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#guerre civile libanaise
arnaud-cendrin · 2 years
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Chamoun
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Cette année-là, dès le début du mois de juin, une canicule effroyable s’abattit sur l’Orléanais. Le blé devint jaune et craquelé, la terre se fit dure comme de la roche. Les animaux de la forêt disparurent. Les rues se vidèrent de toute présence humaine. Et un œil unique se dressa, gigantesque et monstrueux, au milieu du bleu métallique du ciel.            
Ce fut d’abord une femme de quarante ans qui rentrait chez elle par les sentiers. On la retrouva dans le fossé, son vélo renversé à côté d’elle, sa jupe relevée, sa culotte arrachée. On l’avait violée et étranglée – dans cet ordre. Quatre jours plus tard, dans les environs de Lorris, une autre femme, vingt-sept ans, qui était descendue de sa voiture pour ramasser des champignons sous un chêne, subit le même sort, sauf que cette fois on lui fracassa le crâne à coups de pierre. La psychose s’empara du département. Six jours encore, et ce fut le tour d’une gamine de quinze ans, dont le viol fut d’après l’autopsie particulièrement atroce, avant qu’elle ne finisse elle aussi assassinée par strangulation, alors qu’elle revenait de l’école en longeant la Loire du côté de Chécy.
Vers dix heures du matin, un coup léger frappé à la porte arracha Michel Chamoun à un sommeil alcoolisé. Un instant désorienté, son cœur fit un bond de dix ans et il fut de nouveau à Beyrouth, et l’on venait le relever de son tour de garde, en haut d’un immeuble en ruine, alors qu’au dehors s’abattaient les roquettes du Hezbollah. Il enfila un peignoir, ouvrit la porte, et de nouveau le même sentiment d’irréalité l’envahit: sur le seuil se trouvait une fille arabe, en tenue de sport et queue de cheval. Ses yeux en amande, qui adoucissaient un visage où trônait un nez un peu trop busqué, le fixaient avec une intensité où il crut voir un mélange de peur et de fascination. Avant même qu’elle ouvre la bouche, Chamoun avait déjà deviné deux choses : la première, c’est que ce n’était pas une Libanaise mais une Maghrébine ; la seconde, que c’était un flic en civil. Alors il se rappela qu’il était en France, loin de la guerre, loin des bébés arrachés au couteau du ventre de leur mère et cloués aux portes des maisons.
- Lieutenant Chamoun ?
- Qui le demande ?
- Je suis le sergent Ayoub, dit-elle en tendant une main légèrement molle qu’il finit néanmoins par serrer. Je viens de la part du commissaire Grandet. Il n’arrivait pas à vous joindre.
- Qu’est-ce qu’il veut ?
- Il voudrait vous parler. Il vous invite à dîner demain soir.
Elle lui tendit un morceau de feuille quadrillée où était inscrit au stylo-bille, de l’écriture nerveuse et serrée de Grandet, le nom du restaurant : Le Sénéchal, suivi d’une adresse quelque part dans Orléans.
En même temps qu’il lisait, Chamoun, du coin de l’œil, observa une nouvelle fois cette fille qui soumettait visiblement son corps à un entrainement très régulier, si on en jugeait par cette poitrine opulente et ferme qui pointait sous un t-shirt d’un blanc immaculé, et qu’il voyait se soulever légèrement à chacune de ses inspirations.
Soudain, par jeu, il utilisa l’arabe pour lui demander quel était son prénom. Sur le visage de la beurette se dessina une mimique de surprise, puis elle sembla réfléchir quelques secondes. Chamoun comprit qu’elle devait d’abord traduire mentalement ses paroles en français afin d’en saisir le sens.
- Samira, Lieutenant, finit-elle par répondre en le gratifiant d’un grand sourire qui éclaira son visage.
Il fit le geste de consulter sa montre et constata qu’elle n’était pas à son poignet.
- Quel jour sommes-nous ? Mercredi ?
- Non, c’est lundi, lieutenant, répondit-elle, l’air surpris une nouvelle fois.
- Ah, oui. Très bien. Bon, et bien, dites au commissaire que je viendrais. Bonne journée, sergent.
- Bonne journée.                                      
Elle s’en alla, mais lui resta dans l’encadrure de la porte. Elle se retourna et vit qu’il la regardait, et de quelle façon il la regardait. Pendant une demi-seconde, il lui sembla voir s’esquisser un sourire sur ses lèvres.  Puis elle partit pour de bon.
Il referma la porte et alla ouvrir la fenêtre. L’air brulant le frappa avec d’autant plus de violence que cela faisait quatre jours qu’il n’était pas sorti de sa chambre climatisée.
Il alluma une cigarette et contempla la Loire qui passait, trente mètres plus bas. Il vit Samira sortir et traverser la rue jusqu’au pont qui enjambait le fleuve et qui menait à Poilly, et, plus loin, vers les forêts de la Sologne. Elle avait la démarche joyeuse de quelqu’un qui vient de s’acquitter d’une corvée pénible. Elle monta côté passager dans une voiture de police garée en double file qui démarra aussitôt. Il ne put voir qui était le conducteur. Le véhicule prit la route qui longeait le fleuve et disparut.
Son regard se déplaça encore un peu plus haut sur la gauche, vers le château. Il avait dû être une forteresse imprenable, jadis, dressé sur son monticule, prêt à jeter ses cavaliers et à faire tirer ses archers face aux envahisseurs. Puis les envahisseurs avaient disparu au fur et à mesure que s’imposaient la civilisation, la rationalité, l’administration, le christianisme, la royauté puis la république. La forteresse s’était affaissée en château de plaisance, les pointus s’étaient arrondis, les archers avaient troqué leur carquois contre le boulier du commerçant. Une ville avait poussé, une ville à l’écart de l’histoire, presque oubliée de Dieu et des hommes, une sous-préfecture paressant sur les bords de Loire comme une loutre repue et bedonnante.
Alors la banlieue était arrivée, venue du Nord, et s’était jetée sur sa proie.
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MARDI 20 JUIN 2023 (Billet 2 / 3)
« LA NUIT DU VERRE D’EAU » (1h 23min)
Un film de Carlos Chahine, avec Marilyne Naaman, Antoine Merheb Harb, Nathalie Baye, Pierre Rochefort…
Premier long-métrage du franco-libanais Carlos Chahine, « La Nuit du verre d’eau » explore la quête d’indépendance féminine et la question de l’identité dans la société libanaise corsetée des années 50. Une chronique historique sensible.
Le jour se lève sur une vallée sauvage, sainte et isolée de la montagne libanaise, au milieu de paysages grandioses dont la beauté aride protège autant qu’elle étouffe. Une demeure bourgeoise, des vacances qui pourraient être ordinaires et paisibles. Mais, quinze ans après l’indépendance du pays, la révolution gronde, non loin de là, à Beyrouth, en cet été 1958. La vie tranquille de ce village multiconfessionnel est bousculée par les échos d’une guerre civile qui préoccupe les hommes, et par l’arrivée de deux estivants français - le jeune docteur René incarné par Pierre Rochefort (le fils de Jean) et sa mère divorcée jouée par Nathalie Baye - dont le mode de vie fascine les filles d’une bonne famille chrétienne venue se réfugier loin de la ville. Tandis que la statue de la Vierge pleure, les hommes se forment au maniement des armes pour constituer des milices et les sœurs se confient sur leurs aspirations secrètes.
