Tumgik
#Katlyn Itachi
brevesdenatlyn · 7 years
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Inséparables - "Montre-leur"
Number of parts: 1.
Pairings: Nick x Katlyn.
Synopsis: "La dernière, en revanche, retint l’attention de la jeune femme. En particulier, le logo dessiné sur l’enveloppe. Elle se figea. Comment l’avaient-ils retrouvée ? Elle était bien sûre de n’avoir jamais laissé d’adresse derrière elle en partant de Newark."
→ Six ans plus tard, Californie
  Il était près de midi. Katlyn était assise sur le sol de la petite véranda de la maison qu’elle occupait avec Nicholas depuis sept ans maintenant. Elle n’avait jamais voulu quitter cette petite maison si agréable à vivre. Elle aimait la vue. Elle aimait le calme. Elle aimait le quartier. Elle aimait les gens qui vivaient ici. Elle avait sympathisé avec eux. En voyant cet attachement, Nicholas avait décidé d’acheter cette maison pour qu’ils puissent tranquillement y écouler leurs jours heureux. Leurs jours heureux, c’était bien l’expression car, même s’ils rencontraient parfois des problèmes d’argent dus aux coûteux soins que nécessitait leur fils unique, ils étaient heureux. Ils étaient ensemble. La Californie leur avait permis de se retrouver complètement et de se reconstruire. Ils avaient pansé leurs blessures et leur avaient laissé le temps de cicatriser. Aujourd’hui, ils profitaient de cette nouvelle chance que la vie leur avait donnée. Katlyn était toujours en internet de chirurgie pédiatrique et était passée résidente quelques années plus tôt. A ce jour, elle était toujours la meilleure de sa catégorie et on la voyait déjà chef du service qu’elle avait choisi. Cependant, elle continuait de refuser ce poste qu’on lui proposait pour pouvoir être présente auprès de son fils, Angelo. Ces dernières années lui avaient plutôt bien réussi et le fait d’avoir pu dire adieu à Anthony avant qu’il ne s’efface de sa vie l’avait aidée.
Nicholas, quant à lui, s’était fait un nom dans le journalisme et avait ouvert sa propre entreprise, nommée « Afterlife-Actuality » en référence au blog qu’il avait un jour monté alors qu’il était en France. Le succès n’avait pas été au rendez-vous tout de suite mais Nicholas n’avait pas abandonné malgré les difficultés rencontrées par sa société. Peu à peu, les ventes avaient augmenté et les abonnements avaient fini par exploser. L’entreprise s’était agrandie et Nicholas avait dû embaucher. Depuis les affaires étaient prospères et connaissaient une certaine stabilité. De même que Katlyn, malgré son travail débordant, Nicholas restait présent pour son fils et sa fiancée, qui avait finalement fini par accepter sa proposition. Une décision qui les avait tous les deux ravis, même s’ils préféraient avant le mariage en lui-même. Joseph avait été les premiers à les féliciter. Le reste de la famille s’était déplacée après pour l’occasion après avoir appris la nouvelle. Tous étaient heureux d’intégrer Katlyn pour de bon dans la famille. Une famille dont elle avait, au final, toujours fait partie.
De petits pas maladroits interrompirent le fil des pensées de la jeune femme. Elle ne releva pas la tête, sachant à qui ils appartenaient. Elle attendit patiemment que son visiteur arrive à sa hauteur, un sourire en coin sur le visage.
  —  Maman.
—  Oui, chéri ?
—  A faim.
—  Tu as faim ? Demanda Katlyn en relevant la tête.
  Son fils se tenait debout près d’elle. En six ans, il avait bien grandi. Il serait plus grand qu’elle, c’était certain. Il avait hérité des cheveux bruns et des yeux noisette de son père mais il restait le portrait craché de sa mère malgré son handicap. Les gens se moquaient souvent de son visage aplati et de ses yeux obliques. Contrairement aux rumeurs souvent associées à la trisomie 21, Angelo était très intelligent, plus que la moyenne ne le voulait. Son médecin traitant pensait que cela venait de sa mère, elle-même surdouée depuis son plus jeune âge. Les gens ne savaient seulement pas voir au-delà de l’handicap. S’ils le pouvaient, ils constateraient combien les personnes atteintes de trisomie étaient affectueuses et intelligentes.
  —  Oui.
—  Papa ne devrait plus tarder à arriver maintenant. On va aller se laver les mains et mettre la table, d’accord ?
  Le petit garçon acquiesça et courut dans la maison en riant. Cette joie de vivre mettait du baume au cœur de Katlyn. Le sourire de ce petit garçon était son remède contre tous les maux du monde. C’était en grande partie grâce à lui si elle avait pu se reconstruire ces dernières années. Aujourd’hui, il continuait de l’aider, sans même s’en apercevoir. La jeune femme se releva, le sourire ne quittant plus ses lèvres. Elle entra dans la maison rendue brûlante par le soleil de Californie. La chaleur n’avait cessé d’augmenter ces derniers jours et cela se révélait insupportable. Katlyn attrapa le marchepied rangé dans le placard et le plaça devant l’évier. Angelo grimpa dessus et se lava les mains tout seul, comme un grand garçon. Katlyn fit de même et tous les deux mirent la table en chantant un air diffusé par la télévision. Ils venaient à peine de finir qu’on toqua à la porte. Angelo se précipita sur la porte.
  —  Facteur !
  Il avait raison. Il ouvrit la porte et adressa un signe joyeux à l’employé des postes qui se trouvait derrière. Ce dernier lui répondit avec tout autant d’enthousiasme. Katlyn les rejoignit et salua à son tour le facteur.
  —  Bonjour, Xavier. Vous apportez de bonnes nouvelles, j’espère ?
—  Ah, peut-être, mademoiselle. J’ai un colis à vous remettre.
—  Un colis ? Je n’attendais rien de précis.
—  Vous, non mais votre petit bonhomme, oui. Le paquet est à son nom.
  Xavier tendit le petit paquet enveloppé de papier kraft à Angelo qui le prit vivement et commença à s’éloigner avant que sa mère ne le rappelle à l’ordre.
  —  Merci, lança le petit garçon sans se retourner.
  Cette attitude fit sourire l’employé des postes qui tendit un bloc à Katlyn, bloc sur lequel elle apposa sa signature à côté de son nom pour signifier la bonne réception du colis.
  —  Autre chose ? Demanda-t-elle en rendant le stylo et le bloc à son propriétaire.
—  Seulement quelques lettres.
  Il fouilla dans sa sacoche et lui tendit un total de trois lettres. Katlyn les accepta sans regarder de quoi il s’agissait. Un cri leur parvint du salon. Visiblement, Angelo avait déballé son colis et appréciait son contenu.
  —  Je ne sais pas de qui c’était mais ça a l’air de lui plaire.
—  C’est un gentil garçon que vous avez là.
—  Ouais, dommage qu’ils ne soient trop peu à s’en apercevoir.
—  Oh, pendant que j’y pense, ma femme lui a préparé quelque chose hier.
—  Il ne fallait pas.
—  Bien sûr que si.
  Xavier fouilla dans la petite poche avant de sa sacoche et en sortit un sachet en papier. Katlyn l’accepta, sachant qu’elle ne pourrait refuser cette offre. Ça faisait des années que Xavier était leur facteur et il tenait toujours à donner quelque chose à Angelo pour faire plaisir au petit garçon. Il était également l’un des seuls à accepter Angelo pour ce qu’il était. Il voyait au-delà de l’handicap.
  —  Merci.
—  Bonne journée, mademoiselle.
—  A vous aussi.
  Xavier s’éloigna pour continuer sa tournée. Katlyn, quant à elle, ferma la porte et déposa courrier et sachet en papier sur le plan de travail avant de rejoindre son fils dans le salon. Ce dernier lui montra avec une joie non contenue le paquet qu’il avait reçu. Katlyn s’en saisit et regarda l’adresse de l’expéditeur. Denise. Evidemment. Cette dernière prenait son rôle de grand-mère très au sérieux et ne cessait de combler son deuxième petit-fils. La boite contenait plusieurs sachets de grosses pièces de puzzle. Visiblement, Nicholas avait parlé de la nouvelle passion de son fils avec sa mère. Une petite carte accompagnait le tout.
  « En attendant de se voir.
Amuse-toi bien mon grand.
Bisous à tes parents.
Ta Mamie qui t’aime. »
  —  A moi.
—  On fera ça tout à l’heure, mon grand. Là, on va passer à table. Allez.
  Katlyn déposa la boite sur la table du salon et repassa dans la cuisine, suivie par son fils. Ce dernier s’installa à table, réclamant vivement à manger. Katlyn étudia le courrier en surveillant l’arrivée de Nicholas. Une pub pour des fenêtres et une facture d’électricité. Rien de bien attrayant. La dernière, en revanche, retint l’attention de la jeune femme. En particulier, le logo dessiné sur l’enveloppe. Elle se figea. Comment l’avaient-ils retrouvée ? Elle était bien sûre de n’avoir jamais laissé d’adresse derrière elle en partant de Newark. Ils étaient très peu à la connaitre. Peut-être cette négligence venait-elle de Nicholas. Katlyn décacheta l’enveloppe et en sortit la lettre. Ses mains tremblaient sous le choc, choc qui s’accentua en lisant le contenu de la lettre. Son cœur sembla plonger dans sa poitrine. Des images de son passé glissèrent devant ses yeux. Ses doigts se crispèrent sur le papier tandis que le tremblement gagnait tous ses membres. Elle n’était pas prête pour ça. Une main se posa sur son épaule. Elle sursauta si vivement qu’elle manqua de faire une crise cardiaque. Elle recula précipitamment.
  —  Hey, ça va ?
  Nicholas. C’était sa voix. Il était inquiet. Il y avait longtemps qu’il ne l’avait pas vue entrer dans un état de panique. Qu’est-ce qui avait déclenché celui-ci ? Il prit la feuille des mains crispées de sa fiancée et en lut le contenu. Il comprenait mieux. Ils avaient réussi à trouver leur adresse.
  —  Comment ils nous ont trouvé ?
—  Je n’en sais rien. On verra ça plus tard. Assieds-toi.
  Doucement, il la guida jusqu’à la table et l’obligea à s’assoir. Son doux contact apaisa un peu la jeune femme mais la peur continuait de la ronger de l’intérieur. Cette peur était ridicule, elle le savait, mais elle n’arrivait pas à la surpasser. Elle en avait trop subi.
  —  Tu as parlé à ta mère récemment ?
—  Oui.
—  Ce qui explique le nouveau colis qu’on a reçu.
—  Je lui avais pourtant dit d’arrêter de le gâter comme ça.
—  Imagine seulement comment elle doit gâter Keith.
—  Ces enfants nous mèneront la vie dure.
  La conversation se poursuivit ainsi, calmant la peur de Katlyn en surface. Le déjeuner se passa sans incident et, sitôt qu’ils eurent fini, Angelo insista pour montrer son nouveau cadeau à son père. Katlyn, elle, débarrassa la table et remplit le lave-vaisselle qu’elle mit en route avant de rejoindre les deux hommes de sa vie dans le salon. Elle les regarda déballer les puzzles et trier les pièces. Le sourire sur le visage de son fils était un tel bonheur pour elle. Il ne souciait de rien et vivait sa vie au jour le jour. Elle aurait tant voulu en faire autant.
  —  Mr Jonas ne devrait-il pas retourner à son bureau sous peu ?
—  Si. Cependant, je suis le patron. Je peux me permettre d’arriver en retard. J’ai besoin de passer du temps avec mon fils et ma fiancée.
—  Tu es l’homme idéal.
—  Répète ça. Je crois que je n’ai pas bien entendu.
—  Tu as très bien entendu, sale menteur.
—  C’est tellement rare les compliments que je ne peux m’empêcher de les faire répéter pour être sûr que c’en sont bien.
—  Comme si tu n’avais pas l’habitude d’entendre que tu es le meilleur.
—  Pas plus que toi.
  Il avait raison. Tous deux étaient devenus les meilleurs dans leur catégorie. Durant son internat, Katlyn avait souvent été surmenée. Ses capacités dépassant de loin celles de ses camarades, elle était souvent demandée par les titulaires. Elle avait cependant dû mettre le holà avant de mourir d’épuisement. Les autres avaient également le droit d’avoir leur chance.
  —  C’est vrai. Même si j’ai dû céder du terrain aux autres.
—  Tu serais morte d’épuisement si tu ne l’avais pas fait.
  Nicholas embrassa son fils sur le front, le laissant terminer son puzzle seul, et rejoignit Katlyn à l’entrée de la pièce.
  —  C’aurait été dommage.
—  Très dommage pour moi. Tu imagines ce que j’aurais perdu. Ce que j’ai déjà failli perdre.
—  Je sais, Nicholas. Je suis toujours là.
—  J’en remercie le Ciel chaque jour qui passe.
—  Tu vas être très en retard.
  Il la fit taire en déposant ses lèvres sur les siennes pour un doux baiser plein de tendresse. Elle avait mis du temps avant d’enfin apprécier ces moments de tendresse qu’il lui offrait. Tout cet amour qu’il avait pour elle l’avait effrayée mais, quand ses blessures avaient commencé à cicatriser, elle avait laissé entrer Nicholas dans son cœur. Petit à petit. Elle avait alors découvert combien il était agréable de se laisser dans les bras d’un homme qui vous aimait d’un amour sincère et véritable. Elle s’y était laissée aller toute entière et ne le regrettait pas. Ses propres sentiments avaient fini par faire surface et elle s’adonnait du mieux qu’elle pouvait à rendre ce que Nicholas lui avait donné.
  —  On en discute ce soir.
—  D’accord.
  Nicholas adressa un dernier signe à son fils et récupéra ses affaires pour retourner à son bureau. L’après-midi fut calme. Angelo fit une sieste tandis que Katlyn travaillait sur une nouvelle expérience. Elle travaillait dessus depuis peu et n’en avait encore rien dit à Nicholas. Elle lui ferait lire plus tard, quand elle l’aurait fini. La soirée vint vite et, avec elle, la discussion redoutée. Nicholas se chargea de coucher son fils et le borda avant de lui raconter une histoire. Quand le petit garçon se fut endormi, Nicholas rejoignit Katlyn dans le salon. Cette dernière était assise sur le canapé et regardait la télévision d’un air absent. Nicholas s’assit à côté d’elle et passa un bras sur ses épaules, l’attirant contre lui.
  —  Tu vas bien ?
—  Je fatigue vite.
—  Qu’est-ce qui t’inquiète tant ?
—  Je ne veux pas retourner là-bas.
—  Je sais.
—  Tu le sais mieux que personne. Tu sais tout ce qui s’est passé. Je ne vois pas pourquoi je devrais accepter d’aller à leur stupide bal de promo pour les anciens.
—  C’est compréhensible.
—  Toi, tu veux y aller, je me trompe ?
—  Je n’ai aucune raison de ne pas vouloir y aller. Si ce n’est…
—  Moi.
—  Oui.
—  Je ne t’en empêcherais pas. Si tu veux y aller, tu peux.
—  Et te laisser toute seule ? Certainement pas.
—  Je n’en mourrais pas.
—  Peut-être pas mais moi, oui. Je ne supporterais pas de te savoir si loin et aller à ce bal sans toi, ce serait la mort.
—  Sûrement.
  Katlyn s’enferma dans le silence, fixant la télévision sans vraiment la voir. Cette histoire l’inquiétait et Nicholas le sentait. Il savait qu’elle en était la raison mais il voulait qu’elle l’avoue d’elle-même.
  —  Qu’est-ce qui t’inquiète tant ?
—  De les revoir. De penser que ça pourrait recommencer. Pour eux, je serais toujours cette fille qu’ils adoraient martyriser. Ils s’attendent à la revoir.
—  Cette fille-là a disparu, répondit simplement Nicholas en serrant Katlyn plus fort contre lui. Elle a disparu depuis bien longtemps. Aujourd’hui, c’est une survivante. Elle a survécu à un homme violent, à la peur, à la culpabilité et même à la mort. Aujourd’hui, c’est un médecin de renom alors qu’elle n’a même pas encore atteint a fin de ses études. Cette fille a été accueillie à bras ouverts dans un nouvel établissement alors qu’elle n’y connaissait personne. Cette fille a préféré ignorer les jugements et a publié un essai sur l’handicap de son fils. Moi, je n’appelle pas ça rien.
—  Je m’en souviens. Du jour où j’ai eu mon rendez-vous ici pour reprendre l’internat.
  - Flashback -
  Katlyn marchait nerveusement dans les couloirs de cet hôpital qu’elle n’avait pas l’habitude de fréquenter. Elle était stressée. Elle avait été convoquée par le chef afin de déterminer si elle pouvait continuer son internat ici. Cette décision, elle l’avait prise avec Nicholas. Au début, il n’était pas très partant mais il avait concédé que c’était sûrement la meilleure chose pour elle. Katlyn avait toujours rêvé d’être médecin et, après toutes les épreuves qu’elle venait de passer, réaliser son rêve ne pouvait lui faire que le plus grand bien. Alors, il l’avait encouragée, l’avait aidée à trouver un nouvel établissement et à rédiger ses lettres de motivation. Tous les établissements avaient répondu positivement à sa demande mais c’était celui-ci que Katlyn avait choisi. Non pas parce qu’il était classé parmi les meilleurs mais parce qu’il était le plus proche de chez elle et, par conséquent, de sa famille. Aujourd’hui était le rendez-vous qui allait déterminer si elle était retenue pour le job ou non. Ses mains tremblaient tant elle était stressée. Elle espérait que sa candidature serait retenue. Elle arriva devant le bureau, plus angoissée que jamais. Son avenir se jouait maintenant. Elle hésita un instant avant de frapper, reprenant son souffle, reprenant son calme. Quand elle eut repris contenance, elle frappa enfin et entra quand on lui ordonna. Elle se retrouva alors face à son avenir, calme en apparence mais paniquée intérieurement. C’était maintenant que tout se jouait. Le chef se leva et lui tendit une main qu’elle serra franchement. Elle se félicita de constater que cette main ne tremblait plus.
  —  C’est un honneur de vous avoir dans mon hôpital, Mlle Itachi. Pour être honnête, je pensais que vous en choisiriez un plus prestigieux.
—  La célébrité de l’établissement ne m’intéresse pas. C’est sa localisation. Ici, je suis proche de chez moi et donc de ma famille.
—  C’est un honneur pour moi d’accueillir une élève aussi prestigieuse que vous dans mon programme. Votre titulaire est lui aussi très impatient de vous rencontrer.
—  Je suppose que le Dr Jonas a été élogieuse dans ma lettre de recommandation.
—  De même que tous vos autres maitres de formation. Votre dossier est de loin le meilleur que j’ai eu.
—  Ils ont toujours surestimé mes capacités.
—  Peut-être est-ce vous qui les sous-estimez trop. J’aimerais vous mettre à l’épreuve. Même si je pressens que vous allez la réussir haut-la-main.
—  Qu’en savez-vous ?
—  Vous êtes un génie. Probablement le meilleur médecin de votre génération. Vous aurez une grande carrière. J’en suis certain. Vous êtes déjà une légende dans nos services.
  Katlyn ne sut que répondre. On lui promettait un poste et on lui prêtait un avenir prometteur. On était persuadés qu’elle allait réussir, qu’elle serait quelqu’un. Elle en était flattée. Pourtant, elle n’en montra rien et se plia à l’épreuve qu’on lui donna, épreuve qu’elle réussit sans difficulté. Elle fut immédiatement engagée et c’est avec Joseph et Nicholas qu’elle fêta le début de cette nouvelle vie…
  - Fin -
  —  Vous êtes une légende vivante, chère amie.
—  C’est peut-être vrai.
—  Alors, montre-leur. Montre-leur que tu es devenue quelqu’un malgré tout ce qu’ils t’ont dit ou fait.
—  Nicholas…
—  D’accord. Promets-moi juste d’y réfléchir, d’accord ?
—  D’accord.
—  Je vais dormir maintenant. Rejoins-moi vite.
  Nicholas lui déposa un doux baiser sur les lèvres et disparut dans la maison. Katlyn resta un long moment dans le canapé à réfléchir à cette conversation qu’ils venaient d’avoir. Nicholas avait raison, elle le savait. Cependant, elle ne pouvait pas s’empêcher de repenser au passé, de penser à la souffrance que ses années lycée avaient provoqué… C’était là-bas qu’elle avait vécu le pire en matière de harcèlement, là-bas qu’elle avait rencontré Anthony, là-bas qu’elle avait brisé le cœur de Nicholas… C’était là-bas que la relation qui l’avait détruite avait commencée. Anthony serait-il là-bas ? Se croiseraient-ils si elle y allait ? Katlyn soupira et s’allongea en proie au doute. Nicholas voulait y aller. Elle ne pouvait pas le laisser y aller seul. Ses arguments étaient convaincants. Malgré tout ce qu’on lui avait fait, elle avait réussi. Elle avait une famille, elle avait des amis, elle avait un travail dans lequel elle excellait… Elle était devenue une légende. Pourtant, elle craignait toujours ces gens. Des gens qu’elle n’avait pas vu depuis des années. Des gens qui avaient dû évoluer. Des gens qui ne se souvenaient sûrement même pas d’elle. Rentrer à Newark lui permettrait de revoir Kevin, Amber et Keith ainsi que Denise, Kevin Senior et Frankie. Tous lui manquaient énormément et la dernière fois qu’ils s’étaient vus remontait à longtemps. Elle avait quelques jours de congés en réserve. Un peu de repos lui ferait du bien. Il était temps de rentrer…
  ×
  Ils avaient débarqué à Newark depuis peu mais n’avaient toujours pas rejoint la maison des parents Jonas. Ces derniers ignoraient la venue de Nicholas et Katlyn pour ces quelques jours. Le jeune couple voulait leur faire la surprise. Pourtant, ils ne se pressaient pas, retrouvant la ville dans laquelle ils avaient grandi. Le voyage en avion avait encore été mouvementé, Katlyn ne supportant décidemment pas ce moyen de transport. Alors, après le débarquement, Nicholas les avait entrainés, elle et son fils, dans un endroit calme pour qu’elle puisse respirer. Ce ne fut que lorsqu’elle se sentit mieux qu’ils rejoignirent enfin les parents de Nicholas. Ces deniers furent agréablement surpris de voir le couple et leur fils débarquer. Cette surprise fut également suivie par une crise de larmes de joie de la part de Denise qui serra la petite famille très fort dans ses bras.
  —  Maman, ça ne fait pas si longtemps qu’on ne s’est pas vus, protesta Nicholas.
  Les démonstrations d’amour de sa mère le mettaient toujours mal à l’aise, même si, au fond de lui, il adorait ces petits moments. Ses parents avaient une grande place dans sa vie et, si un jour, l’un d’eux devait le quitter, il aurait du mal à s’en remettre et tous ces petits moments lui manqueraient. Alors, il en profitait, sans l’avouer.
  —  Une heure loin de sa famille, c’est déjà trop long, répondit Denise en relâchant la petite famille. Je suppose que tu le sais déjà.
—  Oui. Je le sais déjà.
—  Que nous vaut l’honneur de votre visite surprise ? Demanda alors Kevin Senior.
—  Nous avons été conviés à participer au bal du lycée pour les anciens.
—  Invitation qui ne ravit pas tout le monde.
  Denise coula un regard en direction de Katlyn, occupée à discuter avec Franklin un peu plus loin. Ce dernier était très heureux de revoir sa tante et son cousin et ne s’en cachait pas. Il les entraina tous les deux à l’étage pour leur montrer combien sa chambre avait changé. Les posters avaient disparu. Au lieu de ça, ils avaient des collages avec de nombreuses photos, des photos d’amis et de famille ou même de célébrités qu’il avait eu la chance de rencontrer. A cela, il avait mélangé les paroles de ses chansons préférées. Le rendu était superbe.
  —  Elle ne veut pas y aller.
—  On ne peut pas lui en vouloir.
—  Je ne lui en veux pas. Je veux juste qu’elle leur montre que, malgré tout ce qu’ils ont pu lui faire, elle a réussi. Elle est passée au-dessus de leurs vacheries et elle a la vie qu’elle voulait.
—  Mais il n’y a pas que ça, n’est-ce pas ?
  Nick esquiva la question de son père, sachant où il voulait en venir. C’était vrai. Il y avait une autre raison qui poussait Nick à vouloir que Katlyn l’accompagne à ce bal. Les bals de fin d’années, c’était une tradition et y aller avec la fille qu’on aimait les rendait inoubliables. Nicholas n’avait pas oublié son dernier bal de promo mais seulement parce qu’il avait souffert et c’était bien un souvenir qu’il souhaitait oublier.
  —  Vous devez être extenués. Je vais vous préparer une chambre.
—  Je vais t’aider.
  Nicholas suivit sa mère, emportant une partie des valises de sa petite famille avec lui. Son père lui donna un coup de main en montant le reste. Denise les installa dans la plus grande chambre de la maison. Kevin Senior ne resta pas pour les aider et alla toquer à la porte de la chambre de Frankie. Ce dernier l’ouvrit, surexcité.
  —  Je pourrais te parler un instant, Katlyn ?
—  Bien sûr.
  La jeune femme demanda à Franklin de garder un œil sur Angelo. Mission que l’adolescent accepta sur le champ. Ensuite, elle suivit le père Jonas dans le couloir. Ils descendirent tous les deux à la cuisine afin de pouvoir discuter tranquillement.
  —  Je suis content de voir que tu peux remettre les pieds dans cette ville.
—  C’est toujours difficile mais je le fais pour Nicholas. Il aime cette ville. Nous avons grandi ici et vous lui manquez.
—  Pourquoi ne voulais-tu pas revenir ?
—  La peur, tout simplement. Je n’ai jamais été très courageuse et ce qui s’est passé ici… Je n’ai toujours pas oublié.
—  C’est compréhensible.
—  Anthony est sorti du coma. Il est venu nous présenter des excuses. Je pense que j’ai eu peur de lui faire de nouveau face. Dans cette ville où tout a commencé. Ce bal stupide me fait peur. Me retrouver au milieu de tous ces gens qui m’ont fait vivre un Enfer…
—  Laisse-moi être honnête avec toi.
—  Il n’y a pas de raison que vous ne le soyez pas.
—  A votre bal de terminale, Nicholas et toi étiez fâchés. Je l’ai vu tout de suite malgré le fait que vous essayiez de sauver les apparences. Avec Denise, on a tous les deux crus que vous iriez ensemble.
—  Mais Anthony est arrivé.
—  Même s’il ne t’en a rien dit et qu’il ne t’en dira probablement jamais rien, Nicholas en a souffert. Aller à ce bal sans toi l’a blessé plus qu’il ne pourrait l’avouer. Te voir avec Anthony l’a quasiment achevé. C’est pour cette raison qu’il est parti en France.
—  Il vous l’a dit ?
—  Non. J’ai appris à écouter mes fils même quand ils se taisent. On en dit souvent plus quand on garde le silence.
—  C’est souvent ce que me dit Joseph.
—  Ce que je veux te dire, Katlyn, c’est que Nicholas se fiche complètement de ce bal. Ce qui l’intéresse, c’est d’y aller avec toi afin de rattraper celui qu’il a raté il y a dix ans. Il en a souvent rêvé. Il s’y voyait déjà.
—  Et j’ai détruit ce rêve.
—  Je ne veux pas te forcer la main. Je voulais juste que tu saches que c’était important pour Nicholas.
—  Je vais y réfléchir. Merci.
  Kevin Senior lui serra doucement la main et quitta la pièce. Katlyn resta assise un moment à la table. Elle réfléchissait à cette conversation qu’elle venait d’avoir. Au fond, elle savait ce qu’elle allait faire. Elle avait hésité longtemps mais la conversation qu’elle venait d’avoir avec Kevin Senior avait fini par donner de lourds contre-arguments pour contrer sa peur. Elle savait qu’elle devait y aller, ne serait-ce que pour réparer le mal qu’elle avait fait à Nicholas. Après tout, elle le devait bien. Et il avait raison. Elle n’était plus cette adolescente paumée et faible qu’elle était dix ans plus tôt. Elle devait le leur montrer. Leur prouver qu’elle avait réussi malgré leurs vannes incessantes. Ne restait plus qu’à surmonter cette peur dont elle n’arrivait pas à se débarrasser.
           → Samedi soir, aux alentours de dix-neuf heures
  Katlyn était au bord de la crise d’angoisse mais elle était prête. Sa peur la rendait indécise mais elle savait qu’elle devait le faire. Pour Nicholas. Ce dernier n’était même pas au courant. Elle ne lui avait rien dit, même si elle avait pris sa décision peu après sa discussion avec Kevin Senior. Elle avait bien vu que Nicholas était blessé par son non-changement de décision. Elle aurait pu s’en sentir coupable mais ce n’était pas le cas. Parce qu’elle avait changé d’avis. Parce qu’elle irait avec lui. Ensemble, ils allaient recommencer leur histoire là où elle aurait dû commencer : au lycée. La porte s’ouvrit brusquement et Nicholas entra dans la chambre. Il était prêt. Même prêt à partir.
  —  Katlyn, je… Commença-t-il avant de s’arrêter brusquement.
  Ses yeux parcoururent le corps de Katlyn de haut en bas et un « wow ! » silencieux lui échappa. Les mots lui manquèrent. Elle était tout simplement époustouflante.
  —  Pas très bavard pour un journaliste.
—  Qu’est-ce que ça veut dire ? Demanda-t-il, toujours sous le choc.
  Katlyn s’approcha de lui et crocheta son bras au sien en lui souriant. Il répondit à son sourire. Il avait compris. Elle avait changé d’avis. Ils y allaient ensemble. Son sourire atteignit ses yeux qui se mirent à briller de bonheur.
  —  Jerry, me feras-tu l’honneur d’être mon cavalier ce soir ?
—  Comment pourrais-je refuser ? Répondit-il en déposant un léger baiser sur les lèvres de son amante.
—  Tes parents gardent Angelo pour la soirée. Nous avons toute la nuit.
—  Profitons-en pleinement.
  En souriant, ils descendirent dans l’entrée où ils passèrent inévitablement par la case photos. Ensuite, ils allèrent directement au lycée avant que quiconque ne change d’avis. Katlyn était nerveuse mais elle savait qu’elle avait fait le bon choix. Il était temps qu’elle cesse d’avoir peur et qu’elle leur montre qu’elle s’en était sortie, qu’elle était devenue plus forte. Ce soir, c’était son soir. Ils arrivèrent rapidement au lycée et se présentèrent à l’entrée. C’est Evana en personne qui les accueillit. Lorsqu’elle vit Katlyn, elle écarquilla les yeux, semblant ne pas y croire. Elle se tourna brusquement vers les anciens déjà présents et s’adressa à l’un d’eux.
  —  Ryan, tu me dois cent dollars ! Elle est venue !
  Ledit Ryan se détacha de la foule et vint rejoindre Evana à l’entrée. A son tour, il ouvrit grand les yeux en voyant Katlyn. Il se résigna à donner les cent dollars qu’il devait à la pompon girl. Cette dernière les empocha et donna les étiquettes autocollantes correspondantes à Nicholas et Katlyn. Etiquettes que le couple colla sur leurs vêtements avant de se fondre dans la foule.
  —  On a passé le plus dur, souffla Nicholas à l’oreille de Katlyn.
—  Le plus dur sera de survivre à tous les curieux qui approchent.
  Elle n’avait pas tort. Tous les anciens de la promo approchaient pour voir ce qu’était devenue la fille qu’ils avaient tant martyrisé. Ils l’avaient insultée, frappée et humiliée. Elle n’avait jamais oublié. Aujourd’hui, ils étaient limite en train de lui lécher les bottes. Des paris avaient été lancés pour savoir si elle viendrait, d’autres pour savoir si Nicholas et elle viendraient ensemble ou encore pour savoir s’ils auraient enfin sauté le pas et étaient devenus amants. Les murmures fusaient. Pourtant, ça n’entacha pas la soirée de Katlyn. Elle refusait d’être leur centre d’attention. Elle refusait de voir ces gens qui l’avaient autrefois détestée et qui aujourd’hui retournaient leurs vestes comme si rien n’était arrivé. Elle s’amusa. Nicholas aussi. Elle n’était pas là pour eux, pour ces hypocrites. Elle était là pour elle. Pourtant, une personne faillit lui faire rebrousser chemin.
  —  Tu es magnifique.
  Le sang de Katlyn se glaça dans ses veines. Elle connaissait cette voix. Elle avait été terrorisée par cette voix. Mais Dieu qu’elle avait aimé cette voix. Elle se retourna pour faire face à son interlocuteur. Il n’avait pas changé. Il avait seulement vieilli mais cela n’enlevait rien à sa beauté naturelle.
  —  Je me suis demandée si tu serais là.
—  Je me suis posé la même question.
—  J’avais un peu peur de te revoir.
—  Je ne vois pas ton cavalier.
  Il changeait de sujet. Il ne tenait à revenir sur leur passé commun, un passé qui continuait de le tourmenter. Il n’avait pas été lui-même. Il avait été trop loin. Il le regrettait. Pourtant, il l’avait toujours su. Il avait toujours su que Katlyn ne serait jamais entièrement sienne. Elle était à Nicholas depuis toujours.
  —  Il est parti me chercher un verre. Il ne devrait pas tarder.
—  Je ferais mieux de te laisser dans ce cas. J’ai été content de te revoir.
  Katlyn le regarda disparaitre dans la foule. Leur courte conversation avait été tendue, pleine de souvenirs du passé. Elle lui avait trouvé un air malheureux et ne put s’empêcher d’en ressentir une pointe de tristesse. Peut-être l’avait-il vraiment aimée après tout.
  —  Ça va ?
  Nicholas. Il lui glissa un verre dans les mains. Elle en but une longue gorgée avant de lui répondre.
  —  J’ai seulement vu un fantôme de mon passé.
—  Ce sont tous des fantômes de ton passé.
—  Mais j’ai eu une histoire avec celui-là.
—  Il est ici ?
—  Je viens de le voir.
—  Comment il était ?
—  Triste. Malheureux. Me voir semble lui faire du mal.
—  Et tu t’en sens coupable.
—  Je me dis que…
—  Hmm ?
—  Peut-être m’aimait-il vraiment au final.
  Sans répondre, Nicholas la serra contre lui à l’en étouffer. Elle n’avait pas tort. Nicholas s’était demandé la même chose la dernière fois qu’il avait vu Anthony. Malgré tout le mal qu’il avait fait, il avait décidé de prendre sur lui et de venir s’excuser. Cette attitude relevait d’un grand courage mais, également, d’une preuve qu’il avait tenu à Katlyn ne serait qu’un peu. Nicholas serra sa fiancée plus fort contre lui. La soirée continua son cours et se déroula à merveille. Quand ils rentrèrent, Nicholas borda Katlyn qui s’était endormie dans la voiture et la changea. Il se changea à son tour et s’allongea auprès d’elle. Il l’embrassa sur le front et ferma les yeux. Il continuait de songer à leur conversation à propos d’Anthony. Au fond, peut-être l’avait-il vraiment aimée…
×××
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shadowsprodpresent · 5 years
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July 2019 “Fiction is the truth inside the lie.” - Stephen King. The idea came from @lastbluetardis. I’ve seen a lot of people doing this lately and I thought that it was a pretty good idea for authors.
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► The call for blood - Matt Jamison/Katlyn Itachi (OFC) ► The Leftovers/Original. ► AU verse, Mature. ► The call for blood. The battle was raging. It was devastating. He had no idea of what was going on. The moon was shining red and he had heard the call of a lonely brother in difficulty. His new instinct had forced him to run to the rescue of this lost soul. Many of others like him had answered the call and thrown themselves into a battle they knew nothing about. It was all in claws and fangs and blood flowed on the ground in such quantities that Mother Earth couldn’t drink it all. They were trudging and slipping and falling in the bloody mud they had created in that battle going nowhere, a battle without any sense. No one really knew why they were fighting, why they were dying. They were stamping on their fallen brothers. No one seemed to care about those bodies furiously taken to pieces. The call for blood was turning them into monsters. ► Total of words: (944 +) 2,324 = 2,968.
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► The Girl on the Train ► Post for Shattered Thoughts. ► “The Girl on the Train”. I’ve been wanting to read that book ever since it was promoted in France when it came out here. The synopsis was tempting and I’m always after a good thriller that would keep me on the edge. I love trains – that’s because of how many times I had to travel through trains to go to college – and I love good books. Unfortunately, I couldn’t get my hands on this precious book… Until I fell upon it in my mom’s library – that book and many others that I’ve obviously taken. But, before speaking about the book, let’s say a couple words about the author, as usual.. ► Total of words: 1,320.
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► Good Omens ► Post for Shattered Thoughts. ► “Good Omens”. This is the worldwide phenomenon of the year. You can’t possibly have missed it: it was everywhere: large posters in the subway stations, posters on bus stops, on buses themselves, interviews of the main actors, premiere in Leicester Square, etc. Good Omens is obviously the TV show you have to watch this year to be with it! The show was released worldwide on Amazon Prime at the very end of May. When I saw that David Tennant on the set of this new thing, I haven’t given it much importance. I didn’t think I would be interested in that… But Neil Gaiman as a writing and a sense of show that blow your mind. ► Total of words: 2,112.
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► The summertime of our lives - Human!Ninth Doctor/Rose Tyler ► doctorroseprompts summer bingo ► Chapter 1. The last few months had been hard for him. He had had to get used to this new condition. The half human part of him was bothering him a lot because it felt like a regression. One day, he was a superior being; the next day, he was an ordinary human with all the inconveniences it caused: too cold in winter – he almost went in hypothermia because he stayed too long in the snow without warm clothes – too hot when the temperatures were climbing, easily sick – first and last time he was getting a damn flu! Everything was wrong in the body of a human and he was thanking Gallifrey, Rassilon and all the stars of the galaxy for his Time Lord side. He was cleverer than normal but the silence in his head was unbearable. It was worse than after the war. Back then, he had the TARDIS. She was filling the holes, filling the silence. A silence that had driven him mad. ► Total of words: 4,753.
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► Total of words: 10,509.
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brevesdenatlyn · 7 years
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Inséparables - "Voyage"
Number of parts: 1.
Pairings: Nick x Katlyn.
Synopsis: "Les circonstances étaient toutes autres mais l’appareil lui faisait toujours le même effet. Elle se sentait enfermée, piégée dans cet espace étroit dont elle ne pouvait pas s’échapper. Elle sentit la panique monter en elle."
Ils avaient décollé. Nicholas n’avait toujours pas dit un mot. Katlyn n’avait pas relancé la question, trop nerveuse à cause de ce nouveau voyage aérien. Elle n’avait que peu apprécié le premier voyage qu’elle avait fait. Les circonstances étaient toutes autres mais l’appareil lui faisait toujours le même effet. Elle se sentait enfermée, piégée dans cet espace étroit dont elle ne pouvait pas s’échapper. Elle sentit la panique monter en elle. Les sons s’atténuèrent. Son cerveau devint cotonneux. Ses membres ne réagissaient plus. Ses poumons la brûlaient tant sa respiration était saccadée. Bientôt, elle n’entendit plus que son cœur qui battait si fort qu’elle était persuadée que tout le monde l’entendait. Il fallait qu’elle sorte d’ici, qu’elle puisse de nouveau respirer. Pourtant, son corps ne réagissait pas à sa demande. Sa main se crispa si fort sur son genou qu’elle lui en eut très mal. Soudain, un contact chaud effleura sa main et l’obligea à détendre ses muscles et à relâcher la pression. En baissant les yeux, elle vit qu’il s’agissait du pouce de Nicholas qui la massait avec douceur. La panique mit un peu de temps à se dissiper mais la tension qui habitait ses muscles était toujours présente et ne s’en irait que lorsqu’elle aurait les pieds sur la terre ferme.
  —  Ça va aller ? Demanda une hôtesse d’accueil que Katlyn n’avait pas vu.
  Celle-ci se trouvait juste à côté de Nicholas et la couvait d’un regard inquiet. Nombreux étaient les gens qui la regardaient à présent et cela renforça son malaise. Elle n’aimait pas être le centre d’attention.
  —  Oui, c’est passé. C’était juste une crise de panique. Elle en fait souvent.
—  Vous n’avez besoin de rien ?
—  S’il était possible de lui apporter de l’eau.
—  Bien sûr. Je vous ramène ça tout de suite.
  L’hôtesse de l’air disparut de leur champ de vision. Les gens continuèrent d’observer Katlyn un instant puis retournèrent à leurs occupations. L’hôtesse revint leur apporter une bouteille d’eau que Nicholas paya puis tendit à Katlyn. Cette dernière en avala une longue gorgée et se laissa aller dans son siège.
  —  La prochaine fois, on devra te faire prendre des somnifères.
—  Je ne veux pas.
—  Si tu paniques à chaque fois qu’on prend l’avion, ils ne vont plus vouloir de toi.
—  M’en fous. Je n’ai pas l’intention de prendre l’habitude de me retrouver enfermée dans cette boite de métal.
—  Boite de métal ?
—  Tu ne devrais pas avoir confiance dans un engin aussi lourd qui plane. Ce n’est pas normal.
—  Pour une scientifique, je te trouve très peu confiante dans son évolution.
—  Pour un journaliste, je ne te trouve pas très bavard.
—  Je suppose que je l’ai mérité.
—  Oui.
—  Pourquoi tu veux savoir ça ? Ça n’a aucune importance.
—  Je suis curieuse et j’ai le droit de savoir.
—  Et si tu n’as pas le droit, tu prends le gauche, n’est-ce pas ?
—  Pourquoi tu ne veux pas en parler ?
—  Parce que ça n’en valait pas la peine. Contrairement à ce que disent les photos, tout ne s’est pas bien passé. Notamment à mon arrivée.
  Nicholas se renforça dans son siège et ses yeux se perdirent dans le vague alors qu’il replongeait dans ses souvenirs.
  - Flashback -
  Nicholas débarqua à l’aéroport de Boos qui était son terminus. Il avait quitté l’Amérique depuis un long moment et cela se ressentait dans ses muscles engourdis. Le voyage avait été long et, bien qu’il ait dormi dans l’avion, il se sentait épuisé. Il n’avait qu’une hâte : aller se coucher. Pourtant, cela n’était pas possible. Il devait encore se rendre à Rouen et, de là, se renseigner sur la façon de se rendre à Mont Saint-Aignan où il poursuivrait ses études pour les trois ans à venir. Il n’avait pas réfléchi quand il était parti. Il avait seulement pensé à s’éloigner de la douleur qui le rendait fou. Il récupéra ses valises et sortit de l’aéroport. Le soleil était présent mais ne parvenait pas vraiment à réchauffer l’atmosphère. Ou alors n’était-ce que Nicholas qui n’était pas habitué à ce climat. Il se dirigea vers l’arrêt de bus à direction de Rouen et attendit patiemment que celui-ci se montre. Le bus l’emmena bel et bien à Rouen mais, n’ayant pas songé à prendre un plan du trajet, Nicholas se retrouva perdu et descendit à un arrêt au hasard. Il visita la ville tout en cherchant une chambre peu chère pour y passer la nuit. Malheureusement, il n’en trouva aucune. C’était soit trop cher pour son cher, soit complet. La nuit était tombée depuis un moment maintenant. Il se retrouvait donc dehors, dans une ville qu’il ne connaissait pas, sans aucune idée de l’endroit où il allait dormir. Légèrement angoissé, il redescendit sur les quais de Seine jusqu’à se retrouver sous l’un des ponts qui séparaient la ville en deux. Là, il entreposa ses bagages et se laissa tomber au sol en soupirant. Qu’est-ce qui lui avait pris de partir ainsi, à l’improviste, sans rien prévoir ? Il mangea un bout, fit son injection et observa la nuit. Malgré le vacarme des voitures plus haut, la ville était calme et illuminée. Ce fut sur cette vue que Nicholas glissa dans le sommeil.
  —  Hey, réveille-toi.
—  …
—  Réveille-toi, petit gars.
  Nicholas grogna, mécontent d’être ainsi réveillé. Sa mère le savait pourtant. Pourquoi s’obstinait-elle ? La voix qui l’interpellait ne ressemblait pas à celle de sa mère. Un éclair de conscience traversa son esprit. Il n’était pas chez lui. Il ouvrit brutalement les yeux et recula pour échapper à la personne, qui qu’elle soit, qui venait de le réveiller.
  —  Qui êtes-vous ? Demanda-t-il en anglais d’une voix qui trahissait sa panique.
—  Tu es bel et bien l’américain dont me parlait ma sœur. Mignon avec ça.
—  Vous savez, je vous comprends.
  Maintenant qu’il était un peu plus réveillé, il se souvenait d’où il était et ce qu’il y faisait. Il se redressa et observa la jeune femme qui lui faisait face. Au loin, les lueurs du début du jour commençaient à zébrer le ciel. Il devait être aux alentours de six heures. Nicholas n’avait pas quitté son interlocuteur des yeux. C’était une jeune femme brune d’une vingtaine d’années, un peu plus petite que lui. Ses cheveux lui arrivaient au milieu du dos et, malgré leur longueur, ne cachaient pas le visage de leur propriétaire, un visage fin et hâlé. Ses yeux étaient bruns, comme ceux du jeune homme, mais en plus foncés et son regard était si doux qu’on paraissait se fondre dans un velouté de chocolat noir. Son nez était délicat et le sourire qui éclairait sa bouche la rendait attirante. Malgré la fraicheur matinale, elle portait un pantacourt en jean, un fin T-shirt de coton, une veste et des chaussures légères. Elle, elle était habituée au climat contrairement à lui.
  —  Tu parles français ?
—  Assez bien. Je viens approfondir mes connaissances.
—  C’est quoi ton nom ?
—  Nicholas.
—  D’accord, Nicholas. Moi, c’est Tamila mais appelle-moi Tami ou Mila comme tout le monde.
—  Et que fais-tu ici à cette heure matinale, Mila ?
—  Je viens te chercher pardi !
  Pour elle, la réponse semblait évidente. Pour Nicholas, elle l’était moins. Qui était cette fille et que lui voulait-elle ? Il se méfiait et non à tort. Combien de fois avait-il entendu parler de meurtres et d’enlèvements aux infos et dans les journaux ? Le monde était dangereux. Il se devait rester sur ses gardes.
  —  Pourquoi ?
—  Ecoute, je sais que tu te méfies et tu as raison. Après tout, on ne se connait pas. Cependant, si j’avais voulu te faire du mal. J’en aurais eu l’occasion pendant que tu dormais.
—  C’est vrai.
—  Bref, tu as croisé ma sœur hier et elle m’a racontée que tu avais l’air paumé et que tu n’avais aucune chance de trouver une chambre. Alors, je t’ai cherché.
—  Et tu m’as trouvé.
—  Ce que je te propose est simple, Nicholas. Je cherche un colocataire et toi, tu as l’air sympa. Alors, je veux bien te filer cette chambre.
—  Quelles sont les conditions ?
—  Tu participes aux tâches et aux frais.
—  Encore faudrait-il que j’en ai les moyens.
—  Je peux aussi te trouver un job.
—  Ça sent l’arnaque.
—  Tu préfères rester dehors ? A ton aise.
  Elle haussa les épaules et se détourna, commençant à partir. Nicholas se leva d’un bond. Il ne pouvait pas la laisser partir, pas alors qu’elle était sa seule chance de survivre dans cette ville inconnue.
  —  Attends !
—  Hmm ? Fit-elle en se tournant à moitié vers lui.
—  La chambre est libre quand ?
—  Dès maintenant.
—  Je viens.
—  Brave petit gars. Prends tes valises et suis-moi. Je t’offre le petit-déjeuner et une douche. Tu en as bien besoin.
  Nicholas s’exécuta. Comme promis, elle lui offrit le petit-déjeuner, croissants et pains au chocolat inclus. L’appartement était plutôt spacieux et aussi calme qu’il était possible de l’être en ville. Le jeune homme put s’installer rapidement dans sa nouvelle chambre tandis que Tamila s’absentait pour travailler. Il ne la revit pas avant l’heure du diner qu’il avait tant bien que mal réussi à faire.
  —  Je ne suis pas un cordon don mais ça reste mangeable. Mon frère a hérité du don pour la cuisine mais pas moi.
—  De quel don as-tu hérité ? Hormis celui de parler remarquablement bien français pour un américain arrivé hier.
—  De l’imagination, de l’écriture.
—  Un artiste ?
—  Réaliste dans ce cas.
—  Pourquoi es-tu venu dans notre beau pays, Monsieur l’artiste réaliste ? Demanda Tamila en commençant à manger.
—  Pour finir mes études et approfondir ma connaissance de la langue française. J’ai encore des difficultés à la maitriser.
—  Pas plus que ça. Ton accent est à craquer.
—  Merci. Je me suis beaucoup entrainé.
—  Tu es inscrit à une fac dans le coin ?
—  Mont Saint-Aignan.
—  C’est aussi là que je vais. Logement étudiant sur le campus ?
—  Pas encore.
—  On regardera ça ensemble. Tu fais des études de quoi ?
—  Journalisme.
—  Intéressant ! Tu as déjà fait tes preuves ? Blogs, papiers ?
—  Journal du lycée.
  La présence de Tamila était très agréable, Nicholas devait l’avouer. Elle le mettait à l’aise plus facilement que ne l’aurait fait n’importe qui. Etonnamment, il se sentait en confiance, comme s’il l’avait toujours connue. Savoir qu’il pouvait compter sur elle le rassurait. Au moins, il n’était pas seul. Elle lui prouva à plusieurs reprises qu’elle était fiable. Dès le lendemain, elle lui trouva un boulot qui lui permit d’assumer les charges et de se socialiser un peu. Ensemble, ils trouvèrent des logements étudiants correspondant à leurs prix. Les mois défilaient. Les cours se suivaient. Malgré leur différence de cursus, Nicholas et Tamila parvenaient à se voir régulièrement. De simples connaissances, ils étaient devenus amis puis ils avaient sauté le pas et étaient devenus petits-amis. Si tout allait pour le mieux au départ, la situation allait rapidement se dégrader. Nicholas profitait de ce mercredi après-midi pour rendre visite à Tamila dans son appartement. Les retrouvailles furent brûlantes. A peine avait-elle ouvert la porte que leurs lèvres se scellaient. La porte claque derrière eux.
  —  Tu m’as tellement manquée.
—  Et toi donc !
  La conversation n’alla pas plus loin, occupés qu’ils étaient à se dévorer le visage avec une passion dévorante. Ils étaient brûlants de désir et la moindre caresse était une torture. Le dos de Nicholas heurta violemment le chambre de la porte de la chambre. Pantelant, il s’arrêta un instant.
  —  On devrait se calmer.
—  Pourquoi ?
—  On va finir par détruire ton appartement.
—  Pas grave.
  Sur ces mots, elle l’embrassa de plus belle et le poussa dans la chambre. Nicholas atterrit à plat dos sur le lit et se laissa toucher, caresser, titiller, mordiller et déshabiller, du moins en partie. Tous ses nerfs étaient en feu. Prenant le dessus, il fit subir la même chose à Tamila. Ils étaient incontrôlables et se désiraient tellement l’un l’autre que rien n’aurait pu les arrêter. Pourtant, Nicholas paniqua totalement quand elle glissa les doigts sous son jean. Il s’arrêta et s’écarta brutalement.
  —  Je ne peux pas.
—  Pardon ?
—  Je ne peux pas aller plus loin.
—  Ce n’est pas ce que tu avais l’air de dire en arrivant.
—  Tu as toujours provoqué cette réaction chez moi.
—  Alors, tout va bien !
—  Non, tout ne va pas bien ! S’exclama Nicholas dont la colère montait.
  De la colère dirigée vers lui-même plus que vers Tamila. Parce qu’il en était incapable. Il était incapable de sauter ce pas. Il ne pouvait pas le faire. C’était au-dessus de ses forces. La présence de Tamila lui avait toujours été bénéfique. Toujours. Elle avait été tel un baume pour son cœur brisé, un pansement sur la plaie béante qui le trouait. Cependant, la douleur était toujours là malgré les mois. Cette étape, il ne pourrait la passer qu’avec elle. Il le savait. Personne, aussi fort pouvait-il aimer, ne pourrait la remplacer. Il se leva.
  —  Qu’est-ce qui se passe ?
  Elle était frustrée, il pouvait le sentir. C’était la première fois qu’ils allaient aussi loin. Perdre sa virginité était quelque chose qu’il ne prenait pas à la légère.
  —  Je ne suis pas prêt.
—  Tu m’avais l’air bien chaud à moi.
—  Je ne suis pas prêt à sauter le pas, okay ?!
—  Non. Ce n’est pas ça. Je sais très bien ce que c’est.
  Le cœur de Nicholas se serra. Que savait-elle exactement ? Elle s’assit au bord du lit et l’observa. Ses yeux brillaient à la fois de colère et de tristesse. Il était en train de la blesser. Il ne l’avait jamais voulu.
  —  Tu sais quoi ?
—  C’est elle, n’est-ce pas ? Cette fille. Ton amie si précieuse qu’elle t’a laissé partir par-delà l’océan.
—  Katlyn n’a…
—  Oh que si, elle est en rapport avec tout ça ! Tu es venu ici avec ton petit cœur brisé en espérant que quelqu’un te le recollerait.
—  Ne dis pas n’importe quoi.
—  Alors, dis-moi que ta décision de venir étudier en France n’a pas de rapport avec elle.
—  Je ne peux pas, répondit-il après une hésitation.
—  Va-t-en.
—  Quoi ?
—  Va-t-en ! Va donc la retrouver puisqu’elle te manque tant !
—  Mais…
—  Pas de mais ! Dégage !
  Préférant ne pas envenimer la situation, Nicholas récupéra ses affaires et quitta le logement. Il rejoignit son appartement, sentant la plaie de son cœur s’élargir un peu plus…
  - Fin -
  La voix de Nicholas se brisa sur la fin de son récit. Il y avait dans ses yeux une pointe de regret. Katlyn se sentait coupable d’une telle réaction. Même à des milliers de kilomètres de lui, elle continuait de le faire souffrir. L’éloignement n’y changeait rien. Pour toujours et à jamais, Nicholas reviendrait vers elle. Comme elle était toujours revenue vers lui quoiqu’il advienne. Peut-être étaient-ils des âmes sœurs après tout. Cela expliquerait beaucoup de choses.
  —  L’as-tu jamais aimée ?
—  C’est la question qu’elle m’a posée quand elle m’a appelé pour rompre quelques jours plus tard.
—  Que lui as-tu répondu ?
—  Oui, je l’ai aimée. Vraiment. La rupture a été difficile mais j’ai accepté son choix. Si les rôles avaient été inversés, j’aurais sûrement réagi de la même façon.
—  Désolée de t’avoir causé tant de soucis.
—  Tu n’y es pour rien. C’était moi. C’est toujours moi le problème.
—  Ne dis pas ça, répondit son amie en lui embrassant la joue.
  La réaction de Nicholas fut immédiate et incontrôlée. Il se sentit rougir jusqu’à la racine des cheveux et son sang ne fit qu’un tour. La réaction de son bas-ventre et de son sexe furent gênantes. Il serra les dents.
  —  Ne recommence pas ça à moins d’être dans notre chambre d’hôtel parce que je ne réponds de rien.
—  J’aimerais bien voir ça.
—  Tu as déjà vu ce que ça donne.
—  C’est vrai. On voit le résultat.
—  Ce sera un beau bébé.
—  Parce que son père est un Dieu ?
—  Tu as tout compris.
—  Mais va te cacher, sale prétentieux !
  Elle le frappa gentiment à l’épaule mais savait très bien qu’il plaisantait. Nicholas était très beau, c’était vrai. Cependant, contrairement à ses pairs, il ne passait pas son temps à s’en vanter et n’en profitait pas non plus pour attraper toutes les filles qu’il voulait. Pour lui, il n’y en avait qu’une qui comptait.
  —  Qu’est-elle devenue ?
—  Qui ça ?
—  Tamila.
—  Oh, on est restés très bons amis au final. Tu pourras peut-être la rencontrer. Elle bosse à Paris en ce moment.
—  Dans quel domaine ?
—  Stylisme. Encore peu connue mais un talent incroyable. C’est elle qui a entièrement dessiné et conçu mon T-shirt que tu aimes tant.
—  Ton T-shirt « Dattebayo » ?
—  Oui, mademoiselle.
—  Ah, génial ! J’en veux un depuis que j’ai vu le tien. Son travail est superbe.
—  Je peux lui en toucher deux mots.
—  Tu es sérieux ?
—  Bien sûr.
—  Merci.
—  Quand on pense qu’elle aurait pu devenir une musicienne hors pair.
—  Pourquoi tu dis ça ?
—  La passion pour la musique est un point commun que nous avions. C’est elle qui m’a appris à jouer. Je lui dois ce talent.
—  Un talent que tu transmettras à notre enfant.
—  Je l’espère.
  Le reste du trajet se poursuivit plus calmement. Les deux amis se contentèrent du film proposé par la compagnie puis dormirent jusqu’à la fin du trajet. Il était près de dix-huit heures quand ils débarquèrent. Un taxi les mena à leur hôtel où ils déposèrent leurs bagages dans leur chambre. Malgré le classement de l’hôtel, elle était magnifique avec ses tons jaune pâle et violet très clair. L’ambiance qui en ressortait était chaleureuse. Katlyn se laissa tomber sur le lit en souriant.
  —  Et maintenant ? Demanda-t-elle.
—  Maintenant, je te laisse le temps de te rafraichir et de te changer. Nous sortons.
—  Tu ne perds pas de temps.
—  Nous n’avons que trois jours.
—  Où allons-nous ?
—  J’ai réservé une table dans un somptueux restaurant. Tu vas adorer.
—  Tu es génial !
  Légèrement surexcitée de se trouver à Paris avec son plus proche ami, Katlyn se laissa emporter par sa joie et embrassa de nouveau Nicholas sur la joue. La réaction de ce dernier fut encore plus violente que dans l’avion mais il n’eut pas le temps de réagir que Katlyn s’était déjà enfermée dans la salle de bains avec ses affaires. Il secoua la tête en souriant et se changea à son tour. Katlyn sortit de la salle de bains aussi magnifique que d’ordinaire dans ses vêtements pourtant simples. Son T-shirt laissait voir combien son ventre s’était arrondi au fil des mois.
  —  Je vais finir par devenir fou si tu attises mon désir comme ça.
—  Que devrais-je dire ? Je passe mon temps avec un homme parfait.
  Si Katlyn avait enfilé un jean et un T-shirt adaptés à sa condition tout en restant classe, Nicholas avait sorti sa plus belle chemise blanche ainsi qu’un jean noir, les deux moulants son corps de rêve à la perfection. On devinait la forme de ses muscles sous le tissu que Katlyn se retenait pour ne pas déchirer.
  —  Que je suis irrésistible.
—  Tu l’es.
—  C’est toi qui l’as dit.
—  J’ai l’excuse des hormones. Et toi ?
—  Je perds mes moyens en face de toi.
—  Allons-y. Avant qu’on ne perde tous les deux nos moyens.
  Nicholas ne put s’empêcher de laisser échapper un rire. Katlyn ne laisserait jamais cela arriver une seconde fois. Pas aussi tôt après sa séparation avec Anthony. Pourtant, il savait que les mots de William l’avaient touchée et perturbée. Elle y réfléchissait beaucoup. Nicholas prétendait ne pas le voir et évitait de se faire de faux espoirs. Katlyn n’était pas prête à entamer quelque chose de nouveau. Ce qu’elle avait vécu avec Anthony l’avait beaucoup traumatisée et elle avait besoin de temps pour s’en remettre. Nicholas faisait de son mieux pour l’aider mais il n’était pas le mieux placé et il le savait. Cela ne l’empêchait pas d’essayer. Comme promis, le restaurant était somptueux et le repas parfait. Katlyn en profita autant que possible. Elle se sentait comme une princesse, comme dans un rêve. Un rêve qu’elle vivait à fond sans se préoccuper du réveil. Après le diner, Nicholas l’entraina pour une promenade dans le Paris tout illuminé. Ils s’arrêtèrent au pied de la tour Eiffel que Katlyn découvrit avec joie. Nicholas, qui avait pris son appareil photo, captura chacun de ces moments magiques. Katlyn semblait enfin vivre pleinement, loin de ses soucis et cela la rendait heureuse. Nicholas ne s’en sentit que mieux de la voir ainsi. Ils rentrèrent tard et eurent à peine le temps de se changer qu’ils s’écroulaient dans le grand lit double, totalement épuisés. Ce furent des coups frappés à la porte qui réveillèrent Nicholas aux alentours de neuf heures le lendemain matin. Ensommeillé, le jeune homme se leva et ouvrit la porte.
  —  C’est pourquoi ?
—  Service d’étage, monsieur. Je vous apporte le petit-déjeuner.
—  Ah, parfait. Entrez.
  Nicholas s’écarta et le garçon d’étage entra avec le chariot contenant leur petit-déjeuner. Il le fit rouler jusqu’à la table et y déposa un paquet qui attira l’attention de Nicholas.
  —  Autre chose, monsieur ?
—  D’où vient ce paquet ?
—  Il a été déposé ce matin par une jeune femme du nom de Tamila. Elle a dit que vous la connaissiez.
—  En effet, oui. Mon amie et moi serons dehors toute la journée. Nous reviendrons tard.
—  Donc, ni déjeuner, ni diner.
—  C’est bien cela.
—  Vous avez besoin d’autre chose ?
—  Ça ira. Merci à vous.
  Nicholas glissa un pourboire dans la poche de l’employé avant que celui-ci ne quitte la chambre en le remerciant. Katlyn s’était réveillée en sentant la délicieuse odeur flotter dans l’air et s’était enfermée dans la salle de bains pour soulager sa vessie. Quand elle en sortit, Nicholas était en train d’étudier le paquet et le petit mot qui l’accompagnait.
  —  Tu reçois des cadeaux de tes admiratrices secrètes ?
—  Ça aurait pu mais non.
—  De qui est-ce ?
—  D’une amie à moi.
—  Intéressant.
—  Oui, surtout que le paquet est pour toi.
—  Pour moi ?
  Nicholas acquiesça et lui tendit le paquet. Katlyn l’accepta, surprise et curieuse. Le paquet était mou et léger. L’emballage n’était rien de plus que du papier kraft avec un logo illisible dessus. Intriguée, la jeune femme ouvrit le paquet. Il s’agissait d’un T-shirt noir avec, pour motif, un drôle de chat roux portant une blouse et un stéthoscope. Le tout estampillé avec le logo « Dattebayo ». Katlyn faillit crier de joie en découvrant son nom dans le dos mais se contenta de pleurer.
  —  Oh, elle t’en a fait un personnalisé ! Montre.
  Katlyn lui tendit le T-shirt qu’il observa avec précaution, admirant le travail de son amie. Il était parfait, comme d’habitude. Sa technique et son matériel avaient évolué donnant un rendu époustouflant.
  —  Quand as-tu trouvé le temps de faire ça ?
—  Je lui ai envoyé un message pendant que tu dormais dans l’avion. Elle m’a dit qu’elle verrait ce qu’elle pourrait faire.
—  C’est incroyable.
—  Je suis d’accord.
—  Remercie-la pour moi.
—  Tu pourras le faire en personne.
—  Ah bon ?
—  Elle nous invite à déjeuner. On doit la rejoindre à treize heures au Starbucks. C’était sur le mot qui accompagnait le paquet.
—  Super.
—  Sèche donc ces larmes que je ne saurais voir et mangeons avant que ce ne soit trop tard.
  Katlyn obéit sans attendre. Elle mourait de faim. Nicholas déposa le T-shirt sur le lit et passa également à table. Leur petit-déjeuner avalé, ils se battirent gentiment pour la salle de bains. Ce fut Nicholas qui l’emporta et s’enferma dans la salle d’eau le premier. Pendant qu’il se douchait, Katlyn en profita pour lire un peu et se détendre. La perspective de rencontrer une nouvelle amie de Nicholas avec qui il avait été très proche la stressait un peu et la rendait jalouse, même si elle ne l’admettrait jamais. Elle avait beau le repousser, Nicholas était à elle et elle ne voulait pas le partager. Elle ne lui en disait cependant rien. Quand il sortit de la salle de bains, elle s’y enferma et prit une longue douche chaude. Elle ne put résister à la tentation d’enfiler son nouveau T-shirt avec un jean blanc. Un sweat-shirt épais par-dessus et le tour était joué. Durant la matinée, ils continuèrent leur visite jusqu’à ce que vienne l’heure de rejoindre Tamila au Starbucks. Cette dernière les y attendait déjà. Après une brève présentations et des remerciements en bonne et due forme, elle les emmena directement au restaurant où ils prirent rapidement leur commande.
  —  Alors, Nicholas, qu’est-ce que tu deviens ?
—  J’ai obtenu ma licence américaine et me suis fait embaucher dans le meilleur journal de ma ville natale.
—  En seulement quelques mois ? Fortiche !
—  Il s’est passé beaucoup de choses en quelques mois.
—  Tu as réussi à lui mettre le grappin dessus ? Lui souffla-t-elle en désignant Katlyn.
—  Pas exactement, répondit Nicholas, mal à l’aise.
—  Je vous entends, vous savez ?
  Même si elle ne comprenait pas le français, elle avait saisi que la conversation qui se déroulait sous ses yeux parlait d’elle. Plus précisément d’elle et Nicholas. Ce dernier s’excusa et la conversation continua en anglais.
  —  Et alors ? Depuis le temps qu’il essaie de t’avoir !
—  Ce n’est toujours pas le cas.
—  Alors, qui a planté la graine ?
  Nicholas manqua de s’étrangler avec son verre d’eau tandis que Katlyn détournait la tête. Tous deux étaient devenus rouge tomate. Nicholas s’éclaircit la gorge. Leur réaction plus que suspecte attira les soupçons de Tamila.
  —  J’étais fiancée.
—  Je pense pourtant que ce n’est pas lui qui est à l’origine de ce bébé.
—  Qui sait ?
—  Votre réaction vous a trahis. Tu l’as laissé faire ?
—  Elle était dans un moment de faiblesse.
—  Et tu en as profité ? Sale môme. L’autre n’a pas dû apprécier d’être cocu avec un enfant dans le dos.
—  C’est le cas de le dire.
  Katlyn se leva brutalement et s’éloigna en direction des toilettes. Sa réaction fut incomprise par Tamila qui la regarda partir sans un mot.
  —  Qu’est-ce qui lui arrive ?
—  La rupture a été difficile.
—  Ça n’a aucun rapport avec sa réaction.
—  Si. Elle se sent responsable.
