Tumgik
#dérisoire
soulthom · 5 months
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Q : Je ne peux rien contre moi…
R : Si, des bouchons…
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prosedumonde · 5 months
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Ce que de toutes mes forces je refusais, c’était l’horreur de cette nuit qui ne serait jamais horrible puisqu’elle ne serait pas, mais qui était horrible pour moi qui existais ; je tolérais mal de me sentir éphémère, finie, une goutte d’eau dans l’océan ; par moments, toutes mes entreprises m’apparaissaient comme vaines, le bonheur devenait un leurre et le monde le masque dérisoire du néant.
Simone de Beauvoir, La force de l’âge. 
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rizwans · 10 months
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ia et rpg.
je suis ébahie de voir les gens qui créditent chatgpt dans le disclaimer de leurs forums. c’est un peu comme si vous passiez des avatars de votre créateur.ice préférée à la moulinette de midjourney (sans son consentement, évidemment) pour obtenir des avatars du même style et que vous créditiez l’algorithme. si vous utilisez chatgpt dans un contexte d’écriture créative, soit, c’est votre choix (but why... où le plaisir d’écrire là-dedans ?). mais s’il vous plaît, ne confondez pas crédits et disclaimer. vous devez prévenir vos utilisateurs du fait que le contenu a été rédigé par une IA, pas remercier chatgpt que vous venez de nourrir avec votre propre imagination et qui ne fait que régurgiter que la tambouille que vous lui avez servie. je n’écris pas ce message pour créer du drama, absolument pas ! je peux comprendre l’attrait d’un robot capable de rédiger le règlement du forum en genre 5 secondes (vraiment). mais dans un contexte où les artistes et les créateur.ices se font voler leurs créations sans leur consentement, où les scénaristes d’hollywood sont en grève pour obtenir des conditions de travail décentes, où marvel, une entreprise qui brassent des milliards de dollars, refuse de payer des artistes et assume complètement le fait d’outsourcer l’outro de secret invasion à une IA sous couvert du fait que ça “collait” au thème (il a bon dos, le thème), où des entreprises commencent à développer leur midjourney local pour se débarrasser des concept artists plutôt que d’améliorer les conditions de travail et payer des salaires décents à des gens qui ont des années d’expérience et de pratique derrière elleux, réfléchissons cinq secondes au véritable but des entreprises derrière ces IA : amasser le plus de data possible gratuitement pour ensuite revendre leurs services à des entreprises. pensez à tous ces personnes qui écrivent vos livres favoris, dessinent vos mangas préférés, produisent vos jeux vidéo cultes, remplacés par un bouton et un prompt de quelques mots. travaillant dans le jeu vidéo, je peux vous dire que c’est extrêmement réel. la place des créatifs.ves dans ce milieu a toujours été précaire, et elle vient de le devenir encore plus.  vous vous demandez sans doute en quoi ça concerne notre hobby ultra-niche et je ne suis peut-être qu’une vieille conne qui refuse d’entrer dans la modernité (mais je vais me donner le bénéfice du doute !). le rpg écrit est une expression artistique comme une autre. chaque rpgiste derrière son écran a son style et cherche à exprimer ou à explorer quelque chose avec ses personnages (un autre débat, sur lequel d’autres se sont exprimés ou s’exprimeront plus éloquemment que moi). pourquoi confier cette expression à une IA ? avons-nous si peu confiance en nos talents respectifs ? personnellement, je connais des plumes exceptionnelles. hilarantes. émouvantes. originales. fluides. brutales. parfois tout ça en même temps. des plumes qu’un tas de tech bros seraient ravis de pouvoir revendre et exploiter, sans payer un centime ni créditer une seule seconde. des plumes qui appartiennent à de vrais humains et qui devraient le rester, des plumes qui sont le témoignage, qu’importe l’échelle qui peut sembler dérisoire, de vos pensées, votre style, votre intelligence. trust your goddamn self. et personnellement, si c’est le fait d’écrire un règlement pour la 36ème fois qui fait chier (ce que je comprends tout à fait), je propose de contre-attaquer et de faire appel au pire cauchemar des capitalistes : l’open source décentralisé. je rédige le squelette d’un règlement, limite texte à trous, je le poste ici et vous pouvez le c/c à foison en y rajoutant ce que vous avez envie d’y rajouter. pareil pour ces textes génériques et chiants de demande de DC, de réservation, etc etc... si on s’y met tous.tes, on pourrait se créer une banque de documents où chacun.e peut piocher à son gré. c’est une oeuvre collective, commune et volontairement libre-service. on part du principe qu’on travaille tous.tes main dans la main pour se rendre un service commun, et on n’en parle plus, pas besoin de crédits.  ne sous-traitons pas notre imagination à des machines. nous méritons tous.tes mieux ! (ps. et je sais que ça peut sembler hypocrite de parler de vol quand le monde du rpg repose un entre-deux gris en ce qui concerne le droit à l’image. mais entre david et goliath...)
