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11/12

Notre dernière journée a été pour le moins ... chaotique. N'ayant pas trouvé d'acheteurs pour notre van, nous devons en effet nous résoudre à signer une procuration pour le petit Patochimbo.

Nous avons deux agences concurrentes que nous décidons de mettre face à face dans un combat à mort: Suzi 1 et Suzi 2. Oui, les deux frères étaient très inspirés quand ils ont fondé leurs boîtes respectives.

Nous pensions obtenir un rdv rapidement chez Suzi 2 pour faire évaluer le prix de vente de Patochimbo, mais avons fini par attendre presque 2h, jusqu'à ce qu'on leur rappelle en passant qu'on avait quand même un avion ce soir et que ce serait cool de se bouger le popotin. Pendant que les deux Dr fuient discrètement vers Suzi 1 pour obtenir des infos sur leurs prix, Touille observe notre beau van se faire papouiller par de multiples mains baladeuses.

Mes Dr préférés reviennent avec une offre fort énervante : 7000€ pour un van payé 8500€ il y a deux mois, parceque "il faut changer absolument tout de suite maintenant la courroie de distribution" (remplacement qui coûte au passage autour de 350€), alors que Suzi 2 nous dit qu'il n'y a aucun problème apparent et qu'elle a l'air de pouvoir encore tenir un bon bout de temps... Par contre, eux n'acceptent pas de vendre un van qui n'a pas fait son changement d'huile, qu'ils nous proposent pour la modique somme de 150€. Ils nous conseillent aussi de faire changer tout le devant de la voiture, abîmé par l'ancien propriétaire.

C'est de l'esthétique, aucun problème mécanique associé, et ça nous coûterait aussi dans les 300€, donc ... Flemme ! Par contre, on contacte notre garagiste préféré pour qu'il nous fasse la vidange. On retourne à toute allure au garage, où il est finalement parti en pause dej, on roule jusqu'à la maison, où on a à peine le temps de manger avant qu'il retourne travaille, il emmène Patochimbo à l'atelier, pendant qu'on apprend que je dois être à 16h chez le notaire pour signer les papiers, et le van à 17h dans le parking sécurisé de l'agence ... À l'autre bout de la ville.

Je cours donc pour attraper un bus qui m'emmène chez le notaire pendant que Dr Rathatton et Dr X trépignent en attendant Patochimbo : je n'aurai au final même pas eu le temps de dire au revoir à Daniel en live. Je reçois un SMS dans le bus : Touille est attendue chez le notaire, RAAAAARGH je suis en retard, et du côté du van le gps indique une arrivée au parking à 17h15, RAAAAAAARGH ça va fermer et Patochimbo va finir à la rue, Dr X fait une rupture d'anévrisme en traversant Santiago (les gens sont fous), je signe les papiers, saute dans un taxi, arrive au parking quelques minutes avant la fermeture pour leur demander d'attendre, Patochimbo arrive, on a à peine le temps de faire le plein qu'on est à la porte avec tous nos bagages... Ça vous paraît un peu effréné comme dernière journée peut être ?

Nous arrivons donc finalement pantelants à l'aéroport, 5h avant notre avion, et tombons devant une faille spatio temporelle (aussi surnommée "tablette de Dr X") qui nous propulse dans le futur sans qu'on s'en rende compte. Touille fait un peu de thérapie de groupe pour ses deux amis au niveau de communication déficient, et nous disons au revoir à ce beau continent dans la joie et la bonne humeur (après avoir fait un dernier repas de clochard avec tous les restes de notre sac à pique nique du van)... Même pas une petite larme !

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Adieux à Patochimbo

La première fois que je t'ai conduit, dans Santiago

J'ai cru que j'étais encore dans les rues de Paris.

La dernière fois que je t'ai conduit, dans Santiago,

Je ne voulais plus quitter ni toi, ni le Chili.

Comme un enfant, il fallait t'aider à faire ton (notre) lit,

T'habiller le matin, et aussi te nourrir d'essence .

Mais sur dix mille kilomètres et deux pays

On peut dire que tu as tenu la distance.

Dans les vents du désert argentin et de la Patagonie

Tu n'es jamais tombé, restant droit comme un i.

Aucun trou, aucune piste, aucun pont ne t'a fait peur;

De tous les obstacles tu es sorti vainqueur.

Sur tes sièges nous avons parcouru la ruta 40

Et la Careterra Austral , souvent à quarante.

Durant ces longs trajets, ta radio nous divertissait

Alors qu'émeux, moutons et guanacos défilaient.

Tu étais aussi un van émotif, et par tes fenêtres

Il t'arrivait de verser des larmes de pluie

Que nous écopions vite à l'aide de serviettes

Pour ne pas avoir à pleurer nous aussi.

Par-delà la Terre, tu as franchi les flots

Bravant de terribles tempêtes en bateau.

A l'arrivée tu étais mouillé mais en vie

Démontrant ta nature de van amphibie.

Parfois tu ne démarrais pas, faute de batterie.

Un jour, la défibrillation a fait court-circuit

Et la dépanneuse au garage t'a conduit.

Il fallait la changer, Tintin l'avait bien dit.

Ton sol était dur et rugueux, mais en te quittant

Ce n'est pas au dos que j'ai mal, mais bien au cœur.

