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#femmes et enfant a la fontaine
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Auguste Toulmouche (French, 1829 - 1890) Femmes et enfant à la fontaine; 1856
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alexlacquemanne · 1 year
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2022 in 12 movies (1 per months)
January
The Pink Panther (1963) directed by Blake Edwards with Peter Sellers, David Niven, Robert Wagner, Capucine and Claudia Cardinale
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February
Pépé le Moko (1937) directed by Julien Duvivier with Jean Gabin, Line Noro and Mireille Balin
[First time]
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March
Mado (1976) directed by Claude Sautet with Michel Piccoli, Ottavia Piccolo, Jacques Dutronc, Charles Denner and Romy Schneider
[First time]
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April
A Countess from Hong Kong (1967) directed by Charlie Chaplin with Marlon Brando, Sophia Loren, Tippi Hedren, Margaret Rutherford, Sydney Chaplin and Géraldine Chaplin
[First time]
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May
Whiplash (2014) directed by Damien Chazelle with Miles Teller, J. K. Simmons, Paul Reiser et Melissa Benoist
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June
L'Arme à gauche (1965) directed by Claude Sautet with Lino Ventura, Sylva Koscina, Leo Gordon and Alberto de Mendoza
[First time]
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July
Compartiment tueurs (1965) directed by Costa-Gavras with Yves Montand, Jacques Perrin, Catherine Allégret, Pierre Mondy and Claude Mann
[First time]
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August
Soylent Green (1973) directed by Richard Fleischer with Charlton Heston, Leigh Taylor-Young, Edward G. Robinson and Chuck Connors
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September
Estambul 65 (1965) directed by Antonio Isasi-Isasmendi with Horst Buchholz, Sylva Koscina, Mario Adorf, Perrette Pradier and Klaus Kinski
[First time]
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October
Nuovo Cinema Paradiso (1988) directed by Giuseppe Tornatore with Philippe Noiret, Salvatore Cascio, Marco Leonardi and Jacques Perrin
[First time]
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November
Robin and Marian (1976) directed by Richard Lester with Sean Connery, Audrey Hepburn, Robert Shaw and Richard Harris
[First time]
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December
Rebecca (1940) directed by Alfred Hitchcock with Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Sanders and Judith Anderson
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Honourable Mentions :
Guess Who's Coming to Dinner (1967)
In the Heat of the Night (1967)
An Affair to Remember (1957)
Le Sauvage (1975)
The Night of the Generals (1967)
Crime et Châtiment (1956)
Un témoin dans la ville (1959)
Le Mans (1971)
Les Demoiselles de Rochefort (1967)
A Star Is Born (2018)
César et Rosalie (1972)
The Breakfast Club (1985)
C'est magnifique ! (2022)
The Blues Brothers (1980)
Under Capricorn (1949)
Tous à l'Ouest (2007)
Le Fantôme du Bengale (1996)
Ho ! (1968)
The Greatest Show on Earth (1952)
The Wrong Man (1956)
The Rope (1948)
Le Visiteur du Futur (2022)
Le Secret des Incas (1954)
Itinéraire d'un enfant gâté (1988)
Le Magnifique (1973)
La Femme d'à côté (1981)
The Hustler (1961)
The Big Sleep (1946)
Fantômas (1964)
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ecoamerica · 2 months
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Watch the American Climate Leadership Awards 2024 now: https://youtu.be/bWiW4Rp8vF0?feature=shared
The American Climate Leadership Awards 2024 broadcast recording is now available on ecoAmerica's YouTube channel for viewers to be inspired by active climate leaders. Watch to find out which finalist received the $50,000 grand prize! Hosted by Vanessa Hauc and featuring Bill McKibben and Katharine Hayhoe!
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collinederigaud · 1 year
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Le nom des rues
C’était la première fois depuis presque 30 ans que je retrouvais cette ville comme je l’avais connue enfant, puis jeune adulte.
Qu’est-ce qui, lors de mes précédents séjours, m’a tenue éloignée de ce passé ? Pourquoi ai-je réduit le périmètre de mes pérégrinations en évitant un dédale de rues intimes ?
Ce jour de mai, je marche avec ma belle-sœur dans le quartier des Carmes, puis nous remontons la rue des Filatiers. Je lève les yeux, je reconnais les lieux, et je redécouvre ces rues dont le nom s’était effacé de ma géographie personnelle – pas les essentielles, bien sûr, celles où j’ai vécu (rue du Languedoc, rue Croix-Baragnon), ni les artères principales (rue d'Alsace-Lorraine, rue de Metz), mais toutes les autres. Celles aux sonorités romanesques : rue des Trois-Banquets, rue des Puits-clos, rue de la Pomme, rue Genty-Magre… Et ailleurs, rue Perchepinte, rue du Coq d’Inde, rue des Paradoux.
C’est étrange cette sensation d’être si loin de moi.
Car c’était moi qui remontais ces rues la nuit, le jour, sans prendre garde à la beauté de la ville. C’est moi faisant demi-tour pour revenir à une soirée, c’est moi assise sur cette fontaine place de la Trinité ; c’est moi sous ce porche avec des garçons de mon âge.
Terre inconnue, terrain connu.
C’est ce que je ressens dans ces venelles au tracé sinueux – tours et détours pour remonter le temps.
Ce soir de mai, je prends un verre avec l’amoureux de mes 18 ans et sa femme, place du Capitole. Au détour d’une phrase, une rue, encore, m'atteint en pleine mémoire.
“Alors lui, aujourd’hui, il habite en plein centre, rue Ninau, tu vois ?”
Je me sens pâlir… j’hésite… rue Ninau… ce nom… et puis ça me revient. Rue Ninau. Thierry. Mon frère. Mon frère aîné de retour à Toulouse dans les années 1980, après avoir perdu son boulot. Mon frère si mal accueilli (pas accueilli, en fait) dans l’appartement des parents. Mon père lui octroyant un lit dans l’entrée pour qu’il n’ait pas l’idée de rester. Et donc mon frère, pour son bien et le nôtre, trouvant une chambre d’étudiant rue Ninau. Oui, notre chance à nous : on allait le voir, Benoit et moi. On s’échappait de l’appart’ rue du Languedoc pour monter le petit escalier et le retrouver dans sa piaule rue Ninau. On était là, tous les trois. Thierry, Benoit et moi.
On me dit que ce qu’il manque à Toulouse, c’est l’eau… mais la Garonne et le canal sont là, et la marée remonte en moi comme en tous les lieux où j’ai vécu, ceux qui portent la trace de l’éternelle jeunesse – et de l’amour.
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alexar60 · 1 year
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Transylvanie express (46)
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Épisodes précédents
Bien qu’il fût déjà jour, le brouillard s’étendait encore sur le village. Nous étions suffisamment reposés et devions partir pour quitter définitivement les terres du comte Dosza. Car nous étions encore sur ses terres.
Nous décidâmes d’emporter des provisions à base de viande séchée et de légumes trouvées dans ce qui ressemblait à un potager. De plus, je découvris une outre en peau et pus la remplir d’eau de la fontaine.
Nous allions partir lorsque je remarquai quelque-chose d’anormal sur le corps découvert la veille par Ludmilla. En effet, celui-ci, allongé sur le ventre, présentait une étrange blessure. Son dos était couvert de petits trous qui en encerclaient un plus large. Je compris qu’il avait fui, mais il fut abattu avec une arme à feu. Dès lors, je pris le temps d’imaginer la scène, de le voir courir puis s’effondrer. Je marchai en sens inverse, m’éloignant de mon amie qui, s’inquiéta. Elle me regarda marcher lentement et m’arrêter devant la grange.
Par instinct ou juste par curiosité, j’ouvris la porte. Lourde, elle était difficile à pousser. Je fus brutalement saisi de nausée en reniflant une forte odeur putride. Cependant, après avoir posé mon mouchoir sur le nez, j’entrai dans la remise. Après quelques pas, la terreur envahit mon esprit ; l’horreur s’affichait devant mes yeux ébahis ! J’étais en présence des autres habitants du village. Ils étaient tous là, hommes, femmes, enfants ! Mais ils n’étaient plus que des cadavres en état de décomposition. La plupart avait le corps meurtri, troué. Certains, pendus à des poutres, se balançaient au gré du vent provoqué par mon entrée. La grange avait préservé leurs corps des bêtes sauvages.
En me rejoignant, Ludmilla eut un haut de cœur. Elle sortit immédiatement pour vomir son petit-déjeuner. Je restai à comprendre ce qu’il s’était passé. Pourquoi un tel massacre ? Une mère au crâne fracassé, portait encore dans les bras son bébé. Il n’était pas mort de faim mais achevé à l’aide d’une lame. Leurs visages grimaçants, leurs yeux vitreux et leurs poings serrés, marquèrent mon esprit par toute l’horreur qu’ils vécurent. Je marchai sur un sol noir de sang séché. Toutefois, leurs silhouettes restaient encore accrochées aux murs. Tel un tableau en ombres chinoises, on devinait l’atrocité du spectacle.
N’en pouvant plus devant cette boucherie, je préférai sortir. Agenouillée devant l’unique point d’eau, mon amie se rinçait la bouche. Son regard était plein d’incompréhension.
-          Il n’y a jamais eu de mal des méninges, ici. C’est bien ça ?
Je répondis en hochant la tête. Effectivement, personne n’était tombé malade. Ils ont été exterminés par plaisir ou par vengeance… Seul le commanditaire sait.
-          Nous devons partir, annonçai-je.
Aussitôt, Ludmilla se leva. Elle avait encore le visage blême. De même, la découverte rendit ses joues plus creuses. Elle paraissait avoir maigri. Nous quittâmes le hameau sur le champ pour longer la voie de chemin de fer. Tout à coup, elle m’arrêta en posant sa main sur mon épaule :
-          Ecoute !
Sur le moment, je pensai entendre le bruit d’un train ; un train qui approcherait ou s’éloignerait tout en attendant notre venue. Mais, il n’y avait rien de cela. J’entendis le vent, la cime des arbres bouger, quelques chants d’oiseaux. J’entendis mon cœur battre, ma gorge avaler ma salive et le silence. Puis, c’est arrivé comme une évidence : un aboiement…non, des aboiements ! La meute du comte Nichifor Dosza était à notre recherche !
Dès lors, je pressai le pas, continuant à marcher sur le ballast et les traverses. Nous devions impérativement trouver un endroit où se cacher ou nous devions fuir…parce qu’il était capable de nous faire dévorer par ses chiens. Nous marchâmes en faisant attention aux hurlements de la meute. Ludmilla s’inquiéta davantage lorsqu’ils furent plus proches, lorsqu’on pouvait entendre les cris des hommes qui l’accompagnaient.
Courir ne servait à rien ! Cependant, nous accélérâmes le pas tout en longeant les rails. Ils étaient rouillés, tellement abimés par endroits qu’il n’était plus possible de rouler dessus. La voie grimpait. Nous marchâmes longtemps sans nous arrêter, sans prendre le temps d’une pause. Et nous entendions toujours le groupe qui nous pourchassait. Tantôt, ils étaient proches, presqu’à côté de nous, tantôt, leurs voix n’était qu’un écho entre les montagnes.
Alors que le chemin de fer passait dans un bois, nous vîmes un ru à quelques pas. Immédiatement, nous profitâmes de cet écoulement pour cacher nos odeurs en marchant dans l’eau qui arrivait aux genoux. L’avancée fut pénible bien que dans le sens du courant. De plus, il était difficile de voir les cailloux glissants, d’éviter les morceaux de bois, les trous dans la vase noirâtre. Et le brouillard n’arrangea rien en se transformant en purée de pois. Les chiens continuèrent d’aboyer, cherchant, reniflant leurs proies. Quelques cris les encourageaient.
Après quelques minutes éprouvantes dans l’eau glacée, nous nous enfonçâmes dans une sorte de canyon. De temps en temps, je faisais attention à Ludmilla qui commençait à fatiguer. De plus, la rivière devenait plus profonde. Tout-à-coup, elle ralentit. Ses mains frôlèrent la surface de la rivière comme on polit un miroir. Je m’arrêtai afin de l’attendre. Un nuage de fumée, venu de nulle part, passa brusquement entre nous. Dès lors, son aspect devint plus terne. Elle baissa la tête, laissant ses cheveux noirs recouvrir son visage. Elle marcha dans l’eau toujours sombre. Sa respiration se fit plus lente et plus forte…plus sifflante.
La meute approchait de plus en plus. Chiens et chevaux galopaient en faisant un ramdam du tonnerre. Le ciel s’assombrit brusquement pendant que la fumée pesait dans l’atmosphère. Elle chauffait tellement que la rivière se mit à bouillir autours de ma copine. Elle marchait lentement, se retenant aux bulles qui se dégageaient. Ses bras devinrent blancs, marqués par d’horribles escarres purulentes.  Sa respiration m’inquiéta au point de me faire peur. Dès lors, je reculai à son approche.
La rivière ne coulait plus. Elle noircissait de plus en plus, si bien que le fond disparut. Quelque-chose retint mes chevilles, et m’empêcha de courir. Je voulais l’appeler, lui demander si elle allait bien. Je voulais lui dire d’arrêter mais la peur paralysa ma gorge. Elle marcha doucement vers moi.
-          Est-ce que tu me trouves belle ?
La voix provenait du brouillard accompagnant une horrible odeur de pourriture. Je reculai encore  en cadence avec Ludmilla. Elle caressait toujours l’eau qui se calma, retrouvant sa surface lisse. Elle avançait sans remuer la flotte qui l’encerclait. Elle avançait la tête toujours penchée en avant, le visage caché par sa longue chevelure.
-          Est-ce que tu me trouves belle ?
Les chiens étaient à côté. Ils couraient au-dessus de nous. Ils passèrent en haut du ravin qui formait la rive droite, sans se soucier de la rivière. Puis ce fut le tour des chevaux, des « taïaut » et des rires d’hommes. Je surveillai silencieusement leur progression. Finalement, ils nous dépassèrent, persuadés que nous étions bien plus loin.
Alors, le brouillard se retira aussi vite qu’il était apparu. Ludmilla releva ses cheveux. Sa peau retrouva une couleur plus vivante. Elle râla en réalisant qu’elle était trempée jusqu’à la taille. Elle me rejoignit tout en marchant difficilement dans la vase. Puis elle me dévisagea avant de demander :
-          Qui-y-a-t-il ?
Je ne répondis pas et me contentai de sourire. Nous continuâmes d’avancer en utilisant la rivière pour masquer notre présence. Mais lorsque le niveau d’eau atteignit la poitrine de ma compagne, nous reprîmes les sentiers. Malgré nos habits trempés, nous ne nous arrêtâmes point. Nous n’entendîmes plus la chasse. Par contre, le bruit d’un train revint à nos oreilles.
Alex@r60 – janvier 2023
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ochoislas · 2 years
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SINFONÍA DE NOVIEMBRE
Todo será tal cual fue en esta vida. El cuarto... —sí, mi hijo— será el mismo. La misma ave de entonces al alba en frondas yertas: se levantan las criadas y el eco vano, gélido, se escucha de los baldes
en la fuente. ¡Qué atroz mocedad! ¡qué alma huera! Todo será tal cual fue en esta vida. Voces habrá menesterosas de invernales suburbios, pregón del cristalero de alterna melopeya,
la abuela encorvada con el sucio capillo pregonando pescado, gastado carretero que cualquier cosa aúlla, como el Ángel del Juicio, y se escupe en las manos, con su mandil de zafre.
Todo será tal cual fue en esta vida. Mesa, Biblia, Goethe, tintero con el olor de entonces, el papel —mujer blanca que lee los pensares—, la pluma y el retrato. ¡Hijo mío, mi hijo!
¡Todo será tal cual fue en esta vida! ...El huerto muy profundo y cerrado, sombrío. Y en la siesta quienes se congratulan de verse allí, que nunca jamás se conocieron, y que todo lo ignoran
unos de otros salvo que, como para un sarao, habrán de engalanarse para entrar en la noche de los que fueron, solos, sin amor ni lucerna. Todo será tal cual fue en esta vida. Vial
y mediodía de otoño. Donde quiebra su curso, descendiendo medroso como mujer que corta flor de convalecencia, —atiende bien, mi hijo— volveremos a vernos, como aquí en tiempo antiguo.
El color ya olvidaste de tu traje de entonces; mas yo no conocí muchas horas felices. Vestirás malva mustio ¡pesadumbre graciosa! las flores del sombrero serán murrias, menudas;
sus nombres no sabré: pues de flor otro nombre que nomeolvides —triste, menudo— nunca supe... durmiente de collados que abre el escondite, desvalido. ¡Sí, alma honda! ¡Tal cual fue en esta vida!
Y estará donde siempre la senda oscura, lienta con fragor de cascadas. Y yo te contaré de la villa a flor de agua, de Abraham el rabino, de noches florentinas. Y allí estará también
aquel ruinoso muro que adormece en su umbría olor de viejas lluvias, y una yerba malata, carnosa y fría, vanas flores tremolará sobre el arroyo mudo.
*
SYMPHONIE DE NOVEMBRE
Ce sera tout à fait comme dans cette vie. La même chambre. —Oui, mon enfant, la même. Au petit jour, l’oiseau des temps dans la feuillée Pâle comme une morte: alors les servantes se lèvent Et l’on entend le bruit glacé et creux des seaux
À la fontaine. Ô terrible, terrible jeunesse! Cœur vide! Ce sera tout à fait comme dans cette vie. Il y aura Les voix pauvres, les voix d’hiver des vieux faubourgs, Le vitrier avec sa chanson alternée,
La grand-mère cassée qui sous le bonnet sale Crie des noms de poissons, l’homme au tablier bleu Qui crache dans sa main usée par le brancard Et hurle on ne sait quoi, comme l’Ange du jugement.
Ce sera tout à fait comme dans cette vie. La même table, La Bible, Gœthe, l’encre et son odeur de temps, Le papier, femme blanche qui lit dans la pensée, La plume, le portrait. Mon enfant, mon enfant!
Ce sera tout à fait comme dans cette vie ! —Le même jardin, Profond, profond, touffu, obscur. Et vers midi Des gens se réjouiront d’être réunis là Qui ne se sont jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu’il faudra s’habiller Comme pour une fête et aller dans la nuit Des disparus, tout seul, sans amour et sans lampe. Ce sera tout à fait comme dans cette vie. La même allée:
Et (dans l’après-midi d’automne), au détour de l’allée, Là où le beau chemin descend peureusement, comme la femme Qui va cueillir les fleurs de la convalescence —écoute, mon enfant,— Nous nous rencontrerons, comme jadis ici;
Et tu as oublié, toi, la couleur d’alors de ta robe; Mais moi, je n’ai connu que peu d’instants heureux. Tu seras vêtu de violet pâle, beau chagrin! Et les fleurs de ton chapeau seront tristes et petites
Et je ne saurai pas leur nom: car je n’ai connu dans la vie Que le nom d’une seule fleur petite et triste, le myosotis, Vieux dormeur des ravins au pays Cache-Cache, fleur Orpheline. Oui oui, cœur profond! comme dans cette vie.
Et le sentier obscur sera là, tout humide D’un écho de cascades. Et je te parlerai De la cité sur l’eau et du Rabbi de Bacharach Et des Nuits de Florence. Il y aura aussi
Le mur croulant et bas où somnolait l’odeur Des vieilles, vieilles pluies, et une herbe lépreuse, Froide et grasse secouera là ses fleurs creuses Dans le ruisseau muet.
Oscar Venceslas de Lubicz Milosz
di-versión©ochoislas
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docteurxaviertenorio · 3 months
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De nombreuses raisons poussent les femmes à recourir à la chirurgie d'augmentation mammaire. La plus courante est l'amélioration de la forme et de la taille des seins, mais il existe également d'autres raisons de recourir à cette intervention. Certaines femmes se font poser des implants mammaires après avoir subi une mastectomie ou une tumorectomie pour un cancer du sein ; d'autres souhaitent des seins plus grands ou plus petits pour elles-mêmes ou pour leur partenaire. Quelle que soit votre raison, voici quelques questions fréquemment posées sur l'augmentation mammaire :
L'augmentation mammaire est une procédure de reconstruction et non une procédure cosmétique. Pour certaines personnes, l'augmentation mammaire est le meilleur moyen d'obtenir la taille et la forme qu'elles souhaitent. Pour d'autres, ce n'est pas du tout une bonne option.
Les implants mammaires ne sont pas permanents ; ils peuvent être retirés à tout moment par votre chirurgien au cours d'une autre opération appelée explantation. Les implants ne rétrécissent pas avec le temps et ne disparaissent pas d'eux-mêmes ; il n'est donc pas nécessaire de remplacer vos implants actuels par des implants plus récents une fois que vous avez cessé d'avoir des enfants ou que vous avez perdu beaucoup de poids grâce à un régime ou à des programmes d'exercice."
L'augmentation mammaire est une procédure de reconstruction et non une procédure cosmétique.
