#superleague uefa superligue football soccer championsleague

[lefanclub1]

SUPER LEAGUE EUROPÉENNE : LA FIN DU FOOT?

Dimanche passé, une véritable bombe a explosé dans le monde du football européen lorsque 12 des plus gros clubs du ballon rond (incluant Barcelone, Madrid et les 6 plus gros clubs anglais) ont conjointement décidé de sortir de la Coupe des champions de l’UEFA pour créer leur propre ligue, nommée la Super League. Cette ligue, qui, selon ses dirigeants, devrait commencer le plus tôt possible, a attiré la grogne d’une bonne partie des amateurs de soccer du monde, qui disent qu’elle va tuer le sport. Mais est-ce réellement ce qui va se passer?

 Les raisons derrière la Super League

 Avant de commencer à expliquer pourquoi on a créé cette association des 12 plus gros clubs européens, il faut expliquer les évènements qui ont précédés la création de la ligue. La semaine passée, l’UEFA, branche de la FIFA qui s’occupe des tournois de la Coupe du Monde, de l’Euro et de la Champions League (CL), a décidé d’instaurer un nouveau format pour la phase de poule de la coupe aux grandes oreilles, format qui verrait passer de 32 à 36 le nombre d’équipes essayant de se qualifier pour remporter les grands honneurs. Quoique le nouveau format soit très alléchant pour les fans de football, il l’est beaucoup moins pour les propriétaires des clubs, car les revenus télévisuels qui ressortent de la Coupe des champions sont partagés également entre les clubs participants et l’UEFA, un peu à la manière du partage de l’argent dans l’Union européenne (où des gros pays, comme l’Allemagne, doivent aider monétairement des pays en difficulté, comme la Grèce). Donc, passer de 32 à 36 équipes signifie logiquement qu’il faut partager les revenus avec 4 autres clubs, ce qui baisse les revenus de chacune des équipes. Outre le partage du budget, ajouter 4 autres formations engendre plus de chances de se faire éliminer rapidement dans le tournoi. Alors, les gros collectifs qui dépendent de l’argent ramené par la Champions League pour former leur mercato ont plus de probabilités de se faire éliminer rapidement, et donc de perdre beaucoup d’argent qui ne sera pas utilisable sur le marché, si on ajoute 4 équipes au tournoi. Nous n’avons qu’à prendre l’exemple d’une équipe comme Barcelone qui se ferait sortir de la nouvelle phase de poule par le Dinamo Zagreb, ce qui serait une énorme catastrophe monétaire pour l’équipe catalane. Donc, ces deux principales raisons ont amené les 12 plus grosses formations européennes (sans le Bayern et le PSG) à créer leur propre ligue, où tous les revenus télévisuels reviendront directement aux propriétaires.

 La Super League, une réelle possibilité? Pas si vite!

 En voyant cette méga ligue dont l’essence première est de faire de l’argent, on se rend compte que ce phénomène est la finalité d’un tournant du football qui s’est développé depuis plusieurs années, appelé le Football Business. Ce n’est pas de sitôt que le football de la FIFA et de l’UEFA a perdu son essence de divertissement et est devenu une machine à faire de l’argent. Il y a eu plusieurs accusations de corruption envers des hauts dirigeants de ces deux organisations, et ce, depuis longtemps. De plus, les propriétaires des gros clubs cachent de moins en moins leur amitié avec les agents des gros joueurs du monde, qui offrent leurs joueurs aux équipes en échange de faramineuses commissions sur la vente. Nous n’avons qu’à penser au propriétaire d’Arsenal, Stan Kroenke, et à son directeur du recrutement, Edu, qui ont souvent acheté les joueurs, Willian et Cedric Soares, de leur bon ami, l’agent Kia Joorabchian, en échange de commissions importantes à la vente. En somme, il ne faut donc pas se surprendre de la création d’une super ligue qui ne se cache pas de vouloir faire plus d’argent, car c’est ce que le football est devenu depuis une vingtaine d’années.

 Tout de même, la Super League est possible sur papier, mais, dans les faits, il sera très compliqué de mettre en place cette organisation, pour une seule raison : les joueurs. Il faut savoir qu’aucun des joueurs des 12 équipes n’a été consulté avant la création de cette alliance, et ce sont les seuls qui peuvent faire tomber cette idée de ligue de 12 géants du football européen. En effet, l’UEFA a déclaré que les joueurs qui feront partie de la Super League ne pourront participer à l’Euro et à la Coupe du Monde, et il est difficile de penser que des joueurs fiers comme Cristiano Ronaldo, dont l’équipe (Juventus) fait partie de la Super League, vont accepter de perdre leur droit de jouer pour leur équipe nationale seulement pour pouvoir participer à la Super League. De plus, pour plusieurs joueurs, la Coupe des champions représente un symbole qu’ils chérissent depuis leur jeunesse et avec lequel ils ont grandi dans le sport (nous n’avons qu’à penser à tous les joueurs français, comme Karim Benzema, qui voyaient Zinedine Zidane gagner des Coupes des champions avec le Real). Donc, perdre le privilège de compétitionner pour la coupe aux grandes oreilles chaque année ne fait probablement pas le bonheur de tous. Au final, ce sont donc les athlètes qui auront le pouvoir de décider si la Super League aura lieu ou non. Ils peuvent décider de refuser de jouer pour les clubs en faisant partie et demander des transferts à des clubs participants en CL ou seulement décider de partir en grève.

 C’est donc pourquoi nous croyons que la Super League est un gros bluff de la part des 12 grands clubs européens. Nous croyons qu’ils veulent utiliser cette ligue comme levier de négociations avec l’UEFA, sans réellement avoir l’intention de la créer, en disant qu’ils exigent d’avoir un partage des revenus télévisuels de la Coupe des champions pour eux, sinon ils vont quitter et former leur propre ligue. L’UEFA sera obligée de se plier à leurs demandes si elle veut sauver le football. Il sera donc très intéressant de voir la suite de ce fiasco, qui était facilement prévisible en raison du tournant économique que prend le football européen.

#superleague uefa superligue football soccer championsleague