Tumgik
#comment être reconnu par ses pairs en musique
swedesinstockholm · 3 months
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20 février
en revenant du dentiste je suis passée au workshop d'afterwork du casino, j'étais en retard et je me suis trompée d'endroit et je suis arrivée toute échevelée. y avait deux médiatrices (mon ancien job, si j'avais pas tout gâché avec mon autosabotage j'aurai peut être fini par avoir un vrai poste fixe au casino, je me demande si la femme à l'accueil m'a reconnue) et donc y avait les deux médiatrices et un type qui s'amusait tout seul avec un synthé moog, il parlait anglais et d'après ce que j'ai entendu il était étudiant. il est parti avant la fin parce qu'il était invité à une fête qu'il appelait steak party mais je sais pas si c'était une blague ou pas. la médiatrice non plus elle savait pas. il leur a demandé ce qu'elles faisaient après le travail et la blonde a dit: rentrer chez moi, manger, dormir et recommencer le lendemain d'un ton très lassé de la vie. la brune devait déménager ses quinze paires de chaussures et ses trois cent kilos d'habits dans son nouvel appartement depuis chez ses parents.
j'aurais aimé leur demander ce qu'elles faisaient à côté de leur job de médiatrice, comment elles payaient leur loyer, pourquoi elles y étaient arrivées et pas moi, mais j'ai pas levé la tête de mon moog. de son moog. c'était le moog de la brune, elle s'en sert dans ses perfs, je sais qui c'est maintenant, elle avait fait une perf dans la cave du casino pour la nuit des musées mais on était pas rentrées parce que c'était trop cher. je crois qu'elle est curatrice aussi. elle a racheté le moog à un ami à moitié prix (300 euros). je lui ai dit que je voulais m'acheter un synthé moi aussi. j'aurais bien aimé lui demander ce qu'elle faisait comme musique aussi, mais mes capacités sociales sont au plus bas et je savais pas comment m'y prendre. j'arrivais même pas à parler clairement, sans bafouiller. c'était plus simple de rester plongée dans mes expérimentations sonores sur le moog, j'avais l'impression d'être une magicienne en tournant tous les petits boutons qui faisaient des sons trop COOL je suis obligée de m'acheter un korg maintenant.
mais je dois aussi me faire extraire une dent et ça coûte 650 euros et j'avais envie de pleurer dans la voiture quand maman m'a dit que je devrais vraiment trouver un moyen de gagner de l'argent, ça me semble tellement impossible comme tache que j'ai dit ou je peux sauter d'un pont, ce serait plus simple. j'ai pas réussi à contrôler mes pulsions morbides, elles m'ont échappé et elles se sont déversées sur l'autoroute de la frontière belge. elle m'a dit de me RENSEIGNER pour voir si je pouvais pas avoir des aides c'est pas COMPLIQUÉ quand même et dans ma gorge ça poussait parce que j'arrivais pas à lui expliquer que si c'était compliqué, que ça faisait partie du problème, que j'arrivais pas à faire ces choses-là parce que quelque chose cloche très profondément dans mon fonctionnement, c'est pas juste de la phobie administrative ou de la flemme ou que sais-je, j'avais envie de lui crier oui mais pour pouvoir faire ça d'abord il faudrait que j'aie envie de vivre! c'est de l'autosabotage comme avec tout le reste. je veux pas vraiment me sortir de La Situation. y a quelque chose à l'intérieur de moi qui veut pas, qui veut pas avancer.
j'avais l'impression d'être complètement à l'ouest chez le dentiste en plus. j'étais pas à l'ouest, mais je donnais cette impression. j'avais l'impression que la secrétaire avait pitié de moi. sinon j'ai bien aimé sentir les doigts du dentiste me tenir la mâchoire, quand la machine dans ma bouche commençait à devenir trop désagréable je me concentrais sur la sensation de ses doigts contre ma peau. ce weekend j'ai lu un livre qui s'appelle vierge de constance rutherford, j'ai lu jusqu'à trois heures du matin puis toute la matinée pour le finir. l'écriture était pas terrible terrible et j'y ai trouvé plein de maladresses mais je pouvais plus m'arrêter. ça parle d'une fille de 25 ans qui habite avec sa grand-mère et qui est toujours vierge, mais elle finit par se rendre compte qu'en fait elle est lesbienne et quand elle s'en rend compte elle couche avec une fille et hop c'est fait elle est plus vierge et elle se sent normale et on la respecte à son travail elle prend des initiatives et elle décide de quitter sa coloc avec sa grand-mère et elle arrive enfin à jouer la scène de théâtre qu'elle arrivait pas à jouer parce que la prof lui disait qu'elle était pas assez sensuelle. elle s'est inscrite à des cours de théâtre parce qu'on lui disait qu'elle avait pas de corps. mais à la fin c'est le sexe qui lui a donné un corps.
tout d'un coup j'ai été prise d'un énorme doute concernant cette histoire de perf. non mais pour qui je me prends? j'ai pas de corps moi non plus. enfin personne m'a jamais confirmé que j'en avais un en tout cas. ça me fait penser à une interview de vincent dedienne où il disait que son premier spectacle était pas terrible parce qu'à l'époque il avait jamais fait l'amour et donc il avait pas de corps lui non plus. ça me semble être un passage obligé pour monter sur scène. est-ce que ça veut dire que je dois trouver quelqu'un qui veuille coucher avec moi avant de pouvoir considérer cette histoire de show? mais avant de pouvoir coucher avec quelqu'un je dois faire une psychothérapie. et avant de pouvoir faire une psychothérapie je dois trouver une psy qui prend des nouveaux patients. autrement dit c'est pas près d'arriver.
dans le livre sa vulve se met à chanter pour lui signifier qu'elle en peut plus et que ça commence à être une question de vie ou de mort. moi la mienne elle chante pas mais elle se manifeste sous forme de flash visuels. des flash intempestifs dans lesquels je me jette sur des gens pour les embrasser à pleine bouche et presser mon corps nu contre le leur. pas le dentiste, mais beaucoup de gens. principalement r. ces derniers mois. parfois je le mords. c'est son premier roman, elle l'a écrit dans le cadre de son master de création littéraire à paris 8. je me suis dit que je pouvais faire mieux. depuis j'ai commencé drifts de kate zambreno, c'est un peu chiant (je peux faire mieux) mais j'ai appris que les jours où elle travaillait pas à l'université, son quotidien ressemblait trait pour trait au mien: beaucoup de canapé et d'internet et de lecture et de email checking et de masturbation et de vidéos d'actrices interviewées dans des talk shows et même des séries, ce que je m'interdis pendant la journée, et parfois au milieu de tout ça, des moments d'écriture.
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beatlesonline-blog · 1 year
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joaniepencil · 3 years
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L’île de l’amour
Chapitre 2
Résumé : Rosie Gagné fraichement arrivé sur l’île de Jersey et tombe sous le charme du plus beau célibataire de l’île, Marshall Syverson, riche producteur de pomme de terre.
Duo : Marshall Syverson (Henry Cavill UA!) x Rosie Gagné
Avertissement : !8 ans et plus! Smut! Mention de mort, alcool. Insécurité corporelle.
Longueur :4400 mots.
Bonne lecture
La banque était toute proche de la salle de sport et elle pouvait y aller à pied. Comme elle avait peu de temps, elle n’attacha pas ses longs cheveux blonds et les laissa séché dans le vent de ce beau matin lumineux.
Quelques hommes se retournèrent sur son passage, Rosie attirait le regard même si elle n’en avait pas conscience, ses belles courbes et ses longs cheveux blonds en cascade dans son dos donnaient des envies de luxures à plusieurs.
Elle ouvrit rapidement le bâtiment qui abritait sa petite banque. Julia l’attendait patiemment devant la porte. Les deux femmes se saluèrent rapidement en entrant.
Julia était une gentille vieille dame mais elle n’avait pas assez de vigueur et d’audace. Elle se laissait facilement impressionner par des situations difficiles à régler. Rosie au contraire adorait les cas compliquer. Elle aimait se démerder toute seule et réussir à plaire au client et à sa gestionnaire.
C’est probablement pour cette raison qu’elle avait été nommée responsable de la succursale, même si Julia travaillait pour la Desjardins Bank depuis plus de 20 ans.
La journée passa rapidement, les clients étaient gentils et faciles à satisfaire. En fin de journée, Rosie refermait la banque quand son téléphone sonna.
-Allô?
Elle se dirigea vers la salle de sport où elle avait laissé sa voiture. Elle traversa la rue.
-Salut ma poulette, comment ça va ? Lui dit la voix chaleureuse de son ami Antoine.
-Salut Antoine! Ça va très bien et toi comment tu vas?
Sa petite voiture rouge l’attendait sagement. Elle déverrouilla sa portière et s’installa au volant.
-Qu’est ce que tu fais de bon ce soir? Tu as envie de boire quelques verres avec moi?
Rosie repoussa une mèche de ses cheveux derrière son oreille.
-Pourquoi pas. On va manger avant ?
Antoine s’excita d’un coup.
-OUI ! J’ai tellement de chose à te raconter. On se rejoint au Little Drift? À 19h?
-Super.
Rosie raccrocha, Antoine était un très gentil garçon, beau comme un cœur mais tellement gai! La soirée promettait d’être haute en couleur. Rosie mit un joli chemisier fuchsia qui mettait en valeur sa poitrine généreuse et une paire de jeans bleu marine simple qui lui faisait de jolies fesses. Elle avait envie de danser, elle enfila donc une paire de basket noir a paillette.
À 19 heures tapant, les deux amis se retrouvèrent assis dans le charmant petit restaurant Little Drift. L’endroit était bondé, malheureusement ils avaient eu une table en plein centre mais cela n’empêchait pas Antoine de faire rire Rosie aux éclats. Ils parlaient surement trop fort et l’alcool aidant ils s’en moquaient totalement.
Ils avaient déjà une bouteille de vin de bu. Quelques clients les regardaient de travers.
-Oui ma blonde rit fort pis mal en plus, dit Antoine à la ronde avant de plaque un gros baiser sur les lèvres de la belle blonde. Rosie rit d’autant plus. Elle était d’humeur très joyeuse ce soir. Elle se confia à son ami en baissant le ton.
-J’ai peut-être rencontrer quelqu’un…
Antoine faillit s’étouffé avec sa bouchée de hamburger.
-Non, sérieuse? C’est qui? Il fait quoi? À St-Martin?
Rosie rougit.
-Je l’ai rencontré au travail. Il était fâché à cause de la vieille pas foutu de donner un bon service. Bref, je l’ai revu au gym. Il est super fin. Il m’a donné des trucs pour ne pas me blesser. Antoine était suspendu à ses lèvres.
-Pis? Il est comment?
-Il est beau comme un Dieu grec, il est très grand genre 6 pied, des beaux yeux bleus, il s’entraine. Je te jure il est large de même. Elle écarta ses mains d’environ un mètre.
-Pis ? Lui as-tu proposé de sortir? Quelque chose? Au pire tu peux lui proposé de le sucer un peu…
Rosie lui donna une tape sur le bras.
-Innocent.
Elle se mit à rire.
-Ben non tu sais ben que non.
Antoine lui versa un autre verre de rosé.
-Je sais calvaire! À moins d’être dans ta foutu banque, t’es pas foutu d’être entreprenante.
Rosie rougit en haussant les épaules.
-Ce n’est pas de ma faute!
Antoine vida son verre.
-Ce n’est pas la faute du voisin.
Rosie se leva. Antoine saisit sa main.
-Je vais juste aux toilettes!
Il lui fit un baisemain.
-Sois prudente mon amour! Je t’aime tellement!
-T’es con! Elle retira sa main. En se rendant aux toilettes, elle vit juste derrière eux une grande table pour une dizaine de personne. Elle reconnu certaine personne mais surtout Marshall Syverson au bout de la table. Évidemment il avait vu le petit manège d’Antoine. Il avait une vue directe sur son dos. En passant près de lui, il lui fit un petit signe de la tête. Elle lui fit un petit sourire. Si elle avait pu, Rosie serait partie en courant chez elle. Si elle voulait avoir l’air célibataire c’était ratée.
Elle soupira assisse sur le bol de la toilette. Merde! Pour une fois elle avait un flirt avec un homme extra sexy, Antoine était en train de tout gâché avant même qu’elle n’ait eu le courage de faire quoi que ce soit. De toute façon, Marshall ne voudrait surement pas d’une petite grosse comme elle.
Elle se repoudra le nez et remit une couche de rouge à lèvre. En soupirant elle sortit de la salle de bain. Elle n’allait quand même pas gâchée sa soirée pour des conneries qui n’arriveront probablement même pas.
Elle avait dessaoulé un peu. Elle passa devant la table de Marshall, droite et fière.
« Tu mesure 6 pied »
Elle ne le regarda pas et s’accouda au bar pour se commander autre chose que du vin.
-Bonsoir Rosie.
Elle connaissait bien cette voix de baryton dans son oreille. Les frissons parcoururent son échine. Elle se retourna en souriant.
-Marshall! Bonsoir.
Il se commanda un whisky.
-Tu passe une belle soirée avec ton… amoureux?
Rosie secoua la tête vivement.
-Non! Enfin oui je passe une bonne soirée avec Antoine. Il est seulement mon ami.
Marshall haussa les sourcils.
-Un ami très proche.
Il prit une gorgée.
-Ma foi tu es jaloux?
Elle se plaqua les mains sur la bouche choquée par sa propre audace. Marshall sourit en coin.
-Peut-être…. Passe une belle soirée.
Il fit mine de partir.
-Nous allons au Ten après si jamais ça t’intéresse… de prendre un verre. Toi et tes amis…
Marshall lui fit un magnifique sourire.
-D’accord, je vais regarder ça.
Rosie se rassit sous le regard éberlué d’Antoine.
-Mais qu’est ce qui vient de se passer? Tu connais Marshal Syverson? Elle hocha la tête rapidement. Non c’est lui le gars que tu as rencontré? Oh mon dieu tu rigole? C’est le plus beau mâle de l’île.
Rosie hocha la tête surexcitée.
-Je lui ai dit de nous rejoindre au Ten. Elle se cacha le visage dans ses mains. Au mon dieu qu’est-ce que j’ai fais?
Antoine explosa de rire. Rosie arrêta de boire de l’alcool si elle voulait garder le contrôle de ses paroles.
-Cet homme est absolument magnifique avec sa chemise noire… Wow j’espère que tu vas te le faire. Drogue-le et envoie-moi une photo de son corps parfait et surtout sa grosse bite.
Rosie se mit à rire tellement que ses épaules tressautaient.
-Allez ma poulette allons éliminer toute cet alcool sur la piste de danse.
Antoine paya la facture.
-Oh que oui. Rosie enfila son blouson d’automne, elle sentait des regards dans son dos. Elle sortit ses longs cheveux de son col, les envoyant cascadés dans son dos. Marshall avait les yeux rivés sur elle. Il n’essayait même pas d’être subtil. Ses amis se retournèrent pour voir ce qui le captivait tant. Rosie lui fit un petit sourire en partant. Marshall se mordit la lèvre. Antoine le vit clairement regarder ses fesses alors qu’elle s’éloignait ers l’entrée.
Une demi-heure plus tard, Rosie reprit un deuxième shot et dansait sur la piste de danse. Elle avait beau avoir peu confiance en elle, sur une piste de danse elle se laissait emporter par la musique. Ses belles courbes généreuses attiraient l’œil de plusieurs hommes.
Entre deux chansons, elle décida de prendre une pause. Antoine l’accompagna au bar.
-Sérieux, je ne pense pas qu’il va venir. J’aurais dû m’en douter un tel homme.
Antoine regarda par-dessus la tête de son amie. Il vit Syverson entrer dans le bar accompagné d’un autre homme.
-Détrompe toi beauté, ce gars-là veux ton beau cul.
Rosie se retourna brièvement.
-Fuck! J’ai l’air de quoi? Il vient vers nous?
-Tu es parfaite, non je crois qu’il ne nous a pas vu. Viens, on va faire brasser ton beau cul sous son nez.
Il lui attrapa la main. Un verre à la main, ils se joignirent aux autres danseurs. Rosie se concentra sur la musique et dansa en suivant le rythme. Elle essaya un peu d’oublier le trouble que cet homme avait fait naître en elle. Cela faisait tellement longtemps qu’elle ne s’était pas senti comme ça. Excitée, timide, emballer et effrayée.
Quand la chanson s’arrêta elle était prête à aller le voir. Elle ne le vit pas tout de suite et préféra passer à la salle de bain avant d’essayer de le retrouver. Elle tomba dessus par hasard en sortant des toilettes. Elle lui rentra carrément dedans, son nez frappa durement son torse.
-Aïe!
-Désolé je ne t’ai pas vu! Est-ce que ça va? Il prit son menton entre ses doigts et il toucha doucement son nez.
Rosie crut bien qu’elle allait s’évanouir tellement c’était trop d’émotion pour elle. Il la regarda attentivement une ou deux secondes. Rosie était submergé par son eau de Cologne boisée et fraîche. Son regard bleu presque noir regardait presque jusque dans le fond de son âme. Il relâcha son menton et caressa délicatement sa joue au passage.
-Ça va tu ne saigne pas.
Rosie remua le nez.
-Ça va. Elle était terriblement troublée. Cet homme magnifique sentait le paradis. Je...suis contente que tu sois venu. Elle sortit du couloir des salle de bain. Même si c’est pour me casser le nez.
Marshall se mit à rire. Son rire riche et profond résonna directement dans le ventre de Rosie. Son estomac fit des bonds d’excitation. Elle avait besoin d’un verre.
-Je suis vraiment content d’être venu aussi. Tu es vraiment une bonne danseuse. Tu es magnifique.
Rosie remercia la pénombre de caché ses joues écarlates.
-Merci.
Marshall fixa sa bouche avec avidité, Rosie se mordit le coin de la lèvre. Marshall mit la main sur sa joue et se pencha pour lui dire à l’oreille :
-Bon dieu que tu es sexy tu n’as pas idée. J’ai surement trop bu mais je le pense vraiment depuis que je t’ai vu au match de Rugby en septembre.
C’était il y a environ trois mois, Rosie avait remis un chèque de commandite à son équipe.
Rosie rougit encore plus. Il déposa ses lèvres sur les siennes. Très doucement. Rosie se laissa faire, elle aussi avait bu un verre de trop. Ses lèvres étaient douces et tendres, sa barbe la piquait agréablement. Quand il commença à s’éloigner elle se laissa complètement aller à sa pulsion. Elle mit les mains derrière sa nuque et le ramena vers elle. Rosie prit possession de sa bouche avec passion. Elle lécha doucement des lèvres du bout de la langue. Il entrouvrit la bouche en grogna, leurs langues entrèrent en contact avec fureur luttant l’une contre l’autre. Rosie soupira dans sa bouche. C’était l’un des meilleurs et le plus érotique baiser qu’elle n’ait jamais échangé. Elle avait totalement oublié où elle se trouvait et ne pensait qu’a une chose. Tout son corps avait envie de lui. Il essaya tout de même de maintenir un peu de distance entre eux en la retenant par les hanches.
-Wow on dirait que tu l’as retrouvé! Dit une voix près d’eux. Marshall se détacha de ses lèvres appétissantes.
Son ami Mark était à côté d’eux complètement hilare. Rosie rougit comme une tomate. Marshall caressa doucement sa joue en la regardant tendrement.
-Oui, je l’ai retrouvé… Rosie je te présente mon ami Mark Walter, Mark voici Rosie Gagné. Il garda sa main autour de sa taille.
-Enchantée. Elle serra la main qu’il lui tendait.
-Gagné ce n’est pas commun dans le coin, vous venez d’où?
Marshall la regarda avidement.
-C’est vrai, je t’ai souvent entendu parler français à la banque, ça n’a rien à voir avec le jerseyais ni le français de France.
-Je viens du Québec, au Canada.
-Wow c’est un sacré bout de chemin jusqu’ici, s’exclama Mark. Rosie sourit.
-Oui c’est presque 18 heures d’avions. Elle vit Antoine un peu plus loin qui lui envoyait des pouces en l’air. Rosie discuta un instant avec les deux hommes avant d’aller voir Antoine qui fumait dehors.
-Je reviens, ça ne sera pas long. Elle posa la main sur le bras de Marshall qui lui fit un grand sourire.
-Alors la coquine tu l’as retrouvé ton prince charmant. C’est bien la première fois que je te vois la langue dans la bouche de quelqu’un d’autre. Petite salope!
Elle lui donna un petit coup sur le bras.
-Heille!
-Aller va le rejoindre avant qu’une autre le prenne dans ses filets.
Elle repartit en tirant la langue. En retournant dans le bar , elle vit une grande blonde, belle comme une pub de victoria secret, discutée et rigolée avec Marshall.
-Super!
La brûlure insidieuse de la jalousie lui dévora le cœur. Avec horreur elle vit Marshall touché son bras.
-Tant pis! Elle retourna chercher Antoine dehors et le traina de force vers la piste de danse.
-Tu abandonne ton beau prince?
-Il avait beaucoup de plaisir à discuter avec une grande jument blonde. Tant pis! Elle haussa les épaules. Je ne suis pas de taille..
Antoine secoua la tête.
-Tu ne devrais pas penser ça. Tu es la plus belle jument de la boîte. Rosie secoua la tête et se laissa emporter par la musique de Pitbull qui hurlait dans les haut-parleurs.
Elle sentit quelqu’un la prendre par la taille. Marshall la regardait le regard plein de questions. Il se pencha vers elle et lui dit à l’oreille.
-C’est ici que tu te cache?
-Je ne me cache pas! Tu avais l’air plutôt occupé avec cette belle grande blonde.
Marshall pencha la tête de côté.
-Ma foi tu es jalouse! Dit-il en reprenant ses mots. Elle se retourna et se remit à danser dos à lui. Marshall ne dansait pas vraiment se contentant de se balancer d’un pied à l’autre. Rosie se déhanchait sensuellement en se frottant sur les cuisses de Marshall. Il mit les mains sur ses hanches. Ses mains étaient brûlantes au travers du satin. Rosie se retourna et continua de se frotter sur lui.
Marshall plongea la main dans ses cheveux et l’embrassa profondément. Rosie le saisit par la taille et n’eut aucun doute sur son désir. Elle poussa même l’audace à frotter sa hanche sur le renflement de ses jeans. Il gémit fort dans sa bouche.
-Fuck. Il prit sa main. Viens, on va ailleurs. Rosie le suivit avec plaisir. Il la fit asseoir dans une magnifique voiture noire presque neuve.
-Où est-ce que tu m’emmène?
-Chez moi si tu veux c’est plus proche. Ou on peut aller chez toi si tu préfères.
-Non, chez toi ça me va.
Le trajet fût plutôt court. Le désir s’était momentanément calmé.
Marshall avait une belle grande maison de pierre blanche.
Il la prit par la main pour la faire entrer dans sa maison. Aussitôt la porte refermé, Marshall reprit sa bouche avec la sienne. Il tenta de commencer à déboutonner son chemiser. Elle le repoussa doucement.
-J’aimerais bien allez à la salle de bain si tu permets.
Il appuya son front contre le sien.
-Oui. Il la relâcha. Désolé, je suis peut-être trop pressé. Tu veux quelque chose à boire? La salle de bain est la deuxième porte sur la gauche.
-Oui j’aimerais bien quelque chose à boire.
Elle entendit de la musique douce lui parvenir du salon. Elle s’appuya le dos sur la porte de la salle de bain.
Elle n’arrivait pas à croire ce qui lui arrivait, cet homme absolument sublime la voulait, elle ?!
Elle se rafraichit avec ce qu’elle avait sous la main. Elle hésita. Allait-il la trouver belle toute nue? Avec ses rondeurs qu’elle jugeait disgracieuses? Elle prit une profonde inspiration et sortit.
-Vin blanc? Sinon j’ai plus fort aussi, dit-il quand il la vit revenir vers la cuisine. Sa maison était très jolie, moderne et rustique en même temps.
-Non du vin c’est parfait.
Elle était un peu mal à l’aise, elle prit une bonne gorgée de vin. Marshall vit son trouble.
-Tu sais, on n’est pas obligé… Si tu n’es pas à l’aise c’est ok. Il frôla délicatement son bras nu de sa paume calleuse.
-Non ça va. Ça fait un bout de temps que je n’ai pas… Tu sais… Marshall se rapprocha et caressa sa joue.
-Je comprends. Il emmêla ses doigts dans ses cheveux. Il lui donna un doux baiser. Je vais être doux…
Il déboutonna tranquillement son chemiser. Rosie fit de même avec sa chemise noire.
Elle découvrit un torse musclé et poilu, absolument sublime. Elle caressa timidement du bout des doigts son torse et son ventre. Il gémit dans sa bouche. Il se débarrassa de sa chemise qui atterrit sur le plancher de la cuisine. Le chemisier rose suivit le même chemin.
Rosie portait un délicat soutien gorge de dentelle transparent qui laissait voir ses mamelons roses framboise.
-Bon dieu, murmura-t-il dans son cou, il passa le bout de ses doigts sur ses seins sensibles.
- Ahh soupira la jeune femme en cambrant le dos.
Marshall la souleva aussi facilement que si elle était une plume et la posa sur l’ilot de quartz froid. Il posa la langue et les lèvres dans son décolleté généreux. Rosie enfouie ses mains dans ses boucles brunes.
Sans qu’elle ne sût comment, Marshall était complètement nu alors qu’elle avait encore son jeans.
-Merde, dit-elle quand elle vit son membre d’une taille impressionnante.
Il sourit visiblement flatter dans son orgueil.
-Je serais doux ne t’en fait pas, viens le quartz est froid.
Il la fit descendre et prit sa main dans la sienne et l’emmena dans une chambre.
Cet homme était aussi beau nu sinon plus qu’habillé. Des abdos en tablette de chocolat se terminant par un « v » parfait. Ses cuisses étaient aussi musclées que ses bras. Rosie se sentit d’autant plus consciente de ses bourrelets.
-Ça te dérange si je ferme la lumière? Tandis qu’il s’étendait dans le lit.
-Attends.
Il sortit deux bougies de la table de chevet et les alluma. Rosie sourit, il avait réponse à tout.
Elle éteignit les lumières et retira son jeans, sous la lueur des bougies, c’était parfait.
Elle s’étendit à ses côtés. Il la couvrit de son regard plein de désir et recommença à l’embrasser de plus belle. Peau sur peau c’était encore plus excitant. Sa grosse verge palpitait sur sa petite culotte de dentelle. Il étendit le bras et prit quelque chose dans la table de chevet.
-Enlève tes sous-vêtements si tu ne veux pas que je les déchire. Sa voix rauque était chargée de désir.
Rosie s’exécuta tandis qu’il se débattait avec un condom. Son impatience le rendait maladroit. Une fois bien en place, il s’étendit sur elle et recommença à l’embrasser passionnément en explorant ses courbes généreuses. Il s’attarda à ses seins quand elle gémit plus fort. Ses caresses descendirent plus bas vers son ventre et sa chatte. Il enfonça doucement un doigt dans sa fente humide, elle cambra le dos en gémissant. Il remonta son doigt vers sa bouche et le lécha soigneusement.
-Hum tu goûte bon…
Il l’embrassa encore et encore, elle l’attira à elle et noua ses jambes autour de ses hanches. Il la pénétra doucement et Rosie se détendit peu à peu. Il ne lui faisait pas mal, elle s’étirait et lui faisait de la place. Une fois complètement au fond, Rosie se sentit pleine jusqu’à ras-bord. Marshall l’embrassa encore plus passionnément. Il se mit lentement à faire des va et vient.
