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#blanche épiphanie
frederikpeeters · 7 years
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alaingiorgetti · 2 years
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Alomi
Les bonnes nouvelles arrivent parfois du ciel. Alomi marchait sur le chemin de Compostelle, et la fatigue de l’existence alourdissait son pas. Son regard baissait de plus en plus vers ses pieds qui, douloureux, visaient le repos plutôt que l’horizon. Si la route devait être longue, certains jours le seraient plus encore. Arrivée sur les terres fertiles de la colline de Taizé, la jeune femme fut arrêtée par une épiphanie animant le paysage. Récitant la forme d’une vie passée ou celle d’une vie à venir — comment savoir ? — une cérémonie sauvage se déroulait sur cette berge du monde. Venues de toutes parts, des nuées d’oiseaux y faisaient assaut de mouvements et de cris. À la verticale du village, leur communauté soudaine traçait des nuages de mots incompréhensibles, dont les fragments roulaient et s’enroulaient sur un fond de couleurs fauves. En l’espace de quelques secondes, des paquets de signes typographiques à la fois solides, liquides et gazeux passaient par les mille et une possibilités du sens, mais sans jamais parvenir à imprimer la plus grande des pages. Quelque chose semblait s’être déréglée dans la mécanique générale. Le Temps semblait bloqué dans l’Espace. Tout autour d’Alomi, leurs visages héliotropés vers le phénomène, habitants et passants s’étaient arrêtés. Là où ils ne virent qu’un énième spectacle de la Nature, elle, en revanche, ne put faire autrement que de ressentir le mystère d’une phrase à  déchiffrer. D’une réalité prégnante. D’un message intime. D’un poème tourné, retourné, chantourné sur lui-même avec la ferveur d’une prière. Écrit dans une langue claire obscure, langage à l’intérieur du langage, le texte semblait éprouvé par des mains invisibles. Bientôt, la nuée d’images qui, sans cesse, naissait de la nuée d’oiseaux déposa des ombres blessées et des lueurs taillées sur le front d’Alomi. Un diamant brut brillait au milieu de cette masse de charbon. Un feu jaillissait au centre de ce céleste halelujah. Était-ce arrivé de manière illusoire ou fortuite ? S’agissait-il d’une apparition ou d’une apocalypse ? D’un simple besoin de faire signe ou d’une prodigalité divine à nulle autre pareille ? Elle comprit aussitôt que les murs étroits séparant le cœur de la raison devaient finir par céder un jour. Qu’un arc révélateur la reliait désormais à sa foi par un faisceau de liens anciens et nouveaux, originels et révélateurs, denses et légers. Un motif tissé de racines, de fleurs et de germes susceptible d’accueillir, en majesté, le texte de chair et d’esprit qui, depuis toujours, couve en son âme éprise. Les bonnes nouvelles arrivent parfois du ciel, dans une murmuration aussi puissante qu’une lame de fond. L’espace d’un instant, d’un cyclone au ralenti, la vérité battait entre les ailes des anges et des oiseaux. Il fallait juste être là. Il fallait être ajusté à cet immense point d’interrogation cherchant à résorber sa courbe. A cette manifestation soudaine d’un Royaume caché. Cette rencontre à ne pas manquer. Ce chemin possible vers le Domaine mystérieux... Plusieurs fois de suite, un même sablier se retourna dans le crâne de verre d’Alomi. Les âges du monde formèrent des anneaux de lumière tout autour d’elle puis, dans un éclat de joie, les volatiles se mêlèrent aux nuages assombris avant que de disparaître tout à fait derrière l’horizon. La jeune femme posa son sac sur la colline-autel de Taizé, décidant de laisser Compostelle aux mânes du Futur et son ardeur aux feux du Présent. In albis sedens Angelus…
Enivrante à souhait, le présent avait pris la forme d’une rose, transparente et blanche à la fois. La beauté avait en profondeur pénétré Alomi, et c’est cette profondeur qui, désormais, serait pour toujours sa beauté. Vivre comme aimer serait une joie et une souffrance.
