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#Dès que sa bouche fut pleine
lesparaversdemillina · 3 months
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Dès que sa bouche fut pleine de Juliette Oury
Chèr(e) loulou, Dans ce roman, l'auteure soulève avec esprit et audace des questions sur nos normes sociales. Malheureusement, le personnage principal manque parfois de profondeur émotionnelle. Malgré tout, l'audace de l'ouvrage ne laisse pas indifférent.
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homomenhommes · 5 months
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saga: SOUMISSION / DOMINATION 53
Rapport téléphonique de Seb sur son WE de rando :
Il n'a pu approcher Nicolas seul à seul pendant les deux jours. Le samedi soir il avait le sentiment qu'une gène s'était installé entre eux. Mais le dimanche au moment de se séparer, il avait eu la bonne surprise de voir Nicolas venir vers lui et lui demander de rentrer par chez lui. Là ;, il lui expliqua qu'il avait eu l'impression que tous les autres n'arrêtaient pas de le regarder. Un peu de paranoïa, peut être que le 3ème partouzeur avait cherché des signes de complicité entre eux mais pas plus !
Cela ne l'avait que plus excité et il se rattrapa du WE sec cherchant lui même la bouche de Seb pour lui batailler sa langue, puis son sexe pour le téter. Seb excité lui rendit la pareille, un bon 69 entama les " hostilités ". Il fût content lorsque Nicolas lui demanda de l'enculer de nouveau et prit direct la position à 4 pattes. Seb lui prépara le trou au gel lubrifiant et quand il put y entrer 3 doigts, les remplaça par sa bite. Nicolas pourtant bien préparé, couina toute la progression de Seb dans son anus.
Comme ce dernier ne bougeait plus le temps que les muscles se fassent à l'écartement, Nicolas impatient se mit de lui même à bouger. Seb avait une vue imprenable sur le dos musclé de son copain et sur l'apparition de gouttelettes de sueur sur la surface de sa peau. N'y tenant plus, il le redressa, lui plaqua le dos sur son torse et tournant sa tête vint lui rouler un patin. Trop bon son pote ex hétéro mais bien viril.
Après avoir éjaculer presque ensemble Seb dans sa kpote et Nicolas sur le cuir du canapé, alors que l'excitation retombait, Seb demanda à Nicolas si il était intéressé par des expériences plus " radicales ". A la demande d'éclaircissement, il décrit touze entre mecs, WE non plus sport mais principalement sexe, pratiques plus hard, mecs bm... Un silence s'installa et il attendit au moins 10 mn avant que Nicolas accepte à condition de pouvoir se barrer s'il le désirait. Là au téléphone, ils attendaient la décision de Marc. A ses cotés, je le poussait à accepter proposant d'y aller doucement et dans un premier temps de les faire venir avec Bruno et Arnaud ou Igor et les jumeaux. Ce qui lui laisserait la possibilité de se tester comme actif entre eux, moi et Seb (3 ages et types de mecs différents).
La rencontre fut acceptée pour le WE suivant.
Jeudi dernier, j'avais de nouveau rendez vous avec la nouvelle meuf, Emma.
Je commençais la journée plus tôt pour pouvoir partir dès 15h. 15h30 j'ôtais mon casque et sonnais à la porte. Dès cette dernière refermée, elle me prenait le cou pour attirer mes lèvres sur les siennes. Je la pris dans mes bras et forçant avec la langue, lui roula une pelle. Je la plaquais au mur de l'entrée et continuant le baiser, me mis à la caresser par dessus sa robe légère. Mes mains sur ses seins alternaient pressions et rotations jusqu'à obtenir que ses tétons se dressent tout durs. Je descendais alors ma main droite sur sa cuisse et remontais doucement le bas de sa robe sur ses hanches. Au passage je remarquais l'absence de culotte ! Je m'écartais un peu de coté, plaquant ma bite raide sur sa cuisse gauche et dégageant l'accès à sa chatte pour ma main. Je plaquais ma main, couvrant entièrement la chatte comme une coquille. J'imprimais de courts mouvements de bas en haut et sentais les grandes lèvres se gonfler. Quittant sa bouche, je glissais alors à ses genoux et m'attaquais aux lèvres du bas jusqu'à dénicher le clito. Je l'aspirais, le faisais tourner sur ma langue. Au dessus j'entendais Emma haleter de plus en plus vite. J'enfonçais ma langue dans son vagin et reprenais l'excitation du clito. Je lui arrachais quelques minutes plus tard un premier orgasme. Je me relevais le nez et les lèvres pleins de sa lubrification et lui roulais une pelle. Je lui demandais l'autorisation de me doucher. Elle m'emmena dans sa chambre cette fois. Une grande chambre avec un lit immense et derrière la tête un panneau en verre dépoli masque la salle de bain. Je me mets nu devant elle. Elle m'aide à me glisser hors de ma combi en cuir. Je sentais ses mains me caresser de haut en bas au fur et à mesure de mon " épluchage ". Mon shorty et mes chaussettes sur le tas, je passais sous la douche (un espace délimité juste par deux verres verticaux sans porte).
Je me savonne vite fait et me détend sous l'eau tiède. Emma me rejoint nue. Elle me masse les épaules puis descend le long de la colonne vertébrale jusqu'aux fesses. Je m'appui sur le mur et savoure ce moment qui, bien que délassant, ne m'empêche pas de bander ferme. Alors qu'elle est à genoux derrière moi pour masser mes reins, je me tourne et lui présente ma bite, le gland à moitié découvert. Sans que j'ai eu à le lui dire, elle passe sa langue dessus, la léchant comme une glace, de bas en haut. Arrivée au gland, elle tire mon prépuce vers le bas et passe sa langue sous la couronne. C'est trop bon ! je lui prends la tête et l'enfonce sur ma bite. Sa langue ne cesse de tourner sur le gland et de l'exciter. La pression monte vite à ma grande surprise. Je lui relève la tête puis la relève complètement. Tout mouillés, je la pousse jusqu'au lit et la couche dessus.
Je l'embrasse puis descend sur ses seins. Je lui bouffe les tétons, suçant et mordillant jusqu'à ce qu'ils soient violacés et raides. Je descends le long de son corps et me ventouse à sa chatte. Direct j'écarte les grandes lèvres pour m'attaquer au clito. Elle mouille. J'ajoute un puis deux doigts dedans pour varier la stimulation. Je les enfonce, les tourne, les écarte. Mes efforts sont récompensés par un 2ème orgasme. Alors qu'elle en tremble encore, je ne lui laisse pas de répit et enkpoté, m'enfonce dans la chaleur moite de son vagin. Quelques va et vient pour m'installer complètement dedans et je la sens de nouveau monter en pression. Je lui relève les jambes, les plient sur sa poitrine et la fait basculer sur le coté. J'utilise quelques instants cette position puis la mets sur ses genoux. J'ajuste la hauteur de son trou en lui écartant les jambe et mes mains sur ses hanches, lui imprime un mouvement qui la fait se limer sur ma queue.
Quand elle recule d'elle même dessus, je fait glisser mes mains sur ses fesses pour les masser, écarter... je découvre un petit trou plissé qui n'a jamais du voir passer une bite. Comme elle est bien chaude et qu'elle " remercie " ma bite de lui faire autant de bien, je laisse tomber un peu de salive sur son anus. elle glisse jusqu'à sa chatte ajoutant à sa lubrification naturelle. Je recommence et en même temps approche mes pouces de la porte arrière. J'en pose un dessus et commence doucement à pousser ma salive dedans. Elle me laisse faire. J'insiste en ajoutant de la salive. Bientôt, j'arrive à lui entrer la première phalange du pouce. Toujours pas de protestations, je continu et y met le doigt entier dedans. Quand elle serre son vagin sur ma bite, mon pouce se trouve pris dans l'étau de son anus. Je libère ce petit trou et la reprend aux hanches pour moduler la pénétration.
J'alterne de grandes saillies à faire buter mes 20cm sur le fond à de courtes pénétration usant de mon gland sur les 5/6 premiers cm, le sortant pour jouer avec sur son clitoris. Les effets obtenus varient et je nous achève en de grandes pénétrations où je sort totalement pour re rentrer alors qu'elle contracte son vagin, ce qui me fait forcer l'entrée, pour son plus grand plaisir. un bon moment de ce traitement et je jute dans la kpote, enfoncé au plus profond de sa chatte la bite serrée par les contractions internes de son orgasme.
Je l'écrase sur le matelas et glisse sur son coté. Je dékpote et la jette dans un cendrier sur la table de nuit et me mets sur le dos. Elle rampe sur mon torse et vient m'embrasser longuement. Je lui caresse le bas des reins. Elle chevauche ma cuisse et se masse elle même le clito dessus. Un frisson la parcoure et elle serre ma jambe entre les siennes.
Nous restons bien 1/5 heure sans bouger, repus de sexe. Je finis par me lever et me laver. Quand je repasse dans la chambre elle est toujours sur le lit à poil. Elle est vraiment bien foutu pour son age ! Elle me tend mon enveloppe et me demande de prendre la montre qui me plait dans toutes celle qu il y a sur une des commodes de la chambre. elle avait remarqué ma Tag. Je la remerciais et triant parmi la 30aine de montres, opta pour une grosse montre en or blanc, avec un cadran entouré d'un anneau de verre ou glissent de nombreux petits diamants roses. Peut être ferais je efféminé lorsque je la porterais, mais mon physique mâle compensera l'effet rendu. Je n'hésitais pas longtemps avant de la lui demander. Elle apprécia mon choix car c'était une de ses préférées. Je lui proposais d'en choisir une autre mais elle me dit que non, ça lui faisait plaisir. Je mettais ma Tag dans une poche pour pouvoir étrenner mon nouveau cadeau. Avec le cuir de la combi, l'effet était saisissant, difficile de faire plus éloigner l'un de l'autre comme style. Tout à fait moi !
Je lui donnais rendez vous pour la semaine suivante et rentrais à la maison pour montrer à Marc mon nouveau jouet.
Mon cadeau me valu d'être traité de " pute " ! Illogique, c'est quand je me fais payer en liquide que je suis une pute pas quand on m'offre un cadeau ! En attendant, ça ne lui fait pas tomber l'excitation et je me suis fait doser comme une vrai salope, nu avec ma nouvelle montre au poignet. J'adore quand Marc m'encule alors qu'il est animé d'un peu de jalousie. Il y va plus fort et j'aime trop ça. Ça me fait penser qu'il tient peu être plus à moi qu'il ne me le dit. J'aime cette idée !
JARDINIER
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corydon8 · 7 months
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LUCRÈCE
POÈTE
Lucrèce apparut dans une grande famille qui s’était retirée loin de la vie civile. Ses premiers jours reçurent l’ombre du porche noir d’une haute maison dressée dans la montagne. L’atrium était sévère et les esclaves muets. Il fut entouré, dès l’enfance, par le mépris de la politique et des hommes. Le noble Memmius, qui avait son âge, subit, dans la forêt, les jeux que Lucrèce lui imposa. Ensemble, ils s’étonnèrent devant les rides des vieux arbres et épièrent le tremblement des feuilles sous le soleil, comme un voile viride de lumière jonché de taches d’or. Ils considérèrent souvent les dos rayés des pourceaux sauvages qui humaient le sol. Ils traversèrent des fusées frémissantes d’abeilles et des bandes mobiles de fourmis en marche. Et un jour ils parvinrent, en débouchant d’un taillis, à une clairière tout entourée d’anciens chênes-lièges, si étroitement assis, que leur cercle creusait dans le ciel un puits de bleu. Le repos de cet asile était infini. Il semblait qu’on fût dans une large route claire qui allait vers le haut de l’air divin. Lucrèce y fut touché par la bénédiction des espaces calmes.
Avec Memmius il quitta le temple serein de la forêt pour étudier l’éloquence à Rome. L’ancien gentilhomme qui gouvernait la haute maison lui donna un professeur grec et lui enjoignit de ne revenir que lorsqu’il posséderait l’art de mépriser les actions humaines. Lucrèce ne le revit plus. Il mourut solitaire, exécrant le tumulte de la société. Quand Lucrèce revint, il ramenait dans la haute maison vide, vers l’atrium sévère et parmi les esclaves muets, une femme africaine, belle, barbare et méchante. Memmius était retourné dans la maison de ses pères. Lucrèce avait vu les factions sanglantes, les guerres de partis et la corruption politique. Il était amoureux.
Et d’abord sa vie fut enchantée. Contre les tentures des murailles, la femme africaine appuyait les masses contournées de sa chevelure. Tout son corps épousait longuement les lits de repos. Elle entourait les cratères pleins de vin écumeux de ses bras chargés d’émeraudes translucides. Elle avait une façon étrange de lever un doigt et de secouer le front. Ses sourires avaient une source profonde et ténébreuse comme les fleuves d’Afrique. Au lieu de filer la laine, elle la déchiquetait patiemment en petits flocons qui volaient autour d’elle.
Lucrèce souhaitait ardemment se fondre à ce beau corps. Il étreignait ses seins métalliques et attachait sa bouche sur ses lèvres d’un violet sombre. Les paroles d’amour passèrent de l’un à l’autre, furent soupirées, les firent rire et s’usèrent. Ils touchèrent le voile flexible et opaque qui sépare les amants. Leur volupté eut plus de fureur et désira changer de personne. Elle arriva jusqu’à l’extrémité aiguë où elle s’épand autour de la chair, sans pénétrer jusqu’aux entrailles. L’Africaine se recroquevilla dans son cœur étranger. Lucrèce se désespéra de ne pouvoir accomplir l’amour. La femme devint hautaine, morne et silencieuse, pareille à l’atrium et aux esclaves. Lucrèce erra dans la salle des livres.
Ce fut là qu’il déplia le rouleau où un scribe avait copié le traité d’Epicure.
Aussitôt il comprit la variété des choses de ce monde, et l’inutilité de s’efforcer vers les idées. L’univers lui parut semblable aux petits flocons de laine que les doigts de l’Africaine éparpillaient dans les salles. Les grappes d’abeilles et les colonnes de fourmis et le tissu mouvant des feuilles lui furent des groupements de groupements d’atomes. Et dans tout son corps il sentit un peuple invisible et discord, avide de se séparer. Et les regards lui semblèrent des rayons plus subtilement charnus, et l’image de la belle barbare, une mosaïque agréable et colorée, et il éprouva que la fin du mouvement de cette infinité était triste et vaine. Ainsi que les factions ensanglantées de Rome, avec leurs troupes de clients armés et insulteurs il contempla le tourbillonnement de troupeaux d’atomes teints du même sang et qui se disputent uns obscure suprématie. Et il vit que la dissolution de la mort n’était que l’affranchissement de cette tourbe turbulente qui se rue vers mille autres mouvements inutiles.
Or, quand Lucrèce eut été instruit ainsi par le rouleau de papyrus, où les mots grecs comme les atomes du monde étaient tissés les uns dans les autres, il sortit dans la forêt par le porche noir de la haute maison des ancêtres. Et il aperçut le dos des pourceaux rayés qui avaient toujours le nez dirigé vers la terre. Puis, traversant le taillis, il se trouva soudain au milieu du temple serein de la forêt, et ses yeux plongèrent dans le puits bleu du ciel. Ce fut là qu’il plaça son repos.
De là il contempla l’immensité fourmillante de l’univers ; toutes les pierres, toutes les plantes, tous les arbres, tous les animaux, tous les hommes, avec leurs couleurs, avec leurs passions, avec leurs instruments, et l’histoire de ces choses diverses, et leur naissance, et leurs maladies, et leur mort. Et parmi la mort totale et nécessaire, il perçut clairement la mort unique de l’Africaine, et pleura.
Il savait que les pleurs viennent d’un mouvement particulier des petites glandes qui sont sous les paupières, et qui sont agitées par une procession d’atomes sortie du cœur, lorsque le cœur lui-même a été frappé par la succession d’images colorées qui se détachent de la surface du corps d’une femme aimée. Il savait que l’amour n’est causé que par le gonflement des atomes qui désirent se joindre à d’autres atomes. Il savait que la tristesse causée par la mort n’est que la pire des illusions terrestres, puisque la morte avait cessé d’être malheureuse et de souffrir, tandis que celui qui la pleurait s’affligeait de ses propres maux et songeait ténébreusement à sa propre mort. Il savait qu’il ne reste de nous aucun double simulacre pour verser des larmes sur son propre cadavre étendu à ses pieds. Mais, connaissant exactement la tristesse et l’amour et la mort, et que ce sont de vaines images lorsqu’on les contemple de l’espace calme où il faut s’enfermer, il continua de pleurer, et de désirer l’amour, et de craindre la mort.
Voilà pourquoi, étant rentré dans la haute et sombre maison des ancêtres, il s’approcha de la belle Africaine, qui faisait cuire un breuvage sur un brasier dans un pot de métal. Car elle avait songé à part, elle aussi, et ses pensées étaient remontées à la source mystérieuse de son sourire. Lucrèce considéra le breuvage encore bouillonnant. Il s’éclaircit peu à peu et devint pareil à un ciel trouble et vert. Et la belle Africaine secoua le front et leva un doigt. Alors Lucrèce but le philtre. Et tout aussitôt sa raison disparut, et il oublia tous les mots grecs du rouleau de papyrus. Et pour la première fois, étant fou, il connut l’amour ; et dans la nuit, ayant été empoisonné, il connut la mort.
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christophe76460 · 1 year
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VERSETS SUR LA DÉPRAVATION TOTALE
La doctrine de la Dépravation Totale (premier point du calvinisme) signifie que nous sommes incapables de nous approcher de Dieu car nous ne voulons jamais venir à Dieu pour être sauvé avant la nouvelle naissance opérée miraculeusement par le Saint Esprit.
Nous sommes totalement dépravé, c'est-à-dire que tout notre être est touché le péché, âme, corps, émotions, conscience, raison, tout est sous l'influence du péché. Nous sommes esclave du péché. Nous aimons le péché plutôt que Dieu, nous sommes morts dans nos péchés et incapables de nous ramener à la vie de nous mêmes.
Voici donc les versets bibliques clés sur la dépravation ou l'incapacité totale.
Les hommes naissent morts dans le péché
Psaume 51:7: Voici, je suis né dans l'iniquité, Et ma mère m'a conçu dans le péché.
Psaume 58:3: Les méchants sont pervertis dès le sein maternel, Les menteurs s'égarent au sortir du ventre de leur mère.
Ephésiens 2:1-3: Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres...
Colossiens 3:13: Vous qui étiez morts par vos offenses et par l'incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses
L'homme est pécheur et méchant devant Dieu
Ecclesiastes 7:20: Non, il n'y a sur la terre point d'homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche jamais.
Luc 11:13: Si donc vous qui êtes méchants, savez bien donner à vos enfants de bonnes choses, combien plus votre Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent? (version Martin).
L'inconverti ne cherche pas Dieu
Romains 3:9-18: Quoi donc ! sommes-nous plus excellents ? Nullement. Car nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous l'empire du péché, selon qu'il est écrit : Il n'y a point de juste, Pas même un seul ; Nul n'est intelligent, Nul ne cherche Dieu ; Tous sont égarés, tous sont pervertis ; Il n'en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul ; Leur gosier est un sépulcre ouvert ; Ils se servent de leurs langues pour tromper ; Ils ont sous leurs lèvres un venin d'aspic ; Leur bouche est pleine de malédiction et d'amertume ; Ils ont les pieds légers pour répandre le sang ; La destruction et le malheur sont sur leur route ; Ils ne connaissent pas le chemin de la paix ; La crainte de Dieu n'est pas devant leurs yeux.
