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#Aire d’accueil des gens du voyage
revuetraversees · 10 months
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Balval Ekel, Aire d’accueil des gens du voyage, Tarmac éditions, 91 pages, juin 2023, 22€.
Une chronique de Lieven Callant Balval Ekel, Aire d’accueil des gens du voyage, Tarmac éditions, 91 pages, juin 2023, 22€. Si le titre m’interroge sur les lieux « d’accueil » que notre société de sédentarisés réserve aux gens du voyage, aux exilés, aux gens de passage en quête d’une meilleure vie, le contenu, l’ensemble des textes semble plutôt s’orienter vers de petits éloges discrets et…
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valentin10 · 25 days
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REPLAY. Kendji Girac blessé par balle : "très alcoolisé" au moment des faits, le chanteur auditionné a maintenu la version du tir "accidentel" - ladepeche
Kendji Girac a été blessé par balle au thorax ce lundi 23 avril sur une aire d’accueil des gens du voyage à Biscarrosse (Landes). Suivez les derniers développements de l’affaire… — À lire sur www.ladepeche.fr/2024/04/24/direct-kendji-girac-blesse-par-balle-le-tir-provenait-de-linterieur-de-la-caravane-les-brocanteurs-emettent-des-doutes-sur-lorigine-de-larme-11909983.php
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famworldirl · 4 months
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Un aperçu complet de la recherche sur les camps d'été irlandais et leurs familles d'accueil
Grâce à des séjours en famille d'accueil et à d'intéressantes activités Campamento Verano Irlanda, l'Irlande offre aux visiteurs, en particulier aux étudiants et aux jeunes, une opportunité exceptionnelle de découvrir la véritable chaleur de l'hospitalité irlandaise. La nation est bien connue pour ses paysages magnifiques et son vaste héritage culturel.
Emmenez toute la famille en vacances en immersion en Irlande.
Explorez l'univers culturel :
L'Irlande possède le meilleur système de tutelle au monde. En conséquence, les clients ont la possibilité de participer à des activités locales, de célébrer la culture et de déguster une cuisine irlandaise traditionnelle, ce qui renforce l'authenticité de l'expérience irlandaise.
Parmi les nombreux avantages de rejoindre
Les familles d'accueil de Dublin sont l'occasion d'améliorer la maîtrise de la langue anglaise, qui est très appréciée. Vivre avec des anglophones natifs est un élément crucial des programmes d'immersion irlandaise, car cela donne aux étudiants des chances constantes de pratiquer et de perfectionner leurs compétences linguistiques dans des contextes du monde réel. Il est prouvé que s'engager dans ce type d'apprentissage des langues en immersion peut améliorer considérablement l'anglais.
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Ceux qui séjournent dans des familles d’accueil sont traités avec la gentillesse et la chaleur légendaires du peuple irlandais. Votre gentillesse fait vraiment chaud au cœur.
Connaissances privilégiées :
De nombreuses familles d'accueil jouent le rôle de guides touristiques, sensibilisant les visiteurs aux tenants et aux aboutissants du lieu. Leur riche expérience vous aide à mieux comprendre les aventures hors des sentiers battus, les trésors cachés et les monuments subtils. Posséder cette sagesse indigène peut rendre les voyages en Irlande beaucoup plus agréables en permettant de voir des endroits qui manquent parfois au visiteur typique.
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Camps d'été à Dublin : tout un univers d'expériences passionnantes !
Un assortiment de sujets de programme
Les camps d'été irlandais sont conçus pour s'adapter à une grande variété de périodes et d'intérêts. Il est possible de découvrir un forfait camp d'été qui correspond à n'importe quelle passion, qu'il s'agisse d'études, d'athlétisme, d'arts, d'exploration extérieure ou autre. Un programme qui propose un large éventail de disciplines garantit la participation de tous.
Amélioration de l'éducation :
Il existe plusieurs camps d'été en Irlande qui proposent des programmes académiques conçus pour améliorer les capacités et le savoir-faire de leurs candidats. Le programme de ces applications couvre un large éventail de matières, notamment les langues, les sciences et la technologie. Pendant la période estivale, les participants peuvent participer à un mélange harmonieux d'activités éducatives et de loisirs.
À la découverte des grands espaces :
Le cadre naturel à couper le souffle fascine les camps d'été en Irlande qui ciblent les aventures et les sports en plein air. Ces expériences couvrent une grande variété de passe-temps, tels que des randonnées passionnantes, des sports nautiques, l'équitation et des voyages à travers les zones rurales. En conséquence, les campeurs ont la possibilité de participer à des passe-temps de plein air exaltants et de renforcer leur lien avec le monde des plantes médicinales.
Les séjours en famille d'accueil en Irlande et Campamentos En Irlanda offrent une gamme d'expériences utiles aux voyageurs, aux étudiants et aux jeunes gens du monde populaire. Que l'objectif soit de profiter d'activités extérieures, d'améliorer ses compétences linguistiques, d'incarner pleinement le mode de vie irlandais ou de favoriser le développement privé, ces publications offrent une possibilité tout à fait unique de s'immerger complètement dans l'hospitalité et la splendeur de l'Irlande. Il s’agit d’une suggestion à ces personnes de créer des amitiés et des souvenirs durables qui ne se soucient pas d’où ils vivent et d’où ils viennent.
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jogallice · 1 year
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Haute-Savoie : la rentrée scolaire compromise à Sciez-sur-Léman après l’installation de caravanes sur un parking de la commune.
See on Scoop.it - JamesO
Gens du voyage : depuis le dimanche 05/02/23, le parking des Crêts de Sciez-sur-Léman en Haute-Savoie, est occupé par une quarantaine de caravanes de gens du voyage. Le maire dénonce un stationnement illégal risquant de retarder la rentrée scolaire. Problème : sur la commune, aucune aire d’accueil n’est actuellement disponible.
JamesO's insight:
Via l’agence JamesO Média❗️N.D.L.R. : article de presse publié par France 3 Auvergne-Rhône-Alpes le mercredi 15/02/23.
  🌞 Le quotidien d’Annecy 🌝
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📇 La quotidienne d’Annecy 🏰
  #politique #justice #société
#SciezSurLéman #Chablais #HauteSavoie
  Le fil rouge de JamesO.InfO
#Annecy #GrandAnnecy #Savoie
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fromzirotoinfinity · 2 years
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अद्वितीय
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8h de vol • départ 20h30 • apéro cahouète dans l’avion • mini bouteille de rouge • merlot épicé Air India • curry végé spicy • re-mini bouteille pour dormir • écran sur les sièges • error 404 • marche pas pas de film • Yelli dodo • nouveau Built To Spill • podcast Kerozene • ronpich 30mn • pipi • bouteille d’eau • grandes jambes coincées • somnolence • 1h dodo • courrier international sur téléphone • fin(faim) dans le monde • mini-dodo • 6h15 p’ti dej’ • pain de mie fromage • premier café fade • Bad Breeding • Yelli se réveille et demande un thé • reçoit du café • atterrissage • papiers • visa • re-papiers • visa • mauvais nom sur le visa • prénom à la place du nom de famille • first name/last name ça passe • 1h de dodo en tout • ça pique un peu • airport exit • moiteur • chaleur • klaxon • gentillesse • bienveillance sourire • pauvreté • gamine aux cheveux rasés • robe jaune • namasté • on est en Inde • New Delhi • bagages • 1er rang d’oignon de gens avec pancarte d’accueil des touristes • pas la bonne • 30°C à 8h du mat • humidité • chaleur pancarte Emilie et Florent • accueil artiste • DJ Karma • Adesh • casquette rappeur • smile • first impression on Indian earth • very good • klaxon • petits taxis blancs • klaxon • chaleur • coffre tout petit • guitares sur les jambes à l’arrière • DJ Karma à l’avant • nous à l’arrière • discussion hip-hop 90’s • route 2 voies=4 voies à Delhi • klaxon • tuk-tuk • queue de poisson • big bus • musique hindie • chaleur • fenêtres ouvertes • klaxon • klaxon • odeurs • épices • rigolade • fatigue • 45 mn de route • Delhi est immense • 500 roupies •  7 euros de taxi • chaleur • humidité • attention • traverser la route • vision non périphérique • fatigue • rires • chiens • chats • épices • égouts • matos musique • flight case guitare élec jimi • sac à dos rando avec pédales guitare • 15 kg • petit sac à dos devant • flight case guitare acoustique Yelli • valise à roulette • carte son et câbles • sac à dos Yelli • 10am • porte qui grince • 4e étage • ascenseur • serrés • hostel maison familiale • accueil chaleureux • 2 chambres • DJ Karma nous quitte • RV ce soir pour les balances au bar Depot 48 • douche froide • odeur de cuisine • pas le temps pour chill • toc-toc à la porte • ma pote Aurélia • habite à Delhi depuis 2 ans • euphorie • excitation • faim • 12h • restau pas encore ouvert • attente à l’ombre clope • cuisine bengali • eau tiède • serveur présente la bière • toucher pour valider la température • alcool n’est pas de coutume en Inde • boulette aubergine • on veut tout goûter • nan à l’ail • aubergines grillées • patates cumin • Yelli va siester • excité • Aurélia prévu la full visite • tuk-tuk minaret Qtub •  35°C • boire de l’eau • chaleur • photos • Lomography • monuments • sacré • avion juste au dessus • toutes les 2mn • arbres gigantesques • plantes • succulentes • couleurs • regards sur nous • short • les femmes ne doivent montrer ni épaule ni genou • hommes en chemises • femmes en robes longues • société macho • t-shirt moite  • pierre taillée •
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Temples • petite fille cheveux rasés robe sari jaune • beauté lunaire • arbres ancestraux gravés • sueur • rires • ombre • boire de l’eau • prendre des photos • ne rien oublier dans tuk-tuk • « you need? » • «next time » • robes oranges • namasté • on est Inde • wow • Lajpat nagar market • odeur d’épices • babouches • tissus • nans • bracelets • jus de fruits pressés • citrons verts coupés • bustiers shiny • négocier • attrape-touriste • blancs-becs • pauvreté • mendiants • « buy a pen » • un signe ? • écrire • « next time » • mausolée singe • encens • spicy • couleurs • bleu vif • orange fluo • jaune citron • soif • sueur • take time • enjoy • souvenirs • goûter time • jus de fruits vert • dessert à la poire • courses pour voyage • amandes • snacks • pommes • mini-bananes • c’est l’heure • showtime • balances dans 30mn • toilette rapide • ne pas se faire écraser • klaxon • tuk-tuk • traffic • grosse chaleur • sauna • la salle • Depot 48 • bar LGBTQ+ • unique à Delhi • 3e étage intérieur concert 4e étage terrasse repas • je dégouline de chaud • ingé son cool • Kingfisher • bière forte • soundcheck OK • backstage • portrait de la tour Eiffel • dernier vrai repas à 13h • terrasse techno • #wemetatdepot48 • concert à 21h30 • institut français présent • tournée indienne future? • Aurélia vient avec sa prof de danse ‣ showtime ça discute quand on joue ‣ soirée plutôt que concert ‣ on donne tout ‣ vue sur la rue ‣ concert assis ‣ mode cabaret ‣ Yelli solo pour 2 tunes ‣ ça discute mais balek « La terre » ‣ « Mared Youghal » ‣ apothéose ‣ « Hnifa » ‣ fin • « we want more » • soif • faim • clope • chaleur qui ne retombe pas • terrasse • animateur radio • bières • repas enfin à 23h burger été bien épicé • ça propose d’aller dans un autre bar • ranger matos • double check • viens au bar • avec tout le matos ? ok • just  one drink • 3 shots • 3 cocktails magnifiques • bar fancy • Les Doors Les Stones • more shots • ça monte au cerveau • last order • meilleurs Old Fashioned du monde • bonne rigolade • shots kamikaze • cocktail vodka citron vert sour • fermeture • derniers hugs • tuk-tuk • chambre froide cause clim • dehors 32 degrés • dernière clope balcon avec Yelli • dodo • vraie nuit douche • packing • petit dej’ préparé par la mama • crème indienne • omelette café fade • Dj Karma arrive • 11h • taxi • 45 mn aéroport Delhi • klaxons • pas de billet imprimé • first name et last name échangés mon nom est Julien • Yelli s’appelle Marcelle sur le billet d’avion • comptoir • impossibilité de mettre la guitare cabine • snif • contrôle bagages • briquet interdit à la poubelle • faim • soif • boule indienne curry raj kachori • copieux • biryani qui ouvre les portes des saveurs de l’Inde • rigolade • plus faim • pas de briquet • • smoking room • allume-cigare grandeur nature décollage • 15h20 • sieste 15h40 • réveil 15h50 • voisines cools • connaissent le lieu de ce soir • atterrissage 17h40 • Guwahati • berceau de l’humanité • 7 millénaires • nuit à 17h • 35°C • taxi • commandé par l’orga • son nom est Shaun • discussion avec lui au téléphone • comprends rien • accent • 1 mot toutes les 10 secondes • 1H30 de l’aéroport au centre lumières nuit • pas de trottoir • constructions • nids de poule • klaxons • arrivé bar • soirée pré-festival • on joue pas ce soir • club concert traditionnel • Shaun est tout bourré • mouton noir • tient pas debout • 19h • faillit être coincé dans l’ascenseur • stress pour la suite de la soirée • train à 00h • notre Shaun est incapable d’aligner 3 mots • public présent va aussi au festival • ouf • prennent le même train que nous • taxi • gare ferroviaire • 34°C • 2 sacs à dos • guitare lourde • pas de bière à acheter • SDF à même le sol •
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Enfants endormis par terre • tristesse • peine • putain de riches blancs • désespoir • privilège • chaleur • toilettes avec odeur qui pique le nez • waiting room • toujours sur le qui-vive • matos • guitares • ne rien se faire piquer • focus malgré chaleur harassante • vin piqué dans l’avion de Paris nous ravit • quai A • train 58417 • pas sûr à quelle heure il arrive • clope interdite sur le quai • mélomanes avec sac à dos • t-shirts Pink Floyd et Beatles • ils vont à Ziro • le festival qui nous a invité • française souriante qui tape la discute avec nous • a écouté Yelli Yelli • d’autres nous disent qu’ils attendent notre show • 00h00 • pas de train • personnes qui traversent par les rails • 1h de retard • normal en Inde • 8h de trajet jusqu’a Arunachal Pradesh • territoire indien depuis 1987 • anciennement tibétain • revendiqué par la Chine • voisin Bhoutan Chine Birmanie wagon 3C • air conditionné • 43A • 43B • 3 couchettes droite • 3 couchettes gauche bas • milieu • haut • 50 personnes dans un wagon • pas de mur • intimité zéro • vivre ensemble • extinction des feux • j’écris ces notes • un peu tous les jours • se souvenir • bouchons d’oreille • longue sieste plutôt que nuit • toilettes • porte de sortie du train ouverte • extérieur jour • comme un film • rizières • montagnes • cabanons • 6h du mat’ • enfants qui pêchent • maman qui étendent le linge • vaches • canards • mamies • papys • paysages fous • 7000km de Paris • arrivée 8h • file indienne • douanes • visa • flics • Oji nous accueille • café dégueu • jeep • nids de poule • vaches et chiens errants • chèvres au milieu de la route • ça gigote • ça tangue sourires chaleureux • discussion passionnante • échange « Paris, j’en rêve » • route étroite • 2 voies • place pour une seule voiture • on s’arrête • éboulement de terrain •  boue • bus bondés • caravane pour Ziro • Oji a des traits et une couleur de peau plutôt chinoise plutôt qu’indienne de Delhi • elle nous demande de jouer un peu de guitare dans la voiture • répet’ et setliste • stop right now • petit dej’ en vue service au ralenti • John Lennon récup son sac sur le toit du bus • 1 galette • 2 sauces très fortes • 3 personnes à table • restaus blindés de festivaliers • très bon chai latte • courses • snacks • joli foulard à ramener • chips bizarres • on repart • Oji fatiguée • elle s’est levée à 3h • dodo pour elle malgré le chahutage • 4h de route en tout • ça monte • direction altitude 1500m • welcome to Ziro • kids en uniforme • ça roule vite • klaxons • on cherche l’hôtel • on tourne 20mn • « sek-in »• ça parle pas anglais • on rigole • « kofi » • 2 chambres • cadenas pour fermer •loquet à l’ancienne • porte lourde douche froide • enfin propre • excité par le festival • balade • marché couvert • regards • on est des extra-terrestres • sourires • interrogations • miam des momos • Yelli adore ça veggie • super sauce • paneer • 4 ados nous accostent • intriguées • surprises questions • fous rires • coca • on part pour le fest • sublime trajet • rizières • femmes aux chapeaux de paille pointus • montagnes gigantesques • plateau couleurs • mother earth • arrivée au fest