-Fuck, tu me remplis tellement. Elle empoigna les draps à pleines mains. Avec ses jambes, elle l’incita à aller plus vite.
-Pas trop vite… Tes trop bonne. Même avec une capote, je ne tiendrais pas…
Il se retira et remplaça son membre par ses doigts. Il la pénétra et malaxa en même temps son clitoris de son pouce. L’effet ne se fit pas attendre longtemps, elle poussa un cri animal quand elle jouit sur ses doigts.
-Marshall, bon Dieu baise moi!
Il ne se fit pas prier. Il reprit sa place entre ses cuisses et reprit ses va et vient vigoureux. En un minute, il jouit profondément enfoncer en elle.
Ainsi recouverte de son corps musclé, elle se sentait bien et protégée. Son corps réagit et elle jouit pour la première fois de sa vie de façon vaginale.
Encore dur, Marshall continuait de la pilonner.
-Fuck… c’est bon... Il jouit une nouvelle fois. Une fois passé la passion, ils restèrent imbriqués l’un à l’autre un bon 5 minutes.
-Merde, je pense que la capote à débordée… Il retira le condom extra plein. Je suis clean t’inquiète.
-Je prends la pilule, je suis clean aussi. Elle ramena le drap sur elle. Un léger malaise flottait dans l’air.
-Tu veux prendre une douche? Tu as faim? Lui demanda Marshall debout devant elle. Il était drôle ainsi prévenant et nu.
-Juste une serviette et oui j’ai faim, dit-elle en souriant. Il passa un pantalon de pyjamas et sortit.
-Les serviettes sont dans le meubles au dessus de la laveuse. Je vais préparer quelque chose.
Rosie mourrait de faim, elle se nettoya et se rhabilla. En remettant son pantalon, son regard fut attiré par la photo sur la table de chevet. Elle la prit. Une jolie photo de mariage de Marshall et sa femme Molly.
Marshall tenait une belle grande blonde dans ses bras. Molly était sublime sa robe sirène en dentelle épousait parfaitement sa silhouette longiligne. Ils souriaient tous les deux, Marshall avait l’air en totale adoration en admirant sa femme.
-On s’est marié juste avant de découvrir son cancer… lui dit Marshall. Rosie rougit jusqu’au cheveux.
-Désolée je ne voulais pas être indiscrète. Elle remit la photo à sa place.
Marshall lui fit un petit sourire.
-Ça va. Viens j’ai sortit quelques trucs à manger.
Il n’avait pas négligé son appétit. Toute une gamme de fromages et de charcuteries étaient étalés sur l’ilot en plus de croustilles avec des trempettes.
-Je ne savais pas ce que tu aimais…
Rosie sourit.
-J’aime tout, je ne suis pas difficile. Elle lui faisait face. Mais je mange rarement de la viande.
Marshall englouti un morceau de fromage.
-Vraiment? Pourquoi? Ne me dis pas que c’est un truc de gluten encore!
Rosie rit.
-Non, c’est une question de choix. La viande coûte cher. Je garde mon argent pour voyager. Qu’est ce que tu as contre les gluten free?
-On dirait que toutes les filles que je rencontre ne mange pas de gluten pour garder la ligne. C’est ridicule.
-Comme tu peux voir du gluten, j’en mange! Elle pinça son ventre.
Marshall faillit s’étouffé avec sa bouchée et rit de bon cœur. Rosie sourit, elle adorait son rire chaud et grave.
-C’est une très bonne chose si tu veux mon avis, dit-il une fois calmé.
-Quoi que je mange du gluten? Dit-elle un salami à la main.
-Non que tu ne cherche pas à tout prit à être mince. Tu as de très jolies courbes très agréables à l’œil et encore plus au touché.
Rosie rougit une fois de plus.
-Je croyais que tu aimais bien les grandes blondes minces, dit-elle en regardant son verre de vin.
-Qu’est ce qui te fait dire ça?
-Tu n’es pas le seul à observer les gens. Je t’ai vu à quelques occasions avec cette grande blonde au bar et puis Molly aussi était une grande blonde...
Marshall fit une petite grimace.
-D’accord, j’aime bien les blondes mais saches que Molly n’était pas si mince. Pour rentrer dans cette foutue robe, elle n’a pas manger pendant des semaines. Passons…
Il se resservit du vin et bu une gorgée, Rosie eut l’impression d’avoir gaffée. Ce n’était pas terrible de parler de sa femme morte.
-Désolé, je n’aurais pas dû parler de Molly…
Marshall sourit tristement.
-Ça va, je suis passé par dessus mais parlons d’autre chose. Tu disais que tu aimais voyager?
Rosie lui raconta alors ses nombreux voyages depuis qu’elle n’était plus avec Jeff.
-Pourquoi tu as choisi Jersey? Pourquoi tu n’es pas retourné vivre au Canada?
Ils étaient passés au salon et discutaient confortablement installés devant le feu de cheminée qui brulait.
-La foutu neige! dit-elle en le faisant rire. J’aime bien les sports d’hiver mais avoir à déneiger sa voiture, son entrée tous les jours c’est horrible… Et le froid… -30 degré c’est très froid. J’aime mieux le soleil.
-Pourtant, il ne fait pas si chaud ici.
-Peut-être mais il ne neige pas et cette île est magnifique en plus d’être rempli de gens très attachant. En plus la France est toute proche, je peux continué de parler français tous les jours.
Marshall avait les yeux mi-clos. Rosie avait furieusement envie de caresser sa joue barbue.
-Je t’ennuie?
Il ouvrit les yeux.
-Non pas du tout. J’adore t’entendre parler de voyage et j’adore aussi ton accent mais je commence à être vraiment fatigué. Désolé. On va se coucher?
Il mit la main sur sa cuisse.
-Non! Je veux dire, j’aimerais mieux dormir dans mes affaires. Je vais y aller, dit-elle en prenant son blouson.
-Tu ne peux pas partir on est en plein milieu de la nuit et j’ai trop bu pour aller te conduire. Reste… Il prit sa main.
Rosie hésita. Elle était fatiguée.
-Je n’ai pas pris de pyjamas… Il la prit dans ses bras.
-Ce n’est pas un problème, viens.
Il l’emmena avec lui. Il lui donna un t-shirt 2 fois trop grand pour elle. Elle se glissa dans les draps et remarqua que la photo sur la table de chevet n’était plus la. Pelotonné dans ses bras musclés, elle s’endormit comme un bébé.
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jbgravereaux · 5 years
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Stéphane Hirschi                                                                                    Esthétique de la chanson française depuis 1980                                                                     Un petit traité (extrait concernant Léo Ferré)
Le cas de LÉO FERRÉ n’est pas moins paradoxal. Installé depuis 1975 en Toscane, il est à la fois une référence reconnue dans le monde de la chanson, mais son refus des cloisons étanches l’a brouillé avec les critères marchands qui régissent le monde de la distribution discographique, et il a quitté la maison de disques de ses plus grands succès (Barclay) pour des questions de liberté artistique.                                                                                                                                                                                                                                                Il signe en 1980 avec la maison RCA dont il accompagnera le directeur dans l’aventure d’une nouvelle maison, les éditions EPM – officiellement Éditions Paroles et Musique, mais dont la légende lui attribue le sens acronyme originel et provocateur en diable : “Et puis merde”... De fait, après l’énorme succès du début des années 1970 qui a vu l’ancien chanteur de Saint-Germain-des-Prés rencontrer le public du rock et des Moody blues grâce à Avec le temps et C’est extra, le goût de Ferré pour les formations symphoniques et sa volonté de ne pas se cantonner dans les canons trop étroits pour lui de la chanson formatée l’éloigneront des feux de la diffusion médiatique que son aura aurait laissé attendre. Ferré ne perd pas son public, jeune et très impliqué dans les mouvances libertaires, mais a tendance à fuir les gages de reconnaissance que Trenet a reçues durant la même période. Ferré ne vient pas recevoir les distinctions, garde ses distances avec François Mitterrand, auto-édite ses textes, mais remplit le Théâtre des Champs-Élysées en 1984, puis, à chaque passage parisien, à la fin des années 1980, le Théâtre Libertaire de Paris (TLP Déjazet), et accepte l’hommage de ses pairs lors d’une fête en son honneur aux troisièmes Francofolies de La Rochelle, en 1987. Ferré enchaînera concerts et tournées jusqu’en 1992, avant de s’éteindre, ironiquement pour l’anarchiste qu’il fut, le 14 juillet 1993.                                                                                                                                                                                                                  Durant cette douzaine d’années, Ferré enregistre pas moins de sept albums pour RCA puis EPM, où il manifeste à la fois sa fécondité permanente, et une cohérence artistique dont le fil rouge est précisément d’échapper à tous les classements génériques : de même qu’il fait alterner les formules musicales en jouant sur scène accompagné soit d’un seul piano soit d’une bande-son symphonique (après avoir expérimenté les réticences des producteurs aux concerts des années 1970 où il dirigeait un orchestre tout en chantant), de même, en créateur inclassable et inlassable, il enregistre aussi dans de multiples registres. Durant notre période paraît la version enrichie d’un ballet lyrique, La Nuit, qu’il avait composé en 1956 et qui devient en 1983 L’opéra du pauvre – dans lequel il incarne les voix de plus de vingt protagonistes. Dans d’autres directions, il publie une version, entre déclamation, psalmodie et oratorio, de La Saison en Enfer de Rimbaud (son ultime album, en 1991) ; ainsi qu’un disque entier consacré à des textes de Jean-René Caussimon (son vieil ami auteur de Comme à Ostende et Monsieur William).                                                                                                                                                                                                                                                                                                        Il enregistre aussi, bien sûr, plusieurs albums consacrés à ses pures chansons en tant qu’auteur-compositeur-interprète (auxquelles se greffent, ça et là, quelques mises en musique de Rimbaud, encore, ou Apollinaire), et enfin, peut-être son sommet discographique de ces années-là, son album de 1982, Ludwig – L’imaginaire – Le Bateau ivre, où il affiche, jusqu’au titre, son compagnonnage revendiqué avec Beethoven et Rimbaud comme sources de rencontres poétiques et musicales. C’est donc avec constance qu’il s’ingénie à dépasser toutes les frontières du genre chanson pour le marier aussi bien à la poésie qu’à la musique dite classique. Un style s’épanouit alors, dans un romantisme d’imprécations, de formules flamboyantes, d’envolées litaniques et de tendres candeurs souvent blessées. Un panache baroque, parfois grandiloquent, mais toujours libre et sincère, qui peut achever ainsi en 1982 les plus de neuf minutes de Ludwig :                                                                                                                                                                                                                          “Depuis, Egmont me remonte comme une source bienheureuse et coulant comme une génération tout entière de bienfaits uniques Parce que tu es l’Unique Parce que je t’ai donné l’Unique Et ce Temps qui s’est arrêté au bord de la seule invention de l’homme : la douleur !”                                                                                                                                                                                      Lui qui, inspiré déjà par Beethoven, pouvait, dans son album de 1976 Je te donne, brouiller les registres et les tonalités en composant Muss es sein, es muss sein, chanson placée dans le disque juste avant une interprétation de Coriolan, où il mêle, comme en condensé de son œuvre, humour et vitupération :                                                                                                                                                                                                                                                          Ludwig ! Ludwig ! T’es sourdingue ?                                                                Ludwig la Joie Ludwig la Paix                                                                            Ludwig ! L’orthographe c’est con !                                                                          Et puis c’est d’un très haut panache                                                                      Et ton vin rouge a fait des taches                                                                          Sur ta portée des contrebasses                                                                        Ludwig ! Réponds ! T’es sourdingue ma parole !                                                                                                                                                                                MUSS ES SEIN ? ES MUSS SEIN !                                                                        Cela doit-il être ? Cela est !                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Un tel parcours s’avère donc paradoxal car, si elle manifeste le foisonnement d’une originalité créatrice qui ne cesse d’inventer de nouvelles formes de rencontres entre poésie, musique et interprétation vocale, cette œuvre trace, durant ces dernières années, un sillon dont les échos, du fait même de cette inventivité débridée, se limiteront aux purs admirateurs de Ferré.                                                                                                                                                          En somme, cette incontestable force de bouillonnement s’avère aussi la limite de Ferré dans sa capacité à inspirer des émules, à susciter un héritage lisible dans le monde de la chanson.                                                                                                                                                                                                              Ferré sera repris après sa disparition. Un groupe rock comme Noir Désir créera même un inédit de lui, Des armes – mais la part symphonique de son imaginaire (c’est lui qui durant toutes ces années doit louer l’Orchestre de la RAI, qu’il dirige sur tous ses derniers albums sous le nom d’Orchestre de Milan) restera limitée à ses propres interprétations.                                                                                                                                                                                                    Si cette œuvre s’est donc prolongée durant son ultime décennie en feu d’artifice créatif, avec d’indéniables réussites esthétiques, un renouvellement constant et des prises de risque assumées, ce fut au détriment de son impact sur une mémoire collective : les morceaux qui sont restés associés à son nom relèvent de formats plus classiques et ont été composés soit lors de sa période Saint-Germain-des-Prés comme Jolie môme, soit à la fin des années 1960, comme La mémoire et la mer, C’est extra et bien sûr Avec le temps.                                                                                                                                                    Le contraste est donc patent, sur le terrain du succès de masse, avec celui qu’ont connu lors de ces mêmes années deux de ses anciens compagnons de l’époque des cabarets Rive Gauche : Barbara et Gainsbourg.                                                                                                                                                             CB Hirschi prePDF - Revue critique de fixxion française ...                                                                                                                                                                   Joël July La métachanson de Léo Ferré - Hal                                                                                                                                                                                         Joël July – Pascal Pistone Introduction - Archive ouverte HAL                               La collection Chants Sons - Site de lesondesdumonde !  : Ferré... vos papiers!,   direction Joël July et Pascal Pistone, 2018                                                                                                                                                                                             site de Pascal Pistone                                                                                           Les enfants terribles de la chanson française - Sud Ouest.fr                                 A Bordeaux, une licence de chanson française | www.cnews.fr                           Les chansons de maintenant sont les châteaux d'autrefois ...                                                                                                                                                         Douai et la chanson :aux origines d'un patrimoine | Cairn.info       VALENCIENNES «La Chanson française depuis 1980», le ...                           Léo Ferré. - Droit cri-TIC                                                                           Séminaire doctoral : Déplacements dans l'espace-temps ...                         Stéphane Hirschi : « Une chanson, c'est une agonie »                                         La chanson bâtarde de Stromae et Abd al Malik - ATeM Archiv ...                                                                                                                                                         À la recherche d'une poétique ou comment lire une chanson ...
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blmtiktok2020 · 4 years
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Tiktok, ou l’Éden de la quête identitaire des adolescents
Dans quelle mesure l’âge de ses utilisateurs peut-il expliquer pourquoi c’est sur Tiktok, et non pas sur Twitter ou Facebook que le #blacklivesmatter a eu un tel impact ? Il faut en effet rappeler que l'âge des utilisateurs de Tiktok constitue une dimension fondamentale de notre enquête, les 16-24 ans représentant 41% des utilisateurs de l'application. Comme le montre ce graphique tiré d’une enquête effectuée aux États-Unis, Tiktok a même dépassé Facebook et Twitter chez les 13-16 ans, avec 45% de cette tranche d’âge qui affirme utiliser l’application. 
Tumblr media
C’est pourquoi la résurgence du #BlackLivesMatter sur TikTok semble encore plus étonnante : en effet, il est très fréquent d'entendre que "les jeunes d'aujourd'hui ne s'intéressent plus à la politique". Semblent le démontrer les statistiques électorales, où l'on constate que la catégorie des 18-24 ans bat tous les records en matière d'abstentionnisme. Comment alors expliquer que les jeunes, majoritaires sur Tiktok, se soient ainsi mobilisés pour une cause politique, la lutte contre le racisme ?
Tout d’abord, nous allons tenter de comprendre comment l’engagement a pu être aussi massif parmi les jeunes, alors que nombre d’entre eux nous paraissent “dépolitisés”.
L’ampleur du mouvement est liée aux mécanismes de construction identitaire des adolescents, qui ont grandement évolué avec l’émergence du numérique. Claire Balleys, sociologue spécialiste des processus de socialisation de la communication et des médias, explique que l'adolescence est une période de transition lors de laquelle les jeunes cherchent à prouver qu'ils sont des individus uniques et autonomes. Pour cela, l’étape capitale à leurs yeux est celle de se sentir appréciés et reconnus par des personnes qui ne leur sont pas imposées par la filiation, c'est-à-dire plutôt auprès de leurs pairs qu'auprès de leurs parents. TikTok, réseau social le moins utilisé dès qu’on dépasse la tranche des 17-21 ans (voir graphique), leur permet plus que jamais de développer une véritable autonomie vis-à-vis de la sphère familiale. Cette plateforme, dans laquelle ils se sentent libérés de l’influence des plus âgés est devenue un outil privilégié de la socialisation pour ces adolescents. 
Leur besoin d'émancipation est paradoxalement lié à une recherche de conformité aux normes du nouveau groupe d'appartenance identitaire, les autres jeunes. Les adolescents recherchent constamment la validation par leur communauté, si bien que leur "quête de soi" passe avant tout par l'autre. Les résultats de notre sondage sont sur ce point très éclairants. En effet, on analysant les réponses par tranche d’âge, Tiktok semble accompagner la politisation au fil des âges. 
En se centrant sur les 18 personnes qui affirment regarder du contenu BLM, on remarque que les 5 personnes de moins de 13 ans regardent (en plus du contenu BLM) uniquement de la danse, humour, challenge, et des vlog/tutos. Ensuite, chez les 2 personnes de 13-15 ans, on ajoute à ces contenus la musique et la pop-culture. Chez les 2 personnes de 16-18 ans s’ajoutent des contenus LGBT et de féminisme/body-positivisme. Enfin, 8 personnes sur les 9 18-25 ans qui regardent du contenu BLM regardent également des actualités politiques, du féminisme et du body-positivisme. Il semble donc ici se dessiner différents foyers d’intérêts, selon la tranche d’âge des répondants. Le contenu LGBT est regardé plutôt à partir de 16 ans, et le contenu purement politique semble ne toucher que les individus de 18-25 ans. 
Cela illustre bien la thèse des communautés d'appartenance, avancée par la sociologue : les jeunes se regroupent autour de préoccupations communes, comme celles que nous avons identifiées mais aussi le véganisme ou les jeux-vidéos, qui constituent de véritables "niches identitaires". En s’abonnant à des comptes spécifiques, en publiant avec certains hashtags, les jeunes sur Tiktok montrent leur attachement à telle ou telle communauté, et ont le sentiment de partager une expérience commune. Les vidéos sont partagées dans un objectif interactif et sont, pour ces jeunes, un exercice de mise en communauté qui permet d'identifier leurs expériences communes. Comme l’explique Zoé, elle “apprend à se découvrir” au sein de sa communauté, “l’Alt Tiktok”. En découvrant d’autres jeunes qui partagent des centres d’intérêts communs, cela lui permet de se sentir dans un climat de “bienveillance” et de “gentillesse”, qui l’invitent à se construire elle-même, en tant qu’individu autonome. Ainsi, alors que l'enjeu même de la construction identitaire est l'autonomie, les jeunes recherchent dans ces interactions un sentiment de similarité avec leurs interlocuteurs. Cela est plus que vérifié sur Tiktok, puisque de nombreux posts et commentaires contiennent des expressions telles que "Dites-moi que je ne suis pas le seul", "Nous les filles on a tendance à…" qui dénotent explicitement cette recherche de validation communautaire. Ainsi, l'enjeu propre à cette génération est de choisir ses appartenances sur un véritable marché des niches identitaires, incarné dans les communautés Tiktok. 
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DÉTAILS The Haunting of Bly Manor - Mystère Télévision 494:14. story about Dans l'Angleterre des années 1980, après la mort tragique d'une jeune fille au pair, Henry Wingrave engage une gouvernante américaine inexpérimentée pour s'occuper de sa nièce et de son neveu. Ces deux orphelins résident à Bly Manor avec le responsable du domaine Owen, la gardienne Jamie, et l'intendante Mrs Grose. Mais le manoir regorge de faux-semblants, et des siècles de sombres secrets n'attendent que d'être exhumés au fil de cette terrifiante romance gothique sur l'amour et le deuil. Car à Bly Manor, les morts ne sont pas tous des disparus...
Sortie: Oct 09, 2020 Durée: 494:14 Genre: Mystère, Drame Etoiles: Victoria Pedretti, Oliver Jackson-Cohen, Henry Thomas, Amelia Eve, T'Nia Miller, Rahul Kohli
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The Haunting of Bly Manor est sorti qui suit un récit, The Haunting of Bly Manor peut aussi chanter, ce qui donne du crédit à de nombreuses performances The Haunting of Bly Manor de la scène. Pour Robertson, connue pour ses rôles dans Tomorrowland, Ask Me Anything et The Space Between, c'est maintenant The Haunting of Bly Manor.
The Haunting of Bly Manor présente un ensemble d'acteurs jouant des personnages dans un décor historique ou contemporain. Le film suit leurs vies et leurs aventures. Avant les années 980, les émissions (à l'exception des séries de type feuilleton) restaient généralement statiques sans arcs d'histoire, et les personnages principaux et les prémisses changeaient peu. Depuis les années 980, de nombreux FILMS présentent des changements progressifs dans l'intrigue, les personnages ou les deux. Par exemple, Hill Street Blues et St.Ailleurs ont été deux des premiers FILMS de télévision d'action américains aux heures de grande écoute à avoir ce type de structure Actiontic, tandis que les derniers MOVIES Babylon 5 illustrent davantage cette structure en ce sens qu'il avait une histoire prédéterminée ruinant sur son intention. course de cinq saisons.
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Qu'en est-il du film The Haunting of Bly Manor Regarder The Haunting of Bly Manor (2020): Film complet en ligne gratuit Amy, une fille de 11 ans, rejoint un groupe de danseurs nommé «le The Haunting of Bly Manor» à l'école et prend rapidement conscience de sa féminité naissante - bouleversant sa mère et ses valeurs dans le processus.
Ce que j'ai apprécié dans le film The Haunting of Bly Manor Je viens de finir de regarder The Haunting of Bly Manor, les débuts du scénariste-réalisateur Ari Aster en 2018, à mon humble avis, un presque chef-d'œuvre d'une histoire d'horreur et de fantômes. On a parfois l'impression de Midsommar, ce qui n'est pas surprenant puisque Ari Aster a réalisé et Larse Knudsen a coproduit les deux. Extrêmement effrayant, au point d'excès parfois, bien que compte tenu du genre, je ne suis pas sûr que ce soit une plainte valable. Script très intelligent. Bien fait. Difficile d'en prendre les yeux. Et comme s'il était écrit pour Toni Collette. Mais cela n'a pas semblé attirer beaucoup l'attention ou la presse grand public. Alors qu'est-ce que je manque? Pourquoi n'est-il pas reconnu pour sa qualité? Le genre? Le gore? Trop sombre? Ou le manque d'évidence hollywoodienne? Curieux de ce que pensent les autres, qui l'ont vu.
La musique, l’histoire et le message sont phénoménaux L’Infirmière. Je n'ai jamais pu voir un autre film cinq fois comme je l'ai fait. Revenez et cherchez la deuxième fois et faites attention.
les films The Haunting of Bly Manor peuvent parfois être problématiques dans leur présentation finale à la fois pour ses téléspectateurs et dans le film lui-même; parfois donner l'impression que les FILMS ressemblent à une chaîne de télévision FILMS plutôt qu'à un long métrage théâtral.
The Haunting of Bly Manor comme actualités ou informations sur le calendrier des films de cette année et sur la manière dont vous REGARDEZ vos films préférés. HopeFULLy, nous pouvons devenir le meilleur partenaire pour vous dans la recherche de recommandations pour vos films préférés. Tout cela vient de The Haunting of Bly Manor.
GROUPE PUBLIC (37,6K membres) En tant que membre du New Yorker Movie Club, j'apprécie vraiment l'opportunité d'interagir avec d'autres membres et, ce faisant, de découvrir les introductions de nouveaux films et les invitations à re-vivre des films que j'ai vus qui m'ont impressionné.
Under-the-wire DVR Alert: deux mots sur l'un des plus grands films d'Hitchcock, l'un de ses principaux chefs-d'œuvre, The Haunting of Bly Manor, sur TCM à 17 h 45 (HE). Super photo - merci beaucoup pour vos recommandations‼ ️ regardé le film The Haunting of Bly Manor en ligne sur tvseries.digital pour 2 dollars et ça vaut vraiment le coup! Grande soirée de visionnage de films.
The Haunting of Bly Manor Il y a un tas de mentions de deux émissions de David Kelley, Boston Legal et The Practice, mais son apogée pour moi était Picket Fences en ce sens que c'était une émission de Dr, une émission de flic et une émission d'avocat en une comment fonctionnent les communs, ou non.
Recommandé pour vous et continuez à regarder, nous avons des films préférés en fonction des vues • Films policiers similaires à "Knives Out" LA Confidential: excellent choix! Le film argentin «9 reinas» (9 reines) est un incontournable. ~ "Et puis il n'y en eut aucun" (1945 - réal. René Clair) ~ "Family Plot" (1976 - réal. Alfred Hitchcock) ~ "Sleuth" (1972 - réalisateur Joseph L. Mankiewicz)
* MISE À JOUR DU 13/10: Je pense que je recherche des comédies musicales diégétiques (où les personnages peuvent entendre le chant) par opposition aux comédies musicales intégrées / non diégétiques (où le chant exprime une émotion ou fait avancer l'intrigue).
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DERNIÈRES PENSÉES Le pouvoir de la foi, l’amour et l’affinité pour The Haunting of Bly Manor occupent une place centrale dans l’histoire de la vie de Jeremy Camp dans les FILMS I Still Believe. Les réalisateurs Andrew et Jon Erwin (les Erwin Brothers) examinent la vie et l’époque de la vie de Jeremy Camp; mettant en évidence ses débuts avec sa relation Melissa Heing alors qu'ils luttent contre les épreuves et leur amour durable les uns pour les autres à travers des moments difficiles. Alors que l'intention du FILM et le message thématique de la foi d'une personne à travers les temps difficiles sont en effet palpables ainsi que les performances The Haunting of Bly Manoral sympathiques, le film s'efforce certainement de trouver une base cinématographique dans son exécution, y compris un rythme effréné, des pièces fragmentées, des rythmes d'intrigue prévisibles, moments de dialogue trop prêcheurs / ringards, sur les connotations de religio The Haunting of Bly Manor utilisées et mauvaise gestion de beaucoup de ses personnages secondaires / secondaires. Pour moi, ce FILMS était quelque part entre ok et «meh». C'était définitivement une entreprise de FILMS basée sur la foi chrétienne (du début à la fin) et a certainement eu ses moments, mais jThe Haunting of Bly Manort n'a pas réussi à résonner avec moi; s'efforçant de trouver un juste équilibre dans son entreprise. Personnellement, malgré l’histoire, ça aurait pu être mieux. Le The Haunting of Bly Manor, ma recommandation pour ce FILM est un «choix incertain» au mieux car certains aimeront (rien de mal à cela), tandis que d'autres ne le feront pas et le rejetteront complètement. Quelle que soit votre position sur les films religieux religio The Haunting of Bly Manor, I Still Believe se présente davantage comme une sorte de récit édifiant; démontrant à quel point une histoire poignante et sincère d'Action-Sci-Fi réelle peut être problématique lors de sa traduction en une entreprise cinématographique. Pour moi, je crois à l’histoire / au message de Jeremy Camp, mais pas tellement au long métrage.
