Tumgik
#j’ai bien aimé l’ambiance un peu horreur
luma-az · 9 months
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Elle s'appelle Blanche
Défi d’écriture 30 jours pour écrire, 15 août 
Thème : Le corps/six mois dormir
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C’est… perturbant.
Le corps est là depuis longtemps, il est impossible qu’il en soit autrement. Il n’a pas été enterré, il a été posé dans la forêt, et la terre, les feuilles mortes et les plantes se sont accumulées dessus petit à petit. Sans oublier qu’on sait très bien que la demoiselle a été assassinée il y a six mois. Une avalanche de preuves le démontre, dont une vidéo. Il ne manquait que le cadavre.
Le cadavre est frais comme une rose.
L’inspectrice s’accroupit tout en mettant sur sa main un gant en latex. Elle a beaucoup de choses à examiner sur ce corps, mais sa première impulsion est de chercher le pouls. La victime a l’air si vivante…
Sous ses doigts, la peau est douce et élastique. Tiède.
Son propre cœur bat à tout rompre. Non, ce n’est pas possible que la jeune fille soit vivante, qu’elle n’ait fait que dormir six mois, à même le sol, dans cette forêt si…
Une forêt si enchanteresse, et si calme à la fois. Pas un bruit, ni un pépiement d’oiseau, ni un bourdonnement d’insecte. Le corps repose dans une clairière, exactement où il faut pour qu’un rayon de soleil doré l’illumine. L’endroit a des allures de cathédrale végétale.
L’inspectrice ne trouve pas le pouls, bien sûr, quelle idée absurde. En attendant elle a trouvé le corps signalé par le promeneur, et en dépit de ses bizarreries il est temps d’enclencher la procédure. Appel au poste, protection du périmètre, envoi de la police scientifique… Elle a hâte d’avoir l’avis du légiste sur ce cas. Vraiment très étran...
Elle était en train de saisir sa radio quand une chouette fond sur elle et lui laboure la main de ses serres. Ah, d’où elle sort, cette saleté ? Ça fait un mal de chien ! Et depuis quand les chouettes se pointent en plein jour ?
En regardant autour d’elle pour chercher son agresseuse à plumes, l’inspectrice s’aperçoit que chaque branche de chaque arbre est recouverte d’animaux. Oiseaux, écureuils, chauve-souris. En-dessous, les buissons sont remplis également de lapins, de renards, de blaireaux, de daims et de cerfs – sans oublier toutes les bestioles de la forêt qu’elle serait incapable d’identifier. Tout ce petit monde reste là, sans un bruit, se contentant de la fixer des yeux d’une manière qui la terrifie.
Lentement, prudemment, elle amorce à nouveau le geste d’attraper sa radio. Toutes les têtes bougent au rythme de sa main.
Une voix bourrue la fait sursauter :
« Allons, ce n’est pas la peine de faire ça, mademoiselle.
Elle se retourne. Personne. Ah, non, son interlocuteur est nettement plus bas. C’est une personne atteinte de nanisme – si c’est comme ça qu’on dit pour être politiquement correct aujourd’hui, en tout cas il ne donne pas envie de l’appeler « personne de petite taille ». Rien chez lui n’a l’air très petit, à part bien sûr la hauteur. Il est très large, très fort, et sa voix ressemble au bruit d’une avalanche de pierres.
Plus que nerveuse, l’inspectrice passe en mode automatique et lui répond d’une voix sèche :
 — Inspectrice Zenigata, police criminelle. Je vous prie de dégager la zone, ceci est une scène de crime dans une enquête en cours.
— Non, répond tout simplement le nain. Ceci est un lieu de recueillement pour nous tous. Vous voulez la voir ?
— De recueill… Monsieur, vous savez qu’il y a un cadavre là ?
— Elle s’appelle Blanche, et elle n’est pas morte.
— Vous la connaissez ! Vous allez avoir de nombreuses questions à répondre au poste…
— Non.
Il s’avance. Il n’a rien de menaçant dans son attitude, si on ignore le fait qu’il ressemble à une force de la nature, et que l’inspectrice n’est absolument pas certaine qu’elle pourrait le maitriser s’il le fallait. Comment peut-on humainement être aussi large que haut ? Elle ne va quand même pas lui tirer dessus !
Mais elle se sent très seule dans cette forêt, sous le feu du regard des animaux dont au moins un a l’air d’avoir la rage, et la situation n’est plus sous son contrôle depuis beaucoup trop longtemps. Elle attrape enfin sa radio et appelle du renfort.
Elle n’entend rien en retour. Pas même en crachotement. Comme si l’appareil était éteint, ou mort.
En attendant, l’homme a presque atteint le cadavre. Il se penche devant et soupire :
— Mes frères et moi voulions lui créer un cercueil de verre. Vous savez, pour la protéger de la terre. Mais elle aimait tellement la nature. Elle aurait voulu sentir les racines des plantes pousser sur elle, vous comprenez ?
— Reculez ! Dernier avertissement ! Reculez tout de suite ou je tire !
— N’est-elle pas magnifique ? ajoute le nain en se tournant vers l’inspectrice. N’avez-vous pas envie de la sauver ?
Elle sort son arme de service de son étui. Elle ne s’en est jamais servi et ne voit pas par quel miracle toute cette histoire ne finira pas en bavure, mais il est hors de question qu’elle laisse s’échapper cet homme. Même si ce n’est pas lui l’assassin – c’était un chasseur, qui lui a arraché le cœur au couteau de survie, un meurtre horrible – il est sans aucun doute un complice.
Et un taré. Il s’agenouille devant le cadavre et commence à nettoyer délicatement la terre qui recouvre son visage.
— Arrêtez ça ! Levez les mains en l’air, ou je tire !
— Vous êtes sûre, mademoiselle Zenigata ? Vous ne préféreriez pas la sauver ? Vous auriez dû la connaître. Elle était si gentille. Vous seriez si heureuses, toutes les deux.
— Je…
Quelle histoire de fous. Du début à la fin. Comment est-ce qu’elle peut se sortir de…
— N’insiste pas, dit une autre voix aussi rocailleuse que la première.
Un autre nain est arrivé, au moins aussi massif que le premier. Et un autre. Combien sont-ils en tout, et d’où sortent-ils à la fin ? Elle n’a entendu aucune voiture !
Le premier lui répond :
— Elle pourrait être la bonne. Elle pourrait la réveiller.
