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#confédéralisme démocratique
rojinfo · 1 year
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Andok : L’expérience fascinante du confédéralisme démocratique au Rojava - TROISIÈME PARTIE
Dans une interview en quatre parties, Xebat Andok, membre du Conseil exécutif de la KCK, explique l’importance du confédéralisme démocratique pour la construction d’une société purgée du pouvoir et de la domination. Nous publions ici la troisième partie de l’interview réalisée par l’agence de presse Firat News (ANF) avec Xebat Andok, membre du Conseil exécutif de l’Union des Communautés du…
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colerenoire · 10 months
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“Vive le confédéralisme démocratique  soutien au peuple kurde révolutionnaire”
Nantes, Antiproduct
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lupitovi · 5 years
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Le socialisme, nous le concevons dans le sens de la justice sociale. Nous avons commencé à mettre en place le Confédéralisme démocratique. Nous mettons ce paradigme à l’épreuve : depuis quatre ans, le Rojava a démontré sa fonctionnalité. Toutes les communautés, toutes les confessions et toutes les ethnies arrivent, grosso modo, à vivre ensemble — dans des conditions difficiles, puisqu’on est en guerre. On essaie de mettre à l’œuvre l’idée de socialisme en ce sens : le partage et la justice.
Khaled Issa resp. du PYD interviewé par Ballast
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reseau-actu · 5 years
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Cet étudiant de 28 ans, déçu par la passivité de ses contemporains, a décidé à l'automne 2014 de rejoindre les combattants kurdes de Syrie engagés contre l'État islamique. De retour en France, il publie un témoignage lucide et direct sur cette guerre.
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Son nom de guerre était Firat, qui signifie Euphrate en kurde. Son nom d'auteur, André Hébert, sous lequel il signe à 28 ans ses mémoires de guerre, est aussi un pseudonyme. Pour le reste, toute son histoire est vraie.
Pendant que d'autres jeunes gens de sa génération allument des bougies après les attentats, ou jouent à la révolution en jetant des trottinettes dans des vitrines, cet étudiant français a choisi un autre engagement. Il a pris les armes contre ce qu'il considère comme l'incarnation moderne du fascisme, et l'ennemi absolu de notre temps: l'État islamique.
Issu d'un milieu qu'il définit comme «bourgeois et intellectuel», André Hébert milite depuis l'adolescence dans des mouvements d'extrême gauche, sans pouvoir s'empêcher de trouver cette action un peu vaine. Étudiant en histoire déçu par son époque, il finit par trouver la cause qu'il recherche à l'automne 2014. Quelques mois plus tôt, la proclamation du califat entre l'Irak et la Syrie a frappé le monde de stupeur. Précédés par leurs images de massacres et de meurtres filmés, les djihadistes que rien ne semble pouvoir arrêter attaquent Kobané, une petite ville kurde du nord de la Syrie. Là, dos au grillage qui longe la frontière turque, sous les caméras du monde entier, les combattants kurdes syriens des YPG (Unités de protection populaires), et celles des YPJ, leur pendant féminin, résistent contre toute attente aux djihadistes au drapeau noir et infligent à l'État islamique son premier revers.
Le froid, la saleté, l'inaction
En même temps que l'existence des YPG, Hébert découvre celle du Rojava. Ce pays qui n'existe pas, du moins légalement, est la zone du nord-est de la Syrie que les Kurdes administrent de façon autonome depuis le retrait des forces de Damas à l'été 2012. En pleine guerre civile, la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (le PKK, considéré comme un mouvement terroriste par la plus grande partie de la communauté internationale) a fait du Rojava le terrain d'expérimentation d'un programme révolutionnaire mêlant au marxisme écologie, féminisme et autogestion, baptisé confédéralisme démocratique.
André Hébert a trouvé sa révolution. Il décide de la rejoindre pour participer à sa défense. Il y a du George Orwell chez ce grand garçon dégingandé. Comme l'écrivain britannique en 1936, il considère que les idées n'ont de valeur que si l'on est prêt à se battre pour elles. «J'avais bien sûr lu Hommage à la Catalogneavant de partir», dit-il, en référence au livre de souvenirs que tire Orwell de son engagement avec les milices anarchistes du Poum pendant la guerre d'Espagne.
«Risquer sa vie pour une cause est perçu par une majorité de Français comme un acte de pure folie» 
Ce jeune homme de 24 ans est aussi conscient de ce que sa décision peut avoir d'incongru pour ses contemporains. «Même lorsqu'elle est reconnue comme juste, risquer sa vie pour une cause est perçu par une majorité de Français comme un acte de pure folie», écrit-il. Annonçant à sa famille qu'il va travailler pour une association en Turquie, il part pour le Kurdistan irakien, avant de franchir clandestinement la frontière syrienne.
Au Rojava, il rejoint le bataillon international, poignée de volontaires venus se battre pour la révolution kurde. Ce sont surtout des Turcs communistes. Il n'y a que quelques dizaines d'Occidentaux, surtout d'anciens soldats. Hébert ne parle pas un mot de kurde et n'a jamais tenu un fusil de sa vie. Après quelques semaines d'entraînement sommaire, il est envoyé au combat. Le front est une révélation pour le jeune homme. André Hébert découvre les réalités de la guerre, dont les films donnent une impression complètement faussée: les interminables nuits de garde, le froid mordant de l'hiver dans le désert, la saleté, l'inaction. Mais aussi l'importance de l'esprit collectif, l'intensité des amitiés, l'excitation du combat, la mort des premiers camarades. Il est en première ligne quand il apprend les attentats de novembre 2015 à Paris. La nouvelle le conforte dans sa détermination et la justesse de son choix. «J'ai juste été surpris de ne pas voir arriver plus de volontaires français après le Bataclan», remarque-t-il seulement.
Fiché S
Lui, n'a aucun doute sur la nature de l'ennemi qu'il combat. Il en a plus sur la cohérence de la politique française. Rentré à Paris pendant quelques mois en 2016, il décide de retourner au Rojava pour prendre part à la grande bataille qui se prépare contre Raqqa, la capitale de l'État islamique en Syrie. Mais deux jours avant son départ, la police française débarque chez lui et lui retire son passeport. Le voilà fiché S, mis dans la même catégorie que les volontaires du djihad qu'il est allé combattre. Un tribunal le relaxe, considérant l'absurdité de condamner quelqu'un pour avoir rejoint un mouvement que l'armée française soutient par ailleurs.
À l'été 2017, pendant que la France part en vacances, Hébert est à Raqqa, sur les rives de l'Euphrate où l'EI résiste avec acharnement. Il raconte avec précision, sans pathos mais sans rien omettre, les combats livrés dans les ruines de la ville, dans la chaleur écrasante du désert syrien. Devenu tireur de roquettes antichar, l'arme la plus puissante de l'infanterie, il se bat sans haine, mais sans états d'âme non plus. Militant d'extrême gauche, André Hébert n'adhère pourtant ni au pacifisme, ni à la tendance à excuser ses ennemis fréquente dans ces milieux. Il ne partage pas non plus leur fascination pour la pureté militante de l'islam djihadiste ou leur aversion systématique pour les États-Unis.
Pour lui, il n'est «pas possible, ni souhaitable» de négocier avec l'État islamique. L'idée selon laquelle les attentats de Paris auraient eu lieu en représailles contre la politique française est pour lui complètement fausse. «Daech n'a pas besoin de prétextes», dit-il. Et, à la différence de beaucoup de ses contemporains, «dégoûtés par la violence, même quand il s'agit de nous défendre», il a parfaitement conscient que «le pacifisme est un luxe que les Syriens ne peuvent pas se payer».
