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#paysage de la pluie
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la pluie parle d’images comme le ferait un peintre ; lignes après lignes, rayures après rayures, point par point, jusqu’aux petits effacements qui polissent les reflets, jusqu’aux moindres murmures qui deviennent de plus en plus grands, qui s’élargissent comme des cris ; ce qui quelques minutes avant relevait de la tristesse s’est dilué dans la multitude des effets dessinant par inadvertance une joie
© Pierre Cressant
(lundi 5 septembre 2023)
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toutplacid · 2 years
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Restaurant l’Oriental pendant les travaux devant la gare de Périgueux – gouache format A3, 20 et 21 février 2022.
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equatorjournal · 1 year
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Paysage de la plaine centrale sous la pluie. Photo by M. Mosnaird. From "La Thaïlande et le voyage en Birmanie", 1983. https://www.instagram.com/p/CmpJbH0NkLi/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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lerefugedeluza · 3 months
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Cher hiver, 
Sache que je ne t’aime pas. 
Ta nuit, ta pluie, ton gris, ton froid. Tout ça me rend presque totalement imperméable à tes charmes. 
Pourtant tes quelques flocons de neige, tes chocolats chauds, tes feux de cheminée, tes gros pull tout doux, sont des choses que j’adore. 
Mais tes pluies glaciales incessante, ton soleil qui se lève bien trop tard et se couche beaucoup trop tôt, tes journées toutes grises, ton vent cinglant et tes arbres nus et moroses font que je n’arrive pas à t’aimer, que j’ai même du mal à te supporter. 
Oui, parfois ton ciel est bleu, dénué de tout nuage, parfois ton soleil brille et ses rayons viennent un peu illuminer et réchauffer ton ambiance si froide et si morne. Mais ça ne suffit pas. 
Comme les autres saisons, tu as trois mois pour toi et même si février est un peu plus court que les autres, j’ai toujours l’impression que tu dures mille ans, que tu ne t’arrêteras jamais. Dès janvier, je ne ne crois plus au printemps. 
Tu me rends triste et me vide de toute énergie. Moi qui adore me lever tôt, du moins avec le soleil, tu me donnes envie de dormir toute la journée, voire de rejoindre mon lit mi-décembre et de ne plus en sortir avant les premiers rayons de soleil doux de mars.
Je crois que si, comme beaucoup d’autres êtres vivants sur cette planète, je te passais à hiberner, je m’en porterai beaucoup mieux. Il n’y a rien de plus fatigant que ces journées sans lumière que je passe avec toi, hiver. 
Et puis, maintenant que je fais des vidéos, tes nuits qui tombent très tôt et qui ne se lèvent jamais vraiment me frustrent énormément, car tes journées sans soleil rendent toutes mes images toutes tristes et lugubres, alors que moi, je voudrais partager de la chaleur, de la lumière et de la joie. 
Alors oui, c’est vrai, les journées de neige ont quelque chose de magique. Un silence si apaisant. Mais tu n’as plus assez de flocons pour en recouvrir les pleines et les vallées plus que quelques jours par an. Je sais que ce n’est pas de ta faute et que toi non plus, tu ne maîtrises pas la météo. Mais tout de même, il fut une époque où je t’aimais pour les batailles de boule de neige, pour les premières traces de pas déposés sur ton manteau blanc après une nuit de neige. Je t’aimais pour ces matins de calme et de paix qui surgissaient lorsqu’en ouvrant rideaux ou volet, on découvrait que notre paysage s’était totalement fait recouvrir de blanc. 
Tant pis, les glissages en luge se feront un prochain hiver peut-être. 
En attendant, je prends mon mal en patience, je compte les jours avant le printemps, avant les journées douces et ensoleillées, avant les fleurs et les feuilles qui sortent, avant les oiseaux qui reviennent d’on ne sait où. 
Ne m’en veut pas si je ne t’aime pas hiver. Si je ne t’aime plus. C’est juste que tu me rends triste et déprimée et qu’au bout de seulement quelques jours passés avec toi, je me languis tant du printemps et du beau temps. 
D’ailleurs j’espère qu’il arrivera bientôt, plus tôt que prévu, avec son énergie, sa chaleur et ses journées douces, que je passerai allongée dans l’herbe ou au milieu des fleurs qui grandissent. 
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06/12/23
La ruta 7 : direction le Chili
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Nous avons passé une nuit paisible, que nous avons occupé dans une première partie à dormir, et dans une seconde partie à trembler sous notre couette en observant les éclairs et en subissant les bourrasques de vents à 70km/h (Pour cette pauvre Annette dans la tente de toit battue par la tempête, on devrait plutôt parler de nuit sur un océan subissant la colère de Poseidon). Après la pluie le beau temps et, Annette étant toute surprise d'être vivante et non découpée en petits glaçons de chair brûlée par la foudre, nous nous réveillons le lendemain matin sous un ciel bleu radieux.
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Au programme de la journée, prendre la ruta 7, empruntée pour la première fois par les espagnols il y a de cela 5 siècles pour coloniser l'argentine, jusqu'à la frontière qui nous permettra de revenir au Chili.
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Première étape, une petite balade vers une cascade, dans laquelle nous nous rafraîchissons (Dr Rathatton rafraîchit même ses pieds, c'est dire s'il fait chaud !) .
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Deuxième étape, attendre le passage d'une brave âme qui acceptera de nous aider à relancer notre batterie, décédée à cause des phares laissés allumés par... On ne dira pas qui (on compte faire tourner ce running gag jusqu'à avoir vendu Patochimbo).
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Après cet intermède, nous poursuivons notre route dans un paysage martien, et commençons à grimper dans les montagnes andines. Nous devons en effet passer un col à 3200m d'altitude pour rejoindre le côté Chilien.
