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borisdunand · 2 days
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J'avais enregistré cette voix off, comprenant que je l'ajoutais par souci et non par plaisir, je l'ai retirée: "Pour me souvenir il suffit de 10 images. Le reste s'illumine comme une traînée de poudre. Je dois parfois me donner la permission de prendre les photos les plus anodine pour que s'ouvre quelque chose en moi de l'inspiration, du désir, de la joie. Si je trie avant, me refuse des images sous prétexte du coût de la pellicule par exemple, ça peut tout bloquer – plaisir compris, plaisir surtout je dirais." Je laisse vos voix off vous raconter l'histoire qui vous vient. Voici mon nouveau court métrage documentaire autobiographique 2024, témoignage sous forme de journal intime.
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borisdunand · 3 days
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Encore une nuit pareille. Et cette impossibilité d'entrer dans le corps. Je le sens, mais je suis contraint de l'observer du dehors, comme tenu à l'extérieur par une barrière invisible. Il y a les douleurs un peu partout, les incisives du bas poussées contre celles du haut, la nuque peut-être bien tendue, opaque, sourde.
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J'essaye. J'essaye longtemps. 30 minutes quand j'abandonne. J'oublie toujours ça : au lieu de vouloir entrer, habiter ce dehors. Je réalise à l'instant. Je cherche un autrement, et je me rate où je suis. Faire de la place à ce vécu. Mon corps qui me tient à l'écart. Interdit d'accès.
Et j'ai pu remarquer de justesse en me levant que j'étais effectivement à côté. J'ai pu me remettre sous la couette avec le livre de Claire Berest, « Rien n'est noir », mais j'allais trop vite. Ma tête dirigeait, sans même que ce soit si évident. Mes mouvements étaient dus à des décisions, tissées d'injonctions nébuleuses, cachées en sous-cale, pas franches, acoquinées avec des peurs guère mieux déclarées. Quelque chose me pousse à bouger, à me mettre en mouvement, à ne pas rester immobile, léthargique, inutile, sans vie. Peur que ça dure, que ça s'éternise, qu'il ne reste que ça de moi. Ce corps douloureux endormi empâté avachi. Que ça ne se réveille jamais.
Il y a sous la douche une tenue du corps qui n'est pas celle de mon tonus. Un empressement. J'aurais goût à m'accroupir sous l'eau tiède et à me dorloter là. Mais je me tiens debout, je me passe le fil dentaire, j'éteins l'eau pour me savonner, une fois rincé, je glisse la température vers le frais sans en avoir envie cette fois. Ça fait quand même du bien, ça déclenche des choses dans le corps, qui s'étire, se contorsionne, demande de l'eau plus froide, ma tête sous l'eau fraîche pourrait avoir envie d'une eau glacée, je n'ai pas le courage ce matin.
Mais les tensions de mes nuits sont toutes là aussi, dans cet écart, cet à côté. Que demande-t-il vraiment ? Pas de cette écoute à moitié, je dirais même : pas d'une écoute – mais d'un abandon. Comme ça m'arrive parfois, d'une totale reddition. Certes, je n'ai toujours pas touché aux films de Paris et de Lyon, certes je ne fais pas grand-chose, je chante plus que d'habitude, je lis, mais quelque chose se retient, s'inquiète, essaye quand même de jouer l'autre jeu. Et puis j'aimerais me débarrasser de ces films : j'ai le fantasme que je pourrais alors m'abandonner complètement, que je pourrais clore le chapitre. C'est oublier que le suivant s'écrira sans tarder. Le désir de créer, la peur de ne plus créer, le désir d'autres expériences, rien de tout ça ne va s'arrêter.
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borisdunand · 9 days
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Fasciné par les vidéos verticales courtes. Tu peux t'occuper l'esprit non stop avec les contenus les plus invraisemblables. Tu verras des choses que tu ne verras jamais de ta vie. Tu assisteras à des expériences dont tu ne connaîtras jamais le goût. Tu verras des choses que tu n'aurais jamais vu autrement. Mais les vois-tu vraiment ?