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Accueil par Aido • soeur d’Oji • bracelets • artiste • cashless 600 roupies • soit 8 euros de catering et boisson pour les musiciens • site magnifique • cuvette de prairie verdoyante • scènes et structures faites main par les locaux • en bambou • bambou assiette • bambou récipient pour boire • bambou comme échafaudage • soif • vin au millet dans tige de bambou • euphorie • beauté du paysage •  petite toux • concert folk 60’s • Ravish & Garfunkel • on s’assoit • devant la scène sur laquelle on joue demain bière • stands bouffe partout • veggie burger • banh mi • balade • petites cabanes sur le flanc de la colline • spliff • naturelle rigolade • dicton du soir par Oji: « I’m a backseat lover » • bière fade • boulettes patates oignons miam • hide & sit • fatigue • re-vin millet • sourires groupe métal • run voiture jusqu’à l’hôtel • lever demain 6h car balances à 7h30 • what ? • aussi tôt que ça des balances ? • club techno au RDC de l’hôtel • musique mega forte • klaxons dans la rue fête • groupe de musique qui répète dans l’hôtel • boules quiès • 4h30 séisme de puissance 5 • rien ententu • Yelli oui • 5h30 réveil voisin qui gueule • 6h30 tocsin • chant de l’école du coin • douche • ranger affaires • porte de ma chambre fermée de l’extérieur • petite sueur • vision à la Midnight Express • Yelli descend • liberté liberté • c’est elle qui m’avait enfermé avec le loquet centenaire la veille sans faire exprès • balade ville • photo de groupe prise par des locaux • bus ultra colorés et kitschisés • petit dej’ dans un boui-boui • chai • chapati • curry • achaar • sauce aux haricots spicy • retour hôtel • retard taxi • conduite à la calabraise • 7 mn aller alors que 20 mn hier plein soleil Install Yelli Yelli ‣ problème d’élec ‣ pas de son en façade ‣ impro perso reverb à fond ‣ dreamy ‣ face aux montagnes ‣ souvenir mémorable ‣ soleil qui tape ‣ 8h10 ‣ balances ‣ all good • chaleur • rangement • discussion guitare avec tekos • vrai café enfin • balade sur le site • rizières • vue panoramique • montagnes • collines • on se croirait dans un pub taureau ailé air pur • bronzage • ne rien faire • kiffer • Oji revient • discussion bouquins • Murakami • Bukowski • films français • Yelli crevée repos sous le banc • pepsi • sandwichs • cahouètes • filage concert • setliste • reprise Beatles • intros • calage volume des tracks • se mettre à l’ombre • on prend des photos Lomo • paysage de carte postale • H-1 avant show • interview pour une marque de whisky • briefing de l’intervieweuse • voici la première question que je vais vous poser • « est-il important pour vous de rester honnête ? » • je réponds: « désolé mais je ne peux pas être honnête en répondant à une marque de whisky » • du coup je zappe l’itw • Yelli est ok que je ne participe pas • on oublie avec un thé chai • amphithéâtre naturel dans vallée • on joue là bientôt • petite pression quand même • herbe au sol • groupe d’avant en retard • stage manager vénère pour ça • il nous demande de jouer plus tôt • loges • journalistes • photos Yelli en djellaba ‣ Jimmy t-shirt Black Flag chemise tye & die ‣ Yelli petit pipi  ‣ entrée scène imminente ‣ applaudissements chaleureux  ‣ blindé de monde  ‣ on envoie ‣ ça tape dans les mains assis  ‣ gens au look hippie qui dansent en transe  ‣ « Ghardaïa » met le feu  ‣  « La Terre » enjaille  ‣  les gens se lèvent  ‣ ça danse  ‣  « We love you »  ‣  Yelli enflamme le public en introduisant les chansons  ‣  stand-up  ‣  danses  ‣  sourires 
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Regards profonds et sincères  ‣ sortie de scène pour moi  ‣  Yelli captive en solo avec « Dunit Tentar » et « Yemma  ‣  « her voice.. wow » me dit-on dans les loges  ‣  retour scène  ‣  Yelli : «  Do you wanna speak french? »  ‣  « Liberté »  ‣  public debout qui chante Libertay Libertay  ‣  encore 2 chansons « Hnifa » plane comme le drone caméra au-dessus de nous  ‣  reverb à fond  ‣  dreamy  ‣  fin du set  ‣  « WE WANT MORE, WE WANT MORE »  ‣ on a joué 45mn  ‣  stage manager qui en veut plus  ‣  c’est le dernier concert sur cette scène  ‣  « Help me »  ‣  Beatles  ‣  répété 1h avant pour ma part  ‣  ça chante à tue-tête  ‣  sortie scène  ‣ ENCORE ENCORE  ‣  rappel ‣ re-« Ghardaïa »  ‣  tout le monde debout  ‣  et là  ‣  chair de poule quand j’y pense encore  ‣  dernière chanson  ‣  re-«Liberté » à la demande du public  ‣  Yelli punk as fuck  ‣  dans le Pit  ‣  pieds nus Djellaba  ‣  tout le monde saute autour d’elle  ‣  euphorie  ‣  amour pur bras en l’air  ‣  partage  ‣  passion  ‣  #onfaitpasçapourrien  ‣  foule en délire  ‣  extase  ‣  ça exulte  ‣  sortie de scène  ‣  tout va vite • demande d’interview • tapes sur l’épaule • « you were so great » « can I take a picture with you? » • « I have a festival in Goa » • « you have to play in my city » • ranger le matos • faire gaffe au matos • la course • petit couple trop mignon qui nous donne du thé maison • photos avec les gens • 1h avant trajet retour juste après le show • photos • tout le monde nous interpelle • congratule • remercie • complimente • focus • récupérer le cachet du soir • interview • séance photos • sourires • trop envie d’une bière on court un peu • à droite • à gauche • on nous dit de nous dépêcher euphorie • état second • on arrive au bar • plus de sous sur le cashless • prennent pas le cash • fuck • fans qui nous payent des rebi • quelqu’un passe avec des cornes du diable qui brillent en rouge dans la nuit • un signe? • rendez-vous avec la prod du fest • super humeur • 25000 roupies • 300 balles en gros • beaucoup pour l’Inde traverser le site • coups de fil runner qui nous ramène à la gare de train • câlin avec nos nouveaux.elles ami(e)s • sac goodies • vin de kiwi • bouteille de whisky du sponsor • shot anti-gueule de bois chimique • stickers • tout ça dans un tote bar cousu maison • rien à bouffer mais pas grave « ne donnez pas à boire au driver »  • pas mal celle-là! • GOGOGO • 4h de route • on boit des bières dans la caisse • driver OK • we are evil • faut bien redescendre • ça gigote nids de poule • envie de pisser après 30mn de  route • Yelli aussi • chauffeur pisse aussi •
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Shot whisky • bière • re-arrêt pipi embouteillages dans la cambrousse • cause bus avec pneu crevé • on mate les stories de notre show • on kiffe • gros carton à ce qu’on voit • faim • bouiboui dans bled de chez bled • dévisage de visage • table au fond • chaleur 8 assiettes • super copieux • super spicy • clope à la hâte • jalapenos riz • légumes • champignons • dahl • chapati • curry • sauce au yaourt • 10 mn chrono • faut repartir • palais en feu • vin kiwi dégueu Yelli dort • Jimmy mate les lumières de la nuit • musique indienne à la radio • Kishore Kumar • « Panna Ki Tamanna » • Yelli must pee • je l’appelle la Lucky Luke du pipi • revient pas • what? • trop de voitures l’empêchent? • zieutage • je la vois dans un fossé • juste la teutè qui dépasse • « je suis tombée de haut » • elle me dit • « -Quoi? » • « -J’ai fait une chute, je me suis sentie tombée » • a pas vu le trou au bord de la route • tête la première • balafre • a flippé sa maman • main saignante en forme de steak • « J’étais tellement high après le climax du show que je suis bien redescendue » • whisky • longue route • musique hindi pause clope • gare de train • 36°C à 22h • tout le monde nous regarde mais pas méchamment • juste curieux • trou paumé • 2 français habillés avec deux guitares • saltimbanques • on sue • chiens • chats • souris ventilos extérieurs • au bout de notre vie au bout du monde • crevés • pression qui retombe • pas la chaleur • ennui • Yelli se fait embrouiller par un flic • mini-épicerie qui ouvre 30mn avant le train • rien d’autre à faire que d’acheter un snack • chips fromage • bouteilles d’eau • vérifier le bouchon • maladie du renard • bien scellé, ça va • 1l cul-sec • pas d’alcool à vendre • attente billet qui indique AC 1A • signifie wagon avec clim (AC) • train de 00h00 qui arrive • wagon 2e classe blindé • comme du bétail • gens debouts dans le wagon • chaleur • pauvreté • faire tout le quai avec le matos pour trouver le wagon • en nage • 20kg sur le dos • guitare flightcase lourde • sac à dos sur le torse qui tient chaud • on court • peur de rater le train • donc le concert du lendemain et l’avion du surlendemain • putain • faire demi-tour au bout du quai refaire tout le quai dans l’autre sens en courant • 20 wagons au moins • train qui se met en route • FUCK • dernier wagon du quai • les blancs becs qui courent • porte d’entrée étroite • train qui roule • on rentre • ouf • enlever le sac à dos • gens qui attendent debout dans le train • four • stress • fatigue  • parano • garder son unique main dispo sur le portefeuille ou son téléphone? • dilemne • on avance • cabine en couple libre • unbelibebol • 2 couchettes • juste Yelli Yelli • nous • on nous avait prévenus woman: beware! • Delhi ville du viol
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Toujours rester à côté de Yelli • sista • copine depuis 22 ans • Milkymee • Riot Grrrl • Suède • folk • tournées • Yelli Yelli • retour aux origines • coup de fil 2020 • « Tu veux jouer avec moi sur scène? »  of course • Trianon complet • première partie de Piers Faccini • des Têtes Raides • Hooverphonic • les Trans • Rush festival en boucle sur France Inter • musique de film composée ensemble • résidence Pologne • tournées • radios • début juillet • SMS jour de canicule • à la campagne dans maison de mes grands parents • volets fermés car 38°C • « Jimmy, tu veux jouer en Inde? » « -C’est où l’Indre »? • « Je connais pas tous mes départements » «-T’est con, en Inde, le pays, fin septembre » • « -On paye pas les billets? » • « -Nan, ça te dit? » • of course • toujours rêvé d’y aller • mini-statue de Saraswati à la maison • déesse des arts et de la connaissance • un signe • il fallait que j’aille en Inde • je confirme à Yelli ma dispo • Voulez vous danser • notre booker organise ça • Adrien • Pascale • Marie • Merci • 1 mois avant • trop de questions • vaccins? • visa ? • palu? • médocs • guitares soute ou cabine ? • un mois d’aller retour de mails • visas reçus la veille • ouf • flippé de ne pas partir • feuille de route de tournée reçue le jour même • ma pote à Delhi me dit que la dernière minute est courante ici • retour au wagon couchette • s’étaler sur la couchette • j’en peux plus • en nage plus de force • fermer les yeux • 6h du mat’ • eyes wide open • Yelli déjà réveillée • dort peu • insomniaque pour mieux croquer la vie I’ll sleep when I die petit dej’ cahouètes benenuts et pommes ramenés de France • interdit de manger fruits et légumes crus dans la rue • on arrive à Guwahati • pas réveillé • est-ce que le local manager bourré de l’autre fois sera à l’heure sera là? • adresse de l’hôtel dans le téléphone • feuille de route • taxi • le mec qui devrait nous accueillir même pas là • balek • on trace • 36°C à 8h du mat’ pas de clim • fenêtres ouvertes • pollution • odeurs enivrantes • catalysées par la chaleur • traffic • embouteillages comme d’ab’ • 9h à l’hôtel • le manager local est injoignable • répond pas • « -2 chambres pour Yelli Yelli » • « -Non, pas de réservation » • shit • « -David organizes the show tonight » • « -Ohh Daaavid ?» • Yes • c’est lui qui programme ce soir • l’hôtel connaît son nom • coup de fil • il arrive • premier contact super • « Do you wanna breakfast? » • « Yes, thank you! » • oeufs durs • galettes • dahl • boules coco indiennes • spicy • « kofi? » • « -Yes, black » •  résultat café au lait • mettent du lait partout • chambres prêtes dans 30 mn • fait chaud • clim • début du rhume • mal de gorge • une chambre prête • la seconde est prête mais en fait vient d’être lavé • lac de flotte • geek time à deux dans ma piaule • Yelli inondée de photos et vidéos du festival • siesta excité • Guwahati • 41°c • ça monte • on est au ralenti • taxi • direction fancy bazaar • chars avec statues pour la fête des lumières klaxons • on sort du taco • four extérieur • sauna
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Cerveau en feu • explosion d’odeurs • fleurs • nourriture • égouts • citrons verts • souk • marché aux puces • bazar • besoin de café • black coffee please • no milk no sugar pleazzz • café au lait sucré • lol • comique de répétition • je redemande café noir • finalement je l’obtiens • nescafé lyophilisé • americano • pas ouf • faim • fait sacrément chaud • t-shirt sans manche trempé • cheveux aussi • Yelli me dit « Reste à côté de moi » • tout le monde nous mate • on nous avait prévenu(e)s • pas de crainte • les indiens sont juste surpris on est exotiques pour eux • on marche à deux de tens’ • banderoles glitter accrochées à 3m de hauteur • petites allées • vélo charette taxi attention toujours rester sur le côté • beaucoup de bruit • tout est extrême en Inde • en tout cas dans les grandes villes • fournaise • on a la dahl • affiche restau dans la rue • premier étage • korma légumes riz cumin divin • paneer • butter massala • naan • soda • on est bien chiottes turques qui puent • 20°C de différence entre restau et dehors direction magasin de musique • juste pour voir • regards médusés sur nous • « Vous jouez ce soir? Asseyez vous » • on me serre la main pendant 1 minute au mois • « Prenez le temps » •  « We are all differents but one same together » • chaleur qui fait bouillir le cerveau • impossible de réfléchir • faut bouger • vite • voir la mer • enfin le fleuve qui fait 5 km de large • rues bondées • chanteur aveugle dans la rue • chemin des fleurs • « Où sommes nous? » • Yelli achète un parfum à un petit revendeur • compréhension difficile
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Car anglais parlé avec un fort accent • on avance • lentement • boulevard blindé • impossible de traverser pour voir le fleuve • on renonce • tuk-tulk • objectif • aller voir la salle de concert de ce soir • enfin le bar • on joue dans un centre commercial • il paraît • jamais fait ça de ma vie • 5e étage • food court • temple de la consommation • merdouilles pour briller • mais où? • le lieu de concert est une micro-brasserie restau • bien propret • retour au bercail • hôtel • la chaleur me tue • deuxième sieste téléphone qui sonne dans la chambre • qu’est ce qui se passe? • la standardiste qui me demande • David le programmateur de la soirée est là et nous attend • je m’habille • 3mn • je descends • je prends les instruments ne rien oublier • vu qu’il fait chaud • et que tout prend du temps quand il fait chaud • tête dans le cul • c’est parti • on marche 5mn jusqu’au mall • traverser les galeries Lafayette locales avec ses guitares et son matos • quelle ironie • regard des badauds • groupe folklorique qui joue dans le hall du centre commercial ascenseur • hôtesse d’accueil du bar • discussion pas facile en anglais cause accent • boisson gratos? • repas gratos? • on comprend rien • balances à l’arrache ‣ j’avais vu l’ampli Marshall de loin ‣ premier ampli que j’ai eu à 15 ans ‣ pourri de loin ‣ pourri de près ‣ l’ampli du Ziro festival m’a enivré ‣ tant pis ‣ câbles micros trop courts ‣ câbles partout tout court ‣ pied de micro trop petit ‣ petite scène ‣ carte son de Yelli prête à tomber du stand clavier ‣ bricolage à l’arrache à l’envers ‣ ça promet ‣ « Voici vos In-ear » ‣ des oreillettes pour entendre nos instruments on est trop punk ‣ on dit non ‣ pas à l’aise ‣ ça coupe du monde autour ‣ cherche pas mec ‣ on creuse pas avec l’ingé son ‣ son de guitare pourri ‣ encore plus de câbles ‣ plus de serveurs que de clients • on vient ici pour manger • en même temps on n’est pas connus • trop contents d’avoir cette date quand même • les français aiment bien se plaindre • à jeûn • faim • délicieuse bière locale • pas trop boire avant le concert • je propose des images de fond de scène de souk et de petits bled algériens • ce soir on nous demande 2 sets avec entracte • on revoit la setliste • 20h30 on commence ‣ on s’entend pas ‣ l’ingé son est parti aller manger ‣ fin de chanson ‣ une personne applaudit ‣ on se sent seuls mais on s’en fiche ‣ on donne tout • l’ingé son revient avec son burger ‣ trop faim sur scène ‣ on saute ‣ on danse fin du set ‣ ça applaudit mollement ‣ couples assis qui bougent un peu la tête avec leur assiette de frites ‣ on torche le deuxième set ‣ ça applaudi un peu ‣ balek ‣ teletransportation to Ziro please ‣ regarder le public un à un comme à Ziro ‣ s’évader ‣ vivre sa vie ‣ fin de set • bière • mezze libanais succulents gratos finalement • pain fourrés haricots noirs • boule fourrée au fromage rose • fromage pané • au bout d’un moment le serveur nous fait comprendre que la bière n’est pas gratos à volonté • David revient • il accueillait un groupe rock connu à l’autre bout de la ville • on récup l’enveloppe du cachet • accolades amicales • on se casse • escorté par un serveur • sortie par les parkings souterrains • minuit • chaleur • terrasse 4e étage • bar fancy
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Dernière bière qui sert à rien • épuisé • gros câlin avec Yelli • expérience folle • 2h de dodo • taxi aéroport 45mn en retard •  fuck • le chauffeur trace • me fait raquer sans rien vouloir savoir car il est 3h du mat’ • bras chargés • passeports • problème de first name et last name • je leur dit que je suis musicien et que je dois aller faire une date à Delhi ce soir • check-in • bagage aux rayons X • vignette validation bagages ouf je négocie la guitare en cabine avec moi Guwahati > Delhi  > CDG >Ivry • 7000 bornes • arrivée Delhi • 4 aérogares • lost • bus de 30mn jusqu’au prochain transfert • une bonne marche de 20mn pour aller aux départs • accueil flic • numéro de réservation pas bon car pas bon nom dessus • re-guichet avec tous les bagages • je parle de Ziro Festival • ils connaissent pas • finalement je passe • se retrouver encore sans rien sur soi au moment du check bagages • avec sa petite barquette avec papiers et fric qui part au loin • trop de monde partout • petites snack lentilles grillées masala goût oeuf pourri • je me pose dans l’avion • aussi vieux qu’à l’aller • la télécommande fonctionne les films aussi • « Manchester by the Sea » • un James Bond naze • M.I.A • « Double bubble trouble » • dodo • repas • café • montagnes de l’Himalaya au loin • majestueuses • dodo • on arrive dans 1h • arrivée Panam • bagages ok • je me trace • et là le meilleur • pas de RER • ahahaha • bus jusqu’à Mitry • dimanche soir • pluie • 16°C • au top • RER jusqu’à Gentilly • j’y ai bossé 15 ans • mon amour Anna vient me chercher • sourire comme là-bas • vite organiser la prochaine tournée • en 2023 ? • rêver de Goa • Bombay • Calcutta • Jaipur • prochaines dates Yelli: Vitry sur Seine avec Goran Bregovic et Cherbourg avec Herman Düne qui a bercé ma jeunesse • qui a aussi bercé celle de Denis du Pop Iin à qui je dédie ses mots • il aurait pu être indien tellement son coeur était gros • ne jamais l’oublier • la pluie • le froid • aller manger indien en France avec sa chérie • voir les ami(e)s • la famille • partager • offrir • aider • aimer • défendre ses idées • ne pas laisser tomber • rêver • • • • • 
VIVRE
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claudehenrion · 5 years
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Débat sur l'immigration - ( II ) : des détails qui auraient dû attirer l'attention...