Philippiens 2:21: tous, en effet, cherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus Christ.
Le fait que certains hommes cherchent Dieu et se convertissent est le résultat de la régénération, la nouvelle naissance opérée par le Saint Esprit.
L'homme est dépravé par le péché dans tout son être
-Pensée:
Genèse 5:5-6: L'Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur coeur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. L'Éternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, et il fut affligé en son coeur.
Genèse 8:21: L'Éternel sentit une odeur agréable, et l'Éternel dit en son coeur : Je ne maudirai plus la terre, à cause de l'homme, parce que les pensées du coeur de l'homme sont mauvaises dès sa jeunesse ; et je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l'ai fait.
-Conscience
1 Timothée 4:2: par l'hypocrisie de faux docteurs portant la marque de la flétrissure dans leur propre conscience
-Corps:
Romains 6:23: Car le salaire du péché, c'est la mort. Note: notre corps meurt à cause du péché.
Romains 7: 24: Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ?...
-Raison:
Romains 1:28: Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes.
-Affections:
Jean 3:19: Or c'est ici le sujet de la condamnation, que la lumière est venue au monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
2 Timothée 3:4: traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu
-Cœur:
Jérémie 17:9: Le coeur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant : Qui peut le connaître ?
-Volonté:
2 Timothée 2:25-27: il doit redresser avec douceur les adversaires, dans l'espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable, qui s'est emparé d'eux pour les soumettre à sa volonté.
L'incapacité totale: Ce que l'inconverti ne peut pas faire
-Il ne peut pas comprendre les choses de Dieu:
1 Corinthiens 2:12-14: 12 Or nous, nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. Et nous en parlons, non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles. Mais l'homme animal ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge.
-Il ne peut pas venir à Christ:
Jean 6:44,65: Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire ; et je le ressusciterai au dernier jour [...] Et il ajouta : C'est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père.
-Il ne peut pas se soumettre à la loi de Dieu:
Romains 8:6-9: 6 Et l'affection de la chair, c'est la mort, tandis que l'affection de l'esprit, c'est la vie et la paix ; car l'affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu'elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu'elle ne le peut même pas. Or ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu. Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l'esprit, si du moins l'Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il ne lui appartient pas.
-Il ne peut pas plaire à Dieu:
Hébreux 11:6: Or sans la foi il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent.
-Il ne peut pas confesser que Jésus est Seigneur:
1 Corinthiens 12:3: C'est pourquoi je vous déclare que nul, s'il parle par l'Esprit de Dieu, ne dit : Jésus est anathème ! et que nul ne peut dire : Jésus est le Seigneur ! si ce n'est par le Saint Esprit.
Pour qu'un homme soit sauvé, alors qu'il est dépravé par le péché, seul la régénération du Saint Esprit peut agir souverainement dans son cœur (Ephésiens 2:1-10; Tite 3:1-8; Ézéchiel 36:25-27).
Source: connaîtrepourvivre
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Il y a de ces jours où j’aimerais avoir le génie d’un Proust et je pourrai entamer cette lettre par une description abondante en images et comparaisons de ton corps. A vrai dire je commencerais par tes cheveux bruns foncés et ondulés, premiers signes d’une origine d’un pays dont tu ne connais rien et dont tu excelleras dans l’art de perdre. Je dirais que les aime quand tu les nattes et que tu dégages ton visage. Venons-en à ce visage, d’abord nous avons ces yeux, petits comme des amandes somme toute mais qui peuvent s’ouvrir comme une nouvelle dimension quand tu parles avec vigueur, nous voyons la vie et l’intelligence jaillir. Si nous regardons le tour de ces amandes couleurs chocolats (comme un éclaire ?) nous voyons de petits sillons, ces sillons ces ridelletes ou simplement ces pattes d’oie sont normalement signe de vieillesse, mais nous n’avons pas affaire à un visage normal (et au fond qu’est-ce que le normal ?), ces sillons ce sont plus un signe de sagesse et en première instance la trace de tant de regards lancés ça et là : des regards froids et durs parfois, des regards complices souvent et surtout des regards plein de tendresse et de bienveillance. Si nous continuons notre description, nous voyons ces joues franchement ronde qui apporte sympathie et douceur au visage, nous avons envie de les pincer de les recouvrir de baiser. Au centre de celles-ci nous trouvons un nez, lien entre ces yeux étincelant et une bouche dont le contour aurait pu être tracé par les plus grands maitre.sse.s italien.ne.s. Ce nez ne trompe pas, il est lui aussi le signe d’un ailleurs, peut-être n’est-ce pas là un canon mais nous avons un nez avec du caractère qui donne à ce visage toute sa particularité. Et puis il y a cette bouche, aux traits supérieurs si finement tracés, cette bouche à la douceur infinie, dont étonnamment je ne saurais dire si elle est grande, petite ou de taille intermédiaire, comme si sa taille variait selon ton humeur ; cette bouche, si nous sommes chanceux.se.s vous dévoilera un sourire qui ne se révèlera en son entièreté que rarement, car il est souvent accompagné d’un léger mordillement de la lèvre inférieure. Tout en aval de ton visage, il y a ce menton tout petit et tout rond qui clôt ton visage . Si nous descendons, nous verrons le cou que j’ai tant aimé embrassé car je sentais qu’il te faisait frémir (n’était-ce là que performance ?), si nous observons bien ce cou, ce qui nous frappe ce qu’on pourrait croire que tu as constamment la chaire de poule. En dessous de ce cou, nous trouvons des épaules impressionnante qui dégagent une puissance qui semble hors du commun et qui trahissent tes habitudes sportives. De l’autre côté nous trouvons tes petits seins, qui déteignent avec le reste de ton corps par leur blancheur, alors que ton teint est une variation de café selon le fil des saisons. Ensuite nous avons ton ventre plat et puissant, fruit d’entrainement réguliers et intenses. De manière amusante, ce ventre est séparée en deux par un étrange très blanc, ce qui te valut quelques impertinences de la part de ta grande sœur qui te disait que tu étais comme un cheval Barbie. Si nous continuons à observer ce corps, nous avons des cuisses elles aussi qui dégagent une puissance rare, façonnée par les kilomètres de courses, les exercices et la pratique de l’escalade ; je n’oublierai pas quelle fut ma surprise la première fois que je les touchai ce matin de décembre dans ta douche. Ces cuisses sont légèrement blanchies vers le haut et dorées vers le bas, nous y trouverons quelques légers poils, symbole d’une émancipation et d’une réappropriation de soi et sûrement aussi synonyme de flemme. Puis nous avons la suite de tes jambes, qui elles se dévoilent dès que le thermomètre monte, elles dévoilent aussi de légers poils ainsi qu’une peau douce. Douceur que nous retrouvons sur l’ensemble de ton corps. Je remarque maintenant que j’ai oublié une partie et non pas des moindre : ta nuque ! Celle que j’aime caresser avec tendresse, car je sais avec assurance que ce sont tes caresses favorites…
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yes-bernie-stuff · 2 years
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Jean 19:17-42
17 Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha.
18 C'est là qu'il fut crucifié, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu.
19 Pilate fit une inscription, qu'il plaça sur la croix, et qui était ainsi conçue: Jésus de Nazareth, roi des Juifs.
20 Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville: elle était en hébreu, en grec et en latin.
21 Les principaux sacrificateurs des Juifs dirent à Pilate: N'écris pas: Roi des Juifs. Mais écris qu'il a dit: Je suis roi des Juifs.
22 Pilate répondit: Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit.
23 Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas. Et ils dirent entre eux:
24 Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. Cela arriva afin que s'accomplît cette parole de l'Écriture: Ils se sont partagé mes vêtements, Et ils ont tiré au sort ma tunique. Voilà ce que firent les soldats.
25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala.
26 Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils.
27 Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.
28 Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l'Écriture fût accomplie: J'ai soif.
29 Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, l'ayant fixée à une branche d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche.
30 Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l'esprit.
31 Dans la crainte que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, -car c'était la préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour, -les Juifs demandèrent à Pilate qu'on rompît les jambes aux crucifiés, et qu'on les enlevât.
32 Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier, puis à l'autre qui avait été crucifié avec lui.
33 S'étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes;
34 mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l'eau.
35 Celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous croyiez aussi.
36 Ces choses sont arrivées, afin que l'Écriture fût accomplie: Aucun de ses os ne sera brisé.
37 Et ailleurs l'Écriture dit encore: Ils verront celui qu'ils ont percé.
38 Après cela, Joseph d'Arimathée, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate la permission de prendre le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc, et prit le corps de Jésus.
39 Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d'environ cent livres de myrrhe et d'aloès.
40 Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c'est la coutume d'ensevelir chez les Juifs.
41 Or, il y avait un jardin dans le lieu où Jésus avait été crucifié, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne encore n'avait été mis.
42 Ce fut là qu'ils déposèrent Jésus, à cause de la préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche.
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tournevole · 2 years
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GETHSEMANI
OU
LA MORT DE JULIA
Je fus dès la mamelle un homme de douleur ; Mon cœur, au lieu de sang, ne roule que des larmes ; Ou plutôt de ces pleurs Dieu m’a ravi les charmes, Il a pétrifié les larmes dans mon cœur. L’amertume est mon miel, la tristesse est ma joie ; Un instinct fraternel m’attache à tout cercueil ; Nul chemin ne m’arrête, à moins que je n’y voie
Quelque ruine ou quelque deuil !
Si je vois des champs verts qu’un ciel pur entretienne, De doux vallons s’ouvrant pour embrasser la mer, Je passe, et je me dis avec un rire amer : Place pour le bonheur, hélas ! et non la mienne ! Mon esprit n’a d’écho qu’où l’on entend gémir ; Partout où l’on pleura mon âme a sa patrie : Une terre de cendre et de larmes pétrie
Est le lit où j’aime à dormir.
Demandez-vous pourquoi ? Je ne pourrais le dire : De cet abîme amer je remûrais les flots, Ma bouche pour parler n’aurait que des sanglots. Mais déchirez ce cœur, si vous voulez y lire ! La mort dans chaque fibre a plongé le couteau ; Ses battements ne sont que lentes agonies, Il n’est plein que de morts comme des gémonies ;
Toute mon âme est un tombeau !
Or, quand je fus aux bords où le Christ voulut naître, Je ne demandai pas les lieux sanctifiés Où les pauvres jetaient les palmes sous ses piés, Où le Verbe à sa voix se faisait reconnaître, Où l’Hosanna courait sur ses pas triomphants, Où sa main, qu’arrosaient les pleurs des saintes femmes, Essuyant de son front la sueur et les flammes,
Caressait les petits enfants :
Conduisez-moi, mon père, à la place où l’on pleure, À ce jardin funèbre où l’Homme de salut, Abandonné du Père et des hommes, voulut Suer le sang et l’eau qu’on sue avant qu’on meure !
Laissez-moi seul, allez ; j’y veux sentir aussi Ce qu’il tient de douleur dans une heure infinie : Homme de désespoir, mon culte est l’agonie ;
Mon autel à moi, c’est ici !
Il est, au pied poudreux du jardin des Olives, Sous l’ombre des remparts d’où s’écroula Sion, Un lieu d’où le soleil écarte tout rayon, Où le Cédron tari filtre entre ses deux rives : Josaphat en sépulcre y creuse ses coteaux ; Au lieu d’herbe, la terre y germe des ruines, Et des vieux troncs minés les traînantes racines
Fendent les pierres des tombeaux.
Là, s’ouvre entre deux rocs la grotte ténébreuse Où l’Homme de douleur vint savourer la mort, Quand, réveillant trois fois l’amitié qui s’endort, Il dit à ses amis : « Veillez ; l’heure est affreuse ! » La lèvre, en frémissant, croit encore étancher Sur le pavé sanglant les gouttes du calice, Et la moite sueur du fatal sacrifice
Sue encore aux flancs du rocher.
Le front dans mes deux mains, je m’assis sur la pierre, Pensant à ce qu’avait pensé ce front divin, Et repassant en moi, de leur source à leur fin, Ces larmes dont le cours a creusé ma carrière. Je repris mes fardeaux et je les soulevai ; Je comptai mes douleurs, mort à mort, vie à vie ; Puis dans un songe enfin mon âme fut ravie.
Quel rêve, grand Dieu, je rêvai !
J’avais laissé non loin, sous l’aile maternelle, Ma fille, mon enfant, mon souci, mon trésor. Son front à chaque été s’accomplissait encor ; Mais son âme avait l’âge où le ciel les rappelle : Son image de l’œil ne pouvait s’effacer, Partout à son rayon sa trace était suivie, Et, sans se retourner pour me porter envie,
Nul père ne la vit passer.
C’était le seul débris de ma longue tempête, Seul fruit de tant de fleurs, seul vestige d’amour, Une larme au départ, un baiser au retour, Pour mes foyers errants une éternelle fête ; C’était sur ma fenêtre un rayon de soleil, Un oiseau gazouillant qui buvait sur ma bouche, Un souffle harmonieux la nuit près de ma couche,
Une caresse à mon réveil !
C’était plus : de ma mère, hélas ! c’était l’image ; Son regard par ses yeux semblait me revenir, Par elle mon passé renaissait avenir, Mon bonheur n’avait fait que changer de visage ; Sa voix était l’écho de dix ans de bonheur, Son pas dans la maison remplissait l’air de charmes, Son regard dans mes yeux faisait monter les larmes,
Son sourire éclairait mon cœur.
Son front se nuançait à ma moindre pensée, Toujours son bel œil bleu réfléchissait le mien ; Je voyais mes soucis teindre et mouiller le sien, Comme dans une eau claire une ombre est retracée,
Mais tout ce qui montait de son cœur était doux, Et sa lèvre jamais n’avait un pli sévère Qu’en joignant ses deux mains dans les mains de sa mère,
Pour prier Dieu sur ses genoux !
Je rêvais qu’en ces lieux je l’avais amenée, Et que je la tenais belle sur mon genou, L’un de mes bras portant ses pieds, l’autre son cou ; Ma tête sur son front tendrement inclinée. Ce front, se renversant sur le bras paternel, Secouait l’air bruni de ses tresses soyeuses ; Ses dents blanches brillaient sous ses lèvres rieuses,
Qu’entr’ouvrait leur rire éternel.
Pour me darder son cœur et pour puiser mon âme, Toujours vers moi, toujours ses regards se levaient, Et dans le doux rayon dont mes yeux la couvraient, Dieu seul peut mesurer ce qu’il brillait de flamme. Mes lèvres ne savaient d’amour où se poser ; Elle les appelait comme un enfant qui joue, Et les faisait flotter de sa bouche à sa joue,
Qu’elle dérobait au baiser !
Et je disais à Dieu, dans ce cœur qu’elle enivre : « Mon Dieu ! tant que ces yeux luiront autour de moi, Je n’aurai que des chants et des grâces pour toi : Dans cette vie en fleurs c’est assez de revivre. Va, donne-lui ma part de tes dons les plus doux, Effeuille sous mes pas ses jours en espérance, Prépare-lui sa couche, entr’ouvre-lui d’avance
Les bras enchaînés d’un époux ! »
Et, tout en m’enivrant de joie et de prière, Mes regards et mon cœur ne s’apercevaient pas Que ce front devenait plus pesant sur mon bras, Que ses pieds me glaçaient les mains, comme la pierre. « Julia ! Julia ! d’où vient que tu pâlis ? Pourquoi ce front mouillé, cette couleur qui change ? Parle-moi, souris-moi ! Pas de ces jeux, mon ange !
Rouvre-moi ces yeux où je lis ! »
Mais le bleu du trépas cernait sa lèvre rose, Le sourire y mourait à peine commencé, Son souffle raccourci devenait plus pressé, Comme les battements d’une aile qui se pose. L’oreille sur son cœur, j’attendais ses élans ; Et quand le dernier souffle eut enlevé son âme, Mon cœur mourut en moi comme un fruit que la femme
Porte mort et froid dans ses flancs !
Et sur mes bras roidis portant plus que ma vie, Tel qu’un homme qui marche après le coup mortel, Je me levai debout, je marchai vers l’autel, Et j’étendis l’enfant sur la pierre attiédie, Et ma lèvre à ses yeux fermés vint se coller ; Et ce front déjà marbre était tout tiède encore, Comme la place au nid d’où l’oiseau d’une aurore
Vient à peine de s’envoler !
Et je sentis ainsi, dans une heure éternelle, Passer des mers d’angoisse et des siècles d’horreur, Et la douleur combla la place où fut mon cœur ; Et je dis à mon Dieu : « Mon Dieu, je n’avais qu’elle !
Tous mes amours s’étaient noyés dans cet amour ; Elle avait remplacé ceux que la mort retranche ; C’était l’unique fruit demeuré sur la branche
Après les vents d’un mauvais jour.
» C’était le seul anneau de ma chaîne brisée, Le seul coin pur et bleu dans tout mon horizon ; Pour que son nom sonnât plus doux dans la maison, D’un nom mélodieux nous l’avions baptisée. C’était mon univers, mon mouvement, mon bruit, La voix qui m’enchantait dans toutes mes demeures, Le charme ou le souci de mes yeux, de mes heures ;
Mon matin, mon soir et ma nuit ;
» Le miroir où mon cœur s’aimait dans son image, Le plus pur de mes jours sur ce front arrêté, Un rayon permanent de ma félicité, Tous tes dons rassemblés, Seigneur, sur un visage ; Doux fardeau qu’à mon cou sa mère suspendait, Yeux où brillaient mes yeux, âme à mon sein ravie, Voix où vibrait ma voix, vie où vivait ma vie,
Ciel vivant qui me regardait.
» Eh bien ! prends, assouvis, implacable justice, D’agonie et de mort ce besoin immortel ; Moi-même je l’étends sur ton funèbre autel. Si je l’ai tout vidé, brise enfin mon calice ! Ma fille, mon enfant, mon souffle ! la voilà ! La voilà ! J’ai coupé seulement ces deux tresses Dont elle m’enchaînait hier dans ses caresses,
Et je n’ai gardé que cela ! »
Un sanglot m’étouffa, je m’éveillai. La pierre Suintait sous mon corps d’une sueur de sang ; Ma main froide glaçait mon front en y passant ; L’horreur avait gelé deux pleurs sous ma paupière. Je m’enfuis : l’aigle au nid est moins prompt à courir. Des sanglots étouffés sortaient de ma demeure L’amour seul suspendait pour moi sa dernière heure :
Elle m’attendait pour mourir !
Maintenant tout est mort dans ma maison aride, Deux yeux toujours pleurant sont toujours devant moi ; Je vais sans savoir où, j’attends sans savoir quoi ; Mes bras s’ouvrent à rien, et se ferment à vide. Tous mes jours et mes nuits sont de même couleur ; La prière en mon sein avec l’espoir est morte. Mais c’est Dieu qui t’écrase, ô mon âme ! Sois forte,
Baise sa main sous la douleur !
