Tumgik
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Un esprit musicien dans un corps sain
A 73 ans, Eric Clapton alias Dieu souffre de problÚmes de santé moins dus à son ùge et à ses excÚs de jeunesse qu'à la pratique de son art. Le musicien peut en effet lui aussi collectionner les maladies professionnelles. La bonne nouvelle étant que la médecine les considÚre désormais sérieusement.
Le clichĂ© est tenace : le musicien dort peu, mange mal, pratique le sexe hasardeux, consomme des drogues un peu trop chargĂ©es de perlimpimpin et meurt jeune, souvent entre 27 et 55 ans, suicidĂ© ou cancĂ©reux. La vie rock and roll l'exige : vivre vite, ne jamais vieillir. Sauf que nous sommes en 2018 et que des Rolling Stones, quelques Who, quelques Led Zeppelin, deux Beatles et quelqu'un comme Eric Clapton vivent aujourd'hui plus ou moins paisiblement leur troisiĂšme Ăąge. Avec des bobos typiques de la septantaine mais aussi quelques handicaps plus professionnels. Prenons le cas de Clapton, nĂ© en 1945 : « je deviens sourd, j'ai des acouphĂšnes et mes mains fonctionnent Ă  peine », avouait-il au magazine MĂ©decine des Arts, il y a quelques mois. Et ça, il ne le doit pas Ă  sa vie trempĂ©e dans l'excĂšs rock & roll : dĂšs 1987, Clapton a en effet arrĂȘtĂ© de boire et de noyer son pif dans la schnouffe. Serait donc ici plutĂŽt mise en cause la pĂ©nibilitĂ© mĂȘme du travail de musicien, les guitaristes vieillissants partageant avec les caissiĂšres de supermarchĂ© une grande propension Ă  l'arthrite de poignet et aux douleurs dans les mains.
Lire MĂ©decine des Arts, le magazine comme le site, est une expĂ©rience enrichissante. On peut notamment y apprendre que CĂ©line Dion souffre de bĂ©ance tubaire, une maladie rare de la trompe d'Eustache qui a pour effet secondaire d'entendre sa propre voix et sa respiration rĂ©sonner de façon excessive dans les oreilles (quelle horreur pour CĂ©line!). On y parle beaucoup de troubles musculo-squelettiques, de dos en compote, de surditĂ© et d'acouphĂšnes, mais aussi de la capacitĂ© vitale pulmonaire des trompettistes et du surpoids de certaines chanteuses. Bref, s'il y a bien une chose Ă  retenir de ces lectures, c'est que la santĂ© du musicien est dĂ©sormais en fait trĂšs sĂ©rieusement prise en compte. Des mĂ©decins, des kinĂ©sithĂ©rapeutes, des posturologues et des ergonomes s'y intĂ©ressent de prĂšs et ce n'Ă©tait pas franchement le cas il y a encore quelques annĂ©es, oĂč les mĂ©decins de musiciens Ă©taient surtout censĂ©s soigner les cirrhoses, la syphillis et les sinus dĂ©truits par la cocaĂŻne.
Il ne faut pas faire l'erreur de gĂ©nĂ©raliser mais le musicien d'aujourd'hui mĂšne probablement une vie plus saine que ses ancĂȘtres des annĂ©es 50 Ă  2000. On sait par exemple que beaucoup de musiciens contemporains de mĂ©tal ne mangent plus de chauve-souris, vu qu'ils sont vĂ©gĂ©tariens. La scĂšne Ă©tant aujourd'hui quasi la seule façon de gagner de quoi vivre, on l'aborde dĂ©sormais moins comme un prĂ©texte Ă  la dĂ©fonce que comme le job que c'est fondamentalement, avec donc aussi ce que cela exige de sĂ©rieux et d'efficience physique. L'environnement global est Ă©galement beaucoup plus contrĂŽlĂ© : beaucoup de salles de concerts sont interdites Ă  la cigarette, les niveaux sonores y sont lĂ©gifĂ©rĂ©s, les horaires plus stricts... Le musicien ne gĂ©nĂšre mĂȘme plus autant d'enthousiasme adolescent qu'avant, ce qui lui rĂ©duit drastiquement les risques de MST.
La rĂ©volution food du dĂ©but des annĂ©es 2000 ayant installĂ© de nouvelles habitudes alimentaires dans les consciences, on a aussi notĂ© tout autour du monde une constante amĂ©lioration du catering. Pour peu que vous soyez un tantinet connu et donc bankable, c'est l'adieu aux pizzas, chips, charcuteries industrielles, fromages en carton et autres macaronis au micro-onde ! DĂ©sormais dans un contexte de concurrence fĂ©roce, les organisateurs et surtout les festivals mettent en effet gĂ©nĂ©ralement un point d'honneur Ă  bien accueillir les musiciens, du moins les tĂȘtes d'affiche, et  bien accueillir est souvent synonyme de bonne bouffe. Aux Vieilles Charrues, en France, le plateau de fruits de mer est ainsi devenu lĂ©gendaire.
Bien entendu, les excĂšs dĂ©biloĂŻdes et la vie rock & roll existent toujours. Le fait est qu'ils relĂšvent de penchants personnels, de la psychologie, bref, de quelque-chose sur lequel il reste difficile de travailler, surtout si la personne ne se sent pas malade et considĂšre ce train de vie comme plutĂŽt fun. Sur quoi la mĂ©decine peut en revanche oeuvrer, y compris au niveau prĂ©ventif, relĂšve par contre de problĂšmes beaucoup plus rĂ©pandus et Ă  priori plus simples Ă  traiter : l'exposition au bruit, la rĂ©pĂ©tition de gestes mĂ©caniques, les problĂšmes osseux dus aux longs trajets inconfortables, la lourdeur du matĂ©riel et la difficultĂ© de le transporter, les horaires dĂ©calĂ©s et les jetlags Ă©ventuels, le sommeil difficile et fragmentĂ©... Ce qui est drĂŽlement moins rock & roll qu'une paroi nasale de mĂ©tal ou la goutte Ă  32 ans mais faciliterait quand mĂȘme pas mal la pratique quotidienne de l'art et du gagne-pain des musiciens, ces potentiels malades comme les autres.