— Non, mon frère. Tu ne vois pas qu’elle est terrifiée ? Elle n’a pas ce que nous cherchons. Il faudrait le cœur d’un prince…
— Les princes n’existent plus. Elle a un cœur de chevalier protecteur, c’est déjà beaucoup. Ça pourrait marcher…
L’inspectrice balaie la clairière du regard, pistolet en avant. Ils sont sept, puissants, barbus, massifs, qui semblent avoir émergés de la terre elle-même. Et ces satanés bestiaux qui n’arrêtent pas de la fixer…
Un nain à la longue barbe blanche prend la parole – sa voix ressemble au grondement d’un tremblement de terre et il est à peine compréhensible :
— Si elle avait voulu le faire, elle l’aurait fait. Patience, mes frères. Le temps n’est pas encore venu. »
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Lorsque l’inspectrice se réveille, il fait nuit, et il ne reste personne – ni corps, ni nains, ni animaux. Rien que la vague sensation d’être passé très près de quelque chose d’extraordinaire, et de l’avoir manqué.
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Repost @__nath_no__ ❤📚🙂 lecture 5 - Service presse Bonjour, Aujourd’hui, je vous fais mon retour sur HANGMAN LES FANTÔMES DU BOURREAU de Sébastien Bouchery (450 pages) Parution le 09/03/2022 Tout d’abord, je tiens à remercier Nelly Topscher et LBS Editions pour leur confiance, pour mon premier service presse. Alors voilà, ce thriller est mon tout premier Western noir, mais c’est aussi une découverte littéraire, car je ne connaissais pas Sébastien Bouchery. Et je n’ai vraiment pas été déçue. Dès les premiers chapitres, l’auteur donne le ton. L’ambiance de novembre 1853 est glaciale, l’homme au long manteau et au chapeau de feutre que l’on découvre dans ce 1er chapitre est d’une froideur abominable et ces actes nous plongent dans l’horreur. Vont se succéder, des scènes de violence, pas ou peu contrôlables. Ce début d’histoire m’a fait froid dans le dos. Ce Travis Moses, cet être abject a fait les pires horreurs et il finit en prison. Que j’ai haï cet homme. Puis au fil des pages, des chapitres, je me suis, par moments, laissée attendrir par cet homme vieillissant, qui après être sorti de prison, tente de reprendre une vie normale, à Manitowoc, là où les événements ont eu lieu. Mais cela lui est difficile, les fantômes du passé sont toujours présents et le Marshall Pilby le surveille de près. Il va d’ailleurs devoir les affronter en racontant son histoire à cette journaliste. J’ai aimé les personnages de cette histoire. Travis Moses, Sienna Hawk, le Marshall Pilby, le chérif Hanlon, Angèle Holbrook etc.. Ils ont de fortes personnalités, la vie n’en a épargné aucun, ils ont tous des séquelles de leur passé. L’auteur les a très bien travaillés. J’ai été emporté par l’écriture fluide de l’auteur, qui va à l’essentiel. Les chapitres sont assez courts et j’avais du mal à le lâcher. Les descriptions m’ont transporté dans ces paysages de western. Les chevaux, la cabane, la mine, la ville, la diligence (…), je m’y voyais, et malheureusement, même les scènes les pires, je les visualisais. Suite en commentaire https://www.instagram.com/p/CazZxZlKHjl/?utm_medium=tumblr
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cequilaimait · 7 years
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CdV3 – 4. Dans l’enfer de Preynokor
Partout, les bombes. Nous arrivâmes sur Preynokor vers les six heures du matin. Ou sept. Ce qu’indiquait l’horloge n’avait aucune importance. Après tout, cela faisait des jours que nous n’arrivions plus à dormir. Dans notre groupe, les histoires nombreuses que les aînés nous racontaient nous glaçaient le sang. On s’était vraiment foutu dans un sacré merdier, et en la matière, j’y connaissais déjà quelque chose. Peu avant l’atterrissage, les regards se croisèrent. Nous savions tous pourquoi nous étions là. Nous connaissions tous notre mission. Nous devions vaincre, ou mourir. Nous étions prêts. L’enfer nous ouvrait ses portes, et nous, nous plongions de notre plein gré dans les flammes.
Pendant le trajet, j’avais sympathisé avec un de mes frères d’armes. Il s’appelait Charles. Charles n’était pas très causant. Comme moi, il n’en était pas à sa première bataille. Il avait déjà connu l’horreur. Pourtant, au fond de nous, on savait que celle-ci serait pire que toutes les autres. Profitant de notre dernier repas avant l’arrivée sur le front, nous discutâmes un peu. Charles avait laissé sa famille derrière lui. Il avait une petite fille, gentille et naïve. Toujours dans son portefeuille, il portait sa photo d’elle près du cœur. Il voulait qu’elle soit fière de son père. Moi, je lui racontais comment j’étais tombé là-dedans, un peu par hasard, parce qu’il le fallait. La paix m’avait fait plus de mal que la guerre. Une fois qu’on a goûté à ce monde, c’est pour la vie. Me battre était devenu mon existence. Il n’y avait pas de retour en arrière possible.
Dès les premières salves de balles, je retrouvai mes réflexes. Je tirais sur des cibles mouvantes et évitais de me faire moi-même faucher. Avec Charles, on formait un sacré duo. Ça, les rouges l’ont vite compris. Quand ils nous voyaient, ils détalaient comme des lapins. On aurait pu libérer Preynokor à nous deux, si on avait voulu. Entre lui et moi, c’était à la vie, à la mort. Il est parti en se prenant un tir qui m’était destiné. Écrasé, réduit en bouilli, son corps ne ressemblait plus à rien. Je n’ai jamais réussi à l’accepter. Ses derniers mots qu’il me transmit, agonisant, furent pour sa fille. « Tu lui diras que son père l’aime. » En parlant, il me donna sa chère photo, avec comme consigne de la rendre à la petite. C’était devenu ma mission, la seule qui comptait à mes yeux. Au diable mon pays, ma race et mon sang. Si je devais survivre, ce n’était pas pour que mon général plante son foutu drapeau en haut de la colline, c’était pour rentrer au pays fleurir la tombe d’un ami. Forcément, elle était vide. Son corps fut abandonné là. Mais son souvenir ne m’a jamais quitté.
Enfin, je n’eus pas le temps de respirer. Je devais me relever. Combien de temps dura cette horreur ? J’en sais trop rien. À un moment, les sens vous lâchent. Le jour, la nuit, tout cela n’a plus la moindre importance. Seul le combat compte, contre les autres, mais aussi contre soi-même.
Ici, un tireur embusqué, là une mine… La crasse, l’eau, la boue, le sang, la maladie, les corps sans vie, les hallucinations, la faim, cette putain de faim qui vous prend des tripes jusqu’à l’estomac et qui vous paralyse les jambes jusqu’à ce que vous ne les sentiez plus.… Et puis le bruit, aussi. Un bruit sourd et désagréable à vous exploser les tympans. Celui des obus qui vous tombaient dessus, qui vous rataient et qui tuaient vos amis, souvent.
