Les Chroniques de Livaï #365 ~ UN CHOIX SANS REGRET (août 845) Ludolf Marzell, un journaliste
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue.
Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ?
Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté.
Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention.
Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-m��mes.
Le soleil de l'après-midi fait reluire les pavés de la grande place de Mitras. Une haie d'honneur a déjà été tracée par les brigadiers et le public, composé surtout de nobles et de petits bourgeois assez chanceux pour avoir obtenu une invitation pour ce grand moment, attend fébrilement que les héros du jour se montrent. Je consigne par écrit tous mes ressentis, jusqu'à la couleur du ciel et des tenues des belles dames.
C'est mon deuxième reportage d'importance depuis que j'ai été engagé par le journal du Mur Sina. Je tiens à faire les choses comme il faut car c'est mon baptême ; si je ne rapporte rien d'intéressant, je serais relégué au triage des potins sans envergure. J'ai déjà un style bien à moi qui m'a valu de me retrouver ici à la place d'un autre collègue plus âgé ; ma fraîcheur et mon audace sont appréciées mais tout va si vite dans ce métier...
L'attente se fait longue. La chaleur est déjà difficilement tenable. Les femmes se rafraîchissent avec leurs éventails, les messieurs avec leurs chapeaux... Je n'ai rien pour m'éventer et je ne voudrais pas m'assoupir. C'est le jour à ne pas manquer ; le jour où les héros du bataillon d'exploration vont être décorés par le roi en personne, et leur nouveau major nommé officiellement à son poste. Je veux être le premier à qui Erwin Smith fera des révélations fracassantes. Il est réputé loquace quand il veut, mais il faut attirer son attention. J'ai mis ma belle chemise rouge car je sais qu'elle sera remarquée dans la foule. Et comme je ne suis pas très grand, je pense pouvoir me faufiler près de lui.
Enfin, le son caractéristique des fers des chevaux retentit dans la large avenue menant au palais. Des diligences militaires assez ordinaires débouchent sur la place, en font le tour avant de se garer juste devant l'escalier royal. Elles viennent de Trost, mais les chevaux ont l'air bien fringants. J'écarquille les yeux et me met à écrire ce que je vois.
Les marche-pieds sont dépliés et la première chose que je vois surgir du véhicule de tête est la silhouette massive d'un homme athlétique, au teint frais, la chevelure blonde bien coiffée, assez jeune, trop peut-être pour la charge qu'il va devoir assumer. Car il s'agit bien d'Erwin Smith, le futur treizième major du bataillon d'exploration, et le moins que qu'on puisse dire c'est qu'il rayonne de confiance en lui. Il s'extirpe de la diligence et se tourne vers la foule. Il ne fait pas un geste, tout occupé à aider à descendre un autre explorateur, dont l'apparence est en total contraste avec le sien.
Il n'est plus nécessaire de présenter le fameux Livaï, dont la petite taille et la mine renfrognée sont déjà connues de tous ceux qui lisent les journaux. Ses cheveux noirs sont coupés court, il semble jeter un regard ennuyé à la ronde, les mains dans les poches... Son impertinence n'est plus à prouver ! Mais sa renommée tient bien davantage à ses prouesses guerrières qu'à son amabilité ! On dit dorénavant qu'il est aussi fort qu'un régiment entier ! Mais voici d'autres personnalités qui apparaissent.
Hanji Zoe, un officier gradé du bataillon, réputée pour son côté fantasque et toujours enjoué, s'étire en s'extirpant de la diligence et salue la foule de la main. Elle soigne leur image apparemment ! Elle se veut sympathique ! Mike Zacharias la suit, et son ombre de colosse vient recouvrir ses camarades. Il est réputé pour son nez infaillible, capable de sentir les titans à bonne distance ; sans nul doute, un don qui risque de s'avérer très utile par les temps qui courent ! Le dernier est un jeune homme au visage fermé et au regard baissé, que je soupçonne être Steffen Wenzel, si j'en crois mes fiches. Tout ce beau monde composait l'équipe de l'ancien chef d'escouade Erwin Smith.
