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#les gens ne peuvent donc pas s’en passer quoi qu’ils en disent…
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luma-az · 5 years
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Apocalypse tomorrow
Nouvelle écrite pour le concours https://www.wattpad.com/story/198493717-id%C3%A9es-folles-et-autres-fariboles
Une apocalypse, ça se prépare. Minutieusement.
Sans vraiment s’en rendre compte, par petites touches, c’est ce que les gens ont commencé à faire.
C’est logique, d’une certaine manière. Si la fin du monde est imminente et inévitable, comme on le craint de plus en plus, la population va peu à peu cesser de placer son énergie et ses espoirs dans sa propre sauvegarde et penser à la suite. Les humains sont de plus en plus dégoûtés d’eux-mêmes et de tout ce qu’ils ont fait et continuent de faire. Ils se disent qu’après tout, la fin ne sera pas une grande perte à l’échelle de l’univers. Et qui sait, la suite pourrait être bien plus intéressante.
On ne sait pas qui peut survivre à une fin du monde. Peut-être personne, peut-être une poignée de gens. Mais on sait que la vie ne s’arrête pas là et trouve son chemin d’une manière ou d’une autre. Peut-être que les suivants seront nos lointains descendants, peut-être qu’ils seront l’évolution d’une toute autre espèce. Quoi qu’il en soit, d’autres viendront après nous, et ce sont eux qui repartiront de zéro pour tout rebâtir. Autant prévoir, dès maintenant, ce dont ils auront besoin dans cette tâche titanesque.
On s’est mit à construire des bunkers pour les bibliothèques. De grands bâtiments à l’épreuve du temps. On a réfléchit à la manière de les protéger pour que les suivants ne les ouvrent pas trop vite, qu’ils ne gâchent pas de précieuses ressources intellectuelles à une époque trop barbare pour que quelqu’un s’intéresse aux vieux messages des anciens.
Il fallait aussi de quoi transmettre des informations pratiques également, de quoi aider à la survie immédiate. Des statues et des bas-reliefs retraçant, étape par étape, les moyens de développer les ressources de base. L’agriculture, la métallurgie, la poterie... Les suivants pourront sans doute se passer de domaines de pointe comme la pétrochimie – et les réserves seront sans doute épuisées d’ici là – mais ça ne fera pas de mal d’avoir quelques bases. Histoire de ne pas stagner trop longtemps à l’âge de pierre à nouveau. Nos successeurs ne méritent pas ça.
Et puis ils créeront leur propre technologie aussi. Il ne restera pas grand-chose des ressources auxquelles nous avons eu accès, mais il y en aura d’autres. Nous avons laissé un impact important sur cette planète et quelle que soit la manière dont tout finira, nous laisserons beaucoup de restes derrière nous. A eux d’être ingénieux et d’en tirer parti.
Ils vont être vulnérables un certain temps. Il faudra que certains endroits restent protégés. C’est assez difficile d’anticiper exactement comment l’Apocalypse va impacter la terre, mais on peut essayer. Sauver quelques coins, c’est plus facile que de sauver la planète entière. Donc on le fait.
Tout ça fait à partir des bonnes volontés de chacun.  Certains ne sont pas d’accord. Soit parce qu’ils croient encore pouvoir se sauver. Soit parce qu’ils estiment qu’il n’y aura aucun survivant du tout et que ça ne sert à rien. Mais globalement, les gens aiment bien cette idée de préparer l’après. Ils se demandent quelle image les descendants auront d’eux, qu’est-ce qu’ils raconteront, autour du feu, sur ces Anciens qui ont détruit leur propre monde. Ils essayent de leur transmettre aussi d’autres choses qui seront importantes. Des leçons de sagesse. Ce n’est pas parce qu’on ne les a pas appliquées qu’elles ne sont pas bonnes.
Pour ça, on a aussi construit des statues de nous, des symboles que nous trouvions importants. C’est difficile de se dire que la seule trace que laissera notre espèce sera la fin du monde et des montagnes de déchets. Il fallait que quelque chose d’autre perdure. Nos mythes. Nos rêves. Nos histoires.
Donc les gens se sont réunis et organisés. Il le faut, quand on veut construire des projets aussi colossaux. Ce n’est parce qu’ils n’avaient pas les moyens d’empêcher l’Apocalypse qu’ils sont dénués de talents. Tout le monde peut apporter sa pierre à l’édifice – et concernant certains édifices, il y a eu des milliers de gens qui ont littéralement apporté leur pierre. C’était beau, symbolique, et fort. Un moment de communion comme notre monde en connait peu. La fin du monde est le seul projet qui unit tant de personnes sur la Terre entière. A travers ces constructions, notre société a un but à nouveau, quelque chose qui donne de l’élan et de l’espoir aux gens.
On ne sait pas à quoi ressemblera la suite, mais on spécule, on essaye d’imaginer. A quoi pourrait ressembler un monde totalement différent du nôtre, élevé sur nos restes ? Nous pouvons facilement lister toutes les erreurs à éviter – après tout, nous les avons toutes commises - mais savoir ce qui pourrait être fait à la place est bien plus compliqué. Nous essayons de comprendre, dans notre histoire, dans notre présent crépusculaire, ce qui est bon et précieux, ce qui fonctionne bien, ce qui pourra pousser nos successeurs bien plus loin que nous n’avons été. Nous cachons des messages, des conseils qui ne pourront être accessibles qu’à certains types de sociétés, certaines philosophies. De petites récompenses pour encourager ceux qui choisiraient de bons chemins.
Au final nous pensons tant à ceux qui viendront après nous que nous en oublions notre propre funeste destin. Nos esprits restent légers et nos cœurs vaillants tandis que nous travaillons, réfléchissons, bâtissons, cachons, écrivons sans relâche. Nous restons constamment tournés vers le futur. Des milliers d’années avant leur naissance, les suivants nous aident à tenir le cap sans faillir, sans dévier de notre route, droit vers le précipice. Nous ne pouvons plus avoir d’enfants. Notre espèce meurt. Mais nous n’aurons pas vécu en vain.
Il fallait que les suivants soient alertés des dangers qu’ils pourraient rencontrer, mais aussi des merveilles qu’ils peuvent créer. Si nous avons su aller aussi loin, faire naitre une société aussi grandiose, alors vous le pouvez aussi, ou vous pouvez faire mieux encore. Souvenez-vous de nous, même si c’est sous forme de fable et de spéculations, souvenez-vous que les humains ont existé et qu’ils ont remodelé le monde, souvenez-vous de nous et n’oubliez pas que vous pouvez faire bien plus que seulement survivre.
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claudehenrion · 5 years
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Encore deux sujets dont il faut parler beaucoup plus... et surtout autrement ! ( II )
  Nous évoquions hier trois sujets mineurs à propos desquels la Presse nous a particulièrement mal informés . Poursuivons cette démarche aujourd'hui en évoquant deux autres sujets (en réalité, c'est le même : la fin programmée et ''assistée'' de notre civilisation, dont on ne dira jamais assez tout ce que le monde (occidental, certes, ''mais pas que'') lui doit de bien, de beau, de bon... Mais ceux que nous évoquons aujourd'hui sont infiniment plus graves dans leur ''ressenti''...
  1 – Adieu, papa, Adieu, maman...  Qui dira jamais quel mal on fait à l'enfance en bricolant sans pudeur sur tout ce qui a trait à la famille et en la privant des images irremplaçables que sont un Papa et une Maman ! Un simple paraphe, apposé par un théoricien de la déconstruction, peut priver l'enfance de ce qui fait le bonheur !       Car il faut bien être conscients que même si ''ça ne passe pas'' ce coup-ci, les ennemis de toute humanité ne baissent jamais les bras : toutes les lois mortifères (et qui avaient de tout temps été réputées impossibles) qui ont été votées depuis quelques années en sont autant de preuves indiscutables.  Tout se passe comme si nos ''responsables-coupables'', n'avaient pas fait assez de dégâts depuis sept ans en transformant le respect et la compréhension certainement  dûs aux minorités, aux déviants et aux cas particuliers en contraintes insupportables pour la majorité. 
  Les conséquences de ce ''crime contre l'humanité'' n'ont jamais été évaluées, mais il ne fait pas de doute que la confusion entre le principal et l'accessoire (fut-il parfois difficile à porter pour ceux dont le comportement n'est pas en harmonie parfaite avec le ''contrat social''...) est, avec l'islamisme, un des crimes de masse de notre siècle. On croyait que le XX ème siècle avait compris vers quel désastre allaient les  utopies négatives des constructivistes. C'eut été trop beau ! Les déconstructeurs ne perdent jamais leur fascination immonde pour la laideur, le malheur et  la mort...
  La ''doxa'' politiquement correcte semble arriver à venir à bout de la réalité elle-même, à travers un amendement qui relève de la pire des ignominies de la pensée unique. Aux déconstructeurs de gauche (la juxtaposition de ces deux termes est une ''tautologie redondante''!) qui prétendent que la famille dite ''classique'' est un modèle dépassé (à ceci près qu'elle n'est pas un ''modèle'' mais la seule et unique structure élémentaire possible), il faut rappeler qu’aujourd’hui, malgré toutes leurs ''manips'', plus de 95 % des unions célébrées (mariages ou pacs), le sont entre des couples femme-homme, ce qui s'explique fort bien : on a du mal à imaginer la détresse d'enfants qui en seraient réduits à appeler, dans leurs larmes : ''Parent 1 !'' lorsqu'ils se sont fait un gros bobo ou lorsqu'ils ont un gros chagrin de bébé ou d'ado... Sans compter le problème de ces soi-disant ''familles'' qui vont se disputer à qui sera numéro 1 (valorisé) et qui, numéro 2 (minoré, mais qui sera, qui sait, numéro 1 en cas de divorce). A force de vouloir tout casser, ces ‘’serial killers’’ réussissent en tout cas à tout salir. Ce sont, il faut le  dire, de vrais salopards. 
  Les députés de la majorité en supprimant en première lecture les mentions ''père'' et ''mère'' poursuivent le travail de ''déconstruction'' commencé par Najat Vallaud Belkacem et les militant(e)s du ‘‘genre’’. Dans quels cauchemars des politicards indignes de leur ''job'' peuvent-ils conduire un pays ! Ce qui ne fait pas de doute, c'est que le monde ne se relèvera pas de l'abandon de ce qui a fait la force de toutes les civilisations ayant jamais existé, et particulièrement de notre Civilisation occidentale, qui inondait le monde de ses avantages, de ses vertus intrinsèques, de sa lumière et de son adaptation à l'Homme, pour qui elle était faite, au fond...
2- La France est secouée par la description d'une vague d'anti-sémitisme... il est certain que Israël et les juifs posent un cas très particulier : le traumatisme de la Shoah a laissé des traces si profondes qu'il est quasiment impossible, pour quelqu'un de normal, de se dire anti-sémite. Mais comme rien n'est simple, les idéologues de gauche, congénitalement anti-sémites (’‘juifs = capitalisme’’, disent les catéchismes de gauche, qu’ils soient signés Proud'hon, Marx, Bakounine, Hitler ou Staline) ont inventé le mot ''sionnisme'', qui est un exutoire très pratique à leur haine : les prolétaires d'aujourd'hui seraient les palestiniens et les immigrés de confession musulmane (pas les autres !), et un vrai homme de gauche se doit donc d'être anti-sionniste... La bêtise et la haine de ces gens-là sont sans limite !  
  Et pour faire bonne mesure, notre soi-disant ''Education nationale'' (qui l'est si peu !), et notre Président, hélas, ont semé puis encouragé une haine anti-française militante : tout est bon pour ''faire payer '' les fauteurs d'un colonialisme qui n'a jamais ressemblé, même un tout petit peu, à la caricature qu'ils en donnent.                  Le résultat est... ce qu'on redoutait : il existe une frange de soi-disant français profondément anti-français, qui ne sont français que ''sur le papier'', contre le lieu commun de la Gauche ''il n'existe qu'une seule catégorie de français''. Eh ! Bien, non, messieurs les censeurs ! Ne vous en déplaise, il existe d’autres solutions que vos idées criminogènes qui ruinent tout espoir de solution... sauf radicale : avec le retour inévitable des repoussants assassins de Daesh, nous allons toucher le fond !
   Mais lorsque Alain Finkielkraut, une des fiertés actuelles de la pensée française se fait prendre à partie par une poignée d'anti-français pro-palestiniens, il n'est pas certain que la réaction unanime des politicards et des médias (j'espère que la majorité des citoyens n'est pas dupe de ce faux mouvement de masse fabriqué) qui consiste à dénoncer l’anti-sémitisme ‘’des français’’ (inexistant) soit intelligente.           La vérité même si elle est dérangeante, est : une frange-fange de la population qui vit dans notre pays a été contaminée par une maladie jusqu’à présent mortelle : l’islamophilie pathologique’’ (on ne connaît pas de cas de réelle guérison). Des fous-furieux que l'islamisme a réduits en esclavage intellectuel sont ivres de haine anti sémite... Au nom de quel principe serait-il interdit de le dire ?
  L'observation de l'actualité est parlante : le gouvernement poursuit son rêve mortifère de cet ''Islam de France'' dont aucun musulman ne veut... Castaner étale sa cuistrerie prétentieuse et enfile les perles sur ce dont il ignore tout... et les églises sont pillées, vandalisées et profanées sans que nos gouvernants ne se ''fendent'' du moindre discours, d'une compassion, d'une marque de sympathie... autre que le ''minimum syndical'', du bout des lèvres ! Il faut crier sa colère lorsque on touche à un juif parce qu'il est juif : enfant de la guerre, je suis malade de lire ''Juden'' sur une devanture, et je suis prêt à contribuer à la plantation d'une forêt entière pour ne pas oublier le crime contre ce pauvre Ilan Halimi, et à pourchasser ceux qui ont profané un cimetière à Quatzenheim, hier : c’est inqualifiable !                                                                                                                                                  Mais pourquoi faut-il passer sous silence les 200 cimetières ‘’chrétiens’’ qui sont outragés chaque année ? Au nom de quoi,  ‘’deux poids, deux mesures’’ ? Il y a 800 églises profanées par an, et il convient de déplorer à hauteur de ce qu'il mérite l'anti-christianisme qui a les mêmes racines, les mêmes ''pères prescripteurs'' et les mêmes exécutants que l’anti-sionisme : une tendance extrémiste de l’Islam... que peu de ‘‘non-islamistes’‘ condamnent (mais qui s’en étonne, en haut lieu ?), et la gauche extrême (celle des imbéciles), car la droite, ici comme ailleurs, n'est plus ''discriminante'' ni idéologiquement représentative, pour le moment...
  L'Etat est seul responsable de la crise actuelle que traverse notre pays : la lâcheté et la nullité culturelle de nos hommes politiques et leurs mensonges nous ont entraînés dans ce drame où la France ne se reconnaît plus dans ce qu'elle est devenue. De leur changement profond peut seule venir la solution. Pas de lois de circonstance, pas de marches blanches qui ne changent rien, pas de discours pompeux et creux. Mais exclusivement de la transformation réelle de leur logiciel. A 180°. Et il est bien plus tard qu'ils ne le pensent...
H-Cl.
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utopiedujour · 4 years
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Le point sur les États-Unis, le 31 décembre 2019 – Retranscription
Retranscription de Le point sur les États-Unis, le 31 décembre 2019. Ouvert aux commentaires.
Bonjour, nous sommes le mardi 31 décembre 2019, la Saint-Sylvestre, et dans quelques heures, c’est une décennie qui s’achève. Il faudra que je vous fasse le bilan de cette décennie : j’étais là
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!
Mais en attendant, je vais vous parler de la situation aux États-Unis. Ça fait un moment que je n’ai pas parlé de M. Trump et compagnie mais ça, c’est parce que c’est la trêve des confiseurs aux États-Unis comme ici et il y a un élément supplémentaire. Elément supplémentaire, vous êtes au courant, c’est que la partie du Congrès, qu’on appelle souvent Congrès sans plus de précision, qui est la Chambre des représentants des États-Unis, a voté l’impeachment, l’empêchement, c’est-à-dire la destitution de M. Trump. Et c’est un processus en deux parties. Il faut encore que, maintenant, le S��nat vote également la destitution. Le processus est différent.
Vous le savez, le Sénat, aux États-Unis, représente essentiellement les régions plutôt que les gens. Il y a un pouvoir qui est donné aux états individuels. Qu’ils soient absolument surpeuplés comme la Californie [39,5 millions] ou qu’ils soient absolument dépeuplés comme, je ne sais pas, le Nord Dakota [0,7 million], ne fait absolument pas de différence du point de vue du Sénat et il faut qu’une destitution soit votée aux deux-tiers des cent Sénateurs.
En ce moment, il y a une majorité Démocrate à la Chambre et une majorité Républicaine au Sénat. Beaucoup de gens, même dans la presse, même au niveau des agences de presse, vous disent : « Eh bien donc, M. Trump ne sera pas destitué ! » à partir d’un raisonnement purement arithmétique.
J’attire souvent votre attention sur le fait que l’histoire, c’est quelque chose de pas purement statique, c’est-à-dire qu’on ne peut pas faire de calculs à partir de Jules César et dire : « Donc, il aurait dû se passer ceci pour nous ». Non, c’est plus compliqué : il y a des tas d’impondérables comme on dit. Il y a beaucoup d’éléments qui sont là, ensemble et, dans le cas de M. Trump en particulier, il y a M. Trump lui-même qui est une personne qui n’a pas la réputation de savoir véritablement garder son sang froid. C’est la personne qui, justement, quand se passe le processus d’impeachment, dans une journée, il écrit 123 tweets où il affirme qu’il garde son sang-froid, contre toute évidence.
Donc, c’est un monsieur dont ses adversaires disent qu’il est dans un processus d’auto-destitution permanente. C’est vrai. D’une certaine manière, il est aussi parvenu à créer une certaine anesthésie en mettant la barre tellement bas dans la manière dont il assume sa fonction de président, le standard est tellement bas qu’on se demande… c’est la personne qui dit : « Si je me mets au milieu des Champs-Elysées (locaux) et que je tue quelqu’un, il ne se passera rien ». Il est convaincu d’une certaine invulnérabilité. Au moins, il le dit. En son for intérieur, c’est une personne d’une vulnérabilité incroyable : la victime d’un père indigne, son propre père étant lui-même victime d’un père indigne et ainsi de suite. Ça peut déjà durer un certain nombre de générations. Mais ça, ça ne donne pas des gens avec de la confiance en soi. Ce sont des gens comme ça qui sont obligés, en permanence, d’essayer, par leur activité de prédation sur le monde, de se recréer une image intérieure.
Alors, qu’est-ce qu’il va se passer maintenant ? Le vote a eu lieu effectivement à la Chambre. Il doit avoir lieu au Sénat. Ce qu’il y a, c’est que dans ce processus d’impeachment dont parle la constitution américaine, il n’y a pas de définition très claire des règlements et donc, c’est aux chambres de définir de manière précise ce qui va se passer, comment on va procéder et ainsi de suite. Et il se fait que c’est ce qu’ont fait les Démocrates, si vous voulez, du côté de la Chambre. Ils ont mis un soin quasiment excessif à respecter toutes les procédures, à ne pas se montrer faisant preuve d’un énervement quelconque, en montrant qu’ils se présentaient comme les représentants de la constitution. Les Républicains qui n’avaient pas la possibilité de venir vraiment avec des preuves convaincantes que les accusations envers M. Trump étaient fausses n’ont pas pu faire autrement que d’essayer de s’en prendre à la procédure. Ils ne sont pas arrivés à grand-chose, sauf à des déclarations de soutien de principe à M. Trump et à soulever des questions de vice de forme à l’infini. Tout ça n’a pas été toujours extrêmement passionnant en raison justement de l’accent mis sur les questions de procédure.
Avant que les deux articles d’impeachment de high crimes et misdemeanours, le premier lié à l’activité de la tentative d’extorsion de M. Trump vis-à-vis du Président Zelensky d’Ukraine et, le deuxième chef d’inculpation, d’obstruction à l’activité du Congrès dans la mesure où le président a refusé, a interdit à son entourage de venir témoigner, etc., ce qui ne l’a pas empêché bien entendu de dire qu’il était très injuste qu’il ne puisse pas se défendre mais c’est lui essentiellement qui empêchait qu’un processus de défense n’ait lieu.
