Tumgik
#fille de mon peuple
perduedansmatete · 5 months
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ce matin j'ai délibérément décidé de ne pas aller au cours chiant à mourir dont personne ne comprend l'intérêt bien que ce soit de la méthode quanti, c'est le pire cours que j'ai jamais eu de cette matière puis en même temps j'étais trop fatiguée, il était trop tôt et j'étais trop bien dans mon lit. mais je suis quand même allée à la BU finir mon exposé pour cette après-midi, ensuite j'ai rejoins des gens du master car on avait un autre genre d'exposé aujourd'hui pour notre projet sur l'amour. une fille à qui je ne parle pas vraiment a vu mon sticker de lou sur mon ordi et on en a parlé super longtemps, maintenant j'attends qu'elle ai lu le dernier tome pour extérioriser tout ce que j'en pense, il y avait aussi l'empire (romain) avec nous, il a parlé d'agnès varda et mon petit cœur s'est fendu car je l'aime aussi tellement. bref on a pas vraiment bossé au final, moi je suis partie manger en vitesse avant d'aller prendre mes derniers précieux anxios car je ne me sentais pas capable de gérer mon exposé super dense et au final j'ai géré de ce qu'on m'a dit, je crois que j'aurais tout autant géré sans d'autant plus qu'il a duré presque une heure et que je n'ai pas paniqué comme je peux le faire d'habitude. peut-être que toutes les interventions que j'ai animées l'année passée m'ont finalement un peu aidé à lâcher du lest. puis pour celui sur l'amour, on était clairement en mode yolo sachant que de toute façon il n'y avait pas grand monde en cours aujourd'hui, on était plus à exposer qu'il n'y avait de personnes qui nous écoutaient. en conclusion c'était une belle journée qui s'est en plus finie sur une référence à azur et asmar pour illustrer les propos sur une partie de notre présentation donc que demande le peuple on a juste trop bon goût dans ce master.
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sloubs · 7 months
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les gars....le rêve de zinzin que j'ai fait encore là....j'ai rêvé qu'il y avait une saison 7 de kaamelott et que je faisais partie du tournage, qu'on tournait ça chez la mère astier genre dans un palais IMMENSE, avec des colonnes dorées, des escaliers en colimaçon, des moucharabieh et des plafonds peints style chapelle sixtine, vraiment je me revois lever les yeux au ciel si fort parce que je trouvais ça tellement too much djfkdn
et puis je me souviens qu'il y avait surtout loic varraut avec moi qui était un peu perdu, et on avait fait une table ronde pour discuter de nos dialogues et de ce qui allait se passer dans cette nouvelle saison, et là aa commence à expliquer que ce sera hyper dark et qu'on parlera d'une prophétie, comme quoi arthur mourra et que tout le monde se retournera contre lui, et que guenièvre se laissera lentement mourir de chagrin et de douleur vraiment un PLAISIR
après je sais pas pourquoi mais y avait des enfants, dont une gamine qui était devenue ma super copine, si bien que j'avais l'impression que mon amitié avec cette petite fille me permettait d'être hyper bien vue par tout le monde et d'avoir droit à plein de trucs cools (par exemple ma présence sur le tournage mdr littéralement qu'est-ce que je fous là sinon)
et not to be biased mais aa était trop beau. vraiment le gars était trop frais, il avait les cheveux un peu mi-longs, poivre et sel, bouclés, une barbiche impeccable, une armure brillante et tout. chef's kiss. et puis après y a eu une scène de guerre civile un peu ??? genre tous les chevaliers (dont moi) en haut d'une tourelle, et le peuple en bas qui veut renverser le roi, alors ça jetait des bombes??? des bombes toutes rondes qui pétaient comme des gros pétards de forain, et c'était le bordel absolu, arthur avait trop peur pour lui etc et à un moment, on a vu yvain, en train d'allumer lui même des bombes, et là PLOT TWIST on comprend qu'il est du côté des méchants depuis le début parce qu'il s'est fait embrigadé par les saxons etc, alors arthur le chope et dans un coup de folie lui tranche la gorge et le fait tomber par dessus le bord. évidemment gauvain et léodagan voient ça et sautent sur arthur...et je me suis réveillée 🙃
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christophe76460 · 1 month
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COMMENT VOUS VOYEZ-VOUS?
Poussez-vous également ce cri « Quel est mon destin, Seigneur? » lorsque vous êtes en prière, dans votre lieu secret?
LE SEIGNEUR SE SERT DE PLUSIEURS MOYENS POUR STIMULER NOTRE APPEL ET NOTRE VISION
1 – LA PAROLE DE DIEU
PROVERBE 29:18 quand il n’y a pas de révélation (vision), le peuple est sans frein (détourne); heureux s’il observe la loi!
2a – PAR LE SAINT-ESPRIT
PHILIPPIENS 2:13 car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir.
2b – CONVICTIONS INTÉRIEURES
ROMAINS 14:5 tels fait une distinction entre les jours; tel autre les estime tous égaux. Que chacun ait en son esprit une pleine conviction.
2c- DONS SPIRITUELS, VISION ET APPARITION
ACTES 2:17 dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair; vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes.
POUR SE MAINTENIR DANS LA VISION, IL FAUT REPENSER AUX RÉVÉLATIONS DU SEIGNEUR
2 CORINTHIENS 12:1 Il faut se glorifier… Cela n’est pas bon. J’en viendrai néanmoins à des visions et à des révélations du Seigneur.
SOYEZ REMPLIS DU SAINT ESPRIT ET ALLEZ DANS LA PAIX 🌿 DU CHRIST! ✝️ ALLEZ POUR LA PAIX, 📖 ALLEZ FAIRE LA PAIX 🤝
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steff-02 · 2 months
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Maintenant qu’on a bien fait bronzette, c’est le moment de prendre le large. Il est 10h lorsque notre transfert nous dépose à l’aéroport de Punta Cana, devant les guichets d’Europcar. La fille en charge de notre réservation est vraiment très sympathique. Lorsque qu’elle comprend que nous parlons français, elle fait beaucoup d’effort pour nous donner quelques informations dans notre langue maternelle. Je lui demande comment elle a appris le français. Elle me répond l’avoir appris à l’école. Lisant l’étonnement sur mon visage, elle complète sa réponse en expliquant qu’elle a étudié dans une école privée et c’est là qu’elle a eu la chance d’apprendre le français mais que ça plus grosse difficulté c’est la prononciation. Notre discussion de compétences linguistiques terminée et le contrat signé, je prend en main notre Hyundai Verna et direction le supermarché situé à quelques minutes de l’aéroport.
Premier arrêt, l’agence Claro, pour acheter une carte SIM. Le forfait de 5 jours d’internet m’a coûté un peu moins que 5,50CHF 😅.
Deuxième arrêt, le supermarché. Dès notre entrée le sécurisas m’invite à déposer mon sac à dos dans des casiers sécurisés. Le supermarché est très propre et très bien organisé. Les oranges sont rangées une par une pour former une pyramide 🤯. Nous trouvons les deux trois choses dont nous avions besoins et surtout, l’indispensable ! Du Nutella 😍.
Maintenant que nous sommes approvisionnés, nous pouvons prendre la route. Après une heure à sillonner les champs de canne à sucre, nous faisons halte à la « cueva de las maravillas » (la grottes de merveilles). Avec un petit groupe de touriste et notre guide, nous descendons à plusieurs mètres sous terre. Cette grotte de 4.5 km2 était habitée par le peuple Taíno au 15ème siècle. Ils ont marqué leur passage par environ 500 peintures et gravures sur les murs de la grotte. Leurs dessins ressemblent un peu à des tags, un visiteur a même demandé à la guide s’ils étaient authentiques 😂. Une fois la visite de la grotte terminée, la guide nous explique que nous allons remonter pour aller observer les iguanes. En effet, plus de 3000 iguanes vivent dans cette réserve. Ils ne sont pas en captivité, un espace rocheux leur a été créer (aussi pour que les visiteurs puissent les observé plus facilement) mais ils sont libres d’aller ou bon leur semble. ENFIN je vois des iguanes ! Depuis 2021, lorsque nous sommes allé en Guadeloupe que j’aimerais voir des iguanes, en vain… La République Dominicaine abrite une espèce d’iguane que l’on trouve uniquement sur cette île, l’iguane rhinocéros 🦎🦏. Il tient son nom des petites cornes que l’ont peut voir sur son museau !
Maintenant que j’ai finis de faire le paparazzi, nous reprenons la route direction Santo Domingo, à un peu plus d’une heure de route. Lorsque nous arrivons à l’adresse indiquée sur Booking, nous avons la surprise de découvrir que l’appartement que nous avons réservé se trouve dans une résidence gradée 24h/24 par des sécuritas 👍🏼 la propriétaire des lieux est très sympathique. Elle nous fait visiter l’appartement, nous parle un peu des coins sympa et nous laisse son whatsapp si besoin d’autre conseil. Le logement est très spacieux. Petite cuisine, salle à manger, salon, WC et douche séparée et 3 chambres dont une qui dispose d’un WC et d’une douche ! On ne vas pas se marcher dessus 😂 Pour ce soir, on décide de ne pas s’aventurer dans les rues de la capitale, on va souper dans un petit restaurant au bas de l’immeuble ;)
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guesswhogotaname · 1 year
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Here we go again... 
Ça faisait loooooongtemps l'équipe ! Me revoilà après avoir ouvert un dossier perdu sur le bordel de mon ordi intitulé "FICS" et boum je tombe sur cette pépite hehehe! On est toujours sur cet ✨AU multilanguage kt ✨j'espère que ça va vous plaire, n'hésitez pas à partager vos idées et vos critiques ! 🤟 Voilà, kiffez bien votre lecture les djeunes !
Le jour qu'elle avait tant attendu arrivait enfin.
Son cœur battait à la chamade dans sa poitrine, tout le monde la regardait s’avancer vers l’autel. Elle souriait, ravie, impatiente, nerveuse. Tous les représentants des terres celtes étaient venus en Carmélide pour son mariage ; elle était épiée, chaque geste, chaque pas étaient méticuleusement observés, détailler. Elle n’était pas belle, elle le savait, mais elle se sentait fière. Fière d'être la digne fille de sa mère et de son père ; celle qu'on avait choisi pour l'Élu des Dieux. En silence elle leur adressa une prière ancienne, espérant être à la hauteur de ce qu'on attendait d'elle. Son fiancé était là, habillé d’une tunique bleu ciel, la couronne de fleur posée sur sa tête, son air bougon, agacé, ses cheveux noirs, coupé court, tellement différent des hommes d’ici. 
Elle arriva à sa hauteur, mais n’osa pas rencontrer son regard. C'était encore un geste trop démesuré pour elle. Devant eux, le prêtre s’avança, vêtu d’une longue robe sombre, et d’une lourde croix pendant à son cou. Il avait un calice doré entre ses mains. 
« Au commencement, le Seigneur Dieu dit : il n’est pas bon que l’homme soit seul. » Il prononça lentement, pesant contre sa langue le poids de ses mots. 
Ghenifar ne connaissait pas les rites ou les coutumes des chrétiens. Sa mère crachait sur leur pratiques barbare et austère. Son père n’en pensait pas mieux. Son enfance avait été bercée de contes et de légendes ; des Dieux puissants qui se transformaient en rivières ou en forêt, des géants qui siégeaient au sommet des plus hautes montagnes, et qui observaient les Hommes avec compassion et une certaine forme de sévérité. Créatures omniprésentes, toujours parmi eux, témoins silencieux. Ils étaient impétueux et sa famille lui avait appris à craindre la foudre, à lire les signes des sécheresses, les corbeaux morts qui annoncent la peste, les hivers trop rudes qui présagent la guerre. Elle obéissait aux croyances de sa mère et de son peuple. 
Le prêtre continuait son sermon dans cette langue bizarre, aux sonorités écorchées, aigües ; la dévotion dans ses paroles et dans ses yeux rendait son discours presque touchant. 
Ghenifar s’agita, inconfortable ; elle tritura nerveusement la manche de sa robe de noce, inquiète de ce que les Dieux pensèrent d’elle. Ils la foudroieraient sur place si elle prêtait un serment à une icône factice. Elle essaya discrètement de faire signe à sa mère qui se tenait à sa gauche. Cette dernière hocha la tête, grande Reine-Guerrière, elle ne fléchira pas devant les envahisseurs et leur idole de bois. Mais aujourd’hui, les Éternels feront exception pour le bien du peuple celte. 
Ghenifar retourna son attention sur la cérémonie. L’homme, qui se fait appeler « Père » par les invités, approcha le verre des lèvres de son époux. Il prit une gorgée, avant un soupir. 
