Tumgik
#frémissement
abdlrimespotiques · 2 months
Text
Tumblr media
coste hubert
ont oublie
sous un frais vif vent qui frisonne
là le brusque et soudain automne
alors les averses fines de neige
lors de la saison froide et glacée
1 note · View note
coolvieilledentelle · 1 month
Text
Tumblr media
Recette de l' Agneau de Pâques
Pommes de terre primeurs et petits légumes
Artichauts, petits pois, oignons nouveaux, pommes de terre..le plein de légumes primeurs dans l'assiette.
Pour 6 personnes 1,800 kg de gigot d’agneau 1 tranche de ventrêche découennée (facultative ) 1 tête d'ail 2 branches de romarin 20 cl d’huile d’olive 1 bouquet garni 2 clous de girofle 1 petit morceau d’écorce de cannelle 1 kg de petits pois écossés 12 oignons nouveaux avec une partie de la tige verte 6 fonds de petits artichauts violets tournés et citronnés 1,200 kg de petites pommes de terre ‘Bea’ épluchée Picada : 30 g d’amandes effilées 1 tranche de pain 4 gousses d’ail 1 cuill. à soupe d’huile d’olive 1 cuill. à café de persil 5 cl de vin blanc moelleux Sel Poivre blanc
Saler et poivrer généreusement le gigot d'agneau. Disposer dans un plat allant au four avec la tête d'ail coupée en deux, le romarin, arroser d'un filet d'huile d'olive. Laisser cuire 2h30 environ à 190°C en ajoutant un peu d'eau ou de bouillon durant la cuisson. Arroser régulièrement. Tailler la ventrêche en lardons. Les mettre avec l’huile dans une cocotte et faire colorer. Réserver. Faire revenir les oignons dans un peu d'huile puis ajouter les artichauts et les petits pois dans la même cocotte. Ajouter la ventrêche (optionnel). Mouiller avec 10 cl d’eau, ajouter bouquet garni, épices, et porter à ébullition. Couvrir et laisser cuire 20 min à petit feu. Ajouter alors les pommes de terre, et laisser mijoter jusqu’à ce qu'elles soient cuites. Préparer la picada : Mettre le pain frit à l’huile avec l’ail haché dans un bol, ajouter les amandes légèrement grillées et les autres ingrédients. Piler et malaxer jusqu’à obtenir une pâte bien lisse. Lier avec le jus de cuisson, vérifier l’assaisonnement, mettre sur le feu jusqu’à frémissement. Servir bien chaud avec l'agneau. Astuces : préparer cette recette avec les légumes primeurs de votre choix, oignons nouveaux, carottes.
31 notes · View notes
soitamespieds · 9 months
Text
Tumblr media
depuis qu'il est en cage, chaque jour est un vrai plaisir pour moi
Depuis qu'il a embrassé la chasteté avec cette cage, chaque aurore m'offre un plaisir incomparable, doublé d'une palette de sensations et d'émotions que je n'avais jamais connues auparavant.
Chaque matin, à la première lumière du jour qui filtre à travers les rideaux, la chambre se remplit de cette odeur douce et boisée, rappel de notre promesse silencieuse. Ces moments, baignés dans une douce lumière dorée, sont ceux où je sens le plus notre connexion intime. Le frémissement des draps, la chaleur de sa peau à proximité de la mienne, la cage en acier froid autour de lui, tout concourt à un tableau de contrastes qui exacerbe mes sens.
Psychologiquement, cette expérience a été une révélation. J'ai découvert en moi une force et une confiance que je ne soupçonnais pas. La cage, pourtant perçue par beaucoup comme une entrave, est devenue pour nous un symbole de confiance, un pacte silencieux renouvelé chaque jour. Le poids psychologique qu'elle représente pour lui est contrebalancé par la légèreté avec laquelle notre relation s'est métamorphosée.
À chaque fois que je le regarde, il y a cette étincelle dans ses yeux, une lumière douce mais déterminée. Cette lueur, révélatrice d'une soumission consentie et d'une anticipation fiévreuse, est devenue mon phare, guidant nos interactions. Le soir, l'air se charge d'arômes épicés, écho de nos désirs contenus, et chaque souffle est une danse de promesses et d'attentes.
Le jeu de la chasteté est devenu bien plus qu'un simple accessoire physique. C'est une exploration des profondeurs de nos âmes, une cartographie de nos désirs les plus secrets. Et en ce voyage, chaque sensation, chaque odeur, chaque lueur est un repère, un témoin de la beauté et de la complexité de notre amour
58 notes · View notes
abdou-lorenzo · 7 months
Text
Elle se sentait toujours, au travers des larmes de tendresse, dans les sonorités de sa voix imaginée.
