Tumgik
#je veux mourir oh mon dieu
ldngwkshsbnd · 5 months
Text
commentaires de l’épisode 12 de Only Friends part 5 : (-18) (eh bah alors ça faisait longtemps ça. ça m’avais manqué mais j’ai tellement de choses à faire que je panique et que du coup je prend pas le temps de faire ça. j’ai même du réduire mon temps à regarder mes séries, j’ai cru mourir les gars) (joyeux Noël et du coup je vous offre ce petit cadeau, j’espère que ça vous plaît)
.
.
.
Tumblr media
yyeeeeehhhh c’est bien ça mon chou, c’est ton homme et tu le garde.
.
.
Tumblr media
J’AI LA MÊME BAGUE AHAHAHHAHA. mdr je la mets h24 à mon cou maintenant. je vous jure ça m’a stressé c’est exactement la même.
.
.
Tumblr media
AAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHH JSJDJDHDJDBDBDJFVDJDJJDJDKFB c’était y’a presque deux mois et je crie encore. il l’a embrassé en public, mon Dieu je vais faire un infarctus.
.
.
Tumblr media
oohhh c’est trop mignon. moi aussi je veux embrasser quelqu’un. il me reste encore très peu de jour pour kidnapper DongWook, faut que je me dépêche la.
.
.
Tumblr media
TU TOUCHES PAS CONNARD. C’EST UNE PROPRIÉTÉ PRIVÉ! DÉGAGE SALIPIOT!
.
.
Tumblr media
bah suicide toi alors.
.
.
Tumblr media
AH MAIS BEURK! MAIS BOSTON TU FOUS QUOI? IL A RIEN FAIT ET TOI TU SAUTE DESSUS! T’AS UN MEC EN PLUS ET IL EST LA. Boston je te défends depuis le début et là tu fais que de la merde, j’ai l’air crédible moi maintenant quand je te défend, nan je crois pas nan (*mime monsieur Salmon et sont zigzague*)
.
.
Tumblr media
oh nan c’est horrible, ils veulent me déchirer le cœur là? ton mec est en train de baiser l’ex du mec que t’as enregistré en train de le baiser aussi (tout le monde se ken entre eux c’est un nid à MST).
.
.
Tumblr media
MAIS NAN VOUS AVEZ RIEN DÉCIDÉ. tu crois qu’il a l’aire au courant notre petit Nick? nan je crois pas nan (*monsieur Salmon same*).
.
.
Tumblr media
MAIS C’EST HORRIBLE! (j’ai une ref dans la tête mais je sais pas d’où elle vient, des résumés foireux de snk je crois, bref) nan pauvre Nick, il lui a pardonner les pires merde et le con ça fait même pas une semaine vous êtes ensemble et sa bouche est déjà dans une autre. BOSTON TU ARRÊTES TES CONNERIES!
.
.
.
to be continued ->
.
j’espère que vous êtes contents, prochain épisode très rapidement ;)
2 notes · View notes
christophe76460 · 4 months
Text
Tumblr media
POURQUOI L'AI-JE REJETÉ ? !!
Jean 14:15 dit, "Si vous m'aimez, gardez mes commandements."
PAROLES OISEUSES
"Oh je regrette d'être venu ici. Qu'y avait-il de si difficile à obéir à Dieu ? Juste quoi ? Pourquoi ai-je été un tel imbécile ? Pourquoi oh pourquoi ? Jésus, aie pitié de moi ! !!"
"Maintenant je me repens, je me repens ! Laissez-moi retourner sur terre et me repentir !"
"Le feu ici est trop douloureux, il est des milliards de fois plus chaud et ma peau est des milliards de fois plus sensible !!! aaaaaaaaaaaaaaaaah ! je brûle !!! Sauvez-moi, sauvez-moi !"
Pourquoi n'ai-je pas fait attention à la bouche ? Pourquoi ai-je menti ? Maintenant les démons m'enfoncent des charbons ardents dans la bouche ! Pourquoi ai-je convoité et couché à droite et à gauche ? Maintenant ils me percent les parties à chaque seconde !
Psaumes 120:4 "Tu seras percé de flèches aiguës et brûlé dans des charbons ardents."
J'ai fait des commérages et dit du mal des autres, maintenant les vers ont remplacé ma langue.pourquoi oh pourquoi?pourquoi ai-je rejeté mon salut ? Maintenant ma bouche est ouverte pour toujours parce que je n'ai pas pu la fermer sur terre.elle est ouverte pour toujours dans le deuil.Jacques 3:10.
L'AMOUREUX DU MONDE
"Aidez-moi ! Au secours ! J'ai des serpents avec des pointes sur la tête ! ils entrent dans mon nez et mes oreilles...aaaah ! J'ai utilisé des cheveux artificiels sur la terre, maintenant je suis ici. j'ai décoloré ma peau mais maintenant les démons la décollent et versent de l'acide, je suis plein de vers...aaah ! Je n'en peux plus ! Laissez-moi en prendre une pour 1 minute !"
J'ai utilisé du maquillage mais maintenant les démons se moquent de moi en disant qu'ils m'ont trompé, oh la vie était si inutile, c'est la vraie vie ! j'aurais dû me préparer pour aller au paradis ! maintenant je suis condamné pour toujours, la vie est si courte.
J'ai enlevé mes sourcils et mis du crayon à sourcils, j'ai utilisé du fard à paupières, j'ai peint mes lèvres et mes ongles, maintenant les démons me coupent les doigts et me les font manger ! Ooooh je regrette, pourquoi étais-je si aveugle ? Je n'ai même jamais évangélisé l'Evangile, alors ils m'ont coupé les pieds pour me tourmenter !
Je traitais mes cheveux et les teignais quand je le voulais ! Je portais des jupes courtes et je portais des pantalons et je les défendais que même les femmes peuvent porter.J'écoutais de la musique non gospel et même quand j'écoutais de la musique gospel,c'était toujours celle qui ne plaît pas à Dieu.J'écoutais du Gospel Rap,du Gospel Rhumba et d'autres types qui sont du monde.Maintenant je sombre dans les vers.
Esaïe14:11 "Ta pompe est descendue dans l'enfer, ainsi que le son de tes instruments à cordes,Les vers seront ton lit et les vers te couvriront."
1 Timothée 2:9-10.1 Pierre 3:3.Esaïe 3:24.
LE TÉMOIN DE JÉHOVAH
Oh laissez-moi retourner sur terre et dire au monde que l'enfer est réel ! Ils m'ont dit que lorsque je mourrai, je retournerai sur terre ! Oh pourquoi ? Pourquoi ai-je cru à ces mensonges ? Je les ai écoutés parce que je voulais faire plaisir à ma chair ! Maintenant que je crois, laissez-moi y retourner et leur dire ! Luc 16:27-31. J'étais un témoin de Jéhovah ! Aidez-moi, tous les membres de mon Église viennent ici ! Je pensais que le corps n'a pas d'âme et je n'ai pas demandé à Dieu de m'enseigner la vérité ! Je ne croyais même pas au Saint-Esprit, maintenant je suis tourmenté. Les démons me percent le derrière parce que j'avais l'habitude de baisser mon pantalon !aaaaaaah c'est si douloureux, c'est si douloureux et pourtant je ne peux pas mourir, je veux mourir ! Jésus ! Ils se moquent aussi de moi parce que j'avais l'habitude de rebondir sur la route quand je marchais.au secours au secours au secours aaaaaah ! Ayez pitié !" LE CATHOLIQUE "Seigneur, ayez pitié ! Je me suis prosterné devant les statues de Marie, Jésus et Joseph, et maintenant les démons me disent que je les adorais ! J'étais un catholique romain ! Quelqu'un m'a dit que c'était mal, mais je l'ai traité d'idiot ! Maintenant, c'est moi l'idiot ! Cet endroit pue, je pourris mais je ne peux pas mourir, mon corps continue de brûler mais ne meurt pas !". Mon Église était pleine de traditions au lieu du Saint-Esprit ! Maintenant je regrette, toutes ces années gâchées ! ◄ Jérémie 7:18 Les enfants ramassent du bois, les pères allument le feu, les femmes pétrissent la pâte et font des gâteaux pour les offrir à la Reine du Ciel. Ils versent des libations à d'autres dieux pour exciter ma colère. Exode 20:3-5. L'ADVENTISTE DU SEPTIÈME JOUR "Je ne peux pas le croire, les démons me font manger des déchets humains ici, ils disent que c'est parce que j'ai donné de mauvais enseignements.J'ai dit aux gens que manger certains aliments était mauvais.Maintenant les démons me disent que ces enseignements venaient d'eux ! "1 Timothée 4:1-4 "certains se mettront à enseigner des doctrines de démons, interdisant de manger certains aliments.Toute créature est bonne et il ne faut rien refuser. "Romains 14:14. J'ai aussi insisté pour garder la loi, j'étais adventiste du septième jour ! Je ne savais pas que tous ceux qui veulent s'accrocher à la loi renient le Christ ! J'étais si stupide ! Pourquoi étais-je ainsi engluée dans les mensonges ? Je n'ai pas cherché la vérité ? J'ai même enseigné à mon Église que les gens retournent simplement à la poussière quand ils meurent.Maintenant je suis ici ! Mon peuple vient ici ! Ai-je résisté à la correction ? Et je suis puni pour avoir conduit mon Église ici.Marc 9:42. Je détestais qu'on parle de mon Église, mais maintenant je suis prêt à accepter la correction ! Mais les démons me disent que je ne sortirai jamais ! Ma famille, je ne veux pas qu'elle vienne ici. Romains 10:13-15. LE LAPIN " J'étais un lâche sur terre ! Aidez-moi s'il vous plaît ! Sauvez-moi, ma peau se dessèche à cause de la chaleur, mes cheveux ont disparu, je suis dans un terrible tourment ! La vie sur terre semble n'être qu'une histoire, ici c'est la vraie vie ! J'ai 14 ans, je n'ai pas obéi à Dieu parce que j'avais peur de ce que mes amis allaient dire ! Maintenant je suis seul ici et mes amis sont toujours sur terre ! J'ai vu un de mes amis ici, il est venu pour me torturer et se moquer de moi ! Il a dit que c'est lui qui m'a amené ici, qu'il était un démon déguisé en humain et que je ne le savais pas.oh pourquoi ? Je voudrais avoir obéi ! Cet endroit n'est pas pour un être humain, pas même pour un animal.J'ai lu que l'enfer sera jeté dans l'étang de feu avec la mort.Pourquoi ai-je décidé de prendre part au châtiment de la mort elle-même ? "Apocalypse 20:14, "Alors la mort et l'enfer furent jetés dans l'étang de feu".
Ce n'est pas en mettant une croix sur ta tombe que tu iras au ciel, mais en menant une vie sainte.Demande le baptême du Saint-Esprit.
NOURRISSEZ-VOUS DE LA PAROLE DE DIEU NON DILUÉE.
SHALOM
PAR: ZIPPORAH MUSHALA
0 notes
sweetshysuga · 2 years
Text
Intro: Persona
"'Qui suis-je ?', une question que je me suis posée toute ma vie. Une question à laquelle je ne parviendrai probablement jamais à trouver la bonne réponse. Si je ne pouvais répondre qu'en quelques mots, Dieu n'aurait pas créé toutes ces beautés (différents "je", différentes personnalités).
Comment vous sentez-vous ? Comment vous sentez-vous en ce moment ? En fait, je vais très bien, mais c'est un peu inconfortable. Je ne sais toujours pas si je suis un chien, un cochon ou autre, mais d'autres viennent me mettre un collier de perles. Au moins, je ris plus qu'avant. Un super-héros que je souhaitais être, maintenant c'est comme si j'en étais vraiment devenu un. Mais pourquoi il y a de plus en plus de bavardages.
L'un dit "cours", l'autre dit "arrête". Celui-ci dit "regarde la forêt", et celui-là dit "regarde la fleur sauvage". Mon ombre, je l'ai nommée "hésitation" et je l'ai appelée ainsi. Une fois qu'elle l'est devenue, elle n'a jamais hésité. Que ce soit sous la scène ou sous la lumière, elle continue d'apparaître et me fixe férocement comme une brume de chaleur.
Hé, tu as déjà oublié pourquoi tu as commencé ça ? Tu aimais juste le fait que quelqu'un t'écoute. Parfois, tout semble complètement absurde. Tu sais ce qui sort de toi quand tu es ivre, c'est comme agir bêtement.
Quelqu'un comme moi n'est pas assez bon pour (faire) de la musique. Quelqu'un comme moi n'est pas assez bon pour (livrer) la vérité. Quelqu'un comme moi n'est pas assez bon pour (répondre) à l'appel. Quelqu'un comme moi n'est pas assez bon pour être une muse.
Mes défauts que je connais, peut-être que ce sont vraiment tout ce que j'ai. Le monde n'est en fait pas du tout intéressé par ma maladresse. Quand j'ai ballotté chaque nuit des regrets dont je ne me lasse même plus et que j'ai tordu le temps irréversible comme une habitude, c'était la première question qui me poussait à me lever à chaque fois. "Mais", le mot qui devrait précéder les trois syllabes de mon nom.
Alors je demande une fois de plus. Qui suis-je, bon sang ? Dis-moi tous tes noms bébé, Veux-tu mourir ? Oh, tu veux partir ? Tu veux voler ? Où est ton âme ? Où est ton rêve ? Tu crois que tu es vivant ? (Et toi ?) (Je ne sais pas, mec) (Mais je sais une chose)
Ouais, mon nom est R. Le "moi" dont je me souviens et que les gens connaissent. Le "moi" que j'ai créé moi-même pour dire ce que je pense. Oui, je me suis peut-être trompé moi-même, j'ai peut-être menti. Mais, je n'en ai pas honte, c'est la carte de mon âme.
Cher moi-même. Tu ne dois jamais perdre ta température car tu n'as pas besoin d'être chaud ou froid. Même si je peux parfois faire semblant d'être bon et parfois faire semblant d'être mauvais, c'est le baromètre de la direction que je veux prendre. Le "moi" que je veux être. Le "moi" que les gens veulent. Le "moi" que vous aimez. Et le "moi" que je crée. Le "moi" qui sourit. Le "moi" qui pleure parfois.
Vivant et respirant chaque seconde, chaque moment, même maintenant, Persona. Qui diable suis-je ? Je veux juste partir. Je veux juste voler. Je veux juste te donner toutes les voix jusqu'à ce que je meurs. Je veux juste te donner toutes les épaules quand tu pleures."
0 notes
seriouslunapark · 2 years
Text
Cancale J3 : le Mont Saint Michel et la Plage Immobile
Matinée, Mont Saint Michel. Blindé de touristes. Ah, c'est joli, je ne dis pas, ... mais c'est blindé de touristes.
Après midi de lecture et de repos sur une plage perdue à la pointe de la baie de Cancale. Immobilité. Marée basse. Les bateaux échoués, tous bien alignés, n'ont pas bougé d'un poil. Pas un seul mouvement. Le silence. Même l'air ne bougeait pas, la Bretagne n"est pas venteuse cette année. L'air est lourd, l'air est moite, rien ne bouge, c'est incroyable.
Mon humeur ? Oh, la même. Ne change pas. Morose. Morose. Ma réflexion... l'histoire du gars qui va mourir d'une façon où d'une autre, et qui prie Dieu de lui envoyer du secours. Le secours arrive, une fois, deux fois, trois fois, mais à chaque fois il refuse d'être secouru, en disant que Dieu allait l'aider. Il finit par mourir et devant Saint Jean à la porte du Paradis, il gueule, et demande pourquoi Dieu l'a laissé mourir. Et Saint Jean répond, que bah, Dieu a envoyé trois fois du secours, et que le gars a refusé... Suis-je comme ce gars ? Refuse-je d'accepter mon secours lorsqu'il arrive, parce que je ne le trouve pas assez bien ? Mais mon secours c'est quoi, Ruslan ? Je demande un gars qui m'aime sincèrement, je reçois Ruslan, mais je fais la fine bouche car il ne me convient pas ?
En même temps... il ne me convient pas. C'est vrai. Je ne veux pas, encore une fois, d'un gars sans permis, sans argent, sans travail, qui ne me plait pas physiquement... Ruslan est peut-être très intelligent, mais c'est vrai : il ne me plait pas physiquement, rien ne m'attire chez lui, et pour le moment, il vit de l'aide sociale, ... mais ... qui suis-je pour juger... ? ne puis-je pas espérer mieux ? ... au risque de ne rien trouver évidemment... comme le héron de la fable de La Fontaine, qui attendait le gros poisson et a laissé passer les petits, et s'est retrouvé à crever la dalle... Moi je veux être comme Angélique, dans le Rêve de Zola, je veux avoir un rêve, y croire, le voir se réaliser... (les Mortes Heureuses, dans le Rêve...)
Aujourd'hui, Aleks, pas grand chose. Ivan, encore moins. Ruslan, d'une part je m'en fous, et d'autre part c'était décevant aussi, mais c'est normal, à force de négliger. Enfin bref. Je ne sais pas. Rien n'est important. Je suis en dépression, je le crois sincèrement.
0 notes
lavoideladolescence · 7 years
Text
Chapitre 3
Séra cligna des yeux une fois, puis deux. « Élaine?! », s'exclama la rousse, bouleversée par sa trouvaille. Elle tapota les joues de la Coréenne en espérant qu'elle se réveillerait, mais il n'y avait rien à faire. « Oh mon Dieu, est-elle morte? ». L'idée lui glaça le sang et elle plaça ses doigts frénétiquement sur le cou d'Élaine pour vérifier si elle avait un pouls. La rousse fut soulagée de voir que celle-ci était toujours vivante, mais ce dernier était quand même faible. Séra se demanda ensuite ce qu'elle devait faire. « Je sais! Je pourrais l'apporter chez Geneviève, elle saura quoi faire! ». Séra prit une inspiration: elle allait devoir porter Élaine jusqu'à l'infirmerie. La rousse prit celle-ci dans ses bras et tenta de lui mettre sur son dos.
