Tumgik
#y a eu des moments qui mont donne la larme aux yeux
thesquidkid · 10 months
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Toutes les personnes qui sont sur Paris jusqu'au 13 novembre, je vous conseille l'exposition "Over the Rainbow" au centre Pompidou
Ça montre des œuvres queer de la seconde moitié du 19e siècle à maintenant, et c'est vraiment incroyable comme expo (c'est aussi très sexuellement explicite ; Pompidou déconseille l'accès au mineur.e.s par exemple)
J'ai trouvé ça très émouvant de voir des œuvres qui sont sans question queer, des artistes qui aiment et qui le montrent. Il y a des peintures, des photographies, des vidéos, des extraits de livres ou magazines. J'ai pas pris de photos, étant tellement dans le moment, j'y ai pas pensé, mais je recommande vraiment cette expo
(13€ pour les 18-25 ans, 16€ pour les plus de 26)
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📙 📺 A Discovery Of Witches, Episode 6 📺 📚
Un avis parmi tant d'autres...
L’épisode 6 est celui qui a été le moins visionné en Grande Bretagne. Et c’est certainement celui que j’aime le moins.
Ce n’est pas parce qu’il y a de la torture ou que La Pierre est un endroit lugubre. En fait, j’aime plutôt ces chapitres du livres (non pas que je sois sadique, j’expliquerai plus tard pourquoi mais les lecteurs comprendront au mot « oubliettes » ce dont je veux parler). Ce que je n’apprécie pas, c’est le rythme. Depuis le début de la série, nous courrons après le temps. Les scénaristes font des efforts magistraux pour condenser informations et actions dans des formats trop serrés, coupant certaines scènes, faisant des choix éditoriaux et me donnant souvent l’impression que quelqu’un appuie sur le bouton « avance rapide » de l’histoire.
Alors pourquoi passer 26 min (soit 62% de l’épisode) à La Pierre ? Pourquoi s’appesantir autant sur un événement qui pouvait être résumé au même titre que les autres ? Pourquoi ajouter même des séquences secondaires (et souvent pas vraiment utiles) à un épisode où tout ne rentrait pas ?
Pour moi, cet épisode traîne en longueur et l’on « gaspille » les précieuses minutes allouée à l’histoire. Quel dommage !
It's difficult to know when she's been with De Clermont, where her scents begin and his end.
Pour une fois, l’épisode ne commence pas avec la vision de Matthew mais avec l’épouvantable Gerbert. Et la voix off d’introduction de Matthew paraît vraiment de trop car elle ne colle pas vraiment avec les images que l’on voit.
Diana « atterri » et tombe terrorisée nez à nez avec Gerbert qui est absolument répugnant. La façon dont il la sent, dont il ose la toucher (alors qu’il sait pertinemment que Matthew sentira son odeur sur Diana), dont il ose vérifier s’il s’est nourri d’elle en soulevant ses cheveux, dont sa main traine doucement sur sa poitrine… toutes ces actions sont absolument viles et dégoutantes. Gerbert nous apparaît sans filtre, envieux, avide. Et tellement plein de préjugés. Il prétend que la faiblesse de Matthew sont les femmes. Si effectivement, les femmes l’ont entraîné par le passé à de sombres actions, c’est plutôt son besoin de les protéger à tout prix qui est sa faiblesse. Car les femmes sont généralement ses forces si l’on prend l’exemple de Miriam, de Marthe et d’Ysabeau qui veillent sur lui en permanence. Et il ne faut pas oublier que si Matthew est tombé dans l’illusion de Juliette pendant quelques décennies, il a fini par la quitter et l’oublier.
Gerbert brûle d’envie d’élargir sa collection de sorcière et il peine à se contenir.
Good Cop
Et c’est là où Satu entre en jeux. Comme dans le livre, on a l’impression qu’elle est « la gentille », proposant son aide à Diana, voulant la comprendre. Elle reprend les mêmes arguments, joue sur la sensibilité et les peurs de Diana pour l’encourager à lui donner confiance. Et Diana n’étant pas coopérative, elle change de tactique en lui montrant les vicissitudes de son Vampire. Gillian, son ambition d’obtenir le livre, les arguments sont puissants. Elle pousse même sa stratégie à appeler Matthew par son prénom, ce qui est très inhabituel pour une créature. Et elle pousse ainsi Diana dans ses retranchant, activant sa magie par son besoin de protection.
Disque rayé
C’est typiquement l’une des scènes dont je ne comprends pas l’utilité. Nous avions eu l’énoncé de la prophétie de Meridiana lors de l’épisode précédent. C’était très bien amené. Mais ici je ne comprends pas l’intérêt ? Pourquoi la dire ? la redire en boucle ? Quand on voit le rythme serré de l’histoire pourquoi ajouter cette séquence qui n’apporte rien à l’intrigue ? J’ose espérer qu’elle annonce des éléments qui seront développés dans la saison 2 (on peut imaginer y retrouver Meridiana en un seul morceau cette fois). Si ce n’est pas le cas, je pense vraiment que c’est gâcher les précieuses minutes qui sont à notre disposition.
Les secrets
Et pendant ce temps-là, la longue interrogation continue.
Attention, je ne critique en rien le jeu des deux actrices car il est parfait. Leurs interactions, leurs réactions, la qualité de leur jeu est tout ce qui rend ces scènes crédibles et nous permettent de nous y accrocher. Les larmes qui montent aux yeux, la colère qui les fait trembler de tout leur être, les émotions à fleur de peau. Teresa Palmer et Malin Buska sont vraiment exceptionnelles.
Mais on étire encore trop la scène pour arriver à la torture.
Et ce, même si je trouve intéressant de voir abordé la notion des secrets chez les sorcières. Dans le livre, on explique longuement que les sorcières n’ont pas le droit de cacher des choses à leur communauté. Et c’est la raison pour laquelle Steven et Rebecca ont été assassinés. Et Satu est parfaitement placée pour le savoir.
Matthew en sous-vêtements
Car c’est vraiment ce qu’on retient de cette scène ! Matthew, véritable statuaire grecque qui se montre à nous en toute vulnérabilité dans un plan très flatteur et appréciable pour nos yeux amateurs.
Et pourtant il y a un peu plus à retenir de cette scène. Matthew s’éveille, totalement serein. Contrairement au livre, il ne panique pas en ne sentant pas Diana mais prend le temps de scanner tout son environnement avant de se rendre compte de sa disparition. Et il entend soudain les pâles de l’hélicoptère annonçant l’arrivée de son frère. La rage monte, ses réflexes protecteurs sont à leur maximum.
Et c’est après un très beau plan où l’on voit Matthew finir de s’habiller (ce n’est que moi ou l’habillement est aussi agréable à regarder que le déshabillage ?) marchant d’un pas décidé, la colère bouillonnant, qu’il interpelle son frère en lui plantant une droite dans la mâchoire en guise de salutations. La scène était osée mais j’avoue avoir adoré la surprise. On comprend vite que Matthew n’est pas vraiment lui-même lorsqu’il en vient à mordre son frère (outrage suprême pour un vampire et qui plus est, le chef de famille). Ses émotions obscurcissent son jugement, son besoin de retrouver Diana l’obsède complètement. L’assassin qui est en lui reparaît subitement. Ce qui m’a surpris est la réaction plutôt calme et raisonnée de Baldwin, qui est plutôt d’un tempérament brutal et sanguin. Malheureusement pour lui, il comprend vite qu’il est arrivé au mauvais moment.
Au passage, j’aime l’attitude impassible d’Ysabeau qui laisse les deux frères gérer leur longue et compliquée relation, aux tensions amassées depuis des siècles.
Pendant ce temps, à La Pierre
Il se passe enfin quelque chose. C’est totalement différent du livre, mais j’aime assez. Dans le livre la scène est absolument gore, puisque Satu ouvre réellement Diana après l’avoir littéralement réduite en bouillie. Ce qui donne le courage à Diana est l’apparition d’un arbre magique (Dianae arbore ?) sous lequel se trouve le fantôme de sa mère qui la soutient. J’imagine qu’ici, outre le problème budgétaire, le rendu aurait été difficile à rendre crédible. Je trouve donc que le choix qui a été fait ici est efficace et totalement crédible par l’incroyable jeu de Teresa (ses cris sont plutôt convainquant) et de Malin, totalement effrayante. Je trouve toutefois le résultat de l’ouverture magique un peu trop propret puisque même les habits de Diana sont intacts. On a du mal à croire qu’une boucherie sanguinaire s’est produite. Toutefois, l’idée de voir les pouvoirs de Satu s’épuiser contre ceux de Diana est assez bonne innovation et ne peut que nous interpeller quant à la suite.
Et quelle satisfaction de voir que le marquage du blason de Matthew a été conservé dans la série !
Où Badlwin est le plus intelligent
Malgré la violente querelle précédente, Baldwin aide son frère car, comme toujours chez les De Clermont, les tensions personnelles disparaissent instantanément quand le bien commun de la famille est en jeu.
J’aime beaucoup la loquacité de Baldwin face à Matthew qui court comme un poulet sans tête. Dans le livre, Baldwin injecte Matthew de réfléchir. Ici, il n’a même pas besoin de parler. Un seul petit geste suffit.
Et c’est aussi lui qui trouve d’où vient la menace. Son coup de fil à Knox est absolument convaincant, en tant que chef de la Congregation protègeant ses intêrets.
Et j’ai tellement rit de la répartie sidérée de Knox lorsqu’il raccroche : « Where is Satu ? ». C’est irrésistible !
Grosse colère
Dans un ultime geste de rage, Satu va jeter sans aucun ménagement et dans une totale colère Diana dans les oubliettes. La violence de la chute, sa rage sont complètement crédibles. Il faudra juste m’expliquer l’intérêt d’ajouter par-dessus les incantations de Meridiana.
Le conseil de guerre
J’adore cette scène à plus d’un titre. Tout d’abord parce qu’il est très intéressant de voir les 4 personnages interagir et à l’œuvre. Philippe appelait Ysabeau « son général » et elle ne faillit pas à sa réputation. Baldwin aide son frère à penser et Marthe facilite et tempère Matthew. Ensuite, le jeu de Matthew est absolument sublime. Les expressions de son visage et son attitude sont inhumaines. On a l’impression de voir un prédateur, le loup souvent décrit en train d’analyser la situation, penchant la tête, son regard perçant en train de sentir son environnement, d’élaborer son plan. Je ne pensais pas qu’il était possible de traduire tout ça à l’écran. Ce sont des descriptions que l’on retrouve beaucoup dans les livres, et je trouve formidable de les voir ici. Son regard, notamment, lorsqu’il comprend qu’Ysabeau sait où est Diana, est extraordinaire. Et j’aime aussi le fait que ce ne soit pas lui qui ait trouvé tout seul le lieu mais Ysabeau. C’est un travail collectif, de famille.