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abridurif · 3 months
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Il y a un mot qui commence sérieusement à me faire rire. C’est le mot solitude. Je ne l’entends plus prononcer qu’avec gaieté. C’est un mot, si vous voulez, dont je me souviens. Parce que voilà. Quand on est jeune, je veux dire jeune par l’âge, on croit à la vie ; que la vie, les hommes, les femmes, les autres, c’est dur. C’est du dur. Et on y va bravement, sans se casser la moindre dent, en général. Mais il est bien vrai qu’on souffre. C’est agréable de souffrir, quand on quelque chose à mordre, à briser, à faire souffrir. Puis peu à peu on s’aperçoit que non, c’est faux. C’est du toc. C’est mou. La vie est molle. Les hommes, les femmes, les autres, sont mous. Dans une certaine mesure ils ont bien raison de se foutre pas mal de vous. Mais dans une autre, on n’a pas tort de s’en rendre compte et d’aller chercher ailleurs le dur, l'indestructible. Le dur, le solide, je crois qu’il ne faut pas le demander aux autres hommes. Parce qu’ils sont aussi faibles que nous. Et que deux hommes face à face, voilà une sacrée faiblesse en pleine mer poétique. La poésie ridiculise la notion de solitude. Elle sauve Beethoven de sa surdité, Van Gogh de son vertige, elle sauverait tout le monde si le beau n’était pas l’apanage dérisoire des gens qui ont besoin de pisser dans de l’or. La poésie est dans la rue, dans le ruisseau, elle est tout à fait dénuée de hiérarchie, elle ne sait pas, elle ne sait rien. Elle est le chant de notre ignorance. Elle ne connaît pas son homme, ni ses amours, ni ses idées politiques, ni ses ambitions sociales. Elle est ce qui est toujours là, dans nos jours et nos nuits difficiles, et pourquoi rêvons-nous la nuit, sinon parce qu’elle ne nous lâche pas. Je ne sais évidemment pas si Dieu est mort. Non, je ne sais pas. Mais je me sens travaillé du matin au soir, et vice versa, par ce que j’ignore et qui m’ignore, que j’essaie de récupérer, pour ne pas mourir à moitié, pour que de l’homme qui est en moi ne subsiste rien. Pour ne pas mourir à côté de moi. Georges Perros, Papiers collés II, Éditions Gallimard, 1973, p. 159-160
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lisaalmeida · 6 months
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Il y avait quelque chose de si dérisoire dans les mouvements qu'elle faisait pour retrousser ses cils au noir, alors que ses yeux en avaient vraiment beaucoup trop vu, pour raviver le dessin de sa bouche, alors que sa bouche avait beaucoup trop connu d'autres bouches, quelque chose de si extravagant à peigner, à coiffer des cheveux dont le seul destin avait été, jusque-là, d'être défaits par des mains impatientes, viriles, différentes, et qui en aucun cas n'étaient allées plus loin ou plus exactement plus haut, jusqu'à ce bulbe rachidien enfoui sous la nuque et dont on vous dit qu'il est le centre, le grand raisonneur, le grand PDG de toutes les sensations.