« Le sang du Christ. » Confia le prêtre devant elle, lui tendant la coupe où reposait un breuvage odorant et ocre à l’intérieur. 
Ghenifar ne comprenait pas les mots, mais elle obéit. Les druides de son pays faisaient ça aussi, ils partageaient dans une jatte plate le sang d’un animal sacrifié et ils le buvaient chacun leur tour, subissant la prophétie envoyée. Dans ces croyances, ce n'était pas anodin, le sacrifice d'un être vivant était nécessaire seulement pour mes fêtes importantes ou avant les batailles décisives. Ici, les gens boivent du sang comme d'autres boiraient-ils du vin ou du lait... Les druides ne prenaient jamais part, ils n'avaient pas de chef, ils servaient les Dieux. Pourquoi alors cet homme que tous appelle "Père" est au service du Roi ? Ghenifar eu soudainement une boulé d'angoisse logée au dessus de sa poitrine, le prêtre était peut-être un mauvais présage, il apporte le dieu usurpateur... Mais tout le monde attendait, impatiemment, elle devait faire comme eux.
Elle fut surprise quand elle prit une lampée du liquide âpre qui puait le vinaigre. C’était du vin. Elle ne put retenir une grimace, le goût infect restait sur sa langue et descendait dans sa gorge. Ce n'était pas du sang. Son futur époux l’observa, étonné de sa réaction, mais il eut un demi-sourire amusé. 
Ghenifar ne put s’empêcher de rougir. 
Le prêtre reprit, dans une voix monotone et solennelle. « Vous avez écouté La parole de Dieu qui a révélé aux Hommes le sens de l’amour et du mariage. Vous allez vous engager l’un envers l’autre. » 
Son époux leva les yeux au ciel, marmonna quelque chose entre ses dents, ses iris sombres ne masquant rien de son agacement absolu. « Oui, bon, allez, grouillez-vous, on n’a pas toute la journée… » 
« Je peux pas aller plus vite c’est les codes ! » 
« Vous savez où je les mets vos codes à la con ? » Il menaça, la mâchoire crispée par sa colère contenue.  
Des murmures se propagèrent dans l’assemblée. Outré, le prêtre semblait avoir les yeux qui sortaient de son crâne. Il souffla un « Enfin Sire ! » en faisant un signe de croix sur son cœur. 
Ghenifar restait muette, elle observait la scène sans en saisir le sens. Les coutumes chrétiennes étaient particulières. Dans sa famille, la foi était pratiquée par des chants et des danses. On appelait les Dieux à rejoindre les festivités, les gens voulaient les honorés par des jeux et d’immense banquet. 
Arthrhy se tourna vers elle et enfin leurs yeux se rencontrèrent. Ghenifar resta suspendue à ses lèvres, observant méticuleusement son futur époux prononcé des mots en brittonique pour que tous ici puis comprendre son affection. Tous allaient être témoins du début de la plus belle histoire d’amour jamais écrite. Elle était si heureuse d’entendre ses vœux, et son cœur s’envolait comme un oiseau libre et fou. 
« Aujourd’hui, Naofa Gwenhwÿfar… » Il n’arriva pas à terminer sa phrase ; les mots avaient pourri sur sa langue et l’odeur amère de la trahison emplissait ses narines. Il la regarda un instant. Elle était d’une beauté attendrissante, presque triste. Elle aussi portait une couronne de fleurs sur ses cheveux bruns, quelques pétales s’étaient perdues dans ses boucles, son visage rond à peine sorti de l’adolescence, ses grands yeux noisette, pétillant d’une joie immense. Elle était trop jeune pour être une épouse, pour être Reine. En déclarant ses vœux d’un mariage éternel et heureux, Arthrhy la condamnait à une vie bien malheureuse. Il avait honte. « Je vous prends pour être ma femme. » Il eut le temps d’une inspiration, les mensonges collaient à sa langue et son palais, il avait l’impression de s’étouffer. La dernière fois qu’il avait prononcé ses mots, c’était par amour et non par devoir. Il trahissait Aconia, et il trahissait cette jeune femme dont il ne connaissait que le nom. Tout les Dieux, anciens et nouveau, devraient le maudirent à l’instant pour son impunité. « Je promets de vous aimer pour le meilleur, pour le pire, dans la maladie ou dans la santé, jusqu’à ce que la mort nous sépare. » Il termina rapidement son scandaleux mensonge, le cœur serré dans sa poitrine.
Lui qui avait cru être un homme intègre, loyal et juste… Il était comme tous les autres ; avide de pouvoir, ce mariage n’était qu’une passerelle pour affermir son privilège sur le trône de Bretagne. Il n’était qu’un menteur, un lâche. Il n’avait rien de l’étoffe des héros et des rois de légende. Ses poings se serrèrent, et sa mâchoire se crispa. Il aurait voulu hurler de rage, mais il resta droit, digne de l’image que le peuple avait d’un souverain. Son règne commençait et le poids sur ses épaules était déjà incommensurable. 
Le roi Léodagan se racla la gorge, il était légèrement embarrassé. 
« Ma fille ne parle pas brittonique, sire. » 
« Elle peut le dire en sa langue natale, ce n’est pas important. » Répondit le Roi, indifférent. 
Les mots rassurants, mais autoritaires de son père lui parvinrent ; un ordre força le serment hors de sa bouche. C’était à son tour de prononcer les vœux qui l’uniraient à jamais à cet homme. 
Ghenifar était terrorisée, ses lèvres tremblèrent, le sang pulsait dans ses veines à une cadence vertigineuse. Elle n’avait pas la force d’élever les yeux, elle fixa le médaillon de son époux, et elle serrait si fort le bouquet dans ses mains que les fleurs elles-mêmes vacillaient. Ce n'était que des mots, elle les avait apprit par cœur dès son enfance, sa mère lui récitait en coiffant ses cheveux indociles, elle répétait "un jour, ma fille, tu épousera un homme, et tu nous rendra fière." Elle avait vécu avec cette épée au bord de la gorge. Elle était une fille, elle devinerait femme et mère, c'était son devoir. Maintenant, elle devait prouver son héritage de femme. Rendre ses parents fiers, être digne. Elle avait presque envie de pleurer et s'enfuir en courant.
« Tha mi… Tha mi… » Elle regarda ses parents qui lui firent un signe impatient de continuer. « Tha mi a' mionnachadh… » Ghenifar balbutia, effrayée du son de sa propre voix dans le silence respectueux de la cérémonie. Toutes ces hommes et ces femmes qui écoutaient son élocution bancale, incertaine, proférer des paroles sacrées, elle était indigne de ce qu’on lui donnait. Elle devina son visage écarlate, ses joues en feu. Ses yeux se levèrent, acte absurde et maladroit, mais elle vit le regard de son époux, sincère et patient. Quelque chose se dénoua dans ses entrailles, libéra sa gorge, et elle sentit les mots coulés hors de ses lèvres avec sérénité et douceur. 
« ‘S mi-mionnachadh air sith 's air gaol a bhi seasamh. Cridhe gu cridhe 's làmh an làimh. Gus an diugh, gu m’ anail mu dheireadh, cha bhi mi ach leatsa. » Elle lui jura un dévouement éternel avec une conviction troublante, Arthrhy en avait mal au cœur. 
L’épouse qu’on lui avait promise était une âme douce, innocente, charmante. Il regrettait de ne jamais pouvoir l’aimer ni de lui offrir ce qu’elle désirait. 
Le prêtre posa sa paume à plat sur sa croix, sans dissimuler son émotion. C’était un mariage réussi, contrairement au précédent qu’il avait eu le malheur d'officier… 
«Le Créateur dit : Voilà pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. » Il déclama à l’assemblée, captive par les Saintes Écritures. «  Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »
Des invités applaudirent, des convertis chrétiens, ou des amateurs de belles paroles. La famille de la mariée ne semblait pas autant ravie par ces déclarations. Le Roi de Carmélide maugréait dans sa barbe et tapait du pied. Un païen reste un païen. Les paroles des chrétiens ne valaient rien, et le Roi de Carmélide ne se laisserai pas duper. Il cracha derrière son épaule, ces Dieux à lui maudissaient déjà cette union. Mais pour le pouvoir, il fallait faire des sacrifices, même si c'était sa fille qu'il déposait devant l'autel du jugement. C'était elle qui subirait les conséquences de l'avarice de ses parents...
« Vous pouvez embrasser la mariée. » Le prêtre Blaise frappa dans ses mains joyeusement. 
« Hein ? Quoi ? »  Demandèrent à l’unisson Arthrhy ainsi que le père de l’épousée. 
« Bah, c’est dans le livre, il faut que… »
« Devant tout le monde ? » Le Roi s’exclama, le bout des oreilles rouges, et il essaya de toutes ses forces de ne pas prendre compte du fou rire de Léodagan.
« Bah Sire… C’est pour prouver que votre amour est — »
« Ah non, ne commencez pas ! Bon bah… »
Arthrhy ne savait plus où poser son regard, déconcerté, il marmonna une insulte envers le prêtre, ou Dieu, ou peut-être lui-même. 
Ghenifar tourna la tête vers ses parents, cherchant une réponse auprès d’eux, mais son père se tenait les côtes pour ne pas rire, sa figure transformée par une grimace. Sa mère, avec une discrétion immense, murmura de sorte que tous les invités pouvaient l’entendre « Feumaidh tu pòg ris  ! » Ghenifar était rouge jusqu’à la racine de ses cheveux. 
Arthrhy prit les mains de sa femme dans les siennes. Ce n’était qu’un baiser, rien de bien compliqué. Il avança légèrement son visage vers elle, et il avait l’impression que son cœur tremblait. C’était elle qui franchit la dernière limite, un peu brutalement, leurs bouches se rencontrèrent, comme un choc. Le monde se mit à gronder des hurrahs et autres acclamations des invités. Ghenifar sentait le soleil fondre dans son ventre et l’irradier de lumière et de bonheur. 
Arthrhy s’éloigna rapidement sans considérer celle qui venait de devenir sienne, son visage fermé dans une expression rude. Il gagnait un royaume, un peuple obéissant et soumis à son pouvoir indiscutable. Son destin était lancé, et pourtant il était vaincu. Il avait perdu. 
Elle le suivit du regard, interdite devant l’autel, son bouquet à la main, ses rêves plein les yeux. Elle comprit sa place : aux premières loges du début d’une tragédie. 
Les paroles du prêtre résonnaient dans sa tête comme un avertissement, un oracle ombrageux. Les dés étaient jetés ; elle eut comme un vertige, au fond d'elle-même, elle sombrait. Elle devait enterrer cette enfance candide et son adolescence naïve, pour devenir Autre. Elle s’était liée à un homme, le peuple voulait d’elle la bénédiction de porter ses héritiers, cette figure fidèle et inébranlable aux côtés d’un roi tout puissant. Voilà son rôle, épouse et mère. Un devoir qui lui semblait effroyable, impossible. Le monde comptait sur elle pour accomplir une tâche épouvantable et colossale. Elle prit une profonde inspiration, essayant vainement de calmer les battements hystériques de son cœur. Elle savait ce qui l’attendait désormais. 
La nuit de noces. 
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sabinerondissime · 1 year
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Est-ce que tu aimes ton prénom ?
Je l'adore ! Sabine n'est pas un prénom très répandu et même lorsque j'étais enfant, j'en ai croisé assez peu. J'aime l'histoire que l'on rattache à ce prénom, celle du peuple italien des Sabins et de leurs femmes et filles, enlevées par un peuple voisin, mariées de force à leurs ravisseurs et qui, lorsque leur peuple est venue les reprendre longtemps après, se sont interposés entre leur père et leur mari. Il y a de nombreuse sculptures et peintures qui racontent ce moment de l'histoire. Cela correspond parfaitement à mon côté romanesque !
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zinouillezetrunoodle · 2 months
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Post n°134:
Dessins d'imagination/character design:
Designs finaux de quelques personnages de mon projet de Monde Amazigh.
->Fait avec des crayons graphite gras et un feutre gris en 5-7 minutes.
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Mr Datte et Scorpion🥜🦂
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Croquis de recherche et dessin de la maire/cheffe du peuple des Oasitiens, une femme Grenadine (un peuple riche de fruits de ma zone désertique possédant la majorité des pouvoirs sur les ressources en eau...) et son assistante, une femme figue aigrie
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Douda🌰 (le bébé de Mr Datte) et sa peluche chat noir Doudou🐈‍⬛, mon personnage de fille poisson🐟 , Omi Sissi et un croquis rapide d'une des espèces pauvres vivant dans la zone désertique: les fourmis🐜
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penguinwriter24 · 9 months
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Chapitre 17 : Marry Me ? [ FR ]
TW : une petite dispute au début du chapitre sinon que du fluff.