Il n’y aurait peut-être plus jamais de nuit, pour Alomi ?
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profenscene · 4 years
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Jeudi 16 janvier
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Certains succès sont feutrés.
J’avais totalement baissé les bras, pour Myrrh et Maya. Deux gamines mutiques de la quatrième Avaltout. Elles avaient le profil parfait des élèves décrocheuses. De plus en plus absentes, de moins en moins de matériel. Notes toujours plus basses. Des élèves fantômes. Les appels à la maison se succédaient, parents presque toujours absents ou feignant la surprise. “Elle ne vient pas en cours, ma fille ? Je vais lui parler, faut que je lui parle.”
Je suis passé à travers toutes les étapes. En parler avec elles, en parler avec leurs familles. Prévenir la CPE, prévenir la principale. Les retenir en entretien après chaque absence injustifiée. Leur parler de leur futur. Savent-elles déjà ce qu’elles veulent faire après le collège ? Y a-t-il des métiers qui les intéressent ? Savent-elles comment y parvenir ?
Il n’y a eu ni miracle ni épiphanie. Petit à petit, à force de les tirer, centimètre après centimètre, les absences se sont espacées. Le matériel est réapparu. Et les copies ont cessées d’être rendues blanches. Maya est venue visiter un lycée professionnel, elle aimerait y revenir en mini-stage. 
Pour une fois, enfin deux, les outils dont nous disposons, en REP+, ont fonctionné. Peut-être, juste peut-être, ces deux élèves réussiront-elles, grâce à l’école, à se projeter dans l’avenir. Ce ne sera pas un miracle ni une rédemption. Juste un lent travail d’endurance.
Et peut-être, juste peut-être, un très beau succès des adultes.
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ordinairementvrai · 4 years
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La désillusion d’une vie rêvée
C’est l’histoire d’un type qui très vite s’est rendu compte qu’il ne était jamais à la hauteur.
Pas à la hauteur de ses rêves, pas à la hauteur des rêves qu’on lui vendait.
Ce n’était qu’un enfant, et il grandissait entouré de super-héros. L’histoire de l’intello à lunette qui devient le héros de son petit quartier puis de toute sa ville, celle du fils d’un dieu de la mère ou encore celle d’un ado chargé de sauver le monde au sein d’une matrice de réalité virtuelle.
Puis ce gamin a grandi, les rêves et les vie qu’il consumait abondamment aussi. Il s’est mis à rêver d’être un pirate, devenir un escroc au grand cœur, un grand détective, un écrivain faisant tomber toutes les femmes à ses pieds
C’est l’histoire d’un homme qui a réalisé que la vie était bien différente de l’art. Et qui ne s’est jamais remis de cette découverte. Parce que ses mots étaient toujours tremblotant, parce qu’il détestait sa coupe de cheveux, parce que les femmes n’étaient jamais assez belles, et parce qu’il n’avait personne à embrasser sous la pluie.
Pas particulièrement brillant ni spécialement charismatique, ce triste constat l’a fait sombrer. Un mauvais cocktail de pauvre estime de lui-même et de cynisme désabusé. Il se haïssait tellement, et cette haine se répercutait sur les autres. À force de se détester, il finit par détester les autres.
Il passa toute sa vie à s’imaginer un autre. Il endossait les masques et les costumes, tantôt arrogant, tantôt romantique et sensible, tantôt poète, tantôt affreux contradictoire, il oscillait, on avait peine à savoir qui il était réellement au fond. Il mutait, muait sous les yeux perplexes de son entourage qui avait peine à le comprendre, mais en même temps, qui pourrait les en blâmer, il ne se confiait jamais. Enfin ça dépendait de son masque, parfois il discourrait sans faille ou gêne sur sa vie, sur ses déboires et ses affres. Et parfois, il était simplement plein d’élan et à l’écoute, toujours plein d’esprit et prêt à discourir sur n’importe quoi, n’importe quand, et surtout avec n’importe qui tant qu’elle avait de jolis yeux et de jolies jambes.