- Françoise Sagan, Des bleus à l’âme
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nous avions vu la lune briller comme un diadème, les ailes des moulins protéger les amoureux, les escaliers durs aux miséreux ; ce soir ensemble à Montmartre où tout devient trésors inouïs de vie ; comme une victoire dérisoire sur la fin qui t’attend bras ouverts désormais ; la caresse de ce qui s'achève déchire en nous des incertitudes inutiles
© Pierre Cressant
(vendredi 4 novembre 2022)
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orageusealizarine · 8 months
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Lire la volupté (je ne l'entends pas) mes larmes sont pour d'autres textes d'autres mots d'autres voix j'ai l'habitude j'ai perdu la délicatesse des jours de pluie j'ai gagné la tendresse des bras j'ai donné chair au langage j'ai voulu que mon esprit fasse chair et il était pour toi chair comme verbe être et non faire la mélodie douce m'a écorchée les jambes et les bras dans les ronces belles du discours dire savoir fermer les yeux à la lisière du faire se perdre ou plutôt se rencontrer plus que soi-même dans le sous-bois les bêtes ont reniflé mes paumes je suis des leurs je suis hors du temple enlacée aux lianes arrêtée pour un temps l'immobilité des pierres et du sang dans mes veines d'autres ont posés leurs griffes sur mon corps les fourrures qui ornent mon cou de reine déchue dans la cohue un meurtre et rien qui ne le fasse arrêter pas de signalement les dents ensanglantées les cuisses j'ouvre les yeux sur le dérisoire chant du mépris l'acte cérémoniel répété pour d'autres noces divertissements flétrissures l’abêtissement des corps sans signification l'attente insupportable d'être achevée pour le plaisir d'un autre et réclamer son dû ou laisser faire en attendant l'orage qui n'épargne ni les prophètes ni les impuissants j'ai roulé dans la terre pour fusionner avec les plantes donner laisser ma fécondité aux arbres se partager le printemps comme dans une autre vie et à une autre époque ailleurs les bourgeons fleurissaient sur les corps et nous nous souvenions de nos vies antérieures comme d'une aube renaissante tes bras avaient du feu et tes doigts étamines à la cheville fardée nous aurions su offrir et contempler nos âmes sur le seuil d'un baiser que nous réapprenons en suçant des étoiles et des brindilles mouillées
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plexussolaire · 11 months
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Come back
Ce matin, l’ennui. Et les jours qui s’allongent dans une nouvelle sérénité. Je me suis tue longtemps. J’ai cru devoir dissocier des parts de moi-même, les comparer, les soupeser, les caresser aussi, lesquelles avaient les couleurs de la peur, les autres du chagrin. Prendre une à une ces douces bandes et les lisser le long de ma paume. Les voir, et simplement se taire. Taire le balancement exiguë de la pensée, pour ne sentir que la piqûre, ou le frottement des épines le long de l’échine. Parler me semble encore un peu dérisoire, ou bien intrusif. La mue s’opère encore en fond, qui sait s’il ne faut pas quand même respirer à travers ? Que dire d’une transformation dont on doute à chaque instant des bienfaits ? Que dire des mouvements de reculs et projections, des obsessions manifestes et nombreuses ; que faire des angoisses infinies de ne pas savoir qui l’on est, ce qu’on devrait être ou faire, du temps qu’on a perdu à pleurer dans sa chambre, à maudire le monde entier, du temps perdu à s’en vouloir soi-même de n’avoir pas été assez, d’avoir eu trop peur.
Ce matin, la peur, donc. Mais la peur de l’ennui qui nous fait croire qu’on a creusé dans sa vie un sillon trop profond qu’on ne pourra jamais combler. Croire fort qu’encore une fois les choix qui ont été faits étaient vains, qu’on se retrouve à nouveau, sans retour possible, dans les bras de la solitude promise, en échec, à l’abandon, au bout d’un chemin douloureux qui n’a pas vraiment de borne. La peur s’apitoye sur ton corps fatigué, jamais satisfait, jamais vraiment heureux, parfois en paix. Autrefois tu écrivais pour freiner la course de ces grandes douleurs. Autrefois tu écrivais, et on te demandait quand est-ce que tu trouvais le temps. Autrefois tu écrivais, et puis tu t’es tue.  