Serge Coosemans
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Tips de programmateurs : #10 Michel Degueldre – Le BelvĂ©dĂšre (Namur)
A la suite de nos interviews avec des programmateurs du nord du pays, les francophones de Club Plasma passent maintenant sur le grill ! Michel Degueldre nous parle du BelvédÚre, cet ancien terminus de téléphérique devenu salle de concerts perchée sur les hauteurs de la Citadelle de Namur. Une programmation émergente, nationale et internationale, le tout avec une vue imprenable sur la capitale wallonne.
Le BelvĂ©dĂšre est connu pour sa programmation essentiellement locale et nationale. Êtes-vous Ă©galement ouvert Ă  une programmation plus internationale ?
Oui, tout Ă  fait, on invite d’ailleurs trĂšs rĂ©guliĂšrement des artistes de pays voisins. Mais lorsque l’on reçoit des artistes internationaux, c’est souvent Ă  l’occasion de tournĂ©es qui les font passer par notre rĂ©gion ou lorsqu’il y a une opportunitĂ© dans leur agenda. Nous avons notamment pu recevoir Phil Rudd (batteur d’AC/DC, Nouvelle-zĂ©lande), Pro-pain (New York), The Liminanas (France), Jacco Gardner (Hollande), etc.
Le cadre idyllique du BelvédÚre vous apporte-t-il reconnaissance et visibilité ?
Oui, c’est un Ă©lĂ©ment dĂ©terminant pour nous ! La beautĂ© du site avec la magnifique vue sur Namur de notre terrasse, la grande facilitĂ© de parking et le fait que nous n’ayons pas de voisins nous offre beaucoup d’avantages. Ce cadre participe Ă©galement Ă  l’image du BelvĂ©dĂšre, liĂ©e Ă  la Citadelle, la Route Merveilleuse et le ThĂ©Ăątre de Verdure.
Quels sont les prochains grands projets pour le BelvédÚre ?
Nous allons complĂštement changer la partie “bar” de notre Ă©tablissement d’ici fin 2018. Nous prolongeons bien entendu nos collaborations avec “Vive la FĂȘte”, le festival “Verdur”, les “SolidaritĂ©s”, etc.
Est-ce qu’un groupe dĂ©butant Ă  une chance de jouer chez vous ?
Bien Ă©videmment, et nous en accueillons beaucoup en premiĂšre partie de nos concerts. Nous demandons seulement un niveau de finition suffisant, qui se concrĂ©tise souvent par le fait que le groupe a dĂ©jĂ  Ă©ditĂ© (ou est sur le point d’éditer) un EP.
Comment faire pour ne jamais ĂȘtre programmĂ© chez vous ?
Envoyer un mail impersonnel contenant le lien du site et du Facebook du groupe, et attendre de façon passive sans se manifester Ă  nos diffĂ©rents concerts, sans rencontrer les membres du BelvĂ©dĂšre
 Bref, en attendant qu’on appelle sur base d’un mail quelconque.
Propos recueillis par Sarah Roulet
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Presse et relations publiques : comment exister dans les médias ?
Votre prochain disque est enregistré, votre dernier clip est tourné, votre future tournée est bookée, place maintenant à la promotion de votre musique. Mais comment parvenir à vous faire une place dans les médias culturels ? Suivez le guide

Cinq Ă©tapes pour soigner et maximiser la promotion de votre projet :
1. Soyez prĂ©paré‚ Vous sortez un EP, un album, un single, un clip ? MalgrĂ© l’excitation, ne grillez pas les Ă©tapes en envoyant des mails incomplets Ă  tout va. Avant de contacter les journalistes qui feront peut-ĂȘtre de vous les prochains Foo Fighters, soyez sĂ»r d’avoir prĂ©parĂ© un bon dossier de presse. Au minimum, il devra contenir une bio, des photos (en excellente qualitĂ©) et tous les liens via lesquels vous retrouver et vous Ă©couter. N’oubliez pas que les rĂ©dacteurs et autres protagonistes du milieu reçoivent des dizaines de mails chaque jour. Si le vĂŽtre est trop vague, trop long ou peu attractif, il rejoindra vite la corbeille. Durant la prĂ©paration dudit dossier, l’important est de trouver un Ă©quilibre entre la mise en avant de vos atouts et la modestie. A titre d’exemple, vous pouvez vous comparer Ă  d’autres formations pour situer votre style, mais ne vous vendez pas comme le nouveau Jack White.
Pensez Ă©galement Ă  ne pas sombrer dans le clichĂ© du groupe Ă©mergent. Évitez d’écrire que « Ben et Tom se sont rencontrĂ©s au collĂšge, oĂč ils se sont dĂ©couverts une passion commune pour la musique. Quelques annĂ©es et deux groupes de reprises des Red Hot plus tard, ils vous livrent leurs premiĂšres compositions personnelles ». Votre biographie ne doit pas raconter une histoire qui pourrait ĂȘtre celle de n’importe quel autre groupe. Mettez plutĂŽt en avant ce qui rend le vĂŽtre unique. Ses spĂ©cificitĂ©s, son essence, ce qu’il tente d’exprimer via sa musique. En un mot, votre identitĂ©. Pour vos photos Ă©galement, tĂąchez de ne pas reproduire ce qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© fait par la moitiĂ© des groupes du pays. Évitez donc de poser avec un air mystĂ©rieux dans un bĂątiment dĂ©saffectĂ© ou une forĂȘt.