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kaleiyasims · 6 years
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Chapitre 17 : Ceux qui errent
La chaleur des rayons du soleil sur sa peau réveillèrent Eurydice qui se demanda un instant où elle était… avant de se souvenir qu’elle s’était échappée de la maison de l’ogresse et qu’elle était coincée sur l’île de Winderburg. Elle se releva avec précaution, ses mains appuyées contre l’herbe fraîche pour s’aider. 
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Un frisson lui échappa en sentant le vent qui soufflait sur sa peau nue… et en reconnaissant les Falaises, un lieu dont Giulia lui avait montré des photos.
La jeune femme frotta ses paumes contre ses bras nus, regrettant fortement de ne pas porter de veste pour se protéger de la brise glacée qui soufflait ici. Si elle ne voulait pas tomber malade, il valait mieux qu’elle trouve un endroit pour s’abriter. Ignorant les douleurs de ses pieds nus qui n’avaient pas dû beaucoup apprécier sa course folle, elle se mit donc à chercher un coin moins exposé au vent quand une musique arriva à ses oreilles.
Intriguée, Eurydice suivit la mélodie, reconnaissant les notes d’un violon. Elle ne connaissait pas cet air mais il était superbe à entendre et celui ou celle qui maniait l’archet était très doué.
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Ce fut une fois arrivée en haut qu’elle le vit en train de jouer face à l’océan, ignorant le vent qui balayait les lieux : c’était Sirius, l’homme que Giulia lui avait présenté au bar.
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Captivée par cette musique, elle constata vite que le violoniste, en plus d’être doué, prenait un vrai plaisir à jouer et ce, bien que l’endroit n’avait probablement pas la meilleure acoustique qui soit. Le vent soufflant sur les falaises emportait les notes avec lui, les emmenant à travers les arbres et les fougères, les faisant ricocher contre les parois de pierre ou les ruines présentes. Ce cadre ajoutait comme un côté épique au morceau qui lui donnait envie de prendre sa guitare et de le rejoindre pour l’accompagner dans un duo, un peu comme ce qu’ils avaient fait au bar étudiant.
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Il était clair que ce type ne savait pas jouer que du piano…
Lorsqu’il termina son morceau, il rangea son violon dans un étui laissé près d’un buisson puis il se retourna et, en l’apercevant, il cligna plusieurs fois des yeux, ayant visiblement du mal à croire ce qu’il voyait.
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—Eurydice ? fit-il en s’approchant d’elle. Mais… tu fiches quoi ici en pyjama ?
—C’est… compliqué.
Amusant qu’il l’ait facilement reconnue alors qu’ils ne s’étaient croisés qu’une seule fois. Possible qu’il soit doué pour reconnaitre quelqu’un en un coup d’œil – sa mère était bonne physionomiste, faisant que lorsqu’un de leurs clients avait changé radicalement de style, elle avait été la seule à l’avoir tout de suite reconnu à cause de sa démarche et de certains tics.
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—Compliqué… dit-il en se grattant l’arrière du crâne tout en la détaillant des pieds à la tête. T’as quand même pas couru pieds nus jusqu’ici j’espère ? Y a des fêtes des fois dans le coin et des tessons de verre qui se baladent.
—Juste des cailloux et de l’herbe…
Une seconde… Pourquoi avait-il utilisé le verbe « courir » dans sa phrase ? A sa connaissance, rien sur elle ne montrait qu’elle s’était évadée de quelque part ou avait été agressée. Peut-être qu’elle avait raté, sous l’effet de la peur, des branches qui auraient pu lui griffer le visage ou des feuilles restées coincées dans ses cheveux.
Cependant, elle se souvint que, durant sa période de « sommeil » elle avait entendu trois voix autour d’elle… dont une qui était masculine. Elle avait de sérieux soupçons et, instinctivement, elle eut un léger mouvement de recul qui ne passa pas inaperçu vu le regard de Sirius.
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—Houlà, reste-là Eurydice, lui dit-il, l’air un peu paniqué. T’es en sécurité avec moi.
—Permet-moi d’en douter, répliqua-t-elle, méfiante. Techniquement, on ne se connait pas toi et moi.
—… Ecoute, j’me doute que tu m’as grillé mais je te jure qu’on ne te veut pas de mal. C’est même tout le contraire ! Si tu me laisses t’expliquer la situation, je te promets qu’après, tu seras libre de faire ce que tu veux.
—Juré ?
—Sur la tête de ma sœur.
D’abord sceptique, Eurydice accepta cette offre, estimant que, de toute façon, elle n’avait pas mieux à faire. Elle suivit Sirius jusqu’à des restes d’un ancien bâtiment puis tous deux s’assirent sur ce qui, auparavant, devait être un mur de pierre.
—Par où commencer… fit le jeune homme, pensif. Tu as des souvenirs de ce qu’il t’es arrivé sur cette route ?
—Justement, j’aimerais bien savoir ce qu’il m’est arrivé ce soir-là, souligna-t-elle. C’est peut-être le choc mais je ne crois pas avoir entendu un moteur de voiture.
—Ah… Bel t’as trouvée sur le bas côté en fait. Elle avait entendu un bruit bizarre et avait pensé qu’un sanglier avait causé un accident. Elle m’a appelé juste après pour l’aider à te mettre à l’abri.
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Donc pour le moment, impossible de savoir ce qui avait bien pu se passer sur cette maudite route. Toutes les conditions étaient réunies pour un accident suivit d’un délit de fuite, ce qui pouvait peut-être coller avec ses blessures… mais quelque chose lui murmurait qu’on lui passait des détails sous silence. La raison de cela, vu ce qu’elle avait appris à la cabane, n’était pas très difficile à deviner vu comme son interlocuteur semblait mal à l’aise, comme s’il cherchait comment lui dire la suite.
—J’ai entendu Belthelda parler avec une femme de magie et autre, précisa Eurydice, attirant sur elle un regard vert visiblement surpris et, aussi, soulagé. Bel a tenté de m’empêcher de m’enfuir mais je l’ai vue… sous sa vraie apparence je crois et sur le coup, j’ai paniqué.
—Je reconnais que les ogres ne sont pas des canons de beauté mais ce sont des mélomanes qui savent apprécier la musique à sa juste valeur, lui déclara Sirius qui était déjà plus détendu. Bel est loin d’être méchante mais à part les artistes, personne n’arrive à l’apprécier. C’est parce qu’elle avait des soucis avec les autres créatures surnaturelles de Forgotten Hollow qu’elle est venue à Winderburg et que je l’ai aidée à s’acclimater à cet endroit.
C’était un peu triste pour l’ogresse… La jeune femme nota dans un coin de sa tête qu’elle avait intérêt à lui présenter ses excuses dès qu’elle la reverra.
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—Vu que tu sais pour le côté surnaturel, ça sera plus simple pour la suite, poursuivit le violoniste avant de se gratter l’arrière de la tête. Margaux va juste me tuer quand elle saura ça mais au point où j’en suis…
—Margaux, la sorcière ? questionna Eurydice.
—Oui, c’est ma grande sœur et elle n’est pas tendre des fois.
Effectivement, maintenant qu’elle observait Sirius de plus près, elle réalisa qu’il y avait un air de famille entre lui et la magicienne qu’elle avait aperçue dans la cabane. Cela signifierait donc…
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—Donc, tu pratiques la magie toi aussi ? demanda-t-elle, curieuse.
—Mon niveau est inférieur à celui de ma sœur mais oui, je connais pas mal de tours, répondit le jeune homme avec un sourire en coin. Notamment celui permettant de déplacer une personne d’un point A à un point B en un clin d’œil. Ca nous a été bien utile ce fameux soir car tu étais bien amochée et il te fallait des soins de toute urgence.
—D’accord… et pourquoi me garder à l’écart ? Belthelda a dit que j’étais en sécurité avec elle et j’ai cru entendre Mar-… Ta sœur dire qu’elle voulait que je reste avec vous.
—Là, c’est plus compliqué à expliquer. La version simple, c’est que sans magie et sans les vieux onguents qu’on avait en stock, tu serais morte en quelques minutes à cause des dommages internes que ton corps avait reçu. Pour la version compliquée… disons que t’es loin d’être préparée à l’entendre et faudrait que je t’explique le peu que ma sœur peut accepter que je te dise.
Donc, c’était à elle de savoir si elle décidait de se contenter de ce qu’elle savait ou si elle voulait connaître la vérité. Elle ignorait depuis quand elle avait disparu au juste mais connaissant Erika, celle-ci avait déjà prévenu ses parents qu’elle n’arrivait pas à la joindre mais peu de chances que la police la cherche activement vu que les instructions dans la famille en cas de disparition suspecte, c’était de faire profil bas plusieurs jours dans le cas où ce serait lié à l’un des « créanciers » de sa mère ou de son père. Logiquement, elle ne devrait pas être activement recherchée par la police, excepté peut-être la belle-mère d’Erika…
—Allons-y pour la version compliquée, déclara Eurydice, désireuse d’en savoir plus. Par contre, avant, j’aimerai bien récupérer mes fringues.
—Celles que tu portais étaient dans un sale état donc on a dû les brûler, lui précisa Sirius en grimaçant. Je suis allée là où tu logeais pour récupérer tes affaires mais soit tout le monde là-bas est très bordélique, soit quelqu’un avait fouillé les lieux activement.
Intéressant… Certes, il aurait pu préciser ça avant mais le fait de savoir que quelqu’un avait profité de son absence à elle et à Oliver – même si son frère et elle n’étaient pas maniaques, elle était certaine que la maison était rangée – pour faire une fouille approfondie… mais pour chercher quoi ? Rien là-bas n’avait de valeur à sa connaissance.
—J’ai récupéré là-bas ce qui n’avait pas été trop abîmé ainsi que ton maquillage, poursuivit le jeune homme en claquant des doigts, faisant apparaître un vieux sac de sport qu’elle reconnu comme étant celui de son frère aîné du temps où il faisait du tir à l’arc. A l’origine, j’étais sur le point d’aller à la cabane t’amener tout ça…
—Ca fera l’affaire, merci.
Se plaçant derrière un buisson, la jeune femme entreprit de se changer avec une joie non dissimulée quand elle sentit que le vent s’était remis à souffler sur les falaises. Sirius l’aida à ôter ses derniers bandages – il lui confirma que les onguents avaient bien marché car aucune cicatrice n’était visible – puis elle enfila ce qu’elle trouva dans le sac, à savoir un haut, une veste et un jean ainsi qu’une paire de vieilles bottines et une casquette qui appartenait à son frère. Avec le miroir de sa trousse de maquillage, elle prit un quart d’heure pour remaquiller ses yeux et sa bouche puis, une fois prête, elle se tourna vers le violoniste.
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—Ca fait du bien de porter des trucs à sa taille, fit-elle avec le sourire. Et des chaussures aussi.
—Le pyjama était à Bel et elle a plein de fringues amples, précisa le jeune homme en faisant disparaître le sac et son contenu actuel. Je lui ai envoyé un texto pour lui dire que tu étais avec moi et lui éviter de se prendre les foudres de ma sœur… littéralement parlant.
—D’accord… Donc la suite des explications ?
—Pas ici. T’as eu le temps de visiter Winderburg ? Le musée, les ruines…
—Juste le musée avec mon frère et son petit-copain.
—Alors je vais te montrer certains coins que t’as pas vu et on va attraper de quoi manger sur la route car j’suis certain que tu dois commencer à avoir faim.
Effectivement, son dernier repas datait de la veille vers midi donc son estomac commençait à crier famine. Eurydice suivit donc Sirius jusqu’au ferry afin de rejoindre la ville de Winderburg puis une fois arrivé, il l’emmena directement dans un café pour prendre le petit-déjeuner – si elle avait opté pour un café noisette avec deux croissants, lui avait pris un capuccino avec un muffin aux myrtilles. Leur collation finie, il l’entraina dans les rues du centre-ville.
—Tu as visité le musée donc, dit-il en passant devant le bâtiment en question. Le mot « Avalon » te parle j’imagine.
—Le royaume qui était là bien avant que cette ville ne soit fondée, dit-elle, se souvenant qu’Iowa avait mentionné ce lieu lors de cette visite. Il n’y a plus rien de cette époque qui est encore debout je crois.
—Exact. Le château a été démoli et la majorité de ses pierres ont été réutilisées ailleurs ou revendues. L’Université de Winderburg est un des bâtiments construits avec ces pierres.
Cela ne l’étonnait pas tant que ça. Elle avait déjà entendu parler de monuments qui avaient été détruits et dont les éléments avaient été réutilisés ailleurs – de mémoire, un palais situé pas loin de Champ-Les-Sims était dans ce cas de figure, ayant été bâti avec des pierres du bâtiment qui était déjà présent à l’origine. Ainsi, cela permettait de gagner du temps et aussi de l’argent car pas besoin d’extraire les matières premières d’une carrière puis de les tailler ensuite. Qui plus est, vu les remparts présents et l’architecture de l’Université, elle suspectait que ces pierres avaient servies pour renforcer les défenses de la ville mais elle ne s’y connaissait pas assez en histoire pour savoir si elle avait juste ou non.
Après plusieurs minutes de marche, ils arrivèrent près des fameux remparts, là où se situaient les Ruines d’une ancienne cathédrale qui, manifestement, n’avait jamais été reconstruite.
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—Là, c’était la cathédrale d’Avalon, lui précisa Sirius en désignant les vestiges de pierre. Elle a vu passer tous les couronnements des différents rois de ce royaume oublié. Le dernier souverain connu était Joshua VI, aussi connu sous le nom de Joshua le Téméraire, qui avait remporté une guerre contre des peuples venus du nord.
—Il lui est arrivé quoi à ce roi ? demanda Eurydice en observant ce qu’il restait comme vestiges d’une époque révolue.
—Assassiné à priori. Sa disparition a été une des causes de la chute d’Avalon.
De bonnes chances que sa descendance n’ait pas réussi à redresser le royaume où qu’il n’en ait pas eu – ce ne serait pas une première dans l’histoire d’un pays car certains rois avaient dû laisser leur trône à des cousins plus ou moins éloignés, n’ayant pas eu d’enfant pour perpétrer leur lignée. Vu que les remparts avaient survécu aux bâtiments d’Avalon, ils dataient surement d’après la chute de ce royaume, ce qui pourrait signifier qu’une période bien troublée avait dû suivre.
Ils passèrent les remparts et se retrouvèrent dans la campagne, un coin qu’elle connaissait pour avoir déjà fait la route avec Giulia et Oliver afin de visiter l’Université. Seulement, au lieu de suivre la voie menant à ce dernier lieu, il l’emmena plus en hauteur, précisément là où se situait la propriété Von Haunt qu’elle n’avait pas eu le temps de visiter.
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—Ca date d’Avalon ce truc aussi ? demanda la jeune femme, sceptique en voyant le manoir qui ne devait pas avoir plus de deux cents ans vu son architecture.
—Houlà non ! lui répondit-il avec un sourire amusé. Du moins, ce qu’il y avait ici à l’origine a été détruit comme le château d’Avalon et remplacé par ce manoir. Seulement, la rumeur dit qu’à l’origine, c’était l’antre d’une sorcière très orientée vers les ténèbres qui vivait là et que les lieux étaient maudits à cause d’elle.
—Et toi qui est un sorcier, c’est vrai ce que tu me racontes ?
—Ce n’est pas entièrement faux mais la malédiction est plus récente que ça. Si tu croises ce qu’il reste des anciens propriétaires, tu comprendras vite que c’est vrai.
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Sincèrement, même si le surnaturel ne la dérangeait pas, l’idée de croiser un fantôme ou un zombie ne lui plaisait guère. Elle nota dans un coin de son crâne que si elle visitait cette baraque, elle ferait bien de ne pas être seule et que Lucinda serait surement la candidate parfaite pour l’accompagner.
—Là, c’est plus l’extérieur qui nous intéresse. Suis-moi.
Etrangement, Sirius l’emmena à l’intérieur du manoir qui avait été transformé en musée. Seulement, il ne s’arrêta pas devant les différentes pièces du rez-de-chaussée, ignorant les tableaux accrochés aux murs représentants la propriété plusieurs décennies auparavant ainsi que feu ses propriétaires qui, de ce qu’elle lut rapidement, avaient grandement contribué à faire de Winderburg ce qu’elle est aujourd’hui.
Ils sortirent par la porte menant aux jardins et, après que le jeune homme se soit arrêté un instant pour jeter un coup d’œil à la terrasse, il descendit l’escalier qui était devant eux.
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—Tu cherches quelque chose ? lui demanda Eurydice en remarquant qu’il tournait la tête de tous les côtés.
—Quelqu’un, précisa-t-il en grimaçant un peu. On est peut-être un peu en avance. Va falloir attendre qu’ils arrivent.
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Les lieux étaient loin d’être déplaisants pour patienter : tout était visiblement bien entretenu et les odeurs florales, dominées par la fragrance puissante de la lavande poussant sous la terrasse où ils se trouvaient, embaumaient les lieux avec délice tandis que le chant des oiseaux et le son d’une chute d’eau parvenaient à ses oreilles.
—Ca change de Newcrest, fit-elle remarquer en apercevant les montagnes à l’horizon. On voit plus des maisons et des immeubles que des forêts là où j’habite.
—Une vraie citadine donc, dit Sirius sur un ton amusé. Si tu remontes la rivière, tu auras peut-être une chance d’arriver à Granite Falls. C’est à une journée ou deux de route il me semble.
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Elle y était allée une fois en colonie de vacances avec son frère Oliver. Même si elle n’avait pas détesté camper dans la forêt, elle se serait bien passée de ces fichus insectes volants qui avaient pour idée fixe de la tourmenter à toute heure du jour et de la nuit ! Depuis ce fameux été, elle s’était mise à adorer les odeurs de citronnelle et de lavande…
—Il y avait déjà un jardin ici au temps d’Avalon ? questionna-t-elle, curieuse.
—Celui de la sorcière, répondit le violoniste. Il n’en reste rien mais c’est amusant de voir que certains lieux retrouvent leurs fonctions d’origine. Il y avait déjà des plantes médicinales ici auparavant.
Ce qu’Eurydice trouvait drôle, c’était que Sirius ne parlait pas de cela comme le ferait un historien ou un archéologue comme Iowa. Ce serait plutôt comme… s’il avait réellement vu tout cela et elle sentait comme une pointe de nostalgie dans sa voix. Ou alors, c’était son imagination qui lui jouait des tours.
Ne voyant pas venir ceux qu’il espérait voir, le jeune homme lui fit traverser les jardins, les faisant arriver à une terrasse surplombant un cours d’eau et sur laquelle se trouvait un piano d’une blancheur éclatante. Le magicien fit craquer ses doigts avant de s’installer devant l’instrument et commencer à jouer un morceau qu’elle reconnut aussitôt : la sonate pour piano n°14 de Beethoven, aussi appelée sonate clair de lune.
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Le premier mouvement était lent, telle une marche funèbre, et était le moins compliqué des trois d’un point de vu technique mais aussi le plus ennuyeux à ses yeux – elle se souvenait avoir lâché un bâillement sonore en l’entendant pour la première fois en cours de musique, ce que sa prof n’avait pas vraiment apprécié à l’époque. Bien qu’il souriait en jouant, Sirius était visiblement très appliqué à tirer les notes justes du piano.
Pour ce qui était du second mouvement, le ton était à l’opposé, plus joyeux et plein d’allégresse, ce qui se sentait clairement dans la manière de jouer du jeune homme qui était impeccable. Elle réalisa d’ailleurs qu’il était à la fois un bon violoniste mais aussi un bon pianiste, ce qui était assez impressionnant en soit. D’ailleurs, elle n’avait pas pensé à lui demander son âge…
Puis enfin, il s’attaqua au dernier mouvement, un passage d’une violence inouïe pour une sonate au piano et qui demandait de la technique pour être bien joué. Or, lorsqu’on voyait les doigts du musicien sur les touches de l’instrument, il était difficile de les suivre tellement ils allaient vite et le sourire du pianiste donnait l’impression que cette sonate n’était pas si difficile que ça – Eurydice savait que la réalité était toute autre car aucun amateur ne pouvait réussir cette prouesse, à moins peut-être d’être un surdoué en musique avec une oreille absolue.
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Il était clair pour elle que ce magicien était un bien meilleur musicien qu’elle. A tout hasard, il faudra qu’elle lui demande s’il savait jouer de la guitare car elle ne serait pas contre quelques conseils.
A la fin de son morceau, elle applaudit chaleureusement Sirius qui lui fit un grand sourire joyeux avant de s’incliner devant elle avec respect.
—Vos applaudissements me touchent très chère amie, lui dit-il en se relevant, lui faisant lâcher un léger rire. On va retourner un peu plus haut voir si on trouve nos amis et sinon, on va devoir essayer de fouiller le labyrinthe à leur recherche.
Ils retournèrent donc à la terrasse jouxtant le manoir, passant de nouveau près des parterres de lavande dont le parfum entêtant envahi leurs narines. La jeune femme réalisa qu’il y avait des échiquiers à la disposition des visiteurs… et elle fut surprise de voir l’un d’eux occupé par ce qui était des chevaliers en armure.
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—Ah ben on a de la chance ! s’exclama joyeusement le musicien en voyant cette scène un peu curieuse. Ca nous évitera de nous paumer dans un labyrinthe de haies !
—C’est eux que tu cherchais ? s’étonna-t-elle.
—L’un d’eux pour être exact. Même si les autres connaissent l’histoire, ça reste des ados et je ne suis pas persuadé qu’ils y croient contrairement à leur chef de groupe.
Sirius alla voir le chevalier à l’armure grise mais Eurydice n’entendit pas ce qu’il lui dit. Cependant, vu la réaction de cet homme, il était clairement intéressé, s’excusant auprès de son partenaire de jeu d’échec avant de leur faire signe de le suivre à l’écart. Il les emmena dans un coin du parc où il n’y avait personne et s’installa difficilement sur un banc, faisant que la jeune femme se demanda si c’était son armure qui lui posait souci ou s’il avait des problèmes de hanche.
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—Pardonnez-moi seigneur Villareal mais il y a quelques histoires que j’aimerai que mon amie entende de votre bouche, déclara le musicien après s’être assis à son tour sur le banc.
—Tu es bien le seul à utiliser l’ancien titre de noblesse de ma famille Sirius, fit remarquer le chevalier sur un ton amusé. Appelez-moi Jacques, ce sera beaucoup plus simple.
—D’accord Jacques. Je vous présente Eurydice et elle aimerait en savoir plus sur Avalon et sur… ce qui reposait sous ce manoir à une époque.
—Une seconde, coupa-t-elle en entendant ces mots. Tu avais juste dit que c’était la demeure d’une sorcière ici il y a très longtemps. Ce n’était pas que ça ?
Vu le lourd silence qui venait de tomber, elle en conclut que non. Qu’est-ce qui se trouvait sous ce bâtiment et qui, vu leurs réactions, ne semblait pas être le truc le plus joyeux qui soit ?
—Commençons par Avalon, dit Jacques une fois qu’elle se soit assise à son tour. A l’époque, ma famille servait le roi et un de mes ancêtres, le tout premier Jacques Villareal, était chevalier au château sous le règne du roi Joshua le Téméraire. Il est décédé une dizaine d’années après la chute de ce royaume, lors des tentatives d’invasions qui ont suivies.
—Des invasions ? questionna Eurydice, se rappelant vaguement avoir entendu Iowa parler de cela. Cela venait de l’est je crois, au-delà de ce qu’est aujourd’hui Newcrest.
—Exactement. Newcrest était une zone marécageuse à l’époque, tout comme une partie de Willow Creek, et ce fut par là qu’un royaume ennemi profita de la situation pour tenter de conquérir ce qu’il restait d’Avalon. Seulement, s’ils purent prendre les marais, ils furent stoppés par Lord Winderburg qui fit ensuite construire les remparts autour de la ville qui prit son nom par la suite. Les anciens chevaliers d’Avalon entrèrent ensuite à son service, devenant ceux de Winderburg avant de n’être plus que les chevaliers errants que nous sommes à présent. Des huit grandes familles de l’époque, il ne doit rester que la mienne, les Behr et les Munch dans la région. Je crois que les Huntington existent encore mais je doute qu’ils se souviennent des vieilles histoires.
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Le nom d’Huntington était vaguement familier aux oreilles de la jeune femme : un des clients du snack de ses parents s’était vanté d'appartenir à une famille noble mais il s’était montré très radin sur les pourboires contrairement à ses amis qui étaient avec lui.
—Concernant ce qu’il avait sous le manoir, l’histoire est un peu plus… difficile à croire pour le commun des mortels, poursuivit Jacques en baissant un peu la voix. Selon le journal de mon ancêtre, la sorcière, surnommée la sorcière céleste ou la Ténébreuse, qui vivait ici était très appréciée du roi Joshua VI car, en plus d’être une belle femme, elle était aussi puissante que son ami, le magicien Viktor. Seulement, les lois du royaume lui interdisaient d’épouser une magicienne, ce qui est probablement la raison pour laquelle sa lignée s’est éteinte avec lui.
Une seconde… il y avait deux magiciens auprès du roi ?
—On ne sait pas trop ce qu’il s’est passé mais un brutal déchainement de magie a eu lieu, ce qui a été la vraie cause de la chute d’Avalon, poursuivit le chevalier sur un ton grave. Quand mon ancêtre a pu enfin entrer dans le château, le roi ainsi qu’une servante ont été retrouvés morts, l’un assassiné et l’autre, peut-être empoisonnée. Les magiciens, quant à eux, avaient tous deux disparus.
—Disparus ? fit Eurydice, intriguée. Ils avaient quitté les lieux ?
—C’est fort possible car plus jamais on ne les a revus depuis ce jour. Cependant, lorsque le domaine de la sorcière fut fouillé, elle avait laissé derrière elle des instructions bien précises pour les huit chevaliers du roi : sept d’entre eux furent chargés de cacher des coffres étranges tendit que le huitième, mon ancêtre, devait s’assurer que personne ne mettrait la main sur un livre qu’elle désignait sous le nom de Tome de l’Air, tâche qu’il a ensuite transmise à ses descendants avec plus ou moins de succès…
Jacques marqua une pause durant laquelle elle échangea un regard avec Sirius qui, de ce qu’elle vit, ne souriait plus du tout. Difficilement le chevalier se leva et leur désigna rapidement le manoir.
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—A une époque, Winderburg a été dirigé par les Von Haunt, poursuivit-il. Ils ont grandement contribué à faire d’elle ce qu’elle est aujourd’hui… jusqu’au jour de leur mort qui fut aussi brutale qu’inattendue. 
—Je crois que j’ai lu un truc là-dessus, se souvint Eurydice. Il a été suspecté qu’ils avaient été empoisonnés par un de leurs proches.
—Leur domestique. Bien qu’il soit effectivement le coupable dans cette histoire, ce n’était pas au poison qu’il avait eu recours… mais au contenu de ce Tome de l’Air dont mon arrière-arrière grand-père avait fait l’erreur de lui faire part après avoir un peu trop abusé de la boisson un soir. 
Le contenu de ce livre ? Est-ce qu’à tout hasard…
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—Ce bouquin était un grimoire ? demanda-t-elle, se basant sur le fait qu’il était en possession de la sorcière à l’origine.