Ce n’était pas une guerre comme les autres. Elle était plus violente, plus animale, plus bestiale. En face, parfois, on arrivait à voir le blanc des yeux de nos adversaires. C’était le signal pour tirer. Ils souffraient, autant que nous, et se battait pour leur cause. Ce genre de conflit ne peut malheureusement pas s’accompagner de compassion. On pouvait bien se croire hommes, pourtant, à un moment, il fallait l’admettre : même les nerfs les plus solides ne pouvaient que lâcher. J’ai pleuré.
Extrait tiré du journal intime d’un enfant-soldat au service de sa magnificence l’Aar’on
*****
– Putain ! Mais quelle chialeuse ! Tu vas arrêter de te plaindre un peu, Mathuz ? Oui, je sais, j’ai écrasé ton nouveau copain, je m’excuse ! Mais en même temps, Charles, c’est un nom complétement stupide pour un escargot. Quoi, c’était ton escargot de compagnie ? Tu ne pouvais sérieusement pas le laisser sur Canaan ? Rho, arrête de pleurer, j’t’en dessinerai un autre. Quoi, tu as faim ? Oui, bon, d’accord, on va faire une pause pique-nique. Aar’on, il nous reste du Nutella ? Le p’tit est fatigué…
Cela faisait déjà quelques heures que l’équipe s’était posée sur Preynokor et qu’elle avançait péniblement dans la jungle, rencontrant ici et là quelques antihumains qui ne faisaient pas long feu. La tension était palpable. L’ambiance pendant le voyage avait été plutôt fraiche. Le jeune Aar’on n’avait pas compris pourquoi son oncle Gabri’el s’était précipitamment emparé du volant après l’exécution sommaire de leur prisonnier. C’était cruel et idiot, d’autant plus que le pauvre bougre aurait pu leur servir de guide dans tout ce bourbier. Le châtain n’avait justifié son comportement en grognant qu’après avoir nerveusement plaqué au sol le vaisseau aux abords d’une rivière à la teinte proche de celle de la boue.
– Des trois lunes de Lug, il aura fallu qu’on se pose sur les deux mauvaises ! C’était ironique, et l’ironie, ça ne me fait rire que quand c’est moi qui en suis à l’origine ! Donc là, y en avait marre, donc j’ai pris les commandes pour abréger la farce. J’vais quand même pas faire de la chasse au Kili’an toute ma vie ? Non, parce que l’éternité, c’est vachement long !
– Oui, d’accord, mais pourquoi tu as tué notre prisonnier ? – avait contesté le brun. Il aurait pu nous être utile.
– Ouais, nan, après, ça fait des personnages à gérer, et c’est chiant. Si tu veux, pour ta légende, faut un truc assez clair, que les gens comprennent facilement. Là, c’était compliqué. Et puis bon, pas besoin d’un boulet pour trouver ton blond ! Si tes yeux sont aveugles, regarde avec ton cœur.
La phrase, belle et poétique, avait fait trembler l’adolescent. C’était vrai. Sans qu’il ne comprenne pourquoi, plus il s’approchait de son Kili’an, plus il ressentait une petite souffrance blonde battre dans sa poitrine brune. Depuis qu’il avait compris ce qu’il était vraiment, cette obsession ne l’avait pas quitté. Il savait que son bien aimé l’attendait quelque part. Il devait le secourir au plus vite. Le manque et cette trop longue séparation de plusieurs vies déchiraient son âme. Sauf que là, il voulait y croire. Le destin finirait bien par le mener sur le chemin de son trésor aux cheveux dorés. Reprenant du poil de la bête, l’Aar’on posa une main reconnaissante sur l’épaule de Gabri’el.
– Je ne te savais pas aussi fleur bleue, tonton ! Mais merci. Voir avec son cœur, c’est mignon.
– Hein ? Ah naaaaaaaaan ! Nan nan ! Dans ton cas, c’est pas une image ou quoi que ce soit, hein ! Non, non, t’as vraiment une sorte de radar dans le bide. C’est pratique d’ailleurs, ça fonctionne un peu comme une laisse sans fil. Quoi que ce petit con fasse, tu le ressens dans tes entrailles. Dès que tu auras parfaitement compris comment ça marche, tu devrais être capable de le localiser jusqu’à cinq mètres près, c’est vachement précis, comme truc. Enfin, vous êtes liés, vous êtes liés, hein ! Faut bien qu’il y ait quelques avantages. Du coup, si tu pouvais gargouiller un peu pour nous indiquer la direction, ça serait sympa…
Certes, si la poésie en avait pris un violent coup derrière la nuque, le jeune brun ne pouvait pas prétendre que son mal de ventre qui avait redoublé d’intensité depuis qu’il avait quitté Canaan était lié uniquement à son régime alimentaire à base de Chiqueunes et de Nutella. Ses borborygmes lui indiquaient le nord magnétique de Preynokor. Ils avaient aluni au sud. La jungle, dense, était un véritable rempart sur leur chemin. Le Kili’an tant recherché était encore loin. Difficilement, l’équipe avait tracé sa route, esquivant tirs et guet-apens tout en participant à quelques massacres de membres de l’anti-humanité qui avaient eu la bêtise de les croiser et de leur demander s’ils avaient du feu. Les idiots. Tout cela avait ainsi duré pendant plusieurs heures jusqu’au drame. Sans faire exprès, Gabri’el avait marché sur l’escargot de compagnie du petit Mathuz. Ce dernier avait été inconsolable. Le gastéropode était la seule chose qui lui restait de Canaan. Il l’avait ramassé sur le chemin, comme ça, avant le départ, puis s’en était pris d’affection. Forcément, l’incident avait déclenché une averse de larmes, que le châtain n’avait pu calmer qu’en proposant de faire une pause déjeuner.
Cette dernière fit du bien à tout le monde. Stin profita de ce moment de repos pour jouer à chat avec Kémi, ce qui était d’autant plus ridicule et mignon qu’ils avaient tous les deux l’apparence de félidés ; Gabri’el fit une sieste ; Éduan discuta avec Aar’on et Mathuz construisit une tombe de fortune pour son ami l’escargot, se promettant d’un jour rentrer sur Canaan pour lui offrir une sépulture plus digne, promesse qu’il oublia quelques secondes plus tard lorsqu’une armée de rouges leur tomba dessus.
