Tumgik
#pied en avant
toutplacid · 5 months
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Homme avec le pied en avant – stylo-bille noir, carnet nº 30, 1986
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flashbic · 17 days
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Chapters: 1/1 Fandom: Cartouche: Prince des faubourgs | Cartouche: Prince of the Streets (Cartoon) Rating: General Audiences Warnings: No Archive Warnings Apply Characters: Cartouche - Character, Le Lorrain, Veuve Richard Additional Tags: pre-show shenanigans Summary:
Quelques temps avant le début de la Régence, un nouveau client se présente au Chariot d'Or. Avec ses vêtements luxueux et son allure distinguée, il attire inévitablement l'attention de Cartouche.
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lilias42 · 2 years
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3Nopes. 3Nopes, 3Nopes... tu tends le bâton pour te faire battre, tu le sais ça ? Tu pensais à quoi en ne mettant quasi pas de femme dans ton bazar sans nom ?
Bon... je pensais pas en reparler de ce feu de poubelle, surtout que je n'y joue pas - je tiens à ma santé mentale et à mes sous - mais, la Fortune est étrange, que voulez-vous. On va parler un peu des nouveaux personnages dans 3Nopes avec des chiffres (car j'aime les chiffres aussi).
(c'est devenu assez long et ça part un peu en cacahuète sur la fin car, une idée qu'on essaye de développer en amène une autre, qui en amène une autre, qui en amène encore une autre... donc, suite sous la coupe)
(et merci beaucoup à @ladyniniane ! C'est les discussions avec elle qui ont inspiré ce billet ! [allez voir son travail et ses fics, elles sont géniales ! Et les persos féminins existent et sont très actifs en plus donc, que demande le peuple ?!])
C'est à cause du margrave Gautier, Matthias pour 3nopes, qui apparait et qui a des scènes. D'accord, pourquoi pas, surtout que la relation de Sylvain est très importante pour lui donc, j'avoue, je suis curieuse de ce que ça pourrait donner. En plus, Moonlitboar parle beaucoup de lui et il fait des trucs super donc, autant le faire ! Je lis donc les billets sur lui, et on a ses motivations pour avoir laissé Miklan faire aussi longtemps (soit battre son frère et tenter de le tuer). Si j'ai bien compris, c'est parce que c'est le fils de sa première épouse et amour de sa vie, première épouse qui est morte assassinée par les srengs alors que lui était loin à cause de la peste et elle enceinte de leur deuxième enfant. Sylvain est donc le fils de sa deuxième épouse et le demi-frère de Miklan. Miklan qui a aussi une rédemption dans AM...
...
Mon cerveau de primate (sur l'air "elle descend de la montagne à cheval") :
"Le margrave Gautier a une femme enceinte dans le frigo ! [clap ! clap !]
Le margrave Gautier a une femme enceinte dans le frigo ! [Clap ! Clap !]
Le margrave Gautier a une femme...
Le margrave Gautier a une femme...
Le margrave Gautier a une femme enceinte dans le frigo ! Eh ! Oh !"
Attention, je ne dis pas que cette révélation est mauvaise par nature ou rend le comportement du margrave illogique. Au contraire, je trouve même que c'est une bonne idée étant donné l'histoire des Gautier - même si ça apporte son lot de questions TRES gênantes quand tu réfléchis cinq minutes -, mais aussi la manière dont le fandom imagine la manière dont leur famille fonctionne.
Je ne prétendrais pas être experte en la matière mais, dans la quasi totalité des fanfictions que j'ai lu où la famille de Sylvain apparaissait, c'était les pires parents du monde ou pas loin, qui ne l'aimaient qu'à cause de son emblème et le considérait comme un outil, surtout son père, et sa mère aussi les rares fois qu'elle apparaît (on va y revenir), et ils le favorisaient beaucoup par rapport à Miklan qui était délaissé par rapport à son frère, d'où sa haine de lui. Moi-même, je ne les écris pas comme la meilleure famille du monde : le margrave Isidore ne fait pas attention aux blessures de Sylvain en pensant que c'est des accidents car, c'est un enfant un peu remuant et taquin (étant donné que je leur attribue le goupil comme animal vu que Gautier aimait se transformer en cet animal, il lui reproche d'être plus proche de Renart du roman que de son ancêtre), ne croit pas Sylvain la seule fois où il dénonce son frère, gobe les mensonges de Miklan même si Glenn a dû le balafrer pour l'empêcher de tabasser son frère devant ses amis, et Rodrigue et son jumeau Alix doivent ruser pour éloigner le petit de son frère, en manipulant le margrave Isidore pour qu'il passe la morte-saison (soit automne + hiver) à Fraldarius sous couvert de le faire étudier avec de meilleurs professeurs, vu qu'il est surdoué et qu'Isidore veut la meilleure formation possible pour le futur margrave. Il est froid avec ces deux fils, et même s'il considère l'aîné comme une déception, il le forme à être le second de son cadet. Il voie même le temps que passe Sylvain en Fraldarius comme une occasion de plus se concentrer sur la formation de Miklan, vu qu'il a dix de plus que son cadet et qu'il est en retard. Miklan persuade toujours son frère que c'est de sa faute s'il le bat car, il lui a tout volé.
Pour leur mère, Fregn, elle croit son cadet et fait ce qu'elle peut pour le protéger, notamment en le gardant avec elle dès que possible quand il est encore dans la petite enfance et en soutenant les Fraldarius quand ils proposent à son mari de prendre Sylvain chez eux "pour ses études" mais, elle est plus ou moins pieds et poings liés car, c'est une sreng. Elle est la fille d'un grand guerrier sreng et suite à l'élection de sa cadette Thorgil (oui, nom masculin mais, c'est justifié dans le texte par le fait qu'après avoir eu quatre filles, ses parents voulaient un garçon mais raté, encore une fille donc, ils lui ont donné un nom de garçon [car à la base, c'est un personnage masculin mais, je l'ai transformé en femme, et que j'aime bien ce nom]), la soeur aînée d'une reine très importante. Le moindre mouvement de travers de sa part pourrait être interprété comme de la mauvaise volonté de la part de son bout de territoire, ou une preuve que les srengs ne sont pas de confiance, même si leur petit royaume est en paix avec Faerghus depuis son mariage par respect envers le traité puis, car c'est la grande soeur de la reine. ça empêche pas tous les autres petits royaumes de la mosaïque Sreng de continuer les raids mais, c'est déjà le plus important d'entre eux qui se tient sage. On lui reproche déjà d'avoir appris à Sylvain à parler parfaitement le sreng, et surement les valeurs qui vont avec (ex : pour les srengs, ce n'est pas grave de voler, le plus grave est de se faire prendre, ne respecte que ceux qui s'en sont montré digne, et ils ont une culture du défi et de la compétition très forte) donc, elle doit être très prudente, surtout que son ancien métier d'éclaireuse pour les flottes commerçantes et guerrières des srengs (directement inspiré du métier de viking [ceux qui vont à l'extérieur pour le commerce ou la guerre]) la rende encore plus suspect (elle est passé spécialiste dans l'infiltration de communauté / ville / village / groupe de gens plus ou moins grand et la collecte d'information mais, encore une fois, on la voie au mauvais endroit, et les hostilités peuvent reprendre avec Sreng car, on l'accusera d'être une espionne, même si elle a déjà été affaiblie par le fait qu'avec ces tatouages comblés, elle ne peut plus faire de magie sreng).
Enfin bref, j'avoue que j'aime bien l'idée qu'on change de perspective sur cette famille. Le margrave Gautier n'est pas un connard mais, un homme complètement brisé par la mort de la femme qu'il aimait et donc, se raccroche à ce qui lui reste d'elle, soit leur fils.
Cela renverse aussi la dynamique entre les frères et leur père qu'on pensait connaitre : au lieu d'un Sylvain favorisé et un Miklan délaissé, il est facile d'imaginer que Matthias préférait Miklan car, c'était le fils de son véritable amour, et même s'il aime aussi Sylvain, ça a pu jouer dans sa manière de se voir. Cela donne même une arme en plus à Miklan pour maltraiter son frère : leur père ne l'a eu que pour avoir un héritier avec un emblème. Il n'aurait pas eu besoin de quelqu'un qui puisse tenir la Lance de la Destruction afin de protéger la frontière des raids srengs, il ne se serait pas remarié car, son seul et unique amour est sa première épouse morte tragiquement. Il est facile pour Miklan de faire croire à Sylvain que Matthias n'a jamais voulu de lui, qu'il a juste besoin de lui, et le convaincre encore plus facilement de se taire au sujet de ses mauvais traitements tout en se laissant faire... et très honnêtement, même si le jeu montre - si j'ai bien compris - que Matthias aime Sylvain à sa manière et essaye de bien le former, je veut bien croire que Miklan aurait raison de dire que leur père a eu Sylvain par obligation et donc, il ne l'aime pas ou moins que lui. Il laisse son fils ainé tenter de tuer son fils cadet ! Au moins deux fois ! Et il en fait rien ! Les mots de Miklan auraient donc encore plus de poids, et Sylvain se laisserait surement plus faire car, il y a un fond de vérité dans ses mensonges (il est né parce que Matthias avait besoin d'un héritier à emblème). La situation est bien glauque avec cette simple donnée en plus... et elle était déjà glauque de base... mais au moins, ça permet d'explorer des pistes intéressantes j'imagine.
Bon, le fait que l'épouse en question soit en plus enceinte est un peu too much pour moi mais bon, un peu plus de tragédie, un peu moins... comme on vient de le dire, la situation est glauque de bout en bout donc bon... et cela n'excuse en rien le comportement de Miklan. Rien ne justifiera jamais de battre qui que ce soit et de tenter de le tuer, même avec toutes les raisons du monde. Le favoritisme de Matthias a même pu l'encourager à le faire car, il se pensait intouchable vu que son père ne pourrait pas penser que son fils ose faire ça, ou refuser de le voir jusqu'à ce qu'il soit obligé de le faire (ce qui n'arrive pas sur 3nopes d'ailleurs, Miklan est toujours là après l'ellipse... vous savez qu'il a été chassé deux ans avant les événements du jeu et que la divergence temporelle, c'est quand les chefs de maisons rencontrent Shez, n'est-ce pas écrivain ? Le pré-canon n'a pas de raison de changer, vous le savez non ? Et merci de plus ou moins confirmé à Miklan que oui, Matthias ne fait rien de montrer à l'écran pour protéger Sylvain car, c'est son chouchou et que le petit frère est juste pratique, il peut continuer à tenter de le tuer s'il veut en toute tranquillité !).
Je pense que cette révélation joue bien sur les attentes des fans qui - pour la plupart - ont joué au 3H original et ont déjà leur propre interprétation des personnages : au lieu d'avoir le pire père du monde après Ionius en médaille d'or, Varley en médaille d'argent, et Jeralt et Gautier qui se partage la médaille de bronze (bon, pour Jeralt, j'exagère... à peine... il a la médaille en chocolat pourri de la quatrième place avec les parents de Claude), on a un homme qui n'est certes pas le meilleur des pères mais, qui est un homme bon, juste complètement brisé dans sa tête. Cela explique aussi bien son attitude avec son fils ainé, et ça renforce la manipulation psychologique de ce dernier sur son cadet (surtout que c'est un processus commun dans la maltraitance : l'agresseur dit à sa victime que c'est sa faute s'il la bat en l'accusant de l'avoir poussé à bout, et la victime en est persuadée à cause de l'attachement entre autre). ça fait poser des questions TRES gênantes comme dit plus haut mais, au moins, ça surprend le joueur et on voie où les scénaristes veulent en venir. Honnêtement, c'est en y repensant plus tard dans l'écriture de ce billet et en en parlant que je me suis rendu compte que l'aspect glauque du "Si on se fie à ses actions et pas seulement ses mots, Matthias semble vraiment se ficher de Sylvain et préférer Miklan car, il a eu le premier par obligation et l'autre par amour". A la base, c'était juste un angle d'attaque de Miklan sur son petit frère, pas une vraie réflexion sur Matthias. Après, j'ai pu louper l'info où Matthias dit qu'il a tenté de protéger Sylvain sans arriver à faire ce qui serait le mieux pour son cadet, soit chasser Miklan : j'ai pas joué à ce feu de benne, et le datamine n'est pas encore sorti, encore moins en français alors, je peux me tromper.
Honnêtement, ça aurait pu être une bonne histoire et une bonne tragédie quand on ne réfléchit pas trop... donc pourquoi ma tête me fait ça ? Et pourquoi j'en parle ?
Petit'question : c'est quoi le nom de l'amour de la vie de Matthias ? Et celui de sa nouvelle femme ? On sait quoi d'autre sur elles à part que la première est morte dans d'affreuses souffrances tout en étant enceinte, et que la seconde l'a épousé pour avoir Sylvain ? Qu'est-ce qu'elle a fait elle pour protéger son fils de son demi-frère ? Elle était comme ma Fregn ? Elle ne pouvait pas agir pour des raisons quelconques ? Elle s'en fichait ? Elle était la pire mère du monde en compétition avec Sothis ? (même si pour le coup des prénoms, je suis plus du genre à me voiler la face car j'aime bien sa personnalité quand on la voie et que j'étais triste quand elle était morte car elle était marrante à la justifier en me disant que c'était peut-être la coutume à Zanado d'appeler les gens par leur surnom, comme avec les romains et jusqu'à très récemment où tout le monde avait un surnom qui servait de nom d'usage [un copain avait dépouillé des archives de carte d'adhésion syndicale du début XXe, et tous le monde avait un surnom comme nous d'usage, et pas leur nom de naissance]) Elle est morte aussi ? Dans quelles circonstances alors ? C'est cynique mais, si elle est aussi ad patres, Matthias porte vraiment la scoumoune à toutes les femmes qui se marient avec lui...
D'ailleurs, Rodrigue aussi mentionne que sa femme est encore vivante. Glenn dit également qu'elle était encore vivante peu de temps avant Duscur dans sa lettre [en anglais mais passe bien sur google trad et Deepl] (surtout ne pas pleurer à nouveau). Alors... elle aussi, comment elle s'appelle ? Pourquoi elle n'est pas intervenue quand Rodrigue et Félix se sont éloignés ? ça aurait pourtant pu aider en servant d'intermédiaire entre les deux dans leur conflit, qui est surtout un gros problème de communication à mon avis (Rodrigue médaille d'or du meilleur père de ce jeu avec Seteth et je mourrais sur cette colline). Elle était trop enfoncée dans son deuil ? Elle ne peut pas l'avoir quitté à cause du deuil vu que dans le soutien avec... Shez je crois, Rodrigue dit qu'elle dirige Fraldarius avec son petit frère pendant son absence. Et d'après ce billet, Félix dit qu'elle est douée pour gérer les problèmes familiaux (deuxième entrée si vous taper le mot "mother" avec Ctrl+F)... est-ce que le jeu essaye de nous dire que sans elle, la situation aurait été encore pire ? C'est peut-être juste moi qui est trop optimiste à ce sujet alors, vu que je pense qu'une troisième voix aurait pu aider à ce que leur relation ne se dégrade pas autant en servant de médiateur, surtout si c'était la mère de Glenn et Félix qui jouait se rôle alors, ses mots auraient eu plus de poids pour Félix que ceux de son oncle. En plus, je suis forcément biaisée par ma manière de voir leur histoire, ainsi que par celle que je leur ai inventé dans ma réécriture de CF donc, je suis surement très biaisée (ma Mme. Fraldarius est une femme très frêle à la santé très fragile si elle a survécu à l'accouchement [Félix porte même son nom pour lui porter chance et lui rendre hommage, vu qu'elle s'appelle Félicia et qu'elle est morte de septicémie quand elle a accouché de lui] donc, il n'aurait pas osé être aussi agressif avec elle qu'avec Rodrigue, de peur d'encore plus l'affaiblir après la perte de Glenn et Félicia est aussi un rayon de soleil contre qui il est très difficile d'être en colère quand elle n'est pas trop inconsciente, ça aide donc, elle aurait fait la passerelle entre les deux avec sa chambre qui sert de zone de cessez-le-feu). C'est surement moi qui très suis biaisée pour le coup, soyons honnête... mais bon, à quoi ça sert d'en parler si elle sert autant que le petit frère de Rodrigue ? Mieux vaut le garder que lui, ça ne changerait rien, surtout qu'il n'a pas de nom non plus le frangin... peut-être à dire qu'elle existe et aux écrivains qui ont écrit leur couple "non mais, ne vous inquiétez pas, Rodrigue n'est pas divorcé à cause de la Tragédie ou veuf, on est pas cruel à ce point" ? Enfin, on ne saura surement jamais...
Pendant qu'on en est aux questions sur les personnages féminins, on va voir la maman d'Annette ? Elle a l'air d'y tenir à sa mère la petite rouquine et sa mère aussi semble attendre le retour de son mari... ah ! On me dit dans l'oreillette que le Gilbert a été rétrogradé à la position de PNJ dans ce jeu (bon, je l'aime pas pour de mauvaises raisons et quand j'écris, vu que je suis du côté des gens qui sont restés après la Tragédie, il s'en prend souvent plein la tronche mais bon, c'était tout de même un personnage intéressant, surtout qu'il retourne plus vite dans le Royaume donc, ça aurait pu être intéressant de voir l'après-retour de l'évaporé vu que le sujet a été largement traité dans le jeu original... ça aurait bien compléter son arc de voir l'après... dommage). Bon, occasion manqué on va dire... et on ne connait toujours pas son nom... on sait maintenant qu'Annette a un cousin qui s'appelle Simon mais, pas de nom pour sa maman... priorité bizarre mais bon, admettons...
Ah ! Varley est là ! Le deuxième pire père de Fodlan grâce à la traduction est dans la place ! On va peut-être voir son (ex-?)femme et maman de Bernadetta ! Elle était badass d'avoir sauvé sa fille comme elle l'a fait ! Bon, elle rejoignait Eldgard mais bon, ce jeu lui lave déjà les pompes à coups de langue à celle-là donc, c'est pas un problème pour lui alors, pas de raison de ne pas la voir... ah, elle aussi est au abonné absent... un nom ? Non ? Bon...
Sinon, on a plus d'info sur Anselma ? Elle apparait enfin et on a sa version de l'histoire maintenant ? Car bon, son histoire est un tel bordel, ça ferait du bien quelques éclaircissements... ah non, tué par sa gamine de mémoire d'un billet que j'avais vu... d'accord... et son visage ? On peut... toujours pas... ok...
Et sur Tiana ? On a des nouvelles ? Elle a eu un nom dans le DLC, sûre et certaine qu'elle va avoir un visage maintenant ! On l'attend dans cet univers pour qu'elle vienne tirer les oreilles du crétin fini qui a pris la place de son fils ! Face à elle, l'agarthan qui a remplacé Claude ne va pas tenir une seule seconde ! Elle va venir, c'est sûr ! Ah... de nouveau l'oreillette qui me dit qu'on l'attend toujours... ... ...
Mais bon, avec ce jeu, on va enfin pouvoir jouer des personnages secondaires de 3H que tout le monde adore ! Comme Rodrigue, Jeralt, le portier (en NG+ mais bon, c'est un perso blague donc, c'est assez logique), la grande épéiste et badass de l'Alliance Judith... ah non, Judith est pas jouable... et elle peut mourir tuer par Byleth... Rhéa est jouable seulement comme Seiros (dommage, j'aurais aimé la voir mettre des mandales à mains nues en tenue d'archevêque)... et seulement en NG+... comme Sothis...
...
Bon, ok, on va compter nouveau personnage avec un visage par nouveau personnage avec un visage car là, c'est plus possible ! Donc, la liste des personnages de Fire Emblem warriors 3 Hopes est dégainée à côté et on va lister tous les personnages qui sont soit apparu avec ce jeu, soit on gagné un visage dedans ! Tous les persos importants ont dû être listé depuis la sortie du jeu donc, ça doit être relativement complet ! Les hommes d'un côté, les femmes de l'autre comme ça, se sera bien net ! Et soyons fou, on notera aussi si c'est un visage générique ou un visage unique pendant qu'on y est ! On ne va juste pas compter Shez la Chaise vu qu'il peut être un homme ou une femme.
Personnages masculins :
Holst, frère d'Hilda, visage unique,
Arval, [alerte spoiler évident] équivalent de Sothis [fin de l'alerte spoiler évident], visage unique
Getz de la compagnie de Shez, visage générique, et il meurt dès le 1er combat, ce qui motive Shez à vouloir se venger de Byleth
Léopold, père de Caspar, visage unique
Waldemar, père de Linhardt, visage unique,
Grégoire, père de Bernadetta, visage unique,
Baron Bernabas, de l'Empire, visage générique
Rufus, oncle de Dimitri, visage unique
Matthias, père de Sylvain, visage unique
Vicomte Kleiman, du Royaume, visage générique
Vicomte Mateus, du Royaume, visage générique
Vicomte Elidure, du Royaume, visage générique
Comte Rowe, du Royaume, visage générique
Erwin, père de Lorenz, visage unique
Vicomte Siward, de l'Alliance, visage générique
Vicomte Albany, de l'Alliance, visage générique
Vicomte Burgundy, de l'Alliance, visage générique
Shahid, demi-frère de Claude, visage unique
Epimenides, [alerte spoiler sérieuse] créateur d'Arval visiblement et agarthan [fin de l'alerte spoiler sérieuse], visage d'Arval avec des ajouts
Anaximandros, agarthan, visage générique
Dolofonos, agarthan, visage générique
Rappel : seuls les personnages avec un visage sont comptabiliser. Les personnages importants mais sans visage n'apparaissent donc pas ici. Je pense notamment à Leif (si c'est bien son nom vu que je ne le retrouve nulle part ailleurs que dans les messages de Moonlitboar), le fils de chef sreng qui sert d'otage à Faerghus depuis Lambert pour que Sreng n'attaque plus toutes les semaines.
Personnages féminins :
Monica (vu que ce n'était que Kronya dans 3H), visage unique post-ellipse obligatoire vu qu'elle a un design unique de base,
la capitaine Berling de la compagnie de Shez, visage générique, et elle meurt dès le 1er combat, ce qui motive Shez à vouloir se venger de Byleth
Lazley de la compagnie de Shez, visage générique, et elle meurt dès le 1er combat, ce qui motive Shez à vouloir se venger de Byleth
Adrienne de l'opéra de Mittlefrank, visage générique
Vicomtesse Gideon, du Royaume, visage générique
Rappel ; seuls les personnages avec un visage sont comptabiliser. Les personnages importants mais sans visage n'apparaissent donc pas ici. Je pense notamment à la première femme de Matthias (voir au-dessus).
Résultat des courses ! On est donc à :
=> 21 hommes qui sont apparus ou ont gagné un portrait dans ce jeu, dont 9 avec un visage unique (je ne compte pas Epimenides vu qu'il partage son visage avec Arval), soit 42,86%
=> 5 femmes qui sont apparues ou ont gagné un portrait dans ce jeu, dont une seule a un visage unique, Monica, ce qui était un peu obligation pour le design après l'ellipse vu qu'elle avait déjà un visage unique et qu'il fallait être cohérent. Cela nous fait 20% de femme avec un visage unique (si on était du côté des hommes, ça ferait 4,2 hommes avec un visage unique)
Vous comprenez mon problème maintenant ?
Ce jeu manque cruellement de personnage féminins. Genre, vraiment... pour une femme, vous avez quatre hommes.
Et pour les rares qui y sont (5 je vous le rappelle), pour la moitié d'entre elle, on tombe dans un cliché vieux comme le monde, pourri dès le départ et pourrie jusqu'au bout : la femme dans le frigo.
Pour faire le point vite fait, allez lire TV Tropes ou regarder le Fermez-là de MJ sur les séries Star Wars, la femme dans le frigo est un procédé narratif où un personnage - quasi tout le temps une femme et si c'est un homme, c'est souvent un enfant - qui est tué ou subit un sort horrible afin de motiver le héros (masculin) à faire les actions qui constitueront la trame de fond / principal de son histoire. Elle est définie entièrement vis-à-vis de sa relation avec le héros (souvent de nature amoureuse) et n'existe que pour le motiver à agir. Elle est donc plus un outil de narration qu'un véritable personnage indépendant.
Et c'est exactement ce qu'est la première femme du margrave Gautier, d'où la chanson bizarre de mon cerveau au début du billet. On ne la connait pas, on ne sait rien d'elle, lui-même n'en parle pas plus que ça et elle reste au stade "c'est la femme de Matthias qui est morte cruellement assassinée par les srengs alors qu'elle était encore plus vulnérable que d'ordinaire (grossesse), et Matthias s'en veut à mort pour ne pas avoir pu la défendre elle et leur bébé, ce qui justifie son attitude envers Miklan". Elle n'est pas un personnage, elle est un outil scénaristique. Tout comme les compagnons de Shez qui, même s'il y a un homme parmi eux, sont principalement des femmes... même la moitié des nouveaux personnages féminins... et elles meurt toutes dans la première bataille du jeu pour motiver Shez la Chaise à se venger de Byleth... fallait l'oser celle-là.
Bon, faut être honnête, le jeu part un peu avec un boulet au pied car, la plupart des personnages secondaires seulement évoqué par 3H (connu pour son allergie aux personnages secondaires) sont des hommes. Caspar a peur de son père, et ce dernier est ami avec le père de Linhardt, Lorenz a des problèmes avec son père, on parle du père de Sylvain et jamais de sa mère donc, difficile de ne pas les mettre... mais même ça, c'est pas une excuse. On parle des hommes mais, rien n'empêche d'inclure des femmes dans le lot de nouveaux personnages ! Dans tous les personnages avec un visage générique dont j'ai parlé, sur les quatorze nouveaux personnages (Epimenides reste un cas à part), ils auraient pu scinder ce groupe en deux, et mettre une moitié de portraits masculins, une moitié de portraits féminins ! Et voilà ! Aussi simple que ça ! Ce sont des portraits génériques donc, ils les ont en stock, depuis 3H même ! Honnêtement, ça m'aurait convenue ! ça resterait abusé mais ça aurait été moins pire !