A/N :
Et voilà, l'histoire d'Edmund Pevensie et de Dahlia s'achève après dix-sept semaines... Merci à tout ceux et à toutes celles qui ont pris le temps de lire cette courte FanFiction. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez penser soit en commentaire, soit en DM ici, soit sur mon compte Instagram ( irishlassiewattpad ). En espérant vous retrouver pour la prochaine aventure! Annstas Peidith.
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Edmund
Quelques années plus tard
Edmund descendit de son cheval, il l’attacha pas très loin de la maisonnette puis il avança vers la porte. Ses mains commencèrent à trembler, il prit plusieurs grandes inspirations pour essayer de se calmer. Il avait mené plusieurs bataillons à la guerre et il n'avait jamais reculé devant un combat, il avait rarement éprouvé la peur, mais là il était terrorisé. Son avenir dépendait de cette entrevue.
Edmund s’assura que sa tenue n’avait pas de plis indésirables, il passa sa main dans ses cheveux pour s’assurer que sa coiffure était convenable avant de frapper à la porte de la maisonnette. Il dut attendre deux minutes avant que la maîtresse de maison ne lui ouvre la porte.
-Bonjour, votre Majesté, elle fit la révérence.
-Bonjour à vous aussi. Puis-je entrer ?
-Oh, oui, bien sûr.
La maîtresse de maison se mit sur le côté pour laisser Edmund passer. Elle referma la porte derrière lui et elle le conduisit dans le séjour.
-Voulez-vous que je vous serve une tasse de thé, votre Majesté ?
-Volontier, merci, il sourit gentiment.
Edmund regarda la maîtresse de maison courir dans tous les sens pour essayer d’ordonner un peu la maison, elle ne s’était pas attendu à recevoir de la visite et encore moins celle du Roi de Narnia. Il sourit pour lui-même, elle lui rappelait tellement sa propre mère, elle était aussi perturbée quand elle recevait une visite imprévue.
Finalement, la maîtresse de maison posa la tasse de thé devant Edmund.
-Mon mari ne devrait plus tarder à arriver, annonça-t-elle.
Elle savait très bien pourquoi Edmund était là. Il venait lui rendre visite à elle et son mari depuis presque un an, maintenant et il venait toujours pour la même chose. Secrètement, Edmund lui faisait de la peine, elle savait pourquoi il était là et elle savait aussi qu’il partirait avec la même réponse qu’à chaque fois.
En attendant le retour du mari, Edmund sirota son thé tout en donnant de l’aide à ranger un peu la maison. Elle avait beau affirmer qu’elle pouvait se débrouiller toute seule, Edmund ne l’écoutait pas. Fallait dire aussi que pendant qu’il s’occupait l’esprit, il ne pensait pas au fait que le père de Dahlia allait une fois de plus refuser qu’il l’épouse.
La première fois qu’il avait refusé, il avait estimé que sa façon de s’habiller n’était pas digne d’un homme de son rang. La deuxième fois, ç’avait été sa coiffure le problème. La troisième — et jusqu’à présent c’était la seule qui avait eu du sens aux yeux d’Edmund —, il avait refusé parce qu’il ne voulait pas que Dahlia ne finisse comme toutes les Reines précédentes ( triste, malheureuse et délaissée ). La quatrième fois — et Edmund avait failli s’étouffer avec sa gorgé de thé quand il l’avait entendu — le père de Dahlia lui avait dit non parce qu’il ne voyait pas l’intérêt de donner sa bénédiction pour le mariage en sachant qu’à la première occasion, Edmund prendrait une maîtresse et finirait par faire exiler Dahlia. Et, la cinquième fois, l’excuse du refus avait été le fait que les Pevensie avaient tendance à disparaître et il ne voulait pas ça pour sa fille.
Edmund comprenait certaines des raisons données par le père de Dahlia, mais Edmund était frustré par le fait qu’il ne voulait pas lui donner sa chance. Pas une seule fois Edmund lui avait donné une raison valable de douter de lui et de son amour pour Dahlia. Tout le monde le voyait et pour le peuple, ce n’était vraiment plus qu’une question de temps avant qu’ils se marient et qu’ils fondent leur propre famille. D’ailleurs, pour certains Narniens, c’était choquant de constater que Dahlia n’avait toujours pas de bague à son annulaire gauche.
Le père de Dahlia entra dans la maisonnette, il entendit la voix d’Edmund avant de le voir et il soupira.
-Tu ne lâcheras donc jamais le morceau ?
Le père de Dahlia ne l’avait jamais vraiment vouvoyé, et ça n’avait jamais dérangé Edmund, non plus.
-Non, Monsieur, je ne lâcherai pas l’affaire.
-Tu ne crois pas qu’il est temps d’arrêter de s’interposer à leur bonheur ? 
La mère de Dahlia plaida en sa faveur. Si ça ne dépendait que d’elle, Edmund et Dahlia seraient déjà mariés depuis longtemps.
-Non ! Il n’épousera pas notre fille !
Edmund décida que trop c’était trop. Il avait été suffisamment patient et conciliant. Il avait encaissé toutes les paroles dures et blessantes que le père de Dahlia lui avait lancé au visage sans jamais broncher, il avait toujours hoché la tête avant de partir comme il était arrivé. Mais pas cette fois. Cette fois, il quitterait la maison des parents de Dahlia avec une réponse positive.
-Avec tout le respect que je vous dois, Monsieur, je me dois de vous informer d’une chose.
-Je t’écoute, garçon.
Edmund se leva et se mit en face du père de Dahlia, il soutenait son regard, il ne le laisserait pas l’intimider.
-Que vous donniez votre accord ou pas je l’épouserai. J’ai vérifié, aucune Loi ne me force à avoir votre accord pour lui passer la bague au doigt, je le fais juste parce que c’est important pour votre fille et que je ferais n’importe quoi pour elle. Alors, soit vous me donnez votre bénédiction et vous serez invité au mariage, soit je décide de faire un abus de pouvoir et de passer outre votre avis de l’épouser sans vous à ses côtés pour le jour le plus important de sa vie. C’est à vous de voir.
-Tu n’oserais pas, affirma-t-il à tort.
-C’est mal me connaître.
Les deux hommes se regardaient droit dans les yeux. Le père de Dahlia voulait voir si Edmund était sérieux, il voulait voir s’il trouvait de la sincérité dans le regard du jeune Roi et c’est exactement ce qu’il y trouva. En plus de la détermination. Quoi qu’il arrive, quand Edmund quitterait cette maison, il ferait sa demande en mariage, que ça plaise ou pas au père de Dahlia, ce n’était plus son problème.
Derrière Edmund, il y avait la mère de Dahlia qui suppliait son mari d’accepter la proposition d’Edmund. La pauvre ne voulait pas manquer un tel évènement dans la vie de sa fille, ils avaient déjà suffisamment de choses dans sa vie sans avoir à ajouter ça aussi à la liste.
-Très bien. Mais au premier signe de malheur ou de tristesse, je viens récupérer mon bébé.
-Ce n’est plus un bébé depuis longtemps, mais c’est d’accord.
Les deux hommes se serrèrent la main pour sceller l’accord passé. Edmund finit sa tasse de thé avant d’aller vers la mère de Dahlia, il prit sa main dans la sienne avant de s’incliner légèrement devant elle et de lui faire un baise-main, elle n’était toujours pas habituée à recevoir un tel geste de respect.
-Au plaisir de vous revoir, ma Dame.
Puis, il partit. Il remonta sur son cheval avant de retourner à Cair Paravel. Maintenant qu'il avait l'accord du père de Dahlia, il fallait qu'il mette un plan au point. Il fallait qu'il aille chez le forgeron pour qu'il lui fasse la plus belle des bagues ;  ensuite, il fallait qu'il se décide où il la demanderait en mariage. Et, il fallait qu'il réfléchisse à un plan B dans le cas où Dahlia refuserait — il en doutait, mais la possibilité n'était pas à exclure — il voulait être paré à toutes les éventualités.
Il avait fallu trois jours au forgeron pour faire la bague parfaite, Edmund était allé la chercher en personne, une bourse remplie avec des pièces d'argent, elle valait largement le prix qu'Edmund allait payer. Il l'admira pendant de longues secondes, elle était fine, le devant de la bague ressemblait à deux tiges de fleurs qui se s'entortillaient l'une avec l'autre et quelques pierres précieuses étaient dispersées sur les deux fragments de la bague. Edmund donna la bourse en cuir au forgeron, qui fit de gros yeux en voyant la somme d'argent que le Roi venait de lui donner.
-Merci beaucoup ! Edmund le remercia pour le travail qu'il avait fait.
-Merci à vous, votre Majesté.
Edmund quitta la forge avec le bijou qu'il rangea dans la sacoche accrochée à la selle de son cheval. Il remonta sur cheval et il rentra au Palais. Il rangea la bague dans un endroit sûr.
Edmund alla voir Glenstorm qui était devenu son congénéral et son général, il endossait même parfois le rôle d'ambassadeur quand Edmund ne pouvait pas se rendre dans une région de Narnia parce qu'il était déjà pris ailleurs.
-Glenstorm, j'ai besoin que vous me rendiez un service.
-Lequel, votre Majesté ?
-Demain je dois m'absenter, pouvez-vous assister aux différentes réunions à ma place et entraîner les nouveaux soldats de la garde Royale ?
-Bien sûr.
-Merci !
Edmund soupira de soulagement. Il se rendit ensuite dans les quartiers de Dahlia.
-Edmund ! s'exclama-t-elle.
Dahlia s’empressa de le rejoindre et elle l’embrassa tendrement sur la joue. Avant qu’elle ne puisse lui demander ce qu’il faisait là, Edmund prit la parole.
-Demain, toi et moi, on passe la journée ensemble. Le matin, on ira faire une balade à cheval. Le midi on pique-niquera près de cette chute d’eau que tu trouves si belle et l’après-midi, on ira cueillir quelques-unes des jolies fleurs qui adornent le champ près de la cascade.
-Oh, et en quel honneur ?
-Ai-je vraiment besoin d’une raison particulière pour te traîter comme la Reine que tu es ?
-Je suppose que non.
Dahlia rougissait à chaque fois qu’Edmund utilisait le terme “Reine” pour parler d’elle ; si ça ne tenait qu’à lui, il utiliserait ce si petit mot du matin jusqu’au soir s’il n’avait pas peur qu’il ne perde tout son sens au bout d’un moment. Et, il voulait que le jour où ça deviendrait réel, le mot garde son côté spécial.
-Soit prête demain dès les premières lueurs du jour, ma douce.
-C’est promis.
-Oh, et mets ta plus belle robe, il lui fit un clin-d’œil avant de partir.
Le lendemain n’aurait pas pu arriver plus vite ; Edmund n’avait pas pu fermer l'œil de la nuit, il avait été bien trop nerveux pour trouver le sommeil.
Au lieu d’une balade à cheval, Edmund et Dahlia avaient marché doucement à côté de leur cheval respectif. Ils leur avaient donc fallu plus de temps que prévu pour atteindre la chute d’eau, mais ça n’avait pas été un problème, ça faisait toujours plus de temps passé ensemble, ils ne savaient pas quand serait la prochaine fois où ils pourraient passer autant de temps seul l’un avec l’autre. Chaque instant passé en tête à tête était à chérir et était un véritable miracle.
-Alors, tu vas me dire la vraie raison de notre présence ici ? Tu ne vas pas essayer de rompre avec moi une deuxième fois, tout de même ?
-Non, non ! C’est promis !
Edmund évita la question autant que possible, mais Dahlia était du genre tenace, elle n’allait pas abandonner aussi vite. Elle continua de tenter de lui tirer les vers du nez.
-Tu sais que c’est vraiment compliqué de te faire une surprise ? Tu viens de littéralement détruire tout ce que j’avais prévu.
-Oh, je suis désolée.
-C’est pas grave. Je suppose que ça ne vaut plus la peine d’attendre, n’est-ce pas ?
C’était une question rhétorique mais Dahlia marmonna quand même un léger “oui”. Edmund se leva et alla chercher la bague qu’il avait glissé en douce dans la sacoche qui était toujours attachée à la selle. Il prit une profonde inspiration avant de se tourner de retourner auprès de Dahlia.
