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rufskin · 1 year
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COTONNADE RUFSKIN
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linstantdavant · 1 year
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Portrait robot du bourgeois, par Régine Pernoud (deuxième partie)
DE LA BOURGEOISIE RÉVOLUTIONNAIRE QUI RENVERSE CHARLES X
Le texte qui suit est un extrait du livre de l'Historienne et Archiviste Régine Pernoud La bourgeoisie, PUF, col. Que sais-je ?, Paris, 1985, p. 7-21.,
Impérialisme et patriotisme au service du commerce
La liberté ! sa défense sur le plan du commerce extérieur a été remarquablement illustrée par le gouvernement anglais qui, toujours en avance sur la France en ce domaine, n’a pas craint d’engager ses forces navales l’année précédente (1839) en Extrême-Orient. L’attaque victorieuse du fort de Bogue à l’entrée de la rivière de Canton, bloquant la ville et bientôt celle de Shang-Haï, a obligé la Chine à s’ouvrir au commerce de l’opium que l’Inde produit en grande quantité — ainsi qu’aux prédications des missionnaires. Il faudrait souhaiter aux dirigeants de la politique française une attitude aussi résolue dans la protection du commerce national. Cette guerre est la première qu’une nation d’Europe ait livrée sur les rivages de la Chine : sujet d’orgueil pour les forces britanniques. L’Extrême-Orient s’ouvre désormais aux exportateurs avec ses débouchés à peu près illimités.
Il est vrai qu’un élan patriotique se fait jour en France et qu’en Algérie il semble qu’on se décide enfin à prendre pied. Après l’héroïque assaut de Constantine (1837), nos troupes que mène le brave général Bugeaud, prévoient sans doute des opérations de plus grande envergure. Bugeaud, on le sait, envisage une colonisation à la romaine et songe à installer sur ce sol plein de promesses des vétérans, des soldats-laboureurs.
En fait l’Afrique du Nord offre surtout à nos portes un champ immense au commerce français : or, à quoi bon produire si l’on ne peut écouler ses produits dans de bonnes conditions ? Les filatures de Manchester ont pris leur considérable essor parce que dans les Indes des populations entières sont vêtues des cotonnades qui en proviennent. Nos industriels doivent le comprendre pour développer ces richesses qui font la prospérité d’une nation et dont finalement tous ses membres profitent ; il faut vendre.
Ainsi peut-on résumer, dans leurs structures essentielles, les préoccupations premières du bourgeois, aux environs des années 1840.
La propriété
Des propriétés foncières souvent issues de la vente des biens nationaux
En dehors du domaine des affaires, son principal souci concerne la propriété qu’il possède — de préférence aux proches environs de Paris, car les longs déplacements l’ennuient et lui feraient perdre un temps précieux pour la conduite de ses activités.
Lui-même ou sa femme, ou l’un et l’autre, ont hérité de leurs parents terres et châteaux acquis lors de la vente des biens nationaux pour quelques poignées d’assignats sous la Révolution. Et il s’agit de toute façon de propriétés de rapport sur lesquelles vivent des familles de laboureurs sous la conduite d’un régisseur. Il y fait bâtir une maison de maîtres que son architecte a trouvé bon d’agrémenter d’une tourelle dans le style moyenâgeux et qu’il a entourée d’un parc à l’anglaise avec un cyprès, une pièce d’eau, des bosquets et des tonnelles qui abritent un Cupidon de marbre — cadeau fait à sa femme. Ses fermages constituent une portion solide dans ses revenus et il ne lui déplaît pas. bien que lui-même ne soit qu’un fusil médiocre, d’inviter à l’automne quelque manufacturier ou grand commerçant, ses confrères, pour une partie de chasse dans les bois qui lui appartiennent.
La propriété : un droit inviolable et sacré
Pour lui, l’article important entre tous de la Déclaration des Droits de l’Homme est celui qui fait de la propriété « un droit inviolable et sacré ». – Il est impitoyable lorsqu’il s’agit de réprimer les abus de ces paysans qui tentent, consciemment ou non, d’invoquer les anciens droits d’usage ; tout braconnage sur ses terres, toute coupe de bois illégale dans sa portion de forêt font l’objet de procès tenacement poursuivis. – Les murs qu’il a fait élever pour clore ses propriétés une fois pour toutes sont pour lui le symbole de ce droit d’user et d’abuser que le Code civil a reconnu au propriétaire il n’y a pas cinquante ans. Achetée par son père à la même époque, cette terre sert d’assiette à l’impôt foncier qu’il verse, moyennant quoi il se sait chez lui.