Cher patochimbo, nos routes vont aujourd'hui en se séparant

Je te souhaite avec d'autres autant de bonheur.

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Pas de date, il n'y a plus de date. Il n'y a plus de voyage 😭

Liste des objets perdus :

- Une polaire bleue, abandonnée dans des toilettes d'argentine, au milieu du désert. Un unique mouchoir propre dans une poche.

- Une veste en goretex, vagabondant sur un marché de nuit kmher. 5 mouchoirs sales dans la poche gauche. Un tour de cou dans la poche droite.

- Une serviette verte dans le désert d'Atacama. Une unique tâche dessus

- deux paires de chaussettes malodorantes, une en Équateur, l'autre au Pérou. Localisation inconnue

- Une petite culotte beige au Pérou. Deux petits trous. Localisation inconnue

- Une petite culotte bleu en Équateur. Sans trou. Volée lors d'une lessive

- 15 kilos. Éparpillés aux quatre coins du monde

- un bout d'estomac. Dans le jardin de Daniel. Santiago, Chili.

- Une batterie de van. Île de Chiloé, Chili.

- 20% du tee shirt bleu de Touille. Noyé dans l'océan Pacifique.

- 1/3 de sac. Nouvelle Zélande. (rip maillot de bain de maman).

- 6 mois de pilules. Nouvelle Zélande

- 1 carte bleue. Dans un train Kmher. Localisation inconnue.

Liste des objects trouvés :

- "ce qui ne nous tue pas ne nous tue pas. No stress"

- Une nouvelle amie. Chili

- Plein de souvenirs très chouettes. Glanés un peu partout

- 600 euros. Compte en banque de Dr X

- un débardeur noir. Apparu dans le sac à dos de Touille. À maintenant élu domicile dans celui de Dr Rathatton

- Le chargeur de Daniel

- Une amitié durable (comme ce voyage...)

- Facultées de médiation et de babysitting

- Une grande patience et résilience

- Un permis de moto accompagné pour une fois de la véritable capacité à conduire ledit véhicule

- Un niveau d'espagnol suffisant pour comprendre "eres un mongolito"

- une quantité astronomique d'onomatopées abscons émises aléatoirement

- une maîtrise certaine des outils de génération d'image via intelligence artificielle

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10/12

Après avoir assisté à un nième monologue de notre gentil mais épuisant logeur, nous décidons de suivre ses conseils et d'aller au centre culturel. Touille mène la charge, qui nous emmène... Dans une reprise de la Japan Expo version chilienne.

Dr Rathatton decide de remonter le niveau et nous traine dans un endroit frais, silencieux, et calme ... le grand cimetière central. Oui, vivre à Paris vous pousse à apprécier des endroits forts etranges. Toujours est il que nous y découvrons qu'il y a énormément de concessions groupées, notamment pour les pompiers de la ville. On s'est demandés si cela veut dire qu'ils ne sont pas enterrés avec leur famille, et la question reste entière.

Nous prenons ensuite le bus, où le règlement implicite stipule qu'il est interdit de descendre à l'arrêt. Après nous être réceptionner dans un rouler-bouler, Dr X nous fait passer de colline en colline, entretenant mon "développement mollesque" (qui contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, ne se rapporte pas à mes poignées d'amour, mais à mes magnifiques mollets saillants). Bon, sans surprise majeure, c'est de la ville, il fait chaud, on voit la mer treeeeeees loin, c'est pas extraordinaire.

On continue quand même à voir du street art un peu partout, ça donne malgré tout un peu de charme à la chose.

On arrive finalement sur un marché où Touille s'explose le bide à base de cerises super bonnes, puis d'un très bon ceviche, et nous repartons tout contents de cette dernière journée.

Pour remercier Daniel et sa femme, qui nous accueillent une fois de plus chez eux ce soir (on a carrément les clés de la maison...), Dr Rathatton se met aux fourneaux et nous concocte des lasagnes à la ricotta SUPER BONNES (et c'était pas gagné vu la galère pour trouver les bons ingrédients dans le supermarché). Et Touille redéfonce des cerises, parce que c'est trop bon (et qu'à 1€ le kg, on ne va pas se priver).

Demain, on devra abandonner Patochimbo à une agence (sauf si un acheteur se réveille dans la nuit, qui sait), et c'est l'avion... Qui on l'espère, décollera avec 24h de retard, nous permettant ainsi de gagner de précieux sousous. Dr X, sans nouvelle de son Rat depuis 2 semaines, a hâte de découvrir si celui-ci est vivant !

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9/12 (oui, on est à la bourre)

Vos chers aventuriers s'étant remis de leurs déboires nocturnes, nous avons donc passé le week end à Valparaiso.

Après une balade rafraîchissante dans les petites rues de la ville, nous arrivons au musée maritime. Là bas, nous en apprenons plus sur les techniques de navigation de l'époque, les batailles navales avec les pirates, défonçages de coque à base de canons, amputations à la scie, anesthésies au rhum, techniques d'explosifs à base de mines flottantes, etc ... Petite pensée pour cette bombe à périscope dont l'objectif était de tromper les bateaux à la recherche de sous-marins : ils se précipitaient dessus pour couler le sous marin, et *BOUM* !