Il a aussi vu de près ce que signifient les combats contre un ennemi aussi retors que l'EI et à quel point l'appui aérien des Américains et de la coalition a été crucial. «J'ai pu constater l'efficacité et la nécessité des frappes aériennes, qui m'ont à plusieurs reprises sauvé la vie», dit-il. «S'il y a eu des morts civils, il est absurde de rejeter la faute sur la coalition ou sur les Kurdes. Le seul responsable est l'État islamique, dont l'éternelle stratégie est d'utiliser des boucliers humains. C'est leur façon de combattre, et c'est pour cette raison qu'il y a eu autant de morts.»
La lâcheté des Occidentaux
Les rapports d'Amnesty International qui ont fait état de crimes de guerre commis par les Forces démocratiques syriennes à Raqqa l'ont ulcéré. «Je ne connais pas l'origine des griefs de cette organisation contre les Kurdes, mais il est clair que leurs enquêteurs sont venus pour conforter des thèses qu'ils avaient déjà préparées à l'avance. Ils sont allés dans des villages qui sympathisaient avec Daech, où on leur a évidemment dit les pires choses sur les Kurdes.»
Il est aussi déçu par la lâcheté des gouvernements occidentaux devant la duplicité de la Turquie d'Erdogan, alliée discrète de l'État islamique contre les Kurdes syriens. Et aussi par leur ingratitude envers ceux qui se sont battus pour eux. «C'est étrange de voir à quel point nous montrons aussi peu de reconnaissance aux Kurdes de nous avoir débarrassés du califat», dit-il. «Ils n'étaient même pas obligés de le faire: les FDS auraient pu se contenter de libérer les zones de peuplement kurdes sans avoir à prendre Raqqa.» Il trouve aussi que les médias auraient pu parler un peu plus des trois volontaires français des YPG tombés dans les combats contre l'EI: Frédéric Demonchaux, alias Gabar Legionnaire, vétéran de la Légion étrangère tué à Raqqa en 2017. Olivier Le Clainche, alias Kendal Breizh, tué par un bombardement turc pendant la bataille d'Afrine début 2018, ou Farid Medjahed, alias Qereçox, tué près d'Hajine à la fin de la même année.
André Hébert a survécu. Il est de retour en France. Il a 28 ans, mais admet «avoir parfois l'impression d'en avoir le double». Il ne sait pas encore très bien ce qu'il va faire. Pour le moment, il s'occupe de la sortie de son livre aux Belles Lettres. «Ce récit est un peu ma façon de continuer le combat, en témoignant de ce que j'ai vu et vécu là-bas, et aussi mon hommage à ceux qui y sont restés.»
Il a relu Orwell et s'est inspiré de son honnêteté. Il ne veut pas pousser trop loin le parallèle. «Hommage à la Catalogne raconte l'histoire d'une défaite militaire et d'une désillusion politique, précise-t-il, alors que le mien est tout le contraire: il parle d'une victoire militaire et d'une expérience qui a renforcé mes convictions.»
Son récit, Jusqu'à Raqqa, est un livre magnifique, témoignage lucide, précis et direct sur la guerre livrée contre l'État islamique. L'exemple d'Hébert est aussi un défi à la passivité d'une époque qui se déchire sur des détails tout en oubliant l'essentiel, en même temps qu'une belle leçon de courage.
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La place des femmes au Rojava et dans le confédéralisme  démocratique
Forces Antifascistes d’Afrin, canton de Cizîrê, le 20 juillet 2018
Tout d’abord excusez moi pour ce long délai sans nouvelles. Des problèmes informatiques et quelques préoccupation logistiques m’ont beaucoup occupé.
La place des femmes dans la société est peut-être l’axe le plus visible de la révolution, notamment via la constitution des YPJ, forces armées uniquement composées de femmes.
D’autres structures sont aussi non-mixtes, comme des unités de défense civile ou de sécurité.
Cette lutte contre le patriarcat est flagrante dans la vie militaire : il était absolument impensable pour la société syrienne (autant que pour les sociétés occidentales) que l’on puisse mettre une kalashnikov, une mitrailleuse lourde ou un lance-roquettes dans les mains de milliers de femmes qui ont fuient, pour certaines, leurs familles pour échapper à l’oppression patriarcale.
Le courage au combat des camarades femmes est souvent mis en avant, à raison d’après beaucoup de témoignages.
Dans la société civile, les femmes coadministrent les institutions aux côtés des hommes, et participent davantage aux élections.
De plus, on constate que des cadres d’auto-organisations et d’auto-défenses se créent contre les violences faites aux femmes (violences domestiques, mariages forcés et crimes d’honneur notamment) ainsi que par le biais de coopératives. Ce phénomène est pourtant en parti suivi par le fait qu’un homme, Abdullah Ocalan, ait rédigés ce sujet qui ne le concerne pas sur le premier plan. Néanmoins il a déclaré qu’après avoir théorisé cette base idéologique, il laisserait les femmes décider des suites à y donner. Mais la jinéologie est une science nouvelle, et comme les femmes sont divisées elles-mêmes sur la suite à donner à l’importance d’Abdullah Ocalan dans la lutte pour la libération des femmes, elles sont aussi divisées sur la conception de la femme, certaines peuvent par exemple la défendre comme un être naturellement sensible, douce.
Cette importance donnée à la libération des femmes dans cette révolution vient d’un travail de plusieurs décennies observées dans les guérillas kurdes, elle n’est pas « naturelle » ni « occidentale » comme peuvent le présenter les médias en Europe.
On peut regretter que cette lutte contre le patriarcat ne se fait pas en adéquation avec un soutien aux luttes des LGBTIQ. Même si du travail est fait au sein du PKK et du PYD, il arrive que des formateurs et des formatrices qualifient les LGBTIQ de personnes « malades », s’appuyant selon eux/elles sur une vidéo d’Abdullah Ocalan qui les considère comme victime d’une maladie capitaliste. Mais cette vidéo, si elle existe, date d’avant son incarcération et il n’est pas impossible que son avis à ce sujet ait changé.
Abdullah Ocalan possède un culte de la personnalité très important au sein du PYD et du PKK. Pour des militants et des militantes, ses écrits sont considérés comme une vérité absolue, ce qui en empêche de se détourner de sa ligne  politique.
Mais il existe tout de même beaucoup de militants et de militantes qui ont une lecture davantage critique et, dans la quasi totalité des discussions politiques que nous avons eu, les militantes et militants prenaient au moins la peine de débattre avec nous.
De plus, le mouvement kurde LGBTIQ est important au Kurdistan de Turquie, avec notamment le HDP qui porte ses revendications malgré la répression de l’État turc.
Ces considération faites, on peut espérer un changement des mentalités sur la question.
A ce sujet, les camarades de la Commune Internationaliste ont une section sur leur site internet, avec notamment des textes en plusieurs langues d’Abdullah Ocalan. Comme le reste du site, je vous la conseille : https://internationalistcommune.com/category/women
Damien Keller
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antikorg · 2 years
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Conférence - Confédéralisme démocratique : retours d'expérience
Conférence – Confédéralisme démocratique : retours d’expérience
2021-11-25 15:00:00 Source Qu’entend-on par Confédéralisme démocratique ? Quelle réalité recouvre ce modèle de gouvernance pensé par le leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan, et mis en œuvre au Rojava, oasis de démocratie dans le chaos du Moyen-Orient ? Qu’est-ce que la « Jineolojî » ou « science des femmes » qui guide et transcende ce modèle d’organisation de la société conçu pour apporter…
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elsalebeaucom3220 · 3 years
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L'INFLUENCE DE L’ÉCOLOGIE SOCIALE - Billet 7
Bookchin, comme nous avons pu le deviner au travers du billet précédent, est un personnage qui, bien souvent, dérange. Selon Brian Morris, intellectuel et activiste du réseau du Transnational Institute of Social Ecology (TRISE) basé à Athènes, il est peu représenté dans la littérature scientifique traitant de la “philosophie verte” ou de l’Histoire des mouvements écologiques. S’il n’est pas ignoré, c’est pour être dépeint sous un angle caricatural, principalement par ceux que Morris nomme des “... anarcho-primitivists and spiritual ecologists” (Morris, 2020). Cette stigmatisation participe à transmettre l’idée que la pensée de Bookchin est un entrelacs de propos fumeux, dont la possibilité d’identification ne serait réservée qu’à une poignée d’initiés… Ou d’illuminés !