L'augmentation mammaire est une procédure de reconstruction et non une procédure cosmétique. L'augmentation mammaire Dual Plan peut être utilisée pour corriger des malformations ou une asymétrie des seins. Elle n'est pas destinée à faire perdre du poids ou à modifier la taille du corps, mais plutôt à améliorer ce que vous avez déjà et à vous sentir plus à l'aise avec votre apparence en corrigeant toute anomalie dans la région des seins.
Les implants mammaires sont des poches remplies de silicone ou de sérum physiologique qui sont placées derrière le tissu mammaire.
Les implants mammaires sont des poches remplies de silicone ou de sérum physiologique qui sont placées derrière le tissu mammaire. Les implants ne sont pas placés sous le muscle, mais derrière lui. Cela permet un mouvement plus naturel de vos seins ainsi qu'une amélioration de leur forme et de leur taille.
Les implants peuvent être placés sous ou derrière le muscle, en fonction de ce que vous attendez de l'intervention et de la quantité de graisse dont vous disposez. Si vous avez peu ou pas de graisse au niveau de la poitrine (ce qui est courant), les implants peuvent être placés sous le muscle, ce qui vous donnera plus de volume sans ajouter de poids supplémentaire au niveau de la poitrine. En revanche, si vous disposez de plus de graisse pour la liposuccion, vous obtiendrez de meilleurs résultats en les plaçant derrière, car ils auront plus de place pour se dilater lorsqu'ils seront remplis de solution saline au cours de l'intervention.
Le sein normal est constitué de tissu adipeux, d'une peau recouvrant le sein et d'un muscle soutenant les seins.
Le sein normal est constitué de tissu adipeux, de la peau qui recouvre le sein et des muscles qui soutiennent les seins. Le tissu adipeux est le composant le plus abondant de notre corps et représente environ 60 % de notre poids total. Le tissu adipeux produit des hormones qui régulent le métabolisme et d'autres fonctions corporelles telles que la reproduction. Il contribue également à nous isoler des températures extrêmes en agissant comme une couverture interne autour de nos organes, veines et artères. Cependant, un excès de graisse peut conduire à l'obésité, ce qui augmente le risque de maladie cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral !
La peau recouvrant chaque sein comporte des pores appelés glandes sudoripares qui produisent de la sueur lorsque vous faites un exercice vigoureux afin de refroidir la température de votre corps après un exercice intense pendant de longues périodes sans faire de pauses entre les séries (comme faire des flexions de biceps sans se reposer). Les glandes sudoripares sont également responsables de la libération d'huiles naturelles sur la peau afin que la saleté n'y adhère pas facilement lorsque vous vous lavez à la maison avec du savon ou du shampoing. Ces deux produits fonctionnent bien ensemble car ils contiennent tous deux différents types d'ingrédients nécessaires dans différentes situations : le savon élimine la saleté tandis que le shampoing apporte les propriétés hydratantes nécessaires après avoir éliminé tous les produits chimiques contenus dans les savons utilisés quotidiennement tout au long de la vie d'une personne.
Les implants mammaires ne modifient pas la position ou la taille du mamelon au fil du temps, car ces caractéristiques dépendent d'autres structures de la poitrine.
Les mamelons sont constitués d'une variété de structures différentes, dont la peau, la graisse, les muscles et les vaisseaux sanguins. Il est important de comprendre que ces structures peuvent changer avec le temps en raison du vieillissement normal ou d'autres facteurs tels que la perte de poids ou la grossesse. Les implants mammaires ne modifient pas la position ou la taille du mamelon au fil du temps, car ils n'affectent pas ces autres structures du tissu mammaire (c'est pourquoi vous continuerez à sentir vos mamelons après une augmentation mammaire).
Si vous vous inquiétez de l'aspect de vos seins après l'opération et que vous voulez être rassurée sur le fait que tout ira bien par la suite, demandez à votre chirurgien quel type de cicatrice pourrait apparaître pendant la convalescence et quelles mesures pourraient être prises à l'avance pour minimiser les cicatrices après l'opération.
Pendant l'opération, votre chirurgien coupera votre tissu mammaire et en retirera une partie de chaque côté de la poche de l'implant.
Le chirurgien crée une poche pour l'implant, qui est placé dans cet espace. Ce processus est appelé "section" ou "découpe". La plupart du temps, le chirurgien pratique une incision autour de chaque mamelon et retire une partie du tissu mammaire environnant. Le chirurgien peut également pratiquer des incisions le long des côtés ou du bas de vos seins pour créer des poches supplémentaires pour les implants si vous choisissez des tailles plus grandes que celles qui peuvent être logées dans une seule poche.
La quantité retirée dépend de plusieurs facteurs, notamment
Vos souhaits et vos objectifs en matière de résultats (par exemple : plus de volume, une taille plus petite).
l'importance de l'excès de graisse dans cette zone
Les implants peuvent être placés sous le muscle (sous-musculaire) ou derrière lui (sous-glandulaire).
Le choix d'une implantation sous-musculaire ou sous-glandulaire dépend d'un certain nombre de facteurs, notamment de la taille des seins et de la morphologie. Le chirurgien prendra la décision en fonction de vos besoins individuels.
Le placement sous-musculaire est plus courant et il a été démontré qu'il donnait de meilleurs résultats à long terme que le placement sous-glandulaire. Cette procédure consiste à insérer un implant sous le muscle pectoral par une incision pratiquée sous l'un des seins ou les deux (ou juste sous l'un d'entre eux si vous avez des seins symétriques). Elle nécessite des incisions plus petites que les autres types d'implants, ce qui permet aux patientes de se remettre plus facilement de l'opération sans cicatrice visible sur la peau ou la paroi thoracique.
Toutefois, il peut être déconseillé à certaines femmes ayant une forte poitrine de choisir cette option, car elle peut entraîner des douleurs pendant l'exercice en raison de la pression accrue exercée sur les muscles pectoraux par la présence d'un poids autour d'eux ; en outre, le risque de contraction capsulaire (rétrécissement) peut être plus élevé en cas de grossesse ultérieure en raison de l'espace limité entre la surface de l'implant et les tissus environnants à proximité immédiate pendant les périodes de grossesse où les hormones fluctuent fortement dans le corps, provoquant un gonflement accru des zones affectées telles que les bras, les jambes, le cou, le dos, les hanches, les pieds, les chevilles, les genoux, les épaules, les coudes, les poignets, les chevilles, les orteils, etc. chevilles orteils coudes poignets orteils chevilles coudes poignets chevilles orteils chevilles coudes poignets chevilles orteils genoux épaules genoux hanches dos fesses joues cuisses mollets mollets ischio-jambiers quadriceps quadriceps mollets triceps biceps rectus abdominis obliques transversus abdominis fessiers quadriceps gluteus maximus vertèbres lombaires nerf sciatique articulation sacro-iliaque sacrum coccyx vertèbres coccygiennes os pelviens sacrum pubis symphyse pubienne
La plupart des femmes peuvent se doucher dans les 24 heures suivant l'intervention sans risquer d'endommager leurs incisions ou leurs implants.
La plupart des femmes peuvent se doucher dans les 24 heures suivant l'intervention sans risquer d'endommager leurs incisions ou leurs implants. Il est toutefois important de garder l'incision propre. Veillez donc à vous laver les mains avant de manipuler vos seins.
Ne vous plongez pas dans une baignoire et ne prenez pas de longues douches où l'eau s'accumule autour de vos seins. Évitez d'utiliser des parfums ou des lotions sur cette zone jusqu'à ce que vous soyez complètement guérie ; ces produits peuvent provoquer une irritation et retarder le temps de guérison s'ils entrent en contact avec les sites d'incision ou les implants pendant cette période.
À retenir : Il est essentiel de discuter de l'augmentation mammaire avec un chirurgien plasticien avant de prendre toute décision concernant cette intervention.
Avant de prendre toute décision concernant l'augmentation mammaire, il est important de discuter de l'intervention avec votre chirurgien. Voici quelques questions que vous devriez poser :
Quel type d'incision sera utilisé pour mon augmentation mammaire ?
Combien d'interventions seront nécessaires pour obtenir les résultats souhaités ?
Quels sont les risques associés à cette intervention ?
Combien de temps me faudra-t-il pour me remettre de l'opération et combien de temps me faudra-t-il pour reprendre mon travail ou mes activités normales comme la natation, l'exercice physique ou les voyages à l'étranger (le cas échéant).
Si vous envisagez une augmentation mammaire, il est important d'en discuter avec un chirurgien plasticien qualifié. Le meilleur moyen de trouver un chirurgien qualifié est de se faire recommander des amis et des membres de sa famille qui ont déjà subi des interventions similaires.
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ecoamerica · 1 month
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Watch the 2024 American Climate Leadership Awards for High School Students now: https://youtu.be/5C-bb9PoRLc
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christophe76460 · 7 months
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Dieu ne fait point acception de personnes. Actes 10:34
Si vous persévérez dans ma parole (dit Jésus), vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. Jean 8. 31, 32
Dieu ne fait pas de considération de personnes. Actes 10. 34
Une devise aux accents chrétiens
La liberté, l’égalité et la fraternité constituent la devise de la France. Ah ! si nous pouvions, tous, vivre selon ces principes ! Il y a plusieurs milliers d’années, déjà, Dieu les avait établis comme faisant partie de son projet pour les hommes et les femmes que nous sommes. “Oh ! si mon peuple m’avait écouté !” peut-il dire dans la Bible (Psaume 81. 13). Voyons, plutôt :
– “Liberté” : Dans les évangiles, Jésus Christ se présente comme le grand libérateur. Il ne nous laisse aucune illusion sur nous-mêmes, montrant clairement que notre refus d’inclure Dieu dans nos vies et d’obéir à sa Parole, a fait de nous des esclaves du mal. Mais il nous donne aussi la clé pour être affranchis et pour vivre libres. À ceux qui ont cru en lui, il annonce la libération.
– “Égalité” : Avez-vous le sentiment que nous sommes tous égaux ? Que d’injustices dans le monde ! Même dans les pays qui prétendent être les plus civilisés ! “Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir”, disait La Fontaine : vous serez jugé bon ou mauvais. Il n’en est pas ainsi avec le Juge de tous, Dieu. Lui ne craint personne et ne fait pas de différence. Il déclare tout le monde coupable devant lui, mais il veut aussi faire grâce à tous. Il pardonne à celui qui reconnaît sa culpabilité, ses fautes, parce que Jésus en a porté la peine sur la croix.
– “Fraternité” : Ceux qui acceptent le sacrifice de Jésus pour eux, Dieu en fait ses enfants, des frères et sœurs. Il veut les unir et les combler, leur donner une vraie vie de famille. Cela ne vous fait-il pas envie ?
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carolinegili · 9 months
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Enfant de la lune - partie 1
Myrna était la troisième fille de sa famille, et la septième et dernière enfant. En raison de l’immonde bosse qui déformait considérablement son dos et la courbait telle une vieille femme, ses parents la considéraient moins bien que leurs porcs ; son père la détestant plus encore, pensant qu’elle était le fruit d’une liaison inavouée. Un homme tel que lui n’aurait jamais pu engendrer cette créature ! Il lui adressait la parole seulement si cela était nécessaire mais la battait souvent ; sa mère n’osait jamais s’élever contre son mari et restait silencieuse face aux châtiments que Myrna pouvait subir ; ses frères et sœurs étaient simplement indifférents, voire parfois cruels avec elle. Myrna était entourée de toute une famille, et pourtant, elle était terriblement seule.
Tous les mercredi, la bossue se rendait au marché pour faire quelques emplettes. Elle aimait bien cette sortie hebdomadaire – la seule à laquelle elle avait le droit en réalité – car elle y croisait du monde, sentait de nouvelles odeurs, voyait des choses incroyables sur les étals des marchands, et surtout, elle était loin de sa famille. Il y avait quelqu'un qu’elle appréciait particulièrement. C’était un vendeur de bibelots itinérant du nom de Phelan. Légèrement plus vieux qu’elle, il se montrait toujours aimable et amical, et Myrna avait pris l’habitude de venir le saluer. Elle n’avait pas les moyens de s’offrir les produits qu’il présentait, mais il était la seule personne à ne pas sembler voir sa déformation. Alors, tous les mercredis, pendant plusieurs mois, Myrna et Phelan discutaient. Et plus le temps passa, plus Phelan tomba amoureux de cette jeune bossue. Tout d’abord, car il fallait le dire, Myrna était plutôt une jolie jeune femme. Ses yeux étaient d’un bleu océan, ses lèvres rosées et une épaisse chevelure blonde recouvrait ses épaules arquées. Son nez était fin, son visage arrondi, sa peau pâle et ses mains minuscules. Si elle n’avait pas été maudite, elle aurait été la plus convoitée de toutes les femmes de son village. Mais au-delà de cette beauté cachée, Phelan su déceler autre chose. Il admirait son esprit. Elle était très drôle et s’intéressait à beaucoup de domaines. Un jour alors, il osa lui demander sa main, tandis qu’elle venait le saluer, comme chaque mercredi. Myrna cru d’abord qu’il se moquait d’elle, habituée à être rabaissée et s’emporta contre lui. Mais quand elle comprit qu’il était sérieux, elle fut prise de panique et rentra chez elle sans un mot. Les nuits qui suivirent, elle ne parvint pas à fermer les yeux. Phelan était-il vraiment sérieux ? L’aimait-il réellement ? Avait-elle une chance de connaître le bonheur ? Les jours semblèrent passer au ralenti et Myrna ne pensait plus qu’à cette opportunité ratée. Elle espérait retrouver Phelan au marché le mercredi qui suivait, afin de lui répondre positivement. Elle voulait s’échapper de cet enfer quotidien et savoir ce que c’était que d’être aimée.
Le mercredi fini par arriver, et Myrna se précipita au marché dès que le soleil fit son apparition. Discrètement, elle avait emporté quelques affaires dans sa besace. Car si Phelan acceptait de l’épouser, il devrait l’emmener tout de suite loin d’ici. Mais le marchand n’était pas là et Myrna rentra chez elle, le ventre noué, la gorge serrée et l’esprit confus. Lui avait-elle brisée le cœur au point qu’il ne veuille plus revenir au village ? Avait-elle gâché sa chance d’avoir un avenir ? La semaine qui suivit fut bien triste pour Myrna et elle ne trouvait même plus la force de répondre aux violences quotidiennes de son père. Aussi, le mercredi matin, partit-elle le cœur lourd et l’espoir envolé. Elle avait empaqueté ses affaires pour se donner un peu de force, mais lorsqu’elle arriva au marché, elle ne croyait plus en rien. Elle fit le tour des étals, comme à son habitude et arriva près de la fontaine. Son cœur fit un bond dans sa poitrine : Phelan était là ! Elle vint vers lui, il lui sourit maladroitement.
-Tu n’es pas venu la semaine dernière, fit-elle remarquer comme si de rien n’était.
-Je dois t’avouer que je n’étais pas en forme. Lorsque je t’ai fait ma demande et que tu es partie en courant… cela m’a brisé le cœur. Je n’ai pas trouvé la force de quitter mon lit ce jour-là…
Sa voix était brisée, ce qui serra le cœur de Myrna. Jamais elle n’avait voulu lui faire du mal !
-Je suis d’accord, dit-elle simplement.
Phelan ne sembla pas tout à fait comprendre.
-Je suis d’accord pour t’épouser, mais tu dois m’emmener loin d’ici, tout de suite.
Le visage de Phelan se transforma, s’illuminant comme si le soleil venait de l’effleurer. Il se dépêcha de ranger son étal, prit la main de Myrna et l’emmena presqu’en courant jusqu’à sa charrette. Il embarqua ses affaires, aida la jeune femme à monter et partit presque au galop en direction de son village, à plusieurs kilomètres de cet enfer envers lequel Myrna ne dénia même pas jeter un dernier coup d’œil.
 Deux ans passèrent. Myrna s’occupait de la petite ferme de Phelan, bien plus modeste que celle de ses parents : il n’y avait qu’une vache et une dizaine de poules, ainsi que quelques plantations. Presque tous les jours, Phelan partait vendre ses bibelots. Il quittait la maison avant le lever du soleil, et revenait bien après que ce dernier se soit couché. Le jeune couple vivait le parfait amour et leur vie pourtant assez difficile rayonnait sous la lumière de leur bonheur. En ce premier mois de Printemps, Myrna avait découvert qu’elle était enceinte. Si elle fut d’abord effrayée, la joie de son mari la rassura et ils se mirent rapidement à tous deux chérir ce futur enfant.
Un énième jour, Phelan partit travailler. Myrna s’occupa de la maison et de la ferme, ainsi que de coudre et crocheter des vêtements pour leur futur enfant. Le soir tomba. Phelan n’était toujours pas là. Les heures passèrent et l’anxiété de la mère bossue grimpait en flèche. Elle refusa d’aller se coucher tant que son mari n’était pas rentré. Elle finit toutefois par s’endormir dans son siège, devant la cheminée et lorsqu’elle se réveilla au matin, le foyer était froid et éteint. Mais Phelan n’était toujours pas là. Alors Myrna s’habilla et partit à sa recherche sans même prendre le temps de déjeuner, l’estomac noué. Jamais son mari n’avait passé une nuit dehors. Pas une fois. Les jours passèrent et la nouvelle arriva aux oreilles de la fermière : Phelan avait été retrouvé mort sur le chemin du retour. Il avait vraisemblablement été attaqué par des bandits qui en voulaient à sa marchandise et son or, et il avait été laissé pour mort sur la route. Il avait souffert de longues heures avant de s’éteindre et d’être retrouvé par d’autres marchands ambulants, qui l’avaient ramené au village voisin.
On ne pouvait pas dire que Myrna était désespérée car c’était bien pire que cela : elle avait perdue sa raison de vivre, le seul être qui l’avait aimé. Sans lui, elle n’était plus rien, elle n’avait ni vie ni avenir, et elle finirait par mourir seule dans cette ferme qui mourrait à son tour. Et surtout, Myrna ne voulait plus de l’enfant qu’elle portait. Comment aurait-elle pu l’élever ? Seule, elle allait déjà avoir du mal à gagner sa vie et à se nourrir, alors avec un enfant en plus ? Et comment prendrait-elle soin de la ferme ? Et puis Myrna ne voulait pas avoir cet enfant sans Phelan, car elle savait déjà qu’en le regardant, chaque heure de chaque jour, elle y verrait le souvenir de son amour perdu. Et elle ne voulait pas souffrir plus encore. Alors la jeune veuve se dirigea vers un endroit étrange qu’elle ne connaissait que de nom. Située tout en haut d’une colline, une femme solitaire avait construit sa cabane et son jardin où elle y faisait pousser toutes sortes de plantes. Les gens allaient la voir pour guérir des maladies ou parfois demander des incantations. La bossue n’était pas du genre à se méfier de ces personnes là – elle-même étant une étrangeté –, alors se diriger vers cette sombre cabane ne l’effrayait pas. Qui plus est, elle était déterminée. Elle frappa à la porte en bois décorée d’une jolie couronne de fleurs de saison. La porte s’ouvrit sur une femme à la chevelure de feu et au sourire charmant. Elle accueillit Myrna avec chaleur, lui proposant du thé et la faisant s’asseoir dans un fauteuil confortablement installé près de la cheminée. L’intérieur de la maison était accueillant et fleuri, décoré de toutes sortes d’objets étranges et de bibelots que Phelan aurait pu lui vendre. Myrna expliqua son histoire et son problème à la sorcière, qui écoutait patiemment, sans l’interrompre, son visage étant parfois tiré par la compassion et un sourire attristé. Mais jamais elle ne jugea sa cliente. Au grand soulagement de cette dernière, elle avait une solution à lui proposer. Elle se leva, farfouilla dans ses affaires et revint vers elle avec un sac et un petit pot en terre cuite, noir, gravé d’étranges symboles.
-Une nuit de pleine lune, lui expliqua la sorcière, tu te rendras sur la falaise et tu feras face à notre mère céleste. Tu formeras un cercle avec le sel et les herbes contenus dans ce sac. Tu allumeras neuf bougies tout autour. Tu réciteras la formule que je t’ai écrite et tu verseras le contenu de ce pot au milieu.
-Qu’il y a-t-il dedans ?
-Une potion spéciale, contenant un peu de mon sang.
Cette phrase donna la chair de poule à Myrna, mais elle accepta le marché. Elle paya la sorcière et rentra chez elle. La prochaine pleine lune était dans deux jours.
