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#les rêves de dorian
thifiell · 1 month
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buz-muet · 2 years
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Gabriele D'Annunzio, L'Enfant de volupté
Si les raffinements de l'art imprègnent la vie fastueuse du comte Andrea Sperelli, l'Amour est aussi  la liqueur essentielle, le breuvage enivrant qui échauffe le sang et les sens de cet esthète à l'existence voluptueuse. Épris de la sensuelle Elena, s'abandonnant au rêve d'un amour spirituel avec la douce Maria, le jeune aristocrate, en quête de l'amante idéale, s'évertue à posséder les deux femmes, s'emmêlant ainsi dans les rets de son propre désir amoureux.
On décèle du Dorian Gray et du Des Esseintes chez ce dandy à la vie dissolue, toujours animé par la triple recherche de la beauté, de la haute culture et de l'absolu de l'Amour. Tentations toujours périlleuses aux revers pernicieux, causes de la corruption de l'esprit et de la destruction progressive de la force morale. 
Au fur et à mesure que se font et se défont les noeuds de l'intrigue, Sperelli, qui apparaît dès les premières pages du roman comme un calculateur accompli dans le jeu de l'amour sans  hasard, sera poussé inexorablement vers " un progressif rétrécissement de ses facultés, de ses espérances, de ses jouissances"jusqu'à devenir le gibier du doute et de la désillusion. La cruelle Elena lui échappera définitivement. Jamais elle ne sera sienne et c'est par défaut que le jeune décadent se tournera vers une Maria sans cesse écartelée entre le frisson de la passion et la crainte de Dieu.
Andrea ne trouvera donc ni la femme ni l'oeuvre "capables de conquérir son coeur et de devenir pour lui un but". La brutalité de la rupture avec Elena annoncera  la fin des espoirs de Sperelli mais aussi l'achèvement d'une oeuvre corrodée par un Amour qui porte le voile de la Mort, d'une mort insidieuse, rampante et douce : la fameuse morbidezza italienne. Au même titre qu' À Rebours, le chef-d'oeuvre de Huysmans ou que La Mort à Venise de Thomas Mann, L'Enfant de volupté ( Il Piacere ) se pose sans aucun doute comme l'un des manifestes de l'esprit décadent d'un dix-neuvième siècle finissant.
anagnoste.blogspot.com
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coppolesque · 2 years
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Book list
Miss peregrine 5 / Let it snow / Histoire de Lisey / Le seigneur des anneaux 2 / + LSDA 3 / Twilight 1 / + Twilight 2 / + Twilight 3 / + Twilight 4 / Running man / Rêves et cauchemars / Le fléau / Insomnie /Différentes saisons / Orgeuil et préjugés / Emma / Raison et sentiments / Histoire de la Russie / Suzon / Claire / La Voleuse de Livres /Histoire de L'Europe / La Couleur des Sentiments / La servante écarlate / + Les Testaments / Alias Grace / Effacée / + Brisée / + Fracturée / Summerset Abbey / Olympe / Roméo et Juliette / Voyages de Gulliver / Anna Karénine / Le roi fantôme / La guerre et la paix I / + La guerre et la paix II / Dictionnaire de la mythologie / La mythologie Gréco-romain / W ou le souvenir d'enfance / Journal d'Anne Frank / Le monde de Sophie / Find me / Divergente 2 / + Divergente 3 / Carpe Diem / The Great Gatsby / The Virgin Suicides / Marlena / Girl, interrupted / The language of thorns / The Picture of Dorian Gray / Voyage au centre de la terre / Le Fantôme de l'opéra / Madame Bovary / Marie-Antoinette: femme réelle, femme mythique / La fille du train / The ballad of songbirds and snakes / Les contes des frères Grimm / Contes des particuliers / Les contes de Beedle le Barde / Traité sur la Tolérance / 20,000 Years of Fashion / Gravity Falls: Journal 3 / Oliver Twist / Tout savoir sur les vampires /Amour et Autres Enchantements /Atonement / Picnic at Hanging Rock / Macbeth / Hamlet / Lolita / Carrie / Frankenstein / L'histoire de l'art en BD / The Bell Jar / Valley of the Dolls / The Little Dictionary Of Fashion / Le monde de Charlie / The song of Achilles / Narnia 1 / + Narnia 2 / + Narnia 3 / + Narnia 4/ + Narnia 5 / + Narnia 6 / + Narnia 7 / A Series of Unfortunate Events 1 / + ASOUE 2 / + ASOUE 3 / + ASOUE 4 / + ASOUE 5 / + ASOUE 6 / + ASOUE 7 / + ASOUE 8 / + ASOUE 9 / + ASOUE 10 / + ASOUE 11 / + ASOUE 12 / + ASOUE 13 /The Secret Garden / Anne Of Green Gables / Black Beauty / Heidi / Percy Jackson 1 / + PJ 2 / + PJ 3 / + PJ 4 / + PJ 5 / Harry Potter 4 / + HP 5 / + HP 6 / + HP 7 / The Secret History / Le siècle des excès / Little Women / Histoire de l'extrême droite en France / L'Iliade / L'Odyssée / The Oxford Book Of Japanese Short Stories / D'une / Sense and Sensibility / The Complete Sherlock Holmes / Dracula / 1984 / Da Vinci Code / Don Quijote De La Mancha / Romancero Gitano / Le Monde selon Flaubert / La gauche en France / Histoire des États-Unis De 1492 à nos jours. /Manifeste du Parti communiste (Karl Marx) / Pensées pour moi-même (Marc Aurèle) / Le socialisme en France et en Europe: XIXe-XXe siècle / Sans raison (Mehdy Brunet) / L'Ami Prodigieuse 1 / + L'Ami Prodigieuse 2 / + L'Ami Prodigieuse 3 / + L'Ami Prodigieuse 4 /Middlemarch / I'm thinking of ending things / Bunny / Then She Was Gone / The Silent Patient / Evelina / Basic Writings on Politics and Philosophy /The Works of Lord Byron / The Four Fondamental Concepts of Psycho-Analysis / The Night Circus / Circe / All the light we cannot see / The Invisible Life of Addie LaRue / Turtles All The Way Down / Renegades / The Starless Sea / Legend Born / To Best The Boys / Stalking Jack The Ripper / The Betrayals / The furies / The woman in cabin 10 / Lovely War / Cruel Beauty /Luckiest Girl Alive / Some kind of happiness / Le diable s'habille en Prada / Vengeance en Prada / Sharp Objects/ Black Butler/ Valkyrie Apocalypse/ Les paradis perdus/ Le goût de Marie-Antoinette/ Coraline/ Rebecca/ Nevermoor 1/ N2/ N+7/ spirou et fantasio (55 tomes) / dents d'ours x 6/
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christophe76460 · 7 months
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*Méditation du 03 Octobre 2023*
*Je n’oublierai pas ta parole… C’est ici ma consolation dans mon affliction, que ta parole m’a fait vivre… J’ai de la joie en ta parole, comme un homme qui trouve un grand butin.*
Psaume 119. 16, 50, 162
*Un trésor aux Bahamas*
Marc-Philippe n’avait connu que misère et deuil en Haïti, son pays d’origine. Il était venu gagner sa vie aux Bahamas, au service de riches familles. Exploité de façon éhontée, il habitait une bâtisse en bois bien fragile, dans ce pays richissime…
À la fin de l’été 2019, l’ouragan Dorian avec ses tornades à plus de 300 km à l’heure a tout balayé sur son passage, transformant cet archipel de rêve en terre de désolation. Sa maison s’étant volatilisée, Marc-Philippe a fui dans une église. Mais l’édifice religieux s’est à son tour désagrégé sous la force des éléments. Alors, Marc-Philippe a fui de nouveau, nageant pendant 5 heures sans y voir, avec le seul bien qu’il avait emporté de chez lui : sa Bible, emballée dans du plastique. (récit tiré de “Paris Match”)
Pourquoi Marc-Philippe avait-il pris le temps d’emballer sa Bible et de l’emporter, malgré la menace de l’ouragan ? Pourquoi n’a-t-il pas lâché sa Bible dans l’eau afin d’être plus libre pour nager ? Fallait-il que la Bible soit importante aux yeux de cet homme pour qu’il en prenne tant de soin ! À croire que c’était ce qu’il avait de plus précieux, son unique trésor !
Dans la Bible, ce sont les paroles de Dieu que l’on trouve. Elles nous révèlent le moyen que Dieu donne à l’homme pour sauver son âme du mal qui l’emporte à la perdition. Le Sauveur, c’est Jésus, le Fils de Dieu, mort et ressuscité pour nous. Sur la base de son œuvre, il a le pouvoir de nous délivrer si nous le croyons. La foi, c’est saisir sa main tendue. Oui, la Bible est le trésor du croyant !
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paulysson1 · 2 years
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j'ai osé
j'ai osé lui reparler, quitte à me faire recaler. elle est, a été et sera toujours ma lumière dans le noire encrin de mon joyaux défaillant. Mon seul espoir sur terre, c'est de la voir se regarder dans le miroir et en être fière. Elle est ma potion et mon poison de ne pas avoir réussi à avoir pu exhorter ses propres démons. Elle est belle même les cheveux court, je l'aime et c'est cela le vrai Amour. Et un filet de fée est créer pour amuser les espiègles de ma sorte, elle m'en sort et me donne l'envie de me régaler de me plonger dans ses yeux. Je pense que j'y vais fort : est-elle si parfaite ? Non, elle est pleine de complexe et c'est pour cela, entre autre, que je l'aime. On m'a dit d'elle : "tu sais, une Geminga, il n'y en a qu'une".
