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Ils n’aiment pas
Ils n'aiment pas les jeunes Ils n'aiment pas les femmes Ils n'aiment pas la musique Ils n'aiment pas la culture Ils n'aiment pas les bars Ils n'aiment pas Paris Ils n'aiment pas les Bobums Ils n'aiment pas les cocktails Ils n'aiment pas les chaises et les tables des bistro de Paris Ils n'aiment pas le stade de France Ils n'aiment pas les salles de concert Ils n'aiment pas les gens Ils n'aiment pas les juifs Ils n'aiment pas les musulmans Ils n'aiment pas les catholiques Ils n'aiment pas les français Ils n'aiment pas la mixité Ils n'aiment pas la rue de Charonne Ils n'aiment pas la rue Bichat Ils n'aiment pas la rue de la Fontaine au Roi Ils n'aiment pas la rue Alibert Ils n'aiment pas le Boulevard Beaumarchais Ils n'aiment pas les olives à l'heure de l'apéritif Ils n'aiment pas parler Ils n'aiment pas St Denis Ils n'aiment pas le 11eme arrondissement de Paris Ils n'aiment pas le 10 eme arrondissement de Paris Ils n'aiment pas l'alcool Ils n'aiment pas les bières Ils n'aiment pas les apéros dinatoires Ils n'aiment pas les matchs de foot
Avec une telle liste d'exclusion, ils ne pourront jamais vivre dans notre monde....
Pietro del P.
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London stands with Paris #parislondon 
Helen J.
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Mon bataclan Ma maison VIVRE. AIMER
Daniela J.
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Je suis en terrasse.
Lola M.
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Le cinquieme verre
Cinquième verre. C’est ton cinquième verre de vin, t’es un peu bourré et tu racontes ta petite vie sympa à ton pote au chaud dans son canap’, t’en fais des caisses comme d’habitude. Ton téléphone sonne. C’est ton petit Maxou qui t’appelle. Il veut surement aller en boîte. Et ben non en fait, il veut savoir si t’es toujours en vie. « Il y a eu une fusillade au Carillon. »
What. The. Fuck.
Alors là, il y a un truc qui s’enclenche dans ton cerveau que t’as jamais connu. 1, 2, 3, 4, tu penses aux quatre personnes qui t’ont vu grandir, ta famille, tu veux savoir s’ils sont sains et saufs. Papa, maman, frère, sœur. Tu penses à ta petite sœur qui a gerbé la semaine dernière à cause d’un bobun du Petit Cambodge. Elle répond pas tu paniques. Tu pleures. Tu appelles tout le monde et ta mère répond pas. Tu pleures. Ta sœur te rappelle et tu pleures parce que t’as vraiment eu beaucoup trop peur.
Là t’as juste besoin d’un gros câlin, et forcément, tu penses à cet ex que t’arrives pas vraiment à oublier et qui reste, malgré le temps et la rancune, la cinquième personne de ta petite liste mentale. Il va bien. Tu pleures tu pleures. Tu pleures plusieurs fois ou une seule fois c’est pareil parce que de toute manière t’arrives pas à t’arrêter. Y a ton pote qui te serre dans ses bras parce qu’il aime pas te voir comme ça et qui se retient de céder à la panique et qui n’arrive pas à te calmer. Ta maman, ton frère, qui te disent que tout va bien. T’es un grand mais t’es toujours le bébé qu’ils ont protégé pendant si longtemps.
Tu te trouves égoïste, forcément, à être aussi soulagé en voyant la mention « Lu » et en voyant cette petite bulle apparaître qui veut dire que ton pote est en train de te répondre. A ce moment-là tu regardes pas la télé et les images des gens morts, tu regardes cette petite bulle qui te délivre pour quelques secondes de l’angoisse dans laquelle t’es bloqué. T’es tellement égoïste, mais tu peux tellement pas faire autrement.
Tu descends de là où t’es. A cent petits mètres du Carillon. Les gens paniquent dans la rue, y a une grosse dame qui tente de passer le barrage en hurlant, elle a l’air désespérée. Tu vois des brancards pénétrer dans l’hôpital. C’est joli les couvertures de survie, ça reflète la lumière. Tu te rends pas trop compte parce que t’es bourré et légèrement hystérique.
Le Carillon, c’est ton bar préféré du quartier. C’est en bas de chez toi. Celui où tu vas tout le temps boire des coups avec tes potes, celui où t’as fêté ton dernier anniversaire, celui où tu finis immanquablement bourré, celui où il manque toujours des chaises en terrasse. Les murs de ce bar connaissent toute ta vie et ont vu tous tes potes. Ils sont cools les patrons du Carillon même s’ils ont arnaqué un pote à toi un jour.