Et même sans cela, comme j'en ai parlé avant, il y avait des personnages féminins à Fodlan qu'on aurait pu développer : Judith aurait pu être jouable et avoir des soutiens (ça n'aurait pas éteint le feu de poubelle qu'est GW, mais on aurait toujours pris), la mère de Bernadetta aurait pu apparaitre et commenté la nouvelle position de son mari et montrer à quel point elle est contre lui, la mère d'Annette aurait pu apparaitre et faire face à Gilbert qui revient après trois ans sans nouvelles, on aurait pu développer Mme Fraldarius et comment elle s'est aussi sentie face à la perte d'un enfant, Tiana aurait pu apparaitre, on aurait pu voir Anselma, même en flashback comme on le voie avec Lambert (qui est aussi plus un outil de narration qu'un personnage mais, il a au moins une personnalité beaucoup trop naïf et optimiste car encore une fois et comme avec Matthias, les scénaristes se sont plus concentrés sur ce qu'ils faisaient dire sur le personnage par les autres, plutôt que sur ce que révèle les actions vu à l'écran, mais je me suis déjà expliquée à son sujet dans ce billet), des infos sur la nouvelle femme de Matthias et comment elle se sent d'être là en "remplacement" ou s'il l'aime aussi même si c'est moins fort... bref, c'était pas les occasions qui manquait. On a le temps de faire une rédemption à MIKLAN ! Ce maudit Miklan qui tabassait son frère sans remords dans 3H, voulait toujours tuer Sylvain après que leur père l'ait chassé des années en retard, qui le déshumanise en le définissant qu'avec son emblème en le traitant de "crétin de porte-emblème", lui dit "Hmpf ! Je te préférerais mort, toi. Si t'avais pas été... Ah, si t'avais pas été là... !" quand son petit frère lui donne une chance de se rendre sans que qui ce soit ai à mourir, avant de tenter de tuer le petit frère en question avec leur Relique familiale, et qui se comporte comme un gamin gâté à qui ont a refusé un jouet pour le donner à son petit frère ! Ce Miklan qui hurle quand il a la Lance de la Destruction "Alors, tu penses avoir les tripes de me piquer la lance ? Je vais te crever... Je vais vous crever jusqu'au dernier !". Je sais pas dans les autres langues mais, pour moi, "piquer", dans ce contexte, sonne assez gamin. ça peut tenir si c'est du familier mais, au vue de toouut le reste, je ne vais pas lui donner plus de crédit que ça.
On a le temps de caser une rédemption que personne n'avait demandé (sauf la minorité très bruyante adorant la fureur qui ravage Fodlan car, c'est une gamine attardée qui se plaint qu'elle doit travailler mais, elle est mignonne donc, ça l'absout de tout), mais pas d'ajouter un personnage féminin en plus ? De plus la développer que "J'aime kro kro kro la fureur qui a voulu me donner en pâture à des être voulant la destruction de Fodlan car, il avait besoin d'une couverture alors, elle a voulu prendre mon corps pour en faire un déguisement ! <3 Je l'aime trop ! <3<3<3" ? Car oui, Monica, le seul nouveau personnage féminin développé, est également définie par sa relation avec un autre personnage. Un autre personnage féminin, certes, mais ne reste pas ouf comme manière d'écrire. Dedue aussi se définit autour de Dimitri, Félix aussi, mais ils ont d'autres traits de personnalité que juste ceux qu'on rattache à Dimitri. C'est même l'arc de Dedue d'apprendre à se considérer comme sa propre personne en dehors de Dimitri, même s'il reste très attaché à lui. Les écrivains savent le faire alors, pourquoi ils n'ont pas appliqué un développement similaire à Monica ? Je ne l'ai peut-être pas vu mais, de ce que j'ai pu lire, elle reste très collée à la fureur sans plus de réflexion donc, c'est vraiment pas ouf, surtout que ça fait doublon avec Hubert qui a au moins pour lui d'assumer complètement d'être un méchant et d'être très compétent dans ce rôle qu'il adore, même dans 3nopes (osez me dire que dans cette scène, Hubert n'agit pas comme un méchant et qu'Aegir a la mort d'un méchant que je rigole ! Et arrêtes de ruiner de bons personnages de rayons de soleil 3nopes ! Après ce que tu as fait à Claude, je sais que tu les détestes mais, laisse aussi Ferdinand en dehors de ça et laisse-le dégager d'Embarr pour rejoindre Dimitri où il sera beaucoup mieux !). On ne pourrait pas avoir une femme forte comme Judith qui apparaît plus et soit plus développée ? C'est quoi leur excuse pour ça ?
Et pour les personnages créé avec une personnalité, pourquoi ne pas en faire des personnages féminins ? Bon, pour Arval, c'est compliqué vu que ça ferait moins "double inversé de Sothis" donc, pour le bien du parallèle, il reste un homme. Mais rien n'empêchait de faire d'Epimenides une femme maléfique (surtout que seules les femmes agarthans ont le droit d'être de pures concentrées de mal absolu dans cet univers... n'est-ce pas Eldegard ?) ou alors, Shahid pourrait être une femme et la demi-soeur de Claude, ça changerait aussi. Au bout d'un moment, c'est quoi leur excuse d'effacer à ce point les femmes pour ne mettre que des hommes comme ça ?
Mais bon, on ne va pas leur demander de faire un effort sur la représentation ou autre ou juste... que les femmes ne soient pas une espèce en voie d'extinction à Fodlan... c'est pas comme s'il s'en fichait depuis le jeu précédent...
On va sortir du feu de poubelle pour retourner au 3H original. Regardons les Braves (car j'aime les Braves) : un groupe de dix, avec Némésis en chef mais, on a toujours 10 Braves si on ne compte pas Maurice. Si on était dans un monde parfait, ça ferait 5 Braves au masculin, et 5 Braves au féminin. Je suis sûr que c'est quelque chose qu'ils ont fait avec les personnages jouables vu qu'on a 15 femmes et pour 18 hommes. On est presque à l'égalité donc, je pense qu'ils ont fait un peu attention (et on monte à 17 femmes importantes visibles si on ajoute Rhéa et Sothis, et 19 hommes avec Jeralt).
Mais pour les Braves ? Des PNJ dont personnes n'a rien à cirer, avec aucune personnalité et qui sont complètement neutres et donc, peuvent être des hommes ou des femmes que ça ne changerait rien : 8 hommes pour 2 femmes... et les deux femmes sont en fait des classes uniquement féminines, c'est surement pour ça que ce sont des femmes.
Ils ont mis des femmes dans ce groupe car, c'était obligatoire, ils n'y ont pas pensé d'eux-mêmes.
Pour qu'on ait des personnages féminins, il faut que ce soit obligatoire par respect sur les règles de l'univers (ex : certaines classes comme Gremory ou chevalier pégase ne sont disponibles que pour les femmes), ou pour servir d'outil à l'histoire et sont peu développé en règle général (ex: Mme. Gautier première du nom... appelons-la Madeleine pour lui donner un nom en plus d'une mort et d'un frigo, ce sera plus court), ou alors, il faut y penser directement pour écrire consciemment un personnage féminin.
Le masculin reste l'option par défaut.
On ne peut peut pas faire de personnage féminin, à part si on pense faire des personnages féminins.
C'est pour ça que la situation de Madeleine me gêne. ça aurait été un seul personnage, je pense que je l'aurais acceptée. ça reste une femme dans le frigo qui n'existe que pour justifier l'état d'esprit (décomposé) d'un personnage masculin mais, je l'aurais accepté comme la tragédie de Matthias - même si cette histoire apporte sont lot de question très gênante si Matthias est un homme décent - en me disant que les auteurs n'ont pas le temps de développer tout le monde, chose qui arrive dans un jeu avec autant de personnage, surtout que le Musou n'est pas réputé être un genre de jeu très narratif... mais à ce niveau-là du zéro absolu ou presque de personnage féminin, ça fait un peu cumul des tares avec 3nopes qui n'est pas aidé de base parce que son scénario est en feu, avec juste AG qui sauve les meubles si j'ai bien compris, et là encore y a des problèmes. On a le temps d'ajouter 21 personnages masculins, voir de développer un peu pour les neufs avec une trombine unique, et de faire une rédemption que personne n'a demandé à un pur connard qui tente de tuer un gamin juste parce qu'il est né avec les bons gènes mais, on n'a pas le temps de faire apparaître plus de cinq femmes ou d'en développer quelques-unes ? Ne me faites pas rire !
Je ne sais même pas si je blâme vraiment les écrivains pour cela... après tout, le fait que le masculin soit la valeur par défaut vient de la société sexiste et patriarcale dans laquelle nous vivons encore tous pour une grande partie du monde, l'Occident compris évidemment. Cela s'arrange mais, on est très loin de l'équité entre les sexes, faut être honnête. Donc, il est possible qu'ils n'aient juste pas pensé à cela quand ils écrivaient. Ils avaient juste besoin de personnages et de personnages-fonctions et on prit ce qui leur passait par la tête. On a tous des tares en écriture mais, il faut justement faire attention à cela, et je pense que ce défaut aurait pu être régler en mettant tous les personnages sur une table, se concerter et en voyant qu'il y avait beaucoup plus d'homme que de femme, rectifier le tir en changeant le sexe de certains. Enfin bon, j'avais vu des spéculations comme quoi, il y aurait eu un écrivain par itinéraire et que sur le groupe, il n'y avait que celui qui a écrit AG qui était plus adroit que les autres alors, déjà que la continuité n'est pas au top, cela s'annonçait compliqué, surtout vu le contenu du jeu, comme le traitement catastrophique de Claude qui voie son personnage retourné comme une crêpe pour devenir tout le contraire de ce que son personnage représentait à la base.
Enfin bon, même avec cette explication, je n'ai vraiment pas envie de leur passer ça car, ce déséquilibre homme / femme, c'est juste un des symptômes d'un problème général de ce jeu que les écrivains ont beaucoup de mal à écrire un personnage féminin, surtout antagoniste, et encore plus quand ils ont un objectif commercial. Encore une fois, je n'ai pas joué au jeu, je me suis juste renseigner dessus et vu que les fuites étaient sortis quand je jouais à la démo, je n'ai même pas fini la démo d'AG avant de la désinstaller donc, je suis surement aussi biaisée mais, de ce que j'ai vu et c'était factuel, ce jeu ne sait pas écrire un antagoniste féminin qui ne soit pas un pur concentré de mal ou qui n'est pas "vendeuse". Je pense à Eldegard, qui est déjà blanchi plus blanc que blanc comme ses cheveux de base dans 3H avec le jeu qui lui lèche les pompes pour que le joueur ne se sente pas mal mais là, on sort directement le coup du lavage de cerveau pour dire "vous en faites pas, elle est innocente comme une oie blanche, elle n'a jamais rien fait de mal, c'est juste Thalès qui est le seul et unique méchant". Sauf... coco, pour me faire croire qu'elle est vraiment hypnotisée, fallait me montrer avant en fait. Prenez Saint Seiya, la série culte des années 80 (et encore plus dans le bien meilleur spin-off The Lost Canvas), le lavage de cerveau est bien mieux gérer : on montre d'abord comment est un personnage de base (Aiolia ou Deuteros), on voie bien que c'est une bonne personne, puis on voie l'action même de lui laver le cerveau (par le faux grand pope pour Aiolia, par son frère Aspros pour Deuteros) et on voie le changement physique (yeux rouge pour Aiolia de mémoire, que le blanc des yeux pour Deuteros). Le spectateur sait donc que le personnage n'est pas dans son état normal et cela crée une empathie pour lui car, on sait que le vrai Aiolia n'attaquerait pas Seiyar et ses amis, et que Deuteros ne veut pas tuer le grand pope Sage, ce qui fait qu'on attend avec impatience le moment où ça s'arrêtera, même si on sait que le prix à payer pour ça sera élevé (la mort de quelqu'un), tout en ayant les personnages qui doivent réagir à leur allié / ami qui a changé du tout au tout, parfois sans savoir qu'il a eu le cerveau lavé, et doivent éviter de se faire tuer. Et même si on ne le sait pas pour faire une surprise au spectateur, il faut des indices pour montrer que oui, le personnage est bien manipulé : maux de tête, des moments où elle arrive à se reprendre un peu avant de sombrer à nouveaux, des paroles incohérentes... qu'on sache que quelque chose ne va pas. Comme ça, les spectateurs / joueurs ont leur propre interprétation en tête, qui se retrouvera confronté à la révélation qui pourra les surprendre ou les flatter s'ils avaient deviné juste.
Sauf que dans 3nopes, ça tombe complètement à plat. Ce jeu modifie le canon de 3H, ok. Mais dans 3H, on voie que la fureur est une personne horrible, on voie qu'elle est prête à tout pour conquérir Fodlan : elle est impérialiste, raciste, croit tout savoir mieux que tout le monde alors qu'elle est ignorante et ne voie que ce qui l'arrange, arrogante quand elle pense pouvoir régler le conflit avec Almyra car, ils ne croient pas en la Déesse comme elle, ce qui prouve encore son ignorance, menteuse, manipulatrice, paresseuse et incompétente dans CF... avec Némésis, c'est ce que l'humanité a fait de pire. Si la version 3H et la version 3nopes sont le même personnage, je n'ai pas envie que les choses s'améliorent pour elle ou qu'elle ait une fin heureuse à cause d'une justification sortie du chapeau du scénariste. Et si ce sont deux personnages différents, il fallait mieux préparer ce twist / révélation. En plus, ça la rend encore plus ennuyeuse et rend son écriture encore plus mauvaise ainsi que sexiste au passage : elle est résumée à une petite poupée en tenue de magical girl qui se faisait manipuler par un homme, qui ne veut rien de mal et qui est resté une enfant de douze ans dans sa tête. Et si j'ai bien compris, même dans le reste du jeu quand elle est hypnotisée, elle a perdu tous ses défauts qui la rendait intéressante : ce n'est plus une tyrante... tyranne... et puis zut, on va dire tyrante (et académie française ! Au lieu de rien faire de tes journées et de publier un dico par siècle tout en percevant de l'argent public, fait ton boulot et fixe les féminins des mots comme ça nom d'une pipe ! Ou qu'on brûle ce truc qui sert à rien à part gaspiller l'argent du contribuable et qu'on donne le boulot de fixer la langue à des linguistes de métier !) raciste, ignare, impérialiste... c'est une fille avec de grands rêves qui veut que tout le monde il soit égal et chassé les vilains méchants agarthans... car les femmes ne peuvent pas être maléfiques, sauf si c'est des agarthans (et elles ont aussi de gros problèmes de male gaze les Cornélia et Kronya).
Ah ! Par contre, la El, elle commence toujours une guerre sinon, il n'y aurait pas d'histoire évidemment. Dans un scénar pareil où elle est gentille, ça ne pouvait pas être les agarthans qui servent à quelque chose pour changer et déclenche des évènements étranges dans tout Fodlan ? Comme avec les Ombres qui sortent de nulle part d'Awakening ? Ce serait dans leurs cordes de faire ce genre de choses ! Les pays s'accusent mutuellement, sont sur le point de s'entretuer mais, ils finissent par découvrir la vérité et s'unissent avec l'Eglise pour combattre un ennemi plus grand. L'histoire peut être différente avec des ramifications différentes selon dans quel pays on est, ou identique au trois routes avec des points de vue différents mais, ça aurait permis de faire la fin dorée que tout le monde semblait vouloir (parmi ceux qui n'accepte pas que ce soit AM), Claude garderait son caractère de rayon de soleil curieux, on peut garder cette version d'Eldegard pour en faire une gentille même si ça détruit ce qui rendait son personnage intéressant (même si on peut la mettre face au dilemme que les autres pays se méfient d'Adrestia et / ou rancuniers car, Ionius ou les Sept ou quelqu'un d'autre au gouvernement adrestien était hostile au voisin et qu'il y a juste eu des guerres pour que Faerghus et Leicester se tirent de là donc, ça ne devait pas bien se passer entre ses territoire), Dimitri aurait eu deux minutes pour souffler, Rhéa serait encore en entier et pourrait avoir une fin heureuse avec sa famille, on peut rajouter Byleth au bazar avec les agarthans qui la poursuivent ou l'Eglise, ou les pays, ou les quatre qui le / la cherche car, elle pourrait sceller / tuer pour de bon ces revenants avec le pouvoir de Sothie en iel, et Shez la Chaise pourrait découvrir qu'il est un agarthan amnésique vaisseau de leur divinité, décidé que la voie de son peuple est fausse après avoir appris les bonnes valeurs avec le seigneur qu'il suit, et se retourner contre Thalès pour libérer Agartha de son emprise maléfique et leur apprendre qu'on peut tous vivre en paix, même si ça va être long de réparer tout le mal qu'ils ont fait à Fodlan et aux nabatéens les premiers... on aurait pu faire une bonne histoire avec une El gentille ! ça aurait pu être possible ! J'ai pondu ce scénario en cinq minutes, c'est véridique ! Alors imaginez des scénaristes pros !
Mais le souci, c'est qu'ils ne l'ont pas fait. Eldegard part toujours en guerre contre Fodlan, alors qu'elle n'a plus de raison de le faire, elle a même réformé son pays et balayé l'opposition pour la jeter avec la corruption pendant l'ellipse alors, pas besoin d'aller balayer chez les autres sans leur demander. Elle envahit toujours deux pays qui n'avaient rien fait de mal à Adrestia. Elle commence toujours une guerre qui va tuer des milliers de gens pour leur apporter la vérité. Alors que ce n'est plus dans son caractère d'être impérialiste et qu'elle est censé être gentille, même avec le lavage de cerveau vu que les pires traits de sa personnalité sont partie au lavage. Et personne - personne - ne lui fait jamais remarquer. Ce jeu lui lèche tellement les bottes que même aller en guerre et tuer des gens, c'est pas grave, faut lui pardonner car, elle avait de bonnes intentions, et on ne me fera pas croire que le fait que ce soit une jolie jeune femme commercialisable ne joue pas dans cette manière de la montrer. Walhart aussi veut apporter la vérité au monde mais, il est légitimement montré comme horrible. Eldegard fait peu ou proue la même chose et, on ne lui dit rien, on lui passe tout et même, on l'excuse en disant que c'est la faute de la victime si tout va mal dans Fodlan, Faerghus et l'Eglise les premiers alors qu'ils n'ont rien fait à Adrestia qui justifie un tel traitement.
Non.
Juste, non.
C'est un mauvais message, un message malsain qui dit que tu peux tuer des gens, que tu peux ruiner la vie des autres, ne pas les respecter, piétiner leurs droits à vivre et à s'autodéterminer, brûler tout sur ton passage car, si tu as les bons idéaux ou la plus grosse hache, tu fais bien de le faire. C'est la faute des autres s'il y a des résistances et que les gens ne veulent pas que tu les "aides" en décidant à leur place de ce qui est bon pour eux. C'est la faute des autres s'ils ne veulent pas être colonisé et asservit par une puissance étrangère supérieur militairement et plus riche. C'est de leur faute, ils n'ont juste pas encore compris que tu leur voulais du bien.
Non, ce n'est pas de leur faute, c'est la tienne, c'est la tienne car tu leur fait du mal en croyant mieux savoir que tout le monde et en les rabaissant dans une attitude - ironiquement vu que c'est une femme qui porte ce message dans les jeux de Fodlan et qui est dépendante des hommes dans CF (que ce soit son père, Hubert, Arundel ou Byleth si c'est un homme), même si son codage est très masculin dans AM, VW et SS - paternaliste. C'est exactement ce genre de message qui a été utilisé pour justifier la colonisation, autant en Occident, en Amérique ou en Asie. Et que ce message se retrouve dans un jeu fait par des japonais, soit de personnes venant d'un ancien pays colonisateur qui a fait vivre un enfer à ses voisins comme la Corée ou la Chine, m'inquiète et me glace de l'intérieur, encore plus quand on voie tous les défenseurs d'Eldegard et de ses idéaux qui ont des relents de pourris et de bras bien tendu droit vers le ciel.
Et ce message arrive car, le jeu ne remet JAMAIS en question les valeurs porter par sa principale antagoniste qui est une jeune femme. Tous les autres personnages importants ont des remises en question, que ce soit Claude, Rhéa ou Dimitri (surtout Dimitri dont le fait de redevenir quelqu'un de bien et de ne plus se laisser guider par sa vengeance est au coeur de son histoire et de son arc) ont des remises en question mais, ce sont des hommes et une femme plus âgée même pas humaine. Ils sont aussi commercialisable, bien sûr (le dernier concours de FEH a même montré que Rhéa est plus populaire qu'Eldegard) mais Eldegard a toujours été montré comme été la principale waifu du jeu donc, la critiquer et la montrer comme en tort revient à se tirer une balle dans le pied car, les gens n'aiment pas trop aimer de mauvais personnages ou des personnages de connards / connasses finis, comme on a pu le voir depuis la sortie de 3H avec tous les discours cherchant à justifier ses actions par tous les moyens possibles, voir même en harcelant les gens qui ne sont pas d'accord. Une fic écrite par un grade lumineux est même un des pires exemples de ça et a involontairement anticipé le traitement d'Eldegard dans 3nopes car, les deux en font une petite fille fragile alors que c'est une femme forte à la base. Et cette... on va dire "dédiabolisation" de ses idéaux (même si j'utilise surement un très grand mot pour elle) est aidé par le fait que ce soit une waifu, soit une très jolie fille qui sert à vendre du marchandising aux joueurs qui sont tombé amoureux.se d'elle. Les personnages qui ont d'ailleurs le moins de remise en question sont aussi des waifu, comme Dorothéa qui ne se remet jamais en question, c'est toujours les autres qui doivent le faire à sa place, même si elle est aussi en tort (voir son avis sur la Déesse dans tous le jeu et surtout CF, ainsi que sur Ferdinand dans son soutien avec lui). C'est les autres qui doivent changer, pas elle. Elle, elle peut rester comme elle est, si ce n'est qu'elle ne cherche peut-être plus un riche mari à la fin mais, son véritable amour dans ses soutiens... et encore vu qu'à part Manuela, elle n'épouse que des nobles ou des personnes avec une très bonne situation...
Car ce sont de jolies filles, on ne peut pas les montrer comme en tord. Car ce sont de jolies filles qui font vendre. Donc, elles ont forcément raisons. Même quand les messages qu'elles portent sont nauséabond. Même si c'est la méchante principale, car on ne peut pas montrer une femme jeune et jolie comme étant en tort. Si ce n'est pas du sexisme intériorisé, normalisé ou je ne sais quoi, je ne sais pas ce que c'est, et c'est très inquiétant que les auteurs en soient encore là...
Bon... à la base, je voulais me sortir une chansonnette débile de la tête... puis parler un peu des femmes dans 3nopes après m'être rendu compte qu'elles étaient pratiquement absente des nouveaux personnages en discutant un peu de ce feu de poubelle... et ça a finit sur un commentaire sur la fureur, le sexisme latent des scénaristes de ce jeu et le reste... c'est un peu partie en cacahuète, on va être honnête...
Enfin bref, vivement que 3nopes soient oubliés et que le prochain Fire Emble sorte en espérant que le message sera moins rance... et même si c'est surement en contradiction avec le reste, j'espère que le méchant sera un homme, pour éviter ce genre de message qui n'est pas remis en question et tous les discours qui vont avec pour le justifier. Ou si c'est une femme, j'espère qu'ils changeront de scénariste pour en prendre des plus compétents pour écrire leur personnage féminin. Ils pourraient même prendre une femme, pourquoi pas ? On verra bien...
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jade-curtiss · 8 months
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Le salon dégueulassement inconfortable pour un temps sans selfie. Tout le monde était déçu par cet invest, mais quand le chat a transformé une chaise en maison a chat on a tous ben ri, mais c'était po sécuritaire (shit a ressort en n'sais po quoi on airait dit de la fonte) so on a crissé so au vidange.
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collage 26
état 1
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La banque de Savoie joue à cache-cache avec ses clients depuis plus longtemps que le plus vieux des habitants ne s'en souvienne. Le rideau de fer n'a pas été remonté depuis l'époque où l'on payait sa baguette en francs. — Tu vois cette relique, Roger ? dit Léo en gratifiant le mur d'un coup de pied nonchalant. On dirait le tableau d'un peintre maudit. — Mouais… Figure-toi que le vieux Marcel m'a dit qu'il y a encore du blé là-dedans. Un trésor que le banquier a oublié sous le comptoir avant de filer à l’anglaise. Léo, à la fois sceptique et amusé, allume une cigarette avec tout le soin d'un homme sur le point de résoudre le mystère de l'univers. — Et comment tu comptes entrer, Einstein ? Tu vas demander poliment au rideau de se lever ? — Nan, tu sais bien que la politesse, c'est pas mon truc. Par contre, j'ai un tournevis dans la poche. — Et après, qu'est-ce qu'on fait ? On s'achète un château ? demande Léo en expirant une volute de fumée. — Un château ? Pourquoi pas l'Élysée tant que t’y es ?! Non, on investit dans un truc sûr, un truc qui ne déçoit jamais. — Comme quoi ? Une appli pour les nostalgiques du Minitel ? Les deux compères éclatent de rire. Et alors qu'ils s'apprêtent à mettre leur plan à exécution, le rideau de fer se met à grincer, comme réveillé par leur audace. Ils se figent, le souffle coupé. Une voix sort de derrière le rideau, rauque et amusée. — Vous comptez vraiment cambrioler une banque avec un tournevis et un paquet de cigarettes ? Léo et Roger se regardent, mi-terrifiés, mi-intrigués. La banque de Savoie, apparemment, n'a pas encore dit son dernier mot.