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Cette étape franchie à l'aide d'un opportun tunnel, nous atteignons les douanes où nous nous attendons à passer sans problème... Sauf que cette frontière en particulier, qui est ouverte 24 heures sur 24, présente un dispositif digne d'un camp militaire : files de véhicules bien rangés dans un immense hangar auquel on accède par un tunnel, armadas de douaniers et leurs chiens sniffeurs... Nos pauvres oignons et notre ail n'en ressortent pas vivants, mais nous parvenons à conserver le contenu de notre frigo secret caché derrière le siège passager ! À noter que tous nos sacs ont été scannés et que docteur X a du descendre une valise vide du toit de Patochimbo pour que son absence de contenu puisse être observée. Les douaniers étaient même à la recherche de chatons... Sous notre capot !! Une pratique courante paraît-il.
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Une heure plus tard, nous sortons donc de ces curieuses formalités et nous sommes, pour la dernière fois a priori, de retour au Chili ! Avant de redescendre vers Santiago, nous nous arrêtons dans une vallée à 2600m d'altitude pour passer une nuit que l'on espère tout aussi calme que la précédente.
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Pumaline y dirección Sur!
Hola todos,
Comme promis je vous écris après notre visite de Pumaline qui était fantastique ! On a passé deux jours à faire les différents sentiers et un jour coincés par la pluie à attendre dans la petite cabaña qu'on avait loué.
Le premier jour de rando s'est fait dans une jolie forêt avec une belle vue sur des micro cascades.
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Néanmoins, le clou du spectacle était la randonnée jusqu'au glacier du parc. Nous avons marché quasiment jusqu'à son pied, même si nous nous sommes arrêtés avant pour garder de l'énergie pour le retour (enfin surtout moi parce que Charles est très bon randonneur hihi). Nous avons d'abord marché dans la forêt où nous avons observé de sublimes oiseaux : des carpinteros negros. Ils n'avaient même pas peur de nous ! J'ai même pu les prendre en vidéo.
Nous nous sommes ensuite retrouvés dans une immense vallée plate, parcourue par un sentier de sable blanc sublime. La glacier nous dominait au loin et nous nous sentions minuscules face à lui. C'était magique ! Sur le retour nous avons marché avec un couple de français très gentil qui nous a donné plein de conseils pour le Fitz Roy. Ça y est, on arrive dans la partie où on rencontre nos pairs !
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Après Pumaline nous avons repris la route direction General Carrera, la prochaine étape du voyage. Puisque nous avions plus de 10h de route pour y arriver nous avons fait une pause à des termes d'eau chaude pour se récompenser des randonnées. Nous y avons rencontré un couple suisse et deux couples de chiliens adorables avec qui nous avons passé une douce après-midi.
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Enfin, nous avons repris la route vers Carrera et avons fait une pause pour dormir à Puerto Aisen, une petite ville près d'un joli lac. La route était folle. J'ai cru que j'allais pleurer de joie tellement c'était beau.
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Il pleut des cordes depuis hier soir et on a eu le droit à des rafales de vent pendant la nuit. Mais rien ne peut nous déprimer face à de si beaux paysages. Sachez d'ailleurs que les images que je vous poste sont en réalité incapables de retranscrire réellement la beauté des lieux dans lesquels nous sommes.
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On reprend la route aujourd'hui pour Carrera !
Besitos,
Luna.
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VIVA PORTUGAL!
C'est parti !!!
Longue est la route pour rejoindre notre destination : Carvoeiro en Algarve.
Plusieurs itinéraires s'offrent à nous, nous choisissons celui qui passe par le pays Basque. Cela tombe bien, nous adorons cette région et plus particulièrement Saint Jean de Luz.
Partis depuis poltron minet, nous prenons possession de notre chambre à Ascain, en milieu d'après-midi. Nous profitons de l'accalmie météo pour rejoindre Saint Jean de Luz où nous organisons un pique nique apéritif face à la baie et au magnifique coucher du soleil.
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En rentrant à l'hôtel, nous croisons ce panneau improbable qui nous fait immédiatement penser à notre fils!
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Nous passons la frontière à 6h30 en direction de Caceres, en Espagne, notre seconde étape.
Après l'autoroute très sinueuse du pays Basque espagnol, se succèdent de très longues plaines agricoles bien grillées. Déconcentrés par ces paysages désertiques, nous en avons oublié de regarder notre niveau d'essence...dommage!, car après une première partie de route constellée de station service tous les 10 km, celles-ci se font beaucoup plus rares! Fidèles à notre réputation, nous sommes cependant sauvés par l'ami "Repsol" (=Total espagnol).
Nous arrivons à Caceres en milieu d'après-midi sous une pluie battante. Tant pis pour la piscine! L'hôtel Extramadura, chiné sur Booking, est un peu comme la ville, d'une architecture rétro des années 70. Armés d'un parapluie, nous partons à la conquête de la partie ancienne de la ville. Après un pique-nique dans notre chambre, nous y retournons le soir : objectif, déguster une sangria! Les monuments anciens sont très joliment mis en valeur par un éclairage. La musique d'un bar branché nous invite à passer le pas de porte. La sangria "maison" est plutôt bien chargée en alcool blanc, Gin?!
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Le copieux petit déjeuner nous permet également de prévoir notre pique-nique du midi.
A 10h55, (9h55 locales), nous passons la frontière portugaise, où des cigognes, nichées sur des pilônes, nous accueillent. Les plaines désertiques font place à des champs vallonnés et verdoyants de chênes liège.
Nous faisons une halte à Evora, qui mérite mieux que le court moment que nous lui avons consacré. Capitale de l'Alenjero, c'est une belle petite ville qui comporte entre autre de nombreux vestiges de l'antiquité.
