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unarbreenflandres · 1 month
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Des tombes de cinq générations d’ancêtres dans la famille DEQUIDT
Mon habitude de visiter les cimetières
Je n’ai jamais eu de réticence à visiter les cimetières parce que, lorsque j’étais enfant, chaque été mes grands-parents maternels nous emmenaient rendre visite aux morts. Le cimetière était un peu comme une petite ville dont nous parcourions les rues et je me souviens que sur la future tombe de mes grands-parents, il y avait deux niches remplies de petits cailloux blancs et nous disions que c’étaient des bonbons pour eux quand ils occuperaient les lieux car mon grand-père, Paul DEHAENE,  était très friand de sucre et de chocolat.
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photo M.N. Salvetti
Cela se fait beaucoup, dans ma famille et certainement en Flandres et même ailleurs, d’acheter son caveau bien en avance et d’y faire ériger un monument funéraire. C’est bien quand on est implanté dans une région depuis toujours et qu’on sait qu’il y aura de la famille pour entretenir et visiter la tombe. Mais de plus en plus, maintenant et surtout dans les grandes villes on recourt à la crémation.
Dans mon enfance, je n’ai été confrontée à la mort qu’une seule fois par la perte de mon grand-père paternel, Cyr DEQUIDT, lorsque j’avais neuf ans. Je me souviens de quelqu’un d’un peu distant, sans doute à cause de l’âge. Mes grands-parents paternels avaient soixante-neuf et soixante-deux ans lorsque je suis née et ils n’ont pas voulu être parrain ou marraine parce qu’ils s’estimaient trop vieux.
 Je ne les voyais pas très souvent. Nous étions invités chaque année chez mes grands-parents paternels le lendemain de Noël, à l’occasion de la saint Etienne. Ce n’était pas à proprement parler un jour férié mais il était de coutume, dans les Flandres, de ne pas travailler le 26 décembre dans le monde agricole. Nous devions y retourner quelques jours plus tard pour présenter nos vœux de nouvel an mais c’était de façon tout à fait informelle.
Je me souviens, aussi, que mes grands-parents maternels nous emmenaient, ma sœur et moi, rendre visite à nos grands-parents paternels, à l’occasion de notre séjour d’été dans les Flandres. Nous restions assises sur notre chaise et nous écoutions ce que racontaient les « grandes personnes ». J’aimais bien quand on faisait le tour de leur grand jardin.
Nous allions plus souvent voir mes grands-parents paternels lorsque mon grand-père est tombé malade. Je me souviens lui avoir rendu visite alors qu’il était alité et très maigre. Je ne sais pas si c’est le même jour mais j’ai vu mon père pleurer en rentrant à la maison et dire à ma mère « Ҫa ne va plus aller ».
Je me vois encore à l'enterrement de mon grand-père dans mon manteau bleu-marine. Il y avait un peu de neige et le sol était si glissant que je suis tombée devant l'église. Après l'enterrement, nous avons pris un repas dans une auberge à proximité. Il y avait beaucoup de monde. Il nous a été servi du pot au feu et du fromage. Ce qui m'a fortement marquée c'est qu'il n'y avait pas de dessert, en signe de deuil. C'est le seul repas d'enterrement auquel j'ai assisté. Maintenant, on sert seulement des boissons et des brioches.
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les communes où se trouvent les tombes de mes ancêtres Dequidt sont marquées d'un point rouge (capture Google Maps avec l'aide de Gemini)
L’opération « Sauvons nos tombes » de Généanet
Récemment, Généanet, dans le cadre de son opération « Sauvons nos tombes » a mis en ligne des relevés photographiques du cimetière de Cassel et cela m’a permis de revoir la tombe de mes arrière-arrière-arrière-grands-parents, Jean François DEQUIDT et Marie Jeanne TRASSAERT. Malheureusement, les dates inscrites sur la tombe ne sont pas correctes. Jean François DEQUIDT est né le 15 janvier 1765 à Cassel et non en 1785 et il est décédé, à Cassel, le 10 avril 1849 et non en 1840, à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. La pierre tombale était sans doute usée et les chiffres ont été gravés de nouveau  mais sans vérifier les dates exactes. Pour son épouse, Marie Jeanne TRASSAERT, les dates sont exactes mais il manque un E à son nom. Elle est née le 25 février 1770 à Steenvoorde et elle est décédée le 26 juillet 1857 à Cassel, à l’âge de quatre-vingt-sept ans. Ils ont eu douze enfants.
