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rympresse · 2 years
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Maroc-Sahara occidental : États-Unis, Espagne, Allemagne… Comment les États ont évolué
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La récente décision espagnole de reconnaître le plan d’autonomie marocain pour le Sahara comme la base la plus solide au règlement du conflit indique une tendance longue, mais qui s’est accélérée. Comment la position des États a-t-elle évolué depuis 1991 sur cette crise sans fin ? Décryptage en infographies.
Au 7 avenue Franklin Roosevelt à Rabat, siège du ministère marocain des Affaires étrangères, on compte les points : entre les États qui ont décidé d’ouvrir une représentation consulaire dans le Sahara, ceux qui ont explicitement reconnu la souveraineté marocaine sur ce territoire, et ceux, comme l’Espagne récemment, qui ont décidé de soutenir le plan d’autonomie marocain, les dernières années ont été fastes pour la diplomatie chérifienne, qui plus est sur le dossier prioritaire du royaume.
Alors qu’ils étaient 84 à reconnaître en 1991 la République arabe sahraouie démocratique (RASD), ils ne sont aujourd’hui plus que 31 à le faire. Mais, au-delà de la reconnaissance formelle ou non de la RASD, c’est la position affichée vis-à-vis des négociations qui est signifiante. Et en diplomatie, chaque mot compte.
Ainsi, le « soutien à une solution négociée par l’ONU », qui revient en principe à promouvoir l’organisation d’un référendum au Sahara – l’une des missions de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) –, n’est en réalité que la position la plus consensuelle qui soit sur ce dossier, celle des États qui ne veulent se fâcher ni avec le Maroc ni avec son voisin algérien, principal appui étatique des revendications du Polisario.
Car ceux qui ne s’en tiennent pas à cette prudente position légaliste (Algérie, Afrique du Sud, Botswana, Costa Rica, Cuba, Mexique, etc.) affirment eux explicitement soutenir le référendum d’autodétermination. Manière de rejeter sans le citer le plan d’autonomie marocain proposé en 2007, qui est, de l’avis de plusieurs puissances influentes (les États-Unis, l’Allemagne, la France et désormais l’Espagne, à des degrés divers), la base la plus réaliste au règlement de ce conflit qui dure depuis 1963.
Une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU aura lieu le 20 avril prochain, au cours de laquelle, le représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la Minurso, Alexander Ivanko, et l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, présenteront leur dernier rapport aux 15 membres de l’instance exécutive onusienne.
Pour mieux percevoir la dynamique diplomatique à l’œuvre dans ce dossier qui empoisonne les relations entre Rabat et Alger depuis plusieurs décennies, Jeune Afrique vous propose une carte pour y voir plus clair.
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rympresse · 2 years
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Maroc : islamistes, Sahraouis, marxistes… Le retour des violences dans les universités
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En avril, les universités de Martil, d’Oujda et d’Agadir ont été le théâtre d’une série d’affrontements entre factions étudiantes rivales. Des incidents qui, sans être aussi sanglants qu’au début des années 2000, inquiètent les autorités.
Plusieurs facultés marocaines ont été le théâtre, au cours du mois dernier, d’une série d’incidents violents entre membres de factions idéologiquement opposées. Des événements qui ne sont pas sans rappeler les déchirements survenus au sein de l’Union nationale des étudiants du Maroc (Unem), des années 1960 au début des années 2000.
Les derniers incidents de ce type remontaient à plus de quatre ans. Le 19 mai 2018, à l’université Ibn-Zohr d’Agadir, des affrontements entre des étudiants sahraouis et des membres du Mouvement culturel amazigh (MCA) avaient entraîné la mort de l’étudiant Abderrahim Badri.
Bain de sang évité à Agadir
Le 25 avril 2022, sur le campus de la même université, 23 machettes ont été découvertes par la brigade antigang de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGSN) et la police nationale.
Des armes artisanales qui auraient été remises dans un sac par un chauffeur de taxi à deux étudiants d’Ibn-Zohr. Les trois suspects ont été interpellés et font l’objet d’une enquête judiciaire ordonnée par le Parquet.
Selon les éléments de l’enquête préliminaire, les étudiants en question, Mohamed Layichi et Hassana Elloud, appartiennent à une faction étudiante pro-Polisario. Concernant les machettes, elles auraient été fabriquées par un forgeron de la localité de Sebt El Guerdane.
Le procès des étudiants sahraouis a été reporté au 5 mai à la demande de leur avocat. Le comité pour les étudiants sahraouis à Agadir évoquent des « accusations fabriquées » et « un enlèvement barbare » de la part des autorités.
Moins de deux semaines plus tôt, le 9 avril, c’est l’université d’Oujda qui était le théâtre d’affrontements entre étudiants. Des militants de la gauche radicale, communément appelés les « basistes » (pour leur appartenance à la Voie démocratique basistes, à ne pas confondre avec les « baathistes »), se sont opposés aux militants du MCA. À l’issue des heurts, plusieurs individus ont été convoqués par la police dans le cadre d’une enquête judiciaire.
Mais l’épisode qui a fait le plus parler de lui s’est déroulé le 5 avril au sein de la faculté des Lettres et des Sciences humaines de Martil, affiliée à l’université Abdelmalek-Essaâdi de Tétouan.
En marge des élections pour la formation du Bureau du mutualisme, supervisé par la Coordination de l’Unem, des militants basistes et islamistes en sont venus aux mains.
Motif de la rixe : la tentative des basistes de faire annuler ces élections qu’ils considèrent comme une « imposture » depuis l’échec du 17e Congrès de l’Unem, en 1981. Une intervention que les Adlistes, proches du mouvement fondamentaliste Al Adl wal Ihsane, représentants autoproclamés de l’Unem actuelle, ont contré par la force. Plusieurs d’entre eux auraient répliqué en descendant armés dans la cour pour menacer les membres des chapelles adverses.
Plusieurs sources font état de nombreux blessés admis à l’hôpital Saniat-Dermal de Tétouan, en plus d’importants actes de vandalisme. Seulement, d’après Ayoub Harbaoui, coordinateur national et porte-parole des Démocrates progressistes, basé à Tétouan, « les violences de ce type sont exceptionnelles et ont été largement exagérées dans les médias ». Il assure : « Seuls deux étudiants ont été blessés. Personne n’a été arrêté et aucune procédure disciplinaire n’a été engagée. »
Désaccords clivants
Militant au sein d’un mouvement « marxiste pacifiste » considéré comme la branche étudiante du Parti Annahj Addimocrati (La Voie démocratique), Ayoub se défend : « Nous n’avons rien à voir avec les basistes. Nous sommes absolument opposés à l’usage de la violence, même dans les cas de légitime défense. Mais il est évident qu’on les rejoint dans l’idée que ces élections ne sont ni transparentes ni démocratiques. En réalité, à part les Adlistes, aucune des factions étudiantes n’estime que ces élections sont légitimes. » Le coordinateur des socialistes progressistes justifie cette vague de violences par « l’urgence de remettre sur pied l’Unem », qui n’est plus qu’une « étiquette ».
La restructuration de l’union étudiante est pour le coordinateur syndical l’unique moyen de « concrétiser les demandes des étudiants en termes d’amélioration de l’offre pédagogique et des moyens matériels ». Il développe : « Certaines factions n’ont même pas de coordinateurs. Alors les négociations internes sont impossibles dans la mesure où il n’y a pas d’interlocuteurs officiels. »
Une position partagée par le professeur en sciences politiques Mohamed Tozy. Faisant allusion à l’échec du 17e Congrès de l’Unem, le chercheur étaye : « La non-syndicalisation des étudiants est un des facteurs aggravants. Pour expliquer la situation, on peut revenir sur le 17e Congrès de l’Unem, prévu en 1981 et qui n’a jamais eu lieu, ou sur le flicage permanent des campus universitaires. Au gouvernement, il n’y a pas eu de volonté de comprendre la politisation des étudiants ni de concevoir l’université comme lieu d’apprentissage du politique, de la différence et du pluralisme. »
Pour certains, l’existence de l’Unem n’est même plus justifiée. « Au sein de certaines universités comme à Fès ou à Oujda, les désaccords idéologiques sont si clivants que certaines factions œuvrent sous leur propre nom et non pas sous la bannière de l’Unem », précise Ayoub Harbaoui.
Genèse de l’Unem
Pourtant, l’Unem a jadis été le berceau des mouvements politiques marocains de tous bords. De la naissance des partis de gauche à l’arrivée au pouvoir des islamistes, l’influence de l’union s’est progressivement délitée. Pour comprendre la chute de cette institution historique, il faut revenir à son congrès fondateur de décembre 1956. À son issue, celui qui est alors prince héritier, Hassan II, est nommé président d’honneur de l’organisation nationale.
Jusqu’en 1958, l’Unem reste dans le giron de l’Istiqlal, avant de se ranger du côté de l’aile progressiste du parti. Lors du quatrième congrès du 27 août 1959, l’Unem devient officiellement le bras syndical de l’Union nationale des forces populaires (UNFP), issue de la scission au sein du parti d’Allal El Fassi.
Mais le sixième congrès à Azrou (1961) marque une nouvelle étape pour l’Unem. L’organisation passe à l’opposition et appelle au boycott du référendum constitutionnel de 1962. La fin des années 1960 sera marquée par une violente contestation étudiante, fortement réprimée par le pouvoir.
À cette période, l’Unem se radicalise à gauche et dès 1969, le courant marxiste-léniniste conteste le monopole des étudiants socialistes. Principales sources de divergence : « l’attentisme des socialistes » et la question du Sahara. En moins de trois ans, le mouvement d’extrême gauche gagne du terrain, jusqu’à se hisser à la présidence de l’Unem. Mais le 24 janvier 1973, les autorités décrètent l’interdiction administrative de l’Union.
Quand sera levée l’interdiction, en novembre 1978, l’organisation aura été largement désertée par son noyau militant progressiste. Une fragilité structurelle qui coïncide avec la montée progressive du mouvement islamiste dès les années 1980, comme les courants issus de la Chabiba Islamiya (ancêtre du PJD) et autres sympathisants d’Al Adl wal Ihsane.
Communautarisation des conflits
Ces récents affrontements étudiants peuvent laisser croire à une alarmante résurgence d’un phénomène ancien. « Quand on s’y intéresse de plus près, on remarque qu’il s’agit de manifestations anciennes et récurrentes, mais qui ont profondément muté à la suite d’événements historiques majeurs, nuance Mohamed Tozy.
L’ouverture de l’espace politique institué, la multiplication des espaces et des moyens d’expression politique, ainsi que la transformation de la population estudiantine expliquent partiellement cette mutation », analyse-t-il.
Toujours selon le chercheur, « le manque de formation politique des étudiants syndiqués » pousserait les conflits vers une forme de communautarisation. Faute de véritables débats politiques, le militantisme s’est réduit à la défense de son « camp ». « Il y a huit ans déjà, une simple dispute relative à un aspect domestique de la vie étudiante pouvait conduire à une spirale de violences impliquant des membres de deux factions soit idéologiquement, soit identitairement opposées. »
Ces conclusions, le professeur Tozy y était parvenu en 2014, dans le cadre d’une étude qu’il a présidée pour le compte du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) et réalisée avec le Centre marocain des sciences sociales de l’université Hassan-II de Casablanca. Ladite étude dressait au travers d’entretiens sociologiques une cartographie de la violence au sein des campus de Casablanca, Rabat, Fès, Marrakech et Agadir.
Ayoub Harbaoui, actuellement sur le terrain, ne nie pas le caractère anarchique des mouvements étudiants. Mais lui ne considère pas les récents épisodes comme étant anecdotiques. Il va même plus loin en établissant un lien entre le « retour de ce phénomène » et les mouvements de protestation de décembre 2021 contre la réforme du ministère de l’Éducation autour du plafonnement, à 30 ans, de l’âge de candidature aux concours d’enseignement.
« Les facultés les plus touchées [par les violences, ndlr], Oujda et Tétouan, sont par ailleurs les sites où la revendication contre la réforme de décembre a été la plus intense », avance-t-il. L’étudiant syndicaliste accuse également le pouvoir : « Chaque effort fédérateur des syndicats étudiants est détruit. Cette stratégie a pour but de décrédibiliser les mouvements étudiants et de les détourner de leurs objectifs. »
Bien que discutée à l’occasion d’une Assemblée générale à Rabat, l’étude de 124 pages commandée par le CNDH a finalement été rangée dans les tiroirs de l’administration. « Elle pointait de façon flagrante la responsabilité de l’État. Notamment par rapport aux conditions de logement indignes et aux modes de gestion des campus », se souvient Mohamed Tozy. « La présidence du CNDH a jugé que l’étude n’était pas suffisamment qualitative », rétorque une source proche du dossier.
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rympresse · 2 years
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Nucléaire iranien : « Dans le contexte actuel, Moscou ne veut pas accélérer les négociations »
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Depuis le début de la guerre en Ukraine, les pourparlers entre l’Iran et les pays du P5+1 semblent au point mort. Entretien avec Azadeh Kian, professeure de sociologie et spécialiste de la région.