Enfin, le fait d’avoir l’intervention des tantes, l’utilisation des visions de Em comme dans le livre est juste ce qui manquait pour que tous les éléments s’emboîtent parfaitement. (ceci dit, j’aimerai bien savoir dans quel annuaire Sarah a trouvé le numéro de portable de Matthew, je suis preneuse…)
Bref, vous l’aurez compris, j’aime vraiment beaucoup cette scène. (Plus que ce qui se passe entre parallèle à La Pierre, où Satu et Gerbert se disputent Diana). Avez-vous remarqué qu’à la fin de la scène lorsque Matthew se lève, il emmène la carte avec lui ? Trystan retient la carte et remet tout en place. Je pense que ce n’était pas prévu mais j’aime l’idée que Matthew fait les choses avec impulsion et que Baldwin est celui qui remet les choses en ordre après son passage…
Et puis, juste après, il y a la séquence dans l’hélicoptère. Les casques, l’impatience, le saut surhumain… on est complètement dans l’univers masculin des De Clermont partant à la bataille !
Les Oubliettes
C’est ma grande déception de l’adaptation. Dans le livre, les oubliettes sont un moment décrit de manière très très visuelle. Diana est entourée de fantômes et de ceux de ses parents. Passé et présent se mélangent pour redonner vie au conte que Rebecca racontait le soir à sa fille. L’image des rubans pour s’envoler… il y avait beaucoup de matière. Trop, peut-être. Par conséquent, c’est plutôt sous forme de rêve, avec ces toiles d’araignée qui nous posent question depuis le début de la série. Il y a bien une tentative de raconter le conte mais ça ne marche pas vraiment. Dommage.
Car le trio Rebecca-Steven-Diana marche pourtant bien. Une nouvelle fois la performance de Teresa Palmer est impressionnante. J’adore le regard d’adoration qu’elle a vers Rebecca, comme toute petite fille regarderait sa mère. C’est extrêmement réussi et ce sont ces interactions qui sauvent la scène.
Car je n’adhère pas du tout aux flashbacks que je trouve vraiment inutiles et trop faciles.
Par contre, j’aime beaucoup la façon dont Diana va s’élever dans les airs. Pas de rubans, mais la compréhension que la magie est dans le cœur. Son cœur étant en haut avec Matthew, elle ne peut que s’élever vers lui. Il semblerait que c’est à ce moment que la magie de Diana se débloque. Je ne l’avais pas compris comme ça. Mais il y a toujours une part d’interprétation sur ce genre de scènes.
Et pendant ce temps…
Satu et Gerbert se menacent mutuellement. On comprend que Gerbert aimerait fortement ajouter Satu à sa collection de têtes dorées. Et l’on comprend vite à quel point il craint les De Clermont (ou en tout cas, il en est encore à jouer en coulisse et n’est pas prêt à les affronter ou se dévoiler). Satu découvre avec horreur Meridiana. Pour quelqu’un qui vient de réaliser les pires horreurs sur l’une de ses congénères, ce regain d’humanité est quelque peu surprenant.
De retour à Sept Tours
Je n’irai pas dire que les retrouvailles avec Ysabeau sont chaleureuses mais on sent une vraie sincérité dans les échanges entre Diana et Ysabeau. On ne le sait pas encore dans la série mais dans le livre on sait qu’Ysabeau a elle aussi été emprisonnée et torturée, sauvée seulement par Philippe. Le regard d’Ysabeau n’est que pure compassion pour une histoire qu’elle connait bien et voit se répéter.
« I’ll never let you go again ». C’est une nouvelle promesse de Matthew qui, comme à son habitude, endosse personnellement la responsabilité de tout ce qui s’est mal passé. J’adore la façon dont elle s’appuie sur lui à ce moment, venant chercher toute la force et le réconfort qui lui font défaut à ce moment.
C’est d’ailleurs l’une des scènes où je trouve que Teresa Palmer a le mieux cerné la Diana du livre. Elle est rouée de coups, vraisemblablement épuisée mais elle essaie de se tenir debout et sa première pensée est pour rassurer ses tantes. Quand elle passe devant Ysabeau, elle tente d’esquisser un sourire pour la rassurer et là on ne peut s’empêcher de penser « quelle lionne ! »
Où l’on se rappelle que Matthew est aussi Docteur
Et oui, Matthew a eu plusieurs vies dont celle de médecin. Ça n’avait pas été encore dit dans la série aussi l’examen très médical de Diana renseigne le téléspectateur sur ce point. Cette scène est magnifiquement jouée par Teresa. Elle ne se plaint pas, prend sur elle et minimise les choses, comme pour préserver Matthew de la vérité et prévenir sa colère. On lit sur son visage la détresse, la douleur, la fatigue. Plus d’une fois, on croit qu’elle va vaciller, tourner de l’œil, fondre en larme. Et la façon qu’elle a de regarder Matthew ! Il est son seul espoir, son point d’ancrage, celui grâce à qui elle tient bon. Matthew est un mélange élégant de douceur et de force, de rage contrôlée et concentrée sur la tâche et le mieux-être de Diana.
La scène du marquage a la place qu’elle mérite. Chaque personnage a la réaction qui lui est propre et légitime, avec les citations exactes du livre. J’aime voir les échanges de regards, les non-dits horrifiés et parfaitement échangés. J’imaginais la marque autrement mais elle fonctionne bien. La seule chose non crédible est Diana regardant la marque dans le miroir. Il est tout bonnement physiquement impossible qu’elle puisse y voir quelque chose. Je sais bien que la réalisation est ainsi faite pour des problématiques de cadrages et de rendu artistique mais je trouve cela un peu dommage.
J’aime cependant le sourire vengeur et fier de Diana lorsqu’elle réalise qu’elle a su résister à Satu, que son pouvoir est plus fort qu’il n’y parait et qu’elle a survécu. Elle sait qu’elle a désormais le pouvoir de se défendre.
Eurk Gerbert !
Vous ai-je déjà dit que je trouvais Gerbert répugnant ? Et bien je le réaffirme ! Le voir sucer la trace de sang avec satisfaction est vraiment une chose dégoutante. Tout comme son grand sourire machiavélique qui se dessine lorsqu’il reçoit les souvenirs véhiculés dans le sang… oui mais le sang de qui ? Diana ? Satu ? Le mystère reste entier et il faudra vraisemblablement attendre la prochaine saison pour en avoir la réponse….
L’heure de vérité
Dans une atmosphère de profonde intimité, Diana cherche à savoir si elle a bien fait de défendre Matthew contre Satu. Ce n’est pas un échange où elle est inquiète ou effrayée. Elle a la tête bien haute et c’est en tant qu’égale de Matthew qu’elle demande des comptes. Le cadrage et les plans sont rigoureusement identiques entre Matthew et Diana. Ils ont la même expression, le même regard. Ils sont tous deux en guerre contre qui viendra menacer l’autre. Diana est vengeresse, forte. C’est très différent de la Diana du livre qui est libérée et cherche des réponses aux questions. Mais j’aime autant cette nouvelle ligne. Elle est vraiment cohérente avec le personnage de Matthew.
J’aime aussi le fait qu’on sous-entend qu’ils ont eu de nombreuses discussions sur ce que leur relation impliquait et représentait. Diana répond à la tirade de Matthew « Je sais, tu me l’as dit ». Et pour tous les fans frustrés de ne pas avoir eu ces discussions, c’est très malin de nous rassurer ici en nous disant qu’elles ont bien eu lieu.
Lutte fraternelle
Pendant ce temps, Baldwin broie du noir dans le bureau de Philippe. Il a aidé son frère, fait tout ce qu’il devait pour défendre les intérêts de sa famille. Maintenant, il a des comptes à régler avec lui. Il est intéressant ici de remarquer que, contrairement à Matthew, il n’hésite pas à s’asseoir dans le siège de Philippe, traduisant ici son statut de chef de famille.
Dans cette scène, beaucoup d’informations sont échangées. Certaines avec beaucoup de subtilité et de fluidité (toute la notion d’arbre généalogique et d’être renié, essentielle pour le livre 3), d’autres un peu plus grossière. Il est indispensable d’enfin expliquer l’ordre des Chevaliers de Lazare au spectateur : son origine, sa mission, ses faits d’arme, la jalousie de Baldwin de ne pas en avoir hérité de Philippe… Ce que je reproche est que les tirades sont un peu trop théatrales et pédagogiques pour être réalistes. Mais au moins, le sujet est clair pour tout le monde.
Et Matthew remet la lettre. Une nouvelle fois dans un français très incompréhensible. Les mots sont là. Je suis un peu déçue que Baldwin ne réponde pas avec le sarcasme du livre. La scène aurait été parfaite.
You’ve both shown you have some fight in you. Hold onto that, because you’re going to need it.
Avant de partir, Baldwin leur donne les meilleurs conseils possibles. On sent sa puissance de stratège, de visionnaire. Il leur rappelle l’importance de survivre et de réfléchir rapidement à leur prochaine action, comme un lointain écho du mantra que donnera Philippe plus tard à Diana : « Think & Survive » J’aime vraiment le personnage de Baldwin.
S’en suit une scène très belle et touchante. Conscient que Diana souffre, Matthew souhaite lui apporter du réconfort, mais sans la toucher. Il pose son menton juste derrière elle, l’enveloppant de sa présence protectrice. Diana se blottie encore plus et prend sa main, qu’elle caresse sans un mot. Pas un mot échangé dans un moment lourd de sens et de communication, parfaitement cadré, parfaitement filmé.
I'm your mother. You come first. Both of you do.
Ce que j’aime Sophie et Agatha dans cette scène. Sophie dégage une telle authenticité, une telle force empreinte de douceur. Ses rêves, ses intuitions la guide et Nathanaël la soutient silencieusement à ses côtés. Agatha fait preuve d’une très grande ouverture d’esprit, affichant clairement ses priorités et quel est son combat.
Thank you, Weaver
Si cette scène est le prélude à d’autres concernant Meridiana dans la saison 2, je dis bravo et elle laisse à penser qu’elle pourrait avoir un rôle important puisque c’est Goody Alshop qui apporte normalement cette information de poids.
