Tumgik
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Bienvenue !
Bienvenue dans cette version immersive dans la Maison. Que vous ayez lu l’histoire publiée ou non, cette expérience tentera de vous faire vivre de l’intérieur les aventures des personnages. Chacun de vos choix orientera la narration vers une nouvelle direction, et bien évidemment il n’y a pas de mauvaise réponse, seulement des issues différentes.
!!! :  Si vous êtes sur mobile, sachez qu’il n’y a pas la possibilité de n’afficher qu’un billet par page, donc scrollez lentement si vous voulez éviter le spoil !
Quelques précisions tout de même. Tout d’abord, le livre était découpé en douze mois, ce qui n’est plus le cas ici ; l’histoire s’étale toujours sur une année, mais les choix arriveront de façon irrégulière. Ensuite, pour un souci au niveaux des choix, les personnages sont nommées par une initiale ; notez juste qui est qui et tout ira très bien [grand sourire].
Ensuite, sachez que la version de ce Tumblr est loin d’être définitive : des idées de contenu supplémentaire sont déjà en préparation - d’où la présence volontaire de certaines pages “à suivre…” hihihi.
Enfin, pour celleux qui n’ont pas lu le livre : rassurez-vous, cette immersion ne vous gâchera pas le plaisir papier, puisque le livre contient de nombreux passages qui n’apparaîtront dans aucune des histoires possibles.
Sur ce, bonnes lectures !
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Le film d'horreur s'achève, et l'idée émerge à voix haute : « Et si on se faisait des visages d’Halloween ? ». Comme toute occasion de se mettre de la peinture sur le visage est bonne à prendre, des faces d'horreur en blanc noir et rouge sont mutuellement maquillées avec soin. Ricanant comme des petites créatures de la nuit, le duo décide d’étendre l’expérience à une session de body painting. Moins de vêtements, plus de couleurs. Toujours plus de couleurs, partout. La Maison reste toujours le meilleur endroit pour s'amuser, surtout dans un cadre de nudité. Démaquillage de toutes les traces possibles sous la douche commune, on refait fondre du chocolat et le dessert va se consommer sous la couette entre deux caresses.
Novembre. Tout ne s'est pas terminé. Cette année est vraiment particulière, qu'est-ce qui fait que tout a changé ? On a commencé à quitter la Maison, temporairement, définitivement. Rien n'a de sens cette année. Et je sens que rien n'aura de sens ce mois-ci non plus.
Inspiration. L'air est épais. Expiration d'une parole intelligible. Brouillard sur le balcon, brouillard dans ma tête. Les limbes de novembre ont tout envahi en quelques jours. Chaque année, pareil. Aaarh. Lourdeur des pas, mollesse des pensées. Où aller, que faire, que faire quand le corps ne suit pas et n'a aucun esprit à suivre ? Routine engluée, dysfonctionnement, la pâte de dentifrice est plus consistante. La vie est comme une phrase sans syntaxe, on croit comprendre, mais non. C'est long, jusqu’aux premières neiges. Le blanc sauvera du gris. Tiens, il faut faire la lessive. C'est drôle, le fil des pensées, funambule sans filet, qui file un réseau, un réseau qui lui filera entre les doigts au premier courant d'air frais. Faux-semblants et reflets, le miroir renvoie de l'inconnu. Inefficacité du thé, le liquide n'a pas la force de se battre – se battre contre qui ? contre quoi ? Les souvenirs sont flous, surgissent par flashs. La vérité… la vérité c'est surfait, hein : ça se crée de toute pièces, ça s'invente, ça n'a aucune valeur. « Il y a trois choses qu'on ne peut cacher : le soleil, la lune, et la vérité. », ouais c'est ça ta gueule, tu vas voir. Je hais ce mois putain, je le hais je le hais je te hais.
Il était une fois une histoire vieille comme le monde – comme l'Univers, pour être précis. Quelle est sa caractéristique principale ? : il grandit. L'expansion. Tout se dilate. Ton corps se dilate sous mes doigts, ce qui doit s'ouvrir s'ouvre, ce qui doit pénétrer pénètre. Tes poumons se dilatent, l'air rentre à grande vitesse, comme un train expresse qui se hâte ; tu halètes, tu t'essouffle. Tes pupilles se dilatent, tu t'abreuves du maximum de lumière que je projette sur ton visage, tu te nourris d'images et de souvenirs, qui ruissellent sur ton âme perméable. Mais ce n'est pas ton histoire, non, c'est bien l'histoire de l'Univers. Tout se dilate, donc tout s'éloigne. Les galaxies, les planètes, les humains : nous nous éloignons tous. Et un jour, toi et moi, nous nous éloignerons aussi. Cette gravité qui nous retient ne nous retiendra plus, et nous dériverons dans cet univers si laid qu'est la vie ''réelle''. À l'instar des comètes, nous filerons sans croiser personne ; jusqu'au jour où nous nous transformerons en astéroïdes et percuterons un autre astre. Il y avait ces mots « Les droites parallèles sont tristes, parce qu'elles ne se croiseront jamais ; mais les autres droites sont encore plus tristes, parce qu'une fois qu'elles se sont croisées elles se séparent pour toujours. », et à te voir à califourchon sur moi nous ne sommes certainement pas parallèles. Toutes les bonnes choses ont une fin, même nous. Mais je n'oublie pas que si nous brillons et si nous nous éloignons, alors nous ne sommes pas si dissemblables des étoiles.
« Est-ce que tout va bien ? » Bonne question. Mais je n’en sais rien. Le moelleux du lit m'aspire comme un trou noir sans fin, me faisant sombrer dans le gouffre du sommeil. C'est pratique le sommeil, ça fait passer le temps. Non, tu ne veux pas savoir de quoi je rêve, viens juste te recoucher contre moi, s'il te plaît. Je te promets que ça va passer, j'attends juste les premières neiges. Ouais, le renouveau. Oui bien sûr, avec toi, tu restes aussi longtemps que tu veux, j'aime que tu sois là.
« Tu aimes que je sois là où tu aimes que quelqu'un soit là ? »
Être distant·e.
Être honnête.
Être rassurant·e.