  Poursuivons notre voyage au pays des fous. L’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) a recensé en 2018, 123 265 demandes d’asile (+ 22.5% en un an !), dont seulement 33 330 ont été acceptées. Ce “droit” (?) a donc été refusé à 90 000 personnes… qui n'ont jamais quitté la France malgré la notification d’obligation qui va avec le refus… Plus inexplicable encore : les pays qui comptent le plus grand nombre de demandeurs d’asile sont, juste derrière l'Afghanistan et ses 10 370 demandeurs, l’Albanie (9683) et la Géorgie (7005) qui sont deux “pays sûrs’‘ ; les pays africains représentant 40% des demandes d’asile, avec une progression spectaculaire de la demande venant de l’Afrique de l’Ouest.
  Autre sujet d'inquiétude : le nombre des ’'mineurs étrangers” a été multiplié par quatre de 2015 à 2018. D'après l’Assemblée des départements de France (ADF), “les structures d’accueil sont débordées et saturées et la situation n’est plus tenable” (Figaro, 19/5/2019). Ces mineurs non accompagnés coûtent aux départements deux milliards d’euros annuels (hébergement, alimentation, habillement, insertion sociale, mais aussi le salaire des éducateurs et les frais de personnel…) pour 40 000 jeunes qui restent oisifs des années, et dont “un sur deux est majeur” (source : ADF). (NDLR : on nous prend pour des pommes !)
  Les centaines de milliers d’immigrés, de “migrants-sic”, de faux mineurs, de “clandestins” et autres appellations inappropriées qui arrivent chaque année s’ajoutent à ceux déjà arrivés, puisque la plupart restent sur le territoire français. Et il ne faut pas oublier, dans ce décompte, les 80 000 naturalisés de 2018 (source : Ministère de l’Intérieur). C’est en s’appuyant sur ces chiffres que des ’’leaders’’ de droite (comme Guillaume Larrivé ou Valérie Pécresse) se sont déclarés favorables à la suppression du droit du sol, ce “droit” qui agit comme une véritable pompe à “immigration non économiquement choisie”. (NDLR : on est des pommes !)
  Car il ne faut pas oublier, non plus, l’immigration légale… Le Ministère de l’Intérieur compte 255 550 les titres de séjour délivrés en 2018, soit + 3,3% en un an, une hausse moyenne de 90 000 /an, surtout au titre du regroupement familial. (Merci, Giscard !). En additionnant ce chiffre aux entrées illégales, on atteint vite les 400 000 nouveaux immigrés (chiffre officiel. On sait ce que cela veut dire !) que l’intelligentzia de gauche persiste à nier., au point que que Valérie Pécresse suggère que l'acquisition de la nationalité française ne soit plus automatique, mais qu'elle soit “demandée et désirée”, au lieu d'être obtenue automatiquement à 18 ans, comme dans une pochette-surprise et sans contre-partie d'aucune sorte. 
  Mais là où “La France doit être un choix”, on constate tous les jours que le jus soli (sans aucun lien avec une volonté d'intégration, de la gratitude ou de l'amour pour le pays) ne favorise ni une véritable assimilation ni une intégration effective. Au contraire ! Il est inacceptable que le fait de devenir juridiquement français n’implique pas le moindre rapprochement avec notre civilisation, nos lois, notre drapeau, nos mœurs et nos coutumes, ni un éloignement des traditions de leurs pays d'origine, parfois hostiles aux règles françaises et occidentales, ce qui est de plus en plus fréquemment le cas. (NDLR : on aime être des pommes !)
  Selon les chiffres officiels (dont on vérifie chaque jour à quel point ils sont idéologiquement trompeurs), les immigrés (“personne née étrangère à l'étranger et résidant en France”, selon la définition INSEE) seraient 6,5 millions en 2018, soit 10 % des 66,9 millions de la population totale (donc très loin des 6.5% souvent cités), dont 4,3 millions (6,4 %) nés hors d'Europe. Les descendants dits directs (“personnes nées en France et ayant un parent immigré au moins”) seraient 7,5 millions, soit 11,2 %, pour moitié issus de couples “mixtes”. Au total, immigrés et descendants directs d'au moins un immigré approcheraient donc le chiffre de 15 millions, soit 21 % de la population en 2018. Parmi eux, 5,3 millions (8 %) d'origine européenne et 9 millions (13,1 %) d'origine extra-européenne dont 4,3 millions (6,4 %) d'origine maghrébine, 2 million (3 %) d'origine subsaharienne, et 0,5 million (0,7 %) d'origine turque, ces trois groupes étant en nette augmentation depuis les années 1980. (NDLR : on mérite d'être pris pour des pommes !)
  La démographe de l'INED Michèle Tribalat explique que la France comptait 8,8 % d'immigrés au sens plein, 19,2 % de personnes d'origine étrangère sur deux générations et 30 % sur trois générations, chiffres corroborés par Pascal Blanchard qui estime que, sur quatre générations, “un quart des Français ont une origine extra-européenne et que un autre quart ont un grand-parent au moins issu des immigrations intra-européennes”. (NDLR : Dont votre serviteur, entre autres !).
  Un autre chercheur-démographe de l'INED, Cris Beauchemin, pense que, en 2018, deux personnes sur cinq (soit 40 % de la population française) seraient issues de l’immigration, sur trois générations. Et que 31 % des nouveau-nés en métropole ont au moins un parent né à l'étranger, (né, pour 27,1 % hors de l'Union européenne). Et si l'on tient compte des descendants d'immigrés, évalués à 15 millions de personnes -soit 4 fois plus qu’il y’a une vingtaine d’années- la France connaît la plus massive immigration extra-communautaire de tous les pays ouest-européens, ce qui n'était bien sûr pas le cas il y a peu de temps encore. Si on pense que cette “invasion qui ne dit pas son nom” est le fait de gens dont une fraction importante et grandissante rejette tout ce qui est “nous”, ne serait-il pas temps de s'inquiéter, au lieu de ressasser les mêmes “non possumus” (= mauvaises excuses pour ne rien faire) depuis des décennies ?
  Nier l'évidence, comme tous nos responsables politiques, ne peut qu'alimenter les fantasmes et les amalgames que la Gauche et la presse (c'est la même chose !), sous prétexte de les pourchasser, encouragent et font progresser, avec de faux airs de sainte Nitouche… pour mieux pouvoir poursuivre leurs vieux dadas égalitaristes et pseudo-tolérants (dans un seul sens), dont on mesure l’échec partout, et qui ne sont plus que le voile qui cache l'inquiétude réelle (et justifiée) des populations européennes autochtones. Voile, ou “tchador”, d'ailleurs ? (à suivre).
H-Cl.
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familleserez · 5 years
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Tokyo
J 52 à 55 - 11 au 14 juillet 19
11 Juillet
Nous rejoignons le Japon via Bangkok après notre dernière journée à Siem Reap. On s’est levé assez tard pour profiter encore un peu de la piscine et préparer notre arrivée à Tokyo demain matin.
Un petit détour par la ville dans l’après-midi pour faire un bon repas et quelques massages avant de rejoindre l’aéroport en tout-touk, où nous attend notre A320 pour Bangkok. Il est 22h et nous arriverons à Tokyo le matin à 8h.
12 Juillet Arrivée à Tokyo Narita après une nuit un peu mouvementée dans les airs, donc on est pas très fraîche et fatiguée. Changement radical d’ambiance, tout est supra organisé et aseptisé à souhait. On passe à la caméra infrarouge pour être sûr que nous n’entrons pas sur le territoire avec de la fièvre, puis l’émigration et enfin le contrôle des bagages. Tout va bien on est au Japon ! Nous validons nos AG des CFF locaux , JapanRaiway, et une heure plus tard nous arrivent à Shinjuku notre quartier pour quelques jours. On passe un bon moment à essayer de se repérer dans le métro, car ici les touk-touk ne sont pas légion, on découvre le flux ininterrompu des gens dans les couloirs, le bruit infernal des haut-parleurs…. Bref, le retour à la civilisation industrialisé est peu violent pour nous.
Quartier de Shinjuku. On arrive à notre hôtel, et là aussi, changement de décor:  dans le loby  plusieurs caisses sont alignées et équipées de tactiles. De grands écrans suspendus nous avisent que le check-in ne sera pas avant 15h , et si l’on désire la camber plus vite, il faudra payer en plus ! On pose nos sacs et nous partons manger une morce dans le quartier. Retour pour le check-in a 14h50 devant nos écrans . 15h pile, un message d’accueil nous indique le prix, la marche à suivre pour le payement puis, une fois celui-ci effectué, la machine nous crache les clés des chambres. Bref, c’est un peut comme prendre un billet à l’automate du train, mais l’absurdité de toute cette informatique omniprésente est que du personnel , muni de tablette sur le ventre, nous accompagne dans tout ce processus avec courbette et sourire pour, au cas où, nous aurions des questions ou des difficultés.
Tout est under control, millimétré, on n’improvise pas,  bienvenue au Japon !
On s’installe dans nos deux chambres de 11m carrés ( y.c. sdb) , la réceptionniste nous signale que ce genre de chambre peut contenir un couple avec un enfant, je ne vois pas comment ils pourraient dormir, tant le lit est déjà petit pour deux !
On revêt notre tenue de ninja, et nous partons pour notre premier raid sushi-sashimi-riz-kirin. 
Tokyo by night : des centaines de restos, des rues bondées, des écrans géants sur toutes les façades des buildings , mais par contre aucune circulation exagérée , air respirable, voitures silencieuses.  Par rapport à Katmandou ou Ventiane, c’est un contraste étonnant pour une ville de quinze millions d’habitants. On rentre assez tard à l’hôtel et comble de notre voyage Yann tombe malade et passe la nuit aux toilettes…. Trop d’hygiène tue l’hygiène !
13 Juillet Encore bien ballonné et avec un mal de tête carabiné, le paternel suit malgré tout le reste de la bande qui elle, est au top et curieuse d’arpenter les rues de la mégapole du Soleil Levant. On s’est donné comme objectif la visite du plus grand marché au poisson du monde, un grand parc avec de magnifiques lotus sur le lac, et le musée national du Japon à Ueno. Le soir nous allons nous promener à Nihombashi, quartier rempli de magasin et d’activité autour des Mangas. On croise de jeunes Japonaises déguisées en héroïnes de bd,  les gamins sont ravis et on profite de dépenser quelques yens dans un salon de jeux. Noé s’offre même une poupée d’un de ses manga préférés.
14 juillet Après une nuit réparatrice , les cibles de la journée sont les galeries d’art et les musées. On commencera par celui dédié à Katsushika Hokusai, peintre dessinateur-graveur du 16e à qui l’on doit notamment la « Grande Vague » de la série « trente-six vues du mont Fuji « . Magnifique voyage dans l’univers de ce grand peintre, dont une partie des oeuvres sont réunies dans ce nouveau bâtiment de 2016. Un petit plat de sushi et un métro plus tard , on se retrouve à Roppongi Hills à visiter les jardins du Midtown dont plusieurs oeuvres d’art contemporain ornent les lieux. Puis nous grimpons , enfin l’ascenceur grimpe, au 52e étage de la Mori Tower (235m) pour visiter l’extraordinaire exposition de Shiota Chiharu dons voici le lien :  
https://www.mori.art.museum/en/exhibitions/shiotachiharu/index.html
On profite du panorama du haut de la tour sur la ville de jour, puis à la fin de la visite, de nuit. Retour dans notre clapier pour la dernière nuit à Tokyo, demain c’est Kyoto !
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Propre et Net.... mieux qu’en Suisse
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La Vallée même dans le métro de Tokyo
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Bien fait pour du plastique
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Ueno
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Intérieur du musée
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Shiota Chiharu: The Soul Trembles
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Shiota Chiharu: The Soul Trembles
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Shiota Chiharu: The Soul Trembles
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Shiota Chiharu: The Soul Trembles
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Shiota Chiharu: The Soul Trembles
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Shiota Chiharu: The Soul Trembles
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Shiota Chiharu: The Soul Trembles
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Jardin de MidleTown
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Vue depuis le haut de la Mori Tower
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antikorg · 3 years
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Accueil des « gens du voyage » : il est temps de changer d’aires | by L'avertY | Oct, 2021
Accueil des « gens du voyage » : il est temps de changer d’aires | by L’avertY | Oct, 2021
2021-11-05 08:11:49 Source L’emplacement est assez peu hospitalier. Pas facile à trouver non plus, puisque coincé dans un triangle🔗 formé par les quatre voies du cours de la Libération, les rails de trains et la rocade au Sud. Pour faire échos aux panneaux jaunes des travaux du Rondeau, quelques lettres de cette même couleur sur un mur en béton matérialisent le lieu : “Aire d’accueil gens du…
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sihame-assbague · 3 years
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Foued & Falicon
« Nous ne voulons pas d'arabes à Falicon. »
Voici l’une des phrases inscrites sur la lettre anonyme qu’a reçue Foued B., ce mardi 16 février 2021. Sur les conseils de son avocate, le père de famille a décidé de diffuser cette missive sur les réseaux sociaux afin de dénoncer « l’acharnement » qu’il subit depuis 2017.
Que se passe-t-il à Falicon ?
L'histoire entre Foued et cette petite ville du sud de la France, située à quelques kilomètres de Nice, commence fin 2017. L'entrepreneur, marié et père de 3 enfants, y achète un terrain de 2550 mètres carrés pour bâtir la maison familiale. En décembre, après avoir déposé une déclaration préalable de travaux, il reçoit l'autorisation de procéder à l'affouillement et à l'exhaussement du sol pour la création d'une voie d'accès. Le terrain se trouvant en « zone rouge », régie par le Plan de prévention des risques naturels (PPRN), cette autorisation est délivrée sous conditions : Foued doit notamment créer une aire de retournement, n'avoir recours à aucun engin de plus de 13 tonnes et veiller à limiter au maximum les mouvements de sols. Il affirme avoir « scrupuleusement » respecté toutes les restrictions imposées par la mairie. Seulement voilà, en septembre 2018, la municipalité de Falicon lui adresse une mise en demeure de cessation de travaux. Elle lui reproche, entre autres, de ne pas avoir pris toutes les dispositions nécessaires pour empêcher les mouvements de terrain et d'avoir réalisé des murs de soutènement par enrochement. Foued rétorque que la réalisation de ces murs visait justement à « empêcher des éboulements ou coulées de terre » et certifie que d'autres, dans la commune, ont réalisé ce type d'aménagement « sans problème ». Il demande d'ailleurs à un huissier de procéder à ces constatations, répond à la municipalité et sollicite un certificat d'urbanisme qu'il reçoit en novembre 2018. « À ce moment-là, j'ai repris les travaux en me disant que c'était réglé et en veillant juste à bien respecter les prescriptions de la mairie » précise Foued. En réalité, son bras de fer avec la municipalité ne fait que commencer. 
En mai 2019, il reçoit la visite de l’un de ses voisins de Falicon, M. Z. Ce dernier lui explique qu’il a reçu un courrier de la mairie en réponse à une pétition qu’il aurait signée contre le projet de construction du père de famille niçois. Problème ? M. Z. assure n’avoir jamais signé ce document. Et il n’est pas le seul, d’autres habitants se sont également émus d’avoir été ajoutés comme signataires sans leur consentement. « Ça a été fait pour me nuire. C’est sûr qu’il y a plein de gens qui ne veulent pas nous voir habiter dans cette ville, on le sent franchement, parfois dans les regards...mais pourquoi une pétition avec des fausses signatures ? » Dans la foulée, Foued reçoit un arrêté interruptif de travaux. « J’ai immédiatement cessé et j’ai cherché à obtenir un rendez-vous avec la maire, je voulais comprendre et essayer de trouver une solution » explique-t-il. Après plusieurs relances, la maire de l’époque, Gisèle Kruppert (LR), finit par le recevoir et lui demande de produire une étude géologique prouvant que la construction de son terrain ne présente aucun risque. Ce qu’il fait. Foued mandate un cabinet d’études niçois et transmet leur rapport à la municipalité. « Les experts ont dit qu’il n’y avait aucun risque, qu’il n’y avait aucun marqueur de glissement, que je pouvais construire une villa sans problème sur ce terrain » affirme l’entrepreneur. Il s’adjoint donc les conseils d’une agence spécialisée dans l’accompagnement de projets immobiliers et dépose un permis de construire en septembre 2019. Entre-temps, la relation avec la municipalité s’est sensiblement dégradée à la suite d’un commentaire posté par Angélique, la femme de Foued, sur les réseaux de l’édile. Un commentaire, à priori anecdotique, qui va prendre d’incroyables proportions.  « Le mari de la maire m’a appelé pour me demander de retirer le commentaire de ma femme. Il a commencé à me faire du chantage, m’a dit que son épouse n’allait pas me donner les autorisations nécessaires si je le laissais. Il m’a même laissé un message vocal dans lequel il me dit “ça va mal aller” » détaille Foued. Nous avons pu écouter ce message et il a d’ailleurs été mentionné dans une plainte déposée par le niçois en 2020. Au-delà du ton menaçant, pour Foued c’est l’illustration parfaite du « système mafieux » qu’il dénonce. « Les permis de construire c’est à la tête du client, il y a des choses pas claires, pas justes. Ils me disent que je ne peux pas construire et en même temps, ils m’appellent pour me dire qu’ils connaissent des personnes qui sont intéressées pour acheter mon terrain. Donc c’est pas bon pour moi mais c’est bon pour d’autres ? » fulmine Foued. Il aurait, en effet, reçu plusieurs propositions de rachat de son terrain à Falicon. Ces pratiques, il n’est pas le seul à les dénoncer. Bien que les affaires ne soient absolument pas liées, au même moment, le premier adjoint à la maire de Falicon démissionnait pour protester contre des procédures illégales en matière d’octroi de permis de construire. Cité par Nice Matin, Alain Manzone se plaignait ainsi « de choses qui ne sont pas faites dans la légalité », de permis non conformes délivrés à des lotisseurs qui viennent ensuite « avec des cadeaux » en guise de remerciements. L’ancienne maire de Falicon a évidemment balayé ces accusations, arguant que son adjoint était juste « fatigué » de voir les constructions se multiplier.
