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#Louise Le Bris II
aisakalegacy · 22 days
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Printemps 1918, Al Simhara, Égypte (15/20)
Toutes ces émotions ne firent qu’attiser une passion qui était déjà présente et n’attendait qu’à être ravivée : celle de l’Egypte. Ma réserve de haschisch s’atténuait (vous ai-je dit à quel point il devient difficile de s’en procurer ?), et les évènements récents m’avaient fait en accroître ma consommation. Ma jambe allait mieux, et l’occasion semblait donc parfaite pour repartir. Le problème, c’est que cette affaire de mariage avorté me laissait peu de ressources. J’ai donc pris une décision importante, qui a été vivement contestée par mon épouse, et j’ai profité de la présence de l’oncle Joseph à Hylewood pour discuter affaires avec lui. Pour financer mon expédition, que je voulais complètement indépendante de toute équipe de recherche, j’ai pris la décision de vendre les élevages Le Bris - ou plutôt, d’en confier la vente à l’oncle Joseph, puisque c’est lui qui les administre en parallèle de son épiscopat. Cette fois-ci, nulle entrave économique ou nul chef de chantier irascible ne me retiendrait : j’avais pris la décision de me rendre en Egypte en temps qu’archéologue indépendant.
[Transcription] Jules Le Bris : Si je prends en considération le prix des billets pour le bateau… Sans compter le train… Jules Le Bris : Peut-être la même somme par mois pour l’hébergement… Je peux certainement économiser en vivant sous une tente. Jules Le Bris : Il reste encore la nourriture, et il faudra bien que je compte la moitié, mensuellement… Jules Le Bris : Et à peu près la même chose pour les frais administratifs… Jules Le Bris : Le mariage de Louise a coûté si cher, et ce maudit traiteur qui n’a rien voulu rembourser… Jules Le Bris : Mais peut-être que si je vendais… Non, quand même pas… Pourtant… Jules Le Bris : Si. Je crois bien que si. J’ai la solution.
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aisakalegacy · 23 days
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Printemps 1918, Al Simhara, Égypte (14/20)
Il va sans dire que Simmon, l’oncle comme le père, sont furieux, car toute cette affaire les fait passer pour des tarlas et met en jeu leur crédibilité même sur l’île. Toute cette affaire a eu lieu il y a quelques mois, et avec le recul, vous voulez savoir le pire ? Moins d’un quart des hommes conscrits sont effectivement partis à la guerre. Les deux tiers se font exempter ! À Hylewood, parmi les conscrits, personne n’est parti en Europe et tout le monde est déjà de retour à la maison. Comme quoi, il n'était pas nécessaire d’en faire tout un plat et d’abandonner ma fille à l’autel…
[Transcription] Eugénie Le Bris : Est-ce que ça va, ma chérie ? Louise Le Bris : Non, Maman. Oh, où est-il ? Comment a-t-il pu faire une chose pareille ? Eugénie Le Bris : Il a laissé une lettre dans sa chambre en partant… Il fuit la conscription car il ne veut pas mourir en Europe. Il ne dit naturellement pas où il se rend, ou quand il sera de retour. Louise Le Bris : Il aurait pu m’en parler !… J’aurais pu le suivre, j’aurais pu venir avec lui ! Eugénie Le Bris : C’est qu’il ne voulait pas que tu viennes. Eugénie Le Bris : Tant mieux qu’il soit parti. Tu as évité le pire. Tu n’aurais pas voulu être coincée avec un chum comme cela. Louise Le Bris : On allait se marier, Maman… Eugénie Le Bris : Je sais. Les hommes peuvent être cruels, ou lâches. Ils n’ont pas peur de sacrifier les femmes autours d’eux si cela peut servir leurs propres intérêts. Louise Le Bris : Pouvez-vous rester jusqu’à ce que je m’endorme ? Eugénie Le Bris : Je ne bouge pas, Louise.