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Puisque le temps n'a jamais eu d'emprise en ce lieu, puisque les conventions ont été laissées sur le paillasson, l'ouverture des cadeaux, c'est ce matin. Sous le sapin d'un vert bien trop éclatant, dans la lumière d'un soleil bien trop artificiel, miroite la lumière des derniers souvenirs à créer. « - Bon, c'est pas grand-chose, mais je t'ai offert un bracelet avec mon nom… - Tu as si peur que ça que je t’oublie ? Tu es inoubliable, sache-le. », ce baiser à le goût du pacte. Le salon n'est soudain plus le salon, mais un quai de gare : le train va bientôt partir, et aucun entrelacement de langues n'est assez fort pour empêcher la fermeture des portes. Tu es dans un train, un train qui va t’emmener loin d’ici. Tu sais où tu espères qu'il te conduira, mais tu ne peux pas en être sûr. Mais tu t’en moques car nous serons toujours ensemble. Le plus beau des rêves ne peut pas être réalité, mais faisons comme si, faisons comme si ce baiser n'était pas le dernier, comme si cet aller simple était un aller-retour, comme si dans une semaine, un mois, un an, ou même une décennie, nous allions nous retrouver, toi et moi, sur un quai de gare. Après tout, nous sommes des trains, nous filons à travers le monde à pleine vitesse, ne faisant que de rares arrêts, transportant une foule de bagages. Nous sommes des trains et l'humanité a pris forme dans une gare : chaque jour, de nouveaux trains sont fabriqués chaque jour, d'autres sont mis hors service, et on en répare certains quand ils sont cassés – comme des humains. Les trains sont prévus pour aller en ligne droite, mais parfois ils déraillent, prennent du retard, n'arrivent jamais à destination – comme des humains. Professeur, est-ce que nous sommes dans une gare ? Bien sûr, nous sommes toujours dans une gare. Nous sommes toujours en train d'attendre notre prochaine destination, d'ailleurs on dit bien ''en train de'', le train est l'unique modèle de mouvement et d'action. Parce que tout s'est toujours passé et se passera toujours dans une gare. Les arrivées, les départs, les joies, les peines, les premiers et derniers regards. Les espoirs et les promesses, et les déchirures. Tout. Tout se passe dans une gare et cette remise de cadeau également. « - Hé, ça va ? - Oui oui, juste une absence… Tiens, voilà ce mon cadeau. Bon c'est très basique, mais… - Une boule à neige ! De ma ville natale ! Aaaaah, c'est parfait, c'est parfait ! Merci ! », peut-être que si, peut-être que ce baiser est tellement puissant qu'il empêchera les portes de se fermer sur nous. Jusqu'au prochain train.
Il était une fois une histoire vieille comme le monde. L'expansion. Tout se dilate. Mais il était aussi une fois une histoire bien plus contemporaine : le déménagement. La personne qui part s'en va, et laisse sa place à celle qui arrive, et la remplace. Car tu sais qu'il y aura remplacement, tu le sais maintenant. Tu sais que je ne peux pas t'accompagner. Et ce n'est pas grave, car dans cette folle farandole céleste, les astres se tournent autour indéfiniment, et il y aura toujours quelqu'un pour partir, quelqu'un pour rester, quelqu'un pour arriver, quelqu'un pour revenir. Le mouvement de nos existences est sans fin.
« - Et bien… adieu, j'imagine…
- Oui… Tu reviens quand tu veux, mais je sais que tu ne reviendras pas.
- Tu ne peux pas rester ici, ça ne sert à rien.
- Peut-être, mais au moins ici je ne me sens pas en danger.
- Je pourrais te protéger !
- C'est inutile de prendre ce risque. Pars maintenant, tu vas rater ton train. Il est mal vu d'arriver en retard pour Noël.
- Et toi ?
- La neige me tiendra compagnie. La neige, et quiconque d'autre qui viendra. Ne te fais aucun souci pour moi. »
Un dernier et long baiser est échangé, et la porte de la Maison se ferme entre les deux âmes. Sans se retourner, l'oiseau prend son envol, ne laissant dans son sillage que les traces des roues d'une valise. Et soudain, coup de théâtre, l'oiseau hésite et sprinte vers le nid.
« Un dernier baiser. Merci, merci pour tous ces merveilleux moments. »
Il pleut des flocons sur la ville, il neige des larmes dans leurs yeux.
« Je ne t'oublierai jamais. »
Les murs ont des oreilles. Ils entendent tout, et retiennent tout. Si on pouvait écouter les murs murmurer, on saurait qu'ils racontent notre histoire, de nos souvenirs les plus mémorables à tous ceux que l'on a oubliés. Le feu qui crépite est la seule mélodie ce soir, et c'est la meilleure pour entendre les murs. Dans le silence de cette fin d'année, la Maison se remémore aventures et anecdotes. La cuisine expire un nuage de sucre glace, tandis que le chambre frissonne encore du plaisir de toutes les premières fois. Le salon retentit encore des échos du piano, et la salle de bains transpire les émotions les plus intenses. ''Quelle année n'empêche ! Douze mois intenses hein. C'est un beau nombre, douze, mais pourquoi douze et pas deux ou cent cinquante ?'', sera la pensée de conclusion avant que l'horloge n'ait le dernier mot. Sous les douze coups de minuit, la Maison tremble de tout son être, exulte de plaisir. Tout va bien. Tout ira bien. Cette nouvelle année sera exceptionnelle. Vite, mon portable.
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« Merveilleuse année, à très vite j’espère ! »
À suivre...
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« Bonne année, où que tu sois. »
À suivre...
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« À qui le tour ? »
À suivre...
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Et bonne année à moi ! 
À suivre...
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« Oui ! Avec plaisir ! », c’est parfait, inespéré, moi qui pensais que tu ne pourrais pas rester. « Ça n’a pas été facile à négocier, mais mes parents comprennent que tu comptes pour moi. », et là, c’est le choc. Waow. Non non non, ça ne va pas se passer comme ça. « J’ai une meilleure idée. Appelle-les, et dis-leur que c’est moi qui viens chez toi pour Noël. », oui, sans hésitation. Est-ce qu’on reviendra dans la Maison ? Seule l’année prochaine pourra le dire.
À suivre...
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« Non, désolé, ta famille est plus importante que moi. », d’un air peiné. Je ne peux pas te priver de ça, j’ai été assez égoïste comme ça pour te faire rester, mais là ça n’en vaut pas la peine. « Tu sais, tu pourrais venir avec moi... » est suggéré, mais décliné. Quitter la Maison, non, impossible. Pourquoi ? « Je vais te révéler mon secret. », pourquoi cette forteresse, pourquoi rester invisible, pourquoi ne pas t'accompagner. Je sais que tu comprends, mais je lis ta déception. « – Je te promets qu- – Non, ne fais pas de promesse. », ne fais pas de promesse que tu ne tiendras pas. Tout a une fin, rentre chez toi. « Mais on a encore quelques beaux jours devant nous, il faut en tirer le maximum ! », j'acquiesce, en silence.