Défendre le régime bourgeois
Le revenu de sa propriété lui a permis dans sa jeunesse d’échapper au service militaire dont la Révolution a étendu l’obligation à tous les citoyens. Notre bourgeois s’est donc acheté un remplaçant, mais il n’en exerce pas moins un certain service armé dans la Garde nationale que Louis-Philippe a instituée dès 1831 : Pour défendre la royauté constitutionnelle et la Charte, maintenir l'obéissance aux lois, conserver ou rétablir l(ordre et la paix publics
Il s’y retrouve d’ailleurs en bonne compagnie : la garde se compose à peu près uniquement de bourgeois, commerçants, industriels, rentiers ou fonctionnaires ; on impose à chacun de fournir équipement et uniforme, ce qui suffit à en écarter les éléments indésirables. En souvenir de l’ancienne Rome, la garde se divise en légions qui élisent leurs officiers et sous-officiers. Notre bourgeois revêt donc certains jours l’habit bleu, le pantalon garance et se coiffe du shako au plumet tricolore.
Un impôt foncier (cens) qui donne accès au pouvoir politique
Mais ce qui importe surtout pour lui, c’est que l’impôt qu’il verse fait de lui un électeur. Notre bourgeois vote. Il fait partie de ceux qui, versant l’impôt foncier ou la patente, ont en mains les destinées de la nation.
Le régime censitaire a été institué par la Constituante en 1789 et maintenu par la Charte ; celle-ci imposait, pour être électeur, un cens d’au moins trois cents francs, pour être éligible au moins mille francs.
Avec Louis-Philippe le cens a été réduit de trois cents à deux cents francs pour l’électeur et à cinq cents francs au lieu de mille pour être éligible. Le bourgeois appartient à cette classe d’environ deux cent mille électeurs dont les votes déterminent la politique du pays : un pays qui comporte environ trente millions de Français sur lesquels dix millions payent un impôt. Il fait partie de ce que l’on appelle le « pays légal ». Des électeurs censitaires qui le composent, la moitié a plus de cinquante-cinq ans d’âge en 1840. La grande question qui occupera le centre des débats sous le règne de Louis-Philippe sera de savoir si l’on doit, à ces électeurs payant un cens suffisant pour faire partie du pays légal, ajouter un certain nombre de personnalités dont le cens est moindre, mais qui représentent une valeur importante pour le pays : c’est le fameux débat sur l’adjonction des capacités, qui soulèvera des tempêtes à la Chambre, et d’ardentes discussions dans la presse. On considérera finalement que des généraux, des membres de l’institut pourront être électeurs eux aussi, même si leur cens ne dépasse pas cent francs. Car on aurait tort de voir en ce bourgeois que favorise le régime censitaire un adversaire des valeurs intellectuelles.
La vie sociale
Le bourgeois français est un homme cultivé
Le bourgeois français est un homme cultivé, très cultivé même. Il tient à la culture classique qui a fait la gloire des trois siècles précédents.
Lui-même a bénéficié d’une solide formation humaniste, peut-être même dans un de ces collèges de jésuites dont il apprécie la pédagogie bien que, comme tous les libéraux de son temps, il ait voté leur expulsion sous la Restauration.
Il tient même essentiellement à cette culture classique et au latin qui en constitue la base — autant qu’il tient au droit romain qui constitue la base du Code civil ; il applaudira de toutes ses forces à la représentation de la Lucrèce de François Ponsard à l’Odéon en 1843 et considérera le succès de cette pièce comme une revanche sur le scandale d’Hernani.
Très amateur de beaux-arts, il professe, comme tout le monde ou à peu près à l’époque, que « l’antique est la première base de l’art », et rappelle au besoin que Colbert, lorsqu’il envoyait des jeunes gens à Rome, leur recommandait de copier soigneusement la sculpture antique sans y rien ajouter. Si pour lui le grand maître reste David, il est ouvert aux peintres de son temps et voue une fervente admiration à Ingres comme à Prud’hon.
Face à ces œuvres solides dans lesquelles semble s’incarner la vision classique, rien ne l’irrite autant que les fantaisies désordonnées de Delacroix en peinture, de Victor Hugo ou de Lamartine dans les lettres. Amateur averti, il suit le mouvement des salons et se plaît lui-même à collectionner des œuvres d’art d’une valeur éprouvée. Il fait confiance à ces critiques très écoutés que sont un Guizot ou un Thiers. a la suite de ce dernier il voudra avoir son portrait peint par Paul Delaroche et sera transporté d’admiration pour les statues qui décorent l’église de la Madeleine ou pour les bas-reliefs de l’Arc de Triomphe — ceux du moins de Cortot et d’Etex, plus classiques que celui qu’on a confié à Rude.
Il voyage peu mais s’il se permet quelque jour un voyage à l’étranger, ce sera pour visiter la Florence des Médicis. En attendant il achète d’excellentes copies, dues aux élèves des Beaux-arts, des chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne, qui meublent son salon.