Elle s'espérait pour des sensations tactiles à venir, pour un toucher de velours, pour un frémissement de papilles sensibles....✨
Tumblr media
Elle s'attendait pour un réel, où l'être par avance devine une présence qui se pénètre, sans même être déjà venue à soi.....✨✨✨
Tumblr media
Elle s'approchait telle une fée longtemps rêvée croyant déjà l'atteindre de l'esprit bien plus que de l'âme....✨✨
Tumblr media
Mais, elle avait déjà tout devancé et sans jamais l'avoir perçue, elle était en vous et vous avait envahi, en votre âme et corps tous deux réunis.....💞✨✨
Tumblr media
31 notes · View notes
tournevole · 21 days
Text
Un peu de musique - Victor Hugo
Écoutez ! — Comme un nid qui murmure invisible, Un bruit confus s’approche, et des rires, des voix, Des pas, sortent du fond vertigineux des bois. Et voici qu’à travers la grande forêt brune Qu’emplit la rêverie immense de la lune, On entend frissonner et vibrer mollement, Communiquant aux bois son doux frémissement, La guitare des monts d’Inspruck, reconnaissable Au grelot de son manche où sonne un grain de sable ; Il s’y mêle la voix d’un homme, et ce frisson Prend un sens et devient une vague chanson : « Si tu veux, faisons un rêve : Montons sur deux palefrois ; Tu m’emmènes, je t’enlève.  L’oiseau chante dans les bois.
 « Je suis ton maître et ta proie ; Partons, c’est la fin du jour ; Mon cheval sera la joie, Ton cheval sera l’amour.  « Nous ferons toucher leurs têtes ; Les voyages sont aisés ; Nous donnerons à ces bêtes Une avoine de baisers.  « Viens ! nos doux chevaux mensonges Frappent du pied tous les deux, Le mien au fond de mes songes, Et le tien au fond des cieux.  « Un bagage est nécessaire ; Nous emporterons nos vœux, Nos bonheurs, notre misère, Et la fleur de tes cheveux.  « Viens, le soir brunit les chênes ; Le moineau rit ; ce moqueur Entend le doux bruit des chaînes Que tu m’as mises au cœur.
 « Ce ne sera point ma faute Si les forêts et les monts, En nous voyant côte à côte, Ne murmurent pas : « Aimons ! »  « Viens, sois tendre, je suis ivre. Ô les verts taillis mouillés ! Ton souffle te fera suivre Des papillons réveillés.  « L’envieux oiseau nocturne, Triste, ouvrira son œil rond ; Les nymphes, penchant leur urne, Dans les grottes souriront ;  « Et diront : « Sommes-nous folles !  « C’est Léandre avec Héro ;  « En écoutant leurs paroles  « Nous laissons tomber notre eau. »  « Allons-nous-en par l’Autriche ! Nous aurons l’aube à nos fronts ; Je serai grand, et toi riche, Puisque nous nous aimerons.  « Allons-nous-en par la terre, Sur nos deux chevaux charmants, Dans l’azur, dans le mystère, Dans les éblouissements !  « Nous entrerons à l’auberge, Et nous paîrons l’hôtelier De ton sourire de vierge, De mon bonjour d’écolier.  « Tu seras dame, et moi comte ; Viens, mon cœur s’épanouit ; Viens, nous conterons ce conte Aux étoiles de la nuit. » La mélodie encor quelques instants se traîne Sous les arbres bleuis par la lune sereine, Puis tremble, puis expire, et la voix qui chantait S’éteint comme un oiseau se pose ; tout se tait.
19ème siècle, Poèmes, Victor Hugo
7 notes · View notes
firebirdxvi · 5 months
Text
Fils du Feu 03 ~ Flamme progressive
Tumblr media Tumblr media
Joshua fit des progrès rapidement, mais n'exprimait aucun désir de sortir du Nid. Lui réapprendre à tenir sur ses longues jambes et à synchroniser ses mouvements se révéla compliqué. Il avait gardé de son corps la représentation mentale de son alter ego de dix ans, et il passait beaucoup trop de temps à se cogner partout. Il négociait mal les distances et attrapait les objets les plus basiques avec difficulté, comme s'il avait des problèmes de vision.
Jote faisait tout son possible pour lui faciliter la vie mais risquait chaque fois la réprimande ; l'Emissaire devait se débrouiller seul, lui avait-on dit. Elle lui montra quelques astuces pour faire des noeuds simples, ou passer facilement une tunique. Il avait refusé de porter le moindre vêtement pendant un bon moment, et se promenait alors dans la chambre dans le plus simple appareil, jusqu'à qu'il ait le malheur de croiser son reflet.
Il ne passait jamais près du mur du fond de la pièce car la surface en était polie et réfléchissait presque comme un miroir. Joshua détestait ça. Jote avait bien tenté de mettre quelque chose dessus, de suspendre des draps en guise de rideaux, mais cela ne tenait jamais. Et la soigneuse les avait retirés d'elle-même quand elle avait compris cette habitude.
- "L'Emissaire n'a pas à avoir honte de son apparence. Il doit apprendre à s'accepter tel qu'il est à présent, il doit oublier son corps d'enfant", expliquait-elle. "Cela fait partie de sa guérison. Tu dois l'y aider, Jote, pas l'encourager à fuir."