Puisque le temps n'a jamais eu d'emprise en ce lieu, puisque les conventions ont été laissées sur le paillasson, l'ouverture des cadeaux, c'est ce matin. Sous le sapin d'un vert bien trop éclatant, dans la lumière d'un soleil bien trop artificiel, miroite la lumière des derniers souvenirs à créer. « - Bon, c'est pas grand-chose, mais je t'ai offert un bracelet avec mon nom… - Tu as si peur que ça que je t’oublie ? Tu es inoubliable, sache-le. », ce baiser à le goût du pacte. Le salon n'est soudain plus le salon, mais un quai de gare : le train va bientôt partir, et aucun entrelacement de langues n'est assez fort pour empêcher la fermeture des portes. Tu es dans un train, un train qui va t’emmener loin d’ici. Tu sais où tu espères qu'il te conduira, mais tu ne peux pas en être sûr. Mais tu t’en moques car nous serons toujours ensemble. Le plus beau des rêves ne peut pas être réalité, mais faisons comme si, faisons comme si ce baiser n'était pas le dernier, comme si cet aller simple était un aller-retour, comme si dans une semaine, un mois, un an, ou même une décennie, nous allions nous retrouver, toi et moi, sur un quai de gare. Après tout, nous sommes des trains, nous filons à travers le monde à pleine vitesse, ne faisant que de rares arrêts, transportant une foule de bagages. Nous sommes des trains et l'humanité a pris forme dans une gare : chaque jour, de nouveaux trains sont fabriqués chaque jour, d'autres sont mis hors service, et on en répare certains quand ils sont cassés – comme des humains. Les trains sont prévus pour aller en ligne droite, mais parfois ils déraillent, prennent du retard, n'arrivent jamais à destination – comme des humains. Professeur, est-ce que nous sommes dans une gare ? Bien sûr, nous sommes toujours dans une gare. Nous sommes toujours en train d'attendre notre prochaine destination, d'ailleurs on dit bien ''en train de'', le train est l'unique modèle de mouvement et d'action. Parce que tout s'est toujours passé et se passera toujours dans une gare. Les arrivées, les départs, les joies, les peines, les premiers et derniers regards. Les espoirs et les promesses, et les déchirures. Tout. Tout se passe dans une gare et cette remise de cadeau également. « - Hé, ça va ? - Oui oui, juste une absence… Tiens, voilà ce mon cadeau. Bon c'est très basique, mais… - Une boule à neige ! De ma ville natale ! Aaaaah, c'est parfait, c'est parfait ! Merci ! », peut-être que si, peut-être que ce baiser est tellement puissant qu'il empêchera les portes de se fermer sur nous. Jusqu'au prochain train.
Il était une fois une histoire vieille comme le monde. L'expansion. Tout se dilate. Mais il était aussi une fois une histoire bien plus contemporaine : le déménagement. La personne qui part s'en va, et laisse sa place à celle qui arrive, et la remplace. Car tu te doutes bien qu'il y aura remplacement, même si rien n’est jamais sûr. Tu sais que je ne peux pas t'accompagner. Et ce n'est pas grave, car dans cette folle farandole céleste, les astres se tournent autour indéfiniment, et il y aura toujours quelqu'un pour partir, quelqu'un pour rester, quelqu'un pour arriver, quelqu'un pour revenir. Le mouvement de nos existences est sans fin.
« - Et bien… au revoir…
- Oui… Mais tu reviens quand tu veux !
- Tu ne peux pas rester ici, ça ne sert à rien.
- Peut-être, mais au moins ici je ne me sens pas en danger.
- Je pourrais te protéger !
- C'est inutile de prendre ce risque. Pars maintenant, tu vas rater ton train. Il est mal vu d'arriver en retard pour Noël.
- Et toi ?
- La neige me tiendra compagnie. Ne te fais aucun souci pour moi. »
Un dernier et long baiser est échangé, et la porte de la Maison se ferme entre les deux âmes. Sans se retourner, l'oiseau prend son envol, ne laissant dans son sillage que les traces des roues d'une valise. Et soudain, coup de théâtre, l'oiseau hésite et sprinte vers le nid.
« Un dernier baiser. Merci, merci pour tous ces merveilleux moments. »
Il pleut des flocons sur la ville, il neige des larmes dans leurs yeux.
« Je reviendrai. »
Les murs ont des oreilles. Ils entendent tout, et retiennent tout. Si on pouvait écouter les murs murmurer, on saurait qu'ils racontent notre histoire, de nos souvenirs les plus mémorables à tous ceux que l'on a oubliés. Le feu qui crépite est la seule mélodie ce soir, et c'est la meilleure pour entendre les murs. Dans le silence de cette fin d'année, la Maison se remémore aventures et anecdotes. La cuisine expire un nuage de sucre glace, tandis que le chambre frissonne encore du plaisir de toutes les premières fois. Le salon retentit encore des échos du piano, et la salle de bains transpire les émotions les plus intenses. ''Quelle année n'empêche ! Douze mois intenses hein. C'est un beau nombre, douze, mais pourquoi douze et pas deux ou cent cinquante ?'', sera la pensée de conclusion avant que l'horloge n'ait le dernier mot. Sous les douze coups de minuit, la Maison tremble de tout son être, exulte de plaisir. Tout va bien. Tout ira bien. Cette nouvelle année sera exceptionnelle. Vite, mon portable.
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« J’aimerais tant que tu restes. », le même schéma encore. Moi, avec la personne qui compte, et cette personne qui m’annonce son départ. Tout ce qui commence est déjà terminé, tout ce qui est arrivé une fois arrivera une autre fois. Il n’y a pas de renouveau. Tu ne peux pas rester, et c’est comme ça. « – Je te promets qu- – Non, ne fais pas de promesse. », ne fais pas de promesse que tu ne tiendras pas. Tout a une fin, rentre chez toi. « Mais on a encore quelques beaux jours devant nous, il faut en tirer le maximum ! », j'acquiesce, en silence.
Puisque le temps n'a jamais eu d'emprise en ce lieu, puisque les conventions ont été laissées sur le paillasson, l'ouverture des cadeaux, c'est ce matin. Sous le sapin d'un vert bien trop éclatant, dans la lumière d'un soleil bien trop artificiel, miroite la lumière des derniers souvenirs à créer. « - Bon, c'est pas grand-chose, mais je t'ai offert un bracelet avec mon nom… - Tu as si peur que ça que je t’oublie ? Tu es inoubliable, sache-le. », ce baiser à le goût du pacte. Le salon n'est soudain plus le salon, mais un quai de gare : le train va bientôt partir, et aucun entrelacement de langues n'est assez fort pour empêcher la fermeture des portes. Tu es dans un train, un train qui va t’emmener loin d’ici. Tu sais où tu espères qu'il te conduira, mais tu ne peux pas en être sûr. Mais tu t’en moques car nous serons toujours ensemble. Le plus beau des rêves ne peut pas être réalité, mais faisons comme si, faisons comme si ce baiser n'était pas le dernier, comme si cet aller simple était un aller-retour, comme si dans une semaine, un mois, un an, ou même une décennie, nous allions nous retrouver, toi et moi, sur un quai de gare. Après tout, nous sommes des trains, nous filons à travers le monde à pleine vitesse, ne faisant que de rares arrêts, transportant une foule de bagages. Nous sommes des trains et l'humanité a pris forme dans une gare : chaque jour, de nouveaux trains sont fabriqués chaque jour, d'autres sont mis hors service, et on en répare certains quand ils sont cassés – comme des humains. Les trains sont prévus pour aller en ligne droite, mais parfois ils déraillent, prennent du retard, n'arrivent jamais à destination – comme des humains. Professeur, est-ce que nous sommes dans une gare ? Bien sûr, nous sommes toujours dans une gare. Nous sommes toujours en train d'attendre notre prochaine destination, d'ailleurs on dit bien ''en train de'', le train est l'unique modèle de mouvement et d'action. Parce que tout s'est toujours passé et se passera toujours dans une gare. Les arrivées, les départs, les joies, les peines, les premiers et derniers regards. Les espoirs et les promesses, et les déchirures. Tout. Tout se passe dans une gare et cette remise de cadeau également. « - Hé, ça va ? - Oui oui, juste une absence… Tiens, voilà ce mon cadeau. Bon c'est très basique, mais… - Une boule à neige ! De ma ville natale ! Aaaaah, c'est parfait, c'est parfait ! Merci ! », peut-être que si, peut-être que ce baiser est tellement puissant qu'il empêchera les portes de se fermer sur nous. Jusqu'au prochain train.
