Tumgik
#rendre fou amoureux sa femme
Text
Rendre quelqu’un amoureux - Sort d’amour. 3 sortes de rituel d'amour qui se font avec une bougie blanche, Rendre efficace un rituel de retour affectif ? WHATSAPP : 00229 61 70 70 82
Rendre quelqu’un amoureux - Sort d’amour. 3 sortes de rituel d'amour qui se font avec une bougie blanche, Rendre efficace un rituel de retour affectif ? WHATSAPP : 00229 61 70 70 82
Pendant un rituel d’amour, le marabout Toffa Agbigbi utilise une bougie blanche pour récupérer votre ex. Cette bougie étant puissante permet le retour rapide et efficace de l’affection que vous avez l’un pour l’autre il y a longtemps.C’est pourquoi elle s’utilise pour le retour affectif aussi. Il existe alors combien de sortes de rituels d’amour qui se font avec une bougie blanche ? Ici nous ne…
Tumblr media
View On WordPress
0 notes
roihangbe · 2 years
Text
Retour de l'etre aimé par télépathie - récuperer son ex par la pensée apres l'avoir tromper
Retour de l'etre aimé par télépathie - récuperer son ex par la pensée apres l'avoir tromper. Lorsque la personne que vous aimez le plus vous quitte, vous n’avez qu’une envie, c’est de la voir revenir rapidement.
Retour de l’etre aimé par télépathie – récuperer son ex par la pensée apres l’avoir tromper. Lorsque la personne que vous aimez le plus vous quitte, vous n’avez qu’une envie, c’est de la voir revenir rapidement. Ne laissez pas faire le temps, faites appel aux services de Papa HANGBE voyant, maître spirituel, pour son sérieux dans les rituels de Retour de l’etre aimé par télépathie rapide et…
Tumblr media
View On WordPress
0 notes
Text
Envoutement Amoureux avec photo-envoûtement amoureux rapide
Envoutement Amoureux avec photo-envoûtement amoureux rapide
Whatsapp cliquez ici Envoutement Amoureux avec photo On peut effectuer un envoûtement à l’aide de la magie blanche, de la magie noire ou la sorcellerie, magie vaudou. Chacune de ces magies aura un effet plus ou moins puissant et précis. Bien évidemment, l’envoûtement par la magie noire ou magie vaudou sera le plus puissant mais également le plus destructeur et donc le plus délicat. Cet…
Tumblr media
View On WordPress
0 notes
expertamour · 2 years
Text
RITUEL DE LA MAGIE DU MIEL POUR RECUPERER L'AMOUR PERDU
RITUEL DE LA MAGIE DU MIEL POUR RECUPERER L’AMOUR PERDU
NB: AVANT D’EFFECTUER N’IMPORTE QUEL RITUEL AMOUREUX IL FAUT OBLIGATOIREMENT AU PRÉALABLE FAIRE UNE CONSULTATION POUR SAVOIR LEQUEL EST EN HARMONIE AVEC VOTRE ÂME; TOUT LE MONDE N’ÉTANT PAS NÉ SOUS LE MÊME SIGNE ASTROLOGIQUE ET COSMIQUE UN RITUEL DONNÉ PEUT MARCHER POUR UNE PERSONNE ET NE PAS MARCHER POUR UNE AUTRE. AUSSI UN RITUEL DE PURIFICATION EST REQUISE POUR POUR VOUS PRÉPAREZ ET VOUS…
Tumblr media
View On WordPress
0 notes
Text
Tumblr media
«Je ne rendrai pas le vaccin obligatoire.»
(Emmanuel Macron, 24/11/2020)
La Verneinung se traduit le plus souvent en français par dénégation... L’exemple vient de Freud: lorsqu’un de ses analysants lui raconte un rêve et dit: "qui que soit cette femme dans mon rêve, ce n’est pas ma mère..." Freud en conclut que bien entendu il parle de sa mère. Dire en niant ne dit pas moins que dire en affirmant...
Comme remarque Lacan: «La Verneinung n’est que la pointe la plus affirmée de ce que je pourrais appeler "l’entre-dit", comme on dit l’entrevue.»
Notons également que le président parle au "je" : «Je ne rendrai pas le vaccin obligatoire.»
Le roi qui se prend pour le roi n’est il pas plus fou que le fou qui se prend pour le roi? Pour le psychanalyste, la normalité, c'est la psychose. Mais psychose et folie ne se recouvrent pas. Normal ça veut dire qu'il y a une norme, or il n'y a pas de norme sexuelle, et c'est bien pour ça qu'on passe son temps à inventer des normes sociales. La norme mâle... Névrose («je ne veux pas savoir»), psychose («je ne peux pas savoir») et perversion («je sais bien mais quand même») sont les trois structures de langage incorporé, nul sujet n’échappe à la structure.
NB: Le noyau psychotique est la norme, car c'est l’universel pour chaque sujet de ne pas pouvoir savoir...
Toujours dans la même allocution, Emmanuel Macron dit aussi: «Nos concitoyens ont besoin en effet d'avoir une vie, si je puis dire(...)»
Monseigneur est trop bon. Vraiment….
Tomber malade ou amoureux…
Toutes les gesticulations gouvernementales vides autour du covid (confinements, masques, couvre-feu, etc.) ont autant d’impact sur la propagation du virus que les danses tribales pour faire tomber la pluie... (En fin de compte, ce qui se sera passé en Suède en donnera la confirmation...)
Le véritable point saillant est toujours le rapport du sujet à la peur, la jouissance de la peur, l’instrumentalisation de la peur et son corrélât fantasmatique: l’illusion de la maîtrise.
Tomber malade n’est pas sans rapport avec tomber amoureux, cela n'arrive jamais pour des raisons "objectives", dans un premier temps, le sujet sent la maîtrise lui échapper, d’où l’impression de "tomber", et ensuite il (se) raconte une histoire pour tenter de "rationnaliser" ce qui aura échappé à la chaîne des causes et des effets...
Si je me questionne sur les "raisons" qui me font tomber amuoureux, j'ai beau énumérer ses qualités, je sais que ce n'est jamais "ça"... Ce qui m’aura attiré en l'autre, c'est un "je ne sais quoi" qui n'appartient pas à la série des raisons objectives, c'est peut être même l'index d'un défaut... Formellement, tomber amoureux a la structure d'une décision. Contrairement aux idées reçues, ce qui s'appelle à proprement parler "décision" est un acte qui pose rétroactivement ses raisons, le fameux "nachtrag" freudien que l’on retrouve dans la "performativité rétroactive du signifiant" chez Lacan...
C'est parce que suis déjà tombé amoureux (ou que j'ai toujours déjà décidé) qu'ensuite je me raconte des histoires pour essayer de rationnaliser (rendre "raisonnable") ce qui a effectivement échappé à la chaîne des causes et des effets, et qui se trouve dès lors marqué du sceau du Réel...
Dans "ce qui se passe", cela se passe sans que nous ayons l’impression d’y avoir été pour grand chose, ce n’est qu’après-coup que nous "reconstruisons l’histoire" pour essayer de donner du sens, un semblant de cohérence à notre existence, en produisant un récit plus ou moins convaincant qui nous donne l’illusion de maîtriser le cours de notre vie, alors que nous ne sommes le plus souvent que les observateurs passifs de ce qu’on appelle "le cours des choses" (ou "le destin"), raison pour laquelle nous passons notre temps à refouler l’inquiétude que notre radicale passivité génère en nous engageant dans toutes sortes de distractions, d’actions, de divertissements...
L’absence de maîtrise (et même de la moindre prise) dans ce qui se sera présenté à nous comme les événements les plus déterminants de notre vie nous apparaît si difficile à admettre qu’elle explique le succès de la posture de "victime" car elle offre une échappatoire au sentiment de culpabilité (si nous sommes coupables, cela veut dire que ce qui nous arrive aura dépendu de nous, donc nous aurions pu faire autrement et entreprendre de nous sauver nous-mêmes...)
L’impasse "culpabilité/victimisation" a été explorée par Kafka: d’un côté, dans la logique du Château, il n’existe aucun pardon pour les innocents (raison pour laquelle pour être entendu, tu dois d'abord trouver de quoi tu es coupable...), de l’autre: «...je ne prétends pas être un martyr. Ni même une victime de la société. Non, je ne suis pas une victime, je suis un membre de la société...» K. rejette le rôle de victime, il finit par déclarer que si l'on peut parler de conspiration (le "complotisme" d’aujourd’hui), c'est seulement dans la mesure où la fonction essentielle des gens du "pouvoir" est de persuader les sujets qu'ils sont les victimes de forces irrationnelles absurdes, que le monde est fou, dépourvu de sens et dangereux... Comment dès lors ne pas piger l’importance dans l’idéologie de la profusion et l’entretien des "informations" destinées à inquiéter les populations, en distillant la peur, en soufflant l’effroi, afin que le plus grand nombre possible de nos concitoyens soit maintenu en suggestion de victimisation (qui à tout prendre, puisqu’elle est "socialement reconnue" sera préférée aux affres de la culpabilité...)
Une psychanalyse menée jusqu’à son terme logique aura conclu à l’inconsistance de l’Autre, le grand Autre, avec un grand A, et il n’y a donc, pour le sujet qui en émerge, rien d’autre au monde qu’un objet petit a, conformément à l’écriture de son fantasme ($ <>a) par lequel il "voit le monde" — la psychanalyse, à l’instar du marxisme, n’étant pas une Weltanshauung. Le sujet s’y retrouve à assumer sa responsabilité, ce en quoi il échappe à l’impasse mortifère de l’alternative victimisation/culpabilité: être responsable cela veut simplement dire qu’il accepte de répondre de sa position de sujet, en tant qu’il est rejet de la chaîne signifiante: qu’on le veuille ou non, de notre position de sujet, nous sommes toujours responsable, ceci constitue le fondement indépassable de l’éthique psychanalytique, qui débouche et renouvelle la perspective formulée par Kant de la sortie de notre propre "minorité"...
En inventant la psychanalyse il y a plus d’un siècle, Freud nous interdit désormais de faire comme si nous ne savions pas que les mots savent de nous des choses que nous ignorons d’eux.
L’actualité du malaise dans la civilisation, c’est une époque malade comme jamais de la déliquescence du langage, et cette déréliction produit la vraie pollution, la pollution la plus toxique, la mère de toutes les pollutions.