Jote apprit la leçon et cessa de trop materner le malade. Elle ne lui apportait plus tout ce qu'il voulait sur le champ et le laissait davantage trouver la solution lui-même à ses problèmes quotidiens. Un jour qu'il faisait un peu plus frais dans le Nid, Joshua se mit à frissonner et, se dégageant de ses draps, se dirigea vers les vêtements posés sur un bureau près du lit. Il les déplia, les observa, les tourna dans tous les sens pour en comprendre les coutures, et essaya de les enfiler. La première fois, il se retrouva coincé dans le col de chemise, ses grands bras battant le vide devant lui, et elle du bien venir l'aider, en retenant un rire discret.
- "Mais non, pas ainsi ! Je vous ai déjà montré comment faire !"
Elle s'approcha alors et tira le tissu sur la peau pâle et nue de l'Emissaire, ce qui fit courir un frémissement le long de son dos... Elle ignorait la cause de cette réaction, tout à fait nouvelle pour elle et ne s'en préoccupa pas plus longtemps. Une fois habillé, le malade apparaissait tout d'un coup plus... humain et réel, il quittait son état de fantôme errant dans le Nid pour remettre un pied dans la vie.
Mais il lui restait encore à enfiler un pantalon.
La soigneuse se déclara satisfaite de l'état de santé général de Joshua. Il avait repris du poids, son visage n'était plus creusé et avait retrouvé quelques courbes de l'enfance. Ses muscles s'étaient affermis grâce à des exercices quotidiens qu'ils effectuaient tous les trois ensemble. La nourriture du refuge était juste assez nutritive pour le remettre sur pied. Essentiellement des fruits et des légumes, juste un peu de viande achetée dans le village des environs ; les Immortels ne consommaient quasiment pas de chair animale ; ils croyaient que cela déplaisait au Phénix. Ce que leur Emissaire démentait chaque jour. Il détestait les légumes, mais dévorait sa viande à belles dents à chaque repas. Maître Cyril le tolérait à cause de sa convalescence et parce qu'il avait besoin de retrouver la forme au plus vite. Mais cette entorse aux principes de l'ordre, exprimée de plus par l'incarnation du dieu qu'il vénérait, le laissait perplexe.
Tumblr media
Il laissait constamment ses carottes dans son assiette, et la soigneuse jugea utile un jour de hausser le ton.
- "C'est très bon pour votre santé, et elles poussent merveilleusement ici. Cela vous rendra des couleurs, votre peau est si pâle ! Si vous sortez ainsi sous le soleil, vous ne le supporterez pas longtemps."
Mais Joshua n'indiquait aucun désir de sortir. On lui apportait de quoi lire et même des jouets pour enfants ou des casse-têtes à résoudre, pour entraîner sa réflexion. Il s'en sortait toujours avec facilité, ce qui permettait de juger de ses progrès en matière de cognition. Il se comportait de plus en plus comme un ado de son âge, peut-être même de façon plus mature encore, comme s'il s'était mis à grandir trop vite. Son expression se fit plus grave et pensive, comme s'il parvenait à prendre du recul sur lui-même et sa situation. Il semblait aussi se soucier des deux seules personnes qui venaient le voir tous les jours, en rangeant sa chambre tout seul ou en pliant ses vêtements avant de se coucher.
Un jour que Jote s'était fait réprimander, Joshua parut comprendre qu'elle se sentait mal et vint près d'elle la réconforter. Il la laissa posa sa tête contre sa poitrine et elle sentit une chaleur étonnante envahir tout son corps... Il la réchauffait de sa seule présence, comme sans y penser. Car de fait, elle ne l'avait pas encore vu faire de la magie de lui-même.
Quelque plumes flottaient encore parfois dans le Nid certains jours mais Joshua ne le faisait jamais exprès. Il s'en étonnait lui-même à chaque fois ; un étonnement silencieux car il ne parvenait toujours pas à parler. Plus d'un mois après son réveil, il ne réussissait pas à prononcer un seul mot articulé qui fut compréhensible ; comme si le silence était la dernière barrière que son traumatisme lui opposait encore... Il essayait parfois de produire des sons simples - des "aaaa" ou des "oooo" - mais cela semblait le faire souffrir... Cependant, il comprenait ce qu'on lui disait et avait vite réapprit à lire. Mais de son côté, pour communiquer, il utilisait encore les signes.
Un jour, la soigneuse lui demanda s'il se souvenait de ce qui s'était passé cinq ans plus tôt. Joshua avait finit par accepter qu'il avait "dormi" tout ce temps. Mais il affirmait ne plus se souvenir de grand chose : des images floues ou des scènes banales n'impliquant personne de sa famille. Il ne se souvenait même plus d'être Joshua Rosfield, le futur archiduc de Rosalia et l'Emissaire de Phénix. Par contre, il faisait des cauchemars ; et dans ces cauchemars, un démon aux longues cornes et aux dents pointues le poursuivait pour le dévorer. Chaque fois qu'il se réveillait, il avait l'impression de brûler...
- "Sa mémoire lui reviendra", conclut la soigneuse. "Pas trop brutalement j'espère, je ne veux pas qu'il retombe en dépression. Il est trop tôt pour lui révéler ce qui s'est passé..."
Et ce serait à Maître Cyril de le faire.