Quelques tentatives plus tard, elle y parvint enfin. Séra se dépêcha d'aller vers le bureau de l'infirmière et toqua à la porte rapidement. « Putain, elle est probablement partie pour la journée », réalisa la rousse quand personne ne lui répondit. Elle n'avait plus le choix: il fallait alerter l'hôpital. Le seul problème était Élaine: Séra la tenait avec ses deux mains et elle ne pouvait pas prendre son cellulaire sans la déposer. « Tabarnak, j'ai pas de temps à perdre. Élaine, je m'excuse mais je vais devoir te poser un instant », se dit-elle en regardant sa passagère. Au moment même où elle allait faire ceci, un garçon apparut du coin du couloir adjacent.
— Ey! Peux-tu m'aider s'te plaît! appela Séra en le voyant.
Le garçon se retourna vers elle et fronça les sourcils en voyant les deux filles. Il s'approcha d'eux précipitamment et pointa Élaine du doigt:
— Euh, qu'est-ce qui s'est passé avec celle-là?
— Aucune idée, je l'ai trouvé comme ça aux toilettes des filles du troisième. J'ai essayé de l'apporter chez l'infirmière, mais elle n'est plus là. Il faut que tu appelles l'hôpital! répondit Séra.
— Ah, j'ai pas mon cell avec moi, je l'ai laissé au gym avec mon ami.
— Ben prends le mien alors! Il est dans ma poche. Et fais vite, j'ai aucune idée si elle va mourir ou ch'sais pas quoi.
Comprenant la gravité de la situation, le garçon le prit et composa le 911 sans tarder. Séra, de son côté, tentait d'ajuster Élaine sur son dos. Elle n'était pas lourde, mais la rousse avait des muscles faibles et ses jambes commençaient à trembler. Le garçon l'observa dans sa lutte un moment avant de demander:
— Veux-tu que je la porte pour toi?
Séra lui donna un regard reconnaissant et fit un signe de « oui ». Elle ne connaissait pas le garçon et elle n'était pas sûr qu'Élaine serait contente avec cette idée, mais c'était mieux que d'échapper l'Asiatique.
— On devrait aller au premier étage et attendre l'ambulance, lui dit-elle.
Il acquiesça et ils se mirent à descendre les marches hâtivement.
— Huh, je crois que je m'habitue à porter des filles inconscientes sur mon dos.
Séra le dévisagea un instant. Le garçon lui regarda curieusement avant de comprendre d'où vient sa réaction.
— Euhm, cette phrase est sortie vraiment mal. Ch'uis pas un salaud qui drogue et qui kidnappe les filles, donc ne me signale pas à la police. J'ai dit ça parce que c'est la deuxième fois cette semaine que je dois porter une fille quelque part.
Les mots du garçon se répétèrent dans la tête de Séra. Lorsqu'ils arrivèrent enfin au premier étage, elle lui fixa suspicieusement:
— C'est quoi ton nom?
Le garçon regarda Séra d'un air amusé.
— Ça fait trois ans qu'on sommes dans la même classe et tu ne connais toujours pas mon nom? Honnêtement, je suis un peu déçu.
Séra tourna la tête pour cacher son visage. « Ah merrrddeee, je suis nulle! », se dit-elle en se tapant le front intérieurement.
— Mais puisqu'une jolie fille comme toi me le demandes, moi, c'est Nael.
La rousse fronça les sourcils.
— Donc, c'est toi qui m'a frappé avec le ballon de soccer?
Le visage de Nael devint neutre et il se racla la gorge.
— C'était un accident, je t'le jure. Mon ami Cyril m'avait dit que je ne pourrais pas botter le ballon jusqu'à l'autre bout du terrain et j'ai voulu lui prouver le contraire. Et il m'a parié 20$ là d'sus, essaya-t-il d'expliquer.
— Tu veux dire que j'ai presque perdu ma tête pour 20$?
Il baissa les yeux, embarrassé.
— T'as raison. Je m'excuse encore pour hier, j'pensais pas que j'allais frapper quelqu'un quand j'ai tiré.
Séra jeta un coup d'œil à son visage. « Il a l'air sincère au moins », se dit-elle.
— Par contre, tu dois admettre que c'était un 20$ bien mérité. T'étais même plus loin que l'endroit que je visais! dit Nael en souriant de nouveau.
— Arrête donc de parler, t'as ruiné le moment.
Nael fit un geste de fermer sa bouche avec ses doigts et ils arrivèrent à l'entrée principale de l'école. Séra prit soin de notifier la secrétaire de l'arrivée de l'ambulance et les adolescents attendirent dehors en silence. Plus les minutes passaient, plus Séra se sentit inquiète. « Pourquoi l'ambulance n'est-il pas encore arrivé? », s'impatienta-t-elle. Voyant que la rousse était agitée, Nael tenta de la rassurer.
— Ne t'en fait pas, ils vont être ici bientôt et tu pourras accompagner ton amie à l'hôpital. Tout va bien aller.
Séra resta muette. « On n'est pas exactement des amies. Littéralement toutes interactions se sont fini mal », songea-t-elle. En fait, la rousse n'avait pas d'amies en général. Séra n'était pas complètement antisociale: elle pouvait tenir une conversation avec quelqu'un et ce n'était pas comme si elle détestait les travaux en équipe. La rousse n'avait simplement pas beaucoup d'intérêt pour les gens; elle n'appartenait à aucune clique particulière, préférant se garder à elle-même plutôt que de socialiser. Après la rupture de son amitié avec Viviane, elle s'était habituée à être seule. Ce n'était pas la pire chose au monde, vu que ça lui permettait d'éviter plusieurs inconvenances qui venaient avec les groupes d'amis.
Elle savait, grâce à Naomi, que la clique de Sheila avait rejeté une des filles du groupe parce qu'elle s'était mise à être trop « dépressive ». Il y avait aussi la gang de Hadi, qui s'était séparé en deux après que l'un d'entre eux avait volé la blonde de l'autre. Et tout le monde savait que la clique de Bianca était composée de filles qui s'insultaient secrètement l'une derrière le dos de l'autre. Bref, il y avait trop de choses qui pouvaient aller mal lorsqu'on formait un groupe d'amis.
Finalement, Séra entendit des sirènes s'approcher. L'ambulance se stationna devant l'école et la rousse se permit de mieux respirer. La rousse jeta un coup d'œil vers Élaine, qui était toujours inconsciente. La brunette avait l'air plus pâle que d'habitude. Deux ambulanciers sortirent du véhicule et leur indiquèrent de placer Élaine sur la civière. L'un d'entre eux leur ordonna ensuite de rentrer dans l'école. Séra se retourna vers Nael d'un air paniqué:
— Il faut que j'y aille avec elle. Je ne veux pas la laisser toute seule.
Nael fit un signe de la tête et capta l'attention du paramédical.
— Est-ce qu'elle peut venir avec vous?
Il pointa son pouce vers la rousse à côté de lui.
— Seulement les membres de la famille de la patiente sont autorisés à l'accompagner dans l'ambulance. Je sais que tu es inquiète pour ton amie, mais on doit suivre le protocole.
Sans prendre le temps de réfléchir, Séra ouvrit la bouche et annonça soudainement:
— Mais je suis sa sœur!
L'ambulancier et Nael la fixèrent avec des points d'interrogation dans les yeux. Ce dernier s'approcha d'elle et se baissa pour lui chuchoter:
— C'est quoi ce mensonge de merde!? Vous êtes aussi similaires que les deux parties d'un œuf: elle est la partie jaune et t'es la partie blanche. On ne peut pas être plus différent que ça franchement!
Séra ignora les remarques de Nael et continua avec son histoire.
— Vous voyez, je suis adoptée, expliqua-t-elle en tentant de garder son visage impassible. Ma sœur s'appelle Élaine Park et moi, c'est Séra Park. Ma mère a marié son père lorsqu'on avait 7 ans et depuis ce jour-là, nous sommes inséparables. S'il vous plaît, ne me forcez pas à me séparer de ma sœur alors qu'elle a besoin de moi!
Le paramédical n'avait pas l'air complètement convaincu par ce qu'elle disait, mais Nael enchaîna:
— Elle dit la vérité. Vous pourriez même demander au directeur de l'école si vous y insistez, mais je crois qu'il y a une plus grande urgence en ce moment.
L'homme considéra ses options. Il jeta ensuite un regard vers l'ambulance, où Élaine attendait toujours.
— D'accord, se résigna l'homme, monte à bord. Mais l'autre devra rester ici.
— Aucun problème, il fallait que je partes de toute façon, répondit Nael en mettant ses pouces dans l'air à l'intention de Séra.
Celle-ci se hâta d'entrer dans le véhicule. Elle se retourna avant se partir:
— Merci encore pour ton aide Nael, je m'excuse de t'avoir entraîné dans toute cette histoire.
— T'inquiète, je te devais une faveur pour ce qui s'est passé hier. Puis, grâce à toi, ma journée est devenue beaucoup plus intéressante. Prends soin de ta sœur, Séra Park.
Il lui fit un clin d'œil et les portes de l'ambulance se fermèrent. Séra l'observa pendant que le véhicule s'éloignait de l'école. « Il est assez sympathique », se dit Séra.
En moins de cinq minutes, ils arrivèrent tous à l'hôpital le plus proche et les paramédicaux se précipitèrent d'amener Élaine à l'intérieur. Séra les suivit et fut ensuite obligée de rester dans la salle d'attente pour que les infirmières puissent faire leur métier. L'une d'entre elles s'approcha de la rousse et lui jeta un coup d'œil. Elle avait la mine sérieuse.
— Mademoiselle, suivez-moi. Il faudra qu'on aille vous soignez aussi.
Séra la fixa avec un air d'incompréhension. « Elle parle de quoi là, j'ai pas de blessures », se dit la rousse. Elle suivit le regard de l'infirmière et réalisa qu'elle portait toujours son tablier du club d'arts. En effet, avec les tâches de peinture rouge dessus, on pouvait facilement croire qu'elle était en train de saigner. Séra expliqua cette anecdote à l'infirmière et celle-ci fit un soupir de soulagement avant de l'indiquer d'aller se présenter à la réceptionniste. Séra discuta avec la dame à la réception sur ce qui s'est passé avant de lui demander comment était la condition d'Élaine.
— La bonne nouvelle est que ta sœur n'est pas en danger imminente. Avec assez de repos elle sera de nouveau sur ses pieds. Par contre, les résultats de ses tests montrent que ses niveaux d'énergie sont très bas, lui dit la réceptionniste.
— Est-ce qu'il y a une raison particulière pour ceci? questionna Séra.
— Le médecin vient de confirmer que Mlle. Park a perdu conscience dû à la fatigue. Les causes les plus communs de la fatigue non reliés à une maladie quelconque sont le stress, une quantité insuffisante de sommeil ou une surcharge d'engagements. Une mauvaise alimentation peut aussi contribuer à la fatigue. Est-ce que votre sœur avait l'air d'être plus préoccupé récemment? Peut-être à cause de l'école, un travail à temps partiel?
— Je ne suis pas très sûre. Nous ne sommes pas vraiment proches...
«En fait, quand je l'ai vu dans la salle de musique, elle semblait avoir l'esprit troublé par quelque chose », songea Séra. La réceptionniste la regarda avec sympathie et continua.
— Je vous conseil d'observer votre sœur de plus près et de vous assurer qu'elle ne se pousse pas trop fort. Faites aussi attention à ce qu'elle ait un régime alimentaire équilibré, sinon elle pourrait développer des maladies actuelles ou éprouver des symptômes de fatigue plus sévères. Nous allons devoir garder votre sœur ici pour la nuit pour être certain qu'il n'y a rien de trop grave avec elle.
— D'accord. Merci beaucoup madame.
Séra allait partir quand la dame lui rappela:
— Attendez, il faudra qu'on appelle vos parents pour les notifier de l'incident.
— Ah, je vois...
Séra prit le téléphone et songea à qui elle allait appeler. Certainement pas ses propres parents: ils avaient des choses plus importantes à faire. Elle ne connaissait pas le numéro de téléphone d'Élaine — d'ailleurs, elle connaissait à peine la fille qui était supposément sa sœur — mais elle savait qu'elle devait contacter sa famille d'une manière ou d'une autre. La rousse prit une décision rapide et composa le numéro de Clarisse.
— Oui bonjour? dit la voix téléphonique.
— Clarisse, c'est moi, répondit Séra.
— Mlle. Caulfield! Où étiez-vous!? Ça fait une heure que vous auriez dû rentrer, est-ce que tout va bien?
« J'aurais dû lui prévenir que je serais en retard... » pensa la rousse. Elle ne voulait pas mettre la dame dans une position défavorable auprès de ses parents et elle savait à quel point la domestique se souciait d'elle.
— Désolé, c'est une longue histoire. Je ne suis pas en danger, donc ne vous inquiétez pas. Par contre, j'ai une faveur à vous demander...
                                                             * * *
Le jour suivant, tous les élèves du troisième étage étaient en train de parler de l'incident d'Élaine. C'était la nouvelle de la journée: partout où la rousse allait, les gens faisaient leurs propres théories sur ce qui a pu se passer la veille après l'école. « Cibole, ça s'est répandu vite », pensa-t-elle en regardant les différents cliques qui bavardaient. Séra avait essayé de repérer la Coréenne dès qu'elle fut arrivée, mais en vain.
En s'approchant de son casier, elle vit que quelqu'un s'était accoté dessus. Séra détestait quand les gens faisaient ça, c'était tellement inconvénient! Légèrement agacée, elle tapota l'épaule de la personne et se racla la gorge:
— Pardon, mais t'es en train de t'appuyer sur mon casier.
La personne se retourna et se révéla à être Nael, qui lui sourit.
— J'sais que c'est ton casier, j'ai fait exprès de me placer ici pour venir te voir.
— Maintenant que j'y pense, depuis quand est-ce que tu sais où se trouve mon casier? Je me suis demandé ceci l'autre fois quand j'ai trouvé le sac de collations, mais j'ai oublié de te le demander.
— Ehhh, c'est pas important, répliqua-t-il en regardant le plafond, en tout cas tiens, t'a oubliée ça hier.
Nael lui tendit son sac d'école, celui qu'elle avait négligé de retourner prendre le jour précédent. Séra le prit en laissant échapper un « Oh! ».
— T'as mentionné que tu l'a laissé aux toilettes, donc ch'uis passé le chercher avant de retourner chez moi.
Séra fut étonné d'apprendre qu'il s'était souvenu de cela. Elle avait elle-même oublié que son sac s'y trouvait puisqu'elle en avait plusieurs à la maison.
— Merci, c'est gentil de ta part, lui dit la rousse en fouillant dedans pour vérifier que tout s'y trouvait. Elle ne pensait pas que Nael serait le type de personne qui volerait des choses, mais c'était toujours mieux d'être prudent.
— Bien sûr, je suis le plus gentil de tous les gentilhommes de cette école. D'ailleurs, il y en a pas beaucoup qui sont comme moi.
— Un gentilhomme qui a failli me tuer, mais bon...
Nael pris un air à demi offensé et plaça une main sur sa poitrine.
— Ben là, arrêtes d'exagérer! Après tout ce que j'ai fait pour toi, c'est comme ça que tu me remercies? Tu es si cruelle, Séra Park.
Il fit ensuite semblant d'essuyer une larme de son œil.
« Mon dieu, il est si dramatique », songea la rousse en souriant malgré elle.
— Mais passons aux choses plus sérieuses, continua-il. Comment elle va ta « sœur »?
— Honnêtement, je ne suis pas sûr à 100%. J'ai réussi à contacter ses parents hier, donc je sais qu'ils prendront soin d'elle. Mais je ne l'ai pas vu ce matin et ça m'inquiète un peu.
— Relax, elle est probablement en train de se reposer. Et je ne crois pas que ses parents la laisseraient aller à l'école tout de suite après avoir quitté l'hôpital.
Séra hocha la tête; ce qu'il disait était plausible. L'avant-dernière cloche retentit et les deux adolescents furent surpris de voir qu'ils ne restait presque personne dans les couloirs. Nael regarda sa montre et grimaça.
— Mierda, faut encore que j'passe par mon casier. Il est pratiquement à l'autre bout du monde. Je dois partir, mais essayes de ne pas trop me manquer, d'accord?
Et avec ça, il salua la rousse à deux doigts et s'élança vers le couloir opposé. Séra eut un petit rire en le voyant courir et les deux adolescents se dirigèrent vers leurs cours respectifs.
En s'assoyant à sa place dans la classe d'anglais, Séra entendit Naomi et une autre fille, Eunice, en train de parler de la situation. Elle décida d'y prêter l'oreille.
— Nao, connais-tu la fille qui s'est évanouie hier? Tout le monde parle d'elle, commença l'Haïtienne.
— Ouais. Elle s'appelle Élaine Park, je l'ai dans mon cours de physique. J'la parle jamais par contre, son attitude est aussi froid que l'Antarctique. Y paraît aussi qu'elle était la présidente du conseil étudiant jusqu'à l'an dernière, mais qu'elle a donné sa place au vice-président cette année. J'me demande pourquoi elle a quitté, songea la Japonaise en jouant avec son crayon.
— Woah, elle doit être une intello, n'est-ce pas? À ce que j'entends, les élèves du conseil sont tous des bolés.
Naomi s'approcha d'Eunice comme si elle allait lui dire un secret.