Je le crois et l'assume ! elle sera mienne et se dessinera devant le miroir de ma noirceur tel un Dorian Grey en demande d'être redessiné sur son tableau qu'est son âme. Devant tant d'humanité qui dépasse même le premier Humain, je reste serein, et rêve humblement d'elle dans des habits de soie et qu'elle soit, à jamais, ma muse. P.amis
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elealaureenauteur1 · 4 years
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Et si l'image était l'inspiration Du rêve et de l'illusion La poésie ou la passion Les deux sont ma raison
♡☆♡
© Elea Laureen 🌼
En réponse à Dorian ... Belle et douce soirée 
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nicolas-millot · 4 years
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Il y a des instants charnières où l’on flotte au-dessus de la réalité. Pour ce qui est de Charbonier, je flottais, et trop haut.
> J’ai retrouvé l’entièreté du texte retranscrit en mai-juin (?) 2017 :
« - Les bonnes influences n’existent pas, monsieur. Toute influence est immorale. Immorale du point de vue scientifique.
- Pourquoi ?
- Parce que influencer une personne, c’est lui imposer son âme. Elle ne pense plus ses propres pensées, ni ne brûle de ses propres passions. Ses vertus n’ont plus de réalité pour elle. Ses péchés, si la chose existe, sont des péchés d’emprunts. Elle devient l’écho de la musique d’un autre, elle joue un rôle qui n’a pas été écrit pour elle. Le but de la vie, c’est de s’épanouir. Réaliser à la perfection notre propre nature, voilà pourquoi chacun d’entre nous est là. De nos jours, les gens ont peur d’eux-mêmes. Ils oublient le plus important de tous les devoirs : le devoir envers soi. Évidemment, ils sont charitables : ils nourrissent l’affamé, ils habillent le mendiant. Mais leurs propres âmes vont affamées et nues. Notre race a perdu son courage. Peut-être n’en avons-nous jamais vraiment eu. La peur de la société, qui est la base des mœurs, la peur de Dieu, qui est le secret de la religion : voilà les deux éléments qui nous gouvernent. Et pourtant […]
Et pourtant, je crois que, si un homme devait vivre sa vie pleinement, complètement, s’il devait formuler chacun de ses sentiments, exprimer chacune de ses pensées, réaliser chacun de ses rêves, je crois que le monde y gagnerait une impulsion de joie d’une telle fraîcheur que nous oublierions toutes les aberrations du Moyen Âge et retournerions à l’idéal grec, peut-être même à quelque chose de plus raffiné et de plus riche que l’idéal grec. Mais l’homme le plus brave d’entre nous a peur de lui-même. Les mutilations que s’infligent les sauvages survivent tragiquement dans ce refus de nous-mêmes qui abîme nos vies. Noues sommes punis de nos refus. Toute impulsion que nous cherchons à étouffer fermente dans notre esprit et nous empoisonne. Le corps pèche une fois et c’en est fini de son péché, parce que l’action est un mode de purification. Rien ne demeure alors, que le souvenir d’un plaisir ou le luxe d’un regret. La seule manière de se débarrasser d’une tentation est d’y succomber. Résistez-y et votre âme tombe malade de la soif des choses qu’elle s’interdit, du désir de ce que ses lois monstrueuses ont rendu monstrueux et illégal. On a dit que les grands événements du monde se produisent dans le cerveau. C’est dans le cerveau, et dans le cerveau seul, que les grands péchés se produisent aussi. Vous monsieur, oui, vous-même, avec votre jeunesse rose tirant sur le rouge, et votre enfance blanche tirant sur le rose, vous avez eu des passions qui vous ont fait peur, des pensées qui vous ont terrifié, des rêves de jour ou de nuit dont le souvenir pourrait tacher de honte votre joue … »
Le portrait de Dorian Gray (1981) - Oscar Wilde
traduit de l’anglais par Vladimir Volkoff
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ordinairementvrai · 4 years
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La désillusion d’une vie rêvée
C’est l’histoire d’un type qui très vite s’est rendu compte qu’il ne était jamais à la hauteur.
Pas à la hauteur de ses rêves, pas à la hauteur des rêves qu’on lui vendait.
Ce n’était qu’un enfant, et il grandissait entouré de super-héros. L’histoire de l’intello à lunette qui devient le héros de son petit quartier puis de toute sa ville, celle du fils d’un dieu de la mère ou encore celle d’un ado chargé de sauver le monde au sein d’une matrice de réalité virtuelle.
Puis ce gamin a grandi, les rêves et les vie qu’il consumait abondamment aussi. Il s’est mis à rêver d’être un pirate, devenir un escroc au grand cœur, un grand détective, un écrivain faisant tomber toutes les femmes à ses pieds
C’est l’histoire d’un homme qui a réalisé que la vie était bien différente de l’art. Et qui ne s’est jamais remis de cette découverte. Parce que ses mots étaient toujours tremblotant, parce qu’il détestait sa coupe de cheveux, parce que les femmes n’étaient jamais assez belles, et parce qu’il n’avait personne à embrasser sous la pluie.
Pas particulièrement brillant ni spécialement charismatique, ce triste constat l’a fait sombrer. Un mauvais cocktail de pauvre estime de lui-même et de cynisme désabusé. Il se haïssait tellement, et cette haine se répercutait sur les autres. À force de se détester, il finit par détester les autres.
Il passa toute sa vie à s’imaginer un autre. Il endossait les masques et les costumes, tantôt arrogant, tantôt romantique et sensible, tantôt poète, tantôt affreux contradictoire, il oscillait, on avait peine à savoir qui il était réellement au fond. Il mutait, muait sous les yeux perplexes de son entourage qui avait peine à le comprendre, mais en même temps, qui pourrait les en blâmer, il ne se confiait jamais. Enfin ça dépendait de son masque, parfois il discourrait sans faille ou gêne sur sa vie, sur ses déboires et ses affres. Et parfois, il était simplement plein d’élan et à l’écoute, toujours plein d’esprit et prêt à discourir sur n’importe quoi, n’importe quand, et surtout avec n’importe qui tant qu’elle avait de jolis yeux et de jolies jambes.
Ce type là, il ne savait pas vivre avec ses mots. Il empruntait souvent ceux des autres, souvent avec honnêteté, mais parfois il s’oubliait dans son masque et il se croyait vraiment l’autre. Alors il se parait de fard et récitait des poèmes qu’il avait appris à quiconque prêt à l’entendre. C’était sa manière à lui de tenter braver la fadeur de ce qu’il voyait, sa vie n’était jamais en couleur, elle souffrait en noir et blanc. Non il ne souffrait pas vraiment, si ce n’est de ce vide qu’il essayait de combler à tout prix. On le voit imiter la gestuelle d’un flic désabusé quand il tire sur sa cigarette, parfois ses yeux s’éclairent brusquement et dévoile le maquillage, mais jamais bien longtemps, ou alors seulement quand la lune était entrain de se coucher.
Souvent absent de lui même, il n’a jamais su être une personne. Face à son pale reflet, il a souhaité mettre un peu de fard sur ses idées noires, c’était sa manière à lui de colorer ses nuits blanches, il se vivait autre en fixant le plafond, et ses rêves inspirés de ceux inventés par d’autre peuplaient sa chambre bien solitaire.
C’est l’histoire d’un solitaire qui n’a jamais été seul parce qu’il était effrayé par sa propre solitude. C’est l’histoire d’un type qui a consciencieusement effacé toute trace de lui même, sans se rendre compte que c’est ainsi qu’il perdait toute couleur. Et il donnerait tout pour souffrir, pour de vrai, pour avoir une raison, une épiphanie, comme tous les personnages qu’il pouvait bien admirer. Il rêvait souvent de la mort, très peu de la sienne, mais beaucoup de celle des autres. C’était un songe qui lui venait régulièrement, c’était un test qu’il s’imposait à lui même, pour voir s’il était capable de ressentir quelque chose.
Ce type là ne s’est jamais rendu compte que son reflet avait changé, et que le regard des autres aussi. Aimé, parfois admiré et envié, les masques avaient laissé une trace durable, probablement ineffaçable sur lui même. Il avait grandi, il était devenu autre, mais pourtant il était toujours aussi vide. Il rêvait toujours de ce qu’il n’avait pas, il pensait toujours à une autre quand on lui parlait, elles n’étaient que prétexte, il voulait simplement qu’on l’admire, qu’on l’aime. Et c’était le cas, mais il était incapable de s’en rendre compte.
Il ne l’avoue que depuis peu, mais il meurt d’envie de ressentir, juste l’espace de quelques semaines ce que cela serait d’être en vie, d’arrêter d’être envieux, il a toujours préféré les inconnues à son entourage. C’était son épreuve, son chemin de croix, ce qu’il s’imposait à lui même, probablement pour une question d’égo démesuré.
Quand on vit à travers le regard des autres, l’on est jamais satisfait du résultat. Ça, il avait bien du mal à s’en rendre compte. À fuir son propre regard l’on se perd sous celui des autres. Eparpillé, évasté mais surtout effacé, il fixe ses souvenirs à moitié oublié, et il tente de comprendre. En réalité, il a très bien compris, c’est ”sa complexité”. Il aimait répéter qu’il est le type qui a passé le plus de temps avec lui-même. C’est probablement vrai, il n’a jamais rien fait d’autre que de réfléchir, raisonner à propos de lui. Il est obsédé par lui même, son némésis, rien d’autre n’existe que cette lutte entre lui et lui. Il doit vaincre son pire ennemi, il doit se vaincre, se convaincre, s’aimer.
Parasité par cette lutte, le monde extérieur n’a jamais eu la moindre influence sur lui. Il ne saurait faire la différence entre ses rêves et ses souvenirs, ses rêves son son portrait de Dorian Gray, son alter ego souffre et meurt à sa place. Alors son visage innocent permet de dissimuler la guerre qu’il mène contre lui même. Cette innocence qu’il hait de toute son âme, parce qu’il n’a jamais ce que cela pouvait bien être.