Je regarde très peu, à vrai dire, mais quand je regarde, je remarque ces jours la nature complètement hallucinante de ce que je vois. Exploits sportifs, accidents, catastrophes naturelles, animaux inconnus, interactions hallucinantes, spectacles fous, personnalités hors normes, des extrêmes dans tout : la beauté de la nature, des corps, des créations, la violence des comportements, des événements, des catastrophes, des effleurements avec la mort, la maîtrise inimaginable de gestes sportifs, créatifs, etc. C'est complètement dingue.
Je comprends l'engouement. Si je deviens acteur de cette posture passive, si je réalise ce que je regarde, si je m'extrais de l'hypnose qui opère instantanément, je peux presque commencer à trouver ça intéressant. Le contenu de ce que je regarde, avec la surprise d'un réel qui m'échappe absolument mais qui a bien dû exister pour arriver là, et moi pouvant regarder ces images venues des quatre coins de la planète sur un petit objet posé dans ma main, découvrant sur 10 centimètres carrés ce dont le monde entier peut accoucher.
Par ailleurs, après, tu sors de là, où tu n'étais pas vraiment, et tu te retrouves dans ta vie, où rien n'est extrême, sinon la perte de sens. Et tu te demandes s'il n'y a pas un lien. (Je n'avais pas prévu d'écrire ce dernier paragraphe.)
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borisdunand · 16 days
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Pas de vidéo sur YouTube ce weekend, ça me donne l'idée et l'envie de vous montrer une étape rarement visible: la toute première découpe d'un montage à venir, ainsi que quelques coulisses de mon organisation de fichiers et de structure dans mon logiciel de montage.
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borisdunand · 22 days
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Quand François Bon  @fbon  soudain découvre mes vidéos et qu'il manifeste son intérêt, l'homme imaginaire devient un homme réel, celui que je n'avais fait qu'admirer s'incarne et devient un être de chair et de sang: touchable et touché. Ce n'est plus juste ce personnage lointain que je regardais avec admiration, c'est un monsieur qui respire et vit, riche de toutes ses compétences, mais aussi vulnérable de son humanité.
Je reçois son regard dans ce film, et j'essaye d'encaisser ce que ça me fait. Pas mineure comme étape. Un choc certain dans mes fondations: comment faire de la place au royaume de l'auto-dénigrement à une parole qui ne dénigre pas ? Voici mon nouveau court métrage documentaire autobiographique 2024, témoignage sous forme de journal intime.
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borisdunand · 1 month
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Sensations
Réveillé trop tôt, mais je me rendors, me réveille à 8h, défracté. J'essaye autant que possible de ne rien forcer, tout en allant droit au but de mes élans. Refus de plein de choses. Refus catégorique dans le corps que les gestes soient déployés par la volonté. Ça peut bouger, à condition des rester dans l'imprégnation solide de l'embourbement, du calvaire, de la mélasse somnolente qui me contient tout entier. Si t'essayes d'en sortir, comme une gifle immédiate, ça passe pas, c'est éprouvé comme une violence, comme une extraction forcée d'un cocon. Un cocon lourd, pesant, d'une mollesse gluante, élastique, collante et noire comme du pétrole, mais cocon quand même.
Je mets le cocon en boule, le front au sol pendant dix respirations, puis je l'étire inversement pendant 10 autres respirations. Je me lève dedans, geignant, grognant, la gorge pleine de sommeil. Je vais boire mon mug d'eau fraîche dans une telle nasse de torpeur que quelques minutes plus tard, je ne me souviens déjà plus si j'ai bu ou pas. Puis je fais rouler mes pas jusqu'à la douche, sous laquelle il m'est si bon de m'appuyer la tête contre le mur, comme un homme épuisé, qui utilise ses dernières forces pour tenir debout, les yeux à peine ouverts, juste de quoi distinguer la cible de mes gestes. Je me passe le savon sous le jet, la seule pensée d'imaginer couper l'eau pour me savonner suscite la révolte de je ne sais quelle partie de moi qui refuse catégoriquement de se déloger des rails de tendresse qu'elle ordonne, et fermer le robinet serait un déraillement, une perte de la douceur que je protège. Je comprendrai plus tard que j'avais interdiction de quitter la couverture de l'eau. Sur le moment je fais ce qu'il me dit, comme il me dit. Ça oui, ça non. D'accord.
