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happybeurzdisque · 4 years
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09-05-05 // Team Sleep
Putain, 15 ans!
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Quand on y pense Chino Moreno c’est un peu le Didier Raoult du néo-métal. Le gars qu’on rangerait volontiers dans une case, style « skater latino diabétique avec une gamme de vocalise allant du soprano mielleux au cri porcin » – (Raoult étant comme chacun sait « toubib sosie de Patrick Sébastien ayant subi une greffe capillaire de Françis Lalanne »... mais qui, profitant que tout le monde avait le dos tourné, nous concoctait un filtre aux pouvoirs chamaniques. Le temps dira si Didouille nous a roulés dans la farine comme les gros gnocchis shootés à BFM que nous sommes. Avec sieur Moreno en tout cas, pas d’entourloupe: on en a (presque) toujours pour son argent.
La première trahison du vocaliste aux Deftones s’appelle donc Team Sleep, soit un des noms de groupe les plus ridicules sur Terre: « L’équipe du sommeil ». Nan mais franchement les gars... Le side-project débarque en plein tumulte pour le quintet de Sacramento, qui porte d’ailleurs aussi un nom peu heureux une fois traduit dans la langue de Molière. Alors qu’aux States, comme souvent, ça pète!
[Chino, tirant sur un gros splif]: -« Venez les gars, on s’appelle “sons cools” »
[Les autres, assis sur leurs skate-boards, tirant sur un gros splif]: -« MMmmmmhhh… Fucking A!! »
Bref, Chino Moreno n’excelle pas dans le naming de groupes: après Team Sleep, on aura droit à « Croix » puis « Paumes/palmiers »... Oh merde. Mais revenons à la musique, que diable, parce qu’après tout, on s’en fout du nom du bousin, tant que le flacon est bon. Après un 3ème album qui aura sidéré sa fan base et attiré l’attention d’un paquet de nouvelles gourdines, les Deftones sont soucieux à l’idée de retrouver une signature sonore passée par la moulinette ‘White Pony’. En effet, à l’écoute de son successeur éponyme qui sort en 2003, beaucoup d’aficionados dont je fais partie ont cet arrière-goût du « je te mélange un peu d’ancien, un peu de neuf, une patte de lapin radioactif, quelques postillons de crapaud, et BOUM! alors ça te plait mon disque hein, HEIIIINNN?! ».
La réception critique est d’autant plus contrastée que quelques mois plus tôt, Chino a sorti un instru de derrière les fagots avec la « brigade du sommeil » (ayaye ça pique à chaque fois)– paru sur l’excellente BO de Matrix Reloaded, pour ceux qui s’en rappellent. Il n’en faut pas plus pour que la Deftonosphère parte en quenouilles. ‘The Passportal’ déclenche les prophéties les plus folles : les pontes du néo-métal de Sacramento est muerto, c’est sûr, Moreno plaque le métal pour l’électro, et d’autres sornettes... Une deuxième démo, ‘Death by Plane’, qu’on a pu télécharger sur eMule entendre ça et là, continue de brouiller les pistes, ce slow acoustique n’aurait pas rougi à figurer en piste bonus de ‘White Pony’. Au final ni l’un ni l’autre ne figureront sur le premier album des Team Sleep. Disque qu’il faudra au passage attendre 3 ans de plus. Nah!
Arrivé mi-2005, le side-project du leader des Deftones a eu le temps de peaufiner son identité musicale. Et l’attente se révèle vite de bon aloi: ça ne part plus autant dans tous les sens. L’album éponyme de 53 minutes regorge de surprises, d’arrangements au cordeau, de fausses pistes pour mieux se perdre dans l’univers Team Sleepien, et globalement d’une palette émotionnelle plus riche que tout ce qu’on a pu entendre des Deftones.
La fausse piste, on se la prend d’emblée en pleine poire, avec le morceau d’ouverture ‘Ataraxia’. Comme un pied de nez à toutes les rumeurs qui pouvaient entourer à l’époque Team Sleep. Bien qu’ataraxie peut signifier zénitude, ce dernier est tout sauf zen. Le tempo rapide nous laisse croire à une version moins énervée et plus aérienne des Deftones, avec peut-être des arrangements électroniques un peu plus présents. On peut voir l’harmonica qui accompagne les premières notes de guitare comme un clin d’œil au quatrième album des Deftones, qui remettra cet instrument incongru au goût du jour sur le morceau ‘Deathblow’. 
Dès la deuxième piste, cependant, l’emballement initial est stoppé en plein vol. ‘Ever’, qui a été à l’époque promu comme single, est a posteriori un des morceaux les moins intéressants du disque. Parce que beaucoup moins « risqué » que le reste de l’album. Le principal truc qui surprend pour les connaisseurs des Deftones, et ce n’est pas le cas sur ‘Ever’, vient de la voix de Chino Moreno. On l’entend sur l’excellent ‘Princeton Review’, le vocaliste sait adopter une tessiture bien plus féminine. Un peu plus loin, ‘Our Ride To The Rectory’ récidive avec des refrains suraigus, quasiment susurrés à nos oreilles. ‘Elizabeth’ emmène Chino au summum du travestissement vocal. Déstabilisant quand on connait le registre habituellement doux-agressif du Chi, mais on apprend à l’apprécier tant cela apporte un supplément mystique au disque.
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‘Formant’, un joyau d’instru qui- allez savoir pourquoi- ne sera pas retenu sur l’album définitif de Team Sleep
L’autre nouveauté qu’on découvre avec Team Sleep, ce sont les samples. Des gongs d’église introductifs de ‘Your Skull Is Red’, réutilisés et déformés pour boucler le morceau façon machine temporelle bizarre, les scratchs stratégiquement placés de ‘Tomb of Legia’, les blips de console rétro sur ‘King Diamond’... l’album foisonne de ce genre de détails qui donne l’impression d’avoir entre les mains du travail d’orfèvre. Même l’emplacement des pistes instrus semble pas dû au hasard: les quelques notes de guitare de ‘Delorian’ faisant parfaitement écho à celles du morceau suivant ‘Our Ride To The Rectory’, le mutant ‘Staring At The Queen’ qui démarre dans un fatras de percus, et s’amortit sur les prémices d’accords du nostalgique ‘Ever Since WWI’.
Le premier, et finalement véritable unique album de Team Sleep, puisqu’il n’y aura pour suite qu’un live avec 2-3 anciens morceaux revampés, mérite d’être considéré comme une œuvre totale. Et pas seulement celui d’un side-project fait pour tromper l’ennui du chanteur d’un groupe en crise. Team Sleep n’est pas non plus un super-groupe. Le groupe tient à deux copains qui ont répété ensemble de longues années avant de se dire qu’ils tenaient un truc. Ça tient évidemment grandement à l’obsession de Chino Moreno pour l’expérimentation qui ne peut tenir dans la seule nébuleuse néo-métal. On notera d’ailleurs qu’il avait invité le zébulon Mike Patton pour les premiers enregistrements de Team Sleep. Le projet aura aussi permis au leader des Deftones d’affirmer sa deuxième passion dans la vie: le skate les femmes. Il y a sa voix métamorphosée, mais aussi des incursions de voix féminines, sur du très bon duo hip-hop (’King Diamond’, encore un clin d’oeil aux Deftones, époque ‘Around the Fur’ et le morceau ‘MX’?), en lead (’Tomb of Legia’) ou incrusté en arrière-plan sur le chaud et sexy ‘Paris Arm’. Comme si le Chino avait trouvé un espace de liberté suffisant pour rendre hommage au genre et au corps féminins. Plus que les pochettes de disque des Deftones avec des meufs à poil, en tout cas.
Après un pareil album, et un deuxième disque qui n’en était pas vraiment un, on prie en tout cas pour que l’équipe du sommeil ne tire pas définitivement le rideau.
Francis Skeud B-)
La note complètement arbitraire de HBD pour ‘Team Sleep’: 8.5/10
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happybeurzdisque · 4 years
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28-02-05 // Funeral
Putain, 15 ans (en Europe)!
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« A chaque fois qu’tu fermes les yeux,
Mensoooooooonnnhoooooooongeeeheeuuuuus »
C’est le genre de souvenir qui s’efface difficilement du disque dur : ouverture du festoche Rock en Seine, un groupe qui commence gentiment à faire parler de lui est propulsé sur la grande scène. Ça tombe bien, ils sont nombreux. La prog alléchante de l’édition 2005: Foo Fighters, Queens of the Stone Age, Franz Ferdinand… fait qu’ils jouent clairement dans la team des poids mouche. Avant cette rencontre avec le public français, on aura pu entendre des premiers échos du groupe sur les ondes, voire visionner un de leurs clips sur « Aime Tivi » - parce qu’à l’âge qu’on avait, on lisait quand même pas Télérama). C’est dans ce contexte favorable, par une belle après-midi de fin d’été, que les Arcade Fire ont déboulé sur scène, devant un parterre de curieux plus qu’honnête. Et mazette, quelle claque et leçon de rock’n’roll ce fut!
Une bande d’énergumènes électrisés, au look hybride entre la famille de mormons et La petite maison dans la prairie, qui tape du pied et du triangle comme pris de transe à une messe occulte, percute des casques de moto avant de les jeter au sol, sans oublier de placer des accords parfaits de violon, d’accordéon ou de clavier… en quelques titres, c’était la frénésie dans le public. Sur un des refrains qui deviendraient peu de temps après des hymnes de stade (probablement ‘Rebellion (Lies)’), un jeune faune, sans doute galvanisé par la ressemblance - de loin, je précise, d’une pote avec la mère Régine Chassagne, s’est empoigné d’elle et l’a jetée en l’air avant de la rattraper comme une enfant. Ambiance improbable, je vous dis.
Comme beaucoup d’admirateurs français d’Arcade Fire, j’ai découvert l’album ‘Funeral’ et la véritable énergie qui l’habite sur le tard: l’omniprésence d’une épée de Damoclès, le coronavirus la mort. What the fcuk?! C’est normalement plus le dada de groupes légèrement moins dansants, dans des registres au nom imbitable comme sludge métal ou stoner doom. Car vois-tu, fan tardif d’Arcade Fire, l’enregistrement de ‘Funeral’ fut perturbé par de nombreuses funérailles – noooooooon, sans déc’? auxquelles ont dû assister les membres du groupe. Et c’est ce qui donne un cachet si particulier à ce premier album qui n’aura, selon moi, jamais été retrouvé par la suite. En première écoute sur un concert, impossible de ressentir cette noirceur: on se contente de vibrer sur les passages les plus dansants, en se disant qu’on a à faire à une joyeuse bande de trublions. Mais sur disque, la mélancolie nous cueille d’entrée de jeu. Les premières notes de ‘Tunnels’, le refrain larmoyant de ‘Laika’, la voix sensible et légèrement chevrotante de Win Butler dès les premiers tracks… Sur le papier, ça n’a pas l’air trop joisse non plus. L’auditeur un tant soit peu anglophone comprend que ‘Tunnels’ parle de l’urgence de s’extirper d’un foyer plombé par le deuil, ‘Laika’ d’un frère à la personnalité fuyante, source de souffrances pour ses proches.
[Interlude]: bon je fais le malin mais j’ai mis une plombe à capter – malgré le titre- que le plus gros de ‘Une année sans lumière’ était chanté dans la langue de Molière- redis nous « œillère » une fois pour voir, Win?