Et donc, M. Mitch McConnell – qui est l’équivalent du côté du Sénat, disons, de Mme Pelosi qui dirige la Chambre au nom des Démocrates, l’Assemblée Nationale, du côté du Sénat – c’est un certain M. Mitch McConnell qui, lui, n’a pas rendu les choses faciles pour son camp en laissant entendre qu’il n’allait pas respecter l’esprit de la constitution, en affirmant qu’il allait définir ce qu’il allait faire du côté du Sénat en coordination étroite avec les counsels, les conseillers juridiques de M. Trump à la Maison Blanche. Là, il enfreint le cadre général qui est celui d’une indépendance législative vis-à-vis de l’exécutif dans une question comme l’impeachment. Mais cela a permis à M. Laurence Tribe, qui est un grand constitutionnaliste américain et le monsieur qui a écrit l’année dernière un livre sur le processus d’impeachment, de conseiller à Mme Pelosi, dont je vous avais dit, quand Mme Pelosi a commencé à parler de cette affaire d’impeachment, j’ai dit : « Elle vient de lire le livre de M. Tribe ». C’est très clair.
Et M. Trump lui a dit, et elle a repris ça : « Nous, nous ne bougeons pas tant que M. Mitch McConnell ne nous a pas défini la procédure exacte selon laquelle le Sénat va fonctionner ». Donc, elle a bien joué. Elle n’y aurait peut-être pas pensé si M. Tribe ne lui avait pas dit. Elle l’aurait peut-être déduit, comme je l’ai fait, en lisant simplement le livre de M. Tribe. La balle est dans le camp Républicain. Tant qu’ils ne disent pas quelles sont les règles de jeu, de ce qui va se passer, Mme Pelosi a beau jeu, elle, de dire : « Tant qu’on ne sait pas ce qu’on va faire, tant qu’on ne sait pas s’il y aura des témoins – on ne sait pas si on va faire ceci ou comme ça – moi, j’attends que vous soyez prêts ! ». Alors, qu’est-ce qu’il lui répond M. Mitch McConnell ? « Ah, Ah ! vous avez peur maintenant ! ». Les Démocrates n’ont pas à avoir peur. Au niveau de la Chambre, ils ont voté l’impeachment donc le problème est pour l’autre côté. Le problème maintenant des Républicains, c’est d’empêcher que la destitution ne soit confirmée par le Sénat.
Alors, qu’est-ce qu’il va se passer ? On attend. Le temps joue pour les Démocrates. D’abord parce qu’il continue à y avoir, au niveau des cours locales, des procès qui ont lieu où sont impliqués en particulier M. Giuliani, avocat maintenant de M. Trump, ancien maire de New York, chef de la « seconde équipe » en Ukraine qui parasitait celle des ambassadeurs, du consulat, du corps diplomatique classique. Et M. Giuliani, on apprend des choses tous les jours. On a appris – si j’ai bon souvenir, c’était avant-hier – qu’il dirigeait aussi une équipe parallèle vis-à-vis du Venezuela. Il est probablement payé par de l’argent qui vient d’oligarques soit ukrainiens, soit russes et un certain M. Lev Parnas qui va passer en procès va pouvoir expliquer d’où vient exactement l’argent de M. Giuliani pour défendre M. Trump. Il y a encore un tas de choses qui peuvent apparaitre au niveau des tribunaux locaux et aussi, il y a le fait que M. Trump est une personne qui a cette disposition toute particulière à péter les plombs. Je voyais une journaliste qui disait : « Le plan secret des Démocrates, à mon avis, c’est simplement de le rendre complètement fou en sachant qu’il va continuer de s’énerver comme il le fait et que, donc, à chaque jour qui passe, il va pouvoir encore faire une bourde supplémentaire qui viendra s’ajouter au dossier » [Ceci était dit le 31 décembre ; l’assassinat du général iranien Soleimani sur ordres de Trump interviendrait trois jours plus tard, le 3 janvier].
Alors, tout ça dans un contexte où, à la fin de l’année – si on arrive à la fin de l’année 2020 ! – il y a de nouveau des élections présidentielles où M. Trump pourrait se représenter. C’est la tradition aux États-Unis – comme dans beaucoup de pays – qu’un président sortant se représente. Alors, tout le monde le sait, il a le soutien indéfectible, en tout cas, il a un soutien absolu du côté des Républicains mais, ce qu’on oublie de vous dire, c’est que ce qu’on appelle « Républicains », c’est pas coulé dans l’airain. Le nombre de gens qui se disent « Républicains », c’est un truc qui varie aussi. Alors, quand on dit qu’il y a 90 % de gens qui se disent Républicains qui soutiennent Trump, ça ne dit pas le nombre de Républicains par rapport au nombre de Démocrates [35% vs 43%]. Et surtout, il y a, entre les deux, vis-à-vis des sondages en particulier, une frange intermédiaire d’environ 15 % des gens qui se disent indépendants et qui, eux, sont bien entendu plus disposés à soutenir un camp ou l’autre.
Alors, horizon fin de l’année, de toute manière, d’une élection, quoi qu’il arrive, à laquelle se présenteront des candidats qui, si M. Trump est toujours là, seront des candidats Démocrates qui se présenteront en face de lui et, là, le camp n’est pas… comment dire ? Tout ça n’est pas très très convaincant jusqu’ici. Pourquoi ?
Qu’est-ce qu’on a comme candidats ? On a M. Joe Biden et ce M. Joe Biden est particulièrement plombé – je vous l’ai dit le premier jour – par le fait que les Républicains peuvent dire que le scandale en Ukraine – et ils l’ont dit depuis le début – ce n’est pas tellement le fait que M. Trump ait voulu faire du chantage vis-à-vis du président ukrainien en échange d’obtenir un avantage, des informations défavorables sur M. Joe Biden en échange de l’aide militaire de 391 millions de dollars. M. Joe Biden a été mis en cause immédiatement par les Républicains parce que, que disait M. Giuliani ? Qu’en fait, il était, lui, en Ukraine pour dénoncer, pour trouver des informations sur les malversations de la famille Biden en Ukraine.
Et là, je l’ai dit dès le premier jour, dès qu’il y a eu, qu’on a entendu parler en septembre du rapport d’un lanceur d’alerte où M. Joe Biden est incriminé en particulier parce que son fils Hunter, qui est une personne qui a des problèmes d’addiction comme on dit, recevait en Ukraine, comme membre d’un conseil d’administration de la compagnie Burisma, des chèques de 50 000 $ (disons que ça nous fait 45.000 €) par mois simplement pour être assis là et avoir le nom de son père. Il était clair que, ça, ça allait plomber le camp Démocrate immédiatement, les Républicains pouvant dire que le scandale, il n’est pas du côté de M. Trump, il est du côté de M. Joe Biden. D’autant que M. Joe Biden était intervenu à l’époque où il était vice-président de M. Obama pour faire révoquer un procureur ukrainien dont tout le monde disait à la Commission européenne, etc. que c’était un type corrompu (donc il n’y a peut-être pas gros scandale là) mais ce monsieur, vice-président des États-Unis aurait pu quand même comprendre que ça ne se fait pas de mettre simplement son fils comme une potiche à recevoir 50.000 $ par mois simplement parce qu’il porte le nom de son père, que ça allait lui retomber dessus.
Alors, quand il est question maintenant de faire venir des témoins pour le jury qui va se tenir au Sénat sur la question de l’impeachment, les Républicains ont tout de suite dit : « Parmi les témoins que nous on demandera, on demandera M. Joe Biden et éventuellement son fils », ce à quoi M. Joe Biden a fait l’erreur monumentale – et là, il plombe son camp Démocrate – en disant « Je ne me rendrai sûrement pas. C’est une « deflection », c’est une diversion de la part des Républicains », etc., etc. Il aurait mieux valu qu’il dise oui. En plus, ça ne l’arrange pas dans sa candidature à la primaire du côté Démocrate de montrer qu’il se débinerait lui aussi devant une invitation à venir parler. Il est quand même… il reste le plus haut dans les sondages pour une primaire du côté Démocrate, ce qui n’est pas terrible pour les Démocrates. Si la procédure traîne en longueur du côté du Sénat pour l’impeachment, tous ces candidats qui sont sénateurs seront des témoins, enfin ce sont des jurés, pardon, pas des témoins : ils seront des jurés et donc, ils devront être là et ne pourront pas faire campagne pendant ce temps-là.
Qu’est-ce qu’on a encore ? On a M. Sanders que l’opinion aime beaucoup. C’est une personne qui s’est toujours dite socialiste. Son problème, c’est qu’il a 78 ans et qu’il aura 79 ans au moment des élections et que, il n’y a pas tellement longtemps, il a eu une crise cardiaque dont on dit « Oui, mais c’est pas un problème, etc. ». Il aura quand même 79 ans au moment des élections. Je sais bien, avoir 79 ans maintenant, c’est comme avoir 69 ans avant ou même peut-être même avoir 59 ans à l’époque où moi j’étais gosse mais, quand même, ça ne fait pas tout jeune. Je pense à l’âge que j’ai, moi, personnellement [sourire]. Bon, en plus, il a beaucoup plus d’années que moi ! Alors, c’est un problème.
M. Joe Biden, en plus du fait qu’il est plombé par cette histoire d’Ukraine, n’est pas très jeune non plus. Mme Warren, elle est plus jeune. Elle a le désavantage aux États-Unis d’apparaître vraiment comme très à l’extrême-gauche, ce qui permet tout de suite à Trump, quand il en parle, de l’appeler « socialisto-communiste » ou des machins comme ça et en plus, M. Trump appelle Mme Warren « Pocahontas », le nom d’une princesse indienne en raison des ennuis qu’a eus Mme Warren pour avoir, quand elle s’est présentée en 1986, pour se présenter à la barre. Comme appartenance ethnique, elle a mis « amérindienne ». Pourquoi est-ce qu’elle a fait ça ? Parce que, dans sa famille, on a toujours dit qu’il y avait un ancêtre qui était indien dans la famille. Ça arrive dans beaucoup de familles américaines. Moi, je peux vous dire, j’ai une fille américaine à qui son grand-père a dit devant moi et devant elle que, dans la famille aussi : « Oui, oui, nous aussi on descend de Pocahontas ! » [il y a même un arbre généalogique fait au XIXe siècle]. C’était avant même qu’on parle de Warren et de ses relations indiennes. Ça n’a jamais conduit personne dans ma famille et dans mon ancienne belle-famille à dire qu’on était Indiens mais là aussi, etc., on peut dire ça.
Pourquoi est-ce qu’elle a fait ça Mme Warren ? C’est une espèce d’idéalisme de jeunesse. On a l’impression, en étant un blanc américain, qu’on n’est pas vraiment dans le bon camp pour des raisons diverses. Il y a les Amérindiens d’Amérique du Nord, des États-Unis. Il y a les Amérindiens qui viennent souvent du Mexique, d’Amérique centrale. Il y a les gens qui sont là parce que leurs ancêtres ont été amenés comme esclaves, etc. Quand on vous dit : « À quel groupe appartenez-vous ? », c’est très tentant, je dois dire, de dire « Je suis Amérindien » pas parce qu’on croit que les ancêtres étaient vraiment là mais, je dirai, par sympathie. C’est un geste d’affiliation idéologique, etc. Ça lui est retombé dessus. Trump l’a mise au défi de faire un examen d’ADN, de son patrimoine génétique. Là, heureusement pour elle, on lui a dit que, oui, manifestement, il y avait sans doute… Il y a 6 à 8 générations avant, il y avait probablement, qu’il y avait une haute probabilité qu’il y ait effectivement quelqu’un d’ascendance amérindienne. Alors, elle a dit tout de suite : « M. Trump, envoyez donc le chèque d’1 million que vous avez promis à telle fondation des mères amérindiennes, etc. ». Qu’est-ce qu’il a répondu M. Trump ? Je ne vais pas vous surprendre : « Je n’ai jamais dit ça ! ». C’est lui, c’est le personnage [rires]. Quand il promet un truc, il dit après : « Je ne l’ai jamais dit » et ainsi de suite.
Qu’est-ce qu’il reste encore pour terminer ? On va sans doute avoir… On a comme candidat Démocrate M. Biden, éclopé par son histoire d’Ukraine et son fils Hunter, M. Sanders, éclopé par le fait qu’il vient d’avoir une crise cardiaque et qu’il est vraiment très vieux. Oups ! je n’aurais pas dû le dire. Mme Warren avec ses trucs… Extrême gauche, pour moi, ce n’est pas un souci, vous le savez bien mais vis-à-vis de la population américaine en général, et puis cette histoire qu’elle traîne : en 1986, qu’est-ce qu’elle a comme âge ? Elle a 37 ans au moment où elle fait ce truc qui est probablement un mensonge de s’inscrire au barreau comme étant Amérindienne.
Alors, qu’est-ce qu’on a maintenant ? On a M. Bloomberg, M. Bloomberg qui apparaît de nulle part. Michael Bloomberg, un milliardaire. Ce n’est pas un milliardaire comme Trump. Il a gagné son argent « honnêtement » à l’intérieur du système comme il est, pas en trompant les impôts, pas en trichant de telle et telle manière, pas en recyclant de l’argent sale, pas en prétendant qu’il possédait des choses qu’il ne possédait pas, pas simplement en faisant des franchises avec le nom Trump sur des trucs qui ne lui appartiennent pas et ainsi de suite, quelqu’un qui a gagné son argent à l’intérieur du système capitaliste américain « comme il faut ». Et là, M. Bloomberg, qui a quand même fait de la politique déjà, il a été maire de New York, il arrive et, là, qu’est-ce qu’il fait ? Il fait des chèques. Il fait des chèques, il va dans les états qui risquent encore de voter Trump la prochaine fois et il fait de gros chèques pour faire de la publicité, ou va faire de la contre-publicité contre Trump, c’est-à-dire qu’il utilise d’une certaine manière contre Trump les mêmes armes que Trump lui utilisait.
Et là, qui est-ce que ça peut influencer d’avoir Bloomberg en face ? Les gens qui votent Trump parce qu’ils admirent un millionnaire. Voilà. Pourquoi est-ce que les gens votent Trump ? On a tendance à dire… Moi, j’ai tendance à dire aussi parce qu’il dit « Make America Great Again » et que tout le monde comprend que ça veut dire « Make America White Again », qu’on rende les États-Unis blancs à nouveau.
Ah, et ça m’a fait plaisir que l’un d’entre vous m’envoie une lettre l’autre jour en disant : « Vous savez, dans le domaine francophone, vous êtes le premier à avoir attiré l’attention sur le fait que Trump, c’était véritablement un raciste, que c’était quelqu’un qui se présentait dans une position essentiellement raciste à une époque où, un an avant, quiconque d’autre dans le domaine francophone, au moins européen, dise quelque chose de cet ordre-là ». Les gens se reconnaissent en lui parce qu’il dit « Vous êtes peut-être de la merde mais il y a des gens qui sont encore pires que vous, tous ces Amérindiens qui viennent d’Amérique centrale, tous ces gens qui sont des descendants d’esclaves chez nous. Je vais remettre l’économie sur pied, etc. Je vais faire revenir tous les jobs qui sont partis » alors que 87 % des jobs qui sont partis, c’est simplement de la mécanisation : ça n’a rien à voir avec de la délocalisation.
Mais, ce qu’on oublie, c’est qu’il y a aussi des gens qui votent pour Trump en vote simplement de protestation. C’est le vote, je dirais, « Zazie dans le métro ». Vous vous souvenez sans doute des premières pages de Zazie dans le métro de Raymond Queneau : la petite fille qui est là, qui a 8 ou 10 ans, et le monsieur qui lui dit « Ma petite, etc., qu’est-ce que tu veux faire quand tu es grande ? ». Elle dit : « Je voudrais être institutrice. » Le monsieur dit « Ah, c’est formidable ça ». Et alors, il lui dit : « Pourquoi tu veux faire ça, pourquoi tu veux être institutrice ? » et la petite qui dit « C’est pour faire chier les mômes! ». Le monsieur, évidemment, est très très choqué. Si j’ai bon souvenir, comment s’appelait-il celui qui jouait ce rôle-là dans le métro ? Un de nos grands acteurs dont le nom m’échappe maintenant [Philippe Noiret]. Pourquoi est-ce que je pense à Zazie dans le métro ? Ah oui, c’est pas pour des raisons positives qu’elle veut devenir institutrice : c’est pour se venger !
C’est comme le type qui est populaire parce qu’il pète dans les soirées et qu’il vomit sur la table et ainsi de suite. C’est celui qui fait mauvaise impression. C’est celui qui n’est pas bien élevé et qui est l’éléphant de porcelaine parmi les gens du beau monde, etc. Il y a des gens qui soutiennent Trump simplement comme ça parce que c’est un voyou, parce qu’il est mal élevé et ainsi de suite. Et ceux-là peuvent peut-être se laisser impressionner par un autre milliardaire, par un vrai milliardaire dans le sens américain parce que, pour avoir quelqu’un qui a vraiment gagné son argent comme les bouquins vous disent qu’il faut gagner son argent, les bouquins de management et compagnie, et pas simplement en trichant par rapport au système, en trichant sur les impôts, son père qui le sauve à la dernière minute en achetant pour des millions des jetons de son casino avec un fonds qui est alimenté par une opération véreuse, de transférer des sommes pour les faire échapper aux impôts et des choses de cet ordre-là.
Où est-ce qu’on en est donc ? On va sans doute avoir Michael Bloomberg et il n’est pas impossible, connaissant le pays, que ce soit lui qui l’emporte parce qu’il a en face de lui, ses concurrents, ceux qui sont les mieux placés – je n’ai encore parlé que des mieux placés, Mme Kamala Harris a déjà  disparu de la circulation – des gens qui sont plus ou moins éclopés.
Alors, tous les gens qui vous disent : « Moi, je sais ce qu’il va se passer en 2020. Trump ne sera pas destitué. Il sera réélu », etc. Tous ces gens-là, je ne peux dire qu’une seule chose, c’est qu’ils ne connaissent pas les dossiers. Ils ne sont pas informés. Alors, je le leur rappelle plus ou moins quand ils interviennent de manière trop tonitruante sur mon blog. On ne peut pas, on ne peut pas savoir ce qu’il va se passer. Il y a trop d’éléments. Ce n’est pas comme une crise des subprimes où on peut dire : « Voilà, entre le point A et le point B, il y a une ligne qui est clairement tracée ». Non, on ne sait pas du tout ce qu’il va se passer. En plus, il peut se passer encore des tas d’autres choses dans le monde qui peuvent avoir un impact aux États-Unis même et dans le monde en général, qui peuvent influer sur ce processus.
Voilà. Dernier jour de l’année. Un petit panorama de la situation aux États-Unis à partir d’éléments venant de différents horizons.
Allez, à bientôt !
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Chapitre 1 : Vérité et Obligation
Bonjour,
Je m’appelle Haddes et j’ai 25 ans. Je fais partie de ces personnes qui disent toujours ce qu’elles pensent, quoi qu’il en coûte. On parle dans mon cas, de franchise absolue, ou d’absurdité sans nom, selon les points de vue. Je déteste avoir à intérioriser tel ou tel ressenti, sous prétexte que la pression sociale le dicte ou que la majorité des gens y arrivent. C’est un fait, les êtres humains vont mal, et n’ont plus beaucoup de temps à passer sur notre belle planète bleue. Tant mieux, on a suffisamment merdé jusqu’à présent pour avoir de quoi être puni par la nature.. Mais c’est pas le sujet.
Revenons-en au sujet principal, vérité et obligation. En effet, je ne connais pas votre sens de l’éthique, vos valeurs, vos croyances ou même qui vous êtes, mais je peux affirmer une chose, il est très peu probable que vous disiez constamment la vérité, et que vous soyez le genre de personne qui ne cache ni ce qu’elle ressent, ni ce qu’elle pense. Pourquoi ? La réponse est évidente : la société. Alors oui, on verra tous les SJW et les 3/4 des réac’ de la Terre venir clamer ici que la société c’est mal, qu’on est tous voué à consommer et qu’on ne vaut pas mieux les uns les autres... Barbant, ennuyeux à mourir et sans aucune forme d’intérêt.
Quand je dis “ la société “ je parle de vous, de moi, de toutes les personnes qui composent cet énorme amas de cons qu’on appelle la société. Il est évident que ce n’est pas du tout ce qu’avait en tête le mec qui a inventé le mot.. voyons voir la définition : “ La société (du latin socius : compagnon, associé) est un groupe d'individus unifiés par un réseau de relations, de traditions et d'institutions. “ Donc à la base, c’est une communauté non ? .. attendez le mot communauté “ Une communauté est, dans le sens courant (sens commun), un ensemble de personnes vivant ensemble “. Ah d’accord, je crois que je vois où je veux en venir...
Donc une communauté symbolise un ensemble de personnes vivant “ ensemble “, à contrario la société indique qu’on est unifiés par une même culture, des traditions et un réseau de relation ( en gros on va simplifier, on va dire qu’on vit tous au même endroit et qu’on fréquente les mêmes supermarchés, bars, lieux de service..). Donc déjà de base, la définition même de ce qui nous entoure est plus ou moins floue, mais passons. On parle beaucoup de mal-être sociétal, de pression sociétale, de mouvements de société... On va donc dire qu’on applique cette définition commune à notre raisonnement à venir ( car oui, il arrive ).