-Chaque instant m’éloigne de toi, adorable amie, et à chaque instant je trouve moins de force pour supporter d’être éloigné de toi. Tu es l’objet perpétuel de ma pensée ; mon imagination s’épuise à chercher ce que tu fais...je n’ai pas passé un jour sans t’aimer ; je n’ai pas pris une tasse de thé sans maudire la gloire et l’ambition qui me tiennent éloigné de l’âme de ma vie. Au milieu des affaires, à la tête des troupes, en parcourant les camps, mon adorable Dahlia est seule dans mon cœur, occupe mon esprit, absorbe ma pensée. Mon âme est triste ; mon cœur est esclave, et mon imagination m’effraie…
Edmund lui présenta la bague de fiançaille tout en la regardant droit dans les yeux.
-Je te l'offre en gage de mon amour, je veux passer l'éternité avec toi, à tes côtés. Veux-tu m’épouser ?
THE END.
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jloisse · 7 months
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"Dans son journal, il y a une dizaine d'années, alors que Dasha ne s'intéressait même pas à la politique, elle écrit soudain: "Un jour, je donnerai ma vie pour mon peuple, pour mon État et je deviendrai un héros national". Une enfant, une très jeune fille, ne dit pas: "Je me marierai et j'aurai des enfants", mais parle de quelque chose comme ça... C'est la preuve d'une certaine profondeur... Bien sûr, je rêvais qu'elle ait une famille, un mari, des enfants. Mais elle voulait être une héroïne. Et il y a une providence ici. Nous ne la connaissons pas, et je ne peux même pas l'accepter. Les voies de Dieu sont inexplicables, et personne ne peut prédire comment il nous conduit vers la justice et l'immortalité."
— Alexandre Douguine, Moya-Semya n°35 (septembre 2023)
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moon-girls-stories · 1 year
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~ Shadow And Bones ~ Aleksander Morozova X F!Reader
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Point de vue omniscient :
Lace se tient droite comme un piqué en face du Général Kirigan, la jeune mère a les mains jointe sur son ventre plat, regardant le Général droit dans les yeux.
-Que puis-je faire pour vous, Madame Fell ? Lui demande-t-il avec un fin sourire.
-Je suis venue vous parler de Asteria. 
Kirigan se redresse et bombe le torse sans même y faire attention. Il incline la tête sur le côté et fronce les sourcils. Il s’approche de la bourgeoise résidant à la cour du château.
-Moi et mon mari voudrions l’adopter. Elle serait une Fell. Avec un bel avenir.
-Hors de question. Avec moi, elle est en sécurité.
-Tous les enfants la craignent pour ses dons et se moquent d’elle. Tout le monde à la cour sait qu’elle est une orpheline du bas peuple. Général, si vous voulez vraiment son bien, vous acceptez mon offre.
-Quelle offre ? Je n’y gagne rien. Repartez.
Il lui tourne le dos et se poste à une fenêtre, regardant justement Asteria jouer dehors avec quelques gardes qu’il a envoyés pour la divertir. Lace le rejoint, observant la petite fille de huit ans rire aux éclats. Un fin sourire s’installe sur les lèvres pulpeuse de la jeune femme contrastant avec l’air préoccupé du Général.
-Elle se mariera à l’un des fils du roi et de la reine. Elle pourra devenir reine de Ravka.
Il détourne son regard sur elle, la regardant perplexe à ce qu’elle dit. Elle lui offre un sourire d’autant plus grand.
-Je ne vous l’arrache pas, Général. Tout le monde sait que vous voyez bien plus en elle qu’une simple élève. Mais avec mon mari et moi, elle aura un climat familial et stable. Elle grandira dans l’amour et la protection d’une famille soudée et bienveillante.
-Vous faites cela juste pour que votre famille accède au trône.
-Ne voulez-vous pas qu’elle obtienne du pouvoir ? 
-Là n’est pas mon but principal. 
-Vraiment ? Alors les cours intensif et entraînements répétitifs ne sont pas installés pour la faire gagner en pouvoir ? 
-J’agis pour son bien à elle et pour tous les grisha. 
Sa voix se fait menaçante et ses yeux s’assombrissent de colère. Il la fusille du regard quelques secondes avant de lui tourner le dos, rangeant quelques papiers et cartes traînant sur sa grande table centrale.
-Je pense aussi à elle. Elle sera choyée comme ma descendante directe et les autres enfants et adultes de la cour se verront être forcés de la respecter. Je lui sauve la vie en lui donnant la possibilité d’être la future reine de Ravka. Pensez-y.
Un silence se fait dans les appartements du Darkling. 
-Quittez mes appartements.
-Je vous laisse réfléchir, j’attendrai votre réponse.
Elle quitte les appartements du Darkling la tête haute et l'air assurée, sachant qu’elle a insinué le doute en lui. 
Plus tard dans la journée, Aleksander vient chercher la petite Asteria dans sa chambre alors que les dames de chambre venaient tout juste de finir de la préparer pour aller au lit. En le voyant entrer tel une furie, elles se courbent en avant puis sortent en souhaitant bonne nuit à Asteria. Aleksander se met assis sur le matelas de qualité de la petite, l’invitant la seconde d’après à s’installer auprès de lui.
-Que penses-tu de la famille Fell ?
-Les garçons sont gentils. Mais un peu bête quand même.
-Et Madame Fell ?
-Lace est très gentille. Elle m’aide à cueillir des fleurs des fois.
-Et son mari, que penses-tu de lui ? Il a l’air de confiance ?
-Il m’aide avec mes devoirs que l’apparat me donne. Mais ne le dit pas, c’est un secret !
Aleksander lui offre un sourire qu’elle lui rend. Elle prend soudainement sa main et le tire avec elle au lit. Il se laisse faire et s’allonge sur les draps alors qu’elle passe sous la couette, se rapprochant de lui. Il l’entoure d’un bras, profitant de sa proximité avec la petite fille.
-Tu aimerais vivre comme Madame Fell ?
-Je veux devenir comme elle. Belle, gentille et influente. Tu la trouves belle, toi ?
-Elle est jolie, oui. Mais tu deviendras plus jolie qu’elle.
-Avec des belles robes et des bijoux qui brillent ?
Elle relève ses yeux noirs pétillants de joie vers le visage du Darkling plus fermé. Il remarque alors cette étincelle de bonheur et d’espoir dans les yeux de sa protégée. Il lui sourit avant de soupirer en haussant les épaules.
-Rien n'est impossible pour nous.
-Parce qu’on est trop fort !
-Parce qu’on est trop fort, c’est ça.
-Et quand je serai la plus forte, tous ceux qui auront été méchants avec nous seront punis.
Elle baille longuement avant de s’enfoncer un peu plus dans les bras du Général. Ce dernier a les yeux baissés sur elle avant de soupirer et de se retirer lentement, faisant grogner la petite.
-Je vais te laisser dormir petit ange. Fait de beaux rêves.
Il lui embrasse le front mais avant qu’il puisse se relever elle retient sa kefta noir.
-Reste avec moi cette nuit. S’il te plaît.
Il la jauge du regard un instant avant d’acquiescer à sa demande. Il retire ses bottes et quelques uns de ses vêtements, gardant un simple haut noir ample et son pantalon de la même couleur. Il se met sous les draps, Asteria venant directement se coller à lui. Il enroule ses bras autour d’elle et pose son menton sur le sommet du crâne de la gamine.
Le lendemain matin à sept heure lorsque les dames de chambre entrent dans la chambre d’Asteria elles sont toutes aussi surprises les uns que les autres de voir le Darkling dormir à point fermé avec la petite dans ses bras, se serrant l’un contre l’autre comme s’ils avaient peur d’être arraché de leur étreinte. Celle qui dirige le petit groupe de jeune femme leur fait signe de rester silencieuse et de quitter la pièce.
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claudehenrion · 2 years
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Comprendre demain ?
 Il m'est arrivé cette semaine quelque chose de tout-à-fait inattendu : après plus de dix ans de parution quotidienne de ce blog (sauf en été, où il devient hebdomadaire !) et quelque 1500 ''billets'' publiés, un nouveau lecteur (qu'il soit le bienvenu !) me demande des explications sur le titre global ''Comprendre demain'' : ''Ne peut se ''comprendre'', me fait-il remarquer fort justement, que ce qui existe. Or ''demain'', puisqu’il n'est pas, peut à la rigueur se prévoir, mais ne peut pas ‘’se comprendre,''.
Avant ''d'élargir le sujet'' --comme rêvaient de nous le voir faire nos excellents maîtres-- quelques mots  s'imposent : le titre de ce Blog vient du titre d'un livre éponyme que j'avais publié en 2012 et qui, après deux rééditions, était épuisé et introuvable. C'est donc une continuation plutôt qu'un titre original. Mon idée sous-jacente était que pour comprendre quelque chose, il faut savoir d'où il ou elle vient, et, en quelque sorte, connaître sa filiation --l'un des drames d'aujourd'hui étant que certains se croient sans histoire, sans filiation, sans hérédité, ''sortis'' d'eux-mêmes : un peuple sans histoire rend plus facile le vote de lois absurdes relatives à une ''reproduction'' (?) hors de l'obligation d'un papa et d'une maman, en attendant pire.  Il ne fait pas de doute que l'humanité finira par mourir de cette maladie fabriquée.
Malgré le bien-fondé grammatical de la remarque de cet aimable lecteur, je persiste à croire qu'on peut --et qu'on doit-- chercher à ''comprendre demain''. On sait que, à partir d'une situation donnée, ''le hasard'' ne sait ouvrir qu'un nombre très limité de portes (nous avons souvent démontré, dans ces pages, qu’une situation ou un événement ne peut ''s'ouvrir'' que sur 4 ou 5 ''futurs'', au maximum)... et que bien comprendre les ''pourquoi'' et les ''comment'' du monde permet de les orienter plutôt dans un sens ou dans un autre, parce que ou puisque on a ''compris'' ce qu'il faut éviter. Malheureusement, la nullité et l'inculture de la totalité de notre personnel politique (s'il y a des exceptions, elles se comptent sur deux doigts d'une seule main) interdit --pour l’instant-- toute pratique intelligente du phénomène ''politique''.
Cette remarque nous permet de disserter un instant sur le rôle d'un Blog --et d'un blogueur, quel qu'il soit. C'est une réflexion que je me fais très souvent : si je suis utile à quelque chose (ce qui n'est pas démontré, j'en suis conscient plus que n'importe qui !), c'est ''utile à quoi, à quelles fins... et pour qui ?''. La question suivante est : qu'espèrent ceux qui, éventuellement, pourraient attendre quelque chose de la fréquentation avec ces ''billets'' ? Le sujet est si vaste que le choix au hasard de quelques réponses rentrera seul dans le ''format'' des billets de ce Blog.
La première chose que puisse apporter un Blog, me semble-t-il, c'est de ne pas suivre la masse de ceux qui ne se posent pas de questions et sont --ou croient pouvoir être-- heureux avec les réponses insensées (au vrai sens du mot : ''privé de tout sens'') qui leur viennent des Pouvoirs publics --qui, comme les filles du même nom, n'ont plus qu'une morale très élastique, variable et ''à sincérités successives''-- et de la Presse qui, pour le coup, n'en a plus aucune depuis bien longtemps : vivant de subsides officiels, elle n'est plus que ''la voix de son maître'', esclave d'un progressisme plein de chausse-trappes et en même temps, bouffie de son pouvoir --celui de l'âne portant les reliques, de la fable de notre immense la Fontaine.
Je redoute que nous ne vivions une des ultimes possibilités qui nous seront offertes de remettre en cause (en la dévoilant) l'ampleur de notre dépendance sans limites à l'Etat à la fois maternant , envahissant,  liberticide et cannibale, et dont de plus en plus de nos contemporains croient que sans lui, la France n'existerait pas... ce qui est faux, évidemment : dépendance financière, énergétique, morale et intellectuelle, politique, sans parler d’un objectif à plus long terme de remplacement définitif de toute liberté par une soumission à tous les désirs qu'exigerait --disent ''ils''-- le fonctionnement des institutions, devenues prioritaires à toute humanité, dans le cauchemar que sont le progressisme et un modernisme mal compris... Devant le danger de ''la fin de tout'', un blogueur ne se devrait-il pas de hurler ''Au loup'' ?