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aisakalegacy · 24 days
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Printemps 1918, Al Simhara, Égypte (13/20)
Pour échapper à la conscription, qui concerne donc un tiers des Canadiens, des milliers d’hommes ont fui dans la nature et sont partis s’installer dans les forêts les plus reculées du pays. Ce maudit niaiseux de Simmon est donc parti sans demander son reste, en catimini le matin de ses noces, s’ermiter dans je ne sais quelle cabane de bûcheron pour échapper à son service militaire, plantant là sa famille et la mienne, ma fille, et ma cérémonie qui avait déjà été réglée ! La nouvelle de la conscription était tombée la veille, et, tous occupés que nous étions aux préparatifs du mariage, nous n’y avions pas pris garde.
[Transcription] Napoléon Bernard : Ah, Mme Rumédier est de retour. Nous allons enfin avoir des explications. Louise Le Bris : Ada, l’as-tu trouvé ? Ada Simmon : Le majordome dit que Mr. Simmon est déjà parti ! Napoléon Bernard : Enfin, vous voyez bien qu’il n’est pas là ! C’est du jamais vu ! Se perdre sur un trajet de cinq cent mètres, le jour de son mariage ? Louise Le Bris : Peut-être que si nous attendons encore un peu… Napoléon Bernard : Il va falloir se faire une raison, Mlle Le Bris… Louise Le Bris : S’il-vous-plaît, Révérend… Napoléon Bernard : Ça fait deux heures que nous attendons, et Mr. Simmon n’est toujours pas là. Il faut annuler le mariage. Peter Simmon : C’est une honte ! Marie Rumédier : Un scandale ! Françoise Simmon : Earnest, à cause tu fais simple de même… Peter Simmon : Ce garçon est déshérité ! Je le raye de mon testament ! Jules Le Bris : Humilier comme ça ma fille… Ça ne peut pas rester impuni ! Adolph Simmon : Ne vous en faites pas, Le Bris, si j’attrape mon fils, je m’en occuperai moi-même.
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aisakalegacy · 25 days
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Printemps 1918, Al Simhara, Égypte (12/20)
Pour que vous compreniez ce qu’il s’est passé, il faut que je vous parle d'abord un peu de la politique actuelle du gouvernement canadien. En décembre dernier ont eu lieu les premières élections fédérales où les femmes ont eu le droit de vote. L’enjeu majeur de ces élections était la question de la conscription obligatoire, très populaire chez les Anglophones, très attaquée par les Francophones. Je n’ai pas voté lors de ces élections, mais peut-être que j'aurais dû. Le candidat unioniste qui a été élu à la mi-décembre, Sir Robert Borden, est un partisan de la conscription. Au cours du mois de janvier, la Loi sur le Service militaire a été mise en application : tous les hommes de vingt à quarante-cinq ans peuvent donc être conscrits de force dans l’armée.
[Transcription] Napoléon Bernard : Mais où est-il, enfin ? Nous avons presque une heure de retard ! Je vais finir par annuler la cérémonie. Jules Le Bris : Vu ce qu’elle m’a coûté, essaye donc, Bernard ! Peter Simmon : Je réponds de mon neveu, et quand il arrivera, il aura intérêt d’avoir une bonne excuse. Il humilie la famille Simmon ! Louise Le Bris : Je suis certaine qu’il va arriver, Révérend. Louise Le Bris : Il a dû avoir un retardement... Ou peut-être qu’il s’est blessé sur la route… Napoléon Bernard : Quelle route ? Il habite sur la jetée en bas de la colline, c’est à moins d’un kilomètre d’ici ! Louise Le Bris : Dans tous les cas, il doit avoir une bonne raison. Lucrèce Le Bris : Faut-il que j’aille le chercher ? Françoise Simmon : Inutile, ma fille est déjà partie. Elle sera de retour bientôt avec une explication. En attendant, il est inutile de nous exciter.
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aisakalegacy · 26 days
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Printemps 1918, Al Simhara, Égypte (11/20)
J’ai dépensé une petite fortune dans cette cérémonie. Les femmes revêtaient leurs plus belles robes, confectionnées dans des étoffes somptueuses et ornées de dentelle et de broderies délicates, tandis que les hommes portaient des costumes élégants ou des uniformes militaires. Après le mariage, nous nous serions réunis dans la salle des fêtes de l’hôtel de ville, somptueusement décorée pour l’occasion, ornée de draperies luxueuses et de fleurs fraiches. La réception aurait été marquée par un festin où les mets raffinés et les vins fins auraient abondé. Un orchestre ayant été loué, les couples auraient tourbillonné au rythme des valses et des polkas. C’était sans compter la lâcheté de gros écœurant qui a failli me servir de gendre.