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homomenhommes · 2 months
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saga: SOUMISSION / DOMINATION 111
Dans la semaine qui a suivit, Jimmy a fait la connaissance de nos autres clients. Le père de Pierre (lundi) a bien apprécié le changement et surtout la souplesse de notre ami. Il a même réussi à lui faire faire une auto fellation (et pourtant il est monté petit, Jimmy !) pendant qu'il l'enculait en chandelle. Ok, il ne s'est pas bouffé la tige jusqu'aux couilles mais a pu se téter le gland facilement. Et quand il a jouit, je lui ai dit de tout boire et il a bien aimé (comme il aime aussi mon sperme et celui de Marc).
Le mardi, il a trouvé très drôle que je me fasse le valet pendant qu'il se faisait démonter le cul par le maître (25 x 7,5). C'était la première fois qu'il voyait un lit à baldaquin. Il a surtout vu à quoi pouvait servir les mats placés à chaque coin du lit. Il s'est trouvé, comme Jean avant lui, attaché et écartelé, tenu en suspension par des chaînes accrochées en haut des mats.
Avec le valet, nous avons pris notre pieds avant eux afin d'être prêts, moi à récupérer ma pute et lui à servir son maître. Au retour, Jimmy m'a demandé si c'était ce genre de place que j'envisageais pour lui. Je lui confirmais que ce pouvait être ce genre de service. Mais que je lui trouverais un boss plus souple quand à le laisser libre de baiser où il voudra quand il n'aura plus l'age (surtout le physique) et que sexuellement il ne servira plus son patron.
Vendredi, le grand et gros black l'a impressionné. Ses 2m et ses 27,6 x 6,5 chapeauté d'un gros gland violet sont effectivement balaises par rapport aux 1,65m et les 14 x 3,8 de Jimmy ! Mais comme je m'y attendais, l'anus de Jimmy s'est adapté aux nouvelles conditions. Il a vaillamment pris la teub dan son cul (beaucoup plus facilement que dans sa gorge) et s'est fait secouer comme un prunier par son propriétaire. Ce black est le plus brutal de mes clients réguliers. Je note qu'il faudra que je fasse bien attention quand je lui amènerai Ed, lui est nettement plus fragile que Jimmy. Par contre sa peau pâle devrait contraster un maximum avec le noir intense de celle du client.
Le mercredi et Jeudi, je lui ai donné du taf pour qu'il se mette à niveau en français. Autant commencer par le plus visible. Lecture, écriture, rédaction. En discutant avec Jimmy je me suis aperçu qu'il a quitté l'école dès ses 18 ans et que 3 ans plus tôt il avait déjà décroché. Ça plus l'accent banlieue et le look, il fait racaille. Si je garde le style pour les clients qui n'en n'ont jamais approché à moins de 1 Km et qui ont ainsi l'impression de prendre un risque, je voudrais le faire évoluer pour qu'il puisse se faire un taf sympa après l'épisode " pute ".
Mercredi j'ai amené Ed à André (le père de Ric). Ed est plus nerveux que Jimmy. Il me questionne pour savoir quel type de mec c'est, ce qu'il devra faire... Je le rassure en lui disant qu'André est un ami, certes TBM mais qui fera attention à lui. Il doit être avec lui comme il l'a été avec Xavier la semaine passée, ouvert et volontaire. Quand je sonne à la porte, nous avons la surprise d'être invité à entrer par Ric. Je lui demande ce qu'il fait là. il nous dit que comme son père l'avait prévenu, il n'avait pu s'empêcher de venir voir le petit nouveau, et qu'il n'était pas contre une partie à 4. André arrive et me dit juste après nous avoir salués qu'il en avait tenu compte pour le montant du chèque.
Nous allons au salon. Ric en shorty et T-shirt moulant se charge de mettre Ed à poil. André et moi assistons au spectacle. Il met environ 1/4 d'heure et nous avons devant nous deux jeunes mecs à poil (façon de dire puisque Ric est lui totalement épilé et qu'Ed est dans le même état). Ils s'approchent de nous. Je me lève avec André et ils nous déshabillent. Ric s'occupant de moi. Nus et bandants une poussée sur le haut de la tête et nos deux ptits mecs se sont agenouillés bien sagement, comme pour une prière, mais non pas à Dieu mais à nos bites. Dès le premier pompage, Ric m'a avalé entier. Pour Ed, ça été plus dur. Les 7cm de long de plus que moi ont du mal à passer. C'était déjà le cas des 6cm de plus de Xavier ! Ric qui le mate du coin de l'oeil, lui explique comment faire pour que ce soit plus facile. Il prend le temps de lui montrer lui même comment faire. C'est toujours un beau spectacle de voir une bite de 27 x 7 disparaître entre les lèvres d'un jeune mec. En changeant Ed de position, André réussit à la lui enfiler en entier, brièvement mais sûrement. Ric qui pense déjà à ce qui va se passer après, laisse ma bite pour aller bouffer le cul d'Ed. A grand coups de langue, il lui détend l'anneau, lui ouvrant pour la lui glisser dedans. Ed tortille du cul tellement il apprécie. Je regarde le tableau quelques instants avant de retourner dans la mêlée et d'enculer Ric. Je rentre facile. Cela m'étonne connaissant mon Ric. Mais une fois entré, il serre et je me retrouve incapable de bouger. Il se retourne juste pour me sourire et me dire " je t'ai bien eu ! ". Il maîtrise complètement son sphincter et arrive maintenant à le détendre (ça je savais car il prend régulièrement son père et les doubles sodo que je lui ai organisé me l'avait montré) mais il resserre comme il le veut allant jusqu'à être capable d'empêcher tout mouvement dans son cul. En attendant il reprend son travail de dilatation sur l'anneau d'Ed et me laisse le limer. J'apprécie les variations de pression que son cul me transmet. Je lui dis que malgré sa préparation il faudra doser Ed en Poppers pour qu'il puisse prendre son père. Quand Ric arrive à lui mettre 3 doigts à fond, il le déclare prêt pour l'enculage. Je trouve qu'il aurait pu aller jusqu'à 4 doigts ! Nous plaçons Ed dos sur la table basse. Ric le surplombe en 69, en prenant ses jambes sous ses bras (ce qui lui relève le cul à Ed). André derrière Ed et moi de l'autre coté de l'assemblage, nous posons nos glands sur les rondelles. Je me penche pour doser Ed en poppers. Il chauffe, André me dit qu'il voit la rondelle palpiter. Je lui dis alors que c'est bon qu'on peut y aller. Simultanément, nous nous enfonçons dans les culs. Je demande à André comment il trouve. Il me répond que c'est vraiment bon un nouveau cul. Que ça faisait longtemps que cela ne lui était arrivé. Il prend soin dès la première enculade de s'enfoncer à fond. Ed gémis étouffé par la bite de Ric. De mon coté, mes mains accrochées à ses épaules, j'encule Ric, lui faisant profiter de tous mes 20cm. Il a la gentillesse de trouver cela bon (alors qu'il est habitué aux dimensions de son paternel !). André nous dit de nous désassembler, il veut profiter seul du petit nouveau. Ric se redresse et nous nous installons plus loin. André soulève le poids plume et tout en le maintenant enfoncé sur sa queue, part s'assoir dans un fauteuil. Il installe les jambes d'Ed sur les accoudoirs et lui demande de faire lui-même les va et vient. Ed n'est pas des plus musclé, il arrive en serrant les cuisses à se soulever et alors à n'être plus rempli que par le gland d'André mais il ne tient pas la position haute et redescend brutalement poser ses fesses sur ses cuisses. Là il prend tout les 27cm rapidement. Ça le fait souffler grave, mais il à l'air d'aimer car il recommence tout de suite après.
Rassuré, je me tourne vers Ric et nous décidons de nous finir en 69. Tout en le suçant, je le caresse, sa peau épilée, est douce et je passe ma main sur ses tétons et les tord au passage. Il réagit bien. C'est vrai qu'il a toujours gardé un coté maso de l'éducation de sa mère. Je lui prends alors la tête et la maintient plaquée contre mes couilles mon gland au plus profond de sa gorge. Il aime ! Je relâche et m'occupe des deux tétons à la fois. Il monte en pression et bientôt sans que j'aie à le toucher plus, il jouit. Il me pompe plus voracement et c'est moi qui cède, traçant les lignes de Cuzco sur son torse. Assis cote à cote, nous regardons son paternel achever Ed. Il lui à pris les jambes et les a placées sur ses épaules. Ed ne peut plus de lui-même retirer la bite qu'il a dans le cul. André se lève et va jusqu'à la table de la salle à manger pour le poser sur le plateau. Là, il reprend son enculade et rempli la kpote calé au fond d'Ed alors que ce dernier jute quelques millilitres sur son ventre.
Pendant que Ric emmène Ed se laver et lui masser sa rondelle endolorie, André me donne mon enveloppe et il me questionne sur ma soirée d'escort-boy. Je le remercie de ses bonnes informations. Il me dit que c'est normal, un client (de sa banque) a droit à tous ses services. Je brosse le tableau vite fait, lui racontant la remise en place de notre hôte et comment je m'étais fait remarquer par les deux plus grosses pointures de la soirée. Là, il me félicite me disant comme Marc et Bruno, qu'ils n'avaient pas la réputation des facilement impressionnables. Lassés d'attendre, nous virons les deux jeunes de la salle de bain pour nous même nous laver. Quand nous les rejoignons au salon, Ric est en train de discuter avec Ed de son statut de remplaçant de Jean, lui causant des autres clients. Je ne savais pas que Jean avait bavassé comme ça sur son taf. Je remmène Ed chez lui après avoir changé de véhicule à la maison. Evidemment nous tombons sur son jeune frère qui veut savoir ce qu'on à fait tout l'après midi tout en remarquant qu'Ed sent le savon. Ed s'en débarrasse en lui disant que nous avons fait du sport (on peut appeler cela comme ça aussi !), d'où une douche avant de rentrer. Le ptit frère insiste en disant qu'il n'avait pas emmené d'affaire. Je sauve Ed en disant que nous avons été à la piscine et que je lui ai prêté un maillot, ricanement du ptit frère qui dit à Ed qu'il a du flotter dedans.
Je me sauve.
JARDINIER
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ekman · 5 months
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La naïveté des gardiens des institutions, autrement dit les médias mainstream de la bienpensance assumée, fait peine à voir. Alors que les assassinats de Français se multiplient et s’accélèrent, alors que les barbares affichent impunément leur haine raciale et revendiquent leur violence sur fond d’islam et d’ethnicité, les proprets sur plateaux nous parlent “de faire société”, “de promouvoir la laïcité”, “de comprendre la nécessaire mutation”. Tout cela les pieds dans le sang d’un gamin de 16 ans, Français, blanc, de souche.
On dira bien ce que l’on voudra. On fera les discours que l’on pourra. Ça ne change rien aux détails du cliché pris à l’instant de la chute de Thomas, le torse percé par une lame. Cette photo nous montre une France qui commence à se chier dessus, mais qui refuse encore le constat et combat toujours la réaction, conspuant les courageux, engeôlant les volontaires. Une France qui continuerait d’aller acheter son rôti du dimanche chez son petit boucher, de manger ses fromages qui puent en se moquant du cousin du Loiret, de railler le voisin qui s’est acheté une voiture pour la frime. Une France qui penserait que le travail est un moyen de se hisser, que l’honnêteté paie toujours, que l’on doit respecter Monsieur le maire et obéir à la police. Une France d’Épinal qui est morte depuis longtemps déjà, entamée par Mac Donald et Drucker, remplacée par KFC et Hanounah, effacée par Doner Kebab et Yassine Belattar.
Pauvres Français ! Que je vous plains d’être devenus ces poireaux mous qui rasez les murs taggés des cités arabophones. Pendant toutes ces décennies de bruit et d’odeurs, on vous a répété que votre colère s’appelait du racisme. Ceux-là même qui avaient acté cette catastrophe grandissante vous ont fracassé, accablé, conspué. Seuls quelques rares résistants ont gardé le doigt collé sur la sonnette, mais la plupart de ceux-là, aussi, ont fini par apprendre par cœur les mots du frontispice de la démocratie : “Übereinstimmung macht Wählbarkeit”... la conformité rend éligible.
S’avance l’ombre du conflit que tout le monde subodorre, mais que personne ne veut voir. “Avant que” et “pourvu que” ouvrent maintenant toutes les phrases des politiqueux cravatés et des observateurs autorisés. Ils avancent à reculons vers l’échafaud de l’Histoire qui a déjà aiguisé sa plume et ouvert son grand cahier couvert de sang.
Thomas se meurt, Thomas est mort. la France non plus.
J.-M. M.
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voluxpa · 1 month
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-- TUMUL -- déesse des vents; silhouette féminine dont les traits sont voilées, tunique l’englobant de la tête au pied. souvent invoqué par les marins avant de prendre la mer afin de s'assurer de sa grâce pour des vents cléments. animal totem : l’albatros hurleur.
crédit icons : LUX, crédit idée : GAZAL. nb; cette déesse est une invention sortie d'une imagination fertile et incroyable. je ne peux que vous encourager à zieuter ses pl sur le serment de l'encre que je vous joins en commentaires.
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concretejungle-forum · 4 months
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T'es à la recherche d'un forum où te poser pour bien commencer l'année 2024 ? T'as besoin d'un endroit où passer l'hiver, loin de la vague de froid qui arrive ? Tu ne sais pas où t'installer parce que tous les forums sont écrit en "font-size: 8px;" ? T'as envie de jouer mais t'as une vie et pas l'temps pour qu'on te foute la pression avec un rpg où deux jours d'absence font que tu ne comprends plus rien ? Ne cherche plus, on est là pour toi 👌
CONCRETE JUNGLE est un city sombre situé à Londres et actif depuis l'automne 2023. Centré sur les activités illégales et la vie nocturne, le forum offre cependant plein d'autres possibilités. Que tu veuilles mêler ton personnage à des affaires peu recommandables ou que tu préfères un personnage goût vanille perdu au milieu de la ville, il y a de la place pour toi. Si nous avons un rating +18, ce n'est pas pour du contenu 🌶️ mais juste parce qu'en tant qu'adultes, nous préférons ne pas jour des thèmes 'dark' avec des mineurs·es.
Avant tout, CJ c'est surtout une petite communauté chill et respectueuse où tout le monde peut s'intégrer, que tu sois là avec un prélien, un inventé, en venant seul·e ou avec des potes, timide ou hypersocial·e, très actif·ve ou juste présent·e les week-ends. Il suffit juste d'essayer et hop, on peut y trouver chaussure à son pied / un endroit où s'poser.
Avec un rp/mois demandé et la possibilité de skip les recensements en faisant un coucou au staff parce que le mois est chargé, CONCRETE JUNGLE est centré sur le plaisir de rp. NB : nous avons un serveur Discord mais il n'est pas central à l'intégration, en plus d'être dénué de drama quel qu'il soit 🔥 Si tu veux en savoir plus, tu peux également lire notre ethos qui est la ligne conductrice pour l'ambiance sur le forum ainsi que l'engagement du staff envers les membres. A très bientôt on espère 🫶
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perduedansmatete · 2 months
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dimanche ennui donc liste (certainement pas exhaustive) de moi à moi des artistes que j'ai déjà vu en concert, de ceux que je vois bientôt, de ceux que j'aimerais voir et de ceux que je RÊVE de pouvoir écouter en live un jour:
concerts faits dans un ordre totalement approximatif:
julien doré (petite, j'étais amoureuse de lui et je me souviens d'avoir eu mal au cœur quand il chantait winnipeg)
jeanne cherhal (petite aussi, j'étais absorbée car elle avait chanté quelques chansons suspendue à un cercle en l'air)
olivia ruiz (toute mon enfance)
la grande sophie
the dedicated nothing (ils ont fait un album on en a plus jamais entendu parler et je les avais vu dans une boutique longboard comme c'était des surfeurs mdr)
the dø (dans un festival paumé en vendée, j'étais la plus heureuse)
george ezra
the black lilys
radio elvis 2x
feu! chatterton 3x (j'ai l'impression de faire l'amour quand j'entends arthur teboul chanter en live, un des trois concerts était en plein air vers l'océan c'était beau et poétique)
grand blanc
jumaï
chevalrex
pr2b
clarika (toute mon enfance, dans la voiture avec ma mère)
the limiñanas (inattendu, jamais écouté avant de les voir mais si cher à mon cœur maintenant)
girls in hawaii (souvenirs d'adolescence)
genghar (concert avec mon père dernièrement, j'écoutais beaucoup adolescente aussi)
sallie ford 2x
norma 2x (elle fait fondre mon cœur j'aimerais qu'elle perce)
mattiel
the twilight sad
las aves
prudence (la chanteuse de the dø, on avait gagné un concours avec ma sœur!!)
cate hortl
clara luciani 3x
pomme 2x
franz ferdinand 2x
arctic monkeys 2x (dont une fois catastrophique à rock en seine, des amitiés se sont brisées, des crises d'angoisses, un son merdique)
the strokes (son merdique et problèmes techniques car rock en seine mais j'étais au max)
ledher blue
the cure (que dire de plus??? 3h de the cure en live c'est le paradis)
depeche mode (que des bangers, je m'en remets pas encore)
pi ja ma (choupette, je l'aime depuis la nouvelle star)
delilah bon (à la fin de son concert on a eu droit à tous les chants de manifs de gauchos sans aucune raison pendant 20 minutes et c'était génial)
kalika
fontaines dc (je veux les revoir)
ethel cain (c'était thérapeutique)
angel olsen
lucy dacus (très vite)
tamino 4x (je l'adore de tout mon cœur mais je fais une pause je l'ai trop vu)
ko ko mo 7x ou plus?? (découverts dans un festival paumé en vendée, depuis on les voit tous les ans)
jesse jo stark (trop sexy)
hachiku
jen cloher (lesbiennes australiennes je vous aime)
dynamite shakers
odezenne (j'ai pu chanter je veux te baiser en live c'était fantastique)
georgio (marque le début de la fin d'une amitié mais j'étais tellement heureuse ce soir là)
slowdive
frank carter and the rattlesnakes (ma sœur qui se fait une entorse dans un pogo)
the mysterines
yeule (premier concert toute seule, il m'a fait du bien)
sorry (chanteuse toute timide toute choupi mais génial et j'ai pu crier les paroles de there's so many people that want to be loved)
alexandra savior (écoutez là c'est un ordre)
sarah maison
sextile (concert génial soirée traumatisante)
wunderhorse (de vrais anglais qui s'en branlent de tout c'était cool)
no elevator
emma peters (j'écoute pas mais sympa)
skip the use (j'y allais en mode souvenirs, j'avais jamais écouté ses récents albums et le gars est trop chaud en live)
agar agar
nada surf (le chanteur est trop gentil <3)
hoorsees
adrien gallo (à défaut d'avoir pu voir les bb brunes... et j'étais aussi amoureuse de lui petite)
therapie taxi
nova twins (un de mes meilleurs concerts elles avaient une énergie trop folle)
la femme (mes meilleurs pogos)
tori amos (concert avec ma mère, icone)
l'impératrice 3x (2 fois sans que je veuille vraiment juste ils étaient dans des festivals et j'en peux plus leur scéno c'est toujours la même et c'est mou)
terrenoire
snail mail (mou)
parcels (j'écoute pas mais en concert c'est fou)
tame impala (l'impression d'avoir pris du lsd pendant 1h30)
gaz coombes (le chanteur de supergrass!!)
inhaler
idles (de loin mdr)
foals (mouais)
wet leg (absolument génial premier rang à crier toutes les paroles, tellement qu'il a plu et qu'on a fini le concert dans la boue)
yeah yeah yeahs
izia
the murder capital (amoureuse)
suzie stapleton
maddy street (une copine de ma sœur, c’est trop bien)
origine club renommé bonne nuit (à revoir c’est des vendéens et j’adore les vendéens pas fachos)
alice et moi
prochains concerts:
stoned jesus
dionysos (cadeau de noël pour mes parents, ils nous ont bercé avec)
air
ethel cain (encore)
mannequin pussy
cherry glazerr
lana del rey!!!!!!!!!
ko ko mo (pour la millième fois mdr)
eartheather (j'ai eu une place alors qu'il n'y en avait plus??? yaayyy)
artistes que j'aimerais voir:
yoa
the marias (ils avaient annulé la seule date qu'ils faisaient en france alors qu'on avait nos places avec ma meilleure amie, on leur en veut encore)
anna calvi
bar italia
the last dinner party
coco & clair clair
dora jar
king krule (on m'a empêché de prendre une place la dernière fois car apparemment il chante mal en live)
beach house
lebanon hanover
japanese breakfast
mitski
sally dige
deerhunter
tove lo (je l'ai raté à rock en seine...)
tv girl
sir chloe
hooverphonic
tomberlin
portugal. the man
last train
baxter dury
sophie meier
thao & the get down stay down
fka twigs
elita
yelle (je serai une femme accomplie le jour où je l'aurai vu)
artistes que je rêve de voir dans mes rêves les plus fous:
lush
soko (elle soignerait tous mes maux)
pulp
garbage
fiona apple (c'est beau de rêver)
the smashing pumpkins
courtney barnett (c'est une nécessité je connais tout par cœur)
siouxsie sioux
björk (ratée en septembre dernier...)
eels (mes parents y sont allés sans moi et sans me le dire????)
alt-j (j'écoute depuis trop longtemps pour ne jamais les avoir vu)
cults
pixies
iggy pop (icone, il faut, et je suis amoureuse de lui)
new order
interpol
massive attack (si je craque pour rock en seine...)
emiliana torrini
deftones
she wants revenge
hope sandoval
sigur rós
arcade fire (je crois que le chanteur est un agresseur sexuel. bon.)
the last shadow puppets
the white stripes mais bon... ou jack white
madonna...... mais je suis pauvre
si une âme charitable a tout lu et veut me fournir de quoi me payer des places de concerts je suis preneuse lol merci
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lilias42 · 2 years
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Retour de CF ! (pour changer des billets où je me plaints) : Chapitre 12 et 13 du canon, la maladie
Et voilà ! J'espère que ça te plaira @ladyniniane !
Petit retour à CF avec un chapitre un peu plus lourd que les précédents : à force de s'épuiser pour tenir le Royaume en un seul morceau, les jumeaux finissent par tomber malade d'épuisement, et Rodrigue est le plus sévèrement touché. Quand il l'apprend, Félix rentre chez lui pour s'occuper d'eux.
Comme toujours, "petit" point de contexte !
=> j'utilise ma version des Braves + 3nopes n'existe pas
=> Lachésis Charon a déjà été mentionné avant. C'est une des grandes soeurs de la mère de Dimitri, Héléna, et une des membres de la grande fratrie Charon qui sont douze (même s'ils ne sont plus que neuf après la mort d'Héléna, et de deux d'entres eux à Duscur). Avec les jumeaux, ce sont eux qui tiennent le Royaume mais, Rufus s'entend très mal avec sa première belle-famille donc, ça finit souvent avec les Charon chassé quelques temps alors, Rodrigue récupère leur travail... alors qu'il fait lui-même son travail, celui du régent, et le côté administratif du métier de chef de la garde (le remplaçant de Gustave est compétent et pas assoiffé de sang de duscurien mais, il a beaucoup de mal avec l'administration alors, il le remplace), ce qui lui met encore plus de boulot sur les bras, d'où ses journées de travail à rallonge qui lui usent la santé.
=>Rufus n'encadre plus non plus les jumeaux, et vu que Rodrigue est juste à côté et peut difficilement lui répondre vu qu'il est le régent, il en profite en le pourrissant tout le temps dans son ivresse. Il lui reproche de ne pas avoir empêché Lambert d'aller à Duscur (alors que Rufus lui-même n'a pas levé le petit doigt) alors, il l'attaque en lui disant qu'il devrait lui faire couper la tête pour incompétence, celle d'Alix pour savoir ce que ça fait de perdre un frère et il menace de plus en plus souvent de couper la tête de Félix quand il sera majeur. Rodrigue utilise souvent Vitalis pour le faire décuver d'un coup et l'endormir mais, il doit techniquement éviter d'utiliser un sort sur le régent alors, il doit subir plusieurs longues minutes d'insulte gratuite.
=>Grigri est introduit avant, c'est le chat que peut garder Rodrigue à Fhiridiad, même si Rufus lui a interdit d'en avoir d'autres sous couvert que sa maitresse ne les aime pas car, ça lui permet de lui enlever quelque chose qu'il aime et qui lui apporte un peu de réconfort. Ce n'est pas un petit de Fleurette (le chat de Félicia) mais, un chat gris minuscule (gabarit d'un singapour) alors, il est discret et Rodrigue peut le garder. C'est d'ailleurs un chat qui vient de Duscur qu'Ivy a ramené d'un de ses voyages.
=>Le fait qu'Alix lui manque énormément a également été introduit avant. Les jumeaux savent se séparer même s'ils sont fusionnels mais, quand c'est contraint et forcé dans ses conditions, ils ne le supportent pas et ça leur fait mal physiquement et surtout psychologiquement d'être séparés.
=>Bon... autant vous dire que c'est très dur pour Rodrigue de rester à Fhirdiad psychologiquement, vu que tout ce qui se passe là-bas lui mine un peu plus le moral et la santé (dans le premier chapitre du canon, il est pratiquement dans un état dépressif tellement il n'en peut plus). Il y reste par devoir, car il tient au Royaume et ne veut pas qu'il s'effondre ou que Dimitri trouve un champ de ruine (enfin, encore plus) en arrivant sur le trône mais, c'est une épreuve pour lui.