Dans un immense marché de dupes, on assiste sans plus exploser de colère (on s'habitue à tout, même au mensonge !) à une réécriture de notre histoire, surtout sur tout ce qui a trait à la colonisation, comme Macron vient d'en donner une preuve supplémentaire à Alger, pour la plus grande honte de nos trois couleurs. L'Etat, en France plus qu'ailleurs, a ratatiné la notion de ''protection réelle vs. devoir de servir'' à une protection nominale dont sont exclus les personnes et les biens mais dont les règles d'une ''doxa'' anti-humaine supprime toutes nos libertés, volées l'une après l'autre (ça se voit moins !)... La crise du covid, ce gigantesque bobard que l'histoire dénoncera, soyons-en certains, a permis tous les excès, tous les non-sens, toutes les folies, tous les mensonges, toutes les contraintes. Le tristement célèbre ''quel qu'en soit le prix'', déjà criminel en lui-même, doit en réalité s'entendre : ''quel qu'en soit le prix... pour nos enfants''... ce qui n'est pas du tout la même chose. C'est tout le système en place qu'il faut vite remplacer ! De toute urgence !
Dernier point : devant un monde qui devient parfaitement organisé pour nuire à l'homme et à l'Humanité, le Blogueur ne doit-il pas sonner le tocsin en attirant, encore et toujours, l'attention sur les vrais problèmes, ceux que le ‘’Pouvoir’’ impuissant cherche à fuir par tous les moyens --je veux parler, bien sûr de une immigration devenue ''de submersion'' et ''de remplacement'', à l'opposé des racontars officiels. Notre fin (en tant que ''ce que nous sommes, ce que nous avons été et ce que nous aurions aimé être'') est proche, et nos guignols passent leur temps à voter des lois soit inutiles, soit mortifères, soit criminelles (soit les trois !) pour modifier une Société qui ne leur demande rien de tout ce fatras conceptuel, vicieux et vicié, qu'ils qualifient de ''sociétal'' et qui n’est que totalement mortifère !
Décidément, plus je gratte, plus j'analyse... et plus je me sens un devoir de hurler, une ''vox clamantis in deserto'' perdue dans l'immoralité qui nous assassine : ''Ne dormez plus, braves gens... Personne ne veille sur votre sécurité, bien au contraire... Le mal est institué, soi-disant démocratiquement --en réalité contre votre gré... Arrêtez de croire les balivernes qui vous sont servies du matin au soir : le Système veut son triomphe à lui, pas le vôtre !''. N'est-ce pas un peu de ''Comprendre demain'', qu'il s'agit, Ami-lecteur ?
H-Cl.
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mmepastel · 1 year
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J’ai fini le pavé Crossroads.
C’est drôle, cette fois-ci, j’ai mis du temps à me passionner pour la famille H ; mais quand c’est arrivé, ça a été le coup de foudre. En effet, ce livre est d’une rare richesse psychologique. On suit tour à tour, les six membres de la famille dans les tréfonds de leur âme (et parfois de leurs corps), et c’est passionnant.
Le père, Russ, un pasteur, pris par le démon de midi, Marion, l’épouse apparemment soumise qui a recouvert de graisse toutes ses folies et excentricités, et les quatre enfants, Clem, l’aîné, être spirituel et pourtant le moins religieux de la fratrie, Becky, jeune fille en fleurs aux prises avec son éclosion imminente, Perry, adolescent atypique, surdoué et accro à la drogue ; seul Judson est un peu négligé, hélas, trop jeune, trop simplement normal pour avoir un vrai rôle dans le livre (c’est mon regret).
Pour moi, le livre a décollé avec la partie qui s’intéresse à Marion ; j’ai adoré ce personnage fou, hors norme, tiraillé entre foi et plaisirs de la chair, entre culpabilité et désir d’émancipation. Il faut dire qu’on est fin 1971 quand le roman démarre, et qu’en cette année-là, elle est déjà mère de quatre enfants, quasi cinquantenaire, elle n’a pas pu bénéficier des avancées féministes naissantes de l’époque. Le récit de son histoire et du point critique qu’elle atteint en cet hiver 71, trouvant écho dans sa séance avec la psy vue en cachette, est absolument extraordinaire.
Chaque personnage finit de toutes façons par être extrêmement attachant, dès qu’on connaît son intériorité, même Russ qui au début je l’avoue me tapait sur les nerfs avec sa libido pitoyable. Son évolution, ses vexations, éclairées par son éducation si verrouillée par la religion très stricte, est passionnante ; en soi, c’est un plaidoyer pour l’athéisme, même si le personnage de Becky offre un contrepoint intéressant à cette critique de la religion.
Car, oui, si l’histoire se déroule au cœur d’une famille religieuse, ce n’est pas pour rien ; Jonathan Franzen explore les relations complexes des américains avec Dieu, à cette époque. J’ai trouvé que c’était subtil et intéressant. J’ai particulièrement apprécié les récits liées à la culture Navajo, le miroir que ce peuple renvoie à Russ et à ses principes.
A l’arrivée, on a un roman qui aborde une foule de thèmes, avec finesse, psychologie et humour. Certaines scènes sont désarmantes de vérité. J’ai plus d’une fois éclaté de rire devant les émois de certaines personnages. Russ face à Frances, notamment.
Bref, ce roman est extra. Il paraît que c’est le premier volume d’une trilogie. Je m’en réjouis.
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mediathequecarcosa · 1 year
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Entremorts chez les Troglodytes
Les ambitions démesurées n’étaient pas dans ma nature. Ni l’économie, ni la littérature et encore moins la politique ne m’intéressait foncièrement. Je n’avais pas envie de devenir riche, ni connu et encore moins important. Des responsabilités ? À quoi bon donner de l’énergie à un monde qui ne m’avait pas attendu pour courir et qui attendrait de moi ma mise au pas ? Je ne suis ni un chien, ni un soldat et encore moins l’un des futurs rouages d’une termitière au bord de l’explosion.
Évidemment, je faisais des études de géologie, la seule discipline à mes yeux qui cherchait la Beauté, la vraie. La géologie, c’était une beauté naturelle, sans apparat, un sublime naît des entrailles de la Terre, un sublime qui ne trompe pas et qui n’a jamais été entravé par l’Homme. En faisant ces études, je m’assurais un apport en bourses gouvernementales mensuel afin de financer mes activités extra-scolaires, si je puis les nommer ainsi. Je n’allais jamais à l’université, de toute façon mon rythme de vie n’était pas compatible avec les horaires que ce milieu me demandait. Je me couchais généralement à cinq heures du matin, pour me réveiller à dix-sept heures. Je ne vivais pas en journée, d’ailleurs, je détestais cela, la journée. Prendre le métro avec des femmes en tailleurs, garçons en chemises, noyés dans les effluves d’eau de parfum, de déodorant et de dentifrice. Manger à midi avec tous ces travailleurs affamés, faire la queue à la boulangerie pour grignoter un panini sans âme, et retourner s’affairer jusqu’à dix-huit heures pour le compte d’une multi-nationale tentaculaire, ou pour des professeurs oubliables, recrachant des cours oubliés afin d’accéder à un diplôme inutile ; tout cela, je le refusais catégoriquement. Je ne comptais pas m’inscrire dans la continuité de ce monde, préférant la flânerie aux problématiques sociales de mon époque. Ce que j’aimais, c’étaient les gens. Les gens qui se trémoussent, les gens qui discutent un peu éméchés, les gens qui suent sur une piste de danse, les débits de boisson, la musique qui sonne les oreilles, les sols qui collent et les murs qui vibrent. J’aimais ce que la nuit, en ville, offrait comme étrange poésie. Ceux qui le matin sentaient le dentifrice, puaient la bière quand le soleil avait tourné. C’est ce que la nuit offrait comme intimité à tous les peuples de la Terre que je chérissais le plus. Inconnus les uns aux autres dans les bus, dans les bureaux ou les salles de classe ; amis pour la vie, amoureux foudroyé et ennemis jurés la nuit. Je vivais dans l’obscurité pour l’authenticité sociale qu’elle offrait, la journée était un monde sans beauté, sans vérité, sans âme, et c’est bien cela que je lui reprochais à la journée : son mensonge en plein jour. Plus il faisait clair, moins l’on était soi-même, et je ne pouvais supporter de parler à des acteurs ou à des menteurs. J’aimais que l’on me prenne à part en soirée et que l’on me raconte toute sa vie, sans voile, totalement déchiré. J’écoutais le monde qui chuchote, le monde d’en dessous, celui qui ne se dévoile que sous les étoiles, ce monde que l’on veut tant faire taire et qui parle le plus franchement.
Je séjournais dans un minuscule appartement, aux toilettes sur le pallier et aux draps sales. Je m’y effondrais en rentrant et m’y réveillais en sueur. Un local d’appoint, ou je contrôlais mon style vestimentaire, mon hygiène et ma faim. Je ne faisais que m’y préparer ou décuver, je n’y vivais presque jamais. C’est dans la rue que je passais le plus clair de mon temps, dans les caves des bars ou sur les comptoirs ; dans le regard de mes amis ou les paroles des filles. Cette vie noctambule me ravissait et une sensation d’excentricité me parcourait quand je rentrais en zigzags dans mon local moisi, comme le sentiment d’être en adéquation avec ce que je voulais faire du monde dans lequel l’on m’avait projeté il y a de cela vingt ans déjà.
Agnès m’avait appelé à seize heures pour discuter de la soirée passée. J’avais la tête au fond de mon cul et le cul au fond de mon lit ; je décuvais d’une soirée masquée au Café des Cimes où j’avais roulé des patins à un inconnu et refait le monde avec deux SDF qui passaient quand je fumais une cigarette.
"T’étais aux Cimes hier soir non, tu portais quoi comme masque ?" J’ai répondu y avoir été avec Elsa et Fanfan, tous les trois masqués en Guy Fawks. J’ai continué en lui disant avoir passé une excellente soirée, ce qui était vrai, puis j’ai pris une dizaine de minutes pour lui expliquer à quel point ces dernières semaines avaient été agréables et comment assumer mon style de vie m’avait fait du bien, ce qui était partiellement faux, brodant ma vie en omettant les angoisses existentielles. Elle se montra ravie de me sentir dans cet état-là sans poser plus de questions, et me proposa rapidement une soirée techno dans les catacombes de la ville.
"Ça ne te fera pas de mal de danser dans les profondeurs après avoir parcouru les cimes !" M’avait-elle dit, ce à quoi j’avais ricané et lui avais demandé ce qui la motivait à aller crapahuter dans la poussière.
"Le son mec. C'est les "Enter the Trix" qui posent ce soir; qu’est-ce qu’ils sont bons, ça va taper à mort, on va s’éclater, j’ai pas mieux à te dire !" Sur quoi j’avais accepté sans broncher. Attiré par les vagues détails qu’Agnès m’avait fourni, je me suis préparé en conséquences : tout de noir vêtu et chaussures de sécurité. Pas friand de ces soirées en général, j’avais accepté parce que rien de mieux ne m’avait été proposé. J’ai mangé un steak congelé et avalé d’un coup un grand verre de lait, ce qui m’avait, d’un coup sec, allègrement retourné l’estomac.
Nous avions rendez-vous aux abords de la Place des Oubliés, à deux stations de métro de chez moi. Agnès avait un chapeau de cow-boy entortillé de leds, signe distinctif afin de reconnaître les dealers des non-dealers. Devant les monolithes de sons, le dealer se faisait phare impétueux et illuminait par ses drogues ces si festifs rassemblements. Je ne croyais pas vraiment que la drogue ait été le centre des soirées illégales comme celle-ci, mais forcé de constater qu’elles constituaient le cœur de la pratique, en tout cas une part importante. C’était arrangeant de sortir avec Agnès, elle m’offrait de la drogue et savait, par sa douceur d’âme, tenir une conversation enrichissante et gérer les accros en manque. Nous partagions une philosophie commune, celle du monde nocturne et de cette authenticité dont je vous ai déjà parlé.
Place des Oubliés, nous avions fumé une clope alors que je lui expliquais ma discussion passionnée avec les deux SDF d’hier, les problèmes qu’ils m’avaient raconté et notre accord sur le mensonge général que le monde de la journée reflétait. Notre porte d’entrée était un compteur électrique tagué par une certaine "Arkéron", pseudonyme de l’organisatrice, et quand on l’ouvrait s’avérait être un passage secret vers les catacombes. Nous entrâmes dans les entrailles de la ville à 21 heures.