Celle de Foued ne risque pas de voir le jour de sitôt. Sa demande de permis de construire, déposée en septembre 2019 donc, n’a pas reçu d’accueil favorable. Cédric*, le fondateur du cabinet de conseil immobilier qui l’a aidé à monter son dossier, raconte qu’il a lui-même subi des pressions de la part de la municipalité. « Je me rappelle qu’ils nous ont particulièrement mal reçus. On n’était pas les bienvenus. Et après le dépôt, j’ai reçu un appel de l’adjointe à l’urbanisme qui n’était vraiment pas contente » explique-t-il. Elle lui aurait demandé de se justifier sur cette demande et l’aurait prévenu que cela pourrait avoir des conséquences sur sa « réputation » et sa « crédibilité ». Mais ce n’est pas tout. Elle a également évoqué le partenariat qui liait la société de Cédric à une association locale. De fait, à l’époque, le cabinet de conseil sponsorise la course de trail de Falicon. Elle le lui aurait simplement rappelé. Et pas qu’à lui visiblement. Quelques minutes plus tard, c’est le président de l’association Falicon Trail Plaisir qui l’aurait appelé pour lui demander des comptes et pour le prévenir que s’il devait retirer son sponsor, il le ferait. Plus d’un an après ces appels, l’architecte - qui a finalement été convié à la course de trail mais qui assure y avoir été très mal reçu - n’en revient toujours pas.  « c’est un terrain qui est classé “constructible” mais qui se situe en zone rouge par rapport au PPR, ce qui nous empêche donc de construire. C’est normal qu’il y ait eu un premier refus de la part de la mairie et c’est normal que mon client tente toutes les voies de recours. Mais là, il y a eu des méthodes, un acharnement qui interrogent. Clairement, on ne veut pas de lui et de sa famille là-bas. » Pour Cédric, les études géologiques fournies par le cabinet mandaté par Foued auraient dû pousser les autorités à repenser le classement en zone rouge. Il évoque, par ailleurs, un vice de procédure qui aurait dû jouer en faveur de la famille niçoise. En effet, après avoir réclamé et reçu des pièces complémentaires à la demande de permis de construction, la municipalité disposait d’un délai de 2 mois pour contester le projet. Elle ne l’a pas fait. Début janvier 2020, une fois le délai d’instruction dépassé donc, Foued part du principe que son autorisation a été tacitement acceptée et adresse un courrier à la municipalité pour les en informer. Dix jours après, les services municipaux répondent que la famille dispose en effet d’une autorisation tacite de construction depuis le 29 décembre 2019 mais annoncent leur intention de la retirer pour cause d’« illégalité ». Sauf que voilà...rebelotte : la mairie, qui disposait d’un délai de 3 mois pour ordonner le retrait du permis, ne l’a pas fait. En juin 2020, les conseils de Foued ont donc réclamé une attestation de non-retrait de permis. Depuis, le bras de fer continue et s’est retrouvé devant le tribunal administratif. Ce dernier a suivi la municipalité et ordonné l’annulation du permis de construire ; annulation qui devrait être confirmée en appel.
C’est dans ce contexte que Foued B. explique avoir reçu un courrier contenant des injures et menaces racistes dans sa boîte aux lettres. « Dès que je l’ai lu, je suis allé porter plainte à la gendarmerie. Qu’on me vise moi, à la limite, d’accord...mais qu’on parle de mes enfants, je ne peux pas le supporter » précise-t-il. Le père de famille n’accuse personne, il affirme juste que depuis le début il ne se sent pas le bienvenu ici, dans cette commune où « quand le FN est sur la liste, il fait toujours des scores importants ». Près de 50% au second tour de la dernière élection présidentielle. Pour Foued, cela tient donc autant à ses origines tunisiennes et au fait que sa femme soit « de la communauté des gens du voyage » qu’à sa détermination à ne rien lâcher : « en fait, je suis sûr que si ça avait été pour quelqu’un d’autre, ils auraient trouvé un moyen de faire construire. C’est un beau terrain qui a de la valeur...mais nous, ça ne passe pas. Et le fait que je ne reste pas à ma place, que je réponde à tout, que je connaisse mes droits et les recours n’arrange pas les choses. » 
Une enquête est en cours. 
De son côté, la municipalité rejette formellement les accusations de racisme. Si elle reconnaît qu’il y a eu des ratés avec l’ancienne équipe, la nouvelle maire, Anaïs Tosel, explique qu’elle a reçu le niçois à plusieurs reprises et que le refus de permis est uniquement motivé par la non-constructibilité du terrain. Elle nous a également fait part d’un dépôt de plainte en diffamation contre X : « cette lettre, les propos tenus, sont insoutenables et ils insultent tout notre village. Je ne veux pas que l’on soit associé à cela. » Quelques habitants de la commune ont, par ailleurs, tenu à témoigner leur soutien à Foued et sa famille et à préciser que Falicon est une ville « ouverte à tous », qui « accueille tout le monde ». 
Bien au-delà de cette affaire, le partage de ce courrier sur les réseaux sociaux a suscité de nombreuses réactions et témoignages sur les difficultés à habiter, acheter et construire dans certaines villes quand a des origines maghrébines. C’est effectivement loin d’être la première fois qu’un courrier de cette teneur est adressé à des familles non-blanches en France. Certaines font le choix de partir, d’autres de rester. Foued, lui, reste déterminé : « partir maintenant ce serait laisser gagner ceux qui ne veulent pas nous voir dans cette ville. Et ce n’est pas comme ça que je veux élever mes enfants. Je veux leur montrer qu’il faut se battre jusqu’au bout quand on estime être dans son droit. »
*Le prénom a été modifié.
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williamlitt · 4 years
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Chroniques italiennes
Chapitre 1
Installé dans mon siège, je ressens d’un coup la collision des pneumatiques de l’appareil volant avec le béton terrestre. Petites secousses, freinage, stabilisation. L’équipage irlandais est d’humeur à l’humour : nous sommes gratifiés d’un petit air de trompette victorieux. Exclamations et applaudissements à bord, on est content. Notamment car, pour le moment, on va tous continuer à vivre. Mais aussi, pour ma part en tous les cas, d’autres motifs.
Ça y est.
Je franchis triomphalement le sas. La nuit est déjà presque totalement tombée, mais l’air est encore chaud, lourd et humide. Le ciel garde encore quelques tâches rouges de l’extinction solaire. Je m’arrête, du haut de l’escalator, et jette un regard ému à mes alentours. La voilà, la terre neuve. Territoires à conquérir, quêtes à mener, et moult aventures encore... C’est ce que je peux soudainement percevoir avec davantage d’acuité, en scrutant l’horizon.
Nous procédons tous, en cortège, vers un gigantesque édifice d’accueil. Chacun choisit alors de s’engager dans l’une des multiples allées possibles. Je talonne le brave Giacomo.  Il me conseille et m’enseigne quelques pratiques locales, tout en me guidant vers le centre de transport routier. Là-bas, il ne nous faudra que peu de temps pour embarquer une nouvelle fois. En cours d’acheminement, j’observe à travers la vitre ce qui sera dorénavant mon environnement citadin. C’est une étrange sensation. Appréhension, doutes, curiosité, enthousiasme. Vais-je l’aimer ? M’aimera-t-elle ? Ici débute notre histoire.
Giacomo me sert chaleureusement la main tout en me souhaitant le meilleur, il a été transporté jusqu’où il souhaitait. Je lui réponds d’un clin d’œil : peut être nos chemins se recroiseront-ils un jour, qui sait ? Disparu dans la nuit, mon voisin de rangée dans les airs et mon premier ami local sur terre. Je me laisse alors transporter, avec maintenant comme seul compagnon mon fidèle sac de voyage. Ce dernier étant de piètre conseil pour m’indiquer où je ferais bien de descendre, je décide d’aviser selon l’inspiration. Et puis de toute manière, je ne sais pas du tout où je souhaite (ou ferais bien d’) aller...
L’inspiration n’a pas tardé tant que ça. Une grande avenue, des lumières, de l’agitation humaine ; et soudain me voilà à pieds. Des véhicules petits et grands défilent en son centre. Elle est rectiligne, jalonnée sur ses bords et toute son impériale longueur d’imposantes et hautes colonnes de pierre beige, supportant le poids des bâtiments massifs faisant de chaque côté office de voûte aux interminables allées piétonnes. Le tout dans un style architectural susceptible de nous évoquer une civilisation plus ancienne et majestueuse, même sans être expert.
Dans toute ma perdition spatio-spirituo-temporelle, je reste figé là. De marbre, une colonne supplémentaire sur l’avenue. Mais autour de moi, le monde ne s’arrête pas pour autant de tourner. Les hommes, les femmes, les animaux et les machines continuent indéfectiblement à se déplacer. Je ne ressens aucune cohésion entre moi et le reste. Je suis étranger. Comme fatalement « extérieur ». Là ou pas là, je me le demande. La déviation de trajectoire pré-collision des « intérieurs » face à moi me donne alors une réponse à mon mystère. Peut-être que je suis bien pris en compte dans les mouvements de ce monde, que je fais bien parti du décor, que j’existe ? Cool.
Entrer en contact avec les locaux, voire même en communication me semble alors, pour une prochaine étape, une bonne idée. Mais j’ai faim et il me faut en conséquence me nourrir. Ca tombe bien car c’est conciliable. Je me mets donc à ratisser de long en large la grande avenue à la recherche d’un lieu répondant à mes aspirations : j’exige à la fois du bon gastronomiquement, riche nutrionnellement et raisonnable financièrement.
Tout en cheminant gaiement, j’observe les gens. J’aime leur allure. Ils sont pour la plupart élégants, fiers et sûrs d’eux-mêmes. Je les écoute parler et ils ont des intonations des plus expressives ; ils m’ont l’air de rire aussi facilement que de se mettre en colère. Quand ils discutent, on dirait qu’ils chantent à tour de rôle, voire en même temps, en canon. Je suis spectateur ambulant d’une fascinante comédie musicale universelle. J’ai envie d’y participer moi aussi. Et c’est alors que solennellement, je me jure, la main sur le dictionnaire, de dédier passionnément mon quotidien à venir à l’étude de ce subtil solfège.
J’aperçois soudain ce petit restaurant de nourriture-rapide, dont la spécialité est une recette locale : une fine et moelleuse pâte à pain recouverte de sauce tomate et de fromage dans sa configuration la plus basique. S’y ajoutent ensuite une multitude d’autres ingrédients selon les envies : de toutes les couleurs et pour tous les goûts. Le tout, cuit au four. J’entre, j’observe méticuleusement. Je convoite toutes les recettes proposées. Mais j’opte mentalement pour  la plus basique, privilégiant l’élément financier aux éléments gastronomiques et nutritionnels. La confrontation verbale était inévitable, ce n’était qu’une question de secondes. Le grand bonhomme chauve, de derrière son comptoir, semble bafouiller dans ma direction de brèves paroles d’intonation interrogative. Il me regarde, et même sans comprendre véritablement son propos à mon égard, je devine, en individu aguerri dans l’art des relations humaines que je suis, qu’il veut savoir quelle pizza je veux.
Verbalement désemparé, je me vois contraint de lui indiquer la source de mes convoitises par la gestuelle tout en émettant quelques sons insignifiants. Le voilà qui acquiesce d’un sourire: victoire, je peux être compris. Tandis que le grand bonhomme prépare ma commande, j’attends. Son collègue entreprend de communiquer avec moi. J’entends, je considère, je cherche dans mes modestes gammes la signification des différents mots employés. Le rapport d’analyse est formel : il me demande d’où je viens. Très fier de ma compréhension, je réponds: Francia.
Il est tard me dit l’heure, affichée sur mon téléphone mobile. J’ai bien mangé, et je me retrouve à présent assis sur le sol de pierre de la Piazza maggiore, à suivre la projection sur écran gigantesque d’un documentaire sur l’œuvre et la vie de quelqu’illustre homme d’église italien. Il m’est inconnu, je ne comprends quasiment rien même s’il y a des sous-titres ; mais je reste pourtant attentif. Car c’est l’occasion d’acquérir du vocabulaire, et puis c’est aussi utile d’apprendre l’accentuation des mots. Mais par-dessus tout, si je reste là, c’est que je n’ai rien à faire d’autre de spécial.
L’événement nocturne paraît avoir du succès en tout cas. Quelques centaines de personnes se sont amassées ici. Il y a ceux qui ont pu avoir une des quelques centaines de chaises disposées spécialement ; et il y a les autres, comme moi, par terre. Parmi tout ce monde, je me demande lesquels sont réellement venus par dévotion ecclésiastique assister à cette messe 2.0. Suis-je le seul à m’être échoué ici-bas, attiré par l’afflux social ? J’ai probablement encore pas mal à apprendre sur les pratiques locales. Voilà des chaises qui se libèrent. Je passe à l’abordage sur l’une d’elle. Mais après quelques minutes de dévote attention, je me vois bien gêné par le bruit et l’odeur de quelques matelots alcoolisés s’étant installés juste derrière moi. Le moment est venu de lever l’ancre. Pour aller où ? Mystère.
« Quelle histoire » pensé-je, assis sur des marches au pied d’un historique bâtiment et regardant la fontaine centrale de la Piazza del Nettuno. Mon heure m’indique que nous sommes presque le lendemain. La place est encore remplie de gens, plus jeunes que ceux de la Piazza Maggiore. Etait-ce une si bonne idée de renoncer à dormir à l’hôtel cette nuit ? Mon esprit est confus. Je fixe la fontaine tandis que les questionnements logico-métaphysico-philosophiques fusent dans ma tête. Il fait plus sombre ici, mais j’aperçois tout de même distinctement les formes des grandes statues qui la constituent. Elles semblent en mouvement.
Tout à coup une voix féminine me tire de mes rêveries. Provenant sans doute du petit groupe s’étant aussi installé sur les marches, pas loin de moi. Me voilà donc apostrophé, on requiert mon attention. Subitement troublé dans mes profondes réflexions, je ne ressens à cet instant guère envie de socialiser avec mon prochain. Je feins alors de ne pas remarquer. La voix se fait insistante, elle m’est adressée, je me rends compte que mon maladroit subterfuge est vain. Je tourne la tête à ma droite et j’articule que je ne parle pas sa langue, dans sa langue. Je comprends tout de même que c’est une cigarette qui m’est demandée. La gestuelle jointe à la parole m’est ici sans équivoque. Je fais signe que je suis non-fumeur avec un faux air de regret de ne pouvoir satisfaire cette courtoise requête. Mais on ne me laisse pourtant pas en paix. Trahi par ma réponse à l’accent incertain et mon fidèle sac de voyage posé à ma gauche, une autre demoiselle me questionne sur mes origines. Je la considère, elle est charmante.
De taille moyenne, ravissante silhouette, cheveux noirs ondulés, fines lunettes, jolie visage. A cette vue, je change d’état d’esprit. Je lui réponds, elle me sourit, se rapproche, et nous engageons la conversation. Elle s’appelle Chiara [Kiara]. Elle est sicilienne. Elle est venue travailler ici car, dans la conjoncture actuelle, il n’y a pas beaucoup de perspectives sur son île. Elle aimerait apprendre le français. Je lui laisse entendre avec malice que je pourrais bien lui en enseigner quelques rudiments. Elle a un regard pétillant, un visage émotif. Elle ne comprend pas toujours ce que je dis et quand je vais trop vite, elle me reprend doucement « piano, piano »… Mais j’aime la confondre ; elle reste parfois sans voix, je lui souris en la regardant dans les yeux. Ca la rend un peu confuse, mais elle redouble d’intérêt et me pose toujours davantage de questions. Y a-t-il quelque chose dans l’air ce soir, comme… de bonnes vibrations ?
Peut-être que j’aurais bien fait de prendre un hôtel, en fait. Me voilà condamné à errer toute la nuit dans les rues, avec mon fidèle sac de voyage. Heureusement que j’ai comme autre compagnon ce bouquin acheté en vitesse à la gare et dont on m’avait passionnément fait les éloges de l’auteur. Pas terrible finalement, mais distrayant. Et je ne demande que ça, de la distraction. Toute la nuit, à défaut de sommeil. Peut-être Chiara m’aurait-elle offert l’hospitalité si je lui avais demandé ? Trop tard. Je l’ai laissée sans avoir échangé de coordonnées, lui donnant rendez-vous deux mois plus tard, même heure, même endroit. Y serai-je ? Etrange procédé de ma part. Je l’appréciais pourtant. Peut-être était-ce à cause de sa copine insistante, qui était également en état d’ébriété avancé. Et plutôt gênante. Mais sans doute aussi pour d’autres obscures raisons, relatives à ma troublante arrivée dans ces nouvelles contrées, cette dimension parallèle. C’était bizarre. Suis-je bizarre ? Sûrement ; mais c’est tant mieux.
La Piazza Maggiore n’a jamais été aussi dépeuplée depuis que je l’ai rencontrée. Les centaines de chaises parfaitement alignées demeurent à présent inoccupées. Même le vieil obèse dégingandé des premiers rangs a fini par se réveiller pour partir ; en traînant des pieds, comme un zombie. Et il y a encore et toujours ce mec douteux, chauve et basané, qui a marché toute la nuit les écouteurs dans les oreilles, sans relâche. Les équipes d’entretien municipales sont déjà affairées à leur tâche ; un agent passe par là, de temps à autre. Enfin, trois individus sans domicile fixe se reposent dans ce géant dortoir improvisé. Je suis l’un d’entre eux. J’avais bien fait une petite ronde dans les parages pour tenter de dénicher un bon repère, mais les meilleurs bancs et recoins n’étaient plus disponibles. Je péchais par manque d’expérience.
