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fusilsapompe · 14 days
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Fusils à Pompe Radio Show Episode 16
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Au programme de 16ème épisode : Future & Metro Boomin, Evilgiane et le Surf Gang, Chief Keef & Mike Will, 03 Greedo dans le sas, X4, Lefty Gunplay, Big Sad 1900 le baroudeur, de l'odyssée spatiale, des nachos, l'influence mondiale de la drill et des publicités sponsorisées pour l'Enfer sur Terre, l'évènement littéraire du siècle.
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fusilsapompe · 4 months
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BEST-OF 2023
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Difficile de revenir sur une année où la frustration a pris le pas sur le reste. Compliqué de définir ce que cette année représentera dans l’histoire du rap. Comme il est désormais coutume, le sempiternel sujet des charts s’impose au moment de jeter un œil dans le rétro de cette année 2023. Le Billboard Magazine a constaté l’absence de numéro 1 rap dans le top 100 en plein mois de juin. Une première depuis 1993. Bien heureusement, Doja Cat a réparé cette anomalie depuis. Il n’y a point de sarcasme derrière cette nouvelle. La rappeuse californienne est le symbole d’un genre musical en perte de vitesse mais qui arrive malgré tout à proposer des choses qui peuvent attirer encore les auditeurs. Il faut reconnaître que cette tendance est due en grande partie à la popisation galopante du rap. Il faut l’accepter et les puristes peuvent continuer à pousser des cris d'orfraie, les faits sont là.
En revanche, il est important de ne pas aller trop vite et avoir conscience que le rap mainstream est indéniablement victime de ses excès. En recherche constante d’une formule qui permettrait de retrouver les chiffres d’antan, les têtes d’affiches enchaînent les pétards mouillés et semblent dans l’incapacité de résoudre ce problème. Le sample grillé est devenu l’un des symboles des difficultés du rap en 2023. Néanmoins, il est important de faire une distinction entre le rap mainstream et le rap régional qui ressemblent à deux mondes distincts qui font leur vie chacun dans leur coin. Il fut un temps, le rap régional nourrissait le rap mainstream par son innovation. Ce n’est plus le cas désormais.
Malgré cette crise existentielle, citons Sexyy Red, le véritable phénomène de l’année écoulée avec son tube “SkeeYee” produit par l'insubmersible Tay Keith. Bien évidemment les têtes d’affiches comme Drake ou Travis Scott ont réussi à connaître des succès assez conséquents sans toutefois atteindre les sommets. Travis Scott, véritable superstar et probablement l’un des rappeurs les plus influents des 10 dernières années sans vraiment comprendre pourquoi, semble avoir perdu la formule qui lui permettait de justifier l'intérêt de sa musique. Le casting XXL (Beyoncé, Drake ou The Weeknd) ne masque pas le désintérêt de cette coquille vide qui est le rappeur texan. On ne risque pas de pleurer sur sort, lui qui a passé sa carrière à copier à tout-va.
Comme chaque année, il est possible de trouver son bonheur en picorant dans les sorties du sous-genre portant le nom de rap régional. Bien évidemment Détroit reste la scène la plus importante. Pour cette fois, la tête d’affiche a été incontestablement Veeze, poulain de Babyface Ray. Avec “GANGER” album tant attendu car annoncé depuis des années, le rappeur cartoonesque aux rimes hilarantes a réussi le tour de force de proposer un album qui retranscrit tout ce que la scène de Détroit a pu faire de mieux depuis des années mais également en prenant des risques au niveau des productions, avec un style indéfinissable mais sublimé par le flow paresseux de Veeze. GANGER s’impose sans aucun doute comme l’album rap de l’année. Peu de projets peuvent se targuer de proposer une telle variét�� dans les morceaux où l’auditeur est bousculé à chaque piste. Après une telle claque, une question s’impose directement. Comment Veeze va t-il réussir à sortir un autre projet avec la même envergure? Il semble tout à fait capable de fracasser d’autres barrières musicales dans le futur.
Rochester est connu pour l’être l’une des villes les plus violentes de l'État new-yorkais. Il suffit de taper Rochester et cliquer sur l’onglet actualités pour s’en rendre compte. Dans le malheur, il arrive parfois que des miracles apparaissent. Pour cette fois il se nomme RXK Nephew. Ce rappeur multi-tâches a sorti un nombre incalculable de projets avec une variété tout aussi étourdissante que “GANGER” de Veeze. Il peut passer aisément de la drum & bass, au broken beat de l’ouest londonien en passant par la House sans perdre son style complètement déstructuré. Son album “Till I’m Dead”, véritable objet radical restera comme l’un des moments forts de cette année 2023 mais il faut citer également le court et passionnant “Neph Crockett”, hommage appuyé de la mixtape era porté à New-Yorkais par Max B et French Montana, idoles du natif de Rochester. Ce rappeur ne semble pas avoir de limites et l’année 2024 risque d’être celle de l’explosion de LA future star du rap.
Visiblement Big Sad 1900 n’était pas voué à être la tête d’affiche du rap californien mais la mort soudaine d’une tête d’affiche comme Drakeo The Ruler a changé la donne sur la côte californienne. Après plusieurs essais intéressants donc “Until Then” paru en 2021, le rappeur originaire de West L.A. a explosé avec le formidable “Die A Legend” dont est issu le magnifique morceau introspectif “Pull Up On Stevo” qui expose une nouvelle facette du rappeur où la mélancolie et la tristesse sont omniprésentes car ce titre est un hommage pour son ami disparu et dont son âme plane tout au long de l’album. Il a continué sur cette voie avec la sortie de “The Reason”, second projet de l’année et tout aussi excellent.
Il y a des projets annoncés bien en avance dont on devine tout de suite qu'ils seront de qualité. Leather Blv. de B. Cool Aid entre clairement dans cette catégorie. Cela s’explique par la qualité du casting. La sortie du formidable premier single “Cnt Go Back (Tell Me)” a permis de constater ce lien immuable entre le rappeur Pink Siifu et DJ Harrison, tête pensante du groupe Butcher Brown et véritable génie mélodique à la technique soyeuse. Il est essentiel de retourner en arrière et constater ce que le multi-instrumentiste a accompli depuis le début de sa carrière.
Son premier album “Monotones” sorti en 2013 est un parfait résumé de tout ce que DJ Harrison peut accomplir mais le désormais classique Stashboxxx, englobe toutes les inspirations qui ont construit son éducation musicale avec entre autres J. Dilla, A Tribe Called Quest ou Madlib. Rappelons un détail assez troublant: aucun sample n’a été utilisé pour réaliser cet album. Hyperactif, le producteur originaire de Virginie a trouvé le temps dans son agenda déjà surchargé pour sortir un excellent album avec Butcher Brown, son groupe de jazz. Moins porté sur la célébration de la période The Notorious B.I.G avec des reprises interprétées par le rappeur Michael Millions, Butcher Brown revient un peu plus sur ses racines entremêlées entre le jazz, le R&B et le Funk. En complément de cette année bien fournie, DJ Harrison a lancé une série de plusieurs reprises de morceaux qui ont bercé son enfance dont “I.G.Y.” de Donald Fagen et “Little Birdie” de Vince Guaraldi.
Comme chaque année avec le R&B et la Soul, il est difficile de faire un choix dans les nombreuses sorties de cette année. Revenons tout d’abord sur les deux projets bluffants sortis par Cléo Sol. La chanteuse britannique s’impose peu à peu comme l’une des têtes d’affiches du R&B. Accompagnée une fois de plus par Inflo, producteur de Sault, collectif mystérieux, elle étale son talent vocal sur des productions magnifiques où on est transporté dans la soul du début des années 70 et la soul moderne portée par les Soulquarians à la fin des années 90.
De retour après un premier album triomphal, Liv.e continue d’étonner avec son second opus produit en grande partie par l’exceptionnel Mndsgn, auteur lui aussi d’une grande année avec l’excellent “Snaxxx”. Citons le détonnant “Find Out” qui sample magnifiquement l’intro du titre Da Rockwilder de Method Man et Redman et rend cet album particulièrement fascinant par sa variété musicale entre aperçue dans Couldn’t Wait To Tell You…
Gareth Donkin s’est fait connaître à travers ses vidéos enregistrées dans sa chambre où il étale sa maîtrise de plusieurs instruments. Les classiques de Marvin Gaye ou la reprise de Space Cowboy de Jamiroquai sont passés à la moulinette et remis à la sauce britannique. Peu importe l’instrument, celui qui s’est fait appeler encore très récemment Master Soul Boy étale son aisance déconcertante au piano, à la basse ou à la guitare. Il a clairement ingurgité la musique afro-américaine des années 70 dont le jazz fusion cher à Herbie Hancock (une autre inspiration essentielle de ces musiciens autodidactes) mais également la période disco, très mésestimée mais maintenant réhabilitée par une génération de musiciens attirés par ces mélodies simplistes mais d’une efficacité désarmante. Son premier album sorti au cœur de l’été dernier confirme les espoirs placés en lui. Les morceaux s’enchaînent à merveille grâce à sa virtuosité hors-pair mais surtout une culture musicale assez impressionnante pour son âge.
Véritable phénomène de la scène jazz française, Léon Phal fait partie d’une génération qui aime autant le jazz que l’électro. Avec son quintette qui le suit depuis plusieurs années, le saxophoniste franco-suisse nous propose une musique hybride qui refuse de faire un choix entre deux genres musicaux mais les mélange avec gourmandise. Stress Killer est un album destiné aux pistes de danse mais peuvent également toucher les fans de jazz purs et durs avec la formidable reprise de “Naïma”, standard célébrissime de John Coltrane sorti à la fin des années 50. Il semblait impossible d’étonner avec ce morceau maintes et maintes fois rejoué et parfois maltraité, Léon Phal réussit avec brio d’étonner à travers sa reprise très inspirée.
Après 30 ans de carrière, Meshell Ndegeocello continue tranquillement sa route avec son premier album sorti chez Blue Note. Un véritable événement qui a permis de constater que la bassiste n’a pas perdu de sa verve musicale, au contraire, elle arrive toujours à trouver des idées venues d’ailleurs pour rendre sa musique unique et indémodable. La guitare sèche si touchante de Chris Bruce se marie à merveille aux chœurs habités de Meshell Ndegeocello. Sans aucun doute l’un des temps forts jazz de cette année 2023.
Kamaal Williams, tête d’affiche d’un jazz londonien, est moins déchaîné que les années précédentes mais est toujours capable de délivrer d’excellents projets comme “Stings” album majestueux où il laisse momentanément la musique des rues crasseuses de Peckham qui ont fait sa légende, pour les instruments plus traditionnels comme la contrebasse, le piano classique sans toutefois tourner le dos à ses racines. Mention spéciale également pour le tant attendu premier album de Yussef Dayes et ancien compagnon de route de Kamaal Williams avec leur opus commun “Black Focus” sorti en 2016 et a permis de faire émerger une nouvelle génération de musiciens londoniens. Black Classical Music est donc un autre projet très important pour cette année 2023.
Comment rédiger ce bilan et ne pas revenir sur l’année stratosphérique de Pedro Martins? Considéré comme l’un des meilleurs guitaristes vivants, le multi-instrumentiste brésilien a réussi le tour de force de montrer son incroyable univers musical qui peut aller au jazz pur et dur, le reggae et surtout la MPB (Musica Popular Brasileira) des années 80, véritable socle de la musique brésilienne. On a comme cette impression de voyager dans le temps avec la voix suave et filtrée du chanteur. Les nombreux invités peuvent aller de JD Beck, Thundercat, le légendaire Omar Hakim, bien évidemment Kurt Rosenwinkel et surtout le célèbre Eric Clapton, monstre vivant de la guitare et qui a découvert Pedro Martins des années auparavant. Faire également le choix de chanter entièrement en Portugais est un signe de fierté, toujours assumé dans l’histoire glorieuse des chanteurs brésiliens comme Marcos Valle, Milton Nascimento ou plus récemment Ed Motta qui a également sorti un album très inspiré par Steely Dan.
Presque 8 ans après sa mort, Prince continue à faire l’actualité. Après plusieurs rééditions super deluxe conséquentes dont Purple Rain, 1999 et bien sûr Sign O’ Times, le Prince Estate qui détient les droits du Vault là où est rassemblé les morceaux inédits, versions alternatives ou morceaux mythiques a décidé de rendre hommage à un album si important dans la longue carrière de Prince. Sorti à la fin de l’année 1991, Diamonds & Pearls est le premier opus enregistré avec NPG (New Power Generation), le nouveau groupe musical de Prince et continue à diviser les fans sans les laisser insensibles. Souhaitant intégrer pleinement le rap dans sa formule déjà bien fournie, le Kid de Minneapolis a désarçonné un nombre conséquent de fans de la première heure. La présence de Tony M, rappeur moqué même en 2023 et présent dans la majeur partie des morceaux, va repousser une grosse base de fans visiblement pas préparés par ce virage musical. A la fin de l’année 1991, le rap est encore une nouveauté et peu apprécié par le grand public. Malgré ces réticences, Prince vendra 6 millions d’exemplaires (l’un des plus gros succès de sa carrière) avec un enchaînement de tubes comme le célèbre “Cream”, “Diamonds & Pearls ou “Money Don’t Matter 2 Nite”.
Hormis la version soigneusement remasterisée, 33 titres plus ou moins inédits sont également proposés aux fans de la première heure. Il faut reconnaître que beaucoup de morceaux dans le lot sont déjà connus grâce aux CD piratés vendues sous le manteau et l'avènement du téléchargement illégal sur internet qui a considérablement fait souffrir Prince. Mais quel plaisir d’entendre enfin une version potable de “Letter 4 Miles” enregistré quelques jours après la mort du célèbre saxophoniste. Michael Bland, l’énergique batteur de New Power Generation est comme habité tout au long de ce morceau. L’autre intérêt de ces inédits est de retrouver des morceaux composés pour d’autres mais interprété par Prince. Un peu comme “Originals” paru en 2019. On retrouve entre autres des titres composés pour Chaka Khan, El Debarge, Mavis Staples ou Rosie Gaines. Il y a donc à boire et à manger pour chaque fan (ou pas), il est en tout cas impressionnant de constater cette sidérante productivité princière même après la glorieuse période des années 80. Cette affaire de rééditions Super Deluxe semble sans fin, rendez-vous donc au prochain épisode…
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Damencio vs. 2023
RAP:
ARKANSAS: BiC Fizzle - Clark Street Baby
ATLANTA: Young Nudy - Gumbo
DETROIT/FLINT: Rmc Mike - Senior Season Black Milk - Everybody Good? Los - War On Drugs 2 G.T. - Owe It To Myself Veeze - Ganger Babyface Ray - Summer’s Mine YBN LIL BRO - Slime City Glockboyz Teejae - Glocky Balboa Shaudy Kash & Top$ide - On The Yeah Side 2 Ghetto Baby Boom - Ghetto Mode, Vol. 2 (Deluxe) WB Nutty - I’m Not An Artist Band Gang Lonnie Bands - Can’t Ban the Bandman 2 Talibando - WAR LORD DaeMoney - Slae Season 3
CHICAGO: Valee & Harry Fraud - Virtuoso Noname - Sundial Valee & Top$ide - CAR TOONS LUCKI Flawless - Like Me
MIAMI: Luh Tyler - My Vision Kodak Black - When I Was Dead Wizz Havin - Super Wizz
LOS ANGELES: Navy Blue - Ways of Knowing DJ Muggs - Soul Assassin 3: Death Valley Big Sad 1900 - Die A Legend (Deluxe) Earl Sweatshirt - VOIR DIRE Big Sad 1900 - The Reason (Deluxe) Chito Rana$ - Dead or Alive Seafood Sam - Afros In The Wind Rucci - Say it ain’t So
NeroYsl - Highly Anticipated Tru Carr - Tru Forever (The Take Over)
BAY AREA: Larry June - The Great Escape DaBoii - 2K23 ALLBLACK - Born To Score DB.Boutabag - Shit Talk > Rap DJ.Fresh - The Tonite Show
RICHMOND: Fly Anakin - Skinemaxxx (Side A & B)
CINCINNATI: B. Cool-Aid - Leather Blvd. Pink Siifu & Turich Benjy - IT’S TOO QUIET..’!!