Ce qui s’appelle Discours Capitaliste, dans l’acception lacanienne, ce n’est pas le discours tenu par des capitalistes, mais un effet de structure qui fait que le sujet croit qu’il est le maître des signifiants, et la langue en usage un simple instrument à sa disposition...
Nos sociétés occidentées soi-disant «progressistes et tolérantes» s’élèvent ainsi à des sommets de crétinerie autoflagellatoire jamais atteints historiquement...
Du temps des Grecs anciens, la «société» se mettait en scène pour les dieux, aujourd’hui elle se donne en spectacle à elle-même, dans une représentation permanente, répétant inlassablement dans les médias ou sur les réseaux dits sociaux le lexique et la syntaxe du discours dominant, s’imaginant qu’elle pourrait ainsi atteindre au «sourdre de la source» à partir de l'eau stagnante des égouts.
Le sujet du Discours Capitaliste qui croit s’opposer au capitalisme a autant conscience d’être pris dans un discours que le poisson a conscience de l’eau dans laquelle il baigne.
Se poser en s’opposant renforce ce à quoi on s’oppose.
La première révolution accessible au sujet est celle d’avoir osé faire un tour sur soi-même, à savoir le tour complet des quatre discours, aller et retour, afin de prendre en lui-même l’immarcescible sujet de l’énonciation dans ses propres énoncés.
Cela s’annonce avec le Discours de l’Analyste.
Comment la considération politique aujourd'hui pourrait-elle faire l’impasse sur ce qui, dans son acception stricte lacanienne, se définit d’être le Discours de l'Analyste?
Le Discours de l'Analyste ce n’est pas le discours tenu par les psychanalystes (rares parmi ceux qui se disent «psychanalyste» sont à la hauteur de ses exigences) c'est au contraire le Discours qui, en tant que structure interdéfinie avec les trois autres Discours (plus un), soutient le destin des quelques uns qui ont choisi de se mettre délibérément à son service ; le Discours de l’Analyste c’est avant tout le lien social déterminé par la pratique d’une analyse.
Pour que ce lien social ait été mis à jour, encore aura-t-il fallu que l'objectif de la cure ait été atteint, autrement dit la dissociation de a et A ait été correctement menée, car si cette «séparation» n'a pas eu lieu (étape logique succédant à l'aliénation) l'Autre continue de fonctionner comme un grand Autre non castré, non barré, entier, représentant absolu du domaine de la nécessité, qui contient sa propre raison, alors que l'opération qui sépare l'Autre de sa cause, place cette cause à la fois hors de la sphère du sujet, et hors de la sphère de l'Autre, c'est à dire au point de leur impossible intersection.
Le Discours de l'Analyste est ainsi le seul Discours qui permette au sujet, qui s’y prend délibérément, d’assumer sa division constitutive, tout en déterminant sa confrontation au Réel, à laquelle il est forcément convoqué puisqu’il en est partie prenante.
Le Discours de l’Analyste non seulement permet de rendre compte que de notre position de sujet, nous sommes toujours responsables, mais la position du psychanalyste ne laisse pas d'échappatoire puisqu'elle exclut la tendresse de la Belle Âme, comme elle exclut toute prétention à l’objectivité pure.
Le Discours de l'Analyste ne commande pas, et en ceci il est déjà l'envers du Discours du Maître, il ne commande ni ne recommande, ce qui permet de se dégager des sempiternelles pulsions de soumission et de domination, de séduction et de manipulation, une prise de distance avec l'Autre qui - grâce à un «jeu des places», où la place vide se différencie de ce qui l'occupe, sujet ou objet - offre la promesse d'un lien social authentique renouvelé, basé sur la parole qui engage, l'autre (qui est là) ayant pris le pas sur l'Autre (qui n’existe pas).
Lacan parle de sortie du Discours Capitaliste, ce qui ne signifie pas encore la sortie du capitalisme.
Raison pour laquelle il ne manque d’ajouter: «Plus on est de saints, plus on rit, c'est mon principe, voire la sortie du discours capitaliste, — ce qui ne constituera pas un progrès, si c'est seulement pour certains...» (Télévision)
Se mettre au service du Discours de l’Analyste implique pour nous que d'une part nous ayons compris que nous n'avons pas d'autre rayon d'action véritable et réel que d’intervenir sur les Discours, la psychanalyse étant une clinique du discours et un Discours, et d'autre part que nous refusons de végéter sur le «mode survie» – la survie utilitaro-hédoniste, pauvre en événements, principale préoccupation de beaucoup de nos contemporains: "un peu de poison par-ci par-là: cela donne des rêves agréables. Et beaucoup de poisons pour finir: cela donne une mort agréable. On a son petit plaisir pour le jour et son petit plaisir pour la nuit, mais l'on révère la santé. Nous avons inventé le bonheur, disent les derniers hommes, et ils clignent de l'œil." (Also sprach Z.)
Nous rejetons donc radicalement l'idéologie libérale de la victimisation, laquelle réduit la politique à un programme d'évitement du pire, au renoncement à tout projet positif et à la poursuite de l'option la moins mauvaise – car nous ne sommes pas sans savoir que, comme Arthur Feldmann, un écrivain juif viennois, l'a amèrement noté, "notre survie se paie généralement au prix de notre vie."
La survie vaut-elle le coup d’être survécue?
Aimer, c’est changer de discours.
11 notes · View notes
quentinbidaud22-23 · 2 years
Text
POST 1
Tumblr media
L'aventure de madame Muir, Joseph L. Mankiewicz 1947 Une histoire d'amour entre une femme et un fantôme, une vieille maison sur une falaise. Incontournable.
Tumblr media
Mon oncle, Jacques Tati 1958 La rencontre poétique de deux mondes, l'ancien et le moderne. Des personnages attachants. Cela pourrait être un poème de Prévert, mais c'est un film de Tati.
Tumblr media
L'année dernière à Marienbad, Alain Resnais 1961 Un immense jardin à la française, un colossal escalier, Delphine Seyrig et Giorgio Albertazzi qui ne cessent de rejouer la scène d'un rendez-vous manqué. Un chef-d'oeuvre qui gardera son mystère à jamais.
Tumblr media
Judex, Georges Franju, 1963 Digne des romans feuilletons du XIXe siècle, un justicier mystérieux qui s'attaque au banquier malhonnête. Des combinaisons noires, des intrigues, des masques en forme d'oiseau.
Tumblr media
Les lèvres rouges, Harry Kümel, 1971 La suite vampirique de Marienbad, Delphine Seyrig en comtesse immortelle buvant le sang des pensionnaires d'un hôtel d'Ostende.
Tumblr media
La montagne sacrée, Alejandro Jodorowsky, 1973 Délire hypnotique et fou, conte alchimique dans lequel les maîtres des neufs planètes devront gravir la montagne sacrée pour trouver la réponse savoureuse au grand mystère de l'existence.
Tumblr media
Céline et Julie vont en bateau, Jacques Rivette, 1974 Deux sorcières solaires errant dans le Paris des années 70. Une maison mystérieuse, des numéros de magie. Un film à regarder à l'endroit ou à l'envers, éveillé ou endormi.
Tumblr media
Complot de famille, Alfred Hitchcock, 1976 Le dernier film d'Hitchcock, une fausse voyante et un chauffeur de taxi à la recherche d'un diamant volé. Un film du dimanche soir.
Tumblr media
Stalker, Andreï Tarkovski, 1979 Un voyage à travers des paysages de science fiction délabrés porté par une musique sublime. Une sorte de rêve.
Tumblr media
The Fog, John Carpenter, 1980 Une malédiction s'abat sur une ville de Nouvelle-Angleterre. Un brouillard vert fluorescent duquel émerge des fantômes. Une animatrice de radio tente de sauver les habitants depuis un phare isolé. Un film glacial et génial.
Tumblr media
Fitzcarraldo, Werner Herzog, 1982 Un homme passionné d'opéra entreprend de faire passer un bateau par dessus une montagne en pleine jungle amazonienne. On ne saurait le décrire autrement.
Tumblr media
Et vogue le navire, Federico Fellini, 1983 Un film comme un roman, au début du XXe siècle, des personnages hauts en couleurs embarquent à bord d'un paquebot afin de rendre hommage à une célèbre cantatrice.
Tumblr media
Paris, Texas, Wim Wenders 1984 Un homme qu'on croyait mort sort du désert et retrouve peu à peu les vestiges de sa vie passée. Une sorte de mirage porté par une musique sublime.
Tumblr media
Phenomena, Dario Argento, 1985 Un film d'horreur comme on n'en fait plus. Un adolescente qui parle aux insectes sur les traces d'un tueur en série. Jennifer Connelly invoquant une nuée de mouches, scène culte.
Tumblr media
Les ailes du désir, Wim Wenders 1987 Un très grand film de Wim Wenders. Un ange tombe amoureux d'une acrobate de cirque et décide de devenir mortel. Une promenade dans le Berlin des années 80. Peter Falk se frottant les mains dans la brume matinale. Incontournable.
Tumblr media
Prince des ténèbres, John Carpenter, 1987 Le film d'horreur le plus terrifiant. Un groupe de scientifiques découvre que l'Eglise a caché au monde le fait que Dieu n'existe pas. A sa place, une entité ténébreuse qui va bientôt se libérer. Vous ne vous regarderez plus jamais dans un miroir sans penser à ce qui vous attend de l'autre côté...
Tumblr media
Drugstore Cowboy, Gus Van Sant, 1989 Une petite bande de camés braque des pharmacies pour se défoncer. Leur chef décide de se ranger mais le passé ne s'oublie pas facilement. Un conte étonnamment léger. Une apparition de William Burroughs dans toute sa majesté.
Tumblr media
Meurtre mystérieux à Manhattan, Woody Allen, 1993 Un couple farfelu mène l'enquête sur la mort de leur voisine de palier. Le New York des années 90, des rebondissements, et Anjelica Huston au faîte de sa gloire en auteur de romans policiers.
Tumblr media
La cité des enfants perdus, Jean-Pierre Jeunet, 1995 Dans une cité portuaire verdâtre, des enfants disparaissent. Un savant fou tente vainement de voler leurs rêves. Un film génial, complètement glauque et immersif. Des costumes incroyables de Jean-Paul Gaultier. Un monde en soi.
