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#chez les ploucs
philoursmars · 2 months
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Ca y est ! Je reviens de mon périple dans l'Ouest pour retrouver des ami(e)s lointain(e)s ! Première étape, Isabelle en Gironde, vers Libourne…
Nous passons une journée à Bordeaux.
La rue du Parlement, ex Rue Royale, ex rue ???. Puis avec Isa, on se régale au resto "Chez les Ploucs" avec des croustilles de porc (des travers)
Enfin, moins appétissante, la belle devanture décorée de rats, rue du Pas-Saint-Georges
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ekman · 1 year
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J’ai divorcé d’avec les Français au moment du confinement. Quand je les ai vus accepter sans broncher d’être parqués comme du bétail. C’est donc qu’ils sont, factuellement, du bétail. En plus, ils sont aussi leurs propres matons, s’accordant scrupuleusement des dérogations de sortie motivées et conformes. Fascinant. À cette époque, je m’amusais à leur faire part de mes nombreuses et longues escapades, moments magnifiques dans un quartier offert au silence, sur les sentiers d’une forêt désertée où toute la faune, usuellement contenue par le passage des ploucs péri-urbains et autres retraités queshuaïsés, sortait de son contenant convenu et débordait sur les chemins, les parkings, les bords d’autoroute. Il fallait voir leurs gueules interdites. Comme si j’avais avoué la préparation d’un attentat ou l’élaboration d’un assassinat. Et pourtant... Il suffisait d’ouvrir sa porte, de marcher, de gagner les bois puis de s’arrêter et d’attendre quelques minutes à écouter tous les oiseaux – c’est à dire ceux que la rumeur humaine laisse habituellement inaudibles – pour apecevoir, loin des ombres forestières, renards et biches, et noter le comportement étonnamment entreprenant des corvidés, bien moins craintifs que d’habitude, employés à réinvestir les lieux à grands renforts de cris perçants et de disputes renouvelées. Pendant ce temps-là, claquemurés chez eux, les Français regardaient les chaînes infos avec leur compteur rouge sang indiquant le nombre de morts en cours. Extraordinaire ! Une mise en scène totalitaire, une pression visuelle constante, un univers sonore saturé de mises en garde, de menaces et d’invectives. Et le masque. Le masque ! Muselière de tissu bleu destinée à faire taire tous et chacun. Distanciation sociale aussi : pas de contact, pas même de frôlement ! Un mètre réglementaire, avec les marques au sol comme dans les dépôts ou les usines ! Et dans la queue aux caisses des magasins, les regards suspicieux à la première toux, au premier reniflement... Je pensais que les gens étaient devenus fous ; ils étaient juste livrés à leurs névroses. On voyait le conditionnement à l’œuvre. On mesurait le champ infini de leurs renoncements. Et je me suis mis à les détester, accrochés à leur bulle existentielle, tétanisés par l’idée de mourir, prêts à tout trahir, tout balancer, dans l’espoir de s’entendre dire “allez, c’est bon, vous allez vivre à nouveau, et tout sera comme avant”. Voix de l’État qui sait tout mieux que vous, qui a barre sur votre volonté, vos divergences, vos doutes raisonnables. La France, et son assourdissant récit révolutionnaire, les combattants de la Liberté, la patrie des Droits de l’Homme, tout ce folklore clinquant montrait avec éclat sa vacuité, son inutilité, son imposture pour tout dire. Les Français se tenaient depuis longtemps éloignés du sacré, à l’abri - pensaient-ils – de toute tentation de transcendance, sans aucune morale autre que républicaine, sans éthique mais avec l’état de droit. Ils voulaient, pour toujours, jouir sans entraves. Ils découvrent maintenant ce que signifie souffrir sans répit. J.-M. M.
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alexlacquemanne · 1 year
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Avril MMXXIII
Films
Le Troisième Homme (The Third Man) (1949) de Carol Reed avec Joseph Cotten, Alida Valli, Orson Welles, Trevor Howard, Bernard Lee, Paul Hörbiger et Ernst Deutsch
Fantasia chez les ploucs (1971) de Gérard Pirès avec Lino Ventura, Jean Yanne, Mireille Darc, Georges Demestre, Nanni Loy, Jacques Dufilho, Georges Beller et Rufus
Super Mario Bros. le film (The Super Mario Bros. Movie) (2023) de Aaron Horvath et Michael Jelenic avec Pierre Tessier, Audrey Sourdive, Benoît Du Pac, Jérémie Covillault, Emmanuel Garijo, Xavier Fagnon, Nicolas Marié et Thierry Desroses
La Folie des grandeurs (1971) de Gérard Oury avec Louis de Funès, Yves Montand, Alice Sapritch, Karin Schubert, Alberto de Mendoza et Gabriele Tinti
Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan (2023) de Martin Bourboulon avec François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris, Pio Marmaï, Eva Green, Vicky Krieps, Louis Garrel : Louis XIII et Lyna Khoudri
Vacances romaines (Roman Holiday) (1953) de William Wyler avec Gregory Peck, Audrey Hepburn, Eddie Albert, Hartley Power, Harcourt Williams et Margaret Rawlings
Le Signe de Zorro (The Mark of Zorro) (1940) de Rouben Mamoulian avec Tyrone Power, Linda Darnell, Basil Rathbone, Gale Sondergaard, Eugene Pallette, J. Edward Bromberg et Montagu Love
Flair de famille (2023) de Didier Bivel avec Sylvie Testud, Samuel Labarthe, Fatim-Zarha Alami Marrouni, Oscar Copp et Anne Girouard
Un pont trop loin (A Bridge Too Far) (1977) de Richard Attenborough avec Dirk Bogarde, James Caan, Michael Caine, Sean Connery, Edward Fox, Elliott Gould, Gene Hackman, Anthony Hopkins et Robert Redford
Sirocco (1951) de Curtis Bernhardt avec Humphrey Bogart, Märta Torén, Lee J. Cobb, Everett Sloane, Gerald Mohr, Zero Mostel et Nick Dennis
West Side Story (1961) de Jerome Robbins et Robert Wise avec Natalie Wood, Marni Nixon, Richard Beymer, Jimmy Bryant, Russ Tamblyn, Rita Moreno, Betty Wand, George Chakiris, Simon Oakland et Ned Glass
Inspecteur Lavardin (1986) de Claude Chabrol avec Jean Poiret, Jean-Claude Brialy, Bernadette Lafont, Jean-Luc Bideau, Jacques Dacqmine et Hermine Clair
La Bête humaine (1938) de Jean Renoir avec Jean Gabin, Simone Simon, Fernand Ledoux, Julien Carette, Blanchette Brunoy et Gérard Landry
L'Homme qui tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) (1962) de John Ford avec John Wayne, James Stewart, Vera Miles, Lee Marvin et Edmond O'Brien
Le Goût des autres (2000) d'Agnès Jaoui avec Anne Alvaro, Jean-Pierre Bacri, Alain Chabat, Agnès Jaoui, Gérard Lanvin, Christiane Millet et Wladimir Yordanoff
Remorques (1941) de Jean Grémillon avec Michèle Morgan, Jean Gabin, Madeleine Renaud, Fernand Ledoux, Charles Blavette, Jean Marchat, Nane Germon et Anne Laurens
Le Dindon (2019) de Jalil Lespert avec Dany Boon, Guillaume Gallienne, Alice Pol, Ahmed Sylla, Laure Calamy et Camille Lellouche
Adieu les cons (2020) d'Albert Dupontel avec Virginie Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié, Jackie Berroyer, Philippe Uchan, Bastien Ughetto et Marilou Aussilloux
Indiana Jones et la Dernière Croisade (Indiana Jones and the Last Crusade) (1989) de Steven Spielberg avec Harrison Ford, Sean Connery, Denholm Elliott, Alison Doody, John Rhys-Davies, Julian Glover et River Phoenix
Tigre et Dragon (臥虎藏龍, Wò Hǔ Cáng Lóng) (2000) d'Ang Lee avec Chow Yun-fat, Michelle Yeoh, Zhang Ziyi, Chang Chen, Cheng Pei-pei et Sihung Lung
Séries
Friends Saison 6, 7
Celui qui faisait sa demande : 1re partie - Celui qui faisait sa demande : 2e partie - Celui qui croyait faire jeune - Celui qui réglait le mariage - Celui qui s'était mal assis - Celui qui retrouvait son rôle - Celui qui avait toujours l'air bizarre - Celui qui aimait les petites siestes - Celui qui avait un livre à la bibliothèque - Celui qui n'aimait pas les chiens - Celui qui offrait un vélo - Celui qui se déguisait - Celui qui aimait les cheesecakes - Celui qui a passé la nuit debout - Celui qui a vu mourir Rosita - Ceux qui avaient trente ans - Celui qui avait un cerveau neuf - Celui qui savait la vérité sur Londres - Celui qui voyait la robe de mariée - Celui qui récupérait le prix - Celui qui avait une jolie cousine - Celui qui fantasmait sur le baiser - Celui qui écrivait ses vœux - Celui qui rencontrait l'auteur de ses jours - Celui qui a épousé Monica : 1re partie - Celui qui a épousé Monica : 2e partie
Coffre à Catch
#109 : Le Dirt Sheet débarque à la ECW ! - #110 : Aurélien Portehaut débarque à la ECW ! - #111 : Mark Henry vs Matt Hardy - C'est un Perfect 10 ! - #112 : Le Championship Scramble: le titre de Mark Henry en danger!
Top Gear Saison 11
L'art de la chasse - La traversée du Japon - Alfas bon marché - Apprentis policiers - Spéciale Inde - Ski vs Audi - Angleterre vs Allemagne - Spécial Pôle Nord
Meurtres au paradis Saison 12
Désignée coupable - Un foyer aimant - La lettre anonyme : première partie - La lettre anonyme : deuxième partie
Affaires sensibles
La crise des missiles de Cuba - Poutine/Macron : le face-à-face des présidents - L'affaire Iacono : le mensonge - L’Erika ou la monstrueuse année noire - Cinq colonnes à la Une : la révolution télévisuelle - La sombre histoire du roi du polar, José Giovanni - « Humilier les morts pour terroriser les vivants » : la profanation de Carpentras - Georges Marchais, les mémoires effacées. - Le renard de Kerlouan
L'agence tous risques Saison 3, 4
Jeu de piste - Chasseurs de primes - Effacez-les ! - Les Chevaliers de la route - Boisson gazeuse - Le jugement dernier : 1re partie - Le jugement dernier : 2e partie - Mystère à Beverly Hills - Le docteur est sorti - Aux frais de la princesse - Un quartier anglais - Le monstre du lac - La route de l'espoir - Gran prix - Rien que du muscle - Un quartier tranquille - Prudence les enfants - Opération Abraxis - Le trésor sous la mer - Rock N' Roll - Une vraie mine d'or
Inspecteur Barnaby Saison 7
L'Homme du bois - La Réunion des anciennes - La Malédiction du tumulus - Le Prix du scandale - La Légende du lac
Spectacles
Fallait pas le dire ! (2023) de Salomé Lelouch avec Pierre Arditi, Evelyne Bouix et Pascal Arnaud
Dido : Live at Brixton Academy (2004)
Livres
Nanar Wars : Le Pire Contre-Attaque ! d'Emmanuel Prelle et Emmanuel Vincenot
Détective Conan : Tome 6 de Gôshô Aoyama
Détective Conan : Tome 7 de Gôshô Aoyama
Une enquête du commissaire Dupin : Un été à Pont-Aven de Jean-Luc Bannalec
Détective Conan : Tome 8 de Gôshô Aoyama
On ne vit qu'une fois, souvenirs d'hier et d'aujourd'hui de Roger Moore
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yespat49 · 3 months
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Colère paysanne : la revanche du « plouc » sur le bobo
Le monde change. Les caricatures s’inversent : le ridicule est passé du « plouc » au bobo. La révolte des agriculteurs a dévoilé, par la qualité des leaders et de leurs prises de parole, le visage moderne  de la ruralité. C’est probablement chez les paysans que le monde nouveau, plus réaliste et humain, se dessine. Si les tracteurs n’ont pu pénétrer dans Paris, protégé par des blindés, la…
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lignes2frappe · 1 year
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FEAR OF GOD, QUAND LA RELIGION RAPPORTE DES MILLIONS
Bientôt dix ans que la marque de sapes californienne trace son sillon sans se soucier des codes…
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« La raison pour laquelle vous savez que vous pouvez faire quelque chose, c’est parce que vous savez que vous pouvez faire cette chose différemment. »
Cette phrase empruntée au pasteur évangélique T. D. Jakes, Jerry Lorenzo, le fondateur de Fear of God, aime la reprendre à son compte pour expliquer la vision qui l’anime.
Arrivé sur le tard dans l’industrie de la mode, dépourvu du moindre bagage en la matière, il a bâti une marque qui s’est imposée sur un créneau qu’il a lui-même créé, à la croisée du streetwear, du sportswear et de la haute couture.
Bon attention, Fear of God ne se confond ni de près ni de loin avec le mauvais goût des Palm Angels et des Philipp Plein qui n’ont de premium que leurs tarifs. Certes, là aussi les pièces phares coutent largement de quoi voir les huissiers débarqur chez soi (plus de 300 dollars le t-shirt, des hoodies qui flirtent avec les trois zéros, quasiment 2 000 dollars le blazer…), mais, à la différence de ces derniers, porter du Fear of God ne vous assimile pas d’entrée de jeu à un plouc pour qui classe et argent sont synonymes.
Mélange de cool et de sophistication, hype sans en faire des caisses, Fear of God est à l’image de Jerry Lorenzo : une force tranquille qui avance à son rythme, un pied dans l’air du temps, l’autre dans son petit monde.
Et il se pourrait que l’histoire n’en soit qu’à ses débuts.
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Les connexions se font
Né en 1977 dans l’Indiana, Jerry Lorenzo Manuel Jr. quitte rapidement les lieux pour parcourir l’Amérique au fil des pérégrinations de son père, le joueur puis entraîneur de baseball Jerry Manuel.
San Diego, Montréal, Chicago, Miami, New-York… chaque nouvelle destination est l’occasion de se fondre dans un nouvel environnement, de s’imprégner de nouvelles habitudes. Un trait de caractère qui se révèlera plus tard prédominant dans la conduite de ses affaires.
« Je me retrouvais à chaque fois dans des milieux différents. J’allais dans une école où il n’y avait que des Blancs et j’essayais d’être potes avec les quelques Noirs qu’il y avait. J’essayais aussi de me mettre bien avec les skateurs et les punks. »
Évidemment, en parallèle le jeune Jerry cultive un intérêt tout particulier pour le vêtement.
« Contrairement à mes autres enfants, la stratégie en baseball ne l’intéressait pas. Tout ce qui comptait pour lui c’était le style, les uniformes. Il venait me dire que le logo de l’équipe devrait être ici plutôt que là » se rappelle amusé son père.
Reste que malgré cette vie de bohème, la famille Manuel ne roule pas sur l’or et Jerry doit faire preuve de trésors d’inventivité pour paraître frais aux yeux de ses petits camarades plus fortunés.