Une fois votre dossier de presse confectionnĂ©, rendez-le facile Ă  trouver. Placez-le par exemple sur votre site web et glissez-le systĂ©matiquement Ă  la fin de vos e-mails aux journalistes. Si l’un d’eux souhaite Ă©crire un papier sur votre groupe, faites-en sorte qu’il ait tout ce dont il a besoin directement Ă  sa disposition. Par ailleurs, si un rĂ©dacteur tombe spontanĂ©ment sur vous, assurez-vous qu’il sache vous joindre au plus vite. Votre adresse de contact est-elle bien indiquĂ©e sur votre page Facebook ? VĂ©rifiez aussi que les informations reprises sur vos rĂ©seaux sociaux soient Ă  jour.
2. Contactez les bonnes personnes
‹ Le ciblage est l’une des clĂ©s des relations de presse. Envoyer votre dernier titre reggae Ă  un magazine Ă©lectro serait une perte de temps pour vous et pour votre interlocuteur. Scrutez les journaux et magazines culturels, les webzines, les grilles radio,
 qui sont les journalistes qui pourraient aimer et relayer votre musique ? N’hĂ©sitez pas Ă  chercher les articles publiĂ©s sur des groupes similaires au vĂŽtre et de votre envergure. S’ils ont Ă©tĂ© mis en avant, pourquoi pas vous ?
Pensez Ă©galement Ă  la presse rĂ©gionale. Les Ă©ditions locales des journaux mettent rĂ©guliĂšrement en avant des groupes de chez eux. Si vous ne parvenez pas Ă  trouver leurs adresses de contact, n’hĂ©sitez pas Ă  vous tourner vers les Maisons de la Presse. Ne nĂ©gligez pas les blogs et webzines en tous genres. Certes, votre maman serait plus fiĂšre de vous voir en premiĂšre page de son quotidien prĂ©fĂ©rĂ©, mais les mĂ©dias web sont loin d’ĂȘtre inutiles. Leur audience est gĂ©nĂ©ralement plus pointue et leur libertĂ© Ă©ditoriale plus grande.
3. 
 De la bonne maniĂšre et au bon moment‹ Maintenant que votre matĂ©riel promo est prĂȘt et que vous savez qui contacter, les choses sĂ©rieuses commencent. Lorsque vous envoyez un mail, soyez concis mais complet. Donnez les informations les plus importantes en premier. Qui ĂȘtes-vous ? Quel genre de musique faites-vous ? D’oĂč venez-vous ? Quelle est votre actualitĂ© ? Pourquoi devrait-on s’intĂ©resser Ă  vous ? Un lien d’écoute doit aussi figurer dans les premiĂšres lignes de votre message.
Vu le nombre de sollicitations qu’il reçoit, le journaliste doit ĂȘtre intriguĂ© par votre musique dĂšs les premiers instants. Évitez donc les longues introductions et n’hĂ©sitez pas Ă  choisir le morceau que vous envoyez en fonction de votre cible. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, adaptez votre message Ă  votre destinataire et Ă  l’usage qu’il pourrait en faire. Pensez Ă©galement Ă  soigner l’aspect visuel de votre e-mail.
Soyez aussi attentif au timing. Le dĂ©lai entre la dĂ©couverte d’un groupe et une Ă©ventuelle publication varie selon les mĂ©dias et leur pĂ©riodicitĂ©. Il faudra forcĂ©ment vous y prendre plus Ă  l’avance pour un mensuel que pour un quotidien ou un mĂ©dia web. Enfin, soyez prĂȘt Ă  envoyer Ă©normĂ©ment de mails pour ne recevoir que peu de rĂ©ponses. Cela peut ĂȘtre difficile Ă  accepter mais ne vous dĂ©couragez pas pour autant.
4. Profitez des opportunitĂ©s qui s’offrent Ă  vous‹ En dehors du moment oĂč vous sortez un clip, EP ou album, crĂ©ez-vous des occasions de communiquer. Lorsque vous jouez en festival, n’hĂ©sitez pas Ă  contacter la presse locale. Les journalistes couvrant l’évĂ©nement pourraient vouloir illustrer leur article avec une interview.
Pensez Ă©galement aux opportunitĂ©s de rencontre qui sont offertes par des organismes importants du milieu culturel : sĂ©ances d’infos, workshops, drinks en tous genres, etc. N’oubliez pas que les tremplins (lire aussi l’article “Tremplins : visas pour la dĂ©couverte”) sont Ă©galement d’excellents moyens de vous faire remarquer.
5. Restez prĂ©sent‹ En pleine composition ? En studio ? En phase de rĂ©flexion sur vos prochaines sorties ? Tentez de ne pas disparaĂźtre totalement de l’esprit de vos auditeurs lorsque vous n’avez pas d’actualitĂ© brĂ»lante. Certes, votre fan base n’a pas besoin de savoir ce que vous faites chaque jour, mais n’hĂ©sitez pas Ă  poster quelques nouvelles de temps en temps sur vos rĂ©seaux sociaux. Il ne faudrait pas qu’on vous oublie.
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Tips de programmateurs : #9 Simon BĂ©riaux & Emilie BruyĂšre – La Ferme du BiĂ©reau (Louvain-la-Neuve)
A la suite de nos interviews avec des programmateurs du nord du pays, les francophones de Club Plasma passent maintenant sur le grill ! Simon BĂ©riaux de la Ferme du BiĂ©reau nous raconte la genĂšse de l’un des plus vieux bĂątiments de Louvain-la-Neuve, devenu “maison de toutes les musiques”
 et de tous les musiciens.
De la ferme à la scùne, pourriez-vous revenir un peu sur l’histoire de votre salle atypique ?