C’est l’histoire d’un type qui bercé d’illusions, a fini par en devenir une.
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bubbletimestories · 4 years
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L’amertume d’une plume (CursedJaskier)
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Summary: Alors que les deux compagnons font halte dans un village, un bourgeois accuse Jaskier d’avoir couché avec son épouse. Le duo s’enfuit bien vite mais le barde commence à voir des plumes pousser sur son corps. La malédiction s’étend rapidement, impressionnante mais surtout douloureuse... 
Warnings: pain, curses
Themes: malédiction, douleur, réconfort, plumes, chant, inquiétude
A/N. J’avoue ne pas avoir beaucoup de connaissances de The Witcher, qu’il s’agisse de la série, des jeux ou des livres.
https://archiveofourown.org/works/23128243?view_full_work=true
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(Part 3)
Un rayon de soleil inopportun vient frapper le visage du jeune homme alors même qu’il était plongé dans un superbe rêve lui promettant richesse, abondance et plaisirs. Avec un grognement étouffé, il se redresse, ses cheveux châtains en bataille devant ses yeux, et pousse un long bâillement sonore. La place à côté de lui est vide, Geralt est probablement descendu s’occuper de sa jument, ce qui laisse le temps au barde de faire sa toilette. Encore ensommeillé, il se lève lentement tout en grattant son torse et son dos pour en décoller les plumes si envahissantes. Tout en baillant, il fredonne une de ses ballades et plonge ses mains encore engourdies dans l’eau glacée pour se laver. La morsure froide achève de le réveiller et il se sèche promptement avant d’enfin remarquer combien ses doigts se sont allongés, de même que ses ongles durcis pendant la nuit. A l’endroit où il s’est gratté perlent déjà quelques gouttes de sang au milieu de marques rouges qui tranchent sur sa peau blanche.
-        G…Geralt !
Il porte immédiatement le poing à sa bouche après que ce cri lui ait échappé. Il ne veut pas que son ami le voie comme ça, il se sent honteux sans vraiment savoir ce qui lui arrive, il a probablement fait une bêtise. Mais son appel a été entendu et le sorceleur enfonce à moitié la porte en entrant, la main sur la garde de son épée, préparé à affronter une créature sanguinaire ou un villageois en colère. Pourtant, il ne trouve rien si ce n’est son compagnon, prostré dans un coin, les mains croisées dans son giron et fuyant son regard. Les prunelles ambrées inspectent la pièce puis le jeune homme, décelant sur lui des traces de sang. Inutile de poser la moindre question, il ne faut pas longtemps au barde pour cracher lui-même le morceau, rouge de gêne et essayant de dissimuler ses poings mutilés.
-        Je…il m’arrive quelque chose de bizarre. Je ne sais pas ce qui se passe.
La panique qui perce dans sa voix empêche Geralt de se fâcher et il se contente de s’agenouiller et de dégager l’une des mains pour l’examiner, remarquant en même temps les fines plumes qui ornent son bras. Longues et d’une couleur de bronze, impossible de croire qu’elles proviennent d’un quelconque matelas.
-        Merde… 
Sans aucun doute, son ami est victime d’un mauvais sort qui le transforme en quelque chose, même si le sorceleur ne saurait déterminer quoi. Il examine de plus près l’étrange phénomène tandis que Jaskier devient de plus en plus agité. Sa main tremble entre celles du mutant et il tente de respirer profondément. Ça ne peut pas être grave, ils n’ont rien fait d’autre que chevaucher et tuer quelques créatures, ce n’est pas comme s’il avait libéré un nouveau djinn. Les mêmes questionnements passent dans l’esprit de Geralt qui se redresse.
-        Ça ressemble à une malédiction, on cherche à te punir et je pense que le pourceau qui t’a insulté à Dorian n’y est pas pour rien.
-        Ce gros lard ?! Mais pourquoi ? Je n’ai rien fait de mal ou du moins rien qui ne justifie de porter atteinte à ma beauté. Oh Geralt, et si…
Il n’achève pas sa phrase, tendant le bras pour attraper son précieux luth qu’il serre contre son cœur avant d’assouplir ses doigts. Pâle et inquiet par avance, il entreprend de jouer quelques notes de ballade mais ses ongles griffus accrochent les cordes, faisant crisser l’instrument au lieu de produire de la musique. Malgré ses efforts, il ne parvient pas à tirer autre chose que des notes crispantes et l’une des cordes finit par rompre, émettant un ultime claquement. Le silence s’abat sur la chambre et le barde cache son visage dans ses mains monstrueuses, livide et défait.
-        Je suis fini…
Jaskier contient ses larmes à grand peine et son compagnon le regarde sans savoir quoi dire ni quoi faire. Une partie de lui pense que le barde n’a que ce qu’il mérite à force de fourrer son…nez partout. Mais cela ne veut pas dire qu’il va le laisser affronter son sort, il s’agit de son ami et il en a si peu. Avec un grognement, le sorceleur tapote le genou de l’envoûté et se lève.
-        Je connais quelqu’un…il pourra lever la malédiction. Rassemble tes affaires rapidement, nous avons de la route jusqu’à Yspaden.
Sans attendre, les deux compagnons se mettent en route, ne sachant pas de combien de temps ils disposent pour sauver le jeune homme. 1 mois ? Quelques semaines ?
                             L’amertume d’une plume (Cursed!Jaskier)
Une fine pluie frappe les pavés de la cour, faisant ressortir les odeurs de boue et d’excréments sans que cela déplaise à l’unique occupant de l’écurie. Sans se soucier des gouttes glacées qui glissent dans ses longs cheveux de neige, le sorceleur attire Ablette au dehors pour achever de le harnacher. Les dernières notes d’une ballade résonnent à travers les vitres, suivies de bravos enthousiastes et une silhouette gracile se met à saluer derrière les carreaux colorés. Le temps de rassembler les pièces brillantes qu’on lui lance, Jaskier remercie la masse et s’éclipse au-dehors, adressant un sourire radieux à son compagnon, les joues roses d’excitation. A son enthousiasme débordant se heurte l’habituelle impassibilité du mutant qui se contente de faire signe au barde de grimper derrière lui. Puisque l’étalon du jeune homme a péri sous les coups du manticore, ils sont obligés de partager la même monture mais, pour honnête, ça ne les dérange pas. D’un mouvement léger quoiqu’un peu maladroit, Jaskier se glisse dans le dos de son ami en entamant un bavardage qui n’est pas près de s’arrêter.
-        Les gens d’ici sont fort généreux, nous avons largement de quoi nous payer un repas dans la prochaine auberge. Quoiqu’ils auraient été encore plus généreux si tu n’étais pas parti au bout de dix minutes en affichant ton air le plus grincheux. Tu as vaincu un manticore, tu devrais être fier, ne serait-ce qu’un peu content, plutôt que de ruminer comme un vieillard.
Sa litanie est interrompue par des éclats de voix au moment où un bourgeois replet fait irruption devant eux, suivi par un groupe de badauds friands de bagarre et de spectacle. L’homme semble furieux et en voyant la femme rouge de confusion qui se tient en retrait, Geralt pousse par avance un soupir exaspéré. Il est évident que le barde qui lui sert de compagnon de route a encore été fourré son membre viril dans la première dame qu’il a pu croiser, ça en devient lassant de toujours revivre la même scène encore et encore. Sans accorder un regard au cocu, il serre un peu plus les rênes tout en sentant Jaskier se raidir dans son dos.
-        Ce sale chien a baisé ma femme, il a déshonoré mon Elisa !
-        Je n’ai rien fait du tout ! Messire, je n’ai jamais vu cette femme de ma vie, je vous le jure.
Tout en affichant son air le plus choqué, le jeune homme resserre sa prise autour de la monture et souffle à Geralt de mettre les voiles loin d’ici mais son appel reste sans réponse tandis qu’un gros doigt boudiné se tend vers lui avec toute la puissance accusatrice dont un mari trompé est capable.
-        Descends, enfoiré de barde, que je te fasse bouffer ton luth par le cul !
-        Cette proposition est alléchante mais je vais devoir refuser, nous sommes attendu. Geralt !
Toujours aucun soutien, le sorceleur est immobile comme une statue, le regard tourné vers le lointain avec un air d’ennui profond. Puisque le musicien s’est mis dans l’embarras, il doit se débrouiller tout seul. Devant la panique qui s’affiche peu à peu sur les traits de Jaskier, le bourgeois s’enhardit, encouragé par la foule qui s’est massée derrière lui, en amatrice de sang. Son bras gros comme un jambon s’allonge pour se saisir de la cheville gracile et tirer le fuyard hors de sa selle. Avec un glapissement furieux, le barde atterrit dans la boue, ses chausses n’amortissant en rien sa chute sur les pavés glacés. Par réflexe, il cambre le dos pour éviter que son luth ne subisse un triste sort et recule de son mieux en voyant les yeux de son agresseur étinceler de furie.  
-        Je vais te saigner comme un pourceau et décorer ma porte avec tes bourses, sale fils de pendu, baiseur de chèvres, compagnon du boucher de Bla…
Le reste des insultes reste suspendu dans les airs, tout comme leur auteur dont les pieds se mettent à battre l’air sans plus trouver de sol. Le cocu sent son pourpoint craquer mais n’en a cure, plus perturbé par les iris dorées qui le toisent avec la colère froide du prédateur qui gronde avant de déchiqueter sa proie. Le reste de l’assemblée a fait silence, regardant avec un mélange d’effroi et de délice ce gros lard être soulevé d’une main par le célèbre sorceleur qui n’a même pas dégainé son épée. Inutile. Le visage terrifiant de stoïcisme mis à part les prunelles incendiaires, Geralt parle d’une voix sourde et mesurée.