Nada, 17 ans, la plus jeune, est amoureuse de Youssef mais il est musulman. Eva, la romantique, se réfugie dans des lectures à l’eau de rose mais elle est en âge de convoler et ses parents cherchent activement à la marier. Mère et épouse parfaite, pas épanouie dans son couple, Layla, l’aînée des trois sœurs interprétée par la magnifique et talentueuse Marilyne Naaman, se laisse envahir par un puissant désir de liberté et entame un adultère avec René, une échappée vers un ailleurs plus qu’une véritable romance basée sur un amour réciproque. Impossible de ne pas être émue par leur résilience lorsque les femmes de la famille réunies derrière un piano chantent en cœur la chanson de Dalida « C’est l’histoire d’un amour éternel et banal qui apporte chaque jour tout le bien, tout le mal … ». Comment continuer à concilier les mensonges, les apparences, le besoin de changement et le poids des traditions ? Est-il possible d’avoir un autre destin que celui tracé par les hommes ? À quel prix ?
Dans ce premier long-métrage aux accents autobiographiques, plein de sensualité, aux couleurs vives et saturées évoquant la sensation du Kodachrome des années passées, Carlos Chahine adopte le regard du fils de Layla, Charles. Il navigue d’un groupe à l’autre, hommes et femmes, entend tout, sans comprendre qu’une révolution féminine en marche contre un patriarcat étouffant, auquel il appartient déjà, viendra bousculer sa relation fusionnelle avec sa mère. Un film subtil et passionnant !
La musique est superbe. Elle a été composée par Antonin Tardy.
Récompenses : Prix du Public au Festival du Cinéma Méditerranéen (Montpellier - 2022) et Prix du Meilleur Film Arabe au Festival International du Cinéma du Caire (2022)
(Source : « reforme.net »)
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Nous étant aperçus que les goûts en ce qui concerne, entre autres le cinéma, pouvaient être très variables d’un individu à l’autre… nous ne pouvons que vous donner notre avis.
Sachez quand même que les critiques « PRO » répertoriées sur Allo Ciné ne sont pas très bonnes (surtout émanant de la Presse de Gauche), tandis que les spectateurs, toujours sur le même Site, eux, ont beaucoup aimé.
Marina lui a donné ❤️❤️❤️ et JM, ❤️❤️❤️,8 sur 5. Les premières scènes évoquant par petites touches un monde qui va bientôt disparaître lui ont fait même penser à « Soleil trompeur » (1994) de Nikita Mikhalkov, un vrai chef d’œuvre dans son genre.
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furiefrancaise · 5 years
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🌲Thibaut de La Tocnaye⚜️ **°**°°**°**°°**°**°°**°**°°**°**° né en 1958 au sein d’une famille aux sympathies nationales fortement ancrées. Ses parents lui ont transmis une solide éducation chrétienne mais aussi le goût de l’engagement.
C’est au début des années 1980 qu’il rejoint les comités Chrétienté-Solidarité , qui s’efforcent d’apporter une aide effective aux résistances anti-communistes et aux chrétiens persécutés de par le monde.  
il a côtoyé ces hommes dont les victoires et les défaites ont redessiné la carte du monde : le général Ante Roso, ancien de la légion étrangère devenu général en chef des forces croates dans la Krajina, Béchir Gemayel, commandant en chef des forces libanaises puis président de la République libanaise, Alfredo Cristiani et Roberto d’Aubuisson, les vainqueurs de la guerre civile salvadorienne…
Q : Vous avez eu un itinéraire à part dans le monde du volontariat et du soutien aux résistances. Avez-vous été inspiré par le parcours de votre père ?
R : Forcément, quand on est le fils d’Alain de la Tocnaye, l’homme qui a essayé de tuer un président de la République (membre de l’OAS et responsable de l’attentat du Petit-Clamart dans lequel Charles de Gaulle aurait dû trouver la mort), on se forge une personnalité à part, on acquiert certaines libertés. Mais au-delà de mon père, chaque décision que j’ai prise dans ma vie a été influencée par mon éducation et cette éducation, je la tiens autant de mon père que de ma mère. J’ai eu la chance de grandir dans une famille qui pouvait admettre qu’un fils de 22 ans parte à l’autre bout du monde risquer sa vie pour une cause et par goût de l’aventure.
Q : Dans votre livre, vous expliquez votre engagement par des valeurs chrétiennes et anti-communistes. Vous étiez un jeune homme lorsque vous êtes parti vous engager dans les milices chrétiennes du Liban. L’idéal d’aventure faisait-il partie de vos motivations ?
R : Oui évidemment, c’était même la principale raison de mon départ pour le Liban. Vous savez, ma mère avait organisé l’évasion de mon père de la prison de la santé en 1962 et quand elle me le racontait, elle ajoutait toujours : « on s’est quand même bien amusé ! ». Cela prouve que dans ma famille, la recherche de l’aventure a toujours été un leitmotiv important. Si j’étais né 30 ans en arrière, j’aurais été un soldat vivant l’aventure dans les colonies. Mais à mon époque comme encore aujourd’hui par ailleurs, l’entrée dans l’armée ne signifie plus grand-chose. La guerre est devenue politique. Or l’armée française refuse la mutation du simple soldat en être politiquement conscient. Dès lors, la défaite à long terme est la seule issue.
Q : Le Liban constitue donc votre premier engagement militaire volontaire ; vous entrez dans les milices chrétiennes unifiées. Via quel réseau êtes-vous entré en contact avec les forces libanaises ?
R : Je suis entré au Liban dans le but de faire mon service national dans le cadre de la coopération. Je n’y suis pas allé spécialement pour me battre, mais une fois là-bas, alors que j’étais professeur au lycée de Beyrouth, j’ai rencontré un de mes collègues alors professeur de gym. Il était libanais et immédiatement, je l’ai apostrophé en lui disant qu’il avait une tête de combattant des forces libanaises, et en effet, il l’était ! A la suite de ça, il m’a fait rencontrer son chef de caserne, et 3 ou 4 mois après mon arrivée au Liban, je m’engageais militairement ; mon emploi du temps de professeur me le permettait. Finalement, je suis devenu officier d’artillerie  pendant 10 mois, puis j’ai rejoint les commandos de l’artillerie libanaise durant 9 mois, avant de repartir pour la France.
Q : A combien de mouvements de résistance avez-vous militairement participé ?
R : J’ai eu deux engagements militaires dans ma vie : le Liban et quelques opérations au Nicaragua. Dans les autres cas (Croatie, Salvador, Birmanie…), je me suis contenté d’actions de soutien aux populations et aux combattants. A côté du convoyage de volontaires, j’ai aussi participé à l’acheminement de matériels militaires. Au Nicaragua par exemple, Chrétienté-Solidarité a payé de l’équipement militaire de base comme des bérets et des gourdes. En Croatie, nous avons pris en charge des blessés.
Q : Vous avez choisi vos luttes généralement parmi les peuples abandonnés de tous. Avez-vous remarqué des liens, des réseaux de volontaires entre ces peuples ?