C’est bien simple, au dĂ©but il y avait des champs et une ferme. Et puis une ville a poussĂ© comme un champignon et il n’y avait plus de champs. D’autres chants les ont remplacĂ©s dĂšs les annĂ©es 70 sous l’impulsion des babas cools du coin. Et enfin, comme la Grange allait potentiellement tomber, tout le monde s’est cotisĂ© pour rĂ©parer l’affaire. La salle de concert est maintenant rĂ©novĂ©e et prĂȘte Ă  accueillir tout un tas d’évĂ©nements.
Quelles particularitĂ©s un artiste se doit-il d’avoir pour ĂȘtre programmĂ© chez vous ?
Être assorti aux belles poutres, quel que soit son genre musical.
Vous soutenez les artistes émergents. Mon groupe débutant (mais plein de talent) a-t-il une chance de jouer chez vous ?
Et comment ! Via le Grand Tremplin BW d’abord, via les premiĂšres parties ensuite, et bientĂŽt dans la nouvelle salle des Ă©curies (2019), Ă  plus petites dimensions (c’est important de rester modeste, malgrĂ© tout ton talent). Il peut aussi jouer pas loin de chez nous, en co-programmation avec des lieux partenaires et le soutien de Court-Circuit (merci les gars !).
Et si mon groupe n’est jamais montĂ© sur scĂšne ?
La premiĂšre fois est toujours un peu stressante, mais aprĂšs on se sent mieux.
Comment faire pour ne jamais ĂȘtre programmĂ© chez vous ?
Vendre trop cher un spectacle qui n’en vaut pas la peine ou demander un cachet trop important
 Les fermiers sont radins et aiment les bons produits, c’est bien connu.
Propos recueillis par Sarah Roulet
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Vivre de la musique en Belgique : komankonfé ?
En 2018, est-ce concevable ou plutĂŽt utopique de gagner correctement sa vie en tant que musicien en FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles ? Pour tenter d’y voir plus clair, nous avons demandĂ© Ă  quatre musicien(ne)s aux profils variĂ©s comment ils s’en sortaient financiĂšrement.
“J’ai la chance de vivre de la musique depuis un an. Mais je pense que s’il n’y avait pas ce “statut d’artiste”, je n’arriverais pas”, nous confie Alice Vande Voorde. Du haut de ses 27 ans, la musicienne qui se dĂ©finit elle-mĂȘme comme une “mercenaire” est passĂ©e par un nombre incalculable de groupes avant de dĂ©crocher le prĂ©cieux sĂ©same. Karin Clercq, Polyphonic Size, Kouzy Larsen, Joy, Goodbye Moscow, Kate & Joe BB, Valko, La Chiva Gantiva, le projet pour enfants MichaĂ«l et moi, le coverband Rock & Girls
 AprĂšs deux ans passĂ©s Ă  cumuler les contrats pour avoir accĂšs au fameux “statut”, Alice fait un mini burn-out. “Ça s’est fini par deux mois de dĂ©goĂ»t total de la musique, c’était violent, soupire-t-elle. Je ne voulais plus faire de musique. Mais Ă  partir du moment oĂč je m’y suis mise, je n’avais pas envie d’arrĂȘter en si bon chemin. (
) Niveau sous, ça laisse transparaĂźtre que ce n’est pas qu’avec quelques contrats que ça passe. “
Benjamin Schoos a, lui aussi, fameusement roulĂ© sa bosse. NĂ© en solo sous le pseudonyme de Miam Monster Miam en 1998, il a depuis multipliĂ© les casquettes, les collaborations et les initiatives, tant Ă  la tĂȘte de son label Freaksville qu’à de celle de Radio Rectangle, aux cĂŽtĂ©s de Lio ou Jacques Duvall, ou encore derriĂšre Patrick OuchĂšne Ă  l’Eurovision. “Ce que je retiens, c’est que quand tu es musicien, il y a Ă©normĂ©ment de secteurs diffĂ©rents qui peuvent donner lieu Ă  du travail.” Musicien live, studio, Ă  l’orchestre, interprĂšte, auteur-compositeur, enseignant, rĂ©alisateur: la liste est longue comme le bras. “Dans mon cas, je ne sais plus faire la part des choses, confesse-t-il. Un aspect du mĂ©tier tire l’autre. Je vis en partie de mes revenus de musicien, quand je tourne. J’ai aussi des revenus sur mes droits d’auteur, parce qu’en 20 ans, j’ai Ă©crit beaucoup de choses. (
) La gestion collective de droits permet Ă  des auteurs de taille locale comme moi de vivre un peu. C’est l’accumulation de ces revenus qui m’a permis de tenir. D’avoir une vie plus ou moins prĂ©caire, mais quand mĂȘme
”
Pour une poignĂ©e de chanceux, les droits d’auteur peuvent, un temps du moins, mettre Ă  l’abri des soucis financiers. Ça a notamment Ă©tĂ© le cas pour les Bruxellois de BRNS: “Il y a clairement des mois plus difficiles que d’autres, tĂ©moigne TimothĂ©e Philippe, batteur-chanteur du groupe. Mais je me suis accommodĂ© Ă  ce rythme-lĂ , je sais me satisfaire de peu. Et je peux dire merci la Sabam: l’annĂ©e des premiĂšres retombĂ©es, on a gagnĂ© environ 7000 euros chacun. Mais on avait beaucoup tournĂ©, ce sont les droits sur le live qui nous rapportent le plus
”
Une chose est sĂ»re en tout cas: quand il s’agit de lancer un groupe, un projet, il ne faut pas mĂ©nager l’investissement, tant humain que financier, pour pouvoir espĂ©rer le voir dĂ©coller. “À l’heure actuelle, c’est rassurant d’avoir un travail Ă  cĂŽtĂ© pour pouvoir dĂ©velopper, soutient Benjamin Schoos. S’il y a de l’investissement Ă  faire, et que tu dois vivre dessus en plus, c’est compliquĂ©. Il faut se donner 2-3 ans pour voir, je pense que ce n’est pas du luxe d’avoir une petite sĂ©curitĂ©. D’avoir le temps de s’ajuster. Ou alors il faut se prĂ©parer Ă  une vie qui est faite de temps morts, d’argent qui ne rentre pas toujours