Celui-ci se présentait parfois à la porte du Nid pour prendre des nouvelles. Il était difficile de savoir s'il s'inquiétait vraiment pour Joshua ou si seul comptait le dieu des Immortels à ses yeux. Il demandait le plus souvent :
- "A-t-il manifesté ses pouvoirs de Primordial ? A-t-il toujours le Phénix ?"
- "Je le crois, Maître, mais l'expression de sa magie devra encore attendre, je voudrais qu'il réapprenne à parler avant."
- "Et bien, il faut vous y employer. Il est vraiment étonnant qu'il n'en soit pas encore capable, après presque deux mois..."
- "Son traumatisme est profond. Le mutisme en est souvent le symptôme. Laissez-lui du temps encore..."
- "Puis-je le voir ?"
- "Vous êtes le Maître...", répondit-elle en le laissait entrer.
Joshua se leva précipitamment de son lit en voyant cet étranger entrer dans son Nid. Il ne se souvenait déjà plus de l'avoir vu. Cyril détailla l'Emissaire de la tête aux pieds et sembla satisfait de l'examen. Il fit un geste d'apaisement.
- "Vous n'avez pas à vous lever pour moi, Votre Grâce. Je venais vous annoncer qu'en dehors de cette chambre, nombre de vos fidèles attendent de vous voir marcher parmi eux. Ils prient chaque jour pour votre rétablissement et espèrent de tout leur coeur voir le feu du Phénix éclairer le monde de nouveau."
Le ton plein d'emphase du Maître contrastait totalement avec sa manière de parler inhabituelle.
- "Vous êtes notre lumière à tous, aussi pardonnez mon empressement mais, il serait tant que votre protectrice vous rappelle de quels prodiges vous êtes capable, n'est-ce pas ?" Il regardait la concernée du coin de l'oeil en prononçant ces mots.
- "Je m'y emploierai au plus vite, Maître..."
Cyril s'inclina bien bas, se détourna et sortit de la chambre, les mains dans le dos.
Tumblr media
10 notes · View notes
prosedumonde · 1 year
Quote
Ma tendresse, mon bonheur, quels mots puis-je t’écrire ? Comme il est étrange, alors que ma raison de vivre est de faire couler un stylo sur du papier, que je sois incapable de te dire à présent combien je t’aime, combien je te désire… Un tel frémissement et un tel calme divin : des nuages fondants inondés de soleil – des monceaux de bonheur.
Vladimir Nabokov, Personne n’aime comme nous, lettres à Véra
30 notes · View notes
alioversus · 1 month
Text
Tumblr media
D'été
Semestre | La République des Granges | 2024
A. Que la cloche sonne. Cela sent l’enterrement provincial, et la chaleur estivale. Le cercueil est loin d’être la chose la plus lourde à porter. Le deuil, peut-être. Ou juste le soleil, le chapeau. L’eau qui coule sur le front en réponse à l’eau absente du lit asséché — et l’autre, absente du lit désormais. À jamais. Des regards intimidés, comme des moucherons, errent au-dessus de l’allée de l’église. De circonstance, tout est de circonstance : gestes polis, maladroits, empruntés. Condoléances. La gravité d’un jeune prêtre déjà fort dégarni, le rayon qui traverse les vitraux et se réverbère au sommet de son crâne. On hésite à chanter. On hésite à s’éventer. On hésite à s’évanouir. Eh bien, danser maintenant ? Je n’ai pas beaucoup connu le bois de ces bancs, pas beaucoup respiré cet air poussiéreux, pas beaucoup serré ce chapeau entre mes mains tremblantes. Ce matin était encore gorgé de bourdonnements, de frémissements, de promesses qu’on ne tiendrait que rarement. Il parle de quelqu’un d’autre que la défunte. Il parle de l’amant du monde, qui pour nous tous s’est sacrifié. Il y aura eu beaucoup de violence, et il nous faut à jamais le répéter. Des clous pour sceller une alliance, des clous pour sceller la boîte… Nous nous levons dans un nuage d’encens, un numéro de yo-yo. C’était l’été, soixante ans plus tôt. C’étaient les motifs fleuris de la petite robe et les cuisses se découvrant de plus en plus, au fur et à mesure qu’elle allait à vélo. Toutes ces joies simples désormais comme un coup de couteau. 
B. La cavité est parfaitement rectangulaire, profonde, à côté des tas de terre triangulaires. La corde glisse entre leurs paumes calleuses. Il n’y a plus rien à dire, juste à la regarder rejoindre l’ombre, l’enfer, la paix. Le vent souffle dans les arbres jaunis, par intermittence. C’est le moment de pousser les soupirs. Piétinant, on se succède, on jette sa dernière salve par-dessus le sapin. Les vieilles amies s’écartent peu après, un poing refermé sur la bouche, tête baissée. Il est assourdi. Il regarde ses pieds. Il sait qu’il devra lui aussi mourir. Il en est en partie consolé. De l’ouest semble venir un orage, enveloppé de granit et gonflé de pluie d’or. Les oiseaux sont au courant. Ils désertent le cimetière. Chaque humain regagne son automobile. Il ne rentre plus chez eux, il ne rentre que chez lui. 