—  Elle l’est.
—  Tu dis ça parce que tu n’as aucune idée de ce qui s’est passé cette nuit-là.
  Nicholas détourna la tête. Cette nuit était toujours gravée dans son esprit. Il en faisait encore des cauchemars. Il se souvenait de la sensation d’incompréhension, de fureur et de peur qu’il avait ressentie quand il avait découvert la vérité. Il se souvenait de la détermination et de la douleur qui l’avait conduit à une presque mort alors qu’il essayait de sauver Katlyn. Il se souvenait de la terreur qui l’avait assailli quand il avait senti la mort lui tourner autour. Le choc quand il avait appris qu’il allait être papa et la déception quand Katlyn lui avait annoncé que c’était un mensonge. Le soulagement quand il s’était réveillé à l’hôpital et qu’on lui avait dit que Katlyn s’en était sortie. Il se souvenait de tout. Il n’en avait pas parlé à Katlyn. Elle avait suffisamment de souci pour qu’il rajoute les siens. Pourtant, ils allaient finir par devoir en parler, par mettre les choses à plat.
  —  Qu’est-ce qui s’est passé ?
—  Il a brisé la Katlyn que je connaissais depuis toujours. Elle n’existe plus.
—  Hein ?
—  La Katlyn que je connaissais a disparu le jour où il a levé la main sur elle la première fois.
—  Il la…
—  Quand je suis rentré, ça faisait un an. Je n’ai rien senti, rien vu jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
—  Raconte-moi, demanda Tamila en posant la main sur l’épaule de son ami.
  Sans la regarder, il se mit à parler. Elle ne l’interrompit pas, l’écoutant attentivement. Elle remarqua combien cette histoire l’affectait encore malgré le temps. Il avait grandement besoin d’en parler avec la principale intéressée. Cela lui ferait le plus grand bien. Nicholas conclut son récit mais ne leva pas les yeux.
  —  Tout a changé depuis cette nuit.
—  Non, pas tout. Tes sentiments sont toujours là, plus forts que jamais.
—  Elle ne les accepte seulement pas.
—  Oh, si. Elle les a acceptés. Elle n’y est pas indifférente. Il y a quelque chose entre vous. Elle n’est juste pas prête à l’admettre.
—  Peut-être.
—  Ecoute, elle a fait confiance à un homme et il en a abusé. Tu dois lui laisser le temps de se reconstruire.
—  Je sais. En attendant, c’est mon cœur que je dois reconstruire.
—  Je vais te prouver qu’elle ressent quelque chose pour toi.
—  Je vais la chercher.
  Nicholas se leva et s’éloigna. Il revint vite avec Katlyn. Le repas se passa bien si ce n’est que la jeune médecin fusillait la styliste du regard du fait de son rapprochement abusif avec Nicholas. Comme Tamila l’avait subodoré, Katlyn était jalouse dès qu’une fille approchait son ami de trop près. Elle ne se l’était pas encore avoué malgré ce qui s’était passé entre eux. Ses sentiments pour lui étaient bien présents mais cachés derrière le mur qu’elle avait bâti autour de son cœur. Ils passèrent l’après-midi ensemble à visiter le musée Grévin et les galeries La Fayette. Tamila finit par se faire gifler par Katlyn mais n’en parut nullement offensée. Par ce geste, la jeune médecin venait de prouver à Nicholas la véritable nature de ses sentiments pour lui. Pourtant, ils n’abordèrent pas le sujet. Quand ils rentrèrent à l’hôtel, elle se contenta de se changer et de se coucher sans un mot. Nicholas la rejoignit vite.
  —  …
—  Je suis désolé. Elle est parfois très directe.
—  …
—  Tu vas me bouder alors que nous sommes dans une des plus belles villes du monde?
—  Laisse-moi tranquille.
—  Lève-toi.
  Comme elle ne réagissait pas, il l’obligea à se lever et à se mettre face à la fenêtre. Il ouvrit le store, la laissant admirer la ville qui s’étalait devant elle. Il la laissa se perdre dans la contemplation de cette vue puis il se plaça dans son dos et posa les mains sur ses épaules, provoquant un frisson sur la peau de la jeune femme.
  —  Qu’est-ce que ça veut dire ?
—  Tami s’est mis en tête de nous prouver qu’il y avait quelque chose de fort entre nous. Elle a eu sa preuve.
—  Qu’est-ce que tu veux dire ?
—  Que je dois te laisser te reconstruire et prendre ton temps. Tu en as besoin.
—  Tu as compris ?
—  Oui. J’aurais dû m’en douter depuis cette nuit qu’on a passée ensemble.
—  Je ne suis sûre de rien.
—  Ne t’en fais pas. Prends ton temps.
  Il lui embrassa le haut du crâne et lui souhaita de passer une bonne nuit avant de se coucher. Katlyn resta un long moment à observer la ville en réfléchissant à cette journée surprenante. Elle était jalouse dès qu’une fille approchait de trop près Nicholas, son Nicholas. Il avait toujours été à elle, pour elle. Il avait toujours été l’homme qu’il lui fallait. Elle n’avait seulement pas su le voir.
  - Flashback -
  Katlyn sortait tout juste d’un cours ennuyeux à mourir. Elle avait passé une bonne partie de cette heure à somnoler sur son bureau. A présent, elle entendait bien retrouver son petit-ami de fraiche date : Anthony Tame. Elle sourit à cette pensée. Ça avait été la surprise du siècle quand il était venu la voir dans un de ces rares moments où elle n’était pas accompagnée de Nicholas et qu’il lui avait avoué qu’il ressentait quelque chose pour elle. Contrairement à son équipe de crétins, il s’était révélé intelligent et attentionné. Peut-être était-ce de découvrir ce côté si différent chez lui qui avait fait fondre son cœur. Anthony était beau garçon en plus de cela. Elle n’avait hésité qu’un instant avant d’accepter de sortir avec lui. Cependant, si une part d’elle était heureuse d’avoir un petit-ami, une autre part était plus réticente à cette relation et cela n’était pas sans rapport avec Nicholas qui semblait s’éloigner depuis qu’il avait appris pour Anthony et elle. Les rares fois où elle avait pu le croiser, elle avait remarqué un éclat malheureux dans son regard, un éclat de jalousie aussi. Il n’avait pas abordé le sujet, n’avait jamais voulu parler de cette relation qui le blessait tant.
  —  Tu comptes m’ignorer encore longtemps ? Lui demanda-t-elle en le rejoignant pour le déjeuner.
—  Je n’ai pas eu la sensation de t’éviter.
—  Et pourtant.
—  Je suis débordé de devoirs.
—  Tu ne me dis pas tout, Jerry.
  Il soupira. Ne répondit pas. Détourna la tête. Finit son repas. Katlyn ne démordit pas. Il allait lui dire ce qui se passait. Elle l’exigeait. Il ne pouvait pas continuer à la fuir sans lui expliquer ce qui lui arrivait.
  —  Tu n’as pas besoin de savoir.
—  Oh que si. J’ai besoin de savoir pourquoi mon meilleur ami est soudain devenu distant.
—  Tu veux vraiment savoir ?
—  Oui.
—  Alors, retrouve-moi à notre endroit. Après ton déjeuner.
  Sur ces mots, il se leva, déposa son plateau vide et sortit de la cafétéria sous le regard intrigué de Katlyn. Que lui arrivait-il ? Elle déjeuna seule pour la énième fois de l’année puis se décida à rejoindre Nicholas dans ce repaire qu’il s’était créé. Elle ignorait ce qu’elle avait à craindre. Pourtant, elle hésita devant la porte. Elle appréhendait cette discussion, comme si elle savait qu’elle allait mal tourner. Elle secoua la tête et entra discrètement dans la pièce. Nicholas était déjà là. Sa nervosité était palpable dans l’air.
  —  Allons-bon. Que nous vaut cette nervosité ambiante ?
—  Je ne peux pas le faire…
  Il se retourna, lui tournant le dos, et posa les mains sur son bureau de fortune. Il n’en était pas capable. Il ne pouvait pas la regarder en face et lui avouer ses sentiments.
  —  Il va falloir arrêter ce petit jeu, d’accord ? Parce que je ne vais pas le supporter bien longtemps.
—  Si tu crois que c’est facile à dire.
  Le cœur de Katlyn se serra. Cette réponse était vague mais en même temps, elle signifiait quelque chose, quelque chose qui ne lui plaisait pas. L’éloignement de Nicholas n’était pas sans raison. Avait-il décidé de rompre leur amitié ?
  —  Tu commences à me faire peur.
  Nicholas se retourna brusquement et s’approcha d’elle. Il posa la main sur son bras et la regarda droit dans les yeux. Elle était inquiète. Elle avait peur de le perdre. Cette peur lui noua le ventre. C’était de sa faute. C’est pourquoi les mots lui échappèrent alors qu’il la regardait droit dans les yeux.
  —  J’ai des sentiments pour toi.
  Le silence flotta un moment alors que Katlyn sondait le regard de son ami pour comprendre, pour voir sa sincérité. Il n’avait pas l’air de plaisanter. Pourtant, elle ne le prit pas au sérieux et éclata de rire. Nicholas s’en sentit vexé.
  —  C’est la meilleure blague que tu m’aies jamais faite. J’aurais plutôt vu Joseph pour faire une plaisanterie pareille.
—  Tu penses que c’est une plaisanterie ?
—  Oui. Parce que ça ne peut pas être autrement. Tu es mon meilleur ami.
—  …
—  Tu ne plaisantais pas.
—  …
—  Tu es sérieux ?
—  Plus sérieux qu’Anthony.
—  Oh, non ! Oh, non, non. On ne va pas se lancer là-dessus. C’est pour ça que tu t’éloignais, hein ?
—  Quoi ?
—  En fait, tu es jaloux que je passe plus de temps avec lui qu’avec toi ! Tu ne peux pas supporter que je traine avec quelqu’un d’autre que ta petite personne ! Je suis désolée mais ça ne changera pas !
—  Mais…
—  Pour une fois que quelqu’un me remarque, Nicholas ! Pour une fois que quelqu’un veut être un ami - et même plus - avec moi, tu pourrais faire un effort. Tu sais combien j’en ai souffert !
—  Tu n’es rien pour Anthony, absolument rien d’autre qu’un trophée qu’il voulait gagner ! Il est entré en compétition avec moi le jour où il a découvert ce que je ressentais !
—  Tu délires, mon pauvre. Tu devrais voir un médecin.
—  Tu crois vraiment que je m’amuserais à te mentir ? Que je m’amuserais à déclencher ta colère ? Je sais combien tu as besoin d’amis et d’amour mais ce type-là n’est pas pour toi !
—  Et toi, tu l’es peut-être ?
—  Oui !
  Et avant qu’elle n’ait pu ajouter autre chose, il l’embrassa. Lentement. Tendrement. Katlyn ne le repoussa pas tout de suite. Elle était partagée. Une partie d’elle-même appréciait ce baiser et en réclamait plus. Cette partie voulait de l’amour de Nicholas. L’autre partie la poussait à la raison. Il était son ami. Il ne pouvait pas dire vrai. Elle avait un petit-ami. Il devait le respecter. Ce fut la raison qui l’emporta. Elle le repoussa au loin et lui envoya un regard noir où se conjuguait colère et tristesse.
  —  Accepte-le, Nicholas ! Accepte le fait que j’ai un petit-ami, qui est ton ami qui plus est ! Si tu ne peux pas l’accepter alors je pense qu’il vaut mieux que nous prenions nos distances maintenant.
—  Katlyn…
—  Non ! J’ai fait mon choix, Nicholas et il semble que tu aies fait le tien. Il est trop tard maintenant.
  Il eut le temps de voir les larmes dévaler sur ses joues avant qu’elle ne quitte la pièce en claquant la porte. Elle venait de lui briser le cœur. Elle venait de le quitter au profit d’un homme qu’elle connaissait à peine. Elle avait rompu leur amitié, à contrecœur. Nicholas se laissa tomber sur le bord de son bureau de fortune, dépité. Qu’avait-il fait ?
  - Fin -
  Maintenant, elle avait perdu de le perdre, peur que l’amour qu’il lui portait finisse par le détruire. Elle n’était pas prête à aimer de nouveau. Il l’avait compris et continuerait d’attendre. Combien de temps pourrait-elle le regarder souffrir avant de faire le pas dont ils avaient désespérément besoin ? Elle l’ignorait et cela ne l’effraya que davantage. Nicholas dormait déjà quand elle le rejoignit dans le lit. Elle profita pleinement de la journée du lendemain. Sa bonne humeur était contagieuse et le sourire de son ami réchauffait son cœur. Ils prirent des tas de photos. Leur journée se termina au premier étage de la Tour Eiffel d’où ils observèrent une dernière fois la ville. Ils partaient dans l’après-midi du lendemain et n’auraient plus le temps de se promener dans Paris à cause de la préparation des bagages. Ils profitaient là de leur dernier moment dans la ville de l’amour.
  —  C’est magnifique.
—  C’est vrai.
—  On ne peut pas rester plus longtemps ?
—  Pas avec nos comptes en banque.
—  Dommage.
—  Qu’as-tu pensé de ces quelques jours à Paris ?
—  C’était vraiment génial. Paris est une ville superbe.
—  As-tu préféré quelque chose en particulier ?
—  Non. Ça faisait des années que je rêvais de venir ici. J’en ai apprécié chaque moment.
—  C’est bon à savoir.
—  Sais-tu quel est le meilleur point de tout ça ?
—  Non.
—  C’est d’être venu avec toi. Ce séjour n’aurait pas été parfait autrement.
  Cette réponse surprit Nicholas qui en fut tout de même heureux. Après tout ce qu’ils avaient vécu, ils arrivaient enfin à relever la tête et à profiter de cette seconde chance qu’on leur avait donnée. Ils prirent tout leur temps avant de rentrer, s’attardant sur les monuments illuminés, prenant de dernières photos, profitant d’un café encore ouvert. Il était tard quand ils retrouvèrent leur chambre d’hôtel. Epuisée, Katlyn se contenta de retirer son sweat, son T-shirt et son soutien-gorge avant d’enfiler un large T-shirt pour dormir. Elle ôta ses chaussures, chaussettes et pantalon sous le regard brûlant de Nicholas. Elle le sentit se promener le long de son corps et ne put réprimer un frisson. Quand elle se retourna, elle vit combien le désir brûlait dans les yeux de son ami, un désir qu’il contrôlait, qu’il réprimait de toutes ses forces mais qui restait douloureux. Elle se glissa sous les draps. Nicholas réagit enfin et se déshabilla à son tour, ne gardant que son T-shirt et son caleçon. Il l’allongea auprès d’elle et la couva d’un regard si désireux qu’il la fit frissonner de nouveau. Il se positionna sur le côté et fit glisser son doigt le long du bras de la jeune femme.
  —  Je n’aurais pas rêvé de meilleure compagnie pour ce voyage, murmura-t-il.
—  Jerry…
  Sa voix était suppliante. Elle espérait qu’il le prendrait comment un signe qu’il devait s’arrêter. Parce que ça allait dégénérer. Ce soir, elle n’avait pas la force de lutter. Le doigt de Nicholas arrêta sa douce caresse et Katlyn grogna intérieurement de frustration. La vérité, c’était qu’elle en mourait d’envie. Elle mourait d’envie qu’il la touche, qu’il la caresse, qu’il l’aime. Elle en avait envie. Elle en avait besoin. Leurs regards se croisèrent, révélant leurs pensées profondes. Katlyn céda la première. Tout doucement, ses lèvres effleurèrent celles de Nicholas en un baiser timide. Le jeune homme glissa sa main sur la nuque de son amie et approfondit ce baiser. Il fut long, lent et tellement bon. Il les laissa légèrement essoufflés.
  —  On ne peut pas faire ça, souffla Nicholas.
—  Tu crois ?
—  Tu n’es pas prête.
—  Je ne peux t’offrir qu’une nuit.
—  Ce n’est pas ce que je veux.
—  Mais tu en meures d’envie.
—  Toi aussi.
—  Voilà pourquoi je te propose de savourer cette dernière nuit à Paris.
  Parce qu’elle avait désespérément besoin de se prouver qu’il était à elle et rien qu’à elle. Parce qu’elle ne pouvait pas résister à cette attirance et à cette vague de plaisir qu’il ne cessait de projeter autour de lui. Parce que, ce soir, elle avait besoin de se savoir aimée. Nicholas parut réfléchir à cette proposition et finit par y céder. Et Dieu que ce fut bon !
×××
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brevesdenatlyn · 7 years
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Inséparables - "Génie et phobie"
Number of parts: 1.
Pairings: Nick x Katlyn.
Synopsis: "Nicholas avait toujours su la flatter sur des points que les autres adoraient utiliser pour la rabaisser quand elle était encore une étudiante. Elle en avait beaucoup souffert. Il était vrai qu’elle était plus intelligente que la moyenne. Elle était un véritable génie et ses professeurs ne s’en étaient jamais rendus compte, prenant son ennui pour une non-volonté de travail alors qu’elle décrochait toujours les meilleures notes aux tests, parfois même sans avoir besoin de réviser."
Il lui avait promis. C’était une promesse qu’il lui avait faite pour l’aider à tenir lors de ses séances de rééducation auditive. Il lui avait promis de l’emmener à Paris, pour lui faire découvrir la ville, pour lui faire changer d’air, pour l’aider à aller mieux. Ça avait marché. Cette promesse l’avait aidée. Aujourd’hui, plus que jamais, elle était heureuse et cela se voyait au sourire qu’elle arborait depuis le matin même. Bien entendu, elle appréhendait le voyage en avion qu’elle n’avait que peu apprécié la première fois qu’ils étaient partis mais l’idée de découvrir une ville qui l’avait toujours fait rêver atténuait quelque peu ce stress.
  —  Il y a longtemps que je ne t’ai pas vue sourire ainsi, lui fit remarquer Nicholas.
—  Il y a longtemps que je veux visiter Paris. Tu vas me faire vivre un de mes rêves.
—  Je suis ravi d’entendre ça. Pour moi, c’est le signe que tu vas mieux.
—  Ne reparlons pas de ça, s’il te plait.
  Nicholas se laissa tomber sur son lit où étaient éparpillés valises et vêtements divers et observa Katlyn, occupée à remplir les fameuses valises. Il eut un léger rire en la voyant hésiter ce qu’il fallait prendre ou non. Cette scène l’amusait beaucoup.
  —  Tu sais qu’on ne part que deux/trois jours ?
—  Et alors ?
—  Tu as vraiment besoin de toutes ces valises ?
—  Tu es marrant, toi ! Je ne suis jamais allée à l’étranger, ni même en vacances avant ça. C’est toi qui as fait ma valise la dernière fois.
—  Tu es sérieuse ?
—  Oui, c’est bel et bien toi qui as fait ma valise la dernière fois.
—  Non, sur le fait de ne jamais être partie en vacances.
—  Mon père a toujours préféré rester cantonné dans notre belle petite ville.
—  Tu t’inventais des vacances ?
—  J’étais la seule à ne jamais partir. Je devais donner le change. Même si personne ne m’appréciait.
—  Ils étaient jaloux du fait que tu sois plus intelligente et plus belle qu’eux.
—  Comment tu peux savoir ça ? Lui demanda Katlyn, à moitié amusé.
  Nicholas avait toujours su la flatter sur des points que les autres adoraient utiliser pour la rabaisser quand elle était encore une étudiante. Elle en avait beaucoup souffert. Il était vrai qu’elle était plus intelligente que la moyenne. Elle était un véritable génie et ses professeurs ne s’en étaient jamais rendus compte, prenant son ennui pour une non-volonté de travail alors qu’elle décrochait toujours les meilleures notes aux tests, parfois même sans avoir besoin de réviser. Personne n’avait réalisé le potentiel qu’elle avait à huit ans à peine. C’était Denise qui s’en était rendue compte alors qu’elle l’aidait à faire ses devoirs.
  - Flashback -
  Katlyn était assise à la table de la cuisine de la petite maison familiale des Jonas. Face à elle se tenait Nicholas et, entre eux, il y avait les restes d’un goûter qu’ils avaient englouti en rentrant de l’école. Katlyn avait pris l’habitude de venir ici après l’école. Dans cette maison, elle se sentait aimée et était toujours entourée tandis que, chez ses parents, elle se retrouvait souvent seule en raison de leur travail respectif. Elle adorait les goûters préparés par Denise, parfois avec l’aide de Joseph. Il était agréable de faire ses devoirs sous sa tutelle, sachant qu’elle aidait là pour aider si besoin était. Il était plus agréable encore de passer du temps avec les trois garçons qui l’adoraient et lui faisaient sentir qu’elle était de la famille. Aujourd’hui était un jour comme elle les aimait. Kevin et Joseph n’étaient pas encore rentrés du collège mais cela ne saurait tarder. Katlyn savait qu’ils seraient heureux de la voir, même s’ils la voyaient tous les jours.
  —  Tu as fini ? Lui demanda Denise, la tirant de ses rêveries.
  La maman Jonas s’était assise à ses côtés et jetait un œil à ses devoirs. Katlyn acquiesça et Nicholas ouvrit de grands yeux, impressionné. Il n’avait fallu que cinq minutes à Katlyn pour faire la longue liste d’exercice qu’on leur avait donné alors qu’il bûchait toujours sur le premier, incapable de comprendre quoi que ce soit. Comment était-il possible qu’elle ait pu faire tous ces exercices sans leçon ? Leur professeur avait toujours tendance à donner les exercices avant les leçons pour les forcer à la réflexion. Parfois, c’était facile. D’autres fois, non. Aujourd’hui, cela paraissait impossible. Et pourtant…
  —  Comment tu as fait ? Souffla Nicholas, sous le choc.
—  C’était facile, lui répondit-elle avec un haussement d’épaule.
—  Incroyable, murmura Denise.
  Les deux enfants se tournèrent vers elle, surpris. Denise avait lu les exercices avant pour leur expliquer comment procéder mais avait convenu qu’il était impossible d’obtenir une majorité de bonnes réponses, les exercices étant plus difficiles que d’habitude. C’était la raison pour laquelle elle était si étonnée de voir que toutes les réponses de Katlyn étaient correctes. Elle regarda la petite fille qui ne comprenait pas ce qui se passait. Une idée traversa son esprit.
  —  Maman ?
—  Je reviens. Je vais passer un appel. Katlyn, c’est parfait. Tu peux ranger tes affaires. Nicholas, n’essaie surtout pas de tricher ! Ça ne t’avancerait à rien.
  Denise quitta la pièce sous les regards incrédules des deux enfants. Katlyn s’exécuta et rangea ses affaires tandis que Nicholas s’énervait sur ses exercices.
  —  Qu’est-ce qui se passe ?
—  Je n’en sais rien.
  —  Denise décrocha le téléphone du salon et composa un numéro. Elle n’avait aucune idée de comment elle allait expliquer ça mais elle était certaine de ce qu’elle allait avancer. Son interlocuteur répondit après la troisième sonnerie.
  —  Allô ?
—  J’ai besoin de ton aide pour confirmer mes soupçons.
—  Tu as découvert que l’un de tes fils et un génie ?
—  Pas exactement.
—  Je suis intrigué.
—  Je suis encore sous le choc de la surprise.
—  Je finis ce que je suis en train de faire et je te rejoins pour effectuer un test sur cette mystérieuse personne.
—  Je te remercie.
—  Vraiment pas de quoi.
  Denise raccrocha et rejoignit les enfants dans la cuisine. Katlyn avait rangé ses affaires et tentait maintenant d’aider Nicholas, penchée sur son épaule. Le petit garçon semblait éprouver de plus en plus de mal à comprendre malgré les nouvelles explications et sa concentration partait en cacahuète. Il n’y arrivait pas et cela l’énervait au plus haut point. Pourquoi Katlyn y était-elle parvenue et pas lui ?
  —  Nicholas, tu peux ranger tes affaires et aller dans le jardin.
—  Mais…
—  Ces exercices ne sont pas faisables pour le moment. Un jour, tu y arriveras.
—  Pourquoi Katlyn les a faits alors ?
—  Je t’expliquerais plus tard.
  Sans comprendre, Nicholas s’exécuta et courut dans le jardin pour s’amuser avec Katlyn. Plus tard, Joseph les rejoignit. Katlyn leur fut enlevée une hure durant à l’arrivée de Theodore Russo, un ami de la famille. Ce dernier discuta longtemps avec la petite fille, intimidée. Elle se prêta néanmoins au jeu et répondit docilement à toutes les questions qu’on lui posait et aux questionnaires qu’on lui donnait. Au terme de cet entretien, on la relâcha. Dès lors, elle retrouva Joseph et Nicholas dans le salon, la pluie ayant décidé d’arroser Newark et ses environs. Tout en gardant un œil sur la petite fille, Theodore rejoignit Denise qui observait les enfants depuis l’entrée de la cuisine.
  —  Ton intuition était bonne.
—  Qu’est-ce que ça donne ?
—  Elle a un très fort potentiel pour une jeune fille de son âge. Elle a le niveau d’un élève de quatrième.
—  A ce point ?
—  J’estime que son Q.I. est aux environs de 180 mais cela reste difficile à déterminer à cause de son âge.
—  Ça voudrait dire que…
—  Vous avez là un véritable génie. Il était étonnant que personne ne l’ait remarqué plus tôt. Il faudrait en parler à ses parents.
—  Ils ne devraient plus tarder.
  Comme l’avait dit Denise, ils ne tardèrent pas. La nouvelle fut surprenante et eut du mal à passer. Comment avaient-ils pu ne pas le remarquer plus tôt ? Ils promirent de lui faire passer d’autres tests et s’en retournèrent chez eux. Ce n’est qu’après le diner, alors que Joseph le bordait, que Nicholas abordait le sujet qui le tracassait.
  —  Dis, Joseph…
—  Hmm ?
—  Est-ce que je suis stupide ?
—  Non, bien sûr que non, s’indigna Joseph, surpris. Pourquoi tu dis ça ?
—  Katlyn a réussi les exercices, pas moi. Et maman a dit que c’était un génie.
—  Ça veut juste dire que Katlyn est très intelligente, plus que la normale. Même plus que moi.
—  …
—  Tu es intelligent aussi, Nicho’. Juste moins que Katlyn. Tu es un génie aussi. Dans ton domaine.
—  Ça veut dire quoi ?
—  Que tu es le meilleur petit écrivain que je connaisse.
  Sur ces mots, Joseph embrassa le front de son petit frère et lui souhaita de passer une bonne nuit. Puis il quitta la chambre en laissant la porte entrebâillée afin qu’un rai de lumière continue de briser l’obscurité dont Nicholas avait toujours peur.
  - Fin -
  —  Je le sais, c’est tout, répondit Nicholas.
—  Tu es un génie aussi ?
—  A ma manière, oui.
—  Qu’est-ce que ça veut dire ?
—  Que j’aurais toujours plus d’imagination que toi.
—  Ce n’est pas faux.
—  A combien s’élève ton Q.I. aujourd’hui ?
—  Les derniers tests tournent aux environs de 250.
—  C’est énorme !
—  Je sais. Cependant, ça ne m’aide pas à remplir cette valise.
—  Je te suggère d’emmener ceci, répliqua le jeune homme en attrapant une belle culotte en dentelle rouge du bout du doigt.
—  Crétin ! L’insulta Katlyn en récupérant son bien.
—  C’est toujours quelque chose que j’ai pensé.
—  Que tu étais crétin ?
—  J’ai mis longtemps à me persuader du contraire.
  Katlyn soupira et se laissa tomber sur le lit aux côtés de son ami. Elle n’avait jamais senti que Nicholas se sentait inférieur à elle intellectuellement. Ce n’était, certes, pas faux mais elle l’avait toujours considéré comme son égal.
  —  Pour le coup, c’est moi qui ai été atteinte de crétinisme aigu.
—  Tu ne pouvais pas savoir.
  Elle n’avait pas eu besoin d’expliquer ses propos, ni de donner un nom pour que Nicholas comprenne. C’était là l’un des aspects bénéfiques de leur amitié : ils se comprenaient toujours. Même à demi-mots, même avec les non-dits.
  —  J’aurais pu partir.
—  Tu avais peur.
—  Heureusement que j’avais un chevalier servant pour me sauver.
—  C’est ironique ?
—  Non.
—  Je me sens vraiment stupide de ne rien avoir vu plus tôt.
—  J’ai tout fait pour.
—  Non, c’était évident.
—  Alors, tu n’avais qu’à arrêter de fréquenter des idiots au lycée.
—  Je n’avais pas le choix.
—  Ah, oui. Popularité oblige.
—  Tu es toujours passée avant ces crétins.
—  Cite-moi un exemple.
—  La fête d’Evana Lynch.
  - Flashback -
  C’était la pause déjeuner au Newark High School. Tous les élèves concernés convergeaient vers le réfectoire. Certains en sortaient pour déjeuner dehors avec leur plateau repas. C’était le cas des sportifs de ce lycée qui, après avoir été servis, se dirigèrent vers la plus grande table extérieure qu’ils s’étaient auto-attribués grâce à leur popularité. Ils s’installèrent bruyamment à cette table, se chamaillant comme des gamins. Nicholas faisait partie de ce groupe et, même s’il appréciait les gars qui jouaient avec lui, leurs gamineries l’agaçaient profondément. Une conversation plus intelligente le satisferait plus.
  —  Rassure-moi, Nicho’ ! Tu as l’intention de venir à la fiesta que donne Evana ce soir ? Il parait qu’il y aura de la bonne meuf. Ça te permettrait de te débarrasser de ce boulet que tu traines toujours ici.
  Kellen, coéquipier de Nicholas dans l’équipe de base-ball, avait terminé sa phrase en désignant Katlyn assise quelques tables plus loin, suffisamment loin pour ne pas les entendre. Elle était seule comme à son habitude et disputait son temps libre entre son livre et son plateau-repas qu’elle ne touchait qu’entre deux pages de son ouvrage. Même de loin, Nicholas remarqua qu’elle paraissait plus seule et plus mal encore que d’habitude. Cela ne fit qu’accroitre son malaise et serrer son cœur.
  —  Laissez-la tranquille. Elle ne vous a rien fait que je sache.
—  C’est un boulet. Elle te gâche la vie et t’empêche de t’amuser.
—  C’est mon amie. Quoique vous en pensiez.
—  Elle a toujours besoin de toi ! Qu’elle se débrouille toute seule pour une fois.
—  Viens faire la teuf avec nous, mec. Tu ne peux pas louper ça. Ce serait le seum.
—  Je verrais.
—  C’est tout vu. Tu la lâches, peu importe ce que tu as prévu, et tu viens avec nous.
—  Il va falloir qu’on remonte ta popularité et qu’on te débarrasse de cette affreuse gamine.
—  Stop, s’exclama Anthony Tame, le capitaine de l’équipe. Il a raison. Foutez-lui la paix. Concentrez-vous plutôt sur la fête de ce soir ou sur le bal de fin d’année. On doit pécho les meilleures meufs pour faire bonne figure.
—  Moi, c’est sûr, je me fais Evana. Cette meuf est chaude et il parait qu’elle a une sœur. Be-bom la sœur. Une chaudasse.
  Cette déclaration fut suivie de sifflements et d’acclamations de joie. Exaspéré, Nicholas se leva brutalement en emportant son plateau. Il ignora les questions de ses camarades, les traitant de crétins entre ses dents, et s’installa en face de Katlyn. Ce genre de conversation le mettait toujours mal à l’aise, sans doute parce qu’il était le seul vierge du groupe de sportifs, sujet qu’il gardait secret, éludant toujours la question. Si le fait de perdre sa virginité rendait aussi crétin et macho, il préférait rester puceau toute sa vie. Ses parents lui avaient inculqué les bonnes manières et le bon comportement à avoir avec les filles. Il attendait la bonne. Il ne s’était cependant jamais douté qu’elle était sous ses yeux depuis le début.
  —  Tu ne déjeunes pas avec les débiles aujourd’hui ?
  Son ton était froid. Il était vrai qu’il avait souvent déjeuné avec l’équipe ces derniers temps. Cela l’avait blessée plus qu’elle ne voulait l’admettre mais elle se rendait à l’évidence que, contrairement à elle, Nicholas avait d’autres amis et qu’il était en droit de déjeuner et de passer du temps avec eux. Elle n’avait pas l’exclusivité, à son grand regret.
  —  Ils ont décidé d’être de véritables crétins ce midi.
—  C’est vrai que ça change, répondit Katlyn avec ironie.
—  Je ne supporte plus les quolibets à ton attention.
—  J’ai l’habitude.
—  Je sais. Je sais aussi que tu es fatiguée de tout ça aujourd’hui et que tu voudrais bien t’enfermer quelque part pour pleurer.
—  …
  Katlyn ne répondit pas et Nicholas sut qu’il avait vu juste. Il ne reprit pas la parole tout de suite, leur laissant le temps de finir leur déjeuner.
  —  Viens avec moi.
—  Où ?
—  Quelque part.
  Katlyn lui en voulait toujours mais accepta néanmoins de le suivre après avoir marqué sa page et rangé son livre dans son sac. Ils déposèrent leurs plateaux au réfectoire et se dirigèrent vers le bâtiment principal du lycée sous le regard jaloux d’Anthony, Anthony qui avait ouvert les yeux de Nicholas sur ses sentiments vis-à-vis de Katlyn. Il les regarda disparaitre dans le bâtiment, jaloux de leur relation si forte. Ignorant tout du ressentiment de son ami, Nicholas entraina Katlyn dans les couloirs du lycée en veillant à ne pas se faire prendre. Bientôt, ils atteignirent une porte verrouillée que le jeune homme ouvrit discrètement. Il y fit entrer son amie et verrouilla la porte derrière eux. Cette pièce tenait plus du placard que de salle de cours, ce qui étonna ka jeune surdouée. Il n’y avait aucune fenêtre ici et l’obscurité était effrayante. Nicholas alluma la lumière, éclairant ce qui ressemblait à un petit cagibi. Katlyn aurait pu croire qu’il était abandonné à cause de l’odeur de renfermé et de moisissure qui l’avait frappé en entrant mais les photos et les articles de presse, récents ou non, collés aux murs la persuadait du contraire. Il n’y avait dans cette pièce que du fatras en tout genre et un bureau de fortune, formé par deux vieux tréteaux et un planche abimée. Pourtant, c’étaient les photos qui avaient attiré l’œil de Katlyn. C’étaient des photos d’elle seule ou avec Nicholas, des photos de la famille Jonas et des photos d’amis. Tout laissait supposer que ce coin appartenait à Nicholas.
  —  Qu’est-ce que ça veut dire ?
—  J’ai trouvé la clé un jour.  J’en ai fait mon coin secret. Une façon de me protéger des crétins d’ici.
—  Et tout ça à une signification particulière ?
—  J’ai rejoint le journal du lycée il y a un moment. Ce sont tous mes articles.
—  Impressionnant.
—  Personne n’était au courant hormis l’équipe du journal.
—  Je le savais.
—  Comment ?
—  Tac Mastershield et l’article sur le harcèlement scolaire.
—  Pourquoi n’en avoir pas parlé ?
—  J’attendais que tu le fasses de toi-même. Pourquoi maintenant ?
—  Je voulais t’emmener ici pour que tu sois libre de pleurer autant que tu veux sans qu’on t’ennuie.
  Katlyn eut un hoquet de surprise mais Nicholas avait raison. Elle avait grandement besoin de soulager la peine qu’elle ressentait. Alors, quand il la prit dans ses bras, elle ne résista pas. Les larmes vinrent toutes seules comme si elle les avait retenues des heures durant. Ce qui n’était pas loin de la vérité. Nicholas la laissa pleurer, lui caressant les cheveux et lui frottant le dos. Il attendit patiemment qu’elle se calme, que la crise passe mais, même là, il ne desserra pas son étreinte. Elle lui en fut reconnaissante.
  —  Merci.
—  Evana organise une fête ce soir. Accepterais-tu de m’accompagner ?
—  Elle ne m’aime pas, répondit Katlyn en levant la tête vers Nicholas, dubitative.
—  Justement.
  Le sourire qu’il lui adressa lui permit de comprendre ce qui lui passait par la tête. Evana ne les appréciait ni l’un ni l’autre mais Nicholas faisait partie du clan des populaires. Sa présence était donc requise et il pouvait venir avec la personne qui lui chantait. Le fait qu’il vienne avec Katlyn ne pourrait que rendre Evana furieuse et cela était terriblement tentant.
  —  D’accord mais je ne promets pas de rester longtemps.
—  S’ils ouvrent les hostilités, on s’en va. Promis.
—  Marché conclu.
  L’après-midi fut long et fastidieux. Les cours ne présentaient aucun intérêt digne de ce nom et il aurait fallu que les professeurs aient autorité sur leurs élèves pour se faire entendre. Ces derniers étaient excités par la fête à venir et ne parlaient que de ça. Si l’enthousiasme était de mise pour les invités, ce n’était pas la même histoire pour Katlyn qui appréhendait la soirée. Ce n’est que lorsque Nicholas frappa à sa porte qu’elle se rendit compte qu’elle avait fait une erreur en acceptant son invitation. Elle pressentait que quelque chose allait se passer. Elle avait toujours été paranoïaque et ça ne s’arrangeait pas. Elle chassa cette mauvaise impression et rejoignit son ami à l’extérieur. Il lui tendit son bras qu’elle accepta en souriant et tous deux se rendirent à la fête en marchant tranquillement. Leur arrivée fit sensation et, comme ils l’avaient prévu, Evana était furieuse. Les deux amis étaient satisfaits de cette réaction malgré les murmures qui fusaient par-ci par là.
  —  On va aller prendre un verre, déclara Nicholas assez fort pour se faire entendre par-dessus la musique.
  Il entraina Katlyn au bar et se servirent en boissons non alcoolisées avant de se fondre dans la foule. Ils s’amusèrent comme des fous, sans prêter attention aux rageux qui les observaient d’un œil noir. Ils ignoraient le temps. Ils ignoraient les gens. Ils ignoraient les murmures. Ils s’amusaient, c’est tout. Il y avait bien longtemps que ça n’était pas arrivé.
  —  Nicholas, je peux te parler un instant ? Les interrompit Evana.
—  Ça dépend.
—  S’il te plait.
—  D’accord, soupira le jeune homme.
  Il demanda à Katlyn de se rendre au bar et qu’il la rejoindrait là-bas quand sa discussion serait finie. La jeune femme acquiesça et disparut dans la foule tandis qu’Evana entrainait Nicholas dans la cuisine étrangement vide. Elle referma la porte.
  —  Parfait. On devrait être tranquille.
—  Qu’est-ce que tu veux ? Demanda Nicholas, agacé.
—  Que tu la fasses partir.
—  Qui ça ?
—  Ta grande « amie », répondit Evana en dessinant des guillemets dans les airs.
—  Elle a le droit d’être là autant que moi.
—  Non. Elle est en train de gâcher ma réputation. Et la tienne aussi.
—  Je me fiche de ma réputation et tu devrais en faire autant. Elle ne te servira à rien dehors du lycée.
—  Bien sûr que si !
—  Tu te rendras compte que non. Maintenant, fiche-moi la paix.
—  Attends ! S’exclama-t-elle en le retenant par le bras.
—  Quoi encore ?
—  Fais-la partir, s’il te plait. Si tu as encore des sentiments pour moi, fais-le.
—  Il y a longtemps qu’il n’y a plus rien entre nous, Evana, mais je vais te faire plaisir. Katlyn et moi partons d’ici. Il y a mille endroits plus fréquentables que cette baraque.
  Sur ces mots, qui rendirent Evana furieuse, Nicholas quitta la cuisine et se dirigea vers le bar. Il était vrai qu’il avait eu une aventure avec la blonde mais ça ne les avait menés nulle part. Nicholas avait pourtant fait des efforts mais Evana était aussi possessive qu’haineuse. Ce caractère avait déplu au jeune homme et le fait qu’elle déteste Katlyn et qu’elle ne le cachait pas l’avait convaincu qu’il était inutile d’aller plus loin. Il avait rompu. Evana n’avait eu de cesse de lui courir après depuis les faits mais il n’avait jamais cédé. Il n’y aurait plus rien entre eux., même si elle ne l’acceptait pas. Au bar, Nicholas ne trouva pas Katlyn et un sentiment d’inquiétude lui noua le ventre. Il la chercha dans la foule mais ne la trouva pas. Son inquiétude augmenta encore d’un cran. Où était-elle passée ? Elle ne serait jamais partie sans le prévenir.
  —  Tu cherches quelqu’un ?
  Nicholas se tourna brusquement vers Anthony qui venait de lui adresser la parole. Sa présence ici était surprenante. Bien que populaire, Anthony ne venait jamais aux fêtes organisées par ses semblables et n’en avait jamais donné la raison.
  —  Etonnant de te voir ici.
—  Pas plus étonnant que de voir ton amie.
—  Tu l’as vue ?
—  Elle était au bar il y a un moment.
—  Où est-elle allée ?
—  Elle est montée. Avec les gars.
—  Tu es sérieux ? Tu les as laissé faire ?
—  Ils ne lui feront pas de mal.
—  Parce que tu leur as dit ? C’est mal les connaitre !
  Sans attendre, Nicholas se précipita vers l’escalier, Anthony à sa suite, et monta les marches quatre à quatre. Sur le palier, il sentit que Katlyn était là et qu’elle était paniquée. Il ouvrit toutes les portes à la volée jusqu’à ce qu’il tombe sur ce qu’il cherchait. Katlyn était là, allongée sur ce lit simple. Ses poignets étaient liés au-dessus de sa tête, aux barreaux du lit. Ses chevilles avaient subi le même sort et on avait trouvé amusant de la bâillonner. Son visage était blanc de dégoût et de terreur mêlés. Même sans être attachée, elle n’aurait pas pu bouger. Sa terreur l’aurait paralysée sur place. La raison de toute cette peur n’était pas la perspective de tout ce qu’on allait faire d’elle maintenant qu’on l’avait entravée, ni même la présence des quatre responsables de cette mauvaise blague. Plus qu’une mauvaise blague, c’était un guet-apens. Tout avait été prévu, de son invitation à son intention d’emmener Katlyn. Un éclair de soulagement passa dans les yeux écarquillés de terreur de cette dernière quand elle vit son ami. Elle se laissa aller aux larmes et le supplia d’ôter l’immonde escargot gluant qui glissait sur sa peau qu’on avait découverte. Si la bestiole continuait d’escalader son ventre, elle finirait par mourir d’une crise cardiaque causée par la terreur que lui inspirait le mollusque. La colère gonfla en Nicholas qui se précipita sur Katlyn pour lui retirer l’escargot qu’il jeta par la fenêtre ouverte tandis que les quatre coéquipiers ricanaient comme des imbéciles.
  —  Tu n’as vraiment pas le sens de l’humour, Nicholas ! S’exclama l’un d’entre eux.
—  Aucun humour ?!
  Son ton trahissait la fureur qui coulait dans ses veines, lui criant d’enfoncer son poing dans la gueule de ce sombre idiot. Le regard noir qu’il lança aux quatre comparses les fit cesser de rire et les obligea à reculer. Jamais ils ne l’avaient vu aussi furieux. L’un d’eux haussa les épaules.
  —  On voulait juste rigoler un peu.
—  Ouais. C’était juste une blague.
  Avec un grognement de rage pure, Nicholas se jeta sur eux et les frappa. A quatre contre un, il n’avait aucune chance mais l’effet de surprise lui permit de frapper Kellen, l’auteur de cette blague douteuse, et un de ses comparses. Avant qu’il ne se fasse démonter, Anthony ceintura Nicholas et l’écarta du groupe, non sans goûter à un poing perdu. Nicholas était tellement furieux qu’il voulut se rejeter dans la mêlée mais son capitaine l’en empêcha, s’interposant entre ses coéquipiers.
  —  Je me charge d’eux. Toi, occupe-toi de ton amie.
—  …
—  Elle a besoin de toi.
  Ces mots firent réagir Nicholas qui cessa de vouloir frapper les quatre mauvais blagueurs et se tourna vers Katlyn. Anthony avait pris le soin de la détacher mais elle n’avait pas bougé, trop paralysée par la peur et le choc. Son cœur battait la chamade et sa respiration était difficile. Nicholas la souleva, passant un bras sous ses épaules et sous ses genoux. Elle passa ses bras autour du cou de son ami et se laissa emporter en dehors de la pièce. Ils quittèrent la maison sous les regards à la fois surpris et curieux. Ce n’est que lorsqu’ils eurent quitté la rue, lorsqu’ils furent hors de portée de voix et de vue que l’estomac de Katlyn se manifesta. Elle sauta vivement à terre et se pencha pour recracher son contenu stomacal. La chair de poule couvrait sa peau et le fait de sentir l’immonde bestiole sur elle la fit vomir de plus belle. Elle se sentait vraiment très mal. Nicholas s’approcha d’elle et posa sa veste sur ses épaules. Katlyn se laissa aller contre lui alors qu’il l’entourait de ses bras.
  —  Je suis désolé. J’aurais dû rester avec toi.
—  Je les ai suivis.
—  De ton plein gré ?
—  J’étais méfiante mais ils disaient vouloir s’excuser et me montrer quelque chose. J’aurais dû me douter que c’était une arnaque.
—  Ils espèrent que je vais te lâcher. Ils n’ont rien compris.
—  Merci, Nicholas.
—  On va aller chez toi pour que tu puisses prendre une douche et te changer. Ensuite, on pourrait aller au ciné ou regarder des DVDs.
—  J’irais bien au ciné.
—  Va pour le ciné. Je préviendrais Joseph pour qu’il vienne nous chercher. Tu vas dormir à la maison.
—  D’accord.
  Dormir chez les Jonas l’avait toujours rassurée. Elle avait toujours supposé que c’était l’ambiance familiale qui la faisait se sentir aussi bien. Denise et Kevin se comportaient comme ses parents depuis toujours et leurs quatre fils étaient les frères qu’elle n’avait jamais eus. Le reste du chemin se fit en silence. Katlyn appréciait la proximité de son ami et ce dernier avouait en profiter. Depuis quelques temps, ses réactions envers Katlyn avaient changé. Si elle ne s’en était pas encore aperçue, lui était très perturbé par ce changement. Il avait toujours été à l’aise avec Katlyn. Ils pouvaient tout se dire sans montrer aucune gêne. Pourtant, aujourd’hui, il sentait que ce sujet serait le premier tabou qu’ils rencontreraient. Il ne pouvait tout simplement pas parler des sentiments nouveaux qu’il éprouvait pour elle. Cela mettrait en péril toute leur amitié et l’idée de perdre cette relation qu’ils avaient le terrifiait. Il y pensait encore alors que Katlyn prenait une longue douche chaude dans l’appartement qu’elle occupait avec ses parents. Pour se changer les idées, il décida de contacter son frère ainé pour l’informer du changement de plan.
  « On a quitté la fête plus tôt que prévu. On est chez elle. »
  « Aïe. Ça s’est mal passé ? »
  « De pire en pire. Katlyn est leur souffre-douleur. Ils ne veulent pas comprendre que c’est mon amie et qu’ils doivent le respecter. »
  « Ce ne sont que des abrutis. »
  « Je vais quitter l’équipe. Je ne peux plus jouer avec des crétins pareils. Je préfère sacrifier une passion plutôt que ma meilleure amie. Tant pis s’ils ne sont pas contents. Ils n’avaient qu’à y penser avant. Il y a des limites à ne pas franchir et, ce soir, ils sont allés trop loin. »
  « Tu es sûr ? Le base-ball, c’est important pour toi. »
  « Moins que Katlyn. Je vais l’emmener au ciné. Tu pourrais nous ramener à la maison après ? »
  « Dis-moi quand la séance se finit. Je vous attendrais sur le parking. »
  « Merci. »
  Alors que Nicholas concluait sa conversation avec son frère, Katlyn sortit de la douche propre et changée. Elle jeta ses fringues sales dans le panier prévu à cet effet et rejoignit Nicholas dans sa chambre. Elle semblait extenuée, comme chaque fois qu’elle faisait une crise de panique. Celle de ce soir l’avait laissée sur les rotules.
  —  Je suis prête.
—  Tu es sûre de vouloir aller au ciné ? Tu as l’air crevé.
—  J’ai besoin de me détendre.
—  On peut tout aussi bien le faire ici.
—  Non. Je n’ai pas envie de tomber sur mes parents.
—  Prépare ton sac. Joseph nous récupère après la séance.
  Katlyn s’exécuta. Quand ses affaires furent prêtes, les deux amis se rendirent au ciné. Les affiches n’étant pas exceptionnelles pour cette soirée, ils choisirent d’aller à la rediffusion du Roi Lion en 3D. Bien qu’ayant vu le film plusieurs fois, ils aimaient toujours autant l’histoire et cela les faisait retomber en enfance, loin de leurs soucis d’ado. Ce dont ils avaient franchement besoin ce soir-là. Comme promis, Joseph les attendait sur le parking. Il les raccompagna tous les deux chez les parents Jonas où ils dormirent comme des bébés.
           > Lundi, après-midi.
  Nicholas toqua au bureau du coach de l’équipe de base-ball. Il savait précisément ce qu’il voulait dire et savait aussi que ça ne plairait pas. Pourtant, il n’en avait que faire. Certes, ce sport lui plaisait beaucoup et lui manquerait énormément mais il ne pouvait plus le continuer. Pas si cela devait se faire avec des imbéciles aussi immatures qu’irrespectueux. Ils avaient dépassé une limite qu’ils n’auraient jamais dû franchir. Il les haïssait, ne les supportait plus et s’apprêtait à les quitter. Parce que c’était la meilleure chose à faire.
  —  Nicholas ? Que me vaut l’honneur de ta visite ?
—  Probablement une mauvaise nouvelle pour vous, coach, répondit le jeune homme en entrant dans le bureau.
—  Lundi est toujours synonyme de mauvaises nouvelles, n’est-il pas ?
—  S’il n’y avait que le lundi.
  Nicholas ne prit pas la peine de s’assoir. Cela était inutile. Il n’avait pas l’intention de s’éterniser et son coach le sentait.
  —  Alors, qu’est-ce qui t’amène ?
—  Je quitte l’équipe.
  Il y eut un moment de flottement, un silence causé par cette nouvelle. Nicholas ne dit rien, attendant que la nouvelle fasse son effet. Il sentait venir la question concernant ses motivations à prendre cette décision.
  —  Pourquoi ?
—  Parce que je suis un gentil garçon qui en a supporté plus que sa part.
—  Bizutage ?
—  Permettez-moi d’être franc.
—  Vas-y.
—  Votre équipe est composée de crétins immatures, irrespectueux et socialement antipathiques. Ils se pensent supérieurs à tout et tout le monde à cause de leur popularité. Je les avais prévenus qu’il y avait des limites à ce que je pouvais supporter. Ils ont franchi la dernière de ces limites en s’en prenant à mon amie, Katlyn. Je ne pourrais pas jouer plus longtemps en compagnie de cette bande d’idiots. D’où ma décision de quitter l’équipe.
—  Quoi ?!
  Anthony entra dans le bureau, surpris par la décision de son coéquipier. Nicholas adorait le base-ball alors, pourquoi quitter l’équipe et les priver de leur meilleur joueur ?
  —  C’est une conversation privée.
—  Qui me concerne aussi en tant que capitaine ! Pourquoi quitterais-tu l’équipe ?
—  A cause de leur comportement idiot !
  Anthony eut un temps de réflexion afin de comprendre ce que Nicholas voulait dire par là et finit par trouver l’origine du problème.
  —  C’est à cause de cette blague débile chez Evana, c’est ça ?!
—  Pas seulement.
—  Ce n’était qu’une blague !
—  Une blague ?! Elle était terrifiée !
—  Par un escargot ?
—  Elle est gastéropodophobe ! Je parierais qu’ils le savaient !
  Un nouveau blanc suivit cette réplique, le temps pour les interlocuteurs de Nicholas d’intégrer l’information. Une information qu’Anthony avait du mal à intégrer. Son expression de totale incompréhension le trahissait.
  —  Gastéro-quoi ?
—  Gastéropodophobe. C’est la peur des escargots et autres limaces.
—  Ça existe ça ?
—  Interroge Google.
—  Pour en revenir à ta décision, Nicholas…
—  Ce n’était qu’une blague !
—  Non, ce n’était pas qu’une blague et tu le sais très bien. Ça fait des années que des crétins comme nos coéquipiers lui font ce genre de crasses. Ça n’a jamais été aussi loin que ce soir mais ça a été suffisamment traumatisant.
—  Soit. Je comprends que tu veuilles la protéger. Après tout, tu l’aimes.
—  Q…
—  Oh, arrête de prétendre le contraire ! C’est flagrant !
—  …
—  Parce que je suis ton ami, j’accepte de t’aider à la protéger. En contrepartie, attends la fin de la saison pour quitter l’équipe. Tu aimes ce sport et on a besoin de toi sur le terrain.
—  Qu’est-ce que ça m’apportera ? Ils ne voudront jamais comprendre.
—  Katlyn sera protégée jusqu’à la fin de l’année. A nous deux, on y arrivera. Alors ?
—  Je ne suis pas convaincu mais je vais accepter. Au moindre faux pas, je ne reviens pas.
—  On a un deal.
—  Maintenant que c’est réglé, retournez en cours et n’oubliez pas le match de ce soir. Sinon, la personne dont vous devrez avoir peur, ce sera moi. Fichez le camp !
—  Oui, coach ! S’exclamèrent les deux garçons.
  Ils ne perdirent pas leur temps et quittèrent le bureau. Les cours ne reprenaient que dans quelques minutes. Nicholas en profita pour tenter de contacter Katlyn. Sans succès. Celle-ci resta injoignable toute la journée et il ne la vit pas en cours. Une absence et un silence plus qu’inquiétant qui le poursuivit jusqu’au match de base-ball du soir même.
  —  Je sais où se trouve ton amie, lui souffla Emma, une fille de sa classe, à l’oreille.
—  Sérieusement ?
—  Je l’ai croisée dans le couloir des casiers avec la bande de Rick.
—  Rick ?!
—  Tu ferais mieux de te dépêcher.
  Nicholas ne se le fit pas dire deux fois et abandonna là ses coéquipiers qui ne comprirent pas. Il courut comme un dératé jusqu’à l’endroit indiqué par Emma. Sa peur et son instinct le guidèrent droit à Katlyn qu’il trouva dans un fâcheux état…
  - Fin -
  Il fallut un temps à Katlyn pour se rendre compte que Nicholas avait fini son récit. Cette histoire, elle l’avait vécue personnellement mais des détails qu’elle ignorait venaient d’apparaitre et renforçaient son malaise envers les sentiments de son ami de toujours.
  —  Je n’ai jamais vu l’histoire de ce côté-là.
—  Je préférais ne pas t’en parler. Tu m’en aurais dissuadé.
—  C’est plus que certain !
—  Tout ce que je voulais, c’était te protéger. C’était mon désir le plus cher. Le base-ball n’aura été qu’une distraction pour cette mission.
—  Tu as beaucoup trop sacrifié pour moi, Jerry. Tu dois vivre ta vie.
—  Sans toi, cela m’est impossible.
—  Je sais que notre situation est compliquée mais je veux que tu commences à penser à toi en premier et non plus à moi.
—  …
—  Ça te détruira tout ça.
—  Je le sais mais je ne peux pas m’en empêcher.
—  Alors, il vaudrait mieux que je prenne mes distances après ce voyage.
—  Je te promets d’essayer. Je ne garantis rien.
—  D’accord.
—  Je te demande juste de ne pas partir.
—  Tu vas t’y tenir ?
—  Je me suis contrôlé pendant trois ans. Je peux encore tenir.
—  Pas après ce qui s’est passé ces derniers mois, non.
—  Si ça devient trop difficile, je m’éloignerais.
—  Tu le pourras ?
—  Avec toute ma volonté.
—  Fais attention à toi tout de même.
—  Si on bouclait ces valises ? Nous partons demain matin et on doit déposer Fluffy chez Joseph. Plus de temps à perdre maintenant.
  Il avait changé de sujet exprès, elle le savait. Néanmoins, elle ne relança pas, sachant qu’il était inutile de poursuivre ce débat. Ensemble, ils bouclèrent leurs valises et les entreposèrent dans l’entrée en vérifiant qu’ils avaient tout, billets compris et que l’hôtel était réservé. La soirée fut tranquille et le sujet « sentiments » évité. Le lendemain matin fut une course qui faillit les mettre en retard pour l’embarquement. Pourtant, ils arrivèrent à temps et s’installèrent dans l’avion sans problème. Alors qu’ils s’apprêtaient à décoller, Katlyn posa une question qui lui brûlait les lèvres.
  —  Tu ne m’as jamais raconté comment s’était passé ton arrivée en France la première fois ?
—  Oh… Euh… Ça n’en valait vraiment pas la peine.
  Katlyn fronça les sourcils suite à cette réponse. Elle savait qu’il lui mentait. Pourquoi le faisait-il ? Pourquoi était-il soudainement si mal à l’aise et tendu ?
×××
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brevesdenatlyn · 7 years
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Are you gonna love me? - "Les funérailles"
Number of parts: 1.
Pairings: Nick x Katlyn.
Synopsis: "La musique, qui, d’ordinaire, le détendait ne l’intéressait plus. Il refusait de toucher ne serait-ce qu’un instrument. Il avait personnellement donné des cours à Katlyn et chaque instrument lui rappelait les heures qu’ils avaient passé ensemble à rire, travailler et, parfois même, pleurer."
Joe se tenait debout face à la porte de la chambre de son jeune frère, Nick. Voilà bien une demi-heure qu’il tentait de communiquer avec lui sans grand succès. Nick ne répondait pas. Joe s’inquiétait pour lui. Depuis le décès de Katlyn, son frère n’était plus le même. Il ne se nourrissait plus, ne souriait plus, n’avait plus de goût à rien… La musique, qui, d’ordinaire, le détendait ne l’intéressait plus. Il refusait de toucher ne serait-ce qu’un instrument. Il avait personnellement donné des cours à Katlyn et chaque instrument lui rappelait les heures qu’ils avaient passé ensemble à rire, travailler et, parfois même, pleurer. Nick chérissait ces souvenirs autant qu’il les haïssait. Ils étaient précieux mais tellement détestables à présent que Katlyn n’était plus! Chacun des souvenirs qu’ils avaient pu passer ensemble, de leur première rencontre au meurtre, était gravé au plus profond de l’âme du jeune homme qui ne cessait de les voir défiler dans sa tête chaque fois que ses yeux croisaient une photo de la jeune femme qu’il avait tant aimée, pis encore, chaque fois qu’il pensait à elle. Ces souvenirs le hantaient jour et nuit, torturait son être et blessait son cœur déjà brisé par une mort brutale et injuste. Non, Nicholas Jerry Jonas n’allait pas bien. Il n’allait pas bien du tout. Toute sa famille en était parfaitement consciente. Malheureusement, il ne pouvait rien faire pour soulager sa peine. Il ne pouvait que lui prêter une épaule sur laquelle pleurer toutes les larmes qu’il était en mesure de verser. Beaucoup, beaucoup trop de larmes. Joe se demandait souvent s’il était vraiment possible de pleurer autant. Nick lui prouvait que c’était tout à fait possible. Joe rajusta le col de sa chemise noire et desserra un peu sa cravate qui avait tendance à l’étrangler. Il frappa de nouveau à la porte.
  —  Nick ? Tu es prêt ? On va être en retard.
  Une nouvelle fois, ce fut le silence qui lui répondit. Joe commençait à s’inquiéter sérieusement pour son petit frère. Une peur sourde lui tordit soudain les entrailles : Et si Nicholas avait franchi le seul pas qui le séparait de Katlyn ? S’il avait décidé de mettre fin à ses jours pour cesser de souffrir ? Cette éventualité effraya Joe. Il ne voulait pas perdre son petit-frère. Il tendit une main tremblante vers la porte mais immobilisa son geste au-dessus de la clenche, appréhendant ce qu’il trouverait dans la pièce qui avait longtemps été la chambre de Nick.
  —  Il n’est pas sorti ?
  Joe sursauta en entendant la voix de son frère ainé s’élever auprès de lui. Il ne l’avait pas entendu arriver. Baissant le bras, - et renonçant à ouvrir la porte - il se tourna avec Kevin qui avait également passé un costume d’un noir profond. Aucun des deux frères n’avaient le cœur à sourire en cette sombre journée. Tous deux se faisaient énormément de soucis pour leur petit frère. Ils ne s’étaient toujours pas habitués à l’absence de Katlyn, ne parvenaient même pas à croire qu’elle était décédée. Kevin avait pourtant vu le corps inerte de la jeune femme que son frère serrait contre lui dans cet hôpital où le drame avait lieu mais il n’arrivait toujours pas à se persuader que c’était réel. C’était un cauchemar, rien de plus, et tout le monde allait se réveiller. Tout le monde allait se rendre compte que ce n’était qu’un mauvais rêve… La réalité tardait seulement à se montrer. La silhouette de Danielle se dessina derrière l’ainé des quatre frères. Elle pressa doucement l’épaule de son mari.
  —  Non. Il ne répond même pas quand on l’appelle.
—  Tu es entré ?
—  Non, je n’ose pas. Je ne sais même pas de quoi j’ai peur. Peut-être de retrouver un cadavre sanguinolent sur le sol.
—  Ce n’est vraiment pas le moment de faire de l’humour !
—  Ce n’était pas de l’humour, Kevin. Nick l’aimait vraiment beaucoup, plus qu’on ne pouvait l’imaginer. Il serait capable de commettre cet acte pour ne plus souffrir. C’est bien ce qui me fait peur.
—  Tu marques un point. Il faut qu’on jette un œil dans sa chambre.
—  Non, laissez-le, fit la voix de Denise Jonas dans leur dos.
  A l’instar de ses fils, elle était entièrement vêtue de noir. Son visage était marqué par la tristesse et la fatigue. Le désespoir de son fils l’effrayait autant que Joe et Kevin mais, surtout, il l’attristait. Voir Nick dans un état pareil la rendait vraiment malheureuse. Elle l’avait toujours vu si souriant, si confiant… Il profitait de la vie et croquait dedans à pleine dents. Aujourd’hui, il ne souriait plus et passait ses journées à se lamenter et à pleurer. La vie ne l’intéressait plus. Il se laissait totalement aller. Il ne mangeait que peu et maigrissait à vue d’œil. Son lit était devenu son seul refuge. Il y passait des journées entières à ressasser sans cesse les mêmes questions, à chercher des raisons au geste de Katlyn…
  —  Maman, il faut qu’on y aille.
—  Je m’occupe de lui. Rejoignez la voiture.
—  Tu es sûre que ça va aller ?
—  On se sent tous impuissants face au décès de Katlyn mais Nicholas est encore mon fils. Je sais m’occuper de lui.
—  On te croit, maman. On espère juste que tu t’en sortiras mieux que nous.
  Danielle, Joe et Kevin s’éloignèrent tous les trois en silence en direction de l’entrée de la maison. Denise attendit qu’ils soient hors de vue avant de frapper doucement à la porte de la chambre.
  —  Nicholas ? Je peux entrer ?
  La réponse ne vint pas. Denise ouvrit la porte et pénétra dans la chambre en la refermant. Le lit était défait et Nicholas se tenait debout face au seul miroir de la pièce. Il avait enfilé son pantalon et ses chaussettes. Il avait également mis sa chemise mais l’avait laissée ouverte, révélant son torse. Il nageait un peu dans son pantalon dont la ceinture n’était pas bouclée. Il n’était pas rasé non plus. Il ne pouvait pas le faire sans surveillance, sa famille ayant peur qu’il décide de se tailler les veines. Une cravate pendouillait de sa main tremblante. Les bras le long du corps et le regard vide, Nick semblait fixer son reflet. Ses yeux ne reflétaient aucune expression. C’était inquiétant. Denise s’approcha de son fils dont les yeux étaient cernés et rougis. Du sang rougissait le blanc de ses yeux. Il était au bout du rouleau. La cravate s’échoua au sol sans bruit tandis que la main du jeune homme s’engourdissait. Sa mère posa sa main sur son épaule dans un geste qu’elle voulait réconfortant. Elle savait qu’il n’en serait rien. Des larmes roulèrent sur les joues de son fils.
  —  C’était elle… Elle… Elle boutonnait toujours ma chemise. A cause de mes doigts… Ils… Ils sont trop gros alors… Elle boutonnait ma chemise et nouait ma cravate…
—  Je sais, Nicholas. Je le sais.
  Denise passa devant son fils et commença à boutonner sa chemise. Nick renifla, ne tentant même pas d’essuyer les larmes qui lui brouillent la vue. Une fois la chemise boutonnée, sa mère arrangea le col et força Nick à la rentrer dans son pantalon avant de ramasser sa cravate et de lui nouer autour du cou. Le jeune homme ne réagit pas, se contentant de fixer le miroir d’un air absent. Il ne semblait même pas le voir, comme s’il regardait au-delà. Denise attacha les boutons des manches de la chemise. Nick ne réagissait toujours pas. La bouche ouverte en une expression béate, il était ailleurs, dans un monde de douleur et de tristesse qu’il était le seul à voir.
  —  Le monde est tellement… Dégueulasse… Tellement gris, tellement… Triste.
—  Viens, mon grand.
  Denise attrapa doucement le poignet de son fils. Il opposa une résistance dont il n’était même pas conscient. Il finit cependant par emboiter inconsciemment le pas de sa mère qui l’entraina dans sa salle de bains personnelle. Elle se chargea de le raser elle-même, Nick étant trop ailleurs pour le faire lui-même. Elle s’occupa ensuite de ses cheveux en bataille et fit disparaitre les cernes de son fils. Ce dernier ne dit rien, la laissant agir à sa guise sur son enveloppe corporelle.
  —  Parfois, j’ai l’impression… Que ce n’est qu’un cauchemar, que rien de tout ça n’est arrivé. Je prie pour que tout ça ne soit rien de plus qu’un mauvais rêve…
—  Tout le monde a cette impression.