-        Mon ami vous a dit qu’il ne connaissait pas votre femme et si elle vous a trompé, c’est peut-être parce que votre corps de limace flasque la dégoute et qu’il y a trop longtemps que vous n’avez plus rien qui soit dur. Maintenant, dégagez de mon chemin avant que votre tête n’aille rejoindre celle du manticore.
Avec une torsion du poignet, il relâche l’impoli qui s’enfuit en grommelant des malédictions, promettant de se venger du barde, même s’il attend d’être hors d’atteinte pour commencer à vociférer. Déçue de ne pas avoir assister à plus de violence, la foule se disperse et chacun retourne à sa choppe ou à ses occupations. Après avoir essuyé ses doigts sur son pantalon comme pour chasser une immondice, le chasseur se tourne vers Jaskier, toujours au sol, et lui tend la main pour l’aider à se relever. L’air mécontent du sorceleur incite son ami à ne pas ouvrir la bouche et c’est dans un silence tendu que les deux hommes quittent Dorian, l’un ayant enfoui son visage dans le dos de l’autre qui regarde à l’horizon sans se soucier de la pluie.  
**
Un pied posé sur une table poisseuse, Jaskier achève d’accorder son luth bien que personne ne lui prête encore grande attention. Il est beaucoup trop habitué aux salles crasseuses et aux spectateurs inattentifs pour se vexer et le barde s’occupe tranquillement de son cher instrument tout en jetant un ou deux regards en direction de son compagnon. Geralt, s’il donne l’impression de consommer tranquillement sa bière, reste néanmoins aux aguets. C’est plus une habitude que par réelle nécessité mais il n’est jamais sûr de pouvoir boire en paix. Son ami musicien contemple quelques secondes son air renfrogné avant de chasser du bout des doigts quelques plumes de duvet importunes collées dans son dos et sur son bras, à croire que son lit a rendu l’âme sans qu’il s’en rende compte. Il se gratte machinalement avant de se redresser, il est temps d’entrer en scène. Ses longs doigts fins effleurent les cordes de l’instrument qu’il fait chanter à la perfection, l’accompagnant bientôt sur un air qui est devenu familier au fil des années.
When a humble bard, Graced a ride along with Geralt of Rivia, along came this song…
Sa voix douce se perd légèrement dans le brouhaha ambiant mais le jeune homme ne se laisse pas perturber et quand il croise le regard ambré du héros dont il chante les exploits, il poursuit avec plus d’entrain. Peu à peu, les discussions s’arrêtent, jusqu’au bruit des chopes qui s’interrompt et les hommes font silence pour écouter les exploits du sorceleur. Quand Jaskier entonne le refrain, plusieurs voix se joignent à lui et les pièces commencent à étinceler dans l’air avant de retomber aux pieds du musicien. Au fil de la chanson, c’est une vraie pluie de métal qui tombe, parfois même composée de quelques pièces d’or ! Devant un tel succès, le barde prolonge sa performance, son visage irradiant de joie alors qu’il compte mentalement combien de repas chauds il est en train de gagner. Ses doigts fatiguent bientôt et il doit s’arrêter, saluant bien bas les généreux spectateurs qui continuent de siffler et de lancer leurs économies en criant des bravos. Geralt n’a rien perdu de la scène et il hausse un sourcil surpris alors que son ami ramasse son salaire, l’air aussi heureux que si on lui avait annoncé la mort de Valdo Marx.
-        Merci à tous, c’était un plaisir !
Après moultes révérences, Jaskier rejoint le sorceleur en souriant et dépose une poignée de pièces près de sa chope tout en se vantant de son succès. Il lui semble qu’ils deviennent de plus en plus connus et que la réputation de Geralt devient de moins en moins sombre grâce à son fidèle compagnon et à sa voix d’ange. Le guerrier roule des yeux en entendant pareils inepties, ce qui ne l’empêche pas de jeter un coup d’œil en direction de son ami et de chasser discrètement un duvet sur son plastron coloré. Le temps que l’on forge de nouveaux fers pour son cheval, ils vont devoir rester à Vizima, ce qui n’est pas vraiment pour plaire au tueur de monstres. Mais tant qu’ils n’attirent pas l’attention sur eux, tout se passera bien.
-        Essaie de ne pas prendre toute la place cette nuit, Geralt, un jeune homme tel que moi a besoin de sommeil.
Jaskier fait la moue en pliant et dépliant ses doigts endoloris alors que son ami repense à leur dernière nuit, raide au bord du lit tandis que le barde ronflait doucement, enroulé dans la couverture et gigotant régulièrement. Un sorceleur aussi a besoin de sommeil ! Les nombreuses pièces brillantes payeraient largement deux chambres mais aucun des deux hommes ne le propose pour la simple et bonne raison qu’il vaut mieux que Geralt garde un œil sur son compagnon de voyage. Officiellement. Lorsque l’heure est venue de prendre du repos, ils ne se séparent donc pas et d’ailleurs personne ne serait assez fou pour leur en faire la remarque. Qui sait si ce mutant n’a pas besoin de jouets pour tromper l’ennui... Un jouet excessivement bruyant si l’on demandait son avis à Geralt qui fronce les sourcils en voyant son compagnon se frotter les phalanges avec une huile fortement odorante.
-        Qu’est-ce que c’est que ça ? Ça empeste…
-        Un onguent pour mes mains, elles sont sèches et c’est mauvais pour les affaires si je ne peux pas jouer à mon aise.
-        Le monde serait reconnaissant d’avoir un peu de silence.
Le barde répond par une tape courroucée et fait mine d’ignorer l’insolent qui en profite pour s’étendre et fermer les yeux. Quelques minutes plus tard, la chandelle est soufflée et Jaskier se glisse sous la couverture, non sans grommeler contre les plumes qui le piquent à travers le fin tissu de ses vêtements. Il s’endort avec une rapidité surprenante et se love bientôt contre son ami qui ne bronche pas, habitué.
***
Un rayon de soleil inopportun vient frapper le visage du jeune homme alors même qu’il était plongé dans un superbe rêve lui promettant richesse, abondance et plaisirs. Avec un grognement étouffé, il se redresse, ses cheveux châtains en bataille devant ses yeux, et pousse un long bâillement sonore. La place à côté de lui est vide, Geralt est probablement descendu s’occuper de sa jument, ce qui laisse le temps au barde de faire sa toilette. Encore ensommeillé, il se lève lentement tout en grattant son torse et son dos pour en décoller les plumes si envahissantes. Tout en baillant, il fredonne une de ses ballades et plonge ses mains encore engourdies dans l’eau glacée pour se laver. La morsure froide achève de le réveiller et il se sèche promptement avant d’enfin remarquer combien ses doigts se sont allongés, de même que ses ongles durcis pendant la nuit. A l’endroit où il s’est gratté perlent déjà quelques gouttes de sang au milieu de marques rouges qui tranchent sur sa peau blanche.
-        G…Geralt !
Il porte immédiatement le poing à sa bouche après que ce cri lui ait échappé. Il ne veut pas que son ami le voie comme ça, il se sent honteux sans vraiment savoir ce qui lui arrive, il a probablement fait une bêtise. Mais son appel a été entendu et le sorceleur enfonce à moitié la porte en entrant, la main sur la garde de son épée, préparé à affronter une créature sanguinaire ou un villageois en colère. Pourtant, il ne trouve rien si ce n’est son compagnon, prostré dans un coin, les mains croisées dans son giron et fuyant son regard. Les prunelles ambrées inspectent la pièce puis le jeune homme, décelant sur lui des traces de sang. Inutile de poser la moindre question, il ne faut pas longtemps au barde pour cracher lui-même le morceau, rouge de gêne et essayant de dissimuler ses poings mutilés.
-        Je…il m’arrive quelque chose de bizarre. Je ne sais pas ce qui se passe.
La panique qui perce dans sa voix empêche Geralt de se fâcher et il se contente de s’agenouiller et de dégager l’une des mains pour l’examiner, remarquant en même temps les fines plumes qui ornent son bras. Longues et d’une couleur de bronze, impossible de croire qu’elles proviennent d’un quelconque matelas.
-        Merde… 
Sans aucun doute, son ami est victime d’un mauvais sort qui le transforme en quelque chose, même si le sorceleur ne saurait déterminer quoi. Il examine de plus près l’étrange phénomène tandis que Jaskier devient de plus en plus agité. Sa main tremble entre celles du mutant et il tente de respirer profondément. Ça ne peut pas être grave, ils n’ont rien fait d’autre que chevaucher et tuer quelques créatures, ce n’est pas comme s’il avait libéré un nouveau djinn. Les mêmes questionnements passent dans l’esprit de Geralt qui se redresse.
-        Ça ressemble à une malédiction, on cherche à te punir et je pense que le pourceau qui t’a insulté à Dorian n’y est pas pour rien.
-        Ce gros lard ?! Mais pourquoi ? Je n’ai rien fait de mal ou du moins rien qui ne justifie de porter atteinte à ma beauté. Oh Geralt, et si…
Il n’achève pas sa phrase, tendant le bras pour attraper son précieux luth qu’il serre contre son cœur avant d’assouplir ses doigts. Pâle et inquiet par avance, il entreprend de jouer quelques notes de ballade mais ses ongles griffus accrochent les cordes, faisant crisser l’instrument au lieu de produire de la musique. Malgré ses efforts, il ne parvient pas à tirer autre chose que des notes crispantes et l’une des cordes finit par rompre, émettant un ultime claquement. Le silence s’abat sur la chambre et le barde cache son visage dans ses mains monstrueuses, livide et défait.