Le Petit Cambodge tu y étais dimanche dernier, t’as pris un bobun avec des nems prédécoupés – trop bon. Le Petit Cambodge c’est le resto que tu critiques tout le temps parce qu’il y a vraiment beaucoup trop de hipsters dedans. En vérité t’adores en être.
Le MacDo de la rue du Faubourg du temple, c’est là que tu vas le samedi soir engloutir en deux-deux un double cheese avant d’aller te bourrer la gueule.
Le Bataclan, tu y as hurlé mille fois ton amour de la musique, et même que la première c’était pour aller voir Zazie quand t’étais en troisième. Tu passes tous les matins devant pour aller au travail.
Tu vas te coucher. Tu te réveilles avec une barre au front et évidemment, tu check Twitter. Parce que tu fais partie de cette génération de gens qui ont le nez collé à leur iPhone. C’est leur fenêtre sur le monde. Mais ce samedi matin, il n’y a pas d’écran de téléphone ou de télévision pour te protéger de l’horreur. Il suffit de ranger son téléphone, de descendre les six étages de ton immeuble, et de marcher une petite minute.
Tu arrives dans cette rue Alibert que tu aimes tant, y règne le seul bruit que la mort ne connaisse : le silence. En vrai, le seul bruit perceptible ici, c’est celui du sable qui crisse sous tes pieds, le sable déposé sur le sang des victimes comme on dessinait des feuilles de vigne pour cacher les sexes. Putain de cauchemar.
Tu penses à la génération d’après. Tu penses à tes copines qui viennent d’avoir des gosses. Patou, Hélène, Agathe et les autres. Tu te demandes comment elles vont pouvoir expliquer à leur marmaille à quoi ça rime de se faire exploser la cervelle en buvant un Picon bière.
« Des fous de dieu », on te dit. Mais Dieu n’existe pas. Ce sont donc des fous tout court. T’as l’impression que plus la vie des gens est nulle, plus ils croient en leur dieu tout claqué, et t’as envie de leur dire qu’ils se plantent, qu’il faut pas croire en ces choses-là. T’as aussi envie de dire aux Ricains qu’ils sont gentils avec leur hashtag #PrayForParis mais que non en fait, on a pas besoin de prières parce qu’on pense que ça sert à rien.
L’année dernière, c’était pas pareil. Y avait comme un écran entre toi et les morts. T’étais Charlie évidemment, t’es même journaliste, donc toi aussi t’as eu peur. Mais là c’est pas pareil. C’est ta maison sur laquelle on vient de tirer, c’est tes potes, ou les potes de tes potes qu’on vient de buter. C’est le peuple des tatouages, des cigarettes roulées et des burgers au Comté qu’on vient de fusiller.
« T’as perdu quelqu’un ? » Cette absurde question que tu poses à tous tes amis, que tous tes amis te posent. C’est vraiment l’horreur « du côté de chez vous ». Le seul mal qu’on ait fait – que ces 129 personnes ont fait - sur cette terre, c’est celui qu’on a fait à nos anciens amours. Pas bien grave. Mais voilà, il paraît que tu vis dans la « capitale des abominations et de la perversion » et que c’est pour ça que tant de gens sont morts.
Alors on va arrêter de raconter des conneries : évidemment qu’on a peur. Not afraid, pas cette fois-ci. Evidemment qu’on se dit que ça aurait pu nous arriver et que ça peut encore nous arriver. Mais est-ce qu’on va renoncer pour autant à nos petites abominations, à ces instants de délice qui font que nos vies sont tout de même assez cools ?
Non, surement pas. On va se la coller tous les week-ends. On va danser comme des fous car la musique adoucit les meurtres, et on fera toujours plus l’amour, aussi. Les garçons avec les filles, les garçons avec les garçons, les filles avec les filles, les juifs avec les arabes et tout le reste et on les emmerde. De toute façon, c’est tout ce qu’on sait faire.
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Nightfall rides in Paris Vivre. Aimer.
Daniela J.
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Place de la République, Paris, 15 novembre 2015
Lola M.
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Samedi 14 - Dimanche 15 Novembre
Après la pluie, le beau temps. Paris se relève.
Nicolas A.
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Dimanche morose. Le monde continue de tourner, c'est seulement nous qui avons changé.
Anna / Chloé
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Permis de construire (Paris, 14 novembre 2015).
Anna I.