—  J’ai toujours l’espoir de la voir passer la porte d’entrée avec ce sourire… Ce sourire que j’aimais… Que j’aime tant… J’ai toujours espoir qu’elle me dise que ce n’était qu’une blague, que rien de tout ça n’était réel… J’espère tellement la voir ouvrir cette porte et se jeter dans mes bras…
—  Nicholas, …
—  J’ai tellement mal… Tous les matins, quand j’ouvre les yeux, je regarde à côté de moi et je m’aperçois que sa place est vide. Tous les matins, je me lève et je la cherche dans la maison avant de me souvenir que je ne la reverrais plus jamais… Parce qu’elle… Elle… Elle n’est pas là mais je la cherche… Tous les matins…
  Denise acheva de le rendre présentable en rentrant la chemise dans le pantalon de son fils et en bouclant sa ceinture. Elle l’écoutait parler pour le laisser décharger le lourd fardeau qu’il avait sur le cœur. Il se sentait coupable de ce qui était arrivé. Kevin lui avait remis une lettre écrite de la main de Katlyn mais il ne l’avait pas ouverte, appréhendant son contenu. Il avait tapissé les murs de son ancienne chambre de leurs photos de couple et de famille dans un de ses rares moments de lucidité. Ces photos ne remplaceraient jamais les souvenirs du moment où elles avaient été prises mais c’était un moyen de ne pas oublier la jeune femme. Tous savaient que Nick n’avait nul besoin de ces photos pour se souvenir d’elle, que chaque jour que Dieu faisait il repenserait à la femme extraordinaire qu’il avait eu la chance de côtoyer durant quelques années. Il se souviendrait toujours de leur rencontre, de leurs moments ensemble, de ses yeux, de son sourire, de son beau visage… Il se souviendrait toujours de cette femme qui avait été sienne six ans durant ; de même qu’il la pleurerait toujours. Il avait vingt-trois ans et de nombreuses années devant lui mais tout le monde savait qu’il ne chercherait jamais à remplacer Katlyn, qu’une autre femme ne prendrait jamais sa place, qu’il n’essaierait même pas d’en chercher une autre. Il chérirait le souvenir de sa femme jusqu’à la fin de ses jours, jusqu’à ce qu’il la rejoigne enfin dans cet univers blanc qu’on appelait paradis.
  —  On ne te demande pas d’être présentable. On ne te demande pas de te tenir coi jusqu’à la fin de la cérémonie. On ne te demande rien, Nick. Tu dois juste venir. On sait tous que tu vas pleurer et peut-être même hurler que tout cela est injuste et que Katlyn te manque. On le sait tous. On est là pour toi. Tu ne seras pas tout seul, Nicholas. On sera tous là pour te soutenir dans cette épreuve douloureuse.
—  Elle me manque tellement, maman.
  Nick se jeta dans les bras de sa mère et éclata en sanglots. Denise le serra contre elle sans tenter de le calmer. Tout cela était inutile. Jamais personne ne pourrait atténuer la douleur qui trouait le cœur de son fils actuellement.
  ×
  De leur côté, Joe et Kevin commençaient à perdre patience. Non pas à cause du retard de Nick, qu’ils comprenaient et respectaient, mais à cause des paparazzis qui rôdaient en masse autour de chez eux. Ces rapaces avaient envahi la rue à l’affût du scoop. Ils espéraient avoir une photo de Nick, complètement ravagé par la douleur. Peu leur importait qu’il souffre, il leur fallait cette photo pour déclencher une polémique dans le monde entier. Joe ne le supportait pas. Depuis le décès de Katlyn, les journalistes et autres vautours avides d’informations s’étaient agglutinés devant chez eux avec l’infime espoir d’apercevoir le pauvre Nick. Tout le monde voulait des réponses mais Nick ne les avait pas.
  —  Ça suffit maintenant ! Je ne les supporte plus!
—  Ne fais pas ça, Joe. Tu leur donnerais ce qu’ils souhaitent.
—  Je ne veux plus qu’il traite mon petit frère comme une bête sauvage. Il est traqué de tous les côtés. Il n’est pas prêt pour tout ça. Il est beaucoup trop vulnérable.
  Des oreilles suivaient ardemment la conversation des deux frères et ils en étaient conscients. Hormis eux, tout le monde était déjà parti. Ils s’étaient portés volontaires pour escorter Nick jusqu’au cimetière où aurait lieu la cérémonie. Danielle et Frankie étaient partis avec Kevin Senior, ignorant les questions qui fusaient. Joe aurait bien fait de même s’il n’avait pas été aussi furieux de les voir à l’affût alors que son frère était au plus mal. Kevin le rattrapa par le bras alors qu’il s’avançait vers les journalistes.
  —  Et tu vas leur dire quoi ? Je te signale que tout sera réarrangé, réécrit et déformé.
—  Comme si je n’étais pas au courant ! Seulement, je ne les laisserais pas profiter de la douleur de mon petit frère pour faire vendre leurs journaux. Jamais !
  Joe se dégagea et s’avança d’un pas ferme et furieux vers la horde de journalistes en ébullition. Tous se retournèrent vers Joe et l’assaillirent de questions. Des micros se tendirent vers lui et des caméras se tournèrent vers lui.
  —  Joe, comment va Nick ?
—  Va-t-il aller à l’enterrement ?
—  Nick…
—  Stop !
  Joe leva une main pour les obliger à se taire. A son grand étonnement, ils s’exécutèrent. Il pouvait cependant sentir leur tension et leur impatience. Ils s’attendaient tous à ce qu’il donne des informations quant à l’enterrement de Katlyn et l’état de Nick. Joe ne révèlerait rien. Il voulait seulement qu’on leur fiche la paix, qu’on laisse Nick enterrer sa femme sans le harceler, sans lui faire plus de mal.
  —  Allez-vous nous délivrer des informations ?
—  Taisez-vous et sauvez-vous. S’il vous plait.
—  Pardon ?
—  Je ne veux pas hurler. Je ne veux pas non plus m’énerver ou frapper l’un d’entre vous. Alors, je vous demande simplement de partir d’ici sans faire de vagues.
—  On fait notre boulot. On glane des informations.
—  Vous n’avez donc aucune éthique ? Aucun respect pour autrui ?
—  …
—  Mon petit frère enterre sa femme aujourd’hui. Non, il ne va pas bien, c’est vrai. Il ira encore moins bien s’il voit que vous êtes tous là à attendre pour le prendre en flagrant délit de souffrance. J’aimerais, s’il vous plait, que vous respectiez mon frère et que vous disparaissiez. Laissez-le enterrer sa femme en paix.
  Des murmures parcoururent la foule de journalistes.
  —  Qu’est-ce qu’on fait ?
—  Il a raison.
—  On remballe ?
  Un à un, les journalistes se désistèrent de leur sombre tâche et remontèrent dans leurs véhicules. La foule se dispersaient. La grande majorité partit par respect pour la douleur de Nick. Pourtant, certains restèrent là. Ils n’avaient pas bougé et fixaient Joe d’un air indifférent. Peu leur importait la douleur de Nick, la seule chose qui comptait, c’était le pactole qu’ils se feraient en ayant cette exclusivité.
  —  Partez.
—  Non.
—  Je vous demande de partir.
—  La situation dans laquelle se trouve votre frère vaut de l’or. J’ai besoin de ce fric.
—  J’ai bien envie de vous frapper pour avoir osé proférer de telles paroles. Comment pouvez-vous seulement penser à votre argent alors que mon frère souffre tellement qu’il souhaite en finir ?
—  Vous livrez des informations au compte-goutte.
—  Si mes propos se retrouvent dans votre feuille de chou, je vous traine en justice et je m’arrange pour que vous soyez dépouillé de tout votre argent.
—  Vous me menacez ?
—  Non. Je vous mets seulement en garde. Je vous ai demandé de partir, sans menaces, sans insultes. Je vous ai juste demandé de respecter le fait que mon frère soit en deuil. Si vous voulez écrire un article, faites donc un éloge funèbre à la mémoire de Katlyn. C’était une femme extraordinaire et elle mérite de reposer en paix.
  Sur ces mots, Joe tourna les talons et rejoint Kevin. Denise entrebâilla la porte et fit signe aux garçons d’avancer la voiture jusqu’à l’entrée. Nick était fin prêt. Kevin s’exécuta. James rejoignit Joe. Le jeune garçon était encore traumatisé par la mort brutale de sa sœur mais il tentait de rester fort car il savait qu’elle n’aurait pas apprécié qu’il se morfonde. Il passait cependant la plupart de ses nuits à pleurer et à cauchemarder. Katlyn lui manquait, autant qu’à Nick qui hurlait dans son sommeil. Joe pressa affectueusement l’épaule de l’adolescent pour le réconforter. James le remercia avant de monter à l’arrière de la voiture. Kevin était derrière le volant. Joe pénétra dans la maison. La vue de son frère dans un tel état lui serra le cœur. Il ne put s’empêcher de le serrer dans ses bras pour essayer de le réconforter.
  —  Ça va aller, Nick. Je te le promets. Tu ne seras pas tout seul.
  Joe passa un bras sur les épaules de son frère pour l’entrainer mais ce dernier refusa de bouger. Il fixa la porte d’un air angoissé.
  —  Je ne peux pas…
—  Il le faut, Nick.
—  Je ne peux pas, répéta le plus jeune d’une voix saccadée.
—  C’est difficile, je sais, mais tu dois le faire pour Katlyn.
—  Je ne l’accepte pas ! Je n’irais pas ! Laissez-moi !!
  Nick s’échappa et courut dans toute la maison à la recherche de son âme sœur, criant que tout cela n’était qu’une mauvaise blague et qu’elle était forcément cachée dans la maison à savourer le résultat de cet humour douteux. Il n’en était rien. Denise voulut le rattraper mais Joe l’en empêcha.
  —  Laisse, maman. Je vais aller lui parler. Katlyn n’accepterait pas qu’il soit absent. Je vais tenter de le convaincre.
—  Est-ce vraiment utile de le faire souffrir ainsi ?
—  C’est la dernière fois qu’il pourra la voir, maman. Il doit lui faire ses adieux.
—  Joseph…
—  Je sais, maman.
  Joe se lança à la recherche de son frère dans toute la maison. Il le trouva prostré dans son lit à pleurer en serrant contre lui l’une des innombrables photos de son couple désormais brisé à jamais.
  —  Va t-en ! Lança Nick la voix chargée de sanglots.
  Joe ne prêta aucune attention à cette invitation impolie à sortir de la chambre et alla s’allonger près de son frère. Il se prit à observer le plafond, sans dire un mot. Ils étaient déjà en retard, dix minutes de plus passeraient inaperçus. De toute façon, la cérémonie ne pouvait commencer sans Nick. Il fallait donc le convaincre de s’y rendre.
  —  Elle t’aimait.
—  …
—  Ce n’était pas une de ces amourettes stupides qu’on voit à la télévision. C’était beaucoup plus passionnel que ça. Elle n’aurait pas pu vivre sans toi. Si Jack t’avait tiré dessus ce jour-là et que tu étais décédé dans ces bras, elle l’aurait supplié de la tuer aussi. Elle t’aimait. Tu étais la seule chose qu’elle possédait, en dehors de votre fils et de son frère, j’entends. Elle s’est sacrifiée pour que tu puisses vivre, Nicholas. Elle savait que tu serais assez fort pour supporter son absence.
—  Elle… Elle m’appelait Nickette… Parce que… J’étais incapable de lui résister… Je me sentais… Si faible face à elle…
—  Elle ne le pensait pas. Elle ne l’a jamais pensé. Tu as été le premier à lui tendre une main alors que cette affaire judiciaire était devenue trop lourde à porter. Sans jamais rien demander, tu as partagé ce fardeau avec elle. Tu l’as pris sur tes épaules pour l’apaiser. Elle ne t’a jamais rien dit, n’a jamais lâché un seul mot sur combien elle était fatiguée, sur combien elle était à bout. Tu le savais et tu l’as déchargée de ce poids peu importe ce que ça devait te coûter. Tu t’es retrouvé impliqué dans une affaire qui ne te concernait pas. On a failli te tuer. Tu n’as rien dit et tu as porté tout ça parce que ça te permettait d’être avec elle. Tu lui as donné le courage de relever la tête. Tu lui as donné ton courage. Elle aurait abandonné depuis longtemps sans toi.
—  …
—  Elle compte sur toi, Nick. Elle sait que tu surmonteras son absence même si tu l’aimais et tu l’aimes toujours énormément. Elle va te manquer, énormément. Nous le savons tous. Cependant, je suis sûr qu’elle t’en voudra si tu ne vas pas à son enterrement.
—  Je ne peux pas… Ce serait accepter… Ce serait accepter son départ… Je ne veux pas… Je ne peux pas…
—  Elle ne pourra pas reposer en paix si tu refuses de lui faire tes adieux.
—  C’est trop difficile…
—  Je sais mais on sera là. On sera tous là.
—  C’est…
—  La dernière fois que tu pourrais la voir et la toucher. Tu risques de le regretter et son âme en serait troublée.
—  Je souffre tellement…
—  La douleur va s’atténuer avec le temps. Elle ne disparaitra pas totalement mais elle sera supportable. Il y aura des jours où tu pleureras encore en pensant à elle mais ce seront des larmes de fierté. Elle t’a permis de vivre. Ne ruines pas ses efforts. Si tu te fais du mal, elle se sera sacrifiée en vain.
  Le silence plana quelques instants. Nick renifla. Il réfléchissait à ce que venait de lui dire son frère. Il avait raison. C’était la dernière fois qu’il pourrait voir le corps de Katlyn. C’était la dernière fois qu’il pourrait lui parler et l’embrasser pour lui dire combien il l’aimait encore. C’était la dernière fois et il refusait d’y aller. Il se sentit soudainement très égoïste. Sa femme avait sacrifié sa vie pour le sauver et il ne lui était même pas reconnaissant. Il préférait l’accuser de l’avoir abandonné et l’empêchait de reposer en paix. Elle l’avait sauvé aux dépends de sa propre vie. Elle était son héros. Il devait faire acte de courage et lui rendre un dernier hommage.
  —  Promets-moi de serrer ma main aussi fort que possible si tu me sens défaillir.
—  Je te le promets, Nicholas.
  Le plus jeune attrapa la main de son ainé. Ce dernier serra doucement ses doigts autour de la main de son frère pour sceller sa promesse. Il le ferait. Aussi fort qu’il le pourrait. Il serrerait la main de son frère pour lui montrer qu’il n’était pas tout seul, qu’il pourrait toujours compter sur lui pour le rattraper s’il devait s’effondrer. Lentement, Nick se leva. Il ne tiendrait pas. Il le savait mais il devait y aller. Pour Katlyn. Elle avait besoin de lui. Joe ne lâcha pas la main de Nick. Il l’entraina jusqu’à l’entrée de la maison où ils marquèrent une pause. Nick sembla de nouveau paniquer. Il recula d’un pas mais la main de son frère dans la sienne lui rappela bien vite la promesse qu’ils venaient de faire. Respirant un grand coup, il mit un pied dehors. Sa mère et son frère l’escortèrent jusqu’à la voiture. Ils le firent monter à l’arrière. Denise boucla sa ceinture de sécurité et s’assit à côté de lui tandis que Joe prenait place devant. Le trajet se fit dans le silence le plus complet si ce n’est les reniflements de Nick et James qui ne parvenaient pas à se calmer. Tout le monde était déjà là quand ils arrivèrent au cimetière. Entouré de sa mère, de ses deux frères et du petit frère de Katlyn, Nick rejoignit le premier rang de chaises qui avaient été disposées ici pour la cérémonie. Son cœur se serra et il eut énormément de mal à respirer lorsqu’il aperçut le cercueil ouvert qui se dressait à quelques pas devant lui. Joe le força à s’assoir. Nick fut contraint de détourner les yeux. Son cœur battait douloureusement dans sa poitrine. Il ne prêta qu’une attention limitée à la cérémonie. Comme promis, Joe serrait sa main. Il lui faisait parfois mal mais c’était nécessaire pour que Nick tienne le coup. La cérémonie fut magnifique. Nick et James ne cessèrent pas de pleurer, imités par de nombreux proches de Katlyn. Bientôt vint le moment des adieux. Nick fut le premier. Joe l’aida à se lever et l’escorta jusqu’au cercueil. Par respect, il fit quelques pas en arrière afin de laisser son frère partager un dernier moment avec sa femme. Nick refoula ses larmes et déposa une main tremblante sur la joue de Katlyn. On lui avait passé ses plus beaux habits avant de croiser ses mains sur sa poitrine. Ses yeux étaient fermés, donnant l’impression qu’elle dormait. Nick eut un bref sourire.
  —  Même dans la mort, tu restes magnifique, murmura-t-il doucement.
  Avec précaution, il glissa une rose blanche entre les mains de Katlyn. Il resta un long moment devant le cercueil, entretenant une dernière discussion à sens unique avec la femme qu’il avait tant aimé. Par respect, tout le monde détourna les yeux, s’efforçant de ne pas écouter les derniers mots d’un homme fidèle et blessé. Après un dernier baiser sur le front de Katlyn, Nick fit signe à James de s’approcher. Le jeune adolescent s’exécuta maladroitement. Nick posa une main sur l’épaule du jeune garçon et resta près de lui pour le soutenir. Quand ils furent prêts à quitter Katlyn pour la dernière fois, ils s’éloignèrent pour permettre aux autres de lui faire leurs adieux. Vient ensuite le moment fatidique de plonger le cercueil en terre. Nick commença à paniquer quand ils le refermèrent, enfermant Katlyn pour l’éternité dans cette boite morbide. Avant même qu’il ne montre sa première faiblesse, Kevin et Joe se dressèrent à ses côtés pour le soutenir. Derrière eux se tenaient Ambre, Danielle, Denise, Frankie et Kevin Senior. Denise et Frankie s’occupaient de James qui avait bien du mal à assister à cette cérémonie. Sa sœur était l’unique famille qui lui restait et elle avait embrassé la mort au lieu de mordre la vie. Tout le monde bénit le corps de Katlyn avant que le cercueil ne soit plongé en terre. Les genoux de Nick flanchèrent. Il s’effondra à genoux sur la pelouse taillée, entrainant ses frères avec lui, et se mit à hurler, le visage ravagé par les larmes. Personne ne l’en empêcha. Des roses furent jetées dans la fosse avant que les premières mottes de terre ne recouvrent le cercueil. Nick continuait de hurler, brisant le silence qui régnait. Sa famille le laissa faire mais ses deux frères l’empêchèrent de sauter dans la tombe fraichement creusée pour rejoindre sa bien-aimée. Ils le maintinrent fermement pour qu’il reste à genoux sur le sol. Joe l’obligea à détourner les yeux de ce macabre spectacle en le serrant contre lui. Nick ferma les yeux en s’agrippant à son frère. Il était blessé au plus profond de son âme. Son cœur lui faisait terriblement mal. Il ne parvenait pas à respirer convenablement. Il avait l’impression de se noyer. Plus il luttait contre le courant de la douleur, plus il se sentait emporté par celui-ci. La douleur le submergeait, pénétrant chacun de ses pores, le privant de ses facultés respiratoires, brisant son cœur à chaque battement.
  —  Respire, Nick, s’il te plait. Respire calmement.
—  Je ne peux pas… Je ne peux pas, Joe… J’ai besoin d’elle! J’étouffe! J’ai tellement mal que j’étouffe… C’était mon oxygène… Je ne peux plus… Maintenant, je ne peux plus respirer…
—  Tu le peux, Nick. Elle le savait. Elle savait que tu pourrais vivre sans elle. Il te faut juste un peu de temps. Je ne te promets pas que tout ira bien mais je sais que tu réussiras à relever la tête. Relève-toi, Nick. Relève-toi et fais honneur à ta femme. Fais honneur à Katlyn.
  Les deux frères ainés de Nick le relevèrent de force et le maintinrent debout tandis qu’on finissait de refermer la tombe de Katlyn. Des gerbes de fleurs furent déposées devant la pierre tombale. De nombreuses personnes vinrent lui présenter leurs condoléances. Sa famille relâcha son attention quelques instants. Nick restait debout devant la tombe, immobile. Il fixait le nom à jamais gravé dans la pierre d’un air absent. Un murmure chatouilla son oreille. Il se retourna brusquement mais ne vit rien d’autre que les gens discutant entre eux comme s’il ne s’était rien passé, comme si Katlyn n’avait rien représenté pour eux. Nick serra les poings en sentant la rage monter en lui. Il voulait se venger. Il voulait la venger. Son fantôme se dessina près de lui. Il entrouvrit la bouche, surpris. Elle ne lui parla pas, ne lui fit aucun signe. Elle se contenta de le regarder. Il fit de même. Le silence se fit autour d’eux. Il n’y avait plus rien. Il n’y avait plus personne. Le temps s’était arrêté un court instant. Le fantôme de Katlyn se détourna et commença à s’éloigner.
  —  Ne t’en vas pas !
  De nombreuses personnes se tournèrent vers lui et l’observèrent parler dans le vide. Nick ne les remarqua même pas. Il avait les yeux rivés sur le dos de ce fantôme qui s’éloignait de lui. Inconsciemment, il lui emboita le pas, d’abord lentement. Il se mit ensuite à courir. Il n’était pas conscient de ses actes. Il bouscula des gens, sans s’excuser. On tenta de le rattraper mais, avant que quelqu’un ait réussi, il avait disparu en dehors du cimetière. Personne ne sut qu’il courait après un fantôme, de même que personne ne sut où il se cacha les semaines qui suivirent…
×××
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brevesdenatlyn · 7 years
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Are you gonna love me? - "Le diagnostic"
Number of parts: 1.
Pairings: Nick x Katlyn.
Synopsis: "Nick serra tendrement la main de sa femme dans la sienne pour lui montrer qu’il était là et qu’il ne partirait pas. Peu à peu, il la vit s'endormir paisiblement. Il lui déposa un tendre baiser avant de sortir de nouveau de la pièce."
Nick prit la dernière phrase en note avant de rentrer d'un pas pressé dans la chambre qu’il referma derrière lui. Il s'assit auprès de Katlyn et lui prit la main comme il l'avait fait plus tôt dans la journée. Il se mit à lui parler doucement, pensant qu'ils l'avaient endormie avant de lui percer le crâne. Ce n'était visiblement pas le cas.
  —  Comment tu te sens ?
—  Comme quelqu'un qui vient de se faire trouer le crâne.
—  Il faut que tu te reposes. Je vais rester là jusqu'à ce que tu t'endormes.
—  Il faut que je te dise quelque chose.
  Sa voix était comme un souffle. Elle avait vraiment l'air fatigué. Nick était curieux de savoir ce qu'elle avait à lui dire mais il valait mieux qu'elle dorme quelques heures avant. Elle ferma les yeux.
  —  Repose-toi d'abord.
—  Dis à Kevin... Que je veux lui parler.
—  D'accord.
—  Et... Profites-en... Pour prendre une douche.
—  Je vais faire ça. Dors tranquillement maintenant.
  Nick serra tendrement la main de sa femme dans la sienne pour lui montrer qu’il était là et qu’il ne partirait pas. Peu à peu, il la vit s'endormir paisiblement. Il lui déposa un tendre baiser avant de sortir de nouveau de la pièce. Comme il le pensait, Kevin était resté dans le couloir.
  —  Comment va-t-elle ?
—  Elle se repose. Ça devrait aller maintenant.
—  Tant mieux.
—  Elle veut te parler.
—  De quoi ?
—  Je l’ignore.
  Nick baissa la tête. Le comportement de Katlyn avait changé depuis une semaine et cela l’inquiétait. Il se passait quelque chose d’étrange, quelque chose qu’il devait savoir. Avait-ce un rapport avec ce que Katlyn devait lui dire ? De quoi voulait-elle parler avec Kevin ? Nick n’en savait rien. Ses nerfs étaient mis à rude épreuve et la première chose qu’il désirait, c’était que toute cette histoire se termine et que Katlyn rentre chez eux en pleine santé. Cependant, un mauvais pressentiment le rongeait. Que se passait-il ?
  ×
  Nick était rentré chez lui depuis un long moment. Kevin le savait. Il n’allait pas tarder à revenir. Il devait donc parler à Katlyn avant que son petit frère ne revienne. Cela faisait un moment qu’il était assis dans la chambre de Katlyn. Il espérait qu’elle se réveille à temps pour lui dire ce qu’elle ne pouvait dire en présence de Nick. Kevin soupira. En dehors de sa mère, il était le seul au courant pour la tumeur de Katlyn et ce secret commençait à le peser. Il ne pourrait pas garder cette information plus longtemps. Mentir à son frère était une chose qu’il détestait. Il mourait d’envie de lui dire la vérité, de se soulager de ce fardeau. Il devait convaincre Katlyn. Nick devait savoir que sa femme se mourait.
  —  Si seulement c’était plus simple, soupira une nouvelle fois Kevin en se passant une main sur le visage.
—  Je me pose souvent la même question, lui répondit une voix pâteuse de sommeil.
  Katlyn ouvrit doucement les yeux et faillit les refermer tant la lumière lui brûlait la rétine. Elle se sentait étourdie et une violente nausée s’amusait à travailler son estomac.
  —  Je déteste mentir à mon frère.
—  Je sais. Je n’aime pas lui cacher cette information non plus.
—  Il faut le lui dire.
—  J’ai essayé. Deux fois. La première, j’ai perdu connaissance dans ses bras. La deuxième, il m’a ordonné de me reposer.
—  Il sait que tu lui caches quelque chose et il n’ignore pas que ça a un rapport avec ton état de santé. Je sais que tu m’as demandé de garder le silence, Katlyn mais… Tu le sais depuis une semaine. Je sais combien il t’est difficile de vivre avec cette tumeur, d’autant plus depuis que les symptômes progressent rapidement. Cependant, Nick doit l’apprendre. De ta bouche, si possible.
  Katlyn grimaça en entendant le petit discours de son ami. Il avait raison. La douleur qui lui vrillait le crâne l’empêchait de réfléchir convenablement. Elle porta une main à son front et ferma les yeux. Elle ne les rouvrit pas en reprenant la parole.
  —  Je n’ai pas le courage de lui avouer cette nouvelle. J’y réfléchis depuis que je l’ai appris. Rien à faire. Alors… J’ai écrit une lettre dans laquelle je lui dis tout. Elle est cachée dans la salle de musique, dans l’étui de ma guitare. Je voudrais… Que tu récupères cette lettre et que tu lui donnes si jamais je venais à sombrer dans le coma ou, pire, …
  Katlyn déglutit, n’ayant aucunement la force de continuer sur sa lancée. Kevin lui prit doucement la main pour la rassurer. Geste inutile, il le savait.
  —  Je te promets de la récupérer et de lui donner.
—  Merci.
—  C’est tout ce que tu voulais me dire ?
—  Non, en vérité, je voulais te demander un service.
—  Un service ?
—  Il faut que tu m’emmènes quelque part.
—  Tu ne songes pas à sortir dans cet état !
—  Je n’ai pas le choix, Kevin. Je dois le faire.
—  Je refuse. Tu viens de te faire percer le crâne, je ne veux pas t’emmener en dehors de cet hôpital.
—  Dans ce cas, je vais devoir me débrouiller.
  Katlyn arracha la perfusion reliée à sa main d’un geste ferme. Elle se leva doucement et testa son équilibre. Kevin parut surpris de la voir se porter si bien en dépit de ce qui s’était passé quelques heures plus tôt. Il finit par se ressaisir.
  —  Je ne peux pas te laisser faire.
—  Si je ne le fais pas, tout ce que je possède sera perdu.
—  Tu peux faire venir un avocat ici.
—  Kevin, je ne sortirais pas de cet hôpital en vie. Tu le sais aussi bien que moi. Je voudrais voir l’extérieur une dernière fois.
  Katlyn s’enferma dans la petite salle de bains de sa chambre. Le traitement qu’on lui administrait était lourd et la rendait malade. Kevin attendit qu’elle ait terminé et qu’elle soit sortie avant de continuer sur sa lancée.
  —  Je désapprouve totalement.
—  Le contraire m’aurait étonnée.
—  Comment tu te sens ?
—  J’ai mal au crâne et j’ai encore la nausée. J’ai l’impression que ce traitement, qui ne sert à rien, me rend encore plus malade qu’autre chose. Il faut que je sois rentrée avant que Nick ne revienne.
—  Nous avons donc une heure grand maximum.
—  Ce « nous » veut dire que tu acceptes?
—  Je ne peux décemment pas te laisser te promener dehors toute seule, surtout dans cet état. Je ne suis pas d’accord mais, si je ne peux pas t’en empêcher, je peux t’aider à rentrer plus vite et, ainsi, m’assurer que tu n’auras aucun problème. Dépêche-toi.
  Katlyn le remercia une nouvelle fois avant d’enfiler les vêtements d’une infirmière qu’elle trouva dans le pressing de l’hôpital. Elle passa la chemise de Nick par-dessus afin de ne pas être démasquée. Elle finit par monter dans la voiture de Kevin qui l’emmena sans rechigner au cabinet de son avocat. Il était temps pour elle de faire son testament…
  ×
  La tâche avait été assurément difficile pour elle. Savoir qu’elle allait bientôt quitter son mari, son frère et son fils lui était insupportable, bien qu’elle ne se souvint pas s’être mariée, ni même avoir eu un enfant. Peu lui importait désormais. Tout serait bientôt fini. De nombreuses émotions étaient venus s’ajouter au profond désespoir qui la tenaillait. D’abord, la peur quand elle avait appris que Nick était pris en otage. Ensuite, la stupeur quand elle avait découvert qu’il s’agissait de Jack et Macy. Maintenant… Maintenant, elle ressentait du soulagement, peut-être même de la culpabilité. Elle s’était jetée devant Nick pour le protéger. Les deux balles s’étaient enfoncées en elle comme dans du beurre mais n’étaient pas ressorties. Elle s’était écroulée en proie à une douleur insoutenable et un engourdissement progressif. Elle se vidait de son sang et éprouvait de plus en plus de difficultés à respirer, le sang obstruant sa gorge et son nez. Nick lui demandait de tenir le coup. Elle essayait. De toute ses forces, elle tentait de rester consciente. Il ne le savait pas, pas encore. Elle voulait survivre et passer ces quelques jours de plus avec lui mais le froid de la Mort l’enveloppait. Il n’y avait rien à faire. Elle luttait, l’écoutant parler. Sa main glacée agrippa le poignet de Nick qui hurlait son désespoir. Elle tentait de lui parler. Elle voulait le rassurer, lui dire que tout irait bien pour elle, que désormais elle ne souffrirait plus. Cependant, il ne voulait rien entendre. Sa femme se mourrait et il détestait cette sensation qui se créait en lui, ce vide immonde qui lui disait qu’elle ne survivrait pas, ce vide qui lui disait qu’il se retrouverait seul…
  —  Je t’aime, Katlyn. Tu ne peux pas partir, pas maintenant. Il faut que tu tiennes, s’il te plait. Ne me laisse pas tout seul.
—  Je… T’aime…
  Les yeux de Katlyn se fermèrent doucement. Le cri de Nick lui perça les tympans. Il lui disait de revenir, de ne pas se laisser aller, que ce n’était pas encore le moment. Elle n’en pouvait seulement plus. Elle était à bout de forces et elle avait très froid. Les cris de Nick résonnèrent à ses oreilles puis ce fut le noir.
  ×
  On courait. Le monde s’était arrêté pour eux tandis qu’on s’activait tout autour de leurs deux corps. Nick serrait celui de Katlyn contre lui, murmurant des choses qu’il était le seul à comprendre. Des agents des forces spéciales travaillaient tout autour d’eux. Des médecins se montrèrent et s’approchèrent du couple. Nick refusa de lâcher Katlyn mais quand on lui affirma qu’il y avait encore une chance de la sauver, il finit par les laisser faire leur travail. Il les observa pendant qu’ils tentaient de la stabiliser. Il voulut les suivre quand ils l’emmenèrent d’urgence dans un bloc opératoire mais fut contraint de rester dans le hall. Jimmy vint se réfugier contre lui. L’un comme l’autre pleurait, effrayés à la simple idée de perdre Katlyn. Un médecin s’occupait de Théo qui était loin de comprendre que la vie de sa mère se jouait à cet instant. Nick paniquait. Il avait peur. Au fond de lui, il sentait que Katlyn n’allait pas survivre ou que, si elle survivrait, elle ne serait plus la même. Il ne pourrait vivre sans elle mais, si elle changeait, il ignorait comment il réagirait. Il priait, avec toute la volonté qu’il avait encore, pour que Katlyn, sa Katlyn qu’il aimait tant, lui revienne saine et sauve. Puisse Dieu entendre ses prières!
  ×
  Nick était vautré dans la chambre d’hôpital de Katlyn depuis près d’une semaine. Il n’avait quasiment pas bougé de cette pièce depuis qu’il y avait mis les pieds. Ses parents et ses frères se relayaient pour le forcer à se nourrir et à se dégourdir les jambes afin que son taux de sucre reste dans les normes. Il rechignait toujours à la tâche mais savait que c’était pour son bien. Une semaine… Cela faisait déjà une semaine que la prise d’otage avait eu lieu, une semaine que Katlyn avait été grièvement blessée, une semaine qu’elle était dans le coma. Les médecins lui avaient dit qu’elle ne se réveillerait pas, que c’était fini. Cependant, Nick refusait d’y croire. Si elle avait survécu à ces deux balles, pourquoi ne se réveillerait-elle pas alors qu’elle savait que quelqu’un l’attendait ? Il savait qu’on lui cachait quelque chose et il n’aimait pas ça. Il n’aimait vraiment pas. On lui avait demandé l’autorisation de la débrancher mais il avait refusé, s’emportant contre ces abjects médecins qui voulaient lui enlever sa femme.
  - Flashback -
  —  C’est ridicule !
—  Ridicule ?! On me demande de débrancher Katlyn, la seule femme au monde que je suis incapable de quitter, et je suis ridicule ?!
—  Mr Jonas, vous connaissez la situation. Votre femme a perdu beaucoup de sang ce jour-là. De plus, son organisme semble ralentir son rétablissement. Son cœur s’affaiblit et…
—  Et ?
—  Son cerveau se meurt à petit feu. Même si elle se réveillait, elle ne survivrait pas plus de quelques jours. Elle serait très faible et nous ne pourrions soulager la douleur qui assaillira son corps sitôt qu’elle aura les yeux ouverts. Je suis désolé, Mr Jonas.
—  Il n’y a vraiment aucun moyen ?
—  Ce serait déjà un miracle si elle se réveillait de ce coma.
—  Je ne peux pas…
—  Monsieur, votre femme est donneuse d’organes. Elle peut sauver des vies. Malheureusement, il est trop tard pour elle…
—  Arrêtez ! Arrêtez maintenant ! Je refuse !
—  Mr Jonas, s’il vous plait, détendez-vous.
—  Non ! Non, je ne vais pas me calmer ! Vous savez pourquoi ?! Vous me demandez la permission de tuer ma femme et ça, je ne le peux pas !
  Nick fulminait. Il ne pouvait le cautionner. On lui demandait de tuer Katlyn, de mettre fin à ses jours d’une façon impersonnelle. Il ne voulait pas. Il ne pouvait pas le faire. Non, il ne pourrait pas se séparer de Katlyn. Il ne pourrait pas vivre tout en sachant qu’elle était décédée pour le sauver. Il se passa les mains dans les cheveux, soupira et tourna en rond un bon moment.
  —  Je comprends ce que vous ressentez.
  Nick se tourna vers le médecin en proie à une fureur sourde. Il l’empoigna par le col de sa chemise impeccablement repassée et le regarda droit dans les yeux en vociférant.
  —  Vous comprenez ?! Ce n’est pas mon avis ! Vous n’êtes pas à ma place ! Vous ne pouvez pas comprendre !! Vous ne pouvez pas comprendre combien j’aime cette femme, ni combien je tiens à elle ! Vous ne pouvez pas comprendre combien je suis terrifié à la simple idée de la perdre ! Si vous la débranchez, je ne survivrais pas ! Faites tout ce qui est en votre pouvoir pour la sauver et l’empêcher de souffrir ! Tout ! Ne me demandez surtout pas l’autorisation de la débrancher parce que ce sera toujours non !
—  Je ne fais que mon devoir. Je devais vous le demander ! Même si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera un autre jour ! Vous n’avez pas le choix !
  Le poing de Nick s’encastra dans le visage du jeune médecin, lui brisant le nez. Le jeune homme le lâcha ensuite et se retourna.
  —  On a toujours le choix. Voilà, le mien : Je refuse de la débrancher et je continuerais à espérer ce possible réveil. Vous ne m’en empêcherez pas. Maintenant, portez plainte contre moi ou faites-moi enfermer mais ne me demandez plus jamais de mettre fin aux jours de Katlyn. Jamais !
  Sur ces mots, Nick rejoignit la chambre de Katlyn, abandonnant le jeune médecin à son sort…
  - Fin -
  Le médecin n’avait pas porté plainte, ni ne l’avait pas fait enfermer. Il avait seulement demandé à être défait de ce cas afin de ne plus avoir à affronter Nick. Un nouveau médecin avait donc repris le cas de Katlyn en suivant les conseils de son confrère. Personne n’avait reparlé du débranchement de la jeune femme. Nick était effondré. Il passait des journées à parler avec le corps inconscient de cette femme qu’il aimait tant. Il priait tout autant pour qu’on lui rende sa femme et qu’ils récupèrent tous les deux leur vie d’antan. Pourtant, plus le temps passait, plus il perdait espoir. Il pleurait en suppliant Katlyn de lui revenir. Il avait confié James et Théo, son fils, à Denise, sa mère. James passait souvent voir sa sœur. Nick le sentait tendu. Le garçon avait pleuré plus d’une fois en sa présence. Le jeune chanteur le comprenait. Katlyn était sa dernière famille. Si elle mourrait, il n’aurait plus personne. Nick ne l’abandonnerait pas et James en était conscient. Il pouvait toujours compter sur lui. Katlyn le lui avait expliqué. Elle tenait à Nick et James l’avait vu. Il était heureux pour sa sœur, heureux qu’elle ait enfin trouvé quelqu’un qui compte pour elle et qui la rende heureuse. Il était jeune, certes, mais il savait qu’elle avait passé une partie de sa vie à être malheureuse. Nick la rendait heureuse et c’était tout ce qui comptait pour le jeune garçon. La famille Jonas les avait acceptés l’un comme l’autre alors que leur propre famille se morcelait. Ils avaient perdu leur père et leur mère était morte de chagrin peu de temps après. James savait que la famille Jonas ne l’abandonnerait pas même si Katlyn venait à mourir. Pourtant, cette possibilité le tourmentait, moins que la possible mort de sa sœur mais tout de même. Nick le savait. Il savait que James était perdu et qu’il avait peur. Cependant, dans l’état émotionnel où il se trouvait actuellement, il n’était pas capable de se rassurer lui-même. Cette situation le dépassait. Il en avait assez. Il était à bout. Ses nerfs ne tiendraient plus longtemps.
  —  …
—  Je voudrais tellement que tu te réveilles et que tout aille pour le mieux. Tu m’as sauvé la vie et je ne t’en remercierais jamais assez. Cependant, si tu meurs, tu l’auras fait en vain. Tu sais combien je t’aime, n’est-ce pas ? J’ai besoin de te voir, de récupérer ma Katlyn.
  On lui avait dit qu’elle était à l’article de la mort et, pourtant, le respirateur avait été enlevé quelques heures plus tôt car Katlyn respirait de nouveau par elle-même. Nick y voyait là un nouvel espoir. Si elle respirait par elle-même, cela signifiait que son état s’améliorait. Elle pouvait à tout moment faire une rechute mais le jeune homme était certain qu’elle s’en sortirait car il ne voyait plus sa vie sans elle. Il commençait à sombrer dans le sommeil qui lui tendait les bras quand il sentit les doigts de Katlyn bouger dans sa main. Il n’avait cessé de serrer la main de sa femme dans la sienne pour sentir ce mouvement et aujourd’hui… Aujourd’hui, le miracle se produisait. Croyant d’abord à un rêve, il se frotta les yeux et resserra doucement son étreinte autour des doigts fins de Katlyn. Cette dernière répondit à son étreinte. Nick se redressa, surpris mais aussi heureux. De nouvelles larmes – de soulagement cette fois ! – inondèrent son beau visage qu’un semi sourire se dessinait sur ses lèvres. Katlyn ouvrit lentement les yeux. La pièce était plongée dans une semi-pénombre. La lumière n’était pas agressive et c’était parfait. Katlyn avait horriblement mal à la tête et se sentait perdue. Elle n’avait aucune idée de l’endroit d’où elle se trouvait, ni même de ce qu’elle y faisait. Elle ne reconnaissait rien, ne savait plus rien. Qui était-elle ? Elle tourna la tête vers la personne qui se tenait à son côté et fut étonnée de voir ce si bel homme en larmes. Elle prit le temps d’observer son visage, de noter chaque détail, de ses boucles brunes à ses quelques taches de rousseur. Il était beau. Il n’y avait aucun doute. Cependant, que faisait-il ici dans cet endroit si blanc et si déprimant ? Il lui parlait lentement. Sa voix était chaude et rassurante mais brisée par des larmes qu’il ne semblait pouvoir contenir. Que lui arrivait-il ? Elle ouvrit la bouche pour parler. Sa gorge était douloureuse et sèche.
  —  Qui… Es-tu ? Demanda-t-elle d’une voix rauque.
  Le sourire s’effaça, laissant place à une expression de stupéfaction mêlée de tristesse. Nick lui embrassa doucement la main. Elle ne pouvait pas l’avoir oublié. Nick n’y croyait pas. Pourquoi posait-elle cette question ? Pourquoi le regardait-elle comme un étranger ? « Son cerveau se meurt… » Qu’est-ce que cela voulait dire ? Se pourrait-il que cette dégradation cérébrale ait touché sa mémoire ? Il hésita et finit par lui répondre d’une voix brisée par la douleur.
  —  Je suis Nick, Nick Jonas. Je suis… Je suis ton mari.
  Il lui montra sa main et lui désigna son alliance, joliment dessinée et agrémentée de la mention « Natlyn », gravée à l’intérieur de l’anneau. Nick ôta ensuite le sien et lui montra la même gravure avant de la renfiler à son annulaire. Katlyn continuait de le regarder comme un étranger. Nick voyait clairement qu’elle était perdue. Elle retira sa main de la sienne, exprimant une réaction de recul devant cet homme qu’elle ne reconnaissait pas. Nick le remarqua et en fut blessé. Il n’insista pas. Il valait mieux y aller doucement, le temps qu’elle reprenne ses esprits. Il alla appeler un médecin. Ce dernier examina Katlyn un long moment. Nick resta en dehors de la chambre le temps que durent tous ces examens. Il était inquiet, plus qu’inquiet. Il ne comprenait rien. Pourquoi Katlyn ne le reconnaissait pas ? Son frère Kevin le rejoignit à la cafétéria. Ce dernier venait tous les jours depuis que Katlyn était hospitalisée. Il soutenait son petit frère dans la convalescence de sa femme. Nick était attablé devant un café qu’il fixait d’un air songeur. Il détecta autre chose dans le comportement de son frère, quelque chose qui ne signifiait rien de bon. Kevin tira la chaise en face de son frère et s’assit.
  —  Tu sais que tu es censé le boire plutôt que de le regarder ?
—  Je n’ai pas besoin de le boire pour savoir que le café d’ici est infect.
—  Pourquoi en bois-tu alors ?
—  J’ai besoin de noyer mes questions et l’alcool n’est pas mon fort.
—  Vu que tu as roulé sous la table le jour de tes vingt-et-un et que tu as mis une semaine à te remettre de ta première cuite, je suis d’accord, répondit Kevin en souriant.
—  Après ça, maman et Katlyn m’ont formellement interdit de boire ne serait-ce qu’une goutte d’alcool.
—  C’était une bonne décision. Au moins, tu étais sobre le jour de ton mariage. Tu as pu en profiter pleinement.
—  Ouais. Dommage qu’elle ne s’en souvienne pas.
  Kevin décela quelque chose dans le ton de son frère, quelque chose comme de l’amertume, peut-être même de la déception. Il se passait quelque chose.
  —  Toujours pas de signe de vie ?
—  Elle est réveillée. Les médecins lui font passer une batterie de tests.
—  Qu’est-ce qui ne va pas dans ce cas ? Elle a survécu à ces deux balles et, maintenant, elle est réveillée. Cela ne peut que signifier qu’elle va s’en sortir, non ?
  Nick grogna et se renfrogna. Il n’avait pas quitté son café des yeux. Son estomac était noué. Il se sentait nauséeux et étourdi. Un mal de tête se déclarait dans son crâne, l’empêchant de réfléchir convenablement. Katlyn l’inquiétait un peu plus chaque jour. Ne savait-elle vraiment plus qui il était ? Nick secoua la tête. Kevin ne savait rien de la « conversation » qu’il avait eue avec l’ancien médecin de Katlyn.
  —  Ils m’ont demandé de la débrancher.
—  Pardon ?
—  Il y a quelques jours, l’ancien médecin détaché sur son cas m’a dit que c’était fini, qu’elle ne se réveillerait pas. Alors, ils voulaient prendre ses organes et la débrancher. Ils voulaient la tuer mais je n’ai pas pu. Je ne leur ai pas donné cette autorisation.
—  Tu as bien fait puisqu’elle s’est réveillée.
—  Le médecin a ajouté que son cerveau se mourrait et qu’elle ne survivrait pas plus de quelques jours après son réveil. Il disait aussi qu’elle aurait mal et qu’il ne pourrait pas la soulager. Je ne sais pas quoi penser. Elle s’est pris deux balles. D’accord, elle a perdu beaucoup de sang mais… Son cerveau a quoi à voir là-dedans ?
—  Je ne suis pas médecin. Je ne peux pas te répondre.
  Kevin mentait. Il savait parfaitement ce qui se passait avec le cerveau de Katlyn. Nick se devait de savoir. Cependant, il était tenu au silence. Cela commençait à peser lourd sur sa conscience. Il fallait que Katlyn le lui dise. Maintenant qu’elle était hospitalisée, elle n’avait plus le choix. Nick reprit la parole d’une voix étranglée par des larmes qui ne coulaient pas.
  —  Ses premiers mots… Hésita-t-il.
—  Hmm ?
—  Elle m’a demandé qui j’étais. Ses premiers mots ont été pour me demander qui j’étais. Elle n’a rien dit d’autre, juste « qui es-tu ? ». Elle m’a traitée comme un étranger pendant les dix minutes qu’on a passé ensemble.
—  Tu veux dire qu’elle aurait oublié qui tu es, ce que tu représentes pour elle et tout ce que vous avez vécu ensemble ?
—  C’est exact, fit une voix proche d’eux.
  Un médecin s’avançait dans leur direction. A son tour, il tira une chaise et s’installa à la table des deux jeunes hommes. Nick releva la tête. Il s’agissait du médecin de Katlyn. Les tests étaient visiblement terminés et les réponses allaient probablement suivre.
  —  Qu’est-ce que cela signifie ?
—  Que vous n’êtes pas le seul qu’elle ait oublié.
—  Vous pourriez être plus explicite ?
—  Votre femme a non seulement oublié qui vous êtes mais elle a également oublié qui elle est.
—  …
—  Sa mémoire est complètement vierge. Elle n’a plus aucun souvenir de son passé. Elle ne sait plus qui elle est, ni où elle se trouve.
—  Comment c’est possible ?
—  Nous attendons les résultats de ses examens. Pour l’instant, nous n’avons aucune explication.
—  Il est possible de la voir même si elle ne sait plus qui nous sommes ?
—  Les visites se terminent dans une heure. Après, il vous faudra la laisser se reposer. Je vous contacterais quand j’aurais les résultats.
—  Merci.
  Le médecin retourna à ses occupations. Nick avala son café, désormais froid, d’une traite et rejoignit la chambre de Katlyn avec son frère. Les deux Jonas restèrent toute l’heure qu’on leur avait accordée. Katlyn avait énormément de problèmes pour parler. Elle ne les avait reconnus ni l’un, ni l’autre. Nick avait pourtant insisté pour rester à ses côtés. Kevin s’était senti de trop mais il était resté pour soutenir son frère. Ce dernier avait ordonné à sa femme de se taire, de ne pas tenter de communiquer. Elle ne leur faisait pas confiance. Elle était perdue et avait peur. Kevin se demandait comment il réagirait, lui, s’il se réveillait un jour sans reconnaitre sa femme, ni ses proches. Ce serait sûrement très difficile. Nick était effondré mais tentait de ne pas le montrer. Katlyn était de nouveau assaillie par la douleur et ne cessait de s’en plaindre. Nick voulait la soulager mais il ne pouvait rien faire. On les mit dehors à la fin de l’heure. Nick avait le droit de rester, étant le parent le plus proche de la jeune femme. Katlyn fixa Kevin un long moment sans ciller. Ce dernier s’en sentit mal à l’aise mais il comprit nettement ce que cela signifiait. Il était temps de mettre Nick au courant de la situation. Katlyn ayant perdu la mémoire, seuls Denise et Kevin étaient dans la confidence. L’ainé entraina son jeune frère dans une pièce vide qui s’avéra être la laverie de l’étage. Nick ne comprit pas.
  —  Il faut que je te parle.
—  Ici ? Dans une laverie ?
—  C’est important et il vaut mieux qu’on soit seuls pour discuter.
—  Qu’est-ce qui se passe ?
—  Il faut que tu saches la vérité au sujet de Katlyn.
—  Tu sais ce qui lui arrive ?! Demanda le jeune précipitamment.
  Kevin garda le silence un instant mais Nick lut dans son regard qu’il savait tout. Il en fut surpris mais tout aussi furieux. Pourquoi son frère était-il au courant ? Pourquoi lui ne l’était pas ? Kevin l’arrêta net dans son accès de fureur.
  —  Nick, ce que je m’apprête à te dire est difficile. Tu vas plus que sûrement mal le prendre. Personne ne sait comment réagir face à ce qui se passe.
—  Dis-le moi !
—  Katlyn ne va pas bien et ce n’est pas près de s’arranger.
—  Vu que ça fait plus d’une semaine que ça dure, je m’en doute.
—  Nick, elle va mourir.
—  Quoi ?!
  Nick n’appréciait pas cet humour douteux. Il vociféra un moment contre son frère qui ne répondit pas. La nouvelle était aussi difficile à annoncer qu’elle ne l’avait été à apprendre. Nick allait vraiment très mal le prendre.
  —  Je ne plaisante pas, Nick. Ce n’est pas une blague de mauvais goût, ni un goût monté. Il y a deux semaines, on lui a diagnostiqué une tumeur au cerveau très grave et inopérable.
—  Qu… Quoi ?
—  Elle te l’avait caché car elle avait peur de ta réaction. Elle ne savait pas comment te l’annoncer, ni comment gérer cette maladie toute seule. Maman était avec elle quand elle l’a appris et elle m’en a parlé parce qu’elle ignorait comment te le dire. Maintenant que la tumeur a touché sa mémoire, elle est dans l’incapacité de te le dire mais tu devais le savoir.
  Nick se laissa glisser à terre. Il se passa les mains dans les cheveux, paniqué. Il respirait rapidement et bruyamment. Qu’est-ce que tout cela signifiait ? Pourquoi on lui enlevait son bonheur ? Pourquoi lui prenait-on sa Katlyn ?
  —  Combien de temps ?
—  On lui avait dit un mois mais vu ce qui s’est passé la semaine dernière et ce qui vient de se passer, je pense qu’il lui reste moins de deux semaines.
—  Comment ça va se passer ?
—  Elle va souffrir, énormément. D’après ce que je sais, elle sera désorientée et confuse. Elle aura des troubles de la personnalité, de l’humeur et des sens. Il se peut que ses fonctions motrices soient touchées. Il se peut également qu’elle devienne aveugle. La perte de mémoire était aussi dans les symptômes. Je pense que le coma et le traumatisme de votre agression ont beaucoup joué sur cette perte totale.
  Nick ne répondit pas. De nouvelles larmes inondèrent son visage. Il serrait les poings à s’en blanchir les jointures tant il se sentait mal. L’angoisse l’assaillait, l’empêchant de respirer convenablement. C’était fini. Tout était fini. Kevin l’obligea à se redresser et le serra très fort contre lui pour lui montrer tout son soutien. Nick éclata en sanglots, incapable de retenir plus longtemps la peine qui lui nouait le cœur.
  —  Pourquoi elle, Kevin ? Pourquoi ? Elle n’a jamais rien demandé ! Elle n’a jamais rien fait ! Elle voulait juste vivre sa vie et, maintenant, on lui enlève tout ! Pourquoi n’avons-nous pas le droit de vivre heureux tous les deux ?
—  J’aimerais le savoir. J’aimerais vraiment le savoir.
  Le reste des plaintes de Nick se perdit dans une nouvelle crise de larmes. Kevin finit par ramener son frère chez lui et s’occupa de lui toute la nuit. Il expliqua la situation à Danielle qui fut tout aussi bouleversée que son mari. Kevin avait raison. Nick n’allait pas supporter cette épreuve. Katlyn allait mourir et il devrait vivre avec. Il allait énormément souffrir et personne ne pouvait rien y faire. Quand Nick se leva le lendemain matin, il était déterminé. Il savait qu’il allait souffrir mais il ne pouvait pas laisser Katlyn mourir toute seule sous prétexte qu’elle ne se souvenait pas de lui. Il passa chacune de ses journées à l’hôpital, discutant avec Katlyn, lui rappelant chaque jour une des nombreuses aventures qu’ils avaient vécues ensemble. Elle ne s’en souvenait jamais mais Nick ne se démontait pas. Il avait fini par mettre un badge sur ses T-shirts pour qu’elle sache qui il était. Etrangement, même si sa mémoire s’effaçait chaque jour qui passait, elle avait fini par refaire confiance à Nick. Désormais, elle le laissait l’approcher et la toucher. Elle le laissait prendre sa main ou s’allonger près d’elle. Elle s’en remettait à lui quand elle souffrait et qu’elle avait besoin de soutien. Cela faisait une semaine que cette situation durait. Nick prenait sur lui mais il sentait ses nerfs sur le point de craquer. Chaque jour, il voyait cette femme qu’il aimait tant s’autodétruire. Elle qui avait été forte auparavant était désormais faible et vulnérable. Elle n’était même plus la moitié de ce qu’elle était avant. Elle était fragile et diminuée. Ce n’était plus la femme qu’elle avait été. Son intelligence, son courage, sa répartie, son histoire… Tout ce qui faisait d’elle ce qu’elle était avait disparu. Désormais, elle n’était plus qu’une petite fille, emprisonnée dans le corps d’une femme, qui souffrait jour et nuit et qui se voyait privée de ses fonctions cérébrales et motrices. La paralysie montait jour après jour. Elle éprouvait désormais de nombreuses difficultés à bouger les bras et les doigts. Nick le savait autant que le médecin de Katlyn. C’était fini. D’ici quelques heures, Katlyn serait décédée. Il était d’ailleurs étonnant qu’elle n’ait pas sombré dans le coma. Nick jeta un coup d’œil à la jeune femme étendue à côté de lui. Les yeux rougis par les larmes et cernés par la fatigue, les cheveux en bataille, la bouche arrêtée en une expression de douleur intense, elle semblait au plus mal. Il ne supportait plus de la voir ainsi.
  —  Je dois m’absenter quelques secondes. Tu tiens le coup d’accord ? Tu ne t’en vas pas avant que je ne sois revenu, hein ?
—  …
  Elle ne pouvait pas répondre, il en était conscient. Cependant, quand elle planta son regard vert dans le sien, il sut qu’elle lui promettait de tenir le coup et de rester en vie jusqu’à ce qu’il revienne. Elle ne voulait pas mourir seule. Elle voulait que le visage de Nick soit la dernière chose qu’elle verrait avant de sombrer. Le jeune homme s’enferma dans la salle de bains quelques instants. Quand il en ressortit, il sentit tout de suite que quelque chose n’allait pas. Il s’approcha de Katlyn et s’aperçut qu’elle ne bougeait plus. Sa respiration semblait s’être arrêtée et son visage était figé en un demi-sourire. Ses yeux trahissaient sa souffrance mais son visage avait une expression sereine, changeant radicalement de l’expression habituelle de douleur qui restait gravée sur son visage.
  —  Katlyn? Silence. Katlyn? Nick s’approcha. Non… Non, pas toi ! Pas maintenant ! Tu n’as pas le droit, Katlyn ! Non ! Non ! Pas toi… Il commença à pleurer. Tu m’avais promis d’attendre que je revienne. Tu n’avais pas le droit de partir, pas comme ça, pas maintenant ! Je t’aime tellement…
  Il s’avança vers elle, prit sa main dans la sienne et pleura de plus belle. Une faible pression sur sa main l’arrêta net dans ses sanglots. Derrière ses yeux embués de larmes, il observa les doigts qui s’étaient doucement resserrés autour de sa main dans un geste d’adieu. C’était fini. Katlyn venait de rendre son dernier soupir. Il ferma doucement ces yeux, désormais sans expression, qui le fixaient et éclata une nouvelle fois en sanglots. Sa femme était morte. Elle ne cesserait de lui manquer. Il ne cesserait de la pleurer…
×××
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brevesdenatlyn · 7 years
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Are you gonna love me? - "World Tour"
Number of parts: 1.
Pairings: Nick x Katlyn.
Synopsis: "Une oreillette sur l'oreille, elle attendait le signal de Big Rob. Les répétitions allaient bientôt commencer et certaines fans avaient des pass pour y assister. Katlyn attendait que Big Rob la prévienne de leur arrivée."
> World Tour 2010 - Cleveland - Trente-et-un août
  Katlyn se tenait debout au milieu de la salle de concert avec un bloc-notes contenant toutes ses directives pour la tournée des Jonas Brothers. Il y en avait beaucoup. Une oreillette sur l'oreille, elle attendait le signal de Big Rob. Les répétitions allaient bientôt commencer et certaines fans avaient des pass pour y assister. Katlyn attendait que Big Rob la prévienne de leur arrivée. En attendant, elle relisait ses directives pour le concert qui se déroulerait dans quelques heures. Tout à coup, quelqu'un arriva derrière elle et posa ses mains sur ses yeux. Elle sourit.
  —  Devine qui c’est !
—  Kevin, je t'ai déjà demandé d'arrêter ça.
—  Il y a erreur sur la personne.
—  Je sais bien que c'est toi, Nick. Je t'ai entendu arriver.
  Nick enleva ses mains des yeux de Katlyn et la fit pivoter.
  —  Ah bon ?
—  Tu as une démarche unique, chéri.
—  Hmm. J'aime quand tu m'appelles chéri.
  Il déposa tendrement ses lèvres sur les siennes pour un doux et bref baiser.
  Oui, bref. On a du boulot, je vous signale !
  —  Tu ne devrais pas être en coulisses, toi ?
—  Logiquement, si. Mais je savais que je te trouverais là.
—  Je te manquais ?
—  Un peu quand même.
  Nick la prit contre lui. Katlyn ferma les yeux pour savourer son bien-être. Elle s'endormirait bien là. Une tournée, c'était très épuisant. Les trois garçons étaient toujours plein d'énergie. Katlyn se demandait comment ils faisaient. Elle avait un peu de mal à suivre parfois.
  —  Katlyn ? Tu m’entends ?
—  Fort et clair, Big Rob, marmonna Katlyn.
—  Dis à Nick de te lâcher et de déguerpir vite fait avant que je n'arrive avec toutes ces filles.
—  Je fais passer et je vous attends.
  Fin de transmission.
  —  Big Rob ?
—  Il m'a dit de te dire de me lâcher et de déguerpir vite fait avant qu'il n'arrive avec toutes les fans qui ont des pass.
—  Hmm. Menace à prendre au sérieux. Mais j'ai quelque chose à te demander d'abord.
—  Qu'est-ce que c’est ?
—  Monte sur scène avec moi.
—  Ça ne va pas, non ?
—  Tout le monde est d'accord. Il ne manque plus que le tien.
—  J'ai un planning, je te signale.
  Nick prit le stylo que Katlyn avait épinglé sur son T-shirt ainsi que son bloc-notes sur lequel était noté son planning et y inscrivit quelque chose. Puis il le lui rendit. Dessus, il avait noté en majuscules : « PLAYING AND SINGING A LITTLE BIT LONGER WITH NICK JAY » En double. Une fois pour les répétitions, une fois pour le concert.
  Il est fou.
  —  Voilà, c'est sur ton planning maintenant. Je veux qu'on leur montre un peu de quoi on est capable tous les deux, dit-il en souriant.
—  Je te déteste.
—  Non, je sais que tu m'aimes.
—  Je ne veux pas.
—  Qu'est-ce que je pourrais faire pour te convaincre du contraire ?
—  ...
—  J'ai envie de partager avec toi ce rêve que je vis au quotidien. J'ai envie que tu ressentes par toi-même ce que je te raconte avec tant d'enthousiasme. Je veux que tu rendes ce concert exceptionnel.
—  ...
—  Promis, je te laisse tranquille après.
  Je rêve. Il est pire qu'un gamin.
  Katlyn garda le silence, ne sachant quelle réponse lui donner. La positive lui ferait très plaisir, c'était certain ; la négative, beaucoup moins. Affronter une salle de plus de dix mille personnes, très peu pour elle mais c'était un défi intéressant.
  —  Nick, sale môme que tu es ! Lâche-la et sauve-toi !
—  Oups.
  Big Rob venait d'arriver avec toutes les privilégiées qui se mirent à hurler en voyant Nick qui se sauva.
  —  Hey, Nick !
  Il s'arrêta et se retourna, ignorant le regard noir de Big Rob qui luttait pour retenir toutes les fans présentes.
  —  Hum ?
—  C'est d'accord.
—  Vrai ?
—  Mais tu me le paieras cher !
—  Ah ah ! Je me doutais que tu allais dire ça.
—  Dégage, maintenant !
  Nick ne se fit pas prier et partit en courant. Katlyn se tourna vers Big Rob en souriant. Il était temps de vérifier l'identité de tout ce beau monde. Elle chercha ses listes qu'elle aurait dû mettre en premier sur sa pile de papiers avant que Nick n'arrive. Quand elle les eut retrouvées et mises sur le dessus de sa pile, elle releva la tête.
  —  Allons-y, tout le monde ! Je veux vos noms, vos pass et une carte d'identité. Il y eut un mouvement de protestation. Mesure de sécurité. Ce n'est pas moi qui décide !
  En protestant, elles s'y mirent toutes. Big Rob veillait au grain. Au bout d'un long moment, toutes les identités des VIP furent vérifiées. Big Rob et Katlyn leur indiquèrent où elles devaient s'installer. Ensuite, la jeune femme fila en coulisses.
  → Plus tard...
  Katlyn monta sur scène et s'installa devant le piano sous le regard ahuri de toutes les filles présentes. Elles ne s'attendaient pas à la voir ici. Nick, lui, était assis sur le piano. Il lui fit un large sourire en la voyant, un sourire qui en rendit plus d'une jalouse dans la salle.
  Que voulez-vous ? C'est moi qu'il veut. Ne me demandez même pas pourquoi. Je n'en ai aucune idée. C'est comme ça, tout simplement.
  Nick se tourna vers leur mini-public et s'adressa à lui.
  —  Vous la connaissez déjà, hein ? Vous l'avez rencontré tout à l'heure en arrivant. Elle ne rigole pas avec la sécurité, surtout avec la mienne. Un vrai pitbull. Pire que Big Rob.
—  Enfoiré, marmonna-t-elle.
—  Elle s'appelle Katlyn et c'est notre assistante. Et, puisqu'on est en petit comité, on vous propose une petite surprise.
  Il ponctua sa phrase par un clin d'œil qui rendit ces filles plus hystériques qu'elles ne l'étaient déjà. Nick fit signe à Katlyn de commencer à jouer. Les mains de cette dernière tremblaient. Elle n'aimait pas quand il y avait du monde autour d'elle mais elle s'était promis de le faire pour Nick. Ça semblait tellement le réjouir. Elle respira un grand coup et imagina qu'ils n'étaient que tous les deux dans cette immense pièce. Ses tremblements cessèrent et elle commença à jouer sans que personne – sauf Nick évidemment ! –  n'ait remarqué quoique ce soit. Ils chantèrent ensemble comme ils avaient tant l'habitude de le faire en privé. C'était comme la première fois qu'ils l'avaient fait. C'était magique. C'était magnifique et très impressionnant. A la fin de la chanson, Katlyn descendit de scène et rejoignit les coulisses. Les garçons la rejoignirent à la fin de la soundcheck. Cependant, sentant que Nick voulait lui parler seul à seule, Joe et Kevin trouvèrent un bon prétexte pour s'éclipser. Le jeune couple alla dans la loge du jeune homme qui se laissa tomber sur un fauteuil et fit signe de venir à Katlyn de le rejoindre. Elle s'assit sur ses genoux et il l'enlaça doucement avant de m'embrasser.
  —  Elles étaient jalouses, hein ?
—  Très. Ça se voyait rien qu'à la tête qu'elles tiraient quand elles t'ont vues dans mes bras tout à l'heure.
—  Ça a l'air de t'amuser.
—  J'ai trouvé ma perle rare.
  Katlyn se sentit rougir, ce qui le fit sourire.
  —  Celle qui te considère comme le garçon le plus normal du monde ?
—  Exactement. Nick marqua un instant de silence. Dis-moi, pourquoi tes mains tremblaient tout à l'heure ?
—  ...
—  Katlyn ?
—  Légère crise d'angoisse. Ça arrive souvent quand il y a beaucoup de monde autour de moi.
—  Tu aurais dû me le dire. Je ne t'aurais jamais forcée à monter sur scène si j'avais su...
  Elle posa son doigt sur ses lèvres pour l'interrompre.
  —  Je dois surmonter cette peur stupide. Et j'ai passé un merveilleux moment avec toi. Je suis prête à recommencer ce soir, même si ce sera difficile pour moi d'affronter autant de monde.
—  Tu n'es pas obligée si ça te fait si peur.
—  Je veux recommencer. C'est mon défi du jour pour vaincre cette peur.
—  Pourquoi tu fais ça ?
—  Parce que ça te fait plaisir. Et ton bonheur me rend heureuse. C'est tout simple. Elle changea de sujet. Bon, ce n'est pas que je n'aime pas rester avec toi, mais j'ai encore du boulot avant ce soir.
  Katlyn tenta de se lever mais il la retint.
  —  Non, toi, tu restes là et tu te reposes. Tu es exténuée.
—  Et qui va faire mon boulot pendant que je dors, Dr Jonas ?
—  Moi.
—  Toi ?
—  Toi, tu dors. Moi, je bosse. Si tu continues à ce rythme-là, tu vas t'écrouler.
—  Mais...
—  Pas de « mais » ! J'en toucherais deux mots à mon père.