Je suis un être humain, intégré  à la société ( je côtoie des gens, je paie mon loyer, je travaille, je consomme... je suis donc un bon citoyen lambda de ma société ) mais intégré par quel biais ? Est-ce un choix ou ai-je fait ça par dépit ? A-ton vraiment le choix ?  Pourquoi est-ce qu’une majorité de personnes, qui ne connaissent ni ma vie, ni quoi que ce soit de mon contexte social et empirique, se permettent d’instaurer des règles que je dois suivre ?
“ Parce que c’est comme ça, et que ça l’a toujours été “ Grosso merdo. On va pas se mentir, je pourrai absolument rien y changer, et vous non plus. Personne n’y changera quoi que ce soit. C’est le principe même de vivre dans cette société, on a besoin de ce qu’elle nous apporte (manger, boire, dormir, rencontrer des gens .. blablabla) et donc de par cette obligation et ce besoin, de nous plier aux règles de cette même société. Qu’on soit obligé de travailler, de se bouger le cul pour gagner sa croûte et qu’on paie ses taxes .. tout ça, ça me va. Je suis prêt à l’accepter, je suis un adulte consentant qui a suffisamment travaillé pour comprendre comment le système fonctionnait, bien qu’il ne soit pas égal et juste à tous les égards ( mais ça, on s’en branle, c’est pas le blog de Marion Séclin ). Ce qu’on peut en revanche choisir de faire, c’est ce qu’on fait de sa propre image au sein de cette même société. On peut choisir ce qu’on est, comment on l’est, et surtout ce qui nous définit. C’est là que j’interviens, enfin vous aussi vous pouvez intervenir, mais on va parler de moi car je suis un peu là pour ça. Donc, je disais que dans mon cas, je pratique la franchise absolue : je dis toujours ce que je pense, en bien ou en mal, tout le temps, à tout le monde. C’est une situation sociale assez gênante pour la plupart des gens, se confronter au regard de la masse qui désapprouve ce que l’on fait, peu de gens peuvent l’assumer, mais.. une chance pour moi, je suis du genre à me contrefoutre de l’opinion des autres, surtout si je les considère comme de vulgaires moutons écervelés tout juste bons à consommer le foin qu’on voudra bien leur donner. ( Okay je suis parti trop loin, promis je ferai un chapitre uniquement crachage de venin, mais là c’est pas le moment ).
Les avantages de pratiquer la franchise absolue ? Ils sont nombreux :
- Aucun besoin d’intérioriser du négatif, on extériorise en permanence et on se sent vraiment léger et bien dans ses baskets.
- Les gens sont prévenus, on leur dit directement la vérité et ce qui risque d’en découler, on leur fait pas de bonne/mauvaise surprise, ils sont fixés dès le début.
- Impossible de dire qu’on cache telle ou telle chose, si on a suffisamment de recul pour assumer nos conneries, et savoir que ce que l’on dit est vrai, on arrive même par ne plus se mentir à soi-même ( ce qui représente 80% des mensonges de la vie active, les gens adorent se mentir et se conforter dans une utopie de vie permanente...) on est donc en accord à la fois avec soi-même, mais aussi avec les autres puisqu’ils acceptent au moment où ils nous parlent d’avoir affaire à cette fameuse franchise absolue. On n’est ni jugé ni pris de court, les gens savent à quoi s’attendre et donc vous acceptent pour ce que vous êtes vraiment.
Les désavantages de cette pratique ? Ils sont variables :
- Tout d’abord on est constamment mis dans une “ case “. Si vous pensez qu’une personne est bête, et que vous lui faites remarquer en lui expliquant tout, il est fort probable que vous finissiez “ prétentieux “, “ arrogant “ et que vous soyez mal vu. C’est vraiment pas très apprécié de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Si vous n’aimez pas quelque chose, vous êtes “ jaloux “ ou bien encore “ rageux “. C’est comme ça, l’hypocrisie sociale n’a pas de limite.
- Vous pouvez faire de la peine aux gens, c’est vrai. Mais est-ce vraiment quelque chose de négatif ? Je trouve que dire la vérité à quelqu’un directement lui épargne la souffrance d’avoir à le découvrir plus tard, qui plus est, la plupart des gens qui prennent un choc direct justifié se remettent souvent en question et peuvent aller de l’avant.
- Vous serez maintenant un vrai marginal de la société. En effet, on aime pas les gens qui l’ouvrent, encore moins si c’est pour dire ce qu’ils pensent tout le temps. C’est mal vu, pour être bien perçu au sein de la société actuelle, il vaut mieux masquer une partie de ses pensées, contrôler les informations qu’on fait passer et jouer sur les deux tableaux.
En gros, si vous êtes à l’aise avec vous-même et que ça ne vous pose pas de problème que les abscons qui peuplent votre monde cassent du sucre sur votre dos, cette pratique est faite pour vous. Si par contre vous attachez de l’importance à ce que peuvent penser la plupart des gens de vous, et que vous avez constamment besoin d’avoir une image “ adaptée “ à la société, alors vous n’êtes pas encore assez mature pour essayer la franchise absolue.
C’est vrai quoi, en y réfléchissant un peu, y a quoi à perdre ? Qu’un inconnu dans la rue vous traite de pute ? Que la connasse qui voulait votre bite change subitement d’avis parce que vous lui avez dit qu’elle avait le QI d’une huître ?  Et bah c’est pas ce que j’appellerais une perte. Les personnes qui vous suivront le restant de votre vie, et qui accompagneront vos moindres faits et gestes sont ceux qui vous aiment pour ce que vous êtes, pour ce que vous faites et pour la manière que vous avez d’interagir avec ce qui vous entoure. Vous n’êtes qu’un grain de sable au milieu d’une plage d’abrutis, soyez au moins le grain de sable avec le moins de merde collée à lui.
On en vient donc à la deuxième partie de ce chapitre, qui sera plus courte et concise ( afin de fédérer les lecteurs aux yeux fatigués, ceux qui adorent lire un paragraphe dire “ c’est pas mal “ sans jamais aller jusqu’au bout ). L’obligation.
Si vous êtes en accord avec mes dires précédents, et plus globalement avec mon mode de pensée et d’écriture, vous avez une obligation : celle de rehausser le niveau médiocre de l’espèce humaine. En effet, peu de personnes peuvent se vanter d’avoir maturité, compréhension sociale, expérience et recul à la fois. Mais ceux là sont l’avenir de notre espèce. Lorsque, d’ici quelques années, nous serons arrivés dans l’ère de l’Idiocraty (cf film moisi mais assez réaliste sur notre avenir ) où la médiocrité sera un gage de qualité, et que 90% de l’espèce humaine se dirigera vers une sous culture édulcorée pour se reproduire, vous serez seuls, en élite de l’espèce, à définir les priorités de notre futur. L’être humain n’attend pas pour s’auto détruire et aller de plus en plus vers un abrutissement de masse complet.. Regardez juste les 30 dernières années de notre évolution et vous serez fixé. On fait des bonds de géant en termes scientifiques, par contre les mentalités, le goût du travail bien fait, de la connaissance, de l’excellence et du socialement acceptable ont disparu ! 
On se dirige très vite vers une ère où NRJ12, les faits divers aux journaux, Jul, le manque d’instruction, d’éducation et de connaissance seront légion. On ne veut plus du tout essayer d’être les meilleurs, les plus avancés, les plus ingénieux.. On veut avoir un confort optimal à moindre coût, et si possible, bénéficier d’un sédentarisme à toute épreuve : l’être humain ne veut plus avancer ou évoluer. Il régresse et ce, depuis quelques décennies... voire quelques siècles. Ce que les générations suivantes auront à se mettre sous la dent sera une culture édulcorée, simplifiée et pré-mâchée, à consommer avec un maximum de modération pour éviter le surmenage intellectuel.
C’est là que vous intervenez, que j’interviens, que nous intervenons tous à notre échelle. Il faut transmettre à ces générations, une touche d’élitisme, de goût de la culture et de la connaissance, une envie de performer mieux que les générations antérieures pour marquer la leur.. En somme, de vénérer Léonard de Vinci plutôt que Jul ou n’importe quel analphabète reconnu et apprécié pour sa médiocrité. Il faut apprendre à ces générations à survivre, et pas à vivre pour consommer et être dans un confort toujours plus pointu. Alors oui, c’est cool de pouvoir dormir dans un lit douillet de vivre au chaud, avec un niveau de vie qui augmente et une espérance de vit qui croît un peu plus chaque jour.. Mais c’est pas du tout la base de notre espèce hein. Je tiens à rappeler qu’au départ, on naît pour se reproduire, peupler le monde de nos descendants et on fait vivre l’espèce jusqu’à plus soif. Sauf que l’être humain est particulièrement fort à ce jeu ( un peu comme les .. ok non je garde cette blague en réserve pour plus tard ) et il a tellement excellé dans le game de la survie, que c’est devenu une “ évidence “ pour lui de survivre. On parle donc de comment vivre sa vie, et ce sans le moindre doute quant à notre survie ( NB : ce principe s’appliquant à 80% de la population mondiale ayant accès à une technologie suffisamment sophistiquée et une nourriture complète, suffisante.. etc ) et c’est vraiment dommage. Je ne dis pas qu’on devrait poser tous les mômes sur une île déserte et leur faire faire un battle royal ( quoi que ça serait pas si con ) pour définir qui méritera de vivre, mais merde un peu de bon sens ! Le but c’est pas d’avoir le dernier Iphone ou de pouvoir jouer à des milliers de choses tropkikoololesques, le but c’est d’avoir de quoi bouffer à la fin de la semaine et de survivre. Et oui, ça arrive même en France je peux vous l’assurer ( je parle par expérience du sujet ) et pourtant c’est quelque chose d’impensable pour la plupart des gens.
Tout ça pour dire, que si vous avez conscience de ce que vous êtes, de ce que vous pouvez transmettre, de ce que vous pourriez arriver à apporter à cette société, vous avez l’OBLIGATION de le faire, car c’est clairement un crime contre l’humanité de renier ça. Trop de gens ont basculé dans ce confort et cette facilité, par pure habitude ( phénomène que notre cerveau adore ) et par banalisation de cet état d’esprit. Ne soyez pas dans cette masse problématique, faites partie de la solution à votre échelle : prônez l’anti-médiocrité.
Un grand merci à tous ceux qui sont arrivé jusqu’ici, j’espère que mes mots auront pu mettre en exergue quelques points fâcheux de nos habitudes de petits occidentaux bien pensants.
H.
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Le chemin… (2)
 Comme l’un de ceux de la Chine continentale qui ont accepté l’Esprit de Dieu, Je ressens profondément que notre qualité est vraiment déficiente. (J’espère que nos frères et sœurs ne le prennent pas négativement — c’est la réalité de la situation.) Dans Ma vie pratique, J’ai clairement vu que ce que nous avons et sommes est tellement arriéré. Dans les aspects majeurs, il s’agit de la façon dont nous nous conduisons dans nos vies et dans notre relation avec Dieu, et dans les aspects mineurs, c’est chaque idée et chaque pensée. Toutes ces choses existent objectivement et elles sont difficiles à cacher avec des paroles ou des choses illusoires. Donc, quand Je dis cela, la plupart des gens hochent la tête et le reconnaissent, et ils en sont convaincus, à moins d’être quelqu’un qui manque de raison normale. Ce genre de personne est incapable d’accepter cette façon de voir qui est la Mienne. Peut-être que Je ne sais vraiment pas comment être courtois, et Je Me réfère directement à ce type de personne comme à une véritable bête. C’est parce que ce genre d’homme est au rang le plus bas du mât totémique dans le pays du grand dragon rouge : il est comme un pourceau ou un chien. Ce genre d’homme manque le plus de qualité et n’est pas digne de se présenter devant Dieu. Peut-être que Mes paroles trop impudentes. Je représente l’Esprit de Dieu qui travaille en Moi et Je maudis ce genre de créature bestiale et infâme, et j’espère que Mes frères et sœurs ne sont pas affaiblis par cela. Il est possible que nous n’ayons pas ce genre d’homme parmi nous, mais quelle que soit la vérité, Je crois que c’est ainsi que ce genre d’homme devrait être traité. Qu’en penses-tu ?
 Les nombreuses mille années de l’empire du grand dragon rouge ont été dépravées continuellement jusqu’à maintenant, et parce qu’il a toujours résisté à Dieu, Dieu a maudit ce pays et l’a traité avec colère, et après cela Il a infligé Son châtiment. Ce pays maudit par Dieu a été soumis à une discrimination raciale et il est encore dans un état arriéré. Le pays dans lequel nous sommes nés est le repaire de nombreux esprits impurs, et donc ils sévissent partout et cherchent la domination sur ce territoire. Cela a mené à la souillure de ceux qui sont nés ici. Les habitudes, les coutumes, les idées et les concepts des hommes sont arriérés et démodés, de sorte qu’ils ont formé toutes sortes de notions sur Dieu et ils n’ont pas réussi à s’en débarrasser jusqu’à présent. En particulier, ils agissent d’une manière en face de Dieu et agissent d’une autre manière derrière Son dos, commettant l’erreur d’introniser Satan dans le service divin. C’est une démonstration qu’ils sont très arriérés. Dieu a accompli tellement de travail en Chine continentale et a prononcé tellement de Ses paroles, mais les hommes sont encore totalement engourdis et indifférents. Ils font encore leur travail comme ils le faisaient précédemment et ils n’ont absolument aucune compréhension des paroles de Dieu. Quand Dieu a proclamé qu’il n’y avait aucun avenir et aucun espoir, une Église qui était vivante dans la chaleur de l’été est tombée immédiatement dans un hiver froid. L’être véritable des hommes a été exposé à la lumière du jour, et leur confiance, leur amour et leur force antérieurs, tout a disparu sans laisser une trace. Et maintenant, aucun homme n’a retrouvé sa vitalité. Ils disent en paroles qu’ils aiment Dieu, et bien qu’ils n’osent pas se plaindre dans leurs cœurs, peu importe, ils n’ont tout simplement pas cet amour. Qu’est-ce que cela ? Je pense que nos frères et sœurs reconnaîtront ce fait. Que Dieu nous éclaire, afin que nous puissions tous connaître Sa bonté, aimer notre Dieu au fond de nos cœurs et exprimer l’amour que nous avons tous pour Dieu dans différentes positions ; que Dieu nous accorde des cœurs inébranlables d’amour sincère pour Lui — c’est ce que J’espère. Cela dit, Je ressens un peu de sympathie pour Mes frères et sœurs qui vivent aussi dans cette terre d’infamie, ainsi J’ai développé en Moi une haine pour le grand dragon rouge. Cela entrave notre amour pour Dieu et attise notre avidité pour nos futurs adhérents. Cela nous pousse à être négatifs, à résister à Dieu. C’est le grand dragon rouge qui nous a trompés, nous a corrompus et nous a ravagés jusqu’à maintenant au point que nous sommes incapables de rendre à Dieu Son amour avec nos cœurs. Nous avons le désir dans nos cœurs, mais malgré nous, nous sommes impuissants. Nous sommes tous ses victimes. Pour cette raison, Je le déteste du plus profond de Moi et J’aspire à le détruire. Cependant, quand J’y réfléchis à nouveau, cela ne servirait à rien et cela ne causerait que des ennuis à Dieu, alors Je reviens vers ces paroles — J’ai décidé en Mon cœur d’accomplir Sa volonté — d’aimer Dieu. C’est le chemin que Je prends, c’est le chemin sur lequel Moi, l’une de Ses créations, Je devrais marcher. C’est ainsi que Je devrais passer Ma vie. Ce sont des paroles de Mon cœur, et J’espère que Mes frères et sœurs seront encouragés après avoir lu ces paroles afin que Mon cœur puisse gagner la paix. Parce que Mon but est d’accomplir la volonté de Dieu et ainsi de vivre une vie pleine de sens et de brio, Je pourrai mourir sans regret, avec un cœur plein de gratitude et de réconfort. Aimerais-tu faire cela ? Es-tu quelqu’un qui a ce genre de résolution ?
 Que Dieu soit capable d’opérer dans ceux qu’on appelle les « Patients de l’Asie de l’Est » prouve Sa grande puissance. C’est Son humilité et Son effacement. Sans tenir compte de Ses paroles sévères ou de Ses châtiments envers nous, nous devrions Le louer du fond de notre cœur pour Son humilité et L’aimer jusqu’à l’extrême pour cela. Des hommes qui ont été liés par Satan pendant plusieurs milliers d’années ont continué à vivre sous son influence et ne l’ont pas rejeté. Ils ont continué à essayer et à lutter péniblement. Dans le passé, ils brûlaient de l’encens, s’inclinaient devant Satan et le sanctifiaient, et ils étaient étroitement liés aux enchevêtrements familiaux et laïques ainsi qu’aux interactions sociales. Ils ne pouvaient pas les rejeter. Dans ce genre de société où les loups se mangent entre eux, où quelqu’un peut-il trouver une vie pleine de sens ? Ce que les gens racontent, c’est une vie de souffrance, et heureusement, Dieu a sauvé ces hommes innocents, prenant notre vie sous Ses soins et Sa protection de sorte que notre vie est joyeuse et n’est plus remplie de soucis. Jusqu’à présent, nous avons continué à vivre sous Sa grâce. N’est-ce pas la bénédiction de Dieu ? Comment quelqu’un peut-il oser avoir des exigences extravagantes envers Dieu ? Nous a-t-Il donné si peu ? Tu n’es toujours pas satisfait ? Je pense : le temps est venu pour nous de rendre à Dieu Son amour. Bien que nous soyons soumis à un peu de ridicule, de calomnie et de persécution parce que nous suivons le chemin de la croyance en Dieu, Je crois que c’est une chose signifiante. C’est une chose glorieuse, non honteuse, et quoi qu’il en soit, les bénédictions dont nous jouissons ne sont pas du tout insignifiantes. À d’innombrables moments de déception, les paroles de Dieu ont réconforté, et avant que nous ne le sachions, le chagrin s’est transformé en joie. À d’innombrables moments de besoin, Dieu a accordé des bénédictions et nous avons reçu ce dont nous avions besoin par Ses paroles. À d’innombrables moments de maladie, les paroles de Dieu ont apporté la vie — nous avons été libérés du danger et nous sommes passés du danger à la sécurité. Tu as déjà joui de tellement de choses comme celles-là sans t’en rendre compte. Serait-il possible que tu ne t’en souviennes pas ?
 Source:  L’Église de Dieu Tout-Puissant
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Needed an Adventure Part 1.
J’suis revenue vivante ! J’aimerais même dire plus vivante que je l’ai senti depuis 2016. Tiens le début de l’histoire. T’sais j’te disais que j’avais envie d’aventure, je l’ai pas mal eu. J’suis partie après la job lundi le 8 Janvier avec des conditions routières assez dégueulasses merci, j’me suis mis pas mal de pression parce que j’offrais un départ de Montréal à New York sur AmigoExpress pis j’sentais que j’pouvais pas l’annuler. Anyway, j’Voulais pas l’annuler. JE FONCE OSTIE. Mes Amigos arrivent, un couple de jeunes ( Says la fille de 29 ans )  Sarah et Correy, super cools et relax. Watch Sarah ici là : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1055294/finaliste-prix-recit-radio-canada-2017-sarah-walou On décolle du Soda ensemble et j’te jure, rendu sur la 132 l’autre bord du Pont Jacques Cartier, y devait avoir 40 cm de neige mixé avec de la glace pis de la slush glissante as fuck jusqu’aux douanes. On voyait pas les lignes, le monde roulait en malade n’importe où, j’étais sur les Hazards pis j’roulais à 50km/h en ayant l’impression que le derrière du char glissait sans arrêt. On était même pas au Pont Champlain que j’chiais déjà dans mes pants. ( Ah tu veux de l’aventure, on te start ça right fucking now que la vie m’a dit ). Bon, Quest-ce que je fais ostie? Y’a clairement de quoi qui va pas avec le char, tout le monde me dépasse en malade à 110km/h même les 18 roues j’ai peur pour ma vie pis celles de mes copilotes. Je décide de sortir à un village après l’autoroute 30, chercher une station service, regarder si y’a pas trop de neige de pognée dans les roues. J’appelle ma mère en semi panique en disant que le char va pas trop bien, que j’ai l’impression de glisser sans cesse pis qu’en plus l’ostie de volant vibre quand je roule à plus de 100Km/h.