Pour ceux souhaitant envers et contre tout se renseigner à propos de ce que Murray Bookchin a prôné, la meilleure solution est encore de collecter l’information à la source : grâce aux livres et essais que Bookchin a écrits, à l’Institute for Social Ecology qu’il a fondé et qui se donne pour mission d’offrir des programmes d’éducation sur l’écologie sociale ainsi que du soutien à des mouvements politiques et sociaux, ou encore grâce à des extraits d’entrevues et de conférences sur YouTube, où figure Bookchin.
Les principales porte-parole de la doctrine du penseur sont aujourd’hui ses filles, Debbie et Bea Bookchin. Dans une entrevue menée auprès de Debbie Bookchin par le Green European Journal en 2018, cette dernière reconnaît que la volonté de son père d’abolir le capitalisme et le fonctionnement hiérarchique, le tout dans un ancrage écologique, nécessite un bouleversement global de nos modes de pensée traditionnels que peu sont prêts à accepter. Elle avance qu’il est plus aisé de se bercer d’illusions en tentant d’implémenter des semblants de projets écologiques - comme le concept de développement durable - sans révolution profonde de nos activités ; finalement, “... decades of organising in the interstices of capitalist society, as anarchists have traditionally done, have failed to produce foundational changes, even as it has created spaces for more holistic types of community” (Bookchin, 2018).
Ce faisant, elle pointe également des sursauts d’intérêt pour le municipalisme libertaire au cours de la dernière décennie, notamment en citant l’exemple espagnol de Barcelona en Comú, se décrivant comme une “plateforme citoyenne municipaliste”. Ce mouvement a remporté les élections municipales de Barcelone en 2015, et la traduction française de son programme indique : “Nous nous sommes emparés des réseaux, des rues, des places. Confronté à un véritable blocage institutionnel qui empêchait tout changement par le haut, ce que nous ne pouvions laisser faire, nous avons alors décidé de nous réapproprier ces institutions, afin de les mettre au service des majorités et du bien commun” (Barcelona en Comú, 2016). Aux Etats-Unis, l’exemple cité par Debbie Bookchin est celui de la Cooperation Jackson, un réseau de travailleurs portant l’idée de villes radicalement démocratiques, sur la base d'institutions locales indépendantes, mais interconnectées.
Un bémol persiste : l’aspect écologique demeure bien souvent absent des programmes de ces initiatives, alors que le municipalisme libertaire doit être entendu comme une branche de l’écologie sociale. Debbie Bookchin rappelle que “In rather prescient observations (given the rise of right-wing populist politics today), he [son père] urged the Left to focus on issues that have trans-class appeal, understanding matters such as gender discrimination, racism, nationalism, and even global warming as evidence of the ills caused by hierarchy” (Bookchin, 2018).
Une seule illustration frappante d’un municipalisme libertaire des plus authentique existe : au début des années 2000, le chef du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan fonde le confédéralisme démocratique, comprenant les piliers de l’écologie, de l’organisation par démocratie directe, et de la libération de la femme. “Ce dernier a commencé à être mis en application dans les structures organisationnelles du mouvement de libération kurde et dans les territoires dans lesquels il a une présence, en fondant la Confédération des peuples du Kurdistan (KCK)” (Taylor, 2014). Le confédéralisme démocratique, en tant qu’idéologie inscrite dans la doctrine d’un parti qui lui préexiste et comptant déjà des adeptes, effraie moins que les prises de position d’un homme seul aux cheveux ébouriffés ; voilà pourquoi il est plus aisé de trouver des informations sur Internet à son propos, alors que le municipalisme libertaire et l’écologie sociale semblent rester des notions marginales.
Quant à une influence dans le monde francophone, l’évocation du nom “Murray Bookchin” n’allume pas grand nombre de lumières dans les esprits. Cependant, un article publié par Antoine Robitaille dans Le Devoir (2006) nous révèle que l’empreinte du philosophe est parfois insoupçonnée : sa pensée aurait une incidence sur la politique municipale de Montréal, notamment au sein de l’ex-Coalition démocratique et chez des militants du Rassemblement des citoyens de Montréal (RCM).
Coalition démocratique - Montréal Écologique (1989 - 2001) : leur revendication principale était celle de l’instauration d’un municipalisme libertaire.
RCM (1974 - 2001) : groupe de militants progressistes s’étant opposés au grands projets d’urbanisation du maire Jean Drapeau, qui étaient selon eux destinés à une classe privilégiée. Il réclamait une décentralisation et une démocratisation de l’administration municipale comme sources d’une gestion plus égalitaire.
Robitaille ajoute : “Aussi, un des premiers titres à avoir été inscrit au catalogue des éditions Écosociété, fondées par l’écologiste Serge Mongeau, est une des rares traductions françaises d’un des livres les plus accessibles de Bookchin, Remaking Society” (Robitaille, 2006). C’est d’ailleurs l’auteur du présent article qui a rédigé la préface de la version française du livre, parue en 2011.
Maison d’édition Écosociété : nous pouvons lire sur le site de la maison d’édition que leur choix de nom provient de la fusion du concept d’écologie sociale et du principe du municipalisme libertaire. Leur but est d’émettre des parutions non fictionnelles, aidant à comprendre, critiquer et transformer la société (écosociété, 2021).
Serge Mongeau : l’écologiste développe le concept de “simplicité volontaire”, avec pour idée maîtresse une critique de la société de consommation et de ses effets aliénants, autant sur l’humain que sur la nature. Nous retrouvons ici l’influence de l’écologie sociale dans la remise en cause du capitalisme et des formes de domination (écosociété, 1998).
BIBLIOGRAPHIE :
. Bookchin, D. (2018, 06 novembre). Libertarian Municipalism & Murray Bookchin's Legacy. Green European Journal. https://www.greeneuropeanjournal.eu/municipalism-murray-bookchins-legacy/
. ésociété. (1998). La simplicité volontaire, plus que jamais.... https://ecosociete.org/livres/la-simplicite-volontaire-plus-que-jamais
. écosociété. (2021). Foreign rights. https://ecosociete.org/a-propos/foreign-rights
. Morris, B. (2020, 21 février). The Legacy of Murray Bookchin. Transnational Institute of Social Ecology. http://trise.org/2020/02/21/the-legacy-of-murray-bookchin/
. Institute for Social Ecology. (2021). Mission/About Us. https://social-ecology.org/wp/about/about-the-ise/
. Robitaille, A. (2006, 10 août). Murray Bookchin (1921-2006) - Le vieux lion de l'écologie sociale s'éteint. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/societe/115561/murray-bookchin-1921-2006-le-vieux-lion-de-l-ecologie-sociale-s-eteint
. Taylor, R. (2014, 31 août). "Le Parti des travailleurs du Kurdistan s'est transformé en une force luttant pour la démocratie radicale" - Le nouveau PKK a déclenché une révolution sociale au Kurdistan. Europe Solidaire Sans Frontières. http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33271
. Kurban, B. (2017, 18 septembre). Le confédéralisme démocratique comme alternative | 2. Kedistan. http://www.kedistan.net/2017/09/18/confederalisme-democratique-alternative-2/
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Le Rojava (Nord Syrie) : quel avenir ?
