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#texte décès
Dimanche. Une journée magnifique. Ce matin, elle ne s’est pas réveillée. Elle est partie sereinement et sans faire de bruit. C’était elle. Jamais une plainte, jamais un reproche. Travailler dur, être heureux de ce que l’on a, remercier pour le bien le plus précieux la santé. Aider et aimer ses proches. Profiter de leur présence. Quelle énergie jusqu’au bout! Tes arrières-petits-enfants sont inconsolables. L’amour au delà des générations. Merci pour tout Mamoos. Comme tu vas nous manquer
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n-a-colia · 2 years
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Un Dernier Mot Avant la Fin
         Nous y voici.
Le jour de la dernière nuit. Voici l’archange qui se présente au sommet de la colline. L’amertume du regret d’avoir manqué de faire. Le dernier périple… Voici le jour de ma mort.
         Vous, qui lisez ces lignes,
Vous n’avez pas pu l’empêcher. Peut-être n’avez-vous pas voulu. Peut-être en êtes-vous la cause. Peut-être, s’il reste un brin d’humanité en vous, l’avez-vous pleurée. Je ne vous en voudrais pas si tel était le cas. Mais vous avez tort.
         Le voyage se termine.
Pour moi, comme pour vous. Rien ne persistera après moi. Le néant s’abat sur le monde et je rêve… Est-ce donc cela que l’on appelle “ l’au-delà ” ? Au-delà de la vie, au-delà de la mort ? N’y a-t-il rien pour me retenir ? Le voyage semblait pourtant si paisible. Mais voilà que le temps se termine, et la fin d’une vie entraine la mort d’autrui.
         Remerciements à toute l’équipe.
Je vous remercie d’avoir cru en moi. Vous étiez bien sots. Votre ultime erreur ? Verser une larme, car rien ne persistera après moi. Je tiens à remercier la fin pour tout ce qu’elle nous a retiré. Mes remerciements à ceux qui se battent encore : Tout le monde vous oubliera.
         Mes regrets disparaissent.
Ils étaient pourtant tenaces. Rien ne persistera après moi. L’ombre s’empare de ma vision, puis de vos sons. Rien n’a persisté après toi. Mon seul regret, dès lors, est de ne pas en avoir assez. De ne pas avoir assez aimé. Et je meurs… Je me meurtri dans un dernier frisson…
         Un dernier mot avant la fin :
Le sommet de ma peine arrive. Alors que je sens mon âme partir, je connais la plus grande souffrance possible : Vos rires me manquent. Votre présence disparait peu à peu. Je mourrai seul, comme tout le monde. Rien ne persistera en moi… Mais vous devez continuer de rire. Même si la joie s’estompe, riez… Même si tout le monde m’oubliera… Vous me manquez déjà.
N. A. Colia
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ltalaynareor · 2 months
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Baudouin IV de Jérusalem
Aujourd'hui marque l'anniversaire du décès de Baudouin IV de Jérusalem. Cela fait 839 ans que ce roi est décédé. En cette occasion, je tenais à rendre un petit hommage à ce héros qui n'eut jamais l'occasion de vieillir.
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"Je me suis contenté de donner (au roi), faute d'épouse, l'ami dont le Seigneur, qui l'aimait tant sans doute, puisqu'il l'a tellement éprouvé, n'a peut-être pas voulu le priver." SERGE DALENS.
De tous les "Grands Hommes" de l'Histoire, Baudouin IV de Jérusalem est l'un de mes préférés. Il y a quelque chose de presque mystique dans ce roi, qui atteint de la lèpre doit guider son royaume en perdition dans des méandres inextricables. Il combat contre ses ennemis, fait respecter sa justice et sa loi et malgré sa maladie qui le ronge jour après jour tient bon. Il incarne sa ville et sa foi. Il ne peut avoir d'épouse, alors il essaye de faire le bien et de choisir un bon époux à sa sœur Sybille. Son premier époux, le bon marquis, meurt en lui laissant un fils, le second sera un enfer qui entraînera une myriade de problèmes. Et quand enfin ses souffrances prennent fin après un règne de 10 ans et alors qu'il n'a que 24 ans, les loups qu'il tenait en laisse se déchaînent et Jérusalem, ce royaume qu'il aimait tant, tombe en même pas deux ans.
(J'adore Saladin et je suis ravie que ce soit lui qui ait conquis Jérusalem. Si Baudouin IV avait pu vivre et régner sur la ville 80 ans, son histoire aurait elle était différente ? Certainement. Honnêtement, qui aime Guy de Lusignan ? Je pourrai faire une dissertation sur la bataille de Hattin, mais tel n'est pas le sujet de ce post.)
Comme écrivit Juliette Benzonni dans la dédicace de Thibault ou la Croix perdue " A la mémoire de Baudouin IV, le jeune Roi lépreux qui fut le plus pur héros du royaume franc de Jérusalem".
Serge Dalens écrivit ce très beau texte qui me fit verser quelques larmes de désespoir pour ce garçon-roi que je plaignais autant que j'admirais : "Baudouin voudrait s'arrêter de vivre, de régner, de combattre : impossible, il est le Roi. Il voudrait fuir, se réfugier en quelque couvent, se terrer au moins en quelque pièce obscure: impossible, il est le Roi...."
Peut être que cette idée de pureté, de résilience, cette chevalerie, ce sens de l'honneur et du devoir est quelque chose qui nous fait cruellement défaut aujourd'hui ?
Dans mon cas, je suis infiniment reconnaissante envers ma grand-mère qui, alors que je n'avais que 10 ans, et rien à lire, m'a un jour tendu "l'Étoile de Pourpre" de Serge Dalens. Sans elle, jamais je n'aurais découvert cet homme qui m'a fait verser mes premières larmes et à allumé une flamme qui ne s'est jamais éteinte pour l'Histoire.
Alors, pour finir, j'aimerais simplement dire merci. Merci, à ce roi pour être un modèle et pour accompagner mes pensées et mes journées. Merci votre majesté. Du plus profond de mon cœur, j'espère que votre repos est plus doux que le fut votre vie.
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hurtbrokenheart · 7 months
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Ce texte n'aura aucun sens, j'vais juste balancer ce que j'ai sur le cœur. Je ne sais pas à qui en parler, j'ai plus de psy et j'suis complètement paumée.
Ma mère est décédé mardi, épargnez moi les condoléances. J'avais coupé les ponts avec elle il y a plusieurs mois, c'était conflictuel depuis des années. Conflictuel c'est même peu dire.
Quand j'ai fait une tentative de suicide, elle ne m'a pas rendu visite à l'hôpital psy. Elle m'a privé de manger pendant plusieurs mois quand j'ai décidé de devenir végétarienne. Ma sœur m'a fait des attouchements quand j'étais gamine, et quand elle lui a avoué elle a juste dit, devant moi je cite, "c'est fait c'est fait c'est pas grave" et l'a invité à boire un café le lendemain. Comme si c'était OK. Elle m'a toujours fait passer en dernière. Ne m'a jamais montré d'amour, a toujours été plus dur avec moi. Je n'étais jamais assez à ses yeux, elle m'a toujours fait sentir comme une moins que rien.