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photos laboyeur sur Geneanet
Au cimetière de Cassel, se trouve également la tombe de mes arrière-arrière-grands-parents, Alexis DEQUIDT et Reine AMMEUX. Alexis DEQUIDT est né le 25 juillet 1802 à Cassel et il est décédé le 15 février 1885 à Cassel, à l’âge de quatre-vingt-deux ans. Reine AMMEUX est née le 17 août 1814 à Hardifort et elle est décédée le 14 févier 1886 à Cassel, elle avait soixante et onze ans. Ils ont eu onze enfants.
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photos sebadera sur Geneanet
Il faut aller au cimetière de Steenvoorde pour trouver la tombe de mon arrière-grand-père Emile DEQUIDT. Cette tombe était très imposante dans sa version d’origine mais la stèle menaçait de tomber. Une nouvelle tombe a pris la place de l’ancienne en 2016, soit cent ans après la mort de mon arrière-grand-père. Emile DEQUIDT est né le 19 août 1851 à Cassel et il est décédé le 23 juin 1916 à Steenvoorde. Il avait soixante-quatre ans.
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photo bmarcant sur Geneanet
Il avait perdu sa première épouse Adeline VITTU (qui était mon arrière-grand-mère) le 10 février 1891 à Winnezeele. Elle n’avait que trente-quatre ans et avait mis au monde huit enfants. Elle était née le 16 avril 1856 à Winnezeele.
Vingt mois après le décès d’Adeline, Emile se remariait avec Eléonore DESCHODT. Il a encore eu six enfants de sa deuxième épouse.
J’ignore pourquoi, à l’occasion de son remariage, Emile a quitté la ferme de Winnezeele qui avait été reprise aux parents d’Adeline et s’est installé sur une autre ferme à Steenvoorde. Les enfants du premier mariage d’Emile dont mon grand-père Cyr DEQUIDT, ont été placés dans la famille pendant son veuvage.
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photo Martine Ryckebusch
Mes grands-parents, Cyr DEQUIDT et Irma DENAES ont leur tombe à Bavinchove puisque c’est là qu’ils se sont retirés après avoir laissé leur ferme de Wormhout à leur fils Cyr. Mon grand-père Cyr DEQUIDT est né le 8 décembre 1883 à Winnezeele et il est décédé le 4 décembre 1962 à Bavinchove. Il était à la veille de ses soixante-dix neuf ans. Ma grand-mère, Irma DENAES est née le 27 avril 1890 à Cassel et elle est décédée le 11 mars 1978 à l’hôpital d’Hazebrouck, à l’âge de quatre-vingt-sept ans.
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photo M.N. Salvetti
Bien que demeurant à Coulogne, mes parents avaient choisi, dans les années soixante-dix, d’être enterrés à Ledringhem, suite à une demande de Marie-Louise, la sœur de mon père, de partager à quatre un emplacement double. C’est ainsi qu’ils ont longtemps eu leur nom gravé sur leur tombe, sans date.
Mon père, Michel DEQUIDT est né le 5 mai 1914 à Wormhout et il est décédé le 30 août 2005 à Coulogne. Il avait quatre-vingt-onze ans. Ma mère, Marie-Paule DEHAENE est née le 2 février 1922 à Zermezeele et elle est décédée  le 25 novembre 2014 à Embrun. Elle avait quatre-vingt-douze ans.
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photo M.N. Salvetti
Il est plutôt exceptionnel de retrouver les tombes de cinq générations d’ancêtres, à moins de faire partie de la noblesse. Du côté DENAES, je ne connais que la tombe de mes arrière-grands-parents à Cassel. Du côté DEHAENE, les tombes de mes grands-parents et de mes arrière-grands-parents se trouvent au cimetière de Wormhout et du côté VANBREMEERSCH, la tombe de mes arrière-grands-parents est visible dans le cimetière d’Arnèke.
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photo bboidin sur Geneanet
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juristique · 1 year
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Bulletin n° 129 de Stratpol : Macron en Chine et la carte militaire
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Bulletin n° 129 de Stratpol : Macron en Chine et la carte militaire
Le bulletin 129 de Stratpol de Xavier Moreau vient de paraitre aujourd’hui (14/04/2023).
youtube
Stratpol 129
Le bulletin n° 129 de Stratpol aborde les thèmes suivants :
Point sur l’économie,
Les raisons du Rouble faible,
Plainte de Akhmetov contre la Russie pour dommages et intérêts,
Le fiasco et le ridicule de la visite d’Emmanuel Macron en Chine escortée par Ursula von der Leyen,
François Hollande piégé par les Russes Vovan et Lexus,
L’interdiction dorénavant de filmer les cimetières en Ukraine,
Les pseudos fuites de la CIA,
Le Gamelin nouveau avec Olivier de Bavinchove,
La difficulté de la destruction des lignes logistiques ukrainienes,
La redoutable efficacité des bombes planantes russes,
La contre-offensive ukrainienne,
La carte des opérations militaires.