Il était une fois une histoire vieille comme le monde. L'expansion. Tout se dilate. Mais il était aussi une fois une histoire bien plus contemporaine : le déménagement. La personne qui part s'en va, et laisse sa place à celle qui arrive, et la remplace. Car tu te doutes bien qu'il y aura remplacement, même si rien n’est jamais sûr. Tu sais que je ne peux pas t'accompagner. Et ce n'est pas grave, car dans cette folle farandole céleste, les astres se tournent autour indéfiniment, et il y aura toujours quelqu'un pour partir, quelqu'un pour rester, quelqu'un pour arriver, quelqu'un pour revenir. Le mouvement de nos existences est sans fin.
« - Et bien… au revoir…
- Oui… Mais tu reviens quand tu veux !
- Tu ne peux pas rester ici, ça ne sert à rien.
- Peut-être, mais au moins ici je ne me sens pas en danger.
- Je pourrais te protéger !
- C'est inutile de prendre ce risque. Pars maintenant, tu vas rater ton train. Il est mal vu d'arriver en retard pour Noël.
- Et toi ?
- La neige me tiendra compagnie. Ne te fais aucun souci pour moi. »
Un dernier et long baiser est échangé, et la porte de la Maison se ferme entre les deux âmes. Sans se retourner, l'oiseau prend son envol, ne laissant dans son sillage que les traces des roues d'une valise. Et soudain, coup de théâtre, l'oiseau hésite et sprinte vers le nid.
« Un dernier baiser. Merci, merci pour tous ces merveilleux moments. »
Il pleut des flocons sur la ville, il neige des larmes dans leurs yeux.
« Je reviendrai. »
 Les murs ont des oreilles. Ils entendent tout, et retiennent tout. Si on pouvait écouter les murs murmurer, on saurait qu'ils racontent notre histoire, de nos souvenirs les plus mémorables à tous ceux que l'on a oubliés. Le feu qui crépite est la seule mélodie ce soir, et c'est la meilleure pour entendre les murs. Dans le silence de cette fin d'année, la Maison se remémore aventures et anecdotes. La cuisine expire un nuage de sucre glace, tandis que le chambre frissonne encore du plaisir de toutes les premières fois. Le salon retentit encore des échos du piano, et la salle de bains transpire les émotions les plus intenses. ''Quelle année n'empêche ! Douze mois intenses hein. C'est un beau nombre, douze, mais pourquoi douze et pas deux ou cent cinquante ?'', sera la pensée de conclusion avant que l'horloge n'ait le dernier mot. Sous les douze coups de minuit, la Maison tremble de tout son être, exulte de plaisir. Tout va bien. Tout ira bien. Cette nouvelle année sera exceptionnelle. Vite, mon portable.
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Ça sonne comme un ultimatum.
« J’aime que tu sois là. »
Il a fallu des années pour construire la Maison, pour construire le Paradis et y habiter. Tout ce que je voulais, c'est un havre de paix loin du reste du monde, où le malheur n'aurait pas sa place, où tout le monde se sentirait chez soi, où on pourrait vivre les meilleures années de notre vie et ce jusqu'à la fin. Où on aurait un piano et une bibliothèque. Où on organiserait de grandes fêtes. Où on pourrait cuisiner les plus beaux souvenirs dans un nuage de farine et de rires sucrés. Où le sexe ne serait pas une source d'angoisse et de problèmes, et se terminerait par une tasse de thé sur le balcon. Où on vieillirait sans vieillir.
  Quel beau solstice que celui de l'hiver. Il y aura toujours des gens pour dire que l'hiver c'est la mort, le sommeil éternel de la nature, l'attente de la renaissance. Pour ceux qui vivent vraiment ce qu'est novembre, décembre est tout sauf la mort. Décembre c'est la paix, la liberté, l'enfance ; c'est le sapin et le calendrier de l'Avent, c'est accueillir les personnes que l'on aime et pardonner à celles que l'on n'aime pas ; c'est les journées à contempler les flocons au coin du feu. L'hiver, c'est vivre dans l'insouciance, dans l'innocence retrouvée. Vivre dans le calme jusqu'au matin où « Oh mon dieu viens voir ! Regarde comment il a neigé cette nuit ! », et en ouvrant les volets il y a du blanc à perte de vue, signe que la meilleure activité du monde va avoir lieu : la bataille de boules de neige ! Guerre sans foi ni loi, dont les conséquences sont souvent bien prévisibles : deux corps enlacés roulant dans l'immensité immaculée. Le froid ne les atteint plus, leurs baisers irradient une chaleur à faire dégeler les plus grands glaciers. Au milieu de leur jardin d'Éden, leur virginité est retrouvée : refaire l'amour comme si c'était la première fois, redécouvrir l'autre comme si c'en était la première vision, s'imprégner de toutes les sensations comme si chacune était nouvelle. La neige qui fond lentement et coule entre les omoplates, les lèvres brûlantes de désir qui marquent le cou d'une morsure indolore, le pâle soleil qui scintille à travers les yeux mi-clos, un « Je t'aime » enveloppé de buée murmuré au creux de l'oreille. Et malgré tout, cette première fois a le goût d'une dernière, d'un au revoir, alors il faut graver le plus possible de souvenirs, pour ne pas oublier. Pour ne pas oublier que l'année touche bientôt à sa fin, qu'il faudra partir, rentrer chez soi. Alors on grave, on grave la douceur des mains sur sa peau, on grave la courbure des fesses d’albâtre, on grave le regard, le sourire, l'odeur. On grave tout, avant de quitter le jardin d'Éden, parce que l'apogée c'est ici et maintenant.