Yo, j’ai même pas encore traversé les douanes que je capote ma vie. ( Ç’est pas ça que tu voulais ? Qu’à m’a dit... la vie... ). Mom me dit au cell  << Van, t’as l’impression que la voiture glisse car ç’est un Subaru et que ç’est 4 roues motrices, ce qui veut dire que les roues d’en arrière vont toujours travailler pour suivre le devant.... Inquiètes toi pas, t’es juste pas habitué >> SACRAMENT J’feel comme PRESQUE soulagé.. Je sors, J’fais le tour de la voiture, J’enlève la neige des roues, On repart. On décide de ne pas prendre l’autoroute mais de plutôt passer par des chemins de campagne jusqu’aux douanes. Sarah me complimente sur ma prudence et ma conduite et ça me fait vraiment du bien. On passe les douanes sans problèmes et  pour vrais, ç’est comme si les conditions routières étaient passé de 2/10 à 9/10. Pas de neige sur la route, même pas de brouillard dans les Adirondacks. La conduite se passe bien mais je sent encore le maudit volant de la voiture shaker à partir de 100km/h. J’avais pourtant fait aligner les roues le matin avant d’aller travailler pour m’assurer qu’y’aie pas de problème le lendemain pour mon trip en Caroline du nord ( T’sais, tu prévois conduire fucking 14h, tu t’arrange pour pas avoir l’impression d’être dans une machine amaigrissante des années 1930 ).
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Fait que là, je conduis, je bois deux Guru, on parle, on écoute de la musique, le rush d’adrénaline du départ me fatigue un peu trop pareil. Il nous reste 35 minutes avant d’arriver à Penn Station et je sais que Correy a son permis de conduire... Je lui demande ( en me sentant quand même mal parce que c’est fucking mon mandat de conduire ) s’il peut prendre le volant pour le reste et il accepte.  Je m’endors derrière et j’me réveille à cause d’un ostie de gros bruit qui vient de la voiture dans le Lincoln Tunnel pis j’ai peur que le char explose genre. On arrive à stationner la voiture pas loin de la sortie, ils partent en me disant que si y’a quoi que ce soit ils peuvent m’héberger et je leur réponds que j’ai un AirBnB qui m’attend à 20 minutes de voiture de là. On se dit merci pis bye bye le Taxi. En décollant pour repartir vers Jersey, le char ne démarre pas. Les Lumières de Check Engine sont bien visibles et là, j’essaie de garder mon calme. ( Aventuuuuurrrreeeeeeee, m’a chuchoté la vie encore de la banquette arrière du char dans l’oreille ). Je ferme les yeux, je sors les clefs du démarreur, je prends deux bonnes grosses respirations, je remets les clefs, le char Démarre, j’ouvre les yeux, pus de check engine, Je souris un petit peu, Je repars. Là, en accelerant, je sentais comme si le moteur forçait. j’avais peur. y’avait comme un bruit lourd qui semblait venir d’en avant, je reprends le pont tunnel quand même, je conduis doucement, je finis par arriver à destination. Je trouve ma chambre dans une gigantesque maison, je vais me brosser les dents, j’ai le cerveau qui spin à 4359071487.  AH PIS TU PENSES QUE TU VAS DORMIR GURL ? ( Qu’à m’a dit ) Oublie ça. Même les yeux fermés pis qui brûlent, le cerveau voulait pas pentoute suivre. Que ç’est que j’vôs Faire ? Le lendemain matin, je sais qu’y faut que j’aie au Garage... J’vois le chum de ma meilleure ami en ligne sur messenger, y m’écrit pour prendre des nouvelles. J’l’appelle.... pis j’commence à pleurrer toute mon anxiété. Il me dit de revenir, mais je sais qu’au fond, j’dois continuer jusqu’au bout. J’le sent t’sais. On raccroche, Je réfléchis, La host du AirBnB m’offre de rester pour me reposer jusqu’à 2pm. J’essaie de dormir encore un peu. Ça ne marche pas. Ian ( L’ami formidable de Caroline du nord que j’vais rejoindre ) se connecte et  me demande des nouvelles lui aussi, il espère que la voiture est okay et que moi aussi. J’le facetime et lui explique que j’dois aller porter la voiture au garage, il est triste...Moi aussi. J’essaie de pas pleurrer devant la caméra. J’me dis qu’on va trouver une solution pis qu’on va se voir. Je vais au garage, j’explique mon cas, le gars est full fin, rentre mon char, va faire le tour du bloc avec, le rentre dans la place, le lève et me revient en me disant qu’y’a un trou dans l’exhausse ( L’ostie de muffler ). Qu’il grossi et que faire la route jusqu’en Caroline du nord serait possible mais probablement pas la route du retour jusqu’à Montréal. Pour le volant, il me dit qu’il a essayé la voiture jusqu’à 60Miles à l’heure et qu’il ne vibrait pas. Bref, full gentils, les gars me disent d’aller voir un pro du muffler, me donnent une adresse et me disent que je ne leur doit rien pour l’inspection...  Ayoye, SunnyDay en cotton ouatté pis ça ç’est vraiment un beaume sur ma malédiction. Merci PAUL’S GARAGE  @  ELIZABETH - JERSEY <3 Bon, bin au moins c’est pas le radiateur ou le moteur t’sais. J’vais au garage des pros du muffler à Jersey, c’est juste à côté du train qui va à New York, je laisse le char au garage, je texte Sarah d’amigo Express et j’lui demande si l’offre d’hier tient toujours.... Ah à dit OUI fait que j’me dis OKAY bon un p’tit stop dans New York que la vie me donne demême bah... Pourqué pô? Fait que j’m’en va dans Harlem, Sarah et Correy m’offrent leur salon avec un matelas gonflable, s’en vont en cours à l’université juste à côté... Et je décompresse, je décompresse avec le chaton le plus affectueux du monde. Comme s’il sentait que j’avais besoin de ça. Il est venu se coucher sur moi dans le divan et a comme pris toute.... Toute l’anxiété que j’ai vécus depuis les derniers 24h. J’regarde en ligne les prix des autobus de New York à Norfolk pis y se trouve que ça me revient encore moins chers que de prendre la voiture. 85$ Canadien pour être clair.  Fuck it, j’achète le billet de bus. Pour le JEUDI MATIN.  On est Mardi soir. J’peux pas rester une journée de plus chez Sarah et Correy t’sais y’en ont fait en masse déjà donc je demande à des amis, qui demandent à des amis qui finalement trouvent des amis pour m’héberger dans Queens le mercredi. Les gens du garage où je laisse la voiture me disent qu’ils me la garderont jusqu’à lundi Matin. YAAASSSSSSSS.... J’suis soulagé, J’ai pas trop pris le temps de me promener en ville mais j’m’en fou un peu t’sais j’sais que ç’est pas la dernière fois que j’y vais pis j’y suis déjà allé une couple de fois, je l’ai vus Time Square pis Manhattan pis Central Park, pis Harlem, pis le China Town, pis Soho pis Brooklyn pis Coney Island.... J’arrive chez Courtney et Joe en fin d’après-midi,  Détendue. Je monte à l’étage et trouve ma chambre, Apple Tv sur une 42″ , Lit Queen. Salle de bain de rêve. Genre.... Le confort total. J’me présente à Joe qui doit partir pour des funérailles et Courtney n’est pas encore là. J’vais à l’épicerie, Prépare des pâtes, Courtney et Joe reviennent et on se met à parler de pleins d’affaires dont nos amis en communs pis d’existentialisme dans la cuisine. J’les remercie de m’aider pour la soirée pis y s’en vient tard, j’dois me doucher pis j’suis énervé pour le lendemain matin en maudit, j’ai du mal à croire que j’vais arriver à dormir. J’ai dormis comme un bébé. J’me suis levé à 6h30, j’suis parti à 7h. J’suis arrivé au terminus d’autobus a 8h. J’prennais le bus à 8h30. J’me suis pas perdus ( Ah oui, j’me suis trompé de ligne 4 fois pour me rendre dans Queens le mercredi, criss que c’est compliqué le metro à NYC). Bref. Y reste 2h15 de route à faire après le bus pis nos faces, nos bras pis nos corps se collent <3  Ça, ç’est le pont qui fait le liens entre l’État du Delaware et la Virginie. Je le déteste même si ç’est vraiment beau. C’est très étroit dans les parties Tunnels et le bus est très large et instable à cause des forts vents, rien d’autre qu’une ligne ne sépare les sens de la route et ç’est vraiment stressant.
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J’veux vraiment, vraiment remercier tout le monde qui m’a aidé pendant mon périple des premières journées, que ce soit soutient émotif, aide mécanique, essayer de me trouver un endroit où dormir et ceux qui m’ont Héberger. Vous êtes de formidables personnes. <3  La suite bientôt j’te jure, Tu dois toi aussi avoir hâte de décrocher du texte pour faire autre chose t’sais. ç’t’une longue histoire ;) Ah tiens, Henry, Le merveilleux chat dont je te parlais.
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marinebercot · 7 years
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24 mars au studio Melodium : la chanson "Prendre ma place" est née !!!
Jour J ! Vendredi 24 mars. Montreuil.
Pierre a RV au studio Melodium (M° Robespierre) à 8h45 avec l’ingénieur du son et  réalisateur Nicolas Dufournet. Peur qu’il ne soit pas à l’heure (tendance naturelle + décalage horaire Paris-Bangkok datant de la veille au soir, ça peut faire mal !). Ce serait totalement catastrophique… 17 personnes prévues dans le studio ce jour. 5h ce matin pour boucler l’enregistrement de la partie instrumentale et des 8 voix… Bref, un défi. J’ai prié à plusieurs reprises pendant la semaine pour que « tout roule » comme on dit…  Résultat, c’est Pierre qui n’est pas là !! Un problème de métro quelconque (tendance naturelle aussi + souci récurrent avec la RATP, et le tour est joué…)
Quand j’arrive à 9H, Nico m’attend, sourire aux lèvres, me disant presque bonjour en thaïlandais et me confirmant qu’il avait la sensation qu’il était 4h du matin ! Ah oui d’accord, sauf que là on part pour un marathon de 12h de taf, enfermés dans une (jolie) cave ! Il va falloir envoyer… Et faire comme s’il était l’heure qu’il est et qu’on avait tous méga bien dormi.
  Eric, le vidéaste, sonne. Il pensait que les élèves arrivaient à 9h… Raté. Du coup, il est là avec une heure d’avance, lui. Il repère les lieux, tente de faire améliorer l’éclairage, sort sa caméra et, à partir de cette minute, filme tout ce qu’il peut jusqu’à 14h pétantes ! : l’enregistrement des guitares, la console de Nicolas, les sifflements de Pierre, l’arrivée des adolescents dans le studio, les discussions autour du bar, moi en train de coacher, les 7 élèves et Marion en train d’interpréter, il filme tout ou presque !
Pierre arrive en sueur, et on s’y colle : impeccablement, il empile une bonne dizaine de guitares, de basses témoins (qu’on rejouera aux synthés dans l’après-midi…), tout est clair dans sa tête, les parties, l’arrangement de chacune, il maîtrise parfaitement la session… Nicolas, lui, suit comme il peut, il n’a pas eu le temps de mémoriser la maquette succincte envoyée par Pierre 15 jours plus tôt. Donc il navigue à vue pendant 1h, et quand la porte d’entrée sonne (ce sont les élèves du collège E. Galois qui arrivent de Sevran en mini-bus !!), on a déjà sacrément avancé… Le titre ressemble déjà à quelque chose.
Je vais ouvrir… Surprise. OUI !!! Ils sont tous là !!! Même Jorham ! Cool. Je suis contente, Marion Muller (la coordinatrice) est rayonnante, bien habillée, maquillée, elle est heureuse d’être enfin là, heureuse que Jorham ait été au rendez-vous tôt ce matin, ça y est, on y est !, c’est l’aboutissement de 3 mois d’ateliers avec la classe-relais qu’elle coordonne avec un talent et une humanité inouïs. Ils sont tous venus, ils sont tous arrivés à l’heure ce matin au collège, en avance d’une demi-heure par rapport à l’horaire habituel, ils ont l’air bien, content, impatients d’en découdre avec l’expérience finale pour laquelle ils se préparent depuis le 6 janvier. Cathia (la surveillante) est venue, elle aussi. Marion nous avait dit qu’en cas de bagarre qui exploserait dans le studio, il valait mieux qu’elles soient deux… Bienvenue ! Je me sens concentrée, mais tranquille. Tout a été bien pensé. Tout va bien se passer…
Je leur fais visiter le studio, je leur présente Nicolas qui va les enregistrer, réaliser le titre, je leur présente Jérémy et Emmanuelle, les deux assistants du studio, je leur explique le déroulement de la matinée : Pierre va terminer d’enregistrer l’instru de 10h à 11h, comme prévu, et à 10h on attaque les voix. Qui commencera ? Tous me disent qu’ils veulent passer en dernier. Ça ne va pas être possible… Eslem s’était proposée la veille pour passer la première ! J’ai donc ma première artiste prête à rentrer sur le ring ! Après c’est plus confus….. Anissa, qui chante le refrain, enregistrera en dernier. On s’occupe des textes slamés d’abord.
Marion et Eslem assistent à l’enregistrement de la guitare de Pierre. Eslem semble très intéressée. Marion passionnée…. Elle n’en revient pas de la patience et de la concentration d’Islam… Elle qui s’agite sans cesse, qui parle non stop, qui prend une place de dingue constamment, là elle est immobile, silencieuse, attentive, curieuse. C’est super d’être là tous ensemble, on sent une belle énergie dans la control room, tout le monde est concentré, mais enthousiaste et compétent. Ça devrait rouler. Tous les autres, Cathia compris, sont du côté du bar, occupés à boire thé et café, à tripoter les portables et à snapchater ! Ils n’ont pas l’air intéressé par l’enregistrement de l’instru… Pas du tout ! Ils s’en foutent royalement ! Mais je peux comprendre…. C’est pour eux un moment exceptionnel de détente, dans un autre lieu que le collège, dans un lieu neutre où ils peuvent « faire » ce qu’ils veulent, mais entre eux ! C’est bien aussi… Du coup, on ne verra qu’Eslem sur la canapé en cuir noir de la control room, puis Anissa nous rejoindra vers la toute fin…  Les autres font leur vie dans la partie « entrée/salon/bar » du studio. Cathia les gère. Marion peut rester avec nous ! Youpi.
10h : Pierre a fini. Pile ! Il a enregistré toutes ses guitares et même le sifflement de la mélodie du refrain… L’instrumental tient la route ! Je suis contente de savoir que ce sera confortable pour eux de parler par-dessus et que même, probablement, ça va les booster… La boucle hip hop, programmée par Emmanuelle (la stagiaire) et Pierre la veille, est mortelle. Ultra-dynamique, ça groove, c’est top.
Allez Eslem…. :  en piste ! Ses yeux brillent, la cabine a été installée par Jérémy la veille au soir, les casques sont prêts, tout est nickel. Plus qu’à enfiler le casque sur ses oreilles et à comprendre à quoi servent les boutons sur l’appareil tout près d’elle…  Nicolas vient lui expliquer comment régler le son de son casque. Petite panique d’Eslem : « Mais je vais pas savoir !! » – « J’ai fait ça déjà avec plus de 800 personnes, y a personne qui a pas compris », lui répond Nico. – « Oui mais chuis bête moi ! » – « J’te crois pas. » Je prends ma place, à la gauche d’Eslem, j’enfile mon propre casque, et hop réglage du volume de la voix par rapport au play-back. Nicolas envoie la musique, demande un test de voix : Eslem dit le début de son texte. Elle est à fond. Direct. Elle est parfaite !! On enchaîne… 1ère prise, super. 2ème prise, encore mieux. 3ème prise, magnifique. L’affaire est dans le sac. Bravo Eslem, bravo bravo bravo.
Ils sont tous venus enregistrer leur partie, tour à tour, sans aucun problème de qui, de quand… Moi, je n’ai pas mis le nez hors du studio A !  Je suis restée plantée à côté de chacun, pour les encourager, les accompagner, leur rappeler à quel point ils devaient/pouvaient se faire confiance et juste être eux-mêmes. Avec leur histoire, leurs mots, leur timbre de voix, leur énergie, leur débit habituel, rien de fabriqué, rien de « spécial », mais tout d’unique et de précieux. Il y a eu Oumar, puis Iliès, puis Antoine, puis Jorham… Puis Marion… Chacun a fait de son mieux, et son mieux était bien. Iliès m’a épatée. Son son de voix est tellement étrange, tellement particulier… et tellement touchant….
Quant à Jorham, il a un timbre dément ! Solide, grave, profond, tranquille… très impressionnant. Nicolas sait d’entrée qu’il faudra démarrer le morceau avec lui… C’est sa voix qu’on doit entendre en premier : c’est sa voix qui donnera aux gens envie d’écouter plus… Antoine a été un poil moins bon qu’en atelier, il a été moins drôle, moins « joueur », il a raconté son histoire avec moins de relief ; mais sa voix à lui aussi est tellement pleine de sourire et de malice que je suis tranquille… On a tout ce qu’il nous faut pour fabriquer un titre qui sera fidèle à ce qu’ils ont donné d’eux-mêmes pendant ces trois mois.
Reste à sélectionner le meilleur, monter les prises, créer des couplets qui se tiennent et une structure qui permette de ne pas s’ennuyer. Car 8 voix enchaînées, c’est pas rien  et ça peut lasser !! Il va falloir avoir des idées en terme de réalisation. Mais le plus important est fait : la musique et les paroles sont dans la boîte !  Quand on termine les 7 voix parlées, il est 13h. Reste Anissa.
Bérangère et Pauline de ZEBROCK (association qui organise, conduit ce programme, en collaboration avec le Département de Seine-Saint-Denis) passent en coup de vent à l’heure du déjeuner pour apporter des bricoles à grignoter : chips, pruneaux, raisins secs, Bretzel, gâteaux secs, jus d’orange, bref ce qu’en musique on appelle le catering ! Marion pensait qu’elles apporteraient comme convenu pizzas ou paniers-repas. Petit changement au programme. Du coup, c’est Cathia et Eslem qui partent en expédition spéciale « pizzas-pour-tout-le-monde » !!  Elles reviennent avec une petite dizaine de grosses pizzas, qui suscitent des mines réjouies… Anissa meurt de faim ! « Ah non Anissa, c’est à toi là ! Tu mangeras après…  »  –  » Non non j’mange moi là ! J’ai trop faim… J’attends pas moi. J’mange d’la pizza. »
Anissa, repue, enregistre d’abord seule la mélodie. Elle double les sifflements de Pierre. Plusieurs prises sont nécessaires bien sûr, c’est difficile. Elle a vraiment un timbre charmant.  Ensuite, on enregistre la même mélodie chantée tous les trois, Anissa, Pierre et moi. On ne sait pas ce qui sera utilisé au final, mais on accumule un peu de matière pour avoir tout sous la main, suivant l’arrangement qui sera décidé pour tel ou tel refrain…
Les voix sont terminées !!! Youpi ! C’est impeccable, il est 13h20.
Je prends enfin une pause au bar… Thé vert, bananes et pruneaux. Nico et Pierre, à qui j’avais apporté du saucisson et du chorizo des Cévennes, font d’une pierre deux coups : charcuterie-pizzas. Même pas peur ! Antoine aussi se régale… Il avait écrit dans un de ses textes qu’il aimait le saucisson, je me souviens très bien… Dont acte.
Un peu d’énervement commence à se faire sentir… la pression qui retombe, la joie d’être là, la fierté d’avoir accompli un truc, la sensation d’être un peu différent… Pierre et moi avons vu sur le visage de Jorham quand il est sorti de la cabine d’enregistrement, le plus beau sourire qu’on ne lui ait jamais connu en 3 mois. Il était rayonnant !! Vraiment. Il était fier, humble, dynamique, tranquille, tout à la fois. Quelle récompense, rien que ça !!
Iliès a tiré sur la boucle d’oreille d’Anissa. Qui a eu mal. Qui s’est d’abord défendue avec des insultes. Que j’ai tentée de calmer. Et qui a fini par péter un câble, sortir de la control room en trombe (je ne l’ai pas venu venir) pour se jeter sur Iliès et le frapper de toutes ses forces en hurlant les pires insultes de la terre ! Bagarre donc. Courte mais violente. Vite maîtrisée par Marion et Cathia. « Non  Alissa, ne gâche pas tout ! », disait Marion qui venait de les féliciter mille fois. Je sais que ça arrive assez souvent en classe-relais, mais ça ne s’est jamais passé pendant nos temps d’ateliers. Donc c’est une première ! Ça fait tout drôle ! Ça part d’un coup et on ne comprend rien… Nicolas a vite garé ses micros, les autres ados rigolaient à moitié, rien de grave mais forcément ça a jeté un froid ! On avait presque fini pourtant. Presque !!!