[Transcription] Napoléon Bernard : Chers paroissiens, votre attention, s’il-vous-plaît ! La mariée souhaite faire un discours. Louise Le Bris : Chers amis et familles, en attendant l'arrivée de mon fiancé qui semble avoir été retardé, je veux exprimer ma gratitude à chacun d'entre vous pour votre présence ici aujourd'hui. Louise Le Bris : Aujourd'hui est un jour très spécial pour moi, car je suis ici entourée de ceux que j'aime le plus pour célébrer l'amour et l'engagement que je partage avec Earnest, qui a illuminé ma vie de sa gentillesse et sa compréhension. Louise Le Bris : Je veux aussi prendre un moment pour rendre hommage à nos familles, qui nous ont soutenus et aimés tout au long de nos fiançailles jusqu'à ce jour. Louise Le Bris : Merci à Tante Françoise, sans qui je n’aurais jamais eu l’occasion d’apprendre à connaître mon fiancé, et pour les bons mots qu’elle a touché à mes parents à son sujet. Louise Le Bris : Merci à mon père, qui finance cette cérémonie, et à ma mère, pour tout le soin qu'elle a mis dans les retouches de ma robe et dans l��organisation de cette journée, malgré toute la fatigue de ces dernières semaines. Louise Le Bris : À tous nos invités, merci d'être ici pour célébrer ce jour avec nous. Napoléon Bernard : Le marié ne devrait plus tarder, alors je vous remercie pour votre patience.
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aisakalegacy · 29 days
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Printemps 1918, Al Simhara, Égypte (8/20)
L’organisation de la cérémonie me donna l'occasion de recontacter de vieux amis, que je souhaitais inviter. C’est ainsi que j’obtins des nouvelles de Heather, la veuve de feu le Capitaine Delacroix, qui est aussi l’infirmière à qui je dois ma vie sauve. Elle est rentrée chez elle à Vancouver où elle a ouvert un institut destiné aux orphelins de guerre. Elle me fit part de ses regrets de ne pas pouvoir assister à la cérémonie à si bref préavis, mais nous envoya une élégante couronne de fleurs en tissus en guise de cadeau de mariage.
[Transcription] Earnest Simmon : Ce mariage est une chance pour nos deux familles. En associant nos fortunes, toi et moi, nous allons pouvoir bâtir un empire. Louise Le Bris : Je n’y compterais pas trop si j’étais toi, et je continuerais d’investir sur mon bien propre. Earnest Simmon : Qu’est-ce que tu entends par là ? Louise Le Bris : C’est Lucien qui va hériter, pas moi, et très honnêtement, c’est mieux comme ça. Je n’ai pas envie d’hériter des dettes. Earnest Simmon : Des dettes ? Louise Le Bris : Les Le Bris n’ont plus d’argent. Mon père ne travaille pas, il gaspille toute la fortune amassée par Grand-Père dans ses voyages. Louise Le Bris : *s’étire* Nous gagnons bien quelques dividendes par les élevages Le Bris, qui sont administrés par notre grand-oncle, et il y a sa pension d’invalidité, mais cela n’est pas suffisant pour couvrir toutes ses dépenses. C’est pour cela que ni Marie, ni Agathon ne sont pas en pension. Earnest Simmon : Je ne le savais pas. Louise Le Bris : De toute manière, avec la fortune de ta famille, on sera largement à l’abri du besoin.
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aisakalegacy · 30 days
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Printemps 1918, Al Simhara, Égypte (7/20)
On venait de fêter la nouvelle année, et on décida que le mariage aurait lieu dès le mois de janvier, à l’église de Hylewood. On invita les quatre branches de la famille Simmon et la famille Le Bris au complet. Même l’oncle Joseph confirma sa venue à la cérémonie, malgré ses plus de quatre-vingt ans.