 Le feu crépite dans la cheminée, la tisane finit d'infuser dans la cuisine, les plaids sont déroulés, la soirée s'annonce excellente. Tout pourrait être exactement comme ça pour toujours. Rester à l'écart du monde, sous la protection d'une barrière de neige. Dans tes bras, le temps s'arrête, et je ne crains plus rien : ni les menaces du monde extérieur, ni les démons de mon monde intérieur ; plus rien. Tout va bien dans le meilleur des mondes. « C'est beau le feu, hein ? », tu acquiesces en me caressant les cheveux. J'aime la douceur de tes mains, c'est comme se faire effleurer par un voile de soie. Oui, le feu est si beau, et il a quelque chose de rassurant : tout va bien tant que la flamme brûle, n'est-ce pas ?
« J’ai parlé à ma famille, et je peux rester avec toi pour Noël, si c’est ce que tu veux. »
Accepter.
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Ça sonne comme un ultimatum.
« J’aime pas être sans quelqu’un. »
Il a fallu des années pour construire la Maison, pour construire le Paradis et y habiter. Tout ce que je voulais, c'est un havre de paix loin du reste du monde, où le malheur n'aurait pas sa place, où tout le monde se sentirait chez soi, où on pourrait vivre les meilleures années de notre vie et ce jusqu'à la fin. Où on aurait un piano et une bibliothèque. Où on organiserait de grandes fêtes. Où on pourrait cuisiner les plus beaux souvenirs dans un nuage de farine et de rires sucrés. Où le sexe ne serait pas une source d'angoisse et de problèmes, et se terminerait par une tasse de thé sur le balcon. Où on vieillirait sans vieillir.
Je lis dans ton regard ce que je n'ai pas eu la force de lire dans le sien : j'ai échoué.
 Quel beau solstice que celui de l'hiver. Il y aura toujours des gens pour dire que l'hiver c'est la mort, le sommeil éternel de la nature, l'attente de la renaissance. Pour ceux qui vivent vraiment ce qu'est novembre, décembre est tout sauf la mort. Décembre c'est la paix, la liberté, l'enfance ; c'est le sapin et le calendrier de l'Avent, c'est accueillir les personnes que l'on aime et pardonner à celles que l'on n'aime pas ; c'est les journées à contempler les flocons au coin du feu. L'hiver, c'est vivre dans l'insouciance, dans l'innocence retrouvée. Vivre dans le calme jusqu'au matin où « Oh mon dieu viens voir ! Regarde comment il a neigé cette nuit ! », et en ouvrant les volets il y a du blanc à perte de vue, signe que la meilleure activité du monde va avoir lieu : la bataille de boules de neige ! Guerre sans foi ni loi, dont les conséquences sont souvent bien prévisibles : deux corps enlacés roulant dans l'immensité immaculée. Le froid ne les atteint plus, leurs baisers irradient une chaleur à faire dégeler les plus grands glaciers. Au milieu de leur jardin d'Éden, leur virginité est retrouvée : refaire l'amour comme si c'était la première fois, redécouvrir l'autre comme si c'en était la première vision, s'imprégner de toutes les sensations comme si chacune était nouvelle. La neige qui fond lentement et coule entre les omoplates, les lèvres brûlantes de désir qui marquent le cou d'une morsure indolore, le pâle soleil qui scintille à travers les yeux mi-clos, un « Je t'aime » enveloppé de buée murmuré au creux de l'oreille. Et malgré tout, cette première fois a le goût d'une dernière, d'un au revoir, alors il faut graver le plus possible de souvenirs, pour ne pas oublier. Pour ne pas oublier que l'année touche bientôt à sa fin, qu'il faudra partir, rentrer chez soi. Alors on grave, on grave la douceur des mains sur sa peau, on grave la courbure des fesses d’albâtre, on grave le regard, le sourire, l'odeur. On grave tout, avant de quitter le jardin d'Éden, parce que l'apogée c'est ici et maintenant.
 Le feu crépite dans la cheminée, la tisane finit d'infuser dans la cuisine, les plaids sont déroulés, la soirée s'annonce excellente. Tout pourrait être exactement comme ça pour toujours. Rester à l'écart du monde, sous la protection d'une barrière de neige. Dans tes bras, le temps s'arrête, et je ne crains plus rien : ni les menaces du monde extérieur, ni les démons de mon monde intérieur ; plus rien. Tout va bien dans le meilleur des mondes. « C'est beau le feu, hein ? », tu acquiesces en me caressant les cheveux. J'aime la douceur de tes mains, c'est comme se faire effleurer par un voile de soie. Oui, le feu est si beau, et il a quelque chose de rassurant : tout va bien tant que la flamme brûle, n'est-ce pas ?
« Je vais devoir rentrer chez mes parents pour Noël. » est l'épée de Damoclès qui planait sur cette fin d'année. Je le savais, bien sûr, mais je ne voulais pas y croire. « Tu sais, tu pourrais venir avec moi... » est suggéré, mais décliné. Quitter la Maison, non, impossible. Pourquoi ? « Je vais te révéler mon secret. », pourquoi cette forteresse, pourquoi rester invisible, pourquoi ne pas t'accompagner. Je sais que tu comprends, mais je lis ta déception. « - Je te promets qu- - Non, ne fais pas de promesse. », ne fais pas de promesse que tu ne tiendras pas. Tout a une fin, rentre chez toi. « Mais on a encore quelques beaux jours devant nous, il faut en tirer le maximum ! », j'acquiesce, en silence.
Suite de l’histoire.
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Ça sonne comme un ultimatum.
« J’aime que tu sois là. »
Il a fallu des années pour construire la Maison, pour construire le Paradis et y habiter. Tout ce que je voulais, c'est un havre de paix loin du reste du monde, où le malheur n'aurait pas sa place, où tout le monde se sentirait chez soi, où on pourrait vivre les meilleures années de notre vie et ce jusqu'à la fin. Où on aurait un piano et une bibliothèque. Où on organiserait de grandes fêtes. Où on pourrait cuisiner les plus beaux souvenirs dans un nuage de farine et de rires sucrés. Où le sexe ne serait pas une source d'angoisse et de problèmes, et se terminerait par une tasse de thé sur le balcon. Où on vieillirait sans vieillir.
Je lis dans ton regard ce que je n'ai pas eu la force de lire dans le sien : j'ai échoué.