« Mes parents ne pouvaient pas me payer les looks qui me représentaient. J’essayais donc d’être moi à ma manière. Je retournais mes t-shirts, je jouais avec les proportions en enfilant une veste qui disait rap et un jean qui disait Hedi Slimane. »
Si Jerry envisage un temps une carrière dans le baseball (« J’étais okay. J’aurais pu être drafté dans les ligues mineures, pas plus haut. »), une fois à la fac’, il passe un MBA (Master of Business Administration), tout en bossant à mi-temps chez Diesel pendant deux ans.
[Pour l’anecdote, son manager l’a longtemps cantonné en réserve car il ne le trouvait « pas assez cool » pour être en contact avec les clients.]
Sitôt l’école terminée, il profite des contacts de son paternel pour se faire engager dans les bureaux des Los Angeles Dodgers, avant d’enchaîner avec un job dans une agence de communication.
2008 marque ensuite un virage à 180 degrés.
Un temps en couple avec la divine Meagan Good (le clip 21 Questions de 50 Cent, Street Dancers, Think Like a Man…), cette dernière l’introduit dans les soirées branchées de la Cité des Anges.
« Il n’y a pas un soir où nous ne sortions pas. Grâce à elle, mon répertoire s’est rempli de numéros de promoteurs. Je connaissais tous les mondains de la ville. »
C’est ainsi qu’à force de vivre la nuit, il constate un vide sur le marché.
« C’était soit vous alliez dans les soirées pour célébrités et il n’y avait que de la techno, soit vous alliez en soirée rap et c’était ambiance ghetto. Il n’y avait rien entre les deux. Mon pote et moi, nous nous disions que nous étions cet entre-deux. Qu’il nous fallait créer un truc où nous pourrions écouter la musique que nous voulions écouter, en compagnie de gens qui nous ressemblent et qui s’habillent comme nous. »
Ni une, ni deux, Jerry Lorenzo Manuel raccourcit son nom en Jerry Lorenzo (pour d’éviter de nuire à la réputation de son père), et lance les JL Nights.
Seul aux commandes du projet, il délaisse volontiers le côté marketing pour se concentrer sur la seule chose qui compte à ses yeux : la qualité du produit.
« Je ne voulais pas faire la promotion de mes soirées. Je détestais envoyer des textos pour demander à quelqu’un de venir. Je me suis donc débrouillé pour organiser les meilleures soirées possibles afin que les personnes qui devaient venir viennent. »
La stratégie fonctionne très vite au-delà de ses espérances : de Kid Cudi à Pusha T, en passant par Kanye West et Don C, c’est tout le petit gratin du rap qui se presse à ses JL Nights.
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Un temps « grisé » par ce lifestyle (il dort de moins en moins, boit plus que de raison et se montre dans les clips de Knock You Down de Keri Hilson et Still Got It de Tyga), il ne coupe néanmoins pas complètement les ponts avec ses premiers amours en travaillant à ses heures perdues comme agent du baseballeur star des Dodgers, Matt Kemp.
Joies du multiverse, de nouveau les fils se touchent en 2012 lorsque Kemp le charge de pimper sa garde-robe.
« Je ne trouvais pas ce que je voulais en magasin. C’est comme s’il manquait quelque chose. Je me suis alors dit que si je ressentais ce manque, d’autres devaient le ressentir aussi. »
Ajoutez à ça que les artistes, athlètes et gosses de riches qui pullulent dans ses soirées lui paraissent constituer une clientèle toute faite, et l’idée lui vient de créer sa marque de fringues.
Désormais trentenaire et marié, Jerry Lorenzo rassemble ses 14 000 dollars d’économie et se lance sans plus attendre, pressé d’échapper à la night life.
Ne lui manque plus qu’à trouver un nom qui claque.
Le peur de Dieu
Élevé dans une famille chrétienne très pratiquante, Jerry a pris l’habitude dès le plus jeune âge de lire quotidiennement la Bible et des livres de prêches.
C’est ainsi qu’en se replongeant dans My Utmost for His Highest d’Oswald Chambers, publié en 1935, qu’il décide de recycler l’expression « fear of God ».
« Je l’ai tout de suite adoré car on peut la comprendre de deux façons. Si vous ne cultivez aucune relation avec Dieu, Dieu vous inspire la crainte. En revanche, si vous cultivez une relation profonde et sincère avec lui, cette crainte se mue en une forme de révérence. »
Et de préciser un brin provocateur : « Il y a un petit côté gangster à tout ça qui ne me déplaît pas. »
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Ce vernis de spiritualité n’est toutefois pas la seule source d’influence de Jerry Lorenzo. Loin de là.
Le grunge, le rap, les années 80, les années 90… il conçoit Fear of God, non pas comme une marque affiliée à telle ou telle chapelle, mais comme « un reflet de l’Amérique ».
« Pour être honnête, mes influences sont plutôt mainstream. Même en matière de mode, je n’ai pas des goûts particulièrement obscurs. Mes héros ce sont Kurt Cobain, Allen Iverson, Tom Cruise dans Risky Business, John Bender du Breakfast Club… ce sont les héros de l’Amérique. À l’époque, chacun renvoyait à une sous-culture. Aujourd’hui, toutes ces sous-cultures tendent à fusionner pour ne faire qu’une. »
Ceci posé, Jerry Lorenzo commence à réfléchir à sa première collection.
« La silhouette, le confort, les couleurs »
Les débuts ne sont pas faciles, sa totale inexpérience lui vaut de se faire régulièrement rouler dans la farine.
« Je n’y connaissais rien de rien. Je n’y connaissais rien aux modes de production, aux saisons, aux patrons… On me faisait croire que pour réserver un tissu il fallait obligatoirement débourser 10 000 dollars d’avance, certains intermédiaires me volaient… Ça n’arrêtait pas. »
Le métier finit cependant par rentrer et les toutes premières pièces étiquetées Fear of God voient le jour : d’abord un hoodie zippé en cuir à manches courtes, puis un t-shirt à manches longues à la Rick Owen sans être un copié/collé de Rick Owen (manches et encolure plus amples, moins de longueur à la taille).
En soi, rien de bien révolutionnaire, mais déjà une patte se distingue.
Sans voir été officiellement inauguré, Fear of God se met ainsi à tourner au sein du microcosme des rich & famous de L.A.
Mieux, la femme de Lorenzo, Desiree, une amie du styliste de Big Sean, convainc le rappeur de passer à la maison essayer quelques fringues. Sean Don kiffe et se met spontanément à porter du Fear of God en public.
De là, tout s’enchaîne.
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La première collection arrive en 2013.
Pantalons slims, hauts oversized, layering, sweatshirts épais, shorts portés par-dessus un bas de survêt’ resserré aux chevilles… à peine débarqué dans le game, Fear of God réussit à dégager une identité qui lui est propre.
« Le confort est essentiel. Qu’il s’agisse d‘un hoodie ou d’un blazer, c’est une priorité. Toute la difficulté consiste à trouver l’équilibre entre le confort et la sophistication. »
« Aucun des looks n’est le fruit du hasard. Pour chacun d’entre eux je peux vous dire s’il est fait pour aller au cinéma, pour prendre l’avion ou pour aller à un rencard. »
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Bombardé chef de file du « luxury streetwear », Jerry Lorenzo est repéré par Virgil Abloh. Le futur directeur artistique de Louis Vuitton le recommande alors à Kanye West qui aussitôt le convie à Paris pour faire connaissance.
Les deux hommes cliquent immédiatement et Kanye lui offre le poste de « consultant design » sur sa collaboration à venir avec A.P.C..
Suivront le merch de la tournée Yeezus et les deux premières Yeezy seasons.
Kanye West étant ce qu’il est (« Cela devait de plus en plus difficile de faire entendre mon point de vue »), Lorenzo se résout à quitter le navire en 2016 avant que leur relation ne prenne trop de plomb dans l’aile.
Au même moment, une nouvelle opportunité s’offre à lui : Justin Bieber souhaite le débaucher pour chapeauter le merch et ses tenues de scène du Purpose Tour.
« J’étais assez réticent au départ. Je craignais que m’associer avec Justin entache l’image de la marque. Autant j’adorais sa musique, autant il n’était à l’époque pas connu pour son sens du style. En passant de Ye à lui, les gens ne risquaient-ils pas de se dire que c’était le début de la fin pour Fear of God ? »
Marqué par la sincérité de Bieber, Lorenzo se laisse convaincre… ce qui vaut à la marque d’atteindre des sommets de popularité !
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Copié aussi bien par la concurrence que par Zara et H&M, à l’aube de sa cinquième collection, Fear of God fait feu de tout bois.
Conscient des tarifs exorbitants proposés, Lorenzo décline alors Fear of God en F.O.G., une marque satellite plus accessible.
« La plupart des membres de ma famille s’habillent chez PacSun (une chaîne de prêt-à-porter), pas chez Barneys (une ex-enseigne de haute couture). Honnêtement, j’ai envie d’être là où mes cousins peuvent me voir. Qu’ils soient fiers de moi. »
Bien qu’accueillie favorablement, cette tentative d’Armani Exchange ne fonctionne « qu’à moitié » de son propre aveu. En 2018, il rebrand ainsi F.O.G. en Essentials pour en faire, non plus une variation cheap de Fear of God, mais une porte d’entrée sur son univers – on y trouve pléthore de basiques, des pièces plus épurées, des tailles enfants...
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Autre étape capitale dans l’évolution de Fear of God, toujours en 2016, son arrivée en fanfare dans le footwear.
Teasée pendant des mois, la Military Sneaker, qui comme son nom l’indique s’inspire grandement des boots de soldats, la fluidité en plus, met en sueur hypebeasts et fans de Trunk dans DBZ de Raf Simons.
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Paire niche (prix de vente 1 000$), elle est suivie quelques semaines plus tard par un modèle beaucoup plus démocratique élaboré en collaboration avec Vans, la Vans Era 95 Fear of God.
Distribuée exclusivement chez PacSun, elle se retrouve en rupture stock en deux temps trois mouvements et demeure à ce jour extrêmement prisée au resale.
La paire qui va toutefois propulser Fear of God dans une autre dimension est la Nike Air Fear Of God 1.
Courtisé par la firme au swoosh, Jerry Lorenzo s’offre un galop d’essai avec la Nike Air Skylon 2, avant de poser ses conditions pour la suite : customiser un modèle préexistant ne l’intéresse plus, il veut designer sa propre sneaker, un privilège accordé avant lui aux seuls Michael Jordan et Kanye West !
Contre toute-attente, Nike accepte, accélérant encore un peu plus la fusion entre le luxe et le sportswear.
Paire audacieuse s’il en est, la Nike Air Fear Of God 1 introduit pour de bon Fear of God au grand public.
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Le prochain Ralph Lauren ?
Malgré ce succès qui va en grandissant, Jerry Lorenzo refuse le qualificatif de designer. Il préfère se décrire comme un curateur ou un « cultural sampler ».
Au-delà d’un très probable syndrome de l’imposteur (à ce jour il ne dessine toujours aucun croquis), ce refus de rentrer dans une case se manifeste dans sa manière de travailler.
Fear of God ne se plie pas au calendrier traditionnel de la fashionsphère. Les collections sortent quand elles sont prêtes, sans être présentées dans des défilés – généralement un clip vidéo de présentation seul suffit.
La marque ne possède d’ailleurs aucun département marketing.
« Fear of God n’est pas une marque franchement capitaliste. Nous ne sortons pas quatre ou cinq collections par an. Nous préférons attendre d’avoir quelque chose à dire. Nous préférons attendre que notre produit soit à la hauteur de nos exigences. »
« Nous ne prenons pas à légère la chance qui est la nôtre de faire avancer des idées. Nous faisons chaque jour de notre mieux pour nous montrer à la hauteur. »
La dernière collection en date, la septième, s’est d’ailleurs fait attendre deux longues années avant d’être présentée en 2020. Un laps de temps nécessaire pour faire bouger les lignes.
Si les traditionnels bombers, chemises en flanelle et toiles de jeans déchirées n’ont pas manqué à l’appel, une ambition nouvelle s’est fait sentir avec l’apparition de mailles en cachemire, de costumes, et même de mocassins.
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Coïncidence qui n’en est pas une, une collaboration remarquée avec Ermenegildo Zegna a concomitamment vu le jour. Là aussi, le mood est à plus de classicisme, pour ne pas dire de maturité.
« Je prends de l’âge, je suis père de famille, j’ai besoin d’une garde-robe qui correspond à ce stade de ma vie » feint de se justifier Lorenzo.
« Nous avons décelé une opportunité sur le marché » déclare pour sa part Alessandro Sartori, le directeur artistique de Zegna. « La plupart des marques tailleurs ne fonctionnent pas de la sorte. Avec Fear of God nous inventons une nouvelle grammaire. »
En réalité, pour Jerry Lorenzo le défi est encore plus grand.
« Je veux bâtir ce que Ralph Lauren a bâti — des vêtements pour tous. C’est le seul truc que j’ai en tête. »
Et pour ce faire, il compte bien continuer de faire les choses à sa façon, et pas une autre.
Ou pour citer une ligne de Jay Z qu’il aime reprendre à son compte : « La liberté ce n’est pas gagner autant d’argent que possible, la liberté c’est se suffire à soi-même. »
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Publié initialement sur Booska-p.com le 21 septembre 2022.
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marylaiine · 1 year
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Romain Gary - Clair de femme
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-         Tu ne peux pas dormir ?
-         Si. Je peux. Mais je ne veux pas. C’est trop bon, près de toi.
-         Allez, viens ici, comme ça, là, et dors.
-         Yannik, comment est-ce possible, après tant d’années, et c’est toujours là, intact, comme aux premiers jours ? Ils disent pourtant : tout passe, tout casse, tout lasse …
-         C’est seulement chez ceux qui ne font que passer, casser, se lasser…
-         Qu’est ce qu’on a, toi et moi ? Les problèmes du couple, et tout ça ?
-         Les problèmes du couple, qu’est-ce que c’est ? Ou bien il y a des problèmes, ou bien il y a couple.
-         C’est parait-il souvent très difficile, douloureux, ça se décolle, ça fait eau. Ça fout le camp…
-         Ecoute, Michel, Qu’est-ce que c’est que cette idée de me réveiller au milieu de la nuit pour me parler des problèmes du couple ? C’est la paella qui t’est restée sur l’estomac ?
-         Je veux savoir pourquoi on n’a pas de problèmes du couple, bon sang !