Après avoir enfin puni Dr Rathatton pour ses vilainies passées, nous repartons nous balader, cette fois en direction de Viña del mar.

Ceux d'entre vous les plus fidèles auront détecté que nous sommes déjà passées par cette ville avec Dr Rathatton il y a deux mois, alors sous un climat fort peu propice à la baignade!

Cette fois, il fait super chaud, et après nous être planqués sous un pont servant de repère à toute les jeunes de banlieue de la ville, Dr X et Touille vont piquer une tête dans l'eau ... Avant de ressortir en courant, l'océan étant trompeusement à 14° (selon une Touille tout à fait non biaisée, 8° ressenti).

En tout cas, ça rafraîchit, et on termine de redescendre nos températures corporelles à un niveau plus humain avec de bonnes glaces. Miam. Même Dr Rathatton s'y met, c'est dire s'il fait chaud !

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08/12

Petit détail non mentionné précédemment par les auteurs du post précédent : les retrouvailles avec Daniel ont été arrosées. Très arrosées. Trop arrosées. Deux des trois protagonistes de notre voyage ont donc passé la nuit à se vider joyeusement l'estomac dans les toilettes, implémentant une coopération inédite pour partager la cuvette unique.

A noter que Touille, n'étant pas un être faible "biberonné au lait en poudre" comme ses deux collègues, a passé la nuit à se faire piétiner sans comprendre ce qu'il se passait.

Note : "espèce de Guanaco" devient une devise.

Les deux visites de van que nous avions programmées hier ayant tourné court (sniff), nous en effectuons une troisième ce matin avec un jeune homme fort beau gosse plein d'enthousiasme. L'avenir nous dira s'il deviendra le futur propriétaire de Patochimbo ou une nième déception. Au pire, je pourrai peut être décrocher un date.

Nous sommes ensuite partis vers Valparaiso, où un blocage routier nous a permis de mettre 4 heures pour arriver, rattrapant ainsi un peu nos carences de sommeil.

Le propriétaire de notre auberge est un homme d'âge mûr totalement surexcité, probablement sous champignons hallucinogènes, mais assurément fort sympathique, et nous avons passé la fin d'après midi à visiter la ville de Valparaiso.

Si la banlieue me fait encore moins rêver que celle de Paris, le centre historique est tout mignon, et couvert de street art qui donne un charme indéniable à cette ancienne plus grande ville portuaire d'Amerique du Sud. Posée sur des collines, elle est aussi constituée de beaucoup trop de marches, ça permet de digérer la glace.

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07/12/23

Notre dernière nuit en pleine nature s'est finalement révélée être très calme et remplie d'étoiles (certains ont même mentionné des étoiles filantes). Étrangement, cela n'a pas aidé le cerveau de notre Touille à dormir. Celui-ci a apparemment décidé de ne plus se désactiver jusqu'à la fin de ce voyage.

Après un bon petit déjeuner au milieu des montagnes, nous prenons la route de Santiago avec mélancolie. Au moment de la pause déjeuner, nous apprenons que Touille est réellement propriétaire de Patochimbo !! (Au Chili l'obtention du titre de propriété du véhicule peut prendre jusqu'à 6 mois, ce n'était donc pas gagné au départ !). Malheureusement, nous projetons de vendre notre véhicule dans les prochains jours, ce qui brisé le cœur de notre jeune propriétaire.

C'est remplis d'optimisme concernant la revente inéluctable de notre van que nous arrivons à Santiago chez notre garagiste préféré, Daniel ! Celui-ci n'a pas pris une ride mais a en revanche vu ses vertèbres se tasser lors d'une chute à moto. Il nous démontre une fois de plus son hospitalité légendaire, et nous fetons nos retrouvailles autour de sa spécialité : la viande au barbecue. Aneth est toute émue de retrouver Pancha le canard.

Nous repartons avec les clés de sa maison en poche, où nous avons stocké nos valises le temps de notre dernier week-end au Chili, que nous passerons au bord de l'océan à Valparaiso !

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06/12/23

La ruta 7 : direction le Chili

Nous avons passé une nuit paisible, que nous avons occupé dans une première partie à dormir, et dans une seconde partie à trembler sous notre couette en observant les éclairs et en subissant les bourrasques de vents à 70km/h (Pour cette pauvre Annette dans la tente de toit battue par la tempête, on devrait plutôt parler de nuit sur un océan subissant la colère de Poseidon). Après la pluie le beau temps et, Annette étant toute surprise d'être vivante et non découpée en petits glaçons de chair brûlée par la foudre, nous nous réveillons le lendemain matin sous un ciel bleu radieux.

Au programme de la journée, prendre la ruta 7, empruntée pour la première fois par les espagnols il y a de cela 5 siècles pour coloniser l'argentine, jusqu'à la frontière qui nous permettra de revenir au Chili.

Première étape, une petite balade vers une cascade, dans laquelle nous nous rafraîchissons (Dr Rathatton rafraîchit même ses pieds, c'est dire s'il fait chaud !) .

Deuxième étape, attendre le passage d'une brave âme qui acceptera de nous aider à relancer notre batterie, décédée à cause des phares laissés allumés par... On ne dira pas qui (on compte faire tourner ce running gag jusqu'à avoir vendu Patochimbo).