Tumblr media
Dead Man, Jim Jarmush, 1995 William Blake tue un homme par erreur et prend la fuite, accompagné de l'indien Nobody, qui le prend pour l'esprit du célèbre poète anglais. Un récit initiatique tout bonnement génial, bercé par les improvisations de Neil Young à la guitare. Le meilleur rôle de Johnny Depp. Une apparition éclair de Robert Mitchum dans son dernier rôle.
Tumblr media
The pillow book, Peter Greenaway, 1996 La fille d'un célèbre calligraphe, devenue mannequin, recherche un homme capable de lui écrire un compliment sur toute la peau. Elle finit par devenir elle-même calligraphe et décide d'écrire un livre sur le corps de son amant. Un film sublime.
Tumblr media
La légende du pianiste sur l'océan, Giuseppe Tornatore, 1998 Un bébé est retrouvé dans la cale d'un paquebot. Devenu adulte, ainsi qu'un pianiste légendaire, il se mesure aux plus grands musiciens de son temps mais n'a jamais posé le pied à terre. Un conte magistral et bouleversant.
Tumblr media
Mulholland Drive, David Lynch, 2001 Un rêve, un cauchemar. Une femme amnésique, aidée par une actrice en herbe, part à la recherche de son identité. Un film porteur d'un mystère insondable. A voir et à revoir à l'infini.
Tumblr media
La famille Tenenbaum, Wes Anderson, 2001 Une famille de génies, disloquée par des querelles intestines, tente de se retrouver. Un vrai poème visuel, drôle et touchant. On aimerait vivre dedans.
Tumblr media
Kill Bill, Quentin Tarantino, 2003 Un chef d'oeuvre absolu. Le personnage d'Uma Thurman en guerrière vengeresse que rien ne pourra arrêter, figure allégorique mue par une force supérieure. Les cinq points et la paume qui font exploser le coeur.
Tumblr media
The Fall, Tarsem Singh, 2006 Un homme alité dans un hôpital raconte une histoire à une petite fille. En échange, elle dérobe pour lui des ampoules de morphine. Et le conte se mêle à la réalité. Visuellement grandiose et éblouissant. Une scène d'ouverture mémorable.
Tumblr media
The Fountain, Darren Aronovsky, 2006 Trois histoires entremêlées pour n'en former qu'une seule, celle de la recherche de la vie éternelle. Des scènes se déroulant dans le plan astral, toutes d'or en fusion et d'extase mystique. A couper le souffle.
Tumblr media
Melancholia, Lars Von Trier, 2011 Une planète s'approche dangereusement de la terre et s'apprête à l'engloutir. Deux soeurs, deux entités contraires, se dirigent en silence vers la fin du monde. Une expérience totale portée par des symphonies sublimes et des tableaux de Bruegel.
Tumblr media
Only Lovers Left Alive, Jim Jarmush, 2013 Un couple de vampires sublimes portent sur le monde un regard désabusé. Sur fond de rock indé lancinant, à travers Détroit ou Tanger, la décadence d'une communauté en train de disparaitre.
Tumblr media
Les Garçons Sauvages, Bertrand Mandico, 2017 Un groupe de jeunes garçons commet un crime impardonnable. Ils sont condamnés à accompagner en mer un capitaine étrange et colérique. Un voyage vernien, totalement organique et sensuel. A la croisée de William Burroughs et de l'île au trésor, de Cronenberg et du club des cinq.
13 notes · View notes
dubalaivrac · 2 months
Text
Tumblr media
PARTITIONS, NOTES (Hiver-Printemps 2024)
Dimanche 4 février 2024, Opéra de Lyon, grande salle : Barbe Bleue de Jacques Offenbach (reprise), mise en scène Laurent Pelly, vif plaisir de légèreté et d'intelligence. Mise en scène d'un spécialiste de la finesse parodique, Laurent Pelly vers qui je cours dès qu'il entreprend Offenbach, depuis sa Belle Hélène du Châtelet (Paris) (Décembre 2001), impeccable réussite.
La scène se passe à la ferme, un peu, puis à...
...l'Élysée à la foule de conseillers aux costumes ajustés, humiliés par cet histrion de Roi Bobèche, dangereux, despotique, parfaitement comique et agité. À la cour de Bobèche, ils n'obéissent qu'à un seul devoir : courber l'échine, à quoi s'emploie bientôt tout le plateau, hilarant jeu de scène et pantomime. Le public, bien sûr, pige et rigole de bon coeur à ce qui devient la rengaine de la pièce : '...qu'un bon courtisan s'incline, 'zan s'incline, 'zan s'incline', tout comme comme il y avait dans La Belle Hélène, ce 'roi barbu qui s'avance, bu qui s'avance, bu qui s'avance, bu qui s'avance', sortes de galop entraînants et de rythmes niais, déglingages joyeux, charges sans concession.
Tout tourne avec bonheur autour du tempérament sensuel et amoureux de Boulotte, du monde au balcon, gouaille emballante, à qui rien ne résiste. Les amoureux sont gentils et innocents, ils vont finir par joliment gagner la partie (rebondissements, et mariage), mais Boulotte a un autre projet dramatique, exposé d'entrée : 'Mais saperlotte mais saperlotte, y'en a pas un' pour égaler la p'tit' Boulotte Dès qu'il s'agit de batifoler.' Et Barbe Bleue n'est pas le dernier à apprécier, qui s'enthousiasme : 'c'est un Rubens, c'est un Rubens, ce qu'on appelle une gaillarde'. Un connaisseur, un amateur, dans le genre d'une observation simple, un trait de crayon, qui écrase la critique d'art.
Ce soir-là, le Rubens est très belle, parfaite dans le genre batifoleur , très bien distribuée, donc : Hélène Mas. Les couplets qui prolongent le dialogue entre le choeur et Barbe Bleue sont absurdement répétitifs, mais bien calés, joyeux : 'c'est un Rubens', repris sans se fatiguer, qui devient l'autre tube de la soirée.
Sourire à un beau moment, comme une incidente, sur le pouvoir des belles voix : Popolani, le sorcier du roi, savant fou julevernien qui concède, face à un Barbe Bleue qui se réjouit de toutes ces femmes empoisonnées : 'il faut lui rendre justice, il prend tout ça très gaiment...Et puis il a une belle voix'. Ah, alors, c'est bien ça, la morale d'Offenbach (et du IInd Empire) si le ténor a une belle voix, alors, on pardonne à Barbe Bleue, on pardonne ses crimes au tyran.
[Nota : les soutiens institutionnels de l'Opéra de Lyon rechignent depuis peu à leur subvention, de Wauquiez aux écolos de la mairie de Lyon, d'accord là-dessus, irresponsables (et les courtisans s'inclinent, z'an s'inclinent..) La reprise de Barbe Bleue, dans ce cadre, est une recette sûre, dans tous les sens du terme, qui amortit la difficulté présente, l'opérette à succès qui remplit les caisses. Pour ce Barbe Bleue, on souscrit volontiers. Laurent Pelly, une affaire qui marche.]
Vendredi 9 février 2024, Opéra de Paris, Béatrice di Tenda, de Bellini (entrée au répertoire), mise en scène Peter Sellars, ratée et plate, sans élan, pour une partition à tunnels, parcourue cependant d'éclairs bel cantistes que la mise en scène ne parvient pas à fluidifier, ni à justifier. Soirée de déception. C'est un drame de cour et dictature, voyez-vous, alors, on va voir défiler, mouvements de foule sur scène, des troupes en simili cuir et pistolets d'assaut, en avant, en arrière, en avant, pan pan, en arrière, c'est ridicule. L'oppression, comme des allers-retour de soldatesque. Et Béatrice est moche, mal sapée et engoncée de vert : comment comprendre qu'elle suscite passion (jusqu'à la mort) d'Orombello et crime de jalousie de son époux le tyran.
Vite déçu, je prends peu de notes pendant le spectacle : attiré cependant par les premières mesures d'Agnese, amoureuse et jeune soprano à la voix très claire, mais qu'on perd bientôt dans un jeu de scène idiot (isolée dans les cintres, devant sa télé, où elle suit les événements à quoi, nous, on assiste sur scène. Lourdeur qui écrase le personnage, pourtant bien chanté et émouvant au début) je me souviens ensuite que Tamara Wilson (Béatrice) réussit tout de même, vers la fin, à bien supplier et apitoyer, marquée tout de même par son allure de wagnérienne, peu mobile et accablée par la mise en scène qui en fait une victime ensanglantée, sans gloire ni transcendance. Pareil pour Orombello, torturé dès le deuxième acte, effondré, rendu à la seule adultère, dont Peter Sellars oublie qu'il est aussi (et surtout) à la tête d'une insurrection qui gronde.
Dimanche 24 mars 2024, à l'Opéra de Lyon, grande salle : La dame de pique , de Tchaïkovski, mise en scène Timoféi Kouliabine. Direction Daniele Rustioni, très à l'aise avec l'onction et la rondeur romantique de Tchaïkovski, ça s'entend dès l'ouverture où on comprend par la musique tous les contrastes et les antagonismes qui vont faire la pièce : bien/mal, folie de l'amour/enfer du jeu et du calcul social. Direction qui passe très bien, sans rupture, de la lenteur au tumulte : tout au long, et qui sert bien le personnage (ténor, Dmitry Golovnin) d'Hermann pris entre mélancolie et vigueur destructrice. Mais Hermann est, disons, mal présenté : trop vieux, mal attifé, pas séduisant et on ne comprend pas pourquoi la jeune première se prend de passion pour cet homme mur, en proie à sa furie du jeu. Trop vieux également pour croire à la fable romantique des 'trois cartes', secret qui doit lui permettre de triompher au jeu. Mais voix (russe ?) ferme, aux belles notes graves.
