Tumgik
#j’ai l’impression que je pense vraiment trop souvent à sa mort
minivirgo · 1 year
Text
mon toro fait un concert à m*ntréal ce soir et lui et son ami reviennent le soir-même mais genre . ils vont conduire dans la tempête à 1h du matin ……
7 notes · View notes
hestiiaa · 3 years
Text
# 08 juin 2021
Il y a 2 jours de ça, j’ai fait une soirée où j’ai revu A, la fille que j’avais appelé en pleine nuit paniquée juste après mon viol.
Elle est le principal « témoin » de mon affaire et a dû être interrogée par le policier en charge de mon enquête. On n a parlé toutes les deux et elle m’a raconté ce que l’inspecteur lui avait dit.
J’aimerai juste vous poser une question avant de tout expliquer : croyez vous en la justice ? Croyez vous que qu’importe ce qu’il vous arrive on sera là pour vous aider, vous écouter et vous rendre justice ?
Depuis très jeune, et je ne sais pas vraiment pourquoi, j’ai une répulsion envers les forces de l’ordre et vraiment un gros manque de confiance en eux. J’ai toujours pensé qu’ils faisaient partie du décor de nos vies mais n’avaient pas grand intérêt.
Quand je me suis rapprochée d’associations et de psy après le viol, tout le monde m’a poussé à porter plainte. Je l’entendais tout les jours et je comprenais bien que c’était plus une sorte de mantra répété pour me convaincre qu’une vraie aide. Alors puisque tout le monde avait l’air de leur faire confiance, je l’ai fait à mon tour.
J’ai toujours détesté qu’on me dicte ce que j’avais a faire et pourtant à ce moment là, perdue et comprenant à peine ce qui se passait, je les ai écouté ces « professionnels ».
Je pense que le fait d’avoir porté plainte m’a fait énormément avancé même si de base je n’en avais aucunes envie. Toute la rage que j’avais contre mon violeur était enfin canalisée par une chose, la procédure. Je m’y suis jetée corps et âme en pensant sincèrement qu’on allait pouvoir me venger... Mais c’était sans compter sur le manque de tact et de formation de la totalité des policiers que j’ai rencontré.
L’inspecteur en charge de mon affaire m’a jugée tout du long de mon récit avec des haussements de sourcils outrés et des soupirs à peine dissimulés lorsque je m’effondrais en pleurant dans son minuscule bureau coincé sous l’escalier.
Devant moi, il n’a jamais eu ce que j’appellerai des «  paroles déplacées » mais en face de mon amie, il n’avait plus aucune retenue.
La première a été « Franchement, je ne comprends pas qu’elle inflige ça à ce pauvre garçon ! Une erreur de parcours ça arrive ! Et puis tout ce qu’il risque c’est 3 jours de garde à vu dans nos cellules et franchement vu leur état je ne le ferai même pas subir au pire des hommes »
« C’était pas grand chose, elle s’en remettra vite ! Je ne comprends pas pourquoi elle se met dans des états pareils ! »
J’avais envoyé à cette amie cet article qui pour moi expliquer parfaitement à une néophyte ce que je pouvais ressentir :
Lors d'une agression sexuelle ou un viol, il arrive que la victime soit en incapacité de réagir. Elle est comme paralysée. Elle fait alors face au mécanisme de sidération psychique.
Elles n’ont pas réagi. Ou ont arrêté de réagir à un moment donné. Pourtant, elles n’avaient pas envie. Elles donneraient tout pour avoir réussi à crier non, à se débattre pour échapper à cet agresseur. Elles n’ont pas réussi. Elles, ce sont en réalité 70% des femmes (d’après une étude suédoise datant de 2017) victimes de violences sexuelles (agression ou viol). Elles ont toutes fait face au mécanisme de sidération.
La sidération est « une impossibilité à contrôler le stress et y répondre ».
« C’était assez brutal, je me rappelle avoir essayé de me débattre avant, et au moment où il m’a pénétré, plus du tout, mon cerveau a complètement disjoncté », confie-t-elle. Mathilde, quant à elle, n’a eu aucune réaction, à aucun moment donné.
« Je n’avais qu’une envie, c’était de m’en sortir : je me suis dis ‘je vais me laisser faire et après on verra’ », assure-t-elle.
La dissociation traumatique, ou l'impression de se détacher de soi
Muriel Salmona insiste : « la sidération n’est pas liée à la personne mais au danger auquel elle fait face ». Elle n’existe pas seulement dans le cas des agressions sexuelles ou viols, mais pour tous événements traumatisants.
« Elle dépend de l’attitude de l’agresseur, de son comportement, de la menace mise en place », liste-t-elle. L’agresseur va observer la victime et en fonction de comment elle réagit, il va mettre en place une stratégie pour sidérer, ce n’est jamais une pulsion, il a pensé les choses ». Un regard, une parole, un geste, et la victime bascule.
Lors de ce court-circuitage, le cerveau a en réalité libéré des molécules, équivalentes de la morphine (oui, celle qui anesthésie les patients à l’hôpital) et de la kétamine. Il a permis au corps d’accepter l’inacceptable. Un état non sans conséquences : la victime entre dans une seconde phase, celle de la dissociation.
« J’ai vécu les choses sans vraiment les vivre, comme si je n’étais pas vraiment à l’intérieur de mon corps, j’ai plein de blancs, je ne sais pas exactement jusqu’où c’est allé, explique Julie. Je me suis détachée de mon corps pour survivre ».
Ce sentiment de ne plus être à l’intérieur de son corps est assez universel pour les victimes. « Quand le circuit intérieur disjoncte, on a l’impression qu’on est à l’extérieur de l’événement, on est robotisé, comme mort, on a l’impression de voir cela de haut », décrit Muriel Salmona.
Sortir de l'état de sidération : le début du traumatisme
Et sans comprendre pourquoi, elle a réussi à se dégager au bout d’un moment, « quand il a eu terminé ». Elle s’est mise à hurler « maman », sans pouvoir s’arrêter, et après des menaces, son violeur a fini par la jeter sur le bord d'une route au milieu d'une forêt.
Pourquoi je n’ai rien fait est la question que les victimes se posent à chaque seconde. Ainsi commence la culpabilité, donc elles mettront des années à s’en défaire, pour celles qui y arrivent.
Une culpabilité renforcée par la société. Quand Alexia a confié à sa mère des années plus tard son viol, les premières questions ont été : ‘Pourquoi tu n’as rien dit ?’, suivie de ‘Est-ce que tu t’es débattue ?’ « Comme si, parce que vous n’aviez pas été capable de le repousser, vous étiez consentante », lance-t-elle. La police ou la gendarmerie ont souvent cette question aussi, que l’on repose au cours du procès, quand procès il y a.
Ainsi, alors que seulement 10 à 20% des victimes portent plainte (sans même compter la chute des condamnations pour viol), celles qui le font se heurtent encore trop souvent à cette question, sans pouvoir l’expliquer. Muriel Salmona va encore plus loin : « mettre en cause la victime car elle n’a pas pu réagir, c’est mettre en cause quelqu’un qui saigne après un coup de couteau : c’est la négation d’un processus universel ».
Beaucoup passent par une phase de dépression. Et alors qu'elles ne seront plus jamais les mêmes, elles se heurtent à la difficulté de s'aimer elle-même, alors qu'elles n'ont pas eu le comportement qu'elles auraient attendu d'elles-mêmes. Mathilde, a développé des années durant des troubles du comportement alimentaire, très probablement renforcé par ce sentiment de culpabilité.
La sidération ne signe que le début du traumatisme. En effet, ce shoot d’hormones fait que le souvenir de cet événement horrible va être placé dans la mémoire traumatique. Cela va empêcher l’événement d’être intégré par l’hippocampe pour devenir une mémoire autobiographique.
« Cette non-intégration fait que les victimes revivent cet événement traumatique, ce qui est au cœur du traumatisme », explique Muriel Salmona. La sidération peut d’ailleurs elle-même être revécue. L’experte affirme : « en entendant un son, la musique diffusée pendant le viol, en sentant une odeur (Mathilde a mis un mois à ne plus sentir sur elle celle de son agresseur, ndlr), la victime peut être de nouveau paralysée ».
L’inspecteur a voulu lui aussi le lire pour « mieux comprendre » comme il dit, mais comment comprendre quand on est aveuglé par ses convictions ? Quand on considère la femme comme inférieure à l’homme ? Quand on défend l’agresseur plutôt que la survivante ?
Le violence policière ne se résume pas seulement aux coups, c’est aussi des haussements d’épaules et des regards accusateurs.
On ne pourra jamais changer tout le monde, je crois qu’il faut juste avancer en souriant avec toutes nos dents pour atténuer l’acidité des larmes qui nous labourent les joues.
youtube
5 notes · View notes
Text
Snowpiercer : un train qui a de la classe.
Attention, comme disent nos amis mangeurs de pancake au caribou : Ostie ! Ça va divulgacher à un point ça va partir en christ !
Donc on va parler ici du film et de la série Snowpiercer en s’intéressant surtout sur le discours sur la lutte des classes, qui est le petit fil conducteur de ces deux œuvres.
Le film Snowpiercer est une adaptation d’une bande dessinée française : Le Transperceneige et la série est une adaptation .... ben je sais pas trop, ça ressemble quand même plus d’une adaptation du film voir une prequelle qu’une adaptation de la bd sans liens avec le film, mais on y reviendra.
Alors c’est pas évident de comparer un film et une série car le format change la manière dont on raconte une histoire. Mais on va se concentrer plus sur le fond, le message, que sur la forme. En sachant qu’il y a plus de matiere dans la serie car c’est beaucoup plus long.
L’histoire :
En voulant lutter contre le réchauffement climatique la planète a pris un petit coup de froid puisque la température avoisine les -100° à peut prés, ce qui rend la civilisation humaine telle qu’on là connait..... compliqué.
Toute l’humanité est morte à exception d’un grand groupe de rescapés qui vivent dans un immense train conçu spécialement pour survivre à la fin du monde et qui voyage dans un grand tour du monde. Ce train a été conçu par un ingénieur de génie du nom de Wilford.
Lors du départ du train des gens qui n’avaient pas de billets se sont ruer vers le train pour y survivre. Ces “sans tickets” survivent à l’arrière du train sans aucun confort ni lumière, ne mangeant que les maigres rations qu’on leur fournit. A la moindre résistance une “correction” [du petit coup de crosse de fusil dans la tronche à l’amputation d’un membre] est administrée pour rappeler qu’ils ne sont pas censés être là à la base et qu’ils survivent parce qu’on le veut bien et que si ils voulaient bien resté sages pendant qu’on s’occupe des vrais passagers ce  seraient cool.
Le film et la série commencent alors qu’une révolution de sans tickets se préparent. D’autres ont déjà eu lieux et ont eu des résultats..... mitigés.
Le film :
On est 17 ans après le départ du train. Format du film oblige on va droit au but, on ne développe pas trop les personnages autres que les personnages principaux et on insiste sur la violence qu’il y a eu à l’arrière du train (cannibalisme, meurtre) en n’en mettant la responsabilité sur Wilford (ce qui n’est pas faux). La révolution est vite menée et se termine par un seul homme, le perso principal qui va chercher à tuer Wilford. On est plus dans une histoire de vengeance que d’une lutte de classe mais comme le film est ultra symbolique pas passe très bien. Notons qu’il s’agit d’un film Coréen, si le film avait été réalisé par un américains il aurait été moins symbolique et plus frontal je pense.
Dans ce train Wilford justifie la situation par la nécessite du maintient d’un équilibre dans l’écosystème qu’est le train. Une place pour chaque chose et une chose à sa place. Pour lui il est parfaitement normal qu’on traite comme des animaux les sans tickets car c’est leur place “naturelle”.
Ce besoin de contrôle de tout les parametres du train va même jusqu’à devoir réguler la population qui ne doit pas depasser un certain seuil. Quitte à organiser des révolutions.
On apprend en fin de film que les révolutions antérieurs (et l’actuel) sont organisés par Wilford et par le chef des sans tickets pour diminuer régulièrement la population des sans tickets et des gardes en les faisant s’affronter jusqu’à un niveau “idéal”. L’idée étant que si on ne le faisait pas au final on mourra tous de faim.
A cela on ajoute un petit concept d’homme machine où les enfants pauvres servent de pièce de rechange et sont lobotomisés façon Metropolis. (déshumanisation par la technique et l’industrie toussa toussa).
Le film se termine par le déraillement du train. Le film finit donc plutôt mal, les deux seuls survivants étant une ado toxicomane et un enfant de moins de 5 ans lobotomisé.
Idée du film : dans le cadre de la lutte des classes la lutte armée est au mieux inutile, au pire on fait que couler le bateau dans lequel on est tous. Tristesse, desespoir, si vous vouliez de la lutte des classes avec une happy end fallait regarder Matrix.
La série :
On est 7 ans apres le départ du train.
Comme on est dans une série on peut développer plus l’univers et même on le doit car 10 épisodes d’une heure avec que du symbolisme comme dans le film on perdrait trop en cohérence.
Du coup le propos sur la lutte des classes peut / va parfois / souvent passer en second plan. Etre assez superficiel voir “naif”.
Et parfois au contraire ça va être des idées plutôt pas mal.
Ici le train est bien séparé en 1er, 2eme et 3eme classe d’une part et les sans ticket à l’arrière. La 1ere vit dans le luxe, ne travaille pas et ont des putains d’appart géants. La 2eme semble etre constitué de travailleurs spécialisés de haut niveaux (médecin, généticien, ect) et ils vivent dans un env 20m² tres confortables. La 3eme classe vit entassée, chacun ayant son coin pas tres propre à lui et est constituée d’ouvriers.
Mélanie Cavil est une sorte hôtesse, elle s’occupe des besoins des passagers et est porte parole de Wilford. On comprend tres vite que c’est en fait elle qui dirige et que Wilford n’est qu’un mirage.
Dans cette série on suit un sans ticket, ancien policier, pour enquêter sur un meurtre dans le train, ce qui va l’amener à découvrir (ainsi que le spectateur ) l’univers du train.
Le bon point positif de la série est qu’ils ne sont pas tombés dans le cliché du “les pauvres sont gentils parce qu’ils sont pauvres et les riches sont méchants parce qu’ils sont riches” même si (et c’est ça qui est bien) beaucoup de personnages sans tickets et de la 1ere classe le pense eux !
On va pendant une grosse partie de la série se concentrer sur la préparation de la révolution et il est intéressant de noter que pour beaucoup de personnage la révolution est un but en soit, il n’y a pas d’apres, ce n’est pas un moyen. Un personnage va même aller jusqu’à dire que ce qu’on obtiendra de la révolution c’est en premier lieu de pouvoir “manger les riches”. C’est surtout Layton, le personnage principal qu lui voit la révolution comme un moyen de mettre en place un système plus égalitaire pour tout le monde.
Initialement Layton partage la vision caricaturale de l’arrière, à savoir que les riches sont méchants par nature et il se moque de manière dédaigneuse qu’on cultive dans le wagon agricole des fraises (symbole facile de luxe) ce à quoi Melanie lui répondra qu’on en a rien a tapper que ce soit un produit de luxe, c’est surtout que c’est le meilleur rapport taille / apport nutritif. 
Et petit à petit le perso de Mélanie va etre tres interessant parce que on se demande le “pourquoi” de ces inégalités et Mélanie va montrer que d’une part certaines choses en fait n’ont pas été voulu et que d’autres n’ont pas été choisit. En fait Mélanie est le personnage qui pose la question “comment gérer des ressources limitées dans un milieu inégalitaire ?” Mélanie est issue d’un milieu modeste, elle ne cherche pas à ce qu’il y ait une domination entre les classes mais elle n’hésitera pas à avoir une attitude tres utilitariste pour gérer les problèmes. Une greve en 3eme classe ? Ok. Vous avez 24h pour arreter la greve où on en tire 10 aux hasards qui partent à l’arriere avec les sans tickets. Parce qu’une greve de 24 ce serait la mort du train.
On enferme quelqu’un a tord ? Peut etre oui, mais là il faut vraiment rassurer les passagers donc tant pis, j’ai quelqu’un sous la main je l’utilise pour dire que j’ai trouver le coupable, je peux pas me permettre qu’il y ait une panique à bord.
Les vaches sont mortes ? Alors en vrais moi j’en ai rien a faire de la viande, ce qui m’inquiete c’est de plus avoir de fumier pour les cultures.
Vous pensez que j’emprisonne dans les caissons de stase tous les opposants et les mécontents ? Ben en fait non je met en stase toutes les personnes avec des compétences particulières dont on aura besoin quand un jour, inévitablement le train s’arretera parce que trop usé et qu’il ne restera que des gens nés dans le train et qui ne savent pas cultiver la terre ou réparer un moteur. 
On brise également le bloc “riche / pauvre” en montrant des situations de sans tickets qui envoi péter la révolution contre de la bouffe ou des gens de la 1ere qui vont fournir une arme discretos pour la révolution.
SAUF QUE
Ben sauf que la révolution finit par arriver. Mélanie est destituer, elle envoi un petit taquet à Layton du type “tu a l’impression que j’étais une dictatrice ? Ben va y, va gérer les problèmes je te regarde” et les deux derniers épisodes ne sont qu’une annonce de la saison deux. Et on s’intéresse de plus en plus aux personnages et de moins en moins à l’intrigue. Que donne le train dirigé par Layton ? Est ce que la révolution ça marche ? Ben on sait pas. On verra peut etre dans la saison deux.
C’est dommage parce que même si c’était diffus il y avait des petits points de réflexions intéressants et il y avait surtout de la nuance.
Alors le film lui était avec zero nuance mais c’était parce que ça avait du sens, on avait plus des symboles que des personnages. Donc là c’était pas grave.
J’espère que la saison deux repartira sur un rail “politique” et nous fera pas une casa del papel en explorant la back story des personnages.
Et j’espère aussi qu’on verra moins Mickey Sumner par ce que 1) comme elle est les 3/4 du temps en uniforme ça déconcentre et 2) quand elle commence à sourire c’est terminé on peut plus suivre l’épisode.
Et maintenant c’est l’heure du petit jeu !!!
Vous etes Mélanie, vous dirigez le train en disant agir au nom de Wilford (qui est surement mort)
Une ado psychopathe de la 1ere classe passe en jugement pour meurtre et torture sur des gens de la 3eme classe (parce que c’était rigolo selon elle). 
Le jury est composé d’un membre de chaque classe. La 1ere classe est en mode “Trololo le juré de la 1ere va forcement voter pour nous, celui de la 2eme aussi donc si le pauvre vote pas pour nous c’est pas grave”. La 3eme classe est elle très remontée et à peur que le crime reste impunie car l’auteur est de la première.
Surprise : les 3 jurés votent coupable et l’ado psychopathe de la 1ere est condamnée à la peine capitale. Les parents pas contents sont assez influents et ont déja posés des problèmes. L’ado vous sous entend qu’elle sait que Wilford n’est pas dans le train et menace de le révéler à tout le monde (donc foutre en l’air le pouvoir que vous avez et peut être jusqu’à lancer une révolte).
Que faites vous ?
16 notes · View notes
manu-la-louve · 5 years
Text
L’autre jour, je m’ennuyais, du coup j’ai décidé de relire des trucs que j’avais écrit. Puis je suis retomber sur un one-shot sur D.Gray-Man que j’ai jamais vraiment pris le temps de “bien termine”, mais en le relisant, j’ai trouver que la fin était pas si mal et assez ouverte. Du coup, ben, pourquoi ne pas le partager ? 
Parce que quand même, un Alma en vie, c’est beaucoup mieux.
           Alma allait le tuer. Yû le savait. Le garçon voulait qu’ils meurent ensemble, cela se lisait dans son regard empli de haine et de tristesse.
       Mais Yû ne voulait pas mourir. Il voulait courir après cette femme dont il ne connaissait pas le nom, même s’il savait qu’elle n’était qu’un fantôme. Il voulait vivre pour tenter de la retrouver.
       Yû fut effleuré par la penser de le tuer. Il la rejeta en bloque. Malgré tout son désir pour l’ombre qui le hantait, il voulait vivre avec celui qui avait su devenir son ami.
       Il repensa aux paroles de Marie, alors même que cet ami lui tranchait un nouveau membre. Si Marie avait été seul, il aurait explosé de haine, tout comme Alma. Le garçon se pensait seul, seul face au monde entier, seul face à la haine qui lui faisait perdre tout contrôle. Yû allait lui prouver le contraire.
       Alors qu’il pouvait à nouveau tenir debout, Yû se jeta sur Alma, abandonnant son Innocence sur le sol. Il sera son ami aussi fort qu’il le pouvait, tandis que l’arme du garçon les transperçait de part en part, les empalant l’un à l’autre.
       « Calme-toi Alma, lui demanda-t-il dans un murmure. Tu n’es pas seul. Je suis là. » Il recula son visage, tout autant en pleure que le brun, et plaça ses mains sur chacune des joues de son ami. Il le fixa dans les yeux durant une longue seconde avant de rependre, avec détermination. « Je suis là, Alma. On là, tous les deux, ensemble. Je sais que c’est dur. Je sais que tu les hais. Je les hais aussi. Mais toi, je t’aime. Tu ne penses pas qu’on peut essayer de revivre à nouveau, côté à côté ?
       - Mais ils nous ont brisé, Yû ! Je me sens tellement mal, j’ai l’impression d’étouffer !
       - Alors laisse-moi t’aider à respirer. D’accord ? Laisse-moi t’aider. Tu n’es pas tout seul. »
       Yû lui fit un sourire, un de ceux qu’il lui réservait lorsqu’ils étaient seuls. Les yeux bleu d’Alma était si sombre, et pourtant, il y vit une petite étincelle s’allumer, minuscule mais belle et bien là. Elle grandit alors, aussi vite qu’on feu de forêt, et le garçon rendit son étreinte à Yu, tandis que l’arme les relâchait. Elle quitta peu à peu le corps d’Alma, lui rendant son bras et se transformant en une sorte d’arc étrange. Aussi étrange que sa propre épée.
       Alma passa de longues minutes à pleurer dans les bras de Yû, relâchant toute la pression et l’adrénaline qui l’avait poussé jusqu’ici. Il pleurait également pour tous les morts qu’il avait causé. Ils ne virent pas Fô emmener le corps du professeur Edgard, ou bien Marie se redresser parmi les débris du mur qu’il avait heurté. Ils ne virent pas le temps passer, tandis qu’il se laissait aller l’un à l’autre, brisé mais vivant.
***
       Yû ne laissa qu’une seule personne les approcher tandis que les lieux commençaient à ne plus être désert. Il n’avait confiance qu’en Marie qui, dans une certaine mesure, était lui aussi une victime des expériences du laboratoire numéro six. Il n’eut pas à l’expliquer à Alma, qui avait fini par s’endormir d’épuisement contre lui.
       Aucune des personnes qui pénétrèrent le laboratoire ne put les empêcher de sortir. Yû portait Alma sur son dos, tout en tenant la main de Marie, le guidant tout en étant guider. Il voulait quitter cet endroit dans lequel ils avaient tant suffoquer, voir le monde, l’extérieur, le ciel.
       Sur leur chemin, ils croisèrent le jeune homme qui était en compagnie de Marie lorsqu’il était sorti du canal. Yû se rendit compte qu’il ressemblait beaucoup au professeur Edgard. Il en déduisit qu’il s’agissait de son fils, comme l’homme lui en avait parlé lors de sa première hallucination. Le garçon se senti désolé pour lui.
       Le jeune homme – il avait dit s’appeler Bak – permis à Marie de récupérer son Innocence. Etant à nouveau capable de se repéré dans son environnement, l’homme mena les deux garçons en dehors du bâtiment, à l’extérieur.
       Le ciel était d’un bleu magnifique, parsemé de quelques nuages blancs. Yû en eut envie de pleurer.
       Il s’assit à même le sol, déposant Alma près de lui, et le réveilla. Il n’y a rien qu’il ne partagerait pas avec lui. Pas après tout ce qu’il c’était passé.
       Alma fut aussi ému que lui. Le ciel, les nuages, le vent, les sons. Ils pleurèrent ensemble, heureux d’être vivant, malgré toute la colère qui les habitait.
***
       Alma et Yû n’avait pas voulu que tout ceci soit oublié et perpétué. Ils ne voulaient pas que d’autres souffrent comme ils avaient souffert. Le projet des exorcistes de seconde génération fut enterré. Les deux garçons furent en quelques sortent libérer. L’Ordre ne pouvait, de toute manière, rien leur faire, non seulement à cause de leur capacité de régénération mais aussi parce qu’ils étaient porteurs d’Innocence.
       « Qui étais-tu ? » demanda Yû lorsqu’ils furent enfin seuls.
       Ils étaient assis sur les marchent d’un petit escalier, côté à côté, attendant de voir ce qui allait se passer. D’après ce qu’ils avaient compris, ils allaient être confiés à un Général de l’Ordre.
       « Tu vas rire, commença Alma. J’étais une femme. J’ai vu tous mes amis mourir avant moi. Ils ont probablement été récupéré comme nous. Si tu savais comme ça me rend dingue… 
       - Je ne peux pas me mettre à ta place, mes souvenirs sont trop confus, avoua Yû avec dépit. Je ne me souviens que de ma mort et de la femme que j’ai aimé. Elle adorait les lotus. »
       Il ne vit pas Alma se crisper près de lui, trop perdu dans le peu de souvenir qu’il avait de son ancienne vie et dans les lotus qui parsemait les dalles de pierre comme des fantômes.
***
       Les deux garçons furent confiés au Général Froi Tiedoll, un homme d’une trentaine d’année au regard gris doux, caché derrière d’épaisses lunettes, et au cheveux frisés déjà grisonnant, noués en un rapide catogan. Il arborait un sourire tranquille et bienveillant, qui exaspéra Yû au premier regard. Mais s’il resta froid avec l’exorciste, il essaya de ne pas être aussi agressif qu’il en avait l’habitude. Alma n’avait pas besoin d’un ami avec un caractère de cochon. Son soutien lui était indispensable. Depuis ce jour sanglant, le garçon ne semblait plus capable de sourire.
       Les premiers jours en compagnie du Général furent compliqués. L’homme, avec son caractère posé et joviale, essayait tant bien que mal de communiquer avec ses deux jeunes apprentis, tentant de lancer des conversations sur des sujets tous aussi banals les uns que les autres. Mais aucun des deux enfants ne se laissait aller à la discussion, n’utilisant que des réponses brèves. De plus, ni Yû ni Alma ne s’autorisait de véritables heures de repos, semblant fuir le sommeil. Ils s’épuisaient de jours en jours et cela inquiétait l’exorciste.
       Finalement, après cinq journées ainsi, ils s’endormirent enfin. Et les premiers cauchemars commencèrent.
       Ceux d’Alma étaient les plus violents. Lorsqu’il dormait plus de trois heures, il se réveillait systématiquement en hurlant, parfois en pleurant, oscillant entre des excuses sans fin et une colère profonde.
       Yû aussi faisait des cauchemars, mais moins souvent et surtout moins virulent. Il n’avait, de tout façon, pas le loisir de s’y attarder. Il était le soutien d’Alma, l’ancre qui lui évitait de sombre dans la folie. Il était là à tous ses réveils, l’accueillant avec le peu de réconfort qu’il savait donner.
       Ce manège dura deux semaines. Deux semaines durant lesquelles ils s’endormirent uniquement d’épuisement, pour être réveiller quelques heures plus tard. Deux semaines durant lesquelles aucun de trois voyageurs ne put vraiment avoir droit au repos.
       Finalement, le Général Tiedoll décida de prendre le problème à bras le corps. Il ne savait rien de ces deux enfants, l’Ordre n’avait pas voulu répondre à ses questions. Mais voyant à quel point ils étaient traumatisés, il ne pouvait rester les bras croiser à les voir dépérir. Alors il exigea des explications.
       « Cette situation ne peut pas durer, avait-il commencé. Je vois bien qu’il vous est arrivé quelque chose de grave. Et j’aimerai vous aider à aller mieux. Mais je ne peux rien faire si je ne sais pas ce qu’il s’est passé.
       - Nous n’avons pas le droit d’en parler, avait répondu Alma avec un air sombre. Et vous ne comprendriez pas Général.
       - Je ne pense pas que l’Ordre puisse être au courant de ce qui se dit ici, mon garçon. Et je suis capable de comprendre bien des choses. »
       Aucun d’eux ne voulait de l’aide de l’homme. Mais ils étaient épuisés par leur manque de sommeil et toutes ces nuits d’horreur. Il n’en fallut qu’une de plus pour que Yû décide de convaincre Alma, trop soucieux pour sa santé.
       Le plus simple à raconter fut le début, malgré toutes les souffrances et les tortures qu’ils avaient subies. Au fond, et malgré leur haine d’aujourd’hui, un certain nombre de scientifique avait été gentil avec eux, essayant de rendre leur quotidien plus soutenable, un peu comme une famille.
       Ce constat, pourtant heureux, renforça le sentiment d’avoir été trahit. D’avoir vécu dans une illusion créée de toute pièce par l’ordre pour atteindre un objectif sordide. Alma ne s’en sentit que plus haineux, son arc crépitant sous la colère.
       La suite fut plus confuse pour les deux garçons. Yû parla des hallucinations, qu’il avait toujours, de sa rencontre avec Marie, de ses souvenirs, de la mort qui lui avait tendu les bras durant le rituel qu’il avait subi, puis de l’Innocence qui l’avait rejoint et, enfin, de sa réunion avec Alma.
       Celui-ci pris ensuite le relais, exposant ce qu’il lui était arrivé. Son désir intense de venir en aide à son ami, l’unique solution se trouvant dans l’Innocence, sa synchronisation, la découverte des corps.
       « Quand je les ai vu, dit-il, je n’ai pas tout de suite compris. Puis j’ai vu ce corps, mon corps, et tout m’est revenus. Ma vie, mes amis, ma mort, mon… Mon… »
       Il jeta un regard à Yû tandis que sa voix se brisait, incapable de finir la phrase. Le garçon lui pris doucement la main en guise de soutien, lui aussi incapable de dire un mot tellement tous les sentiments qui se bousculaient en lui étaient fort.