R : J’ai essayé avec quelques autres d’organiser un congrès international des résistances. J’ai même voulu demander à Reagan de se joindre à nous ; c’est le seul président des Etats-Unis à avoir soutenu les résistances anti-communistes. J’aurais aimé créer des liens entre les résistances d’Asie, d’Amérique du Sud, du Moyen-Orient et d’Europe. Mais il semble que le danger ne constitue pas une motivation suffisante pour lier des guerriers aussi différents.
Q : Toute votre vie, vous avez combattu le communisme. L’islamisme intégriste est-il le remplaçant idéologique contre qui  devront lutter les nouvelles générations de volontaires résistants ?
R : Evidemment, il y a des similitudes. Le XXe siècle a été celui de la lutte contre le communisme. J’ai peur que le XXIe siècle soit celui de la lutte contre l’Islam conquérant. De nombreux conflits locaux et régionaux opposent des forces islamiques à des peuples qui ne les acceptent pas. On en a un très bon exemple au Mali. Je n’ai pas envie d’abandonner ces peuples.
Depuis quelques années, Thibaut de La Tocnaye s’est progressivement retiré du monde des volontaires et des acteurs de la résistance. Il se consacre désormais intégralement à la vie politique française. Animateur  d’une émission sur Radio Courtoisie "son Libre Journal" , Thibaut de La Tocnaye a également rédigé plusieurs ouvrages traitant de sujets d’actualité politique et économique, dont La Décomposition de la Ve République (1995), Les Peuples Rebelles (2003),  Délocalisations, ce n'est pas une fatalité (2005). Est annoncé prochainement la parution d’un nouveau livre, Les dix verrous à faire sauter pour gouverner et redresser la France.
Tandis que se clôt le cycle des bouleversements du siècle passé, l’heure est venue pour Thibaut de La Tocnaye, de tracer son dernier sillon loin des champs de bataille.
Dans la conclusion de son livre, il rappelle une vérité éternelle qui touche le cercle très fermé des combattants :
« C’est là que l’on croise les meilleurs car c’est dans les situations extrêmes que se révèlent souvent les âmes d’élite ». **°**°**°**°**°**°
Pascal Madonna, diplômé du Master II en 2012.
https://etudesgeostrategiques.com/…/thibaut-de-la-tocnaye-…/
https://www.radiocourtoisie.fr/…/libre-journal-de-thibaut-…/
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alainlesourd-14 · 5 years
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  Richard Millet
De Tell ez Zaartar aux banlieues d’Europe
Je lis dans L’Orient-Le Jour, excellent quotidien libanais, ce samedi 13 août 2016, un article de Massoud Achkar rappelant qu’il y a quarante ans tombait, dans la banlieue nord de Beyrouth, le camp palestinien de Tell ez Zaartar – la Colline du Thym, en arabe. Situé sur une hauteur stratégique, ce bastion, comme les autres camps de réfugiés, permettait, depuis 1969, à l’occupant palestinien surarmé et bénéficiant de la faiblesse de l’Etat libanais, de rançonner, piller, terroriser, enlever, voire tuer les citoyens du pays du Cèdre, particulièrement les chrétiens. La guerre civile avait débuté, le 13 avril 1975, par une de ces exactions, qui avait fait déborder la coupe. Le siège de Tell ez Zaartar,commencé en juin 76, durera 54 jours, les forces chrétiennes du PNL, du Tanzim, des Gardiens du Cèdre, du groupe Bach Maroun Khoury et même de volontaires « civils » de la région, bientôt appuyées par les Phalangistes, avançant mètre par mètre, quelquefois par des égouts pleins de rats, le plus souvent sur un terrain rendu difficile par des fortifications et des mines, pour obtenir la reddition de feddayin pourtant mieux armés et entraînés, et financièrement bien dotés par des pays arabes soucieux de maintenir le Liban dans sa faiblesse, de ne pas laisser Israël en paix et, par-dessus tout, de ne pas accueillir chez eux ces réfugiés qu’ils manipulaient à leur guise, dans le crépuscule de la Guerre froide ; la situation n’a pas changé aujourd’hui, avec la « crise des réfugiés ». Deux cents jeunes chrétiens, souvent mal entraînés et mal armés, sont morts à Tell ez Zaartar… La propagande palestinienne tournera cette défaite à son avantage, dans la logique victimaire dont elle a fait son fond de commerce, avec le terrorisme et la haine, Tell ez Zaartar cependant bientôt éclipsé par les massacres de Chatila et de Sabra, lesquels ont également entraîné dans un semi-oubli ceux de la ville chrétienne de Damour, au sud de Beyrouth, où l’inhumanité palestinienne n’a rien eu à envier à ceux qui ont commis les massacres de Sabra et Chatila.L’emplacement du camp est aujourd’hui difficilement situable : l’urbanisation frénétique de la capitale libanaise l’a géographiquement effacé, mais non ôté des mémoires, nul ne se souciant néanmoins d’y établir quelque mémorial, comme il se doit, au Liban, où la paix n’en est pas vraiment une, et où l’Etat demeure faible, le pays étant toujours sans président, comme naguère la Belgique – ce qui en dit long  sur le multiculturalisme idéologique dont le glapissant Trudeau est le promoteur inlassable. Le Liban, dont l’essence est de permettre aux chrétiens de vivre librement dans un monde arabo-musulman généralement hostile, mérite mieux que cette fiction de république qui est encore l’ultime terre de refuge pour ceux dont l’Evangile dit qu’ils sont, comme nous, la lumière du monde, mais dont l’Occident ne veut pas entendre parler : les chrétiens d’Orient paient encore le fait de s’être opposés à la « résistance » palestinienne de laquelle l’Occident reste généralement entiché, eût-elle les couleurs sinistres du Hamas. Ils le paieront jusqu’à la mort.Ce siège et ces combats, je les ai évoqués dans La Confession négative (Gallimard 2009), livre quasiment passé sous silence par la presse prétendue littéraire, qui n’est jamais aussi heureuse que lorsque l’idéologie lui donne l’occasion de ne pas lire un livre de littérature, l’ineffable directeur de Charlie Hebdo profitant d’une émission télévisée pour me traiter de mercenaire – autrement dit de tueur. Les mercenaires étaient nombreux, pendant la guerre civile libanaise, mais uniquement du côté opposé, qui se proclamait « palestino-progressiste », bientôt « islamo-progressiste », risible alliance de mots dont on voit aujourd’hui en quoi consistait le progressisme. La même presse stipendiée ne parlera pas davantage de Tuer (Léo Scheer, 2015), récit dans lequel je reviens sur la guerre du Liban. Ne pas lire un écrivain est donc une décision politique et, pour l’écrivain, économique, tout comme le fait d’ignorer que la guerre est tout autre chose qu’un film, un jeu vidéo, une opération de drones, une affaire confiée à des milices privées, donc privatisée – la privatisation de la guerre s’inscrivant dans une déréglementation de la fonction guerrière, et son traitement médiatique étant soumis à son éventuelle exploitation cinématographique. Voilà qui devrait faire réfléchir aux impostures de la démocratie, en ces temps de transparence idéologique, tandis que la guerre est devenue civile en Europe.Les Tell ez Zaartar européens existent désormais en Europe : il est plaisant de voir que les immigrés qui y sont armés utilisent des armes qui ont parfois servi au Liban et, de là, sont passées en Yougoslavie. Ces camps portent le nom de Molenbeek, de Calais, des quartiers nord de Marseille, des banlieues des grandes villes européennes, partout où l’immigration installe ses « soldats » et où les « loups » se réveillent, convertissant certains indigènes à la « guerre sainte ». Il n’est pas interdit d’espérer que, comme en 1975 et en 1976, de jeunes chrétiens, collant sur la crosse de fusils d’assaut des images du Christ Roi ou de la Sainte Vierge, la croix autour du cou, avanceront un jour vers ces bastions pudiquement appelés « quartiers difficiles », ou plus justement « zones de non droit » – exactement ce qu’était le camp de Tell ez Zaartar. Les conditions sont là, et l’Etat français particulièrement faible, en ce moment, avec la crise des prétendus réfugiés, l’immigration galopante, la décomposition morale du pays et ses alliances avec les monarchies pétrolières qui financent ceux-là mêmes qu’elles prétendent combattre.
