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#nohomechallenge
selidren · 16 days
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Printemps 1918 - Champs-les-Sims
1/10
Cher cousin,
Je suis ravi de vous savoir retourné en Egypte. Il est malheureux que je ne puisse pas vous rejoindre, et ce pour plusieurs raisons. La première est que mon champ de recherches ne s'étend guère au-delà de Louxor et que j'ai des connaissances très parcellaires en ce qui concerne les dynasties éthiopiennes ou le Pays de Pount. La seconde est que ma convalescence est encore loin d'être finie (comme en témoigne ma graphie passablement perfectible et difficilement lisible). Il est hors de question pour moi de repartir alors que ma main gauche n'est pas encore à même de me permettre d'écrire avec plus d'adresse ! Cependant, je me délecterai de vos récits. J'avoue également qu'Albertine ne me le pardonnerai pas si je devais partir ainsi, au débotté. J'ajoute qu'Adelphe est encore affreusement malheureux, et tant que son deuil n'est pas passé, il n'est pas pensable que je m'éloigne de lui.
Je me tiens cependant au courant des chantiers de la région, par l'intermédiaire de confrères, et notamment Monsieur George Bénédite. Cela fait longtemps qu'il n'a pas fouillé, mais il est conservateur au Musée du Louvre et s'était intéressé à mes recherches lors de mes dernières fouilles. Nous avons sympathisé lors d'un séjour à Paris où j'ai emmené les enfants au musée (Albertine m'a assuré que cela leur ferait plaisir, et notre cadet, Jean-François, y a honoré son prénom en se montrant d'un grand enthousiasme). Il me raconte notamment qu'un riche mécène anglais s'est mis en quête de la tombe d'un petit pharaon de la XVIIIème dynastie presque oublié. Si il a semblé trouver l'histoire drôle, j'ai été quant à moi agacé par cette méthode fort peu scientifique : encore un Anglais qui veut marquer l'histoire de son nom en découvrant un joli bibelot doré...
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aisakalegacy · 4 years
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Feat. @selidren
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selidren · 13 days
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Printemps 1918 - Champs-les-Sims
4/10
C'est étonnant à quel point quatre jumeaux peuvent être différents. Il n'est pas aisé de tous les accorder les uns aux autres. Des tensions naissent et s'évanouissent à un tel rythme qu'il est parfois compliqué de suivre. Mais c'est parfois rassurant : Antoine a parfois l'air si adulte que le voir faire des bouderies à ces soeurs a quelque chose de très satisfaisant. J'ai longtemps été inquiète d'imaginer qu'il serait un peu trop à l'image de son père, trop détaché des autres. Ce n'est heureusement pas le cas, et il a tendance, comme toutes les enfants, à faire des chamailleries sur des détails qui apparaissent futiles aux adultes. Exception faire de sa soeur Noé, je n'ai jamais vu ces deux là se disputer, ne serait-ce qu'une fois.
Transcription :
Arsinoé « Pourquoi tu veux que ce soit moi le maître d’oeuvre ? Tu vois bien qu’il est tout de travers. »
Marc-Antoine « Mais non, tu vois bien ! Et bien parce que tu es meilleure que moi pour donner les ordres. »
Arsinoé « Si tu voulais quelqu’un pour donner les ordres, il fallait demander à Cléo, elle adore faire ça en ce moment. Je pense qu’on aurait pu avoir le bonhomme de neige le mieux habillé de France. »
Marc-Antoine « Cléo est un tyran. Elle aurait donné ses ordres sans faire attention à ce qu’on faisait, et dès que le bonhomme de neige aurait commencé à s’effondrer, elle aurait prétendu que de toute façon c’est un jeu pour les bébés. »
Arsinoé « Tu n’as pas tort. »
Arsinoé « Mais pourquoi moi je ne serai pas un tyran ? Je te dis bien quoi faire non ? »