NEW-YORK: RXK Nephew - Till I’m Dead RXK Nephew - Drunk Nights RXK Nephew - Ready To Ball Rx Papi - My Name Is My Name Roc Marciano - The Elephant Man’s Bones The ALC Edition RXK Nephew - Shawty RXK Too 3 MIKE, Wiki & The Alchemist - Faith Is A Rock Armand Hammer, Billy Woods & E L U C I D - We Buy Diabetic Test Strips Niontay - Diontay’s Inferno MIKE - Burning Desire RXK Nephew & Harry Fraud - LIFE AFTER NEPH
RXK Nephew - Neph Crockett
UK: J Hus - Beautiful And Brutal Yard
CANADA: Planet Giza - Ready When You Are
R&B/FUNK/SOUL: Ivan Ave - All Season Gear Devin Morrison - Dream Lobby Vol. VI, VII, VIII & XI Brandee Younger - Brand New Life Mac Ayres - Comfortable Enough
Sweatson Klank - A Free Mind Dinner Party - Enigmatic Society Dave Okumu - I Came From Love Terri Walker - MY LOVE STORY Outside - Almost Out Jessie Ware - That’s! Feels Good! Aaron Taylor - HAVE A NICE DAY! Baby Rose - Through and Through Madison McFerrin - I Hope You Can Forgive Me Summer Walker - CLEAR 2 : SOFT LIFE EP Maeta - When I Hear Your Name Jitwan - Phoenix Cisco Swank - More Better Yakul - Outlines Shafiq Husayn - So Gold Amaarae - Foutain Baby Sipprell - Peace in the Madness Salami Rose Joe Louis - Akousmatikous BLK ODYSSY - DIAMONDS & FREAKS MMYYKK - The Midst of Things Liv.e - Girl In The Half Pearl Liv.e - GITHPREMIXEDITION DJ Williams - Soldier of Love Cleo Sol - Heaven Teddy Bryant - Dinner For Two ROMderful - ICE CREAM CLONES 2 Loraine James - Gentle Confrontation Jordan Ward - FORWARD Joy Denalane - WILLPOWER Eddie Chacon - Sundown Tom Ford & Phundo Art - BNG TENNIS CLUB Reuben James - Champagne Kisses Jo Soegono - Prof Jo Diamond Cafe - Diamond Cuts Gareth Donkin - Welcome Home Jamma Dee - Perception Ash Walker - Astronaut Cleo Sol - Gold Jorja Smith - falling or flying Mndsgn - Snaxxx Prince - Diamonds and Pearls (Super Deluxe Edition) Amber Navran - Knock on the Orange Door C.Tapping - Change Ed Motta - Behind The Tea Chronicles River Tiber - Peace Kelela - Raven MonoNeon - Wonderland’s Disaster Queen EP Yazmin Lacey - Voice Notes Masego - Masego Ash Walker - Astronaut Victoria Monet - Jaguar II
Electro/House: Sound Support - Higher EP Kareem Ali - GODSON OF HOUSE: RISE OF A BLACK PLANET Byron The Aquarius - EP1 Yoofee - Lost Papers EP Zeitgeist Freedom Energy Exchange - Kreuzberg Kix EP 2 Kaidi Tatham - The Only Way Kareem Ali - The Color of Sound Apron Japan Vol. 1 Ian Finkelstein - Secrets, Vol. 1 Steven Julien & Kyle Hall - Crown Cody Currie - Cody Currie EP WAPO Jije - City Storm Kuna Maze - Night Shift Blake Reyes - Vernacular Acid Jerks - Hifi Shades Of Grey Acid Jekrs - Utopia Visions Ep Anthony Teasdale - 003 Hilit Kolet - POV Siren The Illustrious Blacks - Kaleidoscopic Planet Seven Davis Jr. & The Illustrious Blacks - Pandemonium Jimpster & Crackazat - Natural Child Jimpster - Tribute EP Radio Slave - Strobe Queen Fred P - Message to the Universe Lionmilk & Club Diego - In Float Jon Dixon - Musicality Barney McAll - Precious Energy ReUp Ten City & Marshall Jeffferson - Love Is Love Close Counters - SOULACOASTA II
Jazz: Oli Howe - Hackney Daze PYJÆN - Sunset Milk Tea elmo & Nico Harris - Liquid Fusion Braxton Cook - Who Are You When No One Watching? Mansur Brown - Desta - The Memory Between EABS Meets Jaubi - In Search of a Better Tomorrow Ashley Henry - My Voice Joel Holmes - Into The Abyss Tanhai Collective - The Tanifesto Sultan Stevenson - Faithful One cosmic collective - nothing matters in the end Alexander Flood - Oscillate Bokani Dyer - Radio Sechaba Reginald Chapman - Accretion Myele Manzanza - Focus Joe Armon-Jones & Maxwell Owin - Archetype Ambrose Akinmusire - Beauty is Enough Horatio Luna - Support Your Local Jazzy House Producer
Orpheus - Intergalactic Rhodemap Creature. - Where This Body Goes, My Mind Flows Otis McDonald - SMILES De Phase - Bonjour Paul Grant - Forward Don Glori - Welcome (Remixes) High Pulp - Days In The Desert Yoni Mayraz - Dybbuk Tse! The Funky Knuckles - The Way It Is Jazzbois - Higher Dimension Waiting Room Grupo Um - Starting Point Tunico - Tunico Asher Gamedze - Turbulence and Pulse Tenderlonius - You Know I Care Kurt Elling - SuperBlue: The Iridescent Spree Bokaya & Gianni Brezzo - Minari Pedro Martins - RáDIO MISTéRIO Terrace Martin - Fine Tune Terrace Martin & James Fauntleroy - Nova Yussef Dayes - Black Classical Music 30/70 - ART MAKE LOVE Caixa Cubo - Agôra Cumulus Frisbee - The Only Way Out Is Through Sons Of The James & Telemakus - I Want More (Telemakus Remixes) John Carroll Kirby - Blowout Léon Phal - Stress Killer Vooo - Same Old (Deluxe Edition) Danielle Wertz - Other Side NIJI - Somewhere In Middle Kokoroko - Could Be More Remixes LCSM (Likwid Continual Space Motion) - EP2 Isaiah Collier - Parallel Universe Oli Howe & HOWES3 - Six Beka Gochiashvili - Bjazz11 - Cosmic Blue Mixtape Frederico Heliodoro - The Weight of the News Fachada - Cidade da Seiva Nicola Conte - Umoja Mark de Clive-Lowe, Shigeto & Melanie Charles - Hotel San Claudio Kiefer - It’s Ok, B U Meshell Ndegeocello - The Omnichord Real Book Kamaal Williams - Stings Butcher Brown - Solar Music CARRTOONS - Saturday Night Daniel Santiago & Pedro Martins - Movement Robohands - Palms Sam Wikes - DRIVING Tommaso Cappellato, Diego Gaeta & Tony Martin - Explorare Pedro Ricardo - Soprem Bons Ventos Tapioca - Samba Em Kigali Shuri - Koma: A Song Through The Years Cécile McLorin - Salvant : Mélusine Samarah Joy - A Joyful Holiday
Julien Lourau - Crianças, The Music Of Wayne Shorter Kareen Guiock-Thuram - Nina Lakecia Benjamin - Phoenix Theo Croker, Ego Ella May & D’LEAU - BY THE WAY Turbojazz - Whateverism Nick Walters - Padmāsana Emile Londonien - Legacy Nick Walters - Padmāsana The Juju Exchange - JazRx
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TOP 10 JAZZ 2023:
Top Jazz:
Pedro Martins - RáDIO MISTéRIO
Léon Phal - Stress Killer
Kamaal Williams - Stings
Kiefer - It’s Ok, B U
Butcher Brown - Solar Music
Frederico Heliodoro - The Weight of the News
Yussef Dayes - Black Classical Music
Joel Holmes - Into The Abyss
Caixa Cubo - Agôra
30/70 - ART MAKE LOVE
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Big Sad 1900 "Die a Legend (Deluxe)"
Big Sad 1900 "The Reason (Deluxe)"
Blue Flag 1900 "BC World"
RXK Nephew "Neph Crockett"
Babyface Ray "Summer's Mine'
Veeze "Ganger (Deluxe)"
NeroYSL "Highly Anticipated"
Shaudy Kash "RMR Deluxe
YBN Lil Bro "Slime City"
Sauce Walka "Ghetto Gospel 3"
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Hector 2023 TOP SONGS :
All Black "Literally" Veeze "Safe 2" Black Milk "God Willing" Valee / Harry Fraud / 03Greedo "About That" Luh Tyler "You Was Laughing" Earl / ALC "Mac Deuce" Curren$y / Harry Fraud / Jim Jones / Tommy Wright 3 "Marcus Camby" The Musalini / 9th Wonder / Pete Rock "Carmel city 2" 6LACK "Inwood Hill Park" Jay Worthy / Roc Marciano / Kokane / Ab-Soul "The Plug" Boosie Badazz/B.G. "BG Free / My Dawg" DJ Fresh / E-40 / Larry June / Dreebo "Pop my Shit" RealYungPhil / Gud "Talk To The Town" Big Sad 1900 "Pull Up On Stevo" Sameer Ahmad "Mars" Expéka "Animal Blessé" Laws Babyface "Rat de la Ville" Mairo / H Jeune Crack "merci bonne journée" Nessbeal "Malade"
Riski "Bicci - Lovin"
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fusilsapompe · 4 months
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Fusils à Pompe Radio Show Episode 15
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Bilan de l'année 2023 sous forme de traversée des Etats-Unis, feat. Veeze, RXK Nephew, Big Sad 1900, Niontay, Wizz Havin, Luh Tyler, Kodak Black, RealYungPhil, RX Papi, Babyface Ray, Shaudy Kash, Starlito et un paquet d'autres.
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Tracklist : Wizz Havin "New Wave" ; Kodak Black "Came Through Flushin" ; Niontay "THANK ALLAH" ; RXK Nephew "Neph Vs The Universe" ; Rx Papi "Omerta (The Finale) ; RealYungPhil "I Had Enough" ; Veeze "WHOda1" ; Babyface Ray "Luh Tyler Flow" ; Shaudy Kash "1 For The Money" ; Starlito "Retire My Jersey" ; Big Sad 1900 "Cadillac & Corning St."
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fusilsapompe · 1 year
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Mix Fela par DJ Calzone
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Cela peut être affirmé sans risquer de lever le début de la moindre vague d‘indignation : Olufela Olusegun Oludotun Ransome-Kuti alias Fela Kuti est une légende absolue. Si cela paraît évident aujourd’hui, ça ne l’a pas toujours été de son vivant. Il a fallu du temps pour le voir se faire accepter hors des frontières de son pays natal, le Nigéria, où son empreinte indélébile est toujours prégnante en 2023. Il faudrait plusieurs tomes pour expliquer toute son importance, raconter son œuvre et ses collaborations avec de véritables extraterrestres comme l’exceptionnel Tony Allen, qu’il surnommait “l’homme qui joue comme cinq batteurs”. Derrière l’expression « d’artiste engagé » souvent utilisée pour décrire le saxophoniste, on découvre un autre héritage du natif de Lagos. Il a été un opposant farouche à l’ordre établi, et tout au long de sa carrière, une véritable épine dans le pied du régime nigérian, au point de finir en prison au milieu des années 1980 ou d’être victime de nombreux tabassages en règle de la police. Ce combat de plusieurs décennies coûtera la vie à sa mère, Funmilayo Ransome-Kuti, militante féministe et anticoloniale féroce, blessée par un millier de soldats lors d’un assaut d’une violence inouïe de son bastion surnommé « la République de Kalakuta ». Il développera alors une aversion sans limite contre cet état policier. Pour célébrer sa mémoire, Fusils A Pompe s’associe à DJ Calzone pour proposer un mix d’une heure, traversant en accéléré cette carrière aussi dense qu'insaisissable.
A écouter ici ->
Tracklist :
Fela Ransome-Kuti And The Africa 70 - Confusion
Sandra Sings With Fela & Africa 70 - Up Side Down
Fẹla Aníkúlápó Kuti & Africa 70 - V.I.P. (Vagabonds In Power)
Fela Ransome-Kuti And The Africa 70  - I No Get Eye For Back
Fela Ransome-Kuti And The Africa 70 With Ginger Baker - Let's Start
Fela Ransome-Kuti And The Africa 70 - Lady
Mos Def - Fear Not of Man instrumental
Fela Anikulapo Kuti And Roy Ayers - 2,000 Blacks Got To Be Free
Fela Anikulapo Kuti & Afrika 70 - Ikoyi Blindness
Fela Ransome-Kuti And The Africa 70 - Shakara
Fela Ransome-Kuti And The Africa 70 - Igbe (Na Shit)
Fela Anikulapo Kuti & Egypt 80 - Beasts Of No Nation
Fela And Africa 70 - Mr Follow Follow
Sandra Sings With Fela & Africa 70 - Go Slow
Fẹla And Afrika 70 – Sorrow Tears And Blood
Fela Anikulapo Kuti & Afrika 70 - Gba Mi Leti Ki N'Dolowo (Slap Me, Make I Get Money)
Fẹla And Afrika 70 – Colonial Mentality
Fela Ransome-Kuti And The Africa 70 With Ginger Baker - Black Man's Cr
Fela Ransome Kuti & The Africa 70 - Gentleman
INI - Grown Man Sport
Fela Anikulapo Kuti And Roy Ayers - Africa- Centre Of The World
Fela Ransome-Kuti And The Africa 70 With Ginger Baker - (Egbe Mi O) Carry Me I Want To Die
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fusilsapompe · 1 year
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Fusils à Pompe Radio Show Episode 14
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Pour cette fois, nous nous intéressons à la nouvelle scène très prometteuse de Tallahassee, La froideur de GMO Stax de Detroit mais également une explication du phénomène de NBA Youngboy et un focus sur le son de Louisiane à travers Flagboy Giz. Un petit pas de côté également à Los Angeles pour revenir sur l'excellent début d'année de Big Sad 1900 et plein d'autres choses. #RIPNEM
Lien Mixcloud
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fusilsapompe · 1 year
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"Indian Summer", Denzel Macintosh
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L’orage cessa d’un coup et un silence étrange s’ensuivit. Le ciel était maintenant couvert de nuages pâles, pareils à des voiles légers. Et sur les cimes, l’or à l’ambre se mélange, pour annoncer l’été indien. Pour retrouver ces teintes orangées de fin d’été, la douceur du soleil de septembre et vibrer de tous les sens, Indian Summer de Denzel Macintosh - treize pièces pour oiseaux seuls, peu pressés d’émigrer vers les grands lacs du Sud - est disponible à l’achat au format K7.
Quelques exemplaires sont en vente au restaurant Gumbo Yaya (Paris 10ème), d’autres sur le site de Pain Perdu.
Ecouter Indian Summer
Acheter la K7
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fusilsapompe · 1 year
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BEST OF 2022
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Cela ressemble à une vieille rengaine se perpétuant depuis une bonne décennie : Le R&B serait en perdition depuis des années. Certains sur les réseaux sociaux n’hésitent pas à invoquer les légendes pour remettre de l’ordre dans ce genre musical paraît-il à la dérive. Nous assistons donc à l’émergence d’un mouvement semblable au Real Hip-Hop, mouvement de vieux aigris qui expriment une aversion aux nouvelles formes musicales. En réalité, proclamer que le R&B est en danger de mort est tout bonnement grotesque. Ce cru 2022 au contraire, nous a prouvé que ce genre musical reste le plus excitant et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Libéré de la dictature des chiffres de vente, il a réussi à se renouveler avec une facilité déconcertante. Avec ces bases saines, il est plus simple d’ouvrir tous les champs des possibles et tenter d’innover en paix.
Originaire d’Atlanta, une ville si importante pour le R&B, Flwr Chyld  a suivi le chemin naturel pour se faire connaître, en proposant ses compositions à des artistes triés sur le volet. En parallèle, il a remarquablement occupé le terrain, sortant des singles qui ont fait mouche. La consécration viendra rapidement avec la sortie de son premier EP «Iridescent Luv » où il étale son sens mélodique développé. Un parcours conclue avec la sortie de son remarquable premier album, grandement inspiré par les Neptunes de l’ère The Clones, avec cette recherche constante de bridges chère à Pharrell Williams. Le jeune musicien laisse deviner une marge de progression conséquente et pourrait être un artiste qui compte dans un futur proche.
Le Suédois Sebastien Mikael est déjà bien connu depuis une décennie et notamment grâce la sortie de son premier album « Speechless ». Il revient après deux ans de silence avec un EP très court mais permet de montrer qu’il n’a pas perdu de son talent. Espérons toutefois que ce projet soit le signe d’un album plus conséquent en 2023.
Citons également le formidable « Tunnel Vision » du Britannique Reuben James qui s’est adjoint les services de la fine fleur du jazz représentée par CARRTONS, Conor Albert, Gareth Lockrane ou son compatriote britannique Tivon Pennicott, excellent au saxophone. Il s’impose définitivement comme l’un des meilleurs albums de l’année écoulée.
Ravyn Lenae a montré tous les espoirs placé en elle étaient justifiés avec « HYPNOS », premier album étourdissant musicalement qui part dans tous les sens tout en gardant avec une cohérence déconcertante. On passe d’un morceau uptempo à une ballade avec guitare sèche sans perdre le sens du disque qui s’avère dense et varié. L’une des plus belles révélations de l’année écoulée.
Beyoncé a étonné son monde avec « RENAISSANCE », disque dédié exclusivement aux pistes de danse avec des sonorités empruntés à la House de Chicago et le Disco. Bien aidé par The-Dream qui a pris une bonne dose de jouvence de l’Abbé Soury pour cet projet, cet excellent album prouve que la chanteuse originaire de Houston  a toujours cette envie de dérouter l’auditeur et personne ne va s’en plaindre. Difficile de comparer « RENAISSANCE » avec « Honestly, Nevermind » de Drake bien qu’il ait choisi de d’emprunter le même chemin teinté de House pour son dernier solo en date, fait pâle figure et illustre l’état du rap commercial complètement à la ramasse.
Quand la vertu cardinale est la qualité musicale et non les chiffres de vente, le R&B s’impose comme le genre musical le plus excitant et ce n’est pas prêt de s’arrêter avec les futurs albums prévus en 2023 de Kelela, SiR, l’impressionnant Devin Morrison auteur d’une année complètement folle avec sa série de projets instrumentaux nommée Dream Lobby ou NxWorries, ressuscité pour notre plus grand plaisir par Anderson .Paak et Knowledge après des années de brouilles.
Detroit continue son bonhomme de chemin jusqu’à redevenir la scène la plus importante de rap régional. Après quelques années de domination sans partage de Los Angeles, la mort de Drakeo The Ruler, locomotive vertueuse de cette scène a été vécue comme un véritable traumatisme et la Californie a visiblement besoin de temps pour se relever de ce coup de massue. La plus grande ville du Michigan a donc réussi un retour remarquable grâce en grande partie à la bonne santé des plus gros rappeurs locaux comme Bandgang Lonnie Bands et Babyface Ray. S’ajoute à cela une nouveauté qui s’est imposée tout au long de l’année. Pendant des années, les thèmes des rappeurs de Detroit se sont concentrés sur des techniques de scam, la violence inhérente à ce territoire mais en excluant le poids du traumatisme des drames humains. L’envie d’introspection s’est visiblement imposée chez à peu près tous les rappeurs originaires du Michigan. Cela donne des projets plus consistants et fendre l’armure permet des choix musicaux plus variés qui donnent un surplus touchant aux sonorités glaciales de Detroit.
Skilla Baby, jeune rappeur et  accessoirement protégé de Sada Baby a étonné avec « Detroit Raised Me », album triste où il rend hommage à des proches disparus. Il y aborde également ses soucis judiciaires mais également la rue où il a grandi. On a parfois l’impression d’entendre le légendaire The Jacka sur certains morceaux.