Mes deux compères d’infortune, eux, dorment depuis longtemps. Moi, je me l’interdis, les yeux grands ouverts, assis en plein centre des légions de chaises. Le mec douteux commence sérieusement à me faire flipper en plus. Il passe et repasse souvent pas loin de ma rangée. Il est essoufflé, mais il continue ; il n’a pas l’air d’avoir le choix. Il est condamné. Dans mon bouquin j’arrive à une scène où une jeune femme se fait agresser et violer dans le métro par un groupe d’individus dont la description physico-comportementale m’évoque sans détour ce rôdeur de la nuit. Serait-il capable d’être violent ? Je ne préfère pas savoir ; je vais faire une nouvelle petite promenade.
Chapitre 2
Le soleil est en pleine forme ce matin. Il brille de tous ses rayons et chauffe le béton et la pierre. La ville se réveille, les gens fourmillent et vaquent à toutes leurs occupations; tandis que moi je stagne dans toute ma torpeur somnolente, déboussolé. J’imagine, je rêve, je vois un bon lit accueillant. Il m’appelle avec bienveillance, me regarde avec moelleux, me fait signe de le rejoindre. Il m’encourage à sombrer en lui. Il me dit qu’il n’y tient plus, il veut me prendre dans ses draps. Oh, mais comme c’est réciproque. .
Sans boussole certes, mais dorénavant muni d’une carte du territoire. Je l’étale, sourcils froncés, sur une grande table de l’auberge ; l’heure est à la stratégie. Je calcule, j’anticipe mes futurs mouvements tout en prenant en compte les obstacles et éventuelles embûches. Je prévois vivres et équipement. Si je souhaite mener à bien cette quête capitale, rien ne doit être laissé au hasard. Sur le papier, mon plan de bataille est infaillible. Sur le terrain, c’est moins évident. .
Le soleil frappe fort, je traîne des pieds. Ma bouteille d’eau pétillante, jadis fraîche, est bouillante et presque vide. Je suis tout transpirant de haut en bas. Cette étape de ma quête a été décevante. J’en reviens : un logis lointain, moche, pas propre ; habité uniquement par des hommes travailleurs pas très aimables. Mais peu importe, j’ai bien prospecté. Demain m’attendent deux appointements très prometteurs, et le surlendemain de même. C’est la fin d’après-midi maintenant. Enfin, le guerrier va pouvoir se laver. Enfin le guerrier va pouvoir se reposer. Longue et paisible nuit de sommeil en perspective, quel bonheur. Que demander de plus ?
Une bière. Elle est bien fraîche, blonde et mousseuse. Je la savoure, installé dans une grande terrasse bondée. C’est la nuit, elle est douce, animée et illuminée. Dans la zone universitaire où les bâtiments sont anciens, le samedi soir, ça pullule de jeunes enthousiastes. Il en débarque de partout, par cargaisons. Festivités estivales. Nous plaisantons avec Tim, Javier, Martijn et Gbirk. Le deuxième propose aux trois et quatrième de leur échanger de jolies brunes espagnoles contre un équivalent de blondes néerlandaises. Cette perspective de transaction enchante les deux parties ; ils y voient symétriquement l’assouvissement d’un même désir d’exotisme. Pour ma part, tout ce que je vois aux alentours, ce ne sont que des locales toutes plus belles les unes que les autres. L’anglais acquiesce à mon constat. Sur ce point, on était tous d’accord en fait.
A la trappe, la fatigue. La formidable dynamique de groupe créée avec mes compagnons d’auberge en a eu raison. Nous voilà maintenant dans un parc, au sommet d’une colline. Le disc-jockey fait péter les enceintes ; et sur un son de Minimal, tout l’attroupement dont nous faisons partie se meut de manière désynchronisée. Ca saute, ça gesticule, ça fait des contorsions. On lève les bras, on tape dans nos mains, on acclame, on est content. Cette ville est géniale.
Encore une nouvelle journée radieuse. Et c’est en compagnie de Javier, que la quête se poursuit. Toujours sous ce même puissant soleil, nous cheminons à l’ombre des grands édifices universitaires de pierre beige, bouteilles d’eau réchauffée à la main. Mon collègue épluche les affiches de location, placardées sur tous les murs des environs. Moi, j’en ai déjà eu mon compte. Il y a cette charmante demoiselle qui paraît suivre une quête semblable à la notre. Je me rapproche. Elle est au téléphone, de taille moyenne, silhouette fine, cheveux attachés châtains clairs, peau clair, yeux bleus et jolie visage.
Je fais mine de m’intéresser moi aussi aux affiches. Mais d’une oreille innocente, je reconnais un accent qui m’est très familier. Elle me le confirme en personne, nous avons bien quelques caractéristiques communes. Nous nous informons alors poliment des motifs de nos venues respectives ici-bas. Elle me parle d’elle, je lui parle de moi. Elle me confie ses doutes, ses craintes et ses envies. Et je suis à l’écoute,  et fais des plaisanteries. Le moment vient où nos chemins doivent cependant se séparer. On a finalement longuement prospecté ensemble de par les rues. Je lui dis à bientôt, et au plaisir de la revoir. Elle me sourit et est toute aussi courtoise. Je ne puis guère lui donner mes coordonnées téléphoniques, mais je lui réponds en lui proposant de prendre celles de Javier. Elle acquiesce. Un dernier sourire ; et Clara disparaît.
Me voilà songeur, allongé sur le bord de la fontaine de la place de la gare, alors que la nuit tombe. La prochaine embarcation pour mon auberge se fait attendre. J’établis le bilan du résultat des courses : il est très positif. J’opterai pour l’une des deux, c’est sûr. Avec l’une comme l’autre, je sais que je pourrai pleinement m’épanouir. Aucun regret, dans les deux cas de figure. Mais il faut tout de même trancher ; je ne pourrai pas bien longtemps tenir le grand écart entre les deux. Comment résoudre ce dilemme ?
La première a peut-être plus de piquant. On peut s’imaginer un quotidien plus animé avec elle. Une sollicitation constante, des surprises, de l’imprévu. Du conflictuel, des étincelles. Tandis que la seconde semble plus douce. Quand je la retrouve, c’est pour plus de paix après l’excitation de la journée. Une promesse de réconfort, et de sérénité quand besoin est, d’une précieuse relaxation. Enfin voilà : il fallait que je choisisse entre l’une des deux chambres que j’avais visitées cette fin d’après-midi dominicale. La grosse colocation de jeunes étudiants dans le centre ville ou l’agréable appartement en rez-de-jardin à seulement 5 minutes du centre. Dilemme, réel dilemme.
L’heure est arrivée. Je me lève nonchalamment du bord de la fontaine. Je m’étire et je baille. Enfile mes claquettes, range ma carte dans ma poche arrière ; et mon petit dictionnaire à la main, je me mets à marcher doucement en direction du point de départ de mon embarcation. Je dépasse les bancs des vieux qui restent là immobiles, pour mieux ralentir à la vue du petit bonhomme rouge, roi du passage piéton. Je me fige. Après quelques instants, c’est au tour de son ennemi juré, le petit bonhomme vert, de régner. Il me fait signe de circuler. J’engage le pas. En traversant, je feuillète avec concentration. Chaque occasion est bonne pour étoffer mon vocabulaire, pensé-je. Arrivé sur le trottoir d’en face, je fais encore quelques pas vers la droite pour rejoindre le point. L’embarcation ne va plus guère tarder à présent. Je choisis alors une belle colonne bien solide pour appuyer mon épaule. Et ce, tout en poursuivant tranquillement mon étude.
Et c’est là qu’elle a surgi de nulle part. Une créature de fantaisies. Légère, elle passe devant moi avec élégance pour s’arrêter trois pas plus loin. Des habits blancs estivaux, elle a de longs cheveux lisses auburn aux reflets de cuivre. Le teint bronzé. De taille supérieure à la moyenne, sa silhouette finement athlétique m’est fatale. Tout en elle est attraction. Elle ne m’a pas aperçu de derrière ma colonne, mais j’observe son délicat visage quand elle porte son regard au loin, comme dans l’attente de quelque chose… Ce soir restera gravé comme celui où j’ai posé les yeux sur la plus divine de toutes, pensé-je en cet instant ; entre admiration et perplexité. Fort heureusement, j’ai encore la lucidité de percevoir que c’est mon embarcation qui débarque.
Mais, comment est-ce possible ? Elle s’apprête elle aussi à monter, parmi tous ces autres mortels qui s’entassent devant la porte ? Je suis dubitatif. Je sors de l’ombre, je m’avance ; et j’ose même tourner la tête pour mieux la voir. Je suis alors comme frappé par un coup de tonnerre qui me parcourt tout le corps ; à l’instant précis où les yeux dans les yeux, nos regards se croisent. C’est insoutenable, je faillis le premier. Elle monte sans tergiverser, et s’assoit à proximité de la porte, sur une place libre du côté droit de l’embarcation. A mon tour. Une pensée défaitiste me suggère que je pourrais la gêner en m’asseyant trop près d’elle, ce pourrait être ressenti comme un envahissement. Mais fi !! Je choisis avec audace une place parallèle à la sienne sur le côté gauche. Au moins pour pouvoir la regarder du coin de l’œil en me tournant subtilement ; le temps d’un court voyage.
Afflux de pensées contradictoires dans mon cerveau qui tourne à plein régime ; alors que la route est déjà entamée. Une approche, un stratagème, un artifice, n’importe quoi Cerveau, allez ! Me lâche pas maintenant ! Pendant ce temps elle, est là ; à un mètre et demi, fraîche et paisible. Bon, je n’ai pas l’éternité non plus. Je dois me mettre all-in. Je saisis avec un courage aveugle mon petit dictionnaire et je commence à feuilleter frénétiquement. Je cherche l’équivalent de ‘très’, je déchire consciencieusement les contours du mot en question. Puis je fais de même avec ‘jolie’. Il n’y a pas un instant à perdre dans le raffinement poétique du message.
Et voilà. Je suis en train de lui tendre le bras avec ces deux minuscules morceaux de papier entre pouce, majeur et index. Elle tourne la tête, m’observe, et reste stupéfaite. Elle ne saisit pas mon présent, merde. Quel ridicule je fais, bras tendu, immobile. Elle me regarde avec interrogation, comme dans l’attente que j’explique le motif de mon étrange initiative. Mais aucun mot ne me vient, confusion cérébrale totale. «Hum, euh » je reste un court instant presque sans voix, mais j’en garde tout de même assez pour émettre quelques sons étouffés, et incompréhensibles. Bravo.
Gênée, elle saisit tout de même mes petits papiers. Mais continue à me regarder en attendant une communication plus claire de ma part. Moment décisif. Et quand il paraît n’y avoir plus aucun espoir, m’est enfin envoyé l’éclair de génie tant attendu: « READ !» m’exclamé-je, au terme d’une intense bataille intra-cérébrale. Elle comprend. Elle lit. Et elle comprend à nouveau. Elle lève les yeux, son visage s’illumine, elle sourit. Elle est splendide. Je n’en reviens pas. Elle me regarde, puis, confuse, se détourne. Je regagne un brin de confiance. Je sens qu’elle est disposée à communiquer à présent. Mais elle n’en prend évidemment pas pour autant l’initiative. Un petit moment de silence. Je fais un sourire en coin en feignant la sérénité. Le petit moment dure. Mais enfin ! La voie est libre boulay ! M’insulté-je avec virulence dans mon for intérieur.
A l’attaque. Ma première question déclenche chez elle une attention toute particulière. Je suis flatté, je prends davantage confiance. Deuxième question : ça y est, je suis lancé. Trop éloigné pour dialoguer, elle se lève carrément de son siège pour venir s’appuyer sur la vitre, juste devant moi. Au comble de ma confiance, je maîtrise totalement mon cerveau. Je soigne chaque mot, chaque intonation, chaque pause. Je la regarde droit dans les yeux avec  une subtile intensité ; et elle aussi. Son prénom est Rosanna. Elle a vingt deux ans et travaille dans une entreprise d’informatique. Elle revient d’une visite de fin de semaine chez son père. Elle avait dû prendre le train car il habite dans une autre ville.
Elle veut aussi savoir qui je suis, ce que je fais. Maintenant plus à mon aise, j’essaie même de plaisanter finement. Elle sourit, elle rit même, doucement, avec un peu de timidité. Elle regarde brièvement dehors, et me prévient aussitôt qu’elle s’apprête à descendre. Plus le temps de lui demander son numéro (de toute manière ce procédé manque cruellement de subtilité, pensé-je). Elle allait donc partir et nous resterions sans avoir échangé des moyens sûrs de communiquer à nouveau.
Et… c’est ce qui se produit. La porte qui s’ouvre, la porte qui se referme. Et en un instant la voilà disparue dans la nuit. Tandis que moi, je reste là. Perplexe, enfoncé dans mon siège. Suis-je décidément si irrécupérable que j’en ai l’air ? Cette fois, peut-être que non. J’avais réussi à savoir quelle était son nom complet. Ce qui me serait sûrement très utile dans mes futures recherches. Oui. Cette fois je suis bien décidé. Je veux vraiment la retrouver un jour, elle.
Chapitre 3
Impossible de dormir. Définitivement. Je suis fatigué, épuisé même, mais non. Où es-tu sommeil ? Je te cherche depuis des jours et des nuits, et tu te refuses toujours ? Je ne suis pas le seul à trouver la tâche difficile dans la chambre, apparemment. On se regarde avec incrédulité Javier et moi. Comment cet anglais peut-il être doté d’une faculté de ronflement aussi extravagante, aussi tonitruante ? C’est comme un vieil aspirateur qu’on s’amuse à éteindre et rallumer sans relâche, à un diabolique intervalle régulier. Se boucher les oreilles, enfouir sa tête, prier à chaque fois pour que ce souffle-ci soit son dernier. Peine perdue. Il faut agir. A deux, on pourrait aisément l’étouffer dans son gros oreiller ; ça nous vient à l’esprit. Mais non, ce n’est pas moralement acceptable.
Aller rejoindre la chambre de Martijn et Brugkrik ? On ignore où elle est. Alors on finit par se décider à descendre implorer nos hôtes d’accueil pour que soient incessamment prises les mesures adéquates. On sent une sincère compassion dans leurs yeux. Ils écoutent, et oh, qu’est-ce qu’ils nous comprennent. C’est dire qu’on donne tout pour se rendre pathétiques. En caleçons, crispés au comptoir, nos expressions affligées de désespoir. L’hôte supérieur hiérarchique dit qu’il va voir. On reste donc là immobiles, le regard suppliant, suspendus à l’annonce du verdict. Il tergiverse, feuillète ses documents d’un air contrarié. C’est ok, finit-il par déclarer, à notre inespéré soulagement. Une nouvelle chambre peut exceptionnellement nous être attribuée ; pour ce qui reste de la nuit. Dodo salvateur, demain ne sera pas une partie de plaisir.
Le départ est imminent. Martijn et Tbirkt me donnent les derniers conseils essentiels pour que le long périple qui m’attend soit un succès. Ils me récitent religieusement les piliers fondamentaux de la pratique du ‘hitch-hiking’. On ne plaisante pas avec ça, sentancent-ils solennellement. Ce sont des habitués, ils ont fait toute l’Italie de cette manière ; et s’apprêtent également à repartir de plus belle aujourd’hui. Pour eux, c’est comme ça qu’on passe les meilleurs moments en voyageant. C’est une école de la vie. On rencontre des gens, on fait face à l’imprévue. On n’est jamais sûr d’arriver à trouver quelqu’un pour nous transporter, d’arriver à bon port le soir venu. On découvre ses limites ; pour mieux les repousser ensuite !
Et puis c’est économique, chose non-négligeable. La plupart du temps, on ne nous demande même pas une contribution pour l’essence. Ce n’est  pas facile, ça non. Mais dans l’adversité, ce que l’on vit, ça, ça n’a pas de prix. Je suis séduit. J’enfile mon fidèle sac de voyage, leur fais un théâtral dernier signe d’adieu ; et c’est parti pour ma prochaine lointaine destination. Combien de jours cela va-t-il bien pouvoir me prendre ? Y arriverais-je sain et sauf ?
Chapitre 4
Et me voilà qui chemine, les deux pouces soutenant les anses de mon lourd gros sac, sifflotant maladroitement. Direction une station d’essence dans le sud de la ville ; c’est le meilleur plan pour interpeller des conducteurs potentiellement enclins à coopérer, m’ont-ils conseillé. Je considère la grande aventure qui m’attend. J’ai trois jours pour y arriver. J’espère que ça suffira. « L’école de la vie » pensé-je. Ca, c’est épique! De l’imprévu, des nouvelles rencontres ; j’aime ça. Mais aussi de longues heures d’attente sous ce soleil de plomb. La soif, la faim, la mort ? On n’est jamais à l’abri. C’est un risque à prendre. En descendant à l’embarcadère, je m’aperçois que sur mon passage se trouve la gare ferroviaire.
Tiens ! Et si j’allais y faire un tout petit tour, histoire d’évaluer gentiment combien j’économise en choisissant la voie des braves ? Juste par curiosité, bien sûr. J’arrive devant le distributeur automatique de billets. Je tape innocemment mon itinéraire. Et la surprise : Wow ! C’est pas cher, en fait. Je reste planté là, perplexe. Je considère : le pour, le contre.  Je constate: mon sac est plutôt lourd. Et puis pour aller d’un endroit à un autre, un siège de train, c’est franchement confortable..
Il a finalement fallu bien peu de temps pour que je me retrouve là, sur le quai 6, sac au sol, billets compostés à la main. Je tourne la tête, observe sereinement les parages. Oh ! Mais qui vois-je donc, sur mon quai, adossés au distributeur de boissons ? Je lève la main et les salue joyeusement. Ils me saluent également, et me regarde avancer vers eux ; ils ont un air mi-content, mi-gêné : Martijn et ???irk. Ils m’expliquent dépités qu’ils ont été forcés de renoncer à leurs plans pour cause de force majeure : les derniers jours avaient été un peu fatigants. J’approuve et adopte la même valable excuse pour mon cas. Mais bon. On se regarde ; et allez, inutile de nier l’ironie. On se marre tous de bon cœur.