Alphonse de Lamartine
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lilithdusk · 3 years
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Avant que tout implose - partie 3
En écoutant durant la lecture “In cold light” de Vandur.
https://youtu.be/efQsk1xTc0A
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Chat Noir était lui aussi paralysé. Il n'arrivait pas à croire ce qu'il avait sous les yeux. Ladybug avait toujours été synonyme de force, de justice, quelqu'un sur qui Paris pouvait compter peu importe à quel point la situation était dramatique. Mais à cet instant, il n'avait jamais vu l’héroïne de la capitale aussi vulnérable. Il n'avait jamais réalisé à quel point il avait mis sa partenaire sur un piédestal jusqu'à maintenant, alors qu'elle ressemblait à une petite fille, en proie à sa plus grande peur. Il se souvenait de la première fois que le marchand de sable l'avait touchée : elle était redevenue la Ladybug maladroite de leurs débuts et, même s'il savait parfaitement que ses peurs avaient changé, à cause de son nouveau rôle de gardienne, rien n'aurait pu le préparer à son double maléfique.
Derrière Ladybug s'approchait Chat Blanc, aux yeux d'un bleu glacial. Une boule d'énergie apparut au bout de ses doigts et grossit à mesure qu'il avançait. Il tendit sa main et le corps du héros bougea de lui-même. Il lança à son tour son cataclysme tout en s'approchant de la brune. Un bras autour de sa taille, ils esquivèrent l'explosion. Chat Noir baissa les yeux vers la brune et la découvrit en transe, les yeux maintenant fixés sur son pire cauchemar. Le héros la tenait dans ses bras et pouvait la sentir trembler de tout son être. Terrifiée, la jeune fille se laissa faire quand Chat Noir la porta et la hissa grâce à son bâton en hauteur, sur les toits. Chat Noir ne chercha pas à interroger Ladybug, elle aurait été incapable de lui répondre de toute manière. Alors qu'il les éloignait de la menace la plus dangereuse, le cerveau du jeune garçon tournait à plein régime. Son premier cauchemar à lui avait été une Ladybug qui le détestait et qui cherchait à le tuer ; et cela coïncidait avec ce qu'il venait de voir. Pourtant, il savait tout au fond de lui que c'était un cauchemar bien différent du sien. Celui de l’héroïne ne prenait pas appui sur un potentiel Chat Noir qui en viendrait à haïr sa Lady mais sur une peur fondée. Pourquoi était-ce Chat Noir akumatisé ?
La bague bipa et ramena le héro à la réalité. Il s'arrêta sur un toit à l'abri des regards et, après s'être assuré que Chat Blanc ne les avait pas suivis, il déposa délicatement Ladybug au sol. Une main autour de sa taille, il pressa sa peau, cherchant à avoir son attention. Ses yeux verts émeraude cherchèrent les siens -après tant d'effort pour ne pas avoir à les croiser ces derniers jours. Elle devait se ressaisir, lancer son Lucky Charm et capturer l'akuma ; mais avant tout, Chat Noir devait pouvoir s'éclipser et nourrir Plagg avant de reprendre le combat et ceci était impossible si Ladybug ne répondait plus.
- Ladybug, c'est une illusion. Il  n'existe pas, je suis ici.
Quand enfin le regard de sa partenaire croisa le sien, Chat Noir retint un soupir de soulagement. Les lèvres de l’héroïne s'entrouvrirent pour une réponse à laquelle il ne s'attendait pas.
- Il a existé, chuchota-t-elle.
Les sourcils du blond se froncèrent. Si la situation entière ne l'avait pas rendu perplexe, sa réponse fit l'affaire pour rendre la chose encore plus irréaliste. Face à sa détresse, Chat Noir balaya toutes ses peurs, doutes, et douleurs pour se concentrer uniquement sur la jeune fille, comme il avait toujours fait, loyal par dessus tout. Sans lâcher son regard une seconde, il prit sa main et la posa sur sa joue. La combinaison de la jeune fille empêcha un contact plus intime, cependant cela suffit à Ladybug pour la réveiller de sa transe. Chat Noir posa une main sûre par dessus celle de sa partenaire et pressa légèrement ses doigts.
- C'est un cauchemar. Tu as été touché par le sable, ce n'est qu'une illusion. Je suis bien là.
L'adrénaline coulant encore dans les veines de l’héroïne aux points noirs, elle se trouva à agir par pur instinct. Elle entrelaça ses doigts à ceux de son partenaire, le cœur battant la chamade. Une boule au fond de la gorge, elle se força à parler.
- Chat... Je suis désolée, souffla-t-elle, la vois nouée d'émotions.
Ce n'était pas le bon moment pour faire ses excuses, Ladybug s'en rendit compte quand Chat Noir recula d'un pas et lâcha sa main. Sa bague bipa et Chat Noir retint un rire jaune. Seul un coin de sa bouche forma un bref rictus durant une demi-seconde.
- Mais pas assez pour me faire entièrement confiance.
Il n'attendit aucune réponse pour s'éclipser et gagner une ruelle, se détransformant. Ladybug, de son côté, détourna les yeux pour se concentrer à nouveau sur le vilain, le cœur lourd. Elle se persuada qu'ils auraient le temps de parler après le combat ; elle insisterait pour, qu'au moins, il entende ce qu'elle a à lui dire, ce serait à lui de décider ce qu'il veut faire par la suite. Elle l'avait mis sur la touche de bien trop nombreuses fois ces derniers temps, c'était à elle de jouer franc-jeu. Chat Noir déciderait en son âme et conscience. C'est pourquoi elle lança son Lucky Charm. Quand son partenaire la rejoignit, elle lui expliqua son plan avec l'objet qu'elle venait de recevoir et, à deux, ils regagnèrent la bataille. La bouffée de confiance que ressentait Marinette quant à l'idée de parler au plus vite à Chat Noir joua sur ses prises de décision ; et la jeune héroïne, d'habitude si prudente, se jeta sur le vilain à plusieurs reprises, ignorant la dangerosité de ses actions. Chat Noir, influencé par ses émotions et la situation dans laquelle ils étaient, préféra la patience et la couvrit. Quand cette dernière repéra une ouverture pour exécuter son plan, elle ne chercha pas un quelconque piège et lança l'offensive. Malgré tous leurs désaccords, Chat Noir continuait de lui vouer une confiance aveugle et obéit à son ordre. Il accéléra puis sauta du toit, à pleine vitesse, son cataclysme déclenchée. Ladybug activa le ventilateur portatif rouge couvert de pois noirs, ce qui déséquilibra le marchand de sable. Chat Noir, volant, tendit la main, près à attraper la peluche pour faire disparaître le sentimonstre quand il perçut du coin de l’œil une silhouette blanche. Il n'eut pas le temps de prévenir sa partenaire qu'un cataclysme blanc fit disparaître le Lucky Charm. Le marchand de sable regagna son équilibre et se retourna, croisant le regard du héros de Paris. Un sourire mauvais aux lèvres, du sable tomba sur Chat Noir pendant qu'il chutait.
                                                           ***
Le silence. Adrien était pourtant habitué à ce dernier, devenu un repère dans sa solitude. Il arrivait même à les différencier : celui aigu, qu'il entendait dès qu'il rentrait chez lui, quand il n'était pas perturbé par la voix grave de son père ; un autre, plus agréable, lorsqu'il était en classe, entouré de ses amis, et qu'ils devaient rester silencieux pour une évaluation, Adrien ressentait alors un certain confort dans ces moments-là ; et le dernier, qu'il chérissait plus que tout, n'était qu'en présence de sa camarade de classe brune aux yeux bleus. Adrien se sentait en sécurité, comme s'il était sur une île déserte, bordée d'un océan d'un calme plat, Marinette à ses côtés. Les joues rosées, une mine amusée au visage, lorsque le soleil faisait briller ses mèches bleus ou quand ses yeux s'apparentaient à la lune, illuminant le monde ; Marinette était toujours là pour lui, comme une étoile guidant un marin dans l'obscurité. La jeune fille savait le réconforter, en classe tout comme lorsqu'il se présentait à son balcon, la nuit.
Cependant, le silence qui suivit sa chute fut lourd, si lourd qu'il crut avoir perdu l'audition. Peut-être était-ce dont cela, son pire cauchemar. Mais s'il devait deviner, Adrien n'aurait pas su quoi répondre. Il ne se connaissait pas, perdu entre ce que lui dictait son père et ce qui faisait battre son cœur. Sombrant dans l'obscurité, incapable de prendre appui sur un repère stable alors que son monde s'écroulait, quelque chose s'enroula autour de sa taille, s'apparentant à une corde, et qu'une épaule se glissa sous l'un de ses bras, le portant, il commença à contempler la situation. Il sentait sur sa joue, un souffle rapide et découvrit le visage de Ladybug à quelques centimètres du sien, pendant qu'elle l'éloignait du vilain, volant dans les airs grâce à son yoyo. Elle regardait droit devant elle, déterminée à prendre le plus de distance entre eux et leur ennemi. Quand Adrien tourna la tête vers le marchand de sable, ce dernier était si immobile que n'importe qui ayant oublié le combat, aurait pu le prendre pour une statue. Le blond n'eut pas le temps de plus y penser que ses pieds touchèrent le sol. Ladybug lâcha sa taille et fit un pas en arrière. Il ouvrit la bouche mais ne posa pas la question. Le choc sur le visage de la brune, mêlé à du chagrin, du regret et la compassion suffirent à Adrien pour baisser les yeux vers son corps, dénué de costume noir.
Adrien se figea, la respiration courte, la gorgé nouée, des fourmis dans les jambes. Il sentit le sol se dérober sous ses pieds et ce fut comparable à une chute durant une éternité. Toute la gravité de la situation le frappa en plein cœur : Papillon connaissait son identité. Papillon connaissait son identité. Papillon connaissait son identité. Avec sa notoriété, il ne tarderait pas à le trouver et le traquer pour son Miraculous, le jour durant. Ladybug avait raison, les identités devaient rester secrètes, peu importe à quel point cela le dévorait de l'intérieur, peu importe à quel point cela remettait en cause la confiance qu'il avait envers sa partenaire.
Un flash l'aveugla un instant et son cœur manqua plusieurs battements. Il leva les yeux, réalisant ce qu'il redoutait le plus. Ladybug connaissait son identité.
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lightsovermaloski · 3 years
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Partie I. H-8
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Warning/s: peur, sang, mort
Word count: ~4500 mots
« - C’est fou ça !
- De quoi tu parles, Aurora ?
- Je viens de recevoir un message de mon cousin. Un mec vient de le contacter sur Twitter, car ils étaient ensemble en maternelle. Il lui a même envoyé des photos ! C’est trop marrant ce genre d’histoire. J’aimerai tellement que ça m’arrive. T’imagines, toi, peut-être que quelque part… »
La fille aux cheveux d’or continua de parler, sans remarquer que son amie ne prêtait plus aucune attention à ce qu’elle lui disait. Les pensées de Nora ne cessaient de divaguer. Elle se sentait incapable de se concentrer sur quoi que ce soit. Bien qu’elle ne voulait plus y faire attention, son cerveau tournait en boucle sur ce rêve.
Et si cet Adrian existait réellement ?, se surprit-elle à penser. Quelle idiote. C’était inconcevable. Mais tout de même… La question n’arrêtait pas de faire un bout de chemin dans sa tête. Il paraît qu’il est impossible d’inventer des visages dans ses rêves. Mais ce n’est pas un visage que voyait la jeune fille, juste une silhouette.
Les silhouettes ont forcément des visages
Elle fut sortie de ces pensées par Aurora qui bondit. Nora perçut un léger bruit strident. Sûrement la sonnette, pensa-t-elle. À cet instant précis, Nora se mit à haïr son ouïe qui lui faisait défaut. Depuis ses 5 ans, la jeune fille était atteinte d'hypoacousie de l'oreille droite. Autrement dit, son oreille droite n'entendait plus aussi bien qu’avant - n’entendait plus en réalité. La jeune fille loupait les sons trop faibles ou trop aigus ou trop graves, et son oreille lui faisait parfois entendre des sons qui n'existaient pas, comme des légers sifflotements.
Aurora se dirigea vers la porte. Elle sautillait. Si elle était bien attachée à quelque chose, c’était bien à ces soirées d’été avec sa bande. Nora devait bien avouer qu’elle n’échangerait pour rien au monde ces moments. Sa maison, à la peinture rouge, était au bord de la rivière d’Akerselva. Siroter une bière sur sa terrasse, avec ses copains, tout en profitant des dernières lueurs, quelque peu glaciales, du soleil laisserait une trace indélébile dans la mémoire de la petite rousse. Oslo n’était pas Hawaï, mais c’était déjà bien suffisant.
« - Nora ?, hurla la blonde pour que son amie l'entende. Viens voir. Ça a sonné, j’en suis certaine. Pourtant, il n'y a personne.
La porte était effectivement grande ouverte, mais personne n’était à son embrasure. Une légère inquiétude picota Nora. Le vent frais souleva légèrement ses cheveux. Le quartier était calme. Valma, le labrador des voisins d’en face, était sagement allongée sur le porche. Elle n’aboyait pas, mais remuait la queue.
- Ce n’est rien, sûrement juste les petits Olsen qui font une blague », tenta de se rassurer Nora.
Aurora commença à fermer la porte. Sans crier gare, un homme surgit devant la porte en hurlant. Son visage était recouvert d’une cagoule. Le cœur de Nora fit un bond dans sa poitrine, et l’angoisse qu’elle ressentait depuis ce matin-là s’amplifia. Aurora hurla, et tenta de claquer la porte. Un pied l’en empêcha. Ilan sortit de sa cachette. Il ne pouvait pas s’arrêter de rire. Son visage était rouge, aucun son ne sortait de sa bouche. Comme à chaque fou rire qu’il avait, il se tenait fermement le ventre.
L’inconnu retira son masque, dans un éclat enfantin.
« Bordel, Elias, je vais te tuer ! », cria Aurora.
Amusé par l’air mécontent d’Aurora, Elias se mit à l’imiter. « Maman, j’ai eu peur ! ». Ilan, qui avait commencé à se calmer, se remit à rire de plus belle, tenant toujours fermement son ventre.
Aurora grommela quelque chose comme « Vous êtes des gros crétins » et s’engouffra dans la maison lumineuse. Elias la suivit de très près.
Ilan essuya une larme provoquée par son fou rire. Il renifla bruyamment, un sourire amusé plaqué sur son visage, et ramassa le sac qu’il avait posé à terre. Les bières s’entrechoquèrent quand il prit Nora dans ses bras.
« - Comment ça va ? Tu m’as raccroché au nez ce matin. Déjà qu'on ne se voit plus beaucoup...
Ilan était parti à Bergen, étudier le sport dans une Høgskolen - haute école. Bergen était à environ 7h de route d'Oslo. Mais le jeune homme ne manquait pas de rentrer à chaques vacances. Sa famille et lui habitaient dans une petite maison jaune, dans le même quartier que Nora. Inséparables depuis l'enfance, cela faisait trois ans qu'ils s'appelaient régulièrement en FaceTime et dès que le grand châtain rentrait, ils se retrouvaient toujours fourrés ensemble.
Nora esquissa un léger sourire.
- Ça va. Juste un peu… Fatiguée.
Le grand gaillard toisa son hôte.
- Fatiguée ? C’est ce rêve encore ?
- Oui… ». Nora soupira. Ses yeux regardaient la route. Cherchait-elle Adrian du regard ? Rien n’était moins sûr. Son regard se replanta rapidement dans celui de son ami. « J’ai l’impression que c’est… Réel. Vraiment réel. Cette silhouette, cet Adrian… c’est comme si ça m’était familier. »
Le vent fit bouger légèrement les feuilles des arbres plantés dans la rue dans un petit crissement que Nora sentit à travers la caresse glaciale du souffle.
Ilan ne répondit rien. Il fit cette mimique avec son visage qui signifiait qu’il ne savait pas quoi dire. Ils rentrèrent rejoindre Aurora et Elias.
Nora prit soin de fermer la porte à clé. Réflexe assez étrange, elle qui disait toujours que le quartier était sûr et que rien ne pourrait arriver. Elle avait, au contraire, pour habitude de ne jamais fermer la porte - ce qui pouvait agacer son père et son petit frère, mais elle n’y prêtait jamais attention. Ce soir-là, elle laissa même les clés enfoncées dans la porte. Ne sait-on jamais, songea-t-elle. Comme si un danger imminent pouvait pénétrer dans la maison. Personne n’avait remarqué ce geste, mais si quelqu’un l’avait vu, il aurait compris à quel point Nora était angoissée. D’une nature très sereine, si elle montrait des signes de stress, c’est que la situation n’augurait rien de bon. Mais personne n’y fit attention, et personne ne pouvait se douter du danger qui flottait dans l’air.
La petite troupe s’installa sur la terrasse en bois au bord de la rivière. Elias décapsula quatre bières. Chacun entrechoqua la sienne avec celle des autres. Ils prirent tous une gorgée.
« Ça vous dit une soirée film d’horreur ce soir ? Je suis d’humeur. Il y a un nouveau court métrage terrifiant, à ce qu’il paraît, qui vient de sortir », demanda soudainement Elias.
Aurora protesta. Nous étions en plein mois de juillet, ce n’était pas Halloween, il était donc hors de question de regarder des films qui font peur. Après un débat acharné de quelques minutes, elle céda. Mais un seul film, avait-elle tout de suite ajouté.
Nora se leva et mit deux pizzas au four. Elle sortit des chips du placard de la cuisine et retourna les poser sur la petite table dehors. Ilan se jeta dessus. Les chips aux oignons, c’était son pêché mignon.
Tous les quatre restèrent dehors un moment, oscillant entre discussions et jeux de cartes. Les deux pizzas avaient été englouties, et il ne restait que des miettes des chips. Quelques cadavres de bière jonchaient la table. Elias n’en n’avait bu qu’une. Il détestait boire, car il ne savait jamais quand il comptait reprendre le volant de sa voiture bleue de sport. Et il voulait toujours être prêt à le faire. C'était sans compter les fois où il buvait à s'en brûler la gorge et se retrouvait à appeler un taxi pour rentrer.
Le vent finit par se lever, et les adolescents rentrèrent à l’intérieur. Ils se préparaient pour leur soirée d’horreur. Les deux filles s’étaient enroulées dans des plaids, prêtes à se cacher les yeux si le film devenait trop gore. Aurora s’était collée à Elias. Elle espérait que le garçon la prendrait dans ses bras si elle avait trop peur - elle ne se doutait pas que cela le ferait mourir de rire. Nora, elle, avait collé sa tête contre l’épaule d’Ilan, mais comptait bien ne regarder le film qu’un minimum - suivre suffisamment pour comprendre, mais ne pas regarder les scènes trop choquantes pour éviter d’être traumatisée. Pour mener cette technique à bien, elle avait sorti son téléphone et scrollait continuellement Twitter.
Aurora, emmitouflée dans deux plaids, sortit le bout de son nez lorsque le générique se mit à défiler.
« - C’était terrifiant.
- Ce ne sont que des lapins tueurs, Aurora, rien de bien méchant ». L’audace de la voix d’Elias déplut à Aurora qui se jeta sur lui. Le grand brun ne mit pas longtemps avant de l’immobiliser et de la chatouiller. Tous deux avaient fini au sol. Aurora riait tellement fort que ce fut le seul son qui raisonna dans la maison pendant quelques instants.