Si je déroge un instant aux conventions sensibles actives, je le sens immédiatement : ne pas me soumettre à leur ordonnance me fait instantanément perdre quelque chose d'une harmonie, d'une délicatesse, d'un soin. C'est une réprimande terriblement efficace. Je m'y soumets, le front opaque, la pensée pâteuse, à des années lumières de répondre aux injonctions habituelles. C'est comme une danse intérieure où je me cogne contre des murs souples, qui m'évitent de franchir un seuil que je pourrais parfois ne même pas sentir. Dans la peine de mon réveil en souffrance, il y a du délicieux. Je finis recouché sur mon lit, le haut du corps au chaud dans un hoodie tout propre et les pieds nus qui se gorgent du frais venus de la fenêtre ouverte, et ces deux zones polarisées de mes sensations forment une chanson parfaite, je me laisse bercer, la chaleur réconfortante contre le cœur et la fraîcheur d'une brise sur un bout de peau à l'air libre.
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borisdunand · 1 month
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Foufou. Gamin fou qui joue. Joue trop, trop longtemps, trop vite, trop fort. S'amuse comme un fou – et tout d'un coup j'interroge ce que j'allais rajouter qui m'habite fortement : « et qui sait qu'il ne devrait pas, parce qu'il va le payer... » Mon sentiment que je vais le payer hier et ce matin, se greffe sur l'anticipation de la fatigue qui va arriver, de la nervosité qui s'inscrit dans mes muscles en tensions, qui seront bientôt des douleurs.
Et si je me trompais ? Si la petite voix qui me dit : « c'est bien joli mais tu vas ramasser après » était autre chose. La punition reçue quand je jouais trop ? Quand j'avais trop de plaisir ? Peut-être aussi que ma nervosité ne serait pas tant là pour finir en douleurs si je me laissais jouer trop vite trop longtemps trop fort sans y penser plus que ça ?
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borisdunand · 1 month
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Lentement venir au jour. Attendre. Patienter. Laisser le corps donner la mesure. Endormir les volontés dans la chair qui s'éveil. Ça dure longtemps. Et il ne se passe rien. Les minutes passent sans un mot, sans un geste. Sans projet. Je regarde – et c'est à peu près tout.
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borisdunand · 2 months
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Pour créer avec plaisir, j'ai besoin de jouer, d'être dans l'air du jeu, comme un enfant. Pour jouer pour de bon, j'ai besoin d'y croire, d'oublier que je suis en train de jouer, et de jouer donc sérieusement, avec sérieux, en croyant complètement que mon jeu n'est pas un jeu mais la réalité, que l'histoire que je me raconte est la vérité. J'ai besoin de me laisser embarquer par l'insouciance et l'esprit de l'enfance pour être tout entier pris par une création.
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borisdunand · 2 months
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Parfois je décide de créer et je réussi à faire ce que je voulais faire, et je suis content.
Parfois j’arrive à attendre sans rien chercher, à me laisser tranquille, et je me retrouvre peut-être plus tard avec une création que j’ai pas vu venir, c’est délicieux.
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borisdunand · 2 months
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Une sensation dans la tête. Surchauffe. Tous les bruits, toutes les voix, toutes les pensées en même temps, à plein volume, qui hurlent et crépitent et demandent, en attente d'une réponse immédiate, à rendre sur le moment sur tous les fronts. Le corps qui se raidit de plus en plus, les yeux se plissent comme devant un rayon de soleil frappant directement l'iris, la mâchoire qui se sert, la respiration qui se bloque. Tout ce qui est dehors est dedans, tout ce qui est dedans est en fusion, pris d'une soudaine ébullition sur le point d'exploser. Une envie de hurler « stoooooop ! Stop ! Stop ! », de fuir, de partir trouver refuge très vite très loin dans la nuit et le silence. Quelque part sans un son, sans une image, sans une pensée. Et ce n'est ni possible de montrer ce qui se passe, ni souhaitable, ni transmissible. Toute la matière cervicale se transforme en maillage électrique fait d'un million de nœuds à démêler immédiatement pour que la frénésie de bruits et de tensions s'arrête, l'impression que sinon quelque chose va imploser dans la boîte crânienne, que ça ne va pas pouvoir tenir sans disjoncter complètement. Une sorte d'écrasement à l'envers, de déchiquetage multidimensionnel. Ça ressemble à peu près à ça.