Dès leur premier album, on peut dire qu’Arcade Fire, au-delà de leur talent de compositeurs, est venu occuper une niche : partir de thèmes dark voire funestes, pour en faire des hymnes de piste de danse géante. Autre spécialité de leur cru, qu’on peut attribuer à peu d’autres formations pop-rock: les faux slows. ‘Funeral’ en est truffé. ‘Une année sans lumière’ ou ‘Crown of love’ qui commencent tout mielleux, avant d’amorcer une mutation sur le break, pour finir en cavalcade rythmée par un orchestre déchainé. C’est une signature du premier album qui sera, là aussi, un peu abandonnée par la suite dans leur carrière.
Les critiques furent dithyrambiques à propos du 1er album des canadiens, et c’est indéniable que ‘Funeral’ comporte rétrospectivement bien peu de fausses notes. En titillant, on pourrait reprocher à ‘Haiti’ et son côté “zouk des familles” d’être peu raccord avec le reste du disque. Mais le morceau ajoute une touche d’exotisme et un supplément d’âme à une œuvre déjà pleine de personnalité. Depuis la mère Chassagne a eu le temps de m’agacer avec sa voix de crécelle, mais cet hommage musical à son île de cœur reste aussi touchant après toutes ces années.
Est-ce que la folie d’AF reste palpable après tant de lives et de tournées? Il est vrai qu’on assiste aujourd’hui à des shows plus policés, pour ne pas dire millimétrés. Win remue beaucoup moins sa tête et son popotin de gauche à droite quand il agite sa guitare sur scène. Le petit frère William “Will” Butler, sans doute à grand renfort de speed, semble n’avoir rien perdu de son côté zébulon des premières années. Mais sa prestation à la limite du risible tant le reste de la bande s’est assagi.
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le ring des Arcade Fire sur la tournée d’’Everything now’
Still, des morceaux de ‘Funeral’ comme ‘Wake up’ et ‘Rebellion (Lies)’ restent des indéboulonnables des setlists des Arcade, et ils ont conservé ce côté hymne repris en cœur par la foule. Sans compter que les canadiens ont exploré bien d’autres registres qui justifient – bon, pas entièrement, à voir comme des rangées de places se vaporisent le jour des concerts, faute d’être complets  - le prix du billet autour du ring le plus chantant du monde. Ce ne sera pas la communion explosive de l’époque ‘Funeral’ ou ‘Neon Bible’. En bon fan, on le sait pertinemment. Et on y va quand même.
Francis Skeud B-)
La note complètement arbitraire de HBD pour ‘Funeral’: 8.99999/10 
-> Suggestion de procrastination du vendredi #TGIF: revoir la prestation des AF au Rock en Seine 2005
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happybeurzdisque · 4 years
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13-11-01 // I Get Wet
Putain, la moitié de ma vie!
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Y a quelques semaines, je fêtais mes 37 ans. Une soirée à la gloire de la mixologie, en mode pinte de whisky au Lexomil. Alors que j’étais affalé sur la cuvette des toilettes en attendant que la tempête de bide passe, m’est revenu une mélodie improbable. Le son de ma jeunesse, d’un âge d’or où les CDs étaient encore rois en la demeure… Une musique à ranger éternellement au rayon “Plaisir coupable” de toute discothèque, ou s’il n’y en a pas, à brûler avec les posters de Blink à l’occasion d’un autodafé post puberté.
Cette musique dont je parle, c’est ‘I Get Wet’ d’Andrew W.K. Car, même à l’aube des 40 piges, ‘Party hard’ ou ‘Fun night’ ont encore ce pouvoir mystérieux de te faire taper du pied et remuer le popotin comme un débile. Y a juste un mini détail qui a changé. Alors qu’à l’époque tu pouvais te goinfrer l’album du début à la fin sans cesser de headbanger, là difficile de dépasser 3-4 titres sans crever le plancher du “musicule” (comprendre musique ridicule). Sans compter le risque hautement probable de lumbago.
Ne reste-t-il donc queue de chie du premier Andrew “Doubeul you Kay” pour les trentenaires attardés? Cette question mériterait facile un essai de philo de 15 pages, ou une interview grand format d’un anthropologue dans ‘Bouillon de culture’ (ah merde, on me signale dans l’oreillette que Bernard Pivot a disparu du PAF). Mais concentrons-nous plutôt sur la musique, voulez-vous. Il faut bien avouer que le caucasien exigeant que je suis a du mal avec cet album du père ‘drew. Sûrement que le côté « lourdot » que je n’avais pas remarqué étant ado saute maintenant un peu plus aux oreilles: voix grasse, chant poussif, enrobage de chœurs mielleux que ne renieraient pas les chanteurs de la génération Club Dorothée (‘Take it off’, ‘I Love NYC’)… Les conclusions de track sont faites à la truelle ou sur des bruitages de feu d’artifice comme si c’était l’Independance day. C’est sûr qu’en 35 minutes d’enregistrement on doit pas y aller par 4 chemins. Impossible de ne pas penser à la musique de mi-temps du Super Bowl, quand les spots publicitaires inondent le stade et le ketchup dégouline des hot-dogs.
Le plus craignos, quand on ressort le disque de sa boîte poussiéreuse quelques 18 années après sa sortie, est de ne pas avoir l’impression de s’être fait b… dans les grandes largeurs. La pochette, avec son visuel gore et son lettrage brut de décoffrage, suggère une énergie dark qu’on ne retrouve pas du tout à l’écoute. A nouveau il est où le cacheton Parental advisory de l’oncle Sam, hein? Ok, le mec s’est mis un coup de brique dans l’pif pour les besoins de la photo. Et, comme le résultat n’était pas à la hauteur, le gars aurait balancé du sang de porc dans le mix. Mesdames, quand vous voudrez des lèvres rouge éclatant, pensez à visiter le boucher en bas de chez vous. En 2001, année ô combien glorieuse pour le nu-metal, la pochette d’Andrew W.K. n’a pas manqué de passer pour un appel à la violence et à l’abus de drogue- disclaimer les kidz, la coke fait saigner du nez! Plus d’un teenage a dû se faire avoir en pensant acheter le nouveau Slipknot. Visuellement, ‘I Get Wet’ fleure donc bon la mise en scène, d’un air de dire “regardez le gros thug que je suis, mais quand même mes paroles et ma musique i sont gentils”.
Et effectivement ça ne s’arrange pas du tout avec les paroles. Le titre potache ‘I Get Wet’ (Je mouille ma chemise, ou je mouille tout court, suivant que vous ayez l’esprit plus ou moins mal placé) est trompeur, car au lieu d’une ambiance grivoise, on a droit à une célébration presque puritaine du désir et de l’amour, comme sur ‘She is Beautiful’. Même American Pie avait plus de second degré. Bon, il lui arrive aussi d’évoquer les petites contrariétés de la vie sentimentale, avec une profondeur toute relative. Sur ‘Girls own Love’, Andrew W.K. fait un traitement à la femme inaccessible, un peu garce, qui tire son plaisir à piétiner la gueule des mecs. Suit ce message du Docteur Hitch à ses disciples:
“You've got to make her understand
That you are a man”
Qu’on peut traduire en gros comme, insiste façon gros mâle alpha, ça finira bien par passer. Et tant pis si ça frôle le harcèlement sexuel - ah, qu’on était tranquille dans l’ère pré “me too”. Le pire, c’est encore quand Andrew s’attaque à d’autres thèmes que les parties de jambes en l’air ou la teuf. L’ode à New York ‘I love N.Y.C’, par exemple, est désespérant de vacuité, tant sur le plan musical que lyrique.
Au final, la franchise bas du front qui transpire de ‘I Get Wet’, que certains pourront reprocher au disque, constitue peut-être paradoxalement aussi son plus gros atout. Andrew W.K. n’est rien de plus que ce qu’il parait: un type qui aime la fête, au look uniforme – toujours le T-shirt blanc poisseux et le même jean increvable, visage christique et longue tignasse... Pas étonnant que le mec soit devenu un emblème (d’ailleurs n’oublie pas d’acheter ton café et ton mug ‘I Get Wet’ en cliquant sur ce lien), un gourou de la « psychologie positive »... Voir son courrier des lecteurs dans Village Voice. L’association américaine de prévention du suicide l’a même désigné Personne de l’année en 2018. Il parait que le taux de suicide aux États-Unis a reculé de -15% dans les semaines suivant cette nomination.
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“Andrew W.K., vous venez d’être élu Personne de l’année par l’association américaine de prévention du suicide, une réaction?”  
Heureusement pour lui et nos oreilles, Andrew W.K. n’aura pas oublié d’évoluer après ce ‘I Get Wet’. Non pas que j’ai étudié extensivement la discographie du bonhomme. Il me semble que le successeur ‘The Wolf’ est déjà bien plus complexe et travaillé musicalement. Sois donc prévenu, cher auditeur, si tu ressors la fameuse galette de ta discothèque. C’est fun, pendant 10 minutes max sur les 35 que contiennent l’album. Car au bout d’un moment, impossible de ne pas voir le leader charismatique prendre la forme du grand bêta avec qui tu trainais au collège ou au lycée, qui était très très gentil, mais alors rapidement très très lourd. Sans rancune, Jérémie et Andrew.
Bonus vidéo: regarde comme sieur Doubeul You Kay s’amuse comme un petit fou avec les Jackass
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C’est sûr, le mec est dans son élément...
Francis Skeud B-)
La note complètement méritée de HBD pour ‘I Get Wet’: 3/10 comme « ouhlalala j’ai très mal vieilli »
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happybeurzdisque · 5 years
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27-10-99 // Les Princes de la ville
Putain, 20 ans!
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« Ouais gros, ouais gros, ouais gros […] Camille Groult style Camille Groult style (bis repetita) ». Ah, ce temps ingrat de l’adolescence où ce que tu mettais dans ta chaine hi-fi devenait - ou pas - facteur d’intégration sociale… Au moins, quand tu étais banlieusard et en âge d’être au collège, il n’y avait pas beaucoup de choix. Pour rejoindre un clan, le kid moyen pouvait se tourner vers le crew des « Princes de la ville », « l’école du micro d’argent », la team Dre si tu étais amateur de flow cainri ou apprenti dealer; et NTM à condition d’être rebelle haut gradé, carnet de correspondance à l’appui. Bien sûr, si tu voulais opter pour une vie monastique, tu pouvais toujours battre le rythme avec tes bottes cloutées sur du Marilyn Manson.
Pour alimenter les conversations des cours d’école et les trajets quotidiens à pied sans fin, le Doc était généralement hors sujet, sauf à parler de sape. Même en classe anglais renforcé, on bitait pas grand-chose à papi Dré sinon que ça parlait de teuteu. NTM jouant dans un registre beaucoup trop grave et adulte pour les piwis, les débats sur « c’est qui qui le plus gros thug » opposaient généralement les auteurs de ‘Hold up’ et ceux de ‘L’empire du côté obscur’. Soit la vieille lutte intestine entre parigots et marseillais.
Ce qui n’empêchait pas qu’une fois rentré chez toi, tu faisais tourner l’un ou l’autre skeud pour accompagner ton Pitch au chocolat, avec les Minikeums comme fond télévisuel… Mais dans ma banlieue -  parler de téci serait légèrement excessif, si tu ne voulais pas être la tête de turc au petit pont massacreur, valait mieux se ranger dans l’équipe des princes de Vitry. C’est comme si les représentants du « Neuf-quatre » jouissaient d’une légitimité d’office sur l’ensemble du territoire francilien. Et quelques effets de style les distinguaient quand même de leurs comparses élevés à l’anisette: l’accent de « wesh » appuyé et gentiment agressif que tu empruntais pour te donner un genre – technique sophistiquée du babtou que j’étais pour se fondre dans la masse de l’école black blanc beurre début 2000, les paroles poil à gratter à l’encontre de la police, et bien sûr la description du quotidien des téci parisiennes.