Marc-Antoine « Oui, mais tu sais ce que tu fais et tu travaille avec moi à la construction. Cléo aurait refusé de se mouiller les mains dans la neige. »
Arsinoé « Elle déteste avoir froid. »
Marc-Antoine « Elle déteste beaucoup de choses. »
Arsinoé « Toi aussi, mais tu le cache toujours. Sauf quand tu m’en parle. Tu sais, tu ne devrai pas détester Cléo. »
Marc-Antoine « Et pourquoi pas ? Elle est hautaine, pleurniche pour un rien et essaie de tout diriger avec qu’elle ne connaît rien à rien. Toi, au moins, tu ne passes pas ton temps à te plaindre. »
Arsinoé « Elle n’a pas un mauvais fond. En fait, je pense qu’elle est jalouse de toi. »
Marc-Antoine « Mmh... »
Arsinoé « Tu as l’air plus âgé, tu dis toujours des choses censées et tu te comporte souvent comme un adulte. Je pense qu’elle aimerai juste être comme toi. »
Marc-Antoine « Tu es trop gentille Noé. Tu devrai plus dire ce que tu penses, même si ce n’est qu’à moi. »
Arsinoé « Mais je dis ce que je pense. Bon d’accord, j’enlève les pensées les plus méchantes de temps en temps. »
Marc-Antoine « Tout le temps tu veux dire ! »
Arsinoé « C’est juste que je n’ai pas autant de caractère que toi et Cléo, c’est tout. Vous êtes deux opposés, c’est pour cela que vous ne vous entendez pas, mais je pense qu’elle ne te déteste pas, elle est juste trop fière pour te montrer qu’elle t’aime. C’est votre seul point commun je dirai. »
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selidren · 15 days
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Printemps 1918 - Champs-les-Sims
2/10
Je ne souhaite pas revenir sur mon expérience de la guerre. Je me suis tout de même ouvert de votre remarque sur les allemands à Albertine, mais nous avons été interrompus par Marc-Antoine, l'aîné de mes fils, qui a fait valoir son point de vue d'une façon bien bruyante, arguant que ce sont les hommes de peu qu'on a envoyé sur le front, et que les vrais responsables de la boucherie ne sont que des bourgeois bien abrités derrière les lignes. Pardonnez mon fils, ce n'est encore qu'un enfant et il s'est mis à lire Marx ces derniers temps. Je n'y connais pas grand chose, mais je me demande si c'est une lecture bien pertinente pour un garçon de douze ans. Albertine ne cesse pourtant de me dire combien Marc-Antoine est intelligent, et si je me fie à mon propre intellect à son âge, cela semble peut-être plus compréhensible. Quand à vos douleurs, ce n'est pas mon sujet de conversation préféré, mais sachez que j'ai les mêmes dans le bras, et qu'il est des jours et des nuits où elles ne laissent pas en paix.
Je suis cependant catastrophé d'apprendre pour le mariage de votre fille. Ce garnement ne mérite pas les biens de ses pères et j'ose espérer que jamais un homme ne traitera mes filles de cette façon. Les scandales m'ennuient. Et pour votre épouse, ne vous en faites pas, elle finira par saisir l'importance de votre tâche et vous laissera en paix avec ses états d'âme. Il est malheureux qu'elle n'ait pas les mêmes centres d'intérêt que vous, comme cela vous auriez au moins pu lui proposer de vous accompagner. Vous pourrez toujours lui dire pour la rassurer qu'elle n'a pas les difficultés de mon Albertine : mon épouse déteste partir loin des enfants, mais notre passion commune pour l'Egypte est si grande que le choix n'est pas aisé pour elle.
Sur ce, je retournes à mes exercices de graphie. Me voici revenu à l'école élémentaire à tracer des séries de majuscules à la plume. J'imagine qu'en désespoir de cause, je pourrai toujours engager un secrétaire bien que l'idée me répugne : jamais il n'aura dans ses écrits le niveau d'exigences auquel je m'astreins.
Votre cousin, Pr. Constantin Le Bris
P.S : Mes condoléances pour le décès de votre neveu Thomas. Je ne l'ai pas bien connu, mais mon neveu Alexandre m'a assuré que c'était un jeune homme fort aimable.
P.S 2. Albertine vous fait savoir qu'elle se fera grand plaisir d'écrire à votre épouse.