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Nous arrivons enfin à Carvoeiro ! Nous donnons rendez-vous à Jean-Michel, notre contact français local. Notre petite maison sur 3 étages, est située dans un quartier résidentiel dans la partie haute de la ville. C'est une maison mitoyenne avec de petites cheminées qui nous a immédiatement fait penser aux "Trullis" vus dans les Pouilles, en Italie.
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Ici, toutes les maisons sont blanches, avec des jardins exotiques. Nous pouvons aussi profiter d'une piscine partagée.
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Comme il faut remplir le réfrigérateur, nous prenons la destination des 3 mousquetaires. Eh oui, la France est là aussi ! En sortant du supermarché, il fait nuit, le GPS ne connait pas notre rue et le téléphone affiche aucune connexion internet… Nous mettons un certain temps avant de retrouver, enfin!, (grâce à Olivier) , notre maison dans ce labyrinthe !
Le lendemain, nous avons rendez-vous avec Jean-Michel, qui avait proposé une marche jusqu'à sa (très grande) villa, pour un apéritif destiné à nous présenter la région proche et les usages portugais locaux.
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Voici la plage de Carvoeiro.
Les jours suivants, nous visitons les environs et nous constatons que la circulation en voiture est souvent compliquée, parce que les indications de lieux sont aléatoires.
Visite de Portimao, située à quelques kilomètres de Carvoeiro.
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Plage de Praia da Rocha
Nous y avons déniché un tout premier restaurant, petit et fréquenté par les locaux, des plats typiques et pas chers.
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Nous randonnons à Alvor, petit port à 15 km de Carvoeiro. Très belle randonnée sur la plage, longue de plusieurs kilomètres et aménagée de chemins de bois qui permettent la marche à marée haute dans la lagune, sur l'arrière.
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jeanchrisosme · 7 months
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Et si, plus tard, quand le temps aura fatigué mes yeux, on me demande ce que j'ai vu de cette vie, je dirai que j'ai vu des jours de pluie et de soleil, et que j'étais en paix dans chacun d'eux. Je dirai que j'ai emporté avec moi la sérénité de quelques heures. J'ai ressenti de la tristesse en voyant partir des amis, mais mon cœur a souri avec l'arrivée de beaucoup d'autres. Je dirai que j'ai vu beaucoup de coucher de soleil et que je me suis levé souvent avec beaucoup de rêves en moi. J'ai vu des paysages changer au rythme des saisons. Et bien souvent je changeais aussi jusqu'à ce que je parvienne à me trouver. Je leur dirai que j'ai vu les enfants jouer, comme si la vie était une fête éternelle. Que j'ai eu des fous rires qui ont fait danser mon âme. Mais que j'ai remarqué aussi en pleurant, que ceux qui ont une main à tenir sont toujours plus forts. J'ai vu ce qui fait une vraie différence dans la vie, ces petites choses, ces détails, les bêtises qui passent inaperçues, mais qui te transforment, qui embellissent tes jours. Ce sont ces petits rien, ces tellement touts, qui fleurissent le sol pour que nous passions...
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argentinechili2024 · 2 months
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Découverte de Ushuaia
Le bateau est arrivé à Ushuaia, la dernière ville habitée de l’Amérique du Sud à 7 h. Nous nous sommes levés vers 7 h 45 pour pouvoir avoir le temps de l’explorer avant notre excursion prévue en après-midi.
Bien équipés de nos coupe-vents, tuques et mitaines, nous sommes partis vers 9 h avec le parapluie qui se trouve dans notre chambre. Il pleuvait un petit crachin qui est un peu toujours omniprésent dans cette partie du monde.
Après un arrêt au bureau de tourisme, où on a obtenu une carte de la ville, nous avons fait les principaux points touristiques de l’endroit en deux heures de marche. J’aurais bien aimé visiter l’ancienne prison de la ville, mais nous manquions de temps. On y reviendra (hahaha) sûrement un jour…
J’ai été impressionnée par la taille de cette ville. Je croyais que ce serait vraiment minuscule, avec rien à voir, mais au contraire… il y a même une université ici. Les routes laissent toutefois à désirer. Plein de gros nids de poule où se ramasse l’eau de pluie. Et ça fait splash quand les autos y passent.
Retour au bateau à 11 h. Et les sirènes d’urgence se déclenchent. Elles ne sont pas pour nous, mais pour les employés qui pratiquent la procédure d’évacuation en cas d’urgence plusieurs fois par semaine. C’est vraiment rodé leur système et c’est rassurant de les voir se précipiter à leur poste respectif dès que les sirènes retentissent.
Nous tentons de dîner à la cafétéria, mais celle-ci n’ouvre qu’à midi, et il est 11 h 30. Nous allons prendre un cappuccino et un muffin au café du navire. Puis, retournons à notre chambre ramasser tout ce qu’il faut pour notre excursion. À midi pile, nous nous précipitons vers les gros chaudrons de soupe pour en avaler une rapido presto avant de nous rendre à notre point de rencontre pour l’excursion. Nous nous sommes dépêchés pour rien, car nous poireautons 30 minutes en file d’attente avant d’embarquer dans le catamaran.
Il pleut vraiment très fort, mais ce n’est pas grave, car le catamaran est couvert. La guide nous explique dans un anglais fortement teinté d’accent espagnol ce que nous verrons. Il est très difficile de la comprendre…
Nous avons vu de splendides paysages sauvages et une faune spécifique à cet endroit du monde. Pas de pingouins en vue, cependant. Ils se trouvent plus au sud, dans la partie antarctique.