Et quand , il y a quelque mois , j'ai décidé de partir de sa vie... elle n'a rien dit. Elle m'a laissé filé
Et pourtant, bon dieu, ce que je l'attendais. Je scrutais mon téléphone dans l'attente d'un appel, un message, un mot dans ma boite au lettre, je voulais qu'elle m'attrape le bras quand je la croisais dans la rue. Mais rien, jamais rien. Elle avait juste décidé que je n'existais plus. Mon appel à ce qu'elle me rattrape était soudainement devenu un commun accord pour que l'on devienne des étrangères. Et les mois ont passés, et petit à petit j'avançais. Ma colère et ma rancune se calmait. En quelque sorte, je dirai que mon deuil avait déjà commencé. Elle était toujours vivante oui, mais pour avancer il a bien fallut que je la considère morte. Mais mardi, on m'annonce son décès. Son vrai décès j'entends. Et j'ai pas réagi. J'ai pas eu mal, je n'ai pas senti la terre trembler ou mon monde s'effondrer. C'était presque logique. Et enfin j'allais arrêter d'attendre. C'est terrible. Suis je une mauvaise personne pour ça? Je ne regrette pas les mois passés loin d'elle, le temps perdu. Parce que, pour moi, le temps ce n'est pas moi qui l'ai perdu, mais elle.
Je n'irai pas à la crémation, parce que ce serait manquer de respect au commun accord que nous nous étions secrètement faite. Disparaître l'une pour l'autre...
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sieclesetcieux · 1 year
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My commentary on Jules Simon's anecdote and how it was (badly) repeated and misinterpreted
Nous avons mis à part l’anecdote de Jules Simon, qui appartient à différentes catégories : il s’agit d’un témoignage sur Élisabeth Duplay-Le Bas dans sa vieillesse mais qui est principalement centré sur Charlotte Robespierre et Philippe Le Bas fils, et sur les relations de Jules Simon avec ce dernier. Il décrit l’ambiance de la période et s’inscrit ainsi comme une transition idéale vers le chapitre 1. L’anecdote se déroule lorsque Jules Simon était « élève de première année à l’École normale », ce qui placerait l’événement en 1833. Charlotte Robespierre décède le 1er août 1834.
Cette anecdote a un sens tout particulier en tant que témoignage direct, mais aussi comme source de discorde dans la transmission de la mémoire, comme le démontre la mauvaise citation de G. Lenôtre, qui influence à son tour la critique de Paul Coutant. Les interprétations qu’ils font de l’anecdote la rende d’abord suspecte, mais elle ne l’est pas ; la critique de Paul Coutant ne tient que sur la version abrégée de G. Lenôtre, qui simplifie et déforme l’anecdote. Celle-ci présente une version des rapports entre Charlotte Robespierre et la famille Duplay-Le Bas qui ne correspond pas exactement avec ce que ces derniers – soit Élisabeth et son fils – présentent dans leurs propres écrits. Dans son Dictionnaire encyclopédique, écrit onze ans après le décès de Charlotte Robespierre, Philippe Le Bas fils est assez sévère à son sujet, la décrivant comme « légère et inconséquente », et qui « ne rougit pas de recevoir des assassins de ses frères une pension »[1]. Il ne semble également pas très convaincu de la véracité de ses Mémoires, « qui contiennent de curieux renseignements, mais où le faux se trouve trop souvent mêlé au vrai »[2]. Certes, sa perception a pu changer en une décennie.
Au sujet de l’anecdote de Jules Simon, G. Lenôtre rapporte que « la mère (autrefois Mlle Duplay) et M. Lebas l’entouraient de respects, la traitaient presque en souveraine ». Paul Coutant s’offusque de cette description : « Je ne pense pas que le savant consciencieux qui traça ces lignes [soit l’article ci-haut mentionné] ait jamais traité Mlle Robespierre en « souveraine » : c’est « solliciteuse » qu’a voulu écrire Jules Simon ». Or, ceci repose en partie sur une mésinterprétation du texte. Simon se trouve invité à un dîner (ou un déjeuner) « avec des formes solennelles et mystérieuses qui me donnèrent lieu de penser que j’allais assister à quelque événement d’importance ». Il se trouve dans un milieu qui n’est pas le sien : il est « introduit dans le monde républicain » (notre emphase) par un compagnon universitaire (il n’est pas nommé) et par son professeur, Philippe Le Bas fils. Originaire de Bretagne, la perception de Jules Simon de la Révolution n’est forcément pas la même ; il a « le souvenir de [s]es morts et, en même temps, de [s]a haine ». Il est évident qu’il n’est pas des plus confortable auprès de ces nostalgiques de 1793, « tous républicains avérés et rédacteurs des journaux du parti ». Pour lui, 1793 est synonyme de « tueries » qu’il entend excuser et glorifier. À la fin du dîner, il n’ose pas répondre à la question de son professeur au sujet de Charlotte Robespierre et s’enfuit, en se disant « tout en courant à travers les rues de Paris, que je n’étais pas à ma place dans ce monde-là ».
Or, si « tout, dans ce temple, était respectable, excepté le Dieu », les coutumes et pratiques lui semblent distinctes – plus familières ou du moins républicaines. Il mentionne comment son professeur « se faisait annoncer dans les salons sous ce titre : ‘M. Philippe Le Bas, fils du conventionnel’ » ; mais, lors de ce dîner, il mentionne : « on n’annonçait pas dans cette modeste maison ». Il ne sait pas qui est « la personne qui avait donné lieu à la réunion [et qui] se faisait attendre ». Lorsqu’elle arriva enfin, « un grand mouvement se produisit » et tous les convives se déplacèrent « dans l’antichambre pour rendre la réception plus solennelle ». Il aperçut « une femme âgée qui marchait péniblement et qui donnait le bras à la maîtresse de maison » – la maîtresse de la maison est-elle Élisabeth Duplay-Le Bas ? Son fils est séparé de son épouse, qui est retournée vivre dans sa famille depuis 1828[3], et on voit mal Jules Simon, si conforme aux politesses de la grande société, présenter une compagne « illégitime » de son professeur comme étant la maîtresse de maison[4].
C’est après ce passage qu’il dit : « on la salua très profondément ; elle répondit à ce salut en reine qui veut être aimable pour ses sujets ».
Il s’agit de son impression sur le comportements de Charlotte Robespierre elle-même, et non, comme le laisse entendre Lenôtre, comment Philippe Le Bas fils et sa mère la reçoivent. Voilà plutôt comment il décrit leurs interactions : « Elle me parut grave, triste, sans austérité cependant, un peu hautaine quoique polie, particulièrement bienveillante pour M. Le Bas, qui la comblait d’égards ou, pour mieux dire, de respect ». Jules Simon a manifestement beaucoup de respect pour son professeur et ne cherche pas à le peindre de manière négative, comme l’interprétation de G. Lenôtre pourrait le laisser penser.
Ce que l’on perçoit de cette anecdote, c’est la vraisemblance d’une tentative de rapprochement de la part de Charlotte Robespierre, alors « aux approches de la mort », comme le souligne Jules Simon lui-même. Les relations avec son ancienne amie et son fils semble s’être adoucies. Si elle dément toujours l’existence d’une relation entre Éléonore et son frère, Charlotte semble toutefois agir avec « attendrissement » pour la femme « qui avait failli être la sœur de son frère », et donc la sienne aussi. La relation qu’il décrit est touchante :
Les deux femmes qui étaient là, quel que fut leur nom, avaient vécu dans l’intimité de Robespierre, écouté sa parole comme celle d’un pontife, admiré sa vie comme celle d’un héros et d’un sage. […] Elle sentit enfin que ceux qui s’étaient rencontrés dans ces jours lugubres devaient être réunis dans le souvenir comme ils l’avaient été dans la vie.