https://richardmillet.wixsite.com/siteofficiel?fbclid=IwAR3xtkvTgNM1nsq9LtU_oRe4AJp3qokK24S51TliAAwDbKT_rqhN-fesH2w
http://www.juanasensio.com/archive/2009/07/26/la-confession-negative-de-richard-millet-gallimard.html
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duxvonzazer · 6 years
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Alexis François Borella (1937-1975) Connu par ses noms de guerre Dominique Borella (Cambodge 1975) et Capitaine François (Liban 1975), il était un légendaire "soldat de fortune" français dont le parcours complexe et souvent clandestin est malaisé à reconstituer. Il aurait d'abord combattu au Viet-Nam pendant la Première guerre d'Indochine, avant de s'engager officiellement dans la Légion étrangère durant la guerre d'Algérie. On le retrouve ensuite de façon certaine au Biafra et au Congo pendant la seconde moitié des années 1960 puis en 1975 lors de la guerre civile cambodgienne. Enfin pendant la guerre civile libanaise où il sera tué par un sniper. Selon l'auteur François Bizot (Le Portail), Alexis Borella se serait porté volontaire pour servir dans le corps expéditionnaire français en Extrême-Orient en Indochine; il n'avait pas 18 ans. Il aurait participé en 1954 à la bataille de Diên Biên Phu et aurait provisoirement quitté l'Indochine avec un grade de sous-officier. Cet épisode semble cependant s'inscrire dans la légende du personnage. En effet, selon ses "Extrait des Services" conservés par le Service Historique des Armées, son engagement officiel dans la Légion étrangère date du 20 juin 1955. Il combat alors en Algérie française, en tant que caporal puis sergent à la 11ème compagnie du 3/13e demi-brigade de la Légion étrangère. Lors de cette campagne, il est blessé à deux reprises, cité deux fois à l'ordre de la Brigade puis à l'ordre de la Division. Il obtient notamment la Médaille militaire à titre exceptionnel le 2 juillet 1959. Après le putsch des généraux à Alger, auquel il pourrait avoir participé, il est "évacué sanitaire" en France puis "réformé définitif N°2" par la Légion en mai 1961. il rejoint l'Organisation armée secrète (OAS) et entre dans la clandestinité. À titre personnel, il participe ensuite à la guerre du Biafra pendant la seconde moitié des années 1960 et à d'autres conflits post coloniaux avant de rejoindre fin décembre 1974, par idéalisme anti-communiste, les troupes républicaines pro-américaines du Maréchal Lon Nol engagées dans la guerre civile cambodgienne où il s'oppose aux Khmers rouges. Ce n'était probablement pas son premier séjour "indépendant" dans le sud-est asiatique. Début 1975, nommé capitaine dans les Forces armées nationales khmères il est intégré à la 1ère brigade parachutiste cambodgienne (1ère BPC). Le 5 février 1975, légèrement blessé par balles et éclats de grenade, il est soigné par le Médecin-commandant Paul-Henri Grauwin. Figure emblématique de la bataille de Diên Biên Phu; le "Toubib" tenait une clinique à Phnom Penh. En avril 1975, la 1ère BPC de Borella défend l'aéroport de Pochentong lors de la chute de Phnom Penh et sera la dernière unité républicaine à résister. Cependant, les Khmers rouges tenant à prendre l'aéroport intact négocient le départ de Borella et de sa troupe. Les hommes du 1er BPC se dispersent dans la campagne, tandis que le Français se réfugie à l'Ambassade de France. Début mai 1975, avec d'autres compatriotes civils et des ressortissants de pays tiers, il est évacué par camion vers la Thaïlande. Après son retour du Cambodge, Dominique Borella part au Liban rejoindre les chrétiens des Phalanges libanaises de Pierre Gemayel qui combattent pendant la guerre civile libanaise. Il est tué par un sniper à Beyrouth le 29 septembre 1975, lors de la bataille des Grands Hôtels. Jean Pax Méfret "Le loup de guerre" https://www.youtube.com/watch?v=52IJlRD78jk  
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SAMEDI 3 OCTOBRE 2020 – (Billet 4/4)
Mika & Mashrou Leila - « Promise Land » - Live for « I love Beirut »
Mika, le chanteur d'origine libanaise, profondément affecté par l'ampleur des ravages causés par l'explosion des quais de Beyrouth et son impact sur les habitants de la ville, a mis en scène le 19 septembre dernier un concert-bénéfice : « I Love Beirut », diffusé en direct sur 4 fuseaux horaires via YouTube. Les billets coûtaient 10 £ / 10 $ / 10 €. Les gens pouvaient faire des dons supplémentaires, 100% de tous les profits étant répartis entre la Croix-Rouge libanaise et « Save the Children Liban ». 
Ci-dessous la « lettre d’amour de Mika à Beyrouth », publiée avant le Concert :
« Après toutes les années de guerre civile, de crise financière et de bouleversement politique, la nouvelle de l'explosion tragique était incroyable. Bien que loin, mon cœur s'est brisé pour les familles qui ont perdu leur maison, leurs moyens de subsistance et leurs proches dans cette catastrophe. Je voulais faire quelque chose pour aider de toutes les manières possibles. C'est pourquoi j'organise un concert en direct pour aider les habitants de la ville. Beyrouth a traversé tant de choses et la résilience et la force du peuple libanais sont indéniables. Je ne doute pas que la ville se rétablira et que la vie unique de cette ville magique reprendra une fois de plus. Beyrouth est le lieu de ma naissance, fait partie de moi et sera toujours dans mon cœur. « Je t’♥ Beyrouth ».
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Ne manquez pas l’extrait du Concert YouTube « I Love Beirut » ci-dessus.
A des centaines de kilomètres de distance Mika et le groupe libanais Rock alternatif « Mashrou Leila » interprètent en Live « Promiseland », une chanson écrite par Mika !
PS Nous avons une tendresse particulière pour Mika, un homme généreux, élégant et drôle… Il le prouve encore ici.
Nous dédions ce Billet à Michèle et Samy (G.), ainsi qu’à Youssef (E.A.) et son épouse, et à leurs familles libanaises.
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lesmotsnomades · 4 years
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Feyrouz, icône de la chanson et rare ciment national d'un Liban fracturé
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Feyrouz, icône de la chanson et rare ciment national d'un Liban fracturé
"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", affirmait avec regret la diva dans une interview au New York Times en 1999.