Nous avons eu la chance de voir plusieurs baleines qui traversaient le canal de Beagle lors de notre retour vers Ushuaia. C’est toujours un grand privilège d’en apercevoir, même si nous avons déjà expérimenté la chose ici même, au Québec, dans l’estuaire du Saint-Laurent.
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Début de notre marche ce matin.
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Point de vue sur la baie et la ville.
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Du haut de l’observatoire.
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Rue principale le samedi matin.
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Voici les fameux pingouins…
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Départ en catamaran pour explorer la faune du canal de Beagle.
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Colonie de lions de mer.
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Ce ne sont pas des pingouins, mais des cormorans.
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Le phare le plus au sud de l’Argentine.
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Queue de baleine lors de notre retour d’expédition. Nous en avons vu plusieurs.
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alexisgeorge24 · 2 months
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21 février :
Transfert de Coyhaique à Chaitén. J'aurai aimé m'arrêter au Parc Quelat visiter les glaciers puis et à Puyuhuapi pour ses termes face au fjord, mais la météo rend le projet peu prometeur. Il pleut toute la journée et le soleil est prévu pour le surlendemain. J'arrive donc au village de Chaitén sous d'épais nuages et la pluie fine. Je pose ma tente, goute une bière brassée juste en face de mon camping et mange une pizza avant de rejoindre ma tente.
22 février :
J'attends que les nuages partent et je passe la journée dans le village à me ballader sur la plage, à jouer avec des chiens (dont un trijambiste mais qui ne mérite pas moins mon affection) puis jusqu'à un petit mirador, à prévoir la suite (et la fin...) de mon année sabbatique et enfin le combo classique: bière / dîner.
23 février :
Le top départ rando est donné par le soleil et je monte au cratère du volcan Chaitén qui est entré en éruption en 2008. La région étant très humide, la végétation y est abondante. Je traverse donc une forêt quasi tropicale avant d'atteinte la caldera qui doit faire 2km de diamètre. Le sommet de cendre au centre fume toujours, les arrêtes aussi de cendre formant la caldera sont recouvertes de végétation, et entre les deux, une couronne de lac aux eaux vertes. Au loin, des sommets à pertes de vue complètement recouverts de forêt. Puis la mer. C'est magnifique et je suis tout seul en haut. Je fais du stop pour revenir à Chaitén, je déjeune, puis prends un bus pour aller à El Amarillo, l'entrée sud du parc Pumalín (dont fait aussi partie le volcan). Je fais les 9km à pied jusqu'au camping Ventisqueros. L'endroit est incroyable, une vaste étendue de gazon entre les arbres avec vue le volcan Michinmahuida et son glacier. Nous ne sommes que 3 dans cet enorme camping "sauvage" et j'ai donc l'impression d'être tout seul dans le parc et que la vue sur le glacier en dînant m'appartient.
Bilan: 14km, 1000m d+
24 février :
J'atteins ce même glacier, ou plutôt une de ses langues, après 10km en marchant le long du fleuve Amarillo dans une vallée large et exposée au soleil offrant de jolies points de vues sur le glaciers en face ainsi qu'aux sommets chevelus me formant une réelle haie d'honneur. La ballade AR est agréable, sans dénivelé, le ciel est bleu, le glacier blanc avec des reflets bleus dont les couleurs en ressortent éclatantes avec la roche noir du volcan et la rivière formée par la fonte des glaces est divisée en une myriade de cours s'entrelacant le long de la vallée. Je ne compte plus les glaciers admirés, je ne pense pas m'en lassé un jour et je pense que c'est l'élément de la nature qui me fascine le plus. Sur le retour je me fait prendre en stop sans avoir à lever le pouce; c'est vraiment aléatoire sur qui on peut tomber...
Bilan: 25km, 300m d+
25 février :
Transfert à Puerto Montt en empruntant le dernier, mais pas des moindres, tronçons de la Caretera Austral. Quelques 150km de route et de piste sur la côte et 70km de bateaux à travers des fjords en 10h. Le ciel est bleu, on distingue quelques volcans au sommet de glace et de neige, des branches cadettes de fjords nous invitent à nous y perdre, la mer est calme et je crois avoir aperçu Adam et Eve (à poil).  C'est une admirable croisière d'adieu de la Caretera Austral. Arrivé au Terminal de bus de Puerto Montt j'enchaîne direct avec un minibus pour Puerto Varas à 20km. J'arrive de nuit donc je ne vois pas les paysages, pizza et dodo au seul camping du coin.
26 février :
Il fait beau donc je vois les paysages à bord d'un minibus vers le lieu-dit Petrohué. Je longe ainsi le lac Llanquihue qui est aux pieds du volcan Osorno; la brume du matin fait que l'eau du lac se confond avec le cône du volcan et la lumière du soleil tamisé par les peu de nuages éclair à perfection la carte postale. Je me fais donc déposer d'urgence au bord de la route pour filmer et photographier la vue avant qu'il ne soit trop tard. Puis je reprends le prochain bus jusqu'à destination au bord du lac Todos los Santos et ses eaux émeraude. J'entreprends alors une randonnée initiant la monté de l'Osorno, dans la forêt puis la roche volcanique, jusqu'à des jolis miradors sur le lac et surprise, le Cerro Tronador. Je suis en effet à la même latitude que Bariloche (Argentine) où je m'y étais approché il y a 2 mois. Je vois donc son autre profil et lui fait la bise. Malheureusement pendant ma randonnée je ne croiserai aucun cours d'eau et lorsque j'atteins en redescendant le lac j'y plonge la bouche ouverte. Bon pour la vrai histoire je rempli juste ma gourde mais 30min plus tard en longeant le lac j'y plonge vraiment la tête en buvant directement l'eau. Je pose la tente sur la plage et m'émerveille à nouveau face au lac, au creux des montagnes, le soleil se couchant dans mon dos et donnant des couleurs jaunes, oranges, rouges puis roses au ciel et nuages.