— Apparemment, ses notes de bulletin sont si hautes que même Jésus doit se casser le cou pour les voir.
— Putaiiiinnn, j'pourrais jamais connaître cette vie avec mes presque 60! Déjà que j'ai de la difficulté à atteindre le ciel et voilà qu'elle chill dans l'espace avec les extraterrestres. Qu'est-ce que tu penses lui est arrivé pour qu'elle se retrouve à l'hôpito?
Naomi haussa les épaules.
— Je sais seulement qu'on l'a retrouvé aux toilettes du troisième. Certains disent qu'elle s'était évanoui après avoir pris un test de grossesse et qu'elle était enceinte. D'autres affirment qu'elle s'est bagarré avec l'une des joueuses de volley et que ça s'est fini en sang. Ça ne me surprendrait pas, elle a l'air d'être du type de te casser la gueule si tu la regardes mal. Une autre théorie était qu'elle a eu une surdose de drogues. Ça expliquerait pourquoi elle est si de mauvaise humeur tout le temps.
« Esti, c'est quoi toutes ces conneries? », se demanda Séra. Les rumeurs qui sortaient de la bouche de Naomi étaient ridicules. Ils rendaient la rousse inconfortable et elle avait envie de leur expliquer ce qui s'était vraiment passé, mais elle s'abstint vu que ce n'était pas sa place de le dire.
— Personnellement, je crois qu'elle a tenté de se suicider après avoir réalisé que personne ne l'aime. Si cette Chinoise a réussi à se tuer, tant mieux pour nous! Ça nous fera une connasse de moins, annonça une autre voix.
Les regards des adolescentes se dirigèrent vers Bianca, qui écoutait depuis le début de la conversation. Séra avait gardé son expression neutre, mais intérieurement elle se sentait horrifiée et offensé pour la Coréenne. Clairement, l'Italienne avait une haine profonde envers Élaine. Les deux filles furent bouche-bée et ni l'une ni l'autre ne parla un moment.
— Quoi? Vous n'êtes pas d'accord avec moi? questionna l'Italienne en levant un sourcil.
— Bien sûr que non Bianca! répondit Naomi en la rassurant. Maintenant que tu le mentionnes, c'est vrai que sa présence m'irritait beaucoup. Elle avait toujours la mine refrognée quand j'la voyais dans les couloirs. T'sais, elle n'était même pas supposé être accepté à Burgonsmount, mais le directeur a fait une exception à cause de ses notes.
L'Italienne semblait satisfaite par sa réponse et se tourna vers Eunice.
— Ben moi, je ne l'ai jamais parlé. Mais d'après ce que vous'm dites, elle a l'air d'une vraie pétasse.
— Croyez-moi, elle en est une. Elle se comporte comme si elle était meilleure que tout le monde et ne sais jamais quand fermer sa grosse gueule, j'peux pas la supporter.
« Connasse , tu viens littéralement de d��crire ta propre personnalité », pensa Séra, irritée.
— Ah, Louie m'a envoyé un texto! Désolé les filles, il faut que je lui réponde, pipa l'Haïtienne en sortant son cell de sa poche. De sa position, Séra pouvait voir que son écran était noir. Personne ne lui avait texté.
— Eurgh, vous deux et votre amour grossière. Vous ne vous lâchez jamais, c'est un peu dégoutant, dit Naomi pour la taquiner.
Les trois filles continuèrent de parler d'autres choses et Séra se coucha sur son bureau. « C'est incroyable, l'influence que cette pétasse a sur les gens. Elle n'a vraiment pas de scrupule », songea-t-elle. Même si Séra n'était pas sur de bonnes termes avec Viviane, elle n'aurait jamais dit quelque chose d'aussi horrible que ça. Elle ferma les yeux et se mit à repenser à la journée précédente.
Pour une fois, elle avait décidé de s'impliquer dans une affaire qui ne la concernait pas. Séra ne savait pas pourquoi elle était si déterminé à rester avec Élaine la veille: elle aurait pu la laisser avec Nael et elle n'était pas obligée de l'accompagner jusqu'à l'hôpital. De plus, elle avait demandé à Clarisse de contacter le secrétariat de son école pour qu'ils puisent avertir les parents de la Coréenne et est restée dans la salle d'attente en attendant qu'ils arrivent. Aussitôt qu'elle avait vu la mère d'Élaine (au moins, elle espérait que c'était sa mère. En tout cas, elles se ressemblaient), la rousse s'était éclipsée. « Je crois que j'avais perdu la tête hier », se dit-elle.
En réalité, Séra s'était senti coupable chaque fois qu'elle voyait Élaine dans les corridors. Les mots de celle-ci après le harcèlement d'Avani l'avaient marqué plus qu'elle ne voulait l'admettre et elle espérait lui montrer qu'elle pouvait être une bonne personne. En plus, elle éprouvait une certaine faiblesse envers Élaine, qui avait l'air si triste en jouant le piano. « Je me demandes si elle va mieux maintenant », pensa-t-elle en fermant les yeux.
                                                              * * *
Une semaine passa avant que Séra ne réaperçoit Élaine à l'école. La rousse venait tout juste de sortir de son cours de français quand elle vit la Coréenne attendant à quelques pas de la porte. Séra l'observa un moment: elle avait l'air beaucoup plus en forme, mais aussi d'avoir l'esprit en conflit. En l'apercevant, Élaine lui fit un petit signe de la main et la rousse s'arrêta net devant elle.
— Il faut qu'on se parle. Suis moi.
Intriguée and un peu nerveuse, la rousse la suivit jusqu'au bout du couloir, où elles étaient plutôt isolées des autres élèves. Élaine ne parla pas pendant un moment puis lâcha un soupir.
— D'abord, je voudrais te remercier pour m'avoir aidée la semaine dernière. J'ai entendu dire que c'est toi qui m'a trouvé et qui m'as accompagné à l'hôpital. C'était un moment assez difficile pour moi et j'en suis très reconnaissante.
Séra allait lui répondre que c'était aucun problème, mais Élaine leva un doigt pour montrer qu'elle n'avait pas fini.
— Par contre, je ne peux pas accepter le fait que tu payes mon frais d'ambulance. J'ai failli m'évanouir de nouveau quand ma mère m'a révéler que tu avais tout payé pour moi. Je te rendrait ton argent aussitôt que j'aurais accumulé assez de mon travail à temps partiel. Je crois que je pourrais demander à ma patronne une avance sur mon salaire, mais il me faudra quand même quelques mois pour tout te repayer. J'espère que ça ne te déranges pas trop.
« Donc c'est ça qui la préoccupait...», se dit Séra.
En effet, Séra avait aussi demandé à Clarisse d'arranger le payement du frais de l'ambulance pour Élaine. Avant de s'évader de l'hôpital, elle avait entendu la mère de la Coréenne en train de demander si elle pouvait faire des payements séparés pour la facture, vu qu'elle n'avait pas encore reçu son salaire. Figurant qu'elle avait besoin d'aide, la rousse avait décidé de secrètement payer ses frais d'hôpital.
— C'est ça qui te préoccupait? Vraiment, ce frais n'est pas important. Je ne te forces surtout pas de me repayer.
— C'est pas important?! La facture était de 135$! C'est pas rien ça quand même. J'peux pas accepter ton argent juste parce que tu as eu pitié pour moi.
— S'il te plaît, prends le. Ça ne changera rien pour moi de toute manière.
Séra sentait qu'Élaine allait argumenter de nouveau, donc elle ajouta:
— De toute façon, je te dois quelque chose pour m'avoir fait réaliser que j'avais tort d'ignorer Avani cette journée aux toilettes. Tu avais raison, j'ai agi comme une peureuse quand j'aurais dû l'aider à s'en sortir. Puisque tu m'a aidé à comprendre cela, laisse-moi t'aider cette fois-ci.
— J'avais raison alors, c'était en effet toi qui se trouvait dans la cabine. Je l'ai su le moment où tu m'avait appelé « Park ». Seulement Bianca et Marisol m'appellent de cette manière, donc il n'y a pas d'autre moyen que tu l'ai su à moins de les avoir entendu. Et j'm'excuse aussi d'avoir été si franche avec toi cette journée, ces genres de situations d'injustice me tracassent le plus donc j'ai lâchée ma frustration sur toi.
Elle prit une pause avant de continuer. La détermination se fit apparaître sur son visage et elle tapa ses deux mains d'un geste rapide.
— Bon, j'accepte ton aide. Mais en revanche, à partir d'aujourd'hui, nous allons devenir amies.
« Hein? De quoi elle parle là? », se demanda Séra. De toutes les choses qu'elle aurait pu dire, elle ne s'était pas attendu à entendre cela.
— Ne me regardes pas comme ça. Comme tu l'a peut-être deviner, je suis quelqu'un avec une mauvaise réputation, donc il y a pas grand monde qui veut s'approcher de moi. C'était mon but de me faire une amie dans ma dernière année du secondaire pour que mes parents arrêtent de penser que je suis une délaissé. Ils croient que je vais finir pas mourir toute seule sans avoir eu d'interactions humaines.
La rousse fut touchée par ce que la Coréenne avait dit. Ses parents faisaient la même chose: ils espéraient toujours qu'un jour Séra inviterait des amis chez eux, vu qu'ils ne voulaient pas qu'elle se sent comme une rejetée (c'était un peu trop tard pour ça, mais bon). À leur grande déception, leur fille n'avait jamais apporté de visiteurs à la maison. « On a quelque chose en commun », nota-t-elle.
— Donc, avons-nous un deal? questionna la pianiste.
— Attends, attends, si je comprends bien, je te donnes mon argent et mon amitié?
— Précisément.
— Ah bon.
Séra y pensa un peu avant de conclure qu'elle n'avait rien à perdre. Elle se sentait déjà bizarrement attachée à la Coréenne et si elles devenaient amies, elle pourrait s'assurer que celle-ci reste en bonne santé comme la dame à l'hôpital lui avait prévenu de faire. En plus, elle pourrait montrer à Viviane qu'elle n'était pas la seule personne qui pouvait être dans sa vie. Séra hocha la tête pour montrer qu'elle était d'accord avec la proposition étrange d'Élaine et elles se serrèrent la main. « On dirait que je viens de clore un grand contrat d'affaire » rigola-t-elle. Les deux filles se regardèrent ensuite, ne sachant pas vraiment quoi faire maintenant qu'elles étaient supposément amies. Élaine toussa et demanda d'un ton sérieux:
— Donc, qu'est-ce qu'elles font exactement, les amies?
— Ah. Bonne question.
Un autre moment de silence passa et elles pouffèrent de rire. La situation était si ridicule que Séra que pouvait pas y croire. Chacune n'avait pas beaucoup d'expérience avec l'amitié (la rousse avait oubliée comment c'était d'avoir une camarade, vu que son amitié avec Viviane datait depuis longtemps maintenant), donc Séra décida de commencer par quelque chose de simple et faisable.
— Recommençons du début. Bonjour, je m'appelle Séra Caulfield, j'ai 17 ans et j'aime les arts plastiques. J'espère que je pourrais être une bonne amie pour toi.
— Salut, je m'appelle Élaine Park. J'ai aussi 17 ans et j'aimerais un jour devenir une pianiste. Honnêtement, je ne sais pas si nous allons être compatibles mais vu que c'est notre dernière année, j'men gueule. Enchantée de te rencontrer.
Les deux adolescentes se saluèrent de la main et s'échangèrent des sourires avant de rire de plein cœur une deuxième devant l'absurdité de la situation. Ceci fut le début peu orthodoxe de l'amitié entre Séra et Élaine.
4 notes · View notes
this-mess-of-a-man · 3 years
Text
Salut, je m'appelle quoi ? Je m'appelle, qui ?
Je m'appelle chka-chka, Slim Shady
Salut, je m'appelle, hein ? Je m'appelle, quoi ?
Je m'appelle chka-chka, Slim Shady
Salut, je m'appelle quoi ? (Excusez-moi) Je m'appelle, qui ?
Je m'appelle chka-chka, Slim Shady
(Puis-je avoir l'attention de la classe pendant une seconde ?)
Salut, je m'appelle, hein ? Je m'appelle, quoi ?
Je m'appelle chka-chka, Slim Shady
Salut les enfants, vous aimez la violence ? (Ouais ouais ouais)
Tu veux me voir enfoncer des clous de neuf pouces dans chacune de mes paupières ? (Uh-huh)
Voulez-vous me copier et faire exactement comme je l'ai fait ? (Yeah Yeah)
Essayer 'cid et se faire foutre pire que ma vie ? (Hein?)
Mon cerveau est un poids mort, j'essaie de me remettre la tête droite
Mais je n'arrive pas à savoir quelle Spice Girl je veux imprégner (Oh)
Et le Dr Dre a dit, "Slim Shady, tu es une tête basse" (Uh-uh)
"Alors pourquoi ton visage est-il rouge? Mec, tu es perdu"
Eh bien, depuis l'âge de 12 ans, j'ai l'impression d'être quelqu'un d'autre
Parce que j'ai accroché mon moi d'origine à la couchette supérieure avec une ceinture
Je me suis énervé et j'ai arraché les seins de Pamela Lee
Et je l'ai giflée si fort que j'ai renversé ses vêtements comme Kris Kross
Je fume un gros kilo d'herbe et je tombe sur le cul
Plus vite qu'une grosse salope qui s'est assise trop vite
Viens ici, salope; "Shady, attends une minute, c'est ma copine, mec"
Je m'en fous, Dieu m'a envoyé pour faire chier le monde
Salut, je m'appelle quoi ? Je m'appelle, qui ?
Je m'appelle chka-chka, Slim Shady
Salut, je m'appelle, hein ? Je m'appelle, quoi ?
Je m'appelle chka-chka, Slim Shady
Salut, je m'appelle quoi ? Je m'appelle, qui ?
Je m'appelle chka-chka, Slim Shady
Salut, je m'appelle, hein ? Je m'appelle, quoi ?
Je m'appelle chka-chka, Slim Shady
Mon prof d'anglais voulait me recaler au collège (Shh)
Merci beaucoup, le semestre prochain j'aurai 35 ans
Je l'ai frappé au visage avec une gomme, je l'ai poursuivi avec une agrafeuse
Et a agrafé ses noix à une pile de papier (Aïe)
J'ai marché dans le club de strip-tease, j'ai fermé ma veste
J'ai flashé le barman, puis j'ai collé ma bite dans la tasse à pourboire
Extraterrestre, écrasant des piétons dans un vaisseau spatial Pendant qu'ils me crient dessus, "Soyons juste amis"
99% de ma vie, on m'a menti
Je viens de découvrir que ma mère fait plus de dope que moi (Merde)
Je lui ai dit que je deviendrais un rappeur célèbre
Faire un disque sur la drogue et lui donner son nom
(Oh merci)
Tu sais que tu as explosé quand les femmes se précipitent sur tes stands
Et essaie de toucher tes mains comme certains fans hurlants d'Usher
(Ahh, ahh, ahh)
Ce gars de White Castle m'a demandé mon autographe (Mec, je peux avoir ton autographe ?)
Alors je l'ai signé, "Cher Dave, merci pour le soutien, connard"
Salut, je m'appelle, hein ? Je m'appelle, qui ?
Je m'appelle chka-chka, Slim Shady
Salut, je m'appelle quoi ? Je m'appelle, qui ?
Je m'appelle chka-chka, Slim Shady
Salut, je m'appelle, hein ? Je m'appelle, qui ?
Je m'appelle chka-chka, Slim Shady
Salut, je m'appelle quoi ? Je m'appelle, qui ?
Je m'appelle chka-chka, Slim Shady
Arrête la cassette, ce gamin a besoin d'être enfermé (Attrape-le)
Dr. Dre, ne restez pas là, opérez
Je ne suis pas prêt à partir, c'est trop effrayant de mourir (Putain ça)
Je devrai être porté à l'intérieur du cimetière et enterré vivant
(Euh, ouais)
Je viens ou je pars ? je peux à peine décider
Je viens de boire un cinquième de vodka, oserais-je conduire ? (Vas-y)
Toute ma vie j'ai été très démuni
Je n'ai pas eu de femme depuis des années et mes paumes sont trop poilues pour être cachées (Oups)
Des vêtements déchirés comme l'Incroyable Hulk
Je crache quand je parle, je baise tout ce qui marche (Viens ici)
Quand j'étais petit, j'avais tellement faim que je faisais des crises
Comment vas-tu m'allaiter, maman ? Tu n'as pas de seins
Je reste éveillé et m'attache dans le lit
Avec un gilet pare-balles et je me tire une balle dans la tête (Bang)
Parce que je deviens fou (Grr)
Et au fait, quand tu vois mon père (Ouais ?)
Dis-lui que je lui ai tranché la gorge dans ce rêve que j'ai fait
Salut, je m'appelle quoi ? Je m'appelle, qui ?
Je m'appelle chka-chka, Slim Shady
Salut, je m'appelle, hein ? Je m'appelle, quoi ?
Je m'appelle chka-chka, Slim Shady
Salut, je m'appelle, qui ? Je m'appelle, hein ?
Je m'appelle chka-chka, Slim Shady
Salut, je m'appelle, hein ? Je m'appelle, qui ?
Je m'appelle chka-chka, Slim Shady
15 notes · View notes
levraiweebdepoche · 2 years
Text
Gray à la salle d'arcade avec Jiwoo et ses amis
Tumblr media
La salle d'arcade était bondée de monde. Les lycéens sortant de leur cours avaient envahi l'endroit et le bruit de leur conversations animées emplissait l'atmosphère d'une vibrante énergie. Ajoutée au bruit des jeux, cela créait une ambiance des plus chaleureuse en cette fin d'après-midi de printemps. Au milieu de cette cohue agitée, Jisuk, Wooin, Subin et Jiwoo participaient à la bonne humeur ambiante. Avec une concentration extrême, ils étaient focalisés sur une activité particulièrement difficile et qui nécessitait une concentration extrême...