Nora s’était redressée et lâcha son téléphone pour la première fois depuis le début du film. Elle rejeta les plaids par terre et but un verre d’eau d’une seule traite. La peur donnait soif à la jeune fille, c’était étrange, mais elle s’était habituée à cette sensation depuis sa plus tendre enfance.
Un bruit sourd retentit. Ilan distingua chez Nora une vague de panique, qui ne parvient pas à identifier l’origine de cette nuisance. Il mit sa main sur son épaule, et tenta de la rassurer.
« Hé, ne t’inquiète pas Nora. C’est sûrement de l’orage. » Celle-ci fronça les sourcils, en signe d’interrogation. De l’orage ? Cela faisait bien des années qu’il n’y avait pas eu à Oslo. Certes, le temps n’y avait jamais été très joyeux, mais l’orage était un événement largement exceptionnel.
L’inquiétude de Nora grandit à l’intérieur de son corps. Un frisson parcourut le sommet de son crâne jusqu’à ses orteils. L’angoisse lui prit à la gorge. Elle se sentait coincée. Et elle ne savait pas pourquoi. Ilan ressentit son trouble.
« Tu es certaine que tout va bien ? », murmura-t-il, espérant ne pas trop attirer l’attention des deux autres. Elias et Aurora étaient adorables, mais jamais très compatissants. Surtout Elias. Et surtout s’il s’agissait de Nora.
La petite rousse se contenta de hocher la tête. Elle n’avait pas la force d’entamer cette conversation. Mais Ilan en décida autrement. « C’est le rêve, c’est ça ? ».
Les yeux dans le vide, Nora revit encore la scène. Cette silhouette, cette voix… Adrian. Adrian. ADRIAN ! Elle déglutit. Les larmes lui montèrent aux yeux.
Avant qu’elle n’ait pu dire quoi que ce soit, la maison fut plongée dans le noir. Elle sursauta violemment, et entendit Aurora crier. Elias éclata d’un rire assez hystérique. « C’est le courant qui a sauté, mon pote ! ».
Nora soupira. L’orage, le courant qui saute… tout ça ne disait rien de bon à la jeune femme. Machinalement, elle activa la lampe torche de son téléphone. Très vite suivie pas tout le monde. Elle se leva et sortit du salon. Elle voulait se diriger vers la cuisine, pour attraper des lampes torches - qui étaient rangées dans les tiroirs, à côté du frigo. Mais pour rejoindre cette pièce, il fallait traverser le couloir.
Le couloir semblait long, infiniment long. Il était glacial et sombre. La lumière de son téléphone ne permettait pas de distinguer la porte de la cuisine. Elle hésita un long moment puis fit un pas. Quelque chose l’attendait à la fin du couloir, mais cette dernière ne savait pas quoi - ou plutôt qui. L’ambiance était devenue pesante, et Nora avait l’impression de suffoquer. Un éclair illumina le couloir. Derrière la baie vitrée de la cuisine, celle-ci jura voir une silhouette.
Une silhouette.
Elle poussa un cri étouffé et se cogna dans quelque chose. « Ilan, bordel, tu m’as fait peur ! ». Le jeune homme parut surpris que la jeune fille s’adresse à lui de cette manière.
« - Désolé, ce n’était pas mon intention. - Viens avec moi dans la cuisine, s’il te plaît », supplia Nora. Le ton de cette dernière inquiéta un peu plus Ilan. De quoi pouvait-elle bien avoir peur ?, se demanda le garçon. Mais il se dit que c’était sûrement l’orage.
Ilan passa devant Nora, et s’avança vers la cuisine. La jeune fille resta sur place quelques instants, persuadée de le voir disparaître dans un cri d’effroi, engloutit par la silhouette. Mais rien de tel ne se produisit. Le garçon arriva tranquillement à la cuisine, et sortit une des lampes torches. Il éclaira la pièce, laissant entrevoir une cuisine déserte. Il se retourna vers la jeune fille, en se demandant pourquoi elle ne le suivait pas. Il en était certain maintenant, quelque chose n’allait pas. Nora se décida finalement à le rejoindre, la boule au ventre. Elle se dépêcha d’attraper des lampes torches à son tour et retourna aussi vite que possible au salon, tout en surveillant qu’Ilan suivait ses traces.
Chacun des adolescents prit une lampe torche. Nora, prévoyante, en déposa deux autres sur la petite table basse beige. Elle se rassit sur le canapé, vite rejointe par Ilan. Ce dernier la fixait avec de grands yeux, essayant de décrypter son visage. Qu’est-ce qui pouvait lui faire aussi peur ? Ce n’était pas l’orage qu’elle craignait, c’était quelque chose d’autre. Mais il ne parvint pas à déterminer cette autre chose. La voir dans cet état ne le rassurait pas. Nora n’est pas du genre à flipper pour rien, ne cessait de lui répéter son esprit. Mais il faisait de son mieux pour chasser cette pensée négative et profiter de la soirée.
Elias et Aurora étaient assis par terre, l’une en tailleur et l’autre affalé contre le meuble télé. Ils discutaient tranquillement. Puis Aurora reçut un message, et se désintéressa de ce que racontait Elias. Ce dernier eut une idée.
« - Je peux vous raconter un truc ?, son ton n’annonçait rien de bon.
- Un truc ?, questionna Ilan. Ce dernier savait reconnaître quand son meilleur ami allait faire une connerie, et il en était persuadé, c’était ce qui allait arriver. Elias se contenta de hocher la tête, un sourire étrange plaqué sur le visage.
- Une petite légende qui court en ce moment sur le complexe de Cecile Bombeek. »
Cecile Bombeek était un endroit situé à quelques kilomètres d’Oslo. Il regroupait plusieurs bâtiments : une ancienne école pour garçons, et un asile psychiatrique aux méthodes douteuses. Nora avait toujours trouvé stupide d'avoir deux lieux aussi différents aussi proches l'un de l'autre. Une dernière bâtisse, assez imposante, était également présente sur le site, mais il était impossible de dire à quoi elle servait exactement.
Elias prit sa lampe torche et la faisait vaciller autour de son visage. Les ombres formées mirent en valeur ses traits durs. Son allure prit une tournure terrifiante.
Ilan fixait Nora. Elle regardait Elias avec un air étrange. Il ne sut le décrire. Il se décida à tapoter l’épaule de la jeune fille, perdue dans ses pensées, qui sursauta. « Partante pour la légende ? ». Elle hocha lentement la tête, sans détourner ses yeux de la silhouette, inquiétante, de celui qui s’apprêtait à bouleverser l’existence des trois autres.
« - C’est l’histoire de ce gars, Jonas. C'est mon cousin qui m'en a parlé. ». Elias prit une voix rauque terrifiante. Instinctivement, Nora se rapprocha d’Ilan, cherchant du réconfort face à son angoisse grandissante. Angoisse qui n’allait sûrement pas s’arranger avec cette foutue légende. « C'était un garçon solitaire et très renfermé sur lui-même. Sa situation familiale était terrible. Son père frappait sa mère comme si c’était un punching-ball. Un soir, son vieux était complètement saoul. Il avait frappé sa mère tellement fort qu’elle gisait au sol, incapable de se relever. Jonas est devenu fou de voir sa mère dans cet état. Il a attendu que son père s’endorme devant la télé, des tâches de bières sur le marcel, une odeur dégoutante de cigarette dans l’air. Jonas s’est muni d’un grand couteau de cuisine et l’a poignardé de 70 coups de couteau. Plus rien ne l’arrêtait. Il avait 20 ans. »
Elias fit une petite pause, laissant le suspens flâner dans l’air. Nora était captivée par les paroles du jeune garçon. Elle était terrifiée. L’histoire lui semblait tellement familière. Elle voulait en savoir plus.
« - Il a tout de suite été interné à l’asile Cecile Bombeek. Pendant cinq ans, il n’a pas fait parler de lui. Sage comme une image. Mais, durant toute cette période, il était traité comme un moins que rien. Les médecins de l’époque avaient des pratiques plus que douteuses. Ils se servaient du pauvre Jonas comme d’un cobaye : choc électrique, opérations diverses et j’en passe. Jonas répertoriait tout dans un carnet. Le soir du massacre, il a caché ce carnet dans un des casiers de l’école Cecile Bombeek. Il ne voulait que personne ne puisse mettre la main dessus. »
Nora prit une grande respiration. Elle sentait son cœur lourd. C’était comme si ce dernier était écrasé par un camion. L’angoisse continuait de prendre le dessus sur le reste de ces sentiments. Et elle n’aimait pas cette sensation.
« - Un soir, en juillet, il a donc pété un plomb. Une méchante remarque de trop, un coup de ciseaux de trop. Il a réussi à s’échapper de l’asile, non sans faire de victimes. Plusieurs infirmières ont succombé à des coups de poings. Un médecin a fait une crise cardiaque en le voyant tabasser l’une de ses employées. En sortant, il s’est muni d’une hache. À l’époque, il y avait d’énorme hache près des extincteurs pour pouvoir en briser la vitre en cas d’incendie. Sans réfléchir, il se dirige vers l’école juste à côté. D’ailleurs, si vous voulez mon avis, il faut être stupide pour avoir construit une école près d’un asile mais bon. Le gardien de nuit, Tobias, tente de stopper la course folle du garçon. Mais ce dernier lui défonce le crâne avec la hache. Le veilleur décède sur le coup. Jonas monte les étages et rentre dans différentes chambres. Poussé dans son délire, il tue douze d’entre eux. Heureusement, c’était un soir d’été. La plupart des enfants était rentrée chez eux. Seuls restaient ceux qui ne pouvaient pas rentrer ou ceux qui n’avaient pas de famille. Certaines enfants ont tenté de fuir en voyant leur camarade tomber comme des mouches. Mais Jonas ne leur en a pas laissé la chance. Le jeune garçon s’est ensuite dirigé vers l’infirmerie. La pauvre infirmière de garde ne se doutait pas le moins du monde de ce qu’il se passait. Elle était occupée à changer de disques. Elle n’a même pas entendu Jonas arriver derrière elle. Il l’a abattu d’un simple coup de hache dans le crâne. Certaines racontent qu’elle a été coupée en deux. Le jeune fou s’enferme ensuite dans la salle de bain commune. Ses mains pleines de sang, il réalise ce qu’il vient de faire. Il réalisé qu’il vient d’ôter la vie à douze enfants, sept infirmières, un homme et un médecin indirectement. Il réalise qu’il est un monstre et se tranche la gorge. Son fantôme est coincé dans l’enceinte de Cecile Bombeek. Condamné à vivre avec ceux qui l’ont torturé et ceux qu’il a lui-même tué. Au fil des années, son fantôme serait devenu assoiffé de revanche. Il serait rempli de rancœur et de haine. Et pour évacuer tous ces sentiments, il tuerait et torturait tous ceux qui oseraient pénétrer dans l’enceinte de Cecile Bombeek. »
Cette histoire terrorisait Nora. Ce n’est qu’une histoire, juste une histoire, tentait-elle de se convaincre. Son corps entier tremblait comme une feuille.
Elias reprit le fil de son monologue. Sa voix était plus terrifiante que jamais, et les ombres vacillaient dangereusement autour de son visage. « Mais, pour déclencher cet amas de haine, il faut jouer au jeu maudit. Rien de plus simple : il faut aller dans la salle de bain commune. Trouver le miroir devant lequel Jonas s’est tranché la gorge. Ensuite, en fixant ton reflet, il faut prononcer trois fois le nom de Jonas. »
Le jeune brun fit, à nouveau, une pause dans son récit. Le temps semblait interminable. « Jonas, Jonas, Jonas…. », fit-il d’une voix à glacer le sang.
Jonas, Jonas, Jonas
« - Tu me fous la trouille, Elias, arrête…, supplia Aurora.
- Ce n’est pas fini, ma belle. Après avoir susurré son nom, il faut fermer les yeux pendant 10 secondes. Vous imaginez comme 10 secondes doivent sembler durer une éternité dans ce moment-là… Et là, sans un bruit, Jonas apparaît derrière toi. Si ton regard croise le sien, tu es foutu. Puis, la silhouette disparaît lentement. Tu te dis qu’il te reste un dernier espoir de t’enfuir. Alors, tu cours, cherchant une sortie. En vain. Tu es prisonnier de l’école. Et quand tu t’y attendra le moins, Jonas viendra et te tuera dans d’atroces souffrances. Du moins, c’est le destin de ceux qui ont joué. Et les poules mouillées qui se dégonflent au dernier moment et ne jouent pas, ils sont condamnés à errer dans Cecile Bombeek. Prisonniers de Jonas et de toutes ces folies. »
Aurora frissonna. Elle sentit la peur la gagner. Se doutait-elle que son amie était dans le même état - voir pire ?
« Sympa. Enfin, c’est qu’une légende stupide », soupira Ilan.
Le regard d’Elias s’assombrit. Ses yeux noirs lancèrent presque des éclairs.
« C’est parce que tu n’as pas entendu la suite. » Elias se tut quelques instants, voulant laisser un peu de suspens. « Depuis quelques mois, de nombreuses personnes se sont rendus à l’école. Aucune n’est revenue. Pas plus tard qu’il y a une semaine, un gars s’y est rendu avec ses potes. Personne ne les a revu depuis. C’est passé aux infos. Je crois qu’il s’appelait Adrian ou un truc dans le genre ».
Nora écarquilla les yeux. Sa tête se mit à tourner et elle dût se contrôler pour ne pas vomir dans le salon.
Adrian. C’était le nom de la silhouette. Ça n’a sûrement rien à voir, pensa Nora. Mais cette dernière sentit le regard appuyé d’Ilan sur elle. Lui aussi avait tilté. Lui aussi avait reconnu le nom de la silhouette. Et il ressentit le besoin d’aller vérifier par lui-même. D’aller voir si cette légende est réelle, si cet Adrian est le même Adrian qui hante les rêves de son amie.
« - C’est des conneries. Je ne suis pas sûr d’y croire, il faudrait vérifier par nous-même.
Elias afficha un petit sourire presque pervers.
- Genre aller à l’école et faire le jeu ou un truc comme ça ?
- L'orage s'est calmé, il fait de nouveau beau…Pourquoi ne pas y aller…
- C’est HORS DE QUESTION ! ». Le cri d’Aurora retentit dans toute la maison, et même peut-être dans tout le quartier. Le salon devint, d’un coup, silencieux. Elias et Ilan échangèrent un regard. Sans un mot, les deux garçons comprirent qu’ils étaient sur la même longueur d’onde : il fallait aller à Cecile Bombeek. Tous les deux se sentaient attirés par l’endroit, comme appelés par une force inexplicable. - par une silhouette.
Elias posa sa main sur celle d’Aurora dans un geste tendre et rassurant. Le jeune homme était bien décidé à aller mettre son nez à Cecile Bombeek, et d’une manière ou d’une autre, Aurora serait de la partie. Il voulait quelque chose, il l’avait. Et c’était tout.
« Ne t’en fais pas, Aurora. Ce n’est qu’une légende débile. On ne risque rien, je te le promets. » Elias se mit à chuchoter dans son oreille. Finalement, elle hocha la tête doucement, et le brun afficha un sourire satisfait.
« - Tu es d’accord, Nora ? », demanda Ilan. La jeune fille hésita un moment avant de répondre. Ses amis avaient les yeux braqués sur elle. Tous attendaient qu’elle dise oui. Allait-elle seulement accepter ? Une partie d’elle cirait oui. La vie est faite de coïncidences, ce n’est rien, disait-elle. L’autre partie était angoissée, en alerte et refusait de quitter son salon si chaleureux. Une dernière voix se mêlait au chaos qui régnait à l’intérieur de son crâne. Elle semblait lui dire de venir, qu’on l’attendait. La silhouette, Adrian ?
Ils t’attendent, ils t’attendent
D’un mouvement impulsif, Nora accepta de se rendre à Cecile Bombeek. Idiote ! lui hurla une voix dans sa tête. Elle choisit de l’ignorer, elle et les autres voix, et de suivre ses ami.e.s. Après tout, que pouvait-il lui arriver de si terrible en compagnie de deux ceintures noires de karaté ? Rien.
« Enfin, si quelque chose tourne mal, Elias, ce sera entièrement de ta faute ! », ajouta Nora, sur un ton taquin - elle savait pourtant que c’était bien la vérité. Cela va mal tourner, mais Elias ne sera sûrement pas le seul responsable, pensa Nora. Il avait été assez débile pour parler de l’histoire, mais Ilan s’était montré tout aussi con, et les deux jeunes filles n’étaient pas totalement innocentes, non plus. Elles pouvaient toujours refuser. Ce n’était pas un flingue collé sur leur tempe qui leur avait fait accepter. Mais c’était toujours plus simple de rejeter la faute sur les autres quand les choses virent au noir.
Elias émit un léger rire. « Ne t’en fais pas, Nora. C’est vrai, quoi, à part notre temps, on ne perd rien à jouer au jeu maudit. Ce n’est pas comme si on allait mourir ! ». Après avoir prononcé ces quelques mots, il partit en fou rire. Il se leva, et se dirigea vers le garage.
Mourir dans d’atroces souffrances
Nora mit sa peur de côté. Elle tentait de se rationaliser. Elle décida d’envoyer un sms à son père. Elle ne voulait pas qu’il s’inquiète s’il rentrait et trouvait la maison sans courant et sans sa fille. Celle-ci prit soin de prendre les lampes torches et vérifia que la batterie de son téléphone était chargée. 80 %. Elle décida que ce n’était pas assez, et fila chercher une batterie externe, qu'elle glissa dans la poche de son jean. En passant devant le miroir, elle réalisa qu’elle ne portait qu’un simple tee-shirt à manches longues. Elle remonta les escaliers et enfila un sweat. Elle en prit un autre pour Aurora - elle n’était pas sûre que son amie avait pensé à en prendre un en venant. La jeune fille décida de prendre, également, une bouteille d’eau. J’aurais sûrement soif, pensa-t-elle, se préparant à vivre les heures les plus terribles de sa vie. Nora avait l’impression de partir en expédition funeste.
Elle enfila son sweat et en profita pour y glisser les lampes torches et sa batterie externe, laissant sa bouteille d'eau trônant devant le miroir. Elle sourit à l'allure de kangourou que cela lui donnait. Sourire qui s'effaça rapidement.
D’un pas qui se voulait assuré, mais l’on voyait à des kilomètres qu’il tremblait, Nora rejoignit à son tour le garage où se trouvait la voiture d’Elias. Il mettait toujours son bolide - comme il appelait - à l’intérieur pour ne pas que quelqu’un puisse l’abîmer dehors.
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lesparaversdemillina · 6 months
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C'est Lundi, que Lisez-vous ? N°300
pour dès sa bouche fut pleine on est dans une parodie de notre société où certaines normes sont inversées. notamment faire l'amour et manger, c'est étonnant mais je n'arrive pas totalement à adhérer au personnage féminin.
Cher.e.s voyageur.e.s, Comme tous les lundi, c’est l’heure du “C’est lundi que lisez-vous” je vous présente mes lectures passées, présentes et peut-être futurs. Ce rendez-vous a été mis en place par Galleane et repris par moi. Je suis heureuse d’être responsable de ce rendez-vous. Je curieuse de voir vos reprises, lectures passées, présentes et à venir :D. Au menu du c’est lundi :JE RÉPONDS…
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joaniepencil · 3 years
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Fanatique de muffins
Disclamer: Syverson ne m'appartient pas.