-         Il y a des mauvaises rencontres, c’est tout. A moi aussi, ça m’est arrivé. A toi aussi. Comment veux-tu distinguer le faux du vrai, quand on crève de solitude ? On rencontre un type, on essaie de le rendre intéressant, on l’invente complètement, on l’habille de qualités des pieds à la tête, on ferme les yeux pour mieux le voir, il essaie de donner le change, vous aussi, s’il est beau et con on le trouve intelligent, s’il vous trouve conne, il se sent intelligent, s’il remarque que vous avez les seins qui tombent, il vous trouve de la personnalité, si vous commencez à sentir que c’est un plouc, vous vous dites qu’il faut l’aider, s’il est inculte, vous en savez assez pour deux, s’il veut faire ça tout le temps, vous vous dites qu’il vous aime, s’il n'est pas très porté là-dessus, vous vous dite que ce n’est pas ça qui compte, s’il est radin, c’est parce qu’il eu une enfance pauvre, s’il est mufle, vous vous dites qu’il est nature, et vous continuez ainsi à faire des pieds et des mains pour nier l’évidence, alors que ça crève les yeux et c’est ce qu’on appelle les problèmes du coupe, le problème du couple, quand il n’est plus possible de s’inventer, l’un l’autre, et alors, c’est le chagrin, la rancune, la haine, les débris que l’on essaie de faire tenir ensemble à cause des enfants ou tout simplement parce qu’on préfère encore être dans la merde que de se retrouver seule. Voilà. Dors. Bon, maintenant, je me suis fait tellement peur que je ne vais pas pouvoir dormir. Allume un peu, que je te regarde pour me rassurer. Ouf. C’est bien toi.
Je riais, et d’ailleurs, il restait encore un peu de cognac dans la bouteille. « Pendant vingt-cinq années, Michel, je vivais, je respirais, je pensais sans le connaitre – et de quoi pouvais-je bien vivre, de quel souffle, qu’est ce que c’était, des pensées sans toi ?... » J’apprenais par cœur ces lettres qu’elle m’écrivait du ciel et des escales, « bouts d’éternité », comme elle les appelait, tant elle les trouvait banales. Chaînons immémoriaux, mots survivants, banalités, oui, tu avais raison, banalités élémentaires, comme ces signes de vie que nous allons chercher avec une telle ferveur ailleurs dans le système solaire, a b c toujours menacé d’oubli par les naufragés du sens, vous qui cherchez la profondeur et ne trouvez que des abîmes. J’écoutais la nuit à mon poste de pilotage le murmure fidèle du récitant dans ma poitrine, mais ceux qui ont perdu la mémoire ne sont même plus capables d’entendre notre vieux souffleur. Hommes de haut souci, qui vous demandez pouvoir vous êtes là, ce que tout cela signifie, pourquoi le monde – et que de noms illustres pour crier ainsi leur perte de connaissance ! - ce ne sont point-là, comme vous nous faites croire, interpellations de l’univers, ce sont seulement des questions sans lèvres. Il y avait certes des limites physiques, il fallait séparer nos souffles, s’écarter, s’espacer, se lever, se dédoubler, et c’est toujours autant de perdu. Quand on a deux corps, il vient des moments où l’on est à moitié.
-         Est-ce que je suis envahissante ?
-         Terriblement, lorsque tu n’es pas là.
Je me levai et quittai le miroir.
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marianne-sarasvati · 7 years
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R.I.P. Mireille Darc (1938-2017) photo © Philippe Le Tellier
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rapaixamour · 3 years
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L'ironie de la vie fait qu'à l'instant même Où mon encre pose les premiers mots de ce poème J'aurai tant aimé qu'elle puisse l'écouter Il y a une heure, petite maman, le ciel vient de te rappeler Sur mon t-shirt quelques larmes se dessinent J'ai vu l'abeille, la colombe, Dieu, j'ai vu les signes Ma mère a voué sa vie aux autres et les autres ont voué leur vie à eux-mêmes Lui laissant leurs chariots de peine Ses patrons, des fonctionnaires S'demandaient comment ils pouvaient stopper les actions de cette petite militante Ils l'ont assise un an et demi sous une trappe ouverte D'où tombait sans s'arrêter une pluie d'amiante Eux ont su dorer leur parapluie À cinquante ans, maman est tombée dans la maladie Elle m'a laissé ces quelques mots en héritage Alors je marche sur le champ d'honneur pour un combat véritable C'est l'économie qu'on vante et qu'on canonise Les forêts s'couchent et les animaux agonisent D'vant la télé, chacun veulent sauver la Terre Et ça pleure quand on prend dix eus' sur leur salaire Alors le poison est dans l'air, il en tue cinquante mille Mais c'est plus simple de fixer la peur sur le Covid C'qui nous arrive, c'est pas étonnant, c'est logique C'est la course poursuite où l'économie tue l'écologie J'crois toujours en Dieu si tu en doutes mais comme Ces vers l'expriment, j'ai fini d'avoir foi en l'homme Faut croire que c'est ainsi, faut croire qu'on le mérite De la toundra s'évadera la huitième plaie d'Égypte Quand je suis né, j'ai pas ri, j'ai pleuré Au fond, j'devais savoir où je mettais les pieds Un sacrifice, autel de la bêtise humaine Les insectes qu'on écrase font plus pour l'homme que l'homme lui-même Le système du capital tiendra Si les plats posés sur la table ont un partage injuste Capitalisme 2020 C'est Judas qui boit tout le vin, mange tout le pain et Jésus qui l'excuse De nos jours, on décrie des hyper-marchés Y a cinquante ans, le peuple a fait leur succès Et pour tirer les prx ils ont fait de la bouffe "chio" Comment les croire eux et leurs fausses étiquettes Bio Nous sommes responsables de cette situation On vote, on manifeste, on hait ce qui arrive On hait ceux qui arrivent, on rame à la dérive Mais la révolution s'fait par la consommation En France, santé, prévention, c'est divorce Du coup patient, client, c'est la même chose L'alimentation n'est pas c'médicament cher La sécu sera plus tard la consolation à ton cancer Combien de fois j'ai parlé au docteur vaniteux Combien de fois j'ai erré dans l'hôpital miteux Combien d'fois les miens ont subi la calamité De lutter pour leur vie en ces lieux privés d'humanité Notre médecine est à un tournant fragmenté Les docteurs fidèles à leur serment d'un côté De l'autre ceux que les labos ont transformés En associés du plus grand cartel du crime organisé Notre superbe, un homme sous stéroïde Qui ne veut pas mourir ni souffrir se shoote aux opioïdes Le dealer a une blouse blanche, un chercheur Qui ne trouve rien sur une terre de souffrance Quand tout se barre, seules comptes les intentions On peut se tromper si longtemps sans bouger d'position C'est que le plan alors diffère du remède J'pense à nos enfants, putain ! On est dans la merde Un carnaval consenti étalé sur le long terme Un bal masqué où les gamins sont déguisés pareil Un naufrage où survivent ceux qui peuvent La réussite de la répétition ratée de 2009 Des plateaux où les docteurs deviennent journalistes Et des journalistes docteurs en tenue affoliste Ca crucifie, ça juge, ça dépend qui On aimerait tout cet entrain pour Mediator et Dépakine Il n'y aura jamais d'entente Si certains cherchent le buzz et d'autres font de la science J'aurais jamais cru y assister Voir des sommités dénigrées par des amateurs matelassiers Le nul de la classe s'autoproclame génie Un peu d'ADN en commun avec les méchants terroristes Où la crème de la télé imbécile Chant de merde, la Star Academy d'la médecine Si on n'sait pas, on applique pas la mesure Dont les conséquences peuvent être la pire des choses Le mal est à venir, ce n'sera pas le virus Les perroquets ne sauront pas lier les dégâts à la cause À la vue de ces rageux athées je ris Inconscients que la peur de la mort est devenue leur Église La course au vaccin rend le monde solidaire ? Non, c'monde a faim et alimente un ver solitaire Ils veulent que pour les anciens, rien n'aille mal Et dépensent des milliards pour l'atome dans l'arsenal Les maths remplacent les mots, veulent expliquer les maux Quand ça les arrange, nos vies sont rangées dans les tableaux Lorsque ça les dérange, hop, coup d'éponge efface Les chiffres des vérités que leurs lettres voient les masques Où sont les procès ? S'il y en a pas, rideau, allez on a capté On vit avec des drogues dures légales dans l'armoire On peut insulter, menacer mais pas parler d'armoise Nos villes subissent la loi de douze salopards J'allume la télé, j'vois vociférer un cluster de connards Prise d'otage de l'émotion en live Le doute vient quand on chasse la raison pour la peur primale Portes ouvertes aux fachos, vannes ouvertes au max Arme absolue sur les terres du Xanax Monsieur l'ministre, nos mains n'arrêteront pas le sable Combien d'gens dorment dehors par ce froid ? Vous êtes irresponsables Tour de force des comploteurs Dénoncer leurs détracteurs comme des vilains complotistes Tout au long de l'histoire, tout n'est que guerres, pleures, beurs Désolé, le complot ça existe Ses pieds foulent nos corps, son destin est funeste Habillé en gentil, il s'appelle business Mensonge, arme de distraction massive Deux millions de morts, le complot ça existe On vend la guerre propre, sale, chirurgicale Chirurgie du pétrole lors d'opérations brutales Ça crie "sus à la drogue" et puis "sus au communisme" La drogue attendra, on tue les cocos contre la cocaïne Le crack dépasse les ghettos, rien ne les maîtrise Années 80 j'y étais, le complot ça existe Au mois d'mars débutèrent les analyses Aux heures de grandes écoutes ils annonçaient l'apocalypse Genre : "un million de morts c'est p't-être c'qui nous attend" Et eux alors, dis-moi, c'est pas des charlatans ? Alerte rouge au mercure, neige, à la pluie et au vent Ils font trembler les gens avec un souffle d'harmattan Un peu d'ramadan, la main sur la gégène C'est faux philosophes mènent un Milgram à grande échelle Tant de mensonges qui chacun ne croient plus en rien Chacun a sa vérité qui lui va bien Et ouais, la peur, la paranoïa sont addictives À chaque échec elles fouillent et trouvent un motif La division est telle que l'espoir est mince de recoller Notre société du verre brisé Honnêtement si t'as le temps de poster mille avis dénigrants C'est que t'en fous très peu dans ta vie des migrants Tu dis "pourquoi chez moi la Terre est vaste ?" T'y a pensé bourré à deux-cent sur l'autoroute avec ton masque Avec le masque tu porteras la veste Pour mieux la retourner quand le vent soufflera de l'Est Et Veust, j'ai encore la main sur le bouton Les porcs, les moutons, t'inquiète, j'ai leur temps d'cuisson Si c'est la mort qu'ils veulent nous éviter Un pour cent du budget de l'armement mondial suffit à sauver chaque année Huit ou neuf millions de vies En donnant accès à l'eau potable et pas contaminée Va faire accepter ça aux ploucs à carabine Les ventes de rafales ont de beaux jours en Arabie On fait un feu d'artifice en séjour mortifère La BST c'est pas Blake et Mortimer La vie, c'est pas blanc ou noir, c'est un joyeux bordel Vive la vie, l'amour la joie, car la vie c'est mortel Sur la selle qu'on chevauche le sort Combien sont morts de la mort en attendant le vaccin contre la mort ? Hypocrisie sur le visage On va aux enterrements de gens qu'on détestait pour lisser sa propre image Il me semble que beaucoup ont oublié qu'on n'est pas des ordis On ne peut pas nous réparer à souhait Dans nos pays, l'enchaînement des années belles A ancré dans les cœurs le sentiment d'être immortel Et lorsque tout bascule on dit "l'artiste est-il utile ?" Et pour traverser les épreuves la musique est trop futile Ca veut des noms pour collecter les fonds Quand ça va mal, on s'essuie les pieds sur nous comme sur un paillasson C'n'est pas nouveau, non, même pas ça m'éprouve Dans c'pays, un vrai métier, c'est un taf où on souffre Peu importe, si on coule, on filme La détresse de chacun est l'illusion d'sa couronne d'épine Il y a vingt ans les enfants du commerce ont violé la musique Le schéma s'est répété pour l'hôpital public Devant les yeux, l'unité un faux cil Dis merci aux philanthropes de la clique à Sarkozy Nos filles ne respirent plus et nos fils de respirent plus non plus Marche sur le fil, un futur de funambule J'vois le monde de main sur leurs visages On les trie, on les frappe et moi je sens qu'je m'ensauvage Parqués entre clichés, terreur et hommage Tôt ou tard déferlera un tsunami de dommage Car la France du papier est un tas de belles phrases Notre France du réel, on la subit de guerre lasse Ok, ne versons pas dans le communautarisme Les chiffres de l'INSEE sont là et l'État fait du walouisme À l'image d'un p'tit ministre mesquin Qui fait passer notre avenir bien après son destin Coincés dans un bras de fer infantile On est pas forcés d'blesser les autres pour montrer qu'on est libre Comme tous ces gens qui s'croient de gauche car Ils vont boire un coup assis au bar au milieu des noirs Et croisent ces gens tous les jours, ignorent tous d'eux Seulement, ici le loyer est divisé par deux Jusqu'au soir où ça reçoit une claque Une grosse tarte et ça passe de gauche direct à l'extrême-droite Je juge pas, enfin chacun peut changer J'suis un enfant de la violence donc un adulte de la paix Mes impôts s'évadent pas, ils restent Ouais, j'me sens plus français que tous ces chanteurs de Marseillaise Fais ton p'tit livre sur le roi du Maroc Et peu d'choses sur tes potes, qu'ont des lois et les fuck Insupportable ces leçons à l'Afrique Clientélisme.fr, bananière devient la République "Nous sommes égaux" : pipeau ; "Nous sommes frères" : pipeau "Écoutez" : pipeau ; "Considérez" : pipeau Méprisé comme un seul bloc dans la balance Y a pas égalité des chances mais fatalité d'échéances Libéraux réacs grimés en socialistes ou gaullistes Inventent des mots de merde genre "islamo-gauchistes" Si j'fais l'idiot j'réponds "athéo-fascistes" Étrange comme la guerre des pauvres garantit la paix des riches Déforestation, démantèlement d'usine Un œil sur la bourse et l'index pointé sur le crime Capitaux forgés par les travaux d'esclaves Palaces en Amérique avec en Afrique une escale Entassés dans ces rafiots, c'monde se fout d'eux On a tout pris dans leurs pays, ils doivent crever chez eux Nous on signe des contrats, on s'démène On s'en fout, on encaisse, amen, tant pis pour le Yémen Mais qui veut de l'obus ou du canon César Combien de gamins morts par jour, pourtant aucun ministre crie Allahu Akbar Comme le Cambodge, avec le temps ils digèrent Que c'monde a statufié Kissinger sans le juger Comme quoi on peut tuer quatre cent mille d'innocents Et être Nobel de la paix, décoré pour autant