”
Et puis il y a des cas comme celui de Manuel Hermia, saxophoniste et flĂ»tiste jazz aux mille projets (Slang, Le Murmure de l’Orient, Orchestra Nazionale Della Luna, Jazz for Kids
), qui a “toujours vĂ©cu de la musique”, mais qui s’est d’abord assurĂ© une sĂ©curitĂ© financiĂšre en multipliant les collaborations, notamment dans la variĂ©tĂ©. “Ce n’est pas toujours les musiques qu’on prĂ©fĂšre, mais ça fait vivre. Et puis, entre 30 et 40 ans, progressivement, je me suis dit que j’avais envie de faire mes projets Ă  moi. (
) J’ai bĂ©nĂ©ficiĂ© du statut pendant pas mal d’annĂ©es, ça m’a vraiment aidĂ© pour pouvoir investir dans ma vie artistique personnelle. Laisser tomber ce que je n’aimais pas, pouvoir mettre toutes mes billes sur ce en quoi je croyais.” Mais aujourd’hui pĂšre d’un enfant et du haut de ses 50 ans, Manuel a choisi de retrouver une forme de stabilitĂ© en s’octroyant un mi-temps comme prof au Conservatoire. “Quelque part, ça ne change pas tellement, sourit-il. Je ne le vois pas comme un job. Je le vois, au sein de la musique, comme une roue de transmission.”
“Un des secrets, Ă  notre Ă©poque, pour se nourrir soi-mĂȘme et en vivre pleinement, c’est de dĂ©cliner ses compĂ©tences”, continue le jazzman. Ce que confirme Alice Vande Voorde: “Il faut ĂȘtre super indĂ©pendant dans ce mĂ©tier. Aller chercher les informations. Le statut est super obscur. Quel type de contrats? Comment gagner un max sur un contrat et qu’il compte pour le statut? (
) En plus de Smart ou T-heater (devenu Amplo, ndlr), des associations comme le Facir, qui viennent des travailleurs, sont super importantes pour faire avancer le schmilblick.” Et la bassiste de terminer sur une note d’optimisme: “Mes conseils Ă  un jeune musicien qui se lance? Il faut y croire. Il faut aussi ĂȘtre capable de faire un certain nombre de compromis: ceux-ci peuvent se transformer en rĂ©vĂ©lations
” Amen.
KĂ©vin Dochain
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Les Tremplins : passeport pour la reconnaissance?
OrganisĂ©s par des organismes culturels, des festivals ou des mĂ©dias, les concours mettant en lice des artistes Ă©mergents s’imposent comme des accĂ©lĂ©rateurs de carriĂšre. TĂ©moignages.
LaurĂ©at du Tremplin du Dour Festival en juin 2016, Glass Museum remporte la mĂȘme annĂ©e quatorze prix au Concours Circuit. Deux ans plus tard, le jeune duo tournaisien publie son premier album « DEUX » et suscite un engouement sans prĂ©cĂ©dent. «Sans ces deux Ă©vĂ©nements, nous ne serions sans doute pas arrivĂ©s Ă  tel rĂ©sultat aujourd’hui . DĂšs le dĂ©part, nous Ă©tions conscients qu’en proposant une formule instrumentale piano/batterie, Glass Museum n’allait s’adresser qu’à une niche », expliquent Martin GrĂ©goire et Antoine Flipo. «Mais grĂące au Tremplin du Dour Festival et au Concours Circuit, nous avons Ă©tĂ© invitĂ©s trĂšs vite Ă  nous produire dans de gros festivals devant des professionnels et une assistance bien plus large que nous ne l’imaginions. C’est lors de notre passage au Dour Festival que nous avons aussi rencontrĂ© Maxime Lhussier, cheville ouvriĂšre du label JauneOrange chez qui Glass Museum est signĂ©? L’apport financier du Concours Circuit a Ă©tĂ©, pour sa part, investi dans la confection de notre premier EP. Avec le recul, on se dit que les conditions Ă©taient idĂ©ales. Nous avons pu faire dĂ©couvrir notre projet en live tout en nous donnant le temps et les moyens d’enregistrer notre disque dans les meilleures conditions. »
L’exemple de Glass Museum n’est pas isolĂ©. D’Atome, rĂ©cent laurĂ©at du Concours F. Dans Le Texte, au vĂ©tĂ©ran Sharko, vainqueur de la premiĂšre Ă©dition du Concours Circuit qui s’est dĂ©roulĂ©e en 1997, en passant par Ghinzu rĂ©vĂ©lĂ© aux mĂ©dias avec feu La Boutique Rock (ancĂȘtre du Propulse), RIVE ou encore Alaska Gold Rush, on ne compte plus les artistes issus de la FĂ©dĂ©ration Bruxelles-Wallonie qui ont vu leur carriĂšre boostĂ©e grĂące Ă  ces joutes musicales. Si le principe du « crochet » remonte aux annĂ©es 60 (Adamo et Johnny ont aussi commencĂ© de cette maniĂšre), les initiatives mises en place aujourd’hui sont particuliĂšrement adaptĂ©es aux nouvelles tendances d’un marchĂ© oĂč le succĂšs et la reconnaissance doivent se dessiner trĂšs tĂŽt en amont d’une sortie discographique. « Avant de dĂ©marcher les maisons de disques, nous avons posĂ© notre candidature au Tremplin du Verdur Rock, Ă  Concours Circuit et au Concours Jonge Wolven », rappellent ainsi Renaud Ledru et Alexandre de Bueger, le binĂŽme qui forme Alaska Gold Rush. « Ces trois expĂ©riences ont servi incontestablement d’accĂ©lĂ©rateurs Ă  notre projet. Notre participation au Concours Circuit nous a permis notamment de gagner des prix financiers. On a pu investir dans de la promotion en prenant un attachĂ© de presse indĂ©pendant qui nous a aidĂ©s Ă  nous faire connaĂźtre. Du jour au lendemain, Alaska Gold Rush s’est professionnalisĂ©.»