Après cet intermède, nous poursuivons notre route dans un paysage martien, et commençons à grimper dans les montagnes andines. Nous devons en effet passer un col à 3200m d'altitude pour rejoindre le côté Chilien.

Cette étape franchie à l'aide d'un opportun tunnel, nous atteignons les douanes où nous nous attendons à passer sans problème... Sauf que cette frontière en particulier, qui est ouverte 24 heures sur 24, présente un dispositif digne d'un camp militaire : files de véhicules bien rangés dans un immense hangar auquel on accède par un tunnel, armadas de douaniers et leurs chiens sniffeurs... Nos pauvres oignons et notre ail n'en ressortent pas vivants, mais nous parvenons à conserver le contenu de notre frigo secret caché derrière le siège passager ! À noter que tous nos sacs ont été scannés et que docteur X a du descendre une valise vide du toit de Patochimbo pour que son absence de contenu puisse être observée. Les douaniers étaient même à la recherche de chatons... Sous notre capot !! Une pratique courante paraît-il.

Une heure plus tard, nous sortons donc de ces curieuses formalités et nous sommes, pour la dernière fois a priori, de retour au Chili ! Avant de redescendre vers Santiago, nous nous arrêtons dans une vallée à 2600m d'altitude pour passer une nuit que l'on espère tout aussi calme que la précédente.

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5/12 dernier jour en Argentine

Alors que nous sommes en Argentine depuis moins d'une semaine, notre course folle vers Santiago va nous pousser à quitter le pays dès demain. Vu le nombre de contrôles routiers subis par Dr. X, on comprend qu'il ait envie de quitter le pays le plus vite possible.

Cette belle journée ensoleillée a donc été l'occasion de jouir du train de vie de l'européen moyen en Argentine. On remercie d'ailleurs Javier Milei, le nouveau président élu argentin, qui en plus de faire probablement sombrer son pays permet aux touristes impitoyables que nous sommes de profiter de la dévaluation du pesos.

Nos activités ont donc consisté à papillonner de boutique en boutique à la recherche de souvenirs authentiques, chose qui visiblement est rare à Mendoza. Plus décevant encore, Touille n'a pu trouver de cartes postales dignes de ce nom car "de nos jours tout le monde utilise les réseaux sociaux"... Reste les vendeurs de vins qui valent pour certains le détour.

Fort heureusement, un restaurant salvateur a pu consoler ces maigres déconvenues par un steak bien gras et juteux, la viande se révélant même (enfin) meilleure que celle que nous avions déniché au supermarché.

La majorité des protagonistes ne pouvant passer plus de 48 heures dans une grande ville sans faire une crise d'eczéma, il était déjà grand temps de retourner vers de plus déserts paysages. Nous avons donc fait route vers la frontière, nous arrêtant aux abords du lac Potrerillos, qui offre un beau cadre à notre dernière nuit sous le ciel argentin.

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04/12/23

Notre trajet infini sur la Routa 40 arrive enfin à son terme ! Sur le chemin, nous sommes tombés sur quelques points dignes d'intérêt : deux glaciers (au sens cornet, pas montagne de glace à-25°), une piscine, une transhumance de chèvres, et ... Un observatoire à rayons cosmiques unique au monde.

En gros, il y a des particules cosmiques venant d'autres galaxies qui sont terriblement chargées en énergie quand elles arrivent dans notre atmosphère. Là, elles font une immense réaction en chaîne qui provoque une ionisation des atomes de notre atmosphère, créant une grande pluie de particules toujours bien chargées en énergie.

Elles arrivent à traverser la paroi de gros réservoirs d'eau ultra pure, où leur énergie crée une lumière qui est mesurée par des amplificateurs. En gros. Et du coup, on sait juste que ces fameux rayons cosmiques sont produits pas trop loin des limites de notre galaxie, mais pas de dedans (sinon, niveau énergie, ça ne marche pas), et ... C'est tout ! Ça pourrait peut être venir de trous noirs, de création de supernovas, on n'en sait pour l'instant rien !

Bref, ils ont quand même 1660 modules de détection répartis sur 3000km2 de superficie, c'est sacrément la classe. Et on a eu le droit à une session réalité virtuelle pour rentrer dans une simulation de douche cosmique, et c'était sacrément beau quand même.

Une fois notre petit cerveau bien rempli de concepts physiques, nous nous sommes refroidi les méninges avec une troooooop bonne glace, puis en piquant une tête dans la piscine de notre camping !

Suite à un combat acharné de cavaliers sans cheval représenté par la position du flamand rose, nous avons déterminé la domination de Dr X sur Touille, qui se vengera sauvagement en le transformant finalement en monture.

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02-03/12/2023

Cela fait deux jours que nous sommes de nouveau sur la ruta 40 en Argentine, avalant les kilomètres pour revenir à temps à Santiago et vendre Patochimbo. Il ne se passe donc rien de particulièrement glorieux, si ce n'est quelques faits divers que nous vous relatons ici.