Ne pas copier s'il vous plaît.
C'est ma première publication! Votre avis est le bienvenu.
Avertissement : langage corsé.(un peu 🤭😉)
Chapitre 2
(Langage des signes en italique)
4 mois plus tard.
-Vous devriez venir capitaine, le barbecue communautaire est un évènement du quartier qu’il ne faut pas manquer. C’est très familiale. Vous savez le 34 est une grande famille, tout le monde connaît tout le monde. Ça vous ferait du bien de décompresser un peu et rencontrer des gens. Il y a de très jolies jeunes femmes dans le coin vous savez..
Sy leva a peine la tête du rapport qu’il était en train d’écrire à la mai.
- Mon chien me suffit.
Elle remit une pile de dossier bien droite sur son bureau. Elle ne voulait pas lâcher le morceau même s’il aurait préféré qu’elle parte et le laisse travailler.
-Un peu de compagnie dans la nuit ne fait de mal à personne…
« Pourquoi ses putains d’américains se mêle toujours de tout! »
Il soupira.
-Si je vous promets d’y aller me laisserez-vous travaillez tranquille?
Madame Pratt hocha la tête, elle prit le rapport qu’il lui tendit et sortit en dandinant ses fesses sous sa grande robe fleurie.
Ce dimanche-la chez les Morgan c’était le branle-bas de combats.
-Tu as pensé aux cornichons… et au fromage… Luke passait en revu le contenu de la glacière préparée par Billie. La jeune femme finissait de préparer sa salade de couscous agrumes et canneberges en ignorant son frère. Si elle se mettait à lui répondre ils seraient en retard.
-Non me dis pas que tu as fais cette salade dégueulasse! Bill! Je déteste le coucous!
Billie leva les bras au ciel.
-Et alors! Je trouve ça meilleur que tes burgers dégoulinant de gras saturés! Je monte me changer, charge la voiture j’arrive.
Elle enfila une jolie robe à petits carreaux blanc et rouge très année 50 avec une petite boucle blanche sur la poitrine et une grande jupe bouffante qui lui arrivait à mi- mollet. Elle agença le tout avec un paire de sandales à talons plats en cuir blanc lacés sur ses chevilles. Le pique nique était dans un parc gazonné, les talons hauts seraient pour une autre fois. Ses cheveux rouge étaient déjà coiffés en une belle queue de cheval bouclée. Quand elle descendit l’escalier, Luke la regardait avec un air désapprobateur.
--Tu es trop belle pour un pique-nique de policiers…
Elle soupira.
-Si tu pouvais je suis certaine que tu me ferais porter un voile de nonne! Il eut enfin l’air satisfait.
-Oui!! Quelle bonne idée! Je pourrais aussi te faire porter une ceinture de chasteté!
-Fuck you Morgan.
Il lui fit un doigt d’honneur.
Ils prirent le chemin de la voiture.
-On va chercher Jane?
Il secoua la tête. Il ouvrit la portière de sa petite BMW.
-Non, elle va nous retrouver là-bas.
Le parc était déjà plein de gens. Billie prit une grande respiration. Elle n’aimait pas beaucoup les grandes foules. C’était souvent compliqué pour elle de comprendre les conversations à plusieurs. En fait c’était épuisant, heureusement que beaucoup de gens la connaissait.
Elle disposa les plats qu’elle avait préparé et discuta un peu avec des connaissances. Plusieurs personnes l’ignoraient parce qu’ils croyaient qu’elle ne les comprenait pas. Plusieurs autres lui posait des questions sur l’enlèvement qu’elle avait déjoué. Elle répondait le plus rapidement possible sans s’attarder.
Elle sentit une paire de bras l’entouré par la taille.
Elle se retourna, la jolie fiancée de son frère lui faisait un immense sourire.
-Billie ! Comment ça va ? Montre moi tes dents!
Billie lui montra son nouveau sourire. Elle n’avait pas encore l’habitude de ses nouvelles dents beaucoup trop parfaite. Jane la tenait à bout de bras.
-Seigneur Dieu mais tu es encore plus belle! Tu vas totalement m’éclipser à mon propre mariage!
Billie sourit et rougit en baissant les yeux.
-Arrête tu vas être parfaite! Je vais me mettre un sac de patate comme robe d’accord?
-Oui tu es mieux. Elle regarda derrière Billie. Sally Johnson la femme d’un collègue de Luke, s’approcha toute excitée en dandinant son excès de poids vers elles.
- Vous avez vu là bas? Qui est cet homme monstrueusement sexy? Elle pointa de son gros double menton le nouveau capitaine. Elle avait raison Syverson était à tomber. Un simple t-shirt noir et un jean moulait son corps massivement musclé. Une vieille casquette râpée contenait ses boucles brunes. Plusieurs femmes le regardait avidement.
-C’est le nouveau capitaine. James Syverson, oui on l’a déjà rencontré. Lui dit Jane. Il a arrêter le fou qui a explosé une fenêtre de mon chalet.
Cette nuit fatidique faisait encore faire des cauchemars presque toutes les nuits à Billie. Elle ne pouvait plus dormir dans le noir.
En un court instant, elle revécu l’instant précis où le capitaine entrait dans le chalet et envoyait Jones au sol. Jane lui toucha doucement le bras.
-Hey ça va ? Tu as l’air ailleurs.
Billie secoua la tête et sourit.
-Oui ça va. Viens manger. Elle l’entraina avec elle vers la table du buffet loin du capitaine. Madame Pratt se servait dans les crudités dès qu’elle vit Billie, elle l’a serra contre son cœur.
--Mon petit chat. Comment tu va?
Billie sourit. Madame Pratt était comme une mère pour eux.
-Ça va plutôt bien. J’ai recommencer à travailler la semaine dernière. Je suis encore un peu enflée mais ça va.
Madame Pratt n’avait pas besoin de savoir qu’elle se réveillait en hurlant 1 nuit sur 2.
-Bill tu sais ce qu’on devrait faire ce soir? Lui demanda Jane.
-Non quoi?
- On devrait sortir danser ! Ça fait tellement longtemps!
Billie plissa les yeux.
-Je ne suis pas sur que ca soit une bonne idée,…
Luke lui enserra la taille.
-Quoi donc qui n’est pas une bonne idée?
-Allez danser.
Luke haussa un sourcil.
-Tu as raison ce n’est pas une bonne idée. Viens, je veux te présenter quelqu’un.
Il lui prit son assiette des mains et la posa sur la table. Il l’emmena vers une table de pique nique remplis de gens donc le capitaine. Luke la guida vers un jeune homme aux cheveux bruns coupé très court.
Il se leva précipitamment à son approche et lui tendit une main délicate et moite. Il était à peine plus grand qu’elle et la silhouette d’un fétu de paille. Il portait une affreuse chemise verte pâle et de petite lunette ronde.
-Billie je te présente Owen, Owen voici ma petite sœur Billie.
-Enchantée Howard.
Elle lui tendit la main.
--Non en faite c’est Owen.
Billie regarda son frère en fronçant des sourcils. Plusieurs personnes les regardaient et elle détestait cela.
-Owen.
-Ho pardon. Enchantée Owen. Ravie de faire votre connaissance.
--Owen travail au service de comptabilité du poste. Je crois que vous pourriez avoir quelques trucs en commun….
Billie sourit à Owen et se retourna vers son frère.
-Je vais te tuer.
-Mais bien sûr. Tiens prends ma place. Je vais aller voir ou en est la cuisson des burgers.
Owen entreprit de lui parler de long en large de son travail. Tout en mangeant, il ne la regardait qu’à l’occasion. Billie avait beau faire de son mieux elle ne comprenait pas grand-chose.
--Owen, tu peux me dire ce que Luke t’a dit? Sur moi? Tu peux me regarder s’il te plaît? Elle serra le point sur la table. Elle avait bien conscience que la table était pleine de monde et qu’elle ne devait pas trop élevée la voix mais Dieu qu’elle était en train de bouillir par en dedans. Elle tournait le dos à presque toute la table.
Owen avait la bouche pleine Il avala rapidement.
-Il m’a dit que tu étais célibataire, que tu étais sourde mais que tu comprenais très bien quand même avec ton appareil.
Billie sourit de son sourire le plus faux.
-D’accord. Il continua de parler de tout et de rien. Luke arriva avec un plateau de Cheese burger.
-Tu m’en passe un s’il te plaît. Cette salade de couscous est infecte, je dois changer le goût.
Billie se leva lentement et prit un sandwich et le déposa dans son assiette. Elle avait envie de lui écraser dans le visage. Elle fixa son frère un peu plus loin qui discutait avec son capitaine. Luke la regarda du même coup Syverson se tourna vers elle. Luke n’eut pas besoin qu’elle dise qu’on que ce soit pour savoir qu’elle était furieuse.
Elle se redressa bien droite et dit à Owen.
-Ravie de t’avoir rencontrer Owen. Je dois y aller. Luke a besoin de moi.
-Mais il a rien dit.
-Pas besoin. Un truc de jumeau… bye.
Elle fit le tour de la table et se retrouva près de Luke et Syverson. Il la regardait de ses grands yeux bleus foncé. Effectivement il était monstrueusement sexy, encore plus de près mais elle était trop furieuse pour s’en souciée.
-Je peux te parler un instant cher frère…. Elle prit le bras de Luke.
-Désolé capitaine. Elle l’entraina déjà avec lui.
-Pas de problème. La famille avant tout. Il lui sourit.
-C’est quoi le plan avec Owen? La prochaine fois que tu veux me présenter quelqu’un dit la vérité au moins bon sang! Je ne suis pas un morceau de viande à vendre! Luke lui fit de gros yeux.
-Baisse le ton. Tu en train de me hurler dessus devant tout le monde là.
Elle croisa les bras et risqua un œil derrière elle. Effectivement, plusieurs personnes les regardaient plus ou moins discrètement. Elle baissa le ton.
-Ne te mêle pas de ma vie privée, je suis très bien toute seule. Je n’ai pas besoin que tu me trouve quelqu’un. Luke s’approcha et mit les mains sur ses épaules.
-Ok ma petite crotte. Je vais bientôt me marié j’aurais préféré savoir que tu n’étais pas toute seule.
-Pas avec ce gars ! Jane avait raison, j’ai besoin de bouger on devrait sortir ce soir.
-Bill je ne crois pas que…
Elle lui fit ses yeux de petit chiot et joint ses mains sous son menton.
-Sil te plaît.. Viens avec nous! Amène quelques gars avec toi si tu veux…. S’il te plaît… Je vais t’emmener des muffins tous les matins pendant un mois ! Luke croisa les bras sur la large poitrine.
-Ok mais tu changes ta robe!
Billie lui fit un grand sourire et lui plaqua un baiser sur la joue.
Elle s’en fut en souriant.
-Alors quelqu’un a envie de sortir ce soir? Déclara Luke en revenant vers sa table. Quelques filles on envie d’aller danser…
-Elles ont besoin d’un chaperon? Je croyais que ta sœur était majeur? Demanda Harrison. Morgan le fusilla du regard. Il ne répondit rien et se tourna vers les autres. Quelques uns acceptèrent avec joie. Billie Morgan était plus que populaire.
-Et toi Capitaine?
Sy prit un gorgé de café froid.
-Je ne suis pas vraiment un danseur…
-Pas grave. Les filles n’ont pas vraiment besoin de partenaires c’est plus..
-Pour leur servir de garde du corps, compléta Evans. Luke lui envoya un regard mauvais. Evans lui donna un grande claque dans le dos. T’inquiète, moi aussi je ne lâcherai pas ma sœur d’une semelle si on avait ramasser ses dents à la pelle. Compte sur moi.
--Merci mec. Aller capitaine vient avec nous. Les femmes sont jolies au Molly’s..
-D’accord.
Si elles étaient aussi belle et fougueuse que Billie Morgan, il ne dirait certainement pas non.
Sy sortit le grand jeu pour ce soir là. Il n’était pas sortit dans un bar depuis belle lurette mais il se doutait bien que les choses n’avait pas changé pour autant. Il mit une simple chemise marine à petit carreaux vert ultra confortable et une bonne paire de jeans. Il touche de parfum, un peu de gel pour tenir les cheveux et voilà.
Il eut un peu de mal à retrouver le Molly’s, en entrant la musique Danse lui tapa directement dans le torse. Il n’eut pas de mal à retrouver Morgan et Evans au bar, ils essayaient de discuter en prenant une bière. Aucune fille en vu.
-Hey Capitaine tu es venu!?
Sy se commanda une bière et regarda autour de lui. Effectivement les femmes ici étaient toutes très jolies. Une belle brune lui fit même les yeux doux.
Son regard fut plutôt attiré sur la piste de danse un peu plus loin.
Billie et la fiancée de Morgan dansaient sur la piste de danse. Sy n’avait jamais rien vu de pareille. Billie ondulait en symbiose parfaite avec la musique. Suivant chaque coup de basse avec son bassin. Elle dansait tellement bien que Sy se demanda si elle était vraiment sourde. Les filles dansaient sans se soucier des autres autour d’elle. Elle avait troqué sa jolie robe à carreaux contre une haut noir sans manche et un jean bleu. Très simple mais très joli.
Il se penchant sur Morgan pour lui demander :
-Elle fait comment pour danser comme ça ?
Luke suivit son regard.
-Elle sens les vibrations, elle suit aussi les mouvements des autres danseurs.
Il l’observa un instant. Jane lui servait de repère quand le tempo changeait elle s’adaptait facilement.
-Je dois dire que ta jumelle m’impressionne.
--Hahaha attends de mieux la connaître. C’est une vrai tête de mule.
Sy saisit la balle au rebond.
-Un peu comme son jumeau?
Luke lui envoya un coup de coude avec un sourire en coin. La musique devint un peu plus douce et les filles revinrent vers eux.
Elles le saluèrent d’une mouvement de tête. Sy avait eu l’impression de mettre Billie mal a l’aise cette après midi et il eu la même impression ce soir là. Elle restait le plus loin possible de lui. Elle vola la bière de Morgan et la bu presque en entier.
-Hé!
Elle lui envoya un baiser.
-Pourquoi on ne prend pas une table? demanda Evans.
En moins de deux, ils avaient une belle grande table avec une banquette.
D’autres personnes vinrent les rejoindre. La brune s’incrusta a leur table. Elle faisait du charme à Sy jouant avec ses cheveux . Elle n’avait rien de subtil ou de mystérieux. Elle tenta même de lui toucher l’entre-jambe.
Il saisit son poignet et la repoussa.
-Non, désolé mais non.
La brune repartie insultée.
--Voyons mec! Tu aurais pu te taper cette fille comme ça! Lui dit Evans en claquant des doigts.
-Je ne suis pas un homme facile tu sais! J’ai besoin d’un peu plus que ça pour m’étendre dans un lit!
Evans éclata de rire.
-Tu es un comique toi finalement.
-Oui mais n’en parle à personne sinon…. Il passa un doigt sur sa gorge.
Sy se leva pour aller au toilette et décida d’aller prendre l’air il faisait une chaleur d’enfer dans la boîte de nuit.
Sur le patio, Billie prenait l’air elle aussi. Son haut sans manche lui collait à la peau. Elle buvait de l’eau pendant qu’un type lui parlait en se penchant sur elle. Il avait le visage complément dans la pénombre. Elle avait l’air ennuyée évidemment elle ne pouvait pas comprendre. Aussitôt qu’elle vit Sy elle lui lança un regard désespéré. Sans réfléchir, Sy s’approcha et lui dit.
-Bee ma belle je te cherchais partout. Il prit Billie par la taille. Elle lui arrivait à peine plus haut que l’épaule, sa main faisait presque la moitié de sa taille. Elle se colla sur lui et elle leva des yeux reconnaissant vers lui.
-Je t’attendais mon amour. Je te présente. ..
Le gars en question fila sans demander son reste. Ils se mirent à rire.
--Merci. Il ne voulait pas comprendre que j’entends rien. .
Elle s’éloigna en une pirouette. Il fit comme s’il n’avait rien remarqué. Il se mit face à la lumière.
-Ça doit être pénible parfois.
-Oui beaucoup. Surtout dans les bars, les gars saoul c’est le pire!
Sy sourit doucement elle avait une façon unique de s’exprimer.
Elle frissonna la fraîcheur de la soirée commençait à se faire sentir, ses vêtements humides la refroidissait. Jane arriva en titubant un peu.
-Billie!!! C’est ici que tu te cache?! Ma poulette tu fais quoi ici? Je t’attends pour danser. Elle l’a saisit par la taille et manqua de la faire tombé.
-Jane ! Sérieusement! Tu es bourrée! Encore! Luke va te faire une crise tu sais. Jane avait de la difficultés à tenir debout. Sy lui donna un coup de main pour la maintenir debout.
Jane titubait fortement.
-Qu’est ce qu’elle a bu ?
-Pas tant que ça… Merde… Elle eu un haut le cœur. Sy la retourna vite fait vers la balustrade juste à temps pour qu’elle vomisse en bas de la terrasse.
-Bordel Jane!!! Elle n’a pas manger de la journée…. Cette putain d’obsession pour sa robe de mariée…
Billie essayait de la maintenir debout.
--Va chercher Luke s’il te plaît.
Il revient deux minutes plus tard avec son frère.
-Bordel!
Jane était totalement dans le cirage elle hoquetait et délirait.
-C’est ton… nouveau mec Bill? Il est très sexy….. Chris va être jaloux…
La jeune femme ne l’écoutait pas elle n’aurait pas pu de toute façon.
Luke la prit dans ses bras et la souleva de terre telle la Mariée qu’elle allait bientôt être.
-Viens petite sœur on rentre à la maison.
Billie fit un sourire désolé à Sy qui lui rendit son sourire.
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alexar60 · 1 year
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Transylvanie express (46)
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Épisodes précédents
Bien qu’il fût déjà jour, le brouillard s’étendait encore sur le village. Nous étions suffisamment reposés et devions partir pour quitter définitivement les terres du comte Dosza. Car nous étions encore sur ses terres.
Nous décidâmes d’emporter des provisions à base de viande séchée et de légumes trouvées dans ce qui ressemblait à un potager. De plus, je découvris une outre en peau et pus la remplir d’eau de la fontaine.
Nous allions partir lorsque je remarquai quelque-chose d’anormal sur le corps découvert la veille par Ludmilla. En effet, celui-ci, allongé sur le ventre, présentait une étrange blessure. Son dos était couvert de petits trous qui en encerclaient un plus large. Je compris qu’il avait fui, mais il fut abattu avec une arme à feu. Dès lors, je pris le temps d’imaginer la scène, de le voir courir puis s’effondrer. Je marchai en sens inverse, m’éloignant de mon amie qui, s’inquiéta. Elle me regarda marcher lentement et m’arrêter devant la grange.
Par instinct ou juste par curiosité, j’ouvris la porte. Lourde, elle était difficile à pousser. Je fus brutalement saisi de nausée en reniflant une forte odeur putride. Cependant, après avoir posé mon mouchoir sur le nez, j’entrai dans la remise. Après quelques pas, la terreur envahit mon esprit ; l’horreur s’affichait devant mes yeux ébahis ! J’étais en présence des autres habitants du village. Ils étaient tous là, hommes, femmes, enfants ! Mais ils n’étaient plus que des cadavres en état de décomposition. La plupart avait le corps meurtri, troué. Certains, pendus à des poutres, se balançaient au gré du vent provoqué par mon entrée. La grange avait préservé leurs corps des bêtes sauvages.