       Mais l’histoire n’était pas encore finie. Après quelques instants de silence, Alma finit par reprendre son histoire, le dernier acte. Il essaya d’expliquer toute la haine qu’il avait ressenti pour l’Ordre, et cette solitude profonde dans laquelle il s’était perdu. Et puis les morts, le sang, le massacre pur et simple de toutes ces personnes aucunement innocentes dans ce projet macabre. Aucune n’avait survécu à la rage du garçon.
       Un calme funèbre s’installa sur le trio lorsque le récit prit fin.
       Et à partir de se jour, tout devint plus simple.
       Le Général n’émit aucun jugement, aucune peur et ne les accablas pas. Il fut une oreille attentive, compréhensive. Il les aida, alors qu’eux-mêmes ne pensaient cela possible.
       Tiedoll leur appris la méditation pour gérer leur colère. Il les écouta lors de leur cauchemar, les réconforta, fit preuve de patience. Il les aima comme s’ils étaient ses propres fils.
       Leurs nuits restèrent toujours agitées, toujours emplies de souvenirs. Mais ils ne se réveillaient plus en hurlant et pouvaient enfin dormir normalement.
       Alma recommença même à sourire. Un sourire hésitant, un peu triste, mais bel et bien là, s’agrandissant avec le temps.
       Il s’accru lorsqu’ils rencontrèrent Lenalee quand ils découvrirent la Tour Sombre, le Quartier Général de la Congrégation et qu’elle prit Yû pour une fille. Alma aima toute de suite cette petit fille aux long cheveux sombres qui ne semblait pas avoir sa place dans ce triste décor. Et pourtant, elle y apportait son rayon de soleil avec son rire cristallin. Ils restèrent quelques semaines où ils lui apprirent à méditer.
       Au fil des années, les deux garçons revirent Marie, rencontrèrent Daisya, Komui, Bookman, Lavi, Allen et tant d’autres personnes. Alma donnait l’impression de revivre auprès d’eux. Ils étaient comme un anesthésiant à son chagrin constant. Yû savait que le jeune homme aimait cette deuxième chance, mais il regrettait toujours ses anciens camarades.
       Puis vint cette mission en Autriche, lorsqu’ils eurent dix-neuf ans. Ils étaient seuls et était monté à l’arrière d’une charrette pour atteindre leur destination. Yû était adossé à la toile tendue au-dessus de la diligence tandis qu’Alma observait les étoiles depuis le rebord arrière.
       « Dis Yû, commença le jeune homme sans se tourner vers son ami. Est-ce que tu cherches toujours cette femme ? Celle aux lotus ? »
       Le brun somnolait à peine, mais la question le réveilla immédiatement. Alma parlait rarement de leur passé en dehors de cauchemars qui le hantaient toujours certaines nuits.
       « Bien sûr, répondit-il. Je la chercherais toujours. Pourquoi ? »
       Alma observa quelques secondes de plus la voûte céleste avant de baisser son regard sur la route qui défilait doucement sous leurs pieds. Une étrange tension régnait dans l’air. Yû fronça les sourcils, légèrement inquiet, et se rapprocha de son ami qui était entré dans un mutisme qui n’avait pas de sens.
       L’exorciste s’assit près de lui, sans le toucher. Il laissa ses jambes pendre au-dessus du vide et observa à son tour les étoiles. Elles étaient particulièrement lumineuses ce soir-là à cause de la nouvelle lune. Yû attendit qu’Alma trouve ses mots.
       « Pour l’éternité, hein ? »
       Yû en sursauta. Il s’était attendu à bien des choses, mais pas à celle-ci. Il se tourna lentement vers son ami, qui fixait toujours le sol, arborant un sourire triste, le regard plein de regret. Il fallut qu’il l’observe pendant de longues secondes avant qu’Alma ne se tourne vers lui, plantant ses orbes bleus dans les siennes. Il avait les yeux brillant de larmes. Yû avait l’impression de ne plus savoir respirer.
       Puis sa gorge se dénoua lentement tandis que la stupeur laissa place à sentiment qu’il n’identifia pas, quelque chose d’aussi doux qu’un sourire sincère, d’aussi tranquille que le sourire qu’il offrit à Alma.
       « Pour l’éternité » répéta-t-il doucement.
13 notes · View notes
crimethinc · 5 years
Text
La menace sur le Rojava: Un anarchiste en Syrie parle de la vraie signification du retrait des troupes par Trump
À la suite de l’annonce surprise faite par Donald Trump du retrait de ses troupes en Syrie, nous avons reçu le message suivant d’un anarchiste au Rojava, nous expliquant ce que cela signifiait pour la région et quels étaient les enjeux à l’échelle mondiale. Pour plus de contexte, vous pouvez lire nos articles précédents (en anglais) : « Comprendre la résistance kurde » et « Il ne s’agit pas d’une lutte pour mourir en martyr, mais pour rester en vie ».
J’écris depuis le Rojava. Soyons francs : je n’ai pas grandi ici et je n’ai pas accès à toutes les informations dont j’aurais besoin pour vous dire avec certitude ce qu’il va se passer maintenant dans cette partie du monde. J’écris parce qu’il est urgent que vous entendiez des gens en Syrie du Nord vous dire ce que le « retrait des troupes » de Trump signifie vraiment pour nous – et qu’on ne sait pas trop combien de temps il nous reste pour en parler. Je m’attelle à cette tâche avec toute l’humilité dont je peux faire preuve.
Je n’appartiens formellement à aucun groupe présent ici. Cela me permet de parler librement, mais je dois insister sur le fait que mon point de vue ne représente aucune position institutionnelle. Dans le pire des cas, cela devrait être utile comme document historique indiquant comment certaines personnes percevaient la situation, ici et en ce moment, au cas où il deviendrait impossible de nous le demander plus tard.
La décision de Trump de retirer ses troupes de Syrie n’est ni « anti-guerre », ni « anti-impérialiste ». Elle ne mettra pas fin au conflit syrien. Au contraire, Trump donne en pratique le feu vert au président turc Tayyip Erdoğan pour envahir le Rojava et procéder à un nettoyage ethnique du peuple qui s’est le plus battu et le plus sacrifié pour stopper l’ascension de l’État Islamique (ISIS). C’est un arrangement entre hommes de pouvoir pour éradiquer l’expérience sociale du Rojava et consolider les politiques nationalistes et autoritaires de Washington, à Istanbul et Kobane. Trump a l’intention de laisser à Israël le projet en apparence le plus libéral et démocratique de tout le Moyen-Orient, fermant la porte aux opportunités que la révolution au Rojava avait ouverte dans cette partie du monde.
Tout cela se fera à un coût terrible. Aussi sanglante et tragique que la guerre civile en Syrie a déjà pu être, cela pourrait mener, non pas à un simple nouveau chapitre du conflit, mais bien à une suite.
Ce n’est pas une question d’où les troupes US sont stationnées. Les deux mille soldats US en jeu ici sont une goutte d’eau en terme de nombre de combattants armés en Syrie aujourd’hui. Ils n’étaient pas présents sur la ligne de front comme l’était l’armée américaine en Irak.1 Le retrait de ces troupes n’est pas la chose importante ici. Ce qui importe est que l’annonce de Trump est un message pour Erdoğan lui signalant qu’il n’y aurait aucune conséquence si l’État turc envahissait le Rojava.
Il y a beaucoup de confusion à ce sujet, lorsque des activistes supposément pacifistes et « anti-impérialistes » comme Medea Benjamin soutiennent la décision de Donald Trump, apposant joyeusement un tampon « Paix » sur un bain de sang imminent et expliquant aux futures victimes qu’elles auraient dû s’y attendre. Cela n’a aucun sens de reprocher aux gens ici, au Rojava, d’avoir dépendu des Etats-Unis quand ni Medea Benjamin, ni personne comme elle n’a rien fait pour leur procurer aucune autre forme d’alternative.
Même si les autoritaristes, quel que soit le drapeau qu’ils saluent, cherchent à brouiller les pistes, donner à un membre de l’OTAN le feu vert pour envahir la Syrie est bien « pro-guerre » et « impérialiste ». En tant qu’anarchiste, mon objectif n’est pas de dire ce que l’armée américaine devrait faire. Il est de traiter de comment la politique de l’armée américaine affecte les gens ici et comment nous devrions réagir. Les anarchistes visent l’abolition de tous les gouvernements étatiques et la démobilisation de toutes armées étatiques au profit de formes horizontales et volontaires d’organisation ; mais, lorsque nous nous organisons en soutien de populations spécifiques comme celles qui subissent la violence d’ISIS et des différents acteurs étatiques de la région, nous rencontrons souvent des dilemmes cornéliens comme ceux que j’expose plus loin.
Le pire scénario maintenant serait que l’Armée Syrienne Libre (ASL), supportée par la Turquie, avec l’aide de l’armée turque elle-même, envahisse le Rojava et y réalise un nettoyage ethnique à un niveau que vous ne pouvez probablement pas imaginer. C’est ce qu’elles ont déjà fait, à une plus petite échelle, à Afrin. Au Rojava, cela prendrait des proportions historiques. Cela pourrait ressembler à la Nakba palestienne ou au génocide arménien.
Je vais essayer d’expliquer pourquoi tout cela arrive, pourquoi vous devriez vous en soucier, et ce que nous pouvons faire ensemble à ce propos.
Tumblr media
Pour comprendre ce que Trump et Erdoğan sont en train de faire, vous devez comprendre la situation d’un point de vue géographique. Ce site est utile pour se tenir à jour des changements géographiques dans la guerre civile syrienne.
Avant tout : à propos de l’expérience au Rojava
Le système au Rojava n’est pas parfait. Ce texte n’est pas le bon endroit pour laver mon linge sale, mais il y a de nombreux problèmes. Je ne vis pas le genre d’expérience qu’a connu ici Paul Z. Simmons il y a quelques années, quand sa visite au Rojava lui avait donné l’impression que tout y était possible. De nombreuses années de guerre et de militarisation ont laissé des marques qui ont pris le pas sur les aspects les plus enthousiasmants de la révolution ici. Néanmoins, ces gens sont en grand danger à l’heure actuelle et la société qu’ils ont bâtie vaut la peine d’être défendue.
Ce qui se passe en Rojava n’est pas l’anarchie. Pour autant, les femmes jouent un rôle majeur dans la société ; une liberté basique de religion et de langage est respectée ; une population diverse ethniquement, religieusement et linguistiquement coexiste sans signes majeurs de conflits ou de nettoyage ethnique ; c’est très militarisé, mais ce n’est pas un état policier ; il n’y a ni famine, ni précarité alimentaire de masse ; les forces armées ne commettent pas des atrocités massives. Chaque faction dans cette guerre a du sang sur les mains, mais les Unités de Protection du Peuple (YPG/YPJ) se sont conduites de manière bien plus responsable que n’importe quel autre camp. Elles ont sauvé un nombre incalculable de vies – pas seulement kurdes – au Sinjar et en d’autres lieux. En considérant les conditions impossibles et la quantité incroyable de violence que les gens ont subies de la part de chaque camp en présence, c’est un exploit extraordinaire. Tout ceci contraste clairement avec ce qui se passera si l’état Turc envahit la région, sachant que Trump lui en a donné le feu vert en échange de la conclusion d’une vente massive de missiles.
Je ne pense pas avoir besoin de dire que je ne suis pas pour perpétuer une « guerre contre le terrorisme » sans fin à la George Bush, encore moins de participer à une forme de « choc des civilisations » entre l’Islam et l’Occident que fantasment les bigots et les fondamentalistes des deux camps. Au contraire, c’est très exactement ce que je cherche à éviter ici. La plupart des gens que Daesh (ISIS) a tué ici sont musulmans, la plupart des gens qui sont morts en combattant Daesh sont musulmans. A Hajin, où j’étais stationné et où se trouve le dernier bastion d’ISIS, un des internationaux qui a le plus longtemps combattu Daesh est un musulman pratiquant – sans parler des combattants arabes de Deir Ezor, dont la plupart sont probablement eux-aussi musulmans.
Tumblr media
Les factions
Par besoin de concision, je vais simplifier à l’extrême et dire qu’il y a en gros, aujourd’hui, cinq factions dans la guerre civile syrienne : les loyalistes, les Turcs, les djihadistes, les Kurdes,2 et les rebelles.3 En conclusion de ce texte, je fournis un appendice qui développe les narratifs caractéristiques de chacun de ces camps.
Chacun d’entre eux a sa manière de se positionner par rapport aux autres. Je liste ici les relations de chaque groupe avec tous les autres, de celui considéré comme l’allié le plus proche à celui considéré comme le pire ennemi :
Loyalistes : Kurdes, Turcs, djihadistes, rebelles.
Rebelles : Turcs, djihadistes, Kurdes, loyalistes.
Turcs : rebelles, djihadistes, loyalistes, Kurdes.
Kurdes : loyalistes, rebelles, Turcs, djihadistes.
Djihadistes : rebelles, Turcs, Kurdes, loyalistes.
Cela peut être utile pour mieux distinguer quels groupes pourraient être capables de faire des compromis et lesquels sont irréversiblement en guerre. Je le précise encore : je généralise vraiment beaucoup.
Soyons clairs : chaque groupe est motivé par un narratif qui contient au moins quelques bribes de vérité. Par exemple, sur la question de qui est responsable de l’ascension d’ISIS, il est vrai que les USA ont « préparé le terrain » pour ISIS avec l’invasion et l’occupation de l’Irak et son dénouement dramatique (narratif loyaliste) ; il est vrai aussi que l’État Turc a tactiquement et parfois ouvertement collaboré avec ISIS parce qu’il affrontait l’adversaire principal de l’État Turc (narratif kurde) et que la réaction brutale d’Assad au Printemps Arabe a contribué à une escalade de la violence dans un cercle vicieux dont l’ascension de Daesh est le point culminant (narratif rebelle). Et même si j’ai moins de sympathie pour le point de vue des djihadistes et de l’État Turc, il est certain que tant que le bien-être des arabes sunnites en Irak et en Syrie n’est pas assuré par un accord politique, les djihadistes continueront de se battre, et que tant qu’aucune forme d’accord n’est conclue entre l’État Turc et le PKK, la Turquie va continuer de chercher à éradiquer les formations politiques kurdes, sans hésiter à recourir au génocide.
L’on dit que les kurdes « sont des citoyens de seconde zone en Syrie, de troisième zone en Iran, de quatrième zone en Irak, et de cinquième zone en Turquie ». Ce n’est pas un hasard si, quand des officiels Turcs comme le ministre des affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu listent les « groupes terroristes » qui les inquiètent le plus dans la région, ils placent les YPG avant ISIS. Peut-être que cela peut aider à expliquer la réaction prudente de bien des Kurdes envers à la révolution Syrienne : d’un point de vue kurde, un changement de régime en Syrie effectué par des djihadistes soutenus par la Turquie sans changement de régime en Turquie pourrait être pire que pas de changement de régime en Syrie du tout.
Je ne vais pas refaire toute la chronologie, depuis les Sumériens antiques jusqu’au commencement de la guerre du PKK en Turquie, puis à l’invasion de l’Irak en 2003, les Printemps Arabes et l’ascension d’ISIS. Passons tout ça pour aller directement à l’annonce de Trump le 19 décembre : « ISIS est vaincu en Syrie, c’était ma seule raison pour être là pendant la présidence Trump ».
ISIS a-t’il été vaincu ? Et par qui ?
Qu’on soit clair : Daesh n’a pas été vaincu en Syrie. Il y a à peine quelques jours, profitant d’un beau ciel bleu et dégagé, ils ont tenté un tir sur notre position avec un lance-missiles et ont raté leur coup d’à peine une centaine de yards.
C’est vrai que leur territoire est seulement une fraction de ce qu’il a pu être. En même temps, d’après toutes les sources disponibles, ils ont toujours des milliers de combattants, beaucoup d’artillerie lourde, et probablement une bonne part de ce qu’il reste de leur domination sur la poche de Hajin de la vallée de l’Euphrate et sur les déserts environnants, entre Hajin et la frontière Irakienne. En plus de ça, les combattants d’ISIS ont une grande expérience et un large éventail de stratégies défensives sophistiquées – et ils sont parfaitement déterminés à mourir pour causer des dommages à leurs ennemis.
S’il est vrai que le territoire d’ISIS a été drastiquement réduit, Trump profère un mensonge éhonté quand il essaye de s’en créditer. L’exploit qu’il prétend sien est très majoritairement le travail des gens dont il signe l’arrêt de mort en les laissant aux mains de la Turquie.
Sous Obama, le Département de la Défense et la CIA ont poursuivit des stratégies dramatiquement différentes quant au soulèvement en Syrie et à la guerre civile qui s’en suivit. La CIA s’est concentrée sur le reversement d’Assad, usant de tous les moyens possibles, à tel point que des armes et de l’argent fournis par ses soins se sont retrouvés dans les mains d’al-Nusra, d’ISIS, et d’autres. A l’inverse, le Pentagone s’est plus focalisé sur la destruction d’ISIS, et, par conséquent, a commencé à se concentrer sur le soutien des Unités de Protection du Peuple (YPG/YPJ), majoritairement Kurdes, pendant la défense de Kobane en 2014.
En tant qu’anarchiste qui souhaite l’abolition complète de tout gouvernement, je n’ai aucun amour pour le Pentagone, ni pour la CIA, mais si je dois juger ces deux approches au regard de leurs objectifs affichés, la tactique du Pentagone a plutôt bien marché, alors que celle de la CIA a été un désastre total. De ce point de vue, on peut dire que le gouvernement Obama a à la fois contribué à la croissance d’ISIS et à sa suppression. Trump, de son côté, n’a fait ni l’un ni l’autre, excepté à travers l’effet de l’espèce de nationalisme islamophobe qu’il promeut, qui aide par symétrie au développement d’un fondamentalisme islamique.
Jusqu’à Décembre, Trump a maintenu la stratégie du Pentagone héritée du gouvernement Obama. Il y a eu des signes d’extension des objectifs initiaux de la mission de la part du Conseiller à la Sécurité Nationale US John R. Bolton et du Secrétaire d’Etat Mike Pompeo, qui espèrent au final saper les ressources de l’Iran et sa capacité à fournir du pétrole à la Chine. Dans cette mesure – et pas plus – je comprends les préoccupations des pseudo-pacifistes « anti-impérialistes » : une guerre avec l’Iran serait un cauchemar de l’ordre de la catastrophe provoquée par la guerre en Irak. Donc, oui, dans la mesure où les YPG et YPJ ont été forcées de se coordonner avec l’armée US, ces dernières travaillaient avec des personnages peu recommandables dont les motivations étaient très différentes des leurs.
Pour résumer, ce qui a amené à la quasi-totale reconquête du territoire auparavant occupé par ISIS n’est pas sorcier. C’est la combinaison d’une force terrestre courageuse et efficace et d’un support aérien. Dans cette sorte de guerre de territoire conventionnelle, il est très difficile pour une force terrestre sans soutien aérien de battre une force terrestre qui dispose d’un tel soutien, et ce, peu importe si la première se bat avec vaillance et acharnement. Dans certaines parties de la Syrie, il s’agissait de l’YPG/YPJ au sol supportée par l’armée US dans les airs. Ailleurs en Syrie, on peut dire qu’ISIS a été repoussé par une coordination du support aérien russe et de l’armée loyaliste (SAA) combattant aux côtés des milices supportées par l’Iran.
Interventions extérieures
Il aurait été extrêmement difficile de reprendre ce territoire à ISIS par n’importe quel autre moyen. La coopération de l’YPG/YPJ avec l’armée US reste controversée, mais le fait est que chaque camp dans le conflit syrien a été renforcé et soutenu par des puissances extérieures plus importantes, sans lesquelles il se serait effondré.
Les gens utilisant les narratifs Turcs, loyalistes et djihadistes soulignent souvent que Kobane serait tombée et que l’YPG/YPJ n’aurait jamais été capable de reprendre la Syrie de l’Est sans le soutien aérien US. De la même manière, le régime syrien et le gouvernement d’Assad étaient très proches de l’effondrement militaire en 2015, au moment où la Turquie a très obligeamment abattu un avion russe et où Poutine a décidé que la Russie allait soutenir le régime d’Assad à tout prix. Les rebelles, de leur côté, n’auraient jamais pu ne serait-ce qu’espérer renverser Assad par des moyens militaires sans un soutien massif du gouvernement Turc, des États du Golfe, des services secrets US, et probablement d’Israël à un certain degré, même si les détails sont flous de là où je me trouve.
Et les djihadistes – Daesh, al-Nusra, al-Qaeda et les autres – n’auraient jamais pu prendre le contrôle de la moitié de l’Irak et de la Syrie si les américains n’avaient pas été assez inconscients pour laisser aux mains du gouvernement irakien du matériel militaire ultra-moderne permettant d’équiper toute une armée, équipement lui-même abandonné par l’Irak. Ils ont également été aidés par la captation d’une quantité effroyable de ressources fournies par les soutiens étrangers (déjà mentionnés) des rebelles. Aidés, aussi, par le fait que la Turquie a laissé ses aéroports et ses frontières ouverts aux djihadistes du monde entier souhaitant rejoindre Daesh. Ils semblent aussi avoir reçu un soutien financier, sous une forme ou une autre, de la part des États du Golfe, que ce soit formellement ou à travers des moyens détournés.
L’État Turc a son propre agenda. Il n’est, en aucune manière, un satellite des États-Unis. Mais, au final, il reste un membre de l’OTAN et il peut compter sur un soutien à 100% du gouvernement américain – comme l’illustre la vente de missiles US à la Turquie faite quelques jours avant le tweet annonçant le retrait des troupes.
Sous cet angle, on peut comprendre pourquoi l’YPG/YPJ a choisi de coopérer avec l’armée US. Je ne cherche pas à défendre cette décision, mais à montrer que dans les circonstances, c’était la seule alternative concrète à l’annihilation. En même temps, il est clair que cette stratégie n’a pas apporté la sécurité aux gens du Rojava. Même si l’on met de côté les préoccupations éthiques, c’est un problème que de dépendre des États-Unis – ou de la France, de la Russie, de la Turquie, de l’Arabie Saoudite, ou de n’importe quel gouvernement d’état avec son propre agenda étatique. En tant qu’anarchistes, nous devons nous pencher très sérieusement sur la question de savoir comment nous pouvons proposer d’autres alternatives pour les gens pris dans des zones de conflit. Y a-t-il une forme quelconque de coordination internationale horizontale et décentralisée qui pourrait résoudre les problèmes qui se posaient aux gens du Rojava, de telle manière qu’ils n’auraient pas eu à dépendre de l’armée US ? Si nous ne trouvons pas de réponse à cette question en regardant la Syrie de 2013-2018, y a-t-il quelque chose que nous aurions pu faire au préalable ? Ce sont des questions extrêmement pressantes.
Personne ne devrait oublier qu’ISIS n’a été réduit à son état actuel de faiblesse relative que par un mouvement de résistance populaire multi-ethnique et radicalement démocratique, qui a impliqué dans le même temps des volontaires internationaux venus des quatre coins du monde. Devant l’ordre de Trump d’abandonner et de trahir la lutte contre ISIS, toute personne sincère qui voudrait réellement mettre un terme à l’expansion du terrorisme des groupes fondamentalistes apocalyptiques comme ISIS ou ses successeurs immédiats devrait arrêter de compter sur l’État et concentrer l’ensemble de ses ressources dans le soutien direct à des mouvements multi-ethniques, décentralisés et égalitaires. Il devient de plus en plus clair que ce sont nos seuls espoirs.
Que signifie le retrait des troupes ?
Je ne suis pas surpris que Trump et les américains « trahissent un allié » – je ne pense pas que qui que ce soit ici s’imaginait un instant que Trump ou le Pentagone comptait soutenir le projet politique du Rojava. Avec le recul, il était assez clair qu’une fois ISIS vaincu, les États-Unis laisseraient le Rojava à la merci de l’armée Turque. C’est l’une des raisons pour lesquelles les forces de l’YPG/YPJ ont traîné les pieds pour extirper ISIS de ses dernières places fortes.
Néanmoins, on peut être surpris et perplexe devant le fait que Trump s’empresse d’abandonner la tête de pont que les États-Unis ont réussi à établir dans la Russosphère – et que l’état-major des armées US le laisse faire. En terme de maintien de l’hégémonie militaire américaine dans le monde, cette décision n’a absolument aucun sens. C’est un cadeau gratuit fait à Poutine, Erdoğan et ISIS, qui pourrait en profiter pour se régénérer dans la région, peut-être, comme nous le verrons, sous une nouvelle forme.
Au passage, le retrait des troupes en Syrie ne veut pas forcément dire que le conflit avec l’Iran n’est plus à l’ordre du jour. Au contraire, certains faucons au sein du gouvernement américain pourraient le voir comme une étape vers la consolidation d’une position à partir de laquelle un tel conflit pourrait être possible.
Peu importe comment vous la regardez, cette décision de Trump est une nouvelle importante. Elle indique que le deep state américain n’a plus de pouvoir sur la politique étrangère de Trump. Ceci suggère que le projet néolibéral américain est mort et enterré, ou qu’au moins certains éléments de la classe dirigeante américaine le considèrent comme tel. Cela implique aussi un futur dans lequel des autocrates ethno-nationalistes comme Erdoğan, Trump, Assad, Bolsonaro et Poutine seront aux commandes dans le monde entier, coopérant les uns avec les autres pour maintenir leur pouvoir sur leurs domaines privés respectifs.
Dans ce cas, toute l’ère de l’hégémonie militaire américaine post-Guerre froide est terminée, et nous entrons dans un âge multipolaire dans lequel des tyrans vont régner sur des ethno-états autoritaires balkanisés : pensez à l’Europe avant la Première Guerre Mondiale. Les libéraux et néoconservateurs qui préféraient l’hégémonie militaire américaine portent le deuil d’une époque qui a été un cauchemar sanglant pour des millions de personnes. Les gauchistes (et anarchistes?) qui s’imaginent qu’une telle transition pourrait être une bonne nouvelle sont des idiots qui affrontent l’ennemi d’hier dans une guerre tardive, incapables de reconnaître les nouveaux cauchemars qui se mettent en place autour d’eux. La coalition rouge/brune de facto entre socialistes autoritaires et fascistes qui célèbrent l’arrivée de ce nouvel âge nous précipite à tombeau ouvert dans un tout nouveau monde dans lequel de plus en plus de régions du monde vont ressembler aux pires images de la guerre civile syrienne.
Et, depuis le point d’observation où je me trouve, ici et maintenant, ceci n’est pas dit à la légère.
Tumblr media
Que va-t’il se passer ensuite ?
Malheureusement, en Turquie, le mouvement kurde et la gauche ont été décimés au cours des dernières années. Je serais très surpris s’il y avait quelque forme de soulèvement que ce soit en Turquie, peu importe ce qu’il arrive au Rojava. Ne ne devrions pas nous autoriser à espérer qu’une invasion turque ici déclencherait une insurrection au Kurdistan du Nord.
Sauf évènement réellement inattendu, il y a grossièrement deux issues possibles maintenant.
Premier scénario
Dans le premier scénario, l’Union des Démocrates (PYD) arrive à une sorte d’accord avec le régime d’Assad, avec probablement des conditions moins favorables que ce qui était possible avant l’invasion turque d’Afrin ; les deux camps feraient probablement des concessions jusqu’à un certain degré et accepteraient de se battre dans le même camp en cas d’invasion turque. Si la Russie appose sa signature, cela pourrait suffire à empêcher qu’ait lieu l’invasion. Soit les YPG/YPJ, soit le SAA nettoieraient la poche d’Afrin, et la guerre serait basiquement terminée, à l’exception d’Idlib.
Jusqu’à maintenant, le régime d’Assad et les principales formations kurdes ont été extrêmement durs en négociation, mais peut-être que la menace qui plane à la fois sur le Rojava et le régime d’Assad sera assez extrême pour qu’ils choisissent cette option. Il est possible que ce soit l’un des objectifs des menaces turques, ou même du retrait des troupes de Trump : obliger le Rojava à céder leur autonomie militaire au régime d’Assad.
Le YPG, le PYD et les autres ne sont pas dans une bonne position pour négocier à l’heure actuelle, mais au moins le régime sait qu’il peut négocier avec eux, alors que si la Syrie du Nord devait être occupée par des djihadistes soutenus par la Turquie et des pillards du même ordre, il serait difficile de savoir ce qui arriverait ensuite. Le Rojava possède quelques-uns des meilleurs terrains agricoles syriens au nord, et des puits de pétrole au sud.
Je ne peux que spéculer sur ce que seraient les termes de cet accord hypothétique. Il y a beaucoup de spéculation en ligne : les kurdes pourraient obtenir la régularisation de leur citoyenneté, des droits pour leur langue, la prise en compte des années passées dans le YPG comme un service militaire, ce qui permettrait aux soldats qui ont combattu ISIS de retourner à la vie civile plutôt que d’être conscrits dans la SAA, une forme quelconque d’autonomie politique limitée, ou quelque chose du genre. En retour, le YPG et ses alliés auraient essentiellement à céder au régime le contrôle politique et militaire des zones du Syrian Defense Front.
Est-ce que l’on peut faire confiance au régime d’Assad pour respecter les accords ainsi passés une fois obtenu le contrôle de la région ? Probablement pas.
Pour être clair, il est facile, de ma part, de parler théoriquement du régime d’Assad comme du moindre de deux maux. Je suis informé de nombre d’atrocités commises par le régime, mais je n’en ai pas fait l’expérience moi-même, et je ne suis pas dans l’endroit de Syrie où ils ont fait les pires choses, donc j’entends plus fréquemment les histoires des locaux sur Daesh et les autres djihadistes, sans parler de la Turquie. Il y a très certainement d’autres endroits de Syrie où les gens envisagent le retour du pouvoir d’Assad avec la même horreur que celle qui est ressentie ici à propos d’ISIS et de l’armée Turque.