[Transcription] Earnest Simmon : Te rends-tu compte que nous serons bientôt mariés ? Louise Le Bris : Oui, et j’ai tellement hâte de ne plus avoir à te quitter le soir. Earnest Simmon : Dans moins d’une semaine, nous n’aurons plus à nous séparer. Earnest Simmon : Nous vivrons sous le même toit, nous serons prêts à fonder notre propre famille… Earnest Simmon : Tu sais, la date est fixée, la cérémonie organisée… Nous pouvons bien prendre un peu d’avance… Louise Le Bris : Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu veux dire ? Earnest Simmon : La nuit de noce est censée se produire après la cérémonie, mais on pourrait faire une petite exception… Cela ne change rien, nous serons mariés dans quelques jours… Louise Le Bris : Voyons, tu n'y penses pas…
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aisakalegacy · 1 month
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Printemps 1918, Al Simhara, Égypte (3/20)
Suite à cette soirée, le jeune Mr. Simmon a commencé à venir passer tous ses dimanches chez nous. J’avais une opinion relativement bonne de lui, puisque j’ai servi aux côtés de son frère dans les Vandoo. Cela me fait penser, je suis navré pour le bras de Constantin. Si on essaye de voir la coupe à moitié pleine, cela aura eu le mérite de le faire réformer… De ce que vous me dites, son moral semble haut et c’est ce qui compte pour bien se soigner, c’est en tout cas ce que me répétait l’infirmière pendant ma convalescence. Ce phénomène de douleur dans la main, je vous en faisais mention il y a quelques années : j’expérimentais quelque chose de similaire, une douleur lancinante dans la jambe droite, au niveau du tendon du mollet… que je n’ai plus, puisque je suis amputé jusqu’au genou. Que Constantin se rassure : cette douleur est temporaire, elle passe. Cette année marquera la quatrième année de l’amputation de ma jambe, et cette douleur ne se concentre désormais plus qu’à l’extrémité de mon moignon, et très rarement.
[Transcription] Louise Le Bris : Monsieur Simmon. Bonsoir. Enfin je veux dire, bon matin. Bonjour. Earnest Simmon : Je vous en prie, Miss LeBris, ne vous levez pas. Qu’étiez-vous en train de lire ? Louise Le Bris : Oh, juste un livre d’image que je possède. Louise Le Bris : Je ne suis pas particulièrement lectrice, mais les lithographies de celui-ci sont très belles. Earnest Simmon : De quoi parle-t-il ? Louise Le Bris : De… poissons. Earnest Simmon : De… poissons ? Vous appréciez les animaux, ou vous avez un intérêt particulier pour les poissons ? Louise Le Bris : Pas spécialement. Enfin, je pêche de temps en temps avec Lucien. Earnest Simmon : Lucien ? Louise Le Bris : Mon petit frère. Earnest Simmon : Ah ! N’est-il pas scolarisé à Albert College ? Louise Le Bris : Depuis quatre ou cinq ans, oui. Earnest Simmon : Mon frère et moi y avons été pensionnaires. Le monde est petit. Il faudra que je le rencontre et qu’il me donne des nouvelles de Miss Tuite et de la vieille Gardiner. Louise Le Bris : Ce nom, Tuite, me dit quelque chose. Lucien a dû m’en parler. Earnest Simmon : Ça ne m‘étonne pas. Elle est si populaire que quand j’étais en dernière année, on menaçait les nouveaux de s’occuper d’eux si on apprenait qu’ils se comportaient mal dans sa classe. Louise Le Bris : Lucien est là ce weekend, vous le verrez si vous restez déjeuner. Il sera ravi d’en discuter avec vous.
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aisakalegacy · 1 month
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Printemps 1918, Al Simhara, Égypte (2/20)
L’heureux élu était Earnest Simmon, un neveu de Françoise. C’est précisément grâce à ma sœur que Louise a obtenu une invitation à une de leurs soirées, étant donné qu’elle désespère autant que nous de voir sa nièce toujours célibataire, à un âge où ses propres filles étaient déjà mariées. L’opportunité était belle, car il faut savoir que les Simmon sont la nouvelle grosse fortune de l’île, cela fait même quelques décennies qu’ils ont supplanté les Rumédier. Ce rapprochement fut inattendu, car il était de notoriété publique sur l’île que Simmon fréquentait Marie Rumédier, une fille d’une branche désavouée de la famille Rumédier, et tout le monde s’attendait à ce qu’il lui fasse sa demande.