 Quel beau solstice que celui de l'hiver. Il y aura toujours des gens pour dire que l'hiver c'est la mort, le sommeil éternel de la nature, l'attente de la renaissance. Pour ceux qui vivent vraiment ce qu'est novembre, décembre est tout sauf la mort. Décembre c'est la paix, la liberté, l'enfance ; c'est le sapin et le calendrier de l'Avent, c'est accueillir les personnes que l'on aime et pardonner à celles que l'on n'aime pas ; c'est les journées à contempler les flocons au coin du feu. L'hiver, c'est vivre dans l'insouciance, dans l'innocence retrouvée. Vivre dans le calme jusqu'au matin où « Oh mon dieu viens voir ! Regarde comment il a neigé cette nuit ! », et en ouvrant les volets il y a du blanc à perte de vue, signe que la meilleure activité du monde va avoir lieu : la bataille de boules de neige ! Guerre sans foi ni loi, dont les conséquences sont souvent bien prévisibles : deux corps enlacés roulant dans l'immensité immaculée. Le froid ne les atteint plus, leurs baisers irradient une chaleur à faire dégeler les plus grands glaciers. Au milieu de leur jardin d'Éden, leur virginité est retrouvée : refaire l'amour comme si c'était la première fois, redécouvrir l'autre comme si c'en était la première vision, s'imprégner de toutes les sensations comme si chacune était nouvelle. La neige qui fond lentement et coule entre les omoplates, les lèvres brûlantes de désir qui marquent le cou d'une morsure indolore, le pâle soleil qui scintille à travers les yeux mi-clos, un « Je t'aime » enveloppé de buée murmuré au creux de l'oreille. Et malgré tout, cette première fois a le goût d'une dernière, d'un au revoir, alors il faut graver le plus possible de souvenirs, pour ne pas oublier. Pour ne pas oublier que l'année touche bientôt à sa fin, qu'il faudra partir, rentrer chez soi. Alors on grave, on grave la douceur des mains sur sa peau, on grave la courbure des fesses d’albâtre, on grave le regard, le sourire, l'odeur. On grave tout, avant de quitter le jardin d'Éden, parce que l'apogée c'est ici et maintenant.
 Le feu crépite dans la cheminée, la tisane finit d'infuser dans la cuisine, les plaids sont déroulés, la soirée s'annonce excellente. Tout pourrait être exactement comme ça pour toujours. Rester à l'écart du monde, sous la protection d'une barrière de neige. Dans tes bras, le temps s'arrête, et je ne crains plus rien : ni les menaces du monde extérieur, ni les démons de mon monde intérieur ; plus rien. Tout va bien dans le meilleur des mondes. « C'est beau le feu, hein ? », tu acquiesces en me caressant les cheveux. J'aime la douceur de tes mains, c'est comme se faire effleurer par un voile de soie. Oui, le feu est si beau, et il a quelque chose de rassurant : tout va bien tant que la flamme brûle, n'est-ce pas ?
 « Je vais devoir rentrer chez mes parents pour Noël. » est l'épée de Damoclès qui planait sur cette fin d'année. Je le savais, bien sûr, mais je ne voulais pas y croire.
Essayer de convaincre C de rester.
Le laisser partir.
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Ça sonne comme un ultimatum.
« J’aime pas être sans quelqu’un. »
Il a fallu des années pour construire la Maison, pour construire le Paradis et y habiter. Tout ce que je voulais, c'est un havre de paix loin du reste du monde, où le malheur n'aurait pas sa place, où tout le monde se sentirait chez soi, où on pourrait vivre les meilleures années de notre vie et ce jusqu'à la fin. Où on aurait un piano et une bibliothèque. Où on organiserait de grandes fêtes. Où on pourrait cuisiner les plus beaux souvenirs dans un nuage de farine et de rires sucrés. Où le sexe ne serait pas une source d'angoisse et de problèmes, et se terminerait par une tasse de thé sur le balcon. Où on vieillirait sans vieillir.
 Je lis dans ton regard ce que je n'ai pas eu la force de lire dans le sien : j'ai échoué.
 Quel beau solstice que celui de l'hiver. Il y aura toujours des gens pour dire que l'hiver c'est la mort, le sommeil éternel de la nature, l'attente de la renaissance. Pour ceux qui vivent vraiment ce qu'est novembre, décembre est tout sauf la mort. Décembre c'est la paix, la liberté, l'enfance ; c'est le sapin et le calendrier de l'Avent, c'est accueillir les personnes que l'on aime et pardonner à celles que l'on n'aime pas ; c'est les journées à contempler les flocons au coin du feu. L'hiver, c'est vivre dans l'insouciance, dans l'innocence retrouvée. Vivre dans le calme jusqu'au matin où « Oh mon dieu viens voir ! Regarde comment il a neigé cette nuit ! », et en ouvrant les volets il y a du blanc à perte de vue, signe que la meilleure activité du monde va avoir lieu : la bataille de boules de neige ! Guerre sans foi ni loi, dont les conséquences sont souvent bien prévisibles : deux corps enlacés roulant dans l'immensité immaculée. Le froid ne les atteint plus, leurs baisers irradient une chaleur à faire dégeler les plus grands glaciers. Au milieu de leur jardin d'Éden, leur virginité est retrouvée : refaire l'amour comme si c'était la première fois, redécouvrir l'autre comme si c'en était la première vision, s'imprégner de toutes les sensations comme si chacune était nouvelle. La neige qui fond lentement et coule entre les omoplates, les lèvres brûlantes de désir qui marquent le cou d'une morsure indolore, le pâle soleil qui scintille à travers les yeux mi-clos, un « Je t'aime » enveloppé de buée murmuré au creux de l'oreille. Et malgré tout, cette première fois a le goût d'une dernière, d'un au revoir, alors il faut graver le plus possible de souvenirs, pour ne pas oublier. Pour ne pas oublier que l'année touche bientôt à sa fin, qu'il faudra partir, rentrer chez soi. Alors on grave, on grave la douceur des mains sur sa peau, on grave la courbure des fesses d’albâtre, on grave le regard, le sourire, l'odeur. On grave tout, avant de quitter le jardin d'Éden, parce que l'apogée c'est ici et maintenant.
 Le feu crépite dans la cheminée, la tisane finit d'infuser dans la cuisine, les plaids sont déroulés, la soirée s'annonce excellente. Tout pourrait être exactement comme ça pour toujours. Rester à l'écart du monde, sous la protection d'une barrière de neige. Dans tes bras, le temps s'arrête, et je ne crains plus rien : ni les menaces du monde extérieur, ni les démons de mon monde intérieur ; plus rien. Tout va bien dans le meilleur des mondes. « C'est beau le feu, hein ? », tu acquiesces en me caressant les cheveux. J'aime la douceur de tes mains, c'est comme se faire effleurer par un voile de soie. Oui, le feu est si beau, et il a quelque chose de rassurant : tout va bien tant que la flamme brûle, n'est-ce pas ?