Pendant que nous avancions à tâtons dans les tunnels, ma camarade m’expliqua le chemin de retour : " D’abord à droite, puis tu fais gauche gauche, droite, tout droit et au fond du tunnel à gauche. T’as capté ?" À ce moment, j’ai acquiescé, tout en sachant que je resterais collé aux basques d’Agnès toute la soirée et qu’elle me sortirait de là sans sourciller, habituée comme elle était. Plus on s’enfonçait entre les ossements, plus la musique se faisait forte et réveillait les morts par cette techno tant anachronique. Arrivé à destination, la salle s’est ouverte à nos yeux : un vaste espace poussiéreux ou des dizaines de personnes tapaient du pied devant un mur noir de sub. Surélevés, les DJs surplombaient l’attroupement, mais en scrutant bien, les platines cachaient un couloir, un couloir sans fond. Ce couloir m’a intrigué dès notre arrivée.
Agnès arriva comme le messie, un petit groupe se détacha de la foule et ayant reconnu la signification des lumières sur son chapeau, se jetèrent à son cou pour lui acheter des taz. Je ne faisais plus attention à la musique, et encore moins à la peuplade gigotante, mon regard était inexorablement attiré par ce tunnel, ce tunnel si sombre et sans fin, comme si au bout de cette noirceur se trouvait mon salut. La clé de ma curiosité s’offrit à moi sans même que je le demande : Arkéron était une amie du lycée, nous venions tous les deux d’une banlieue, et elle se trouvait justement sur le piédestal, devant l’entrée du tunnel. Dans le tumulte des camés, je réussis à placer à Agnès que j’allais checker Sharon (Arkéron) et que je revenais en vitesse ; je ne sus jamais si elle m’avait entendu. J’ai traversé la foule doucement, en essayant de déranger le moins possible tous ces gens galvanisés par la musique, et après quelques regards mécontents, j’arrivai à côté des marches de l’estrade. Sharon me repéra instantanément et me fit signe de monter. L’on se serra dans les bras en haussant le ton pour s’entendre entre les lignes de bass et l’on se raconta rapidement nos vies.
J’ai ramené la conversation autour du tunnel à l’arrière, ce qui la fît bien rire. "T’es toujours attiré par les plans foireux toi c’est pas possible !" Me dit-elle en riant. "Tu peux y aller, je vais pas t’en empêcher, mais personne ne sait ce qu’il y a derrière, c’est la première fois qu’on pose ici. Prends une lampe et surtout, si tu commences à te sentir perdu, tu reviens sur tes pas et tu ne t’enfonces pas plus." C’est sur ces maigres précautions que je m’engouffrai dans le tunnel.
Plus j’avançais, plus la musique faiblissait, plus l’obscurité était épaisse. La noirceur d’un monde sans lumière, d’un univers inconnu et enivrant, ou seule la nuit règne. Tout n’était plus que silence, et je me sentis fondre dans cette obscurité, me confondre avec elle. Je respirais un air chargé en putréfié, un air qui transpirait la seule vérité de ce monde, un air de mort. Voilà où se trouvait la Beauté que je cherchais tant, dans le noir monochrome des souterrains. Alors que j’avançais sans lumière, défiant les conseils d’Arkéron, ce même sentiment qui m’animait en rentrant torché tous les soirs me vint, celui d’avoir enfin trouvé ma place. Comme un passereau sur sa branche, je sifflotais de bonheur, accélérant le pas dans ces couloirs, errant sans but dans ce lieu dégueulant la peur. J’empruntais un couloir, puis un autre, en chantonnant l’air d’une chanson de Sam Cooke. Je ne sus quelle chanson me vint sur le moment, mais après coup, je pus en déterminer son titre : A Change is Gonna Come.
Brusquement, mon chant se fit plus ample, résonnant dans un espace infini. J’étais tombé sur une salle gigantesque et ça, grâce à Sam Cooke. J’ai allumé la lampe de mon téléphone à ce moment là, je m’en souviens. La salle m’apparut en partie, une voûte titanesque où la lumière se perdait dans la hauteur et dans la profondeur. Une pièce aux murs lisses, en béton ciré. Je foulais le sol jonché de pierres d’une pièce dénotant drastiquement par son architecture du reste des goulots que j’avais traversé. En m’avançant, quelque chose de grand m’attirait, quelque chose sans fin, attirant comme l’odeur d’un gâteau sortit du four. Ce qui se cachait dans la pénombre, c’était un puits, un puits circulaire et sans fin.
Qui avait pu creuser une chose pareille, une chose si parfaite, d’une circulaire sans défaut que seule une machine était capable de faire, ou les nains des meilleures mines de Tolkien ? Beaucoup de choses éveillaient ma curiosité, mais l’atmosphère m’empêchait de faire des liens, d’avoir peur ou même de fuir.
Je me suis souvenu que dans Voyage au centre de la Terre, un des explorateurs jetait un caillou dans un trou pour en déterminer la profondeur : ce que je fisse. Le caillou ne me renvoya pas de bruit pendant cinq bonnes minutes, puis un "plouf" lointain m’affirma que le fond de ce puits était aqueux, ce qui me rassura au cas où j’y glisserais.
Vous me sentez venir, une histoire pareille n’annonce qu’une chose : que je glisse dans le puits. C’est exactement ce qu’il se passa, mais d’abord, je me mis à rebrousser chemin. Ma raison s’était éveillée à la vue de ce puits, une telle perfection concentrique me mettait mal à l’aise. Sans rire, qui était capable, ici dans ces catacombes oubliées, de construire un puits si profond et si lisse ? En y pensant, mes jambes sans que je leur demande d’agir se mirent à reculer, en toute autonomie, pour m’éloigner du trou. C’est en me mettant à me perdre dans les couloirs qu’un faible pépiement m’interpella. En me dirigeant vers le bruit, je reconnus distinctement le chant d’un petit oiseau. J’étais sauvé, un oiseau me tenait compagnie et m’aiderait à retrouver mon chemin. Je suivis ses gazouillis et lorsqu’au détour d’un tunnel saturé d’obscurité, je fis une pause, le passereau apparu dans le champ de ma lumière. Un tout petit oiseau brun et tout perdu, posé sur une pierre. Quand il me vit, il se figea, et s’envola sans attendre en passant par-dessus mon épaule. C’était ma chance, je devais suivre son instinct animal, il devait sentir le courant d’air en provenance de la surface. Je me mis à détaler derrière l’oiseau qui piaillait, me narguant par son impressionnante rapidité. À court de batterie pendant la course, mon téléphone s’éteignit, me projetant dans le noir le plus complet, ne pouvant désormais me fier qu’à mon ouïe pour suivre le passereau. C’est alors qu’après une course effrénée, le chant du petit oiseau se perdît dans l’écho d’une salle gigantesque, et qu’il se jeta dans le puits que je ne voyais plus.
Et c’est ainsi que j’y glissai, dans ce puits sans fond.
La terreur de la mort me transi et je fis une chute interminable de plusieurs secondes. L’air glaciale qui nichait dans les catacombes disparues, et avant que je puisse me demander "pourquoi", j’étais au fond de l’eau. À ma grande surprise, l’eau était tiède, presque agréable de s’y baigner. Une eau si plaisante que la peur s’évanouit, laissant place à cette même curiosité qui m’avait attiré dans les tréfonds. Il ne faisait pas noir ici, le bassin était éclairé par le fond d’une myriade de roches qui m’étaient inconnues : des rouges, des bleu et des vertes, comme de l’agate luminescente. Je flottais dans une eau clair "comme de l’eau de roche", c’était le cas de le dire. Il faisait calme, et c’est dans ce bassin que je me sentais le mieux, mieux qu’à la soirée techno, qu’en compagnie d'Agnès ou de Sharon, comme chez moi. J’ai barbotté quelques minutes dans la mare souterraine, scrutant, benêt, ébloui par la splendeur du lieu. Une caverne au plafond ondulé, taillé dans la roche, et en son centre ce bassin lumineux à l’eau tiède, ou de petits axolotls souriaient à la vie, jouant entre les algues. L’atmosphère de la pièce était humide et tiède, la même lourdeur qu’une grosse douche chaude en plein hiver, où les miroirs sont tout embués, où l’on se rase en sifflant. Trempé comme un nourrisson au sortir de sa mère, j’essayait de me sécher sans y arriver ; en face de moi, j’eus remarqué une petite sortie en voûte, percée dans la pierre, de la lumière en son fond. En y pénétrant, le couloir fit résonner mes pas. Il était lui aussi éclairé par de petits amas d’agates rouges vert et bleu. En essayant de deviner de quelle espèce était ces roches, des voix distinctes se firent entendre au fond du couloir.
"Quelqu’un se baigne ? J’ai cru entendre des clapotements dans le bassin." Ces voix étaient sans nul doute humaines ! Ils parlaient distinctement la même langue que moi, j’étais sauvé et j’avais quelques questions à poser à ces gens vivants dans les entrailles de la ville. J’eus la présence d’esprit d’appeler dans le couloir, que l’on me vienne en aide :
"Aidez-moi ! Je me suis perdu et j’ai glissé dans le puits, vous savez comment remonter ?" Puis un grand silence s’installa, et les voix qui se rapprochaient pouffèrent de rire :
"Qu’est-ce qu’il dit celui-là, la surface. Je ne reconnais pas ta voix, mais tu dois être un sacré rigolo ! C’est l’heure des Mélopées, qu’est-ce que tu fais à barboter aux Laveries ?"
Sentant que quelque chose ne tournait pas rond, je pris une pause, entendant les voix se rapprocher de plus en plus. Qui c’étaient ces habitants des cavernes, des troglodytes ?
C’est alors qu’ils apparurent. Ce n’était pas des humains, rien de cela. Pas de nez, pas d’yeux, pas de cheveux ni de poils. Ces êtres étaient blancs, d’un blanc diaphane, comme les axolotls du fond du bassin. Ils étaient humanoïdes, se tenaient sur leurs deux jambes et remuant leurs deux bras pour marcher certes, mais ils étaient semblables, presque clones. Deux bonshommes blancs, à la peau translucide, une bouche fendant leur tête toute ronde. L’on aurait dit ces personnages qu’un enfant de maternelle dessinerait, les personnages bariolés de Keith Haring, lisses et sans expression du visage. Ils étaient nus, mais n’avaient pas de parties génitales, du lisse et du plat, voilà ce qu’était leur corps. Je restais figé, transi d’incompréhension. Ils se marraient tous les deux, visiblement très amis. Ces êtres parlaient mon dialecte, et pourtant, ils n’étaient pas mes contemporains. Ils étaient aveugles, mais marchaient droit, sans s’aider d’une canne ou de quoi que ce soit d’autre, voyant sans yeux. Quand ils m’approchèrent, ils marquèrent une pause aussi, à quelques mètres de moi. "Toi, tu n’es pas de chez nous, ça, c’est sûr. Décline ton identité étranger !" En parlant, il dévoila de son sourire plusieurs rangées de petites dents pointues ; dans sa voix traînait un semblant d’assurance. Il avait aussi peur que moi, je le sentais, il ne riait plus du tout malgré son vaste sourire figé.
"Qui êtes-vous ? C’est quoi cet endroit ? Je suis où bordel !"
Il est vrai qu’avec le recul que j’emploie pour raconter cette histoire, je m’en veux d’avoir réagis si brusquement, mais que voulez-vous, l’on ne rencontre pas des êtres surnaturels si souvent. Pourtant des monstres j’en avais croisé plus d’une fois la nuit, mais des êtres de ce genre, c’était bien la première fois. Ils étaient terrifiés aussi, et se mirent à courir dans le sens inverse. Ils détalèrent et je ne sais pas pour quelle raison, je les suivis, les poursuivant comme une bête avide d’explications. Je beuglais :
"Qui êtes-vous ? Ou je suis ? C’est quoi ce délire ?" Et eux, ils courraient. Nous filions les uns derrière les autres dans ces étranges grottes. De la roche lisse et noire au mur, sillonnée, comme taillée par la tête d’un grand pinceau, le tout toujours baigné par les lueurs de ces étranges pierres colorées. Ils tentaient de me perdre dans les tunnels, contre-tunnels et sous-tunnels de la caverne, mais j’avais des yeux, contrairement à eux, et il m’était simple de les repérer lorsqu’ils m’échappaient. L’habitude de courir leur manquait, ils se blessaient à chaque foulée. Je croisais dans ma folle chevauchée de nombreux lambeaux de peau, sans compter les gouttes de sang de plus en plus importantes.
C’est alors que l’un d’eux trébucha violemment contre une pierre du chemin tandis que l’autre continua à s’enfuir, disparaissant dans le labyrinthe. Je m’arrêtais alors aux abords du blessé qui me supplia de ne pas le tuer. Ce à quoi je rétorquais que je n’étais pas ici pour le tuer, que je cherchais mon chemin, que j’étais perdu. Il ne se releva pas, et je m’accroupis près de lui sans qu’il ne le remarque. Je pus voir de plus près sa blessure. Une entaille d’où émergeait une Beauté sans pareille. Sa jambe svelte, blanche comme la neige, était ouverte de part et d’autre. Une jolie déchirure qui baillait sur les muscles de son mollet. De la fissure, s’écoulait un liquide orange blafard, qui giclait de sa plaie.