  Sur ce, Nick se leva et allongea sur le canapé de sa loge. Il enfila une casquette, ses Ray-ban et prit son bloc-notes. Avant de partir, il lui déposa un baiser sur le front et lui murmure un « Repose-toi bien » dans l'oreille. Il avait raison, comme souvent. Elle était épuisée. Avant même que la porte ne se referme, elle s'était endormie. Quand elle se réveilla bien plus tard, Nick était installé à côté d'elle et la regardait dormir. Il lui annonça que c'était bientôt l'heure. Ils se levèrent et ce fut reparti pour un tour.
  Vous savez quoi ? Je suis montée sur cette scène pour chanter A little bit longer avec Nick et on a fait un tabac !
  La présence de Katlyn était obligatoire à la séance de dédicaces qui suivit et elle fut surprise de voir des fans venir lui demander des autographes. C'était vraiment impressionnant et ça lui faisait plaisir. Ils étaient vraiment adorables.
  M'enfin, je ne ferais pas ça à toutes les dates de la tournée et Nick le sait !
×××
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brevesdenatlyn · 7 years
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Brèves de Natlyn - "Refoulement"
Number of parts: 1.
Pairings: Nick x Katlyn.
Synopsis: "Katlyn… Voilà trois ans qu’elle avait pris la fuite. Après l’enterrement de Brooke, elle avait tout simplement disparu en ne laissant qu’un mot bref et un numéro de téléphone à l’intention de son fiancé."
Jeudi 13 juin 2013
00h02
Appartement de Nick Jonas.
  Nick ne parvenait pas à dormir cette nuit-là. Chaque année, c’était la même chose. Chaque année, il passait la nuit du douze au treize juin debout, incapable de dormir. Cette insomnie si particulière durait depuis trois ans, depuis la mort de Brooke Davis. Brooke était la meilleure amie de sa fiancée, Katlyn Itachi. Nick se sentait coupable de sa mort. C’était sa faute. Il était secouriste. Il aurait dû arriver plus tôt. Quand l’appel avait été passé, il avait sauté dans son camion et prit la route mais était malheureusement arrivé trop tard. C’était en personne qu’il avait dû annoncer cette triste nouvelle à Katlyn.
Katlyn… Voilà trois ans qu’elle avait pris la fuite. Après l’enterrement de Brooke, elle avait tout simplement disparu en ne laissant qu’un mot bref et un numéro de téléphone à l’intention de son fiancé. Depuis, elle vivait en France et composait des chansons qu’elle enregistrait ensuite avant de les mettre sur Youtube. Nick les avait toutes vues. Toutes. Parfois, elle lui manquait tellement qu’il regardait ses vidéos encore et encore. Il l’avait peu au téléphone. Elle lui manquait vraiment terriblement. Cette nuit, s’il ne dormait pas, c’était de sa faute à elle, sa fiancée, qu’il aimait plus que de raison. Aujourd’hui, c’était son anniversaire. Il lui avait souhaité les années précédentes mais elle n’avait jamais répondu. Normal. Fêter son anniversaire revenait à fêter la mort de sa meilleure amie et Nick savait que Katlyn n’avait pas fait son deuil. De même qu’elle n’avait toujours pas pleuré. Pourtant, Nick l’avait appelée plus tôt dans la journée. Il voulait absolument la revoir et son anniversaire était l’occasion idéale pour ça. Elle avait commencé par refuser. Il avait senti qu’elle ne céderait pas d’un pouce puis il avait fini par la convaincre.
Elle allait donc revenir à New-York, sa ville natale, la ville où sa famille ses amis vivaient, pour célébrer son anniversaire. Peut-être réussiraient-ils à la convaincre de revenir pour de bon ? Nick était stressé à l’idée de la revoir. Il espérait que ses sentiments à son égard n’avaient pas changé. Katlyn n’avait plus été capable de dire « je t’aime » après l’incident. Cette attitude faisait douter Nick. Il avait peur que la femme qu’il aimait ait changé, qu’elle soit devenue quelqu’un d’autre, qu’elle ne l’aime plus comme ils s’étaient aimés des années plus tôt. Elle ne lui en avait jamais voulu d’être arrivé trop tard. Elle n’avait même rien dit, n’avait plus rien laissé passer. Elle s’était fermée à toutes les émotions et portait un masque dur et froid. Nick avait peur de ne jamais retrouver cette femme qu’il avait tant aimée et qu’il aimait toujours autant. Alors, il repensait la fête surprise qu’il avait organisé, à Hope, la fille de Kevin et Danielle, qui avait tant tenu à l’aider et à cet appel téléphonique qui avait fini par persuader Katlyn de revenir…
  - Flashback -
  —  Je suis désolée, Nick. J’ai un emploi du temps chargé cette semaine.
—  Mais, Katlyn, c’est ton anniversaire !
—  Si tu crois que ça m’amuse de fêter mon anniversaire, tu te trompes.
—  Je sais que tu ne veux pas revenir à cause de ce qui s’est passé.
—  Ça n’a rien à voir.
—  Katlyn, tu t’es enfuie après l’enterrement de Brooke. Personne ne t’en a empêché car tout le monde savait combien tu souffrais de cette perte. Tout le monde savait que ce serait dur pour toi de remonter la pente. Tu as pris sa mort comme un abandon mais c’est toi qui nous as abandonnés !
—  …
—  On ne t’a pas vue depuis trois ans. Hope se faisait une joie de te revoir. Toute notre famille aussi. Kathy, je comprends que tu ne veuilles pas fêter ton anniversaire. Je comprends que tu te sentes mal depuis la mort de Brooke mais, s’il te plait, reviens. Ça fera plaisir à tout le monde.
  Il y eut un remuement de papiers, comme si elle cherchait quelque chose. Le bruit des touches d’un ordinateur. Une conversation. En français. Nick ne comprit pas mais il savait qu’il avait gagné. Katlyn allait enfin rentrer à New-York. Même si ce n’était que pour une brève période.
  —  Mon avion atterrit à huit heures. Tâche d’être à l’heure.
  - Fin -
  Dans huit heures, l’avion de Katlyn atterrirait et Nick serait là pour l’accueillir. Trois ans. Cela faisait trois ans qu’ils ne s’étaient pas vus. Précisément, depuis le jour qui avait suivi l’enterrement de Brooke. Ils avaient tous été choqués, bouleversés. Katlyn était partie seule, sans rien, ni personne. Elle avait trouvé un job. Elle écrivait des chansons pour des petits et des grands noms de la musique française. Tout le monde se l’arrachait là-bas. Jamais, Ô grand jamais, elle n’avait pleuré la mort de Brooke. Elle n’en avait pas parlé, ni versé une seule larme. Elle avait été choquée, bien plus que tout le monde. Si seulement elle connaissait la réelle vérité, elle ne serait pas revenue et en aurait probablement voulu à Nick. Cependant, elle ne savait rien et ne soupçonnait rien. Comment réagirait-elle en apprenant que Brooke avait laissé un message sur le répondeur de Nick pour lui dire de transmettre ses excuses à Katlyn avant de se suicider en se tranchant les veines ? Nick le supportait de moins en moins. Il ne supportait plus de connaitre cette cruelle vérité. Elle le torturait, lui filait des cauchemars et des sueurs froides, le rendait malheureux depuis trois longues années. Tôt ou tard, il allait devoir l’avouer à Katlyn ou il imploserait. Cette dernière ignorait tout du message et des véritables raisons de cette mort. On lui avait seulement dit que Brooke avait eu un accident domestique et qu’un voisin avait appelé pour leur signaler l’urgence. Elle les avait cru, y croyait toujours. Que se passerait-il quand elle saurait la vérité vraie ? Nick se torturait encore. Il n’y avait qu’une personne à qui il pouvait confier tout ça. C’est à cette personne qu’il pensa lorsqu’il sombra enfin dans le sommeil.
  Jeudi 13 juin 2013
8h02
Aéroport.
  —  Oh, Seigneur ! Je suis en retard !
  Nick courait dans l’immense hall de l’aéroport, slalomant entre les gens et s’excusant lorsqu’il les percutait. Il tenait fermement Hope par la main. La petite fille avait absolument tenu à l’accompagner. Il faut dire que Katlyn était sa marraine et qu’elle avait toujours veillé à son bien-être avant son départ. L’adulte avait énormément manqué à la petite fille de huit ans maintenant.
  —  Tu crois que Kathy est venue ?
—  Absolument. Katlyn n’a jamais été du genre ponctuelle mais elle prévient avant de poser un lapin.
—  Pourtant, elle n’a dit à personne qu’elle était partie.
—  A part nous, personne ne sait qu’elle revient aujourd’hui.
—  Elle rentre vraiment ?
—  Je l’ignore, Hope.
—  J’aimerais bien qu’elle reste. Elle m’a manquée.
—  A moi aussi.
  Des gens affluaient de partout dans cet aéroport. Il était noir de monde. Comment allait-il trouver sa fiancée dans tout ce capharnaüm ? Le brouhaha mêlé aux mouvements commençait à l’étourdir. Il n’avait jamais été fan des foules et l’effet qu’elles avaient sur lui était toujours le même. Il avait terriblement hâte de trouver Katlyn et de sortir d’ici.
  —  Tu la vois, tonton ?
—  Non. Il y a trop de monde.
—  Il faut la trouver !
—  J’ai une idée. Tu vas monter sur mes épaules et, quand tu la vois, tu me dis où aller. D’accord ?
  La petite fille acquiesça. Nick la fit grimper sur ses épaules et tous continuèrent leur chemin en scrutant la foule. Hope prenait cette mission très à cœur et regardait tout autour d’elle à la recherche de sa marraine adorée. Ce fut au bout de dix minutes de recherche qu’elle distingua enfin un visage qu’elle connaissait.
  —  Par-là, cria-t-elle à Nick.
  Nick suivit la direction indiquée par sa nièce. Quittant l’attroupement formé autour des guichets et des scanners à bagages, il atterrit à l’entrée d’un couloir. Là, une femme qu’il ne reconnut pas de prime abord attendait avec une petite fille de cinq/six ans. Il lui fallut quelques minutes pour se rendre compte qu’il s’agissait de sa fiancée. Elle était passée d’un style simple et bon marché à un style plus riche, plus classe. Auparavant, elle se serait promenée en jogging et T-shirt, sans maquillage et avec une simple queue de cheval mais il semblait que ça ait changé. A en croire son jean Kaporal, son T-shirt Teddy Smith et ses converses faites sur mesure avec son logo estampillé dessus, elle avait dépassé le stade de simplicité. Ses cheveux, autrefois longs et blond vénitien, étaient aujourd’hui courts et blonds platine avec une mèche violette. Elle ne portait plus ses lunettes et arborait un tatouage sur le poignet. Nick ne vit pas ce qu’il représentait mais le dessin dépassait de la montre derrière laquelle il était caché, une montre de grand luxe. De cette main tatouée, elle tenait la main de la petite fille. Cette dernière était habillée sobrement. Si elle portait des vêtements de marque, on ne le remarquait pas. C’était une petite fille très mignonne. Plutôt grande pour son âge, elle avait quelques formes qui lui donnait un air à croquer. Ses cheveux blonds étaient attachés en deux petites couettes qui dégageait son visage pâle. Elle était adorable. Nick resta figé devant sa fiancée – s’il pouvait toujours l’appeler ainsi – et perdit ses mots. Katlyn lui sourit mais il décela un éclat dans son regard. Elle cachait quelque chose. Il garda ce détail pour lui afin de ne pas causer une scène au beau milieu de l’aéroport.
  —  Je fais le déplacement juste pour te voir et tu n’es pas content ? Tu as un problème ?
—  Non, aucun, répondit Nick en déposant Hope au sol. Je suis très content que tu sois venue. Je ne m’attendais juste pas à ce que tu aies autant changé en trois ans.
  Hope se jeta dans les bras de sa marraine, ravie de la revoir à la maison. Il y avait tellement longtemps qu’elle attendait son retour. Katlyn s’agenouilla et, sans lâcher la main de la petite fille, serra Hope dans ses bras. Le temps avait passé mais elle n’avait pas oublié la jeune fille et avait toujours pensé à lui envoyer une carte et un cadeau pour son anniversaire.
  —  Tu m’as manquée !
—  A moi aussi, tu m’as manquée. Je suis contente de te revoir, Hope.
  Katlyn relâcha la petite fille et se redressa pour faire face à son fiancé. Ce dernier la détaillait de haut en bas sans un mot. Il remarqua qu’elle portait toujours la bague de fiançailles qu’il lui avait offerte lors de sa demande. Elle tenait donc encore à lui.
  —  Qui est-ce ?
  Il désigna la petite fille d’un signe de tête, curieux d’en savoir plus à ce sujet. Elle était trop vieille pour qu’elle soit issue d’une relation autre que la leur. Il était également impossible qu’elle soit leur fille.
  —  Ma fille, Angela.
—  Ta… Fille ?
—  J’ai rejoint une association pour aider les enfants handicapées. Ils cherchaient à aider cette petite fille, à la confier à une famille convenable. J’étais en charge de son cas. J’ai fini par m’attacher à elle et j’ai décidé de l’adopter.
—  Je… Je ne sais pas quoi dire.
—  Je t’expliquerais plus en détails mais pas ici. Il y a trop de bruits et de gens. Je sais combien tu détestes ça.
—  C’est vrai. Sortons. Si on peut choper un bus retour vide, on aura de la chance.
—  Un bus ? Qu’as-tu fait de la voiture ?
—  Je l’ai vendue.
—  Pourquoi ?
—  Parce que j’avais besoin d’argent pour payer mon loyer.
—  On va arranger ça.
  Nick remarqua enfin l’énorme valise qui était dissimulée derrière Katlyn et sa fille. Il attrapa l’anse de cette valise et la main de Hope. Katlyn souleva Angela et la prit contre elle. Quand ils se retrouvèrent dehors, elle sortit son téléphone et appela quelqu’un. Ils n’eurent pas à attendre longtemps avant qu’une Ford Mustang ne se gare devant l’aéroport.
  —  Efficace.
—  Le bus, c’est dangereux pour les gens comme toi.
—  Comme moi ?
—  Les agoraphobes.
—  Je ne suis pas…
—  Si, tu l’es. Pas à un point extrême mais tu l’es quand même.
—  Tu me connais toujours aussi bien.
  Katlyn leva les yeux au ciel. Il lui avait été impossible d’oublier Nick durant ces trois ans et elle n’avait rien fait pour. Elle l’aimait toujours et le fait qu’il ait insisté pour qu’elle revienne et qu’il soit venu en personne pour l’accueillir lui confirmait que c’était pareil pour lui. Des âmes sœurs. C’est ce qu’ils avaient toujours été. Ils montèrent en voiture sans aucun signe d’affection. Ils n’osèrent pas. Le temps avait mis une distance entre eux, une distance qu’il se devait de briser. Cela les faisait souffrir tous les deux mais Katlyn ne l’avait-elle pas mérité ? Nick posa sa main sur son épaule et la secoua un peu pour la sortir de ses pensées. Leur premier contact. Sa main était chaude et rassurante, comme elle l’avait toujours été. Cette main lui avait manqué. Elle avait caressé son corps, avait serré sa main, l’avait réconforté… Il lui adressa un sourire. Elle résista à l’envie de se jeter dans ses bras. Ils montèrent tous en voiture et prirent la route. Durant le chemin, Katlyn reçut un appel qu’elle prit. Comme elle s’exprimait en français, Nick ne comprit rien. Pour s’occuper le temps du trajet, il revoyait le planning de la journée qui allait être chargée. Tout d’abord, installer Katlyn et sa fille dans son appartement afin qu’elles puissent se reposer du voyage. Il y avait quand même cinq heures de décalage horaire entre la France et New-York. Ensuite, il faudrait faire les préparatifs de dernière minute à l’appartement de ses parents et trouver une excuse pour y emmener Katlyn. Bien sûr, Nick avait déjà réfléchi à tout ça et chacun des problèmes qui avaient pu se poser avait été résolu. Comme prévu, Nick fit déposer Katlyn et Angela chez lui en leur recommandant de se reposer. Danielle, la femme de Kevin, les y attendait. Nick avait un peu menti en déclarant être le seul avec Hope à savoir que Katlyn venait. Les deux parents de la petite fille étaient eux aussi au courant car le jeune homme avait eu besoin d’un coup de main pour monter ces retrouvailles. Il se rendit d’ailleurs chez Kevin pour y faire les derniers pr��paratifs concernant les mets pour l’anniversaire surprise pendant que Hope s’amusait dans le jardin. L’ainé remarqua tout de suite que quelque chose gênait le plus jeune.
  —  J’ai déjà vu cet air. Qu’est-ce qui se passe ?
—  Euh…
—  Tu as insisté pour que Katlyn revienne le jour de son anniversaire et là, tu te prends à regretter.
—  Ça n’a rien à voir.
—  Alors ?
  Nick lui raconta alors tout ce qui le tracassait depuis trois ans. Toute la vérité. Une vérité qu’il était seul à connaitre. Une vérité qui le torturait depuis trois ans. Brooke avait été enterrée le jour de l’anniversaire de Katlyn. C’était quelque chose qu’on oubliait pas facilement.
  —  Ça fait trois ans aujourd’hui. Katlyn ne l’a pas oublié. Je l’ai vu.
—  Le contraire aurait été étonnant mais Katlyn a toujours pris sur elle. Pourquoi t’inquiètes-tu ?
—  Elle… Elle n’a jamais pleuré, ni ne s’est confiée. Elle a tout gardé pour elle. J’ai… J’ai peur que…
—  Quoi ?
—  J’ai peur qu’après avoir refoulé tant d’émotions… Elle peut imploser à tout moment et j’ai peur qu’elle ne fasse une bêtise à refouler ses émotions comme ça.
—  C’est vraiment ça qui t’inquiète ? Alors, redevenez aussi proches que vous l’étiez il y a trois ans et laisse la te parler comme elle le faisait. Elle sait qu’avec toi, elle peut se confier.
  Kevin avait réussi à persuader son frère. Nick ignorait combien de temps Katlyn avait prévu de rester mais il savait qu’il pouvait l’amener à lui parler. Il rentra chez lui dans le cours de l’après-midi quand tout fut fini et retrouva Katlyn, debout dans son bureau, celui qu’il avait pris le soin de lui aménager quand ils s’étaient installés ici. Elle regardait les photos, les posters, les notes et tous les bibelots qui avaient un jour composés son univers.
  —  Tu as tout laissé exactement comme c’était.
—  J’ai toujours espéré que tu reviendrais.
—  Je savais que tu m’attendrais.
  Elle soupira. Comment pouvait-elle lui faire comprendre qu’elle était revenue parce qu’il le lui avait demandé ? Ces trois années passées en France lui avaient fait du bien, lui avaient permis de trouver une vocation mais, chaque jour, lorsqu’elle se réveillait seule dans son grand lit, elle se prenait à regretter la présence de Nick. Il lui avait manqué. Aussi mue par un désir qu’elle ne pouvait plus contrôler, elle s’approcha de lui et scella ses lèvres sur les siennes. Nick ne se fit pas prier et l’approfondit laissant glisser ses mains sur le corps de sa fiancée comme si elle n’était jamais partie.
  —  Ça fait tellement de bien de te retrouver.
—  Pourquoi tu m’as rappelé à toi, Nick ?
—  Je ne supportais plus ton absence. Ça me rendait fou.
—  Je suis revenue.
—  Pour combien de temps ? Soupira-t-il, s’attendant à un court délai.
—  Jusqu’à la fin de notre vie.
—  Quoi ?
—  Je suis définitivement revenue. Pour toi. Pour notre famille. Je ne supportais plus ton absence. Tu m’as convaincue qu’il était temps.
  Ils s’embrassèrent de nouveau. Les sensations étaient toujours les mêmes. L’amour qu’ils se portaient était toujours là. Ils s’aimaient, se retrouvaient, s’unissaient à nouveau. Rien n’était plus bon que de faire un de nouveau avec l’être qu’on aime au point de se sentir mourir lors de son absence.
  —  Où est… Commença-t-il, hésitant.
—  Angela ? Elle dort. Dans notre chambre. C’est une petite fille adorable.
—  Je vais devoir apprendre à la connaitre.
—  Je t’aiderais.
—  Que dirais-tu d’aller surprendre mes parents à leur appartement ce soir ?
—  Leur appartement ? Qu’ont-ils fait de cette petite maison qu’ils avaient avant ?
—  Les temps sont rudes. On les a obligés à déménager faute de pouvoir payer.
—  C’est dommage. Ils aimaient tellement cette maison.
—  Et elle leur manque autant que tu m’as manqué.
—  Je crois que je peux faire quelque chose.
—  Es-tu devenue riche ?
—  Non, pas riche. Juste bien payée.
—  C’est à toi qu’on est supposés faire un cadeau.
—  Vous retrouver, c’est mon cadeau. Je n’ai besoin de rien d’autre.
—  Si tu savais combien j’ai espéré ton retour.
  Nick resserra ses bras autour de Katlyn pour se rassurer et s’assurer qu’elle était bien là, que ce n’était pas un rêve. Ils passèrent le reste de l’après-midi à discuter, à se retrouver, à renouer, à retrouver qu’ils avaient perdu. Ils y parvinrent sans mal. C’était comme si Katlyn n’était jamais partie. Nick fit la connaissance d’Angela. Le soir venu, ils se rendirent chez les parents Jonas où tout le monde les attendait. Au cours de la soirée, Nick réfléchissait encore à la façon dont il ferait parler Katlyn sur le sujet tabou. Il ne trouva rien. Pourtant, il s’aperçut bientôt que le destin – s’il en était ainsi ! – avait tourné en sa faveur…
  Vendredi 14 juin
03h57
Appartement de Denise et Paul Jonas.
  Il était près de quatre heures du matin. La petite fête avait eu son succès. Katlyn avait été surprise mais également très heureuse. Jamais elle ne s’y était attendue. Tout le monde s’était réuni pour elle, pour lui souhaiter son anniversaire. Pour fêter ce retour et cet anniversaire, ils avaient tous forcé sur l’alcool. Ainsi Joe ronflait paisiblement sur le sol. Ses parents l’avaient ramené chez lui. Ils allaient revenir. Katlyn allait avoir besoin d’un taxi aussi. Nick ne lui connaissait pas une telle descente. Il avait fini par se laisser aller aussi. Désormais, ils étaient aussi torchés l’un que l’autre. Angela et Hope avaient été couchées avant de voir ce spectacle. Bien que saoule, Katlyn semblait en pleine forme. Cependant, on le disait et le répétait souvent, il ne faut pas se fier aux apparences. Bientôt, elle aborda un sujet douloureux pour appuyer un argument à propos d’un sujet que les derniers encore debout ignorait totalement car elle divaguait trop pour aligner deux mots qui formeraient une phrase cohérente.
  —  Si Brooke était là, elle…
  Le silence tomba. Nick remarqua qu’il ne restait que Katlyn et lui dans la pièce. Les autres étaient partis comme des fantômes. Ou alors ils étaient trop bourrés pour s’en rendre compte. Ce qui était sûr, c’était qu’Angela était endormie dans la chambre d’amis.
  —  Kathy ?
  L’interpellée avait le regard vague et semblait vraiment ailleurs. Elle parla. Plus pour elle-même que pour qui que ce soit d’autre.
  —  Si elle était là… Elle marqua une pause avant de reprendre. Brooke, pourquoi es-tu partie ? Pourquoi tu m’as abandonnée ?
   Katlyn tomba à genoux. Nick ne savait pas quoi faire. Il était déconcerté. Lorsqu’elle avait fondu en larmes, il s’était approché d’elle et l’avait prise contre lui.
   — Kathy…
—  Je sais tout, Nick. Elle m’a tout dit.
— Quoi ?
 — J’ai trouvé la lettre dans son appartement. Celle qu’elle a écrite entre l’appel qu’elle t’a passé et son suicide.
  Sa voix était entrecoupée de sanglots qu’elle ne pouvait contenir. Celle de Nick était empreinte du choc qu’il ressentait. Il n’avait donc pas été seul à porter ce fardeau durant tout ce temps. Il avait voulu se taire pour protéger Katlyn mais Brooke avait pris le soin de lui laisser une lettre. Pourquoi ?
  —  …
—  Elle savait que tu ne me dirais rien, que tu voudrais me protéger. Alors, elle a écrit cette lettre. Elle disait qu’elle s’excusait et tout… Je ne pouvais pas… Je ne pouvais pas rester après ça…
—  …
—  Je ne t’en veux pas, Nick… Je sais à quel point ça a dû être dur pour toi de garder le secret… Je sais combien tu veux me protéger…
  Il était donc vrai que l’alcool pouvait délier les langues. Nick ne savait ni quoi faire, ni quoi dire et ça ne s’arrangea pas quand Katlyn se mit à lui confier tout ce qu’elle avait sur le cœur, tout ce qu’elle avait refoulé depuis trois ans. Ses larmes ne cessaient de couleur. Nick restait là, à la tenir contre lui, pour tenter de la consoler comme un père consolerait son enfant. La pluie avait commencé à battre sol et fenêtres. Hormis cela, c’était le silence complet, seulement interrompu par les hoquets de Katlyn qui continuait de pleurer lentement sur l’épaule de son fiancé. L’alcool avait délié sa langue mais cette fois… Oui, cette fois, ça avait été douloureux. Tous les sentiments que Katlyn faisaient taire en elle depuis la mort de Brooke - sentiment d’abandon, de tristesse, de frustration, de désespoir et de solitude - elle les avait laissés éclater ce soir. Heureusement qu’ils étaient seuls. Le temps passait et, peu à peu, Katlyn se calma. Nick sentait sa respiration revenir à la normale. Elle s’endormit avant qu’il n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit. En l’observant dormir, il remarqua combien elle était épuisée. Il se promit d’en toucher deux mots à son employeur si elle en avait un. Ils étaient seuls au monde. Nick serra Katlyn un peu plus fort contre lui. Les affres du sommeil commençaient à l’attaquer lui aussi. Ne se sentant pas la force de bouger, il se vautra sur le sol sans lâcher Katlyn. Au contraire, il resserra davantage son étreinte. Les aveux qu’elle lui avait faits avait soulagé sa culpabilité. Il s’endormit donc l’esprit léger auprès de la femme de sa vie qu’il ne laisserait plus partir…
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brevesdenatlyn · 7 years
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Brèves de Natlyn - "Quand la pluie tombe"
Number of parts: 1.
Pairings: Nick x Katlyn.
Synopsis: "Au début, je pensais vraiment que j'allais mourir d'ennui à rester enfermée chez moi. Je suis quand même un agent fédéral ! Non, sans plaisanter, je détestais rester enfermée chez moi sans avoir rien à faire. Je dormais la journée pour calmer la douleur des plaies qui cicatrisaient lentement. La nuit, j'observai les rues de New-York. La pluie de ces derniers jours rafraîchissait le temps brûlant de ces jours d'été."
« Le front posé contre la vitre glacée, j'observai la pluie tomber drue sur New-York. Cela faisait plusieurs jours déjà qu'elle tombait sans relâche, nous confinant dans nos appartements, faisant sauter les compteurs et rendant les routes impraticables. Je n'avais participé à aucune des missions de défense du territoire et mon équipe d’agents fédéraux en était au même point. J'étais confinée chez moi sur ordre de mon supérieur. J'avais été grièvement blessée lors de la précédente mission et j’avais besoin de repos afin de récupérer complètement. S’il m'avait donné les moyens de quitter l'hôpital, il m'avait également consignée chez moi avec une garde rapprochée. Il avait fait annuler cette dernière le lendemain. C'était juste histoire de tester ma docilité apparemment. Comme si j'allais désobéir à un ordre direct de mon supérieur ! Au début, je pensais vraiment que j'allais mourir d'ennui à rester enfermée chez moi. Je suis quand même un agent fédéral ! Non, sans plaisanter, je détestais rester enfermée chez moi sans avoir rien à faire. Je dormais la journée pour calmer la douleur des plaies qui cicatrisaient lentement. La nuit, j'observai les rues de New-York. La pluie de ces derniers jours rafraîchissait le temps brûlant de ces jours d'été. La chaleur en était insupportable. Voilà une autre raison qui me poussait à dormir la journée. La nuit était calme, douce et fraîche tandis que la journée était agitée et brûlante. Bien que je dorme toute la sainte journée, je me sentais épuisée. Pourtant, rien n'aurait pu m'arracher à ma contemplation nocturne. Un homme avait pris cette habitude de toujours s'asseoir sur un muret de la ville visible de ma fenêtre. Toujours le même endroit. Toujours la même heure. Il venait même en temps de pluie. Apparemment, Nicholas n'avait pas peur de se mouiller. Toutes les nuits, il venait s'asseoir là et toutes les nuits, je l'observai. Je ne savais pas pourquoi mais quelque chose en lui m'attirait. Cette nuit encore, Nicholas s'assit sur ce muret. J'étais nerveuse. Aujourd'hui, je l'avais attendu. J'avais douté de sa venue. Femme de peu de foi que j'étais ! Malgré mon doute, je savais qu'il viendrait. Il se perdit dans ses pensées, inconscient du fait d'être observé. Il avait l'air si calme, si détendu. Je mourais d'envie de le regarder dans les yeux et de le sentir près de moi. Je venais de découvrir ce sentiment nouveau : l'Amour. Oui, moi, Katlyn Itachi, j'étais tombe amoureuse d’un homme. Non, pas d'un homme mais de cet homme. Nicholas Jonas. La pluie redoubla d'intensité, réveillant la douleur sourde qui me secouait le corps entier. Je ne bougeai pas. Lui non plus. La douleur ne parvenait pas à effacer ce que je ressentais à ce moment. Perdu dans sa contemplation, je ne la sentais pas. J'avais pris conscience d'une chose. Je l'aimais. Rien ne pourrait changer ça. J'attrapai un parapluie en toute hâte, déclenchant une vague de douleur qui me coupa le souffle. Je ne pris cependant pas le temps d’attendre qu'elle se calme sachant qu'elle ne s'apaiserait que si je dormais. J'étais ensuite sortie sous la pluie battante. Je n'avais rien d'autre que ce parapluie mais ça me suffisait amplement. Je m'approchai de l'endroit où Nicholas se tenait.
  —  Nicholas ?
  Il leva la tête vers moi. Il arborait cet air malheureux que je voyais toujours sur son visage quand il s'asseyait ici. Qu'est-ce qui le tracassait à ce point ? J'aimerais tant être dans sa tête pour le découvrir. J'aimerais tant le prendre dans mes bras pour le consoler. Comment prendrait-il ce que j'allais dire ou même faire ?
  —  Agent Itachi ?
—  Laisse tomber le « agent ». Qu'est-ce que tu fiches ici tout seul, sous la pluie ?
— Je comble la solitude. J'aime cet endroit.
—  C'est un bel endroit en effet.
—  Tu n'as pas l'air bien. Le capitaine ne t'a-t-il pas consignée au repos?
—  Je crois que tout le repos que je pourrais obtenir ne suffira pas à me remettre sur pied, dis-je alors en détournant enfin mon regard du sien.
  Le brun ne sembla pas comprendre. Il se leva du muret et se plaça à côté de moi. Je sentais son regard sur moi. Interrogateur. Pourquoi avais-je soudain si peur ? Il posa une main sur mon épaule. Malgré la pluie et le vent, elle était tiède et me procura un bien immense.
  —  Il semble que je ne sois pas le seul tourmenté. Tu peux être franche, tu sais ?
—  Tu veux vraiment que je te dise ce que je suis venue te dire ?
  Nicholas hésita un instant. Avait-il au moins saisi que je n'étais venue que pour le voir ?
  —  Oui.
—  Tu vas me prendre pour une folle mais je...
  Je ne trouvais pas mes mots. Ils étaient coincés dans ma gorge. J'étais incapable de lui dire. Je le regardai de nouveau dans les yeux. Sans crier gare, je fermai les yeux et me penchai vers lui. Je scellai ses lèvres avec les miennes. S'il était surpris, il n'en laissa rien paraître et accepta ce doux baiser. Je l'interrompis, honteuse.
  —  Sache que je ne te prends pas pour un fou.
—  Vraiment ?
—  J'attendais ça depuis un moment.
  Il ne me laissa pas le temps de répliquer, scellant à nouveau nos lèvres par un autre baiser plus long. J'étais heureuse qu'il accepte si facilement, qu'il ressente la même chose que moi à son égard.
  —  Je t'aime.
  Les mots étaient sortis spontanément cette fois-ci. Libérés de la peur qui les entravait, ils avaient fusé. La pluie qui tombait n'effaçait aucun des traits du visage de celui que j'aimais. Elle le rendait, au contraire, plus désirable que jamais.
  —  Ce n'était pas si compliqué, dit-il en riant.
  Je ris à mon tour, ce qui eut le don de me faire sentir toute l'intensité de la douleur qui me tenaillait. Je pensais qu'il était peut-être temps de rentrer chez moi. Il m'y raccompagna. Il ne dirait rien à mon supérieur de cette promenade nocturne si j'acceptais docilement qu'il vienne soulager la douleur.
Aurais-je pu le lui refuser ? »
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brevesdenatlyn · 7 years
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TOMORROW IS ANOTHER DAY
Tome : 3.
Nombre de chapitres: 24 / 24.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Nick était tellement fier de sa fille qu'il les entraînait souvent en promenade afin de montrer à tout le monde quel heureux papa il était. Aujourd'hui faisait partie de ces jours où il avait envie de mettre son nez dehors avec toute sa famille. Cependant, la raison était différente."
EPILOGUE
Katlyn Itachi [[email protected]]
À Julian Baker ;
  RE : Proposition de collaboration
  Bonjour,
  Je m'excuse d'ores et déjà du temps que j'ai mis à vous répondre.
J'ai bien réfléchi quant à la proposition que vous m'avez faite il y a quelques mois de cela et il me semble juste que je vous donne votre chance. J'admets cependant que je voudrais poser quelques conditions :
  Je voudrais que mon ami Kevin Jonas soit le réalisateur (ou, du moins, le coréalisateur) de ce film. Je lui fais entièrement confiance pour ce travail.
Vous n'êtes pas sans ignorer que j'ai à ma charge quatre enfants en bas âge qui nécessitent ma présence quasi-constante. Y aurait-il une possibilité pour que je dispose d'un emploi du temps allégé ?
  Ayant déjà une main de maître sur le scénario, vous demander de m'accorder ses faveurs me paraît de trop mais qui ne tente rien n'a rien.
  A ce sujet, il serait temps de contacter mon agent pour lui parler de ce projet. Après tout, il est là pour ça.
  Katlyn Itachi.
  Julian Baker [[email protected]]
À Katlyn Itachi ;
  RE : Proposition de collaboration
  Votre réponse m'enchante et vos conditions me semblent tout à fait raisonnables par rapport aux exigences de certains acteurs. Je pense que nous pourrons arranger tout ça sans aucun problème.
J'ai contacté votre agent qui se fait une joie de voir ce projet prendre vie. Il propose que nous nous voyions afin de signer votre contrat. Que diriez-vous de venir avec votre ami afin qu'il puisse lui aussi connaitre les termes de son contrat ? Nous vous laissons le soin de nous transmettre la date.
  Julian.
  Katlyn Itachi [[email protected]]
À Julian Baker ;
  Date du rendez-vous
  Mon agent et mon agenda nous suggèrent tous les deux la date du vingt-huit juillet aux alentours de quinze heures. Je vous propose de nous retrouver dans ce petit café en ville, celui qui vient d'ouvrir. Son nom m'échappe mais je me souviens très bien de son adresse. Nous discuterons là-bas.
  Katlyn.
  Julian Baker [[email protected]]
À Katlyn Itachi ;
  RE : Date du rendez-vous
  C'est parfait. Je vous retrouve donc là-bas le vingt-huit vers quinze heures.
Merci d'avoir accepté. Je sens que ce film sera une réussite.
  Julian.
  ×
  Katlyn avait signé le contrat. Kevin avait également signé le sien et s'était montré très honoré de réaliser son premier film à partir du livre de son amie. Peu de temps après, Nick et Joe leur avaient annoncé qu'ils s'étaient décidés à lancer leur carrière en solo. Comme promis, Julian avait fait en sorte que les conditions de Katlyn soient respectées. Elle avait donc un emploi du temps qui lui permettait de passer beaucoup de temps avec ses enfants. Le tournage ne commencerait qu'à la rentrée quand ils seraient finalement entrés à l'école. Sam avait enfin le niveau scolaire d'un enfant de son âge. Nick et Katlyn avaient rempli toutes les fiches d'inscription afin qu'il puisse fréquenter une véritable école et se faire plein d'amis. Nick avait également arrangé son emploi du temps afin de profiter pleinement de son statut de papa. Les deux parents s'étaient déjà arrangés avec Denise et Ethan pour qu'ils gardent Destiny lorsqu'ils seraient absents tous les deux. Ils le faisaient vraiment à contrecœur. Se séparer de leur bébé, ne serait-ce que pour une journée leur était déjà très difficile. Nick était tellement fier de sa fille qu'il les entraînait souvent en promenade afin de montrer à tout le monde quel heureux papa il était. Aujourd'hui faisait partie de ces jours où il avait envie de mettre son nez dehors avec toute sa famille. Cependant, la raison était différente.
  — Enfile ça.
— C'est quoi ça ?
— Un T-shirt.
  Katlyn finit par lever la tête du document qu'elle étudiait et jeta un œil sur le T-shirt que Nick portait. C'était un T-shirt noir tout simple avec pour seule inscription « I support my wife ».
  — D'où est-ce que tu sors ça ? Tu as une nouvelle lubie ?
— Tu te souviens de l'article que tu m'as montré il y a quelques semaines ?
— Oui mais je ne vois pas le rapport, répondit-elle confuse.
— Il est temps de mettre fin à cette rumeur. Tu verras que je ne suis pas le seul à le penser. Enfile-ce T-shirt.
  Obéissant, Katlyn prit le T-shirt et le passa par-dessus son autre T-shirt pour lui faire plaisir. L'inscription du sien était différente. « Everybody does not love me but my family does. Haters to the left! »
  — J'adore ce T-shirt.
— Merci. Attends de voir les autres.
— Les autres ?
— Allez, viens.
  Nick l'attrapa par le bras et la força à quitter le bureau. Dans le salon, tous leurs enfants étaient rassemblés. Eux aussi portaient des T-shirts similaires avec pour seule différence l'inscription « I support my mom. »*.
  — En quoi cela va nous aider ?
— Ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Hop, tout le monde en voiture.
  De plus en plus intriguée, Katlyn suivit toute sa petite troupe et grimpa dans le Chrysler tandis que Nick attachait tout le monde, Destiny la première. Leur petite fille ne comprenait rien du tout à l'instar de sa mère. Les trois autres semblaient parfaitement au courant de ce qui se passait. Même Elvis faisait partie du voyage. Quand Nick avait-il trouvé le temps de manigancer un plan derrière son dos ? Il sourit en montant en voiture, ravi de voir qu'il avait piqué sa curiosité à vif. Il conduisit en silence, se moquant éperdument du bon millier de questions qui fourmillaient dans la tête de sa fiancée à cet instant.
  — Okay, tu as gagné. Qu'est-ce que tu prépares ?
— Tu le sauras très bientôt.
— Je n'aime pas les surprises, pas plus que je n'aime attendre.
— Tu n'as jamais été patiente. Sauf avec les enfants.
— Je ne suis patiente que pour ce que je veux.
— Je sais.
— Dis-moi !
  Nick se contenta de lui sourire avant de reporter son attention sur la route. Frustrée de savoir qu'on lui cachait des choses, Katlyn observa le paysage, espérant peut-être avoir des détails sur l'endroit où ils allaient. Cette route ne lui était pas inconnue. Nick se rangea soudainement sur un parking improvisé aux côtés d'une bonne centaine de voitures. Katlyn reconnaissait cet endroit. Elle était déjà venue ici. Avec Nick d'ailleurs. C'était ce parc où ils avaient passé du temps alors qu'ils venaient de se mettre ensemble. Pourquoi l'emmenait-il ici et pourquoi y avait-il autant de monde ? Le temps qu'elle réagisse, Nick était déjà descendu de voiture avec les enfants et s'occupait de déplier la poussette. Katlyn finit par descendre de la voiture et inspecta les horizons.
  — Ah, bah, quand même ! On se demandait combien de temps vous alliez encore mettre pour arriver ! Ça fait un moment qu'on vous attend !
— Joe, tu m'excuseras mais j'ai une femme plutôt suspicieuse quand on lui fait des surprises.
  Katlyn rejoignit Nick tandis qu'il déposait leur petite fille tout endormie dans la poussette et qu'il l'attachait. Toute la famille Jonas était réunie autour de leur véhicule et quand elle disait toute, c'était bien toute. Denise, Kevin Senior, Frankie, Joe, Demi, Kevin et Danielle étaient là, arborant tous le même T-shirt avec l'inscription « I support Katlyn ». Sans oublier Winston, Riley et Macey aussi fidèles au poste que l'était Elvis.
  — Tu sais que je n'aime pas les surprises qui me sont destinées mais je vois qu'il n'est pas tout seul dans le coup.
— L'idée vient de moi. Ils n'ont fait que suivre mes ordres.
—C'est exact.
  Se retournant, Katlyn se retrouva face à Big Rob, Phil et Shane qui semblaient tous les trois faire partie de ce coup fourré.
  — J'étais donc la seule à l'ignorer.
— Il fallait qu'on garde le secret jusqu'à aujourd'hui.
— Et maintenant ?
— Maintenant, tu nous suis et tu arrêtes de te poser des questions. Tu vas avoir toutes les réponses dans un instant.
  Contrariée de se faire ainsi menée par le bout du nez, Katlyn emboîta le pas de Nick, tenant fermement la laisse d'Elvis qui était plus que ravi de se voir offrir une belle promenade. Nick ne la laisserait même pas toucher à la poussette. Quel ingrat ! Ils pénétrèrent tous dans le parc où ils retrouvèrent Josh en compagnie de Don et d'Ethan. Ils n'étaient d'ailleurs pas seuls. De nombreuses personnes étaient présentes ici, portant tous le même T-shirt. Ils étaient beaucoup, plus d'une centaine tous réunis là à bavarder les uns avec les autres. La petite famille croisa une camionnette d'une chaîne de télévision locale. Il y avait des journalistes pas loin. Katlyn supposa que les paparazzis devaient aussi traîner dans le coin. Ils étaient toujours là à l'affût de leurs moindres faits et gestes. Un tel rassemblement ne pouvait que les attirer comme des mouches. Kevin posa un bras sur les épaules de Katlyn et lui désigna l'ensemble des personnes réunies ici.
  — Très chère Katlyn, tu as été accusée de te servir de notre nom pour te faire connaitre. Tous ces gens sont réunis ici pour réfuter ces accusations. Ta famille et tes fans sont tous là aujourd'hui pour te soutenir et faire taire cette rumeur.
  Tout le monde se tourna vers lui pour appuyer ses dires. Katlyn en resta bouche bée.
  — Les équipes télé sont là pour faire un reportage de cette journée. On construisait cette journée depuis deux semaines. Des concours ont été lancés via notre site Team Jonas et le tien. Ton éditeur et ton agent, tous deux présents ici, nous ont beaucoup aidés.
  Katlyn ne répondit pas, trop abasourdie par la présence de tous ces gens ici. Ils étaient tous rassemblés pour elle, dans l'unique but de la défendre. Elle était tellement touchée, tellement émue qu'elle manquait de mots pour s'exprimer. Deux journalistes prirent le temps d'interviewer tout le monde. Cette journée se passa merveilleusement bien. Katlyn eut le plaisir de retrouver certaines personnes qu'elle avait croisées lors de ses différentes séances de dédicaces. Mathilda était là aussi. Nick avoua à sa fiancée que c'était lui qui lui avait offert un pass hors concours. Katlyn eut l'occasion de remercier les gens qui avaient fait le déplacement jusqu'ici pour elle. Il se faisait tard lorsqu'ils regagnèrent tous leurs domiciles. Ethan décida de passer une nouvelle nuit à la résidence avec Don. Ils se plaisaient bien là-bas. Tandis que Nick s'occupait des enfants, Katlyn se chargeait de leur bébé qu'elle n'avait pas eu l'occasion de voir beaucoup aujourd'hui. Nick estimait que cette journée était la sienne et qu'elle n'avait pas à s'en faire à ce sujet. Il s'était occupé de Destiny toute la journée. Katlyn allait pour la changer lorsqu'elle se rendit compte qu'elle était à court de couches et de lingettes. C'était ce qu'elle devait faire aujourd'hui ! Elle s'apprêtait à aller faire les courses quand Nick l'avait interrompue. Génial. Où allait-elle trouver un supermarché d'ouvert maintenant ? Peut-être au Walmart du centre-ville. Il fallait qu'elle y aille. Ce fut ce moment que choisit Nick pour se montrer.
  — Il faut que j'aille au Walmart.
— A cette heure-ci ?
— On est à court de couches.
— En effet, ça, c'est urgent. Je te laisse y aller toute seule ?
— Je n'en aurais pas pour longtemps.
  Leurs deux fils choisirent ce moment précis pour faire leur entrée. Aucun d'eux n'était encore en pyjama, ce qui leur valut un regard plein de reproches de la part de Nick.
  — T'inquiètes pas, papa. On va avec maman. On va la protéger tous les deux.
— Ouaip !
— D'accord, concéda Nick, surpris. Vous faites très attention alors et ne rentrez pas trop tard. Vous devriez être couchés depuis un moment.
— Promis, papa ! s'exclamèrent les deux garçons.
  Nick sourit et les laissa filer avant de se tourner vers Katlyn.
  — Je n'en ai pas pour longtemps mais, si je ne suis pas rentrée à temps, tu lui fais prendre son biberon.
— Pas de problème.
— Tu es un excellent papa.
  Katlyn lui donna sa fille qu'il prit avec un sourire sincère. Elle déposa un baiser sur sa joue et lui promit de revenir vite. Elle prit ses papiers et monta dans le GMC dans lequel ses enfants étaient déjà installés. Ils se rendirent au Walmart où elle prit ce qu'elle était venue chercher. Ce ne fut que lorsqu'elle rejoignit sa voiture qu'elle ressentit quelque chose d'anormal. Le parking était désert en dehors des quelques gens qui faisaient des courses de dernière minute. Les garçons se chamaillaient derrière elle pour savoir lequel des personnages de leur dessin animé favori était le meilleur. Haussant les épaules, Katlyn déposa ses courses dans le coffre et le referma. Quelque chose de froid se colla dans son cou, lui glaçant le sang.
  — Si tu bouges, je te descends.
  Katlyn connaissait cette voix. Elle l'avait déjà entendue. Où cela avait-il bien pu se produire ?
  — Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous me voulez ?
— Tu sais très bien qui je suis, Katlyn. Maintenant, mets tes mains sur ta tête et retourne-toi.
  Terrifiée, mais tâchant quand même de garder son sang-froid, Katlyn obéit. Elle se retrouva alors face à Felicia Henley, la femme responsable de tous ses malheurs de cette année, qui lui souriait de toutes ses dents. Son sourire n'avait rien de rassurant. La cruauté de ses traits lui faisait froid dans le dos. Ses yeux tombèrent sur Chris et Sam qui gisaient à ses pieds. Sa colère prit le dessus sur sa peur.
  — Qu'est-ce que vous leur avez fait ?!
— Rien qu'un peu de chloroforme et le tour est joué. Ce sont des enfants. Ils ne me nuiront en rien. En revanche, toi, tu as détruit tous mes plans.
— J'ai l'impression d'avoir déjà vécu ça l'année dernière. Ça devient lourd.
— Tu dois payer, Katlyn, et c'est ce que je suis venue faire aujourd'hui. Je vais te torturer jusqu'à ce que tu me supplies de te tuer.
— Jamais !
— Je n'en attendais pas moins de toi. Malheureusement, il se trouve que j'ai une arme et que tes deux charmants bambins sont à ma merci.
— Ils n'ont rien à voir dans cette histoire. Ne leur faites pas de mal.
— Alors, tu as plutôt intérêt à te tenir à carreaux jusqu'à la véritable fin de cette histoire. Monte tes morveux dans cette voiture.
  Ne souhaitant pas risquer la vie de ses enfants, Katlyn les attacha tous les deux dans la voiture. Cette arme pointée sur elle la rendait nerveuse. Cette femme voulait la tuer. Pour la première fois depuis très longtemps, elle sentit la vague glacée de la panique s'infiltrer en elle. Il fallait qu'elle parvienne à rester calme. Elle monta côté chauffeur et mit le contact. L'arme se retrouva plantée dans ses côtes.
  — ...
— Ne t'avises pas de jouer les héros ou tu le paieras cher. On la joue selon mes règles. Cette fois, personne ne pourra te sauver.
  Felicia programma le GPS pour montrer la route à suivre sans avoir à ouvrir la bouche. L'arme appuyait sur le côté de Katlyn, lui faisant affreusement mal. La peur la consumait. Elle se sentait respirer plus vite. Elle essayait de garder son sang-froid. Il fallait qu'elle gagne du temps. Nick s'apercevrait de son retard. Il comprendrait qu'il lui était arrivé quelque chose. Il était son seul espoir à l'heure actuelle.
  — Comment vous êtes sortie de taule ?
— De la même façon que toi.
— J'ai failli mourir.
— Je suis morte.
— De toute évidence, non.
— Je vais mieux. Le bluff m'a permis de tenir jusqu'ici. Une fois que je t'aurais tuée, je pourrais partir tranquille sans me soucier d'être prise. Pour tout le monde, je suis morte.
— Ça ne marchera pas.
— Tu veux parier ?
— Je ne parie pas.
  Le reste du trajet se fit dans le silence le plus complet. Katlyn ne cessait de jeter des coups d'œil dans le rétroviseur. Ses enfants avaient l'air d'aller bien, ce qui la soulageait. En revanche, aucune trace d'autres véhicules susceptibles de l'aider à sortir de ce mauvais pas. Plus elle roulait, plus la circulation était inexistante. Elle finit par s'arrêter devant une bâtisse en ruine, point de chute de son GPS.
  — Bien. Maintenant, tu prends l'un de tes rejetons et tu suis mes indications.
  Obéissant, Katlyn prit Sam, qui était juste derrière elle, contre elle. Felicia attrapa Chris comme un vulgaire sac de patates et claqua la portière d'un habile coup de pied. Katlyn verrouilla les portes de sa voiture et suivit les indications de Felicia. Elle la fit entrer dans cette bâtisse et l'obligea à emprunter un passage qui la mena tout droit dans les souterrains de la ville. Après de longues minutes de marche, ils finirent par atterrir dans un cul de sac qui semblait abriter un SDF. Felicia lâcha brutalement le plus jeune garçon sur le sol crasseux. Elle ordonna à Katlyn de faire de même avec Sam. Elle s'exécuta, avec plus de douceur cependant. Ensuite, elle se tourna vers son cauchemar.
  — Maintenant, on passe aux choses sérieuses, n'est-ce pas ?
  Katlyn sentait la détermination à éradiquer cette menace monter en elle. Ses yeux trahissaient sa panique mais tout son corps était prêt à affronter cette horrible bonne femme quitte à y laisser la vie.
  — C'est exact. Tu as été bien gentille jusqu'à présent. C'est pourquoi je vais te garder en vie encore un petit peu. Tu vas te salir les mains pour moi, bien entendu.
— Jamais de la vie !
  Furieuse, Katlyn se jeta sur Felicia et essaya de repousser son arme le plus loin possible d'elle. Cette peste avait une sacrée force. Elles roulèrent au sol en se battant comme des bêtes enragées. L'arme glissa hors de portée de leurs mains. Il fallait que Katlyn la saisisse. Il fallait qu'elle mette fin à tout ça. Profitant de sa baisse de vigilance, Felicia la frappa brutalement à l'estomac. Le souffle coupé, Katlyn s'effondra à côté d'elle. Felicia en profita pour récupérer son arme. Katlyn ferma les yeux au moment même où la crosse percutait son crâne. Elle se laissa choir sur le sol, à peine consciente du monde qui l'entourait. Elle se sentait mal. Elle ne pouvait plus bouger. Elle ne voulait pas mourir. Pas comme ça. Pas maintenant. Pas devant ses enfants. Felicia lui attacha quelque chose autour du cou, l'étranglant presque. Le monde tournait.
  — Allez, debout. Il est temps que tu accomplisses ton devoir.
  Katlyn ne réagit pas, trop étourdie pour bouger. Elle sentait le sang dégouliner de sa tempe jusque sur sa joue. Une décharge électrique lui secoua brusquement le corps, brûlant la peau de son cou. C''était si violent qu'elle lâcha un cri de douleur. Elle porta les mains à son cou, essayant d'arracher cet instrument de torture par la force mais il n'y avait rien à faire. Felicia se pencha sur elle.
  — ...
— Ça fait mal, hein ? Sache que chaque faux pas que tu commettras sera puni par une de ces décharges. Il te suffit d'être très sage pour ne pas avoir à ressentir cette douleur une nouvelle fois. Oh, oups.
  Felicia appuya une nouvelle fois sur le bouton de la télécommande, secouant le corps de Katlyn d'une nouvelle décharge. Son sourire sadique la répugnait. Rassemblant toutes ses forces, la jeune femme se leva lentement et avec précaution. La tête lui tournait et elle manqua de s'effondrer. Elle marmonna entre ses dents.
  — Je ne tuerais pas pour vous. C'est fini ce temps-là. Vous ne me manipulerez plus comme avant.
  Le poing de Felicia s'encastra dans sa mâchoire, provoquant une explosion de petites étoiles sous son crâne. Elle s'écroula contre le mur, restant debout tant bien que mal.
  — Je te torturerais jusqu'à ce que tu cèdes.
— Tuez-moi pour votre bon plaisir.
— Je ne vais pas te tuer. Pas tout de suite. Je connais ton point faible. Tiens, lequel de tes charmants bambins va faire les frais de ton obstination ? Oui, celui-là. Après tout, ce n'est pas le tien à proprement parler.
  Felicia se pencha et redressa Sam comme une vulgaire poupée de chiffon. L'arme se retrouva pointée sur sa tête alors même que la panique s'emparait de Katlyn. Un gouffre s'ouvrit sous ses pieds, l'avalant toute entière. Sa respiration, qui lui manquait déjà, devint inexistante. Son fils ouvrit soudainement les yeux et, prenant conscience de la situation, il se mit à paniquer. Il la regarda avec ses yeux larmoyants, la suppliant de faire quelque chose. Cependant, Katlyn tomba à genoux, épuisée. Ce collier lui brûlait la peau et la vidait de son énergie. Sa tête lui faisait horriblement mal, comme si elle allait exploser. Elle se laissa tomber au sol, incapable de supporter plus longtemps cette torture. La panique l'avala complètement. Elle manquait terriblement d'air et son cœur battait si vite qu'il pourrait sortir de sa poitrine. Ça lui faisait mal. Ça lui faisait tellement mal. Elle avait l'impression de faire une crise cardiaque tellement ça lui brûlait la poitrine.
  — Maman ! Qu'est-ce qui se passe, maman ?! Relève-toi ! S'il te plait, Maman !
  Les appels désespérés de son fils lui transpercèrent le cœur et l'âme. Elle était incapable de bouger. Il le fallait. Pourquoi tout était toujours aussi compliqué ? Pourquoi la vie ne la laissait pas tranquille ? Sam continuait de l'appeler, l'exhortant au courage comme la Super Maman qu'elle était. Désolée, mon fils, mais même Super Maman a des limites.
  — Sam... Il faut... Il faut que tu te souviennes... De ce que papa t'a appris. Fais-le... De toutes tes forces...
  Lorsque Nick avait appris que Felicia rôdait dans leur entourage, il avait appris quelques bases de la self-défense aux enfants afin qu'ils puissent se défendre au cas où cette situation se produirait. L'une des premières leçons disait que le coude était la partie la plus forte du corps humain. Si vous êtes assez proche pour l'utiliser alors n'hésitez pas... C'était dangereux mais l'arme était sécurisée. Felicia n'avait pas enlevé le cran. Elle ne pourrait pas tirer. Katlyn l'avait vu quand elles s'étaient battues. Pour avoir passé des heures et des heures à apprendre comment tirer, elle savait reconnaître une arme sécurisée d'une arme prête à tirer. Une nouvelle décharge secoua son corps, lui arrachant un cri de douleur.
  — Maman !
  Christopher avait enfin retrouvé ses esprits. Katlyn l'entendit se lever et s'approcher d'elle en prenant le soin d'éviter Felicia. Elle ne le voyait pas mais elle le savait. Elle sentit sa petite main chaleureuse se poser sur son épaule, la libérant partiellement du poids immense qui l'empêchait de respirer. Une larme coulait le long de sa joue, y laissant une trace brûlante, symbole de son incapacité à protéger et sauver ses enfants. Autant Chris que Sam lui demandait de réagir et de les sortir de là.
  — Fais-le, Sam... Pour maman...
  Katlyn ne vit pas si son fils s'était décidé à le faire mais elle entendit distinctement le cri de Felicia quand le coude de Sam lui percuta les côtes avec violence. Les pas de Sam se rapprochèrent de Katlyn, profitant du bref instant de répit que cette ordure leur accordait involontairement. Les deux garçons la redressèrent, se blottirent contre elle et l'aidèrent à récupérer son calme et à libérer sa poitrine de ce poids qui l'oppressait. Grâce à eux, Katlyn parvint à se calmer et à respirer normalement. Elle récupéra un peu de force et se redressa doucement. Felicia leur fit face, furieuse. Elle enleva la sécurité de son arme et la pointa vers eux, prête à abattre Katlyn de sang-froid mais son téléphone choisit ce moment précis pour sonner. Sauvés par le gong ! Elle le décrocha brutalement. Katlyn ignorait après qui elle en avait mais c'était violent. Felicia raccrocha soudainement, semblant être face à un dilemme. Katlyn se leva avec l'aide de ses enfants.
  — Je dois partir mais je ne peux pas vous laisser ici sans prendre mes précautions. Puisque tu sembles décidée à refuser de m'obéir et que tu as l'air d'avoir repris du poil de la bête, il va falloir que je t'affaiblisse un petit peu pour que tu ne puisses pas fuir. Hum...
  Felicia fit mine de réfléchir de l'endroit où la balle la transpercerait. Puis, avant que Katlyn n'ait eu le temps de réagir, elle appuya sur la détente. La balle traversa sa cuisse dans un déchirement de chair et une explosion de douleur. Sous le choc, Katlyn se renversa en arrière, se cognant violemment la tête contre le mur. Un léger cri s'échappa de sa gorge alors qu'elle heurtait le sol sur les hurlements terrifiés de ses enfants. Felicia les attrapa et leur lia pieds et poings à l'aide de gros scotch. Elle prit également le soin de leur en coller un morceau sur la bouche afin qu'ils n'hurlent pas. Ensuite, elle jeta un regard méprisant à Katlyn et finit par s'éclipser. La jeune femme savait maintenant ce que Nick avait ressenti quand il s'était pris les trois balles. Putain, ça faisait mal. Les larmes lui brûlaient les yeux et les joues tandis que son sang s'écoulait lentement hors de sa blessure. Sa tête tournait. Elle allait perdre connaissance. Elle tourna les yeux vers ses enfants. Sam et Chris semblaient communiquer d'un simple regard. D'un habile geste, Sam arracha le scotch qui le bâillonnait et entreprit de dépouiller celui qui le retenait prisonnier. Chris ne comprenait pas.
  — Il faut aider, maman ! On doit faire comme dans le film pour enlever ça.
  Réagissant enfin, Chris fit la même chose. Sam parvint à se libérer et libéra son frère. Tous deux se rapprochèrent de leur mère. Chris posa sa main sur sa joue crasseuse, couverte de larmes et de sang.
  — Ça va aller, maman. On va te sortir de là.
  Il essuya ses larmes et la regarda dans les yeux pour appuyer son affirmation. Sam regardait tout autour de lui.
  — Je sais où on est !
— Hein ?
— On est pas loin de la maison. Tu sais, l'abri où maman nous emmène pour nous protéger. C'est pas loin.
  Katlyn avait les yeux embués de larmes. Elle voyait flou. Pourtant, d'un geste mal-assuré et tremblant, elle fouilla dans sa poche et dénicha ses clés. Sam s'approcha d'elle. Elle posa le trousseau de clés dans sa main.
  — Utilise le passage secret... Va à la maison... Préviens papa... Il saura quoi faire...
— Maman...
— Je suis fière de vous deux... Vous êtes deux petits garçons extraordinaires...
— Je ne te laisse pas ici, maman.
  Pour illustrer ses propos, Sam attrapa son T-shirt par les épaules et essaya de la tirer. Chris lui donna un coup de main mais ils ne parvinrent pas à la déplacer. Elle était bien trop lourde pour leurs petits bras.
  — Sam, vas-y. Je m'occupe de maman. Y'a que papa qui pourra la sauver.
— Mais...
— Je vous aime tous les deux...
  Jugeant la situation urgente, Sam déposa un baiser sur la joue de sa mère et partit en courant dans les souterrains. Katlyn espérait vraiment qu'il ne se perdrait pas et qu'il trouverait le souterrain de la maison. Elle ne voudrait pas perdre son fils. Le visage de Chris s'encadra dans son champ de vision.
  — Tu restes avec moi, maman. S'il te plait. Ne t'en vas pas. Reste avec moi.
  La voix de son fils lui parvenait difficilement. Ses oreilles bourdonnaient. Chris pleurait. Katlyn voulait le rassurer mais elle en était incapable. Bientôt, ses dernières forces la quittèrent. Elle perdit connaissance, paniquée à l'idée de perdre la vie devant son plus jeune fils.
  ×
  Sam courait dans les souterrains sans s'arrêter. Il avait le souffle court et un point de côté mais il ne pouvait pas s'arrêter. La survie de sa mère et de son frère en dépendait. Il accéléra la cadence et finit par tomber sur la porte blindée de l'abri antiatomique dans lequel Katlyn les emmenait lorsqu'elle leur apprenait comment réagir en cas de guerre ou de tremblements de terre. Il fouilla sur le trousseau et dénicha la bonne clé. Il ouvrit la porte à la volée et pénétra dans l'abri. Il déverrouilla la seconde porte et s'aventura, toujours en courant, dans le tunnel qui menait à la maison. Actionnant la porte cachée, il entra dans la maison et monta au rez-de-chaussée. Il trouva son père dans la cuisine en compagnie d'Ethan, de Don et de la petite Destiny.
  — Papa !
  Nick releva brusquement la tête et aperçut son fils venir vers lui, portant des traces de sang et de crasse sur sa peau et ses vêtements.
  — Sam ? Tu sors d'où ? Tu as vu dans quel état tu es ?
— La madame a enlevé maman et Chris ! Maman, elle... Elle va pas bien ! Il faut que tu viennes, papa !
  Loin de douter des propos de son fils, Nick confia sa fille à Don et appela Shane pour qu'il le rejoigne, ce que le garde du corps fit sans attendre. Le jeune homme prévint ensuite Donnelly, le seul agent qu'il connaissait et en qui il avait suffisamment confiance pour lui parler de cette histoire.
  — J'y vais. Je vous confie ma fille.
— Je viens avec toi.
— Je peux me débrouiller.
— C'est ma petite sœur. Je ne laisserais personne lever la main sur elle.
— D'accord. Don, je vous fais confiance pour vous occuper d'elle. On revient vite.
  Nick embrassa le crâne de son bébé et se lança à la suite de Sam, faisant toutefois un arrêt dans la salle de musique pour y récupérer l'arme de Katlyn. Cette dernière lui avait révélé l'emplacement ainsi que le code permettant d'accéder à l'intérieur du coffre-fort. Il prit le soin de le faire derrière le dos de la joyeuse troupe qui s'apprêtait à descendre dans les souterrains. Son fils ne devait rien savoir de l'emplacement de cette arme, pas plus que son existence. Lorsqu'ils furent fin prêts, ils se lancèrent dans les souterrains, priant presque pour que Katlyn soit en vie.
  De son côté, Chris commençait à paniquer. Sa mère avait perdu connaissance et son sang continuait de couler sur le sol crasseux. Il lui fallait faire quelque chose. Il se rappela alors du film qu'il avait vu avec Sam alors qu'ils n'en avaient pas le droit. Il attrapa l'espèce de tissu qui recouvrait un matelas traînant dans un coin. Il le déchira du mieux qu'il put et enroula le morceau de tissu autour de la blessure qui saignait. Ensuite, il appuya de toutes ses forces sur cette blessure pour l'empêcher de saigner plus. Il pleurait. Il avait peur.
  — Allez, maman. Tu peux pas faire ça. On a besoin de toi. S'il te plait. Reviens.
  Alors même qu'il suppliait sa mère de lui revenir, Chris entendit des pas et des éclats de voix approcher. Était-ce encore cette femme ou était-ce les renforts tant attendus ? Son père apparut soudainement dans la faible lumière du tunnel. Il était accompagné de son oncle et de son garde du corps. Chris s'en sentit immédiatement soulagé. Shane inspecta les environs tandis que Nick et Ethan se penchaient sur Katlyn.
  — Elle est en vie, déclara Ethan. Il faut la transporter à l'hôpital avant qu'il ne soit trop tard.
  Chris sauta dans les bras de son père et lâcha enfin les sanglots qui lui nouaient la gorge.
  — Tu as bien fait, Chris. Sam et toi avez sauvé maman. Ça va aller maintenant.
— Je n'en serais pas aussi sûre si j'étais toi, playboy !
  Felicia venait de faire son grand retour, n'hésitant pas à pointer une arme sur le jeune papa. Celui-ci posa son fils à terre avant de saisir son arme et d'enlever la sécurité.
  — Vous n'étiez pas morte ?
— Un coup de bluff. Rien de plus.
— Je vais donc avoir l'honneur de vous tuer pour ce que vous avez fait à ma femme.
— Tu ne sais même pas te servir d'une arme !
— Lui, non mais moi, oui.
  Shane apparut derrière Felicia et positionna son arme sur la nuque de celle-ci qui ne se démonta pourtant pas.
  — Tiens, le garde du corps. Vous êtes nombreux pour cette petite putain.
— Cette petite putain comme vous dites est ma patronne et ma meilleure amie. Vous vous trouvez devant son frère, son fiancé et ses deux fils. Ne lui manquez pas de respect ou je vous plombe la cervelle.
— Je préférerais le faire moi-même.
—C'est gentil de vous proposer, monsieur Jonas, mais je vais me charger d'elle.
  Tout le monde se retourna d'un même mouvement vers cette nouvelle voix. L'agent Donnelly et ses agents s'encadrèrent juste derrière Shane. Ils prirent le relais et menottèrent Felicia.
  — Vous avez pensé à l'ambulance ?