Or, bien sûr, il s’agit de sa propre perception des choses – et sa perception n’est pas toujours très perspicace, puisqu’il rapporte que les mémoires de Charlotte Robespierre « ne piquèrent point la curiosité ». Il s’est bien trompé à ce sujet.
[1] Philippe Le Bas (fils), « Charlotte Robespierre », L’Univers. France : dictionnaire encyclopédique, vol. 12, Paris, Firmin Didot, 1845, p. 114.
[2] Ibid.
[3] Florent Hericher, Philippe Le Bas (1794-1860), Un républicain de naissance, Paris, Librinova, 2021, p. 412.
[4] Outre son épouse, Philippe Le Bas fils eut deux compagnes : Marie-Madeleine Adèle Grujon, avec qui il eut deux enfants, Léon et Clémence Charlotte Élisabeth, et Marie Victorine Pierrette Ghibels, avec qui il eut également deux enfants, Éléonore et Philippe. (Voir l’arbre généalogique dans l’annexe, infra, p. 540.) Dans son testament, il mentionne comment « Mme Marie Victorine Ghibels […] avait bien voulu se charger de la direction de [s]a maison » (Florent Hericher, op. cit., p. 413). Or, vu la date de l’événement, en 1833, c’est Marie-Madeleine Adèle Grujon qui serait officieusement la maîtresse de la maison. Or, l’anecdote de Jules Simon n’en fait pas mention – ou peut-être ne connait-il pas les détails de la vie intime de son professeur.
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plaque-memoire · 5 months
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Plaque en hommage à : Jean Genet
Type : Lieu de décès
Adresse : 19 avenue Stephen Pichon, 75013 Paris, France
Date de pose :
Texte : Dans cet hôtel Jean GENET est mort le 15 avril 1986
Quelques précisions : Jean Genet (1910-1986) est un écrivain français. Recueilli dans une famille d'adoption, il connaît très tôt une jeunesse dissolue durant laquelle il commet plusieurs larcins et découvre les milieux interlopes, en même temps qu'il réalise son homosexualité. Vols, fugues et désertion rythment sa vie jusque dans les années 1930, et il est emprisonné à plusieurs reprises. Ses séjours en prison inspirent nombre de ses écrits, lesquels sont fréquemment caractérisés par des personnages marginaux et abordent des thèmes liés à la sexualité, au pouvoir et à la rédemption, entre autres choses. Ami de Jean-Paul Sartre, ses principales œuvres comprennent Notre-Dame-des-Fleurs (1944), Miracle de la rose (1946) et Querelle de Brest (1947). Il fait également preuve d'un certain activisme politique, impliqué dans la défense de l'homosexualité, la dénonciation des conditions de vie en milieu carcéral et l'anticolonialisme. Une controverse existe toutefois vis-à-vis de son possible antisémitisme (toutefois rejeté par plusieurs auteurs). Affaibli par la perte de son compagnon et par un cancer de la gorge, il décède des suites d'une mauvaise chute. De nombreux artistes font référence à lui dans leurs chansons.
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etiennediemert · 3 years
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« Le passé encercle mon cœur »
Texte publié dans le numéro 1235 du journal Quinzaines. 
Toute une littérature s’enroule de manière involutive autour de la figure du disparu : comment dire-écrire la perte ? En quoi le remaniement psychique qui s’ouvre avec le travail de deuil s’inscrit-il dans un projet d’écriture ? Dans Thésée, sa vie nouvelle, Camille de Toledo nous propose le récit de sa fréquentation du « royaume des ombres », où sont retenus captifs les membres de sa famille.
Thésée, sa vie nouvelle est un récit qui entrelace l’enquête généalogique et le chant funèbre, le lamento, la déploration, le requiem[1] comme forme musicale ou poétique, le thrène, comme le qualifie Michel Deguy dans ses deux livres de deuil [2].
Dès les premières pages se déploie un puissant réseau métaphorique qui articule la mémoire et l’oubli, le lien et la coupure, la corde et le vide : « la corde qui lie les âges et les mémoires, le passé et l’avenir, nul ne veut la laisser remonter jusqu’à soi » ; « je suis un trait d’union entre deux mondes qui s’écartent : le continent des vivants et celui des morts » ; « la vie du frère qui reste est un fil tendu entre le jour et la nuit ». La corde, celle qui a servi au frère pour se pendre, devient le symbole d’une continuité par-delà la succession des morts et des séparations imposées au narrateur : le suicide du frère ; le décès subit et mystérieux de la mère ; la longue maladie et la disparition du père.
Le narrateur, en réponse à cette réalité mortifère, décidera de rompre avec sa vie d’avant, en fuyant vers l’Est, mais aussi d’exhumer les vestiges du passé, en plongeant dans trois cartons d’archives familiales : « Le frère qui reste se dit qu’il est désormais orphelin et c’est à partir de cet orphelinage qu’il espère inventer ce qu’il nomme sa revivance ; mais j’oublie de préciser qu’en montant dans le train il emporte des archives, trois cartons remplis du souvenir des siens : des lettres, des courriels, des manuscrits, des photographies de son enfance. » Cette démarche se produit à contrecœur : « et voilà que son corps tombe et l’oblige à se retourner, à enquêter sur tout ce qu’il maudit : la généalogie, la lignée, le mensonge de l’enfance » ; « il faut qu’il retrouve une demeure, un passé, une généalogie, même s’il en a toujours détesté l’idée ».
Cependant, pour déchiffrer le texte de Camille de Toledo, nous ferons le choix d’écarter l’enquête sur son ascendance et le « drame qu’est toute famille ». La part autobiographique – du côté d’une hypothétique vérité – ne doit pas nous leurrer : toute reconstruction par le souvenir possède une structure de fiction (qui conjoint le symbolique et l’imaginaire, à la manière du semblant mais à l’exclusion du réel, suivant Jacques Lacan). Ce qui reste du récit, c’est alors la douleur inexprimable et irréductible de l’endeuillé. Celle-ci se manifeste par des symptômes physiques éprouvants et par un sentiment de perte irrémédiable et irréversible.
L’objet perdu : Orphée et Eurydice
Le texte est tout entier situé dans un regard rétrospectif : c’est, dans les livres de deuil, toujours le même geste qui est de tourner autour de l’objet perdu ou de se retourner pour « contempler l’étendue ouverte des catastrophes[3] », alors que l’on pourrait s’élancer vers l’avenir de manière positive. Sous une même arche mélancolique se lient trois figures du passé : Jérôme, le frère mort ; Talmaï, l’aïeul qui s’est lui aussi suicidé en 1939 ; Nissim, le frère de Talmaï, qui a perdu la vie au front durant la Grande Guerre. Trois manières de se rapporter au passé comme à ce qui ne sera plus.
Ce regard rétrospectif est emblématisé, dans la mythologie grecque, non par Thésée (sur la figure duquel il faudrait mieux se pencher), mais par Orphée et Eurydice. Pourquoi Orphée, descendu aux Enfers pour retrouver Eurydice, se retourne-t-il sur sa femme, sachant que ce mouvement scellera une double perte : celle de l’objet aimé et la sienne propre, en tant qu’inconsolé ? Selon Ovide, dans Les Métamorphoses, « Orphée, tremblant qu’Eurydice ne disparût et avide de la contempler, tourna, entraîné par l’amour, les yeux vers elle ; aussitôt elle recula, et la malheureuse, tendant les bras, s’efforçant d’être retenue par lui, de le retenir, ne saisit que l’air inconsistant. Mais, mourant pour la seconde fois, elle ne proféra aucune plainte contre son époux : de quoi se plaindrait-elle, en effet, sinon de ce qu’il l’aimât[4] ? »
La mélancolie
Le récit se soutient d’une adresse au frère qui culmine lors de la visite du petit cimetière où est enterrée la famille du narrateur : s’engage alors un dialogue des morts qui redonne une voix au frère défunt. Celui-ci est donc à la fois la cause et le destinataire de l’écrit.