Du beau monde dans son salon
C’est dire que cet homme mène une vie rangée mais pas nécessairement austère. Avoir un salon signifie qu’il reçoit. Il reçoit même beaucoup ; ses dîners réunissent des hommes politiques, de hauts fonctionnaires, des manufacturiers — tous hommes vêtus de la tenue noire de rigueur ; leurs femmes, épaules découvertes, chignons hauts, bandeaux encadrant sagement le visage, sont des figurantes dans ces repas qui ressemblent d’aussi près que possible : manières, vêtements, conversations, à ceux que donne M. Thiers.
Portrait de la bourgeoise
Une activité cantonnée à la vie domestique
Il apprécie chez sa femme les qualités de maîtresse de maison. – Elle appartient comme lui à une famille d’industriels, de commerçants ou de fonctionnaires. – De toute façon, elle a reçu une éducation soignée dans une maison religieuse où bons principes, bonnes manières et bons sentiments ne lui ont pas été ménagés. – Elle a durant toute sa jeunesse pratiqué les arts d’agrément, appris la danse, le piano, l’aquarelle. – Elle a par ailleurs apporté à son époux une dot respectable qu’il gère sans avoir à lui en rendre compte puisque celle-ci fait désormais partie de la fortune personnelle du mari.
Son temps à elle s’écoule surtout au foyer : surveiller le personnel domestique, veiller à l’ordonnance des dîners avec un soin que facilite sa connaissance exacte du protocole, grâce aux ouvrages sur le savoir-vivre et les usages en société qui sont alors très répandus.
Ses distractions
La mode, les concerts, le théâtre, où elle accompagne son époux, font ses distractions, ainsi que l’exercice d’une « charité raisonnable » selon l’expression d’Eliza Guizot : comités de bienfaisance, ventes de charité ; et comme elle est sensible et bonne, il lui arrive même, lorsqu’elle apprend que quelqu’un est malade dans les familles d’ouvriers qui sont logées sous les combles de son immeuble, de lui faire porter par sa femme de chambre un bol de bouillon.
Un fils unique pour préserver l’héritage
Elle s’est occupée aussi de l’éducation de son fils, mais cette éducation lui échappe depuis que le jeune garçon, interne dans un lycée parisien, ne passe que quelques heures en famille le dimanche. Il lui est dur de savoir que ce fils qu’elle chérit est élevé dans un encadrement quasi militaire, éveillé chaque matin à cinq heures au son du tambour suivant la stricte discipline du lycée Descartes (aujourd’hui Louis-le-Grand), mais elle reconnaît la nécessité de cette éducation sévère pour le futur polytechnicien, et les plaintes du jeune garçon contre les punitions que distribue à tort et à travers le maître d’études chargé de la surveillance et du silence au dortoir et au réfectoire lui apparaissent comme un mal inévitable. Du reste elle connaît trop son devoir pour s’élever contre l’autorité de son époux, en matière d’éducation comme dans la gestion de leur fortune.
Le ménage n’a que ce fils — les partages successoraux en seront évités — et si pour elle-même elle eût souhaité avoir aussi une fille, du moins se dit-elle que leur prudente abstention lui a évité de mettre au monde un être dont le destin eût été semblable au sien, voué à l’obéissance et à la résignation. Son fils aura la destinée qui sied au sexe masculin, plus favorisé par les lois naturelles.
La contrepartie : la maîtresse de l’époux
Elle n’ignore pas, certes, que — contrepartie aux restrictions qu’ils doivent l’un et l’autre s’imposer — son époux a une maîtresse, mais il a garde d’en faire étalage et se conduit envers son épouse légitime avec toute la délicatesse qu’elle peut souhaiter.
Elle sait qu’elle n’aura à craindre aucun de ces écarts qui peuvent jeter le discrédit sur une famille, et la blesser, elle, dans son honneur. Aussi ne manque-t-elle pas de s’apitoyer sur les femmes chargées d’enfants des familles ouvrières.
Il est vrai, les enfants travaillent et contribuent un peu par leur travail aux besoins de ces ménages sans cesse au bord de l’épuisement : c’est l’argument que compte faire valoir son époux lorsque la loi dont on parle, visant à interdire le travail des enfants de cinq à huit ans dans les usines insalubres, passera en discussion à la Chambre.
L’ambition politique du bourgeois
L’idéal du conservatisme
Pour en revenir au bourgeois lui-même, il serait faux de ne voir en lui qu’un homme aux ambitions limitées. Mais son ambition est autre que celle de son grand-père, qui eût tant souhaité épouser une fille de la noblesse, autre que celle de son père qui désirait être introduit à tout le moins dans la noblesse impériale : son ambition, il l’a mise au service de ses visées politiques et en ce sens il a réussi. Mais il en a une autre : après le siège à la Chambre des Députés, il vise le fauteuil à l’Académie des Sciences morales et politiques. Le bourgeois est un homme assis.