« Je vais devoir rentrer chez mes parents pour Noël. » est l'épée de Damoclès qui planait sur cette fin d'année. Je le savais, bien sûr, mais je ne voulais pas y croire. « Tu sais, tu pourrais venir avec moi... » est suggéré, mais décliné. Quitter la Maison, non, impossible. Pourquoi ? « Je vais te révéler mon secret. », pourquoi cette forteresse, pourquoi rester invisible, pourquoi ne pas t'accompagner. Je sais que tu comprends, mais je lis ta déception. « - Je te promets qu- - Non, ne fais pas de promesse. », ne fais pas de promesse que tu ne tiendras pas. Tout a une fin, rentre chez toi. « Mais on a encore quelques beaux jours devant nous, il faut en tirer le maximum ! », j'acquiesce, en silence.
Suite de l’histoire.
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Puisque le temps n'a jamais eu d'emprise en ce lieu, puisque les conventions ont été laissées sur le paillasson, l'ouverture des cadeaux, c'est ce matin. Sous le sapin d'un vert bien trop éclatant, dans la lumière d'un soleil bien trop artificiel, miroite la lumière des derniers souvenirs à créer. « - Bon, c'est pas grand-chose, mais je t'ai offert un bracelet avec mon nom… - Tu as si peur que ça que je t’oublie ? Tu es inoubliable, sache-le. », ce baiser à le goût du pacte. Le salon n'est soudain plus le salon, mais un quai de gare : le train va bientôt partir, et aucun entrelacement de langues n'est assez fort pour empêcher la fermeture des portes. Tu es dans un train, un train qui va t’emmener loin d’ici. Tu sais où tu espères qu'il te conduira, mais tu ne peux pas en être sûr. Mais tu t’en moques car nous serons toujours ensemble. Le plus beau des rêves ne peut pas être réalité, mais faisons comme si, faisons comme si ce baiser n'était pas le dernier, comme si cet aller simple était un aller-retour, comme si dans une semaine, un mois, un an, ou même une décennie, nous allions nous retrouver, toi et moi, sur un quai de gare. Après tout, nous sommes des trains, nous filons à travers le monde à pleine vitesse, ne faisant que de rares arrêts, transportant une foule de bagages. Nous sommes des trains et l'humanité a pris forme dans une gare : chaque jour, de nouveaux trains sont fabriqués chaque jour, d'autres sont mis hors service, et on en répare certains quand ils sont cassés – comme des humains. Les trains sont prévus pour aller en ligne droite, mais parfois ils déraillent, prennent du retard, n'arrivent jamais à destination – comme des humains. Professeur, est-ce que nous sommes dans une gare ? Bien sûr, nous sommes toujours dans une gare. Nous sommes toujours en train d'attendre notre prochaine destination, d'ailleurs on dit bien ''en train de'', le train est l'unique modèle de mouvement et d'action. Parce que tout s'est toujours passé et se passera toujours dans une gare. Les arrivées, les départs, les joies, les peines, les premiers et derniers regards. Les espoirs et les promesses, et les déchirures. Tout. Tout se passe dans une gare et cette remise de cadeau également. « - Hé, ça va ? - Oui oui, juste une absence… Tiens, voilà ce mon cadeau. Bon c'est très basique, mais… - Une boule à neige ! De ma ville natale ! Aaaaah, c'est parfait, c'est parfait ! Merci ! », peut-être que si, peut-être que ce baiser est tellement puissant qu'il empêchera les portes de se fermer sur nous. Jusqu'au prochain train.
Il était une fois une histoire vieille comme le monde. L'expansion. Tout se dilate. Mais il était aussi une fois une histoire bien plus contemporaine : le déménagement. La personne qui part s'en va, et laisse sa place à celle qui arrive, et la remplace. Car tu sais qu'il y aura remplacement, tu le sais maintenant. Tu sais que je ne peux pas t'accompagner. Et ce n'est pas grave, car dans cette folle farandole céleste, les astres se tournent autour indéfiniment, et il y aura toujours quelqu'un pour partir, quelqu'un pour rester, quelqu'un pour arriver, quelqu'un pour revenir. Le mouvement de nos existences est sans fin.
« - Et bien… adieu, j'imagine…
- Oui… Tu reviens quand tu veux, mais je sais que tu ne reviendras pas.
- Tu ne peux pas rester ici, ça ne sert à rien.
- Peut-être, mais au moins ici je ne me sens pas en danger.
- Je pourrais te protéger !
- C'est inutile de prendre ce risque. Pars maintenant, tu vas rater ton train. Il est mal vu d'arriver en retard pour Noël.
- Et toi ?
- La neige me tiendra compagnie. La neige, et quiconque d'autre qui viendra. Ne te fais aucun souci pour moi. »
Un dernier et long baiser est échangé, et la porte de la Maison se ferme entre les deux âmes. Sans se retourner, l'oiseau prend son envol, ne laissant dans son sillage que les traces des roues d'une valise. Et soudain, coup de théâtre, l'oiseau hésite et sprinte vers le nid.
« Un dernier baiser. Merci, merci pour tous ces merveilleux moments. »
Il pleut des flocons sur la ville, il neige des larmes dans leurs yeux.
« Je ne t'oublierai jamais. »
Les murs ont des oreilles. Ils entendent tout, et retiennent tout. Si on pouvait écouter les murs murmurer, on saurait qu'ils racontent notre histoire, de nos souvenirs les plus mémorables à tous ceux que l'on a oubliés. Le feu qui crépite est la seule mélodie ce soir, et c'est la meilleure pour entendre les murs. Dans le silence de cette fin d'année, la Maison se remémore aventures et anecdotes. La cuisine expire un nuage de sucre glace, tandis que le chambre frissonne encore du plaisir de toutes les premières fois. Le salon retentit encore des échos du piano, et la salle de bains transpire les émotions les plus intenses. ''Quelle année n'empêche ! Douze mois intenses hein. C'est un beau nombre, douze, mais pourquoi douze et pas deux ou cent cinquante ?'', sera la pensée de conclusion avant que l'horloge n'ait le dernier mot. Sous les douze coups de minuit, la Maison tremble de tout son être, exulte de plaisir. Tout va bien. Tout ira bien. Cette nouvelle année sera exceptionnelle. Vite, mon portable.
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Ça sonne comme un ultimatum.
« Alors toi aussi tu veux me fuir ? »
Il a fallu des années pour construire la Maison, pour construire le Paradis et y habiter. Tout ce que je voulais, c'est un havre de paix loin du reste du monde, où le malheur n'aurait pas sa place, où tout le monde se sentirait chez soi, où on pourrait vivre les meilleures années de notre vie et ce jusqu'à la fin. Où on aurait un piano et une bibliothèque. Où on organiserait de grandes fêtes. Où on pourrait cuisiner les plus beaux souvenirs dans un nuage de farine et de rires sucrés. Où le sexe ne serait pas une source d'angoisse et de problèmes, et se terminerait par une tasse de thé sur le balcon. Où on vieillirait sans vieillir.
Je lis dans ton regard ce que je n'ai pas eu la force de lire dans le sien : j'ai échoué.