C’est le point d’énigme que représente le suicide du frère qui fait sourdre l’écriture. Dès le début, la culpabilité se condense dans la question-formule Qui commet le meurtre d’un homme qui se tue ? Cette faute, d’abord individuelle (et c’est ce que nous voudrions pointer), sera distribuée, dans le mouvement entier du livre, entre les divers membres de la famille. Elle se diffusera jusqu’aux dernières pages du post-scriptum, où l’auteur délaisse les deux interprétations traditionnelles du suicide pour mieux créer une fin ouverte.
Ce chagrin qui ne s’use pas, cet affect de douleur permanente, cette plainte lancinante, ne relèvent-ils pas d’un deuil impossible ou de la mélancolie ? Freud, dans son célèbre article de 1915, s’emploie à bien distinguer les deux : « L’analogie avec le deuil nous amenait à conclure que le mélancolique avait subi une perte concernant l’objet ; ce qui ressort de ses dires, c’est une perte concernant son moi. […] [La libido] servit à établir une identification du moi avec l’objet abandonné. L’ombre de l’objet tomba ainsi sur le moi qui put alors être jugé par une instance particulière comme un objet, comme l’objet abandonné[5]. » Cette note clinique semble confirmée par la citation suivante : « il suffit d’un seul lien manquant pour que tout se mette à tomber : le sujet, la capacité à dire je, la vitalité, la force, la possibilité d’aimer ».
Cette ombre n’obscurcit pourtant pas la recherche, tant mémorielle qu’esthétique, qui forme le ressort de cette œuvre singulière et marquante.
[1]. Rainer Maria Rilke, Requiem, trad. de l’allemand par Jean-Yves Masson, Verdier poche, 2007. [2]. Michel Deguy, À ce qui n’en finit pas. Thrène , Seuil, coll. « La Librairie du XXIe siècle », 1995, rééd. 2017, et Desolatio, Galilée, coll. « Lignes fictives », 2007. [3]. Georges Bataille, Le Coupable, Gallimard, coll. « L’Imaginaire », 1961. [4]. Ovide, Les Métamorphoses, trad. du latin par Joseph Chamonard, GF Flammarion, 1966. [5]. Sigmund Freud, « Deuil et mélancolie », Métapsychologie, Gallimard, coll. « Folio essais », 1968.
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mmepastel · 2 years
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Gros coup de cœur pour ce livre dûment recommandé par ma libraire préférée (Caroline).
D’abord, dépaysement total car l’écrivaine est néo-zélandaise et son histoire se passe là-bas ; mais attention, dépaysement brutal, oubliez tout de suite les cartes postales de couchers de soleil. On plonge dans le livre dans une culture à part, totalement composite dont je ne connais pas vraiment l’histoire, sauf que, comme par hasard, il semblerait que le peuple maori actuel se situe du côté des pauvres, tandis que les blancs, des plus riches. Ça doit pas être aussi simple, mais bon, en gros, on a saisi l’idée vu que ce schéma se répète sans cesse : les autochtones sont colonisés et relégués au bord de la société.
L’autrice, elle, a toujours voulu se mêler aux maoris, elle était attirée par eux, leur langue notamment, dès sa jeunesse, et elle a fini par en épouser un, Tim Wanamatu.
Ici, elle raconte de manière chorale un moment précis de la vie de deux frères, Tauk et Ari, et de longs pans de l’existence d’une Jane et de son entourage (d’abord une cousine adorée, Sav, et leurs hommes violents et drogués, puis de son amour et époux Toko). On fera le lien au fur et à mesure entre ces êtres et ces familles, unies et éparses à la fois. La construction du livre est d’ailleurs raccord : la narration est éclatée, dispersée façon puzzle, qui sera complet à la fin de la lecture mais qui aura réservé bien des difficultés au lecteur, sans que cela n’entache jamais son plaisir parce que cela stimule sa curiosité. Curiosité bien vite piquée par l’attachement que l’on ressent pour les personnages.
Tout premier dans mon cœur, le jeune Ari, huit ans, déposé par son frère après le décès accidentel de leurs parents chez sa tante, la courageuse Kat, mariée à un connard (je cite le texte). La narration, chorale, épouse donc dans de nombreux chapitres le point de vue de ce jeune garçon sensible et désarmant. Ce furent de loin mes préférés. L’écrivaine révèle dans ces pages tout son talent pour saisir la pensée et la langue d’un jeune esprit délicat, soucieux des autres, complètement perdu par l’abandon de son frère adoré, et sa force de vie, oui sa vitalité poétique, qui le fait devenir ami avec sa voisine Beth du même âge (elle aussi, quel personnage merveilleux), petite personne décidée et fantasque un peu canaille. La paire illumine le livre de sa fantaisie inventive et lumineuse.
Évidemment, j’ai aussi aimé Tauk, le grand frère presque adulte, complètement perdu, désireux d’oublier son passé, de s’inventer une vie toute neuve. Mais il se rendra compte durement qu’il ne suffit pas de prendre le ferry pour devenir un être neuf. Son déni lui apparaît comme la seule solution après son traumatisme. Mais son honnêteté intime finira par l’emporter pour affronter ce qu’il redoute.
Quant aux autres personnages, ils sont trop nombreux pour être recensés ici, et très complexes. Ils sont exposés, particulièrement les personnages féminins d’ailleurs (ô surprise) à beaucoup de violences, psychologiques et physiques. Ils naviguent dans un monde plein de drogue, de pauvreté, de bêtise, de racisme, d’argent qu’on a pas, de domination, de perversité, qui font que Jane par exemple, subit la première partie de son existence. Le récit se fait alors brutal, presque insoutenable. Mais comme ceux tatoués sur sa peau, des oiseaux, symboles de liberté et de musique, apparaissent, sur les pages, dans le texte, dans l’histoire, comme autant de respirations ou de morceaux de musique qui apportent un espoir vacillant (le livre comporte une playlist contenant le morceau ci-dessus). Car l’autrice sait bien que mille moments de nos vies, cruciaux comme banals, sont souvent encapsulés dans des chansons. Hit ringard ou chef-d’œuvre, chant maori ou scie internationale, ils tombent là, et s’incrustent comme un tatouage dans nos cerveaux.
Alors le lecteur, malmené parfois, perdu de temps en temps, s’accroche. Il veut savoir. Tauk va-t-il revenir voir son frère, va-t-il seulement survivre ? Et Ari, trouvera-t-il quelqu’un pour remplacer ses sparadraps dont il se couvre le corps compulsivement ?
L’écriture de Becky Manawatu est superbe. Acide, précise, musicale, lyrique quand il le faut, inventive. C’est un monde en soi. Son écriture crée un monde à la fois ultra spécifique et typé, bourré de mots maoris (donc incompréhensibles pour le lecteur lambda), et universel, qui embrasse toutes les douleurs humaines. Un monde effrayant et attachant, si loin, si proche.