Le jeudi 28 mars à 20 heures, au cinéma Les Studios, rue des Ursulines : « Le Rojava (Nord Syrie) : quel avenir ? ».
Projection du film de Chris Den Hond et Mireille Court Une utopie au coeur du chaos syrien suivie d'un débat en présence de Chris Den Hond.
Fers de lance de la bataille de Rakka contre l’Organisation de l’État islamique, les Kurdes du nord de la Syrie tentent de mettre en place au Proche-Orient un projet politique original. Mais leur « confédéralisme démocratique » se construit sur un champ de ruines, dans un contexte d’affrontements ethnicoreligieux et d’alliances avec les grandes puissances qui hypothèque son avenir.
Philippe Arnaud | [email protected]
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hatecrew161 · 6 years
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[EN - FR - DE] We are a group of international revolutionaries in Rojava who came together, united by our marxist-leninist world-view. We are not a new organisation, a new unity or a new bataillon. We are involved and fighting inside of the TIKKO; army of the TKP/ML. As communist we support the unity of all progressiv internationals independent of their political view. Here in Rojava we want to use the time we dont fight by living a revolutionary life. That means for us: To study, to train, to do sport, and to devolop ourselfs by discussing, debating, and sharing the different points of view that we find inside the marxist-leninist movement. Even if we don´t share the ideas of democratic confederalism, as communists, we support the stuggle of the people in Rojava against all their opressors. We see the important progressiv and democratic aspects of the struggle here especially in contray to the enemys of Rojava like jihadist gangs, turkish fascim and the rest of daesh. We see also our presence here as an opportunity to learn from the kurdish national movement but mostly from the revolutionnary communist organisations from Turkey. With our website and our presence in different social networks we want to share the experience we made here, with you and motivate you to take part in the revolutionnary movement. ★☭★☭★☭★☭★☭★☭ Nous sommes un groupe de révolutionnaires internationaux au Rojava, unifiés autour de notre vision Marxiste-Léniniste du monde. Nous ne somme pas une nouvelle organisation, une nouvelle unité ou un nouveau bataillon. Nous sommes engagés et nous combattons au sein de la TIKKO, armée du TKP/ML. En tant que communistes, nous sommes pour l’unité de tous les internationaux progressistes indépendamment de leur affiliation politique. Ici au Rojava, nous voulonsa utiliser le temps pendant lequel nous ne combattons pas à développer une vie révolutionnaire, cela signifie: étudier, s’entrainer, faire du sport, se développer au travers des discussions, débats et en partageant différents points de vue que l’on peut rencontrer au sein du mouvement Marxiste-Léniniste. Même si nous ne partageons pas les idées du Confédéralisme Démocratique, en tant que communistes, nous soutenons la lutte des peuples du Rojava contre leurs oppresseurs. Nous sommes conscients des importants aspects progressistes et démocratiques de la lutte ici surtout contre les ennemis du Rojava comme les gangs djihadistes, le fascisme Turc, et les restes de Daesh. Nous voyons aussi dans notre présence ici, une opportunité d’apprendre du mouvement national Kurde et surtout des organisations révolutionnaires communistes de Turquie. A travers notre page internet et notre présence sur divers réseaux sociaux, nous voulons partager avec vous l’expérience que nous faisons ici, et vous inciter à prendre part dans le mouvement révolutionnaire. ★☭★☭★☭★☭★☭★☭ Wir sind eine Gruppe internationaler Revolutionäre in Rojava, die sich geeint durch ihre marxistisch-leninistische Weltanschauung, zusammen gefunden haben. Wir sind keine neue Organisation, neue Einheit oder ein neues Bataillon. Wir sind in der TIKKO, der Armee der TKP/ML involviert und kämpfen auch in dieser. Wir sehen uns als Teil aller Internationalisten die sich dem Kampf hier angeschlossen haben. Hier in Rojava wollen wir die Zeit in der wir nicht kämpfen nutzen, um ein revolutionäres Leben zuführen, was für uns bedeutet: studieren, trainieren, Sport zu treiben und uns weiter zu entwickeln in dem wir die verschiedenen Ansichten des Marxismus-Leninismus miteinander teilen, diskutieren und debattieren. Auch wenn wir nicht die Ideen des demokratischen Konföderalismus teilen, unterstützen wir als Kommunisten den Kampf der Menschen in Rojava gegen all ihre Unterdrücker. Wir sehen die wichtigen progressiven und demokratischen Aspekte des Kampfes hier besonders im Gegensatz zu seinen Feinden wie jihadistischen Gangs,dem türkischen Faschismus und den Resten von Daesh. Wir sehen unsere Anwesenheit hier auch als Möglichkeit um von der kurdischen National Bewegung und besonders auch von den revolutionären Marxistisch-Leninistischen Organisationen zu lernen. Mit unserer Website und Präsens in verschieden Sozialen Netzwerken wollen wir unsere Erfahrungen hier mit euch Teilen und euch motivieren Teil der revolutionären Bewegung zu werden.
Quelle:  https://rojava-ml.wixsite.com/imlr
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citationsdumonde · 6 years
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ENTRE LA LAICISATION DE L'ETAT ET L'ABOLITION DU CONFESSIONNALISME POLITIQUE L'importance de cette étude résidait dans ce qu'elle répondait à la querelle, présente et persistante depuis des dizaines d'années, entre les chrétiens et les musulmans sur la forme de l'Etat et qu'elle traduisait une volonté sincère de transcender cette querelle. Alors que les musulmans réclamaient l'abolition du confessionnalisme politique, les chrétiens, eux, réclamaient la laïcisation complète de l'Etat libanais, c'est-à-dire l'abolition de toutes les législations spéciales et tribunaux religieux, tout en sachant que les musulmans ne l'accepteraient jamais. Cette étude fut alors considérée comme très osée parce qu'elle était la première à défendre sans honte et sans scrupule la composition plurielle multiconfessionnelle du Liban. Au travers des idées soulevées par cette étude, on peut facilement deviner les réactions qu'elle suscita: -...Le confessionnalisme politique dont nous entendons souvent réclamer l'abolition isolée sans qu'il ne soit question du "confessionnalisme-appartenance communautaire" ne se limite pas du tout, comme souvent décrit jusqu'à ce jour, à la répartition des postes et de l'administration sur les "confessions historiques" en fonction de leur degré d'importance. C'est une théorie politique ayant trait à la forme de l'Etat... Nous pouvons aujourd'hui classifier le sentiment d'appartenance de l'individu à des communautés humaines dans trois catégories distinctes: idéale, moyenne et primitive. L'idéale est celle où l'appartenance est absolue, ne prenant en compte aucune différence distinguant les uns des autres... L'appartenance moyenne est celle où l'individu n'a pas atteint le degré de visibilité totale lui permettant de voir la quintessence unique, mais où il continue à sentir, au travers de ses préoccupations quotidiennes, qu'il a un sort propre au sein d'un milieu qui, dans la plupart des cas, l'influence et lui dicte sa démarche... Là, l'individu sent que la réalisation de son sort, autrement dit son expansion, n'est possible qu'à partir ce son "groupe". La catégorie primitive est celle d'une appartenance négative avant tout... -Il apparaît que les exemples quotidiens au Liban montrent que le citoyen libanais balance entre l'appartenance moyenne et les rivalités primitives... -La société unitaire homogène n'est nullement supérieure à la société pluraliste hétérogène composite, que ce soit sur le plan des moeurs ou celui de la civilisation. C'est le contraire qui est vrai puisque la société pluraliste libre et pacifique est supérieure à la société unitaire homogène parce qu'elle est