"Laissez-moi regarder cela" Lui dis-je. "Regarder ?" Me répondit-il. "Oui, vous ne pouvez pas le savoir, mais je ne suis pas fait comme vous, j’ai ce qui s’appelle des "yeux", ce sont deux petits organes au milieu de mon visage, comme vous votre sourire, qui me permettent de regarder, de voir ce qui m’entoure. Comment faites-vous pour ne pas vous perdre dans ce labyrinthe sans yeux ?" Il souffrait, mais se montra incrédule face à ma compassion.
"Voir, voir, voir… Comme les Anciens…" Je ne saisis pas bien ce qu’il voulait dire et avant même que je puisse lui poser une question, il reprit.
"Et bien… Et bien les cristaux ! Vous avez eu la délicatesse de m’expliquer votre condition, vais-je faire de même. Vous savez à quoi ressemble ces cavernes, vous devez sûrement les voir, si c’est comme ça que vous le dîtes. Ces roches froides qui sont partout dans ces caves. Et bien, ce sont elles qui nous permettent de nous repérer. Nous ne voyons pas comme vous, mais nous sentons. Nous sentons leur rayonnement, et selon leur emplacement nous sentons un rayonnement différent. Par exemple, je sais que nous sommes dans le couloir menant aux dortoirs externes, car le rayonnement est disons, plus tropical, vous me comprenez. Vous parlez mon langage, donc devait aussi avoir une bouche pour le faire ? Je me trompe ? Il n’attend pas que je lui réponde pour continuer. Représentez vous cela comme le goût, vous sentez sur votre palais les ondes que cela procure en vous, et bien, c’est ainsi que nous sentons ces cristaux. Ce sont comme des goûts, mais plus… Spatialisé."
Cet être était d’une impressionnante courtoisie, et me calma tandis que je l'écoutais. Je pris de ma poche un tissu que j’avais mis là pour me protéger (dans le cas où la police viendrait à gazer la soirée techno), avec lequel j’ai embaumé sa blessure. Il sursauta et posa sa main sur la mienne, action qui le rassura instantanément. Il faisait naître entre nous une tendresse distraite et naturelle.
"Vous avez un prénom, quelque chose ?" Lui demandai-je. "Je ne vois pas, mais je me nomme : je suis Étang, de la tribu des Troglodytes. Et vous qui êtes-vous ?" Ils s’appelaient eux-mêmes les Troglodytes, et cette question du langage m’interpella de plus en plus. "Je suis Mathias, de la surface." Son sourire revint, je l’aidais à se relever, le soutenais par l’épaule en direction de ce que je compris après être leurs pénates.
Désormais, la techno semblait si lointaine ; à la surface, muette et invisible aux Troglodytes. Étang était un être charmant. Au cours de la longue marche dans les tunnels, il m’en apprit plus sur son monde. Selon lui, ses ancêtres s’étaient enterrés, il y a de cela plusieurs "sencé" d’années (des millénaires pour nous), parce que la surface devenait trop dangereuse. Ils s’étaient construit un réseau de cités souterraines et générations après génération, au contact des cristaux de ces galeries, leur morphologie changea.
Ils avaient remplacé la vue par des sensations plus intérieures, et ressentaient plus qu’ils ne verraient jamais. Ils sentaient la lumière, et se reconnaissaient par le timbre de leurs voix, mais surtout par leurs personnalités et réactions langagières. Lentement, ils arrêtèrent de se reproduire, préférant des formes de reproduction plus spirituelles, qui marchaient ici dans les profondeurs. Il n’osa pas entrer dans les détails, alors que les questions ne faisaient qu’affluer dans mon caisson. La chaleur se fit de plus en plus intense et l’humidité de plus en plus dense. Étang me fît remarquer que nous approchions du centre. Nous passâmes une voûte noire qui ouvrît le tunnel sur une salle immense en forme d’œuf et creusant dans la pierre sur une bonne centaine de mètre de hauteur. La salle en œuf était baignée par un puits de cristaux, toujours les mêmes, mais cette fois de la taille d’un baobab, pendant du plafond et éclairant toute la voûte caverneuse. Des balcons, des terrasses, des ponts creusés dans les parois et des fenêtres concentriques, l’architecture de cet espace était d’une remarquable splendeur. Tout était élégamment relié, sans fioritures ; de la roche lisse ondulée, des lucarnes çà et là, pointillant les prodigieuses parois. Je me perdais dans le détail.
J’en oubliais la surface.
Outre l’armée de Troglodytes qui nous attendait, tous transi de peur, ces êtres ne dégageaient aucune forme de violence, dans un environnement complètement aseptisé. Des mousses placardées sur la roche les empêchaient de se faire mal pour protéger leurs peaux de veau. Collée contre les falaises, des bulles mandarines d’à peu près toute les tailles, et certaines accrochées au sol comme des mauvaises herbes. Ce lieu était un oasis écrasant de grandeur qui faisait l’effet d’une merveille apaisant. Je n’étais qu’ébahi, rien que médusé de stupéfaction.
Étang leur expliqua la situation en haussant le ton pour que la majeure partie de la tribu entende. Rapidement et sans trop de présentations, je fus appelé dans le quartier des Longéins (les sages), pour discuter. Nous prîmes un dédale d’escaliers et de couloirs humides ruisselants d’eaux chaudes, pour enfin accéder à une salle matelassée et très haute, recouverte par de millions de banderoles de couleurs partant du plafond et tombant à hauteur de bras. Les livres textiles d’une civilisation ne comprenant qu’en touchant. C’est ici que je trouvais la seule trace de technologie de ce pays : un mur semblable à la soirée que j’avais laissé, des enceintes jonchées çà et là sur le sol et dans la roche, branchées à quelques "lecteurs de cristaux", comme ils appelaient cela ici. L’on m’expliqua que les Sages gardaient ici les reliques du passé de ce monde, archives qu’ils avaient cousu dans de la toile de cristaux pour pouvoir les écouter pour toujours.
Ce lieu, la douceur de ces gens, la chaleur de cette ville, tout ici réparait mes blessures et rien ne me déplaisait. Ni bus, ni dentifrice et pas même d’université. Pas de nuit, pas de jours que des aveugles se protégeant des malheurs de la surface. Ils n’étaient pas laids, au contraire, ils étaient la définition d’une forme de pureté, l’essence d’eux-mêmes. Ils étaient déchargés de la vue, et donc déchargés du regard et de ses aprioris. Ils se reconnaissaient par leur humour, par leur sensibilité. Ils s’aimaient pour ce qu’ils ressentaient les uns envers les autres, et rien chez eux ne cherchaient à la déliaison, à la contradiction ni à la méchanceté. C’est ce que le Sage m’expliqua, visiblement ravis de parler à un être de la surface :
"En creusant ces cités, nous avons fait le vœu de laisser au ciel la cruauté et la souffrance, en s’enfonçant dans les entrailles de notre Terre-Mère nous avons découvert que le Paradis ne se trouvait pas, ne se méritait pas, mais qu’il se creusait." Je frissonnais. "Nous avons laissé la nécessité et les besoins en surface, ici notre peau "sucrénize " (photo-synthétise.) la lueur de ces orbes qui jonchent notre cité, et nous ne dormons quand nous le voulons. Il n’y a ni contrainte de temps, ni d’espace puisque que nous n’avons rien d’autre à faire que de creuser selon nos envies. Les enfants passent la journée à jouer entre eux, dans les nappes phréatiques, les adultes arrosent les mousses, écoutent les archives du passé et discutent. La vie est simple, ni métier, ni fonction, chacun a la place pour être pleinement lui-même, se comprendre et sonder les merveilles de sa conscience. Nous méditons, nous pleurons les malheurs de notre tumultueux passé, et nous nous baignons."
La vie que les Troglodytes menaient était sensiblement celle qui me faisait rêver : ils n’avaient pas à se battre pour se faire une place, ils étaient accueillis pour eux-mêmes, pour leurs êtres et pas pour l’emploi qu’ils faisaient de celui-ci. Ils ne se lavaient pas, ne mangeaient pas et passaient leur temps à discuter, tordre et retourner les problèmes de l’existence ensemble, dénouer les situations amicales et amoureuses complexes, se faisaient des amis et se prélassaient ensemble.
Ils me firent visiter la cité. Me montrèrent les nappes phréatiques, d’immenses bassins où de longs silures aveugles nageaient paisiblement entre les fougères aquatiques. Des eaux chaudes et claires remplies par de longs ruisseaux coulant depuis les rochers ou de hautes cascades s’écrasant dans de profonds puits. Ils m’amenèrent aussi aux salles de Hasphass (rêveries), des cavernes aux plafonds de milliers de cristaux arc-en-ciel, et de sols molletonnés d’une tiédeur sans pareille. Ces êtres étaient retournés dans le ventre de leur mère et y avaient trouvé la paix : enfin, je saisissais le but de mon existence, il fallait que je vienne vivre ici, les étudier, montrer à la surface que la paix avait été possible quelque part dans ce monde. Il existait ici une forme d’authenticité sans pareille, et si la vérité avait logé quelque part dans ce bas-monde ce devait être sûrement ici.
Je leur parlais de mon monde, du brouhaha, de l’argent, concept qu’ils eurent du mal à comprendre ; des filles, des garçons, du jour et de la nuit, sujet lui qui les fascina. Mon monde leur parut "froid", un monde sans douceur, sans amour, ou les gens n’étaient que des outils employés par la nécessité aux services de plus puissants, de plus possédants. J’étais d’accord avec eux, mais avant qu’ils figent leurs opinions, je leur ai parlé de la fête. De cet espace libre ou chacun cherche son plaisir et le partage avec d’autres. La fête était une enclave protégée, régulièrement attaquée, mais qui fleurissait un peu partout, comme de la mauvaise herbe. La musique accompagnait ces moments, et ils en déduisirent que la musique et la fête étaient une seule et même chose. Rétissant à l’exploration de la surface, ils m’invitèrent néanmoins à ramener un jour une "fête" chez eux, que je les fasse danser. C’est la larme à l’oeil que je m’imaginais dans ce rêve éveillé : tous mes amis réunis dans ce pays merveilleux, partageant la boisson et la discussion avec ces êtres si doux. Je nous voyais investir les balcons et les cascades, nous baigner et chanter en cœur.
Ils m’invitèrent ensuite à me baigner avec eux, avant qu’ils m’aident à repartir. Nous nous baignâmes et jamais je ne me sentis aussi bien. Ils étaient d’une intelligence fulgurante. En barbotant dans les bassins chauds, nous discutâmes de l’âme et de son existence, de l’amour entre les peuples, de la puissance énergétique de la conscience, de la friabilité du langage, puis l’on se lança dans une grande explication de nos sensations, eux de leurs ressentis, et moi des miens. Jamais, je dis bien jamais je ne m’étais senti aussi compris, aussi respecté et aussi chéri, personne en surface n’avait leur sensibilité ni leur amabilité. Ils avaient développé toute une grammaire de la sensation, me sortant des mots comme "Élitrise" ou "Monadorés" qui signifiaient successivement la chaleur dans le crâne lorsque l’on est fier de ce que l’on fait, et le serrement du cœur quand l’on sait qu’une époque bénie touche à sa fin. Ils lisaient en moi comme dans un livre ouvert, comprenant chacun de mes états, et ne remettant jamais en question ce qui pouvait se tramer en mon for intérieur. Ils me rassurèrent sur l’existence, en me prouvant qu’elle n'était pas une suite de souffrances ponctuées de brefs moments de bonheur, mais bien l’inverse pour celui qui se permet de le sentir ainsi. Ils avaient la vie simple, mais l’esprit complexe, et leurs inter-relations me paraissaient être un mystère.
Certains s’étaient aimé profondément par périodes, me trouvant toujours un mot différent pour qualifier l’amour qu’ils avaient eu, d’autres étaient amis depuis plusieurs années sans jamais se parler et d’autres encore chérissaient comme leurs enfants des êtres plus âgés qu’eux. Des amours pluriels, différents en fonction du temps, du lieu et du moment, une espèce qui fonctionnait non pas sur l’édification et la ruine, mais bien sur l’approfondissement et la pérennisation. Leur cité était gavée de mémoires et de souvenirs, les parois des galeries étaient toute gravées de petits mots, qu’ils reconnaissaient par le toucher.