Transcription :
Adelphe « Ah Tintin, tu as déjà fini de manger ? »
Constantin « Exact. Je m’y suis mis en avance, je suis toujours d’une horrible maladresse avec mes couverts et je ne voulais pas contrarier Grand-Mère. »
Adelphe « Tu aurais pu attendre Madame Legens. Elle aurait au moins réchauffé ton repas. »
Constantin « Je ne suis plus un enfant, Adelphe. J’en ai bien plus qu’assez de dépendre des autres pour n’importe quelle tâche futile. »
Adelphe « Fort bien. En attendant, te voilà à manger froid. »
Constantin « Et toi alors ? Tu ne manges pas avec les autres ? »
Adelphe « J’ai une réunion tôt à la distillerie. Les gars veulent créer un syndicat, et ils souhaitent une heure de concertation avec la « délégation patronale ». J’imagine que c’est moi. Ah, et je sais allumer le poêle accessoirement. »
Constantin « Bon à savoir. Tu me montreras comment faire à l’occasion. J’ai encore du travail, des lettres en retard, donc je vais monter. A moins que tu veuilles que je te tiennes compagnie. »
Adelphe « Pas besoin. Je vais finir rapidement. Ah et Tintin, tu as encore mal à ton bras ? »
Constantin « Non, pas spécialement. »
Adelphe « Ne me mens pas, je t’ai entendu grogner toute la nuit depuis ma chambre. »
Constantin « Ce n’était rien, vraiment. Tu dors donc si mal ? Encore tes cauchemars ? »
Adelphe « Non, une simple petite insomnie passagère. »
Constantin « Menteur, tu as les yeux rouges et des cernes ! »
Adelphe « Bon… je pense qu’on devrai arrêter de se mentir Tintin. »
Constantin « Tu as raison, nous ne sommes pas assez doués pour cela et en plus cela ne nous rassure ni l’un ni l’autre. »
Adelphe « Il faut croire qu’on s’est tout les deux bien abîmés ces dernières années. »
Constantin « Sans doute… Ah et j’y pense ! Ne laisse pas Marc-Antoine discuter avec les ouvriers. Je n’ai rien contre le socialisme, contrairement à mon père, mais il est en train d’en faire une obsession ! »
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selidren · 3 months
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Printemps 1916 - Champs-les-Sims
6/9
Cléo a réagit comme je l'escomptais. Elle s'est drapée dans cette espèce de tristesse offensée qui lui donne ses airs de comédienne de théâtre et elle commente sa peine à longueur de temps sans pour autant accepter de parler clairement ou d'être consolée. J'ai beaucoup de mal à communiquer avec elle parfois. Elle s'enferme depuis tous les après-midis dans le bureau où elle écrit quelque chose qu'elle appelle son "journal de guerre".
Transcription :
Cléopâtre « Vous avez bientôt terminé ? »
Madame Legens « Aucune idée Mademoiselle, je ne suis pas mécanicienne. Vous devriez prendre un livre plutôt que de vous morfondre en en soupirant devant la cheminée. »
Cléopâtre « Je n’ai pas l’esprit à ça. Ma tristesse est bien trop profonde pour lire des histoires. J’ai besoin d’écrire mon journal, il n’y a que ça qui puisse me consoler. »
Madame Legens « Ne soyez pas si dramatique. »
Cléopâtre « Grand-Mère dit la même chose. Et si jamais c’est ma nature d’être dramatique ? »
Madame Legens « Vous êtes trop jeune. »
Cléopâtre « Je suis une petite fille que son Papa n’aime pas, j’ai des raisons pour être triste jusqu’à la fin de ma vie. Quand je serai une femme, je ne porterai que du noir et j’aurai un chapeau avec une voilette si épaisse que personne ne pourra voir mes yeux. Comme les dames en deuil. »
Madame Legens « Et c’est pour cette raison que vous avez cassé la machine à écrire de votre Papa ? »
Cléopâtre « Non, j’ai fait une faute de grammaire et en essayant de retirer la feuille j’ai entendu un clac et un grrrr. Et le touches ne pouvaient plus bouger après ça. Vous voyez Madame Legens, j’ai des raisons d’être triste. Je suis une petite fille mal aimée mauvaise en grammaire et qui casse le seul objet qui lui apporte du bonheur… *soupir*» 
Madame Legens « Je vois. J’irai en parler avec votre Maman. »
Cléopâtre « Si vous voulez. Elle ne peut rien faire pour moi de toute façon. »
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selidren · 2 months
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Printemps 1917 - Champs-les-Sims
3/7
Avec cela, mes enfants ne cessent de grandir. Il semble être fini le temps où une étreinte et quelques mots gentils pouvaient les rassurer. Ils nous percent à jour mieux que personne, et s'engouffrent dans nos failles quand nous n'y prenons pas garde. J'ai à présent toutes les peines du monde à leur expliquer le comportement singulier de leur père, surtout à ma petite Cléo qui se révèle chaque jour plus sensible. Garder un visage impassible et mimer la totale confiance est une épreuve de chaque jour, car les questions qu'elles me posent me plongent parfois dans la plus grande panique. Que répondre parfois ? La vérité serait bien trop dure. Elle n'a que dix ans.