5 notes · View notes
aurevoirmonty · 2 months
Text
Tumblr media
Le courage est le vent qui nous emmène vers les rivages les plus lointains ; c'est la clé de tous les trésors, le marteau qui forge de vastes empires, le bouclier sans lequel aucune civilisation ne pourrait durer. Le courage est l'illimité de soi-même, c'est l'assaut que l'idée livre à la matière sans se soucier des conséquences. Être courageux, c'est vouloir être crucifié pour une conviction, c'est affirmer, même dans le dernier frémissement des nerfs, même dans le dernier soupir, l'idée pour laquelle nous vivons et pour laquelle nous mourons. Maudit soit le temps qui méprise la bravoure et les hommes puissants !
Ernst Jünger
4 notes · View notes
orageusealizarine · 10 months
Text
“Quand je recevrai mon Bonheur, le Trouble ne m’aura pas quittée, je n’en doute pas, mais le Bonheur en changera la teneur, il en fera un instrument de joie, il tapera dans ses mains avec lui, il se mêlera à lui - tandis que moi, de tout mon cœur de bois, de tout mon corps de femme, de tout mon esprit, de toute mon âme, je serai en extase. Je serai remplie d’un plaisir si profond et d’une douleur si intense que le plus minuscule nerf composant mon être chancellera et titubera, intoxiqué, ivre de la plénitude de la Vie.
[...]
Quand je recevrai mon Bonheur, la vie sera une chose ineffable, sans nom.
Ce sera un bouillonnement et un rugissement ; un plongeon et un tourbillon ; des sauts convulsifs, des hurlements ; des tremblements sous l’effet de rêves délicats ; des frémissements et des torsions ; des scintillements, des éclairs qui brillent ; de doux chants ; des cris d’excitation exquise ; des vibrations terrestres semblables à celles d’un chêne énorme dans la tempête ; des danses ; des glissements ; des galops ; des ruées ; des gonflements et des jaillissement ; des vols planés ; des montées en flèche en haut - tout en haut ; des descentes dans des profondeurs inexplorées ; des rages et des délires ; des hurlements de pure joie ; des fusions ; des flammes ; on montera à cheval pour des courses triomphantes ; on rampera dans la poussière dans un plaisir absolu ; ça sonnera comme un énorme vacarme de trompettes ; ça sonnera faiblement, faiblement, comme le tintement lointain d’une harpe ; ça sanglotera, ça sera triste, ça pleurera ; ça sera la fête, ça fera la bringue ; ça rétrécira ; ça se gonflera d’orgueil ; ça sera allongé comme les morts ; ça flottera joyeusement dans les airs ; ça gémira, ça frissonnera, ça éclatera - oh, ça respirera l’Amour et la Lumière !”
Mary MacLane, Que le diable m’emporte
8 notes · View notes
Text
Tumblr media
Ils étaient faits pour se rencontrer, pour se retrouver.
Ils s’étaient donnés rendez-vous dans cette vie, comme dans les autres.
Pour s’aimer. Pour se rappeler. « Nous nous reconnaîtrons. Nous nous souviendrons ».
Il n’y a rien de plus amoureux que ces deux-là.
Peu à peu, ils s’en souviennent.
Ils se rappellent dans les bras l’un de l’autre, qui ils sont.
Dans les mots l’un de l’autre.
Un battement de cœur, un frémissement d’âme.
Ils s’étaient tellement attendus, espérés, rêvés.
Reconnus, dans l’instant de leurs yeux.
Aurelie Moraux
6 notes · View notes
coolvieilledentelle · 6 months
Text
Tumblr media
Pour les gourmands ...
Liégeois chocolat & pistache
Pour 8 liégeois
200 g chocolat noir finement haché
3 jaunes d'oeuf
50 g sucre
25 g Maïzena
20 cl crème entière liquide
80 cl lait entier
Pour la chantilly au suprême de pistache 2 c. à soupe suprême de pistache 30 cl crème entière liquide
50 g sucre
Préparation
Dans un saladier, battre les jaunes d’œufs, le sucre et la Maïzena jusqu’à ce que le mélange blanchisse.
Dans une casserole, faire chauffer le lait et la crème jusqu'à léger frémissement.
Verser la moitié de ce mélange sur le chocolat haché, bien lisser la préparation. Verser la préparation chocolatée dans le reste de lait & crème. Sur feu doux, sans cesser de remuer, laisser la crème épaissir. Verser cette dernière dans les pots au deux tiers. Laisser refroidir et mettre au frais.
Préparer la chantilly en montant la crème à l’aide d’un batteur électrique. Elle doit être ferme. Dans une poche à douille, munie d’une douille cannelée, alterner crème chantilly et suprême de pistache. Décorer chaque liégeois.
Servir frais.