L’accord de Vienne, signé en 2015, concernait l’Iran et six puissances majeures de la communauté internationale (communément appelés les P5+1, ou encore EU 3+3) : la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine et les États-Unis. Approuvé par le Congrès américain et le parlement iranien, ce projet prévoyait de limiter l’enrichissement d’uranium et la production de plutonium, de diminuer le nombre de centres nucléaires, de renforcer les inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et de maintenir l’embargo sur les armes offensives (comme les missiles balistiques).
En s’engageant à mettre en œuvre puis à ratifier le protocole additionnel permettant les inspections de l’AIEA, Téhéran espère une levée des sanctions. Pendant trois ans, ces concessions s’avèrent bénéfiques : la croissance reprend de l’élan et près de 135 milliards d’euros d’avoirs gelés à l’étranger sont débloqués. Toutefois, en mai 2018, le président Donald Trump annonce le retrait des États-Unis et le rétablissement des sanctions économiques « les plus élevées ». Motif : l’Iran ne respecterait pas ses engagements, même si les rapports de l’AIEA affirment le contraire. S’ensuivent pour Téhéran une dévalorisation brutale de la monnaie, une montée en flèche du chômage et une inflation historique.
L’approche européenne est différente, puisque la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont mis en place, en 2019, le mécanisme de troc Instex, censé garantir le maintien des échanges commerciaux avec l’Iran. L’échec de cette mesure — surtout symbolique — pousse l’Iran à relancer, deux ans plus tard, l’enrichissement de son uranium ainsi que la construction du réacteur à eau d’Arak. Avec l’arrivée à la Maison-Blanche du démocrate Joe Biden, les négociations entre les P5+1 et l’Iran reprennent, tant bien que mal, en avril 2021… Pour rencontrer une nouvelle impasse, un an plus tard. L’invasion russe en Ukraine pourrait également avoir rigidifié la position de certaines parties.
Pour Jeune Afrique, la spécialiste de la région et professeure de sociologie à l’université Paris Cité, Azadeh Kian explicite les implications, à la fois socio-économiques et géopolitiques de la concrétisation d’un tel accord.
Les négociations entre l’Iran et les autres signataires de l’accord nucléaire de 2015 semblent au point mort depuis plusieurs mois. Qu’est-ce qui bloque encore aujourd’hui ?
Azadeh Kian : Le maintien, par les États-Unis, des Gardiens de la révolution islamique [CGRI, appelés « pasdarans »] sur la liste noire américaine des « organisations terroristes » représente le principal point de blocage. Les Iraniens sont décidés à faire changer cela, mais il semble que les Américains refusent de fléchir sur ce point sensible des négociations.
Les pasdarans ne représentent pas seulement l’élite militaire de Téhéran : ils sont également un acteur majeur, voire l’acteur principal, de son économie. Et c’est sans compter leur légitimité, qui en fait la force principale du régime. Les considérer comme une force terroriste revient à déprécier le pouvoir iranien dans son ensemble.
Leur présence sur la liste noire implique que toutes les entreprises leur appartenant sont considérées à l’échelle internationale comme « infréquentables ». Or, ils sont impliqués dans de nombreux secteurs (télécoms, transports, automobile, construction), possèdent les plus grands centres commerciaux, et surtout supervisent une grande partie de l’industrie des hydrocarbures. Ce monopole économique s’exerce par ailleurs indirectement, par le biais d’un ensemble de fondations contrôlées par les pasdarans.
Comment le président iranien Ebrahim Raïssi, considéré comme ultra-conservateur, appréhende-t-il les négociations ?
Le président ne décide pas de l’issue de ces négociations. C’est le Guide suprême, Ali Khamenei, qui a la main sur ce dossier, avec l’ensemble de ses conseillers. Également à la tête de l’armée, il désigne, en interne, le chef des Gardiens de la révolution, mais aussi celui de la division externe, pour ce qui est de l’armée impliquée dans les conflits régionaux [la Force Al-Qods].
Initialement, il était inconcevable pour Téhéran d’avancer dans les discussions sans le retrait des Gardiens de la révolution de la liste noire. Mais récemment, un arrangement paraît de plus en plus probable, malgré l’intransigeance américaine à ce sujet. Les récentes déclarations du coordinateur de l’Union européenne [UE], Enrique Mora, vont dans ce sens : Téhéran a évoqué de nouveaux critères de négociations. Nous n’en savons pas davantage, mais ceux-ci pourraient couvrir le développement et la prolifération de missiles balistiques, ou encore l’implication militaire et politique de l’Iran dans la région.
La levée des sanctions impliquerait, de facto, l’entrée du gaz et du pétrole iraniens sur le marché international. Au moment où nous traversons une crise énergétique mondiale, comment imaginer qu’un tel accord reste dans l’intérêt de Moscou ? Plus globalement, quel a été l’impact de la guerre en Ukraine sur les négociations ?
Par moments, la Russie a joué le rôle de facilitateur dans l’aboutissement de cet accord. Mais depuis le début de la guerre en Ukraine, elle ne peut plus maintenir cette position. Les Iraniens ont pourtant confirmé que « rien ne viendrait fragiliser cette alliance » avec Moscou – leur coopération est à la fois économique et militaire. Mais, côté russe, il est clair que l’Ukraine représente un dossier hautement prioritaire.
Dans le contexte de la crise actuelle, si l’Iran recommençait à exploiter et à exporter son gaz, la position russe s’en retrouverait fragilisée. Moscou opte donc actuellement pour le statu quo, puisque les Russes ne souhaitent pas ruiner les négociations en cours – d’ailleurs, ils ne le peuvent pas. Mais il est évident qu’ils ne vont pas non plus tenter de les accélérer. Incidemment, avec ce nouveau paradigme, les Européens se trouvent être nettement plus favorables à l’atteinte d’un accord et à la levée des sanctions auxquelles est soumis, depuis 2018, le secteur iranien des hydrocarbures.
Entre le manque de confiance global vis-à-vis de Téhéran et le soutien de celui-ci à des milices chiites dans la région, les Israéliens, d’une part, et les monarchies sunnites, d’autre part, s’affichent fortement défavorables à la réinstauration d’un accord. Ces dissensions régionales pourraient-elles faire échouer les négociations ?
Le régime islamique pose de nombreux problèmes sécuritaires, à la fois pour les pays du Golfe persique, mais également pour Israël. Par ailleurs, nous en parlons peu, mais l’État hébreu bombarde constamment les positions iraniennes en Syrie, causant de nombreuses victimes parmi les Gardiens de la révolution présents sur place.
Par opposition, depuis plus d’un an, l’Irak modère un dialogue les délégations diplomatiques iranienne et saoudienne. En avril, le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi, principal médiateur, s’est dit optimiste. L’amélioration des relations entre les deux pays est dans l’intérêt de tous les pays arabes de la région, notamment de l’Irak et du Liban.
Quelle est la situation actuelle en Iran, du point de vue socio-économique depuis le rétablissement des sanctions ?
Actuellement, l’Iran, où 43 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, connaît des manifestations quotidiennes contre la cherté de la vie et la hausse du chômage. Le gouvernement subit donc une pression importante, d’autant que les caisses de l’État sont vides malgré la reprise de la vente de pétrole. Les recettes n’ont rien à voir avec celles enregistrées avant le rétablissement des sanctions économiques par Trump. Le régime craint donc des émeutes populaires.
Les enseignants, mais aussi les chauffeurs de bus, par exemple, sont en grève. Raïssi ne respecte pas ses promesses électorales et son bilan déçoit la population dans sa globalité. Lors des manifestations populaires en cours, plusieurs personnes ont été blessées et emprisonnées par les forces de l’ordre. Cette situation révolte de plus en plus les Iraniens. Parallèlement, le nombre croissant d’otages binationaux alerte les défenseurs des droits humains et la communauté internationale.
Les revendications sont claires : les Iraniens ont faim. Dans la rue, des slogans ouvertement anti-système sont scandés, contre Raïssi mais aussi contre le Guide suprême. Pour le moment, de telles manifestations n’ont pas pris place à Téhéran. Néanmoins, les forces de l’ordre demeurent stationnées partout dans la ville, et la population reste strictement surveillée.Par moments, la russie a joué le rôle de facilitateur dans l’aboutissement de cet accord
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rympresse · 3 years
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ENQUÊTE │Pillage de sable, la bombe à retardement
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Ce sont des organisations complexes qui se cachent derrière le trafic aussi fructueux qu’illégal du pillage de sable au Maroc. Ce marché noir hautement protégé a des conséquences désastreuses sur l’environnement, l’économie et induit la fragilisation au long terme de plus de la moitié des constructions du pays. Zoom sur cette mafia des sables que rien ne semble arrêter.
« Toutes les plages disparaîtront à la fin du 21ème siècle », c’est l’alarmant constat que fait le consortium scientifique et associatif. Pourtant la montée du niveau de la mer n’est pas la seule cause du phénomène. Le pillage de sable est une pratique si développée que l’écosystème mondial en est influencé. Une récente enquête réalisée par la chaîne franco-allemande Arte est revenue sur ces mafias du sables au Maroc, différentes organisations clandestines qui représentent 55 % de l’ensemble des sables qui finissent par alimenter le secteur marocain de la construction.
Cet attrait pour le sable côtier est explicable à plusieurs niveaux. D'abord, le sable des plages est peu coûteux car non consolidé et donc facile à enlever avec des chargeurs frontaux ou même en chargeant des camions à la main. Ensuite l’activité continue des vagues de la zone de surf fournit un sable bien trié et exempt de boue. Enfin, argument de taille : la majorité des plages au Maroc sont publiques et représentent donc une source «gratuite» d'agrégats pour ceux qui sont prêts à le prendre. Devant l’aubaine, dans les régions côtières sinistrées, voler le sable pour le revendre, devient pour certains jeunes un choix évident.
Un état des lieux affolant
Dans le reportage, signé Sophie Bontemps et intitulé « Razzia sur la sable », on part à la rencontre d’un groupe de jeunes de Larache qui remplissent infatigablement de sable des sacs de paille accrochés à des ânes. Ils constituent le bas l’échelle de ce trafic rentable, « les maillons fragiles d’un système illégal », et sont payés entre 50 à 60 dhs la journée. Le phénomène d’extraction sauvage et illégale existe dans tout le pays et l’explosion de la construction en a fait un marché clandestin, du fait de l’importance du sable dans la confection du béton. Le sable est désormais la deuxième ressource après l’eau la plus recherchée et consommée sur la planète. Selon nos informations, aux environs de la région Casablanca-Settat, c’est la côte de Sidi Rahal, et les environs de Douar El Houaoura qui sont le plus concernées.
D’après la géologue Aicha Benmohammadi, ce sable extrait des carrières sauvages qui n’a aucune traçabilité est « impropre à l’utilisation dans le domaine de la construction ». Certaines études qui ont relevé sa richesse en fer en démontrent le risque cancérigène. « Dans certaines zones on observe un décapage de terres sableuses vendues comme étant du sable utilisable », informe-t-elle. Pour Saad Charikioui, ingénieur en bâtiment, la concentration en sel marin et donc en chlorure de sodium de ce sable sont bien supérieures aux quotas imposés, ce qui en affecte l'efficacité à long terme. « En 20 ou 30 ans les structures sont fragilisées, en raison de de l’oxydation de l’armature, des gonflement, des fissurations ce qui peut causer des effondrements », alarme-t-il. Le lien est vite fait entre cette situation désastreuse et les statistiques effrayantes d’effondrement dans la ville de Casablanca. Les carrières d’où est extrait le sable légal appliquent des quotas relatifs aux quantités de sable à extraire et à commercialiser. Mais l’informel reste majoritaire sur le marché, soit plus de la moitié des 30 millions de tonnes chaque année. Au total, ce business coûte 1,1 milliard de dollars au gouvernement marocain en taxes impayées.
Cela est sans compter les scandales qui entourent le volet légal de ce business. Derrière ce marché, la société Drapor, filiale du groupe Satram depuis sa privatisation, ainsi que l’entreprise Rimal chargée de la partie traitement et commercialisation. Une enquête de 2014 a révélé des actes présumés d’escroquerie, de faux et usage de faux, d’abus de confiance et de dilapidation des biens dirigés contre les proches de l’ex-PDG du groupe, Lahcen Jakhoukh. De plus, malgré l’importance considérable des volumes de sable concernés et des recettes engorgées, il semble que ces sociétés privées soient aussi peu contrôlées sur leur fonctionnement, que sur leur impact écologique. Aujourd’hui, les autorisation d’exploitation de Drapor prennent toutes fin et malgré le feu vert de Aziz Rebbah, ministre de l'Énergie, des mines et de l'environnement ne sembles pas prêtes à être renouvellées.