Il suffit d’écouter l’exceptionnel « RIP, Pt. 1 » de Babyface Ray, morceau hommage pour les disparus mais aussi un message d’espoir pour la nouvelle génération représentée par son fils pour comprendre qu’un changement s’est opéré dans cette ville meurtrie par la violence. Bandgang Lonnie Bands va définitivement confirmer cette sensation en proposant l’un des plus grands projets rap de cette année 2022 avec le sidérant « Scorpion Eyes ». On reprochait aux rappeurs de la scène de Detroit de ne pas s’ouvrir assez, on peut dire pour cette fois que Lonnie a choisi de déverser tout ce qu’il a dans le cœur dans un album digne d’une psychanalyse sur les plaies mentales d’un territoire en proie à la violence extrême. Une œuvre qui restera sans aucun doute dans l’histoire, on reste estomaqué par cette ambiance froide et lugubre, absolument incontournable dans Scorpion Eyes. Un opus définitivement à part et à ranger à côté de Manger On McNichols d’un certain Boldy James.
Est-il possible de trouver un terme pour qualifier l’année complètement folle de Boldy James véritablement touché par la grâce depuis 3 ans ? Les innombrables projets communs avec entre autres Futurewave ou Nicholas Craven nous laissent sans voix devant tant de qualité délivrée par le rappeur. Il semble qu’il n’a pas du tout comme projet de ralentir en 2023 en nous annonçant sans pression un album composé de beats produits par J. Dilla !
Il faut revenir quand même sur l’année rap de Los Angeles juste pour Ralfy The Plug, frère du regretté Drakeo The Ruler qui a repris le flambeau avec une année remplie mais avec des projets à la qualité inégale. OTM, duo de rappeurs choyés également par Drakeo ont montré de belles promesses avec deux albums marquants. Qu’en est-t-il de Remble, star en devenir mais qui semble souffrir des embrouilles obscures avec la Stinc Team ? L’avenir le dira et surement en 2023.
Comment évoquer 2022 et ne pas revenir sur le retour de Kendrick Lamar ? Absent depuis 5 ans, le rappeur de Compton revient avec un opus dense, boiteux musicalement mais toujours fascinant sur la forme. On reste impressionné par tant de liberté créative, la variété des thèmes abordés les fautes de goût inhérentes à la sincérité du propos. Qu’on trouve son album pédant ou magnifique, il faut reconnaître la puissance de Kendrick Lamar qui s’impose comme le meilleur artiste musical en 2022. Absolument personne à part lui, peut offrir une œuvre aussi complexe malgré tous les défauts du monde. L’un des rares artistes qui nous pousse à revenir sur ses projets dans l’espoir de mieux saisir ces choix artistiques vraiment à part.
Le moment de l’année restera le suicide assisté de Kanye West. Se sentant visiblement poussé des ailes ou peut-être dans un exercice d’autodestruction périlleux, le rappeur originaire de Chicago ne sera plus en mesure de nous proposer un seul projet et tant mieux ! Celui qu’on surnomme Ye ressemblait à cet l’arbre qui cache cette vaste forêt rapologique, enkystée dans une médiocrité ambiante depuis tant d’années. Avec sa disparation irréversible du monde musical, le rap doit se servir de cette opportunité tombée du ciel pour se renouveler de manière urgente et oublier les excès en tous genres qui ont caché la faiblesse artistique de Kanye West depuis trop longtemps. La fin de carrière de Kanye West est peut-être cette chance inespérée, venue de nulle part pour espérer le début d’un nouveau cycle.
A travers de vidéos enregistrés où ils reprennent les morceaux cultes d’MF Doom dans une chambre d’ado et avoir répondu favorablement à une invitation par Thundercat pour une prestation live avec Ariana Grande, le duo DOMi & JD Beck ont montré tout le potentiel effarant qui pourrait les mener à un succès certain. Anderson .Paak a remporté la mise pour produire leur tant attendu premier album. Entourés d’un casting XXL (Thundercat, Snoop Dogg, Mac DeMarco, Herbie Hancock ect…), ce duo curieux sur le papier (DOMi est originaire de Nancy, JD Beck de Californie) montre que toutes les attentes sur eux étaient bel et bien justifiées. Leur premier album nommé « TiGHT » fait ressortir à la perfection les prouesses techniques que ce soit au piano et basse simultanément (!) avec DOMi qui a fait ses classes au prestigieux Berklee College de Boston et JD Beck protégé du band d’Erykah Badu avec son jeu de batteur digne d’un alien venu d’une planète méconnue. La présence du légendaire Herbie Hancock dans « TiGHT », lui qui s’est imposé comme le musicien le plus inspirant de la nouvelle génération du jazz est une sorte de passage de flambeau à ces mioches immatures et décomplexés mais si talentueux.
L’album jazz de l’année est sans doute le premier opus de KingKlavé et accessoirement, leader du groupe (U)nity. Le batteur américano-cubain a délivré un savant mélange avec comme base la musique cubaine mélangée à peu près tous les genres musicaux qui font l’actualité en 2022 donc bien évidemment le rap. L’héritage de Cuba s’exprime par l’omniprésence des congas ou la Quijada, le tout mélangé avec des rythmiques déstructurées empruntées au légendaire J. Dilla qui plane comme un fantôme à travers les percussions inspirés de KingKlavé. A noter la liste d’invités étourdissante avec la présence du claviériste DJ Harrison, le célèbre Pino Palladino qu’on ne présente plus mais aussi son fidèle ami Javier Santiago. Ce formidable disque est aussi éminemment politique et imprégné par cet héritage insulaire qui rend cette musique si particulière et fascinante. Que Viva Cuba Libre !
Sélectionné par K7 ! Records pour être l’acteur de leur série culte DJ-Kicks, Theo Parrish a décidé de rendre hommage à la scène de Detroit, toujours aussi vivante et peu importe le genre musical. Il nous offre donc un voyage long de 19 titres sur la variété musicale de cette ville si importante pour la musique. Le magnifique short film réalisé par Kashira Downrigde nous permet de rencontrer les artistes invités par Theo Parrish. Devant son piano, Ian Fink qui a contribué à cette compilation tente une explication de la scène de Detroit en citant quelques genres musicaux afro-américains dont la techno. La réalisatrice fait un choix de mise en scène plein de sens. Elle interviewe les protagonistes chez un disquaire, entourés de disque de Ronnie Laws et Ramsey Lewis, dignes représentants du jazz des années 60 et 70. C’est comme pour illustrer que la techno est un genre musical avant tout afro-américain. C’est une mise au point salvatrice pour cette ville qui a tant donné pour la musique noire. 
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Damencio vs. 2022
RAP
LOS ANGELES
Earl Sweatshirt – SICK !
ComptonAsstg – The Separation
OTM – Off The Mussle
K7TheFinesser – 032 ForEver
$peedyyy – King of South Central 3
Ralfy the Plug – Pastor Ralfy 2
Rob Vicious – Fearless
Donny Loc – Still Skandalous
Glockboyz Teejaee – Rap Good As Hell Vol. 2
R3 DA Chillman – Bling Bling Boy
Guapelupe – Rich Crip’n & Trip’n
AFN Peso – The Real Thing II
$tupid Young – Mixed Emotions
Ralfy The Plug – Most Consistent
Vince Staples – RAMONA PARK BROKE MY HEART
Swifty Blue, Peysoh & MoneySign Suede – Grimey Park
Seafood Sam – Something for the Sunrise
OTM – Cold Demons
Kendrick Lamar – Mr. Morale & The Big Steppers
Glockboyz Teejaee – Wack Summer
Young Bull – Bulls Eye
JoogSzn – Where’s Joog?
Ahwlee – FTRS
MoneySign Suede – Parkside Baby
BlueBucksClan – Clan Way 3
Big Sad 1900 – Welcome To Los Angeles: The Truth
GoodFiness – 4th Quarter Music
Fenix Flexin & Cypress Moreno – Tour Files EP
$tupid Young – Life We Choose
CHICAGO
LUCKI – FLAWLESS LIKE ME
Valee – Vacabularee
The Cool Kids – BEFORE SHIT GOT WEIRD
The Cool Kids – BABY OIL STAIRCASE/CHILLOUT
DETROIT
Shaudy Kash – I Can’t Make This Shit Up
Shaudy Kash – Ghetto Heartthrob
Babyface Ray – FACE (Deluxe Version)
Babyface Ray – MOB
Quelle Chris – Deathframe
Baby Money – Easy Money
OTM & Drakeo The Ruler – Long Live Drakeo
BabyTron – Megatron
Babys World – Have Money, Have Heart
Bandgang Lonnie Bands & Shredgang Mone – Shottas
Shaudy Kash & Top$ide – On The Yeah Side
Skilla Baby – Detroit Raised Me
Bandgang Lonnie Bands – Scorpion Eyes
Peezy – ONLY BULT 4 DIAMOND LINKS
Wrld Tour Mafia – TOURMANIA
Boldy James – Real Bad Flights
Boldy James & Nicholas Craven – Fair Exchange No Roberry
Baby Smoove – Im Still Serious 2
Shaudy Kash – Scream
Top$ide – Lost Files
Boldy James & Futurewave – Mr. Ten08
G.T. – Money Counter Music
Bandgang Lonnie Bands – Creatures In Paris
Boldy James & Cuns – Be That as It May
Ghetto Baby Boom – Ghetto Mode
STOCKTON
MoneyMonk – Morals Over Fame
Young Slo-Be – Slo-Be Bryant 3 (Deluxe)
Haiti Babii – Trap Art II
Young Slo-Be – Southeast
ATLANTA
Tony Shhnow – Kill Streak 2 (Deluxe)
FKi 1st – LAST PLAYER ALIVE (Deluxe)
Young Nudy – EA Monster
SahBabii - LeakOut
NEW-YORK
billy woods – Aethiopes
Rx Papi & Top$ide – Dope Deals & Records Sale, Vol. 2
Roc Marciano & The Alchemist – The Elephant Man’s Bone
MIKE – Beware of the Monkey
NEW ORLEANS
Curren$y & The Alchemist – Continuance
FLINT
Rmc Mike – Junior Season
BAY AREA
1100 Himself & Mitchell – 2 Headed Goat
Stunnaman02  – Healthy Gas
Mitchell – Soul Train
Chippass – Still Here
DaBoii – Can’t Tame Up
Lulbearrubberband & Trifln’ – Best Friends with Gorillas
Lil Pete – Deeper Than Rap
Scando The Darklord & Mitchell – Blade Talk
DaBoii – Onna Gang
MIAMI
Kodak Black – Back For Everything
VIRGINIA
Fly Anakin – FRANK
Pusha T – It’s Almost Dry
WASHINGTON DC
redveil – learn to swim
HOUSTON
Sauce Walka – Sauce Beach Florida
Sauce Walka – Sauce Ghetto Gospel 3
LOUISVILLE
EST Gee – I Never Felt Nun
SACRAMENTO
Mozzy – Survivor’s Guilt
GARY
Freddie Gibbs - $oul $old Separately
R&B/FUNK/SOUL
New Flava Volume One
Amp Fiddler  - Energy Remixes
Erin Buku – Lessons In Love
Moonchild – Starfruit
Khruangbin & Leon Bridges – Texas Moon
Robert Glasper – Black Radio III
Orion Sun – Getaway
Alex Isley – Marigold
Kaelin Ellis – THE FUNK WILL PREVAIL
Reuben James – Tunnel Vision
Ravyn Lenae – HYPNOS
Jean Carn, Adrian Younge & Ali Shaheed Muhammad – My Mystic Life
Allysha Joy – Torn: Tonic
Lewis Taylor - NUMB
Ivusm – Accelerate
Lil Silva – Yesterday Is Heavy
Steve Lacy – Gemini Rights
Jitwan – Third
Sidibe – Diamond in the Desert
SAULT - 11
Stimulator Jones – Round Spiritual Thing
Melodiesinfonie – We Gonna Be Ok
Sunni Colón - JúJú & The Flowerbug
Cory Henry – Operation Funk
Otis McDonald – SUMMER
Beyoncé - Renaissance
Blood Orange – Four Songs
MonoNeon – There Goes That Man Again Turning Water into Gin & Juice
Devin Morrison – Dream Lobby Vol. I, II, III, IV, & V
Charles Stepney – Step on Step
Cody Currie – Lucas
Reggie B – Tinky’s Jam
Fwlr Chyld – Luv N Chaos
Sebastien Mikael – PHILEO
Contour – Onwards!
Nick Hakim - COMETA
James Tillman – Magic City Thrill
dreamcastmoe – Sound Is Like Water
Doobie Powell – Alive
River Tiber – Dreaming Eyes
Phony Ppl – Euphonyus
Darius - OASIS
JAZZ
Jonny Tobin – Together
Immanuel Wilkins – The 7th Hand
Greg Spero – The Chicago Experiment
Fazer – Plex
Blue Lab Beats – Motherland Journey
Makaya McCraven – In These Times
Rob Araujo – Digilog I
Cisco Swank – Some Thing Take Time
Brian Auger – Search Party
Sly5thAve & Roberto Verástegui – Agua de Jamaica
Jimpster – Birdhouse
Laurent Bardaime & Tigre d’Eau Douce – Hymne au soleil
CARRTOONS  - Homegrown
FloFilz – Close Distance
daniel hayn, Israel Strom & Noah Denton – Database
Bobby Sparks II – Paranoia
Ludivine Issambourg & Antiloops – Supernova
Paul Grant – Thursday EP
Gianni Brezzo – Tutto Passa
Antoine Berjault – Chromesthesia
Kaidi Tatham – Galaxy
Theo Croker – LOVE QUANTUM
Nikitch & Kuna Maze – Back & Forth
Underground Canopy – Séquences
Kaidi Tatham – Don’t Rush The Process
DOMi & JD BECK – NOT TiGHT
Lorenzo Morresi & Tenderlonius – Cosmica Italiana
Kokoroko – Could We Be More
Emma-Jean Thackray – Yellow (Deluxe)
Brian Jackson – This is Brian Jackson
Kansado – Guaguansoul
Ryan James Carr – Semi-Permanent
Butcher Brown – Butcher Brown Presents Triple Pley
Zeigeist Freedom Energy Exchange – Sci-Fi Jazz Directions
KingKlavé – KingKlavé
Lo Greco Bros – Infleuncias Latinas
Mansur Brown – NAQI Vol. 1 & 2
Robohands – Violet
Lord & Dego – Lord & Dego
Oscar Jerome – The Spoon
Underground Canopy – Uncut Gems
Ezra Collective – Where I’m Meant To Be
Sol Set – Olá de Novo
‎Chino Corvalán – Endless Era
Myele Manzanza – Crisis & Opportunity, Vol 3: Unfold
Denzel Macintosh – Indian Summer
ST4RTA - ST4RTASFEAR
JK Group – Rising
Vooo – Heartstrings
The BREED – The Art Of Chilling, Vol. 2
Nicole McCabe, Vooo & 10.4 Rog – Orbit
Vooo – Same Old
Ryan James Carr – Semi-Permanent
TECHNO/HOUSE
Kareem Ali – The Ballad Of Mister Shine
Suff Daddy – Basically Sober
Kerri Chandler – Lost & Found EP Vol. 1
Space Ghost – Private Paradise
Space Ghost & Teddy Bryant – Heaven Sent
Sampology – Regrowth Rearranged
SKYGAZE – Astral Trip
Elusive – Stimuli
Byron The Aquarius – Shroomz, Guns & Roses
Ron Trent – What Do the Stars Say to You
Henry Wu – Phone Call/Know Betta
Benedek – Zebrano
Byron The Aquarius – Akira EP
Zopelar – Charme
Theo Parrish – DJ Kicks : Theo Parrish
Specter – Front & Center
Meftah – Life-Like
Specter – Ironside
Waajeed – Memoirs of Hi-Tech Jazz
DJ Aakamael – The Hardbody Project
Fred P – Out All Night
Linkwood – Stereo
Jon Dixon & Jimpster – Vocal Sessions, Vol. 1
Fred P – Abstract Soul
Disruptive Pattern Material, De'Sean Jones & Jon Dixon – Foundation EP
Autres
Vieux Farka Touré & Khruangbin - Ali
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TUEGIN' IN 2022
OTM "Off The Muscle" Sauce Walka "Drill Spill" Lil Pete "Deeper Than Rap"
Ghetto Baby Boom "Ghetto Mode" R3 Da Chillman "Bling Bling Boy" Band Gang Lonnie Bands "Scorpion Eyes" Shaudy Kash "Young CBF" GMO Stax "Youngest N Charge" Babyface Ray "MOB" Shaudy Kash "I Can't Make This Shit Up"
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Hector 2022 Top Songs
French Montana "Blue Chills"
Pusha T "Diet Coke"
Nessbeal "Criminelle Balade"
Seiji Oda "Wake Up"
Saba feat Krayzie Bone "Come My Way"
Seafood Sam "Dayton 88"
Larry June "Corte Madera, CA"
Fatlip, Blu, GBA, Hemlock Ernst Ras Kass "Good For The Soul"
Kamaiyah feat Da Boii "F.W.I"
Youngboy Never Broke Again "It Could Go"
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9 notes · View notes
fusilsapompe · 1 year
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Karma & Energy : A Lonnie Bands Interview by Tuego
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J'arrive à 18h30 dans un hôtel du nord de Paris, un de ces lieux modernes où se mêlent bar, restaurant et salle d'attente dans une ambiance tamisée et design. J’entre dans le hall au moment ou deux femmes sortent pour fumer une cigarette. A droite le bar, derrière un restaurant, devant moi des tables hautes en longueur où des clients assis sur des tabourets sont visiblement en train de profiter du WIFI de l’hôtel. Pas un lieu désagréable pour télé-travailler à vrai dire. Je me dirige vers ce qui semble être la salle d’attente de l’hôtel. J’aperçois un jeune noir assis sur un canapé, absorbé par son téléphone. C’est Onfully, jeune rappeur qui gravite autour de Lonnie, qui ne doit rapper que depuis quelques années seulement. Il accompagne le Bandman lors de son séjour à Paris. Je l’interpelle brièvement et lui explique pourquoi je suis là. On essaie de prendre l’ascenseur pour aller dans leur chambre d’hôtel mais il n’a pas la carte qui permet de l’activer. Il passe alors un coup fil « Tell Bandman somebody’s here for him », puis me dit qu’il va arriver dans quelques instants. Il me demande ce que je cache dans mon sac : Rien d’autre qu’une petite bouteille de Christaline, un calepin sur lequel j’ai noté mes questions et un parapluie. Quelques minutes plus tard Lonnie arrive. On se sert la main et on monte dans l’ascenseur. On entre dans la chambre, un troisième rappeur qui s’est joint au voyage est présent, Hitta J3. Il regarde des vidéos de stand up sur son téléphone. Lonnie s’excuse du désordre (« Sorry it’s a bit janky ») et me propose de faire l’interview sur le balcon. Effectivement c’est un peu le bordel, mais rien de choquant. J’attends quelques minutes sur le balcon. De là-haut on peut entrevoir tout Paris. Il fait encore un peu jour. Il se sert un verre, enfile une cagoule et me rejoint sur le balcon. « Oh, let me grab my cigarettes ». C’est bon, c’est parti …
C’est la première fois que tu es à Paris j’imagine ?