Réussite de la mise en scène qui ne cherche pas à tordre le bras au drame historique en costumes ; Saint-Petersbourg, ses bals, ses concerts, ses cafés, est classiquement figuré, sans excès ni parodie. La scène est 'ancien régime', soit tsariste, soit soviétique renvoyés à égalité de regrets : le temps de la légèreté. La nostalgie soviétique, par exemple est rendue par un décor de salle des fêtes d'une maison du peuple, où les jeunesses communistes chantent et dansent, où on projette des portraits avenants du petit père des peuples. Ça se moque, évidemment, mais sans dénaturer ce goût du passé, ni le caricaturer. La clé du bonheur, son secret fabuleux est en effet dans le passé, dans ce très beau personnage (chant de douleur et de regret, peut-être le plus beau moment de la soirée) de la Comtesse (Elena Zaramba) : 'ah ce monde est détestable, quelle époque. On ne sait plus s'amuser.' La comtesse fait entendre avec une grande tristesse, cette mélancolie funèbre qui emporte la Russie moderne [sans insister, on rappelle de Timoféi Kouliabine s'est exilé de Russie dès février 2022, au moment de l'invasion de l'Ukraine...], nostalgie qu'elle chante pour partie en français, ce qui ajoute au trouble (quiconque n'a pas connu l'ancien régime ne sait pas ce qu'est le bonheur, comme on disait...)
Vendredi 15 mars, à la Comédie de Saint-Étienne, salle Jean Dasté, soirée avec Anna, pour Edelweis [France Fascisme], de Sylvain Creuzevault, montage de textes des pires collabos vichystes et pro-allemands, Brasillach, Rebattet, Drieu, Doriot etc...enquillés dans une sorte de farce bouffonne très bien vue, délirante mais grave. Très belle soirée de théâtre, avec Anna, qui est ravie.
Le texte est une enfilade de discours, documentés ou en tous cas qui citent leurs références, et présentés comme tels, à plat, crûment. On passe de l'un à l'autre des ultra collabos, genre passage en revue de l'ignominie. Bien vu du point de vue historique, présenté comme un formidable délire, qui ne cherche pas à expliquer raisonnablement les raisons des uns et des autres : c'est la grande réussite de ce spectacle, bien joué, en se marrant, à fond, dans une sorte de danse macabre. Les comédiens tiennent plusieurs rôles, rassemblant la collaboration dans un seul portrait, un seul ton, uniformisé par leurs éructations. Très bien et rare : la mère de Rebatet, absente de l'histoire d'ordinaire, à la racine 'Action Française' de tout ça. Et, pour les régionaux dans le public, madame Rebatet, odieuse, assure la présence de Moras-en-Valoire, berceau des Rebatet, notaires, etc... Charlotte Issaly joue un Brasillach faussement tranchant et sûr de lui, faible au bout du compte, trouble. Rebatet aussi est joué par une femme. Un effet 'petite gouape' dans les deux cas, efficace.
Peut-être préservé plus que les autres : Céline, joué très toubib de dispensaire, qui les met tous à distance. Il chie sur scène : leur merde. Pour tous : une justification des meurtres à quoi ils appellent, sur fond d'argumentation idéologique : bien obligés, nous luttons contre la décadence et ses agents, juifs bien sûr, mais aussi gaullistes, pétainistes, tous lâches et finalement traitres à l'ordre allemand si nécessaire pour libérer l'Europe. Leur trouille, bien montrée, hurlée : la décadence du beau pays de France.
Très bon théâtre donc, vivant. Dur, cauchemar et grotesque.
[Je dors sur un coin de canapé chez Anna. Levé très tôt et train du retour, parfait bonheur du petit matin, après bon théâtre.]
0 notes
coquillevide · 5 months
Text
Tumblr media
Je me pose énormément de questions
Il parait que les femmes sont trop émotionnel dans le sens où elles aiment une oeuvre par l émotion que ça leurs procurent par exemple.
Moi étant une femme j aimerais comprendre ce que c est de ressentir un coup de coeur, la profondeur de la chose sans les émotions.
Exemple de cas:
J ai écoute un extrait de Morgan sur Instagram son extrait expliquait une émotion forte qu elle vivait suite a son manque de bien être lorsqu elle est entouré avec les gens et une forte émotion de colère et de destruction qu elle peut ressentir.
Je l ai trouvé génial la forme y était je me sentai transporté par ce qu elle ressentait cependant mon copain ça ne lui a pas fais le même effet que moi, pour cause  il trouvait qu il n' y avait pas de profondeur que cela parlait que de ses émotions..
Je découvre des musiques ces temps ci, j ai tapé sur internet musique française j ai écoute divers musique de tout temps.
Et franchement la plupart des musiques ne sont pas si développé que ça et pourtant elles sont transperçantes ! 
Il y a aussi beaucoup de musiques qui parlent d amour comme Jacques Brel "ne me quitte pas".
Au départ j ai trouvé sa musique un peu surfaite quand je n y prettais pas attention avec son "ne me quitte pas". Son ton me paraissait snobe sans état d ame. Mais j ai écouté plus et j ai fini par trouver cette musique génial ! Tant par le son qui suit l émotion que ses paroles.
Au final je trouvai que Jacques Brel était l exemple de musique qui était profonde enfin je le pense.
Il parle d une émotion de base, la blessure d une séparation mais ses paroles sont allées plus loin que la description de sa blessure.
Il va explique dans un ton tout a fait poétique de ce que l on imagine d un homme fou amoureux comme le texte ou il offrira des perle de pluie a un pays où il ne pleut pas. Il est prêt a l impossible pour sa bien aimé ! Qui ne va pas au delà de tout cela lorsque l on imagine une personne en l'occurrence un homme fou amoureux car oui pour moi cela s apprête souvent aux hommes de faire ce genre de chose.
Ou bien lorsqu il va faire le rapport entre le rouge et le noir le rouge était l amour et le noir le malheur, le mal que peut nous faire l autre en amour. Il explique tout ça en disant que dans le feu il y a ces deux couleurs la alors pourquoi pas dans l amour ? D autant plus que le feu pour nous rappeller l effet amour passionnel ! 
C est un exemple de texte ou cela paraît peut être plus profond que de décrire une émotion enfin j imagine, j ai le sentiment que je tiens une piste !! 
Si vous avez des choses à rajouter n hésitez pas ! 
Pour moi la musique est l art de référence même pour exprimer ses émotions mais y a t il une manière pour rendre tout cela profond ? Et d ailleurs faut il forcément que la musique soit profonde pour dire que c est une bonne musique ? Au fond de moi je le pense pas mais une parti qui se veux helitiste pense que si! 
1 note · View note
lesombresdeschoses · 1 year
Text
OBSESSION
Ce fut ma première enquête à l'ouverture de l'Agence.
Elle se tenait là, debout, au milieu du parc, le regard vide. Qui était elle ? Que faisait-elle ici ? Perdue dans ses pensées, cherchant les origines de ce vide dans son esprit. Alisson ne savait plus qui elle était. Eoghan se préparait à sortir. Il se regarda une dernière fois dans la glace et se rua vers la porte. Une fois dehors, il s'arrêta un instant et respira un bon coup, heureux du commencement de cette journée. Un rendez-vous important l'attendait. Alisson s'arrêta, une larme coula le long de sa joue. Elle l'essuya, puis regarda sa main. Elle essayait de comprendre d'où lui venait cette émotion. Soudain, une voix résonna dans son dos.
— Vous allez bien, mademoiselle ?
Alisson se retourna. Un bel homme, brun, la quarantaine, se tenait devant elle, la fixant de son regard vert profond. Alisson eut brusquement l'impression de le reconnaître, mais sa mémoire restait bloquée.
— Je ne me souviens de rien. Je ne sais plus qui je suis.
Alisson se sentait rassurée en présence de cet homme, qui semblait représenter le seul lien avec cette vie disparue dans les méandres de son subconscient.
— Je m'appelle Eoghan[1], je peux peut-être vous aider ?
— Comment ? Je me suis réveillée dans ce parc, le néant dans ma tête ! Je n'ai rien dans mes poches, pas de papiers, pas même un indice qui pourrait me rappeler quoi que ce soit.
— Vous devriez visiter la ville, vous y perdre un peu pour voir si certains souvenirs peuvent ressurgir...
— Et si le phénomène persiste... ?
— Je peux me joindre à vous, puis si ça ne vous aide pas à vous souvenir, je vous accompagnerai à l'hôpital, les médecins seront certainement à même de vous porter secours.
Alisson apparut pour la première fois à l'agence, en mars, pour me racontant cette surprenante histoire d'amnésie. Ainsi que sa rencontre avec cet homme, Eoghan. Ils n'avaient pas pu faire grand chose pour elle à l'hôpital. Alisson n'arrivait absolument pas à se souvenir de quoi que ce soit. Son ami ne la quittait plus. Il était amoureux. Au bout de six mois de recherches assidues, mais infructueuses, Alisson m'annonça ses fiançailles. Je n'avais pas réussi à lui rendre son passé, Eoghan lui offrait un avenir.
Un an après, Alisson réapparaissait dans mon agence avec le même scénario. Encore six mois de recherches sans résultat. Puis à nouveau l'annonce des fiançailles. Là je n'attendis pas le troisième remake de ce jeu étrange : je décidai de les filer. J'alternais les planques avec Ren. Au bout d'un an Alisson sonnait à l'agence. J'en déduisis que ces deux-là formaient un couple d'inséparables. Cependant, elle n'avait jamais eu de vie avant Eoghan : qui était elle ? D'où venait-elle ? Je constatai qu’elle perdait ses souvenirs chaque fois qu'elle se séparait de lui. Ren me suggéra que la jeune femme était sans doute une chimère matérialisée à partir de l'imaginaire d'Eoghan. Absurde, mais ça paraissait tomber sous le sens. Nous continuions de les surveiller, perçuadées que nous étions passées à côté d'un élément essentiel.
*
« Alisson Moriarty, jeune journaliste-reporter, originaire d'Edimbourg, chassant le mythe. Elle soupçonne, à Brixton, l'existence d'une organisation aux activités paranormales, que l'on nommerait le W. District. Disparue dans d'étranges circonstances, on retrouva son calepin posé sur le rebord d'un pont, à Glasgow. »
Archives de Glasgow.
*
Le weird total. Mais le plus dingue, c'est que lorsque j’ai cherché son extrait d'acte de naissance, je n’ai rien trouvé. Alisson n'a jamais existé. Entre temps j'avais d'autres enquêtes, d'autres énigmes de fous furieux à résoudre. En comparaison, cette histoire était la plus abracadabrante ! Même à Malte, c'était cohérent ! Faudrait m'expliquer : une femme qui existe et n'existe pas en même temps. Alors, à moins qu'elle ne vienne d'une dimension parallèle, que le passage entre les deux mondes l'ai rendu amnésique - jusqu'ici, c'est assez logique, me dirait Félicia - et que par le plus bizarre des phénomènes bizarres, tout ce qu'elle construirait dans ce monde s'effacerait chaque fois qu'elle déciderait de passer à autre chose... Je reconnais que ça tiendrait la route dans un roman de science fiction. Mais, bon sang, pas dans la réalité ! Pas dans notre monde ! Enfin je m'engage un peu vite à plaider la normalité de « notre monde ». Quelque part, l'Agence W. je l'ai créée pour prouver que tous ces phénomènes bizarres, c'est de la foutaise et que derrière tout ce bazar, il y a toujours un quidame qui tire les ficelles.