Respirer. Refuser l’abîme. Refuser la souffrance fabriquée par les croyances maternelles. L’ennui que tu ressens est aujourd’hui comme fenêtre, une ouverture : oui, ça y est, c’en est la preuve, tu es enfin en sécurité. Tu sens en toi suffisamment d’espace pour revenir quand tu sens l’effroi t’embraser. Tu as le luxe de t’ennuyer. Ouvre les yeux sur l’espace qui t’entoure, sans les oeillères de la survie pour étouffer les petits chemins et les détours futiles. C’est l’heure du come back. Tu peux aller jouer maintenant. Tu peux risquer, gambader, te faire une frayeur, revenir. Le temps n’est plus un problème. Prend les poignées des portes qu’on te pointe du doigt, et prononce une formule tout droit sortie du fond de la sagesse humaine. Elle tient en trois lettres.
Ose.
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e642 · 10 months
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La facilité déroutante de la dépendance affective à toucher n'importe quelle personne vient du fait qu'elle prend racine dans nos déceptions relationnelles. Et on en a tous. À partir du moment où certains comportements sont appliqués à notre encontre, le curseur de la normalité en matière de façon d'agir, change complètement. Et je dois dire que ça nous endurcit autant que ça nous ramollit le cœur. La confiance est dur à accorder, mais une fois donnée, on se retrouve fragilisait. On apprécie des attentions déconcertantes de trivialité tant on se sent étranger à la considération de l'autre. Être traité avec respect, ce n'est pas un luxe, c'est une norme, pourtant, c'est dur de considérer ça. Et c'est d'autant plus compliqué quand ça nous enferme dans une boucle, celle de constamment baisser nos critères, pour se ravir d'un rien, être mal traité, et descendre davantage nos standards de sorte à ce qu'un sourire dans la rue puisse nous paraître être une attention particulière et tendre à nous égard tandis, qu'en réalité, il s'agit souvent d'une règle de politesse. Et ça s'entend assez facilement cette habitude qu'ont les gens mal lotis relationnellement parlant de rester avec leur bourreau, des fois même leur agresseur et prédateur. Parce que des fois, même si tu es mal considéré, invisibilisé et délaissé, ça reste quand même plus que ce que tu as pu vivre. Me dire que je participe moi même à la baisse de mes propres critères et pas seulement les autres, c'est presque douloureux à croire. Mais c'est vrai. Il m'est déjà arrivé de tolérer un paquet de choses sous couvert que c'était moins pire que ce que j'avais vécu, donc ""bien"" mieux en un sens. J'ai souvent réfléchi à l'envers de peur que les attentions dérisoires d'une personne viennent à me manquer. C'est se restreindre constamment de la diversité.
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Ca se confirme, je suis bien davantage sensible à la France de René Fallet qu'au prométhéisme nietzschéen ou à l'aristocratisme évolien... On a beau lutter, vouloir, lire, essayer, à un moment, à un âge, il faut être honnête, se rendre à l'évidence, admettre, accepter. Aventurier sédentaire, conquérant contemplatif, rêveur de comptoir et voyageur en pensées, aimant la permanence, le solide, les vieilles pierres, les vieux copains, les chemins creux, les calvaires, le silence des églises et des bibliothèques, le cliquetis des bouteilles et le rire des camarades, plus sensible à la poésie de la vigne qu'à celle des envolées de fusées, à la restauration des monuments qu'à la création robotique, à la poularde aux morilles qu'à la cuisine moléculaire, aux trognes crevassées qu'aux puretés eugénistes ... La nouveauté, l'innovation me laissent de marbre, quand une vieille marche d'escalier usée par le passage des générations peut me me mener les larmes aux yeux.. La puissance m'indiffère quand la bonté m'émeut, la richesse parvenue m'écoeure quand la générosité m'oblige, le talent et l'intelligence ne m'impressionnent que lorsqu'ils sont bornés par les garde-fous de l'humilité et de la sagesse... Ne pas vivre dans le passé, bien sûr, absurde impuissance!, mais dans l'intemporel, amant et protecteur de tout ce qui mérite de subsister, la dignité des hommes et la beauté des femmes, l'eau clair des ruisseaux, la fureur des orages, le toit qui protège et la cheminée qui réchauffe. Etre le gardien non pas d'un musée mais d'un temple où dansent les muses de la raison et celles de la folie dans la bacchanale dérisoire et grandiose du quotidien.