Orienr Le Jour / AFP/ Rana MOUSSAOUI / le 31 août 2020 à 12h34
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Incarnation de l'âge d'or d'un Liban prospère et bouillonnant de culture, Feyrouz, pseudonyme qui signifie "turquoise" en arabe, est un ciment national rare. AFP / Joseph EID Dernière légende vivante de la chanson arabe, Feyrouz, que le président français Emmanuel Macron rencontre lundi soir, transcende les puissants clivages confessionnels du Liban et demeure un rare symbole d'unité nationale d'un pays centenaire plus que jamais malade de ses fractures. Depuis la mort de la diva égyptienne Oum Kalthoum en 1975, aucun chanteur arabe n'a atteint le niveau d'adulation de Feyrouz, 84 ans, qui a exalté l'amour, la liberté, son Liban natal et la Palestine. Incarnation de l'âge d'or d'un Liban prospère et bouillonnant de culture, Feyrouz, pseudonyme qui signifie "turquoise" en arabe, est un ciment national rare. Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, elle s'est murée depuis plus d'une décennie dans un profond silence.
Voix séraphique, paradisiaque "Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", affirmait toutefois avec regret la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions. Malgré son silence, sa voix séraphique, paradisiaque, résonne toujours sur les radios arabes. Très discrète, Feyrouz, de son vrai nom Nouhad Haddad, a donné de rarissimes interviews pendant sa carrière. "Si vous regardez mon visage lorsque je chante, vous verrez que je ne suis pas là. Je pense que l'art est comme la prière", confie-t-elle dans un de ces entretiens, se disant "très croyante". Sa posture immobile, son visage presque en transe quand elle chante, ses timides sourires vite réprimés, sa garde-robe sobre, ont accentué sa stature quasi mystique auprès du public. Du haut de son piédestal, cette mère de quatre enfants ne s'est jamais épanchée sur sa vie privée. "En réalité, elle est loin de l'image de Madone froide qu'elle projette sur scène. Ce n'est que timidité et sérieux. Elle répugne la vulgarité et l'invasion de sa vie privée", selon la journaliste Doha Chams, sa plus proche collaboratrice. "Quand elle le veut, elle peut être très drôle. Elle est aussi une cuisinière émérite. Très humble, elle aime servir ses invités elle-même", d'après elle.
"Ecole unique" Aînée de quatre enfants, Feyrouz, née en 1934 dans une famille chrétienne, passera son enfance à Beyrouth avant d'être repérée dès l'école. Engagée à la radio, le compositeur Halim el-Roumi, impressionné, lui donne son surnom et la présente aux frères Rahbani. Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionnent la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne. C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique, que la carrière de Feyrouz s'envole. Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes -les Libanais Gibran Khalil Gibran, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki-, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe. Elle a également brillé dans une dizaine d'opérettes et au cinéma -comme Le Vendeur de bagues (1965) du réalisateur égyptien Youssef Chahine. Si Feyrouz trône en reine de la chanson arabe, c'est aussi parce qu'elle a chanté la cause palestinienne, avec surtout "Sa Narjiou Yawman" ("Nous reviendrons un jour"), une élégie interpellant les réfugiés palestiniens. Elle dédie une autre chanson, "La fleur des villes", à Jérusalem, après la défaite des troupes arabes contre Israël en 1967.
"Je t'aime Ô Liban" Au Liban, le respect du public pour elle atteindra son apogée durant la guerre civile (1975-90), lorsqu'elle refusera de s'exiler ou de prendre parti. "Je t'aime Ô Liban, ma patrie je t'aime. Avec ton Nord, ton Sud, ta vallée, je t'aime", chante-t-elle dans l'une de ses plus célèbres chansons ("Bhebbak ya Lebnan"), notamment à l'Olympia en 1979, suscitant les larmes de la foule. Elle se produit dans son premier concert post-guerre dans le centre de Beyrouth, devant des dizaines de milliers de Libanais en pleurs. Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.
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Les chiites libanais ont refusé de désarmer après la guerre civile de 1975, sans doute parce qu'il craignait pour la sécurité de leur communauté religieuse. En un mot par crainte d'être persécuté ils ont choisi d'assurer eux-mêmes leur défense.
Cela manifeste une vraie crainte et un manque de confiance envers les autres confessions du Liban.
Bien sûr le discours officiel fait depuis toujours de la résistance à l'Etat dit d'Israel la véritable raison de la militarisation au sein de la communauté chiite libanaise.
Pris dans leur propre discours, les chiites bloquent toute solution politique interne au Liban au risque d'être entraîné dans une forme de "chantage" qui pourrait, par la force, mener au contrôle "total" du gouvernement du Liban.
Le mouvement populaire actuel au pays du cèdre pourrait précipiter en un sens ou l'autre des persécutions contre les chiites libanais (la politique de non desarmement de cette communauté aurait alors l'effet contraire à celui recherché à l'origine parce qu'obnibule par l'affrontement avec l'etat hébreu) ou au contraire obliger les chiites libanais à prendre tous les pouvoirs de la démocratie du Liban...
Ces deux solutions extrêmes ne présentent que des inconvénients majeurs pour les chiites du Liban comme de leurs "opposants" avérés ou potentiels au sein de cette démocratie qui a de plus en plus de mal à être fonctionnelle.
Être désarmé ou prendre le pouvoir par les armes semble être le dilemne, la double contrainte qui s'offre aux chiites du Hezbollas.
Le mieux pour eux serait sans doute de désarmer volontairement pour éviter que toute la population du Liban ne se retourne contre eux, tout en sachant que cette décision nécessite un "immense" courage, dans le seul but de rendre la démocratie libanaise à nouveau fonctionnelle.
Rebattre les cartes afin de sortir de l'impasse !
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La résolution 425 du Conseil de sécurité de l’ONU et la participation française à la FINUL 1978 (Joseph Hokayem)
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Contexte historique
 Dans la nuit du 14 mars 1978, en riposte à une opération de fedayin palestiniens infiltrés à partir du Liban le 11 mars, et qui fait 37 tués près de Tel-Aviv, Tsahal envahit le Liban-Sud. Baptisée « Opération Litani », l’opération ne vise ni l’armée libanaise ni la Force arabe de dissuasion (FAD). Son but déclaré est de liquider les bases de fedayin à partir desquelles ces derniers lancent des attaques contre Israël.
 C’est ainsi que plus de 25000 hommes soutenus par des blindés envahissent par trois axes le Sud-Liban. L’invasion terrestre est soutenue par des attaques navales contre les ports de Saïda et de Tyr, ainsi que par des raids aériens tout le long de la route côtière menant au Liban-Sud, et tenue principalement par les différentes factions palestiniennes.
 Le 15 mars, Ezer Weizmann, ministre de la Défense israélien, affirme qu’Israël n’a pas l’intention d’occuper le Liban-Sud, tandis que le chef d’état-major de Tsahal, Mordechaï Gour, déclare vouloir établir une ceinture de sécurité le long de la frontière avec le Liban. Il assure que ses forces n’attaqueront que des objectifs situés dans une bande frontalière de 10 kilomètres de profondeur et n’atteindront pas le Litani. Pour confirmer toutes ces déclarations, le Premier ministre Menahem Begin annonce qu’Israël va créer un no man’s land dans une bande de 10 kilomètres de profondeur et 80 kilomètres de longueur. Radio Tel-Aviv annonce quant à elle que cette bande, nettoyée de toute présence palestinienne, sera remise aux milices chrétiennes dont Israël compte faire une véritable armée.