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christophe76460 · 14 days
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✝️ Toutes choses proviennent de Dieu
Dieu nous parle parfois par des événements qui nous amènent à nous interroger : un décès, une maladie, une souffrance physique ou morale… De telles circonstances n’arrivent pas par hasard, comme l’indique le verset du jour. Ainsi, les situations en apparence les plus défavorables peuvent devenir, entre les mains de Dieu, source de bénédiction.
La Bible nous en fournit une illustration par la vie de Joseph (Genèse chap. 37 à 50).
Vendu comme esclave, il se retrouve en Égypte au service d’une haute autorité, puis, au moment où ses conditions d’existence semblent plus favorables, il est accusé à tort de tentative de viol, et jeté en prison.
Malgré tout, Joseph ne se plaint pas de sa situation, et continue à se confier en Dieu, qui veille sur lui. Il sera effectivement libéré, et sera utilisé par Dieu pour gérer avec sagesse une période compliquée de famine dans cette région du monde.
Ainsi à travers les épreuves de notre vie, c’est bien Dieu qui agit. Il veut nous faire faire l’expérience de son amour et de sa puissance d’une manière toute particulière : soutien, consolation, tendresse, délivrance… Le chrétien peut ainsi expérimenter ces beaux textes de la Bible : “Nous savons que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein… Dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés”
(Romains 8, 28, 37).
Bibles et Publications Chrétiennes
30 rue Châteauvert – CS 40335
26003 VALENCE CEDEX FRANCE
+33 (0)4 75 78 12 78
La Bonne Semence, 15 avril 2024
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Un soir de novembre ou tu as cessé de vivre
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yes-bernie-stuff · 16 days
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Lundi 15 avril 2024
Qui est-ce qui dit une chose, et elle arrive, quand le Seigneur ne l’a pas commandée ?
Lamentations de Jérémie 3. 37
Celui qui a tout bâti, c’est Dieu.
Hébreux 3. 4
Dieu… seul est sage.
Romains 16. 27
Toutes choses proviennent de Dieu
Dieu nous parle parfois par des événements qui nous amènent à nous interroger : un décès, une maladie, une souffrance physique ou morale… De telles circonstances n’arrivent pas par hasard, comme l’indique le verset du jour. Ainsi, les situations en apparence les plus défavorables peuvent devenir, entre les mains de Dieu, source de bénédiction.
La Bible nous en fournit une illustration par la vie de Joseph (Genèse chap. 37 à 50). Vendu comme esclave, il se retrouve en Égypte au service d’une haute autorité, puis, au moment où ses conditions d’existence semblent plus favorables, il est accusé à tort de tentative de viol, et jeté en prison. Malgré tout, Joseph ne se plaint pas de sa situation, et continue à se confier en Dieu, qui veille sur lui. Il sera effectivement libéré, et sera utilisé par Dieu pour gérer avec sagesse une période compliquée de famine dans cette région du monde.
Ainsi à travers les épreuves de notre vie, c’est bien Dieu qui agit. Il veut nous faire faire l’expérience de son amour et de sa puissance d’une manière toute particulière : soutien, consolation, tendresse, délivrance… Le chrétien peut ainsi expérimenter ces beaux textes de la Bible : “Nous savons que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein… Dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés” (Romains 8. 28, 37).
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vaevictis2 · 16 days
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"Jean-Louis, prévenu par les sœurs d’André, est allé aux obsèques, qui ont eu lieu au crématorium du Père-Lachaise « quatre jours seulement après le décès. Aucune information n’avait filtré dans les journaux, l’Élysée voulait que ça aille vite, il paraît qu’Emmanuel Macron s’est personnellement impliqué pour que ce soit le cas », dit-il. Les obsèques express, organisées en catimini et à la va-vite, au petit matin, à 8 h 30, « avant l’heure d’ouverture pour échapper aux journalistes. Le fameux livret avec la photo était posé sur les chaises. Une douzaine de personnes étaient présentes, assises en clans distincts. D’un côté les sœurs d’André, de l’autre les trois enfants de Brigitte, Tiphaine, Laurence et Sébastien, les uns et les autres ne s’étant plus parlé depuis la séparation. Brigitte n’est pas venue. La compagne d’André, inconnue de tous, était là aussi, un peu à part. Chaque partie a lu un texte. En vingt minutes, la cérémonie a été terminée. La compagne s’est éclipsée tout de suite. Après, je suis allé avec les enfants Auzière et les sœurs d’André prendre un café/croissant. Des membres de la sécurité montaient la garde dehors. On a fini par les faire entrer, tellement il faisait froid. L’atmosphère était lourde, chacun est vite reparti ensuite ». Le décès ne sera révélé publiquement qu’un an après, par Tiphaine, le 8 octobre 2020, dans Paris-Match, décidément canal de communication récurrent de la famille : « Mon père est mort, je l’ai enterré le 24 décembre dernier dans la plus stricte intimité. Je l’adorais, c’était un être à part, un anticonformiste qui tenait plus que tout à son anonymat. Il faut le respecter. » On notera que la date du « 24 décembre » est sans doute une erreur, puisque ce serait celle du décès, et non des obsèques, qui auraient eu lieu le 28."
Emmanuelle Anizon - L'Affaire Madame StudioFact - 2024
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circusfans-italia · 24 days
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IL CIRCO MONDIALE E' IN LUTTO. ALEXIS GRUSS CI HA LASCIATO
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IL CIRCO MONDIALE E' IN LUTTO. ALEXIS GRUSS CI HA LASCIATO Il Circo mondiale e' in lutto. Alexis Gruss ci ha lasciato questa mattina. Ecco la comunicazione diramata dal quitidiano francese Le Figaro Era l'anima e il patriarca del Cirque Gruss. Illustre scudiero, ma anche acrobata polimorfo, capace di acrobazie e clownerie, Alexis Gruss è morto la mattina del 6 aprile all'ospedale Saint-Joseph di Parigi. In un comunicato stampa, la famiglia gli ha reso omaggio: “È con immenso dolore e tristezza che la famiglia Grüss annuncia la morte oggi, sabato 6 aprile 2024, alle ore 9:40, del signor Alexis Jacques André Grüss, a seguito di un incidente cardiaco, all'età di 79 anni. Alexis Gruss era molto più di un uomo di talento; fu un pilastro, un maestro delle arti equestri, dello spettacolo, la cui impronta rimarrà per sempre impressa nei nostri cuori. Ha dedicato la sua vita a perpetuare le arti equestri della pista attraverso i suoi insegnamenti e la sua trasmissione, ispirando intere generazioni. Le fondamenta della sua vita sono state fino alla fine, la sua famiglia, i cavalli, la pista". Questo testo commovente è firmato da tutti i membri di questa grande famiglia circense: Madame Gispy Gruss nata Bouglione, sua moglie, il signor Patrick Gruss, suo fratello Stephan, Firmin e Maud, i suoi figli e i loro coniugi, Charles, Alexandre, Louis, Joseph, Jeanne, Célestine, Gloria e Venecia, i suoi nipoti e i loro coniugi, nonché Oscar e Tristan, i suoi pronipoti.