Je voulais juste qu’on chante la mélodie tous ensemble pour terminer. Avoir une prise de voix avec tout le groupe. Comme on avait fait la veille pour clôturer les ateliers… C’était bien et j’avais envie d’enregistrer ça parce que ça symbolisait l’énergie de groupe soudé, forte, qui s’était mise en place petit à petit et qui avait permis d’avancer dans les meilleures conditions possible… Si on avait pu faire entendre dans la chanson cette dimension-là si importante, ç’aurait été magnifique. Alors j’ai insisté… Evidemment, l’énergie de groupe en avait pris un coup, mais Marion a emmené Alissa se calmer dehors et Nicolas a mis en place 10 casques en arc de cercle, avec un gros micro au milieu du studio pour qu’on puisse tous chanter autour…  Ça sentait quand même l’agitation !  Il était 13h40 et il restait 15 mn chrono. Alors c’était pas terrible, Elsem en avait marre, je ne sais qui était fatigué, voulait s’asseoir, Antoine tentait de me rassurer en me disant « Vous inquiétez pas Madame, ça va bien se passer », alors que je tentais de les amadouer pour qu’ils tiennent encore 5 mn ! dans le calme… On l’a fait tant bien que mal (plutôt mal) et Anissa est même revenue dans le groupe vers la fin… Ce qui était déjà un très bel effort… Petite victoire après la tempête.
Clap de fin. Il est 13h50, le bus arrive dans 10 mn et Eric veut faire quelques images  dehors, dans la jolie allée du studio… Il voudrait qu’on marche tous vers lui… Puis qu’on fasse mine de rentrer dans le studio.. Sûrement pour son générique ! Mais non. Personne n’a envie. Ils ne veulent plus faire ce qu’on leur demande. Seul Antoine et Bilal sont à la rigueur partants. Pour les autres, c’est non ! Donc tant pis, on fera juste quelques plans de groupe debout devant le mur taggé. Et ça ira très bien. 4h de concentration et de calme, c’était déjà beaucoup demander et ils ont relevé le défi haut la main !!!
  BRAVO MILLE FOIS BRAVO, cette journée m’a rendue heureuse et a ému a peu près tout le monde dans le studio… le vidéaste, les deux assistants, Jérémy et Emmanuelle, nous ont dit combien ils avaient trouvé la séance impressionnante d’intensité… Emmanuelle n’a pas pu rester dans la control room pendant certaines prises, car l’émotion était trop forte.
Mon rôle pendant l’enregistrement m’a empêché de me positionner en tant qu’auditrice, ou spectatrice, j’étais constamment avec eux, dans le mouvement, dans le son, et donc je n’ai pas perçu cela aussi fort. Mais j’ai eu des moments de joie profonde… Parce qu’ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes, tous, et il n’y a décidément rien de plus puissant ni de plus beau.
La suite ? Programme pour Nicolas, Pierre et moi : enregistrement des basses au synthé, conception de la structure du morceau, écoute des 3 ou 4 prises de chacune des 8 voix, essais de montages, choix des prises, difficulté pour trouver un rythme qui fonctionne, pour retrouver l’émotion présente à l’enregistrement, tout ça va ensemble…  Puis il faut raccourcir le morceau de moitié car si on met tout, il fera au moins 10 minutes ! Or on voulait faire une chanson, pas un documentaire…  Donc il faut prendre des options. On n’est pas toujours d’accord. Il faut discuter intelligemment. Ne pas perdre de temps. Et trouver des solutions rapides. Résultat, après une pause de 10 mn saucisson/formage/baguette/Bordeaux – bien méritée, on s’y recolle jusqu’à 22h.
A 22h, on décide d’arrêter et de terminer mardi 28, dans 4 jours, en une matinée. Ça va être sportif, mais il faut qu’on y arrive. Et que ce soit bien. Idéalement il nous aurait fallu une journée entière supplémentaire pour travailler dans le détail, faire un vrai mix et aboutir la prod. Là, on veut juste trouver le bon montage, terminer l’arrangement de l’instru et mixer à peu près l’ensemble… Ce sera déjà fabuleux !!!
Le mardi 28, c’est exactement ça qui s’est passé…  On a fait au mieux. Paré au plus pressé. On s’en est plutôt bien tiré…  Mais forcément, forcément !, je suis un peu frustrée. Pierre aussi. On aurait voulu peaufiner l’arrangement, réécouter quelques prises de voix pour être sûr, créer un ad lib chouette, etc. etc. Là non. On a tracé, pas fait dans le détail, et tâché d’avoir une chanson entière à leur faire écouter le vendredi suivant, jour prévu pour la restitution ! Je n’ai qu’une idée en tête : qu’ils soient fiers d’eux.
Reste à trouve le titre. Nicolas jette un œil aux textes… Il propose « Prendre ma place ». Oui tout de suite. J’aime. Non seulement c’est exactement ce dont il s’agit pour eux, et ce qu’ils ont fait avec nous pendant trois moi, mais c’est en plus, et par le hasard du montage, la dernière phrase de la chanson, magnifiquement dite par Eslem…
Alors oui ça s’appellera « PRENDE MA PLACE ». La chanson est donc née à Montreuil le mardi 28 février à 14h. Elle mesure 5!23, dis donc. Pas mal. C’est pas trop trop long…  Mission accomplie ! Défi relevé ! Reste la dernière étape : le goûter de vendredi avec remise du CD par Pierre et moi, et visionnage du clip réalisé par Eric ! Zebrock sera là, avec une équipe de tournage…
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utopiedujour · 5 years
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Gilets jaunes / Post-vérité : même combat, le 6 décembre 2018 – Retranscription
Retranscription de Gilets jaunes / Post-vérité : même combat, le 6 décembre 2018. Merci à Eric Muller et à Olivier Brouwer !
Bonjour, nous sommes le jeudi 6 décembre, c’est la Saint Nicolas, patron des petits enfants.
Il y a un peu plus d’un mois – c’était le 2 novembre – je vous ai fait une vidéo qui s’appelait La post-vérité est une fake news ! Et je parlais de ces notions de vérité et de post-vérité, le fait que les notions de vérité et de fausseté ne seraient plus aussi valides qu’elles l’avaient été à une époque. Je parlais de ça à propos d’un livre de Mme. Myriam Revault d’Allonnes qui s’appelle La faiblesse du vrai : ce que la post-vérité fait à notre monde commun, et il me semblait qu’elle avait très mal pris le problème : de manière inversée. Ce que je mettais en évidence dans ma petite vidéo – dont vous pouvez aussi trouver la retranscription – c’est l’idée suivante : quand une société devient polarisée, à ce moment-là, deux définitions possibles pour la vérité, l’une qui est la description du monde tel qu’il est, avec des étiquettes qui représentent véritablement la chose dont il est question, qui est la vérité, disons, « de type scientifique », et une autre vérité qui peut se constituer localement par un ensemble de gens qui se mettent d’accord sur le fait que les choses sont ceci ou cela. Dans les périodes de polarisation, les choses divergent. Tout à coup apparaît en surface qu’il y a des groupes distincts, qui sont en opposition, et qui ont une vérité, chacun la sienne, et qui les conduit à parler de fake news pour ce que les autres pensent, et tout cela n’a plus de rapport avec la vérité, avec le monde tel qu’il est.
Sauf que, je dirais, les élites, les gens qui ont les moyens ont davantage de facilité à se représenter le monde tel qu’il est vraiment puisqu’ils ont défini le monde autour d’eux, sur le plan social, politique, etc, en conformité avec la manière dont sont les choses, et ça les arrange. C’est aux autres de nier que les choses soient de la manière dont les élites les présentent, et ça peut conduire, bien entendu, à des représentations tout à fait fantaisistes, qu’il y a des gens au milieu de la Terre qui vivent et qui nous expliquent en fait, en nous envoyant des messages, telles et telles choses, que les Démocrates américains ont établi une colonie pédophile sur la face invisible de la lune, ou pourquoi pas, sur la planète Mars, ou bien, comme on l’entend dire ces jours-ci, que la constitution en France a été abolie et que par conséquent, eh bien il n’y a plus de pouvoir, il n’y a plus de légitimité, etc. etc.
Toutes des choses qui paraissent tout à fait fantaisistes aux gens qui s’identifient, parce qu’ils sont de l’élite, à la représentation scientifique, puisque ça les arrange bien, puisque comme je viens de le dire, ils se sont arrangés pour faire que le monde soit d’une certaine manière, parce que le rapport de force leur est favorable et en face, il y a des gueux qui disent n’importe quoi, parfois même simplement parce qu’il y a de la rétention d’information de ceux qui en disposent. C’est une tactique, vous la connaissez, vous l’avez déjà vu, ça fonctionne beaucoup dans les entreprises où des petits chefs, en particulier, s’assoient sur l’information, ne la diffusent pas, et ça leur permet d’avoir un avantage sur les autres et de ridiculiser ce que les autres peuvent dire, puisque c’est contraire à la vérité telle que eux la savent et la monopolisent de leur coté.
Alors, qu’est-ce qu’on voit apparaître ? À l’époque où j’ai fait cette petite vidéo (c’était le 2 novembre), j’ai parlé essentiellement des États-Unis, en disant que c’était aux États-Unis que la polarisation était la plus marquée dans le monde que nous connaissons autour de nous. Il n’a pas fallu longtemps – une semaine, deux semaines supplémentaires – pour qu’on parle en France et en Belgique des Gilets jaunes et qu’apparaissent ces gilets jaunes dont on a parlé immédiatement. J’ai utilisé le terme moi-même, spontanément, de « jacquerie », puisque c’est bien de ça qu’il s’agit. C’est bien d’une jacquerie qu’il s’agit : c’est un mouvement spontané, sans véritable chef de file, sans mot d’ordre très clair ou alors avec une multitude de mots d’ordre, une foule qui exprime son ras-le-bol.
Alors, un processus de ce type-là, un processus d’émergence, tout à coup, d’une rebellion, c’est un processus critique comme disent les physiciens, et donc n’importe quelle petite étincelle peut mettre le feu à la plaine, comme disait le président Mao Tsé-Toung. Et donc, il ne faut pas attacher trop d’importance à l’événement même – comme la taxe carbone – pour expliquer ce qui s’est passé. Ce qui se passe, c’est un révélateur d’une polarisation au sein de la société qui date en général de bien longtemps avant. Si on avait dû me demander quelle était l’étincelle possible, j’aurais déjà mentionné (et j’en ai parlé sur le blog, j’ai fait des remarques à ce sujet-là), j’ai déjà parlé de cette baisse de la limite de la vitesse de 90 à 80. Ça peut paraître un détail, ça peut paraître mineur, mais c’est parce que ça n’apparaît mineur qu’à des gens pour qui, justement, ce problème n’a pas d’importance.
Quand on prend de l’argent supplémentaire à des gens qui n’en ont déjà pas beaucoup, ça fait bouillir leur sang, et à juste titre. Quand on prend encore… Parce que, de quoi s’agissait-il avec ces 80 kilomètres-heure ou ces 90 kilomètres-heure ? Il s’agissait simplement de prendre du temps à des gens qui n’en ont déjà pas beaucoup, parce qu’ils vont travailler loin, qu’ils habitent probablement dans la campagne parce que c’est moins cher que d’habiter en ville, et qui du coup doivent parcourir de longues distances. Si on leur prend encore un quart d’heure de plus, vingt minutes de plus dans la journée, parce qu’on a baissé la limite de 90 à 80, parce que des grands spécialistes, des grands experts ont déterminé que effectivement, c’est vrai, ça peut faire baisser ceci ou cela, le nombre de morts, etc. Mais des choses qui ne concernent absolument pas, bien entendu, les z-élites qui prennent le taxi ou qui habitent en ville de toute manière, au centre de villes où ils se déplacent d’une manière ou d’une autre, parfois même avec des limousines. C’est s’en prendre à ceux qui sont les plus exposés et en faire les victimes d’un processus qui part de bons sentiments : faire baisser le nombre de morts, faire une transition énergétique, mais sans penser au fait que ceux qui sont aux premières lignes, ils vont devoir payer les premiers, ce sont ceux qui paient déjà énormément pour beaucoup de choses et qui n’ont pas les moyens d’éviter, justement, [d’être] pénalisés davantage.
Il y a deux choses qui se télescopent dans ma tête au moment où je dis ça : la capacité pour les plus riches de faire de l’évasion fiscale en s’adressant à des cabinets qui se spécialisent là-dedans, et aussi – et ça, c’est peut-être encore pire – la capacité, par le vote et par toutes les tractations autour du vote dont parle Julia Cagé en particulier – de pousser le système dans une direction particulière et de conduire les autorités à faire des choses particulièrement choquantes pour l’ensemble de la population, comme de supprimer un impôt sur les grosses fortunes alors que le problème essentiel, c’est le problème, déjà, de la concentration de la richesse, d’aggraver les choses par des mesures, je dirais, d’une stupidité confondante.
Et là, il faut se poser la question sur ceux qui prennent ce type de décision. Je regardais par curiosité, avant de faire cette petite vidéo, le parcours intellectuel de M. Macron, et quand je vois qu’il a consacré des mémoires, au cours de ses études, à Machiavel et à Hegel, qui sont quand même, si vous regardez mon dernier livre Défense et illustration du genre humain, parmi la liste d’une douzaine de personnes dont je dis qu’elles ont particulièrement bien compris comment fonctionnent les sociétés humaines, se trouvent précisément MM. Machiavel et Hegel, auxquels M. Macron a consacré des travaux à l’époque où il était à l’école.
Comment peut-on avoir étudié sérieusement des gens comme Machiavel, à qui on reproche en particulier d’avoir très, trop bien compris, peut-être, comment fonctionnaient les sociétés humaines, et M. Hegel, qui a compris ce que c’était le phénomène du Droit, qui à compris ce que c’était l’Histoire, qui à compris ce que c’était le Devenir, que le Devenir c’était le Donné qui nous est offert, et que parler de temps et d’espace c’était la manière dont nous pouvions parler [du devenir] : ce sont des moyens de comprendre comment ça marche et de regarder ce qui se passe, et de regarder que l’histoire des hommes, c’est fort l’histoire du rapport de force, du rapport entre un maître et son serviteur, la dialectique « du maître et de l’esclave » dit-on en français, la dialectique « du maître et de son valet » comme on dit en allemand.
Comment est-il possible que, quand on a lu tout ça et qu’on a dû, sans doute, le comprendre d’une certaine manière, [qu’on fasse] le contraire de ce qui était indiqué comme étant la manière dont fonctionne les sociétés humaines, si ce n’est par un désir, peut-être obscur et peut-être inconscient, de provoquer l’affrontement entre différentes parties de la population ? C’est, bien entendu, très dangereux.
Bien entendu, ensuite, on passe à des phases plus stabilisées, par destruction de la richesse par exemple, par diminution accidentelle ou voulue des disparités sociales.
Mais, n’est-il pas plus simple de réfléchir avant, et de proposer des manières d’arriver là, en mettant les choses à plat plutôt qu’en espérant ou en laissant, je dirais, les événements, les impondérables, décider de ce qui va se passer ?
Alors, vous comprenez le titre de mon petit exposé Gilets jaunes et fake news : tout ça, c’est l’expression d’une polarisation qui monte, qui monte dans les sociétés. La moindre des choses pour nos dirigeants, ce serait d’essayer de résoudre par avance les problèmes qui conduisent à ces polarisations, où quand on atteint un stade critique qui peut conduire à un effondrement du système par l’irruption spontanée du mécontentement, de savoir ce qu’il faut faire plutôt que d’avoir l’air de simplement faire machine arrière ou de temporiser en disant : « On fait un moratoire de ceci, de six mois ou de trois mois ou de un an ». Non, il faut mettre les choses à plat, comme celle de la transition énergétique, et pas simplement mettre au premier rang, comme des boucliers vivants, ceux qui sont les plus exposés. Penser à la question de la disparition de l’emploi, et que s’il y a polarisation sur des questions comme les migrations, les flots de réfugiés autour de nous, qu’on pense au fait que c’est inéluctable maintenant, et qu’on pose la question de l’emploi dans le cadre de sa disparition, pour que les populations, spontanément, ne se tournent pas vers des boucs-émissaires que sont les migrants, parce que ce sont ceux qui les menacent le plus directement dans la compétition aux quelques emplois qui sont encore restants. Mettre à plat les questions de société pour empêcher cette polarisation, pour empêcher que les populations se dressent les unes contre les autres et qu’on ait d’un côté des positions ultralibérales qui campent sur leurs positions (qui est en fait la création d’une nouvelle féodalité fondée sur la richesse) et contre cela, des gueux, qui disent n’importe quoi, qui se battent n’importe comment, qui utilisent tous les moyens qui sont possibles parce qu’ils n’ont pas d’autre alternative.
Je suis passé hier devant un giratoire. Ce giratoire avait été transformé en, je dirais, en camp de réfugiés, par ceux qui campent là, et qui essaient de dire quelque chose, au milieu de la nuit, à ceux qui ne comprennent pas.
Voilà, allez, ma petite contribution pour ce matin.
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utopiedujour · 5 years
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Sauver le genre humain, mais comment ?, le 11 novembre 2018 – Retranscription
Retranscription de Sauver le genre humain, mais comment ?, le 11 novembre 2018. Merci à Eric Muller !
Bonjour, nous sommes le dimanche 11 novembre, et pas n’importe quel 11 novembre : le 11 novembre 2018, c’est-à-dire un siècle après une énorme boucherie, un carnage extraordinaire :des millions de personnes qui sont mortes, des jeunes soldats, mais pas seulement des jeunes soldats. À certains endroits dans cette « guerre civile européenne » comme on l’a appelée, il y avait des gens qui sont venus qui n’avait pas envie de venir. Ceux qu’on a fait venir d’Afrique, ceux qui sont venus d’Australie, de Nouvelle-Zélande, du Canada, des États-Unis… pour se joindre au grand massacre. Chez nous, ce sont surtout des populations, effectivement, de soldats qui sont mortes, mais en quantité absolument considérable de dizaines, de centaines de milliers, des millions de jeunes homme. Et dans d’autres pays, ce sont surtout les populations civiles qui ont écopé, comme en Turquie, où il y a eu là des millions de morts, de morts civiles.
Une occasion de penser, donc – mais c’est pas ça qui nous manque : les occasions de penser, malheureusement, ne nous manquent pas, et moi, j’ai eu personnellement, l’occasion de beaucoup réfléchir c’es trois jours de la semaine dernière (mardi, mercredi, jeudi) où j’ai parlé de mon dernier livre Défense et illustration du genre humain. J’ai parlé de cela à différents auditoires. Vous êtes venus, vous les lecteurs du blog. Vous pouviez venir aussi bien à Lille mardi, que vous pouviez venir aussi à Paris, jeudi, pour vous joindre à un petit groupe de psychanalystes, et dans une pièce où on pouvait mettre vingt-cinq personnes, vous étiez j’ai bien cinquante, mais ça s’est très bien passé.
L’enseignement que je tire d’avoir parlé de ce livre trois jours de suite, c’est la chose suivante, et elle aurait déjà pu m’apparaître à partir des compte-rendus – j’allais dire des critiques mais ce n’est pas des critiques, je vais vous expliquer pourquoi – des compte-rendus qui ont été fait de ce livre.
Ce livre n’a pas produit de critiques, c’est ça qui est tout à fait extraordinaire. Personne n’a pris la peine de dire : « Ce livre n’est pas bien » d’une manière ou d’une autre, ce qui veut dire que ceux qui l’ont lu peuvent considérer qu’il n’y a rien à en tirer, ou bien qu’il faudrait en dire beaucoup de bien – ce qui a été le cas de deux personnes. Deux personnes m’en ont dit un tel énorme bien que j’étais un peu gêné à lire leur texte, Mais elles ont été très isolées.
Sur quoi cela attire-t-il mon attention ? De la même manière que mes contact avec vous ces trois jours de la semaine écoulée, c’est que c’est un livre qui est très exigeant. Il est très exigeant parce qu’il demande une conversion. Il demande à celui qui va souscrire aux thèses de ce livre , il demande de changer sa perspective de vue sur les choses de cinq ou six manières différentes – je n’ai pas compté – et non seulement de changer de perspective sur cinq ou six choses très importantes dans notre vie, mais de les combiner de la manière que je suggère. Et à ce moment-là, c’est autre chose qui apparaît. C’est tout à fait autre chose : une autre représentation, non seulement du monde mais aussi de ce qu’est notre espèce – le genre humain – à l’intérieur de ce monde, et le rapport que nous avons avec les choses qui sont extérieures (ou même celles que nous produisons et que nous avons une tendance extrêmement nuisible à appeler artificielles), et qui nous sommes à l’intérieur même de ce cadre, avec la vision un peu décentrée que nous ont produit différentes révolutions de la manière de voir les choses, Darwin à une époque, Freud à une autre et ainsi de suite. Et là, pourquoi est-ce que je prône cette autre manière de voir les choses ? Mais, bien entendu, parce qu’elle me paraît être l’alternative. Elle me paraît même être la seule alternative qui donne une petite chance de survie à notre espèce à la surface de la terre.