Étrange ce « W. » en commun entre W. Agency et W. District.
C'était marrant au début. Je reconnais que ça me manque un peu, parce qu'avec BlackHole je suis embourbée jusqu'au cou, dans la dure réalité du flic qui pourchasse sa bête noire de psychopathe ! Tout ceci commence à prendre un goût de rance.
Alisson ne revint plus. Finis les rendez-vous du mois de mars, où une jeune inconnue entrait dans mon bureau, m'annonçant ne pas savoir qui elle était. Trois jours, plus tard je retrouvais l'écharpe d'Eoghan posée sur le rebord d'un pont de Londres. Drôle de souvenir pour une première enquête dans la capitale de tous les possibles.
Y aurait-il un vortex caché dans la Tamise ?...
*
[1] Eoghan, prénom irlandais, se prononce Owen.
0 notes
christophe76460 · 1 year
Text
Tumblr media
INTRIGUES (ÉPISODE 14)
- Vous devez certainement vous imaginer de qui il s’agit !
- Je ne suis pas fort en devinettes. Vas-y, parle ;
- C’est la femme de votre père.
- La femme de mon père !
- Oui docteur ;
- En êtes-vous certain ?
- N’en doutez-point.
Je tombe des nues ; je sais que la femme de mon père ne m’aime pas mais j’aurais juré que c’était Christophe. Devant mon expression de surprise, Victor reprit:
- Vous avez sans doute des forces invisibles qui vous protègent car les empoisonnements n’avaient pas eu d’effet ;
- Il n’y a que Dieu qui me protège mais poursuivons la discussion; savez-vous pourquoi la femme de mon père voulait m’éliminer ? Je suis resté avec elle des années; pourquoi c’est en ce moment qu’elle voulait ma mort ?
- C’est une histoire bien compliquée ;
- Elle peut même être rocambolesque, je suis prêt à tout savoir. Mais avant dites-moi, comment vous vous êtes connus, elle et vous ?
- En fait, je suis le fils d’un de ses amants; mon père est un charlatan et moi j’étais le seul fils qui s’intéressait à ses pratiques mystiques ; je travaillais énormément avec lui ; nous avons d’abord tenter de vous tuer de manière occulte pendant plusieurs années mais en vain; ensuite, nous avons procédé à l’empoisonnement et aucun résultat. Or, il fallait à tout prix que vous disparaissez de la circulation avant que vous ne commenciez à travailler; c’est ainsi qu’elle a imaginé la mise en scène qui vous a conduit en prison. Elle a tout fait pour empêcher que vous ayez un procès.
Lorsqu’elle a appris que vous allez être jugé car votre Avocat de l’époque n’était pas des moindres, elle a payé deux personnes pour donner un faux témoignage; c’est moi qui ai cherché ses individus ; plus tard, elle les a fait abattre froidement ; elle est très dangereuse cette femme.
Elle a même corrompu le juge qui était le président du Jury ; alors, votre Avocat a fait appel et après investigation, il a découvert certaines vérités ; elle la faisait suivre à la trace ; elle l’a fait empoisonner par une des maîtresses de l’Avocat qu’elle avait payé grassement. Elle pensait alors que le problème est réglé; je n’ai plus suivi le reste de l’histoire car entre temps mon père est mort et j’ai rencontré des problèmes sérieux; j’ai alors décidé de quitter le pays et depuis ces années, je me suis installée ici. Mon frère jumeau m’a rejoint et nous sommes bien intégrés dans ce pays.
Pour une surprise, c’en était une ! Assoiffé d’en savoir davantage, j’interroge à nouveau Victor.
- Pourquoi faisait-elle tout ceci ?
- Une histoire d’héritage.
- Héritage ? J’avoue que je suis perdu ; heureusement que j’ai appris à me maitriser sinon vous allez me rendre fou avec cette histoire !
- Votre mère a laissé un testament lu par son notaire à son décès. Votre mère était très riche, je ne sais pas si vous le savez. Evidemment, on vous cachait tout.
- L’histoire devient intéressante. Ma mère était une femme riche ?
- Oui, enfin, selon ce que la femme de ton père racontait à son amant qui est mon père ; ce dernier l’aimait beaucoup.
- Continuez l’histoire.
- La femme de ton père était l’amie de ta mère ; elle détenait ses secrets. Elle a tout fait pour séduire ton père qui devint très amoureux d’elle ; elle réussit à le convaincre que ta mère était un obstacle sérieux à leur bonheur ; ce dernier a choisi se débarrasser de sa femme sans état d’âme ; il était certain que les biens de ta mère lui reviendraient surtout que vous étiez en bas âge ; mais à son grand étonnement, lors de la lecture du testament, il se rendit compte que ta mère l’a juste nommé administrateur de ses biens jusqu’à ce que tu commences à exercer un métier. C’est vous que votre mère avait désigné comme héritier principal mais elle a également laissé une part importante à votre sœur.
Depuis que votre père s’est remarié, sa femme a pris le contrôle de tous les biens ; tu étais alors un obstacle car elle avait peur qu’un jour, vous découvrez le secret et que vous ne réclamez votre droit. Il fallait donc en finir avec toi.
- J’ai compris ; mais pourrais-tu m’expliquer comment la femme de mon père a pu savoir quel est le chemin que j’emprunterais ce jour-là ? Je me rendais chez un ami et je ne l’avais pas informé de ma sortie.
- Vous vous rendiez chez votre ami Christophe ce jour-là ;
- Ah ! de mieux en mieux, tu le connais ?
- Oui, il est dans le coup.
- Et en quoi cela le concernait ?
- Si vous n’êtes plus un obstacle, à la mort de votre père, sa femme allait prendre le contrôle total des biens car ils se sont mariés sur le régime monogamie avec communautés de biens. Puisqu’elle sera alors la propriétaire légale de tous les biens, elle serait libre d’en faire ce qu’elle voudra. Son fils pourra alors gérer les biens ; je pense que vous venez maintenant de comprendre que Christophe est son fils.
Je vous assure, si je n’avais pas appris à être fort avec le temps, j’allais déjà m’évanouir . Quelle histoire ! Christophe, le fils de la femme de mon père ! Les parents de Christophe étaient riches ; selon ce qu’il m’a dit son père et sa mère sont divorcés et son père s’est remarié ; sa mère aussi s’est lancée dans un second mariage et il n’avait pas de ses nouvelles ; toutefois, contrairement à moi, il était bien traité par la nouvelle épouse de son père. Comment alors par hasard suis-je devenu l’ami de Christophe ? Je m’adresse à nouveau à Victor:
- Je ne sais vraiment pas comment suis-je devenu l’ami de Christophe
- Votre amitié fait partie des intrigues ; ce n’est pas fortuit ; c’est un plan, il a été convenu que Christophe se rapproche de toi afin de pouvoir te rendre visite à la maison ; or en fait, c’est pour que la femme de ton père puisse le voir un peu plus souvent d’une part et d’autre part, qu’il puisse se faisant passer pour ton ami, détenir tes secrets et connaître tes moindres mouvements.
Victor n’a pas menti ; effectivement, la femme de mon père recevait mal mes amis et les chassait parfois; même Gloria en a été victime ; il n’y a que Christophe qui ait échappé à cette règle ; je comprends maintenant ; plusieurs fois, j’ai déjà vu Christophe m’attendant chez moi et conversant avec la femme de mon père ; je lui avais fait comprendre qu’il devait être un homme chanceux car la femme de mon père était méchante.
Bon Dieu ! Christophe n’a jamais été un ami ; et moi qui lui parlais mal de sa mère! Christophe en savait trop sur moi ! J’en apprends des choses aujourd’hui.
Je comprends qu’avec le temps, tout se révèle ; il faut juste être patient. Le temps, est le second nom de Dieu ; j’ai même été empoisonné et je n’ai rien eu ! qui m’a protégé si ce n’est le Dieu de l’univers ?
Quand je songe au passé, je me rends compte que j’ai eu des moments difficiles, j’ai eu des mauvais jours, j’ai traversé des périodes terribles mais mon Dieu a toujours été présent et je ne le savais pas. Maintenant, je peux confirmer que Dieu est bon en tout temps ; il est le maître du temps et des circonstances.
En ces moments-là, je ne connaissais même pas la valeur de la prière et pourtant ce magnifique créateur me protégeait. Les poisons n’ont eu aucun effet sur moi: ceci est la démonstration de la grandeur infinie de Dieu et de sa puissance inconstestable. Quand Dieu a décidé de mettre sa main sur vous, l’ennemi peut tout planifier; ce sera toujours des échecs.
J’interroge à nouveau Victor :
- Sais-tu pourquoi la femme de mon père et le père de Christophe se sont séparés ?
- Oui, ils se sont séparés pour cause d’infidélité de la femme de ton père.
Je regarde ma montre, le temps passe si vite et je dois rentrer à l’hôtel faire mes bagages et me rendre à l’aéroport. Or, j’avais encore beaucoup de questions pour Victor ; je ne sais pas où et quand je le reverrai. Ceci est une opportunité offerte par Dieu et je dois en profiter. Qui remet à demain pouvant trouver malheur en chemin, je prends la décision de rater ce vol et de m’acheter un autre billet; après tout, l’argent n’était pas un problème ; je suis un chirurgien à réputation internationale et mon compte bancaire est bien fourni.
Je m’adresse à nouveau à Victor.
- Toi qui étais au courant de tout, connais-tu la femme de Christophe ?
- Oui, très bien ; puisque nous avons aidé Christophe à l’avoir. Il en était très amoureux. Mais Gloria ne voulait pas de lui.
Gloria avait donc résisté ! Je ne vais pas mentir ; c’est comme si apprendre cette vérité m’ôtait un poids de ma vie. Le poids de la haine ! Je poursuis la discussion.