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  Alexis Gruss, le roi du cirque équestre, est mort Il était l’âme et le patriarche du cirque Gruss. Écuyer émérite mais aussi saltimbanque polymorphe, capable de faire de la voltige et le clown, Alexis Gruss est décédé le 6 avril au matin à l’hôpital Saint-Joseph à Paris. Dans un communiqué, la famille lui rend hommage : «C'est avec une immense douleur et tristesse que la famille Grüss annonce le décès aujourd'hui, samedi 6 avril 2024, à 9h40, de Monsieur Alexis Jacques André Grüss, suite à un accident cardiaque, à l'âge de 79 ans. Alexis Gruss était bien plus qu'un homme de talent ; il était un pilier, un maître des arts équestres, du spectacle, dont l'empreinte restera à jamais gravée dans nos cœurs. Il a consacré sa vie à faire perdurer les arts équestres de la piste par ses enseignements et sa transmission, inspirant des générations entières. Les fondements de sa vie ont été jusqu'à la fin, sa famille, les chevaux, la piste».   Ce texte émouvant est signé par tous les membres de cette grande famille circassienne : Madame Gispy Gruss née Bouglione, son épouse, Monsieur Patrick Gruss, son frère, Stephan, Firmin et Maud, ses enfants et leurs conjoints, Charles, Alexandre, Louis, Joseph, Jeanne, Célestine, Gloria et Venecia, ses petits-enfants et leurs conjoints, ainsi qu’Oscar et Tristan, ses arrière-petits-enfants. Fonte Le Figaro
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24 mars : la Journée de la vie, journée militante anti-avortement en Pologne
La Journée nationale de la vie (Narodowy Dzień Życia) a été instaurée en 2004 par le Sjem (Parlement) à une époque où il était dominé par le PIS, parti l’extrême droite catholique. Cette journée du 24 mars, qui n’est toutefois pas un jour férié, a été placée la veille de la fête chrétienne de la Nativité (25 mars) qui est aussi une journée militante. En effet, une Journée mondiale de la sainteté de la vie est célébrée chaque année le 25 mars a l’initiative du pape Jean Paul II.
Le parti Droit et justice (Prawo i Sprawiedliwość, PiS), nationaliste et ultra-conservateur, qui a dominé le paysage politique polonais de 2004 à 2007 et de  2015 à 2023, est aussi celui du président Andrzej Duda dont le mandat court jusqu’en juillet 2025. Celui-ci dispose d’un droit de veto sur les lois votées. L’interdiction de l’avortement a été l’un des chevaux de bataille du PIS au pouvoir pendant toutes ces années. La législation en la matière a même été nettement durcie en 2017 et à nouveau en 2020.
De fait, la Pologne reste le pays d’Europe où le droit à l'IVG est de loin le plus restrictif d'Europe (si on excepte les très hypocrites principautés du Liechtenstein et de Monaco dont les frontières sont vite franchies en cas de besoin). Cette quasi interdiction ne correspond plus aux attentes d’une population polonaise qui a pris nettement ses distances avec l’Église. En juin 2023, encore, des milliers de manifestants descendaient dans les rues de Varsovie, pour dénoncer le décès d’une femme enceinte, Dorota Lalik, le 24 mai 2023. Alors que sa vie était menacée, les médecins ont refusé d’intervenir tant que la mort du bébé n’était pas confirmée. Le bébé est mort, la mère aussi. Depuis 2020, six autres femmes enceintes ont ainsi péri, faute d’aide médicale.
L'IVG avait été autorisée par les communistes dès 1956, bien avant les pays occidentaux. C'est la chute du mur et le retour de l'Église au pouvoir, sous la présidence de Lech Wałęsa, qui avait entrainé son abrogation en 1993.
Mais depuis les élections d'octobre 2023, un nouveau gouvernement polonais, plus libéral, a déjà approuvé un projet de loi ouvrant l'accès libre à l'IVG médicamenteuse (jusque-là interdit en Pologne) et le nouveau Premier ministre Donald Tusk a annoncé que, conformément à ses promesses électorales, son parti centriste, la Coalition civique (KO), annonce un texte autorisant l'avortement légal et sécurisé jusqu'à la 12e semaine de la grossesse et et supprimant la clause de conscience pour les médecins travaillant dans les établissements publics. Arrachée au camp libéral par les mobilisations féministes, cette promesse continue à faire débat au sein de la nouvelle coalition. Le texte n’a pas encore été voté par le Sjem.
Rien n’est gagné en effet, un membre de la coalition gouvernementale, la Troisième voie (chrétien-démocrate), est opposé à l'idée d'une libéralisation aussi poussée du droit à l'avortement. Ce groupement, composé du parti Pologne 2050 du président de la chambre basse du parlement, Szymon Holownia, et du parti paysan PSL, propose seulement le retour de l'ancienne loi de 1993 qui prévoyait un droit très limité à l'avortement.
Le 24 mars est traditionnellement l’occasion de Marches pour la vie et pour la famille. Mais cette année, cependant, en raison du dimanche des Rameaux, qui tombe le 24 mars, l'événement a été reporté au 14 avril, jour du baptême de la Pologne. 
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 mars 2024
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lefeusacre-editions · 1 month
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LA BRÈCHE, par Constance Ogier
Constance Ogier a intégré il y a peu la joyeuse troupe du Feu Sacré comme relectrice. Elle sera l’œil scrutateur de nos futures publications, passant au peigne fin les tapuscrits. Pour fêter son arrivée, elle a accepté de nous laisser publier son premier texte. Un conte de la crypte, au sens propre. Entre poésie, humour noir, petite et grande histoire. Entre Jules Michelet et Jorge Luis Borges. Gooble Gobble, bienvenue à elle !
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“Le prévenu est un vieillard sec et jaune” Gazette des Tribunaux du 11 mai 1856
Chaque passant de Paris se souvient avoir croisé, lu, parcouru un de ces panneaux brunâtres de l’histoire de Paris - autrement nommés pelles Starck - qui annoncent le monument visible ou fantôme auquel il faut s’intéresser. Cette fois-ci, en novembre dernier, j’étais plutôt interloquée par les images qui se formaient en moi après la lecture des appositions “inventeur et victime” inscrites côte à côte sur la même plaque. De là est né un désir insatiable - doublé très vite par un long travail de fouille - de connaître et comprendre cet homme.
Le 12 janvier 1856, prenant le contre-pied des vivants qui se contentent de mourir en dehors des cimetières, un homme meurt à l’intérieur même de celui de Montmartre, anciennement dénommé la Barrière Blanche. Ce cimetière citadin, situé dans le nord de Paris, est bordé par la rue Caulaincourt - ministre sous Napoléon Ier - la rue Ganneron - député et chandelier - Joseph de Maistre - fervent anti-révolutionnaire,...Tous ces noms ne nous disent trop rien quand on les découvre, ils ont pourtant leur part de chair dans le tableau imprécis de cette histoire. De nos jours, on s’y promène le dimanche, rare espace de verdure pour y déposer nos regards et nos corps broyés par les secousses et les bruits de la ville. C’est un espace où l’on fait communauté malgré nous autour des morts, comme pour être tout à fait solidaires avec eux dans un silence résilient. Pourtant, au XVIIIe et XIXe siècles, pour des raisons d’hygiène, le cimetière n’est plus accolé aux églises, mais déplacé en dehors de la ville perdant ainsi une place symbolique au sein de la communauté [1].