Dans les coulisses du marché noir
En parallèle, les promoteurs immobiliers et chefs de chantier, acteurs majeurs de ce commerce, feignent l'ignorance d’un tel trafic. Interrogé par Le Desk, un promoteur immobilier établi à Casablanca, informe anonymement : « Dans les carrières officielles, l'équivalent d’un camion-remorque de sable est vendu autour de 6500 dhs. Pour l’extraction dans les carrières sauvages cela passe à 5000 dhs ». « Il existe plusieurs façons de procéder pour extraire le sable côtier : les plus petits poissons utilisent des charrettes à roues qu’ils chargent la nuit, à la pelle. Considérant qu'une charrette est équivalente à 1 mètre cube de sable, c’est 150 dhs dans leurs poches. Ils peuvent même investir dans un triporteur et doubler ou tripler leur recette », ajoute-t-il. Pour ceux qu’il appelle les « plus gros poissons », le procédé est différent. Il raconte : « Ceux-là ont plus de moyens et de biens plus gros engins. Ils utilisent des machines de type trax pour extraire le sable et possèdent plusieurs semi-remorques. Naturellement ils corrompent systématiquement les autorités locales pour être tranquilles. D’après mes informations le caïd est payé autour de 500 dhs par semi-remorque. En comptant le plein d’essence et les bakchichs, le trafiquant peut faire un bénéfice net de 1500 dhs par semi-remorque rempli ». Mais plus récemment nous apprend notre source, pour optimiser ce processus c’est avec de plus petits camions de 5m3 et manuellement, que s’opère l’accumulation du sable. « De jour le volume d’un de ces petits camions est vendu à 100dhs. La nuit, ce prix double. Pour atteindre le volume habituel contenu dans un semi-remorque traditionnel, les voleurs de sable disposent de 5 petits utilitaires. »
Le rapport onusien sur les mafias du sable
Dans le rapport des Nations unies, « Mafias du sable, extraction de sable illégale et contrebande au Maroc », publié en mai 2019, l’organisation alerte sur la gravité de ce trafic pour la construction d’hôtels, de routes et d’autres infrastructures liées au tourisme. Selon ce rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (ONU Environnement), c’est bien 10 millions de mètres cubes par an qui proviennent de l’extraction illégale de sable dans les zones côtières.
L’étude qui évoque des carrières sauvages sur le littoral allant de Safi à Essaouira, évalue à 16% le sable issu des oueds, et à seulement 7,25% le sable issu de concassage. En plus de l’évitement fiscal que cela représente, le rapport évoque également l’impact écologique d’un tel trafic. Ironiquement, rappelle le rapport onusien, « la poursuite de la construction risque de conduire à une situation non durable et à la destruction de la principale attraction naturelle des visiteurs : les plages elles-mêmes ». C’est le cas d’Assilah qui à la suite de l'érosion de ses plages a vu nombre des structures sur la côtes commencer à se détériorer.
Impact écologique et destruction du patrimoine archéologique
Dans un rapport de la fondation Coastal Care qui veille à la sensibilisation contre la décimation en cours des plages et des côtes à travers le monde, on apprend que les problèmes engendrés par le pillage de sables côtiers sont nombreux. D'abord il est question de destruction potentielle de sites touristiques. L'extraction de sable a transformé ces sites miniers en paysages lunaires laids et donc inexploitables touristiquement.
Ensuite, on assiste à la perte d'écosystèmes côtiers entiers, dans de nombreuses régions notamment au Nord du Maroc. De fait, c’est plusieurs espèces d’oiseaux de rivage nicheurs et les tortues de mer mais également toute une végétation endémique rare sur les dunes, qui se voient décimées. Dans les zones humides côtières c’est la sauvagine migratrice ainsi que plusieurs autres organismes qui pourraient totalement disparaître.
Le déplacement de quantités aussi grandes de sable diminue la réserve disponible qui est la réponse naturelle aux tempêtes de plage, alors que ce sable constitue une excellente protection contre les tempêtes, les tsunamis et autres grands événements de vagues. Ainsi l'exploitation minière sur les plages accroît la vulnérabilité de toutes les infrastructures et écosystèmes côtiers qui étaient autrefois protégés. Enfin, Coastal Care alerte sur l’augmentation des taux d'érosion du littoral à cause du retrait du sable de la plage et des dunes adjacentes. On assiste par ailleurs à la destruction d’une multitude de sites archéologiques côtiers qui devraient être recensés et protégés.
Quelles solutions ?
Parmi les moyens mis en place pour que ce phénomène ne devienne inarrêtable : l’élaboration de solutions de construction respectueuses de l’environnement. Étonnement, c’est en se tournant vers des processus traditionnels de construction et des architectures vernaculaires qu’on trouve les moyens naturels les plus adaptés pour diminuer l’impact de la construction sur l’environnement. Les matériaux bio-sourcés ont déjà fait leurs preuves, présentant des bilans environnementaux bien meilleurs que le béton.
D’autre part, le compte-rendu de Coastal Care, propose d’étudier les sols de façon à pouvoir privilégier les corps de sable côtiers fossiles, déposés dans le passé géologique lorsque le niveau de l'océan était plus élevé ou plus bas qu'aujourd'hui. Ces anciennes étendues de sable non reliées aux écosystèmes côtiers modernes, préviendrait l’impact écologique de l’extraction. Pour cela il faudra effectuer des études approfondies des sols pour pouvoir les dater et établir un plan d’extraction efficace. Aussi, il devient vital de remettre en état les sites miniers existants et abandonnés.
Pour finir, le renforcement des moyens juridiques pourrait faire basculer l’état des choses. Ainsi, améliorer les réglementations existantes et instaurer des lois plus fermes du Code minier, permettrait de protéger plus efficacement le sable côtier marocain. Dans ce sens, le rapport de la Cour des comptes ont émis plusieurs recommandations dans le cadre de leur contrôle de la gestion du Domaine Public Maritime en 2013, allant de la veille à la mise en jeu de la concurrence lors de l’octroi des autorisations de dragage, à l’instauration d’un système de suivi et de contrôle de l’activité de dragage en passant par le recouvrement des créances.
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rympresse · 3 years
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LITIGE │ Saudi Paper poursuit son ex-PDG pour la vente illégale de sa filiale au Maroc
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Suite à une série de violations administratives et financières d'une valeur de 11,7MDHS , Saudi Paper Manufacturing Co poursuit son ex-PDG et ancien membre du Conseil d'administration Hassan Asiree. Pour la société qui a failli posséder Cellulose du Maroc en 2011, et derrière Cala SARL dans la région de Marrakech, cette action juridique pourrait avoir des retombés positives.
La société saoudienne Saudi Paper Manufacturing Co. (SPM), a engagé une action en responsabilité contre son ancien membre du Conseil d'administration et PDG, invoquant une série de violations administratives et financières. Saudi Paper Manufacturing,  basée à Dammam est active à la fois sur les marchés locaux et internationaux et gère des opérations de collecte et de recyclage du papier par l'intermédiaire de ses filiales aux Émirats Arabes Unis, au Maroc, à Bahreïn, en Jordanie et en Algérie, notamment Saudi Paper Converting Company et Saudi Paper Recycling Company entre autres. À la tête de plusieurs sociétés investissant dans le pétrole et le gaz, Hassan Asiree est également membre de plusieurs comités dont le Comité national des Stations-Service au Conseil des chambres saoudienne et le Comité de l'industrie et de l'énergie à la chambre d'Asharqia.
La filiale à Chichaoua prise en otage
La société de fabrication de papier a énuméré le 31 janvier dernier, des violations d'une valeur de 40,9 millions de SAR (soit 11,7MDHS), affirmant que Hassan Bin Mrizn Asiree avait vendu l'usine de la société au Maroc sans percevoir le montant de la vente et sans le divulguer, selon une déclaration déposée à Tadawul (la bourse d'Arabie Saoudite, situé à Riyad). Il est également accusé d'avoir donné de grandes facilités de crédit à un client et d’avoir reçu des obligations illégalement en plus d'autres infractions administratives. Cette société marocaine dont il est question, n’est autre qu’Acharika Al Maghrebia Lisinaiat Al Warak (Moroccan Paper Converting Co. ou Cala SARL), située dans la zone industrielle de Chichaoua qui est derrière les marques Lyly, Cala ou encore Koala.
L'affaire déposée au tribunal de commerce, a également déclaré que Asiree avait participé à la responsabilité d'annuler une dette d'une valeur de SAR 17.3 millions, une partie de la valeur du terrain de la société, sans la divulguer aux rapports financiers. Cette action juridique devrait avoir un impact positif en cas de remboursement du montant de la créance, selon le communiqué. Le fabricant de papier a noté qu'il avait obtenu l'avis juridique, qui confirmait son droit de réclamer ces montants à Asiree, ajoutant qu'il ne s'attendait pas à avoir une responsabilité en raison de son dépôt de la poursuite. La société cotée en bourse a également contacté le défendeur et a demandé une réconciliation à cet égard, mais ce dernier n’aurait pas répondu, selon la déclaration.
La branche marocaine abandonnée
En septembre 2020, SPM avait officiellement déclaré que le processus de récupération de sa filiale marocaine Moroccan Paper Converting Co et de ses usines est toujours en cours de procédures officielles de résiliation. Dans un communiqué de la bourse, la société avait alors annoncé, la réception de son avocat au Maroc d’une ordonnance judiciaire exigeant une saisie conservatoire sur la propriété à titre de garantie pour le paiement de 38MDH (15,5 millions de SAR). De fait, le montant total de 48MDH (19,6 millions de SAR) a été saisi par le tribunal de commerce, a ajouté SPM, indiquant que la société avait précédemment annoncé une saisie de 10MDH. La société a affirmé que la somme des deux garanties conservatoires excède la valeur du fabricant dans le contrat de vente, dont l'acheteur n'a pas respecté les conditions, et a nié ses obligations.
Le 9 janvier 2020, SPM a annoncé qu'elle avait signé un engagement en janvier 2019 pour vendre Moroccan Paper Converting, détenue à 100% par sa filiale Saudi Investment and Industrial Development. Plus tard, SMP a précisé que l'usine marocaine avait été placée sous saisie conservatoire, ajoutant qu'un recours pour annuler et suspendre les procédures de vente avait également été déposé car le montant convenu pour finaliser l'accord n'avait pas été payé.
Un autre trou de 60 millions dans la caisse
Autre péripétie étonnante, en août de la même année, le conseil d'administration et le département des affaires financières de Saudi Paper avaient détecté une manipulation suspecte dans la comptabilité pour l’année 2017. De fausses écritures comptables avaient été créées pour annuler des créances antérieures liées à la vente de terrains appartenant à la société. Une somme de 25.55 millions de riyals saoudiens (soit 60MDH) était alors manquante, informait un communiqué de la bourse. Nous n’avons toutefois aucune confirmation d’un quelconque lien entre les deux affaires. Deux mois plus tôt, les actionnaires de SPM ont approuvé, d'intenter une action en responsabilité contre les anciens membres du Conseil d'administration, Hassan Asiree et Badr Al Selea.
Le deal avorté avec Cellulose du Maroc
En 2011, le fonds d'État marocain CDG Development annonçait qu’il discutait d'un accord pour vendre une participation majoritaire dans Cellulose du Maroc à Saudi Paper. Un mémorandum d'entente a même été signé entre les deux partis. L'accord aurait évalué à 620 millions de dirhams marocains, avait alors indiqué le fonds. Très peu de temps après, Saudi Paper Manufacturing Co a déclaré qu'elle avait abandonné son projet d'acquérir une participation de 51% pour la plus grande entreprise de pâte à papier au Maroc, et seule société de production de pâte à papier dans l’Afrique du Nord.
Deux ans plus tard, Cellulose du Maroc a cessé toute activité. En 2017, la société marocaine lance un appel d’offres ouvert pour céder ses équipements et installations à Sidi Yahya du Gharb. En 2010 cependant, l’usine avait atteint un nouveau record de 151 000 tonnes. Ainsi, cette faillite s'expliquerait plus par un problème de gestion que par un manque de rendement. CDG Développement était alors l’actionnaire principal et détenait 62,70% suivi de The Arab Investment Company à hauteur 27,32%.
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rympresse · 3 years
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DESINTOX │ Cafouillage médiatique autour des hélicoptères Apache destinés au Maroc
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Plusieurs médias ont rapporté que des pilotes marocains se préparent à effectuer d’intenses entrainements sur l’hélicoptère AH-64 E dont les forces aériennes royales devraient être dotées dans un avenir proche. Selon ces sources, la formation devant durer de très longs mois est prévue sur une base américaine de l’Utah. En réalité, il y a eu confusion entre deux contrats distincts avec les Etats-Unis. Explications
�� L’ORIGINE
Tout est parti d’une discussion lancée sur le forum FAR-Maroc, spécialisé dans la publication d’articles, de vidéos et d’images sur l’armée marocaine. Dans un sujet intitulé “24 (+12 en option) AH-64E Apache Helicopters for Morocco”, un internaute cite la page du Département de la Défense des États-Unis sur les contrats de vente d’armes effectués. La dernière en date est la livraison au Maroc de 36 hélicoptères Apache, d’une valeur de 4.25 milliards de dollars.
Un autre internaute poste alors, deux scans datant de 2006, issus d’un numéro du Utah National Guard Joint Magazine, qui rapporte la visite de membres des Forces Armées Royale à la base militaire de Salt Lake City. Il s’agit du Capitaine Saïd Oubkhane, du Capitaine EI Habib Selmani et du Sergent Major Hamid Idrissi. Sur le document illustré de photos, on lit que les trois militaires se familiarisent avec l’équipement de la Garde Nationale de l’Utah notamment leurs hélicoptères à haute altitude le Blackhawk et le vaisseau de combat AH-64 Apache. Cet évènement qui arrive dans le cadre d’un partenariat entre l'État de l’Utah et le Maroc, marquerait la naissance de l’intérêt de l’armée marocaine pour les hélicoptères de combat Apache.