Elargir son audience
Manon De Carvalho Coomans, alias Noa Moon, Ă©tait encore aux Ă©tudes lorsqu’elle a participĂ© Ă  Propulse en 2012. « On ne gagne pas de prix au Propulse, mais le concert que j’ai donnĂ© m’a permis de bĂ©nĂ©ficier plus rapidement d’une visibilitĂ© dans le milieu musical, que ce soit du cĂŽtĂ© des professionnels et du public. Je ne sais pas s’il y a un bon moment pour participer Ă  ce genre de tremplin. Mais pour moi ce fut incontestablement une Ă©tape importante comme le sont aussi les passages en radio et les festivals qui donnent l’opportunitĂ© d’élargir son audience. C’est le mĂ©lange de tous ces Ă©lĂ©ments qui ont fait avancer mon projet », analyse celle qui a Ă©tĂ© consacrĂ©e Artiste fĂ©minine de l’annĂ©e lors de la derniĂšre Ă©dition des D6bels Music Awards. Comme Noa Moon et sans volontĂ© de cracher dans la soupe, le duo Alaska Gold Rush est d’avis que la promotion d’un tremplin pourrait encore ĂȘtre optimalisĂ©e. «Le plus souvent, il y a un communiquĂ© de presse qui annonce le concours et un autre qui donne la liste des laurĂ©ats. Certains tremplins ont plus d’impact que d’autres. Il ne faut pas foncer tĂȘte baissĂ©e et jouer dans n’importe quel concours. Nous, on a eu le flair de taper juste. Encore aujourd’hui, on nous parle de notre passage au Concours Circuit.»
En 2016, RIVE participe Ă  la fois au concours F. Dans le Texte et au tremplin des Franc’Off des Francofolies. Une double dĂ©cision judicieuse. Juliette et KĂ©vin repartent du F. Dans le Texte avec douze rĂ©compenses et dĂ©crochent le Premier Prix aux Francos. «Sans la moindre rĂ©fĂ©rence discographique Ă  notre actif, nous avons gagnĂ© des programmations dans des festivals renommĂ©s comme le Brussels Summer Festival, les Aralunaires, les Francos ou le LaSemo. Toutes ces dates ont dĂ©clenchĂ© une sorte de cercle virtueux pour RIVE, analyse la chanteuse/guitariste Juliette. «Quand tu restes dans la bulle de ton home-studio et que tu bosses sur des compositions, c’est rassurant de savoir que tu vas jouer l’étĂ© suivant dans des gros festivals. Doutes ou pas, il y a des rendez-vous Ă  l’horizon et il faut ĂȘtre prĂȘt. Plus que de la pression, ça nous a mis en confiance. Nous sentions que les choses avançaient. Du coup, quand notre premier EP « Vermillon » est sorti, la promotion s’est faite plus rapidement. Les mĂ©dias avaient dĂ©jĂ  entendu parler de nous et le bouche Ă  oreille a bien fonctionnĂ©. Si c’était Ă  refaire, nous recommencerions de la mĂȘme maniĂšre. »
Luc LorfĂšvre
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Tips de programmateurs : #8 JoĂ«l Hahaut – Atelier Rock (Huy)
A la suite de nos interviews avec des programmateurs du nord du pays, les francophones de Club Plasma passent maintenant sur le grill ! Entretien avec Joel Hahaut, responsable de programmation et animateur Ă  l’Atelier Rock Ă  Huy, salle de concerts en bordure de Meuse qui est Ă©galement un lieu de formation aux musiques actuelles.
L’Atelier Rock est, comme son nom l’indique, un atelier. Pouvez-vous nous dire comment le concept est nĂ© ?
Il y en avait pas mal des musiciens autodidactes Ă  Huy en 1987. Ils avaient l’envie d’apprendre, mais pas dans le cadre d’une acadĂ©mie de musique avec un rĂ©pertoire classique. En 1987, Patrick Arthung, un musicien local, crĂ©e un “Atelier Rock”, le premier du genre en Belgique. Fin ‘89, l’Atelier Rock accueillait dĂ©jĂ  une cinquantaine d’élĂšves de guitare, basse, batterie, clavier et chant. Dans le mĂȘme temps, des groupes locaux Ă©taient en demande de scĂšne et c’est tout naturellement que l’Atelier Rock organisa ses premiers concerts. Actuellement, nous avons un espace de 10 classes, 2 bureaux, une salle d’accueil, et une salle de spectacle de 250 places debout, Ă©quipĂ©e au cours du temps grĂące Ă  l’aide de la CommunautĂ© Française/FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles.
En quoi vos formations se différencient-elles de celles des académies de musique ?
Le programme d’apprentissage individuel est au rythme de l’élĂšve qui est orientĂ© vers la connaissance des musiques actuelles et est accompagnĂ© dans sa crĂ©ativitĂ©. L’objectif est de passer de l’apprentissage Ă  la crĂ©ation puis Ă  la diffusion, notamment grĂące au concert des Ă©lĂšves organisĂ© chaque annĂ©e.