Transcription :
Cléopâtre « Maman ? »
Albertine « Oui ma chérie ? »
Cléopâtre « Si je te pose une question, tu ne te fâcheras pas ? »
Albertine « Non, bien sur que non. Pourquoi tu pense cela ? »
Cléopâtre « Parce que ce n’est pas forcément une question gentille. »
Albertine « Si tu la pose correctement, je me demande pourquoi je me fâcherais. »
Cléopâtre « Bon d’accord. »
Cléopâtre « Pourquoi est-ce que Papa accorde plus de temps à Noé qu’à moi ? »
Albertine « Et qu’est-ce qui te fait croire cela ? »
Cléopâtre « J’écris toujours les lettres les plus longues. Je lui raconte mes journées, je lui demande des nouvelles de lui et de ses camarades, je lui raconte aussi les conversations bizarres que Antoine a avec Grand-Mère dans le jardin. Noé, elle, fait des lettres plus courtes, et quand je les lis, je ne les trouve pas tellement détaillées. Pourtant, quand il nous répond, il écrit plus de choses à Noé qu’à moi. On le voit à la taille des courriers. »
Albertine « Je ne pense pas que ce soit si grave que tu le penses. »
Cléopâtre « Maman, je le vois bien ! Quand il est là, c’est à peine si il me regarde. »
Albertine « Tu ne crois pas que tu exagère un peu ? »
Cléopâtre « Bon peut-être, mais c’est vrai ! Quand Noé parle, il lui accorde plus d’attention qu’à moi, comme si ce qu’elle avait à dire était plus important ou intéressant ! Je ne suis pas intéressante moi ? »
Albertine « Si, bien sur que tu es intéressante ma chérie. Tu écris de jolies histoires et tu nous raconte toujours des choses si drôles aux repas. Tu sais, on peut aimer ses enfants sans forcément beaucoup le montrer. »
Cléopâtre « Tu dis ça parce que tu es amoureuse de Papa, c’est tout. J’ai demandé à Antoine car j’ai l’impression qu’il s’en fiche ou qu’il trouve que c’est normal. Mais Sélène aussi elle l’a vu tu sais ? On est pas bêtes Maman. »
Albertine « Bien sûr que vous n’êtes pas bêtes. Grand-Mère a bien l’habitude de se vanter d’avoir enfanté une famille de brillants esprits non ? Mais dis-moi, qu’a répondu ton frère ? »
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selidren · 3 months
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Eté 1916 - Champs-les-Sims
7/15
Il semble évident que rien ne différencie vraiment les infirmières canadiennes des françaises. Vous pouvez donc imaginer le travail harassant qu'abat notre Juliette. Selon Rose, elle veille avec beaucoup de dévotion les malades dont on lui a confié la garde. Elle prend souvent la garde de la nuit, la plus paisible, mais aussi la plus fatigante car elle demande de vivre à la manière d'une chouette et je ne pense pas que les êtres humains aient été conçus ainsi. La pauvre doit être bien au-delà de l'exténuation.
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selidren · 3 months
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Eté 1916 - Champs-les-Sims
6/15
Juliette, quand à elle, est à Compiègne depuis plusieurs mois, et elle trouve toujours mille excuses pour ne pas rentrer. J'imagine que, comme Rose, il est difficile de rentrer pour retrouver un lit vide. Elle est pourtant mère d'un tout petit garçon qui aurait bien besoin de sa maman. C'est la mère de Clément (et il s'agit également de la jeune soeur de feu Monsieur Hautbourg), Marie-Louise, qui s'occupe du jeune Félix. J'ai été les visiter la semaine passée, le petit est déjà le portrait craché de sa mère.
Transcription :
Rose « Juliette. Tu as l’air exténuée. »
Juliette « Ma garde vient de se terminer. Le coucher de la chambre 12 a été compliqué. Monsieur Troquet a eu des vertiges et des suées quand une bassine est tombée. Il a fait une crise de panique et j’ai du m’en charger. »
Rose « Tu t’en es bien tirée. Vas te reposer maintenant, je vais aller faire un tour pour vérifier que tout va bien. »
Juliette « C’est le rôle des infirmières. »
Rose « Je ne suis pas aussi fatiguée qu’elles. Je peux bien donner une de mes heures aux patients si cela peut vous soulager. »
Juliette « Menteuse. Mais merci. »
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selidren · 1 month
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Automne 1917 - Champs-les-Sims
4/4
Et comme si cela ne suffisait pas, nous avons appris le décès il y a peu de la plus jeune soeur de Marie, Cloédie, elle aussi en mettant son enfant au monde. Cette pauvre petite n'avait déjà pas eu une vie facile, car chacun sait que la fillette née de cette union était la fille d'un homme qui n'a pas assumé ses responsabilités. Pensez vous, ce malappris, apprenant que sa jeune maîtresse attendait un enfant, s'est empressé d'épouser une autre femme qui attend également un enfant de lui. Qui peut bien se conduire ainsi ? La famille Ribeaucourt n'a t-elle pas assez souffert ? Le goujat a été fauché par un obus le mois dernier, mais il a tant fait souffrir autour de lui que j'ai bien du mal à me sentir désolée. Je suis navrée de vous apporter ainsi d'autres raisons de vous alarmer au sujet de votre Eugénie, mais le malheur ne peut pas encore frapper après tout cela, pas encore une fois.
Au milieu de tout ce malheur, je trouve la nouvelle du droit de vote des femmes par chez vous assez réjouissante. En France, cette proposition ne cesse d'être retoquée depuis des années au prétexte que nous serions trop susceptibles d'être influencées par les curés ! Il est certain que toute femme digne de ce nom se prend toujours de passion pour les curés et ne se marient d'ailleurs jamais ! Veuillez excuser ma colère, mais alors même que de plus en plus d'homme au sein du gouvernement y soient favorables, cela n'arrive toujours pas, c'est une honte !