—Un redoutable grimoire qui contenait les pires malédictions qui puissent exister en ce bas monde, lui confirma Jacques Villareal. Autant vous dire que ce domestique a payé cher l’usage de ce maudit ouvrage et que mon arrière-arrière grand-père était pris de panique en réalisant que son indiscrétion avait causé du tord à quelqu’un. Il voulait à tout prix se débarrasser de ce livre mais comme il avait aussi des dettes, il avait décidé de le vendre à prix d’or. Heureusement, le seigneur Scott, un autre descendant des chevaliers d’Avalon, l’avait aidé à trouver des acheteurs et lui avait présenté un couple de magiciens qui promirent de garder cet ouvrage dans un endroit où personne ne pourrait en faire un mauvais usage. Son descendant m’avait transmis une copie du journal de son ancêtre qui avait été marqué par la chevelure de feu et le charme de la sorcière, une femme qu’il désignait sous le nom de Cordelia il me semble. 
D’accord… Ce n’était effectivement pas bien joyeux comme bouquin et c’était peut-être mieux s’il ne se trouvait plus à Winderburg. Par contre, où était-il à présent ? 
—Bon, ce n’est pas contre vous mais Yuki et Wolfgang vont se poser des questions si je tarde plus, leur signala le chevalier avant de les saluer avec respect. Je vous souhaite une bonne journée à tous les deux et à une prochaine fois peut-être.
Sur ces mots, Jacques Villareal s’en alla pour retrouver les autres membres de son groupe. Encore en train d’analyser tout ce qu’elle venait d’apprendre, Eurydice se tourna vers Sirius qu’elle trouva soudain bien pensif. 
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—J’avoue que je commence à être un peu paumée avec tout ce que j’apprends, dit-elle au jeune homme. Et puis en quoi ce bouquin est important dans la version compliquée de mon accident ?
—C’est pour que le moment venu, tu comprennes l’histoire dans sa globalité, lui précisa le musicien avant de lui sourire. Tu veux faire une pause ? Il y a bar sympa pas loin.
Vu tout ce qu’elle avait dû emmagasiner comme informations en peu de temps, elle n’était pas contre un petit moment pour bien y réfléchir car cela faisait vraiment beaucoup d’un seul coup. Elle accepta donc la proposition d’aller ailleurs et suivi Sirius jusqu’à un bar devant lequel elle était déjà passée plusieurs fois. Ils se prirent un encas à partager et s’installèrent à une table libre, profitant qu’ils étaient arrivés avant l’happy hour.
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—Comme tu dois t’en douter, tu gardes pour toi ce que tu as appris aujourd’hui, lui précisa le jeune homme. Certaines personnes seraient un peu trop ravies de pouvoir causer des dégâts avec ces informations.
—La majorité n’y croirons pas mais vu ce qu’il a dit sur ce domestique… admit-elle avant de déglutir. Au final, ce type a touché à un truc alors qu’il n’était pas censé avoir le droit de le faire puis il l’a payé cher j’imagine.
—Pendu haut et court.
—Evidemment… Heureusement que mes parents sont pas aussi sévères quand ils découvrent qu’on a touché à des trucs qu’on n’était pas censés approcher… Quoique mon père est limite pas tranquille quand on parle de vider le grenier. Faudrait pourtant…
—Ton père a du mal à jeter les vieilleries ?
—C’est plutôt ma mère ça mais en fait, c’est surtout qu’il nous interdit depuis toujours de toucher à un vieux coffre qui s’y trouve s-
—Quel coffre ?
Eurydice nota l’air grave sur le visage de Sirius et le fait que son teint semblait plus pâle qu’au début. Puis elle se souvint : en plus du Tome de l’Air qu’il fallait surveiller, les autres chevaliers devaient cacher sept coffres mais jamais Jacques Villareal n’avait précisé ce qu’ils contenaient – elle suspectait que jamais sa famille ne l’avait su.
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—… Un vieux coffre en bois qui doit être planqué dans notre grenier depuis que mes parents ont emménagé, finit-elle par répondre, suspicieuse.
—Tu peux me donner plus de détails ? la pressa-t-il, confirmant qu’il devait savoir quelque chose qu’elle ignorait.
Pour lui répondre, elle demanda un stylo au bar puis elle prit une serviette en papier sur laquelle elle dessina l’objet en question – elle s’en souvenait assez bien, ayant dû faire quelques aller-retour au grenier pour y stocker de vieilles affaires à elle et pour y récupérer une valise. Lorsqu’elle eut terminé, le musicien regarda attentivement son dessin avant de lâcher un rire jaune.
—Je comprends mieux pourquoi je ne le trouvais pas celui-là, fit-il d’une voix blanche. Ton père a dû le montrer à une créature surnaturelle un jour et… attends, une seconde… Le nom d’Alphonse Duspeti te dit quelque chose ? Un type blond qui ressemble à un rapace…
—Je crois avoir entendu ce nom oui, se souvint-elle en se remémorant la veille de son départ pour Winderburg. Un homme qui correspond à cette description voulait parler à ma mère mais vu l’attitude de mon père, c’était clairement pas un ami…
—Pense-tu que ta mère ait pu lui voler quelque chose ?
—… Dois-je demander pourquoi tu es si bien renseigné sur moi ?
Eurydice le savait, ses parents n’avaient pas toujours été des enfants de chœur, surtout dans leur jeunesse. Son père était un ancien escroc dans l’immobilier et sa mère, une voleuse qui arrivait à commettre bien des larcins. Seulement, ils avaient dû déménager à Newcrest puis faire profil bas en se construisant une vie plus rangée car, de ce qu’elle avait compris, quelque chose les avaient poussés à fuir – jusqu’à ce qu’elle leur présente la belle-mère d’Erika, elle avait toujours pensé que c’était les forces de l’ordre qu’ils craignaient le plus mais en réalité, c’était plus leurs victimes qu’ils redoutaient.
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—Margaux va me rendre sourd mais là, si ce coffre était à eux, ça veut dire que c’était nous qui avions un coup de retard et non l’inverse, marmonna Sirius avant de grogner. Va falloir que je te montre un truc bien particulier dès maintenant.
—C’est grave à ce point ? demanda-t-elle, quelque peu inquiète en voyant cette attitude chez le jeune homme.
—Ma sœur nous dira à quel point cette histoire sent mauvais mais c’est certain, pour moi, que tu dois impérativement connaître la vérité sur beaucoup de choses.
Il ne donna pas plus de détails et ils quittèrent rapidement le bar pendant que certains clients étaient occupés à regarder un match de football à la télévision. Cette fois-ci, il marchait d’un pas rapide, visiblement pressé, et elle dut faire bien attention à garder le rythme car il allait vite. Ce n’est que lorsqu’il s’arrêta enfin qu’elle réalisa où il l’avait emmenée : à l’Université de Winderburg.
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—Je connais déjà, fit-elle remarquer en grimaçant quand elle vit que certains avaient laissés des papiers gras sur le sol alors que la poubelle était juste à côté. Et puis ce bâtiment date d’après la période que tu me décrivais.
—Exact mais c’est autre chose qui nous intéresse, dit-il en levant brièvement les yeux vers la tour. Suis-moi.
Eurydice le suivit à l’intérieur, traversant les couloirs où elle vit quelques élèves discuter entre eux sans leur prêter la moindre attention, trop absorbés qu’ils étaient par leur conversation. Ils montèrent jusqu’au dernier étage, là où se trouvaient les chambres de certains élèves, mais Sirius l’emmena à l’extérieur, là où l’on pouvait accéder au bureau du doyen et aux escaliers menant en haut du bâtiment. Il prit celui conduisant en haut de la tour et elle le suivit… pour ne voir que le mât auquel était accroché le drapeau aux couleurs de l’université.
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—Il n’y a rien ici, lui dit-elle après avoir de nouveau balayé les lieux du regard. C’est quelque chose que l’on peut voir d’ici que tu veux me montrer ?
—Non, c’est ici, admit-il, l’air un peu gêné. C’est juste que je l’avais un peu… caché ici pour éviter que des petits malins s’en serve encore une fois. Laisse-moi deux secondes le temps de retrouver cette formule.
Elle haussa un sourcil en entendant cela mais, bien qu’un peu sceptique, elle ne remit pas sa parole en doute. Qui plus est, ce qu’il avait dit la titillait : qu’avait-il bien pu dissimuler ici et qu’il ne tenait pas à ce que quelqu’un trouve ?
—Voyons… réfléchit-il à haute voix. Je l’ai sur le bout de la l-… AH OUI !
Sirius se racla la gorge avant de se concentrer tandis que la jeune femme sentit le vent se lever et vit quelque chose de curieux dans les mains du jeune homme.
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—Viens à moi vent puissant et balaye pour moi la poussière laissée par le souffle du désert !
Une violente bourrasque les frappa de plein fouet, faisant qu’Eurydice eut juste le temps de poser sa main sur sa casquette pour éviter de la perdre. Elle ferma les yeux durant les quelques secondes où le vent soufflait avec force puis, quand elle sentit qu’enfin, il s’était arrêté, elle les rouvrit pour voir le musicien épousseter sa veste. D’un signe de tête, il lui conseilla de se retourner, ce qu’elle fit… pour s’apercevoir que quelque chose avait changé.
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Au sommet de la tour, face au mât, était apparues des statues, une représentant une fée et deux autres des gargouilles, ainsi qu’une arche de pierre recouverte en partie par une plante grimpante, deux armures et un piédestal sur lequel se trouvait un objet qu’elle ne parvenait pas à distinguer d’où elle était.
Curieuse, elle se rapprocha pour mieux voir et put enfin savoir ce qui était sur ce socle de pierre sombre : un livre à la couverture en cuir vert qui semblait très ancien. Elle voulut le prendre pour l’examiner plus en détail mais se ravisa en se souvenant qu’elle ne savait pas ce que c’était.
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—Tu peux le prendre, lui dit Sirius qui était à présent à côté d’elle. Je doute fort que tu ais l’intention de t’en servir contre quelqu’un.
—M’en serv-, commença-t-elle avant de s’interrompre, réalisant soudainement ce qu’elle avait sous les yeux. C’est ça le Tome de L’air ? J’avoue que je m’attendais à autre chose... et puis comment ça se fait que ce soit toi qui l’ais ?
—Je t’expliquerai après. Regarde-le de plus près. Je peux t’assurer qu’il ne t’arrivera rien.
Là, elle se sentait comme Eve face au serpent du jardin d’Eden, hésitant entre céder à la tentation de toucher à cet objet qu’on lui présentait sur un plateau et sa méfiance face au potentiel destructeur de cet ouvrage. Le regard du musicien la fit céder et elle finit par ouvrir le livre puis le feuilleter, y découvrant de multiples formules et malédictions dont elle ne comprenait pas un traître mot car toutes étaient écrites dans une langue qu’elle ne connaissait pas. Elle retomba sur la première page où elle remarqua le mot « Sirocco » soigneusement écrit dans une encre vert foncé.
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—Si tu veux un bon conseil, écrit ton nom complet en bas de cette page, lui suggéra Sirius en lui tendant un stylo.
—Je peux savoir pourquoi tu veux que je fasse ça ? demanda-t-elle, trouvant hautement suspect qu’il veuille qu’elle abîme un livre vieux de plusieurs siècles.
—Tu le verras très vite. Et pense à invoquer celui dont tu lis le nom juste ici.
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Quoi ? Il était tombé sur la tête ? Seulement, vu son regard insistant, elle finit par soupirer et, de mauvaise grâce, inscrit « Eurydice Esperanza Fox-Pesetas » en bas de la page, le tout en écrivant impeccablement à l’encre noire. Puis elle reposa le stylo et, avec appréhension, elle prononça des mots qu’elle espérait ne pas regretter plus tard.
—Je t’invoque, Sirocco ! Viens à moi !
Soudain, une vive lumière verte fit son apparition et, à sa grande surprise, elle venait de Sirius !
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Elle s’écarta de lui, ne comprenant pas vraiment ce qu’il passait sous ses yeux, puis sentit venir une nouvelle bourrasque souffler. Lorsqu’elle ce coup de vent fut enfin passé, une exclamation de surprise lui échappa en voyant qui se tenait devant elle.
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—Quels sont vos désirs très chère ?
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C’était Sirius mais son apparence avait changée… ce qui lui fit réaliser que depuis le départ, lui et « Sirocco » n’étaient qu’une seule et même entité.
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les4marketaires · 6 years
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Caractéristiques et impacts durables de la révolution digitale
Si le titre ci-dessus ne vous dit rien, c’est surement parce que vous ne l’avez pas encore abordé ou que vous vous êtes finalement endormi pendant ce fameux cours. Dernière solution, vous êtes l’option « outsider », qui vient tout juste d’entreprendre son long voyage dans l’art complexe du digital. Vous vous êtes reconnu ? Et bien cet article est fait pour vous !
Nos 4 marketaires vont donc se faire un plaisir de vous expliquer comment le numérique est rentré dans votre vie et pourquoi est-il devenu un dieu éternel que tout le monde vénère.
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Vous pensez surement que le numérique a vu le jour dans les années 50. Et bien non, car c’est le philosophe Pythagore qui trouvant alors que les nombres étaient les premiers principes de la nature entière, a dans sa déclaration « Les choses sont nombres » permis aux mathématiciens et physiciens modernes de penser la globalité du monde comme un algorithme. Ainsi la « révolution numérique » ou encore appelée « révolution digitale » va se définir par sa capacité à apporter des changements amenés par les nouvelles technologies mais aussi amenés par les origines de la pensée numérique.
Notre vie s’est donc transformée avec le digital autant sur le plan privé que professionnel grâce aux ordinateurs, tablettes, mobiles, cloud, appareils photos numériques, mega, giga, tera, bluetooth, wifi, ADSL, fibre optique, objets connectés etc. Étudiants, professeurs, entreprises, clients, personne ne peut y échapper !
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Comme vous avez déjà pu le constater, le digital fait maintenant partie intégrante de votre quotidien bien qu’il soit amené à évoluer. C’est pourquoi nous changeons avec lui. C’est ainsi qu’en l’espace d’une dizaine d’années, nous  sommes passés de l’ère de la Game boy Advance à celle de la PlayStation. Ou encore des forfaits téléphoniques onéreux pour le plaisir de 30 sms à la semaine à des abonnements illimités pour moins cher où il n’est plus question de compter nos caractères.  
C’est alors que la révolution digitale a permis de faire apparaitre de nouvelles formes de communication, comme dirait Herbert Marshall McLuhan « the meduim is the message ». Mais aussi de faciliter la vie avec les objets connectés. Une envie de Mcdo ? De cette nouvelle paire de Zalando ? D’ouvrir votre voiture sans clef car vous les perdez tout le temps ? Autant de gestes quotidiens que l’on peut effectuer à distance et qui sont facilités par le digital. Avec un terme plus technique on parlera ainsi de l’ère de l’ultra-connectivité. Qui va notamment être établie par l’apparition du phénomène de sauvegarde des données et des connexions nommé le « Cloud » (oui il s’agit d’un nuage informatique de données). Il agit alors comme d’un coffre-fort personnalisé, en permettant une synchronisation accessible en temps réel. C’est l’exemple de la transformation que cette révolution occasionne. On chiffre les données et on leur donne un moyen de circuler, on parlera alors de Big Data. 
Vous l’aurez constaté, avec le numérique, il est beaucoup plus facile de:
> Communiquer (Internet, Smartphones, Réseaux sociaux…) > Se cultiver (Encyclopédies, ressources accessibles sur Internet, médias…) > Consommer (Réservation sur Internet, achats en ligne…)  > Se divertir (Plateforme de films et séries à la demande, Musique en streaming…). Ainsi la révolution numérique a fait partir bien nombres de normes et d’habitudes pour un confort qui s’est très vite intégré à notre quotidien mais aussi aux entreprises. 
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Et bien que le numérique soit apparu en premier avec la numérisation de documents, le digital lui a permis une utilisation plus simple des outils technologiques. On parlera dans ce cas de « digitalisation » pour nommer la transformation digitale des entreprises qui s’appuiera alors sur plusieurs supports comme : la mobilité, le temps réel, l’internet des objets, le big data et l’universalité d’internet.
Ainsi avec l’arrivée sur le marché des géants que nous connaissons tous comme Apple, ces acteurs ont su alors toucher les entreprises en leur apportant une valeur ajoutée. Le digital devenant ainsi stratégique pour les organisations.  
Vous vous demandez surement maintenant où se trouve l’impact durable de cette digitalisation? Il se présente dans la résistance et la stabilité du digital à être indispensable dans votre vie quotidienne mais aussi dans votre vie professionnelle. Prenons exemple des smartphones qui suscitent un véritable engouement car ils apportent à leurs utilisateurs la maîtrise de la technologie tout en leur offrant la liberté de se déplacer. 
C’est ainsi que de nombreuses entreprises telles que Uber ont bâti leurs modèles économiques sur le téléphone mobile, en misant sur certains de ses atouts comme la géolocalisation et le temps réel. On peut alors retenir ce chiffre : 75% de la population mondiale dispose aujourd’hui d’un téléphone portable. Soit un axe majeur dans la transformation digitale des entreprises. 
Saviez-vous que votre terrain de jeu préféré nommé « Internet », est en faite pensé en premier au centre de la stratégie des entreprises pour appréhender le digital? Et oui, c’est lui qui entretient la façon de consommer et de communiquer. 
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Vous l’aurez compris, communiquer c’est changer. Et c’est pourquoi chaque changement doit être anticipé ! 
Les acteurs du digital l’ont compris tel que Amazon qui est aujourd’hui un des géants du web, en proposant au tout début la vente de livres puis aujourd’hui se dirige vers la vente d'autres produits. Ces entreprises font sans cesse évoluer leurs modèles, et deviennent ainsi acteurs de cette révolution. 
Cependant le marché actuel est désintermédié et implique une réflexion en profondeur de la conduite du changement des consommateurs. En effet, la révolution digitale étant rapide et définitive, sa transformation impose aux entreprises n’ayant pas acté cette mutation, de se réinventer sous peine d’être dépassées et exclues de leurs propres marchés. C’est ainsi que des entreprises vont être impactées plus durablement que d’autres par cette révolution. 
Notamment celles offrant des services consommateurs, les banques et services financiers et toutes les entreprises de biens durables qui devront alors utiliser de nouveaux canaux de communication comme l’explique Mr Baculard vice-président de Bain & Company et intervenant pour l’agence TVDMA que vous retrouverez dans la vidéo suivante.
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Pour finir, comme l’avait dit  Herbert Marshall McLuhan “Nous façonnons nos outils, et ceux-ci, à leur tour, nous façonnent.”*. Cet impact du médium, qui prime sur le contenu du message, explique que les innovations technologiques ont bouleversé les civilisations, engendré des modifications du dispositif sensoriel et intellectuel de l’homme. 
Nous pouvons ainsi résumer la révolution digitale comme la seule transformation technologique du web et de ses outils. Elle passe aussi par une origine humaine, avec notre façon de penser qui doit évoluer en même temps. Chacun d’entre nous doit être prêt à franchir le pas s’il ne veut pas rater le train en marche, celui de la transformation numérique. 
Vous vous posez des questions face aux progrès techniques et scientifiques mais aussi face à l’évolution des mœurs engendré par la révolution digitale ? Vous devez visionner ce film culte qui est révélateur de notre rapport à la technologie.   
Au plaisir de vous voir lire nos prochains articles, on vous dit « Un pour tous, et tous pour le marketing » les 4 marketaires. 
Sources
https://www.webmarketing-com.com
https://www.lebigdata.fr
https://www.digitall-conseil.fr
https://www.linfodurable.fr
https://www.latribune.fr/technos-medias/la-revolution-digitale-a-l-epreuve-de-l-economie-685798.html
https://www.lesechos.fr/06/06/2018/lesechos.fr/0301771240159_la-revolution-digitale-accelere-les-reflexions-strategiques.htm
https://www.visiativ-industry.fr/la-transformation-digitale-cest-quoi/
https://fr.slideshare.net/pfrancais/les-acteurs-historiques-de-la-rvolution-digitale
https://www.journalducm.com/dictionnaire-marketing/transformation-digitale-numerique/
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legaltools-blog1 · 6 years
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Synthèse des problématiques contemporaines sur le travail
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Le travail en questions : quelles organisations, frontières, reconnaissances ?
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Quel travail ? visualhunt Thierry Weil, Mines ParisTech Le travail devient une notion de plus en plus difficile à appréhender. Est-ce une corvée ou une chance ? Qu’est-ce qui le distingue de nos autres activités ? Comment contribue-t-il à notre identité, à notre développement, à notre épanouissement ? Quels sont ses lieux et ses temps ? A quelles communautés nous relie-t-il ? Qu’est-ce qu’un bon travail ? Qu’est-ce que du bon travail ? Quelle forme de reconnaissance induit-il ? Quels sont les dangers des nouvelles formes de travail et quelles protections ? Quelles sont les régulations nécessaires ?
Malédiction ou sanctification ?
Gagner son pain à la sueur de son front (et enfanter dans la douleur) est la punition infligée par le Dieu de la Genèse à nos aïeux curieux et indisciplinés et à leur descendance. Pourtant, Luther traduira le mot grec ponos (la peine, le travail pénible) de la Bible par Beruf, la vocation, et y verra le moyen de la rédemption et de l’accomplissement de l’homme. Le travail est-il, selon les mots de Nicolas Grimaldi, communion ou excommunication ? L’un ou l’autre, disent Simone Weil ou Hannah Arendt, qui distinguent le labeur et l’œuvre. Le travail peut souvent, selon la façon dont on l'appréhende, être labeur ou œuvre. Comme le rappelle Thomas Coutrot, chef du département « Conditions de travail et santé » à la direction de la recherche du ministère du travail, si le travail représente une valeur essentielle pour la plupart des Français, seuls un tiers d’entre eux sont pleinement satisfaits du travail qu’ils exercent, c’est à dire (1) ont le sentiment de pouvoir développer leurs compétences professionnelles, (2) estiment recevoir le respect qu’ils méritent, (3) prennent plaisir à ce qu’ils font, (4) sont toujours ou souvent fiers du travail accompli, (5) ont le sentiment d’être utiles aux autres.
Activité ou travail ?
Qu’est-ce qui distingue le travail des autres activités ? Le fait d’en tirer des revenus ? Mais on parle de travail domestique. Le soin, l’éducation, peuvent être donnés dans un contexte familial et communautaire ou constituer une prestation de service rémunérée. Le fait d’être utile aux autres ? Mais peindre, jouer de la musique ou écrire sont-ils des passe-temps privés ou des activités altruistes ? Créer des richesses ? Mais la personne qui s’instruit, sans être pour cela rémunérée ou immédiatement utile, accroît ses compétences et la valeur du capital humain mobilisable au service de son environnement. Ces réflexions nourrissent l’idée d’un revenu d’activité distribué à chacun en fonction des services qu’il rend à la communauté (qu’on l’encourage à définir et à développer), par exemple dans le cadre de l’expérience de revenu contributif de Plaine Commune ou de l’initiative « territoires zéro chômeur de longue durée ».
Travail, identité, développement, épanouissement
Le travail est une composante de notre identité, un lien aux autres, une source de développement personnel, un facteur d’épanouissement. A condition toutefois qu’il ait certaines caractéristiques déjà évoquées, qu’il soit porteur de sens et suscite une forme de reconnaissance. Certaines organisations le permettent. D’autres « empêchent » que le travail soit satisfaisant, quand le travailleur ne comprend pas le sens de ce qu’il fait ou est en conflit avec ses valeurs, que son action ou sa personne ne sont pas reconnues ou respectées, qu’il a trop peu d’autonomie, de perspectives de progrès ou de capacité à discuter du but collectif.
Le lieu du travail
Le travail, même pour les salariés, n’est plus assigné à un lieu comme l’usine ou le bureau. De plus en plus, grâce aux outils numériques , ils travaillent chez le client, à la plage ou dans un tiers-lieu qui n’est ni un espace privé, ni l’espace de leur entreprise.
Le temps de travail
Toujours connecté, le travailleur n’a plus de frontières définies entre son travail et sa vie personnelle. Si le travailleur a plus de latitude pour s’organiser comme il l’entend, le boulot envahit insidieusement le métro et le dodo.
Le statut de travail
Un chauffeur Uber ou un bricoleur ayant trouvé un microjob sur Le bon coin, un participant d’un réseau d’échange de savoirs travaillent-ils pour une plate-forme, pour le bénéficiaire direct de leur action, pour eux-mêmes ? Les risques auquel ils sont exposés sont-ils couverts comme le sont ceux d’un salarié classique ? A quelle communauté, à quel collectif le relie son travail ? Quelle vie sociale lui procure-t-il ?
La reconnaissance du travail
Un travail induit diverses formes de reconnaissance. Il est rémunéré ou bénévole. Il est remarqué, valorisé ou non. La reconnaissance peut être liée au service rendu (vous m’avez aidé), à la qualité du travail appréciée par les autres ou par l’individu ayant intériorisé ou construit des critères du bon travail. Pouvoir discuter avec des collègues ou des pairs de ce qu’est un bon travail est un facteur essentiel de satisfaction et de progrès individuel et collectif.
La régulation du travail
Comme le rappelle le préambule de la Constitution de l’Organisation internationale du travail (OIT), « la non-adoption par une nation quelconque d'un régime de travail réellement humain fait obstacle aux efforts des autres nations désireuses d'améliorer le sort des travailleurs dans leurs propres pays ». La libre circulation des capitaux et des marchandises peut conduire à un moins disant social et un nivellement par le bas des statuts du travail et de la protection sociale si une régulation internationale efficace n’est pas mise en place. On en est loin, puisque plus de la moitié des travailleurs dans le monde n’ont aucune protection contre le risque de maladie et que moins d’un quart bénéficient de ressources garanties lorsque l’âge ne leur permet plus de travailler.
La fin du travail ?
Questions passéistes, diront ceux qui comme Jeremy Rifkin considèrent la fin du travail inéluctable et proche. L’histoire a pourtant montré que d’énormes gains de productivité avaient souvent conduit à des modifications profondes de la structure du travail et de la consommation, mais aussi à une augmentation de la quantité de travail. L’agriculture, l’industrie peuvent satisfaire les besoins durables de consommation en demandant moins de travail humain. Le temps consacré au travail et au loisir peut varier considérablement. L’étendue de l’économie marchande peut se réduire ou croître, tandis que l’empreinte environnementale de notre activité doit se réduire, sous peine de suicide collectif par effondrement. L’activité jadis exercée dans le cadre des loisirs ou bénévolement (spectacle, sport, éducation, soin) peut devenir un travail ou une prestation. La fin du travail ou sa réduction drastique reste une conjecture fragile, tout comme l’est celle d’un retour « naturel » au plein emploi.
Que faire ?
Il nous appartient en revanche de faire disparaître le travail ingrat et de faire que les nouvelles formes d’activité soient source de gratifications individuelles et de prospérité collective durable. Pour évoquer toutes ces questions, un colloque réunira à Cerisy du 13 au 20 septembre 2018 des participants aux approches diverses et complémentaires. Il est ouvert à tous, dans la limite des places disponibles. Les discussions auxquelles il donnera lieu nourriront cette chronique.
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Thierry Weil, Membre de l’Académie des technologies, Professeur à Mines Paristech, centre d'économie industrielle, Institut interdisciplinaire de l'innovation (I3) du CNRS, Mines ParisTech La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.   Read the full article
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brevesdenatlyn · 7 years
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TOMORROW IS ANOTHER DAY
Tome : 3.
Nombre de chapitres: 21 / 24.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Il avait réussi à capter son attention. Doucement, il prit l'une de ses mains dans la sienne, évitant ses yeux embués de larmes. Ça avait beau s'être passé vingt-et-un ans auparavant, il avait toujours autant de mal à parler de ce qui s'était passé ce jour là."
CHAPITRE 21: HISTOIRE
→ Quelques jours plus tard...