Bilan: 24km, 1000m d+
27 février :
Je finis la visite du parque nacional vicente pérez rosales en me rendant aux Saltos (chutes) de Petrohué après avoir payé 7,5eur (ce n'est pas beaucoup en absolu mais payer pour avoir bétonné un site naturel pour le rendre accessible à tous m'énerve toujours). Surtout que les chutes ne sont pas impressionnantes. Puis je temporise à Puerto Varas en attendant mon bus pour Pucon. A la gare routière on me demande 4e pour garder mon sac le temps de faire quelques courses. Du coup je l'emporte avec moi et au supermarché on refuse de me le prendre l'accueil. Je m'enfou et c'est pas le poid qui me dérange, mais ça illustre la mentalité de ce pays où tout est monnaitisable; sûrement une influence étasunienne. A Pucon je prends l'apero debout devant un concert de Cumbia et j'aime beaucoup; puis un humoriste prend le micro et je m'en vais. Je dormirai sur un matelas dans un hostel, après 2 semaines de tente.
28 février:
Excursion à la journée au sanctuario El Cañi. J'arrive rapidement au Mirador du parc et j'ai une vue sur plusieurs volcans qui dominent le paysage vallonné et recouvert de forêt, notamment d'Araucaria, cet arbre emblématique de la région qui (me) font penser à des pins en forme de palmier. J'arrive encore à decouvrir de nouveaux paysages, la Patagonie est vraiment impressionnante et riche. Je redors au même hostel où je suis seul dans mon dortoir, quel luxe.
Bilan:
17km, 1200m d+
29 février :
2e excursion, mais bivouac sur place prévue, au parque Nacional Huerquehue. Je commence par le Mirador au Cerro San Sébastien. Je traverse une forêt d'arbres normaux (je suis ingénieur pas naturaliste), puis proche de la crête des Araucaria, et enfin je longe une crête avant d'arriver à l'objectif. Il m'arrive alors une galère incroyable... je ne sais pas vers quelle direction m'asseoir pour manger ma mangue tellement le panoramas est époustouflant. Finalement je choisi le sud-ouest, malgré la récente défaite du XV de France face à l'Irlande. Sur la descente, il m'arrive une 2e galère... je tappe mon genoux sur un rocher en glissant... ça fait mal, je boîte pendant 100m, puis la douleur devient supportable pour que je puisse courir jusqu'au point de départ. Sauf que j'avais prévue bien plus pour aujourd'hui, donc je décide de poursuivre en forcant légèrement sur le genoux. Finalement la douleur devient une gêne et je peux continuer sans m'en soucier. De retour donc à l'entrée du parc je prends mon gros sac à dos que j'avais laissé et direction le Lago Toro où j'ai repéré un bivouac sur maps.me. Sur le chemin j'ai une presque 3e galère avec une abeille qui me pique au cou. Je sens la morsure et mon cou qui hurtique. Je demande à des gens que je croise s'ils constatent une anomalie sur la zone concernée; réponse négative et je continue. Arrivé  au bivouac prévu j'y fais une sieste de 30min et je pars vers un sommet sans nom mais proche du Cerro Araucano. L'application me dit que la dernière monté est à 50% (énorme !!) et j'appréhende en m'y dirigeant. Finalement elle est bien à 50% mais est composée de terre et d'herbe, ce qui rend l'accès (hors piste) non casse-gueule. Arrivé au sommet j'ai la même vue que le matin mais pendant le couché de soleil. C'est un délire le panorama. Encore des volcans, des sommets cachant le soleil mais où les araucaria se démarquent sur les crêtes comme des cocotiers aux Maldives en contre jour, des lacs, des falaises, des couleurs, Dali, Mozart, Maradona, Pablo Neruda (pour citer un local); je ne sais pas quand m'arrêter de filmer en drone. Sur le retour il fait quasiment nuit et je m'amuse à ne pas utiliser la frontale jusqu'à mon bivouac. J'y arrive mais je l'allume tout de même pour monter la tente, me laver et faire à manger. Les crapauds me félicitant de ma performance de la journée, ils feront un boucan toute la nuit.
Bilan: 27km, 2400m d+ (!!!)
1 mars:
Mois du fin du congé sabbatique. Je redescends à l'entrée du parc en faisant quelques bonus vers des lacs et cascades, puis je prends le bus retour pour Pucon. Arrivé à l'hostel je croise une belge dont j'ai fait la connaissance l'avant veille et qui a son bras qui a triplé de volume suite à une morsure d'abeille. Elle me dit qu'une morsure au cou peut être fatale car si ça gonfle la trachée est bloquée empêchant la respiration. Elle doit sûrement raconter des bêtises. L'après midi je m'achète des chaussettes, ça faisait 3 mois que je n'avais pas une seule paire sans trou. J'aurai craqué 10 jours avant la fin...