=>pour la phrase "comme si l’un ou l’autre des frères leur laissait le temps pour quoi que ce soit en politique", c'est une référence à ce qui s'est passé pour Duscur : en gros, Lambert a discuté de lui-même, tout seul de son côté avec le conseil de chef et la famille de prêtre qui règne sur Duscur sans passer l'administration car, il trouvait que cela irait plus vite et montrerait que le Royaume était de bonne volonté pour arranger les choses (surtout qu'il parle couramment leur langue alors, il n'a pas besoin de traducteur). Sauf que la rencontre de paix est prévu dans - quand il l'annonce au conseil - deux mois afin de coller à une fête religieuse duscurienne qui marque l'entente et le renouveau donc, à part rajouter des problèmes, ils ne peuvent pas déplacer la rencontre à cause de ce côté symbolique. Autant vous dire que c'est beaucoup trop court pour tout le monde et le convoi est préparé dans la précipitation. Personne n'a le temps de souffler, surtout que personne ne veut y aller comme ça en catastrophe (et Lambert s'est mis tout le corps des diplomates et de la chancellerie à dos en ne passant pas par eux, ce qui est pris comme une insulte à leur travail et leur compétence).
=>Toujours avant Duscur, Lambert se disputent assez violemment avec les jumeaux (plus de détail dans ce billet). Félix résume un peu ce qu'il a vu dans le chapitre 13 mais, en gros, Rodrigue est juste tétanisé en entendant son ami lui dire "C'est un garçon intelligent, Rodrigue. Même s'il devait perdre son père, je sais qu'il deviendrait un homme bon et respectable." Pour rappel : dans cette histoire, les jumeaux sont orphelins de père depuis qu'ils ont six ans, Guillaume a reçu un coup de poignard en pleine poitrine à la place du roi Ludovic et est mort à cause de ça, ce qui a été leur première confrontation direct avec la mort (vu que leurs grands-parents paternels sont aussi morts pour la couronne quand Guillaume avait trois ans), la seule image dont ils se souviennent de leur père à part les grandes lignes de sa personnalité est la "boite" où il a été enterré, et ils ont subi une régence, ce qui n'est jamais une partie de plaisir (heureusement qu'Aliénor était là et compétente). Evidemment, ils prennent très mal ce genre de phrase. Cela tétanise Rodrigue qui finit juste par éclater en pleurs car, ça fait des semaines qu'ils travaillent tous à s'en tuer, ils sont sous pression, il ne veut juste pas que cette rencontre ait lieu comme ça car c'est dangereux, et il veut encore moins que son fils soit dans le convoi alors, cette phrase, c'est le coup de grâce. Il se fige sur le coup puis, une fois qu'il a eu le temps de bien la faire tourner dans sa tête et qu'il est avec Alix, il craque (les pleurs sont sa manière d'évacuer, il pleure beaucoup pendant la partie académique du jeu et fait même des crises de larmes à Fhirdiad quand il est seul pour évacuer son mal-être et son stress). Alix est furieux quand il apprend ce qui s'est passé et va engueuler Lambert en lui envoyant dans la figure tout le mal qu'il pense de lui pour le coup et qu'il est un imbécile heureux en pensant que tout se passera toujours bien dans le meilleur des mondes. Il se retient même de le frapper par peur des conséquences sur sa famille, et se contente de taper du poing sur la table avec son emblème qui s'active tellement il est hors de lui.
=>ce n'est pas le premier signe de réconciliation dans cet histoire entre Félix et son père. Il a déjà envoyé une lettre de lui-même quand Rodrigue s'inquiète pour lui lors de son tour à GM, même s'il refuse de lui parler en face (c'est le contenu d'un des sachets de Rodrigue, cette lettre plus l'éclat de verre poli par l'eau qu'il lui a envoyé avec, alors que le deuxième contient une partie de la parure de sa femme Félicia et l'autre éperon de Glenn qu'il avait oublié chez eux avant de partir pour Duscur), et il s'est aussi inquiété pour lui lors de la scène qui rejoue leur paralogue, où Félix aide Rodrigue à soigné son bras brûlé de magie après le combat (chose qu'il fait avec d'autres personnes dont il est proche) et ils recommencent à vraiment s'écrire régulièrement et normalement à ce moment-là (avant, les lettres de Félix était très froide). Ils recommencent donc à se parler et le fait que Félix s'occupe de Rodrigue alors qu'il est malade ne sort pas de nulle part.
=>Pour les blessures des quatre amis, elles datent de la bataille du lion et de l'aigle, tous les cerfs et les lions ont fini au repos complet pendant un mois vu qu'Edelgard, Hubert et Byleth n'ont pas retenu leurs coups.
=>pour Gilbert, les personnes resté après Duscur le détestent pour les avoir laissé tomber. Rodrigue a déjà craqué et bien mordu quand il est allé à Fhirdiad pour prévenir de ce que prévoyait de faire l'Eglise après Lonato. En plus, je triche avec le canon car, au lieu d'un an, Gustave a filé au bout de quelques mois alors, tout le monde lui en veut encore plus.
=>tout ce dont parle Alix a été montré dans des chapitres précédents. Et ses sentiments vis-à-vis de Lambert sont compliqués vu tout ce qui s'est passé, d'où le fait qu'il le charge dans sa tête pendant le chapitre.
=>l'incohérence avec la vraie mort de Glenn dans le cauchemar de Rodrigue est volontaire : il sait qu'il est mort d'un sort en pleine poitrine et de ses blessures, mais dans son cauchemar, il se fait poignarder dans la poitrine avec une lance, à la manière de Guillaume qui est mort d'un coup de poignard (car la mort de Glenn, c'est grosso modo la mort de Guillaume en pire qui recommence dans sa tête). Les choses autour de sa mort ont aussi été instauré avant...
=> ...tout comme les chansons qui ont toute été chanté avant (la quatrième est notamment celle que Rodrigue a chanté pendant qu'il passait l'eau du lac sur les brûlures de Félix afin de le soigner, et il est de tradition que ce soit l'auditoire qui dise le nom de Fraldarius pour montrer qu'ils savent de qui ont parle)
=>pour l'emblème d'écaille dans le dos de Félix, c'est la marque laissé par la magie de son ancêtre Fraldarius quand les eaux du lac l'ont soigné de ses brûlures.
=>après Duscur, Rodrigue pense qu'il fait honte à sa famille pour ne pas avoir réussi à empêcher Lambert de faire une erreur monumental (le "c'est mon boulot de t'empêcher de faire des conneries" est notamment une phrase que disait souvent son père et qui illustre bien le rôle de leur famille pour les jumeaux), d'où ses mots à Félix
=> le "tu es en vie... tu es en vie..." a été dit peu de temps après Duscur. Rodrigue et Félix sont toujours à Fhirdiad en attendant qu'on retrouve le corps de Glenn mais, Dimitri se fait attaquer par un comploteur qui tente de le poignarder, et Félix se met entre lui et l'assassin pour le protéger. Rodrigue ne serait pas arriver pile à temps et ne les aurait pas protéger, Félix aurait été poignardé à mort et il en est conscient alors, il ne peut que répéter ses mots tout en se jurant de protéger son louveteau, notamment en l'éloignant de Fhirdiad qui est un vrai coupe-gorge. C'est quand Félix doit repartir sans Rodrigue (car il est tellement débordé qu'il ne peut même pas aller enterrer Glenn) que la dispute qui va les séparer arrive.. le coup de poing est plus tard par contre, cela arrive après la révolte que Dimitri et Félix ont réprimé deux ans avant l'histoire.
=>le coup de la cape où Rodrigue a l'impression de dormir quand il se calme vient aussi de Guillaume : son père prenait les jumeaux dans sa cape pour les garder près de lui (dans l'introduction de l'histoire, Rodrigue repense au fait qu'il dit souvent à son père qu'il portera les mêmes grandes capes que lui quand il sera grand, ce qui le fait toujours rire, même s'il a oublié entre temps qu'il le disait)
Bon... je crois que j'ai rien oublié... désolé pour les notes de 10km de long, c'est que ces chapitres sont bourrées de références à ce qui s'est passé avant alors, faut bien faire le point ! Si j'en ai oublié une, n'hésitez pas à me demander et je corrigerais ça ! Sur ce, je vous laisse tranquille et bonne lecture !
(évidemment, suite sous la coupe)
**************Chapitre 12**************
Rodrigue était encore plus débordé que d’habitude. Rufus se reposait encore plus sur lui en ce moment, lui envoyant presque directement les textes que le régent devait lire et signer lui-même. Il s’était encore pris le bec avec Lachésis Charon mais cette fois, il avait renvoyé la femme de loi dans son fief avec ses frères et sœurs présents à la capitale, lui ordonnant d’y rester jusqu’à ce qu’il les autorise à revenir alors, il avait récupéré une partie de leur travail, même si les assistants Charon en envoyaient autant que possible à leurs supérieurs…
Bon, ça lui permettait de trier les ordres et d’en « perdre » certains à cause de la surcharge de travail, comme cet ordre d’envoyer des troupes à Kleiman pour réprimer des duscuriens qui se seraient soulever, alors qu’ils tentaient de se réorganiser de manière traditionnelle chez eux. Bon, la demande d’aide s’était tellement perdue dans la montagne de papier qu’il l’avait fait passer avec deux mois de retard – tellement que la nouvelle avait pu passer dans les mains d’Alix puis dans le courrier de Dimitri et Dedue – les mouvements de foules qui avaient pu y avoir s’étaient calmé d’eux-mêmes. Mais ça, le duc ne pouvait pas le faire à chaque fois. Il était un conseiller, pas le régent, il faisait déjà bien plus que ces fonctions ne lui en demandaient, voir l’autorisaient comme pour cette fois-là… Rufus le saurait, il risquait de mettre ses menaces à exécution… il lui rappelait presque toutes les semaines… il était si fatigué… même dormir ne lui semblait pas reposant… il n’avait pas la capacité de travail de ses parents… mais bon, il avait encore du boulot. Pas le temps de se poser.
Ces journées se rythmaient ainsi, en se calant sur les offices des moines pour avoir de bons repères dans la journée : levée un peu avant les laudes, entrainement pour ne pas perdre la main pendant une heure jusqu’à prime, travail jusqu’aux prières de sexte. Puis, après avoir mangé et lu son courrier personnel avec Grigri qui ronronnait sur ses genoux, dévorant les lettres d’Alix et Félix autant de fois qu’il pouvait pour avoir l’impression qu’ils étaient là, il retournait travail jusqu’à après les vêpres, jusqu’à ce que le soleil commence à se coucher pour pouvoir aller prier aux complies avant de dormir puis, il recommençait le lendemain. La routine la plus aléatoire, c’était quand Rufus venait « briser sa routine » pour le traiter d’incompétent, en insultant toute sa famille au passage et dire qu’ils méritaient tous d’être décapité, vite endormi par un Vitalis quand sa patience cédait. Le tout en essayant d’ignorer son dos qui lui faisait mal à force de rester assis dans la même position et ses maux de ventre vu qu’il mangeait assez peu. Il n’avait jamais été un gros mangeur de toute façon mais, il prenait à peine le temps de picorer son repas avant de retourner au travail… il n’avait même pas faim et tout semblait fade de toute façon… son esprit lui rappelant à chaque fois que les aliments retrouveraient leur bon gout à Egua avec Alix mais, ses obligations l’empêchaient de rentrer chez lui et d’enfin revoir son frère. Il évitait d’y penser… à chaque fois qu’il rêvassait de retourner chez lui, il devait se retenir d’hurler qu’il voulait retrouver son jumeau tellement il lui manquait… même si les deux options étaient aussi douloureuses l’une que l’autre… C’était un rythme éreintant et Rodrigue sentait que son organisme se vengeait en étant tout le temps fatigué et douloureux mais, ce n’était pas comme s’il avait d’autre choix que de lui imposer ça.
« Pardonne-moi… il faut que tu tiennes… au moins jusqu’à la fin de l’année… »
Il ne sut même pas comment prendre le soulagement de son corps à l’idée de pouvoir dormir un peu plus quand, en pleine lune du Loup Rouge, il reçut une lettre lui annonçant qu’Alix était malade et alité. Il maudit son propre organisme de se réjouir de cela, prenant même la mauvaise santé de son propre frère comme une occasion de se reposer. Le duc prit les dispositions qu’il pouvait avec Rufus en le tirant d’il ne savait quel bordel (si Oncle Sa Majesté Ludovic le voyait… ou même Lambert… il n’était pas comme ça de leur vivant…), puis rentra chez lui dès que possible avec Grigri, même s’il fut monstrueusement en retard.
Le temps d’arriver, Alix s’était remis un peu, encore heureux. Il put même quitter son lit pour aller s’asseoir au bord du lac, profitant du bon air de leur fief et de la vue familière. Le simple fait de revoir sa surface lisse et calme comme un miroir l’apaisait… et être avec Alix après tout ce temps à ne se voir qu’en coup de vent, c’était comme une libération… l’impression d’épuisement semblant diminuer un peu maintenant qu’il l’avait retrouvé… même si c’était pour trop peu de temps… il avait pu rentrer si tard…
« Je suis désolé de ne pas être arrivé avant… s’excusa l’ainé, son épaule contre la sienne en buvant la brise saine et rassurante survolant l’étendue d’eau.
– T’inquiètes, je sais que tu es surmené aussi. Je veux dire… t’as vu ta tête ? Lui demanda son frère, posant un pan de sa couverture sur son épaule.
– Oui, en te regardant, je voie ma propre tête.
– Alors, je suis encore malade, t’as des cernes de trois cordées de long et les joues creusées, rétorqua-t-il. Faut dire, déjà que t’es toujours débordé, avec les Charon forcés de rester piaffer dans leur fief, ça doit être encore pire… Avec Rufus qui continue de te vomir des horreurs dessus je parie, alors que tu fais tout son travail à sa place histoire que son foutu Royaume tienne encore debout…
– Vu l’endroit où j’ai dû aller le chercher… j’ai bien cru que c’était un bordel… marmonna-t-il. Déesse, j’aurais préféré ne jamais voir une chose pareille.
– Eh bien, je n’ose même pas imaginé… que la Déesse te nettoie les yeux pour ça. Enfin, tu vas pouvoir te poser un peu… et comme dirait maman, il n’y a rien de meilleur que l’air du lac…
– Elle avait bien raison… Hum… » Il prit une grande aspiration, goutant l’odeur fraiche de l’eau scintillante, chargé des parfums des environs, se sentant vraiment bien pour la première fois depuis longtemps en étant aux côtés d’Alix. « Ça fait du bien… ça fait longtemps…
– Trop… » souffla-t-il en posa sa tête sur son épaule, le premier-né calant un peu la sienne contre celle de son frère.
Ils restèrent encore un peu mais, ils durent s’endormirent à un moment ou un autre car, leur médecin vient les secouer pour leur dire de rentrer avant qu’Alix ne retombe malade. L’homme les réprimanda un peu, habitué à le faire depuis qu’ils étaient des jeunes adultes.
« Faites attention vous deux ! Surtout vous Rodrigue ! À chaque fois, c’est la même chose ! Si vous ne tombez pas malade en même temps, l’autre va suivre ! Faites gaffe !
– On fait attention. On va pouvoir dormir un peu en plus, ça devrait aller, lui assura Alix.
– Hun… faites tout de même très attention… vous êtes bien comme votre père tient… d’après mon maitre, les seules fois où Guillaume tombait malade, c’était à cause du surmenage… ce n’est même pas une maladie, c’est juste que votre corps a lâché à cause de la fatigue… faites attention vous deux…
– On fait ce qu’on peut Pierrick, lui assura Rodrigue. On a simplement beaucoup de travail aussi à faire et que nous ne sommes pas aussi endurants à la tâche que lui ou notre mère…
– Les dignes fils de leur père… enfin, dormez et manger bien. Vous êtes bien maigres… »
Les jumeaux essayèrent de le rassurer tout en lui promettant de lever un peu le pied. Rodrigue ne demandait que ça, même s’il devrait rentrer dès demain vu qu’Alix allait mieux, il ne pouvait pas vraiment se permettre de rester loin de Fhirdiad. Rufus pourrait mettre le feu au Royaume à n’importe quel moment dans son ivrognerie… même si ça faisait mal de juste penser à la séparation… les jumeaux restèrent ensemble pour rattraper tous les mois où ils ne se voyaient pas, puis allèrent se coucher.
En se réveillant un peu tard, Rodrigue se maudit en voyant le soleil se lever en même temps que lui, croyant même sur le coup qu’il était midi tellement il brillait fort pour la saison… il devait repartir au plus vite, même s’il aurait préféré rester chez lui. Il lui manquait déjà une main et un bout de cœur avant même de partir. En se mettant sur ses pieds, sa tête tourna un peu, lourde comme du plomb alors qu’il se préparait pour la route. Peut-être qu’il devrait rester plus longtemps… puis le duc se rappela la montagne organisée de travail sur son bureau, ayant encore grossi avec une autre pile de parchemin que Rufus lui avait laissé pile avant son départ pour Fort Egua en lui disant bien de prendre son temps… comme s’il en avait… comme si l’un ou l’autre des frères leur laissait le temps pour quoi que ce soit en politique…
L’homme rangea soigneusement ses sachets dans la poche sur son cœur, retrouva Grigri qui était une de ses seules compagnies en plus de ses hommes à Fhirdiad puis, alla rejoindre en vitesse Alix pour le saluer et lui parler encore un peu avant son départ. Sa tête tournait de plus en plus… il avait l’impression que chaque pas le sortait de son propre corps… il voudrait tellement rester ici…
« Tu es sûr que tout va bien ? Lui demanda son frère à peine levé en le voyant, posant sa main sur son épaule.
– J’ai connu mieux mais, pas vraiment le choix… j’ai mal à la tête…
– T’es brûlant… eh ! Rod ! »
Les jambes de l’ainé des jumeaux cédèrent sous son poids, alors que le monde autour de lui devient de plus en plus flous et tournait de plus en plus vite. Il garda seulement le visage de son frère clair avant de s’évanouir de fatigue, vidé de ses forces…
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Félix reçut une lettre d’Alix le vendredi quatorze de la lune du Loup Rouge lui annonçant que son vieux était alité, et partit le quinze au petit matin avec l’autorisation d’Hanneman et l’aval de Manuela. Enfin, il serait parti quand même avec ou sans de toute façon, sa blessure à la tête ne lui faisait plus mal depuis quelques jours. Ce n’était pas qu’il était vraiment inquiet, Rodrigue était solide mais, quand un des jumeaux était souffrant, fallait toujours surveiller l’autre pour qu’il ne fasse pas de connerie… genre coller son frère contagieux… Visiblement, c’était plus dû à la surcharge de travail et à l’épuisement qu’à une maladie mais, on ne savait jamais.
En plus, l’épéiste n’était pas parti seul. Évidemment, le phacochère avait suivi, tout comme Sylvain et Ingrid, morts d’inquiétude, ainsi que Gilbert qui les chaperonnait sur ordre de Seteth. Le vieux préférerait surement voir le double assoiffé de sang de Dimitri que lui de toute façon alors, quitte à ce qu’ils soient deux sur les routes avec l’ancien chevalier, autant à ce qu’ils y aillent tous les quatre, surtout qu’Hanneman avait été compréhensif. Dedue n’aurait pas pensé qu’il aurait été de trop et n’aurait pas encore deux côtes, une épaule et une jambe en train de cicatriser à cause de la bataille du Lion et de l’Aigle, il aurait aussi pu suivre sans problème.
Le groupe d’ami arriva à Fort Egua le samedi en milieu d’après-midi, et fut accueilli par Pierrick, qui leur expliqua la situation.
« Il est très fatigué avec pas mal de fièvre qui le fait délirer et des douleurs musculaires. Ce sont des syndromes typiques du surmenage, et les deux ont toujours eu du mal à rester lucide quand ils ont de la fièvre. Il n’est pas vraiment malade, il est juste épuisé et son corps l’a lâché. Alix a eu exactement la même chose… quand je leur disais que quand l’un est malade, l’autre suivait… Ce n’est pas les fils du seigneur Guillaume pour rien… leur père faisait souvent des phases de « maladies » comme celle-ci car, il travaillait trop. C’est juste qu’à force de s’épuiser, le corps craque, c’est normal. Ils doivent aussi plus manger, ils sont bien trop maigres, surtout Rodrigue. Je leur avais dit que leur appétit de moineau leur jouerait des tours un jour… avec le stress et séparés, ils devaient encore moins manger…
– Et il va se remettre ? Demanda le phacochère sans cacher à quel point il était inquiet.
– Oui… ! Il est solide. Par contre, repos complet pendant un mois, minimum, il a besoin de dormir et de manger un peu plus pour se remettre. De ce que j’ai compris, Rufus lui laisse tout son travail pour qu’il le fasse à sa place donc, le régent va devoir se faire violence et aller bosser un peu. Ça changera que ce ne soit pas les gens de chez nous qui fassions tout le boulot…
– Pfff… mon père ne sait vraiment pas dire non ou s’occuper de lui… grogna Félix. Je parie qu’Alix est avec lui. Il est dans un meilleur état ?
– Oui, il en sort de son épisode de fièvre alors, ça devrait aller, même s’il était dans un état moins pire que son frère. Ils sont tous les deux dans la chambre de Rodrigue. Étant donné que ce n’est « que » de la fatigue, vous pouvez aller le voir sans risque. Par contre, allez tous prendre un bon bain avant. Vous en avez tous besoin après une telle chevauchée et dans un état de fatigue pareil, on a les défenses naturelles d’un nouveau-né. Il risque d’attraper tout ce qui passe, il faut faire très attention.
Les quatre amis se plièrent aux demandes de Pierrick sans problème, ayant tous besoin de se rincer, surtout que la chevauché avait réveillé la douleur de leurs blessures de la bataille du Lion et de l’Aigle. Ils prirent une grande bassine chacun et se lavèrent dans la salle d’eau. La forteresse était bien aménagée et moderne, tout comme toute la ville afin d’éviter les épidémies, en particulier le paludisme qui faisait des ravages dans les zones humides comme Fraldarius. Il fallait faire très attention à garder les installations en état pour éviter ces fléaux, même si l’eau toujours pure du lac aidait beaucoup à garder la ville propre et saine. En tout cas, ils allaient se désinfecter en vitesse puis, ils iraient voir comment le vieux allait, et si Alix n’était pas sur le point de retomber malade en s’occupant de lui.
« Faut les surveiller comme le lait sur le feu ces deux-là… » songea Félix en plongeant l’éponge dans l’eau clair.
Remettant le linge dans sa bassine d’eau froide, enveloppé dans une couverture bien chaude, Alix veillait sur Rodrigue alors que son frère dormait, assis à côté de lui sur son lit. S’il avait bien entendu et se fiait à l’agitation dehors, Félix devait être arriver, il ne tarderait surement pas à les rejoindre. Il ferait peut-être mieux de filer quand il rentrerait… son neveu n’aimait pas vraiment s’inquiéter en public alors, il ne voulait pas faire de trop… il préférerait qu’on lui coupe une jambe plutôt que de s’éloigner de son jumeau mais, le cadet savait aussi que ce serait mieux pour son frère s’il pouvait rester un peu avec son fils, même inconscient.
Rodrigue se mit à s’agiter dans son sommeil, les lèvres tremblantes alors qu’il hachait, brûlant de fièvre.
« Fe… Félix… Félix… ou… où es-tu…
– Chuuut… ça va aller, lui souffla-t-il en passant un chiffon frais sur son front en feu, en espérant que cela l’apaiserait un peu. Ton petit va vite arriver, ne t’inquiète pas.
– Alix… le reconnut-il à sa voix, même s’il dormait toujours, ou ce qui devait être une sorte de sommeil à cause de la fièvre. Félix… Je… je ne te voie plus… où es-tu… je ne le voie plus… où est-il… Félix… je ne le retrouve plus… je ne voulais pas… il a disparu… où est-il… mon louveteau a disparu… il… non… non… non… les feux follets… les brûlures violettes… les mages noirs… non ! Non ! Félix ! Mon fils a disparu ! Ils me l’ont arraché cette fois ! Ils le brûlent vif ! Félix ! Félix ! Où es-tu ?!
Il se mit à se tordre sous l’effet de la fièvre et du cauchemar, s’agitant comme un possédé qui voulait se lever, récupérer Aegis et Moralta, puis aller chercher son louveteau qui semblait aux mains des mages noirs. Il devait se souvenir de cette nuit-là sauf que dans sa tête, l’intrus avait réussi à enlever Félix, et mélangeaient avec ce diable d’Arundel en prime. Des mages noirs semblable à cet intrus accompagnaient Lonato, et ils semblaient rôder autour de Garreg Mach, Rodrigue avait dû y repenser dernièrement et s’inquiéter pour son louveteau. Dans les lettres qu’il lui avait écrit au moment de la rébellion, il donnait l’impression d’être terrifier à l’idée même que ces mages noirs s’approchent de son fils.
Prit de court, Alix se releva et maintient son frère comme il put en place. Pierrick lui avait dit qu’il n’aurait surement pas assez de force pour se redresser et il devait impérativement rester couché. Hors de question qu’il se blesse encore plus !
– Rod ! Rodrigue ! Calme-toi !