porteuse de hautes valeurs morales et civilisées qui sont celles de l'acceptation de l'autre, malgré ses différences... -Notre système politique au Liban est un système démocratique pionnier et original. Quant au confessionnalisme politique, nous nous empressons de dire que c'est la forme de l'Etat au Liban et il n'a pas de rapport avec le système politique. Le confessionnalisme politique est la répartition des postes politiques et administratifs sur les différentes confessions historiques, les confessions étant considérées comme regroupements culturellement différents les uns des autres, chacun ayant sa personnalité propre. C'est donc pratiquement une association de confessions en tant que groupements qui constituent l'autorité centrale dans ses différentes branches législative, exécutive et administrative... Plus que cela, le confessionnalisme politique signifie la reconnaissance par l'autorité centrale de l'indépendance des confessions historiques au Liban dans certains domaines, les plus importants dans l'absolu étant ceux relatifs au statut personnel et à l'éducation... -Ainsi apparaît la nécessité de la participation des confessions, comme entités représentant les individus qui en font partie, aux décisions de l'autorité centrale dans le domaine de la politique générale tant intérieure qu'extérieure, de même qu'apparaît la nécessité de l'indépendance totale de ces confessions dans d'autres domaines, les plus importants étant le statut personnel, l'éducation et les relations non officielles de ces confessions avec l'étranger. Nous pouvons certifier que le modèle de l'Etat libanais est une forme élaborée de fédéralisme qui a évolué avec la pratique et l'exercice des années précédentes en confédéralisme et non pas en système unitaire rudimentaire... -La plupart de ceux qui réclament l'abolition du confessionnalisme politique au Liban tombent dans deux erreurs flagrantes, de même qu'ils exposent le pays à un grand danger. La première erreur est de confondre régime politique et forme de l'Etat libanais... La seconde erreur est de voir, au travers de l'abolition du confessionnalisme politique, une voie vers une révision de la loi de participation à la forme de l'Etat libanais. Ils cherchent à abolir la répartition sur toutes les confessions des trois présidences, des postes ministériels et législatifs de même que celle des postes de la fonction publique... En fait, ils ne demandent pas l'abolition des confessions, de leur indépendance et de leurs "droits", mais au contraire, ils soulignent leur attachement à la culture de chacune des confessions et à ses lois tout en réclamant l'abolition du partenariat de ces confessions dans les responsabilités de l'Etat... C'est ici que réside le danger auquel ils exposent le pays... Voilà pour le volet politique; quant au volet social et humain, il n'est ni possible ni sain de gommer au Liban l'appartenance confessionnelle en récusant simplement les confessions et leurs lois... La laïcité, comme l'abolition du confessionnalisme politique, n'éloigne pas le spectre de l'explosion sanglante au Liban, mais y constitue au contraire le chemin le plus direct...
Commission libanaise de recherches (1976)
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actuenfrance · 6 years
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#ActuEnFrance L'alternative kurde abandonnée par l'Europe -- Des membres du collectif pour Initiative pour un confédéralisme démocratique pic.twitter.com/FcrN
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rojinfo · 1 year
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Andok : La dimension féminine et écologique du confédéralisme démocratique - QUATRIÈME PARTIE
Dans une interview en quatre parties, Xebat Andok, membre du Conseil exécutif de la KCK, explique l’importance du confédéralisme démocratique pour la construction d’une société purgée du pouvoir et de la domination. Nous publions ici la quatrième et dernière partie de l’interview réalisée par l’agence de presse Firat News (ANF) avec Xebat Andok, membre du Conseil exécutif de l’Union des…
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anticapitalisme · 7 years
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Syrie-Irak : Kirkouk et Raqqa : deux politiques kurdes inconciliables
NPA , 2017-10-29 10:13:40 État-nation kurde ou confédéralisme démocratique ? Il ne s’agit plus d’un débat abstrait, mais tout à fait [...] Lire la suite
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Amir Taaki, le guerrier anarchiste du Web
http://telegra.ph/Amir-Taaki-le-guerrier-anarchiste-du-Web-08-27 Amir Taaki, le guerrier anarchiste du WebAugust 27, 2017http://mobile.lemonde.fr/festival/article/2017/07/29/amir-taaki-le-guerrier-anarchiste-du-web_5166476_4415198.html?xtrefAmir Taaki, le guerrier anarchiste du WebRebelles high-tech (6/6).Par Yves Eudes - Londres, envoyé spécialAprès ses combats avec les Kurdes en Syrie, le codeur libertaire surdoué anglo-iranien, pionnier du bitcoin, veut créer un camp d’entraînement haut de gamme pour cyberactivistes.Un vaste squat encombré et mal tenu abritant une vingtaine de personnes, dans le centre de Romford, une ville de la banlieue de Londres. Amir Taaki occupe une chambre exiguë au troisième étage. Fébrile, il rêve d’être ailleurs, loin, pour lancer un de ces projets ambitieux et radicaux dont il a le secret.Amir Taaki, 29 ans, né au Royaume-Uni d’une mère anglaise et d’un père iranien, est une célébrité dans la communauté internationale des hackeurs. Codeur surdoué, militant du logiciel libre, développeur de jeux vidéo, il fut aussi un pionnier du bitcoin, la principale monnaie électronique en circulation sur Internet.En 2014, il dirigea l’équipe de codeurs bénévoles qui créa Dark Wallet, un portefeuille de bitcoins sécurisé et anonyme. Grâce à une architecture complexe, Dark Wallet permet d’échanger des bitcoins en ne laissant aucune trace identifiable sur la blockchain, le registre mondial des transactions.Pour cela, Amir parvint à faire travailler ensemble des hackeurs d’horizons différents, depuis les résidents des « colonies éco-industrielles post-capitalistes » de Catalogne, jusqu’à Cody Wilson, un Texan qui fabrique de véritables armes à feu chez lui avec une imprimante 3D. Pour les hackeurs et les anarchistes, Dark Wallet est un instrument de liberté, permettant d’échapper à la surveillance des banques et des Etats. C’est aussi l’outil idéal pour frauder le fisc et se livrer à toutes sortes de trafics illicites – ce qui ne déplaît pas vraiment à Amir, anarchiste avant tout.• Système informatique de démocratie directe au KurdistanFin 2014, alors qu’il termine la mise au point de Dark Wallet, il entend parler du Rojava (ou Kurdistan occidental), ce territoire du nord-est de la Syrie tenu par les Kurdes de l’YPG (les Unités de protection du peuple) grâce à l’aide militaire des Etats-Unis. Sur Internet, il découvre que, malgré la guerre, cette enclave serait administrée de façon égalitaire et solidaire, selon les principes du « confédéralisme démocratique » théorisé par le leader kurde de Turquie Abdullah Öcalan.Amir est totalement séduit : « En tant qu’anarchiste, j’ai senti que mon devoir était d’aller là-bas pour aider ces gens à faire perdurer cette expérience unique au monde. » Il contacte des responsables du Rojava sur Facebook : « Je leur ai proposé mes services, en expliquant que j’avais diverses compétences : l’informatique, les maths, le design, la finance… Ils ont fini par m’inviter. »Il rassemble alors le matériel dont il pense avoir besoin pour aider une petite ville à améliorer sa connexion à Internet – ordinateurs, câbles, antennes, connecteurs : « J’imaginais la mise en place d’un réseau local pour instaurer un système de démocratie directe, avec des débats et des votes en ligne. » En mars 2015, Amir part pour le Kurdistan irakien, lourdement chargé : « A mon arrivée, les policiers m’ont vu débarquer avec mon matériel, ça les a rendus très méfiants. J’ai passé ma première nuit en prison. » Dès le lendemain, il est récupéré par des officiers, puis emmené au Rojava. Le voyage est long et périlleux.Lorsqu’il arrive, rien ne se passe comme prévu : « A cette époque, la situation militaire du Rojava était critique, ils avaient surtout besoin de soldats. Ils m’ont enrôlé dans une unité combattante. Je n’avais aucune formation militaire, j’ai appris à me servir d’une kalachnikov sur le front. » Il participe à trois offensives contre l’Etat islamique, appuyées par l’US Air Force.