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#fontaine aux abblutions
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La byzantine Sainte-Sophie d’Istanbul
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Photos Nathalie (1,2,4-11,14,16-18,22,23) et Bertrand (3,12,13,15,19-21) Donadille, février 2019
Basilique, puis mosquée dans l’ancienne Constantinople*, Sainte-Sophie (Ayasofya en turc) est depuis 1934, dans la nouvelle Istanbul**, un musée “offert à l’humanité” par le fondateur de la République de Turquie, Mustafa Kemal Atatürk.
Son nom grec, Hagia Sophia, signifie “divine sagesse”.
*Lors de la fondation de la cité en 330 par l’empereur Constantin Ier le Grand, ce dernier l’appelle la “Nouvelle Rome”. Ce n’est qu’après sa mort qu’elle deviendra Constantinople, de son nom en grec ancien, Kônstantinoúpolis).
** Lorsque les Ottomans de Mehmet II le Conquérant prennent la ville en 1453, ils la rebaptisent Istanbul (probablement, du grec, “eis tên polin” qui signifie "dans la ville"), mais le terme de Constantinople sera encore utilisé durant cinq siècles, jusqu’en 1930 et l’officialisation de son appellation actuelle .
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C’est la troisième église de l’histoire édifiée à cet endroit, à l’emplacement d’un temple païen de l’ancienne cité grecque de Byzance. Les deux premières sont détruites par des incendies aux IVe et Ve siècles.
La construction de la basilique que l’on peut admirer est commandée par l’empereur byzantin Justinien en 532. Elle est terminée en 537.
Au fil du temps, les pillages, les incendies et les séismes entrainent de nombreuses destructions et les restaurations qui suivent perdurent encore aujourd’hui.
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Transformée en mosquée sous la période ottomane par Mehmet II, les musulmans ajoutent des éléments caractéristiques de leurs édifices religieux, tels les quatre minarets élevés au XVe siècle et la fontaine destinée aux ablutions, près de l’entrée sud-ouest, qui date de 1740-1741.
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A l’intérieur, les architectures byzantines et ottomanes se côtoient évidemment.
Après l’entrée, le narthex possède un magnifique plafond doré richement décoré.
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Dans le vestibule, sur le tympan de la porte donnant accès au narthex, on peut voir, sur cette mosaïque du Xe siècle, la Madonne trônant avec l’Enfant, entourés par les empereurs byzantins, Constantin* (à droite) offrant au Christ la maquette de la ville de Constantinople et Justinien (à gauche) qui lui  présente celle de Sainte-Sophie.
* Ce n’est pas Constantin Ier le Grand qui fait construire la première basilique, appelée à l’époque la Grande Eglise, mais son deuxième fils, Constance II le Jeune. Commencée vers 350 et terminée en 360, elle est détruite par le feu en l’an 404.
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Sur un mur du Narthex sont exposées les reproductions* de cinq grandes plaques sculptées d’un texte en langue grecque qui énumère les canons édictés par les évêques orthodoxes à l’issue du grand concile de Constantinople de 1166 réuni pour envisager les déviations théologiques en matière de dogme trinitaire.
Cette question du Filioque divise l’Eglise romaine et l’Eglise grecque depuis le VIIIe siècle. C’est l’une des deux raisons principales, avec celle du rôle de l’évêque de Rome, qui sont à l’origine du schisme de 1054 entre les Eglises d’Orient et d’Occident et de la naissance des Eglises catholique et orthodoxe.
* Les pierres gravées originelles sont déposées à l’époque dans l’église Sainte-Sophie.
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Dans la nef centrale, les éléments ajoutés par les Ottomans se mêlent à la structure architecturale byzantine. 
Sur quatre panneaux ronds en chanvre (les cintres sont en bois de tilleul) du XIXe siècle sont calligraphiés en lettres d’or arabes, les noms d’Allah, de Mahomet et des quatre premiers califes.
Ils sont visibles depuis les différentes parties de la basilique.
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Vue depuis la loge des impératrices byzantines située sur la galerie supérieure ouest, au-dessus du narthex. 
En face, se trouvent le choeur, chrétien, ainsi que le minbar  et le mihrab, islamiques.
(On ne peut pas voir la loge du sultan qui se trouve à gauche sous des échafaudages au moment de notre visite)
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                      Vue, depuis la tribune nord, sur la tribune sud
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                                               Vue depuis l'abside 
Au plafond, on aperçoit une demi-coupole* (une seconde joue le même rôle de l’autre côté) qui épaule la coupole centrale (ci-dessous).