Le vent soufflait sur la falaise. La nuit était froide. L’odeur de l’iode et la fraîcheur de quelques gouttelettes frappaient le visage de Myrna. Elle observait l’horizon noir, faiblement éclairé par la lumière de la pleine lune, particulièrement large cette nuit, comme si elle était au courant de l’offrande qui allait lui être offerte, et qu’elle avait choisi de se montrer sous son plus beau profil. La mer était doucement agitée et brillait comme un millier de petites étoiles. Myrna s’agenouilla et traça le cercle sur l’herbe en vidant le sachet d’herbes et de sel. Ensuite, elle disposa les neuf bougies tout autour et les alluma une à une. Elle craignait que le vent éteindrait les flammes, mais ces dernières ne vacillèrent même pas, comme tenues par une mystérieuse force. Finalement, la bossue sortit le petit bout de papier contenant la formule magique de la sorcière, ainsi que le récipient qui retenait son sang. Elle leva le papier à hauteur de ses yeux et commença à réciter la formule, écrite dans la langue ancienne que plus personne ou presque ne savait parler. Mais alors qu’elle atteignait la dernière phrase, sa gorge se serra, son ventre se tordit et elle fut incapable de sortir les derniers mots. Elle s’effondra en larmes, le cœur brisé. Jusqu’à présent, elle était déterminée à ne pas vivre la maternité sans l’amour de sa vie. Mais à l’instant où elle s’apprêtait à interrompre tout cela, elle n’en avait plus la force. C’était presque comme une trahison envers Phelan. Cet enfant était son dernier souvenir et Myrna n’avait pas le droit de l’effacer. Elle écrasa le papier dans ses mains et leva les yeux vers la lune blanchâtre.
-Je ne peux pas faire ça, gémit-elle. Je ne peux pas te donner cet enfant.
Elle se laissa tomber sur le sol, au milieu du cercle et vida la fiole de sang sur l’herbe qui l’absorba lentement.
-Donne-moi cet enfant, murmura-t-elle. Donne-moi le plus bel enfant que tu puisses créer et je te jure que nous t’aimerons durant toute notre vie.
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bienchienfr · 9 months
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5 conseils d'hygiène pour chat à suivre
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À quand remonte la dernière fois où vous avez changé la litière de votre chat ou nettoyé les bols de nourriture de votre chien avec de l'eau et du savon ? Les animaux de compagnie remplissent notre vie, mais ils peuvent aussi la rendre sale et désordonnée. Leur amour inconditionnel s'accompagne de fourrure, de squames, de saleté et de crasse. L'hygiène est un attribut important de notre qualité de vie et votre chat n'est pas différent. Une bonne hygiène se traduit par une meilleure santé et un bien-être général.Les chats sont indépendants et s'occupent très bien d'eux-mêmes. L'auto-soignage est une partie essentielle de la routine quotidienne de tout chat, et la plupart d'entre eux font un excellent travail pour se maintenir en parfaite condition. Même si vos chats semblent être propres et heureux, il y a certaines zones que vous devriez vérifier périodiquement. Sans une bonne hygiène, les chats peuvent développer des problèmes de peau, être porteurs de maladies, etc. Voici quelques conseils d'hygiène pour chat simples, efficaces et importants à suivre.
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5 conseils d'hygiène pour chat
Si votre chat sent mauvais, il est fort probable que ce ne soit pas de sa faute.  Il y a des choses que nous, les humains, pouvons faire pour éviter que votre chat ne sente mauvais. Un chat qui sent mauvais peut être synonyme d'un chat en mauvaise santé ; l'hygiène d'un chat ne se limite pas à la propreté de son pelage. Dans ce guide, nous allons vous donner quelques conseils d'hygiène importants que vous pouvez suivre en tant que propriétaire de chat.1. Nettoyez le bac à litière tous les jours L'odeur âcre qui se dégage du bac à litière d'un chat ne rend pas seulement le bac et l'endroit sales, mais c'est aussi un terrain propice au développement de plusieurs germes et parasites. Les excréments de chat peuvent notamment être à l'origine de la toxoplasmose, qui est connue pour provoquer des symptômes semblables à ceux de la grippe. Pour les femmes enceintes, cela peut être particulièrement dangereux et on sait que cela peut provoquer des malformations congénitales.Réduisez l'accumulation d'ammoniac, de germes, de bactéries et de parasites en nettoyant chaque jour la litière de votre chat. Après avoir vidé le bac à litière, assurez-vous de le laver avec de l'eau et du savon à vaisselle doux. Gardez le bac à litière au soleil pour éviter la prolifération des bactéries et des parasites. De plus, il est important que vous ayez le même nombre de bacs à litière que de chats dans la maison.2. Nettoyez les plats de nourriture et d'eau Tout comme vous lavez votre vaisselle après l'avoir utilisée, vos chats devraient le faire aussi. Lorsque les chats mangent et boivent dans leurs gamelles, leur salive transmet des bactéries. Les bactéries qui se développent dans les gamelles peuvent entraîner des maladies pour vos chats et les jeunes enfants qui jouent avec les gamelles.Lavez les bols à nourriture tous les jours et les bols à eau tous les deux jours. Si votre chat laisse des morceaux de nourriture dans la gamelle, mettez-la au lave-vaisselle ou lavez-la à la main avec de l'eau chaude pour éviter une forte croissance bactérienne. Si vous utilisez une fontaine à eau pour chat, nettoyez-la ainsi que les filtres régulièrement.3. Brossage et toilettage Ce n'est pas parce que les chats aiment se toiletter qu'ils sont des pros en la matière et qu'ils peuvent le faire tout seuls. Le brossage est un excellent moyen de toiletter votre chat. Il permet non seulement d'éliminer les poils perdus qui s'emmêlent dans son pelage, mais aussi de répartir uniformément des huiles saines dans tout son pelage.Le toilettage vous permet également d'être attentif aux tiques, aux blessures ou à tout autre problème de peau. De nombreux chats à poils longs, et même certains chats à poils courts, développent des tapis dans leur fourrure. Une fois que les tapis sont plus gros, il faut les enlever à l'aide d'une tondeuse. Un brossage doux pour enlever les poils perdus est toujours une bonne idée.4. Coupez les griffes Les chats ont de petites griffes rétractables qui sont aussi tranchantes que des couteaux. Votre chat va généralement ronger ou utiliser le griffoir pour enlever la gaine extérieure de ses griffes. Les chats âgés et les chats qui n'utilisent pas de griffoir ou qui ne se déplacent pas beaucoup peuvent conserver ces gaines qui peuvent alors se recourber et se développer dans le coussinet de la patte. Cela provoque des douleurs et des infections.La taille des griffes permet de se débarrasser des pointes acérées. Elle protégera également vos meubles des griffures. Couper les griffes de votre chat vous aidera également à interagir avec votre animal. L'idéal est de lui couper les griffes une fois par semaine. Pour le récompenser, utilisez des friandises que votre chat apprécie.5. Stériliser ou castrer le chat Les maladies de la reproduction chez les chats sont courantes. Si elles ne sont pas soignées, elles provoquent facilement des infections. Pour les deux sexes, il existe des possibilités de développer diverses maladies, notamment des tumeurs mammaires, des cancers de l'ovaire et des infections utérines, des problèmes de prostate et de testicules.La castration ou la stérilisation peut minimiser ce risque. Vous pouvez protéger le chat des maladies et des griffures causées par les combats avec d'autres chats, car ils ne les chercheront pas pour s'accoupler. Elle permet également de freiner le comportement agressif des chats mâles et de s'assurer que votre chatte ne tombe pas enceinte.Conclusion Avoir un chat peut être la chose la plus merveilleuse, mais maintenir la santé de votre chat et l'hygiène de votre maison n'est pas une tâche facile. Il n'y a pas de règles fixes en ce qui concerne l'hygiène de base des chats. Votre chat se nettoie généralement tout seul, c'est donc à vous de le surveiller et d'intervenir lorsqu'il a besoin d'un coup de main. Nous espérons que les conseils d'hygiène ci-dessus vous aideront à garder votre chat en bonne santé. Toutefois, n'oubliez pas d'emmener votre chat chez le vétérinaire au moins une fois par mois pour un contrôle régulier. Read the full article
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my--wonderland · 11 months
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Convictions - 3 - Masque.
1993.
Rien ne s’était passé comme prévu pour les deux cousines.
Les plans de Gaïa et Adonis avaient été ralentis par la destruction de la Pierre Philosophale, l’année passée, en juin 1992. En apprenant que la précieuse relique avait été cachée à Poudlard toute l’année, sans qu’ils le sachent, et qu’ils perdaient l’artefact si précieux, les avaient rendus fous. Ils avaient traqué Nicolas Flamel  et lui avaient arraché la recette de la Pierre avant qu’il ne meure. Depuis la fin de leurs études à Poudlard, en juin 1990, le couple travaillaient à la création de la Pierre Philosophale et à la recherche de  la fontaine de Jouvence dans les sous-sols du manoir de la famille d’Adonis. Ils s’étaient mariés à seulement vingt ans, l’été dernier, en 1992. Gaïa Selwyn était enceinte de leur premier enfant, un garçon, depuis cinq mois.
La jeune femme nageait dans le bonheur. Elle avait trouvé un meilleur ami, un mari, un amant, un partenaire en la seule personne d’Adonis Selwyn. Elle l’aimait plus que tout, et serait prête à faire n’importe quoi pour lui. La certitude que c’en était de même de son côté était rassurante et puissante. Oui, ils étaient puissants séparés, et deux fois plus ensemble. De plus, en devenant une Selwyn, elle s’était éloignée des Nott qui l’étouffaient, qui cherchaient à faire taire sa voix, qui la craignaient parce qu’elle était beaucoup plus courageuse, plus intelligente, plus déterminée et puissante qu’eux. Ils avaient voulu éteindre ses flammes, ils n’avaient fait que les attiser. Adonis, lui, aimait son incendie. Il avait le même. Les braises du pouvoir, de l’orgueil, de l’ambition dans son regard bleu sombre. Et leurs feux se mêlaient, inarrêtables.
Les parents de son époux avaient été emportés par la dragoncelle peu après le mariage de leur fils, auquel ils n’avaient pu assister à cause de leur maladie. Adonis avait un jumeau, Ulysse, mais il avait été déshérité à cause de son homosexualité des années plus tôt. Par conséquent, Adonis et le bébé qu’elle portait étaient les seuls Selwyn natifs restants, ce qui leur conféraient une immense liberté pour s’adonner à leurs projets.
La liberté de déchaîner ses ambitions, exploiter pleinement son intelligence et sa puissance magique, faire entendre sa voix, être respectée et écoutée. Gaïa était à sa place. Et elle était heureuse. Mais il y avait un prix à payer : en s’éloignant des Nott, elle avait dû également s’éloigner de Gemma. Sa cousine lui manquait tant… Elle était si occupée, entre ses recherches et sa grossesse, qu’elle n’avait que rarement le temps de lui écrire. Elle espérait que Gemma ne pensait pas qu’elle l’oubliait, qu’elle manquait à leur promesse. La jeune femme aurait voulu être plus présente pour celle qu’elle aimait comme une sœur. Mais elle était une Selwyn à présent, et ne pouvait faire grand-chose pour la protéger, si ce n’est espérer qu’elle fasse le bon choix, celui qui lui garantirait la liberté dont Gaïa jouissait désormais. Elle espérait que ses conseils avaient fait leur chemin dans l’esprit de Gemma, et qu’elle saurait intriguer de sorte à épouser un homme qu’elle appréciait, et qu’elle devienne qui elle voulait, en dépit de son sexe.
De son côté, Gemma avait à présent quinze ans. Elle était en cinquième année à Poudlard. Pour sa première rentrée, elle se souvenait avoir été pleine d’espoir, mais aussi de peur. Et si elle n’était pas à Serpentard ? La fillette n’avait jamais vraiment réfléchi à ce qu’elle était, à ce qu’elle voulait, aux valeurs qu’elle louait. Le discours du Choixpeau, qui avançait qu’elle possédait les qualités de trois maisons, toutes sauf Serdaigle, l’avait troublée. Mais finalement, il avait choisi Serpentard assez vite, à son grand soulagement. Lorsque Gemma s’était dirigée vers la table des verts et argent qui l’acclamaient, elle s’était assise à côté de sa cousine qui lui avait réservé une place. Gaïa l’avait serrée dans ses bras en la félicitant, et jamais la petite fille n’avait eu un sourire aussi éclatant, à part lors de ses étés de liberté.
En entrant à Poudlard, Gemma avait espéré se faire des amis pour la première fois, des amis qu’elle choisirait, pas pour leur noblesse ou la pureté de leur sang, mais pour leurs qualités. Elle avait espéré s’affranchir du carcan des Nott et apprendre ce qu’être elle-même signifiait. Malheureusement, même à Poudlard, sa famille tenait à la surveiller. Ils lui assignèrent des « amis » : Silas Rosier, Charis Carrow, Ríona Flint et Walden Parkinson. Tous blancs, tous de Sang-Pur, tous issus des Vingt-Huit Sacrés. Tous racistes, également. Et tous obligés de nouer des liens, de former un groupe pendant sept ans.
Ces liens forcés l’avaient empêchée d’en créer d’autres. Tout le monde, en-dehors des descendants de familles de Sang-Pur, les évitait, les méprisant ou les craignant. Gemma était assimilée aux valeurs de sa famille, de son groupe. La jeune fille souffrait de cette image, de cette solitude, de l’implosion de ses espoirs, mais elle s’efforçait de garder le masque de la princesse Sang-Pur parfaite, orgueilleuse et virtuose des préjugés. Personne ne soupçonnait qu’elle soit différente, et c’était tant mieux. Elle devait rester incognito jusqu’à ce qu’elle décide de ce qu’elle devait faire de cette différence.
Les années passant, Gemma n’avait toujours pas compris ce que sa différence signifiait réellement. Alors qu’elle avait été synonyme de nouveauté, de découverte, de joie et de liberté quand elle était plus jeune, elle rimait désormais avec faiblesse, prison, danger. Penser comme elle était interdit. Elle devait chaque seconde prendre soin de garder son masque. Les conséquences pourraient être graves, pour elle, mais aussi pour ses amis.
Si les Nott découvraient l’implication de Claire et Nathan dans son ouverture d’esprit, la gouvernante pourrait être renvoyée, et sa mère mourir faute d’argent pour payer ses soins. Quant au professeur de danse… Il n’avait travaillé en tant que tel qu’un seul été, mais même à présent que Mrs Chazel officiait à ce poste, Nathan revenait à Rimeshire en secret pour voir Gemma et Claire.
Et si sa famille comprenait qu’elle ne partageait pas leur idéologie suprémaciste… ils la renieraient. Ce n’était encore jamais arrivé dans la famille Nott, mais Gemma avait entendu les échos du rejet d’Ulysse Selwyn, en 1988. Il n’avait que seize ans. Ses parents l’ont déshérité, effacé de leur arbre généalogique, l’ont éjecté de leur manoir avec une simple valise, simplement parce que leur fils Adonis avait trahi son jumeau en révélant son homosexualité. Toute la communauté des Sang-Pur avait été dégoûtés par le jeune homme, mais Gemma, elle, avait été dégoûtée par la réaction des parents. Elle n’avait lu qu’un seul livre parlant d’homosexualité dans sa vie, puis Claire et Nathan lui avaient expliqué les orientations sexuelles et romantiques qu’ils connaissaient. Bien sûr, la jeune fille comprenait le principe : si Ulysse aimait les hommes, il ne voudrait pas se reproduire avec une femme et assurer sa lignée. Mais, avait-elle pensé à l’époque, les Selwyn auraient pu le laisser aimer qui il veut, à condition qu’il ait un enfant avec une femme ? Elle se souvenait s’être horrifiée de sa propre pensée, encore bien trop empoisonnée par les valeurs des conservateurs. Elle s’était forcée à réfléchir. A discerner la vérité.
Adonis Selwyn l’avait également dégoûtée. Gemma n’avait pas tous les détails, et ne pouvait en demander pour des raisons évidentes, mais elle se doutait qu’Ulysse faisait confiance à son jumeau, assez pour lui donner une information cruciale sur lui-même, et qu’Adonis l’avait trahi pour obtenir tout l’héritage, et pas seulement une moitié. Voilà pourquoi Gemma n’avait pas été enthousiaste lorsque Gaïa s’était mariée avec lui, en 1992. Elle savait que sa cousine l’aimait, qu’elle était heureuse à ses côtés, qu’elle était libre, mais elle réalisait qu’il était une mauvaise personne. Mais, après tout, n’était-ce pas le cas de tous les Sang-Pur conservateurs ? De mauvaises personnes fermées d’esprit, imperméables au changement, arrogantes, dépourvues d’amour et de compassion. Bien sûr, Gemma ne voyait pas sa cousine comme ça. Gaïa était forte, belle, courageuse, elle était incroyable. 
Depuis qu’elle avait épousé Adonis Selwyn et quitté Mistmead, le manoir de Perseus et Aeryn, pour aller vivre dans le domaine de celui-ci, elle n’entendait plus beaucoup parler de sa cousine. Gaïa lui écrivait toujours, mais de moins en moins. Les dernières lettres qu’elles avaient échangées dataient de trois mois, lorsque la jeune femme lui avait annoncé qu’elle était enceinte. Elle semblait réellement heureuse, aussi Gemma l’avait félicitée avec plaisir, mais il lui semblait que quelque chose clochait. Ce n’était pas pour rien si sa cousine avait été cataloguée comme « à surveiller » par les Nott dès son enfance. Gaïa avait de fortes convictions, une audace insolente, de grandes ambitions et assez de détermination pour les réaliser. Elle était différente. Elle était plus intense, plus puissante que la moyenne des Sang-Pur, des sorciers en général. Elle était un incendie.
Pourtant, elle avait épousé l’homme auquel elle était promis dès la naissance, et portait déjà leur héritier. Son début de vie adulte commençait comme n’importe quelle femme issue d’une famille traditionaliste. Bien sûr, Gemma savait que jamais Gaïa n’aurait accepté son mariage arrangé, ni le fait d’avoir des enfants, si elle n’était pas éperdument amoureuse d’Adonis. Mais son silence l’inquiétait. La fumée discrète était souvent la plus toxique. Gaïa était une femme très ambitieuse, et les Selwyn avaient une réputation bien sombre pour leur extrémisme envers les Impurs. Même avant de rejoindre les Mangemorts, dès l’apparition de Voldemort, certains de leurs membres avaient été incriminés dans des assassinats de ceux qu’ils appelaient les Indignes. Et elle n’osait même pas penser aux sombres rumeurs de trafics d’organes sur lesquels reposaient leur fortune originelle. Gaïa ne pouvait ignorer la noirceur des Selwyn.
Gemma n’essayait de ne pas trop penser à ce que sa cousine et Adonis Selwyn mijotaient. La jeune fille s’efforçait également d’occulter sa peur de l’avenir et ses questions, les enfermant dans ses tiroirs mentaux. Un système qu’elle utilisait depuis l’âge de neuf ans pour garder un parfait contrôle d’elle-même. Elle préférait se concentrer sur le bal que les Nott donnaient en ce soir de décembre 1993, pour fêter les trente-neuf ans de son père, Hypérion. Les Vingt-Huit Sacrés seront tous conviés, dont les Selwyn, qui étaient d’habitude trop craints pour être invités aux réceptions. Elle avait hâte de voir sa cousine, pour la première fois depuis son mariage, l’été précédent. Elle avait l’impression que ça faisait dix ans qu’elles ne s’étaient pas vues, tant Gaïa lui manquait…
Elle revêtit sa robe vert d’eau, assortie à ses yeux, ses délicates chaussures, sa parure de diamants et ses fins gants blancs à la bordure dentelée. Puis, Claire attacha ses cheveux en un haut chignon tressé d’où dépassaient deux anglaises blondes et soyeuses. Enfin, elle la maquilla, éclairant son teint de façon légère et naturelle, nacrant ses lèvres et soulignant son regard en assombrissant ses cils et traçant un trait d’eye-liner pâle le long de sa paupière. Lorsque Gemma se regarda dans le miroir, elle-même crut à son masque.
A dix-huit heures, elle monta dans la salle de réception. Sa chambre était au premier étage, et le bal se déroulait dans une pièce immense couvrant entièrement le troisième et dernier étage de Rimeshire. Le plafond haut était orné d’une magnifique fresque représentant diverses légendes liées à la famille Nott, à ses origines italiennes, à ses symboles et aux illustres figures familiales. Les peintures débordaient un peu sur les murs bleu-gris, avec raffinement, et le reste était ornés de portraits des membres vivants des Nott. Un immense escalier de marbre, identique à ceux qui reliaient les étages, menait à une terrasse panoramique sur le toit du manoir. Cinq immenses tables, qui n’occupaient cependant même pas la moitié de la salle, étaient couvertes de nappes immaculées, de couverts d’or et de splendides bouquets d’orchidées et de lys. Au milieu de la pièce se trouvait une immense fontaine magique de champagne, dont l’éclat doré attirait la lumière des grands chandeliers d’argent. A droite, le sol d’un blanc pur était dénué de tout meuble, réservé aux danses. Un buffet où était servi l’apéritif dînatoire se trouvait contre le mur. Une bonne trentaine d’invités étaient déjà présents, discutant de façon polie mais guindée. Gemma chercha Gaïa, mais elle n’était pas encore arrivée, ce qui la déçut. Elle prit sur elle, enferma ses émotions dans le tiroir mental qui leur était réservé, adressa un sourire à Claire en bas des escaliers, et gravit les dernières marches la séparant de la salle de bal. La jeune fille repéra rapidement son père et sa mère, au milieu d’une poignée de Parkinson et de Greengrass. Hypérion était radieux dans son costume sombre ajusté, et sa femme se tenait à ses côtés dans un triste mélange entre une servante et une petite sœur qui voulait imiter son aîné pour se faire aimer de lui. En apercevant sa fille, il l’invita à ses côtés. Gemma prit une profonde inspiration et se retrouva bientôt au centre du cercle. Et le jeu commença. Une pièce de théâtre en trois actes.