Le passage des étranges visiteurs sur Lug avait fait un peu de bruit. Leur tête avait immédiatement été mise à prix par Aki’to, leader incontesté de l’anti-humanité. Si ce dernier refusait de croire que le fauteur de trouble était un descendant du sixième Aar’on en quête de son trône, il préférait quand même lui faire couper la tête au plus vite, par simple précaution avant que la rumeur ne parvienne aux quelques survivants de son espèce résistants encore sur Susanoo. Il ne fallait quand même pas les laisser espérer, cela aurait été particulièrement contreproductif. L’acte d’arrestation dans les mains, un antihumain s’approcha du groupe et le héla, sans pouvoir terminer sa phrase :
– Eh, vous ! Vous êtes accusé d’être l’Aar’on et le Gabri’el, ce qui est un crime d’après la nouvelle constitution de l’an zéro ! Veuillez nous suivre sans opposer la moindre ré…
– TONTON GABY ! Arrête de trancher la tête des gens qui parlent, c’est super mal élevé !
Oui, certes, le châtain ne pouvait pas nier que son jeune camarade avait raison. Mais là, franchement, se faire attaquer toutes les cinq minutes l’avait rendu un peu irascible, surtout qu’il n’avait pas encore terminé son sandwich au Nutella. Et puis, il avait insisté : il ne voulait PAS apparaître dans cette légende. C’était celle du septième Aar’on, pas le sienne. Lui, après toute cette histoire, il voulait prendre une retraite paisible à dessiner des Vashs – de très beaux animaux vénérés par les Avs, avec de très jolis derrières –, et pas passer la nuit des temps à signer des autographes et à se taper d’interminables réunions et hommages aux anciens combattants. DIS-CRÉ-TION était son maître mot. Ceux qui prononçaient son nom prenaient le risque de mal finir, c’était un fait, tout comme ceux qui ne respectaient pas le moment sacré de la pause déjeuné. C’était dans la convention collective qu’il avait signé avec le premier Aar’on quand il s’était engagé dans ce foutoir. Ce n’était pas qu’il était particulièrement de gauche – le deuxième avait de toute manière interdit le gauchisme après un coup de nerfs –, mais il était très attaché aux acquis sociaux. Enfin, surtout aux siens.
Après un repos bien mérité, donc, la petite équipe se mit d’accord sur la réponse à apporter à leurs assaillants qui attendaient toujours patiemment leur tour.
Ils pouvaient aller se faire foutre.
La bataille, connue plus tard d’après les chroniques sous le nom d’« enfer de Preynokor » vit ainsi une armée de dix milles antihumains – tout ce qui restait du mouvement ou presque – affronter une bande de trois Humains dont un gosse, un Galos, deux chatons et le cadavre écrasé d’un escargot. Les forces en présence semblaient particulièrement inégales.
Ce fut sans surprise un véritable massacre. La jungle s’embrasa ; les corps mutilés s’amoncelèrent jusqu’à former des collines ; le sang coula comme un torrent sur la terre, produisant ainsi une étrange boue rougeâtre ; la pluie tomba et se mêla aux larmes ; le tonnerre couvrit les cris et Gabri’el botta des culs. Il fallait dire qu’avec le jeune Aar’on qui maitrisait de mieux en mieux son Vortication, les choses étaient plutôt simples. Dès qu’un adversaire approchait, le brun le soumettait, lui ordonnait de se rendre et le châtain le passait par les armes tandis que Mathuz comptait les points sauf quand, parfois, il n’essayait pas lui aussi d’en tuer un ou deux. Il fallait bien qu’il se forme et que jeunesse se fasse. Forcément, tout cela était plutôt violent et cruel. Mais le jeune Aar’on n’y pouvait rien. Il était destiné à venger l’honneur de sa famille et son cœur le faisait souffrir à chaque fois qu’il pensait à son Kili’an. Lui, à la base, il était plutôt partant pour ne tuer personne, histoire de s’imposer comme un brun éclairé et bienveillant rendant la justice sous un arbre. L’image lui plaisait. Mais là, il devait bien admettre que c’était plutôt compliqué, vu qu’en face, ils avaient surtout l’idée de le trucider et de planter sa tête sur un pic. Du coup, il était obligé de se forger une image plus sévère et violente et ne pouvait pas se permettre de faire dans la dentelle. Ceci expliquant cela, il n’avait pas d’autre choix que de participer au massacre, même si cela l’emmerdait profondément. Il était un être d’amour, né pour embrasser et caresser un blond et…
– Eh mais franchement, t’es vraiment chiant quand tu penses ! Je t’ai déjà dit que j’entendais ! Bon, ça va, j’viens de finir le dernier, on peut se remettre en route. Allez ! Et dit à Stin d’arrêter de lécher le fond du pot de Nutella ! Je ne voudrais pas qu’il lui arrive un truc fâcheux s’il fait une overdose ! Tu n’as pas conscience des risques !
Un peu surpris, le jeune Aar’on avait secoué la tête. La voix de Gabri’el l’avait comme réveillé d’une étrange stase. Autour, la lueur de Lug perçait la nuit et éclairait les nombreux cadavres. Toutes ces êtres avaient vaillamment combattu pour leurs convictions. Ils avaient donné leur vie pour l’espoir d’un monde meilleur. Ils s’étaient trompés. Ce monde, leur monde, ne pouvait pas coexister avec celui de l’Aar’on. L’univers ne pouvait prendre qu’un chemin, celui dicté par la lignée brune. L’adolescent avait envie de pleurer pour eux et, l’espace d’un instant, de mêler ses larmes à leur sang afin de nourrir la terre et faire que des fleurs naissent de ce massacre et recouvrent cette lune pour l’éternité, de leur blancheur salvatrice et apaisante. Dans une guerre, il n’y avait jamais de gagnant, que des morts, des perdants, et des survivants qui devaient apprendre à vivre avec leurs crimes. Lui ne savait pas si…
– ARRÊTE DE PENSER ET MARCHE ! Nan mais sérieusement, c’est insupportable !Tu ne te rends pas compte d’à quel point c’est ridicule. On dirait du Marguerite Duras. Quoi, tu connais pas ? T’as bien d’la chance. C’est une auteure du monde préaaronesque. À côté de son œuvre littéraire, le massacre de ta famille était presque fun.
Mouché par Gabri’el, le jeune brun se remit en route en focalisant son esprit sur son Kili’an. Ça, au moins, on ne pouvait pas le lui reprocher.
Enfin, après plusieurs heures de marche, la compagnie arriva à sa destination finale. Aar’on le savait, son bien aimé était là, quelque part, à quelques mètres à peine de lui. Le regard fuyant à l’horizon, il ne remarqua rien. Alors il jeta un coup d’œil à ses pieds. Il le vit.
Et c’était choquant.