  Ethan s'assit auprès de Katlyn sur le divan et lui mit un verre d'eau entre les mains. Elle le but cul sec et déposa le verre sur la table basse avant de reprendre son activité favorite : fixer un point invisible avec un regard éteint. Elle ne voulait toujours pas croire qu'il était son frère malgré toutes les preuves qu'il lui avait données. Il pensait qu'il était temps de lui dévoiler les raisons de son départ. Elle ne semblait pas très réceptive. Il allait quand même tenter le coup.
  — Je suis désolé de ne pas avoir été là alors que tu avais besoin de moi. Tu sais, je ne t'ai jamais abandonnée.
— Nick m'oblige à cohabiter avec toi, pas à te parler, ni à t'écouter.
— Nick a fini par se rendre compte que je disais la vérité. Non seulement, il prépare vos enfants à te revoir dans leur entourage mais il te donne également l'occasion de renouer avec le seul membre de ta famille qu'il te reste.
— ...
— Je suis désolé de ne pas avoir été là quand maman et papa sont morts.
— Tais-toi !
  Sa voix reflétait de la tristesse et de la colère. Ethan l'obligeait à se remémorer d'un souvenir qui la tourmentait encore et qui la faisait souffrir au plus profond d'elle-même.
  — Je ne t'ai jamais abandonnée, Katlyn. J'ai été forcé de quitter la maison.
— Pourquoi ?
  Il avait réussi à capter son attention. Doucement, il prit l'une de ses mains dans la sienne, évitant ses yeux embués de larmes. Ça avait beau s'être passé vingt-et-un ans auparavant, il avait toujours autant de mal à parler de ce qui s'était passé ce jour là.
  — J'avais seize ans à ce moment-là et j'avais découvert que je n'étais pas comme tout le monde. Contrairement à tous les gars de ma classe, je n'ai jamais été très attiré par les filles. J'ai découvert que j'étais plutôt attiré par les garçons.
— Tu es gay ?
— A l'époque, je n'en étais pas encore sûr. J'ai cru que ce n'était qu'une passe, que ça n'allait pas durer. J'avais tort. J'étais mal à l'aise quand je sortais avec des filles qui ne me faisaient aucun effet. Dans ma classe, on se moquait toujours de moi parce que j'étais le seul à être toujours vierge. Je n'ai jamais compris pourquoi il était important de perdre sa virginité quand on a cet âge-là. Pour faire taire les rumeurs, j'ai couché avec l'une de mes camarades. Ça a été un véritable désastre. Les rumeurs ont fusé après ça mais j'avais compris. J'ai supporté toutes les rumeurs, ne cherchant pas à cacher ma différence. Du moins, je ne le cachais pas sauf quand j'étais à la maison. Un jour, j'ai pris mon courage à deux mains et je l'ai avoué à nos parents. Tu étais encore toute petite à cette époque-là. Tu ne comprenais pas vraiment pourquoi nous étions tous réunis en te mettant à part.
— ...
— Papa était très influencé par les mœurs de sa famille. Il avait du mal avec les préjugés. Les étrangers n'avaient pas leur place en Amérique et les homosexuels n'étaient pas normaux selon lui. J'avais très peur mais j'ai quand même tout avoué de but en blanc parce que je ne supportais plus de me cacher aux yeux de ma famille.
— Il a mal réagi ?
— Il est devenu furieux comme jamais. Maman le savait déjà. Je lui en avais vaguement parlé lorsque j'étais préoccupé. Il m'a giflé si fort que j'ai eu la lèvre fendue. J'ai eu grand peine à retenir mes larmes ce jour-là. Maman l'a empêché de me frapper une nouvelle fois. Je m'en souviens comme si c'était hier. Elle tentait de l'éloigner de moi. Toi, tu es apparue. Quand tu as vu mes larmes et le sang qui coulait de ma lèvre, tu es venue te blottir contre moi pour me réconforter. Ça n'a malheureusement pas duré longtemps. Papa est revenu à la charge pour me chasser de la maison. Il n'a pas osé me frapper une deuxième fois parce que tu étais dans mes bras. Il n'aurait jamais osé lever la main sur toi. Tu as toujours été sa chouchoute.
— Qu'est-ce que tu as fait ?
  Pour quelqu'un qui ne voulait ni l'écouter, ni lui parler, Katlyn semblait drôlement captivée. Après un léger silence, Ethan reprit son récit. La main de Katlyn était toujours dans la sienne, elle n'avait pas cherché à les séparer. C'était peut-être bon signe.
  — J'ai fait mes bagages et je suis parti. Je me suis installé quelques temps chez un pote à moi qui savait pour mon homosexualité. A dix-huit ans, maman m'a aidé à obtenir mon émancipation et me donnait parfois de l'argent pour m'aider à vivre. Elle m'appelait une fois par semaine pour me donner de vos nouvelles. J'avais vingt ans quand j'ai changé de nom et que je suis parti vivre au New-Jersey. Papa était tombé par hasard sur moi dans un supermarché et n'avait pu s'empêcher de régler ses comptes. Maman a très mal pris la nouvelle. Elle continuait de m'appeler et m'envoyait des lettres avec des photos de toi pour que je te vois grandir. Un jour, je n'ai plus eu aucune nouvelle. Tu avais quatorze ans, il me semble.
— ...
— J'ai appris une semaine après l'enterrement que nos parents étaient décédés et que tu étais la seule à avoir survécu. Aux yeux de la loi, je n'avais aucune parenté avec toi à cause de mon changement de nom. Je savais que papa m'avait rayé de son testament à l'instant même où j'ai avoué être gay. Personne ne m'a appelé pour me dire que tu étais à l'hôpital. Quand j'ai su que tu étais la seule encore en vie, je me suis mis à ta recherche. Après tout, j'étais ton seul tuteur. Malheureusement, tu as changé de nom à ton tour.
— Carmichael. Je suis devenue Katlyn Carmichael.
— Oui. J'ai appelé tous les centres sociaux et les commissariats susceptibles de me renseigner et je leur ai faxé la photo la plus récente de toi que j'avais mais personne n'a su me dire où tu te trouvais ou alors personne ne voulait me le dire. J'ai continué mes recherches pendant presque neuf ans.
— Je fais la une des journaux depuis plus de cinq ans. Tu ne m'as vraiment pas reconnue ?
— Je ne suis pas la presse à scandale et je lis rarement les journaux. Je n'ai pas les moyens d'avoir une télévision, encore moins un ordinateur et je sors rarement de chez moi hormis pour le travail.
— Comment tu m'as retrouvée dans ce cas ?
— Même si je n'en ai pas l'air, je suis un très grand lecteur. Je suis tombé sur ton livre par hasard dans la librairie que j'avais l'habitude de fréquenter. La photo de toi qu'ils ont mis en troisième de couverture m'a interpellé. J'ai donc dépassé mon budget mensuel et ai rajouté ce livre sur la pile. Je dois avouer que tu as un bon coup de plume. J'ai dévoré cette histoire. J'ai versé plus d'une larme. Tu écris avec une telle fluidité et une telle passion qu'il est impossible de ne pas être touché par tes mots.
— Oh, merci... répondit Katlyn, gênée.
— Je l'ai classé dans mes livres préférés et je ne vais nulle part sans le glisser dans ma valise.
— Comment tu as su que l'auteur de ce best-seller et moi-même étions la même personne ?
  Ethan sourit. Il avait longtemps comparé la dernière photo qu'il avait de Katlyn avec la photo présente sur le livre. La jeune adolescente de sa photo et la jeune femme du livre avaient les mêmes traits au niveau du visage. Il avait été sur son site web officiel dès qu'il avait trouvé un cybercafé digne de ce nom. Le site bénéficiait d'une biographie qu'il avait jugée complète. C'était là qu'il avait trouvé une adresse pour la contacter par le biais de son éditeur. C'était la meilleure solution qu'il avait à ce moment-là.
  — Je n'en étais pas certain. C'est la raison pour laquelle j'ai tenté de te contacter en passant par ta maison d'édition. J'ai envoyé une lettre mais je n'ai jamais eu de réponse. J'ai persévéré mais rien du tout. Il semble que tout ton courrier, tes e-mails et tes appels soient triés sur le volet.
— Mesure de protection. Comme tu l'as constaté, j'ai un garde du corps qui me suit partout où je vais. En vérité, je ne crains rien. Seulement...
— Nick est très connu. J'ai vu ça. Partout où il va, une horde de filles lui collent aux basques.
— Elles sont jalouses parce que j'ai mis le grappin sur le mec le plus canon des Etats-Unis.
— Hmm.
— Non, en réalité, c'est lui qui m'a mis le grappin dessus.
— Il m'a vaguement raconté tout ça. Quoiqu'il en soit, j'ai dû jouer des coudes pour t'approcher. Quand j'ai appris que vous étiez dans le New-Jersey, j'ai pris ma vieille voiture et j'ai conduit jusqu'à Wyckoff pour vous rencontrer. Je dois dire que Nick n'a pas été très accueillant. Il n'avait pas l'air en forme non plus cela dit. Il s'est passé plusieurs heures avant qu'il ne me laisse te voir. Tu dormais mais rien qu'en voyant ton visage, j'ai su que c'était toi. Tu as changé, c'est vrai, mais je crois que j'aurais été capable de te reconnaître n'importe où si je t'avais vue en personne. Je suppose que nos parents ne t'ont jamais parlé de moi.
— Je ne savais pas qui tu étais. Il n'y avait aucune photo de toi à la maison, ni même aucun papier attestant que quelqu'un d'autre vivait avec nous.
— Ça ne m'étonne pas.
  Un silence tomba sur la pièce. Katlyn reprit la contemplation de son point imaginaire. Ce calme silencieux dura un long moment.
  — Il y a un coffre-fort.
— Au sol-sol dans le sol de ce qui nous servait de cave.
— C'est une salle de musique maintenant. On a aussi une salle de projections, une vidéothèque et une salle de jeux. Nick a fait réaménager le grenier pour en faire une sorte de foyer. On se retrouve là-haut pour se détendre.
— Cette maison a bien changé depuis que tu en es le propriétaire. Elle semble plus joviale, plus familiale.
— Il y a des documents dans ce coffre mais je n'ai jamais regardé ce que c'était. J'aurais peut-être dû.
  Ethan détacha leurs deux mains et se leva pour récupérer son exemplaire de son livre dans lequel il avait coincé une photo d'eux deux vieille de vingt-et-un ans mais qu'il avait toujours conservé avec le plus grand soin. Il retourna dans le salon et reprit sa place aux côtés de sa petite sœur.
  — J'ai la preuve qui achèvera de te convaincre.
  Il ouvrit le livre et en sortit la photo qu'il avait coincée à la fin. Il lui tendit le cliché et la laissa l'observer. Cette photo avait été prise quelques jours avant qu'il ne quitte la résidence. Ils étaient tous les deux installés sur le lit de sa chambre à regarder l'un des nombreux dessins animés qu'ils avaient. Katlyn adorait venir dans sa chambre pour regarder la télévision. Ce jour-là, il l'avait enveloppée dans sa veste préférée - bien trop grande pour elle - car elle ne cessait de se plaindre qu'il faisait froid. Comme s'il pouvait faire froid à L.A ! En vérité, elle voulait seulement qu'il lui prête cette veste dans laquelle elle aimait se blottir avant de se réfugier dans ses bras. Leur mère les avait pris par surprise alors qu'Ethan était nonchalamment appuyé sur sa pile d'oreillers. Katlyn était blottie contre lui. Il l'avait entourée de son bras. Ils étaient heureux tous les deux. Dire qu'ils partageaient là leur dernier instant ensemble.
  — Je crois que j'ai un penchant pour les vestes des hommes de ma vie.
— C'était ma veste préférée et tu adorais te blottir dedans pour regarder la télévision.
— Je crois que c'est à cause de l'odeur. On se sent plus rassuré quand on a l'odeur de quelqu'un qu'on connait près de soi. Il va me falloir un peu de temps avant que je ne te considère à nouveau comme mon frère.
— Je comprends.
— Dis-moi...
— Quoi ?
  Katlyn lui rendit la photo qu'Ethan remit à sa place et appuya sa tête contre son épaule, rompant toutes les mesures d'éloignement dont elle avait fait preuve ces derniers jours.
  — Tu n'es pas malade ?
— Non.
— Bon conducteur ?
— Très prudent.
— D'après ce que j'ai vu, tu n'es ni alcoolique, ni drogué et tu as une bonne hygiène de vie. C'est parfait.
— Pourquoi ces questions ?
— Je ne voudrais pas m'attacher à quelqu'un qui pourrait m'être arraché brutalement par la mort. J'ai trop souffert par le passé.
  Profitant de ce qu'elle avait abattu le mur qu'elle avait dressé entre eux, Ethan la prit contre lui.
  — Je suis heureux de t'avoir retrouvée, petite sœur.
— Ethan, s'il te plait, je ne suis pas habituée à ce genre d'effusions.
  Il la relâcha en souriant.
  — Bon, je vais m'occuper du déjeuner. Ensuite, il faut que j'aille en ville chercher un boulot. Cet appartement est aux frais de ton fiancé pour l'instant et je préférerais que ce ne soit plus le cas.
  Ethan se leva et se dirigea vers la cuisine, commençant à fouiller dans les placards pour trouver quelque chose de décent à se mettre sous la dent.
  — Tu fais quoi comme métier ?
— Je suis professeur. Enfin, j'étais. Je suis spécialisé de la maternelle au CM2.
— Tu plaisantes ?
  D'un coup, d'un seul, il sentit ses yeux fixer son dos avec intensité. Il continua son occupation sans se retourner.
  — Pourquoi je plaisanterais ? Tu veux voir mes diplômes ?
— Non, bien sûr que non. En revanche, j'ai du boulot pour toi.
— Ah, ouais ?
— Tu as sûrement croisé Sam si tu as rencontré Nick.
— En effet.
— Je cherchais quelqu'un pour le mettre à niveau avant de l'inscrire dans une école. Horaires flexibles avec un bon salaire à la clé.
— Attends, tu me proposes vraiment du boulot ?
— Je ne plaisante pas avec l'éducation de mes enfants. Je ne veux pas...
  Katlyn s'arrêta au milieu de sa phrase, se retenant de révéler quelque chose qui la tracassait. Ethan ne pouvait pas lui en vouloir. Après tout, il n'était encore qu'un étranger pour elle. Il se chargea du déjeuner. Ils mangèrent en silence puis Katlyn s'enferma dans la salle de bains. Ethan était quand même très heureux de l'avoir retrouvée et très fier de voir ce qu'elle était devenue. Sa petite sœur était quelqu'un de bien. Il n'aurait pas pu être plus fier.
  ×
  Nick grimpait les escaliers deux par deux. Il venait chercher Katlyn pour l'un de ses derniers rendez-vous chez le médecin. Dans un peu plus d'un mois, leur petite fille verrait le jour. Il était plus qu'impatient. En attendant, ils allaient s'assurer que tout allait bien. A cela s'ajoutait l'excitation pour le concert qui aurait lieu dans quelques jours. Kevin Senior avait été contacté par les gens d'une association caritative qui voulait voir les Jonas Brothers sur scène en compagnie d'autres artistes. Il avait accepté. Ses fils n'étaient pas remontés sur scène depuis le mois de janvier. Ça allait leur faire du bien de se défouler. Nick avait appelé Katlyn la veille et avait senti tout de suite qu'elle n'allait pas bien. Il avait essayé de lui remonter le moral mais ça n'avait pas donné grand-chose. Sa visite lui apporterait du réconfort. Du moins, il l'espérait. Il frappa à la porte et salua Shane et Ethan avant d'entrer.
  — Où est-elle ?
— Dans la salle de bains. Depuis un moment.
— Merci.
  Nick se dirigea vers la salle de bains et frappa doucement à la porte, interpellant sa fiancée. Il n'obtint pas de réponse. Inquiet, il ouvrit doucement la porte et la referma derrière lui. Katlyn était debout, face au miroir qui surplombait le lavabo. Elle fixait son reflet d'un air absent. Nick se posta derrière elle et posa sa main valide sur son épaule, remarquant l'air triste et fatigué qu'elle arborait. A son tour, il contempla le reflet que le miroir leur offrait. Ce pâle reflet représentait un couple brisé par des années de souffrance mais toujours uni par l'amour, un amour puissant et sans limite. La souffrance se lisait sur leurs deux visages. Ce n'était pas physique. Cette souffrance n'était que le fruit des épreuves qu'ils avaient vécu. C'était leur cicatrice de guerre, dirait-on. Elle était là pour leur rappeler tout ce qu'ils avaient vécu ensemble.
  — Tu as finalement été voir un médecin ?
— Maman ne m'a pas laissé le choix. Elle m'a traîné de force à l'hôpital.
— Qu'est-ce que je... Le diagnostic ?
  Katlyn avait marqué une hésitation, refusant de lui montrer qu'elle se rendait coupable de cette blessure. Oui, c'était elle qui lui avait fêlé l'os mais Nick se refusait à la laisser penser qu'elle était responsable. C'était lui et lui seul qui avait aggravé cette blessure.
  — Fracture. Mon épaule doit rester immobilisée durant un mois. Ensuite, j'aurais besoin de kinésithérapie. Ça va prendre du temps avant que je sois de nouveau opérationnel.
— Et le concert ?
— Tu pourrais me remplacer sur une partie du concert.
— Je suis désolée. C'est de ma faute si...
— Non, c'est la mienne et uniquement la mienne. Je n'aurais pas dû penser que je pouvais te maîtriser. J'aurais dû demander l'aide d'un médecin dès le départ. J'ai forcé sur cette épaule pendant un mois au lieu de consulter. Tout est de ma faute.
— Je suis responsable et j'assumerais, Nick. Tout ça, c'est moi. J'ai brisé notre couple, ma famille...
  Des larmes roulaient sur ses joues alors qu'elle prononçait cette phrase qui lui déchirait le cœur.
  — Katlyn, je veux que tu saches que je ne fais pas ça pour te faire du mal. C'est juste que... On t'a vu devenir quelqu'un d'autre. Tu étais agressive, vindicative et tu as même essayé de me tuer. Il nous faut un peu de temps pour nous en remettre.
— ...
  Les larmes roulèrent de plus belle sur ses joues. Leur séparation temporaire lui faisait beaucoup de mal, Nick le savait. Cependant, il était sûr qu'elle comprenait qu'il devait faire passer la sécurité des enfants avant leur couple et s'assurer qu'elle n'aurait pas d'autre accès de violence en leur présence.
  — Non, s'il te plait, ne pleure pas. Je ne romps pas avec toi. Je te demande juste un peu de temps. Ensuite, je reviendrais te chercher et nous vivrons ensemble comme une famille. Je t'aime, Katlyn. Rien n'ébranlera cet amour que je te porte. Je veux t'aimer jusqu'à la fin de mes jours.
  Ces mots la firent fondre en larmes. Elle se retourna et se jeta dans ses bras, répétant que cette situation la rongeait de l'intérieur et qu'ils lui manquaient tous. Quand elle fut calmée, Nick l'accompagna jusqu'à la voiture dans laquelle il la fit monter. C'était Kevin Senior qui allait conduire. C'était le dernier examen prénatal. Dans quelques semaines, leur petite fille verrait le jour. Nick était tout excité rien qu'à cette idée.
  ×
  Ethan déverrouilla la porte et pénétra dans son appartement, suivi par Don, son petit-ami. En voyant toutes les lumières éteintes et la télévision en mode silencieux, il lui fit signe de ne pas faire de bruit. Ils déposèrent les bagages de Don dans l'entrée et pénétrèrent dans le salon.
  — Bah, putain, tu le sors d'où cet appart' de luxe ? chuchota Don, les yeux écarquillés par la surprise.
— De la poche de Nick Jonas.
— Sérieux ?!
— Tu n'es pas au bout de tes surprises.
  Ethan mit la main sur un interrupteur et régla la lumière afin qu'elle ne soit pas trop forte. Comme il le pensait, Katlyn était recroquevillée sur le canapé, tournant le dos à la télévision. Enroulée dans la couette qu'il lui avait passée, elle semblait dormir profondément. Il s'approcha d'elle et écarta les cheveux de son visage pour la réveiller. Il préférait qu'elle dorme dans sa chambre plutôt que sur le canapé. Don jeta un œil sur la jeune femme et parut surpris.
  — Attends, ta sœur dont tu me rabâches les oreilles depuis qu'on se connait, c'est Katlyn Itachi, l'écrivaine qui fait la une des journaux depuis plus de cinq ans ?!
— Il semble que oui.
— Et tu ne m'as rien dit ?
— Je préférais en être sûr.
— En tout cas, elle a bien réussi ta petite sœur malgré les scandales qui lui sont tombés sur le dos.
— Hmm... grogna Katlyn qui ne voulait pas se réveiller.
— Il ne faut pas que tu dormes ici, Katlyn. Lève-toi.
— Laisse-moi tranquille...
— Tu sais qu'il vaut mieux...
— Je ne peux plus dormir toute seule dans ton appartement, Ethan ! Ça te va ?
  Katlyn avait brusquement ouvert les yeux pour le fixer avec fureur. Ses sautes d'humeur étaient vraiment terribles. Nick l'avait prévenu pourtant.
  — Voyons, tu n'es pas toute seule.
— Ne fais pas comme si tu ne comprenais pas. J'ai besoin de Nick, là, c'est clair ? J'ai besoin de dormir dans ses bras pour calmer l'angoisse profonde qui m'attaque dès que je ferme les yeux.
— Tu as vraiment autant besoin de lui pour dormir ?
  Elle se redressa et le regarda droit dans les yeux.
  — J'ai autant besoin de lui qu'on a besoin d'oxygène. Je n'ai pas seulement besoin de lui pour dormir, j'ai également besoin de lui pour vivre.
— D'accord. Couvre-toi bien. Je vais te ramener chez toi.
— C'est vrai ?
— Jamais je ne te laisserais souffrir en te retenant loin de ceux que tu aimes. Je me débrouillerais pour convaincre Nick.
  Katlyn lui sauta quasiment au cou pour le remercier. Elle s'enferma ensuite dans sa chambre pour enfiler une veste avant de le rejoindre.
  — C'est-ce qu'on appelle de l'enthousiasme ! S'exclama Don.
— Katlyn, avant qu'on ne parte, je voulais te présenter Don Huffle, mon compagnon.
— Enchantée.
  Le sourire qu'elle fit en lui serrant la main était loin d'être faux. La perspective de retrouver Nick la mettait de bonne humeur.
  — Je pense que vous ferez plus ample connaissance une prochaine fois. Don, ça te dérange si je t’abandonne une petite heure ?
— Non, bien sûr. Ramène-la chez elle, va. J'espère obtenir un autographe un jour.
— Quand vous voulez... Mais pas maintenant.
— Je reviens vite.
  Après avoir embrassé son compagnon, Ethan rejoignit sa voiture dans laquelle Katlyn et lui montèrent. La pluie commença à tomber alors qu'il mettait le contact. Le trajet se fit dans le silence le plus complet si ce n'était les faibles tentatives de la radio dont les ondes étaient brouillées par la pluie battante. Ils arrivèrent finalement devant la résidence. Ethan parvint à se garer devant l'entrée principale. Ils descendirent de voiture mais furent rapidement arrêtés par la sécurité de la maison.
  — Où est-ce que vous croyez aller comme ça ?
— Je rentre chez moi !
— Katlyn ?!
  La pluie les obligeait à élever la voix. Ils étaient trempés mais ça ne semblait pas gêner Big Rob qui était bien équipé pour affronter ce temps de chien.
  — Qui veux-tu que ce soit ? J'ai le droit de rentrer dans ma propre maison quand même !
— Non.
— Pardon ?!
— Si tu franchis cette porte, je perds mon job. Nick m'a prévenu. Je ne dois pas te laisser entrer.
  Malgré le fait que le garde du corps soit beaucoup plus imposant qu'elle, Katlyn se permit de l'agripper pour le menacer.
  — Tu n'as pas le droit de me refuser l'accès à ma propre maison. C'est mon nom qu'il y a sur les papiers, pas le sien !
— C'est lui qui signe mon chèque tous les mois. Je ne veux pas perdre mon taf, moi, tu comprends ?
— Et moi, je ne veux pas perdre ma famille ! J'ai besoin d'eux alors demande à ce faux-jeton de ramener ses fesses de superstar ici ou je franchis cette porte que vous le vouliez ou non !
  Ethan se méfierait la prochaine fois qu'elle serait en colère. Elle n'avait pas l'air commode. Soupirant, Big Rob attrapa son talkie-walkie et commença à communiquer avec Nick.
  — Nick, j'ai un problème à la porte principale. Il faut que tu viennes.
— Quel genre de problème ? rendormit la voix endormie du jeune homme.
— Du genre femme en colère.
— J'arrive.
  De longues minutes s'écoulèrent en silence avant que le faisceau d'une lampe torche ne traverse la nuit. Une silhouette s'avança vers eux, luttant contre la pluie battante. La grille s'ouvrit et Nick se présenta à eux. Il n'eut même pas le temps de dire un mot que Katlyn lui sautait dessus, le serrant contre elle aussi fort qu'elle en était capable. A la lueur de la lampe torche, Ethan aperçut ses larmes qui coulaient, peu remarquables en raison de la pluie qui dégoulinait sur son visage pâle.
  — Pourquoi tu me fais ça, Nick ? demanda-t-elle en pleurant. Pourquoi tu m'empêches d'entrer dans ma propre maison ? Pourquoi tu m'empêches de voir mes enfants ? Pourquoi tu m'empêches de t'approcher ? Pourquoi, Nick ? Pourquoi tu tiens tant à m'éloigner de vous ? J'ai besoin de toi aujourd'hui comme j'ai eu besoin de toi hier. J'aurais besoin de toi demain aussi ! Je ne peux plus vivre ainsi. J'ai besoin de toi. Les sentiments que j'éprouve à ton égard me rongent quand tu n'es pas là. J'ai besoin de te voir. Cesse de me repousser de cette façon, je t'en prie !
— Katlyn...
— Je ne supporte plus d'être loin de vous de cette façon ! Arrête de mettre à distance ! Laisse-moi rentrer chez moi, je t'en supplie !
  Le reste de ses supplications se perdit dans ses sanglots qu'elle déversait sur le blouson de Nick. Ce dernier leva la tête vers Ethan.
  — Je ne supportais plus de la voir souffrir. Laisse-la rentrer, Nick. Le seul symptôme qu'elle ait eu en une semaine, c'est celui de manque. Elle a appris à vivre sans moi mais elle ne pourra jamais vivre sans toi. Laisse-la rentrer. Elle n'est dangereuse pour personne.
— Tu en es sûr ?
— C'est ma petite sœur et je la connais même si je ne l'ai retrouvée qu'il y a peu. La seule chose dont elle a besoin, c'est toi. Ne la prive pas de sa raison de vivre.
  Nick parut hésiter un bref instant, baissa la tête vers Katlyn qui refusait de le lâcher et soupira, se résignant visiblement à céder à sa fiancée.
  — Tu es trempée. Enfile donc ça.
  Il ôta son imperméable et le passa autour des épaules de Katlyn qui ne dit rien, ne cessant de pleurer contre lui.
  — Vous devriez rentrer avant que l'un de vous n'attrape froid.
— Tu veux entrer un moment ?
— J'ai quelqu'un qui m'attend à la maison. Prends soin d'elle.
— Ne t'inquiètes pas pour ça.
  Ethan déposa un baiser sur le crâne de sa petite sœur et remonta en voiture. Il attendit qu'ils soient tous les deux rentrés avant de mettre le contact pour rentrer chez lui.