Les civils effrayés n'ont que faire de la théorie Ca s'appelle pas la guerre, ça porte un nom : le terrorisme Articulé des idées devient compliqué Dans ces situations où l'émotion est impliquée Et que demain, ce seront des larmes qu'on versera Oui, pour revenir ne serait-ce que là où on est aujourd'hui Je repense au pilote de la Germanwings Et à celui qui a foncé dans la foule à Nice Même colère, même folie derrière un pare-brise, suivez la flèche "Lui c'est la dépression et le bronzé là c'est Daesh" C'est la culture de nos contrées qui est en cause Où il faut faire le buzz, être quelque chose À être quelqu'un, sortir enfin de l'anonymat Où la mauvaise nouvelle dope la courbe de l'audimat Où on met ses chiottes sur Facebook, pour du vent on tweet Photos d'vacances, on scénarise sa vie On montre cette plage, on y a vu la cour Diaporama, mise en scène de notre amour, puis Mots d'insultes pour un scénario de rupture Exhibe sur YouTube un pauvre talent sans futur Et quand la dépression et la haine s'abordent Ils tuent, scénario glorieux de la mort Ne cherche pas de causes, de convictions à tout ça L'incendie se cache derrière un feu de broussailles Et tout ce qui importe, c'est que reste le nom Pour ne pas crever à la piaule, seul comme un con J'y réfléchis, ne vois pas le remède Face à une armée de cons tous centrés sur eux-mêmes Qui confondent leur vie avec le Big-Bang Inspiré par le destin de mythes de brigands Aux infos, les hooligans moi j'les ai pas vu Anglais et Russes, à Marseille criaient "ISIS où es-tu ?" Depuis des mois sur le net, ils planifiaient la bastonnade Qui devait terminer en ratonnade Ca n'fait même pas une ligne, même pas un mot Et si des gars les avait shooté, c'était Guantanamo Nous aussi on en a marre, chaque fois batailler On n'veut pas la main au fion et parler comme Tatayet Du coup, silencieux en cent-quarante caractères, j'm'exprime en rimes Avec un flot d'amour dans les artères À l'heure où le discours fasciste est banal C'n'est pas dans les stades mais à l'Assemblée qu'on nous jette des bananes Depuis les tours jumelles en 2001, l'esprit étriqué Me sachant musulman de confession me somme de m'expliquer À chaque tuerie, le téléphone sonne Comme si j'connaissais les raisons d'ce foutu boxon Les mêmes actes, différentes chroniques Joseph Kony tue en silence, sur Arte à minuit Peu à peu, on prend le siège du rival La France ignorante nous regarde comme si on priait Shiva Dans la victoire, peu importe la peau C'est dans le sport et le rêve qu'on se rallie au drapeau Je suis fatigué de chanter les mêmes problèmes trente ans Vendre un monde binaire est tentant Si on lit l'histoire en bloc, ça devient easy Artisan de notre défaite, auto-biaisés On n'fait plus rien en public, on sécurise les cœurs Et chaque seconde qu'on vit est régie par la peur C'est l'but du terroriste, non ? Effrayer Si c'est ça, on y est, on peut le dire : "les armes, elles ont gagné" Et on nous hèle comme des Français honnis Avec des mots de maîtres d'école méprisants dans les colonies Et la liste des crimes auxquels il n'y a pas d'solution À part les châtiments corporels Sans bruit aucun, loin de votre réalité Combien de potes portés en terre et que j'ai dû pleurer ? Combien de proches trop jeunes, brutalement fauchés ? C'n'est pas un pays en guerre, mais vie et mort dans les quartiers français Pour qui n'a pas vécu ça, dur de comprendre Comme de se faire contrôler au faciès sans arrêt Voilà donc le monde par le "no future" menacé Sauf que la douleur, c'est vers les autres qu'elle dirigée On ne l'inflige plus à soi, ça suscite Des futurs assassins, ex-candidats au suicide Discriminés à l'emploi, aux études aux logements Aux loisirs, au sport et à la culture Les mômes finissent par croire qu'être français n'est pas possible Et s'tournent peu à peu vers la culture des origines En même temps, par les écrans émerveillés Copies de délinquant en col blanc au pays des yéyés Les bons sentiments ont tellement été moqués Que même les plus jeunes pouffent à la lecture des mots de Guy Môquet Les mots, on nous les a volés Et les fachos, ils en ont joué Kidnappeurs de la laïcité, ils l'ont changé en laïcisme Le fondamentalisme athée Une société où eux seuls sont bien Et ceux qui croient en Dieu sont des crétins Vraie guerre d'imbéciles, je refuse d'y adhérer Comme à la mécanique brutale et sanguinaire de petits bandits ratés Il ne peut y avoir que deux camps en tout "Je suis Charlie ou ne le suit pas", mec, je suis, c'est tout Comment des blessés ont-ils pu shooter l'ambulance ? Comment un peuple si fin a pu gommer les nuances ? Changer sa vie en chronique nécrologique Avec l'esprit inondé de négativité pathologique Depuis qu'j'suis né, j'entends "on est en crise" Les anciens me disent qu'c'est pareil depuis 46 La compassion fuit, déserte les villes On retrouve la nation qui avait peur de l'an mil Face au drame, le peuple cherche des coupables Telle religion, tel élu, l'ENA est responsable Il serait sage de dire qu'il n'y a pas de parade On est libre et quand on est libre, on est vulnérable Imagine si j'disjoncte, rien n'arrêtera le massacre On me tuera mais mon arme aura craché la salve Je sais c'est navrant Consolation, l'opinion dira "il s'est radicalisé cinq minutes avant" On prend note, la ferme et subit La police n'est plus ici pour jouer au rugby Les assos sur le terrain n'ont plus un sou et le crient Aujourd'hui, la société entière en paie le prix Quel système pour s'faire entendre, je n'sais pas Aucun candidat nous ressemble, ni nous rassemble Nos vies c'est comme les feux du 31 décembre Et même si on a rien à voir on nous prie d'balayer les cendres Trois-quarts des gens croient le pays en guerre Mais la guerre c'est quand sur les têtes il pleut du fer Où sont les sages qui ont subit les méfaits nazis ? Les vieux aujourd'hui ont connu la guerre, oui, mais celle d'Algérie Sur les sujets sécurité, économie À demi-mot j'entends qu'il était bon le temps des colonies Tout est ramené au choc des civilisations Violence globale, effet d'mondialisation Le fric passe les frontières, l'info passe les frontières La drogue passe les frontières, le brut passe les frontières L'argent ne voyagera seul alors sans surprise Le sang et les larmes aussi passent les frontières En treize ans et trois présidents On a rejoint les ricains autour du globe dans le rôle du méchant On demande pas grand chose vraiment Si c'n'est que mère France aime tous ses enfants Merci d'avoir accueilli si bien les miens Quand ils ont quitté le pays alors qu'ils crevaient de faim À chaque fois que des personnes meurent, des larmes pleuvent Et nous on chante avec les tripes les couplets d'United De la paix seulement, j'ferai l'apologie Je pense juste qu'on subit le poids d'la technologie En dix ans, on a prit un siècle, c'est la gifle, l'échec Les mœurs n'ont pas réussi à suivre Les générations ne parlent pas le même dialecte J'imagine trente ans en arrière avec Internet On peut débattre et affirmer c'qu'on veut Les membres d'Action Directe auraient été mille fois plus nombreux Les politiques ne passeront pas à l'action On ne touche pas à la toile par peur du vote sanction Donc les idées tordues ont l'espace pour ramper Les intolérants du globe peuvent y gerber en paix Et chacun veut réduire tous les autres au silence Les comptes au Panama et tous leurs grands laïus en France On prend leurs minerais, "pas grave, c'est des nègres" Et ouais, notre appétit d'oiseau, c'est celui d'un aigle Avec la téléréalité ils ont vidé les têtes Avec des amalgames, ils ont vidé les cœurs Avec YouTube, Facebook, ils ont dopé l'égo Et ont comblé tout ce vide avec des mots de fachos Est-ce que ce monde va plus mal ? J'en doute, c'est que notre mal-être Et le mauvais en nous qui passe en boucle Ils tournent dans nos âmes et ce pendant des heures On entend rien des autres, juste l'écho de leur peur Assis d'vant un doc, pensées bleues, j'préfère voir des singes Que des hommes parce que j'y ressens Dieu en eux Si je meurs, c'est en aimant sans arme ni bombe J'attends toujours la fin de ce monde
Akhenaton - La faim de leur monde
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satinea · 3 years
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Le plus bel hommage jamais écrit sur Serge Gainsbourg :
"Quand j’étais petit garçon il y avait, dans le village limousin où je passais mes vacances, un homme à tout et à ne rien faire qui s’appelait Chaminade. Chaminade tout court. Au reste, il était trop seul au monde pour qu’un prénom lui fût utile.
C’était un homme simple, au bord d’être fruste. Il vivait dans une cabane sous les châtaigniers des bosquets vallonnés de par chez nous. Sur une paillasse de crin, avec un chien jaune, du pain dur et du lard. L’été, il se louait aux moissons, et bricolait l’hiver à de menus ouvrages dans les maisons bourgeoises. À période fixe, comme on a ses règles ou comme on change de lune, Chaminade entrait en ivrognerie, par la grâce d’une immonde vinasse que M. Préfontaines lui-même n’eût pas confiée à ses citernes. Il s’abreuvait alors jusqu’à devenir violet, spongieux, sourd et comateux. Après sept ou huit jours, sa vieille mère, qui passait par là, le tirait de sa litière et le calait dehors sous la pompe à eau, pour le nettoyer d’une semaine de merde et de vomis conglomérés.
La plupart du temps, Chaminade n’avait pas le sou pour se détruire. Les petites gens du bourg se mêlaient alors de l’aider. Il faut chercher autour des stades pour trouver plus con qu’un quarteron de ploucs désœuvrés aux abords d’un bistrot.
– Ah, putain con, les hommes, regardez qui voilà-t-y pas sur son vélo ? Ho, Chaminade, viens-tu causer avec nous autres, fi de garce ? Chaminade ne refusait pas. Quand il rasait ainsi les tavernes à bicyclette, c’est qu’il était en manque.
Alors les hommes saoulaient Chaminade. Parce qu’on s’emmerde à la campagne, surtout l’hiver à l’heure du loup, et je vous parle d’un temps où la télé n’abêtissait que l’élite. Au bout de huit ou dix verres, Chaminade était fin saoul, il prêtait à rire. C’est pourquoi on l’appelait Chaminade tout court, comme on dit Fernandel.
Quoi de plus aimablement divertissant, en effet, pour un pauvre honnête, que le spectacle irrésistible d’un être humain titubant dans sa propre pisse en chantant Le Temps des cerises ?
On s’amusait vraiment de bon cœur, pour moins cher qu’un ticket de loto qui n’existait pas non plus. On lâchait l’ivrogne sur la place du Monument-aux-Morts où il se lançait alors dans un concours de pets avec le poilu cocardier. Parfois, il improvisait sur La Mort du cygne, tenant les pans de sa chemise comme on fait d’un tutu, avant de s’éclater dans la boue pour un grand écart effrayant. Et les hommes riaient comme des enfants.
En apothéose finale, on remettait de force Chaminade sur son vélo et on lui faisait faire le tour du monument. À chaque tour sans tomber, il avait droit à un petit coup supplémentaire, direct au tonnelet.
Un jour, Chaminade s’est empalé sur le pic de la grille métallique, mais il n’en est pas mort. « Il y a un Dieu pour les ivrognes », notèrent avec envie les bigotes aquaphiles, qui voguent à sec dans les bénitiers stériles de leur foi rabougrie. La dernière fois que j’ai vu Serge Gainsbourg en public, il suintait l’alcool pur par les pores et les yeux, et glissait par à-coups incertains sur la scène lisse d’un palais parisien, la bave aux commissures et l’œil en perdition, cet homme était mourant. Un parterre de nantis bagués et cliquetants l’encourageait bruyamment à tourner autour de rien en massacrant les plus belles chansons nées de son génie.
Irrésistiblement, ces cuistres-là m’ont fait penser aux ploucs, et lui à Chaminade...."
Pierre DESPROGES - Fonds de Tiroir.
&
Merci Régine * pour ce partage
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clalicam · 7 years
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Quand des anglais ou américain (je suis pas anti-anglophones mais anti ploucs, vous allez comprendre) arrivent, à l'heure de ma sieste, s'installer à un mètre de nous et HURLENT pour se parler. Genre la mère s'adresse à sa fille qui est à l'autre bout de la plage et dérange tout le monde. Ça va je vous dérange pas ?!
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payetoncouple · 4 years
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“Grosse pute”. “Grosse salope”. “Trainée”. “Suce moi”. « Tu me dégoutes, je ne veux pas que tu m’embrasses, je veux juste que tu prennes ma grosse queue dans ta bouche de pute et que tu t’occupes de moi » “Je ne nique pas ma copine là, je nique une grosse pute ». « Si tu n’en as vraiment pas envie, je pars. Dis-moi que tu n’en as pas envie et je te promets je pars. Je ne suis pas un fou. »
Hier soir, j’ai fêté Noël avec mes copines d’école. On était toutes les 6 chez M, on s’est fait un super dîner et des cadeaux.
P. m’avait demandé de rentrer à 23h, mais évidemment je n’ai pas vu l’heure passer, et puis je m’amusais vraiment avec les filles. Je me suis sentie vraiment bien pendant ce dîner. On a parlé de tout et de rien, mais surtout on n’a absolument pas parlé de P. Et j’en avait tellement besoin. En ce moment, dès que je pense à lui j’ai la boule au ventre. Je ne sais pas vraiment pourquoi je continue cette histoire, mais j’ai toujours ce mini espoir que ça marche entre nous…
J’ai envoyé un texto à P. pour lui dire que je serais en retard. Il a commencé à me mettre une pression de dingue, me disant que si je n’étais pas chez moi (où il m’attendait) avant 23h30, il ne fallait pas que je compte le revoir un jour, qu’il en avait marre que je sois tout le temps en retard lorsqu’il s’agissait de lui alors que je ne l’étais jamais lorsqu’il s’agissait de mes amis (blague).
Malheureusement, c’est compliqué de presser les métros… Et je suis arrivée en bas de chez moi un peu avant minuit, avec un P. furieux qui m’attendait en haut. En bas, j’ai vraiment hésité à remonter. Une énorme flemme de la prise de tête qui m’attendait et que je redoutais. Je lui ai demandé par message si cela valait le coup que je remonte ou s’il comptait me faire la gueule toute la nuit. Mais il m’a dit qu’il valait mieux que je monte si je voulais le revoir un jour. Je ne sais pas pourquoi je ne me suis pas barrée à ce moment-là, pourquoi je ne me suis pas dit que je n’en pouvais plus de me faire parler comme ça, pourquoi je restais encore et toujours alors qu’il ne me considérait pas comme sa copine mais comme sa chose.
Enfin.
Je suis montée.
