Tumgik
#attendre le 7 septembre va être humainement impossible
pia-writes-things · 2 years
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Moi ? Losing my fucking mind ? Pas du tout, je vois pas de quoi vous voulez parler...
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manouchka-june-blog · 6 years
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L’épouse, la méchante et la putain du futur
En septembre 2017 est sorti le film Blade Runner 2049, réalisé par Dennis Villeneuve. Ce film est la suite du film Blade Runner de Ridley Scott sorti en 1982, qui était lui-même une adaptation de la nouvelle Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques? de l’auteur culte de science-fiction Philip K. Dick.
Le film de Ridley Scott suivait le parcours de Rick Deckard, incarné par Harrison Ford, ancien policier reconverti en chasseur de “replicants”. Ces derniers sont des androïdes crées par et à l’image de l’Homme et utilisés dans plusieurs domaines, notamment le domaine militaire. Les “Blade Runners”, dont Rick Deckard fait partie, sont missionnés pour supprimer les replicants ayant contrevenu aux lois humaines en allant trop loin dans l’indépendance et l’humanisation. Ce film interroge la notion d’humanité en testant ses limites et ses caractéristiques. Le film Blade Runner 2049 suit l’officier K, incarné par Ryan Gosling, replicant aussi converti en Blade Runner, dans sa quête d’identité. L’officier K va rencontrer Rick Deckard, et ensemble ils vont tenter de retrouver l’enfant miraculeux de ce dernier. Miraculeux en effet, car les replicants sont par nature stériles. L’existence de cet enfant, fruit de l’union de deux replicants, ferait alors entrer la société de 2049 dans un nouveau rapport de force entre « vrais humains » et humanoïdes, en donnant les armes aux replicants de se rebeller contre la domination humaine et de réclamer une existence indépendante et libre.
Blade Runner 2049 est une bonne surprise au premier abord. Porteur de très lourdes attentes, ce film continue l’histoire de Rick Deckard de manière intéressante en intégrant de nouveaux personnages très bien écrits (l’officier K est captivant dans son parcours initiatique). De plus, le spectacle visuel et auditif offert par ce film est littéralement à couper le souffle.
Cependant, la qualité de l’ensemble est gâchée par les schémas sexistes usés à la corde que Villeneuve convoque. En effet, la représentation féminine dans les œuvres de science fiction est presque toujours de l’ordre du cliché, voire du sexisme pur, et Blade Runner 2049 manque plusieurs occasions de détourner intelligemment ces clichés pour servir le propos du film.
En effet, Villeneuve ne choisit pas de montrer ces discriminations sexistes pour les dénoncer. Au contraire, l’écriture des personnages féminins est parasitée par des schémas sociaux profondément ancrés dans les codes de la société patriarcale.
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Ana de Armas incarne Joi, épouse-hologramme universelle et parfaite
Ainsi, dans le monde de 2049, les femmes sont soit des putains, soit des épouses-hologrammes, soit des personnes cruelles et foncièrement mauvaises. La figure de l’épouse-hologramme, Joi, incarnée par Ana de Armas, aurait été une occasion de dénoncer la pauvreté sentimentale dans laquelle l’hyper-consommation pousse les citoyens, en leur proposant littéralement d’acheter une compagne. Un parallèle aurait pu être établi entre cette vision extrêmement stéréotypée de « l’ange du logis » et les vraies femmes, humaines ou replicant, à la construction intellectuelle beaucoup plus complexe, donc bien plus intéressante. Cependant, Villeneuve fait le choix étrange de valoriser Joi, en la rendant plus parfaite qu’aucune femme ne puisse l’être. La relation entre K et Joi est en effet montrée sous un jour romantique et empathique, seule véritable histoire d’amour sincère montrée à l’écran. Or, il est impossible d’oublier que Joi est un produit dont le succès commercial repose sur la misère sentimentale de millions de citoyens -d’ailleurs, quid des époux-hologrammes, dont l’absence laisse penser que les femmes de 2049 n’ont pas de besoin sentimental ou affectif? Les prostituées sont aussi montrées comme un groupe social important. Ici aussi l’idée est bonne, et aurait été une manière de montrer que dans ce monde violent, les femmes arrivent malgré tout à se réunir et à être puissantes avec les seuls moyens dont elles disposent: leurs corps. Cependant, la figure de la putain est seulement  envisagée sous le prisme des besoins sexuels masculins, pour montrer à quels points ceux-ci sont complexes et profonds, et ne se satisfont pas si facilement de ces ersatz de femmes. La représentation des femmes ennemies est aussi problématique au vu de la violence exprimée envers ces personnages. Le traitement réservé à Luv, interprétée par Sylvia Hoeks et bras droit du tout-puissant Neander Wallace, joué par Jared Leto, est assez difficile à supporter. A l’issue d’une très longue scène de lutte entre Luv et K, ce dernier finit par tuer la replicant. Que des personnages féminins soient montrés comme foncièrement mauvais et soient tués à l’écran participe du bon équilibre entre les genres au sein de la fiction, cependant la violence avec laquelle ce personnage meurt s’explique difficilement. Villeneuve nous gratifie de très longues secondes en plan rapproché sur le visage révulsé de Luv, à grand renfort de gargouillis et d’yeux ensanglantés. La lieutenant Joshi, interprétée par Robin Wright, subit elle aussi une mort douloureuse. Cette violence est renforcée par le traitement héroïque et glorieux réservé a contrario aux morts masculines, qui semblent elles mériter plus d’hommages et moins d’acharnement.
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Mackenzie Davis incarne la prostituée Mariette
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L’implacable Luv incarnée par Sylvia Hoeks
Enfin, le plus grand écueil dans lequel Villeneuve saute à pieds joints reste pour moi le développement du personnage de la docteure Ana Stelline, interprétée par Carla Juri. Condamnée à rester cloitrée dans une bulle de verre à cause d’une grave maladie, cette jeune fille possède des pouvoirs hors normes. Elle incarne la figure récurrente en science-fiction de l’enfant prodige. Or, elle est l’enfant de Deckard, celle que tout le monde recherche pour pouvoir l’utiliser ou la détruire. En la gardant littéralement sous cloche, Villeneuve fait d’elle un personnage-trophée autour duquel tout tourne, sans lui donner plus de quelques minutes à l’écran. On peut arguer que Ana aura un rôle important dans la suite du film, mais je trouve extrêmement dérangeant d’avoir crée un personnage aussi puissant pour le garder loin de l’action et ne le développer qu’au travers de la figure du père (la scène des retrouvailles familiales crée d’ailleurs un drôle d’écho avec un certain opus 7 d’une autre saga culte de SF dans laquelle Harrison Ford joue aussi le rôle du père…).
En 2017, je pense que nous pouvons attendre plus de réflexion autour du traitement des femmes de la part de toutes les personnes qui créent des histoires. S’il est possible d’écrire un rôle aussi beau et puissant que celui de K, il doit être possible d’en créer de semblables pour les personnages féminins. En revenant toujours au mêmes figures féminines et en ne sachant pas créer des personnages de femmes qui ne soient pas manichéens ou clichés, Villeneuve et d’autres ratent l’occasion de créer des œuvres belles, respectueuses pour tous, et qui s’inscrivent dans des valeurs et des ambitions contemporaines.
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