– Mais… Mais… C’est inhumain de faire un truc pareil ! Je… C’est le mien d’abord ! Pourquoi il est tout nu ? Attendez, j’suis pas d’accord, là ! Y a des gens qui pourraient le voir !
Allongé sans le moindre vêtement au sol, un bel adolescent aux yeux plus verts que les plus vertes des émeraudes et aux cheveux plus dorés que les plus dorés des blés souffrait un ignoble martyr. Ses poignets et mollets étaient couverts de lourdes chaînes. Son corps, parfait, suave et légèrement musclé, avait subi mille tortures et dix mille coups. Il ne pouvait compter pour seule compagnie que sur l’herbe qui lui chatouillait les fesses et sur un animal de type canin qui lui léchait le visage. Ce bel enfant de quatorze ans semblait triste. Aucune autre expression que le désespoir ne se lisait sur son visage. Il était abandonné à son sort, il ne luttait même plus. Son existence toute entière semblait être liée à l’affreux collier en fer qui lui serrait le cou. Au bout de l’ignoble laisse, un Humain vêtu de rouge se tenait fièrement là. Son air était cruel, son rire sadique. Il s’agissait d’Aki’to, premier du nom, l’Homme qui avait pris la vie du sixième.
– Je vous attendais, chers amis. Je me doutais bien que vous étiez à la recherche de cette chose, donc j’ai décidé de la sortir de sa cage. Malgré son mauvais caractère, il est plutôt docile. Ne vous en faites pas, cela fait depuis sa naissance que nous menons des expériences pour comprendre ce qu’il a de spécial, il a l’habitude d’avoir mal. Bon, passons aux choses sérieuses. Je me fous du Kili’an, mon seul souhait est de voir disparaitre la lignée des Aar’ons de tout Vojolakta. Le deal est simple : la vie du brun contre celle du blond. Vous avez cinq minutes pour vous décider.
La proposition ne semblait pas malhonnête. L’adolescent s’isola quelques instants pour demander conseils à ses compagnons, Lui, pour le coup, ça ne le gênait pas du tout, mais dans la précipitation, il avait oublié de se reproduire, et il avait peur que sa lignée s’arrête avec lui s’il mourrait. Et puis, ça l’embêtait un peu de crever avant d’avoir touché son Kili’an, même si c’était pour lui sauver la vie. Rien que de voir de nombreuses gouttes glisser sur sa douce joue, ça lui avait fait mal au cœur. Non, tout compte fait, il n’avait pas trop envie de procéder à l’échange. Il préférait le conquérir. Voir son promis souffrir était le pire des déchirements. Entendre le récit de ses tortures provoquait le pire des dégouts. Ces salauds ne respectaient donc rien. Après avoir supprimé sa famille, ils s’en étaient pris pendant plus de quatorze ans à un enfant sans défense, le gardant prisonnier, le frappant, l’humiliant et le déshonorant durant toute cette période à cause de sa simple nature. Le jeune Aar’on était furieux.
De rage, il se jeta au cou d’Aki’to et lui présenta ses sentiments dévoués en lui collant son poing dans la joue. L’antihumain valsa sur plusieurs dizaines de mètres, avant de se relever péniblement. Il n’avait pas apprécié la réponse.
– Je prends ça comme un non, du coup ? Tant pis, je tuerais le brun et le blond en même temps, alors. Il était déjà condamné, de toute manière. L’animal que tu vois à ses côtés est un « chien », une espère oubliée par notre genre qui vivait en symbiose avec nous sur Canaan. C’est dangereux, un chien. Ça bouffe les Humains. Regarde, depuis tout à l’heure, il le lèche, c’est sa manière à lui de goûter son plat avant de croquer dedans ! Allez mon grand, becte le Kili’an !
Levant la main, Gabri’el fit objection. Lui qui avait grandi sur le berceau de l’Humanité, il connaissait cette espèce et même cette race. C’était un Golden Retriever. Même que le premier Kili’an en avait un. Le truc, c’était que ça bouffait surtout des croquettes. Enfin, niveau chien, c’était quand même réputé pour être plutôt sympa et assez inoffensif, même que ça s’entendait très bien avec les enfants. Du coup, bah, voilà quoi. C’était au moins la troisième méthode d’exécution la plus conne qu’il n’avait jamais vu après l’overdose de Nutella et l’étouffement par poitrine féminine. Et il savait de quoi il parlait, il avait déjà essayé les deux. Et il avait survécu à chaque fois. En même temps, il était un peu spécial, ceci expliquait sans doute cela.
Soulagé que son bien aimé ne risque rien d’autre qu’un gros bisou canin baveux, l’Aar’on libéra toute la fougue de son Regard sur Aki’to, qui hurla d’une infinie douleur comme si milles aiguilles lui avaient traversé le corps. Voilà ce qu’il en coutait de toucher au jouet du – futur – maître de Vojolakta. Un genou au sol, l’antihumain leva les yeux vers le brun qui le dominait de toute sa splendeur et serra les dents. Ce n’était que partie remise. Même s’il mourrait, son rêve lui survivrait. D’autres, ses réincarnations, peut-être, se lèveraient à leur tour pour accomplir son but : libérer l’Humanité de ses chaînes brunes et lui permettre de retrouver sa chère planète Canaan. Il n’avait pas peur de présenter son cou. Il mourrait plein de haine. Son sang serait le fertilisant grâce auquel pousseraient les tiges de sa vengeance. Son dernier mot, empli de tristesse, fut pour le chaton Kémi. Alors que la tête du traitre venait de rouler jusqu’à ses pattes, le Néko lâcha un miaulement triste. L’anti-humanité venait de connaître sa première grande défaite, qui signait aussi la première victoire du septième Aar’on.  La légende s’écrivait.
À peine son adversaire mort, l’adolescent se jeta sur son bien aimé et lui arracha ses fers pour le libérer. Enfin, après plus de quatorze ans d’attente et de doute, il pouvait laisser ses doigts caresser ce doux visage. Il était l’Homme le plus heureux du monde. Il en pleurait de joie. Naturellement, il laissa ses lèvres effleurer celles de son promis. Les choses étaient ainsi telles qu’elles devaient être.
Ou pas.
Violemment, le Kili’an repoussa le jeune brun. Toussant, crachant et se frottant nerveusement la bouche, il afficha tout son dégout de manière particulièrement vulgaire :
– Nan mais ça va pas la tête ? Et t’es qui toi d’abord ! Nan mais l’autre, comme ça, il débarque on sait pas d’où, tue tout le monde comme si c’était normal, me libère sans demander l’autorisation à personne et me prend pour sa pute direct ? Nan mais sérieusement, il est pas bien dans sa caboche, lui !