Ce type là, il ne savait pas vivre avec ses mots. Il empruntait souvent ceux des autres, souvent avec honnêteté, mais parfois il s’oubliait dans son masque et il se croyait vraiment l’autre. Alors il se parait de fard et récitait des poèmes qu’il avait appris à quiconque prêt à l’entendre. C’était sa manière à lui de tenter braver la fadeur de ce qu’il voyait, sa vie n’était jamais en couleur, elle souffrait en noir et blanc. Non il ne souffrait pas vraiment, si ce n’est de ce vide qu’il essayait de combler à tout prix. On le voit imiter la gestuelle d’un flic désabusé quand il tire sur sa cigarette, parfois ses yeux s’éclairent brusquement et dévoile le maquillage, mais jamais bien longtemps, ou alors seulement quand la lune était entrain de se coucher.
Souvent absent de lui même, il n’a jamais su être une personne. Face à son pale reflet, il a souhaité mettre un peu de fard sur ses idées noires, c’était sa manière à lui de colorer ses nuits blanches, il se vivait autre en fixant le plafond, et ses rêves inspirés de ceux inventés par d’autre peuplaient sa chambre bien solitaire.
C’est l’histoire d’un solitaire qui n’a jamais été seul parce qu’il était effrayé par sa propre solitude. C’est l’histoire d’un type qui a consciencieusement effacé toute trace de lui même, sans se rendre compte que c’est ainsi qu’il perdait toute couleur. Et il donnerait tout pour souffrir, pour de vrai, pour avoir une raison, une épiphanie, comme tous les personnages qu’il pouvait bien admirer. Il rêvait souvent de la mort, très peu de la sienne, mais beaucoup de celle des autres. C’était un songe qui lui venait régulièrement, c’était un test qu’il s’imposait à lui même, pour voir s’il était capable de ressentir quelque chose.
Ce type là ne s’est jamais rendu compte que son reflet avait changé, et que le regard des autres aussi. Aimé, parfois admiré et envié, les masques avaient laissé une trace durable, probablement ineffaçable sur lui même. Il avait grandi, il était devenu autre, mais pourtant il était toujours aussi vide. Il rêvait toujours de ce qu’il n’avait pas, il pensait toujours à une autre quand on lui parlait, elles n’étaient que prétexte, il voulait simplement qu’on l’admire, qu’on l’aime. Et c’était le cas, mais il était incapable de s’en rendre compte.
Il ne l’avoue que depuis peu, mais il meurt d’envie de ressentir, juste l’espace de quelques semaines ce que cela serait d’être en vie, d’arrêter d’être envieux, il a toujours préféré les inconnues à son entourage. C’était son épreuve, son chemin de croix, ce qu’il s’imposait à lui même, probablement pour une question d’égo démesuré.
Quand on vit à travers le regard des autres, l’on est jamais satisfait du résultat. Ça, il avait bien du mal à s’en rendre compte. À fuir son propre regard l’on se perd sous celui des autres. Eparpillé, évasté mais surtout effacé, il fixe ses souvenirs à moitié oublié, et il tente de comprendre. En réalité, il a très bien compris, c’est ”sa complexité”. Il aimait répéter qu’il est le type qui a passé le plus de temps avec lui-même. C’est probablement vrai, il n’a jamais rien fait d’autre que de réfléchir, raisonner à propos de lui. Il est obsédé par lui même, son némésis, rien d’autre n’existe que cette lutte entre lui et lui. Il doit vaincre son pire ennemi, il doit se vaincre, se convaincre, s’aimer.
Parasité par cette lutte, le monde extérieur n’a jamais eu la moindre influence sur lui. Il ne saurait faire la différence entre ses rêves et ses souvenirs, ses rêves son son portrait de Dorian Gray, son alter ego souffre et meurt à sa place. Alors son visage innocent permet de dissimuler la guerre qu’il mène contre lui même. Cette innocence qu’il hait de toute son âme, parce qu’il n’a jamais ce que cela pouvait bien être.
C’est l’histoire d’un type qui bercé d’illusions, a fini par en devenir une.