– Lâche-moi ! Ils ont Félix ! Ils vont le brûler à nouveau ! Ils vont le tuer ! Il faut que j’aille le retrouver ! Mon fils est en danger ! Il est loin du lac ! Je refuse de le perdre ! Pas lui aussi ! Je dois…
– Ce n’est qu’un cauchemar ! C’est la fièvre qui te fait délirer ! Du calme… » il prit la tête de son frère contre sa poitrine, la main dans ses cheveux et l’autre dans son dos pour tenter de le garder en place et de l’apaiser un peu, répétant les mots que disait toujours Aliénor pour les calmer, même si son jumeau le griffait pour se libérer de son étreinte et retrouver son fils. « Ça va aller… ça va aller… Félix va bien, j’en suis sûr… il est devenu très fort maintenant, il pourra se défendre… il en fait du chemin le louveteau minuscule pressé d’arriver. Ça va aller… il est aussi avec ses amis, ça va aller… il va s’en sortir… tu le sais… chut… ça va aller… ça va aller…
– Alix… » son frère s’agrippa à lui, des larmes coulant sur ses joues alors qu’il marmonnait. Il n’avait aucune idée s’il était réveillé ou non, ou même à qui il pensait parler… ce n’était pas le plus important. « J’ai tout gâché… j’a… j’avais promis… Félicia… son nom… Glenn… Félix… je devais… mais j’ai tout gâché… Félix… je… je suis désolé… je suis désolé… j’aimerais… j’aurais voulu… je suis désolé…
– Chuuut… tu as encore du temps… il vit encore donc, vous pouvez encore, souffla-t-il, sachant que son frère saurait où il voulait en venir s’il comprenait les mots qu’il lui disait, et pas juste le ton et la voix. T’essaye, c’est déjà plus que beaucoup… ça s’améliore un peu en ce moment… il a encore le temps de bien porter son nom, j’en suis sûr… et Félicia, elle ne pouvait pas deviner que vous alliez finir dans la pire des situations… t’as fait ce que tu as pu… ça aurait pu être mieux mais, personne ne pouvait prévoir que ça allait tourner comme ça quand tu as promis… personne… on a fait tout ce qu’on a pu pour empêcher ce merdier mais, ce n’est pas notre faute si ce chien idiot s’est encore bouché les oreilles en hurlant que ça allait bien se passer, et en nous insultant au passage… et tu peux t’autoriser à pleurer si tu en as besoin… répéta-t-il. Pleure encore si ça te fait du bien… tu ne peux pas tenir tout le temps… si quelqu’un vient te dire quelque chose, je le coupe en tranche… ça, ça ne change pas… aussi sûr que je serais toujours toi, et que tu seras toujours moi… ça va aller… ça va aller…
– Je suis désolé… je suis désolé… Félix…
Le cadet le garda dans ses bras jusqu’à ce que son jumeau se calme et le lâche de lui-même, replongeant dans un sommeil aussi profond que le lac. Il le rallongea dans son lit et remit ses couvertures correctement, soulagé que le délire de fièvre soit passé assez vite. Ce n’était pas la première fois qu’ils en faisaient quand ils étaient malades.
« Enfin, la dernière fois qu’on en a fait des pareils, papa devait avoir quitté ce monde depuis pas longtemps… »
Est-ce que leur père en avait aussi quand il s’épuisait au travail ? Est-ce qu’il avait aussi peur pour eux dans ses cauchemars ? Est-ce qu’il les prenait dans ses bras quand ils en faisaient ? Pour la dernière question, il en était sûr… sûr qu’il venait aussi les calmer quand ils étaient malades… peut-être qu’il chantait… surement… c’était trop flou et perdu dans le flot de leur mémoire pour qu’Alix puisse en être vraiment sûr… ce n’était pas vraiment le plus important pour le moment… ils savaient comment agissait Aliénor et c’était le principal…
Il redressa la tête en entendant la porte grincer sur ses gonds, le mouvement furtif pour essayer de la fermer sans les déranger. Échec cuisant.
Le cadet soupira à l’idée qu’il ait pu voir Rodrigue comme ça, en se levant pour aller à leur rencontre, ils ne le feraient pas d’eux-mêmes.
« Vous êtes là depuis quand ? Demanda-t-il en découvrant bien Félix, Dimitri, Sylvain et Ingrid dans le couloir. Ah, et Gustave – oh pardon, « Gilbert » – aussi… comme s’il avait envie de le subir celui-là…
– On va dire depuis qu’il a dit qu’il avait perdu Félix de vue… répondit Sylvain, un peu gêné.
Le prince déclara, mal à l’aise de ne pas être venu l’aider.
– Pardonne-nous… on est… on est resté figé sur place…
– Pour vous quatre, ce n’est rien, c’est normal d’être tétanisé quand quelqu’un est comme ça, surtout à vos âges. Pour Gust… Gilbert, » se trompa-t-il exprès, n’en ayant juste rien à foutre de griller la vraie identité de ce lâcheur, « je ne suis pas étonné par contre. À force, on connait. Enfin, je ne pense pas que Rodrigue aurait voulu que quelqu’un le voie comme ça. Moi, ça passe mais, c’est parce qu’il est moi et je suis lui. Une vie commune entière et neuf mois de colocation dans le ventre de notre mère, ça aide.
Le déserteur baissa les yeux devant l’insinuation – il devait se souvenir de la colère de Rodrigue et deviné que la sienne serait surement du même acabit – alors qu’Ingrid demandait, surement pour calmer un peu les esprits.
– Vous voulez qu’on revienne plus tard ? Vous devez vouloir rester avec le Seigneur Rodrigue…
– Pas la peine de me vouvoyer et d’être aussi grave Ingrid. On n’est pas à la cour, je vous connais tous depuis que vous étiez des gros poupons tout rouges, et je suis trop fatigué pour être pointilleux sur la politesse… déjà que c’est pas mon fort…
– Ça se voie, tu tiens à peine debout, grommela son neveu. Y en a pas un pour rattraper l’autre. Va te poser avant qu’on ait deux fiévreux sur les bras, je surveillerais le vieux.
– C’est pas de refus… » ne nia-t-il pas, épuisé. Il avait plus dormi ces derniers jours que ces derniers mois – voir ces dernières années – mais, il était encore fatigué et avait du mal à tenir sur ses jambes sans avoir la tête qui tourne au bout de cinq minutes.
Félix se glissa dans la chambre de son père sans un mot ou un regard, mais qu’il y aille sans hésité une seconde fit plaisir à Alix. C’était important à ses yeux… aidé par Dimitri, il arriva à aller jusque dans une pièce à vivre où on leur servit du thé. Épines de pin d’Almyra… ça faisait du bien… il vida une tasse d’une traite en la tenant à deux mains pour se réchauffer un peu avant de déclarer.
« Excusez-moi de ne pas avoir pu venir vous accueillir, pas vraiment en état de le faire. J’espère que le voyage s’est bien passé…
– Oui, nous n’avons eu aucun problème et ce n’est pas grave, lui assura Dimitri, tu dois te ménager. Comment te sens-tu ?
– Fatiguée comme jamais mais, ça va un peu mieux. Je n’ai plus de fièvre, ce qui est pas mal mais, je dois faire attention pendant au moins un mois selon Pierrick. Je travaille trop et ça m’a rattrapé, c’est tout. Ça fait un moment qu’on tire sur la corde avec Rod, fallait que ça nous tombe dessus un jour ou l’autre.
– D’accord. Au moins, vous allez lever un peu le pied tous les deux. Ça vous fera du bien et vous pourrez rester ici tranquille, arriva à sourire un peu Sylvain en le resservant.
– Merci, et il faudra juste qu’on trouve le moyen de s’assurer que personne ne refile la clé des coffres du trésor à Rufus, histoire qu’il ne dilapide pas ce qui reste en alcool et en femme mais ouais, on ne va pas refuser ça… c’est reculer pour mieux sauter après mais, pas vraiment le choix…
– Ne vous tuez pas à la tâche… lui demanda le prince. J’aimerais pouvoir vous aider… si je peux faire quoi que ce soit…
– Merci, mais t’es trop jeune pour ça, et il faut du plomb dans la tête pour être un bon roi. C’est pour ça qu’il y a un âge minimum pour l’être, ça permet d’être à peu près sûr que le gars n’est pas un idiot fini, le coupa-t-il tout de suite, chassant la remarque désagréable sur Lambert qu’il avait sur le bout de la langue, Dimitri n’avait pas besoin d’entendre ça. Normalement. Et ça empêche pas de tomber sur des connards bornés.
– Si je me souviens bien, votre père est devenu duc très jeune pourtant, et il a toujours régné d’une main de maitre, fit remarquer Ingrid.
– Là, c’est un cas un peu particulier. Il n’y avait plus de duchesse depuis douze ans, Guillaume était devenu duc à trois ans avec le roi pour tuteur et les vassaux commençaient à prendre leurs aises, voir à lorgner sur sa place. Clovis n’était pas bien compétent en plus, ça n’aidait pas. Et si on a bien compris ce qu’on nous a raconté, notre père n’était pas le genre de caractère à rester dans son coin à se faire plumer. Alors, il est rentré de Garreg Mach après y être allé à quatorze ans, s’est marié avec notre mère et ils ont calmé tout le monde dans le fief pour rappeler qui était le couple ducal légitime. Faut dire, il a fallu mettre une raclée à plusieurs d’entre eux avant qu’ils ne rentrent dans le rang… Mais, notez qu’il a fait ses études en premier, et d’après Aliénor, il a continué à étudier toute sa vie. Nous aussi, on est techniquement duc depuis qu’on est enfant mais, on a pris le pouvoir officiellement qu’après notre majorité ainsi que nos études. La régence aurait été aussi difficile que celle de Guillaume si Aliénor n’était pas la femme la plus compétente du nord et elle a toujours mis notre éducation en premier. Donc, fait toi une bonne tête avant de te faire une couronne. Ça te sera toujours utile Dimitri. Surtout que tu pars avec une longueur d’avance comparé à ce chien idiot. T’as hérité tes neurones d’Héléna.
– C’est vrai que le seigneur Guillaume était une très forte personnalité. Même la margravine Gautier craignait ses colères, elles étaient légendaires… et il n’hésitait pas non plus à insulter le roi s’il faisait quelque chose de mal… ça a été reproché à Ludovic au début de son règne d’ailleurs », se remémora Gilbert – et heureusement pour lui qu’Alix était trop à plat pour le jeter dehors. Il luttait déjà assez pour rester éveiller et ne pas échapper son opinion de Lambert devant Dimitri… enfin pas plus que tout à l’heure avec Rodrigue. « Plusieurs critiques le trouvaient bien trop effacé par rapport à son conseiller et disait que c’était Guillaume qui faisait la pluie et le beau temps dans le Royaume.
– Encore cette histoire… sa politique n’a pas changé d’un pouce de tout son règne je te signale, dont son idée de faire une monarchie élective qu’il avait dès son accession au trône, t’es mieux placé pour t’en souvenir que nous vu que pendant une bonne partie, on était encore à l’école alors que toi, t’étais écuyer… Et c’est difficile de dire en toute bonne foi que Ludovic était effacé, il a fomenté un quasi coup d’État à quatorze, quinze ans pour chasser son père du pouvoir ! Clovis serait resté plus longtemps, le Royaume aurait sombré bien avant ! Et t’es mieux placé pour le savoir que nous vu qu’à ce moment-là, on était à peine né ! Avec ça, c’est notre boulot d’empêcher le roi de faire des conneries dans la famille. Il n’a jamais quitté le roi Ludovic ! Clovis pouvait bien aller se faire foutre vu que c’était un incapable assoiffé de guerre mais, Ludovic avait su gagné son respect ! Hein… de toute façon, on ne se souvient clairement que de deux choses sur notre père, ce qu’a dit Ludovic pour nous consoler vu qu’on nous l’a répété ad nauseam, et la boite où il est enterré, ainsi que la dernière chanson qu’il a chanté dont Rodrigue s’est souvenu après avoir été blessé, il en a rêvé. Tout le reste, c’est du grand vague… et il était assez différent avec nous qu’avec les gens qu’il n’appréciait pas. Donc bon, à part les mots d’un gamin de six ans qui adorait son père, je n’aurais pas grand-chose à dire sur lui.
– D’accord… mais, est-ce que tu as compris ce que Rodrigue racontait à cause de la fièvre ? Demanda la jeune femme blonde. Il parlait de feu follet et de mages noirs… pour les brûlures, on voie tous de quoi il parle mais, pour le reste… je me doute que c’est la fièvre qui le faisait délirer mais, c’est trop précis pour que ce ne soit que ça.
– Pour les mages noirs, c’est à cause d’un incident qui s’est produit à Fhirdiad quand vous aviez un et quasi quatre ans. Un type avec un poignard et un masque de médecin de la peste est entré on ne sait comment dans le palais. Il a tué quelqu’un et il a enfoncé la porte de Félix. Rodrigue ne l’aurait pas arrêté, il l’aurait surement enlevé. Il y avait eu une tentative d’enlèvement du même genre sur Cassandra Charon l’année précédente alors, on pense qu’il en avait après leur emblème majeur. On n’a jamais su, il est mort trop vite et l’agresseur de Cassandra aussi. Vu que des mages avec des masques semblables sont réapparus depuis Lonato, ça l’a beaucoup inquiété.
– Je ne m’en souviens pas trop mais après, j’étais pas bien vieux… je crois que la seule chose dont je me rappelle, c’est de l’agitation quand on était à Fhirdiad… et pour les feux follets ?
– C’était à cause des histoires qu’on raconte autour du lac pour que les gens ne s’en approche pas de nuit ? Le questionna Ingrid. Comme pour le Cheval Mallet ?
– Ah ! Mais les feux follets existent, on en a vu quand on était petits… souffla-t-il, les paupières lourdes en se remémorant ces maudites boules de feu sur l’eau. Ils étaient sur le lac…
– Je crois que votre fièvre vous reprend Alix, marmonna Gilbert, le piquant au vif. Les feux follets n’ont jamais existé…
– Ferme-là toi ! S’écria le malade avec l’énergie qui lui restait. Je pourrais bouger sans m’évanouir, je t’aurais déjà foutu à la porte ! Je n’ai pas envie de subir quelqu’un qui nous a tous laissé dans la merde jusqu’au cou pour aller se planquer ! T’as fait que déserter le poste après que… rha ! »
Il grogna comme il put malgré sa fatigue, tout en mordant tout ce qu’il rêvait de hurler depuis des années et encore plus depuis qu’il était séparé à ce point de son frère. Une fois sûr et certain qu’il ne vomirait pas tout le mal qu’il pensait de ce chien idiot devant son gamin, il reprit, ayant l’impression d’être sur le point de se rendormir.
« Les feux follets, ça existe, on les a vus avec Rodrigue ! On s’en souvient bien car, on les a pris pour notre père et ils ont failli réussir à nous attirer dans le lac… c’était quelques semaines après sa mort et notre mère devait partir pour le nord sans nous… on devait être des proies faciles… Aliénor ne serait pas arrivé, on serait sans doute mort noyés dans le lac en voulant le rejoindre… on était persuadé que c’était Guillaume, alors… ... ... les feux follets, c’est vraiment les feux de la mort… hein… il s’affaissa un peu plus dans sa couverture et son siège, sentant le sommeil le gagner à nouveau. De belles saloperies ces trucs… et vicieux… on n’avait pas encore compris… qu’il ne reviendrait pas… on voulait juste le revoir… au moins une fois… même si Ludovic a dit qu’il était mort… comme un vrai chevalier…
– Attends… quoi ?! C’est de là que ça vient ?!
– Bein oui… on ne vous l’avait jamais dit ? Enfin bon… vu ce qui s’est passé la dernière fois… mieux vaut pas le redire… ça fait trop mal de le redire… c’est juste une canne… souffla-t-il en sombrant dans le sommeil.
– Non… c’est la première fois que… Alix !
Dimitri se redressa un peu mais, l’homme aux cheveux noirs s’était endormi sur sa chaise à bras, épuisé. Gilbert soupira un peu en voyant cela, même s’il n’avait pas l’air étonné.
– Le digne fils de son père en tout point… Guillaume pouvait dormir n’importe où pour rattraper son sommeil à gauche à droite… Il vaudrait mieux le ramener dans sa chambre avant qu’il ne se fasse mal à dormir assis ainsi… et s’il ressemble encore plus à Guillaume, il sera d’humeur massacrante si ça le réveille pour quelque chose qui n’est pas urgent.
– Gilbert… vous étiez au courant qu’on leur avait dit que leur père était mort comme un vrai chevalier ? Le questionna le prince, éberlué.
– Oui, c’était une phrase qu’on a dû beaucoup leur répéter. Je n’étais pas à l’enterrement mais, on m’a rapporté que c'était dans l'oraison funèbre, et que Sa Majesté Ludovic l’aurait dit pour rendre sa mort moins violente. Il s’était fait un devoir de leur annoncer la mort de leur père, vu qu’il avait pris un coup de poignard à sa place. Il avait pris sur lui la responsabilité d’expliquer à des enfants de six ans la mort alors, il devait trouver une solution pour rendre cela un peu moins… cruel… surtout que les derniers mots de Guillaume, c’était qu’il ne voulait pas mourir et qu’il voulait retrouver sa famille… on le disait aussi pour la mort de leurs grands-parents aussi maintenant que j’y pense… pourquoi ?
– Si Félix ne s’entend plus avec Rodrigue, c’était au départ parce qu’il avait dit que Glenn était mort comme un vrai chevalier, avant que ça n’empire après la rébellion d’il y a deux ans… c’est à cause de ça et du fait qu’il ait nié le penser que Félix l’a rejeté… oh bordel… lâcha Sylvain. C’est encore un plus gros malentendu qu’on ne le pensait…
– Je parie qu’ils n’en ont jamais parlé à personne depuis des années alors, personne n’a pu lui expliquer, surtout une aussi vieille histoire… toutes les personnes adultes qui étaient avec eux à cette époque était soit mortes, soit en phase de l’être de vieillesse, soit n’avait surement pas envie d’en parler comme Nicola, ajouta Ingrid. Et Félix étant Félix, il a surement dû essayer de les repousser s’ils ont essayé de lui expliquer, que ce soit l’un ou l’autre… déjà qu’à sa tête, il ne savait pas comment gérer que Rodrigue s’inquiète plus pour lui que pour Dimitri…
Gilbert ne cacha pas son étonnement, n’étant pas au courant de ce qui s’était passé alors, Sylvain ferma la question avant qu’elle ne soit posée. Ils avaient juste la tête un peu trop pleine pour lui expliquer tout ce qui s’était passé d’une traite.
– On vous expliquera plus tard. C’est trop long pour être résumé en cinq minutes. Là, on n’a pas le temps.
– Par contre, on ferait mieux d’aller le voir pour lui expliquer… souffla Dimitri en resserrant doucement la couverture d’Alix autour de lui, il grelottait un peu de froid.
– Ça n’arrangera rien, il demandera juste pourquoi ils ne leur ont jamais parlés ou alors, comment ils pouvaient encore croire à la chevalerie alors qu’on leur a aussi dit que c’était par devoir chevaleresque que leur père était mort, encore moins si ça vient de toi ou moi Dimitri, le reprit la jeune femme. Sylvain à la rigueur mais, il n’est clairement pas en état de se rappeler que des enfants de six ans ont beaucoup moins de recul sur les choses, surtout si on leur rabâche tout le temps. Plus tard, surement mais là, non. Ça ferait beaucoup trop d’un coup.
– Ramenons Alix dans son lit et, attendons un peu de voir comment Félix gère ce qu’il a entendu tout à l’heure, proposa Sylvain. On avisera à ce moment-là. Si on se précipite et qu’on met les pieds dans le plat, on va juste arriver à empirer les choses et ce n’est vraiment pas le moment.
Dimitri hocha la tête en prenant Alix dans ses bras sans difficulté. Il faisait sa taille après tout à présent et il était tout léger, personne n’était bien épais dans leur famille. Il se rappela de ces mots… « il est mort comme un vrai chevalier »… ils décrivaient d’abord leur père mais, aussi leurs grands-parents… eux aussi étaient morts pour la couronne et Faerghus… ils étaient tous mort pour les Blaiddyd…
« On va finir par en faire une mort naturelle dans la famille… à se demander comment notre lignée survie… »
Dimitri vit Glenn traverser le mur pour voir comment allait son oncle, lui lança un regard mauvais puis, fila à nouveau rejoindre son père et son frère. Il ne les lâchait jamais quand ils n’étaient pas loin…
« Je suis désolé… ça ne devrait pas arriver… je suis désolé… au moins, je pourrais te venger toi… c’est promis… ce n’est pas grand-chose comme dédommagement pour une lignée quasiment sacrifiée pour la nôtre mais, au moins, tu seras vengé… »
En entrant dans la chambre d’Alix, le jeune homme blond regarda le portrait qui y tronait, représentant une femme à la chevelure blonde avec des reflets roux, ainsi qu’un homme aux longs cheveux noirs liés en tresse désordonnée, comme celle de Glenn et de Félix autrefois, les mèches qui s’en échappaient révélant qu’ils étaient bouclés. Aliénor et Guillaume… ce que les jumeaux pouvaient ressembler à leur père…
« Je me demande ce qui se serait passé si vous étiez encore en vie, il y a quatre ans… si vous auriez réussi à empêcher mon père de se rendre directement en Duscur…
– Évidemment, si je ne m’étais pas fait éventrer pour ton grand-père, lui répondit le tableau en fronçant les sourcils, la peinture figée dans une expression de fureur qu’il n’avait jamais vu au visage de ses fils… il était terrifiant ainsi. Que le roi aille se faire décoller la tête des épaules tout seul en Duscur s’il y tient mais, j’aurais au moins sauvé mon petit-fils et mon meilleur ami ! Glenn est mort à cause de vous ! Encore ! Ma mort et celle de mes parents ne vous ont pas suffi ?! Mes fils ont survécu alors, il vous a fallu prendre et mon petit-fils même pas majeur partout, et l’unité de ma famille avec ?! Rends-les-nous ! Et maintenant, ils se tuent à la tâche pour faire ton travail à ta place ! Comment osez-vous exploiter mes louveteaux jusqu’à la mort ?! Ce sont des êtres humains ! Pas des machines ! T’as intérêt à payer pour ça !
– Je suis désolé… je suis désolé surtout que je m’attache encore à eux ou à Félix… je sais que je devrais les repousser pour… mais j’en suis incapable… je ne veux pas les perdre eux aussi… je vengerais au moins Glenn, c’est promis… c’est promis Guillaume… »
************** Chapitre 13 **************
Rodrigue ne savait pas vraiment où il était… il avait si peur… Félix avait disparu ! Il avait eu beau chercher de partout, c’était impossible de le retrouver ! Il avait cherché dans tous les coins, pas une seule trace de son fils ! Aucune ! La seule chose qu’il avait trouvé, c’était du sang, scintillant comme dans le vase d’Aegis, à côté du masque de médecin de la peste de ce voleur d’enfant… rien d’autre… où était-il ? Qu’avait-il fait à son fils ?! Il devait bien être quelque part !
« Rendez-le-moi ! Félix ! »
Le père avait continué à tout retourner autour de lui, chaque pierre sentant de plus en plus le brulé, le fer, le sang et la putréfaction. Non… non… non ! Pas lui ! Pas lui aussi !
Il vit alors de longs cheveux noirs lié dans une tresse ruinée devant lui, une peau pale recouverte d’écarlate, un œil aussi bleu que les siens fixés dans le vide, le visage à moitié picoré, griffé par les serres d’un corbeau qui prenait appui dessus. L’oiseau de malheur avait le deuxième globe dans son énorme bec, après l’avoir retiré de l’orbite de Glenn. Tout son corps était recouvert de charognard en train de lui dévorer les tripes, une grande lance le clouant au sol après lui avoir éclaté la poitrine. Le corbeau eut le temps de l’avaler avant que Rodrigue ne les chasse du corps de son fils. C’était encore pire que dans ses cauchemars !
« Glenn ! Argh !
Une de ses mains lui empoigna la gorge avec les doigts qui lui restaient, une voix semblable à un gargouillis de sang grondant dans ses oreilles.
– Je ne te pardonnerais jamais… tu n’as pas empêché Lambert de faire des conneries… je suis mort par ta faute… c’est ta faute…
– Je… j’ai essayé… Glenn…
– En plus, t’a abandonné Félix et tu lui as fait du mal… grogna-t-il alors que les os s’enfonçaient de plus en plus dans sa gorge. Je te le pardonnerais encore moins…
– Je ne voulais pas… j’ai essayé… j’ai fait une énorme erreur… je sais…
– Non seulement une erreur… des doigts froids s’enroulèrent dans les siens, tirant sur son alliance. Mais tu as aussi trahi ta promesse… tu m’avais promis Rodrigue ! Tu m’avais promis qu’ils seraient aussi heureux que moi ! Tu lui as même donné mon nom pour me le jurer ! Et regardes où ils en sont !
– Félicia ! Je…
– Tu croyais quoi ? Demanda sa propre voix en enlaçant ses épaules. Il n’est même pas capable de tenir celle qu’il se fait à lui-même. Il n’allait pas tenir celle envers les autres. On était censé être toujours ensemble je te signale !
– Al… non… non… c’est un cauchemar… » se força-t-il à réaliser. « C’est un cauchemar… c’est la fièvre… Alix ne dirait jamais ça ! Je le sais ! Félicia et Glenn aussi !
– Tu es sûr d’encore assez nous connaitre pour en être certain ? Demandèrent-ils en chœur, se serrant de plus en plus près de lui, l’étouffant dans leur étreinte.
– J’en suis sûr ! Malgré tout, je pourrais toujours reconnaitre mon propre jumeau ! Même si le monde s’effondrait, ça resterait gravé en nous que nous sommes identiques ! Alix ne… non ! Félix ! Félix !