- Dis-moi Victor, de quelle manière avez- vous aidé Christophe à avoir Gloria ?
A SUIVRE...
Pour lire l'épisode 15, cliquez sur ce lien : https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=736391338097059&id=100051785977920&mibextid=Nif5oz
Pour lire l'épisode 13, cliquez sur ce lien : https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=736386758097517&id=100051785977920&mibextid=Nif5oz
#AUTEUR_DJIFA_BLESSINGS
#PARTAGEZ_LA_PUBLICATION
#ABONNEZ_VOUS_À_LA_PAGE
0 notes
babavigantrom1 · 1 year
Text
Envoutement d’amour avec photo aiguille - Prière pour rendre une femme fou amoureux.
Envoutement d’amour avec photo aiguille - Prière pour rendre une femme fou amoureux. 0022967071763
Envoutement d’amour avec photo aiguille – Prière pour rendre une femme fou amoureux. Pour vos problèmes de sentiment amoureux, la magie rouge d’amour du baba vigan est le remède idéal pour vous. Comment la magie rouge d’amour peut vous aider: Avec l’aide d’un praticien voyant marabout du monde et sa magie d’amour retour affectif. Les rituels d’enchantements et amulettes issus de la magie rouge…
Tumblr media
View On WordPress
0 notes
agbidi · 2 years
Text
COMMENT RENDRE UN HOMME FOU AMOUREUX A DISTANCE RETOUR AFFECTION DE L’ETRE AIME
COMMENT RENDRE UN HOMME FOU AMOUREUX A DISTANCE RETOUR AFFECTION DE L’ETRE AIME
Un homme pour soi seul n’est pas chose facile de nos jours. Mais avec l’aide d’un vrai et efficace maître marabout, spécialiste des questions d’amour, cela est bien possible. Ainsi si vous souhaiter rendre votre homme fou amoureux de vous; ou si vous n’êtes pas très rassurée de l’amour de votre homme; ou si votre homme continue de voir ailleurs; la solution est toutes trouvée pour avec le…
Tumblr media
View On WordPress
0 notes
yumeka-chan · 2 years
Text
Fluff.
Ceci est un petit bout d'idée que j'ai écrit hier, jai envie de la partager.
Arthur est du genre fou amoureux. C'est pas tant du corps de sa femme (même s'il lui plait énormément). C'est sa bonne humeur, sa fougue, et le fait qu'ils soient sur la même longueur d'ondes. Ils aiment se moquer gentiment des gens quand ils les ennuient (Arthur qui se moque des parents de Guenièvre par ex), qu'ils aient juste envie de passer du temps ensemble. Parfois, ils sont juste allongés, collés l'un à l'autre. (ils sont entrelacés, les jambes de Guenièvre emmêlées à celles d'Arthur, elle lui caresse la joue. Arthur la regarde un moment, et lui demande si elle a envie. Il a sa main qui caresse son dos, qui manque de dériver sur ses fesses. Elle secoue la tête. "J'ai juste envie d'être dans vos bras.". Arthur remonte sa main, pour ne pas lui mettre la pression, l'avoir contre lui suffit à le rendre heureux.
23 notes · View notes
alexar60 · 4 years
Text
Cinq fois
Tumblr media
J’avais découvert ce roman par hasard en me promenant dans une brocante. Je m’arrêtai à un stand sur lequel des livres étaient exposés. L’un d’eux m’intéressait particulièrement. Cependant, il s’agissait d’un lot, cinq livres pour deux euros. Alors, je pris le tout et une fois chez moi, je rangeai ce bouquin dans une pile de livres à lire plus tard, quand j’aurai le temps…un an après.
Il ne m’avait pas enthousiasmé. Je le comparai même à un vulgaire plagiat de l’éducation sentimentale de Flaubert. L’histoire d’un jeune homme amoureux d’une femme qui ne l’aime pas. Puis retournement de situation,  elle tombe soudainement amoureuse de lui mais il refuse parce qu’elle présente des signes de vieillesse. Je n’ai jamais aimé l’éducation sentimentale, et voilà que je me mets à lire intégralement une mauvaise copie. Après l’avoir fini, je songeai à le déposer dans une boite à livres. Il y en a une, pas très de mon lieu de travail. En attendant, il resta sur un meuble dans le salon jusqu’à ce que je reçoive des amis.
Je ne connaissais pas vraiment Aline. Elle fréquentait récemment mon pote Pascal. Durant la soirée, elle aperçut les livres posés en vrac sur le vaisselier. Par curiosité, elle regarda les titres, lut les résumés, mais quand elle vit le faux Flaubert, elle demanda s’il était bien. Je répondis que non. D’ailleurs, elle pouvait le prendre. Elle partit avec pour me le rendre une semaine après.
Ce soir-là, nous étions chez Pascal. Durant une discussion, elle me dit « Au fait, j’ai fini le livre que tu m’as prêté, il est bien ». Je pensai qu’elle aimait les romans à l’eau de rose. Cependant, elle décrivit le scénario intéressant notamment la partie où les personnages principaux sont séparés à cause de la guerre. Je fus surpris. «Il n’y a pas de guerre dans l’histoire ! » m’exclamai-je. Après quelques doutes sur une éventuelle confusion, elle assura ses propos en récupérant le livre dans la chambre. Elle le tendit en confirmant qu’il s’agissait bien de lui. Dès lors, je feuilletai les premières pages et quel fut mon étonnement lorsque je réalisai que l’histoire était totalement différente. D’ailleurs, le début commençait autrement, les noms des héros avaient changé…l’histoire avait changé….tout avait changé. Je récupérai le livre pour le lire une seconde fois. Et effectivement, la nouvelle version était plus intéressante et de meilleure qualité. Seul le titre n’avait pas changé : ‘Cinq fois’. Et nous étions d’accord pour dire qu’il n’avait aucun lien avec le texte.
Cette nouvelle racontait une relation houleuse d’un couple en Russie durant la seconde guerre mondiale. Comme il y avait de nombreux détails sur la vie des partisans biélorusses, je conseillai le livre à un ami fan de cette période. Il lit quelques passages et me le rendit signalant que je m’étais trompé. Je repris le bouquin. Effectivement, le roman racontait les aventures d’elfes et de lutins dans un monde de trolls. Rien à voir ! Cela me perturba car la couverture ainsi que le titre étaient les mêmes. Seulement les mots, les phrases, le contenu changeait constamment. Le lendemain, je lis pour la troisième fois ce roman étonnant. Cette fois-ci, il m’emporta dans un monde merveilleux si bien que je crus avoir vécu l’aventure dans une autre vie. Par contre, il se présentait plus sombre que les précédentes trames avec une atmosphère étrangement glauque.
Après l’avoir fini, par curiosité, j’ouvris de nouveau le livre. Je fus à la fois agréablement surpris de découvrir une quatrième histoire et terrifié car les pages s’étaient remplies de nouveaux mots en à peine un jour. Voici, un jour que je finissais de lire le roman précédent qu’il se transforma en un conte à la saveur fantastique voire horrifique. Je retrouvai ce plagiat de Flaubert en plus terrifiant, version Faust de Goethe. Le personnage principal tomba amoureux d’une belle jeune femme qui elle, s’empressa de se jeter dans les bras dans un ancien amour.  Seulement ce dernier n’était autre qu’un démon. Le héros découvrit la supercherie, cela ne changea rien, personne ne le crut. Chapitre après chapitre, le diable emportait les âmes des proches de la belle. Je ressentis un malaise en découvrant qu’à la fin, le héros préféra délaisser son amour pour une autre placée comme un pion par le démon. Fin sans morale dans laquelle la jeune femme se vit emportée dans les limbes de l’Enfer.
En fermant la dernière page du livre, je le gardai  contre ma poitrine, restant allongé sur mon lit à me poser de nombreuses questions. Il y avait de la folie dans mes réflexions. Le pire,  j’étais conscient de cette folie qui me dévorait lentement. Je me sentais mal au point de vouloir me jeter par le balcon. Une douleur indescriptible me pressait terriblement sans en connaitre la raison et juste après avoir posé le livre sur mon torse. Je me levai, reposant le bouquin sur la table de nuit, dès lors, j’allais mieux. Toutefois, quelque-chose m’interpelait. Et si le livre avait encore changé son histoire.
J’obtins ma réponse dès les premières pages. Oui ! Un nouveau récit s’offrait à moi. Par contre, il concordait avec le titre contrairement aux autres : Cinq fois ! Dès le début, un frisson parcourut mon esprit. Je ne lisais pas n’importe quelle histoire mais celle d’un homme qui lit un livre cinq fois parce que l’histoire change avant de devenir totalement fou. Cette dernière histoire montra des aspects terrifiants, elle se perdait dans des délires plus absurdes. C’était un labyrinthe si complexe qu’il était impossible d’en réchapper. Surtout que le héros portait mon nom, mon prénom, sa description était proche de la mienne et sa vie pouvait être ma vie.
En tournant chaque page, les mots se remplissaient d’horreur. La terreur n’avait aucune goutte de sang ni de monstre sortant d’un placard. C’était comme écouter la musique d’une plainte ininterrompue. Plus j’avançai et plus je voulais arrêter de lire mais, plus je voulais encore aller plus loin, connaitre la fin, la raison de cette aventure. Je ne m’arrêtais plus de lire, repassant du troisième chapitre au premier. Je me détournai. Parfois, je lisais les pages à l’envers de la trentième à la vingt-neuvième, les mots se tordaient comme pris de douleur. Ma conscience partait en vrille, la morale n’existait plus. La folie avait pris le contrôle de mon esprit. Je voulais m’en sortir seulement, le livre m’appelait. Je devais connaitre la fin.
Il restait un chapitre, le chapitre final quand je vis l’impensable. Des pages se remplirent d’une eau imaginaire à croire qu’elle sortait du livre lui-même. J’essorai la couverture jusqu’à la rendre sèche. Mais tel un robinet en fuite, cette eau fantôme continuait de couler du livre. Je me rendis compte qu’elle était salée, elle avait un goût de larmes. J’attendis un peu avant de reprendre ma lecture. Intérieurement, je ne voulais pas finir ce livre, mais la curiosité me rongeait vraiment. J’ai donc lu les quatorze premières pages du dernier chapitre Puis, j’ai fermé le livre.