Dans tous les cas, il y a quelques signes que ce premier scénario pourrait tout de même être possible. Le régime a envoyé des troupes à Manbij, l’une des lignes de front où, à l’heure actuelle, les troupes turques et les TFSA se rassemblent massivement. Il y a des rencontres entre le PYD et le régime ainsi qu’avec les russes. Une négociation avec l’Egypte comme intermédiaire est prévue pour bientôt. Ce premier scénario ne débouche pas sur un ensemble d’options très attirant. Ce n’est pas ce pourquoi Jordan Mactaggartt ou les milliers de syriens qui ont combattu et sont morts au sein de l’YPG/YPJ ont donné leur vie. Mais il est préférable au second scénario…
Second scénario
Dans le second scénario, le régime d’Assad envoie ses troupes avec la Turquie plutôt qu’avec l’YPG. Dans ce cas, l’armée turque et les forces qui lui sont affiliées envahira le Nord pendant que le régime envahira par le Sud et l’Ouest. L’YPG se battra jusqu’à la mort, rue par rue, bloc par bloc, dans une tempête de feu rappelant le ghetto de Varsovie ou la Commune de Paris, utilisant toutes les tactiques défensives acquises en combattant contre ISIS. Un grand nombre de personnes vont mourir. A un moment, le régime d’Assad et la Turquie établiront une ligne quelconque entre leurs zones de contrôle. Dans les temps à venir, il y aura en Syrie du Nord une sorte d’État croupion turc-djihadiste du Chef-de-guerre-istan.
Les minorités survivantes kurdes, assyriennes, arméniennes, chrétiennes ou autres seront expulsées, nettoyées ethniquement ou terrorisées. Les TFSA et les milices qui leurs sont liées vont probablement piller tout ce sur quoi ils pourront mettre la main. Sur le long terme, la Turquie va probablement se débarrasser des réfugiés syriens actuellement présents en Turquie dans ces zones occupées, provoquant des changements démographiques irréversibles dans la région, qui pourraient déboucher sur de nouveaux conflits ethniques.
Nous ne devrions croire en aucune façon les assurances fournies par l’État turc ou ses soutiens que ce ne sera pas le résultat de leur invasion, puisque c’est exactement ainsi qu’ils se sont comportés à Afrin et qu’il n’y a aucune raison pour qu’ils se comportent autrement au Rojava. Pour rappel : pour la Turquie, les YPG/YPJ sont l’ennemis numéro un en Syrie.
Parlons maintenant de Daesh. Malgré la menace imminente d’une invasion, les SDF sont toujours en train de nettoyer la poche de Hajin de la présence d’ISIS. S’il n’y avait pas cette bouée de sauvetage que la Turquie leur lance en menaçant d’envahir le Rojava, Daesh serait condamné, puisqu’ils sont encerclés par les SDF, la SAA et l’armée Irakienne. Je me répète : Trump donnant à la Turquie le feu vert pour envahir le Rojava est pratiquement la seule chose qui peut sauver ISIS.
Trump a déclaré à plusieurs reprises que la Turquie promet d’achever ISIS. Pour croire à ce mensonge, il faut être ignorant politiquement, oui – mais aussi, il faut être incapable de lire une carte. Malheureusement, cela décrit assez bien les supporters de Trump.
Même si le gouvernement turc avait la moindre intention de combattre Daesh en Syrie – ce dont on peut fortement douter, vu comment la Turquie a facilité son envol – pour atteindre Hajin et la vallée de l’Euphrate, il faudrait que la Turquie roule à travers tout le Rojava. Il n’y a pas d’autres moyens pour se rendre à Hajin. Si vous ne connaissez pas bien la région, regardez une carte et vous verrez ce que je veux dire.
Le régime d’Assad tient les positions de l’autre côté de la vallée de l’Euphrate, faisant face à la fois aux SDF et à Daesh, et pourrait éventuellement nettoyer les derniers bastions d’ISIS. En ce qui me concerne, je préférerais voir ce dernier mener ces opérations pour y parvenir plutôt que de voir l’YPG prendre trop de risques et s’épuiser en continuant à subir de lourdes pertes. Mais ce qui est sûr, ici, c’est que quand Trump dit « la Turquie va achever ISIS ! », il envoie un message évident aux tenants de la ligne dure en Turquie, les informant qu’ils peuvent attaquer le Rojava et qu’il ne fera rien pour les arrêter. Cela n’a rien à voir avec ISIS et tout à voir avec un nettoyage ethnique au Rojava.
A la limite, même si les forces d’Assad s’allient avec le gouvernement turc, nous pouvons espérer que les forces du régime achèvent tout de même ISIS. Si la Turquie a le champ libre et fait ce que Trump prétend qu’elle fera, à savoir se tailler un passage à travers le Rojava pour aller à Hajin, ils vont probablement donner aux combattants de Daesh un moyen sûr de s’exfiltrer, des vêtements propres, trois repas par jour, et le village où je suis actuellement en échange de leur assistance dans la répression de futures insurrections kurdes.
Nous y sommes : en déclarant la victoire face à ISIS, Trump arrange la seule voie possible pour que les combattants d’ISIS sortent de cette histoire avec leur capacité de combat intacte. C’est Orwellien, pour rester poli.
La seule autre option que je peux imaginer, si les négociations avec le régime d’Assad échouent ou que le PYD décide de conserver une victoire morale et de ne pas s’associer au régime – qui n’est pas digne de confiance et a commis nombre d’atrocités de son propre chef – serait de voir l’entièreté des Forces de Défense Syriennes se fondre à nouveau dans la population civile, permettant à la Turquie et ses satellites de marcher sur le Rojava sans perdre les forces de combat de l’YPG/YPJ, et de lancer immédiatement une insurrection à partir de là. Cela pourrait être plus intelligent que de défendre désespérément leur dernière position, mais qui sait.
Tumblr media
Votre silence est l’écho des bombes – une manifestation en solidarité à Milan, en Italie.
Regardons devant nous
Personnellement, je veux voir la guerre civile en Syrie se terminer, et que l’Irak soit, d’une manière ou d’une autre, épargné d’un nouveau cycle de guerre dans un futur proche. Je veux voir ISIS empêché de régénérer son réseau et de se préparer à un nouvel épisode de violences. Cela ne veut pas dire intensifier la surveillance et le contrôle par des forces extérieures de cette partie du monde – je veux dire développer des solutions locales à la question de comment des gens et des populations différentes peuvent coexister, et comment ils peuvent se défendre eux-mêmes de groupes comme Daesh. Cela fait partie de ce que les gens ont essayé de faire au Rojava, et c’est l’une des raisons pour lesquelles Trump et Erdoğan trouvent cette expérience si menaçante. Au final, l’existence de groupes comme ISIS rend leur autorité préférable en comparaison, alors que des initiatives horizontales, participatives et multi-ethniques ne font que montrer à quel point leur système est oppressif.
Le projet de renverser Assad par des moyens militaires est mort – ou, du moins, les choses qu’il faudrait faire pour rendre cette possibilité envisageable dans un futur proche sont encore plus horribles que ne l’est le régime lui-même. Si le capitalisme et la tyrannie de l’État sont le problème, ce type de guerre civile n’est pas la solution, même s’il semble probable que ce qui est arrivé ici en Syrie arrivera de nouveau dans d’autres endroits du monde au fur et à mesure que les crises générées par le capitalisme, le pouvoir étatique et les conflits ethniques montent les gens les uns contre les autres.
Que pouvez-vous faire, vous qui lisez ceci depuis un endroit du monde plus sûr et plus stable ?
D’abord, vous pouvez répandre l’information que la décision de Trump n’est ni un moyen d’apporter la paix en Syrie, ni la confirmation qu’ISIS a été vaincu. Vous pouvez dire à d’autres ce que je vous ai dit sur la situation actuelle vue d’ici, au cas où je ne serais plus capable de le faire moi-même.
Deuxièmement, dans l’éventualité d’une invasion Turque, vous pouvez faire tout ce qui est en votre pouvoir pour discréditer et entraver l’état Turc, Trump, et tous ceux qui auront mené à cette situation. Même si vous n’êtes pas capables de les stopper – même si vous ne pouvez pas sauver nos vies – vous aurez pris part à la construction du genre de mouvement social et de capacités collectives qui seront nécessaires pour sauver d’autres vies dans le futur.
De plus, vous pouvez chercher des moyens de faire parvenir des ressources jusqu’aux gens vivant dans cette partie du globe, qui ont tant souffert et qui vont continuer à souffrir à mesure que se joue le nouvel acte de cette tragédie. Vous pouvez aussi chercher des moyens de soutenir les réfugiés syriens disséminés partout dans le monde.
Pour finir, vous pouvez réfléchir à comment nous pourrions faire en sorte d’avoir de meilleures options à notre disposition la prochaine fois qu’une insurrection comme celle en Syrie éclatera. Comment pouvons-nous nous assurer que les gouvernements tombent avant que leur règne ne mène au règne de la force pure, dans lequel seuls les insurgés soutenus par d’autres états peuvent prendre le contrôle de territoires ? Comment pourrions-nous offrir d’autres visions sur la façon dont les gens peuvent vivre et subvenir à leurs besoins ensemble, et mobiliser la force nécessaire à s’implanter et à se défendre au niveau international sans l’aide d’aucun état ?
Ce ne sont pas des questions simples, mais j’ai confiance en vous. Je n’ai pas d’autre choix.
Tumblr media
Une manifestation en solidarité en Allemagne.
Appendice : Narratifs rivaux
En m’appuyant sur cette bonne synthèse, voici une revue des narratifs que nous retrouvons souvent chez les différents camps en présence dans cette guerre :
Narratif loyaliste :
L’accent est mis sur comment les États-Unis et d’autres pays ont soutenu et financé les rebelles dans la poursuite de leurs propres intérêts géopolitiques, ce qui est vu comme la raison principale de l’escalade du conflit. -L’existence d’ISIS est principalement attribuée au fait que le soutien apporté aux rebelles s’est retrouvé dans de mauvaises mains et, plus profondément, aux répercutions de la guerre en Irak de 2003.
L’accent est mis sur la coopération entre les rebelles dits modérés et les groupes comme Hay’at Tahir al-Sham (HTS) dans le but de pouvoir dire qu’ils font tous partie du même problème.
Les vues varient quant aux Forces Démocratiques Syriennes (SDF) et à leur légitimité. Cela semble différent d’un loyaliste à l’autre, certains d’entre eux les jugeant comme presque aussi mauvais que les rebelles traditionnels, et les autres les voyant comme des alliés contre ISIS et les rebelles soutenus par les turcs.
Narratif occidental, rebelle, et du golfe :
L’accent est mis sur le Printemps Arabe et sur comment la répression brutale de manifestations (relativement) pacifiques a mené à l’escalade du conflit, la rébellion armée et, éventuellement, à la guerre civile totale.
L’existence d’ISIS est principalement attribuée à l’action d’Assad. Il est souvent affirmé que, par ses actes brutaux et en s’appuyant sur des milices sectaires, il a créé un environnement dans lequel ISIS pouvait se développer et établir des soutiens. De plus, il est établi que l’armée d’Assad a délibérément ciblé d’autres rebelles plutôt qu’ISIS, et par conséquent, le régime est à blâmer, en grande partie, pour son ascension.
L’accent est mis sur une distinction claire entre les rebelles modérés et radicaux, et sur le fait qu’il faille distinguer les deux si l’on veut analyser honnêtement la situation.
Le regard porté sur les SDF varie d’inamical à ouvertement hostile. Il se traduit souvent par une emphase sur les cas où les SDF et l’Armée Arabe Syrienne (SAA) ont travaillé ensemble. Dans ses formes plus modérées, ce narratif critique ce qui est perçu comme une trop grande dépendance envers les kurdes dans des zones majoritairement arabes, tout en reconnaissant leur légitimité dans les zones majoritairement kurdes.
Narratif turc :
Le narratif turc est pratiquement le même que le précédent sur la plupart des sujets, à l’exception notable que l’hostilité envers les SDF est intensifiée à l’extrême. Dans ce narratif, l’accent est mis sur les liens entre les SDF et le PKK, et les SDF sont décrits comme une organisation terroriste illégitime qui est une menace pour la Turquie et qui oppresse et réprime les Arabes locaux.
Narratif occidental et kurde :
Le conflit est vu comme une opportunité historique pour les kurdes en quête d’une nation. L’accent est mis sur les discriminations dont les kurdes ont souffert avant le conflit et sur comment ils peuvent prendre les choses en main eux-mêmes aujourd’hui.
L’existence et l’expansion d’ISIS est principalement reprochée à la Turquie. L’inaction de la Turquie pendant la bataille de Kobane est principalement mise en avant, tout comme des accusations de soutien direct à ISIS et d’importation de son pétrole.
Au sujet des rebelles, le point de vue tend à se rapprocher de celui des loyalistes. Les rebelles (au moins dans les régions où c’est pertinent) sont vus soit comme des satellites de la Turquie, soit comme de dangereux extrémistes sur lesquels la Turquie ferme les yeux. La ligne séparant ISIS et les rebelles est parfois floue, même s’ils ne sont pas associés aussi fortement que dans le narratif loyaliste.
Les SDF sont vus comme la seule force armée saine et morale parmi l’ensemble des acteurs de ce conflit. L’accent est mis sur les atrocités des rebelles et des loyalistes pour appuyer ce point de vue.
Narratif d’ISIS et islamiste :
Le début de ce conflit est vu comme le grand réveil des musulmans contre leurs tyrans apostats Alawites. L’accent est mis sur la solidarité des combattants étrangers qui viennent soutenir leurs frères syriens en souffrance.
Ce point de vue est celui d’ISIS lui-même, mais aussi d’Al Quaeda et d’autres groupes islamistes, qui voient ISIS comme des traîtres à la cause djihadiste.
Les rebelles sont vus comme des vendus naïfs qui servent les intérêts de gouvernements étrangers, établissant pour leur compte des idéaux non-musulmans. L’accent est aussi mis sur comment les rebelles négocient et forment des accords avec les loyalistes, pour être aussitôt trahis et perdre du territoire.
Les Forces de Défense Syriennes sont vues comme des apostats athées à la solde des États-Unis. La différence majeure avec la Turquie est l’emphase mise sur leur manque de religiosité plus que sur les connections avec le PKK.
Tumblr media
Un monument de Kobane marquant le point le plus avancé atteint par l’expansion territoriale d’ISIS en Irak et Syrie en 2014 pendant la bataille de Kobane. ISIS a pris 85 % de la ville ; atteignant cette intersection avant d’être repoussé par une résistance féroce.
A Hajin, où se situe le dernier bastion d’ISIS, la position américaine se trouve bien derrière la ligne de front, à portée d’artillerie mais hors de portée des armes dont disposent Daesh, ainsi les troupes américaines peuvent s’asseoir et pilonner sans relâche sans subir la moindre riposte, alors que les risques sont encourus par les troupes au sol des Unités de Protection du Peuple (YPG/YPJ) et les Forces Démocratiques Syriennes (SDF). C’est très précisément ce que l’armée turque nous ferait si la Turquie envahissait le Rojava ↩
En fait, il y existe deux principaux partis au Kurdistan irakien en plus du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Ils ont chacun leurs propres armées et police ; et ont combattu une fois lors d’une réelle guerre civile. Ils ne s’apprécient pas du tout. Le Parti Démocratique du Kurdistan (KDP), la dynastie de la famille Barzani, est plus étroitement aligné sur la Turquie et les Etats-Unis ; il était précédemment plus proche de Saddam Hussein. Ils ont de mauvaises relations avec l’administration du Rojava ; ils sont vivement méprisés ici du fait qu’ils se sont essentiellement écartés et ont laissé la catastrophe à Sinjar se produire sur leur propre territoire alors que le PKK se précipitait pour s’engouffrer dans la brèche. L’Union Patriotique du Kurdistan (PUK) a de meilleures relations avec l’Iran, le PKK, et l’administration d’ici. Il y a au Rojava une milice liée au KDP appelée Rojava Peshmarga ; une fois de plus, ils ont une mauvaise réputation parce qu’ils ont passé toute la guerre à faire très peu de choses, alors qu’un grand nombre de membres du YPG sont morts en combattant ISIS. Tout ça pour simplement dire qu’il n’y a pas une seule et unique position Kurde, il y a aussi des groupes kurdes réactionnaires.

 ↩
Les rebelles syriens n’ont jamais formé un groupe homogène ; parmi eux, on peut trouver à la fois un individu aligné sur la Turquie et les djihadistes et un individu plus étroitement aligné sur les YPG/YPJ. Malheureusement, beaucoup de ceux qui étaient intéressés par des solutions plus « démocratiques » pour résoudre la situation en Syrie ont été obligé de fuir le pays il y a des années. ↩
2 notes · View notes
histoirevincent · 5 years
Text
L’histoire de Vincent (Partie 25)
Claire emménage chez Vincent
La vie de Vincent suivait son court, rien n’avait vraiment changé.
Il y a quelques jours, sa maman avait reçu un appel d’une amie qu’elle n’avait pas vu depuis quelques années. Elle s’appelait Andréa et avait une fille nommée Claire.
C’est Béa qui raconta la conversation qu’elle avait eu avec Andréa. Elle venait de perdre son mari dans un accident de voiture et se retrouvait seule avec sa fille Claire.
 - C’est un moment difficile pour elles, alors je leur ai proposé de venir le temps qu’elles le souhaiteraient à la maison. Je n’ai pas vu Claire souvent, mais elle est très gentille. Tu l’as d’ailleurs déjà vu, mais c’était il y a longtemps, tu ne t’en souviens certainement pas. Elle est à peine plus âgée que toi, elle a 10 ans.
 - Ça me fera une copine à la maison comme ça, répondit Vincent.
 - Il faudra être gentil avec elle, et patient. Tu sais, perdre son papa n’est pas facile, surtout quand on est enfant. Elle ira à l’école avec toi alors il faudra que tu l’aides à se faire de nouveaux amis. On installera un matelas dans ta chambre, c’est ce que l’on a convenu avec sa maman.
 - Ne t’inquiètes pas maman, je serai gentil avec elle et je ne la laisserai pas seule.
Vincent se mit à réfléchir au fait qu’elle le verrait certainement en couche le soir avant d’aller au lit, ainsi que le matin en se levant. Et ne risquait-elle pas d’aller le dire à toute l’école.
Comme souvent, sa maman devinait ses pensées.
 - Pour les couches, ne t’inquiètes pas, elle ne dira rien. Andréa m’a expliqué que depuis la mort de son papa, Claire s’est remise à faire pipi au lit. Ce sont des choses qui arrivent lorsque l’on a des traumatismes comme celui-là.
Quelques jours passèrent et Andréa et Claire arrivèrent à la maison.
 - Bonjour Andréa, bonjour Claire, dit Béa lorsqu’elles descendirent de la voiture. Soyez les bienvenues ici.
 - Merci pour ton accueil Béatrice, lui répondit Andréa.
Les présentations furent faites et Vincent, tout comme Claire, ne s’étaient pas échangés un seul mot, se contentant de s’observer. Claire étant plus âgée que Vincent, mais aussi plus grande, elle devait bien faire une demie tête de plus que lui. Elle était habillé d’une jupe, d’un collant et d’un petit chemisier et Vincent la trouvait plutôt jolie. Sa première impression envers elle n’était par contre par très positive, elle semblait avoir un peu de dédain pour lui, mais il se rappela qu’il devait être gentil avec elle, il laissa cette pensée de côté.
La visite de la maison fût faite, et Vincent eut un peu honte de sa chambre qu’il commençait à trouver “petit garçon”. Il se demanda bien ce que pouvait penser Claire.
 - Claire, dépose tes affaires dans la chambre de Vincent, lui dit Béa. Je vais venir faire ton lit. Et Vincent, pousse un peu tes jouets pour que l’on puisse mettre le matelas.
 - Oui maman.
Vincent voyait bien que Claire comme sa maman avaient l’air tristes mais il ne savait pas quoi dire à sa camarade pour être gentil, il ne voulait pas être maladroit.
 - Si tu veux Claire je peux te laisser mon lit et je dormirai sur le matelas par terre.
 - Non ça ira, je vais prendre le matelas, lui répondit-elle un peu sèchement et sans le regarder.
Claire se contenta de parcourir la pièce du regard, de haut en bas, et de droite à gauche.
 - Elle fait un peu bébé ta chambre...
Vincent qui s’était imaginé qu’elle puisse penser ça, mais pas le dire, prit quelques secondes avant de répondre.
 - J’ai commencé à donner les jouets dont je ne me sers plus, mais il est vrai qu’il en reste encore.
Alors que Claire posait son sac dans un coin de la chambre, Vincent lui montra dans son placard les 2 étagères que sa maman avait libérées.
 - Voilà, ces 2 étagères sont pour toi, et il y a de la place dans la penderie ici. Tu peux les utiliser.
Claire commença à s’installer tout doucement quand leur mère rentrèrent dans la chambre.
 - Ah Vincent t’a montré la place que nous t’avons faite, super, dit Béa. Le dîner est en train de cuire, il sera bientôt prêt. En attendant je vais te faire ton lit comme ça tu pourras aller te coucher quand tu en auras envie ce soir.
 - Je vais t’aider, lui proposa Andréa.
Et les 2 mamans sortirent le matelas de sous le lit de Vincent et commencèrent à l’installer. Sur celui-ci se trouvait déjà une alèse plastique et Béa le recouvrit d’un drap housse.
Vincent se rappelait de ce que lui avait sa maman au sujet de Claire qui s’était remise à faire pipi au lit. Il regarda Claire qui ne s’occupait pas du tout du lit et avait le dos tourné pour ranger ses affaires dans le placard.
Une fois le lit prêt, les 2 mamans retournèrent en cuisine et discutèrent quelques minutes avant d’annoncer que le repas était prêt. Béa s’était renseigné sur les plats préférés de Claire et pour lui faire plaisir avait cuisiné des lasagnes.
Claire ne parlait pas beaucoup, et elle ne dessina même pas un sourire quand elle s’assit à table et vit le plat. Pendant le repas, seuls les adultes parlaient, les 2 enfants, eux, se contentaient d’écouter, sans même s’échanger de regards.
 - Claire, si tu as terminé, tu peux aller à la salle de bain prendre ta douche, lui dit sa maman. Profites en pour te mettre en pyjama.
 - Je t’ai préparé une serviette, lui dit Béa. Et Vincent, comme tu as pris ta douche ce matin, tu peux aller directement mettre ton pyjama. Et n’oublies pas de te laver les dents !
Vincent n’aimait pas quand sa maman lui disait de se laver les dents, même s’il reconnaissait qu’il lui arrivait d’oublier.
Les 2 enfants obéirent et se retrouvèrent dans la chambre de Vincent. Claire était venue prendre son pyjama avant de partir pour la salle de bain.
Pendant que Claire était à la salle de bain, Vincent se déshabilla et prit un pyjama dans son armoire, ainsi qu’un body. Il se dit qu’au moins il n’aurait pas à se déshabiller quand sa maman lui mettrait sa couche tout à l’heure.
Il boutonna donc son body, sans sa couche. Cela lui faisait toujours une drôle de sensation, qui n’était pas désagréable. Vincent vérifia que son body n’était pas visible à l’encolure ou à travers son pyjama, encore une fois par peur de remarques de Claire.
Et c’est donc 2 enfants en pyjama qui revinrent au salon auprès des adultes. Vincent n’avait pas osé mettre sa grenouillère, du fait que Claire soit là. Et sa maman lui en fit la remarque.
 - Ah tu as mis ce pyjama 2 pièces ? Cela fait longtemps que je ne t’ai pas vu avec.
Heureusement pour Vincent, elle ne dit rien de plus.
Claire était elle habillé d’un pyjama rose. L’ensemble était constitué d’un pyjama long et d’un haut à manches longues.
 - Vous pouvez aller lire un moment ou jouer à un jeu de société si vous voulez. Extinction des feux dans une heure, dit Béatrice.
Vincent proposa à Claire une partie de cartes, et à son grand étonnement, elle accepta. Il en fût content, et eut l’impression que la glace venait de se rompre entre eux.
Il ne vit pas le temps passer et passa un bon moment avec Claire. Cela lui faisait plaisir d’avoir quelqu’un avec qui jouer à la maison, cela n’arrivait pas si souvent.
Béa et Andréa rentrèrent dans la chambre et sourirent de les voir jouer ainsi. Andréa se félicita d’avoir accepter la proposition de Béa, elle se disait que cela ferait du bien à sa fille de penser à autre chose qu’à cet événement tragique qui leur était arrivé.
 - Vincent, tu peux venir me voir s’il te plaît ? lui demanda sa maman.
Il savait de quoi il s’agissait et il remercia sa maman d’un sourire d’avoir su rester discrète. Elle lui demandait bien évidemment de venir pour qu’elle puisse lui mettre sa couche de la nuit.
Après être allé faire pipi, et une fois dans la chambre de ses parents, Vincent s’allongea sur le lit. Pendant ce temps là, sa maman préparait le change complet et un insert.
 - Maman, je n’ai pas trop bu ce soir, la couche dedans n’est peut-être pas obligatoire.
 - Tu t’inquiètes de ce que Claire va dire, c’est ça ?
 - Oui... j’ai un peu peur qu’elle se moque de moi.
 - Je ne pense pas qu’elle le fera, mais oui, si tu veux je ne te mets que le change complet. Il est vrai que la couche que je rajoute à l’intérieur te fait un gros paquet et qu’il n’est pas nécessairement obligatoire.
Béatrice lui défit son body et lui remonta. Elle put enfin glisser la Tena sous les fesses de son fils et mettre les scratchs. Les boutons pressions et le pyjama remonté, Vincent pu se mettre debout.
Il appréhendait un peu de retourner dans sa chambre.
 - Si tu veux, je vais éteindre la lumière dans ta chambre avant que tu n’y rentres ?
 - Je veux bien, merci.
Il suivit sa maman et entendit ce bruissement de plastique qui trahissait la présence de sa couche.
Sa maman éteignit la lumière et sa chambre n’était donc éclairée que par la lumière du couloir. Vincent pouvait voir que Claire était déjà dans son lit. Il aurait préféré qu’elle ne soit pas dans la chambre, il aurait ainsi pu se mettre dans son lit sans qu’elle ne voit ni n’entende rien.
En allant directement dans son lit et le plus rapidement possible, il espérait minimiser le risque d’être détecté par Claire. Une fois dans son lit, il décida de bouger le moins possible.
 - Claire, lui dit Andréa, tu es bien passée aux toilettes ?
 - Oui maman, tu m’as déjà posée la question, répondit quelque peu agacée Claire.
 - Parfait, alors dormez bien tous les deux, à demain.
Et Béatrice et Andréa fermèrent la porte, laissant leurs enfants dans le noir.
Une minute ou deux passèrent, et c’est Claire qui rompit le silence :
 - Tu ne trouves pas que les couches c’est pour les bébés ?
Vincent fût franchement désarçonné. Il balbutia une réponse que Claire ne comprit pas.
 - Je n’ai pas compris ce que tu as dit.
Cette fois-ci, il décida de ne pas répondre.
 - Maman m’a dit avant de venir que tu en portais et j’ai entendu un bruit de plastique quand tu es venu te coucher. Tu rentres encore dans des couches de bébé, lui demanda-t-elle ?
Vincent se dit qu’après tout, puisqu’elle était au courant, autant en discuter et mettre les choses à plat.
 - Ce ne sont pas des couches pour bébés, elle sont pour les enfants plus grands qui ont des problèmes la nuit. Et oui, je mets des couches depuis un an environ. Cela évite à mes parents d’avoir à laver les draps et mon pyjama à chaque fois. Et en plus, comme ça je ne me réveille plus la nuit et je dors mieux. Et non, je ne trouve pas que cela fasse bébé, tu sais, même des adultes en portent, c’est une maladie ! Et puis quand on est vieux, on en met à nouveau.
Pendant ce monologue, Claire écoutait, sans rien dire, se demandant quand Vincent allait se taire. Elle semblait surprise de la réaction qu’il avait, de parler aussi librement de ses couches.
Vincent finit donc par se taire, attendant à son tour la réaction de Claire.
 - Il n’empêche que les couches, c’est principalement pour les bébés.
Il ne sût que rajouter de plus. Il aurait pu lui dire qu’il savait qu’elle faisait pipi au lit elle aussi, et qu’elle ferait mieux de mettre une couche elle aussi, mais il jugea cela méchant et préféra se taire.
C’est attristé par les paroles de Claire que Vincent s’endormit.
Lorsqu’il se réveilla le lendemain matin, Claire n’était déjà plus dans la chambre. Il se leva et s’assit sur son lit. Tout en continuant de se réveiller doucement, il vit que le lit de Claire était refait sommairement et l’envie de vérifier si elle faisait réellement pipi au lit lui commanda de soulever la couverture. Il put constater que c’était effectivement le cas, une odeur de pipi froid ainsi qu’une tâche sur le drap housse était une preuve irréfutable, Claire avait beau se moquer de lui parce qu’il portait une couche, elle n’en était pas moins une petite fille qui faisait pipi au lit.
Comme à son habitude, il se leva et alla trouver ses parents.
 - Bonjour Vincent, lui dit Andréa qui passait devant sa chambre alors qu’il en sortait. Tu as bien dormi ? Claire s’est levée depuis un moment déjà, je crois qu’elle t’attend pour jouer.
 - Bonjour, grommela Vincent pas encore tout à fait réveillé.
Vincent ne vit pas qu’Andréa regardait l’arrière de son pyjama alors qu’il s’éloignait. Il avait tellement l’habitude d’avoir sa couche mouillée le matin qu’il n’y pensait même plus. Andréa, elle, rentra dans la chambre et s’occupa de défaire le lit. Elle était plutôt gênée de la situation, elle aurait préférée que sa fille ne fasse pas pipi au lit chez son amie.
Alors que Vincent allait rentrer dans la cuisine, il croisa sa maman.
 - Ah te voilà, suis moi à la salle de bain, je t’enlève ta couche maintenant, ça sera fait.
Vincent suivit donc sa maman.
 - Comment s’est passée ta nuit ?
 - J’ai bien dormi, mais hier soir Claire a dit que j’étais un bébé car je portais une couche. Et ce matin, j’ai bien vu qu’elle avait fait pipi au lit.