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Un samedi soir sur la Terre
Que peut-on faire quand on est loin de Paris ? Que faire, loin de cette ville où j’ai grandi, loin de ce quartier où j’ai trainé, loin de ces rues où j’ai bu et dansé, loin de ceux que j’aime et qui ont peur ? 
Que peut-on faire quand on ne dessine pas, quand on n’écrit pas, quand on n’est pas un peu artistes ? Que peut-on faire quand on a quand même de la rage sur le coeur et des larmes à crier ? Que peut-on faire pour se rendre utile quand on est loin, décidément, alors qu’on aurait pu y être parce que deux mois plus tôt c’était encore chez vous, c’était encore le lieu de toutes vos perversions ? Les perversions sont certainement les mêmes, mais le lieu a changé, et vous êtes loin, si loin, de ce bain de sang, de cette scène de guerre, de Paris sous les bombes. 
Que peut-on dire, que peut-on faire, comment faire bloc, et vers qui se tourner ? Comment apaiser cette brûlure, ce besoin de chaleur, de tendresse ? L’amour comme seule réponse à la barbarie. Elle m’a dit que nous, notre seul talent, c’était de continuer à faire la vie, et que c’était ça dont nous avions besoin. De continuer à faire la vie. Les mots ont flotté un peu dans l’air. 
Nous n’avons pas d’armes, pas de textes de lois à promulguer, pas de réunions à mener, pas de stratégie à définir, pas de lecteurs. Nous n’allons pas prendre un pinceau pour dessiner des Tour Eiffel, nous n’allons pas prendre nos guitares, nous n’allons organiser ni fête, ni rassemblement. On pourrait bien s’habiller en noir le lundi, en blanc le mardi, et mettre des bougies à nos fenêtres. On pourrait faire n’importe quoi. Mais nous devons, elle a bien insisté, continuer à faire la vie. Vivre comme bon nous semble, aimer comme on l’entend, vivre et aimer comme combat politique, comme acte de résistance.
C’est vrai. Vrai que je sais faire, ça, boire le vendredi soir. Même n’importe quel jour de la semaine si on me le propose. J’ai l’alcool facile. Je sais danser dans mon salon, dans la rue ou dans un bar. Je sais chanter faux et fort. Je sais sauter dans les flaques et rire aux éclats. Je sais rouler des galoches, à qui le veut, pour rigoler ou pour aimer. Et puis, je sais faire l’amour. Tout ça, je le fais parfois pas très bien mais toujours avec conviction. Je suis très sincère dans mes « abominations et perversions ». 
Alors samedi soir on est sorties. On a bu du vin rouge, on a trinqué à Paris qui ne coule pas, et écouté du rock. On a bougé nos fesses, sur des talons trop hauts, avec des shorts très courts, sans avoir peur qu’on nous jette la pierre, en craignant juste le froid de l’hiver. On a bu de l’alcool et regardé les mecs. On a fumé des clopes et dit des gros mots. On est rentrées tard. Parce que c’est ce qu’on fait un samedi soir sur la Terre. N’en déplaisent à ceux à qui ça déplaît. Aucun Dieu ne nous fait peur. Aucun jugement dernier ne nous empêchera de vivre. Aucune menace ne nous fera taire.
Ici ou là, dimanche, des textes sont apparus sur la toile, comme des cris, drôles de manifestes spontanés, de ceux qui comme moi, comme nous, sont sortis samedi soir, plus par devoir que par envie. Pour faire la nique à ceux qui voulaient couper l’herbe sous le pied de nos modes de vie, notre liberté et nos valeurs. 
Aucune bombe ne viendra anéantir nos envies, le bouillonnement de Paris, nos folies, nos passions, nos ivresses, nos retrouvailles, nos embrassades et nos parties de jambes en l’air.
Il y a des larmes plein nos bières, et les verres de vin ont un drôle de goût. Mais nos envies de vie résonnent fort et continueront de battre le pavé. 
Quand je ferme les yeux, je vois déjà les enfants que je n’ai pas encore courir libres et heureux sur la plage à côté de laquelle j’ai décidé de poser mes valises. Faire des enfants, ce sera les faire dans un monde où des fanatiques terroristes tentent dans le sang d’imposer leurs lois et leurs haines. Et malgré cela, dans ce monde, il faudra leur dire, à nos gosses, qu’il nous reste nos feux de joie, notre démocratie comme drapeau, que nous restons debout, meurtris mais fiers de ce que nous sommes, de nos droits chèrement acquis et âprement défendus.
Nous ne changerons probablement pas le monde mais ils ne nous changeront pas. Je lève mon verre votre santé !
Camille SD
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