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beclumsy · 6 years
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2017
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JANVIER Se défoncer les genoux sur Sia. La mononucléose sans déconner. Jouer les figurantes dans un film instit de la Fondation Vuitton. Avoir une épiphanie devant un Monet. Pute de genou sérieux, tu vas pas recommencer ? Ne pas pouvoir aller manifester. Réécouter Of Montreal jusqu’à en avoir la tête qui tourne. S'habituer à ses nouveaux tatouages jusqu’à ne même plus les voir. Fêter 29 ans d’amitié. L'overdose de galette comme chaque année. L'overdose de pasteis de nata aussi. Se faire voler son sac et son miroir Mickey FÉVRIER Découvrir ce qu'était un calchemise. Tourner un Concert à Emporter dans une cuve à bière. Regretter une nuit pour la première fois de sa vie. Repenser à ce sentiment de liberté absolue, seule, sur les routes d’Australie l'an passé. Ne jamais oublier l'état dans lequel j'étais trois ans auparavant. C'était il y a trois ans ? Ouais, ok. Ma nouvelle phrase préférée est signée Jonathan Tropper. Prince me manque, mais c'est pas comme si je le connaissais. Comprendre que ton estomac est ton deuxième cerveau. Quelqu’un a pris une photo de John John Florence avec un koala dans les bras et je ne le remercierai jamais assez. Créer un groupe imaginaire qui s’appelle Le Crust. Dire à quel point ma mère et ma grand-mère sont badass dans une interview pour un magazine féministe. MARS Écouter le nouveau alt-J en boucle. Célébrer les 20 ans de Buffy et repenser à l’impact que cette série a eu sur ma vie. Ne s'être jamais sentie aussi adulte qu’en passant un weekend entier en pyjama licorne. Chuck Berry est mort et ça me bien fait chier. Dire à Father John Misty qu’il ressemble à mon père et estimer que c'est ok. Faire une tarte aux poires. Prendre une énorme claque au concert de Moses Sumney. AVRIL Pouvoir encore entendre son rire dans ma tête dix ans après. Bosser comme des tarés. Faire des câlins à Jarvis Cocker. Se réveiller avec un ananas. Aller voter. Avoir 33 ans le jour du premier tour. Entendre des "ouaiiis" puis des "putain", et ce gros silence quand la tête de Marine Le Pen s'est dessinée. J'ai tellement embrassée la truffe de mon chien, c'est abusé. Un calcul de la taille d'une balle de ping pong. Room 29 et tellement de clés. Boris Vian, l'Arrache-Coeur et un mec hyper bourré. MAI Amener son cousin de 6 ans à son premier concert. C'était François & The Atlas Mountains, mais il a twerké. Se dire qu'on pourrait rester des heures dans la Grande Galerie de l'Évolution. J'aurais jamais du boire autant de gin mais au moins on a bien rigolé. Encore un Great Escape de passé. Revoir son petit frère de coeur trois ans après et se sentir tellement soulagée. Chialer au concert d'Isaac Gracie. Couper 15 ans de cheveux sur un coup de tête à Londres. Se sentir si légère après. Voir des squelettes de dino. Faire du manège à Montmartre. JUIN Tinder m'a saoulée. Jouer au Throwy. J'étais jamais allée à Rouen je crois. Prendre sa dose de Nicolas Jaar. Se sentir invincible. Se sentir si petite. Dormir au pied d'un volcan en activité. Les yeux de mon père quand il a compris où on était. Tellement de feux d'artifices. Boire des bières sur le toit de la Philharmonie. Finir en soutif parce qu'il fait 40 degrés. JUILLET J'aurais jamais pensé fêter le 14 juillet en Amérique. Le sentiment que tout est enfin aligné. Hey salut la confiance, où t'étais passée ? Faire un feu avec Matt Berninger dans un coin isolé. La chaleur moite de New York en été. Je sais qu'on ira nulle part mais c'est quand même fou comme on est connectés. Voir l'électricité habiter Feist et se dire que rien ne peut l'arrêter, m'arrêter. Être entourée de mes meilleurs potes et ne plus rien