Il m’attendait, en caleçon, dans le salon. Avec sa tête complètement fermée. Pas un sourire, pas un geste. Uniquement du reproche dans ses yeux plus sombres que jamais. J’avais envie de me liquéfier, je regrettais déjà d’être montée. Et cette question qui tournait en boucle dans ma tête « pourquoi je m’obstine à rester avec la personne qui me rend le plus malheureuse, la seule qui ne m’apporte rien que de la tristesse – pourquoi c’est toujours vers lui que je reviens le soir… » Et ses reproches que je n’entendais plus. Et face à mon silence, ses insultes pour me faire réagir. « Grosse pute ». « Grosse salope ». « Trainée ». Et tous ces mots qui glissaient sur moi. Et mes efforts pour m’auto-encourager. « Tiens bon, demain, tu pars en vacances, tu pourras le quitter en partant demain matin et lui dire que tu ne veux plus jamais le revoir. Tiens bon, une dernière dispute mais ensuite c’est fini. »
Il a commencé à se rhabiller, en me disant que je l’avais définitivement perdu, qu’il ne pouvait pas imaginer sa vie avec une grosse conne de mon espèce, une égoïste qui ne pensait qu’à elle et qui était incapable d’être dans une relation, que de toute façon j’allais finir seule et malheureuse car j’étais vraiment trop nulle pour pouvoir espérer trouver un jour quelqu’un que je mérite.
C’est là que ça a vraiment dérapé. Après m’avoir assené que la seule chose à laquelle j’aspirais était de me « prendre des bites dans le cul », et avoir jeté tous les cadeaux qu’il avait pu me faire au cours de notre relation dans la poubelle, il m’a demandé pourquoi je « n’étais pas en train de m’occuper de lui ». Traduction : lui tailler une pipe.
Ma réponse était pourtant simple et claire. « Je n’en ai pas envie. »
« Tu crois vraiment que j’en ai quelque chose à faire que tu en aies envie ou pas ? Je veux que tu t’occupes de moi. Maintenant. Non négociable. » Son ton était glacial. Pire que d’habitude.
Non, P., je n’en ai pas envie. Pas comme ça. C’est quelque chose qu’on fait lorsqu’on est heureux ensemble et qu’on a envie l’un de l’autre. Pas quand tu es en train de m’insulter. Là je n’ai pas envie de toi.
Rien à faire.
Je ne me rappelle pas du détail de cette discussion de sourds qui a du durer une bonne dizaines minutes. Tout ce que je sais, c’est que la seule chose qui me préoccupait à ce moment-là était de voir comment je pouvais partir de chez moi en courant, en attrapant au passage mes clopes et mon téléphone qui trainaient sur ma table basse, et mes chaussures et mon manteau au pied de mon canapé. Le tout sans qu’il m’attrape au passage évidemment.
Je crois que je n’ai jamais eu aussi peur de lui.
J’avais vraiment l’impression qu’à tout moment il pouvait me mettre un coup dans le visage. Je n’ai jamais vu son visage aussi haineux. Il me déteste, ce n’est pas possible autrement. Juste parce que je suis arrivée en retard de mon diner entre copines ?
Si je l’embrasse, lui suggère de se déshabiller et de m’attendre au lit, j’aurais sûrement le temps de tout récupérer et de me barrer avant qu’il ne réagisse. Echec du bisou, il me repousse. « Tu me dégoutes, je ne veux pas que tu m’embrasses, je veux juste que tu prennes ma grosse queue dans ta bouche de pute et que tu t’occupes de moi ». Larmes aux yeux. Comment j’ai pu en arriver là, à me faire humilier de cette façon… S’il m’attrape pendant que j’essaie de partir il va me démonter. Il a tellement de haine envers moi…
Je vais me laver les dents, et je glisse quand même mon étui à lentilles dans la poche arrière de mon jean. Au cas où il soit déjà couché quand je sors de la salle de bains. Mais non, quand j’en sors il m’attend devant la porte et me pousse dans la chambre.
« Déshabille moi ». Au ton employé, je comprends que ce n’est pas une suggestion, mais qu’au contraire il vaut mieux que je m’exécute.
J’ai le cœur dans la gorge et je me dégoute. Comment en suis-je arrivée là. J’ai les larmes aux yeux. La nausée. Envie de vomir. « Demain c’est fini, demain je le quitte, je le jure. C’est la dernière fois. La DERNIERE fois. »
Une question que j’arrive quand même a lui adresser. « Tu n’as pas honte de forcer ta copine à faire quelque chose dont elle n’a pas envie ? Tu te sens bien là, t’arrives à te regarder dans un miroir sans trop de problèmes ? »
Rire. « Ah si tu savais, je n’en ai rien à faire. Je ne nique pas ma copine là, je nique une grosse pute ».
Ambiance.
Je le déshabille, commence à l’attraper. Mais il prend mon visage entre ses mains : « si tu n’en as vraiment pas envie, je pars. Dis-moi que tu n’en as pas envie et je te promets je pars. Je ne suis pas un fou. »
Pourquoi je n’arrive pas à partir ? Pourquoi je n’arrive pas à sortir de ce putain de lit ? Si je pars il aura gagné, il verra qu’il m’a forcée et qu’il a – encore – eu le dessus sur moi.
Si, P., tu es fou. Tu es un taré. Un grand taré. Un énorme malade.
Je continue ce que j’ai commencé. Avec une boule dans le ventre, avec un énorme dégout de moi-même. Mais de toute façon, depuis quand je ne me suis pas sentie dégoutée de moi-même ?
Quelques secondes, peut-être quelques minutes, j’espère qu’il ne va pas jouir dans ma bouche.
« Retourne-toi ».
Et là ma tête enfouie dans l’oreiller, je ne sens plus rien, juste mes larmes chaudes sur mes joues et mes sanglots que j’essaie de camoufler tant bien que mal. Penser à autre chose, demain je le quitte c’est sur, je n’en peux plus, je ne peux pas me laisser faire comme ça. Et cette question qui revient sans cesse, comment j’ai pu en arriver là ? Comment j’ai pu me laisser faire et accepter de me laisser parler comme ça, comment j’arrive a accepter que mon copain me traite de salope et me baise comme une pute. Demain je le quitte. Et ces larmes, surtout ne pas le laisser voir que je pleure.
« Touche-toi ». « Je veux que tu viennes en même temps que moi ».
Trop tard. Trop excité de sa position de force.
Ses bras, la douceur qui revient. « Tu pleures ? » « Non. »
Je ne sais pas comment quelqu’un peut passer aussi rapidement de la méchanceté à la douceur, de l’agression à la tendresse. Le pire c’est que j’aime tellement être dans ses bras quand il me serre et me murmure à l’oreille que ça va aller, que je suis la chose la plus importante pour lui.
P., c’est la personne qui me fait le plus de mal, et en même temps c’est celui dont les bras me rassurent. Je n’arriverai pas à le quitter demain, je suis tellement folle de lui…
Une fois cet épisode passé, on a dormi dans les bras l’un de l’autre, on s’est réveillé plusieurs fois dans la nuit et on a fait l’amour 4 fois. Des moments d’amour tendres, passionnés, tout doux …
C’est la dernière fois que j’ai été touchée par P.
Le lendemain de cette fameuse nuit, je suis partie fêter Noel avec ma famille en Normandie. J’y suis restée quelques jours pendant lesquels je l’ai peu eu au téléphone, puis je suis repassée une soirée a Paris (on est allé prendre un verre avec mon petit frère) puis je suis partie au ski avec mes 3 meilleurs amis et mon frère.
Le soir où j’étais à Paris, on est allé prendre un verre avec P. et mon frère. Quand j’ai vu P. nous rejoindre au métro, avec sa tête fermée (il trouvait que j’avais pris un train trop tard, que c’était du foutage de gueule par rapport a lui…), je me suis vraiment dit que je ne l’aimais plus. Ca m’est tombé dessus comme ça, en un regard a la sortie du métro Pigalle. « Je ne l’aime plus. »
On s’est dit assez froidement bonjour, puis on a commencé a marcher vers le bar. Détail qui a son importance, j’avais ma valise et 3 sacs à porter. Mon frère lui avait un bag pack et 2 gros sacs. Est-ce que P. nous aurait proposé de nous aider, l’un ou l’autre ? Ah, quelle blague. Et ce fou rire qui montait en moi « c’est un plouc ! Ce mec est un énorme plouc ! » Ce mec est une merde. Ca y’est je crois que je suis libérée de l’emprise de P. !
On a du rester une petite heure dans le bar, l’ambiance était un peu étrange. Je pense que mon frère ne l’aime franchement pas, parce qu’il sait – plus ou moins – tout ce qu’il me fait de mal.
Mon frère nous a finalement expliqué qu’il passait poser ses affaires chez moi puis qu’il rejoignait des potes pour boire un verre, et on est parti tous les deux du coté de chez moi. Une trentaine de minutes plus tard, alors que mon frère venait de partir rejoindre ses amis, coup de fil. A l’autre bout, P., évidemment, qui me reproche de ne pas l’avoir invité chez moi pour qu’on fasse l’amour.
Aujourd’hui, cela va bientôt faire 4 mois que j’ai quitté P..
Et je viens pour la première fois de relire ces choses que j’avais écrites au moment où je les vivais. Et ça me fait froid dans le dos.
Je sais que j’ai vécu tout ça, j’en ai bien conscience, je me rappelle des choses, mais je réalise a peine maintenant tout ce que ça signifie. Que je suis tombée face à quelqu’un de malade qui m’a totalement manipulée et qui a eu une emprise sur moi que je n’aurais jamais cru possible. Que je suis tombée sur quelqu’un de tellement malheureux et complexé qu’il ne pouvait que rabaisser la personne avec qui il était. Que je suis tombée sur quelqu’un de tellement malheureux qu’il ne pouvait pas voir que la personne avec qui il était pouvait être, de son côté, heureuse même en dehors de lui. Que je suis tombée sur un looser qui a tenté de pomper l’énergie de quelqu’un qui en avait plus que lui.
Je déteste P.. Je le hais. C’est viscéral.
Il a tenté de me faire perdre confiance en moi, de le suivre dans l’échec professionnel, de me couper de mon entourage ; le tout très certainement sans même s’en rendre compte.
Simplement, moi, j’ai un mental en béton. Et des amis incroyables.
Aujourd’hui, je comprends comment quelqu’un de pétillant, cultivé, intelligent, sociable, drôle, éduqué peut tomber dans ce genre de situation sans s’en rendre compte. Et je dis bien « tomber » car on perd le contrôle, et on glisse progressivement, on perd pied.
J’écris parce que j’aimerais que les gens se rendent compte que ce ne sont pas les personnes faibles qui deviennent victimes des pervers narcissiques.  Ce sont des personnes comme vous, comme moi surtout, qui ont tout pour réussir et qui se retrouvent embrigadées dans une situation qu’elles ne maitrisent plus. Parce qu’elles auraient plus honte d’avouer à leur entourage (qu’elles ont parfois perdu) ce qui leur arrive plutôt que de les appeler au secours et de se faire aider.
J’aimerais que les gens qui me lisent réalisent. Qu’ils aident les personnes qu’ils sentent en danger. Pas par des critiques envers la personne aimée – car OUI elle est aimée, et que la critiquer ne fera qu’amplifier le sentiment de honte qu’a sa victime à « rester » et à se renfermer sur son couple.
J’ai un gros défaut, c’est que je ne sais pas garder un secret. Je suis la plus grande bavarde et la plus mauvaise gardeuse de secrets qu’il soit. Mes amis le savent, et c’est souvent un sujet de rigolade (ou de grosses disputes, au choix) entre nous.
En l’occurrence, c’est précisément ce gros défaut qui m’a sauvée. Le fait que je racontais au jour le jour à mes amis les plus proches ce qu’il m’arrivait. Que je me questionnais sur le normal ou pas de la relation, et que je les questionnais aussi. Que je leur demandais conseil. Et c’est pour ça qu’ils m’ont soutenue, qu’ils ne m’ont pas laissée tomber. C’est pour ça qu’ils ne m’ont pas tourné le dos alors que je m’éloignais, que je les voyais moins, que j’acceptais de faire une croix sur ma plus belle amitié au nom de l’amour que je portais à un gros con.
Seulement, je sais que tout le monde n’a pas forcément les mêmes défauts que moi. Et que tout le monde n’a pas non plus les mêmes amis que moi. Et que c’est comme ça que l’on se retrouve un jour à être insultée, humiliée, violée et battue.
Non, ça n’arrive pas qu’aux autres. Le couple est une relation bienveillante dans laquelle on doit se sentir en sécurité. Si tu te sens mal avec ton partenaire mais que tu as du mal à quitter la personne, n’hésite pas à lire l’article Pourquoi c'est dur de sortir d'une relation violente ?
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ekman · 2 years
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Depuis quelques heures, la mort moissonne à tour de bras dans les plaines d’Ukraine.
Ad hominem : ici, les gens prennent Poutine pour un roi nègre délirant et capricieux. Le fils naturel d’Adolf Hitler et d’Amin Dada.
Amnésie : les médias font de l’Ukraine une mère-la-vertu irréprochable. Ils oublient les reportages qu’ils balançaient à l’envi sur la nazification des mouvements natios là-bas... À l’époque, c’était monstrueux ; aujourd’hui ce serait presque émouvant, tous ces jeunes patriotes.
Corbeau : l’autre sous-merde à mèche et col ouvert qui exige le feu nucléaire sur les plateaux télé, le boute-feu germanopratin, le Folamour de la philo de bazar.
Expertise : les analyses navrantes de gens qui prétendent connaître les Russes et la Russie, qui refusent de constater la respsonsabilité écrasante de l’occident dans cette crise. Trente-cinq ans qu’on se paye la gueule de Poutine et que l’on ne prend pas en compte l’ensemble des réactions pesées qu’il a opposé aux actes de provocation des États-Unis, en Syrie, en Géorgie, en Lybie... 
Épuration : les gerbes de dégueulis qui s’abattent sur la tête de l’intelingentsia russe coupable de “soutenir servilement le pouvoir en place”... Belles leçons sorties de la bouche des plus veules serviteurs du système. De la belle conscience à pas cher.
Drôle : du Figaro au Monde en passant par France Inter, on hurle au viol des frontières ukrainiennes, de la souveraineté, de la légitimité. Mais quand la France veut rétablir de vraies barrières pour contrôler les flux entrants, alors là... 
Histoire : on a eu droit aux Sudètes aussi – les Russes, c’est Hitler qui envahit les Sudètes. Réfléchir avant de baver des crétineries de ce calibre. Quand je dis que s’il existe rétrospectivement une invasion légitime des nazis, c’est bien celle-là, précisément... mes interlocuteurs suffoquent.
Fiction : installons des missiles et des armées au Mexique en revendiquant l’émancipation de la libre république de Baja California. Installons-en d’autres de l’autre côté du lac Michigan en revendiquant le rattachement de Chicago et de Detroit à l’Ontario. Secouons un peu, mais pas trop. Observons la réaction des Ricains. Rions discrètement en évitant cependant de ricaner.
Troisième couche : c’est drôle l’aveuglement de ces commentateurs-nains qui évoquent la “Révolution Orange” et “Maïdan” en oubliant de rappeler que les Américains sont les instigateurs zélés de ces évènements. 
Vlad-le-Sanguinaire : ils en sont à espérer des bains de sang, des enfants éventrés, des viols de masse pour en finir une fois pour toutes avec l’hypothèse d’une Russie aux abois sur ses frontières.
On va s’gêner : “on” réécrit l’histoire alors qu’elle n’est pas encore accomplie, qu’elle bouge encore, d’une certaine façon.