Xavier Eman
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profenscene · 7 months
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Samedi 16 septembre
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"Tu as vu, Unetelle a quitté l'Éducation Nationale. C'est vraiment l'orchestre du Titanic, cette histoire !"
Je déteste cette expression. Elle impliquerait que tout est perdu. Qu'il ne reste plus que la beauté dérisoire d'un geste. Et je ne suis prêt ni à l'admettre, ni à le croire, concernant mon boulot.
Ce matin, ma sœur me parlait de foi. Notamment religieuse.
Définition de foi : "Assurance donnée d'être fidèle à sa parole, d'accomplir exactement ce que l'on a promis."
Je promets à mes élèves, tous les ans, que je les guiderai à bon port. Je promets, tous les ans, à l'iceberg qu'il ne gagnera pas, quelle que soit sa hauteur, les coups qu'ils portent et ses émanations lacrymogènes.
"Si tu avais été le capitaine du Titanic, c'est l'iceberg qui aurait fini par avoir tort !"
Mot d'esprit de l'auteur de BD Greg. Et credo de ma vie d'enseignant.
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mmepastel · 28 days
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Whaou.
Je regarde beaucoup de séries, et j’en ai vu un paquet de super bien. Cette fois, avec cette celle-ci, j’ai été touchée en plein cœur. Pourtant, je connais à peine Truman Capote, je n’ai rien lu de lui, j’ignorais tout de cette querelle dont il est question dans ce récit qui raconte la deuxième partie de sa vie. Je connaissais son visage, sa réputation sulfureuse, son intérêt pour les mondains, et l’impact de son roman De sang froid.
Honnêtement, je n’aurais pas cru me passionner pour son existence ni pour celles des « Swans », c’est à dire ces « socialities », célébrités mondaines pleines aux as et oisives au possible, qui faisaient la pluie et le beau temps sur la mode à New-York dans les années 60 et 70. D’ailleurs, il me semble bien qu’on les a oubliées. Elles ont leurs fiches Wikipedia, mais je ne suis pas sûre qu’elles aient laissé une trace inouïe ni dans l’art, ni dans la mode.
C’est Gus Van Sant qui filme, et sans doute la qualité de la série y est pour beaucoup. Le casting est dingue aussi, entre Naomi Watts, Calista Flockart, Chloë Sevigny, Jessica Lange… et Tom Hollander qui incarne Capote d’une façon extraordinaire. Il a réussi à créer un personnage à la fois ridicule et profondément touchant, avec ses cheveux jaunes plaqués sur un front de plus en plus dégarni, une gestuelle maniérée et outrée, une voix haut perchée, et un rire incroyable… irritant et désarmant. Une performance géniale, proche de l’original (j’ai regardé des vidéos pour écouter la vraie voix de l’auteur), et une création sensible.
La première partie de la vie de l’écrivain, de sa jeunesse chaotique (mère sans égards, puis alcoolique, père violent puis absent), à son succès précoce, est sacrément passionnante (maintenant que je suis renseignée). Mais la série se concentre sur l’après. Lorsque, précisément, Truman Capote est à son apogée, et que tout le monde s’arrache cet homosexuel mondain qui est drôle, cruel, attentif et doux avec ceux (celles surtout) qu’il aime. Sa relation avec Babe m’a bouleversée. J’ai pleuré tout le long de l’avant-dernier épisode, devant la beauté de leur lien, devant le tragique du gâchis.
Cette série est évidemment complètement proustienne, avec l’œil acéré sur les faux-semblants des riches, les amitiés qui n’empêchent pas la clairvoyance, la cruauté de ladite clairvoyance lorsque celle-ci se mue en récit public et donc en trahison. Il est question de mondes dont on veut être ; dont Capote devient le centre puis en est évincé. De solitude. D’alcool. De création. De l’attirance du papillon vers l’ampoule qui va le brûler, le petit garçon esseulé d’Alabama ébloui par le faste new-yorkais, puis les talk-shows. Et le fantôme maternel qui rôde, encore, qui empoisonne chacun de ses gestes.