Première sortie du pays même, j’ai eu mon passeport deux jours avant d’embarquer pour ici.
Alors qu’est-ce que tu penses de la France pour l’instant ? Tu as eu le temps de faire quoi ?
J’aime bien. J’ai vu la Tour Eiffel, j’ai traîné avec quelques filles, j’ai fait un peu de studio, rencontré des artistes français.
Qui ça ?
Bu$hi, Manast, j’ai pas retenu tous les noms… Et Brodinski, que j’avais déjà rencontré à L.A.
Ah oui, il est connu aux USA, non ? Il a fait pas mal de choses, je ne sais pas si c’est sorti mais, avec ZMoney non ?
Oui, avec ZMoney, avec Shoreline Mafia.
Et avec Hoodrich Pablo Juan ? Je crois qu’ils ont un EP ensemble. Mais on a jamais entendu ce qu’il a fait avec ZMoney, ça devait être une tape je crois…
Ah oui, et c’est jamais sorti ?
Pas que je sache en tout cas. Sinon, j’étais au concert vendredi…
Ah, alors tu as aimé ?
Oui, très bon.
Merci
Je ne vais pas à beaucoup de concerts en vrai, mais j’ai apprécié. Comment tu as trouvé le public français ?
J’ai adoré. J’ai vraiment été touché de les entendre crier mon nom. Ça m'a presque mis la larme à l’œil…
Tu penses revenir alors ?
Bien sûr, obligé.
Pour un plus gros show avec plus de monde peut-être. Qui t'emmènerais si l’occasion se présentait ?
Tout le Bandgang
Tu es en contact avec tous, toujours ?
Oui, on est une famille. Moi, Javar, Biggs, on est vraiment cousins. Par le sang.
Ok, j’ignorais ça.
Et Paidwill et Jizzle, on a grandi avec eux. Depuis qu’on a sept ou huit ans
Dans le sous-sol de Biggs, là où tout a commencé
Le sous-sol de Biggs ! Exactement ! Putain t’es bien renseigné !
Et tu penses pouvoir faire le même genre de concert dans d’autres pays d’Europe, faire une tournée peut-être ?
J’aimerais aller à Londres. Et là je viens de découvrir que j’avais beaucoup de fans au Panama…
Qui l’aurait cru ?
Qui l’aurait cru…
Tu savais que tu avais des auditeurs en France ?
Je l’ignorais. J’ai compris que j’avais des fans en France quand on m’a proposé de venir ici. Merci à Eddy.
C’est lui qui a organisé ta venue ici ? Comment ça s’est passé exactement ?
Il m’a envoyé un e-mail. M’a demandé combien je voulais. J’ai dit que je prenais rien pour le concert s’ils payaient pour le reste. Parce que jusqu’au bout, j’étais nerveux, jusqu’au show. J’étais pas sûr que les gens écoutent vraiment ma musique ici.
Mais maintenant t’es rassuré ?
Oui, complètement.
Récemment tu as sorti Scorpion Eyes. Incroyable album. Pour moi ton meilleur, très personnel, sans invité, les productions sont folles…
… et j’ai fait l’enregistrement, le mix et le mastering seul, moi-même.
Oh tu as tout fait seul ? Ça tue. C’est la première fois que tu le faisais ?
Non, je m’enregistre souvent seul. Creatures In Paris, encore. Je l’ai enregistré seul, en même pas une journée…
Motivé par ta venue ici ?
Le voyage m’a inspiré oui, et je voulais montrer aux gens d’ici que l’amour est mutuel.
Pour Scorpion Eyes, comment s’est passé l’enregistrement exactement, comment t’as pensé l’album ? Est-ce que ce sont des chansons mises de côté au fil du temps parce qu’elles avaient quelque chose en commun ?
D’abord, j’ai écrit la chanson Scorpion Eyes. Je voulais la garder pour un album qui s’appellera Biggest Creature, mais que j’ai préféré repousser pour en faire mon prochain véritable album. Mais je tenais vraiment à cette chanson. Je vivais des choses particulières à l’époque. Tout ce que j’avais c’était mon studio portable, je devais beaucoup bouger d’un endroit à l’autre. Alors, j’ai enregistré une bonne partie de l’album en bagnole.
Genre dans un bus ?
Nan dans une petite voiture. Donc je devais toujours m’assurer que l’ordinateur était bien chargé. Et puis je me suis remis à écrire.
C'est-à-dire ? Que tu n’as rien improvisé ?
C’est la première fois que je ne freestyle pas depuis AntiSocial. C’est pour ça que les gens comparent beaucoup Scorpion Eyes à AntiSocial.
Ah oui, ta première tape. Ou peut-être la deuxième.
Ma première tape en solo. AntiSocial
Avec la chanson Narcotics dessus. C’était ma préférée sur la tape.
Comment ? Ah Narcotics ! Wooooooooow, tu connais ça !
Après l’avoir découverte, j’espérais que ce serait vraiment le type de chanson, la voie que tu prendrais… Ça été le cas, donc c’est cool.
J’ai arrêté d’écrire après ça, je me suis mis à faire uniquement du punch in parce que j’avais pris la grosse tête. Puis les années avançant, je réalise qu’il y  a un million de rappeurs, et que je dois pouvoir me démarquer même comme lyricist.
Ok ! On sent vraiment que c’est différent de tes autres albums. Pas seulement du point de vue des textes, même émotionnellement. T’es pas dans la vantardise - pas que tu sois vraiment dans ces trucs là - mais c’est vraiment du rap pour ressentir plus que pour montrer. C’est sombre, et ce que j’en retiens, c’est l’idée que le rap, le succès, s’avèrent ne pas être ce à quoi on s’attend au départ : c’est autant une malédiction qu’un cadeau, que le succès vient avec un arrière goût…
Mais c’est exactement ça.
En arrière-plan, il y a aussi ce point positif, cet espoir, que représentent tes enfants, le fait d’être un père de famille…
Avoir des enfants est une bénédiction. Maintenant, quand je m’apprête à faire un truc bête, je pense à eux. Si je suis plus là, c’est d’abord eux que ça affecterait. Donc le dilemme devient : est-ce que je vais laisser la rue prendre mes enfants ? La réponse est non.
On ressent vraiment ce cheminement dans la tape.
C’est parce que je veux avancer, je veux approfondir mon message. Je dois être meilleur, plus fin, pour que tout ce dont je parle prenne fin. Si tu vois ce que je veux dire. Je ne suis pas là pour transmettre un message comme le ferait Kendrick Lamar par exemple, mais je me dois d’être plus profond pour les enfants qui... Enfin, j’essaie de trouver cet équilibre dans ma musique. Parce que tout ça est d’une certaine manière lié à la réalité. Je veux qu’on comprenne que si ce dont je parle est arrivé, ça pourrait arriver encore. Parce que dans la rue il n’y a pas trente-six issues possibles. Moi j’ai réussi à m’en sortir, mais ce n'est pas le cas de tous. On ne peut pas tous revenir de ça. Je pense qu’il y a une force supérieure qui nous y maintient. Une chose qui n’est pas humaine.
Puis même si tu arrives à te lancer dans la musique par exemple, fais en sorte que ton truc soit carré avant de te lancer, fais en sorte de réfléchir à ce que tu vas dire, ce que tu vas faire, et garde le contrôle de ta carrière… On est jamais à l'abri d’un retour de flammes. L’argent ne protège pas de tout dans notre milieu. L’argent peut même tout rendre infernal. Elle peut même aggraver tes pires traits.
Quand tu parles de savoir ce que tu fais quand tu entres dans le business de la musique… La plupart du Bandgang est managée par Poody c’est ça ?
Oui. C’est le boss du label, TF.
Label sur lequel sont sortis quasiment tous les albums du Bandgang.
C’est mon frère de sang. Même mère.
Oh ok. A quel point t’a-t-il aidé pour toute cette partie business ?
Il m’a littéralement tout appris. J’ai suivi tout ce qu’il m’a enseigné, et l’applique aujourd’hui pour mon propre label, AntiMedia
Ah oui, les dernières sorties sont dessus. Et tu penses sortir des albums d’autres artistes ? Onfully, The Big Homie, Godfather,TeeJaee peut-être ?
Oui. Mais je les laisserai prendre leurs propres décisions. Je veux pas d’histoire de contrat, je veux pas de leur argent. Je les aiderai sans contrepartie. Ce sont comme mes frères, je veux juste les voir sortir de la rue.
Comment tu les as connu ?
On a grandi avec eux. C’étaient nos petits frères, on a grandi dans les deux mêmes rues. Mark Twain et Strath More. Tu vois, elles ont donné leurs noms à deux chansons de Scorpion Eyes. Les membres du Bandgang viennent surtout de Mark Twain, et sur Strath Mo’ c’était beaucoup le Shredgang. On n’avait personne, on n’a pas eu d’autres choix que d’être proches. On est une famille. Même si on se bagarre tout le temps.
Comme dans toutes les familles ! Il y a une personne dont j’aurais aimé qu’on parle, c’est Boldy.
Boldy James. C’est mon oncle.
Oncle, genre de sang, vraiment ?
Non, pas de sang.
Oh ok, c’est le Big Unk’. Tu peux me parler un peu de votre relation, comment vous vous êtes connus ?
Il est comme un mentor pour moi. C’est quelqu’un qui s’intéresse véritablement à moi. Quoi qu’il puisse m’arriver, il est toujours présent. Quand mes démons prennent le dessus, il est l’un de ceux sur qui je peux le plus compter.
Vous avez grandi ensemble ou tu l’as connu plus tard ?
Je l’ai connu quand j’ai commencé à rapper. Il avait déjà une petite notoriété à Detroit avec les Bully Boys, il était le plus jeune du groupe. Ca fait longtemps qu’il est là, même s’il commence seulement à gagner en reconnaissance. C’est grâce à tout ce que fait Griselda. Le mouvement autour d’eux, c’est vraiment une sorte de retour au rap strictement rap. Boldy James en a bénéficié.
Sur Manger On McNichols…
Sur quoi ?
L’album Manger On McNichols. Un album qui a été enregistré il y a plusieurs années mais qui n’est sorti que récemment, produit par Sterling Toles.
Oh je suis pas sûr de connaître, il sort tellement de trucs là. C’est celui avec Double Hockey Sticks dessus ? Ou non, ça c’est Bo Jackson, c’est le dernier que j’ai écouté, avec Alchemist.
Attends, je te montre. Celui-là. On peut faire pas mal de comparaisons entre ce disque et Scorpion Eyes.
Oh, il faut que je l’écoute.
Il le faut. C’est un des meilleurs albums, point, dans mon livre.
J’écoute très peu de musique en ce moment. Pour rester pur au moment où je travaille sur mes chansons, pour prendre le moins de choses à d’autres. Je m’occupe en regardant quelques vidéos, je passe du temps avec mes enfants, j’enregistre ou je m’intéresse à l’histoire. C’est tout.
Quand tu parles d’histoire, tu lis des livres, regarde des documentaires ?
Les deux. Récemment je lisais Art of Influence…  Mais je me suis pas mal intéressé à l’histoire de la Grande Bretagne… Comment ils ont bâti toutes leurs richesses grâce à l’esclavage. Parce qu’à l’école, on n’en parle un peu mais ils ne nous disent pas tout, on va pas au delà des guerres et ce genre de choses. On ne dit pas que la couronne est bâtie sur l’esclavage, que les joyaux, notamment certains bijoux à plusieurs dizaines de millions de dollars, ont été volés à l’Afrique. Je l’ignorais en tout cas. C’est pour ça que je te disais que je veux aller au Royaume-Uni après.
Tu as des comptes à régler.
Je veux leur demander d’où est-ce que vient tout ce qu’ils ont.
Je reviens à Boldy. Est-ce qu’il pourrait y avoir un album commun ?
Bien sûr, on en a déjà enregistré la moitié.
Génial. Ça sortirait quand ?
Quand ce sera prêt. Mais j’aimerais qu’il s’adresse à mes auditeurs. En fait, je n’ai pas l’intention de devenir une méga star, donc tout ce que je fais, je veux que ça plaise à la même base de fans. Si quelque chose au-delà arrive, je veux que ça soit de manière organique, je ne vais chercher personne, je m’adresse d’abord à ceux qui s’intéressent vraiment à moi. Je veux que tu viennes à mes concerts parce que tu sais que j’ai des bonnes chansons, parce que tu aimes vraiment ma musique. Et j’y tiens vraiment, parce que je pars de rien, et j’aurais pu rester un moins que rien, mais la musique m’a sauvé. Ca m’a aussi apporté d’autres soucis c’est sûr, mais j’en suis le seul responsable, et j’avance sur ces choses là… Parce que je suis plus le gamin que j’étais.
Aujourd’hui tu as 27 ans. Quand est-ce que ça a commencé à marcher pour toi ?
A 16 ans.  Quand on est arrivé avec le BandGang. Avec mes cousins. Moi, Biggs, Paid, Javar. L’idée est venue de Biggs, on était à l’école, on trainait dans Mark Twain. On était plus au départ, certains sont incarcérés, d’autres doivent encore mettre leur vie à l’endroit. C’est pas simple parce que quand tu deviens rappeur, d’un coup tes affaires judiciaires deviennent de « grosses » affaires. Aujourd’hui avec la culture drill tout est plus emmêlé que jamais. La rue et le rap sont une continuité, c’est plus difficile d’en sortir complètement. Et quand tu réussis tes problèmes personnels deviennent de plus gros problèmes aussi, parce que d’un coup, les gens se mettent à oublier que tu es un être humain. Même en étant connu, il m’arrive d’avoir des mauvais jours, d’être moins bien. Je dois le gérer comme tout le monde. Pour ça, je vais méditer, faire de la musique… Mais si je reste deux, trois jours sans faire de musique, je sens tous mes démons commencer à vouloir se réveiller. Aujourd’hui dès ma première pensée démoniaque, je me dis qu’il faut que je fasse de la musique…
Et le sport ça ne peut pas t’aider aussi ?
Je viens de prendre un abonnement à la salle de sport, juste avant de venir ici ! C’est sur la to-do list de mon retour. Parce qu’après le show… j’étais vidé, je manque d’endurance.
C’était ton premier show depuis longtemps ??
Le premier depuis un an. Mon dernier était dans le Connecticut. Je devais avoir un concert avec Nudy à Phoenix ce mois-ci, mais ils ont annulé.
Pour quelle raison ?
Pas assez de billets vendus, ils avaient vu trop grand. C’était une salle de 2 500 personnes et ils ne voulaient pas perdre d’argent.
Ok. Donc, on va attendre pour cet album commun avec Boldy James, un futur classique inévitablement.
Là j’ai le deluxe de Creatures In Paris qui arrive. Avec des artistes français.
Ah oui donc vraiment la créature à Paris. En parlant de musique à venir. Tu as enregistré pas mal de choses avec Rob Vicious, de Shoreline Mafia…
Je l’adore. Il est fort comme producteur aussi. Il est trop sous-estimé.
Votre chanson LonnieVicious, c’est un classique.
LonnieVicious, je ne sais plus si c’est Rob qui a fait la prod…
Si, il y a son drop au départ « I Think The Feds is Listenin’ »…
Ah oui c’est lui alors.
The Myth sur Scorpion Eyes est produite par lui aussi.
Un album commun est-il envisageable ?
Quand le temps le permettra. J’ai vraiment besoin de faire des pauses. Entre Hard 2 Kill et Scorpion Eyes, il y a un an et demi d’écart. Je fais ma meilleure musique quand je prends mon temps, le temps de vivre, d’être inspiré.
On sent l’évolution de ta musique entre les deux. Sûrement parce que ce qui t’inspire a été maturé.
Et ça m’a amené à devenir plus personnel. Parce qu’ils parlent tous de ce qu’ils ont, de ce qu’ils ont fait, on est moins à aller dans ces profondeurs intérieures.
Quand j’étais jeune, mes deux artistes favoris étaient Tupac et Michael Jackson, les deux plus grands.
On entend l’influence de Tupac sur Scorpion Eyes.
J’ai pleuré en écrivant certaines de ces chansons. Elles me plongeaient dans des flashbacks. Mais j’essaie de trouver un équilibre, pour quand même avoir du plaisir à le faire. Ma musique est liée à l’état dans lequel je suis. Si je vais bien, je vais faire de la musique feel good… Donc si Scorpion Eyes est si spécial, c’est parce que j’ai vraiment pris mon temps pour le faire. J’ai vraiment attendu d’être dans le bon état d'esprit pour chaque titre. J’avais cinquante chansons enregistrées à la fin, parmi lesquelles j’en ai choisi seize. J’aurais aimé en mettre cinquante, mais ça faisait trop hehe.
Après avoir été si introspectif, je me suis dit qu’il fallait revenir à quelque chose de plus fun. C’est dans cet esprit que j’ai créé Creatures In Paris. J’ai voulu y mettre des chansons plus légères. Pour Scorpion Eyes  j’ai pu faire une chanson qui correspond à chacun de mes états d’esprit, c’est plus écrit, je parle de choses dont les gens n’avaient pas idée… Donc là il a fallu que j’abrutisse un peu, que je ralentisse. Parce que j’ai compris qu’en tournée, ce que j’aimerais, ce sont des choses plus galvanisantes. J’aime quand les gens connaissent toutes les paroles et quand on ressent l’amour. Je veux pouvoir sauter dans la foule, et toucher les gens.