Chapitre 5
Je vois les paysages défiler ; la tête appuyée sur la vitre, dans état de semi-conscience. Une très verte végétation recouvre abondamment les reliefs aléatoires de la terre claire. De ci, de là, d’anciennes petites habitations de pierre. Un homme chinois au visage rieur se précipite sur la place qui vient de se libérer juste en face de moi. Il me montre du doigt sa place précédente et rigole de toute sa dentition jaunie, dans un style bien chinois. Il y faisait trop chaud, je le comprends. Le radieux soleil irradie tout ici. Dans le wagon, tout le monde se sert de son billet comme d’un éventail.
Arrivé à bon port, ça tape encore plus fort. Au sortir de la gare, le soleil est au zénith. Je comprends maintenant ce que ressent un œuf qui cuit dans une poêle. La civilisation s’est ici édifiée au gré des reliefs ; en choisissant comme épicentre le plateau le plus haut des paysages environnants. Les fortifications de pierre partent de la périphérie pour ensuite remonter en spirale vers le sommet où se trouve le cœur citadin. Je vais tout en haut, je suis tout en bas.
Il y a des alternatives forfaitaires sur roues, mais non, ce serait trop facile ; je choisis la marche. Les rayons solaires cuisent le sol ; je dois mettre ma carte en opposition, tel un bouclier, afin d’éviter de fondre sur place. Je limite au minimum mon exposition, en adoptant un style de déplacement furtif, de zone d’ombre en zone ombragée, et vice-versa. J’avance, résolu, sans toutefois prendre rapidement de l’altitude. La route tourne longuement autour du pot, un peu sadique. Je souffle, j’ai les lèvres sèches, plus d’eau. La gravité se fait oppressante, et mon gros sac n’aide pas. Je comprends maintenant ce que devait ressentir le géant Atlas, condamné pour l’éternité à transporter la terre sur ses épaules. Je ne cherchais pas à rendre le périple si héroïque à vrai dire, je pensais juste que ça serait un brin moins long.
Pour aller toujours plus loin ce n’est pas complexe ; il suffit d’avancer, faire un pas devant l’autre, et ainsi de suite. Pour aller toujours plus près, c’est plus subtile ; il faut de surcroît aller dans la bonne direction. Je sentais intimement ne plus être loin à présent, en voyant derrière moi cet altier panorama, plongeant dans la verte vallée. La vieille ville est bâtie haute, en pierres blanches, et des gros pavés difformes et obscures tapissent les petites ruelles. Je sillonne ; des escaliers, partout. Des montées, des descentes, à n’en plus finir. Je cherche maison. Pouvoir vous aider moi ? J’ai adresse, vous connaître ? Non ? Pas merci alors, bande d’inutiles.
Elle était juste là, en fait. Juste à côté de la petite flèche rouge (B), sur ce petit chemin blanc aux contours noirs. Depuis la perspective virtuelle, c’était pourtant évident. Dans le réel, c’est un appartement au deuxième étage d’un immeuble plutôt moderne, planté en haut d’une longue montée escarpée. On y a une belle vue sur les fortifications surélevées de la vieille ville d’un côté, et sur les gros blocs de la partie scientifique de l’Université de l’autre. Je suis paisiblement assis sur les marches, pensif, quand Marco rapplique sur son deux roues motorisé. Salutations sérieuses avec ce quinquagénaire énergique, de stature moyenne, petites lunettes noires et barbichette. Les affaires n’attendent pas, la visite est expéditive : séjour, cuisine, salle de bain, chambre. Voilà. On retourne dans le couloir, le moment de l’officieuse remise des clés est arrivé. Il me fixe : « Werlr iz ze moni? », presque menaçant, la main tendue vers moi.
Ah, mince ; je pensais que ça se faisait après prestation ce genre de transaction. Non, apparemment j’ai tout faux. « Tomorlrow, I come back. And I want ze moni ». C’est là que j’aurais pu m’inspirer d’Al Pacino ; froncer les sourcils, faire la moue avec la bouche,  essayer de l’amadouer en disant que j’étais de la famille, que j’étais un homme de parole, et puis j’aurais craché par terre solennellement. Mais je me contente d’acquiescer poliment. Pour une raison technique très simple : je ne sais pas comment dire tout ça. Et puis mon faux accent sicilien n’est pas crédible, je me serais moi-même trahi..
A l’aise, chez Marco ; me dis-je le lendemain matin, en caleçon sur le balcon ensoleillé, bol de Choco Leafs au lait à la main. Bien accommodé, bien situé, la vue tout à fait pittoresque. Spacieux en plus. Et puis je profite de tout ça, tout seul. Il y a pourtant bien une autre chambre de verrouillée, et quelques étagères placardées de l’affichette « Luigi » : alors où peut-il bien être celui-là, à l’heure qu’il est? C’est la question que j’avais eu le temps de poser à Marco, avant son départ précipité. Mais il avait été plutôt évasif à ce sujet. Quelqu’un d’autre résidait donc ici avant moi, dans un passé peut être pas si lointain. Avait-il un jour tenté d’entourlouper son propriétaire ? Manqué de respect ? Trahi la famille ? Si l’éventuel règlement de compte avait eu lieu dans l’appartement, cela avait été propre en tout cas. Je n’ai repéré pour le moment aucune trace ou indice notable. Une sombre histoire, qui sait ? Le mystère plane. Je vais donc me brosser les dents, dans la perspective de m’habiller et de sortir visiter un peu les parages.
Je suis tout frais en passant le seuil de la porte. Plutôt morte cette ville l’après-midi, m’aperçois-je. Ou du moins, au repos. C’est que sur ce grill géant, les locaux savent à quoi s’en tenir. Seuls nous, inconscients touristes, venons gentiment nous faire rôtir. On se perd d’abord dans la multitude de petites ruelles médiévales qui, descendent, montent, redescendent, remontent ; juste pour mieux dé-redescendre et re-démonter ensuite.  On cuit à petit feu, je suis déjà saignant. Arrivé sur le plus haut plateau, les piazzas aux fontaines sont si belles et les monuments si majestueux, que se serait bien dommage de ne pas poursuivre de plus belle. Cité fondée par les Etrusques au troisième siècle avant notre ère, puis conquise par Rome approximativement deux siècles plus tard, on a ici une richesse architecturale tout à fait charmante.
Tout est construit très haut ; de fastes palais, chastes églises et vastes édifices. Globalement, c’est pas mal baroque. Avec de petites touches inspirées de la Renaissance de ci de là. Je m’arrête sur le bord d’une géante terrasse boisée au pied d’un autre illustre palais. Je suis cuit à point, maintenant. C’est une plateforme surélevée, d’où l’on a une vue plongeante imprenable sur une large face de la ville. C’est impérial. La ville est immense en fait, bien plus que je ne le pensais. En cet instant je comprends la fierté qu’a du ressentir Augustus Octavius juste après la conquête. « Veni, vedi, vici. » Peut-être se tenait-il à la même place que moi, quelques deux millénaires auparavant ?
Chapitre 6
C’est ce matin que débutent les choses sérieuses. Sourcils froncés, me passant les doigts dans la barbe du menton, je planche sur ma fiche. On nous examine, moi et mes cent cinquante neuf collègues européens. Tous rangés en rangées dans la somptueuse grande salle du palais universitaire. Le postulat est que nous formons un ensemble d’individus hétérogène. L’idée fondamentale de l’opération en cours est donc d’établir un ordonnancement au sein de nos effectifs. Et ce, selon des critères jugés pertinents par les autorités enseignantes responsables. On cherche d’abord à stimuler les facultés cognitives de chaque sujet via la formulation de séries de problématiques : en premier lieu sur support-papier, puis par la voie orale. Ainsi, on évalue le degré d’aptitude à la résolution desdites problématiques par lesdits sujets, selon leurs réactions, en temps réel.
Ensuite, sur la base du traitement et de la synthèse des informations recueillies, on pourra obtenir une classification de chacun, par degré d’aptitude, en deux sous-ensembles homogènes. In fine, on cherche à distinguer les capables des incapables. Je comprends bien les mécanismes de l’opération, j’ai été confronté maintes fois à ce type de situation ; je sais donc comment m’y prendre en théorie. Mais là, j’ai bô tourner et retourner les pages, je me sens plutôt destiné à la catégorie des incapables.
Après l’effort cérébral, la satisfaction intestinale. Un grand buffet est levé. Je me place vite et stratégiquement pour subtiliser les meilleurs sandwichs et pâtisseries. J’en prends le maximum autorisé ; ça me fait au moins un repas d’économisé, et ce n’est pas mauvais non plus. Pendant ce temps-là, le grand processus de socialisation massive s’est enclenché, et rien ne semble à même de l’arrêter. Tous les collègues ici présents communiquent, établissent les premiers contacts. Les mêmes questions préliminaires fusent et se répètent de toutes parts. Tant et si bien, que l’envie d’intégrer moi aussi le processus vient à me manquer.
Je ne suis pas dans un état de désespoir tel, que l’idée de rester un moment sans quiconque à qui confier tous mes premiers sentiments et émotions m’est insupportable. Non, je préfère me diriger, serein, vers le comptoir des boissons, où je convoite un troisième verre de jus multivitaminé. Bon, d’accord, d’accord. Je ne vais tout de même pas faire l’antipathique. Cet allemand à qui j’offre la courtoisie vers la bouteille de Coca-Cola, et qui me la retourne avec tant de grâce, et bien il est plutôt sympa en fait. Socialisons donc. .
Très rares sont les vrais antipathiques qui l’assument, ce soir, dans le bar. Tout le monde s’efforce d’être agréable, se montre intéressé par ce qui se dit. On se livre nos impressions, on partage nos points de vue, on plaisante, c’est la bonne humeur générale. Je communique allégrement avec moult allemands, polonais et portugais. Le disc-jockey met le volume si fort que je me vois obligé de converser avec Magdalena, blonde polonaise un brin stéréotypée, par la technique du bouche-à-oreille. Elle est très gentille. Je suis à une table où l’Europe de l’Est est fort bien représentée. Le barman offre la tournée de shooters, on trinque tous ensemble : « Nazdrovia ! ». .
Avec mon ami allemand Julian, initié, on débat sur la qualité du mixage effectué.  DJ Gino (j’invente pour le coup, mais il a vraiment le style pour s’intituler ainsi) vient de lâcher le gros hit latino réchauffé, qu’on nous ressert inlassablement à toutes les sauces depuis des années. Je confie mes incertitudes à Julian, il m’émet ses réserves. Mais Magdalena et toutes ses copines, elles au moins, ne se prennent pas autant la tête. Elles se déhanchent sans retenue, fofolles, sur la piste de danse. Ca a l’air d’être leur chanson préférée, comme la précédente, et probablement la suivante. Elles sont contentes. Et peut-être que moi aussi, en fin de compte, je le suis.
Nouvelle matinée ensoleillée. Et mince, je me suis trompé de salle. Ca commence bien. Je pensais me trouver dans le grand amphithéâtre de l’Université où était prévue la publication officielle des résultats ; mais en fait pas du tout. Je suis au théâtre. J’assiste à la représentation d’une nouvelle pièce d’un  illustre dramaturge local. Des comédiens défilent un à un sur l’avant scène. Ils s’expriment avec force et passion, leur discours est rythmé d’intonations émouvantes et de pauses percutantes ; ils donnent vie à l’espace avec de grands gestes dramatiques. On passe du rire aux larmes avec une facilité déconcertante, les spectateurs sont conquis.
La trame du scénario est pourtant simple : des enseignants se présentent, et énumère la liste d’étudiants qui intégreront leur classe. La fiction est très bien ficelée, on fait même participer l’audience. Dès le premier acte, je suis directement interpellé : on me remet une fiche et quelques documents, très réalistes je dois dire, comprenant diverses informations ; comme par exemple les horaires de classes d’un des groupes du niveau le plus élevé. Mon voisin Julian, allemand et donc très pragmatique, met en doute le caractère réaliste de la pièce. Il estime que par un souci d’efficacité et de rentabilité temporelle, dans la vie normale, des enseignants ne s’attarderaient pas à énumérer longuement les noms de leurs quelques cent soixante étudiants. Ils afficheraient juste les affectations sur un grand tableau, et basta.
Mais peu importe le réalisme, pensé-je. On passe un plutôt bon moment. Les comédiens redoublent de créativité pour rendre ce scénario plutôt banal en une comédie très drôle et pleine de suspense. Chaque « enseignant » y va de son style, avec sa propre originalité. Et que dire, entre autres, du personnage de Marta, jeune enseignante de même pas trente ans. Grande, belle et élégante, cheveux noirs lisses attachés et peau légèrement foncée. Enthousiaste, pleine d’énergie, on croirait réellement qu’elle est née sur scène : elle est expressive dans sa voix et ses gestes, pétillante.
Son sourire est naturel. A chaque nom qu’elle prononce, elle improvise une petite attention, une plaisanterie parfois. Ca lui prend plus de temps qu’à ses collègues ; mais elle s’en fiche un peu, et nous aussi à vrai dire. Elle rayonne d’intelligence et de grâce. L’audience toute entière est sous le charme. Lorsque la représentation vient à s’achever, je sors de la salle, avec mes documents en souvenir. Et le cœur joyeux, je constate : je commence, déjà, à vraiment aimer l’Italie.
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diariodebicicleta · 7 years
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Le Guyana: pays de la générosité
Arrivée au Guyana
En arrivant au Guyana je ne sais vraiment pas à quoi m’attendre. S’il y a bien un pays d'Amérique du Sud dont je ne connais pas grand chose, c’est celui là. On y roule à gauche, on y parle anglais et je vais devoir traverser la forêt amazonienne pour en sortir. C’est tout ce que je sais. Quand je descends du ferry je fais d’abord tamponner mon passeport avant de passer par le contrôle obligatoire des véhicules. Dans la file d’attente assez longue je discute avec un guyanien. Il me pose pas mal de questions sur mon étrange vélo et sur mon voyage. Il me dit qu’il est impressionné et me souhaite bonne chance. Je passe ensuite au contrôle des bagages: les douaniers s’amusent de mon “véhicule” et me laissent passer sans fouiller mes bagages. Le moins que l’on puisse dire c’est que les cyclo-voyageurs ne sont pas monnaie courante par ici. Je passe la douane et un homme m’interpelle: il change de l’argent au noir. J’ai tellement peu préparé mon voyage que je ne connais même pas le taux de change. Je lui demande le taux: 1 euro pour 210 G$, “un très bon taux”. Qui en douterait? Bon j’avoue, je ne suis pas complètement convaincu. Je change 10 euros, de quoi tenir 2 ou 3 jours, soit le temps qu’il me faut pour arriver à Georgetown et retirer de l’argent.
Je me mets en selle. Une bande de chien se met aboyer et à me foncer dessus. L’un deux me mord la cheville, je dégage mon pied, je lève les jambes et je continue en roue libre jusqu’à ce qu’ils abandonnent la poursuite. Heureusement rien de grave, il n’a pas serré fort. Il n’empêche: depuis le début du voyage je suis emmerdé par ces saloperies de bestioles en liberté, qui me foncent dessus jusqu’au moment où je quitte la zone qu’elles considèrent comme leur territoire. Au Suriname un chien m’a foncé dessus en aboyant, m’obligeant à faire un écart: j’ai failli me faire percuter par une voiture à cause de ça. Bref comme tout bon cycliste je déteste ces stupides bêtes et je crois bien qu’un jour je vais perdre patience et en dépecer une. A part ça je reste calme.
Je me remets en selle donc, et 5mn plus tard un 4x4 s’arrête à ma hauteur: c’est l’homme avec qui j’ai parlé dans la file d’attente. Il me demande si j’ai pu changer de l’argent et acheter de l’eau. Merde avec ces chiens j’ai oublié l’eau! Il me tend une bouteille d’eau et me fourre un billet dans la main. J’accepte l’eau mais refuse l’argent. Il lâche un “No problem” et redémarre en trombe. Je regarde la valeur du billet: 5000G$. Plus de 20 euros! En moins d’un quart d’heure je me suis donc fait attaquer par un chien et on m’a offert de l’argent: je sens que je ne vais pas m’ennuyer dans ce pays!
Je me reremets en selle donc, et je roule jusque Corriverton où je m’arrête pour acheter à manger. L’épicerie est bardée de grille, il faut demander ce que l’on veut acheter. Je discute avec un autre client : toutes les épiceries sont ainsi. Pas très rassurant, mais il me dit que c’est contre le vol, les agressions physiques sont assez rares.
La passion du klaxon
Après le repas et une sieste, je repars. Les villages s’enchaînent, beaucoup ne portent pas de nom mais un numéro et j’en change tous les km à peine! Je suis en fait toujours dans une agglomération. La population semble majoritairement originaire d’Inde ou de java et l’architecture s’en ressent. Avant de tomber aux mains des britanniques, le Guyana était une colonie hollandaise. Je vois beaucoup de maisons énormes. Je note aussi les lieux de culte de toutes sortes, en nombre impressionnant. Dans les villes, la vitesse est limitée à 80km/h et les voitures appliquent la technique éprouvée de “je fonce tout droit et je klaxonne pour que les autres s’écartent”. Peut-être est-ce une coutume directement importée d’Inde, en tout cas le bruit est rapidement fatigant. Je m’arrête pour la nuit à Rose Hall, je discute avec un homme qui m’invite à dormir chez lui. Je discute avec voisins et famille qui passent par là, intrigués. Au détour de la conversation un homme me dit “Vers Georgetown il y a plus de gens comme toi”. “De gens comme moi?”, je demande. “Des voyageurs à vélo?”. “Non, des gens venu en mission religieuse”. Alors je comprends la méprise: les seuls occidentaux qui passent dans ce coin du Guyana sont des missionnaires qui viennent prêcher la bonne parole. Je m’empresse de les corriger, mon voyage n’a rien de religieux. Ils ont l’air un peu déçus mais la discussion reprend son cours normal. Je finis par les laisser pour aller manger. Ma famille d’accueil m’offre des fruits pour agrémenter mon repas. Puis je vais me coucher dans une chambre à l’étage. C’est la première fois qu’on m’invite à dormir dans une maison. Au Brésil je n’ai dormi que sous l'avant toit ou dans des maisons secondaires et inoccupées.