C’est le récit d’un déclin collectif, mais dans lequel chacun est seul. C’est troublant de finesse, de délicatesse. Malgré les belles robes, les colliers de perles et les mets raffinés, il y a quelque chose de nu qui transparaît, quelque chose de cru, de vrai où se mélange les regrets d’un gâchis immense et la beauté impalpable de moments dérisoires. Une vie, à la fin de laquelle on appelle en vain sa maman, comme un petit enfant effrayé.
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0hwhyn0t · 1 year
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Cet amour
Si violent
Si fragile
Si tendre
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au milieu de la nuit
Cet amour qui faisait peur aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blémir
Cet amour guetté
Parce que nous le guettions
Traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Parce que nous l’avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
C’est le tien
C’est le mien
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelle
Et qui n’a pas changé
Aussi vraie qu’une plante
Aussi tremblante qu’un oiseau
Aussi chaude aussi vivante que l’été
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir
Nous pouvons oublier
Et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir vieillir
Nous endormir encore
Rêver à la mort
Nous éveiller sourire et rire
Et rajeunir
Notre amour reste là
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marbre
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi j’écoute en tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je te supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s’aiment
Et qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Là où tu es
Là où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t’en va pas
Nous qui sommes aimés
Nous t’avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n’avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n’importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d’un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Et sauve-nous.
Jacques Prévert, Paroles, 1945
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ce-sac-contient · 10 months
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❝ Tant que les hommes n’auront pas pris conscience de leur condition — je ne dis pas seulement de leur condition sociale mais de leur condition en tant qu’hommes et de l’extrême précarité de celle-ci : durée dérisoire par rapport au champ d’action de l’espèce tel que l’esprit croit l’embrasser, soumission plus ou moins en cachette de soi-même à des instincts très simples et très peu nombreux, pouvoir de penser, oui mais d’un ordre infiniment surfait, pouvoir frappé d’ailleurs de routine, que la société veille à canaliser dans des directions déjà définies où sa surveillance peut s’exercer et, de plus, pouvoir sans cesse défaillant en chaque homme et sans cesse équilibré par un pouvoir au moins égal de ne pas penser (par soi-même) ou de penser mal (seul ou, de grande préférence, avec les autres) ; tant que les hommes s’obstineront à se mentir à eux-mêmes ; tant qu’ils ne feront pas la part sensible de l’éphémère et de l’éternel, du déraisonnable et du raisonnable qui les possèdent, de l’unique jalousement préservé en eux et de sa diffusion enthousiaste dans le grégaire ; tant que sera départi aux uns, en Occident, le goût de risquer dans l’espoir d’améliorer, aux autres en Orient la culture de l’indifférence; tant que les uns exploiteront les autres sans même en tirer de jouissance appréciable — l’argent est entre eux en tyran commun — l’argent est entre eux en serpent qui se mord la queue et mèche de bombe — ; tant qu’on ne saura rien en faisant mine de tout savoir, la bible d’une main et Lénine de l’autre ; tant que les voyeurs parviendront à se substituer aux voyants, au cours de la nuit noire, et tant que... (je ne puis non plus le dire, ayant moins que quiconque la prétention de tout savoir; il y a plusieurs autres tant que, énumérables), ce n’est pas la peine de parler, c’est encore moins la peine de s’opposer les uns aux autres, c’est encore moins la peine d’aimer sans contredire à tout ce qui n’est pas l’amour, c’est encore moins la peine de mourir et — printemps à part, je songe toujours à la jeunesse, aux arbres en fleurs, tout cela scandaleusement décrié, décrié par les vieillards — je songe au magnifique hasard des rues, même de New York, c’est encore moins la peine de vivre. Il y a, je songe à cette belle formule optimiste de reconnaissance qui revient dans les derniers poèmes d’Apollinaire : il y a la merveilleuse jeune femme qui tourne en ce moment, toute ombrée de ses cils, autour des grandes boîtes de craie en ruine de l’Amérique