J'espère apprendre dans votre prochaine lettre une bonne nouvelle quand à votre nouvel enfant et de mon côté, j'espère que Constantin prendra le temps de vous écrire, je sais que cela vous pèse de ne pas avoir de nouvelles.
Avec l'assurance de mes sentiments les plus sincères,
Albertine Le Bris
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selidren · 1 month
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Automne 1917 - Champs-les-Sims
2/4
Cher cousin,
Ici, comme chez vous, les jours passent et se ressemblent. Le retour d'Adelphe n'a pas du tout troublé notre routine, c'est comme si il avait toujours été là. Tout comme vous, je reste impatiente de recevoir des nouvelles de Constantin, et si elles me parviennent avec régularité, cela ne me semble jamais assez. Depuis votre dernière lettre, j'essaie de parcourir les journaux à la recherche d'entrefilets sur les faits d'armes des canadiens, mais je ne trouve pas grand chose malheureusement, ils y passent bien plus de temps à parler des Américains et à faire de nos ennemis des espèces de démons sans coeur. Si ce n'était si pas exagéré, je pourrai y croire je pense, mais il est certain qu'ils pourraient nous donner davantage de nouvelles de ce qui arrive à nos soldats. Quand on voit d'ailleurs dans les illustrés les membres du congrès saluer sous les hourras leur entrée en guerre, j'ai presque envie d'éclater d'un rire sardonique : savent-ils vers quoi ils envoient leurs hommes ?
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selidren · 2 months
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Hiver 1916-1917 - Champs-les-Sims
7/7
Mais que nous le voulions ou non, la question centrale des hommes dans un foyer à présent dominé par les femmes ne disparait jamais. Récemment, alors que je suis moi même assaillie de cauchemars de façon assez récurrente, voici que ma petite Sélène est obsédée à l'idée que son avenir serait compromis si son père mourrait à la guerre. Cela a été dur de la détromper car elle boit les paroles de Madame Eugénie qui lui narre sa jeunesse qui remonte littéralement à un autre siècle et qu'elle dévore des romans à l'eau de rose plus vieux encore dans lesquels la situation des jeunes filles est souvent précaire. Ses questions intempestives ne font que raviver les angoisses de chacun.
J'espère pouvoir vous apporter de bonnes nouvelles sous peu. Et sachez que le récit de votre vie paisible chez vous est une véritable bouffée d'air frais.
Avec l'assurance de mes sentiments les plus respectueux,
Albertine Le Bris
Transcription :
Sélène « Si Papa meurt, qui s’occupera de nous ? »
Marc-Antoine « Maman, quelle question ! »
Sélène « Non, je veux dire, quel homme s’occupera de nous ? Grand-Mère dit qu’il faut toujours un homme pour gérer le domaine. »
Marc-Antoine « Oncle Adelphe alors j’imagine. »
Sélène « Et si lui meurt aussi ? »
Marc-Antoine « Mais pourquoi tu pense à ça d’ailleurs ? »
Sélène « Ils sont à la guerre. Imagine qu’ils ne rentrent pas. »
Marc-Antoine « Ce sont de bons soldats, pourquoi est-ce qu’il mourraient. »
Sélène « Je ne pense pas que Papa soit un bon soldat, il est très maladroit. Maman ne le laisse jamais toucher au service de Dresde, qu’on devrait jeter d’ailleurs. Parce que Dresde est en Allemagne. »
Marc-Antoine « J’avais bien compris. Mais dans tous les cas, tu n’as à t’en faire. Je ne vous laisserai pas tomber. »
Sélène « C’est toi qui héritera ? »
Marc-Antoine « Non, c’est Noé. »
Sélène « C’est bien pour Cléo et moi, ça. Elle est trop gentille pour nous laisser sans le sou. »
Marc-Antoine « Qu’est-ce que tu es en train de lire ? »
Sélène « Raison et sentiments. »
Marc-Antoine « Je vois. Tu n’as pas à t’en faire, on ne perdra pas la maison. Je ne te savais pas assez impressionnable pour te faire influencer par les manigances de Fanny Dashwood. »
Sélène « Tu l’as lu ? Je croyais que les garçons ne s’intéressaient pas aux histoires d’amour. »
Marc-Antoine « Je n’en suis pas sur, les garçons tombent amoureux aussi non ? Moi, j’aimerai bien connaître une histoire d’amour aussi belle que celle des romans. »
Sélène « C’est bien vrai ça ! »
Marc-Antoine « Et je pourrai être marié et toujours veiller sur vous. Tu as ma parole ! »
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selidren · 3 months
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Printemps 1916 - Champs-les-Sims
8/9
Sélène est sans doute celle que je comprend le mieux. On lit en elle comme dans un livre ouvert et elle est toujours parfaitement honnête sur ce qu'elle ressent. C'est assez reposant par ailleurs. Je passe mon temps à me faire un sang d'encre en pensant à mon mari, à mon beau-frère et mes autres enfants, alors n'avoir qu'un coup d'oeil à jeter à cette petite pour savoir ce qui la travaille, puis la consoler, c'est si apaisant. Il lui a suffit d'une caresse et d'un peu de réconfort pour qu'elle arrête de bouder sa grande soeur et accepte à nouveau de jouer avec elle.