Il restait cinq pages à lire. Je n’ai pas osé, je ne voulais pas les connaitre. J’essayai de faire sortir une petite voix qui me poussait à le faire. Je me suis cogné la tête car je ne voulais plus ressentir cette terreur qui nouait mes tripes durant les pages précédentes. Il n’y avait rien d’horrible dans ces pages, seulement, c’était plus fort que moi. Alors, pour ne pas connaitre la fin, j’ai trouvé cette seule solution possible. Je suis allé dans la salle de bain, j’ai ouvert le tiroir de la pharmacie, j’ai pris les ciseaux et je me suis crevé les yeux.
Depuis, je suis calme, je vais bien. On s’occupe bien de moi. Je suis soigné dans un hôpital. On m’a proposé de me greffer de nouveaux yeux, mais j’ai refusé. Et quand on quand on m’a demandé pourquoi. J’ai répondu que je ne deviendrai pas l’homme qui a lu le même roman cinq fois sans lire la même histoire et que la fin de ma propre histoire se finit forcément bien. Un médecin demanda si j’en étais certain. Cet enfoiré a mis le doute dans mon esprit. Depuis, j’apprends le braille parce que je veux connaitre la fin. Savoir si j’ai raison. J’ai peur, je suis en train de redevenir fou.
Alex@r60 – août 2020
34 notes · View notes
lamergelee · 4 years
Text
“La vie conne et fine de Gustave F.” [épisode 12]
[Lire les épisodes 1, 2, 3, 4, 4 bis, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11] Le jour 12, Gustave fut beaucoup sur l'ordinateur. Depuis le début de la nouvelle ère, Gustave se demandait, avec un peu plus de virulence chaque jour, après le déjeuner, ce qu’il aurait pu devenir, autrefois, quand il était temps encore. Il avait joué de malchance, concluait-il, catégorique. Mais il y revenait, malgré lui, d’heure conne en heure fine, à petits bonds furtifs. Que s’était-il donc passé ? Avait-il raté quelque chose ? Sa pensée dans le monde d’avant serpentait d’abord, multipliant les longs détours à travers de vagues paysages, allemands, italiens, où il se souvenait avoir marché, des années plus tôt, en Toscane, en Saxe, avec des amis dont il avait pour la plupart perdu la trace et presque entièrement le souvenir, à trente ans de là. Des beuveries jusqu’au petit matin dans des bars clandestins, des concerts, des théâtres, une aube d’été à Dresde, des trajets de trois heures en train jusqu’à Chemnitz où il donnait des cours de français, le dense ciel bleu qui baignait la ville dès cinq heures, un éblouissement. C’EST FLOU, QUAND MÊME. C'EST SUPER FLOU, GUSTAVE, C'EST COMME SI TU N'AVAIS PAS ÉTÉ LÀ. BLEU, MATIN, TERRE, DRESDE : TU N'AS RIEN DE PLUS PRÉCIS ? Gustave prenait la mouche. Il ne supportait pas quand il s’apostrophait ainsi et se manquait de respect. Alors il se relevait d’un bond, rejoignait la cuisine et son ordinateur ouvert sur la table. Il plongeait dans les sites d’informations, les fils, les réseaux, la toile, les liens. Le WWW. Il épluchait tout, en prévision de la période d’après la nouvelle ère, la Nouvelle Nouvelle Ère. Il recopiait. Il accumulait. Il rebondissait de fil Twitter en fil Twitter, s’exclamait, relayait, mettait des cœurs, haranguait, jetait des points d’exclamation, apostrophait avec rage. Il ouvrait des dizaines de pages web à la fois, sautait de l’une à l’autre, comparait, en français, italien, allemand, anglais. Il traduisait via les logiciels de traduction en ligne. Il vérifiait certains termes complexes. Il avalait tout, les yeux fixés sur l’écran, affamé, tremblant de rater quelque chose. Il avait échangé des insultes en ligne avec @Frédéric – « Consultant en prise de parole stratégique | Amoureux des mots » et avec @Louise – « Être humain du moins j’essaie | Je bloque les trolls direct. » Il cherchait une réponse cinglante à @Nicolas – « Si tu crois aux rumeurs t’es un fils de pute » qui avait fait une allusion fielleuse à son retweet de @Marie « J’espère que ça va péter | Je veux l’apocalypse maintenant. » Il supputait la possibilité d’un verre ou d’un repas un jour futur avec « @Rosanette – « Mon libraire mon univers ! | Passionnée par les Livres et la Nature | Mes tweets n’engagent que moi 😀 », mais ne se précipitait pas, se contentant de retweeter tous les deux jours un de ses posts. Il lui avait parlé des films de Lubitsch qu’il adorait. Il proposerait bientôt de lui envoyer via GrosFichiers Le ciel peut attendre, ce chef-d’œuvre de 1943. Elle comprendrait son humour, sa finesse, son goût. Il l’inviterait à boire un café en début d’après-midi, car il l’imaginait libre de son temps, comme lui, et vivant de minima sociaux. Un café en début d’après-midi n’engageait à rien, ne valait pas date comme un dîner ou un verre à 20 h. Il aurait laissé ses grosses lunettes Afflelou à la maison pour avoir l’air sportif. Ils évoqueraient leurs quatre mois confinés. Il la laisserait parler, ne lui couperait pas la parole, ne lui lirait pas ses poèmes de jeunesse, ne déclamerait pas les tirades de Radio-Plouc dont lui seul rirait. Après un troisième rendez-vous, il proposerait un dîner et elle accepterait. En attendant, Gustave dégueulait @LolaL « Chanteuse engagée | Folk et permaculture », 13 000 followers, qui annonçait la sortie d’un nouvel album. « Regardez-moi cette affreuse bonne femme ! » cria-t-il à l’adresse de ses enfants Charles et Léon, « elle a le toupet de faire de la retape pour vendre sa camelote. Ces artistes de merde n’ont aucune vergogne ! » « Chacun son flic, son curé, son artiste, tuez-les tous ! » rugit encore Gustave qui avait un peu fini la bouteille de rouge à midi. « On s’en fout tu sais, papa », répondaient les deux petits gars, déguisés ce matin en chefs de guerre, des décorations en papier doré collées avec du scotch sur leur T-shirt. Ils jouaient à rendre visite aux poilus du front, comme on l’avait vu faire au président la veille. Ils voulaient faire tous les deux le président. Ils avaient décidé qu’il y aurait deux présidents. « Alors, disait Charles, ça va mon brave ? Pas trop dur la vie sans masque ? » « Soldats ! Je suis content de vous, renchérissait Léon. Vous avez justifié tout ce que j’attendais de votre intrépidité ! Vous avez décoré vos aigles d’une immortelle gloire. Il vous suffira de dire "Je travaillais à l’hôpital public", pour que l’on réponde : Voilà un brave ». « Si vous survivez, vous jouerez à la Wii tant que vous voudrez ! » concluait Léon. Puis Gustave se souvint qu’il n’avait pas d’enfants. À intervalles réguliers, toutes les deux ou trois minutes, il fermait les nombreuses pages ouvertes sur Firefox et regardait ses pieds, puis le mur d’en face. Trois ou quatre heures passaient ainsi, à rouvrir et refermer les dizaines et dizaines de pages ouvertes sur le monde, avant qu’il ne finisse par éteindre l’ordinateur, qui le lâcherait bientôt de toute façon, espérait-il, pour revenir à sa vraie, sa position préférée, allongé dans le couloir, prêt à lancer de nouveaux filets plus fougueux vers sa vie d’avant. En y repensant, et il avait tout son temps pour y repenser, il se demandait s’il ne partait pas un peu trop tôt, un peu trop tard, dans ses histoires avec les gens. Il ne cultivait aucune relation suivie. Rodolphe, Jérôme, sa mère, son ex-femme, ce n’était pas grand-chose. Il avait sans doute trop vécu avec Napoléon, adolescent, dont il s’étonnait de retrouver dans sa mémoire des petits restes coagulés, aujourd’hui encore : le pont d’Arcole, l’auto-couronnement sur le tableau du sacre par David, les visages gris bleu sur des chevaux décharnés pendant la retraite de Russie. Sur l’immensité ténébreuse de l’Histoire, saillissaient encore çà et là, sans aucun rapport entre eux, Bayard mourant, l’Appel du 18 juin, l’assaut du RAID à Marignane, Chirac repoussant un soldat israélien à Jérusalem. Tout cela ensemble composait son histoire de France. Il avait été sensible, quoi qu’il en eût, à la prestation du président sous la tente militaire à Mulhouse. Elle lui avait rappelé certaines toiles d’Antoine-Jean Gros, les grands formats qu’il avait vus dans les livres d’histoire puis au Louvre : Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa, par exemple. Bien sûr, dans le cas de l’ancien inspecteur des finances, l’improvisation, le ridicule, une sorte de comique presque assumé se mêlaient à la posture, mais cela aussi n’était pas tout à fait absent des toiles de propagande impériales. Un corbeau s’était posé sur le toit d’ardoise de l’immeuble en face, et remuait son bec par à-coups. Le soleil de la fin d’après-midi faisait luire son plumage, avec des éclats bleu-violet que Gustave n’avait jamais remarqués. Il regarda le gros oiseau, son œil noir et lourd qui vibrait. Outre Napoléon, Gustave s’était construit un bric-à-brac de vies tapageuses, chanteurs, acteurs, artistes des deux sexes, où il puisait son répertoire d’attitudes possibles, de destins sublimes. Longtemps, il avait ignoré la vie de ses semblables, moins portés que lui à la dévotion, et qui évoluaient dans des univers dont il ignorait presque tout. Alors, plein de bonne volonté, il s’était juré de rattraper son retard. Il était allé voir les films, avait écouté les disques, lu les livres des autres, s’était énormément saoulé aussi, pour passer du temps avec eux, et il surmontait sa timidité et son ignorance. Sur son téléphone posé sur le parquet à côté de lui, un petit message de sa banque s’afficha. « Hop, hop, hop, on ne bouge plus, Axa reste avec vous pendant la vie confinée ». Le corbeau s’était avancé sur la gouttière. C’était peut-être une corneille. On apercevait des coyotes à San Francisco, pourquoi pas d’authentiques corbeaux sur les toits de sa ville ? Avec Jérôme et Rodolphe, il s’était découvert une passion commune pour la vie du dernier président élu. Ils partageaient leurs informations, et le père de Gustave les aidait. Tous les trois aimaient tout particulièrement l’histoire du chien élyséen. Brigitte, depuis le début du mandat de son mari, visitait tous les dimanches un centre SPA. Elle cherchait pour le couple présidentiel un animal aux traits distinctifs précis. Depuis six mois, elle repartait bredouille, lasse et résignée. Quand sa Peugeot 5008 de fonction repartait, elle fixait longtemps la route, sans un mot, les traits tirés. Elle regardait les platanes qui perçaient le ciel avec une immobilité d’estampe. Elle pensait à la déception d’Emmanuel quand il apprendrait son nouvel échec, et à sa main si belle qu’elle prendrait doucement dans la sienne. Un jour cependant, en visite dans le chenil de Hermeray, dans les Yvelines, le personnel lui avait présenté Marin, qui correspondait en tous points à leur désir, un croisement de labrador retriever et de griffon noir. Né le 7 avril 2016 à Tulle, ville longtemps gouvernée par le précédent président français, Marin était arrivé en août 2017 dans le refuge. Les récits divergeaient sur sa vie d’avant. On disait qu’il avait été recueilli par un berger, sur un plateau des Causses, et qu’il avait mis en fuite une meute de loups. Brigitte était transportée, elle tressaillait de joie. L’entente fut immédiate, la confiance et l’écoute mutuelles, entre l’ancienne professeure de français et l’animal. Avec le président aussi, fou de joie, tout alla bien. Ils eurent une petite dispute au sujet du prénom, mais elle se rangea à ses raisons : Némo était plus souverain. Dans une interview à Der Spiegel, l’ancien pensionnaire mélancolique d’Amiens expliqua avoir volontairement choisi un chien qui ne soit pas de race, mais issu de la SPA, afin de se démarquer des autres présidents et d'offrir un changement disruptif de destin à l'animal. (A suivre).