• Missions écolos à l’arrière du front contre l’EISa carrière militaire se termine à la fin de l’été 2015 : « Un commandant a découvert qui j’étais et m’a envoyé à l’arrière, dans la ville de Derika. » Cette fois, Amir est enrôlé dans un « comité économique ». Il travaille à la pose de panneaux solaires, à la production d’engrais, au recyclage des déchets, et en profite pour apprendre le kurde. Il est aussi chargé de discuter en ligne avec des volontaires occidentaux, et de faire un premier tri.En mai 2016, Amir décide de rentrer au Royaume-Uni pour organiser l’envoi d’aide au Rojava, mais aussi pour souffler, un peu. Mauvais calcul : à son arrivée à l’aéroport de Londres, il est arrêté et questionné par la police : « Ils savaient beaucoup de choses, ils me surveillaient depuis longtemps. Ils étaient au courant que je me battais du côté des Kurdes, mais ils me considéraient plus ou moins comme un terroriste gauchiste. »Après une nuit en détention, il est libéré sur intervention d’un avocat, mais une enquête est ouverte. Ses appareils électroniques et son passeport sont confisqués, il est assigné à résidence chez sa mère à Broadstairs, dans le sud-est du pays, avec obligation de pointer au poste de police trois fois par semaine : « Je mourais d’ennui. Au bout de six mois, j’ai décidé d’aller m’installer à Londres, chez des amis, et la police n’a pas réagi. »Il décide alors de voyager à travers l’Angleterre pour rencontrer des groupes anarchistes : « J’ai été déçu, je n’ai vu que des anarchistes de salon, bavards et superficiels. Pour eux, c’était un divertissement, un moyen d’avoir l’air cool. »• Un camp d’entraînement haut de gamme pour hackeursPuis il s’installe dans le squat de Romford, où il se plonge dans la lecture et la réflexion. Peu à peu, il décide de se fixer une nouvelle mission d’envergure : repolitiser le mouvement des hackeurs européens. Selon lui, cette communauté traverse une mauvaise passe : « Jadis, les hackeurs étaient des militants politiques animés par une vision globale. Ils voulaient utiliser les réseaux pour changer le monde, instaurer une société transparente, égalitaire, participative. Mais aujourd’hui, le mouvement s’est affadi. »Pour Amir, la décadence est illustrée par les hackerspaces, ces ateliers collectifs où chacun vient bricoler à sa guise : « Dans ces endroits, les gens s’intéressent exclusivement à la technique, sans projet social, c’est juste pour leur satisfaction personnelle. Ils ont créé un culte du gadget compliqué, ils fabriquent des jouets, des drones… Combien faudra-t-il ouvrir de restaurants végétariens et d’ateliers de réparation de vélos avant de s’apercevoir que c’est une impasse ? » De même, le bitcoin, qui aurait pu devenir un instrument de subversion du système bancaire, est tombé aux mains de spéculateurs et de businessmen. Pour ressusciter l’esprit militant des hackeurs, Amir imagine une stratégie sans doute inspirée par son expérience au Rojava : il va créer un camp d’entraînement haut de gamme pour hackeurs.« J’accueillerai des jeunes motivés, je leur apprendrai le code et les logiciels libres. Nous nous intéresserons aussi au matériel libre, pour créer des ordinateurs ouverts, modulables, modifiables. Par ailleurs, nous étudierons la philosophie, les critiques contemporaines du capitalisme, la démocratie participative. Nous ferons aussi de l’entraînement physique. »Il est persuadé d’être dans l’air du temps : « Tous les jeunes n’ont pas envie de mener une vie douillette avec, comme seule excitation, l’idée d’aller faire du shopping. Certains veulent qu’on leur propose une vie d’efforts, pour le bien commun. » Pour héberger sa future équipe, Amir aura besoin d’un bâtiment, dont il fera un lieu de travail et de vie communautaire. Il doit donc trouver des sponsors et une ville accueillante quelque part en Europe.• « J’ai répondu que j’œuvrais pour le bien de mon pays. »En mai 2017, la justice britannique lui rend son passeport. Il quitte aussitôt l’Angleterre et part à la rencontre des hackeurs et des anarchistes européens : dans le quartier Exarchia, à Athènes, chez des zadistes du val de Suse, près de Turin… A nouveau, c’est la déception : « Ils sont très forts pour s’amuser et porter des vêtements hippies, mais c’est tout. » En juillet, il décide de retourner provisoirement en Angleterre, avec un but précis : profiter de ses relations dans le milieu du bitcoin pour lever des fonds, afin de financer son équipe de superhackeurs en résidence.Il contacte les professionnels du bitcoin et aussi de l’ether, une nouvelle monnaie électronique en pleine expansion, et demande à s’inscrire comme orateur dans leurs meet-ups, réunions informelles très prisées dans ce milieu : « Je vais y aller franchement. Je vais leur décrire mon projet et leur demander de l’argent sur-le-champ, tout en leur expliquant que ce n’est pas un investissement. Cela ne leur rapportera rien. »Mais à son arrivée à l’aéroport de Londres, la mauvaise surprise de l’année passée se répète. Il est arrêté par la police car l’enquête suivait son cours : « Cette fois, ils m’ont parlé de la Grèce, ils voulaient savoir ce que j’avais fait, qui j’avais rencontré, ce que j’en pensais. Les anarchistes grecs semblent les intéresser. J’ai répondu que j’œuvrais pour le bien de mon pays. »Il est relâché au bout de trois heures et la police confisque à nouveau son ordinateur et son téléphone : « Avec les lois antiterroristes, ils peuvent tout se permettre. Ils m’ont aussi obligé à livrer mes mots de passe et mes clés de chiffrement. »• Stratégie future axée sur les crypto-monnaiesMalgré cet incident, Amir rencontre comme prévu les professionnels londoniens des crypto-monnaies. D’emblée, certains se disent prêts à l’aider, comme le Français Stéphane Tual, ancien banquier chez BNP et Visa, puis cofondateur de l’association administrant l’ether, et patron d’une société utilisant cette crypto-monnaie pour gérer un service de partage et de location d’objets utilitaires.Selon lui, la stratégie d’Amir est plus réaliste qu’il n’y paraît : « Les gens l’écouteront et le soutiendront, parce que c’est une star. Sa réputation est impeccable, au niveau technique comme au niveau éthique. Il aurait pu devenir riche grâce au bitcoin, il a préféré aller risquer sa vie pour une juste cause. Je vais l’inviter à mon prochain meet-up, puis nous monterons une opération de financement en ethers. » Si l’argent commence à rentrer, Amir espère lancer sa nouvelle aventure dès cette année – de préférence dans une ville qui accepte ce genre d’initiative.
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reseau-actu · 5 years
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GRAND REPORTAGE - Notre envoyé spécial a vécu dans cette ville les quelques jours qui ont vu s’envoler le rêve kurde d’une région autonome.
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Envoyé spécial à Qamishli
Il est arrivé dans l’après-midi, ne sait plus très bien quand, tout est confus après cette frappe qui l’a blessé, à 6 heures, ce dimanche matin. Le filet de voix qui sort de sa gorge, ses traits tendus, ses yeux vagues, sa peau sèche — sur son brancard, le corps entier de Delil Hassakeh raconte les durs combats dont il vient de réchapper. Il sort de Ras al-Aïn. La petite ville, tout contre la frontière, est l’un des points d’entrée de l’offensive turque en Syrie.