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selidren · 2 months
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Hiver 1916-1917 - Champs-les-Sims
6/7
Cela me rappelle que nous attendons un heureux événement pour le printemps. Adelphe aurait bien voulu vous en parler lui-même, mais les temps sont si rudes qu'il nous écrit à peine à nous même. Son épouse, Marie, attend leur quatrième enfant. Ma pauvre belle-soeur n'est plus toute jeune, mais elle est aussi dynamique qu'autrefois, et qu'elle a bien hâte de cette naissance. Rendez-vous compte, cela fait déjà vingt ans qu'elle a mis Alexandre au monde. Pour ma part, je ne sais si je veux encore d'autres enfants, mais il n'y a rien au monde qui me procure plus de bonheur que de les voir grandir. Antoine par exemple, grandit bien trop vite. On dirait un homme adulte dans le corps d'un jeune garçon. Eugénie dit qu'il est exactement comme Maximilien, le père de Constantin. Mon époux me parle assez rarement de son père, et Adelphe m'a avoué qu'il fallait éviter le sujet avec lui car les deux s'entendaient très mal. En revanche, Madame Eugénie ne tarit jamais d'éloges à son sujet et de son amour pour son épouse, Rose se souvient de lui avec émotion et Adelphe lui-même admet que pour lui, Maximilien a été une excellente figure paternelle. J'ai beaucoup de mal à me figurer un tel personnage : un être apparemment brillant, capable des amours les plus profonds comme du plus grand des désintérêts. Il est si dommage que Constantin prenne la même voie avec ses propres enfants mais qu'y puis-je ?
Transcription :
Marc-Antoine « Je vois, mais moi, je dois faire quoi ? Je suis le quatrième enfant de Papa. C’est Noé l’aînée. »
Eugénie « Arsinoé oui, c’est sur elle que repose le plus important des devoirs. Elle devra, comme son père, son grand-père, son grand-oncle, et tous les héritiers de la famille, se marier et avoir des enfants. La prochaine génération repose sur elle. »
Marc-Antoine « Comme vous ? C’était aussi votre devoir ? »
Eugénie « Pas exactement, mais oui, j’ai été en charge de mettre au monde les héritiers Le Bris, comme ta Maman. Puis je les ai élevés et j’ai défendu leurs intérêts. Je n’ai peut-être pas toujours eu les idées très éclairées, mais j’ai toujours défendu les intérêts de mes descendants. »
Marc-Antoine « Donc elle devra faire des enfants quand elle sera grande. Et qu’est-ce que vous voulez dire ? Défendre les intérêts ? »
Eugénie « Protéger la famille, leur assurer un revenu, comme le fait encore ton oncle Adelphe bien que ce soit le hasard qui ait posé cette responsabilité sur ses épaules. Grand-Dieu, il était si jeune... »
Marc-Antoine « Vous auriez pu le faire aussi non ? SI il était si jeune je veux dire... »
Eugénie « Oh non, lui c’est un homme, mon garçon. Ta mère te diras sans doute que je suis dépassée en disant cela, mais toutes ces choses sont le travail de l’homme de la famille. Maximilien l’a fait avant Adelphe, et c’est lui qui a réellement bâti la fortune de notre famille. Et après Adelphe, ce sera à toi de le faire. Tu seras l’homme de la famille. »
Marc-Antoine « Si j’ai bien compris, Noé devra se marier, donc ce sera à son mari de le faire. »
Eugénie « Non ! Les hommes qui arrivent dans la famille sont de potentiels vautours qui ont à coeur leur propre nom. Ce devra être toi. »
Marc-Antoine « Donc, si je dois être l’homme de la famille, je devrai observer Adelphe non ? »
Eugénie « Exactement ! Ce garçon est un excellent modèle. Mais rappelle-toi toujours que, adulte, ta priorité absolue, ce sera ta sœur. Tu m’entends ? Absolue ! Elle devra pouvoir compter sur ton soutient sans failles, peu importe les épreuves ! »
Marc-Antoine « J’ai compris. Elle aura besoin de moi. »
Eugénie « Comme ton Papa a besoin d’Adelphe. Et comme Lucrèce avait besoin de Maximilien. »
Marc-Antoine « Grand-Mère, qui est Lucrèce ? »
Eugénie « Oh... »
Marc-Antoine « Je sais que c’est une tante de Papa, mais c’est à peu près tout. Sinon, il y a des rumeurs… »