avoir à cacher. C'est tellement émouvant de tenir un gamin profondément endormi dans ses bras. Le soleil qui chauffe la peau, l'odeur de l'océan. Je sais pas si c'est mon prénom qui veut ça mais faudra un jour qu'on m'explique pourquoi je me sens si bien dans l'eau. A-t-on vraiment passé les vacances à trimballer partout une carafe-toucan rebaptisée Gogo ? La réponse est oui. AOÛT Si je rebois un verre, je vomis. Ok, c'était pas très malin de baiser sur la plage mais avoue que c'était marrant. Oui, j'ai complètement ramené une bouée licorne géante. Téma les fdp. Le t-shirt-anti cauchemars de Kendrick Lamar. Je sais pas si je suis un peu exhibitionniste mais je finis à poil beaucoup trop souvent. Tu te rappelles quand on était rentré dans le jacuzzi du Hilton par effraction ? Une bronchite un 9 août. Shame! Shame! Shame! J'aime bien les bébés. Je sais pas pourquoi je les avais gardé mais j'ai retrouvé ma collec de CD gravés. Être dans mon endroit préféré avec ma personne préférée. Le souffle du vent dans mes cheveux et mon chien qui court dans les prés. Non mais sérieux, faut vraiment que j'arrête de me jeter par terre à chaque fois que quelqu'un met Chandelier. SEPTEMBRE Un an après, il est arrivé. Je pense qu'il m'a fallu douze secondes pour succomber. LCD. Signer un compromis. Ah ouais et j'ai peut-être montré mes seins à Cork, mais on va faire genre j'ai oublié. The System Only Dreams in Total Darkness mais je continue de rêver éveillée. Ça faisait si longtemps que j'étais pas allée à Versailles. Ça y est, j'ai trouvé la nouvelle lampe de ma vie. Bercy. On l'a fait. "Et toi, c'est quoi ton prénom ?". La bite de Vincent Dedienne. OCTOBRE Nicolas Jaar encore. Cigarettes After Sex toujours. L'été indien. Les papillons dans le ventre quand il franchit la porte. Qu'est-ce qu'il est agaçant, mais qu'est-ce que je l'aime aussi. Je pensais pas avoir envie de faire de gosses mais avec lui, si. Lires les centaines de témoignages jusqu'à en avoir la nausée. J'arrive même pas à me rappeler toutes les fois où on m'a traité de pute ou touchée. NOVEMBRE Les hectolitres de larmes à Barcelone. On ne pleure pas pareil dans les aéroports. Revoir Willis Earl Beal et se rappeler que la dernière fois était le jour où on avait commencé à craquer. L'épuisement comme jamais. Retour à New York. Se demander si la montagne l'a pas avalé. Des vagues d'angoisse, heureusement que je sais les gérer. Le premier coup de fil après des semaines séparés et l'entendre me dire que je lui ai manqué. DÉCEMBRE Los Angeles. Un jour de décalage horaire. "Tu sais que tu m'appelles du futur en fait ?". Le tournage le plus taré de ma vie. J'ai mangé beaucoup trop de donuts mais je l'avais prédit. Les nuits blanches dans le noir. Rentrer et signer, c'est fait. Se projeter. Se prendre un mur. En détruire un. Un concert de Damien Rice le jour où tu te fais plaquer, c'est un canular cosmique non ? Ne plus savoir si je pleure pour celui qui m'a quitté ou celui qui a décidé de nous quitté, ou les deux. Je ne sais pas si je suis The Blower's Daughter mais je suis clairement celle qui les fait le plus chier. En même temps je suis fille unique donc c'est pas hyper compliqué. Des cartons. Plein de cartons. Trop de cartons. Dix ans de ma vie derrière moi. Se pécho dans les escaliers comme des ados. La première nuit chez moi, j'ai dormi comme un bébé. Si quelqu'un prononce de nouveau le mot champagne, je vais tomber. Défaite de famille. Il est beau ton parquet. Quelle drôle d'année.
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La culture au temps du corona : La chanson de Kaspar Hauser
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Des artistes, nos journalistes… partagent une sidération artistique, une épiphanie culturelle, une révélation qui les a marqués, touchés au coeur.