du Sud, et dont un regard suspendrait pour chacun le sens même de la belligérance; il y a les Néo-Guinéens, aux premières loges dans cette guerre —  les Néo-Guinéens dont l’art a toujours subjugué tels d’entre nous bien plus que l’art égyptien ou l’art roman — tout au spectacle qui leur est offert dans le ciel — pardonnez-leur, ils n’avaient à eux seuls que les trois cents espèces de paradisiers —  il paraît qu’ils « s’en payent », ayant à peine assez de flèches de curare pour les blancs et les jaunes ; il y a de nouvelles sociétés secrètes qui cherchent à se définir au cours de multiples conciliabules, au crépuscule, dans les ports ; il y a mon ami Aimé Césaire, magnétique et noir, qui, en rupture avec toutes les rengaines, éluardienne et autres, écrit les poèmes qu’il nous faut aujourd’hui, à la Martinique. Il y a aussi les têtes de chefs qui affleurent à peine de la terre et, ne voyant encore que leurs cheveux, chacun se demande quelle est cette herbe qui vaincra, qui aura raison de la sempiternelle « peur de changer pour que ça recommence ». Ces têtes commencent à poindre quelque part dans le monde — tournez-vous sans fatigue et sans cesse de tous les côtés. Nul ne sait avec certitude qui sont ces chefs, d’où ils vont venir, ce qu’historiquement ils signifient — et peut-être serait-il trop beau qu’ils le sachent eux-mêmes. Mais ils ne peuvent manquer d’être déjà : dans la tourmente actuelle, devant la gravité sans précédent de la crise sociale aussi bien que religieuse et économique, l’erreur serait de les concevoir comme produits d’un système que nous connaissons entièrement. Qu’ils viennent de tel horizon conjecturable, nul doute : encore leur aura-t-il fallu faire leurs plusieurs programmes adjacents de revendication dont les partis jusqu’ici ont estimé n’avoir que faire — ou l’on retombera vite dans la barbarie. Il faut, non seulement que cesse l’exploitation de l’homme par l’homme, mais que cesse l’exploitation de l’homme par le prétendu « Dieu », d’absurde et provocante mémoire. Il faut que soit révisé de fond en comble, sans trace d’hypocrisie et d’une manière qui ne peut plus rien avoir de dilatoire, le problème des rapports de l’homme et de la femme. Il faut que l’homme passe, avec armes et bagages, du côté de l’homme. Assez de faiblesses, assez d’enfantillages, assez d’idées d’indignité, assez de torpeurs, assez de badauderie, assez de fleurs sur les tombes, assez d’instruction civique entre deux classes de gymnastique, assez de tolérance, assez de couleuvres ! Les partis : ce qui est, ce qui n’est pas dans la ligne. Mais si ma propre ligne, fort sinueuse, j’en conviens, du moins la mienne, passe par Héraclite, Abélard, Eckhard, Retz, Rousseau, Swift, Sade, Lewis, Arnim, Lautréamont, Engels, Jarry et quelques autres ? Je m’en suis fait un système de coordonnées à mon usage, système qui résiste à mon expérience personnelle et, donc, me paraît inclure quelques-unes des chances de demain.❞
— André Breton, Prolégomènes à un troisième manifeste du surréalisme ou non (1942) in Manifestes du surréalisme
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mesouvenirdetoi · 5 months
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La chanson la mieux assortie pour la période de surconsommation qu'est Noël…
Foule sentimentale…
Oh la la la vie en rose
Le rose qu'on nous propose
D'avoir les quantités d'choses
Qui donnent envie d'autre chose
Aïe, on nous fait croire
Que le bonheur c'est d'avoir
De l'avoir plein nos armoires
Dérisions de nous dérisoires car
Foule sentimentale
On a soif d'idéal
Attirée par les étoiles, les voiles
Que des choses pas commerciales
Foule sentimentale
Il faut voir comme on nous parle
Comme on nous parle
Il se dégage
De ces cartons d'emballage
Des gens lavés, hors d'usage
Et tristes et sans aucun avantage
On nous inflige
Des désirs qui nous affligent
On nous prend faut pas déconner dès qu'on est né
Pour des cons alors qu'on est
Des Foules sentimentales
Avec soif d'idéal
Attirées par les étoiles, les voiles
Que des choses pas commerciales
Foule sentimentale
Il faut voir comme on nous parle
Comme on nous parle
On nous Claudia Schieffer
On nous Paul-Loup Sulitzer
Oh le mal qu'on peut nous faire
Et qui ravagea la moukère
Du ciel dévale
Un désir qui nous emballe
Pour demain nos enfants pâles
Un mieux, un rêve, un cheval
Foule sentimentale
On a soif d'idéal
Attirée par les étoiles, les voiles
Que des choses pas commerciales
Foule sentimentale
Il faut voir comme on nous parle
Comme on nous parle
Alain Souchon
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grompf3 · 1 year
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Haine et extrémisme sur Twitter : rester c'est cautionner ?