39 notes · View notes
raisongardee · 6 months
Text
Tumblr media
"Comme une fausse trêve dans une fausse nuit, ainsi dans cette longue agonie séculaire les constructeurs de tour font des nids au vent de leur bêtise : mais à chaque souffle de tourmente nouvelle, les tours s’écroulent. Les tours s’effondrent, ô constructeurs de tours. Depuis des siècles vous tissez la tromperie, votre tromperie, ô constructeurs de tours ; et les siècles vous dévorent ; au fond des siècles en vérité, dans l’invisible désert qui se déroule parallèlement à votre cheminement corrompu et titubant, il y a l’éternité, constructeurs de tours, ô constructeurs de tours. Chaque tour est un ver et tous les vers sont milice du Grand Ver qui dans les mailles de votre fable obscure sème mort et décrépitude […] Au milieu de tant d’opprobre, de tant d’inanité, vous agitez vos chaînes en criant votre liberté, vous, esclaves de naissance et d’élection, créateurs de petits frémissements : constructeurs de tours, vous ne voyez pas le sourire du Grand Ver qui, accroupi sur le seuil de l’antre, guide votre jeu et débauche votre fureur."
Guido De Giorgio, L’Instant et l’Eternité, trad. Philippe Baillet, 1930.
2 notes · View notes
claudehenrion · 7 months
Text
Un frémissement, une lueur peut-être, à l'horizon...
L'être humain est ainsi fait (est-ce pour cela qu'on le disait ''à l'image de Dieu'', à l'époque où on pensait encore ?) qu'il ne peut s'empêcher d'espérer... et dans les cas (heureusement peu nombreux, mais la Gauche, dans sa quête pour rendre ''normal'' tout ce qui est mauvais pour l'Homme, rêve de rendre licite, légale, organisée, structurée cette non-issue, pour la banaliser) où il perd ou croit perdre tout espoir, il n'entrevoit plus que la mort pour se libérer d'un poids qu'il croit trop lourd pour lui. La vraie ''norme'' est donc l'espérance –on sait ça depuis toujours et il faut la déroute morale qu'est notre époque pour remettre en question une vérité de définition. Et c'est tant mieux !
Les récits de tous les pauvres gens qui sont tombés sous la folie des régimes ''à Gauche'', du communisme soviétique au ''Nationalsozialismus'' en passant par toutes les variantes possibles de ces deux maladies, du Goulag aux camps de concentration et d'extermination et au laogaï, mais ont pu échapper à ces horreurs sœurs bien qu'antagonistes, sont autant de preuves irréfutables de l'existence de cette fenêtre, toujours entr'ouverte et comme invincible : l'appel de et à la Vie ! Contre cette constatation, la passivité du peuple français et sa capacité à refuser de voir de qui crève les yeux doivent être un sujet d'étonnement, pour ne pas dire d'inquiétude.
Car en ce qui concerne le terrorisme islamique (ou ''-iste'', pour ceux qui persistent à mâchouiller l'inacceptable), la France a déjà pas mal donné : des journalistes, des dessinateurs, des policiers, des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes, des militaires, des enfants, des juifs, des prêtres, des gens attablés ou assistant à un concert, des professeurs, des gens qui se promenaient sur ''la Prom'', à Nice... et tant d'autres... en ont été les innocentes victimes, ces dernières années. Et à chaque fois, le rituel est le même, pitoyable, dérisoire, triste à en mourir : des marches blanches, des fleurs déposées, les Invalides parfois, des discours percutants (Ah ! Que ça peut être beau, un discours écrit par un professionnel de la comm' pour un squatter de nos palais nationaux ! On en pleurerait... si seulement on écoutait leur baratin !), et l'oubli des foules, très vite...
Je suis donc assez surpris –en bien, pour une fois !'-- par le nombre de messages que je reçois, qui me parlent de ''prise de conscience'', de ''réveil'', ''d'yeux qui s'ouvrent'', voire ''de voile qui se déchire'' : les premiers jours, l'horreur des scènes en provenance d'Israël était telle que, effectivement, hommes politiques progressistes (sauf les Méchenconistes, dont le cas ressortit des hôpitaux et des asiles !), journalistes de gauche (pardon pour la redondance), belles âmes en rupture de raison et braves gens décérébrés par les programmes d'une Education prétendue nationale, ont laissé parler leur cœur. Hélas, très vite, ils ont ressorti leurs habits roses et leur ''survêt' '' modèle ''doxa-woke'', style ''pas d'amalgame et vive les migrants tchétchènes''.
L'assassinat d'un gentil professeur, agrégé des Lettres, et ou mais courageux, a rouvert la plaie des enseignants qui ont soudain réalisé que si, pour leur plus grande malchance, tout ce pourquoi ils ont manifesté et tout ce qui a sous tendu tous leurs cours magistraux depuis 30 ou 40 ans se faisait, ils seraient, comme le répétaient tous ceux qui ''voient ce qu'ils voient'' (le mot, superbe, est de Charles Péguy), les toutes premières victimes de ce ''nettoyage par le vide'' qu'impose toute culture autre que d'essence chrétienne.