Non pas que IAM soit à la ramasse là-dessus, l’écriture du 113 n’ayant jamais été aussi percutante que sur un ‘Petit frère’. Mais comment des sudistes pourraient venir donner des leçons sur la vie derrière les murs de la cité Robespierre ou du 113 rue Camille Groult? Parce que sont gentils avec leurs quartiers Nord les buveurs de pastaga... Rien à voir avec l’asphalte parisien! Bon, en vrai, pas besoin d’être anthropologue pour trouver des ressemblances. Reste qu’en deux deux, le sort des auditeurs d’IAM au collège était plié: si tu kiffais sur ‘Chez le mac’ ou ‘Nés sous la même étoile’, t’étais bon à écouter de la pop avec ta mère sur RTL et suivre des cours d’équitation le mercredi après-midi. Ridicule, mais qui a dit que les collégiens étaient des gens sensés?
Car dans le fond, est-ce que les 113 sont vraiment plus sulfureux que les tontons de Belsunce? Pas de sticker « Parental advisory » sur la pochette mosaïque des ‘Princes de la ville’ par exemple, contrairement au méchant monsieur Dre. Certes, ça mentionne des gros berettas sur ‘Hold up’, la piquouze dans ‘Reservoir Drogues’ mais aucune cervelle qui éclabousse les murs ni d’overdose accompagnée de détails glauques. Au contraire, même quand les chansons s’annoncent dark, 113 distille suffisamment de positivité pour ne pas tomber dans la déprime du bitume. Les braquages se passent crème à la mode Point Break, ‘Reservoir Drogues’ met en garde contre le business du deal qui termine en bains de sang... On est loin de la spirale infernale de ‘La Haine’, et franchement ça nous change des geignards à vocoder d’aujourd’hui. Bon, avec ‘Tonton du Bled’ et ‘Jackpotes 2000’ on frôlait quand même l’invitation chez Charlie et Lulu!
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La grosse teuf selon le 113: “je lève mon verre de Coca, j’picole pas” - Mokobé. C’est un peu du Booba light parfois
N’empêche, sur la planète Paname, les vitriots étaient les maîtres du game et IAM une bande de comicos bons à animer les aprèm clips de M6.
Anecdote marrante, on m’avait filé ‘Princes de la ville’ sur un CD cracké, tandis que pour mon shoot de rap pastis je devais piocher honteusement dans la collection commerciale de maman, quelque part entre Étienne Daho et Mc Solaar.
Si on va au-delà des paroles et des postures, 113 raconte quelque chose de plus que sa musique et le quotidien de blédard condamné à l’échec scolaire et à l’éclairage nocturne bleu gyrophare (‘1001 nuits’). Le groupe est le résultat d’un métissage digne de Benetton. Sur l’album, chacun y va d’ailleurs de sa petite dédicace au pays – les Antilles pour AP, le Mali pour Mokobé, et Rim’K sur le tube ‘Tonton du bled’. Et le melting pot culturel continue sur les arrangements des ‘Princes de la ville’: d’abord avec le producteur DJ Medhi et son CV très parisien (Assassin, Mc Solaar...). Puis l’apparition de DJ Pone sur ‘Hold up’ et ses vibes bien seventies. Si ça c’était su que les 113 avaient confié leurs platines à un type qui s’appelle en réalité Guilhem Gallart, qui plus est passé par la case Marseille (ex-Fonky Family) ç’aurait été mauvais pour leur compte-chèque, comme chantaient d’autres habitués des services “poniens”, les Svinkels. Voilà qui signait en tout cas un début d’ouverture du rap français à l’électro, et les samples qui parsèment le disque l’ont préservé dans le formol. C’est comme ça que ‘Les Princes de la ville’ traverse sans encombre deux décennies d’évolution du hip-hop francophone.
La classe, les tontons! 
Francis Skeud B-)
La note complètement arbitraire de HBD pour ‘Les Princes de la ville’: 7.5/10 histoire de faire, à l’ancienne, un p’tit tour sur soi même
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happybeurzdisque · 5 years
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18-08-2003 // No push collide
Putain, 16 ans!
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Les réputations des groupes de rock se font aussi rapidement qu’elles se défon(cen)t. Et ce n’est pas les quatre compères de Serafin qui vont nous contredire. Tombés dans une fenêtre spatio-temporelle hyper favorable, les mecs se sont vus propulsés en couverture des magazines qui « pèsent dans le game » et ce dès la sortie de leur premier EP. Et vazy que je te proclame « groupe de l’année », l’année 2003 à moitié entamée… Et alors qu’aujourd’hui, contrairement aux sérafins, pas mal de groupes formés à l’époque montrent gigotent encore! Faudrait poser les questions d’entretien d’embauche qui fâchent en interview genre « comment vous vous voyez dans X ans » pour s’assurer de miser sur le bon cheval. Ou alors décider que groupe de l’année implique en réalité « groupe aux oubliettes l’année suivante ». Je me souviens plus exactement lequel de Kerrang! Rolling Stone, Rock Sound nous avait servis la formule de marketeux bas du front « à découvrir de toute urgence »... mais ça a définitivement été fait pour Serafin.
A l’apogée de l’été 2003 donc, voilà que les « créatures célestes ailées (trois paires d'ailes), que l'on trouve dans la Bible autour du trône de Dieu » - merci Wikipédia - droppent 2 singles en amont de leur album: ‘Things fall apart’ et ‘Day by day’. C’est punchy, frais, et d’après leur premier clip, pour des zigotos rangés au rayon punk de la FNUCK ils semblent ni trop virulents ni trop moches. Pas même un tatouage qui dépasse! Soit le pack complet pour plaire à un public bien plus large que celui des « kassoces » de Rancid ou des potaches NOFX. Voire, ô Graal ultime, passer sur les ondes FM... ce qui fut le cas au moins sur Oui FM si ma mémoire me joue pas des tours.
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Donc Serafin se prend pour des angelots ailés et gardes du corps de Dieu… Ça va les chevilles ??
Sur le papier, ‘No push collide’ a certes beaucoup d’arguments pour lui. Une pochette foutraque qui rappelle les grandes heures du grunge, des singles percutants, des paroles plus subtiles que ce que la voix gueulante de Ben Fox Smith laisse paraître, et un petit accent de banlieue anglaise - à moins que ce soit le côté nasillard du chant - pas totalement dénué de charme. Le côté indé est quand à lui assuré par la signature sur le très prisé label de Muse, Taste Media, avant son rachat 2 ans plus tard par la Warner. Il n’en fallait pas plus pour faire headbanger votre serviteur en écoutant ce qu’il pensait être de la zik’ de rebelles torturés. Exemple avec le fameux ‘No happy’, où il est question de quête impossible du bonheur et qui dit « grosso merdo »: arrête de te lamenter sur ta vie comme n’importe quel loser et aie confiance en toi et ce que tu fais. C’était du petit lait pour n’importe quel boutonneux en plein tumulte de l’adulescence...  
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Comment se faire passer pour un punk quand t’as ni tatouage ni piercing de partout? Un p’tit saut de cabri sur un mur en briques “à la Matrix”, et voilàààà
Le problème avec ‘No push collide’, quand on a accumulé des centaines de CDs sous la semelle, tient sans doute à son unité, ou plutôt son manque d’unité. Le truc oscille en permanence entre un chant et des instrus globalement énervés, et de la pop à guitares gentillette. Pour prendre les 2 cas les plus extrêmes sur la galette, sans doute ‘Lethargy’ et ‘Peaches of spain’. Ce qui fait la force et la singularité de Serafin - voix nasillarde, envolées de guitares... - devient sur certaines pistes une source d’irritation. On peut citer dans ce registre ‘Numerical’, dont les guitares sont totalement occultées par la voix omniprésente - et toujours nasillarde - de Ben Fox Smith. ‘Sage smith’ met aussi 3 minutes à trancher entre un chant poppy et plaintif: Evvvvvrybodyyyy’s gonna droooooooaaaaawwwwwn et le déchaînement d’instrus guitare-basse-batterie, avant de botter en touche sur 30 secondes sans intérêt interprétées au biniou ou un autre engin à vent non identifié. Pour n’importe quel groupe avec une carrière respectable, ces mini-anomalies seraient passées crème. Mais Serafin paie le prix fort sur ‘No push collide’ puisqu’il s’agit en tout et pour tout de leur meilleur album. Ce n’est pas la seule raison qui explique que le succès du groupe fut de courte durée. Je n’ai pas eu la «chance» de me faire ma propre idée, mais ils étaient apparemment à chier en concert. On avait droit au bingo complet des stéréotypes du groupe rock en vogue, et des prestations vocales de sieur Benny rangées quelque part entre pathétique et soporifique. Sur TuTube, on retrouve effectivement une trace pas très glorieuse d’une de leurs (rares) performances live:
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Bon, la réécoute de ‘No push collide’ 16 ans plus tard n’est pas entièrement catastrophique ni désagréable. L’énergie et la modernité de morceaux comme ‘No happy’, ‘Stephen’s in the sky’, le défoulant ‘Lethargy’ ou ‘Build high, tear low’ reste quasi-intacte. Par contre, à d’autres moments, j’ai été envahi par ce malaise qu’on ressent quand on n’est plus vraiment en phase avec ses goûts musicaux d’antan. Pour moi, la méga gêne en réécoutant ‘No push collide’ est sans doute ‘Things fall apart’, dont le ton mielleux passait déjà limite à l’époque, et est devenu du papier abrasif gros grains pour les tympans.
Est-on à l’abri d’un comeback lors d’une tournée en mode «je renfloue mon compte en banque troué à la booze et la coke»? Je crois bien que oui. Parce que quand la seule façon de retrouver trace du groupe c’est de taper « Serafin full album » dans TuTube, c’est que ça sent le sapin. Le successeur de ‘No push collide’, ‘To the teeth’, n’aura d’ailleurs pas fait plus de bruit qu’un pet sous l’eau. Et puis on les comprend, hein: ils ont sans doute peur de retrouver leur fan base de 2003 après tout ce temps, qui risque de ressembler à une foule dispersée de trentenaires à l’aube de la midlife crisis. Comme quoi les anges ne sont pas éternels, finalement.
La note complètement arbitraire de HBD pour ‘No push collide’: 5/10 (un peu comme un combat sans vainqueur entre Obi-wan et Darth Vader)
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happybeurzdisque · 5 years
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9-07-2001 // The Director’s cut
Putain, une majorité!