-Plus à gauche ! indiqua Jisuk.
-Mais non, si je vais trop à gauche je ne vais jamais réussir à l'attraper ! rétorqua Subin.
-Tu ne l'auras pas si tu restes là dans tous les cas, répondit l'intéressé.
-Je te dis que si je vais trop à gauche je vais le rater !
La tension était à son comble. Jiwoo se tenait derrière ses deux amis, sur la pointe des pieds pour y voir quelque chose. Wooin lui, mangeait ses teottbokki un peu plus loin, regardant la scène d'un air à moitié intéressé.
Devant eux, se trouvait une cabine attrape-peluche dont la pince était sans cesse décalée d'un côté puis de l'autre en fonction de ce que Jisuk ou Subin était parvenu à subtiliser la manette. Subin et Jisuk étaient absorbés par leur conversation pour savoir comment faire pour obtenir la peluche chat qui se trouvait coincée au fond de la machine. Le sujet était très sensible et les deux amis paraissaient incapables de trouver un terrain d'entente, à la plus grande surprise de tous...
-Fais ce que je te dis pour une fois, t'es experte en machine à pince ou quoi ? Jisuk commença à pousser la jeune fille pour prendre sa place au niveau des manettes. Subin résista et posa sa main en plein sur la figure du garçon. Jisuk grogna.
-tu veux mourir ? lui lança-t-il.
-Essayes un peu ! De toute façon c'est moi qui l'aurait cette peluche, tu peux toujours crever pour que je te la donne !
Ils commencèrent à se disputer et laissèrent tomber la machine, trop occupés à répondre l'un à l'autre. La place se libérant, Wooin s'en approcha discrètement et commença à ajuster la pince. Jiwoo l'observa faire en souriant, tout en gardant un œil sur les deux autres. Ils les entendaient se lancer des piques avec entrain. Tant qu'il les entendait, cela signifiait qu'ils étaient en vie, mais valait mieux garder un œil sur eux tout de même. Avec eux on ne savait jamais.
-Vas-y Wooin, tu peux le faire ! l'encouragea-t-il.
Alors qu'il était concentré sur les manœuvres de son ami, le bruit d'une commotion retentit derrière lui qui le fit se retourner brusquement. « Je savais que je ne pouvais pas quitter du regard une minute ! » se reprocha-t-il intérieurement. Il s'approcha du groupe.
-Ça va ?? interrogea Subin. Je suis désolée, je ne t'avais pas vu...
-Tu pouvais pas faire attention ? la coupa brusquement Jisuk. Regardes, à cause de toi sa boisson s'est renversée sur son sac !
-Oh c'est de ta faute aussi je te signale ! le rembarra la jeune fille. Si t'avais pas fait le malin comme ça, on n'en serait pas là.
Jiwoo s'approcha en sortant des mouchoirs de son sac.
-Je suis vraiment désolée, fit-il au garçon qui avait été la victime de ses turbulents amis. Ils ne font jamais attention autour d'eux, je suis désolé que...
Il s'arrêta lorsqu'il vit la tête du garçon.
-Gray ???? s'exclama-t-il.
-oh, Jiwoo, comment vas-tu ? lui répondit Gray avec son doux sourire, une fois la surprise passée.
Jiwoo le saisit alors par les épaules, ce qui surprit le nouvel arrivant.
-Oh mon dieu ! C'est trop drôle qu'on se croise par ici ! Tu étais à la salle d'arcade toi aussi ?
Gray hocha la tête en riant. L'énergie du garçon l'épatait toujours. Il lui rappelait un peu Jojo, et ça l'attendrissait.
-olala, je suis désolé ! Ces idiots te sont rentrés dedans et mon dieu ! Ton sac !
Jiwoo s'affaira à éponger le sac de son ami avec ses mouchoirs. Gray tenta de l'arrêter en lui disant que ce n'était pas grave, qu'il lui suffirait de le passer à la machine mais rien n'y fit. Une fois que Jiwoo eut épongé la plus grande partie du jus qui avait trempé le tissu et les cahiers de Gray, il se tourna vers les deux bagarreurs, les sourcils froncés.
-Regardez ce que vous avez fait, bande d'idiots ! Excusez-vous auprès de Gray et arrêtez de vous chamailler, vous allez causer un autre accident !
Etonnés de voir leur ami s'énerver pour la première fois, les deux compères s'arrêtèrent immédiatement et acquiescèrent à l'unisson. Ils se tournèrent vers Gray et s'inclinèrent devant lui et s'excusèrent, tels deux enfants que l'on vient de réprimander et qui, sachant qu'ils avaient fait une bêtise, faisaient ce qu'on leur demandait en espérant qu'on les oublierait rapidement.
Jiwoo leur lança des éclairs furieux avec ses yeux. Ils eurent des sueurs froides. Heureusement, Gray ne leur en tenait pas rigueur et ses cahiers n'avaient connu que peu de dégâts. Les deux amis se mirent à sourire de soulagement mais furent vite rappelé à l'ordre par le regard menaçant de Jiwoo. La situation perdura ainsi jusqu'à ce que Wooin vienne détourner l'attention de Jiwoo en plaçant une peluche noire en forme de chat devant les yeux de Jiwoo. Subin et Jisuk lâchèrent un soupir de soulagement de concert.
-Oh Wooin ! tu as réussi à l'attraper ! les yeux de Jiwoo se mirent à scintiller.
Il pris la peluche et la montra à Gray qui applaudit.
-Gray, est-ce que tu as un peu de temps ? On vient tout juste d'arriver, on compte faire d'autres jeux, lui proposa Jiwoo.
-Mes amis viennent juste de partir et je n'ai pas de cours à l'académie aujourd'hui, pensa Jiwoo à voix haute. Je peux vous accompagner pour une petite heure je suppose.
Jiwoo sauta de joie. Il attrapa le garçon par le bras et l'entraina dans la salle, suivit par Wooin qui terminait ses teottboki et les deux idiots qui continuaient de se disputer pour tout et n'importe quoi, soulagés qu'on ne leur prête plus aucune attention.
Après avoir joué pendant presqu'une heure nonstop, le groupe d'ami sortit de la salle d'arcade en discutant joyeusement. Gray était épuisé après avoir passé presque deux heures pleines à tirer sur des zombies, faire des courses de voiture et jouer au flipper, mais ce n'était pas le cas du reste du groupe. Jisuk et Subin était toujours en train de se chamailler avec une énergie dont Gray se demandait bien d'où elle pouvait leur venir. « Être un éveillé doit certainement procurer une dose supplémentaire d'énergie que les êtres humains normaux n'ont pas » pensa Gray. Il regarda le groupe d'ami discuter et rire ensemble. Ils avaient l'air très proche les uns des autres. Le lycéen se demanda s'ils étaient tous des éveillés également. Il se dit qu'il demanderait à Jiwoo plus tard. Pour le moment, il allait profiter de la fin de l'après-midi avec eux.
Jisuk lui fit un signe de la main en disant :
-Gray ! On va prendre une glace au stand d'à côté, tu viens avec nous ?
Il acquiesça et rejoignit le joyeux groupe en souriant. Une brise tiède lui caressa la nuque et les bras. Il apprécia cette sensation agréable. Cette délicieuse atmosphère lui permettait de se détendre un peu et d'oublier les histoires avec l'union. Ces temps-ci étaient difficile pour lui et les autres d'Eunjang. Ils étaient en plein conflit contre ceux de l'union, et Gray se sentait dépassé par ces évènements qu'il avait espéré pouvoir éviter. Aussi cette sortie avec Jiwoo et ses amis tombait à pic !
Les cinq amis commandèrent leur glace puis se dirigèrent vers un parc non loin de là. Etalés sur l'herbe, le groupe était pour une fois silencieux, trop occupés à manger leur glaces.
-Au fait, comment vous connaissez-vous, Jiwoo et toi ? demanda alors Wooin, brisant le silence religieux qui s'était installé.
-Ah oui ! Excellente question, je suis super curieuse ! confirma Subin. Dis-nous en plus Gray, Jiwoo traine toujours avec nous, comment ça se fait qu'il ait rencontré un type aussi calme et discret que toi ?
-Oh, c'était un pur hasard en réalité, commença Gray.
Il prit une bouchée de sa glace à la framboise, puis repris son histoire. Il croisa les yeux pétillants de Jiwoo qui le regardait avec attention.
-J'étais, disons, dans une situation délicate, et il fallait que je me cache. Je me suis retrouvé dans le quartier de Jiwoo, et nos chemins se sont croisés quand il est allé nourrir les chats du quartier.
-C'était complètement inattendu ! ajouta Jiwoo, surexcité. Je l'ai trouvé là, couverts de bleus ! Du coup je l'ai aidé à rincer ses blessures et on a sympathisé. La semaine d'après, il est revenu me voir avec des gâteaux, c'était trop sympa !
-Ooooh t'as acheté Jiwoo avec de la nourriture, fit Jisuk avec un regard complice. Bien joué Gray, c'est le meilleur moyen de l'avoir dans sa poche !
-Quoi ??? N'importe quoi Jisuk ! Répliqua Jiwoo en rougissant.
Après tout, ce n'était un secret pour personne qu'il avait un gros faible pour les pâtisseries.
-Aaah tu te trompes face de rat, c'est la nourriture pour chat qui marche le mieux avec Jiwoo, pas les pâtisseries, le rembarra Subin.
-Oh ? La grand-mère essaye de nous faire croire qu'elle s'y connait en psychologie humaine ? railla Jisuk. Laisse tomber, en matière de connaissances sur Jiwoo, je suis le meilleur, fais pas genre que t'es sa meilleure pote, c'est moi qui ait cette position !
-Hein ??? Non mais je rêve ! Tu te crois plus malin que nous ? Je sais bien que c'est moi la plus proche de Jiwoo, toi t'es loin après les chats ! Je suis sûre que tu te places même derrière Sucheon en termes de niveau d'amitié avec Jiwoo !
-Haha, trop drôle comment t'essayes de nous faire croire des trucs auxquels même toi tu ne crois pas ! répondit Jisuk, un énorme sourire moqueur sur le visage.
Gray éclata de rire en voyant les deux amis se chamailler avec entrain. Jiwoo soupira à côté de lui, l'air dépité.
-Ne leur prête pas attention, ils sont tout le temps comme ça... Ils passent leurs journées à dire n'importe quoi, fais pas gaffe.
-Haha, t'as des super bons amis Jiwoo ! lui répondit Gray avec un grand sourire.
Jiwoo soupira à nouveau, ce qui fit rire Gray de plus belle. Ses soucis de lycéen d'Eunjang étaient désormais loin derrière lui.
-Gray, tu disais que tu devais te cacher de quelqu'un quand tu as rencontré Jiwoo, reprit Wooin. Est-ce qu'il y a des personnes qui te veulent du mal ? Tu es dans une situation dangereuse à cause de malfrats ou quelque chose dans le genre ?
Gray observa le garçon d'ordinaire silencieux et lui répondit avec son doux sourire habituel.
-Mmmh, comment dire.. commença-t-il, cherchant ses mots. J'ai un groupe d'ami avec qui je m'entends super bien au lycée, mais des personnes cherchent à nous nuire, ce qui fait que nous sommes constamment en train de chercher une échappatoire à la situation. Mais c'est très difficile, l'enjeu est trop important même s'il nous est complètement indifférent. Notre liberté ne nous appartient pas, et il nous revient chaque jour de nous battre pour elle et celle de nos proche. Voila un peu le genre de situation dans laquelle je suis en ce moment.
Il sourit tristement en prenant une nouvelle bouchée de sa glace. Wooin qui était redevenu silencieux, l'observait. Il ressentait un immense respect pour ce garçon qui semblait si calme, si pacifique. Et si faible. Ce qu'il venait de lui dire prouvait bien tout le contraire cependant. Gray était tout sauf faible. Se battre pour sa liberté, cela n'avait rien de faible du tout. C'était même l'apanage des grands, de ceux qui n'hésitent pas à se dresser pour leurs idéaux. Et c'était des plus respectable.
-On a beaucoup en commun Gray, dit alors Jiwoo avec un sourire compatissant. Je ressens la même chose, moi aussi. Quand je me bats contre les autres éveillés, j'ai le sentiment de me battre pour ma liberté et celle de Monsieur Kayden. Et c'est un sentiment qui me donne la force de me battre en même temps, même si je ne tiens pas tellement à me battre en soit, ça me donne une raison de vivre de la façon dont le vis. Je comprends tout à fait ce que tu ressens !
Jiwoo rendit son sourire à Gray. Avant de remarquer la mine interloquée de Wooin. Il ne comprit pas un instant, puis eut un mouvement re réalisation instantané.
-OoooOoOh... mince... commença-t-il en mettant sa main devant sa bouche. Ah j'en reviens pas d'avoir complètement oublié la recommandation de Monsieur Kayden alors que c'était Gray qu'il mettait en garde ! se lamenta-t-il.
« Je suis foutu si Monsieur Kayden apprends ça ! » pensa-t-il. Confus, Gray tenta de le rassurer en lui disant qu'il ferait comme si de rien n'était. Wooin qui ne comprenait pas bien la situation, finit par réaliser ce qu'il venait de se passer.
-Gray... est au courant ? demanda-t-il, hésitant.
Jiwoo hocha piteusement la tête, abandonnant toute lutte inutile. Voyant la réaction de Wooin, Gray comprit qu'il était également un éveillé.
-Il a su par accident, du coup Monsieur Kayden lui a expliqué ce que sont les éveillés, mais on n'est pas sensés en parler en-dehors de chez moi, expliqua Jiwoo.
-oh... je vois, fit le garçon aux yeux sombres.
Les deux autre qui avaient finis de se chamailler joignirent leur conversation dont ils avaient eut des bribes.
-T'en fais pas Jiwoo, ça change rien qu'on en parle entre nous de toute façon, nous sommes tous des éveillés, tenta de le rassurer Jisuk.
-Merci Jisuk mais tu m'aides pas trop là... continua Jiwoo d'un air décrépi.
Son âme semblait voir quitté son corps.
-Pense positif Jiwoo ! Gray à une mauvaise mémoire et il oubliera tout dans une semaine ! en rajouta Subin.
Jiwoo ne répondit même pas. Gray tentait de consoler son ami comme il pouvait, mais il manquait d'imagination lui aussi.
Soudain, Jisuk retrouva instantanément son calme et se tourna vers un arbre derrière eux. Wooin qui avait remarqué son attitude, leva la tête et observa dans la même direction.
-Jisuk, fit-il alors.
Ce-dernier acquiesça d'un bref mouvement de tête. Il se tourna de nouveau vers Jiwoo et dit :
-Il y a des éveillés dans le coin, on ferait mieux de partir.
Les amis se levèrent à la hâte.
-Des éveillés ? Qu'est-ce qu'ils feraient en plein jour dans un parc bondé ? questionna Subin.
-J'en sais rien, mais dans le doute, vaut mieux se tirer pour éviter les ennuis, répondit le garçon.
Gray attrapa ses affaires et suivit le groupe. Wooin qui était toujours sur ses gardes surveillait les alentours. Ils marchèrent d'un pas rapide vers la sortie.
-Il est temps de rentrer de toute façon, fit Jiwoo, l'air toujours dépité. Je dois nourrir les chats.
Il soupira au souvenir de sa bourde. Il n'en revenait toujours pas d'avoir mis les deux pieds dans le plat aussi facilement. Quel idiot !
Gray vérifia qu'il avait bien toutes ses affaires. Il suivait les autres distraitement en comptant ses livres dans son sac. Quand il leva les yeux, il réalisa qu'ils l'avaient distancé plus qu'il ne le croyait. Il allait se mettre à courir pour le rattraper lorsqu'il sentit un coup derrière sa nuque l'assommer. Sa vision s'assombrit rapidement et il sentit sa conscience se dissiper.
-Jiwoo... eut-il à peine le temps de dire avant de sombrer dans l'inconscience.
A SUIVRE
2 notes · View notes
unmug · 3 years
Text
Des chiffres dorés, des flyers et un docteur du ventre
Avril 2020. 10 h 30. La permanence ouvre à 14 h mais devant la porte de l’association, il y a déjà des dizaines de personnes qui attendent, pour être sûres d’être les premières, d’avoir une place, d’avoir quelque chose. Je vois leurs ombres à travers les rideaux fermés. 
Quand j’ouvrirai tout à l’heure, elles vont se ruer sur la porte, il n’y aura pas de bienveillance pour les vieux d’abord ou pour cette dame en fauteuil roulant ou pour les gamins sur qui on marche, qu’on pousse derrière ; c’est chacun pour sa peau, c’est la même terreur dans leurs yeux ; il n’y a pas de compassion pour les autres gamins parce que les leurs ont faim, c’est une foule affamée, effrayée de mourir de faim, effrayée de mourir de la maladie ; ils ont des masques faits de tout et n’importe quoi : des foulards, des tee-shirts, des essuie-tout, du cellophane ; leurs mains sont enveloppées dans des gants Mapa, des gants de chantier, des gants en latex, des gants en laine ; ils se soutiennent et ils s’insultent dans la même phrase, ils supplient, ils pleurent, ils me tendent des papiers qui n’ont pas le moindre sens, qui un passeport, qui une adresse de domiciliation, qui un morceau de papier avec un numéro d’identifiant de je ne sais quoi ; je dis que je n’ai pas besoin de papiers, que je donnerai à tout le monde de toute façon jusqu’à ce que je n’ai plus rien, ils ne comprennent pas, et cherchent d’autres papiers justificatifs, j’abandonne et prends ceux qu’ils me tendent.