 Le lendemain, l’offensive se poursuit pour réduire les dernières poches de résistance et détruire les batteries qui tirent sur la Haute Galilée. Les israéliens se heurtent à une résistance inattendue dans l’Arkoub, où se déroulent des combats au corps à corps. Le 17 mars, les combats gagnent en intensité et s’étendent.
 Le 18 mars, les israéliens attaquent au nord des 10 kilomètres de profondeur initialement fixés et avancent vers le pont de Khardali sur le Litani. L’aviation bombarde Nabatiyeh, le château de Beaufort et Ansar où les fedayin ont aménagé une piste d’atterrissage de fortune. Le 19 mars, l’aviation fait usage de bombes à fragmentation pour la première fois.
  Résolution 425 du Conseil de sécurité et création de la FINUL
 Le 19 mars 1978, suite aux derniers événements tragiques qui secouent le Liban-Sud, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit et adopte la résolution 425, qui ne condamne pas Israël, mais lui demande « que soient respectées l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance politique du Liban dans ses frontières internationalement reconnues, qu’Israël cesse immédiatement son action militaire à l’intérieur du Liban et retire sans délai ses forces de tout le territoire libanais ». La résolution décide également, à la demande du gouvernement libanais, de créer une Force intérimaire des Nations-Unies pour le Liban (FINUL).
 La FINUL a pour missions de : « confirmer le retrait des forces israéliennes » et « aider le gouvernement libanais à assurer la restauration de son autorité effective dans la région ». C’est une mission doublement impossible car si l’armée israélienne se replie effectivement derrière la frontière, elle laisse derrière elle une « ceinture de sécurité », c’est-à-dire une série d’enclaves chrétiennes, solidement armées et assurant la protection de la zone de sécurité contre les incursions palestiniennes. Quant au fait de restaurer la souveraineté libanaise dans le sud, cette mission n’est applicable qu’à la seule condition de résorber l’Etat dans l’Etat que représente l’implantation palestinienne. Or, rien dans le mandat de la FINUL n’autorise les Casques bleus à entreprendre une action de ce genre.
 Suite à son implantation géographique, la FINUL fait face, dans sa zone géographique, à la milice chrétienne locale alliée d’Israël, aux forces israéliennes, aux palestiniens, et enfin aux milices chiites dont notamment le Hezbollah. Cette force est ainsi placée dans une situation rendant impossible l’application des missions qui lui sont assignées. Sa présence est cependant un élément stabilisateur et est appréciée par les populations vivant dans un état de guerre permanent.
 Les modalités de fonctionnement de la FINUL sont définies le 20 mars 1978 par la résolution 426 qui en fixe les effectifs à 4000 hommes initialement, qui seront portés à 6000 hommes par la résolution 427 du 3 mai 1978.
  Début d’application de la résolution 425 et déploiement des premiers éléments français de la FINUL au Liban
 Les 20 et 21 mars 1978, les israéliens stoppent leur avance et consolident leurs positions. Ils continuent le bombardement du Arkoub et de Tyr, entraînant la riposte des palestiniens qui pilonnent des localités israéliennes. Ce n’est que le 28 mars 1978 qu’Arafat ordonne un cessez-le-feu général, après avoir reçu des menaces israéliennes de reprendre l’offensive.
 Le bilan de l’invasion israélienne est évalué côté libanais à 1168 morts dont 50% sont des civils. Les palestino-progressistes déplorent 150 à 200 morts selon l’OLP, 250 à 400 morts selon Israël. Les pertes israéliennes s’élèvent à 20 morts selon Tel-Aviv, 450 morts et blessés selon les palestiniens. Selon la Croix-Rouge, 80% des localités du Liban-Sud ont subi de sérieux dommages et sept ont été quasiment détruites. 285000 Sudistes ont dû subir l’exode.
  Le détachement français mis à la disposition de l’ONU pour faire partie de la FINUL (mars 1978)
 Le premier contingent français participant à la FINUL est composé d’éléments du 3e RPIMa basé à Carcassonne, ayant à sa tête le Colonel Jean Salvan. Il est composé d’un élément de commandement et de 3 Compagnies de Combat. Il est renforcé par des éléments de reconnaissance du 17e Génie, des éléments du 1er Escadron du Régiment d’Infanterie et de Chars de Marine (1er RICM), d’une section de réparation du matériel, …
 Les premiers éléments français arrivent le 22 mars à Beyrouth. Ils sont suivis de près par le reste du contingent, le 23 mars. Dès leur arrivée, ils font l’objet d’un accueil particulièrement chaleureux. Le lendemain, ils reçoivent l’ordre de se porter au plus tôt dans la région de Tyr, avec pour instructions de n’entreprendre aucune action sans obtenir l’accord de toutes les parties intéressées et en agissant avec souplesse, patience et modération, l’emploi des armes devant être réservé à la légitime défense.
 Le Colonel Salvan fait établir sa base d’opérations dans la caserne de Tyr, auparavant occupée par un petit détachement palestinien. La FINUL refuse l’engagement d’un combat contre les palestiniens pour se saisir du pont de Kasmiyé. En effet, ce pont commande la seule route par laquelle les palestiniens peuvent acheminer du matériel vers la poche qu’ils conservent à Tyr. Pour cette raison, ces derniers refusent de le céder à la FINUL. Dans ces conditions, le contingent français décide de verrouiller la poche de Tyr.
 Le 26 mars, les premiers postes sont mis en place. Pour se familiariser avec le terrain, et prouver à toutes les parties en présence leur présence, les parachutistes français poussent des patrouilles à pied ou motorisées dans toutes les directions. Ceci va leur permettre de découvrir très rapidement des dépôts importants d’armes, de mines et de munitions accumulés par les palestiniens au fil des années.
 La caserne de Tyr et les divers postes d’observation sont harcelés quotidiennement par les palestiniens, entraînant une réplique vigoureuse à chaque fois que le tir est ajusté. Le caporal-chef Godiris est le premier parachutiste français à tomber, le 24 avril 1978, au cours d’un de ces tirs de harcèlement.
 Le 2 mai 1978, en fin d’après-midi, un petit convoi de ravitaillement français tombe dans une embuscade, à 4 kilomètres à l’est de Tyr. En même temps, une centaine de combattants palestino-progressistes attaquent la caserne de Tyr. En début de soirée, en allant négocier un cessez-le-feu avec les palestino-progressistes, le Colonel Salvan, l’Adjudant Santini et le Caporal Meresse sont pris dans une embuscade, sous un feu nourri d’armes automatiques. Santini est tué sur le coup, Salvan et Meresse sont gravement touchés. Le bilan de la journée pour le contingent français est lourd : 3 morts, 13 blessés et le commandant du contingent mis hors de combat. Mis dans l’incapacité de continuer à assumer son commandement, le Colonel Salvan est remplacé par le Lieutenant-colonel Viard.
 Des incidents, provoqués aussi bien par les milices chrétiennes sous instigation israélienne que par les palestino-progressistes, se produiront jusqu’à la fin du séjour du premier contingent français au Liban. Le 3e RPIMa sera remplacé par des éléments du 8e RPIMa appuyés d’un escadron du 1er Hussards.
