle elle accepte "gentiment" de faire passer les besoins des autres avant les siens. Ici, elle a été prise au dépourvu. Et maintenant qu'elle a souri, difficile de revenir en arrière, au risque de passer pour une emmerdeuse.
Pour se consoler, elle jette des regards furtifs dans la vitre d'après, et celle d'à côté. Mais ça ne vaut pas "sa" propre fenêtre.
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les-toupies-h · 11 months
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notesdebord · 2 years
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Une nouvelle histoire courte vient de débarquer! Auxence et son équipe font la course pour un trésor dans : Les Chatouilles.
2795 mots, temps de lecture : 11 minutes
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piedoesnotequalpi · 7 days
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vous êtes française?
Non, je suis américaine. @spyld a dit qu'on peut utiliser ce jour pour pratiquer une langue si on veut ! Je parlais français au lycée assez bien et maintenant je parle assez mal alors j'essaie à m'améliorer
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misterdust · 8 months
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teaser : La France d'Hervé
une production Michel Escaillas / alfred Nonyme ceci est un teaser tourné en 2011 dans l'espoir de faire un long métrage sur un sujet historique délicat à aborder en France : la milice sous l'occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale long métrage qui ne sera finalement pas tourné par manque d'engagement d'une partie de l'équipe
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jonathanpenglin · 9 months
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La longue marche
Nous sommes les premiers.
Ceux qui sont partis avant les autres.
Nous ouvrons la marche.
Loin des démons.
Nous sommes le museau.
Celui qui flaire la piste, trouve la voie
Et mènera les autres vers les nouvelles plaines.
Loin des démons.
Eemin lelæ (Le chant des éclaireurs), chant traditionnel taure.
*
Esaminos est têtu. Le couchant, le couchant, il n'a que ce mot à la bouche. Il veut atteindre l'endroit où le soleil rejoint la terre. Il n'y a que là, dit-il, qu'Ari brille assez fort pour assécher les vagues, pour brûler les forêts où se cachent les démons. Alors on avance, on suit la course de la roue de feu dans le ciel. On marche, on marche. Droit devant.
Nous ne sommes plus très nombreux. La plupart des clans se sont arrêtés après les montagnes. Le mur est haut, ont dit leurs Petits, il touche le ciel, ni l'eau et ni les aama ne passerons au-dessus. Esaminos n'est pas d'accord. Il n'a pas confiance dans le mur. Il a dit, la pierre est forte mais l'eau est patiente, elle rongera le mur et un jour ou l'autre elle l'abattra, alors elle noiera les clans et amènera les démons dans son sillage. Ce jour-là nous serons prêts, ont répondu les autres Petits. Esaminos n'a rien dit. Quand il a décidé de repartir, seul notre clan l'a suivi.
Esaminos est une tête de nœud, je le pense et je le dis. Son obstination me fait peur. Nous brûlons sous les ardeurs d'Ari, nos pieds sont lourds dans la poussière, notre peau sèche comme l'herbe de la plaine quand vient l'été. Les rivières décroissent, les mares s'évaporent. Esaminos fuit l'eau. La soif s'installe. Esaminos nous tance quand nous nous plaignons. Lui refuse de boire. Il dit que boire est une trahison envers Ari, que nous devons apprendre à nous défaire de cette nécessité. Il se contente de la brume, de la rosée du matin. Il est fou, je crois.
Namas est mort. Ôtis est mort. Kalasurus est mort. Eras, Tatazilas, Romænosis, Alis. Je les compte, je grave leurs noms dans ma mémoire, pour ne pas les oublier. Ils ne seront pas oubliés, car je refuse de mourir. Ari ne me tuera pas, j'en fais le serment. Esaminos n'aura pas ma peau.
*
La migration des taures est un phénomène unique : l'ensemble de l'espèce semblent s'être déplacé sur plus de dix milles kilomètres en l'espace d'une génération seulement. Le registre fossile est catégorique : l'espèce mère disparaît du Podée vers -230 000 et apparaît simultanément le long d'une ligne est-ouest en Yeru où elle s'installe pour ensuite évoluer. Les causes d'un tel chambardement sont débattues. L'hypothèse principale le relie à un tsunami qui aurait submergé la péninsule à cette époque. Une seconde explication pointe l'expansion au sud des gharrlevks. La présence de nombreux charniers témoigne d'une opposition violente entre les deux espèces. Pour appuyer cette hypothèse, le sociologue Seman Uude, spécialiste des folklores taures, avance que les Aama, démons hirsutes omniprésents dans leurs mythes pré-edhaïques et qui font encore aujourd'hui partie de leur imaginaire traditionnel, sont en réalité des gharrlevks, réminiscence d'un traumatisme à l'échelle de l'espèce entière et transmis de génération en génération via la culture orale. À noter que ce lien, s'il est avéré, ne se traduit pas par une animosité particulière entre les deux peuples : les taures ne font pas le lien entre Aama et gharrlevks, les gharrlevks quant à eux ne gardent pas le souvenir de leur confrontation avec les taures.
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