Au moment où j'écris ces lignes, je suis en pause de Twitter. Je me fais une sorte de "Dry January" de l'Oiseau Bleu.
Je viens de voir que Twitter a banni à nouveau une sorte de nazi américain dont le compte venait d'être rétabli 24 heures plus tôt. J'en parlais dans ce billet.
Donc, on a 1 histoire qui fait les gros titres...
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...pendant que des douzaines d'autres fachos, antisémites et extrémistes divers réinvestissent l'Oiseau Bleu pour y semer des hoax et des discours haineux.
Mais il n'y a pas que les outrances de ces extrémistes les plus voyants. Avez-vous songé au pouvoir que Twitter peut donner à l'extrême-droite ? Songez à la récolte de données de toutes sortes, aux influences plus ou moins subtiles que pourront avoir l'usage habile des algorithmes, etc.
Et, surtout, si vous considérez que vous ne pouvez pas vous passer de Twitter, il faudrait songer au pouvoir que peut exercer sur vous celui qui en est le propriétaire.
Je suis un anonyme. Je n'ai pas de carrière universitaire. Je ne suis spécialiste en rien. Je n'ai pas de chaîne YouTube. Je ne suis ni un artiste, ni une vedette, ni un dirigeant politique, ni un businessman prospère. Je n'ai ni notoriété, ni prestige. Et avec des débunks, un peu de fact-checking, quelqus trouvailles, quelques anecdotes, j'ai rassemblé plus de 5'500 abonnés sur Twitter. C'est beaucoup pour moi. Ça me monte un peu à la tête, je l'avoue. Et j'aurais bien envie de les garder tous ces abonnés. Voire d'en avoir plus.
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C'est bon pour mon égo, ça, des milliers d'abonnés.
Je me sens important avec des milliers d'abonnés.
Mais je ne vais pas pouvoir fermer les yeux sur ce qu'il se passe sur Twitter et encore moins sur ce qu'il pourrait s'y passer.
Faire comme si de rien n'était, continuer comme avant, ce serait cautionner, être complice. Générer du trafic et des revenus publicitaires. Contribuer à entretenir le cercle vicieux qui fait que les uns restent parce que les autres y sont, mais les autres y sont parce que les uns restent.
Et il me paraîtrait dérisoire, pour ne pas dire complètement con, de réagir en allant passer un maximum de temps sur Twitter pour y multiplier les signalements et les messages d'indignations, et y générer du trafic et des revenus publicitaires, tout en m'imaginant combattre ainsi la haine en ligne...
Je ne vais pas fermer mon compte tout de suite. Mais après mon break du mois de janvier, mon activité sur Twitter va se limiter à 2 choses :
Garder le contact en échangeant en DM avec quelques personnes.
Partager du contenu que j'aurais publié hors de l'Oiseau Bleu, comme ce billet-ci sur Tumblr. Ce sera peut-être des billets de blog publiés sur d'autres plateformes, sur Post par exemple. Je réfléchis aussi à un blog sur WordPress. Ou à des débats sur Reddit. Et il y a mon compte Mastodon.
Et je pense qu'il y aura un moment où j'arrêterai. Je garderai mon compte inactif, sans le fermer, pour conserver le contenu. Et puis à terme, il faudra réfléchir... ben... à mettre un terme, justement.
Et je vous invite chacun et chacune à réfléchir à ce que vous voulez faire de votre temps, à comment est-ce que vous pouvez établir des contacts, échanger, débattre, faire passer vos infos, suivre l'actualité, partager vos coups de cœur et coups de gueule, sans contribuer à cette machine à diffuser la haine et le mensonges qu'est en train de devenir l'Oiseau Bleu.
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