En me rejoignant, Ludmilla eut un haut de cœur. Elle sortit immédiatement pour vomir son petit-déjeuner. Je restai à comprendre ce qu’il s’était passé. Pourquoi un tel massacre ? Une mère au crâne fracassé, portait encore dans les bras son bébé. Il n’était pas mort de faim mais achevé à l’aide d’une lame. Leurs visages grimaçants, leurs yeux vitreux et leurs poings serrés, marquèrent mon esprit par toute l’horreur qu’ils vécurent. Je marchai sur un sol noir de sang séché. Toutefois, leurs silhouettes restaient encore accrochées aux murs. Tel un tableau en ombres chinoises, on devinait l’atrocité du spectacle.
N’en pouvant plus devant cette boucherie, je préférai sortir. Agenouillée devant l’unique point d’eau, mon amie se rinçait la bouche. Son regard était plein d’incompréhension.
-          Il n’y a jamais eu de mal des méninges, ici. C’est bien ça ?
Je répondis en hochant la tête. Effectivement, personne n’était tombé malade. Ils ont été exterminés par plaisir ou par vengeance… Seul le commanditaire sait.
-          Nous devons partir, annonçai-je.
Aussitôt, Ludmilla se leva. Elle avait encore le visage blême. De même, la découverte rendit ses joues plus creuses. Elle paraissait avoir maigri. Nous quittâmes le hameau sur le champ pour longer la voie de chemin de fer. Tout à coup, elle m’arrêta en posant sa main sur mon épaule :
-          Ecoute !
Sur le moment, je pensai entendre le bruit d’un train ; un train qui approcherait ou s’éloignerait tout en attendant notre venue. Mais, il n’y avait rien de cela. J’entendis le vent, la cime des arbres bouger, quelques chants d’oiseaux. J’entendis mon cœur battre, ma gorge avaler ma salive et le silence. Puis, c’est arrivé comme une évidence : un aboiement…non, des aboiements ! La meute du comte Nichifor Dosza était à notre recherche !
Dès lors, je pressai le pas, continuant à marcher sur le ballast et les traverses. Nous devions impérativement trouver un endroit où se cacher ou nous devions fuir…parce qu’il était capable de nous faire dévorer par ses chiens. Nous marchâmes en faisant attention aux hurlements de la meute. Ludmilla s’inquiéta davantage lorsqu’ils furent plus proches, lorsqu’on pouvait entendre les cris des hommes qui l’accompagnaient.
Courir ne servait à rien ! Cependant, nous accélérâmes le pas tout en longeant les rails. Ils étaient rouillés, tellement abimés par endroits qu’il n’était plus possible de rouler dessus. La voie grimpait. Nous marchâmes longtemps sans nous arrêter, sans prendre le temps d’une pause. Et nous entendions toujours le groupe qui nous pourchassait. Tantôt, ils étaient proches, presqu’à côté de nous, tantôt, leurs voix n’était qu’un écho entre les montagnes.
Alors que le chemin de fer passait dans un bois, nous vîmes un ru à quelques pas. Immédiatement, nous profitâmes de cet écoulement pour cacher nos odeurs en marchant dans l’eau qui arrivait aux genoux. L’avancée fut pénible bien que dans le sens du courant. De plus, il était difficile de voir les cailloux glissants, d’éviter les morceaux de bois, les trous dans la vase noirâtre. Et le brouillard n’arrangea rien en se transformant en purée de pois. Les chiens continuèrent d’aboyer, cherchant, reniflant leurs proies. Quelques cris les encourageaient.
Après quelques minutes éprouvantes dans l’eau glacée, nous nous enfonçâmes dans une sorte de canyon. De temps en temps, je faisais attention à Ludmilla qui commençait à fatiguer. De plus, la rivière devenait plus profonde. Tout-à-coup, elle ralentit. Ses mains frôlèrent la surface de la rivière comme on polit un miroir. Je m’arrêtai afin de l’attendre. Un nuage de fumée, venu de nulle part, passa brusquement entre nous. Dès lors, son aspect devint plus terne. Elle baissa la tête, laissant ses cheveux noirs recouvrir son visage. Elle marcha dans l’eau toujours sombre. Sa respiration se fit plus lente et plus forte…plus sifflante.
La meute approchait de plus en plus. Chiens et chevaux galopaient en faisant un ramdam du tonnerre. Le ciel s’assombrit brusquement pendant que la fumée pesait dans l’atmosphère. Elle chauffait tellement que la rivière se mit à bouillir autours de ma copine. Elle marchait lentement, se retenant aux bulles qui se dégageaient. Ses bras devinrent blancs, marqués par d’horribles escarres purulentes.  Sa respiration m’inquiéta au point de me faire peur. Dès lors, je reculai à son approche.
La rivière ne coulait plus. Elle noircissait de plus en plus, si bien que le fond disparut. Quelque-chose retint mes chevilles, et m’empêcha de courir. Je voulais l’appeler, lui demander si elle allait bien. Je voulais lui dire d’arrêter mais la peur paralysa ma gorge. Elle marcha doucement vers moi.
-          Est-ce que tu me trouves belle ?
La voix provenait du brouillard accompagnant une horrible odeur de pourriture. Je reculai encore  en cadence avec Ludmilla. Elle caressait toujours l’eau qui se calma, retrouvant sa surface lisse. Elle avançait sans remuer la flotte qui l’encerclait. Elle avançait la tête toujours penchée en avant, le visage caché par sa longue chevelure.
-          Est-ce que tu me trouves belle ?
Les chiens étaient à côté. Ils couraient au-dessus de nous. Ils passèrent en haut du ravin qui formait la rive droite, sans se soucier de la rivière. Puis ce fut le tour des chevaux, des « taïaut » et des rires d’hommes. Je surveillai silencieusement leur progression. Finalement, ils nous dépassèrent, persuadés que nous étions bien plus loin.
Alors, le brouillard se retira aussi vite qu’il était apparu. Ludmilla releva ses cheveux. Sa peau retrouva une couleur plus vivante. Elle râla en réalisant qu’elle était trempée jusqu’à la taille. Elle me rejoignit tout en marchant difficilement dans la vase. Puis elle me dévisagea avant de demander :
-          Qui-y-a-t-il ?
Je ne répondis pas et me contentai de sourire. Nous continuâmes d’avancer en utilisant la rivière pour masquer notre présence. Mais lorsque le niveau d’eau atteignit la poitrine de ma compagne, nous reprîmes les sentiers. Malgré nos habits trempés, nous ne nous arrêtâmes point. Nous n’entendîmes plus la chasse. Par contre, le bruit d’un train revint à nos oreilles.
Alex@r60 – janvier 2023
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nuit-pourpre · 3 years
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Perséphone [ch.01]
[Soft-SF]
*
Les gouttes de pluie tombaient comme des fientes. La tôle récitait sa prière.
Du dôme, un souffle humide transpirait sur les toitures avec fracas. La Bulle semblait un poumon à l’agonie.
On voyait de grandes travées métalliques se courber sur plus d’un kilomètre, du sol jusqu’à la clé de voûte. Un épais et sombre bulbe de polymères les reliait entre elles.
L’intérieur de la Bulle était bardé de projecteurs qui diffusaient un langoureux tamis de lumière bleue en contrebas, dans toutes les ruelles et sur toutes les petites placettes de ce quartier de plaisance.
Un très jeune gosse ouvrit la bouche, la tête en l’air, pour capter un peu d’eau potable sous l’averse du dôme. Il fut tiré par un gamin plus âgé, qui fuyait un robot patrouilleur après avoir volé une brochette sur un grill. La viande fumante entre les dents, il avait déjà englouti la tête du lézard et se léchait les doigts, courant mesurément parmi la foule. Le lent et pesant synthétique, sur ses trois roues oxydées, mit rapidement un terme à la poursuite et s’en retourna au poste, dans un grincement d’essieu désabusé. Il faillit bousculer une femme qui s’affairait à installer l’auvent de son seuil, sous l’averse, et qui rentra ensuite dans sa cabane où des pleurs de bébés retentissaient.
Sous un porche putride, le sifflement d’une petite turbine se faisait entendre, provoquant la posture affolée d’un chien errant qui se mit à japper avant de détaler dans le caniveau.
C’était l’agitation banale de Coramine. La cité voisine, Ranfaris, était protégée par un dôme cinq fois plus étendu, et était vingt fois plus peuplée. Là bas, c’était vraiment une fourmilière.
L’armurier fit une grimace à son client. Il dégagea le cran de son arme de poing et visa juste derrière lui, à côté de la porte de la remise. La boutique fut traversée d’un tonnerre sec et strident qui fit frémir ou sursauter quelques passants. Rien de plus. Les gens du coin étaient habitués.
Il tira un coup, puis trois autres. Chacun se détendait avec un sifflement d’ultrasons, pour charger le tir suivant. Les impacts firent éclater le sac de sable gris au fond de la boutique. Il porta à sa vieille oreille le pistolet vibrant, que les tirs avaient épousseté.
Nan, grommela-t-il en secouant la tête. Ce genre de modèle n’a rien à foutre dans le désert où tu l’as trimballé… Mais si je pousse l’attaque du percuteur, ça sera encore pire, la seringue est trop fragile pour refroidir à cette vitesse. J’entends déjà le noyau m’insulter en binaire à cause de la surchauffe !
Besp grogna sous sa moustache. Le mercenaire connaissait mal ces nouvelles armes de contrebande. Les receleurs en avaient toujours à vendre mais le travail pour en ôter les balises de sûreté endommageait souvent les pièces.
Tu la tiens d’où, cette arme, Besp ? demanda le vendeur soucieux.
Offerte. Le fabricant est mon sponsor.
Très drôle… Plus sérieusement, Besp, c’est pas fait pour ton métier, ces machines.
Pour quoi c’est fait, alors ?
Il avait soupiré cette dernière phrase en ôtant sa veste, lourde et crasseuse. Il passa un doigt dans la doublure de son dos, découvrant le tatouage atrocement délavé qu’il portait à l’avant-bras. Il sortit de la poche secrète un rouleau plastifié.
C’était une monnaie qu’utilisaient encore les lunes de la ceinture intérieure. Celles trop éloignées de Séléné. Hors de portée du Rêve et de ses satellites. Ici, sur la 23, le Rêve ne parvenait qu’une infime partie de l’année, pendant dix jours environ, lorsque son orbite la faisait passer dans l’aura de la 7. C’était trop peu de temps pour qu’une escouade ait le temps d’atterrir et d’assembler un relais. Alors, la 23, comme presque toutes les autres lunes intérieures, restait libre du Rêve et de son emprise. Tout le commerce se faisait en orbite.
Alors donne-moi un vieux flingue, fit Besp en jetant le rouleau sur le comptoir.
L’armurier usé et squelettique arrondit ses yeux livides et le dévisagea.
Tu veux dire un modèle plus ancien ? J’en ai un de l’an 214 qui supporte mieux les poussières atmosphériques.
Je veux dire un flingue normal. Qu’il faut approvisionner. Pas une foutue imprimante 3D qui lâche dès que le ciel se couvre… 
T’es sûr ? La dernière fois tu t’es retrouvé à court de munitions. Tu préfères pas plutôt apprendre à tirer autrement ? Une fois qu’on a pris le coup…
La thune te suffit pas, vieil homme ?
On n’entendit plus que la symphonie de la pluie grasse sur les toits. Il émit un claquement de langue de désapprobation et fourra le rouleau dans la poche de son tablier, en tournant les talons. Il revient bientôt de l’arrière-boutique en claudiquant sur une canne faite à partir d’un tuyau. Et le contenu de ses doigts frêles retentit lourdement sous les yeux de l’homme de main.
Le barillet était splendide. Malgré la rouille apparente, il se dégageait de l’arme une fiabilité éprouvée, une densité qui fit vibrer les os de Besp avec une anticipation grisante.
Besp. Un jouet pareil, ça vaut quatre fois ce que tu m’as donné.
Je te laisse l’ancien. Il te tiendra compagnie. Moi j’en peux plus de l’entendre geindre… 
Je le compte déjà, quand je dis que ça vaut le quart.
Oui, j’en suis désolé… 
Le vieux ne bougea pas, regardant simplement Besp glisser l’arme dans sa gaine et jeter sur son épaule le lourd sac de munitions qu’il venait de lui donner, en faisant de grandes mimiques contrariées. Le mercenaire et piètre comédien fouilla ensuite ses poches, l’air penaud, à la recherche d’autres objets de valeur, promettant de le payer plus tard, minaudant pour un énième crédit… Puis il remarqua l’œil que lui lançait le vieux, et sa sérénité statique, il demanda :
Tu as un travail pour moi, c’est ça ?
L’armurier acquiesça.
**
La grotte exhalait une odeur rance.
On aurait dit un poison volatile et discret, comme celui qu’utilisait la pègre de Ranfaris dans les cellules des cloaques, quand elle voulait se débarrasser de quelqu’un. Mais l’odeur était vaguement plus… méridionale, fruitée, champêtre. Il ne savait pas d’où ce mot lui était venu. C’était absurde.
À l’extérieur, le désert se mortifiait sous la demi-nuit, comme une moisissure dans la pénombre d’une couveuse.
Il avait sillonné les pistes et les routes pendant trois jours depuis Coramine. Plein nord. Loin des marécages équatoriaux. Ce pays-là était sec.
Les bordures ocrées de l’horizon flambaient les fondations d’un ciel rougeâtre. Sous cette latitude, l’atmosphère particulière qui l’entourait donnait à la Lune 23 cette obscurité sanguine, artérielle pendant quatorze heures. Mais ça n’avait rien à voir avec l’uniformité orange et crépusculaire des seize heures de jour. Ce n’était pas non plus les trois heures de lever ou les trois heures de coucher, où l’on voyait la voûte transpercée de flammes d’or, comme des dragons spectraux qui dansaient avec des spasmes inquiétants. De toute façon, pendant ces heures-là, il n’était pas recommandé de sortir, en dehors des rites de passage des Orateurs de l’Oubli. Et ceux qui revenaient de ces rites, le faisaient rarement indemnes de corps et d’esprit.
L’obscurité de la demi-nuit, décidément, c’était son moment préféré. Il avait laissé sa vieille vadrouilleuse sous un piton de roche, avec le side-car rempli de matériel de levage. Il avait pulvérisé les roues au butanoate d’éthyle. Les hommes-cactus ne viendraient pas renifler. Il ne savait pas pourquoi, mais ça marchait.
Il craqua sa barre fluorescente et la jeta devant lui après avoir fait quelques pas dans la grotte. Le vieux tenait d’un fournisseur de passage que des fusées de détresse s’en étaient élevées quelques jours auparavant. En général, dans ces coins, c’était le signe qu’une expédition de récupérateurs avait été refroidie par des hommes-cactus, une tempête de sable ou des arkab-yodeï. Le fournisseur avait voulu attendre la fin du carnage pour cueillir le butin. Il fallait le doubler.
Il vit la torche chimique dissiper les ombres. La lueur d’azur heurta le bord d’un puits à trente mètres devant, et bascula dans les ténèbres. Au plafond, dans l’obscurité revenue, des yeux rouges s’allumèrent. Six yeux, diablement rapprochés. Ses muscles se tendirent et il dégaina. Le barillet était plein. Il mit en joue et attendit.
Mais les yeux restaient ouverts, immobiles, sans que nul mouvement n’émane de la bête que la torche avait frappée dans son sommeil. En fait d’yeux, on aurait dit des diodes. Il tendit l’oreille.
Dans le noir presque complet, il entendit un grésillement. Ce n’était pas un animal. C’était une Stèle sonique. Un module défensif capable d’identifier la nature d’une intrusion et de diffuser un son précis dans une direction ciblée. Il se couvrit bêtement les oreilles. Ces fréquences pouvaient tuer, lorsque la machine était bien calibrée. Après quelques secondes à détaler en direction de la sortie, il trébucha. Il entendit alors le grésillement, qui persistait. Trop haut, ou trop bas, ou trop usé… La Stèle ne lui ferait aucun mal. Il rengaina et s’approcha du module. Soit les capteurs l’avaient pris pour un fennec - et c’était quand même assez vexant - soit le temps avait passé depuis l’abandon des lieux. Beaucoup de temps. Et il était impossible de prédire quoi, ou qui, pouvait bien occuper ces cavernes désormais.
Les six diodes formaient le clavier de la Stèle. Besp l’ignora, glissa sous elle pour accéder au puits et descendit avec son câble jusqu’aux lueurs bleutées qu’il percevait à quelques dizaines de mètres en-dessous. Prochain investissement, se dit-il : des implants pour la vue. Avec le quart du butin collecté ici, que le vieux lui avait promis, il aurait sûrement de quoi payer l’opération. Il rêvassa, dans le bruit lancinant du fil de rappel qui frottait sa hanche, mètre après mètre. Les toubibs de la 23 étaient les pires charlatans. Avec les moyens suffisants, il irait plutôt trouver la prochaine navette pour Perséphone. Là-bas, il y avait une vraie clinique, et des chirurgiens compétents. Mais le permis pour y sortir de la quarantaine était exorbitant… À moins de trouver ici une montagne d’or, cette voie royale le forçait à différer. Et il détestait différer des trucs.
Ses bottes clapotèrent dans une flaque, au fond du puits. Il lui restait moins d’un mètre de câble. Il détacha l’enrouleur de sa ceinture et vit le bâton bleu que la chute avait expédié. Il brillait au milieu d’un champ de stalagmites. L’air était glacé. Les oreilles accusaient la pression. Les stalactites, à deux mètres à peine au-dessus de leurs compagnes, faisaient l’effet d’une mâchoire minérale. Il se sentit comme un insecte prisonnier d’une plante carnivore. Certaines se rejoignaient, bardées de cristaux de sel. Il chercha les poulies et les caisses mentionnées par le trafiquant. Elles apparurent dans une alcôve artificielle, creusée à un mètre du sol, à l’embout de l’immense salle précaire où il déambulait depuis quelques minutes. Il soupira, sortit de la menace pesante de cet enfer dentelé pour se plaquer sous une paroi plus lisse, et récompensa son effort d’une poignée de baies fermentées.
Aucune trace d’un corps, ni d’aucun matériel d’expédition, dans cette cache. Mais ce qu’il vit dans les caissons était trop beau pour la facilité qu’il avait eue à les trouver. Les cinq contenants pesaient chacun le poids d’un buffloïde mort. Ils étaient remplis de gravats qui étaient en fait les fragments d’une superbe roche taillée, dans un granit dont il n’avait jamais vu composition plus parfaite. Il alluma brièvement une petite diode blanche qu’il gardait dans sa poche de survie. Les cristaux de ces pièces étaient littéralement de toutes les couleurs. Et la roche qui les cimentait avait un gris argenté presque aussi impeccable que du mercure. Elle émanait, même dans le froid mordant des profondeurs, une moiteur tiède qui faisait transpirer ses doigts à leur contact.
Chose plus étonnante encore, ces pierres semblaient marquées de reliefs sombres, très légers, comme si on les avait tatouées, par fusion de surface.