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Est-ce qu’un T-shirt peut influencer l’achat d’un skeud? Quand on n’est pas encore assez vieux pour avoir développé une résilience à l’incitation marketing de tout poil, la réponse est malheureusement oui. C’est ce qui m’est arrivé avec Fantômas, et par la suite l’ensemble de l’œuvre du génial Mike Patton, alors que j’entrais de plain-pied dans ma vingtaine. Étant donné que Fantômas est haut la main le bébé le plus taré du maestro de Faith no more, c’est peut-être pas plus mal de faire connaissance d’abord par l’intermédiaire d’un T-shirt…
Rappel des faits: quelque part au fil de l’année 2006, un mec de ma classe avait le look grave. Un peu redondant à force de porter la même chose toute l’année, mais pas peu efficace : pantacourt (ça se fait encore aujourd’hui cette merde??), montures de lunettes vernies en noir (comme l’ongle de son petit doigt droit), casquette usée jusqu’à la corne, piercing tribal et T-shirt coolos généralement à l’effigie d’un groupe rock ou métal… en bon métalleux, le succès potentiel avec la gente féminine s’arrêtait à la dégaine, car il avait une vilaine tête de farfadet. Un beau jour où je devais porter au mieux une chemise à carreaux “bucheron” de Celio et un jean pourri de chez H&M, le type se ramène avec un T-shirt (noir, comme d’hab’) porté jusqu’aux genoux plein d’illustrations qui claquent dans les tons roses flashy. Un gros ninja et un tas de petits persos cartoon marrants…  « Trop cool la marque de sape », que je me suis dit à l’époque. La requête Google n’a pas délivré ce que j’attendais. C’était le visuel de la dernière tournée en date de Fantômas, pour l’album Suspended animation. Bon bah, écoutons ce que c’est que ce binz sur Deezer (la version gratuite, hein, j’ai pas mis un rond dans cette cochonnerie). ‘04/02/05 – Saturday’ m’explose à la gueule. Inaudible, c’est ma première impression.
Mais je m’obstine. Changement de disque. Dans la bibliothèque, la pochette du premier album donne pas trop envie. Ce n’est pas le cas du deuxième opus, ‘The Director’s cut’, dont l’œil grand ouvert sur la pochette m’intrigue. J’ai toujours eu un faible pour les films d’horreur...
Dans le septième art, le “director’s cut” c’est censé être la version longue d’un film, avec des scènes coupées au montage pour une raison x ou y mais qui valent quand même le visionnage. “Si ça se trouve c’est un genre de best-of de Fantômas ?», pensé-je. Et me gouré-je.
‘The Godfather’ m’attaque à la jugulaire avec ses 2:46 de pure folie. Cette fois, même si ça râpe les tympans sévère, ça accroche ma curiosité. J’enchaîne directement les 38’ de l’album, entre les percus lourdes comme des coups d’enclume et les vocalises improbables d’un Mike Patton qui passe plus de temps à déformer sa voix qu’autre chose. Et puis vient la récompense inattendue à la piste 15: ’Twin Peaks: fire walk with me’. Mais siiiii tu sais, quand un titre te scotche dès la première écoute! Tellement rare et tellement bon. Vers 2 minutes, le titre déjà intrigant avec son riff bien pesant, bascule dans un registre encore plus glauque et jouissif. Après avoir culminé dans les aigus, la voix de Patton se fait grave et nous accompagne dans une espèce de lente descente aux enfers. Une dernière accélération sur ‘Charade’ et rideau.
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Le track qui m’a le plus fait regretter de pas avoir vu Fantômas en live... please tell me it’s not too late Mikey?!
'Twin Peaks [...]’ illustre pourquoi ‘The Director’s cut’ est à mon avis un petit chef d’œuvre. Alors certes, on pourrait reprocher à Patton et son super-groupe de ne pas trop s’être foulés, à reprendre des bandes sons de films, qui plus est thématiques. Mais pouvoir “switcher” allègrement entre bourrinage instrumental et phases plus mélodieuses (‘Experiment in terror’) n’est pas donné à n’importe quel groupe de métal. Bien sûr, ça tient beaucoup aux talents de vocaliste du leader de Fantômas.
Rien que pour réentendre ‘Twin Peaks [...]’, je me suis refait un shootune boucle de la “version longue” du réalisateur Patton. Et j’ai pas été déçu. Des sensations fortes, des frissons (’Spider baby’ qui ressemble vraiment à la bande son d’une grosse tarentule qui te remonte sur la jambe) et même du suspense sur ‘Henry: Portrait of a serial killer’... Avoir autant d’émotions réunies en même pas 40 minutes, chapeau l’artiste!
Aujourd’hui, je n’ai toujours pas vu – oui, même ‘Le parrain’! un seul des 15 films de ‘The Director’s cut’, mais je suis devenu un fan inconditionnel de cette galette. Elle ressort régulièrement de ma collection de CDs poussiéreux pour un nouveau tour de piste. Les frissons ne sont plus là, mais le fun reste intact. Mon jeu préféré étant d’essayer d’imiter les vocalises de Patton. Heureusement que j’écoute à pleine balle pour pas entendre le massacre...
Par contre, à chaque réécoute j’ai un petit pincement au cœur: parce que j’ai découvert trop tard Fantômas, jamais pu voir le grand Mikey jouer aux côtés du flippant Buzz Osborne (qu’on appellerait le coton tige de Satan dans certaines soirées un peu fermées). J’ai dû me contenter d’un bout de live dans émission tardive de Tracks, et l’ambiance avait l’air... apocalyptique. Et ce n’est pas le show assez conventionnel de Faith no more au Rock en seine en 2009 qui aura épanché ma frustration.
Une (maigre) consolation possible si vous êtes dans mon cas, voir TOUS les films où le père Patton est aux manettes de la bande son. Et y en a une palanquée! Si je ne devais n’en recommander qu’un, ce serait le court-métrage ‘A perfect place’, (et pas ‘A place beyond pines’) me semble-t-il un peu beaucoup méconnu en France - fais toi plaiz’, il est téléchargeable sur Napster achetable sur Amazon Prime. Entre le look noir & blanc stylé et l’ineptie du scénario - 3 loosers font une partie de poker; on dirait un film taillé sur mesure pour l’univers musical déjanté de Mike Patton.
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Sinon, on peut aussi s’amuser à écouter le thème principal d’Hypertension 2 décliné en « j’ai pas compté combien » de versions. Mais soyez prévenus, ce film est un putain de gros nanar.
 La note complètement arbitraire de HBD pour ‘The Director’s cut’: 9.5/10 (0.5 en moins pour ‘Henry: portrait of a serial killer’ qui devrait durer 10 minutes minimum au lieu de 3 minutes tellement c’est bon)
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happybeurzdisque · 5 years
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#happybirthdisc
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Happy 20th birthday to Enema of the State!
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happybeurzdisque · 5 years
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13-05-2003 // Sumday
Putain, 16 ans!
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« C’est pas un peu triste comme chanson? », « c’est pas de la musique », « ah mais je savais pas que t’aimais Nada Surf! »… Fou comme j’ai pu me faire tailler des costards par mes conquêtes pour le simple fait d’écouter Grandaddy. Et me vexer comme un pou, en rétorquant « Grandaddy a une complexité intrinsèque qu’un sentiment humain aussi simple que la tristesse ne peut résumer à elle seule » ou un truc nul dans le genre. Il faut dire que, depuis des générations dans la famille, on touche pas à Jason Lytle et sa bande de pépés romantiques.
Je pourrais tartiner des pages pour essayer d’analyser pourquoi j’aime autant ce groupe (l’aide d’un long sofa rouge et d’un docteur aguerri en psychiatrie pourrait être de rigueur). Une bonne partie de la réponse doit se trouver dans le côté loser magnifique que dégage le leader des « Grands-pères ». Déjà, un mec qui veut faire carrière dans la musique et qui choisi un nom aussi moisi... avouez que ça a de quoi faire rire! Donc oui, j’assume d’écouter une musique pour semi-dépressifs, cul-cul la praline, avec au mic une voix de chochotte. Après toutes ces années de bashing, j’ai trouvé l’argument choc pour me défendre des ignares de la zik sensible - car ils sont plus nombreux qu’on croit: à savoir qu’on peut composer une musique en apparence ringarde en étant en même temps totalement dans le coup. T’as qu’à rechercher « Jason Lytle » sur Gougeul pour voir: 
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Voilà. Grand-père en chef, malgré sa dégaine de bucheron attardé et sa casquette grasse à force d’oublier de changer l’huile de la friteuse, a cassé l’internet. Le mec a beau sentir la pinède et la viande de cerf fumée, il est déjà à la version 5.6.20 alors que toi et ton iPhone X dernier cri êtes bloqués à la 5.3.29. Recalé pour visiter le site de notre Jason du turfu. Nah! (Bon les fans inconditionnels aussi apparemment… snif!)
Maintenant que ce point est réglé, passons au skeud qui nous intéresse aujourd’hui, ‘Sumday’, jeu de mot vraisemblable entre someday (un jour, tu seras grand mon fils) et summer day (jour d’été). Ce troisième opus du groupe succède à l’album ‘The sophtware slump’ sorti 3 ans plus tôt. Peu ou prou le temps écoulé entre les 2 premiers albums. Vachement carré pour des rednecks les gars! En s’arrêtant rapidement sur la pochette, pas d’erreur, on retrouve tout l’univers onirique et l’amour pour la nature si chers au groupe. Sans plus attendre, poussons la galette dans le mange-disque. Grandaddy n’ayant jamais été un maestro des artworks, pas la peine de trop s’y attarder...
Le premier morceau, également premier single de ‘Sumday’, c’est ‘Now it’s on’. Sample bancal introductif rappelant le « tube » - en gros, parce qu’il a été utilisé sur la BO du film de zombies 28 jours plus tard (la scène où les héros font n’imp dans le supermarché) - du premier album des Granda’  ‘A.M. 180’, grattes en avant, envolée aérienne sur le refrain… Gros câlin aux oreilles des fans de la première heure, quoi. Titre prémonitoire aussi, car à sa sortie ‘Now it’s on’ a eu l’honneur de passer sur les ondes FM! De carrière de Grandaddy, ça s’était jamais produit. Du moins au pays du « quipu », où il me semble que C’est Lenoir sur Inter a été la seule émission à s’intéresser au groupe. En témoigne cette vieille reprise de la chanson ‘Fun fun fun’ des Beach Boys, qui se bonifie avec le temps comme un vieux bourbon (non Jason, pas comme ta 8.6):
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Certes, le premier morceau de « Un jour d’été tu seras grand mon fils » a tout du morceau feel good dont rêve le programmateur radio moyen, sans compter qu’on est dans la saison où l’été raboule gentiment sa fraise. Quand on connaît le répertoire habituel des Granda’, on peut d’ailleurs s’étonner que le titre cherche autant à filer la patate. Coté paroles, que l’on pourrait résumer à « sors tes doigts du cul plutôt que macérer chez toi dans ton jus », là aussi, on est à des centaines de kilomètres du registre de Grandaddy.
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[Shérif et monteur de ‘Sumday’ pour arrondir ses fins de mois]: « Damned, vous avez vu ce pull à gerber au fond à gauche derrière Jason, faut absolument qu’on l’édite au montage »
Perso, je préfère cent fois ‘Pull the curtains’ - où Jason chante que l’humanité ne peut rien contre les journées de merde à part aller se coucher, j’admire ce sens de la philosophie - morceau contemporain de ‘Sumday’ qui sortira sur une compile ultérieure, parce qu’elle sonne beaucoup plus « grandadiesque » dans mes oreilles.
Fort heureusement, ‘Sumday’ n’a rien à voir avec une tentative de séduction des foules mainstream. Et on en a la confirmation rapidement, dès le second titre en fait: ‘I’m on standby’ remet les pendules à l’heure avec ses vocals bien pleurnichards à souhait, son rythme trainant qui ouvre la voie à un méli-mélo de guitares et d’arpèges électroniques dont seuls nos papis tristounes ont le secret.