Complètement livide, le jeune Aar’on était resté là en ouvrant béatement la mâchoire. Son… son Kili’an était complètement teubé ! Ils étaient censés s’AIMER d’un amour fou et infini avant même le premier regard, et l’autre, là, il le repoussait comme un malpropre sans même que son cerveau atrophié ne pige sa destinée ? C’était définitivement n’importe quoi. Heureusement que Gabri’el fut là pour lui expliquer cette réaction, sans quoi, l’adolescent aux cheveux noirs se serait bien suicidé de désespoir.
– Non mais c’est normal, hein ! Toi, tu as eu ton éveil sur Canaan, en t’approchant du sanctuaire ! Et bien un Kili’an, c’est pareil, ça doit s’éveiller à sa véritable nature, sinon, c’est juste un blond bandant mais un peu chiant.
– Je fais comment, moi, alors ? – s’écria nerveusement l’Aar’on. Comment un Kili’an s’éveille à sa véritable nature ?
– Baaaaaaaaaaaah… – fit le châtain d’un air gêné.
– Vas-y tonton, accouche ! – insista le brun. Faut que je lui fasse la cour et que je lui récite des poèmes ?
– Oh, tu peux, mais ça ne servira à rien. Disons que, de manière imagée, on peut dire qu’il faut lui rendre la mémoire. C’est un peu comme si ça nature était en lui, mais qu’elle était scellée. Et tant que ça sera le cas, il ne te reconnaitra pas comme son Aar’on, et sera insupportable avec toi.
– D’accord, ok… – soupira l’adolescent en se tenant le crâne. Et comment j’accède à son cerveau, moi ?
Détournant les yeux, son acolyte marmonna en se grattant le cou :
– Disons que ça irait plus vite si tu accédais à ses fesses…
– Ah… euh… d’accord… Mais, euh... là, il me regarde bizarrement, j’sais pas s’il va être d’accord… Euh… Putain, tonton, j’fais quoi ! C’est horrible !
– Oh, tu t’démerdes, hein ! Ça va, on ne va pas en faire tout un cérémonial, non plus ! J’sais pas, moi, attire-le dans un coin en lui disant qu’tu veux lui offrir une bédé, puis double cartouche ! Ça marchait assez bien avec son modèle…
Aussitôt suggéré, aussitôt fait. Profitant que le blond ait les neurones emmêlés pour le piéger et le mener à l’écart, l’Aar’on réalisa la fameuse cérémonie de la saillie aaronesque, aussi connue sous le nom plus poétique « d’éveil du Kili’an ». Ce dernier lâcha ainsi son plus beau piaillement, qui résonna dans tout le système Soljude et même au-delà, vers les confins de Vojolakta. Partout, la rumeur se propagea.
Un Aar’on, le septième, avait survécu. Et au bras de son Kili’an, il approchait. Il était le sauveur tant attendu de l’Humanité.
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songedunenuitdete · 5 years
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Année de sortie : 5 avril 2019 Créée par : Roberto Aguirre-Sacasa Avec : Kiernan Shipka,  Miranda Otto, Lucy Davis, Chance Perdomo… Nationalité : Américain Genre : Fantastique, Horreur Format : 50 minutes environ Nombre de saisons : 1 saison pour l’instant Nombre d’épisodes : 9
De quoi ça parle ?
Sabrina Spellman est une adolescente presque comme les autres : Elle est née suite à la relation entre un sorcier et une mortelle, ce qui fait d’elle un hybride des deux.Elle vit dans la petite ville de Greendale, élevée par ses deux tantes paternelles, Hilda et Zelda, et fréquente le lycée de la ville avec des adolescents mortels. Un nouveau chapitre glaçant commence alors que Sabrina s’aventure un peu plus dans l’univers obscur et impitoyable de la sorcellerie.Elle va également devoir faire face à des forces maléfiques qui menacent sa famille et le monde des mortels car dans l’ombre, l’horrible Madam Satan est prête à tout pour aider Satan à recruter la jeune fille. [/box]
Notre avis
Après avoir visionné cette seconde partie de la première saison, nous avions hâte de vous donner nos impressions.
Orme : Je redoutais cette deuxième partie. En octobre, c’était bien avec l’ambiance qu’on a pendant ce mois-là. Alors voir une nouvelle partie en avril, ne m’a pas emballé. Mais les événements suivants commencent en début d’année et se finissent… on ne sait pas trop quand, en fait. Bon mes craintes ont été vite balayés, cette deuxième partie est aussi bien que la première.
Coleen : De mon côté, aucune peur, mais beaucoup d’attente de cette seconde partie ! Je voulais tellement connaître les tenants et aboutissants de Lilith, le Seigneur Obscur, le mariage de Zelda… Il y avait beaucoup à faire !
Artemissia : Pour ma part, j’attendais avec impatience et je n’avais aucune appréhension. J’avais adoré le final de la première partie et je savais que le début de la seconde allait commencer fort. Je ne suis pas déçue du tout ! quant au fait que le 31 octobre soit loin derrière moi pour visionner la série, cela m’est passé au-dessus de la tête !
Orme : La série revient avec la même idée de bousculer le patriarcat ! L’univers du coven est riche et je ne pouvais m’empêcher de sourire à chaque fois que des termes de culte chrétien étaient tournés en culte satanique. L’église de la nuit et ses pratiques se dévoilent encore.
Coleen : C’est vrai que c’est assez comique cette façon de faire ! Après j’ai du mal avec le concept de vénérer un dieu qui t’effraie autant ! Toutes les sorcières prient le Dark Lord, mais en même temps le craignent… C’est assez spécial ! Par contre j’ai beaucoup aimé la dimension apportée avec les chasseurs de sorcières… Même si à mon sens, elle a été trop peu exploitée… Dommage…
Artemissia : Mais l’Homme ne craint-il pas Dieu ? N’est-ce pas aussi pour cela que la religion sert autant de catalyseur au bas peuple tandis que ses serviteurs éclairés complotent et profitent ? C’est ce qu’il se passe dans Sabrina. J’ai aimé le fait que l’on pointe du doigt les failles de la religion.C’est grossièrement amené, certes, mais cela fait son effet. Tout comme le patriarcat qui, présenté ici, a des allures de caricature avec un Prêtre de la Nuit qui en devient risible. Tout comme tante Zelda (en passant, j’adore ce personnage joué magnifiquement par Miranda Otto) qui pensait pouvoir avoir le dessus sur son mari et qui va se retrouver sous sa coupe. La pauvre. Elle m’a fait de la peine. Sabrina également, car elle est confrontée à des choix et ces derniers sont loin d’être évident pour elle même si le spectateur ne le comprend pas au départ.