Je les remercie et je reprends ma route de bon matin en direction de Georgetown. Après 2h de route je fais ma pause habituelle pour grignoter un peu. Un blanc (il n’y en a pas beaucoup par ici) passe devant moi, on se salue et on commence à discuter. Lui aussi me prend pour un religieux, il me confirme que les seuls occidentaux ici le sont. Lui l’est en tout cas: c’est un témoin de Jéhovah. Il est originaire de Jersey et il est venu répandre la bonne parole pendant un an au Guyana. Je comprends son besoin de prier pour le salut de son âme étant originaire du île qui participe activement à l’évasion fiscale en Europe, je comprends moins celui du prosélytisme religieux. Je garde mes opinions pour moi. Dire que l’on me prends pour un missionnaire, je connais quelques personnes que ça doit bien faire rigoler!
Je lui souhaite bonne chance et je continue ma route. A midi je m'arrête dans un supermarché (tenu par des chinois, mais ce n’est pas systématique comme en Guyane et au Suriname). Je cuisine avec mon réchaud. Mes deux compagnons de table qui enchaînent les Guinness (oui il y a de la Guinness au Guyana!) n’en ont jamais vu. A vrai dire ça m'inquiète un peu. Je n’ai presque plus de gaz et je comptais faire le plein à Georgetown.
Georgetown
En fin d’après midi j’arrive à Georgetown et je me mets à la recherche d’une auberge. La route m’a fatigué. Outre les 130km de la journée, j’ai du rouler un bon moment entouré des minibus qui foncent et klaxonnent en permanence. Je demande à un vieil homme qui sort de chez lui s’il connaît des auberges. Il m’indique le Marriott et 2 autres hôtels du même genre. Me voilà bien avancé… Je finis par arriver au centre ville. Je trouve un hôtel qui a l’air abordable mais la rue est sans doute la plus bruyante de la ville. Et surtout j’aimerais une auberge pour rencontrer des backpackers qui ont fait la route depuis le brésil pour obtenir des informations. J’erre depuis un bon moment dans les rues à la recherche d’une auberge ou d’un internet café quand j’aperçois un touriste avec un sac à dos. Je vais lui parler. En fait il s’agit de David, un guyanien qui est de passage à Georgetown pour acheter des pièces de rechange pour son camion. Mais il décide de m’aider. Il me dit que les auberges n’existent pas ici. Il m'emmène dans le quartier brésilien où il demande à un jeune où on peut trouver un hôtel pas cher. Celui-ci nous guide jusqu’à un immeuble comme les autres, on s’engouffre dans l’étroit passage qui mène à l’entrée. Je commence sérieusement à me demander ce que je fais là quand un homme nous fait entrer. L’endroit est nickel, la chambre bien aménagée, la cuisine toute équipée, le prix abordable. C’est comme ça que je me retrouve dans un hôtel clandestin à Georgetown: pas de taxe, pas d’ennuis avec les voleurs qui s’introduisent dans les chambres. Les clients, la plupart brésiliens, arrivent ici par le bouche à oreille. A la TV passe le vote pour envoyer Temer devant les tribunaux. Une brésilienne éclate de joie à chaque vote pour. Finalement le président obtiendra assez de soutien: le Brésil n’est pas près de se débarrasser de la corruption.
Le lendemain matin je visite la ville. La veille, je n’étais pas tranquille en me déplaçant avec tout mon paquetage dans cette ville qui respire la pauvreté. Non, la misère même parfois. Mais finalement, maintenant que j’ai les poches vides j’apprécie cette ambiance où les hommes me saluent d’un “Jah Jah brother” et où les vendeuses de pâtisserie appâte le client à coup de “Hello sexy boy! Come! xx Hello son! Come! xx”. Ça a un petit air de Caraïbes. En même temps je cherche une bouteille de gaz pour mon réchaud, la mienne étant maintenant vide. Mais c’est peine perdu, il n’y en a pas au Guyana. Ça risque de sérieusement compliquer la suite du voyage.
Bartica
L’après-midi je reprends le vélo et je fonce chez David qui m’a invité chez lui. Je roule jusque Parika, 45km, où je monte dans un bateau qui remonte le fleuve Essequibo (le plus grand du Guyana) jusqu’à ma destination: Bartica, une ville minière (or et diamants) de 5000 habitants. Je n’avais pas du tout prévu de passer par là mais après tout pourquoi pas. Je passe deux jours chez David principalement à manger, dormir et discuter. Au détour d’une conversation j’apprends que Guyana signifie “Terre des milles eaux”. Tu m’étonnes, avec ce que j’ai pris sur la tronche depuis que j’ai passé la frontière! Je m’étais habitué à la pluie de l’après midi au Brésil/Guyane/Suriname mais là c’est carrément toute la journée! Et ça ne me rassure pas du tout: pour moi le Guyana c’est un gros morceau. Un des passages le plus difficile de mon voyage sans doute et je m’y prépare depuis plusieurs semaines. 450km de pistes, principalement dans la forêt amazonienne. J’ai encore le souvenir cuisant de la route d’Oiapoque: si la piste est entièrement boueuse jusqu'à Lethem à la frontière sud du pays, je n’y arriverai sans doute pas. Ce que je connais de cette route est la vue par Google Satellite et elle semble désertée par les hommes (jetez-y un oeil: route de Linden à Lethem). A ça s’ajoute le fait que je ne peux plus cuisiner, ça me fait sérieusement douter de mon expédition. Malgré tout je décide de m’y préparer: j'achète du pain, des œufs cuits durs, du beurre de cacahuète et quelques oranges. J’embarque aussi des pâtisseries à la noix de coco, mais surtout à la farine. Les “étouffe-chrétien”, comme on avait coutume de les appeler avec Maxime. Ça pèse lourd dans mon sac et je n’en ai guère que pour 2 jours maximum.
La “route la plus dure du monde”?
C’est donc pas complètement confiant dans la suite du voyage que je me remets en route. En plus je n’ai qu’une connaissance très approximative du nombre de village sur ma route et la distance entre chaque. Il va pourtant falloir que je trouve à manger. Peut-être vais-je rejoindre la route Linden-Lethem et faire du stop. David m’a indiqué la route, mais malgré tout c’est compliqué sans carte ni GPS. Je demande mon chemin le plus souvent possible. Sans surprise la route est faite de sable et est très difficile. Je dois sans cesse pousser mon vélo pour franchir les zones de sable ou de boue. Les gestes, pénibles, se répètent: descendre du vélo, pousser, remonter en selle pour pédaler quelques centaines de mètre avant de recommencer. Je finis par arriver à Sherima, où je dois prendre un bateau pour retraverser l'Essequibo. Il n’est pas loin de midi et je m'arrête dans un petit resto avant la traversée. Je pense économiser mes maigres réserves, malheureusement on est dimanche et la cuisinière ne travaille pas. Je m’installe quand même, discute avec le propriétaire qui est curieux de mon attirail. “Une fois il y a un allemand qui est venu par ici. Il étudiait les oiseaux”. Et c’est tout. Pas d’autres étrangers dans le coin. Je ne pense donc pas me tromper en affirmant que je suis le premier cyclovoyageur à passer par ce chemin! Le propriétaire se lève, prend une machette et va dans son jardin. Il revient avec une grosse papaye (“mûre dans 2 jours”) et une canne à sucre qu’il m’offre. C’est l’heure de prendre le bateau, j’embarque le tout et je m’en vais. Moi qui optimisais au maximum le poids de mon paquetage me voilà avec facilement 6kg de nourriture au moment le plus critique! Ce voyage devient du n’importe quoi. Je traverse le fleuve et je roule. Je m'arrête à côté d’une rivière pour manger un morceau de pain. Non loin, il y a une petite maison. Ses propriétaires, un couple de quinquagénaires, viennent discuter avec moi. La femme repart après un petit moment et revient avec un plat de riz et de citrouille écrasée. C’est super bon. Elle a aussi apporté un journal. A l’intérieur un article: un indien, qui parcourt le monde à vélo depuis 13 ans et qui sera bientôt dans le Guinness book, est passé par le Guyana il y a quelques semaines. Il donne des cours de prévention contre le sida. Elle ajoute avec un sourire qu’il qualifie la route de Lethem de route la plus dure du monde. Peut-être m’a-t-elle dit ça pour me faire peur, en tout cas c’est raté: il n’y a rien de tel que ce genre de phrases pour me motiver!
Quand je repars l’homme m’offre des fruits. Plus j’avance dans ce pays et plus mon sac s'alourdit! Je roule jusque Rockstone qui n’était en fait plus très loin. Le petit village est sympathique, il y a une petite épicerie et une rivière où nettoyer mon vélo qui en a bien besoin. Je décide d’y passer la nuit. Bilan de la journée: 65km, 5h30, ça fait pas une grosse moyenne... Je m’installe pour la nuit dans un joli benab entouré d’eau.
Piste difficile, chute facile
Le lendemain je mange mon petit déj et je me remets en route. Une grosse journée m’attend. Premier coup de pédale à 7h. Enfin pas tout à fait, un homme m’interpelle. Il est chauffeur de minibus et a déjà fait 2 fois la route jusque Lethem. Il m’offre le petit déj et du café. Un peu de rab ne fait jamais de mal, j’accepte. J’obtiens de précieuses informations: il y a deux villages avant Mabura aux miles 47 et 58. Bon je ne sais pas où est le mile 0 mais ça a l’air jouable en une journée. Comme beaucoup d’autres avant lui, il me met en garde contre les dangers de cette route: les serpents, les moustiques (il y a beaucoup de paludisme) et les tigres. Tigre est le terme générique au Guyana, il s’agit en fait de pumas et de jaguars. Je ne suis pas inquiet: les fauves attaquent très rarement les hommes adultes. Tout juste croquent-t-ils de temps en temps un chien ou deux dans les villages, ce qui me les rend d’autant plus sympathiques. Les serpents me laisseront tranquille aussi tant que je ne marche pas dessus. Ma seule vraie inquiétude est donc le moustique, porteur de nombreuses maladies. Je serai vigilant: répulsif et vêtements longs à chaque arrêt. Il me dit aussi qu’un ami fait la route dans 2 jours et qu’il peut me déposer à Lethem. Je lui réponds que je veux faire la route à vélo, mais c’est bon à savoir, j’ai une solution de repli au cas où.
Je repars et j’arrive à la jonction de la fameuse route Linden -> Lethem. C’est le moment de prendre une décision, après il n’y a plus rien pendant des dizaines de km. Je pense à ce que me dirait ma famille si elle était là: ma mère: “pas d’imprudence hein!”, mon père: “fais pas le con bon sang!”, mon frère: “Si tu prends des risques je te casse la gueule”, ma sœur: “Fais ce que tu veux de toute façon t’es pas mon frère, on t’a trouvé dans une poubelle”. On s’aime beaucoup dans la fratrie. C’est cette dernière que je décide d’écouter et je me lance dans l’inconnu. La route s'élargit considérablement mais n’en devient pas plus facile pour autant car les mares de boues s'élargissent d’autant. Les trous jonchent la route et je dois en permanence zigzaguer pour les éviter. Un moment d’inattention et paf, c’est la chute. Ma roue se met à 90° et je passe par dessus le vélo. Une douleur au pied gauche mais heureusement rien de grave. Le vélo ne semble pas abimé non plus. Je repars et je garde les yeux rivés à la piste pour le reste du trajet. Vers midi je tombe sur un groupe qui s’est arrêté en bord de route pour manger. Je commence à être fatigué et je m’arrête pour me reposer et demander des infos sur la route. On discute et ils partagent avec moi leur repas de poisson et de riz. Trop bien. Je me remets en selle rapidement, la route est encore longue. Tant bien que mal j’égrène les kilomètres. Une bonne averse couvre le haut de mon corps d’un voile rafraîchissant et mes jambes d’une boue collante. Je continue malgré tout. Les derniers kilomètres deviennent difficile. Je finis par apercevoir quelques maisons. Le village 47! 100km, 8h. Je m’arrête à la petite épicerie et je demande où je peux dormir. La réponse tant espérée tombe: “ici”. J’utilise mes dernières forces pour me baigner dans la crique et laver mon vélo avant de me laisser tomber sur un banc. Le propriétaire de l’épicerie m’offre mon repas du soir: riz, citrouille écrasée, poulet. Trop bonnes ces citrouilles épicées! Le soir, fait extrêmement rare pour moi, j’ai du mal à m’endormir. La tension a été grande toute la journée pour éviter les pièges de la route et j’ai encore les nerfs à vif.
Le lendemain il m’offre du soda pour la route que je m'apprête à reprendre. Je vais jusqu’au village 58 où je m’arrête, déjà épuisé. Les efforts de la veille ont laissé des traces. A l’ombre du benab où je me réfugie il y a Ignasi, un auto-stoppeur espagnol et un guyanien amérindien. On passe pas mal de temps à discuter, surtout de religion. La ferveur religieuse est omniprésente au Guyana. J’essaie de comprendre ce point de vue mais mon esprit scientifique résiste à ce modèle où il faut croire et non pas comprendre. Néanmoins la religion semble une bonne alternative dans ce pays ou l'alcoolisme est un vrai fléau. Lorsque je pars me baigner dans la rivière je trouve les guyaniens toujours aussi fanatiques mais l’échange fut intéressant. Je dis au revoir à Ignasi et je reprends la route en milieu d’après-midi jusqu’à Mabura, une vingtaine de km plus loin. Petite journée, une quarantaine de km. Je me pose dans un restaurant, je mange et je demande à Romona la propriétaire, où je peux dormir. Elle m’invite chez elle. On n’est jamais déçu par l’accueil au Guyana. J’avais prévu de prendre un jour de repos à Mabura pour rattaquer dans de bonnes conditions. Pendant cette journée, Romona me fait visiter sa ville, où l’essentiel de l’activité se concentre autour de l’exploitation forestière. Les maisons sont délabrées. “Quand c’était les canadiens ou les australiens c’était bien entretenu. Mais maintenant que ce sont les asiatiques (des malaisiens), tout se dégrade. Tout ce qui les intéresse c’est l’argent, l’argent, l’argent.”. On est loin de la mentalité guyanienne.
Le petit monde de la route de Lethem
Après ce jour de repos je reprends la route de bonne heure. J’ai plus de 100km à faire jusqu’au prochain village,. Je le sais, j’attaque la partie la plus sauvage. La route se resserre, j’avance maintenant sur un petit chemin ombragé par la sylve amazonienne. Les rares fois où la piste est suffisamment roulante pour que je lève le nez je profite du décors. Je suis seul sur cette piste de terre rouge, au milieu de la forêt verte, touffue et sauvage. J’entends les bruits des animaux, d’un iguane ou un agouti qui se sauve devant moi, mais surtout ceux des singes hurleurs roux. Il n’y a personne à des km à la ronde et je dois dire que pédaler dans ce cadre est assez grisant. Malheureusement la plupart du temps je regarde le sol et je ne profite pas vraiment de la route.
Vers 8h alors que je pousse mon vélo dans du sable j’aperçois des traces de pattes grosses comme ma paume. Un fauve est passé par là il y a peu, sinon elles auraient été recouvertes par la pluie de la nuit. Je continue ma route en espérant qu’il ait pris un bon petit déjeuner. Km 40, j’ai déjà fini une bouteille d’eau quand je tombe sur une rivière. Je fais le plein d’eau et je plonge tout habillé pour me rafraîchir. Les matins je pars avec 3L d’eau mais j’en bois au moins 6 par jour. Du coup ça fait déjà 3 jours que je bois l’eau des rivières grâce à mon filtre et je n’ai pas encore été malade. Parfois il faut savoir faire confiance à la technologie. A midi je grignote du pain, des fruits et un étouffe chrétien. Ça plâtre le ventre en attendant le soir. Après 8h d’efforts et 110km j’arrive à mon objectif du soir: la traversée du fleuve Essequibo. Oui encore. Ignasi est là mais il repart presque aussitôt. J’ai roulé de 7h à 17h et j’ai croisé 5 véhicules.
Je me pose devant la petite épicerie du village amérindien. Je mange un morceau et j’obtiens l’autorisation de planter la tente. Je discute avec un routier, on parle de la route. Il faut parfois 4 camions se poussant ou se tirant les uns les autres pour passer les endroits difficiles. Mais cette route est un petit monde où tout le monde se connaît et où l’entraide est la règle. Et je commence à trouver ma place dans ce microcosme puisqu’on m’accueille désormais parfois d’un “Ah c’est toi le cycliste! On m’a parlé de toi.”. Je discute aussi avec un américain qui habite dans le village pour établir un plan de développement durable. Je trouve que le Guyana se débrouille bien. La zone où je me trouve est une forêt protégée. L’exploitation du bois est réduite. La chasse est interdite sauf pour les amérindiens à condition qu’ils utilisent les armes traditionnelles: arcs et flèches. Nous ne sommes même pas capable de faire ça en Guyane française où l’orpaillage illégale pullule et où n’importe qui peut chasser sans permis.
Le lendemain je découvre une crevaison sur ma roue arrière. Ma chambre à air de secours que je n’ai jamais utilisé s’est trouée elle aussi dans mes sacoches. Pas grave j’ai des rustines. Le fils du propriétaire de l'épicerie est curieux et je lui montre comment faire. On bricole ensemble. Ça roule. Non loin du village amérindien il y a un centre de recherche sur la faune et la flore amazonienne et je m’y rends. J’arrive trop tard pour la sortie matinale. Le responsable du centre vient me voir et me dit que mon vélo l'intéresse beaucoup. Je lui parle de mon voyage qui dure déjà depuis 2 mois. Il cherche à créer un circuit touristique sur plusieurs jours, à vélo. Il cherche quelqu’un pour monter cette activité, choisir le parcours, le matériel, faire le guide. C’est une vraie proposition d’emploi! Ça pourrait être intéressant de faire ça quelques semaines, mais j’ai d’autres projets et je décline l’offre après lui avoir donné quelques conseils. J’en profite pour utiliser l’ordinateur d’un des employés pour donner des nouvelles à ma famille. Déjà 10 jours que je suis complétement déconnecté.