Real Politik : après avoir si longtemps joué à se faire peur avec les Russes, les occidentaux réalisent le message brûlant de l’Histoire : oui, la Russie est un empire. Oui, les Russes veulent se battre pour leur drapeau. Oui, ils vont généralement jusqu’au bout.
Souvenirs : pourquoi les Ukrainiens n’ont-ils pas tiré les leçons de la guerre russo-finlandaise ? Pourquoi n’ont-ils pas réalisé qu’il se déroulait chez eux le même scénario qu’en Géorgie, il y a quatorze ans ? Comment ont-ils pu croire – comme cet imbécile de Saakashvili en son temps – que les États-Unis et l’UE les défendraient les armes à la main ?
Conclusion : pauvre Ukraine, pauvres Ukrainiens, dirigés par une vedette de story-telling condamnée à être indirectement chassée de l’Histoire – licenciée pourrait-on dire – par ses commanditaires qui lui rappellent (c’est à la fois dans le scénario et dans le contrat) qu’il faudrait songer à fermer sa gueule et, si possible, à mourir dignement, les armes à la main, façon Allende ; les Européens aiment bien ça, l’image d’Allende à trois grammes sur le seuil de la Moneda, un automatique à la main ; Ça fait héros du peuple, cette image du marxiste incompris, trahi par les ploucs dont il voulait le bonheur, prêt à se flinguer en dernier ressort. Ce cynisme est révoltant. J.-M. M.
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lamergelee · 4 years
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“La vie conne et fine de Gustave F.” [épisode 28]
[Lire les épisodes 1, 2, 3, 4, 4 bis, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27] Jour 28 : Résurrections en tous genres. Gustave écrivait des lettres qu’il déchirait, s’ajournait à des époques qu’il reculait. Souvent il se mettait en marche et traversait son couloir, dans le projet de tout oser ; mais cette résolution l’abandonnait bien vite à cause des erreurs de jugement liées au confinement. Alors il sentait son cœur lent se ralentir encore et l’emporter dans une mélancolie de vieux cheval mourant. Mais ce jour là, il voulut refuser son état. Il se força. Il se leva. Il but son caoua. Il fuma. Il médita. Il inspira. Il expira. Il respira. Il se lava. Il se rasa. Il se coupa. Il blasphéma. Il se désinfecta. Il mangea une demi-Wasa. Il l’apprécia. La digéra. Puis il se motiva. Il changea ses draps. Prépara un plat froid. Ne mangea presque pas. Soupira. Pensa. Rêvassa. Repensa. S’allongea. Déprima. Mais il se releva. Se reforça. Sifflota. Chantonna. S’arrêta. Tourna comme un rat. Puis il écrivit un long poème en vers plus ou moins blancs qui ne voulait rien dire, qu’il jeta, et recommença, trouva que c’était bon, même très bon, puis assez mauvais, et ainsi jusqu’au soir. Il devenait gaga. Le téléphone sonna. C’était Jérôme. Un sauveur. Un miracle. – Ça va être Pâques… rectionnel. – Quoi ? Pâques en correctionnelle ? – … rectionnel. – Quoi ? Mais sors sur ton balcon pour téléphoner si t’as pas de réseau ! – … rectionnel. – Hein ? Insurrectionnel ? Tu parles, une insurrection en pantoufles ! Personne ne peut sortir. – Non. Tu m’entends, là ? RÉSURRECTIONNEL ! – Ah, ça… Et Jérôme se lança dans une liste de morts-vivants récemment revenus à la vie, ou en voie de. Il avait coché plusieurs noms. Tout d’abord le pape, bien sûr, il était là pour ça ; il avait déjà donné une bénédiction urbi et orbi exceptionnelle, le 27 mars, tout seul, chevrotant sous son grand dais face à la place Saint-Pierre déserte et pluvieuse. Et il allait recommencer dimanche ! Ensuite le président allemand. Lui aussi innovait.  L’usage le limitait au discours de Noël ; la veille de Pâques serait le nouveau moment de cet homme symbolique. Il avait pris d’assaut le public télé du Samedi saint, à l’heure de grande écoute. Jérôme se demandait ce qui avait pu motiver cette propagande, et s’il y avait un message subliminal ; Steinmeier (c’était son nom) avait dit que la pandémie révélait notre vulnérabilité à tous, qui trop souvent nous croyions invulnérables (Jérôme, à vrai dire, en connaissait à la pelle, des vulnérables hors épidémie…). Puis le grand sachem allemand avait enchaîné sur la force et l’énergie de chacun ; il avait mis l’accent sur la grande idée du Changement : « Nous sommes à une bifurcation, le temps est venu du grand retournement ! » – Le retournement, Gustave ! tu te rends comptes ? – Quoi ? dit Gustave qui ne se rendait pas compte. On sentait que Jérôme était parti, alors Gustave avait mis le haut-parleur et posé son tèl sur la table, autant éplucher quelques patates en même temps. – Et puis et puis, Rilke a terminé un sonnet par ce vers célèbre (ça c’était tout Jérôme, brodant à l’infini car il avait des lettres, même teutoniques, à revendre), un vers qui disait : « Tu dois changer ta vie ! » ; eh bien, Steinmeier a déclaré que l’appel avait été entendu : « Chacun de vous a changé sa vie radicalement ! » et cette prouesse, a-t-il dit à la télé, le Steinmeier nouveau, la population l’a accomplie d’elle-même, aucun besoin d’un gant de fer pour l’y forcer. Formidable, hein ?… Et l’échevin germanique de pronostiquer que non, on ne reviendrait pas à l’ancienne normalité, non, le monde d’après serait un monde différent, qu’il nous appartenait de bâtir… Gustave coupait maintenant les patates en carrés pour les faire revenir après avec un oignon frais, c’est pas cher et c’est bon. – TU M’ENTENDS ? TU M’ENTENDS BIEN, LÀ ?... hurlait Jérôme par intermittences, feignant de prendre les silences gastronomiques de Gustave pour des coupures de réseau. Ce président vivant a aussi parlé d’Europe et on se demande s’il a voulu critiquer la montée des nationalismes et la division entre les sempiternels « Nord et Sud » ; il a parlé de l’obligation de l’Allemagne face à l’Europe… C’est quand même vague, non ?… Est-ce que c’est pour être un peu plus courageux que Merkel ? qui pour l’instant prône tout juste du bout des lèvres la relocalisation en Europe des usines de tenues de protection ? alors que les lobbies automobiles manœuvrent déjà en vautours pour qu’on freine les restrictions environnementales ? Na sowas ! – Je n’entends pas tout, tu dis quoi ? s’enquit Gustave effectivement parasité par le beau son de la friture d’oignons. Il disait, il disait, le Jérôme, qu’ailleurs en Europe il y avait eu une autre résurrection (en avance sur Pâques, oui, mais l’horloge de Greenwich connaît des distorsions locales liées à la gravité) : en cette semaine pascale, le papa du Premier ministre britiche avait donné des nouvelles de la santé de son petit : le Vendredi saint, il avait pu quitter la clinique, un peu pâle, certes, en fait une mine de déterré ; quoi qu’il en soit le blondinet ne reprendrait pas le travail tout de suite, il avait encore quelques jours de relâche, il avait recommencé à marcher sur deux pattes et passait le temps en regardant le Seigneur des anneaux ou en remplissant des sudokus ; et lui aussi, espérait-on, pouvait avoir eu l’illumination en découvrant l’intérêt du National Health Service. Après, Jérôme anticipa la résurrection d’un autre grand mort debout encore, lundi soir : celle de notre Jupiter national. Il imaginait que, le président se piquant de culture, il pourrait orner son allocution de ce genre de phrase qui ferait date dans les mémoires : « Nous ne mourrons pas tous, mais tous, nous sommes frappés »  – Ce serait une belle attaque, pas vrai ? l’ancien banquier résolument converti ! partisan nouveau des services publics ! touché par la grâce de la conscience de classe puisqu’il aurait compris, maintenant, à quoi servent les millions de « petites mains » du secteur public ou privé, entendant soudainement la voix de tous ces « riens » qui grondent depuis des mois et ne trouvent pas systématiquement les bonnes rues à traverser. Mais il y avait encore un quatrième ressuscité en embuscade, et il était bizarre, pour Jérôme, qu’il se manifestât pile à ce moment-là ; c’était l’Homme-Au-Regard-d’Acier-Dans-La-Tradition-Familiale, le sieur Roux de Bézieux qui, alors qu’il faisait la navette entre le siège parisien du MEDEF et son manoir de la côte Atlantique (c’était interdit, mais bon, pas pour lui apparemment) – Gustave cassait à ce moment précis du soliloque un œuf élevé en plein air au-dessus de sa fricassée de patates –, Roux donc, de Bézieux, venait tout juste de trouver la solution à la crise : il suffirait de travailler plus, en finir avec tout cet assistanat syndicalisé ; d’ailleurs d’autres montraient l’exemple : ainsi la ministre du Travail, qui charbonnait tellement qu’elle n’avait plus le temps d’aller chez le coiffeur ; un argument choc. – Bon dis donc, c’est plus Radio-Plouc, c’est carrément RFI ! – Ben moi aussi je peux changer ma vie, non ? D’ailleurs, ce que je voudrais, c’est la résurrection de l’insurrection ; je voudrais refonder le FHAR, « le Front Hospitalier d’Action Révolutionnaire », étendu à tous les services publics ! – Ah, ah, très bien, tu me tiendras au courant. Mais excuse-moi, on sonne. Il faut que j’aille voir. Le menteur ! Gustave coinçait un sopalin dans son col de t-shirt et regardait son assiette, il était très content. « J’ai faim », saliva-t-il. (À suivre).
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Dimanche 22 mars 2020
Cela fait maintenant une semaine que nous sommes confinés, que nos corps sont contraints à l’enfermement, à la promiscuité, et ce contre tout ce que nous dicte notre instinct.
Je pense que les gens ne se rendent pas compte de ce que c’est que d’être enfermé avec des enfants. Certes, le manoir principal, où nous logeons, est plutôt grand, mais le calme total est un luxe auquel nous avons dû renoncer, et nerveusement, c’est un calvaire. Même lorsque les enfants sont dans les chambres à l’étage, nous entendons la rumeur de leurs jeux. Il faudra que je réfléchisse à déménager leurs chambres au second.
Je commence à me demander si je ne serais pas mieux en prison. Je risquais hier une comparaison entre cet encloisonnement-là et celui que nous vivons actuellement, mais je me rends compte qu’à bien des égards, pour une personne comme moi, ce serait sans doute moins désagréable que ce que je vis actuellement.
La vie d’ascète, j’en suis certaine, m’aiderait à écrire de façon plus apaisée. Et puis c’est de notoriété publique : les cellules pénitentiaires d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec l’idée que l’on s’en fait à cause de la désinformation. Ces gens-là ont tout le confort matériel possible et imaginable. Tout cela grâce à nos généreux impôts, d’ailleurs.
Avec tout ce que Victor et moi donnons à l’État, nous aurions bien le droit d’en profiter un peu. Quoi qu’à choisir, si je devais m’autoriser une retraite artistique, je pense que j’opterais pour un couvent médiéval avec un beau jardin, et des nonnes jardinières qui auraient fait vœu de silence. J’ai l’œil esthète, et j’ai ceci de particulier que lorsque je peux à loisir contempler le beau, ma productivité et mon talent s’en trouvent décuplés.
J’aurais voulu écrire, aujourd’hui, mais c’était sans compter sur mon entourage, qui m’a mis des bâtons dans les roues.
D’abord, sans grande surprise, ma mère. Il faudra, un jour, que je revienne sur l’enfer qu’elle m’a fait vivre depuis toujours. Ce qu’elle a fait aujourd’hui n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan de sa malveillance.
En début d’après-midi, alors que nous avions déjeuné sur la terrasse chauffée et que nous laissions les premiers rayons de soleil de la journée venir apaiser notre angoisse, elle a osé sortir de la dépendance. Et pour quelle obscure raison ? Pour nous signaler que la voisine allait passer lui apporter des masques qu’elle avait confectionnés elle-même.
De quel droit cette voisine vient-elle coloniser notre espace ? J’étais légitimement scandalisée, je l’ai fait savoir à ma mère avec autant de diplomatie que possible, mais elle a insisté, m’apprenant que sa voisine était déjà en chemin.
– Eh bien rappelle-là, lui ai-je lancé de loin. Elle a un portable, non ? Dis-lui de rester chez elle !
– On en a pour cinq minutes, Ludivine, cinq minutes. Et elle ne s’approchera même pas à moins de cinquante mètres du manoir et de la terrasse ! Je disais juste ça pour te prévenir, vous pouvez rester où vous êtes.
Mais cela, il n’en était pas question ! Et puis quoi encore ? Je n’allais pas risquer la contamination par cet électron libre que nous ne connaissons ni d’Ève ni d’Adam. Et puis nous ne sommes pas chez les ploucs, que je sache. Il est hors de question que cette personne que je ne connais pas voie la table avec la vaisselle sale que cette gourde de Dolores n’avait pas encore débarrassée.
Nous sommes donc rentrés tous les quatre dans le manoir, et de mon côté, le stress était à son comble. Et si cette personne venait contaminer mes parents ? Et s’ils nous contaminaient ensuite ?
J’ai regardé la scène par la fenêtre pour surveiller que ma mère ne s’approchait pas trop près d’elle. J’ai ouvert l’oscillo battant pour laisser l’air printanier se frayer un chemin jusqu’à ma chevelure indomptable et, heureux hasard, j’ai pu écouter quelques bribes leur conversation pour voir un peu quelle genre de personne ma mère côtoyait en mon absence.
Ce fut édifiant.
Cette femme, qui devait avoir environ quarante ans mais paraissait plus, tenait des propos très extrémistes politiquement. Selon elle, la pénurie de masques est due à une mauvaise gestion des stocks. Alors que tout le monde sait que c’est à cause des pauvres qui les volent dans les hôpitaux !
Elle a parlé à ma mère d’un article qu’elle aurait lu je-ne-sais où et qui raconte qu’un hôpital de province aurait reçu des masques de la part d’un groupe de Gilets jaunes. C’est bien la preuve que toute la presse est à la solde de l’extrême gauche, d’autant que l’hypothèse la plus probable, c’est qu’ils ont en fait rendu ceux qu’ils avaient volé. Je suis sûre qu’elle en fait partie, d’ailleurs, des Gilets jaunes. Elle en a tout à fait le profil, avec ses mains d’homme et sa sur-chemise épaisse.
Mais en cette période de crise, je trouve un peu mesquin de rentrer comme elle le fait dans de bêtes querelles partisanes. Il me semble que ce dont la France a besoin aujourd’hui, c’est de l’Union sacrée.
Tandis que je réfléchissais à l’avenir de la Nation, je vis cette personne poser au sol un sac en plastique et le vaporiser ad nauseam d’un produit dont j’ignorais la composition.