Ce sont là ambitions raisonnables et qui ne pourront mettre en péril la position de ses affaires : il se méfie de l’agitation quelque peu inquiète de ceux qui, par la spéculation, par l’accélération de leur industrie ou, plus grave encore, par la hardiesse de leurs conceptions politiques, menacent la sécurité à laquelle — après tant d’avatars ! — on se trouve parvenu sous le règne de Louis-Philippe. À tout ce qui menace cette sécurité il faut imposer un frein. C’est à quoi s’emploie un ministre parfaitement conscient des intérêts supérieurs du pays, Guizot, lequel sait à la fois stimuler une jeunesse turbulente (« Enrichissez-vous par le travail et la pratique des vertus morales ») et tempérer ou aplanir tout ce qui, à l’intérieur ou à l’extérieur, risquerait de provoquer une marche en avant désormais inutile.
À toute turbulence sociale, opposer l’inertie de l’administration
Au reste le bourgeois sait que la société possède un appareil d’institutions sur lesquelles on peut se reposer en toute confiance : cette administration dont l’a doté Napoléon, qui fut en réalité l’homme de la bourgeoisie ; on ne lui doit pas seulement la banque et l’université, mais cette précieuse mise au point d’une mécanique intérieure que lui-même résumait en trois mots : « mes gendarmes, mes préfets, mes prêtres ».
Dommage qu’à lui-même on n’ait pu en son temps appliquer ce système de freinage si précieux dont il a doté la France — en l’espèce son administration car, irresponsable et anonyme, capable par sa seule force d’inertie de paralyser toutes les turbulences, d’entraver toutes les initiatives irréfléchies, de couper court à toutes les inventions personnelles, l’administration française permet, avec une admirable continuité et dans un silence efficace, de mettre en œuvre, puis de poursuivre toutes les entreprises propres à assurer la stabilité des classes dirigeantes, celles qui ont fait la preuve de leur aptitude à détenir le pouvoir réel. Tandis que les jeux de la politique amusent le public et fournissent des dérivations à des ardeurs combatives qu’il vaut mieux tolérer, du moins en apparence, pour n’avoir point à les combattre de front, l’administration, elle, demeure ; avec le Code civil, elle est le grand œuvre du grand homme.
L’idéal napoléonien : administration et Empire
Aussi notre bourgeois a-t-il été le partisan enthousiaste du retour des cendres de Napoléon, que le roi des Français a réclamées et qui, revenues de Sainte-Hélène, sont installées cette année même, en 1840, à la crypte des Invalides, en attendant le somptueux tombeau dont on a confié l’exécution au plus grand des sculpteurs, Pradier.
C’est à Napoléon qu’on doit d’avoir mis le point final à l’organisation même du pays grâce à cette armée de fonctionnaires, réglementée par un cadre supérieur, un cerveau qui se trouve à Paris. Nulle part dans l’Histoire, on ne trouvera semblable réussite, sinon à Rome même, cette Rome sur laquelle s’est calquée la France bourgeoise. Car la France est à l’image de l’Empire romain. On ne peut la désigner que par le nom de sa capitale : Paris. Rome résumait l’immense Empire romain ; Paris résume la France, et bientôt son immense Empire.
Anticléricalisme, mais tolérance d’une Église d’État pour maintenir l’ordre social
Et c’est en ce sens que, bien qu’ayant hérité du solide anticléricalisme de toute la bourgeoisie, qui ne jure que par un Voltaire ou un Diderot, notre bourgeois approuve pleinement aussi le Concordat qui complète l’œuvre du grand homme et qui d’ailleurs ne fait que renouveler celui qu’avait conclu jadis le premier de nos monarques, François Ier.
Une Église d’État, pourvue de cadres qui sont autant de fonctionnaires : prêtres et évêques, est un garant de l’ordre social. Il faut bien promettre à ceux qu’écrase le libre jeu des lois naturelles un monde meilleur après celui-ci. Il faut une religion pour le peuple. Et Voltaire le premier en savait la nécessité. Deux conditions toutefois : que cette Église, payée par l’État, soit soumise à L’État et n’aille pas chercher des consignes ailleurs que dans ce pays légal qui assure l’existence de ses membres ; – il est intolérable que récemment (cela s’est passé en 1837) le pape ait renouvelé ses antiques prescriptions contre le prêt à intérêt dont chacun sait qu’elles sont définitivement périmées. Un pape réactionnaire ! Une Église qui se trompe de siècle ! Des prohibitions remontant à ces temps obscurs du Moyen Âge pendant lesquels le commerçant était brimé et la manipulation de l’argent interdite ! – L’autre condition, c’est que l’Église ne soit pas admise à diriger les cerveaux de la société éclairée. Qu’elle instruise le peuple, c’est fort bien, tant qu’il s’agit d’une bonne instruction élémentaire et technique formant des ouvriers honnêtes et capables ; mais qu’elle ne touche ni à l’université ni aux grandes écoles, réservoirs d’une jeunesse qui doit être formée à l’efficacité, au service de l’État, à la poursuite des légitimes ambitions de la société bourgeoise.