-        Je suis fini…
Jaskier contient ses larmes à grand peine et son compagnon le regarde sans savoir quoi dire ni quoi faire. Une partie de lui pense que le barde n’a que ce qu’il mérite à force de fourrer son…nez partout. Mais cela ne veut pas dire qu’il va le laisser affronter son sort, il s’agit de son ami et il en a si peu. Avec un grognement, le sorceleur tapote le genou de l’envoûté et se lève.
-        Je connais quelqu’un…il pourra lever la malédiction. Rassemble tes affaires rapidement, nous avons de la route jusqu’à Yspaden.
Sans attendre, les deux compagnons se mettent en route, ne sachant pas de combien de temps ils disposent pour sauver le jeune homme. 1 mois ? Quelques semaines ?
****
Quelques jours seraient plus exacts tant la métamorphose du barde semble se propager rapidement. Lorsque le soleil atteint son zénith et que le duo s’arrête pour se restaurer, d’innombrables petites plumes ont eu le temps de pousser sur le corps fin de Jaskier qui lutte de son mieux contre les démangeaisons. Qu’ils partagent la même monture devient d’ailleurs une bénédiction car les mains engourdies du malade ne parviennent pas à tenir des rênes et sans la présence de Geralt pour guider l’animal et veiller à ce qu’il ne tombe pas, le barde aurait chu dès leur départ de l’auberge. Régulièrement, le jeune homme se plaint ce qui montre qu’il garde toute sa tête, cela l’aide à ne pas devenir fou à la pensée que son corps ne lui appartient plus.
Le voyage jusqu’à Yspaden est long et la bonne humeur de de Jaskier se désagrège peu à peu. Le soir, les pièces continuent de pleuvoir autour de lui, même en absence de luth, comme si sa voix seule pouvait charmer les spectateurs mais le jeune homme ne parvient plus à apprécier sa chance. De plus en plus vêtu pour dissimuler son état, le barde autrefois si joyeux et léger se referme sur lui-même et cesse tout à fait de chanter après deux jours de voyage. Cela a au moins le mérite d’apporter à Geralt la paix et le silence qui lui manquaient tant mais, en son for intérieur, le sorceleur ne parvient même pas à apprécier sa chance. La voix enjouée de son ami lui manque, remplacée par des gémissements qui se perdent dans le vent. Incapable de se gratter sans entailler sa chair du bout de ses griffes, Jaskier pensait déjà subir une torture mais bientôt, ses membres eux-mêmes cherchent à former de nouveaux angles. Tout son corps devient douloureux et la nuit, Geralt entend son compagnon pousser des plaintes dans son sommeil. Il commence à penser que le crime n’est pas à la hauteur du châtiment mais le sorceleur n’exprime pas le fond de sa pensée, retenu par une sorte de jalousie mal placée. Sans vraiment pouvoir l’admettre, il en veut à son compagnon d’avoir une énième fois partagé la couche d’une inconnue pendant qu’il avait le dos tourné.
C’est dans cette ambiance morose que les deux hommes font halte pour la nuit alors qu’ils traversent une épaisse forêt. Assis près du feu, Jaskier tend ses membres endoloris pour se réchauffer, veillant à ne pas embraser l’épais plumage qui recouvre à présent son corps, se confondant avec ses cheveux sombres pour mieux faire ressortir la pâleur de ses traits tirés.
-        A combien de jours d’Yspaden sommes-nous ? Je suis exténué…
Geralt réfléchit en installant le camp, affichant son habituel air renfrogné.
-        A ce rythme, nous arriverons dans trois jours. Quatre si les conditions sont mauvaises.
-        Trois jours ?! C’est beaucoup trop !
Le jeune homme remarque bien que le sorceleur fuit son regard, il est surtout conscient que le temps lui file entre les doigts et qu’il approche du point de non-retour. Qu’arrivera-t-il s’il se transforme totalement, si tant est que l’on sache en quoi il se métamorphose ? Rageusement, le barbe qui n’en est plus vraiment un ôte ses bottes déformées pour exposer ses pieds tordus, secs et griffus à l’image de ses mains autrefois si belles et fines.
-        Geralt, regarde-moi ! Je suis une créature affreuse, je…je n’ai pas trois jours devant moi. Je ne veux pas être un monstre !
Son compagnon se retourne vers lui, furieux devant ces jérémiades face auxquelles il se sent impuissant. Il prend sa propre peur pour de la colère et pointe un index accusateur en direction de son ami.
-        Ça ne serait pas arrivé si tu t’étais retenu de culbuter la première femme venue !
-        Parce que c’est ce que tu crois ? Je mérite ce qui m’arrive ?
-        Evidemment, il fallait bien que tu sois puni d’une façon ou d’une autre, à défaut d’une maladie honteuse…
-        Geralt !
Le jeune homme est profondément offusqué mais son compagnon n’en a pas fini, la jalousie faisant jaillir des mots brûlants de sa bouche, rendue venimeuse par cette longue attente.
-        Tu aurais dû éviter de te fourrer n’importe où !
-        JE N’AI PAS COUCHE AVEC CETTE FEMME !
Le silence retombe après ce cri du cœur, les deux hommes se toisant intensément en reprenant leur souffle. Jaskier a les yeux brillants, profondément blessé par son ami qu’il ne pensait pas capable de le juger aussi durement. Une violente douleur vient tordre les os du barde qui pousse une plainte et se recroqueville sur le sol, ne retenant plus les larmes qui coulent sur ses joues comme un torrent. Il gémit en se repliant sur lui-même, dévoré par les spasmes.
-        Je n’en peux plus…je n’en peux plus. Faites que ça s’arrête…
Le sorceleur reste figé, prenant conscience qu’il a été injuste, jaloux voire même cruel envers son seul ami. Pourquoi faut-il qu’il détruise tout ce qu’il touche ? Il regarde le jeune homme dévasté, ne sachant quoi faire pour le soulager. Quoiqu’il lui vient bien une idée… Geralt s’agenouille près de son compagnon et pose une main sur son épaule.
-        Hmmm…je suis désolé.
Sous ses doigts, il sent l’épaule trembler, secouée par des sanglots incontrôlables. Alors, doucement, avec d’infinies précautions, le mutant attrape une couverture pour en envelopper le malade puis le prend dans ses bras, veillant à ne pas appuyer sur les membres abîmés du barde. Ce dernier se calme peu à peu et ferme les yeux, inspirant profondément l’odeur musquée du sorceleur, mêlée à celle de son cheval et de la pluie des derniers jours. Ce parfum, cette étreinte, le réconfortent et il sent la douleur s’éloigner un peu. Ils restent un long moment ainsi, sans rien dire, et même lorsque le barde finit par trouver le sommeil, son ami ne le lâche pas, le laissant glisser sur ses genoux pour goûter à un peu de repos.  Etendu contre son compagnon, Jaskier semble aller mieux, les traits de son visage retrouvant cette douceur innocente qui lui est propre. Le sorceleur veille sur lui toute la nuit en contemplant les étoiles, étrangement serein.
*****
Trois jours…Quand Jaskier disait ne pas disposer d’autant de temps, il ne parlait peut-être pas à la légère. De sombres nuages d’orage s’amoncellent dans un ciel déjà gris, il va pleuvoir lourdement sur la Rédanie et le barde ensorcelé pourrait ne pas supporter cet ultime supplice. Enveloppé des pieds à la tête dans une couverture, le jeune homme s’est emmuré en lui-même depuis près d’une journée entière, seul son visage blafard se distinguant sous la laine râpeuse. La douleur est devenue tellement vive, tellement intense que le malade est incapable de se mouvoir, ne serait-ce que pour lever le bras. Voilà plusieurs heures qu’il délire dans un état de demi-conscience, appuyé contre Geralt qui veille à ce qu’il ne tombe pas, laissant sa jument avancer seule pour pouvoir tenir le barde correctement.
Un éclair déchire le ciel, bientôt suivi par un violent coup de tonnerre comme si la terre allait s’ouvrir pour avaler le duo. Le sorceleur resserre un peu son étreinte, ses yeux ambrés tournés vers l’horizon tandis qu’il hume l’air avec appréhension. La pluie ne tardera plus, ils doivent trouver un abri au plus vite, hors de question que Jaskier soit trempé. Il leur est impossible de faire halte dans la prochaine ville mais s’ils ne le font pas, où aller ? Un second coup de tonnerre résonne, chargeant d’électricité l’atmosphère déjà salée. Alors que Geralt hésite sur ce qu’il doit faire, son ami se recroqueville en entendant l’orage et ce simple mouvement lui arrache un gémissement douloureux. Des larmes coulent librement sur ses joues creusées en un sillon humide. De la même façon, la voie du sorceleur apparaît toute tracée.
-        Merde… 
Il prend une inspiration et talonne sa monture en direction de la ville, essayant de refouler au loin les images du massacre qu’il y a perpétré et qui lui a valu le nom de boucher. C’était il y a bien longtemps maintenant mais cela ne l’empêche pas d’être soulagé en n’apercevant personne alentour, même s’il décide de ne pas entrer dans la ville à proprement parler. Préférant rester le plus discret possible, Geralt laisse sa jument à l’abri des regards et soulève son ami dans ses bras, se fondant dans les ombres jusqu’à une écurie à l’abandon dont les planches vermoulues constitueront néanmoins un bon abri durant l’averse. Il ne faut d’ailleurs pas longtemps pour que la pluie commence à tomber, se fracassant sur le toit sans pour autant atteindre les deux compagnons. Malgré son épais plumage, Jaskier ne cesse de trembler de froid, son corps frêle semblant prêt à rompre au moindre souffle de vent. Le sorceleur le garde contre lui pour lui communiquer autant de chaleur qu’il le peut et, dans la pénombre de leur abri, il examine son compagnon avec appréhension. De ses mains si habiles, il ne reste rien que des serres raidies dont les griffes tranchantes ont laissé plus d’une marque sur le barde au fil des jours. Ses membres sont tordus selon des angles étranges, se recourbant en pattes et en ailes en un processus atrocement douloureux. Seul le visage du jeune homme reste intact, ce qui surprend grandement Geralt. La créature qu’il tient contre son torse ne ressemble à aucune autre qu’il aurait pu croiser, ce qui ajoute à son inquiétude.