Si j’ai le “meilleur” groupe de Belgique, mais que nous n’avons encore jouĂ© nulle part, me donneriez-vous une chance de jouer sur votre scĂšne ?
Si le comitĂ© de programmation de l’Atelier Rock estime que vous ĂȘtes effectivement le meilleur groupe de Belgique, vous aurez toutes les chances de jouer sur notre scĂšne !
Enfin, comment procéder pour que mon groupe ne soit absolument jamais programmé chez vous ?
Pour ne jamais ĂȘtre programmĂ© Ă  l’Atelier Rock, il suffit de ne jamais nous proposer votre projet

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Tips de programmateurs : #7 Jean-Christophe Gobbe & Julian Trevisan – Le Rockerill (Charleroi)
A la suite de nos interviews avec des programmateurs du nord du pays, les francophones de Club Plasma passent maintenant sur le grill ! Jean-Christophe Gobbe et Julian Trevisan nous prĂ©sentent le Rockerill, l’ancienne usine de la Providence, et son univers alternatif au sein de la galaxie carolo.
Le Rockerill est devenu un lieu emblĂ©matique et dispose de multiples atouts, mais qu’aimeriez-vous encore entreprendre, si c’est le cas, pour innover d’avantage ?
Nous aimerions agrandir le Rockerill, faire de la grande salle un espace de concert permanent avec tous les aménagements nécessaires à son exploitation. Nous voulons aussi maintenir une programmation de grande qualité, continuer à proposer des artistes de renom et placer Charleroi au devant de la scÚne comme une ville riche en propositions culturelles et musicales.
Pensez-vous que la réputation de votre salle à Charleroi motive de jeunes groupes carolos à se lancer ?
Malheureusement je ne pense pas, il manque une véritable scÚne musicale à Charleroi. Oui, il y a des artistes dans différents styles qui percent, on peut retenir JeanJass, Mélanie de Biasio, Daniel Romeo
 Mais il manque un lien entre tous les artistes carolos.
Comment sélectionnez-vous vos artistes ?
On reçoit un tas de demandes, on les analyse, on les Ă©coute, on juge selon diffĂ©rents critĂšres : le style (le Rockerill est axĂ© sur le rock, le psychĂ©, le garage, le punk, le hip hop et les musiques Ă©lectroniques), la qualitĂ© du registre et des musiciens, et le feeling. D’autre part, on dispose d’une liste d’artistes que l’on souhaiterait booker. Ce n’est pas toujours gagnĂ©, cela peut durer des annĂ©es. On reçoit aussi pas mal de groupes qui sont en tournĂ©e.
Que rĂ©pondez-vous Ă  un groupe se prĂ©sentant chez vous mais n’ayant jamais mis les pieds sur scĂšne ?
Souvent ils nous diront que ce n’est pas leur premiĂšre scĂšne
 mais nous ne sommes pas fermĂ©s : si le groupe a du potentiel, on se doit de leur donner une chance.
Comment faire pour ne jamais ĂȘtre programmĂ© chez vous ?
Ne pas correspondre au style de la maison.
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Tips de programmateurs : #6 Samuel Baems & Denis Jalocha – Le Salon (Silly)
A la suite de nos interviews avec des programmateurs du nord du pays, les francophones de Club Plasma passent maintenant sur le grill ! Samuel Baems et Denis Jalocha nous prĂ©sentent leur “Salon”, une salle chaleureuse oĂč le duo de programmation s’emploie Ă  promouvoir la culture musicale en milieu rural.
Votre salle est connue pour sa convivialité, que pensez-vous que cela apporte comme + concrÚtement ?
Le lieu est convivial car la salle de concert est le prolongement du bar et qu’on passe de l’un Ă  l’autre sans sĂ©paration, tout le monde est proche de tout le monde, aussi bien les musiciens que le public.
Du coup le public croise le groupe dans la salle ou le bar et, aprÚs le concert, souvent le groupe vend et dédicace ses albums, t-shirts et autres en discutant avec ses anciens ou nouveaux fans du soir.
Est-ce que l’aspect de proximitĂ© et la petite taille du village de Silly permettent Ă  de jeunes groupes de dĂ©buter plus facilement chez vous ?
MalgrĂ© la petite taille du village, certains des plus grands groupes de Belgique sont venus. Cela permet en effet aux jeunes groupes de jouer en premiĂšre partie d’un groupe confirmĂ© et de se produire devant un public autre que celui des grandes villes telles que Bruxelles, LiĂšge

C’est quoi votre philosophie de programmation ?
Tout d’abord de programmer des groupes confirmĂ©s, aussi bien issus de la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles et de Flandre que de l’international.
Pouvoir ensuite donner la chance Ă  des groupes Ă©mergents de jouer dans de bonnes conditions avec une bonne promotion et en premiĂšre partie de ces groupes plus reconnus.
Enfin, d’ĂȘtre le plus Ă©clectique possible. Nous programmons la plupart du temps des styles pop, rock et Ă©lectro mais Ă©galement de la chanson pop française, du jazz, etc. Nous voulons essayer de donner une place Ă  tout le monde.
Un conseil pour un groupe qui n’a jamais fait de scùne et qui veut jouer chez vous ?
Il suffit de nous contacter via FB ou par mail via notre site en nous envoyant des liens Ă  Ă©couter.
Comment faire pour ne jamais ĂȘtre programmĂ© chez vous ?
Se prendre pour des stars et exiger tout et n’importe quoi. Entre programmateurs et organisateurs nous parlons beaucoup et tout se sait trùs vite

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Tips de programmateurs : #5 Benoit Hageman – Magasin 4 (Bruxelles)
A la suite de nos interviews avec des programmateurs du nord du pays, les francophones de Club Plasma passent maintenant sur le grill ! Entre avenir du Magasin 4 et conseils aux musiciens, BenoĂźt Hageman, administrateur de la salle bruxelloise, nous en dit plus sur ce lieu atypique.