De même peut-on concéder à l’Église quelques avantages honorifiques et reconnaître son aptitude à bien élever les filles de la bourgeoisie, en leur inculquant une saine résignation à leur état et quelque crainte du péché —, ce péché de la chair qui, chez les filles, peut avoir des conséquences catastrophiques du point de vue social.
Car notre bourgeois serait volontiers manichéen à ses heures : une seule faute, celle de la chair — et elle est forcément moins grave pour l’homme que pour la femme, puisqu’elle n’entraîne pas les mêmes conséquences naturelles.
À la recherche d’une raison d’être
Ah certes ! cet univers de l’argent est par bien des côtés méprisable. Aussi le bourgeois ne cherche-t-il pas à se glorifier de sa richesse. Non, contrairement à ce que l’on croit, le bourgeois n’éprouve en réalité que mépris pour l’argent. Ce qu’il honore, c’est uniquement ce que l’argent lui a permis d’acquérir : les objets d’art qui peuplent son salon, les éditions précieuses qui commencent à meubler sa bibliothèque. Or il est bien certain que tout cela nécessite une élite.
Ce n’est pas le bourgeois certes, on le reconnaît volontiers, qui alimente les belles-lettres et les beaux-arts, mais c’est autour de lui et dans la société qu’il crée et qu’il maintient que peuvent vivre ceux qui se consacrent aux lettres et aux arts. Cette noblesse de l’esprit qui fait la grandeur d’un pays, elle ne peut subsister que grâce à ceux qui ont eux-mêmes acquis suffisamment d’opulence pour la faire vivre, et l’on peut en dire autant des découvertes scientifiques : Ce n'est pas le riche qui fait souvent ces sublimes découvertes, bien que ce soit lui quelques fois, mais c'est lui qui les encourage, c'est lui qui contribue à former ce public instruit pour lequel travaille le savant modeste et pauvre. C'est lui qui a les vastes bibliothèques ; c'est lui qui lit Sophocle, Virgil, le Dante, Galilée, Descartes Bossuet, Montesquieu, Voltaire. Si ce n'est lui, c'est chez lui, autour de lui qu'on les lit, les goûte, les apprécie, et qu'on réunit cette société éclairée, polie, au goût exercé, pour laquelle les génies écrivent, chantent et couvrent la toile de couleurs.
Il n’y a rien à ajouter à cette constatation de Thiers énonçant tout ce qui justifie à ses propres yeux l’existence du bourgeois.
Conclusion sur le régime bourgeois
Le pouvoir politique d’une petite minorité
Soulignons tout de suite l’objection qu’on ne manquera pas de formuler à la lecture de ce portrait-robot du bourgeois : c’est celui d’un très grand bourgeois comme il y en eut assez peu en France ; vers 1840, nous l’avons vu, le nombre des électeurs ne dépasse pas cent quatre-vingt-dix mille pour environ trente millions de Français. Par cela seul qu’il fait partie du pays légal, le bourgeois décrit ne correspond en effet qu’à une très petite minorité.
Mais cette minorité est celle qui gouverne et par conséquent détient le pouvoir. Il ne s’agit pas seulement du pouvoir politique : l’administration est à son service ; ce n’est que plus tard, et surtout au XXe siècle, qu’elle se trouvera de plus en plus indépendante des personnalités politiques élues — avec encore bien des exceptions !
Une petite minorité, modèle de tout le Pays
D’autre part, l’influence de cette minorité s’exerce en profondeur et cela d’autant plus que, par ses intérêts, par ses préoccupations familières, une fraction importante de la population — celle qui compose à Paris la Garde nationale — est toute disposée à accueillir cette influence ; il n’est pas une boutique où l’on n’accorde au bilan annuel, à l’actif et au passif, le même intérêt que le grand banquier ; pas une petite entreprise qui ne se ressente de l’importance nouvelle de la grande industrie, pas un petit rentier qui ne surveille le cours des valeurs en Bourse avec un intérêt aussi actif que le grand financier. Enfin, pas un notaire de province qui ne se fût senti honoré, comblé d’aise, à l’idée de recevoir Cunin-Gridaine ou d’être reçu par lui.
Ce bourgeois est donc parfaitement représentatif d’une classe qui déborde largement le pays légal et dont la mentalité sinon les structures se calquent sur la sienne, cela jusque dans les provinces les plus lointaines, ou disons plutôt dans les plus lointaines petites villes de province, puisque le bourgeois demeure l’homme de la ville.
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adhadjer14 · 1 year
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Algérien Kabyle dress ,
Jusqu'au début du xxe siècle, le péplum retenu par deux fibules, appelé akhellal, constitue la pièce principale du costume kabyle. Il est souvent confectionné à partir de laine non teintée, toutefois, il existe des modèles plus compliqués, parcourus de stries verticales polychromes. Le timelhaft est l'autre vêtement ancien connu,cette pièce d'étoffe rectangulaire en fine cotonnade blanche ou gaze serrée, est retenue également aux épaules par de grandes fibules (tikhlatin).