Son cadet venait de réapparaitre, lui tournant le dos, ses cheveux remontés en chignon dévoilant son dos nu. Sa marque, l’emblème de leur famille, le recouvrait entièrement, gravé à l’intérieur de lui mais au lieu d’écailles sarcelles, elle était faite de brûlures noires et violacées… il marchait au bord du lac, comme il l’avait fait mille fois, les pieds dans l’eau… des petites lumières pourpres et visqueuses glissaient devant lui… lui montraient le chemin vers les profondeurs… Non ! Non ! Ne les suis pas ! …
– …Félix ! Ne les suis surtout pas ! S’écria-t-il en se débattant pour se libérer de leur étreinte. C’est des feux follets ! Les feux de la mort ! Ils vont te noyer ! Félix !
Les flammèches hantées se mirent à se moquer de lui, guidant son fils vers l’eau. Rodrigue savait qu’il était un excellent nageur mais, face à un feu follet, la fascination pouvait faire oublier jusqu’à comment respirer… il ne fallait surtout pas qu’il le suive ! Il fallait qu’il le rejoigne ! Qu’il l’empêche d’avancer ! Le tirer loin de l’eau ! Comme l’avait fait Aliénor ! Il devait le tirer de là !
– Tu n’es jamais arrivé à le suivre ou à le rejoindre à temps… susurra Glenn en enfonçant encore plus ses doigts dévorés dans sa gorge. Qu’est-ce qui te fait croire que t’y arrivera cette fois ?
– Lâchez-moi ! Vous n’êtes pas réel ! Félix ! Félix !
Son fils lui jeta un coup d’œil avant de reprendre sa route, refusant de l’entendre… même là, ils n’y arrivaient pas…
Les ombres grandissaient, s’étalaient de partout à part sur la surface du lac, brillant à la lumière de la Lune et des feux follets qui riaient de plus en plus fort. Des lames sortirent de l’ombre avec des masques, ceux des médecins de la peste, grouillant comme des rats dans l’obscurité, prêt à lui sauter dans le dos. Il fallait absolument qu’il se libère ! Félix ! Il fallait qu’ils le lâchent !
– Félix ! Félix ! Attention ! Derrière toi !
L’emblème brûlé se mit à saigner.
L’écarlate recouvra sa peau si pale, comblant les trous là où elle n’était pas calcinée. Félix allait mourir exsangue si ça continuait ! Félix ! Lâchez-moi ! Il devait le soigner !
– Félix ! S’écria-t-il en réussissant à se débarrasser de l’emprise de celui qui se faisait passer pour son jumeau. Félix !
Rodrigue essaya de le guérir mais, ça ne fonctionna pas, la magie ne venait pas dans ses mains, faisant ricaner tous les cauchemars présents, le sang et les brûlures maudites dévoreuses de cœur.
Une silhouette se forma et s’enroula autour de son fils alors que ses traits se précisait. Ses contours d’eau se précisait, son interminable tresse s’échappant de son chignon pour entourer le benjamin de leur famille à qui il ressemblait tant… encore plus maintenant… ses yeux bleus en amande ancrés sur lui, rempli de reproche, alors qu’il serrait de plus en plus Félix près de lui, ses mains palmées sur sa tête et son dos, les mages noirs se rapprochant de plus en plus, leur masque se tordant pour sourire cruellement.
– Fraldarius !
Par pitié ! Sauve-le !
– Protège-le de ces mages !
Comme tu l’as déjà fait !
– Comme tu l’as toujours fait !
Mieux que je ne le fais !
– Ne les laisses pas tuer Félix aussi !
Ils se rapprochent ! Ils sont armés !
– Félix ! Attention !
Félix ! Prenez mon sang si vous voulez ! Mais pas le sien !
– Ne le touchez pas ! Ne lui faites pas de mal !
Pas Félix ! Pas lui ! Pas lui aussi ! Félix !
– Félix !
« Le petit bateau flotte sur le lac bleu azur…
Son fond est tout plat, sans fioritures…
Tu te demandes s’ils ont des jambes…
Je te réponds alors en riant,
Tu te demandes s’ils ont des jambes…
Ils ne pourraient nager sans. »
Tout se figea alors que des notes maladroites et hésitantes arrivaient… il serait incapable de dire d’où elle venait… elles comme celles qui suivirent…
« Au clair de la lune, le vent chante
Tu pleures dans cette forêt de cendres,
Les nuages vont alors tous descendre,
Pour que plus jamais, le mal te hante
Au clair de la lune, les loups murmurent,
Sans un bruit, ils s’approchent de tes blessures,
Ils t’entourent, te réchauffent avec leur fourrure,
Cette protection douce, elle te rassure.
Au clair de la lune, la forêt te protègera toujours ici,
Aux hurlements des loups, la brise te réconforte
Tous pansent tes blessures et au loin les emporte,
Dans leur rassurante étreinte, enfin tu t’endors guéri. »
Tout craqua autour de lui, le mauvais rêve se fendillant de toute part, comme un œuf sous les efforts du poussin à l’intérieur voulant connaitre le monde, comme si les toutes petites notes avaient autant de force qu’un géant. À chaque nouveau son, c’était une nouvelle fêlure… à chaque mot, c’était une partie du cauchemar qui tombait en morceau… laissant de plus en plus passer la lumière à travers la coquille…
« Je pars ce matin avec les chants des laudes,
Mes pieds vont d’un côté,
Mais mon cœur reste figé
Il reste ici dans vos petites mains chaudes
Ne pleurez pas mes tous petits,
Je reviendrais sans être meurtri
Je pars à reculons, je pars sans jamais vous oublier
Je pars en ce jour en pensant toujours à vous,
Je parcours toujours ce chemin mais, je l’avoue,
Je vous voie derrière moi et souhaite m’en retourner.
Ne pleurez pas mes tous petits,
Je reviendrais sans être meurtri
Je vous promets de revenir un soir,
Je reviendrais à vous un jour,
Cette promesse de velours
Je ne la laisserais jamais choir,
Ne pleurez pas mes tous petits,
Je reviendrais sans être meurtri
Et quand nous nous serons retrouvés
Ce sera pour ne plus jamais se lâcher. »
Comme les vagues effaçant les pas dans le sable, le flot du chant maladroit balaya toutes les illusions, le laissant en paix dans un espace flou, alors qu’une bande de tissu frais était posé sur son front et ses yeux. Rodrigue savait qui s’était… il était incapable de reconnaitre sa voix, trop déformé par le cauchemar et le temps mais, c’était forcément lui… un chant de l’armée… quelqu’un qui chantait pour l’apaiser… son dernier chant… ça ne pouvait être que…
« Papa… »
Félix sursauta en entendant la voix de Rodrigue. Il le veillait depuis un moment et à part quelques gémissements où il l’appelait, il n’avait pas eu d’autres crises de spasmes comme tout à l’heure. Enfin… il disait ça mais, c’était clair qu’il faisait un autre cauchemar et que la seule raison pour laquelle il ne se réveillait pas, c’était que la fatigue était plus forte. La déesse savait ce qu’il voyait…
Même s’il ne l’admettrait jamais à voix haute, le jeune homme s’était mis à l’imiter… faisait la même chose que son père quand Glenn ou lui était malade et qu’ils étaient petits. Il restait autant qu’il pouvait avec eux, les tenaient quand ça faisait trop mal et chantait pour les apaiser. Ça marchait toujours… surtout avec ces maudites brûlures. Les jumeaux avaient toujours eu une belle voix, fluide et claire, qui s’élevait facilement, parfaite pour chanter des hymnes religieux ou des berceuses… celle de Glenn aussi sonnait très juste en plus énergique… celle de Félix par contre était beaucoup plus craquante, sonnait souvent faux et il avait du mal à se synchroniser avec les autres… un héritage tardif de sa grand-mère Aliénor qui chantait très mal, surtout comparée à son mari, connu pour chantonner tout le temps. Enfin, quand il était seul, ça pouvait passer et pour une fois, il n’avait pas fait trop de fausse note… ne sachant pas trop quoi chanter, et n’ayant clairement pas autant d’inspiration qu’Annette ou Rodrigue pour improviser, ou la voix pour le faire, le jeune homme avait repris des chansons qu’il connaissait : une comptine entendue mille fois, un cantique rassurant promettant guérison et protection, une chanson de l’armée, un dernier souvenir de leur père que les jumeaux fredonnaient souvent. Même s’il n’aimait pas ce chant militaire qui était juste un ramassis de mensonge, cela semblait mieux que le silence. Il préférait ce dernier d’habitude, sauf dans ce genre de situation où le bruit était bien moins angoissant.
Mais Félix ne pensait pas que son père comprendrait ce qu’il disait ! Ni qu’il le prendrait pour Guillaume ! Comment il était censé gérer ça ?! Il aurait eu les yeux découverts, Félix aurait accusé sa natte – il n’avait pas pris le temps la peine de les remonter en chignon, et ça tirait moins, son bandage était déjà assez gênant – d’être la responsable de la confusion à cause de sa vue surement trouble. Mais il devait se rendre à l’évidence, Rodrigue l’avait reconnu à la voix, ou plutôt à la chanson. Aucune chance qu’il se souvienne de la voix de son père.
– Papa… gémit encore Rodrigue. Papa… est-ce que c’est toi ? Papa…
Il avait l’air à moitié désespéré, et l’autre moitié soulagé, sa main tremblant dans sa direction… son vieux était toujours incompréhensible pour quelqu’un d’autre qu’Alix ! Il était censé gérer ça comment ?!
– Ne t’agite pas, t’es déjà épuisé, grogna-t-il en appuyant peu plus le chiffon sur sa tête, il en avait besoin pour refroidir un peu avec une fièvre pareille. Que de la fatigue… tu parles ! Qu’il ait choppé une grippe que ça ne m’étonnerait pas ! Faut toujours les surveiller ces deux-là !
– C’est toi… soupira de soulagement son père en l’entendant. Tu m’as manqué…
– Tu m’étonnes… » marmonna-t-il. Au moins, ça confirmait qu’il était réveillé et plus ou moins conscient, c’était déjà ça.
« Je suis désolé de te faire honte…
Félix allait lui dire d’arrêter de s’excuser quand il tiqua. Pourquoi Rodrigue disait qu’il faisait honte à Guillaume ? La fièvre et la fatigue n’aidaient clairement pas mais, ce n’était sans doute pas sorti de nulle part. Il demanda alors, à peu près sûr qu’il n’aurait pas des mensonges en réponses dans l’état où il était.
– Pourquoi tu lui ferais honte ?
– J’ai échoué… j’ai échoué de partout… je ne suis pas arrivé à convaincre Lambert de ne pas aller en Duscur… deux mois pour tout préparer… ce n’était pas suffisant… on n’a pas eu le temps… toi, tu aurais pu l’arrêter… c'est notre boulot de l'empêcher de faire des conneries... c'est toi qui le disait... résultat, ça l’a tué et surtout… ça a tué Glenn… et ça a tué tant de gens… trop… même Nicola… alors qu’il était aussi fort que toi… c’était un vrai bain de sang… j’ai trahi ma promesse envers Félicia… je lui avais promis de les protéger… qu’ils soient heureux… comme elle… et j’ai tout gâché avec Félix… je ne suis pas arrivé à le protéger… je ne lui ai fait que du mal… je ne voulais pas… j’étais triste… j’étais épuisé… j’avais peur… j’avais peur pour sa vie… j’ai lâché les mots de Ludovic… ils me tenaient à peu près entier avec lui mais, je savais que je n’aurais pas dû lui dire… puis j’ai encore plus tout gâché en ne le croyant pas… je savais qu’il était honnête, même si je ne voie toujours pas ce phacochère… je sais qu’il était honnête mais, je n’arrive pas à le croire… j’ai encore plus tout gâché… je ne sais même pas comment faire pour lui dire… j’ai… j’ai si peur de le perdre… c’est arrivé si souvent… je ne veux pas le perdre alors qu’il est encore vivant…
Il gémit encore plus faiblement que le reste, la voix remplie de désespoir malgré la fatigue. Le jeune homme était sûr qu’il était sur le point de pleurer à nouveau…
– Je ne sais plus quoi faire…
Félix était complètement perdu. Il ne savait pas si Rodrigue était conscient de ce qu’il disait en croyant parler à son père, ou s’il délirait à nouveau à cause de la fièvre mais, sans spasme cette fois. Il n’osait même pas enlever le linge sur sa figure, de croiser des yeux aussi lucides qu’ils pouvaient l’être dans la fièvre plutôt que des paupières fermées et juste des mots débités au hasard dans un délire… il n’avait pas envie de savoir… le jeune homme refusait d’admettre qu’il avait peur de savoir…
Il essaya de récapituler ce que son vieux avait dit pour s’y retrouver. Il avait commencé sur le fait qu’il n’était pas arrivé à empêcher Lambert à aller en Duscur… bon, c’était vrai, même s’il avait essayé de le nier après coup…
Son père et son oncle effondrés… Glenn en colère… Nicola affligé… tout le monde qui courre partout pour tout préparer… le nombre de jour avant ce qui semblait être la fin du monde compté avec appréhension… tout le monde de perdu… les « deux mois » et les « pas assez de temps » sur toute les lèvres… son père qui s’effondre en pleurs après une discussion avec Lambert… son oncle qui revient avec un poing en sang et avoue s’être retenu de frapper leur ami qu’il traitait à présent de connard… Estelle, Bernard et une bonne partie de leurs hommes qui ne cachaient plus tout le mépris qu’ils ressentaient à l’égard du roi… Glenn qui le cache devant eux mais l’hostilité qui émanait toujours de lui, les « chien idiot » qui lui échappaient de temps en temps quand il parlait du roi… … … lui-même qui va disputer Lambert pour avoir fait pleurer son père et l’inquiéter à ce point, de pousser les jumeaux jusqu’à l’épuisement… son grand frère qui souffle qu’il rentrera bientôt définitivement à la maison, avouant à mi-mot qu’il abandonnait son rôle de chevalier du roi… son père qui semble plus que soulager à cela… les débats pour savoir qui des trois sera envoyé à Duscur… Glenn qui insiste pour que ce soit lui qui aille protéger Dimitri, afin qu’en cas de problème, Faerghus ait toujours une tête… que lui ait toujours… un père… le visage mortifié de tout le monde quand le convoi part pour l’abattoir… comme si le glas était déjà sonné pour tout le monde avant même que le sifflement des épées ne brise le silence de mort…
Ensuite, il avait parlé de sa promesse envers Félicia de les protéger et qu’ils soient heureux… échec total sur toute la ligne, effectivement… c’était dur d’échouer encore plus… mais une petite voix étranglée et noyée au fond de son esprit lui rappela les mots d’Alix, quelques heures auparavant… « elle ne pouvait pas deviner que vous alliez finir dans la pire des situations », « personne ne pouvait prévoir que ça allait tourner comme ça ». Bon, s’il avait bien compris, pas si imprévisible que ça pour Duscur mais, il était forcé d’admettre que Félicia n’aurait jamais pu imaginer tout ça… c’était une inconsciente de première, avec sa propre maladie en particulier alors, pour les autres, Félix n’osait même pas imaginer… mais ça n’empêchait pas l’échec total pour tenir sa promesse…
« Tu es en vie… tu es en vie… »
Il n’arriva pas à chasser ses mots de sa tête, même en faisant hurler tous ses reproches. Rodrigue venait d’avouer qu’il avait menti, et même s’il avait peur de le perdre, qu’il n’aurait jamais dû parler de Glenn ainsi, dire ce qu’il appelait « les mots de Ludovic » auxquels il penserait après, il s’entêtait quand même à ne pas le croire alors qu’il savait que le jeune homme disait la vérité…
Sa main lui faisait encore mal… brulait… il sentait encore ses ongles rentrés dans sa chair, ses articulations se tendre au maximum pour former un poing serré… la lumière de son emblème enflammant ses veines à cause de sa rage… le bruit de l’os qui craque… pas les siens… malgré la douleur, il n’avait rien…
Il avait frappé son père en plein visage…
Félix n’avait pas réfléchi… crut sur l’instant qu’il se sentirait mieux après… qu’il le méritait…
Il n’en fut rien… il se sentait encore plus mal qu’avant…
Le jeune homme essaya de se persuader qu’il n’avait rien à se reprocher, que son vieux méritait ce coup de poing… il n’arrêtait pas de mentir, il le méritait… il lui mentait même s’il le croyait, tout ça pour ne pas voir que son fils préféré était un phacochère assoiffé de sang… son emblème était intervenu quand il l’avait frappé… c’était un signe non ? Ça voulait dire qu’il avait bien fait ? Il ne croyait pas assez pour savoir…
Sa marque le lançait dans son dos… le picotait de partout en répétant qu’il s’était mal comporté… de faire demi-tour, de retourner voir son vieux et de s’excuser… ça recommençait… dès qu’il disait la vérité en jurant haïr son père, sa marque semblait dire qu’il mentait… c’était la seule interprétation possible de son énergie qui se diffusait ainsi dans son corps… il avait beau tenté de l’ignorer et de la faire taire mais, elle revenait toujours à la charge, son énergie insupportable tellement elle était rassurante et trop semblable à celle du pire menteur de leur famille coulant en lui pour le rappeler à l’ordre… la seule chose qui la faisait taire, c’était quand il acceptait de retourner au lac, de plonger, de récupérer des bibelots dans la vase jusqu’au soir puis, de rentrer à la maison pour en discuter avec son père car, soi-disant, il lui manquait… même cette maudite marque mentait tout le temps… ce qu’il ne donnerait pas pour arracher ses écailles pour qu’elles se taisent enfin ! Pourquoi cette marque était restée dans son dos ?!
Une fois rentrée chez lui, il retrouva Alix et se maudit… il n’avait jamais confondu les deux jumeaux, jamais… pas une fois, ils n’avaient pu le tromper… mais là, en voyant le visage de son oncle identique à celui de son père… il faillit… il se rappela Rodrigue… il se rappela ses cernes dû à l’épuisement à force de travailler sans s’arrêter, il se rappela la marque rouge de son poing sur sa joue… se rappela son visage choqué, son corps figé de stupeur… lui qui avait tout fait pour oublier sur le trajet !
Il esquiva alors son oncle, s’enfuit de lui et de son jumeau. Félix fila sur la berge, trouva l’amas de rocher et le ponton de pierre, courut dessus puis plongea tout habillé dans le lac, restant sous la surface là où personne ne pourrait le voir. L’eau était glacée… quelqu’un le verrait, il lui dirait qu’il allait attraper la mort… jamais… l’eau ne lui avait jamais fait de mal… il avait juste besoin de rester au calme à l’intérieur, habitué à rester longtemps sans respirer… noyer encore et encore ces souvenirs, faire taire cette marque et s’obliger à se rappeler qu’il n’avait plus de père depuis deux ans, comme il n’avait plus de frère ni de meilleur ami…
« Tu peux regretter tout ce que tu veux, tu n’en as que pour Dimitri… »
L’épéiste allait lui dire, il voulait le dire, l’envoyer en pleine figure de Rodrigue, tant pis s’il était cruel. Tant pis s’il croyait que c’était Guillaume qui le sermonnait. Tant pis si une des choses qui revenait le plus à propos de lui, c’était qu’il mordait tout le monde sauf ses fils. Que sa famille fût le plus important à ses yeux, qu’il aurait été prêt à tout pour protéger sa meute et ses louveteaux. Tant pis s’il devait lui briser le cœur…
Mais Félix n’y arriva pas. Les mots s’obstinèrent à rester dans sa gorge et à ne pas à tous sortir… seuls trois acceptèrent de passer ses lèvres…
– Tu as Dimitri…
– Hum… c’est vrai que j’aime beaucoup Dimitri… il avait besoin de moi après Duscur… Rufus lui aurait fait du mal… il ne pouvait pas quitter Fhirdiad… ça aurait provoqué une autre émeute… même si j’aurais préféré… surtout après… j’ai bien cru perdre Félix ce jour-là… il a failli se faire éventrer… comme toi… il avait failli mourir comme toi… et même avec les mots de Ludovic… j’avais l’impression de… de devenir fou… je voulais juste le protéger… je ne voulais pas le quitter… mais le chaos… les émeutes… c’était trop dangereux… je ne pensais pas que… je ne voulais pas que… que mon fils reste dans ce coupe-gorge… j’avais peur… sans lui…
– Sans lui quoi ? Le pressa sans le vouloir le jeune homme, les mots allant aussi vite que les poings.
– Je n’aurais pas tenu… sans lui… sans Glenn… après que Félicia… mais Glenn et Alix étaient là… Félix aussi… il était si fort… j’avais l’impression qu’il me répétait… de toujours me battre aussi… même quand il pleurait… le gémissement fut remplacé par un sourire. Il s’est toujours battu… même aux portes de la mort… tu dois être… fier de ton petit-fils…
Le principal concerné allait mordre qu’il le confondait avec Glenn, ce ne serait pas le premier à le faire… même si ça serait la première fois pour Rodrigue… l’habitude de vivre avec son propre reflet surement… c’était tout ce qu’il acceptait comme explication logique… mais il savait que c’était faux, savait que son père ne confondait toujours pas ses fils. Les portes de la mort… il devait parler de la peste… même si les deux frères l’avaient eu, Glenn s’en était vite remis et lui avait failli mourir, trop prématuré pour pouvoir y résister aussi bien… ou alors, il parlait de ces maudites brûlures qui lui avait rongé le cœur… Félix chassa encore plus fort que le reste une conversation avec son grand frère au sujet de sa peste, ou ses souvenirs sur le moment où il avait enfin pu rouvrir les yeux grâce à ce qui était honnêtement un miracle de leur Ancêtre.
« Tu t’accrochais toujours à… »
« Fraldarius chantait… il ressemblait beaucoup et avait la voix de… »
Lui donnant doucement à boire pour se donner une seconde de plus afin de réfléchir, le jeune homme préféra détourner la conversation sur un point qui l’intriguait, se bouchant surement les oreilles dessus.
– Tu parles des mots du roi Ludovic depuis tout à l’heure… c’est quoi ?
– Tu ne le sais pas… tout le monde nous les disait… mais c’est lui qui nous les a dits le premier… ça nous a fait tenir quand… tu es revenu dans ta boite… souffla-t-il alors que le cœur de Félix commençait à battre à toute vitesse, remplissant le silence de la chambre avec son rythme erratique. Ludovic disait que tu… étais mort… comme un vrai chevalier… pour le protéger…
Le monde entier aurait pu voler en éclat à l’instant que Félix aurait été moins ébranlé. C’était comme se prendre un coup d’Épée du Créateur en pleine tête, il avait l’impression qu’on tentait de le couper en deux ! Même ses jambes tremblaient, tellement qu’il fut obligé de s’affaisser au sol, comme un gosse à qui ont tordait le bras pour lui apprendre à ne pas frapper ses camarades… et il était incapable de dire si ça faisait mal ou non… c’était… impossible à décrire… son esprit était trop vide pour le faire…
« Il est mort comme un vrai chevalier »… le roi Ludovic l’avait dit aux jumeaux quand leur père était mort ?! Bordel ! Il n’était même pas au courant ! Le jeune homme savait juste qu’ils adoraient Guillaume, les rares brides de souvenirs qu’ils avaient et connaissait les histoires que le vieux Nicola racontait avant d’être aussi massacré à Duscur mais, c’était tout ! Ils ne parlaient jamais de sa mort ! Et ils continuaient à être aveuglé par la chevalerie ?! Alix moins mais, Rodrigue y croyait dur comme fer alors que ça avait tué son père ! Ça avait tué son père avant même de tuer son fils ! Il était aussi stupide que ça ?!
Non… ils avaient six ans… Félix était bien obligé de s’en souvenir… ça gobait tout à cet âge… si tout le monde leur disait, c’était facile de leur bourrer le crâne avec…
– Merde… gronda-t-il en croisant les bras sur le matelas pour cacher sa figure au monde entier, sentant une énergie qu’il ne prit pas la peine de décrypter se déverser de sa marque. Comment je gère ça ? Tu ne me l’avais jamais dit…
– Dans ta lettre…
Bon, là au moins, il connaissait. Son père lui avait montré deux boites en bois enterré dans le jardin, sous les fleurs de potentilles, une pour Guillaume et l’autre pour Aliénor… elles contenaient des souvenirs d’eux et une lettre… il lui avait dit qu’il les déterrait peut-être un jour avec Alix, peut-être pas mais, il lui avait demandé de ne jamais les rouvrir à leur place. Au moins, ça faisait un truc dont le jeune homme était au courant….
– Ça me faisait… tenir… tous les deux… tu n’étais pas… parti… sans raison… continua-t-il plus faiblement. Même si je ne sais pas… de moi-même… comment tu… aurais réagi… je ne sais plus… maman disait que… tu serais en… en colère… je voulais… le garder pour moi… je ne voulais pas…
– Tu aurais pu me le dire avant… mordit-il malgré tout. Si tu ne voulais pas me le dire, pourquoi tu ne me l’as jamais expliqué ?! Ça n’aurait pas arrangé ton cas mais, ça aurait eu une logique !
– Je voulais lui dire… mais il y avait… tant de chose à faire… des morts dans tous les coins… Nicola mort… Gustave envolé… tout détruit… hacha-t-il de plus en plus difficilement comme s’il allait à nouveau sombrer dans le sommeil. Je l’ai manqué… puis… pas trouvé… l’occasion sans… encore plus gâcher… quand je pouvais lui parler… le lac… puis jamais… j’ai tout gâché… et je l’ai perdu… alors que… papa…
Le jeune homme leva le nez de ses bras en entendant le froissement faible de la couverture, vit la main de son père s’agiter autant qu’il pouvait, comme s’il cherchait quelque chose… sans trop réfléchir, il la prit dans la sienne, tout aussi perdu que Rodrigue devait l’être dans sa fièvre.