Chronique d'un Rataton

Alors que mes compagnons de voyage étaient partis retirer de l'argent au Western Union le plus proche, j'étais restée seule, en charge de Patochimbo. Je lisais pensivement les dernières nouvelles scientifiques lorsqu'un bruit désagréable de klaxon résonna à mes oreilles. Je sortis prudemment mon museau du van, pour tomber nez à nez avec une Argentine en furie vociférant que j'étais garée devant son portail. La terrible évidence m'écrasa, j'allais devoir conduire Patochimbo. Tentant désespèrement de me rappeler des leçons de conduites antedeluvienne que j'avais suivi, j'allumai prudemment le contact et écrasa au hasard une pédale. Fière de ce premier départ, je tentai ensuite de passer la marche arrière. Las, celle-ci se refusa à tout mouvement. Après quelques essais supplémentaires infructueux, l'ecrasage d'une autre pédale sans plus de succès, je sorti penaude du véhicule pour tenter d'expliquer à la femme devenu maintenant dragon fulminant, que je ne savais pas conduire. Je lui proposai de conduire pour moi, mais celle-ci, dont la patience avait manifestement définitivement disparu, menaça d'appeler la police tout en clamant ne rien comprendre à mon franspagnol. Alors que la situation semblait désespérée, que je me voyais déjà derrière les barreaux à perpétuité, une flaque de lumière éclaira un camion, accompagné d'une musique céleste. En sorti un ange, envoyé directement par le dieu des Glands, qui vint s'installer au volant de Patochimbo, lui chuchoter quelques formules magiques au capot, et le miracle opéra : Patochimbo se déplaça.

Chroniques d'une Touille

L'une de nos activités quotidiennes que nous avons assez peu abordée jusqu'ici : la vaisselle. Disposant d'un bidon de 20L (+/-15L en fonction du statut de remplissage de la bête) et d'une douchette atteignant un débit de pointe d'un demi litre à la minute, nous ne sommes pas dépendants de la présence d'un point d'eau pour laver nos affaires ou remplir la casserole pour le thé du matin. Une petite colonie d'algue ayant élu domicile dans le réservoir ou le tuyau, nos deux Dr préférés font BIEN bouillir l'eau d'ailleurs.

Après un mois d'essais et d'erreur et une âpre bataille, deux concessions sont faites : hors cas de légitime défense, on n'utilisera pas de liquide vaisselle dans les cours d'eau ou les lacs, et Touille est bannie de vaisselle.

Lors de la dégustation de nos incroyables steaks argentins, nous avons redécouverts pourquoi la consommation de viande rouge n'est pas recommandée à haute dose pour les maladies cardiovasculaires : si le gras déposé dans la poêle est représentatif du cholestérol tapissant nos artères, la durée de vie des argentins doit être de 35 ans.

Après 30 minutes à se battre pour décaper les ustensiles divers utilisés dans la concoction de ce repas divin, arrive l'heure d'affronter le boss final : la poêle. Dr X doit s'incliner : malgré l'utilisation de la moitié du liquide vaisselle, l'eau gelée de notre bac ne suffit pas. Notre éponge est texturée et graisse désormais plus qu'elle ne nettoie, et seul un nouveau passage sur le gaz permet d'entamer suffisamment l'armure de protection de notre adversaire pour apporter une amélioration significative de l'état de la vaisselle.

Après une épique bataille durant laquelle Dr X et Dr Rathatton ont perdu toutes les calories apportées par le repas, c'est une victoire ! Une seule victime est à déplorer : notre éponge est désormais parfaitement hydrophobe, voire hydrofuge.

Suite à la découverte de cette aberration de la nature, je propose de sacrifier notre courageux accessoire, au profit de ses deux soeurs neuves qui pourront nous servir pendant les dix derniers jours de notre voyage. Rathatton s'offusque : il suffit de trouver de l'eau chaude pour que l'éponge ressuscite, pas de gâchis !

Finalement, après 3 jours à mettre la main sur ce bloc de beurre rangé fort pertinemment en plein milieu de notre vaisselle propre, et en l'absence la plus absolue de source de chaleur (à notre grande surprise, puisque nous avons dû en croiser 2 en deux mois), Rathatton cède, et c'est une Touille heureuse qui procède à l'incinération au lance flamme de cette hérésie de la nature.

Adieu petite éponge, qui nous aura si fidèlement accompagnés.

Chroniques d'un Docteur X

Au cours de ce beau voyage nous ayant menés aux confins du monde, nous avons développé de petites habitudes ludiques virtuelles soupoudrant notre quotidien d'une légère dose de jeu.

La principale modalité consiste à terraformer d'autres planètes, en particulier Mars, dans le but d'oublier que nous participons à la dévastation de la nôtre. Dans le jeu, chacun incarne une gentille corporation dont le but est de terraformer Mars en engrangeant plus de profits que les autres. La terraformation peut se faire seul ou à plusieurs, permettant de nombreuses possibilités d'amusement (le jeu est une adaptation d'un jeu de plateau que je conseille vivement à tous).

Le temps avançant, j'ai souhaité diversifier l'offre de jeux disponibles. J'ai ainsi proposé un jeu tout aussi virtuel, mais qui se joue en duel. Le but est de construite une civilisation plus florissante que son adversaire, en batissant des merveilles qui ne sont pas simplement belles mais débloquent des capacités associées ( 7 Wonder Duel pour les intimes, je vous invite également à y jouer et à consulter la page Wikipedia consacrée aux merveilles du monde, très instructive).