Quand j’ouvrirai la porte, ce sera des heures de chaos. Pour l’instant, j’ai les mains qui tremblent et j’essaie de respirer. Je reçois un message : ma collègue ne viendra pas, elle a attrapé le Covid, elle a 40 de fièvre.
La semaine dernière, le Secours catholique a appelé la police. Fermés depuis le début du confinement, comme toutes les autres associations - à l’exception du Secours populaire - ils ont voulu rouvrir leur permanence. Deux mamies sont donc arrivées le matin à leur local, emplies de leur foi et de leur chaleur humaine et ont préparé les petits formulaires classiques à remplir pendant les permanences : nom, prénom, statut administratif, objet de la demande, etc. Et quand elles sont allées ouvrir les grilles l’après-midi, il y avait là une centaine de personnes. La foule affamée, qui voulait toute entière entrer en premier, pour être sûre d’avoir quelque chose pour manger. 
Les deux mamies ont eu peur. Elles ont dit : Non, reculez, non, chacun son tour, non allez, ohlala mais c’est quoi ça, ohlala mais arrêtez, non attendez nous sommes âgées, reculez, « on a faim ! » criait la foule... Et puis elles n’arrivaient plus à refermer les grilles, et elles avaient de plus en plus peur, donc elles ont appelé la police qui a dispersé la foule affamée. S’en est suivi un mail que j’ai reçu : « Notre permanence reste finalement fermée durant le confinement, nous renvoyons vers votre association ».
11 juin 2020. Préfecture. Je suis convoquée pour récupérer des récépissés de façon groupée et pour les remettre aux destinataires, afin d’éviter le maximum de déplacement en préfecture. Ça me va très bien, tant que les personnes ont des récépissés, c’est déjà une belle avancée. Sur la devanture de la préfecture, le même panneau que depuis le 17 mars : « En raison des consignes sanitaires, la préfecture est fermée au public jusqu’au 15 juin ». Le 15 juin. Tout le monde parle du 15 juin. Tout le monde dit : J’irai à la préfecture le 15 juin, Il faut attendre le 15 juin, La préfecture est fermée jusqu’au 15 juin, Attends le 15 juin, après tu pourras demander à la préfecture.
Alors, en attendant que les rivets soient mis sur les récépissés, j’échange avec la responsable ; comme on dirait « tiens il fait beau aujourd’hui », je lui dis « en tout cas, vous allez avoir du monde lundi ! [le 15 juin] » avec un sourire. « Oh non, me dit-elle, on reste fermés. » Hein ? C’est écrit partout, sur la porte de la préfecture, sur le site de la préfecture, sur les sites de toutes les préfectures de France, plus exactement, qu’ils rouvrent au public le 15 juin. Elle m’explique que, voyez-vous, durant le confinement, le ministère de l’Intérieur a trouvé que, fichtre alors, c’était tout de même bien pratique cette histoire d’être fermé au public : les agents en préfecture travaillent beaucoup mieux quand il n’y a pas de public. Alors, c’est décidé, désormais, tous les services étrangers en préfecture vont être dématérialisés.
Un service public qui travaille mieux sans public.
Mon sourire tombe par terre. En une seconde, je pense à toutes les personnes qui vont revenir au bureau dès qu’elles verront que la préfecture ne les reçoit pas, comment on va faire ? « Non, mais attendez, lui dis-je, les personnes que vous n’allez pas recevoir, comment vont-elles faire ? Elles n’ont pas Internet, elles n’ont pas d’ordinateur. 40 % ne parlent pas français. Comment voulez-vous qu’elles accomplissent des démarches sur Internet ? » La réponse lui apparaît comme une évidence : « Oh, elles viendront vous voir ! »
La colère me fait me lever de ma chaise. Je dors 4 h par nuit depuis le 17 mars. D’une voix un peu plus sèche que je ne l’aurais voulu pour ce lieu, je lâche : « Ah mais parfait ! Où est l’argent ? » Elle me regarde avec des yeux interrogatifs, ne voyant strictement pas le rapport entre ma question et ce qu’elle venait de dire. « La longue file d’attente que vous avez normalement tous les jours devant la préfecture, si vous voulez qu’elle vienne tous les jours devant mon bureau, je l’accueille avec grand plaisir, j’achète 15 ordinateurs et j’embauche 15 salariés et en plus je serais certaine que les gens seront bien accueillis ! Mais où est l’argent pour faire tout ça ? » Ses épaules tombent légèrement quand elle semble comprendre ce que je dis. Elle réfléchit quelques secondes, puis me répond : « Je sais ! On va vous donner des flyers. »
21 novembre 2020. Je passe la tête dans le couloir et j’appelle le numéro suivant, c’est à Omid, qui vient dans mon bureau. « Je suis marié », il me dit. Je fronce les sourcils, je me demande pourquoi il me dit ça, je sais qu’il est marié, on dirait qu’il me l’annonce. « Oui, je sais, Omid », je réponds. Il a l’air soulagé que je le sache. « Ah. Ma femme, elle habite en Iran. Tu connais l’Iran avec les Afghans ? » Oui, je connais l’Iran avec les Afghans : les Iraniens sont racistes et impitoyables avec les Afghans qui, s’ils résident en Iran, doivent se cacher, se terrer dans les maisons et ne jamais en sortir, raser les murs pour ne pas être attrapés par la police iranienne et être envoyés dans des camps, renvoyés en Afghanistan, battus, torturés, tués. Oui, je connais l’Iran avec les Afghans, Omid. Il est soulagé de nouveau : « Ah, c’est bien. Ma femme elle a attrapé le Covid. Elle pouvait pas aller à l’hôpital, parce que c’était l’Iran. Alors elle est morte. Comment je dois faire pour dire ça à l’OFPRA ? »
Il a dit toute la phrase sans la moindre intonation, sans la moindre émotion sur son visage. Je pense que je n’ai pas compris, que j’ai mal entendu, qu’il a fait une erreur de verbe. Je ne sais pas comment formuler, je tourne des phrases dans ma tête, je lui dis : « Qu’est-ce que tu veux dire à l’OFPRA exactement ? » Toujours sans la moindre intonation particulière, il me répond : « Que ma femme elle est morte avec le Covid. Elle a pas eu le temps de venir habiter ici avec moi. »
13 janvier 2021. « Ecoutez Madame, cette patiente est in-sup-por-table ! Elle n’arrête pas de venir et de revenir au cabinet ! Je ne peux pas recevoir les gens sur demande, ce n’est pas un magasin ici ! Alors, non, je ne lui donnerai pas d’autre rendez-vous et ce n’est pas la peine qu’elle vous fasse appeler non plus, non c’est non ! » Il raccroche. Ce connard est chirurgien et la patiente « in-sup-por-table », c’est A., qui le supplie pour qu’il opère sa fille de 8 ans des végétations. Ce n’est pas elle qui a décrété qu’il fallait que sa fille se fasse opérer, c’est le médecin traitant, puis un spécialiste à l’hôpital qui a fait passer des examens à sa fille, laquelle ronfle la nuit comme une locomotive et ne peut pas dormir. La petite a des grandes cernes sous les yeux. La mère aussi, parce qu’elle surveille toutes les nuits si sa fille ne meurt pas dans son sommeil. Mais le chirurgien demande, pour opérer la fille, la signature du père autorisant l’opération. Le père n’est pas là : le père, j’avais demandé un visa pour réunification familiale pour lui, accordé, j’avais pris le billet d’avion pour lui et il devait venir en France le 18 mars 2020. Confinement le 17 mars, pas de chance.
Alors la mère, chaque semaine, elle va dans le cabinet du chirurgien et elle veut lui montrer les vidéos de sa fille qui ronfle la nuit pour qu’il voie que ça n’est pas une vie ça, et qu’il consente à opérer sa fille sans la signature du père qui est toujours coincé à Khartoum. Le chirurgien, il trouve ça in-sup-por-table. 
La mère, elle vient aussi chaque semaine dans mon bureau pour me demander d’envoyer un mail à l’ambassade, au ministère de l’Intérieur, au bureau des réfugiés, à Macron, à l’OFPRA, à l’OFII, à l’UNHCR, à toute la galaxie, pour soit faire venir son mari, soit faire opérer sa fille, mais que je fasse quelque chose bon Dieu. Et j’ai beau tout faire, je ne sers à rien. Le mari est toujours à Khartoum et la fille ne peut toujours pas respirer.
6 février 2021. Omid pose un courrier de la CAF sur mon bureau, je le lis et lui explique ce qu’il veut dire, puis lui demande s’il a compris. Quand je relève la tête, je vois qu’il n’écoutait pas et qu’il pleure. J’attends en silence. Il essuie ses larmes et me dit : « Un jour, je sais pas pourquoi, j’ai commencé de pleurer et maintenant toujours je pleure. Est-ce que tu peux me donner l’adresse d’un docteur du ventre ? J’ai mal dans mon ventre, pour ma femme. »
24 mars 2021. « C’est pour un anniversaire, un mariage, pour offrir ? » me dit la fleuriste. « C’est pour une tombe ».
Sur la porte du petit cimetière, il y a une affiche collée, informant des concessions qui vont être reprises car elles sont à l’abandon. Seule la moitié du cimetière est occupée, il reste encore un beau carré d’herbe verte pour planter des caveaux. Considérant la population locale, je doute que le cimetière soit plein un jour. Quand j’étais petite, ma mère m’emmenait dans ce cimetière pour porter des fleurs à ses parents. Elle ne manquait pas de me montrer chaque tombe et de m’expliquer qui était Jean Tournebise, Marie Gouttebroze, Angèle Gouttegata et tous les autres, leur village de naissance, l’intégralité de leur existence, comment ils étaient morts, comment ils avaient vécu. Ils étaient tous, de près ou de loin, parents avec nous, des cousins, le neveu de ton arrière-grand-père, la belle-sœur de la cousine de ma tante, des connexions qui me faisaient mal au cerveau, d’autres dont je me disais - après en être arrivée au bout - que finalement ces gens n’étaient pas de ma famille, mais ma mère démentait, au point que j’avais l’impression que tout ce cimetière était rempli de mes ancêtres et que c’était un peu chez moi.
Et puis, il y avait ces énormes caveaux, plus haut que les autres, qui en imposaient, avec des petits toits qui protègent de la pluie - Pourquoi ils se protègent de la pluie s’ils sont morts, maman ? Chut ! - et ceux-là, Maman disait qu’ils n’étaient pas de la famille, c’étaient des riches. 
Alors, en entrant dans le cimetière, mes yeux refont ce même parcours naturel, comme pour vérifier que tous mes ancêtres lointains sont toujours bien là, même si j’ai depuis oublié qui ils sont, comment ils sont morts et comment ils ont vécu, de quel village ils venaient, eux qui n’étaient que des cousins de neveux de tantes de belles-sœurs, décidément je suis bien nulle en famille. Et sur la première vieille tombe, une nouvelle ligne est apparue, avec un nouveau nom et au bout un chiffre doré : 2020. Sur la deuxième tombe, même chose. Sur la quatrième aussi. Sur la cinquième, sur la sixième.
Et dans tout le cimetière, dans chaque allée, des multitudes de nouvelles lignes sont apparues, avec toujours ce même chiffre doré, indiquant l’année de la mort : 2020.
Je dépose mon pot de fleurs sur la tombe de ma mère. Je regarde son chiffre doré 2020. « J’ai pas eu le temps de revenir plus tôt », je lui dis. Je regarde le nom de mon père et de mon frère au-dessus du sien. « J’espère qu’ils t’emmerdent pas trop » je lui dis, puis « remarque, toi t’es dans ton paradis donc tu dois pas être avec eux ! » Je rigole, je pleure, je marmonne « putain, mais quel paradis ? », je voudrais bien un docteur du ventre.
34 notes · View notes
juliettemanciniart · 3 years
Text
Au fond, ils se sentent le besoin d’hurler leurs existence à tout va. Et j’en ai assez de cette politique du moi je moi je. Je trouve ça fou, depuis le début de l’année aucun n’a été capable de me demander un simple ça va ? En s’adaptant à mon cerveau atrophié, sans rire dans une hysterie collective niveau 6eme. Ces anorexiques. Masochistes. Maso moi ? Conne, vaine, paresseuse oui. Certes. Alors on se fait remarquer. En vomissant dans les poubelles, en fumant, en baisant.
Soudain on s’arrete. On nous parle. Un nouveau discours sur l’art contemporain. C’est sûrement passionnant, puissant, prophétique, mais trop long. Trop compliqué pour mon cerveau embrumé. Je baille et m’éloigne de ce groupe de jeune épuisant. Il y a des jours où je réfléchis vraiment comme une gamine, mais mon cerveau n’a pas le temps de grandir.
Je pars dans le musée de Barbie et je la regarde. Et je lance des attaques gros yeux à ces amis pseudo hype de paris qui n’ont rien de mieux à faire que de venir la moquer, ma princesse de plastique.. sèche tes larmes papillons mascara. Moi je te trouve bien belle, jurant dans tout ce paysage aigris. Je vais vous dire une confidence, je me projette sous ce soleil blond platine. C’est cadeau. Quelle sont niaises, remplissez leur la tête d’histoire d’amours hypocrites et on écarte leurs jambes si facilement. Elles ouvrent leurs bras à qui en mettent le prix, sans distinction du genre ou de l’espèce. Puis vient le chien Medore, la maison qui va avec. Mais au fond, qui y a t’il de mal à ça ? Est ce mal, d’être une femme objet ? C’est émouvant, exaspérant, moitié moitié. Je crois que j’ai trouvé le nouvel objet de mon affection, je me sens prête à extrapoler dessus pendant des heures. Elle veut juste qu’on l’aime, quitte à faire la popote. Et puis qu’on la jette, qu’on la laisse pourrir dans un coin ! C’est tant mieux pour elle. Ma bouche forme une parenthèse inversée. J’ai presque envie de pleurer. Enfin quelqu’un a ma hauteur dans tout Paris. Pourquoi rient elles ces poupées Shelly ? Elle sont si laides, elles ne comprennent pas la beauté de l’humaine disproportionnalité. Je sors de la salle refregidaire et me façonne à son image. Je suis bien prête à tout pour vous plaire, douce, dure, facile, inaccessible. C’est de nul importe. M’apercevoir que je n’étais pas la seule jolie poupée fut si cataclysmique. Maintenant je veux être la pire, la mieux habillée, la plus cadavérique. Je veux bien être diablement belle ! Avant de passer dans le monde de ces salles adultes. Je plaque un sourire candide sur mon visage ingénue. Ne jamais se fier à un sourire pareil, avant gardiste, dangereux. Par delà les pays, j’entends qu’on clame le retour de la potentielle génialité féministe entre ces lignes ? Ouhla. On se calme. Cessez un peu de lécher mes repetto achetés sur internet et à + dans l’bus. C’est si voluptueux, ce ceintre, ces clavicules blafardes se soulevant qu’importe si le vent vient de l’est ou de l’ouest, suspendant des vêtements informes et larges aux yeux de tous. Mieux vaut aller de suite me suspendre à l’étage Delacroix. J’y vais sans plus de cérémonie.
En bas, les gens se pressent, ils grouillent. Je ne vois qu’une masse floue, secoué de ricanement. Sûrement à mon sujet. Sûrement peu glorieux. Qu’ils rient. J’ai l’habitude. Qu’ils me collent une balle dans la tête. Je veux mourir. Une collégienne me pointe du doigt. Elle porte des Stan smith. C’est mignon, ce marshmallow congelé. Je secoue la tête. Tachant de chasser mon délire. Mais je suis hypnotisée par son autre main. Elle a un effet plus purifiant sur moi que tout potentielle fond marin dYves Klein. Cette parisienne n’est pas belle, elle est mignonne. Et ses cheveux de paille trahissent la maladie. On est à paris, la concurrence est rude, ici c’est genre, normal d’être anorexique. Elle fouille dans son paquet de harribos rejetant naïvement les dragées noires. Me, rejetant naïvement. J’ai envie de faire un Spoerri de ce moment, mais je ne suis pas une artiste de talent. Voir le caprice des dieux couler de ses lèvres labellotees, et en faire un ready made d’éponge, l’imprégnant de sa baveuse gloire cheesy. Et je pense: un jour, tout ce sucre fondera alors qu’elle criera le nom du premier conard venue.