Je reprends la route, achète au passage un peu de nourriture à l’épicerie (il m’offre à boire et à manger pour la route) et je roule vers “Canopy Walkway” ma destination du jour. Une 60aine de km que je parcours aux heures les plus chaudes de la journée. Quand j’arrive je suis fatigué et assoiffé. Dans le lodge qui est au départ de la promenade on m’offre à boire. Je suis le seul touriste aujourd’hui. C’est le premier lieu touristique dans lequel je me rends au Guyana. Je demande à la responsable si je peux planter la tente sur le terrain, elle n’a pas l’air emballée. Puis je demande les prix, tout est cher: 5000G$ (21 euros) pour la visite, 5000G$ pour le dîner. Je lui dis que le dîner est trop cher pour moi et lui demande la distance jusqu’au prochain village: comme d’habitude les indications au Guyana sont imprécises, mais ça ne semble pas tout près. Ça sent la galère, il est 15h passé. Tant pi je dormirai dans la forêt et je mangerai ce qui me reste de pain. Je paye pour la visite puis je vais prendre une douche et me changer. Quand je reviens, la responsable me dit que je n’ai pas besoin de me presser, elle a appelé son chef: elle a l’autorisation de me laisser dormir dans ma tente. En plus elle m’offre à manger. La seule condition est que je sois parti avant que les touristes qu’ils attendent le lendemain matin n’arrivent. Incroyable, même dans les lieux touristiques on m’accueille généreusement. J’essaierai de faire la même chose la prochaine fois que j’irai sur la côte d’azur. Je vous tiens au courant. La promenade dans la canopée est très jolie. Avec mon guide Liandro, on marche sur la cime des arbres à 33m du sol. On prend le temps d’observer toucans, pics, singes hurleurs et autres oiseaux dont le nom m’échappe à peine entendu. Je suis un très mauvais photographe animalier, vous n’en verrez donc rien. On redescends, j'engloutis soupe et ananas et je vais me coucher.
La savane
Je repars de bon matin et j’enchaîne les kilomètres dans la forêt. La route se fait meilleure, pratiquement sèche. Le paysage change brutalement. Je passe de la forêt luxuriante à la savane en quelques km. Je roule, je roule. Je passe Anai avant midi. Pas envie de m’arrêter, je mangerai dans le prochain village. 13h, le prochain village tarde à arriver. Il n’y a rien autour de moi. Pas de village, pas d’arbre, pas d’ombre. A 10h du matin il faisait déjà 40 degrés. Ensuite la température stagne à 42. Je grignote quelques biscuits, bois l’eau de la savane. Le repas est frugal mais la chaleur et l’effort me coupent l'appétit. Je n’ai pas le choix, je dois continuer, il n’y a nulle part où faire une pause. La chaleur est une plaie. Pas beaucoup de nuage ce jour là. J’ai peur de faire une insolation alors je plonge régulièrement dans l’eau. Ce n’est pas la baignade qui me rafraichit, cette eau stagnante ne doit pas être loin des 40°, mais le fait de rouler mouillé. 120km. Je réalise que le prochain village risque bien d’être Lethem. Les montagnes que j'aperçois au loin et que je sais proches de ma destination ne semblent pas vouloir se rapprocher. Qu’à cela ne tienne, le moral ne faiblit pas. La nuit tombe et les derniers km sont compliqués. Voir le relief de cette piste accidentée est rendu difficile par l’obscurité. Je ralentis encore un peu l’allure. Finalement j’y arrive. Je me précipite dans le premier restaurant que je trouve pour reprendre des forces. Bilan de la journée: 162km de piste parcourus, 9h30 le cul sur la selle (sans cuissard!), 8L d’eau avalés. Je repars du restaurant, la sortie de la ville n’est pas loin. J’aperçois une maison en construction, pas de toit. Le sol est propre, les murs me protègent des regards et des chiens errants. J’y pose ma tente et je m’endors.
Le lendemain matin je fais le tour de la ville qui se révèle n’avoir aucun intérêt. Pas d’internet café non plus. Je trouve un hôtel qui accepte que je prenne une douche, je prends mon déjeuner et je repars en direction de la frontière. Je passe à l’immigration. Un coup de tampon place le Guyana entre le Suriname, le Cambodge et le Japon. Si je m’en amuse ça illustre malheureusement le niveau d’éducation dans ce pays. Combien de fois ai-je entendu des phrases du genre. “Tu es venu de France à vélo?”, “Après l’Argentine tu vas où? Au Panama?”. La plupart des gens n’ont probablement jamais vu un planisphère et perçoivent le monde comme un brouillard de pays. Je ne peux m'empêcher de penser que ça irait mieux s’ils construisaient plus d’écoles et moins d’églises.
Je vous ai pondu un gros pavé car la traversée du Guyana a été pour moi une expérience particulièrement riche en émotions et je voulais la partager et rendre hommage à ce pays qui m’a beaucoup apporté. Le traverser aurait été très compliqué sans l’aide quotidienne des guyaniens, il ne s’est pas passé un jour sans que l’on m’offre à boire ou à manger. Grâce à toutes les rencontres que j’ai faite le moral est resté au beau fixe malgré la difficulté.
J’en profite aussi pour remercier tous ceux qui continuent de me suivre et de m’envoyer un petit message de temps en temps. Après avoir roulé dans des conditions difficiles ça fait vraiment plaisir!
Déjà un peu plus de deux mois et plus de 4000km. Mais je ne compte pas m’arrêter là!
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basstek-fr-blog · 7 years
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Communiqué FreeForm : Grande victoire pour la fête libre ! Les teufs enfin reconnues en France
Communiqué FreeForm : Grande victoire pour la fête libre ! Les teufs enfin reconnues en France
Après 4 ans de négociations intenses, les collectifs techno viennent de trouver un accord avec le gouvernement qui annonce un grand plan free party en 4 parties !
1 : La loi Marianni est abandonnée, les saisies de sound systems deviennent hors la loi. Les collectifs seront toujours sanctionnés s’ils abandonnent des déchets ou s’ils dégradent un site, mais fini les saisies de matériel.
2 : Sur le modèle des aires d’accueil des gens du voyage, un lieu sera aménagé sur chaque commune avec accès libre et gratuit sur simple demande des organisateurs. Les sites seront répertoriés en fonction de la taille et du nombre de KW qui pourront être utilisés, du petit calage pour 50 personnes aux manifestations de 5 ou 10 000 personnes. Les organisateurs pourront choisir un site et remplir une demande au moins 15 jours avant la manifestation, en fonction de leur projet. Une première liste de 1 000 sites sera dévoilé dans les semaines à venir !
3 : Un décret sera pris qui permettra aux organisateurs motivés d’utiliser des sites industriels inutilisés. A partir du moment où une demande d’utilisation sera déposée en mairie, les pouvoirs publics auront un mois pour répondre à cette demande. Tout refus devra être argumenté par un dossier expliquant les raisons pour lequel le site n’est pas utilisable. Le refus sera examiné par un groupe de spécialistes issus des collectifs techno qui pourront proposer des solutions alternatives.
4 : Dans chaque département, un stock de matériel mutualisé sera mis à disposition des collectifs techno. Toilettes sèches, talkies, rampes de robinet d’eau potables… Ce matériel sera financé par le ministère de Culture mais ce sera aux collectifs techno de s’occuper de le fabriquer, le conserver en état et d’en gérer l’utilisation a précisé le ministre de la Culture qui s’engage à mettre le dispositif en place pour le début mai 2017 !
Pour les collectifs qui souhaiteraient continuer à organiser des fêtes sans demander d’autorisation, les sanctions ne pourront être prises qu’en cas de dégradation ou d’accident, mais si tout se passe bien, la plus grande tolérance devra être la règle.
Après la signature de cet accord, les collectifs techno et les représentants des collectifs techno et le Premier Ministre se sont quittés sur une poignée de main franche et un petit mot d’humour : « Sans rancune, on se voit au tekos ! »
  Source : FreeForm > https://www.facebook.com/assofreeform/
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rentscoot · 5 years
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Pyrénées-Orientales : une famille expulsée par la force de son terrain à Saint-André, leur mobil-home a été déplacé
L’expulsion de ce vendredi matin à Saint-André, près d’Argelès, est l’application d’une décision de justice définitive confirmée en appel et en cassation. Mais cette famille des gens du voyage estime aujourd’hui être mise à la rue.  
Pyrénées-Orientales : une famille menacée d’expulsion délogée par la force de son terrain à Saint-André A Saint-André, dans les Pyrénées-Orientales, une famille de la communauté des gens du voyage était menacée d’expulsion depuis quelques jours. Installée illégalement sur un terrain lui appartenant mais situé en zone agricole, les forces de l’ordre sont intervenues ce matin, pour la déloger. – F3 LR ; A.Chéron et A.F.Lespiaut
Gros déploiement de forces de l’odre sur la commune de Saint-André. Un dispositif impressionnant pour exécuter une décision de justice. L’expulsion de la famille Fustemberg. Un couple et ses 3 enfants installés depuis 5 ans sur un terrain leur appartenant mais en violation des règles du code de l’urbansime. La famille s’y attendait, mais l’expulsion reste un choc.  
Les enfants sont traumatisés. J’ai eu un moment de rage ce matin. C’est dur ! On est expulsé de chez nous et on a nulle part où aller.
Le mobil-home n’a pas été détruit mais déplacé vers un aire d’accueil des gens du voyage, une communauté dont cette famille est originaire. La mère déplore toutefois n’avoir reçu aucune solution de relogement.
L’issue viendra peut-être du côté de la justice. Les avocats de la famille ont déposé d’autres recours notamment auprès du comité international des Droits de l’Homme des Nations-Unies.  
Article Originale : Source
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naturelawyer · 5 years
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Gens du voyage : adoption d'un décret précisant les caractéristiques des aires de grand passage
Gens du voyage : adoption d’un décret précisant les caractéristiques des aires de grand passage
Les aires de grand passage sont dédiées aux rassemblements de 50 à 200 caravanes environ. Ces rassemblements peuvent être traditionnels ou occasionnels et leurs motifs peuvent être cultuels, familiaux et économiques. Ces aires constituant des lieux de passage, les aménagements à prévoir sont plus sommaires que ceux des aires d’accueil proprement dites (L. n° 2000-614, 5 juill. 2000, art. 2) .
Re…
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reseau-actu · 6 years
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Le Sénat a définitivement adopté une proposition de loi LR remontant au printemps 2017. Le texte donne plus de pouvoirs aux maires, souvent confrontés à l’installation illicite de campements.
Le Parlement a adopté définitivement, mardi en toute fin de journée, par un ultime vote du Sénat, une proposition de loi Les Républicains (LR) déposée en mai 2017 pour doubler les sanctions en cas d’installations illicites de gens du voyage.
La peine encourue en cas d’installation illégale est portée à 12 mois d’emprisonnement et à 7 500 € d’amende.
LIRE AUSSI >Les gens du voyage imposent leur village à Paris
Le Sénat a adopté sans modification, en deuxième lecture, par 309 voix (LR, centristes, PS, RDSE à majorité radicale, LREM et Indépendants) contre 8, un texte amputé par les députés LREM de nombre de ses dispositions initiales. La ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, a jugé que le Parlement était « arrivé à une bonne solution », rappelant que le texte avait été adopté en juin à l’Assemblée nationale « dans des termes qui recueillent l’accord du gouvernement ».
Le texte fait obligation d’informer les autorités trois mois avant tout grand rassemblement ou tout grand passage de gens du voyage. Il crée une interdiction de séjour de 5 ans maximum dès la seconde installation illicite sur le même terrain.
Selon la Cour des comptes, créer une aire d’accueil coûte, par place, 35 000 €.
Le sénateur socialiste Jean-Luc Fichet a salué « un bon texte qui devrait permettre d’apaiser les relations entre gens du voyage et collectivités ». Selon lui, « la navette a permis de supprimer un certain nombre de mesures inutilement répressives ».
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cindycailltt · 7 years
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Je commence cette rubrique “Les aventures de Miss Catastrophe” avec mon premier voyage à Barcelone. Alors oui je remonte loin pour cette première, 7 ans en arrière lors d’un voyage scolaire organisé par le lycée.
[Veuillez m’excuser d’avance pour les photos qui remontent à un certain temps !]
L’histoire commence donc en mars 2010, nous partons tard le soir de Dijon en car pour un voyage scolaire d’une semaine à Barcelone. Nous nous apprêtons donc à faire un trajet 10h de bus pour arriver à destination. Enfin 10h c’était l’idéal. Car tout ne s’est pas passé comme prévu…
En effet, si vous viviez dans le sud en mars 2010 vous vous souviendriez peut-être qu’à cette période, le sud de la France et bien sûr l’Espagne furent recouvert d’un joli manteau blanc.
Donc nous roulons toute la nuit jusqu’à une aire d’autoroute vers Perpignan. Là le chauffeur de bus nous annonce que nous sommes bloqués ici car les routes sont enneigées en Espagne et ils n’ont pas le matériel pour déneiger. D’accord, nous sortons du bus avec de la neige jusqu’aux genoux et allons nous promener dans l’aire d’autoroute. Les heures passent et les aller-retour bus / aire de repos commencent à nous ennuyer. On tente chacun notre tour d’aller recharger nos téléphones aux quelques prises de l’aire de repos pour donner des nouvelles à nos parents. Le bus toujours bloqué sur le parking enneigé, nous passons le temps entre manger les gâteaux que l’on avait dans nos sacs, raconter des blagues, essayer de dormir dans le bus et faire des jeux. Heureusement qu’avec ma bande de copains on s’amusait bien ! Le temps passe et les profs nous achètent des sandwichs de l’air de repos pour notre repas du soir. Car oui ça fait maintenant 12h que nous étions bloqués sur cet aire d’autoroute à la frontière de l’Espagne en espérant repartir as soon as possible !
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La seule photo que j’ai retrouvé de notre périple en bus
Un autre car était arrêté à côté du nôtre qu’on a surnommé “le car de Roumains” car c’était un car de touristes étrangers mais en vérité on ne savait pas du tout si c’était des Roumains. (Les préjugés quand on est ados…) Bref, on les trouvaient vraiment bizarres, ils nous faisaient presque peur. Pour l’anecdote, on utilisait forcément tous les toilettes de l’aire de repos et une fois, nous sommes allées aux toilettes et les touristes sont arrivés, ils ont éteint les lumières et tapé sur les portes. J’avoue avoir flippé. On commençait à se demander si on était pas dans un film d’horreur bloqué sur une aire d’autoroute avec seul un car de touristes bizarres depuis plusieurs heures… (ah l’imagination des adolescents !).
La nuit tombe et nous essayons de dormir tous un minimum dans le bus qui commence à sentir vraiment … fort ! Le lendemain matin nous partons essayez d’acheter un petit quelque chose dans l’aire d’autoroute mais le magasin était dévalisé ! Presque plus rien à manger, je n’avais jamais vu ça. Je me dis c’est plus possible il faut qu’on reparte ! Malheureusement le chauffeur n’a toujours pas l’autorisation de partir rouler sur les routes d’Espagne… Dans le bus ça commence à sentir vraiment mauvais entre les odeurs de bouffe, notre transpiration, les mêmes habits que l’on porte depuis deux jours… Des ados vraiment crados !
Aux alentours de midi, le chauffeur nous annonce que l’on peut repartir ! Alléluia ! J’ai cru qu’on allait passer tout notre séjour dans cet aire d’autoroute vers Perpignan. Après avoir passé 24 heures bloqués, le bus prend la route direction l’Espagne ! On passe la frontière, et les profs décident de nous arrêter dans une ville entre la frontière et Barcelone pour que l’on aille manger au restau ! Alors là on était tous ravis ! Jusqu’à ce qu’on se fasse accueillir par des Espagnols qui nous jettent des boules de neige sur les fenêtres du bus et nous font des doigts. Sympa l’accueil ici ! Bref, nous mangeons dans un restau ! Le meilleur repas depuis un bon moment. On apprécie vraiment mais après 2 heures dans le restaurant, nous repartons dans le bus pour terminer les quelques kilomètres qui nous séparent maintenant de Barcelone…
Il est presque 17h, il nous reste 10km pour enfin quitter ce bus ! Tout à coup, je ne me sens vraiment pas bien. J’étais barbouillée depuis la vieille (vu ce qu’on a mangé) et là je cours vers le devant du bus, à peine le temps d’attraper un sac plastique que tout mon repas du midi ressort… Vraiment j’étais au bout de ma vie. Je n’en peux plus de ce trajet ! Je passe la fin du trajet la tête dans un sac plastique. Le trajet touche (enfin) à sa fin lorsque l’on voit les familles d’accueil nous faire coucou avec de grands sourires. A peine les portes du bus ouvertes, que je sors la première et hop devant toutes les familles et tous les gens du bus qui me regardent par la fenêtre, je dégoupille encore.
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La mère de notre famille d’accueil   ©Maux
Nous rejoignons donc toutes et tous nos familles d’accueil pour une nuit bien au chaud dans un lit (et une bonne douche) ! La suite du séjour fût beaucoup plus calme et surtout appréciable ! La famille d’accueil était super gentille. C’était la première fois que j’ai mis les pieds à Barcelone (mais loin de là la dernière) ! Je vous laisse avec les photos de la suite de mon voyage qui (vous le remarquerez) s’est beaucoup mieux passé !
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Voilà donc comment j’ai passé 44 heures dans un bus. 
Et vous, avez-connu un épisode similaire ?
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©Maux
Si vous avez aimé lire ce petit épisode de voyage, n’hésitez pas à en faire part dans les commentaires.
Avec les quelques petites cata que j’ai connu en voyage (beaucoup lors du trajet en fait), je compte vous faire de nouveaux récits dans la série “Les aventures de Miss Catastrophe” à retrouver donc prochainement sur le blog !
Keep traveling & enjoy my blog!
  xoxo
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[NEW POST] Les aventures de Miss Catastrophe en voyage scolaire à Barcelone ! Je commence cette rubrique "Les aventures de Miss Catastrophe" avec mon premier voyage à Barcelone. Alors oui je remonte loin pour cette première, 7 ans en arrière lors d'un voyage scolaire organisé par le lycée.
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