[Transcription] Earnest Simmon : Tout va bien, Miss ? Louise Le Bris : Ah ! Oui, désolée, j’allais revenir au salon. C’est qu’il y a beaucoup de monde, et j’avais juste besoin d’un peu de calme. Earnest Simmon : Donc… c’est vous, la demoiselle dont tout le monde parle car elle est toujours célibataire à vingt-cinq ans ? Excusez ma franchise. Louise Le Bris : … Oui. C’est moi. Earnest Simmon : Je vois. Je suppose que vous n’appréciez pas ce qu’il se dit de votre situation ? Louise Le Bris : Pas vraiment, non. Je trouve très impoli de supposer le pire à propos de quelqu'un que l’on connaît à peine. Peut-être ai-je une raison tragique de rester célibataire ! Louise Le Bris : Peut-être ai-je un fiancé dont la famille est l'ennemi juré de la mienne ? Ou peut-être que je suis secrètement fiancée à quelqu'un de célèbre, qui ne veut pas faire d'histoires et attend que le mariage ait lieu pour faire des annonces publiques. Peut-être que ma mère est en train de mourir de tuberculose et que je dois prendre soin d'elle. Louise Le Bris : En réalité, il pourrait y avoir de nombreuses raisons qui rendraient ces commérages incroyablement insensibles ! Earnest Simmon : Et si vous me permettez, quelle en est la vraie raison ? Louise Le Bris : … Je n’ai pas encore rencontré la bonne personne. Earnest Simmon : Est-ce uniquement cela ? Cela ne vous effraie pas de n’être toujours pas mariée à votre âge ? Ne craignez-vous pas d’être un poids pour vos parents ? N’est-ce pas ce qui est attendu d’une jeune fille ? Louise Le Bris : Si mon bienêtre vous intéresse autant, alors peut-être que vous pouvez me trouver un prétendant vous-même. Excusez-moi, je retourne au salon. Earnest Simmon : Attendez… Peut-être que je pourrais être votre prétendant. Louise Le Bris : Pardon ? Earnest Simmon : Je pourrais être votre prétendant. Je pourrais commencer à vous faire la cour, et cela mettrai fin aux commérages. Earnest Simmon : Je cherche moi-même à m’extraire d’une situation inconfortable. Cela aurait donc un avantage pour vous, comme pour moi. Louise Le Bris : Oui… Oui, cela pourrait marcher !
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aisakalegacy · 2 months
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Automne 1917, Hylewood, Canada (5/9)
Vous trouvez toujours mille choses à me raconter, et moi je suis toujours bien en peine d’en faire de même. Je vous l’ai dit mille fois, il ne se passe jamais rien à Hylewood. Ou plutôt si, en septembre dernier a eu lieu la Fête du Travail, qui est un jour férié. Il est de coutume chez nous que l’on s’y retrouve pour des parades et des festivités, et a été organisé un grand pique-nique afin de profiter des températures chaudes de la fin de saison. Toute l’île y était rassemblée et nous avons profité de l’occasion pour sortir avec les enfants - pas tous, car Lucien était reparti à Belleville au pensionnat, et Louise est une jeune femme que les sorties familiales n’intéressent plus, d’autant qu’elle nous fait de plus en plus comprendre que cette île devient trop petite pour elle. Puisqu’elle avait décidée d’être rabat-joie, nous avions laissée à la maison et nous profitions de ces célébrations en famille et entre amis. Voilà le peu de divertissement qui nous occupe. L’essentiel de mes occupations consiste à lire le journal, et à ce propos, savez-vous qu’un coup d’état se déroule actuellement en Russie ? Les socialistes ont pris le pouvoir par la force et veulent mettre en place une révolution. Ma mère était très portée sur ces luttes sociales, et elle aurait probablement été ravie de l’apprendre.