La discussion sur le post du forum des FAR aborde plusieurs points concernant le contrat d’achat de 36 Apaches. On y débat de leurs spécificités, des radars de contrôle de tir Longbow dont ils seront munis, de la date de livraison des engins, mais aussi de la potentielle formation des pilotes, voire des techniciens des Forces Armées Royales. Quand un internaute poste une brochure des projets en cours du PEO STRI (Bureau exécutif du programme pour la simulation, la formation et l'instrumentation américain), la confusion s’installe.  
LES DÉTAILS
Très vite, cette information fait le tour des médias pour être la source d’articles du Collimateur, de North Africa Post et de Hespress. Il y est alors question d’une formation réalisée par « des instructeurs de l’US Air Force, via des techniques de simulation, avant de bénéficier d’entraînement sur le terrain, à l’État d’Utah, ouest des États-Unis ».
Hespress s’aventure même à citer le forum : « Ces exercices se poursuivront sur le terrain grâce à la collaboration existante entre la Royal Air Force et les forces de L'État de L'Utah pour former des pilotes et des techniciens pour l'une des équipes Apache ». Sur l’article de North Africa Post, la formation est toujours réalisée à Salt Lake City mais ne dure plus que 2 mois.
Après la publication de l’article d’Hespress, relayant la fake-news, une page Facebook auto-proclamée « page non-officielle des FAR » a republié la page de la brochure concernant la formation Aviation TESS en commentant : « Il s'agit d'un contrat de Support de 60 mois et l’information a été relayé il y a des mois, mais il semble que Hespress n'apprend la nouvelle que que maintenant». Le commentaire de la page suggère un contrat de 15 millions de dollars qui comprend, « le soutien et la durabilité des équipements, des services et des simulateurs pour la formation des pilotes de la Royal Air Force dans l'une des bases aériennes du Royaume. »
LES FAITS
Dans un article publié le 17 décembre 2020, sur la page du Département de la Défense des États-Unis, concernant les appels d’offres de l’armée américaine, on apprend que la firme L3 Technologies Inc., basée à Salt Lake City, (Utah), a obtenu un contrat de plus 29 millions de dollars pour livrer un matériel de type MUT (« man/unmanned teaming »), ainsi que pour le support technique et d'ingénierie, relatif aux hélicoptère Apache livrés notamment au Maroc.
Le terme « manned/unmanned teaming » ou MUT, désigne une technologie mise en service pour la première fois en 2009, qui consiste à combiner des forces gérées par l’homme, avec d’autres qui sont autonomes, comme des drones avancés, pour démultiplier la puissance de défense, ou d’attaque des machines. Le Maroc gagne en densité technologique et s’ajoute alors l’aspect d’inter-opérabilité avec des drones et autres systèmes de reconnaissance.
Les travaux relatifs au contrat décroché par L3 Technologies, s’effectueront à Salt Lake City (Utah), et devraient s'achever le 30 juin 2023. On apprend également que les appels d'offres pour ce contrat ont été lancés par Internet et concerne en plus du Maroc, des livraisons à l’étranger, pour les Pays-Bas, Qatar, Émirats arabes unis et le Royaume-Uni.
En septembre dernier, un contrat a été signé avec Longbow Limited, une filiale de Lockheed Martin d’une valeur de 164.6 millions de dollars pour équiper les hélicoptères Apache d’unités radar de contrôle de tir. Aussi, accompagnant la livraison des 36 hélicoptères Apache, la firme DigiFlight basée à Colombia avait obtenu en Mai dernier un contrat de près de 18.2 millions de dollars pour « des services de soutien programmatique», avait annoncé le Pentagon en mai dernier.
En novembre 2019, l’agence américaine chargée des exportations d’équipements militaires américains avait recommandé au Congrès d’autoriser la vente de 36 hélicoptères d’attaque AH-64E Apache au Maroc, pour un montant potentiel de 4,25 milliards de dollars. Outre la livraison des appareils, cette somme couvrait également la fourniture aux Forces royales Air marocaines de 79 moteurs T700-GE-701D, 36 capteurs d’acquisition de cible AN/ASQ-170, des systèmes de vision nocturne, des dispositifs d’auto-protection et plus de 600 missiles air-sol Hellfire.
Un peu plus de six mois plus tard, Boeing a annoncé avoir signé, dans le cadre du dispositif FMS, un contrat portant sur livraison au Maroc de 24 nouveaux AH-64E Apach, (avec une option pour 12 unités supplémentaires), et 79 moteurs T700-GE-701D (72 installés et 6 de rechange) en plus de plusieurs autres équipements. « Il s’agit d’une nouvelle étape dans notre long partenariat avec le Royaume du Maroc », a commenté Jeff Shockey, un haut responsable de l’industriel américain. « La demande mondiale concernant le modèle ‘Apache’ augmente et nous sommes fiers de fournir cette capacité de pointe au Maroc », a-t-il ajouté.
Un article de Defense world publié en juin 2020, informe que suite au contrat Boeing, « l'Agence américaine de coopération en matière de sécurité de défense (DSCA) a donné son feu vert en novembre dernier à un accord Marocain de 4.25 milliards de dollars comprenant 39 kits “manned-unmanned teaming” missiles air-sol ». « Le kit permettrait à un pilote Apache de contrôler les opérations et de recevoir le flux vidéo d'un drone à proximité, faisant des Apaches Marocains l'un des plus meurtriers en dehors des États-Unis. », ajoute le site spécialisé.
D’ailleurs, en juillet dernier, Maghreb Intelligence titrait « L’Espagne s’inquiète de l’acquisition par le Maroc de l’hélicoptère Apache AH-64E Guardian ». Le média rapportait alors, que « La version livrée au Maroc constitue la dernière variante de l’Apache AH-64E et dispose d’un radar AN/APG-78 Longbow, du panier de visée AN/ASQ-170. »
D’autre part, « l’Apache marocain pourra tirer des missiles Hellfire à guidage laser ou radar, des roquettes APKWS (Hydra), de missiles air-air Stinger et du canon de 30mm M230E1 guidé par le casque du tireur. » Mais la grande nouveauté et la force de ces vaisseaux, réside dans le fait qu’ils disposent d’un système de contrôle de drones MUM-T, qui permet de communiquer et guider des drones afin d’augmenter les capacités de reconnaissance de l’appareil.
On sait déjà que l’armée marocaine possède quatre MQ-1 Predator téléguidés dans son inventaire, qui s’y sont ajoutés en mars dernier, trois drones de combat Harfang achetés à la France. Plus récemment, en décembre dernier, l’armée marocaine a réalisé une acquisition de 4 drones MQ-9B SeaGuardian, en marge de de l’accord tripartite avec les États-Unis et Israël, élevant le Maroc au rang de puissance régionale.
VERDICT
Ce cafouillage médiatique est dû à la confusion faite entre le contrat de L3 Technologie basé à Salt Lake City, pour la livraison de matériel de type MUT, de plus de 29 millions dollars et le contrat de l’armée marocaine relatif au programme de formation Aviation TESS de PEO STRI, d’une durée de 60 mois et d’une valeur de 15 millions de dollars.
La récente acquisition par l’armée marocaine de drones Sea Guardian est vraisemblablement liée à l’achat des hélicoptères Apache suréquipés et surtout munis d’une technologie MUM-T. En plus du contrat pour la formation Aviation TESS, le Maroc a également signé avec les américains de PEO STRI, un contrat intitulé JTLS-GO, « Joint Theater Level Simulation Global Operations », pour les simulations d’opérations de combat, l’installation du logiciel simulateur, la formation au traitement de base de données militaires et la maintenance du logiciel de simulation. Ce programme devrait durer 36 mois et a coûté 2.1 millions de dollars
À ce jour, nous n’avons aucune information officielle corroborant la thèse d’une formation spécialisée sur les hélicoptères Apache AH-64E. Nous savons que depuis plusieurs mois, les FAR suivent une formation Aviation TESS délivrée dans le cadre des programmes internationaux de l'armée américaine pour la simulation la formation et l'instrumentation.
Pour rappel, les premiers AH-64E Apache livrés aux Forces royales Air marocaines à l’horizon 2025, feront du Maroc le 17e pays à en être doté et le second en Afrique, après l’Égypte.
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rympresse · 3 years
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MOYEN-ORIENT │ Sommet des pays du Golfe: vers une normalisation Qatar-Israël ?
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La résolution des conflits entre le Qatar et l’Arabie Saoudite pourrait mener à la prochaine normalisation des relations entre Doha et Tel-Aviv. Les rumeurs courent bon train depuis plusieurs mois mais l’ouverture des frontières ce lundi avec Riyad et la tenue du sommet du Conseil de coopération du Golfe cette semaine pourraient changer la donne.
Selon plusieurs sources israéliennes, la résolution en cours du conflit des pays du Golfe pourrait mener à la normalisation des relations entre le Qatar et Israël. Le média Ynet avait rapporté le 11 novembre dernier, que le ministre israélien des Renseignements annonçait le Maroc et le Qatar sur la liste des prochains pays poursuivant la normalisation avec Israël.
De son côté, la chaîne israélienne Channel 13 avait également affirmé que le prochain pays sur la liste de la normalisation était le Qatar, qui devrait annoncer sa décision officiellement avant la sortie du président américain Donald Trump de la Maison Blanche, précisant que le Qatar est un pays important puisqu’il soutient plusieurs mouvements islamiques dans la région, dont les Frères Musulmans et l’Organisation du Hamas.
À noter que Jared Kushner a servi de médiateur entre les parties et s'est rendu en Arabie Saoudite pour participer à la signature lors du sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) de cette semaine. Le gendre et conseiller de Donald Trump s'y est rendu avec l'envoyé de la Maison Blanche Avi Berkowitz et le conseiller Brian Hook, qui ont aidé à négocier l'accord.L'accord de principe a été conclu lors de la dernière visite de M. Kushner en Arabie Saoudite et au Qatar il y a plusieurs semaines, où il a rencontré le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman et le cheikh Tamim.
Ce mardi 5 décembre, le média Axios a rapporté qu'après avoir rencontré le prince héritier saoudien, Kushner s'est rendu à Doha, la capitale du Qatar, tout en laissant derrière lui ses proches collaborateurs Berkowitz et Adam Boehler en Arabie Saoudite. Les deux hommes ont servi de médiateurs entre les Saoudiens et les Qataris par téléphone en temps réel jusqu'à ce qu'un projet d'accord soit conclu.
Hier, suite à l’annonce de la réouverture des frontières entre l’Arabie Saoudite et le Qatar, Edy Cohen, le chercheur académique et le conseiller du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a tweeté en référence à un récent rapport de de la fondation Jafaj, informant d’un accord «top-secret» pour la réconciliation entre le Qatar et plusieurs pays du Golfe depuis plusieurs mois.
On peut ainsi y lire : « Le Qatar attend les résultats des élections américaines afin de signer un accord de paix avec l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis qui inclut l'expulsion des Frères musulmans du Qatar et de l'administration d’Al Jazeera et l'arrêt de son incitation médiatique et de sa communication avec Ghanem Al-Dossary, suivi de la signature d'un accord de paix entre le Qatar et Israël. »
Ainsi, les sources de renseignement de Jafaj Intelligence au Qatar ont confirmé que l'émir du Qatar aurait approuvé un accord de réconciliation avec l'Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis avant les élections présidentielles américaines du 3 novembre.
Ce rapport comprenait l'exigence que le Qatar entame immédiatement des pourparlers de paix avec Israël, et devait avoir lieu au moment où ils ont rouvert leur bureau commercial à Tel-Aviv.
Au cours des dernières semaines, des discussions finales ont eu lieu avec les Saoudiens et les Qataris pour s'assurer que les deux parties s'engagent à respecter les accords conclus, d’après des fonctionnaires américains. La Maison Blanche a également fait pression sur les EAU, le Bahreïn et l'Egypte - qui ont tous trois des réserves sur l'accord et doutent de la sincérité du Qatar.
Toujours selon Axios, l'accord aurait  failli s'effondrer dimanche dernier lors d’un malentendu de dernière minute. Kushner et son équipe devaient partir dimanche après-midi, mais ils ont reporté leur voyage. Selon la même source, Kushner et son équipe ont été forcés de négocier avec les Saoudiens et les Qataris dans la nuit jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée. Ils ont quitté Washington en route vers l'Arabie Saoudite tôt lundi matin.
Toutefois, selon un article de The Times of Israel un haut responsable américain, aurait déclaré sous le couvert de l'anonymat, que le boycott du Qatar étant obstacle à la normalisation, « n’est pas suffisant en soi ». « Ce sera probablement difficile dans le temps qu'il nous reste, mais au moins cela supprime un obstacle », aurait-il ajouté.
Selon AP News malgré les spéculations, le ministre des affaires étrangères du Qatar a déclaré vendredi que son pays reste engagé dans la création d'un État palestinien avec pour capitale Jérusalem-Est, et que les progrès sur ce front devraient être au cœur de tout accord visant à normaliser les relations avec Israël.
À noter, que le Qatar a été le premier État arabe du Golfe à avoir des liens publics avec Israël. Dans les années 1990, le Qatar a ouvert un “bureau commercial” à Tel-Aviv. Ils ont fermé le bureau en 2001 et ont retiré leur personnel diplomatique en 2004.