 - Oui je sais, sa maman et moi nous en avons discuté. Comme je te l’ai dis c’est un passage difficile pour elle, alors sois patient et gentil avec elle s’il te plaît.
 - Oui je sais, hier soir je ne lui ais pas dit que je savais qu’elle aussi faisait pipi au lit.
 - Tu es super Vincent, merci, lui dit-elle tout en le serrant dans ses bras.
Vincent lui aussi la serra fort dans ses bras.
 - Bon, on va t’enlever cette couche, elle sent quand même fort le pipi, lui dit-elle avec un clin d’œil.
Nous étions dimanche et personne ne reparla des couches ou du pipi au lit de la journée. Tous firent une promenade, les enfants rechignant un peu mais obligés de suivre leurs parents. Vincent aurait préféré aller voir Matthieu, mais sa maman lui avait demandé de rester pour ne pas que Claire reste seule.
Le soir se passa à peu près le même que celui de la veille. Vincent se fit mettre sa couche par sa maman et regagnait sa chambre quand il vit que Claire était derrière lui, regardant ses fesses, sans nul doute pour en discerner sa couche.
Peut-être que Claire avait été sermonnée par sa maman car elle ne dit rien ce soir là. Ils ne s’étaient pas vraiment rapprochés tous les 2 dans la journée et une certaine tension était toujours palpable. Vincent sentait bien qu’ils n’étaient pas prêt d’être amis tous les 2.
Dans la nuit, alors qu’une faible lueur passait à travers les volets Vincent fût réveillé. Il constata que Claire était debout et sortait de la chambre. Quelques minutes plus tard, Andréa et Claire revinrent dans la chambre et Andréa mettait une serviette sur le lit pendant que Claire changeait son pyjama. Vincent comprit qu’elle avait certainement encore une fois fait pipi au lit et qu’elle allait se recoucher pour terminer sa nuit.
Lorsqu’il fut l’heure de se lever, c’est Béa qui ouvrit la porte pour les appeler.
Claire avait du mal à émerger et semblait mécontente d’être obligée de se lever.
Pendant le petit déjeuner, Claire râlait :
 - Mais maman, je suis vraiment obligée d’aller à l’école ? Ce n’est pas ma classe ici, je ne vais connaître personne !
 - Oui, c’est obligatoire Claire, lui répondit sa maman ! Je te signale que tu as déjà redoubler cette année, alors pas question que tu rates l’école.
 Vincent non plus n’aurait pas aimé aller dans une école dans laquelle il ne connaissait personne.
 - Je vais te présenter mes copains et je suis sûr que tu vas te faire des copines rapidement. Noémie est une super copine, je suis sûr que tu vas bien t’entendre avec elle !
Claire ne répondit pas, continuant de bouder sur son bol de lait.
Une fois le petit déjeuner terminé, Vincent, aidé par sa maman, enleva sa couche et s’habilla après avoir fait une petite toilette.
Vincent et Claire partirent donc à l’école, accompagnés de Béatrice qui voulait parler au directeur.
Elle expliqua donc la situation et il fût convenu que Claire serait dans la même classe que Vincent et qu’ils pourraient s’asseoir l’un à côté de l’autre.
Vincent espéra que Claire ne dise rien au sujet de ses couches aux enfants de l’école. Matthieu et Noémie vinrent les retrouver dès que la sonnerie de la récréation sonna. Les présentations furent faites, et Vincent expliqua rapidement que Claire allait rester quelques temps chez lui, sans expliquer la raison. Noémie et Claire se mirent à discuter toutes les deux assez rapidement et s’éloignèrent.
 - Comment ça se passe avec Claire à la maison ? demanda Matthieu à Vincent.
Vincent savait qu’il pouvait lui faire confiance et qu’il ne dirait rien, il lui raconta donc qu’elle faisait pipi au lit et ne mettait pas de couches. Il lui dit également qu’elle s’était moquée un peu de lui.
 - Elle ferait mieux d’en mettre aussi des couches si elle fait pipi au lit ! Ou alors qu’elle arrête de se moquer !
 - Maman m’a demandé d’être gentil avec elle alors je préfère ne pas aborder le sujet, mais je suis bien d’accord avec toi. J’espère que l’on pourra se voir ce week-end car maman n’a pas voulu que je t’appelle hier, elle voulait que je reste avec Claire.
- J'espère aussi ! J'ai des nouveaux Lego qu'il faut que je te montre.
La sonnerie de fin de récréation sonna peu de temps après. Vincent constata que Noémie et Claire discutaient encore toutes les deux et qu'elles seraient rangées ensembles pour rentrer en classe.
Il était content pour Claire et aurait bien aimé savoir ce qu'elles se disaient.
La journée se passa tranquillement et le soir venu, Vincent assista à une conversation entre Claire et sa maman Andréa. Il était dans le couloir et toutes les 2 étaient dans la chambre d’amis sans qu’elles puissent le voir.
 - Écoute Claire, je sais que ce n’est pas facile pour toi de faire pipi au lit, mais ça ne l’est pas non plus pour moi, ni pour Béatrice. Nous sommes obligés de laver tes draps et tes pyjamas tous les jours.
 - Je ne fais pas exprès maman tu sais.
 - Je le sais bien oui, mais cela m’embête  de donner du travail supplémentaire à Béatrice alors qu’elle nous accepte gentiment chez elle. Je ne vais pas tourner autour du pot longtemps, alors est-ce que tu accepterais de mettre une couche pour dormir ? Juste le temps que tes accidents s’arrêtent...
 - Non maman, je ne veux pas, je ne suis plus un bébé et je te rappelle que j’ai 10 ans.
Andréa s’attendait à cette réponse mais en fût attristée.
 - Je sais bien que tu n’es plus un bébé, mais regarde, Vincent non plus n’en est plus un, et pourtant il en porte et ne dit rien. Je suis sûr qu’il aimerait ne plus en porter mais au moins il ne donne pas de lessives supplémentaires à faire, et je suis sûr qu’il dort mieux car il ne se réveille pas au milieu de la nuit dans un lit mouillé.
Claire se mit à pleurer et ne répondit pas à sa maman.
 - Je suis désolé Claire, ne pleure pas, tout en la serrant contre elle.
 - Maman, ne me fait pas porter de couches s’il te plaît.
 - Est-ce que tu ne veux même pas essayer une nuit, juste pour voir et tester comment tu te sens avec ? On fera le nécessaire pour que Vincent ne le sache pas si tu veux, même si je suis sûre qu’il ne se moquerait pas de toi.
Vincent écoutait la conversation, sans rien dire. Il était peiné pour Claire, qu’elle se retrouve dans cette situation, mais il se dit qu’au moins, si elle portait une couche, elle n’aurait plus ce regard moqueur de Claire sur lui.
Claire ne répondit pas à la question de sa maman.
 - D’accord, je n’insiste pas alors, mais sache que si tu as envie d’essayer, tu peux. Tu ne seras jamais un bébé à mes yeux, tu seras toujours ma grande fille. Sèche tes larmes maintenant, on va bientôt passer à table.
Quelques minutes plus tard, tous se retrouvèrent à table et Claire fût questionnée quant à son 1er jour dans cette nouvelle école.
 - Ça s’est bien passé, répondit-elle. Tout le monde a été très gentil avec moi. Plusieurs m’ont demandé si j’allais rester là toute l’année et je leur ai dit que non. J’ai aussi discuté avec Noémie, et on s’entend bien toutes les deux.
Béatrice expliqua à Andréa que Noémie était une bonne amie de Vincent, qu’elle était même venue dormir à la maison il y a quelques mois. Elle se garda bien de dire qu’elle avait elle mettait elle aussi une couche pour dormir.
 - Merci Vincent d’avoir présenté ton amie à Claire.
Celui-ci ne répondait pas, il était dans ses pensées. Une idée était en train de germer dans son esprit.
Le repas prit fin et la routine de l’après repas commença : pyjama, lavage de dents, lecture puis mise au lit.
Alors que Béatrice était en train de déplier un changer complet pour le fixer sur Vincent, il lui demanda :
 - Est-ce que je peux inviter Noémie à venir dormir à la maison ce week-end ? Je suis sûr que cela ferait plaisir à Claire, elles se sont bien entendus aujourd’hui.
 - C’est une excellente idée oui, merci pour Claire, lui dit sa maman tout en lui glissant le change sous les fesses.
 - Super, je lui proposerai demain à l’école alors.
 - Tu as un peu plus bu que d’habitude ce soir non ? Je vais te mettre une culotte en plastique par dessus ta couche, je préfère éviter les fuites en ce moment, et puis comme ça, ça ne fera pas aussi épais que quand je te mets une couche droite en plus.
 - D’accord maman.
C’était la première fois que sa maman lui mettait cette culotte en plastique. Ils l’avaient achetées un jour où ils s’étaient renseignés pour le pipi stop, cet appareil censé aider à arrêter de faire pipi au lit et que Vincent avait refusé d’essayer.
Béa glissa donc la culotte plastique au dessus du change complet de Vincent et veilla bien à ce que les élastiques soit bien plaqués sur la peau de Vincent.
 - Voilà, c’est fait, soulève tes fesses maintenant que je puisse boutonner ton body.
 - Maman, est-ce je peux mettre ma grenouillère ce soir ?
 - Mais bien sur, cela ne t’embête plus que Claire te voit avec ?
 - Tant pis, de toute façon elle sait déjà que je mets des couches alors ça en plus, ce n’est pas grave.
Et c’est ainsi accoutré qu’il rejoignit son lit. Sa culotte en plastique n’augmentait pas l’épaisseur de sa couche mais faisait un peu plus de bruit que lorsqu’il n’en mettait pas.
Une fois que le lumière de la chambre fût éteinte et que Claire et Vincent furent allongés, Claire lui dit :
 - Couche, et maintenant grenouillère, voilà un ensemble parfait de bébé, lui dit-elle.
Vincent ne fût pas peiné de cette remarque. Après tout, il aimait être ainsi habillé alors tant pis, il avait envie d’assumer. Il ne put néanmoins de retenir de faire une remarque à Claire qu’il regretta aussitôt.
 - Peut-être que tu trouves que cela fait bébé, mais je suis bien comme ça, et au moins je me réveille le matin de bonne humeur, et surtout sans donner plus de travail à maman que ce qu’elle n’en a déjà.
Claire repensa tout de suite à la conversation qu’elle avait eut avec sa maman, sur le fait que cela donnait du travail de laver pyjama et draps tous les jours. Elle décida de ne rien dire de plus, et se tourna pour s’endormir.
Le lendemain matin, une fois à l’école, Vincent se dépêcha de trouver Noémie pour lui parler seul à seul.
 - Coucou Noémie, comment vas-tu ?
 - Super, et toi ?
 - Ça va aussi, merci. Je fais vite car j’ai quelque chose à te dire et quelque chose à te demander.
Vincent expliqua donc plus précisément la raison de la présence de Claire chez lui et de ce qu’il se passait chez lui avec Virginie.
Il continua en lui expliquant son idée et lui demanda si elle voulait bien venir à la maison ce samedi pour dormir. Vincent avait convenu qu’elle pourrait venir le samedi après midi jusqu’à la fin de la journée dimanche.
Noémie hésita, la situation ne lui plaisait pas trop mais en même temps elle avait envie d’aller chez Vincent, aussi bien parce que cela faisait longtemps qu’ils se s’étaient pas vu en dehors de l’école, mais aussi parce qu’elle sentait qu’il avait besoin d’elle.
 - C’est d’accord, finit-elle par lui dire. Il faut quand même que je demande à mes parents.
Noémie rentrait manger le midi chez elle, et elle avait pu demandé à sa maman son accord.
 - Maman est d’accord, sauf qu’elle me récupérera dimanche vers 14h.
 - Génial, lui lança Vincent, je suis content que tu viennes, merci !
Cette semaine passe doucement et même si Claire ne se permettait plus de faire des remarques sur les couches de Vincent, ce dernier sentait bien son regard. Une fois même, elle se permit de tapoter les fesses de Vincent comme pour vérifier qu’il avait bien mis sa couche.
Samedi arriva et Noémie sonna à la porte de Vincent dans l’après midi. Claire et elle étaient maintenant assez bonnes copines et Claire aussi attendait impatiemment l’arrivée de Noémie. Claire étant cependant un peu inquiète quant à son pipi au lit, et elle en avait parlé à sa maman le matin même :
 - Comment on va faire pour que Noémie ne voit pas que je fais mouille mon lit ?
 - Je ne vois pas beaucoup de solutions, lui répondit sa maman. Soit tu lui dis, soit tu mets une couche, soit il y a de fortes chances qu’elle découvre que tu fais pipi au lit.
Sa maman n’avait pas trop envie d’essayer d’aider sa fille à camoufler son problème.
Claire avait décidé qu’elle verrait bien comment ça se passerait. Elle pourrait peut-être refermer son lit et aller se changer avant que Noémie ne se réveille.
Les 3 enfants passèrent un moment à jouer, à différents jeux et les 2 mamans leur proposèrent d’aller ensuite d’aller jusqu’à la médiathèque, ce qu’ils acceptèrent. Simon, le papa de Vincent, ayant préféré rester à la maison pour bricoler.
C’est donc tous les 5 qu’ils partirent en voiture à la médiathèque. Ils y entrèrent et 2 groupes se forma, adultes d’un côtés, et enfants de l’autre.
 - Je suis contente de voir Claire aussi heureuse, dit André à Béatrice. Vincent a une super copine dis donc.
 - Oui c’est vrai qu’ils s’entendent bien tous les 2, et encore, tu ne connais pas Virginie et Mathieu !
Elles conversèrent toutes les 2 longuement, cela faisait du bien aussi à Andréa de parler de choses qui lui faisaient oublier le décès de son mari.
Les enfants passèrent eux aussi un bon moment à lire des bandes dessinées avant qu’une voix n’annonce la fermeture imminente de la médiathèque.
 - Que voulez-vous faire maintenant ? demanda Béa aux enfants. Moi je vous propose de nous arrêter acheter des pizzas et de les manger devant la télé, qu’en pensez-vous ?
 - On pourrait aussi se faire des parties de Mario Kart sur la console, proposa Vincent !
 - Moi je vote pour les 2, dit Noémie
 - D’accord avec Noémie, dit enfin Claire.
Et c’est ainsi qu’ils partirent en direction du camion de pizza que Vincent et ses parents affectionnaient tant.
Il fallut pas mal de temps pour contenter tout le monde quant au choix des pizza, mais une heure après, tout le monde regardait la télévision en mangeant.
 - Tu manges comme un cochon Vincent, lui dit Noémie. Ta maman devrait peut-être te mettre un bavoir, tu en as plein ton sweat.
Et effectivement, quand Vincent baissa ta tête, il constata que Noémie avait raison.
 - Je crois que tu ferais mieux de balayer devant ta porte, lui répondit Vincent qui venait de voir la pizza de Noémie se renverser sur la petite table  après être tombé sur son gilet.
 - Alors 2 bavoirs, 2, cria Béatrice. Et tout le monde éclata de rire.
L’ambiance était très bonne, et les blagues fusaient à table. Les enfants commencèrent un tournoi de Mario Kart avec le papa de Vincent. Les mamans, elles, rangeaient et faisaient la cuisine.
Il était environ 22h30 quand Béatrice vint voir les joueurs.
 - Allez, il est temps de faire une pause et d’aller vous préparer pour la nuit : douche, pyjama et brossage de dents !
 - Moi aussi ? demanda Simon en rigolant.
 - Oui, toi le 1er, répondit Béa.
Et tout le monde éclata de rire encore une fois.
C’est Noémie qui partit se laver la 1ère, Vincent irait en second et Claire la dernière, le tirage au sort en avant été ainsi. Béa faisait cela quand aucun ne voulait aller se laver.
Noémie prit donc son pyjama et se rendit à la salle de bain où elle se lava. Aussitôt qu’elle fût sortit, c’est Vincent qui prit donc sa place. Noémie alla trouver Béatrice en pyjama. Elle portait dans ses mains une couche. Andréa était là.
 - Béa, est-ce que tu peux me mettre ma couche s’il te plaît ?
 - Oui bien sûr, lui répondit-elle quelque peu étonnée. Il me semblait que tu n’en mettais plus chez toi, c’est ce que m’a dit ta maman il n’y a pas si longtemps.
 - Il m’arrive encore de temps en temps d’avoir des accidents à la maison et même si ça devient rare, je préfère éviter que cela arrive ici.
 - Tu sais, si tu ne veux pas en mettre, cela ne me pose pas de problème. Les lits sont protégés.
Noémie ne prit même pas le temps de la réflexion et lui répondit :
 - Je préfère en mettre une, je dormirai mieux car je n’aurai pas peur de faire pipi au lit comme ça.
 - Très bien, c’est comme tu veux, suis moi dans ma chambre.
Quand elles ressortirent de la chambre, elles croisèrent Vincent qui venait à son tour de sortir de la salle de bain.
 - Hé bien à ton tour Vincent, ça sera fait aussi. Va vite faire pipi pendant que je prépare le nécessaire.
Noémie fit un clin d’œil à Vincent avant que ce dernier n’aille aux toilettes. Noémie, elle, alla plier ses habits et les poser sur une chaise dans la chambre de Vincent. Claire était d’ailleurs en train d’en sortir pour se rendre à la salle de bain quand elle se retourna sur Noémie pour observer son pyjama.
Au même instant, Andréa entra dans la chambre de Béa.
 - Noémie fait elle aussi pipi au lit ? demanda-t-elle ?
 - Il y a quelques mois elle faisait encore oui et j’avais croisée sa maman qui m’a dit qu’elle ne mettait plus de couches la nuit car les accidents avaient complètement disparus.
 - Je suis étonnée de voir que plusieurs enfants de cet âge mettent encore des couches et qui plus est, ne pleurent pas et demandent même à ce qu’on leur mette.
 - Je crois que je comprends maintenant pourquoi Vincent a voulu inviter Noémie à dormir, se dit intérieurement Béa.
Vincent rentra dans la chambre et Andréa les laissa tous les 2.
 - Dis moi Vincent, est-ce que tu n’aurais pas demandé à Noémie de venir à la maison et de bien vouloir porter une couche ? Est-ce par rapport à Claire ?
Vincent la regarda sans mot dire, ne sachant pas s’il devait lui dire la vérité ou pas.
 - Dis moi la vérité, je ne serai pas fâchée.
 - Oui maman, je lui ai demandé. Je me suis dit que comme ça, Claire verrait que je ne suis pas le seul à porter des couches et qu’elle ne dirait plus que c’est pour les bébés.
 - A mon pauvre, je ne savais pas qu’elle te disait ça, tu aurais dû venir m’en parler, on aurait trouver une solution avec sa maman. Et ce n’est pas très correct ce que tu as demandé à Noémie, tu sais elle ne mets plus de couches chez elle.
 - Je lui ai demandé, et elle m’a dit qu’elle ne mettait plus. Et elle m’a dit qu’elle viendrait quand même, même si elle ne mettrait pas de couches, elle pourrait parler à Claire, et lui dire qu’elle aussi en mettait il n’y a pas longtemps. Je ne savais pas qu’elle en mettrait une ce soir jusqu’à ce que je la vois dans le couloir en sortant de la salle de bain.
 - D’accord, je comprends. Bon allez, allonge toi que je t’équipe pour la nuit. Je vois que tu as mis ton body sous ton pyjama, parfait. Est-ce que tu préfères une couche droite ou la culotte en plastique pour cette nuit ?
 - Est-ce que je peux essayer les 2 en même temps ?
 - Heu... oui si tu veux. Je pense que l’un ou l’autre suffirait, mais si tu as envie des deux, c’est possible.
Béatrice glissa donc le change complet sous le fesses de son fils, elle y inséra ensuite la couche droite entre les barrières anti-fuites et referma les 4 scratchs. Elle lui fit ensuite soulever les fesses afin de remonter ensuite la culotte plastique. Un petit “clac” se fit entendre quand elle lâcha l’élastique de la taille sur le ventre de Vincent.
 - Aïe, dit-il en rigolant.
 - Ne dis pas de bêtise, ça ne fait pas mal mon bébé, lui dit-elle avec un clin d’œil. Moi j’ai le droit de t’appeler comme ça ?
 - Oui, toi tu as le droit maman que j’aime.
Après avoir boutonné les boutons pressions du body,  elle l’aida à se mettre debout sur le lit et se serrèrent fort dans les bras. Béa tapotait doucement les fesses de Vincent et un bruit de “couche” se faisait entendre.
 - Est-ce que tu crois que tu porteras des couches encore plusieurs années, lui demanda-t-elle.
 - Je ne sais pas, on verra. Pour l’instant j’en ai besoin et en plus j’aime ça, lui dit-il alors qu’il descendait du lit et enfilait son bas de pyjama.
Il courut ensuite dans sa chambre et y trouva Noémie.
 - Voilà, moi aussi je suis en couche pour la nuit. Dis moi, tu m’avais dis que tu ne mettais plus de couches chez toi, pourquoi est-ce que tu en as mis une ce soir ?
 - Comme ça, lui dit-elle avec un petit sourire en coin.
 - Merci en tout cas, je me sens moins seul.
 - Exactement, c’est pour ça que j’en ai mis une aussi, pour que tu ne sois pas le seul. Et puis comme ça, Claire verra que d’autres enfants que toi en portent à notre âge. Pas la peine de lui dire que je ne fais plus pipi au lit d’ailleurs, elle ne comprendrait pas pourquoi je mets une couche ce soir.
 - D’acc, lui répondit Vincent en la serrant dans ses bras. Merci à toi.
Les deux enfants étaient serrés dans les bras, quand Claire rentra dans la chambre.
Ils se séparèrent et Claire les observa tous les 2, ne trouvant quoi dire.
 - Lavage de dents, leur dit Andréa en passant dans le couloir.
Tous les 3 se dirigèrent donc vers la salle de bain. Claire ne pouvait lâcher du regard les fesses rebondies de Noémie. Vincent, lui, avait ses fesses encore plus rebondies que d’habitude à cause de la couche droite que lui avait mis sa maman. Sa culotte en plastique faisait également plus de bruit que d’habitude, aussi Claire le regardait également.
Une fois que les dents furent laver, ils furent autorisées à jouer encore 15 min à la console avant d’aller se coucher.
Ils étaient donc tous les trois installés sur le canapé et Claire entendait des froissements de couches quand ses 2 camarades bougeaient, et visiblement, ça ne les gênait ni l’un, ni l’autre. Le fait de porter une couche devant elle ne semblait pas du tout gêner Noémie, comme si c’était une habitude pour elle d’en porter, elle ne put d’ailleurs s’empêcher de lui en parler.
 - Tu fais pipi au lit toi aussi Noémie ?
 - Oui pourquoi tu me demandes ça ?
 - Ben parce que tu portes une couche là, et que ça ne semble pas te gêner du tout.
 - Oh tu sais j’ai l’habitude à la maison. Maman m’en mets une tous les soirs avant d’aller me coucher car sinon je mouille mes draps. Et puis je sais que Vincent en porte aussi, alors ça ne me gêne pas d’en mettre devant lui.
La situation semblait totalement irréelle pour Claire. Comment des enfants de son âge pouvaient acceptés de mettre des couches comme si de rien n’était.
 - Mais je n’en mets pas tout le temps non plus, c’est par période. Il m’arrive pendant plusieurs semaines de ne plus faire pipi au lit, alors maman décide que je peux arrêter de mettre des couches. Et quand je mouille mon lit à nouveau, elle m’en refait porter. Elle me dit que c’est mon corps qui est comme ça, et que je ne peux rien y faire, et qu’il faut juste que je patiente. On en a parlé au médecin qui nous a dit qu’environ 1 enfants sur 4 de notre âge à ce problème de pipi au lit.
 - Oui c’est vrai, dit Vincent. D’ailleurs, dans notre classe, il y a au moins 2 autres enfants qui font pipi au lit et qui portent des couches la nuit.
Vincent ne mentait pas, il pensait à Mathieu et à Eric.
Claire, elle, réfléchissait. Elle était finalement un peu comme Noémie. Elle ne faisait plus pipi au lit depuis qu’elle était petite, et faisait à nouveau. Elle avait peur de redevenir un bébé du fait de porter des couches et se dit que cela ne serait finalement pas si grave, qu’elle pourrait en mettre le temps que ça passe, si ça se trouve aussi rapidement que cela était apparu.
 - Je me sens bête Vincent de t’avoir dit que les couches étaient pour les bébés. Excuse moi s’il te plaît, je n’aurais pas du te dire ça, c’était méchant.
 - Ce n’est pas grave Claire, je ne t’en veux pas. C’est vrai que cela m’a peiné mais moi aussi je dois te demander pardon pour ce que je t’ai dis l’autre soir, tu sais quand je t’ai dit qu’au moins j’étais de bonne humeur le matin. Moi aussi je n’aurais pas dû te dire ça.
 - Je te pardonne aussi, je l’avais cherché. Et dis moi Vincent, est-ce que tu lui as dit à Noémie que j’avais un problème de pipi au lit moi aussi ?
 - Je ne lui ai pas dit non.
 - Alors je te le dis Noémie, moi aussi je fais pipi au lit depuis quelques temps. Et quand maman m’a proposé de mettre une couche pour une nuit, juste pour essayer, j’ai pleuré et je lui ai dit que je ne voulais pas, que cela faisait bébé. Mais quand je vous vois tous les deux, et que vous semblez très bien avec, je me dit que c’est peut-être moi le bébé. Ce n’est finalement qu’une sorte de sous-vêtement qui aide à mieux dormir et à ne pas se réveiller dans un lit mouillé.
 - C’est exactement ça, lui dit Noémie. Beaucoup de personnes mettent des couches, ça peut être des bébés car leur corps ne savent pas encore se retenir, mais cela peu aussi être des grands enfants comme nous, ou des adultes qui ont une maladie.
 - J’imagine bien que la réponse sera non, mais je la pose quand même : est-ce que vous vous moqueriez de moi si je décidais d’en porter une cette nuit ?
 - Bien sûr que non, lui dit Vincent. Essaye au moins une nuit et tu décideras demain si tu préfères dormir avec ou sans.
 - D’accord, alors je vais en parler à maman maintenant alors, avant que je ne change d’idée.
Quelques 15 minutes plus tard, Claire revint dans la chambre. Vincent et Noémie purent voir qu’une larme coulait sur joue.
 - Vous vous êtes disputés ? demanda Vincent.
 - Non, au contraire, nous avons discutés toutes les 2, et quand nous nous sommes serrées dans les bras, cela m’a fait pleurer. C’était la première fois que nous rediscutions vraiment toutes les 2 depuis que mon papa est mort et cela m’a fait du bien de lui dire tout ce que je pensais. C’est d’ailleurs un peu grâce à vous, alors merci.
 - On y est pas pour grand chose, lui dit Vincent.
 - Et donc, tu lui as demandé pour que tu mettes couche cette nuit, pour que tu puisses essayer ?
 - Oui c’est fait, Béatrice m’en a donné une. Elle et maman m’ont dit que c’était une bonne idée d’essayer et que c’est moi qui déciderait si je voudrais en remettre une demain ou pas.
 - Et alors, comment tu trouves ça ?
 - Je dirais que c’est un peu comme un sous-vêtement, c’est vrai, d’ailleurs ça s’enfile pareil.
Vincent et Noémie comprirent que c’était certainement une drynites qu’elle portait et tous deux pensèrent que c’était préférable d’essayer ça plutôt qu’un change complet.
 - J’ai quand même l’impression qu’elle est moins épaisse que celle que tu portes Noémie et même beaucoup moins que la tienne Vincent.
 - C’est normal oui, lui répondit Vincent. Ce ne sont effectivement pas les mêmes couches.
Noémie lui expliqua les différentes couches qui existaient, ainsi que pour certains modèles les différents niveaux d’absorption.
Ils furent interrompu par les parents de Vincent et la maman de Claire qui vinrent leur dire bonne nuit et éteignirent la lumière en sortant.
Claire était sur le matelas par terre et Vincent et Noémie dormait ensemble mais lors de leur diverses conversations ils eurent envie de changer et c’est Claire et Noémie qui se mirent dans le lit de Vincent qui était plus grand. Vincent, lui, se retrouvait sur le matelas par terre, et l’alèse qui était dessus était beaucoup plus bruyante que celle qui était sur son lit. Entre sa culotte en plastique et l’alèse, cela faisait beaucoup de bruit.
 - Est-ce que cela réveille quand on fait pipi dans une couche ? demanda Claire à Noémie.
 - Moi cela ne me réveille jamais et je ne pense pas que cela te réveille non plus. Tu verras la différence le matin, ta couche sera plus épaisse que ce soir car elle aura gonflée.
 - Et si vous deux vous portez une couche plus épaisse, c’est parce que vous faites beaucoup pipi pendant que vous dormez ?
 - Oui, les couches qui s’enfilent comme celle que tu as là, elles sont pratiques car on peut les baisser pour aller aux toilettes, mais elles absorbent peu de pipi, lui expliqua Noémie. Avant je mettais les mêmes que toi et ensuite maman m’en a acheté d’autres car j’avais des fuites. Quand on fait trop pipi pendant la nuit, elles n’arrivent plus à absorber et le pipi coule dans le pyjama et dans le lit, c’est pas très agréable.
 - D’accord, je comprends. C’est pour ça que Béatrice m’a dit qu’elle me mettrait celle là et que l’on verrait ce que ça donne. Si ça se trouve, je vais mouiller ton lit Vincent et peut-être même toi Noémie.
 - Ce n’est pas grave, lui dit Vincent en rigolant, moi je serai au sec tout seul dans ce lit là.
 - Et moi cela m’arrive quelques fois d’avoir des fuites, lui dit Noémie, même avec ce genre de couches, donc même si je suis un peu mouillée, ce n’est pas grave.
Noémie en avait beaucoup appris sur les couches ce soir. Elle se demandait si elle allait mieux dormir, et si elle aurait une fuite demain. Assez fatiguées, elle s’endormit la première.