On sait que le Magasin 4 est amenĂ© Ă  dĂ©mĂ©nager d’ici quelques mois, pouvez-vous nous en dire plus Ă  ce propos ?
Depuis 9 ans, nous occupons notre salle situĂ©e Avenue du Port. Un projet de parc portĂ© par la RĂ©gion de Bruxelles est en cours de dĂ©veloppement et devrait se concrĂ©tiser d’ici peu. Le bĂątiment devrait donc ĂȘtre rasĂ©.
Nous travaillons pour l’instant avec la Ville et la RĂ©gion de Bruxelles Ă  une solution de relogement. Nous n’avons pour l’instant rien d’officiel et nous communiquerons Ă  ce sujet lorsque cela sera le cas. Nous espĂ©rons pouvoir le faire dans les mois qui viennent.  
Avez-vous une ligne conductrice pour votre programmation ?
Nous sommes une salle plutĂŽt orientĂ©e ‘LOUD’ rock. Tout ce qui est assimilĂ© au rock dur: punk, mĂ©tal, noise rock, rock and roll, hardcore
 mais aussi du ska, de l’industriel, de l’expĂ©rimental, du psychĂ©dĂ©lique, etc. Nous n’organisons ni concerts de pop rock, ni soirĂ©es Ă©lectro avec DJs.
On peut dire qu’on fait les styles qui ont peu ou pas de place ailleurs. Nous programmons autant des groupes reconnus que des groupes Ă©mergents. La programmation se fait de maniĂšre collective : lorsque nous recevons des propositions, nous en parlons en Ă©quipe de programmation et nous prenons une dĂ©cision. Nous sommes un lieu ouvert mais qui a ses spĂ©cificitĂ©s.
Ne fonctionner que par l’énergie et l’implication de bĂ©nĂ©voles, c’est un choix ?
C’est un choix Ă  la fois historique et pragmatique. Le Magasin 4 a Ă©tĂ© fondĂ© il y a 23 ans par des musiciens. DĂšs le dĂ©but, le choix a Ă©tĂ© fait d’ĂȘtre 100% bĂ©nĂ©vole pour assurer la viabilitĂ© de la structure qui ne pouvait pas supporter des emplois salariĂ©s. Le bĂ©nĂ©volat a permis Ă  la structure de survivre Ă  travers les annĂ©es.
Aujourd’hui, nous gardons cette structure qui nous permet de garder des prix dĂ©mocratiques Ă  l’entrĂ©e ainsi qu’au bar. Il est important pour nous de garantir l’accessibilitĂ© aux concerts.
Un conseil pour un groupe qui n’a jamais fait de scùne et qui veut jouer chez vous ?
C’est possible mais il faut dĂ©jĂ  avoir un enregistrement et nous l’envoyer Ă  l’adresse du Magasin 4, il intĂ©grera notre rĂ©union d’écoute mensuelle. Il faut bien entendu que le style de musique soit en phase avec notre programmation.
A contrario, comment faire pour ne jamais ĂȘtre programmĂ© au Magasin 4 ?
Il suffit de nous insulter par mail (c’est vraiment dĂ©jĂ  arrivĂ©). Sinon le fait d’avoir une attitude pas trĂšs respectueuse des bĂ©nĂ©voles et de l’endroit ou de se prendre pour une rock star sont en gĂ©nĂ©ral de bons moyens pour ne pas jouer chez nous.
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Tips & tricks de programmateurs : #4 Peter Daeninck – Lokerse Feesten (Lokeren)
Pour notre rubrique BE for Music*, nous sommes partis Ă  la rencontre de programmateurs flamands pour tenter d’en apprendre un peu plus sur leur travail et leurs dĂ©couvertes musicales. Nouvel entretien avec Peter Daeninck, programmateur du festival Lokerse Feesten.
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x Peux-tu en quelques mots nous présenter ton festival et sa ligne artistique ?
Les Lokerse Feesten sont un festival urbain qui se dĂ©roule pendant 10 jours Ă  Lokeren et ce depuis1975. La programmation y est Ă©clectique, de la dance Ă  la pop en passant par le hiphop et le metal. Depuis 5 ans, il y a en plus de la mainstage (14.000 spectateurs) une salle intĂ©rieure, la Red Bull Elektropedia Room, d’une capacitĂ© de 800 places, oĂč l’accent est mis sur les musiques dance et urbaines.
x En quoi consiste ton job et comment découvres-tu de nouveaux talents ?
En tant que programmateur, je me charge de boeker tous les groupes qui vont se produire pendant le festival. Pour dégoter des nouveautés, je me rends réguliÚrement dans des concerts et showcases, ou je consulte des revues et plateformes en ligne.
x Un conseil aux musiciens Ă©mergents qui souhaiterait se produire lors de ton festival ?
Faites en sorte de maintenir une bonne réputation live, dans le cas contraire vous serez vite grillés !
x Quelles sont selon toi les tendances musicales du moment ?
Je remarque une grande fragmentation en diffĂ©rents courants musicaux qui Ă©mergent et disparaissent en un clin d’oeil. Et le retour des guitares.
x Et observes-tu des différences entre Flandre et Wallonie ?
Le hip hop a un succĂšs fou Ă  Bruxelles et en Wallonie. La Flandre doit encore faire un petit effort Ă  ce niveau-lĂ .
x Tes recommandations d’artistes belges à suivre ?
Wwwater, Newmoon, Brihang, La Jungle
*Depuis 2014, BE for Music soutient et encourage les Ă©changes et collaborations au sein du secteur musical belge. Plus d’infos sur le label et nos initiatives sur www.beformusic.be
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