L’équilibre entre les deux est la clé.
L’équilibre est la clé. En numérologie, mon numéro c’est le 22, deux et deux, la dualité. J’ai une chanson qui s’appelle Duality, qui sera sur mon prochain album. L’équilibre. Noir et Blanc.
Le prochain c’est Biggest Creature ?
Creature in Paris Deluxe. Et après il y a une tape avec Harry Fraud. The Ghost.
Pour « The Ghost of Dede » ?
Juste The Ghost. Parce que c’est comme ça qu’on m’appelle. Parce que je peux me retrouver quelque part, et disparaître. Je te vois mais toi, tu ne me vois plus. Et ensuite ce sera The Biggest Creature. Puis Evil Genius. Boldy m’a donné ce nom. C’est lui qui m’a donné le surnom de Biggest Creature aussi.
Oui parce qu’il est la ConCreature.
C’est le seigneur des créatures. Il m’a dit que j’étais la plus grosse créature, parce que je fais ma place partout et que je survis à tout. Je me suis fait tirer dans la tête, me suis fait braquer, j’ai perdu du monde, vu tous les gens que j’aimais finir en prison. C’est comme si Dieu me testait pour une raison. C’est aussi pour tout ça que j’ai commencé un travail sur moi, que j’ai mis un terme à mes addictions aux drogues, arrêté de boire du lean. Pour que le monde tourne en ma faveur. Si je reste négatif, je n’attirerai que des choses négatives. Si j’arrive à dépasser tous mes démons, je pense pouvoir devenir the Biggest Person…
L’énergie c’est quelque chose de réel.
Je peux toujours sentir la balle ici, quand je touche ma tempe. Tu peux la sentir. (Lonnie se masse la tempe droite avec l’index)
C’est ce qui est arrivé à Vegas ?
Oui à Vegas. Mais ça a fait de moi une meilleure personne. Même me faire braquer a fait de moi une meilleure personne. Parce que c’est quelque chose que je faisais moi même subir à d’autres avant de le vivre. Le karma c’est réel. Tu récoltes tout ce que tu sèmes. Et personne ne sera jamais là pour te dire que tu es aller trop loin, qu’il est trop tard pour revenir en arrière. Ca m’a fait me recentrer sur moi. A la fin, tout ce qu’il peut te rester c’est ton ego. Et changer permet de changer les choses et les gens autour de soi. C’est comme quand tu pries pour éloigner certaines choses. Ça fonctionne comme la prière.
Je n’ai pas retrouvé la trace de tout ça en remontant instagram, c’était quoi Rich & Dangerous Art ?
C’est ma ligne de vêtements
Mais il y avait des sortes de peintures aussi ?
Oui, ma copine est peintre. Et je m’intéresse vraiment aux arts. Quand j’en aurai le temps et les moyens, c’est dans ce monde là que tu me retrouveras. J’aimerais par exemple être capable de faire faire des statues de Paidwill et Jizzle, façon sculptures grecques, et les faire installer dans leurs quartiers. J’aimerais faire ce genre d’art comme je fais ma musique. Quelque chose de concret, que personne n’a jamais vu. Je considère que je peins avec mes mots. C’est pareil. Quand on rappe, on a des visions, qu’on met en image avec nos mots.
Et tu travailles déjà sur ces arts là ? En cherchant des artistes ou … ?
Je le faisais, mais j’ai compris que j’avais d’abord beaucoup d’apprentissage à faire, et il faut que je me concentre sur une seule chose à la fois. Parce que j’aime faire les choses moi-même, je suis un égocentrique… donc je dois pouvoir m’appliquer. C’est ça le narcissisme, on a du mal à déléguer, on veut tout faire seul, mais à la fin on est de simples hommes. Avec deux yeux, deux mains, une bouche. Mais je n’ai qu’une seule oreille, je suis sourd de l’oreille droite. Bref, je prends mon temps pour tout ça. Parce que je n’ai pas encore vraiment fait de gros sous avec le rap. J’ai jamais touché de gros chèques, jamais signé de contrat, rien. Donc ça viendra quand ça viendra. Mais ça fait déjà dix ans que je m’en sors, je suis bien capable de m’en sortir pour au moins dix de plus.
Et quand est-ce que tu reviens au beatmaking ?
J’ai produit trois titres sur le dernier, Creatures in Paris, Kray et Come Here baby.
Tu aimes ça faire des beats ?
Je dois le faire avec un producteur. Je ne sais pas programmer. Je connais les notes, sais jouer du piano, de la basse, mais j’ai besoin de producteurs pour programmer les 808 et choses du genre. Mais les harmonies, tout ça, c’est moi. Souvent je ne me crédite pas, je laisse le nom du producteur parce que souvent ce sont des gens dont je suis proche. Je suis pas le genre de rappeur à collaborer avec tout le monde, même avec les rappeurs. Quand je travaille une tape, j’ai toujours à l’esprit d’essayer de la faire sans invité. Je m’adresse à mes auditeurs, je ne suis pas là pour leur faire entendre quelqu’un d’autre. C’est moi qui doit prouver des choses, je veux que les gens voient mon art. La musique c’est personnel pour moi, c’est ma vie que j’offre au monde. D’une certaine manière je vous donne un peu de moi, vraiment.
J’ai encore quelques questions, mais plus sur certains points précis de ta carrière. Ça te va si on continue ?
Ça me va totalement si on continue, j’apprécie là, tu es la première personne dont… je m’en souviendrai. Premier vrai concert hier, et là première vraie interview. Je m’en rappellerai toujours.
Alors, l’album Street Dream Team…
Très sous-estimé…
Mais oui ! Extrêmement sous-estimé. Il est fou, avec un sacré casting.
C’est avant tout la tape de FK1st, le producteur. On a d’abord fait la chanson Street Dream Team, puis il a voulu qu’on en fasse tout un concept. J’étais ok, parce que je suis toujours partant pour pousser et mettre en avant mes proches. Mais il n’y a eu aucune promo autour du projet. C’est en partie de ma faute. J’enregistrais Hard 2 Kill à l’époque, j’étais concentré sur autre chose. Mais c’est une tape incroyable. En avance sur son temps. Moi ça m’a ouvert à d’autres producteurs, et c’est là que j’ai compris que tout le monde aimait la musique de Detroit. Qu’ils voulaient faire sonner leurs trucs comme à Detroit. Je me suis mis à bosser avec Tommy II, un producteur qui vit en Nouvelle-Zélande, qui après a bossé sur Scorpion Eyes, et ses productions, c’est comme si elles ranimaient des souvenirs, comme si elles renvoyaient à l’esprit d’origine de toute notre musique, ce qui nous a bercé, influencé : la musique de la Nouvelle-Orléans. Juvenile, Soulja Slim. Cette musique qui vraiment te prend aux tripes quand tu entends le beat. Alors quand j’ai entendu ses beats je me suis dit… putain mon Dieu, c’est ça. C’est ça le son de Detroit, et là on tient le son de Detroit international. J’ai vraiment commencé à capter plus de monde à ce moment-là, je voyais mes chiffres monter. Une fois qu’on a sorti ça, on est passé de quelques uns à trois-mille personnes qui m’écoutent en France, et aujourd’hui vingt mille qui écoutent Creatures In Paris, sept jours avant que j’arrive ici.
Il faut que je bosse sur Creatures In London maintenant, haha. C’est une bonne idée non ?
Oui. Ça pourrait être… comment on appelle ça, quand tu projettes une idée qui devient réelle…
Tu la manifeste.
Parlons de Hard 2 Kill. Pour moi c’était comme ton gros album studio, probablement le plus gros depuis K.O.D.
Oui, ou depuis AntiSocial 1.5
Ouais, mais j’ai vraiment eu l’impression que celui-ci, il y avait un noyau dur de titres travaillés pour lui, mais aussi tout un tas de chansons qui y ont été ajouté, des bonnes chansons, mais qui trainaient par-ci par-là
Et tu as absolument raison.
Pour moi c’était plus une tape. Mais après tu es venu avec Hard 2 Kill, et dès la pochette, on ressent que ton intention est de frapper fort avec celui-là. De A à Z c’est cohérent. Même si personnellement ce n'est pas mon préféré.
Ce n’est pas mon favori non plus, parce que j’étais dans un état d’esprit diabolique au moment de le faire.
Juste après l’accident ?
C’était juste après. C’est pour ça que le titre est bon. Mais ce qui est fou, c’est que c’est une idée que j’ai eue avant l’accident. Comme si de l’avoir dit, je l’avais amené à se réaliser. Je fais très attention à ce que je dis maintenant. Je n’évoque plus la mort des gens par exemple, pour éviter le retour de flamme.
C’est ce qu’on dit de Drakeo aussi, parce que dans une chanson il disait « Dieu, réserve moi une place au Paradis » ou quelque chose du genre. Et s’est passé ce qu’il s’est passé.
Le lean fait ça. C’est la drogue du diable. Tu dis des choses que tu ne maîtrises pas, dont tu ne te rappelles même plus après. Ce qui est sûr c’est que la musique a un pouvoir… Un mec qui met sa musique sur les plateformes, son énergie voyage.
Et le lean, j’imagine que ça l’est mais je demande, c’est dur d’arrêter ?
C’est pas que c’est difficile d’arrêter en soit, mais c’est dur de devoir à nouveau faire face aux choses auxquelles tu essaies d’échapper avec. Ça commençait à altérer ma relation avec les gens que j’aime le plus, mes frères, mes enfants. C’est tout ce que ça t’apporte. En plus de te couter énormément d’argent. J’ai du dépenser 250 000 dollars en lean. T’es accroc à cette merde comme un crackhead. Ca te bousille le corps, je suis devenu énorme. Le COVID a été un accélérateur. J’étais chez moi, avec rien à faire à part boire.
Pour en revenir à Hard 2 Kill, tu semblais mitigé par sa réception, tu disais qu’on ne parlais que du couplet de Nudy…
Je l’ai sorti trop tôt. Certaines chansons ne sont pas correctement mixées… C’est dommage parce que certaines auraient pu être de très gros titres.
Lesquelles par exemple ?
Gate Keeper avec Reese Youngn. J’adore No Fakin…
Ah moi aussi.
J’adore No Fakin et… Faudrait que je regarde la tracklist.
Attend je te montre.
Rich & Dangerous… Where’s Marshall.
La vidéo était marrante aussi. C’est quelque chose dont tu aimes parler, les crack heads blancs, les toxicomanes blancs, pas seulement pour en rire mais c’est un thème récurrent.
C’est un sujet sur lequel je ne développerai pas d’avantage hehe.
Je capte. Pour moi, ta musique change à un moment. Quand tu sors le EP Can’t Ban The Bandman. Il y a un avant, un après…
Je fais de la bonne musique quand j’ai quelque chose à prouver. Parfois j’essaie de me mettre dos au mur, de me mettre moi-même en colère pour écrire. Mais je veux aussi essayer de rendre tout ça plus naturel. J’essaie de me dire que je n’ai pas besoin d’être aussi triste pour faire une chanson triste. J’ai évolué, mûri. Quand je fais Can’t Ban The Bandman, je suis à un moment où je pense arrêter le rap, limite à foutre ma vie en l’air. C’est pour ça que j’ai fait cette tape, sur toutes ces merdes que je traversais, pour m’en débarrasser.
Un autre projet perdu en mission : Detroit To Inglewood.
La chanson sur K.O.D. ?
Mais ça a été annoncé comme un projet complet, il y avait une pochette, j’imagine pour des collaborations entre Detroit, Inglewood et même plus largement Los Angeles.
Nan ça n’a jamais été plus qu’une chanson pour moi.
J’ai du me faire un film en voyant la cover… Bon je crois qu’on est bon.
Merci.
Nan merci à toi. Pour conclure, à quoi on doit s’attendre maintenant, de la part du Bandman ?
Plus de musique, de shows, de vidéos, d’artistes. Plus d’argent, de fringues, d’art au sens large. Plus de gratitude, et plus de succès.
Je te souhaite tout ça.
Merci. Très bonne discussion, vraiment.
Une bonne heure… Bon maintenant faut transcrire tout ça, ça va être moins cool comme boulot.
Ah mais t’es une sorte de vrai journaliste en fait !
L’interview s’achève. Il fait nuit maintenant et la température a bien chuté. En retournant dans la chambre, je remarque que les deux autres en ont profité pour faire une petite sieste. Lonnie me dit que ce soir c’est session studio. On se salue. Je l’entrevois une dernière fois sur le pas de la porte. Je lui souhaite une bonne fin de séjour et un bon retour.
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fusilsapompe · 2 years
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FUSILS A POMPE PRESENTS FANIA MIX (Mixé par Zetray)
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Fania All Stars - Introduction Theme (1972)
Fania All Stars & Celia Cruz - Encantigo (1980)
Johnny Pacheco- Guaguanco Pa'l Que Sabe (1975)
Willie Colon & Hector Lavoe - Jazzy (1972)
Louie Ramirez - Ungawa (1968)
Ray Barretto - El Nuevo Barretto (1968)
Tipica 73 - Muriendome De Risa (1979)
Che Feliciano - Comadrita (1973)
Celia Cruz & Johnny Pacheco - Ni Hablar (1975)
Justo Betancourt Y Su Conjunto Borincuba - Presencia (1978)
Orchestra Harlow - El Doctor y La Razón (1973)
Willie Colon & Hector Lavoe - Que Lio with Hector Lavoe (1972)
Fania All Stars - Juan Pachanga (1977)
Ray Barretto - El hijo de obatala (1973)
George Guzman - Hierba Buena (1968)
Willie Colon - La Murga (1974)
Latin Tempo - Papa boco (1972)
Ismael Miranda Con Orchestra Harlow – Vengo Virao (1971)
Bobby Valentin - Te Vas A Arrepentir (1972)
Tito Puente And His Orchestra - Virgen De Regla (1981)
Hector Lavoe - Amor Sonado (1981)
Fania All Stars - Closing Theme (1972)
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fusilsapompe · 2 years
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Fusils à Pompe Radio Show - Episode 13
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13 ème émission du Fusils à Pompe Radio Show, spéciale monstres et créatures. Lonnie Bands et Young Nudy, respectivement les meilleurs rappeurs en activité de Détroit et d’Atlanta, viennent tous les deux de sortir d’excellents albums. Lil Pete et Jeffery nous obligent à des détours par la Bay Area et Memphis.
STREAM FUSILS A POMPE RADIO SHOW EP.13
DL FUSILS A POMPE RADIO SHOW EP.13
Tracklist : Creature Music et Scorpion Eyes de Bandgang Lonnie Bands ; Gospel et Free My Blood de Lil Pete ; Nun To Do et Impala de Young Nudy ; F-Type Music (Intro) et Fleshlight de IDONTKNOWJEFFERY ; If You Love Me de Mozzy ; 3501 Woodward de Skilla Baby.
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fusilsapompe · 2 years
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Fusils A Pompe Radio Show - Episode 12
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Douzième épisode du Fusils à Pompe Radio Show, onzième come back. Avec RX Papi, le Mad Dog of Rochester, la vie après Drakeo pour le duo OTM, la Bay tranquille de Seiji Oda, les amours glaciales de Shaudy Kash, puis Seafood Sam, Mitchel, R3 Da Chilliman, S5, Daniel Hayn et compagnie.
STREAM FUSILS A POMPE RADIO SHOW - EP.12
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fusilsapompe · 2 years
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Damencio’s Best of 2021
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L’envie de revenir sur cette longue année musicale était forte. Si elle a été pleine de surprises et enrichissante pour les auditeurs, il faut néanmoins se rendre à l’évidence : elle ressemble à s’y méprendre à l’année précédente, avec la confirmation d’une chute irrémédiable pour le rap mainstream, qui s’est fait ressentir chaque jour de 2021.
Le rap a encore largement exposé les souffrances qu’il affronte depuis des années. Les chiffres commerciaux sont toujours impressionnants et les rappeurs peuvent se targuer d’être les plus gros vendeurs un peu partout dans le monde, mais cela n’empêche pas la médiocrité d’être omniprésente. Dans ce marasme, les journalistes spécialisés, ceux capables de pondre la chronique d’un disque après une heure d'écoute, ont d’abord couvert les sorties successives des monstres médiatiques, Kanye West ou Drake en tête. Après le vide créé par les premières vagues COVID, ces deux là étaient de retour pour relancer une machine bien enrayée, mais le constat est dur : ils n’ont fait que creuser ce gouffre qualitatif, et confirment que même des rappeurs ayant marqué l’histoire sont aujourd’hui des incapables.
Le mégalo Kanye West semble être englué dans un déni total depuis quelques années. L’influence qu’il a pu avoir dans le passé l’empêche de prendre conscience à la fois que le monde à changé et qu’il n’est plus l’artiste innovant qu’il était encore il n’y a pas si longtemps.
Avec la sortie de DONDA, en gestation depuis des années et délivré non sans difficultés, il s’est amusé de son feuilleton habituel, devenu un rituel : le jeu des multiples dates de sortie. Nous nous sommes retrouvés engagés malgré nous dans cette aventure à peine croyable, qui ressemblait à vrai dire à un véritable foutage de gueule où les jours de sorties sont annoncés puis repoussés à la dernière minute. Ce manège agaçant aura encore duré plusieurs semaines, jusqu’à lasser quelques uns des plus gros fans de Kanye West. Forcé de reconnaître que quand il s’agit de Kanye, nous discutons aujourd’hui beaucoup moins de musique, et plus de stratégie(s) de communication à la sortie de ses disques. Sa mégalomanie maladive ne peut plus occulter que sa musique de stade est inaudible, surtout quand elle est servie sur plus d’une vingtaine de titres, qu’elle est boursouflée au possible et donne envie de s’exploser les arcades sourcilières sur les rebords d’une table basse. Malgré ce tableau noir, et assez paradoxalement, le rappeur originaire de Chicago est aussi l’auteur de l’un des meilleurs morceaux de l’année avec “Life Of A Party”. Il faut avouer que l’attrait de ce morceau est dû à l’incroyable couplet d’Andre 3000, proche de la cinquantaine mais toujours attaché à rappeler qu’il est l’un des meilleurs rappeurs au monde.