 - Merci Noémie pour ce que tu as fait, dit Vincent après s’être assuré que Claire dormait.
 - De rien, c’est normal, tu es mon ami. Et puis je dois t’avoue que même si je n’apprécie pas autant les couches que toi ou Virginie, cela me fait plaisir d’en remettre une.
 - Haha, c’est vrai que c’est confortable, et pratique aussi. Je te dis bonne nuit et à demain, je suis fatigué.
 - Bonne nuit, lui répondit Noémie, fatiguée elle aussi.
Le lendemain matin, c’est Vincent qui se réveilla le 1er. Sa couche était mouillée, et cela n’avait rien d’inhabituel. Il se leva sans faire de bruit, ne voulant pas réveiller les filles. Alors qu’il allait sortir de la chambre, il entendit du bruit, c’était Noémie qui se levait à son tour. Ils sortirent donc tous les 2 de la chambre et se mirent à discuter dans le couloir.
 - J’ai super bien dormi, lui dit Vincent.
 - Oui moi aussi. J’ai une très grosse envie de faire pipi et je ne sais pas si je fais dans ma couche ou pas.
 - Si ta couche est sèche, laisse toi aller. Tu sais que ma maman ne dira rien, et puis de toute façon, ta couche sera jetée, qu’elle soit sèche ou pas.
 - Tu as raison, autant l’utilisée.
Et tout en disant ça, Noémie commença à relâcher sa vessie. Un léger sifflement se laissait entendre et elle sentit sa couche se réchauffer et gonfler sous son pyjama. C’est une sensation qu’elle avait presque oubliée.
Et c’est une fois terminé que les 2 enfants partirent chercher leur petit déjeuner. Ils trouvèrent les adultes à table, en train de prendre le leur.
- Vous avez bien dormis tous les 2 ? demanda  Béa.
- Oui super, répondit Vincent. Et Claire dort toujours.
- Je crois bien qu’elle récupère du sommeil qu’elle avait en retard, dit Andréa.
- Noémie, est-ce que tu as fait pipi dans ta couche ? Est-ce que tu veux que je te l’enlève maintenant pour que tu puisses aller aux toilettes ?
 - Oui, j’ai fais pipi dedans, dit-elle d’une petite voix un peu honteuse, sans préciser qu’elle venait de faire dedans.
 - Ce n’est pas grave, les accidents arrivent. Je suis sûre que ton inconscient savait que tu portais une couche et que du coup tu as fais pipi pendant ton sommeil. Une fois rentrée chez toi, tu ne feras plus.
 - Oui, je pense aussi. Et j’ai trop faim, on l’enlèvera après, dit Noémie qui avait envie manger tout de suite.
 - Très bien, alors dites moi ce que vous voulez dévorer tous les 2.
Vincent et Noémie prirent donc la place des parents qui eux avaient terminés. Ils discutèrent de choses à et d’autres et notamment de Virginie dont Vincent n’avaient pas de nouvelles récentes.
Ils eurent terminés leur petit déjeuner que Claire n’était toujours pas réveillée, ce qui n’était pas dans ses habitudes. La chose qui était différente, est qu’elle portait une couche cette nuit, et ne c’était donc pas réveillée dans un lit froid et humide.
En l’attendant, ils décidèrent d’aller regarder des dessins animés à la télévision. Vincent ne se privait pas de faire ses pipis dans sa couche et Noémie s’en aperçut.
 - Dis, tu ne serais pas en train de faire pipi là ?
 - Tu es mal placée pour me dire quelque chose, vu l’interminable pipi que tu as fait dans ta couche en te levant, lui répondit Vincent en rigolant. Mais pour répondre à ta question, oui, je viens de faire pipi.
Ils se mirent tous les 2 à rigoler, sans s’être rendus compte que Béatrice était en train de les écouter. Elle venait leur proposer d’enlever leur couche quand elle avait surpris la conversation. Elle ria intérieurement, se disant que Noémie lui avait quelque peu joué la comédie ce matin au petit déjeuner, qu’elle avait certainement eu honte de lui dire qu’elle avait fait volontairement dans sa couche. Elle préféra les laisser encore un peu tous les deux.
 - Vous me direz quand vous voudrez que je vous enlève votre couche, leur dit-elle tout en s’éloignant.
Vincent et Noémie furent surpris mais pas décontenancés pour autant. Ils savaient l’un comme l’autre que Béa avait compris qu’ils aimaient porter une couche et la garder le matin, même mouillée.
La couche de Noémie avait bien gonflée, et sous son pyjama, la bosse formée ne laissait aucun doute. Celle de Vincent l’était encore plus, la couche droite qu’il avait à l’intérieure ayant elle aussi gonflée, son pyjama était complètement déformé.
C’est ainsi que Claire les découvrit tous les 2. Elle les vit en train d’observer mutuellement leur couche. Vincent avait même baissé son pyjama, et regardait si sa culotte plastique avait joué son rôle.
 - Vous avez tous les 2 un body en dessous de votre pyjama, leur dit-elle ?
 - Coucou Claire, lui dirent-ils tous les 2.
 - Bonjour, leur répondit Claire d’une vive encore un peu endormie.
 - Oui, cela permet de bien maintenir la couche, et ça évite qu’elle bouge et donc d’avoir des fuites, lui dit Vincent.
 - Ah d’accord. Moi en tout cas j’ai bien dormi, je ne sais pas quelle heure il est mais ça fait longtemps que je ne me suis pas levé dans un lit sec.
 - Et ta couche est mouillée ? lui demanda Noémie.
 - Je n’ai pas vérifiée, je viens juste de me lever. Je vous ai entendus rire et je suis venue directement. J’imagine que oui car elle est plus épaisse qu’hier soir.
 - Je te confirme qu’elle est mouillée, lui dit Vincent, regarde, ton pyjama est même un peu mouillé lui aussi. Ta couche a fuit car elle n’est pas assez absorbante.
Quelque peu honteuse, mais finalement heureuse de cette première nuit en couche, elle partit voir sa maman qu’elle trouva à la salle de bain.
 - Maman, ma couche a fuit, lui dit-elle.
 - Bonjour ma princesse. Ce n’est pas grave ça. Comment s’est passée ta nuit ? Il est 10h, cela fait bien longtemps que tu n’as pas dormi aussi tard.
Tout en lui disant cela, elle prit sa fille dans ses bras et la serra très fort contre elle. Claire lui rendit la pareil, et elle aussi la serra fort.
 - J’ai bien dormi maman. Est-ce que tu peux m’enlever la couche ?
 - Bien sûr. Regarde, tu peux même le faire toi même, il te suffit de baisser ton pyjama et de déchirer les côtés de la couche.
Claire se laissa faire, observant sa maman.
 - Ton pyjama est effectivement mouillé, enlève le, et prends une douche ou alors lave toi avec un gant, comme tu veux. Je t’apporte tes habits.
Claire retrouva donc Vincent et Noémie une fois qu’elle fut habillée.
 - Mais vous n’enlevez pas votre couche mouillée le matin ? leur demanda-t-elle curieuse de les voir toujours en pyjama.
 - Le week-end je prends mon temps, lui répondit Vincent, mais je vais aller demander à maman de me l’enlever maintenant. Tu viens aussi Noémie ?
 - J’arrive aussi oui.
Tout en disant cela, elle se mit debout et quelque chose qu’elle n’avait pas prévu arriva. Une nouvelle envie de faire pipi, sans doute liée au bol de lait qu’elle avait bu au petit déjeuner, déclencha un jeu d’urine dans sa couche. Cela eut pour effet de faire déborder sa couche. Son pyjama rose claire se mit à changer de couleur.
 - Je crois bien que tu as un peu trop surestimée ta couche, lui dit Vincent. Ne bouge pas, je vais chercher maman.
 Alors que Vincent était partit en de dandinant, Claire ne comprenait pas la scène qu’elle voyait.
 - En me levant du canapé, j’ai sentit une envie de faire pipi et comme j’avais ma couche, je me suis laissé aller et je n’aurai pas dû, lui expliqua Noémie.
 - Mais tu ne fais pas pipi dans ta couche que la nuit en dormant ?
 - Normalement si, dit-elle à son tour un peu honteuse d’avoir mouillé son pyjama. Mais comme elle était mouillée, il faudrait donc forcément la jeter alors quelques fois le matin je fais un petit pipi dedans.
Béatrice arriva dans la pièce et s’occupa de Noémie..
 - Je crois que le pipi du matin était de trop, Noémie.
 - Je suis désolée Béatrice, dit-elle doucement
 - Oh ce n’est pas grave, lui dit-elle, tu n’étais pas sur le canapé. Peut-être bien que la prochaine fois on prendra plus de précautions, qu’en penses-tu ?
 Noémie savait de quoi elle parlait. Elle avait vu Vincent avec sa couche renforcée et avec une culotte plastique.
 - Peut-être oui, répondit-elle.
 - Allez, direction la salle de bain ma grande, je vais t’aider.
Ce fût ensuite le tour de Vincent. Il ne fût pas mécontent d’enlever sa couche, elle commençait vraiment à le gêner dans ses mouvements de part son épaisseur.
Il était environ 11h quand les 3 enfants furent prêts. Ils se mirent à jouer et à discuter.
Après le repas, Noémie ne tarda pas à repartir et Vincent et Claire passèrent un bon après midi tous les 2.
Le soir venu, alors que Vincent se faisait mettre sa couche par sa maman, Claire était avec sa maman.
 - Dis moi, que veux-tu faire ce soir ? Est-ce que tu veux remettre une couche pour dormir ?
 - Oui je veux bien maman s’il te plaît. C’est vrai que cela ne fait pas bébé, et puis j’ai bien mieux dormi. En plus Vincent et Noémie ne se sont pas moqués de moi donc je veux bien en remettre une.
 - Merci Claire, ça me soulage que tu acceptes maintenant. J’ai demandé à Béatrice de me donner deux couches, une qui s’enfile comme celle que tu as essayé le nuit dernière, et une avec des attaches, comme celles que Vincent et Noémie mettent.
Noémie réfléchit quelques secondes.
 - Celles qui ont des attaches sont plus absorbantes et tu n’aurais pas de fuites avec. L’inconvénient c’est qu’elles sont un peu plus épaisses et que tu ne peux pas les baisser pour aller faire pipi.
 - Je préfère celle que j’ai déjà mise, lui dit enfin Claire.
- D’accord, va pour la drynites. Je pense que ça sera suffisant car tu n’as pas bu autant qu’hier soir.
C’est donc vêtue d’une drynites sous son pyjama que Claire se glissa dans son lit. Vincent ne tarda pas à grimper dans le siens, lui aussi équipé d’une couche. A la différence des derniers soirs, il n’avait que son body, n’ayant plus honte du tout de se montrer devant Claire.
Le lendemain, à l’école, tous les 3 se retrouvèrent avant de rentrer en classe. Ils rigolèrent en se rappelant la tête de Noémie qui avait eu une fuite en se levant du canapé.
La semaine passa assez rapidement. Claire avait reprit de la joie de vivre et souriait beaucoup plus qu’à son arrivée chez Vincent. Il était convenu qu’elle et sa maman resterait encore une semaine avant de rentrer chez elles.
Le pipi au lit de Claire avait fortement diminué, mais elle préférait mettre une drynites systématiquement, juste au cas où. Le vendredi soir du week-end suivant, la veille du départ de Claire et d’André, il fût décidé de fêter ça.
Noémie fût invitée et les 3 enfants burent un peu plus que d’habitude, aussi bien que Béatrice mit une couche droite en plus dans le change complet de Noémie. Claire, elle, se vit proposer un change complet, qu’elle accepta. C’était une première pour Noémie de se retrouver avec une telle épaisseur et cela fit bien rire Vincent et Claire de la voir ainsi.
C’était une première aussi pour Claire d’avoir un change complet. Elle trouva cela moins confortable qu’une drynites et moins agréable à porter.
Tous les 3 se retrouvèrent à la cuisine à prendre le petit déjeuner avec une couche bien mouillée le matin, mais sans fuites.
L’histoire ne dit pas si seuls des pipis involontaires furent faits dans les couches, mais Béatrice donna un sac à Andréa avant de repartir. Celui-ci contenait sans nul doutes plusieurs couches pour Claire.
2 notes · View notes
bordelconstant · 6 years
Text
27/09/2018
Ça fait aujourd’hui un an que tu es partis.
Officiellement c’était hier soir, très tard mais pour moi c’est aujourd’hui car c’est le mercredi 27 septembre 2017 qu’on m’a appris ta mort, au téléphone. C’était vers midi, je sortais de cours et j’étais un peu remontée contre toi parce que tu n’avais pas répondu à mes messages et que la veille tu ne m’avais pas dis bonne nuit. Tu le faisais pratiquement tous les soirs, on était devenus proches et tu étais un de mes meilleurs amis, on commencé à peine à apprendre à se connaître finalement alors qu’on était pas loin de l’autre durant des années. Et puis tout à volé en éclat après ce coup de fil, je me suis mise à pleurer et je ne me suis jamais arrêtée. Ce qui fait le plus mal c’est qu’on a tout commencé mais qu’on n’a rien fini
Je suis allée chercher mes lunettes l’après-midi même, obligation des rendez-vous, et je n’arrivais même pas à marcher, je ne croyais pas ce qui arrivait, comment quelqu’un pouvait mourir du jour au lendemain sans prévenir? C’était inconcevable. Je n’ai ni dormi ni mangé et je ne suis pas sortie de ma chambre jusqu’au vendredi après-midi, pour ton enterrement. J’ai été heureuse de voir tes parents, je voulais qu’ils sachent que j’étais touchée, qu’ils n’étaient pas seuls. Je me souviens de ta mère qui m’a dit « il t’aimait beaucoup, vraiment » et de Charlotte blessée de me voir en disant « Oh, Clara » comme si elle pensait « c’est vrai tu existes, tu dois souffrir aussi de tout ça ». Sa compassion m’a fait du bien même si je sais bien que c’est théoriquement c'est ta famille qui avait besoin de soutien.
Je n’ai dormis que par intermittences cette nuit là, entre pleures et pensées, c’est la que j’ai réalisé que c’était finis et que tu ne reviendrai plus jamais. Et là j’ai été en colère en permanence, contre tout, contre toi, le conducteur, contre le monde entier, contre la vie. Ça aurait dû être interdit de mourir aussi jeune ! J’étais en colère contre toi d’être partie, d’être monté dans cette putain de voiture avec ces putains de gosses inconscients, j’étais en colère contre eux aussi, contre le chauffeur d’avoir roulé aussi vite. Il restera toujours un assassin à mes yeux et je sais qu’il sera puni toute sa vie par le poids de son acte. J’étais en colère contre tout le monde de t’avoir laissé partir aussi vite, aussi jeune. Mais maintenant je suis juste triste, profondément triste. J’ai compris la dure réalité de la mort, c’est une épreuve qui m’a brisée et je ne serai plus jamais là même personne. Je suis devenue froide renfermée et inconsolable.
Je t’ai toujours vus comme mon aîné, je t’ai toujours vus plus grand que moi mais aujourd’hui mes 17 ans approchent et toi tu n’avais que 17 ans quand tu as eu cet accident. Tu avais mon âge ! Et aujourd’hui après tout ça, j’ai l’impression d’en être toujours au même point parce que je réalise que tu auras 17 ans pour toujours et que j’ai l’impression que tout le monde s’en fiche que ce n’est que du passé. On dit que le temps soigne les blessures mais c’est faux, il nous fait juste oublier. J’ai honte de le dire mais j’oublie, je ne t’oublierai jamais toi mais beaucoup de détails se sont envolés aujourd’hui et c’est ce qui me donne l’illusion d’aller mieux.
Alors après cette dure année, les autres pertes d’êtres chères que j’ai subies, je suis encore coincée entre colère et tristesse sans arriver tourner la page. J’espère y arriver un jour, mais sache que jamais je ne t’oublierai, je pense trop souvent à toi.
J’écris cette lettre en espérant que tu puisses la lire, que tu entendes mes pensées et qu’elle m’aidera à me sentir mieux. Maintenant que j’ai réussi à mettre tout ce qu’il y a dans ma tête a plat, j’espère aller mieux, enfin.
Tu me manques tellement, veille sur moi, veille ceux qui t’aiment car nous, nous pensons à toi et ton absence nous déchire.
On se reverra, je l’espère de tout mon coeur, mais dans longtemps. Prends soin de nous, à Dieu 💫
1 note · View note
ozaleenadyel · 3 years
Text
Préméditer mon meurtre
Après près de 30 ans de vie, j’ai décidé d’aller voir un autre monde car celui des humains ne me convient pas. Depuis mes huit ans que je sais que ce monde n’est pas pour moi. Les années passèrent et les humains me confirmèrent toujours ce que je savais déjà: les humains sont la pire espèce qui existe. 
Après toutes ces trahisons, ces perfidies, des perversions, ces rumeurs que les uns font aux autres, j’en ai eu assez. Avoir un chum qui te trompe, te ment, te manipule, te fait du gaslighting, ment sur toi aux autres, dit des choses que toi tu feras alors que c’Est lui, te dénigre, te rabaisse, est jaloux, possessif, contrôlant etc c’était la goûte de trop. Je vivais bien avant cette rencontre. J’étais heureuse, seule, sans famille ni amis. Juste moi. Biensûre, j’ai des défauts, comme tout le monde, mais je ne fais jamais rien par méchanceté. Je me suis effacée pour lui. J’ai tassé mes valeurs, ma famille, mes amis, mes projets pour lui et même ma santé en a pris un coup. 
Pensant à ma famille, pour ne pas leur causer de la peine deux fois par année (à ma fête et la date de ma mort), j’ai choisi qu’à ma fête, ce serait terminé. Terminé pour moi cette vie. Plus, je me disputais avec mon ex, plus je voyais ses mensonges, ses manipulations, plus il me rabaissait et croyait des choses fausses sur moi, plus la tentation de mettre fin à mes jours était présente. Mais je devais tenir bon encore un mois, quelques semaines, quelques jours, quelques heures.... Mais c’était si difficile. J'en tremblais d’envie de me passer la corde au coup. Une nuit, je l’ai fait. La sensation d’avoir ca autour du coup c’était tellement doux. Tu sais que ce sera bientôt fini et tu es en paix avec cette décision. Tu ressens une plénitude et un zen si immense. C’est indescriptible. Plus de peine, plus de colère, plus de joie ni de tristesse ni d’amour.... juste la paix intérieur. Paix avec ta décision. Je savais que je ressentirai tout cela lorsque je me tuerai. 
J’ai donc modifié mon testament et mes héritiers, enlevant mon ex. Il ne mérite pas d’avoir une telle somme d’argent, après tout ce qu’il m’a fait. Je suis plus riche morte qu’en vie!! Alors je dois bien choisir qui deviendra riche à ma mort. Qui le mérite vraiment? Et j’ai choisi ma soeur et mon frère. Puis, j’ai modifié mon mandat en cas d’inaptitude... comme ca si jamais je me manque et deviens légumes, ils sauront quoi faire. 11 jours avant la date de mon assassinat, ma fille est décédée subitement... la veille de ses six ans. Ca m’a tué encore plus. J’ai vu sa jumelle fixer le vide, devenir dépressive. J’avais l’impression qu’on me plantais un couteau directement dans le coeur et qu’on s’amusait à le tourner juste pour que la douleur soit plus intense. La voir comme ca, c’était une pure torture. Je commençais à me poser des questions. Va-t-elle survivre à mon décès, elle qui a perdu toute sa famille? Mais la douleur reprenait toujours le dessus sur la raison. Je n’étais pas sure de moi alors j’en ai parlé avec mon ex, qui était mon chum à ce moment-là. Il a dit que je voulais juste le manipuler, que c’était pas vrai que je ne voulais plus vivre. Moi, je tentais de me confier à lui et c’est très difficile de m’ouvrir sur mes sentiments. Le voilà qui me rabaisse encore... au moment ou j’ai le plus besoin de lui. J’ai juste eu envie de me tuer là, maintenant! D’en finir avec les personnes toxiques et de leur prouver, par le fait-même, que je voulais vraiment le faire. Si je ne le fais pas, ils vont toujours penser que je l’ai manipulé! Alors, ca m’a donné la motivation de le faire. 
Trois jours avant mon meurtre, j’ai perdu une amie qui s’est suicidée. Elle a enfin pu quitter ce monde horrible et terrifiant. Je l’ai envié d’être partie. Mon ex est resté avec moi, cette journée-là, alors qu’il devait aller à l’école. L’avoir auprès de moi m’a aidé, même si je ne me suis pas confié à lui par peur de me faire juger, de me faire faire des reproches et de me faire dire que je le manipule. Alors, j’ai gardé tout ca pour moi. J’ai pleuré, dans ses bras. Il sait à quel point elle et moi étions proches. On se voyait, en dehors du travail. Elle est venu me voir dans l’attente douloureuse que mon père quitte son corps. On se parlait souvent et on se téléphonait. C’est la seule amie que je me suis faite en dix ans et elle se suicide. J’ai eu tellement envie d’aller la rejoindre. 
Les deux journées qui ont suivis, je me suis répétées les dires d’un gars, dans ma tête. Il disait qu’une fois mort, on allait vivre avec des gens qui sont exactement comme nous et qui vont nous faire vivre ce qu’on fait aux autres. OH QUE J’AVAIS HÄTE! Je vais enfin pouvoir avoir quelqu’un come moi... Enfin! Partager l’amour, la sincérité, l’authenticité, faire tout pour quelqu’un et recevoir tout en retour. Merveilleux. Biensûre, j’ai des défauts! Mais je sais comment me botter le cul pour les corriger at avoir quelqu’un comme moi m’aiderait grandement. Et puis, ma soeur m’a rappelé qu’on a vu ce qu’il y a après la mort, lorsqu’on était jeune. Et ce n’Est pas du tout ca. Alors je sais que c’Est faux. Je ne trouverai pas quelqu’un comme moi à ma mort. Je sais ce qui m’attend. Et ca me plait quand même! 
La journée fatidique se pointe. Mon ex part au travail. Je suis donc seule. J’ai dit à une amie que je serai avec elle, le lendemain pour commémoré mon amie décédée trois jours plutôt. J’écris donc une lettre d’excuse à cette amie car je ne pourrai pas respecter ma parole d’être avec elle, le lendemain, Je lui ai dit cela pour ne pas qu’elle s’inquiète et m’empêche de partir. J’ai écrit des lettres à mon ex, ma soeur, mon frère, ma meilleure amie, mon amie d’enfance et une pour les collègues de travail. J’ai même fait un vidéo que je voulais poster et me suicider la seconde après. Alors, je me prépare, je me maquille, je choisis les vêtements que j’aurai pour ma mort. Je dis au revoir à mes filles et je quitte la maison. Je pars et je marche dans le bois jusqu’à l’endroit choisi pour laisser mon corps à la Terre. Je m’étends, au sol. Je touche la terre, l’herbe, les arbes... je respire cet air et me laisse bercer par le vent. J’entends des pas s’approcher de moi. J’entends des bruits d’enfants qui jouent. Je vais donc plus lion. Je marche et je marche et j’essaie de trouver un endroit ou il n’y a personne. Je le trouve enfin. La nature est si paisible. Le téléphone sonne. Tantôt ma soeur, tnatôt mon psy, tantôt une amie... Et je ne réponds pas. Je contemple mes dernières minutes sur cette Terre. Je demande à mère si j’ai fait le bon choix, mais comme je ne trouve aucune solution sauf celle-là et que je ne veux plus me battre, je continue de croire que c’est la bonne chose à faire. Le téléphone sonne et c’est mon ex. Je réponds. Il avait l’air inquiet, mais je ne peux lui dire que j’ai mis mon plan à exécution et que, dans peu de temps, je n’existerai plus. Je me fais rassurante et je raccroche. Puis, une pensée m’envahit. Comment va-t-il réagir en ne me trouvant pas, à la maison lorsqu’il entrera. LA panique va s’emparer de lui. Je le vois me chercher partout en courant, en paniquant, en pleurant. Téléphoner à tout le monde, me chercher dans tous les endroits possible sans savoir dans lequel je suis. Puis, la nuit qui tombe,il ne dormira pas, mes proches non plus. Je l’imaginais pleurer toute la nuit en espérant que tout cela soit au cauchemar. J’imagine mes filles me chercher. Ma soeur et mon frère pleurer et s’en vouloir. J’ai de la peine pour eux, mais , en même temps, j’ai toujours tout fait pour eux et commettre cet acte sera la seule chose que je pourrai faire pour moi.  Je pense aussi aux collègues de travail qui devront vivre avec deux suicides survenus en trois jours. Et là, j’ai pensé que, de toute facon, ils me parlent dans le dos et inventent des choses sur moi. Ils se montent les uns avec les autres contre moi. Ils racontent des mensonges sur moi alors j’espère qu’ils réfléchiront tous sur mon suicide. Qu’ils se regarderont tous à l’intérieur, avec tout ce qu’ils m’ont fait vivre car, c’est aussi, l’une des raisons de mon suicide. 
****
Ma tentative n’a pas fonctionné: je suis étourdie, j’ai mal au coeur, je suis faible et je tremble. Je retourne chez moi. Je me couche sur le divan et mes filles viennent m’y rejoindre. Je pleures toutes les larmes de mon corps. Je me dis qu’il me reste encore du temps pour me suicider. Mais des circonstances sont survenus cette journée-là et je n’ai pu le faire. J’en était tellement fâché et je regrettais ne pas l’avoir fait tôt, en matinée. Les jours suivants, je m’en voulais et je regrettais ne pas m’être suicidée. J’avais pourtant tout préparé. Je m’en suis voulus durant des mois de ne pas m’être suicidée et cette envie est restée là. Dès que j’allais déménagée et être enfin seule, je mettrai fin à mes jours et je me l’ai promis. Lorsque je me suis enfin trouvé seule dans mon apparte, j’ai passé des jours à pleurer, sans savoir pourquoi. J’étais tellement déçu et fâchée contre moi de m’être laissé faire. De m’être laissée utilisée, profitée, effacée pour des gens qui se foutaient de moi. Qui ne faisait rien pour moi ou me reprochaient de me rendre service. Est-ce que ca vaut la peine de me détruire et détruire mon corps pour les autres? J’ai demandé à mon corps de me pardonner. Je me suis excusée auprès de lui et, soudainement, j’ai commencé à me sentir mieux, à sourire pour rien, à être bien avec moi et mon apparte. J’ai promis à mon corps de ne plus le laisser tomber et faire ce qu’il veut. C’est lui qui décide, maintenant et ce n’est plus moi. Je me sens de mieux en mieux et de plus en plus heureuse, mais l’envie de mettre fin à mes jours rôdent encore... 
0 notes
navisseli · 6 years
Text
Le Seigneur de la Branche
Osukateï. L’âme de l’Arbre-Mère, tome 1
Tumblr media
Auteurice : Geoffrey Legrand
Maison d’édition : Les éditions d’Utoh
Date de publication : 2018
Nombre de pages : 458
Genre : Fantasy arboricole
Ce qu’en pense Naviss : 
Le ton de cet article sera un peu différent des autres. Pour celleux qui me lisent, vous savez que je suis très prompt à la critique, et que si je reconnais être extrêmement difficile concernant mes lectures, je ne crois pas avoir déjà été injuste. Si c’était le cas, n’hésitez pas à m’écrire, c’est avec plaisir que j’en discuterai avec vous.
Lors de ma dernière chronique, je vous avais parlé de ma rencontre avec Alexandra A. Touzet et Geoffrey Legrand. J’avais volontairement survolé ma discussion avec Legrand, car je la gardais pour ici. Il faut savoir que quand il est entré dans la discussion qu’Alexandra Touzet et moi-même avions, je ne savais même pas qu’il était auteur. Petite anecdote : l’idée de ce blog a germé grâce à lui. En effet, il nous avait indiqué que si Seli et moi-même lisions beaucoup, nous pouvions faire sponsoriser les achats de nos livres par des éditeurices qui demandent des reviews. Je vous avoue que je ne me suis même pas renseigné, mais j’y pense, et je traiterai cette affaire dès que nous aurons collectionné suffisamment d’articles sur ce blog. Et si en plus ça peut soulager mes économies…
Bref, je digresse. Je ne sais plus dans quelles circonstances j’évoquais le JdR (Jeu de Rôle) avec Legrand, mais alors que je me plaignais des prix excessivement chers des livres Warhammer (40€ le bouquin, ça pique) et du nombre d’incohérences que l’on y trouve, il me répondit qu’il préférait inventer ses propres univers. Moi, naïvement, je m’écrie : « Vous écrivez ? », ou « Vous êtes auteur ? », quelque chose comme ça - moquez vous tant que vous voudrez mais il aurait très bien pu être éditeur. Et c’est là qu’il a commencé à me parler de son livre.
Je l’avais vu de loin, son livre. Sa couverture - faite par Philippe Jozelon, très belle, avait déjà attiré mon oeil. Je ne sais même plus ce qu’il m’en dit - il en décrivait le genre comme de la fantasy arboricole, mais il dû me laisser une très forte impression car j’ajoutais son livre sur le petit fichier de feu mon téléphone (que j’ai entièrement perdu à l’heure où j’écris, snif) où je lui mettais 3 étoiles, ce qui signifie qu’il m’intéressait VRAIMENT. Je venais d’acheter le livre d’Alexandra Touzet, j’avais prévu d’acheter Kabu Kabu, et je ne voulais pas acheter plus de 3 livres ce jour là : je salue Legrand, en lui disant que mon budget est serré, mais que son livre m’intéresse beaucoup et que je repasserai peut-être.
Je suis revenu peut-être 30 minutes plus tard. C’est le meilleur achat que j’ai fait ce jour là.
Avant de passer à ma critique, laissez-moi vous expliquer comment j’établis mes notes. Je pars d’une base de 10. Dès que j’ai quelque chose de positif à dire, j’ajoute 1. Quelque chose de négatif : -1. Au final, ma note s’équilibre autour de 10. Certains livres, comme Qui a peur de la mort ?, accumulent un grand nombre de points positifs et un grand nombre de points négatifs, ce qui fait que même si la note finale est bonne, l’impression laissée par ledit livre reste beaucoup plus mitigée pour moi. 