Toutefois, l'ancienne taqendourth, première tunique en laine cousue sur les côtés qui s'enfile sous le péplum à fibules, s'introduit dans la région et révèle l'influence citadine de l'ancienne gandoura.Au début du xxe siècle, les tissus manufacturés poussent les villageoises à renoncer progressivement au tissage de l'akhellal.La taqendourth devient alors l'élément principal du costume féminin.
Puis, la robe kabyle s'agrémente d'une quantité importante de passements aux couleurs vives qui dessinent des motifs compliqués en guise de véritables broderies
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damianeicker · 7 months
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Belle endormie
Par la fenêtre passe un rais chamarré d’orGlissant sur la blanche nacre d’une épaule dénudée;Quelques mèches obsidiennes viennent la caresserQui bientôt rejoindront l’oreiller où tu dors. La soie d’une cotonnade couvre le doux satinDe ta gorge délicieuse, paisible, alanguie;Tel le frôlement d’une vague sur la dune assoupieLa frêle étoffe dessine la coupole de ton sein. La cambrure de ton flanc,…
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actu24hp · 1 year
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L’art subtil du métissage
La technique du patchwork Très originale, cette œuvre est peinte à l’acrylique sur un assemblage de tissus molletonnés, surpiqués de coutures en losange. Ses bordures associent de petits coupons de cotonnades fleuries, cousus côte à côte, dans la plus pure tradition du patchwork, aussi appelé « quilt ». Faith Ringgold adopte dans les années 1980 cette pratique apportée par les premiers colons…
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forboutiquethings · 6 years
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fannybformation · 4 years
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fashionbooksmilano · 4 years
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L’étoffe de ma garde-robe
Indiennes, toiles peintes, toiles de Jouy dans la mode du XVIIIe siècle à nos jours
a cura di  Aziza Gril-Mariotte
SilvanaEditoriale, Cinisello Balsamo 2019, 128 pagine, 80 ill., francese        ISBN  9788836643950
euro 22,00
email if you want to buy [email protected]
Cette exposition pose un nouveau regard sur la place des cotonnades dans le vêtement féminin et masculin. La mode s’est exprimée dans la coupe des vêtements, mais aussi dans les motifs des toiles imprimées, notamment ceux créés à la manufacture de Jouy, dont le renouvellement fréquent et l’évolution ont participé à l’essor d’un marché des cotonnades à destination de consommateurs avides de nouveautés. Articulé autour de quatre thématiques – « perses des Indes et perses de Jouy », « modes en fleurs », « motifs géométriques et palmettes » et « revival toiles de Jouy » –, cet ouvrage amplement illustré et enrichi d’articles de spécialistes et de chercheurs nous éclaire sur la création des motifs pour la mode, sur leur renouvellement et leur réinterprétation au fil du temps.
Jouy-en-Josas, Musée de la Toile, octobre 2019 - février 2020
11/09/20
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marie-chatelaine · 2 years
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Le paysage superbe sous la neige prend des teintes éclatantes aux reflets irisés : blanc brillant qui revêt les arbres, les toits, le sol d'un habit soyeux, de lourdes cotonnades. Le paysage fait silence sous la neige épaisse, il réfléchit, il attend. La nature se fait humble et modeste sous la chape de froid.
- Richard Fabi -
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“Varvara Stepanova Vêtue d'une Robe Taillée dans un Tissu Produit d'après ses Dessins à la Première Fabrique Soviétique de Cotonnades Imprimées" par Alexandre Rodchenko (1924) à l'exposition “Elles Font L'Asbtraction” au Centre Pompidou, Paris, juillet 2021.