Après un temps qui parut durer une semaine comme une petite heure, ils me raccompagnèrent, Les Longéins, Étang et quelques autres qui étaient devenus mes amis, au bassin où j’étais tombé en arrivant. Ils avaient construit une échelle dans la roche qui remontait dans les catacombes pour moi, et je sentis la tristesse que leur provoquait cette séparation. Après moultes embrassades, Étang me tendît un cristal bleu luminescent et pris la parole :
"Mathias de la surface, ta rencontre a, à jamais, changé la figure de notre monde. Tu nous as aujourd’hui prouvé que dans la différence, une forme de ressemblance existe, celle de l’amour entre les peuples, et qu’une entente est possible entre nos deux mondes, si froid semble être le tiens. Nous t’accueillerons avec plaisir si tu veux revenir jeter tes yeux dans notre humble cité, ou d’y convier la Fête pour que nous la rencontrions en personne. Ces grottes sont magiques, et quand l’amour anime un être, elles sont capables de le changer, même physiquement. Si un jour, tu veux nous rejoindre, il te faudra perdre tes yeux, comme nous, pour être des nôtres. Rien de plus simple. Reviens-nous, Mathias de la Surface, reviens-nous aveugle et le cœur ouvert à la rencontre. Nous avons hâte de te revoir. Rentre dire adieu à ceux que tu aimes, et quitte définitivement ton monde glacial. "
Sur ses paroles, j’ai pleuré, de mes yeux pleurés et l’ai enlacé de toutes mes forces, comme l’on embrasse une cause, comme l’on retrouve une maîtresse à la gare. Je saluais mes camarades Troglodytes, et me mis à monter à l’échelle qui devait me ramener à la surface.
Plus je remontais, plus je quittais la chaleur maternelle des entrailles de la cité, plus mon choix se confirmait : j’irais vivre chez les Troglodytes. En arrivant dans la noirceur polaire de la salle toute en voûte, je pris mon cristal pour me repérer.
J’avançais sans me soucier de mon chemin, et au fil de ma course, je semblais reconnaître les tags et les tombes. En débarquant dans la salle où la musique grondait, je ne fus pas surpris de la voir déserte. Combien de temps étais-je resté dans les entrailles de la Terre à me prélasser ? Je le saurais en sortant des catacombes, j’espérais qu’Agnès ne s'était pas trop inquiétée pour moi. Je devais me rappeler ses indications pour remonter : à droite, puis à gauche, encore à gauche, à droite, tout droit et au fond du tunnel à gauche. C’était cela ? Non, je me trompais sûrement, ça commençait par "gauche", oui voilà, à gauche, puis à droite, encore à droite, à gauche, tout droit et au fond du tunnel à droite, j’avais inversé le sens avec toute ces histoires. Que je pouvais être bête parfois !
Donc je pris à gauche, puis à droite, à gauche et il n’y avait pas de tunnel. Un croisement, pas de tunnel. Bon, je m’étais sûrement trompé, je rebroussais chemin comme Sharon me l’avait conseillé. Deux heures après, j’étais perdu et mes yeux souffraient du manque de lumière. J’étais desséché, crevant de froid et de faim, courant comme un passereau perdu dans les mines. Je ne reconnaissais plus rien, la gauche et la droite n’avait plus de sens pour moi. Je me fondais dans la pénombre, peinant à apercevoir la lueur du cristal que je tenais en main. Je devenais fou, entendais la musique techno que j’avais perdue en quittant la soirée, j’entendais Agnès rire et Sharon mixer. Je ne verrais bientôt plus la lumière, aveuglé par la noirceur des ténèbres de ces maudites catacombes.
Et puis quelques heures après, presque aveugle, hystérique et en pleurs, j’entendis que mes cris de terreur résonnaient d’une bien étrange façon, comme si j’étais tombé sur une salle en voûte, au plafond immense. J’eus craché de soulagement : je ne remonterais jamais à la surface, ne reverrais jamais mes amis, non mon salut se trouvait dans les entrailles de la Terre, chez les Troglodytes.
J’irais les rejoindre de ce pas, sans passer par la case "Adieu Maman, adieu Papa." Avant même de trouver le puits, je me suis empressé d’employer le cristal luminescent pour me crever les yeux, afin de ne jamais plus revenir dans ce monde que je haïssais tant, avec ce dentifrice et ces chemisiers. Après une courte hésitation, je me transperçais le globe oculaire et m’époumonant de douleur. Mon globe me gicla dans les mains et j’eu à peine le temps de m’enfoncer le pieu cristallin dans l’autre que la douleur me coucha sur le sol. Avec mes dernières forces, je me traînais jusqu’au puits. Ramper, ramper, ramper jusqu’au paradis, jusqu’au vrai, jusqu’au monde qui m’attend, jusqu’à l’amour, jusqu’à la beauté. J’étais arrivé sur le puits. Mais quel puits ?
Pas de puits. Plus de puits. Du béton ciré, mais pas de puits. Avais-je rêvé ?
Avais-je été drogué ? Où étais-je ? Je les ai vu ces êtres blafards, nous avons passé la nuit ensemble, je le sais, je les ai enlacés, je le sais : je l’ai vu ! Où était ce puits ? Pas de puits. Pas de puits. Rien que du béton froid. Rien. Rien que du béton, du béton froid. Et le puits alors ? Où le puits ? Où est le puits ? Et le puits alors ? Le puits ? Là, il était ! Le puits, le voilà. Non, du béton. Du béton ciré, du béton ciré et froid. Donc pas de puits ? Et le puits alors ? Je l’ai vu ce puits, il était là, juste là, de mes yeux… Mes yeux… Mes yeux…
Je me vidais de mon sang sur le béton froid, suffocant de douleur.
Putain de monde de merde. Putain de froid de merde. Putain de connerie de merde. Putain de chemisiers, putain de réalité de merde, putain d’idéal, putain de genres de merde, putain de putain de putain de putain…
Étendu dans une gigantesque salle, Mathias de la surface tenait l’arme qui l’avait aveuglé dans la main droite, et grattait le sol de ses ongles avec la gauche. Mathias chercha le puits, mais le puits s’était rebouché. Personne ne retrouva le puits, et l’on retrouva le jeune homme 24 heures après, les ongles en poussière, les deux yeux crevés, un bout de rocher badigeonné de sang dans les mains. Agnès et Sharon avaient appelé les secours après la soirée, à onze heures du matin. Une équipe de pompier habituée aux catacombes avaient parcouru le dédale, et été tombé sur Mathias, étendu dans une salle couverte de mousses. Il s’était crevé les yeux. Les journaux mirent cela sur le compte de la drogue, des "free party", de la jeunesse, que des conneries.
- Entremorts chez les Troglodytes, Vincent Hatem, 09/12/22, 13:35.
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haplosngamihan · 1 year
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Le Parâtre
Comment peux-je avoir de l’amour pour ma patrie ? Comment aime-je un parâtre, un laid-pêre, qui ne m’appelle pas comme sa fille ? Mon vrai père, il était mort depuis longtemps, tué par les colonisateurs, enterré sans pierre pour que je ne puisse jamais le chercher. Mon souvenir de lui est imaginaire, il n’existe plus. Ils ont brisé les murs de ma maison, ils ont éteint la lumière de mon peuple.
Nous sommes perdue, et je ne leur pardonnerai jamais.
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madlixxxx · 2 years
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Introduction, French version
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“Rejoins-moi sur Craigh na Dun”
L’Ecosse est un merveilleux pays, la végétation, les montagnes d’Inverness, les animaux gambadent en toute liberté… un petit coin de paradis certes mais qui allait sûrement être envahit par les anglais dans peu de temps. Ce beau pays était vouée à être anéantie par les tuniques rouges comme Barcelone en 1706, le Roi Philippe V de Bourbon a été dans l’obligation de prendre la fuite à Madrid pendant que sa femme, la Reine Marie-Louise-Gabrielle de Savoie, était restée pour défendre son beau peuple d’Espagnols.
Une calèche parcourait les grandes montagnes dans les petits chemins caillassés, de l’extérieur on pouvait apercevoir une jeune femme sortir sa tête de la petite fenêtre à sa gauche pour regarder ce beau paysage.
“Avez-vous vu mi padre ? L’Ecosse est un pays vraiment splendide !”
La jeune femme dit dans une voix enjouée et d’un accent espagnol très prononcé, complètement absorbée par cette belle nature mais son père, qui était juste en face d’elle, ne l’écoutait pas vraiment et s’en contre fichait du paysage.
“Sí mi hija… mais nous ne sommes pas là pour le paysage, nous sommes là pour les affaires Paola.”
La jeune femme détourne son regard de l’horizon et bloque ses yeux dans ceux de son père, elle put voir de la fatigue et du chagrin dans ses belles pupilles.
Pour le réconforter, elle pose sa petite main frêle et douce sur celle du Roi qui était tremblante et rugueuse, Paola savait que la mort de sa femme, Marie-Louise-Gabrielle en 1714, avait tant affectée sa majesté et encore aujourd’hui, il en souffrait beaucoup…
“Mi padre, je suis sûr qu’elle veille sur nous de tout là haut
“Tu as raison mi hija… tu as raison…”
Elle lâche lentement la main de son père dans un soupir de désespoir, sa pauvre mère décédée de la tuberculose à seulement 26 ans, une satanée maladie qui ne peut se guérir au XVIIIème siècle…
La calèche s’arrêta devant un grand château assez imposant, la jeune Paola n’attendit même pas que le cocher lui ouvre la portière, qu’elle bondit d’elle-même hors de la voiture totalement éblouie par cette belle et grosse demeure.
Le Roi Philippe sort juste après elle avec l’aide du cocher cette fois-ci, cela se ressentait qu’il voulait calmer sa fille complètement surexcitée, mais il était très vieux et voulait absolument éviter toute forme de stress ou de chamaillerie enfantine avec elle.
La nuit arriva très vite et la petite famille était enfin bien installée dans ce grand château de plusieurs hectares.
Paola faisait les trois-cents pas dans le séjour en lisant à voix haute un livre à son père, qui lui, était affalé sur le sofa à moitié endormi grâce à la lecture de sa fille.
“...Ce qui me ravie à plus d’un titre, puis nous sommes rentrés chez nous, chantant mon épouse et moi pour notre plus grand plaisir. S’il existait au monde un homme plus heureux de son sort, je ne le connaissais point… et voilà, fin du journal de Monsieur Pepys pour aujourd’hui…”
Elle allait encore placer un mot, mais son père dormait déjà profondément sur le grand canapé en soie, un sourire apparaît sur les jolies lèvres roses et fines de Paola.
Après avoir bien pris soin de draper une couverture sur la forme endormie de son père, la jeune espagnole se dirige dans sa chambre et s’allonge dans son lit pour tomber dans les bras de Morphée…
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christophe76460 · 10 days
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Jérémie, 2:27 - Ils disent au bois: Tu es mon père! Et à la pierre: Tu m`as donné la vie! Car ils me tournent le dos, ils ne me regardent pas. Et quand ils sont dans le malheur, ils disent: Lève-toi, sauve-nous!
Jérémie, 2:28 - Où donc sont tes dieux que tu t`es faits? Qu`ils se lèvent, s`ils peuvent te sauver au temps du malheur! Car tu as autant de dieux que de villes, ô Juda!
Jérémie, 2:29 - Pourquoi contesteriez-vous avec moi? Vous m`avez tous été infidèles, dit l`Éternel.
Jérémie, 2:30 - En vain ai-je frappé vos enfants; Ils n`ont point eu égard à la correction; Votre glaive a dévoré vos prophètes, Comme un lion destructeur.
Jérémie, 2:31 - Hommes de cette génération, considérez la parole de l`Éternel! Ai-je été pour Israël un désert, Ou un pays d`épaisses ténèbres? Pourquoi mon peuple dit-il: Nous sommes libres, Nous ne voulons pas retourner à toi?
Jérémie, 2:32 - La jeune fille oublie-t-elle ses ornements, La fiancée sa ceinture? Et mon peuple m`a oublié Depuis des jours sans nombre.
Jérémie, 2:33 - Comme tu es habile dans tes voies pour chercher ce que tu aimes! C`est même au crime que tu les exerces.
Jérémie, 2:34 - Jusque sur les pans de ton habit se trouve Le sang de pauvres innocents, Que tu n`as pas surpris faisant effraction.
Jérémie, 2:35 - Malgré cela, tu dis: Oui, je suis innocente! Certainement sa colère s`est détournée de moi! Voici, je vais contester avec toi, Parce que tu dis: Je n`ai point péché.
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