Si ce n’est pas le cas, je ne vois d’intérêt que pour ajouter de la lumière, de l’humanité à Satu, et peut être une nouvelle fureur de vengeance contre Gerbert et peut être Knox. Et aussi nous révéler (au cas où nous ne l’avions pas compris) qu’il y aura un combat entre la Dark Witch et la White Witch…
What am I ?
Fidèle au schéma narratif habituel, l’épisode se referme avec le regard de Diana. Cette fois, c’est un regard interrogateur, plein d’incompréhension et de question.
La révélation de la théorie du spellbound a de quoi la secouer tant c’est un sort interdit et lourd de conséquences. J’aime beaucoup que ce soit Ysabeau qui amorce le sujet. Elle estime Diana et sait qu’elle est forte. Elle est aussi décidée à en faire une De Clermont, capable de se défendre elle-même. Matthew s’exécute immédiatement lorsque sa mère le sollicite d’un regard. Il fait attention à ménager Diana, mais lui donne la vérité sans détour.
A ce moment, tout prend sens, les pièces du puzzle se mettent en place et l’on comprend que l’on est dans un tournant de l’intrigue…
Et que malheureusement le dénouement est proche, avec seulement 2 épisodes à venir…
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*Jamais comme prévu* -5ème partie-
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J’arrive enfin sur le parking de l’aéroport. Je jette mes bagages à terre, et décide de prendre une grannnnnnde respiration. 
L’air est humide et moite. Il fait vraiment chaud, c’est étouffant. Tellement que ma grande respiration,au final, est plus oppressante que calmante. 
Je décide de balayer du regard toute la place, en espérant enfin croiser le regard de mon ami Bastien…en vain ! Je ne vois que des familles, que des locaux et pas l’once d’une silhouette de grand gaillard parisien. 
Shit…cela ne se peut pas, cela en devient risible. 
Tout mon voyage est ponctué de rendez-vous manqués ! je commence à me dire que c’est mon karma. Avec la fatigue et la nervosité accumulées ces derniers jours, les larmes me montent aux yeux et OUI, je braille comme une gamine de cinq ans qui se serait perdue dans les allées du supermarché.
Après un bon vidage lacrymal, je reprends du poil de la bête et met en route mon instinct en mode SYSTÈME D.
Je prends mon cellulaire, et que le ciel soit béni, vu que je suis en territoire français et bien je capte du réseau !! Ok, comment s’appelle la place où Bastien vit : mmmmmmh, la Baie des citrons. Je pense qu’il m’avait envoyé un numéro de téléphone dans mes courriels. Je scrolle en vitesse éclair notre discussion, trouve ce putain de numéro. J’appelle. Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois…au cinquième essai, la réception me répond.
- Oui allo, bonjour. J’essaie de joindre l’appartement 319. Est-ce que vous pourriez me mettre en relation s’il vous plait ?
- Pas de problème, je vous transfère, un instant.
 Bip…bip…bip… Pas de réponse. Je réitère. Idem. Mes mains commencent à se mettre à trembler de rage.
Je m’assoie sur ma valise, ouvre ma cartouche de clopes et m’en allume une. Au fur et à mesure, toute la population qui squattait le parking s’est dissipée. Je me retrouve toute seule, comme une clando au milieu de rien. Dans ma tête, c’est le bordel :Putain mais qu’est-ce que je suis conne séreux Je connais Bastien, je le sais qu’il est le roi des plans galères. Pourquoi je me suis embarquée là-dedans avec lui. Pourquoi je me suis faite retournée le cerveau de cette manière. T’as l’air fine, toute seule, le cul sur ta valise sur un parking vide, au milieu de rien. T’es dans la pampa…t’as même pas l’adresse de l’appartement…Ok je vais rappeler la réception.
- Oui, allo, je viens de vous contacter, je n’arrive pas à joindre mon ami qui vit dans votre établissement. Pourriez vous me donner l’adresse exacte ? Il devait venir me récupérer à l’aéroport, mais je pense qu’il a eu un imprévu et je vais me rendre en taxi.
- Bien entendu.
 L’adresse en poche, je commence à retrouver un beat cardiaque normal. Ne reste plus qu’à me trouver un taxi maintenant…Faut dire que ce n’est pas l’aéroport de Paris ici. C’est un micro parking qui aurait d’ailleurs bien besoin d’amour tellement le macadam est défoncé. T’as pas une ribambelle de voitures en ligne qui se battent pour avoir une course…Au moment où je commence à vraiment perdre tout espoir, j’entends un crissement de pneus. Je lève la tête, aperçois un mini van blanc qui arrive en trombe sur moi ! Freinage extrême. Ouverture des portes, deux mecs sortent du véhicule en hurlant :
- Hey ! C’est toi Marine ?
- Heu…. Ouais…vous êtes les potes à Bastien n’est-ce pas ?
- Ouais, il est Ké-blo au taf, fait qu’il nous a envoyé te récupérer. Désolé du retard c’était galère la route.
Pour la énième fois, Mr Bastien a délégué….
- Vas-y donne moi tes bagages et grimpe à l’avant ! Moi c’est Mat by the way.
- Oui je te reconnais, je t’ai vu sur les photos de Bastien. C’est à cause de toi que mon voyage est devenu un périple haha !
- Oui c’est moi…le mec qui devait quitter l’Australie d’urgence !
 Mat charge mes valises dans le van, et m’aide à grimper dedans par la même occasion. Je rencontre enfin le conducteur : Philippe. Je retrouve un sourire sur ma face. Enfin, je suis à mon ultime destination, Nouméa, après moultes rebondissements et couacs, entourée des amis de Bastien et maintenant…que les vacances commencent.
 Il y a quarante minutes de trajet entre l’aéroport et la Baie des Citrons. Une seule route qui traverse toute l’île. On roule entre des montagnes, des plaines, des forêts…le paysage est juste magnifique. J’hallucine. Je suis scotchée à la fenêtre et me laisse bercer par les paroles de Mat et Phil qui se mettent à me faire le point sur toutes leurs galères depuis qu’ils sont arrivés ici. Mat et Bastien ont clairement vécu un péplum… ils ont dormis dans une voiture pendant 2 semaines…sans douche…sans bouffer à leur faim…je change de face…Mat le voit direct et me rassure en m’expliquant que maintenant ils sont calés dans un bête d’appartement au 12e étage, avec pleine vue sur l’océan. Ok…je serais rassurée quand je pourrais moi-même, de mes yeux, analyser la situation.
On arrive enfin à bon port. Le soleil tape, il est 14h30. Je suis exténuée. On monte mes bagages à l’appartement et je ne peux que faire le constat, qu’effectivement, la place est juste MALADE ! 
La vue est incroyable…le stress s’envole, je me sens légère, et je jubile !
 Mat me propose d’aller vite fait, rendre visite à Bastien au restaurant où il travaille. J’accepte volontiers ! Après tout, c’est un peu pour lui que je viens de me taper une traversée du globe !
On quitte l’appartement, et deux minutes après on se trouve sur la terrasse du resto en question. Il bosse en bas de chez lui le mec ! Pas pire ! Je passe ma tête par l’encadrement de la porte et je le vois, mon grand Bastien d’amour, plateau sur le bout des doigts, en chemise blanche et tablier, la classe du garçon de café parisien hahaha !
Il tourne les talons, croise mon regard, et on reste là quelques secondes, les yeux dans les yeux…sans un mot. Nos sourires scotchés à nos lèvres comme deux jokers béats…il pose son plateau et me soulève du sol en me serrant dans ses bras, me squeezant comme une orange !
- Putain ma chérie ! enfin t’es là bordel ! Je n’arrive pas à le croire, tu l’as fait, ma girl ! T’es la meilleure ! Je suis en kiff.
- Ouais ben kiffe bien parce que je te jure qu’il y a eu plein de fois où j’ai juste eu envie de te buter Loulou…mais bon, toute ma colère est envolée ! JE SUIS TROP CONTENTE D’ÊTRE LÀ !!!! J’Y CROIS PAS !!!!!
- Je fini dans pas longtemps, va te reposer, chiller, car ce soir, on sort !
- Ok, ça marche, je ne dis pas non à une petite sieste avec une bonne douche avant !!
Mat et moi, on reprend le chemin de l’appart, je file sous la douche. En sortant de la salle de bain, je m’écroule sur le lit et je sombre en deux temps trois mouvement dans un sommeil de plomb.
À Suivre ...
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reseau-actu · 6 years
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L'étudiant a pris la défense d'un couple agressé à Lyon. Les coups violents qu'il a reçus lui ont laissé de lourdes séquelles. En avril dernier, il a rencontré le Pape.
Cet après-midi de 11 novembre 2016, veille de week-end, Marin veut s'acheter un manteau et parcourt le centre commercial de La Part-Dieu, à Lyon. Un jour férié qu'il passe avec sa petite amie, Clémentine, dont ils fêtent l'anniversaire le soir même. Marin vient d'avoir 20  ans. Après un bac mention très bien, il est étudiant en double licence droit et sciences politiques, Clémentine prépare un BTS. Ils n'ont pas trouvé ce qu'ils cherchaient dans les boutiques. La nuit commence à tomber. Ils marchent vers l'arrêt du bus C1.
Sur le parvis du centre commercial, Yacine *, 17 ans, ne sait que faire de ce 11 Novembre. Il a fugué de chez sa mère depuis des semaines, est en rupture de ban avec l'école, les éducateurs et toute forme d'autorité. Parfois, pourtant, l'armée l'attire. Peut-être une façon d'oublier «les hauts et les bas», comme il les appelle, de sa propre famille. Les «hauts», entre un père violent et une mère toxicomane, s'il y en a eu, personne n'en parle plus. Les «bas» remplissent les pages d'un dossier judiciaire qui porte déjà vingt et une condamnations, un séjour en prison en 2014 et des échecs à la pelle. Dans le jargon psychosocial, cela se transforme en «parcours chaotique», en «manque d'investissement» dans les obligations de soins pour toxicomanie, en «manque d'implication» dans les formations proposées. Ce vendredi après-midi, les heures s'étirent, tuées à coups de vodka et de joints. Yacine «zone» sur le parvis du centre commercial lyonnais. L'envie de cogner, n'importe qui, n'importe quand.
Un couple est assis à quelques mètres, à l'arrêt Part-Dieu - Vivier Merle, ligne du bus C1. L'homme et la femme, la cinquantaine, viennent de se retrouver. Lui est un gendarme à la retraite, elle vit dans une autre ville que Lyon. Ils s'embrassent.
«Y a des hôtels pour ça!, jette Yacine au couple.
- Va te faire enc…!, réplique l'ancien gendarme.
- Répète!»