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rufskin · 3 years
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Cotonnade 
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lamergelee · 4 years
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“La vie conne et fine de Gustave F.” [épisode 14]
[Lire les épisodes 1, 2, 3, 4, 4 bis, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13] Le jour 14, Gustave voulut encore sortir dehors. Ce jour-là, tard, sur les coups de midi, midi un quart, Gustave se réveilla entouré d’un vol de hérons stylisés qui migraient vers les brumes sur la soie chiffonnée de son kimono. Un beau soleil oblique filtrait d’entre les rideaux jusqu’au canapé, sa joue grise près de l’accoudoir chauffait, le sang battait douloureusement contre ses tempes, il avait assez soif, la bouche pâteuse, l’haleine effrayante. Il ouvrit un œil d’oiseau pour distinguer l’heure à la façade de la box sous la TV, il ne remua pas d’abord, réfléchissant s’il fallait se réjouir ou au contraire se désoler d’avoir bouffé déjà la moitié de la journée, mais réfléchir le meurtrissait de trop. Il avisa autour de lui l’environnement plus immédiat, la table basse à hauteur de son nez où traînaient de la veille le DVD de Ghostdog, celui de Kagemusha, les restes d’une boîte de makis Picard, un wakizachi planté dans la planche à saucisson (arme que son père avait soi-disant fait venir de chez un maître de l’acier de Kyoto pour un de ses anniversaires, mais dont il avait trouvé par hasard l’équivalent exact chez Pier Import), les cadavres de bouteilles d’Asahi et le Yamazaki 18 ans d’âge qu’il avait torpillés, et il se dit que tout ce Japon d’hier l’avait salement démoralisé. La Saudâji, sans doute, comme disaient les anciens Nippons convertis par les Portugais. Il finit par mobiliser ses forces pour se mettre debout, et se mouvoir sur du coton jusqu’au miroir à pharmacie en quête d’un Doliprane à faire passer dans un fond d’eau. À la réflexion, il coupa le cachet en deux, car le rationnement ne parlait plus de finir. Retour au salon, il écarta d’un gros doigt le rideau pour jeter dehors un de ses tout petits yeux. La lumière l’écorcha. Il aperçut ses verres correcteurs sur la table qu’il enfourcha, renonça à rebrancher son smartphone et l’allumer de crainte des appels en absence, principalement ceux de son père, qui à cet instant précis lui était odieux. Il se dit qu’il n’était pas juste, la gueule de bois le rendait toujours un petit peu amer, il fallait être plus gentil, le pauvre vieux en avait bavé dans son existence, enfant il avait enduré tout de même la guerre mondiale, et perdu plusieurs proches. Au moment de l’épuration surtout. Il se convainquit qu’aujourd’hui il faudrait sortir prendre en l’air, pourquoi pas faire un brin de sport. Il mit à ébouillanter une casserole de café et entreprit d’enluminer à la main son attestation de sortie. Un gros quatre quarts d’heure plus tard il était prêt. Masque de ski sur la bobine toujours, mais cette fois comme le motif coché sur le papier tenait à l’« activité physique individuelle des personnes et aux besoins des animaux de compagnie », il décida de se transporter plus léger en bas de l’immeuble que la fois d’avant pour les courses : il avait enfilé un t-shirt et un short. Il n’avait pas retrouvé de chaussettes en cotonnade blanche élastique, seulement de la laine Burlington. Ça le serrait un peu dans les sandales de plastique pour la mer, mais on ferait avec. « Bonne promenade ! se cria-t-il à lui-même en repoussant la porte palière. De la prudence, surtout ! de la prudence ! » Et il agita sa banane contenant ses papiers en se regardant s’éloigner. Dans la rue, pas un chat, tant mieux parce que maintenant qu’il était en public il ne se sentait pas tellement à son aise avec ses cannes poilues qui frisaient à l’air libre et son ventre gainé par le maillot qui avait dû rétrécir au lavage ou alors c’était le vin. Bref, il commença ses exercices par une petite série de pas chassés – mollo quand même, pas la peine non plus de se faire un claquage, et éviter surtout de dépasser le fameux kilomètre au-delà du pâté de maison. Tout d’un coup, comme il allait partir sur quelques mètres en foulée talons-fesses, il resta en arrêt devant un spectacle qui l’estomaqua. Il releva un peu son masque Decathlon pour mieux voir. Au loin, sur la chaussée qui miroitait comme l’eau, venait au pas une forme floue dans le soleil, une forme de canasson montée par un être mystérieux, en uniforme, casqué et aussi masqué. Un fantôme de la cavalerie nordiste dans un Anthony Mann ou quelque guerrier médiéval échappé de la matière de Bretagne. Il était en arrêt, en extase serait mieux dire, écoutant dans le grand silence viral le pas merveilleusement lointain du cheval. Clic clop, clic clop, clic clop. Était-ce le vieux Verlaine qui lui gémissait au même instant à l’oreille ?