La première partie avec une de mes camarades de voyage s'étant déroulée sans problème, je conclus que ce nouveau jeu allait lui aussi s'intégrer dans notre routine. Conclusion qui se trouva être tout à fait erronée.

Alors que j'avais entamé une nouvelle partie avec un enthousiasme intact et sous les meilleurs auspices, je fus sauvagement attaqué par un individu à la mâchoire inhumaine. Mon nouvel adversaire avait en effet décidé de transposer la guerre que nous nous mentions virtuellement en un combat à mort bien réel. Après quelques tentatives d'immobilisation infructueuses, je me résignai à fuir le champ de bataille face à la rage sans cesse renouvelée de mon opposante. Je sautai donc de la tente de toit, manquant de me tordre la cheville en glissant sur un barreau, et m'enfermai derechef dans l' habitacle protecteur de Patochimbo.

Alors que je rejouais dans ma tête des scénarios de films de zombies (ainsi que des premiers Jurassic Park), je remarquai que le prédateur ne m'avait pas suivi. Je compris alors que ce monstre sanguinaire , si redoutable qu'il fut, n'avait pas la résistance au froid d'un Guanaco. Il n'oserait donc pas sortir de sa tanière, et se contenterait de poursuivre ses fulminations à l'intérieur de sa toile.

Je poussai donc un soupir de soulagement et pensai être sauf, quand j'ouis de nouveaux cris. Mon autre camarade de voyage était malheureusement restée dans la tente, et l'engeance terrible s'en prenait à présent à elle. Dans un accès de désespoir, et alors que j'entendais Touille succomber sous les assauts, je décidai de me barricader dans le van, dans l'attente sordide du lever de soleil qui libérerait la bête de son antre et sonnerait probablement mon glas.

Épilogue

Suite à la mort subite de ladite bête due à une intoxication alimentaire à base de gros orteil, nous pouvons reprendre notre voyage tant bien que mal, dans l'espoir d'atteindre un centre de soins psychiatriques avant que nos traumas ne dégénèrent en folies.

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Post du 1/12/23

- Le chien fidèle -

Le chien fidèle est une sous espèce du canis lupus familiaris. Il est principalement localisé en Amérique du Sud, sous le tropique de Capricorne. Le chien fidèle s'est donné pour but de vous accompagner lors de vos randonnées, de vous défendre contre les chiens non fidèles et de vous aider à braver la nuit noire lorsqu'il vous prend l'envie d'uriner à 3 heures du matin. Sur ce dernier point, le chien fidèle vous aidera également à réchauffer votre postérieur en collant amicalement sa truffe sur ladite partie de votre anatomie.

- Mode de reproduction -

Le chien fidèle, contrairement à l'ensemble du règne animal, se reproduit en poppant spontanément. Il suffit en effet de garer un van pour que le chien fidèle se matérialise à côté du véhicule. Si aucun chien fidèle n'est apparu à la sortie de votre voiture, vous pouvez vous rendre au lac le plus proche, où le chien fidèle vous attendra. Il suffira ensuite de rejoindre le van tranquillement, votre chien fidèle vous suivra.

- Régime alimentaire du chien fidèle -

Vous pouvez nourrir votre chien fidèle du gras de votre steak, d'une boîte de thon périmé, ou du morceau de poulet qui traîne depuis deux semaines dans votre frigo et que plus personne ne veut manger. Le chien fidèle en deviendra d'autant plus fidèle. À noter, le chien fidèle, à contrario du rat, appréciera peu les noix subtilisées au petit déjeuner d'Aneth.

-S'occuper du chien fidèle-

Le chien fidèle est friand de caresses. Il est également grouillant de divers parasites. Afin de concilier ces deux paramètres, vous pouvez demander à Aneth de caresser le chien fidèle. Invariablement, celle-ci finira par craquer.

Après avoir passé la nuit avec votre chien fidèle roulé en boule au pied de votre van, vient le moment des séparations déchirantes. Parler doucement au chien fidèle, expliquez-lui à quel point il vous manquera, fermez lui la porte au nez, et roulez en larmes vers votre prochain objectif.

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30/11

Aujourd'hui, Dr X nous a trouvé une petite randonnée toute tranquille : 4,2km pour 1070m de dénivelé. Je pense qu'il a décidé de nous achever avant notre retour en France. (Tout comme la faune locale, fort velue)

Après une succession d'échecs hier aprem et ce matin pour retirer de l'argent avec Western Union ("on ne prend pas les passeports européens", "on n'ouvre qu'à 10h30 demain" puis "ah oui on est ouverts, mais on n'a pas d'argent"), nous partons sur les routes avec l'équivalent d'1,5€ en poche... L'essence a beau ne pas être chère ici, ce serait bien d'arriver à retirer dans la prochaine ville quand même !

Nous partons donc sur la route des 7 lacs, où nous faisons de multiples arrêts pour profiter du paysage. Vu la quantité de cars de touristes qu'on croise, c'est LA chose à faire de la région.

On se pose finalement dans un des campings les plus mignons qu'on ait fait, au pied de notre rando, au bord d'un lac, entouré de montagnes, des rapaces multiples nous tournant autour, le doux soleil nous réchauffant pendant qu'on prend notre pique nique sur la pelouse... la vie est belle mes amis !