«Vous devez vous préparer, dire au revoir à votre fils. Son cas est… désespéré»
L'embrouille, l'escalade… La femme qui accompagne l'ex-militaire tente de s'interposer. Marin voit la scène toute proche, s'avance vers Yacine avec l'idée de calmer le jeu, s'adresse au jeune de son âge: «C'est bon… Il a rien dit. J'ai rien entendu.» Des mots pour faire retomber la pression. Deux petits gabarits se font face. Marin, 1,65 m, «taillé dans une allumette», dit-on dans sa famille. Yacine, 1,70 m. Rien d'un poids lourd non plus. Des coups partent. Yacine est devenu enragé. Marin, lui, croit encore qu'un sourire et de la bonne volonté peuvent faire tourner le monde plus rond.
Voilà l'autobus. Enfin. Monter dedans, quitter ce parvis. Laisser là cet abruti. Clémentine pousse Marin à l'intérieur. Le couple qui s'embrassait monte aussi. Les quatre passagers s'assoient ensemble. Personne ne voit que Yacine, après avoir attrapé la béquille d'un autre jeune qui traîne avec lui, a grimpé dans le bus par la porte centrale. Il vise la tête de Marin. Trois coups, d'une extrême violence, par l'arrière. Yacine prend la fuite.
Le sang coule de l'oreille de Marin, qui convulse. Les passagers du bus ne comprennent pas encore bien la raison de ces cris, de cette agitation. En quelques secondes, tout a basculé. L'après n'est que douleur.
Audrey, la mère de Marin, a les yeux secs et la voix qui ne tremble pas lorsqu'elle raconte la vie de Marin depuis le 11 novembre 2016. Elle donne rendez-vous dans le bar d'un hôtel, quartier de La Part-Dieu. L'arrêt du bus C1 tout proche? «À chaque fois que j'y passe, je fais une petite prière», reconnaît cette femme énergique, sympathique, qui a décidé de s'accrocher à chaque progrès, au plus mince espoir. De remuer ciel et terre pour son fils. Chacun réagit comme il peut. Le père - le couple s'est séparé avant les 2  ans de Marin - préfère rester discret. Il habite un autre département, travaille dans le secteur automobile, entoure beaucoup son fils. «Un homme bon et doux», résume son avocat, Me Jean-Félix Luciani. «Des gens bien. Exceptionnels même. Ils ont toujours voulu l'apaisement», complète Me Anne Guillemaut, avocate de Yacine.
C'est d'une voix toujours décidée, sans pathos inutile, que la mère décrit son fils
Novembre 2016, hôpital de Bron. «Vous devez vous préparer, dire au revoir à votre fils. Son cas est… désespéré» : dans le service de neurochirurgie où Marin est hospitalisé, les larmes, la stupeur, le chagrin… Et les heures d'attente après l'opération destinée à stopper cette terrible compression du cerveau provoquée par l'hématome sous la boîte crânienne. Audrey se souvient de tout: «On nous avait expliqué: “  Sur l'échelle de Glasgow (indicateur de l'état de conscience), Marin est à 3.” Je m'étais dit: “3, c'est déjà ça.” Je ne savais pas que l'échelle commençait à 3 pour monter à 15…»
Mais, peu à peu, la parole revient. Des bribes puis une première phrase intelligible alors que le jeune homme a déjà passé plusieurs semaines en réanimation, dans le bruit, le va-et-vient des soignants: «C'est un hall de gare ici, sans déconner!» Audrey sourit: «Tout Marin est dans cette phrase…» Et quand, à l'approche de Noël, sa grand-mère s'enquiert d'un cadeau, la réponse de celui qui est depuis trop longtemps alité, fuse: «Un coccyx!»
C'est d'une voix toujours décidée, sans pathos inutile, que la mère décrit son fils. «Marin est un enfant brillant même s'il ne “ pousse ” pas trop. Il a confiance en lui, en la vie. Il a une belle plume. Une passion pour le foot aussi. Il a commencé très jeune, a toujours joué et continuait à la fac. Un sportif et un bon vivant à la fois, fêtard.» Des phrases au présent.
Lourdes séquelles
C'est aussi au présent que Marin remplit sa page Facebook, un an après le drame, le 11 novembre 2017. «J'ai, depuis un petit moment désormais, abandonné tout espoir de redevenir le Marin d'avant, celui qui pouvait jouer au foot, danser avec ses amis et son amoureuse en soirée.» Malgré les quatre opérations au cerveau, les séquelles motrices et neurologiques sont lourdes. Du mal à marcher. Le risque de chuter à tout moment. Un fauteuil roulant pour les longs trajets. Aux problèmes physiques s'ajoutent ce qui, sans doute, est le plus cruel et insupportable: «Un an que je suis mentalement submergé par mes TOC (troubles obsessionnels compulsifs, NDLR), que je compte tout, etc. Un an que je subis une sorte d'allergie qui provoque éternuements et démangeaisons à répétition. Un an que je souffre d'un problème de désinhibition (très) embêtant.»
Comment un garçon de 20 ans décide de s'interposer dans une querelle qui prend mauvaise tournure? D'aider son prochain? De tenter d'éviter que l'agression ne tourne vraiment vinaigre? En un mot, d'être «héroïque»? Réponse d'Audrey: «Marin est très courageux. Pourquoi? Je ne sais pas. Il déteste l'injustice. Nous avons ce qu'on appelle “des valeurs”. On est dans ce monde. On aide facilement autour de nous.»
Cour d'assises des mineurs du Rhône, mai 2018, deuxième journée du procès de Yacine pour «violence avec usage d'une arme suivie de mutilation ou infirmité permanente». Marin est invité par la présidente à s'exprimer à la barre. Aidé de ses notes, il répond puis se tourne vers le box. Là, il n'a rien préparé. Un dialogue se noue. Les assises retiennent leur souffle.
«Je regrette ce que je t'ai fait. J'ai détruit ta vie et celle de ta famille, commence Yacine.
- Je ne peux pas excuser ton geste, mais peut-être qu'un jour je pourrai te pardonner, répond Marin.
- Ce n'est pas pardonnable, je le sais. Je vivrai toute ma vie avec ce que j'ai fait.
- J'espère que tu vas te construire, que tu vas changer, que tu vas faire des études, pour ne plus être le même homme.»
Marin retourne à sa place. Il a oublié «plein de choses» qu'il voulait dire à son agresseur. Tant pis. L'essentiel a eu lieu. Il a affronté ce face-à-face. Le lendemain, Yacine est condamné à sept ans et demi de réclusion. Le jury a retenu l'excuse de minorité, le maximum de la peine encourue étant de quinze ans.
Yacine a rejoint sa prison, sa formation de CAP en électricité, ses rendez-vous avec les psychologues. Les premiers mois de sa détention n'étaient guère encourageants. Des outrages et violences, un téléphone portable découvert dans sa cellule…
Marin habite seul mais est aidé chaque jour, presque chaque instant, par sa maman, qui a dû arrêter de travailler. Un quotidien qu'on devine épuisant, où l'exploit consiste à aller au bout de la rue. Sans tomber.
Marin habite seul mais est aidé chaque jour, presque chaque instant, par sa maman, qui a dû arrêter de travailler. Un quotidien qu'on devine épuisant, où l'exploit consiste à aller au bout de la rue. Sans tomber. À ne pas oublier son portefeuille n'importe où, ce qui est déjà arrivé deux fois. Audrey, qui se décrit «volcanique» sous son calme apparent, a appris à ne pas s'énerver quand Marin, saisi par ses angoisses, se met à tout compter. Les points au Scrabble dix fois, comme les carreaux de la salle de bains. À ne pas exploser quand son fils, sans filtre social, se met à dire des grossièretés. À ne pas s'effondrer en pleurs quand il est triste. La peur d'être un fardeau pour les siens…
«Marin, dit Audrey, ne se trouve pas héroïque.» Parfois, il se met carrément en colère, répétant: «Mais comment peut-on s'acharner sur quelqu'un comme il l'a fait?» Ou se révolte: «Quelle injustice d'être tombé sur quelqu'un d'aussi con!»
C'est ce garçon plein d'humanité mais aussi une boule de nerfs qui est allée rencontrer le Pape en avril dernier. «Marin a été élevé dans la foi, mais il ne va pas à la messe tous les dimanches non plus!, s'amuse Audrey. C'est lui qui a eu l'idée de demander cette audience. Je pense qu'il pense qu'il y a un Dieu. Quand on a frôlé la mort…» Avec François, le jeune homme a parlé du handicap, de sa vie ralentie, de son avenir en pointillé. Et du pardon. Il n'a pas été question d'héroïsme. Ou plutôt si. Le Pape a simplement dit à Marin: «Tu es courageux.»
* Le prénom a été modifié.