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rympresse · 3 years
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RÉVOLUTION │Tunisie : 10 ans après la révolution, le mythe du martyr Bouazizi s’étiole
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La légende du martyr de Sidi Bouzid qui en s’immolant par le feu à enclenché la révolution tunisienne et provoqué le Printemps arabe bat de l’aile. Le pays peine aujourd’hui à se sortir de la crise. Son économie s'est détériorée et ses dirigeants politiques semblent paralysés. Que reste-t-il du «laboratoire-modèle» de la démocratie arabe ?
Vendredi 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi s’asperge d'essence de térébenthine et allume son briquet. Médusés quelques passants tentent d’éteindre les flammes mais il est déjà trop tard. Ce jour-là il avait rejoint l’avenue Habib-Bourguiba de Sidi Bouzid, pour y vendre comme à l’accoutumée des fruits sur un chariot de fortune. Mais n'ayant aucune licence, des agents municipaux en patrouille lui confisquent son matériel et lui dressent une amende. Une altercation avec la policière Fayda Hamdi le pousse à se diriger aux autorités de la ville, pour dénoncer le contrôle qu’il estime injuste. Le cri de détresse du jeune homme, à qui on refuse l’entrée au siège du gouvernorat, ne sera jamais entendu. Ce jour-là, Mohamed Bouazizi s’est publiquement ôté la vie dans un dernier acte de protestation. Son geste a servi de catalyseur à une vague de révolte dans la région : le Printemps Arabe
L’étincelle qui a fait exploser la colère populaire
Par son geste désespéré le marchand ambulant de 26 ans a cristallisé la misère sociale que vivaient ses pairs et a déclenché un soulèvement sans précédent qui a fait quelque 300 morts et a surtout renversé l'autocrate de longue date Ben Ali. Le mouvement s’est répandu de la Tunisie à plusieurs autres pays arabes. « De Tunis en passant par Bagdad, Damas ou Le Caire, d’autres jeunes issus de pays arabes, ont battu le pavé durant l’année 2011 pour une vie décente et l’avènement de la démocratie dans leur pays d’origine. » rappelle aujourd’hui l’Obs, à l'occasion du triste anniversaire de la mort du martyr tunisien.
Le soulèvement populaire a permis cette année-là en Tunisie, au mouvement Ennahdha de remporter plus de 40 % des sièges de l’Assemblée constituante lors des premières élections libres du pays. Moncef Marzouki, un militant de gauche, est alors élu président par la constituante. En 2014, le pays adopte une nouvelle Constitution et organise des législatives, que remporte le parti anti-islamiste Nidaa Tounès. Cette victoire annonce l’élection du président Béji Caïd Essebsi au suffrage universel.
Aujourd’hui, Kaïs Saïed est l’homme à la tête du pays, Sidi-Bouzid la ville natale de Bouazizi reste le « berceau des mouvements de protestation » et la Tunisie aux yeux du monde « la seule réussite, porte-drapeau de la démocratie Arabe ». Mais cette vision manichéenne est loin du quotidien que vivent les tunisiens et tunisiennes des zones déshéritées.  
Désenchantement de masse
Tant d’années sont passées depuis les premières manifestations de foules en colère. Pourtant, les tunisiens se désolent que peu de choses ont changé. Ils scandaient « travail, liberté, dignité », leurs demandes n’ont été que partiellement satisfaites et ils sont fatigués d’attendre. Pour la plupart, la révolution a été surtout vécue comme une baisse du niveau de vie.  
The Guardian souligne que « les débats qui occupent Tunis, comme la question de l’accès égal des femmes à l'héritage ou si la présidence devrait être réservée aux musulmans, semblent éloignés des revendications sociales pour lesquelles la révolution a été soulevée. » Il est évident que depuis la révolution, les tunisiens ont gagné en liberté. Mais peut-être que s’ils avaient à choisir entre liberté d’expression et misère, le choix serait difficile. Un témoignage au Guardian à propos du renversement de Ben Ali, raconte : « Sous lui, nous ne pouvions pas parler. Mais cela affecte-t-il ma vie ? Je veux de la liberté et de la dignité. Je ne peux pas avoir les deux ? ».
« Bien que le chemin de la Tunisie vers la démocratie ait été beaucoup plus fluide (ndlr : qu’ailleurs), son économie s'est détériorée et les dirigeants politiques semblent paralysés. » écrit Reuter. Plus que jamais, les Tunisiens tentent de quitter illégalement le pays et les dangereuses promesses du jihad attirent des jeunes aliénés et sans emploi. « Cette année, la colère est plus grande que par le passé. » déclare Attia Athmouni, un professeur de philosophie à la retraite à l’agence de presse.  
« La classe politique, plus fragmentée que jamais depuis les élections législatives de l'année dernière, est paralysée par d'âpres luttes intestines qui l'ont empêchée de s'attaquer à des problèmes sociaux et économiques urgents. », note Al Jazeera. Car, le taux de chômage national supérieur à 15%, frappe de manière disproportionnée les jeunes de l'intérieur longtemps marginalisés. Et les salaires ont été dévalués par l'inflation, tandis que l'instabilité politique a anéanti les espoirs de réformes fondamentales.
Le mythe s’étiole
Bouazizi a été « martyr héroïque de la révolution », aujourd’hui certains en sont à maudir ce nom. Il serait « oublié, quand on ne lui impute pas carrément l’échec de la Révolution. Son portrait géant sur le mur de la poste s’étiole et jaunit sous le soleil, tandis que les passants feignent d’oublier que tout est parti d’ici. », constate Jeune Afrique. Déjà, les versions à propos de l’auto-immolation divergent. Pour certains, il s’agissait simplement d’une menace, d’un appel à l’aide qui aurait dérapé. L’acte si symbolique dans la psyché de tous, à l’image d’un glorieux hara-kiri pourrait-il être un malheureux accident ?
« Mohamed Bouazizi, de toute façon, c’est un mythe construit de toutes pièces », révèle au quotidien suisse Le Temps, Nader Hamdouni,membre du premier noyau de manifestants de 2010. « Pour mobiliser un maximum de personnes, lui et d’autres compagnons de gauche ont l’idée de répandre la rumeur que Mohamed Bouazizi était un chômeur diplômé, alors qu’il n’avait que le niveau baccalauréat. », ajoute la même source. Le but était d’en faire la victime parfaite : un jeune homme éduqué, originaire d’une région marginalisée, sans perspective et poussé à bout par les dérives du système Ben Ali.  
Et puis il y’a la rumeur de la gifle qui devient le symbole de « l'humiliation de trop ». Lors de la dispute entre Mohamed El Bouazizi et Fayda Hamdi, l’homme aurait touché l’agent de police à la poitrine. Elle l’aurait alors giflé, chose qu’elle a toujours nié. Personne n'est certain d'avoir vu la policière donner le soufflet, pourtant la rumeur se répand. « On a tout inventé moins d’une heure après sa mort. », raconte le militant Lamine Al Bouazizi à Libération.  
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rympresse · 3 years
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DIPLOMATIE │ Maroc-Israël: Avi Berkowitz et Meir Ben-Shabbat, les hommes des coulisses
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Un jeune prodige qui a évolué dans l’ombre de Jared Kushner jusqu’à faire partie de sa « Peace Team » au Moyen-Orient et un vieux loup du Shin Bet d’origine marocaine, confident fidèle de Benjamin Netanyahu, ont joué les missi dominici dans le rapprochement entre le Maroc et Israël. Ils seront à bord du premier vol direct Tel-Aviv-Rabat, le 22 décembre prochain. Voici leurs profils
Le jeune prodige de la « Peace team »
Avi Berkowitz, 32 ans, est l'assistant de Donald Trump, et surtout son envoyé spécial pour les négociations internationales. Ayant grandi à Lawrence, ville largement juive à 45 minutes de Manhattan, Berkowitz fait ses études dans une école orthodoxe locale. Après le lycée, le jeune Avi passe deux ans à étudier les textes religieux à la Yeshiva Kol Torah de Jérusalem, un prestigieux séminaire orthodoxe israélien. « En Israël, Berkowitz a appris à comprendre le conflit israélo-palestinien en termes religieux, une vision du monde qui, selon Ouzzan, a "définitivement" informé la Politique de Berkowitz. », rapporte Business Insider.
Berkowitz revient aux États-Unis en 2009 pour fréquenter le Ner Israel Rabbinical College à Baltimore, avant d'être transféré au Queens College. Il poursuit ses études supérieurs à la Faculté de droit de Harvard et écrit des articles pour le New York Observer, propriété de Kushner « Dans ses écrits, Berkowitz pestait contre l'intolérance” libérale", l'antisémitisme à Harvard, tout en analysant l'état de l'industrie des jets privés. », d’après Jewish Insider. Diplômé en 2016, il a d'abord l'intention de travailler pour le cabinet d'avocats Gibson Dunn. Il se fait finalement recruter par Kushner et devient le directeur adjoint en Data Analyse, pour la campagne Trump.
« Le nouvel homme du Moyen-Orient de Trump est l'ancien garçon de café de Jared Kushner, Avi Berkowitz », écrivait Vanity Fair à son propos. À sa nomination le New York magazine titrait  : « Trump remplace un envoyé au Moyen-Orient non qualifié par un envoyé encore moins qualifié.” Mais depuis les nombreuses réussies, son statut de wunderkind se légitimise et son rôle dans l’équipe de paix devient capital. Tout aurait commencé à sa rencontre avec le conseiller et gendre du président, Jared Kushner, lors d’un match de basket-ball à Phoenix, Arizona. Au cours de la dernière année, il gagne très vite la confiance des politiques, qui le savent porte-parole de Kushner. Il s'est alors rendu à plusieurs reprises, en Israël à Bahreïn, Oman et au Qatar pour des pourparlers sensibles visant à promouvoir le programme de l'administration dans le but créer un front uni entre Israël et les pays arabes.
Le vieux loup du Shin Bet
Meir Ben-Shabbat, 51 ans, marié et père de quatre enfants, s'identifie comme un sioniste religieux. C’est le 5ème enfant sur douze, d’Aziza et de Makhlouf Ben-Shabbat, juifs immigrés du Maroc. Il est conseiller à la sécurité nationale et directeur du Conseil de sécurité nationale.  « Vétéran à 30 ans du Shin Bet (agence de sécurité israélienne), il dirige des opérations de renseignement très vantées à Gaza, notamment lors de l'opération « Plomb durci » entre 2008 et 2009. », informe le Jerusalem Post. L’homme n’est pas un diplomate, mais un expert du contre-espionnage. Il aurait cependant manifesté une réelle finesse à la fois pour lutter contre le Hamas, pour le manipuler et éventuellement pour négocier avec lui. Par ailleurs, son excellente connaissance des multiples forces du Moyen-Orient lui permettrait de s’adapter à toutes les situations d’implications géo-politiques.
« Il est à 100% le produit du Shin Bet. Il est extrêmement intelligent et a un esprit très ouvert, et son sens intellectuel compense tout manque d'expérience avec le monde au sens large. », rapporte la même source. Ben-Shabbat a d'abord pris le poste de conseiller à la sécurité nationale puis celui de chef de cabinet adjoint pour la sécurité nationale au Bureau du Premier ministre en 2017. Pourtant le 9 décembre dernier, des responsables du Shin Bet ont menacé de démissionner si Benyamin Netanyahu nommait Ben-Shabbat à la tête du service. « Selon eux, Ben-Shabbat n'est pas professionnellement apte à diriger l'organisation, et réitèrent leur menace que, comme ils n'ont aucune confiance en l'homme, s'il était nommé, ils démissionneraient. », informe Jew Press. Toujours d’après ses hauts responsables, qui ont travaillé pendant des décennies avec Ben-Shabbat dans le Shin Bet, « Son curriculum vitae et ses capacités professionnelles font de lui le candidat le moins digne et le moins approprié. Aussi, sa nomination nuirait gravement à l'organisation. ». Mais la menace refléterait moins la capacité de Ben-Shabbat à gérer le Shin-Bet, que le fait qu’il soit le confident de Netanyahu selon l’analyse du Sri Lanka Guardian.
Le rôle de Ben-Shabbat dans l’accord tripartite pour la normalisation est associé à la figure de Yariv Elbaz. Ce dernier serait même, à l’origine de la visite de Kushner à Casablanca en mai 2019. Selon Channel 13 « L'homme d'affaires marocain Elbaz a lié Ben Shabbat au ministre marocain des Affaires étrangères. Ce canal secret a été créé dans le dos du chef du Mossad Yossi Cohen ». D’après la même source, quand Cohen l’a découvert « La guerre a éclaté entre le Conseil de sécurité nationale et le Mossad. Les hauts responsables du Mossad ont alors affirmé que les vice-Premiers ministres les ignoraient et établissaient des canaux de communication non coordonnés avec les pays arabes ».
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rympresse · 3 years
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PARUTION │ L’amour fait loi : le florilège queer marocain qui défie le statu quo
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Cette anthologie parue le 10 décembre dernier aux éditions Le Sélénite, explore l’identité queer marocaine avec une audace exemplaire. Le projet littéraire a pris forme en réaction à l’outing massif sur les réseaux, d’une centaine de gays marocains en avril dernier. Plusieurs plumes amatrices y côtoient les mots d’Abdellah Taïa et de Hicham Tahir entre autres, pour crier la liberté et appeler à la solidarité communautaire.