Il est ensuite temps de souffrir un peu. Il fait beau, il fait chaud, nous partons donc en short et t shirt, pas exactement préparés à la neige qui nous attend 600m de dénivelé plus loin ! Qu'importe, on brave le vent pour finir la grimpette. Dr Rathatton finit par en avoir marre de glisser dans la succession de névés et de sable tout pourri où on fait un pas en avant, un demi pas en arrière, et part donc faire une sieste au soleil pendant que ses deux valeureux compagnons en short finissent l'ascension.

Je pense honnêtement que c'est un des plus beaux sommets que j'ai fait de ma vie. De là-haut, on surplombe absolument toutes les montagnes environnantes, on a une vue plongeante sur toute la chaîne de volcans enneigés, parsemés de lacs aux tailles diverses. Franchement, c'est incroyable !

Bon, vu qu'on se pèle quand même sacrément les noisettes là-haut, on se décide à rejoindre Dr Rathatton en bas, en empruntant un petit raccourci : un immense névé qui fait la moitié de la descente... parce que quoi de plus rigolo que d'esquiver du sable et tout un tas de rochers instables qui roulent sous les pieds qu'un bon gros tas de neige ? Eh bien, faire de la luge pardi ! Bon, mon derrière me rappellera cet événement pour l'éternité, le short non imperméable étant assez peu adapté à cette activité récréative.

Touille en profitera donc pour hériter du surnom de surfemme par Dr X (qui avait fort intelligemment emmené un imper, ce qui a protégé son auguste séant), avant de lui même provoquer notre admiration une fois au camping, lorsqu'il décidera d'aller piquer une tête dans une eau autour de 5°. Si vous vous demandez comment on a fini la journée sans pneumonie, je vous répondrai que nous aussi :') Faites un tour du monde, ca renforce l'immunité !

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29/11

Nous sommes fort heureux de vous annoncer que nous sommes passés en Argentine sans souci ! Après un instant de sueur froide avec une douanière fronçant les sourcils et nous disant "je vais demander à ma supérieure" d'une grosse voix, nos papiers à la main, elle est finalement revenue tout sourire avec notre papier tamponné. Ouf !

Nous avons pu retourner acheter de la bonne viande rouge bien tendre à 5€ le kg dans la même supérette qu'il y a un mois (la boucle est bouclée, snif), et nous salivons d'avance en pensant au repas de ce soir.

En attendant, Dr Rathatton nous a trouvé "le meilleur restaurant d'empañadas du monde", qui il faut l'avouer, était une tuerie.

De son côté, Condor le pigeon profite d'une belle cascade, fuyant devant une classe nature de 30 gamins hurlants.

Quant à lui, Dr X s'amuse à faire de petits essais en laissant les phares de la voiture allumés pendant les courses. Bon, d'accord, on a pu démontrer empiriquement que le problème venait bien de l'ancienne batterie. Rumph. C'est quand même sacrément agréable de ne pas stresser à chaque démarrage de Patochimbo ... (Et ça évite à Dr X de se faire épiler les poils de moustache un par un par ses camarades de voyage)

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28/11/2023

Suite aux efforts homériques des deux derniers jours, ce sont des aventuriers heureux mais courbaturés qui se réveillent en ce doux matin de fin novembre.

Le ciel montrant des signes encourageants, nous décidons de tenter la visite du lac Petrohue, dont la couleur turquoise des eaux dépend du bon vouloir de la météo.

Et nous ne sommes pas déçus ! Les paysages rivalisent de teintes jaunes, vertes et bleutées. Nous parvenons même à approcher l'énigmatique pudu, qui parvient, de ses frêles cinquante centimètres, à charmer Touille, qui en oublie le paysage environnant.

Alors que nous nous en retournons vers Patochimbo, nous constatons que le volcan Osorno, qui se paraît d'une couronne nuageuse deux heures plus tôt , est à présent dans de superbes dispositions ! Nous filons donc au gré d'une route tortueuse jusqu'à un sentier qui nous permet d'apprécier sa majesté à sa juste valeur.

Le sommet du volcan Osorno est reconnaissable entre tous car en permanence enneigé. Cependant, c'est un volcan considéré encore actif ! Lorsqu'il entre en éruption, la lave se déverse par de petits cratères entourant la base du volcan. La dernière date de 1869, et la prochaine ne sera visiblement pas pour aujourd'hui, au grand désarroi de docteur Rathatton.

Sur les pentes du volcan, on se rend réellement compte à quel point celui-ci domine la région, et on profite de panoramas sublimes et multicolores, où la roche volcanique rouge fait office d'exhausteur de paysage.

Notre petit tour de 3km en forme de décrassage de trek terminé, nous filons le sourire jusqu'au oreilles et le nez rougi par le soleil jusqu'à notre prochain lieu villégiature, au bord d'une rivière en plein nature, en compagnie de paisibles pêcheurs locaux. Prochaine étape, un retour en Argentine prévu pour demain, si la douane le veut bien !

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Post du 26-27/11, La Junta

Nous partons de bon matin rejoindre la vallée idyllique de la Junta, située en "Patagonie verte". Ici, tout est géré par les locaux, ce qui ne fait pour nous aucune différence sur les aménagements ou les prix proposés. Sur le chemin, nous rencontrons de nombreux animaux sauvages, tels que des mules, des chevaux, des homo sapins, et de gentilles moufettes.