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myname9us-blog · 7 years
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Freedom - Cry of Love - Jimi Hendrix.Recreated by John Findlay     LE VENTRILOQUE BIEN ORDONNÉ    La, pluie. la police, pardon, est venue m'interroger ce matin (pas étonnant avec un temps de chien de même) pour savoir si j'avais vu ou entendu quelque chose Entendre quoi, par exemple? que je leur ai demandé sèchement, comme avec un défi qui se glisse dans le ton. Du bruit.  Du bruit dans l'appartement juste en haut du mien, qu'ils ont dit  J'ai rien entendu, juste le caquetage habituel et les pas qui traînent dans le couloir comme des trains a bout de souffle qui entrent en gare ou des souliers volés dans le centre d'achat au McDonald      -Donc vraiment rien?    Ils ont pas eu l'air de me croire, les flics croient jamais rien.  Ou leur mama.    Y me prenent pour un menteur, osti. Ça me donnerait quoi d'inventer un silence, parce que c’est ça qu’est ça, ç’a été silencieux toute la soirée, j'ai pas entendu un seul osti de bruit venant d'en haut, pas même un craquement de prélart.  Le logement est sans d'sus d'sous, a ajouté le détective de la police, un des meurtres les plus violents que j'ai vu en 20 ans de métier  La pauvre fille (qualificatif qui lui collait assez mal, selon moi)  a du se débattre pas mal et crier, crier à tue-tête, ça me semble évident.  Je pourrais voir le logement, que j'ai demandé, mais ils m'ont dit non  De toute façon j'y tenais pas vraiment, j'aime pas voir du sang, je supporte mal. Dans le temps j'avais suivi des cours pour devenir ambulancier mais au bout de deux semaines ils ont dit que c'était pas un job pour moi, alors, tout à fait par hasard, je me suis retrouvé dans le show-business.  Je suis ventriloque  Tout ce que je viens de dire j'aurais pu faire croire que ça venait de vous, ç'aurait été marrant, non?  Enfin, si ça avait pas été une histoire aussi triste à se tordre.      Contrairement à cette nuit, là ça bouge pas mal en haut, ça doit être bourré de flics et d'experts en tous genres.  Bon, vous restez disponible, ordonne le détective de la police.  Je suis en spectacle au St-Denis pour un mois, facile à trouver.    Mon show a ceci de particulier que contrairement aux ventriloques habituels, j'utilise plusieurs marionnettes  Par exemple, une qui est Elvis (on m'a toujours dit que j'avais une bonne voix, mais rien d'original), une autre c'est Marylin Monroe, une autre Ozzy, ainsi de suite.  Je les fais chanter, ensuite je les reçois en entrevue, voyez le genre.  Pis y a mon double aussi, cette partie-là du show est entièrement improvisée parce que j'sais jamais ce que mon double va raconter.    La fille travaillait comme serveuse au Mange pis fam' ta gueule, enfin, je sais plus le nom.  Un trou.  Je l'aimais pas plus que ça, évidemment pas au point de la tuer, mais elle m’était pas particulièrement sympa.  Trop prétentieuse, elle regardait tout le monde d'en haut. Je lui ai fait remarquer une fois  T'a gueule, qu'elle a dit.  Elle était comme ça avec tout le monde, vraiment une grosse vache prétentieuse, du genre tout le monde est responsable de mes problèmes.  Une salope qu'aurait mal tournée, voyez?...  Mais bon, je vois pas pourquoi on finirait ses jours en d'dans à cause d'une folle de même...j'ai juste arrêté d'y laisser des pourboires. Elle m'appellait le cheap  Par contre, j'allais pas souvent à son putain de restaurant.  Je voyage pas mal, du reste.  Surtout dans le Québec. la marionnette le trahit / tu mouilles fort, tu salopes tes cuisses, putain, t'es une débauchée, tu penses que je l'ai pas remarqué  Le soir, je t'entends te branler comme une salope    Souvent la nuit je l'entendais baiser, la salope, s'époumonner, ce qui expliquait certaines choses qu'une job de serveuse explique mal, un manteau de fourrure par exemple, qu'elle portait jusqu'à tard dans le printemps, juste pour s'exproprier l’ego.  Un de ses réguliers, j'imagine, un gros ventru avec problème de ménage.  À moins qu'ils cotisaient tous ensembles, une sorte de fonds collectifs (pour trous en détresse).  Allez pas penser que j'ai de quoi contre, mais quand on aime pas quelqu'un on a tout contre, même les escaliers qui mène à son appart je le trouve dégueu'. Même sa porte!  Je l'ai jamais vu, remarquez ben, et pis ce que je vous dis ça reste entre nous, d'ac'?  Pas la peine d'ameuter le voisinage, de l'émietter de commérages.  De toute façon, je pense qu'il l'aime pas trop trop non plus, le voisinage.    Un matin j'ai même retrouvé sa p'tite culotte en bas de l'escalier.  C'était à  elle, à qui d'autre?  Ça sentait la pisse de chat à plein nez, du jus de salope.  Elle me rappellait vaguement une bonnefemme.  Quand j’étais jeune, une de mes tantes, qui était gambler, m’emmenait souvent a Blue Bonnets.  Une fois y avait cette putain de bonnefemme devant moi au guichet des mises. Elle tenait une saleté de chihuahua.  Enfin, ça n’a pas vraiment d’importance dans mon histoire.    Une autre fois, dans l’immeuble où j’habite, c'est un espèce de grand barbu que j'ai surpris à traîner dans le bas de l'escalier. Quand j'y ai demandé s'il était l'ami de cœur de la fille d'en-haut, juste pour être poli, il a répondu non en détournant la tête.  Son frère dans ce cas-là?  À ce moment-là, il est parti non sans m’avoir avant dévisagé comme un moins que rien.  Pauvre con!me dis-je. Je refermai la porte en la claquant violemment, extériorisant mon mépris.  Comme si j'avais besoin d'un dessin. Comme si c'était pas écrit dans sa face : putain, PUTAIN, salope réifiée.  Moins ç'a de secrets, mieux ç'a se croit cachée. Pauvre p'lotte.  Pauvre p'lotte, écarte-les tes osties de cuisses. Écarte, écarte!  Je donnerais même pas cinq piasses pour ton trou sale.  C'est qui?    On venait de frapper à la porte  C'est moi, répondit une voix de femme  C'était ELLE, pour savoir si j'avais entendu quelque chose ou remarqué que'qu' chose de bizarre hier, dans la soirée?...  Paraît qu'on l'avait volé chez elle  Le soir je travaille, madame, que j'y ai répondu sèchement.  Vous aussi, d'ailleurs, si je me trompe pas...    non, je travaille de jour, vous le savez, on s'est déjà vu au resto.  Hier soir, je suis allée au cinoche avec une amie  Et quand je suis rentrée...   rien vu, rien entendu    bon, merci quand même  Désolée de vous avoir dérangé, dit la femme du concierge en me fixant du coin de l’oeil.    -C'est rien, que j'ai dit en refermant la porte tout en me disant dans ma tête : menteuse, menteuse, tu t'es faite branler toute la maudite soirée, j'ai failli appeler la police tellement vous faisiez de bruit, tellement ça puait.  La prochaine fois je risque d'être moins patient  Qu'est-ce qu'y aurait à voler chez elle, à part des culottes de pute?  Anaway, je suis sûr qu'elle en porte même pas, toujours prête, comme on dit chez les scouts.  C'est quand la dernière fois que tes genoux se sont touchés.  J'aurais du y demander de monter sa jupe.  Y demander, comme si fallait mettre des gants blancs avec des filles de même : MONTE TA JUPE QUE JE TE VOIS LE TROU  « désolée de vous avoir dérangé »! juste de te voir la face ça me donne envie de vomir.   Le jour juste avant de ce jour-là, je suis allé diner à son restaurant (…)  toutes ces discussions ostentives des yeux avec certains clients, pour pas dire des clients certains, la retenue étant une de mes plus grandes qualités -même pas des demi-mots, juste des mouvements oculaires et quelques pointes de doigt.  Quelle économie de langage, ta chatte a perdu sa langue, salope?   Bonjour. Ça va vous? vous voulez le menu? (pas besoin, je connais l'ordre des trous dans lesquels je vais t'en faire baver)   Monsieur?...    -Non, pas besoin  Amenez-moi un hot chicken.   -Quelque chose à boire avec ça?    -Un café, mais juste après.    -Parfait, chef.  Ce sera pas long.    L'idée d'aller dans la cuisine la fourrer m'a traversé l'esprit et je m'en suis voulu pour le reste de la journée.  Une chance qu'elle a été assez remplie, on était jeudi et le jeudi c'est la banque, les paiements et ensuite l'épicerie.  Après c'est le show.  Le jeudi, en général, c'est pas mal plein.  Plus que le vendredi.  En allant la payer au comptoir, je me souviens de m'être demandé si elle avait déjà vu mon show, je m'étais jamais posé la question.   -Merci.  Passez une bonne journée!    J'avais l'impression qu'il y avait du mépris dans son bonjour.  Je sais pas vraiment comment expliquer, une impression, c'est tout.  Mais une impression palpable, pas juste que'qu' chose dans' tête, quel'qu' chose comme ces architectures presqu'invisibles qu'on dit habitables.  C'est elle qui avait engendré cette impression, le plan d’un carrefour où elle me donnait rendez-vous dans le monde.  En d'autres mots, elle me provoquait.  Cherche-moé pas, salope, que je me suis dit, cherche-moé juste pas.    Je suis pas d'une nature particulièrement violente, la violence pour moi c'est jamais naturel et j’aime la nature.  En fait, je suis un violent culturel  Quand comme moi on a fait son chemin dans le monde à se battre à chaque tournant, on s'endurcit, c'est une simple question de légitime défense.  Je suis pas devenu une star du showbizz par hasard. Évidemment chu pas Michael Jackson, mais quand même.  Je me suis défriché une place, si modeste soit-elle.  Et ma devise c'est No trepassing, j'aime pas qu'on vienne jouer dans ma coure.  Tu te trouveras jamais de femme, si tu restes ankylosé comme ça, m'a dit une fois mon imprésario, si je veux une femme j'ai juste à m'en fabriquer une et lui faire dire ce que je veux, que je lui ai répliqué.  Et quand j'en veux plus, je la fous aux vidanges sans être obligé d'engraisser ces voleurs d'avocats.    L’impré préféra se taire.  « Des étourderies », qu’il devait penser. Qu’aille au Diable, des imprésarios ça se change, pas les artistes.    Malgré tout, je me considère comme une bonne personne, un tantinet pointilleux, c'est tout.  J'apprécie l'ordre et je préfère l'odeur du Comet à toute cette parfumerie de gonzesses, à croire qu'elles peuvent pas se sentir sans tricher. Une larme de lotion après rasage, c'est tout ce que je me permet. Si à quarante et un ans je suis encore célibataire c'est par choix et non pas par carence libidibale.  Beaucoup de femmes apprécieraient volontiers la présence d'un type dans mon genre à leur côté, bien de sa personne, aisé monétairement et surtout ordonné, soigneux.   Le show avait été particulièrement un succès ce jeudi-là.  Je suis rentré chez moi autour de deux heures et demi.  Des bruits déboulaient a travers le plafond de l'appartement de la salope, une sorte de grincement régulier  Vers quatre heures j'arrivais encore pas à trouver le sommeil, le grincement avait toujours pas cessé. N'en pouvant plus, j'ai enfilé ma robe de chambre et je suis monté. Mademoiselle, criai-je en frappant, mademoiselle.  Elle finit par ouvrir, presque nue, encore dans les vapes.    -Vous? qu'est-ce qu'y a? articule-t-elle de son mieux    -Vous êtes seule?     Évidemment, pourquoi? qu'elle demande en commençant à se réveiller pour de bon.    -Parce que depuis que je suis rentré, j'entends un grincement et j'arrive pas à dormir.  J'ai pensé que ça pouvait être le lit...    -J'entends rien, y a pas de grincement    -Si, y a un grincement, dis-je entrant effrontément et refermant la porte derrière moi.    -Wo, vous quoi, la?...    Je me mets en devoir de vérifier partout dans l'appartement.    -Je vous prierais de sortir de chez moi tout de suite, monsieur.    -Ah, je savais ben qu'y avait un grincement : là, hurlais-je presque en pointant du doigt.                                                                                                      Suzpra, l'auto qui ne vous roulera pas.   Applaudissements.    -Rebonsoir à votre talk-show de fin de soirée.  Ce soir je reçois un personnage singulier, ou plutôt deux, accueillez le sympathique Jean Jouge et son éternel collaborateur, Mario Net.  Applaudissements.  Après quelques tours de chants de Mario Net, Jean Jouge le reçoit à son émission.     -Bonsoir Mario, alors quelque chose vous a frappé cette semaine dans l'actualité?      -Bien sûr, comme toujours  Cette fois, c’est un meurtre qui a retenu mon attention (Jouge devient quelque peu anxieux : vous n'avez pas quelque chose de plus joyeux, on est à la télé, je vous rappelle…).  Alors, d'un coup sec, idiotement, je lui ai administré une violente baffe qui la figea d'effroi.  Je vais t'apprendre, moi, salope, traînée, lance Mario Net, à respecter la nuit de tes semblables : à genoux et demande pardon de ruiner mon sommeil.  J'ai dit à genoux, pis tout de suite. Effrayée, la femme s'exécute : pardon...  Plus haut.  Pardon. Pardon qui?  Pardon, monsieur.  Tu te fais combien en vendant ton cul sale?  Quoi?  tu te fais combien en vendant ta crisse de camelotte, maudite catin?  T'es une prostituée, avoue-le don' , Tu penses que je l'ignore? Tu penses que je t'entends pas t'écarter à longueur de journée...  Je me suis jamais prostituée, vous...  Menteuse.  J'ai horreur des menteuses.  Alors l’homme s’est mis à la frapper, frapper, en l'insultant.  Soudain elle est tombée raide morte. Alors l’homme est allé refermer la fenêtre qui grinçait.  Voilà, voilà, a dit l’homme tout haut, tout est rentré dans l'ordre maintenant.  Je vais enfin pouvoir dormir, qu’il dit.  Quelle histoire Mario.  Ça me surprendrait que ce soit juste une histoire, résonne alors la voix de l'inspecteur :  Jean Jouge, je vous arrête pour le meurtre de madame Carla Beaulieu.  Ce soir-là, devant des milliers de téléspectateurs, ce fut sans doute le plus grand show du Ventriloque...ou Mario Net, si vous préférez. Un mot de plus…   avant de terminer, si je puis me permettre une brève digression sur les événements qui précèdent, et loin de moi l’idée de vouloir accabler ce malheureux représentant de la ventriloquie (Jean Jouve, de son vrai nom Pierre-Paul Savignac, un trou de cul de la pire espèce), je dirais, on parle pour parler, qu’ici, et a mon humble avis, ce fait demeure sans annales dans les précédences de l’art du parlé pour l’autre, ce qui revient en somme a soliloquer a travers son cass’ Bref nous sommes en présence en ce huie des lois fondamentales que tout ventriloque sérieux se doit de respecter, j’entends la loi de l’identité, du Même, du parlant et du parlé.  En effet, l’élément inédit dont il est ici question consiste a faire de l’altérité sous les drapés de l’autre, de l’Autre que soi En somme, il est clair en ce huie que c’est cet Autre qui détient la Vérité du discours et que le même, l’identique, le soi se voit remisé dans le hangar du mensonge : un masque, une marionnette  Mais du coup, diront les plus attentifs, on ne peut plus parler de ventriloquie  Enfin, qui sait? Peut-être ses geôliers parleront-ils en sa faveur, car ne comptez pas sur son avocat qui ne parle que la langue de son porte-monnaie, autre forme de ventriloquie du Même « bref, question de faire une histoire courte, je hais mes voisins  », qu’il a dit en quittant la salle, laissaint derrière une image peu sympathique
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brevesdenatlyn · 7 years
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DANGEREUSE INNOCENCE
Tome : 2.
Nombre de chapitres: 12 / 15.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: ". Erza et Rumple se consultèrent du regard et décidèrent de retrouver Nicholas pour lui expliquer la situation. Katlyn avait beau avoir eu fière allure en sortant de son « sommeil », c'était une situation qui n'allait pas durer. Elle avait eu énormément de mal à contrôler le « purgatoire » d'Iktar durant son inconscience. Serait-elle capable de le garder à distance maintenant qu'elle était éveillée ?"
CHAPITRE 12: CONFLITS
Brooke, Erza, Nicholas et Rumplestiltskin n'avaient pas bougé d'un pouce depuis que Katlyn avait quitté l'infirmerie. Cette énergie qu'elle dégageait les avait surpris. Jamais personne ayant dormi plusieurs semaines de suite n'avait paru si éveillé. De plus, quelque chose avait changé chez elle. Cette force qu'ils avaient ressentie était nouvelle. Katlyn ne s'était jamais montré aussi puissante qu'au moment où elle s'était réveillée.
  — Qu'est-ce que vous lui avez fait ?
  Ce fut la première question que Nicholas posa quand il se fut remis de ses émotions. Il regardait Erza et Rumplestiltskin, les deux principaux responsables de cette transformation soudaine.
  — Nous avons fortifié son esprit en l'initiant à des méthodes d'entraînement un peu particulières.
— Je ne suis pas sûr de comprendre.
— L'esprit assimile beaucoup plus de choses que le corps en lui-même, expliqua Erza, et cela est moins épuisant. En lui apprenant toutes ces choses durant son inconscient, nous avons fortifié ses défenses et augmenté son offensive. Elle a pu retenir la totalité de l'enseignement qu'on lui a prodigué.
— C'est un peu comme si on lui avait implanté un programme dans le cerveau.
— Vous l'avez programmée ?
— C'est un peu plus compliqué que ça mais on va rester sur cette version.
  Brooke et Nicholas semblaient peu convaincus par ces explications mais en avaient compris l'essentiel. Nicholas se leva pour rejoindre Katlyn. La connaissant, elle s'apprêtait à quitter la maison pour aller mettre en place un plan de bataille au Conseil. Il ne pouvait pas la laisser y aller seule. Erza le regarda quitter la pièce, hésitante.
  — Ce super plan a une faille, n'est-ce pas ? demanda Brooke.
— Ce n'est pas une faille, c'est un imprévu.
— Un imprévu de taille.
— On doit l'en informer.
— S'il apprend que vous avez fait quelque chose à Katlyn, il vous détruira.
  Les mots de Brooke laissaient entrevoir une menace qu'elle aurait mis elle-même à exécution si elle en avait été capable. Au lieu de ça, elle rangea ce qui avait été dérangé et quitta la pièce. Erza et Rumple se consultèrent du regard et décidèrent de retrouver Nicholas pour lui expliquer la situation. Katlyn avait beau avoir eu fière allure en sortant de son « sommeil », c'était une situation qui n'allait pas durer. Elle avait eu énormément de mal à contrôler le « purgatoire » d'Iktar durant son inconscience. Serait-elle capable de le garder à distance maintenant qu'elle était éveillée ? Rien n'était moins sûr.
Quand ils trouvèrent finalement le bureau dans lequel Katlyn s'était enfermée, ils la découvrirent en train de débattre avec elle-même face à Nicholas totalement désemparé. Elle demandait parfois le silence, comme si elle était la présidente d'une assemblée trop bruyante. La scène aurait pu être amusante si elle n'avait pas été si grave.
  — Je suppose qu'il y a une explication à ça aussi ?
  Comme de bien entendu, il avait senti leur présence avant qu'ils ne pénètrent dans le bureau pour apercevoir cette scène de folie. Malgré son apparent air désemparé, il restait calme. Pourtant, la tension qui agitait ses muscles laissait entrevoir une possible montée de colère à venir.
  — Vous aviez craint ce qu'il aurait pu emporter mais...
— C'est ce qu'il a laissé qui pose problème.
— Explications. Maintenant.
  Rumplestiltskin renâcla, peu enclin à se laisser donner des ordres, et laissa faire le sale boulot pendant qu'il réfléchissait à un meilleur moyen de s'acquitter de la corvée qu'on lui avait donné.
  — Iktar possédait ce qu'on appelle entre nous un « purgatoire », les limbes dont nous avons déjà parlé. C'était une des punitions que lui avaient donné vos prédécesseurs. Chaque fois qu'il s'emparait du corps de quelqu'un, il envoyait son esprit dans cette prison. C'est là-bas que j'ai rencontrée Katlyn.
— Et ?
— Cette punition était pour qu'Iktar n'oublie jamais ses victimes, pour qu'il puisse constamment entendre la voix des âmes qu'il a torturées. Cependant, j'ignore comment il a réussi son coup mais il a relégué ce châtiment à Katlyn.
— Elle n'est pas toute seule dans sa tête ?
— On peut résumer ça comme ça.
— Le problème qu'essaie d'exposer Erza, intervient Rumplestiltskin, c'est que l'esprit de Katlyn résiste déjà difficilement aux voix qui l'assaillent. Il est peu certain que, dans l'état actuel des choses, son corps tienne le choc sous les assauts répétés de ces âmes désespérées. Elle présente d'ores et déjà des signes de faiblesse.
  Il tendit l'index en direction de Katlyn qui tournait en rond en dialoguant avec elle-même. Elle ne se préoccupait pas du filet de sang qui s'échappait de son nez. Nicholas assistait avec impuissance à cette nouvelle descente aux Enfers. Il sentait l'esprit de Katlyn se consumer sans réellement comprendre pourquoi et il leur en voulait. Il en voulait à ces apparitions qui avaient promis de l'aider mais qui dénonçait sa fragilité psychologique. L'expérience qu'ils avaient menée sur elle était destinée à renforcer son mental. En avaient-ils profité pour piller son héritage ? Oubliant la règle première des loups garous, Nicholas perdit son sang-froid, empoigna Rumplestiltskin par le col de sa chemise et le plaqua au mur si violemment que les fondations tremblèrent. Les pieds du Ténébreux ne touchaient plus le sol mais plutôt que d'avoir peur, il eut un rictus, fit un geste de la main qui obligea Nicholas à reculer. Le loup ne lâcha pas prise et réattaqua.
  — Qu'est-ce que vous lui avez fait ?! s'écria-t-il, furieux.
— Absolument rien de ce que vous semblez penser, lui répondit l'autre avec un sourire sans joie.
  Ils recommencèrent à se battre, sans que personne n'intervienne pour les interrompre. Erza ne savait que faire et Katlyn était trop occupée par sa conversation pour voir ce qui se passait autour d'elle. Soudainement, elle leva une main et les immobilisa tous les deux. La tension était palpable et Rumplestiltskin fut sincèrement impressionné – peut-être même un peu frustré – par l'impressionnant pouvoir qu'elle déployait sans efforts. Cette magie-là avait-elle aussi un prix à payer ?