Pour Le Seigneur de la Branche, j’ai relevé 45 points positifs (40 en recoupant ceux qui se ressemblent ou traitent de sujets similaires) pour 3 points négatifs. 
Sur Livraddict, à l’heure où j’écris, ce livre comporte seulement quelques notes qui lui confèrent une moyenne de 20, et un nombre ridicule de lecteurices qui me révolte compte-tenu de la qualité de l’oeuvre. Les éditions d’Utoh sont minuscules, je ne pense pas qu’elles aient l’argent pour en faire la promo, et je trouve cela est une catastrophe. Lecteurs et lectrices, LISEZ CE LIVRE et aidez-moi à faire en sorte qu’il ne reste pas dans l’oubli. Je vais immédiatement tâcher de vous en convaincre.
Le médiéviste que je suis a été ravi de voir une carte médiévalisante dès les premières pages de ce livre.  Ce livre est tellement bon que je devais me rationner par peur de le terminer trop vite. Très intriguant et prenant dès le début, cette impression se confirme tout au long de la lecture, à mon grand soulagement. Dès le premier chapitre, je le trouvais formidable. Cette impression n’avait pas bougé 100 pages plus loin, à tel point que je devais me forcer à ne pas trop m’enthousiasmer, de peur que cela retombe au moindre changement, comme tous ces livres qui ne parviennent plus à garder leur intérêt et leur originalité dès qu’on a passé l’exposition. Eh bien ce livre évite cet écueil, pour une très simple raison : l’exposition se déroule en même temps que le plot ! J’ai dit qu’il était prenant, mais il est également surprenant : il y a plusieurs éléments que je ne voyais pas venir du tout, et j’ai été estomaqué par l’adresse de l’auteur pour les amener et la manière dont il joue avec la frustration de ses lecteurices en proposant des pistes multiples, ou bien des fausses pistes. Je pense par exemple à ce qui concerne Luwaly : ma toute première impression, avant de comprendre ce qu’il se passait, fut de penser qu’elle avait ses règles. Je suis navré d’être aussi vague, mais j’essaye sur cette partie de spoiler le moins possible !
Je souhaite également parler du style de Legrand : son vocabulaire est recherché, son style est travaillé sans être ampoulé ; il est très agréable à lire. Je le trouve meilleur écrivain que Jaworski, qui a certes du style, mais qui est absolument lourdigue et pédant dans sa manière d’écrire, tandis que Legrand manie le verbe avec une modestie bienvenue qui rend ses descriptions extrêmement efficaces. Je pense à la scène de la rencontre du Sans-Visage, avec une description de la vallée de l’étrange, appelée aussi vallée dérangeante. La vallée de l’étrange, c’est un concept pour décrire l’état d’effroi dans lequel on se retrouve plongé lorsqu’on est confronté à quelque chose qui a l’air humain mais ne l’est pas tout à fait : cet écart provoque la peur, l’étonnement, le malaise ou le dégoût, parce que pour le cerveau, c’est si proche de ce qu’on connait que les écarts paraissent monstrueux et que l’on serait plus à l’aise devant quelque chose de parfaitement inhumain. A un moment, dans le livre, Luwise rencontre un être qui lui fait cet effet, et j’ai trouvé la description de Legrand - de la chose comme de la réaction de Luwise - extrêmement prenante et identifiable.
Je voudrais vous parler plus en détail de l’univers, et de ce que j’y ai apprécié. Le principe du livre est que le monde est un arbre. Un arbre absolument gigantesque, avec des branches qui peuvent mesurer 250 kilomètres (50 lieues) de large. Cet arbre a des ramures, des branches, des rameaux, il existe en volume et il pousse. Sur chaque branche vit une famille noble qui en assure la protection, via différentes citées, reliées entre elles par un complexe jeu d’alliances et de clientélisme, dans un vaste réseau féodal. Puisque cet arbre pousse, sa surface habitable augmente, et chaque cité a ses propres enjeux selon l’endroit où elle se trouve sur l’arbre : près de la canopée, il lui faudra trouver un moyen de s’étendre et de garantir un territoire stable et sécurisé aux futures citées qui viendront se développer au-dessus d’elle ; tandis que plus l’on se rapproche du tronc, plus les enjeux liés à la capacité de développement et à l’accès à la lumière deviennent primordiaux.
Geoffrey Legrand a pensé à tout. La plupart du temps, quand je lis un bouquin de fantasy, je dois me faire violence pour ne pas relever toutes les 5 minutes les incohérences inhérentes à l’univers (type : « oui mais dans Harry Potter si les sorciers remplissent une école de 250 au Royaume-Uni et qu’ils vivent deux fois plus longtemps que les humains ça signifie qu’ils sont max 5000 et du coup le modèle de société qui est proposé dans le livre fonctionne pas du tout » - je vous ai prévenu, je suis insupportable). Eh bien là, je ne parviens pas à en trouver. 
Chose que je trouve admirable : Legrand est RENSEIGNÉ. J’ai mentionné que j’étais médiéviste ; je cringe souvent lors des lacunes trop évidentes concernant un système féodal imaginaire dans un livre, et là, j’ai été amplement satisfait. Cela se confirme sur des points de détails tous bêtes, comme le partage des lits : quand Luwise arrive à la cour d’une autre cité, on lui indique qu’elle devra partager sa couche avec l’un de mes personnages préférés, Luwaly (que j’appelais Luna Lovegood quand je parlais d’elle à mes amis). C’est tout bête, mais c’est un élément auquel personne ne pense jamais : au Moyen Âge comme à l’époque moderne, même dans un château, même chez le roi, la plupart des lits sont partagés (avec d’autres gens du même rang, parfois avec des domestiques proches, etc.), et d’ailleurs ceux qui n’ont pas de lit (oui, des nobles peuvent ne pas avoir de lit) dorment par terre. Personne n’y pense jamais et imagine que richesse est synonyme de chambre individuelle. Eh bien, Legrand y a pensé.
J’observe souvent dans les livres des simplifications à l’extrême des réseaux de vassalité, qui sont terriblement linéaires et géographiques (en gros : tel espace bien défini est contrôlé par telle unité bien définie qui s’inscrit directement sous le contrôle de telle autre personne, et tout cela forme une jolie pyramide bien propre sur elle). Dans la réalité ça ne se passe pas comme ça, et Legrand en a conscience : les alliances sont changeantes, les réseaux de vassalité ne sont pas linéaires, et d’ailleurs toutes les cités d’une même branche ne sont pas forcément alliées entre elles ! 
Le livre détaille la structure de la société et les allégeances de manière cohérente. Par exemple, on nous décrit trois ordres, et ceux qui me connaissent sauront à quel point ce sujet m’est sensible. En gros, la société des trois ordres n’existe pas au Moyen Âge, c’est une invention qui est démentie en long, en large et en travers depuis les années 80, et d’ailleurs l’éducation nationale a enfin entendu raison puisqu’elle a décidé de la retirer des programmes ; si ça vous intéresse je serai ravi d’en parler avec vous, mais aujourd’hui ce n’est pas le sujet. J’aurais pu craindre que justement ces ordres soient pensés de manière caricaturale et fermée : au contraire ! Même s’ils sont pensés comme étant rigides et représentatifs de l’ordre des choses qui ne saurait être dérangé, ils sont de facto relativement souples, au grand damn de ceux qui dans le livre souhaitent maintenir un contrôle rigide sur la société. 
L’auteur a vraiment pris le temps de réfléchir à tout ce qu’il décrit implique, aussi considère-t-il, outre la politique, l’économie et l’urbanisme, les us, rites et coutumes, tout ce qui a trait au rang et à la hiérarchie, avec notamment la titulature… Sur ce point, j’ai très souvent eu l’impression, dans d’autres livres, que la description hiérarchique avait pour seul but d’introduire de l’exotisme et n’était jamais poussé à bout - par exemple les héros insolents ne sont jamais punis et ne considèrent même pas que leur comportement puisse avoir une répercussion, ce que le livre confirme par la suite. Ici, tout cela est pensé : la vassalité ne sert pas à décorer et on ne fait pas ce qu’on veut, on demande d’abord à son seigneur, et tout manquement est sévèrement réprimé, ce qui est considéré comme normal par tout le monde, même par les principaux intéressés ! 
J’ai adoré les détails concernant la langue, les particules, les signes oraux de hiérarchisation, qui sont très inspirés du japonais - l’auteur ne s’en cache pas, il y fait même allusion brièvement dans les remerciements, avec un clin d’oeil à Miyazaki. L’auteur ne nous propose pas d’alphabet, mais on comprend qu’il existe plusieurs syllabaires parfois opposés qui se côtoient, et que le nom des personnages s’écrivent avec certains caractères qui se prononcent comme d’autres… ce qui en change toute la signification !
Puisque je suis en train de parler de littérature, voici un autre aspect qui m’a bien plu, toujours parce qu’il dépasse les clichés du genre. Il est très fréquent qu’un récit, une légende ou un conte soit raconté.e dans un roman, qu’on nous rabâche les oreilles avec cellui-ci, et qu’il se trouve que, comme par hasard, il y a un rapport avec ces vieilles histoires et le scénario. Eh bien Geoffrey Legrand reprend ce topos mais de manière bien plus intelligente à mon goût : dans Le Seigneur de la Branche, il n’y a pas un seul conte prophétique vaguement énigmatique à prendre au pied de la lettre, mais au contraire de multiples histoires, dont certaines qu’il faut laisser de côté, et c’est leur étude et analyse comparées et croisées qui éclairent sur le sens « prophétique ».
J’ai beaucoup apprécié le relativisme et la contextualisation qui sont présent.es dans ce livre. Je m’explique : l’auteur fait l’effort de ne pas plaquer les réactions, habitudes et manières de parler des enfants du XXIe siècle sur ceux de son livre, ce qui leur donne un aspect étonnamment mature, qui, pour moi, est plus réaliste. Je n’ai jamais lu aucun écrit provenant d’un enfant au Moyen Âge, bien qu’il en existe sûrement, mais ce n’est pas mon objet d’étude. En revanche, j’ai eu l’occasion pour le plaisir de lire des lettres de jeunes filles de la Maison royale de Saint-Louis (Saint-Cyr) à leurs parents et familles, on parle donc d’un établissement créée à la fin du XVIIe siècle, et ce qui m’avait beaucoup marqué à l’époque concernait la maturité et la manière avec laquelle ces dernières s’exprimaient. Dans la forme, tout cela paraissait être les propos d’enfants ayant grandi trop vite. Dans le fond, on sentait l’ingénuité de ces jeunes personnes. C’est un peu le même sentiment que j’ai retrouvé en lisant ce roman. J’ai trouvé toutes les réactions de Luwise extrêmement réalistes et identifiables, que ce soit sur l’émoi, la honte, le déni... ses émotions ne sont jamais artificielles !
Je parle de relativisme : c’est un peu compliqué à expliquer mais je vais tâcher d’être clair ; il y a quelque chose dans ce livre qui fait qu’on peut souvent penser à plusieurs interprétations d’un même fait. Par exemple je parlais de la maturité des personnages : j’ai proposé une interprétation contextuelle, mais on peut également en imaginer une autre, où ce qu’on lit est en fait biaisé car contraint par la mémoire de Luwise, qui raconte son histoire un temps indéterminé après les événements décrits dans le livre. J’ai d’ailleurs trouvé que les rétrospectives offertes par Luwise et la nostalgie de la narration rendent le tableau d’autant plus vivant : j’ai été très touché par la scène de la toilette d’enfance, où Luwise, âgée de 12 ans et qui a déjà l’impression d’être une adulte, pavane avec cette nouvelle toilette qui lui a été offerte par son parrain, tandis que la narratrice évoque ce que cet événement réveille chez elle des années plus tard.
On peut également appliquer ce filtre du relativisme a tout ce qui a trait au mysticisme pour y voir du mystico-religieux, en tout cas jusqu’à la fin du premier tome : il faut savoir que les habitant.es de l’Arbre-Mère croient que celui-ci est aussi investi d’une âme ayant une volonté, et que du coup, cet arbre est une déesse. On peut donc voir ça de deux manières : 
ou bien l’arbre a réellement une volonté propre, et toutes les rites sont à prendre au pied de la lettre dans leur fonction  : par exemple, les corps sont déposés dans des sortes de bourgeons qui se remplissent d’acide et les dissolvent, ce qui, pour les gens, signifient que leur âme est entrée dans l’Arbre-Mère ; ou encore le fait que les chamans respirent du gaz d’éther pour avoir des visions ; où encore le fait que l’Arbre-Mère choisisse les seigneurs en libérant du miellat devant cellui qui est destiné.e à régner 
ou bien l’on peut interpréter ces rites comme des pratiques mystico-religieuses (« je ne sais pas pourquoi ça marche ni même si ça marche de la manière dont je pense que ça marche, mais l’important, c’est que ça marche ») : ainsi, les rites funéraires sont une pratique sociale avant toute chose et ce n’est pas l’Arbre-Mère qui fait en sorte de récupérer les âmes, ce sont plutôt les habitant.es de l’arbre qui justifient a posteriori cette pratique ; l’éther est de l’éther diéthylique, qui a de nombreuses propriétés en médecine et en chimie que je ne saurai décrire car je ne suis ni médecin, ni chimiste, et est également un psychotrope reconnu car les vapeurs d’éthers provoquent des hallucinations ; enfin, personne ne sait réellement si le miellat n’est libéré qu’en présence de cellui qui est destiné.e à régner puisqu’on n’accède au bourgeon qui le libère qu’en cas de décès du précédant souverain, on serait alors bien en peine de savoir s’il en libère à d’autres moments, et on peut supposer que l’élection du seigneur parmi les nobles est en réalité aléatoire et dépend de qui sera présent devant le bourgeon au moment où celui-ci libérera du miellat - qui lui, en revanche, est investi de propriétés ou d’un pouvoir qui donne ensuite sa chevelure aux Seigneurs.
L’éducation et la formation (avec leurs corollaires l’échec et la progression) prennent une place importante dans ce livre, et je salue ce choix : pour réussir quelque chose, Luwise doit travailler, se tromper ; tout cela se ressent et n’est pas éclipsé par une ellipse : ça fait partie de l’histoire ! Luwise n’est miraculeusement bonne en rien, tout ce pour quoi elle est douée, elle le doit à des années d’entrainement, elle le doit à ses précepteurices, et à sa propre persévérance, car pour en arriver là où elle est est à la fin du livre, elle a dû passer par une progression plus ou moins laborieuse, ainsi que des échecs en boucle, pendant des années ! On est loin d’un Eragon qui devient un champion d’escrime en six mois après avoir commencé l’entrainement à seize ans… Je trouve cela beaucoup plus réaliste et immersif que le topos de l’élue naturellement douée. La formation aux armes passe par aspect pratique : ce n’est pas parce qu’on s’est entrainé contre son maître avec une épée en bois (n’en déplaisent à ces fictions qui font s’entrainer avec de vraies épées c’est le meilleur moyen de les émousser pour rien !) que l’on sait tuer un homme, et cela nécessite à nouveau un apprentissage particulier (points faibles de l’armure, quel mouvement et quelle force…). Legrand fait la différence entre combattre en duel et faire la guerre, il retransmet d’ailleurs l’aspect chaotique des batailles et rompt avec cette idée d’héroïsme permanent, tout en gardant la perception contextuelle du personnage. Ne paniquez pas, je m’explique : en gros, une bataille peut être un gros foutoir, le personnage peut se sentir déboussolé et inutile car tout n’est pas magnifiquement chorégraphié, mais les retombées honorifiques et héroïques de la bataille sont bien présentes, tout comme le fardeau d’avoir donné la mort et toutes les PTSD qui vont avec. Ce qui est important lors des guerres, ce ne sont pas les actions individuelles de héros auxquels on doit tout, mais toute la troupe et le commandement. Comme… en vrai, en fait.
J’ai trouvé formidable le fait qu’il n’y a pas de gentils ni de méchants dans les conflits, mais que des intérêts individuels qui se valent à défendre. Je vous ai déjà expliqué que les branches de l’arbre poussent. Je suppose que vous voyez à quoi ressemble un arbre (enfin, j’espère pour vous) : les branches, en poussant, se gênent, s’empêchent de pousser les unes les autres, forcent la branche à prendre un nouvel angle qui peut la fragiliser et la faire se rompre sous son propre poids… 
Tumblr media
Voilà, c’est comme ça, un arbre. Maintenant, imaginez qu’il fait la taille d’un continent.
Si un voisin laisse sa branche pousser dans votre direction, il risque de gêner voire empêcher toutes vos possibilités de développement plus tard, ce qui signifie d’éventuelles famines pour vos populations grandissantes par exemple. Il est dans votre intérêt de la couper, ou de couper le bout qui vous gêne. Mais de la même manière, parfois, votre branche va gêner un voisin, ou alors la manière dont elle pousse risque d’écraser une ou plusieurs de ses cités : il va vouloir vous couper, sauf que bien entendu, vous n’avez pas envie de sacrifier toutes vos populations et vous-mêmes pour votre voisin : vous allez donc vous défendre. C’est ce que je veux dire par « intérêts individuels qui se valent ». Il n’y a pas de grand méchant qui veut la fin de toute chose. Chacun veut tout simplement survivre, et il en va des hommes, comme des démons (qui ne peuvent pas vivre à la lumière, donc qui essayent de repousser un peu les limites de leur zone sur les branches). Les personnages ne sont jamais manichéens : le rival de l’héroïne pour l’obtention du trône, Alanash, a des qualités qui le rendent aussi voire plus apte qu’elle à hériter, et il n’y a pas de retournement de situation foireux qui nous explique que aha ! depuis le début en fait c’était un connard et même s’il est bon en tout, finalement fait qu’il soit pas cool le descrédite. On laisse læ lecteurice juge, et on est pour ou contre un personnage non pas sur le fait qu’il soit gentil/méchant, mais pour ce qu’il est en tant que personne. Dans ce livre, on est libres de se faire notre propre jugement !
D’ailleurs, je tiens à saluer la richesse des personnages. Ils sont caractérisés, imparfaits, humains, ils existent indépendamment du personnage principal, ils peuvent se tromper ou ne pas réagir correctement sur le coup parce qu’ils ont mal jugé la situation, ou alors la circonstance fait qu’ils ont fait un certain choix plutôt qu’un autre... Et cela vaut autant pour le personnage principal que les personnages secondaires. J’aime énormément les personnages de ce livre, parce qu’ils sont tous intéressants en tant qu’individus. Même quand je ne suis pas d’accord avec eux. Même quand l’héroïne n’est pas d’accord avec eux.
J’en viens au gros point fort de ce bouquin : le féminisme. De ce que je sais, Geoffrey Legrand ne se revendique pas spécialement comme féministe. En attendant, j’ai trouvé son oeuvre plus clean que d’autres beaucoup plus militantes comme Qui a peur de la mort ?.
Pour cette partie, je vais être obligé de donner des exemples, du coup je vais sûrement spoiler.
Déjà, l’héroïne est un personnage féminin dans un monde d’hommes, et l’oeuvre ne tombe pas dans les travers des livres qui nous présentent des personnages féminins dans des mondes d’hommes. On observe la thématique des femmes dans l’adversité dans un monde où les femmes ne sont pas interdites mais qui appartient aux hommes, et il aurait été aisé d’en profiter pour faire en sorte que tous les personnages masculins se pavanent devant la seule femme qu’ils n’aient jamais vu de leur vie… ce qui fait que, souvent, le personnage principal n’est plus tant important en tant que personne, mais en tant que femme, et où toute autre femme qui essaye aussi de s’élever est au mieux une rivale, au pire une ennemie. 
Ici, que nenni ! Les filles, dans les voies des armes, sont en minorité, mais fréquentes. En gros, c’est exceptionnel mais pas incroyable, et même si l’héroïne a des amitiés masculines d’importance et sans ambiguïté - très important pour moi de le noter, elle a également des amitiés féminines et des camarades d’armes qui sont des femmes, avec lesquelles se nouent des relations sororales. On ne parle pas d’une seule fois, mais de quelque chose qui se confirme le long de l’adolescence de Luwise.
D’ailleurs, contrairement à Qui a peur de la mort ? où le fait que Mwita se vexe lorsque Onyesonwu se révèle être plus douée que lui est excusé et au contraire présenté comme un attribut viril. La fois où une situation similaire se produit ici (Ärlorive est vexé parce que Luwise est en train de le dépasser concernant sa maîtrise de l’escrime), il est jugé avec mépris. Dans ce livre, les hommes qui se sentent menacés dans leur égo par les réussites des femmes sont montrés comme ridicules, et cela fait du bien.
La narration ne dénigre pas les arts considérés comme féminins tels que tout ce qui a trait aux arts de la cour et de l’esprit, et ceux-ci coexistent avec les arts considérés comme masculins tels que la guerre. Ce qui fait toute la force de Luwise et d’Alenash, c’est qu’iels les maîtrisent tous ! Les traits masculins sont considérés comme valorisants chez des personnages féminins, jusque là rien de neuf, mais les traits féminins sont aussi considérés comme valorisants chez les personnages masculins : je pense à Alenash, mais également au chevalier Ärlorive, où ce que Luwise juge comme féminin chez lui est montré comme attirant.
Il existe des romances ou embryons de romances concernant Luwise, mais en aucun cas elle n’est définie par ces romances, et elle n’est déjà plus une oie blanche ignorant toute attraction masculine lorsqu’elle commence à être courtisée par son premier prétendant sérieux : on ne tombe pas dans le topos du personnage masculin qui doit apprendre la vie au personnage féminin, et même si Ärlorive a quatre ans de plus que Luwise, en aucun cas on ne sent une ascendance de lui sur elle. Leur relation reste une relation d’égalaux, qui vient même jusqu’à basculer en sa faveur au fil du temps, et cela se ressent dans leurs échanges. Par exemple, lors du bal d’hiver, Luwise attend deux jours qu’Ärlorive lui demande d’être sa cavalière pour les convenances, mais c’est elle qui prend les devant.
Puisque je parle de supériorité d’un personnage sur l’autre dans un contexte amoureux ou vaguement amoureux, je trouve que la rencontre de Luwise avec Tobiane donne le ton. Tobiane défend le rang du Luwise, qui le surpasse hiérarchiquement, et c’est elle qui lui vient en aide pour défendre le jeune garçon en détresse. Par la suite, tout le combat repose sur de l’entraide plutôt que sur du sacrifice, et je trouve cela bien plus sain que si Tobiane s’était battu à corps perdu pour défendre son honneur, ou un truc de ce genre.
Je parlais plus tôt de contextualisation, et j’aurais encore deux choses à en dire. D’une part, Legrand dédramatise l’amour et le mariage arrangé, mais en mettant toujours l’accent sur le consentement : ainsi, il montre que le mariage arrangé, lorsqu’il est consenti par les épousé.es (et notamment l’épousée), peut être réapprorprié comme un outil d’émancipation par celles qu’il concerne, qui fait de sa capacité à se choisir un époux une force politique et une arme. D’ailleurs, l’aromantisme est considéré comme il devrait l’être : valide. Luwaly affirme ne pas être intéressée par les relations amoureuses, cela n’est jamais démenti en lui faisant rencontrer « le bon », et le fait qu’elle n’y voit pas d’intérêt est complètement OK et ne dévalorise en rien Luwise, qui, elle, est intéressée par les relations amoureuses.  A l’inverse, lorsque les mariages arrangés ne sont pas consentis mais faits au détriment des personnes mariées, ils deviennent une prison oppressante pouvant conduire au suicide. Ce qui retire toute sa capacité d’action à Luwaly, qui se réjouissait d’arranger son mariage, n’est pas le fait qu’il soit arrangé : c’est le fait que sa capacité de choix lui ait été volée et que ce mariage ait été imposé à elle par un viol. Car la pratique consistant à rétablir l’honneur de la victime en lui faisant épouser son violeur est amplement contestée et justement montrée comme une manière d’enfermer la victime avec son bourreau.
Fin des spoilers.
De plus, l’auteur ne se cache pas derrière la contextualisation pour justifier l’injustifiable (*tousse* pas comme Jaworski *tousse*). Je n’arrête pas de parler du contexte, médiéval dans les petites seigneuries mais très époque moderne dans les autres - des époques où, en France, les filles sont mariables à partir de 12 ans, et les garçons, 14 (cela ne signifiant pas que le mariage était forcément consommé tout de suite). Geoffrey Legrand nous fait le grand plaisir de ne jamais sexualiser des gamines. A 2 reprises, des personnages féminins sont nus. C’est tout ce qu’il en est dit. Elles sont nues. Point. Pas de descriptions baveuses décrivant la longueur de leurs jambes ou le volume de leurs seins. D’ailleurs, aucun personnage, féminin comme masculin, n’est sexualisé dans ce livre, et c’est une véritable bouffée d’air frais. Il y a très peu de descriptions physiques dans le livre, ce qui fait que même quand on nous dit qu’un personnage est beau, on peut au final y mettre ce qu’on veut puisque l’on ne nous dit pas comment il est beau.
Sauf trois fois. Et on va approcher des deux uniques points négatifs de ce livre, que, par honnêteté, je relèverai quand même. Le premier concerne le physique des personnages. Comme je vous l’ai dit, il n’y a pas de descriptions précises, à peine quelques qualificatifs pour les couleurs des cheveux. Mais trois fois des personnages sont décrits un petit peu plus. Il s’agit de personnages féminins, et c’est à chaque fois pour nous mentionner que leur silhouette jolie est fébrile et maigre. Autant, pour Luwaly, vu son passé, je comprends. Autant pour les deux autres, je trouvais que ça n’avait pas lieu d’être. Ces personnages sont nobles et sont censés être bien nourris, l’une est combattante, elles n’ont aucune raison d’être minces, encore moins d’être maigres.
Le deuxième point concerne la représentation. L’on sait que sur la Branche du Nord, les gens sont très pâles (de type nordique). Sur la Branche de l’Est, ils ont l’air blancs (donc européens, ça fait déjà redondant avec les nordiques, mais soit, passons). On sait que le prince du Sud a la peau hâlée : il serait vraiment formidable que les gens du sud soient sémites et noirs, et que les gens de l’ouest soient asiatiques et indo-aryens. A ce stade, dans cet univers, on n’a que des personnages blancs sauf peut-être un, et je trouve cela un peu pauvre. Par ailleurs, il n’y a aucun personnage queer, ni visible, ni invisible. Et pour donner ce seul exemple, l’homosexualité en France et au Moyen Âge a été durement réprimée par l’Eglise quand elle était dénoncée, mais tant qu’on était pas dénoncé.e et qu’on emmerdait pas les voisins, on faisait ce qu’on veut, notamment dans les villes.
La réalisation de ces deux derniers points, pour moi, aurait été magnifier un travail déjà superbe, pour le rendre encore meilleur. Je n’ai personnellement encore jamais lu de livre qui soient à la fois parfaitement safe et passionnant, et pour moi, celui-ci est celui qui s’en rapproche le plus avec Ellana/Ewilan de Pierre Bottero, en ce qu’il pèche “seulement” par l’absence, et qu’il ne pèche pas sur le féminisme (même Nnedi Okorafor pèche sur le féminisme, alors qu’elle se revendique afroféministe !). Je n’avais pas autant apprécié une lecture depuis longtemps, je crois que le dernier livre qui m’a autant marqué est la Horde du Contrevent d’Alain Damasio, auquel j’ai mis 19, c’était l’été dernier et il n’a rien à voir avec Le Seigneur de la Branche puisqu’il met la langue avant l’histoire et prend le parti pris d’une licence poétique très poussée, ce qui n’est pas le cas ici. Depuis, j’ai lu 51 romans (oui Séli, la moitié moins de ceux que toi tu as lu), et de ces 51, celui-ci est mon préféré et j’en parle à tous les gens que je croise.
Geoffrey Legrand porte bien son nom. Lisez son livre.
Ma note : 20/20
Edit : ma chronique a été partagée par l’auteur, yay ! 
(il faut cliquer sur le “yay”)
1 note · View note
unjourdemai · 3 years
Text
Il ne faut pas croire que s'éloigner du désir des autres vous en protège. Au contraire tout éloignement attise l'attention.
Ce n'était pas toi que j'embrassais - ne te trompe pas, c'était lui dans mon esprit, tes lèvres étaient juste commodes.
Je ne sais pas ce que c'est que vivre une vie équilibrée quand je suis triste je ne pleure pas je coule à flots quand je suis heureuse je ne souris pas je rayonne quand je suis en colère je ne hurle pas je brûle. L'avantage de ressentir les extrêmes c'est que quand j'aime je leur donne des ailes mais ce n'est peut-être pas une si bonne chose parce que ils ont toujours tendance à partir et vous devriez me voir quand mon coeur est brisé je n'ai pas du chagrin je vole en éclats.
Je sais que je devrais m'effondrer pour de meilleures raisons mais avez-vous vu ce garçon ? Il fait capituler le soleil tous les soirs !
“Le cœur de cette fille était un putain de Rubik’s Cube ! J’avais beau le tourner dans tous les sens, je ne parvenais pas à réunir les pastilles de couleurs identiques sur une même face.” 
J’ai voulu croire que tu n’étais qu’un sparadramour mais lorsque tu as commencé à te décoller de moi, j’ai eu plus mal encore que si on m’arrachait la peau avec une fourchette à escargot.
- Alors, pourquoi dois-je écouter mon cœur ?
-Parce que tu n’arriveras jamais à le faire taire. Et même si tu feins de ne pas entendre ce qu’il te dit, il sera là, dans ta poitrine, et ne cessera de répéter ce qu’il pense de la vie et du monde.
Il est facile de comprendre qu’il y a toujours dans le monde une personne qui en attend une autre, que ce soit en plein désert ou au cœur des grandes villes. Et quand ces deux personnes se rencontrent, et que leurs regards se croisent, tout le passé et tout le futur sont désormais sans la moindre importance, seul existe le moment présent.
Comme toujours, quand je m’éloigne de toi, j’emporte dans mes entrailles ton monde et ta vie, et de cela je ne peux me remettre.