La question est donc : devant la multiplication des horreurs en cours, la culture chrétienne qui, individualiste et seule au monde à l'être, se révolte et refuse en bloc tout le fatras des idées perverses qui ont pignon sur rue mais ne peuvent mener nulle part, doit-elle être dévoyée et instrumentalisée, au nom de faux bons sentiments qui ne mènent qu'à la mort ? Je ne crains pas de le répéter : le Christ est le seul à avoir posé ''l'autre'' en principe fondamental, comme base de notre amour, de notre respect, de toute organisation sociale, de comportements... altruistes. Et qu'il n'ait pas toujours été suivi et obéi est un autre problème. Mais quelle autre religion ou philosophie a posé ''Aimez-vous les uns les autres, comme moi, je vous aime'', comme règle presque unique de comportement ?
On a tous complètement perdu de vue que tous les principes dits ''laïcs'', toutes les valeurs dites ''républicaines'' , la morale profane et les règles qui gèrent et commandent les comportements athées ou ''libérés de Dieu''.. ne sont, comme le disait si bien Chesterton (cf. notre édito du 16 Juin 2023) ''des vertus chrétiennes devenues folles''. Et tous les faux professeurs de fausse morale, les pseudo-''experts du 20 heures'', les donneurs de leçons à ne pas suivre., etc... sont tous tellement marqués en profondeur par nos 2000 ans de christianisme qu'ils ne savent même plus voir où est la paille et où, la poutre : ils attribuent aux autres des sentiments des sensibilités et des réactions qu'ils sont les seuls –sauf exceptions-- à pouvoir avoir, éprouver, comprendre... Ils ont ''tout faux'' !
Et c'est là que le bât blesse : aussitôt l'horreur d'hier banalisée par le relativisme ambiant, les vieilles chimères refont surface et s'imposent aux esprits les moins résistants : on se dépêche de remettre sur pied d'égalité le coupeur de têtes de bébés, le violeur en série, l'éventreur, et le maniaque de la Kalachnikov ou du couteau de boucher, avec le représentant de l'ordre dont la seule mission, belle entre toutes, est de remettre à sa place, la première, le ''Plus jamais ça''. Comment les mêmes, qui hurlent ''pas d'amalgame'', ''protégez les civils palestiniens'' et ''arrêtez la punition'', entre autres phrases entendues depuis hier, ont-ils pu applaudir des deux mains aux bombardement de Dresde et de Hambourg ou aux bombes A d'Hiroshima et de Nagasaki... ou aux comédies ''à la sauce Hollande'' du ridicule : Je suis, tu es, nous sommes... tous ''Charlie'', en hurlant, dans d'inutiles ''marches blanches'' ''Plus jamais ça'' ou, comme notre première ministresse, ce matin : ''’Jamais la barbarie ne l’emportera face au savoir". ? Vraiment ? Et comment, s'il vous plaît ? En leur expliquant calmement que ce qu'ils font, ''c'est pas gentil'' ?
Alors... peut-on parler d'un réveil, d'une prise de conscience, d'une capacité accrue de voir la lumière en plein midi ? Malgré les réserves que me force à avoir le retour actuel des anciennes stupidités issues de la gauche, je vais dire oui : comme tout le monde, j'aimerais tellement que s'ouvrent pour de vrai les yeux de nos contemporains, que les décisions prises soient –pour une fois-- les bonnes (c'est-à-dire celles qu'il fallait prendre depuis longtemps)... et qu'un virage soit enfin pris (amorcé, déjà, me comblerait !) pour nous sortir du carcan des mauvaises idées que la Gauche a fait croire bonnes, normales, souhaitables... quant elles ne sont que létales, absurdes et sans espoir. Plus vite nous sortirons de cet énorme piège mortifère, plus vite nous pourrons espérer retrouver équilibre, santé mentale... et joie de vivre !
H-Cl.
2 notes · View notes
tournevole · 1 year
Text
Le désir
Elle entra, et passionnément, les yeux fermés à demi, elle unit ses lèvres aux miennes et nos langues se connurent... Jamais il n'y eut dans ma vie un baiser comme celui-la.
Elle était debout contre moi, toute en amour et consentante. Un de mes genoux, peu a peu, montait entre ses cuisses chaudes qui cédaient comme pour un amant.
Ma main rampante sur sa tunique cherchait à deviner le corps dérobé, qui tour a tour onduleux se pliait, ou cambré se raidissait avec des frémissements de la peau.
Pierre Louys (1870-1925)
33 notes · View notes
circeeoflesbos · 1 year
Text
La Mort de Psappha
POEME DRAMATIQUE EN UN ACTE de Renée Vivien Evocations, 1903
Tumblr media
Scène 1
L’école de poésie fondée par Psappha. Une statue de l’Aphrodita enguirlandée de roses. Par la porte ouverte, on voit l’Égée, les jardins et les maisons de Mytilène. Le soleil, pendant l’acte, décline et disparaît dans la mer.
Éranna de Télôs, chante.
« Lasse du jardin où je me souviens d’elle, J’écoute mon cœur oppressé d’un parfum. Pourquoi m’obséder de ton vol importun, Divine hirondelle ?