Acte 1, l’apéritif-dînatoire.
Elle était parfaite. Magnifique, adorable, polie, cultivée. Elle était une étoile, discrète parmi tant d’autres, avec un éclat discret mais captivant. Ses manières charmaient toutes les générations la cour des Sang-Pur. Gemma allait de personne en personne, conversait selon le protocole, s’appliquait à être intéressante mais sans plus, à ne pas donner un avis différent de la norme. Cela dura deux heures. Tous les visages présents lui étaient familiers, mais seulement certains lui inspiraient des émotions, et quelques rares des sentiments positifs.
Zoe Ceasy était l’un d’eux. Les deux jeunes filles se connaissaient depuis l’enfance, de façon traditionnelle, ne se voyant qu’aux réceptions de la communauté des Sang-Pur. Elles n’étaient pas exactement amies, mais s’entendaient bien. Zoe était un peu plus âgée qu’elle, de deux ans. Elle était une étoile aussi brillante que Gemma, suivant parfaitement le protocole, avec quelque chose en plus. La Serpentard, qui se désignait comme professionnelle des masques, avait tout de suite su que l’empathie et la bonté de Zoe n’était pas feintes. Elle avait simplement prié pour que sa famille ne les étouffe pas.
Mais deux ans auparavant, Gemma avait compris qu’elle était peut-être une comédienne parfaite, mais Zoe l’était tout autant qu’elle. Son départ avec un Moldu avait interloqué toute la communauté des Sang-Pur. Des rumeurs circulaient encore, selon lesquelles la jeune Ceasy aurait subi un lavage de cerveau de la part de ce Moldu et qu’elle avait agressé et trahi sa famille de la pire des façons. Les Ceasy avaient néanmoins gardé la face en annonçant le mariage du jumeau de Zoe, Benjamin, à Katherine Halliwel.
Gemma avait été interloquée d’apprendre ça, mais elle était sûre qu’il n’y avait pas eu de lavage de cerveau dans l’affaire. Simplement un amour pur entre une jeune fille et un jeune homme, qui s’avérait être un Moldu. Cela lui avait brisé le coeur de penser qu’elle ne reverrait plus jamais Zoe, mais ne pouvait s’empêcher de l’envier. Ce sentiment lui avait fait si peur qu’elle l’avait enfermé à double tour dans l’un de ses tiroirs mentaux.
Deux ans plus tard, les rumeurs circulaient toujours, du moins lorsque les Ceasy n’étaient pas là. Certains avançaient qu’elle était à la rue, d’autres qu’elle était coiffeuse, d’autres, plus rares, qu’elle était morte « et c’était tout ce qu’elle méritait, cette traîtresse naïve ! » Tout cela dégoûtait Gemma, coincée au milieu d’une conversation de ce type avec son petit-cousin, Theodore Nott, un ancien Mangemort qui portait avec fierté la cicatrice de sa Marque et tenait des discours extrémistes près de la fontaine à champagne. Elle fut presque heureuse lorsqu’Hypérion Nott appela ses invités à s’asseoir, le repas allait commencer.
Acte 2, le dîner.
Quelques minutes avant la fin de l’apéritif, Gaïa arriva, en retard, ce qui était sûrement délibéré dans une tentative de provocation. D’ailleurs, tout dans son apparence inspirait l’insolence. Son ensemble de soie noire évasé et aérien soulignait à peine son ventre arrondi et se finissait en pantalon, ce qui était inédit. Ses longues jambes élégantes s’achevaient par des talons aiguilles d’une dizaine de centimètres. Son décolleté plongeant laissait apparaître un collier de diamants noirs assorti à une parure sûrement offerte par son mari, cette pierre étant l’un des symboles des Selwyn. Ses longues boucles d’or étaient détachées, sans aucun ornement, bien que soignées, ce qui était également inédit. Ses yeux noisette aux reflets d’or étaient soulignés d’un trait d’eye-liner noir si précisément tracé que son maquillage aurait pu être élevé au rang d’art, ce qui était encore plus remarquable car Gemma savait que Gaïa l’avait fait elle-même. Une légère poudre dorée illuminait le dessus de sa paupière, créant un contraste entre or et ténèbres. Son rouge à lèvres était la couleur la plus vive de la pièce entière. Sans nul doute, son entrée fut remarquée, et pas seulement à cause de son retard. A ses côtés, Adonis Selwyn, quoique bel homme dans son costume noir et émeraude, était invisible, comme toute ombre d’une flamme.
La femme éclipsait son époux. C’était impensable. Inimaginable. Le niveau sonore baissa, et la teneur des conversations, qui s’indignaient, changea. Le regard de Gaïa parcourut la pièce et Gemma se retint de lui faire de grands signes, se contentant de marcher rapidement vers elle.
- Gaïa !
Les lèvres rouges de sa cousine se fendirent en un sourire sincère.
- Salut ! Comme tu es belle !
- Merci. Je te retourne le compliment !
- Je sais, je suis sublime.
- Bonsoir, Gemma, intervint Adonis.
La jeune fille posa son regard vert clair sur l’homme qui avait trahi son frère, et lorsqu’elle répondit, ce fut d’un ton bien plus froid qu’elle ne l’avait escompté :
- Bonsoir, Lord Selwyn.
- Comment vous portez-vous ?
- A merveille.
Gemma ne lui retourna pas la question comme il était usage de le faire, car si elle le faisait, elle ne pourrait retenir un « et vous, vous dormez bien la nuit en sachant que vous avez brisé votre jumeau ? ». Elle ne connaissait pas Ulysse, seulement de vue à ce genre de soirées, mais elle était triste pour lui.
Adonis ne se formalisa pas du changement, et prit la main de son épouse, l’attirant à lui. Gaïa eut un sourire incontrôlable.
- Et si nous omettions les salutations à la centaine de personnes présentes et souhaitions juste un joyeux anniversaire à ton oncle ?
- Ce serait mieux, oui, approuva la future mère. A tout de suite, Gemma.
La jeune fille regarda sa cousine s’éloigner avec un pincement au coeur. Mais bon, le protocole avant tout. Elle espérait simplement que Gaïa ne se retrouverait pas piégée dans le cercle qui entourait Hypérion et obligée de faire la conversation avant d’avoir pu la retrouver. Gemma alla jeter un coup d’oeil au plan de table, elle fut partagée en découvrant qu’elle était entre Gaïa et l’horrible petit-cousin Theodore, en face de son grand-oncle Erald, le père de Theodore. Adonis, lui, se trouvait à côté de son épouse. Les parents des cousines n’étaient pas loin, les deux couples l’un en face de l’autre.
A vingt heures précises, sans qu’aucune horloge ne sonne, tous les convives prirent place à leurs places attribuées, sans le chaos auquel on pouvait s’attendre. Gemma se tourna vers Gaïa, souriante, heureuse de revoir sa cousine.
- Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vues, souligna-t-elle.
- Depuis mon mariage, effectivement.
- Comment vas-tu, avec le bébé, et tout ça ?
- Parfaitement bien, assura Gaïa. Le cinquième mois est le meilleur, à mon humble avis.
- Savez-vous déjà son sexe ?
- C’est un garçon, sourit la future mère.
- Avez-vous déjà des idées de prénom ?
- Quelques-unes. Nous voulons un prénom avec une signification particulière, pas forcément mythologique. J’ai pensé à Erwan, qui signifie dragon, et Alaric, qui signifie roi tout puissant. Adonis aimerait l’appeler Cassius. Ça vient de Cassiopée, tu sais, la princesse.. !
Gemma hocha la tête. Elle écoutait sa cousine, mais ne retenait pas forcément ce qu’elle disait, son attention concentrée sur la joie qui se lisait sur son visage. Ses yeux pétillaient, sa main caressait celle d’Adonis, l’autre était posée sur son ventre rond. Gaïa était heureuse. Mais Gemma savait qu’un mari et un enfant ne pouvaient être la seule raison qui rendaient la jeune femme si heureuse. Elle s’en voulait un peu de penser ça, mais elle connaissait sa cousine par coeur. C’était son ambition qui l’avait envoyée à Serpentard, comme c’était la ruse de Gemma qui avait décidé le Choixpeau pour cette maison. Et Gaïa Nott ne pouvait renoncer à cette ambition au prix d’une famille, même choisie. Quelque chose lui échappait. Mais quoi ? La jeune fille se rendit compte à cet instant qu’elle ne connaissait pas sa cousine. Elle ne la connaissait plus. Et le poids de cette révélation chutant sur son coeur brouilla ses sens. Gemma reprit contact avec la réalité en sentant le coup de pied que Gaïa lui avait envoyé sous la table. Elle leva la tête.
- Allons, Gemma. Je vous parlais, s’offusqua Erald Nott, son grand-oncle.
- Navrée, s’excusa la jeune fille avec un doux sourire gêné. Je vous écoute.
- Vous avez quinze ans à présent. Avez-vous déjà songé à votre avenir ?
La question l’embarrassa bien plus que les discours extrémistes légèrement alcoolisés qu’il avait fait durant l’apéritif-dînatoire. Lorsqu’on parlait d’avenir à une femme de Sang-Pur, on ne parlait pas de carrière, de rêves ou de projets, mais de mariage et d’enfants. Néanmoins, elle ne laissa pas son trouble paraître.
- Je fais confiance à mes parents à ce sujet.
- Parfait, sourit Erald avec un sourire entendu, le genre de sourire d’une personne qui en savait plus qu’elle n’en disait. Et vous, Gaïa ? On n’a plus beaucoup entendu parler de vous depuis votre mariage. Comment vous portez-vous ?
- Devenir une Selwyn a certainement pris une place bien plus importante dans mon emploi du temps que donner de mes nouvelles. Je me porte bien, rassurez-vous.
L’ironie était si bien dosée dans sa phrase qu’Erald ne la remarqua pas. Gemma sourit intérieurement.
- Au nom de toute la famille, nous sommes satisfaits que vous ayez une vie normale. Nous nous inquiétions beaucoup pour vous.
- Eh bien, ce n’est plus nécessaire. J’ai un mari, bientôt un enfant, un garçon, heureusement pour la lignée. Que pourrait-on rêver de plus ?
- Pour une bonne femme, je ne vois pas, en revanche, pour un homme… le retour à la raison de la société, voilà ce que nous souhaiterions. Lord Selwyn, avez-vous entendu parler des rumeurs comme quoi l’Etude des Sang-de-Bourbe allait devenir obligatoire à Poudlard, et non plus optionnelle ?
- Effectivement, je l’ai appris il y a quelques jours dans mon édition matinale de La Gazette du Sorcier. Inutile de vous préciser que ça m’a coupé l’appétit.
- Ce pays fonce droit dans le mur, soupira Erald en pliant et dépliant sa serviette ivoire. Je n’ose imaginer le contenu de ces cours. Apprend-on à notre future génération que les Moldus sont nos égaux ?
- Je le crains, Lord Nott.
- Que Merlin et Morgane nous soient témoins de la chute du bon sens dans ce monde, soupira le vieux Nott en lissant sa moustache argentée.
- Dites-moi, mon oncle. N’avez-vous pas été professeur ? N’avez-vous pas gardé des relations dans le Département de l’Education Magique ?
Gemma sourit intérieurement. Les visages offensés et interloqués des hommes lorsque sa cousine se mêlait à leurs discussions de la façon la plus naturelle du monde, comme cela devrait l’être, n’avaient pas de prix.
- Où voulez-vous en venir ? rétorqua-t-il, froid.
- N’auriez-vous pas pu empêcher ce décret ridicule d’une manière ou d’une autre ?
Erald émit un grondement que Gemma compara à un oiseau qui avait avalé de travers.
- Est-ce une accusation ?
- Une question.
- De quel droit…
- Votre indignation est ma réponse, mon oncle. Vous auriez pu agir. Vous le pouvez toujours. Dans l’ombre, de préférence. Mais vous avez peur de la majorité. Vous ne faites aucun effort pour préserver notre société, vous préférez vous en remettre aux druides et aux dieux. Vous laissez les Sang-de-Bourbe instiller leur infâme poison dans notre monde. Savez-vous que vos plaintes ne changeront rien ?
- Comment osez-vous ?! s’exclama Erald, et la satisfaction de Gemma fut remplacée par une inquiétude croissante pour sa cousine. Vous n’avez donc pas changé, Gaïa. Vous êtes toujours aussi stupide et impétueuse. Les femmelettes croient toujours les choses si simples… Si elles l’étaient, ne croyez-vous pas que le monde serait différent ?
- Je crois qu’il est plus simple de prétendre qu’il n’y a rien à faire plutôt que d’essayer de faire quelque chose, déclara Gaïa en se servant une coupe de champagne.
Ce geste défiait les codes à plusieurs égards : elle n’était pas autorisée à se servir seule, c’était le rôle des elfes de maison, qui commençaient à peine à distribuer les amuse-bouches. De plus, elle buvait de l’alcool pendant sa grossesse. Tout en accusant ouvertement l’un des patriarches de la famille Nott d’être un incapable peureux et fermé d’esprit. Gemma, paralysée, avait l’impression d’observer la scène à travers une vitre de plexiglas. Sa cousine porta la coupe à ses lèvres et aspira quelques bulles dorées.
- J’ignore pour qui vous vous prenez, Lady Selwyn, asséna Erald en prononçant le titre de Gaïa comme une insulte. Mais je tiens à vous le rappeler. Vous avez beau avoir épousé Lord Selwyn, cela ne vous autorise pas à parler en son nom lorsque je m’adresse à lui. Pendant votre enfance et adolescence, j’ai attribué vos écarts de comportement indigénats à une piètre éducation de la part de votre père. Je me rends compte à présent que Perseus est à plaindre plus qu’à blâmer. Il s’agit de..-
- Rassurez-vous, mon éducation était parfaite, ponctuée de Sortilèges Impardonnables comme de coutume, le coupa Gaïa, suspendant la respiration de Gemma. A mon tour, je tiens à préciser quelque chose : ma place sera celle que je déciderai de prendre. Mais les débats avec vous, comme avec toute personne de votre famille (Gemma nota qu’elle ne s’incluait plus dans les Nott, ce qui la blessa malgré elle), sont stériles. Aussi ne vais-je pas vous importuner davantage. Je comprends qu’au-delà d’un certain niveau de réflexion, vous ne pouvez plus suivre.
Gemma compara l’expression d’Erald à un gros poisson gonflé à bloc d’air. La répartie de Gaïa, qui l’avait poliment traité d’imbécile borné, l’avait rendu muet comme une carpe. L’arrivée des amuse-bouches sauva les apparences, même si le patriarche semblait vouloir se téléporter à une autre table, voire dans son manoir de Downhearth au Sud de l’Angleterre.
La jeune fille devrait être habituée à cette sensation, mais à chaque fois que Gaïa se montrait insolente et défiante, c’est-à-dire très souvent, elle était terrifiée à l’idée que sa famille lui fasse quelque chose. Elle n’avait jamais subi de Sortilège Impardonnable de la part de ses parents – qui se spécialisaient plutôt dans l’indifférence à son sujet – mais savait que les Doloris avaient tenu un rôle très important dans l’éducation de Gaïa. Dès ses sept ans, ils étaient devenus la punition habituelle lorsqu’elle se montrait irrespectueuse à leurs yeux. Un jour de Noël, à Mistmead, Gemma en avait été témoin. Elle n’était pas censée l’avoir vu : elle sortait des toilettes lorsqu’elle avait surpris des éclats de voix. Poussée par la curiosité, la fillette de six ans s’était glissée dans l’un des dizaines de salons que comptait le manoir, guidée par l’intense lumière rouge sang qui avait émané de la porte quelques secondes. Par la serrure, Gemma, pétrifiée de terreur, avait vu sa cousine adorée se tordre de douleur, et, en face d’elle, Perseus Nott maniant sa baguette, le visage dénué d’émotions alors qu’il torturait sa fille. Ce soir-là, Gemma avait eu l’impression que c’était elle qui subissait le sortilège Doloris. Elle avait ressenti sa morsure mortelle dans son coeur.
Depuis, à chaque écart de comportement de Gaïa, c’était Gemma qui tremblait, paralysée par la peur et l’anticipation de la souffrance que sa cousine endurerait. C’était comme si elle aspirait la terreur que Gaïa pouvait ressentir, la laissant intrépide face à la certitude de sa punition future. Gemma s’était habituée à cette morsure, à ce poison qui la laissait figée, sans défense, le souffle coupé. Elle ne retrouva son calme qu’au début des entrées, se rassurant en se rappelant que Gaïa était désormais une adulte, une femme mariée, que ce n’était plus Perseus qui avait autorité sur elle mais Adonis.
Gemma décrocha un coup d’oeil glacé au Lord Selwyn. Qu’est-ce-qui lui prouvait qu’il n’était pas abusif envers son épouse, comme il était habituel dans le milieu des Sang-Pur conservateurs ? Ils craignaient le feu, mais avaient les moyens de le noyer. Le feu faisait fondre la glace, mais l’eau éteignait le feu. Et il avait éteint les flammes de tant de femmes à travers les générations. Mais pas Gaïa. L’incendie de sa cousine semblait invincible. Même la glace la plus froide n’était capable que de l’attiser. Cela rassura quelque peu Gemma.
Les elfes de maison retirèrent les entrées, et apportèrent le plat. Gemma laissait toujours les meilleurs aliments de son plat, sachant que les petits serviteurs mangeaient les restes. Tout en mangeant, la jeune fille regarda le couple plus attentivement, avec dans les yeux l’étincelle calculatrice et rusée qu’elle masquait d’habitude au profit d’un regard vide ou empli de naïveté polie. Et elle remarqua quelque chose de singulier. Adonis avait cessé de parler avec Erald. Il débattait avec son épouse à propos de la place actuelle et idéale des Nés-Moldus dans la société magique. Leurs arguments s’enchaînaient rapidement, mais chacun écoutait l’autre avec attention et respect. Le ton ne montait pas, ils étaient souvent d’accord, et lorsque ce n’était pas le cas – comme lorsqu’Adonis statua qu’il fallait tuer ceux qu’ils nommaient les Indignes, alors que Gaïa préférait les garder comme esclaves à l’instar des elfes de maison –, ils  réfléchissaient ensemble et parvenaient à trouver un compromis. Rien ne se lut sur le visage de Gemma, mais une intense surprise l’envahit. Elle n’avait jamais vu ça en vrai. Pour elle, les relations saines n’existaient que dans les livres et dans ce qu’elle nommait le « monde extérieur », le « monde réel », loin du carcan doré des pro-Sang-Pur.
Un doux soulagement emplit le coeur de Gemma. Elle n’osait pas y croire. Mais c’était évident. Gaïa ne se serait jamais laissée marier à quelqu’un qu’elle n’aimait pas. Et elle aimait Adonis, ça se voyait. Sa manière de lui parler, d’entrelacer ses doigts aux siens, la lumière dans ses yeux lorsqu’elle les posait sur lui, la rapidité avec laquelle elle était tombée enceinte (jamais Gaïa Nott n’aurait accepté une relation sexuelle, et encore moins un enfant de quelqu’un dont elle n’était pas profondément amoureuse), le changement de nom pour Selwyn, ce sourire lorsqu’il l’écoutait attentivement, la laissait parler, considérait son opinion comme valide et intéressant, rebondissait sur ses dires, était d’accord avec elle…
Lorsque Gemma fut convaincue que sa cousine aimait réellement passionnément son mari, elle réfléchit aux sentiments d’Adonis envers Gaïa. Elle était bien plus méfiante. Il était un homme, il avait été éduqué à se sentir supérieur à tout le monde, destiné à devenir un patriarche misogyne au coeur de glace. S’il y avait une chose que Gemma avait apprise avec des années d’observation incognito de sa famille, associée à de nombreux livres de fiction ou de philosophie, c’était qu’on ne naissait pas monstre, on le devenait. On avait enseigné à son oncle Perseus que le Sortilège Impardonnable Doloris était une méthode d’éducation. On avait flouté sa perception du bien et du mal, on l’avait aveuglé d’or, de pureté et de popularité. Gemma ne croyait pas que quiconque pouvait changer passé un certain âge, lorsque la personne avait subi une éducation de fer. A ses yeux, tout se passait pendant l’enfance et l’adolescence. Elle avait eu la chance incroyable de rencontrer Claire et Nathan, qui avait inondé son esprit de vérité, qui lui avaient donné les moyens de distinguer le vrai du faux, le bien du mal, de créer son rôle de jeune fille parfaite et de porter son masque chaque jour, afin de ne jamais être soupçonnée et considérée comme une menace comme Gaïa. Son feu à elle ne pouvait être éteint, car personne n’en avait conscience. Il ne s’agissait que de quelques braises, mais c’était déjà dangereux, pour les Nott, pour elle. Mais Adonis ? Il y avait fort à parier qu’il était eu la même éducation que toutes les personnes présentes dans cette salle. Il avait dénoncé l’homosexualité de son frère jumeau, le condamnant à une vie de honte et de rejet, afin de devenir le seul héritier. En quoi, pourquoi, serait-il différent ?