Je t’aime de toute ma vie..
La seule bonne nouvelle, c’est que je commence à m’habituer à souffrir..
A quinze ans, j’étais fatigué de vivre. Sans doute faut-il être si jeune pour se sentir si vieux..
Privée de cette main qui m’a retenue, je me serais laissé glisser jusqu’au suicide, cette mort qui me tentait, séduisante, apaisante, trappe dérobée où j’aspirais à m’enfourner avec discrétion afin de mettre un terme à ma douleur.
Et puis je vois tes yeux. Tes yeux qui attrapent tout, ton regard merveilleux. Tu es devant la fenêtre, tu laisses tourner le répondeur en guettant un signal au loin. Je voudrais être ce type à l’horizon qui te fait signe. Quelqu’un que tu aimerais rejoindre. Décris-le-moi, pour que j’essais de lui ressembler. Décroche et décris-le-moi.
Et là, j’ai ri. Et j’ai su que tu étais en train de devenir mon amie. Car sourire, c’était une chose, mais rire. Rire, c’était tellement inespéré, comme verbe à cette époque de ma vie. Tellement inespéré.
Parce que je me connais : j’aime pour la vie, mais je n’aime pas facilement. Et encore moins à cette époque de verrouillage absolu pour raisons de sécurité absolue. Ce n’était pas le moment de laisser quoi que ce soit s’immiscer dans le scaphandrier. Fût-ce de l’amour. Surtout de l’amour. Oh que non. J’étais une éponge absolument étanche.
Il y a une jardinière, mais rien ne pousse vraiment, on triche pour que ce soit à peu près joli. Avec des façons de poser tel bouquet à côté de tel autre, “c’est bien comme ça, non ?”, alors que la seule chose qui nous occupe en vrai c’est te soulever, c’est dire ça y est, la mort, c’est fini ! La guerre est finie, enlevons nos habits en matière de nuit, que les étoiles repoussent !
Les jours passent, la nuit reste. Maintenant, tu me manques. Des fois c’est tes bras, des fois c’est tes pas dont je crois reconnaître le bruit.
Tout va te paraître dérisoire, mais n’abandonne rien. Ne cède rien au désespoir! Utilise tes rêves. Et même s’ils sont cassés, recolle-les ! Un rêve brisé bien recollé peut devenir encore plus beau et solide. Au point de fracasser les limites du réel. Aime les choses ! Tu es vivant ! Et si tu es triste à mourir, c’est normal, assume-le. Mais ne te laisse pas aller, va... Revendique-moi un peu ce cœur-là!
Tu avais pris une décision difficile pour toi aussi, peut-être au-dessus de tes forces, et je savais qu’elle te coûtait, qu’elle était d’une certaine façon absurde, contre nature parce que nous nous aimions encore.
Ce sont les meilleurs qui partent les premiers. Vous n’avez pas honte d’être encore là ?
C’est vrai. Je suis resté. Je pensais pouvoir la guérir. Elle avait eu beaucoup de problèmes dans son enfance, et je lui trouvais sans cesse des excuses. Même quand elle me blessait. Ce n’était pas sa faute à elle, c’était dû à son passé, voilà ce que je me disais. Et puis il y a eu Cliff - le gars pour qui elle m’a quitté. Cliff n’était pas le premier. J’ai découvert plus tard qu’elle avait eu d’autres amants.
J’avais douze ans, peut-être treize, quand j’ai accepté de renoncer à mon rêve d’une vie extraordinaire. C’est probablement l’âge où on commence à grandir et à laisser ses fantasmes derrière soi. On réalise qu’on n’est finalement pas un extraterrestre adopté par des parents humains, avec des superpouvoirs grâce auxquels on sauvera le monde. Je veux dire, on le sait déjà, au fond de soi, mais on refuse d’abandonner ses rêves. Et puis le monde te fiche des coups et l’existence  perd de son éclat. On accepte peu à peu la réalité...Je pense m’en être bien sorti. J’ai connu le bonheur durant ma petite existence tranquille. Mais je veux que tu saches que tous ces moments passés avec toi ont été extraordinaires. J’ai eu peur, c’est vrai, mais j’ai aussi été immensément heureux, plus que je ne le pensais possible. Et ça c’est parce que tu es extraordinaire. J’ai tellement de chance que tu m’aies trouvé. Ma vie était destinée à changer drastiquement, semble-t-il. D’une manière ou d’une autre. Je suis tellement reconnaissant que ce soit à tes côtés.
La nuit surgit en plein jour, en pleine gueule, et rien ne sera plus jamais comme avant.
J’ai l’impression d’avoir attendu un siècle. Comme si le temps avait perdu son cours. Chaque seconde avec toi vaut tous les jours de ma vie d’avant.
Comment exprimer quelque chose d’aussi beau avec des mots, c’est comme si, comme si on avait quitté la nuit noire pour entrer dans une lumière éblouissante, comme une montée d’ecstasy qui ne s’arrêterait jamais, comme un mal de ventre qui disparaît, comme la première bouffée d’air que tu inspires après t’être retenu de respirer sous l’eau, comme une réponse unique à toutes les questions, les journées passent comme des minutes, on oublie tout, on naît à chaque seconde, on ne pense à rien de laid, on est dans un présent perpétuel, sensuel, sexuel, adorable, invincible, rien ne peut nous atteindre.
Au début, tout est beau, même vous. Vous n’en revenez pas d’être aussi amoureux. Chaque jour apporte sa légère cargaison de miracles. Personne sur Terre n’a jamais connu autant de plaisir. Le bonheur existe, et il est simple : c’est un visage. L’univers sourit. Pendant un an la vie n’est qu’une succession de matins ensoleillés, même l’après-midi quand il neige. Vous écrivez des livres là-dessus. Vous vous mariez, le plus vite possible - pourquoi réfléchir quand on est heureux ? Penser rend triste ; c’est la vie qui doit l’emporter.
La deuxième année, les choses commencent à changer. Vous êtes devenus tendre. Vous êtes fier de la complicité qui s’est établie dans votre couple. Vous comprenez votre femme “à demi-mot”; quelle joie de ne faire qu’un. Dans la rue, on prend votre épouse pour votre sœur : cela vous flatte mais déteint sur vous. Vous faites l’amour de moins en moins souvent et croyez que ce n’est pas grave. Vous êtes persuadé que chaque jour solidifie votre amour alors que la fin du monde est pour bientôt. Vous défendez le mariage devant vos copains célibataires qui ne vous reconnaissent plus. Vous-même, êtes-vous sûr de bien vous reconnaître, quand vous récitez la leçon apprise par cœur, en vous retenant de regarder les demoiselles fraîches qui éclairent la rue ? 
✨ La troisième année, vous ne vous retenez plus de regarder les demoiselles fraîches qui éclairent la rue.
Peut-être était-ce d’ailleurs cela, une rencontre, qu’elle soit amoureuse ou amicale, deux démences qui se reconnaissent et se captivent.
Pourquoi dans les grammaires, pour apprendre la conjugaison des verbes du premier groupe, choisit-on toujours le verbe aimer ? Il existe tellement de verbes ordinaires du premier groupe, pourquoi avoir pris un verbe extraordinaire ? 
Si on s’en sert trop, on va l’user.
Aimer n’est pas un verbe pour tous les jours. C’est un verbe fragile, on a très rarement l’occasion de l’utiliser. Comme le service en cristal de bonne-maman. On le garde précieusement dans le buffet de la salle à manger. On ne le sort que pour les fêtes ou les grandes occasions, et on tremble de le casser. 
Pourquoi mettre le verbe aimer à tout les temps, à tous les modes, à toutes les sauces ? J’aime Mozart, j’aime ma mère, j’aime les frites...Il ne faut pas s’en servir à tout bout de champ, à l’avoir toujours dans la bouche, il va perdre son goût, comme le chewing-gum.
Je pense à toi tout le temps. Je pense à toi le matin, en marchant dans le froid. Je fais exprès de marcher lentement pour pouvoir penser à toi plus longtemps. Je pense à toi le soir, quand tu me manques au milieu des fêtes, où je me saoule pour penser à autre chose qu’à toi, avec l’effet contraire. Je pense à toi quand je te vois et aussi quand je ne te vois pas. J’aimerais tant faire autre chose que penser à toi mais je n’y arrive pas.
Quand devenons-nous celui que nous devons être ?
0 notes
tailspinfr · 3 years
Text
Until then, we'll have to muddle through somehow
Tumblr media
J’avais promis que cette année je ne ferais pas de bilan ici. Depuis quelques années je le faisais systématiquement, c’était devenu ma petite tradition. Souvent, ce bilan m’aide à réaligner mes sentiments, à me faire relativiser, à me donner de quoi rêver pour l'année suivante. 90% du temps il a pour unique but de récapituler les films chouettes vus en douze mois et ça me suffit pour embrayer sur l'année suivante. Et puis cette année je ne voyais pas quoi dire. Parce que les jours et les jours et les jours ont été difficiles, mais beaucoup moins pour moi que pour d’autres, parce que j’en garde des souvenirs flous et imprécis. Quand j’y pense je ne me rappelle que des bouffées d’air frais cet été, quand en voiture Aurore et moi avons vu la mer comme pour la première fois, et quand j’ai pique-niqué sur une plage de Bretagne sous les nuages orageux avec ma famille.
Et puis cette semaine je suis allée à la librairie et j’ai feuilleté près du comptoir Le sel de la vie de Françoise Héritier. J’avais déjà entendu parler de ce livre dans l'essai de Corinne Morel Darleux à bord duquel j’avais essayé de traverser le premier confinement sans me dire que tout était en train de tomber par terre dans un grand fracas. Donc dans ce livre que je feuilletais, l’anthropologue écrit à son médecin. Elle trouve qu’il travaille trop et elle lui explique qu’à force de se plier en quatre pour ses patient·es, à force de travailler toujours plus, il risque de perdre tout ce qui fait « le sel de la vie ». L’autrice commence alors une énumération enivrante de tous ces moments presque impalpables, parfois microscopiques, qui rendent la vie précieuse. Elle omet totalement le travail (ce qui est appréciable dans un tel exercice). Il ne s’agit pas dans ce livre de lister les ambitions ou les réussites, mais bien de tous ces petits grains de sable qui forment un beau château à la fin de l’été.
J’ai lu ce court livre dans mon lit et j’ai beaucoup pensé à Noël. Cette année, nous avons échangé avec ma sœur autour du fait que mon petit neveu entendait dire par ses ami·es de l'école que le père Noël n'existait pas. Cette révélation, ajoutée à la pandémie et aux plus gros problèmes du pays et de la planète m’ont parfois fait me demander pourquoi je tenais tellement à cette fête. Je me tournais et retournais dans mon lit en espérant que mon petit neveu garde tout de même le plaisir de se raconter des histoires. En lisant Françoise Héritier, je me suis rendue compte que ce moment, que nous passons toujours en famille, est peut-être celui où l'expression qu'elle a choisie prend tout son sens. Le sel de la vie. Mettre les olives sur les feuilletés apéritifs. Ricaner en écoutant les conversations imaginaires avec le Père Noël tout en se souvenant très bien de l’époque où c’était moi et elles dans le salon. Mettre la même playlist de Noël et faire semblant d’aimer Mariah Carey ironiquement alors qu'on sait bien dans le fond que l'amour n'est jamais ironique. Porter les serre-têtes lumineux et voir la nuit tomber. Répondre au quiz et au blind test avec la mauvaise foi la plus totale. En rajouter sans cesse. Découvrir les paquets sous le sapin et trouver que c’est un peu chouette quand même, comme tradition. Voir les enfants grandir.
Cette fête n’a aucun sens religieux ou magique pour moi, pourtant elle a cette capacité de me faire remonter le temps. Je repense souvent à ce moment où nous passions la porte de la maison de mes grands-parents à Douarnenez le 25 décembre. J’étais toujours armée de mon sac à dos rempli à ras bord de toutes les choses inutiles qui me passaient sous la main. Prête dans le couloir bien avant l'heure, chaussures et manteau mis. Je passais la porte et je pensais que les feuilletés, les frites, les bûches se multipliaient par miracle. J’aimais que la maison ne soit pas la maison habituelle, qu’elle soit comme d’habitude en un peu mieux avec les boules accrochées aux lustres et les guirlandes dorées pendues sur les cadres. Quand mon grand-père est mort nous avons continué à le faire, puis un peu moins, puis plus du tout. Il allait aussi chercher de la mousse et du papier doré pour faire la crèche. Je ne savais rien de la religion, pour moi ces santons n’avaient pas d’autre sens que d’avoir été manipulés par les mains de mon grand-père. Une fiction comme une autre. Je trouvais que tout ce qui se faisait dans ce moment hors du temps avait quelque chose d’incroyablement festif, même ces quelques figurines en terre qui formaient une scène mystérieuse. Pendant des années j’ai reçu de leur part une paire de chaussons et je cherche encore un cadeau qui me ferait plus plaisir que cet immuable paquet qui m’attendait le 25 au matin.
Si j’avais écrit à mon neveu, je lui aurais dit que peut-être que lui et moi avons besoin de Noël comme nous avons besoin de la fiction. Qu’on s’en fiche un peu du père Noël si on arrive à trier ce qui fait vraiment le sel de cette fête. J'espère qu'il verra dans les routines et les guirlandes autant de raisons de se réjouir. Noël d’ailleurs c’est un peu une fiction, un moment où l’on écrit une page du roman familial, avec ses petites crises, ses joies et ses rires. Je ne sais pas si un jour mon neveu sera féru d’Ingmar Bergman (peut-être qu’il aura moins de tolérance que sa Tata pour passer cinq heures au cinéma), mais peut-être qu’un jour il verra Fanny et Alexandre et qu’il comprendra, comme moi, pourquoi nous avons à ce point besoin de nous perdre dans des mondes imaginaires. Pas qu’ils rendent le monde plus doux, je n’ai jamais pensé que je lisais des histoires pour oublier le quotidien. Au contraire, les fictions nous ancrent, elles remettent en contexte, elles emboitent ensemble les pièces du puzzle. J’espère qu’il aura toujours dans les yeux cette lueur sensible et ce besoin d'imaginer, de s'abriter dans l'ombre des figures fictives et d'apprendre d'elles. Comme son petit frère lui a dit, la magie existe puisqu’il l’a vue. Ils verront qu'il y a beaucoup de choses aimables dans la ribambelle d’instants microscopiques, les mêmes que les films et les livres exaltent sans cesse. Dans chaque fiction il y a aussi un souvenir. Comme chez Dickens, chaque Noël renferme tous ceux qui ont précédé et le sentiment doux-amer de se voir tous vieillir un peu à chaque fois. Comme dans les histoires, Noël cristallise des sentiments.
Cette année a été vide mais elle a aussi parfois été un peu pleine, peut-être, si on essaie de trier la colère du reste, tel Alain Delon qui trie les lentilles dans Rocco et ses frères, alors on peut s'accorder deux ou trois souvenirs. Il y a eu ça et là des pincées de magie ou des instants à garder, à passer au tamis du reste. Jeter les cartes de Movieland parce que je n’avais pas répondu assez vite et que je suis mauvaise joueuse, c'est ainsi. Tomber amoureuse de Barbra Streisand. Manger des glaces en plein hiver. Pleurer devant un film de Capra. Voir la mer ensemble. Se raconter nos vies pour la millième fois. Découvrir que mon chat saute désormais dans mes bras pour avoir des caresses. Ouvrir la fenêtre un soir d’été et avoir l’impression que le ciel est prêt à s’ouvrir en deux. Dormir tard le matin. Aimer te voir tous les jours même treize ans plus tard. Avoir encore de l’espoir, malgré tout, chaque jour, même si ça fait mal, même si c’est bête et vain et un peu égoïste parfois. Je ne sais pas ce que je retiens de cette année et je ne sais pas ce que je me/nous souhaite pour la prochaine. J’ai arrêté de courir après le sens. Je nous souhaite de trouver des solutions collectives. Et peut-être, en attendant, de faire le plein de moments minuscules, en famille ou non. À passer sous le microscope du souvenir et de la mémoire dans les mois sombres de l'hiver.
youtube
0 notes
theotterbooks · 3 years
Text
Le Sorceleur livre IV - Le temps du mépris, Andrzej Sapkowski
Tumblr media
“La paix qui régnait autrefois entre rois et magiciens n’est plus. La jeune Ciri se retrouve au coeur des rivalités. Quel sera son rôle dans les conflits qui s’annoncent ? Seule l’assemblée générale des magiciens saura dévoiler les intrigues et révéler les traitres. Qu’adviendra-t-il alors de Ciri, objet de toutes les convoitises ? Le légendaire sorceleur Geralt de Riv, désomais lié à cette enfant comme un père à sa fille, sera-t-il capable de la sauver ?”
Je vais commencer par dire qu’il s’agit du tome du Sorceleur avec le moins de sorceleur dedans. A ma grande tristesse Geralt n’est pas le personnage principale de ce tome et on ne le verra pas longtemps. 
Mais cela ne veux pas dire qu’il s’agisse d’un mauvais tome pour autant. Au contraire je pense qu’il s’agit même de mon préféré jusqu’à maintenant et je l’ai littéralement dévoré. 
La trame se déroule pendant l’assemblé des mages, Yennefer s’y rend accompagné de Ciri et compte après les mondanités inscrire la jeune fille à Aretuza l’école de magicienne afin qu’elle puisse y parfaire son apprentissage et être à l’abris du Nilfgaard. Bien entendu Ciri ne compte pas s’y rendre si facilement et tente de se dérober à elle pour retrouver Geralt. Lors de sa fuite on croise pour la première fois la chasse sauvage, cortège de fantôme annonciateur de guerre. Pour une raison encore inconnus la chasse en à après Ciri et la poursuit jusqu’à ce qu’elle soit sortie d’affaire par une Yennefer folle d’inquiétude. 
Cette péripétie permet de réunir la petite “famille” et donne l’occasion à Geralt et Yen de se retrouver pour enfin vraiment parler de leur sentiments et remettre à plat leur histoire. Geralt sera d’ailleurs le cavalier de Yennefer pendant la réunion des mages. 
Pour la première fois je crois à leur amour et leur complicité Yennefer est caractériel mais je l’apprécie plus dans ce tome où elle me parait moins “bitchie” mais juste un peu faut pas abuser. 
On rencontre au court de la lecture une multitude de personnage, et la difficulté des noms ne m’a pas aidé à m’y retrouver, tout le chapitre et le conseil des mages nous est présenté et pendant les célébrations de l’assemblé je n’ai retenue que ceux ( celles ) que j’avais croisé dans les jeux car il m’était plus simple de les imaginer. 
Triss encore une fois est hyper secondaire et ça me chagrine énormément. 
Filippa Eilhart fomente un putsch et la plupart des membres du Chapitre sont tués car ils étaient à la solde du Nilfgaard. Mais les traitres étaient nombreux à la réunion et le chaos éclate. 
On a des chapitres avec beaucoup d’action et ça fait du bien au milieu de toute la politique de l’univers.
Ciri est séparée de Geralt après s’être enfuie et avoir traversé un portail instable qui l’a fait atterrir en plein désert. Elle manque de mourir, seule, blessée, déshydratée et anémique elle n’en réchappe que par l’utilisation de la magie du feu que Yennefer lui avait interdite. On glane quelques indices sur la lignée de Ciri pendant ce passage descendante de Falka et de son sang dit maudit mais on ne sait pas encore toute la portée de ce que cela implique. 
Elle rencontre une licorne mais alors je pense qu’il y a une portée symbolique que je n’ai pas saisie, la licorne veut de sa présence mais ne veux pas être touchée par Ciri est-ce que l’on doit comprendre que comme elle a déjà eu des pensée “pas très catholique” elle est moins pure ? Je suis un peu dubitative. 
Elle est capturé à la sortie du désert par une bande de salauds qui bosse pour le Nilfgaard. Lors d’un arrêt dans une auberge elle rencontre Kayleigh un jeune de 16 ans membre d’une bande de pillard appelé les rats. Capturé et condamné à mort elle va l’aider à se libérer et profitera du chaos mis en place pas la bande du jeune homme pour s’enfuir avec eux. 
Lors de sa fuite elle tue pour la première fois, encore une fois Ciri est dans une situation traumatisante et vraiment rien n’est épargnée à cette pauvre gosse. Elle rejoint donc cette bande sans trop le vouloir parce que pour l’instant elle n’a nulle part où aller. 
Le soir même Kayleigh essaye de la violer, elle est sauvée par une membre de la bande du nom de Mistle, mais au lieu de la laisser tranquille c’est elle qui couche avec. Et j’ai vraiment eu dû mal à ne pas voir un viole quand même dans cette scène. Ciri est terrifiée au début et même pendant.
L’auteur écrit “elle sentit qu’elle se libérait de leur emprise et s’enfonçait doucement, profondément, dans le magma chaud et humide de la résignation et d’une soumission impuissant. Une soumission mortifiante, et détestablement agréable.”
Je n’arrive pas à vraiment y lire un acte consentit mais plutôt subit et même si il est sous entendu une jouissance j’ai été très mal à l’aise. Surtout que Ciri à environ 14 ans et que Mistle est plus âgée. 
Au réveil Ciri l’embrasse sur la tête et se dit ne plus être seule mais je ne sais pas ça à un gout amer. 
C’est un sentiment étrange qui m’arrive souvent quand je lis le Sorceleur j’ai souvent l’impression de ne pas ressentir ce que veux communiquer Sapkowski. Peut-être une barrière dû à la traduction je ne sais pas c’est un peu étrange. 
Ce passage de côté c’était un bon tome et je vais vite aller acheter la suite.
Lecture finie le 4 décembre 2020
0 notes
retourauxpiresamis · 4 years
Text
Pensées confinées #14 (en attendant la mort du confinement)
             Ce matin, je me réveille avec un message d’un ami : ‘Je pense à toi ce matin et j’ai vraiment de la peine’, accompagné de l’annonce du décès d’Eva Mottet, 25 ans, cycliste, fille du grand Charly Mottet. Une championne de plus qui s’en va. C’est l’hécatombe en ce début d’année. Un site où elle collaborait a posté ‘A l’époque où la bienveillance n’est qu’une mode, toi tu en étais l’incarnation naturelle et spontanée’. 25 ans bordel. J’espère qu’elle continuera de pédaler où qu’elle soit, et pas sur un home-trainer.
             Puis il m’a envoyé : ‘Mais vraiment de la peine, hein...’ avec une capture d’écran de l’annonce de la mort de Robert Herbin, entraîneur mythique de l’AS Saint-Etienne, le Sphinx. Robert Herbin c’était un taiseux, un solitaire, mais il aimait ses joueurs. Il y a eu aussi le décès de Michel Hidalgo au début de ce confinement, autre caractère, plus solaire. Mais les deux s’appréciaient beaucoup. J’espère que Robert Herbin gardera son habitude de regarder les matches de football de là-haut en écoutant des symphonies de Schubert.  
              Il y a 2 jours ce même ami, d’origine marocaine, postait sur Facebook la chanson d’Idir ‘A vava inouva’ accompagné du message ‘Le seul qui ait souvent fait pleurer ma mère... et à qui j’en ai jamais voulu. Salut l’artiste’. Idir, je connais pas trop, je savais que c’était une grande figure, je le connaissais à travers Manu Chao et quelques collaborations. Bourdieu disait qu’en Kabylie ‘ce n’était pas un chanteur comme les autres, c’était un membre de chaque famille’. Il doit y en avoir des familles qui pleurent en Kabylie. J’espère qu’Idir saura envoyer un peu de bonté d’âme et continuer à apaiser les tensions et à adoucir le temps par sa voix et ses textes.
            Il y a aussi eu ces derniers jours le décès de James Rophe, grande figure du supportérisme parisien et français, défenseur des droits des supporters, bien trop bafoués ces derniers temps. Il était papa de trois petites filles. Il restera le papa de trois petites filles. L’une d’elles est une camarade de classe de l’un de mes neveux. James Rophe avait 44 ans, il luttait depuis deux ans contre un cancer du pancréas. Il y a deux très beaux et longs articles sur lui sur le site de Sofoot. Mika, un ami à lui, en parle au présent. Il dit : ‘ Tout le monde l’apprécie à Paris. Quand tu connais la diversité des groupes à Paris et les tensions qui peuvent exister entre eux, c’est un exploit. En France, tout le monde l’apprécie aussi, on a reçu des messages de partout depuis l’annonce de sa mort, de Bastia, de l’étranger aussi. C’est un grand homme, apprécié par beaucoup de monde, qui s’est engagé dans des causes et les a fait triompher. C’est important que ses trois filles le sachent.‘ J’espère que James Rophe oubliera là-haut ses ‘années de galères et de combats’ et qu’il pourra apprécier les victoires de son club et les victoires de ses filles.
             Avant le confinement il y a eu les décès de Kobe Bryant et Nicolas Portal. Tous deux fauchés en pleine jeunesse, tous deux papas (Kobe Bryant est décédé dans un accident d’hélicoptère avec sa fille Gianna, 13 ans...). Ca fout un coup. Ca me fout toujours un coup au moral les morts de sportifs. Parce que ce sont des battants, ils ne montrent aucune fêlure. Ils sont là, ils pensent à la victoire, ils nous filent des émotions, ils nous font dresser les poils, et si c’est le cas c’est parce qu’ils ont bossés comme des dingues. Il n’y a pas de mensonge dans le sport. Nicolas Portal c’était un vrai gentil, un vrai calme, un fondu de vélo aussi évidemment. Il incarnait, comme Eva Mottet, la bienveillance et l’humilité. Kobe Bryant, c’était l’incarnation de la Mamba attitude. Putain ce battant, cette rage, cette mentalité. Un compétiteur comme pas deux. C’était le premier sportif que j’ai kiffé dans ma vie. Alors quand j’ai su ça devant mon café à 6 heures du mat avant de partir au boulot, j’avais envie d’avoir 8 ans, de retourner dans ma chambre et de rêver de toucher le bord du panier en regardant son poster. J’espère que ... j’espère rien, je pense à leurs familles, voilà tout.
             Et pendant le confinement, j’ai appris qu’Al Pacino a eu 80 ans. Et ça m’a foutu un coup au moral aussi tiens. Al Pacino a 80 ans. Martin Scorsese a 77 ans. Aimé Jacquet a 78 ans.  ‘Steph’, il a marqué combien de buts ? 43. Seulement il est dans un doute, comme notre ami là-bas, comme notre ami qui marque plus de buts. Ils sont dans le doute. A un moment ya le déclic. Le déclic il vient à ceux qui sont audacieux, à ceux qui sont persévérants. Et à ceux qui sont intelligents ! Vous m’avez écouter vous critiquer ces jours, moi ? ... Jamais. Respect total des attaquants. J’ai un respect total des attaquants parce que j’étais incapable d’être un attaquant. J’étais incapable d’aller devant, j’étais incapable de faire le geste qu’il fallait.’ Ho putain non, pas Mémé.
            Et évidemment, il n’y a pas que les personnalités. J’ai une pensée pour tous les décès actuels, peu importe la raison. J’ai une pensée pour les familles qui ne peuvent enterrer dignement leurs proches. 15 minutes pour dire adieu à une personne aimée, 1 heure pour un footing quotidien parce que sinon vous comprenez, la tête explose. Allez comprendre, ouais... Mais bon. J’ai une pensée pour les morts injustes qui continuent, par manque de soins, d’argent, de nourriture, de liens, de paix. Enterrer les morts. Réparer les vivants. Continuellement. Dans le roman de Kurt Vonnegut ‘Abattoir 5′, il y a plein de morts. Et à chaque personne qui meurt, il écrit derrière ‘C’est la vie’. Dans l’album de Sun Kil Moon, Benji, il y a aussi des fantômes et on a l’impression qu’il nous dit tout le temps ‘C’est triste, mais la vie continue. Pour eux. Et nous sommes responsables du monde et de leurs mémoires’. La vie continue...
youtube
‘Carissa was 35. You don’t just raise two kids and take out your trash and die. She was my second cousin. I didn’t know her well at all but it don’t mean that I wasn’t meant to find some poetry, to make some sense of this, to find a deeper meaning in this senseless tragedy. Oh Carissa, I’ll sing your name across every sea’ (Et vous pouvez reconnaître au passage d’où vient l’image en haut de ce blog. De ce très grand album.)
           Et en ce triste matin de printemps, en repensant à tout ça, en balançant entre tristesse et colère, volonté d’avancer et désespoir, j’écoute Népal, rappeur décédé à 29 ans en fin d’année dernière. Il ne montrait jamais son visage mais son rap se faisait à coeur ouvert. Népal avait sa vision de la vie quelque peu mystique, il avait le regard ouvert à 360 degrés, il était terriblement humain. Il n’était pas là pour parler des meufs ou d’argent. Mais du temps qui passe, de nos raisons d’être, de notre place sur Terre, infinitésimale mais en même temps au coeur de la matrice et connecté aux autres. Il avait ‘rien d’spécial’ et c’est justement ça que j’aimais parce qu’il suffisait d’écouter une de ces chansons pour se dire que j’avais là un compagnon d’chambrée, un traducteur de pensées, quelqu’un qui redonne foi en l’humanité. Pour rectifier et suivre les trajectoires, reste les artistes et reste Adios Bahamas. Ciao, vamonos.
youtube
C’est quoi la vie si j’peux pas aimer mes gens ? C’est quoi la vie si j’peux pas élever mes sens ? C’est quoi la vie si j’peux pas en donner un peu ? Humilité et force d’aller plus loin quand j’m’en remets à Dieu. C’est quoi la vie si j’peux pas donner l’échange ? C’est quoi la vie si j’peux pas doubler mes chances ? C’est quoi la vie si j’peux pas l’apprécier un peu ?