Le malade s’agite brusquement, pris en étau par une douleur qui lui déchire les organes. Ses gémissements se font plus nets et il ouvre la bouche pour hurler, comme si ça pouvait le soulager. Geralt n’a que le temps de plaquer une main sur les lèvres pâles pour en étouffer le son, le cœur battant à l’idée que quelqu’un ait pu les entendre. Pendant de longues, d’interminables secondes, il reste immobile tandis que son ami s’apaise sous ses doigts. Le calme retombe mais le sorceleur a les sens trop aiguisés pour relâcher son attention, il sent une présence approcher et il tend lentement la main vers son épée, prêt à défendre leur vie avec sauvagerie.
Une jeune femme avance à pas très lents en direction de l’écurie, fixant la botte de foin détrempé qui ne dissimulera plus très longtemps les étrangers. Dans sa main, elle serre fermement un couteau émoussé mais la férocité sur son visage est altérée par le tremblement de ses membres. Elle a peur et Geralt le sent à plein nez. Leurs regards se croisent et le sorceleur relâche la garde de son arme, levant une main en signe d’apaisement tandis que l’autre supporte toujours le barde inconscient. Les yeux sombres de la nouvelle venue vont et viennent entre le boucher de Blaviken et son étrange chargement, ne sachant quoi penser de tout cela. Bien des saisons se sont écoulées depuis le passage du mutant mais il reste un sujet d’histoires sanglantes. Eazel ne sait que faire, le poing serré autour du manche de son couteau, ses cheveux crépus dégoulinant dans son dos.
-        Vous êtes…
-        Oui.
La voix de Geralt est calme et basse, il ne cherche pas à nier son identité (pour quoi faire ?) ni à menacer la jeune femme. Il veut simplement pouvoir protéger son ami et il pressent qu’il peut le faire sans violence. L’art des mots n’a jamais été son domaine mais il n’a pas vraiment le choix. Il remarque les regards insistants vers Jaskier et resserre instinctivement son étreinte autour du malade.
-        Mon ami est souffrant, très souffrant. Je dois l’emmener voir un guérisseur mais il ne peut pas voyager sous cette pluie.
-        Est-ce qu’il…
-        Il n’est pas contagieux mais son état empire rapidement et il va mourir s’il n’est pas soigné rapidement.
Comme pour appuyer ses propos, le barde frissonne dans sa couverture et lâche un soupir plaintif qui émeut Eazel. Elle a elle-même perdu un enfant, il y a quelques mois à peine, et de voir ce visage livide aux lèvres bleuies par le froid… Le sang ne coulera pas aujourd’hui, pas de sa main. En évitant de regarder le boucher dans les yeux, la jeune femme range son arme.
-        Vous pouvez rester ici jusqu’à ce que l’orage cesse. Mais ne faites pas de bruit et partez dès que possible.
-        Merci…
Eazel se contente de hocher la tête et part le plus vite possible, ne voulant pas se mêler un peu plus des affaires d’un sorceleur. Mieux vaut retourner chez soi, ne rien dire, faire comme si rien ne s’était passé. C’est le mieux qu’elle puisse faire pour les deux hommes.
De nouveau seul dans la pénombre de l’écurie, Geralt s’autorise un juron soulagé et rajuste sa position pour attendre que la pluie cesse.
-        Ge….Geralt…
Jaskier tente d’ouvrir les yeux mais renonce, son esprit remontant à la surface pour un temps que son ami sait court. Ce dernier le serre un peu plus contre lui pour lui montrer qu’il est bien là, qu’il veille sur son compagnon d’infortune. Pendant plusieurs minutes, le barde ne dit rien de plus, continuant de gémir le prénom du sorceleur comme un appel à l’aide.
-        Elle me parle…elle chante…dans mon oreille…
Ses yeux roulent derrière ses paupières closes et il se contracte sous un spasme de douleur qui se répercute dans tous ses os.
-        Je dois…chanter…Geralt…Geralt…
Il remue légèrement, tournant son visage contre la chemise du mutant et en humant le parfum. Son corps se relâche en même temps qu’il se rassure et replonge dans les limbes de l’inconscience, ses lèvres murmurant le même mot entre deux soupirs.
******
Jamais encore Ablette n’avait chevauché si vite et lorsque ses sabots atteignent les pavés d’Yspaden, la jument est toute fumante, trempée de sueur mais fière d’avoir parcouru une telle distance en peu de temps. Son maître n’a pas le temps de la remercier comme il se doit, se contentant de flatter son flanc avant de prendre le jeune homme inerte et de le transporter là où il pourra être sauvé. Geralt n’a rencontré le guérisseur qu’une seule fois mais il n’a plus le temps de chercher ailleurs et doit s’en remettre entièrement à lui pour libérer son ami de cette malédiction qui le ronge.
-        On est fermé aujourd’hui…, lance une voix traînante lorsque le sorceleur pénètre dans la sombre bâtisse sentant l’ail et l’alcool.
-        Merde Saraham !
Ce juron agacé fait lever le nez du vieil homme qui reconnaît immédiatement le sorceleur et change d’attitude, devenant curieux.
-        Geralt de Rive…c’est une surprise !
Une bonne surprise, non, mais aucun des deux hommes n’a besoin de le dire. Le mutant dépose la raison de sa venue sur la paillasse où lui-même avait été soigné il y a de cela bien des années. Il écarte la couverture sans dire un mot, montrant au guérisseur le corps du barde qui ne réagit même pas de se trouver ainsi examiné. Saraham rajuste ses lunettes et examine minutieusement les plumes, la forme des ailes du jeune homme en murmurant pour lui-même combien le cas est intéressant. A chaque seconde, le visage du sorceleur se crispe un peu plus de ne pas obtenir de réponse et ses yeux deviennent d’un noir de nuit mais le médecin n’en a cure. Il finit par se redresser.
-        Ton ami est maudit
-        Ça, je m’en serais douté. Guéris-le…si tu le peux.
La voix de Geralt se brise légèrement à la fin et il inspire profondément en retrouvant des prunelles ambrées. Le guérisseur hoche la tête et prend fioles et onguents sur des étagères.
-        Il est possédé par un esprit venu de contrées très au sud, un genre de sirène que tu ne connais sûrement pas. Elles ont une voix envoutante aussi mais là où tu connais des femmes au corps de poisson, celles-ci ont une apparence d’oiseau de proie. Quelqu’un lui ou en t’en veut apparemment.
-        Hum…
Le sorceleur fronce les sourcils mais ne dit rien, ayant assez confiance en Saraham pour le laisser poser un diagnostic. Jaskier émet une plainte et le cœur du mutant se serre immédiatement.
-        Est-ce que tu peux le libérer ?
-        Oh, bien sûr. Je vais extirper Thelxiépie de son corps et tout ira bien. Tu as de la chance que j’ai voyagé au Sud. Par contre, ça va prendre un moment. Va donc prendre l’air, tu pues la boue et la transpiration.  
En plus, le sorceleur est tellement tendu qu’il irradie d’ondes négatives dont Saraham n’a nullement besoin. Il pousse donc le jeune homme vers la porte avant de se mettre à l’ouvrage, Geralt restant planté devant la masure pendant quelques instants sans savoir quoi faire. Que son compagnon vive ou meurt, cela ne dépend désormais plus de lui. Il cherche donc à s’occuper de son mieux, pansant Ablette pour la récompenser, arpentant les rues de cette ville bien trop petite pour lui. Enfin, alors que le soleil décline à l’horizon, Saraham pointe le bout de son nez dehors pour indiquer au jeune homme qu’il peut revenir.
-        J’ai rassemblé tout ce qu’il fallait et il a bu de quoi faire sortir ce qui menace de le tuer. Mais là, je vais avoir besoin de toi pour le maintenir parce qu’extirper l’esprit ne sera pas chose facile.
Geralt obéit sans discuter et se place au niveau de la tête du barde, appuyant sur ses épaules pour le garder immobile. Mais il songe que ce corps si frêle pourrait n’être maintenu que d’une main. Le guérisseur commence l’exorcisme et le malade gémit plus fort, s’agitant comme un homme pris de fièvre, de plus en plus violemment. Son ami n’a pourtant aucun mal à l’immobiliser, tâchant de rester stoïque malgré la douleur qu’il lit sur les traits du barde. C’est pour son bien, pour le sauver. Les membres du malade sont pris de spasmes et de longues plumes sombres commencent à tomber sur le sol poussiéreux alors que Jaskier tente de hurler sans parvenir à émettre le moindre son. Sa bouche s’ouvre en grand et il vomit un nuage argent comme du mercure qui se soulève dans les airs au fur et à mesure que la physionomie du jeune homme redevient plus humaine. Ses tremblements cessent tout à fait et Saraham, mettant fin à ses incantations, n’a que le temps d’enfermer l’esprit dans un bocal qu’il ferme soigneusement.
-        Pfiou…ça devrait pouvoir se vendre cher ça.