Depuis Philippe-Auguste jusqu’à la Révolution, des agents communaux, dits les « crieurs des morts », annonçaient à travers la ville munis de clochettes, le nom des défunts et l’horaire des funérailles aux côtés des prix des marchandises et des lieux de noces. Comme s’ils cherchaient à marchander la mort, sans toutefois y parvenir. Ils sont ensuite remplacés par des faire-part et des rubriques nécrologiques dans les journaux qui deviennent le relais de la mort, l’espace où le nom se dit en même temps qu’il se lie au moment du décès. C’est d’une étonnante violence d’inscrire un nom dans une rubrique, comme si cela actait, d’une certaine façon, l'impossibilité de ne plus l’énoncer autre part. La mort de cet homme n’a été qu’un événement isolé dit-on, le cimetière affiche malgré tout une plaque à sa mémoire en guise d’accueil, ou plutôt, reporte sur l’un de ces panneaux dédiés à l’histoire de Paris, une anecdote assez savoureuse;  il clame la mort de cet homme en fanfaron :
« Officiellement ouvert le 1er janvier 1825, le Cimetière du Nord est désormais protégé contre les pilleurs de sépultures : il perd ainsi en 1856, l’un de ses conservateurs, M. de Vaulabelle, inventeur d’un système de pièges avec mise à feu, victime de son devoir pour s’être envoyé une décharge mortelle en pleine poitrine ! »
La lecture de cette plaque ne m’a pas satisfaite, je l’admets. Je suis donc allée lire tous les articles qui me décriraient l’événement plus précisément. J’espérais follement un exposé précis de ce « système de pièges avec mise à feu », et rêvais secrètement d’un nouvel homme tué par sa propre invention, un Franz Reichelt oublié de l’Histoire, un rival de l’homme en costume-parachute qui saute de la tour Eiffel. Ma conclusion fut bien autre, et en passant la déception qu’elle m'apporta, elle m’ouvrit tout un pan de l’Histoire.
Qui décida de faire monter les murs du cimetière à deux mètres ? Je n’en sais rien, mais le 20 et 21 juin 1856, lors du procès à la chambre correctionnelle de la Cour Impériale de Paris, dirigé par M. Zangiocomi, un seul mot était sur toutes les lèvres : « la brèche ». Des intrus avaient réussi à faire une trouée dans ce lieu qui n’accueille que de jour : à l’angle du mur qui sépare le cimetière de la rue des Carrières.
Sont véritablement en cause : trente centimètres de mur, trente centimètres manquants sur le pan de mur entre la 8e et 10e division. Qui donc appeler à la barre ? Il m’a semblé très vite que la culpabilité et le meurtre de cet homme se logeaient dans ce vide là, ce vide laissé par le temps, et la peur qu’il provoque chez les hommes. Ces trente centimètres sont tout juste ce qu’il faut pour former l’idée d’escalader le mur qui sépare la ville ouverte et l’espace clos du cimetière. Interrompre le grand silence de mort qui les sépare des vivants. Ce désir de grimper sur le mur, faire glisser son regard et son corps au-dedans, près des morts… qui ne l’a jamais éprouvé ? Déjà, au Moyen-Âge, le cimetière échappe à la loi : protégé par les églises, il est formellement interdit de capturer un fugitif qui se réfugie dans son enceinte. C’est cette fracture, nichée dans la dénomination du cimetière, qui m’a d’abord intéressée : on l’appelle « le cimetière de la Barrière Blanche » ; tout comme au cirque, on nomme « barrière », la petite palissade qui sépare les spectateurs de la piste. 
La Barrière Blanche désignait en fait les carrières de gypse sur lesquelles était situé le cimetière, exploitées depuis l’époque gallo-romaine pour le « blanc de Paris ». Le dicton dit qu’il y a plus de Montmartre dans Paris, que de Paris dans Montmartre. Ce blanc provient du gypse, une espèce minérale qui se transforme en plâtre à 120°C et c’est en lui qu’on a coulé Paris. Au Moyen-Âge, l’espèce était tout à la fois adulée et honnie, admirée pour sa couleur où l’on croyait voir se moirer la lune, détestée pour la rouille qu’elle provoque dans les bassins selon les dires des lavandières. Cette barrière est aussi le lieu des exécutions et des fosses communes lors de la Révolution, celui d’effondrements successifs, effondrements qui parlent de frontières, de barrières naturelles ou reconstruites pas les hommes. L’histoire de ce cimetière s’est façonnée des séparations entre deux espaces qu’on a voulu définis, mais qui n’ont cessé de se frotter l’un contre l’autre: la ville et les carrières d’en-dessous, le cimetière et les rues d’à côté…
Le cimetière du Nord est inauguré en 1825. À cette époque, les pillages sont fréquents dans le cimetière, et une défaillance dans le mur d’environ trente centimètres est alors inculpée. Cette faille creuse de jours en jours une peur chez les gardiens du cimetière à qui on assène ne pas en détacher le regard. M. de Vaulabelle, le conservateur du cimetière, leur confère une charge : celle de garder de nuit cette brèche et d’empêcher tout intrus cherchant à entrer au-dedans. Très vite, ils croient apercevoir des formes étranges, bizarres se mouvoir de ce côté-là, et s’imaginent brandir leurs armes, héroïques, sauvant les possessions des disparus, défenseurs élus de la mort et de ses biens. L’interdiction de franchir les portes du cimetière de nuit est enfreinte à plusieurs reprises et durant plusieurs années.
Peu après la révolution de février, en novembre 1848, les ouvriers catalysent tous les comportements inadéquats, transgressifs et dangereux pour le gouvernement. La Revue des deux Mondes fait paraître un discours de Jean-Jacques Baude, ancien préfet sous la monarchie de Juillet, dans lequel il désigne ouvertement les ouvriers de « bandes de bêtes féroces, professant comme une religion le pillage, le viol et l’incendie »  ou encore les comparant aux « hordes d’Attila ». L’association des pillages aux ouvriers est d’autant plus rapide que Maxime du Camp publie un article dans La Revue des deux Mondes où il signale, non sans mépris, la présence d’ouvriers à l’orée du cimetière: « Jadis, au temps où bruissaient les Porcherons, il y avait là une sorte de ferme doublée d'un cabaret; les ouvriers venaient s'y amuser le dimanche. [...] Le prix des concessions [...] est assez élevé pour que l'entrée d'un de nos grands cimetières [...] ne ressemble pas à un cabaret de joueurs de quilles. »
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Les formes inconnues sont ainsi troquées par ces joueurs de quilles qui sautent par-dessus le mur, à l’endroit exact de la défaillance, pour y voler toutes sortes d'objets sur les sépultures. D’ailleurs, cette image est véhiculée très largement dans toute la sphère sociale. Le théâtre bourgeois s’en saisit immédiatement, et se représentent à Paris des vaudevilles où l’admirable tenue des patrons s’oppose à l’instinct grégaire des ouvriers. C’est ainsi que le frère de M. de Vaulabelle, Léonore, écrit quelques années plus tôt: La propriété c’est le vol, vaudeville satirique sous-titré « folie-socialiste en trois actes et sept tableaux » qui parodie la formule de Pierre-Joseph Proudhon. La déshumanisation des ouvriers s’accompagne d’autres figures et bientôt, des cornes leur poussent. Dans l’esprit des gardiens, la première réponse à la peur fut la nécessité d’identifier un visage, de déceler une identité et la seconde celle de l’éloigner à nouveau de soi, de faire de cette identité un spectre diabolique et par là même inhumain. Il me semble qu’il y a là bien plus qu’un bouc-émissaire. De l’ouvrier on fait un diable, du diable on fait l’ouvrier. Ils ont en commun d’être des écorcheurs. Le désir des couronnes d’épines en bronze et des vierges d’ivoire se mêle à celui du marbre des horloges et des presse-papier bourgeois chinés sur les marchés. Les objets volés sont tout à la fois objets de mémoire et marchandises. Mais quelle place occupe réellement en eux la cupidité ou le désir de propriété ? Dérober aux morts pour réconcilier les espaces : peut-être est-ce le seul trait d’identité qui nous reste de ces voleurs ?