[Transcription] Eugénie LeBris : Qu’est-ce que tu regardes ? Jules Le Bris : Le ciel. Je n’y retrouve pas les étoiles qui me sont familière et je trouve qu’il est cruellement terne. Je n’aperçois pas Sirius, qui est pourtant particulièrement éclatante, ni Alphard de la constellation de l’Hydre Mâle, ou Achernar de l’Eridan. Jules Le Bris : Si on attendait une heure avant le lever du soleil, on pourrait apercevoir la constellation d’Orion. A cette heure et à cette période de l’année, elle est très visible depuis le désert de Libye… Agathon Le Bris : Oh, Papa, peut-on rester dehors plus longtemps pour voir Orion ? Jules Le Bris : Bien sûr, champion. Eugénie Le Bris : Jules, il a école demain… Marie Le Bris : Elle est nulle, cette fête. Il n’y a même pas d’enfants. Je préférerais être ailleurs. Chez les Rumédier, par exemple. Au moins, là, il s’y passe quelque chose…
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aisakalegacy · 3 months
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Automne 1915, Hylewood, Canada (6/11)
Je suis donc rentré à Hylewood suite à un mois de convalescence après mon réveil. Etant donné l’état de ma jambe, j’ai été réformé. J’ai retrouvé ma femme et mes enfants. J’avais mentionné ma nouvelle condition à ma femme dans une lettre, mais si vous aviez vu sa tête en me voyant rentrer… Elle a la grâce de ne rien dire et de ne me fixer que quand je ne la regarde pas, et reprend brusquement Louise, qui n’a pas la même subtilité qu’elle, lorsque son regard se fait trop inquisiteur.
[Transcription] Marie Le Bris : Maman, Agathon n’arrête pas de me fixer. Eugénie Le Bris : Agathon, laisse ta sœur tranquille. Pas besoin de chicanes inutiles. Votre père ne vous a pas vus depuis longtemps et vous devez faire bonne impression. Eugénie Le Bris : Le v’là.
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aisakalegacy · 3 months
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Automne 1915, Hylewood, Canada (11/11)
Je termine ce courrier sur une note positive et plus légère : tout le monde va bien ici. L’automne est très doux, le thermomètre indique entre 65 et 85 degrés en ce moment. Agathon grandit, Marie me houspille, Lucien poursuit ses études au pensionnat, et Louise est désormais une jolie jeune fille. Elle est si belle que j’ai du mal à me dire que nous partageons des gênes en commun ! Elle n’a pas de fiancé, car elle snobe tous les jeunes hommes de son âge, et les seuls qui pourraient à mon avis trouver grâce à ses yeux sont à la guerre. Elle partage la même obsession que ma sœur pour les chiens, et elle tourmente sa mère avec ses demandes incessantes : elle voudrait un dalmatien, qui serait le nouveau chien à la mode. Je ne suis pas particulièrement contre l’idée, mais ma femme lui résiste, car elle craint qu’un chien saccagerait son jardin, que, pour sa défense, elle entretient fort bien.
J’achève ici cette lettre déjà trop longue. J’espère que mes complaintes incessantes ne vous lassent pas. Ecrivez vite, on se sent rapidement isolé ici, surtout après le tumulte des derniers mois.
Votre bien dévoué,
J. Le Bris
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aisakalegacy · 3 months
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Automne 1915, Hylewood, Canada (9/11)
Ce que je souhaite moins que tout, c’est paraître diminué - cela est d’ailleurs la raison pour laquelle je refuse les prothèses et je préfère les béquilles, on est bien plus fatigable avec une prothèse, et il n’est pas question que je fasse des concessions sur ma mobilité. Utiliser des béquilles tous les jours a le mérite de me faire travailler les muscles des bras, et si j’aurais des difficultés à battre un ours à la course, je ne suis en aucun cas paralysé.