Parce que, qu’est-ce qu’on a en ce moment ? Je vous le dis rapidement – je vous rappelle des choses que vous savez déjà : on a, d’une part, un ultra-libéralisme conservateur qui dit aux gens qu’il n’y a pas de problème, qu’il suffit d’un peu de détermination, un peu de bonne volonté et un peu de force de caractère, de traverser la rue pour trouver un bon emploi… Voilà : « Si on est pauvre et qu’on n’est pas content, on n’a qu’à travailler un peu plus, et puis on cessera d’être pauvre, et tout s’arrangera », une représentation qui va à l’encontre de toute description réaliste du monde tel qu’il est – pour autant qu’une représentation de ce type-là ait jamais existé, en tout cas, elle n’existe plus maintenant. J’ai déjà attirer l’attention sur le fait que les gens qui disent comme ça « Traversez la rue, vous allez trouver l’emploi qui vous convient, vous allez devenir riche ou vous allez devenir milliardaire » s’ils y croient, eh bien, c’est grave en soi parce que ça veut dire que ce sont des gens qui n’ont pas accès à une information fiable sur le monde tel qu’il est. S’ils mentent, s’ils disent cela en sachant que ce n’est pas vrai, à ce moment-là, j’ai déjà employé le mot de « criminel » et je n’hésiterai pas à le réutiliser.
Et en face de cela, il y a une opposition qui apparaît. C’est une opposition qui manque de moyens. Qui manque de moyens de représentation, qui tombe facilement dans des thèses complotistes, qui relie ces thèses complotistes par des pointillés faute de mieux. Et ça, je le dis souvent, c’est parce qu’on refuse, on refuse à une opposition à cet ultralibéralisme, on refuse les moyens d’avoir accès à l’information et à des théories dignes de ce nom, et on produit, on soutient en particulier quelque chose qu’on essaye de vendre au public sous le nom de « science économique » et qui est un simple discours idéologique qui sert essentiellement aux financiers pour dire au reste du monde – aux politiques pour commencer et au reste du monde par la suite : « Laissez-nous faire; on a compris comment ça marchait et c’est très très compliqué. Il ne faut pas que vous vous en occupiez, et de toute manière, il n’y a pas moyen que cela fonctionne autrement. » Et ça aussi c’est criminel. Ce n’est pas simplement que la « science » économique soit quelque chose auquel on croit ou on ne croit pas, comme l’astrologie. Non, c’est criminel parce que c’est l’armature, c’est l’outil intellectuel qui est utilisé par des gens pour nous imposer un certain type de solutions auxquelles ils ne croient pas eux-mêmes, et auxquelles les prix Nobel d’économie ne croient pas non plus quand ils nous proposent des solutions – admirables en terme de logique de profit – qui nous permettent de ne faire augmenter la température à la surface du monde que de quatre degrés et demi… De qui se moque-t-on en donnant des prix Nobel d’économie a des « zouaves » de ce type là ? (je reprends un vocabulaire un peu tintinesque).
Alors, d’un côté, on a ça, et par ailleurs, on a des gens de bonne volonté qui essayent de vivre dans les interstices de ce système en disant : « Ce n’est pas pour nous, on ne s’en occupe pas » mais qui n’utilisent que des solutions absolument individuelles. Je vais vous lire un petit passage d’un truc qu’on m’a envoyé tout à l’heure – je remercie la personne qui m’a signalé ça – c’est quelqu’un qui écrit : « Qui aurait été assez insensé pour croire que le recyclage aurait pu arrêter Hitler, que le compostage aurait pu mettre fin à l’esclavage ou nous faire passer aux journées de huit heures, que couper du bois et aller chercher de l’eau au puits aurait pu sortir le peuple russe des prisons du tsar, etc. » C’est un certain Monsieur Derrick Jensen, c’est un militant écologiste américain, mais c’est un militant écologiste de choc, je dirais politique, comme vous avez pu le voir dans le passage que je viens de citer. Il nous explique : « La culture de la consommation et la mentalité capitaliste nous ont appris à prendre nos actes de consommation personnelle (ou d’illumination) pour une résistance politique organisée », et là, il attire l’attention sur quelque chose que vous savez : ce sont ces gens qui vous disent : « Eh bien, voilà : moi je prends des solutions individuelles de ce type-là, et si tout le monde faisait pareil, eh bien nous irions tous ensemble dans la bonne direction », en mettant entre parenthèses qu’il faudrait au moins que des centaines de millions de personnes aient la possibilité de le faire de la même manière, si pas des milliards, en mettant entre parenthèses le fait qu’il faudrait, pour être appliqué, que ce soit un « impératif catégorique » comme disait Kant – quelque chose que l’on ne peut appliquer que parce que cela s’applique à tout le monde -, en mettant entre parenthèses qu’il faudrait des centaines de millions, des milliards de personnes qui soient en position de le faire, en fait, on ignore la possibilité d’une solution.
Il y a trop d’endroits au monde – pour prendre un seul exemple – où les terres sont polluées et où faire un jardin [potager] dans son jardin serait extrêmement dangereux. Je vous l’ai raconté à l’époque, c’était il y a quelques années : un ami à moi qui me parlait de ce type de solutions et qui m’avait expliqué que, là où il se trouvait, il n’avait pas la possibilité, malheureusement lui, d’appliquer ces bons principes parce que la terre dans la ville de Liège où il habite est tellement polluée – elle a été polluée pendant des centaines [d’années], des siècles, et il faudrait encore au moins des dizaines d’années pour la dépolluer – que ce genre de chose n’est pas possible.
Et ce que je vois maintenant est un peu dommage. C’est que, ces personnes qui sont un peu, je dirais, coincées dans des solutions de type purement individuel, [elles] évoluent pour la plupart vers une représentation du monde qui est, elle aussi, de type individualiste, c’est-à-dire le mode de pensée survivaliste : « Bon, eh bien, on n’y arrivera peut-être pas, effectivement : on n’est peut-être pas assez nombreux à vouloir aller à vélo ou à planter des courgettes sur notre balcon etc. C’est grave, mais on va quand même s’arranger », et on va s’arranger en petits groupes qui vont respecter ce genre de principes, et qui vont se défendre, et qui vont organiser des oasis etc. Et là encore, ça portera peut-être dans le meilleur des cas sur des petits groupes, d’isolats qui vont pouvoir vivre de telle et telle manière… Mais si il n’y a plus assez d’oxygène dans l’atmosphère, s’il y a trop de gaz qui sont toxiques pour nous, si on ne trouve plus d’eau potable et en quantité suffisante dans le monde, si ce que nous appelons « les aliments assimilables » ne sont plus en quantité suffisante (voir le film La route), il n’y aura pas de groupe survivaliste qui s’en sortira.
Alors, qu’est-ce qu’il faut faire ? Et bien, ce que j’espère moi, c’est qu’on va adopter mes propositions de changer la manière de regarder le genre humain, comment il se situe dans le monde, ce qu’il est, qu’est-ce que sont les individus, les sujets, à l’intérieur de cela, et qu’on va pouvoir, là, retrouver des solutions aux questions que nous nous posons. Et là, ce ne sont pas nécessairement des réponses inattendues, dont on n’a jamais entendu parler. On va retomber, à mon avis, sur pas mal de choses que l’on connaissait déjà, à une époque, sous le nom de « socialisme utopique » probablement, ou « socialisme petit-bourgeois » si je pense à Sismondi. Qu’est-ce que c’est que ces termes de « socialisme utopique », de « socialisme petit-bourgeois » ou de « socialisme chrétien », etc. ? Ce sont les termes, péjoratifs bien entendu, utilisés par Marx et Engels dans le Manifeste communiste. Il faut peut-être se débarrasser une fois pour toutes de ces qualificatifs infamants, et se dire que c’est là, peut-être, qu’il y a les sources d’inspiration les plus importantes pour nous.
Ça ne veut pas dire qu’on puisse faire un monde comme ce que ces gens ont essayé de décrire, les choses ont changé considérablement : nous sommes plus nombreux, la technologie nous permet de faire un certain nombre de choses… Il y a, dans ce socialisme « utopique » … « petit-bourgeois », etc., un peu d’illusions sur la nature humaine qui serait peut-être meilleure qu’elle ne l’est en réalité, mais il y a là un terreau fertile, et j’espère qu’avec mes cinq ou six petits changements de paradigme, avec le regard différent que je propose sur la manière dont nous sommes et dont nous pourrions être – et qui provoque la conversion de quelques personnes, ce qui est très encourageant – qu’on pourra provoquer la percolation, c’est-à-dire le fait que des petites conversions de ce type aient lieu de voisin à voisin, de parent à parent, et que nous pourrions peut-être aller rapidement dans la bonne direction.
Il ne faut pas se faire trop d’illusions : il y a des gens qui sont, je dirais, les quatre fers dans des solutions de type « se débarrasser de telle ou telle minorité » pour faire avancer les choses. Ce sont des gens qui feront difficilement machine-arrière, mais on ne peut pas se permettre le luxe de dire qu’on va mettre un certain nombre de personnes de côté pour la solution du genre humain, de sa survie à la surface de la terre, dans un monde où on retrouverait de la diversité, où l’on reproduirait ce paradis terrestre qu’on aurait pu faire – et qu’on a peut être connu, d’ailleurs, comme le disent certains, à une époque où on était des chasseurs-cueilleurs. C’était peut-être ça, on n’aurait peut-être jamais dû en sortir, on n’aurait peut-être dû jamais planter du blé et essayer de s’adapter à ça et ainsi de suite… Mais il est un peu tard, il est un peu tard pour envisager ce type de solutions : il faudra trouver des solutions avec sept milliards de personnes ! Et pour ne pas prendre des raccourcis comme de nous dire : « Oui mais, il y a des solutions qui sont possibles avec etc. etc » et quand j’ai fait le calcul l’autre jour, pour quelqu’un, en disant : « Comment est-ce qu’on pourrait faire ? De combien faudrait-il baisser le nombre d’humain à la surface de la Terre pour que votre solution optimiste soit envisageable ? » Il faudrait réduire – c’est approximatif – il faudrait quand même réduire d’un facteur de l’ordre de mille fois à dix mille fois. Donc ça, c’est quand même énorme, c’est quand même très difficile à faire !
Allez, on va essayer autant qu’on peut. On va essayer de sauver le monde, le genre humain a la surface de notre planète qui est si belle, même quand on fête des anniversaire tragiques de la manière peu subtile donc nous essayons de résoudre nos problèmes (j’ai trouvé une petite périphrase pour remplacer le mot que je m’apprêtais à vous dire).
Allez, passez un bon dimanche.
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utopiedujour · 6 years
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Les choses se précipitent… ce n’est pas moi qui le dis, le 23 août 2018 – Retranscription
Retranscription de Les choses se précipitent… ce n’est pas moi qui le dis, le 23 août 2018. Merci à Olivier Brouwer, Eric Muller, et au Retranscripteur Masqué ! Ouvert aux commentaires.
Bonjour, nous sommes le jeudi 23 août 2018, et aujourd’hui ma petite causerie s’intitulera : « Les choses se précipitent, et ce n’est pas moi qui le dis ».
Avant-hier, le 21, c’était mardi, deux événements ont eu lieu simultanément aux États-Unis, qui ont un impact sur l’avenir de M. Donald Trump comme Président. Le verdict du jury du procès de M. Paul Manafort, qui fut à une époque son directeur de campagne électorale pour la présidentielle, et le fait que M. Michael Cohen, son ancien avocat, a plaidé coupable d’un certain nombre de chefs d’accusation, et en particulier, d’avoir commis des infractions au financement des campagnes électorales sur injonction de M. Trump.
Alors, je vous ai parlé longuement de tout ça, vous pouvez le voir. Il y a une vidéo consacrée au verdict du procès de M. Paul Manafort et une autre consacrée au plea deal, il n’y a pas vraiment d’expression en français pour ça, l’accord passé entre M. Michael Cohen et le tribunal qui le jugeait, en échange d’un traitement favorable. Le traitement favorable, je vous le rappelle, c’est que pour les 65 ans de prison que les inculpations impliquent, il ne devra passer qu’une période qui est calculée de l’ordre de quatre à cinq ans en prison. On avait souligné qu’il n’y a pas à proprement parler de « collaboration » : il a plaidé coupable, mais sans promettre des informations supplémentaires, ce qui a paru un petit peu bizarre, d’autant plus que l’avocat de M. Michael Cohen, Lanny Davis, a promis de tous côtés que M. Michael Cohen allait faire de nouvelles déclarations qui pourraient être intéressantes pour la commission Mueller qui s’intéresse à la collusion éventuelle de l’équipe Trump avec la Russie, et sur d’autres sujets. Et en particulier, il avait fait allusion au fait qu’il existe en ce moment une plainte, non pas au niveau fédéral, mais au niveau de l’État de New York. Or ce sont des juridictions spéciales qui ne relèvent pas du pouvoir fédéral, et en particulier – la presse et les commentateurs le soulignent – que des condamnations au niveau des États individuels ne sont pas susceptibles de bénéficier d’un pardon présidentiel.
Alors, nouveau développement par rapport à une plainte, donc, qui a été déposée dans l’État de New-York contre la fondation charitable de M. Trump. C’est la procureur de l’État, Mme Barbara Underwood – j’ai l’impression que c’est un nom dont on reparlera et c’est pour ça que je le mentionne – qui, donc, inculpe cette fondation pour des activités illégales. La presse avait déjà mentionné le fait que des paiements qui n’ont rien à voir avec une fondation charitable avaient été déjà faits par cette fondation, comme payer l’inscription de boy-scout du fils, Barron Trump, les 100.000 dollars qui ont été utilisés pour déplacer une hampe d’un drapeau dans une des propriétés de M. Trump, et de s’acheter, bien entendu – on parle de M. Trump – un portrait de lui-même de deux mètres de haut.
Là, il s’agit de bien d’autre chose dans la plainte par Barbara Underwood, parce qu’il est question de paiements de cette fondation, là aussi dans le cadre de la campagne électorale de M. Trump, et là aussi, susceptibles, donc, d’infraction aux sommes qui peuvent être payées dans le financement des campagnes électorales. Et là, développement de la journée d’hier : M. Michael Cohen – à son incitation, souligne tout le monde – a reçu un subpoena, c’est à dire une citation à comparaître. Donc M. Michael Cohen est sur sa lancée : il veut non seulement vendre la mèche, spill the beans comme on dit en anglais, non seulement il veut le faire, mais il se précipite partout où il peut le faire et incite même les gens à l’appeler pour raconter des choses. Il y a sûrement un petit peu de la stratégie de son avocat, M. Lanny Davis, et je vous l’avais déjà signalé il y a pas mal de temps : quand M. Michael Cohen avait tenu à se présenter en public invitant à diner le révérend Al Sharpton, connu comme une personnalité noire d’extrême-gauche, pour manifester, je dirais, son renversement dans sa stratégie, au moins de changer sa persona, de changer l’image publique qui est la sienne.
Alors, pourquoi est-ce que cette chose en particulier, qui peut paraître relativement mineure, pourquoi est-ce qu’elle énerve tout particulièrement M. Trump ? Parce que, parmi les gens qui représentent cette fondation, il y a essentiellement, dans le comité de direction, son fils Éric, son fils Donald Jr. et sa fille Ivanka. Une condamnation dans ce cadre-là ne tomberait pas sous la juridiction de son pardon personnel, présidentiel, et comme tout le monde le sait, c’est particulièrement sur des questions de sa famille, de l’implication de sa famille que M. Trump perd son sang-froid. Je ne sais plus quand c’était exactement, mais je me souvenais d’une époque où il avait tempêté en disant : « Qu’on ne mêle surtout pas ma fille Ivanka à ces histoires ! » Or, malheureusement pour lui, sa fille Ivanka est liée, associée, à pas mal de choses quand même très proches de lui, en plus d’être une de ses conseillères à la Maison Blanche.
Si on s’en prend à ses enfants, son entourage a déjà laissé entendre que c’est ce genre de choses qui pourraient le conduire à une démission. Donc, cette précipitation de M. Michael Cohen à dire à Mme Barbara Underwood, attorney en chef de l’État de New-York : « Invitez-moi, invitez-moi, j’ai des choses à dire ! », ça fait partie de la campagne, sans doute, à laquelle l’incite son avocat, M. Lanny Davis.
Quoi encore ? M. Trump, disent des gens proches de lui – et là encore je souligne le fait qu’on a de plus en plus de communications de ce type-là, ce n’est pas vraiment des fuites mais des informations qui viennent vraiment de son dernier carré, des gens tout à fait autour de lui, qui communiquent avec la presse pour dire s’il est de bonne humeur ou s’il ne l’est pas, etc. – et pour la première fois, la nouvelle, c’est que… et on le voit d’ailleurs au niveau de ses tweets, qui ont baissé en volume et sont plutôt de l’ordre de l’humour noir que de l’attaque, par exemple quand il dit à propos de M. Michael Cohen, au lieu de l’appeler « une salope », « un salaud », « une crapule », etc., il a dit à propos de M. Michael Cohen : « Si vous avez besoin d’un avocat, n’hésitez pas, prenez M. Michael Cohen ! » sur le ton ironique, bien entendu, mais on est très très loin des insultes, des bordées d’injures qu’il envoie d’habitude aux gens qui le critiquent. Donc il est démoralisé. Alors, il y a des gens autour de lui qui disent : « Ça ne durera peut-être pas », mais en tout cas, c’est la première fois, c’est la première fois qu’il apparait démoralisé.
Dans le cas de M. Manafort, rien n’est dit à propos de Trump, je l’ai souligné quand j’ai parlé de ce verdict. C’était un jugement, c’était un procès qui visait essentiellement à miner le moral de M. Manafort en lui faisant refléter, déjà, miroiter, le fait qu’il y a déjà beaucoup d’années de prison qui sont accumulées maintenant sur ce cas-là. Il va y avoir un autre procès aussi, au niveau d’un État, je l’ai déjà dit, à propos du fait qu’il n’était pas accrédité comme représentant d’une puissance étrangère alors que son lobbying était essentiellement de cette nature-là. Donc, le système va encore essayer de l’affaiblir d’avantage, et puis il y aura, il y aura sans doute – et là, à ce moment-là, on arrive au niveau de la commission Mueller – une inculpation autour des liens qu’il a dû créer entre les intérêts russes et Trump. Et là, ce n’est pas de la spéculation, puisqu’on sait – ça n’a jamais été mis en doute – que M. Paul Manafort se trouvait, en juin 2016, parmi les personnes, une délégation où se trouvaient le fils, Donald Jr., et le gendre, Jared Kushner, d’une réunion qui avait eu lieu dans la Trump Tower, dans le building, le bâtiment de M. Trump, avec une représentation russe dont on sait, par les mails qui ont été échangés autour de ça, qu’il s’agissait de donner, de transmettre des informations dommageables à Mme Hillary Clinton.
Donc, M. Trump sait que M. Michael Cohen a encore beaucoup d’enregistrements de conversations avec lui. Ce n’est pas parce que M. Michael Cohen a dit qu’il allait les diffuser, c’est parce qu’ils ont été saisis chez lui sous formes diverses, sur des ordinateurs et aussi sur des téléphones portables, sur un nombre d’iPads également, etc. Beaucoup d’informations, d’enregistrements de conversations entre le président et M. Michael Cohen.
Donc il y a ça, il y a ce que M. Manafort pourrait dire, il y a tous les enregistrements que Mme Omarosa Manigault-Newman a enregistrés et dont on ne sait pas la nature, on ne sait pas combien il y en a, mais elle dit qu’il y en a à peu près 200. Là aussi, il y a sûrement des choses, vu les tensions qui sont montées entre M. Trump et elle, il y a sûrement des choses qui peuvent l’incriminer aussi.
Et puis cet évènement de la semaine dernière qui était aussi un coup pour la Maison-Blanche et pour Trump en particulier, la découverte que M. McGahn, le conseiller juridique de la Maison-Blanche – pas conseiller juridique de M. Trump en tant que personne mais de la Maison-Blanche – avait discuté avec la commission Mueller pendant 30 heures pour répondre à toutes les questions qui lui ont été posées.
Et dans ce qui apparaît, c’est que M. McGahn ne s’est pas véritablement porté volontaire à cela. Ce sont essentiellement des erreurs faites par les avocats de M. Trump, M. Ty Cobb et M. John Dowd, qui, par leur stratégie imprudente, ont acculé M. McGahn à devoir se défendre contre le statut de fusible dans lequel on l’avait mis.