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Sur la compile ‘Excerpts from the diary of Todd Zilla’ , sortie en 2005, on trouve l’exact antagoniste de ‘Now it’s on’, ‘Pull the curtains’, LA chanson remède aux journées de merde
L’album vogue ensuite sereinement entre chansons à fort degré mélancolique (‘Lost on yer merry way’, ‘Yeah is what we had’) et d’autres où le bidouillage de sons transporte la voix de Jason dans d’autres dimensions (‘The group who couldn’t say’, et encore plus l’excellent ‘Stray dog and the chocolate shake’). J’enterrerais bien ‘Saddest vacant lot in all the world’ sous le tas de purin perso, mais ça n’engage que moi.
Vient ensuite le dernier tiers de ‘Sumday’ où, en bon fan de Grandaddy, on se met à entamer la danse de la pluie et prier tous les dieux de la Terre pour que ce soit pas un carnage. Car, comme ton papounet qui a tué des allemands pendant la guerre, les Granda’ sont perfectibles, et il en va souvent ainsi de leurs fins d’album. ‘Under the western freeway’ était interminable, ‘The sophtware slump’ jouait à la douche écossaise (une pépite, un étron, etc.)… On pouvait donc légitimement se demander à quelle sauce ‘Sumday’ allait nous assaisonner sur le grill. La barbecue peut-être, vu que c’est la deuxième spécialité des pépés de Modesto, Californie?
La piste 10 ‘O.K. with my decay’ est un clash intéressant entre ce que le groupe fait de mieux et son pendant obscur, quand ça tourne au flonflon et à la meringue bien dégueulante de sucre (ou plutôt la barbe-à-papi... huhuhu, vous l’avez??). En positif: à nouveau la personnalité loser magnifique de Jason, un accompagnement clavier-piano dans le mille, des samples savamment dosés. Et du côté de Palpatine, on a un break de bien une minute avec des « doudidou-toutoutoutitoutoutou » qui servent à pas grand chose si ce n’est meubler... Mais c’est la force du jedi qui l’emporte quand la voix de Jason, comme sortie d’une redescente de drogue aux Bisounours, reprend les rênes. La transition qui précède la onzième piste n’est pas sans rappeler celles qui rythmait à merveille ‘The sophtware slump’. ‘The warming sun’, superbe ballade lo-fi qui évoque l’amour perdue d’une donzelle, confirme l’embellie.
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Jason Lytle, icône du « rien à branler de comment je m’habille » : T-shirt noir sous chemise de bucheron l’été, T-shirt gris sous chemise de bucheron ET veste sans manche avec liseré bucheron l’hiver
Quant à ‘The final push to the sum’, si on la compare au reste de l’album, elle évoque un peu trop l’exercice forcé, avec le titre qui va bien pour rappeler que oui, l’été est presque là... et que, au fait, le titre de l’album c’est ‘Sumday’ [clin d’œil des deux œils]. Sans oublier la conclusion qui s’éternise façon disque rayé. Même Jason marmonne un truc à ce moment qui, depuis mon oreille mal entraînée au langage redneck, ressemble à: « Stop the record right now », soit en traduction approximative « Hey Burtsh (Ndr: chez les rednecks il est coutume de s’appeler par le nom de famille, même entre copains de tente), appuie sur c’tabernac’ de bouton [Stop] sinon j’m’en va taper sur ta femme et manger ta part de côtes de porc grillée». Titre dispensable donc, même s’il n’enlève rien au fait que ‘Sumday’ est globalement un très bon album.
Bref, en cette date anniversaire, je ne saurais que trop recommander la réécoute du 3e EP des Granda’, un bonbon acidulé au timing parfait puisque les beaux jours sont là, et qu’on a enfin latté cet enfoiré d’hiver (à moins qu’on ait pété le climat au point qu’il n’y ait plus de saisons…). Attention juste à pas trop le (le bonbon, pas le Jason) laisser fondre en bouche, au risque de se mettre à porter des pulls moches et ne plus jurer que par l’art du barbecue en tongs-chaussettes. Aujourd’hui je n’ai plus peur de le dire: « I love U @Jasonlytle <3»
. . . . . Bonus “séquence génante” : tu m’crois pas que Jason Lytle est un gros badasse? mate un peu ce clip insoutenable avec de la maltraitance animale dedans:
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Francis Skeud B-)
La note complètement arbitraire de HBD pour ‘Sumday’: 8/10
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happybeurzdisque · 5 years
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04-04-2005 // We have sound
Putain, 14 ans!
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Allez, un *vrai* skeud indé dans Happy Beurz’disque pour changer! La galette en question, ‘We have sound’ de Tom Vek, sort le 4 février 2005. Le monde se relève tout juste de la mort du très pieux Jean-Paul II (les cathos hein, parce que les autres, moi inclus, s’en battaient bien les ouïes), qui va laisser la place à un espèce d’antéchrist du nom de Benoît, qu’on croirait tout droit sorti du côté obscur de la force... Bref! Trêve de bondieuseries: la friandise auditive du jour sort sur le label Tummy Touch, avec aux manettes Tim « Love » Lee, un pionnier de la musique électronique passé maître – que dis-je, jedi force jaune - dans l’art du remixage. Qu’est-ce qui a pu faire que le bonhomme s’intéresse à ce binoclard londonien de Tom, dont le goût pour la guitare électrique semble bien plus affirmé que son producteur? Puisqu’il s’agit aujourd’hui d’un anniversaire, écoutons en guise d’indice un remix du dit Tom par Tim sur Tum (heum...), pondu à l’occasion des 15 ans du label: 
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Cette version vitaminée de ‘I ain’t saying my goodbyes’ résume tout ce qui est « aimable » chez Tom Vek : un style épuré, des accords de guitare et de basse pas hyper chiadés mais terriblement efficaces, une boîte à rythme omniprésente, et une voix dont la monotonie ne lasse (presque) jamais grâce à des petites touches électroniques:
[Tim]: - « Tom!! non! éloigne ton pied de cette pédale, on essaie d’enregistrer un titre acoustique pour voir! »
[Tom]: *appuie sur la pédale de réverb’*
[Tim] : - « et merde, il l’a encore fait! » *coupe l’enregistrement*
[Tom]: *réappuie sur la pédale de réverb’*
[Tim] : - « M’enin Tom, j’étais même pas en train d’enregistrer là...»
[Tom]: *réflexe myotatique d’appui sur la pédale de réverb’*
[Tim]: - « I quit! compte pas sur moi pour remixer un de tes morceaux avant au moins 6 ans et demi! »
‘I ain’t saying my goodbyes’ fait partie des tubes d’un premier EP qui va propulser Tom Vek dans la petite nébuleuse des interprètes d’indie rock en solo, Beck, Eels, ect.: il y a aussi le single d’intro ‘C-C (You set the fire in me)’, ‘If I had changed my mind’... On bat immanquablement le tempo sur des rythmiques pop-rock, tout en savourant l’enrobage “new-wavien” du disque. L’électro passe clairement au second plan, mais ces petits arrangements font partie intégrante de la patte Tom Vek et sa singularité.  
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Ceci n’est pas un Beck.
De là à dire que ‘We have sound’ est proche de la perfection... Pas tout à fait: l’album a aussi son lot de plantades. J’en compte au moins trois sur les dix chansons du disque. On s’emmerde un peu beaucoup sur ‘A little word in your ear’ et son chant aussi vallonné qu’une autoroute, hormis un pont un poil plus funky. Même impression d’enchaîner les feux verts sur ‘On the road’, morceau balisé par des couplets chalala qui se paie le luxe d’1-2 fausses notes en guise de variation. Même sensation de serpent qui se mort la queue sur ‘Cover’, où le seul relief vient des percus qui occultent absolument tout le reste. Ce qui est déroutant avec ‘We have sound’, c’est que la monotonie qui nous tue d’ennui sur certains morceaux, rend d’autres pistes presque plus addictives. Comment ne pas secouer la tête en rythme sur ‘Nothing but green lights’ ou encore ‘If you want’?
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Des paroles à la limite de la crétinerie, scandées avec un ton rébarbatif - comme « If you want air, then we better start breathing » (que je ne vous ferai pas l’insulte de traduire) - qui paradoxalement rendent la mélodie plus contagieuse. Du coup, entre ennui et génie, on est forcés de reconnaître une harmonie d’ensemble à ce premier album de Mister Vek.    
Et après 2005, alors? Tom Vek a beau nous expliquer qu’il faut s’habituer à lui (”It’s not my time yet, I ain’t saying my goodbyes”), il lui faudra quand même 6 années pour concevoir le digne successeur de ‘We have sound’. Une période d’incubation longue mais nécessaire pour donner un peu plus de grain à un Tom Vek qu’on imagine volontiers créateur solitaire.
A suivre peut-être dans une autre kronik de HBD, mais comme disait Captain Igloo, y a tellement d’autres galettes dans l’océan…
Françis Skeud B-)
La note complètement arbitraire de HBD pour ‘We have sound’: 7 chansons plus que potables/les 10 de l’album
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happybeurzdisque · 5 years
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29-01-2008 // Vampire weekend (self-titled)
Putain, 11 ans (comme mes santiags)!
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Lève tes bras en l’air si toi aussi, la première fois que tu as entendu par inadvertance les Vampire Weekend, tu t’es dit: « Mais c’est quoi ce truc?! ». Avoue que, si tu n’avais pas un Blackberry ou un Nokia 3210 pourri, tu aurais dégainé direct Shazam pour identifier le bouzin.
Les critiques musicaux de tout crin se sont empressés de vouloir étiqueter un truc dangereusement “inétiquetable”: baroque pop, worldbeat, et autres sobriquets ridicules qui échouèrent à saisir l’essentiel. Les VW ont créé avec leur premier album une sacrée onde de choc dans le paysage musical de l’époque. Passons sur le nom du groupe, dont l’originalité et l’origine lui ont valu le classement en tête des pires trouvailles depuis l’invention du CD - ça démange juste un peu de savoir si le succès médiatique aurait été là avec un nom bien « goth », Vampire Annihilation ou My Bloody Testament. Là où le timing des VW est excellent, c’est que rarement avant eux la génération des 20-30 ans avait expérimenté pareil métissage musical. Balancer des sections de corde, des percus africaines, des notes de clavecin sur un tempo de pop survitaminé... Ça produit forcément une réaction chimique inédite dans le tympan! 
Le désagrément de cette singularité, à une époque où les radios avaient encore le monopole de l’exploration musicale, a été le bastonnage en règle, single après single, des tubes de ‘Vampire weekend’. Et par conséquent le snobisme d’une partie de sa fan base potentielle - votre serviteur inclus. Pourtant, l’album éponyme est rétrospectivement une pépite intégrale, et sa sortie un événement à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de la création artistique post-2000. Car, au-delà de nous faire taper du pied sur la moquette léopard à chaque morceau, les compos disent quelque chose de la jeune génération d’alors: des kids issus du brassage des cultures (merci les parents hippies!) qui s’interrogent sur leurs racines, en ayant grandi dans un maelström musical sans précédent (hip-hop, punk, ska, world music...). Bref, un joyeux bordel que VW a su comme peu d’autres mettre en musique, en faisant péter au passage les cloisons entre les genres. Le morceau ‘The kids don’t stand a chance’ - dont le sens reste des années plus tard vaporeux (le dilemme du choix de carrière à la sortie des études? la dénonciation du colonialisme?...) - qui conclut l’album est sans doute le meilleur hymne du groupe à cette frange de la population aussi paumée qu’avide de métissage musical. 