– C’est un désinfectant utilisé dans l’alimentation, qu’j’avais au restaurant, aboya-t-elle de sa voix épaisse. Il vient à bout d’tous les pires trucs, comme e-coli, etc. Normalement tout est clean, j’me suis désinfecté les mains avant d’toucher tout ça et d’mettre dans le sac, et j’avais lavé les masques à 60 degrés, mais on sait jamais. Il faut l’laisser agir 15 minutes, donc venez récupérer l’sac par terre dans un quart d’heure.
J’ai ri intérieurement. Comme c’est drôle, quand des esprits limités se prennent d’un seul coup pour Louis Pasteur. Je l’ai regardée partir avec soulagement.
Pendant tout le temps de leur conversation (qui a duré non pas cinq minutes mais dix, évidemment), Dolores n’a cessé de s’agiter dans tous les sens. J'ignore quelle mouche l’a piquée, mais elle désinfecte tout en permanence. Poignées de portes, interrupteurs, appareils tactiles... elle passe tout le temps après moi. Elle est peut-être en train de nous développer un TOC. Cette fille est vraiment bizarre.
Quant à moi, je crois que je suis en période de déveine. J’ai éternué je-ne-sais combien de fois depuis ce matin. Si le retour du printemps est une source de joie pour la majeure partie de la population, pour moi, il constitue donc un malheur de plus à ajouter au compteur. Et bien entendu, je n’ai pas d’anti-histaminiques. Je suis épuisée de toutes ces choses auxquelles j’ai à penser.
Dire à Dolores quoi préparer pour le repas, lui rappeler de laver les enfants, de les aider avec leurs activités scolaires, la manager un peu toute la journée, et en plus, ouvrir Skype tous les jours pour les cours de chinois d’Edouard et Henri, qu’en plus ils ne prennent pas à la même heure... ça et tout le reste. Ça, et en plus, cette sortie à la pharmacie qu’il va falloir que je planifie pour aller chercher des anti-histaminiques.
D’ailleurs, je dois également penser à demander à Victor de me faire une ordonnance. Il faut bien qu’il y ait quelques avantages à vivre avec un médecin. C’est un métier très stressant, et vraiment trop peu rémunéré par rapport aux responsabilités qu’ils ont.
Je ne parle pas du petit médecin de campagne qui joue au docteur ou du médecin du public qui pourra toujours se cacher derrière la structure hospitalière qui l’emploie. Victor a sa propre clinique de chirurgie plastique, et le stress auquel il est confronté chaque jour est incommensurable et me contamine, moi aussi. Je suis en première ligne ! 
Association d’idées. Pensée fulgurante. Il faut aussi que je pense à rappeler mon professeur de yoga pour qu’il me donne des cours à distance.
Penser.
Penser.
Penser.
Je n’en peux plus de consacrer ma pensée à toutes ces choses si basses et si futiles. Ma pensée mérite tellement mieux que cela.
Les enfants sont couchés. Édouard a fait sa demi-heure de lecture obligatoire ce matin, mais cet enfant aime tellement lire qu’il reprend toujours son livre le soir pendant un petit quart d’heure. Je crois que j’ai su lui transmettre un certain nombre de gènes supérieurs.
Petite joie à cette humble pensée.
J’entends Victor, dans le bureau, qui essaye tant bien que mal de discuter par Skype avec l’un de ses associés, mais la communication s’interrompt sans cesse. Ma mère a le chic pour choisir les opérateurs avec la pire des connexions. J’entends à la voix de Victor qu’il s’agace.
Il faut le comprendre : depuis quelques jours, son emploi du temps est alourdi du handicap logistique auquel nous condamne cette maladie. Chaque petite tâche, chaque rendez-vous avec le comptable, chaque call avec son banquier d’investissement, chaque rappel post-op...
Toutes ces petites obligations consignées par avance dans nos agendas Montblanc se sont envolées comme des papillons, nous laissant malgré notre bonne volonté et notre expertise indispensable comme des réformés du service militaire – des réformés qui auraient pourtant tout sacrifié pour combattre en héros.
J’imagine que pour beaucoup, cette désertion est source de joie. Mes enfants sont heureux de faire l’école buissonnière – mais ils ne sont que des enfants. Et par ailleurs, ils font leurs devoirs avec assiduité.
Mais quand je pense à tous les indolents qui aiment se laisser assister !
Leur rêve se réalise enfin, ils peuvent rester chez eux, dans leur mesquinerie confinée, à regarder leurs séries abrutissantes, à jouer à leurs jeux idiots.
Panem et circenses.
Victoire ! Victoire de la paresse ! Victoire de la lâcheté !
Je m’interroge longuement sur les leçons que nous tirerons, à titre individuel et collectif, de cette pandémie.
Inutile de dire que je les appréhende.
—Ludivine de Saint Léger
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Vendredi on a été avec Valentine et Fanny à une soirée jeux de sociétés organisée par l'unif où on a rencontré des gens très sympas en jouant à une sorte de times up. Il y avait mon buddy Abel que je n'avais plus vu depuis quelques semaines qui organisait l'évent. C'etait sympa, on a bien ri. On a rencontré un groupe de 4 filles avec qui on a fini par aller au restaurant (attention "restaurant" ici signifie presque "fast food" chez nous, je précise)! Elles sont sympas, c'était cool. J'ai mangé un "chicken and waffle" voilà voilà. C'était spécial. On pouvait aussi prendre un "cauliflower and waffle", spécialités de la maison 😂
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Après, le groupe des gonz est rentré et on a été à trois boire quelques verres dans un autre bar. Ensuite on a rejoint des coloc à Valentine à une soirée dubstep Halloween où les meufs étaient habillées (ou pas habillées tout court en fait) comme des péripatéticiennes ! Vraiment soutif culotte tranquille. Pour les mecs, démonstration de gros muscles. Vraiment n'importe quoi haha super glauque.
Samedi, on été avec toutes les filles à Gatineau Park en vélo. Très coooool et très beau temps (on est le 26 octobre et il fait toujours 15 degrés sous un magnifique soleil ! Pour l'instant, j'ai eu max 5 jours gris (sorry Thibaut t'en as vécu 3 sur les 5))! On a atteri dans le quartier de Chelsea où on a mangé des bonnes soupes maison, tartetelettes et du cidre chaud, hmmmm. Tout ça dans une grosse maison en bois entourée d'arbres. Par contre, j'ai cru que j'allais mourir à vélo car c'était hard les montées !!!! On n'a pas du tout géré le temps en plus car on avait 3h de retour à vélo à faire et le soleil se couchait 30 minutes après notre départ donc finalement on a du prendre des bus avec nos vélos car trop dangereux. Vraiment des blondes.
J'ai pas beaucoup de photos du coup vu que je roulais mais en voilà une ou deux.
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Marine qui fait la debilos devant les projecteurs
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On s'est ensuite retrouvées au soir chez Valentine car ses coloc organisaient une houseparty. J'ai halluciné quand je suis arrivée, elles avaient tout décoré avec des déco halloween mais vraiment tout jusqu'au moindre détail. Impressionnant. On a à nouveau été à une soirée dubstep halloween un peu différente (les gens étaient un peu plus habillés cette fois-ci) mais bon c'est quand même po ma tasse de thé. Si c'est un peu mélangé à de la techno okay mais là je mourrais de l'intérieur hahahaha après on a été une after techno organisée par les deux iraniens qu'on avait rencontrés y'a un mois au gala des Master. Eux aussi ils avaient craqué sur la déco de la baraque. J'ai pas osé prendre des photos à l'intérieur mais voilà déjà l'extérieur quand j'attendais mon Uber. Tu fais ça chez toi en Belgique, t'es un plouc hahaha
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lounesdarbois · 5 years
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Une conférence religieuse
Les concepts du répertoire ecclésial se succédaient depuis une demi-heure, prélature, incardiné, économie du salut, romanité... ponctués de gestes circulaires de la main. Tout n’était sur ce gros homme, que dandinement, rondeur, jabot. Parfois la main s’immobilisant pendait quelques instants au poignet dans la posture qu’affectent les mimes pour figurer l'efféminé. Cette succession d’épithètes, d’hyperboles et d’adverbes ébahissait peut-être l’assistance mais glissait sur Vincent sans lui en remontrer, cependant au détour d’une remarque sur la notion de contrition il marmonna « Putain, mais La cage aux folles, quoi... ». Il voulut se boucher les oreilles, les inflexions de fausset que prenait le monsieur lui étaient insupportables. « Non mais, un jars! ». C’était jusqu’ici la seule chose que Vincent retenait, prenant conscience grâce à l’horloge que voici trente-sept minutes qu'il écoutait cacarder cette pédale. Vint l’image des racailles. En examinant ce petit monsieur gras, féminin, paré de fanfreluches, révéré par toute une cour et présenté partout comme l’unique prélat fidèle au Molinisme originel, Vincent voyait un excès de Civilisation. Aussitôt lui vint l'image des barbares symétriques. Qu’est-ce que Monsieur le Surintendant allait faire concrètement contre les racailles ? Les racailles continueraient à saloper toujours plus loin chaque mètre carré de la laborieuse, vertueuse, vénérable civilisation dont se réclamait Monsieur le Surintendant, quel que soit le nombre de conférences, tractages, manifestations qu’organiserait la Société des Bons Messieurs. Oui, lorsqu’apparaissait le prélat, et que les redeudeus rangés en double haie d’honneur ployaient le genou gauche, lorsque tous ces rubans venaient l’un après l’autre recevoir de l’air recueilli puis éberlué du courtisan, un précieux mot, un chuchotement, lorsque s’ébranlait ce fatras de protocole sorti d’une caricature anticléricale, l’image des bandes de racaille qui marchent à 8 en ligne sur les Champs-Elysées le samedi après-midi se dessinait en ombre chinoises dans l’esprit de Vincent Dubois. Mais oui ! Les racailles, résurgences des bédouins du désert pilleurs de caravane constituaient l’antimatière la plus exacte de ce monde de bourgeois intellectuels privés de force vitale. C’était parce que ces derniers avaient depuis le 17ème siècle corrompus les classes viriles des Blancs travailleurs manuels, notamment par l’hypertrophie du culte marial sous le pontificat de Léon XIII, par l’exercice d’une autorité tenant davantage de la mère abusive que du bonhomme, par la torture mentale de la culpabilisation, par les mille petites phrases toujours négatives achevées de « ce serait dommage de l’oublier », que le moment venu  les racailles avaient pu débarquer à Marseille et à Chartres, dans les galettes des rois et les fêtes de village, dans tous les interstices gentils de cette société pacifique, et, comme l'analysait Xavier, tout sodomiser.
Les conférences de Monsieur le Surintendant (Le Beau, reflet de la Vérité, 2011, Splendeurs de l’Eglise, 2013, Talent et Devoir d’Etat : être bien ce que nous sommes, 2014) remportaient toujours l’adhésion générale. Les premières minutes consistaient généralement en l’énumération de toutes sortes de désastres contemporains bien connus (crise des vocations sacerdotales, doctrines fausses) qui avaient le mérite de rappeler aux auditeurs tatillons que l’heure était grave, que le navire coulait et que seule l’unité sans faille autour des derniers détenteurs d’autorité (comme Monsieur le Surintendant) permettrait de sauver quelques meubles. Puis, et c’était là que certaines têtes parmi les moins chenues de l’assistance ébauchaient les prodromes d’un branlement négateur, le propos déviait non sur la condition de ces patriciens et de cette plèbe de petits blancs condamnés dans leur pays, mal regardés, volés, chassés partout, mais sur la situation du clergé. Celle-ci était, on le savait depuis cent au moins, catastrophique etc. Ca-ta-stro-phique glapissait Monsieur le Surintendant cessant un instant de lire sa fiche pour regarder les vieux des premiers rangs, tous acquis à la démonstration. Séminaires vides, infiltrations maçonniques, collégialité, il y avait toutes les raisons de croire que nous étions « à la veille d’un châtiment divin terrible, auprès duquel le Déluge ferait figure de bagatelle ». Selon Monsieur le Surintendant la désertion chronique des églises par les fidèles avait pour cause les abus de la liturgie moderne, etc.
Vincent bailla, sortit son téléphone, consulta ses courriels en attente de réponse archivés dans la section "grande forme". Il y classait les courriels douloureux qui nécessitaient une très grande santé mentale pour  y répondre à-propos. Bien qu'il fût de fort méchante humeur il relut comme poussé par la haine de soi le message de ......... vieux de 7 mois, auquel il n'avait toujours pas trouvé la force de répondre.
Le 8/8
Cher Vincent,
Aussi loin que porte le regard le paysage ressemble à une Italie qui serait vierge ; des collines vêtues de maquis et d’oliviers et c’est tout. Je t’écris depuis la place passager d’une voiture de location sur l’autoroute Split-Zadar car je fais conduire Clara, comme d’habitude. Depuis Santa Maria di Leuca nous avons effectué une magnifique traversée de ce qui fut autrefois le golfe de Venise sur le voilier que Monsieur Jacques nous prête, puis avons remonté l’Albanie jusqu’ici. La mer Adriatique recèle de ravissants joyaux orthodoxes sur son rivage monténégrin. Nous avons laissé loin derrière l’Albanie, désert où ne poussent que des sacs plastiques pris dans les ronces et battus au vent, et avons accueilli avec joie l’apparition de l’ile Saint-Stéphane à l’aube du 5, cet ancien bastion de la république de Venise aujourd’hui île privée. Grande joie de regarder depuis les murailles de ce paradis les boloss jeunes touristes à casquette hipster et lunettes essence, et de leur adresser quelques doigts d’honneur règlementaires. Clara ne manifeste aucune pitié pour ces promeneurs ignares en religion qui pour leurs vacances se ruinent par pur snobisme Instagram, se chargent de gros sacs, somnolent dans des dortoirs puants tout cela pour photographier la synthèse de tout ce qu’ils méprisent : des églises et des monastères. Touristes hipsters : "Bah on cherchait surtout l'authenticité. Pas trop l'argent". Clara compare l’ignorance de ces foules qui rigolent des saints et ignorent la vraie religion à son enfance chez les sœurs dominicaines de Fanjeaux, « Nous c'était le contraire on étudiait émerveillées les pères de l’Eglise mais on ne voyageait jamais faute d’argent. Alors pourquoi ces ploucs à casquette Obey viennent-ils admirer des chapelles ? ». « Mais c’est parce que c’est beau » se défendraient-ils, eux qui juraient deux secondes auparavant que la beauté est subjective, que Caravage vaut Picasso ou même un masque baoulé (mais jamais chez eux ils ne paient les 7 euros de l’entrée du musée des arts primitifs quai Branly). Nous avons ensuite admiré Kotor, Herceg-Novi, Dubrovnik… Petits reliquaires ramassés derrière des murailles épaisses de quatre mètres et hautes de quinze, prix de la survie pendant cinq siècles face aux ottomans massacreurs, inventeurs de la pédomazona. Le génie bâtisseur européen guetté par l'arriération saccageuse oriental, n’en sommes-nous pas exactement là ? C’est à croire que rien n’a changé depuis les Thermopyles. Connais-tu la thèse de Philippe Fabry sur Lépante répétition exacte de Salamine? Cette visite de Dubrovnik apprend davantage sur l’époque actuelle que dix ans à lire les journaux. Les murailles de Dubrovnik m’ont révélé la fonction véritable des frontières. Je tance Clara sur sa vitesse car elle dépasse actuellement les 160, warnings allumés sur la bande de gauche, et qu’elle ouvre la vitre pour lâcher un doigt d’honneur aux radars de vitesse (je crois que son pied droit écrase l’accélérateur aussi fort que Notre-Dame écrasera la tête du serpent dans les temps eschatologiques). Bientôt Zadar d'où nous repasserons l'Adriatique pour quelques jours à Venise. Les doges prenaient jadis le titre d’époux de l’Adriatique, n’est-ce pas tout à fait lyrique ? Nous descendrons d'ailleurs dans le palais de l’un d’eux, Andrea Gritti, où les selfies sont interdits ce qui tu l'imagines, a précipité le choix de Clara. On ne bouge plus d’Italie jusqu’au 20 avant de passer en France. Viendras-tu au Réyol cette année ? Nous y serons du 20 au 27 avant de remonter doucement vers la Loire. J’ai lu ton mémoire sur Scorcese, excellent. J’entame Mort à Crédit, et Clara termine Rester Vivant, si si.