Bilan: 8km, 300m d+
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bonsoirs37 · 1 year
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09 mai étape 35 , Navarrete - Santo Domingo de la Calzada. Hier soir, après avoir dîné avec 6 autres pèlerins (Canadiens, Anglais, Lituanienne, Allemande et une Bordelaise) , j'ai regardé la météo et... La grenouille espagnole m'annonce de la pluie à l'arrivée sur Santo... Vers 13h00. Je pars encore une fois de bonne heure en souhaitant passer entre les gouttes. Le début est plutôt difficile, le sac lourd (j'ai donné ma crème solaire à une canadienne. Elle en a plus besoin que moi, et ça enlève du poids), je n'arrive pas à trouver mon rythme, donc je fais un petit détour par le Village de Ventosa pour me faire un petit déj bien copieux dans un bar et 20 mn plus tard, "todo va bien" il me manquait juste du carburant. Durant cette étape j'ai remarqué qu'environ 66% des Pèlerins faisaient porter leur sac (très répandu sur la voie du Puy-en-Velay et sur le Camino francés) , cela leur permet d'être beaucoup moins chargé avec un petit sac contenant de quoi s'alimenter, boire et prévoir pour la pluie. Toujours aussi peu de Français, seulement 2 détectées qui m'ont ignoré lorsque je suis arrivé à leur hauteur, elles étaient en grandes conversations. Peut-être les retrouverai-je à l'arrivée, faut il encore qu'elles soient dans la même albergue. Le paysage est ondulé avec de grandes perspectives sur le chemin, tel un gosse j'essaie d'estimer le temps qu'il me faudra pour arriver... là-bas...au bout, évidemment je suis loin du compte. Rappelez vous, du côté de Bordeaux, j'ai rencontré Suzanne ,80 ans , aujourd'hui je crois avoir rencontré le plus jeune, 7/8 ans , un petit garçon avec sa maman, je lui ai fait un 👍, il était fier, buen Camino petit. Il reste un peu plus de 5 km et il commence à pleuvoir, poncho de rigueur. Et ça nous mènera jusqu'au final et bien encore après. Après-midi midi maussade, c'est pour cette raison que je n'ai pas de photos de Santo... Je doute que les chaussures soient sèches, demain, pour le départ, on verra bien, surtout que demain petite étape (pour moi) de 23km donc je partirai vers 7h30/8h00. Mental : au top et physique : pas de blessure donc ça va.
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source : @cheminer-poesie-cressant
(les portes de l'été, III)
la teneur en gris du paysage a fait du matin une simple cicatrice de silence qui éventre la terre ; le jour ne semble même pas s’engager vers son élévation familière ; le prostré a remporté toutes les batailles et la nature replié sous le poids des pluies de la nuit est un comme un animal blessé tapis sur la plaine
© Pierre Cressant
(mardi 15 août 2023)
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mrlafont · 5 months
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Il en faut vraiment peu pour être heureux, mais il en faut beaucoup pour parvenir à le comprendre. Mes chaussures sont auprès de la porte, elles n'attendent que moi. Tout m'est possible. Les sentiers sont là qui m'attendent aussi, moi et mes chaussures. Tout, j'ai tout pour être heureux. Et je le suis car je sais maintenant qu'il en faut peu. Le vent, la pluie, le soleil, le jour, la nuit, les étoiles, les aurores, les nuages, les arbres, la terre, la pierre, les rivières, les fontaines et les puits, les oiseaux, les animaux, les humains que j'aime, les amis, la famille, l'amour, l'amour de tout et de vivre, la poésie, la tristesse, l'histoire, tout, tout pour être heureux. La montagne, oh là là, la montagne... qu'allais-je donc oublier là ! La montagne. Je la connais peu mais j'y reviendrai, c'est promis. La poésie de tout cela, loin, très loin de la ville. Campagne, nature, paysage, pays, tout cela sent bon la vie, rien que la vie, la seule digne de ce nom. Tout le reste n'est que folie.
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alexar60 · 1 year
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L’enfant des fées (3)
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Les deux premiers épisodes sont disponibles ici.
Malgré le tonnerre, Louis oublia sa vie dans ses pensées. En fermant, les yeux, il revivait une journée, un beau dimanche passé à la campagne. Il marchait avec Armande à ses côtés. Son épouse, habillée d’une longue robe et d’un grand chapeau, ne sortait jamais sans une ombrelle. Elle aimait ce paysage viticole du sud de Nantes. Ils marchaient presque main dans la main, tels des adolescents amoureux transis.
Le jeune commissaire de police entendit, plus loin, des enfants jouer. Le sourire apparut sur le visage boueux du soldat fatigué. Il se souvenait d’Henriette, son ainée. Elle ressemblait énormément à sa mère avec la même forme ovale du visage, les mêmes yeux bleus et un sourire identique. Tout le monde disait qu’elle sera le portrait craché de sa mère quand elle sera plus vieille, jusqu’à avoir son caractère trempé. Ce jour, elle s’était faufilée en compagnie de son petit frère dans les vignobles. Ils couraient, jouaient, un peu déçus de ne pas trouver de raisin à picorer.
-          Jules, cesse de te rouler à terre. Tu salies ta chemise, cria Armande.
Mais le garçon se fichait complètement de ressortir tout crotté. Il frotta ses genoux poussiéreux, puis il repartit rejoindre sa sœur. Leur père rit. Il taquina tendrement sa femme pour sa manière de se faire respecter. Elle soupira en levant les épaules. A son regard, Jules passerait un mauvais quart d’heure en rentrant à la maison.
Les craquements dans le ciel devinrent de plus en plus intenses. Il était noir, mal éclairé par des étoiles filantes qu’on pouvait distinguer dès que la fumée se dissipait. Mais elle ne se dissipait jamais. Il entendit quelques voix tremblantes autour de lui. Une prière…des bruits de pas…Un ordre…Alors, Louis retourna dans son passé.
Blandine était magnifique avec un nœud rose dans les cheveux. Elle ne comptait pas encore un an de vie et restait assise dans le landau poussé par la nourrice. C’était une fille de paysan, venue à Nantes pour échapper à la dure vie des champs. Marie-Anne avait choisi Nantes plutôt que Paris contrairement à ses amies. Louis se doutait que c’était pour accompagner un amoureux, un gars des chemins de fer. Elle était plutôt jolie, si ce n’est cet affreux accent breton.