Alors, ce ‘Vampire weekend’, chef d’œuvre de bout en bout? A la 36ème écoute et au énième déhanché de boule sur ‘A-punk’, on pourra à la limite regretter le chant un peu rébarbatif d’Ezra, qui à part monter dans les tours sur certains morceaux (aaaaaaaah, le « dou-houhou-houhou-houhou-houhou-houhou » sur ’Cape cod kwassa kwassa’), décolle à peine dans les aigus malgré de belles envolées instrumentales (’Walcott’). La présence trop effacée des chœurs ne dissimule jamais totalement cette « jeunesse » vocale.
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‘Cape cod kwassa kwassa’, au ralenti et avec des pulls moches, ça marche quand même!
Comme un bon vin, la voix d’Ezra dévoilera en temps voulu tout son grain, et ses prouesses, sur les successeurs ‘Contra’ et ‘Modern vampire of the weekend’. Autrement, ‘Vampire weekend’ n’a pas pris une ride, et mérite toujours autant qu’on s’y jette dessus onze ans après sa sortie. D’ailleurs, si vous connaissez un meilleur botox pour les oreilles, je suis preneur!
Francis Skeud B-)
La note complètement arbitraire de HBD pour ‘Vampire Weekend’: 9/10
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happybeurzdisque · 5 years
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07-01-2003 // Le chemin
PUTAIN, 16 ans (comme mes premiers poils de moustache)!
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A défaut d’avoir changé la face du rock français, les Kyos sont passés maîtres dans l’art du rester cool en cas d’inondation
S’il fallait remercier Kyo d’exister pour une chose – croyez moi, j’ai dû creuser profond pour celle-là – ce serait d’incarner le cas d’école parfait pour expliquer à ta grand-mère ou ton petit neveu ce qu’est la musique de niche. Sérieusement, quand on pense au timing et à l’enrobage du disque ‘Le Chemin’, on se dit que les mecs sont des pros du marketing, avant de savoir toucher un instrument de musique (‘tention, je dis pas non plus qu’ils savaient y faire hein!).
Début du nouveau millénaire, les boys & girls bands ont atteint l’état irréversible de mort cérébrale. Ouf! On va ennnnnnfin pouvoir passer à autre chose que les reprises bidon de J.J. Goldman, et tourner définitivement la page des Popstars... Manque de pot, c’était sans compter l’appétit insatiable des labels pour les groupes à pognon. Vite! un nouveau truc pour remplir les mirettes et les gourdines d’ados en mal de personnalité, qu’ils s’empresseront d’aller acheter avec l’argent de poche de papa et maman. Et, avec un peu de chance, ça pourra même donner des envies de meurtre aux grands frères sur la personne de leur petite sœurredécorer les papiers peints à motifs moches de leurs chambres, à la place des bogosses gonflés aux hormones en chemise taille enfant, et des poules en jupes ras la touffe. Un Pleymo nouvelle génération? Trop violent, z’ont pas encore de poil aux pattes les kids. Du R’N’B avec des guitares? Trop festif, z’ont des soucis existentiels à régler, merde!! C’est donc dans de ce no man’s land musical qu’arrive fin 2002 la Providence, à savoir 4 jeunes gens tombés du ciel, tête de gentil premier de la classe, dégaine cool, dreadlocks certes, mais shampouinés au Vivelle Dop… Et en plus ils jouent de la guitare électrique! ouawwwe!! Qu’importe si les gueules d’ange ont déjà un album à leur actif, en 2003 c’est le groupe de l’année, ah mais! D’un coup, celles et ceux qui ne s’identifient pas à la pop cucul de Britney Spears, et sont encore trop verts pour la musique d’intellos (Radiohead, Archive… et Cie à l’époque), trouvent dans les Kyos une nouvelle idole à aduler. Surtout que ça parle de sentiments amoureux, et qu’à ce moment de leur vie ça leur parle aux teenages. Donc, en termes de cible marketing, on devait avoisiner 80% de la population d’une classe de collège lambda. On a déjà vu pire côté niche!
Avec son chemin, Kyo a vendu bien plus que des images glacées dans les magazines. Il suffit de remater le clip de ‘Je cours’ pour s’en convaincre. Le truc est tellement bourré de codes graphiques que, pour les connaisseurs du genre, ça en devient drôle: caméra qui sau-sau-sau-saute façon low-rider, lumières qui clignotent comme dans les films d’épouvante, set de batterie de mutherf*ckeur alors que le mec tape sur deux toms et demi... Tout est millimétré, jusqu’à la façon de tenir le mic (tu sais, à l’horizontal avec le câble qui s’enroule autour de la main) et les placards-vestiaire en enfilade, façon lycée américain. Maintenant, regardez les clips contemporains de Korn ou Deftones, comme ‘Thoughtless’ ou ‘Be quiet and drive’... Bin ouais, si on était au pays de l’oncle Sam, ce serait direct action en justice pour plagiat!
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Les thugs du collège selon Kyo (pas facile d’en trouver, quand t’n’as pas trop d’amis, sauf à Neuilly)
Alors, on en fait quoi de la galette ‘Le chemin’? Pour un amateur de musique guitare-basse-batterie, c’est dur de ne pas envoyer au pilon un disque où la plupart des chansons (7 sur 11 pistes, j’ai compté) finissent sur une baisse du volume. En général, ça se fait très bien pour la variétoche: les animateurs de Nostalgie ou Chérie FM adorent, ils ont le temps de peaufiner leurs relances. Mais les Kyo, c’est censé être de la pop ou, à la rigueur, du rock. Ok, le groupe le faisait déjà à balle sur leur premier album. C’est juste qu’au milieu de morceaux plus « énervés » qui jouissent d’une fin en bonne et due forme (‘Je cours’, ‘Comment te dire’…), ces conclusions en sourdine s’entendent un peu beaucoup.
A force de suivre le chemin (du tube), tu restes surtout le cul coincé entre deux chaises
Passons ce léger point de gros foutage de gueuled’irritation auditive, voulez-vous. Le plus énervant dans ce deuxième album studio des Kyo, musicalement parlant, c’est son oscillation perpétuelle entre la chanson pour midinettes et le rock. Y’a comme une incompatibilité sanguine entre la voix plaintive du chanteur (Saez, sors de ces cordes vocales) et les riffs acérés des guitares. Qu’un groupe expérimente de nouvelles choses sur un deuxième album, ça s’est déjà vu. Dans le cas de Kyo, ça ressemble bien trop à de la potion magique de label - à l’époque, Zomba Records, une branche de Sony - pour être honnête. A la limite, quand le quartet laisse un peu tranquille ses prises jack, et que les paroles ne versent pas trop dans le gnangnan (’Tout envoyer en l’air’ mes oreilles saignent!), on peut lui reconnaitre un certain talent de composition. Voire, sur 2-3 chansons, une alchimie entre des paroles touchantes et de belles mélodies: ‘Pardonné’, ‘Je saigne encore’. Mais il faut attaquer le vernis commercial qui fige ‘Le chemin’ à la tronçonneuse pour dénicher ces quelques pépites.
Au final, ‘Le chemin’ est symptomatique d’un groupe en pleine crise d’adolescencequête identitaire, coincé dans les limbes musicales quelque part entre la pop racoleuse d’un Calogero, et le rock torturé d’un Aqme. Malheureusement pour eux, l’image « cul entre deux chaises » va leur coller aux basques encore un bon moment - en 2014, je cite:« on ne sera jamais l’étendard du rock français ». Sans blague! On croirait entendre notre Président national et son « je ne suis pas vraiment de gauche ». Et les deux ont fait un carton dans les urnesbacs...
Francis Skeud B-)
La note complètement méritée de HBD pour ‘Le (passe ton) Chemin’: 3.5/10 (0,5 en plus pour les gros clins d’œil à Korn dans le clip de ‘Je cours’)
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happybeurzdisque · 5 years
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21-11-2003 // Take a look in the mirror
PUTAIN, 15 ans!
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Quand on y pense, depuis que l’homme tape sur des bambous (et pince des cordes en boyau de mouton), le néo-métal est peut-être le genre musical qui a le plus vite sombré aux oubliettes après son invention. Propulsé dans les gourdines d’ados en mal de bien-être au milieu des 90s, la zik d’énervés en sapes de racaillou a été tendance pendant en gros quoi, une décennie? avant Et quel héritage il nous laisse: allez, en arrondissant les angles une vingtaine d’albums fondateurs, le Hellfest et 2-3 leaders charismatiques étouffés dans leur vomi après une nuit d’excès. C’est ce qui rend la chronologie de ‘Take a look in the mirror’, sixième opus de Korn - incontestablement un des leaders du ‘nu-metal’ - intéressante. Et ce serait un peu expéditif d’envoyer le disque au pilon, en même temps que la montagne de bouses néo-métal produite après l’an 2000.    2003: la locomotive du néo-métal Korn (KoRn avec un R retourné, pour les ‘hardcore fans’) a selon toute vraisemblance chopé le melon, à force d’être cité comme référence ultime par les boys band à grosses guitares qui veulent eux aussi une place au soleil. Avec ‘Untouchables’, son effort précédent, ça semble une affaire entendue que le quintet à dreadlocks va progressivement s’éloigner du métal pour entrer dans l’ère prometteuse du rock progressif:
[Jonathan « Jon » Davis]: « et Pan! dans tes dents Chino Moreno, tu peux aller te rhabiller toi et ton ‘White pony’! »
Sauf que non en fait.
Le sixième album a pris pas mal de ‘korn kids’ à contrepied. Déjà, par sa date de sortie, un an après ‘Untouchables’, là où Korn nous avait habitués a un opus tous les 2 ans. Ensuite, parce que l’évolution mélodique n’est finalement pas au rendez-vous. Et tant mieux si les papes du néo-métal peuvent déjouer les pronostics. Certes, la galette se plante par moments en beauté. Coucou le single ‘Did my time’ qui, pour rappel, a terminé sur le soundtrack du gros nanar blockbuster Tomb Raider. Malgré un riff de guitare et de basse annonciateur d’un joyeux chaos musical, le tout retombe comme un soufflet dès le refrain con comme la Lune, puis un pont ‘WTF’ dont le seul intérêt semble être d’allonger la sauce. Vite écrémés aussi, ‘Deep inside’ et ‘I’m done’, gaulés comme ma tante... et c’est pas un compliment! En résumé, quand ça traîne en longueur, on se fait chier. A l’exception peut-être de ’Alive’, dont l’alternance couplet éructé-refrain chanté rend un bel hommage aux premiers disques du groupe. L’expérimental n’a jamais trop réussi à Korn, comme devait le confirmer les fricotages du groupe avec le dub-step quelques disques plus tard.
[Jon]: - « Je vais te dire, chez KoRn, on fait pas de la soupe instantanée, on explose les codes du métal, limite sur ‘Did my time’ on fait du néo-métal progressif, tu vois ».
[La Sagesse]: - « Hmmmm hmmm... » (ou, dans sa version moins enrobée: « ta gueule, Jon »)
Non mon Jon, assez de bullsh*t, le seul reflet de Korn qu’on aime voir, c’est celui qui ne garde QUE l’essentiel. Une basse hip-hop bien kiffante entre les percus, des riffs bidouillés pour sonner glauques à souhait, le chant plein de tension de Mister Davis. ‘Right Now’ et ‘Break some off’, qui démarrent les hostilités sur une note enragée, sont la synthèse parfaite. Plus loin, on se surprendra à scander les paroles robotiques de ‘Y’all want a single’, ou le refrain entêtant de ‘Let’s do this now’, morceau qui donne l’impression d’être joué en accéléré, après une intro faussement calme à la cornemuse. A retenir aussi, le track 8, ‘Play me’: rarement un phrasé hip-hop aura été autant en osmose avec l’orchestration métal. La seule fusion que Korn ait jamais réussi à maitriser, en vérité.  