FvdR
En somme, poursuivait Monsieur le Surintendant, nous allons conquérir les places par le haut. Il existe encore aujourd’hui une élite catholique, qui fait des enfants, et qui nous est fidèle. Ils remplissent nos églises et nos séminaires et c’est la seule chose qui compte pour l’avenir. La hiérarchie vaticane, bien qu’hostile à notre congrégation sera forcée le jour venu de nommer nos prêtres aux places de choix et qui sait, de faire l’un d’entre nous évêque, alors nous investirons et réunirons ces parcelles disparates comme autant de micro-chrétientés, d’un coup réunies en une grande. Les charges qui nous seront échues deviendront nos places fortes d’où nous proclamerons, inexpugnables, bien haut l’Evangile. Les gens reviendront à l’Eglise poussés par un monde encore plus vicieux et irrespirable qu’aujourd’hui. Alors leur vie prendra un sens, un but, irradiée en filigrane par la joie, par la vie de l’esprit dont nous aurons rendu les conditions d’épanouissement possible par l’établissement d’une atmosphère chrétienne, catholique, comme celle dans laquelle ont vécu nos pères durant mille cinq cent ans. Sommes-nous plus intelligents que nos pères parce que nous avons la voiture, le vote à bulletin secret et le telefonino ? Sommes-nous plus heureux que nos pères à votre avis ? A ce moment précis de la démonstration, les paroles du prélat trouvait pour la première fois en Vincent une oreille attentive. Certes, ceci était bien amené, et l’on voyait où Monsieur le Surintendant voulait en venir. Mais s’il avait tant raison pourquoi son public était-il surreprésenté en vieillards et femmes obèses? Cela, le renouveau? Depuis l'ouverture de cette paroisse il y a dix ans, non seulement aucun nouveau converti n'était apparu, mais aucun couple ne s'y était formé, et ceci pour une raison simple : aucune fille célibataire en âge de procréer ne fréquentait les lieux. Les jeunes adultes fuyaient l'Eglise dès qu'ils n'étaient plus surveillés par leurs parents ou tournait vieux garçon et vieille fille selon qu'ils aient une vocation ou une aversion  innée pour le cul, et on voyait effectivement chaque dimanche venir s'asseoir un peu plus de bide, un peu plus de menton. Cette désertion de la Santé procédait d'un simple principe: le marché attirait à lui la santé, ponctionnait dans les familles chrétiennes les plus prometteurs éléments, happait les belles baigneuses, rejetant sur le sable à marée basse  les obèses, les tarés. La jeune fille jolie trouverait toujours cent fois plus d'intérêt, cent fois plus de joie immédiate, à aller dans le monde plutôt qu'à épouser un jeune catho même très à son goût, et lui faire dix enfants. "Ce sont les carences en dialectique et apologétiques qui causent l'abandon de la vie chrétienne" maugréait en lui-même Vincent, baissé sur sa chaise, observant par en-dessous Monsieur le Surintendant sur son estrade. « Quelles armes dialectiques tous ces emmerdeurs donnent-ils à un type de 20 ans qui se ferait coincer sur l'avortement dans un débat improvisé devant témoins? On vient à l’Eglise par Charles Péguy et Chesterton, tout embaumé, et lorsque l’on s’en ouvre à un inconnu la première chose qu’il vous dit c’est « Mais et la capote ? Et l’avortement ? Et les pédophiles ? » Quel autre possibilité que de se rendre ridicule avec tous les principes qu'il défend, le nouveau chrétien? Et ces cuistres de répondre que c'est justement là le choix entre vie chrétienne et vie du monde! Mais non! Mais non sales flemmards que vous êtes! C'est pas ces deux choix là! Il y a une troisième voie et vous le savez bien! C'est de gagner dialectiquement le débat, calmement, logiquement! Or la dialectique de débat n'est pas faite de thomisme, de catéchisme et de droit canon, lourds éléphants d’Hannibal, bref n'est pas faite de ce que l'on dit, mais de comment on le dit. Il faut pouvoir improviser, menacer, exhorter, insinuer, avec un esprit d’à-propos, avec des équivoques, avec des synthèses ramassées, avec des questions oratoires, avec des  palettes de 30 figures rhétoriques maîtrisées jusqu'à pouvoir frapper d'instinct selon le contexte, avec la phrase qui retourne toute la bataille. Car ces débats, clashs, controverses, sont les jeux du cirque de notre monde civilisé. Seuls les conférenciers capables de parler sans note intéressent les foules, et influencent éventuellement leur opinion. Dans un débat contradictoire, le Verbe c'est la dialectique. Dangerosité en politique d'avoir trop intégré des préceptes tels que ne rien demander, ne rien refuser et l'honneur de souffrir pour Notre-Seigneur-Jésus-Christ ».
Pour gagner dialectiquement les débats contre le monde il faudrait que les jeunes soient formés, initiés aux figures de rhétorique et entraînés à leur application en terrain difficile : un débat improvisé dans la rue, un entretien avec un journaliste hostile, etc. NSJC, modèle par excellence du maître dialecticien à imiter. Il faudrait aider à comprendre quelles figures privilégier selon que l’on dialogue avec tel contradicteur devant tel public ou tel autre, pratiquer l’art d’avoir toujours raison mais à l’école de Saint Dominique, se repasser certains grands débats cruels des années 90-2000 sur les plateaux de Virieu, Ardisson, Ruquier, Fogiel, pour comprendre ce qu’il aurait fallu dire, comment et quand, et bien prendre conscience de cette vulgarité admise par les foules, qui exige de vaincre ou de périr. La plupart des cultures basées sur le mensonge se réclament, on le sait, toujours du dialogue car elles savent pouvoir y triompher, le mensonge et la dissimulation étant chez elles non des péchés mais le mode habituel de rapport à l’autre, à l’étranger haï, à détruire, à soumettre. Ces enjeux de rue intéressent très peu ce clergé pour qui toute la question est de connaître le nombre de séminariste dans tel diocèse et qui en est l’évêque, ou si untel se conforme ou non à telle hiératique, ou encore d’expliciter les mérites comparés de deux congrégations jadis florissantes et aujourd’hui éteintes. Les foules de rombières et de vieux efféminés qui se passionnaient pour ces sujets seraient bafoués en deux minutes de débat face à un Dynovicz, Touitou, Ramadan, ou quelque autre sophiste habile au tour de passe-passe lévinassien (« Nous ne défendons pas le voile, qui est un tissu, mais la pudeur, qui est une vertu. Le voile n’est que l’excipient de cette vertu ») et dont la syntaxe rustique, loin de les desservir, formait le raccourci, le joker pour foncer plus vite au résultat sans la manière, laissant les héritiers de Bossuet s’empêtrer dans les ornements du beau style (liaisons, doubles négations), faites pour l’apparat des conférences avec fiches, faites pour cette foutue conférence. Ainsi à Crécy des soudards mal dégrossis massacrèrent avec des flèches et des poignards plusieurs milliers de chevaliers carapaçonnés de la plus haute extraction.
Le regard de Vincent erra un moment sur les portraits des vénérables prédécesseurs aux murs de la salle. De vieux messieurs impeccables aux regards aguerris, cardinal untel, père untel… Si de pareils soldats de la Foi n’avaient pu endiguer le flot à l’époque timide de l’arriération orientale qui montait en Occident par le moyen « civilisé » de l’Etat Profond pendant les années Nixon, que pourraient faire aujourd’hui les obèses châtrés de la Société des Bons Messieurs face aux torrents de merde rajoutés chaque jour par « étapes graduelles » aux égouts du monde qui montaient désormais jusqu’à eux?
Vincent baissant les yeux sur son téléphone appuya rageusement sur « répondre » et s'employa à rédiger.
Cher Franz,
Désolé d’avoir tardé à te répondre. Mon ferry a pris du retard cet été. Hélas je n'ai pas eu le loisir de pouvoir vous suivre au Réyol, des questions bassement monétaires m'empêchant la location de voiture et l'hôtel. Ce sont probablement les prodromes du déclassement. Je ne voulais pas que vous me traînassiez comme un boulet. Misère! Je n'ai même pas accès à l’argent pour pouvoir le mépriser, ni à la bourgeoisie pour pouvoir la renier.
Ferry Italie-Albanie. 
Chapitre 1. Le Ramona (coke en stock) 
On arrive dans le bateau, départ 21h avec deux heures retard. Salles communes déjà remplies d'albanais assis par terre, bar, salon, ambiance chiourme entassée. Partout, des pieds d'hommes, des bides, des mâchoires où dents manquent qui mastiquent puis qui baillent, des regards qui n'attendent plus rien. Seaux rouges au milieu des couchages pour écoper des fuites du plafond. Un camp de réfugiés. Le "restaurant" : la salade caprese c'est laitue plate avec monotranche feta et monotranche tomate le tout dans assiette dessert. J'opte pour un bourguinss haricots verts. Dehors, le coucher de soleil, la chiourme s'étale partout pour dormir, bouche ouverte, nombreuses paillasses jetées sur le pont extérieur, femme jambes ouvertes avec gros chien, des types genre bédouins des mers gueulent aux dominos avec bières etc. On voit que seule une cheminée fume sur les deux existantes. On dort sur banquettes du restaurant. Arrivée prévue demain 15h.
Chapitre 2. Le boat-people à la dérive.
Réveil 7h du matin. Une seule cheminée fumait, effectivement, verdict : 1 seul moteur marche sur les deux. Annonce indique 24h de retard à cause allure trop lente, ambiance d'émeute, va falloir redormir en mer ce soir, le camp de réfugié flottant devient radeau des cinglés, les capitaines se hurlent dessus dans le poste du haut on les entend depuis le pont, genre "mais c'est toi qui devait faire le plein de mazout" etc. 
On redescend : tribus d'hommes trapus obèses crânes courts peau craquelée, femmes allongées en vrac dans les couloirs, encore 19h de traversée, 30 degrés on va manquer d'eau. Odeurs corporelles, bouffe, toilettes, vomi, enfants qui crient, les gens avec des paquets de cigarette, des glaces, des chips qui bouffent hagards. Files d'attente d'hommes debout frôlent des femmes allongées (quasi contact pied-bouche) sous couvertures Bambi. Visages gras, promiscuité, haleines, colère... Partout des ventres, des poils, des tatanes quechua. A l'horizon : mer plate. Physiques louches de soudards à cous épais qui engueulent l'équipage grec. Femmes tatouées en short paillette, cheveux violets  cinq doigts six bagues etc. Annonce du bateau : bouffe gratuite en dédommagement. Ruée immédiate massive au restaurant, gens frappent aux vitres, tambourinent aux portes, insinuent doigts par interstices en appelant les serveurs façon "nuit des morts-vivants" ; soudain les portes cèdent, les tribus raflent les tables de 4 comme aux soldes, embrouilles de 10 pachydermes pour les places assises, vont-ils se taper en sang par terre dans miettes de chips et tâches de mayonnaise ? 30 degrés, midi, bateau en perdition. Les gros se hurlent dessus en albanais dans le "restaurant", une femme essaie de ramener le calme en faisant tinter une fourchette contre un verre, (disproportion des bruits) pendant que ceux déjà servis le nez dans l'assiette font des soupirs de satisfaction, s'en foutent. Dans les assiettes : nouilles ketchup. 2 heures de queue je renonce. Toutes les prises occupées pour charger portables. 14h les gens commencent à ouvrir armoires sauvetage, fouillent, raclent tiroirs, s'emparent de tout à porté de main, ambiance de vengeance, l'équipage se retranche derrière des guichets.
16h déjeuner : pâtes sauce tomate. Arrêt de la climatisation, les gens qui ont des cabines ouvrent les portes pour respirer, gros hommes à 4 par chambre en superposés, dorment ventre à l'air dans cabines puantes et bouillantes. Femmes qui allaitent par terre. 16:30 tout le bateau a mangé, l'émeute se calme, digère. 17h des dauphins sautent autour du bateau. Prochain service à 21h. Ca recommence. Nuit. 4h du matin Albanie en vue. 10h on commence à sortir du bateau.
As-tu saisi la morale de cette histoire? Ainsi mon cher Franz, tout porte à croire, pour répondre à nos longues discussions sur l'avenir de l'Europe, que non ça ne va pas péter. Pour que ça pète il faudrait que la pression interne de la société soit élevée, or la satiété qu'elle éprouve trois fois par jour régule son humeur, et l'aiguille de son baromètre indique "Beau Fixe" envers et contre tout. L'histoire montre qu'il n'y a que deux types d'émeute : celle de la faim et celle financée par une organisation extérieure.
Cordialement
VD
Il faut garder l’espoir braillait maintenant Monsieur le Surintendant, cette confiance, en la France. Heureusement qu’il demeure des gens fidèles, les « appelés ». Et quand je vous vois, je réalise que cet espoir et cette confiance, sont au rendez-vous. Monsieur le Surintendant désigna d’un geste, au premier rang du parterre, une cinquantaine de vieux au teint de flaque d’eau. Vincent n’y prêta nulle attention. Ainsi le clergé actuel en était-il réduit à sa plus inoffensive expression : la fuite dans la théologie, l'abstraction, et selon qu'il soit moderno ou tratra, le baratin ou l’orthopraxie liturgique. D’où son agonie, songea Vincent en rangeant son téléphone. Encore quelques paragraphes sur le renoncement franciscain et l’union hypostatique et ce serait fini, on se dirait au revoir et l'on partirait chacun chez soi. Et les éventuels transports mystiques qui avaient saisi les auditeurs dix minutes auparavant, la certitude du Ciel et des Miracles, tout cela ne serait plus qu’un amas de mots insignifiantsnoyés dans le fatras des publicités, faisant jeu égal avec les titres des journaux, les résolutions du premier de l’an. La Religion fabriquait des brebis émues, désarmées et balancées dans le monde.
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