Que dire à propos de Drake? Le Canadien s’évertue avec une conviction digne des plus grands fondamentalistes à nous proposer systématiquement le même projet, et cela n’a pas l’air d’émouvoir les fans étant donné qu’il enchaîne une fois de plus les records d’écoutes en streaming. Les journalistes rap, reconvertis en spécialistes de chiffres en tous genres, s’amusent à annoncer des records en se basant sur les ventes de première semaine du rappeur au lieu d’avoir le recul nécessaire pour juger qualitativement la musique du Canadien.
Tous ces signes dessinent un monde sclérosé où l’horizon semble bouché. Les ventes ont allègrement pris le pas sur le reste et ce n’est pas prêt de changer. Cette année, le rap mainstream a été d’une médiocrité effarante. Il faut néanmoins reconnaître que le retour tant attendu de Playboi Carti à la fin de l’année dernière a permis de retrouver des qualités qui avaient disparu du rap populaire. Risques inconsidérés, samples loufoques et variété de flows impossibles à quantifier, le rappeur originaire d’Atlanta nous avait promis un album dantesque à tous les niveaux et il n’a pas menti. Cela donne un peu d’espoir de voir qu’un rappeur aussi populaire chez les jeunes auditeurs résiste aux sirènes de charts pour assumer véritablement ses choix artistiques tout en réalisant d’excellentes ventes.
D’autres rappeurs encore plus installés ont probablement sorti l’un de leurs meilleurs disques. Citons par exemple Tyler, The Creator qui s’est inspiré pour son album des mixtapes entrecoupées des cris de DJ Drama comme dans sa célèbre série de mixtapes Gangsta Grillz. Ce choix a vraiment dérouté certains fans mais il n’est pas étonnant de voir ces réactions à ce qui ressemble à un souvenir de jeunesse du rappeur. Certains auditeurs sont habitués à écouté facilement du rap avec un son propre, mais fut un temps pas si lointain, l’auditeur devait se retrousser les manches pour aller trouver la musique subversive, gratuite et saturée sans que les maisons de disques aient une quelconque emprise sur cette bruyante partie du rap.
La qualité s’est raréfiée au possible pour laisser place à des albums absolument insipides. Le dernier opus de Rick Ross, devenu à ses dépens l’un des derniers gardiens du temple hip-hop, en est le parfait exemple. Il peut se languir à travers des interviews de nous promettre monts et merveilles mais les faits sont têtus, et cela va faire trois sorties qu’on se pose la question de savoir si ce n’est pas encore un projet de trop dans sa discographie.
Pour trouver la qualité, il faut une nouvelle fois de plus s’intéresser aux scènes locales, toujours aussi foisonnantes malgré les difficultés liées à la dure loi de la rue. Il faut commencer par la domination sans partage de la scène de Los Angeles (et de sa région) qui a atteint un niveau exceptionnel lors de cette année 2021. Dans le podcast musical Fusils A Pompe, nous avions prophétisé cette évolution naturelle avec la sortie de prison de Drakeo The Ruler. Il est impressionnant de voir à quel point les rappeurs de tous horizons de la Californie se sont mis dans l’ordre de marche pour nous proposer une variété de styles, avec une qualité souvent au rendez-vous. Citons en exemple, Ralfy The Plug, membre éminent de la Stinc Team qui a sorti une série de projets tout bonnement hallucinante (Rapper Overnight, A Cold Day In Hell, Never Been Normal, Never Been Normal et Pt. 2 Pastor Ralfy). Cette année a aussi permis l’émergence d’autres artistes comme King TU, SaySoTheMac ou GoodFinesse.
Tous ces rappeurs ont le point commun d’avoir croisé la route de près ou de loin du patriarche Drakeo The Ruler, certainement le rappeur le plus important de Los Angeles en 2021. Dès sa sortie de prison très médiatisée et après avoir échappé de peu à la prison à vie deux fois, le rappeur californien nous a délivré une impressionnante série de projets tout au long de l’année. On ressent chez celui qu’on nomme au civil Darren Caldwell, l’envie furieuse de rattraper le temps perdu. Lui qui s’était fait connaître en 2017 avec le désormais classique “Cold Devil” semble être un autre homme après son long épisode carcéral. La hargne drapée dans sa voix rocailleuse est maintenant accompagnée des guitares sèches comme un despérado désabusé par la vie. Le propos est toujours sans concession, englobé dans son inimitable slang. S’ajoute à cela, un spleen compréhensif après avoir sérieusement tangué face à une justice américaine inhumaine, prête à tout pour le mettre pour de bon derrière les barreaux, jusqu’à utiliser ses textes d’artiste contre lui. Ce tableau plus ou moins idyllique était bien parti pour durer plusieurs années jusqu’à ce qu’une fois de plus, la réalité de la rue mette son nez dans les affaires des rappeurs. Les accointances du passé avec le monde impitoyable des gangs vont amener une tournure tragique pour le plus illustre des rappeurs de la ville. Drakeo The Ruler, décédé tragiquement il y a quelques jours, laissera un héritage évident pour les futures générations et cela ne serait pas étonnant que son slang si particulier déferle sur tout le territoire américain. Les questions auxquelles il faudra répondre maintenant, devront nous aider à comprendre l’éruption de violence qui touche toutes les grandes villes américaines depuis plusieurs années, et cela sans que les autorités ne puissent faire quoi que ce soit pour l’endiguer. Los Angeles est une ville avec des particularités bien ancrées mais le problème semble être global.
Que faire pour sortir de ce cercle vicieux qui ne semble pas avoir de fin? Que ce rappeur si talentueux doive attendre une mort violente pour avoir un article dans la rubrique nécrologie du quotidien Libération nous fait poser des questionnements profonds sur les intentions des journalistes exclusivement intéressés par les à côté malsains. En plus d’être accros aux nombreuses conférences où on ne parle jamais vraiment de rap et aux réseaux sociaux rendant célèbres des personnes censées rester dans l’ombre, le journaliste rap en 2021, continue de s’intéresser toujours plus aux sujets périphériques et beaucoup moins à la musique qui a nourri notre passion indéfectible. On ressent des intentions fausses de la part de certains, qui font logiquement penser aux pires positionnements macronnistes où la sincérité est remplacée par un cynisme sans limite.
On croyait naïvement le rap à l’abri, mais on le voit fricoter dangereusement avec le néo-libéralisme représenté par l’industrie du streaming, qui explique en partie une situation où toutes les actions collectives et constructives, qui pourraient aboutir à un vrai changement, sont remplacées par une pétition ridicule pour demander le départ de Rachel Khan de la Place. Le geste fort est maintenant de fêter la mémoire des disparus en postant des morceaux illustres du rappeur sur tous les réseaux sociaux pour se donner bonne conscience ? La posture plus acceptable serait peut-être de garder le silence. Ce qui est certain dans tous les cas, la mort d’un rappeur est devenue une telle banalité que l’on attend, avec ce questionnement malsain, de savoir qui sera le prochain sur cette liste trop longue. Ces morts qui s’enchaînent n’ont rien de sensationnel mais révèlent les problèmes profonds des sociétés occidentales où les corps noirs n'ont aucune valeur et sont balancés sans sentiments dans les charniers du mépris. En France, les rappeurs sont remplacés par des adolescents. Il n’est pas encore trop tard pour le comprendre.
La mort de Young Dolph a porté un sérieux coup au moral de ses nombreux fans, présents un peu partout dans le monde et aussi en France. Son concert en 2019 avec son fidèle lieutenant Key Glock peut l’attester. C’est un illustre représentant de la glorieuse période des mixtapes qui part et nous rend nostalgique d’une manière plus saine d’appréhender le rap : absence de débats autour des ventes, et la musique qui détermine exclusivement la qualité d’un projet.
Le monde du rap régional est parfois cruel. Après quelques années de succès, il est encore l’heure du bilan pour Detroit. Sada Baby considéré comme l’un des meilleurs rappeurs de la région semble être embarqué dans une quête interminable, à la recherche d’un autre single à succès après le carton de “Whole Lotta Choppas”. Pour cela, il s’est associé avec le super producteur Hit-Boy, mais aussi Big Sean, en guise de rampe de lancement pour le grand public. Après plusieurs tentatives, cette formule ne semble pas fonctionner, et Sada Baby est dépassé par des rappeurs plus jeunes et versatiles. Band Gang Lonnie Bands qui est loin d’être un inconnu, s’est lui imposé tranquillement comme la star de la ville de Detroit avec entre autres, une excellente série de EPs (notamment Fuck Rap 2), un excellent morceau avec Boldy James (Turkey Noodles Soup) et deux albums (Street Dream Team et Hard 2 Kill) qui a conclu avec brio son année. Pour ce qui est du reste, on navigue avec des rappeurs qui font des allers-retours en prison mais qui n’arrivent plus à trouver leur niveau d’antan (Peezy) et la ville voisine de Flint qui a perdu Rio Da Yung OG, son porte-drapeau, pour des longues années, après une incarcération pour cinq ans. Difficile d’entrevoir de beaux jours dans le Michigan, mais cette région a toujours su se relever après des moments compliqués et on se gardera de les enterrer trop vite. Le R&B quant à lui, continue à épater et à prendre de nouvelles formes. Les grandes chanteuses comme Jazmine Sullivan ou Mereba ont prouvé que les années n’ont pas d'effet sur leur capacité d’évolution et affinent au contraire leur formule, pour sortir des disques toujours plus remarquables. Cleo Sol, la nouvelle star venue d’Angleterre a surpris le monde du R&B avec l’excellent “Mother” et sa collaboration avec le producteur Inflo amène de nouveaux choix sonores dans son style déjà bien affirmé. Il faut ajouter également que le duo est membre de Sault, groupe mystérieux qui a sorti l’excellent “NINE”, un album avec une durée de vie limitée à un mois. Un curieux procédé artistique mais qui épaissit un peu plus le mystère de ce groupe.
Le jazz reste sur la lancée entamée depuis quelques années avec un renouveau qui a pris forme un peu partout dans le monde et qui a rencontré un succès conséquent en Angleterre. Les ponts avec les autres genres musicaux sont naturels dans ces contrées et cela se ressent. Le duo Blue Lab Beats ou Nubiyan Twist ont montré cette particularité dans leurs projets respectifs (The Sound Of Afrotronica et Freedom Fables) avec des sonorités empruntées à l’Afro-Beat. Les Français ne sont pas en reste avec le nouveau disque de Thomas de Pourquery et son thème spatial. N’oublions pas Aldorande et Chlorine Free qui redonnent leur titre de noblesse à la période Jazz-Funk. Citons également le jazz antillais, avec de superbes sorties comme “Since 1996” de Jean-Philippe Fanfant, “Rebirth” de Ludovic Louis et bien sûr “Global” de Big In Jazz Collective. La révélation jazz restera Telemakus, originaire de la Bay Area. Proposer un tel album (The New Heritage) à 21 ans est tout simplement hallucinant. Écrit et composé par lui-même et enregistré un peu partout dans le monde, crise sanitaire oblige, l'autodidacte multi-instrumentiste qui a appris la musique en s’inspirant grandement du pianiste Robert Glasper, est un petit génie dont l’évolution sera surveillée de près dans le futur. Encore une belle année pour Apron Records, que ce soit pour les artistes présents sur ce label, comme l’excellent Jarren ou le formidable producteur brésilien Zopelar (écoutez sa curieuse reprise de Teen Town du célèbre groupe Weather Report), mais aussi pour les musiciens affiliés comme Benedek.
L’électro doit énormément aux femmes en cette 2021 (PinkPantheresse et Loraine James entre autres) car elles ont indéniablement amené une vision novatrice dans l’électro qui est dans une phase où on a l’impression que les grosses stars se cherchent inlassablement. Finalement, à l’instar du rap, c’est un genre musical qui subit les tendances les moins glorieuses de notre époque.
RAP
Detroit: Los & Nutty - Panagnl4e, Vol. 3 Whitehouse Studio - Da House, Vol. 3 Sker McGurt - Immortal Skeechy Meechy - Not Perfect Samuel Shabaaz - Don’t Call Me, Vol. 2 Nuk - Never Sell My Soul BabyTron & StanWill - Lewis & Clark Babyface Ray - Unfuckwitable Payroll Giovanni & Cardo Got WIngs - Another Day Another Dollar G.T. - Call Me G.T. Baby Money - Young N**** Old Soul Skeechy Meechy - Memory Lane Tooda Man - Multifaceted Drego - Krazy Ace Cino - Midnight Mafia - EP FMB Ghost - Little Engine AMCC - The Trap Files Neezybabii & AMCC - TRVPHOUSE Band Gang Lonnie Bands, Good Gas & FKi 1st - Street Dream Team Nuez & Rio Da Yung OG - Life Of A Yung OG Big Worn - 1800it-CallSpigg Band Gang Lonnie Bands - Fuck Rap 2 BabyTron - Luka Troncic Los - War On Drugs WTB Scoob - Sco ob & The Sydney Tour World2021 Boldy James & The Alchemist - Bo Jackson Lil P - No Advance World Tour Mafia - World Tour Mafia Or Die Allstar JR - Get A Bag Or Go Home 3 Band Gang Masoe - Grind Season On The Way WB Nutty - Narcotics Anonymous The Godfather - I’m Still Alive GMO Stax - Youngest Pit In America (Deluxe) Skilla Baby - Standing On Business Band Gang Lonnie Bands - Hard 2 Kill Band Gang Masoe - Play For Keeps Los & Top$ide - G Shit, Vol. 2 BabyTron - Bin Reaper 2 DaeMoney - Slae Money 2 Boldy James & The Alchemist - Super Tecmo Bo Drego - The Red Print
Bay Area: DaBoii - Ywn 2 HD - All I Got Is My HardDrive Stunnaman02 & QuakeBeatz - I Gotta Feel It Young DA - Rap Hustlin’ Trifln’ - Bad For You 2 Ovrkast. - Try Again (Deluxe) Rollagang6 - Hear Me Out ALLBLACK - TY4FWM Stresmatic & Droop-E - 4005 Lil Yase & Chrisonthabeat - March Madness Dregs One - Fog Mode: The Album St Spittin - Footwrk, Vol. 2 NicoDee - Mixed Personalities Baby Gas - Street Vendor (Deluxe) Likybo - Lost The Love Larry June & Cardo - Into The Late Night DJ.Fresh & Nef The Pharaoh - The Tonite Show With Nef The Pharaoh Mitchell - Left For Dead Yatta - Thuggin Like Its Legal
Sacramento: Bris - Tricky Dance Moves Lul Tys - Main Topic ShooterGang Kony - Starshooter Mozzy - Untreated Trauma DB. Boutabag - Say You Boutabag Rico 2 Smoove - Forever2swoove Young Iggz - Mind of a Wicked Goon Mac J - Trickymode
Flint: Louie Ray - Still Grinding 3 (Re-Lit) GrindHard E - GrindHard Grease Rio Da Yung OG - Who Made This KrispyLife Kidd & RMC Mike - Judgement Day Lil Yatchy - Michigan Boy Boat Rio Da Yung OG - Bag Talk KrispyLife Kidd - The Art Of Spice Talk Rio Da Yung OG - Fiend Lives Matter
New-York: R.A.P. Ferreira & Scallops Hotel - Bob’s Son The God Fahim & Your Old Droog - Tha Wolf On Wall St. Topaz Jones - Don’t Go Tellin’ Your Momma Chris Crack - Might Delete Later DJ Muggs & Rome Streetz - Death & The Magician  Shawny Binladen - Merry Wickmas (Deluxe) Armand Hammer & The Alchemist - HARAM Medhane - Do the Math Mach-Hommy - Bulletproof Luh Adé Hakim & beats2listen2 - An Introverted Paradise Nas - Magic Mach-Hommy - Pray For Haïti RX Papi & Top$ide - Dope Deals And Record Sales MIKE - Disco! AKAI SOLO - True Sky RX Papi & Gud - Foreign Exchange Mach-Hommy - Balens Cho (Hot Candles)
Miami: YUNGMORPHEUS - States Of Precarity YUNGMORPHEUS & ewonee - Thumbing Thru Foliage Denzel Curry & Kenny Beats - UNLOCKED 1.5
Los Angeles: Navy Blue - Song Of Sage: Post Panic! (2020) White John - Cases Still Pending GoodFinesse - Finesse God 2 AzSwaye - Tink World 4 Life Conradfrmdaaves - Vintage Almighty Slime - What A Time To Be Slime Frazier Trill & Pi’erre Bourne - Frazier Trill Drakeo The Ruler - The Truth Hurts Beat Boy - NewDre Kalan.FrFr - TwoFr2 Ralfy the Plug - Rapper Overnight 2 BlueBucksClan - Clan Virus 2 Drakeo The Ruler & Ralfy The Plug - A Cold Day In Hell The Alchemist - The Things Of Ours Tyler, The Creator - CALL ME IF YOU GET LOST Ralfy the Plug - Never Been Normal Fenix Flexin - Fenix Flexin Vol. 1 GoodFinesse - BlueStrip Enterprise Vince Staples - Vince Staples Drakeo The Ruler - Ain’t That Truth Remble - IT’S REMBLE Swiftchapo - Rookie Of The Year SaysoTheMac - Welcome Back Mr. Mac Navy Blue - Navy’s Reprise Ralfy the Plug - Never Been Normal, Pt. 2 GoodFinesse & Ralfy the Plug - Finessed the Plug OHGEESY - GEEZYWORLD Gunna Goes Global & Stunnaman02 - Feel More Dezzie Gee - The Corner Store 1TakeQuan - Quebaall 2 King TU - I’m Innocent Rucci & AzChike - Kourtesy Of Us Ralfy the Plug - Pastor Ralfy King TU - Against All Odds Dray Day & Big Sad 1900 - It’II Be A Sad Day Drakeo The Ruler - So Cold I Do Em 2 $uede - Parkside $uede - Adinerado Big Sad 1900 - Until Then Big Sad 1900 - City On Fire Teeezy - TICKET OUT THE TRENCHES ComptonAsstg & Bruce 24K - PUBLIC SERVICE ANNOUNCEMENT