Considérant que son travail est terminé, le guérisseur s’éloigne en examinant sa capture, laissant Geralt au chevet de son ami. Le sorceleur ôte ses mains des épaules désormais nues et se surprend à caresser les cheveux du barde en attendant ou plutôt en espérant qu’il se réveille. Il faut de longues minutes avant que ce dernier ne fasse un mouvement, grimaçant en ouvrant les yeux comme après un long sommeil.
-        Geralt ?
L’esprit encore brumeux, le jeune homme essaie de se redresser et contemple ses bras redevenus lisses et blancs, ne prêtant pas attention à sa demi-nudité. Le sourire heureux qui apparaît sur son visage déclenche une sensation de chaleur chez Geralt qui explique doucement à son ami ce qui s’est passé. Les grands yeux clairs de Jaskier s’écarquillent au fur et à mesure du récit et il éclate de rire.
-        Tu veux dire que j’aurais pu charmer l’ensemble du royaume avec mes ballades ?!
L’excitation rend une nouvelle vie au jeune homme qui cherche des yeux son luth avant de se souvenir qu’il en a cassé une corde. En voyant un air abattu assombrir le visage de son compagnon, le sorceleur s’éclaircit la gorge et tire quelque chose de derrière un meuble.
-        Un homme du village l’a réparé…
De nouveau, Jaskier est rayonnant de joie et il prend son instrument avec tendresse comme un père retrouverait son enfant chéri. Avec douceur, il effleure les cordes et commence à chanter d’une voix suave.
-        Donne un baiser à ton barde, ô Geralt le grincheux… 
Il glisse un regard impatient vers le sorceleur qui hausse les épaules, nullement affecté. Les effets de la sirène sont partis en même temps que les plumes et tout le reste. Jaskier fait la moue, déçu.
-        Merde… Tant pis ! Donne un baiser à ton barde, ô Geralt le grincheux, ô Geralt le grincheux hmmm  Donne un baiser à ton barde, ou peut-être bien deux…
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plumedepoete · 4 years
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Je me demande parfois quelle est son nom. Le nom de cette fille, que je croise tous les matins, Dans l'odeur des matinées de janvier. Je poursuis la folie de son ombre, Pour pouvoir poser ma tête au creux de ses mains. Mais je me résous à supporter ma douleur, dans la pénombre... Je veille sur mes insomnies, En me perdant dans mes nuits. Et je me lamente sur mon malheur, En admirant la beauté de l'ennuie. Mais, ma cigarette tombe sur mon cœur. Et je meurs avant mon heure... Bercé par les lueurs des étoiles, Je m'endors sur mes souvenirs, Et je n'ai plus peur de mourir. Car je danse avec son amour fatal ; Qui recouds mes déchirures, Puis qui redessine le chemin de ma vie. J'ai beau danser, mais ce n'est plus pareil quand le soleil se lève... J'ai le regard triste et l'horizon sanglot. Le ciel s'éclaircit et j'étudie mon rêve. Je dois mettre de l'ordre dans le chaos, Car l'amour s'est enfui dans l'alchimie des heures. Serait-elle mon combat de trop ? ©Dorian Bilquart
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J13.Direction Chang Rai
Stop tuk tuk  par le magasin d’électronique de Chang Mai en retournant à la gare de bus. Achat de lecteurs de carte SD, écouteurs et mini-ventilateur ours (oui ca existe ici !). Le tout pour 700 Bht (20 euros). Soizic adore son gadget et Dorian peut récupérer ses images et continuer à monter. 4hs de bus (encore.. Hâte de faire une pause.. beaucoup de transfers en peu de temps). Route en virages. Chang Rai, où nous allons, est tout en haut dans les montagnes du nord. A l’arrivée, timing parfait, Sujiitra de « Rai Pian Karuna Garden » qui organise nos 2 jours ici étaient déjà là pour nous accueillir. 30 mns de voiture pour monter encore direction la montagne, le village de Huay Khom  et la communauté Karen que nous allions découvrir. Tout autour de nous sur le chemin, des plantations d’ananas, des rizières, des rivières, des arbres de Palm, des bananiers.. Un nouveau décor, encore plus vert. Une campagne aussi magnifique qu’hospitalière.  Au village, Sujiitra nous dépose à la Lar Poe House, la guest house où nous logons. Un paradis. Une maison cabane sur 3 niveaux avec salle-de bain extérieure, décorée avec gout par une famille sensible aux arts et fière de son héritage. Outils traditionnels transformés en meubles, objets Karen par touches, Peintures du père en arrière plan et, comme un signe pour nous, drapeaux Suédois sur le bureau. Assis sous la tonnelle à déguster les délicieux latte,  préparés comme un pro par le fils cadet Barista (une pensée pour toi Ruben, tu adorerais ici !!) nous nous sommes dit que, même en rêve, nous n’aurions pas pu imaginer endroit plus parfait. Le soir, après avoir pris une douche (froide mais tellement bonne), préparé nos moustiquaires avec soin, nous avons dégusté l’audacieux curry vert  (mixe d’épices, de légumes et de fleurs) cuisiné pour nous par le propriétaire (une cuisine de chef au milieu de nulle part.. inattendu.. inespéré). Fin de journée, séance ciné dans la nuit noire.  Jurassic World 1, tous les 4, allongés au ras du sol de notre cabane sur les matelas des enfants. Liberté. Partage. Travellers du bout du monde.
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nemoanimus · 7 years
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Il est vrai qu'on ne peut pas observer la vie dans son curieux creuset de douleur et de plaisir en portant sur le visage un masque de verre ou en empêchant les fumées sulfureuses de troubler l'esprit et d'embrouiller l'imagination par des fantasmes monstrueux et des rêves avortés. Il y a des poisons si subtils que connaitre leurs propriétés suffit à rendre malade. Il y a des maux étranges qu'il faut les subir si on cherche à comprendre leur nature. Mais quelle récompense on en reçoit ! Comme on trouve le monde merveilleux ! Noter la bizarre, l’irremplaçable logique de la passion et la vie émotionnelle, bigarrée, de l'intellect, observer leurs rencontres et leurs séparations, leurs lieux d'unisson et de dissonance, c'est un pur délice ! Qu'en importe le prix ? Aucune sensation ne sera jamais payée trop cher.
Oscar Wilde
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caypso · 6 years
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Grenoble
Il y avait "Le portrait de Dorian Gray" posé sur le bureau,
Juste à côté dune tasse de thé sali,
Une mélodie de Beethoven jouée complètement faux,
Sortant d'une des vitres de la ville endormi,
Les roses sur les balcons voisins,
Bougeaient au rythme du vent,
Qu'ils étaient doux tous ces matins,
Me dis-je, finalement,
Les épitheliums n'avaient plus de secret,
La bouteille des rêves à moitié vide,
Les gens qui venaient et repartaient,
D'une manière si limpide,
On pouvait entendre des oiseaux,
Se courir après dans un élan d'amour,
Leurs ombres caressant les mûrs et les barreaux,
Le soleil timide, qui en oubliait presque le jour,
Les voisines qui passent devant les carreaux blancs,
Seins nu et jean's bleu,
Avec un sourire qu'elles montrent fièrement,
Je ne sais pas si cela est un jeu,
J'ai perdu le goût des rêves,
De l'insouciance des enfants,
Les battements de mon coeur, sans trêve,
Battent la mesure, machinalement,
J'en ai eu marre d'être au fond, enlacé par des parpaings,
J'attends que quelqu'un me sauve,
Une inconnue qui me prendrai par la main,
En me chuchotant, "Demain, dès l'aube".
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Questions thème: classiques
Des souris et des hommes - Qu’est-ce qui te motive, te fait continuer ?
Le Fantôme de l’Opéra - Quelle chanson définit ta vie en ce moment ?
1984 - Divulgue un secret à ton sujet.
Orgueil et Préjugés - Tu as un béguin ?
La lettre écarlate - Quel est ton mot préféré et que signifie-t-il ?
Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur - Quel est le dernier message que tu as envoyé et la dernière chanson que tu as écoutée ?
Les Hauts de Hurlevent - Définie ton aesthetic personel.
Fahrenheit 451 - Quel est ton livre préféré ?
Moby Dick - Quel est ton but le plus important dans la vie ?
Jane Eyre - De quel personnage fictif te sens-tu le plus proche/avec le plus de points en communs ?
L’Attrape-cœurs - Que signifie ton prénom (premier et/ou second(s)) ?
Sa Majesté des Mouches - À quoi ressemble ton groupe d’amis ?
Le Tableau de Dorian Grey - Poste une photo de toi en prenant la pose de ton icône.
Les Misérables - Que fais-tu lorsque tu es triste ?
Les Aventures de Huckleberry Finn - À quel endroit as-tu toujours voulu aller ?
Emma - Comment était ton premier baiser ?
Gatsby le Magnifique - Décris le rêve le plus récent que tu te rappelles avoir eu.
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recentanimenews · 2 years
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Historia Is All Smiles Though No One Else Is in Episode 80’s Attack on Titan Final Season Part 2 Art
WARNING: Spoiler Alert for Episode 80 of Attack on Titan, you have been warned.
    As Attack on Titan heads into its endgame, the latest episode of Attack on Titan Final Season Part 2 expanded on the episode before, showing the true events of the series. This week's illustration comes from animator Roga Sukesabu, who drew the fight between the founding and attack titans, with French animator Dorian Coulon drawing his own Coordinate, and a sweet key animation frame of Historia smiling when she was a child.