«On se battait dans l’usine, depuis 3 heures du matin. J’étais aux côtés d’un ami. Soudain, un missile nous frappe. Mon ami meurt. Je suis blessé. J’ai fini par être évacué. En cinq jours de combats, je n’ai pas vu le visage d’un ennemi», dit Delil Hassakeh - son nom de guerre. Ses traits se tendent. Chaque mouvement le fait souffrir. Il a reçu des éclats dans la jambe droite et dans le dos. Il faut l’examiner, mais ce n’est pas possible, dans cette clinique de Tall Tamer, à quarante kilomètres de Ras al-Aïn. Il attend son transfert.
À côté, sur un lit, couché en travers, sommeille un jeune homme aux allures de dormeur du val. Il a le bras droit en écharpe. Une infirmière tente de le réveiller. «Camarade. Camarade. Réveille-toi. Camarade. Camarade. Quel est ton nom?» Le dormeur ne réagit pas. Il est roux, a le visage poupin.
Tout le contraire de Delil, tanné, brun, barbu. C’est un Arabe de Hassakeh - la plus grande ville du Nord-Est syrien, dont il tire son nom de guerre. Il a rejoint les FDS, Forces démocratiques syriennes, menées par les Kurdes, dans leur combat contre l’État islamique, lors de la bataille de Raqqa, en 2017. À présent, il se bat contre les Turcs, qui eux soutiennent nombre de groupes arabes. Au lieu de basculer dans les perpétuels changements d’alliances de la guerre civile syrienne, Delil a choisi son camp: «J’ai décidé de rejoindre mes frères kurdes parce qu’ils ont raison. Ils se sont toujours battus contre les djihadistes. Et si la Turquie gagne, Daech reviendra.» À côté, l’infirmière continue, d’une voix ferme: «Camarade, camarade. Réveille-toi. Ton nom? Ton nom?» Le dormeur ne bouge pas.
On ne peut rien faire contre l’aviation turque. On demande simplement aux États-Unis d’interdire aux F-16 turcs de nous attaquer. Le reste, on s’en occupe
Delil Hassakeh, combattant au sein des FDS, menées par les Kurdes
«Les Turcs ont des chars, des canons, des avions. On a réussi à leur détruire un tank, à coups de mitrailleuse lourde et de lance-roquettes. Mais on ne peut rien faire contre l’aviation turque. On demande simplement aux États-Unis d’interdire aux F-16 turcs de nous attaquer. Le reste, on s’en occupe», continue Delil. Depuis que le président américain Donald Trump a décidé de retirer son soutien aux Kurdes, ceux-ci ont perdu leur principal avantage stratégique dans la guerre civile syrienne: l’appui aérien et logistique des États-Unis. Ils se retrouvent seuls face à la Turquie, une nébuleuse de milices, dont un État islamique plus que jamais menaçant, et un régime en embuscade, prêt à reprendre le contrôle d’une région à la moindre défaillance.
À lire aussi : Syrie: une nouvelle cartographie du conflit favorable à Bachar el-Assad
La voix de Delil devient de plus en plus faible. Elle s’évanouit dans la chambre ouverte sur l’automne syrien, ocre et chaud comme des herbes sèches: «On ne peut pas perdre Ras al-Aïn. Même si les Turcs nous attaquent de toutes leurs forces, on tiendra. Parce que c’est notre terre. Les Américains vont revenir. Je ne perds pas espoir.» Ras al-Aïn est un symbole. C’était le baptême du feu des YPG, les forces kurdes syriennes, au début de leur autonomie. Au bout de longs mois de combats contre Jabhat al-Nosra, affilié à al-Qaida, et d’autres milices dont l’Armée syrienne libre, ils sont parvenus à s’emparer de la ville en juillet 2013 - qu’ils rebaptisent de son nom kurde, Serekanye.
Une femme blessée soignée dans un hôpital de Qamishli, dimanche. DELIL SOULEIMAN/AFP
«Camarade, camarade», dit l’infirmière en secouant le dormeur. Celui-ci se réveille enfin, se lève à demi, puis marche, somnolent, soutenu par la soignante. Il va être transféré à l’hôpital de Hassakeh, où sont traités les cas graves. Delil est aussi emmené. La mâchoire serrée, il semble s’accrocher d’un même mouvement à la vie, comme à un espoir perdu. Les adversaires ne se battent tout simplement pas à armes égales. D’un côté, une force sommairement équipée, privée de son lointain protecteur. De l’autre, la deuxième armée de l’Otan, appuyée par des groupes qui rêvent de prendre leur revanche contre les Kurdes.
L’ambulance part en silence. Autour, des visages fermés et inquiets, le deuil d’une expérimentation politique de sept ans. Le Rojava, nom kurde du Nord-Est syrien, est de facto autonome depuis 2012, quand l’armée et les services de renseignements du régime de Bachar el-Assad quittent le territoire pour projeter leurs forces ailleurs, dans une révolution qui tourne en guerre civile.
La branche syrienne du PKK, le PYD (Parti de l’Union démocratique), prend alors le contrôle de la région. Il met en œuvre, tout en menant la guerre à multiples groupes armés et en neutralisant ses opposants politiques, le projet d’Abdullah Öcalan, leader indépendantiste kurde. Les régions abandonnent l’idéologie du parti Baas pour celle du confédéralisme démocratique, qui vise au dépassement du cadre de l’État-nation. Quadrillée par de redoutables services de sécurité, la région autonome apprend aussi à s’adapter aux zones moins favorables aux Kurdes, privilégiant la stabilité à l’idéologie, la négociation à la confrontation.
Cet édifice s’écroule à toute vitesse. Tall Tamer en est le témoin privilégié. Ville la plus proche des combats de Ras al-Aïn, elle a vu passer quelques-uns des 100.000 déplacés, selon les Nations unies.
L’hiver arrive. Je ne peux pas vivre ici, il fait trop froid. Je garde espoir. Les Américains vont revenir
Imane Hajj Mamo, mère de famille
C’est le troisième exode que connaît Imane Hajj Mamo. Cette mère de 40 ans, toute ronde dans sa robe à fleurs, est née à Kobané. Elle a déménagé dans son enfance dans le quartier kurde de Cheikh Maqsoud, à Alep. Elle fuit une première fois quand la bataille commence, en 2012, pour s’abriter à Kobané. En 2014, l’État islamique attaque ce fief kurde. Son père, son frère, ses cousins partent dans la bataille. Elle se réfugie à Ras al-Aïn. Commence une parenthèse de paix de cinq ans. «On se sentait chez soi. Qui n’aime pas vivre sur sa terre!», s’exclame-t-elle. Mais la semaine dernière, les Turcs attaquent. Pendant que son mari se bat, elle vit à même le sol de ciment d’une école désaffectée, sans médicaments pour sa fille épileptique, que les crises laissent épuisée. «L’hiver arrive. Je ne peux pas vivre ici, il fait trop froid. Je garde espoir. Les Américains vont revenir.»
Au moins Imane est-elle en vie. Des dizaines de familles hébergées à l’école de Tall Tamer se sont jointes dimanche à un convoi organisé par les autorités kurdes et ont formé un convoi pour se rendre à Ras al-Aïn. Elles espèrent un miracle, mais risquent un massacre. Las - l’avant du convoi est visé par une frappe aérienne de l’aviation turque à l’entrée de la ville. Une dizaine de personnes ont été tuées dans une opération qui n’a même pas ralenti l’offensive d’Ankara.