 En conclusion, nous pouvons dire que le problème du Liban moderne est d’assurer la coexistence d’une chrétienté homogène, enracinée, décidée à conserver sa foi et son mode de vie, avec un Islam remuant, obsédé par l’unité arabe, fasciné par les révolutions de la périphérie. C’est à cette œuvre que les Casques bleus de la France ont contribué par leur dévouement et leurs sacrifices malgré leurs faibles moyens et le secteur restreint qui leur était imparti.
  Texte de la résolution 425 du Conseil de Sécurité de l’ONU du 19 mars 1978
  Le Conseil de sécurité,
 Prenant note des lettres du représentant permanent du Liban (S/12600 et S/12606) et du représentant permanent d’Israël (S/12607),
 Ayant entendu les déclarations des représentants permanents du Liban et d’Israël,
 Gravement préoccupé par la détérioration de la situation au Moyen-Orient et ses conséquences pour le maintien de la paix internationale,
 Convaincu que la présente situation entrave l’instauration d’une juste paix au Moyen-Orient,
 1-Demande que soient strictement respectées l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance politique du Liban à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues.
 2-Demande à Israël de cesser immédiatement son action militaire contre l’intégrité territoriale du Liban et de retirer sans délai ses forces de tout le territoire libanais.
 3-Décide, compte tenu de la demande du gouvernement libanais, d’établir immédiatement sous son autorité une Force intérimaire des Nations unies pour le sud du Liban aux fins de confirmer le retrait des forces israéliennes, de rétablir la paix et la sécurité internationales et d’aider le gouvernement libanais à assurer la restauration de son autorité effective dans la région, cette force étant composée de personnels fournis par des Etats membres de l’Organisation des Nations unies.
 4-Prie le secrétaire général de lui faire rapport dans les vingt-quatre heures sur l’application de la présente résolution.
  Bibliographie
 -Alain Gresh et Dominique Vidal, Les 100 clés du Proche-Orient, Ed. Hachette Littératures, Coll. Pluriel, 2003.
 -Georges Corm, Le Proche-Orient éclaté : 1956-2000, Ed. Gallimard, Coll. Folio histoire, 2001.
 -Jean Daniel, La guerre et la paix Israël-Palestine. Chroniques : 1956-2003, Ed. Odile Jacob, 2003.
 -Karim Pakradouni, La paix manquée. Le mandat d’Elias Sarkis (1976-1982), Ed. FMA, 1983.
 -Jean Sarkis, Histoire de la guerre du Liban, Ed. PUF, 1993.
 -L’Orient-Le Jour, quotidien libanais francophone, de l’année 1978.
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journaljunkpage · 5 years
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ALLER VERS L’ENNEMI
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Stéphanie PICHON / © Simon Gosselin
WAJDI MOUAWAD 
Tous des oiseaux marque le grand retour de l’auteur et dramaturge libanais. Fresque multilingue et romance poignante, c’est sa première création en tant que directeur du Théâtre de la Colline. Le conflit au Moyen-Orient y occupe une place centrale.
En 2009, Le Sang des promesses – tragédie méditerranéenne des temps modernes en quatre parties (Littoral, Incendies, Forêts, Ciels) montée à Avignon intégralement – avait définitivement inscrit Wajdi Mouawad comme une figure incontournable du théâtre francophone. Lui, le Libanais exilé au Québec, lui le chrétien maronite fuyant la guerre civile avec ses parents. Toute son oeuvre est traversée par cette réminiscence de la violence de l’histoire familiale et libanaise. Ce qu’il nomme aujourd’hui « la détestation ». Tous des oiseaux délaisse le motif de la guerre libanaise pour se déplacer vers le conflit israélo‑palestinien, mais c’est finalement toujours le même poison qui coule entre les générations, celui de haines rebattues, indécrottables.
Dans une mosaïque linguistique (on entend de l’arabe, de l’hébreu, de l’anglais, de l’allemand), se dessine un destin amoureux tragique entre Eitan et Wahida. Elle, Américaine palestinienne, écrit une thèse sur Léon l’Africain. Lui, jeune généticien allemand, d’origine israélienne. Leur amour est-il alors possible ?
Loin de tout minimalisme propre à l’époque, Mouawad assume le souffle de cette histoire d’amour brûlante, les sentiments explosifs. Le talent des jeunes comédiens Souheila Yacoub et Jérémie Galiana rend un peu plus incandescente cette fresque dont le nom est tiré d’une légende persane. Celle de l’oiseau qui veut nager parmi les poissons malgré les interdits de sa tribu. Lorsqu’il désobéit et plonge, des ouïes surgissent et il devient l’oiseau-amphibie. C’est-à-dire qu’il devient son ennemi. « J’ai envie d’écrire et d’aimer les personnages de Tous des oiseaux, ceux d’une famille israélienne, des Juifs, ceux-là justement que, pendant des années, enfant, on m’a appris à haïr. C’est insignifiant, ça n’apportera pas la paix, mais obstinément c’est aussi le rôle du théâtre : aller vers l’ennemi, à l’encontre de sa tribu. »
Tous des oiseaux, texte et mise en scène Wajdi Mouawad, du jeudi 14 au lundi 18 février, 19 h 30, sauf le 16/02, à 19 h, TnBA, grande salle Vitez. www.tnba.org
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Alors que Washington célèbre la victoire, l’État islamique se regroupe et le régime d’Assad la laisse faire.
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Le monde célèbre la défaite de l'État islamique depuis la bataille finale de Baghouz le 23 mars. En février, le président Donald Trump a célébré la prétendue victoire des États-Unis, affirmant que le groupe avait été «défait à 100% ». Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont entre-temps entamé un débat sur le retrait de la citoyenneté de leurs ressortissants qui ont rejoint l'État islamique. Mais contrairement à la déclaration de Trump, le groupe terroriste n’a pas été vaincu et se regroupe actuellement près de ma ville natale, Suwayda, dans le sud de la Syrie - une région qu’elle terrorise depuis longtemps alors que le gouvernement de Bachar al-Assad reste muet dans la complicité.
Le 24 juillet 2018, j'ai embrassé ma mère au revoir avant qu'elle ne quitte Chicago pour rentrer en Syrie par le Liban. Contrairement à beaucoup d'autres mères syriennes, la mienne a été autorisée à rendre visite à sa fille réfugiée en raison de sa nationalité libanaise. Ma mère est arrivée à la maison en Syrie à minuit. Quatre heures plus tard, l'État islamique a attaqué et j'ai perdu le contact avec ma famille. J'ai suivi, impuissante, sur les médias sociaux, alors que les militants se livraient à un massacre de bout en bout.
Pendant les trois premiers jours de l'attaque sans merci de Suwayda, l'armée syrienne a observé silencieusement. Des civils ont été livrés à eux-mêmes pour se battre avec des couteaux de cuisine
Pendant les trois premiers jours de l'attaque sans merci de Suwayda, l'armée syrienne a observé silencieusement. Des civils ont été livrés à eux-mêmes pour se battre avec des couteaux de cuisine
, fusils de chasse, et tout ce qu'ils avaient. Quelque 250 personnes ont été tuées, 300 blessées et des dizaines de femmes et d'enfants ont été enlevés en une journée. Au moins une femme druze a été exécutée sous la garde de l'État islamique.