 Quel beau solstice que celui de l'hiver. Il y aura toujours des gens pour dire que l'hiver c'est la mort, le sommeil éternel de la nature, l'attente de la renaissance. Pour ceux qui vivent vraiment ce qu'est novembre, décembre est tout sauf la mort. Décembre c'est la paix, la liberté, l'enfance ; c'est le sapin et le calendrier de l'Avent, c'est accueillir les personnes que l'on aime et pardonner à celles que l'on n'aime pas ; c'est les journées à contempler les flocons bien au chaud. Le feu crépite dans la cheminée, la tisane finit d'infuser dans la cuisine, les plaids sont déroulés, la soirée s'annonce excellente. Tout pourrait être exactement comme ça pour toujours. Rester à l'écart du monde, sous la protection d'une barrière de neige. Dans tes bras, le temps s'arrête, et je ne crains plus rien : ni les menaces du monde extérieur, ni les démons de mon monde intérieur ; plus rien. Tout va bien dans le meilleur des mondes. « C'est beau le feu, hein ? », tu acquiesces en me caressant les cheveux. J'aime la douceur de tes mains, c'est comme se faire effleurer par un voile de soie. Oui, le feu est si beau, et il a quelque chose de rassurant : tout va bien tant que la flamme brûle, n'est-ce pas ?
« Je vais devoir rentrer chez mes parents pour Noël. » est l'épée de Damoclès qui planait sur cette fin d'année. Je le savais, bien sûr, mais je ne voulais pas y croire. « Tu sais, tu pourrais venir avec moi... » est suggéré, mais décliné. Quitter la Maison, non, impossible. Pourquoi ? « Je vais te révéler mon secret. », pourquoi cette forteresse, pourquoi rester invisible, pourquoi ne pas t'accompagner. Je sais que tu comprends, mais je lis ta déception. « - Je te promets qu- - Non, ne fais pas de promesse. », ne fais pas de promesse que tu ne tiendras pas. Tout a une fin, rentre chez toi. « Mais on a encore quelques beaux jours devant nous, il faut en tirer le maximum ! », j'acquiesce, en silence.
 Suite de l’histoire.
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Le film d'horreur s'achève, et l'idée émerge à voix haute : « Et si on se faisait des visages d’Halloween ? ». Comme toute occasion de se mettre de la peinture sur le visage est bonne à prendre, des faces d'horreur en blanc noir et rouge sont mutuellement maquillées avec soin. Ricanant comme des petites créatures de la nuit, le duo décide d’étendre l’expérience à une session de body painting. Moins de vêtements, plus de couleurs. Toujours plus de couleurs, partout. La Maison reste toujours le meilleur endroit pour s'amuser, surtout dans un cadre de nudité. Démaquillage de toutes les traces possibles sous la douche commune, on refait fondre du chocolat et le dessert va se consommer sous la couette entre deux caresses.
Novembre. Tout ne s'est pas terminé. Cette année est vraiment particulière, qu'est-ce qui fait que tout a changé ? On a commencé à quitter la Maison, temporairement, définitivement. Rien n'a de sens cette année. Et je sens que rien n'aura de sens ce mois-ci non plus.
Inspiration. L'air est épais. Expiration d'une parole intelligible. Brouillard sur le balcon, brouillard dans ma tête. Les limbes de novembre ont tout envahi en quelques jours. Chaque année, pareil. Aaarh. Lourdeur des pas, mollesse des pensées. Où aller, que faire, que faire quand le corps ne suit pas et n'a aucun esprit à suivre ? Routine engluée, dysfonctionnement, la pâte de dentifrice est plus consistante. La vie est comme une phrase sans syntaxe, on croit comprendre, mais non. C'est long, jusqu’aux premières neiges. Le blanc sauvera du gris. Tiens, il faut faire la lessive. C'est drôle, le fil des pensées, funambule sans filet, qui file un réseau, un réseau qui lui filera entre les doigts au premier courant d'air frais. Faux-semblants et reflets, le miroir renvoie de l'inconnu. Inefficacité du thé, le liquide n'a pas la force de se battre – se battre contre qui ? contre quoi ? Les souvenirs sont flous, surgissent par flashs. La vérité… la vérité c'est surfait, hein : ça se crée de toute pièces, ça s'invente, ça n'a aucune valeur. « Il y a trois choses qu'on ne peut cacher : le soleil, la lune, et la vérité. », ouais c'est ça ta gueule, tu vas voir. Je hais ce mois putain, je le hais je le hais je te hais.
Il était une fois une histoire vieille comme le monde – comme l'Univers, pour être précis. Quelle est sa caractéristique principale ? : il grandit. L'expansion. Tout se dilate. Ton corps se dilate sous mes doigts, ce qui doit s'ouvrir s'ouvre, ce qui doit pénétrer pénètre. Tes poumons se dilatent, l'air rentre à grande vitesse, comme un train expresse qui se hâte ; tu halètes, tu t'essouffle. Tes pupilles se dilatent, tu t'abreuves du maximum de lumière que je projette sur ton visage, tu te nourris d'images et de souvenirs, qui ruissellent sur ton âme perméable. Mais ce n'est pas ton histoire, non, c'est bien l'histoire de l'Univers. Tout se dilate, donc tout s'éloigne. Les galaxies, les planètes, les humains : nous nous éloignons tous. Et un jour, toi et moi, nous nous éloignerons aussi. Cette gravité qui nous retient ne nous retiendra plus, et nous dériverons dans cet univers si laid qu'est la vie ''réelle''. À l'instar des comètes, nous filerons sans croiser personne ; jusqu'au jour où nous nous transformerons en astéroïdes et percuterons un autre astre. Il y avait ces mots « Les droites parallèles sont tristes, parce qu'elles ne se croiseront jamais ; mais les autres droites sont encore plus tristes, parce qu'une fois qu'elles se sont croisées elles se séparent pour toujours. », et à te voir à califourchon sur moi nous ne sommes certainement pas parallèles. Toutes les bonnes choses ont une fin, même nous. Mais je n'oublie pas que si nous brillons et si nous nous éloignons, alors nous ne sommes pas si dissemblables des étoiles.
« Est-ce je peux faire quelque chose pour toi ? » Bonne question. Le moelleux du lit m'aspire comme un trou noir sans fin, me faisant sombrer dans le gouffre du sommeil. C'est pratique le sommeil, ça fait passer le temps. Non, tu ne veux pas savoir de quoi je rêve, viens juste te recoucher contre moi, s'il te plaît. Je te promets que ça va passer, j'attends juste les premières neiges. Ouais, le renouveau. Oui bien sûr, avec toi, tu restes aussi longtemps que tu veux, j'aime que tu sois là.« Tu aimes que je sois là où tu aimes que quelqu'un soit là ? »
« Tu aimes que je sois là où tu aimes que quelqu'un soit là ? »
Être distant·e.
Être honnête.
Être rassurant·e.
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