Voici la contribution de Laurent Busine qui a dirigé le Mac’s, le musée d’art contemporain au Grand Hornu de 2002 à janvier 2016. Il prône de mener « une vie poétique ». Il parle du musée comme le lieu des « illusions utiles ».
Voici bien longtemps de cela, adolescent à l’époque, j’ai lu, j’ai entendu par la voix de Serge Reggiani, La chanson de Kaspar Hauser de Paul Verlaine qui écrivit ce poème sans doute lors de son enfermement à la prison de Mons.
Je ne connais de vers plus mélancoliques :
« Je suis venu, calme orphelin, Riche de mes seuls yeux tranquilles… »
Je raconte ici l’histoire plus ou moins vraie du « pauvre Kaspar ».
Au début du XIXe siècle, était né un garçon dont on ne sut rien avant qu’il eût atteint l’âge présumé de seize ans. L’histoire fit grand bruit à l’époque ; elle débute avec cette période de sa vie ; avant cela, nous ne connaissons rien de son existence. Quelques rumeurs ont couru à son sujet mais sans qu’aucune ne soit vérifiée ; on lui supposa une origine noble aussi bien que pauvre ou encore animale.
Un matin de l’année 1828, il apparut au centre de la place de la ville de Nuremberg (en Bavière). Il se tenait debout, habillé de vêtements qui, sans être luxueux, n’en étaient pas moins de bonne coupe ; un pantalon de flanelle grise ; une veste de laine bleue ; un gilet à boutons noir ; des bottes brun clair de cuirs souple ; une chemise blanche de lin ; un foulard foncé, autour du cou, noué comme une cravate. Il tenait un chapeau noir à la main droite, avait les cheveux mi-longs à la mode de l’époque, était rasé de frais et – semblait-il – parfumé discrètement.
Le regard fixe, le jeune homme immobile ne disait rien ou, du moins, ne répondit aux questions que par des sons incompréhensibles. Il semblait ne pas avoir appris une langue et grognait.
Dans la main gauche, il gardait fortement serré un papier qu’on mit du temps à saisir et sur lequel les notables lurent un prénom et un nom : « Kaspar Hauser ». On supposa qu’ils étaient les siens ; on les lui donna.
Un médecin de la ville, soit par compassion, soit par intérêt scientifique – ou les deux à la fois – le prit à son service et tenta de lui inculquer quelques rudiments de la vie civilisée à laquelle il n’avait jamais eu accès ; il lui apprit aussi à parler, lire et prier.
Un autre matin, cinq ans plus tard, le jeune homme fut trouvé étendu dans la rue, blessé gravement d’un coup de couteau ; il s’éteignit dans la soirée sans avoir rien dit de son agresseur.
Sa vie et sa mort sont des énigmes égales.
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mmepastel · 7 years
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Je n'avais jamais lu un seul livre de Toni Morrison, et j'étais un peu intimidée. Presque au hasard, j'ai pris son dernier, qui date de 2015. C'est la rencontre avec une écriture et des problématiques qui ne me sont pas familières. On sent que derrière chaque personnage, chaque enjeu, chaque souffrance, sourdent des rivières de larmes, liées au fait, si on résume grossièrement, d'être une femme, d'être noire, en Amérique. Et quand on est pas une experte de l'histoire des USA et de la relation complexe qu'entretient cette nation et sa population afro-américaine, on se sent un peu intimidée, encore. Parce que c'est la grande Toni Morrison et son prix Nobel, qu'elle semble avoir l'aura et l'importance d'une éminence littéraire, et que sa voix est une voix puissante (peut-être la plus écoutée ?) du féminisme et de la cause noire. Alors j'ai avancé à petits pas dans les histoires entrelacées des personnages qui ont du mal à se libérer de jougs différents qui les empêchent d'être eux-mêmes, d'être libres. On commence le récit avec une délivrance au sens obstétrique du terme et qui est le contraire d'une libération, car