Eugénie « N’écoute jamais ces rumeurs, au grand jamais, ce ne sont que d’affreux mensonges ! Oh mon petit, j’aimerai t’en parler mais c’est encore très dur. Un jour peut-être. Sache simplement qu’ elle sera la seule de mes enfants qui ne reposera jamais ici, et que cette absence me déchire le coeur depuis plus de vingt ans. »
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selidren · 2 months
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Hiver 1916-1917 - Champs-les-Sims
5/7
Je suis bien loin d'être une spécialiste aussi informée que Constantin, mais il me semble que les autres bustes que nous possédons sont également de la XXème dynastie. Personnellement j'ai un attrait plus particulier pour l'art de la XVIIIème et XIXème, mais je trouve cela fascinant de voir que nous avons dans notre collection des reliques datant d'une lignée de princes de sang, qui se sont autrefois passés le pouvoir de mains en mains. Bien que l'on puisse reprocher aux pharaons de la XXème l'affaiblissement progressif de l'Egypte, il y a quelque chose d'émouvant dans tous ces portraits qui reprennent le nom et la forme d'un ancêtre prestigieux. Cela me rappelle ma petite Eugénie. Le jour où Madame Eugénie nous quittera, elle sera là pour se souvenir d'elle.
Nous possédons aussi une très belle collection de vases canopes que nous exposons dans le bureau, de même que mes photographies. J'espère pouvoir un jour vous les montrer et je sais que Constantin en serait également extrêmement fier.
Transcription :
Eugénie « Tu es bien gentil d’accompagner ta vieille grand-maman à sa promenade mon garçon. Et quelle élégance, tu me rappelles ton grand-père au même âge ! »
Marc-Antoine « Votre mari, André ? »
Eugénie « Oh grand Dieu non ! Tu n’as rien pris de lui le ciel soit loué ! Non, je parlais de Maximilien. Et tu lui ressembles presque trait pour trait. Chez lui, l’élégance n’était pas qu’une question d’allure mais aussi de physionomie. Et tu as la même prestance. »
Marc-Antoine « Merci Grand-Mère, c’est gentil. Allons nous monter jusqu’à l’étang ? »
Eugénie « Non, le froid fait mal à mes vieilles articulations. Nous allons rester dans le domaine pour aujourd’hui si tu le veux bien. Cela te ferait plaisir que nous montions à l’étang un jour ? »
Marc-Antoine « Oui beaucoup ! Il y a une très belle vue sur le village de là-haut. »
Eugénie « Alors dès que le temps le permettra nous irons. Aujourd’hui, j’ai envie de venir ici. Tu sais ce qu’est cet endroit ? »
Marc-Antoine « Oui, enfin un peu. Les filles n’aiment pas venir jouer ici car elles trouvent que c’est un peu glauque. Et vous dites que des fois, les fantômes des morts sortent. C’est terrifiant je trouve. »
Eugénie « Oh ils ne peuvent pas nous faire de mal. Pas plus qu’il n’en ont fait de leur vivant pour certains, en tous cas. »
Eugénie « Je voulais venir ici avec toi, spécifiquement toi. Tu sais qui repose ici j’imagine ? »
Marc-Antoine « Oui, nos ancêtres. »
Eugénie « Exactement. Tous les Le Bris qui sont nés qui sont nés sur cette terre de la Butte aux Chênes, depuis plus de cent ans. A quelques exceptions bien sur. Il y a ton grand-père, Maximilien, dont tu tiens tellement. Il y a son frère, Matthieu, et deux de ses sœurs, Lazarine et Daphné. Mes enfants enterrés bien trop tôt. Il y a aussi feu mon mari, qui malgré ses actions détestables a eu à coeur le bien être de notre famille. Il y a aussi ses parents, Jean-Pierre et Marianne, tes arrière-arrière grand-parents, ceux qui ont rebâti sur les cendres du domaine familial. »
Marc-Antoine « Et un jour... »
Eugénie « Oui, un jour il y aura tes parents, ton oncle Adelphe, puis toi, tes enfants, et les enfants de tes enfants. Et bien sur, d’ici quelques temps, vous m’y enterrerez également. »
Marc-Antoine « Vous ne mourrez jamais Grand-Mère. Oncle Adelphe dit que vous êtes une force de la nature inébranlable et bien trop têtue pour céder aux caprices du destin. »
Eugénie « C’est adorable. Mais vois-tu, j’ai déjà enterré trop d’enfants et de petits-enfants. Je suis trop usée, mon petit. Comme beaucoup de gens de mon âge, j’aspire au repos après tant d’années de bons et loyaux services. Chaque personne enterrée ici a fait son devoir au service de cette famille. »