0 notes
rainy-highway · 5 years
Text
J’ai mal, j’ai mal à en crever Je crois que c’est la première fois de ma vie que je dois gérer une telle souffrance, tout le temps, tous les jours Je peux pas en parler, parce que c’est pas justifié, c’est pas explicable C’est juste moi qui souffre Alors je suis obligée de tout déverser ici parce que je sens la nouvelle grosse vague de dépression et de pensée suicidaire qui s’apprête à me frapper Y’a des choses, je pensais que j’aurais pas ou plus à les subir dans ma vie Y’a un long moment que je m’étais presque persuadée qu’a à certains niveaux je risquais pas grand chose Et au final, j’ai envie de mourir Au moins une fois par jour j’y réfléchis Tant de fois je l’ai imaginé, tant de fois j’y ai pensé, mais c’état juste des pensées J’avais peur, j’étais perdue, et je voulais de l’aide Parfois, juste après 10-15 minutes de discussion, de mots calmes et apaisant, ca allait déjà mieux, mon esprit retrouvait un peu de sérénité Là c’est pas de l’aide que je cherche, je crois pas Je suis juste une chochotte, et je crois que c’est pour ca que je suis encore là Je cherche même plus à être heureuse, je cherche juste à être “ok” Etre dans un état passable, qui me permet de passer au jour suivant sans trop morfler  Et même ca c’est compliqué Oui je vis encore, parfois pendant quelques minutes ou quelques heures Oui quand je rigole c’est sincère Oui quand je parle de mes sentiments envers d’autres personnes c’est la vérité Et en dehors de ça, je suis obligée de survivre, de porter un masque Ca faisait longtemps que j’avais pas du le ressortir intégralement  Quand tu vis avec des gens qui voient rien et qui veulent rien voir, ca aide Ca faisait longtemps que je m’en étais pas pris à mon corps comme ca, des années en fait Je veux que la douleur physique dépasse la douleur mentale, parce que là au moins je sais vraiment pourquoi j’ai mal, je le visualise, et je sais que ca va s’arrêter Mais c’est presque impossible Même en me démolissant le bras, en voyant le sang couler, je continuais à supplier intérieurement pour que mes autres soucis s’arrêtent J’aime ma famille, alors pourquoi je les déçois, pourquoi je ne peux pas les aider ? J’aime mes amis, alors pourquoi je les déçois, pourquoi je serai jamais assez bien ? Pourquoi je suis une incapable, malgré tous les efforts que je mets dans tous les domaines où je galère ? Peut-être que demain je ne reviendrai pas, peut etre que ca va se compliquer, et c’est peut-être mieux comme ca Je ne pense pas que j’atteindrai mon prochain anniversaire, parce que je souffre trop et que malgré tous mes efforts pour m’en sortir, pour aller mieux, c’est jamais assez Peut-être que je ne le reverrai plus jamais Et pourtant ce gars m’a maintenu en vie pendant plus de 10 ans Il m’a fait connaitre ce qu’étais le bonheur, pas juste “être ok” mais le vrai bonheur Tout comme une autre personne à qui je pense Je sens ce qu’il reste de mon coeur se briser simplement en écrivant que je ne reverrai peut etre plus jamais ces 2 personnes Alors que ce gars, c’est probablement le seul que j’aimerai d’un amour si sincère et si véritable Personne ou presque ne le sait, parce que je sais très bien ce que les gens comprendraient ou penseraient Les gens sont incapable de penser autrement qu’avec de l’amour romantique J’aime ce gars, parce qu’il est tout pour moi, parce qu’il m’a tout apporté, sa présence et son existence ont toujours fait barrage aux problèmes et aux souffrances qui venaient me frapper de plein fouet Et j’aime cette meuf, parce qu’elle était, qu’elle est toujours, tout pour moi, et qu’elle m’a apporté autant de bonheur, si ce n’est plus que ce gars Sans eux je serais morte bien plus tôt Peut-être que ca aurait mieux valu, mais à côté de ca tout ce bonheur que j’ai connu compte plus que tout à mes yeux Je voudrais tellement continuer Profiter des choses que j’aime, qui me procuraient du bonheur Profiter des gens, qui sont peu nombreux dans mon coeur, mais plus important que n’importe qui d’autre Quand je veux lire, jouer, regarder quelque chose et que j’en suis incapable, c’est pire que tout Est-ce que je peux vraiment gacher toutes ces choses que j’aime ? Parce que je sais que le sentiment de joie, de bonheur ne viendra pas, pas comme avant, au pire il m’effleurera et repartira dans les heures qui viennent Quelqu’un ou quelque chose viendra tout annihiler, parce que c’est toujours comme ca Quand j’essaie de m’accrocher et de remonter la pente, on vient me mettre un coup de pieds, voir 2, 3, ... Parfois c’est pas grand chose, et parfois je retombe, je reviens où j’en étais, voir pire C’est encore pire quand tu ne sais plus à quoi ou a qui te raccrocher, quand t’oses plus poser ta main sur une branche En fait vivre en ayant peur c’est l’une des pire chose Quand t’arrives plus à rien gérer même les choses les plus simples Quand un mot, un commentaire, une “blague” t’écorche la peau comme si elle était faite de soie Quand t’as l’impression que ca saigne de partout et que tu sais pas comment arrêter l’hémorragie  Quand t’as besoin de certaines choses mais que même en sachant pas exactement ce que c’est tu sais juste que tu les auras pas Quand les choses tournent dans ta tête sans arrêt, que tu cherches les réponses inlassablement, partout, dans un mot, une phrase, un geste, une action et que t’arrives jamais vraiment à trouver alors ton cerveau crée la réponse tout seul Quand tout ca t’empêche de dormir, et que quand t’y arrives au final t’en rêves, tu rêves des pires situations, des gens que tu crains, tu te retrouves seule et sans même un toit sur la tête, plus de famille, plus d’amis, plus de choses matériel Tu te réveilles en regrettant les rêves super drôles et WTF que tu faisais encore beaucoup plus souvent y’a pas si longtemps Quand t’as l’impression de te noyer et de manquer d’air tous les jours, pas forcément H24, mais au moins une fois par jour Quand t’as l’impression que tu dois absolument te taire parce que tu vas soit pourrir l’humeur des autres, et qu’ils vont en avoir marre de toi, soit que tu vas empirer ta propre situation toi-même Quand y’a tout ca qui t’éclate la figure par terre, tu fais quoi ?  J’ai jamais cessé de lutter, jamais, depuis le moment où certaines choses ont commencé à devenir compliquée, c’était y’a des années et des années, et au final, on sait pas trop comment, mais j’ai toujours réussi à m’accrocher et à me trainer Tout ce que je peux dire de moi je le pense, ca a jamais été dans le but d’avoir un “mais noooonn”, même si certaines personnes ont été assez gentille pour me dire “mais non tu sais c’est pas vrai” Et là pour la première fois, je sens que je suis arrivée au bout, que j’y arrive pas Je suis désolée Takahiro, la promesse que je t’avais faite je pourrai jamais la tenir Toi aussi je t’aime Et l’autre Majesté avec ses verres à pieds aussi d’ailleurs ...  J’aime pas énormément de monde d’un vrai amour Mais j’apprécie beaucoup de monde malgré tout Y’a aussi beaucoup de monde que j’apprécie pas Certains que je déteste de toute mon âme Et la seule personne que je hais à en crever, c’est moi
0 notes
Text
**Première Croisade**
Tumblr media
La première fois que tu décides de partir en croisade pour l’amour, en général tu ne sais pas trop ce qui t’attends. Tu te fais totalement enrôler contre ton gré, dans une bataille dont tu ne connais pas l’issue, et avec une armure trois fois trop petite pour ton gros cœur fragile et naïf…
Ce n’est pas dans tes plans, tu as d’autres projets, toi la jeune, fraîche et insouciante adolescente.
Ton plus gros problème dans la vie c’est de savoir ce que tu vas porter demain pour aller au lycée.
OK, j’exagère, on a quand même de vrais problèmes à 15 ans : L’adolescence n’est pas une partie de plaisir et cela pour n’importe quel être humain. C’est la période de notre vie où l’on se cherche, on se teste, on défie les lois et l’autorité et de ce fait, tomber amoureuse en pleine ébullition d’hormones et de transformation de soi, ça devient très vite une mission commando pour laquelle on part en se convaincant que l’on peut aisément donner notre vie pour l’autre sans sourciller.
En tout cas, cela a été la ligne conductrice de ma première grande histoire d’amour qui comme ce mot sacré se composait de 5 lettres : Malek. Je sais, mon introduction sonne comme une mauvaise réplique de série B façon ‘’Beverly Hills’’ - les trentenaires savent de quoi je parle- mais c’est vraiment comme cela que je l’ai ressentie et malgré le fait que de l’eau ait coulé sous les ponts - et sur mes joues durant cette relation - qui peut me dire que sa première vraie romance n’est pas gravée dans sa tête et dans son corps ?
Dans ta tête, par le fait que souvent, même 15 ans plus tard, dès que je tombe sur des playlists des années 2000 sur YouTube, et bien 95% du temps, l’image de Malek me revient. Je revois une place, un parc, un bar, une soirée, un film, un cinéma, un arrêt de bus sous la pluie, un sourire, des pleurs, du calme, des cris selon le titre qui joue.
Dans ton corps, parce qu’avec les images et le son viennent les ressentis. Les plaies ont cicatrisé, certes, mais elles sont toujours visibles et ne disparaîtront jamais. C’est comme du marketing sensoriel : une note de musique joue sur tout ton inconscient refoulé et tu surfes en équilibre sur la vague de la nostalgie. Puis la cerise sur le gâteau, c’est que même aujourd’hui je pense à lui, presque à chaque mois…et oui, une de mes questions récupératrices de mot de passe pour la moitié de mes applications c’est ‘’Quel était le prénom de votre premier amour?’’ #merci la technologie : tu es vraiment une petite garce malfaisante.
Malek est à lui seul, beaucoup de mes premières fois, et la relation que nous avons entretenue ensemble définit en grande partie, la femme que je suis aujourd’hui.
Première rencontre
C’est la rentrée des classes, j’ai 15 ans, je quitte le collège pour rentrer au Lycée Je me rapproche à petits pas de la majorité, de l’indépendance et c’est assez excitant je dois l’avouer mais très effrayant aussi. Nouvel établissement, dans un nouveau quartier, nouveaux visages, nouvelle routine, remise des compteurs à zéro. Je quitte un statut de ‘’plus âgée du collège’’, de ‘’groupe le plus cool de meufs’’ pour redevenir ‘’un bébé’’ dans un environnement étranger. Heureusement, je suis entourée de mes amies, la confiance reprend un peu le dessus au fur et à mesure sans trop de facilité malgré tout.
On nous fait visiter les locaux, nous donne nos emplois du temps nous explique les règles.
C’est déjà l’heure du déjeuner, direction le réfectoire, attente devant la porte et BOUM !! Je tourne la tête et le vois, lui, nonchalant, sourire charmeur aux lèvres, peau caramel et yeux noisette, la foudre me tombe dessus, des frissons me parcourent la colonne vertébrale, mes joues rougissent, mon cœur s’emballe : oui je suis une rescapée de l’E.A.F. expérience d’amour foudroyante et non pas l’expérience de mort imminente…quoique à bien y réfléchir…bref passons!
Pour une première journée de lycéenne, cela fait beaucoup d’informations à assimiler.
Je ne peux pas expliquer ce sentiment, même après toutes ces années, le fait de savoir que c’est lui, sans même connaitre son prénom, ni le son de sa voix, ni aucun détail de sa vie. J’avais donc décider de lui donner un surnom, juste entre mes copines et moi pour le désigner dans nos conversations : DIA*, parce qu’il portait souvent un sweat de cette fameuse marque de vêtements : pas très originale la fille, je vous l’accorde mais je mets un point quand même pour l’idée…
*Vêtements M.DIA, une marque de streetwear phare de la fin des années 90 et début des années 2000 porter notamment par les rappeurs au sommet de l’époque comme les membres du Secteur A
Ça te frappe de plein fouet dans tes tripes, t’as le gout de rire et de pleurer en même temps, mais c’est de cette manière que je l’ai vécu.
Après de longues et interminables semaines, à fantasmer ma vie avec lui, à fantasmer le fait d’être sa copine, l’inattendu se produisit. Enfin l’inattendu… avec l’aide de deux nos amis respectifs.
C’est un mardi, fin de journée. Je sors d’un cours de physique-chimie, ce genre de matière que lorsque tu as 15 ans et que tu n’es pas un personnage de ‘’THE BIG BANG THEORY’’, clairement ça te fait chier.
Donc je sors enfin de ce calvaire, il est 17 heures, je me sens libre et délivrée (aucune similitude à faire avec la Reine des neiges !) lorsque j’arrive au portail du lycée et le voit. Nos regards se croisent, longtemps, intensément.
Mon dieu, il me regarde-moi ! Mon sang se fige, mon cœur s’emballe, je baisse le regard, j’abdique et m’esquive pour aller m’asseoir beaucoup plus loin attendre mon bus l’air de rien mais complètement tremblante.
Il se rapproche, me rejoint, se dresse juste devant moi.
‘’Salut! Moi c’est Malek ! ‘’ me lance-t-il.
Je lève la tête dans sa direction, le fixe, toujours liquéfiée de l’intérieur mais essayant de garder une contenance car malgré tout, je ne suis pas du genre à montrer mes faiblesses.
Un rire sort de ma gorge…un peu étouffé…
- Hum, OK salut ! et bien moi c’est Marine, lâchais-je dans un souffle
- Ça va, tranquille ? enchaîna-t-il
- Oui merci et toi
- Tu fais quoi mercredi ? un verre quelque part ça te dit ?
J’ai l’impression de me perdre dans cette phrase, j’avoue que je ne comprends pas très bien ce qui m’arrive.
- Un verre ? pourquoi ? en quel honneur ?
- Ben je crois savoir que je te plais alors pourquoi pas ?
- Que tu me plais ? comment ça ?
- Bon allez un verre mercredi ? après les cours ? tu n’as pas de raison de dire non. Voilà mon numéro, on se dira à quel endroit on se retrouve. Bye !
En cinq minutes seulement, après des semaines de fantasmes sur ce mec dont je ne connais rien à part son prénom, son âge et qu’il porte souvent un sweat shirt de la marque DIA…me voilà avec son numéro sans avoir eu le temps de dire oui à notre ‘’premier’’ rendez-vous. Que c’était facile à l’époque ! Les temps ont bien changé…ah non c’est faux, maintenant il y a Tinder ! Tu peux avoir un rencard en deux secondes aussi, mais c’est pas le même scénario en général.
Bon j’avoue que ce premier rencard, ne s’est finalement pas fait, enfin, plutôt on ne s’est pas vraiment attendu au bon endroit l’un et l’autre. J’ai pensé qu’il m’avait posé un lapin, qu’il s’était bien marré avec ses potes à faire un sale coup à la ‘’petite’’ qui craquait sur lui…donc mon sang n’a fait qu’un tour, et mon caractère foudroyant est revenu au galop.
Le lendemain matin, je passe devant lui durant notre pause, sans un regard, l’ignorance totale, mais je sens le sien sur moi.
Il me rejoint.
- Hey salut, ça va ?
- Salut, non pas vraiment, je n’aime pas les plans galère du genre que tu m’as fait hier, vois-tu !
- Quoi ? c’est toi qui n’es pas venue !! je t’ai attendu au moins une heure ! Demande à Jamel, il était avec moi !
- Écoute je ne vais pas aller voir ton pote et lui demander si c’est vrai que tu m’as bien prise pour une conne avec lui ! Ce n’est pas grave, regarde j’espère que vous avez bien rigoler, sans rancune !
- Hé mais t’es folle ! dit-il en riant. Non mais sérieusement je te promets j’étais là, je pense que l’on s’est mal compris sur l’endroit exact. On peut remettre cela samedi après-midi si tu veux et promis je vais me rattraper.
Mon dieu, ce sourire et ces yeux… je ne peux pas faire la dure plus longtemps, je n’ai pas la force, puis je rappelle que je n’ai que quinze ans les gars à cet instant = je reste ben gnangnan et fleur bleue ! Je croyais encore aux belles histoires d’amours des téléfilms…où la seule raison pour laquelle cela se termine ‘’mal’’, c’est à cause de la mort d’un des deux amants. Maintenant, avec l’expérience, on sait qu’en général cela peut se terminer en 3e Guerre Mondiale parce que la soupe n’est pas assez chaude ou pas assez salée!
- Bon ok, une deuxième chance, mais je te préviens, c’est la dernière, donc ne me refais pas ce plan s’il te plaît. On se voit samedi.
Samedi, nouveau point de rencontre, on rembobine le film qui avait mal commencé et le fantasme devient réalité, mon beau prince métissé pour moi, en vrai, pas de plans galère.
Je ne pourrais jamais oublier cette plénitude de bien être que j’ai ressenti ce jour-là, le jour de notre premier baiser, l’odeur de sa peau, ses lèvres… son regard, sa voix et ce moment fatidique ou le monde s’arrête de tourner. Cet instant de porcelaine ou tout est si fragile, qu’on n’ose pas bouger de peur qu’il se brise.
Ce genre de rendez-vous si naturel, ou l’on se dit les choses avec simplicité : tu me plais, je te plais, allons boire un verre, discutons, effleurons-nous, on s’embrasse, on se cherche, on joue, on se séduit avec la légèreté de nos 15 ans.
À toi, jeune né après l’an 2000, ce n’est pas de la science-fiction, cela se passait bien comme ça dans notre ancien temps moyenâgeux ! Je te le jure !
Je sais bien que maintenant tu likes, tu twittes, tu Snapchat et Instagram, tu flirtes virtuellement et tu t’inventes des vies, tu mens, tu joues, tu paries, tu mises, tu ignores, tu harcèles, tu stalkes, pour au final en général, ne jamais rencontrer les gens en chair et en os. Waouh belle avancée ! C’est vrai que les vrais rapports humains c’est dégueu…À mon grand damne, quand je sens que je glisse dans les abysses des nouvelles technologies, je repense à ce baiser.
Ce baiser à l’arrêt de bus un samedi après-midi d’octobre, avec la chaleur d’un soleil d’automne sur nos visages, rempli d’insouciance et de ce qu’on allait appeler AMOUR lui et moi pendant 8 ans après cela.
8 années d’une relation passionnelle, irrationnelle, et destructrice pour nous deux. Je pourrais écrire un roman en entier sur notre histoire, un jour peut-être...qui sait ? Mais si je parle seulement de ce premier baiser aujourd’hui, c’est qu’il est mon plus beau trésor, mon seul souvenir pur et vierge puisque pas mal d’autres ont été ternis par nos drames, nos tromperies, nos manipulations et nos engueulades.
J’avais 15 ans, j’en ai maintenant 34, fais le calcul…oui 19 ans déjà, et je me souviens de chaque détail de cette relation. C’est la plus marquante, gravée au fer rouge sur mon âme. C’est comme si j’étais une alpiniste et que mon Everest à moi, c’était Malek. Depuis, j’ai gravi plusieurs autres ‘’sommets’’ et même si je n’ai pas réussi à atteindre tous ceux que je convoitais, il y en a aussi une bonne coupe dont je me serais bien passé. Cela m’aurait évité tous les maux ou obligations qui découlent de la préparation de ces différentes ascensions :
Le claquage de ton porte-monnaie pour les dépenses inutiles en shopping, pour te faire belle et désirable
La course à la montre pour le temps investi à te faire des brushings et te maquiller
Les entorses à l’index à force d’envoyer des textos ou autres conneries de gifs pour faire monter la mayonnaise…
Les insomnies dues aux conversations nocturnes passées au téléphone.
Et surtout les chutes au sol, avec écorchement de certaines parties de ton corps quand tu te rends compte à quel point lui et toi êtes pas du tout mais pas du tout compatibles !!
Et enfin le dur régime que tu devras faire après tout cela, car tu auras fini le nez dans ton pot de glace ou pire encore…de Nutella pour faire passer la défaite de ton ascension inachevée…où tu essaie de te persuader que plus jamais tu ne tomberas en amour !
Je suis cynique hein ? Mais avoue que c’est pas mal la vérité.
Puis finalement on rempile, on ressors ses chaussures de randonnées abîmées, usées par les années, on repars en croisade, on réessaie, car que serait notre vie sans amour ?
Dédicacé à mon premier amour, c’est pas ce qui est beau qu’on aime, c’est ce qu’on aime qui est beau :-)
youtube
0 notes
navisseli · 6 years
Text
Fièvre faë
Les Chroniques de MacKayla Lane, tome 3
Tumblr media
Auteurice : Karen Marie Moning
Maison d’édition : J’ai lu
Date de publication : 2010
Nombre de pages : 447
Genre : Bit-lit
Ce qu’en pense Seli : 
Quand j’ai commencé cette saga, je n’avais encore jamais lu de Bit-lit ou presque, j’ai donc adhéré dès le premier tome et adoré le second. J’ai tout naturellement souhaité continuer et encore une fois, ma lecture a été assez mitigée, pour ne pas dire beaucoup quand même. 
Commençons avec les gros points positifs de cette saga qui se confirment dans ce tome : son héroïne et l’univers des faë qu’il développe. MacKayla (ou Mac), est un personnage attachant, qui ne cesse de mûrir et de prendre conscience avec une acuité renouvelée, du monde dans lequel elle évolue. Son évolution dans ce tome, est d’accepter cette part de noirceur en elle et de comprendre ce qu’elle peut en retirer pour mener son combat. De même, elle est entourée de beaux mâles qui émettent sans cesse à son égard des signaux d’une incroyable sensualité (le mot “sensualité” est d’ailleurs récurrent dans les descriptions, de même que “magnétisme”), et elle demeure lucide sur la relation qu’elle entretient avec eux, admet être attirée mais les considère avec une certaine méfiance, les suspectant en permanence de la rouler dans la farine. Enfin une jeune héroïne qui se pâme un peu moins devant l’érotisme de ses collègues masculins (oui on lit aussi beaucoup “érotisme”). Mac est en outre confrontée à de réels dilemmes, et nombreuses sont les situations où l’on se demande comment elle va s’en sortir. Bon je ne vais pas trop lui lancer de fleurs, car parfois l’autrice rappelle que Mac aime le rose et prendre soin d’elle, ce qui signifie apparemment “avoir des moments nunuches” où elle laisse un personnage l’emmener au spa et lui enfiler des bikinis sexy. Un peu moyen quand même.
Dans ce tome on retrouve également quelques personnages secondaires très sympas (oui quelques, car les personnages secondaires sont souvent bien plus dignes d’intérêt). Dani et Christian sont intrigants et agréables, aussi bien dans leur caractère que dans ce qu’ils apportent à l’intrigue. Cependant, ils sont peu voir mal exploités. On les voit peu et Christian dit quand même à Mac :”Je pensais que tu étais différente des autres filles” quand il croit qu’elle couche avec Barrons, et qu’il se rend compte qu’elle en a envie. Qui a dit sexisme et slutshaming ? Je m’en serai presque arrachée les cheveux, car si on ôte ce passage, Christian est le personnage masculin le plus appréciable de ce tome. 
Mais le vrai bon point de ce roman, c’est la façon dont il développe l’univers de faë. Avant ça, l’essentiel se résumait beaucoup au super-pouvoir des faë à faire se déshabiller les femmes devant eux (et c’est littéral), mais j’y reviendrai, restons sur le positif. Et cette découverte de l’univers passe surtout par les personnages secondaires : Dani nous introduit au fonctionnement de l’Abbaye des Sidhe-seer, Christian nous fait découvrir les tradition druidiques du Keltar, et V’lane nous dévoile l’histoire ancienne des Seelies. De même, on en apprend davantage sur le Sinsar Dubh, le livre maléfique, qui devient presque un personnage à part entière. Il y a vraiment de bonnes idées dans tout cela, par exemple celle que les faë, immortels, doivent régulièrement effacer leur propre mémoire pour éviter de sombrer dans la folie après plusieurs millénaires d’existence. Bref, l’univers est très accrocheur.
Et me voici confrontée à mon soucis avec ce bouquin. Pour quasiment chaque point positif que je lui trouve, je trouve un pendant négatif. A partir d’ici je risque de beaucoup spoiler, car il est très important que j’évoque la fin de ce tome et pourquoi elle m’a mise en colère. 
Le gros point négatif de cette saga pourrait se résumer en un point : l’érotisation de la domination masculine. Je ne dis pas que c’est forcément mauvais d’en inclure, mais dans ce cas, il faut avant tout montrer que cette domination est un leurre et que surtout c’est MAL de s’en battre les steaks du consentement. Le soucis, c’est que l’autrice n’en semble pas entièrement consciente et ça s’en ressent beaucoup dans le bouquin. Alors oui, le viol est qualifié de viol dans cette saga (j’enfonce peut-être des portes ouvertes mais j’ai depuis lu des romans qui montraient des viols en veux tu en voilà sans les qualifier en tant que tel et en montrant ça comme un jeu sexuel entre les partenaires), mais le fond reste assez malsain. Je vais donner un exemple clair : l’attractivité des faë est considérée comme essentiellement une domination des faë hommes sur les femmes mortelles. Donc ça signifie que les femmes faë ne s’intéressent pas aux beaux mortels ? Qu’elles ne se constituent jamais de harem ? Qu’elle n’aime pas faire se déshabiller des hommes en pleine rue ? Et pour aller plus loin ça signifie que tous les faë sont hétéro ? De même, le pouvoir de séduction des faë se manifeste comme une envie chez sa victime de se faire dominer. Désolée mais il y a sans doute d’autres moyens de mettre en scène une espèce infiniment supérieure qu’en en faisant des bombes sexuelles implacables ! 
Et ce problème se manifeste frontalement chez les deux principaux protagonistes masculins : V’lane et Barrons. Le premier est un allié un peu ambigu de Mac et pas le plus agaçant car il s’améliore beaucoup. Rappelons quand même qu’il vient de loin car la première fois qu’on le rencontre dans la saga, il force Mac à se mettre à poil au milieu d’un musée et essaie de la violer. Il met en stand-by son magnétisme surnaturel un bon moment (merci quand même) et s’emploie à se rendre attachant, ce qui réussit plus ou moins. Non ce qui est agaçant, c’est le fait que l’autrice passe son temps à rappeler oh combien il est sexy et désirable à chaque fois qu’il apparaît au point de faire succomber ses ennemies mortelles. Donc oui, ses ennemies qui savent très bien quels sont ses pouvoirs, se font avoir par son charme magique. Merveilleux... 
Et passons à Barrons... Ôtez moi d’un doute... Quand je regarde les avis des lecteurices qui ont lu la saga, j’ai l’impression qu’on est supposé tomber sous le charme de Barrons alors que... et bien c’est sans doute un des pires protagonistes masculins que j’ai pu voir. C’est un homme mystérieux, attirant, dangereux et trop dark (qui a dit cliché ?). Au début du premier roman, on ne sait pas vraiment qui il est ni ce qu’il est. Sauf que au tome 3, on n’est pas plus avancés. J’aimerai enfin un embryon de réponse, car le livre table encore sur son côté mystérieux, sauf que là il n’est plus mystérieux, il est carrément relou. Le pire c’est quand même la façon dont il traite Mac. Il est sexiste, mais genre vraiment beaucoup, du genre à faire des sous-entendus graveleux à Mac sur sa relation platonique avec *insérer nom de personnage masculin qui n’est pas lui*, à penser que les femmes sont des esclaves (oui il le dit vraiment, ce qui mets Mac très en colère), et surtout à la violenter psychologiquement avec l’excuse de entrainement. Cet entrainement, c’est du niveau de Rogue qui apprend l’occlumancie à Harry Potter : des intrusions forcées et douloureuses dans l’intimité de l’esprit, des humiliations à répétitions, et des injonctions à résister sans vraiment expliquer comment. Et après ça, Mac se sent encore attirée par lui... Comme quoi l’idée que la domination et la maltraitance rendent les hommes attirants à encore de beaux jours devant elle (coucou Christian Grey !). 
Et passons à la fin (ATTENTION SPOILER)... Alors que les faë maléfiques prennent possession de Dublin dans une scène apocalyptique et pour le coup réussie, débarquent l’équivalent des cavaliers de l’apocalypse. Mac s’est réfugiée dans une église, totalement dépassée par les événements, et sans aucune idée de ce qu’elle doit faire, ce qu’on peut comprendre. Et voilà que la première idée de ces princes démoniaque c’est de... non pas de semer la terreur en ville, d’asseoir leur pouvoir et de dominer un le monde, genre ce pour quoi ils luttent depuis des millénaires... mais aller soumettre Mac à leur volonté par le... VIOL ! Au sens physique et psychique. La scène érotise à mort la perte totale d’identité de Mac et sa soumission, ce qui m’a mis extrêmement mal à l’aise. Alors oui, avant de perdre conscience, elle sait ce qui l’attend, qu’elle va subir le pire viol qui soit possible, et la situation est présentée comme éminemment dramatique. En gros, sur trois pages vous assistez au viol d’une fille dont le corps et l’esprit la trahissent et qui finit par aimer ça et se soumettre corps et âme à ses violeurs. C’est à la fois suprêmement malsain et voyeuriste. Mac ne méritait pas ça, son personnage ne méritait pas ça... Et cela m’a vraiment mise en colère. Alors oui, montrer un viol est acceptable dans la fiction, mais seulement si il est correctement traité. Ici, on a droit à tous les détails sexuels de la chose, et érotisés, parce que c’est ainsi que le voit Mac. C’est extrêmement dégradant pour elle, et en tant que lectrice, je me suis sentie très mal. Alors oui, je lirai la suite, mais en espérant que Mac s’en sortira rapidement (et le choc traité correctement je l’espère), en anticipant la satisfaction de la voir horriblement se venger de ses violeurs, car c’est la seule conséquence “positive”, que je peux espérer à cette fin, plus que dispensable, car pour choquer la soumission psychique aurait été largement suffisante (FIN SPOILER). 
Pour conclure, je dirai que j’ai apprécie une partie de ma lecture et détesté la fin. Il y a beaucoup de bon éléments, mais au final on retombe dans des travers symptomatiques de la bit-lit (l’érotisation à outrance, la domination montrée comme attirante, etc...) qui contribuent à la mauvaise réputation du genre. Je continuerai pour Mac, parce que c’est une héroïne que j’apprécie, qui est parfois injustement traitée, et que j’attend encore de la voir devenir super badass. 
Ma note : 13/20
1 note · View note