— Bien sûr. Felicia Henley, je vous arrête pour tentative de meurtre sur les personnes de Katlyn, Christopher et Sam Jonas ainsi que pour possession d'une arme sans autorisation de port d'armes et évasion de la prison fédérale. Tout ce que vous direz pourra et sera retenu contre vous.
  Au moment où Donnelly emmenait Felicia vers l'extérieur, des ambulanciers se montrèrent. Ils se penchèrent sur Katlyn. Après lui avoir procuré les premiers soins et félicité Chris pour le geste qui avait sauvé sa mère, ils la déposèrent sur un brancard. Katlyn ouvrit les yeux au moment même où ils allaient l'emmener. Sa main était toujours coincée dans celle de Nick. L'autre ambulancier en profita pour jeter un œil sur les enfants.
  — Tu es venu...
— C'est fini maintenant. Tout va bien aller.
— Je veux repartir, Nick. Repartir avec toi pour explorer mon passé.
— On planifiera ça, d'accord ? En attendant, on va te soigner. Ça va aller.
— Les enfants n'ont rien. Il leur faut juste un peu de repos. En cas de problèmes, faites-leur consulter un médecin.
— C'est noté.
— Quelqu'un l'accompagne ?
— Nick, tu devrais rester avec les enfants, suggéra Ethan. Je vais aller avec elle. Je te téléphonerais.
  En temps normal, Nick aurait refusé mais la façon dont les enfants s'accrochaient à lui le dissuada de les quitter.
  — D'accord. Prenez-soin d'elle.
— Ne t'en fais pas.
  Tous s'aventurèrent alors vers la sortie pour quitter ces lieux lugubres. Nick récupéra la voiture de Katlyn et ramena tout le monde à la maison. Il prit le soin de verrouiller toutes les portes de l'abri avant de s'occuper de ses deux fils en état de choc. Don s'était endormi sur le canapé, tenant Destiny tout contre lui.
  « My sons just saved Katlyn from death. Couldn't be prouder of them. They're heroes. Katlyn is doing well ! »
  Ce fut tout ce que les gens purent lire sur Twitter peu de temps après l'événement. Cette affaire avait su être étouffée par la famille Jonas qui ne voulait pas que Katlyn souffre de cette agitation médiatique durant sa convalescence. Sitôt qu'elle fut remise sur pieds, Nick lui offrit le voyage qu'elle voulait en sa compagnie ainsi que celle des enfants. Le jeune homme en apprit d'ailleurs beaucoup sur le passé de sa fiancée lors de ce voyage. Ils revinrent juste à temps pour la rentrée des enfants desquels ils étaient on ne pouvait plus fiers. Ce fut finalement dans l'appartement d'Ethan que les trois frères Jonas et Katlyn se réunirent après cette rentrée. Katlyn et Nick confiaient leur petite fille au frère de cette première durant leur temps de travail.
  — Je crois qu'on est parés.
— J'en ai bien l'impression.
— Alors, c'est ici qu'on se sépare ?
— On ne se sépare pas vraiment, non. On va juste avoir un peu moins de temps avec tous ces nouveaux projets.
— Ça va me manquer tout ça.
— Et moi donc !
— Plus vite on s'y mettra, plus vite ça ira.
— Pas faux mais c'est difficile après tout ce qui s'est passé.
— On se retrouve ici avant d'aller chercher les enfants ?
— D'accord. Kevin, je te la confie. Tu prends soin d'elle.
— Ne t'en fais pas pour ça, petit frère. Prenez soin de vous deux.
  L'ambiance générale d'au revoir finit par un câlin collectif avant que chacun ne parte de son côté afin de réaliser les projets dont ils avaient tant rêvé ces derniers mois. Ils pouvaient enfin vivre heureux et en paix. Chose qu'ils avaient tous mérité plus que quiconque...
×××
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DEBUT DU TOME 1 || DEBUT DU TOME 2
PART I || PART II || PART III || PART IV || PART V
PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
PART XVI || PART XVII || PART XVIII || PART XIX || PART XX
PART XXI || PART XXII || PART XXIII || PART XXIV || EPILOGUE
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brevesdenatlyn · 7 years
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TOMORROW IS ANOTHER DAY
Tome : 3.
Nombre de chapitres: 24 / 24.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Honnêtement, ça ne l'étonnait pas de Nick. Il avait toujours été protecteur envers les gens à qui il tenait. Katlyn était devenue indispensable à sa vie, d'où sa manie de la surprotéger pour que rien ne lui arrive."
CHAPITRE 24: PROJETS
→ Le lendemain...
  Danielle observait la voiture de Katlyn se garer devant la maison. Comme promis, la jeune femme était venue dès que possible. Danielle l'avait appelée un peu plus tôt dans la journée, après que Kevin soit parti chercher Frankie, Joe et Nick. Ils avaient décidé de profiter de leur temps libre pour se faire une journée entre eux. Ils avaient plein de projets et probablement pas assez de temps pour tous les réaliser mais peu importait tant qu'ils s'amusaient. Katlyn descendit de voiture, suivie par ses trois enfants, son garde du corps et Elvis. Ils vinrent tous saluer Danielle et, sous la surveillance de Shane, les enfants s'aventurèrent dans la cour pour dépenser leur trop plein d'énergie sous le soleil brûlant. Katlyn pénétra dans la maison et les deux jeunes femmes s'installèrent dans le salon, qui était loin d'être la pièce la plus fraîche, avec un verre de thé glacé et une double ration de glaçons entre les mains.
  — Pas trop difficile de supporter cette grossesse avec cette chaleur ?
— Le plus difficile, c'est de convaincre Nick que je ne suis pas en déshydratation permanente malgré les apparences. Heureusement que j'accouche dans deux semaines sinon, je crois qu'il va me tuer à me faire picoler ainsi.
  Danielle rit brièvement à cette plaisanterie. Honnêtement, ça ne l'étonnait pas de Nick. Il avait toujours été protecteur envers les gens à qui il tenait. Katlyn était devenue indispensable à sa vie, d'où sa manie de la surprotéger pour que rien ne lui arrive. Elle comprenait que ça puisse devenir énervant parfois mais elle trouvait ça flatteur. D'autres auraient pu carrément se foutre de son sort. Katlyn était bien tombée avec Nick.
  — Nick est un bon garçon et il tient vraiment à toi. Il a toujours été très protecteur.
— C'est un bon point que je lui accorde. Il est bien comme ses frères sur ce point-là.
— Je le reconnais. Kevin a aussi cette tendance à me protéger.
  Katlyn prit le temps d'avaler une longue gorgée de thé glacé avant de reprendre la parole.
  — Qu'est-ce qui se passe, Dani ?
— Que veux-tu dire ?
— La dernière fois que tu m'as appelée dans l'idée de me parler avec un ton aussi sérieux, tu m'as reprochée de trop monopoliser Kevin. Ce qui était vrai, je l'avoue. Je me souviens encore de la baffe que je me suis mangée.
— J'y avais été un peu fort, je l'avoue. Disons que je me méfiais un peu de toi. Maintenant, je n'ai plus de raison de m'en faire.
— Alors, que se passe-t-il ?
— Je voulais seulement te demander... hésita Danielle, ne sachant comment formuler sa question. Comment as-tu annoncé à Nick que tu attendais un enfant de lui ?
  Le sourire de Katlyn se figea sur ses lèvres. Elle parut surprise. Il lui fallut un petit temps avant de finalement réagir à la question.
  — Dani, tu es en train de me dire que... Ça y est ?
— Oui.
— Félicitations ! Depuis le temps que vous vouliez un enfant !
— Oui, c'est vrai. Seulement, je ne sais pas comment l'annoncer à Kevin. Je sais qu'il sera très heureux mais je ne peux pas lui annoncer ça comme ça. Comme tu as eu les jumeaux et que tu attends une petite fille, je pensais que tu saurais mieux que moi comment t'y prendre.
— En vérité, je ne pense pas être la mieux placée pour te dire comment l'annoncer. La première fois était un accident et je n'étais pas sûre de pouvoir m'en sortir. Nick et moi étions jeunes et nous n'étions ensemble que depuis un mois. La deuxième fois, j'avais peur de lui avouer que j'étais en danger en gardant cet enfant et je lui ai tout avoué dans une lettre d'au revoir.
— C'est vrai. Je n'y avais pas vraiment songé en fait.
— Cependant, la situation est tout à fait différente avec vous. Je suppose qu'un dîner au restaurant ou même un repas en amoureux ici suffirait. Kevin est quelqu'un de très romantique. Il ne pensera pas que c'est une demande en mariage puisque vous êtes déjà mariés. Ça lui donnera peut-être une idée.
— J'aurais dû y penser.
— Ce n'est pas toujours facile de réfléchir quand on apprend une nouvelle pareille, surtout que c'est votre premier enfant. Tu as pris rendez-vous ?
— Dès que je l'ai su, j'ai appelé. J'ai rendez-vous dans deux jours. Je voudrais que Kevin soit là.
— Alors, il faut que tu lui dises ce soir.
— Ouais. Je vais m'occuper de tout ça cet après-midi.
  Katlyn ne répondit pas, se plongeant dans l'étude de ses doigts. Quelque chose semblait la tracasser. De plus, elle avait l'air épuisé. Danielle se demandait ce qui la préoccupait ainsi. D'après ce qu'elle savait, tout allait bien dans leur vie de couple. Nick ne l'aurait jamais laissée s'il avait su qu'elle n'allait pas bien et il n'aurait pas eu l'air aussi enjoué lorsqu'il avait appelé la veille pour avoir confirmation. Donc, c'était forcément quelque chose qu'il ne savait pas. Qu'était-ce donc ? Katlyn avala le restant de son thé d'une traite et déposa le verre sur la table basse avant de reprendre la contemplation de ses doigts en silence.
  — ...
— Qu'est-ce qui ne va pas ?
— Ce n'est rien. J'ai juste besoin de souffler un peu de temps en temps. Avec tout ce qui s'est passé en sept mois, je n'ai pas eu un seul instant à moi et ça commence à me peser.
— Tu sais quoi ?
— Non mais je ne vais pas tarder à le savoir.
— Kevin et moi possédons une petite maison sur la plage. Il n'y a que deux heures de route pour y aller. On va aller déjeuner avec les enfants avant de les déposer chez Denise. Cet après-midi, tu vas m'aider pour mon dîner avec Kevin et on passera chez toi pour prendre deux-trois trucs qui te permettront de passer la nuit à te ressourcer et te reposer.
— Ça me parait bon mais...
— Je me charge de faire tourner Nick en rond jusqu'à ce qu'il te trouve.
— C'est diabolique. Il va t'en vouloir.
— Pas si tu lui dis que l'idée est de toi. Il est bien incapable de t'en vouloir.
— Ça marche.
  Elles suivirent ce programme à la lettre. Les enfants avaient été assez réticents à l'idée de quitter leur maman le temps d'une journée mais elle avait su leur expliquer que c'était nécessaire pour qu'elle se sente mieux. Elle leur avait promis de revenir très vite. Les deux jeunes femmes finirent par remonter en voiture et Danielle sentit bien que Katlyn avait du mal à les quitter. Ils étaient vraiment très attachés les uns aux autres.
  Katlyn était assise devant la maison, ses pieds nus enfoncés dans le sable. Les bras croisés autour de son ventre, elle fixait les reflux de la mer d'un air absent. Comme promis, Danielle l'avait déposée ici avec toutes ses affaires en fin d'après-midi. Elle lui avait promis de lui donner des nouvelles des enfants et de s'occuper d'eux jusqu'à ce qu'elle rentre. Katlyn ignorait combien de temps elle avait passé ici à observer le mouvement des vagues sur le sable. Ce qu'elle savait, c'était que la nuit était tombée depuis un moment. Il commençait à faire frais. Elle était bien ici. C'était calme et silencieux. Elle pouvait réfléchir et se ressourcer sans craindre d'être dérangée. Une moto passa au loin, venant par ici. Elle n'y prêta aucune attention. Des pas se rapprochèrent d'elle.
  — Tu m'as finalement trouvée.
— Dani m'a fait tourner en rond un moment avant de me donner un indice explicite de l'endroit où tu te planquais.
  Katlyn frissonna. Nick enleva la veste qu'il avait nouée autour de sa taille et l'enveloppa dedans avant de prendre place à côté d'elle, jetant son blouson de cuir et son sac à dos près de lui sur le sable. Il avait emprunté la moto de Joe pour la rejoindre plus vite. Katlyn remarqua que son bras gauche n'était plus immobilisé, ce qui était très bon signe. Nick attrapa sa main et entremêla leurs doigts, regardant l'horizon tout comme elle.
  — Dani avait raison. C'est un endroit magnifique et très calme.
— Pourquoi tu te caches ici ?
— J'avais besoin de solitude pour réfléchir et souffler un peu. Dani m'a amenée ici après notre discussion.
— Votre discussion ?
— Tu sauras sans doute bientôt de quoi elle retourne.
— Vous nous cachez des trucs ?
— Pas pour longtemps.
  Profitant de sa proximité, Katlyn nicha sa tête sur son épaule sans quitter l'horizon des yeux.
  — A quoi as-tu songé durant tout ce temps ?
— A l'évolution de ma vie, aux nombreuses choses que je ne t'ai jamais dites mais que tu devrais savoir...
— Genre ?
— Ce qui s'est réellement passé durant notre captivité chez Curt, quels sont les liens que j'avais avec Sam avant de l'adopter, ce qui s'est passé durant tes quatre années de coma... Ce genre de choses.
— Je n'ai jamais posé de questions mais je savais que tu n'avais rien oublié. J'avais peur de te faire du mal en te le demandant.
— Alors, tu as attendu que je me décide à te parler.
— Non. Je savais que ça viendrait tôt ou tard mais je n'ai rien attendu. J'ai simplement profité de chaque moment que nous avons pu passer ensemble loin de tous ces mauvais souvenirs qui encombrent notre passé.
— Aujourd'hui, je suis prête à te parler de tout ça. Je voudrais que tu m'écoutes jusqu'au bout et que tu ne m'interrompes pas peu importe la force des émotions qui vont me saisir. Je vais probablement pleurer ou même paniquer mais je ne veux pas que tu m'arrêtes parce que je ne suis pas sûre de pouvoir continuer si tu le fais.
— Je te promets de ne pas t'interrompre quoiqu'il arrive.
  Il resserra doucement son étreinte sur sa main. Elle garda le silence un petit moment, prenant le temps de respirer calmement. Il faisait preuve de patience, ne tentant pas de la pousser à parler. Quand elle se sentit prête, elle prit la parole. Lentement. Doucement. Elle lui raconta tout ce que Curt lui avait fait subir durant leur captivité, sans omettre un seul détail. Elle lui parla de chaque coup, de chaque insulte, de chaque geste déplacé que le dealer avait eu à son égard. Elle lui narra tout le viol, faisant tout son possible pour rester calme. Quand elle eut fini sur cette partie de l'histoire, elle lui raconta tout ce qui s'était passé durant ses quatre ans de coma, comment elle avait réagi, comment on l'avait traitée... Parler de la mort de Brooke lui était toujours aussi difficile mais elle ne s'arrêta pas, poursuivant son récit. Nick l'écoutait en silence et ne tenta pas de l'interrompre comme promis. Lorsqu'elle eut fini sur tous ces sujets qui lui étaient douloureux, elle embraya sur le sujet « Sam ». Elle commença par lui dire qu'il était le seul fils que Brooke ait jamais eu mais qu'elle avait accouché sous X car elle ne souhaitait pas garder l'enfant. Sam avait été placé dans une famille qui avait subvenu à tous ses besoins durant trois ans. Brooke avait gardé des liens avec lui sans jamais lui révéler qui elle était. Un jour, elle lui avait fait rencontrer ce petit garçon de deux ans qu'il était alors et lui avait fait promettre de le protéger si jamais elle était amenée à disparaître. Katlyn avait fait cette promesse en réprimandant Brooke pour penser à de telles choses. Elle était tellement naïve de croire que David lui ficherait la paix. Quand Sam avait eu trois ans, la famille, qui l'avait jusque là élevé, l'avait abandonné dans un orphelinat, prétextant qu'ils n'avaient plus le temps de s'occuper de lui. Sam avait alors été trimbalé d'orphelinat en orphelinat, tous plus détestables les uns que les autres. Il avait souvent été maltraité. Katlyn avait continué à le voir, passant parfois des journées entières avec lui. Elle n'était pas prête à avoir des gosses à cette époque-là mais elle s'entendait bien avec le petit garçon. Au fil des ans, il s'était attaché à elle et elle, à lui. Ses enfants connaissaient Sam avant même que les frères Jonas n'apprennent son existence. Pour que Sam ne se sente pas seul, elle était venue avec ses enfants le jour de son anniversaire et ils avaient passé la journée tous ensemble. Dans le fond, elle s'était toujours occupée de lui comme son fils en dépit de ce qu'elle avait tendance à dire. Quand elle avait découvert ce qu'il subissait quotidiennement, la décision lui était venue instantanément, comme si elle l'avait toujours su. Elle avait longtemps hésité mais elle savait que Sam ferait partie de sa famille. C'était le cas aujourd'hui et elle était fière d'avoir fait ce choix. Sam était heureux et son bonheur faisait le sien. Elle conclut son récit sur cette phrase et se tut, laissant couler ses dernières larmes sans tenter de les effacer. Nick garda le silence un long moment. Katlyn sentait ses émotions et ressentiments se mélanger sous son crâne. Tout son corps trahissait la tension qu'il avait éprouvée tout au long de son histoire. Elle pressa affectueusement sa main.
  — Merci de m'avoir tout dit.
— Tu devais savoir tout ça. Je ne pouvais pas te le cacher plus longtemps. J'ai énormément de mal à vivre avec.
— C'est de ma faute.
— Non. C'est la faute de Curt. Dès le moment où j'ai découvert ton secret, j'ai su que j'allais devoir endurer de nouvelles épreuves. Je savais que j'allais le faire pour toi et que je n'en dirais jamais rien, que je ne faiblirais pas car tu comptais sur moi. J'avais pris ma décision et je ne l'ai jamais regrettée. J'aurais pu t'accuser, te laisser te débrouiller, t'abandonner et te laisser mourir lentement mais je n'en ai rien fait. J'aurais pu sauver ma peau mais j'ai préféré me noyer dans tes ennuis. J'ai longtemps espéré la mort, tu sais ? J'ai tenté de me suicider de nombreuses fois avant notre rencontre. Je crois qu'à un moment, j'ai espéré que tes ennuis allaient me tuer, qu'ils allaient m'achever pour m'empêcher de souffrir mais tu étais là et, chaque fois, tu me sauvais la mise. Tu as compris ce dont j'avais besoin et tu t'es efforcé de me le donner. Tu as commis des erreurs, certes, mais, aujourd'hui, nous sommes là, tous les deux, et, pour moi, il n'y a rien de plus important.
— Dans ce cas, je pense qu'il est important pour moi de te raconter mon histoire. Maintenant que je connais la tienne, il est normal que tu connaisses la véritable histoire de Nicholas Jerry Jonas.
— Véritable ?
— Les journaux, sites internet et autres sources d'informations ne diffusent que ce qu'on veut bien leur dire. Or, ce n'est pas toujours vrai. Tu le sais mieux que personne.
  Ne lui laissant pas le temps de répliquer, Nick commença son récit. Il lui raconta absolument tout, de sa plus tendre enfance à l'adulte qu'il était maintenant. Il ne laissa pas un seul détail dans l'ombre, parlant avec un ton détaché, comme si tout cela n'avait plus d'importance désormais. Katlyn était flattée de voir avec quelle passion il parlait de leur rencontre et tous leurs moments passés ensemble. Il conclut son récit en parlant de l'instant présent et de leur futur, quand ils seraient mariés avec leurs quatre enfants. Il avait ajouté voire plus mais elle pensait que, pour l'instant, quatre enfants, c'était largement suffisant. Déjà qu'elle n'en voulait pas à l'origine ! Il déposa un baiser dans son cou, conscient de ce qui allait se passer ensuite.
  — Tu veux vraiment le faire ici ?
— Tu avais raison, Katlyn. Quand j'ai appris que tu étais enceinte, je ne t'ai plus touchée parce que j'avais peur de ce qui pourrait arriver au bébé. Je sais aujourd'hui qu'elle ne risque rien. Alors, je veux rattraper tout ce temps perdu et nous donner à tous les deux le plaisir dont nous avons besoin.
— Cesse donc de parler.
  Elle l'agrippa par le col de son T-shirt et scella leurs lèvres. Ensuite, elle se laissa aller à la chaleur de leur étreinte. Ils passèrent un merveilleux moment près l'un de l'autre. Il n'y avait qu'eux, les étoiles et la plage. Ils étaient coupés du monde, enfermés dans leur petite bulle d'amour, bulle éphémère mais tellement merveilleuse et confortable. Ils restèrent un long moment allongés sur le sable à contempler les étoiles après leur moment d'intimité. Quand Katlyn commença à montrer des signes de fatigue, Nick l'aida à se relever et ils rentrèrent tous les deux. Ils prirent une douche ensemble avant de se glisser sous les draps de la plus grande chambre. Le sommeil emporta la jeune femme à peine avait-elle posé la tête sur l'oreiller.
  ×
  Un vibreur incessant tira brusquement Nick du sommeil dans lequel il était plongé. Sans ouvrir les yeux, il chercha le fautif à tâtons. Quelle heure était-il ? Il finit par mettre la main sur l'appareil fautif qui se trouvait être son portable. Pourtant réticent, il finit par ouvrir les yeux. Un appel. Kevin. Il décrocha et colla le portable contre son oreille.
  — Tu te souviens de ce que tu m'as dit la dernière fois que je t'ai réveillé ?
— Je te déteste ?
— C'est ça. Je te déteste aussi, Kevin.
— Même si je te dis que j'ai une bonne nouvelle ?
— Quel genre ?
— Du genre on a gagné notre pari.
— Attends, je me lève. Je ne voudrais pas réveiller Katlyn.
  Sa fiancée dormait toujours aussi profondément. La réveiller serait s'exposer à supporter sa mauvaise humeur. En temps normal, c'était déjà difficile. Avec les hormones en folie, tous aux abris ! Nick se leva doucement, enfila un caleçon et quitta la chambre. Il sortit de la maison et resta sur le porche à observer la mer. Le soleil était levé et la chaleur se voulait déjà forte.
  — Elle va mieux ?
— Elle avait seulement besoin d'un peu de temps pour elle. On a discuté un petit peu. Ça lui a fait du bien. Je pense qu'il n'y devrait plus y avoir de problèmes jusqu'à l'accouchement.
— J'espère pour vous.
— Alors, c'est quoi cette histoire de paris ?
— Tu as vraiment la mémoire courte, petit frère.
  Nick réfléchit. Quand avaient-ils bien pu lancer un pari ? Son cerveau était embrumé. Il n'était pas totalement réveillé.
  — Je viens de me lever. Je suis dans le brouillard.
— Tu te souviens de notre dernier livechat ensemble ?
— Celui où Joe a annoncé qu'il était marié et où le monde a finalement appris que Katlyn attendait un enfant de moi ?
— Ta mémoire n'est pas si mauvaise que ça finalement !
— Kevin, au réveil, ma mémoire est sélective et ce, jusqu'à ce qu'elle se mette en route.
— Ouais, je vois ça. Donc, on a fait un pari ce jour-là.
— C'est possible.
  Nick sentait l'excitation de son frère dans sa voix. Que se passait-il ? Il avait dit qu'il avait une bonne nouvelle. Nick s'avança sur la plage, savourant la sensation du sable sous ses pieds nus, et profita du soleil. Il essayait de faire fonctionner sa mémoire. Quel pari avaient-ils pu lancer lors de ce livechat ? Il ferma les yeux, laissant le soleil baigner son visage. Quelques images lui revinrent en tête suivie d'une conversation plutôt drôle. Il pensait se souvenir.
  — Tu peux m'expliquer comment tu fais lors des concerts ?
— Je répète pendant des jours. Là, tu me demandes de me souvenir de quelque chose qui s'est passé il y a plusieurs jours, même semaines. Le pari, c'était entre Joe et toi, non ?
— Le pari, c'était lequel de nous deux allait avoir un enfant en premier.
— Si c'est toi qui m'appelles, j'en déduis que tu as gagné ce pari ?
— Bingo, Juno ! Dani m'a annoncée hier qu'elle était enceinte.
  Un grand sourire éclaira le visage de Nick. Il était temps !
  — Félicitations, vieux ! Depuis le temps que tu voulais un gosse ! Alors, une fille ou un garçon ?
— C'est encore trop tôt pour le dire.
— Oui, je sais. Si tu devais choisir, tu préférerais avoir une fille ou un garçon ?
— Les deux ?
— Je ne pense pas que ce soit possible.
— Au moins, Katlyn n'a pas eu à choisir.
— Elle ne voulait pas d'enfants.
— Les jumeaux ont su lui faire changer d'avis. Toi aussi, je présume.
— J'ai toujours voulu des enfants mais je ne l'aurais pas forcée si elle n'en avait vraiment pas voulu. Je suis heureux de savoir que je vais avoir une petite fille mais, en même temps, je suis terrifié. M'occuper d'un bébé, ce n'est pas pareil que de s'occuper des jumeaux ou de Sam.
— Dans ce cas, nous avons la même peur. Si ça peut te rassurer, Katlyn a complètement paniqué lors du premier accouchement. Personne ne l'avait préparée à ce qui allait se passer. Sa vie a changé ce jour-là. Parles-en avec elle. Elle comprendra.
— Il y a des risques, Kevin. Pour l'enfant. A cause de la drogue et de ce que Katlyn a vécu, son médecin pense que notre fille pourrait développer une maladie ou un handicap et ça, ça me fait également très peur.
— Nick, je vais te faire un aveu. Je vous admire Katlyn et toi. Toi, ça te parait peut-être normal mais nous, toute notre famille, on vous regarde vous battre tous les jours. Ça fait onze ans que vous êtes malades. Onze ans, Nick. Onze ans que tu te bats sans jamais baisser les bras. Alors, oui, c'est difficile et ce sera difficile si votre enfant a un problème mais je sais que tu sauras le gérer parce que tu es fort et que tu as une volonté incroyable. Vous vous en sortirez.
— Tu vas me faire pleurer.
— Je pleure déjà.
— Tu vas avoir un gosse. C'est normal.
— Tu as pleuré aussi ?
— Je l'ai appris à travers d'une lettre d'au revoir qui me disait que je devais choisir mon enfant au lieu de ma femme. Oui, j'ai pleuré.
— Si tu savais comme je suis heureux !
— Ne t'en fais pas, je le sais ! Je parie que tu as fait partager ton bonheur avec tout le monde ?
— Maman et papa ont été les premiers au courant naturellement. Ils sont heureux d'être à nouveau grands-parents. On les aura gâtés cette année. Ensuite, j'ai appelé Joe.
— Je suis sûr qu'il rage en secret d'avoir perdu ce pari.
— Je pense qu'il savait que je serais père avant lui.
— Il a toujours cru que je me marierais avant lui.
— Je dois avouer que ça a été une sacrée surprise pour tout le monde mais, franchement, je suis heureux pour eux deux. Il ne reste plus que Frankie et toi !
— Je serais marié avant lui.
— Au rythme auquel vous y allez, j'en doute fort !
— Ça se fera sûrement bientôt. D'ici l'année prochaine, je serais marié aussi.
— Je te crois, va. Bon, il faut que je te laisse. J'ai des choses à faire. Passe le bonjour à Katlyn. Ah, vos enfants espèrent bien vous voir rentrer bientôt.
— Embrasse-les pour nous et dis leur qu'on rentre dès que possible.
— Je fais passer. A toute.
— Salut, Kevin.
  Kevin raccrocha. Nick avait à peine enlevé le portable de son oreille qu'il se remit à vibrer. Croyant que son frère avait oublié de lui dire quelque chose, il décrocha et s'apprêta à lui lancer une vanne.
  — Monsieur Jonas, voilà qui faisait longtemps !
  Felicia Henley. Que lui voulait-elle cette fois ? Il aurait vraiment dû changer de numéro.
  — Visiblement pas assez.
— Ne soyez pas impoli. Vous pourriez le regretter.
— Je ne vois pas pourquoi je serais poli envers une femme qui a tenté de faire passer ma femme pour une meurtrière et qui a cherché à nous tuer.
— Vous étiez visé, pas elle. J'avais besoin de l'affaiblir, de l'anéantir complètement pour lui remettre la main dessus. Dommage que ça ait échoué. Vous êtes chanceux d'avoir un fils aussi observateur. Vous devriez le remercier, ainsi que vos mains gauches.
— Qu'est-ce que vous me voulez ?
— Je ne vous veux rien. Je veux Katlyn Itachi et je l'aurais même si je dois vous passer sur le corps. Ce n'est pas très prudent de la laisser seule dans cette très grande maison sur la plage loin des regards de tous.
  Nick se retourna brusquement et fouilla les environs du regard. Comment savait-elle que Katlyn était ici ? Comment savait-elle qu'elle était toute seule dans la maison ?
  — ...
— Si vous saviez comme je l'envie. Elle est magnifique, même en dormant. Je suppose que même la mort ne pourrait que l'embellir.
  Le cœur battant à tout rompre, Nick se mit à courir vers la maison. Cette garce était ici. Elle avait osé pénétrer dans leurs vies et sur leur propriété. Il entra dans la chambre et découvrit Katlyn seule et toujours profondément endormie. Aucune trace de Felicia dans toute la pièce. Il sortit de la chambre.
  — Où êtes-vous ?
— Si près de vous que vous ne vous en rendez même pas compte. Craignez-moi, monsieur Jonas. Craignez-moi parce que j'aurais Katlyn Itachi et que je me servirais d'elle pour vous tuer, vous et vos enfants. Ensuite, je la mènerais à l'abattoir comme un vulgaire animal sans d��fense. Je m'assurerais avant qu'elle souffre bien de vos disparitions. Vous m'avez fait perdre mon temps et mon assistant. Vous le paierez.
  Tonalité. Nick s'assura qu'elle ne se cachait pas dans la propriété et sortit retrouver le calme extérieur pour apaiser la panique qui l'assaillait. Il la retrouverait. Où qu'elle se cache, il finirait par la démasquer et lui faire payer ce qu'elle avait fait subir à Katlyn. Il lui ferait payer chacune des secondes d'horreur que sa fiancée avait dû vivre par sa faute. Il la tuerait s'il le fallait mais elle n'approcherait plus sa famille. Ça, jamais !
  — Ça ne va pas ?
  Katlyn venait de le rejoindre. Elle était vêtue de son large T-shirt et son visage était encore marqué par le sommeil. Il posa un bras sur ses épaules et l'attira à lui pour l'embrasser.
  — Bonjour, jolie demoiselle. Bien dormi ?
— Je ne peux que bien dormir dans tes bras.
— Tu flattes l'ego de l'homme que je suis.
— Assieds-toi donc dessus.
— C'est ce que je fais la plupart du temps.
— Il y a longtemps que tu es levé ?
— Une demi-heure tout au plus. Kevin m'a appelé. Figure-toi qu'il va être papa !
— Je suis vraiment heureuse pour eux.
— Tu le savais ?
— Dani me l'a dit hier. Elle voulait des conseils pour l'annoncer à Kevin. Je suis censée faire semblant de l'ignorer mais je ne vais pas te mentir à toi.
— J'apprécie le geste.
— Tu n'as pas peur qu'un paparazzi te surprenne en aussi légère tenue ?
— Je n'ai pas peur des paparazzis et c'est toi qui as mon T-shirt.
— Je ne trouvais plus le mien et j'adore le tien.
— J'adore ce T-shirt sur toi.
  Elle se hissa sur la pointe des pieds et lui vola un baiser.
  — Tu préfères qu'on discute dedans ou dehors ?
— Discuter ?
— Je crois que tu as des tas de choses à apprendre avant l'accouchement et vu que nous ne sommes que tous les deux, je pensais que c'était le moment idéal.
— Ce n'est pas faux. Que dirais-tu d'un pique-nique sur la plage ?
— Profitons donc de ce beau temps.
  Katlyn lui sourit. Nick ne put s'empêcher de lui sourire en retour. Elle lui attrapa la main et l'entraîna dans la maison afin qu'ils prennent une douche. Ils discutèrent de longues heures. Nick écouta attentivement Katlyn alors qu'elle lui apprenait à être un bon père pour leur petite fille. Ils finirent cette matinée à déjeuner sur la plage et à se chamailler comme deux adolescents.
  — Il faut que je demande à Shane de venir nous chercher avec le pick-up. Si je fais ne serait-ce qu'une seule rayure à sa moto, Joe me tuera.
— Je refuse de monter dessus.
— Je n'en aurais, de toute façon, pas pris le risque.
— Tu es un amour.
— Je sais.
  Nick l'allongea doucement et se plaça au-dessus d'elle pour l'embrasser tendrement. Elle plongea ses yeux dans les siens. Il lui sourit, vraiment très heureux d'être avec elle après toutes ces épreuves.
  — Je te sens tendu. Tu me caches quelque chose ?
— On ne peut rien te cacher. Ça fait partie de tes dons de Super Maman de détecter le mensonge.
— Qu'est-ce qui se passe ?
— Tu te souviens de la bombe sur ma voiture il y a quelques mois ?
  Nick se mit à genoux. Katlyn se redressa sur les coudes. Tout ça sans le quitter des yeux.
  — Parfaitement, oui.
— C'était Felicia. Elle a essayé de me tuer.
— Je croyais que c'était moi qu'elle voulait.
— C'est toi qu'elle veut. Cependant, elle veut t'affaiblir en éliminant ta famille, moi le premier.
— Comment tu sais tout ça ?
— Elle me l'a dit.
— Quand ?
— Tout à l'heure. Juste avant que tu ne te réveilles. Elle nous menace ouvertement.
— Il faut qu'on rentre.
— J'appelle Shane.
  Leur bel exil prenait fin maintenant. Nick appela Shane tout en rassemblant leurs affaires. Il ne quitta pas Katlyn d'une semelle, sans cesser de surveiller leurs arrières. Il ne se sentit en sécurité qu'après avoir remis les pieds à la résidence avec sa femme et ses enfants. Il avait revu toutes les mesures de sécurité et briefé tous leurs agents. Ils étaient tous sur le qui-vive. Felicia ne les atteindrait pas. Nick ne la laisserait pas approcher.
  ×
  → Dix-sept juillet deux mille quinze
  La résidence Itachi était en pleine effervescence. Aujourd'hui était la date butoir. Katlyn devait entrer à la maternité dans la soirée. Cette dernière était d'ailleurs en train de peaufiner les derniers détails, vérifiant les valises et discutant avec Emy. Cette dernière était inquiète de voir sa maman se préparer à partir, sans l'emmener. Elle avait peur de se retrouver toute seule avec ses deux frères qui préféraient rester entre eux, la laissant de côté. Katlyn rassura sa fille, lui disant qu'elle serait très vite de retour. Dans le bureau de la maîtresse de maison, Nick informait Josh et Ethan des dispositions à prendre pour les prochains jours. De son côté, Denise s'occupait des deux jeunes garçons dans le salon. Tout paraissait calme en apparence. Une camionnette se rangea brutalement dans l'allée des garages. Felicia Henley descendit de ce véhicule et pénétra dans la résidence avec violence. Elle se retrouva face à Denise qu'elle menaça d'une arme avant de la ligoter sur une chaise. Les deux jeunes garçons tentèrent d'intervenir mais se firent brutalement recaler. Ils n'abandonnèrent pas, cherchant à protéger leur famille de ce nouveau danger. Agacée, Felicia les assomma tous les deux, sans remords. L'arme se retrouva pointée sur le front de Denise.
  — Où est cette petite putain de Katlyn Itachi ?
— Je ne dirais rien.
— Ah, ouais ? Tu veux parier ? Je suis sûre que tu ne veux pas que tes quatre morveux pleurent leur maman.
— Je ne vous laisserais pas mettre la main sur Katlyn. Je préfère me sacrifier plutôt que de voir mon fils pleurer la seule femme qu'il ait jamais aimé.
— Je vais fouiller cette maison. Quiconque se mettra entre elle et moi paiera les conséquences de son affrontement.
  Felicia se retourna et commença par fouiller la cuisine. Au même moment, Katlyn pénétra dans le salon alors qu'Emy s'enfermait dans sa chambre pour pleurer.
  — Qu'est-ce que... Sam ! Chris !
  La jeune femme s'agenouilla auprès de ses deux enfants tentant de comprendre ce qui leur arrivait. Denise l'informa de la situation. Katlyn la détacha avant de s'occuper de ses fils. Un cri fusa dans la pièce mais, avant qu'elle n'ait pu découvrir ce qui se passait, elle se prit un violent coup sur la tempe. Elle perdit connaissance et s'écroula au sol, un filet de sang coulant le long de son visage pâle. Denise tenta d'intervenir mais recula bien vite lorsque le canon se retrouva pointé sur elle. Elle ne put rien faire d'autre que de regarder cette meurtrière en série traîner le corps de Katlyn jusqu'à l'accès des garages. Alerté par le tapage, Josh vint voir de quoi il retournait. En tentant de soustraire sa fille aux mains de cette nouvelle source d'ennuis, il se prit une balle dans l'épaule et s'effondra brutalement en gémissant. Denise et lui furent donc les spectateurs impuissants de l'enlèvement de Katlyn. Alors que Denise compressait la blessure de Josh, sous les indications de celui-ci, Nick et Ethan se montrèrent dans le salon. Nick remarqua tout de suite la tâche rougeâtre près des enfants et sentit son cœur se serrer.
  — Qu'est-ce qui s'est passé ici ?
— Nick ! Cette bonne femme qui a manipulé Katlyn vient de l'enlever !
— C'est son sang...
— Elle n'a rien, bordel ! Bouge ton cul et va sauver ta femme et ta fille !
  Surpris par le ton de sa mère et, surtout, très inquiet pour Katlyn, Nick se précipita à sa voiture dans laquelle il monta précipitamment. La camionnette blanche le devança en s'élançant à toute vitesse en dehors de la propriété. Ethan se chargerait d'emmener les blessés à l'hôpital. Nick n'avait que la colère en tête. Furieux, il fit ronfler le moteur de sa Dodge Challenger avant de se lancer à la poursuite de sa bête noire de l'année qui avait osé s'en prendre à la femme de sa vie. Le moment était enfin arrivé. Il allait pouvoir se venger. Il allait pouvoir faire payer le prix fort à cette femme qui avait forcé Katlyn à commettre de terribles actes qui la rongeait encore. Oui, il allait se venger. Peu lui importait de tuer cette femme qui avait osé toucher à sa fiancée et à leur petite fille. Ça, il se le promettait au plus profond de lui. Il colla au cul de cette camionnette blanche qui roulait dangereusement vite. Felicia tentait de le semer mais son véhicule était beaucoup plus puissant et rapide que le sien, ce qui faisait que Nick ne les lâchait pas d'une semelle. Cette folle conduisait n'importe comment et il avait peur pour la vie de Katlyn. Elle tentait de le distancer mais il enfonça l'accélérateur, dépassant les cent-cinquante kilomètres/heure. Une voiture de police les prit en chasse. Se sentant prise au piège, la teigne braqua à droite en vue de prendre l'entrée de l'autoroute. Malheureusement, le geste fut trop brusque. Déstabilisée, la camionnette alla heurter la barrière de sécurité et dégringola la pente avant de s'enfoncer dans le lac qui jouxtait la voie. Nick freina brutalement et se débarrassa de chaque objet susceptible de griller suite à un contact avec l'eau. Il sauta de voiture et se précipita vers le lac. Il plongea au moment où la police se rangeait derrière sa voiture. La camionnette s'enfonçait dans l'étendue d'eau sale. Il réussit à attraper les doubles portes et frappa dessus à renfort de poings et de pieds pour l'ouvrir. Rien n'y faisait. Il nagea jusqu'à la portière conducteur et dénicha les clés du véhicule. Felicia tenta de l'empêcher de les récupérer mais le poing qu'il lui envoya dans la mâchoire la dissuada de recommencer. Il arracha les clés au contact et ouvrit les portes arrière du véhicule. Il commençait à manquer d'air. Attrapant Katlyn, il nagea jusqu'à la surface où il respira à pleins poumons, s'assurant dans le même temps de garder sa tête hors de l'eau. Il nagea tant bien que mal jusqu'à la berge et remonta le corps de sa fiancée jusqu'à sa voiture. Felicia avait tenté de s'échapper mais avait bien vite été rattrapée par la police. Nick allongea le corps de Katlyn près de sa voiture et commença la réanimation.
  — Monsieur.
  Concentré sur sa tâche, Nick ne prêta même pas attention au jeune policier qui lui parlait.
  — Allez, Katlyn ! Ne me fais pas ça ! Pas aujourd'hui !
— Monsieur !
— Allez, je t'en prie !
  Nick insuffla de l'air dans les poumons de Katlyn et recommença à lui comprimer la poitrine en espérant la voir ouvrir les yeux. Alors qu'il effectuait la dernière pression sur sa poitrine, elle se mit à tousser pour recracher l'eau qui s'était infiltrée dans sa gorge durant son inconscience. Il était soulagé de voir qu'elle n'était pas blessée. Il l'allongea en position latérale de sécurité et accorda enfin son attention au policier qui l'interpellait. Grand, brun, peau bronzée, aussi musclé que lui et les cheveux rasés hyper courts, il l'observait de haut. Il n'avait pas l'air plus vieux que lui et semblait timide.
  — Je dois vous embarquer.
— Pardon ?
  Derrière lui, son collègue fit monter Felicia de force dans leur véhicule. Il n'avait pas l'air aimable. Il claqua la porte et s'avança vers eux.
  — Qu'est-ce que tu fous ?
— Je peux savoir ce qui se passe ?
— Ce qui se passe ? Vous avez été pris à rouler à plus de cent-cinquante kilomètres/heure !
— Je poursuivais cette tarée ! Elle avait enlevé Katlyn ! C'est elle la coupable de tous les meurtres d'il y a sept mois ! Elle est recherchée par le F.B.I. !
— Je vais vérifier ça.
  Tandis qu'il s'éloignait vers son véhicule, les laissant sous la surveillance de son collègue, Katlyn attrapa la main de Nick. Ils étaient trempés. Le soleil tapait dans le dos du jeune homme. Il baissa les yeux sur sa fiancée.
  — Nick, je...
— Que se passe-t-il ?
— Je viens de perdre les eaux.
— Déjà ?
  Elle se crispa, sentant probablement les premières contractions. Cela signifiait qu'ils devaient aller très vite à l'hôpital. Il garda sa main dans la sienne au risque de ne pas la retrouver en l'état. Le collègue de leur surveillant revint vers eux.
  — C'est bon pour vous. Vous aurez seulement une amende à régler avant la fin du mois.
— Allez-y, filez-moi cette contredanse que je puisse aller à l'hôpital avant qu'elle n'accouche.
  Loin de lui signaler son écart de conduite, il s'exécuta et lui dressa son amende que Nick balança dans sa boite à gants. Il fit monter Katlyn dans la voiture. Les premiers signes étaient là. Elle avait le souffle court et la douleur se lisait sur son visage. Il mit le contact et commença à rouler. Il avait les pieds au frais et avait l'impression de marcher dans de la gadoue. Ses chaussettes étaient imbibées d'eau et glissaient dans ses chaussures. Ses cheveux gouttaient sur ses épaules et le reste de ses fringues détrempaient son siège. Katlyn n'était pas dans un meilleur état de lui.
  — Nick, je te préviens que les prochaines heures vont être très difficiles pour toi comme pour moi. Je vais avoir très mal. Je vais probablement te frapper, t'insulter et hurler mais je veux que tu saches que ce n'est pas contre toi.
— Merci de me prévenir.
— Les contractions ont commencé. Elles vont être assez espacées au début mais, lorsqu'il y aura moins d'un quart d'heure entre deux contractions, le travail sera vraiment commencé. Il faut qu'on soit à l'hôpital très vite.
— Compte sur moi.
— Et je t'en prie, ne t'évanouis surtout pas !
  Nick sourit brièvement en appuyant sur l'accélérateur. La route était longue mais il parvint à parcourir la distance en une heure de temps. Quand il écrasa la pédale de freins devant les urgences, Katlyn était d'ores et déjà en train de hurler qu'elle avait mal et lui en mettait plein la figure. Il ignora toutes les insultes qui fusaient en sa direction et descendit de voiture, interpellant une bande d'infirmiers en pause pour qu'ils lui donnent un coup de main. Rapidement, ils furent pris en charge et, avant que Nick n'ait eu le temps de réaliser, il se retrouva aux côtés de Katlyn dans une salle de travail envahie par une troupe de médecins en tout genre qui beuglait des ordres à droite et à gauche. L'accouchement se passa bien. Enfin, pour autant qu'il puisse en juger puisqu'il n'avait pas assisté au premier. Tout ce qu'il savait, c'était que Katlyn allait bien et que leur petite fille était en pleine forme selon le médecin qui s'était occupée d'elle. Nick était quand même soulagé que tout ça soit fini, même si le plus dur commençait maintenant.
  ×
  Kevin frappa doucement à la porte et pénétra dans la chambre d'hôpital de Katlyn. Cette dernière semblait profondément endormie, recroquevillée en position fœtale, enveloppée dans les draps blancs réglementaires dans cet établissement. Tout près d'elle se trouvait Nick, installé aussi confortablement qu'il était possible d'être installé sur un de ces fauteuils d'hôpital. Dans ses bras se tenait un tout petit bébé qu'il couvait avec un regard attendri. Le nouveau papa était fier de sa progéniture. Il lui sourit tendrement. Tout absorbé qu'il était, il n'avait pas remarqué la présence de son frère qui en profita pour l'observer dans son (nouveau ?) rôle de père. Kevin parvint à prendre une photo de ce charmant tableau. Joe arriva derrière lui.
  — Oh, ça alors ! Le petit Nicholas est devenu papa. Serait-il devenu un homme ?
— Très drôle.
  Les deux frères entrèrent dans la chambre pour féliciter leur petit frère qui leur présenta la petite fille. Nick était vraiment très fier et très heureux de tenir son propre enfant dans ses bras. Ils prirent garde à ne pas réveiller la maman qui ne broncha pas. Ils passèrent la nuit auprès de Nick à l'observer s'occuper de sa fille et, parfois, à le charrier, même s'il renvoyait toutes les vannes à son frère.  Dans quelques mois, Kevin serait à son tour papa. Il était tout excité à cette perspective. Il adorait les enfants et en avoir un à lui était l'un de ses rêves les plus chers. Il était ravi de voir ce rêve se concrétiser. Il avait la chance de pouvoir vivre cette expérience avec sa merveilleuse femme. Contrairement à ce que pensait Nick, Kevin avait de l'expérience avec les nouveaux nés. Oncle Kevin et oncle Joe avaient bien joué leur rôle en aidant maman Katlyn. Denise passa dans la matinée pour leur donner des nouvelles de Josh qui, au grand soulagement de tous, allait très bien. Il se remettrait très vite. Chris et Sam n'auraient aucune séquelle et se reposaient pour le moment chez les parents Jonas sous la surveillance de Kevin Senior. Denise félicita Nick et personne ne fut surpris de la voir verser quelques larmes en serrant le papa contre elle. Personnellement, Kevin avait hâte de voir comment Nick allait se débrouiller. Ils quittèrent la joyeuse famille au moment où Ethan et les enfants venaient leur rendre visite. Danielle et leurs amis passeraient les voir cet après-midi. Kevin accompagna Nick faire un saut chez lui pour récupérer les affaires de Katlyn. Il passa un sacré savon à l'équipe de surveillance de la maison. Il avait eu peur, ça pouvait se comprendre. Il allait redoubler de vigilance désormais.
  ×
  Il se passa de nombreux jours avant que Katlyn et Destiny ne soient autorisées à quitter l'hôpital. Destiny, sa petite fille. Nick n'avait jamais été aussi heureux que ce jour où il l'avait tenue pour la première fois dans ses bras peu de temps après la naissance. Quand les enfants étaient arrivés, ils avaient débattu pour choisir un nom à ce petit ange. C'était lui qui avait choisi Destiny. Il voulait vraiment un prénom qui caractérisait ce que cet enfant représentait pour lui. C'était son destin. Katlyn avait choisi Heather et les enfants préféraient Holly. Katlyn avait fini par trancher. Leur fille se nommait donc Destiny Heather Holly Jonas. Grâce à Frankie, Kevin et Joe, Nick avait réussi à lui faire une chambre magnifique à côté de celle de Sam. Katlyn ne l'avait pas vue jusqu'à aujourd'hui. Ils voulaient lui faire la surprise. Surprise réussie. Après les avoir remerciés comme il se devait, elle était descendue avec les enfants dans la salle de jeux, laissant Nick - à contrecœur - assumer ses responsabilités de papa. Toute la famille Jonas était réunie à la résidence pour les féliciter. En général, on organisait une journée pour la maman avant la naissance mais ils n'avaient, malheureusement, pas eu l'occasion d'en organiser une. Voilà bien la raison pour laquelle ils se rattrapaient aujourd'hui. Leur journée tous ensemble se passa très bien et leurs invités repartirent tard. Ils autorisèrent Don, Ethan et Josh à dormir à la résidence. Épuisé, Nick monta se coucher en même temps que les jumeaux cependant que Katlyn descendait à la salle de musique. Joe s'occupait de Sam qui bénéficiait du droit de se coucher plus tard. Nick supposa que son frère allait parler avec Katlyn avant de se coucher.
  Katlyn s'installa devant le piano en vue de se détendre un peu avant d'aller se coucher. Cette journée avait été éprouvante pour tout le monde et c'était bien la raison pour laquelle Nick était déjà couché. Elle était sûre qu'il attendait qu'elle le rejoigne avant de dormir. Ou alors, il dormirait bien avant. C'était un bon père. Il faisait des efforts pour bien faire et elle ne pouvait que le féliciter. Il se débrouillait très bien avec Destiny. On aurait dit qu'il avait ça dans le sens. Secouant la tête, Katlyn consulta ses partitions et constata qu'il y en avait une nouvelle, une qu'elle ne connaissait pas. See No More. C'était étrange. Comment était-elle arrivée là ? Ça ressemblait à l'écriture de Joe. Haussant les épaules, elle tenta l'expérience pour voir ce que ça donnait. Au piano, ce serait une très belle chanson. Les paroles n'étaient pas mal. Elle se demandait qui avait mis ça là.
  — Je ne devrais pas laisser traîner mes affaires quand tu es dans les parages.
— Je suis encore chez moi.
— Tu marques un point.
— Cette partition est à toi ?
— Je l'ai écrite il y a quelques jours. J'aime travailler dans ta salle de musique. Je me sens bien ici.
— Tu peux venir autant que tu le veux. Je ne veux pas nuire à ta créativité. C'est une nouvelle chanson pour le groupe ?
  Joe s'assit à côté de Katlyn et hésita un peu avant de lui répondre.
  — Non. Celle-ci n'est pas pour le groupe.
— Ah ?
— En vérité, j'aimerais faire quelque chose de plus personnel, quelque chose qui me corresponde mieux.
— Un projet solo ?
— Je voudrais bien mais j'ai peur de la réaction de ma famille si je leur annonce.
— Pour tout te dire, je pense que tes frères réagiront bien. Nick a commencé à écrire d'autres textes et il m'a avoué la même chose que toi. Quant à Kevin, son rêve premier a toujours été d'être réalisateur, n'est-ce pas ?
— Ça me fait peur. Je ne veux pas que les gens pensent que les Jonas Brothers sont finis si je me lance dans une carrière solo. Je ne veux pas arrêter le groupe. Je veux juste faire quelque chose qui me ressemble pendant un temps.
— J'ai été contacté par un producteur l'année dernière.
  Katlyn lui laissa le temps d'imprégner la nouvelle en refermant le couvercle sur les touches de son piano.
  — Pourquoi ?
— Il veut adapter mon livre à l'écran. Je l'ai rencontré ici même. Ses arguments sont convaincants.
— Tu n'as pas accepté ?
— A ce moment-là, je n'étais pas vraiment bien dans ma peau. Si tu te souviens bien, j'étais handicapée et j'avais rompu avec Nick. Je n'étais pas à même de prendre une décision rationnelle. Cependant, maintenant que j'ai accouché et que nos vies sont redevenues à peu près normales, je pense que je devrais accepter. Il faut d'abord que j'en parle avec Nick mais, tel que je le connais, il ne refusera pas. Je suis sûre que je peux m'arranger avec Julian pour avoir un emploi du temps allégé pour le bien de nos enfants.
— Tu penses donc que je devrais me lancer ?
— J'adore déjà ce morceau, Joe. Si tu décides de te lancer, je serais la première à acheter cet album. Verrouille la maison quand tu iras te coucher.
  Sur ces mots, Katlyn déposa un baiser sur sa joue et se rendit à sa chambre, le laissant réfléchir à ses paroles. Elle espérait qu'il se lancerait. Cette chanson qu'il avait écrite était vraiment excellente. S'il écrivait tout un album dans cette même lignée, il ne pourrait qu'être génial. Il avait vingt-six ans maintenant. Elle comprenait qu'il veuille changer de style, ne serait-ce que pour un essai. Elle ne pouvait que l'encourager dans cette voix. Nick dormait déjà bien profondément quand elle le rejoignit. Elle remarqua, non sans un sourire, qu'il avait branché le baby phone de son côté afin d'entendre leur fille quand elle se réveillerait pour son biberon. Katlyn déposa un léger baiser sur ses lèvres et ferma les yeux, plongeant aussitôt dans le sommeil...
×××
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DEBUT DU TOME 1 || DEBUT DU TOME 2
PART I || PART II || PART III || PART IV || PART V
PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
PART XVI || PART XVII || PART XVIII || PART XIX || PART XX
PART XXI || PART XXII || PART XXIII || PART XXIV || EPILOGUE
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brevesdenatlyn · 7 years
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TOMORROW IS ANOTHER DAY
Tome : 3.
Nombre de chapitres: 23 / 24.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Katlyn s'enfonça plus profondément dans le pouf et appuya son dos contre le mur. Emy prit place sur son genou, enthousiasmée à l'idée qu'elle lui raconte une nouvelle histoire. Réfléchissant un instant, la jeune femme finit par se décider à lui raconter une histoire vraie, en en changeant certains détails, cependant."
CHAPITRE 23: ARTICLE
Une semaine et demie s'était écoulée depuis cette journée que Katlyn avait passé avec Sam. Nick et les jumeaux étaient complètement rétablis désormais. Ils avaient encore quelques boutons mais ce n'était plus visible à moins d'y prêter vraiment attention. Nick avait recommencé à sortir sitôt qu'il n'avait plus été contagieux. Cependant, il n'avait pas été dehors sans avoir pris le soin de bien camoufler ses boutons afin qu'ils restent invisibles aux yeux de tous. Il ne tenait pas à apparaître en public ainsi défiguré. Il s'était également déplacé en véhicule aux vitres teintées toute la semaine durant et avait évité paparazzis et journalistes jusqu'à son rétablissement complet. Tous les jours, il répétait avec ses frères en vue du concert qui aurait lieu le soir même. Frankie le remplaçait à la guitare. L'épaule de Nick n'était pas encore rétablie. Il repasserait une radio dès le lendemain. Josh disait que ça se remettait doucement et qu'il n'y aurait aucun recours à la chirurgie, chose qui avait quand même rassuré Nick. Son épaule devrait être remise pour l'accouchement, ce qui lui permettrait de tenir leur petite fille dans ses bras. Katlyn et lui attendaient tous deux ce jour avec une grande impatience. Les deux garçons se montraient plus réservés quant à cette nouvelle petite sœur. Emy, en revanche, était ravie d'avoir une petite sœur avec qui partager ses aventures. Christopher était très proche d'elle mais la solidarité masculine finissait toujours par l'emporter. Katlyn était assise dans la salle de jeux et observait ses enfants se défouler en attendant le retour de leur papa. Emy s'approcha d'elle.
  — Dis maman ?
— Que je dise quoi ?
— Une histoire.
— Hum... D'accord.
— Ouais !
  Katlyn s'enfonça plus profondément dans le pouf et appuya son dos contre le mur. Emy prit place sur son genou, enthousiasmée à l'idée qu'elle lui raconte une nouvelle histoire. Réfléchissant un instant, la jeune femme finit par se décider à lui raconter une histoire vraie, en en changeant certains détails, cependant.
  — Il était une fois une jeune et jolie princesse qui vivait dans son propre appartement. Son passe-temps préféré était d'écouter de la musique.
— Maman, les princesses chantent mais y'a pas de musique.
— C'est une princesse moderne, que veux-tu !
— Y'en a encore ?
— Bien sûr, dans chaque jolie petite fille se cache une future princesse. Toi, tu seras une très jolie princesse.
— ...
  La petite fille rougit. Elle était flattée par les propos de sa mère mais bien trop modeste pour l'avouer. Elle lui demanda de continuer. Katlyn lui adressa un sourire et reprit le cours de son histoire.
  — La jeune princesse aimait particulièrement écouter la musique de trois jeunes princes qui avaient volé les cœurs de toutes les jeunes filles du royaume de Toluca. Un jour, elle eut la chance de rencontrer les trois jeunes princes. Elle croisa les yeux du plus jeune des trois et ressentit quelque chose de très très fort tout au fond de son cœur. Ils se revirent le lendemain mais ni l'un, ni l'autre ne fut capable de prononcer un mot, se contentant seulement de se regarder dans les yeux. Gênée, la jeune princesse s'enfuit pour échapper à ce regard.
— Oh, c'est triste.
— Quelques jours plus tard, la princesse fut déçue de constater que le prince ne se souvenait pas d'elle.
— L'est nul.
— Il a rendu la princesse très triste. Ils se sont néanmoins revus et ont appris à se connaitre. Le prince cachait un très gros secret qui ne lui apportait que des ennuis. Un jour, un très vilain bandit a voulu faire du mal au jeune prince.
— Oh, non !
  Katlyn sourit une nouvelle fois. L'innocence était ce qu'il y avait de plus précieux à l'enfance. Les enfants n'avaient pas d'inquiétude à avoir durant leurs jeunes années. On faisait tout pour eux à cet âge-là. Leurs parents les élevaient comme des rois – le regrettaient souvent par la suite – et leur accordaient des privilèges qu'ils n'avaient pas eus à leur âge. Les seules préoccupations des enfants étaient la couleur de leur dessin ou la perte de leur doudou. C'était la belle vie.
  — Le jeune prince avait très peur du vilain bandit qui lui demandait beaucoup d'argent. Alors, il ferma les yeux et se tint prêt à affronter son destin. Tout à coup, quelqu'un assomma le bandit, libérant le pauvre prince qui était blessé.
— Qui c'était ?
— C'était la princesse. Elle avait senti qu'il avait des ennuis et était venu lui prêter main forte. Le prince lui demanda de rester mais elle refusa. Elle avait découvert le gros secret qu'il cachait et ne voulait plus le revoir. Elle accepta de le soigner et appela les deux frères du prince pour qu'il vienne le chercher.
— Ils se sont revus ?
— Oui. Plusieurs fois. La princesse a accepté de l'aider pour qu'il n'ait plus d'ennuis. Ils ont fini par devenir très proches mais le prince a rompu une promesse et ça a fait énormément de bobo à la princesse.
— Ah bon ?
— Elle avait bobo juste là.
  Katlyn prit la main de sa fille dans la sienne et la posa à plat sur sa poitrine, à l'endroit où se trouvait son cœur.
  — Dans son cœur ?
— Oui. Le prince l'avait trahie. Il n'avait pas respecté la promesse qu'il avait faite à la princesse et continuait de faire des bêtises. La princesse quitta le château du prince très en colère et se réfugia chez elle pour l'oublier.
— C'est quoi la fin ?
— La...
— La fin de toute cette histoire ? l'interrompit une voix. Le jeune prince est allé retrouver sa jolie princesse et lui a donné un baiser inoubliable.
  Nick, ayant adopté la magnifique cape rouge que Chris avait demandé à Denise pour lui, débarqua de nulle part et s'accroupit devant elles. Emy tourna la tête vers lui, surprise. Comment pouvait-il seulement connaitre la fin de l'histoire que sa mère venait d'inventer ? Elle regarda ses parents à tour de rôle et sembla soudainement comprendre.
  — Maman !
— Mon imagination aussi a des failles.
  La petite fille sourit, retira sa main du cœur de sa mère et se tourna vers Nick avec une idée derrière la tête.
  — Comment il était ce bisou ?
— Hmm... Regarde bien.
  Avant que Katlyn n'ait pu répliquer, Nick s'empara de sa bouche et lui accorda un baiser, s'efforçant d'imiter leur premier baiser. En un instant, ses mains retrouvèrent leur place dans ses boucles brunes alors qu'elle se sentait transportée quatre ans en arrière, au moment où tout avait commencé.
  — Beurk !
  Katlyn sentit Nick sourire avant qu'il ne détache ses lèvres des siennes. Emy descendit de son genou et essaya de pousser Nick qui sourit de plus belle en voyant l'échec de ses faibles tentatives.
  — Serais-tu en train de te moquer de ma fille ?
— Non, répondit-il en souriant de plus belle.
  Vraiment ? Il le prenait comme ça ? Prêtant main forte à sa fille, Katlyn repoussa Nick en arrière. Il tomba d'abord sur les fesses puis elle le plaqua au sol - protégeant son épaule brisée - avant de s'asseoir sur lui. Emy profita du fait que Katlyn le tenait « immobilisé » au sol - elle était consciente qu'il pouvait la renverser aussi facilement qu'une poupée mais qu'il ne le ferait pas à cause de leur enfant - et se mit à le chatouiller. Nick éclata de rire, se tortillant pour essayer d'échapper aux petites mains qui le chatouillaient.
  — Alors, on rigole moins maintenant ?
  Nick tenta de riposter de sa seule main libre mais Emy prit le soin de rester à distance. Retournant la situation à son avantage, il commença à chatouiller Katlyn. Profitant de sa faiblesse, il échangea leurs places à une différence près : il s'assit à côté d'elle. Elle le fixa en souriant tandis qu'Emy réclamait vengeance en se jetant sur son dos. Nick parvint à déjouer cette tentative et emprisonna leur fille dans l'étau de son bras.
  — Avec un seul bras, je vous ai eues toutes les deux.
— Tu as profité de nos faiblesses.
— Hmm... Peut-être.
— Je te déteste, tu le sais ça ?
— Tu veux que je te prouve le contraire ?
— A toi l'honneur.
— D'accord. D'abord, on va se relever.
  Nick libéra Emy, tendit une main à Katlyn et l'aida à se relever. Quand elle fut debout, il lui désigna la porte de la salle de jeux. Elle le quitta des yeux un instant et regarda ce qu'il lui désignait. Elle fut surprise, vraiment très surprise.
  — Co... Comment tu as fait ça ?
— J'ai déjà commencé par suivre son compte sur Twitter après le concert que nous avons donné il y a quelques mois, celui où tu as grandiosement improvisé. Ensuite, notre vie a été assez chaotique. Néanmoins, lors des quelques jours que tu as passé chez Ethan, j'ai décidé de la contacter. Je pense que nous devrions collaborer.
— Attends, tu es sérieux ?
— Viens.
  Nick attrapa Katlyn par le bras et l'entraîna vers la sortie. Elle n'arrivait pas à y croire. Il avait fait venir Jena Lee. Oui, Jena Lee. Ici, chez elle. Ce mec était complètement taré mais dans le bon sens. Il fit les présentations, même si elles se connaissaient de nom de par leur célébrité. Emy attrapa la main de sa mère, préférant la suivre plutôt que de rester avec ses frères qui se chamaillaient joyeusement. Katlyn resserra ses doigts autour de sa petite main alors qu'ils entraient dans la salle de musique. Ils s'installèrent autour de la table basse qui servait habituellement aux livechats de Nick. Ce dernier leur expliqua ce qu'il avait derrière la tête. Il voulait faire un remix de la chanson Mon Ange. Il leur expliqua qu'il avait réécrit les paroles, mélangeant la version française avec la traduction qu'il avait faite sans oublier d'ajouter quelques passages sur lesquels il leur demanda leur avis. Il leur montra les partitions qu'il avait écrites sans pour autant en connaitre le résultat.
  — Comment as-tu pu faire tout ça ?
— J'avais du temps à tuer.
— Excusez-moi. J'ai bien vu la vidéo de la reprise sur le net mais, comme souvent, les vidéos n'ont pas un son extraordinaire. Je peux avoir une démo là maintenant ?
— Ça ne me pose pas de problème.
  Katlyn se leva et s'installa devant le piano dont elle redressa le couvercle. Elle vérifia qu'il était bien accordé. Sa petite fille s'assit à côté d'elle tandis que Nick et Jena s'approchaient pour la voir à l'œuvre.
  — Tu vas faire la chanson ?
  Sa fille parlait de Poker face de Lady Gaga. Sans que Katlyn sache pourquoi, Emily adorait cette chanson. Un jour, alors qu'elle ne parvenait pas à dormir, elles étaient descendues ici et Katlyn avait repris cette chanson au piano rien que pour elle. Bien entendu, maintenant, Emy lui demandait souvent de la rechanter pour elle, ce qu'elle lui accordait bien volontiers. L'écrivaine lui sourit et posa ses doigts sur le clavier, commençant à jouer. Emy était ravie. Un grand sourire éclairait son visage. Elles chantèrent toutes les deux, plus pour le plaisir que pour la démo. Leurs deux spectateurs semblaient ravis par ce spectacle auquel ils n'avaient pas l'habitude d'assister. A la fin de la chanson, Emy et Katlyn se firent un high five pour cette performance exceptionnelle.
  — Pourquoi je n'ai jamais eu le droit de voir et entendre ça, moi ?
— Parce que c'est quelque chose qu'on ne fait que toutes les deux.
— Ouais, d'abord.
— Je suis convaincue. Je veux bien tenter le duo. Ça pourrait une expérience intéressante.
— Très intéressante même, ajouta Katlyn en français.
— Oh, je rêve ! Tu parles vraiment le français couramment ?
— Figure-toi, cher ami, que ma maman était française et que le français est l'une des langues qu'elle m'a apprises dès que j'ai su parler, continua-t-elle en français.
— Hein ?
— Maman m'a appris à le parler. Nos enfants l'apprendront à leur tour.
— Et moi ?
— Peut-être que quelques leçons particulières raviraient tes fans. Quoiqu'il en soit, tu devrais aller te préparer, je te signale que tu as une soundcheck cet après-midi. On va déjeuner tous ensemble avant que tu ne t'en ailles. A l'intention de Jena. Je te propose de sceller notre accord pour ce duo par un bon déjeuner.