Pendant les trois premiers jours de l'attaque sans merci de Suwayda, l'armée syrienne a observé silencieusement. Des civils ont été livrés à eux-mêmes pour se battre avec des couteaux de cuisine
J'ai parcouru les listes avec horreur en essayant de trouver des membres de la famille et des amis. Les jours suivants, j'ai appris qu'ils avaient tué plusieurs de mes cousins.
L'attaque de Suwayda faisait partie d'une «stratégie d'épouvantail» de l'État islamique, initialement adoptée par le régime syrien pour contraindre les minorités religieuses à se soumettre par peur de l'État islamique et de la majorité sunnite. Avant juillet, l'État islamique était présent dans trois zones principales du sud de la Syrie: le bassin de Yarmouk dans la province de Daraa, la région de Lajat dans le nord-est de Daraa et le désert à l'est de la province de Suwayda. En juillet, les troupes syriennes ont vaincu le groupe dans le bassin de Yarmouk. Après sa défaite, l'État islamique a passé un accord avec le régime d'Assad et ses alliés iraniens pour être transféré dans le désert oriental de Suwayda. Ma famille et mes amis ont vu des combattants se faire transporter par les bus verts du régime.
Un mois avant l'attaque de juillet, les troupes d'Assad avaient évacué les villages de Suwayda, à l'est du pays, dont Rami, où vit ma tante. Trois jours avant l'attaque, le régime d'Assad a dépouillé la population de Suwayda de ses armes , en particulier des personnes résidant à l'est et au nord-est. Quelques heures avant l’attaque, le régime d’Assad a coupé l’électricité de ces villages. Ces mêmes villages ont été les premiers à être attaqués avant l'aube.
Quelques heures avant l’attaque, le régime d’Assad a coupé l’électricité de ces villages. Ces mêmes villages ont été les premiers à être attaqués avant l'aube.
C'est ainsi qu'Assad a permis un massacre à Suwayda afin de pouvoir prétendre que les minorités avaient besoin de la protection de son régime.
Quelques heures avant l’attaque, le régime d’Assad a coupé l’électricité de ces villages. Ces mêmes villages ont été les premiers à être attaqués avant l'aube.
Suwayda est peuplée de minorités religieuses, notamment de druzes syriens, de chrétiens et de quelques tribus bédouines sunnites. Depuis 2011, la population de Suwayda, à majorité druze, est restée en marge de la guerre en Syrie. Ils ne se sont pas révoltés au début du soulèvement ni n'ont complètement soutenu Assad. Bien que Suwayda soit resté sous le contrôle d'Assad, des dizaines de milliers d'hommes druzes ont refusé de rejoindre l'armée syrienne.
Le régime syrien a essayé et échoué à plusieurs reprises pour enrôler des hommes druzes dans l'armée. Certains de mes amis ont tout fait pour ne pas rejoindre l'armée d'Assad; certains ont dû fuir et d'autres sont restés sous l'autorité druze, principalement Rijal al-Karama («hommes de dignité»), un mouvement religieux druze fondé en 2012 par des cheikhs druzes pour protéger toutes les sectes de Suwayda contre tout risque extérieur État islamique, Assad et ses alliés, ou la Russie, l’Iran et le Hezbollah - ainsi que de les protéger contre les troupes d’Assad si elles venaient à les rédiger.
Le régime a compté sur l'État islamique pour terroriser les hommes de Suwayda qui se sont enrôlés dans l'armée syrienne.
Le régime a compté sur l'État islamique pour terroriser les hommes de Suwayda qui se sont enrôlés dans l'armée syrienne.
En conséquence, de nombreux druzes se sont sentis obligés de s'aligner sur le régime, ce qui lui a permis de préserver son statut de protecteur des minorités. Ce n'était pas la première fois que le régime syrien utilisait des extrémistes islamiques pour obtenir un soutien. En 2011, après le début du soulèvement, de nombreux extrémistes ont été libérés des prisons du régime. Ils ont ensuite créé et dirigé de nombreux groupes extrémistes, notamment l'État islamique et Jaish al-Islam, qui ont tous deux enlevé et tué des militants de l'opposition.
Le régime a compté sur l'État islamique pour terroriser les hommes de Suwayda qui se sont enrôlés dans l'armée syrienne.
Quelques mois après l'attaque de Suwayda, le régime a aidé à libérer un groupe de femmes druzes. Lors d'une réunion avec les familles des femmes , Assad a explicitement déclaré aux familles que, l'armée syrienne ayant aidé à libérer les femmes de l'État islamique, le moins qu'elles pouvaient faire était de les exhorter à rejoindre les troupes du régime. Mais les druzes ont refusé. Un de mes anciens camarades de classe m'a dit qu'il ne voulait pas rejoindre l'armée d'Assad, car il ne souhaitait pas tuer un autre Syrien pour que le président puisse rester à sa place.
Après l'attaque de juillet, le régime d'Assad a prétendu avoir complètement éliminé les combattants de l'État islamique dans les collines de Safa, dans le désert à l'est de Suwayda. Cependant, de nombreux habitants confirment aujourd'hui le retour de l'État islamique. Les factions locales druzes de l'est de Suwayda ont récemment rencontré des combattants de l'État islamique alors qu'elles surveillaient la région le mois dernier.
Source:
Foreign Policy
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jfraam70 · 5 years
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Les militants "Nusry" prennent d'assaut la ville d'Alep
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Dans la ville d'Atarib, située dans l'ouest de la province syrienne d'Alep, des affrontements armés ont opposé les militants "Hayat Tahrir ash-Sham" et l'opposition armée. Selon la chaîne de télévision libanaise al-Mayadeen, les terroristes ont pris possession de colonies de peuplement à l'ouest de la province et tentent de prendre d'assaut Atarib.
Dans "Hayat Tahrir ash-Sham", ils ont annoncé les conditions, après quoi ils ont stoppé l'attaque sur Atarib. Ils exigent la libération de deux commandants de l'opération Euphrate Shield et l'extradition de 250 personnes, la remise des armes par l'opposition et le contrôle total de tous les points de contrôle de la ville.
En septembre, les hommes armés de Nusra ont ouvert le feu sur 10 villes de Mahard, dans la province de Hama. Le bombardement a tué neuf civils, dont trois enfants, et plus de 30 personnes ont été blessées. Ce groupe a à plusieurs reprises procédé à des sabotages et à des attaques terroristes contre les forces gouvernementales et la population civile de la RAS: des explosions de voitures remplies d'explosifs, menées à la fois par des kamikazes et par une télécommande; attentats-suicides dans les bases des troupes gouvernementales et des forces de sécurité; installation de mines antipersonnel au bord des routes très fréquentées, prise d'otages, etc.
Jabhat al-Nusra est accusé de nombreux crimes de guerre, notamment de représailles contre des soldats de l'armée gouvernementale et des civils capturés, ainsi que du nettoyage ethnique dans des zones habitées par des Alaouites, des Kurdes yézidis et des Druzes. De toute évidence, leur objectif est de contrecarrer la création d'une zone démilitarisée à Idlib et de compromettre la coopération russo-turque en vue de résoudre la situation en Syrie. Le seul moyen de normaliser la situation consiste à unir les efforts des personnes qui en ont marre de la domination des terroristes, ainsi que des Kurdes avec le gouvernement syrien, et à éliminer conjointement les gangs.
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