L’idée de ce recueil serait née pendant le confinement, face à la vague d’outing lancée sur les réseaux sociaux, par « l’influenceuse », Sofia Taloni. Pour résumer rapidement, cette triste affaire qui a revolté à raison, l’ensemble de la communauté LGBTQ+ : une femme marocaine transgenre, star des réseaux sociaux a appelé au lynchage des homosexuels marocains qui utilisent les applications de rencontres par géolocalisation. L’a-t-elle fait par vengeance, par pure méchanceté ou par simple ignorance ? La question reste en suspens. En tous cas, cet évènement a poussé plusieurs jeunes gays marocains à la rue, a renforcé le sentiment quotidien d’insécurité de cette communauté et a encore plus isolé les queer précaires. On sait aujourd’hui, qu’au moins deux suicides sont survenus suite à cette affaire et que plusieurs jeunes ont été jetés à la rue par leurs familles quand ils ont été publiquement « outé ».
Ce livre est sans doute, à la fois un cri de détresse, de ralliement et de guerre. C’est aussi l’expression d’un profond un ral bol de la communauté LGBTQ+ arabe, après le suicide de Sarah Hegazi, cette activiste égyptienne qui avait été arrêté pour avoir porté un drapeau LGBT lors du concert du groupe libanais Mashrou’Leila, au Caire. Pour toutes ces raisons, il ne devrait probablement pas être jugé en sa qualité d’oeuvre littéraire, mais surtout pour le courage qu’il pourrait insuffler à tous les membres de la communauté queer marocaine et arabe. Les différents articles, lettres, œuvres de fiction sont de styles et de niveaux d’écriture différents. Certains passages frôlent la lapalissade quand d’autres nous bouleversent par leur sensible brutalité. Quelques auteurs ont tenté la pédagogie lyrique et sont tombés dans l’essentialisme primaire. Mais certaines lignes sont plus engagées que tous les articles alambiqués de théorie queer. Pour résumer, c’est moins une œuvre d’art qu’un projet révolutionnaire par essence. Et c’est là, l’étendue de son pouvoir.
Quand la loi n’est pas de ton côté, tu te caches, et surtout tu rêves d’ailleurs. Mais rêver d’ailleurs c’est vivre à côté de sa vie. Alors pour ces jeunes auteurs : revendiquer leur identité queer et marocaine c’est exiger légitimement, le droit à la vie et à l’amour. L’ensemble des oeuvres de « L’amour fait loi » tentent de cristalliser la singularité de l’expérience queer dans un pays où les lois sur les libertés individuelles semblent figées immuablement dans le temps. Aussi, parmi les passages les plus représentatifs, on pourrait citer : « Pour moi, l’amour et le bonheur sont des créatures mythiques qui se sont perdues dans les limbes de la vie et, à mon grand regret, je ne recherche plus que la paix », les mots d’Ilyass Alien dans son texte “Mon Cimetière”. Ou encore le passage où Izgar Belrhali décrit avec détails, son arrestation en tant que mineure pour délit d’homosexualité. Mais c’est la violence de « Chronique d’une loubia », par Sadiqa El Kahal, qui laisse la plus forte impression. Cette fiction à la première personne arrive étrangement à nous transporter dans le quotidien du narrateur sans que jamais l’attachement qu’on développe pour lui ne tombe dans le pathétique.
Et finalement, même si plusieurs textes ont été traduits de l’anglais ou même de l’arabe dialectal, c’est en français que ce projet a vu le jour, dans « la langue du colonisateur », à l’image du fameux article 489 vestige du colonialisme. Le constat est clair même quand il est question d’émancipation de la jeunesse queer marocaine, le tropisme occidental est inévitable. Cet article en est d’ailleurs un argument supplémentaire. Des oeuvres comme « le Manifeste contre la normalisation gay » d'Alain Naze ou même l’ensemble des écrits de Paul B Preciado, paraissent d’une réflexion et d’une critique politique à la limite du surréalisme en comparaison avec les préoccupations des communautés LGBTQ+ marocaines et arabes, de façon plus générale. Pourtant un projet comme « L’amour fait loi » est d’une nécessité indéniable et semble être notre Stonewall à la marocaine.
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rympresse · 3 years
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FESTIVAL │ La controverse du Festival des musiques sacrées de Fès: entre tire à la corde et soft power
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Encore une fois, le management du Festival « le plus élitiste et le plus guindé » du Maroc, selon ses détracteurs, est déchiré par des luttes intestines alors qu’au fil des ans, l'événement phare qui a vocation de faire l’harmonie entre culture musicale et spiritualité perd de son aura. En cause, un problème profond de mode de gouvernance « qui le mine de l’intérieur »
Depuis quelques jours des informations contradictoires se télescopent au sujet de la tenue de la prochaine édition du Festival des musiques sacrées de Fès. D’un côté, l’association FèsSaïss promet sa tenue du 4 au 12 juin sous le thème « Nouvelles Andalousies », tandis que la fondation Esprit de Fès dément catégoriquement l’annonce et considère que le contexte sanitaire demeure un sérieux obstacle à son organisation. 
Par un démenti publié le 27 janvier par l’agence MAP, la fondation Esprit de Fès s’est dite étonnée de l’annonce faite par Abdelhamid Benmakhlouf et Faouzi Skali, s’exprimant tous deux au nom du Festival de Fès et de l’Association Fès-Saïss. « La Fondation Esprit de Fès, seule organisatrice sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi depuis 20 ans du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde, dénonce ces déclarations », lit-on dans son communiqué qui les jugent « illégitimes et irresponsables ». Celle-ci annonce de plus que son Conseil d’administration « se réunira dans les prochaines semaines, pour contrer ces manœuvres contreproductives ». 
Conflits internes et poursuites judiciaires 
Cette sortie médiatique cristallise et expose en place publique des conits internes sous-jacents. En décembre 2019, lors d’une Assemblée générale extraordinaire ont été votées à l’unanimité des modications apportées aux statuts de la fondation Esprit de Fès. Ainsi, il a été décidé que les présidents des collectivités territoriales concernées seront membres « es-qualité » du Comité institutionnel consultatif créé pour l’occasion. Déjà à ce momentlà, il était question de mettre la fondation à l’abri de « toute pratique partisane à des ns autres que son objet ». 
Un an plus tard, les tensions ont pris une ampleur plus importante au sein de la fondation. Abdelhamid Benmakhlouf, lors d’un comité consultatif du bureau national annonçait le retrait de l’association Fès-Saïs qu’il préside, du conseil d’administration de la fondation Esprit de Fès, voire de geler son adhésion. Suite à cela plusieurs membres, notamment Abdellah El Hasnaoui et Hassan El Kettani, claquent la porte de la fondation faisant allusion aux « dépassements de son président Abderrae Zouiten et son non-respect des conventions conclues avec l’association Fès Saiss ». 
Ces querelles intestines sont également liées à la procédure initiée pour « détournement de fonds publics » par Abdelhamid Benmakhlouf, membre fondateur de cette institution, à l’encontre du président Abderrae Zouiten, poursuivi devant la chambre des crimes et délits de la Cour d’appel de Fès. 
À l’origine, une facture de 530 000 dirhams pour l’arètement d’un avion par Zouiten pour un vol Fès-Milan en compagnie de sa lle. S’en suivront des investigations approfondies, l’expertise des comptes de la fondation par un cabinet assermenté, des sociétés convoquées et l’audition de plusieurs personnes. À savoir que Zouiten est également poursuivi pour « faux et usage de faux », en référence à des procès-verbaux du conseil d’administration supposément falsiés. Or la manœuvre initialement stratégique d’exclusion de plusieurs membres de l’Association Fès Saïss de la fondation, pourrait la mener aujourd’hui à sa perte. L’intéressé n’a pas répondu à nos sollicitations. 
Une législation sans équivoque et un flou injustifié
 Chose incompréhensible, le démenti de la fondation Esprit de Fès intervient en opposition aux faits juridiques. L’argument majeur en faveur de l’association Fès Saïss est qu’elle est la seule titulaire du droit de propriété intellectuelle de la marque « Festival de Fès des musiques sacrées », déposée par acte notarié à l’Oce marocain de la propriété Industrielle (OMPI). De fait l’association possède aujourd’hui de droit le festival et peut en toute logique organiser une nouvelle édition et communiquer sur les dates convenues pour sa tenue. 
En même temps, le nom de domaine fesfestival, site ociel de l’événement, de son forum qui présente les programmes et autres informations sur les éditions passées, ache une note signée par Abderrae Zouiten, président d’Esprit de Fès. Dans la page contact, c’est la fondation Esprit de Fès qui est suggérée… Pourtant zéro information à propos de l’Association Fès-Saïss et toujours aucune date ni thème pour l’édition 2021. 
Soutien étatique et inuence Le festival de Fès, présidé à plusieurs reprises par la princesse Lalla Salma, a toujours bénécié du patronage royal. Par ailleurs, cette machine institutionnelle qui semble avoir perdu son auréole demeure aussi systématiquement soutenue par les autorités que par les bailleurs de fonds. Parmi les sponsors de poids on note entre autres : BMCE Bank, Attijariwafa bank, la Royal Air Maroc (transporteur ociel) ou encore Maroc Telecom et le groupe OCP. De plus, contrairement à d’autres festivals comme celui du Boul’vard à Casablanca ou celui des Gnaouas à Essaouira, le festival de Fès, très couru par les ociels, a toujours bénécié d’une trésorerie confortable de part sa billetterie. C’est donc bien un problème de gouvernance « qui ne marche pas et qui le mine depuis toujours de l’intérieur », assure un spécialiste de la scène culturelle marocaine, et « une certaine usure de sa programmation souvent jugée guindée et trop élitiste ». 
« Ce festival pâtit d’une gestion souvent conée à des gens qui ne sont pas du métier », poursuit, très critique, la même source qui regrette « les ingérences incessantes, le casting changeant du management, un pilotage à vue… » 
Malgré l’incroyable turnover relatif à son mode de gouvernance et à la détérioration de son image, l’évènement reste un festival vitrine qui pèse à l’échelle internationale et représente une sorte de soft-power pour le Maroc, même si la presse internationale a plus tendance à le bouder ces dernières années. On note par ailleurs que cette nouvelle édition sous le thème « Nouvelles Andalousies », vise à « explorer les cultures et les spiritualités sous l’angle du vivre ensemble, de la beauté, de la sagesse et de la construction commune de projets d’avenir », selon une note ocielle. Aussi le forum du festival « Une âme pour la mondialisation » selon la même source, devrait porter sur le thème « la charte d’Abraham: manifeste pour un humanisme spirituel ». Tant de thèmes aux implications politiques évidentes qui pourraient subtilement encenser la récente reprise des relations diplomatique avec Israël en mettant en avant le patrimoine judéo-marocain par la musique.
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rympresse · 3 years
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URBANISME │ Une nouvelle étude pour la sauvegarde du patrimoine architectural de Casablanca prochainement lancée
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Le territoire du Grand Casablanca est incontestablement éligible à l’inscription au patrimoine national et mondial. Au-delà du manque de moyens engagés, le délabrement observé de ses édifices d’exception et la spéculation foncière, entravent ce processus unilatéralement consenti. Dans le pipe, une étude relative à l’élaboration des dossiers de son inscription au patrimoine national qui pourrait bien être la lumière au bout du tunnel. Retour et explications d’une patrimonialisation aux multiples implications
L’agence urbaine a lancé le 21 décembre dernier un appel d’offres, avec pour objet l’étude relative à l’élaboration des dossiers d’inscription du patrimoine architectural et urbain du Grand Casablanca au patrimoine national. Pour ce projet, l’aire d’étude concernée englobe Grand Casablanca composé des préfectures de Casablanca et de Mohammedia, des Provinces de Médiouna, de Nouaceur, et de la commune de Mansouria relevant de la Province de Benslimane. Ce territoire, précise le cahier de prescriptions spéciales, correspond également à l’aire de l’étude établie portant sur l’inventaire du patrimoine architectural et urbain. À savoir, que cette étude sera menée en 3 lots impliquant 200 éléments patrimoniaux par lot.
Cette initiative prévoit la préservation des éléments patrimoniaux comme notamment : les bâtiments, les ensembles urbains, les sites archéologiques, mais aussi le littoral, et les espaces naturels. Cette étude devrait produire des recommandations architecturales s’appliquant aux quartiers patrimoniaux, à intégrer aux plans d'aménagement ou aux programmes de  sauvegarde et de mise en valeur. S'alignant avec le cahier de charge de l’Unesco, quatre critères seront retenus pour arrêter les édifices et les ensembles urbains objet de la proposition d'inventaire : l’unique, le typique, l’intégration urbaine et la valeur immatérielle. Mais ce sera également l’occasion de mettre la lumière sur richesse patrimoniale nationale et améliorer l’offre culturelle et touristique.