— Pourquoi pas ?
  La chanteuse sourit. Katlyn trouvait quand même très étrange d'avoir quelqu'un qu'elle admirait sous son toit. Bon, okay, c'était déjà arrivé une fois. Franchement, si on lui avait dit qu'elle allait se fiancer avec Nick et avoir des enfants avec lui, elle ne l'aurait jamais cru. Pourtant, c'était le cas. Elle était très surprise que Nick ait pris cette initiative. Ça lui faisait plaisir également. Son idée de faire un duo était complètement folle mais elle aimait beaucoup cette idée. Puis, qui savait ? Si ça marchait, ce serait une expérience de plus à son tableau. Elle aurait eu une vie bien remplie. Elle héla les garçons pour qu'ils passent à la salle de bains avant de mettre les pieds sous la table. Elle s'attela à la préparation du déjeuner en discutant avec Nick et Jena.
  — Non, ce que je vous propose, c'est de travailler ici même. Ce sera plus pratique pour les enfants. Quand on aura trouvé le petit truc qui fera la perfection de cette chanson, nous irons au beatlab. J'ai quelques amis là-bas qui devraient nous aider à enregistrer tout ça.
— Nick est très perfectionniste.
— J'ai cru comprendre.
— Je suis toujours là.
— Chéri, si tu ne veux pas que j'accouche trop tôt, je te conseille de ne pas me mettre la pression, d'accord ?
— J'ai promis de prendre soin de toi à de nombreuses personnes, la plus terrible étant ta meilleure amie.
— Si tu ne tiens pas cette promesse, j'ai bien peur que son fantôme ne vienne te hanter. Brooke n'aurait jamais toléré tout ce qui s'est passé ces dernières années.
  Sentant qu'elle était tendue, Nick pressa doucement son épaule. Parler de Brooke était toujours une épreuve pour elle. Le temps s'écoulait mais elle ne cessait de penser à elle et de regretter qu'elle ne soit plus là. Katlyn ne trouverait pas une nouvelle amie comme Brooke. Non, elle était unique et assez forte pour vouloir la protéger. Katlyn l'aimait énormément. Jamais personne ne pourrait la remplacer. Jamais. Elle essuya les larmes qui lui brûlaient les yeux comme chaque fois qu'elle parlait de son amie disparue et se recentra sur sa tâche. Ils passèrent ensuite les pieds sous la table en discutant joyeusement de leurs futurs projets. Ce ne fut qu'après que les jumeaux soient partis faire leur sieste quotidienne et qu'ils se soient tous installés dans la salle de musique que Nick s'apprêta à partir.
  — Bon, j'ai du boulot donc il faut que je file sinon Kevin et Joe font me faire ma fête. Déjà que Frankie est obligé de jouer à ma place.
— Arrête de me reprocher mon refus de monter sur scène.
— Je ne te reproche rien du tout. Après tout, c'est mieux. Notre bébé se portera bien mieux loin des hurlements hystériques de nos fans.
— Tu n'as pas tort.
— Je ne rentrerais probablement pas pour le dîner.
— Il y a tout ce qu'il te faut dans le frigo. Tout est prêt. Tu as juste à mettre dans ton sac à dos. Ton insuline est dans l'armoire à pharmacie, ton omnipod aussi.
— Tu es un amour.
  Nick se pencha pour l'embrasser doucement. Il lui donna trois pass VIP au cas où l'envie la prendrait de venir comme il le disait si bien. Ensuite, il s'éclipsa en souriant. Katlyn en profita pour se déchausser, libérant ses pieds douloureux de l'étreinte de ses baskets trop serrées. Elle se retrouva pieds nus pour le plus grand bonheur de ses doigts de pieds. Elle avait mal partout, c'était affreux. C'était pire encore que pour la grossesse des jumeaux. Elle se sentait grosse et moche. Elle n'arrêtait pas d'aller au petit coin et elle avait mal partout. Elle avait vraiment hâte que ce soit fini, même si le plus dur restait à venir. Elle se demanda si Nick savait ce qui l'attendait après l'accouchement, le plus difficile étant les nuits blanches. Elle en avait un sacré paquet à son actif, elle. Entre les jumeaux et la fac, elle n'avait pas dormi des masses en deux ans. Il allait être temps qu'ils en discutent. Elle prit son ordinateur et commença une recherche tandis que Sam s'endormait doucement contre elle. Elle ne l'obligeait pas à dormir l'après-midi mais il semblait en prendre l'habitude. Elle le laissa poser sa tête sur son genou.
  — Je fais deux-trois manip' et on pourra commencer à travailler.
— Pas de problème.
  Katlyn commença à pianoter sur son clavier en recherchant le site sur lequel elle allait toujours. Elle le consulta un bref instant et alla pour fermer la page quand un article attira son attention.
  Katlyn Itachi : La course à la célébrité ?
  Nous l'évoquions il y a quelques jours, Katlyn Itachi est devenue un véritable phénomène dans le monde entier. D'abord connue pour être sortie avec le très célèbre - et non moins charmant - Nick Jonas, membre des Jonas Brothers, elle a défrayé la chronique à la suite de nombreux rebondissements dans la vie du jeune chanteur.
Quelques mois après l'admission de Nick à l'hôpital, elle fait son grand retour avec la publication de son livre Not only words qui devient un best-seller en moins d'une semaine. Le nom de Nick Jonas n'est pas étranger à tout ce succès. Il semble que l'éditeur et les publicistes de Katlyn Itachi se soit servi du nom des Jonas Brothers pour faire vendre ce roman. Personne n'a démenti, ni même affirmé cette rumeur qui prend de plus en plus d'ampleur.
Katlyn Itachi n'a eu de cesse de faire la une des journaux depuis sa liaison tumultueuse avec Nick Jonas, se liant d'amitié avec les deux frères de ce dernier (Kevin et Joe Jonas, ndlr) puis s'immisçant progressivement dans leur vie de famille. Katlyn est rapidement devenue une bête noire pour certains fans du groupe qui estiment qu'elle se sert de leur nom pour se faire connaitre.
Certaines observations prêtent à confusion, notamment les incessantes ruptures dont le couple a semblé souffrir quelques années plus tôt. Serait-ce un moyen de faire parler d'eux ? A peine Nick avait-il remis les pieds dans sa nouvelle résidence qu'elle le jetait dehors avec rage. Nick n'est pas le seul à avoir eu des ennuis avec la jeune femme qui s'est également brouillée avec Joe Jonas à la suite du scandale qui les a tous les deux touchés (Joe Jonas : Il s'en prend à Katlyn Itachi ! ndlr). Par la suite, elle devient l'attachée de presse des Jonas Brothers, renforçant son statut au sein de la famille Jonas et s'insinuant par la même occasion dans les affaires du groupe. Elle est même allée jusqu'à créer le buzz en lançant un coup de pub extraordinaire pour la promo du nouvel album des Jonas Brothers !
Depuis ce buzz, elle ne cesse de se mettre en avant, montant sur scène avec le groupe, interprétant en live son duo avec Justin Bieber (Duo enregistré trois ans plus tôt. Encore une occasion de se faire remarquer !) et acceptant la demande en fiançailles de Nick Jonas en live.
Quelques semaines plus tard, elle se fait remarquer par la presse en reparaissant aux yeux de tous comme une meurtrière en série. Elle est finalement innocentée par Nick Jonas au terme d'un procès très médiatisé qui lui apporte la haine de nombreux citoyens. Encore une fois, le buzz est créé. Une autre nouvelle tombe : elle serait enceinte de Nick ! Après avoir avoué son viol, - qui a eu pour conséquence la naissance de ses deux premiers enfants, Christopher et Emily - elle annonce publiquement que l'enfant qu'elle attend est de Nick, avouant par la même occasion la rupture du serment de ce dernier. Le scandale est lancé.
Katlyn Itachi continue de faire parler d'elle. Nous sommes bien en droit de nous demander si elle ne se servirait pas de Nick Jonas et de sa famille afin de se créer une réputation dans ce monde où l'anonymat est une chose détestable. Une chose est sûre, le cœur de Nick risque bien d'être brisé si elle joue double jeu !
  Katlyn Itachi : course à la célébrité ou seulement victime du nom de son fiancé ?
  — C'est quoi ça ?!
  Katlyn sauvegarda la page afin d'en discuter avec Nick et, surtout, avec Kevin, son père. Cette rumeur ne devait pas aller plus loin. Elle ne s'était jamais servi du nom des Jonas pour se faire connaitre. Elle n'avait même jamais voulu être connue. Elle voulait seulement être reconnue pour ce qu'elle faisait. Elle n'avait pas eu besoin de Nick, ni de sa famille pour écrire ce roman. Certes, ils l'avaient inspirée et l'avaient poussée à la publication mais ce n'était qu'involontairement. A ce moment-là, elle ne les connaissait que comme ses idoles. Aujourd'hui, elle faisait partie de leur famille, c'était vrai, mais elle n'avait jamais cherché à en tirer profit. Furieuse et profondément blessée qu'on pense cela d'elle, elle ferma l'ordinateur et le déposa sur la table.
  — Un problème ?
— Une mauvaise pub. Je vais devoir faire un communiqué sous peu. Bref, on ne va pas tergiverser là-dessus toute la journée. Au boulot !
  Katlyn se leva, prenant garde à ne pas réveiller Sam, enleva la veste de Nick dans laquelle elle adorait se blottir et couvrit le petit garçon avec. Ensuite, elle attrapa son acoustique - sur laquelle était calligraphiée la signature de Tony qui l'avait signée le jour où il la lui avait offerte - et récupéra les partitions de Nick. Jena la rejoignit alors qu'elle s'installait sur le siège du piano.
  — On ne va pas le réveiller ?
— Sam a le sommeil lourd. Il se sent plus rassuré quand je suis proche de lui. Il me ressemble énormément. Pourtant, il n'est pas mon fils biologique.
  Katlyn passa la sangle de la guitare sur ses épaules et vérifia l'accordement en jouant quelques notes. Elles se mirent rapidement au travail, testant les nouveaux accords et les nouvelles paroles. Elles eurent du mal à déchiffrer l'écriture de Nick qui avait tendance à écrire comme un porc quand il était passionné. Il écrivait vite par peur d'oublier ce qu'il avait en tête et finissait par gribouiller des notes qu'il était souvent le seul à comprendre. Katlyn se permit de retranscrire le tout en quelque chose de compréhensible pour que Jena puisse comprendre. Si elle comprenait l'écriture brouillonne de Nick, ce n'était pas le cas de tout le monde. Elles travaillèrent un long moment quand le talkie-walkie de Katlyn se mit à grésiller. Elle s'arrêta de jouer un instant. Shane tentait de la contacter.
  — Katlyn, on a un problème.
  L'intéressée attrapa son talkie-walkie pour répondre.
  — Qu'est-ce qui se passe ?
— Une foule en colère menace de pénétrer dans les lieux. On a du mal à la gérer. Ils te réclament.
— Qu'est-ce qu'ils veulent ?
— Je ne sais pas vraiment. Ils parlent de sauver le cœur de Nick ou je ne sais trop quoi.
  Ça, ça avait sûrement un rapport avec l'article qu'elle avait lu. Les gens étaient rapides à la réaction quand on était célèbres. Katlyn soupira.
  — J'arrive.
— Tu es sûre que c'est une bonne idée ?
— Je dois démentir cette rumeur avant qu'elle ne fasse plus de dégâts. Je compte sur toi pour protéger mes arrières.
— Ne t'inquiètes pas pour ça. Nick me tuerait s'il t'arrivait quelque chose.
— Compte sur lui pour le faire.
  Katlyn attacha de nouveau le talkie-walkie à sa ceinture et se leva en soupirant de nouveau. Elle expliqua la situation à son invitée et s'éclipsa sans remettre ses chaussures. Elle avait l'habitude de marcher pieds nus dans sa maison ou son jardin. De toute façon, elle serait bien incapable d'enfiler ses baskets. Elle fit glisser sa guitare sur son dos et s'aventura dehors. Shane lui ouvrit la porte et prit le soin de rester un pas derrière elle pour intervenir en cas de besoin. Ladite foule en colère était retranchée derrière une ligne de membres de la sécurité qui étaient censés surveiller les alentours de la maison au lieu de retenir ces mécontents qui voulaient lui faire la peau.
  — Au moins, elle montre son nez au lieu de se planquer !
— Okay ! Je constate que vous êtes nombreux à avoir lu cet article et à y réagir.
— Menteuse !
— Ecoutez, je suis là pour rétablir la vérité. Cet article est tout ce qu'il y a de plus faux. Je ne me suis jamais servie de Nick ou de sa famille pour me faire connaitre, soyez-en certains.
— Prouve-nous le donc !
— Je n'ai jamais choisi Nick. Je ne suis pas une allumeuse de mecs. Je ne leur cours pas après et j'avais même l'impression qu'ils ne me voyaient pas. Comme vous, j'étais une fan des Jonas Brothers et je le suis toujours, ici, tout au fond de moi. Les choses ont bien changé en cinq ans, je le reconnais. Bien sûr, comme chacune d'entre vous, j'ai un jour rêvé d'être remarquée par l'un des garçons mais ça n'était qu'un rêve et je savais que ça ne se réaliserait pas. Pourtant, j'ai eu cette chance de le revoir et de me lier d'amitié avec lui. J'étais consciente de ce que je ressentais mais c'était impossible jusqu'à ce que Nick m'avoue ses sentiments. Je ne me suis jamais servi de lui ou de sa famille pour me faire quelque promotion que ce soit. J'admets, cependant, que mon éditeur a eu recours à leur nom. Je m'y étais pourtant formellement opposée. Si le nom des Jonas a été impliqué à un moment ou à un autre dans quelque histoire marketing que ce soit, je n'y suis pour rien. Je ne suis rien, rien d'autre qu'une simple fille comme vous qui a eu la chance de voir ses rêves se réaliser. Je n'ai pas voulu être célèbre, jamais. Je ne voulais pas voir mon nom dans tous les journaux people, voir ma vie ainsi affichée dans tous les tabloïds, sur tous les sites internet. Je déteste être ainsi traquée. Je déteste me sentir épiée de cette façon. Je n'ai pas voulu tout ça mais, une chose est sûre, j'aime Nick, sincèrement. Je ne joue pas de double jeu. Mes sentiments pour lui sont réels, tout autant que ceux qu'il a pour moi.
— ...
— Je vous prie, s'il vous plait, de cesser d'écouter ces rumeurs jusqu'à ce que je les affirme ou les infirme. J'avoue que cette rumeur a trop longtemps traîné. Je ne l'ai pas démentie plus tôt car je n'étais pas disposée à le faire. Il s'est passé de nombreuses choses dans ma vie, des choses dont vous n'avez même pas idée. Je ne souhaite à personne ce qui m'est arrivé.
— Comment on peut savoir que tu ne mens pas ?
— Vous voulez savoir ce que c'est de vivre ma vie, c'est ça ? Si vous croyez que c'est aussi facile, je peux vous démontrer le contraire ! Les photos mentent et les rumeurs ne sont qu'un ramassis de conneries. Les paparazzis sont là pour foutre la merde dans nos vies, sachez-le bien.
— Ah, ouais ? Il leur arrive de dire la vérité aussi, non ?
— Rarement, très rarement. Vous savez quoi ? Je vais donner l'occasion à l'un d'entre vous de vivre une journée complète de l'autre côté de cette grille. Vous allez voir une journée complète de ma vie. Je vous offre le gîte et le couvert. Bien entendu, vous rencontrerez mes enfants, Nick et peut-être même ses frères. C'est une opportunité en or, je vous l'accorde. Elle vous permettra de juger vous-même la véracité de mes propos.
  Shane se rapprocha de Katlyn et lui chuchota quelques mots à l'oreille.
  — Tu es sûre de ce que tu fais là ?
— Nick est passé maître dans les arts martiaux et je possède une arme dont je sais me servir. De plus, j'ai un garde du corps exceptionnel et surentraîné. Je maîtrise la presse comme personne et je peux étouffer la plupart des scandales.
— Dans ce cas, je n'y vois aucune objection.
— J'en étais sûre.
  Shane recula d'un pas et reprit son poste tandis que Katlyn observait la foule. Ils semblaient tous surexcités à l'idée de passer une journée au cœur de sa maison. Elle appréhendait un peu le résultat. Cette idée lui était venue subitement et elle était certaine que Nick allait la désapprouver. Elle lui expliquerait ses motivations quand il aurait arrêté de lui dire qu'elle était irresponsable et complètement folle. Elle espérait qu'il comprendrait sinon, il risquait de bouder un long moment. Quoique... Il ne tiendrait pas longtemps avant de craquer et de venir ramper devant elle. Il avait toujours été comme ça. Ce côté soumis lui plaisait beaucoup, elle devait bien l'avouer. Pauvre Nick. Des murmures parcoururent la foule en réponse à son silence qui durait.
  — Qu'est-ce qu'elle fait ?
— Je ne sais pas. Elle nous observe tous.
— Ça fait flipper !
  Katlyn continua d'observer cette foule de curieux et remarqua une jeune femme bien différente du troupeau. Légèrement à l'écart, elle ne se prêtait pas aux divers débats qui se livraient à mi-voix. Timide, elle préférait fixer le sol plutôt que de regarder Katlyn en face. Ce comportement rappela à la jeune femme un de ses nombreux traits de caractère : associable. Elle était toujours seule. Les gens préféraient l'éviter plutôt que de lui adresser la parole. Par chance, elle pouvait compter sur Brooke et Tony. Aujourd'hui, elle pouvait compter sur son père, Nick et toute la famille Jonas, sans oublier son frère, Ethan, et son compagnon, Don. Il y avait aussi tous ses fans, ceux qui avaient lu son livre et ceux qui supportaient Nick et ses frères. Ses enfants se situaient sur la tête de cette liste. C'étaient eux qui l'avaient aidée à avancer chaque jour alors qu'elle dépérissait suite au coma de Nick et au décès de Brooke. Elle savait ce que c'était que de se sentir à l'écart. Elle allait donner à cette jeune femme l'occasion de vivre l'un de ses rêves.
  — Toi.
  Katlyn pointa son doigt dans sa direction tandis qu'elle relevait la tête. Le troupeau sembla surpris par sa décision et laissa clairement paraître leur étonnement, peut-être même leur déception de ne pouvoir rencontrer leur idole. Nick, bien entendu, pas elle. Désolée mes mignons mais, pour une fois, donnons une chance aux reclus.
  — Moi ? demanda la fille désignée, incrédule.
— Oui, toi. Je te donne l'occasion de vivre ton rêve et de passer une journée chez moi. Qu'en penses-tu ?
— Je... Je ne sais pas. Je... Euh...
— Il y en a qui aurait accepté de suite mais elle, elle hésite. Il y a vraiment des gens stupides.
— Ce commentaire aurait dû rester au fond de ton esprit.
— Je dis la vérité !
— Il n'y a pas de mal à hésiter. Après tout, elle ne me connait pas personnellement et je me traîne une putain de réputation. Qui sait ?
— Ouais mais on sait tous que ces accusations ont été réfutées.
— Qui serait assez fou pour refuser une telle offre ?
— Qui serait assez sensé pour refuser l'offre d'une inconnue ?
— J'accepte !
— Dans ce cas, c'est parfait.
  Katlyn fit signe à Shane d'escorter cette jeune femme jusqu'à elle, ce qu'il fit sans attendre. Pour consoler tous les malheureux qui devraient rester devant la porte, elle accepta de leur chanter une petite chanson. Faisant glisser sa guitare sur son ventre, elle joua les premières notes d'Ordinary Girl de Miley. Chanson parfaite pour les circonstances. Au terme de celle-ci, son équipe de sécurité se chargea de disperser les troupes tandis que Shane ouvrait la grille devant sa patronne. Entraînant son « élue », Katlyn pénétra chez elle en remerciant Shane d'un signe de tête. Elles marchèrent en direction de la maison. La jeune femme gardait les yeux rivés au sol, comme si elle avait peur de paraître trop entreprenante en regardant Katlyn.
  — ...
— C'est quoi ton nom ?
  L'élue releva la tête, permettant ainsi à Katlyn de croiser ses yeux, mais sembla hésiter à lui répondre.
  — ...
— Nous sommes destinées à passer vingt-quatre heures ensemble. Je ne vais pas t'appeler « l'heureuse élue » durant tout ce temps.
— Je m'appelle Mathilda. 
— Enchantée. Bien, les choses sont très simples ici. Je ne veux pas que tu prennes de photos ou de vidéos sans autorisation. Les éventuelles photos que tu prendras ne devront pas être rendues publiques sans mon consentement. Bien entendu, ce qui se passe sous mon toit reste sous mon toit. Mon bureau est la seule pièce qui te sera privée d'accès en raison des documents importants qui s'y trouvent.
— C'est bien compris.
— Bienvenue chez moi. Quand je t'aurais fait visiter le domaine, je te confierais à Shane, mon garde du corps personnel, et tu iras chercher ce dont tu as besoin pour les vingt-quatre heures à venir. Des questions ?
— Pourquoi m'avoir choisi moi ?
— Tu m'as rappelée quelqu'un que je connais bien. On donne toujours une chance à ceux qui se mettent en avant. Autre chose ?
— Pourquoi vous marchez nu pieds ?
— Parce que je ne supporte plus mes chaussures. Ah, les enfants doivent encore dormir donc on va éviter de faire trop de bruit.
  Sur ces mots, elles pénétrèrent dans la maison que Katlyn lui fit visiter. Elles finirent par la salle de musique où Jena Lee attendait encore.
  — Affaire réglée ?
— Pour quelques jours seulement. Jena, je te présente Mathilda, fan des Jonas Brothers, qui va passer les prochaines vingt-quatre heures en notre compagnie.
— Bonjour.
— Bonjour.
— Dis, je sais ce que tu ne vas pas au concert ce soir mais je voulais savoir si tu pouvais m'avoir une place. Je n'ai jamais assisté à un concert des Jonas Brothers et j'aimerais bien...
— Il y a une première fois à tout. Je serais au concert de ce soir. Nick ne le sait seulement pas. Je dois faire une brève apparition pour chanter Before the storm avec lui. Miley et Dani viennent garder les enfants.
— Super !
— Vous parlez français ? demanda Mathilda à Katlyn après avoir suivi cette conversation sans comprendre.
— Oui. Je parle aussi espagnol et j'ai quelques notions d'italien. Bref, je vais te confier à Shane. Tu n'auras qu'à lui montrer le chemin. Il t'emmènera et te protégera des jaloux.
— Mais vous...
— Je ne vais pas sortir de la maison tout de suite.
  Katlyn lui sourit et la sentit se détendre un peu. Elle la confia à Shane en qui elle pouvait avoir toute confiance. Ensuite, elle retourna travailler avec Jena. Quand celle-ci retourna à son hôtel, Katlyn discuta avec leur nouvelle invitée et lui expliqua la situation plus en détail. Elles finirent par se préparer pour le concert et partirent sitôt que Danielle et Miley furent arrivées.
  ×
  Nick était assis sur scène aux côtés de Frankie. Ils laissaient passer un peu de temps avant de commencer la prochaine chanson. Il ne leur en restait plus que deux avant leur sortie de scène. Tant mieux. Il commençait à fatiguer et son épaule lui faisait horriblement mal. Il reconnaissait qu'il adorait monter sur scène mais là, les circonstances n'étaient pas top pour lui. Il faisait un effort, se donnant au maximum du possible pour que ses frères ne pâtissent pas de son manque d'énergie. Il fit signe à Frankie de gratter les premières notes de Before the storm. La foule se mit à hurler de plus belle. Certains pensaient que Miley allait monter sur scène pour le rejoindre et chanter ensemble. Manque de pot ! Miley n'était même pas ici. A ce que Nick savait, elle devait passer voir Katlyn ce soir. Son cœur accéléra lorsque ses pensées se dirigèrent vers cette femme extraordinaire qu'il avait la chance d'avoir. Il sourit brièvement et s'apprêta à chanter quand on lui coupa le sifflet en reprenant mot pour mot ce qu'il allait chanter.
  — No, this isn't what I wanted. Never thought it'd come this far. Thinkin' back to where we started and how we lost all we are.
  Ça, c'était une voix qu'il connaissait bien. Tout en cherchant où se cachait son propriétaire, il continua ce duo qui ne devait être qu'un solo.
  — We were young and times were easy but I could see it's not the same. Standing here but you don't see me. Give it all for that to change. I don't want to lose her. Don't want let her go.
— Standing out in the rain, need to know if it's over 'cause I would leave you alone. I'm flooded with all this pain, knowing that I'll never hold her like I did before the storm.
  Un des projecteurs éclaira le fond de la salle alors qu'ils chantaient ensemble. Une silhouette se dessina dans le faisceau de lumière. Cette silhouette s'avançait vers Nick traversant la foule, suivie par quelqu'un d'autre. Katlyn et Shane. Que faisait-elle là ? Elle lui avait dit qu'elle ne venait pas. Elle était complètement folle de traverser la foule. Il suffisait qu'on la bouscule et... Nick ne dit rien, se contentant de l'observer se rapprocher. Elle salua quelques fans en passant, serrant des mains par ci, attrapant une pancarte par là. Il ne reprit le cours de la chanson que lorsqu'elle eut atteint la fosse, ravi de constater que Shane prenait ses « menaces » au sérieux concernant la santé de Katlyn. Cette dernière le rejoignit sur scène et ils terminèrent cette chanson ensemble sous les hurlements hystériques. Nick constata qu'elle était nu pieds. Avec le nombre de paires de baskets qu'elle possédait, comment pouvait-elle seulement se balader pieds nus ? Dans la rue de surcroît ! Il lui poserait cette question plus tard. On la conduisit à sa loge tandis que Kevin et Joe montraient le bout de leur nez pour leur dernière chanson : Burnin' up. Ils l'interprétèrent sous les hurlements de plus en plus aigus. Décidément, Nick ne comprendrait jamais comment on pouvait hurler autant et aussi longtemps. Les trois frères saluèrent leur public avant de céder leur place à Demi. Nick avait à peine quitté la scène qu'il se précipita dans sa loge où il était sûr de retrouver Katlyn. Il ouvrit la porte à la porte à la volée et découvrit sa fiancée en train de fouiner, probablement à la recherche de nourriture. Elle passait son temps à manger.
  — Tu es devenue complètement folle ?
— Peut-être.
— Tu m'avais dit que tu ne viendrais pas ! En plus, tu traverses le public ! Tu es totalement inconsciente !
— Dis, tu n'as rien à manger là-dedans ? J'ai encore la dalle. Je ressemble déjà à une baleine. J'appréhende ce que ça va donner après l'accouchement. J'ai pris au moins dix kilos depuis que je suis enceinte.
— Est-ce que tu m'écoutes quand je te parle ?
  Katlyn lui fit face et le regarda droit dans les yeux.
  — Non, parce que je savais exactement ce que tu allais dire. Tu étais le seul à ignorer que je serais là ce soir. Personne ne te l'a dit parce que tout le monde savait que tu allais refuser que je le fasse. Je ne suis pas en sucre, Nick. J'attends un bébé. Je reconnais que je dois être prudente mais ça ne doit pas m'empêcher de vivre.
— ...
— Tu n'as vraiment rien à bouffer ici ?
— Regarde dans mon sac à dos. Il doit y avoir une ou deux barres de chocolat.
  Katlyn prit son sac à dos et se laissa tomber sur le divan. Nick s'assit à côté d'elle et déposa un baiser sur sa joue tandis qu'elle dénichait ses barres de chocolat. Elle en engloutit une, se mettant du chocolat absolument partout. Il sourit.
  — Quoi ? demanda-t-elle la bouche pleine.
— Tu as du chocolat partout.
— Oh !
— Attends, je vais arranger ça.
  Nick se pencha sur elle et l'embrassa doucement savourant le goût du chocolat sur ses lèvres.
  — Oh, ce n'est pas vrai ! Retenez-vous tous les deux ou vous allez nous faire des jumeaux.
— Joe, as-tu déjà appris à frapper avant d'entrer ?
— Ah, bah, tu es belle, toi !
  Nick se leva, fouillant dans ses affaires et en dénicha un paquet de lingettes. Il retourna auprès de Katlyn et lui nettoya le visage, ignorant totalement son frère.
  — J'ai un truc à te dire mais j'ai peur que tu ne le prennes mal.
— Si ça a un rapport avec la demoiselle qui suit Shane partout, je crois qu'il est en effet temps de lui dire.
— Le concert est déjà fini ? demanda Katlyn, surprise par la phrase de Joe.
— Non, je parle des photos qui circulent sur le net. Twitter nous en apprend de bonnes. Qu'as-tu fait cet après-midi, chère Katlyn ?
— Rien qui te concerne alors zou, dehors.
— Oh, d'accord ! Je vous laisse tous les deux.
  Joe s'éclipsa en fermant la porte. Nick se tourna vers sa fiancée qui prit le temps d'avaler la deuxième barre de chocolat avant de se nettoyer les mains.
  — Qu'est-ce qu'il voulait dire par là ?
— Je voulais attendre un peu mais mieux vaut que tu le saches maintenant.
— Raconte-moi.
  Katlyn sortit son portable et effectua une recherche web tandis que Nick jouait avec ses cheveux. Elle lui tendit son portable. Il lut l'article qu'elle lui montrait jusqu'au bout. Il sentit la colère monter en lui en lisant ces foutreries. Katlyn avait été très affectée par ces mots et Nick le comprenait aisément. Comment pouvait-on seulement créer pareil scandale ? Pourquoi n'était-on pas venu le voir pour cette foutue rumeur ? Il leur aurait dit ce qu'il pensait, lui ! Il savait parfaitement que Katlyn n'avait jamais voulu de toute cette célébrité, de même qu'elle n'avait jamais cherché à tirer profit de son nom. Au début, elle ne voulait même pas de lui. Elle ne voulait pas le voir, ni l'entendre. Il savait que c'était principalement à cause de sa dépendance mais, dans le fond, n'avait-elle pas peur de ce que sa vie, auparavant tranquille, allait devenir ? Brooke avait eu la même réaction quand Joe s'était intéressé à elle. Elle n'avait eu de cesse de le repousser, de même qu'elle avait tenté de tenir Nick éloigné de Katlyn, souhaitant la protéger de son nom et de sa réputation. Katlyn ne lui avait jamais menti sur ce qu'elle ressentait pour lui. Elle en était tout à fait incapable. Furieux, Nick vira cet article dédaigneux et rendit le portable à son propriétaire.
  — Peu de temps après avoir lu cet article, j'ai été avertie par Shane qu'une foule en colère leur posait des problèmes. J'ai dû aller leur parler mais je pense que je vais devoir publier un démenti dans les jours à venir pour éviter de nouveaux articles du genre. J'ai déjà eu des problèmes avec cette rumeur et c'est la raison pour laquelle je ne veux plus monter sur scène avec vous.
  Katlyn s'allongea, posant sa tête sur les genoux de Nick, et croisa nonchalamment les jambes sur l'accoudoir. Elle semblait préoccupée.
  — Il me semble qu'on a une conférence de presse prévue dans pas longtemps.
— Pas avant le mois prochain. Kevin préfère attendre l'accouchement avant que je ne reprenne le boulot. Il veut me laisser le temps de me reposer.
— Tu sais quoi ? On va en parler avec mes parents et mes frères. On va leur montrer qui tu es vraiment. C'est le seul moyen d'avoir la paix.
— C'est marrant qu'on ait eu la même idée.
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
— C'était stupide. Enfin, dans le fond, pas tant que ça...
— Katlyn, tu éludes ma question.
— Tu me promets de ne pas t'énerver ?
  Qu'avait-elle fait ? Nick craignait le pire. Il s'énervait rarement, sauf quand il s'agissait de sa sécurité. Joe avait parlé d'une fille. Qu'est-ce que tout ça signifiait ? Katlyn glissa une main sous son T-shirt et caressa doucement son ventre. Elle sourit brièvement en sentant leur petite fille bouger.
  — Je te promets d'essayer.
— J'ai autorisé une fan à passer vingt-quatre heures avec nous afin qu'elle constate elle-même que cet article n'est que mensonge.
— Pardon ?!
— C'était un coup de tête au début et Shane a tenté de m'en dissuader mais, au final, c'est une bonne expérience.
— Tu te rends de ce que tu me dis ? Tu as fait entrer une fan dans notre sphère privée. Tu...
— ... N'es qu'une irresponsable. Imagine un peu qu'elle diffuse des informations privées sur le net, qu'elle prenne des photos ou ne vole des documents strictement confidentiels. Tu y as pensé avant de la faire entrer ? Tu as pensé aux conséquences que ça pourrait causer si l'envie lui prenait de dévoiler notre vie sur Twitter, Facebook ou je ne sais quel autre réseau social, blog ou site internet ? Je te pensais plus maligne que ça, Katlyn. Je croyais que la protection de ta vie privée comptait pour toi, que tu ne voulais pas voir la tête de tes enfants dans tous les tabloïds de la ville. Tu me déçois, Katlyn. Tu me déçois beaucoup. Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ? Si on la mettait dehors, ça nous ferait une mauvaise réputation. J'ai bien peur qu'on ne soit obligés de la supporter vingt-quatre heures au risque de voir nos secrets révélés. Bravo. Bien joué. Tu viens de foutre tous nos efforts en l'air.
— C'est...
— ...Exactement ce que tu allais dire, je sais. J'y ai réfléchi tout l'après-midi, figure-toi. Je te connais, Nick. Je savais comment tu allais réagir. C'est pour ça que j'ai pris le parti de discuter longuement avec notre invitée après que Jena ait rejoint son hôtel en ville.
— Et alors ?
— Tu te souviens quand tu as dit que les Jonasiennes étaient différentes en tant que fans ?
— J'ai encore des problèmes de mémoire.
— Cette fille est différente, Nick. Elle représente tout ce pour quoi on se bat : la lutte contre la maladie, la violence dans les écoles, les violences conjugales/parentales, l'alcoolisme... On apprendrait beaucoup en l'écoutant. Au début, je l'ai choisie parce qu'elle me rappelait mes jeunes années. Nos histoires ne sont pas comparables mais ce qu'elle a vécu est ignoble. Tu devrais lui faire confiance et écouter ce qu'elle a à dire. Tu es son héros.
— Je suis le héros de beaucoup de monde...
— C'est vrai.
— Je ferais un effort.
  Gardant le silence, Katlyn prit la main de Nick et la posa sur son ventre. Leur petite fille s'agitait. Il la sentait donner des coups dans le ventre de sa maman qui ferma les yeux.
  — Tu es tendu.
— ...
— Qu'est-ce qui se passe, Nick ?
— Pourquoi tu ne portes pas de chaussures ?
— Pourquoi tu portes une cape ?
— Pour faire plaisir à notre fils. Pourquoi tu marches pieds nus ?
— Pour faire parler les curieux.
— Sérieusement.
— Parce que j'ai mal aux pieds. N'élude pas ma question.
— Ce n'est rien. Je me sens épuisé et mon épaule me fait mal.
— Josh doit venir demain pour voir ça, non ?
— Oui. J'ai peur d'avoir à recourir à la chirurgie.
— Il n'y a pas de raison ! Tu as suivi ses conseils à la lettre. Prends un cachet et repose-toi jusqu'à ce que Shane vienne nous chercher.
  Se débrouillant comme il pouvait, Nick attrapa l'une des bouteilles qui traînaient à côté du divan et avala l'un des comprimés que Katlyn lui tendait. Elle avala à son tour une grande rasade d'eau. Elle ne bougea pas, gardant les yeux fermés. Leurs mains se joignirent sur son ventre et, lentement, Nick se sentit sombrer dans le sommeil alors que son corps s'engourdissait peu à peu...
×××
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DEBUT DU TOME 1 || DEBUT DU TOME 2
PART I || PART II || PART III || PART IV || PART V
PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
PART XVI || PART XVII || PART XVIII || PART XIX || PART XX
PART XXI || PART XXII || PART XXIII || PART XXIV || EPILOGUE
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brevesdenatlyn · 7 years
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TOMORROW IS ANOTHER DAY
Tome : 3.
Nombre de chapitres: 22 / 24.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Prenant sa petite fille dans ses bras, elle se précipita à la voiture dans laquelle elle monta. Shane les rejoignit presqu'aussitôt. Il ne posa pas de questions et se contenta de conduire jusqu'à l'hôpital où Emy fut prise en charge."
CHAPITRE 22: VARICELLE
Katlyn rejoignit Emy dans la salle de jeux avec un mauvais pressentiment. Depuis le matin même, elle n'arrêtait pas de se faire du souci. Elle ne savait pas pourquoi. Elle s'était réveillée avec ce pressentiment et, maintenant, il la perturbait. Elle avait même failli empêcher Nick de partir avec les deux garçons alors que cette journée était planifiée depuis une semaine. Nick l'avait rassurée et s'était gentiment moqué de sa paranoïa mais, dans le fond, elle était sûre qu'il savait qu'elle avait raison. Jusqu'à présent, tous ses pressentiments s'étaient révélés infaillibles. Elle espérait, pour une fois, avoir tort. Malheureusement, il semblait que ce n'était pas encore aujourd'hui que ça arriverait.
  — Emy !
  Katlyn se précipita vers sa fille qui était étendue sur le tapis de jeux de la pièce. Elle constata qu'elle ne respirait quasiment plus. Aussitôt, elle paniqua. Que se passait-il ? Pourquoi ? Comme si elle n'avait pas assez d'ennuis comme ça ! Elle ne voulait pas qu'il arrive quelque chose à sa petite fille. Non, il ne fallait pas.
  — ...
— Emily, je t'en prie ! Ce n'est vraiment pas marrant ! Réveille-toi, ma chérie !
  Le talkie-walkie de Katlyn se mit à grésiller et la voix de Shane lui parvint.
  — Katlyn, la relève vient d'arriver.
— Shane, je veux que tu chopes les clés du GMC et que tu fasses chauffer la voiture ex tempo !
— Que se passe-t-il ?
— Je ne sais pas ! Emy a un problème. Il faut qu'on aille à l'hôpital maintenant !
— D'accord. Montez en voiture tout de suite. J'arrive.
  Katlyn ne se le fit pas dire deux fois. Prenant sa petite fille dans ses bras, elle se précipita à la voiture dans laquelle elle monta. Shane les rejoignit presqu'aussitôt. Il ne posa pas de questions et se contenta de conduire jusqu'à l'hôpital où Emy fut prise en charge. Le garde du corps resta aux côtés de Katlyn tandis qu'elle attendait. Elle ne parvenait pas à joindre Nick. Elle ne cessait de tomber sur sa messagerie. Elle finit par lui laisser un message en espérant qu'il y réponde assez vite. Il n'y avait plus qu'à attendre. Elle détestait attendre. Surtout quand la vie de sa fille était en jeu !
  ×
  Nick pénétra lentement dans la chapelle de l'hôpital. Shane lui avait dit que Katlyn s'était réfugiée ici. Le jeune homme avait trouvé ça étrange étant donné qu'elle n'était pas croyante mais il n'avait pas relevé. Il retrouva sa fiancée assise en silence sur l'un des bancs. Il alla s'installer à côté d'elle. Elle ne releva même pas la tête.
  — Je te croyais athée.
— Les choses changent.
  Son visage était ruisselant de larmes et ses yeux étaient rouges. Son corps entier tremblait. Nick prit sa main et entremêla leurs doigts. Katlyn posa sa tête contre son épaule.
  — C'est vrai.
— Étrangement, chaque fois que je me sentais mal, je me réfugiais ici. J'y ai passé un nombre d'heures incalculable quand tu étais dans le coma. Je n'ai jamais été croyante, je l'avoue, mais je trouvais réconfortant de venir ici et...
— De prier.
— Oui.
  Nick garda le silence un instant, méditant sur ces brèves paroles. C'était vrai. Katlyn avait énormément changé depuis qu'il la connaissait. Elle avait gagné en maturité et perdu en naïveté. Elle avait grandi, non pas physiquement, mais dans sa mentalité. Quand il était sorti du coma, elle n'était plus cette petite adolescente paumée et blessée qu'il avait rencontrée. Elle était une femme, plus encore une maman. Fini la fac et les petits boulots, bonjour les grosses dépenses et autres responsabilités ! Il devait avouer qu'elle se débrouillait très bien avec les enfants. Cela l'avait même assez étonné. Elle avait gagné en patience. Elle passait énormément de temps avec eux et cédait à quasiment tous leurs désirs. Elle les aimait beaucoup trop pour leur refuser quoique ce soit. Ils n'étaient pas capricieux et adoraient leur maman. Ils étaient vraiment adorables.
  — Tout va bien se passer.
— J'ai peur, Nick. C'est de ma petite fille dont on parle là, de notre petite fille. Emy est vulnérable. Elle est fragile. Elle est toute petite encore. Je m'en voudrais qu'il arrive quelque chose à mon bébé.
— Je te promets qu'elle ira bien. Je suis sûr que ce n'est rien.
— Comment tu peux en être sûr ?
— Nous sommes dans la maison de Dieu. Ici, tout est possible si tu as la foi.
— Je ne suis même pas capable de croire en moi.
— Je doute de ça, vois-tu. Tu es quand même Katlyn Itachi-Jonas, ajouta-t-il à son oreille.
— Hum.
  Katlyn ferma les yeux et se blottit un peu plus contre Nick. Des pas se firent entendre dans le silence de la chapelle tandis que Nick caressait doucement le dos de la main de Katlyn pour la rassurer.
  — Monsieur et madame Jonas ?
  Katlyn releva vivement la tête pour observer le médecin qui s'était approché d'eux. Son visage trahissait son inquiétude, sa respiration était saccadée et sa voix nouée.
  — C'est moi, nous... Comment va-t-elle ?
— Beaucoup mieux. Nous venons de la transférer dans une chambre. Quand elle sera réveillée, je procéderais à un nouvel examen avant de concéder à la laisser sortir.
— Que s'est-il passé ?
— Il semble que votre fille ait eu une crise d'angoisse qu'elle n'a malheureusement pas pu gérer. Vous savez ce qui aurait pu provoquer cela ?
  Nick tourna la tête vers Katlyn et la questionna du regard. Elle semblait aussi surprise que lui par ce diagnostic inattendu.
  — Je... Je ne sais pas, vraiment pas. Ça peut être héréditaire ?
— Vous connaissez quelqu'un sujet aux crises d'angoisse régulières ?
— J'en ai fait beaucoup durant mon adolescence et il m'arrive encore d'en avoir. Je pense tenir ça de ma propre mère.
— C'est possible en effet. Quoiqu'il en soit, soyez rassurés. Elle va se réveiller dans peu de temps. Je vais vous conduire à elle.
— Merci, docteur.
  Nick aida Katlyn à se lever et tous deux suivirent le médecin dans un dédale de couloirs. Il les emmena tout droit au service pédiatrique. Il les laissa devant une chambre, leur indiquant qu'Emy se trouvait derrière la porte. Katlyn pénétra dans la pièce avant même qu'il n'ait fini sa phrase. Nick le remercia et rejoignit sa fiancée qui avait déjà pris place aux côtés de leur petite fille. Elle serrait doucement la main d'Emy dans les siennes, de nouvelles larmes roulant sur ses joues.
  — Je suis une très mauvaise mère.
— Ne dis pas ça, Katlyn.
— C'est de ma faute si on en est là.
— Non. Ce n'est pas vrai. Emy a fait une crise d'angoisse et après ? On va discuter avec elle et essayer de trouver pourquoi elle était angoissée. Tout cela ne veut pas dire qu'elle en fera d'autres. Elle a été très secouée ces derniers temps et nous n'avons pas pris le temps de l'écouter. Elle est comme toi, elle refoule tout ce qu'elle ressent. Elle est seulement trop jeune pour tout contenir. On va lui parler tous les deux et on parlera aux garçons aussi. Ils ont tous besoin de toi et ils t'adorent. Tu es leur Super Maman. Tu n'as pas de souci à te faire.
  Nick la serra légèrement dans ses bras pour la soulager un peu des terribles pensées qui s'accumulaient dans sa tête et s'assit auprès d'elle. Elle ne partirait pas d'ici tant qu'Emy ne serait pas réveillée. Il le savait. Elle ne laisserait jamais leur petite fille toute seule dans un hôpital, jamais.
  — Je suis désolée pour votre journée. Je gâche vraiment tout.
— J'ai dit aux garçons ce qui se passait avant de les déposer chez maman. Ils ont compris que c'était important. On pourra se refaire une autre journée. Je ne pouvais pas te laisser toute seule, pas après que tu m'aies laissé ce message. Malgré tout ce temps, je n'ai toujours pas compris que tes mauvais pressentiments étaient toujours vrais.
— Je préférerais que ce ne soit pas le cas.
  Le silence tomba. Katlyn était tendue, trop tendue. Cette angoisse allait nuire au bébé si elle ne se détendait pas un peu. Doucement, Nick posa ses mains sur ses épaules et la massa doucement. Elle ferma les yeux et se laissa aller. Il sentit ses muscles se détendre un à un tandis que ses doigts lui massaient le dos. Elle finit par s'endormir en tenant toujours la main d'Emily dans la sienne.
  Katlyn se sentait secouée. Elle grogna et essaya d'attraper la main qui voulait la réveiller. Elle y parvint. Elle la retourna d'un coup sec en espérant ne pas briser le poignet de l'infortuné.
  — Aïe ! Nom d'un chien ! Tu as failli me péter le poignet !
  Tant pis pour toi, mon grand. Au bout de presque cinq ans, tu devrais savoir qu'il ne faut pas me réveiller. Ce qui était malin, c'était qu'elle n'arriverait pas à se rendormir maintenant qu'elle était réveillée. Elle avait la flemme d'ouvrir les yeux. Où était-elle d'abord ? Elle releva brusquement la tête et heurta une autre tête. L'autre recula en jurant tandis qu'elle se frottait la tête. Elle cligna des yeux et réalisa qu'elle était encore dans la chambre d'hôpital d'Emy. Nick était assis sur le sol à côté d'elle et se frottait le visage.
  — Excuse-moi, je... Je ne l'ai pas fait exprès.
— J'espère bien.
  Il se releva et ramassa le contenu de ses poches qu'il lui refourgua.
  — Qu'est-ce que tu veux que j'en fasse ?
— Il faut que tu manges. Tu es restée là toute la journée. Ce n'est pas bon pour le bébé. Je vais aller faire un tour dehors. Quand je reviens, je veux que tu aies avalé tout ça.
— Je ne suis pas une oie.
— Tu manges pour deux, je te rappelle. Alors, ou tu manges tout ça, ou je te le fais manger de force.
— D'accord ! Va donc faire ton tour.
  Il l'embrassa doucement avant de s'éclipser à l'extérieur. Katlyn soupira et consentit finalement à manger l'une des friandises qu'il lui avait ramenées. Il avait même pensé à la bouteille d'eau. Cet homme était décidément parfait. Elle engloutit deux ou trois barres de céréales avant d'avaler une grande rasade d'eau. Elle jeta un œil sur sa petite fille qui ne s'était toujours pas réveillée. Ça l'inquiétait. Elle s'essuya la bouche d'un revers de main et déposa un baiser sur sa joue.
  — Maman ?
  Katlyn releva la tête, surprise, et sourit en voyant qu'Emy était enfin réveillée. Des larmes se mirent à couler sur ses joues tandis que le soulagement l'envahissait.
  — Maman est là, ma chérie.
  La petite fille se redressa surprise de se retrouver ici. Katlyn ne put pas s'empêcher de la prendre contre elle et de la serrer très fort dans ses bras.
  — Maman ! Tu m'étouffes !
— Je suis désolée. Excuse-moi. Je suis tellement soulagée. Tu m'as fait si peur. Ne me refais plus jamais ça, d'accord ?
  Semblant comprendre la peur qui avait secoué sa mère à l'instant même où elle l'avait vue étendue sur ce tapis de jeux, Emily enroula ses petits bras autour de son cou et la serra contre elle pour la consoler.
  — T'inquiètes pas, maman. Ça va aller. Ça va mieux. Faut pas pleurer.
  Katlyn finit par se calmer et lâcher sa fille qui sourit en l'observant.
  — Quoi ?
  Katlyn fouilla dans son sac pour trouver un mouchoir. Emy l'interrompit et dénicha son paquet de lingettes qu'elle prit. Elle en sortit une et ce fut sous la surprise la plus complète de sa mère qu'elle se mit à lui frotter le visage. Ce fut ce moment précis que choisit Nick pour les rejoindre.
  — Tiens, vous nous faites un remake de Freaky Friday ?
  Katlyn sentit le soulagement de Nick en découvrant qu'Emy était réveillée. Il entra dans la pièce et referma la porte derrière lui.
  — Maman, elle a du chocolat partout !
— Je vois ça.
— Elle a pleuré.
— Je sais.
— T'es triste aussi, papa ?
  Nick vint les rejoindre et s'assit à côté de Katlyn. Il prit la lingette et finit de la débarbouiller, ne lui laissant pas le temps de protester.
  — Nous ne sommes pas tristes. Nous étions juste très inquiets pour toi. Tu nous as fait une sacrée peur.
  Nick prit leur petite fille contre lui et la serra fort pour exprimer son soulagement. Emy répondit à cette étreinte.
  — On rentre quand ?
  Katlyn sourit et ébouriffa les cheveux de sa fille.
  — Bientôt. Maman va aller chercher le docteur et on pourra sortir.
  Sur ces mots, Katlyn se leva et quitta la chambre, achevant d'essuyer les larmes qui coulaient sur ses joues. Après un petit moment de recherche, elle finit par trouver le médecin de sa fille. Après un examen rapide, il conclut que tout allait bien et qu'Emy était apte à sortir. Après avoir signé tous les papiers nécessaires, ils sortirent de cet Enfer et récupérèrent les garçons avant de rentrer à la résidence où ils s'installèrent tous dans la chambre d'amis pour discuter.
  — Ecoutez-bien tous les trois, je sais que ce début d'année a été très difficile pour tout le monde. Maman avait disparu et a été très malade. Vous avez commencé la garderie. Ensuite, il y a encore eu des problèmes avec maman. On sait tous les deux que vous avez été secoués par tout ça et aujourd'hui, on va vous écouter. Il ne faut pas que vous gardiez tout ça pour vous. Il faut tout nous dire, d'accord ? Vous vous sentirez mieux après.
  Le silence plana un instant dans la pièce. Les enfants se consultèrent du regard, apparemment peu envieux de raconter ce qu'ils avaient sur le cœur.
  — J'ai peur de maman, finit par dire Emily d'une petite voix.
  Loin d'être surprise, Katlyn baissa la tête, se sentant coupable. Si seulement elle avait su se contrôler plus tôt. Elle avait honte de ce qui s'était passé. Elle aurait pu blesser l'un de ses enfants voire pire encore. Elle avait déjà failli tuer un homme innocent ainsi que son fiancé dans l'une de ses crises. Qui savait ce qui se serait passé si Anthony et Brooke n'étaient pas intervenus ? Aurait-elle vraiment tué Nick, les enfants et elle-même ? Le bras valide de Nick enveloppa ses épaules pour la réconforter alors que les garçons avouaient avoir la même peur depuis le jour où elle avait perdu les pédales.
  — Moi aussi, j'ai peur de ma maman. Quand elle se met en colère, je cours me cacher. C'est pareil avec votre maman. Quand elle se met en colère, il faut que je me cache très vite.
  Katlyn savait qu'il disait ça autant pour soulager sa conscience que pour dire la vérité. Nick avait très peur d'elle quand elle s'énervait. Elle le comprenait de mieux en mieux. Il la serra contre lui. Les enfants rirent brièvement devant cette réplique.
  — Papa, t'es un super héros, tu peux pas avoir peur de maman ! s'exclama Christopher.
— Tous les super héros ont peur de quelque chose mais ce qui me fait le plus peur, ce n'est pas maman.
— C'est quoi alors ? Demanda Sam.
— C'est de vous perdre tous les cinq. J'ai très peur qu'il vous arrive quelque chose et que je ne vous revoie plus.
  Sam compta sur ses doigts. Le chiffre cinq semblait le déranger. Katlyn constata que les premiers cours d'Ethan n'avaient pas été vain. Cette remise à niveau serait peut-être rapide. Ethan semblait être un bon professeur en plus d'être un bon frère. Du moins, il faisait de son mieux pour la persuader qu'il était un bon frère. Elle commençait à lui faire confiance mais elle continuait de se méfier. Ne savait-on jamais !
  — Ça fait que quatre !
— Non. Regarde. Christopher. Emily. Sam. Maman. Et votre petite sœur qui, même si elle n'est pas encore née, compte beaucoup pour moi.
— Elle a pas de nom ?
— Pas encore.
— C'était pareil pour nous ?
— Pas tout à fait. J'avais déjà une liste de noms en tête alors que vous n'étiez pas encore nés. Dani, Joe et Kevin m'ont aidée à choisir.
  Katlyn sentit une larme couler sur sa joue alors qu'elle gardait la tête obstinément baissée pour ne pas avoir à affronter le regard de ses enfants. Maintenant qu'ils avaient avoué avoir peur d'elle, elle se sentait terriblement coupable de leur avoir infligé ça. Inconscients du mal-être qui la rongeait progressivement de l'intérieur, les enfants continuèrent de se confier, de livrer ce qu'ils avaient sur le cœur. Elle se rendit alors compte de son égoïsme. Elle n'avait jamais pris le temps de les écouter depuis le retour de Nick. Elle était trop concentrée sur leurs problèmes pour voir que ses enfants avaient besoin d'elle. Se sentant mal, elle quitta la chambre d'amis et monta à l'étage où elle s'enferma un instant dans la salle de bains. Elle se laissa ensuite tomber sur son lit, serrant son oreiller contre elle. Nick la rejoignit peu de temps après et s'assit à côté d'elle.
  — Tu sais, ils n'ont pas voulu te faire de mal. Ils ont tous eu peur quand tu es devenue quelqu'un d'autre.
— Je ne suis pas devenue quelqu'un d'autre.
— Appelle ça comme tu veux.
— Laisse-moi tranquille.
— Il n'y a pas que ça, n'est-ce pas ?
— Je fais vraiment si peur ?
— Tu es redoutable.
— S'il te plait.
— C'est une mauvaise année pour tout le monde, Katlyn. Tu ne nous fais pas peur. Sauf quand tu es en colère. Ils ont juste peur que tu ne disparaisses à nouveau et que tu les laisses tous seuls. Ils ont besoin de toi.
— Ce n'est pas l'impression que j'ai eue tout à l'heure.
— Je suis aussi proche d'eux qu'il m'est possible de l'être mais je ne pourrais jamais te remplacer et jamais je ne le ferais. Tu es irremplaçable. Tu verras, ils reviendront vers toi. Il leur faut juste un peu de temps.
— Tu es sûr ?
— Certain. Je vais leur parler de tout ça, d'accord ? Tu n'as qu'à te reposer en attendant.
— Je n'en ai pas envie.
— Regarde la télé dans ce cas.
  Nick disparut au moment même où elle mettait la main sur la télécommande qu'il arrivait toujours à perdre bien qu'elle lui ait dit de toujours la mettre au même endroit. Cependant, têtu qu'il était, il la laissait toujours dans le lit et elle finissait par se perdre dans la couette et échouer sous le lit. Katlyn zappa afin de trouver quelque chose d'intéressant mais, lassée de toujours voir la même chose, elle mit sa chaîne musicale préférée et la laissa tourner. Christopher pointa le bout de son nez une dizaine de minutes plus tard et sauta sur son lit.
  — Faut pas être triste, maman.
— Je ne suis pas triste.
— Je sais que si.
  Il s'approcha d'elle et la prit contre lui pour essayer de la consoler.
  — Maman a juste besoin de dormir un peu.
— T'es toujours fatiguée, maman et t'es toujours malade mais ça va aller, hein ?
— Ça va aller. Ce n'est pas grave.
— Papa, il dit que t'es notre Super Maman.
— Et toi, tu dis quoi ?
— Ma maman, c'est la meilleure alors c'est ma Super Maman à moi.
— J'ai juste les meilleurs enfants du monde.
  Katlyn serra son fils contre elle et savoura le plaisir de savoir qu'il la pardonnait pour son horrible comportement. Ils restèrent un moment ainsi, sans dire un mot, jusqu'à ce Christopher lui pose une question.
  — Dis maman, tu crois que je pourrais avoir une cape ?
— C'est possible, oui. Qu'est-ce que tu veux faire avec une cape ?
— Il en faut une pour papa aussi parce qu'il m'a sauvé de la voiture la dernière fois. Papa, c'est un super héros.
— Que dirais-tu si on demandait à mamie Denise de vous en fabriquer une à tous les deux ? On fera la surprise à papa, d'accord ?
— Cool !
  Katlyn attrapa le téléphone et composa le numéro avant de le donner à Chris.
  — Je vais occuper papa pour qu'il n'entende rien. Tu fais vite, hein ?
— Promis, maman !
  Katlyn sourit et s'éclipsa en veillant à bien fermer la porte. Nick ne devait pas passer par ici durant les dix prochaines minutes. Super Maman et Super Papa, eh bien, ça promettait. Comme promis, Katlyn parvint à occuper Nick suffisamment longtemps pour qu'il n'entende pas cette conversation. Ils finirent cette journée tous ensemble dans leur immense salle de jeux, aménagée dans le grenier, à se retrouver devant des jeux de société. Ils se couchèrent de bonne heure et se réveillèrent aux alentours de six heures du matin. Décrétant qu'ils avaient encore un peu de temps devant eux, Nick décida de jouer les sales gosses. Ils se chamaillèrent comme des gamins jusqu'à ce que Katlyn remarque quelque chose. Elle posa sa main sur son front et constata qu'il était étrangement chaud.
  — Tu as chaud.
— C'est normal. Tu es là.
— Arrête de faire l'idiot.
  Katlyn se leva et chancela un peu en se rendant dans la salle de bains. Elle en profita pour faire sa petite affaire et se laver les mains avant de prendre le thermomètre. Nick considéra ce dernier d'un air septique.
  — Que vas-tu faire avec ça ?
— Te le mettre dans l'oreille.
— Ah, non ! Je ne veux pas !
  Il tenta de s'esquiver mais Katlyn le rattrapa bien vite et l'obligea à rester tranquille tandis qu'elle prenait sa température. Il ne cessait de grommeler que tout cela était ridicule. Ridicule certes mais, comme on disait, mieux valait prévenir que guérir. Le thermomètre bipa, indiquant son résultat.
  — Trente-huit. Ce n'est pas grand-chose mais je dois te garder à l'œil.
— Je ne suis pas un gosse.
— Certes mais je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose alors tu obéis.
  Avant qu'il n'ait pu répliquer, ils furent rejoints par Emy qui se réfugia sous la couette et qui se blottit contre Nick. Elle n'avait pas l'air en meilleure forme que son père. Le thermomètre leur apprit qu'elle avait trente-neuf de fièvre. Elle avait plein de petits boutons sur le ventre.
  — Qu'est-ce que c'est ?
  Sans répondre, Katlyn le déshabilla et constata qu'il avait les mêmes boutons que leur fille. Christopher se présenta à son tour avec les mêmes symptômes.
  — Eh, bien, nous avons une épidémie !
— De quoi tu parles ?
— Vous avez la varicelle.
— La varicelle ?
— Ce qui est étonnant, c'est que tu l'aies à cet âge-là. En général, on l'attrape quand on est gamins. Il faut que je consulte ton carnet de santé.
— Je fais quoi en attendant ?
— Tu restes ici. C'est hyper contagieux. Ah, et, vous ne vous grattez surtout pas ! Je vais appeler la garderie pour leur dire que les jumeaux ne viendront pas aujourd'hui. Je m'occupe de Sam et je vous apporte le petit-déjeuner. Je vous mets en quarantaine !
  Katlyn s'éclipsa avant que l'un d'eux n'ait pu protester. Elle réveilla Sam et l'installa devant son petit-déjeuner avant de monter celui de ses grands malades à l'étage. Elle ne resta pas. Elle avait du pain sur la planche. Elle conduisit Sam à la garderie et accomplit sa liste de choses à faire en une matinée. Elle récupéra Sam à midi et se chargea du déjeuner. Elle qui ne devait pas faire trop d'efforts, c'était raté. Nick et les jumeaux les rejoignirent à table mais elle sentait bien qu'ils allaient plus mal que ce matin. Ils étaient à table et mangeaient en silence. Hormis Katlyn et Sam, personne n'était en forme aujourd'hui. Nick fixait son assiette d'un air absent, se demandant si son estomac serait d'accord qu'il mange. Vu les remontées acides qu'il avait depuis ce matin, ça l'étonnerait que ça passe. Il avait mangé un petit peu mais il ne se sentait pas mieux. Cessant de jouer avec le contenu de son assiette, il reposa sa fourchette.
  — Tu ne manges pas ?
— Je n'ai pas faim.
— Ah ?
— Je me sens barbouillé.
  Une nouvelle fois, Katlyn posa sa main sur son front et constata sans doute que sa fièvre avait monté. Il avait plein de nouveaux petits boutons. Ça le démangeait mais Katlyn lui disait qu'il ne fallait pas qu'il y touche. C'était difficile de résister.
  — Ecoute, tu devrais aller t'allonger et te reposer. Ça te fera du bien. Je vais appeler ton médecin pour voir ce qu'il peut faire.
— D'accord.
  Nick ferma les yeux un instant et soupira. Il n'aimait pas se sentir aussi faible et mal.
  — Ça va aller ?
— Ouais, je vais aller m'allonger.
  Nick parvint finalement à se lever et monta dans leur chambre en traînant des pieds. Il passa la journée enroulé dans la couette. Il avait beau avoir de la fièvre, il était glacé. Katlyn était passée le voir plusieurs fois pour prendre de ses nouvelles. Elle lui avait donnée quelque chose pour la nausée. Ça allait un peu mieux mais il se sentait toujours aussi mal. Les jumeaux étaient venus se coucher avec lui. Ils étaient des compagnons d'infortune. Ils regagnèrent leur chambre dans la soirée. Nick ne parvint à trouver le sommeil que lorsque Katlyn vint le rejoindre pour lire. Plus tard, dans la nuit, alors que tout le monde dormait, il fut pris d'une violente nausée. Il se leva juste à temps pour régurgiter tout le contenu de son estomac. Il passa la nuit enfermé dans la salle de bains tellement il n'était pas bien. Ce fut Katlyn qui le réveilla aux alentours de cinq heures du matin quand elle se leva pour son habituelle pause pipi. Malgré son air endormi, elle le traîna quasiment jusqu'à leur lit avant de le border. Il se sentait un peu mieux mais était toujours nauséeux. Cependant, il parvint à se rendormir sans problèmes, bien blotti dans la couette. Quand il se réveilla - tard dans la matinée - Katlyn n'était plus là. Il supposa qu'elle était quelque part en bas ou en compagnie de gens sachant la protéger et se rendormit, sentant qu'elle était en sécurité, même loin de lui.
  ×
  Katlyn rentra dans la maison et soupira. Ces deux jours avaient vraiment été longs et épuisants. Par chance, le lendemain, c'était le week-end. Elle allait pouvoir se reposer un peu. Son anniversaire était passé depuis une semaine. Elle était soulagée. Cette date l'angoissait toujours autant. Cette année, elle avait pourtant fait un effort et accepté que Nick fasse un repas de famille au terme duquel il lui avait offert une magnifique Gibson Les Paul noire sur laquelle il avait calligraphié Living the dream avant de la signer. Katlyn était sûre qu'elle vaudrait de l'or si elle décidait de la revendre. Ce qu'elle ne ferait pas. C'était un cadeau inestimable qu'il lui avait fait là. Un cadeau qu'elle garderait aussi précieusement que cette gourmette qu'il avait fait graver. Elle attrapa le téléphone fixe et s'allongea sur le canapé en soupirant. Elle savait exactement qui appeler.
  — Un problème ?
— Salut, Josh. Dis-moi, qu'est-ce que tu donnerais contre la varicelle chez un adulte ?
— Tu as la varicelle ?
— Tu connais mon dossier médical mieux que mon médecin traitant. Tu sais donc que je l'ai déjà eue deux fois quand j'étais petite.
— Donc...
— Il semble que Nick ne l'ait pas eue quand il était jeune. Il l'a contracté en même temps que les jumeaux.
— Pas de chance.
— Non, en effet. Il a même réussi à contracter une sorte de gastro. Je ne sais pas comment il a fait ça mais, en tout cas, il est cloué au lit pour minimum trois jours.
— Qui est son médecin traitant ?
— C'est le docteur Russell Katrowski mais il ne fait pas les consultations à domicile.
— Et Strike ?
— En vacances.
— Vraiment pas de chance. Je dois passer tout à l'heure pour l'épaule de Nick. Je finis à midi. Je verrais ce que je peux faire pour tes grands malades. Histoire de les soulager un peu.
— Je te remercie Josh.
— Et toi, comment tu te sens ?
— Je fais aller. Jouer les gardes malades n'est pas du tout plaisant.
— Heureusement que tu n'es pas médecin ! plaisanta Josh.
  Du bruit se fit entendre à l'étage. Ça venait de sa chambre. Que faisait donc Nick ?
  — Josh, il faut que je te laisse. Je crois que Nick a un problème. Merci pour ton aide.
— D'accord. A tout à l'heure.
  Katlyn raccrocha et finit par se lever. Elle avait mal au crâne et la tête lui tournait un peu. Elle parvint tout de même à monter à l'étage et entra dans sa chambre.
  — Qu'est-ce qui t'arrive ?
  Elle le chercha des yeux mais ne le trouva pas. Il se redressa brutalement, la surprenant.
  — Tu connais l'histoire du mec qui s'enroule dans sa couette jusqu'aux oreilles et qui tombe dans le vide ?
— Je vois le genre. Tu veux un coup de pied ?
— Un coup de main serait plus apprécié.
  Katlyn s'approcha de lui, l'aida à se relever et à se recoucher.
  — Il faut que tu bouges. Tu ne peux pas rester couché comme ça.
— Je ne bougerais pas.
— Tu n'iras pas mieux et ce n'est pas bon pour ton diabète.
— Toi, comment tu vas ?
— Comme quelqu'un qui va exploser si ça continue. J'ai mal absolument partout. Je gerbe tout ce que j'avale et j'ai un emploi du temps de ministre. Je dois, en plus, m'occuper de mes enfants et de mon fiancé qui n'ont rien trouvé de plus amusant que de tomber malade tous en même temps.
— ...
— Excuse-moi. Je suis en train de péter un câble. Josh va passer tout à l'heure pour s'occuper de vous. Je vais m'occuper de la maison.