Gemma espérait de tout son coeur qu’il le fût. Elle s’efforçait de faire confiance aux choix de sa cousine. Gaïa était une femme forte et intelligente. Adonis était peut-être son promis dès sa naissance, mais elle l’avait choisi. Elle le choisissait chaque jour. Sinon, ils n’en seraient pas là. Gemma ne put que remercier le hasard, le destin, ou ce qui avait conduit ces deux êtres à tomber amoureux, leur permettant de suivre le parcours écrit pour eux par leurs parents tout en faisant ce qu’ils souhaitaient. Une chance rare. Si Gaïa avait été promise à un homme qu’elle n’aimait pas, elle n’aurait pas accepté de l’épouser. Elle aurait tout sacrifié pour sa liberté, même son patronyme, son héritage et sa réputation. Elle aurait tout brûlé sur son passage, y compris son nom sur l’arbre généalogique. Dans un frisson, le regard que Gemma posait sur Adonis Selwyn changea. Elle le remercia intérieurement de protéger sa cousine d’un brûlant scandale. Avec un soupir, la jeune fille songea qu’être différent, au sein de ce « monde intérieur », c’était être faible, vulnérable. Mais sa différence était invisible, secrète. Et celle de Gaïa était protégée par son époux et la liberté qu’elle avait conquise en devenant une Selwyn.
La Serpentard se rendit soudain compte de quelque chose alors que l’ennui l’envahissait. D’habitude, c’était avec elle que Gaïa discutait lors de ces repas mortellement longs. Bien sûr, elles ne débattaient de rien, cela aurait pu compromettre le masque de Gemma et Gaïa le comprenait, même si elles n’en avaient jamais parlé. Mais désormais, sa cousine avait Adonis. Avec lui, elle pouvait dire et faire ce qu’elle voulait. Il était son bouclier face aux Sang-Pur. Gaïa était censée être sous l’autorité de son mari, et ils profitaient allègrement de cette règle. Ils se jouaient des Nott en suivant à la lettre les codes de leur société, en apparence. Alors qu’en vérité, leur couple était placé sous le signe de l’égalité et la liberté. Aussi belle et rusée que la revanche de sa cousine sur les Nott fût, Gemma ne pouvait s’empêcher de se sentir seule et jalouse. Elle enferma ses réflexions dans un énième tiroir mental, laissant la moitié de son poisson et de ses pommes de terre coupées en lamelles très fines pour les elfes de maison.
Alors que ceux-ci retiraient les plats terminés et servaient le dessert en deux claquements de doigts et force courbettes, une pensée glaciale saisit l’esprit de Gemma. La voix de son grand-oncle Erald résonna dans sa tête comme une onde vibrante destructrice.
Vous avez quinze ans à présent. Avez-vous déjà songé à votre avenir ?
Elle était à deux ans de la majorité. Il avait parlé de son avenir. Son avenir qui, de part son sexe, se résumait à son mariage et à ses enfants. Gaïa avait été promise à Adonis depuis sa naissance, et ils étaient tous les deux au courant depuis leur plus jeune âge. Mais l’idée qu’il puisse en être de même pour elle n’avait jamais, jamais traversé l’esprit de Gemma. Elle lui coupa l’appétit, et lorsque les elfes de maison vinrent enlever les desserts, son assiette était encore pleine, à leur plus grand bonheur. La jeune fille, coupée du monde, enfermée dans son esprit, s’efforça de ne pas céder à la panique en enterrant cette pensée dans un tiroir mental placé très, très loin. Mais elle était indomptable. Elle s’insinuait en elle comme une vipère.
Il n’y avait que deux possibilités : soit ses parents lui avaient déjà choisi un futur mari, soit ils allaient le faire très prochainement. Gemma et Gaïa étaient les premières filles nées Nott depuis des siècles, alors que leur famille vivait encore en Italie. Par alliance, Gemma ne connaissait qu’Irisa, l’épouse du cousin de son père, Aeryn, sa tante, et Elladora, sa mère. Il y avait sa grand-mère Borea, mais elle avait perdu l’esprit quand son père et son oncle étaient adolescents, et Aeliana, sa grand-tante, l’épouse d’Erald, mais elle était décédée quand Gemma était petite. La Serpentard était sûre qu’aucune d’elles n’avait plus de vingt ans lorsqu’elle s’était mariée, et guère plus de vingt-deux lorsqu’elles avaient eu leur premier enfant. Elle se sentit tellement ridicule de ne jamais y avoir pensé. L’idée ne lui avait même pas traversé l’esprit lors des mariages. Le coeur de Gemma vivait dans les livres, où on pouvait trouver le prince charmant – ou une princesse, dans certains cas, mais la jeune fille préférait les garçons. Un garçon en particulier, mais elle refusait de se l’avouer. Heureusement, d’ailleurs, car elle n’osait imaginer subir le même sort qu’Ulysse Selwyn.
La jeune fille vivait un plongeon glacé dans la réalité. La vérité la noyait. Dans un flash, elle imagina une Gemma de vingt-cinq ans, épouse et mère de trois enfants, sans profession, sans but, son rôle déjà accompli, sa vie déjà finie. Et il s’agissait du tableau le plus idyllique, dans lequel son mari ne la battait pas. Elle s’imagina porter ce masque toute sa vie. Elle s’imagina devant l’autel, vêtue d’une longue robe blanche qu’elle n’aura pas choisie, face à un homme qu’elle n’aurait pas choisi. Elle s’imagina déménager dans un immense manoir appartenant à son mari, sûrement un descendant d’une famille qu’elle connaissait. Ou pire, un cousin éloigné. Elle s’imagina abandonner ses seuls amis, Harvey, Claire et Nathan, à jamais. Elle s’imagina se déshabiller devant cet inconnu, probablement aussi froid et dur qu’un bloc de glace. Après, elle ne put rien songer de plus, l’esprit pétrifié, engourdi, le Titanic après avoir heurté l’iceberg. L’eau empoisonnée s’insinuait en elle.
Ça ne l’étonnait pas que sa grand-mère Borea ait perdu la tête.
Gemma s’efforça de boucher le trou, de repousser le poison de ses pensées en songeant à des possibilités rassurantes. Par exemple, comme Gaïa, le hasard pourrait la sauver en lui attribuant un époux dont elle tomberait réellement amoureuse, et réciproquement. Elle s’enroula dans cet espoir comme dans une couverture chaude, et cela l’aida à respirer et à refaire surface, se rendant compte qu’elle avait oublié tout ce qui se produisait autour d’elle. Heureusement, ou malheureusement, personne ne lui avait parlé. Les tables étaient débarrassées, et les invités se levaient pour rejoindre la piste de danse, tout à droite de la salle. Deux heures trente après le début du repas, l’acte 3 commença : le bal.
Un orchestre de domestiques se réunit et joua une valse lente. Les couples se réunirent. Voir ses parents danser était réellement étrange pour Gemma. D’habitude, elle observait chaque paire avec attention, essayant de décrypter leurs secrets l’air de rien, mais son attention fut aspirée par Adonis et Gaïa. Ils rayonnaient. Au-delà de leurs mouvements parfaits, leur amour sautait aux yeux. Leurs mains liées, la main d’Adonis posée sur la taille de Gaïa comme si elle était la chose la plus précieuse au monde, celle de la jeune femme caressant lentement le cou de son mari, en discrète invitation, leurs regards incapables de se détourner l’un de l’autre… A côté, tous ces couples issus de mariages arrangés, qu’un contact physique répugnait, étaient ridicules.
A la fin de la danse, les musiciens entonnèrent une mélodie plus rapide. Theodore Nott, le petit-cousin de Gemma, vint l’inviter à danser, et elle accepta avec une gracieuse révérence, loin de refléter son dégoût intérieur. Les invités mineurs devaient s’inviter entre eux, ou ne pas danser. Généralement, la jeune fille restait assise, sauf lorsqu’on l’invitait, elle n’était alors pas en droit de refuser. Leurs pieds initièrent une valse. Droite, gauche, droite, gauche, droite, gauche.
- Fort belle soirée, commenta Theodore.
- Je ne peux qu’être d’accord avec vous. Néanmoins, la fête d’anniversaire de votre père l’an dernier était comparable en faste.
- Vous me flattez.
- Je n’oserai pas.
Gemma comparait les discussions à des parties de ping-pong. La balle rebondissait, il fallait être réactif et la renvoyer en la faisant rebondir sur sa propre table la première fois. Cependant, elle avait eu des joutes verbales plus intéressantes avec ses peluches, lorsqu’elle s’entraînait à l’éloquence, petite. Heureusement, la danse pardonnait le silence – et celui qui s’installa entre Theodore et Gemma aurait été gênant s’il n’était pas si naturel et habituel. Leurs pas répétitifs – droite, gauche, droite, gauche, droite, gauche – finirent par s’achever, et la jeune fille fut surprise de voir son père à côté d’elle.
- Puis-je vous emprunter ma fille ? questionna Hypérion.
- Naturellement.
Un poids tomba soudain sur le coeur de Gemma. Un goût métallique emplit sa bouche, sans qu’elle ne comprenne qu’il s’agissait de sang, car elle mordillait l’intérieur de sa joue. Lorsque son père prit la place de son petit cousin, sa main autour de la sienne lui fit l’effet de menottes, et celle sur sa taille, de boulet. Pétrifiée, glacée, elle sentit son masque se fendre d’un sourire poli, alors que Theodore les laissait.
- Ma chère fille, commença Hypérion.
Elle aurait pu réciter ce qu’il allait lui dire. Et il le dit, presque mot pour mot.
- Je suis fier de vous. Vous êtes devenue une magnifique jeune femme, dans le respect de nos nobles coutumes. Je me sens presque honteux de garder une telle beauté pour moi. Le moment est venu de vous offrir au monde, Gemma.
Droite, gauche, droite, gauche, droite, gauche. Comment arrivait-elle à danser si parfaitement alors que son univers s’écroulait ?
- Je vous remercie, père.
- Le choix n’a pas été aisé – contrairement à votre oncle, j’ai préféré attendre que vous soyez en âge avant de prendre cette décision. Beaucoup de choses peuvent changer en une décennie, au niveau de la fortune et de l’influence d’une famille. Vous étiez demandée par nombre de prétendants.
- C’est un honneur.
Droite. Gauche. Droite. Gauche. Droite. Gauche. Sa valse devenait de plus en plus lente, au fur et à mesure que les battements de son coeur s’accéléraient, seule preuve qu’elle était encore en vie.
- Mon choix s’est finalement porté sur la famille Rowle. Très puissants politiquement depuis le mandat de Damoclès Rowle, au dix-huitième siècle, possédant une richesse presqu’égale à la nôtre, et surtout, un lien non négligeable avec l’Amérique depuis l’union de Calista Rowle à Jake Santiago.
Logiquement, Gemma aurait dû ressentir la même terreur, le même dégoût que lorsqu’elle avait envisagé cette situation à peine une dizaine de minutes plus tôt. Cette même envie de vomir aurait dû ceindre sa gorge, les mêmes taches noires auraient dû troubler sa vision. Mais elle ne ressentait rien. Elle n’était plus composée de chair, de sang et d’os. Elle n’avait plus de sentiments, de pensées, de volonté. Elle était un être de papier, un être de vent, aussi froid et translucide qu’un fantôme. On lui passait à travers sans craindre de la blesser, car elle n’était pas humaine. Elle était un outil, un instrument. Exactement comme cet archet qui faisait vibrer les cordes du violon. Droite, gauche, droite. Gauche, droite, gauche. Elle était un violon sans cordes, une caisse vide. Son père faisait danser son archet dans le vide, et elle faisait résonner la douce musique qu’il attendait. Comment faisait-elle ?
La main de son père quitta la sienne, et une autre s’y glissa. Un homme blond, imposant, au regard pâle, qui la traversait comme un fantôme.
- Gemma, je te présente Thorfinn Rowle.
Elle hocha la tête, fit une révérence, le salua poliment. Ils débutèrent une danse. Droite, gauche, droite, gauche, droite, gauche.
Ce masque était si serré qu’il se fondait dans sa peau.
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bookofsand123 · 1 year
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Elle font l’art - partie 2
Mierle Laderman Ukeles. Elle est une artiste habitant à New York, née en 1939 à Denver (Colorado), et connue pour son manifeste Maintenance Art Manifesto 1969! Proposal for an exhibition "CARE”. Après être devenue mère, elle avait compris l’injustice dans le monde de l’art où les hommes peuvent toujours le faire, tandis que les femmes-mères doivent s'occuper de leurs enfants et de la maison. Donc elles sont exclues de l’art.
Ukeles réfléchit sur ce sujet et elle décide de transformer des actes quotidiens en art. Elle devient une “maintenance artist”. C’est similaire à l’art de Marcel Duchamp (artiste connu pour l'œuvre la “fontaine”, un urinoir, 1917). La différence entre ces deux est que dans la “Maintenance Art” les actes deviennent art, tandis que pour Duchamp les objets quotidiens deviennent art. Ukeles a fait beaucoup de performances pendant les années ’70. Pour critiquer avec ironie l’absence de femmes dans les musées avec des performances elle décide de nettoyer les marches extérieures d’un musée. On trouve des traces de ces performances dans “Maintenance Art Tasks” (1973).
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“Le privé est politique” phrase emblématique de féministes.
Quand les femmes commencent à se représenter elles doivent trouver une façon de le faire parce qu'avant elles étaient des sujets représentés par des hommes. Les peintres femmes créent une iconographie de la femme où elle est forte et indipéndente.
Un exemple. Tamara de Lempicka. Elle représente des femmes bourgeoises libérées. Le style est un mélange du futurisme (formes très saccadées) et art déco (un dessin ordonné et géométrique). Ici on voit la “femme en vert”.
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Dans l'Union des républiques socialistes soviétiques, la condition des femmes artiste s'améliore. Les femmes artistes sont nombreuses et participent aux avant-gardes. En 1921, dans l’exposition “5x5 = 25” elles étaient plus nombreuses que les hommes. Certaines fois elles sont plus intéressées à un art utile. Par exemple, Liubov Popova abandonne la peinture pour le design industriel et la scénographie.
Dans le surréalisme les femmes sont présentes, mais elles ont reçu des critiques par des féministes parce qu'elles peuvent contribuer à voir les femmes comme des objets sexuels. Une artiste célèbre est Dora Maar, la femme de Picasso. Elle fait des photomontages pour créer des choses qui semblent réelles mais sont imaginaires.
Une autre œuvre importante est “Déjeuner en fourrure” réalisée par Meret Oppenheim et inspirée par une rencontre avec Picasso et Dora Maar, où Picasso (en regardant son bracelet entouré de fourrure) avait suggéré que tout pouvait être de la fourrure.
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32-kader-tahri · 1 year
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Ain El Mahboula entre celle de Géryville et celle d’El Bayadh ?
Quelle histoire aussi attachante que celle de la source d’Aïn El-Mahboula qui a pris légende dans le récit d’une qu’une femme Française qui a perdu son enfant noyé dans le lac qui fut par la suite asséché lors des épidémies des années 1940. Elle perdit la raison en cherchant son enfant tous les jours, alors elle vient se reposer prés de la fontaine. Elle aimait et se réconfortait à voir les enfants venir courir et jouer près de la source. Sa principale habitude était de voir les enfants jouer. Tous les gens qui venaient boire ou passaient à côté de cette source, voyaient cette Dame assise là. Ainsi est né le nom de «Aïn El-Mahboula» composée d’un bassin rectangulaire d’une dizaine de mètres construite en pierre, avec un mur le séparant de deux bassins carrés couvert d’un préau avec poutres et tuiles, habituellement a ces deux bassins lavoir, les femmes pouvaient laver le linge et la laine à volonté. Les filles en âge de mariage profitaient de ces moments de sortie vers ce lieu, pour se mettre en valeur et suscitaient un intérêt à une éventuelle demande en mariage.
La source se faisant ensuite valoir par son eau tiède, dégageant même de la vapeur lors des hivers rigoureux et fraîche en été, d’où cette appellation, c’est-à-dire la source de la folle une source d’eau réputée dans les mœurs des habitants pour la guérison de tout enfant atteint d’une inflammation de la conjonctive, ce qui nécessite qu’au petit matin l’enfant plonge le visage, trempe ses yeux grands ouverts dans cette eau et la guérison divine serait effective…
Par ailleurs, il serait bien utile de noter que pour l’ensemble des gens de Géryville en diaspora «Aïn El-Mahboula» représente un symbole identitaire, un repère nostalgique  qui dans leurs ensembles évoquent avec un sourire le souvenir de Ain El Mahboula avec toute la tendresse de l’enfance.
Personnellement cette source a balisé toute mon enfance et symbolise pour moi comme, je pense, pour de nombreux natifs de la région, le cordon ombilical qui relie le passé et le présent, s’abreuver d’eau fraîche à volonté, plonger son visage tôt le matin dans cette eau limpide, homogène et transparente en un corps pur, tiède en hiver et froide en été, en guise de remède contre la maladie des yeux, remplir chaque jour des récipients entiers pour ravitailler la famille, cette fontaine apprenais aux enfants à connaître un nouveau jour et une immense joie en jouant pleinement sur son site, rencontrer les amis et voisins autour d’une source d’eau naturelle, voilà les premiers souvenirs qui se bousculent dans l’esprit encore vif de tout natif d’El Bayadh lorsqu’il évoque la fontaine Ain el Mahboula.,
Préserver le patrimoine : un travail d’orfèvre
Sans aucun doute rénover le patrimoine ancien, c’est retrouver l’essence même d’une structure érodée par le temps ou détruit par les mains humaines,  pour la mettre en valeur, la protéger et faire ressortir par ce renouveau son caractère exceptionnel et intemporel. Dès lors que le patrimoine de cette fontaine constitue un héritage à transmettre aux générations futures  la  restitution est une étape de l’opération de restauration à valoriser le site en prenant soin de ne pas le dénaturer, à respecter l’aspect initial de l’édifice. Il s’agit surtout de respecter la morphologie du lieu,
Pourquoi faut-il préserver le patrimoine de cette fontaine ?
Parce qu’elle fait l’âme de la ville et c’est bien cela que les Sahâb el Bayadh ont regretté d’avoir perdu.
Il sera bon de savoir qu’il n’y a aucune difficulté technique à restaurer une fontaine même si cela nécessite un vrai travail d’artisan tout en jugeant utile d’identifier d’abord « très clairement » la valeur historique ainsi que la toponymie de la fontaine, afin d’établir un diagnostic des dégradations de l’édifice en vue d’une restauration plus efficace d’un héritage du passé dont nous profitons aujourd’hui et que nous transmettons aux générations à venir, nous sommes des êtres vivants avec une culture et une mémoire.
Vivants, nous sommes dans le mouvement.
Évolués, nous nous plaisons à être et évoluer dans un milieu qui soit le fruit de nos origines, et auquel nous apportons le meilleur de ce que pourra faire notre génération par la valorisation de la notion de mémoire collective,
Heureusement nous avons pu hériter de la génération précédente ce patrimoine formidable qui fascine les résidents et les visiteurs.
Les récentes décisions prises par les responsables locaux, sont de nature à mettre en évidence le travail de restauration qui doit avant tout faire preuve de prudence en respectant la préservation de l’authenticité et la réversibilité des interventions, mais aussi accepter de garantir la conservation matérielle de l’objet sans affecter son intégrité ni effacer les marques du passé.
Les travaux de réhabilitation devront ressusciter cette source et la sortir de dessous des dégâts,
Le projet de restauration  consiste à assurer :
la remise en état à l’identique d’une partie des 3 bassins traditionnels et presque centenaire.
sa visibilité au public par une espace plus large et aéré.
Usage de matériel d’origine  destiné à protéger, du fait de son intérêt historique, artistique ou architectural pour assurer une longévité des structures.
Or il est fortement triste de constater que les travaux entrepris dans la réhabilitation de la source d’Ain El Mahboula n’on pas fait l’objet d’un travail artistique, tout juste un travail de maçonnerie sans art ni manière, avec des produits qui ne pourront en aucune cas permettre à cette source de traverser quelques hivers rigoureux.
Il semblerait que ce soit un octogénaire volontaire qui ait accompli « l’œuvre », mais helas le résultat est loin d’être satisfaisant. La couleur, quant à elle, s’en ressent fortement, ni ne s’y prêt mais se perd dans des tonalités absolument étrangères aux styles de l’édifice.
L’eau de la source d’El Mahboula coule, elle coule aujourd’hui lentement entre l’authenticité du passé et la modernité du présent si ce n’est là que l’essentiel.  Mais pas de cette manière…….. !
Kader Tahri
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La petite fille des livres
Il était une fois une petite fille qui aimait les livres...  
« Les livres livrent de grands secrets « répétait sa maman chaque soir...  
Mais pourquoi dire « il était une fois «   
Puisqu'en ce moment même un enfant écoute cette histoire...  
 