Casablanca un laboratoire architectural sous-estimé
Casablanca est considéré comme un terrain d’expérimentation de mouvements architecturaux internationaux, en plus d’un musée à ciel ouvert de l’architecture de la moitié du XXème siècle. Le principal atout de la ville, capitale économique, est le fait qu’elle est à l’échelle nationale un hub cosmopolite de compétitivité et d’attractivité.
Pourtant le manque de connaissances sur l'éclectisme et la profusion de ces différents styles architecturaux qui cohabitent de façon chaotiquement homogène,fait que l’Art-déco est faussement considéré comme l’unique mouvement notable. En même temps, l’effet du temps et l’urbanisation intensive impactent l’état de la ville qui ne cesse de croître autant urbanistiquement que démographiquement. Aussi, on assiste à une augmentation du risque de déperdition et de dégradation de ce patrimoine marqué par la succession des civilisations et des populations.
Malgré l’engouement consensuel autour des visites culturelles dans le cadre notamment, des Journées du patrimoine, organisées par l'association Casamémoire et la ville de Casablanca, ainsi que le soutien de différents organismes et associations de la société civile allant dans le sens d’une protection du patrimoine architectural et historique, le manque de moyens financiers paraît être un handicap insurmontable et une nécessité vitale pour la rénovation des bâtiments et leur réhabilitation potentielle.
Un flou juridique handicapant
Un obstacle supplémentaire au bon déroulement de la mise en valeur du patrimoine de la ville est l’absence de texte de loi permettant la prise en charge de la question patrimoniale. La seule loi à ce propos est la loi 22-80, vieille de 40 ans et considérée comme obsolète face aux nouveaux défis de cette patrimonialisation. Cette absence de réglementation spécifique complexifie la protection des espaces urbains, et leur sauvegarde. C’était le cas par exemple de l'hôtel Lincoln qui date de 1917, qu’il fallait racheter au propriétaire qui refusait son inscription au patrimoine historique compte tenu de la valeur foncière du terrain. Le bâtiment initialement fermé pour des raisons d’insalubrité en 1992 a survécu à la démolition suite à une forte mobilisation de la société civile. En 2000 il a été le premier bâtiment du XXe siècle inscrit au patrimoine national par le ministère de la Culture. Suite à la procédure d’expropriation établissant de façon définitive que l’édifice privé est d’abords un bien d’intérêt public, l’Agence urbaine de Casablanca en est devenue propriétaire.
Enjeux économiques, négligence et spéculation foncière
L'absence de politique de préservation du patrimoine, laisse le champ libre aux promoteurs et spéculateurs immobiliers de détruire des bâtiments anciens et construire de nouveaux immeubles neufs. Ces nouveaux bâtiments malgré leur rentabilité sont généralement déconnectés du reste de l’environnement urbain, et ne respectent pas l’unité esthétique dans les quartiers du centre-ville. « Il faut respecter l’harmonie urbaine de la ville. Mais il y a surtout une surfocalisation sur les bâtiments étudiés de façon individuelle. Cette stratégie, qui est également celle derrière ce nouvel appel d’offres pour  l’élaboration des dossiers d’inscription au patrimoine national, est vouée à l’échec. », confie une source informée ayant requis l’anonymat. « On constate une volonté de changer les choses à ce niveau de la part des autorités mais il semble que les décisions officielles et les appels d’offres qui en découlent ne sont dictés par aucune étude approfondie sur la question et très peu de consultation des spécialistes du sujet. », ajoute la même source.
Par ailleurs, une classification des bâtiments historiques et le processus mis en place pour les protéger implique qu’ils ne seraient pas impactés par une éventuelle modification de zoning, un des outils de réglementation et de contrôle de l'utilisation du sol. « Quand un bâtiment de valeur universelle exceptionnelle est situé dans une zone qui connaît un phénomène important de gentrification. Les propriétaires et les promoteurs pensent d’abords au retour sur investissement s’ils démolissent, reconstruisent ou tout simplement, s'ils rénovent et le mettent sur le marché. La valeur symbolique historique ou architectural n’est quasiment jamais considérée malgré le potentiel touristique à considérer. », informe une source anciennement membre de l’association du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS).
Tentatives engagées et avortées de patrimonialisation nationale
En juin 2018, dans le cadre des efforts consentis par les différents acteurs concernés par la valorisation et la préservation du riche patrimoine de la ville de Casablanca, l’Agence urbaine de Casablanca a lancé une étude pour l’élaboration d’un plan de sauvegarde et de valorisation du patrimoine architectural, urbain et paysager du cœur historique de la ville de Casablanca à savoir l’arrondissement de Sidi Belyout.
Cette étude devait être la première phase d’une étude globale à lancer sur tout le territoire du Grand Casablanca dans le but de mettre en place le cadre adéquat à la protection et la valorisation du patrimoine de Casablanca, s’inscrivait dans la continuité des efforts entrepris dans le cadre du projet de réhabilitation de l’Ancienne Médina de Casablanca lancé par le Roi Mohammed VI en vue de la sauvegarde et la réhabilitation de l’Ancienne Médina inscrite en 2013 comme patrimoine culturel national.
Ce projet s’inscrivait dans la continuité des efforts entrepris dans le cadre du projet de réhabilitation de l’Ancienne Médina de Casablanca lancé par le Roi Mohammed VI en vue de la sauvegarde et la réhabilitation de l’Ancienne Médina inscrite en 2013 comme patrimoine culturel national. Le récent appel d’offre du 21 décembre 2021 évoqué plus haut, serait une deuxième pierre à l’édifice de ce plus large projet pour l’inscription du Grand Casablanca au patrimoine national, première étape avant de considérer l’élaboration d’un dossier pour l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le retrait controversé du dossier pour l’Unesco
En parallèle à ce propos, on note que le 27 novembre 2013, après soumission de la demande par la délégation permanente du Royaume du Maroc à l’Unesco le centre du patrimoine mondial de l’Unesco avait inscrit la ville de Casablanca sur la liste indicative du patrimoine mondial. Pourtant en 2016, le dossier de l’inscription de Casablanca dans le patrimoine mondial de l’Unesco qui avait été construit trois ans durant, avant d'être transmis au ministère de la culture pour le compléter et d’être envoyé au siège de l’Unesco a été étrangement retiré à la dernière minute.
On parle d’un dossier qui aurait été monté par le conseil de la ville de Casablanca et la Région du Grand Casablanca, en étroite collaboration avec Casa mémoire et Casa patrimoine. Pour les uns, le dossier auraient été jugé insuffisant, du fait des « mesures de sauvegarde » ont été jugées inconsistantes par l’Unesco. Pour d’autres, les justifications semblent douteuses et la réalité serait tout autre. « Il y a d’autres raisons qui pourraient justifier ce retrait. Il y avait des rumeurs autour d’enjeux économiques. De futurs plans de modifications urbaines qui auraient pu être entravés par la patrimonialisation à l’Unesco semblaient être prioritaires. », interpelle une source anonyme proche du dossier.
Entre-temps, des immeubles délabrés tombent en ruines dans l’ancienne médina de Casablanca . Et quelques-uns de ses plus emblématiques édices sont démolis parfois par les autorités locales.Même si ces destructions continuent à susciter une levée de boucliers de la part des Casablancais, l’état d’avancement de l’étude lancée en 2018 par l’Agence urbaine du Grand CasablancaArrondissement Sidi Belyout, pour l’élaboration d’un plan de sauvegarde et de valorisation du patrimoine de la ville, semble stagner. On pourrait même se demander s’il ne serait pas plus urgent de changer les lois autour de cette question avant de s’engager dans un travail d’inventaire probablement vain.
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rympresse · 3 years
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ART │« Horizon oblique » : la compulsive nécessité du contact humain racontée par Mahi Binebine
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Du 26 décembre au 30 mars, le Comptoir des Mines accueille avec pompe la dernière exposition de Mahi Binebine. L’un des enfants prodiges de la ville ocre signe un panorama étrangement fascinant intitulé « Horizon Oblique ». Il partage d’ailleurs, les murs de la galerie marrakchi avec l’exposition, « Au nom des miens » de Hassan Bourkia maintenue jusqu’au 21 février prochain.
Artiste multidisciplinaire, auteur à succès et philanthrope confirmé, Mahi Binebine nous entraîne cette fois dans un univers inquiétant où les corps se mêlent, s’entremêlent jusqu’à la fusion. Dans les peintures comme dans les sculptures dévoilées, le corps humain, les bustes et les visages deviennent un motif repris jusqu’à l’obsession. Toutes les figures sont identiques et perturbent par leur anonymat, même si parfois une paire de seins sur un corps blafard se distingue du lot. Des soldats de bronze et des masses couleur plâtre semblent vouloir prendre vie comme l'armée de terre cuite de l’empereur Qin. Ici, l'angoissante évocation des visages qui disparaissent derrière les masques « covidiens » est légitime. 
Mais les idoles anthropomorphes de Binebine contrairement à une œuvre comme « Self » de Marc Quinn, ne symbolisent pas l’égo. Bien au contraire, les anthropoïdes d’Horizon Oblique, sont tout le monde et personne à la fois. Ils sont la métaphore de la souffrance humaine mais aussi celle de l'acharnement à trouver le bonheur. Cet acharnement est-il vain ? Sont-ils inconsciemment les héritiers de Sisyphe ? Comme les corps décharnés du radeau de la Méduse, ils se sentent seuls dans la foule. Les narrations se croisent de façon tragiquement absurde. Mais sans surprise. Car on savait, l’isolement, la misère et le désespoir des thèmes récurrents dans les œuvres de Mahi Binebine. 
Cette fois les corps ne sont pas marqués dans leurs chair. Mais les différentes mises-en-scène de contrainte et d’enfermement spatial maintiennent la physicalité comme leitmotiv. On pense naturellement à la performance « Imponderabilia » de Marina Abramovic, où les corps font obstacles. D’ailleurs, plus que jamais notre réalité, ponctuée de confinements et de restrictions, diminue le champ des possibles. Les corps humains deviennent des transmetteurs de virus, des vaisseaux de la mort. Et notre besoin biologique de contact humain se voit puni de façon quasi pavlovienne. Les androïdes de Binebine englués dans leurs toiles de fils rouges, ou s’extirpant tant bien que mal de cadres étouffants, deviennent inévitablement des alliés. 
Malgré le ton globalement sombre, la palette obscure sauf rares exceptions et les peintures de faces qui se fondent jusqu’à l’amalgame poisseux, l’artiste appelle à l’empathie généralisée, à l’entraide universelle. « Mahi Binebine aborde avant tout les questions du destin collectif, de la solidarité et de la coexistence », rappelle Hicham Daoudi, fondateur du Comptoir des mines. Car le travail plastique de Mahi Binebine a largement évolué depuis le début de sa carrière. On croirait presque qu’il gagne en lumière, en espoir. Une impression seulement ? En tous cas, une sculpture en particulier semble étayer cette thèse. Deux corps de bronze sont adossés l’un à l’autre et lisent un livre. Leur position ainsi que la force de tenségrité à laquelle ils sont sujets, évoquent l’interdépendance et la réciprocité comme clés d’équilibre et de paix. L’artiste nous offre une porte de sortie. Il y a de la lumière au bout du tunnel.
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rympresse · 3 years
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ARCHITECTURE │Canopée de la Place Moulay El Hassan, une verrue urbaine au coeur de Rabat
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Depuis plusieurs mois, les critiques acerbes n’ont cessé de pleuvoir sur ce projet de canopée à Rabat. Il a déjà coûté 38 MDH et une deuxième tranche est prévue. Alors que les élus de la ville semblent découvrir le chantier, les dernières intempéries ont mis à nu ses malfaçons. Le point sur cet ouvrage aussi massif que mal-aimé
Dès fin juin 2020, le site historique de la place Moulay Hassan (ex-place Pietri), non loin de la cathédrale de Rabat et du commissariat central, à vu arriver les premières structures du chantier d’une canopée promise par la société de développement local, « Rabat région aménagement ». La première tranche de ce fameux projet réalisé dans le cadre du programme « Rabat, ville des lumières », aura coûté 38 millions de dirhams au contribuable marocain. Cette œuvre architecturale qualifié de « génocide esthétique », a été pensée par l’architecte Karim Chakor, également derrière le musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain ainsi que le Hyatt Place Taghazout Bay.
Depuis les récentes pluies de cette année, des dégâts importants ont été constatés sur la structure censée supporter l'échafaudage. Ces poutres métalliques jaunes initialement mal incorporées à leur environnement, gênants la vue des clients des cafés de la place, ont été rapidement entourés de flaques d’eaux stagnantes. Aussitôt, cela a fait renaître à l'échelle nationale, le débat autour de l’intérêt de ce chantier aux qualités esthétiques contestables, de son aspect massif loin de faire l’unanimité et surtout de son coût de plusieurs dizaines de millions de dirhams qui continuent à s’ajouter au grès des appels d’offres. Depuis, les flaques d’eau ont séchées et la base des poutres qui soutiennent l’échafaudage métallique a été colmatée pour empêcher une future infiltration. Autrement, le chantier n’a pas plus avancé que ça et semble arrêté dans le temps.