En 1825 et les années qui suivirent, épier cet espace était devenu un enjeu de taille pour les gardiens. Quelques années plus tard, le cimetière est bien gardé. Le conservateur, M. de Vaulabelle, a posté des gardiens qui exécutent une ronde solitaire de nuit. D’abord, ils n’ont qu’un couteau et attendent à vingt-sept ou vingt-huit mètres de la brèche. Ils rôdent autour d’elle, et ne doivent pas en détacher le regard. Ce qui m’a surprise est la précision des distances et des mesures évoquées dans les journaux et en particulier dans la gazette des tribunaux qui retrace le procès. Deux mètres, un mètre soixante-dix; vingt-sept ou vingt-huit mètres. L’exactitude y est pour beaucoup je crois dans l’angoisse frémissante et partagée des pilleurs et des gardiens, obsédés par cette percée qu’ils brûlent de défendre en tremblant.  M. de Vaulabelle décide alors d’armer ses gardiens, de les équiper d’armes à feu pour veiller sur ce coin de cimetière. Ce coin présente des traces de passage qui pointent ce pan de mur comme la voie de prédilection des voleurs. Les gardiens du cimetière de Montmartre sont donc postés là, chargés d’un devoir terrible : celui de surprendre les voleurs et de les exécuter. La seule prévenance donnée par M. de Vaulabelle est celle de prononcer le « Qui vive ? » avant de tirer, adresser une dernière interrogation à une ombre méconnaissable et sans lumière. Selon les versions, la consigne donnée est qu’il faut l’adresser trois fois au nouveau venu et attendre une réponse avant de tirer ou, il n’est question que d’une seule occurrence, d’une unique question. Décliner une identité nominale, sinon la mort. 
En 1856, aux environs de cinq heures, le 12 janvier, M. de Vaulabelle est tué par un de ses gardiens à la brèche. Tir de carabine. Au « Qui vive ? » de l’homme jaune et sec, gardien ce soir-là, le conservateur du cimetière du Nord s’est tu. Aucune réponse n’a été entendue du dehors, comme de l’intérieur du cimetière. Comme si, l’homme et sa loi, celui qui professait le « Qui vive ? » à son armée, s’était entièrement remis à l’impossibilité de faire corps avec un nom, comme le cimetière lui-même qui a troqué le sien au fil des ans. Cet épisode est raconté avec un certain amusement dans le tome quatre du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle : « Ce fut en faisant lui-même, au milieu de la nuit, une ronde de surveillance, que le conservateur du cimetière de Montmartre, M. de Vaulabelle, frère de l’historien, fut tué, il y a quelques années, par suite de l’observation trop rigoureuse d’une consigne qu’il avait donnée, et dont il ne se rappelait plus les termes. » L’avocat général Barbier a dit lors du procès qu’il fumait sa pipe et marchait d’un pas lent et mesuré: sa ronde n’était qu’une balade auprès des morts. Et pour preuve : il en perd sa main ! Que doit-on entendre dans ce silence ? Une simple désinvolture, un homme évaltonné, mesurant son existence dans l’écart entre ses bouffées de fumée et ses pas ? J’entends dans ce silence un doute, une hésitation à se tenir debout dans un cimetière. J’entends un homme qui ne connaît plus son identité face à toutes ces pierres tombales où les noms sont gravés.
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M. Lachaud, défenseur de Mabille lors du procès, affirma que cet événement déclencha la folie de sa femme, une folie hors du cimetière. Bien plus tard, en 1912, dans un autre cimetière parisien, un homme décède dans le secret. Le feu n’est pas vu, contrairement à ce qui est montré sur la Semaine illustrée, il n’y a aucun spectateur à cette scène spectaculaire.       L’homme a franchi la barrière blanche, les murs des cimetières et leurs trente centimètres, et s’est immolé sur la pierre tombale de sa femme, encore une pierre qui le séparait du corps de la morte. Les portraits et les statuettes de plâtre ont fondu ce jour-là, ou sont-elles tombées ? Brisées ? On a donné un nom à cet homme : le mari; comme on a donné des noms aux acteurs du fait divers précédent: le conservateur et le vieillard, jaune et sec.
C’est un autre mariage qu’il a exécuté seul, sans témoins, un mariage avec la pierre, avec le gypse qui contient l’os et la peau. On nomme aussi les cimetières « champs au repos ». Le premier homme est mort de la main d’un gardien entre les tombes, « au clair de lune » dira Mabille, et le second de sa propre main sur la tombe de sa femme. Vous me direz que le lieu et le temps ne lient pas deux affaires, d’autant qu’il ne s’agit pas du même cimetière. Mais la cause du décès du premier reste inconnue, mystérieuse, la seconde a une fin. Pourquoi le vieillard jaune et sec a-t-il tiré sur le conservateur du cimetière ? Par peur, oui, par peur. Et pourtant, je veux lui donner une autre fin. Ce qui me questionne n’est pas tant la cause de l’homicide, mais l’absence de réponse du conservateur, qui connaissait la procédure qu’il avait lui-même élaborée. Son silence m’interroge et j’aimerais croire qu’il a embrassé l’identité des voleurs, sûrement sans le vouloir, qu’il s’est épris lui-même de la figure de l’ombre que lui et une grande partie de la société associait sans vergogne au premier opposant au régime impérial. Ce soir-là, M. de Vaulabelle a troqué son nom et sa particule pour redevenir un homme et son ombre.
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[1] Les cimetières étaient consacrés et réservés aux catholiques ayant reçu le dernier sacrement (l’extrême-onction). De nombreux enterrements se déroulaient alors de nuit et en cachette.
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plaque-memoire · 1 year
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Plaque en hommage à : Sophie Germain
Type : Lieu de décès
Adresse : 13 rue de Savoie, 75006 Paris, France
Date de pose : mars 1894
Texte : Sophie Germain, philosophe et mathématicienne, née à Paris en 1776, est morte dans cette maison le 27 juin 1831
Quelques précisions : Sophie Germain (1776-1831) est une mathématicienne, physicienne et philosophe française. Elle se forme aux mathématiques en autodidacte, étudiant les travaux des plus grands mathématiciens de son temps comme Leonhard Euler ou Carl Friedrich Gauss. Elle correspondra d'ailleurs avec ce dernier, et avec d'autres figures scientifiques comme Joseph-Louis Lagrange, en se faisant passer pour un homme, sa féminité étant un obstacle à sa carrière scientifique. Une fois la supercherie dévoilée, elle sera toutefois reconnue comme mathématicienne, même si elle devra faire face à une opposition vis-à-vis de son sexe jusqu'à sa mort (son certificat de décès la décrit d'ailleurs comme rentière et non scientifique). Elle mène et publie nombre de travaux remarquables, s'intéressant à la théorie des nombres et au problème des surfaces vibrantes, proposant des travaux qui attirent l'attention (et parfois l'inimitié) de nombre de ses pairs, en particulier Adrien-Marie Legendre, son mentor. Atteinte d'un cancer du sein, elle meurt en 1831. Son nom est donné à de nombreux établissements scolaires.
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