J’erre entre les tableaux de scènes de torture sans plus les voir. Comme dans une forêt narcotique, attentiste de l’éveil paradoxal de son baiser anémié. Je ne sais plus quel rôle jouer, pourtant s’imposer l’immobilisme devant une telle perspective me laisse pantoise. Lent... lent.. mon sweat bleu spectral laisse une traînée gris cendrée sur mon passage. Je veux qu’il me transfuse, mon ombre, de cette aiguille trotteuse de l’heure qui passe. Lui faisant un croche pied. Je veux qu’il me traine sous le bois endormie de la table à manger. J’y reviens tous les week end, mon cœur exsangue d’Happy end. Qu’on aille fuser en dragon délavé. Chercher le diamant oublié et tremblant. Une javelle. Dans les chiottes. Qu’on casse la vaisselle de ce musée. Qu’ils fourmille sous mon teint hyalin et me fasse traverser son toit boule à facette, en un tas de silhouettes étirantes et caoutchouteuses pour aller rejoindre un astre blanc et nu, à l’artiste inconnu, underground, trouvé sur Tumblr.com. Je veux me pâlir pour me faire renaître à l’encre de Chine. Imiter une signature au Crystal bic bleu. Et la tasse de café qui se fele tandis qu’on entoure mon bras maigre. Dans vos yeux je lis la rage, dans les miens dans les vôtre je lis la peur. Mais je veux la faire trembler cette lueur manichéenne. Comme sur un fil d’un doigté, mutin et effilé, pantin épileptique. Alors j’arrache de mon poignet ridiculement fin l’entonnoir de la porcelaine dédoublée, et je nous fais tomber dans un monde inverse, le diable et moi. Dans les chiottes. La, rallumer la joie dans ses yeux, me fait éclater d’un rire joyeux 😀 et je me jette d’une montagne de Caspar David Friedrich. Mais on nous arrache bientôt à notre transe, textuel. Qui donc vient trouble ce moment d’intimité? Paniquée, je sors la tête de l’eau de rose du Marcel Duchamp. J’ouvre la porte et lui éclate la tête à la volée. Une femme de ménage du musée. Elle part laver ailleurs. Bon. Je voulais simplement discuter. Quelle malédictions que la beauté. Je referme la porte lentement et retourne dans les ténèbres de la possession. Je vois mon reflet au fond Duchamp. L’eau perle à mon front de marbre et va tomber sur mon marcel borde de rayures de marin. Mais, le spectre de mufasa vient me visiter et déclare: Juliette, tu dois reprendre ta place dans le cycle de la vie. Mais je ne le peux, tout le temps, je pense à mon ex, tel est le cycle de la mort. J’hurle. Et fait trembler la lumière tel des papillons Nabokov. Et j’ai peur du noir, je retourne donc dans le couloir.
C’est l’heure de manger. J’attends que mes esclaves viennent me faire de l’ombre avec leurs palmes mais le métro leurs coûtent trop chère. Je marche donc vers mes camarades. Ça ira. Il faut juste que je trouve quelqu’un pour écourter ces moments de récré qui font engendrer mon estomac une œuvre satirique et contemporaine. Je vendrais mes charmes de Barbie pour cela. Je la bénirais, ferais des portraits classiques entourés de fleurs impressionnistes pour qu’il, ou elle, ne me laisse pas m’enfermer dans les toilettes pour me scarifier dans ces moments d’angoisse sociale. Je m’assois en tailleurs au milieu de ce cercle de cannibale et chante en hindou pour passer le rite d’initiation. Mais l’on ne veut pas, on me rejette aussi ici, moi le mouton noir des brebis égarées, quel échec cuisant pour une émission de télé-réalité. Leur regard lancent des infra rouges et leurs bouches s’affaissent en signe de désapprobation. Je recule sous l effet de la terreur, ma démarche compassé forme maintenant une équerre. Mes yeux exorbités de chihuahua se mouillent de déception. Les débris de mon cœur se fêlent de plus belle. Ils sembleraient qu’ils soient jaloux de mon aura de vampire cristal. Il faut dire qu’en dessous des 40 kilos je suis belle rires. Je comprends. Je leur tapotte l’épaule en riant. Dieu pardonne. Mais c’est que ces prolétaires sont têtus ! Ils me jettent leurs nourritures à ma baby face pour conjurer le mauvais sort et en remplacement de l’ail et du pieu dans le cœur. Ils veulent que je l’avale. Bande de pleutres amoraux ! Je vous exècre tous ! Toi toi et toi. Je lève mon verre à l’abandon, au diable qui m’emporte, et vous maudit, tous ! Je resterais la queen B. Allez pourrir dans votre lac de mc do Je m’abaisse à leurs niveau, plus bas que terre, et leur demande de signer la fiche de présence de mon dessin au crayon de couleur de Renaissance. Je l’agite à leur nez, des étoiles pleins les yeux. Je leur explique, patiente. Là c’est un chien à trois têtes, là c’est des pâquerettes, là un sceau magique, et des carcasses qui font des bébés embryons ! Il n’en ont rien à foutre. Préférant les saucisses aux sceaux 6. Ils allument un callumé de la paix qui m’est interdit. Je tousse et agite ma main devant mon nez. Ils rient. Je leur répond que j’ai une constitution fragile ! Ils m’arrachent à mon dessin, le froissent et le font tomber en slow motion dans un hambergeur ! Je joins mes mains délicates en inspirant sous toute cette violence. Je tente de le ramasser, j’ai le nez presque sur le ventre de mère nature. Elle me chuchote un faible merci. Je lui réponds que je compatis, mon corps fragile pourrait se briser si facilement. J’entends qu’ils disent des choses, à mon propos. Ils pensent que je suis:.. possédée ? Oh. Je calfeutre mon visage. Non... je ne veux pas qu’on voit... cette larme... je vais vous dire un secret, au fond de moi, je suis dépressive, et quand on dit des choses comme ça, ça fait mal à mon cœur, il saigne, il noircit. Jour après jours, toujours la même chose. Je pars sans plus de cérémonie. Soupirante. Les cèdres du parc artificiel m’ombrent de leurs sourcils. Je ne marche pas très bien sûr ce chemin d’exil, je chancelle, mais ça ira, ça ira, continuez sans moi.
2 notes · View notes
salutcavaouiettoi · 5 years
Text
How to sound dramatic in French 🇫🇷
Oh mon dieu = Oh my god
Je peux plus = I can’t anymore
J’en peux plus = I’ve had enough
C’est la fin du monde = It’s the end of the world
Je suis au bout de ma vie = I’m at the end of my life
Tout est foutu = Everything’s over
C’est mort = It’s dead
Je veux mourir = I want to die
Je suis mort = I’m dead
3K notes · View notes
frenchdrarry · 4 years
Text
Quand Harry et Draco regardent un film d’horreur...
Draco a extrêmement peur mais, la fierté oblige, il garde un visage calme et détendu
Enfin, essaye. Sinon il ferme les yeux ou serre fort l’accoudoir, le coussin, ou peu importe, et prie pour que ce soit bientôt terminé et oh mon dieu elle va mourir il arrive PUTAIN QU’EST-CE QUE JE FOUS LÀ ?? (intérieurement, bien sûr)
Harry ? Il est à l’opposé de la peur, en fait il est même à deux doigts de rire
Je veux dire, sa vie en elle-même est un film d’horreur et il a potentiellement vécu toutes les situations dans lesquels sont les protagonistes.
Harry ne remarque pas que Draco HAIT les films d’horreur
Il mange tranquille du pop-corn en souriant devant un monstre terrifiant tandis que Draco frôle discrètement la crise cardiaque
Une fois terminé, Harry en plaisante joyeusement. Draco ? Il regarde les ombres de près et ne s’éloigne pas de Harry.
Le soir, Draco se blottit contre Harry. Officiellement, parce que c’est son mari et qu’il l’aime, officieusement parce qu’il pouvait jurer qu’il y avait un esprit démoniaque dans l’ombre du rideau
5 notes · View notes
christophe76460 · 8 months
Text
Tumblr media
Vivre l’éternité dès aujourd’hui…
Bonjour, jeune homme ! Où vas-tu si gaiement ?
– Je me rends à l’école.
– Tu as l’air de t’en réjouir. Les études te plaisent-elles ?
– Oh ! Je fais de mon mieux pour entrer à l’université.
– Félicitations ! Et après, que penses-tu faire ?
– Je voudrais exercer la profession de…
– C’est un très beau métier ! Je souhaite de tout cœur que tu réussisses. Et après ?
– J’aimerais me marier, fonder une famille et, si j’ai des enfants, leur faire une situation…
– Et ensuite ?
– J’espère gagner beaucoup d’argent pour pouvoir parcourir le monde dès ma retraite : c’est mon rêve.
– Je te le souhaite ! Et après ?
– Mais monsieur, répond le jeune homme qui visiblement commence à s’énerver, vous ne voulez tout de même pas que si jeune je pense déjà à mes vieux jours ? Et pourquoi pas à ma mort pendant que nous y sommes ?
– Eh bien ! mon cher ami, c’est justement à cela que je voulais en venir. Tu as pensé à beaucoup de choses mais pas à celle qui est de toute importance. Je ne veux pas t’effrayer en te parlant de la mort mais il faut pourtant que tu y penses et que tu t’y prépares maintenant car tu ignores le moment où elle se présentera à toi. Elle peut arriver à tout âge et la mort, c’est l’entrée dans l’éternité… Es-tu prêt ?
– J’avoue que je n’y ai jamais réfléchi. Mais pourquoi me parlez-vous de cela ? Est-ce que vous savez, vous, ce qu’il y a après la mort ? Personne n’en est revenu pour nous le dire !
– Non, personne n’en est revenu pour nous le dire. Mais Dieu, qui nous a donné la vie, qui a le pouvoir et le droit de nous la laisser ou de nous la reprendre, nous en parle dans Sa Parole.
La Bible dit : « Il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela, le jugement » Hébreux 9:27
Nous devrons tous un jour nous présenter devant le Créateur, c'est-à-dire Dieu qui, étant saint, ne peut admettre le péché et, étant juste, se doit de le condamner.
– Mais alors, je suis perdu ! Que faire ?
– Nous sommes tous perdus, "car tous ont péché" nous dit la Bible. Mais le Dieu saint et juste est aussi le Dieu d’amour. Il nous aime. Il t’aime, toi aussi. Écoute ce que dit l'Évangile : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » Jean 3-16
Oui, Jésus le Fils de Dieu, est venu sur cette terre pour nous chercher et nous sauver. Sur la croix où Il est allé volontairement par amour pour nous – par amour pour toi – Il a expié tous nos péchés – tes péchés – et Il a subi à notre place le jugement divin que nous méritions. Crois-tu cela ?
La Bible dit : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé » Actes 16:31 ;
« Celui qui croit en Lui n’est pas jugé » Jean 3:18 ;
« Celui qui croit au Fils de Dieu a la vie éternelle » Jean 3:36 ;
« Souviens-toi de ton Créateur durant les jours de ta jeunesse, avant l’arrivée des jours mauvais, avant d’atteindre les années où tu diras : Je n’y prends aucun plaisir » Ecclésiaste 12:1 ;
« Voici, c’est maintenant le temps favorable ; voici c’est maintenant le jour du salut. » 2 Corinthiens 6:2
Entre dans l’Éternité et dans la vie en abondance des fruits de l’Esprit de Dieu.
Une prière pour aujourd’hui
Seigneur, c’est dès aujourd’hui que je désire vivre avec Toi et profiter pleinement des fruits de Ton Esprit Saint. Accorde-moi cette joie de vivre pour l’Éternité et cette paix de savoir que Tu es pour toujours avec moi. Amen
( Toutes les pensées quotidiennes sur : *viechretienne. net/pensee-du-jour* ). ☀️réduire l'espace entre le "point" et le "net"☀️ dans votre barre d’adresse.
0 notes
romainjobert · 4 years
Photo
Tumblr media
Dans tous les cas je suis pas pressé, pas plus pour faire du vélo que pour écrire, donc je repasse aux US par l'état de Washington et je glande entre la côte et les îles de San Juan, quand je vous disais que c'était le début des vacances.
Je profite de l'occasion pour revoir un pote et une heure après il m'emmène sauter d'une falaise dans une rivière, j'ai fait un saut et ai réattéri un peu en biais, juste un peu, juste assez pour me couper la respiration 5 minutes et m'empêcher de lever les bras pour 1 semaine, me voilà trentenaire depuis 2 semaines et je réalise déjà que je suis trop vieux pour ce genre de conneries, mais apparemment pas encore assez vieux pour arrêter d'être tout à fait con parce que le lendemain j'étais quand même reparti à vélo.
Et comme un malheur n'arrive jamais seul (je vous rassure je déteste cette expression mais enfin, là c'est plutôt bien adapté vous allez voir) quand je commence à me dire que c'est bon je peux ré-attaquer un peu et qu'il s'agit d'aller tourner un peu dans le coin du parc national de Rainer, je crève un pneu après une matinée de montée. Crever n'est évidemment pas dramatique, c'est pas le premier ni dernier (oh que non, mais j'y reviendrais) là où ça se complique c'est le moment où après avoir réparé la chambre à air je réalise que ma pompe est cassée. Pour le coup c'est plus compliqué, j'écarte vite l'hypothèse de gonfler à la bouche une chambre à air de vélo et me reporte sur celle plus réaliste de l'autostop, et je suis en train de me demander dans quel sens le faire, revenir en arrière ou continuer, quand un gars me voit en galère et me demande si j'ai besoin d'un coup de main, Et moi qui critique toujours ces con de ricains je dois bien admettre qu'il y en a quand même des sympas car il me ramène jusqu'à mon point de départ du matin et me prête une pompe chez lui pour regonfler mon pneu, Le lendemain je vais au magasin de vélo de la ville pour acheter une nouvelle pompe, il est hors de question que je prenne le risque de repartir sans pompe, j'ai eu de la chance une fois faut pas pousser,
Bon, le magasin ouvre à 13h, c’est mort j'attends pas, et statistiquement c'est quoi les chances que je crève encore aujourd’hui ?!
Je vais vous le dire, c'est 100% ! 100% de chance que je recrève car 24h plus tard c'est comme ça que l'histoire continue, Là j'ai beau vouloir tendre au je m'enfoutisme du bouddhisme pour les nuls, il s'avère que cela m'agace un brin,
Nouvel autostop, nouvel individu, Au moment de mettre le vélo dans le camion je vois un petit autocollant « Trump 2020 », ha super y aura pas besoin de la radio pour se marrer pendant le trajet, Dire que ça n'a pas manqué serait un euphémisme (et un bien rêche, pas question de douceur pour celui-là) le mec a mis dans le mille à chaque phrase, Un sans-faute, un grand Chelem, un perfect, plus réussi que l'alunissage d'Apollo 11 (dont il doute).
J'irais presque jusqu'à dire que ça valait le coup qu'il m'arrive mes problèmes car, nom de Dieu, pour moi, rencontrer un mec comme ça c'est comme trouver un gisement de pétrole dans son jardin, un trésor dans sa cave et hériter d'un château, le tout dans la même journée,
Trêve de préliminaires et je balance en vrac, je vous parle d'un climatosceptique, pro life (contre l'avortement) religieux jusqu'à la racine des cheveux, contre le gouvernement sous toutes ses formes car il lui vole son argent pour tout donner aux pauvres, et lobotomise ses gamins quand ils vont à l'école avec des sottises comme la théorie de l'évolution, Les USA devraient, selon lui, enfin arrêter de donner autant d'argent à tous les pays pauvre de la planète qui ne font que profiter (encore les pauvres), Les musulmans si ils veulent essayer d'envahir les US seront reçus par ce bonhomme et ses potes qui n'attendent que ça. Il avait un flingue avec lui, rien de choquant par contre les AK-47 qu'il avait chez lui sont déjà plus litigieux en termes de légitime défense,
Maintenant si vous croyez que je me suis offusqué et que je suis monté au créneau vous vous trompez. J'avais droit à des tours de manège gratuit, il suffisait de relancer un peu dans son sens pour le voir tout content de repartir de plus belle, Magnifique. Enfin, surtout parce que je vis pas dans ce pays, sinon oui, c'est un peu inquiétant, Après, lui c'était une belle synthèse faut quand même l'admettre,
Une fois l'amusement fini il faut aussi bien dire que le mec était super sympa et m'a bien aidé (bon si j'avais été noir, ou pire, mexicain, ça aurait été une autre histoire, ou en tout cas une histoire très courte vu qu’il ne se serait pas arrêté haha).
En vrai j'étais vraiment heureux de le rencontrer parce que j'ai pas eu trop l'occasion de bavarder avec des républicains/néoconservateur/évangeliste et que c'est quand même important pour comprendre un pays de parler avec tout le monde, si j'étais reparti après avoir juste rencontré des démocrates je serais passé à côté de ce que sont les US maintenant (Trump n'est pas un accident).
Tout cela nous mène déjà aux frontière de l'Oregon, terre qu'y m'a été vendu tout le long du voyage comme un paradis de route cotière, Force est de reconaitre que oui, ça claque plutôt pas mal,
Tellement de plages interminables à longer toute la journée, tellement de soir qui se termine par un soleil plongeant dans l'océan, Tout ça tombait bien vu que je me remettait gentiment de mes déboires physique (dos en vrac tout ça tout ça) puis l'humidité de la côte apportait une fraicheur bienvenu, Peut d'évènement mémorable si ce n'est les crevaisons occasionels, y a eu la journée ou j'ai crevé le pneu avant le matin et l'arrière dans l'après midi, Puis le matin ou après avoir tout remballer je me fais un petit thé et j'enjoy tranquillement la vie quand mon regarde ce porte sur la punaise planté dans mon pneu avant, j'aime les nouvelles de ce genre au réveil, ça met toujours de bonne humeur,
La dernière frontière sera donc un retour en Califorie d'où j'étais parti 5 mois auparavant mais où je n'étais passé que brièvement, Même mode opératoir que pour l'Oregon, c'est partie pour bouffer de la côte, en tout cas jusqu'à ce que l'attrait du Yosemite ce fasse sentir,
Fin de journée je traverse un bout de bourgade et je m'apprête à aller à l'office du tourisme histoire de regarder une carte du coin et de trouver mon camping spot du soir, Au moment de monter les escalier vers l'office une dame en descend et me dit qu'ils ont fermé pour la journée puis me demande si j'ai besoin d'informations, donc je dis que non je voulais juste voir une carte. Puis elle voit mon vélo et demande si je sais ou je dors ce soir. En général si c'est un flic je dis que je vais en camping municipal et sinon que je serais en sauvage en espérant une invitation (pour être franc mon ratio d'efficacité avec cette tactique est absolument nul), et elle retourne ouvrir le bureau pour prendre un papier sur lequel il y a un contact pour des gens qui accueillent des cyclos. Un hébergement tombé du ciel en somme. Et quand je dis tombé du ciel ce n'est pas qu'une image car l'endroit en question n'est autre que la maison de sweet baby Jesus, une église quoi, enfin une des (trop) nombreuses églises qui existent ici. Je ne comprend rien à toutes les déclinaisons du Seigneur et c'est pas aujourd'hui que je vais m'y attaquer, je préfère me contenter d'accepter ce qu'on me donne, et si en plus je peux sauver des âmes en perditions au passage je trouve que tout le monde y gagne (bon moi j'y gagne dans l'immédiat et eux faudrat déjà commencer par mourir avant d'en voir la couleur). Bref je me retrouve avec les clefs d'un endroit qui sert de réfectoire et de salle d'accueil pour des sdf, je correspond donc au profil de la clientèle (sans l'addiction au cristal meth).