    【放送情報】 TVアニメ『進撃の巨人』The Final Season Part 2 第80話「二千年前の君から」ご視聴ありがとうございました! 幼少期のヒストリア・レイスの原画を公開。 次回、第81話「氷解」 どうぞお楽しみに!#shingeki #MAPPA pic.twitter.com/DEgxw3ueBy
— MAPPA (@MAPPA_Info) February 6, 2022
        TVアニメ「進撃の巨人」The Final Season第21話(第80話)「二千年前の君から」をご視聴いただいた皆様、ありがとうございました! 来週の放送をお楽しみに! Illustration:助三狼牙(原画) <話数冒頭の巨人同士の戦闘パートを担当>#shingeki pic.twitter.com/0xqvGLprMp
— アニメ「進撃の巨人」公式アカウント (@anime_shingeki) February 6, 2022
        J’ai participé à l’épisode 80 l’attaque des titans. Merci à MAPPA et à tout le staff! C’était magique de réaliser mon rêve! Je vous remercierai jamais assez! I participated in episode 80 of shingeki no kyojin! Thanks to Takahashi-san, Takata-san and sakaï-sama! pic.twitter.com/3yWcmxAwBN
— Dorian Coulon (@CoulonDorian) February 5, 2022
    Eren's voice actor Yuki Kaji also tweeted about last night's episode, saying his voice was dead at the end of the recording session thanks to what Eren had to "say" throughout the episode.
    本日24時05分から「進撃の巨人」放送。 どうやるのか想像がつかなかった回で、 どうすればいいのかわからなかった回で、 どうなったのか想像のつかない回です。 エレンを演じていて、これまでで一番と言っていいほど声を枯らした回でもありました。 想像がつかず怖いですが、どうか。#shingeki https://t.co/UGWGuSiJfk pic.twitter.com/VvsgGC1Yca
— 梶裕貴 Yuki Kaji (@KAJI__OFFICIAL) February 6, 2022
    Attack on Titan Final Season Part 2 airs weekly right here on Crunchyroll every Sunday.
  Sources: Attack on Titan on Twitter, MAPPA on Twitter, Dorian Coulon on Twitter
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Daryl Harding is a Japan Correspondent for Crunchyroll News. He also runs a YouTube channel about Japan stuff called TheDoctorDazza, tweets at @DoctorDazza, and posts photos of his travels on Instagram.
By: Daryl Harding
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memoiredesarts · 2 years
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Je crois que ce que je vais vous raconter redonnerait l’envie de vivre à n’importe quelle personne qui n’a plus d’autre secours que de se donner la mort. Bien, si encore vous ne prêchez pas comme tous la pilule, pour se dire que le monde va, tant qu’on n’en découd pas avec le dehors, mais en se souciant plus de son pastiche virtuel. Et si vous avez encore le plus, d’être entouré d’une famille saine, et unie, d’avoir beaucoup d’amis, encore est-il que le sort de celui qui survit sans tout cela vous indiffère complètement. Du moins, vivre d’une façon alternative vous échappe sûrement quand on a une idée bien préconçue de la vie et qu’on s’y abstient.
J’ai fait la connaissance de l’être le plus ravissant en rêve. Il habitait une haute maison d’un autre temps, d’un rouge grenadine, et désaffectée. Je passais la soirée dans sa demeure, lorsqu’il s’est mis à me blesser avec son scalpel, et m’a entaillé le contour du poignet. Je saignais fortement et j’avais mal, mais ses traits fins et sadiens m’irradiaient. Je ne me souviens plus bien de son visage, il était du moins plus âgé que moi, d’une trentaine d’années, et ressemblait peut-être à Dorian Gray. Il me promit qu’il me couperait une jambe cette nuit.  Paniqué alors de rester à ses côtés, je ne pouvais néanmoins me débarrasser de ma fascination pour ce garçon. L’admiration et l’effroi m’emparaient, et se cherchaient irrésistiblement, comme deux moitiés inconsolées, deux touts inconciliables.
Il décida d’abord qu’on fasse une sortie en société avant de revenir dans son antre suintante. Voulait-il, nous laisser encore un moment ordinaire devant nous, avant d’accomplir sa cruelle humeur.
Il m’emporta avec lui, dans ce qui devait être ma dernière nuit.
Au cours d’une réception à laquelle nous avons été conviés, je décidais de m’enfuir. Je profitais d’un instant d’absence, tandis que je quittais le monde. Dans les hauts étages où se situait l’appartement, je décidais en catastrophe de passer par une fenêtre. La vue d’ici était vertigineuse, fascinante, et je réussissais à retomber sur le balcon de l’étage du dessous. Mais je n’étais pas encore échappé, je sentais sa main qui me retenait, bien que sa main n’était pas là. Je me sentais guetté et détenu par son pouvoir aux limites de cette contrée qui l’habite, et qu’il hante entièrement. Je savais qu’il était déjà à ma recherche, au niveau de la fenêtre qui m’avait précipité.
Avant de sauter, je suis tombé d’abord sous le charme de la vue des toits, de la profondeur du précipice et de l’horizon d’un bois au lointain. Ici, tout était d’une beauté inégalable, je n’étais plus soumis aux épouvantables restrictions que me valent tous mes états d’éveil, entourés de ces fœtus avortés qui m’empêchent de vivre convenablement. Car étant très seul, je suis finalement plus en contact avec les éléments, les idées, voilà le secret pour devenir obsessionnel, malheureux, mais aussi hautement lucide à la fois.
Je ne m’arrête pas qu’à lucidité d’ailleurs. Je pourrais vous parler de mon idée de construire une crèche et d’y faire un lieu pour mes amis, mais pour le moment je ne peux compter que sur mes amis imaginaires.
Dans le rêve je valais plus que toutes ces existences au crochet du virtuel, plus que ce lamentable vide qui pèse sur le monde des sensations délaissées au profit des commerces, des sourds et qui n’intéressent que les anti punks, les antis à tout ce qui donne envie d’explorer. Enfin j’étais loin de la façade de tous ces sociopathes qui se gargarisent derrière leur foutu profil de lâches, et n’ont pas la force de vous donner de leur personne soit directement, soit dans la rue, ou au hasard d’une rencontre.
J’entends que toute forme de sociabilité me semble aujourd’hui aussi péniblement ennuyeuse, par le fait qu’elle n’est pas entière et de l'autre incapable de traverser un quai par les rails. Lorsqu’on aurait besoin justement de les traverser. Mais sous prétexte qu’une caméra peut nous voir ou que la police peut surgir, on se dégonfle. « Oui, la police a surgit, car tu m’as retenu sur le quai pendant un quart d’heure, avant que tu te décides enfin à te lancer. »
La peur fait perdre toutes les occasions, encore une fois je regarde un paquet de cigarette sur lequel, je lis « fumer rend aveugle. » C’est à ainsi qu’ils se sont tous laissés prendre à cette pernicieuse dictature.
Dans les villes, à chaque fois que je croise des hommes, éteints, artificiellement tenus par la lumière de leurs écrans, vraisemblablement tous confondus, atteints d’une même maladie, je suis comme un revenant, qu’on a déchu pour vivre en enfer.
Ou une amnésie aurait tout emporté ? Les jours qui étaient plus heureux sans les dictatures qu’on s’inflige plus encore entre soi ? Sont-ils encore des hommes ou des sous produits humains ?
Par mon rêve, j’ai vécu plus de désir que jamais aucun homme n’a été capable de l'éprouver avec un autre. Les Hommes ont dû être remplacés par une espèce stérile.
À l’heure où j’écris, parmi les impuissants et la fatalité, le temps est malheureusement plus long que lorsque je dors.
Il m’est inutile de me rendre public, pour peu que le public existe, car je ressens déjà toute sa stérilité quand elle l'est pour les autres.
Plus qu’en rêve, endormi, j’aime la vie à défaut d’ailleurs, je demeure entouré des émotions les plus vives, où seuls perdurent les vivants, dans le rêve, et nulle part ailleurs. Non pas dans le virtuel qui autrefois était réservé aux obèses et qui devient à présent un trou de chiotte pour tout le monde. Le dehors ressemble à des sorties de prisonniers où se regarder est un supplice. Pour faire semblant de vivre ensemble, artificiellement, et pour ne plus que gaver les machines de nos supplications, et chercher l’approbation d’une clientèle, et ne jamais déplaire, toujours rester bien sage dans son siège. Les gens sont à l’image des politiciens et des capitalistes, au fond, ils ne voudront jamais rien changer. Ils voient le bon côté de ce qui détruit le monde c’est-à-dire le virtuel. Ils ne sont pas libres, ils sont au crochet des réseaux sociaux, et des écrans. Ils s’insurgent en apparence, mais dans les faits dehors c’est de plus en plus calme et plat. Tant qu’ils ont leurs abonnés, et qu’ils peuvent avoir des réactions qui les approuve, ils sont plutôt contents.
Mes rêves ne connaissent pas cette laideur, ils sont protégés par je ne sais quel miracle de l’inconscient de toutes les turpitudes, et les massacres qui ont sous produit les anti hommes, la société morte qui fait de nous des huîtres sèches dans l'affront du dehors. Jamais je ne pourrais espérer rencontrer un garçon qui s’intéresse assez à moi pour vouloir me couper une jambe. Personne ne serait capable d’aller assez loin pour surprendre l’autre. Cette idée de la jambe métaphorique me plaît bien.
Hélas, je ne saurais vous retranscrire un rêve sans que toutes choses exécrables me reviennent à l’esprit, et sans m’éloigner du rêve.
En somme, je rêve totalement pour le rêve, je n’attends rien de l’éveil. Dans cette piètre fonction du coma, je choisis celle qui me fait encore un peu vivre, le coma du dormeur, au lieu du menteur éveillé.
Je suis proche du passé, et des créations mais nullement des gens, je me moque de ceux qui tiennent plus à eux qu’à leurs faits. Je me sens vivre là où tout programme informatique est futile, où les vraies connexions sont possibles. Où les êtres qui m’inspirent ont choisi de s’exiler.
Avant même de mourir, j’étais prêt à cesser d’exister entre les Hommes.
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