[Transcription] Eugénie Le Bris : Cette fois-ci, vous restez ? Jules Le Bris : Bien sûr que je reste. De toutes façons, ce n’est pas avec une jambe en moins que je vais aller bien loin. Jules Le Bris : Vous n’imaginez pas ce que j’ai vu et vécu à la guerre. Ce qui me faisait tenir, c’était de penser à vous et aux enfants. Je crois qu’un peu de repos me fera du bien. Jules Le Bris : J’ai été absent trop longtemps, et j’ai suffisamment de correspondances en retard pour m’occuper un moment. Jules Le Bris : Et ici, au moins, j’arrive à me fournir en haschisch.
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aisakalegacy · 4 months
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Été 1915, Saillant d’Ypres, Belgique (1/14)
Chère Albertine, chers cousins,
Comment allez-vous ? Ma femme et mes enfants m’ont envoyé une aimable carte à laquelle j’ai fait une concise réponse. Je vous fais savoir qu’Adelphe m’a octroyé un bout de prose, je n’ai guère eu le temps de l’en remercier pour l’instant, et je ne sais pas où lui écrire. Ce pauvre diable de Constantin ne m’a jamais répondu, je ne sais pas si vous avez des nouvelles de lui, mais je vous demanderai bien de lui transmettre mes vœux de bonne santé si vous en obtenez de lui. Peut-être nous croiserons-nous dans les tranchées. Je compte donc sur vous pour centraliser toutes les nouvelles, et les diffuser à qui veut.
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aisakalegacy · 1 month
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Printemps 1918, Al Simhara, Égypte (6/20)
Bref, je reviens sur l’affaire qui nous occupais à l’origine. Après quelques semaines à fréquenter Louise, Mr. Simmon a demandé à ce que nous dînâmes ensemble. Je savais à quoi m’attendre, ma femme était déjà consultée, aussi accueillis-je sa demande en mariage sans surprise aucune, et je lui donnai ma bénédiction.
[Transcription] Earnest Simmon : Délicieux, ce roastbeef. Mes compliments à votre cuisinière. Jules Le Bris : Je lui transmettrai, ça lui fera plaisir. Mais venons-en aux faits. Je suppose que vous ne m’avez pas proposé ce dîner pour parler de cuisine. Earnest Simmon : On ne peut rien vous cacher, M. Le Bris. Je suis ici pour vous demander la main de votre fille, et je souhaitais avoir votre bénédiction. Jules Le Bris : C’est une demande sérieuse, Mr. Simmon. Avez-vous assez réfléchi à la chose ? Vous ne la fréquentez pas depuis très longtemps. Earnest Simmon : J’y ai bien réfléchi, oui. Je suis épris d’elle, et je suis déterminé à la rendre heureuse. Ma famille en a les moyens, et je suis pressenti pour succéder à mon oncle à la tête de l’entreprise familiale. Jules Le Bris : Vu le temps qu’elle a passé avec vous sans vous éconduire, je suppose qu’elle vous aime également et je ne peux que souhaiter son bonheur. Si elle a accepté votre demande, je vous donne ma bénédiction.
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aisakalegacy · 2 days
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Hiver 1919, Hylewood, Canada (5/21)
Vous me demandez ensuite comment elle était à l’adolescence, mais à la vérité, elle n’en est jamais complètement sortie… C’était très compliqué avec son père, il lui reprochait beaucoup de choses. Les enfants, quand ils grandissent, peuvent parfois changer tout à fait, et c’est ce qui est arrivé à ma Loute. Elle était très introvertie, elle avait quelques amies à qui elle écrivait beaucoup, mais avec qui elle a fini par perdre contact à mesure qu’elles se sont mariées. L’adolescence est souvent le moment où les enfants commencent à remettre en question leurs parents, et c’est le moment où les conflits surgissent. C’est ce qu’il s’est produit avec Jules. Je ne sais pas comment sont les rapports des vôtres avec votre mari, mais cela se produira peut-être aussi avec Constantin.
[Transcription] Marie Le Bris : Tu n’aurais pas te mettre dans un état pareil ce matin. Tu remues le couteau dans la plaie, et à cause de toi, je ne peux toujours pas récupérer la chambre de Louise. Marie Le Bris : Agathon, tu dors ? Marie Le Bris : À moi aussi, elle me manque.
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