  — Fermez-là ! Comment je peux réfléchir si vous vous battez comme des chiffonniers ? Allez régler ça dehors ou calmez-vous, merci !
  Les deux hommes s'arrêtèrent immédiatement. Ils étaient, de toute manière, contraints à l'immobilité par la magie déployée par Katlyn. Ils continuaient néanmoins à se regarder en chiens de faïence.
  — J'ai déjà l'impression d'avoir vécu ça, déclara Erza.
— Tu pourrais nous relâcher maintenant ?
  Cependant, Katlyn était repartie dans sa conversation à sens unique. Du moins, c'était l'impression que ça donnait de l'extérieur. Du coin de l'œil, Nicholas l'observait. Il sentait la surcharge d'activité cérébrale. Il voyait les tremblements, les saignements. Vu ainsi, Katlyn ressemblait à un cobaye pour une expérience destinée à augmenter les capacités psychiques. Beaucoup d'humains avaient laissé leur vie dans cette expérience. Cependant, Katlyn était tout sauf humaine et déjà rompue à la télépathie.
  — C'est impressionnant, souffla Gold.
— Katlyn ? Tu peux relâcher ta magie maintenant. S'il te plait.
  Il eut à peine terminé de prononcer sa phrase que l'enchantement se dissipa. Le corps de Katlyn s'affaissa en même temps que son emprise. Nicholas la rattrapa avant que ses genoux ne heurtent le sol. Elle n'avait pas perdu connaissance mais l'activité cérébrale n'avait pas cessé. Elle avait même empiré. A un tel rythme, elle allait devenir folle. Ou son cerveau allait exploser sous tant de pression. Il fallait trouver un moyen de rafraîchir la machine avant qu'elle n'implose. Se détournant des deux apparitions, Nicholas entraîna Katlyn dans la maison. Le seul moyen qu'il connaissait de rafraîchir quelqu'un, c'était de lui faire prendre une douche froide. Ce ne serait efficace qu'un temps mais c'était toujours mieux que rien. Sous le jet d'eau froide, elle parut redevenir elle-même.
  —Comment tu as fait ? bredouilla Katlyn.
— Comment j'ai fait quoi ?
— Comment tu les as fait taire ?
— Qui ?
— Les voix du purgatoire.
  Aucun des deux ne comprenait ce que l'autre disait. Cela ne les menait nulle part. Katlyn se sentait épuisée alors qu'elle venait à peine de se réveiller. Elle avait sous-estimé l'influence des voix. Elle ne pourrait pas rester indéfiniment sous l'eau froide. Alors, il se passa quelque chose qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps : elle craqua. Ses larmes se mêlèrent à l'eau de la douche. Cela aurait pu rester invisible s'il n'y avait pas eu ce lien si fort entre les deux loups. Nicholas la redressa et la serra contre lui, lui servant à la fois de stabilisateur physique et de stabilisateur mental.
  — On trouvera une solution pour ça.
— Je ne pense pas être en mesure de le faire cette fois.
  Nicholas sentit tous ses muscles lâcher prise alors qu'elle relâchait la pression trop longtemps contenue. Personne ne s'était réellement rendu compte combien le rôle et l'importance qu'on lui donnait était lourds à porter. Ces derniers jours, elle avait dû se battre contre sa noirceur, contre la possession, contre ses propres loups, contre ses émotions... Elle n'avait pas cessé de combattre pour rester elle-même et protéger les siens. Elle ne s'était jamais plainte, n'avait jamais dit un mot alors qu'elle en avait largement le droit. Elle en avait supporté plus que sa part et elle l'avait toujours fait toute seule car tout le monde se reposait sur elle seule du fait de ses incroyables capacités. Pourtant, aujourd'hui, c'en était trop. Nicholas fit glisser ses mains du dos de Katlyn à ses joues et la regarda droit dans les yeux.
  — Tu n'y parviendras pas cette fois. C'est pour ça que nous sommes tous là.
— ...
— Tu peux t'appuyer sur nous. Tu n'as pas à faire ça toute seule.
  Katlyn ne répondit pas. Les voix étaient revenues. Son temps de calme n'aurait duré qu'un bref instant. Pour la première fois depuis longtemps, elle sentait poindre une migraine. Ce qui avait de quoi rendre fou un loup garou ! Elle se laissa aller contre la main de son âme-sœur qui l'embrassa doucement, lui communicant la force de son amour par ce geste si simple.
  — Si seulement ça pouvait s'arrêter, murmura-t-elle.
  Elle ne parlait pas seulement des voix et Nicholas en était conscient. Katlyn avait passé des années à rétablir la paix dans leur communauté. Elle avait instauré une alliance avec les vampires, créé un système de recensement pour ses loups, monté une école pour les plus jeunes, unifié les sangs purs et les sangs impurs et, pour finir, elle avait pris la précaution de lancer l'idée d'unités d'élites pour les missions spéciales. Sans jamais rien dire. Elle avait tout accompli par elle-même et son hybridité continuait tout de même d'alimenter le doute dans les autres communautés. Tout cela était fatiguant.
  — Dans ce cas, nous allons commencer par quelques explications avant de monter notre plan de bataille.
  Brian. Sitôt qu'il apparut sur le seuil de la porte, les voix s'éteignirent dans l'esprit de Katlyn. Il s'approcha d'eux, éteignit l'eau et sortit une grande serviette qu'il posa sur les épaules de son amie.
  — Qu'est-ce que tu veux dire ?
— Sèche-toi. On se rejoint dans ton bureau.
— Comment as-tu fait ?
—Tant que je serais dans les parages, tu ne les entendras pas. Je t'en donnerai la raison quand vous m'aurez rejoint.
  Il quitta la salle de bains et les voix ne revinrent pas. Nicholas se releva en entraînant Katlyn et la sécha doucement comme un enfant. Elle se changea et retourna dans son bureau où Brian l'attendait. Il avait renvoyé Erza et Gold. Katlyn se laissa tomber dans son fauteuil tandis que Brian et Nicholas prenaient place face à elle.
  — Comment tu as su ?
— Je suis ton protecteur.
  Il avait dit ça de but en blanc. Nicholas n'en fut pas surpris. Il le savait déjà depuis un moment. Katlyn, elle, l'ignorait totalement.
  — Tu... Quoi ?
— On m'a nommé en tant que ton protecteur bien avant ta naissance. La raison en est simple et j'aimerais que tu me laisses t'expliquer tout ça sans m'interrompre.
— C'est quelque chose que je peux faire.
  Katlyn se renfonça dans son fauteuil et croisa les mains sur son ventre, prête à écouter la confession de son ami de longue date. Elle se sentait énervée, sans précisément avoir de raison. On lui avait caché quelque chose, quelque chose d'important à en juger par la mine du vampire et du loup qui lui faisaient face. Comment pouvait-elle ignorer une information qui la concernait ?
  — Quand j'étais un très jeune vampire, il y a très longtemps donc, Iktar était mon ami. Nous avions fait la transition à quelques jours d'écart mais pas pour les mêmes raisons. Il s'est bêtement laissé embobiner par l'un des plus vieux et des plus puissants de la race qui avait trouvé en lui un certain potentiel. Ma transformation n'a pas été un choix. Elle m'a été imposée. Peu après sa transition, Iktar est devenu fou et avide de pouvoir. Déjà à l'époque, il voulait l'immortalité totale et les seuls capables de la lui donner, c'était ta famille. Le pouvoir est passé de main en main depuis ce temps. Il a donc décidé de s'en prendre au chef du clan Itachi, sans se douter que j'étais intervenu pour les prévenir. Personne n'a voulu croire un petit humain comme je l'étais à l'époque. Jusqu'à ce qu'Iktar passe à l'attaque. Malgré mes maigres capacités, j'ai réussi à m'opposer à Iktar et à sauver la grande majorité du clan. Pour me récompenser, ils m'ont parlé de la prophétie, de ta future naissance, et m'ont nommé protecteur de leur clan. Pour que cette protection se fasse sur le long terme et que je sois à armes égales avec Iktar, on m'a convaincu de faire la transition d'humain à vampire et on m'a doté de quelques dons spéciaux. Pendant des années, j'ai alterné entraînements et affrontements contre Iktar. Chaque fois que j'avais le dessus sur lui, il disparaissait quelques temps et revenait quand on s'y attendait le moins. Jusqu'au jour où on a réussi à le vaincre, à exterminer son corps. On a cru que c'était fini mais c'était sous-estimer la puissance qu'il avait accumulée. Depuis ce jour, je n'ai fait que le traquer. De ville en ville. De cadavre en cadavre. Puis, tes parents ont fait appel à moi.
— Tu... Tu as connu mes parents ?
  C'était la première intervention de Katlyn sur ce long discours qui l'avait laissée bouche bée. Pourtant, c'était ce dernier point qui l'interpellait le plus. Il connaissait ses parents. Il les avait connus. Pour elle, c'était plus important que n'importe quelle histoire de protecteur.
  — Oui. Ils connaissaient la prophétie et étaient conscients du danger qui planait autour d'eux. Alors, ils m'ont appelé. Pour veiller sur eux. Pour veiller sur toi.
— Tu savais ce que j'étais ?
  Contrairement à ce que Brian avait pensé, elle n'était pas en colère mais seulement curieuse de savoir. Il était le seul à pouvoir lui donner des réponses et quelques souvenirs sur des parents qu'elle n'avait jamais connus.
  — Je savais pour ta double nature. Cependant, étant donné que tes parents avaient fait en sorte de la réprimer, je m'attendais à ce que tu vives une longue et normale vie.
— Mais je me suis faite mordre.
— Les sangs purs te surveillaient depuis un moment. Ton avancée incroyable a attiré l'attention d'Iktar et tu es devenu sa cible. J'ai manqué à mon devoir. On en est là par ma faute.
— Beaucoup de choses sont subitement devenues plus claires.
— Qu'est-ce que tu comptes faire ?
— Je ne pourrais pas vaincre Iktar toute seule mais j'oublie vite que j'ai toute une armée.
— On ne sait même pas où il se trouve. J'ai cherché absolument partout.
— Je sais très bien où il se trouve. C'est le moment d'entrer en guerre.
  Brian et Nicholas se consultèrent du regard, se demandant si elle était vraiment sérieuse puis, obéissant à un ordre direct, ils se levèrent et firent circuler les ordres qu'elle leur donnait.