Bon chevalier masqué qui chevauche en silence, Le Malheur a percé mon vieux cœur de sa lance Gustave restait là, ses gestes suspendus, la mâchoire entrouverte, les yeux élargis d’un ravissement sans raison, presque pris de frissons que ne justifiait pas la brise légère qui se levait. Le sang de mon vieux cœur n’a fait qu’un jet vermeil, Puis s’est évaporé sur les fleurs, au soleil. L’ombre éteignit mes yeux, un cri vint à ma bouche Et mon vieux cœur est mort dans un frisson farouche. La grande créature centaurine continuait d’approcher lentement, un crépitement d’ondes radio sourdait à intervalles du bleu kevlar de l’uniforme, plus bas un tonfa noir battait tel une Durandal le flanc mafflu de l’animal, et Verlaine ou une autre voix suave continuait : Alors le chevalier Malheur s’est rapproché, Il a mis pied à terre et sa main m’a touché. Son doigt ganté de fer entra dans ma blessure Tandis qu'il attestait sa loi d’une voix dure. La voix ne croyait pas si bien dire. Le bourrin étant arrivé à son niveau, Gustave entendit que de la selle de la bête on l’abordait : « Papiers, s’il vous plaît. » Il tendit sans barguigner son attestation et son passeport. L’être un peu irréel sur le cheval examina les documents. C’était un homme moustachu, d’une trentaine d’années tout au plus, les épaules larges dans son pare-balles bleu et sa polaire fine, le port altier sous la bombe noire. Les flancs du cheval luisaient au soleil. Gustave aurait voulu se renseigner sur les conditions de recrutement, se promit de se renseigner dès qu’il serait chez lui. « Hum, du sport, hein ? » Gustave dit oui, rentra l’estomac et rezippa sa banane, il aurait voulu prolonger l’échange, s’enquérir, s’intéresser plus, susciter vraiment le dialogue mais déjà l’agent de police et sa monture trottaient plus loin, vers le contrôle d’un nouvel athlète au bout de la rue. (A suivre).
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teonnaelliottart · 4 years
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Traditional Caribbean fashion
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Dresses
Gaule / Golle Creole - White, floating cotton dress with long sleeves worn to ceremonies.
Douillette – heavily patterned, brightly coloured dress worn daily.
Titane – shows the shoulders
Cotonnade – velvet or satin, worn on the holidays
Grand’ robe – printed cotton or silk, worn with a scarf, petticoat and gold jewellery
Coiffes / Tetes (headdress) Arbitrary laws forbade freedmen to wear hats and womens hats werereserved for Caucasian women. Therefore, black women wore a square of brightly coloured plaid fabric around the head
Madras Cloth
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traitor-for-hire · 5 years
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Jyn se réveille avec le loup enroulé autour d'elle, une patte protectrice posée sur son bras et la douce odeur de la fourrure dans les narines, et l'espace d'un instant elle ne ressent que la paix de sa présence. Une sensation de sécurité. Puis elle se souvient.
Le feu salvateur brûle toujours, faiblement, mais diffuse encore une chaleur précieuse dans la grotte. Entre ça et la chaleur corporelle de Cassian elle n'est pas complètement gelée. Mais il y a des glaçons d'un pied de long pendus à l'entrée, brillants d'un éclat sombre qui est clairement la lumière du jour.
Ça va être une dure journée.
Saw dans son tombeau de glace dans la vallée, Maia et Rue et Bodhi et les autres loin d'ici, en exil et Dieu sait si je les reverrai jamais. Ce n'est qu'une question de jours avant que l'Empire n'envoie des hommes pour découvrir ce qui s'est passé ici. Oh Seigneur, Seigneur, tout ce qui s'est passé ici…
Et nous deux, terrés ici comme des rats en pleine tempête.
Il est trop risqué de rester cachés, quand la fumée de leur feu doit déjà s'élever dans le ciel depuis l'entrée de la grotte. Aussi visible qu'un signal ou qu'une bannière à flanc de montagne, criant Il y a quelqu'un ici, regardez !
S'ils s'en vont à pied, Cassian pourrait atteindre les terres basses au bout d'une journée à marche forcée, mais elle ne peut pas se leurrer et imaginer qu'elle ira très loin. Pas dans cette neige, en manches de chemise. Pas de manteau, pas de gants, de bonnet ou de capuchon ; pas d'armes en dehors des deux épées inutiles qu'elle n'a même pas dégainées, pas d'outils magiques si ce n'est l'athame glissé dans sa ceinture. Toutes ces années passées à copier dans son grimoire avec diligence, et il est maintenant enfoui sous une moitié de montagne. Tous les sorts qu'elle a jamais réalisés ou espéré pratiquer, disparus, en même temps que le reste de sa vie. Elle a des bottes aux pieds et un bout de cotonnade autour du cou comme un simulacre d'écharpe. Et une demi-douzaine de cristaux pendus à son cou. Rien d'autre.
Tout ce qu'il me reste, c'est ce que je suis.
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borgien · 6 years
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Chambre 67.
Les corps sont posés doucement sur la cotonnade fine, les lèvres retiennent encore les mots crus du désir...
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esidwaya · 3 years
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Expo Yeelba 2021 : une vitrine de promotion du Faso dan fani
Expo Yeelba 2021 : une vitrine de promotion du Faso dan fani
L’association Yeelba en collaboration avec le ministère en charge des affaires étrangères organise du 4 au 7 novembre 2021, à Ouagadougou, la 2e édition de l’Expo-Yeelba, un cadre d’échanges et d’exposition des produits issus du coton burkinabè. L’ouverture officielle de la cérémonie a eu lieu, le jeudi 4 novembre 2021. L’association Yeelba est dans sa dynamique de promotion de la cotonnade «…
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