A deux heures du mat je renonce à dormir, de toute façon les nuits en intérieur ne servent qu'a avoir une douche et/ou à laver du linge pas à avoir une « bonne nuit de repos », et je décide de faire un tour par l'étagère de bouffe qu'on m'a indiqué en entrant et de profiter un peu d'internet pour chercher de la musique. Le résultat sera édifiant, je me retrouverais dans la cuisine à faire des pancakes en écoutant du black métal russe, sûrement le meilleur usage d'un édifice religieux qu'il me soit possible de faire, après quoi je retournerais me coucher pour cette fois dormir du sommeil de l'homme au devoir accompli. Ce sera donc plein comme une pute au petit matin (je me serais refait des pancake avant de partir) que j'attaquerais la traversé du parc des redwood
Je cache pas qu'on m'en avait également beaucoup parlé et je m'était dis « bon ça va c'est des arbres quoi, ok des gros arbres mais bon, on peut pas dire que ce soit un saut dans l'inconnu »,
Erreur, trois fois erreur car j'ai passé mon temps dans ces forêts la tête en l'air à dire (à haute voix, et oui, la solitude rend fou) « putain c'est quoi c'est truc de fou ! C'est énorme ! », J'ai deux trois clichés mais franchement ça rend par compte du bordel, parce que c'est pas juste un arbre immense dans une forêt mais une forêt d'arbres immenses et là réside toute la différence. Puis comme souvent le fait d'avoir voyagé lentement rend plus réceptif aux changements du paysage, même les plus infimes, alors là je vous dis pas la claque. Je veux dire que je connais le sentiment de se sentir tout petit en face d'une montagne ou d'un espace vide aussi loin que porte le regard mais en face d'une forêt c'est une première.
Je me féliciterai donc de ce choix d'avoir prit la côte et poursuivrais mon chemin sans encombre (avec toujours des crevaisons quand même mais comme je finis bientôt mon voyage je me convainc encore que « ça va le faire »). Il y a bien aussi une nuit campée sur un trail juste avant le golden gate bridge à descendre une bouteille de Côtes du Rhône en bonne compagnie (tout seul quoi) qu'on m'avait offert dans la journée, San Francisco je m'en contre bat les couilles vu que j'y connais personne, je traverse juste pour retrouver la côte un temps avant de bifurquer pour l'intérieur des terres.
Je n'irais pas grimper mais tout de même je ne me vois pas passer à côter du parc du Yosemite sans aller y faire un tour. L'idée est louable, un petit détour pour un changement de décor, mais le chemin est plus compliqué que prévu. Le long de la côte je me répétais sans cesse qu'il faisait pas si chaud tout compte fait mais bordel de pute, après une demi journée plein est et les 45° atteints sans le moindre vent à l'horizon je revois ma technique et poursuivrais mon incusrsion vers l'intérieur en me levant à 5h pour profiter de la relative fraicheur du matin, faire une pause de 3h et pousser jusqu'aux limites de ce que le soleil m'offre. Fait intéressant, il s'avère que le nord de la Californie entre la côte et les montagnes est un territoire d'agriculture peuplé presque exclusivement de mexicains. En tout cas je dors de plantations d'amandiers en plantations d'amandiers pour atteindre le début du relief. Après un classique tour dans un parc national, encore plein de trafic et plein de monde de partout, je continue en me disant que oui c'est joli mais en même temps est ce que vu depuis la selle ça compte vraiment ? (spoiler alerte : Non pour les montagnes ça compte pas).
Retour sur la côte pour finir ce voyage tranquillement, je roule, je me pose et me repose tout en profitant des plages pour finir à Los Angeles.
Comme le chapitre se clos il est temps de parler du peuple américain. Pas dans son ensemble et pour plusieurs raisons. Déjà parce que j'ai silloné que la partie ouest et que l'est est apparement très différent, parce que tous les gens avec qui j'ai parlé étaient blancs donc enlever la partie afro et hispanique du peuple ricain c'est quand même pas rien et puis plus important c'est qu'on est loin du relevé scientifique, c'est juste mon expérience qui est donc forcément biaisée. Pour commencer par enfoncer les portes ouvertes, eux ne le sont pas, ouverts je veux dire, Enfin surtout pas sur le reste du monde, c'est vraiment frappant de voir à quel point ils pensent être les maitres de toute chose et un idéal que les autres doivent nécessairement imiter ou jalouser. Le monde en dehors des US est une anecdote, un passe temps ou un repère de communistes (ici ils disent "socialiste"). Le rapport à l'argent est bien différent aussi, ça ce claque plus vite ou en tout cas disons qu'il y a moins d'économies sous le matelas mais plus d'investissement en bourse mais ça faut dire qu'avec le système de retraite et de santé qu'ils ont (chacun pour sois et Dieu pour tous) c'est presque une évidence. En suivant sur le système d'aide social je peux vous dire que le nombre de sans abris est un truc de malade, j'ai jamais vu autant de sdf dans aucun autre pays que j'ai pu traverser et après en avoir parlé avec quelques personnes sur place c'est encore assez "nouveau", dans le sens ou évidemment il à toujours eu des sans abris mais sur la dernière décennie les graphiques ont pété le plafond et les parcs ce sont remplis. Rien n'est simple est il y a plein de choses à dire là dessus mais c'est ce qui, sur le plan social, m'a le plus surpris. Ok j'en savais pas mal mais de voir la pauvreté à ce niveau là et rencontrer des gens qui ne démordent pas du rôle de "leader of the freeworld" que serait sensé représenter ce pays est incroyable d'incohérence. Alors on a la réputation de se plaindre tout le temps et de faire grève pour un oui ou pour un non mais pour le coup je me dis que c'est nécessaire sinon on se réveillera un matin et il fera toujours nuit car à force d'avoir la tête si prêt du cul des ricains (baisse des taxes sur les grandes fortunes, écoles à but lucratif, retraite sauvage j'en passe et des meilleures) on finira bien la tête dedans.
Fin de l'instant Gilets Jaunes et fin du voyage,,,
En tout cas fin du voyage en solo, parce qu'il y a une surprise..
Finir ? Ha oui mais non, y a un détail que j'ai (volontairement) omis c'est que j'ai rendez vous.
Quelques mois avant mon départ un pote est parti dans un autre périple à vélo mais axé sur l'Asie et l'Océanie et à force de hasards et autres éléments scabreux de la vie il s'est trouvé que l'option de faire un bout de chemin ensemble en Amérique est venue sur le tapis.
La première évocation de pareilles aventures se fera au Canada et se mutera en "et pourquoi pas le Mexique ?".
C'est pas con ça, pourquoi pas le Mexique ? Me voila donc de retour à Los Angeles pour récupérer mon pote à l'aéroport. Pour la petite histoire on s'est rencontrés en Uzbékistant à vélo et après quelques péripéties (dont la traversé de la Chine) et malgré (ou grâce) à des modes de vie un brin nomades il se trouve qu'on arrive à se voir de temps en temps, un voyage d'habitués, c'est pas pour se faire brosser mais presque le contraire car si pour certains l'expérience rime avec préparation et organisation dans notre cas ça serait plutôt "jusqu'ici tout va bien".
Et dès le départ ça s'annonçait comme quelque chose de grand car voici à peut de choses près l'intégralité de notre conversation sur les préparatifs de nos retrouvailles :
-"J'arrive le X à l'aéroport à 22h"
-"ok je m'arrange pour être là avec des bières"
-"impec"
Et c'est en arrivant dans le trafic de l'aéroport et en zigzaguant entre les taxis que je me suis dit "au fait je sais pas à quel terminal il arrive et je sais pas avec quelle compagnie ?! Rajoutez que mon pote n’a pas de téléphone et vous avez l'étendue de notre expertise. Mais là où c'est beau c'est qu'on s'est quand même retrouvés (et que cela ne nous aura donc absoluement pas servi de leçon). Le temps de remonter son vélo et de descendre un pack (et d'en racheter un autre) on est partis pour squatter la plage le temps d'une nuit.
Le lendemain c'est donc direction le Mexique, on y va tranquille vu qu'on papote quand même pas mal et chaque soir assez tard. Pour finir on aura dormi à la belle tous les soirs sur les plages avant de passer la frontière comme des pros, c'est à dire sans choper de tampon d'entrée ! On penserai qu'après avoir plusieurs années de voyages au compteur on aurait quand même appris les rudiments du passage de frontière ? Comme quoi, faut jamais douter de toujours pouvoir se surprendre soi-même.
On a quand même réussi à se convaincre que c'était normal et c'est deux jours plus tard au milieu d'une discussion avec d'autres cyclos qu'on s'est rendu compte de notre erreur, Allez, un petit coup de covoit pour traverser la frontière à pieds et revenir pour payer un petit papier qui nous légalise nos status de migrants.
Mieux maintenant que trop tard hein !
A part ça, le Mexique c'est top, trop de gens sympas, ça fait plaisir. Le choc de la frontière est quand même marqué on va pas se voiler la face, poubelles en vrac et chiens errants. Ca aura été un grand bol d'exotisme après autant de temps à voyager dans un pays sans trop de surprises. C'est à dire un pays dont on parle pas la langue et où chaque arrêt bouffe est une petite découverte. Le paysage change aussi, je dis pas qu'il n'y a rien de semblable aux US mais en tout cas rien que j'ai fait et donc c'est avec un putain de grand sourire qu'on défile à coté de rangé de cactus haut comme des sapins…enfin, jusqu'a l'accident,
Là suite au prochain et dernier épisode concerçant l'arc nord ouest Américain,
2 notes · View notes
Text
Translation of “évidemment” by Lomepal just because this is pure art
Evidemment here
Les plus grands sages disent que le vrai bonheur est dans l'équilibre
The greatest wise say that true happiness is in balance
C'est peut-être de la débilité mais j'ai jamais voulu la vie tranquille de quiconque
It may be debility but I never wanted the simple life of anyone
Petit j'avais pas trop sommeil, mourir au sommet comme King Kong le seul rêve qui compte
Young I wasn’t too sleepy, die at the top like King Kong the only dream that counts
Mais pourquoi moi, pourquoi je serais différent des autres
But why me, why would I be different from others
Mon seul don c'est vouloir être différent des autres
My only gift is wanting to be different from others
Et pour ça j'ai la rage de vaincre la rage d'être le meilleur sur la page de fin
And for that I have the rage to beat, the rage to be the best on the end page
Si jamais ça marche je pars plus comme une tache de vin Oh
If it ever works I won’t leave like a stain of wine Oh
J'ai l'impression de m'entendre dans mes premiers morceaux
I feel like I hear myself in my first songs
Toujours à crier comme un connard mort saoul
Always screaming like jerk dead drunk
Sauf que maintenant j'ai plus 19 ans
Only now I’m not 19 anymore
je crois bien que les gens bizarres du show biz' disent que mes disques se vendent, yesss
And I think weird show biz people say my albums are selling, yesss
Concerts complets dans toutes les villes de France
Complete concerts in all the cities of France
On était déjà passés par là en van
We had already been there by van
Sur scène je donne tout j'en ai deux mille devant
On stage I always give my all I have two thousand in front of me
Mais je suis toujours mal à l'aise quand je parle à un fan
But I always feel awkward when I talk with a fan
Évidemment que je veux briller comme l'or
Obviously I want to shine like gold
J'ai passé ma vie invisible comme l'air
I spent my life invisible as the air
Pourquoi vous voulez m'aimer maintenant ?
Why do you want to like me now ?
Pourquoi vous voulez m'aimer maintenant ouais
Why do you want to like me now yeah
Des millions d'heures seul dans le noir
Millions of hours alone in the dark
Dieu merci j'ai enfin confiance en moi
Thank God now I finally believe in myself
Pourquoi vous voulez m'aimer maintenant ?
Why do you want to like me now ?
Sert plus à rien de m'aimer maintenant
It’s useless to like me now
Seul à 3h du mat' dans un bar on peut reconnaître Pal
Alone at 3 A.M in a bar we can recognize Pal*
Sous ma poitrine c'est plus froid qu'en Islande
Under my chest it’s colder than Iceland
Dans mon caleçon c'est plus chaud qu'au Népal
In my underpants it’s hotter than in Nepal
Je fais que déconner pardon
I’m only screwing around sorry
Chaque semaine je couche avec une nouvelle fille que je connais pas
Every week I sleep with a girl that I don’t know
Est-ce que j'essaye de me venger
Am I trying to avenge myself 
Me venger de toutes ces années où je plaisais moins aux filles que les mecs dérangés
Avenge myself from all these years where I was less appealing to girls than disturbed dudes
Où je me sentais partout étranger
Where I felt everywhere like a stranger
Où je servais qu'à nourrir leur égo quand ces pétasses jouaient
Where I was only there to feed their ego when these sluts played (with him)
Aujourd'hui c'est moi qui monte les étages ou elles ?
Today it’s me who climbs the floors or her ?
Bon d'accord j'étais consentant quand je rentrais dans leur spirale
Well I admit that I was consenting when I entered their spiral
C'était toujours mieux que d'être invisible
It was always better than being invisible
Maintenant je ressens plus rien je m'intéresse plus qu'à leur physique
Now I don’t feel anything I only care about their looks
Et tous les soirs le diable me rend visite
And every night the devil pays me a visit
Fini les grosses garces trop fausses gamin j'étais tellement bête
Stop the big bitchy girls too fake, young I was so dumb
Je veux un Oscar pour chaque film que je me suis fait dans la tête merde
I want an Oscar for every film I made in my head, shit
Avant j'étais un peu froid, maintenant je le suis complètement
Before I was a little cold, now i completely am
C'est trop tard pour combler le manque
It’s too late to fill the emptiness
Évidemment que je veux briller comme l'or
Obviously I want to shine like gold   
J'ai passé ma vie invisible comme l'air
I spent my life invisible as the air
Pourquoi vous voulez m'aimer maintenant ?
Why do you want to like me now ?
Pourquoi vous voulez m'aimer maintenant ouais
Why do you want to like me now, yeah
Des millions d'heures seul dans le noir
Millions of hours alone in the dark
Dieu merci j'ai enfin confiance en moi
Thank god I finally believe in myself
Pourquoi vous voulez m'aimer maintenant ?
Why do you want to like me now ?
Sert plus à rien de m'aimer maintenant
It’s useless to like me now
Évidemment que je veux briller comme l'or
Obviously I want to shine like gold  
J'ai passé ma vie invisible comme l'air
I spent my life invisible as the air
Pourquoi vous voulez m'aimer maintenant ?
Why do you want to like me now ?
Pourquoi vous voulez m'aimer maintenant ouais
Why do you want to like me now, yeah
Des millions d'heures seul dans le noir
Millions of hours alone in the dark
Dieu merci j'ai enfin confiance en moi
Thank god I finally believe in myself
Pourquoi vous voulez m'aimer maintenant ?
Why do you want to like me now ?
Sert plus à rien de m'aimer maintenant
It’s useless to like me now
.
This song was written by Lomepal in 2018 and is a part of his album “Jeannine”, a tribute to his late grandmother. Lomepal is a French rapper from Paris, he is 27 (91). He had had a complicated youth with major family issues, this resulted as in a strong influence on his music.
*Pal is his nickname
3 notes · View notes
nev-shitposts · 5 years
Text
Tumblr media
Avec L’E3, j’ai eut envie de faire ça haha, mais pas avec des jours diffs, je vais tout faire ce soir sur mes pauses. 
1 - Mon tout premier jeu... Dur à dire huhu. En fait je saurais pas trop dire à quel jeu j’ai joué en premier (j’ai pas mal dosé Wind Waker petite et Age of Mythology). Mais une chose est sûre, le premier jeu qui était à moi, c’était Pokémon Crystal, offert gentiment par mon grand frère, car c’était le premier pokémon où on pouvait jouer une fille. 
Tumblr media
J’y ais joué avec masse de joie (team starter Germignon à l’époque, même si maintenant je prendrais plutôt Héricendre). Bon je l’ai jamais fini, mais j’ai de TROPS bons souvenirs. 
2 - Perso pref... Super dur à dire ! 
Je vais mettre trois meufs que j’adore du kokoro, même si j’exclues là un peu les protagonistes, du coup, et que j’adore PLEEEINS de persos : 
Tumblr media
Parce qu’elle est turbo attachante et classe. 
Tumblr media
Déjà j’adore son design, et puis son caractère est si drôle et attachant (et son amitié avec Soumia awwww). 
Tumblr media
Et Mélodie, mon dieu, j’adore son design, elle est turbo pipou et son histoire est si triste... 
3 - 
Tumblr media
J’ai pas encore eut le temps de le finir, mais c’est un petit puzzle game indé vraiment doux, malin et avec une ambiance magnifique. Le scénar est dur, même si j’ai pas encore tout découvert, les graphismes sont bons, et tout ce qui est musique/ambiance/chara ou level design c’est PERF. C’est immersif, beau, intelligent, et les énigmes ne sont pas genre juste horriblement dur pour rager trop longtemps et pas non plus trops faciles. 