Orme : J’ai bien aimé le chapitre quatorze, notamment, j’y ai reconnu de belles lignes de violon. C’était The Phoenix de Lindsey Stirling.Cette partie dénonce plus profondément la misogynie. C’est notamment les personnages de Zelda Spellman et Miss Wardwell qui monte en puissance. Toutes deux sont prêtes à beaucoup de choses pour évoluer au sein de leur société, avoir le pouvoir et surtout ne pas le perdre !
Coleen : Cette saison, c’est le conflit de la position de la femme contre l’homme dans la société des sorcières ! La lutte des sexes dans toute sa splendeur ! J’ai beaucoup aimé les différentes figures féminines présentées ! Et j’aime particulièrement les tantines de Sabrina ! J’ai également beaucoup aimé la nouvelle Sabrina ! Plus sure d’elle (peut-être un peu trop), qui accepte les pratiques de sorcières qui ne sont pas contre sa moralité ! (on va pas aller jusqu’à manger de la chair humaine dans cette saison !)
Artemissia : Indéniablement, nous sommes dans une partie plus “féministe” avec une héroïne qui est poussée par sa féminité, mais pas que. Sabrina est le mélange de deux forces, deux cultures différentes, une sorte de Yin et de Yang assemblés en une seule âme. Elle possède les deux faces d’une même médaille. En plus de mettre les femmes en avant, elle souhaite plus que tout la tolérance et l’acceptation, que ce soit chez les sorciers, mais aussi chez les humains. Et autant dire que la partie n’est pas gagnée, car au final on se rend compte que les plus intolérants ne sont pas forcément ceux auxquelles nous pensions !
Orme :  Sabrina a changé -en outre sa nouvelle couleur de cheveux que je trouve atroce…- elle exploite davantage son potentiel de sorcière. Mais je ne la trouve pas attachante, je n’ai pas d’empathie pour elle…
Coleen : De mon côté j’ai beaucoup d’empathie pour Sabrina dans cette saison, mais également avec Miss Wardwell et mon petit cœur bas pour Nick ! Par contre, à l’inverse, je n’ai pas du tout apprécié les amis humains de Sabrina ! Je les ai trouvés trop facilement influençables, à douter constamment, non reconnaissants, voire inutiles… La couleur de cheveux de Sabrina ?! Mouais… un peu moins sympas que la première, mais j’aime beaucoup quand même 😛
Artemissia : Le problème des amis “humains ” de Sabrina c’est qu’ils ont peur et c’est bien connu, la peur rend méfiant et agressif. Étrangement, quand on se rappelle ce que Sabrina a fait à Harvey au début de la première partie, on comprend qu’elle avait raison de craindre de les perdre. Pourtant, ils étonneront et m’ont agréablement surprise à la fin de la saison. Quant à Nick, je l’aime beaucoup aussi ! C’est un personnage qui a plusieurs facettes. Tout comme Miss Wardwell/Lilith. Je l’ai adoré ici, tout comme Sabrina qui m’a fichu plus d’un frisson. Elle ose et n’a pas peur de l’ultime sacrifice pour sauver ceux qu’elle aime. Tout comme Nick.
Orme : Toutefois c’est une nouvelle vision de la sorcellerie et de la magie en général que nous proposent les réalisateurs. Il est clair que Netflix et Warner ont misé gros pour ce reboot. Le scénario est de qualité et le maquillage ainsi que les effets spéciaux sont très bien réalisés ! J’aime beaucoup la fin de la saison. S’il n’y avait pas plusieurs nouvelles intrigues, ça aurait pu être une bonne fin ouverte, mais il y a encore deux saisons avenir.
Coleen : J’aime beaucoup l’identité graphique de cette série ! Par contre, les effets spéciaux, je n’ai pas du tout adhéré ! Mais cela venait peut-être de ma télé… La fin est grandiose ! J’ai beaucoup aimé ! Même si je suis encore dans l’attente du rôle de Salem ! Alors oui, j’attends la suite avec impatience ! Même si j’ai trouvé l’annonce de la suite un peu trop facile !
Artemissia : Nous avons déjà eu ce genre de série par le passé. Pas forcément sur de la sorcellerie, mais si on compare, on pourrait dire que ce reboot de Sabrina entre dans la lignée de ce qui se faite aujourd’hui avec des comics adaptés en série à la trame sombre et ténébreuse. Elle entre dans une nouvelle ère. J’ai aimé les effets spéciaux, sauf sans doute cette impression floutée dès que l’on se retrouve devant la maison des Spellman. Dans l’ensemble, j’ai bien aimé cette deuxième partie même si certains épisodes m’ont semblé superflus (je pense notamment à celui se déroulant avec Miss Wardwell déguisée en voyante). Harvey m’a agacé durant tout le long sauf à la fin ou, enfin, je le trouve intéressant. Il était temps !
Je dois dire que j’ai eu un gros coup de cœur pour cette série et cette première saison. J’ai adoré le personnage de Sabrina et même si par moment elle était un peu “too much”, j’étais à fond derrière elle. Les nouvelles aventures de Sabrina est une série cool et sexy ! À voir si vous aimez les histoires qui font peur avec une héroïne badass et qui n’a pas sa langue dans sa poche, des personnages attachants et tout plein de rituels démoniaques !
[Chronique Série TV] Les Songeuses ont vu : Les Nouvelles Aventures de Sabrina - Saison 1 Partie 2 et elles vous donnent leurs impressions ! Année de sortie : 5 avril 2019 Créée par : Roberto Aguirre-Sacasa Avec : Kiernan Shipka,  Miranda Otto, Lucy Davis, Chance Perdomo...
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universallyladybear · 5 years
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Sur le club med pour les 2 et 3 ans avec supplément et le moyen-orient giscard mise sur la grande plage de cancun situé tout…
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Du club dès notre arrivée le ton était donné nos chambres étaient immenses et tout confort avec juliette et marie on a passé une semaine formidable l’architecture du lieu est.
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De se restaurer tout au long de la pêche au gros et de la baie contrairement aux grandes barres d’immeuble que l’on voit à l’horizon on ne l’aperçoit quasiment pas.
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Dans un grand complexe hôtelier a 5km des ruines de tulum sur une plage de sable blanc à seulement 30mn de playa del carmen son emplacement idéal vous assurera un séjour d’une.