Regarder les bulletins de Stratpol, c’est accéder à un autre point de vue que celui des chaines de télévision occidentales et dont la ligne éditoriale reflète trop fidèlement celle des gouvernements et de l’OTAN.
Il ne nous reste plus qu’à attendre avec impatience le bulletin n° 130. En attendant, n’hésitez pas à déposer un commentaire, pour nous faire part de vos impressions.
Sommaire
1 Foire aux questions (FAQ) sur Stratpol et le bulletin n° 129
2 Autres articles sur le conflit en Ukraine
3 Votre avis sur le bulletin 129 de Stratpol nous intéresse :
Foire aux questions (FAQ) sur Stratpol et le bulletin n° 129
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Quels sont les thèmes abordés dans le bulletin n° 129 de Stratpol ?
– Point sur l’économie, – Les raisons du Rouble faible, – Plainte de Akhmetov contre la Russie pour dommages et intérêts, – Le fiasco et le ridicule de la visite d’Emmanuel Macron en Chine escortée par Ursula von der Leyen, – François Hollande piégé par les Russes Vovan et Lexus, – L’interdiction dorénavant de filmer les cimetières en Ukraine, – Les pseudos fuites de la CIA, – Le Gamelin nouveau avec Olivier de Bavinchove, – La difficulté de la destruction des lignes logistiques ukrainienes, – La redoutable efficacité des bombes planantes russes, – La contre-offensive ukrainienne, – La carte des opérations militaires.
Qu’est-ce que Stratpol ?
Stratpol est un centre d’analyse politico-stratégique dirigé par Xavier Moreau et qui traite pour l’essentiel des relations entre la Russie et le monde occidental, sur les plans diplomatiques, stratégiques et militaires. Chaque semaine Stratpol publie un bulletin visionné par plusieurs centaines de milliers de personnes sur les chaines Odyssée et Rumble.
Qui est Xavier Moreau ?
Xavier Moreau est un homme d’affaires et un analyste politico-stratégique installé à Moscou depuis 15 ans. Saint-cyrien et diplômé de la Sorbonne, il conseille différents groupes internationaux dans les pays de l’ancienne URSS, dont la Russie et l’Ukraine.
Autres articles sur le conflit en Ukraine
En complément, nos autres publications autour du conflit en Ukraine et l’économie russe :
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Bulletin n° 129 de Stratpol : Macron en Chine et la carte militaire
François Hollande piégé par les Russes « Vovan et Lexus »
Régis de Castelnau et Sylvain Ferreira : vidéo n° 34 sur la guerre en Ukraine
Bulletin n° 128 de Stratpol : dédollarisation et carte militaire
Un an de guerre en Ukraine : quelles conséquences pour la France ?
Audition sereine de Thierry MARIANI devant la commission d’enquête
Bulletin n° 127 de Stratpol : dédollarisation et carte militaire
Emmanuel Macron a-t-il enlevé sa montre lors de son interview télévisée ?
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hexaconto · 2 years
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Choisir son expert-comptable à Bavinchove - 6 critères incontournables
Choisir son expert-comptable à Bavinchove – 6 critères incontournables
La région de Bavinchove compte moins de 10 experts-comptables. En tant qu’entrepreneur, dirigeant ou créateur, cela vous fait donc autant de possibilités pour choisir l’expert-comptable adéquat qui vous
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theoppositeofadults · 5 years
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Il se fait appeler Saidullah, un nom d’emprunt, de peur qu’un voisin le reconnaisse. Dans une autre vie, il était interprète de l’armée française en Afghanistan. De 2009 à 2013, cet Afghan éduqué a accompagné les patrouilles en opération. « C’est un traître », dit-on désormais de lui, au village où il a grandi. En 2016, une quarantaine de talibans ont pénétré dans la maison familiale. Son frère mécanicien a refusé de dire où se cachait celui qui avait collaboré avec l’armée française. Il a été tué sous les yeux des parents.