Bref ! Elle aimait les livres...  
Et dans sa chambre il y avait des livres...  
Alors les gens se disaient « oh ! Cette petite fille aime les livres ! »  
Et donc ils lui offraient des livres.  
Ce qui fait que  
Au plus elle grandissait, au plus elle en avait...  
Des livres...
qui s'ouvrent sur tout un tas de monde ...
Animaux...
Fleurs...
Pays...
Magie...  
Parfois sur le chemin de l'école elle reconnaissait un pissenlit, un nombril de vénus accroché à un mur.
Là !!
Un papillon ! Un Vulcain ! 
Puis elle s'arrêtait, écoutait...
S'interrogeait sur le chant d'un oiseau...  
« Montre toi que je te reconnaisse ! "...  
Et voilà qu'un merle au bec bien jaune sort sa tête .  
 
Le soir elle regardait Vénus dans le ciel...  
Voilà un nom que l'on donne à une fleur, mais aussi à une planète... mais aussi à une déesse...  
Étrange !  
Les mots sont-ils devenus fous ?  
comme Vulcain le dieu du feu...
 
 
Elle devint jeune fille, sa bibliothèque débordait et dans sa chambre il y avait des monticules, où se mêlaient, livres, vêtements et même son vieux nounours...
Qui semblait pris dans une tempête...les bras en l'air comme ceux d'un naufragé, cherchant à maintenir la tête hors de l'eau...  
Fuyant ce capharnaüm, cet univers, de BD, de navire, de fusée, de planète, de monstre, de philosophe, de mythe, de légende, d'amour, de chevalier...
ce cosmos...  
Elle prit l'habitude d'aller lire dans le jardin, sous un arbre ou elle posait sur une petite table...
2 ou 3 livres...  
Ou 4...  
Pas plus...  
Au moins elle s'y retrouvait...
 