Donc, pas étonnant que M. Trump ne soit pas de bonne humeur. Il n’y a pas que lui. Le Parti républicain, pour la première fois, commence à montrer des signes d’inquiétude. Il ne s’agit pas tellement de la base. Quand on fait des sondages parmi ceux qui se disent Républicains, il y a encore 90% de gens qui ont une excellente opinion de M. Trump. Mais ce qui se passe, c’est qu’il y a des élections le 8 novembre. Ça ne porte pas sur toutes les circonscriptions mais sur certaines, et si les personnes du Parti républicain qui sont sûres de repasser continuent d’assurer leur soutien complet à M. Trump – puisque, bien entendu, ils ont intérêt à être en accord avec leur base – dans le cas de ceux qui sont en difficulté dans les sondages, les instances du Parti républicain leur ont donné une consigne de soit s’exprimer clairement sur leur position – parce que là, dans ce cas-là, l’honnêteté, c’est-à-dire prendre du recul par rapport à M. Trump, pourrait payer – soit de ne rien dire du tout, ni dans un sens ni dans l’autre – comme disent les personnes qui les conseillent, parce qu’il pourrait encore se passer beaucoup de choses d’ici au 8 novembre.
On est dans une atmosphère, pour employer l’expression américaine, waiting for the second shoe to drop, attendre que la deuxième chaussure tombe. Alors, c’est quoi cette expression ? C’est une expression – je suis allé regarder de quand elle date – apparemment des années 1900. C’est une histoire qu’on raconte, c’est le type qui n’a pas su dormir dans l’hôtel parce qu’il était dans sa chambre, il a entendu une personne qui rentrait dans la chambre au-dessus, et il a entendu la godasse jetée violemment sur le sol, et il n’a pas pu dormir parce qu’il a attendu tout le reste de la nuit que la seconde godasse tombe, et voilà ! Donc une atmosphère où on sait qu’il va encore se passer des choses et où on préfère ne pas s’avancer.
Du côté des Démocrates, on fait la même chose. C’est-à-dire qu’il y a une consigne de leur côté de ne pas parler d’impeachment, de ne pas parler du côté des candidats de la possibilité, si une majorité démocrate apparaît dans les deux chambres, de lancer une procédure de récusation, de limogeage de M. Trump. « N’en parlons pas, on ne sait pas ce qui va encore se passer. Et ne lançons aucun mot d’ordre qui pourrait mobiliser la base de M. Trump. Faisons semblant qu’il ne se passe rien ». Et là, le calcul des Démocrates, il est finalement le même que celui des Républicains : « La seconde godasse va tomber, pas la peine d’en faire trop. Les choses roulent en ce moment dans notre sens. » Et l’état dépressif de M. Trump est sans doute la même chose, c’est-à-dire le sentiment qu’il va encore se passer des choses, il y a encore des choses qui vont sortir, ne serait-ce que du fait de toutes ces informations qui peuvent encore venir du côté de M. Michael Cohen, du côté de Mme Omarosa Manigault-Newman, du côté de M. McGahn, du côté de M. Manafort qui pourrait décider dorénavant de « penser à sa famille », comme dit M. Michael Cohen.
On en a su un peu plus à propos de cette déclaration de M. Michael Cohen, qu’il allait vendre la mèche en raison d’un souci pour sa famille et pour sa patrie. Les commentateurs sont allés voir de quoi il parlait exactement : dans beaucoup des documents falsifiés, ces éléments de fraude qui lui sont reprochés du côté des impôts, beaucoup de ces documents sont co-signés avec son épouse, et on a sans doute dû lui faire comprendre, parce que c’est le cas, ce qu’on peut observer, c’est que son épouse n’est mentionnée dans aucun de ces documents [judiciaires de sa reconnaissance de culpabilité], et cela fait sans doute partie de cet arrangement entre M. Michael Cohen et la justice : « Si je parle des choses dont vous aimeriez bien que je parle, que ma femme ne soit pas inquiétée. »
Et là, une dernière remarque pour finir. C’est sur cette procédure quand même un peu curieuse des plea bargains aux États-Unis, de ces discussions entre les accusés et la possibilité de dire des choses à propos d’autres personnes, et qui conduisent à des réductions de peine. Ce qui m’a frappé dans le procès de M. Manafort, c’est le fait que certains témoins disent la « vérité » – et je vais mettre la vérité entre guillemets parce que justement je vais revenir là-dessus – pour avoir une réduction de peine. Ça a été mentionné de manière militante par les deux camps. C’est sans doute le cas aux États-Unis dans la plupart des cas, c’est que les procureurs ont dit : « N’oubliez pas que ce témoin qui va venir a fait un plea bargain, c’est-à-dire qu’il s’est engagé à dire la vérité en sachant que, voilà, on ferait passer par exemple les cinq ans à soixante-cinq si on découvrait qu’il y a eu une erreur ou un mensonge délibéré dans ce que ce témoin – ou cette témoin – a pu dire ! »
Et en même temps, les avocats de la défense disent : « Regardez ! Faites attention à ce que va dire cette personne parce qu’elle a un plea bargain : elle a négocié une réduction de la sentence et donc elle a dit tout ce que les procureurs veulent qu’elle dise. Elle a menti délibérément pour obtenir cela ! » C’est-à-dire qu’il y a une ambiguïté fondamentale – quand on y réfléchit, c’est vrai – c’est que l’intérêt d’une personne qui fait une telle négociation, ça peut être de diminuer le risque pour lui ou elle, mais ça peut être aussi un encouragement à dire le faux. Je pensais, voilà, ces situations où la torture est utilisée dans les procès, comme ça a été historiquement chez nous, comme ça existe, malheureusement sans doute, encore ici ou ailleurs, et où c’est une arme à double tranchant. On peut dire : « La personne craint tellement qu’on la remette à la question qu’elle dit certainement la vérité », et les autres qui disent en face : « Non parce que quelqu’un, pour éviter ça, dira absolument n’importe quoi ! ».
Ça me paraît – la question a dû produire des débats à l’infini au sein de la justice américaine – elle me paraît très, très ambigüe. Elle pousse à mon avis dans les deux sens. L’intérêt de la justice, c’est d’obtenir des renseignements supplémentaires sur des choses qu’on ne connait pas. Mais le rapprochement que j’ai fait avec la torture montre que c’est quelque chose qui a sans doute une ambiguïté en tant que telle.
Voilà, c’est une remarque qui m’est venue parce qu’on parle beaucoup de ces plea bargains ces jours-ci, à la fois dans l’acceptation de M. Michael Cohen de plaider coupable, et dans le procès de M. Manafort où il y a eu pas mal de témoins qui sont des gens qui effectivement ont obtenu des réductions de peine en échange de produire une information supplémentaire.
Voilà, allez, à bientôt.
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utopiedujour · 6 years
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Faire changer de camp les supporteurs de Trump, le 18 juillet 2018 – Retranscription
Retranscription de Faire changer de camp les supporteurs de Trump, le 18 juillet 2018. Merci  à Olivier Brouwer et Éric Muller !
Bonjour nous sommes le mercredi 18 juillet 2018 et vous l’avez compris, à part le fait qu’en fin de journée j’essaie quand même d’aller à la plage, je passe l’entièreté de mes journées (matin, midi, soir et une grande partie de la nuit) à m’informer sur ce qui se passe en ce moment aux États-Unis. Et bonne nouvelle, pour vous qui ne me regardez pas : on s’est mis d’accord, hier, pour que tout ça soit un jour publié, et dans d’excellentes conditions.
Alors, événement de la journée d’hier, eh bien, essentiellement des discussions aux Etats-Unis autour de ce qu’on a vu. On a vu un peu plus, hier, en particulier quand quelqu’un attirait l’attention sur ce clin d’œil, ce clin d’œil que M. Trump adresse à Poutine avant qu’il se mette à parler dans la conférence de presse conjointe. M. Trump ne se doute pas qu’il a des sourcils à ce point épais que même s’il met son visage de profil, le clin d’œil qu’il fait de l’autre côté apparaît, apparaît sur la caméra. Et, je dirais, c’est peut-être le moment de cette conférence de presse où il apparaît le plus sûr de lui : il fait quelque chose qui ne lui est pas dicté par l’autre.
Et c’est ça surtout bien entendu dont on a parlé dans la journée d’hier : le spectacle lamentable pour une nation de voir son président se conduire comme une chiffe molle, comme être la marionnette du président d’un autre pays, et comme pas mal de commentateurs l’ont dit, ont attiré l’attention avec des arrêts sur image de cette conférence de presse, M. Trump a peur. Il a peur de Poutine.
Beaucoup de spéculation, évidemment, sur ce qu’ils se sont dit pendant les deux heures où ils se sont parlés. Mon interprétation, c’est que ça a été une répétition générale : Poutine dit : « Alors tu dis ça, et moi je réponds ça », et voilà, c’est une répétition générale de la conférence de presse. Alors, comme le fait remarquer John Brennan, l’ancien patron de la CIA, bien entendu, les Américains n’ont pas un enregistrement de la conversation qui a eu lieu – encore qu’ils vont essayer de l’avoir (rires), j’en suis sûr – mais les Russes en ont certainement un. C’est à dire que quand on parle de « kompromat », de choses compromettantes – et il y a sans doute des choses compromettantes du côté de la Russie pour ce qui est de Trump – voilà, les archives se sont encore étoffées davantage avec l’enregistrement de cette conversation.
Donc, beaucoup de discussions sur ce qu’on a vu là. Les commentateurs Démocrates disent : « Oui, pourquoi est-ce que les Républicains…? » Oui, bon, voilà, il y avait déjà des Républicains qui avaient dit ce qu’ils pensaient de l’attitude de M. Trump avant même qu’il rencontre Poutine, comme M. John McCain, M. [Corker], M. Flake,… Il y en a quelques autres qui se sont ajoutés, mais ceux qui se sont ajoutés, ils ont simplement dit : « Le président américain n’a pas le choix entre [d’une part] l’opinion d’un tyran, d’un autocrate président d’un autre pays, et [d’autre part] les services de son pays, le ministère de la Justice, le FBI, la CIA éventuellement, et ainsi de suite.
Pourquoi est-ce que ces Libéraux (pardon pardon, pourquoi est-ce que je les appelle « Libéraux ? »), pourquoi est-ce que ces Républicains ont tenu ce discours, en disant : « on ne peut pas remettre en question ce que dit le FBI » ? Vous l’avez peut-être vu, j’en ai mis un extrait sur le blog. Il y a eu, le 12 juillet, jeudi de la semaine dernière, il y a eu l’audition de M. Peter Strzok. Peter Strzok est donc un fonctionnaire du FBI, un fonctionnaire de haut rang, celui qui s’occupait, avant d’être déboulonné, du contre-espionnage, et ce M. a été mis en accusation parce qu’on a trouvé des SMS, essentiellement, qu’il échangeait avec sa copine, en disant : « Ce Trump, il ne faut pas qu’on le laisse passer ! », etc. Et il est accusé là-dessus, et il s’est défendu d’une manière assez extraordinaire : il a dit : « Eh bien écoutez, le jour où j’envoyais ce SMS en disant : ‘nous ne pouvons pas tolérer des gens comme ça’, c’est le jour où M. Trump avait insulté la famille d’un veteran [décédé], voilà, d’un ancien de l’armée, d’origine immigrée, et il avait essayé d’humilier ces gens ; comment voulez-vous qu’un citoyen américain ne dise pas : ‘On ne peut pas tolérer ce gars-là’ ? »
Alors, quelques grincements de dents dans l’auditoire, du côté des Républicains, et puis surtout, au moment où il a l’impression que c’est véritablement le FBI qui est attaqué, là, il fait un plaidoyer pour les services de police de son pays, et il le fait d’une manière absolument magistrale. Il le fait d’une manière magistrale telle qu’il est devenu à partir de ce moment-là impossible pour les Républicains de le critiquer là-dessus. Il est clair qu’il est un représentant, voilà, du sens de l’Etat, de l’intérêt général, et qu’il est inattaquable de ce côté-là.
Donc, un certain nombre de Républicains sont prudents de ce côté-là et marchent sur des œufs : il ne faut pas qu’ils apparaissent aux yeux du public comme des gens qui remettent en question l’engagement de ces fonctionnaires, des services de police.
(Alors, je dirai tout à l’heure, si je m’en souviens, je ferai une petite remarque en rapport avec ce que je dis là et le Prix que j’ai reçu il y a dix jours, le Prix des Reclusiennes. Vous allez voir pourquoi, j’espère que je ne vais pas oublier !)
Je continue : et donc les Démocrates : « Oui mais pourquoi les Républicains ne disent pas davantage, etc. etc. » Ces Démocrates ne comprennent pas ce qui est en train de se passer. Ils ne comprennent pas quelque chose sur laquelle j’ai attiré votre attention hier, et sur la stratégie de M. Robert Mueller à la tête de sa commission, c’est la chose suivante : c’est que dans un pays où il y a 40 à 45 % de personnes qui ont une opinion favorable de M. Trump (et je n’entre pas dans les détails aujourd’hui, pourquoi ils ont une opinion favorable de M. Trump), il s’agit d’abord que ces gens-là se rallient à l’idée qu’on pourrait inculper ce personnage de haute trahison.
Ça ne se fait pas comme ça. Si on le fait comme ça, c’est la guerre civile : il y a un camp contre l’autre. L’un va dire : « Oui, c’est tout à fait injuste parce que, voilà, il défend le peuple », ou je ne sais quoi. Enfin, il défend le peuple puisque c’est un discours essentiellement populiste qu’il tient, bien que, bien entendu, dans toutes les mesures qu’il prend, il défend essentiellement le gros capital, mais enfin ça, on a l’habitude : quand on a des populistes au pouvoir, on a l’habitude de voir ça.
Il faut d’abord que ces gens, que ces 40 à 45 % de gens qui ont une opinion favorable de Trump, ne l’aient plus.
Alors, ce qui a eu lieu lundi, c’était très bien dans cette stratégie. Parce que voilà : le vendredi, on laisse entendre – dans une inculpation de fonctionnaires russes – on laisse entendre que M. Trump est probablement l’agent d’une puissance étrangère hostile, voilà. Et donc, on le laisse se dépatouiller le lundi, quand il va rencontrer le président de cette puissance étrangère hostile, on va voir ce qu’il fait. Et là… Et là, Trump démoralise ses troupes.
Pourquoi est-ce qu’il démoralise ses troupes ? Parce que ce genre de troupes « à la Trump », ce sont des gens qui admirent la force, qui admirent la force et la détermination, et là, ils voient une marionnette, ils voient une chiffe molle, ils voient un personnage minable, minable, qui s’écrase, qui est le toutou du président d’un pays dont on sait, quand même, dans l’histoire américaine, que ce n’est pas un pays qui a été ami, et que s’il l’est maintenant, il ne l’est vraiment pas depuis longtemps. Alors, ça, ça conduit ces personnes à s’interroger.
Alors maintenant, qu’est-ce qu’il faut faire ? Il ne faut pas attendre que les Républicains se disent « Oh là là », qu’ils se grattent la tête, « Si je dis du mal de Trump, quand même, je peux dire du bien du FBI, de la CIA, et ainsi de suite, de la NSA… Mais je ne vais quand même pas dire du mal de Trump, parce que mes troupes, les gens qui peuvent voter pour moi, sont quand même en faveur de lui… ». Il faut que la démoralisation de ces gens-là, le fait qu’ils passent, que ces gens se convainquent qu’il y a en face d’eux un ennemi du peuple, quelqu’un qui est « in cahoots », quelqu’un qui est un homme de paille, un homme de paille d’une puissance étrangère qui nous est hostile.
Donc, il faut que, du côté de M. Robert Mueller, on pose des actes supplémentaires. Et M. Robert Mueller, il a sûrement plein de trucs encore dans son sac. Et M. Robert Mueller, il a eu l’intelligence de faire la chose suivante : il a redistribué, autour de lui, toutes les enquêtes. Il a bien vu que Trump, avec ses troupes, avec Fox News – avec Fox News qui, je vous le rappelle, maintenant hésite –  avec Fox News, les forces de Trump ont essayé – et continuent de le faire d’ailleurs. Enfin… Ils ne l’ont pas fait tellement dans la journée d’hier ! – de décrédibiliser l’enquête de Robert Mueller.
Et ce qu’a fait Mueller, quand il a vu qu’il risquait d’être démis de ses fonctions, quand il a vu que M. Rod Rosenstein (qui est le numéro deux du ministére de la justice), risquait aussi, lui, d’être déboulonné par des Républicains affolés qui ont peur de ce qui peut sortir de ce côté-là, M. Robert Mueller, il a fait la chose qu’il fallait : il a redistribué autour de lui les enquêtes. L’enquête sur l’avocat de Trump, Michael Cohen, elle n’est pas entre ses mains, elle est entre les mains du district de Manhattan. Quand il y a eu l’arrestation (c’était hier) de Maria Butina – considérée comme une espionne russe – ce n’est pas Mueller qui s’en occupe, c’est un procureur spécial… Voilà.
Il a fait en sorte que si on arrive à le déboulonner, que si on arrive à déboulonner Rod Rosenstein – encore que cela devient de plus en plus difficile maintenant, parce que cela paraîtrait vraiment tout à fait flagrant – que dans ce cas-là, les enquêtes continueraient quand même, parce qu’elles ne sont plus nécessairement entre les mains, ni du numéro deux du ministère de la justice, ni de M. Mueller.
Alors, les prochaines étapes ? Ça ne va pas être les Républicains qui, tout à coup, des « congressmen and -women », des congressistes, des députés ou des sénateurs qui vont changer de camp de manière violente et spectaculaire. L’étape suivante, ça va être la démoralisation des soutiens, des supporters de M. Trump. Et là, il y a plein de choses encore dans des dossiers, on le sait. D’abord, il y a tout ce qui a été saisi des documents de Michael Cohen, il y a le procès qui va avoir lieu de Paul Manafort, qui a été le premier dirigeant de la campagne présidentielle, il y a… j’oublie un des noms… ce n’est pas Stephanopolos mais c’est très proche de ça [George Papadopoulos]…  Enfin, il y a un certain nombre de personnes qui vont passer en jugement, et c’est dans les toutes prochaines semaines. C’est pour le mois de juillet, c’est pour début septembre, mais il n’est pas impossible que M. Mueller ait encore d’autres choses dans son sac, ou bien qu’une des juridictions qui s’occupent des choses qu’il a redistribuées autour de lui s’en occupe.
Donc, il ne faut pas regarder, il ne faut pas avoir les yeux fixés sur les représentants du peuple Républicains, non, il faut voir qu’est ce qui va encore venir du côté de la justice, dans cette perspective de démoraliser les soutiens de  M. Trump.
Et, bien sûr, il va y avoir des sondages d’opinion, et on va voir ce qui se passe du côté de l’opinion positive ou négative qu’a le peuple américain de M. Trump. Et là, ce sera véritablement analysé. Je suis sûr que du côté de M. Robert Mueller, on va regarder ces sondages avec beaucoup d’attention, en se disant « Qu’est ce qu’on fait maintenant dans cette perspective-là ? ».
Les commentateurs disent parfois : « Vous voyez, c’est absolument retors la manière dont fonctionnent ces commissions, dont fonctionne le FBI de manière générale… » Oui il y a un style qui s’est mis en place, et que vous pouvez connaître si vous avez regardé pas mal de films de gangsters américains. Il y a une manière de procéder de ces services : on inculpe les gens sur des choses qui n’ont pas grand-chose à voir avec les points lesquels on veut les avoir – on inculpe M. Al Capone, grand gangster de Chicago, sur ses déclarations fiscales -, et surtout on procède par cercles. On commence par un cercle très éloigné. Dans ce cas-ci, on commence par inculper des gens qui travaillent pour un bureau à Saint-Pétersbourg à diffuser de fausses informations sur ce qui se passe en Amérique, à organiser des manifestations de loin, etc., puis le cercle se resserre, parce qu’on inculpe encore des gens en Russie, et ce sont cette fois des fonctionnaires, donc ce sont des gens qui opèrent selon les ordres qui leurs sont donnés, et on va continuer comme ça. Et on a déjà, voilà, il y a déjà des gens comme Manafort qui vont expliquer ce qu’ils [ont fait], et le camp Trump sait que tous les dossiers de M. Michael Cohen sauf, j’ai donné le chiffre l’autre jour, sauf [19] * qui relèvent du secret entre un avocat et son client, que tout le reste est à la disposition, maintenant, de la justice.
Donc on les pousse, on les pousse à l’erreur, on les pousse à la faute, et c’est une stratégie qui paraît tout à fait… qui marche, pour le moment, parce que… Qu’est-ce qui s’est passé lundi ? Trump a dit : « Je vais aller voir Poutine ». On lui a dit : « Allez-y donc, Monsieur ! », et puis, le vendredi, juste avant qu’il parte, on lui dit : « Voilà, on inculpe des fonctionnaires russes », et donc il est dans la cage aux ours, et tout le monde regarde autour comment il va se conduire, et ce n’est pas beau à voir.
Alors, je vais terminer – c’est déjà sûrement assez long ! – mais j’ai dit que j’allais parler d’Elisée Reclus.