— Repose-toi. Prends une journée de repos.
— Déjà fait. Demain, je passe la journée avec Sam. On va en profiter à fond pendant que vous vous morfondrez ici.
— Je te déteste.
— Alors, qu'est-ce que tu fais là ?
— Je t'aime.
— Moi aussi... Mais tu ne m'approches pas. Tu gardes tes microbes à distance. Je n'en veux pas. Je me sens déjà assez mal en ce moment. Vivement l'accouchement. D'ailleurs, il faudra qu'on en parle mais pas tout de suite, pas maintenant parce que je sens que je vais m'écrouler. Je vais aller faire ça sur le canapé en attendant l'heure d'aller chercher Sam. Appelle-moi si tu as besoin de quelque chose.
— Je me débrouillerais, je crois.
— Très bien.
  Katlyn sortit de la chambre et ferma la porte derrière elle. Elle descendit et s'écroula sur le canapé où elle ferma les yeux cinq minutes, histoire de se reposer ne serait-ce qu'un peu. Si seulement ce mal de crâne pouvait cesser !
  ×
  Josh fit un saut à la garderie et récupéra Sam que ses parents semblaient avoir oublié. La garderie venait de l'appeler pour lui dire que personne n'était venu le chercher. Où était passée Katlyn ? Pourquoi n'était-elle pas venue chercher son fils ? Josh fit monter le jeune garçon à l'arrière de son véhicule et conduisit jusqu'à la résidence où Big Rob l'autorisa à entrer après avoir vérifié son identité. Josh était habitué à ce contrôle. Ils y étaient tous soumis. C'était nécessaire pour la sécurité de sa fille et de sa famille. Il gara sa voiture dans l'allée des garages et descendit suivi par Sam. Ils entrèrent dans la maison où régnait un silence total. La cuisine était vide. Josh passa dans le salon et découvrit Katlyn, allongée de tout son long sur le canapé. Elle semblait dormir bien profondément. Il prit le parti de la réveiller en douceur.
  — Katlyn, il faut que tu te lèves maintenant. Tu as oublié ton fils à la garderie aujourd'hui.
— Mon Dieu, Sam !
  Katlyn se redressa brutalement et regarda autour d'elle. Ses yeux tombèrent sur Sam, qui lui adressa un grand sourire, puis sur Josh.
  — Ne t'en fais pas. Je suis allé le chercher quand la garderie m'a appelé. Ils t'ont appelée aussi mais tu n'as pas répondu.
— C'était donc ça le vibreur. Il faut vraiment que je retrouve mon rythme d'avant.
— Pour l'instant, tu ferais surtout mieux d'apprendre à te ménager. Je te rappelle que tu es enceinte et qu'il y a déjà de nombreux risques que le bébé ait des problèmes de santé.
— Quoi ?!
  Apparemment, elle était bien la seule à ne pas être au courant. Nick avait volontairement dû oublier de le mentionner afin qu'elle ne se fasse pas de soucis. C'était tout à son honneur. Cependant, le moment des explications était venu.
  — Ecoute, rien n'est sûr pour le moment mais, à cause de ce qui s'est passé ces derniers mois, il y a un risque - non des moindres - que le bébé développe une maladie ou une dépendance à la drogue qu'on t'a donnée pour que tu restes tranquille. Ton médecin vous surveille de très près pour cette raison. Pour l'instant, tout va bien. Ne t'inquiète donc pas.
—C'était la raison pour laquelle je ne lui avais rien dit.
— Toi, je te retiens !
— Je croyais que tu ne voulais pas m'approcher tant que je véhiculerais mes microbes dans cette maison.
— Je croyais que tu ne voulais pas quitter ton lit... Qui est le mien en réalité.
— Il faut bien que je mange.
  Nick finit par apparaître dans leur champ de vision. Si Josh n'avait pas été professionnel, il aurait pu rire de la situation. Il se contenta néanmoins de sourire. Ce n'était pas tous les jours qu'on pouvait croiser Nick Jonas au saut du lit, encore en pyjama, les cheveux en bataille et le corps couvert de boutons.
  — Je suis prêt à parier qu'une photo de toi dans cet état ferait fureur sur Twitter.
— Pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt ?
  Katlyn attrapa son iPhone et réussit à prendre une photo avant que Nick ne réalise ce qu'elle était en train de faire. Il tenta de l'empêcher d'envoyer cette photo sur le net mais n'y parvint pas.
  — Ça se paiera.
— On verra ça.
— Sam, ça te dirait d'aller chercher le déjeuner pendant que tes parents règlent leurs comptes ?
— On va où ?
— Où tu veux.
— Chouette !
— Encore une chose, la varicelle peut être dangereuse pour les femmes enceintes donc Nick devrait éviter de t'approcher pendant quelques jours.
— Ah, génial !
  Josh ne releva pas son ironie et finit par remonter en voiture avec Sam pour chercher le déjeuner. Quand ils rentrèrent avec trois sacs plein à craquer de nourriture venant du fast-food le plus proche, ils trouvèrent leurs deux zouaves assis chacun à un bout de la table, se fixant sans ciller. Les jumeaux les rejoignirent, semblant indifférents à l'attitude enfantine de leurs parents, et s'installèrent à table. Josh obligea tout ce beau monde à se laver les mains avant de passer à table. Les enfants étaient ravis de ce relâchement dans leur régime alimentaire, Katlyn préférant les habituer aux bons repas plutôt qu'aux fast-foods. Ce n'était pas une mauvaise chose mais, étant donné le niveau catastrophique de Josh en cuisine et l'état des deux parents, ils pouvaient bien faire une petite exception.
  — Je croyais que tu couvais une gastro, toi.
— Ça n'empêche pas qu'il faut que je mange quand même.
— Tu dois bien être le seul au monde à vouloir manger dans ce cas-là.
— Je n'ai pas le choix si je ne veux pas finir à l'hôpital.
— Pas faux. Heureusement pour toi que je suis médecin.
— C'est moi qui l'ai appelé. Je ne peux pas prendre le risque de vous traîner dehors et nos médecins traitants sont indisponibles. Tu vois ? Ce n'est pas comme si je me fichais de toi. La photo n'est pas sur Twitter. Je rassurais juste tes fans qui s'inquiétaient de ne plus te voir sortir ou tweeter.
— Mouais.
— Regarde donc et juge par toi-même.
  Katlyn bidouilla son portable et le fit glisser sur la table. Nick le consulta, curieux de voir ce qu'elle avait bien pu écrire.
  — « Nick est malade. Rien de grave cependant. Il sera sur pied dans quelques jours. » Voyons voir les réponses. Il bidouilla le portable à son tour. J'ai un TT rien que pour moi dis donc. « GET WELL SOON NICK J ».  Oh, tu en as un aussi. « KATLYN PLEASE TAKE CARE OF OUR ANGEL ». Hum. Nos fans sont vraiment géniaux.
— Tu devrais donc bien les remercier lors du concert qui se prépare. Espérons que tu sois rétabli à temps.
— Il ne devrait pas y avoir de soucis.
  Le portable retourna à son propriétaire. Le repas se finit en silence. Josh procéda ensuite à un examen rapide de toute cette troupe, commençant par les enfants et Nick. Sam se portait à merveille. Nick et les jumeaux n'avaient rien de grave. Katlyn avait suivi les conseils de Josh à la lettre pour les empêcher de se gratter. L'écrivaine et le médecin ramenèrent Sam à la garderie pour l'après-midi.
  — Il y a longtemps que nous ne sommes pas montés dans la même voiture.
— Je crois que tu n'avais pas encore assimilé le fait que tu avais ton permis et ta propre voiture à ce moment-là.
— Ou peut-être que je préférais passer du temps avec toi.
— Je n'ai jamais vu les choses sous cet angle-là.
— Tu es quand même la seule personne à qui j'ai pu faire confiance après cet accident. Je ne sais pas comment j'aurais fait si tu n'avais pas été là.
— La vie nous réserve parfois de bonnes surprises.
— Tu as dû t'occuper de bien d'autres gamins avant moi alors... Pourquoi est-ce que tu as choisi de m'adopter ?
— Depuis combien de temps tu te poses cette question ?
— Depuis assez longtemps pour te la poser. Depuis le jour où tu me l'as appris sans doute.
— On a vécu la même chose. Enfin, presque la même chose. Ma mère est morte peu de temps après ma naissance. Mon père a eu le temps de me voir intégrer le programme de médecine de l'hôpital avant de partir à son tour. J'étais perdu. Je ne savais plus ce que je devais faire. Mon père était tout ce que j'avais depuis que j'étais gamin. J'ai fini par me ressaisir et reprendre mes études. C'est comme ça que je suis devenu médecin pédiatrique au sein de cet hôpital. C'est aussi grâce à ce poste que je t'ai rencontrée. C'est comme si je m'étais reconnu en toi à ce moment-là.
— Alors, tu as décidé de me protéger et de m'offrir la famille que je n'avais plus.
— C'est un peu ça, oui.
— Tu étais gentil avec moi.
— Ça veut dire que je suis méchant maintenant ?
— Non. Je veux dire que tu as toujours tout fait pour que je me sente bien, que je me sente comme chez moi et ça, j'ai vraiment apprécié. Je ne suis pas sûre d'avoir mérité que quelqu'un comme toi s'intéresse à moi.
— Ne dis pas ça. Tu es quelqu'un de très bien et tu mérites ce qu'il y a de mieux dans ta vie. Tu es une excellente mère et je suis sûr que tu seras une excellente épouse aussi. Nick est heureux avec toi.
— Il s'occupe bien de moi.
— Il te sauve la vie.
— Aussi, oui. Qu'est-ce qui s'est passé entre vous ?
— J'ai fini par ouvrir les yeux. Ton absence a amené de bonnes choses en dépit de ce que tu as dû subir.
— J'ai vu ça.
  N'ajoutant rien de plus, Katlyn appuya son coude sur le bord de la vitre et posa sa joue contre sa paume, regardant le paysage défiler.
  — Ça va, toi ?
— J'ai du mal à gérer tout ça. Nick, les enfants, la garderie, la grossesse... Ça m'épuise. J'ai mal partout en plus.
— Je vais rester chez toi cette nuit si tu me le permets. Je vais gérer le temps que tu te reposes un peu.
— Christopher s'inquiète de me voir aussi souvent fatiguée. Tu crois que c'est normal ?
— Il te faut juste un peu de temps pour te réhabituer à une vie normale. J'ai consulté ton bilan tout à l'heure. Tout est parfait. Tu suis bien les instructions qu'on t'a données ?
— Autant que possible.
— Dans ce cas, nul besoin de t'inquiéter.
  Josh lui sourit et reporta son attention sur la route. Ils rentrèrent et passèrent l'après-midi auprès de Nick et des enfants. Le soir, Josh récupéra Sam et s'occupa de lui pendant que Katlyn se chargeait du dîner. Ils se couchèrent de bonne heure. Le lendemain, c'était le week-end... Mais pas pour tout le monde.
  ×
  Samedi matin. Katlyn aurait pu faire une grasse matinée. Elle aurait pu mais elle s'était volontairement levée de bonne heure. Aujourd'hui, elle allait passer une journée complète avec Sam. Ça allait lui faire du bien qu'elle lui accorde l'exclusivité le temps d'une journée. Bon, ils ne seraient pas vraiment seuls. Ethan avait tenu à les accompagner pour continuer à « redécouvrir » sa sœur et Shane serait là pour assurer leur protection. Sam était très heureux de ce programme et se montrait très impatient de commencer cette journée. Ils attendaient Ethan qui devait les rejoindre à la résidence. La voiture était déjà prête et Shane occupait Sam pendant que Katlyn rassemblait ce dont elle avait besoin dans son sac-à-dos : Trousse de secours, petit encas, appareil photo, caméscope, crème solaire, ... Tout ce qu'il fallait pour passer une bonne journée. Elle récupéra son portable qui était en train de charger dans sa chambre quand un grognement se fit entendre derrière elle.
  — Salut, beauté.
— Salut, beau gosse.
—J'adore quand tu m'appelles comme ça.
— Que ne ferais-je pas pour mon très cher fiancé ?
  Katlyn se laissa tomber sur son lit et observa son adorable fiancé se prélasser dans leur lit. Il s'étira, encore endormi, et remarqua qu'elle était sur le départ.
  — Où est-ce que tu vas ?
— J'ai promis à Sam qu'on passerait une journée tous les deux.
— Tu m'abandonnes ?
— Bien sûr que non. Je ne vais pas vous laisser tous seuls alors que vous êtes malades. Vous seriez capables de mourir de faim.
— Qui as-tu appelé pour prendre ta relève ?
— Denise.
— Ma mère ?
— Qui mieux qu'une mère peut s'occuper de ses enfants ?
— Je préférerais venir avec toi. Maman a tendance à me couver quand je suis malade.
— N'est-ce pas ce que je fais ?
— Oui mais toi, c'est différent. Toi, tu es ma future femme et j'adore quand tu t'occupes de moi.
— Ça, je n'en doute pas.
— Il n'y a aucun moyen de te faire rester ?
— Non.
— Tu pars quand ?
— Dès qu'Ethan sera là. Ta mère devrait arriver en même temps. Oh, ne t'en fais pas. J'ai mis l'appareil photo et le caméscope dans mes affaires. On va prendre des tas de photos et faire des tas de vidéos pour que tu puisses en profiter. Surtout, tu n'hésites pas à m'appeler si tu as besoin de quelque chose.
— Vous allez où ?
— Hum... On va commencer par aller faire un tour sur la plage. Aussi étonnant que ça puisse paraître, il n'a jamais mis les pieds là-bas. Il a manqué tellement de choses.
— Que tu vas lui faire rattraper.
— Sans aucun doute.
— Vous avez prévu d'autres choses ?
— On va rester sur la plage jusqu'à l'heure du déjeuner. Ensuite, je pense qu'on ira manger dans un petit restau au bord de la mer. Durant l'après-midi, on va aller faire un tour à la patinoire. On ira sûrement au parc qui vient d'ouvrir pour goûter. On ne rentrera peut-être pas pour dîner.
  Nick fit la moue en entendant tout le petit programme qu'elle avait mis en place avec Sam quelques jours plus tôt. Il alla pour gratter l'un de ses nombreux boutons mais elle l'en empêcha d'une vive tape sur la main.
  — Aïeuh ! Je suis convalescent ! Tu n'as pas le droit de me frapper !
— Toi, tu n'as pas le droit de te gratter alors ne touche pas à tes boutons.
— Mais ça me démange !
— Je ne veux pas le savoir ! Si tu ne tiens pas à avoir des cicatrices partout alors ne te gratte pas. Même les jumeaux sont plus dociles que toi.
— Gnia gnia gnia.
— Monsieur est un mauvais malade.
— Tu ne t'es pas regardée en mauvaise malade. Pi, d'abord, c'est toi qui me cherches !
— Puisque c'est comme ça, je te laisse tout seul.
  Katlyn alla pour se lever mais, d'un geste très vif et habile, Nick attrapa sa main et la ramena à lui pour l'embrasser doucement.
  — Reste donc avec moi jusqu'à ce que maman arrive.
— Tu es censé te reposer, jeune homme.
— Je vais m'ennuyer de toi.
— Je n'en doute pas une seule seconde.
  Il la garda contre lui jusqu'à ce qu'elle entende la voix de Denise l'interpeller pour lui signaler qu'elle était arrivée. Quittant Nick, Katlyn descendit dans le salon et salua Denise et Ethan. De même que Kevin et Joe qui avaient pris le soin de se déplacer pour cette occasion.
  — On peut le voir ? Demanda Joe.
— Il est contagieux.
— On a déjà eu la varicelle. On s'en fout. On veut voir ça.
— Nick couvert de boutons, tu as pensé à la mettre sur Twitter ? Reprit Kevin.
— Vous êtes vraiment... Grr. Laissez-le se reposer.
— On veut juste le taquiner !
— Si vous l'approchez ou que vous diffusez ne serait-ce qu'une photo de lui sur Twitter, je vous ôte toute possibilité d'avoir des enfants.
— Tu n'es franchement pas sympa !
— Vous non plus. Nick n'a vraiment pas besoin qu'on se moque de lui en ce moment. Si vous tenez à votre descendance, laissez-le tranquille. Je le saurais si vous avez outrepassé cet ordre.
  Après avoir mis ceci au clair, Katlyn expliqua à Denise comment ça se passait au niveau des traitements et de la nourriture. Elle avait, de toute façon, tout noté sur le bloc-notes du frigidaire. Ensuite, elle monta en voiture avec sa joyeuse troupe. Leur journée se passa à merveille. Sam en était ravi. Katlyn était heureuse de le voir aussi souriant, sachant ce qu'il avait vécu. Cette journée lui permit aussi de renouer un peu plus avec son frère. Shane prit part à cette journée détente tout en surveillant leurs arrières. Katlyn ne l'avait jamais vu en dehors de ses fonctions. Sauf la fois où il lui avait sauvé la vie. C'était vraiment un homme merveilleux et elle s'aperçut que Sam lui faisait entièrement confiance. Tout allait de mieux en mieux. Le soir, ils dînèrent tous ensemble dans un petit restaurant que Shane leur avait conseillé. Ils rentrèrent tard dans la soirée. Katlyn autorisa Ethan et Shane à passer la nuit à la résidence. Ils étaient tous trop épuisés pour reprendre la route. Katlyn était à peine couchée qu'elle dormait déjà. En espérant que la journée du lendemain serait aussi bonne que ce samedi...
×××
Buy me a coffee?
DEBUT DU TOME 1 || DEBUT DU TOME 2
PART I || PART II || PART III || PART IV || PART V
PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
PART XVI || PART XVII || PART XVIII || PART XIX || PART XX
PART XXI || PART XXII || PART XXIII || PART XXIV || EPILOGUE
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brevesdenatlyn · 7 years
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TOMORROW IS ANOTHER DAY
Tome : 3.
Nombre de chapitres: 21 / 24.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Il avait réussi à capter son attention. Doucement, il prit l'une de ses mains dans la sienne, évitant ses yeux embués de larmes. Ça avait beau s'être passé vingt-et-un ans auparavant, il avait toujours autant de mal à parler de ce qui s'était passé ce jour là."
CHAPITRE 21: HISTOIRE
→ Quelques jours plus tard...
  Ethan s'assit auprès de Katlyn sur le divan et lui mit un verre d'eau entre les mains. Elle le but cul sec et déposa le verre sur la table basse avant de reprendre son activité favorite : fixer un point invisible avec un regard éteint. Elle ne voulait toujours pas croire qu'il était son frère malgré toutes les preuves qu'il lui avait données. Il pensait qu'il était temps de lui dévoiler les raisons de son départ. Elle ne semblait pas très réceptive. Il allait quand même tenter le coup.
  — Je suis désolé de ne pas avoir été là alors que tu avais besoin de moi. Tu sais, je ne t'ai jamais abandonnée.
— Nick m'oblige à cohabiter avec toi, pas à te parler, ni à t'écouter.
— Nick a fini par se rendre compte que je disais la vérité. Non seulement, il prépare vos enfants à te revoir dans leur entourage mais il te donne également l'occasion de renouer avec le seul membre de ta famille qu'il te reste.
— ...
— Je suis désolé de ne pas avoir été là quand maman et papa sont morts.
— Tais-toi !
  Sa voix reflétait de la tristesse et de la colère. Ethan l'obligeait à se remémorer d'un souvenir qui la tourmentait encore et qui la faisait souffrir au plus profond d'elle-même.
  — Je ne t'ai jamais abandonnée, Katlyn. J'ai été forcé de quitter la maison.
— Pourquoi ?
  Il avait réussi à capter son attention. Doucement, il prit l'une de ses mains dans la sienne, évitant ses yeux embués de larmes. Ça avait beau s'être passé vingt-et-un ans auparavant, il avait toujours autant de mal à parler de ce qui s'était passé ce jour là.
  — J'avais seize ans à ce moment-là et j'avais découvert que je n'étais pas comme tout le monde. Contrairement à tous les gars de ma classe, je n'ai jamais été très attiré par les filles. J'ai découvert que j'étais plutôt attiré par les garçons.
— Tu es gay ?
— A l'époque, je n'en étais pas encore sûr. J'ai cru que ce n'était qu'une passe, que ça n'allait pas durer. J'avais tort. J'étais mal à l'aise quand je sortais avec des filles qui ne me faisaient aucun effet. Dans ma classe, on se moquait toujours de moi parce que j'étais le seul à être toujours vierge. Je n'ai jamais compris pourquoi il était important de perdre sa virginité quand on a cet âge-là. Pour faire taire les rumeurs, j'ai couché avec l'une de mes camarades. Ça a été un véritable désastre. Les rumeurs ont fusé après ça mais j'avais compris. J'ai supporté toutes les rumeurs, ne cherchant pas à cacher ma différence. Du moins, je ne le cachais pas sauf quand j'étais à la maison. Un jour, j'ai pris mon courage à deux mains et je l'ai avoué à nos parents. Tu étais encore toute petite à cette époque-là. Tu ne comprenais pas vraiment pourquoi nous étions tous réunis en te mettant à part.
— ...
— Papa était très influencé par les mœurs de sa famille. Il avait du mal avec les préjugés. Les étrangers n'avaient pas leur place en Amérique et les homosexuels n'étaient pas normaux selon lui. J'avais très peur mais j'ai quand même tout avoué de but en blanc parce que je ne supportais plus de me cacher aux yeux de ma famille.
— Il a mal réagi ?
— Il est devenu furieux comme jamais. Maman le savait déjà. Je lui en avais vaguement parlé lorsque j'étais préoccupé. Il m'a giflé si fort que j'ai eu la lèvre fendue. J'ai eu grand peine à retenir mes larmes ce jour-là. Maman l'a empêché de me frapper une nouvelle fois. Je m'en souviens comme si c'était hier. Elle tentait de l'éloigner de moi. Toi, tu es apparue. Quand tu as vu mes larmes et le sang qui coulait de ma lèvre, tu es venue te blottir contre moi pour me réconforter. Ça n'a malheureusement pas duré longtemps. Papa est revenu à la charge pour me chasser de la maison. Il n'a pas osé me frapper une deuxième fois parce que tu étais dans mes bras. Il n'aurait jamais osé lever la main sur toi. Tu as toujours été sa chouchoute.
— Qu'est-ce que tu as fait ?
  Pour quelqu'un qui ne voulait ni l'écouter, ni lui parler, Katlyn semblait drôlement captivée. Après un léger silence, Ethan reprit son récit. La main de Katlyn était toujours dans la sienne, elle n'avait pas cherché à les séparer. C'était peut-être bon signe.
  — J'ai fait mes bagages et je suis parti. Je me suis installé quelques temps chez un pote à moi qui savait pour mon homosexualité. A dix-huit ans, maman m'a aidé à obtenir mon émancipation et me donnait parfois de l'argent pour m'aider à vivre. Elle m'appelait une fois par semaine pour me donner de vos nouvelles. J'avais vingt ans quand j'ai changé de nom et que je suis parti vivre au New-Jersey. Papa était tombé par hasard sur moi dans un supermarché et n'avait pu s'empêcher de régler ses comptes. Maman a très mal pris la nouvelle. Elle continuait de m'appeler et m'envoyait des lettres avec des photos de toi pour que je te vois grandir. Un jour, je n'ai plus eu aucune nouvelle. Tu avais quatorze ans, il me semble.
— ...
— J'ai appris une semaine après l'enterrement que nos parents étaient décédés et que tu étais la seule à avoir survécu. Aux yeux de la loi, je n'avais aucune parenté avec toi à cause de mon changement de nom. Je savais que papa m'avait rayé de son testament à l'instant même où j'ai avoué être gay. Personne ne m'a appelé pour me dire que tu étais à l'hôpital. Quand j'ai su que tu étais la seule encore en vie, je me suis mis à ta recherche. Après tout, j'étais ton seul tuteur. Malheureusement, tu as changé de nom à ton tour.
— Carmichael. Je suis devenue Katlyn Carmichael.
— Oui. J'ai appelé tous les centres sociaux et les commissariats susceptibles de me renseigner et je leur ai faxé la photo la plus récente de toi que j'avais mais personne n'a su me dire où tu te trouvais ou alors personne ne voulait me le dire. J'ai continué mes recherches pendant presque neuf ans.
— Je fais la une des journaux depuis plus de cinq ans. Tu ne m'as vraiment pas reconnue ?
— Je ne suis pas la presse à scandale et je lis rarement les journaux. Je n'ai pas les moyens d'avoir une télévision, encore moins un ordinateur et je sors rarement de chez moi hormis pour le travail.
— Comment tu m'as retrouvée dans ce cas ?
— Même si je n'en ai pas l'air, je suis un très grand lecteur. Je suis tombé sur ton livre par hasard dans la librairie que j'avais l'habitude de fréquenter. La photo de toi qu'ils ont mis en troisième de couverture m'a interpellé. J'ai donc dépassé mon budget mensuel et ai rajouté ce livre sur la pile. Je dois avouer que tu as un bon coup de plume. J'ai dévoré cette histoire. J'ai versé plus d'une larme. Tu écris avec une telle fluidité et une telle passion qu'il est impossible de ne pas être touché par tes mots.
— Oh, merci... répondit Katlyn, gênée.
— Je l'ai classé dans mes livres préférés et je ne vais nulle part sans le glisser dans ma valise.
— Comment tu as su que l'auteur de ce best-seller et moi-même étions la même personne ?
  Ethan sourit. Il avait longtemps comparé la dernière photo qu'il avait de Katlyn avec la photo présente sur le livre. La jeune adolescente de sa photo et la jeune femme du livre avaient les mêmes traits au niveau du visage. Il avait été sur son site web officiel dès qu'il avait trouvé un cybercafé digne de ce nom. Le site bénéficiait d'une biographie qu'il avait jugée complète. C'était là qu'il avait trouvé une adresse pour la contacter par le biais de son éditeur. C'était la meilleure solution qu'il avait à ce moment-là.
  — Je n'en étais pas certain. C'est la raison pour laquelle j'ai tenté de te contacter en passant par ta maison d'édition. J'ai envoyé une lettre mais je n'ai jamais eu de réponse. J'ai persévéré mais rien du tout. Il semble que tout ton courrier, tes e-mails et tes appels soient triés sur le volet.
— Mesure de protection. Comme tu l'as constaté, j'ai un garde du corps qui me suit partout où je vais. En vérité, je ne crains rien. Seulement...
— Nick est très connu. J'ai vu ça. Partout où il va, une horde de filles lui collent aux basques.
— Elles sont jalouses parce que j'ai mis le grappin sur le mec le plus canon des Etats-Unis.
— Hmm.
— Non, en réalité, c'est lui qui m'a mis le grappin dessus.
— Il m'a vaguement raconté tout ça. Quoiqu'il en soit, j'ai dû jouer des coudes pour t'approcher. Quand j'ai appris que vous étiez dans le New-Jersey, j'ai pris ma vieille voiture et j'ai conduit jusqu'à Wyckoff pour vous rencontrer. Je dois dire que Nick n'a pas été très accueillant. Il n'avait pas l'air en forme non plus cela dit. Il s'est passé plusieurs heures avant qu'il ne me laisse te voir. Tu dormais mais rien qu'en voyant ton visage, j'ai su que c'était toi. Tu as changé, c'est vrai, mais je crois que j'aurais été capable de te reconnaître n'importe où si je t'avais vue en personne. Je suppose que nos parents ne t'ont jamais parlé de moi.
— Je ne savais pas qui tu étais. Il n'y avait aucune photo de toi à la maison, ni même aucun papier attestant que quelqu'un d'autre vivait avec nous.
— Ça ne m'étonne pas.
  Un silence tomba sur la pièce. Katlyn reprit la contemplation de son point imaginaire. Ce calme silencieux dura un long moment.
  — Il y a un coffre-fort.
— Au sol-sol dans le sol de ce qui nous servait de cave.
— C'est une salle de musique maintenant. On a aussi une salle de projections, une vidéothèque et une salle de jeux. Nick a fait réaménager le grenier pour en faire une sorte de foyer. On se retrouve là-haut pour se détendre.
— Cette maison a bien changé depuis que tu en es le propriétaire. Elle semble plus joviale, plus familiale.
— Il y a des documents dans ce coffre mais je n'ai jamais regardé ce que c'était. J'aurais peut-être dû.
  Ethan détacha leurs deux mains et se leva pour récupérer son exemplaire de son livre dans lequel il avait coincé une photo d'eux deux vieille de vingt-et-un ans mais qu'il avait toujours conservé avec le plus grand soin. Il retourna dans le salon et reprit sa place aux côtés de sa petite sœur.
  — J'ai la preuve qui achèvera de te convaincre.
  Il ouvrit le livre et en sortit la photo qu'il avait coincée à la fin. Il lui tendit le cliché et la laissa l'observer. Cette photo avait été prise quelques jours avant qu'il ne quitte la résidence. Ils étaient tous les deux installés sur le lit de sa chambre à regarder l'un des nombreux dessins animés qu'ils avaient. Katlyn adorait venir dans sa chambre pour regarder la télévision. Ce jour-là, il l'avait enveloppée dans sa veste préférée - bien trop grande pour elle - car elle ne cessait de se plaindre qu'il faisait froid. Comme s'il pouvait faire froid à L.A ! En vérité, elle voulait seulement qu'il lui prête cette veste dans laquelle elle aimait se blottir avant de se réfugier dans ses bras. Leur mère les avait pris par surprise alors qu'Ethan était nonchalamment appuyé sur sa pile d'oreillers. Katlyn était blottie contre lui. Il l'avait entourée de son bras. Ils étaient heureux tous les deux. Dire qu'ils partageaient là leur dernier instant ensemble.
  — Je crois que j'ai un penchant pour les vestes des hommes de ma vie.
— C'était ma veste préférée et tu adorais te blottir dedans pour regarder la télévision.
— Je crois que c'est à cause de l'odeur. On se sent plus rassuré quand on a l'odeur de quelqu'un qu'on connait près de soi. Il va me falloir un peu de temps avant que je ne te considère à nouveau comme mon frère.
— Je comprends.
— Dis-moi...
— Quoi ?
  Katlyn lui rendit la photo qu'Ethan remit à sa place et appuya sa tête contre son épaule, rompant toutes les mesures d'éloignement dont elle avait fait preuve ces derniers jours.
  — Tu n'es pas malade ?
— Non.
— Bon conducteur ?
— Très prudent.
— D'après ce que j'ai vu, tu n'es ni alcoolique, ni drogué et tu as une bonne hygiène de vie. C'est parfait.
— Pourquoi ces questions ?
— Je ne voudrais pas m'attacher à quelqu'un qui pourrait m'être arraché brutalement par la mort. J'ai trop souffert par le passé.
  Profitant de ce qu'elle avait abattu le mur qu'elle avait dressé entre eux, Ethan la prit contre lui.
  — Je suis heureux de t'avoir retrouvée, petite sœur.
— Ethan, s'il te plait, je ne suis pas habituée à ce genre d'effusions.
  Il la relâcha en souriant.
  — Bon, je vais m'occuper du déjeuner. Ensuite, il faut que j'aille en ville chercher un boulot. Cet appartement est aux frais de ton fiancé pour l'instant et je préférerais que ce ne soit plus le cas.
  Ethan se leva et se dirigea vers la cuisine, commençant à fouiller dans les placards pour trouver quelque chose de décent à se mettre sous la dent.
  — Tu fais quoi comme métier ?
— Je suis professeur. Enfin, j'étais. Je suis spécialisé de la maternelle au CM2.
— Tu plaisantes ?
  D'un coup, d'un seul, il sentit ses yeux fixer son dos avec intensité. Il continua son occupation sans se retourner.
  — Pourquoi je plaisanterais ? Tu veux voir mes dipl��mes ?
— Non, bien sûr que non. En revanche, j'ai du boulot pour toi.
— Ah, ouais ?
— Tu as sûrement croisé Sam si tu as rencontré Nick.
— En effet.
— Je cherchais quelqu'un pour le mettre à niveau avant de l'inscrire dans une école. Horaires flexibles avec un bon salaire à la clé.
— Attends, tu me proposes vraiment du boulot ?
— Je ne plaisante pas avec l'éducation de mes enfants. Je ne veux pas...
  Katlyn s'arrêta au milieu de sa phrase, se retenant de révéler quelque chose qui la tracassait. Ethan ne pouvait pas lui en vouloir. Après tout, il n'était encore qu'un étranger pour elle. Il se chargea du déjeuner. Ils mangèrent en silence puis Katlyn s'enferma dans la salle de bains. Ethan était quand même très heureux de l'avoir retrouvée et très fier de voir ce qu'elle était devenue. Sa petite sœur était quelqu'un de bien. Il n'aurait pas pu être plus fier.
  ×
  Nick grimpait les escaliers deux par deux. Il venait chercher Katlyn pour l'un de ses derniers rendez-vous chez le médecin. Dans un peu plus d'un mois, leur petite fille verrait le jour. Il était plus qu'impatient. En attendant, ils allaient s'assurer que tout allait bien. A cela s'ajoutait l'excitation pour le concert qui aurait lieu dans quelques jours. Kevin Senior avait été contacté par les gens d'une association caritative qui voulait voir les Jonas Brothers sur scène en compagnie d'autres artistes. Il avait accepté. Ses fils n'étaient pas remontés sur scène depuis le mois de janvier. Ça allait leur faire du bien de se défouler. Nick avait appelé Katlyn la veille et avait senti tout de suite qu'elle n'allait pas bien. Il avait essayé de lui remonter le moral mais ça n'avait pas donné grand-chose. Sa visite lui apporterait du réconfort. Du moins, il l'espérait. Il frappa à la porte et salua Shane et Ethan avant d'entrer.
  — Où est-elle ?
— Dans la salle de bains. Depuis un moment.
— Merci.
  Nick se dirigea vers la salle de bains et frappa doucement à la porte, interpellant sa fiancée. Il n'obtint pas de réponse. Inquiet, il ouvrit doucement la porte et la referma derrière lui. Katlyn était debout, face au miroir qui surplombait le lavabo. Elle fixait son reflet d'un air absent. Nick se posta derrière elle et posa sa main valide sur son épaule, remarquant l'air triste et fatigué qu'elle arborait. A son tour, il contempla le reflet que le miroir leur offrait. Ce pâle reflet représentait un couple brisé par des années de souffrance mais toujours uni par l'amour, un amour puissant et sans limite. La souffrance se lisait sur leurs deux visages. Ce n'était pas physique. Cette souffrance n'était que le fruit des épreuves qu'ils avaient vécu. C'était leur cicatrice de guerre, dirait-on. Elle était là pour leur rappeler tout ce qu'ils avaient vécu ensemble.
  — Tu as finalement été voir un médecin ?
— Maman ne m'a pas laissé le choix. Elle m'a traîné de force à l'hôpital.
— Qu'est-ce que je... Le diagnostic ?
  Katlyn avait marqué une hésitation, refusant de lui montrer qu'elle se rendait coupable de cette blessure. Oui, c'était elle qui lui avait fêlé l'os mais Nick se refusait à la laisser penser qu'elle était responsable. C'était lui et lui seul qui avait aggravé cette blessure.
  — Fracture. Mon épaule doit rester immobilisée durant un mois. Ensuite, j'aurais besoin de kinésithérapie. Ça va prendre du temps avant que je sois de nouveau opérationnel.
— Et le concert ?
— Tu pourrais me remplacer sur une partie du concert.
— Je suis désolée. C'est de ma faute si...
— Non, c'est la mienne et uniquement la mienne. Je n'aurais pas dû penser que je pouvais te maîtriser. J'aurais dû demander l'aide d'un médecin dès le départ. J'ai forcé sur cette épaule pendant un mois au lieu de consulter. Tout est de ma faute.
— Je suis responsable et j'assumerais, Nick. Tout ça, c'est moi. J'ai brisé notre couple, ma famille...
  Des larmes roulaient sur ses joues alors qu'elle prononçait cette phrase qui lui déchirait le cœur.
  — Katlyn, je veux que tu saches que je ne fais pas ça pour te faire du mal. C'est juste que... On t'a vu devenir quelqu'un d'autre. Tu étais agressive, vindicative et tu as même essayé de me tuer. Il nous faut un peu de temps pour nous en remettre.
— ...
  Les larmes roulèrent de plus belle sur ses joues. Leur séparation temporaire lui faisait beaucoup de mal, Nick le savait. Cependant, il était sûr qu'elle comprenait qu'il devait faire passer la sécurité des enfants avant leur couple et s'assurer qu'elle n'aurait pas d'autre accès de violence en leur présence.
  — Non, s'il te plait, ne pleure pas. Je ne romps pas avec toi. Je te demande juste un peu de temps. Ensuite, je reviendrais te chercher et nous vivrons ensemble comme une famille. Je t'aime, Katlyn. Rien n'ébranlera cet amour que je te porte. Je veux t'aimer jusqu'à la fin de mes jours.
  Ces mots la firent fondre en larmes. Elle se retourna et se jeta dans ses bras, répétant que cette situation la rongeait de l'intérieur et qu'ils lui manquaient tous. Quand elle fut calmée, Nick l'accompagna jusqu'à la voiture dans laquelle il la fit monter. C'était Kevin Senior qui allait conduire. C'était le dernier examen prénatal. Dans quelques semaines, leur petite fille verrait le jour. Nick était tout excité rien qu'à cette idée.
  ×
  Ethan déverrouilla la porte et pénétra dans son appartement, suivi par Don, son petit-ami. En voyant toutes les lumières éteintes et la télévision en mode silencieux, il lui fit signe de ne pas faire de bruit. Ils déposèrent les bagages de Don dans l'entrée et pénétrèrent dans le salon.
  — Bah, putain, tu le sors d'où cet appart' de luxe ? chuchota Don, les yeux écarquillés par la surprise.
— De la poche de Nick Jonas.
— Sérieux ?!
— Tu n'es pas au bout de tes surprises.
  Ethan mit la main sur un interrupteur et régla la lumière afin qu'elle ne soit pas trop forte. Comme il le pensait, Katlyn était recroquevillée sur le canapé, tournant le dos à la télévision. Enroulée dans la couette qu'il lui avait passée, elle semblait dormir profondément. Il s'approcha d'elle et écarta les cheveux de son visage pour la réveiller. Il préférait qu'elle dorme dans sa chambre plutôt que sur le canapé. Don jeta un œil sur la jeune femme et parut surpris.
  — Attends, ta sœur dont tu me rabâches les oreilles depuis qu'on se connait, c'est Katlyn Itachi, l'écrivaine qui fait la une des journaux depuis plus de cinq ans ?!
— Il semble que oui.
— Et tu ne m'as rien dit ?
— Je préférais en être sûr.
— En tout cas, elle a bien réussi ta petite sœur malgré les scandales qui lui sont tombés sur le dos.
— Hmm... grogna Katlyn qui ne voulait pas se réveiller.
— Il ne faut pas que tu dormes ici, Katlyn. Lève-toi.
— Laisse-moi tranquille...
— Tu sais qu'il vaut mieux...
— Je ne peux plus dormir toute seule dans ton appartement, Ethan ! Ça te va ?
  Katlyn avait brusquement ouvert les yeux pour le fixer avec fureur. Ses sautes d'humeur étaient vraiment terribles. Nick l'avait prévenu pourtant.
  — Voyons, tu n'es pas toute seule.
— Ne fais pas comme si tu ne comprenais pas. J'ai besoin de Nick, là, c'est clair ? J'ai besoin de dormir dans ses bras pour calmer l'angoisse profonde qui m'attaque dès que je ferme les yeux.
— Tu as vraiment autant besoin de lui pour dormir ?
  Elle se redressa et le regarda droit dans les yeux.
  — J'ai autant besoin de lui qu'on a besoin d'oxygène. Je n'ai pas seulement besoin de lui pour dormir, j'ai également besoin de lui pour vivre.
— D'accord. Couvre-toi bien. Je vais te ramener chez toi.
— C'est vrai ?
— Jamais je ne te laisserais souffrir en te retenant loin de ceux que tu aimes. Je me débrouillerais pour convaincre Nick.
  Katlyn lui sauta quasiment au cou pour le remercier. Elle s'enferma ensuite dans sa chambre pour enfiler une veste avant de le rejoindre.
  — C'est-ce qu'on appelle de l'enthousiasme ! S'exclama Don.
— Katlyn, avant qu'on ne parte, je voulais te présenter Don Huffle, mon compagnon.
— Enchantée.
  Le sourire qu'elle fit en lui serrant la main était loin d'être faux. La perspective de retrouver Nick la mettait de bonne humeur.
  — Je pense que vous ferez plus ample connaissance une prochaine fois. Don, ça te dérange si je t’abandonne une petite heure ?
— Non, bien sûr. Ramène-la chez elle, va. J'espère obtenir un autographe un jour.
— Quand vous voulez... Mais pas maintenant.
— Je reviens vite.
  Après avoir embrassé son compagnon, Ethan rejoignit sa voiture dans laquelle Katlyn et lui montèrent. La pluie commença à tomber alors qu'il mettait le contact. Le trajet se fit dans le silence le plus complet si ce n'était les faibles tentatives de la radio dont les ondes étaient brouillées par la pluie battante. Ils arrivèrent finalement devant la résidence. Ethan parvint à se garer devant l'entrée principale. Ils descendirent de voiture mais furent rapidement arrêtés par la sécurité de la maison.
  — Où est-ce que vous croyez aller comme ça ?
— Je rentre chez moi !
— Katlyn ?!
  La pluie les obligeait à élever la voix. Ils étaient trempés mais ça ne semblait pas gêner Big Rob qui était bien équipé pour affronter ce temps de chien.
  — Qui veux-tu que ce soit ? J'ai le droit de rentrer dans ma propre maison quand même !
— Non.
— Pardon ?!
— Si tu franchis cette porte, je perds mon job. Nick m'a prévenu. Je ne dois pas te laisser entrer.
  Malgré le fait que le garde du corps soit beaucoup plus imposant qu'elle, Katlyn se permit de l'agripper pour le menacer.
  — Tu n'as pas le droit de me refuser l'accès à ma propre maison. C'est mon nom qu'il y a sur les papiers, pas le sien !
— C'est lui qui signe mon chèque tous les mois. Je ne veux pas perdre mon taf, moi, tu comprends ?
— Et moi, je ne veux pas perdre ma famille ! J'ai besoin d'eux alors demande à ce faux-jeton de ramener ses fesses de superstar ici ou je franchis cette porte que vous le vouliez ou non !
  Ethan se méfierait la prochaine fois qu'elle serait en colère. Elle n'avait pas l'air commode. Soupirant, Big Rob attrapa son talkie-walkie et commença à communiquer avec Nick.
  — Nick, j'ai un problème à la porte principale. Il faut que tu viennes.
— Quel genre de problème ? rendormit la voix endormie du jeune homme.
— Du genre femme en colère.
— J'arrive.
  De longues minutes s'écoulèrent en silence avant que le faisceau d'une lampe torche ne traverse la nuit. Une silhouette s'avança vers eux, luttant contre la pluie battante. La grille s'ouvrit et Nick se présenta à eux. Il n'eut même pas le temps de dire un mot que Katlyn lui sautait dessus, le serrant contre elle aussi fort qu'elle en était capable. A la lueur de la lampe torche, Ethan aperçut ses larmes qui coulaient, peu remarquables en raison de la pluie qui dégoulinait sur son visage pâle.
  — Pourquoi tu me fais ça, Nick ? demanda-t-elle en pleurant. Pourquoi tu m'empêches d'entrer dans ma propre maison ? Pourquoi tu m'empêches de voir mes enfants ? Pourquoi tu m'empêches de t'approcher ? Pourquoi, Nick ? Pourquoi tu tiens tant à m'éloigner de vous ? J'ai besoin de toi aujourd'hui comme j'ai eu besoin de toi hier. J'aurais besoin de toi demain aussi ! Je ne peux plus vivre ainsi. J'ai besoin de toi. Les sentiments que j'éprouve à ton égard me rongent quand tu n'es pas là. J'ai besoin de te voir. Cesse de me repousser de cette façon, je t'en prie !
— Katlyn...
— Je ne supporte plus d'être loin de vous de cette façon ! Arrête de mettre à distance ! Laisse-moi rentrer chez moi, je t'en supplie !
  Le reste de ses supplications se perdit dans ses sanglots qu'elle déversait sur le blouson de Nick. Ce dernier leva la tête vers Ethan.
  — Je ne supportais plus de la voir souffrir. Laisse-la rentrer, Nick. Le seul symptôme qu'elle ait eu en une semaine, c'est celui de manque. Elle a appris à vivre sans moi mais elle ne pourra jamais vivre sans toi. Laisse-la rentrer. Elle n'est dangereuse pour personne.
— Tu en es sûr ?
— C'est ma petite sœur et je la connais même si je ne l'ai retrouvée qu'il y a peu. La seule chose dont elle a besoin, c'est toi. Ne la prive pas de sa raison de vivre.
  Nick parut hésiter un bref instant, baissa la tête vers Katlyn qui refusait de le lâcher et soupira, se résignant visiblement à céder à sa fiancée.
  — Tu es trempée. Enfile donc ça.
  Il ôta son imperméable et le passa autour des épaules de Katlyn qui ne dit rien, ne cessant de pleurer contre lui.
  — Vous devriez rentrer avant que l'un de vous n'attrape froid.
— Tu veux entrer un moment ?
— J'ai quelqu'un qui m'attend à la maison. Prends soin d'elle.
— Ne t'inquiètes pas pour ça.
  Ethan déposa un baiser sur le crâne de sa petite sœur et remonta en voiture. Il attendit qu'ils soient tous les deux rentrés avant de mettre le contact pour rentrer chez lui.
  ×
  Nick fit rentrer Katlyn dans la maison silencieuse et l'entraîna vers la salle de bains. Il l'aida à se sécher et à se changer - prenant le soin de se changer également. Ensuite, ils montèrent tous les deux dans leur chambre. A peine avait-il pris place dans le lit qu'elle vint se blottir contre lui. Il la laissa faire, entourant ses épaules de son bras. Il chanta doucement pour la rassurer jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Quand elle eut enfin sombré dans le sommeil, il l'avait regardée quelques minutes avant de plonger à son tour dans les bras de Morphée. Il se réveilla bien des heures plus tard avec un mauvais pressentiment qui se confirma quand il jeta un œil sur Katlyn. Son visage était tordu par la douleur, une douleur dont elle n'était pas consciente. Une de ses mains était crispée sur leur couette tandis que l'autre était serrée sur son ventre. Leur drap était humide. D'un geste vif, Nick rabattit la couette sur le pied du lit et s'aperçut que Katlyn perdait du sang. C'était mauvais signe, ça ! Ni une, ni deux, il attrapa le téléphone fixe qui était posé sur la table de chevet et composa le numéro des urgences. Comme par hasard, personne n'était disponible pour venir jusqu'ici. Un médecin lui expliqua ce qu'il devait faire, la première chose étant de rester calme. Nick suivit ses instructions à la lettre, bien que ce ne soit pas évident avec un seul bras. Katlyn ne se réveilla à aucun moment, pas même quand il changea les draps du lit et qu'il la changea, elle. Selon le médecin, cela était dû au stress et ce n'était absolument pas grave si on parvenait à apaiser la maman. Il semblait que ce soit réussi. Toutes les frayeurs de cette matinée apaisées, Nick reprit place auprès de Katlyn qui dormait encore profondément. Sa tête reprit place sur sa poitrine. Nick ferma les yeux, profitant des quelques instants de répit qu'il lui restait avant que les enfants ne se lèvent. Il fut surpris de retrouver le sommeil malgré la douleur qui tiraillait son épaule. Quand il ouvrit les yeux bien plus tard, il se retrouva face à Emy qui, d'une façon ou d'une autre, s'était installée à plat ventre sur son torse en se glissant sous la couette. Les yeux grands ouverts, elle fixait sa maman qui dormait toujours aussi profondément.
  — Maman t'a manquée ?
— J'aime pas quand elle est pas là.
— Ne t'inquiètes pas. Elle n'ira plus nulle part maintenant.
— C'est vrai ?
— Oui, c'est vrai... Marmonna Katlyn.
  En matière de compréhension, on repasserait. Katlyn ouvrit doucement les yeux et adressa un petit sourire à sa fille. Emy répondit à son sourire et appuya sur le nez de sa mère, imitant là le geste que cette dernière faisait tout le temps avec ses enfants. Katlyn referma les yeux, son sourire s'élargissant un peu plus.
  — Je suppose que c'est l'heure du petit-déjeuner ? demanda Nick à Emy.
  Emy secoua la tête et lui montra le réveil. Il était plus de treize heures.
  — Sam a dit qu'il fallait pas réveiller papa. T'es rentrée quand maman ?
— Cette nuit...
— Vous avez mangé tous les trois ?
— On a fait le petit-déjeuner mais on a encore faim.
— Vous avez... Quoi ?!
  Nick tenta de se redresser mais la douleur l'en empêcha. Il grogna et ne bougea plus.
  — Ça ne va pas ?
— J'ai une fracture compliquée de l'épaule, ça fait mal.
— Je suis désolée.
— Ne t'en fais pas. Un excellent médecin m'a dit que je m'en remettrais vite. Allez, debout. Il faut que je voie dans quel état est ma cuisine.
— C'est la mienne !
— Pas faux. Dans ce cas, tu vas nous faire un bon déjeuner, non ?
— Je te déteste.
  Nick sourit et l'embrassa doucement pour lui montrer le contraire.
  — Beurk. Vous êtes dégoûtants.
  Emy s'enfuit pour ne plus les voir. Nick rit brièvement devant cette attitude et finit par se lever. Katlyn se leva à son tour et s'enferma dans la salle de bains. Il l'entendit soulager ses nausées matinales. Il toqua à la porte.
  — Ça va aller ?
— Je me sens merveilleusement bien !
— C'est ironique ?
  La porte s'ouvrit sur Katlyn qui le fixa.
  — Ça fait genre huit mois que je gerbe tripes et boyaux, je vais on ne peut mieux.
— Par rapport à tout ce que tu as vécu cette année, je pense que tu dis vrai. D'ailleurs, en parlant de tout ça, on va tout faire pour que tu restes détendue jusqu'à l'accouchement, d'accord ? Je ne voudrais pas qu'il arrive quelque chose à notre petite fille.
— On ne leur a toujours rien dit.
— Nous n'avons pas non plus eu le temps de faire un livechat avec tout ça. On essayait d'en planifier un avec Joe et Kevin.
— Tu savais que Joe s'était marié ?
— Ils nous a tous appelés pour nous annoncer la nouvelle. Maman l'a assez mal pris au début mais je sais qu'elle est heureuse pour lui. On l'est tous. Comment le sais-tu, toi ?
— Brooke me l'a dit. Je sais que tu ne veux pas que je sois confrontée au stress, Nick, mais je voudrais vraiment leur faire mes adieux maintenant. Je me sens prête.
— Tu es sûre ?
— Avec toi, je peux tout faire.
— D'accord. On ira cet après-midi dans ce cas.
— Tu crois qu'on peut faire le livechat ce soir ?
— Je peux arranger ça.
  Il l'embrassa doucement sur le front et ils descendirent tous les deux dans la cuisine qui était dans une sacrée pagaille. Katlyn rigola alors que Nick soupirait. Elle l'aida à tout nettoyer et à préparer le déjeuner. Dans l'après-midi, ils déposèrent les enfants chez les parents Jonas et se rendirent au cimetière après être passés chez le fleuriste. Ce fut une épreuve assurément difficile pour Katlyn que de venir ici et de « libérer » ses fantômes de leur devoir envers elle. Nick était fier d'elle. Épuisée par cet après-midi riche en émotions, elle s'était endormie dans la voiture alors qu'il s'arrangeait pour organiser le livechat. Il rentra donc directement à la résidence et, après avoir mis les enfants au lit, il prépara le terrain pour le livechat.
  ×
  Les trois frères Jonas étaient assis dans la salle de musique de Katlyn. Cette dernière leur avait donné l'autorisation d'utiliser cette pièce pour leur livechat. Nick refusait de sortir d'ici tant que Katlyn ne se sentirait pas mieux. Il semblait que leur chère amie ait des difficultés à dormir si son fiancé n'était pas dans les parages. Leur livechat se déroulait à merveille. Leurs fans étaient ravis d'avoir de leurs nouvelles et se montraient particulièrement enthousiastes, bombardant le tchat de questions. Les trois frères en étaient à la moitié de leur livechat quand des pas se firent entendre. Ils relevèrent la tête en même temps pour découvrir Katlyn debout derrière la caméra, le visage défait, les cheveux en bataille et les yeux rougis. Aussitôt, Nick se leva et alla la prendre contre lui pour la rassurer et la réconforter. Le changement d'attitude des frères attira l'attention. Kevin et Joe baissèrent les yeux sur leur tablette pour continuer le livechat. Quand Katlyn finit par se calmer, Nick prit place sur le second canapé qui faisait l'angle après avoir légèrement tourné la caméra. Katlyn vint s'installer près de lui. Elle s'allongea, posant sa tête sur ses genoux et ferma les yeux. Elle salua brièvement la caméra avant que Nick ne lui attrape la main pour qu'elle puisse enfin se reposer un peu. Ces deux-là étaient décidément trop mignons ensembles.
  — Maintenant que tout le monde est là, je pense que vous pouvez annoncer vos grandes nouvelles. Qui commence ?
  Joe regarda Nick qui lui dit de commencer. Le jeune homme respira donc un grand coup et s'apprêta à annoncer son mariage à toutes leurs fans. Il en connaissait plein qui allaient être jalouses.
  — Eh, bien, il s'est avéré il y a quelques temps que ma relation avec Demi devenait de plus en plus sérieuse. J'ai donc décidé de l'officialiser et... Nous nous sommes mariés.
  Joe marqua un silence pour laisser le temps à la nouvelle de faire son chemin. Il montra son alliance à la caméra en souriant. Il était heureux. Il avait enfin trouvé la femme de sa vie. Les réactions commencèrent à apparaître. Certains les félicitaient, d'autres se demandaient s'il n'était pas devenu fou. Peu lui importait. Son bonheur était la seule chose qui comptait. Katlyn se redressa doucement. Après tout, la nouvelle de Nick la concernait aussi.
  — Ils sont très heureux tous les deux et tous les Jonas sont ravis que Demi fasse partie de notre famille pour de bon, déclara Kevin.
  Kevin se tourna vers Nick. Il était enfin temps de dire la vérité. Au bout de huit mois, il était vraiment temps qu'ils révèlent la grossesse de Katlyn. Joe se demandait comment ça avait pu passer inaperçu jusqu'à présent. Bon, d'accord, les problèmes de Katlyn avaient eu le monopole de l'attention des médias. Nick prit la main de sa fiancée dans la sienne et tous deux se tournèrent vers la caméra.
  — Demi n'est pas la seule Jonas à rejoindre la famille. On voulait vous l'annoncer plus tôt mais les événements ont fait qu'on n'a pas pu le faire. Alors, on tient à le faire maintenant.
— Ce qu'il veut dire, c'est que nous serons bientôt les heureux parents d'une petite fille. Christopher, Emily et Sam vont avoir une petite sœur dès le mois prochain et tout le monde est impatient de la voir arriver. N'est-ce pas, papa ?
  Katlyn pinça doucement la joue de Nick qui rougit d'être ainsi démasqué. Il attrapa sa fiancée par les épaules et déposa un baiser sur son crâne.
  — Comment pourrais-je ne pas être impatient de voir notre petite fille ?
— Tu ignores encore ce qui va se passer après la naissance. Demande à tes frères.
  Nick se tourna vers eux et ils firent les ignorants. A lui de se débrouiller avec sa fille qu'il ne voulait même pas partager.
  — On a juste donné un coup de main parce que notre chère Katlyn ne s'en sortait pas.
— Oh, le menteur ! Tu adores les jumeaux !
— D'accord, je l'avoue... Mais c'est de ta faute aussi ! Ils sont adorables !
— Sam aussi est adorable et il t'adore en plus.
— Je capitule. Tu as entièrement raison ! On verra si tu ne craques pas sur mes futurs enfants. Tu rigoleras moins parce qu'ils seront exceptionnels !
  Tout le monde éclata de rire devant la réplique de Joe. Ils verraient bien quand il aurait des enfants ! Ce seraient les plus beaux et les plus intelligents ! Na ! Il fit mine de bouder et croisa les bras, ce qui redoubla leur hilarité.
  — Je parie que Kevin et Dani auront un gosse avant toi, lança Nick.
— Pari tenu !
  Les deux frères officialisèrent leur pari en se frappant dans la main. Joe était mis au défi devant des millions de gens. S'ils croyaient que ça allait se passer comme ça ! Ils finirent leur livechat sans Katlyn qui avait fini par retrouver le sommeil blottie contre son fiancé. Désormais, elle n'avait plus besoin de cacher son ventre et le montrait bien. Nick avait posé sa main sur ce ventre dans lequel se trouvait son enfant, celui dont il était déjà fier. Joe était heureux pour lui mais il aimerait lui aussi avoir sa famille et ce pari ne le poussait qu'à accomplir ce rêve. Lorsque le livechat fut terminé, Kevin et Joe aidèrent Nick à monter Katlyn à l'étage avant de rentrer chez eux pour retrouver leurs femmes respectives...
×××
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DEBUT DU TOME 1 || DEBUT DU TOME 2
PART I || PART II || PART III || PART IV || PART V
PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
PART XVI || PART XVII || PART XVIII || PART XIX || PART XX
PART XXI || PART XXII || PART XXIII || PART XXIV || EPILOGUE
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brevesdenatlyn · 7 years
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TOMORROW IS ANOTHER DAY
Tome : 3.
Nombre de chapitres: 20 / 24.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Nick posa sa main sur la joue de sa fiancée, la regardant de ses yeux noisette embués de larmes qui semblaient la supplier de revenir à la raison, de lui revenir à lui qui l'attendait depuis un moment. Katlyn se souvenait de lui, de son visage confiant, de son sourire, de ses fossettes, de ses boucles brunes, de ses doigts entremêlés aux siens. Elle se souvenait de lui."
CHAPITRE 20: PARENTÉ
→ Quelques semaines plus tard...
  Katlyn se réveilla au son d'une porte qui se refermait. Elle n'ouvrit pas tout de suite les yeux. Elle avait le cerveau en coton. Ses oreilles sifflaient. Elle entendit des pas. Qui ça pouvait bien être ? Où était-elle ? Elle tendit l'oreille malgré l'effort considérable que ça lui demandait. Elle était épuisée et elle ne se sentait pas très bien. Elle connaissait ces pas. Un parfum flottait dans l'air, un parfum bien distinct qui fit accélérer son rythme cardiaque. Nick était ici. Katlyn ignorait où ils étaient. Elle avait l'impression d'avoir dormi durant des semaines. La chaleur de cet endroit était insupportable. Elle avait l'impression qu'elle allait étouffer. La main de Nick se glissa dans la sienne, la ramenant au calme. Elle ouvrit doucement les yeux, éprouvant le besoin de le voir. Elle sourit autant que son état comateux le lui permettait, ce qui ne donna pas grand-chose. Ses yeux rencontrèrent ceux de Nick. Ils étaient si tristes, si éteints... Que lui était-il arrivé ? Elle n'eut pas le temps de lui poser la question que, déjà, il se lançait dans un monologue.
  — Salut. Tu me reconnais ? Quelle question stupide. Ça fait quasiment un mois que je te pose cette question. Tu ne me réponds pas. Tu ne me réponds jamais. Tu te contentes de garder le silence et de me regarder comme si je n'étais qu'un étranger. Tu as encore essayé de me frapper. Je garde des séquelles de notre dernière altercation. Je crois que tu m'as déplacé quelque chose. Maman veut que je consulte un médecin mais je suis bien trop occupé avec toi pour m'occuper de moi. Tous les jours, je me lève en croisant les doigts pour que tu me reconnaisses et tous les soirs, je prie pour que tu redeviennes toi-même. Aujourd'hui, j'ai bravé la pluie pour venir te voir en espérant tout au fond de moi que tu me reconnaisses et que tout ça soit fini. Je suis trempé et, pourtant, je suis assis là, près de toi à attendre encore et encore que tu me parles et que tu aies un geste envers moi. J'ai tellement envie de retrouver ma Katlyn. J'ai besoin de toi. On a tous besoin de toi. Alors, s'il te plait, reviens parmi-nous. Tu nous manques.
  Nick posa sa main sur la joue de sa fiancée, la regardant de ses yeux noisette embués de larmes qui semblaient la supplier de revenir à la raison, de lui revenir à lui qui l'attendait depuis un moment. Katlyn se souvenait de lui, de son visage confiant, de son sourire, de ses fossettes, de ses boucles brunes, de ses doigts entremêlés aux siens. Elle se souvenait de lui. Pourquoi lui demandait-il de le reconnaitre ? Depuis combien de temps ne s'étaient-ils pas vus ? Que faisait-elle là ? Pourquoi... Pourquoi l'avait-on attachée à ce lit ? Elle reconnaissait cet endroit. Non ! Pas encore ! Non ! Nick, tu ne m'as pas fait ça ! Une larme roula sur sa joue. Il avait osé le faire. Il avait osé la faire enfermer.
  — ...
  Ses lèvres effleurèrent doucement les siennes tandis que son autre main continuait de serrer la sienne.
  — Je t'aime.
  Nick reprit sa place à son côté et s'amusa à caresser ses lèvres avec son index. Mue par un soudain regain de rancune, Katlyn planta ses dents dans sa chair, refusant de le lâcher. Il jura, essayant de récupérer son doigt. Malheureusement pour lui, elle resserra les crocs, pénétrant sa peau. Elle le mordit à sang mais ça n'avait pas d'importance. Il n'aurait pas dû l'enfermer dans cet asile de fou. Son sang glissa sur sa langue. Nick jura de plus belle en lui ordonnant de lâcher son doigt, ce qu'elle ne fit pas.
  — ...
— Rends-moi mon doigt ! Desserre les dents, s'il te plait. Tu me fais mal !
  Katlyn s'éclata encore un peu, gardant son index entre ses dents puis, alors que Nick commençait à s'exaspérer, elle relâcha la pression et suça le sang qui coulait encore. Nick ne comprit absolument rien à ce geste. Il la laissa faire, la regardant droit dans les yeux. Elle soutint son regard. Ils restèrent un long moment comme ça, les yeux dans les yeux. Elle ne savait pas ce qu'il y voyait mais son visage sérieux et consterné se fendit soudainement d'un sourire à vous couper le souffle. Elle ne put s'empêcher de répondre à ce sourire.
  — ...
— Je suppose que tu m'en veux et que c'est la raison pour laquelle tu viens de me mordre à sang.
  Surprise d'avoir été ainsi démasquée, Katlyn délivra son doigt qu'il examina avec une moue dubitative. Elle le vit fouiller dans sa sacoche. Il en sortit un pansement qu'il colla sur la marque des dents de sa fiancée après avoir enlevé le film plastique qui protégeait la partie collante. Il semblait que le contact avec les enfants lui ait appris à toujours prévoir quelques pansements pour les petits bobos. Il posa sa main fraîchement pansementée sur le ventre arrondi de Katlyn, espérant peut-être sentir un des mouvements de leur petite fille. Les mouvements de son bras gauche étaient limités et lui arrachaient des grimaces de douleur. Que lui arrivait-il ?
  — Je t'avais demandé de ne jamais me renvoyer ici.
— J'aurais volontiers respecté tes exigences si tu n'avais pas essayé de me trancher la gorge.
— Attends, tu es sérieux là ?!
  Il leva le bras droit et découvrit son cou, révélant une cicatrice assez moche. Il lui montra la deuxième qu'il avait sur le bras. Katlyn était choquée. Comment cela avait-il pu arriver ?
  — Tu as eu une absence. Encore une. Celle-ci a été irrémédiable. Tu ne t'en es pas remise tout de suite. Tu as tenté de tuer notre facteur avant de t'en prendre à moi. Ça a été violent, très violent.
  Katlyn serra doucement la main de Nick sous le choc. Comment avaient-ils pu laisser ça arriver ?
  — On aurait dû réagir plus tôt.
— J'aurais refusé de t'enfermer ici. Je ne le voulais déjà pas alors que je savais que je devais le faire. Si Josh et Kevin ne m'en avaient pas empêché, je t'aurais ramené à la maison en dépit du danger que tu représentais.
— Je me sens coupable de t'avoir fait du mal.
— Ne te rends pas coupable d'une chose sur laquelle tu n'as aucun contrôle.
— Je devrais en avoir un ! Imagine un peu si je m'en prenais aux enfants ! Toi, tu pouvais m'arrêter mais nos enfants... Ils sont trop jeunes.
— Katlyn, ils t'ont vue devenir quelqu'un d'autre. Ils t'ont vue tabasser le facteur. Ils n'ont pas compris ce qui se passait. Je n'ai pas su leur expliquer.
  Katlyn lâcha la main de Nick. Elle était un monstre. Comment avait-elle pu infliger ça à sa famille ? Comment avait-elle pu terrifier ainsi ses enfants ?
  — ...
— Ne fais pas ça. Ne t'éloigne pas de moi.
  Nick tenta de renouer leurs doigts mais Katlyn ferma le poing, refusant qu'il la touche. C'étaient ses mains qui l'avaient blessé. Elle ne pouvait pas laisser ça arriver encore une fois.
  — Va t-en.
— Katlyn, s'il te plait.
— Je ne me le pardonnerais jamais. Va-t’en, Nick. Va t-en avant que ça ne me reprenne.
— Il est hors de question que je parte !
— Je mérite d'être ici ! Je n'ai aucun contrôle ! J'aurais pu te tuer !
  Katlyn détourna la tête pour éviter son regard et refouler les larmes qui lui brûlaient les yeux. Elle méritait d'être ici et d'être ainsi enchaînée à ce lit. Elle ne devait pas sortir de cet endroit, aussi mal à l'aise soit-elle. Ici, ils pouvaient la contrôler, même si leur façon de procéder ne lui plaisait pas.
  — Tu ne l'as pas fait. Brooke t'en a empêchée. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment mais tu t'es retournée et tu lui as parlé. Si elle n'avait pas été là, je n'aurais pas pu te maîtriser et nous serions tous décédés.
  Katlyn serra les poings de plus belle. Encore ses fantômes... Il allait être temps de faire quelque chose. Il ne fallait plus qu'ils reviennent. Il ne fallait plus qu'ils interfèrent dans sa vie. Elle devait rester ici. Pour le bien de tout le monde.
  — ...
— Tu te souviens de ce que je t'ai dit quand tu étais dans cette prison ?