Les motifs formaient ce que Besp interpréta comme des glyphes.
Il dispersa les fragments sur le sol de la cavité et s’accroupit avec enthousiasme, examinant à la lampe bleue comment les fragments pouvaient bien s’imbriquer. Ils semblaient avoir été arrachés brutalement à une paroi, au marteau-piqueur ou pire, à la dynamite ! Mais certains de ces “glyphes” avaient carrément l’air de fonctionner ensemble. Il réfléchit. Il était à l’abri, ici. La valse aux dragons d’or ne tarderait pas à agiter le désert, tout là-haut… Il avait bien trois heures devant lui pour retourner à sa vadrouilleuse et commencer à sortir les sacs, quand le jour serait levé. Il mit une bonne heure à trouver le premier assemblage du puzzle.
L’idée semblait meilleure sur le papier. À l’instant où, les mains poisseuses, il réunit les deux pierres, son crâne vrilla comme si on l’agrafait de l’intérieur.
Il n’eut même pas la force de hurler.
***
Les ténèbres étaient complètes. Il n’aurait pas su dire combien de temps avait passé, mais sa bouche n’était si sèche, ni pâteuse.
Ses muscles, eux, n’étaient que vaguement engourdis, comme  après une sieste. Pourtant, lorsqu’il toucha du doigt sa lampe, elle était plus inepte qu’un bâton. Même après une vingtaine d’heures, en temps normal, ces torches continuaient d’irradier un faible spectre lumineux.
Il crut être devenu aveugle. Il repensa, paniqué, à ses projets d’implants oculaires. Puis il craqua la seconde lampe qu’il avait emportée dans ses sangles. La lumière revint. Celle-ci était jaune. Elle fut si vive qu’elle l’aveugla presque, pendant un temps.
Il se vit affalé au pied de l’alcôve, les fragments luisants éparpillés autour de lui. Mais un autre détail le glaça : ils formaient une piste qui se perdait dans l’ombre, le long de la paroi, comme si quelqu’un les avait alignés.
Il n’avait pas tout exploré. Il se leva, vérifia que son arme était toujours en gaine, et suivit fébrilement ce qui commençait à lui rappeler un conte de son enfance.
À la fin du conte, le petit robot qui avait suivi la piste des fioles de carburant, tombait sur un culte de mécanophiles de l’espace qui le dépeçaient sans anesthésie avant de réassembler ses pièces en un mixeur de cuisine.
C’était sûr. C’était lui, le petit robot. Mais lui était bien en chair, il avait de l’expérience, et un gros flingue entre les mains.
Aussitôt la piste commencée, il vit des lueurs s’agiter dans son dos, et qui ne venaient clairement pas de sa lampe.
Il fit volte face et vit que les pierres qu’il avait dépassées n’étaient plus là.
Il tenta d’avancer en les gardant en vue. Derrière son passage, les fragments de roche se fluidifiaient en rayonnant, comme de petites coulées de lave, puis s’enfuyaient comme de grosses chenilles, à la vitesse de l’éclair, pour aller s’éteindre dans le noir.
La tête lui tourna. Son rire éclata.
Il attendit quelques instants avant de poursuivre sa route, dans un étroit tunnel. Il ne prêta bientôt plus attention aux métamorphoses rutilantes qui fuyaient la galerie sous ses pas. Même le plus audacieux des cocktails de drogues dures qu’il avait jamais engloutis pendant une soirée en orbite, ne l’avait pas rendu aussi perplexe. Il se raccrocha à la pensée qu’il était en plein travail.
Les lanternes folles s’éteignirent pour de bon lorsqu’il atteignit une autre pièce. La piste s’arrêtait là.
Cet espace s’élevait dans des dimensions colossales. On aurait dit la Bulle de Coramine, version ville-fantôme… L'exiguïté du tunnel qu’il venait d’emprunter la rendait vertigineuse.
Une obscurité de fin du monde enveloppait ce qu’il crut être une bâtisse de pierre posée au milieu de la grotte. D’un coup de vis, il amplifia le rayonnement de son bâton et le jeta devant lui.
La structure était improbable, cyclopéenne… Elle formait en travers d’un hectare entier, une arche couleur d’émeraude dont la torche jaunâtre magnifiait le vert.
Besp déglutit. Il n’osa pas se poser la moindre question. Comme si une menace alien se pressait aux portes de sa conscience, attendant le moindre signe d’intelligence de sa part, pour vampiriser son esprit. Il avait le sentiment puissant que ces ruines ne donneraient pas moins de fil à retordre à l’individu le plus savant de toutes les lunes réunies… Le Rêve lui-même, en savait-il quoi que ce soit ?
Il avança prudemment, dans le silence opaque. Il s’en alla ramasser le bâton aveuglant, sous ce vestige d’une race de titans qui avaient dû peupler ce monde… avant ? Bien avant. L’impossible évidence que cet alliage, cette arche, soit plus ancienne que l’univers lui-même, surgit en lui.
Il fit un pas en avant et un rais de lumière le frappa. De l’intérieur. Comme une grosse migraine.
****
Les lieux changèrent. Il ne parvint plus à appréhender son corps.
Ses jambes et ses bras étaient devenus des concepts.
Et les concepts, Besp, ça ne l’avait jamais branché.
Il eut l’impression d’être un simple moniteur, flottant dans une marée d’émotions, de paroles en des langues inconnues et d’informations cryptées, dont le remous avait - il s’en rappela ensuite - de vagues teintes violacées.
Mais plus que tout, dominait la sensation d’un grand vide autour de lui, un vide si absolu que son esprit n’avait même jamais imaginé qu’il fût possible de l’imaginer.
Il vit avec un soulagement infini se dessiner les deux piliers de l’arche, de chaque côté, montant comme des falaises sombres. Il reconnut la taille étrange et biseautée de cette pierre et la structure lui semblait désormais si familière, en comparaison de ce … vide. Il reconnut sur la pierre devenue ténébreuse, les glyphes imprimés des fragments brisés par les récupérateurs.
Il se sentit rendu à lui-même. Mais dans le “noir” flottait toujours, omniprésente, la marée cosmique qui étourdissait sa certitude d’exister.
Tu t’appelles Besp.
Une voix retentit dans la caverne. Elle parut émaner d’un être ancien mais furieux. Une rage momifiée, une ardeur plurimillénaire s’y répercutait jusqu’à ses oreilles.
Tu n��es pas le premier à venir ici.
Il s’effondra à genoux. Ses jambes n’avaient plus la moindre consistance. Un tremblement secouait sa colonne et ses yeux gelaient comme face au vent, des larmes acides coulèrent entre les frisottis de sa moustache.
Mais tu es le premier à survivre à mon message. Soit tu es le plus clairvoyant de ton espèce, soit tu es trop simple d’esprit pour devenir fou. Tu as entrevu ce qui nous sépare, tu l’as senti dans tes os, et tu l’as traversé sans t’en émouvoir, comme on trébuche maladroitement dans les ténèbres.
Il ne sut pas quoi répondre. Il ne sut pas s’il devait se vexer. Il ne sut pas s’il était vraiment utile de parler à une entité visiblement au courant de tout… 
Je suis le programme simplifié de mon intelligence d’antan. Les cellules qui alimentent cette copie de ma conscience faiblissent d’année en année. Je suis proche de ma fin. L’avidité de tes pairs a pressé mon obsolescence, en faisant fuir mes fidèles assistants métaorganiques. Des gens me cherchent pour m’anéantir. Et je suis heureuse que tu me trouves avant eux.
Il resta la gorge nouée. L’acuité lui revenait.
Il était à la fois dans le monde réel, dans cette caverne de roche et de stalactites bien sédimentées, et dans les limbes d’un passé obscur. Il était à la fois prisonnier de son vertige millénaire, et livré à lui-même dans un présent hostile. Une familiarité troublante le liait à cette voix, qui le traversait comme si l’espace et le temps n’avaient pas la moindre importance.
Dans le même temps, du fond de son hésitation, il entendit les galeries trembler. D’infimes vibrations trahissaient la présence de formes de vie, et il crut entendre des voix.
Il en était convaincu. D’autres humains, bien en chair, empruntaient le puits où son câble de rappel pendait toujours. Il crut sentir leurs combinaisons spatiales et leurs bottes, éraflant les parois du conduit. De là où il était, séparé des intrus par plusieurs dizaines de mètres de pierre et un labyrinthe de voies basses, il savait que des torches lézardaient les ténèbres, inspectant avec une brutalité militaire les reliefs salins des stalactites, loin là-haut, dans la deuxième salle. Leurs particules gênaient sa peau. Son système nerveux ne faisait plus qu’un avec la grotte.
Ils sont là. Touche l’un des piliers de ma structure, Besp. Fais vite.
La voix se précisait. S’humanisait. Elle était vaguement féminine, et inquiète. Elle le pressa à nouveau, mais il se levait déjà, quêtant dans son dos la galerie obscure où retentissaient des échos de radio.
Touche le pilier, Besp. Ce sont eux. Ces gens que tu appelles “le Rêve”. Ils sont là pour me voler la séquence. La séquence est la clé de leur destruction ou de leur suprématie. Touche le pilier, retiens la séquence, et échappe-leur. Si tu échoues, ils vous auront tous. Toutes les Lunes. Je détruirai la séquence pour qu’ils ne la retrouvent pas. Mais tu dois la conserver. Tu dois t’en servir. C’est votre seul espoir.
Notre ? balbutia-t-il en armant la détente de son arme.
Ceux qui veulent vivre libres.
Il entendit un grésillement entre les murs, comme si on calibrait un gros instrument. Loin, au sommet du conduit, là où son câble était arrimé, il comprit que la voix disait vrai. Les agents du Rêve étaient ici. Leur navette avait dû profiter du confinement crépusculaire pour atterrir près de Coramine.
Il pointa le pistolet vers la sortie, et de son autre main, effleura l'obsidienne verdâtre de la colonne. L’arche cyclopéenne lui imprimait une peur qu’il n’avait jamais connue.
Mais un flux brutal de données marqua ensuite son cerveau. Une suite vertigineuse de chiffres se fit une place dans ses souvenirs.
En moins d’une seconde, il apprit par coeur des pages entières de nombres, comme s’il avait consacré des années à les mémoriser. Il lâcha le pilier. Son équilibre le trahit.
La caverne redevint nette. Sa lampe chimique rayonnait toujours d’un jaune sale.
L’arche d’émeraude était splendide, mais le tissu de la réalité redevenait compact, comme à son arrivée dans le sanctuaire.
Ses sensations mêmes s’étaient réduites.
Il se sentit humain à nouveau. Sourd, aveugle, limité. Il brandit la torche et l’expédia vers la galerie. Le silence était presque complet.
Peu importe ce qu’avait dit la voix. Elle avait disparu. Mais si un commando du Rêve était ici, ils ne lui proposeraient sûrement pas de prendre le thé.
Pendant un moment il pensa avoir été victime d’un délire.
Mais il n’était pas seul. Des voix glissèrent en sourdine, dans le fond des boyaux. Il n’y avait pas d’autre issue à cette cavité. Il était fait comme un rat.
Il courut vers la lanterne. Il remonta la galerie. Il vit une torche pâle se braquer sur un virage, juste devant lui. Le canon d’une arme d’épaule apparut, et une silhouette robotique juste derrière. Deux balles firent chanceler le visiteur. Une troisième eut raison de lui. Le revolver fumait comme un vieux poêle. Les tympans de Besp sifflèrent, mais une onde rauque la chassa bientôt. Il fut pris de nausée.
On lui avait décrit ce bruit. Une sentinelle orbitale en permission, qui avait déjà échappé à une attaque radio par une station du Rêve…
Sa dernière pensée avant de s’évanouir fut de réaliser que ces enflures avaient - enfin - réussi à mettre au point des relais portatifs. Il suffisait désormais d’une petite heure à un commando furtif pour endoctriner toute résistance potentielle aux alentours.
Dans l’univers, plus rien ne s’opposerait à l’unité du Rêve. La donne avait changé.
*****
Alors c’était ça, le Rêve ?
On aurait dit une cybercourse. Une réalité virtuelle. Il put déplacer sa conscience à volonté dans la caverne. Il se jouait de la pierre, des reliefs, des obstacles.
Il était sûrement en train de baver, à la renverse, en attendant que les machines du Rêve viennent le dépecer, ou le mettre en cryostase, dans un noyau IA, ou n’importe où…
Mais dans ce… Rêve, il contrôlait tout. Il croyait avoir le système nerveux branché sur la console des lois physiques elles-mêmes.
Il se déplaça jusqu’à la sortie de la grotte. Il vit les arborescences ambrées de l’aurore chatouiller le désert. Il vit jusqu’au seuil des ruines, une dizaine de patrouilleurs venus de loin, très, très loin. Il n’avait jamais vu ce type de combinaisons. Elles étaient d’un blanc parfait. Elles semblaient légères comme de la soie, souples comme du latex, impénétrables comme du diamant. Les visières des casques étaient noires. Il n’aurait pas su dire si ces gens étaient une forme améliorée et absolue d’êtres humains, ou l’achèvement ultime des créations androïdes. Mais une sorte de tétraèdre argenté attendait non loin, bardé de propulseurs et de cylindres étranges. Il avait bien la sobriété effroyable des technologies du Rêve…
Il glissa comme un fantôme sur le couvercle de la Stèle sonique usée qui marquait l’entrée des profondeurs. Il pénétra ses circuits et les bidouilla. Il ne sut pas lui-même d’où lui venait cette expertise.
Il s’éveilla avec un sentiment de toute-puissance. Il sentit dans sa tête l’écho destructeur d’une fréquence suraiguë. La caverne venait d’en être balayée.
La Stèle avait fonctionné.
Quelque chose l’avait réactivée. Ce quelque chose avait été lui, pendant un temps. Le sanctuaire, la voix peut-être ? On l’avait protégé. On avait répliqué, purifié l’endroit de ces indésirables venus d’ailleurs. Par-dessus tout, on l’avait épargné, lui.
Il remercia … l’Oubli. Ou peu importe ce qui avait veillé sur lui. Il remercia cette chose, comme un novice, les yeux fermés, le souffle court. Il ne l’avait jamais fait auparavant. Il était moins religieux que la prostate d’un trafiquant d’esclaves.
Mais il se dit qu’il y avait un début à tout.
Il se servit du mur pour se relever, enjamba le commando qu’il venait d’abattre et poursuivit sa fuite à la lueur de son bâton. Il réapprovisionna son barillet antique.
Il trouva dans la première salle une poussière épaisse, toujours en suspension. Les saillances de la roche s’étaient effondrées. Les radios de plusieurs corps étendus-là, en combinaisons d’ivoire, grésillaient par intermittences. Elles étaient aussi grillées que la cervelle de ces spationautes. Des corps bougeaient.
L’un s’était même relevé.
Il entendit l’armet d’un fusil ultramoderne cliqueter dans l’ombre, se retourna, évita une rafale en roulant derrière un autre corps.
L’armure le protégea. Il retint son souffle et visa la silhouette qui reculait en le criblant de balles, affolée.
Au sixième tir, il abattit le rescapé.
Rien ne valait ces vieux flingues à cartouches, décidément.
Le silence revint. Il remonta le câble. Il cracha ses poumons dans l’enfer fumant. Par chance, le puits n’avait pas été bouché après l’impulsion.
Il vit s’élever dans le désert la navette fuselée. Le tétraèdre disparut dans la pointe naissante du jour, qui ressemblait à un tsunami de lumière sanguine débordant à l’horizon. Un grand cratère de sables vitrifiés s’étendait à l’entrée des ruines, entouré de carcasses humanoïdes encore fumantes. Le Rêve était toujours aussi lâche.
Il se tint, halluciné, dans le spectacle de l’aube. Il ne restait de sa vieille vadrouilleuse que la structure du side-car. Le reste avait été démantelé, ou pulvérisé… Y compris sa réserve d’eau potable.
Il regarda le désert de ses yeux piqués de sueur. Quatre, peut-être cinq heures de marche, jusqu’à l’oasis la plus proche.
Il lui restait sa lampe fluo, son flingue, un piolet, un calepin avec un stylo, et un câble de rappel. Pratique pour s’étrangler avant de mourir de soif.
Que raconterait-il, une fois là-bas ?
Y avait-il seulement la moindre chance qu’on ne l’interne pas dans un hospice des Orateurs avec les autres fous, dès qu’il ouvrirait la bouche ?
Mais il se souvenait de la séquence.
828492-842674-370756-245906-164432-545571-010586-547110-032418…
Et ça continuait comme ça, sur 197 suites de 6 chiffres.
Il prit le temps de les écrire.
Puis il se mit en marche. Il erra dans le désert. Il pensa à toutes les choses les plus triviales qu’il était capable d’imaginer. Quand ses tripes asséchées commencèrent à le tuer lentement, il se courba sous la douleur pendant un long moment, en plein soleil, et les écrivit à nouveau sur le verso du calepin. Il prit un autre long moment pour les comparer. Il ne délirait pas. La suite de chiffres était identique. Besp se laissa tomber sur le dos en soupirant, au bord de l’évanouissement :
Allez, là c’est le moment où je me réveille sur un matelas, la tête sur une bouteille vide, sous un ventilo qui me chatouille les poils, et entouré de toxicos complètement raides. S’il vous plaît.
Il entendit avant de sombrer la soupape d’une vadrouilleuse qui caquetait au loin.
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christophe76460 · 1 year
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VERSETS BIBLIQUES SUR LA DÉPRAVATION TOTALE
La doctrine de l'incapacité totale signifie que nous sommes incapables de nous approcher de Dieu car nous ne voulons jamais venir à Dieu pour être sauvé avant la nouvelle naissance opérée miraculeusement par le Saint Esprit.
Nous sommes totalement dépravé, c'est-à-dire que tout notre être est touché le péché, âme, corps, émotions, conscience, raison, tout est sous l'influence du péché. Nous sommes esclave du péché. Nous aimons le péché plutôt que Dieu, nous sommes morts dans nos péchés et incapables de nous ramener à la vie de nous mêmes.
Voici donc les versets bibliques clés sur la dépravation ou l'incapacité totale.
Les hommes naissent morts dans le péché
Psaume 51:7: Voici, je suis né dans l'iniquité, Et ma mère m'a conçu dans le péché.
Psaume 58:3: Les méchants sont pervertis dès le sein maternel, Les menteurs s'égarent au sortir du ventre de leur mère.
Ephésiens 2:1-3: Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres...
Colossiens 3:13: Vous qui étiez morts par vos offenses et par l'incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses
L'homme est pécheur et méchant devant Dieu
Ecclesiastes 7:20: Non, il n'y a sur la terre point d'homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche jamais.
Luc 11:13: Si donc vous qui êtes méchants, savez bien donner à vos enfants de bonnes choses, combien plus votre Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent? (version Martin).
L'inconverti ne cherche pas Dieu
Romains 3:9-18: Quoi donc ! sommes-nous plus excellents ? Nullement. Car nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous l'empire du péché, selon qu'il est écrit : Il n'y a point de juste, Pas même un seul ; Nul n'est intelligent, Nul ne cherche Dieu ; Tous sont égarés, tous sont pervertis ; Il n'en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul ; Leur gosier est un sépulcre ouvert ; Ils se servent de leurs langues pour tromper ; Ils ont sous leurs lèvres un venin d'aspic ; Leur bouche est pleine de malédiction et d'amertume ; Ils ont les pieds légers pour répandre le sang ; La destruction et le malheur sont sur leur route ; Ils ne connaissent pas le chemin de la paix ; La crainte de Dieu n'est pas devant leurs yeux.