Au final, ‘Take a look in the mirror’ est un testament sonore indispensable pour qui a déjà headbangué nerveusement sur du néo-métal: on l’aime, quand il procure toute l’énergie que peu de groupes comme Korn savent condenser; on le déteste, lorsqu’il trahit l’obsession du groupe de vouloir se réinventer et s’hybrider à tout ce qui bouge, surtout le derniers sample ou la dernière sonorité en vogue.
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‘Right now’, c’est du malaise, de l’humour bien noir, des lyrics balancés en pleine poire plutôt que susurrés à l’oreille... Bref, tout ce pour quoi on aime Korn!
Francis Skeud B-)
La note complètement arbitraire de HBD pour ‘Take a look in the mirror’: 7,5/10
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happybeurzdisque · 6 years
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21-03-05 // LULLABIES TO PARALYZE
PUTAIN, 13 ans!
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Est-il malin d’écrire la première chronique sur son groupe fétiche en commençant par le disque qu’on aime le moins? C’est l’exercice périlleux auquel je me livre aujourd’hui pour vous les cocos [p*tain de blog musical à concept], hasard du calendrier oblige:
Les Reines De l’Âge De Pierre - d’après mes bases d’Ïnglishe, ça devrait sonner aussi ridicule que ça aux oreilles d’un anglophone - ont toujours eu sur moi une emprise qu’on peut qualifier de “fanitude”. Vous savez: celle qui rend aveugle des oreilles, là... J’aurais même à l’époque pu invoquer la magie noire de Séverine Ferrer pour une rencontre exclusive avec mon groupe favori dans un ranch californien, si ça avait la moindre chance d’aboutir (le frein principal étant la tête de cheval de SF, le leader des QOTSA jetant généralement son dévolu sur des belles plantes -> Coucou Brody!). Pour autant, avec le recul, ce ‘Lullabies to Paralyze’ fait figure de discordance dans la carrière musicale incandescente des Queens. Et c’était sans doute pas la meilleure période pour croiser la route enflammée du grand “Elvis roux”, comme certains s’amusent à surnommer Josh Homme outre-Atlantique.
Sans rentrer dans la tambouille compliquée du groupe en 2005 - beaucoup ont déjà attribué la faiblesse de ‘LtoP’ à leurs changements de line-up, en particulier le départ du bassiste originel Nick Oliveri - il ne m’a fallu pas plus de 2-3 écoutes pour me rendre compte que quelque chose couilldéconnait grave avec ce skeud. D’abord, Joshie, c’est quoi cette histoire de ‘Little Sister’?? Un virage clairement pop-rock posé en plein milieu de la galette, comme un chiot abandonné avec les 2 yeux crevés au bord d’une 4 voies:
[Label/Producteur/Reste du groupe]: - « Josh, ‘Burn the witch’ et ‘In my Head’ ça va pas suffire, faut qu’on ponde un autre single, viiiiiiiiite! »
[Josh, avec son accent de cowboy californien qui gobe les r] : - « je vous ai déjà dit que j’avais une p’tite sœuw qui danse vachement bien dewièwe des écrans colorés? »
et ainsi naquit le premier riff/clip musical officiellement hors-sol des QOTSA... 
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Époque capillaire dite du schnauzer roux pour Josh “Hommie” (sur le clip de ‘Little sister’)
Dans tout ce que les Queens ont pondu en plus de 20 années d’existence, aucun morceau ne m’est plus sorti par les orbites que ce satané “Petite sœur”. On pourrait facilement le rapprocher du dernier tube des QOTSA ‘The way you used to do’, qui peut d’abord irriter les tympans des connaisseurs, mais finit par se sauver grâce à une dose assumée et bienvenue d’autodérision. Alors que là, bin... c’est juste moche et plat à souhait! (cf. ziii shitty haircut ci-dessus).
2° indice qu’on se faisait quand même un peu rouler dans la farine - qui a au moins le mérite de vertus stupéfiantes chez les QOTSA - le track 6 ‘In my Head’ qui est une resucée d’un projet parallèle que nul fan n’est censé ignorer: les ‘Desert Sessions’.
L’album souffre par conséquent d’un ventre mou à mi-parcours, qui rend bien difficile l’attrapage de ces libellules du désert. A ce moment, le fan tombe forcément en nostalgie du précédent EP ‘Songs for the Death’ et son réglage millimétré, où chaque tube était enrobé comme un bonbon dans des extraits de radios aussi bizarres qu’exotiques.
Fort heureusement, ‘LtoP’ nous raccroche à la cordée en plage 9, avec ‘Someone’s in the wolf’. Mine de rien, ce morceau complexe et dark à souhait ouvre un terrain de jeu musical inédit pour les Californiens, quelque part entre le stoner-rock des origines et une compo plus dense et structurée. Il faudra en réalité attendre les 2 disques suivants pour apprécier pleinement les subtilités de ce mélange. Passées 7 minutes et quelques d’emballement guitares/percus sur le track 9, plus grand chose à signaler au-dessus du sol, hormis 2 derniers battements d’ailes sur le très “mexicolien” ‘The blood is love’, et la saillie pop hyper-dansante ‘Broken box’.
L’autre bonne nouvelle du 4° opus, c’est que Josh Homme a enfin reconnu que Lullabies était la plus grosse bouse qu’il ait jamais produite! les morceaux de ‘LtoP’ ont finalement assez bien vieilli, en parallèle de l’évolution sonore des QOTSA. Ce qui s’illustre d’ailleurs par des résurrections dans les concerts récents de la bande à Josh (à l’EXCLUSION de ‘Little Sister’ qui sonne toujours aussi creux qu’une piñata vide pour le fan que je suis): ‘Burn the witch’ (très souvent), ‘In my head’ (assez régulièrement) et même à l’occaze un petit ‘Broken box’ des familles! 
Mais, croyez-en ma satanique parole, la meilleure cuvée de ‘Burn the witch’ remonte à 2013 et l’époque ‘Like Clockwork’ (because ce solo de batterie, duuude)! Écoute ce live si tu me crois po:
https://soundcloud.com/lets-do-this-right/burn-the-witch
Francis Skeud B-)
La note complètement arbitraire de HBD pour ‘Lullabies to Paralyze’: 7/10
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happybeurzdisque · 6 years
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23-01-06 // Whatever people say I am...
 PUTAIN, 12 ans!
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Le skeud qu’on va évoquer aujourd’hui est tellement légendaire que je préfère être honnête dès le départ. Autant le dire tout de suite, pas d’achat compulsif et immédiat sur l’album qui vient. Pas d’attente en trépignant devant la porte close de mon disquaire, espérant une ouverture rapide – dans l’ère pré-Google on savait jamais quand ce genre de commerce artisanal ouvrait - pour me jeter sur le bijou tant désiré. Rien. Et pas loin de deux mois de retard à l’allumage, ou plutôt à l’achetage.
Pourtant, ce 23 mars 2006 ça faisait bien deux mois (à zéro jour près) qu’un pote, fan comme moi de bonnes galettes britonnes, me tannait pour que j’allume mon poste sur la station de radio la plus proche.
Deux mois de dialogue de sourds:
- Lui:  « ‘I bet you you look good on the Dancefloor’, faut absolument que tu écoutes, c’est de la bombe! »
- Moi: « non en ce moment je suis sur le dernier Miossec. »
- Lui: « tu déconnes, bro?! » [je dis bro, mais il a probablement du dire "mec" voir "connard", tant il s'irrite quand je lui parle de Miossec]
- Moi: « non. »
Pas envie de me remplir la tête de nouveau son. Pas maintenant. Pas le temps de dériver de la dépression bretonne, même pour pousser juste de l’autre côté de la Manche.
Puis vint un soir d’ivresse. A l’époque où les playlists tournaient dans des salons sans Spotify ou Deezer, où tu faisais tes playlists toi-même sur ton vieil IPod rayé, et que tu dégainais ton câble jack à peine la première gorgée de bière terminée. Appartement minuscule du 11ème, moquette craspouille, canettes vides qui s’amoncèlent. Et un son qui s’échappe du vieil ampli Marshall.
- Moi: « C’est qui ce Mardy Bum? C’est quoi ce son qui tue ? »
- Lui: « Arctic Monkeys, mec  » (là le pote a vraiment dit mec, vachement plus calme avec les AM en fond)
Direction le disquaire le lendemain. La porte est déjà ouverte, on est en lendemain de biture donc il est tard. Pochette grise, un mec la clope au bec, un nom d’album à rallonge (on dirait les Stereophonics). Pas grave, je prends quand même. Sur le chemin du retour, je comprends que pour nommer leurs pistes, les mecs sont au feeling. 14 pistes, 4.9 mots en moyenne, un pic à 14 (mots). C’est qui ces types, des rockeurs philosophes?
Ma chaine hifi a à peine le temps d’avaler le CD que le son crache. Ça commence fort. Ça claque. ‘The view from the afternoon’ promet un album énergique, rapide, saignant.
La structure des pistes peut paraitre répétitive à la première écoute. La basse est toujours bien présente sur les couplets, et batterie et guitares s’excitent surtout sur les refrains. Mais on s’en fout totalement, car on n’a pas vraiment le temps d’y réfléchir. Les 6 premières pistes passent à une allure folle, puis ‘Riot Van’ qui, en plus de confirmer l’accent impossible d’Alex Turner, nous offre un mini-répit. On souffle. Pas longtemps. Ça repart sur les mêmes « basses » avec ‘Red light…’ (quand je dis que les titres sont longs, même pas le courage de les mettre en entier!). Un léger détour pop sur ‘Mardy Bum’, puis 3 nouveaux cachets de speed auditif, pour finir sur une ‘Certain romance’ à l’image de l’album. Rythmée et rempli d’accent de Sheffield.
14 pistes. 3’1 minutes en moyenne. Un pic à 5’33. Y a pas à dire, les mecs expédient plus vite leurs sons que leurs titres. Pas grave, on leur pardonne. Parce qu’on a rarement entendu un truc du genre avant. Parce qu’on a pris sa grosse claque derrière les tympans, et qu’en vrai personne ne lit jamais le nom des pistes au dos des albums.
Ça m’arrange d’ailleurs. Parce qu’en les lisant, j’ai vu ‘I bet you look good on the Dancefloor’...
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‘When the sun comes down’, la preuve que tu peux avoir les oreilles décollées et du charisme sur scène
Francis Skeud B-)
La note complètement arbitraire de HBD pour ‘Whatever people…’: 9/10
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happybeurzdisque · 6 years
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15-01-07 // Tandoori
PUTAIN, 11 ans!
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La chronique du jour est un aveu de plaisir coupable. Oui les kidz’, j’ai péché: j’ai trompé la mère patrie du rock’n’roll avec la nation qui a enfanté Calogero et les rejetons de Kyo. Et le pire est que ça ne date pas d’hier : une de mes plus anciennes (et aussi plus suivies) trahisons va sur ses 15 ans. Été 2003, un morceau intitulé ‘Tu vois loin’ squatte en permanence un recoin de ma cervelle. Une amourette d’été qui - faut croire - ne m’aura pas encore lâché 4 ans plus tard, au moment de faire l’acquisition du digne successeur de cette bombe tricolore.