Virginie: Koncept Jack$on - JET MagaZINE’ 21 Reissue
Chicago: Tree - Soul Trap AYOCHILLMANNN & Valee - The TrAppiEst Elevator Music Ever! G Herbo - 25 Chief Keef - 4NEM
Alabama: CHIKA - ONCE UPON A TIME Piink Siifu & Fly Anakin - $mokebreak Pink Siifu - GUMBO! North Carolina: MAVI - END OF THE EARTH LORD JAH-MONTE OGBON - Beautifully Black
Stockton: Young Slo-Be - Red Mamba Young Slo-Be - Slo-Be Bryant 3 MBNel - No Hard Feelings Young Slo-Be - Nightmare On Seventh Street EBK Young Joc - Nightingale Legend Acito - C.R.I.M.E. EBK Jaaybo - Letter 4 The Streets EBK Jaaybo - 2021 EBK Tray B - Montclair
Philadelphia: lojii - taurus_EP Moor Mother - Black Encyclopedia Of Air
Atlanta: Young Nudy - DR. EV4L Young Thug - Punk SahBabii - Do It For Demon
Texas: Peso Peso - El Patron Sauce Walka - Drill Spill
Louisiane T.Y. - Baby Gangsta, Vol. 2 YoungBoy Never Broke Again & Birdman - From The Bayou
Cincinnati: Devin Burgess - THAT’S UNFORTUNATE
R&B/Funk/Soul: Stimulator Jones - La Mano Garrett & DāM-FunK - Private Life III Mac Ayres - Magic 8ball Alycia Bella - Muse Olivier St. Louis - M.O.T.H (Matters Of The Heartless) Joel Culpepper - Sgt Culpepper VanJess - Homegrown Liv.e - CWTYY+ The Lasso - 2121 Javier Santiago - Verses Vol.  Zo! & Tall Black Guy - Abstractions Greentea Peng - MAN MADE Joyce Wrice - Overgrown [KSR] - Peace + Harmony Matt Martians - Going Normal Nick Hakim & Roy Nathanson - Small Things Escandaloso Xpósito & Juan Arance - Soul Chemtrails 1.0 Pink Sweat$ - PINK PLANET cktrl - zero 10.4 ROG (Figmore & JUICEBX) - Jumbo Street Doobie Powell - All Things New S. Fidelity - Fidelity Radio Club Midas Hutch - The Ride Hiatus Kaiyote - Mood Valiant JUICEBX - Overthin King SAULT - Nine Charlotte Day Wilson - ALPHA James Vickery - Songs That Made Me Feel Gavin Turek - MADAME GOLD Bluestaeb - GISEKE Prince - Welcome 2 America Emmavie - What’s A Diamond To A Baby DāM-FunK - Above The Fray Children Of Zeus - Balance Jerome Thomas - That Secret Sauce McClenney - On A Virgo Mind Matt Martians - Bonus Going Normal Cleo Sol - Mother Dego - The Negative Positive Georgia Anne Muldrow - VWETO III Psychic Mirrors - Ophilia Amaria - Bittersweet Zilo - Where The Flowers Grow MMYYKK - Science Peyton - PSA Sidibe - Saturn Return JAEL - Half as Much Jordan Rakei - What We Call Life Ego Ella May - FIELDNOTES Nigel Hall - Spiritual Teddy Bryant - In The Beginning Ace Hashimoto - Play.Make.Believe. KAYTRANADA - Intimated - EP JayBee Lamahj - Nostalgie Eternel Jay Diggs - JAMS Davie - All In The Family PawPaw Rod - A PawPaw Rod - EP Anduze - Aura KIRBY - Sis. He wasn’t the one ROMderful - PLEASE RECONNECT CONTROLLER DJ Harrison - Tales from the Old Dominion Wayne Snow - Figurine Paul Grant - Reflections
Jazz: Apifera - Overstand Cameron Graves - Seven R+R= Now - R+R=Now Live Robohands - Shapes Nubiyan Twist - Freedom Fables Pino Palladino & Blake Mills - Notes With Attachements Throttle Elevator Music - Final Floor Floating Points : Pharoah Sanders & London Symphony Orchestra - Promises Kaidi Tatham - An Insight To All Minds Gary Bartz, Ali Shaheed Muhammad & Adrian Younge - Gary Bartz JID006 Myele Manzanza - Crisis & Opportunity Kiefer - Between Days Blue Lab Beats, Kaidi & NK-OK - The Sounds Of Afronica Gianni Brezzo - The Awakening Menagerie - Many Worlds Nick Walters & The Paradox Ensemble - Implicate Order STR4TA - Aspects Damon Locks & Black Monument Ensemble - NOW Sons Of Kemet - Black To The Future Jaubi - Nafs at Peace Raffy Bushman - Beginner’s Mind Butcher Brown - ENCORE Ruby Rushton - Gideon’s Way Aldorande - deux Vels Trio - Celestial Greens Don Cherry - The Summer House Sessions João Donato, Ali Shaheed Muhammad & Adrian Younge - João Donato JID007 Allmos & Paul Grant - Sound Affects, Vol.2 Foshe & Bentley - Parlour Cucina Michael Mayo - Bones Elbows - Tales from the Old Mill JK Group - What’s Real Emma-Jean Thackray - Yellow Sam Gendel & Sam Wikes - Music Of Saxophone & Bass Guitar More Songs James Francies - Purest Form Mara TK - Bad Meditation Lionmilk & Lionmilk Quartet - O.T.S. Kiefer - When There’s Love Around PYJÆN - Feast Mansur Brown - Heiwa Nate Smith - Kinfolk 2: See The Birds Thomas de Pourquery & Supersonic - Back to the Moon Elusive - NU NU Steam Down - Five Fruit Theo Crocker - BLK2LIFE || A FUTURE PAST Mark de Clive-Lowe - Midnight Snacks, Vol. 1 BADBADNOTGOOD - Talk Memory Brothers Of My Uncle - Saucy Experiments Telemakus - The New Heritage Nubya Garcia - SOURCE ⧺ WE MOVE Yakul - Rise Indigo Kurt Elling - SuperBlue Vooo - Fixed Figures Myele Manzanza - Crisis & Opportunity, Vol. 2 - Peaks Rejoicer - Voodoo At Home SMANDEM. - Self-Titled. Bentley & Horacio Luna - Dancing Nala Sinephro - Space 1.8 Zeigeist Freedom Energy Exchange - Prayer For Peace Daïda - La passion du cri (Kyrielle) Esperanza Spaldint - SONGWRIGHTS APOTHECARY LAB Chlorine Free - Minirose Jean-Philippe Fanfant - Since 1996 Big In Jazz Collective - Global Ludovic Louis - Rebirth Etienne Mbappe & Nec + - Time Will Tell Beat-Tape: Keenyn Omari - Sine Qua Non Madlib - Sound Ancestors Beatchild - Nostalgia: Beats Of 2008-2020 Baghead - Dedicated To Those Who ohbliv - Rugged Tranquiity, Vol. 1 & 2 Amber Window - Nublo Tuamie - Praise Imam Omari - Ascended Masters Elaquent - Bedtime Stories II Nigeria 1996 - Andalucía Espiritual, Vol. 2 Nappyhigh - Yellow Hubert Daviz - The Replacement Service Tape Nappyhight - Villains Space Dolphin - More Than Soul Vienna - Shared Space VA - THE HEIST (Compilation) Mndsgn - Rare Pleasure Stimulator Jones - Dungeon Master Alfa Mist - Bring Backs J3PO - MAINS Terrible & Chino Corvalán - Puelche Stimulator Jones - Low Budget Environnement Striving For Perfection Mackjunt. - Daytona Drive Dave Okumu - Knopperz Electro: AceMo - All My Life Duke High - Common Ground - EP Gallery S & MoMa Ready - The Many Hands Of God DJ Swisha - Clout Psychosis Tenderlonius - Tek-88 - EP Malik Hendricks - Cutting Shapes Jayda G - DJ Kicks: Jayda G Benedek - Mr. Goods DJ Earl - Bass + Funk & Soul Prequel - Love Or (I Heard You Like Heartbreak) Theo Parrish - Smile Zopelar - Mensagem Zopelar - Universo Zeigeist Freedom Energy Exchange - Kreuzberg Kix dreamcastmoe - After All This Jarren - Antera DJ Manny - Signals In My Head 3DMG - Mind Winder Jay Sound - Music For Plants Space Ghost - Dance Planet Byron The Aquarius - The New Beginning Tenderlonius - Still Flute Kareem Ali - Star-Crossed Kareem Ali - All These Moments Makèz - City Of All Kuna Maze - My Fish Is Burning - EP PinkPantheress - to hell with it
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Hector de la Vallée, Top 5 rap français 2021 :
Lalcko & Vîrus - La Table Laws Babyface - Virago Sameer Ahmad - Nora Miao Onze - Asymétrie Loto & Riski - Lightskin thoughts
Maître Soda, Top 5 des moments forts de 4NEM de Chief Keef
“See Through” qui siffle est explose come une cocotte minute. L’accent russe à la fin de “Hadouken”. Le beat de “Shady” qui ne démarre que dans les 10 dernières secondes. “I Don’t Think They Love Me”, tout ce que Kanye aimerait mais n’arrive plus à faire. L’apparition de Grand-Ma Keef sur l’intro.
Rendez-vous en 2022
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fusilsapompe · 2 years
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Avant d’être un duo ils sont des garçons coupés en deux, des enfants à l’innocence altérée, qui plutôt que de se renfermer sur eux-mêmes s’explosent sur l’extérieur, dans un éclat de rire moqueur. En détruisant la vanne qui retient leur débit de phrases, ils laissent échapper une logorrhée de phrases sans suite, mais tout à fait compréhensibles. Emportés par ce flot ininterrompu, nous suivons tous les soubresauts de leur mémoire, leurs élans les plus extrêmes et toutes les plus subtiles nuances de leur malice. Dans les débris retrouvés après leur passage, les traces d’un monde qui se révèle bête et grotesque, passé au prisme de l’insouciance, du détachement et de la liberté d’une description à hauteur de gosses. Et pourtant l’un d’eux nous rappelle qu’il est lui-même papa. De l’autre ? On ne croit pas. Et lequel ? On ne sait plus. Chacun, grâce à l’autre, révèle la face solaire de lui-même, dans un équilibre changeant faisant oublier lequel est lequel, le plus en colère, le plus jeune, le plus abstrait, le plus rêveur, le plus méchant, le plus turbulent, le plus idéaliste. Les productions ajoutent le plus souvent un esprit de fête, croisant des influences qui n’appartiennent ni à un monde ni à l’autre, pour tordre et mélanger des cultures comme on le fait à Detroit ou à Oakland, comme le ferait quelqu’un d’étranger nul part, mais à qui on trouverait un accent partout. Pas toujours complémentaires, ils peuvent aussi être des accélérateurs, qui intensifient les forces et les blessures de l’autre. Sur un sample plus amer, la logorrhée se transforme en flux de pensées, et apparaît que le duo partage quelques vis manquantes : pas celles de la tête, mais celles du cœur, manquantes comme les pages d’un livre. Ces jeux d’enfants moquant le monde qui les a abandonné sont pourtant pratiqués par deux adultes, tiraillés entre candeur et colère, par deux rappeurs qui par delà tout le reste, partagent une chose avant toutes autres : être absolument libres et uniques, quitte à vous agacer.
« Moi, il me manque plein de vis. Des vis du cœur… Et Noiro, Noiro aussi il lui manque plein de vis. Des vis du cœur. Mais les vis qui manquent à Noiro, moi, je les avais. Je les avais toutes. » FUSILS A POMPE s’associe à un label prestigieux pour la sortie d’un projet commun, réunissant deux rappeurs français. Plus d’informations très prochainement.
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fusilsapompe · 3 years
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Fusils A Pompe Radio Show - Episode 11
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Déjà le onzième épisode du Fusils à Pompe Radio Show. Pour ce retour, l'équipe s'est relocalisée à Los Angeles pour suivre les aventures de Remble, GoodFinesse, Big Sad 1900, King TU ou Swiftchapo, puis passe à New York pour croiser Mike et Ka, avant de poser ses valises à la maison, dans le Michigan de Krispylife Kidd, Boldy James, YN Jay, RMC Mike et compagnie. Pour adoucir les moeurs après toute cette violence, le Jazz Playaz Circle et Jarren s'invitent pour conclure cette émission avec sérénité.
STREAM FUSILS A POMPE RADIO SHOW - EP.11
TELECHARGER FUSILS A POMPE RADIO SHOW - EP.11
Tracklist : “Rocc Climbing” (feat. Lil Yachty) et “No Competition” de Remble ; “I’m Gone” et “Flip Flops” de Goodfinesse ; “Evil Eye” de Mike ; “I Need All That” de Ka ; “Speaking On My Name” et “Get Busy” de Big Sad 1900 ; “Turkey Noodle Soup” de Boldy James & Bandgang Lonnie Bands ; “Drunk Fightin” (Feat. Rio Da Young OG) de Krispylife Kidd & RMC Mike ; “Million Dollar Bail” de King TU ; “Stove Hunt” de Swiftchapo” ; “Playaz Principle” de Jazz Playaz Circle ; “Devotional Medley (Spice Adams Mix)” de Jarren. 
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fusilsapompe · 3 years
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Fusils A Pompe Radio Show - Episode 10
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Dans ce dixième épisode du déjà culte Fusils à Pompe Radio Show, Damencio, Big Tuego et Maître Soda reviennent de vacances en Haïti avec Mach-Hommy et Kodak Black, font des allers et retours entre Atlanta et le Michigan avec Lil Yachty, pour y croiser Rio Da Yung OG avant son incarcération, mais aussi Lonnie Bands et toute la Street Dream Team, puis font un tour sur la côte Ouest pour fêter la fin du COVID et la liberté avec les membres de la Stinc Team.
STREAM - FUSILS A POMPE RADIO SHOW - EPISODE 10
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Tracklist : "The Stellar Ray Theory", Mach Hommy / "Oracle", Kodak Black / "Ghetto Boy Shit (feat. RMC Mike)", Lil Yachty / "Last Call", Rio Da Yung OG / "Street Dream Team (Feat. Boldy James & Biggs", Lonnie Bands / "Anti-Motive", Lonnie Bands / "Close That Door" Drakeo The Ruler & Ralfy The Plug / "Mil Ticket", Ralfy The Plug
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fusilsapompe · 3 years
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Fusils à Pompe & DJ Calzone : Weather Report
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Stream / Download “Weather Report (Mix & Sélection par DJ Calzone)
Mettons les pieds dans le plat sans plus attendre. Il n’est pas exagéré de qualifier Weather Report comme l’un des plus grands groupes jamais créés de l’histoire. Leur domination fut réellement sans partage pendant presque une décennie. Avant de s’intéresser à ce groupe, il est nécessaire de faire un détour sur une période centrale de la carrière de Miles Davis qui va permettre l’existence de cette légendaire formation.
Nous sommes à l’aube d’une révolution qui s’exprimera par disques, avec des pochettes osées et une radicalité musicale assumée. A la fin des années 60, le célèbre auteur de “Kind Of Blue”, toujours en quête de nouveauté, s'invite discrètement sur à peu près tous les festivals de jazz possibles pendant de longues semaines. Il s’intéresse particulièrement à cette génération de jeunes loups qui impulse un souffle nouveau dans le jazz en perte de vitesse dans les charts depuis quelques années. A travers une nouvelle génération de musiciens totalement libérés du poids du passé, qui brave les interdits pour tambouriner à la porte du voisin bruyant qu’on nomme le rock. 
C’est le début d’une période qui portera le nom de jazz-rock ou plus précisément de jazz électrique. Cette nouvelle forme non conventionnelle, assez controversée car pour beaucoup de fans réfractaires, ce genre musical ne ressemble en rien au jazz. Elle s’exprimera principalement dans d’immenses festivals de tous genres qui permettront à cette nouvelle génération d’exprimer un son mutant qui mélange à peu près tous les sonorités à la mode et qui attirera un autre public, plus jeune et curieux d’entendre cette musique dans ces conditions inédites. La légende de ce courant musical s’exprimera surtout en concert.
Miles Davis a parfaitement conscience de ce virage. Il se met au travail sans plus attendre dès 1969 sur des sessions de plusieurs jours qui deviendront plus tard le célèbre “In A Silent Way”, monument du jazz électrique. Enregistré pendant un mois de février glacial, ces longues, très longues improvisations prendront une forme nouvelle à l’époque (deux pistes d’une vingtaine de minutes et plus) et deviendra très vite un classique absolu et qui permettra au trompettiste de se réinventer une fois de plus. 
Cet enregistrement coïncide avec la présence d’un moustachu peu commode qui a composé entièrement cet album. L’auteur du standard du jazz “Mercy, Mercy, Mercy!” composé pour Cannonball Adderley, son grand ami saxophoniste, Joe Zawinul est en fait une vieille connaissance de Miles Davis. Le pianiste autrichien a participé brièvement au tout début des années 60 à des sessions du trompettiste. Il est par ailleurs l’un des rares compositeurs à être crédité dans cette période pleine pour l’auteur de “Kind Of Blue”. 
La réussite du disque In A Silent Way donne un nouveau souffle à Miles Davis. Cette exploration sans fin à la recherche de ce nouveau son lui permettra de développer des relations solides avec la nouvelle génération de musiciens de jazz prêts à bousculer cette hiérarchie bien en place depuis des décennies. Cette longue quête électrique mènera Miles Davis à Bitches Brew, l’un des plus grands albums jazz de l’histoire. Bluffant à tous les niveaux et accompagné entre autres par le désormais incontournable Joe Zawinul mais aussi Chick Corea, Wayne Shorter ou John McLaughlin exceptionnel à la guitare électrique, cette œuvre qui touche à tous les genres musicaux marquera à tout jamais l’histoire de la musique. 