Les histoires devinrent fantastiques, extraordinaires...
Tout juste réalisables...
Parfois poétique, parfois mathématique...  
Il s'agissait d'étoiles...  
Dans le ciel ...
Puis dans la mer...  
Bref, tout ça... tout ça...  
5 ou 6 livres de plus...  
7...
Et puis on ne compte plus...  
 
Vous ne me croirez pas, mais il y eut bientôt dans le jardin une jolie petite cabane faite toute en livre... tout juste à sa taille...  
 
Dans le secret de cet antre, la petite fille découvrit des sentiments...de l'amour, de la passion,...  
Et...  
Ce n'étais plus une cabane mais une maison...tout en livre... sans cesse en construction...  
Des livres plastifiés pour le toit, de très grands livres pour les portes, des plus petits mais quand même assez grand pour les fenêtres.  
 
La petite fille, de " il était une fois ", est devenu une femme !  
La jolie petite cabane est maintenant un palais !  
" Voilà où je pourrais élever des enfants déclara-t-elle et je suis en âge de me marier ! "  
Quand cette idée lui vint...  
Elle la fit savoir et...  
Aussitôt, un roi se présente, il ne voit qu'elle... sa grande beauté ! Il se fiche du palais de livres, et lui propose de l'amener avec lui dans son royaume.  
" vous serez ma reine !" déclara t'il sur de son coup.
 
Bien sûr la dame lui rit au nez... « Je ne veux pas d'un roi...  et puis je suis déjà reine ne voyez vous pas mon château... ».  
 
Le roi est déçu, il pense qu'il est trop vieux , mais il pense à son fils... Il court au château...et peu de temps après, le prince se présente.  
 
Lui aussi est subjugué par la beauté de la dame, il lui fait éloges sur éloges, ça en devient lourd à porter et puis n'oublions pas que cette dame avait lu beaucoup de livres dont, les fables de La Fontaine « Maître corbeau et Maître renard «.
Et...
Elle avait bien retenu la leçon...
 
Ils pleuvaient de sa bouche un flot de compliment...
-" un temps d'escargot " pensa t'elle...
" toute cette bave risque de coller les pages de mes livres, sans compter l'humidité.
Et bien sûr, Il veut m'amener, lui aussi, je ne sais où...cela n'a plus d'intérêt... qu'il y aille sans moi ! Je suis très bien ici et ne quitte pas ce que j'ai construit."  
" je ferais de vous ma reine !" déclara t'il sur de son coup.
 
La dame lui rit au nez... " Mais, je suis déjà reine ne voyez-vous pas mon château... » "dit-elle poliment, mais sans lui accorder trop d'importance... et le chassant d'un geste de la main.  
 
Le prince prétentieux se sent insulté et s'en va...  
 Tandis que la dame se languit, regardant, un peu triste la nature alentours, elle aperçoit un jeune homme, qui n'ose s'approcher...  
 " Et bien " dit-elle ", "quoi ? ", "Que se passe-t-il ? ", " Approche ", " parle " (il fallait vraiment tout lui dire).  
 « Ma reine,  ( ha ! Enfin ) j'aimerais tant vous épouser, mais si je reste à vos côtés ! Je veux lire tous les livres que vous possédez... et alors, ce serait détruire votre palais ».  
 « Eh bien Monsieur, voilà enfin qui me va droit au cœur. Je vous en prie faite...  
De toute manière la pluie, le vent, et même le soleil auraient usé ce palais, et votre envie de le lire et le meilleur moyen de le conserver ! vous me semblez charmant, respectueux, et digne d'amour... La demeure est grande et nous aurons toujours de quoi nous loger ».  
 Le temps passe...  
 Le jeune homme découvrit lettre après lettre, mot après mot, livre après livre, le palais de la dame...  A force de lecture, le palais devint plus simple plus petit, plus facile...  
On ne s'y perdait plus...  
On avait démonté les donjons pour les lire.  
Diminuer la taille de la cuisine qui était trop grande.  
Faire des chambres plus petites pour s'y sentir plus au chaud.  
Et tout un tas d'autres travaux très enrichissants !  
Puisqu'à chaque fois c'était des centaines d'histoires que le jeune homme lisait...  
Il avait une habitude, celle de porter son index à la bouche pour l'humidifier et ainsi tourner plus facilement les pages.  
C'était comme un baiser donné aux feuilles, et à chaque fois qu'il tournait une page...elle libérait ce qui y était écrit...
des oiseaux  
des fleurs  
une biche  
et là un renard...
tous cela sortez par la porte ou les fenêtres et trouvez sa place dans la forêt environnante...  
 
          /---------------------------------------------------/
 
Il n'y avait plus de pièces abandonnées, toutes regorgent de vie.
Des enfants !  
Oui, ils eurent de beaux enfants...
Le soir on prenait un livre sur un mur...
un mur qu'on démontait, pour créer une ouverture et ils leur racontaient de belles histoires...  
 
Le couple toujours autant amoureux, vivait maintenant dans une simple demeure, bien plus petite qu'un palais mais tellement confortable, on s'y sentait comme pris dans des bras...  
 
Le palais avait laissé place à une forêt comme un cocon autour de la maisonnette. Le chant des oiseaux était tout proche.  
Les baies sauvages, les champignons, les animaux toujours plus confiants se montraient...  
Voilà comment le mystère, l'imaginaire, sortent des livres pour devenir réalité.  
 
Les enfants grandissent...
Font des petits enfants...  
Qui font les grands-parents...  
 
Le soir on prenaient un livre sur un mur...un mur qu'on démontait, pour créer une ouverture...
et ils leur racontaient de belles histoires...  
 
A la fin de leur vie...  
Il ne restait qu'une feuille, un texte tellement simple, qu'il peut vous accompagner pour l'éternité.  
 
Elle glissa de leurs mains comme une feuille d'automne...  
Rouge jaune... si craquante...  
Dansant dans le vent comme dansent les flammes.  
Puis vint au sol  
Pour couvrir bien au chaud, la semence du printemps à venir.  
 
FIN !  
 
Non, pas tout à fait...  
Vous vous demandez sans doute ou sont passé tous les autres livres ?  
Où sont donc passés tous ces livres ?  
Les livres !  
Tous ceux qui ont été lu ?  
Ou sont-ils ?  
Tous ceux qui ont été raconté ?  
Brûlés ?  
Volés ?  
Vendu ?  
Et bien la réponse est incroyable !  
Il s'agit de magie...  
C'est un secret...  
Je dois l'écrire en plus petit, plus petit, plus petit...  
Écoute bien !  
Lorsqu'on ouvre un livre pour de vrai...  
le livre disparait !  
Oui !  
C'est comme lorsque l'on ouvre une porte, une fenêtre, on sent l'air frais qui balaye les mots...  
Il n'y a plus de de mots...  
Il n'y a que des paysages...  
Qui nous invitent au voyage...
il y a t'il une fin ?
je ne sais pas...
 