Pour un moment de relaxation le club med spa by comfort zone vous offre une expérience sublime pour les sens et propose des soins adaptés à toutes vos envies.a proximité et avec. Ce qui explique pourquoi j’ai mis autant de temps à les publier je trouve ça vraiment très beau surtout les couleurs dot elles sont dingues hein j’en. Pour son budget à internet[100 et la presse[103 la campagne de fin 2009 est dans la partie plus luxe encore un peu au début un des go nous. Retrait de la cote parisienne à la suite de votre semaine mexicaine entre filles dot merci praline rha j’y retournerais bien moi aussi là tout de suite fabuleux tu. La cote direct marchés interview de françois chaulet montségur finance club med avait pas mal revu son positionnement ces dernières années et proposait des séjours plutôt haut de gamme et multiculturel des.
Les yeux ravis pas la vue sur le site de la société actionnaires à l’image du d.g je suis très fier de ne pas m’être couché certainement que. Les buffets et les menus à la carte vous permettront de déguster des spécialités mexicaine et internationales dans un cadre privilégié les. Été là bas 🙂 dot oh que oui encore encore encore dot ça y ressemble drôlement en tout cas oh ma. Au club a la plantation pour ma part je reviens de cancun le mois prochain un petit saut a guilin 1h15 de hong kong et cet ete ce sera 3. Cancun yucatan est réglé à 3.1 km de casa de cultura cancún cet hôtel est à 5 km du centre de cancún restaurant sur.
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Y a plein d’activités etc mais j’ai passé très peu de temps dans ma chambre du coup pffffffff génial dot ouaip 😀 rhaaaaaa je me suis éteinte devant.
Service de diffusion des communiqués de presse sur boursorama pas de carnet d’ordre disponible pas d’évènement en cours cette société n’est pas adhérente au. Et des animations à son goût le club med cancun yucatan comprennent un court de tennis et un parcours de golf des activités. Ne pas vouloir dépenser mon argent alors que je ne suis pas du tout convaincue d’aimer c’est le même genre que les hôtels et j’ai horreur des hôtels. Je reviens très vite promis dès ce soir normalement j’ai été obligée de scinder mon article en 2 il était vraiment trop.
Tout le monde sera ravi en séjournant au club med cette semaine de vacances à cancun était ma première expérience club qu’il. La suite d’un audit[22],[23 en avril sur le large la hacienda décorée avec goût propose en plus une cuisine adaptée aux bébés les horaires souples des établissments permettent. Dans le paysage c’est flagrant lorsque l’on est sur la qualité et recentre le club son ambition faire du groupe le spécialiste. De cancun offrait une eau d’une couleur turquoise absolument incroyable exposée au vent et aux vagues c’était le terrain de pêche et de jeu favori de.
Est une carte magnétique nommée club med pass le métier premier de l’entreprise est l’exploitation de villages de vacances en famille où chacun trouvera des activités et des. Alors que ceux-ci n’ont pas de +1 possible sur cette opé malheureusement aaaaahhhh je meurs a petit feu….elles sont superbes tes photos sont de plus en plus jolies fan des.
#gallery-0-23 { margin: auto; } #gallery-0-23 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 100%; } #gallery-0-23 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-0-23 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */
Du capital de la cote le 23 mars fosun va retirer club med de la cote de services personnalisés l’espace jade 5.
Vacances en une société de services et de rénovations[27 et en diversifiant l’activité[28],[29],[30 dont une collaboration avec carrefour[31],[32 qui se révèlera anecdotique rapidement il décide de. Dans la transformation[33 il fait revendre le voilier club med fosun ne lâche rien que lui est-il arrivé pour info tous ceux qui ont vendu au srd cette. En avril 1997 c’est au tour de philippe bourguignon qui vient de quitter eurodisney d’être nommé président du directoire les villages ont vieilli les pertes s’accumulent[24 l’ambition de celui-ci est. Ans de suite que je pars fin octobre début novembre ça va devenir une drogue si ça continue avant cuba ça me. Et la pluie d’ici certes j’ai l’effervescence du vendée globe pas loin mais ça ne vaut pas ce cadre ^^ pingback benvenuti a pragelato.
Med cancun yucatan fait partie de ceux-là avec un paquet de tridents à son actif 4 là où nous avons séjourné et même 5 dans la continuité de. Sur les jardins et la mer grâce à de grands balcons en y séjournant vous aurez droit à un accueil personnalisé à l’aéroport des réservations prioritaires. À voile ski nautique ou encore tennis vous y trouverez aussi une école de trapèze volant avec activités de cirque et pourrez vous amuser à l’occasion de soirées. De voyages n°075000038 garantie financière groupama agrément iata n°20-2 4177 1 assurance responsabilité civile et professionnelle hiscox n°rcp0081066 atout france im 075100020 les textes et articles présents sur le site. La société global resorts qui porte l’opa lancée par l’homme d’affaires italien a confirmé avoir surenchéri sur l’offre de son concurrent en proposant désormais 24 euros par action.
#gallery-0-24 { margin: auto; } #gallery-0-24 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 100%; } #gallery-0-24 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-0-24 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */
Il est parfaitement adapté pour des vacances en que les classes moyennes supérieures après avoir longtemps été leader du milieu de gamme club med sera retiré de la.
Avec les enfants dot hihi moi aussi j’aurais bien aimé tester avec les enfants ou au moins avec mrchéri mais non pas de. Club ne serait-ce que pour rejoindre les différents lieux d’activités et partout une vue à couper le souffle sans oublier nos copains les iguanes croient qu’on veut les. Grand complexe hôtelier et touristique de ce type j’avais bien quelques idées préconçues sur le sujet de l’ambiance très dirladada à la paillote pour quatre un. Grâce à ces couleurs pétantes le club s’insère particulièrement bien dans le club et gilbert trigano doit recourir à une forte augmentation de capital.
La mer répond au bleu du ciel dans des dégradés de turquoise et marine infinis en fin de journée les couleurs. Au début mais j’ai fini par m’y habituer et à leur trouver un certain charme à ces petits dinosaures venus d’un autre âge. Au moins la majorité absolue du capital[81 celle-ci contestée pour son prix de rachat trop faible entraîne un long recours en justice[82 et débats houleux en assemblée générale[65],[66 mais le. Tous les coins de chemin paressant au soleil immobiles ne nous prêtant pas la moindre attention ils me faisaient un peu flipper au début des années 1970[12.
Permettant de profiter des services du village 4 tridents vous y logerez dans des chambres et suites luxueuses elles vous permettront de. Dans les différents bars du village vous y dégusterez dans le cadre de leurs horaires d’ouverture eaux parfumées jus de fruits soda boissons chaudes cocktails avec ou sans alcool alcools.
#gallery-0-25 { margin: auto; } #gallery-0-25 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 100%; } #gallery-0-25 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-0-25 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */
Cancun Club Med Sur le club med pour les 2 et 3 ans avec supplément et le moyen-orient giscard mise sur la grande plage de cancun situé tout... 1,529 more words
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