le bébé est noir, d'un noir bleuté, et conduit la mère (d'une couleur plus claire) à rejeter sa fille car elle se retrouve à devoir faire face à ce que sa peau ambiguë avait permis d'éviter. Ici, on est dans la haine de soi. Le bébé, grandi, est une jeune femme sublime qui ne parvient pas à guérir de ce rejet maternel malgré une réussite sociale certaine, et qui de plus, souffre d'une erreur de son enfance qui l'obsède. On finit le livre avec un autre bébé à venir, conçu dans l'amour. Alors ? Les délivrances ont-elles eu lieu ? Oui et non. Car, malgré le cheminement passionnant de Bride et ses efforts qui mettent en péril son intégrité physique (beau détour par un réalisme magique éloquent, digne d'un conte), les libérations paraissent trompeuses. Il y a ce que l'on surmonte, et ce qui demeure, qui ne passe jamais. L'identité se construit, mais se subit tout autant. Malgré les victoires et épiphanies, la haine de soi, ancrée bien plus profondément qu'au niveau épidermique, car ancestrale, historique, ressort toujours semble nous dire l'auteure. Ce constat, s'il est dur et désespérant, est, pour moi, lectrice blanche, d'une grande importance. Au-delà du style époustouflant de Toni Morrison, poétique, lyrique et précis, et de sa narration habile, son roman, comme les autres je présume, porte un message, un témoignage ; ces voix nous parlent de tristesse et de pesanteurs, lestées par des années, des siècles de souffrance. C'est précieux de la lire, et je comprends désormais son importance dans le paysage littéraire mondial. Du moins je l'entrevois.
Photo prise sur ce blog car je la trouvais très belle : https://www.startingbooks.com/single-post/2016/11/21/Delivrances-Toni-Morrison
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demodome · 7 years
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Lune des neiges.
Par nuées volages le ciel dépose ses nuages, fondant cette glaise blanche en un marbre dodelinant aux maillages fiévreux
Cathédrale fragile et incertaine dont l’épitaphe affame la vie, sa douce épiphanie adoube les vallons de scintilles d’une nuit passée au sel
À sa cime Saturne brille comme une Vénus émissaire la proue fière de ce grand hiver, chasse enfin la misère jusqu’aux cimetières des muses d’hier
Les ceintures cosmiques hurlent ainsi à la clameur du luminaire, brisant les voiles des milles galères, le mat du maître pétrifié par trop de temps à glorifier l’inanité
Les ombres s’invitent sans se montrer, conduisant quelque tempérance à ce sinon embrasement, caressant d’un voile bienveillant cette face éclaboussée par la trop pure vérité
Toute sa poudre est bien tombée ne laissant de son phare gisant que celui par l’enfer blanc prisé, une marée au cycle unique mais parfait, le foyer frigide d’un à venir fertilisé
Le haut givre l’ogive de l’édifice qui ne fera tourment de cette révolution lunaire, prêtant son flanc aux jeux des éternelles enfants qui auront osé sous cet oeil pressant mettre à nu la fleur rare et sans âge de l’éthéré.
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eglise22 · 6 years
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L'Épiphanie
Le mot Épiphanie signifie « manifestation ». Pour la liturgie, il s'agit de la manifestation aux hommes de Jésus, Fils de Dieu. L'épisode des Mages en est un des aspects.
Sommaire
L'histoire
Le mystère
Une grande tradition
Que signifie pour nous (…)
L'histoire
Aujourd'hui fixée au 6 janvier, la fête de l'Épiphanie est mentionnée à Rome vers 350, à Paris en 361. Venant d'Afrique ou d'Espagne, elle permet d'établir une distinction entre Noël où l'on célèbre la naissance du Christ et le 6 janvier où l'adoration des Mages signifie sa manifestation aux païens. Nous sommes dans le prolongement de l'annonce aux bergers, le soir de Noël.