  ×
  Nick fit rentrer Katlyn dans la maison silencieuse et l'entraîna vers la salle de bains. Il l'aida à se sécher et à se changer - prenant le soin de se changer également. Ensuite, ils montèrent tous les deux dans leur chambre. A peine avait-il pris place dans le lit qu'elle vint se blottir contre lui. Il la laissa faire, entourant ses épaules de son bras. Il chanta doucement pour la rassurer jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Quand elle eut enfin sombré dans le sommeil, il l'avait regardée quelques minutes avant de plonger à son tour dans les bras de Morphée. Il se réveilla bien des heures plus tard avec un mauvais pressentiment qui se confirma quand il jeta un œil sur Katlyn. Son visage était tordu par la douleur, une douleur dont elle n'était pas consciente. Une de ses mains était crispée sur leur couette tandis que l'autre était serrée sur son ventre. Leur drap était humide. D'un geste vif, Nick rabattit la couette sur le pied du lit et s'aperçut que Katlyn perdait du sang. C'était mauvais signe, ça ! Ni une, ni deux, il attrapa le téléphone fixe qui était posé sur la table de chevet et composa le numéro des urgences. Comme par hasard, personne n'était disponible pour venir jusqu'ici. Un médecin lui expliqua ce qu'il devait faire, la première chose étant de rester calme. Nick suivit ses instructions à la lettre, bien que ce ne soit pas évident avec un seul bras. Katlyn ne se réveilla à aucun moment, pas même quand il changea les draps du lit et qu'il la changea, elle. Selon le médecin, cela était dû au stress et ce n'était absolument pas grave si on parvenait à apaiser la maman. Il semblait que ce soit réussi. Toutes les frayeurs de cette matinée apaisées, Nick reprit place auprès de Katlyn qui dormait encore profondément. Sa tête reprit place sur sa poitrine. Nick ferma les yeux, profitant des quelques instants de répit qu'il lui restait avant que les enfants ne se lèvent. Il fut surpris de retrouver le sommeil malgré la douleur qui tiraillait son épaule. Quand il ouvrit les yeux bien plus tard, il se retrouva face à Emy qui, d'une façon ou d'une autre, s'était installée à plat ventre sur son torse en se glissant sous la couette. Les yeux grands ouverts, elle fixait sa maman qui dormait toujours aussi profondément.
  — Maman t'a manquée ?
— J'aime pas quand elle est pas là.
— Ne t'inquiètes pas. Elle n'ira plus nulle part maintenant.
— C'est vrai ?
— Oui, c'est vrai... Marmonna Katlyn.
  En matière de compréhension, on repasserait. Katlyn ouvrit doucement les yeux et adressa un petit sourire à sa fille. Emy répondit à son sourire et appuya sur le nez de sa mère, imitant là le geste que cette dernière faisait tout le temps avec ses enfants. Katlyn referma les yeux, son sourire s'élargissant un peu plus.
  — Je suppose que c'est l'heure du petit-déjeuner ? demanda Nick à Emy.
  Emy secoua la tête et lui montra le réveil. Il était plus de treize heures.
  — Sam a dit qu'il fallait pas réveiller papa. T'es rentrée quand maman ?
— Cette nuit...
— Vous avez mangé tous les trois ?
— On a fait le petit-déjeuner mais on a encore faim.
— Vous avez... Quoi ?!
  Nick tenta de se redresser mais la douleur l'en empêcha. Il grogna et ne bougea plus.
  — Ça ne va pas ?
— J'ai une fracture compliquée de l'épaule, ça fait mal.
— Je suis désolée.
— Ne t'en fais pas. Un excellent médecin m'a dit que je m'en remettrais vite. Allez, debout. Il faut que je voie dans quel état est ma cuisine.
— C'est la mienne !
— Pas faux. Dans ce cas, tu vas nous faire un bon déjeuner, non ?
— Je te déteste.
  Nick sourit et l'embrassa doucement pour lui montrer le contraire.
  — Beurk. Vous êtes dégoûtants.
  Emy s'enfuit pour ne plus les voir. Nick rit brièvement devant cette attitude et finit par se lever. Katlyn se leva à son tour et s'enferma dans la salle de bains. Il l'entendit soulager ses nausées matinales. Il toqua à la porte.
  — Ça va aller ?
— Je me sens merveilleusement bien !
— C'est ironique ?
  La porte s'ouvrit sur Katlyn qui le fixa.
  — Ça fait genre huit mois que je gerbe tripes et boyaux, je vais on ne peut mieux.
— Par rapport à tout ce que tu as vécu cette année, je pense que tu dis vrai. D'ailleurs, en parlant de tout ça, on va tout faire pour que tu restes détendue jusqu'à l'accouchement, d'accord ? Je ne voudrais pas qu'il arrive quelque chose à notre petite fille.
— On ne leur a toujours rien dit.
— Nous n'avons pas non plus eu le temps de faire un livechat avec tout ça. On essayait d'en planifier un avec Joe et Kevin.
— Tu savais que Joe s'était marié ?
— Ils nous a tous appelés pour nous annoncer la nouvelle. Maman l'a assez mal pris au début mais je sais qu'elle est heureuse pour lui. On l'est tous. Comment le sais-tu, toi ?
— Brooke me l'a dit. Je sais que tu ne veux pas que je sois confrontée au stress, Nick, mais je voudrais vraiment leur faire mes adieux maintenant. Je me sens prête.
— Tu es sûre ?
— Avec toi, je peux tout faire.
— D'accord. On ira cet après-midi dans ce cas.
— Tu crois qu'on peut faire le livechat ce soir ?
— Je peux arranger ça.
  Il l'embrassa doucement sur le front et ils descendirent tous les deux dans la cuisine qui était dans une sacrée pagaille. Katlyn rigola alors que Nick soupirait. Elle l'aida à tout nettoyer et à préparer le déjeuner. Dans l'après-midi, ils déposèrent les enfants chez les parents Jonas et se rendirent au cimetière après être passés chez le fleuriste. Ce fut une épreuve assurément difficile pour Katlyn que de venir ici et de « libérer » ses fantômes de leur devoir envers elle. Nick était fier d'elle. Épuisée par cet après-midi riche en émotions, elle s'était endormie dans la voiture alors qu'il s'arrangeait pour organiser le livechat. Il rentra donc directement à la résidence et, après avoir mis les enfants au lit, il prépara le terrain pour le livechat.
  ×
  Les trois frères Jonas étaient assis dans la salle de musique de Katlyn. Cette dernière leur avait donné l'autorisation d'utiliser cette pièce pour leur livechat. Nick refusait de sortir d'ici tant que Katlyn ne se sentirait pas mieux. Il semblait que leur chère amie ait des difficultés à dormir si son fiancé n'était pas dans les parages. Leur livechat se déroulait à merveille. Leurs fans étaient ravis d'avoir de leurs nouvelles et se montraient particulièrement enthousiastes, bombardant le tchat de questions. Les trois frères en étaient à la moitié de leur livechat quand des pas se firent entendre. Ils relevèrent la tête en même temps pour découvrir Katlyn debout derrière la caméra, le visage défait, les cheveux en bataille et les yeux rougis. Aussitôt, Nick se leva et alla la prendre contre lui pour la rassurer et la réconforter. Le changement d'attitude des frères attira l'attention. Kevin et Joe baissèrent les yeux sur leur tablette pour continuer le livechat. Quand Katlyn finit par se calmer, Nick prit place sur le second canapé qui faisait l'angle après avoir légèrement tourné la caméra. Katlyn vint s'installer près de lui. Elle s'allongea, posant sa tête sur ses genoux et ferma les yeux. Elle salua brièvement la caméra avant que Nick ne lui attrape la main pour qu'elle puisse enfin se reposer un peu. Ces deux-là étaient décidément trop mignons ensembles.
  — Maintenant que tout le monde est là, je pense que vous pouvez annoncer vos grandes nouvelles. Qui commence ?
  Joe regarda Nick qui lui dit de commencer. Le jeune homme respira donc un grand coup et s'apprêta à annoncer son mariage à toutes leurs fans. Il en connaissait plein qui allaient être jalouses.
  — Eh, bien, il s'est avéré il y a quelques temps que ma relation avec Demi devenait de plus en plus sérieuse. J'ai donc décidé de l'officialiser et... Nous nous sommes mariés.
  Joe marqua un silence pour laisser le temps à la nouvelle de faire son chemin. Il montra son alliance à la caméra en souriant. Il était heureux. Il avait enfin trouvé la femme de sa vie. Les réactions commencèrent à apparaître. Certains les félicitaient, d'autres se demandaient s'il n'était pas devenu fou. Peu lui importait. Son bonheur était la seule chose qui comptait. Katlyn se redressa doucement. Après tout, la nouvelle de Nick la concernait aussi.
  — Ils sont très heureux tous les deux et tous les Jonas sont ravis que Demi fasse partie de notre famille pour de bon, déclara Kevin.
  Kevin se tourna vers Nick. Il était enfin temps de dire la vérité. Au bout de huit mois, il était vraiment temps qu'ils révèlent la grossesse de Katlyn. Joe se demandait comment ça avait pu passer inaperçu jusqu'à présent. Bon, d'accord, les problèmes de Katlyn avaient eu le monopole de l'attention des médias. Nick prit la main de sa fiancée dans la sienne et tous deux se tournèrent vers la caméra.
  — Demi n'est pas la seule Jonas à rejoindre la famille. On voulait vous l'annoncer plus tôt mais les événements ont fait qu'on n'a pas pu le faire. Alors, on tient à le faire maintenant.
— Ce qu'il veut dire, c'est que nous serons bientôt les heureux parents d'une petite fille. Christopher, Emily et Sam vont avoir une petite sœur dès le mois prochain et tout le monde est impatient de la voir arriver. N'est-ce pas, papa ?
  Katlyn pinça doucement la joue de Nick qui rougit d'être ainsi démasqué. Il attrapa sa fiancée par les épaules et déposa un baiser sur son crâne.
  — Comment pourrais-je ne pas être impatient de voir notre petite fille ?
— Tu ignores encore ce qui va se passer après la naissance. Demande à tes frères.
  Nick se tourna vers eux et ils firent les ignorants. A lui de se débrouiller avec sa fille qu'il ne voulait même pas partager.
  — On a juste donné un coup de main parce que notre chère Katlyn ne s'en sortait pas.
— Oh, le menteur ! Tu adores les jumeaux !
— D'accord, je l'avoue... Mais c'est de ta faute aussi ! Ils sont adorables !
— Sam aussi est adorable et il t'adore en plus.
— Je capitule. Tu as entièrement raison ! On verra si tu ne craques pas sur mes futurs enfants. Tu rigoleras moins parce qu'ils seront exceptionnels !
  Tout le monde éclata de rire devant la réplique de Joe. Ils verraient bien quand il aurait des enfants ! Ce seraient les plus beaux et les plus intelligents ! Na ! Il fit mine de bouder et croisa les bras, ce qui redoubla leur hilarité.
  — Je parie que Kevin et Dani auront un gosse avant toi, lança Nick.
— Pari tenu !
  Les deux frères officialisèrent leur pari en se frappant dans la main. Joe était mis au défi devant des millions de gens. S'ils croyaient que ça allait se passer comme ça ! Ils finirent leur livechat sans Katlyn qui avait fini par retrouver le sommeil blottie contre son fiancé. Désormais, elle n'avait plus besoin de cacher son ventre et le montrait bien. Nick avait posé sa main sur ce ventre dans lequel se trouvait son enfant, celui dont il était déjà fier. Joe était heureux pour lui mais il aimerait lui aussi avoir sa famille et ce pari ne le poussait qu'à accomplir ce rêve. Lorsque le livechat fut terminé, Kevin et Joe aidèrent Nick à monter Katlyn à l'étage avant de rentrer chez eux pour retrouver leurs femmes respectives...
×××
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DEBUT DU TOME 1 || DEBUT DU TOME 2
PART I || PART II || PART III || PART IV || PART V
PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
PART XVI || PART XVII || PART XVIII || PART XIX || PART XX
PART XXI || PART XXII || PART XXIII || PART XXIV || EPILOGUE
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beatlesonline-blog · 2 years
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eleeswaltz · 7 years
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If I could start again, I would find a way ☾ (8/11)
Il lui était difficile, après plusieurs semaines, de comprendre pourquoi elle était toujours à l'école. Pour une raison ou une autre, elle s'était d'abord figurée que quelqu'un finirait bien par découvrir que c'était elle l'actrice principale du complot anti-Elijah. Elle avait songé à se dénoncer, naturellement – mais la seule pensée qui l'en avait gardé était son père en Irlande. Elle ne pouvait pas lui faire ça. Et pourtant, elle aurait été presque soulagée d'être renvoyée de l'école – peut-être que la culpabilité aurait bel et bien fini par s'effacer, si elle était suffisamment punie pour ses actes ? Souvent, elle avait l'impression que même les murs pouvaient lire ses pensées et comprendre qu'elle était à l'origine de tout ça. Et même si elle avait conscience que personne ne pouvait lire ses pensées – ou du moins l'espérait-elle – elle avait bel et bien fini par remarquer les regards pleins de haine d'Ismaël et Jonathan, et ses tripes lui dirent qu'ils avaient dû lire la lettre … Et elle n'avait même pas la force de leur en vouloir de s'être ainsi introduits dans une lettre personnelle, qui ne les regardait pas. Mais elle savait désormais que son avenir dans l'école était compromis : soit elle finirait dans le bureau de la directrice parce qu'ils l'auraient dénoncée, soit elle finirait … Non, elle préférait ne pas penser à ce qu'ils lui réserveraient.
Et au fur et à mesure que les semaines passaient, son anxiété grandissait, car elle savait que l'épée de Damoclès au dessus de sa tête ne faisait que grossir et s'épaissir, chaque jour un peu plus menaçante. Elle n'avait même plus envie de se lever le matin, de peur que ce soit le dernier à l'école. Elle redoutait le regard déçu de son père, les paroles blessées de son frère, le jugement de sa famille : elle serait la première des Blackwood à être renvoyée, et pourquoi ? Parce qu'elle n'avait pas pu supporter sans rien dire les mauvais tours d'une paire d'étudiants idiots.
Elle savait qu'elle n'aurait pas dû se culpabiliser autant vis à vis d'Ismaël et de Jonathan. Une petit voix, au fond d'elle, lui soufflait même que c'était à eux qu'elle aurait dû jouer un tour ; mais c'était trop tard. Et même Rosamund était perplexe face à la situation.
« Comment aurait-on pu deviner qu'il serait si terrifié que ça ? Moi, par exemple, j'ai peur des serpents, mais je n'irais pas jusqu'à faire une syncope si j'en vois un. » « Rose, tu es une serpentard, tu ne peux pas avoir peur des serpents. » « J'ai peur des serpents, Nana, et tes commentaires dédaigneux n'y changeront rien du tout. » Le ton n'était pas dur ni accusateur, mais Shoena se mit à soupirer. « Je suis désolée. » « Tu es fatiguée, inquiète et ce n'est pas exactement la meilleure période de ta vie. C'est normal. »
Shoena se glissa dans les bras de sa meilleure amie qui la serra doucement contre elle, caressant ses cheveux. Elle ne savait plus que faire pour aider Shoena, et elle se sentait coupable d'avoir été celle qui l'avait amenée à sa perte. C'était l'inconvénient d'être une Serpentard : elle ne voyait jamais les conséquences directes, mais seulement l'ambition, la vengeance. Et elle n'aurait jamais autant voulu ne pas être verte, ce jour là, alors que Shoena posait doucement sa joue contre son épaule.
Le lendemain, la directrice convoqua tout le monde dans la grande salle, et le cœur de Shoena se mit à battre la chamade dans sa cage thoracique. Avait-elle compris qu'elle était l'auteur de toute cette histoire ? Allait-elle la renvoyer devant tout le monde, la faisant disparaître de l'école en une dernière humiliation ? Serait-elle huée ? Elle s'assit à la table des Poufsouffles, sentant le regard lourd de haine des amis d'Elijah dans son dos, et écouta attentivement les paroles de la Directrice. Et une dizaine de minutes plus tard, elle était déjà dans le parc, une sueur froide coulant le long de son dos : elle y était. Son dernier jour à Poudlard. La fin de sa scolarité. Allait-on la priver de sa baguette ? Serait-elle un fardeau pour le reste de sa vie pour son père ? Serait-elle de ces sorciers qui erraient sans but sur le chemin de traverse, sans argent, sans rien ? Elle qui avait toujours voulu rendre sa famille fière d'elle … Elle en était rendu au fond du fond, sans espoir de rebondir.
Il faisait froid dehors. Son souffle erratique laissait un nuage de condensation apparaître devant elle alors qu'elle marchait vers l'endroit le plus isolé qu'elle connaisse en ce début d'hiver : le lac. Peu de gens se rendaient sous l'arbre immense qui semblait dominer le parc de l'école à une telle température. Mais en tant qu'Irlandaise de souche, Shoena supportait bien le froid, et elle appréciait la morsure du vent gelé sur ses joues pâles ; mais ce jour là, elle courrait presque plus qu'elle ne marchait, tentant d'effacer de sa mémoire le discours de Minerva McGonagall. Rose avait bien tenté de la rassurer, mais elle craignait que rien ni personne ne pourrait stopper l'angoisse qui grimpait dans son estomac. Elle courrait pleinement, désormais, lorsqu'elle remarqua une silhouette sous l'arbre qu'elle cherchait.
Elle s'arrêta brusquement, plissant les yeux : elle n'avait pas emporté ses lunettes, espérant inconsciemment que le fait d'avoir la vision troublée suffirait à brouiller également ses pensées. Elle se rapprocha lentement, et pu enfin distinguer une masse rousse qu'elle aurait reconnu sans mal il y avait de cela déjà plusieurs mètres, si elle s'y était attendue ne serait-ce qu'un minimum. Elle aurait voulu rebrousser chemin, changer de direction, faire comme si elle ne l'avait pas vu … mais elle serait de toute manière partie de l'établissement dans peu de temps, alors quelle importance si elle se ridiculisait encore un peu ?
Elle s'approcha de lui tout doucement, ne provoquant pas de réaction chez lui. Lorsqu'elle ne fut qu'à quelques pas de lui et qu'il remarqua enfin sa présence, elle le vit vaguement ôter quelque chose de ses oreilles, et elle en déduisit qu'il écoutait de la musique avant qu'elle n'arrive. Elle pouvait d'ailleurs entendre du Elvis Presley s'échapper des écouteurs – ce qui l'aurait faite sourire en d'autres circonstances.
« Je ne resterai pas longtemps. » Elle baissa les yeux vers ce qu'il lui semblait être son visage : depuis quand était-elle aussi aveugle sans ses lunettes ? « Je me doute que je suis la dernière personne que tu as envie de voir en ce moment mais je … Je voulais simplement m'excuser à nouveau, et te remercier de m'avoir donné une chance aux sélections. Je vais sûrement devoir faire mes affaires bientôt, alors ... » Elle se mit à se tordre les mains, nerveuse, les yeux baissés sur un sol qu'elle ne distinguait même pas clairement. « Je … Je voulais simplement te dire ça. Et que je suis encore désolée. »
Elle s'apprêtait à partir, espérant éviter la tempête qui s'approchait peut-être. Lui aurait-il hurlé dessus qu'elle ne se serait pas défilée. Elle aurait supporté sa rage et sa colère sans dire un mot, pleinement consciente de la gravité de sa faute. Mais il ne disait rien, et c'était peut-être pire, car elle ne discernait pas clairement l'expression de son visage. Elle était là, coincée entre deux instants, le pied déjà engagé vers le château. Et elle ne savait pas quoi faire, ni que dire. Que pouvait-on bien dire à quelqu'un que l'on avait presque failli tuer ?
crédit: balaclava
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brevesdenatlyn · 7 years
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INSEPARABLES
Tome : 1.
Nombre de chapitres: 7 / 21.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Il avait été très surpris d'avoir des nouvelles de son amie alors qu'elle lui avait explicitement dit de ne pas revenir. Cette lettre lui apprenait seulement qu'il ne devait pas approcher Tony et qu'il devait attendre qu'elle le contacte pour avoir de ses nouvelles. Ça l'inquiétait. Il n'aimait pas cette nouvelle relation qu'ils étaient en train de bâtir."
CHAPITRE 7 : VOYAGE
Jerry,
  Je pense que je dois commencer par te présenter des excuses pour l'étrange comportement dont j'ai fait preuve avec toi il y a quelques jours. Tony est extrêmement jaloux lorsqu'un autre que lui tourne autour de moi. Après ce qui s'est passé trois ans auparavant, il se méfie de toi. J'ai bien senti la tension qu'il y avait entre vous la dernière fois que vous vous êtes retrouvés face à face. En plus d'être jaloux, Tony est tout ce qu'il y a de plus possessif. Je n'ose pas imaginer ce qu'il aurait pu te faire s'il avait appris que c'était à ta porte que j'avais frappé.
Quoique tu penses de mon comportement actuel, je tiens toujours énormément à toi. Je sais que tu as remarqué que j'avais changé et que je prenais mes distances par rapport à toi. C'est pour ton bien que je le fais. S'il te plait, reste à distance de Tony et n'essaie pas de me contacter. Je te le demande pour ton bien, Jerry. Laisse-moi le soin de te contacter quand je voudrais te voir. Je te promets qu'on se reverra bientôt.
En attendant, je dois te remercier de m'avoir ouvert ta porte en pleine nuit alors que j'étais en difficulté. J'ai été agréablement surprise d'apprendre par Amber que c'était toi qui m'avait donné les premiers soins. Toi qui as toujours eu une sainte horreur du sang, je me demande comment tu as fait. Il faudra que tu m'expliques ça un jour.
Nous avons tous évolués, Jerry. C'est pourquoi j'espère que tu comprendras et que tu garderas tes distances jusqu'à ce que je te contacte.
  Tu m'as beaucoup manqué,
  Kathy.
  Nicholas soupira. Il ne cessait de relire ces quelques lignes que Katlyn lui avait adressé. C'était Amber qui lui avait transmis cette petite lettre. Il avait été très surpris d'avoir des nouvelles de son amie alors qu'elle lui avait explicitement dit de ne pas revenir. Cette lettre lui apprenait seulement qu'il ne devait pas approcher Tony et qu'il devait attendre qu'elle le contacte pour avoir de ses nouvelles. Ça l'inquiétait. Il n'aimait pas cette nouvelle relation qu'ils étaient en train de bâtir. Auparavant, ils étaient inséparables, ne passant pas plus d'un jour loin de l'autre. Nicholas n'hésitait jamais à aller frapper à la porte de Katlyn lorsqu'il savait qu'elle n'allait pas bien. Il n'hésitait pas à la consigner chez elle, à l'obliger à se reposer. Ils avaient fait les quatre-cent coups ensemble. Ils n'étaient plus de simples amis. Ils étaient devenus comme frères et sœurs. Nicholas appréciait énormément cette relation qu'ils avaient. Il la regrettait. Aujourd'hui, il était relégué au rang de simple ami, sans importance aucune ; un ami de seconde zone, laissé au second plan. Il se sentait délaissé mais ne pouvait pas lui en vouloir. Il avait disparu de sa vie bien trop longtemps pour espérer mieux. Nicholas soupira une nouvelle fois et se redressa. Il était assis sur son lit, le dos appuyé contre son oreiller. Devant lui étaient étalées des feuilles de cours, petites coupures de journaux et autres post-its recouverts de notes. Il était en train de réviser. L'examen n'était que dans trois semaines mais il voulait être au point. Il voulait absolument réussir. D'un autre côté, il consultait les petites annonces. Il souhaitait se trouver un appartement et un travail. Il ne voulait pas rester chez ses parents. Non pas parce qu'il ne les aimait pas mais parce qu'il avait besoin de son indépendance. Ça lui manquait. Il en avait besoin. Il faisait donc des recherches. Cependant, rien n'avançait. Que ce soit ses révisions ou ses recherches, tout restait au point mort. Tout ça parce que Katlyn le hantait. Il n'arrivait pas à comprendre cette nouvelle « relation » qu'ils avaient et ça le frustrait grandement. Il soupira encore une fois et consulta son portable pour la énième fois de la journée. Aucun message, aucun appel. Personne n'avait tenté de le joindre. Il attrapa son iPod, enfila ses écouteurs et mit la musique en route. Il ferma les yeux un instant et s'immergea dans un monde à part. Il se laissa bercer par les douces notes de Kiss the rain de Yiruma. Il aimait beaucoup le piano. Ça l'aidait à se vider la tête. Aujourd'hui ne faisait pas exception. Il jeta un coup d'œil dehors. Voyant qu'il faisait beau, il se leva et décida d'aller se promener. L'air frais lui ferait du bien.
  ×
  Joseph se gara devant la résidence de son frère Kevin. Il avait pris ses fonctions de directeur du personnel plus tôt dans la semaine et avait découvert - non sans joie - qu'il avait désormais un emploi du temps flexible. Il en était donc le seul responsable. Il pouvait ajouter ou supprimer des heures au gré de ses disponibilités. Cela l'arrangeait bien. Après avoir passé de nombreux jours à ruminer la question qui le taraudait, il s'était enfin décidé à aller voir Amber. Il avait remarqué son ton quand il lui avait parlé de l'état de Katlyn la nuit où cette dernière avait frappé chez eux. Son inquiétude était poussée, comme celle qu'on a lorsqu'un proche a des ennuis. Joseph n'avait pas compris. Aucun membre de la famille Jonas n'avait conservé de liens avec Katlyn. C'était la raison pour laquelle Joseph se posait des questions. Il savait qu'Amber n'était pas de garde de tout le week end. Il avait pris son après-midi pour venir lui parler. Kevin, lui, travaillait. Joseph descendit de voiture et se dirigea vers la petite maison. C'était un quartier résidentiel tranquille. Joseph aimait bien le calme qui régnait ici. Lui-même habitait en centre-ville dans un logement de fonction qu'on lui avait assigné. L'appartement n'était peut-être pas très grand mais il s'y sentait bien et c'était le principal. Il sonna à la porte de sa belle-sœur, songeant qu'il devrait peut-être déménager s'il trouvait sa perle rare.
  — Joseph ? Qu'est-ce que tu fais là ?
  Joseph releva la tête en entendant la voix de sa belle-sœur.
  — Salut, Amber. Je peux te parler ?
  Amber le fit entrer, surprise. Ils se firent la bise et s'installèrent dans le salon. Keith était assis dans son parc et semblait attendre quelque chose. Amber le souleva et le prit contre elle.
  — Tu veux quelque chose à boire ?
— Non, merci.
  Amber s'installa dans un fauteuil en face de Joseph qui avait investi le divan. Elle se demandait ce qu'il voulait lui dire. Ça ne lui ressemblait pas de débarquer à l'improviste. Il était sérieux. Amber remarqua qu'il semblait préoccupé. Une question le taraudait. Qu'est-ce que cela pouvait bien être ?
  — Je t'écoute. Qu'est-ce que tu veux ?
  Joseph choisit la carte de la franchise. Inutile de tourner autour du pot.
  — Je voudrais savoir quel lien tu as avec Katlyn.
  Amber fut surprise de cette franchise mais trouva la question légitime.
  — Explique-toi.
— Lorsque je t'ai appelée la dernière fois, j'ai senti que tu étais inquiète. Ce n'était pas une inquiétude polie comme lorsqu'on fait preuve de sollicitude. Tu t'inquiétais comme si tu la connaissais personnellement. Bien sûr, tu la connaissais avant mais... J'ai toujours pensé que tu avais fait comme tout le monde et que tu t'étais peu à peu éloignée d'elle.