4 - J’en ais quelques uns, j’avoue tout ! Déjà, je joue à Amour Sucré, qui n’est pas la crème de la crème des datings sims (et à d’autres plus obscurs, genre Summertrip ou AnticLove, qui sont VRAIMENT HILARANTS). Maiiiis la romance avec Priya = le feu et en plus, y’a des persos queers canons, ce qui est plutôt nice. Des fois, je joue aussi à Burger Restaurant 3, un petit jeu gratoss vraiment à la con, mais rigolo, bien que olala gros TW de turbos clichés plutôt racistes ou au moins bien essentialistes. Je préfères prévenir. Sur console, je dirais Doshin the Giant, caaar, c’était pas si ouf, mais moi j’avais kiffé. 
AAAAH SI JE SAIS : Les jeux de combat Naruto. JE. LES. ADORENT. TOUS. 
Tumblr media
TOUS. 
5 - Petite, je voulais être cool comme Tetra, mais je me retrouvais surtout dans Arielle, la petite soeur de Link dans Wind Waker, parce que ben... J’avais aussi 6 ans et mon frère 12. 
Tumblr media
Récemment, je me suis à balle identifié à certaines facettes de Natsuki, un personnage que j’adore dans Doki Doki Litterature Club : 
Tumblr media
Son rapport à sa confiance en soi, aux autres, y’avait des choses très vrais sous le côté “mignonne mais tsunedere gnagna”. 
6 - On va rester dans Doki Doki et j’avoue.. Yuri m’insupporte. Bon en plus, le traitement des thématiques liées à elle est assez mal foutu, mais elle en général m’aggace BEAUCOUP. 
Tumblr media
7 - Vous me croirez si je vous dit que je les shippe ? (true story, déso). 
Sinon, je dirais, Link & Tetra, rien de bien original : 
Tumblr media
8 - Les musiques de BGE. Principalement celle-ci. 
Je l’aime de tout mon kokoro. 
Et aussi celle de l’île du dragon de WW. 
9 - J’ai été trauma par l’enlèvement de la petite soeur dans Wind Waker, ne jugez pas, j’avais 6 ans. Sinon, il y a une scène clé de Beyond Good & Evil qui est une souffrance pour le kokoro. Et une scène de Sybéria 2, mon dieu. HORRIBLE. Je m’en suis toujours pas remise. 
Tumblr media
(oh putain si je sais, en fait, c’est pas une scène, mais l’histoire de l’hippocampe enfermé dans Majora’s Mask. Ca m’a brisé le coeur à 6 ans). 
10 - 
Tumblr media
C’est un jeu pas encore sorti, il n’y qu’une démo jouable gratoss, et mon dieu, c’est la première fois que le simple gameplay d’un jeu me fait AUTANT kiffer. C’est fun, c’est rytmé, et en plus le jeu est beau, avec des persos racisés; féminins, handicapés et queers et qui sont supra cools. Je le veux TANT. 
11 - Hummm, je crois que c’est sur le support ? Je préfères la console, déso pas déso, et surtout jouer avec une manette (je suis NULLE au clavier). Et puis, le petit rituel de l’allumer, tout ça, je sais pas... 
12 - Les chouettes VNs de Misté (aller voir sa page itchio !!). C’est si bien, et propre et bien fini, à chaque fois mes yeux se remplissent de joie. 
13 - J’avoue tout, j’ai jamais vraiment fini un jeu. Mais celui que j’ai dû le plus doser... C’est Super Smash Bros Melee, que ce soit à 6 ans, ou depuis que j’ai racheté une gamecube. 
14 - ??
15 - 
Tumblr media
Si joliiiii. 
16 - J’ai pas d’exemple, déso !
17 - Haha, les deux que j’ai en tête viennent de Wind Waker. Déjà... LE PIAF. Il a un design super marquant, et on monte bien la hype sur lui ! Et petite, il m’avait beaucoup marquée. 
Tumblr media
Et cette version de Ganondorf est topissime. Sinon, sans aucune originalité, ben j’aime beaucoup Gladoss de Portal. 
18 - TROP DUR. J’aime énormément le Link de WW ou Jade de BGE, mais je me répète beaucoup ! Dans l’indé, j’aime beaucoup Madotsuki de Yume Nikki, même si j’y ais trop peu joué. 
Tumblr media
19 - 
Tumblr media
Je veux vivre dans une cabane dans les arbres de Pokémon Rubis et avec mon fidèle Poussifeu. 
20 - Le jeux de bagarre et le dating simulator ! Ouais, moi je me bagarre ou j’aime les bisous, pas le choix. Après j’adore aussi les Zeldas-like, et généralement les gameplays de Nintendo m’enchantent. Ce que j’aime pas, ce sont les FPS, c’est un gameplay qui me saoule de ouf ou les énigmes trops dures. 
21 - Hummm, pour pas être trop redondante et comme c’est un de mes jeux prefs et dont je trouves aussi l’histoire et le gameplay brillant, je vais dire Zelda Majora’s Mask. Tout ce qu’on pu en interprêter les fans, les personnages, les enjeux. Tout est top. 
Tumblr media
22 - C’est pas vraiment une suite, plus un autre d’une série (encore Zelda, déso pas déso), mais gamine, la sortie de Twilight Princess, ça a été une méga claque pour moi. Je l’ai trouvé déjà magnifique graphiquement, et l’univers m’a tout de suite emportée à fond (et j’ai trop hâte d’y rejouer comme je viens de le racheter !!). 
Tumblr media
23 - Clairement, je peux trancher entre ces deux làs : 
Tumblr media
Tumblr media
Je peux mourir en paix. 
24 - ALORS. Je sais pas ce qui est considéré comme classique ou pas. Donc, je sais pas vraiment ?? Les Zeldas ça doit être ça, mais lesquels ? Donc je dirait que j’ai aussi pas mal apprécié le pillier classique de la license, c’est à dire Ocarina of Time. 
Tumblr media
25 - TROP ET JE MANQUE DE TEMPS. Déjà je veux refinir WW et TP. Et BGE. Et finir Papo y Yo. Et NITW. Et Hollow Knight. Et Fire Emblem Awakening, qui est sympa comme tout ! Après ça dépendra de ce que j’achèterais haha et de ce que je jouerais chez mon frérot comme la pire des squatteuses. 
26 - Je remarque pas trop trop ça, j’avoue, et je sais pas si j’ai joué à bcp de jeux avec des doubleurs... 
27 - Dur à dire... J’ai surtout des scènes de Zelda qui me viennent en tête, j’avoue tout ! 
28 - Je sais pas, j’avoue. 
29 - Morrowind. 
Tumblr media
J’étais grave pas chaude car je trouvais que c’était Oblivion en plus moche, et en fait j’y ais peu joué, mais l’univers m’a GRAVE marqué. Ces termites, les échassiers des marais, tout était top ! 
30 -
Tumblr media
Est ce que ça étonnes quelqu’un ? 
Petite, déjà jouer une fille c’était ouf, mais là, l’univers, les gameplays variés, les ambiances... tout as été une claque absolue. J’adore ce jeu, ces graphismes, cet univers (<3), ces musiques, ce scénars, ces excellents persos, ces idées par milliers... C’est génial. 
2 notes · View notes
fauvelienne · 5 years
Text
J’osais pas vous en parler...de peur que vous me traitiez de gamine qui sait pas se gèrer mais hier c’est un flash back qui m’est revenu
Bien avant l’histoire avec ma prof d’anglais bien avant mes quelques revenues au lycée entre 2 hospits séquentielles voici comment j’ai fait confiance à une adulte pour la première fois. Voici comment on m’a une première fois fait un câlin alors que j’étais en larmes. Il faut savoir avant de juger que j’habite une petite ville et que profs et équipe éducative sont très proches des élèves. Vous pouvez commenter mais je vous en supplie ne me jugez pas car c’est un moment très difficile à évoquer pour moi car comme vous savez je ne supporte pas que des adultes me donnent de l’attention j’ai été éduquée ainsi. On ne raconte pas sa vie aux profs et aux équipes. Ce jour là j’avais besoin d’aide et c’est tout. Merci par avance
Au lycée.
Au détour d’un couloir on regarde mon emploi du temps avec des amis. Elle passe y jette un oeil et me dis « Ah tu as 2h de trou...je veux te voir dans mon bureau à 13h20 ma belle d’accord ?».
Ma proviseure adjointe. Elle est toujours comme ça, douce, bienveillante, elle donne des petits surnoms à tout le monde. Ça rassure et ça met en confiance.
Je décide d’y aller
« Entre ma grande , viens. Assieds-toi. Je vais fermer la porte »
*elle ferme la porte et reviens derrière son bureau elle se laisse tomber doucement sur sa chaise*. Je suis très nerveuse j’ai gardé mon sac sur mon dos.
« pose ton sac ma bichette, ne soies pas si anxieuse, je voulais juste te parler un peu. »
Je pose mon sac, je bouge beaucoup par hyper activité mais surtout à cause de l’angoisse.
« Ecoute...chérie...je voulais te demander...est-ce que tout va bien en ce moment ? J’ai discuté avec madame H. et...je voulais qu’on se parle un peu tu comprends ? »
« -hm.... »
Je n’ose rien dire. Je suis apeurée. Je sais qu’elle a vu ma prof d’anglais à la fin du cours de la veille et que c’était à mon sujet. J’étais dernière à partir et je les ai entendues. « Tu vois...elle est vraiment pas bien... »
Elle insiste
« On trouve que...tu as perdu du poids, que tu es fatiguée, absente...et je ne suis pas dupe ma grande. Qu’est-ce qu’il se passe ? Je vois bien que ça ne va pas en réalité, est ce que....tu penses que je connais ce qui te fait souffrir depuis la seconde ? Tu crois que tu pourrais m’en parler ?»
J’angoisse de plus en plus je ne parviens pas à m’exprimer car j’ai peur. Je tente de garder la face mais je commence à rougir et à avoir un peu de mal à respirer, je n’arrive plus à contrôler mes mains qui sont les premières parties de mon corps que je fais souffrir quand je ne suis pas bien. J’ai beau essayer de me contrôler de m’empêcher d’écrabouiller mes doigts, de me ronger les ongles, je suis incapable de rester calme, j’ai envie de partir et de claquer la porte de fuir. Mais quelque chose me retiens.
Je commence à tapoter sur le bureau. Je n’arrive à rien dire. Je me mords les lèvres
Elle me prend les mains, me bloquant de tout mouvement et décide d’y aller cash.
« Ma belle...est-ce que tu souffres de TCA ? Dis moi tout, hurle le si tu en as besoin ».
J’acquiesce puis je m’ecroule en larmes. Car je comprends qu’elle sait déjà tout. Je suis à bout, mentalement physiquement psychologiquement. Tout ce que je lui dit c’est “oui putain et je n’en peux plus”.
Il se produit alors quelque chose de magique, d’iréel. Elle se lève, vient s’asseoir à côté de moi, et elle me prend dans ses bras. Elle passe sa main dans mes cheveux et ne cesse de me dire « ça va aller je suis là, je comprends ma belle, je m’en doutais je sais que c’est dur d’en parler»
J’ai du mal à me calmer. Mais je lui glisse des phrases auxquelles elle répond toujours je sais.
« Je suis à bout ».
« J’ai peur ».
« j’suis pas bien ».
« Ça va pas du tout » .
« Depuis que je suis enfant on me dit que je suis grosse, 14 ans que ça dure et que ça hurle dans ma tête ».
À la dernière phrase elle me dira « ce n’est pas vrai petit chat, tu n’es pas grosse, vraiment,vraiment pas, tu veux bien m’écouter ? Me faire confiance aujourd’hui ? Me laisser te parler un peu ? »
Je lui dis que je vais essayer, que ça va en fait mais que j’ai peur, que je veux qu’elle n’en parle à personne mais qu’en fait elle peut en parler au conseil de classe. Que je me hais, que j’ai honte de moi, que je ne suis qu’une menteuse. Mais que je dis vrai. Que j’ai envie de mourir, puis de me battre. Je tiens des propos totalement incohérents.
Elle a choisi de m’obliger à être sous pression pour que je lui dise les choses. Le pire c’est que ça a marché. C’est sa technique bien à elle. Quand elle sait quelque chose et qu’elle veut vous le faire avouer elle vous pousse à bout jusqu’à ce que vous craquiez.
Elle me gardera tout l’après-midi finalement. Elle me laissera tout déballer. Elle ne me lâchera pas. Pendant 3h elle m’a câlinée et tenu la main. C’était le seul moyen pour que je parle.
Je ponctuais quasiment chaque phrase par « Je mérite pas de câlin je mérite pas qu’on soit gentil avec moi je me déteste je me supporte pas » et plus je dis ça, plus elle essaye de me rassurer me gardant contre elle, passant sa main sur mon épaule. 80% de ce que je dis au fond, je ne le pense pas mais j’arrive pas à m’arrêter j’ai besoin de tout lâcher et surtout, j’ai besoin qu’elle ne me lâche surtout pas sur le moment, j’ai besoin d’être protégée, c’est étrange mais j’ai besoin d’être câlinée, rassurée, et ça elle le ressent. J’oublie tout ce que je pouvais penser d’elle, le fait qu’elle soit censée avoir de l’autorité sur moi, parce-que j’ai peur, que je me sens vulnérable, détruite. Elle savait que j’avais besoin de sa présence pour apaiser mon angoisse. Et elle me parlait doucement. « je suis là ma belle. Tout va bien. C’est normal que tu aies besoin d’être câlinée. Je suis là il ne faut pas avoir peur. C’est dur je sais. Ça va aller »
Elle m’a dit que mes notes étaient en chute libre. Qu’elle s’inquiétait beaucoup.
« Ma belle je pense que ça ne serait pas raisonnable de te laisser passer le deuxième bac blanc, on est d’accord ? »
J’essaye de lui dire non. Ou un espèce de si ferme que je n’arrive pas à maintenir . Puis j’acquiesce à nouveau et je recommence à pleurer. Je me rends compte que tout ce que je vis actuellement lui apparaît.
Je voudrais tellement me libérer. Et j’aimerais tant lui faire confiance et pouvoir répondre à ses questions. «  d’où ça vient ces mauvaises pensées ? que se passe-t-il ? Pourquoi tu es si triste ma grande ? »J’essaye de lui parler un peu de moi, avec beaucoup de difficulté car je n’ai pas l’habitude. De tout ce que me disait ma grand-mère concernant mon poids, mes parents, mais j’ai du mal. C’est une partie de ma vie que j’ai toujours voulu cacher et qui pourtant est à l’origine de mes TCA. Il y a de longs instants de silence où l’angoisse prend le dessus et me coupe la voix durant lesquels elle essaye de beaucoup me rassurer de m’aider à respirer, où elle parle de tout et de rien en me disant que ce n’est pas grave qu on prendra le temps qu’il faut. Je n’ai jamais autant pleuré. À un moment je me trouve face à elle, elle prend un mouchoir essuie mes joues creuses et me dit « oh, ma jolie...allons...un si doux visage, ne t’inquiète pas ça va aller »
Je répète beaucoup, je répète surtout que je me déteste, que je suis grosse ce à quoi elle me répond toujours qu’il ne faut pas et qu’elle ne me dira jamais oui à ça.
Elle me demande si j’ai déjà été hospitalisée pour de l’anorexie. Je me tais puis je lui avoue que oui et pas qu’une fois.
Je lui demande si elle pense que je devrais me faire hospitaliser de nouveau. Elle me répond que malheureusement oui. Elle me dit que je suis très malade, maigre et qu’elle a peur pour ma vie.
Nous sommes en décembre nous sortons du premier bac blanc, je partirai à peine 3 semaines plus tard pour une hospitalisation jusqu’à avril avec séjours séquentiels et c’est là que je prendrai rendez-vous avec ma diet et bla-bla-bla. Elle viendra me voir pendant cette hospit. Pendant ma période de sépa avec mes parents. Comme elle ne faisait pas partie de ma famille ni de mes amis et que les soignants mais surtout la psychiatre voyaient que j’étais très malheureuse elle a pu venir quelques fois.. J’étais totalement shootée au valium mais je me souviens qu’elle venait. Je pleurais beaucoup. Tout le temps en fait. J’étais sondée 24h/24. Elle essayait de me faire manger un peu, des légumes surtout et des compotes. J’essayais. C’était dur mais je ne pourrai jamais assez la remercier d’être venue. La première fois elle est restée jusqu’à ce que je m’endorme, le passage des poches de sonde c’était le plus dur pour elle comme pour moi. Elle m’a vue pleurer à en hurler. La sonde c’était mon angoisse. Je ne l’acceptais pas. Avoir quelqu’un pour me changer les idées c’était indispensable. Ça me rassurait surtout. Ça me faisait oublier
Je parviens à m’apaiser un peu. Il est 16h25. Elle me demande si ça va aller si je comprends pourquoi elle ne veut pas que je passe le deuxième bac blanc...j’essaye de la convaincre que oui. Le propos le plus logique que je tiens c’est que je lui amènerai les papiers pour l’hospit. Elle me serre encore un peu contre elle et me dit « c’est d’accord ma grande...tu fais le bon choix. Il le faut »
Ça sonne. Elle me demande si je veux y aller. Je lui dit oui nous nous levons. À la fin, je lui prend la main moi et je lui dit « ça va aller ? Pas vrai ? Je vais m’en sortir ? » elle me répond
« bien-sûr ma belle, fais attention à toi d’accord ? viens me voir si besoin. »
Je lui dis oui, sans servir mon faux sourire. C’est la première fois que je reconnais avec moi-même que ça ne va pas. Puis merci. Et je m’en vais. Je l’entendrai dire oh mon dieu, derrière moi.
5 notes · View notes