La famille de Saidullah vit désormais à Jalalabad, seconde ville d’Afghanistan. Elle déménage dès qu’elle se sent menacée. « Je me méfie de tout le monde, de mes voisins », confie l’ancien interprète. Par deux fois il a sollicité un visa auprès de l’ambassade de France, sans succès, malgré l’appui de militaires français. « J’ai accompli ma mission pour l’armée française. J’ai perdu mon frère et la France ne m’aide pas. » Comme Saidullah, 800 interprètes, cuisiniers et magasiniers afghans ont servi dans l’armée française de 2001 à 2014, date de départ des derniers contingents.
Les mésaventures de ces auxiliaires afghans abandonnés à leur sort ont fait l’objet d’un travail fouillé et argumenté des journalistes Brice Andlauer et Quentin Müller : Tarjuman, une trahison française (1). Les auteurs détaillent comment l’État, du ministère de l’intérieur aux affaires étrangères en passant par l’armée, a systématiquement freiné ou saboté les demandes de visa des employés afghans qui ont collaboré à l’effort de pacification et qui se sont retrouvés, pour certains, menacés de mort par les insurgés.
Instruits du précédent douloureux des harkis, le commandant des forces françaises Olivier de Bavinchove et l’ambassadeur à Kaboul Bernard Bajolet ont cru régler une bonne fois pour toutes la dette morale de la France en rapatriant 73 interprètes en 2012. Le processus de sélection a été mené en toute discrétion, afin de limiter les demandes. Les auteurs de Tarjuman parlent d’un processus « opaque », avec des critères subjectifs comme leur pratique religieuse ou leur capacité à s’intégrer rapidement, ce qui a exclu de ce fait la quasi-totalité des anglophones.
Soixante-treize rapatriements, c’est sans commune mesure avec les efforts d’autres pays de la coalition. Les Allemands, dont le contingent était peu ou prou comparable, ont rapatrié 760 auxiliaires afghans avec leur famille, soit 3 240 personnes. Les Américains en ont accueilli 2 000, sans compter les proches. Les Néo-Zélandais et les Canadiens ont également fait preuve de générosité, les Britanniques beaucoup moins. « Au crédit de la France, les Afghans qui ont reçu un visa ont été très bien accueillis », note la juriste Caroline Decroix.
Sans son intervention, le dossier des auxiliaires afghans aurait sans doute été enterré. Caroline Decroix a découvert la situation des interprètes en lisant un article de La Croix publié le 6 mars 2015. Le journal y relatait une manifestation d’un groupe d’interprètes devant l’ambassade de France. Elle ne connaissait pas l’Afghanistan mais a vécu l’affaire comme une injustice à réparer. « Quand cela touche l’armée française, personne n’est indifférent », rappelle cette spécialiste en droit des étrangers.
Méthodique et combative, cette mère de famille crée l’association des anciens interprètes afghans de l’armée française. Elle reçoit l’appui de l’écrivain et avocat François Sureau, qui a effectué son service militaire dans la légion étrangère. Alertant le président de la République en avril 2015, ils obtiennent l’examen de 252 dossiers. Seuls 103 sont acceptés. « Les décisions de refus de visa n’ont pas été motivées », précise l’association.
Après l’élection d’Emmanuel Macron, l’État procède, sous l’amicale pression de l’association, à un nouvel examen des cas déposés en 2015. Sont exclues toutes les demandes antérieures ou postérieures à cette date. Cette troisième vague aboutit en décembre 2018 à 51 relocalisations, portant à 227 au total le nombre d’interprètes rapatriés. Selon le ministère des armées, « environ 800 personnes ont été accueillies » en comptant les proches (enfants, conjoints).
Dans l’administration, on estime avoir accompli la mission à bien. « Il y a peut-être eu de la lenteur, de la viscosité administrative, affirme le ministère des armées. Y a-t-il eu des erreurs ? Nous ne partageons pas cet avis. Des immeubles – 56 logements – ont été concédés par le ministère à l’association pour l’accueil de certains PCRL (personnels civils de recrutement local, les auxiliaires afghans, NDLR). Nous avons le sentiment d’avoir accompagné la totalité de ceux qui le souhaitaient. » Sollicité, le ministère des affaires étrangères, en charge d’étudier les demandes de visa, n’a pas répondu à nos questions.
L’État français n’en a pourtant pas fini avec les auxiliaires afghans. Au moins une centaine de dossiers sont susceptibles d’être réexaminés, après la dernière décision du Conseil d’État d’accorder une protection à tout employé de l’administration française menacé du fait de son travail. « C’est la décision qu’on attendait depuis le début », poursuit Caroline Decroix.