Achat par hasard, ou presque. Parce qu’en janvier il flotte méchamment à Paris et que, pour éviter la dissolution totale de mon corps sous le déluge, j’ai foutu les pieds au chaud dans une grande enseigne des champs. Tu sais, le genre d’enseigne qui adopte les codes du fast-food, mais avec des galettes en plastique à la place des burgers, et des vendeurs sans tablier moche qui sont d’aussi bon conseil pour tes tympans que les premiers pour ta masse graisseuse.
Manque de bol pour ma pomme ce jour-là, j’avais aussi 15 balles en poche. Tête de gondole, tout de suite à droite derrière le rayon variété française, une pochette N&B avec un nom de groupe familier rouge sang me saute à la gorge: ‘Tandoori’, susurre la garce. Pas un bouquin de recettes indiennes, ni un film ‘made in Bollywood’. Juste le troisième album d’Eiffel. Mes neurones ne passent pas par la case compte en banque. La suite est un enchaînement d’actions robotiques: achat compulsif - entrée éclair dans le métro - ligne 12 - appart - chaîne Hifi - Bouton [⏏] - Déballage du boîtier - Centrage du CD sur son réceptacle rétractable - [>II] BIM. C’est parti pour le comeback en trois gros 1/4 d’heure de la bande des “ahuris”, dans une pluie de décibels.
Premier point d’amarrage pour le fan de longue date que je suis, la galette commence comme d’hab’, par un titre chanté en anglais. Parce que les mecs idolâtrent les Pixies et Blur. Mais pas la peine de se mentir, même entièrement récité dans la langue des Sex Pistols, ‘Tandoori’ n’aurait jamais pu avoir l’impact médiatique d’un ‘Doolittle’ ou d’un ‘Parklife’. Et alors?! Impossible de ne pas reconnaître une patte et une authentique classe des sudistes en matière de son qui claque… Avec, comme toujours, Romain Humeau à la baguette – quelque part sur son manège entre une collaboration sur ‘Des visages, des figures’, une autre avec Lavilliers, et une parenthèse enchantée en solo.
Rock précis, guitares lourdes, pas mal de pistes ultra tendues et avalées aussi vite que les verres de bourbon dans un vieux western: ‘Ma part d’ombre’, ‘Paris-Minuit’, ‘Avec des si’, ‘Tes vanités’, ‘L’opium du peuple’... Mais ‘Tandoori’ signe aussi l’arrivage de nouvelles influences musicales: des pistes mois urgentes, plus chantées, où Humeau a tout le loisir de montrer qu’il en a sous le capot vocalement (‘Shalom’, ‘Rien n’est pour de vrai’). Avant de terminer par une douceur parfaite, ‘Une à une’, la meilleure piste de l’album à mon humble avis.
50 minutes plus tard, ma chaîne ne crache plus. 16 chansons? Déjà? Si vite?! Merde… Qu’est-ce que je fais? Retourner voir la Tour Eiffel sous la pluie battante? Ça serait un beau début d’hommage. Se balader dans le Marais pour encaisser la claque que je viens de prendre?
Non. J’ai mieux. Idée limpide, magique tellement ça semble une évidence. Je rappuie sur le bouton [>II] de la chaîne Hifi et je savoure. Cet album, j’ai 3 ans devant moi pour l’écouter à l’envers, à l’endroit, avant le prochain. Alors autant commencer maintenant!...
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Puisqu’on te dit qu’ “il n’y aura pas de mai, avril pourra remettre ça”
Francis Skeud B-)
La note complètement arbitraire de HBD pour ‘Tandoori’: 9/10
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happybeurzdisque · 6 years
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29-11-05 // The Budos Band
PUTAIN, 12 ans!
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Puisque c’est la fête des Saturnin (et que du coup tout le monde s’en fout), on va plutôt évoquer un label jeune, mais vieux. Jeune par son âge - 2001, c’est jeune pour un label, oui gamin - vieux par ses méthodes: aujourd’hui je voudrais vous causer dans le casque de Daptone Records. Pourquoi vieux? Parce qu’il s’agit en réalité d’un petit studio familial avec un panel de zicos "maison” adepte de l’échangisme musical inter-formations. Vous avez déjà pu en entendre parler au détour d’un son ou d’une émission musicale tardive, ne serait-ce que par le truchement de feu Amy Winehouse et son album ’Back to Black’, en partie conçu et enregistré dans le studio de Brooklyn. En revanche, pas sûr du tout que le groupe au menu du jour vous parle: ‘The Budos Band’.
Si?... Ouais. C’est bien c’que j’me disais... [se ressert un peu de whisky 15 ans d’âge, en prend un sip et se lèche les babines en se replongeant dans le sofa vintage]
BON! Comment dire... Par où commencer... J’avoue, je suis aussi tombé sur les “Boudosses” par hasard, au milieu d’un fatras d’albums récupéré au printemps 2012 dans ma musette 2.0 (OK mon iPod Classic, sic), avec d’ailleurs d’autres pépites “made in Daptone” dont je vous reparlerai en temps voulu - si la faucheuse “O.P.” m’a pas emporté avant. Cette trouvaille, je la dois aux presque-légaux conseils de mon ancien voisin du dessous - on va l’appeler "Alex les bons tuyaux", des fois qu’Hadopi vienne fouiner par ici (LOL!). Au milieu de ce maëlstrom de divers espace-temps, donc, je me prends un uppercut venu tout droit du bayou... HELLO ‘Up from The South’, sa basse chaude, enrobée de rythmes cadencés et de notes de clavier qui viennent se combiner parfaitement aux riffs sautillants de la guitare. Et comme ça, sans prévenir, voilà que je mettais à 30 berges et quelques un premier pied dans l’afrobeat. Sachant que jusque-là le seul léger vernis que j’avais en la matière était 2-3 albums de Fela Kuti… c’est-à-dire en fait 2-3 morceaux de Fela Kuti.
Puis, au bout de 35 secondes d’ambiançage qui auraient tout aussi bien pu durer 30 minutes, le juge d’instruction vient prononcer la sentence. Je suis reconnu officiellement accro à un album et un groupe 100% instrumentaux. “Deu F*ck!”, imaginez un peu mon désarroi. Certes, pour un dérivé d’afrobeat, les morceaux sont courts, vont à l’essentiel, en oubliant pas de faire remarquer que les gars sont pas là pour animer un mariage: c’est sérieux, distancié, implacable. Non mais écoutez-moi cette section de cuivre surgie d’outre-tombe les kidz’! Quelque chose de grave embrume aussi cette musique à l’origine plutôt festive et revendicative, bien qu’envoûtante. Peut-être le spectre acoustique d’Amy, va savoir...
Sans trop savoir pourquoi, j’en ai redemandé encore et encore, jusqu’à ne plus savoir quel morceau ni même quel album j’écoutais. Ça ne m’est venu que plus tard, mais l’atmosphère émanant des “Boudosses” n’était pas sans rappeler celle - en moins dark, hein - des Black Sabbath, période ‘Paranoid’. En fait, c’est même carrément ça. Histoire de se détendre entre 2 enregistrements pour leurs autres groupes respectifs, les mecs s’amusent à balancer un genre d’afro-métal psychédélique. Ils se sont rangés tout seuls comme des grands dans la case “représentant moderne de l’afro-soul”, mais je crois que je vais quand même garder ma définition... Et si tu me crois pas, t’as qu’à écouter ce live parisien de 2011 riche en larsens:
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Peace & love all over afrobeat and The Budos Band <3
Francis Skeud B-)
PS : et bonne fête aux Saturnin quand même.
La note complètement arbitraire de HBD pour ‘The Budos Band ep. I’: 8.5/10
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happybeurzdisque · 6 years
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26-11-02//Steal this album!
PUTAIN, 15 ans!
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Aujourd’hui les kidz’ je vais vous conter l’histoire d’un des meilleurs coups marketing de l’histoire du Compact Disc ®. Celui-là, on peut dire que personne l’avait vu venir. Nous sommes fin 2002, les tubes de ‘Toxicity’ continuent de squatter les playlists des radios, en particulier le single le plus mainstream du dit album, ‘Aerials’.
Les SOAD allaient-ils se contenter du sacrement triple-platine pour prendre leur retraite anticipée dans une villa californienne, et sniffer de la “Cé” jusqu’aux premiers signes d’Alzheimer précoce? Que dalle! Les métalleux aux barbes tressées prouvent à tout le monde qu’ils en ont encore sous la semelle, et sortent leur 3è effort chez American Recordings un certain mardi 26 novembre 2002. Soit une grosse année après le ‘Toxicity’ qui n’a pas fini de se vendre comme des petits pains. Le nom est à la fois un clin d’œil au livre contestataire ‘Steal this book’, et un bon gros majeur adressé à l’industrie musicale.
Sans vous refaire tout le Wiki, ‘Vole ce disque’ est clairement un concept-album, en réaction à l’actualité du groupe: début 2002, la plupart des tracks qui apparaissent sur la future galette sont “leakés” sur le Web, qu’on retrouve souvent regroupés sous l’appellation ‘Toxicity II’. La fanbase s’est vraiment pas foulée pour le titre, mais autant vous dire que ça a été la grosse orgie sur Napster, eMule & Cie! Passablement énervés, la bande à Serj se magne pour remettre en boîte la quinzaine de titres qui inonde la toile, font deux-trois modifs par-ci par-là: Hop! plus de vocals de Daron... Hop! 2 tracks en moins... Hop! 4 inédits en plus...
Résultat, quand ‘Steal this album!’ sort enfin, une bonne moitié des fans a déjà les MP3 du disque dans son iPod. Nouvelles chansons ou pas, beaucoup considèrent le truc comme une compile de luxe plutôt qu’un album à part entière. Et aujourd’hui me direz vous? J’ai envie de vous dire “OSEF”, pasque ce qui compte c’est que ça reste juste une putain de bonne galette! Et le plus beau a posteriori c’est que les Américano-arméniens ont bien prouvé qu’ils s’en foutaient royalement que “STA!” marche dans les bacs. J’en veux pour preuve le single ‘Innervision’: certes, le morceau fait partie des inédits enregistrés pour l’occasion, mais on est TELLLLL’ment loin d’un équivalent de ‘Chop Suey’ pour ‘Toxicity’... ‘Innervision’ donne plutôt la sensation d’avoir été pondu dans l’urgence, histoire de placer un riff bien gras et un refrain vite fait rageur. Le disque au visuel polymorphe (5 en tout, avis aux collectionneurs ;-p) compte pourtant plus d’un candidat au single potentiel: ‘Chick ’N’ Stu’, ‘A.D.D.’, ‘Highway Song’... pour ne citer qu’eux.
En conclusion, ‘Steal this album!’ mérite que tout amateur de néo-metal s’y attarde, et au minimum 43′ d’attention auditive pour savourer pleinement ce qui ressemble à des montagnes russes du son, cf. la beauté complexe de ’Thetawaves’.
Allez, petit cadeau bonus pour achever de convaincre les plus sceptiques: saviez-vous que le titre ‘I-E-A-I-A-I-O’, pépite de milieu de course du skeud, est un tribute au générique de K-2000 et David Hasselhoff? Bien sûr, les fans n’ont pas attendu 10 ans les aveux hésitants du batteur pour partir dans les théories les plus folles, mais quelle jouissance d’apprendre enfin toute l’histoire de ce délire créatif!  
Ça vaut bien un petit mash-up de clips de System sur ce tube planétaire, non:
youtube
Francis Skeud B-)
La note complètement arbitraire de HBD pour ‘Steal this album’: 9/10
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