  Surprise, la jeune femme fouilla dans sa mémoire et trouva le souvenir qu'il évoquait. C'était lors de sa première visite à la prison. Elle se souvenait de ces mots qu'il avait prononcés alors qu'elle le poussait à agir pour la sortir de cet endroit répugnant.
  — « Alors, ne m'abandonnes pas, ne m'abandonnes jamais. » Ce sont tes mots mais c'est aussi ma promesse, mon serment. Tu es ma femme. Je ne t'abandonnerais pas, peu importe la situation. »
— C'est mot pour mot ce que j'ai dit ce jour-là et il est hors de question que je faillisse à ce serment. Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça.
— C'est moi qui te demande de partir, Nick. Occupe-toi des enfants.
  Elle ferma les yeux et déglutit. Il n'obéirait pas, elle le savait bien. S'il partait, elle ne le prendrait pas mal. Elle ne s'en remettrait pas, c'était vrai, mais elle lui demandait de s'éloigner pour son bien. Elle avait essayé de le tuer une fois. Rien ne dit qu'elle ne recommencerait pas.
  — Non. Je ne le ferais pas. Je ne partirais pas.
— Il le faut.
  Les doigts de Nick se posèrent sur son menton. Il l'obligea à tourner la tête. Elle garda les yeux fermés. Elle ne voulait pas voir son expression de tristesse.
  — Ouvre les yeux, Katlyn.
— Non.
— Je te fais confiance. Tu es revenue, Katlyn. Tu m'es revenue !
  Elle le sentit commencer à la détacher. Elle ouvrit brusquement les yeux.
  — Ne fais pas ça ! Laisse ces sangles tranquille !
— Non. Tu n'as plus besoin d'être ainsi attachée.
— Ne touche pas à ça ! Tu n'as pas conscience du danger que je représente !
  Nick alla pour répliquer mais le temps s'arrêta subitement, le figeant dans son geste. Que se passait-il ? Brooke apparut soudainement devant Katlyn, lui lançant son regard désapprobateur. L'écrivaine répondit à cela par un air interrogateur.
  — On peut faire des tas de trucs quand on est mort. Genre, arrêter le temps. C'est assez cool.
— Qu'est-ce que...
— Pas de questions. Je n'ai pas le temps. Je n'étais déjà pas censée revenir. Il faut que tu m'écoutes très attentivement. Tu ne dois pas rester ici. Tu dois le laisser te faire sortir d'ici. Des tas de choses t'attendent dehors mais, d'abord, il faut que tu trouves le temps de faire quelque chose, quelque chose qui te permettra de ne plus nous voir, nous, tes fantômes. Il faut que tu te rendes au cimetière avec Nick. Il ne faut surtout pas que tu y ailles toute seule. Vas-y avec lui et fais-nous tes adieux. Laisse-nous partir. Il est temps.
— Je...
— Tu le peux, Katlyn. Tu sais que tu dois le faire et tu le peux. Quand tu nous auras envoyés là où on doit aller, tu seras tranquille. Tu pourras vivre ta vie et tu ne nous reverras plus.
— Brooke, ...
— J'ai promis que je te protégerais, Katlyn. J'ai promis que je te protégerais de tout ce qui pourrait t'atteindre et te blesser. J'ai échoué mais Nick y arrivera. Ça, je peux te le promettre. Il mettra sa vie en jeu pour te sauver. Ne le repousse pas. Si tu le repousses, il va se battre pour toi mais il finira par abandonner et se laisser aller. Il confiera les enfants à ses frères et retombera dans la drogue et l'alcool jusqu'à ce qu'on le trouve mort d'une overdose dans la salle de musique de votre maison. Toi, tu finiras tes jours ici à te prétendre folle pour ne plus jamais remettre les pieds dehors. Tu essaieras de te convaincre que tu n'y es pour rien dans la mort de Nick. En vain. Tes enfants grandiront tous sous la tutelle de la famille Jonas mais ils souffriront de l'absence de leurs parents respectifs. Christopher finira comme son père biologique. Emily se tapera tous les garçons qui voudront bien d'elle. Quant à Sam, il se suicidera avant d'avoir atteint ses dix-huit ans, malheureux d'avoir perdu les deux seuls êtres qu'il aimait le plus au monde. Votre petite fille, celle qui grandit actuellement dans ton ventre, sera celle qui aura le plus de chance. Elle aura la vie difficile, notamment à l'école où les gens ne cesseront de se moquer d'elle et de ses parents. Elle sera suivie par un psychologue toute sa vie et te rendra visite tous les jours en dépit des moqueries. Elle héritera du courage de son père et de l'intelligence de sa mère mais elle ne saura jamais combien ses parents auraient été fiers d'elle, combien ils l'auraient aimé. Elle ne laissera personne l'aimer, n'aura que très peu d'amis et cachera sa détresse dans un journal intime qu'elle envisagera de publier pour avoir une chose en commun avec sa mère.
— ...
— Tout ça ne dépend que de toi, Katlyn. Tout ça ne dépend que de la décision que tu vas prendre maintenant. En choisissant de retrouver Nick, tu permettras à toute ta famille de vivre heureuse durant de longues années. Tu es le pilier de cette famille. Ne les laisse pas tomber.
  Katlyn ne savait plus quoi dire, comme souvent lorsqu'elle se retrouvait face à Brooke. Que ce soit de son vivant ou dans la mort, elle arrivait toujours à lui clouer le bec. Elle ne pouvait pas ignorer ses paroles. Elles contenaient trop de vérité. Elle savait que Brooke ne mentait pas. Elle savait qu'elle pouvait voir l'avenir maintenant. Était-elle vraiment prête à assister à une telle autodestruction de sa famille ? A voir ses enfants devenir des moins que rien ? Non. Elle les aimait beaucoup trop pour ça. Cependant, elle avait peur. Elle avait tellement peur que ces absences ne reviennent et qu'elle s'en prenne à l'un d'entre eux. Elle avait peur de leur faire du mal, de devenir incontrôlable.
  — ...
— Je sais à quoi tu penses, Katlyn, mais tu as tort. Tes absences disparaîtront avec tes fantômes. Je le sais.
— Merci, Brooke.
  C'étaient les seuls mots que Katlyn avait pu prononcer suite à ce presque monologue. Brooke avait su lui ouvrir les yeux, comme souvent. Katlyn n'avait pas le droit d'abandonner. Son amie lui sourit, ravie d'avoir réussi la mission qu'on lui avait confié - ou plutôt, qu'elle s'était confiée toute seule.
  — Félicitations à vous deux pour ce bébé. Vous avez de la chance d'être une famille aussi soudée. J'aurais aimé vivre ça moi aussi. Adresse mes félicitations à Joe pour son mariage. Je suis heureuse de voir qu'il a pu reconstruire sa vie après mon décès.
— J'aurais voulu que tu fasses partie de cette famille.
— J'en fais partie. Grâce à Sam et à ta décision de l'adopter. Je serais toujours une partie de ta famille.
— Tu nous manques.
— Je te présente mes excuses, Katlyn. J'ai failli à ma promesse ce jour-là mais ne t'en fais pas, j'ai chargé la famille Jonas de veiller sur toi. Ils s'en chargent à merveille. Tâche de ne pas m'oublier.
— Il n'y a pas de danger.
  Brooke disparut et le temps reprit son cours. Nick détacha les sangles qui retenaient Katlyn à son lit et s'assit près d'elle. Bouleversée par les événements de cette journée, elle commença à pleurer. Sans un mot, son fiancé s'allongea près d'elle et la prit contre lui pour la consoler. Il resta avec elle une bonne partie de la journée. Son médecin voulait qu'elle passe une nuit de plus dans leur établissement pour être sûr qu'elle ne ferait pas de rechute. Katlyn savait qu'il n'y avait plus de danger que ça arrive mais elle accepta tout de même. Bientôt, elle pourrait enfin rentrer chez elle.
  → Le lendemain...
  Nick fit monter Katlyn dans sa Mustang avec moult précautions comme s'il craignait qu'elle ne s'effondre à tout moment. Elle ne dit rien, le laissant faire. Avant qu'ils n'aient mis les pieds en dehors de l'hôpital, il lui avait déjà fait enfiler son sweat à capuche en lui ordonnant de garder la capuche sur la tête. Il était bien gentil mais elle crevait de chaud, elle. Il avait fait venir Phil et Shane pour repousser fans et paparazzis hors de son chemin. Katlyn savait pourquoi il faisait tout ça : pour les protéger le bébé et elle. Ce n'était pas un tort. Elle lui adressa une moue boudeuse alors qu'il fermait sa portière en silence après l'avoir sécurisée avec moult jurons et grognements de douleur. Elle lui avait bien dit qu'elle pouvait le faire elle-même mais il lui avait jeté un regard noir qui l'avait empêchée de répliquer. Elle croisa les mains sur son ventre rebondi et le regarda faire le tour de la voiture. Les deux gardes du corps montèrent à l'arrière tandis que Nick prenait place derrière le volant en grognant.
  — Tu as bouffé du lion ou quoi ?
— ...
— Tu pourrais au moins avoir la décence de m'adresser la parole ! Tu n'as pas décroché un mot depuis que tu es arrivé.
— ...
— Nick !
— Fous-moi la paix, d'accord ?
  Blessée par ses paroles, par son ton et l'ignorance qu'il avait à son égard, Katlyn se mit à pleurer. C'était le plus pénible et le plus stupide dans une grossesse : le dérèglement hormonal. Elle passait son temps à pleurer pour rien, à avoir des envies étranges, à aller aux toilettes... Elle en passait et des meilleures. Nick lui accorda enfin un peu de son attention après avoir claqué sa portière d'un geste brusque. Katlyn croisa les bras et tourna la tête vers la vitre, vexée. Il posa une main sur son épaule.
  — Laisse-moi tranquille. Je ne veux plus te parler.
— Je suis désolé. J'ai mal dormi et... Tous ces rapaces me tapent sur les nerfs. J'aurais espéré qu'ils nous laissent un peu tranquille mais ils n'ont franchement aucune éthique.
— Laisse-moi, je te dis !
— Katlyn... Je sais mieux que quiconque comment gérer tes sautes d'humeur mais, s'il te plait, pourrais-tu te contenir jusqu'à ce qu'on soit en privé ?
— Tu ne manques vraiment pas de culot ! C'est toi qui m'ignores et ne cesses de grommeler. Alors, laisse-moi tranquille et je te foutrais la paix comme tu dis.
— Katlyn, s'il te plait.
  Elle ignora son ton suppliant et observa les fans se battre dehors en espérant obtenir un bout de son fiancé. Elle leur donnerait volontiers pour se venger. Il se retrouverait dépouillé de ses fringues et ça lui donnerait une bonne leçon ! Nick tendit son bras valide et fit glisser la capuche sur ses épaules, découvrant sa tête. Katlyn détourna légèrement les yeux. Il posa sa main sur sa nuque et lui déposa un léger baiser sur la joue. Elle fut surprise par ce geste mais ne se laissa pas avoir pour autant. Elle rabattit la capuche sur sa tête et se contenta d'observer l'extérieur. Soupirant, il mit le contact et se mit en route. Il ne décrocha pas un mot tout le long de la route. Elle allait continuer le jeu du roi du silence avec lui mais se ravisa en le voyant se tromper - volontairement ? - de route.
  — Qu'est-ce que tu fais ? La maison, c'est par là.
— On ne va pas à la maison.
— Quoi ? Je veux rentrer chez moi !
— Pas tout de suite.
  Nick continua son chemin sans un mot de plus et s'arrêta devant un immeuble qui ressemblait fortement à celui où habitait Joe, sauf que ce n'était pas le même. Où étaient-ils ? Que faisaient-ils ici ? Nick la fit descendre. Shane les suivit mais Phil resta près de la voiture. Nick fit entrer Katlyn quasiment de force et la conduisit à un appartement à la porte duquel il frappa. Un homme l'ouvrit et se posta dans l'encadrement de la porte. Katlyn fut frappée par la similarité de leurs traits. Il les fit entrer. Shane se posta à côté de la porte alors que celle-ci se fermait. Nick demanda à sa fiancée de s'asseoir mais elle refusa, exigeant de savoir ce qu'ils faisaient là. Nick soupira. L'inconnu qui ressemblait à Katlyn s'appuya sur le comptoir du bar qui séparait la cuisine du salon.
  — C'est marrant. Je ne me souvenais pas qu'elle était aussi têtue. Il est pour quand l'accouchement ?
— Environ un mois.
— Qui tu es, toi ?
— Mon nom ne te dira certainement rien mais, puisque tu tiens à le savoir, je m'appelle Ethan Soulsilver. Oui, tu me connais. Malheureusement, vingt-et-un ans ont passé depuis la dernière fois que nous nous sommes vus.
— Tu... Tu me connaissais avant ?
— Laisse-moi réfléchir. Je t'ai rencontrée quelques heures après ta naissance. J'étais là à tes un an, à tes deux ans aussi. Réfléchissons bien... Hum, oui. Je suis resté sous le même toit que toi jusqu'à ce que tu aies quatre ans.
— Bordel, tu es qui ?!
— Katlyn, assieds-toi. S'il te plait.
  Nick la força à s'asseoir, prenant place à côté d'elle. Son regard passait d'un homme à l'autre.
  — Qu'est-ce que vous me cachez ?
— La vérité, Katlyn, c'est que tu me connais. Nous avons réellement vécu ensemble durant quatre ans. Tu étais seulement trop jeune pour t'en souvenir.
— Arrête de tourner autour du pot !
— Tu crois que c'est facile à dire ?
— Ce qu'il essaie de te dire, c'est que, contrairement à ce que tu as toujours cru, tu n'as jamais été fille unique, intervint Nick.
— Qu... Quoi ?!
— Je suis ton frère, Katlyn.
  Cette révélation lui fit un choc. Non, elle ne pouvait pas le croire ! Pas après toutes ces années ! Ce mec n'avait pas le droit de se pointer dans sa vie et de lui dire comme ça qu'il était son frère ! Il n'était pas là ! Il n'avait jamais été là. Comment pouvait-il prétendre être son frère alors qu'elle ne le connaissait pas ? Il n'avait jamais fait partie de sa vie. Il n'était pas là quand elle avait fait sa première crise cardiaque. Il n'était pas là quand ses parents étaient morts. Il n'était pas là quand elle avait rencontré Anthony, ni quand il était mort. Il n'était pas là quand elle s'était effondrée après le coma de Nick et le décès de Brooke. Il n'était pas là ! Il n'était jamais là. Alors...
  — Vous ne me ferez pas croire ça ! Jamais !
  Nick posa sa main sur l'épaule de Katlyn pour la calmer. Elle la repoussa violemment et se leva pour faire face à cet individu qui prétendait être son frère. Elle lui colla une gifle qui lui laissa une belle marque rouge sur la joue. Il ne détourna pas les yeux, soutenant son regard furieux. Nick ne bougea absolument pas, se massant tranquillement l'épaule avec des grimaces qui auraient fait rire la jeune femme si la situation n'avait pas été aussi sérieuse. Les yeux d'Ethan Soulsilver semblaient sonder son esprit. C'était une manie qu'elle reconnaissait. Elle faisait ça tout le temps. Elle était d'ailleurs en train de le faire. C'était étrange, s'il était vraiment son frère, il était le seul à avoir d'aussi jolis yeux d'un bleu délavé. Il avait cet éclat... Son père avait le même quand il la regardait. C'était un mélange de bonheur et de fierté.
  — Quand il s'est pointé à Wyckoff en prétendant être ton frère, je n'ai pas voulu le croire non plus. Il a néanmoins accepté de passer tous les tests ADN qu'il est possible de passer à mes frais. L'ADN lui donne raison sur tous les tests.
— L'ADN n'explique pas l'absence dont il a fait preuve durant vingt-et-un ans comme il le dit si bien.
— Je serais ravi de t'expliquer les raisons de cette absence.
  Katlyn tourna le dos à son soi-disant « frère » et fit face à Nick.
  — Je veux rentrer chez moi. Maintenant.
— Au risque de te contredire et te mettre hors de toi, tu ne rentreras pas à la résidence aujourd'hui.
— Pardon ?!
— Tu restes ici. Tu ne rentreras à la maison que dans quelques jours.
— Il n'en est pas question !
— Je ne te laisse pas le choix. Il faut que tu me laisses le temps de réadapter les enfants à ta présence et à ton esprit sain. Ça ne prendra pas longtemps mais on a tous besoin que tu restes ici quelques jours.
— Nick...
  Sa voix était chevrotante et des larmes coulaient de nouveau sur ses joues. Elle détestait se montrer aussi expressive. Elle détestait ses hormones quand elles étaient chamboulées de cette façon. Nick se leva, déposa un tendre baiser sur ses lèvres et lui tourna le dos, se dirigeant vers la porte. L'empêchant de partir, Katlyn passa ses bras autour de sa taille et appuya sa tête sur son dos. Nick se retourna et posa une de ses mains sur son ventre.
  — Je viendrais te voir tous les jours si possible. Promets-moi de rester sage et de ne pas faire de bêtises. Ça ne durera pas longtemps.
  Sur ses paroles, il l'embrassa une nouvelle fois, déposa un baiser sur son ventre et passa la porte qui se referma derrière lui. Katlyn se laissa tomber au sol, pleurant pour la énième fois de la journée. Comment osait-il la laisser toute seule chez un mec qu'elle ne connaissait même pas et qui prétendait être son frère ? Elle ne pouvait pas l'accepter. Elle entendit du bruit. Un verre qu'on posait sur une table. On le remplit. Des pas se rapprochèrent d'elle. Le verre se retrouva sur le sol devant elle. Ethan s'assit en face d'elle.
  — Tu sais, Nick ne t'aurait pas confiée à moi s'il n'avait pas eu confiance.
— ...
— J'ai été soumis à plusieurs tests ADN ainsi qu'à de nombreux interrogatoires de la part de tes proches. Ils ont tous fini par admettre que tu pouvais séjourner à la maison. Je ne te ferais pas de mal. Je peux te le promettre.
— ...
  Katlyn l'ignorait. Elle ne voulait pas lui parler. Elle ne voulait rien avoir à faire avec lui. Ce n'était qu'un inconnu. Elle n'aimait pas les inconnus. Ils l'effrayaient. Ils lui faisaient souvent du mal. Ethan se releva et posa une main sur son épaule.
  — Je vais te laisser ma chambre pour ce séjour. Je vais te préparer le lit. Dis-moi si tu as besoin de quelque chose.
  Il disparut dans une des pièces de la maison. Elle s'en fichait. Elle ne voulait pas rester ici. Elle avala le verre d'eau d'une traite et essuya ses larmes d'un geste vif. Elle se releva avec difficulté et s'avança vers la porte qu'elle ouvrit. Elle sortit de cet appartement et referma la porte derrière elle.
  — Où allez-vous comme ça ?
— Loin de cet appartement.
— Nick m'a ordonné de ne pas vous laisser sortir de cet immeuble.
— De qui prends-tu tes ordres, Shane ?
— C'est vous qui signez mes chèques tous les mois mais le haut patron reste toujours monsieur Jonas. Nick est son fils et son ordre était direct. Je ne peux pas lui désobéir.
— Ta loyauté m'étonnera toujours.
— Je vous dois beaucoup et je ne vous en remercierais jamais assez. Vous êtes un peu comme ma meilleure amie désormais.
  Katlyn se laissa glisser contre le mur. Son garde du corps personnel s'assit à côté d'elle.
  — Dans ce cas, je pense que tu peux me tutoyer. C'est ce que font les amis, non ?
— Je pense que je peux faire ça si vous... Enfin, tu me le permets.
— Ça ne veut pas dire pour autant que tu dois me manquer de respect.
  Il se tourna vers elle et lui sourit. Elle y répondit brièvement.
  — Ne t'en fais pas pour ça. Jamais je ne pourrais te manquer de respect et encore moins faillir à mon devoir. Tu es l'une des personnes qui comptent le plus pour moi.
— Si tu continues sur cette voie-là, je sens que je ne vais plus m'arrêter de pleurer.
— Je peux ?
  Il tendit le bras et lui demanda la permission de l'étreindre. Surprise par cette demande, Katlyn ne réagit pas tout de suite. Shane sembla se raviser. Elle finit par l'autoriser à le faire. Elle se retrouva donc appuyée contre lui, son bras autour de ses épaules. C'était assez étrange comme situation.
  — Tu es bien le seul à qui je peux faire confiance ici.
— Ça s'est mal passé ?
— Je ne le connais pas. Je me fous de ses prétendus liens de parenté avec moi. Il n'était pas là toutes ces années où j'ai eu besoin de lui. Je ne comprends pas pourquoi Nick a tenu à ce que je reste chez lui en particulier.
— On va dire que tu as menacé de tuer Kevin. Donc, tu ne pouvais pas t'installer quelques jours chez lui. Joe est bien trop occupé à savourer son mariage avec Demi et Nick voulait absolument que tu fasses connaissance avec ton frère.
— Brooke m'a parlé de ce mariage. Ça fait combien de temps ?
— Un mois. A ce que j'ai entendu, ils s'étaient disputés et Joe n'a pas voulu rompre. Il s'est rendu à Vegas et a su se faire pardonner. Ça marche vraiment entre eux.
— Joe est un homme tout ce qu'il y a de plus fabuleux. Demi a vraiment de la chance de l'avoir, tout comme j'ai la chance de pouvoir avoir Nick. Je suis heureuse que mon meilleur ami ait trouvé son bonheur. Je le suis moins de savoir que Nick m'abandonne chez un étranger.
— Tu sais, parfois, des inconnus peuvent devenir des personnes vraiment très proches. Brooke. Josh. Anthony. Nick. Moi. Tu as su nous faire confiance. Pourquoi ne lui donnerais-tu pas sa chance à lui aussi ?
— J'ai peur. Tous les inconnus que j'ai laissé entrer dans ma vie ont fini par mourir ou me faire souffrir.
— Je ne fais pas partie de ceux-là. Je finirais peut-être par mourir en te sauvant la vie.
  Katlyn savait qu'il plaisantait mais ce sujet la mettait particulièrement mal à l'aise. Elle ne savait pas ce qu'elle ferait sans lui. Il était le garde du corps le plus efficace de toute l'équipe à laquelle elle avait le droit pour se déplacer.
  — Tu es mon meilleur garde du corps mais ton humour est douteux. Si tu meurs, je te tue une seconde fois.
— Le message est passé. Fais-lui confiance. S'il te fait du mal, il aura à faire à moi. Phil l'a déjà mis au parfum. Ça a été assez violent à ce que j'ai entendu dire. Quoiqu'il se passe, je serais toujours là pour te protéger. Aussi longtemps que tu voudras que moi.
— Merci, Shane. Au moins, je peux toujours compter sur toi.
— Tu le pourras toujours. Maintenant, retourne dans cet appartement et discute un peu avec lui. Il pourrait peut-être te surprendre.
  Katlyn remercia son garde du corps une nouvelle fois et tenta de se lever. Devant ses efforts vains, Shane se redressa et la remit debout. Décidément, sans lui, elle ne savait vraiment pas ce qu'elle ferait. Il reprit son poste alors qu'elle pénétrait dans l'appartement. Elle s'excusa auprès d'Ethan pour son comportement déplorable. Il déclara qu'il ne lui en voulait pas mais elle sentait qu'il était blessé. Elle fit un effort et discuta avec lui. Ces quelques jours allaient probablement être les plus longs de ce mois-ci. Sans compter la proximité de son anniversaire. Rien que l'idée de ce jour maudit la faisait paniquer. Qu'est-ce que Nick allait trouver à lui offrir cette année ?
  ×
  Denise discutait avec son fils, Nick. Tous les soirs, il venait lui rendre visite avec les enfants afin de leur passer le bonjour. Depuis qu'il était revenu à L.A., elle l'avait trouvé changé. Elle avait appris la raison de ce changement quelques jours après l'internement de Katlyn. Pas étonnant qu'il soit sous le choc à ce moment-là. Elle savait combien il était difficile de voir quelqu'un qu'on aimait dans cet état. Denise était là lorsque c'était arrivé la première fois. Elle comprenait ce que son fils pouvait ressentir. Ce dernier se massa l'épaule et grimaça. Cette fois, c'en était assez ! Denise en avait assez de le voir venir ici dans cet état. Il se plaignait continuellement de la douleur mais refusait d'aller voir un médecin. Cette fois, il n'y couperait pas. De gré ou de force, elle l'emmènerait à l'hôpital pour faire examiner cette épaule.
  — Maman ?
— Kevin, tu pourrais garder les enfants une heure ou deux ?
— Bien sûr mais...
— Que ce jeune homme le veuille ou non, il va gentiment aller passer une radio car je n'en peux plus de le voir grimacer ainsi en répétant...
— Maman, je t'assure que ce n'est rien !
— On ne sera fixés qu'après avoir eu l'avis d'un médecin. En voiture.
— Maman !
  Denise attrapa son fils par le bras et le traîna de force à sa voiture où elle le fit monter sans prêter gare à ses protestations. Les enfants ne purent pas s'empêcher de se moquer du grand imbécile qui leur servait de tuteur ces derniers temps, imbécile qui semblait mécontent de se voir ainsi traîné par le bout du nez. Il croisa les bras et conserva le silence durant tout le trajet. Ils s'installèrent dans la salle d'attente sous les regards surpris, parfois même admiratifs des gens présents. L'inconvénient quand on vivait avec une rock star, c'était qu'on ne pouvait aller nulle part sans passer inaperçu. Nick se prêta au jeu des sourires faux et des signatures d'autographes un bref instant. Ils eurent la chance de voir arriver Josh qui les prit en charge pour leur éviter d'être de nouveau harcelés. Nick se plaignait encore, répétant que ce n'était rien d'autre qu'une douleur mais se plia quand même à l'examen du jeune médecin qui l'obligea à passer une radio. Ils attendirent patiemment les résultats. Cela ne prit que peu de temps. Josh observait les clichés d'un air sérieux. C'était la première fois que Denise le voyait dans le cadre de son métier.
  — Depuis combien de temps tu as mal ?
— Un peu plus d'un mois.
— Comment c'est arrivé ?
— Une mauvaise chute.
— Je te pensais plus intelligent que ça, Nick.
— Pardon ?! S'exclamèrent la mère et le fils en même temps.
— Je pense que ce qui n'était qu'un simple os fêlé à l'origine s'est transformé en une fracture plutôt complexe. Regarde donc.
  Josh posa son index sur les clichés et leur expliqua comment, d'une simple blessure, ils en étaient arrivés à une fracture aussi compliquée. L'entêtement de Nicholas ne lui avait rapporté que des ennuis cette fois-ci. Le jeune homme écoutait les explications de Josh avec un air sérieux que Denise détestait tant sur son visage. Il avait le même air quand on lui avait appris qu'il était diabétique et qu'il écoutait sans un mot les conseils du médecin pour gérer cette maladie. Il s'en sortait avec brio mais il y avait toujours des hauts et bas qu'il gérait avec un calme qu'elle lui enviait parfois.
  — Qu'est-ce que vous allez faire ?
— D'abord, on va commencer par immobiliser ton épaule pour éviter que tu ne fasses plus de dégâts. Tu ne devras bouger le bras en aucun cas. Si tu forces dessus, ça ne ferait qu'aggraver la situation.
— Pendant combien de temps ?
— On va partir sur un mois. Si, malheureusement pour toi, les os ne se remettent pas en place, je pense que nous devrons avoir recours à la chirurgie.
— Aussi radical ?!
— Ce n'est que le dernier recours. Tu es en pleine santé et tu as une bonne hygiène de vie. Si tu suis mes indications, tu ne devrais pas avoir besoin de passer par la case chirurgie. Enlève ton T-shirt, s'il te plait.
  Nick obtempéra et se retrouva torse nu. Josh passa derrière lui et posa ses doigts sur son épaule. Denise remarqua, non sans une certaine honte, que la marque sur son épaule droite était toujours aussi visible. Cela le suivrait jusqu'au terme de sa vie. Elle se demanda ce qu'il lui dirait si elle lui demandait ce que lui avait appris cette expérience dans le monde de la drogue. Une chose était sûre : il avait retenu la leçon. Il avait eu de la chance dans son malheur. Cette erreur monumentale lui avait permis de rencontrer Katlyn qui, malgré tout ce que ça lui avait coûté, avait su le protéger de la presse et de lui-même. Dans toute cette histoire, c'était elle qui avait le plus souffert. Nick l'avait obligée à garder le silence et à subir toutes ces épreuves sans un mot. Vu où tout ça l'avait menée, ça avait vraiment dû être très difficile pour elle de garder un tel fardeau sur ses épaules. Nick était-il seulement conscient de la fragilité de Katlyn quand il lui avait demandé de garder le silence ?
  — Je serais capable de rejouer guitare, batterie et piano comme avant ?
— Il va te falloir un certain nombre de séances de kinésithérapie avant que tu ne puisses retoucher une guitare mais il ne devrait pas y avoir de problèmes. Attention, ça va être un peu froid.
  Denise vit Nick frissonner alors que Josh massait son épaule endolorie avec une pommade supposée adoucir la douleur. Elle aida son fils à renfiler son T-shirt tandis que le médecin s'échappait un instant. Il revint bien vite et immobilisa l'épaule de Nick qui ne broncha pas. Il enfila sa veste qu'il laissa ouverte.
  — Vous pourriez jeter un œil sur quelque chose pendant que je suis là ?
— Montre-moi.
  Nick dégagea son cou et désigna une grande cicatrice qu'il avait près de la carotide.
  — J'ai fait enlever mes points de suture il y a quelques jours mais ça me tire encore.
— Comment est-ce que tu as fait ça ? Demanda Josh en l'examinant.
  Nick baissa les yeux et ne répondit pas.
  — Quelques centimètres plus bas et tu te vidais de ton sang. Je suppose que ce n'est pas un accident.
— Katlyn a... Elle a essayé de me tuer lors d'une de ses crises. Il semble qu'un de ses fantômes l'ait arrêtée avant qu'elle n'aille plus loin.
— C'est pour cette raison que vous êtes revenus ?
— Je n'arrivais plus à la contenir et elle ne cessait de répéter qu'il y avait des voix dans sa tête qui réclamaient vengeance. Je crois que je me souviendrais toujours du moment où elle m'a avouée qu'on lui demandait de me tuer pour qu'elle souffre autant que les familles des malheureuses victimes qu'elle a été...
— Je vois. Rupture avec la réalité. Paranoïa. Crises d'angoisses. Conscience dérangée. Tentatives de suicide.
— Comment vous savez tout ça ?
— Parce que c'est exactement ce qui s'est passé il y a cinq ans, commença Denise. Quelques heures après la mort de Brooke, Katlyn a commencé à voir son fantôme et à lui parler. Peu à peu, elle a perdu tout contact avec la réalité. Elle paniquait dès qu'on l'approchait, ne cessait de jeter des coups d'œil par-dessus son épaule et n'arrêtait pas de se rendre coupable de ce qui était arrivé. Elle a fini par se convaincre qu'elle était maudite et a tenté d'en finir. C'était sans compter sur Kevin qui est toujours arrivé à temps pour lui sauver la mise. A la troisième tentative, il a pris la décision de la faire enfermer pour la protéger. Elle a mis beaucoup de temps avant de s'en remettre.
— Six mois. Elle a eu les mêmes symptômes après la mort de ses parents. J'ai eu du mal à la raisonner. Il n'y a que Brooke qui ait réussi à la persuader d'aller chez un psychologue pour soulager sa peine. Elle y a été un peu brutalement mais ça a fonctionné. Elles étaient très liées toutes les deux.
  Nick ne dit rien, pensif. On lui avait vaguement expliqué la situation sans jamais entrer dans les détails. Tout le monde avait espéré que Katlyn le lui dirait mais il semblait qu'elle ait préféré garder le silence.
  — Elle m'avait vaguement raconté tout ça. Je l'ai fait taire quand j'ai vu la souffrance dans ses yeux. Je n'aurais peut-être pas dû.
— Le médecin qui s'est occupé de toi a oublié un point. Ne bouge pas, je vais t'enlever ça.
— Merci.
  D'un geste vif, Josh ôta le dernier fil et, sûrement pour empêcher Nick de toucher à la cicatrice, posa un léger pansement.
  — Te voilà rafistolé, jeune homme ! Garde le pansement jusqu'à demain et, surtout, ne gratte pas la cicatrice. Je passerais te voir dans la semaine pour ton épaule. Passe le bonjour à Katlyn et aux enfants.
— C'est noté. Merci, Josh.
— De rien, jeune homme. Fais attention à toi.
  Le médecin inscrit quelque chose sur son ordonnancier et tendit une feuille au jeune chanteur.
  — Une prescription ?
— Ce ne sont pas des antidouleurs. Je préfère ne pas lui en prescrire à cause de son passé mais cette pommade apaisera la douleur. A appliquer deux à trois par jour selon la douleur.
— Merci.
— Gardez un œil sur lui.
— Je suis encore là, vous savez ?
  Josh sourit. Il le taquinait, Denise le savait. Nick avait un peu de mal à s'y faire. La maman Jonas ferma la veste de son fils et l'entraîna dehors après avoir une nouvelle fois remercié Josh. Ils se retrouvèrent dehors en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Luttant contre les journalistes, ils rejoignirent la voiture. Nick était épuisé. Il n'était pas en état d'affronter la presse. Qu'ils aillent au diable. Denise regarda son fils composer un sms à l'intention de Katlyn. Elle était inquiète pour elle. Était-ce vraiment une bonne idée de la confier à ce Ethan ? Elle savait que les tests prouvaient qu'il était son frère. Cependant, elle ne pouvait pas s'empêcher de s'interroger sur ses intentions. Pourquoi revenait-il maintenant dans la vie de Katlyn ? Que lui voulait-il ? Denise se faisait du souci pour elle. Elle avait peur qu'il lui fasse du mal. Dans son état, Katlyn ne le supporterait pas. Denise ne supporterait pas de la voir replonger. Elle devait la protéger...
×××
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DEBUT DU TOME 1 || DEBUT DU TOME 2
PART I || PART II || PART III || PART IV || PART V
PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
PART XVI || PART XVII || PART XVIII || PART XIX || PART XX
PART XXI || PART XXII || PART XXIII || PART XXIV || EPILOGUE
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brevesdenatlyn · 7 years
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TOMORROW IS ANOTHER DAY
Tome : 3.
Nombre de chapitres: 19 / 24.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Ethan fouilla dans l'une des poches de sa veste et tendit une photo à Nick. Dubitatif, le jeune homme la prit et l'observa. Elle représentait une jeune adolescente souriante. Cela semblait être la version jeune de la femme qu'il côtoyait tous les jours. "
CHAPITRE 19: REVELATIONS
Nick devait vraiment avoir l'air stupide à fixer ce type-là. S'il avait été dans un dessin animé, sa mâchoire inférieure aurait touché le sol tellement il était surpris par cette soudaine révélation. Il se ressaisit brusquement. Comment se faisait-il qu'il soit parvenu jusque-là ? Personne n'était censé traverser cette cour sans avoir été dûment soumis à un test d'identité et une fouille très stricte. Nick ordonna à cet homme étrange d'attendre ici et traversa la cour à grandes enjambées. Il toqua ensuite à la fenêtre de la voiture noire qui était toujours stationnée devant la maison. La vitre s'ouvrit, révélant les deux agents chargés de surveiller les alentours pour cette nuit.
  — Je peux savoir qui c'est ? Pourquoi vous l'avez laissé passer ?
— Il a subi tous les examens et ne présente rien de suspect.
— Rien de suspect ?! Il déboule au milieu de la nuit, ça, c'est suspect !
— Vous voulez qu'on l'évacue ?
— Non, je crois qu'il a des choses intéressantes à dire. Restez vos gardes et ne laissez passer personne d'autre pour cette nuit.
  Nick s'en retourna à la maison, ignorant leurs protestations. Il fit face à cet inconnu qui prétendait être le frère de Katlyn.
  — J'ignorais qu'elle était sous surveillance quand je suis venu.
— J'ignorais que Katlyn avait un frère.
— Je pense qu'elle l'ignore aussi. Je suis parti quand elle était très jeune.
— Comment savoir si vous dites la vérité ?
— J'accepte de me plier à tous les tests que vous voulez si vous me permettez de la voir.
— Non.
— Vous ne me croyez pas ?
— Non.
— Je m'en doutais.
  Ethan fouilla dans l'une des poches de sa veste et tendit une photo à Nick. Dubitatif, le jeune homme la prit et l'observa. Elle représentait une jeune adolescente souriante. Cela semblait être la version jeune de la femme qu'il côtoyait tous les jours.
  — Où avez-vous eu ça ?
— Ma mère me l'a envoyée quelques jours avant que l'accident n'ait lieu. J'avais quitté la maison mais je continuais à recevoir des nouvelles de ma mère qui me racontait comment Katlyn grandissait.
— Je ne vous fais pas confiance.
— Ce n'est pas étonnant.
  Nick lui rendit la photo et prit le temps de l'observer. C'était vrai qu'il avait une certaine ressemblance avec Katlyn, notamment au niveau du visage. Cependant, cela voulait-il vraiment dire qu'il était son frère ? Katlyn avait dit à Nick qu'elle n'avait plus de famille - en dehors de Josh et la famille Jonas, s'entend. Pourquoi Ethan se pointait-il ici ? Pourquoi avait-il disparu de la vie de Katlyn ? Disait-il la vérité ?
  — Je ne peux pas vous laisser la voir.
— Je n'ai pas l'intention de lui faire du mal.
— Elle pourrait bien avoir l'intention de vous en faire.
— Pourquoi cela ? Demanda Ethan, surpris.
— Elle a quelques problèmes avec les inconnus qui débarquent dans sa vie.
— On est tous des inconnus avant de se connaitre.
— Ce n'est pas faux.
  Nick devait-il vraiment le laisser entrer ? Il se méfiait. Ethan n'avait pas l'air bien méchant mais savait-on jamais !
  — J'ignorais qu'elle avait d'aussi bons gardes du corps.
— Si seulement vous les aviez rencontrés.
— Ce qui veut dire ?
— Que je ne suis pas son garde du corps.
— Vous êtes qui ?
— Son fiancé. Ses gardes du corps sont restés à L.A. quand on est partis. Ils ne pouvaient pas nous suivre vu qu'on a intégré le programme de protection. Personne n'était censé nous retrouver.
— Il n'est pas aisé de disparaître totalement. Je le sais. J'ai essayé. Ethan Itachi est mon véritable nom.
  Nick soupira. Ethan était insistant. Il ne semblait pas décidé à partir avant d'avoir vu Katlyn. Nick hésita. Pouvait-il vraiment le faire entrer dans cette maison ?
  — J'ignore si je dois vraiment vous faire entrer.
— Ecoutez, je viens de loin et je ne suis venu pour être sûr qu'il s'agit bien de ma petite sœur. Ne m'obligez pas à repartir sans l'avoir vue. Ça fait onze ans que je la cherche. S'il vous plait.
  Ses yeux paraissaient supplier Nick, comme si rencontrer Katlyn était la seule chose qui comptait pour lui à ce jour. Soupirant, Nick finit par céder et le fit entrer. Il referma la porte derrière lui. Ethan prit le temps d'observer autour de lui tandis que Nick réfléchissait à la suite des événements.
  — Je ne peux pas vous laisser la voir maintenant. Pas comme ça.
— Vous voulez me faire passer un interrogatoire dans les règles ? Je suis disposé à répondre à toutes les questions que vous voulez. Je veux vraiment la retrouver et je suis prêt à tout pour ça.
  Les deux hommes s'installèrent dans la cuisine où Nick proposa tout de même un café qu'Ethan accepta. Ce fut donc souffrant et épuisé que Nick s'assit en face de ce nouveau venu à la table de la cuisine. Ils discutèrent pendant ce qui sembla être des heures. Ethan répondit à toutes les questions de Nick sans tenter de les éviter. Il joua cartes sur table tout le long de leur entretien. Devant cette honnêteté, Nick décida le prendre le risque de lui faire rencontrer Katlyn bien qu'elle ne soit pas en état de rencontrer qui que ce soit. Il tenta d'expliquer la situation à Ethan.
  — Ecoutez, ça va peut-être vous sembler bizarre mais je dois vous mettre en garde à propos de Katlyn. Elle n'est pas dans son état normal. Elle rencontre quelques problèmes de santé.
— Rien de grave ?
— Si, c'est assez grave. C'est d'ailleurs pour cette raison que je vous préviens. Pour l'instant, elle dort et je ne peux vous autoriser à la voir qu'un bref instant.
— Je n'ai pas l'intention de vous déranger plus longtemps.
  Ethan suivit Nick jusqu'à la cave et s'interrogea un instant sur la raison pour laquelle il l'emmenait ici. Nick donna une brève explication, ils descendirent. Katlyn dormait profondément. Nick déploya l'épaisse couverture et enveloppa sa fiancée dedans afin qu'elle n'ait pas froid. Il déposa un doux baiser sur son front et passa sa main sur sa joue. Il ressentit un pincement au cœur en la voyant dans un tel état. Il n'avait même pas eu le temps de lui faire un brin de toilette.
  — Je suis désolé, Katlyn, murmura-t-il.
  Il se releva et remarqua que, par respect, ce monsieur Ethan Soulsilver était resté en arrière et qu'il avait détourné la tête.
  — Je n'aurais peut-être pas dû venir.
  Nick le sentit angoissé comme s'il appréhendait le moment où il ferait face à Katlyn. Il était sûr que s'il disait la vérité et qu'il ne l'avait pas vue depuis onze ans, ça devait faire quelque chose. Il serait assez chamboulé aussi.
  — Ne reculez pas maintenant que vous êtes là. Si vous tenez à votre sœur, ne renoncez pas.
— J'ai peur d'être déçu.
— C'est un risque à prendre.
  Ethan s'approcha de Katlyn. Nick se tint en retrait, restant tout de même sur ses gardes. Après tout, il ne le connaissait pas. Il ne pouvait pas le laisser seul avec Katlyn. Ethan s'approcha de Katlyn. Nick était inquiet. Il n'aimait pas l'idée de laisser cet inconnu s'approcher d'elle. Ethan s'accroupit auprès de Katlyn et posa sa main sur son visage. Nick ressentit aussitôt une pointe de jalousie. Il n'aimait pas quand un autre homme que lui posait les mains sur elle. C'était sa fiancée. Personne d'autre que lui n'avait le droit de la toucher. Ethan examina longuement son visage avec douceur comme s'il craignait que le moindre de ses mouvements ne la brise.
  — A-t-elle une tâche de naissance dans le bas du dos ?
  Nick remarqua que sa voix avait changé comme s'il était en proie à une émotion forte, comme s'il pleurait. Oui, Katlyn avait une tâche de naissance en bas du dos. En quoi cela pourrait-il être important ?
  — Oui.
— Je peux la voir ?
  Surpris, Nick s'approcha de Katlyn et révéla la petite tâche de naissance qui se dessinait au bas de son dos.
  — Cela a-t-il une importance ?
— Oui.
  Ethan leva la tête vers Nick qui put voir son sourire radieux contraster avec les larmes qui coulaient sur ses joues.
  — Il y a un problème ?
— Il n'y a plus de problème. Je viens de retrouver ma petite sœur.
— Vous en êtes vraiment sûr ?
— Nous avons les mêmes traits et la même marque de naissance. J'en suis sûr, c'est elle.
— Vous en êtes peut-être sûr mais moi, je veux de vraies preuves. Je ne laisserais personne l'approcher de trop près sans savoir qui c'est vraiment.
— Faites faire un test ADN si ça vous chante. Je n'ai rien à cacher.
  Nick prit le soin de bien couvrir Katlyn afin qu'elle ne prenne pas froid pendant son bref séjour ici. Ethan et lui remontèrent dans la cuisine. Le premier s'apprêta à partir.
  — Attendez, vous allez dormir où ?
— Sûrement dans ma voiture. L'hôtel n'est pas envisageable.
— Si ce que vous dites est vrai et que Katlyn est vraiment votre sœur, elle voudra vous connaitre quand elle ira mieux. Il vaudrait mieux que vous restiez dans les parages.
— Je n'irais pas très loin ce soir.
— Je ne vous fais toujours pas confiance mais j'accepte que vous passiez la nuit ici. Si vous n'avez pas peur de notre canapé, bien sûr.
— Vous feriez ça ?
— Je ne peux pas laisser le « frère » de la femme que j'aime dormir dehors.
— Vous êtes quelqu'un de bien, monsieur Jonas.
— Vous ne me connaissez pas assez pour me dire ça.
  Fouillant dans le placard du couloir, Nick dénicha une couette et un oreiller propre que sa mère laissait toujours là pour leurs amis quand ils venaient. Il les donna à Ethan, verrouilla toutes les portes et alla s'enfermer dans sa chambre. Il enleva sa veste et se coucha en soupirant. Il avait très mal mais l'idée de prendre un antidouleur le mettait mal à l'aise. Il avait peur de développer une dépendance à cause de son passé de junky. Katlyn n'étant pas à même de réguler ses doses, il préférait éviter tout risque. Il prit son iPhone et regarda son fond d'écran. Il s'agissait d'une photo de Katlyn prise à son insu. A demi assise dans leur lit, elle avait posé ses mains sur son ventre et semblait parler à leur enfant comme s'il était déjà parmi eux. Elle n'avait pas vu, ni même entendu Nick arriver. Il était sûr qu'elle ignorait qu'il avait cette photo, photo qui représentait leurs derniers moments de tranquillité avant qu'elle ne devienne complètement incontrôlable. Nick fondit en larmes, épuisé de ne pas pouvoir vivre en paix avec sa femme et ses enfants. Il finit par sombrer dans le sommeil en serrant contre lui son iPhone, contenant le souvenir d'un jour heureux.
  ×
  Kevin était enfin arrivé à leur ancienne demeure familiale du New-Jersey. Après avoir été minutieusement fouillés par le service de sécurité, Danielle et lui s'étaient aventurés dans la cour. Le jeune homme observait les lieux, s'imprégnant de cette quiétude de début d'après-midi avant de pénétrer dans ce que son frère devait qualifier d'Enfer. Si Katlyn avait vraiment replongé, il fallait la faire enfermer de nouveau. Qu'elle voie des fantômes était une chose, qu'elle s'attaque à sa famille en était une autre. Ils ne pouvaient pas la laisser faire. Kevin frappa à la porte et attendit. N'obtenant aucune réponse, il insista. Il se passa bien cinq minutes avant que son frère n'apparaisse dans l'encadrement de la porte, complètement hagard.
  — Tu viens de te lever ?
— Je me suis couché tard. Les enfants ont préféré finir la grasse mat' dans mon lit plutôt que de me réveiller.
— La nuit a été dure ?
— Tu veux dire, après que Katlyn ait essayé de me tuer ? Ça a été plutôt calme après ça. Entrez donc.
  Nick les fit entrer dans la maison où régnait un calme anormal, anormal pour une maison abritant des enfants, s'entend. Nick les entraîna dans la cuisine où un homme que Kevin ne connaissait pas était installé à la table avec les enfants. Le jeune homme remarqua que son frère arborait deux bandages de fortune qu'il avait tant bien que mal tenté de dissimuler aux enfants.
  — Onc' Kevin !
  Emily lui sauta au cou en le voyant entrer dans la cuisine. Cette maison n'avait presque pas changé depuis leur déménagement quelques années plus tôt. Les souvenirs d'enfance de Kevin défilèrent un instant sous ses yeux tandis qu'il serrait Emily contre lui. Les deux frères de la petite fille vinrent les embrasser Danielle et lui et repartirent à leur petit-déjeuner. L'inconnu sourit légèrement en voyant ce tableau de famille incomplet.
  — Kevin, Dani, je vous présente Ethan. Ethan, mon frère Kevin et sa femme, Danielle.
— Bonjour.
— Bonjour.
— Ethan est le frère de Katlyn. Enfin, c'est ce qu'il dit. On va faire des tests pour prouver la véracité de ses dires.
— J'ai toujours cru que Katlyn n'avait plus de famille.
— C'est ce qu'elle pense aussi.
— J'ai quitté la résidence familiale il y a vingt-et-un ans. Elle avait à peine quatre ans.
— Je suppose qu'elle serait ravie de l'apprendre. D'ailleurs, où est-elle ?
  Nick désigna le sol à son frère derrière le dos des enfants. Katlyn était dans la cave. Kevin supposait que c'était la meilleure solution que son frère ait trouvée à ce jour pour la tenir éloignée des enfants.
  — Maman a été méchante.
— Raconte-moi tout ça.
  Emy se lança dans un récit de ce qui s'était passé la veille. Du moins, de ce qu'elle avait perçu de ses yeux d'enfant. L'estomac de Kevin se noua. Ce que la petite fille lui racontait ressemblait fortement à ce qui s'était passé il y a quelques années. Quand elle eut fini, il la rassura, lui disant qu'il était là pour s'occuper de sa maman. Nick les invita à partager leur petit-déjeuner. Danielle et Kevin acceptèrent. Ils avaient pris le premier avion de la nuit et avaient fini leur nuit dans l'appareil. Ils n'avaient donc pas eu le temps de manger quoique ce soit. Ils finirent par tous se réunir autour de la table dans ce qui semblait être un petit-déjeuner de famille. L'absence de Katlyn se faisait quand même ressentir. Ils évitèrent le sujet. Inutile d'inquiéter les enfants. Après ce petit-déjeuner tardif, Nick leur expliqua rapidement la situation. Kevin l'envoya à l'hôpital avec Danielle. Ethan les suivit. L'aîné des Jonas demanda aux enfants de rester sages et de s'installer devant la télé pendant qu'il discutait avec leur maman. Discuter dans la mesure du possible. Son amie était recroquevillée sur un vieux matelas, bien enroulée dans une couette qui lui servait de protection contre le monde extérieur. Nick avait pris le soin de laisser un plateau repas auquel elle n'avait pas touché. Kevin s'assit sur le vieux matelas et tenta de communiquer avec Katlyn.
  — Laissez-moi !
— Alors, comme ça, ça recommence. Toi qui voulais tant éviter ça.
— Eviter quoi ? Je ne te connais pas !
— Bien sûr que si. Tu sais qui je suis. Comment as-tu pu tomber aussi bas une nouvelle fois, Katlyn ? Comment as-tu pu laisser cela arriver ?
  Quittant sa couette, Katlyn se redressa abruptement et regarda droit dans les yeux de Kevin. Un étranger. C'était tout ce qu'elle voyait en lui. Elle vivait dans le passé, dans un passé où il ne figurait pas, pas plus que Nick et les enfants. Cet hôpital n'était visiblement pas la solution à ce problème. Il allait être temps qu'elle dise adieu à ses fantômes. Tout ça allait beaucoup trop loin. Kevin attrapa la main qui voulait le frapper et la maintint fermement.
  — Lâchez-moi !
— Non.
— Je vais hurler.
— Non plus. Ecoute-moi, Katlyn, parce que je sais que tu m'entends même si tu n'es plus toi-même. Il faut que tu mettes fin à tout ça. Il est temps de dire adieu à tes fantômes et de tirer un trait sur le passé.
— Hey, ils me parlent là.
  Elle pointa un index vers sa tête. Ses fantômes n'avaient jamais été dans sa tête. Du moins, pas de la façon dont elle semblait l'exprimer à l'heure actuelle.
  — Qui ?
— Toutes ces femmes là, celles que j'ai tué. Elles sont là, dans ma tête et elles veulent que je tue ma propre famille. Incroyable, non ?
  Elle arborait un air désespéré mais Kevin sentait que quelque chose clochait. Il y avait une étincelle dans son regard, un éclat qui n'avait rien de désespéré.
  — Pourquoi tu fais semblant ?
— De quoi parlez-vous ?
— Tu simules cet air dépressif. Tu veux éviter de faire du mal à Nick plus que tu ne lui en as déjà fais. J'ignorais que tu avais une conscience dans ta démence.
— C'est ça ! Je savais bien que j'avais quelque chose à finir. Si seulement ce faux-jeton ne m'enfermait pas ici.
  Elle se soustrait à son emprise et se releva. Kevin n'avait pas refermé la porte à clé en haut. Il ne pouvait pas la laisser quitter cette pièce, pas alors que les enfants étaient là-haut. Elle ne ferait pas plus de dégâts dans cette famille. Il se leva rapidement et lui barra la route pour l'empêcher de monter. Elle le fusilla du regard et se jeta sur lui en vue de lui faire le plus de mal possible pour passer. Malheureusement pour elle, ayant déjà expérimenté ses crises de démence, il connaissait tous ses trucs, même les pires. Si on comptait qu'il avait également pris des cours de self-défense avec Nick l'année passée, elle ne faisait pas le poids face à lui. Il l'immobilisa rapidement et la maintint fermement.
  — Il est hors de question que tu refasses du mal à mon petit frère, à mes neveux et à ma meilleure amie. Je ne te laisserais pas faire, Katlyn.
— Tu crois vraiment pouvoir m'en empêcher ?
— J'en suis capable et tu le sais.
  Elle se débattit, tentant d'échapper à son emprise qu'il resserra. Elle se mit à hurler en s'agitant dans tous les sens. Kevin trouva le moyen de lui lier pieds et poings et de la bâillonner avant qu'elle n'attire l'attention des enfants. Elle lui jeta un regard noir, le menaçant implicitement de le lui faire payer s'il ne la détachait pas très rapidement. Désolé, Katlyn, mais je sens que tu ne retrouveras pas ta liberté avant un petit moment. Kevin remonta à l'étage et verrouilla la porte. A peine avait-il fait ce simple geste que les enfants se présentèrent à lui.
  — Elle va comment, maman ? demanda Sam.
— Crois-moi, elle est en pleine forme !
— On peut la voir aussi ? demanda à son tour Christopher.
— Je suis désolé mais ça ne va pas être possible avant un moment, mon grand. Maman a quelques problèmes et elle pourrait devenir très méchante. Il va falloir être très forts et attendre un petit peu. Vous pouvez faire ça ?
  Kevin les vit baisser la tête, visiblement touchés par cette nouvelle. Il était vrai qu'ils avaient très peu vu Katlyn ces derniers temps à cause de tous les problèmes de cette dernière et cela n'allait pas en s'arrangeant. Il espérait que la petite famille finirait par vivre en paix. Ils le méritaient plus que quiconque.
  ×
  → Le lendemain...
  Nick traversait le hall de l'aéroport de LAX, Kevin, Danielle, Ethan et les enfants sur les talons. Il tenait Katlyn contre lui. Ils avaient dû l'endormir pour pouvoir la faire voyager sans souci. Nick lui avait fait enfiler son sweat à capuche malgré la chaleur de Los Angeles. Il avait fallu qu'ils reviennent. Josh avait trouvé une place dans l'hôpital psychiatrique où elle avait été internée quatre ans auparavant. Nick le faisait à contrecœur mais c'était un devoir. Il le faisait pour son bien. Danielle et Ethan lui avaient promis qu'ils allaient l'aider pour les enfants pendant la convalescence de Katlyn. Nick ne faisait pas tout à fait confiance à ce Ethan. Il l'avait obligé à passer de nombreux tests afin de vérifier qu'il était réellement le frère de Katlyn. Les tests ADN lui donnaient raison. Cependant, même si l'ADN, le sang et autres le confirmaient, Nick refusait de le croire. Après tout, où était-il quand Katlyn avait eu besoin de lui ? Où était-il quand leurs parents étaient morts ? Quand Katlyn avait perdu pied ? Il n'était pas là. Elle était toute seule. De quel droit se pointait-il maintenant ? Nick n'en savait rien mais il avait bien l'intention de découvrir ses intentions. Ethan avait décidé de venir ici, à Los Angeles, pour renouer avec sa sœur. Pour l'instant, le jeune homme le tenait à distance. Il allait traîner avec lui quelques temps pour comprendre ses motivations. Ensuite, il aviserait. Ils sortirent de l'aéroport et montèrent dans le minibus aux vitres teintées qui les attendait. Leurs gardes du corps les escortèrent jusqu'à l'hôpital, virant les paparazzis qui voulaient le scoop du siècle. Ils allaient se retrouver en première page de tous les tabloïds. Nick regrettait vraiment le calme du New-Jersey. A la clinique, ils se scindèrent en deux groupes. Kevin et son frère descendirent pour remplir les papiers de l'admission de Katlyn tandis que Danielle et Ethan s'occupaient des enfants qui allaient rester chez le couple marié. Kevin avait d'ailleurs appris à son frère qu'il avait fini par trouver une bonne famille pour la sœur de Kenny. Cette dernière avait résidé quelques semaines chez Kevin pour sa sécurité. Ils avaient dû lui faire changer d'identité et lui trouver une famille qui saurait la protéger tout en l'accueillant comme une des leurs. Nick faisait confiance à Kevin. Il avait dû faire le bon choix, comme souvent. C'était bien la raison pour laquelle son jeune frère lui demandait toujours conseil. Généralement, il avait du mal à parler à ses parents mais, avec Kevin, c'était différent. Il pouvait tout lui dire. C'était bien la raison pour laquelle c'était lui qui l'accompagnait dans ce centre psychiatrique. Nick avait un nœud à l'estomac. Cet endroit ne lui plaisait pas. Josh les attendait à l'accueil avec une équipe médicale composée d'un médecin et deux infirmiers.
  — Son dossier vient d'être réactualisé, annonça-t-il en voyant les deux jeunes hommes. Sa chambre est prête. On la fait interner dès maintenant.
  Avant que Nick n'ait eu le temps de placer un mot, Katlyn fut enlevée à son étreinte et entraînée dans les tréfonds de cet hôpital. Kevin posa sa main sur l'épaule de son petit frère. Ce dernier grimaça sous le coup de la douleur. Si les médecins avaient eu l'intelligence de le recoudre, ils n'avaient pas eu l'idée de lui faire passer une radio pour cette épaule. Enfin, ce n’était sûrement rien. Pas de quoi s'inquiéter.
  — Ça va aller, Nick. Je le promets. C'est le mieux pour elle.
  Le jeune homme ne répondit pas, la gorge aussi nouée que son estomac. Il sentait les larmes lui piquer les yeux mais il se refusait à pleurer dans ce lieu où il ne se sentait vraiment pas à l'aise.
  — L'un de vous deux m'explique ce qui s'est passé ? Je n'ai que la version officielle.
— Je ne pense que pas Nick puisse nous dire grand-chose pour l'instant.
— Il a l'air vraiment affecté.
— Katlyn s'en est pris à lui directement. Ça joue beaucoup.
— Elle ne voulait pas, dit Nick d'une voix blanche. Elle ne voulait pas que je la renvoie ici.
  Son regard était toujours rivé au couloir dans lequel Katlyn avait disparu dans les bras de cet infirmier. Il sentit une larme couler le long de sa joue. Elle lui avait fait promettre de ne jamais la renvoyer ici et il n'avait pas tenu cette promesse. Il n'avait pas eu le choix. Il le fallait mais ça ne l'empêchait pas de se sentir coupable. Il entendait à peine son frère discuter avec Josh. Il se laissa faire quand son frère aîné le prit contre lui pour tenter de le réconforter. Des cris brisèrent soudainement le silence et son cœur par la même occasion. Katlyn. Inconsciemment, Nick se mit à courir dans cette direction, traversa un dédale de couloirs et d'escaliers et finit par ouvrir une porte. Le spectacle auquel il assista finit de lui briser le cœur. Katlyn était étendue dans un grand lit blanc. Les infirmiers venaient tout juste de l'attacher à l'aide de grosses sangles. Nick avait l'impression qu'on lui arrachait le cœur. Katlyn finit par se rendre compte qu'il était là. Son regard se riva au sien. Tant de désespoir, tant de peur...
  — Nick...
  Sa voix était plaintive. Elle le suppliait. Elle voulait qu'il la détache, qu'il la sorte de cet endroit flippant. Nick s'approcha d'elle et prit son visage entre ses mains avant de l'embrasser tendrement. Katlyn se calma lentement, tentant désespérément de se raccrocher à lui. De nouveau, leurs regards se croisèrent.
  — Je t'aime.
— Sors-moi de là, Nick. Détache-moi. Sors-moi de là. Je n'ai pas besoin d'être ici. Sors-moi de là.
  Les larmes inondaient ses joues. Elle était terrifiée. Nick ne pouvait pas la laisser ici. Il ne pouvait pas les laisser la traiter de cette façon. Lentement, il tendit la main vers l'une des sangles cependant que Katlyn continuait de le supplier.
  — Je ne te laisserais pas ici. Je ne peux pas...
— Je ne suis pas folle. Je veux rentrer à la maison. Laisse-moi rentrer. S'il te plait. Je t'en supplie.
— Ne fais pas ça.
  Nick tourna la tête. Kevin était là, secondé de Josh.
  — Je la ramène à la maison. Elle ne restera pas ici.
— C'est une erreur.
— C'est Katlyn, Kevin ! Je ne peux pas lui faire ça !
  Il s'emportait. Ses émotions se mélangeaient, s'embrouillant le cerveau. Il avait mal au crâne.
  — Tu te trompes. Elle simule. Je l'ai tout de suite vu quand j'ai discuté avec elle dans la cave. Elle veut que tu aies pitié d'elle, Nick. Si tu cèdes, elle finira le travail qu'elle semble s'être fixé.
— Me tuer... Elle voulait me tuer...
— Non ! Non, je ne veux pas ! Nick. S'il te plait...
— Ce n'est pas Katlyn. Elle ne reviendra pas si tu ne la laisses pas faire cette thérapie.
— Je ne peux pas...
  Les larmes glissaient maintenant sur son visage et ses yeux retrouvèrent ceux de Katlyn. Si froids, si distants... Josh s'approcha de lui et l'obligea doucement à reculer.
  — C'est la seule façon de l'aider, Nick. Ne la laisse pas te manipuler.
  Josh s'interposa subrepticement entre Katlyn et Nick. Ce dernier le sentit tendu. Ce qui arrivait à Katlyn le touchait autant que lui mais il le montrait moins. Comment faisait-il ? Comment faisaient-ils ? S'agitant de nouveau, Katlyn se mit à hurler à l'intention de Kevin tandis que Josh poussait doucement Nick en dehors de cette prison.
  — JE TE TUERAIS KEVIN JONAS !
  La porte se referma brusquement sur Kevin qui guida son frère jusqu'à l'extérieur. Josh les raccompagna chez Kevin. A peine arrivé, Nick s'enferma dans la chambre d'amis, s'écroula sur le lit et pleura tout ce dont il était capable de pleurer...
  ×
  → Quelques jours plus tard...
  Nick, Joe et Kevin étaient dans les locaux de Cambio Connect en vue d'un nouveau livechat qu'ils feraient dans le mois à venir. Ils préféraient attendre le retour de Katlyn pour que Nick n'ait pas à répondre à toutes sortes de questions sur son état de santé. Ce dernier était sensible. Il avait bien du mal à se remettre de sa décision de faire enfermer Katlyn. Il avait eu l'autorisation de la voir tous les jours et, chaque jour, il revenait un peu plus abattu que le précédent. Kevin se demandait combien de temps Katlyn allait mettre pour revenir parmi eux. Nick ne supporterait plus très longtemps cette situation. A voir les grands cernes sous ses yeux, il ne devait pas dû dormir des masses. Sa mère le poussait à aller chez le médecin mais il refusait catégoriquement, répétant inlassablement qu'il allait bien en dépit des apparences. On leur apporta un planning pour leur montrer les horaires disponibles pour leur livechat. Les trois frères comparèrent avec leur propre emploi du temps, débattant sur l'heure, le jour et le lieu. Ils voulaient faire le livechat tous les trois et trouver un créneau où ils étaient libres en même temps se révélait plus compliqué que prévu. Du vacarme se fit entendre dehors. Ils n'y prêtèrent pas d'attention jusqu'à ce que Big Rob se montre.
  — Vous devriez venir voir ça.
  Délaissant leurs délibérations, les frères Jonas suivirent leur garde du corps à l'extérieur du bâtiment. Ils écarquillèrent les yeux en voyant la rue complètement bloquée par des centaines - que dis-je ! - des milliers de personnes qui s'étaient tous attroupées devant les locaux. Tous portaient une pancarte ou un T-shirt personnalisés aux couleurs du Natlyn. Que se tramait-il ? Macy se détacha du groupe et s'avança vers les trois frères.
  — C'est de ma faute si on a bloqué la route. J'ai eu du mal à convaincre les agents de police à se joindre à notre cause.
— Macy ?! S'étonna Joe. Qu'est-ce que tu fais là ? Et tous ces gens ?
— Tous ces gens sont des fans des Jonas Brothers que j'ai rassemblés ici grâce à Facebook et Twitter. J'ai eu vent de ce qui arrive à Katlyn et j'ai vu combien Nick était effondré par tout ça. J'ai su que vous seriez là tous les trois aujourd'hui alors j'ai écrit quelques lignes qui ont fait le tour du monde pour voir combien de personnes seraient capable de venir pour soutenir Nick. Il y a des gens d'un peu partout. Ils ont tous répondu présent pour Nick.
— Vous... Vous avez fait tout ça pour moi ?
  Des approbations fusèrent dans la foule.
  — Tu n'es pas tout seul, Nick. On est tous avec toi. On te soutient.
  Le pauvre Nick ne savait même plus quoi dire. Il gardait la bouche ouverte et son visage était figé en une expression de surprise. Il était ému, ça se voyait aisément. Joe fut obligé de passer son bras sous ses épaules pour que son petit frère ne s'écroule pas. Un petit poste à CD qui fonctionnait à piles circula dans la foule et atterrit aux pieds de leur amie photographe qui glissa un CD à l'intérieur. Tout le monde se prit la main tandis que les premières notes d'A little bit longer se faisaient entendre dans la rue. Avant que l'un d'eux n'ait compris, toute la foule entonna les paroles. Nick fondit en larmes à la première phrase du refrain tandis que ses frères mêlaient leurs voix à l'ensemble des fans réunis ici. Kevin devait avouer que c'était extraordinaire. Ils avaient l'habitude que les fans reprennent leurs chansons lors de leurs concerts mais qu'ils se soient tous réunis ici pour soutenir Nick en reprenant les termes de sa propre chanson, c'était du jamais vu. Au terme de la chanson, le jeune fiancé s'avança vers Macy et la prit contre lui pour la remercier de ce geste hors-norme. Les trois frères prirent le temps de rencontrer quelques-uns de leurs fans ici présents pour cet événement peu banal...
×××
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PART I || PART II || PART III || PART IV || PART V
PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
PART XVI || PART XVII || PART XVIII || PART XIX || PART XX
PART XXI || PART XXII || PART XXIII || PART XXIV || EPILOGUE
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