Marc-Antoine « Quel devoir ? J’ai des devoirs envers qui ? »
Eugénie « La famille, mon petit. Nous sommes chacun ici un individu, une pièce d’un immense ensemble que nous appelons la famille Le Bris, et durant notre vie, nous ajoutons notre pierre à l’édifice. De tous ceux qui reposent ici, je crois que c’est ton grand-père Maximilien qui le comprenait le mieux. »
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selidren · 2 months
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Hiver 1916-1917 - Champs-les-Sims
4/7
Cela m'a rappelé d'ailleurs de me renseigner sur le buste Ramesside sur la photographie (vous ne voyez sans doute pas le rapport, mais il a failli arriver malheur à cette oeuvre depuis ce que nous appelons entre nous "l'accident du batracien", donc je l'ai bougé dans une vitrine à l'écart des passage). En tous cas, on peut dire que vous avez l'oeil. L'oeuvre est un peu plus tardive, comme me l'a confirmé Constantin, datant de la XXème dynastie. La titulature étant en partie effacée, et en se basant sur le style un peu moins fin qu'à l'âge d'or des Ramsès, il se pourrait que le pharaon représente soit Ramsès IX ou Ramsès X.
Transcription :
Sélène « Maman, quel âge a grand-mère Eugénie ? »
Albertine « J’avoue que je te ne sais pas exactement. Tu lui as demandé ? »
Sélène « Elle a répondu que ce genre de question ne se pose pas à une femme d’un certain âge. Papa le sait peut-être. »
Albertine « J’en doute. Ton oncle Adelphe gère les affaires de la familles, lui le saura sans doute. Je peux déjà dire qu’il ne s’agit pas de ta grand-mère mais de ton arrière-grand-mère. »
Sélène « Ah bon ? Ce n’est pas la mère de Papa ? »
Albertine « Non, c’est sa grand-mère. »
Sélène « Bon, ça explique pourquoi elle avait l’air fâché quand j’ai posé la question. Je ne pensais pas qu’elle était si âgée. Elle a sa canne depuis longtemps ? »
Albertine « Depuis bien avant ta naissance. Veux-tu que je te confie un secret ? »
Sélène « Oh oui Maman ! »
Albertine « Mais tu ne dois le répéter à personne. Surtout pas à Grand-Mère Eugénie. »
Sélène « C’est bon, je sais ce que c’est un secret. Promis ! »
Albertine « J’ai été boire le café avec la cousine Jeanne hier. Nous avons beaucoup parlé et il se trouve qu’elle m’a raconté sa rencontre avec son mari. C’est Grand-Mère Eugénie qui a, en quelques sortes, arrangé ce mariage. Et elle m’a confirmé que déjà à cette époque, elle avait l’air d’une vieille dame. »
Sélène « Et sa cane ? »
Albertine « Elle avait déjà sa cane. »
Sélène « Mais… la cousine Eugénie, quel âge avait-elle ? »
Albertine « Vingt ans me semble-t-il. C’était il y a plus de trente ans. »
Sélène « Trente ans ? J’ai toujours connu cousine Jeanne vieille ! »
Albertine « Et elle a toujours connu Eugénie Le Bris comme une vieille dame. »
Sélène « Ah oui… Je ne pensais pas qu’elle était si âgée. »
Albertine « Pourquoi cet air contrit d’un coup ? Si c’est à propos de ta question, elle sera encore grognon quelques temps, mais elle n’est pas vraiment fâchée. »
Sélène « Non, ce n’est pas ça... »
Albertine « Sélène Le Bris, pour quelle raison as-tu une mine si maligne ? »
Sélène « Cléo et moi avons peut-être mis une grenouille dans son lit. C’est grave ? »
Albertine « Pardon ? »
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selidren · 2 months
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Hiver 1916-1917 - Champs-les-Sims
3/7
J'ai parfois l'impression que malgré la guerre qui déborde partout sur leur vie, les enfants parviennent encore à être des enfants. Comme chez vous surement, ils en parlent en permanence à l'école. Leurs cahiers du jour sont remplis de leçons de morale reprenant l'actualité, d'exercices de conjugaison parlant de la grandeur de nos soldats ou de mathématiques comptant obus et casques. La plupart de ces enfants ont un père ou un frère au front. Comment oublier ? Eux y parviennent. Je suis admirative de leur esprit d'enfants et j'aimerai parfois qu'il me submerge moi aussi, que j'oublie un peu cette boule d'angoisse qui me déchire le ventre.
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