Des habitants de Tall Tamer accueillent l’armée du régime syrien, lundi. DELIL SOULEIMAN/AFP
Chaque jour qui passe confirme bel et bien le départ des Américains. L’armée turque progresse méthodiquement sur les deux zones d’incursion, Tall Abyad et Ras al-Aïn. Elle harcèle les YPG tout le long des cinq cents kilomètres de frontière. Ébranlés par les coups de boutoir, les redoutables services de sécurité kurdes font aussi face à coups de main menés au cœur du Rojava. Vendredi, un attentat à la voiture piégée secoue la «capitale» de la région autonome, Qamishli. Samedi, une autre voiture explose devant une prison abritant des djihadistes, sans faire de dégâts. Le même jour, des miliciens arabes soutenus par la Turquie tendent une embuscade sur l’autoroute qui relie le Kurdistan de l’est à l’ouest. Ils mettent en scène une exécution qui rappelle les pires moments de la guerre civile syrienne. Se répandent des rumeurs de mutinerie dans les camps où sont hébergés des partisans de l’État islamique.
Sous la pâle lumière d’une nuit de pleine lune, le Rojava semble disparaître, peu à peu, et revient la République arabe syrienne
La soirée du dimanche s’enfonce dans l’incertitude. Comment tenir? Quelques signes inquiétants - le réseau cellulaire montre des signes de faiblesse. Une panne passagère ou un terminal attaqué par la Turquie? Non - le réseau syrien a été coupé. Internet ne passe plus. Un coup du régime? Une offensive sur les deux fronts, Ankara au nord, Damas au sud? Les rares informations sont remplacées par de folles rumeurs. La nuit tombe. Le Rojava se vide. Des fantômes semblent rôder derrière les rideaux fermés et les rues vides de Qamishli, autrefois pétillante de vie.
Dans la soirée, l’information tombe comme un couperet. Un accord a été passé avec le régime. Dépassées par l’offensive turque, harcelées par des attaques à l’intérieur de son territoire, les autorités kurdes n’avaient plus vraiment le choix: négocier avec l’autorité de tutelle, le régime syrien, qu’elles ont parfois combattu, souvent évité, mais avec lequel elles n’ont jamais rompu.
L’accord prévoit que les Syriens se déploieront le long de la frontière turque pour en assurer la protection. L’administration et la sécurité interne resteront à l’administration autonome. Les camps de prisonniers, y compris ceux qui abritent les djihadistes, seront toujours surveillés par les forces kurdes.
Mais dans la nuit, la réalité semble tourner à l’avantage du régime. Un check-point isolé sur la route entre Qamishli et Hassakeh est abandonné discrètement par les YPG. «L’armée syrienne doit arriver», souffle un combattant kurde, avant de s’évanouir dans l’obscurité. À Qamishli, des partisans du régime viennent tester les défenses de l’administration autonome. À Hassakeh, partagée entre les deux autorités, les check-points passent du côté de l’armée. Sous la pâle lumière d’une nuit de pleine lune, le Rojava semble disparaître, peu à peu, et revient la République arabe syrienne.
Le lendemain ne fait que confirmer la tendance. Damas progresse, grignote les flancs est et sud du Kurdistan. Manbij, Raqqa, et même la petite ville de Tall Tamer, voient arriver les forces de Damas. La BBC affirme que deux divisions de l’armée syrienne vont être déployées dans les provinces de Hassakeh et Deir ez-Zor. Ainsi s’achève, en moins d’une semaine, une aventure politique inédite de sept ans.
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Hommage à deux camarades venu de l’État français, kurde et breton
Nous avons appris il y a deux semaines la mort de notre camarade Özgür Seyit Karakoçan (Kemal Serhat Nicolas Akyol), tué par un bombardement de l’armée turque le 4 septembre 2017. Ce jeune kurde de 21 ans est parti de Paris pour défendre la liberté des peuples avant son 18ème anniversaire pour défendre son peuple face aux fascistes de l’État turc dans les montagnes avec la guérilla du PKK, puis à Sinjar ainsi qu’au Rojava contre les fascistes de Daesh. Notre camarade est tombé en martyr pour défendre la société démocratique en construction au Rojava, basée sur le féminisme, l’écologie et la démocratie directe.
Un hommage lui a été rendu aux locaux du CDKF à Paris : https://www.youtube.com/watch? v=GlV1a8kMjI4
Le 10 février 2018, notre camarade Kendal Breizh (Olivier) est tombé au combat suite à une frappe aérienne de l’aviation turque contre la position des YPG qu’il occupait sur le front de Cindirêsê. Un autre internationaliste, venu de l’État espagnol, Baran Galicia (Samuel), a aussi été tué lors du bombardement. Venu de Bretagne, notre camarade Kendal Breizh (Olivier) s’est engagé au sein des YPG  et il a participé à la libération de la ville de Raqqa et celle de la région de Deir- Ezzor au sein du bataillon YPG International.
Comme Kemal, il avait rejoint la révolution au Rojava car, par la mise en avan du confédéralisme démocratique, celle-ci défend une autre vision de la société que nous pouvons connaître en Occident. Cette révolution s’oppose ainsi à ce contre quoi Kendal luttait en France : le capitalisme et le jacobinisme de l’État français. En effet, il militait aussi pour l’indépendance de la Bretagne, l’autodétermination de son peuple, soumis comme ceux du Pays Basque, de la Corse ou encore de l’Alsace au centralisme et la bureaucratie de l’État français.
Les YPG l’avaient choisi de le mettre en avant pour leur vidéo au sujet des volontaires internationaux qui font le choix de braver la 2nde armée de l’Otan et ses bombes pour continuer à défendre la révolution en cours au nord de la Syrie. C’est à cette occasion que j’ai eu le plaisir de le rencontrer, durant les 3 jours entre mes deux tentatives de passage pour le canton d’Afrin. Il était heureux de pouvoir continuer à combattre les ennemis de la révolution, de combattre l’État fascisant turc et les fascistes qui composent son armée. Il avait bien conscience du danger, comme nous tou.te.s, mais cela n’a pas atténué sa détermination, en nous quittant il m’a demandé : « Souhaite moi bonne chance ! », non pas pour les combats contre l’armée turc et les islamistes à Afrin, mais pour réussir à passer sous les radars du régime syrien qui nous empêchait de nous rendre à Afrin.
Nos camarades Kemal et Kendal ont tous les deux étaient victimes de la complicité de l’État français. Complicité car celui-ci s’obstine à conserver le PKK comme une organisation terroriste et Emmanuel Macron a récemment qualifié les YPG/YPJ de « potentiels terroristes ». Cette condamnation vient du fait que l’État français préfère conserver de bonnes relations avec un partenaire commercial que défendre les peuples en lutte pour leur autodétermination. Rien d’étonnant à cela, c’est aussi une tradition française de considérer comme terroristes les militant.e.s indépendantistes, même ceux et celles des colonies de l’intérieur de l’État français. C’est pourquoi Kendal pariait sur sa mise en détention lors de son retour, il n’en avait que faire, la lutte prime. Dans le même sens, l’État français conserve aujourd’hui une position dangereuse à propos de l’offensive de l’État turc sur le canton d’Afrin, même si la victoire de celle-ci amènera à une réimplantation des djihadistes dans la région.
Le combat de nos martyrs est le nôtre, nous le continuerons peu importe les États ou les forces fascistes contre nous.
Vive la Bretagne indépendante et socialiste ! Bevet Breizh dizalc'h ha sokialour ! Bijî Bretanya serbixwe û sosyalîst !
Vive l’autodétermination des peuples et l’internationalisme ! Bevet an emdidermenañ ar pobloù ha an etrebroadelouriezh ! Bijî xwediyarkirin gelan û navnetewetîyî !
Les martyrs ne meurent jamais ! Kenavo kamalad ! Şehîd namirin !
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