– Comment faire… ? Les doigts se serrèrent dans sa paume. Comment faire pour le retrouver… ?
– Qu’est-ce que j’en sais… murmura-t-il si bas que personne n’aurait pu l’entendre.
La main devient un peu plus molle de sommeil. Il aurait pu la repousser que Rodrigue n’aurait surement rien sentit… il semblait dormir comme une souche… après s’être tué à ce point au travail, pas étonnant…
Félix s’accrocha à la grande main, incapable de la lâcher…
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Rodrigue frémit dans son sommeil, sortant doucement des pans de la cape où il avait l’impression d’être. Pourquoi une cape… et pourquoi il était dedans ? Il ne savait plus… c’était juste une impression familière gravé au fond de sa mémoire… Guillaume ? Peut-être… il avait rêvé de lui après tout, peut-être que cela avait fait ressortir de vieilles brides du passé enfouies tout au fond de sa mémoire… comme pour sa dernière chanson… il ne pouvait plus s’en souvenir vraiment…
En entrouvrant les yeux, il vit une silhouette pale et aux cheveux noirs, calme et immobile dans un coin de la pièce, le bruit du fer qu’on entretenait occupant le silence avec quelques notes maladroites, qu’il reconnut tout de suite. Une chanson qui semblait faite pour les éveiller après un long sommeil…
« Sur le lac, le savais-tu ?
Un être a marché dessus.
Dans le lac, le savais-tu ?
Cet être y a respiré en sus.
Cet être sans peur le parcourt,
Pour protéger tout son peuple et son sang,
Le lac, il parcourt à tout bout de champ,
Tout trajet lui semble court.
Un grand bouclier incassable au bras,
Une douce épée brillante dans sa main,
Il est petit mais c’est un défaut bénin,
Dans le lac, jamais il ne sombrera,
Il est fier et têtu, insaisissable comme l’eau
Il s’entraine sans fin, en fait toujours plus,
Tu connais le nom de cet épéiste, ce héros,
Le nom de ce grand sorcier est…
– Fraldarius… Félix…
Le jeune homme redressa la tête de la côte de maille qu’il graissait, croisant le regard de Rodrigue, bien plus lucide qu’il ne l’avait été ces derniers jours. Au moins, il avait l’impression qu’il le regardait vraiment au lieu de fixer le vide.
– T… ta tête va mieux ?
– J’aurais dû parier… Penses à toi pour une fois, le réprimanda-t-il un peu car, il le méritait. Ça fait quatre jours que tu dors quasi sans t’arrêter.
– Quatre jours… alors on est…
– Lundi, oui. Le phacochère, Sylvain et Ingrid sont repartis hier après-midi.
– Mais tu es resté…
– Évidemment. Sinon, Alix se serait aussi évanoui à force de s’occuper de toi. On n’a pas besoin de deux fiévreux. Pierrick n’aurait pas tenu le coup.
– Alix va bien ? S’inquiéta-t-il à sa voix.
– Oui, il reste couché de son côté car, vous avez oublié de dormir ! Comment tu as fait pour te foutre dans un état pareil ?! S’écria-t-il en se rapprochant de lui. Il m’a donné son explication fumeuse, à toi maintenant ! Que je sache si vous êtes aussi stupide l’un que l’autre ?!
– Levée avant le soleil, puis suivre les heures des prières pour ne pas se perdre sans m’arrêter… ma table aurait craqué sous le poids du travail que me laisse Rufus… hein… on a tous les mêmes défauts dans la famille… souffla-t-il en frémissant un peu, surement pour aller retrouver son jumeau.
– Tu parles. Et n’essaye même pas de te lever ! Pierrick t’interdit de quitter ton lit pendant au moins une semaine ! Et repos complet pendant un mois ! Tu t’es évanoui de fatigue je te rappelle ! Tu restes ici jusqu’à nouvel ordre !
– Il faudra qu’on trouve un moyen pour que personne ne donne la clé des coffres à Rufus… il aurait le temps de ruiner le Royaume en alcool et en femmes…
– Alix a dit exactement la même chose. Il fera son travail lui-même pour une fois, ça le changera. On n’est pas des chiens dans la famille. T’es un bon toutou obéissant au lieu d’un loup mais, faut pas exagéré non plus.
Félix mordait comme qu’il pouvait, essayant de cacher ce qu’il pensait autant que possible sous l’agressivité. Cependant, Rodrigue dut voir à travers car, il arriva à rire un peu malgré la fatigue en ajoutant.
– Le digne petit-fils de Guillaume…
– Tu ne t’en souviens même pas toi-même.
– Peut-être… même si j’ai cru qu’il était là… je crois que je lui ai parlé… avoua-t-il vaguement. Je ne sais plus de quoi… juste d’un cauchemar puis, il était là… même s’il doit être réincarné depuis longtemps…
– Vu l’état où tu t’es mis, tu as du te l’imaginer… t’as pas arrêté de parler samedi.
– J’espère juste que je n’ai rien dit de mal…
– Pas grand-chose de cohérent, mentit Félix, son père n’était pas assez réveillé pour le remarquer de toute façon. Faudra que tu me le dises en étant lucide pour que je te crois vraiment.
C’était ce qu’il avait décidé. Les mots de la fièvre ne comptaient pas, c’était juste la fièvre. Son père pouvait bien dire tout et n’importe quoi à cause de ça. Même si pour « les mots de Ludovic », ils étaient vrais… il s’était bien gardé de leur dire ce qui s’était passé quand Sylvain, Ingrid et le phacochère étaient venus les voir, même si à leur tête, ils allaient le faire passer aux aveux une fois qu’il serait rentré à Garreg Mach. Rodrigue hocha autant que possible la tête, tout en fixant le bandage autour de celle du jeune homme qui marmonna en posant une main dessus.
– Ce n’est rien. Juste pour bien maintenir un peu la pommade. Ça n’a rien tranché, le plat de l’épée m’a seulement enfoncé le crâne.
– Fait attention… les blessures à la tête sont les plus vicieuses… lui souffla son père, visiblement inquiet.
– Je te dis que je n’ai rien ! Ça fait deux semaines, ça a pratiquement fini de cicatriser ! Et Manuela m’a déjà remis l’os correctement ! Hum… j’ai pas le droit de m’entrainer jusqu’à la fin de la lune mais sinon, ça va.
– Tant mieux… l’hôpital se moque surement de la charité mais, respecte bien la consigne… tu risquerais d’avoir des séquelles ou de gros maux de tête.
Félix fuit son regard, ne voulant pas admettre que c’était exactement ce qui s’était passé durant le chemin, même s’il l’avait gardé pour lui. Il détourna plutôt la conversation, ne voulant pas continuer dessus et devant bien lui dire.
– Hum. De toute façon, je reste ici jusqu’à la fin de la semaine, histoire que tu appliques tes propres conseils.
Le jeune homme jeta un coup d’œil à son père. Il s’attendait à une réprimande pour sauter une semaine de cours, qu’il devrait rentrer à Garreg Mach, que ce n’était pas raisonnable, qu’il devrait prendre plus au sérieux le côté intellectuel de sa formation et pas seulement le côté physique, qu’il était le prochain duc et qu’il devait apprendre à gérer son fief ou quelque chose du genre…
Cependant, rien de tout cela ne vient. Félix vit juste un petit sourire qu’il ne décrirait pas se dessiner sur le visage encore endormi de son père. Ce dernier souffla avant de fermer à nouveau les yeux et de replonger dans le sommeil.
– Je suis content que tu sois là…
Félix ne répondit pas, se justifiant à lui-même que cela ne servait à rien, Rodrigue ronflait à nouveau… et personne n’avait à savoir quel sentiment cela lui faisait ressentir malgré lui. Il remonta la couverture jusqu’à ces épaules, juste pour ne pas devoir rester plus longtemps car, le vieux avait attrapé une grippe.
Le jeune homme ne quitta pas beaucoup son père de la semaine, à part quand Alix trouvait assez de force pour venir le voir ou parce qu’il lui manquait trop. La Déesse seule savait comment ils restaient séparer aussi longtemps ces deux-là… et comment ils arrivaient à le vivre… surement pas bien… vivement la fin de l’année qu’ils puissent se retrouver plus souvent, ils s’empêcheraient mutuellement de s’épuiser comme ça. Ils mangèrent aussi tous les trois, les jumeaux semblaient retrouver tous leur appétit quand c’était le cas, et assez d’énergie pour qu’Alix propose d’échanger leurs assiettes quand son neveu se retournait, avec les aliments qu’ils n’aimaient pas. Sur certains points, son oncle ne grandirait jamais. Ça faisait aussi rire Rodrigue quand Félix le disputait comme un gamin. Son esprit stupide lui rappela que cela faisait des années qu’il n’avait plus entendu un rire aussi léger de sa part. Il ne trouva pas l’envie de noyer ses souvenirs… surement la fatigue, rien de plus.
Il resta jusqu’à dimanche midi, puis repartit pour Garreg Mach et effectivement, dès qu’il remit le pied au monastère, les trois pires amis d’enfance de l’Histoire de Fodlan lui firent passer un véritable interrogatoire. Félix ne voulait rien dire mais, en voyant ses mines de chiens battus ou sévère, il leur avoua ce que lui avait dit Rodrigue en croyant parler à Guillaume. L’épéiste ne pouvait même pas passer sur les moments où il parlait du phacochère, ils savaient tous quand il leur cachait quelque chose.
« …Ne vous étonnez pas si je deviens aussi sympathique qu’Alix avec Gilbert, grommela-t-il à la fin, après avoir mentionné qu’avec Gustave qui s’était enfui la queue entre les jambes, ils les avaient laissés à moitié écrasé sous le travail. Je crois que même Rodrigue lui a soufflé dans les bronches si j’ai bien saisi ce qu’ils se racontaient…
– Je crois qu’une bonne partie des personnes de l’administration et des gardes qui étaient contre le massacre sont dans ce cas… marmonna le phacochère, mal à l’aise. Évite simplement de l’être trop ouvertement devant Annette…
– C’est possible d’être énervé quand elle est là maintenant ?
– Enfin, au moins, tu sais pourquoi il a agi ainsi et son état d’esprit. Il le reconnait, il s’en veut, et il ne sait juste plus quoi faire pour tenter de te reparler. Et tu ne me feras pas croire que tu ne veux pas lui reparler aussi, trancha Ingrid.
– À t’écouter, tu lis dans ma tête.
– Que ça te plaise ou non, on n’a juste une quasi-vie ensemble en commun tous les quatre, rétorqua-t-elle. Ça aide un peu pour se lire les uns les autres. En plus, t’étais pas vraiment en bon état après l’avoir entendu.
– Ça, personne ne pourra dire le contraire. T’étais encore plus pale que tu ne l’es et on aurait dit que tu avais vu un fantôme, ajouta Sylvain.
– Hum… c’est la fièvre qui lui a fait dire ça, grogna Félix. Il aurait été lucide, il ne l’aurait jamais dit à voix haute.
– Car tu t’enfuis à chaque fois ? Et tu vas mettre tout ça sur le dos de la fièvre ? S’outragea Ingrid. Pourquoi pas le mensonge pendant que tu y es !
– Il pensait parler à Guillaume, Guillaume qui est mort et réincarné depuis longtemps. Il répondait plus ou moins aux questions mais, il était tout sauf lucide. Rodrigue ne se souvenait même pas de ce qu’il a dit quand il s’est réveillé. Il ne mentait surement pas mais, il ne l’a pas dit volontairement non plus. T’aurais été à ma place, tu ferais la même chose, ait le courage de l’admettre !
Ingrid prit la pique sur elle, puis soupira, visiblement fatiguée.
– Tu es impossible Félix.
– T’es pire. Je ne voie même pas pourquoi vous vous mêlez de ça.
– Car c’était évident que tu n’allais pas bien après l’avoir entendu et qu’on s’inquiète pour toi, déclara Sylvain. Enfin, si tu préfères attendre qu’il te le dise consciemment, ça se comprend. Au moins, tu sais un peu mieux d’où ça vient. Ça ne l’excuse pas mais, au moins, ça explique un peu sa réaction.
L’épéiste garda le silence mais, ne mordit pas non plus. Ça devrait suffire pour qu’ils comprennent, et heureusement, cela suffit. Après encore quelques mots, Ingrid et Sylvain le laissèrent tranquille et le phacochère semblait aussi bien partit pour le faire mais, il resta un peu plus. Il eut un instant de silence bien trop long avant qu’il finisse par hacher, essayant de paraitre timide et prudent comme l’aurait été le vrai Dimitri.
« Je… je sais que j’ai surement une part de responsabilité… Rodrigue ne m’a pas beaucoup lâché après la Tragédie… mais… mais je voudrais te dire que… je crois qu’il pensait tout le temps à toi… il essayait déjà… ou au moins il espérait avoir l’occasion de s’expliquer qui ne casserait pas tout… enfin, pas encore plus…
– Avoue ce à quoi tu penses seulement, qu’on n’y passe pas la nuit.
– Bon. Tu te souviens de notre cachette ? Tu sais, là où on allait tout le temps pour écouter les adultes chantés dans la cathédrale quand on était petit ?
– Ouais… dur à oublier les roustes qu’on se prenait pour aller là-bas. Tout ça pour écouter les grenouilles de bénitiers réciter les prières quand on ne pouvait pas y aller car, on était trop petit et que ce n’était pas notre office. Le rapport ?
– J’y viens. Je m’y rendais encore quand j’étais à Fhirdiad après la Tragédie. Je n’arrivais pas à dormir alors, j’y allais pour essayer de me calmer et trouver le sommeil…
– Je sais, tu nous réveilles à chaque fois avec Sylvain, et c’est toutes les nuits en ce moment. Pour la dernière fois, va voir Manuela ! Ce n’est pas normal de faire autant de cauchemar ! Je critique le vieux mais, t’es pas mieux !
– J’irais la voir mais, écoutes-moi. À chaque fois, j’entendais Rodrigue faire ses prières du soir. Il s’y rendait toujours très tard vu qu’il était débordé en journée. Je l’entendais prier Saint Cichol à chaque fois…
– Rodrigue prie toujours Saint Cichol. Il manipule tellement la breloque qui représente son emblème qu’il faudrait la changer, même s’il ne le fera jamais, ou pas avant qu’elle soit juste tombée toute seule. Où tu veux en venir ?
Les yeux d’ambre de Félix étaient plissés, le défiant de faire le moindre faux pas sous peine de le mordre à la gorge. Il se souvenait encore de la dispute entre leurs pères, quand Arundel l’avait blessé avec cette magie étrange. Il ne s’en rendait pas encore compte car, ils faisaient attention à enterrer la discorde devant eux mais, les nobles à la cour n’arrêtaient pas de dire que finalement, Rodrigue avait les yeux de son père… les yeux d’un loup féroce, toujours prêt à mordre tout ce qui s’approchait trop près de sa meute… et que Guillaume aurait été encore en vie, il ne se serait pas contenté de se retirer dans son fief avec sa famille pour marquer sa fureur… même si la couleur venait de sa mère, la forme était bien celle de toute sa famille paternelle… même si l’épéiste le nierait, c’était un Fraldarius jusqu’au plus profond de son sang… une famille qui avait choisi un loup pour blason…
Dimitri ne devait pas trembler ou faire de faux pas… il n’avait pas peur mais, à la moindre occasion, Félix le chasserait et se refermerait complètement, quitte à lui arracher la gorge pour le repousser. Après tout, les loups pouvaient tuer un sanglier alors, un phacochère, surement aussi…
– Et bien, la plupart du temps, quand il s’adressait au Père, ce n’était pas pour moi qu’il priait, ni pour mon père. Je crois… si je comprenais bien ses prières, je crois qu’il priait pour toi…
– Qu’est-ce que tu en sais ? Rétorqua-t-il. Le vieux est comme Annette avec ses chansons, il brode toujours ses prières. Il reprend la structure mais, il invente les paroles pour que ça colle mieux, et à moins de s’appeler Alix, personne à part la Déesse ne peut savoir ce qu’il avait dans la tête.
– Ce n’est pas faux, surtout qu’elles peuvent être assez cryptique pour toute personne qui n’est pas Alix… mais je suis sûr que c’est de toi dont il parlait. Moi, je n’ai jamais été bien loin, ou il ne parlerait pas d’avoir « perdu » quelqu’un, et pour les prières aux morts, il invoque toujours leurs noms.
– Car c’est comme ça qu’on prie pour les morts, rétorqua-t-il, clairement sur la défensive.
– Oui… mais dans ses prières, il demandait toujours à retrouver quelqu’un… il priait pour retrouver quelqu’un… il demandait à Cichol le Père de l’aider à retrouver quelqu’un et à réparer ses erreurs, car il était dans la même situation que lui…
Félix détourna le regard à ses mots, soit sa manière de nier quelque chose, même quand il savait que c’était vrai… surtout quand il savait que c’était vrai. Dimitri n’oserait plus lui dire en face mais, c’était un tic qu’il avait pris de Rodrigue. Quand son père niait quelque chose qu’il ne pouvait pas accepter, il fermait souvent les yeux ou les détournait pour rompre le contact visuel, comme son fils…
« Tu lui ressembles plus que tu ne le penses… ��
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jade-curtiss · 8 months
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Y me manquait juste top hat pis un monocle tout comme y lui manquait juste une paire de loboutins 😔
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th3lost4uthor · 2 months
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Les nouvelles expériences d’une vie sans fin (9.1/15)
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« Aoutch… !
- Q-qilby ? Est-ce que tout va bien ? »
Le nom sonnait presque étrange dans la bouche du jeune Éliatrope. Comme s’il n’avait toujours pas le droit de le prononcer, ce, du moins, sans subir les remontrances de Phaéris ou les colères d’Adamaï. Ce-dernier, toutefois, avait également relevé la tête de son livre à l’exclamation du plus âgé, intrigué par la commotion.
« Oui, oui… » Répondit l’intéressé, qui massait à présent mécaniquement son flanc gauche. « Un faux mouvement, c’est tout.
- Oh ! On pourrait… peut-être faire une pause dans ce cas ?
- Bonne idée ! » S’exclama le dragonnet, délaissant ses lectures runiques. « Le dernier aux cuisines est un Tofu mouillé ! »
Sans attendre de réponse, Adamaï décolla alors à la vitesse de l’éclair en direction des basses-branches, dans l’espoir d’atteindre avant son frère les brioches fourrées au miel qu’il appréciait tant. Il fallait bien lui reconnaître que trois longues heures passées à réviser les écrits de vos ancêtres avaient de quoi vous ouvrir l’appétit. Préférant prendre son temps pour s’extirper du lourd fauteuil de cuir où il s’était laissé absorber, le scientifique pris soin d’étirer une à une chacune de ses vertèbres avant de songer à se relever. Le temps et des chaises d’études bien trop rudes avaient marqué son corps plus qu’il ne l’aurait voulu dans cette existence-ci, mais il n’écartait pas non plus l’hypothèse que ses… « séjours » dans la Dimension Blanche avaient également leur part d’importance. Un dernier craquement sec se fit entendre et il sentit sa nuque libérée d’un poids invisible : il ne devait pas avoir dépassé les 400 ou 450 cycles, et pourtant, il avait l’impression d’en avoir entretenu le double !
Tss… Foutu collier.
« Hey... » Ses yeux tombèrent alors sur ceux de son cadet. Il semblait soucieux. « Tu es sûr que ça va ? »
La question était simple. La réponse qui devait lui succéder, elle, l’était beaucoup moins. Il aurait été aisé de rassurer, de maintenir ce statu quo qu’il avait mis tant de temps et d’énergie à construire au fil de ces derniers jours où la disparition de Phaéris lui avait permis de se rapprocher davantage des deux jeunes âmes. Cependant, il aurait également été hypocrite de sa part d’affirmer qu’il ne se sentait pas lui-même concerné par la situation. Et comme si son corps craignait qu’il ne l’oublie (-ha !), voilà qu’il avait désormais l’impression que chaque douleur, aussi insignifiante soit-elle, se voyait amplifiée… démesurée… Une mise en garde contre celle, bien plus sévère qui menaçait chacun de ses nerfs à chaque perturbation du Wakfu environnant. L’équivalent des bourrasques venant ronger sa patience, vague après vague, décharge après décharge… avant que le cœur de la tempête ne s’abatte.
Yugo n’avait pas bougé de son coussin de laine verte, qu’il semblait favoriser à n’importe laquelle des places qu’offrait la minuscule cellule. Il aimait clamer que celle-ci était particulièrement bien située, à bonne distance qu’elle était de la table où trônait continuellement plateaux de pâtisseries et bols de fruits secs, de la lucarne d’où provenait un léger courant d’air, même en étant fermée (Qilby songeait sérieusement à interroger ses hôtes quant à l’isolation de cette souche percée qu’ils osaient appeler « Palais ») ainsi qu’unique source de lumière naturelle. Que cette place se trouve exactement au pied du large fauteuil que son aîné avait fini par faire sien n’était, toujours selon ses dires qu’une « heureuse coïncidence », qui lui permettait d’ailleurs de « mieux suivre ses leçons ». Le vieil Éliatrope n’en était pas dupe pour autant…
Il s’inquiète.
.
Il a toujours été plus « collant » dans
ces moments-là, mais s’il en vient à rechercher ma présence
plutôt que celle des autres, alors soit je suis
parvenu à regagner sa confiance plus vite que prévu, soit il
est vraiment désespéré.
Hum…
.
Deuxième option. Définitivement.
« Je te remercie de ta bienveillance, Yugo, mais je t’assure… » Les mouvements apaisants cessèrent, comme pour appuyer son propos. « … ce n’est rien de grave.
- C’est peut-être l’humidité ? » S’enquit alors le benjamin. « Je sais que ses articulations font parfois souffrir Papa lorsqu’il pleut… ou ses vieilles blessures de quand il était aventurier. »
La phrase fut laissée en suspens. Une invitation à, qui sait, prolonger l’échange vers un ailleurs commun ; oublié de l’un et porté par l’autre.
« Ah, ce cher Alibert était donc un aventurier ? » Le second ne semblait pas disposé à entretenir les espoirs du premier. « Il faut croire qu’il a su te transmettre sa vocation alors, hum ?
- Oui, je suppose qu’on peut dire ça, hé-hé ! »
C’était mal connaître la détermination tout comme la curiosité sans bornes de la petite coiffe turquoise. Particulièrement après ces après-midis dédiés à l’étude des peuples éliatropes et draconiques sensés tromper l’ennui… et l’attente de nouvelles.
« Mais dis… Avant que je ne sois déposé par Grougaloragran, o-ou même bien avant notre réincarnation avec Adamaï… Qui… ? »
Ses sourcils s’étaient froncés derrière les épaisses mèches blondes, les yeux, perdus dans les reliefs que dessinaient les franges du tapis rugueux. Qilby ne put empêcher un soupir de s’échapper : il savait quelle question torturait l’esprit de son cadet à l’instant même. Après réflexion, il se dit qu’il aurait finalement préféré devoir s’occuper de la discussion sur « le miel et les abeilles ». Au moins celle-ci avait-elle le mérite d’être courte…
« Hum, eh bien… Je suppose que tu as déjà entendu parler de « La Grande Déesse » ainsi que du « Grand Dragon » ? Ne serait-ce que de nom ? »
Yugo hocha à l’affirmative. Il préféra garder pour lui le fait que, plus récemment, les rares fois où il avait pu en avoir un écho, étaient par les jurons du savant lui-même.
« Dans la tradition de nos peuples, ces deux figures sont vénérées comme des Dieux. Les premières générations, ignorantes du Krosmoz et de sa diversité, commencèrent à les vénérer en tant que figures protectrices et, par extension, comme nos parents…
- E-et toi… ? » S’aventura le plus jeune. « Je veux dire… Au début ?
- Au début ? Qu’est-ce qui te fait croire que je les considère autrement ? »
La petite coiffe turquoise le dévisagea, visiblement peu convaincue par cette remarque. Il y avait tant de raisons : le ton, les termes employés, le passif qu’il lui connaissait… L’autre se rendit bien vite compte que son acte ne prenait pas :
« Humpf… Je n’arriverai pas à te faire croire le contraire, hein ? » Sourire malicieux et las. « Non, je… J’y ai cru au début, comme tout le monde, mais… Mais au bout d’un moment, je pense que je… je n’en ai plus été capable.
- Pourquoi ? » Il s’empressa de reformuler. « Enfin, qu’est-ce qui… Il y a quelque chose de précis ? »
Il ne répondit pas. Son regard s’était perdu…
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Une nouvelle addition à la fratrie, c’est incroyable non, Shinonomé ?
Pourquoi…
Nous allons devoir agrandir le dortoir. Oh et puis- !
Pourquoi… ?
Mais- ?! Pourquoi est-ce que la coquille se fissure-t-elle ainsi ?!
Shin’, aide-moi à- !
Pourquoi ?
I-ils… Ils ne seront pas capables de se réincarner. Qu’est-ce que…
Est-ce que c’est moi qui… ?
Pour-
Ils ne reviendront pas, Qilby… C’est terminé.
-QUOI ?!?
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« Je ne sais pas. C’est… une accumulation.
- Tu… Tu leur en veux ? » La voix était timide, les yeux à peine visibles derrière les rebords turquoise. « Pour ton… enfin, tu sais. Tu leur en veux de… t’avoir fait différent de nous ? »
Il dut se retenir. De quoi ? Là non plus, il ne savait pas. Ces derniers temps, son champ d’expertise semblait s’être considérablement réduit. À moins que cela ne soit l’univers qui se soit agrandit ? Difficile à dire.