Suivent dans les deux autres diligences d'autres membres du bataillon d'exploration, de ceux qui ont pu faire le déplacement et qui ont pris une part active au sauvetage des civils. Le bataillon est bien réduit à présent... mais avec son charisme naturel, nul doute que Smith arrivera à recruter de nouveau soldats prêts à donner leur coeur pour la cause de l'humanité !
Tous ces soldats portent le trench militaire réglementaire, pas vraiment de saison mais indispensable à une entrevue royale. Les diligences repartent se garer plus loin et les explorateurs remontent la haie d'honneur jusqu’aux marches ; ce qui signifient qu'ils vont passer juste devant moi. Je me suis placé à l'entrée de la haie afin d'avoir le temps de marcher un peu jusqu'à ce que Smith m'ait remarqué. Je me faufile vers le bord, et me colle au dos d'un brigadier qui reste les bras écartés afin que le public n'interrompe pas la marche des héros.
Mais la presse a des accréditations spéciales dans ce genre de cas. Les reporters des autres canards se pressent aussi pour avoir un scoop et j'espère vraiment que Smith va nous confier ses impressions avant son entrevue royale. Comme s'il connaissait le principe, il s'immobilise un moment sur la deuxième marche, pivote à demi, et comme par miracle, c'est de mon côté qu'il se tourne. C'est ma chance ! Je passe sous le bras d'un brigadier en lui montrant ma carte de presse et il me laisse passer.
A côté de Smith, je me sens encore plus petit... Mais il a un sourire chaleureux et engageant alors je n'hésite pas longtemps. Je sens se coller à moi d'autres reporters avides de nouvelles, mais je suis devant tout le monde ; c'est donc moi qui vais poser mes questions. Je ne crois tellement pas à ma chance que je bredouille pendant quelques secondes. Puis je me lance.
Comment vous sentez-vous, major Smith ? Puis-je déjà vous appeler ainsi ? Il répond que je peux si cela fait vendre davantage de papier. Ah, il a le sens de la communication ! Donnez-moi vos impressions, êtes-vous nerveux ? Avez-vous hâte que cela se termine ou comptez-vous savourer chaque minute ? Il me dit que c'est la première fois qu'il rencontre le roi Fritz et que même si le moment est solennel, il compte se montrer sous son meilleur jour sans en faire trop. Que comptez-vous faire une fois que vous serez major ? Quel sera votre premier acte ? Hanji Zoe intervient en se plaçant devant Smith et annonce que la capture d'un titan ne saurait attendre et que cela sera sans doute l'objectif de leur prochaine expédition. Oh, intéressant ! Et comment comptez-vous vous y prendre ? Livaï la repousse alors en objectant que la première chose que fera Smith au retour sera une vraie bonne nuit de sommeil. Je vois ! Vous avez des insomnies ! Mais avec cette garde rapprochée qui vous entoure et vous soutient, vous ne devez pas craindre grand chose, n'est-ce pas ? Plus sérieusement, votre programme ? Il répond enfin d'un ton avantageux qu'il compte réorganiser le bataillon en en modifiant la structure et la hiérarchie. Intéressant ! Vous avez peut-être un moment pour nous en dire plus ?...
Nous n'avons pas le temps de continuer cette plaisante conversation car le commandant Dork des brigades spéciales vient chercher les explorateurs. Il ne semble pas très content mais Smith parvient à le calmer et ils reprennent leur ascension. Bientôt, ils ne sont plus que de vagues formes brunes s'engouffrant dans l'ombre du palais royal et ces sympathiques héros disparaissent de notre vue.
Ma foi, je vais pondre un papier sensationnel avec ça ! J'ai même eu la chance que Livaï en personne me réponde, cela va faire vendre ! Il est déjà si populaire ! Il m'a paru un peu bourru mais peut-être était-ce le stress...
Bah, qu'est-ce qui pourrait stresser un guerrier capable de tuer une dizaine de titans pour son petit déjeuner ? Ah , voilà une bonne formule, je dois la garder en tête !
7 notes
·
View notes