« Tu rôdes, ainsi qu’un désir obstiné, Réveillant en moi l’éternelle amoureuse, Douloureuse amante, épouse douloureuse, Ô pâle Procné. « Tu fuis tristement vers la rive qui t’aime, Vers la mer aux pieds d’argent, vers le soleil… Je hais le printemps, qui vient, toujours pareil Et jamais le même ! « Ah ! me rendra-t-il les langueurs de jadis, Le fiévreux tourment des trahisons apprises, L’attente et l’espoir des caresses promises, Les lèvres d’Atthis ? « J’évoque le pli de ses paupières closes, La fleur de ses yeux, le sanglot de sa voix, Et je pleure Atthis que j’aimais autrefois, Sous l’ombre des roses… »
L’Étrangère entre, hésitante. Elle est blonde. Ses regards incertains errent autour d’elle.
Éranna.
Vierge, que cherches-tu parmi nous ?
L’Étrangère.
La Beauté. Je cherche la colère et la stupeur des lyres, L’âpreté du mélôs, parmi la cruauté Des regards sans éclairs et des mornes sourires.
Damophyla.
Viens cueillir avec nous les roses de Psappha : Elle enseigne les chants qui plaisent aux Déesses.
Atthis.
Viens, tu verras, parmi ses ferventes prêtresses, Celle dont le laurier grandit et triompha.
Éranna.
Ses cheveux sont pareils aux sombres violettes.
Gorgô.
Seule, elle sait tramer les musiques muettes Des gestes et des pas.
Dika.
Son baiser est amer Et mord, comme le sel violent de la mer.
Gurinnô.
Elle est triste ce soir. Son regard inquiète.
L’étrangère.
Quelle angoisse l’étreint ?
Dika.
Un songe de Poète ?
Éranna.
Non. Car elle est sauvage et triste tour à tour, Et se lamente, en, proie aux affres de l’amour.
Scène II
Psappha entre, voilée, morne et silencieuse. Pendant toute la pièce, elle ne découvre point son visage. Elle s’arrête devant la statue de la Déesse.
Psappha.
Accueille, immortelle Aphrodita, Déesse, Tisseuse de ruse à l’âme d’arc-en-ciel, Le frémissement, l’orage et la détresse De mon vain appel. Éloigne de moi ton mépris et ta haine, Verse à ma douleur tes sourires cléments, Et ne brise pas mon âme, ô Souveraine, Parmi les tourments.
Sa voix se déchire dans un sanglot. Elle rejette le paktis et demeure dans une attitude de désespoir.
Chœur.
Aphrodita changeante, implacable Immortelle, Tu jaillis de la mer, périlleuse comme elle. La vague sous tes pas se brisait en sanglots. Amère, tu surgis des profondeurs amères, Apportant dans tes mains l’angoisse et les chimères, Ondoyante, insondable et perfide. Et les flots Désirèrent tes pieds, plus pâles que l’écume. Ta lumière ravage et ta douceur consume.
Psappha, sans entendre, noyée dans son rêve.
Fille de Kuprôs, je t’ai jadis parlé À travers un songe.
Éranna.
Comme un son de paktis indécis et voilé, L’incertaine douceur de sa voix se prolonge…
Psappha.
Tu m’as répondu, toi, dont la cruauté
Pèse sur mon âme immuablement triste : « Pourquoi sangloter mon nom ? Quelle Beauté, Psappha, te résiste ? « Moi, fille de Zeus, je frapperai l’orgueil De celle qui fuit ton baiser, ô Poète ! Tu verras errer vainement sur ton seuil Son ombre inquiète. » Ton venin corrompt le sourire des jours, Déesse, et flétrit ma chair humiliée, Toi qui fus jadis mon rayonnant secours, Ma prompte Alliée.
Damophyla.
Tel on voit périr par le flambeau mouvant L’essor des phalènes.
Psappha.
L’Amour a ployé mon âme, comme un vent Des montagnes tord et brise les grands chênes…
Gorgô.
Rien ne brûle en ses yeux des poèmes vécus…
Atthis.
Son regard se dérobe et pâlit sous les voiles.
Psappha.
Je n’espère point étreindre les étoiles De mes bras vaincus.
Elle sort lentement.
L’Étrangère.
Oh ! vers quel lointain, vers quel mystère va-t-elle ?
Gurinnô.
Le soir tombe. Elle va vers l’oubli de l’amour, Vers la Mort.
Éranna.
Sans espoir, sans désir de retour, Elle atteint lentement le rocher de Leucade…
Atthis, écoutant.
Sa voix fiévreuse pleure et râle par saccade.
Damophyla.
Vierges, la volupté de la Mort est dans l’air…
Éranna.
Psappha vient de s’éteindre ainsi qu’une harmonie.
Atthis.
J’entends, comme un écho, son appel d’agonie.
Gorgô.
Et je vois son cadavre emporté par la mer…
L’Étrangère.
Ô compagnes, les pleurs sont de légères choses Et ne conviennent point au glorieux trépas… Chantez ! il faut remplir de rythmes et de roses La maison du Poète où le deuil n’entre pas !
Elles répandent des roses sur le seuil de Psappha. Leurs gémissements se mêlent à l’accord victorieux des lyres.
──────────────────
Illustration : Théodore Chassériau — Sapho, 1849, Musée d’Orsay
12 notes · View notes