Alors, je vais me faire l’avocat du diable, et je vais dire la chose suivante : « Mais, M. Jorion, qu’est-ce que c’est que ça ? Vous avez reçu le prix Elisée Reclus, grand géographe certainement, mais un des grands penseurs de l’anarchie ! Vous avez reçu ça il y a dix jours, vous avez dit que vous étiez très content, vous avez fait un discours de réception avec l’aimable complicité de Franck Cormerais, et on avait l’impression que vous y étiez ! Mais, Elisée Reclus, quand même, qu’est-ce qu’il pensait de l’Etat ? Parce que vous, vous êtes là, et vous nous parlez de votre grande admiration pour des fonctionnaires qui sont à la tête du FBI, un ancien directeur de la CIA… Qu’est-ce qui vous arrive ? Il n’y a pas que M. Trump qui a des problèmes de stabilité mentale, comme on dit ! »
Eh bien, je vais vous dire, si. Enfin non, je ne vais pas vous dire « si, j’ai des problèmes de stabilité mentale ». Je vais expliquer ce que je fais. Parce que, pensez bien à Elisée Reclus. Elisée Reclus nous a dit : « L’Etat, c’est l’ennemi », comme la plupart de ses collègues, sauf qu’il y a une dimension de l’Etat qui est la protection du faible et de l’opprimé. A part cela, si l’Etat est critiquable, c’est en tant qu’il est le bras armé du capital. Ah oui, c’est ça qu’il dit, M. Elisée Reclus ! Et, bon, il y a d’autres anarchistes qui ont dû dire des choses dans le même genre ! Alors, quand je vois M. Comey, quand je vois M. Strzok, quand je vois M. McCabe, quand je vois ces gens défendre le sens de l’Etat parce qu’ils défendent la communauté, parce qu’ils défendent [l’intérêt] général, et que je vous mets ça sur le blog, eh bien, c’est parce que j’admire effectivement ce que ces gens font dans la capacité qui est la leur. Parce qu’ils n’utilisent pas… si il était question du FBI, si il était question de M. Edgar Hoover qui était son grand patron, et qui était simplement un anti-communiste du genre délirant, qu’on pouvait aussi accuser de pas mal de choses qu’il cachait soigneusement dans sa vie privée, je ne vous aurais pas dit du bien de M. J. Edgar Hoover, mais je dis du bien de M. Peter Strzok, et je montre la manière dont il défend, non seulement ses hommes, mais il défend l’intérêt général. Je ne crois pas, si Elisée Reclus était encore parmi nous, qu’il aurait du mépris pour M. Peter Strzok et pour M. James Comey, dans la manière dont ils défendent leur boulot, ou pour M. Rod Rosenstein.
Je vous parle là de gens qui sont tous essentiellement des Républicains, mais le problème n’est pas là. Le problème, [c’est que] ce sont des gens qui s’identifient à l’intérêt général, et dans le système où nous sommes, dans le système capitaliste où nous sommes, où on nous parle de compétitivité, de compétition, de rivalité, où on nous met tout ça en avant comme étant soi-disant, soi-disant, prétendument, la manière dont fonctionnent les sociétés humaines, et pas la solidarité, la compassion, l’entraide, etc., il faut du mérite ! Il faut du mérite pour s’identifier à un appareil, effectivement, un appareil d’Etat, et d’un Etat, comme je l’ai dit hier, qui a beaucoup de sang sur ses mains, qui n’a pas fait que des bonnes choses et qui continue à ne pas faire que des bonnes choses. Mais il faut faire la distinction entre ceux qui se mettent au service de l’intérêt général, dans un cadre démocratique ! Parce que bon, on peut encore imaginer des fonctionnaires zélés, Nazis et des machins comme ça, ça s’est vu, souvenez vous du fameux procès d’Eichmann et des réflexions que ça inspirait à Hannah Arendt. Mais il y a autre chose : il y a, en chacun de nous, la capacité à s’identifier, soit à son intérêt particulier de la guerre de tous contre tous dont M. Trump nous donne un excellent exemple, mais il y a aussi l’identification à l’intérêt général, à la communauté, à l’espèce, à la lutte contre l’extinction de cette espèce qui – là je le dis aussi – une espèce qui a beaucoup de sang sur les mains, mais qui a aussi des choses à son actif.
Voilà, allez, à bientôt, je ne sais pas quand je vous parle encore de quelque chose.
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* « In a Monday report to US District Judge Kimba Wood, the special master, Barbara Jones, said:
Just 162 of the roughly 300,000 documents she has reviewed so far fall under the privilege designations she laid out in a May court filing.
Of 639 paper documents, 14 fall under the guidelines.
Of the 291,770 electronic files, 148 are privileged. »
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utopiedujour · 7 years
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Comment donc appeler ces personnes ?
Ouvert aux commentaires.
Sont venues se télescoper dans ma tête deux questions : l’une, « Qui sont ces enfants dont parle Armelle Pélaprat dans son billet ? », l’autre, « Est-il vrai que le musical « Carmen Jones » d’Oscar Hammerstein pour le livret en anglais (et Georges Bizet bien entendu pour la musique de « Carmen »), porté au cinéma par Otto Preminger en 1954 – et que j’ai regardé hier soir – soit plus proche pour son récit, de la nouvelle de Mérimée (1847) que de l’opéra de Bizet (1875) ? ».
Je n’ai pas consacré à mon enquête plus de dix minutes et suis resté dans le cadre très circonscrit de Wikipédia, mais j’y ai découvert plusieurs choses qui m’ont surpris et qui me paraissent dignes d’être partagées, au risque bien sûr que vous les sachiez déjà.
« Bohémiens », « Roumains », sont des termes inadéquats : ils ne viennent ni particulièrement de Bohême, ni de Roumanie, car les spécialistes sont d’accord sur le fait qu’ils sont venus en Europe au XIe siècle, en provenance du nord de l’Inde. Le mot « Gitan » n’est pas meilleur puisqu’il s’agit d’une déformation d’« Égyptien », de la même manière d’ailleurs que « Gipsy » en anglais.
« Manouche » est un meilleur candidat, puisqu’il s’agirait de « manushya », le mot sanskrit et hindi pour « homme ». « Tzigane » est plus précis puisque le mot viendrait de « athinganos », qui signifierait « intouchable » en grec byzantin, l’expression – on l’aura reconnue – utilisée en Inde pour désigner en effet les hors-castes.
Ceci dit, le terme le plus adéquat ne serait-il pas celui que les personnes dont il est question s’appliquent à elles-mêmes dans leur propre langue ? et qui serait dans ce cas-ci, un terme romani disant « le peuple parlant romani » ?
Or voici ma petite découverte ce matin (pas très loin, comme je l’ai dit : dans Wikipédia), ce terme idéal existe : « Romani » (la langue « romani ») – « chel » (« le peuple » en romani) = « Romanichel ».
* * *
Quant à la nouvelle Carmen, Prosper Mérimée (1803 – 1870), dans le style et le vocabulaire typiques des observations « ethnologiques » faites au milieu du XIXe siècle, y parvient à peu de choses près déjà à la même conclusion. J’en reproduis ici in extenso la quatrième et dernière partie.
IV
« L’Espagne est un des pays où se trouvent aujourd’hui, en plus grand nombre encore, ces nomades dispersés dans toute l’Europe, et connus sous les noms de Bohémiens, Gitanos, Gypsies, Zigeuner, etc. La plupart demeurent, ou plutôt mènent une vie errante dans les provinces du Sud et de l’Est, en Andalousie, en Estremadure dans le royaume de Murcie ; il y en a beaucoup en Catalogne. Ces derniers passent souvent en France. On en rencontre dans toutes nos foires du Midi. D’ordinaire, les hommes exercent les métiers de maquignon, de vétérinaire et de tondeur de mulets ; ils y joignent l’industrie de raccommoder les poêlons et les instruments de cuivre, sans parler de la contrebande et autres pratiques illicites. Les femmes disent la bonne aventure, mendient et vendent toutes sortes de drogues innocentes ou non.
Les caractères physiques des Bohémiens sont plus faciles à distinguer qu’à décrire, et lorsqu’on en a vu un seul, on reconnaîtrait entre mille un individu de cette race. La physionomie, l’expression, voilà surtout ce qui les sépare des peuples qui habitent le même pays. Leur teint est très basané, toujours plus foncé que celui des populations parmi lesquelles ils vivent. De là le nom de Calé, les noirs, par lequel ils se désignent souvent. [Il m’a semblé que les Bohémiens allemands, bien qu’ils comprennent parfaitement le mot Calé, n’aimaient point à être appelés de la sorte. Ils s’appellent entre eux Romané tchavé]. Leurs yeux sensiblement obliques, bien fendus, très-noirs, sont ombragés par des cils longs et épais. On ne peut comparer leur regard qu’à celui d’une bête fauve. L’audace et la timidité s’y peignent tout à la fois, et sous ce rapport leurs yeux révèlent assez bien le caractère de la nation, rusée, hardie, mais craignant naturellement les coups comme Panurge. Pour la plupart les hommes sont bien découplés, sveltes, agiles ; je ne crois pas en avoir jamais vu un seul chargé d’embonpoint. En Allemagne, les Bohémiennes sont souvent très jolies ; la beauté est fort rare parmi les gitanas d’Espagne. Très jeunes elles peuvent passer pour les laiderons agréables ; mais une fois qu’elles sont mères, elles deviennent repoussantes. La saleté des deux sexes est incroyable, et qui n’a pas vu les cheveux d’une matrone bohémienne s’en fera difficilement une idée, même en se représentant les crins les plus rudes, les plus gras, les plus poudreux. Dans quelques grandes villes d’Andalousie, certaines jeunes filles, un peu plus agréables que les autres, prennent plus de soin de leur personne. Celles-là vont danser pour de l’argent, des danses qui ressemblent fort à celles que l’on interdit dans nos bals publics du carnaval. M. Borrow, missionnaire anglais, auteur de deux ouvrages fort intéressants sur les Bohémiens d’Espagne, qu’il avait entrepris de convertir, aux frais de la société Biblique, assure qu’il est sans exemple qu’une Gitana ait jamais eu quelque faiblesse pour un homme étranger à sa race. Il me semble qu’il y a beaucoup d’exagération dans les éloges qu’il accorde à leur chasteté. D’abord, le plus grand nombre est dans le cas de la laide d’Ovide : Casta quam nemo rogavit. Quant aux jolies, elles sont comme toutes les Espagnoles, difficiles dans le choix de leurs amants. Il faut leur plaire, il faut les mériter. M. Borrow cite comme preuve de leur vertu un trait qui fait honneur à la sienne, surtout à sa naïveté. Un homme immoral de sa connaissance, offrit, dit-il, inutilement plusieurs onces à une jolie Gitana. Un Andaloux, à qui je racontai cette anecdote, prétendit que cet homme immoral aurait eu plus de succès en montrant deux ou trois piastres, et qu’offrir des onces d’or à une Bohémienne, était un aussi mauvais moyen de persuader, que de promettre un million ou deux à une fille d’auberge. — Quoi qu’il en soit il est certain que les Gitanas montrent à leurs maris un dévoûment extraordinaire. Il n’y a pas de danger ni de misères qu’elles ne bravent pour les secourir en leurs nécessités. Un des noms que se donnent les Bohémiens, Romé ou les époux, me paraît attester le respect de la race pour l’état de mariage. En général on peut dire que leur principale vertu est le patriotisme, si l’on peut ainsi appeler la fidélité qu’ils observent dans leurs relations avec les individus de même origine qu’eux, leur empressement à s’entraider, le secret inviolable qu’ils se gardent dans les affaires compromettantes. Au reste, dans toutes les associations mystérieuses et en dehors des lois, on observe quelque chose de semblable.
J’ai visité, il y a quelques mois, une horde de Bohémiens établis dans les Vosges. Dans la hutte d’une vielle femme, l’ancienne de sa tribu, il y avait un Bohémien étranger à sa famille, attaqué d’une maladie mortelle. Cet homme avait quitté un hôpital où il était bien soigné, pour aller mourir au milieu de ses compatriotes. Depuis treize semaines il était alité chez ses hôtes, et beaucoup mieux traité que les fils et les gendres qui vivaient dans la même maison. Il avait un bon lit de paille et de mousse avec des draps assez blancs, tandis que le reste de la famille, au nombre de onze personnes, couchaient sur des planches longues de trois pieds. Voilà pour leur hospitalité. La même femme, si humaine pour son hôte, me disait devant le malade : Singo, singo, homte hi mulo. — Dans peu, dans peu, il faut qu’il meure. Après tout, la vie de ces gens est si misérable, que l’annonce de la mort n’a rien d’effrayant pour eux.
Un trait remarquable du caractère des Bohémiens, c’est leur indifférence en matière de religion ; non qu’ils soient esprits forts ou sceptiques. Jamais ils n’ont fait profession d’athéisme. Loin de là, la religion du pays qu’ils habitent est la leur ; mais ils en changent en changeant de patrie. Les superstitions qui, chez les peuples grossiers remplacent les sentiments religieux, leur sont également étrangères. Le moyen, en effet, que des superstitions existent chez des gens qui vivent le plus souvent de la crédulité des autres. Cependant, j’ai remarqué chez les Bohémiens espagnols une horreur singulière pour le contact d’un cadavre. Il y en a peu qui consentiraient pour de l’argent à porter un mort au cimitière.
J’ai dit que la plupart des Bohémiennes se mêlaient de dire la bonne aventure. Elles s’en acquittent fort bien. Mais ce qui est pour elles une source de grands profits, c’est la vente des charmes et des philtres amoureux. Non-seulement elles tiennent des pattes de crapauds pour fixer les cœurs volages, ou de la poudre de pierre d’aimant pour se faire aimer des insensibles ; mais elles font au besoin des conjurations puissantes qui obligent le diable à leur prêter son secours. L’année dernière, une Espagnole me racontait l’histoire suivante : Elle passait un jour dans la rue d’Alcala, fort triste et préoccupée ; une Bohémienne accroupie sur le trottoir lui cria : Ma belle dame, votre amant vous a trahi. — C’était la vérité. — Voulez-vous que je vous le fasse revenir ? On comprend avec quelle joie la proposition fut acceptée, et quelle devait être la confiance inspirée par une personne qui devinait ainsi d’un coup d’œil, les secrets intime du cœur. Comme il eût été impossible de procéder à des opérations magiques dans la rue la plus fréquentée de Madrid, on convint d’un rendez-vous pour le lendemain. — Rien de plus facile que de ramener l’infidèle à vos pieds, dit la Gitana. Auriez-vous un mouchoir, une écharpe, une mantille qu’il vous ait donné ? — On lui remit un fichu de soie. — Maintenant cousez avec de la soie cramoisie, une piastre dans un coin du fichu. — Dans un autre coin cousez une demi-piastre ; ici, une piécette ; là, une pièce de deux réaux. Puis il faut coudre au milieu une pièce d’or. Un doublon serait le mieux. — On coud le doublon et le reste. — À présent, donnez-moi le fichu, je vais le porter au Campo-Santo, à minuit sonnant. Venez avec moi, si vous voulez voir une belle diablerie. Je vous promets que dès demain vous reverrez celui que vous aimez. — La Bohémienne partit seule pour le Campo-Santo, car on avait trop peur des diables pour l’accompagner. Je vous laisse à penser si la pauvre amante délaissée a revu son fichu et son infidèle.
Malgré leur misère et l’espèce d’aversion qu’ils inspirent, les Bohémiens jouissent cependant d’une certaine considération parmi les gens peu éclairés, et ils en sont très vains. Ils se sentent une race supérieure pour l’intelligence et méprisent cordialement le peuple qui leur donne l’hospitalité. — Les Gentils sont si bêtes, me disait une Bohémienne des Vosges, qu’il n’y a aucun mérite à les attraper. L’autre jour, une paysanne m’appelle dans la rue, j’entre chez elle. Son poêle fumait, et elle me demande un sort pour le faire aller. Moi, je me fais d’abord donner un bon morceau de lard. Puis, je me mets à marmotter quelques mots en rommani. Tu es bête, je disais, tu es née bête, bête tu mourras… Quand je fus près de la porte, je lui dis en bon allemand : Le moyen infaillible d’empêcher ton poêle de fumer, c’est de n’y pas faire de feu. Et je pris mes jambes à mon cou.
L’histoire des Bohémiens est encore un problème. On sait à la vérité que leurs premières bandes, fort peu nombreuses, se montrèrent dans l’est de l’Europe, vers le commencement du quinzième siècle ; mais on ne peut dire ni d’où ils viennent, ni pourquoi ils sont venus en Europe, et, ce qui est plus extraordinaire, on ignore comment ils se sont multipliés en peu de temps d’une façon si prodigieuse dans plusieurs contrées fort éloignées les une des autres. Les Bohémiens eux-mêmes n’ont conservé aucune tradition sur leur origine, et si la plupart d’entre eux parlent de l’Égypte comme de leur patrie primitive, c’est qu’ils ont adopté une fable très anciennement répandue sur leur compte.
La plupart des orientalistes qui ont étudié la langue des Bohémiens, croient qu’ils sont originaires de l’Inde. En effet, il paraît qu’un grand nombre de racines et beaucoup de formes grammaticales du rommani se retrouvent dans des idiomes dérivés du sanscrit. On conçoit que dans leurs longues pérégrinations, les Bohémiens ont adopté beaucoup de mots étrangers. Dans tous les dialectes du rommani, on retrouve quantité de mots grecs. Par example : cocal, os de χόχχαλον ; petalli, fer de cheval, de πέταλον ; cafi, clou, de χαρφί, etc. Aujourd’hui les Bohémiens ont presque autant de dialectes différents qu’il existe de hordes de leur race séparées les unes des autres. Partout ils parlent la langue du pays qu’ils habitent plus facilement que leur propre idiome, dont ils ne font guère usage que pour pouvoir s’entretenir librement devant des étrangers. Si l’on compare le dialecte des Bohémiens de l’Allemagne avec celui des Espagnols, sans communication avec les premiers depuis des siècles, on reconnaît une très-grande quantité de mots communs ; mais la langue originale, partout, quoi qu’à différents degrés, s’est notablement altérée par le contact des langues plus cultivées, dont ces nomades ont été contraints de faire usage. L’allemand, d’un côté, l’espagnol, de l’autre, ont tellement modifié le fond du rommani, qu’il serait impossible à un Bohémien de la Forêt-Noire de converser avec un de ses frères andalous, bien qu’il leur suffît d’échanger quelques phrases pour reconnaître qu’ils parlent tous les deux un dialecte dérivé du même idiome. Quelques mots d’un usage très-fréquent sont communs, je crois, à tous les dialectes ; ainsi, dans tous les vocabulaires que j’ai pu voir : pani veut dire de l’eau, manro, du pain, mâs, de la viande, lon, du sel.
Les noms de nombre sont partout à peu près les mêmes. Le dialecte allemand me semble beaucoup plus pur que le dialecte espagnol ; car il a conservé nombre de formes grammaticales primitives, tandis que les Gitanos ont adopté celles du Castillan. Pourtant quelques mots font exception pour attester l’ancienne communauté de langage. — Les prétérits du dialecte allemand se forment en ajoutant ium à l’impératif qui est toujours la racine du verbe. Les verbes dans le rommani espagnol, se conjuguent tous sur le modèle des verbes castillans de la première conjugaison. De l’infinitif jamar, manger, on devrait régulièrement faire jamé, j’ai mangé, de lillar, prendre, on devrait faire lillé, j’ai pris. Cependant quelques vieux Bohémiens disent par exception : jayon, lillon. Je ne connais pas d’autres verbes qui aient conservé cette forme antique.
Pendant que je fais ainsi étalage de mes minces connaissances dans la langue rommani, je dois noter quelques mots d’argot français que nos voleurs ont empruntés aux Bohémiens. Les Mystères de Paris ont appris à la bonne compagnie que chourin, voulait dire couteau. C’est du rommani pur ; tchouri est un de ces mots communs à tous les dialectes. M. Vidocq appelle un cheval grès, c’est encore un mot bohémien gras, gre, graste, gris. Ajoutez encore le mot romamichel qui dans l’argot parisien désigne les Bohémiens. C’est la corruption de rommané tchave gars Bohémiens. Mais une étymologie dont je suis fier, c’est celle de frimousse, mine, visage, mot que tous les écoliers emploient ou employaient de mon temps. Observez d’abord que Oudin dans son curieux dictionnaire, écrivait en 1640, firlimouse. Or, firla, fila en rommani veut dire visage, mui a la même signification, c’est exactement os des Latins. La combinaison firlamui a été sur-le-champ comprise par un Bohémien puriste, et je la crois conforme au génie de sa langue.
En voilà bien assez pour donner aux lecteurs de Carmen, une idée avantageuse de mes études sur le Rommani. Je terminerai par ce proverbe qui vient à propos : En retudi panda nasti abela macha. En close bouche, n’entre point mouche. »
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