Ce nouvel élan pousse à l’émergence de plusieurs groupes tels Mahavishnu Orchestra plus attiré par le rock, Return To Forever, le groupe de Chick Corea s’intéresse tout du moins au départ aux rythmes latins principalement brésiliens, Weather Report vise principalement les rythmes africains avec Joe Zawinul fasciné par les musiques traditionnelles africaines. Ces groupes composeront plus tard un courant musical qu’on nommera le jazz électrique. Cette exploration sans fin des pianos électriques prend peu à peu la forme d’une envie de l’exposer sur disque mais tout en gardant le contrôle sur sa recherche presque scientifique de ce nouveau son. 
Pour mener à bien cette mission, le natif de Vienne doit être accompagné d’un partenaire avec la même ambition créatrice. Ce personnage est bien connu pour un fan de jazz averti car Wayne Shorter est déjà un saxophoniste très connu grâce entre autres à sa participation au légendaire second quintet de Miles Davis au milieu des années 60. Les retrouvailles avec le trompettiste se feront donc pour ce virage électrique. Wayne Shorter est connu pour être une force tranquille qui lui a permis de devenir l’un des saxophonistes les plus influents de sa génération sans forcer. Le natif de Newark est aussi habité par cette même obsession avant-gardiste qui l’anime depuis le début de sa carrière. 
WEATHER REPORT: ACTE 1
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Ces envies communes mènent irrémédiablement à l'avènement de Weather Report. Wayne Shorter est à l’origine du nom du groupe. Joe et Wayne sont à la recherche d’un terme qui représente une chose qui change constamment. Wayne Shorter propose immédiatement Weather Report (bulletin météo). A la recherche d’une pointure de la musique, ils font appel rapidement à Clive Davis, déjà reconnu comme un grand producteur. Un contrat longue durée est ficelé avec Columbia qui leur restera fidèle jusqu’à la fin de l’aventure.
Tout semble être en place pour marquer l’histoire. Il faut maintenant s’occuper de la formation qui composera le groupe fondateur. Joe Zawinul (qui prend les rennes des synthétiseurs entre autres) et Wayne Shorter (saxophone soprano) sont bien évidemment présents, ils décident de recruter le déjà brûlant Alphonse Mouzon à la batterie mais surtout Miroslav Vitous le bassiste tchèque, une autre connaissance de Miles Davis et considéré comme le troisième membre fondateur de Weather Report. Cette première monture est déjà impressionnante sur le papier. Que dire sur ce disque enregistré en 3 jours ! Cette entrée dans le jazz électrique pour Weather (surnommé de la sorte par Joe Zawinul) est un succès immédiat, un classique instantané. Ce premier essai expose les longues recherches musicales des deux génies qui n’ont qu’une envie qui les anime. Bousculer le monde avec un son frais, tantôt caverneux mais aussi aéré par la présence de Airto Moreira à la percussion, une autre ancienne connaissance du décidément incontournable Miles Davis. On ressent le poids In A Silent Way tout au long de ce premier album. Les improvisations des musiciens sont sans limites. Ce parti-pris capte un son live qui deviendra la marque de fabrique du groupe. 
Cette période magique, tant chérie par les fans durera jusqu’à l’année 1973. Entre-temps le formidable I Sing The Electric Body appuie de manière plus prononcée l’aspect live du groupe. Ils iront jusqu’à placer des extraits de concerts dans la deuxième partie du disque. Une manière d’imposer cette improvisation ancrée depuis le premier album de Weather Report. Cependant le Joe Zawinul ne reste pas insensible à ce qu’il se passe du côté de la concurrence. Notamment du côté de Herbie Hancock accompagné par les Headhunters qui imposent avec force le funk dans le jazz.
1973 est une année charnière pour le jazz électrique. Après des années d’explorations en tous genres, des disques composés de longues digressions musicales laissent tout le loisir à l’improvisation, le temps est venu de saupoudrer des éléments de funk dans le jazz. Joe Zawinul n’est pas insensible à cette énième mutation du jazz. Il décide d’imprégner ce son dans l'album Sweetnighter. Les morceaux se raccourcissent peu à peu, l’improvisation rentre dans le rang sans ressentir toutefois une baisse de qualité musicale. Cet album si important dans la discographie de Weather Report est considéré comme une sorte de pont entre deux périodes bien distinctes. La première plus portée sur l’improvisation, la seconde plus basée sur la composition et le rythme. Ce disque est également l’un des derniers avec la présence de Miroslav Vitous, considéré depuis le début comme la troisième tête pensante du groupe fondateur, il ira vers d’autres aventures principalement en solo. Joe Zawinul souhaite travailler exclusivement avec un bassiste funk et estime que le bassiste tchèque n’a pas le groove nécessaire pour reproduire ce qu’il a clairement en tête.
LA COURSE VERS D’AUTRES SPHÈRES 
Mysterious Traveller est déjà le quatrième album du groupe. La formule instaurée dans le précédent opus s’affine de plus en plus. Le but des deux têtes pensantes du groupe est de s’éloigner petit à petit du public jazz pour toucher un autre public, plus jeune, plus amène à apprécier les compositions de Joe Zawinul en live, notamment dans les grands festivals de rock. Cela tombe bien, ces jeunes sont particulièrement attentifs à cette nouvelle vague funk qui a tout emporté dans son passage depuis quelques mois. Ce changement de direction va mener le groupe au sommet des charts dès cet opus. L’improvisation est toujours de mise mais les morceaux se raccourcissent et l’utilisation des nombreux synthétiseurs du cerveau autrichien prend peu à peu le pas sur les autres instruments même si Wayne Shorter s’impose sans forcer et trouve toujours son bonheur dans ce nouveau schéma.  
Ce changement de son, une fois de plus, n'altère pourtant pas la qualité musicale. Cette mini-révolution au sein de groupe illustre la constante évolution de Joe Zawinul. Les membres du groupe sont interchangés selon les humeurs du génie autrichien. Pas moins de 30 musiciens ont participé à cette aventure! Weather Report n’a jamais enregistré deux albums successifs avec la même formation (hormis au début du groupe). On pourrait dire que ce turnover incessant est une manière d’exposer les doutes des deux têtes pensantes de Weather Report mais il n’en est rien. C’est le prix à payer pour se démarquer. Le prochain album va confirmer toujours plus que le funk est désormais l’essence du groupe. Au niveau de la formation du groupe, nous avons affaire cette fois à des modifications plus importantes. Le groupe est plus resserré, le turbulent batteur Leon “Ndugu” Chancler est de la partie avec Alphonso Johnson, le bassiste funky, si important dans l’histoire du groupe mais rarement cité et bien évidemment Joe Zawinul, omniprésent sur d’innombrables synthétiseurs ou instruments africains lui permettent encore plus de creuser dans cette quête infinie de la modernité sonore. 
LE MEILLEUR BASSISTE AU MONDE?
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La scène se passe dans les rues de Miami juste après un concert. Le groupe se rend dans leur hôtel pour une nuit bien reposante. Alex Acuña, nouveau batteur de Weather Report remarque qu’ils sont suivis. Une voix s’élève “Hey! Prends mon nouveau disque!” Joe Zawinul, surpris, le récupère dans la volée. La suite appartient à la légende. Un homme chevelu aux yeux bleus se présente: “Bonjour, Je suis Jaco Pastorius III, je suis le meilleur bassiste au monde.” La réponse du leader autrichien fut cinglante “Dégage d’ici!”. Wayne Shorter reste quand même intrigué par la confiance de ce drôle de personnage assez culotté. Dès leur arrivée à l’hôtel, Shorter propose à Joe Zawinul d’écouter quand même ce qu’il propose. Très vite, la sidération prend le pas sur le pessimisme. Jaco est appelé par le manager du groupe pour se présenter à l’hôtel. Très vite, le courant passe avec les membres du groupe et surtout avec Joe Zawinul. 
Alphonso Johnson, bassiste titulaire de Weather Report est invité à se présenter dans la chambre pour faire connaissance avec ce nouveau musicien et futur concurrent. Les inquiétudes de Johnson se confirment dès les premières notes des morceaux présentés par Jaco Pastorius. Alphonso Johnson va se poser la question de savoir si sa place est toujours nécessaire au sein de cette formation. Après réflexion, il ira très vite rejoindre le groupe de George Duke et Billy Cobham pour laisser la place nette à ce nouveau bassiste, programmer à changer la face du jazz et plus. Après avoir étalé sa science de la basse aux cerveaux du  groupe, Jaco Pastorius fête avec joie son arrivée. Il est invité chez Joe Zawinul qui a demandé à sa femme de préparer un festin en lui disant “On a une bonne nouvelle à fêter!”. Dans cette effusion de joie, le bassiste floridien ne perd pas sa lucidité et demande à discuter au manager du groupe. Il souhaite placer une de ses compositions. Le manager explose de rire en entendant la requête du Floridien et lui répond “Tu sais que tu as affaire aux meilleurs compositeurs au monde?” Mais le défi de Jaco est de montrer qu’il est au même niveau que ses aînés. La prestation du bassiste sur Cannon Ball, titre hommage au saxophoniste du même nom décédé brutalement la même année montre que plus rien ne sera comme avant. Nous avons affaire à une future superstar. 
Réalisé entre la fin de 1975 et le début de l’année 1976, Black Market confirme ce glissement irrémédiable vers un univers où la composition prend le pas sur l’improvisation. Le sens mélodique de Joe Zawinul est mis en avant, cela se ressent sur la qualité des morceaux qui est supérieure. Plus accessible que les précédents albums, Black Market est bien évidemment important pour l’apparition de Jaco Pastorius qui montre son fort caractère dès ses premiers riffs de basse électrique. Sa manière si singulière de faire sonner la basse, chevillée au corps. 
Ce qui se profilait depuis quelques albums prend définitivement forme avec Heavy Weather. C’est l’album de tous les superlatifs, un immense triomphe dans les charts. Les longues improvisations qui ont fait la légende du groupe sont rangées pour laisser place à des thèmes pop-jazz-funk exigeants. Cet opus va devenir le plus grand succès de Weather Report, la porte d’accès pour le grand public à la recherche d’un son plus facile d’accès. Le morceau Teen Town est bien évidemment l’un des événements de l’album. Jaco Pastorius excelle avec un solo hallucinant (il est aussi étonnement crédité à la batterie). Des jeunes bassistes en herbe tenteront pendant des décennies à reproduire cette performance sans vraiment de succès. Il devient rapidement un standard repris maintes et maintes fois dans l’histoire du jazz.
Paradoxalement, ce succès planétaire va faire naître les premières dissensions au sein de Weather Report. Le natif de Vienne est impliqué dans cette guerre d’égos qui l'oppose à un Jaco Pastorius ambitieux, prêt également à tous les excès sonores. Ne supportant pas l’émergence de ce qui est devenu le troisième cerveau du groupe. Le pianiste autrichien se met à critiquer vertement les idées du bassiste avec tous les autres membres comme témoins. De plus, il a de moins en moins de patience avec les phases euphoriques du bassiste et son comportement parfois incompréhensible. Wayne Shorter qui assiste à ces attaques incessantes est toujours en retrait, visiblement gêné par cette situation. Jaco Pastorius encaisse le choc même s’il a conscience que ce conflit deviendra intenable avec le temps. Bobby Thomas qui a participé à l’aventure en tant que percussionniste résumera simplement ce conflit en comparant leur conflit comme “deux cobras dans une seule cage”. Contrairement à Jaco Pastorius, visiblement assez marqué par cette situation, Joe Zawinul a l’habitude des confrontations depuis son expérience avec Miles Davis. Il passe rapidement à autre chose même si on n’est qu’au début de ce conflit qui réapparaîtra rapidement.
Le carton de Heavy Weather n’empêche aucunement Joe Zawinul à penser à la suite. Il continue l’exploration de nombreux synthétiseurs à sa disposition pendant de longues semaines. Cette période donne envie à l’Autrichien de se lancer en solo. Il pense avoir le matériel nécessaire pour débuter cette nouvelle aventure. Le conflit naissant avec Jaco Pastorius semble s’être calmé temporairement. Le bassiste floridien participe pleinement aux recherches de Joe Zawinul.
Peu à peu, les deux musiciens ont conscience qu’ils ont tout ce qu’il faut pour lancer le prochain album de Weather Report qui se nomme Mr. Gone. Après un casting hallucinant de plusieurs batteurs de légende pour participer à ce projet (Steve Gadd, Tony Williams…), Jaco Pastorius propose d’auditionner son ami Peter Erskine. A sa grande surprise, il décroche le job. C’est le début d’une des plus grandes sections rythmique de l’histoire du jazz avec les deux amis enfin réunis sur un même disque. Avec les enregistrements déjà réalisés sans sa présence, Peter Erskine ajoutera ses solos. Cet album est un collage de plusieurs instruments. Ce qui devait être le premier solo du leader de Weather Report devient le dernier grand disque du groupe. 
Ce n’est pas un hasard si Mr. Gone est l’un des préférés des producteurs de rap car Joe Zawinul utilise à peu près la même technique du sample en collant plusieurs parties pour faire un seul morceau. La grande force de ce disque est l’entente parfaite entre le leader autrichien et Jaco Pastorius. Wayne Shorter quant à lui, semble bien plus en retrait que d’habitude. L’envie de laisser le duo naissant s’exprimer pleinement? Cela donne malgré tout un grand disque, habité par une ambiance électro-jazz futuriste curieuse mais fascinante. Zawinul, très inspiré, s’en donne à corps joie sur les synthétiseurs, atteint les sommets mélodiques sur Mr. Gone. Le bassiste floridien en profite pour placer plusieurs compositions (l’exceptionnel River People) et montre ce talent mélodique qu’on retrouvera dans son deuxième disque solo, l’immense Word Of Mouth paru en 1982.
La suite de Weather Report est la confirmation de l’omniprésence encore plus prononcée du leader autrichien. C’est aussi la période folle où le changement de staff est incessant. Il est impossible d’énumérer tous les musiciens qui ont jammer avec le groupe. C’est la conséquence de cette quête, menée par Joe Zawinul qui ne se refuse plus rien. Il y a en revanche plusieurs disques qui méritent le détour sans les comparer avec la période intouchable des années 70. 
L’opus Night Passage sorti en 1980 scelle un peu plus le départ de Jaco Pastorius, lassé des attaques incessantes du moustachu grognon, horripilé par les excès en tous genres du bassiste floridien. Plutôt absent, sur ce disque, Jaco Pastorius ne signe qu’une composition comme Wayne Shorter de plus en plus en retrait devant l’envahissant autrichien. Le second opus éponyme sorti en 1982 laisse poindre une lassitude des géants. Jaco Pastorius est de plus en plus effacé, Peter Erskine jette un coup d'œil à la concurrence pour finalement rejoindre Steps Ahead, le groupe de Mike Manieri l’année qui suit. Les historiques du groupe s’en iront petit à petit, Jaco déterminé sent la fin et lance de nouvelles aventures en solo et son formidable big band au casting étourdissant. Le label Columbia présent depuis le début souhaite continuer l’aventure malgré tout avec Joe Zawinul qui changera presque tout. Wayne Shorter est bien évidemment de la partie mais pour ce qui est du reste, les changements de formation seront incessants jusqu’à la fin du groupe en 1986.
C’est le chant du cygne pour Weather Report. Le leader autrichien tentera de ressusciter le groupe avec Weather Update mais l’échec est cuisant. La suite de sa carrière se fera sous le nom de The Zawinul Syndicate à la fin des années 80 en s’intéressant particulièrement à la musique africaine. Sa fascination pour la musique traditionnelle malienne est bien connue.
Jaco Pastorius est diagnostiqué bi-polaire. Cela explique son comportement parfois destructeur pendant sa carrière avant, pendant et après sa période avec Weather Report (chute d’un balcon en Italie, apparition sur scène nu ou ivre mort...). Son comportement auto-destructeur aura pour épilogue une bagarre violente avec un membre de la sécurité du concert de Carlos Santana où il mourra tragiquement suite à une hémorragie interne. 
Wayne Shorter continuera de son côté une brillante carrière solo, participera à une tournée triomphante avec Carlos Santana à la fin des années 80.
Peter Erskine va se réinventer avec Steps Ahead et en solo avec deux disques marquants (Peter Erskine et Transition). 
Weather Report aura marqué l’histoire de la musique sans renier leur crédo présent depuis le début de leur carrière. Mettre en avant cette liberté créatrice qui a fait beaucoup dans la singularité du groupe. Tout au long de cette remarquable carrière, d’une longévité épatante, ils ont su éviter le formatage, l’influence du label Columbia plus que jamais regardant sur les arguments commerciaux pour devenir une influence majeure qui perdure encore aujourd’hui à travers entre autres le sample. Cette balance entre l’individuel (le tutélaire Joe Zawinul) et le collectif est un cas presque unique dans le jazz. Le leader autrichien résume joliment ce que la carrière de ce groupe emblématique a représenté dans une époque où se démarquer était la base: “Peut-on découvrir cette nouvelle chanson qui n’a jamais été dans l’air ? J’ai cherché longtemps et il semblerait qu’elle n’existe pas.”
Texte : Damencio Illustrations : Hector de la Vallée Mix : DJ Calzone
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Stream / Download : “Weather Report (Mix & Sélection par DJ Calzone)  
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fusilsapompe · 3 years
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Fusils A Pompe Radio Show - Episode 9
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Le Fusils à Pompe Radio Show est une émission de discussions sur le rap américain.
Dans ce 9ème épisode, Big Tuego, Damencio et Maître Soda se réjouissent du nouveau statut de Lil Durk, se demandent si Glockboyz Teejaee n'a pas inventé un nouveau genre musical, décryptent les psaumes de billy woods et MOOR MOTHER, repassent par la Bay découvrir Triffln' puis retournent dans le Michigan pour 40 Glock Boy avant d'ouvrir le portail qui relie New York à Chicago avec Shawny Bin Laden. En conclusion, un hommage au déjà regreté Chick Corea.
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Tracklist : Lil Durk “The Voice”, “Backdoor” ; Glockboyz Teejae “Wack Jumper” ; billy woods & MOOR MOTHER “Giraffe Hunts”, “The Blues Remembers Everything the Country Forgot” ; Trifln’ “BRP Style” , “Ran Outta Drank” ; Shawny Binladen “Memories” , “Wockhard” ; 40 Block Boy “Bag Gone” , “Move Different” ; Stanley Clarke “Butterfly Dreams” ; Ketchy The Great “If I Go Broke”.
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