Philippiens 2:21: tous, en effet, cherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus Christ.
Le fait que certains hommes cherchent Dieu et se convertissent est le résultat de la régénération, la nouvelle naissance opérée par le Saint Esprit.
L'homme est dépravé par le péché dans tout son être
-Pensée:
Genèse 5:5-6: L'Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur coeur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. L'Éternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, et il fut affligé en son coeur.
Genèse 8:21: L'Éternel sentit une odeur agréable, et l'Éternel dit en son coeur : Je ne maudirai plus la terre, à cause de l'homme, parce que les pensées du coeur de l'homme sont mauvaises dès sa jeunesse ; et je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l'ai fait.
-Conscience
1 Timothée 4:2: par l'hypocrisie de faux docteurs portant la marque de la flétrissure dans leur propre conscience
-Corps:
Romains 6:23: Car le salaire du péché, c'est la mort. Note: notre corps meurt à cause du péché.
Romains 7: 24: Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ?...
-Raison:
Romains 1:28: Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes.
-Affections:
Jean 3:19: Or c'est ici le sujet de la condamnation, que la lumière est venue au monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
2 Timothée 3:4: traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu
-Cœur:
Jérémie 17:9: Le coeur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant : Qui peut le connaître ?
-Volonté:
2 Timothée 2:25-27: il doit redresser avec douceur les adversaires, dans l'espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable, qui s'est emparé d'eux pour les soumettre à sa volonté.
L'incapacité totale: Ce que l'inconverti ne peut pas faire
-Il ne peut pas comprendre les choses de Dieu:
1 Corinthiens 2:12-14: 12 Or nous, nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. Et nous en parlons, non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles. Mais l'homme animal ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge.
-Il ne Peut pas venir à Christ:
Jean 6:44,65: Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire ; et je le ressusciterai au dernier jour [...] Et il ajouta : C'est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père.
-Il ne peut pas se soumettre à la loi de Dieu:
Romains 8:6-9: 6 Et l'affection de la chair, c'est la mort, tandis que l'affection de l'esprit, c'est la vie et la paix ; car l'affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu'elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu'elle ne le peut même pas. Or ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu. Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l'esprit, si du moins l'Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il ne lui appartient pas.
-Il ne peut pas plaire à Dieu:
Hébreux 11:6: Or sans la foi il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent.
-Il ne peut pas confesser que Jésus est Seigneur:
1 Corinthiens 12:3: C'est pourquoi je vous déclare que nul, s'il parle par l'Esprit de Dieu, ne dit : Jésus est anathème ! et que nul ne peut dire : Jésus est le Seigneur ! si ce n'est par le Saint Esprit.
Source: connaîtrepourvivre
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iladyslupifanfichp · 3 years
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Iladys Jedusor: L’Enfant de Lord Voldemort:
Le mystère du troisième étage:
"C'est génial! Tu es la plus jeune joueuse depuis... - Un siècle!", termina Hermione. Ron grimaça. Hermione ne les lâchait plus. Elle s'était assise avec eux pour le diner, au grand désespoir de Ron, qui ne comprenait pas pourquoi cette fille les suivait. Iladys avait donc raconté à Ron ce qui s'était passé, et Hermione, face à eux, n'avait pas perdu une miette de la conversation. Ron était ravi, malgré les appréhensions d'Iladys. Elle commençait à peine à savoir monter sur un balai, et on l'avait déjà acceptée dans l'équipe de Quidditch. McGonagall avait paru bien trop radieuse. Iladys avait la sensation que les gens comptaient beaucoup trop sur elle pour les prochains matchs, et c'était une pression dont elle se serait bien passée. C’est dans cette ambiance que Fred et George vinrent s'asseoir à la table. C'était la première fois qu'Iladys voyait les jumeaux aujourd'hui. Ils plaisantaient gaiement avec Lee, et la jeune fille que Fred avait dit se nommer Angelica. Iladys les observa silencieusement, scrutant chaque trait de leurs visages. "Fred.", dit-elle doucement. Le jeune homme en question, qu'elle fixait intensément, posa les yeux sur elle, un peu surpris. Elle le fut elle-même. "J'ai réussi." Elle sourit, satisfaite. Alors que Fred, George, Lee et Angelica la regardaient en silence. "Comment tu fais pour les reconnaître?", demanda Ron. Iladys haussa les épaules, souriante, ne souhaitant pas révéler son secret. Les jumeaux étaient assez intrigués, mais ils sourirent également, amusés par ce petit bout de fille qui arrivait à les distinguer sans peine. "Il parait que tu entres dans l'équipe?", demanda George. "Oui, il parait.", répondit Iladys, qui perdit instantanément son sourire. "Allons, haut les cœurs! De quoi as-tu peur?", interrogea Fred. Elle poussa un profond soupir. "Je débute à peine sur un balai. - Mais apparemment tu es douée.", répondit Fred. "Oh que oui! Si tu avais vu comment elle a rattrapé Trevor!", renchérit Ron. "Trevor?" Leurs têtes se tournèrent instantanément vers Neville, qui, un peu plus loin, s'était levé en entendant prononcer le nom de son crapaud. Il s'approcha d'eux, en leur demandant où était son crapaud. Iladys lança un regard flamboyant à Ron, qui rougit jusqu'aux oreilles. Il sortit l'animal d'une de ses poches. "Tiens Neville. C'est Iladys qui l'a reprit des mains de Malefoy, et elle me l'avait confié. Mais j'ai complètement oublié de te le rendre.", balbutia le jeune rouquin en tendant l'animal à son propriétaire. Neville s'empara de son crapaud, et lança un regard haineux à Iladys, qui se contenta de baisser la tête. Il partit, fulminant, sans ajouter un mot, sous le regard ébahi des Gryffondor. "Qu'est-ce qu'il a contre toi?", demanda Fred en se penchant à l'oreille d'Iladys. Cette dernière, les larmes aux yeux, regarda quelques instants Fred, mais fut incapable de répondre. Un peu surpris de son état, le jumeau n'insista pas. George, lui, ébouriffa les cheveux de son jeune frère, en se moquant de son manque de mémoire. C'est à ce moment qu'Olivier Dubois vint s'asseoir entre Iladys et Fred. Il salua tout ce petit monde, ravi de la présence de trois autres membres de l'équipe. "Vous transmettrez aux autres que j'ai réussi à nous obtenir le terrain de Quidditch pour demain matin, à six heures tapantes!" Iladys failli en recracher son eau. Elle n'avait pas pour habitude de se lever tôt. Elle adorait trainer au chaud, sous ses couvertures. L'idée de se lever à cinq heures du matin, pour aller voler sur un balai ne la réjouissait guère. "Comme ça, je vous présenterai notre nouvelle attrapeuse", continua t-il en passa un bras par-dessus les épaules d'Iladys."Et nous pourrons nous entrainer." Sur ces mots, il quitta la Grande Salle, tout sourire. Les jumeaux repartirent dans une conversation enjouée avec Lee, et Ron engouffra quantités de nourriture, sous le regard agacé d'Hermione. Iladys ne comprenait pas comment tout le monde pouvait être aussi gai. Elle ressentait un immense poids sur ses épaules. Elle n'avait pas osé refuser son intégration à l'équipe. Minerva paraissait beaucoup trop réjouie, elle ne voulait pas la décevoir. Mais elle ne se sentait aucunement capable de jouer convenablement. Elle avait probablement eu de la chance et rien d'autre. "Je suis contente que tu intègres l'équipe." La jeune fille nommée Angelica tendait sa main vers Iladys, en lui souriant aimablement. Cette dernière la prit, et la remercia, tout en enfouissant presque son visage dans son assiette. Le reste du repas se termina dans le calme. Ne souhaitant pas attendre Hermione, Ron fila une fois terminé, et fut suivi par Iladys, qui préférait sa compagnie à celle de sa voisine de dortoir. Ils s'engagèrent dans les escaliers, en papotant, mais furent troublé par ce dernier, qui se mut pour les amener à un autre étage. Ils s'étaient accrochés aux rambardes, un peu surpris. C'était la première fois qu'ils se retrouvaient sur un escalier qui n'en faisait qu'à sa tête. "Vite!", cria Iladys à l'adresse de son compagnon, en courant loin de cet escalier. Ils franchirent une porte de bois et se retrouvèrent dans une partie inconnue du château, sombre, lugubre. "On est où?", demanda Iladys. "C'est le troisième étage, non? Là où on a pas le droit d'aller." Iladys lança un regard interrogateur à son camarade rouquin. "Dumbledore l'a dit dans son discours de début d'année.", affirma Ron avec un ton accusateur, ce qui lui donnait un air très hermionien. Iladys, qui n'avait absolument pas écouté ce fameux discours, se contenta d'hausser les épaules, et de contempler les alentours avec curiosité. Cette découverte fut interrompue par un miaulement significatif. Avec horreur, les deux jeunes élèves se retournèrent pour voir Miss Teigne à leurs pieds, les fixant d'un regard flamboyant, en poussant des miaulements de plus en plus bruyants. Pris de panique, ne souhaitant absolument pas être pris par Rusard, ils coururent à toutes jambes, dans la direction opposée à l'animal. Ils se retrouvèrent face à une petite porte de bois, et tentèrent de l'ouvrir en vain. "Recule-toi!" Ron, blême, obéit. Iladys sortit sa baguette et la pointa vers la serrure. "Alohomora!" La porte s'ouvrit instantanément, et ils se jetèrent à l'intérieur. "On a eu chaud!", s'exclama Ron. Heureux d'avoir échappé au concierge, ils reprirent progressivement leur souffle. Une fois calmée, Iladys décida d'explorer cette nouvelle pièce. Mais à peine releva t-elle la tête, en même temps que Ron, qu'elle se figea d'horreur, tout comme lui. Les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte, le teint blême, ils fixaient devant eux un chien à trois têtes, dont chacune montraient férocement les crocs. Oubliant complètement le concierge, ils hurlèrent à pleins poumons et se jetèrent hors de la pièce, alors que le chien leur sautait dessus. Ils refermèrent la maudite porte, et coururent à toutes jambes, loin de ce lugubre endroit. Epuisés, apeurés, ils rejoignirent la Salle Commune de Gryffondor. "C'était quoi cette chose?", demanda Ron, encore essoufflé. "Je ne sais pas. - Comment ils peuvent garder une telle chose dans une école?!" Iladys se contenta de secouer la tête, aussi surprise que son ami. Elle réfléchissait à toute allure, cherchant si elle n'avait pas lu, ou entendu quelque chose à ce sujet, mais rien ne lui revenait à l'esprit. Cette année était-elle spéciale? Dumbledore s'était pourtant conduit comme d'habitude. C'est à ce moment que lui revint l'étrange coffre qu'Hagrid avait été vidé à la banque Gringotts. "Je sais!", s'exclama t-elle. Elle raconta le peu qu'elle avait vu à Ron, le jour où Hagrid l'avait amenée sur le Chemin de Traverse. "Tu crois qu'ils gardent...une sorte de trésor ici? - Peut-être. Poudlard est plus sûr que Gringotts.", répondit Iladys. Ils acquiescèrent tout les deux, et firent mille spéculations. Mais ne pouvant obtenir la moindre réponse, ils allèrent se coucher. D'autant plus que Ron avait rappelé à Iladys qu'elle devait se lever à l'aube le lendemain matin. Elle monta donc dans son dortoir, tout comme Ron. Arrivée à sa chambre, elle fut surprise de voir que malgré l'heure avancée, Hermione ne dormait pas, bien au contraire. Elle était assise sur son lit, un grand livre ouvert sur ses genoux. Dès qu'Iladys entra, elle la fixa de ses yeux accusateurs, alors que la jeune sorcière la regarda sans un mot, se contentant de se diriger vers son lit. Hermione ne la lâchait pas des yeux, et Iladys commençait à en être exaspérée. "Vous êtes parti bien vite. Vous étiez où? Vous êtes parti avant moi et vous ne revenez que maintenant." Iladys, dos à Hermione, leva les yeux au ciel. Elle aurait voulu lui répondre que ça ne la regardait pas, mais elle n'avait aucune envie de se faire le moindre ennemi à Poudlard. Elle se retourna donc, et tenta d'être la plus aimable possible. "On s'est perdu." Elle sauta aussitôt dans son lit, alors qu'Hermione fronçait les sourcils, absolument pas crédule. "Et tu penses que je vais croire ça? Tu sais, il y a un couvre-feu. Si jamais vous vous faites prendre en dehors du dortoir, vous serez puni. En plus, tu dois te lever tôt demain matin, alors... - Alors laisse-moi dormir.", la coupa Iladys, agacée par ce babillage incessant. Elle ne la vit pas, car elle s'était mise dos à elle, mais elle entendit Hermione fermer son livre et se glisser sous les couvertures. Elle lui avait répondu sèchement, et s'en voulue un peu. Hermione n'avait jamais vraiment tort, et Iladys ressentait une certaine solitude chez elle. Mais cette fois, elle l’avait vraiment agacée, et il était vrai qu'elle devait se lever tôt le lendemain matin. Malgré ce fait, elle ne trouva le sommeil que très tard cette nuit-là. Elle n'arrivait pas à oublier ce terrifiant chien à trois têtes, et elle se demandait qu'elle était la mystérieuse chose qu'Hagrid avait amenée à Poudlard.
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denimatio · 4 years
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Le génie du cœur, tel que le possède ce grand mystérieux, ce dieu tentateur, ce preneur de rats des consciences, dont la voix sait descendre jusque dans le monde souterrain de toutes les âmes, ce dieu qui ne dit pas un mot, ne hasarde pas un regard où ne se trouve une arrière-pensée de séduction, chez qui savoir paraître fait partie de la maîtrise — pour qui ne point paraître ce qu’il est, mais ce qui, pour ceux qui le suivent, est une obligation de plus à se presser toujours plus près de lui et de le suivre plus intimement et plus radicalement.
Le génie du cœur qui force à se taire et à écouter tous les êtres bruyants et vaniteux, qui polit les âmes rugueuses et leur donne à savourer un nouveau désir, le désir d’être tranquille, comme un miroir, afin que le ciel profond se reflète en eux.
Le génie du cœur qui enseigne à la main, maladroite et trop prompte, comment il faut se modérer et saisir plus délicatement ; qui devine le trésor caché et oublié, la goutte de bonté et de douce spiritualité sous la couche de glace trouble et épaisse, qui est une baguette, divinatoire pour toutes les parcelles d’or longtemps enterrées sous un amas de bourbe et de sable. Le génie du cœur, grâce au contact duquel chacun s’en va plus riche, non pas béni et surpris, non pas gratifié et écrasé comme par des biens étrangers, mais plus riche de lui-même, se sentant plus nouveau qu’auparavant, débloqué, pénétré et surpris comme par un vent de dégel, peut-être plus incertain, plus délicat, plus fragile, plus brisé, mais plein d’espérances qui n’ont encore aucun nom, plein de vouloirs et de courants nouveaux, de contre-courants et de mauvais vouloirs nouveaux…
Mais qu’est-ce que je fais là, mes amis ? De qui est-ce que je vous parle ? Me suis-je oublié au point de ne pas encore vous avoir dit son nom ? À moins que vous n’ayez déjà deviné par vous-même quel est ce dieu et cet esprit étrange qui veut être loué d’une telle façon. Car, comme il arrive à tous ceux qui, dès l’enfance, ont toujours été par voies et chemins, qui ont toujours été à l’étranger, il m’est arrivé que des esprits singuliers et dangereux ont passé sur ma route et, avant tout et toujours, celui dont je parlais à l’instant qui n’est autre que le dieu Dionysos, ce puissant dieu équivoque et tentateur, à qui, comme vous le savez, j’ai jadis offert mes prémices, avec respect et mystère — (je fus le dernier, à ce qu’il me semble, qui lui ait offert quelque chose : car je n’ai trouvé personne qui comprît ce que je fis alors).
Entre temps j’ai appris beaucoup, beaucoup trop de choses sur la philosophie de ce dieu et, je le répète, de bouche à bouche, — moi le dernier disciple et le dernier initié des mystères du dieu Dionysos. Et j’oserais enfin commencer, mes amis, à vous faire goûter, autant qu’il m’est permis, un peu de cette philosophie ? À mi-voix, cela va sans dire : car il s’agit ici de bien des choses secrètes, nouvelles, étranges, merveilleuses et inquiétantes.
Déjà le fait que Dionysos est un philosophe et qu’ainsi les dieux se livrent eux aussi à la philosophie, me semble une nouveauté qui n’est pas sans danger et qui peut-être pourrait exciter la méfiance, surtout parmi les philosophes ; — parmi vous, mes amis, elle trouve déjà moins d’obstacles, à moins qu’elle ne vienne trop tard et à un moment qui n’est pas le sien. En effet, on me l’a révélé, aujourd’hui vous ne croyez pas volontiers à Dieu et aux dieux.
Peut-être aussi dois-je laisser aller la franchise de mon esprit plus loin qu’il n’est agréable aux sévères habitudes de vos oreilles ? Certainement le dieu en question, dans de pareils entretiens, allait-il plus loin, beaucoup plus loin, et fut-il toujours de plusieurs pas en avant sur moi… Certes, s’il m’était permis d’agir selon l’usage des hommes, j’aurais à lui donner de beaux noms solennels, des noms d’apparat et de vertu, j’aurais à vanter sa hardiesse de chercheur et d’explorateur, sa sincérité hasardée, sa véracité et son amour de la sagesse.
Mais un tel dieu n’a que faire de tout cet honorable fatras, de tous ces oripeaux. « Garde cela, dirait-il, pour toi et tes pareils et pour quiconque en a besoin ! Moi — je n’ai pas de raison pour couvrir ma nudité ! » — On le devine : la pudeur manque sans doute à ce genre de divinité et de philosophe ? — Aussi me dit-il un jour : « En certaines circonstances j’aime les hommes — et en disant cela il faisait allusion à Ariane qui était présente. — L’homme est pour moi un animal agréable, hardi, ingénieux, qui n’a pas son pareil sur la terre, il sait trouver son chemin, même dans les labyrinthes. Je lui veux du bien. Je songe souvent aux moyens de le pousser en avant et de le rendre plus fort, plus méchant et plus profond qu’il n’est. — Plus fort, plus méchant et plus profond ? dis-je, effrayé. — Oui, répéta-t-il, plus fort, plus méchant et plus profond ; et aussi plus beau » — et en disant cela le dieu tentateur se prit à sourire, de son sourire alcyonien, comme s’il venait de dire une ravissante gentillesse.
On le voit donc : cette divinité ne manque pas seulement de pudeur… Il y a en général de bonnes raisons de supposer que, pour bien des choses, les dieux feraient tous bien de venir s’instruire auprès de nous autres hommes. Nous autres hommes, nous sommes — plus humains. —
— Friedrich Nietzsche (Par delà le bien et le mal, IX, § 295, 1886, trad. Henri Albert)
illustration : couverture du roman "Dionysos le Conquérant" (Louise Roullier , 2014) par Michel Borderie
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