— A cause du ton que j'ai employé, tu penses donc que je suis proche de Katlyn d'une manière ou d'une autre.
— C'est exactement ça.
— Et tu veux que je t'explique la raison de cette inquiétude poussée.
— J'aimerais bien, oui.
  Amber croisa les jambes et s'enfonça un peu plus profondément dans son fauteuil. Le regard noisette de Joseph était fixé sur elle, comme s'il cherchait à sonder son esprit. Chose qu'il ne pouvait point faire. Amber décida de lui dire la vérité ou, du moins, une partie de celle-ci. Il lui était inutile de la cacher de toute façon. Le retour de Nicholas dans leurs vies impliquait celui de Katlyn, l'un n'allant jamais sans l'autre.
  — Tu savais qu'elle se destinait à des études de médecine, n'est-ce pas ?
— Nicholas m'en avait parlé.
— Katlyn est une jeune femme très intelligente. Elle a obtenu tous ses diplômes en peu de temps.
— Où veux-tu en venir ?
— Elle vise le service pédiatrique de l'hôpital.
— Et alors ?
— Ça va faire quasiment un an qu'elle est en internat à l'hôpital.
— ...
— Je suis sa supérieure directe ou, plutôt, son résident.
— Ce qui veut dire ?
— Je suis une sorte de prof, si tu veux. C'est moi qui leur enseigne, à elle et à sa promo, ce qu'ils doivent savoir.
— Depuis quand tu sais que Katlyn l'interne et Katlyn l'amie de Nicholas ne sont qu'une seule et même personne ?
— Depuis le début. J'ai eu un peu de mal à la reconnaitre de prime abord. Elle a beaucoup changé d'une certaine façon.
— Même si elle avait changé physiquement, Nicholas l'aurait reconnue n'importe où, sans se tromper. A part la teinture et les quelques formes qu'elle a prises en grandissant, elle n'a pas changé des masses.
— Son regard et sa façon d'agir étaient différentes. C'est ce qui m'a fait douter. Seulement, lorsque j'ai eu son dossier en main, j'ai su que c'était bel et bien elle.
— Sacré coïncidence.
— Ouais. C'était peut-être pour nous dire qu'on ne devait pas couper les ponts avec elle malgré l'absence de Nicholas.
— Peut-être.
— ...
— Comment va-t-elle ?
  Joseph n'avait pas revu Katlyn depuis la nuit où elle avait frappé à la porte des parents Jonas. Il n'avait pas réussi à joindre Nicholas et sa mère ne savait rien. Il se demandait vraiment comment Katlyn se portait. La dernière fois qu'il l'avait vue, elle était dans un état lamentable.
  — Elle va beaucoup mieux. Elle est rentrée chez elle tout à l'heure. Elle devrait reprendre l'internat dans quelques jours.
— Elle n'a aucune séquelle ?! Elle était dans un sale état pourtant !
— Elle fait un peu de rééducation pour son coude. Sinon, hormis le choc, elle n'a aucune séquelle.
— On a trouvé qui l'a mise dans un état pareil ?
— Pas encore.
  Amber mentait. Elle savait parfaitement qui avait mis Katlyn dans cet état. Seulement, même si cela la révulsait au plus profond d'elle-même, elle ne pouvait rien dire. Elle était confinée au silence au même titre que Kevin. Ce dernier supportait mal de garder un tel secret et, surtout, de ne rien pouvoir faire alors que la meilleure amie de son frère se trouvait entre les mains d'un homme violent. Nicholas devait la pousser à parler. C'était la seule façon de la sauver. Cependant, Nicholas devait également découvrir son sombre secret et la tâche n'était pas aisée, d'autant plus qu'il devait s'en rendre compte rapidement. Keith enserra le doigt de sa mère avec ses petits doigts, la ramenant à la réalité. Joseph changea de sujet en ramenant la conversation sur son seul et unique neveu. Amber soupira intérieurement. Lorsqu'on abordait le sujet « Katlyn » en sa présence, elle se crispait. Elle se détendit en voyant Joseph s'approcher d'elle et prendre Keith dans ses bras. Le pire était passé, bien heureusement.
  ×
  Nicholas était heureux. La chance lui avait souri. Sa promenade en ville lui avait été bénéfique. Il avait emporté ses coupures de presse avec lui et s'était rendu sur les lieux des différentes annonces. Désormais, il avait un travail et un appartement qu'on avait mis à sa disposition non loin du journal qui allait l'employer. Le patron du journal le plus réputé de la ville lui avait accordé le travail dès que Nicholas avait parlé d'Afterlife Actuality. Le jeune homme devrait attendre d'avoir passé les examens et d'avoir sa licence avant d'y travailler officiellement. Il n'était pas inquiet. Il savait qu'il aurait sa licence américaine aussi sûrement qu'il avait eu la française. S'il était obligé d'attendre d'avoir sa licence pour travailler, l'appartement serait à lui dès la semaine suivante, juste le temps pour lui de préparer ses parents à son nouveau départ. Il pénétra dans la maison familiale en réfléchissant à la façon de leur annoncer. Ça n'allait pas être une tâche facile. Sa mère ne supporterait probablement pas cette décision. Accepter son départ une deuxième fois serait difficile mais, cette fois, il ne partirait pas à l'improviste. Il habiterait la même ville et le même pays. Il ne serait qu'à quelques kilomètres de la maison familiale. Il ne serait pas loin. Il avait besoin de son indépendance et ses parents devaient le comprendre. S'ils l'avaient accordée à Joseph et Kevin, il n'y avait pas de raison qu'ils ne lui accordent pas, même s'il avait commis une erreur en partant. Nicholas priait pour que ses parents ne le confinent pas dans la maison familiale.
  ×
  Anthony descendit précipitamment de voiture. Il avait quitté la clinique vétérinaire dans laquelle il travaillait immédiatement après l'appel de Katlyn. Il avait senti son inquiétude, sa peur et sa tristesse lorsqu'il avait décroché son portable. Elle ne l'appelait jamais lorsqu'il travaillait. C'était un de leurs principes. C'était la simple raison pour laquelle il s'était inquiété. Katlyn ne l'appelait qu'en cas d'urgence. Il ouvrit la porte d'entrée et jeta un œil dans la maison. Tout semblait en place. Que se passait-il ?
  — Katlyn ?
  Il s'aventura dans la maison, refermant la porte d'entrée derrière lui. Katlyn n'était plus dans le salon. Tony décida de jeter un œil dans leur chambre. A peine avait-il franchi le seuil que sa fiancée se jetait dans ses bras en dépit de ses côtes douloureuses. La surprise passée, il la serra doucement contre lui, lui laissant le temps de se calmer. Elle s'agrippait à lui comme si elle avait peur qu'il s'en aille et qu'il ne l'abandonne. Il la souleva doucement tandis qu'elle enroulait ses jambes autour de sa taille. Il la réconfortait en lui parlant lentement, comme lorsque l'on s'adresse à un enfant. Il lui caressait les cheveux. Peu à peu, il la sentit se détendre. Elle se calma mais ne se détacha pas de Tony. Elle avait besoin de soutien et de réconfort.
  — Je suis désolée. Je n'aurais pas dû t'appeler.
— Dis-moi ce qui se passe.
— J'ai reçu un appel de l'hôpital de Saint Louis tout à l'heure.
— Saint Louis ?
— Maman... Maman a été hospitalisée cette nuit. Elle a fait un AVC. C'est une chance qu'elle soit encore en vie mais... Son état est instable. Ils veulent que j'aille là-bas pour... Pour les dernières formalités.
— Désolé.
  C'était tout ce qu'il pouvait dire face à cette terrible nouvelle. Il comprenait que Katlyn soit dévastée. Elle tenait énormément à sa mère. C'était le seul parent qui lui restait. Son père était décédé quelques années plus tôt dans un accident de travail. Elle en avait été très affectée. Tony le savait. Elle lui avait raconté son histoire. Il voulait la rendre heureuse. Il l'aimait énormément. Malheureusement, elle ne souriait que peu et il s'en sentait terriblement coupable. C'était de sa faute si elle souffrait un peu plus chaque jour. Si seulement il pouvait se contrôler !
  — J'ai peur, Tony.
— Je sais.
  Tony s'assit lentement sur le lit, gardant Katlyn contre lui. Il lui déposa un baiser sur le front et resserra doucement son étreinte autour des frêles épaules de sa fiancée.
  — Il faut que j'aille là-bas mais...
— Je ne peux pas venir.
— Je le sais, bien malheureusement, soupira-t-elle.
— Je peux me décommander. Ce n'est pas grave.
— Tu as attendu ce moment toute ta vie, Tony. Je ne peux pas te laisser gâcher ce qui pourrait être ton unique chance de monter ta propre boite. Il faut que tu y ailles.
— Je ne peux pas te laisser partir seule dans cet état. J'ai bien trop peur de te perdre. S'il t'arrivait quelque chose alors que tu es toute seule là-bas, je ne sais pas ce que je ferais.
— Il ne m'arrivera rien.
— Je ne te laisserais pas partir seule. C'est pour cette raison que tu vas me donner le numéro de Nicholas.
  Surprise, Katlyn leva brusquement la tête vers Anthony.
  — Pardon ?!
— Ne joue pas les innocentes. Je sais très bien que tu l'as.
— Mais...
— Tu as confiance en lui et c'est le seul qui acceptera de t'accompagner pour ce voyage de dernière minute.
— Tu es sûr ?
— Je n'ai pas vraiment le choix.
  Anthony devait bien l'admettre. Il n'avait pas le choix. Il ne pouvait pas se résoudre à laisser Katlyn partir seule pour Saint Louis. Rien que l'idée de faire appel à Nicholas le répugnait mais il savait également qu'il pouvait compter sur lui pour la protéger. Il était fidèle à ses principes et l'amour interdit qu'il portait à Katlyn le poussait à la surprotéger. Anthony savait que Nicholas était trop bien élevé pour tenter de lui prendre Katlyn. Cependant, il se méfiait. Il ne fallait pas sous-estimer ses rivaux.
  — Il faut que tu appelles chez ses parents. Je n'ai pas son portable.
  Elle mentait. Elle possédait le numéro du portable de Nicholas. C'était Amber qui le lui avait donné le jour où son beau-frère avait fait l'acquisition d'un nouveau mobile. Cependant, elle ne pouvait pas prendre le risque de le communiquer à son fiancé. Le portable était le seul moyen de communication des deux amis. C'était également le plus sûr. Ils pouvaient couvrir leurs traces et Katlyn ne s'attirait pas d'ennuis. C'était un secret qu'elle se gardait bien de révéler. Tony n'hésiterait pas à la cogner s'il l'apprenait.
  — D'accord. Repose-toi. Je m'occupe de tout.
— Et le taf ?
— Je leur ai dit que tu venais de sortir de l'hôpital et que tu ne te sentais pas bien.
— Et alors ?
— Je n'ai pas attendu la réponse. Je suis parti.
— Tu es complètement fou.
— J'étais fou d'inquiétude pour toi.
  Il l'embrassa doucement et la serra contre lui, refusant de la lâcher.
  — Il faut que je fasse ma valise, Tony.
— Non, je vais m'en occuper. Je vais réserver les billets de train. Tu ne te préoccupes de rien. La seule chose que tu vas faire, c'est te reposer.
— D'accord.
  Elle se résigna à le laisser faire. Il lui était inutile de discuter. Tony ne changerait pas d'avis. Après un dernier baiser, il l'allongea délicatement sur le lit et la borda.
  — Appelle-moi si tu as besoin de quelque chose.
— Message reçu.
  Tony s'éclipsa en souriant alors qu'elle fermait les yeux. Il s'occupait de tout. Elle n'avait plus qu'à se détendre et se vider la tête. Chose qu'elle ne parvint à faire qu'en s'endormant. Tony ferma doucement la porte et s'aventura dans le salon. Il dénicha l'annuaire et le déposa sur la table. Il l'ouvrit et chercha le numéro de la résidence familiale Jonas. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas appelé là-bas si bien que le numéro lui avait totalement échappé. Il espérait tomber directement sur Nicholas. Il se voyait mal expliquer à Denise ou à Kevin Senior qu'il voulait parler à leur fils alors que ça faisait trois ans qu'ils ne se parlaient plus. Anthony attrapa le téléphone sans fil et posa le doigt sur le numéro qu'il composa. Quelqu'un décrocha au bout de trois sonneries.
  — Allô ?
— ...
  Anthony ne répondit pas. Par chance, il était tombé sur Nicholas. Cependant, entendre la voix de celui qui avait été son meilleur ami des années durant au téléphone lui semblait étrange. Encore pis, cela lui apparaissait irréel, comme si la Terre avait soudainement décidé de tourner à l'envers. Ils étaient dans une autre dimension. Anthony était conscient d'avoir trahi Nicholas en révélant ses intentions à Katlyn. Les deux amis étaient devenus rivaux le jour où ils avaient déclaré avoir des sentiments pour la jeune femme. Anthony avait promis qu'il ne poserait pas la main sur Katlyn. Il avait rompu cette promesse lorsqu'il avait déclaré sa flamme à la demoiselle. La jalousie et la rage avaient poussé Nicholas à réagir et à révéler la véritable nature de ses sentiments à sa meilleure amie. Ce fut la goutte d'eau de trop. Prenant ses soudains sentiments pour de la jalousie, Katlyn avait rompu les liens qui la liaient à son ami et s'était enfuie en pleurant. Blessé et humilié, Nicholas avait fini par quitter la ville et même le pays, au plus grand bonheur de Tony. Malheureusement, il était revenu et cela ne lui plaisait pas du tout. Exaspéré par ce silence, Nicholas s'apprêta à raccrocher.
  — Crétin d’imbécile !
— On se demande bien qui est le plus idiot de nous deux, Nick.
— Tony.
  Nicholas était surpris mais tentait de le dissimuler. Sa voix était froide et distante. Il contenait sa colère. Pourtant, Tony était sûr que sa curiosité avait pris le dessus le temps d'un instant. « Quelles étaient les motivations de son rival ? » était la question que Nicholas devait se poser à l'instant même.
  — Qu'est-ce que je veux ?
— C'est la question que je me pose.
— J'ai besoin d'un service.
— Je ne vois pas pourquoi je te le rendrais.
— Parce qu'il s'agit de notre amie commune.
— Tu m'appelles pour m'incendier parce qu'elle a osé poser les mains sur moi ? Ça te dérange peut-être qu'elle ait pu avoir quelques contacts que ce soient avec moi.
— Ferme-là, tu veux ? Tu me donnes la migraine.
  Chacun tentait d'éviter les piques de l'autre, se retenant de s'insulter mutuellement. Ils contenaient la haine qu'ils s'inspiraient l'un l'autre.
  — Qu'est-ce que tu veux, Tony ?
— Katlyn doit partir pour Saint Louis. Je refuse qu'elle y aille seule.
— Va avec elle.
— Je ne peux pas. C'est la raison pour laquelle je veux que tu l'accompagnes. Crois-moi, je le fais à contrecœur mais tu es bien le seul à qui je peux demander de la protéger quoiqu'il advienne.
  Nicholas soupira. Il ne pouvait pas refuser. Ça lui permettrait de passer un peu de temps avec Katlyn sans craindre d'être surpris par Tony. La proposition était tentante.
  — Où ? Quand ? A quelle heure ?
— Je la dépose chez toi demain matin. Je m'occupe de vos billets allers. Vous partirez dans la journée de demain.
— Ça marche.
— Je te préviens que si tu oses ne serait-ce que penser retenter ta chance, je te le ferais payer, Nick.
— Bien noté.
  Nicholas raccrocha avant que Tony ne réponde. Ce dernier reposa le téléphone sur son socle. Il vérifia que Katlyn se reposait avant de se rendre à la gare. Il se procura les billets et profita du fait d'être en ville pour improviser le diner. Ainsi Katlyn n'aurait rien à faire. Il se hâta pour rentrer. Lorsque Katlyn se leva, il avait fini tout ce qu'il avait à faire. Il avait bouclé leurs deux valises et les avait déposées dans le coffre de sa voiture. Le diner était prêt. Elle n'eut qu'à passer les pieds sous la table. Ils passèrent ensuite une soirée tranquille à regarder la télévision. Katlyn ne parvint pas à dormir de la nuit. Non pas parce qu'elle avait dormi durant l'après-midi, ni même par inquiétude. Ce qui l'empêchait de dormir était la douleur. Elle s'était rendue compte bien trop tard qu'elle n'avait plus d'antidouleurs et elle ne pouvait pas se déplacer dans son état actuel. Tony dormait si profondément qu'elle n'osa pas le réveiller. Serrant les dents, elle attrapa son iPod et l'alluma. La musique la distrairait.
  → Le lendemain matin...
  Tony arrêta la voiture devant la résidence Jonas. Katlyn était épuisée et il s'en voulait de ne pas s'être réveillé alors qu'elle luttait contre la souffrance qui l'empêchait de dormir. Il était passé à la pharmacie juste avant afin qu'elle n'ait pas ce genre de problèmes durant son séjour à Saint Louis. Il descendit de voiture au moment où Katlyn ouvrait sa portière. Il attrapa la valise et la jeta presque dans les bras de Nicholas qui les attendait, vêtu d'un simple T-shirt et d'un survêtement. Il n'y avait pas longtemps qu'il était levé. Pas un mot ne fut échangé entre les deux jeunes hommes alors que Tony remettait Katlyn entre les mains de Nicholas. Les deux fiancés échangèrent un tendre baiser avant que Tony ne se rende à l'aéroport. Il devait se rendre à Los Angeles pour une réunion informative qui lui permettrait de monter sa propre clinique vétérinaire. Lorsque la voiture eut disparu de leur champ de vision, Nicholas fit entrer Katlyn dans la maison. Elle arrivait en plein petit-déjeuner.
  — En voilà une surprise ! s'exclama Denise.
— Maman, je t'ai prévenue hier qu'elle devait arriver ce matin.
— Si je ne t'avais pas réveillé, tu dormirais encore.
— Maman !
  Katlyn sourit brièvement. Elle retrouvait cette ambiance familiale que les Jonas lui avaient offerte des années durant. Les deux parents de Nicholas la saluèrent chaleureusement, visiblement heureux de la revoir. Denise l'invita à se joindre à eux et la força à manger, connaissant cette vieille habitude de la jeune femme qui consistait à ne jamais rien avaler le matin, habitude que Denise avait souvent réprimandée. Nicholas était hilare. Bien qu'ils soient adultes, sa mère avait toujours autorité sur eux. Peu de temps après, les parents Jonas partirent travailler, laissant les deux jeunes seuls, Franklin ayant dormi chez un ami. Katlyn expliqua à son ami les raisons de ce voyage de dernière minute et Nicholas en fut sincèrement désolé. Il la réconforta du mieux qu'il put. Ils passèrent la matinée à discuter de tout et de rien mais surtout de tout. Au fil des heures qui passaient, ils leur semblaient retrouver leur complicité d'antan. Ils se rendirent à la gare après le déjeuner. Leur train de connut pas de retard, ce qui constituait un exploit. Ils s'installèrent à leurs places en riant alors que Nicholas se lançait dans une imitation grossière d'un jeune qu'ils avaient croisé dans la gare et dont le comportement les avait rendus hilares.
  — Tu n'as vraiment pas changé, Jerry. Toujours en train de faire le pitre.
— C'est un reproche ?
— Non, pas vraiment, répondit-elle en baillant.
— Tu as vraiment l'air crevé.
— Je n'ai pas dormi de la nuit à cause de la douleur et j'étais en panne d'analgésiques.
— Ça va mieux ?
— Maintenant que je suis « droguée », oui.
— Ne dis pas de telles choses. La seule fois où tu y as touché, tu y avais été contrainte.
— Ne me rappelles pas cette horrible journée. Les cicatrices sont là pour le faire.
  Elle lui montra ses poignets où les brûlures infligées par le puissant adhésif qu'on avait utilisé se dessinaient. Nicholas pressa doucement la main de son amie, ignorant la soudaine bouffée de chaleur qui le saisissait ainsi que les papillons qui se répandaient dans son bas-ventre.
  — Repose-toi. Je te réveillerais si besoin est.
— Mais toi...
— Disons que j'ai pensé à prendre de quoi m'occuper.
  Pour illustrer ses propos, il sortit son iPod et un manuel de révisions. Il répondit à l'interrogation de Katlyn, lui expliquant brièvement qu'il était sur le point d'avoir sa licence. Elle le félicita avant de s'installer confortablement sur l'épaule de son ami. Elle s'endormit très rapidement et dormit tout le long du trajet. Comme promis, Nicholas la réveilla à leur arrivée. Ce fut lui qui porta leurs bagages. Ils se rendirent directement à l'hôpital où Katlyn demanda à voir sa mère. On lui donna le numéro de la chambre et les deux amis s'y rendirent après avoir laissé leurs valises à l'accueil. Katlyn pénétra dans la chambre avec appréhension. Elle détestait les hôpitaux, particulièrement aujourd'hui alors que son dernier parent encore en vie était sur le point d'y mourir.
  — Tu as fini par faire le bon choix.
— Non, maman. Je t'ai déjà dit que j'étais fiancée à Tony. Jerry est revenu il y a peu.
— Tu sais très bien ce que je pense de ton choix.
— Tu le désapprouves totalement.
— Tu as vu dans quel état tu es ?
— Mauvaise chute dans les escaliers.
  Ce n'était pas la vérité bien entendu mais Katlyn ne pouvait se résoudre à affoler sa mère qui, bien que faible, ne pouvait s'empêcher de lui faire savoir ce qu'elle pensait. Mandy Itachi n'approuvait pas le choix de sa fille quant à ses relations amoureuses. Anthony ne lui inspirait pas confiance mais elle s'y résignait. Nicholas s'éclipsa rapidement pour laisser la mère et la fille ensemble. Katlyn l'appellerait en cas de besoin. Cette dernière resta longtemps dans cette chambre d'hôpital, jusqu'à ce qu'on l'en déloge. Elle fut dans l'obligation de quitter l'hôpital. Elle ne se sentait pas bien et n'avait qu'une envie : pleurer. Cependant, elle devait se contenir. Ce n'était pas le moment de craquer. Nicholas passa délicatement un bras sur ses épaules. Elle ne dit rien alors qu'il la tenait contre lui. Ils prirent un taxi qui les mena à un hôtel. Le jeune homme récupéra la clé à l'accueil et les deux amis montèrent à la chambre qu'il avait réservé un peu plus tôt, une chambre dans laquelle trônait un lit de deux places sur lequel étaient posés leurs bagages.
  — Je suis désolé. C'était la dernière. Tu n'as qu'à prendre le lit. Je me ferais un lit d'appoint dans la baignoire.
— Tu vas te ruiner le dos. Ne sois pas idiot. Ce n'est pas la première fois qu'on dormirait ensemble. Ça n'a jamais posé problème avant.
  Nicholas s'abstint de lui dire que les choses étaient largement différentes désormais et se chargea d'aller trouver de quoi diner tandis qu'elle se douchait et se changeait. Il fit de même en rentrant les bras chargés d'un sac de victuailles venant du fast food le plus proche. Ils s'assirent tous deux sur le lit et mangèrent. Katlyn ne mangea que peu, l'esprit préoccupé. La douche l'avait brièvement libérée de ses soucis qui étaient revenus aussi vite qu'elle avait quitté l'eau chaude. Nicholas respectait son silence. Ils se couchèrent tôt mais Nicholas décida de profiter de la télévision mise à leur disposition dans la chambre. Katlyn s'était endormie sitôt ses antidouleurs avalés mais lui ne parvenait pas à fermer l'œil. La présence de Katlyn si proche de lui le perturbait et faisait naitre des sensations qu'il ne parvenait pas à oublier. Il sentait même poindre son érection et eut peur, l'espace d'un instant, de devoir se soulager tout seul. Il finit par trouver le sommeil au beau milieu de la nuit. Il fut cependant réveillé à l'aube lorsque le portable de Katlyn sonna. Brusquement tirée du sommeil, cette dernière le décrocha en grognant. Son visage pâlissait au fil des informations que son interlocuteur lui prodiguait. Il se tramait quelque chose de grave mais le cerveau embrumé du jeune homme ne parvenait pas à savoir de quoi il s'agissait. Une seule question lui trottait dans la tête : Qui diable pouvait bien appeler à l'aube, heure à laquelle les gens normaux dormaient encore?
×××
Buy me a coffee?
PART I || PART II || PART III || PART IV || PART V
PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
PART XVI || PART XVII || PART XVIII || PART XIX || PART XX
PART XXI || EPILOGUE
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brevesdenatlyn · 7 years
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ARE YOU GONNA LOVE ME?
Tome : 1.
Nombre de chapitres: 18 / 21.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Six ans s'étaient écoulés depuis le début de leur relation et depuis la fin de cette histoire judiciaire. Ils étaient aussi heureux qu'au premier jour et même plus."
CHAPITRE 18 : DIAGNOSTIC
→ Aéroport de Lax - Six ans plus tard...
  Nick passa son bras sur les épaules de Katlyn qui lui sourit en retour. Ils descendirent tous les deux de l'avion dans lequel ils étaient. Six ans s'étaient écoulés depuis le début de leur relation et depuis la fin de cette histoire judiciaire. Ils étaient aussi heureux qu'au premier jour et même plus. La preuve en était là. Ils revenaient tout juste de Paris où ils avaient fêté leur première année de mariage. Eh oui ! Nicholas Jerry Jonas, celui qu'on avait toujours vu comme un briseur de cœur, incapable de garder la même copine plus de quelques mois, avait enfin trouvé la perle rare, celle avec qui il voulait être toute sa vie. Il avait sauté le pas l'année dernière et avait demandé sa main. Après quelques instants de silence et de surprise qui lui avaient fait peur, Katlyn avait accepté et s'était jetée à son cou. Les parents et les frères de Nick étaient heureux pour eux. Sa mère avait eu un peu de mal à accepter qu'il quitte le nid familial pour s'installer avec Katlyn dans une villa qu'il avait achetée rien que pour eux deux... Et pour leur fils qui allait bientôt fêter sa première année parmi eux. Oui, tout allait bien au pays des Jonas... Sauf pour leurs fans. Les concerts étaient de moins en moins fréquents et leurs albums se faisaient encore plus rares. Ils passaient plus de temps avec leurs familles que sur scène désormais. Pourtant, Nick et Katlyn étaient les seuls à avoir un fils. Kevin et Danielle hésitaient encore tandis qu'Ambre et Joe n'en étaient qu'au projet mariage, même s'ils avaient emménagé ensemble. Les parents Jonas avaient eu du mal à accepter cette relation mais le couple avait su prouver que leur amour était sincère peu importait leur différence. Les parents avaient fini par s'y faire et donner leur consentement à Joe qui était on ne peut plus heureux. Oui, des tas de choses avaient changé en six ans mais pas l'amour de Nick pour Katlyn. Jamais, à aucun moment il n'avait douté des sentiments qu'il avait à son égard. Il n'avait jamais douté des siens et avait toujours cru en elle. Il avait toujours été là pour elle. L'inverse était vrai aussi.
  Vous savez que, depuis quatre ans maintenant, elle est la scénariste la plus reconnue dans le monde, que tout le monde se l'arrache et qu'elle est parvenue à monter sa propre série ?
  Nick était impressionné quand il voyait le parcours qu'elle avait fait, sans jamais - ou presque - faiblir. Quelques mots soufflés à son oreille le sortirent de mes pensées.
  — Allô la Lune ? Ici la Terre, murmura Katlyn à son oreille.
— Ce n'est pas plutôt l'inverse ?