2 notes · View notes
Après la malédiction, BatB
Titre : Après la malédiction  
Auteur : Yoda-Ben2
Fandom : BatB 2017  
Genre : Introspection, angst, et un petit peu d’horreur.
Rating : T  
Pairing : StanFou en arrière-plan, Belle-Adam  
Agathe sortit de sa masure et se rendit à Villeneuve. En s'approchant, elle vit de loin le village bruisser d'activité. La forge résonnait des coups de marteau de Tom et de son apprenti, la cheminée du boulanger fumait à qui mieux mieux tandis qu'il s'empressait de sortir la nouvelle fournée pour la vendre. Les femmes bavardaient et chantaient au lavoir, un amoureux choisissait un bouquet pour sa fiancée. C'était un jour où Belle et Adam venaient de descendre au village pour rendre visite à tous. Elle les reconnut, sortant de l'école où ils venaient d'apporter une solide provision de livres.
En s'approchant, elle vit une joyeuse assemblée sortir de l'église, une femme élégamment vêtue tenant un nourrisson vagissant dans les bras, en tenue de fête, tandis que le père Robert, souriant, bénissait une fois de plus l'enfançon. Même Clothilde semblait heureuse, remerciant une cliente de son achat de poisson. Monsieur Jean profitait d'un temps de répit pour tailler un jouet dans un bout de bois pour son fils.
Elle vit Stanley et LeFou sortir de leur maison et bavarder avec animation tout en se dirigeant vers le marché. La modiste, reconnaissant son fils, lui fit de grands signes depuis la devanture de sa boutique, auxquels il répondit par le souffle d'un baiser. LeFou s’arrêta auprès d’un colporteur pour acheter un journal, car il savait désormais lire et tenait à se tenir au courant des nouvelles.
Quelle satisfaction, songea Agathe. Cette félicité méritait bien ce sort que j'ai jeté. Ce prince qui était égoïste était désormais un homme généreux et bon. Il ignorait alors l’amour, et son cas était désespéré. Il fallait lui donner une leçon. À lui et tout son entourage, qui n’avait pas su lui enseigner cette chose essentielle.
Gaston n’était plus, mais c’était normal. Il ne pouvait apprendre lui aussi. Sa mort avait délivré LeFou. Elle avait bien vu les regards que le lieutenant adressait à son capitaine, sans espoir de retour. Gaston était trop obnubilé par sa propre personne, il n’aurait jamais appris. Faire céder cette arche sous ses pieds était la seule solution, assurément. Et Stanley avait depuis toujours éprouvé un amour profond pour LeFou, enfin concrétisé. Il circulait entre eux comme l’eau d’une rivière. Non, nul besoin de donner cette leçon-là à LeFou, il la connaissait par cœur.
Lorsque Agathe, perdue dans ses pensées, arriva enfin à la lisière du village, celui-ci tomba dans un silence surnaturel. Le regard des uns et des autres se fit tour à tour dur, suppliant, voire épouvanté.
La marraine de l’enfant fraîchement baptisé fut poussée sans ménagement à l’intérieur de l’église par le père, qui enjoignit au prêtre et aux autres femmes de l’accompagner, elle et l’enfant. Les autres gamins furent immédiatement bâillonnés d’une main sur la bouche et entraînés à l’intérieur, maisons comme échoppes, d’où sortaient pleurs enfantins et recommandations suppliantes de rester calmes. Les portes et les fenêtres se fermèrent. Les passants s’écartèrent brutalement sur son passage, laissant à la mendiante une étrange haie de déshonneur. Aucun d’entre eux n’osait la quitter des yeux, craignant un sortilège.
Elle vit Adam tomber en arrêt lorsqu’elle passa devant l’école, et lut dans le regard du prince une rage folle mêlée de terreur, laissant rapidement place à une sorte d’hébétude terrorisée. Que puis-je y faire ? Semblait-il se demander. Si elle veut me retransformer en monstre, personne ne peut l’en empêcher. Belle la fixait d’un air étrange, semblant lui laisser le bénéfice du doute. Elle se souvenait de celle qu’elle avait pris autrefois pour une simple mendiante, à qui elle avait fait l’aumône en toute simplicité. Elle comptait sur ses actions passées pour gagner son indulgence.
Lorsqu’elle passa devant l’échoppe de Tom, elle lut la haine dans le regard de Jacquot, qui avait passé quasiment toute son enfance sans sa mère, qui était coincée au château sous la forme d’une bassinoire. Le garçon se saisit d’une paire de tenailles avant d’être brusquement arrêté par Tom, qui le ceintura et lui chuchota à l’oreille de se tenir tranquille. Elle vit les larmes couler sur le visage grêlé d’acné avant de le voir renoncer, et le bruit des tenailles tombant à terre fut un vacarme fracassant dans le village plongé dans le silence. Tom ne lâcha pas son apprenti pour autant, tentant de le calmer, ses yeux ne quittant pas la mendiante.
Agathe passa devant LeFou, qui s’était mis légèrement en avant, protégeant Stanley. Celui-ci avait les mains tremblantes, qu’il tentait de son mieux de ne pas approcher du pommeau de son épée. Les armes ne pouvaient rien contre les sortilèges. Mieux valait ne pas avoir l’air trop menaçant. Qui savait ce qu’elle déciderait de leur infliger pour un regard de travers ? LeFou était le seul à la fixer d’un air de reproche. Il avait encore en tête l’injustice cuisante du sort des serviteurs et invités du prince le jour de la malédiction. Agathe ne rendrait certainement pas ces dix ans de perdus à toutes les familles. Monsieur Jean avait désormais des favoris blancs, des rhumatismes en plus d’un tout petit garçon, bien jeune encore, et qui savait combien de temps il vivrait encore ? Clothilde avait des rides, elle aussi. Tandis que leurs proches n’avaient pas changé. Est-ce que cela en valait la peine ? Agathe se souvint des paroles de reproches que le lieutenant de Gaston lui avait adressées juste après la fin de la malédiction. Pour un fou, il portait mal son nom. Elle vit la main de Stanley se poser sur son épaule. Il lui rendit un regard qui se voulait rassurant. C’était les deux seules personnes à avoir osé la quitter des yeux, et juste devant elle. Leur amour était sincère et ils étaient prêts à mourir l’un pour l’autre. Elle était satisfaite.
Elle se dirigea vers l’échoppe de Maître Louis. Celui-ci fit un pas en arrière, son pain sur l’étal.
- Bonjour maître Louis, fit-elle d’un ton qu’elle espérait enjoué.
- Bonjour Agathe, répondit-il d’un ton automatique. Il fit disparaître Benjamin derrière son large dos. Prenez ce que vous voulez.
Agathe choisit sans se presser un pain d’une taille correcte qu’elle emporta sans payer, car c’était là son aumône habituelle. Elle remercia et plaça le pain dans une des poches de son grand tablier et allait repartir, quand elle demanda :
- Et la confiture ?
C’était la plaisanterie habituelle entre elle et Belle, quand cette dernière lui faisait présent d’un pain. Mais le ton de pseudo-reproche fit frémir l’assistance d’épouvante. Elle entendit un bruit derrière elle, et vit Samuel, pâle comme un linge mais l’air décidé, qui venait d’arracher des mains de sa sœur son plateau de pots de confiture. Monsieur Jean retenait la jeune femme, horrifiée de voir son frère aussi près de la mendiante.
- Sammy ! Appela-t-elle, en larmes, n’osant élever la voix.
Samuel posa résolument le plateau sur le bord du puits, devant Agathe, croisant les bras pour qu’on ne voie pas ses mains qui tremblaient.
- Choisissez.
Agathe prit un pot de confiture de fraises sans se presser, qu’elle fourra dans ses poches. Lorsqu’elle s’éloigna, Samuel reprit le plateau et retourna auprès de sa sœur, qui l’enlaça en pleurant. Honnêtement, Agathe n’avait besoin de rien d’autre, et s’apprêta à repartir.
Lorsqu’elle se fut éloignée un peu, elle se retourna. Un peu d’animation semblait être revenue dans le village. Elle distingua Stanley serrer LeFou dans ses bras, plusieurs personnes soupirant de soulagement, des enfants en pleurs qu’on tentait de consoler. Jamais plus ces personnes ne lui adresseraient la parole comme autrefois.
Elle reprit sa route.
Peut-être faudrait-il à nouveau leur apprendre à ne pas se fier aux apparences, songea-t-elle.
Elle trouverait bien une raison.
Fin.
1 note · View note