Peut-être parce qu’elle était la plus jeune, ou parce qu’elle lui ressemblait, la dernière de ses enfants restait sa préférée. Sa petite pupuce, comme il aimait l’appeler. Elle souriait tout le temps, elle voulait qu’il la porte chaque fois qu’il approchait de son landau. Alors, il s’amusait à faire des grimaces. Ce jour-là, il avait surpris sa belle-famille, en donnant la bouillant à sa fille. « Nourrir les gamins reste une affaire de femmes ! », avait balancé son beau-père.
Une pluie d’explosion réveilla Louis. Il était au milieu d’une tranchée. Ils étaient tous à attendre, le dos collé contre les sacs de terre. Ils tremblaient, se passant les bouteilles de pinard pour se donner du courage. Louis regarda son supérieur. Ce dernier surveillait sa montre, il porta un sifflet à la bouche. Avec son rôle de commissaire de police, il aurait dû être lieutenant comme lui. Mais le rapport d’un juge le dégrada au rôle de sergent.
Il connaissait la cible, il savait où foncer. Surtout, il savait ce qu’il y avait en face. Son voisin tendit une bouteille. Alors, il fit comme tout le monde, il but une gorgée de ce picrate. Puis il pensa à sa famille. Il pensa de nouveau à Armande, à ses caresses quand ils faisaient l’amour. Il se souvint du goût de ses baisers sur la bouche, oubliant ainsi celui du mauvais vin. Il pensa à Henriette. Il se rappela bêtement d’une histoire pour la faire dormir. C’était un conte de fées. Il pensa à Jules et au jour où il apprit à jouer du cerceau. Il pensa à Blandine. De son jour de naissance…de l’immense douleur, du visage en sueur de sa femme allongée sur le lit conjugal. Il se rappela qu’il s’est senti petit et fragile lorsqu���il prit sa fille dans les bras. Il n’avait pas connu ce bonheur pour les deux premiers. Il n’était pas présent à leur naissance.
Soudain, le silence ! C’était pour très bientôt! Puis, un long sifflement déchira les cœurs. Les poilus se jetèrent sur les échelles. Les agneaux partaient à la boucherie !
Les hommes tombaient, fauchés par la mitraille, avant d’avoir atteint la première ligne de barbelés. Louis réussit ce miracle. Il s’allongea à côté de cadavres en putréfaction, oubliés lors des charges précédentes. Il y avait des français, des allemands…des corps dans de sales uniformes troués. Le fil remua subitement avant de bouger.
-          Aide-moi, cria Marcel étendu à sa gauche.
A l’aide d’une tenaille, Son compagnon coupa le fil tenu par Louis. Ses mains sentirent les piques égratigner sa peau. Il prit ensuite une grande inspiration avant de se lever. Il aperçut l’objectif. Alors, il courut à côté de Marcel et d’autres camarades. Il courut en oubliant sa famille, en pensant à survivre. Les mitrailleuses continuèrent leur massacre.
Il était devant eux, à attendre les bras en l’air. La statue était tout ce qui restait du calvaire. Avant la guerre, il régnait au milieu d’un croisement de routes. A ce moment, il n’était plus qu’une pâle copie de statue grecque amputée de quelques membres. Le Christ attendait tel un cul-de-jatte qu’on l’aide à quitter cet enfer. Enfin, Louis arriva à sauter dans un trou à côté de l’idole, sans se soucier de possible présence de gaz moutarde. Puis, il attendit parce qu’il n’était pas possible d’aller plus loin.
L’objectif ne pouvait être atteint. Soudain les allemands arrêtèrent de tirer. Il entendit crier. Il reconnut le sifflet du lieutenant et sa voix qui répétait: « retraite ! »
-          Tout ça pour ça ! ragea-Marcel situé dans un autre trou.
Et le tonnerre retentit ! Des sifflements précédèrent les explosions. L’artillerie des poilus visaient tant bien que mal les tranchées allemandes. Dès lors, Louis comprit que les vert-de-gris étaient en train de contre-attaquer. Il porta son fusil contre sa poitrine, et il pria en observant la statue au-dessus de sa tête. Il espérait juste une chose : pas de corps-à-corps.
L’artillerie décimait l’ennemi qui ne réussit pas non plus à franchir leur première ligne de barbelés. Les soldats demeurèrent coincés dans le no man’s land à attendre que cela se passe. Les bombes fusèrent, elles éclatèrent sans se soucier de la couleur de l’uniforme. Elles tuèrent dans les deux camps. Et Louis attendait son tour.
Le bombardement dura une quinzaine de minutes. Le silence s’imposa tout à coup. C’était un silence glacial qui ne dura pas car les appels à retourner dans leur base, les râles des mourants, les cris des blessés graves réalisant avoir perdu un morceau…tout incita Louis à retourner dans ses souvenirs. Il voulait embrasser sa femme. Il rêva de voir ses enfants grandir. Il espéra tenir le bras d’Henriette, lorsqu’elle entrera habillée d’une magnifique robe de mariée dans la basilique Saint Nicolas. Il imagina Jules en bon avocat ou politicien. Et chose étonnante pour son époque, il vit dans un flash que Blandine deviendrait la future Marie Curie.
Il réalisa qu’une grande lumière venait de l’éblouir. Aussitôt, il ferma les yeux puis les cligna les paupières cherchant à retrouver la vue rapidement. Lorsqu’il reconnut le christ, il entendit d’étranges petits bruits. Cela semblait venir de la terre, comme des grignotements, comme si on creusait la terre. Il écouta plus attentivement et crût discerner quelques voix…Des petites voix dont il n’arrivait pas à comprendre la langue.
Quelque-chose surgit tout-à-coup en tombant dans le trou. Il brandit son fusil pointant sa baïonnette pour se défendre jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il s’agissait d’un français.