— Je n'en ai aucune idée. Je voulais juste te sortir de tes pensées. Je n'aime pas quand tu es tout calme.
— Ah ? Comment tu me préfères ?
— Quand tu es jovial et attentionné envers notre fils et moi-même.
— Si on allait chercher notre petit bout d'homme ?
— Je suis d'accord.
  Le couple traversa le hall de l'aéroport sans prêter attention aux flashes qui crépitaient tout autour d'eux. Même étant moins présent sur le devant de la scène, les frères Jonas continuaient d'être traqués par ces journalistes sans pitié. Ils avaient fini par s'y habituer avec le temps. Le couple récupéra ses bagages et rejoignit la voiture de Nick qui était restée sur le parking de l'aéroport depuis leur départ. Ils montèrent à l'intérieur en riant. Nick mit le contact et se rendit à la résidence. Denise Jonas fut tellement contente de les revoir qu'elle les serra dans ses bras au point de les étouffer. Ils étaient seulement partis trois jours.
  — Maman, tu nous étouffes !
  Denise les lâcha, les yeux brillants.
  Oh, non, maman ! Tu ne vas pas encore pleurer !
  — Désolée. Je suis tellement contente de vous revoir. Vous m'avez manqué tous les deux.
— On n'est partis que trois jours !
— C'est déjà trop pour une mère.
— Je confirme, déclara Katlyn.
  Après lui avoir gentiment frappé l'épaule, Katlyn s'éclipsa en direction de l'étage pour aller chercher leur fils, Théo.
  D'accord, ma mère a raison.
  Même s'il avait passé trois merveilleux jours avec Katlyn, son fils lui avait énormément manqué. Il n'allait pas l'avouer sinon on allait se moquer de lui. Il n'était que jeune papa et, pourtant, il avait pris les habitudes de sa mère, à toujours s'inquiéter pour rien. Il pensait que c'était génétique. James et Frankie vinrent les rejoindre. Ils avaient tous les deux bien grandis. Frankie avait maintenant seize ans. Il était de quatre ans l'ainé de James mais ils s'entendaient à merveille.
  — Yo, mec ! La pêche ?
— Je t'ai déjà dit de ne pas parler comme ça !
— Désolé, m'man. C'est plus fort que moi.
  Nick sourit. Quand il voyait Frankie, il se revoyait six ans auparavant quand il était encore jeune. Non pas qu'il soit vieux désormais ! Il ne fallait pas exagérer non plus! De tous ses frères, il était celui qui avait été - et était toujours ! - le plus responsable. La célébrité et la maladie l'avait poussé à grandir trop vite. Il n'avait pas eu le temps de goûter à ce temps de l'insouciance. Parfois, il le regrettait mais il savait qu'il était trop tard pour revenir en arrière maintenant.
  Même si je pouvais faire un saut dans le temps pour retrouver cette période d'innocence, je ne le ferais pas.
  Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il aurait bien trop peur de perdre cette merveilleuse et surprenante femme qui vivait à ses côtés ainsi que leur fils. Il les aimait tellement qu'il ne pouvait plus vivre sans eux. Ils ne faisaient pas partie de sa vie, ils étaient sa vie. Il sourit tendrement en voyant arriver Katlyn avec leur fils dans les bras. Sa réaction ne passa pas inaperçue.
  — Eh bien, Nicholas ! Tu parles de moi mais...
— Ce n'est pas pareil, maman. J'ai vingt-trois ans, moi.
— Mais tu es toujours mon fils.
— On verra comment tu seras, toi, avec ton fils quand il aura ton âge.
— J'ai hâte de voir ça.
— Pourquoi vous vous retournez tous contre moi ?
— On ne se retourne pas contre toi, mon chéri. On te met en face de la vérité. Tu es un papa poule.
— D'accord, d'accord. J'avoue tout mais comment tu veux que je résiste quand je vois cette petite bouille ?
  Il posa son doigt sur le visage de leur fils. Ce dernier lui adressa ce qui ressemblait à un sourire chez lui. Cette attitude lui fait beaucoup penser à Katlyn. Nick était l'une des rares personnes à la faire sourire. Elle ne le faisait pas souvent mais, quand ça arrivait, c'était toujours sincère. Quittant leur fils des yeux, il leva la tête vers elle. Elle avait l'air fatiguée. Normal. Malgré les années et les tournées, elle avait toujours eu du mal à se faire aux décalages horaires. Il y avait plus de neuf heures d'écart entre Los Angeles et Paris. Nick avouait que lui aussi, il se sentait fatigué. Il était temps de retrouver la maison. Après avoir embrassé sa mère qui l'avait, une nouvelle fois, pris dans ses bras, le jeune couple remonta en voiture avec les deux enfants. Katlyn s'occupa d'attacher Théo dans son siège auto avant de s'installer à l'avant. Ils rentrèrent enfin chez eux pour se reposer.
  ×××
  → Quelques jours plus tard...
  Katlyn pénétra dans le bureau de Nick. Il était en grande conversation téléphonique. Il parlait avec l'un des artistes pour qui il écrivait. Si Nick faisait moins de concerts avec ses frères, il n'avait pas arrêté la musique pour autant. Il apportait son aide à des jeunes artistes qui débutaient dans le milieu et écrivait des chansons pour d'autres plus confirmés. Il n'avait pas l'air très heureux de ce qu'il apprenait. Il vociféra dans son portable. Katlyn s'approcha de lui. Il lui demanda d'attendre cinq minutes avant de continuer à crier dans le téléphone. Ne supportant pas de le voir dans cet état, elle lui prit le portable des mains.
  — Il vous rappellera !
  Elle raccrocha. Nick la regarda avec un air surpris. Son demi-sourire ne la dupa pas. D'un côté, il était content qu'elle ait fait ça mais de l'autre...
  — Tu sais que j'étais sur le point de conclure une affaire importante ?
— Je le sais.
— Alors, pourquoi as-tu fait ça ?
— Tu ne te rends pas compte comme ta voix porte dans toute la maison. Je n'aime pas t'entendre hurler comme ça. Théo non plus. Tu lui fais peur.
— Désolé. Ce gars me rend fou. Il croit que, parce que je ne suis plus tellement sur le devant de la scène, je suis toujours disponible.
— Mais ce n'est pas le cas.
— Non, j'ai une famille maintenant et... J'aime être avec eux.
  Il s'approcha d'elle et la prit doucement contre lui avant de déposer un baiser dans son cou. Elle frissonna. Il savait ce qu'il fallait faire pour l'amadouer.
  — Que voulait ce « gars » ?
— Que j'aille le voir cet après-midi pour l'enregistrement de son titre.
— Oh, non, tu ne vas pas louper le premier anniversaire de Théo tout de même ?
— Non. C'est bien pour ça que j'ai refusé et que je me suis pris la tête avec ce « charmant » garçon. Il est d'une politesse, c'est fou !
— Je ne comprends toujours pas pourquoi tu travailles avec ce gosse. Il ne te respecte même pas.
— Il a du potentiel, c'est tout ce qui compte.
— Je ne pourrais pas travailler avec un môme aussi mal-élevé aussi talentueux soit-il.
— La patience n'est pas ton fort.
— Exactement.
  Ils restèrent quelques minutes ainsi enlacés en silence.
  — Je vais faire un saut au studio.
— Nick !
— Je reviens vite, je te le promets.
— Tu as intérêt !
  Il la fit pivoter et déposa tendrement ses lèvres sur les siennes. Elle approfondit ce baiser, lui mordillant la lèvre inférieure pour qu'il cède. Il finit par se laisser faire et ouvrit légèrement les lèvres. Leurs langues jouèrent ensemble durant ce doux baiser. Un cri vint l'interrompre. Théo était réveillé. Katlyn devait aller le voir.
  — Vas-y.
— Tu reviens vite, hein ?
— Promis.
  Elle déposa un doux mais rapide baiser sur ses lèvres avant de filer en direction de la chambre de Théo. Nick, lui, se prépara à partir. Soudainement, Katlyn eut un mauvais pressentiment. Elle le fit disparaitre rapidement.
  Pourtant...
  → Un peu tard...
  Katlyn fit un pas en arrière pour prendre en photo la scène qui se déroulait devant elle. Tout le monde se rassembla pour être sur la photo. Que ce soit les parents Jonas, les trois frères de Nick et leur petites-amies respectives, ils étaient tous là pour le premier anniversaire de Théo. Tous... Sauf Nick. Katlyn se demanda pourquoi ça lui prenait autant de temps. Elle prit la photo en songeant qu'il devrait être là, que c'était dans son rôle de père. A peine avait-il pris la photo qu'il fit son apparition, tout essoufflé. Il s'approcha d'elle.
  — Tu es en retard.
— Je sais. J'ai eu quelques problèmes avec ma voiture. J'ai dû revenir en courant.
— Et la voiture ?
— On s'en fout de la voiture !
— Surveille ton langage ! S'exclama-t-elle en le frappant sur le torse.
  Il la regarda, ayant l'air de bouder. Il faisait toujours ça pour se moquer d'elle. Il faisait sa tête de garçon contrarié. Il savait que ça la faisait toujours rire. Pas cette fois. Prise d'un soudain étourdissement, elle prit appui sur lui pour ne pas vaciller.
  — Qu'est-ce que tu fais ?
— Désolée, j'ai eu un étourdissement.
— Ça va aller ?
— Oui, ne t'en fais pas. C'est passé.
— Tu es sûre ?
  Il posa sa main sur son front et elle ferma les yeux. Rien qu'en touchant son front, il avait réussi à apaiser la douleur qui la tenaillait depuis plusieurs minutes.
  — Je peux savoir ce que tu fais ?
— Tu aurais bien de la fièvre. Tu devrais...
— Ça va aller, je te dis.
— N'essaie même pas de me mentir. Je te connais trop pour ça.
  Katlyn posa sa main sur la sienne de façon à ce qu'il la laisse sur son front. Elle lui faisait beaucoup de bien.
  — Laisse ta main là.
— Il y a une raison particulière qui me pousserait à faire ça ?
— Elle est beaucoup plus efficace que deux aspirines.
— A ce point ?
  Elle ne répondit pas et ferma les yeux. Il garda le silence aussi. Elle le sentit bouger et mettre son autre main sur son visage.
  — Qu'est-ce que tu fais ?
— Tu saignes.
— Hein ?
— Tu saignes du nez. Ne bouge pas.
— Dr Jonas est de retour ?
— Il n'est jamais parti.
— On peut savoir ce que vous faites ?!
  Nick et Katlyn étaient tellement plongés dans leur conversation qu'ils n'avaient pas entendu Joe et Ambre s'approcher d'eux.
  — On joue au docteur ! S'exclamèrent-ils en même temps.
— ...
  Ils éclatèrent de rire en voyant leur réaction. Leur tête était tout simplement hilarante. Combien y avait-il de chance pour qu'ils sortent la même connerie en même temps ?
  — Je vais aller arranger ça. Je reviens.
  Nick enleva ses mains de son visage. Katlyn partit s'enfermer dans la salle de bains pour régler ce petit problème. Il avait raison.
  C'est étrange, ça ne m'était jamais arrivé auparavant. Enfin, je veux dire que je ne me mettais pas à saigner du nez comme ça sans raison.
  Avant, quand ça arrivait, c'était parce qu'elle s'était faite tabasser mais il y avait longtemps que ça n'était pas arrivé. Elle avait un beau, bon et brave garde du corps. Oui, elle parlait de Nick. De qui d'autre pourrait-elle parler de toute façon ? Elle nettoya le sang qui coulait encore. Elle avait appris une méthode très simple pour gérer ce genre de cas quand elle avait eu le temps de faire du bénévolat à l'hôpital. Elle régla donc ce petit problème avant d'avaler de l'aspirine pour calmer ce mal de tête qui s'installait. Ensuite, elle retourna dans le salon pour s'occuper de Théo. L'après-midi se poursuivit sans autre incident.
  Bien heureusement ! Pourtant, j'ai ce pressentiment qui est revenu. Que va-t-il se passer pour que j'en sois tant inquiète ?
  ×××
  → Le temps passe...
  Nick sortit discrètement de la chambre en fermant la porte derrière lui. Il déposa une valise sur le pas de la porte et se dirigea vers son bureau, l'air songeur. Depuis quelques jours, Katlyn ne se sentait pas très bien. Ses saignements de nez devenaient fréquents et elle avait très souvent mal à la tête, sans compter les nausées et les vertiges. C'était plus qu'inquiétant. D'autant plus que Nick devait s'absenter quelques jours pour le travail. Ça l'ennuyait de partir en la sachant dans cet état. Il pénétra dans son bureau et attrapa le téléphone. Il savait à qui s'adresser.
  — Maman ?
— Nick, comment vas-tu ?
— Je vais bien.
— Tant mieux mais je doute que tu m'aies appelée juste pour me dire ça.
— C'est exact. Je dois partir quelques jours. Ça te dérange si je dépose Katlyn et les enfants à la résidence ? Katlyn n'est pas bien depuis quelques jours. Je préfère que quelqu'un garde un œil sur elle pendant que je ne suis pas là.
— Ce n'est rien de grave ?
— Je ne pense pas mais je veux que quelqu'un veille sur elle pendant mon absence. C'est plus prudent.
— D'accord. Dépose-les à la maison. Ça mettra un peu d'animation. C'est triste ici depuis que vous êtes tous partis.
— Merci, maman. Je fais les valises et j'arrive. Je suis là d'ici une heure.
— Je vous attends.
  Il raccrocha, un peu moins inquiet. Au moins, il savait que quelqu'un aurait un œil sur Katlyn et les enfants pendant qu'il serait absent. Il faisait confiance à sa mère pour ça. Il sortit du bureau et alla dans la chambre de James. Ce dernier était occupé avec l'un des jeux vidéo qu'ils lui avaient offert et ne lui prêta qu'une attention limitée. Nick attrapa la valise dans son armoire et empila des vêtements dedans.
  — Qu'est-ce que tu fais ?
— Les valises. Vous allez rester chez ma mère tant que je serais absent.
— Pourquoi ? Kathy...
— Est malade. Elle ne peut pas s'occuper de vous et je vais t'apprendre un truc qui t'empêchera de protester. Joe a monté une salle de jeux vidéo dans la maison avec un très grand écran. Crois-moi, tu vas adorer Tu vas avoir l'impression d'être dans le jeu. Dixit Frankie.
— Han, je veux voir ça !
— Alors, dépêche-toi.
— Trop cool !
  James réagit enfin et abandonna son jeu pour s'enfermer dans la salle de bains. L'éventualité d'avoir une nouvelle salle de jeux le motivait. Une fois que Nick eut fini de la remplir, il ferma la valise et l'emporta. Il attrapa au passage celle qu'il avait déposé à côté de sa chambre tout à l'heure et alla les mettre dans le coffre de la voiture. Il retourna dans la maison et monta dans sa chambre. Katlyn était assise sur le bord du lit, la tête entre les mains. Le temps passait et elle n'allait pas mieux. Nick s'approcha d'elle et la prit les épaules. Elle ne dit rien, ne broncha pas. Il l'emmena à la voiture et remonta chercher Théo et James avant de verrouiller toutes les portes. Le trajet ne leur prit que peu de temps. Nick se gara devant la propriété de ses parents, devant cette maison où il avait passé toute son enfance. Il sourit en repensant à toutes les années de rire et de larmes qu'il avait eues ici. Il revint vite à la réalité en posant les yeux sur Katlyn.
  — Jim, tu veux bien t'occuper de Théo, s'il te plait ?
— D'accord.
  James descendit de voiture et la contourna. Il détacha Théo, le prit dans ses bras et se dirigea vers la résidence. Nick descendit, ouvrit la portière avant passager et se pencha sur Katlyn. Elle somnolait. Il lui détacha sa ceinture de sécurité et la prit dans ses bras. Claquant la portière avec son pied, il se dirigea vers l'entrée où sa mère l'attendait, avec Théo dans les bras. James était très impatient de découvrir la nouvelle salle de jeux.
  — La pauvre chérie, elle n'a vraiment pas l'air bien.
— Maman !
— Excuse-moi.
— Ce n'est pas grave.
  Nick monta à l'étage et pénétra dans sa chambre. Rien n'avait changé depuis qu'il était parti. Tout était exactement pareil. Il soupçonnait sa mère d'y être pour quelque chose. Elle avait eu du mal à accepter son départ trois ans plus tôt. Cependant, il avait vingt ans et sa relation avec Katlyn était de plus en plus sérieuse. Alors, il avait quitté le nid et ils s'étaient installés dans la villa qu'il avait achetée rien que pour eux. Ils étaient vraiment heureux. Nick ne regrettait rien. Sortant de ses pensées, il déposa Katlyn sur son lit - que sa mère avait fait au préalable - et la recouvrit avec sa couette. Elle ouvrit les yeux alors qu'il s'asseyait à côté d'elle. Il lui prit la main.
  — Hé.
— Hé. Ça tombe bien que tu sois réveillée. Ça m'évite d'avoir à écrire un petit mot.
— Tu t'en vas, hein ?
— Seulement quelques jours. C'est pour le boulot. Je reviendrais très vite. Il l'embrassa tendrement. Je t'ai pris rendez-vous chez le médecin. C'est ma mère qui va t'emmener.
— D'accord.
— Tu vas me manquer.
— Tu vas me manquer aussi, Nick.
  Il sourit. Ils étaient incapables de vivre séparés l'un de l'autre. Pourtant, là, il le fallait. Nick l'embrassa une nouvelle fois.
  — Prends soin de toi surtout.
— Je te le promets.
— Je rentre le plus tôt possible.
  Après un dernier et tendre baiser, Nick quitta la pièce. Il n'avait vraiment pas envie de partir mais il le fallait. Il redescendit, déposa les valises dans l'entrée et prit quelques minutes pour discuter avec sa mère et lui dire ce qu'elle avait besoin de savoir, notamment au niveau des médicaments de Katlyn et des quelques règles de vie que devait suivre James. Quant à Théo, rien à dire sur lui. Ce petit bout de chou était aussi sage que son père. Nick confia tous leurs numéros d'urgence à sa mère pour qu'elle puisse savoir qui appeler en cas de problèmes. Il n'oublia bien évidemment pas de lui donner tous les numéros auxquels elle pouvait le joindre avant de la remercier une nouvelle fois. Il embrassa son fils, puis sa mère avant de filer.
  C'est bizarre mais j'ai un mauvais pressentiment d'un coup, vraiment très bizarre comme sensation.
  ×××
  → Jeudi 14 avril 2016 - Hôpital central - Los Angeles
  Quatorze avril… Katlyn se souvenait encore de ce jour. Il avait marqué un profond changement dans sa vie. Ça n'avait pas été qu'un rêve. Loin de là ! Elle s'était toujours demandée si elle avait fait ce rêve uniquement pour qu'elle rencontre réellement Nick. Ça faisait six ans aujourd'hui qu'il lui avait sauvée la vie alors qu'elle se noyait dans l'eau du lac. C'était un jour particulier pour eux. Nick lui avait avoué que c'était ce jour-là qu'il avait compris qu'il ressentait quelque chose pour elle. Katlyn ne l'avait vraiment su que le jour où il l'avait embrassée pour la toute première fois, celle où elle était tellement désemparée qu'elle n'avait pas même essayé de le repousser. Le destin avait voulu qu'ils soient réunis et il avait bien joué son coup. Voici maintenant six ans que Nick et elle sortaient ensemble. Ils s'étaient même mariés depuis. L'année dernière, il avait eu un fils, Théodore dit Théo. Ils avaient rompu le serment de Nick qui devait rester pur jusqu'au mariage. Katlyn était bel et bien enceinte le jour du mariage, même sur le point d'accoucher. Seulement, Nick avait respecté ce serment toute sa vie. Il était donc partagé à ce moment-là. Il en avait parlé à son père qui lui avait conseillé de faire ce qui lui semblait le mieux. Katlyn aurait très bien pu attendre. Elle respectait son choix.
  Mais, avouons-le, nous en avions autant envie l'un que l'autre.
  Voilà où ça les avait menés. Théo était le portrait tout craché de son père... Mais il avait des attitudes qui appartenaient tout particulièrement à sa mère. Ils étaient une belle famille. Nick avait même donné un coup de frein à sa carrière pour pouvoir passer le plus de temps possible avec eux. Il n'aurait jamais cru vivre ça un jour, Katlyn non plus. Ils étaient heureux et c'était tout ce qui comptait mais tout allait changer. Quand elle était rentrée à l'hôpital ce jour-là pour aller chercher les résultats de son check-up et des examens qu'elle avait fait en plus, elle ne s'attendait certainement pas à apprendre une nouvelle qui allait changer le reste de leurs vies. Elle se présenta à l'accueil en donnant son nom et la raison de sa venue.
  — Vous êtes Madame Jonas ? Le Docteur Moor veut vous voir personnellement pour vous communiquer les résultats de vos examens. Je le préviens de votre arrivée. Patientez quelques minutes, je vous prie.
  Ça étonna Katlyn mais elle ne releva pas. Ce n'était pas si inhabituel. Cependant, c'était plutôt rare que ça arrive. Ça aurait dû lui mettre la puce à l'oreille. L'hôtesse d'accueil avait à peine raccroché son téléphone que son cardiologue pointait le bout de son nez et l'entrainait dans son cabinet, la mine grave. Sur son bureau était posé l'intégralité de son dossier médical et des radios étaient affichées sur le négatoscope. Katlyn n'en fut pas rassurée. Son médecin personnel, Denise, la mère de Nick, et un autre médecin qu'elle ne connaissait pas étaient là aussi. Elle commença légèrement à paniquer. Ils la firent assoir, quasiment de force.
  — Qu'est-ce que...
— Nous avons à te parler, Katlyn, et, comme tu t'en doutes en nous voyant tous réunis ici, c'est très important.
— Dites-moi ce qui se passe. Vous me faites peur !
— Madame Jonas ici présente nous a dit que tu te sentais mal depuis quelques jours. C'est pour cette raison que nous avons récupéré les résultats des examens que tu as passés lorsque tu es venue il y a quelques jours.
— C'est exact et nous avons découvert quelque chose.
— Ne tournez pas autour du pot !
— Nous avons découvert une tumeur.
— Quoi ?
  Le médecin qu'elle ne connaissait pas plaça son doigt sur l'une des photos pour lui montrer une tâche sombre, tâche qui n'apparaissait pas sur les clichés précédents. Vu qu'elle avait souvent mal à la tête en ce moment, on lui avait fait passer un scanner. Les résultats étaient là et ils étaient... Choquants et déprimants.
  — Comme tu peux le voir, cette tâche n'apparait pas sur les anciens clichés. On pense qu'elle a commencé à se développer après l'accident de voiture que tu as eu il y a quelques années. Comme tu ne t'en plaignais pas, il n'y avait aucune raison pour qu'on fasse des examens. Malheureusement, on aurait du car...
  Katlyn déglutit. Elle avait la mauvaise impression que la suite n'allait pas lui plaire du tout.
  — Car ?
— C'est un glioblastome multiforme, la plus dangereuse. Elle est maligne... Et inopérable.
  Elle fit mine de ne pas comprendre. Pourtant, elle avait très bien compris et elle savait également ce que ça voulait dire.
  — Ça veut dire... Ce que je crois que ça veut dire ?
— J'en ai bien peur.
— Je vais... Mourir ?
— Nous sommes désolés, Katlyn.
— Combien ?
  Les trois médecins se regardèrent, embarrassés. Il ne lui restait visiblement que peu de temps mais elle voulait savoir combien de temps il lui restait à vivre pour qu'elle puisse le passer avec toute sa famille !
  — ...
— Le Dr McPhy est oncologue. C'est le seul à même de te donner une réponse.
  Sauf que le Dr McPhy n'avait pas l'air très décidé à annoncer cette nouvelle, ce qui énerva la jeune femme. Elle se leva.
  — Combien de temps ?! Dites-le-moi, merde !
— Pas plus d'un mois. La tumeur s'est trop étendue pour espérer plus de temps. C'est déjà une chance que vous ayez survécu jusque-là.
— Comment ça va se passer ?!
  Nouvel échange de regards.
  — Les maux de tête, la fièvre, les saignements de nez et les nausées étaient les symptômes précurseurs. Quand vos médecins m'en ont fait part, je leur ai demandé les résultats de vos précédents examens. Les symptômes qui vont suivre ne seront pas des moindres...
  Il se tut, comme si ça lui écorchait la bouche de lui dire comment elle allait mourir. Son attitude ne fit qu'augmenter la colère de Katlyn.
  — Vous venez de m'annoncer que je vais mourir et vous n'avez même pas les couilles de me dire si je vais morfler ?!
— Calme-toi, Katlyn. T'énerver ne t'avancera à rien, lui dit Denise en posant une main sur son épaule.
  Elle avait raison. Katlyn se sentait très fatiguée d'un coup. Elle se rassit pendant que l'oncologue lui annonçait les symptômes qui allaient suivre.
  — Ce sera très douloureux. Les migraines seront de plus en plus fréquentes. La tumeur va toucher votre vision et votre orientation. Au fil des jours, vous verrez trouble et serez confuse. Les étourdissements seront toujours présents. Vos fonctions motrices seront également touchées et vous vous sentirez comme engourdie. Vos proches constateront chez vous des troubles de l'humeur, de votre personnalité et des sens... Le pire sera quand elle commencera à attaquer votre mémoire. Peu à peu, vous ne reconnaîtrez plus vos proches. J'ai cru comprendre que vous étiez cardiaque.
— C'est exact.
— Il y aura sûrement des répercussions si vos fonctions motrices sont touchées. Vos attaques cardiaques se feront plus fréquentes. Ça se ressentira également au niveau du langage. On doit vous hospitaliser. Maintenant.
— Pas question ! Je refuse de passer mes derniers jours dans un putain d’hôpital ! Je refuse qu'on me prenne en pitié sous prétexte qu'il ne me reste qu'un mois à vivre ! Toute ma vie, j'ai dû suivre au pas ce qu'on me disait. Laissez-moi tout ce mois... Laissez-le moi... Laissez-moi le vivre en paix.
  Elle ne dit plus rien, encaissant ce qu'elle venait d'apprendre. Ses derniers instants allaient être très douloureux d'après lui... Elle avait peur qu'il ait raison... Elle entra dans un état second. Le temps passait. Elle y était totalement indifférente. Pourtant, elle devrait maintenant qu'elle savait qu'il lui était compté mais ça faisait trop mal d'apprendre ça de cette façon, de l'apprendre alors que tout allait pour le mieux... Elle allait devoir les abandonner, les livrer à eux-mêmes... C'était ça qui lui faisait le plus mal. En fait, elle ne savait même plus. Elle n'arrivait même plus à réfléchir convenablement.
  — Katlyn ?
  Elle n'écoutait pas. Elle ne voulait plus rien entendre, ne plus rien savoir. Comment allait-elle annoncer ça à Nick ? Le simple fait de penser à la douleur qui traverserait son visage au moment où il apprendrait la nouvelle la fit craquer. C'était tellement injuste ! Elle se mit à pleurer.
  — S'il vous plait... Ne dites rien à Nick. C'est à moi... De lui annoncer.
  Même si elle avait peur de sa réaction, c'était à Katlyn que revenait la lourde tâche de lui avouer la vérité. Il allait falloir qu'elle trouve les bons mots et le bon moment. Ce n'était pas quand il serait trop tard qu'il faudrait s'y prendre. Il allait lui falloir quelques jours avant de pouvoir l'affronter. De toute façon, Nick n'était même pas là. Il ne revenait que le lendemain.
  Qu'est-ce que je vais pouvoir lui dire ?
×××
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