 
Je dédie cette histoire à tout les enfants et à mes parents éternel amoureux .
© Pierre Luninet
- tous droits réservés —
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laprosedadeline · 1 year
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«Les migrations animales, humaines, et nos migrations intérieures comme une ouverture au monde et au partage »
 Nous sommes un 21 février. Madhavan l’ignore mais c’est la Journée internationale de la langue maternelle. Il y a soixante-et-onze ans dans un petit pays d’Asie, l’armée tirait sur des étudiants qui manifestaient pour le droit de parler leur langue.
Aujourd’hui Madhavan est énervé. Il a crié, jeté par terre ce qui se trouvait sur la table. S’il avait eu conscience de la date il aurait peut-être gardé pour lui sa colère. Car ce qui l’a mis dans tous ses états, c’est d’entendre une fois de plus sa femme parler à leur enfant en tamoul. Comment espérer que Marc s’exprime en français si elle s’obstine à s’adresser à lui dans sa langue maternelle ? « Mais je ne connais pas de comptines en français », s’est-elle justifiée. « Demande à tes amies, celles qui ont des enfants. » avait-il répondu. « Je n’ai pas d’amie française », avait-elle pensé très fort. Elle ne comprend pas son mari. Quand son frère aîné avait quitté le Sri Lanka, il s’était installé à La Courneuve, à côté du seul cinéma de France qui passait des films dans leur langue. Les voisins parlaient tamoul. Dans les commerces on marchandait en tamoul. Sa belle-sœur vit encore toute sa vie en tamoul, cinq ans après leur arrivée, et ne s’en porte pas plus mal. Mais Madhavan s’était établi dans une cité où l’on parlait toutes les langues du monde, sauf la leur. Il avait bien fallu apprendre le français, cette langue si difficile. « Je ne veux pas que Marc parle tamoul, répète-t-il, cela ne lui servira à rien et il aura un accent quand il parlera français. Ne comprends-tu pas ? Regarde comme nous avons galéré. Nous pouvons lui offrir une vie plus facile, en français. »
Il avait acheté les Fables de La Fontaine, qu’elle avait déchiffrées à grand peine, avant de sourire des ressemblances entre ce classique français et les fables de son pays. Les Français étaient si fiers de leur fabuliste, mais il n’avait pas inventé grand-chose. Les histoires voyagent elles aussi. « Mon fils apprendra la vie avec ces fables. Je veux que tu les lui lises. Plus tard, il devra les connaître par cœur, comme tous les autres petits Français. » Mais elle a apporté avec elle les vieilles berceuses du Sri Lanka, et c’est avec celles-ci qu’elle l’endort tous les soirs.
Ils avaient fui leur pays quand l’armée avait lancé l’offensive contre les Tamouls. Depuis des années déjà leur langue n’était plus reconnue dans leur propre pays. Elle avait espéré, par cet exil, sauver un peu de cette identité tamoule que les Cinghalais voulaient faire disparaître. Mais son mari ne veut pas que son fils soit tamoul. Déjà ce prénom, Marc, quelle idée ? Quand ils étaient seuls elle l’appelle Murugan, comme son grand-père.
Madhavan continue de pester en français. Elle se sent plus démunie que jamais, obligée de laisser derrière elle sa langue et sa culture.
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guyclement · 1 year
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URBEX Guy Clément MATERNTY N° II VIDEO - Lebensborn "Fontaines de vie" Les statuts du Lebensborn, sont signés de la main d'Heinrich Himmler. En 1935, le chef suprême de la SS, fonde cette institution destinée à créer une "race supérieure". Ce projet - de 1935 à 1945 - visait à donner le jour à des enfants "parfaits", blonds, aux yeux bleus, qui étaient appelés à régner sur un IIIe Reich: une race supérieure de Germains Nordiques. Après avoir subi une "sélection raciale", des femmes enceintes d'un SS ou d'un soldat allemand, venaient accoucher dans des ces maternités. Les enfants pouvaient y être abandonnés puis adoptés par une "famille modèle". Lebensborn "Fountains of Life" The statutes of the Lebensborn are signed by Heinrich Himmler. In 1935, the supreme head of the SS, founded this institution intended to create a "superior race". This project - from 1935 to 1945 - aimed to give birth to children "perfect", blond, blue-eyed, who were called to reign over a Third Reich: a superior race of Nordic Germans. After undergoing a "racial selection", pregnant women of a SS or a German soldier, came to give birth in these maternity wards. Children could be abandoned there and then adopted by a "model family". Лебенсборорн "Фонтаны жизни" Устав Лебенсберна подписан Генрихом Гиммлером. В 1935 году верховный глава СС основал это учреждение с целью создания "высшей расы". Этот проект - с 1935 по 1945 год - был направлен на рождение детей "идеальных", белокурых, голубоглазых, которые должны были править Третьим Рейхом: высшей расой скандинавских немцев. После прохождения "расового отбора" беременные женщины из СС или немецкого военнослужащего рожали в этих родильных отделениях. Дети могут быть брошены там, а затем усыновлены "образцовой семьей". Lebensborn "fontanny życia" Statut Lebensborn podpisał Heinrich Himmler. W 1935 roku najwyższy szef SS założył tę instytucję, która ma stworzyć "rasę nadrzędną". Ten projekt - od 1935 do 1945 - miał na celu rodzić dzieci "doskonałe", blondynka, niebieskooka, które zostały powołane do panowania nad trzecią Rzeszą: Rasę nadrzędną Nordyckich Niemców. Po przejściu "selekcji rasowej" kobiety ciężarne SS lub niemieckiego żołnierzy narodziły się w tych oddziałach macierzyńskich. Dzieci mogłyby tam zostać porzucone, a następnie przyjęte przez „rodzinę modelową”. Lebensborn "Fontane di vita" Lo statuto del Lebensborn è firmato da Heinrich Himmler. Nel 1935, il capo supremo delle SS, fonda questa istituzione destinata a creare una "razza superiore". Questo progetto - dal 1935 al 1945 - mirava a dare alla luce bambini "perfetti", biondi, occhi azzurri, chiamati a regnare su un Terzo Reich: una razza superiore di Germani Nordici. Dopo aver subito una "selezione razziale", le donne incinte di un SS o di un soldato tedesco, venivano partorire in queste maternità. I bambini potevano essere abbandonati e adottati da una "famiglia modello". Lebensborn "Fuentes de la vida" Los estatutos del Lebensborn están firmados por Heinrich Himmler. En 1935, el jefe supremo de la SS, funda esta institución destinada a crear una "raza superior". Este proyecto - de 1935 a 1945 - tenía por objeto dar a luz a niños "perfectos", rubios, de ojos azules, llamados a reinar sobre un III Reich: una raza superior de germanos nórdicos. Después de haber sido sometidos a una "selección racial", las mujeres embarazadas de un SS o de un soldado alemán venían a dar a luz en esas maternidades. Los niños podían ser abandonados y luego adoptados por una "familia modelo". Retrouvez-moi sur les réseaux / Follow me for daily content: 👍 Facebook:  Urbex Guy Clement  https://www.facebook.com/profile.php?... 👉 Youtube  URBEX Guy Clément  https://www.youtube.com/channel/UCNhQ... 📸 Instagram:  @abandoned.urbex.world  https://www.instagram.com/abandoned.u...     🎵TikTok: @urbexguyclement https://www.tiktok.com/@urbexguycleme...     🐦Twitter: @GuyPellegrin https://twitter.com/GuyPellegrin     Instagram 👉👉 @abandoned.urbex.world Facebook 👉👉 URBEX Guy Clément Youtube 👉👉 https://www.youtube.com/channel/UCNhQ... "Write your past, your present is over"- "Ecrivez votre passé, votre présent est fini" BIENVENUE sur ma chaîne URBEX Guy Clément. Je suis un explorateur passionné de voyages et d'urbex. Je publie sur ma chaîne toutes mes explorations : des plus classiques aux plus insolites et parfois même incroyables. N'hésitez pas à laisser des commentaires pour me dire ce que vous avez aimé et vos suggestions. Vous pouvez vous abonner à ma chaîne pour être informés en priorité de mes dernières explorations. #amazing #abandoned​ #urbex
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xxfeunoyr · 2 years
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TRIVIA RPGISTE.
Connaître saon roliste. 🤍
Kuei! Kwe! à tous.te.s le monde! 🧡 Dans une initiative purement personnelle et afin de me présenter à vous tous.tes, je mets à votre disposition une petite fiche informative qui vous permettra d’en connaître davantage sur moi. ✨ À travers cette forme de trivia (wtv), j’espère pouvoir partager avec vous et celleux qu’iels le veulent des passions communes et des sujets sur lesquels échanger. ☺️
📌 Partie I. (lea joueur.euse)
• PRONOMS : accords féminins (she/they, elle/ielle). Je m’accomode également des pronoms neutres.
• GENRE : femme cisgenre.
• PRÉNOM(S) : mc ou marie pour les intimes.
•PSEUDONYME : xxfeunoyr.
• ASTROLOGIE : vierge. (septembre)
• ÂGE : trente (30) ans.
• NATIONALITÉ : canadienne (québécoise).
• ETHNICITÉ : blanche.
• EMPLACEMENT : je réside actuellement à Tiohtia:ke (île de Montréal - territoire autochtone non-cédé).
• SEXUALITÉ : asexuelle, aromantique.
• TRIGGERS : théories du complot (reliés à la COVID), féminicides, violences autochtones, mouvements religieux & sectaires, désinformations historiques & scientifiques, transphobie, racisme, homophobie, violences relatives à la communauté 2SLGBTQ+, violences gynécologiques et obstétricales, rhabdophobie, wiccaphobie, grossophobie, violences animales et maltraitance, stigmatisation en santé mental, paternalisme, validisme, psychophobie, mysoginie, les champignons, les clowns.
📌 Partie II. (les goûts)
• PASSION(S) : l’écriture (essentiellement la rédaction d’essais littéraires & le rp - ainsi que tout ce qui s’y rattache), la lecture, le graphisme (à des fins récréatifs), la culture, l’histoire, l’occultisme, la sorcellerie, les animaux & les plantes.
• AUTEUR.E PRÉFÉRÉ.E : Patti Smith, Ruby Kaur, Mary Oliver, Patrick Senécal, Natasha Kanapé-Fontaine, …
• ARTISTE(S) MUSICAL(AUX) PRÉFÉRÉ.E(S) : Novo Amor, Greta Van Fleet, Fleetwood Mac, First Aid Kit, …
• LIVRE DU MOMENT : (maj 05/2024) Ru de Kim Thúy.
• CHANSON DU MOMENT : (maj 12/2023) I Heard Your Voice de The Deadly Snakes
• UN.E PRODUCTEUR.TRICE AU CINÉMA : j’saurais choisir en vrai.
• FILM (GENRE) PRÉFÉRÉ : horreur.
• ARTISTE(S) PEINTRE(S) PRÉFÉRÉ.E(S) : David Shrigley.
• YOUTUBEUR.EUSE.S ET/OU CHAÎNE YOUTUBE PRÉFÉRÉ.E.S : Victoria Charlton, Squeezie, Big Ben, Sexe Oral Podcast, Game Movie Land.
• SÉRIE(S) DU MOMENT : The Office, House of the Dragon, Rings of Power, STAT, Les filles de Derry, The Walking Dead, Sakura, Choux Blancs, Les filles de Caleb, Truth Seeker, Wanderlust, The Witcher, …
• FILM(S) DU MOMENT : (tw : horreur, sang, gore) Tarot d’Anna Halberg et Spenser Cohen.
📌 Partie III. (fun facts)
J’ai un nombre impossible à compter de tatouages. Presque tous réalisés par les artistes @chrysantheme.tattoo (instagram), & @clandestine.tattoo.art (instagram) @mercurarosa (instagram) au studio "Nébula" (@atelier.nebula_) à Montréal; c’est un endroit qui se veut le plus safe possible pour tous.te.s et qui prône le tatouage par la technique du Stick and Poke (Handpoke). Il y a également des artistes qui offrent des services de tatouage avec la machine (Pen). C’est comme la maison pour moi. 🤍 Je possède notamment des tatouages au visage (sur le front, la joue et les tempes), la jambe droite, les bras, les mains, les paumes de main et sur la gorge. Ils sont tous très voyants. 🪬
(tw) J’ai un diagnostique de TAG (Trouble d’Anxiété Généralisée) depuis que je suis enfant, ainsi qu’un TDA (Trouble de l’Attention) plus récemment diagnostiqué. Je prends aujourd’hui de la médication pour mon anxiété (notamment de la venlafaxine). Je suis très à l’aise d’en parler et de partager mes expériences face à la maladie. (Pour celleux qui désireraient en discuter, j’autorise les MPs).
(tw) J’ai le septum percé depuis un peu plus d’un an. J’avais autrefois plusieurs piercing aux oreilles, mais (tw) j’ai une peau qui a tendance à faire des chéloïdes. Je dois donc faire très attention aux emplacements de mes piercings. Edit de l’Été 2023 : je me suis lancée et j’ai fais percé mon counch (orbital) au @mauvemontreal (instagram), mon rook et le nez!
L’automne est ma saison préférée. J’aime également beaucoup l’hiver et le froid.
J’ai deux chiens (pugs). Ils sont avec mes parents (n’ayant pas l’opportunité de pouvoir les garder dans mon logement actuel). Mais, si je pouvais, j’aurais une vraie petite ferme chez moi.
J’ai adopté le 1er juin 2023 un petit chaton. Il s’agit d’un maine coon mâle (né le 18 mars 2023) d’un élevage de Sainte-Thérèse (Québec). Sa robe est bleue et il s’appelle Clément.
Je n’ai pas le permis (et ne l’aurai jamais). Je prône les déplacements en transports publiques (même si les réseaux sont plus ou moins efficaces au Québec hors de la région de Montréal).
Je n’ai jamais fais d’études supérieures (mon cursus scolaire s’est achevé avec l’obtention d’un diplôme collégiale en sciences humaines, obtenu au CÉGEP Marie-Victorin). Même si je lui reconnais son importance, j’ai toujours eu HORREUR de l’école. J’ai aussi étudié l’Histoire à l’UQAM (Montréal) la Communication (toujours à l’UQAM). J’ai commencé plusieurs cursus scolaire sans jamais les terminer (tw : TDA quand tu nous tiens…)
J’aimerais un jour pouvoir m’établir (pour une période de plus ou moins un an) dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador (Canada).
J’ai trois petites soeurs. En dépit de nos différences, ce sont les femmes de ma vie.
Je parle couramment français et anglais. J’ai quelques notions de base en créole (haïtien) et en espagnol. J’apprends également la langue anishnabee et innu.
Je suis une roliste depuis l’âge de treize (13) ans. C’est d’ailleurs le rpg qui m’a permis de développer mes connaissances littéraires et écrites.
La girafe est mon animal préféré.
Je tire aux tarots depuis que j’ai dix (10) ans. J’ai également un contact très étroit avec les pratiques wiccanes, bien que mes croyances soient plus libres et individuelles que celles qui sont véhiculées. Je suis attirée par l’occultisme (mais ne pratique pas de "magie noire".)
La Gaspésie est mon coin de province préféré. J’y vais généralement chaque été.
(Excluant la période pandémique) je visite environ deux fois par an la ville de New-York (USA). Je connais Time Square par coeur.
La saison des fêtes (23 décembre - 2 janvier) est ma période de l’année que je préfères.
Je travail dans un centre d’appels, dans le volet des assurances collectives (voyages, assistance web, médicaments, paramédical…). J’adore ça.
J’aime le Pumpkin Spice Latte de Starbucks (no shame).
J’écoute religieusement les épisodes de la téléréalité, Occupation Double (Québec). Je suis Team Jay Du Temple (meilleur animateur OD depuis forever).
Je me suis fais ban par Sophie Durocher sur Twitter (et je suis pas peu fière. 🥲).
J’ai participé activement aux manifestations étudiantes du Printemps Érable au Québec. J’ai même failli me faire arrêter.
J’ai participé à des émissions de radio communautaire à Boscoville (dans le secteur est de la ville de Montréal). J’y tenais une capsule de faits divers & étranges.
J’ai déjà rencontré : Judith Lussier, Mike Myers et Jessica Chastain.
J’ai une peur viscérale des clowns et des fonds marins.
(tw) Je souffre de dermatillomanie. Lors de crise, je peux me blesser violemment, au point de ne plus pouvoir utiliser mes doigts pendant plusieurs jours. Edit Hiver 2023 : je m’arrache maintenant la peau sous les pieds. Parfois, il me faut jusqu’à deux épaisseurs de chaussettes pour pouvoir marcher.
J’ai déjà bossé dans un institut national de psychiatrie légale, à Montréal.
J’adore Céline Dion (clichés canadiens, quand tu nous tiens! 😂)
Je dors toujours avec un ventilateur (été comme hiver). C’est psychologique, mais je dois avoir un bruit de fond pour trouver le sommeil.
Je suis allergique à l’argent. Je ne porte que des bijoux en or (plaqués ou non).
J’aime les enfants, mais je n’aime pas la parentalité de certains parents.
Je me suis rasée la tête l’été 2022 (alors que j’ai toujours eu les cheveux très très longs). Je ne l’ai pas fais pour une quelconque association, mais tout simplement pour moi, parce que j’en avais envie (à savoir que j’aurais aimé les donner à Leucan, mais le processus d’inscription était dépassé).
Le jaune, le noir (iknowpasunecouleur) et le vert sont mes couleurs préférées.
Je suis très impliquée dans la politique de mon quartier.
Je préfères acheter mes vêtements en friperie. Mais les options PLUS SIZE sont trop limitées.
Teddy Fresh est une marque de vêtements que j’affectionne beaucoup.
(tw) Je ne mange pas de champignons, ça me répugne.
(tw) Je ne mange rien qui vienne de la mer.
J’ai quitté le nid familial à l’âge tardif de vingt-huit (28) ans.
Je porte le nom de mon grand-père (paternel).
J’ai renoncé à mon baptême (religion catholique) il y a un an…, mais je me considères comme athée depuis toujours.
J’ai toujours considéré mes animaux comme mes propres enfants. #DealWithIt.
Je suis suivi par plusieurs artistes québécois.es sur les résaux sociaux.
Je ne sais pas garder ma chambre "propre". C’est dans le chaos que je me retrouve.
(tw) Je consomme du CBD sur une base régulière. Ça m’aide pour dormir, mais aussi pour créer.
Je suis une sérievore.
(tw) J’ai décidé de me faire inséminer en automne 2026. Je veux des enfants, sans avoir à dealer pour autant avec une belle famille et/ou faire des compromis dans ma façon d’élever mon enfant.
📌 Partie IV. (ça ou ça?)
• CAFÉ OU THÉ? : café.
• SUCRÉ OU SALÉ? : sucré.
• ANGLAIS OU FRANÇAIS? : français.
• CHAT OU CHIEN? : both.
• JOUR OU NUIT? : soirée.
• TATTOOS OU PIERCINGS? : tattoo(s).
• FILM OU SÉRIE? : série.
• APPLE OU SAMSUNG? : apple.
• FORÊT OU PLAGE? : forêt.
• CAMPAGNE OU VILLE? : banlieu.
• JEUX VIDÉOS OU JEUX DE TABLE? : both.
• PC OU CONSOLE? : console.
• POKEMON OU DIGIMON? : both.
• AVION OU TRAIN? : train.
• GAUCHE OU DROITE? : au Québec, c’est par la gauche qu’on se dépasse. (😉)
• TÉLÉTRAVAIL OU PRÉSENTIEL? : both.
• RÉUTILISABLE OU JETTABLE? : réutilisable.
• INTERNATIONAL OU LOCAL? : local.
• VIDEOS OU PHOTOS? : photos.
• MARVEL OU DC? : dc.
• INSTAGRAM OU FACEBOOK? : instagram.
• CHOCOLAT OU VANILLE? : vanille.
• RANDONNÉE OU COURSE À PIED? : dormir.
• RESTAURANT OU TAKEOUT? : restaurant.
• STAR WARS OU STAR TREK? : both.
• FORUMACTIF OU JCINK? : forumactif.
• IMGBOX OU IMGUR? : imgur.
• VERSION ORIGINALE OU VERSION TRADUITE? : version traduite (lorsqu’offerte en doublage du Québec - no hate, je connais des gens du millieu et je souhaites encourager les artistes d’ici).
• ELVES OU DWARFS? : dwarfs ftw. (mais hobbit dans le coeur. 🤍)
• VÉRITÉ OU CONSÉQUENCE? : vérité.
• TÔT OU TARD? : tôt.
• JUS OU BOISSON GAZEUSE? : eau.
• FRUITS OU LÉGUMES? : fruits.
• BAR OU BOÎTE DE NUIT? : bar.
• CINÉMA OU STREAMING? : cinéma.
• CAMPING OU CHALET? : camping en été et chalet en hiver.
• QUÉBEC OU MONTRÉAL? : vieux-québec all the way. En vrai, si vous devez visiter la province, ne perdez pas votre temps à Montréal. (Avec la construction infinie en plus) la richesse historique de Québec est plus grande (et passionnante!).
📌 Partie V. (le rpg)
• GENRE (RPG) PRÉFÉRÉ : post-apo, city-gang, city-fantastique, occulte-horreur.
• RYTHME RP : rythme lent à modéré.
• PRÉFÉRENCE D’ÉCRITURE : écriture en joual (français), à la troisième personne. Je préfères écrire les dialogues en anglais.
• NOMBRE DE MOTS : je m’adapte à maon partenaire.
• FACECLAIMS DU MOMENT : au feeling. Je n’ai pas de faceclaim chouchou en ce moment.
• FORUM(S) DU MOMENT : aucun.
• PROJET(S) EN COURS : in coming.
• DISCORD : demande par mp. Je me réserve le droit de refuser de donner mes coordonnés à des gens que je ne juge pas safe et/ou suceptible de tenir des propos problématiques pour moi.
\!/ Je ne réponds pas aux anons négatifs, violents et/ou gratuit de méchanceté. Je ne perds pas mon temps avec des gens comme ça, pas plus que je n’ai envie de répondre à ce genre de propos. Si j’ai des triggers dans la vie (voir la liste plus haut), il n’en demeure pas moins que j’ai été élevé sans tabous et je pense (même me trouve convaincue) que tous sujets peut être discuter dans le respect des opinions de chacun.e (sous certaines réserves bien sûr. Le racisme n’est pas un débat d’idées, pas plus que la transphobie, l’homophobie, la mysoginie, … on est au 21e siècle et il y a des sujets qui sont clos depuis longtemps… c’sont les con.ne.s qui veulent rouvrir les plaies par pure méchanceté et manque d’éducation… #BeWoke). De plus, certains sujets pouvant être "censurés" par tumblr, il y a certaine conversation qui resteront privées. Ce n’est jamais dans le but de cacher quoi que ce soit (et ça ne le sera jamais! Jamais que la transparence est une chose importante pour moi), seulement de me "plier" aux règles établies de la plateforme. \!/
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