Après 5 heures de marche tranquille dans la forêt, à sauter tel l'agile guanaco au-dessus de fossés de boue, nous atteignons notre camping, d'où rayonne ensuite de nombreuses randonnées vers les vallées environnantes.

Là-bas, nous pouvons profiter d'un incroyable paysage, de douches froides et des 4 tondeuses à gazon naturelles plus connues sous le nom de frères chevaux et frères bœufs, qui viennent amoureusement déposer leurs excréments à l'entrée de nos tentes. En mal de sensations fortes, nous partons rapidement explorer les toboggans naturels de la région. Comme nous sommes encore au printemps, l'eau qui s'y déverse ne permet pas la descente desdits toboggans sans l'obtention de trauma crânien ou d'une hypothermie. Nous nous contenterons donc de les observer respectueusement.

Nous découvrons ensuite un mystérieux chariot grinçant, suspendu au-dessus d'une rivière, avec, sur l'autre berge, une petite plage qui nous tend les bras. Tel l'Indiana Jones chilien, nous partons nous vautrer avec plaisir sur le sable chaud pour certains, ou plonger dans l'eau glaciale pour d'autres.

Le lendemain, direction l'amphithéâtre, haut lieu d'escalade de la région. Les grimpeurs ont "aménagé" le chemin pour faciliter l'accès à la zone. Pour lever toute ambiguïté, une randonnée aménagée par des individus capables d'escalader des dévers en s'aidant uniquement de failles de quelques millimètres de long, reste difficilement praticable pour le commun des mortels. Mis à part les cours d'eau qui dévalent le long de parois rocheuses, que nous sommes supposé remonter tel le saumon frétillant, les petits sauts délicats de cabris que nous sommes amenés à faire le long d'une pente à 89 degrés, et la chasse aux petits rubans colorés qui sont censé nous guider dans cette jungle luxuriante, notre randonnée se déroule sans encombre.

Nous rentrons ensuite au camping, remballons les tentes, et c'est reparti pour les 4 heures de marche qui nous ramènent à ce cher Patochimbo. C'est claqués, mais ravis que nous quittons la zone de la Junta.

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Ce matin, fuyant la grisaille qui a recouvert le paysage magnifique d'hier (on ne pourrait pas deviner qu'un volcan se cache derrière ces pans de nuages qui pèsent sur le lac comme un couvercle), nous partons en direction de la charmante bourgade de Chacamo Cachomo Cochamo. Décidément, votre Touille a la mémoire des noms.

Là, une très gentille dame à la mairie, très consciencieuse, passe 35 minutes à nous expliquer absolument tout ce qu'il y a à faire dans la région, nous lisant page par page les plans imprimés à partir de Maps entre les différentes destinations, et face à son auditoire captivé, commence même à dériver vers des balades en dehors de la région. Ayant réussi à sortir des griffes de cette amoureuse de la zone, nous partons faire deux balades : la première, en direction de la "Cascada Escondida".

Comprendre donc la cascade cachée, à laquelle nous accédons après une montée ininterrompue d'une bonne demie heure. Dr Rathatton grogne qu'elle devrait elle aussi acheter un terrain avec une cascade et en faire payer l'entrée, et elle se lance dans de savants calculs de rentabilité pendant que nous approchons de la chute d'eau.

Dr X démontre une nouvelle fois son absence totale de récepteurs aux froids en patientant tranquilou dans de l'eau à -2°, pendant que Touille couine tel un Rathatton en sautant de cailloux en cailloux. De son côté, cette dernière nous attend sagement sur les escaliers : il y a de la bruine.

Dr X et Touille feront donc un selfie cascade seuls, profitant du bruit de la cascade pour échapper aux chansons beuglées par leur troisième compagnon (mais particulièrement inspirées, il faut bien l'admettre).

Demi-tour toute, en direction de la mystérieuse forêt des Columpios. Un coup de Google trad nous aurait potentiellement aiguillé sur ce qui nous attendait sur place : Columpios, loin d'être le nom d'une espèce d'arbre ou d'oiseau locale, signifie ... Balançoire. Oui, bon, hein, j'ai beau faire la traductrice, c'est pas un mot qu'on utilise tous les jours non plus.

Nous nous faisons avoir par la mention "20 minutes de marche", que nous passerons une fois de plus à grimper de façon infinie, mais le paysage qui se découvre est absolument incroyable !

Ce sera donc fin de journée style photos Instagram, à profiter de notre soleil miraculeux (noter que même Dr Rathatton est en t shirt !!), de la beauté du paysage, de la douceur de la vie, et du plaisir de s'envoler vers l'inconnu.

Ayant finalement décidé sur un coup de tête mûrement réfléchi pendant au moins 5 minutes, nous vous annonçons officiellement que nous serons en randonnée demain et après demain dans la zone de la Junta, où il n'y a à priori aucun réseau 🤗 Ce soir, c'est donc team sandwich, team repas, et team sac à dos . (Ben voui, il n'y a pas de supermarché dans ce trou paumé du Chili, ce ne serait pas drôle, il faut improviser !)

Plein de bizouux, à dans deux jours 😘