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borisdunand · 2 months
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Photos qui m'ont servi dans mon film "Le secret" (à voir sur YouTube), prises pendant mes promenades matinales. Souvent ma première action après le réveil: enfiler des habits confortables et chaud, glisser un appareil dans la poche et aller faire un tour dehors (plus ou moins toujours le même). Il y a ce parc entre deux immeubles, où les voitures ne circulent que pour se garer. Petit havre de vague paix. Dès que j'y arrive, mes pas, déjà lents, ralentissent encore un peu, mes épaules s'affaissent, et mes yeux regardent avec une autre attention. C'est un réveil par le corps, en douceur, je peux être présent à mes sensations, ma conscience, mes pas, peut-être mon rituel préféré. Et quand en plus, je récolte quelques images qui me plaisent, je rentre tout à fait content.
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borisdunand · 2 months
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Attendre. Au bord de l'eau, sur un banc, jusqu'à prendre racine, un mouvement, le jeu ou la mort.
Court métrage: https://youtu.be/d8kqkSyKY2g
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borisdunand · 3 months
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Déprime et rémission
NEANTISME
Envie de rien. Zéro motivation. Sommeil douloureux. Ciel infini gris. Négatif total. Nullité. Défaire les nœuds.  Ne faire que ça. Rien d'autre. Marre. Je suis trop nul. Trop vide. Trop con.
Je me réveille apathique. Je m'habille le plus simplement possible, laisse le téléphone chez moi, prends le canon S120 et vais faire mon petit tour du quartier. Je ne pense à quasi rien je crois.
J'ai trois neurones. Je me sens dépourvu de savoir. Trois brindilles. Je savais des trucs avant. Je ne sais plus rien. Je me sens prisonnier de mon inculture. C'est ça exactement. Un pauvre abruti. Un débile. Un simplet, un ignorant. Le cancre de la classe. L'incapable. Celui qui n'y arrive pas qui ne sait rien qui n'arrive à rien.
Je regarde les jardins des gens: un complètement abandonné à des herbes sauvages, un autre rempli de gros gravier, deux avec du gazon taillé, un avec des jeux d’enfants, l’autre vide. Je ne vois rien qui me plaise. Tout me semble moche, hideux, strictement fonctionnel, dépourvu de la moindre poésie. je pense avec jalouise aux rues dans lesquelles Araki se promène et photographie.
BASCULEMENT
Même pas envie de me sentir autrement. De m'en sortir. De tenter de me raconter une autre histoire. Ou de me remonter le moral. Rien à foutre. Tout d’un coup ce lieu à moi, en moi, existe bel et bien. Ce que je suis, sais, pense, sens, c'est inexistant. Zéro pointé total absolu. OK. Très bien. Pas grave. Je peux reconnaître ça de moi. Je ne sais rien, et je ne saurai jamais rien. Je ne serai jamais plus que ça. Tant pis. Ce lieu qui abandonne, il est bon. Il a du bon.
Ce matin, j'étais très embêté de ressentir une fascination poétique pour tout un tas de détails, j'ai même eu l'impression par moment d'être au Japon. La courbe des murets de chaque jardinet, les affiches en lambeaux, un signe sur le trottoir. Contrarié de me sentir séduit, de ne plus voir toute la crasse environnante. Depuis que j'ai reconnu que mon terrain, c'était ça, et non pas les rues où Araki se promène, que c'était ce territoire là qui était le mien et que je le traversais tous les jours dans une lente promenade qui me réveille avec douceur, à l'abris du trafic des deux routes de l'autre côté des bâtiments, j'ai remarqué combien je le dénigrais activement. Maintenant il existe, et j’y vois de la beauté: elle me saute aux yeux.