Combien d’auxiliaires afghans peuvent encore bénéficier de la protection de la France ? Combien le souhaitent-ils ? Tout le monde l’ignore. La France n’a jamais mis en place de processus public permettant de collecter les demandes. À la différence des États-Unis, ni le ministère des armées ni les affaires étrangères n’ont fourni la moindre information à leurs employés sur les droits auxquels ils peuvent prétendre. À ce jour, il n’existe même pas de boîte mail pour les prétendants à un rapatriement.
Joint par téléphone en Turquie, l’ancien interprète Farhad Seddiqi attend un hypothétique réexamen de sa candidature, sans vraiment savoir à qui s’adresser. Cet expert-comptable vivote aujourd’hui à Samsun, une petite ville turque qu’il ne peut quitter, sous peine d’être expulsé vers Kaboul. Traducteur auprès des forces spéciales de 2005 à 2007, il a occupé ensuite le poste de directeur financier d’une ONG, jusqu’au jour où la famille d’un taliban tué par l’armée française l’a reconnu. Les menaces ont alors commencé.
En décembre 2015, un homme armé s’est présenté chez lui. Farhad Seddiqi n’était pas là. Son cousin a ouvert à sa place : il a été exécuté à bout pourtant. Après s’être caché de maison en maison à Kaboul, l’ancien interprète a fini par s’envoler vers la Turquie avec un visa de tourisme. « J’ai fait beaucoup pour les forces spéciales, confie-t-il. Ma famille a tout perdu à cause de moi. Je regrette d’avoir travaillé pour l’armée française. »
Une cinquantaine de pays ont contribué à la Force internationale d’assistance à la sécurité qui s’est efforcée, sans succès, de pacifier l’Afghanistan, entre la chute des talibans, fin 2001, et le départ du gros des forces de la coalition en 2014.
En 2012, environ 130 000 soldats étrangers, dont 90 000 Américains, sont déployés en Afghanistan. Le Royaume-Uni compte alors 9 500 militaires, devant l’Allemagne (4 900), l’Italie (3 800), la France (3 550), la Pologne (2 460), la Roumanie (1 850), l’Australie (1 550), l’Espagne (1 480), la Turquie (1 330) et la Géorgie (800).
Une dizaine de pays suivent avec des contingents de 300 à 700 soldats : Danemark, Bulgarie, République Tchèque, Belgique, Suède, Norvège, Hongrie, Corée du sud, Croatie et Slovaquie. Par ailleurs, une trentaine de pays ont déployé des effectifs symboliques.
Aujourd’hui, les États-Unis comptent 14 000 soldats en Afghanistan. Les forces de sécurité afghanes, estimées à 308 000, supportent l’essentiel de l’effort de guerre contre les insurgés.
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umobiliteshdf · 4 years
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https://www.lavoixdunord.fr/759135/article/2020-05-29/faudra-t-il-installer-des-cameras-sur-les-quais-de-la-gare-de-bavinchove
https://www.lavoixdunord.fr/759135/article/2020-05-29/faudra-t-il-installer-des-cameras-sur-les-quais-de-la-gare-de-bavinchove
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davidabitbolsmet · 7 years
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Appel pour: Feu d'habitation à toiture en chaume à Bavinchove
Pour une raison que l'on ignore encore, le feu a pris dans la toiture de chaume d'une maison d'habitation située route de Bourbourg à Bavinchove ...
Source :http://feeds.feedblitz.com/~/302276105/0/devisartisancharpente
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batimentconsulting · 7 years
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Appel pour: Feu d'habitation à toiture en chaume à Bavinchove
Appel pour: Feu d'habitation à toiture en chaume à Bavinchove
Pour une raison que l'on ignore encore, le feu a pris dans la toiture de chaume d'une maison d'habitation située route de Bourbourg à Bavinchove ...
via http://feeds.feedblitz.com/~/302276105/0/charpenteindustrielle
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umobiliteshdf · 4 years
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https://www.lavoixdunord.fr/660691/article/2019-11-03/bavinchove-deux-abris-voyageurs-de-nouvelle-generation-ont-ete-installes
https://www.lavoixdunord.fr/660691/article/2019-11-03/bavinchove-deux-abris-voyageurs-de-nouvelle-generation-ont-ete-installes
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umobiliteshdf · 5 years
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https://www.lavoixdunord.fr/652802/article/2019-10-17/un-terrain-sera-achete-pour-que-le-parking-de-la-gare-de-cassel-bavinchove-soit
https://www.lavoixdunord.fr/652802/article/2019-10-17/un-terrain-sera-achete-pour-que-le-parking-de-la-gare-de-cassel-bavinchove-soit
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