-          Vous n’êtes pas blessé, Sergent ? demanda le seconde classe.
-          Non, juste mon orgueil ! répondit-il.
Les deux hommes retournèrent dans la tranchée en courant. Personne ne tenta de les empêcher car en face, ils faisaient de même, ramassant au passage des blessés. Le lieutenant, le visage couvert de boue commençait à recenser les restes de sa section. La mine triste, il passa, devant le sergent Louis Macé. Ce dernier n’eut aucun mot. Il ne le salua pas non plus. Il préféra retourner dans ses souvenirs.
Alex@r60 – mars 2023
Photo : Le Christ des tranchées de Neuve-Chapelle.
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La vie selon les gens.
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Acte 1.
Ma journée a commencé très tôt vers deux heures du matin, quand j'ai été extirpé de mon sommeil paisible par des complaintes lancinantes de mon voisinnage. Il semblait s'agir d'une souris bionique courant sur le toit de Patochimbo. Après des investigations poussées par -15 degrés Kelvin, je découvris qu'il s'agissait en réalité d'une malheureuse sangle mal attachée. Ce problème enfin résolu, je pus retourner à la quiétude de mon sommeil sans rêves.
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Au matin, je pouvais admirer El Chalten dans toute sa splendeur matinale (et son absence du nuages. D'ailleurs El Chalten signifie pour les Telhuelche "la montagne fumante", d'où les nuages flottant perpétuellement au dessus de celles-ci.)
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S'ensuivit une belle journée durant laquelle le soleil nous ne nous quitta plus-ou bien nous fuyions la pluie, tout dépend du point de vue-. Nous marchions gaiement, et de superbes paysage succédaient à des panoramas de carte postale. Seule déconvenue, il était interdit de sortir du sentier (cependant, le temps que je m'en rende compte, j'avais ravagé la moitié des zones protégées du parc). Au final, ce fut un jour de plus vécu dans l'insouciance post-doctorale que le ciel sud-américain a bien voulu m'accorder.
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Acte 2.
Patochimbo et moi avons tout de suite noué des liens très forts. Lorsque la conduite nerveuse de Cothésard lui projette de féroces gravillons sur sa douce tôle, je couine de douleur de concert avec notre van. Et à mon image, il craint la pluie,le vent et le froid. Tout deux ce matin ,nous étions frigorifiés, inapte au moindre mouvement tant que les doux rayons du soleil ne se soient pas posés sur nos corps transis.
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Acte 3.
Après avoir été réveillée à 2h du matin par un énergumène bondissant sur le coffre de toit, puis à 3h par mon corps frigorifié atteignant le stade de rigidité cadavérique, je me résignai à utiliser un second sac de couchage par dessus le mien, pleurant par avance pour le trek du W que nous effectuerons la semaine prochaine. Ayant réussi à passer une fin de nuit tout à fait décente, c'est nullement perturbée par le nième décès de la batterie de Patochimbo que j'entame la journée, d'autant plus que l'attraction principale arrive bientôt : IL NEIIIIIIIIIIIIIIGE !
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Dr Rathatton passera bien évidemment la journée à couiner, son mode humidité binaire activé : au premier flocon de neige, c'est terrible, elle est trempée ! Après trois heures à observer en gloussant ses épluchages successifs et sa transformation en oignon géant, je finis par commettre l'erreur fatale : je m'approche de la bête durant l'opération... Elle profite d'un moment d'inattention pour effectuer une manchette sauvage à la pommette, tirant avantage de mon étourdissement passager pour me voler gants et bonnet.
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Nonobstant cet événement marquant, IL NEIIIIIIIIIIIIIIGE. Du coup on lui pardonne. Tout est pardonné quand on fait Schkrounch dans la poudreuse. Et puis le paysage est quand même sacrément beau toute la journée 🥰
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En chemin, nous croisâmes (oh que je sonne érudite) un petit oiseau au déjeuner semblant bien plus concluant que notre restaurant de ce soir.
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Conclusion
A vous de voir quel protagoniste a rédigé quel acte de l'histoire.
Des bizoux 😘
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theoutcastrogue · 9 months
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Georges Brassens - Heureux qui comme Ulysse
Happy he who like Ulysses Journeyed far and wide Happy he who like Ulysses Has seen hundreds of lands And has regained again, after Many years of wandering The country of his youthful years
On an early summer morning When the sun sings within your heart Then how fine it is to be free Fine to be free!
When you’re better here than elsewhere When one friend can make you happy Then how fine it is to be free Fine to be free!
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Heureux qui comme Ulysse A fait un beau voyage Heureux qui comme Ulysse A vu cent paysages Et puis a retrouvé Après maintes traversées Le pays des vertes années
Par un petit matin d'été Quand le soleil vous chante au cœur Qu'elle est belle la liberté, la liberté
Quand on est mieux ici qu'ailleurs Quand un ami fait le bonheur Qu'elle est belle la liberté, la liberté
Avec le soleil et le vent Avec la pluie et le beau temps On vivait bien content Mon cheval, ma Provence et moi Mon cheval, ma Provence et moi
Heureux qui comme Ulysse A fait un beau voyage Heureux qui comme Ulysse A vu cent paysages Et puis a retrouvé Après maintes traversées Le pays des vertes années
Par un joli matin d'été Quand le soleil vous chante au coeur Qu'elle est belle la liberté, la liberté
Quand c'en est fini des malheurs Quand un ami sèche vos pleurs Qu'elle est belle la liberté, la liberté
Battu de soleil et de vent Perdu au milieu des étangs On vivra bien content Mon cheval, ma Camargue et moi Mon cheval, ma Camargue et moi
[translation by Gulalys, lyrics by Henri Colpi, original poem by Joachim du Bellay]
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