EPILOGUE
Un matin, je regarde le soleil sur le tronc des arbres. Micro sensation de micros mouvements dans mes doigts de pieds, mes épaules, ma respiration. Et le son de mes cordes vocales quand j'expire en les resserrant légèrement, rauque roulis au fond de ma gorge, caresse dans les poumons, les entrailles. C'est délicieux. C'est ça que je vis juste maintenant. Je cherchais ailleurs quoi raconter. Mais c'est ça. 
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borisdunand · 3 months
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plus jamais la même chose
C'est difficile de rester un gamin avec l'écriture. La parole est si promptement récupérée par l'artifice. J'ai été blessé, meurtri, ignoré, et les mots me récupèrent, me redonnent une dignité, une verticalité. Pas question que je m'abaisse à jouer à la marelle des mots. J'allais écrire : on ne m'y reprendra pas. Pourtant le désir est toujours là, vif et naïf. La peur aussi, l'expérience et la cicatrice. On n'avance pas à découvert. On n'avance plus à découvert. Mais j'aimerais tant. Je me le souhaite.
Ça ne sera plus jamais la même chose : je sais me défendre maintenant. Je ne suis plus à la merci des méchancetés, railleries, dénigrements et autres vilenies. Quelque chose en moi s'est construit, qui n'est pas une forteresse, mais un maillage souple et ferme de tendresse et de considération. Je joue parfois, sans même m'en apercevoir, à l'insu de mes frayeurs.
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borisdunand · 3 months
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Ce qui me dézingue complètement, c'est de penser aux millions d'œuvres produites. Et le seul remède à ce vertige de vanité, c'est le plaisir pris à faire ce que j'aime faire. Mais encore, il faudrait quelque part tout brûler au fur et à mesure, pour ne pas participer à cette compilation meurtrière d'artefacts qui étouffent la planète. Pourquoi faire un livre de plus ? Sinon pour la satisfaction de le faire et de l'avoir fait. Ensuite : au feu, ou mieux : au composte !
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borisdunand · 3 months
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#mémoireretrouvée
Ce qui serait permis. Le mode par défaut. Regarder l'arbre longtemps. Le minuscule oiseau sur la branche. Surgissant des épines, le souvenir des Landes, un appel. Au printemps partir, rejoindre le sable. Il n'existerait plus rien d'autre. Cette longue avenue de présence. Me souviendrais-je alors, du temps où tout cela était invisible, hors de portée, comme interdit ? Aurais-je le goût des retrouvailles ? Je sens le dossier d'une chaise en plastique, la table de métal entourée de pins. La bascule s'est faite en découvrant l'oiseau, la taille de l'oiseau, comme un printemps trop tôt sorti de son nid.
J'ai oublié l'indescriptible foisonnement de tensions internes : peurs, injonctions, vigilance, toute la pagaille des forces qui précipitent l'urgence, me font perdre ma peau. Mais je vois encore la plage, l'avenue des vacances, le calme balancé du rythme des vagues. Je n'entends plus les voitures, mes horaires ont disparu. Ce qui est soudainement permis éclaire tout ce qui ne l'est pas, l'autre mode par défaut : la précipitation du temps court, la queue des obligations qui se marchent sur les pieds, courent collées les unes aux autres, en oubliant complètement de lever la tête. Un ciel pourtant, des arbres pourtant, un minuscule oiseau pourtant. Et ce bleu revenu. Prendre le temps comme un coussin et poser ma tête contre. Oublier encore, m'endormir éveillé.
Aimer ce regard plus que tout, ce regard porté sur la branche et les épines, la silhouette sautillante qui vole et disparaît. Aimer la chaleur qui monte, l'apaisement des veines calmées, dilatées par l'envergure du ciel. Aimer, aimer, aimer cela longtemps. Aimer, c'est goûter, sentir, apprécier, humer. Fermer les yeux pour mieux voir. Enfin sentir que ça ne demande rien d'autre. Juste ça, un moment. L'imprégnation totale.
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