Il n’a jamais… Pas comme ça en tous cas.
« Non. » Finit-il par déclarer en voyant que l’autre attendait sa réponse, toujours dans ce calme imperturbable. Respectueux même. « Peut-être ? Je… Pour moi, nous ne sommes que le fruit d’un, disons, « heureux hasard ». La rencontre entre deux forces cosmiques… Si nous avons pu leur donner des traits, des noms, personnalités et que sais-je, c’était par manque de repères.
- Hum, oui. » Approuva soudainement Yugo. « Je vois !
- Ah ! Vrai- ?
- Oui ! » S’exclama-t-il, presque enjoué devant la réplique sarcastique. « C’est un peu comme Xav’ le boulanger qui remerciait la terre et la pluie pour lui offrir un pain aussi délicieux ! O-ou encore les singes de l’île de Moon qui adoraient un mulou comme grand Dieu ! Tout ça c’est pour… donner un sens à leur existence ? Pour appartenir à quelque chose de plus grand ? »
Il avait pris le ton de l’élève qui tendait à son professeur sa réflexion dans l’attente anxieuse que celui-ci ne la juge. Qilby en était proprement… ébahi. Il n’avait pas la moindre idée de qui pouvait bien être ce fameux « Xav’ », ni quelle place il avait pu tenir dans les péripéties de son cadet, voire ce que des primates pouvaient vouer à un canidé, cependant, jamais son frère n’avait-il, en ces millénaires d’existence, fait preuve d’autant d’écoute, ni même de… sagesse ?
« Oui, c’est une… une très bonne analyse. » Deux doigts vinrent écraser sa tempe gauche. Le script- « Je pense que l’on peut en effet comparer tes… « expériences » à ce qui a pu survenir à nos débuts. D’ailleurs, il s’agit là d’une réaction assez courante à la naissance de toute civilisation, du moins, pour des espèces dotées de la conscience de la mort.
- Ha-hum, c’est… logique je suppose ? Après tout, comprendre d’où l’on vient, c’est ce qui nous permet de mieux savoir qui l’on est. C’est pour ça que j’ai commencé à voyager ! »
Qilby n’avait pas les mots. Son frère avait déjà pu tenir de tels discours, mais ces-derniers n’apparaissaient généralement qu’au crépuscule de ses existences, lorsque l’Éliatrope fasciné par les voyages et dont la soif d’aventure n’avait d’égal que son penchant pour le danger, avait fini par s’assagir. Le temps, comme à son habitude, faisant son œuvre… Pourtant, là il se tenait, le visage encore rond d’un enfant, les mains à peine usées par le Wakfu, mais les yeux déjà teintés par la noirceur que pouvait contenir cet univers.
Et j’en suis également responsable…
La pensée lui était intolérable. Certes, éduquer les nouvelles générations avait toujours été l’une de ses missions, bien que les leçons de Glip étaient plus célèbres que les siennes, et sa pédagogie s’éloignait d’ailleurs bien assez de celle « humaniste » de ce dernier… Cependant, il n’avait jamais pensé qu’il deviendrait lui-même un jour ce « mauvais exemple », cette antithèse… Cette exception à la règle. N’y avait-il donc pas une once de discernement dans la question du plus jeune ? N’était-ce pas à cause de sa propre « condition » qu’il avait été forcé de s’éloigner du chemin suivi par l’ensemble de ses frères et sœurs ? Avait-il été condamné, et ce dès le départ, par leurs parents ? Si chacun d’entre eux avait été conçu avec un rôle bien précis afin de servir au mieux leur peuple et famille, alors que dire du sien… ? Être le porteur des temps anciens ? L’historien à la mémoire insondable ? Les livres et autres encyclopédies ne pouvaient-ils pas déjà remplir ce poste… ? Scientifique alors ? Après tout, sans ses inventions et ses connaissances médicales, les siens auraient enduré de bien lourdes épreuves ; pour certaines, avec une fin plus funeste que celle rencontrée. Mais… Chibi aurait bien fini par se laisser tenter par les équations et les éprouvettes après avoir épuisé le vaste champ de la technologie, si ce n'est Glip souhaitant peaufiner son enseignement ! De même pour la médecine, pour laquelle Nora et Efrim parvenaient toujours à maîtriser les rudiments avant leur centième cycle… Mais alors… Si jamais tous ses accomplissements auraient pu être ceux d’autres que lui…
À quoi… ?
Quelle est mon utilité ?
Un mot s’imposa à son esprit. Il le détestait.
Traître.
Était-ce… ? Était-ce donc vraiment cela ? Ce que leurs… « parents »… lui avaient réservé comme seul avenir ? Tout comme Yugo était le chevalier blanc, le preux aventurier ne cessant de repousser les limites du monde connu pour en offrir les richesses à son peuple loyal et admirateur, le sauveur… Le « roi légitime » … Lui serait…
« Et après ? Tu… Tu as réussi à t’en défaire ?
- H-hein ? » L’interpellation le sortit de ses pensées macabres. Il lui en serait presque reconnaissant. « Comment ça ?
- Cela ne doit pas être un sentiment facile – Enfin, je ne veux pas dire que je… comprends ce que tu ressens, mais juste que… Je compatis ? » Il attendit le hochement de tête de son aîné pour poursuivre. « Donc… Quand toi aussi tu as eu des enfants, comment… ? Comment tu t’y es pris ?
- Oh. » Évidemment. « Eh bien c’est assez facile, je-…
- Hey-mpf !!! »
Alors que les deux Éliatropes s’étaient perdus dans un échange qu’ils n’avaient plus eu depuis des millénaires, Adamaï fit irruption dans la chambre, pris dans un dangereux équilibre avec un plateau chargé de victuailles et une tartine entre ses crocs.
« Quand je disais « le dernier aux cuisines », c’est parce que je m’attendais à ce qu’au moins l’un d’entre vous me suive ! » Grommela le dragon en rattrapant un écart de justesse.
« Attends, Ad’, laisse-moi… ! » Aussitôt rentré, son frère vint lui prêter assistance en le délivrant d’une partie de sa charge. « D-désolé, on était en train de discuter et…
- Oui, ça je l’imagine bien ! Et de quoi parliez-vous de si intéressant pour ne pas m’accompagner trouver de quoi manger, s’il-te-plaît ?
- Ah, e-eh bien… » Avec un regard pour le scientifique, qui lui renvoya un haussement d’épaule permissif : « Je demandais à Qilby comment il s’y prenait avec ses enf-
- Quoiiii ?! » Le dragonnet pris une expression alliant surprise et colère de manière presque élégante. « Tu veux dire que t’allais oser aborder des questions gênantes sans que ton frère préféré soit présent pour profiter du spectacle ?! »
La coiffe crème laissa échapper un discret pouffement de rire devant les facéties des jumeaux ; Adamaï en éternel contestataire, tandis que Yugo lui, cherchait inlassablement le compromis.
Chacun son rô- ~
Assez.
« Doonc… ?
- Donc ? » Répéta le savant, un air sarcastique dans la voix.
« Moi aussi je veux savoir ! » Adamaï repris sa place sur l’un des tabourets surmontés d’une épaisse couverture, les griffes décortiquant méticuleusement un feuilleté aux raisins. « Comment on élève un dragon ? À quel âge il peut commencer à voler ? Et comment un Dofus éclot avec deux créatures à l’intérieur : l’un des deux vient en premier, ou alors tous les deux en même temps ? Oh-oh ! Attends, ça veut dire que tu as dû changer des couches, non ? Ha-ha-ha ! Je vois bien le grand Qil-… !
- Je n’ai pas de descendance. »
Le silence tomba aussi rapidement que la pâtisserie contre le tapis.
« Tu… ? » Yugo tenta de rationnaliser. « Tu n’as jamais eu d’enfants ?
- En effet. » Soupira l’aîné. « Chibi, Mina, Glip, Nora et toi-même êtes les seuls de la première, disons, « portée » à avoir contribuer à l’accroissement de notre famille.
- Pour- ?
- Première portée ?! » Adamaï interjecta. « Comment ça ? Tu veux dire que tous les Éliatropes et tous les Dragons ne viennent pas de nos premières existences ? Grougal’ disait pourtant que-…
« Avec tout le respect que j’ai pour Grougaloragran… » Mitiger les tempéraments. « Il ne devait pas avoir grand souvenir de cette époque. Moi, oui. » Le ton se fit presque sévère. « Le fait est que… Après avoir créé les Douze Primordiaux – dont nous faisons partis – la Grande Déesse et le Grand Dragon ont donné naissance à d’autres Dofus. Il faut dire que lors de votre première incarnation, le lien familial était encore extrêmement fort entre vous : il était peu probable qu’en l’absence d’individus extérieurs, vous vous soyez aventurés à… eh bien disons, « essayer la chose » avec les autres. » Il fut récompensé de son explication par des moues dégoutées. « Il est également probable qu’ils aient voulu éviter un trop fort risque de consanguinité dès les premières unions, bien que j’avouerai ne pas m’être trop penché en détails sur ce point lors de mes études… Je n’en ai… jamais eu le besoin après tout. »
Je vous ai toujours considéré comme ma famille.
« D’accord, ça… ça se tient, je suppose. » En déduit le dragonnet, toujours sur la défensive. « Mais ça n’explique pas pourquoi tu n’as pas cherché à avoir d’enfants toi aussi. Toi qui aimes toujours autant « expérimenter », tu n’as jamais voulu savoir ce que cela faisait ? Rien que pour voir ? »
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… Vraiment ? Cela ne t’ait jamais venu à l’esprit ?
Si. Bien sûr… Me prendrais-tu pour un insensible, Adamaï ?
Non, non, bien sûr que non !
Ha, ha ! Calme-toi, tu veux ? Ce n’était qu’une plaisanterie.
Tout de même. Quand je te vois interagir avec Izios, Bahl ou même le petit Ogur… Je me dis que tu ne ferais pas un si mauvais travail.
Hum, je vais prendre ça comme un compliment.
Après tout, toi et Shinonomé vous êtes bien occupé de Mina et Phaéris pour leur dernière réincarnation. On aurait presque dit que vous aviez fait ça toute votre vie !
C’est simplement que…
Laisse-moi deviner, tu te fais du souci pour le pauvre rat de laboratoire que je suis, c’est ça ?
Tss, et je ne suis pas le seul figure-toi !
Oui, je sais, je sais… Chibi m’a encore tenu un discours paternaliste pas plus tard qu’il y a deux jours…
Et qu’en as-tu retenu ?
Que si vous voulez procréer, grand bien vous fasse, mais que personnellement, je préfère m’en passer ! De toutes manières, je trouve la position « d’oncle » bien plus confortable si tu veux mon avis : j’ai tous les avantages de la relation sans avoir à en porter les responsabilités – Ha, ha, ha !
Hum… Ce n’est pas moi qui te contredirais sur ce point. Je jure qu’Erzan est une enfant brillante, mais quand je vois comment Yugo la laisse monter Malakath… Il va la laisser se tuer un de ces jours !
Je comprends tes inquiétudes, frère de mon frère, mais rassure-toi : Yugo a beau être intrépide, il tient la sécurité de ceux qu’il aime en point d’honneur. Erzan ne risque rien. Du moins pas plus que quelques bleus et égratignures…
Tss ! On en rediscutera quand ils reviendront de leur future session de vol.
Avec plaisir ~
.
.
Mais plus sérieusement…
… Hum… ?
Shinonomé est d’accord ?
Et maintenant, voilà que tu m’accuses de ne pas prendre en considération les sentiments de ma très chère sœur…
Non, mais c’est simplement qu’elle-
Attention, Adamaï. Je n’aime pas où cette discussion nous mène actuellement. J’apprécierai que tu mesures tes paroles s’il-te-plaît.
Tss ! Pas besoin de prendre la mouche non plus.
.
Et cela ne te pèse pas trop ?
Quoi donc ?
La sol-
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« Tu ne t’es jamais senti seul ? »
Yugo le regardait comme ces casse-têtes dont on cherche à percer le secret des rouages. Que devait-il répondre ?
Sois honnête pour une fois ?
Ça changera.
« Le prix à payer aurait été trop élevé. » L’attention des deux frères était rivée sur lui. « Vous… Vous devez comprendre de quoi je veux parler, non ?
- Hein ? Tu- ?
- Oui. » Coupa la coiffe turquoise. « Je crois que c’est clair. »
Et si le dragonnet ivoire lançait des regards interrogateurs à son jumeau, n’ayant pas encore saisi l’implication des propos du scientifique, le jeune Éliatrope, quant à lui, se souvenait parfaitement de leur précédent échange :
Imagine te lever un jour pour découvrir un monde identique à celui de la veille…
Les mêmes personnes
Les mêmes discussions
Les mêmes parfums
Les mêmes couleurs
Rien n’a changé.
Et pourtant, rien n’est pareil…
Car la seule chose qui n’est plus la même…
.
C’est toi.
« Merci… »
Être séparé de sa moitié pendant plusieurs siècles jusqu’à la prochaine réincarnation était une épreuve douloureuse. Se voir arracher ceux que vous chérissiez pour l’éternité, sans avoir ne serait-ce que l’espoir de les retrouver dans un ailleurs meilleur… C’était de la torture.
Il était terrible pour Yugo que d’en venir à questionner des parents qu’il n’avait jamais eu la chance de connaître, et il savait à présent qu’il ne pouvait se contenter que d’une seule des faces de l’Histoire pour se permettre d’émettre un quelconque jugement envers eux… Toutefois, plus il y pensait et plus il éprouvait de l’empathie pour l’homme qui se tenait en face de lui. Pas de cette compassion mielleuse et bourrée de naïveté, non. Juste… Il comprenait. Et ça faisait mal. Comprendre faisait mal. Ce qui l’amena à une nouvelle réflexion : si comprendre autrui pouvait faire autant souffrir, alors… alors il n’était pas si étonnant que certaines personnes ne cherchent pas à essayer, trop prises qu’elles étaient dans leur propre douleur. Attendant elles-aussi qu’un autre leur tende main, oreille, épaule ou cœur. Le problème étant que, dans le cas où la souffrance de chacun viendrait à les submerger, plus aucune âme ne souhaiterait faire le premier pas vers celles autour d’elle.
« Bon, les garçons, ce n’est pas que votre présence m’importune… » Qilby annonça, souhaitant visiblement mettre un terme à la séance d’étude de manière prématurée. « … mais il me faut encore revoir quelques équations, et- »
Alors pour éviter cela, même si cela était difficile, il fallait oser le faire… Ce premier pas.
« Et des élèves ? »
Qilby haussa un sourcil, visiblement surpris par ce changement de sujet.
« Des élèves ?
- O-oui ! Est-ce que tu as eu… d’autres apprentis, un peu comme Ad’ et moi ? » Tenta d’amadouer le plus jeune. « Est-ce qu’il y en a qui t’ont… marqué ? Est-ce que tu les partageais forcément avec Glip ? J-j’ai cru comprendre que c’était lui qui… s’occupait plutôt de ce genre de chose – enfin, c’est ce que nous a raconté Balthazar !»
L’aîné sentait que le plus jeune cherchait à gagner davantage de temps en sa compagnie. Il fallait dire que depuis quelques jours, l’occupation venait cruellement à manquer, la plupart des résidents du Palais ayant préféré se consacrer à leurs obligations quotidiennes plutôt qu’à celles de groupe ; il fallait bien avouer que ces dernières ramenaient à l’inévitable constat… Quelqu’un manquait autours de la table. S’il pouvait leur éviter d’errer à nouveau dans les couloirs dans l’attente d’une distraction… et s’il pouvait se soustraire à ce maudit silence… Reprenant place contre l’inconfortable dossier, ce sans faire craquer quelques vertèbres au passage, il redressa les lunettes qui avaient fini par glisser sur son nez :
« Glip a toujours possédé un don pour l’enseignement, mais cela ne signifie pas qu’il avait la prérogative sur le fait d’avoir des « élèves ». » Commença-t-il. « Pour être tout à fait exact, chacun des Six Primordiaux avait le devoir de prendre sous son aile, et ce à chaque existence, un de nos… un autre Éliatrope, ce en tant que disciple. »
« Tout Premier né devra, au cours de son cent-cinquantième cycle d'existence,
porter son dévolu sur un membre de son peuple pour lui transmettre
ses connaissances, sa philosophie et son savoir-faire…
« Hein ? Mais pour quoi faire au juste ? » S’enquit Adamaï. « Vous n’étiez pas capables de gérer les problèmes par vous-mêmes ?
- Dans la plupart des situations rencontrées, nous l’étions. Toutefois… »
… Ainsi, malgré la mort de ses gardiens,
le peuple Éliatrope saura être à l'abri de tout malheur, attendant sereinement leur retour... »
« … il est déjà arrivé que nous ne soyons pas « disponibles ». Les cycles de régénération entre deux incarnations peuvent grandement varier en fonction des flux de Wakfu environnant nos Dofus… » Son regard quitta furtivement les deux frères. « … et de la manière dont leurs porteurs ont trouvé la mort. »
Cette déclaration sembla particulièrement résonner chez Yugo, dont la coiffe se releva. Grougaloragran ne leur avait-il pas dit que leur retour sur l’actuel Monde des Douze avait été retardé en raison d’un terrible combat… ? Balthazar avait secondé, en précisant plus tard qu’il avait bien été celui à ouvrir la Dim-… le Portail. Comme s’il avait pu lire dans ses pensées, Qilby redonna quelques frictions vigoureuses à son flanc gauche.
« Ah ! C’est vrai que c’est une bonne idée. On devrait peut-être reprendre ce genre de rituel une fois que les autres seront revenus d’Emrub : qu’est-ce que tu en dis Yugo ?
- O-oui, en effet Ad’… »
Mais si jamais nous sommes autorisés à transmettre…
Alors, par principe, il faudra aussi que…
Le savant ne disait rien, attendant visiblement de pouvoir reprendre la discussion où elle avait été laissée par cette énième interruption.
Jamais Balthazar n’acceptera ça.
Il faut dire que derrière les deux cercles de verre et d’acier jauni, c’était un tout autre dilemme qui avait accaparé son esprit. Un problème qu’il aurait dû résoudre…
Tu vois ?! Tu souffres comme n'importe quel mortel, alors cesse de te croire supérieur !
Cela va faire trois ans que je suis votre élève attitrée : me croyez-vous incapable de reconnaître les traits de celui qui m'a tout appris ?
Se prétendre martyr ne t'autorise pas à agir comme tel !
.
.
Qilby...
Professeur !
.
Ta tendance au sacrifice est néfaste...
Vous n'étiez pas disponible pendant un long moment... Mais je ne vous en veux pas : vous deviez avoir vos raisons, et puis...
Pour les autres, comme pour toi-même...
.
Surtout pour toi-même...
Pourquoi, Professeur ? Pourquoi a-t-il fallu que cela soit cette… cette chose ?!
C'est pour cela que je t'accompagnerai aux Rocheuses Incarnates.
.
.
.
Et ceci n'était pas une proposition.
… il y a de cela des millénaires.
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La matinée était resplendissante. Derrière les larges vitres du laboratoire, la forêt primaire s’étendait à perte de vue, et le ciel n’était rompu que par quelques nuages vagabonds. L’air était frais, il faisait bon. Le tintement cristallin des fioles suivait un rythme mécanique, une danse qui ne connaissait aucun faux-pas, tandis que les alambics sifflaient en cœur. Cela faisait exactement une semaine aujourd’hui.
Qilby fixait l’étrange mélange contenu dans l’éprouvette qu’il maniait d’une main experte. Inlassablement, l’épais liquide aux âcres relents pouvant néanmoins évoquer la prune venait se heurter contre les parois. Cela allait bien faire une dizaine de minutes que la transe avait débuté, mais depuis son poste d’observation près des fenêtres, l’Énutrof, alors désigné pour monter la garde ce jour, demeurait perplexe. Il n’y connaissait pas plus à la chimie qu’à ces histoires de potions (trop proches d’une sorte de magie noire à son goût), toutefois, cela ne l’empêchait pas d’être observateur… Et le temps passé à cette ridicule émulsion était beaucoup trop long. Tout comme les cernes du scientifique étaient bien trop profondes…
« Dites doc’, vous allez finir par la poser cette fiole ?
- Hum ? » Grommela l’intéressé. « Pas tant que la décoction n’aura pas pris des tons orangés, non… Pourquoi cette question ? »
Ruel aurait bien aimé lui rétorquer, ce sur le même ton dédaigneux, que sa foutue fiole avait, depuis bien longtemps viré orange-carotte, et que s’il continuait à la secouer ainsi dans tous les sens, elle ne tarderait pas à devenir citrouille… ! Cependant, il se souvenait de la discussion qu’il avait tenu avec Yugo après le déjeuner de la veille.
« Simple curiosité : pas besoin de vous énerver ainsi voyons ! J’sais bien qu’tout n’est pas pardonné entre vous et… eh bien disons le reste, mais j’me disais que nous étions plutôt en bons termes.
- Ah oui ? » Ses yeux n’avaient pas dévié d’un millimètre. « Vous m’en voyez vraiment ra- »
Le scientifique dû ravaler son ironie maussade, car bientôt, le souffle lui manqua. Soudain, il y eut l’étincelle.
Non… !
Il eut à peine le temps de reposer l’instrument en verre, qui manqua d’ailleurs de se briser tant il fut placer de force dans son support de bois, que les contractions se firent ressentir. Sa vision se troubla, les sons s’étouffèrent pour ne laisser qu’un magma informe. À un moment, l’autre homme avait dû le rejoindre, car il était toujours debout malgré la sensation de vertige qui avait commencé à le submerger. Sa main droite tenait fermement les pans de sa tunique blanche, pourtant repassée avec tant de soins par les lavandières la veille. Il avait envie de l’enfoncer dans son torse jusqu’à cet organe rouge et brûlant qui battait bien trop vite, bien trop fort. Lentement, il avait crû sentir qu’il changeait de position : on l’avait fait s’asseoir à même le sol et on le tenait par les épaules comme pour l’empêcher de s’effondrer davantage.
Non… Pas…
Il… !
Ses poumons se contractaient. S’affaissaient. Il ne respirait pas : il inspirait… expirait. C’était déjà ça. Les points qui avaient envahi son champ de vision reculaient à présent. Une migraine tiraillait ses tempes et lorsqu’il tenta de l’en chasser, le contact de sa propre peau fut aussi violent qu’une décharge du collier. Peut-être celui-ci s’était-il, lui aussi, déclenché à un moment donné ; difficile à dire dans son état.
« Hey- ‘oc ? … Endez ? R- ec- moi ! »
La voix éraillée de l’Énutrof atteint finalement les rives de sa conscience. Le poids qu’il sentait peser sur ces entrailles comme du plomb quelques instants auparavant s’était lui aussi fait plus supportable… et il bougeait nerveusement. Junior, le jeune Phorreur, semblait aussi alarmé que son Maître et compagnon. Sa petite truffe humide ne cessait d’inspecter le vieil Éliatrope dans l’espoir de trouver l’origine du mal qui l’avait foudroyé.
« -oc’ ? Vous ê- là ? » Le son se faisait à présent plus distinct, la scène également. « Doc’ ! Par les Douze, mais qu’est-ce qui vous a- ?
- Il… Il est…
- Quoi ? Qui ça « il » ? » On releva une mèche empoissée de sueur de son front. « Parlez pas trop, v-vous avez dû faire un malaise ou que’que chose du genre ! J-j’vais aller chercher un Eniripsa royal, d’accord ? Bougez surtout pas ! Junior : tu gardes un œil sur lui ! »
Mais alors qu’il s’apprêtait à franchir le seuil du laboratoire dans l’espoir de quérir du secours, le vieil Éliatrope parvint à rassembler les quelques forces qui lui restaient, et, les yeux étrangement humides, finit par murmurer :
« Pha-é-ris - il - Pha-éris est… Phaéris est mort… »
~ Fin de la partie 1/2 du chapitre 9
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jeanchrisosme · 5 months
Text
Je pense que les personnes ne s'oublient pas. Je ne peux pas oublier quelqu'un qui, un jour, m'a souris, a fait battre mon cœur, m'a fait pleurer pendant des heures. Les personnes ne s'oublient pas. On change la manière dont on les voit, on change l'endroit qu'elles occupent dans notre coeur, l'endroit qu'elles occupent dans notre vie. Il y a des personnes qui ont sorti le meilleur de moi, et pourtant maintenant, à présent ne demeure qu'un simple "salut". Il y a des personnes qui ont pris mon cœur et l'ont réduit en mille morceaux, sans même y penser deux fois. Il y a des personnes qui sont entrées dans ma vie sur la pointe des pieds et en sont sorties exactement de la même façon. Il y a des personnes qui ont créé un gros bordel qui ont bouleversé mes plans, qui ont rendu mes idées confuses. Il y a des personnes qui, malgré tout, font encore partie de ma vie. Il y a des personnes qui sont arrivées et qui ne sont plus parties. Il y a des personnes qui, même si je ne les ai jamais entendues parler sont toujours là, et puis il y a des personnes qui ne font pas encore partie de ma vie, mais qui dans quelques années peut-être, seront les plus importantes pour moi. Il y a des personnes qui, même si elles m'ont fait verser des larmes, ont bouleversé ma vie, m'ont appris à vivre. Elles m'ont appris à devenir ce que je suis. Et même si je ne les salue pas aujourd'hui, même si aujourd'hui c'est qu'un simple sourire ou un simple bonjour, elles feront pour toujours partie de ma vie. Je n'oublie personne. Je n'oublie pas qui a touché la main, au moins pour une fois, ma vie. Parce que si elles l'ont fait, ça veut dire que le destin a voulu que je me batte avec elles avant de continuer .
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