* Chaque demi-coupole est flanquée à son tour de chaque côté par des voûtements en cascade. Tout cet ensemble donne cette impression de légèreté à la nef malgré ses dimensions extraordinaires : 77 m x 71 m (surtout pour l’époque).
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Cette dernière a une hauteur de 55,60 m par rapport au sol. Son diamètre est de 31,87 m dans la direction nord-sud et de 30,86 m dans la direction est-ouest. Elle est entourée de 40 fenêtres cintrées. Elle représente le ciel, royaume de Dieu.
La coupole subit plusieurs fois des dommages au cours des siècles. Deux sont plus importants que les autres : en 558, un effondrement partiel du dôme provoqué par un tremblement de terre entraine la restauration de la coupole, puis, en 989, à la suite d’un nouveau séisme, dôme et coupole sont entièrement reconstruits.
Dans l’absidiole (petite chapelle en hémicycle. Ici, dans le prolongement de l’abside), des représentations symboliques des deux religions coexistent.
On trouve sur la conque absidale (partie circulaire terminant la grande nef d'une église) une mosaïque chrétienne de la Vierge et l’enfant, dite de la Theotokos (“mère de dieu” ou, “qui a enfanté dieu”), inaugurée le jour de Pâques 867.
Il y a également le mirhab, islamique, du XIXe siècle, indiquant la direction de La Mecque. Il est décentré par rapport à l’axe de la basilique orienté vers Jérusalem (au sud-est) et a remplacé le grand autel qui était dans le choeur. 
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Dans l’abside s’élève le minbar du haut duquel le khatib (prédicateur) prêche lors de la prière du vendredi.
Il remonte à la période du sultan Murad III (1574-1595).
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Au sud-est de la nef centrale, au niveau du minbar, se situe l’omphalos*(omphalion en anglais), l'emplacement où a lieu la cérémonie de couronnement des empereurs byzantins.   
* Ce mot grec signifie “nombril”. Dans la Grèce antique, c’est une pierre sacrée présentée dans la fosse oraculaire du temple de Delphes, où parle l'oracle d'Apollon, qui symbolise le nombril terrestre, l’origine du monde.
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Ce pavement en opus sectile* est composé de grandes pièces de marbre de différentes couleurs dont 32 rotae (Latin : roue, pièce circulaire) en porphyre rouge et vert, en granit vert et rose, ou encore, en pierre verte de Thessalie.
* Technique de mosaÏque constituée par la juxtaposition de fragment de pierre colorées, taillées sur mesure, qui s’emboîtent les unes avec les autres, comme une marqueterie, pour former des motifs géométriques ou figuratifs.
On peut admirer également dans la travée latérale (le bas-côté) sud de la nef, la porte et les grilles, en bronze, de la bibliothèque de Mahmud Ier construite en 1739 lors de la restauration de l’édifice.
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La nef centrale est séparée des bas-côtés par des colonnes de marbre vert (ici, dans la zone sud), d’une hauteur de 11 mètres, qui selon la légende proviennent du Temple de Diane d’Ephèse. En réalité, elles sont spécialement taillées pour Sainte-Sophie.
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Au-dessus des travées latérales se trouvent les galeries supérieures auxquelles on accède par des rampes placées aux extrémités de la basilique. 
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                                                   Rampe nord-est
A l’étage, la Porte de marbre sépare la galerie ouest et la galerie sud dans laquelle se réunissaient les membres du patriarcat pour les grandes assemblées ecclésiastiques et où s’est tenu le synode de 1166.
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C’est sur le mur ouest de cette dernière galerie que l’on peut voir la Mosaïque de la Deisis*, datant probablement de 1261, où Saint Jean-Baptiste et la Vierge Marie intercèdent auprès du Christ Pantocrator pour le salut de l'humanité lors du Jugement dernier, un thème fréquemment représenté dans l’art chrétien et plus particulièrement dans l’art byzantin.
* En grec, “deisis” veut dire “prière” ou “intercession”.
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On peut apercevoir par les ouvertures sur l’extérieur de l’étage, la Mosquée Bleue... 
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... ainsi que l’enceinte où on peut visiter le mausolée du sultan Selim II (XVIe siècle) et les tombeaux de ses descendants (accessible par une entrée différente de celle de Sainte-Sophie et gratuit).
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Précédemment : La Mosquée Bleue d’Istanbul
A suivre : Quartier d'Ortaköy, ISTANBUL
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