Le mystère
Dans l'Épiphanie, il s'agit d'une manifestation du Christ à des hommes en recherche. Les Mages ont fait un long chemin et ils apportent des présents très symboliques. Venus d'un pays lointain, ils personnifient les nations païennes. Ces mages ne peuvent qu'intriguer, dans la mesure où le récit de leur venue ne se trouve que dans l'évangile de Matthieu. Arrêtons-nous un instant sur eux. Dans l'imaginaire occidental, le premier s'appelle Melchior. Souvent représenté par un vieillard à la barbe blanche, il présente l'or, présent royal. Le second, nettement plus jeune, s'appelle Gaspard. Il offre l'encens que l'on brûle seulement devant les dieux. Le troisième est noir et se nomme Balthazar. Il offre de la myrrhe, un parfum que l'on utilisait lors de l'embaumement des morts. Ils reconnaissent ainsi la royauté, la divinité et l'immortalité de Jésus. Ces mages sont des savants et des astrologues, bien plus que des magiciens. C'est Tertullien (vers 200) qui leur donnera le titre de rois, en référence au psaume 72 : « Les rois d'Arabie et de Saba lui offriront des présents ». Il faut cependant attendre le XIIe siècle pour que la liturgie reconnaisse la royauté des mages qui, alors, passera dans l'imaginaire populaire. Quelle que soit leur réalité, l'évangile proclame, à travers les mages, que le Christ, lumière de Dieu, se levait pour le monde entier et que son règne s'étendrait à toutes les nations. Noël et l'Épiphanie sont donc deux aspects du mystère du Fils de Dieu venant parmi les hommes et leur apportant la lumière. Les deux fêtes sont complémentaires et inséparables, tout comme elles se situent dans un cycle plus large des manifestations du Seigneur. Il faut en effet y associer le baptême de Jésus et les noces de Cana, ce que fait la liturgie, dans l'antienne du Cantique de Zacharie, aux laudes de l'Épiphanie : « Aujourd'hui l'Église est unie à son Époux : le Christ au Jourdain la purifie de ses fautes, les mages apportent leurs présents aux noces royales, l'eau est changée en vin pour la joie des convives ».
Une grande tradition
La galette des Rois. Voilà une coutume bien française qui apparaît au début du XIVe siècle. Il s'agirait d'un repas, le jour de l'Épiphanie, « repas des rois » qui se terminait par la galette. Pour rappeler les présents offerts à Jésus par les mages, la fête était marquée par un geste de générosité : une part de gâteau (part de Dieu ou part du pauvre) était mise de côté pour le premier mendiant qui passait. Les familles riches invitaient au repas des écoliers pauvres et celui qui trouvait la fève recevait une bourse d'études à laquelle tous les convives participaient. D'autres traditions existaient. Ainsi dans certains lieux celui qui trouvait la fève de la galette avait le droit de tout dire, pendant la journée de l'Épiphanie, sans craindre de représailles. Même la révolution adopta la galette qu'elle renomma « galette de l'Égalité ». Aujourd'hui, nous célébrons toujours la fête des Rois et nous partageons la galette. Mais combien de nos contemporains font-ils encore le lien entre la galette et l'évangile ?
Que signifie pour nous cette fête ?
D'abord elle révèle autre chose que la venue de Dieu chez nous : voilà que les hommes se mettent en mouvement pour rencontrer le Christ. Et l'Épiphanie devient la célébration de l'homme en quête de Dieu, la célébration de notre propre histoire si nous sommes vraiment des chercheurs de Dieu. Ensuite, nous apprenons que notre voyage sur la terre a un but, et ce but, c'est Dieu. Alors, suivons l'étoile. La seule chose qui compte c'est l'avenir que Dieu nous ouvre. Nous aussi, comme les mages, nous avons des déserts à traverser. Ne nous décourageons pas : l'étoile est là au ciel de nos vies. Pourquoi ne pas suivre sa lumière ? Peut-être parce que nos cœurs refusent de la laisser briller dans nos obscurités. Débarrassons-nous de ce qui, nous encombre ; avec confiance suivons l'étoile, mettons nos cœurs en route pour une nouvelle année. Nos cœurs deviendront des cœurs de rois sur la route qui mène à Dieu.
via Communauté des paroisses du Littoral Ouest http://ift.tt/2zUU9Cb
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