  ×
  Katlyn se tenait debout au milieu d'une vaste étendue de béton qui avait un jour abritée une zone industrielle. Aujourd'hui, la plupart des entrepôts qui occupaient cet endroit avaient été détruits ou abandonnés. Le béton était craquelé et des touffes d'herbes avaient repris leurs droits sur le bitume. La nuit était tombée depuis quelques heures et un vent soufflait sur ce désert agitant les cheveux, les vêtements et la longue cape de la louve. Elle ne bougeait pas, oreilles et yeux aux aguets. Elle attendait Iktar. Il lui avait donné rendez-vous ici. C'était la dernière fois qu'ils se verraient. Cette nuit, l'un des deux allait perdre la vie dans un combat sans arbitre.
  — Es-tu réellement venue toute seule ? Je ne te pensais pas aussi stupide.
  Iktar apparut brusquement en face d'elle. Seulement deux pas les séparait l'un de l'autre. Katlyn ne frémit pas, ne cilla pas. Elle l'avait senti venir. C'était l'avantage d'être un être surpuissant. Elle avait même perçu les centaines de vampires qui se tenaient en rangs serrés derrière leur chef. Elle leur porta un regard désintéressé avant de refaire face au regard à la couleur d'un rubis scintillant au soleil.
  — Je constate que tu es venu avec ton armée.
  Ils ne quittaient pas des yeux. Katlyn repensait aux mots de Brian et se demandait comment un bel homme comme Iktar avait pu devenir aussi foncièrement mauvais. Il n'était pas déplaisant à regarder. Il aurait pu avoir tout ce qu'il voulait. S'il n'avait pas voulu le prendre par la force.
  — Je me suis dit que tu viendrais avec la tienne. Tu ne fais que me rendre la tâche de te tuer un peu plus facile.
— Je n'ai jamais dit que j'étais venue seule.
— Je ne vois pas où tu aurais caché tes misérables clébards, cracha Iktar en éclatant d'un rire qui aurait fait froid dans le dos à n'importe qui.
— Ils sont ici et là, répondit la louve en faisant un signe désinvolte de la main pour montrer les alentours.
  Iktar sourit d'un sourire qui n'atteignit pas ses yeux. Il ne se laisserait pas berner. La louve n'avait pas peur de lui mais elle était venue seule. Elle était ou stupide, ou confiante.
  — Tu bluffes ?
— Tu crois ?
— Tu n'es pas à la hauteur d'un vrai leader. Tu ne l'as vraiment été que quand je te possédais.
— Troisième rang, cinquième personne !
  Iktar haussa les sourcils, se demandant si elle était devenue folle quand il entendit le sifflement de la balle, son impact et le corps du vampire désigné qui s'écroulait. Il ne tressaillit pas mais sut que Katlyn ne bluffait pas. Comment avait-elle seulement réussi à cacher ses hommes pour qu'il ne le sente pas ?
  — Bravo. Je me suis fait avoir. Je suis curieux de savoir comment tu fais.
  Le coup de bluff de Katlyn avait déstabilisé une partie des vampires présents dans les troupes d'Iktar. Ils se parlaient entre eux par télépathie, ne sachant que faire. Comment un petit brin de bonne femme avait-il pu semer ainsi le trouble ? Etait-elle aussi puissante qu'on le disait ?
  — Comme tu t'en doutes maintenant, je ne suis pas venue seule. Ayant passé quelques jours en ta « charmante » compagnie, j'ai pris mes précautions avant de faire intervenir mes hommes. Je ne voulais pas leur faire prendre de risques.
— C'est touchant !
— Oh, si j'étais toi, je réviserais mes propos. Ils sont furieux. Il m'est difficile de les contenir.
  Pour prouver ses propos, une nouvelle attaque fondit sur le groupe de vampires. Ce n'est lorsqu'une vingtaine de vampires fut neutralisée que les troupes de Katlyn apparurent sur le champ de bataille, révélant à Iktar que lui et ses acolytes étaient encerclés. Le vampire était furieux et sa fureur redoubla quand il vit que les rangs n'étaient pas seulement occupés par des loups mais aussi par des esprits – des esprits qu'elle avait libérés de son purgatoire d'où son insensibilité devant le cadeau qu'il lui avait laissé - des sorciers et même des vampires ! Avant de laisser libre cours à sa colère, il remarqua l'épais bouclier qui recouvrait l'armée ennemie.
  — Tu as pensé à les protéger ! Je retire ce que j'ai dit : tu es plus maligne que tu en as l'air ! Tu as juste oublié une chose !
— Laquelle ?
— Ton bébé.
  Avant que Katlyn n'ait eu le temps de réagir à cette nouvelle, elle ressentit une douleur si atroce dans le ventre qu'elle en tomba à genoux. Il avait réussi à trouver un point faible à sa stratégie. D'où lui venait cette idée ? Il ne pouvait pas être dans le faux. Son bouclier ne fonctionnait que sur les personnes qu'elle avait engagées. Elle ne pouvait pas protéger quelqu'un dont elle ignorait encore l'existence. Elle réussit à prendre la douleur sur elle et resserrer le bouclier autour de cet être en formation. La douleur s'effaça soudainement. Elle avait réussi. Elle se releva, haletante. Cette fois, il ne l'aurait plus. Nicholas et Brian se postèrent à ses côtés. Gold et Erza suivirent le mouvement. De même que les jumeaux Jenson, Cassandra et Pritkin ainsi que tous les autres alliés qui se trouvaient derrière elle. Ils étaient au moins aussi nombreux que les vampires.
  — J'avoue que je ne m'y attendais pas.
— Tu ne le savais pas ? Comment peux-tu ignorer le son du petit cœur battant en toi ?
— Tu as sûrement l'ouïe plus fine que la mienne.
— Ou j'ai simplement un autre atout.
— Je ne me ferais pas avoir une seconde fois.
— J'en suis certain.
  Ce fut ainsi que l'assaut fut donné. Esprits, loups, mages, sorcières et vampires se jetèrent dans la bataille qu'aucun n'était sûr de gagner. Ce fut bruyant et violent. Le sang colora le béton. Les sorts fusaient, éclairant la nuit tels des feux d'artifice. Des grognements et des hurlements emplirent la nuit calme. Les corps tombaient les uns après les autres. Iktar et Katlyn s'affrontaient dans un duel féroce et singulier à coups de glaives et d'épées, de katanas et de sorts, de crocs et de prises d'arts martiaux. C'était le plus dangereux de tous les combats mais aussi celui qui déterminerait l'avenir du monde surnaturel.
  — Il est temps d'en finir, Iktar !
— Je ne tomberai pas le premier !
— C'est ce qu'on verra !
  Le combat se poursuivait, de plus en plus violent, de plus en plus fatiguant. Pourtant, aucun des deux ne lâchait prise. Le premier qui ferait un faux pas serait celui qui y laisserait la vie et, pour le moment, ni l'un, ni l'autre ne paraissait vouloir céder à la volonté de l'autre. Ils croisaient le fer comme deux gladiateurs dans l'arène sans jamais arrêter, sans remarquer le chaos autour d'eux, sans voir les dégâts qu'ils faisaient. Les blessures augmentaient mais ne les ralentissaient pas. Usant de lames en argent et de sortilèges adaptés, la cicatrisation ne fonctionnait pas. Les corps étaient repoussés dans leurs retranchements. Ils combattaient la fatigue. Les loups avaient un avantage en poche : le lever du jour forcerait les vampires à quitter le terrain. Cependant, l'aube était encore trop loin. Peut-être même que personne ne survivrait pour la voir se lever. L'épuisement se faisait de plus en plus sentir et personne ne pouvait venir au secours de l'autre. Chacun était occupé par son propre adversaire. L'odeur du sang semblait les galvaniser et accroitre leur fureur. Le terrain était devenu glissant.
  — Tu fatigues, Itachi. Je sens que tu lâches prise. Tu n'es pas encore sortie de ta convalescence.
— Je suis plus résistance qu'on le pense !
  Pour prouver ses dires, elle barra une attaque du vampire avec son katana et le désarma. Il lui sourit et croisa les bras, n'étant pas du tout inquiété de sa situation.
  — Je suis bien plus létal sans armes.
— Tu le serais bien plus si je n'étais pas ton adversaire.
  Iktar recula comme pour récupérer son arme qui fut rapidement balayée par les pieds de deux combattants. Il n'en parut pas le moins du monde intimidé. Katlyn ne baissa pas sa garde, s'attendant à une nouvelle attaque. Elle réfléchissait. Il était vrai qu'elle était épuisée. Elle ne tiendrait plus longtemps en combat singulier. Maintenant qu'elle avait un temps d'arrêt, elle sentait nettement les blessures qu'elle avait reçues au cours du combat. La morsure de l'argent était pénétrante. Sa dernière chance était d'attaquer maintenant, pendant qu'il se jouait d'elle. Elle calcula son coup, établit une stratégie et la mit en place. Elle usa de sa technique de téléportation pour surprendre le vampire. Elle réapparut derrière lui et s'apprêta à lui enfoncer sa lame dans le corps quand elle vit le poignard qu'il tenait dissimulé. Elle se recula de justesse, sentit la brûlure de la lame sur son visage et la chaleur du sang qui jaillissait de la blessure. Elle porta sa main libre à son œil et essaya de reprendre le cours du combat. Son cœur battait à tout rompre. Il avait été très proche de la tuer. Le combat qui se jouait en arrière-plan se fit presque silencieux à ses oreilles. Le choc la privait de deux de ses sens essentiels. Son œil lui faisait atrocement mal. Elle perçut un mouvement, bougea en conséquence. Tout était flou.
  — On dirait bien que tu es à bout finalement. C'est presque trop facile.
  Il était debout devant elle. Elle mit un moment avant de pouvoir le voir correctement tant la douleur était cuisante. Il lui sourit encore une fois. Elle soutint son regard autant qu'elle put. C'était la fin pour elle et elle le savait.
  — Savoure ta victoire.
— J'y compte bien.
  Elle se débattit encore mais la lame qui s'enfonça dans son ventre réduisit tous ses efforts à néant. Elle lâcha son katana en sentant ses doigts s'engourdir. Une éternité parut s'écouler, éternité pendant laquelle Iktar maintint le poignard en place, pendant laquelle il la regarda agoniser entre ses mains.
  — Sache seulement que je ne partirai pas seule, siffla la louve entre ses dents.
  Iktar retira le poignard en murmurant quelque chose qui tomba dans l'oreille d'un sourd. Katlyn tomba à genoux. Elle avait l'impression d'avoir déjà vécu ça. La pluie se mêla à ses larmes de détresse. Le vampire riait. Son corps heurta le béton et ce fut fini...
×××
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PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
EPILOGUE
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