Les spécificités de la structure en « gridshell»
Pour la réalisation de cette canopée fortement controversée, il a été choisi d’adopter une structure métallique qualifiée dans le jargon architectural de structure légère de type « gridshell ». Contrairement à une structure lourde en béton par exemple, la structure légère a des spécificités particulières. D’abords disposant d’assemblages réguliers, les opérations de montage et de démontage sont plus faciles. La modularité de la structure est un autre point important. En effet, la préfabrication largement employée dans les structures légères facilite le déploiement en modules, qui peuvent prendre place sur le projet successivement dans le temps. Bien qu’une large partie du levage et de la mise en place des structures légères (de type gridshell ou nexorade), demande une interruption de trafic, et peuvent être montées en grande partie depuis les abords de l’infrastructure, le bilan carbone de ces structures souvent en matériaux recyclables, est plus favorable que celui de structures lourdes en béton par exemple.
À priori, ce choix semble être judicieux à bien des égards. Mais compte tenu de son intégration au site, et de l’histoire mythique de la place anciennement Pietri, ayant été un marché aux fleurs, il semble y avoir un décalage en termes d’échelle et de nécessité programmatique. Ce monstre métallique ne semble pas à sa place entre les petits cafés appréciés pour leur paisibilité. Au lieu de s’adapter aux besoins réels des rbatis, la canopée est en fait un «projet-statement» ayant pour but principal de projeter une image de faste sur la ville de Rabat.  Pour le reste, le projet ressemble fortement au Metropol Parasol ou Las Setas (ndlr : Les champignons) de Séville. Mais dans ce cas de figure il s’agit d’une structure de bois avec passerelle-belvédère, dont le programme comporte un restaurant ainsi qu’un antiquarium abritant plusieurs vestiges archéologiques datant de l'époque romaine, au sous-sol, signée Jürgen Mayer.
Une chronologie improbable
Suite à un premier appel d'offres lancé fin 2019 pour la création de la première tranche de la canopée, l’estimation des coûts des travaux  a été établie à plus de 51 millions de dirhams par le maître d’ouvrage. Finalement, c’est la société Menasteel Industry qui a décroché le marché public de 38 millions de dirhams.
Pour la tranche d’achèvement, deux appels d’offres se sont révélés infructueux, d’abords en juin 2020 puis en juillet 2020. Dans le premier appel d’offre estimé à plus de 7MDH, la Société Orionis a été évincée à l’issu de l’examen du dossier technique et administratif. Ensuite c’est la Société Jet Contractors qui a été écartée. Comme Menasteel Industry, Jet Contractors dépend du holding de Mohamed Adil Rtabi, AR Corp. Aussi, cette disqualification semble être justifiée par le budget demandé par Jet Contractors.En 2018, Jet Contractors s’est également vu confier, le toît du grand théâtre de Rabat, ainsi que le terminal 3 de l'aéroport Rabat-Salé en 2019, entre autres. À noter, que la filiale Jet Contractors International et domiciliée à Tanger Free Zone a été créée avec trois ex-Castel & Fromaget du groupe de BTP français Fayat.
Le deuxième appel d’offres relatif à la deuxième partie du projet de la canopée, a vu concourir en vain, les sociétés Satimed, Beg Ingenierie, Sobltrav et Raziki. L’estimation des coûts des travaux établie par le maître d’ouvrage est arrêtée à près de 9MDH. En effet, à l’exception de Sobltrav, les budgets demandés par les trois autres concurrents dépassaient tous le montant initialement estimé.
Enfin, dans un dernier appel d’offres établi en octobre 2020, le maître d’ouvrage a estimé les coûts du projet à un peu plus de 11MDH. La société Beg Ingenierie, a alors été retenue parmi trois concurrents pour avoir présenté l’offre la moins disante (10MDH). Pourtant, suite à cette désignation, un avis modificatif a été publié demandant aux concurrents dudit appel d’offres, de présenter échantillons, ainsi que documentation technique afférente.
Un projet inconnu des élus de la ville
Ce projet pourtant coûteux et d’envergure, n’aurait été «discuté dans aucune session du Conseil de la ville», selon l’élu Omar El Hyani. Pire encore Mohamed Seddiki, le maire maire PJDiste de la ville affirme « n’avoir aucune information sur le projet et n’est concerné ni de près ni de loin par cette problématique ». Suite au rejet quasi unanime du projet par le Conseil de Rabat, une demande d’enquête a été faite par des conseillers de gauche.
Alors que la deuxième tranche, pour l’achèvement du projet, et d’une valeur de 12 MDH, avait été lancée, le marché semble être étrangement arrêté. Aussi, nous n’avons aucune information supplémentaire sur une éventuelle enquête du Conseil de la ville. Par ailleurs, le Conseil de la région Rabat-Salé-Kénitra n’a pas voulu s’exprimer au sujet de cette controverse.
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rympresse · 3 years
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ART │« Au nom des miens » : ode à la violente beauté de la vie, une exposition de Hassan Bourkia
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Après avoir été maintes fois reportée, la dernière exposition du plasticien Hassan Bourkia est enfin dévoilée au public. Présentée pendant près de trois mois (12 décembre 2020 au 27 Février 2021) au Comptoir des Mines de Marrakech, ce rendez-vous incontournable est l’aboutissement de plusieurs années de rencontres et de recherche. Immersion dans cette œuvre géante, qui se donne pour mission de nous enseigner à « transformer la fureur en poésie »
Le 12 décembre prochain, le Comptoir des Mines rouvre ses portes pour accueillir l’expo-évènement de l’artiste Hassan Bourkia sous le titre « Au nom des miens ». Cette exposition qui valse brillamment entre l’autoportrait et l’hommage, représente la stratification de toutes les expériences humaines qui ont forgé l’artiste. Mais c’est surtout une forme de consécration, du fait de la durée considérable entre la genèse du projet et l’exposition finale. À savoir, que l’idée de cette exposition a commencé à germer en 2018. Naturellement, ce projet à la limite de la rétrospective a eu le temps de mûrir, pour n’être dévoilé qu’au moment adéquat. Les temps actuels si incertains, si pauvres en espoir n'auraient pu être si peu fortuits.
Hassan Bourkia est né le 19 Décembre 1956 à ElKsiba, non loin de Beni Mellal. Il est à la fois écrivain, traducteur et artiste peintre. Celui qui a récemment participé à la Biennale d’art contemporain de Buenos Aires (Bienalsur), explore depuis un certain temps « les champs de la mémoire pour parler des drames de l’immigration et des souffrances provoquées par les traumas des conflits de par le monde. », selon le communiqué de la galerie marrakchi. Dans « Au nom des miens », les mots et les objets collectés sont le fil d’Arianne. L’artiste narre son expérience « d’un apocalypse intime » en se confrontant à « des blessures collectives ». S’opère alors par la production artistique, la cautérisation de ces plaies oubliées.
Dans les œuvres présentées transparaît une obsession de l’accumulation. On imagine facilement l’artiste syllogomane dans son atelier jouer aux archivistes. Il récolte une vie durant des objets, des fragments qui pour lui ont une puissante valeur sentimentale. Mais comme un vieux bibliothécaire trop attaché à sa collection, il finit par s’admettre qu’il lui faut inévitablement partager son trésor avec le monde, pour recouvrir un sens à sa vie. En faisant don au monde de l’œuvre d’une vie, se fait le dépassement du syndrome de Diogène. Traiter le passé avec toutes ses implications paraît être un passage obligé.  
Alors que certaines toiles font écho à l’œuvre de l’américain Cy Twonbly, d’autres sont les héritières évidentes du ready-made de Duchamp. Sur toutes les œuvres néanmoins, le fantôme du temps a laissé ses traces. L’expression de l’altérité du temps par la rouille et ses tons crépusculaires fixent un cadre temporel précis. Formes calcinées couvertes de formules calligraphiées et d’épaisse peinture, nous rappellent l’art japonais du Kintsugi. La beauté est dans la brisure, dans ce qui a l’apparence du défaut. Accentuer ce qui est cassé, le mettre en évidence c’est le respecter, le chérir. Se confronter à son passé malgré ce qu’il a de douloureux, c’est l’accepter. C’est se pardonner.  Mais « Pour pardonner véritablement il faut se souvenir toujours », ce sont les mots d’Eugène Marbeau. Il y’a dans cette exposition une dimension thérapeutique non négligeable.  
Force est de constater qu’il y a un lien évident entre « Au nom des miens » de Hassan Bourkia et la multitude d’études en épigénétique, qui révèlent le poids du trauma héréditaire. Ce qu’ont vécu ceux qui nous ont précédé, nous forge. Nous le portons en nous, dans nos gènes. Le plasticien nous apprend que prendre conscience de cette réalité c’est se réconcilier avec soi-même, se rapprocher d’une forme de cohérence intérieur. L’artiste réussit le tour de force, de nous faire voyager dans son passé, sans nous perdre. Nous sommes presque ses témoins. Il sourit à ses souvenirs joyeux et pardonne les coups bas du destin dans une sagesse rare. Mais surtout il s’efforce à se souvenir, toujours.  
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rympresse · 3 years
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CINEMA │ La réappropriation de la marocanité par un couple d’Israéliens racontée par Kamal Hachkar
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Une nouvelle fois l'œuvre de Kamal Hachkar fait parler d’elle. Son dernier opus sur l'identité, « Dans tes yeux je vois mon pays » suit un couple de jeunes artistes israéliens qui vont à la découverte du Maroc, pays de leurs origines, en quête de leurs racines et de leur héritage musical judéo-marocain. Le film aux allures de road movie retrace le déchirement de l’exil et défie les dissensions
Tourné à Tinghir, Tisghi, Casablanca, Tanger, Essaouira et Jérusalem, «Dans tes yeux je vois mon pays» a été projeté pour la première fois au Festival International du film de Marrakech en 2019, puis au Festival de Tanger où il a remporté le prix national. Le 27 décembre dernier, il passait pour la première fois à la télévision marocaine sur la chaîne 2M, dans la case documentaire « Des Histoires et des Hommes ».
Une rencontre, genèse du projet
Neta Elkayam et Amit Haï Cohen vivent à Jérusalem et sont tous deux issus de la troisième génération de marocains en Israël. «Lors de la rencontre de ce couple d’artiste lors d’un séjour, je me rends compte que le père de Neta est de Tinghir comme mon grand père, que Amit est amazigh lui aussi. Mais surtout ils chantaient en darija. J’ai tout de suite été fasciné par ces deux pôles politiques, qui défient toutes les appartenances et faisaient écho à cette pluralité qui m’habite. », raconte Kamal Hachkar.
Le film raconte comment ces deux personnages « construits comme des corps politiques en puissance », réinvestissent leur identité à travers la langue et la musique. Ils sont pour le réalisateur une sorte de miroir qui raconte une nouvelle facette de l'expérience de l’immigration et de l’arrachement au pays natal. Lui-même a grandi en France mais garde un fort attachement au Maroc, à la kasbah en terre cuite de son père, décor de son enfance chaque été et source majeure de sa créativité. 
Des films qui normalisent avec l’anormalité ?
Le député Ahmed Boukhobza du Parti Justice et Développement (PJD) avait accusé Kamal Hachkar suite à son documentaire « Tinghir-Jérusalem», de faire des films idéologiques, de normaliser les relations maroco-israéliennes, voire de promouvoir le sionisme. La presse arabophone, comme dans un article de Hespress l’avait traité de traître à la nation voire d’agent à la solde du Mossad. Le 10 septembre 2020,  suite à la normalisation entre Israël et les Émirats Arabes, les associations BDS  France et BDS Maroc publient un communiqué commun, dans lequel ils dénoncent l'organisation du festival Doc Aviv auquel Kamal Hachkar est invité. Selon eux, ce festival serait chargé de « servir la normalisation de l’anormalité », et le film « Tinghir-Jerusalem, les échos du Mellah », traiterait d’une « coexistence béate et dénuée de tout contexte ». Aujourd’hui le cap de la normalisation a été franchi diplomatiquement par le Maroc et Israël. « Ce qui se passe actuellement est complètement historique.», confirme le cinéaste qui préfère le terme «retrouvailles» à «normalisation». Pour lui, à propos du conflit israélo-palestinien, «la réalité des choses est plus complexe qu’il n’y paraît et la politique des boycott a montré son inutilité en 50 ans.»
De nouveau, Kamal Hachkar tente de créer un lien autour de la blessure de l’exil, illustrée par les profils de Neta, d’Amit, de Fanny Mergui (réinstallée au Maroc et militante pour la préservation de cette mémoire de la coexistence), ainsi que le sien. Selon lui, cette normalisation pourrait s'agir d'un « déclic psychologique pour beaucoup de juifs marocains qui pourraient revenir au pays, pour investir, habiter ou collaborer d’une quelconque façon ». Alors que le premier film traitait du passé, ce deuxième est un focus sur la jeune génération. Il y a une volonté de défier la fatalité, de montrer qu’un passage de flambeau inter-générationnel est possible. « Si j’essaie de normaliser, c’est peut-être avec les 800 000 des nôtres, les gens de chez moi, les gens de Tinghir », poursuit Kamal Hachkar.
Une démarche idéologisante et naïve ?
Évidemment, on peut reprocher à la démarche d’Hachkar, si non une forme d'idéologisation, une certaine naïveté universaliste. On peut également avancer qu’il faut sortir de l’aporie universalisme/particularisme, en allant plus loin que le rappel de l’existence d’une commune humanité et l’appel au respect des différences culturelles - aussi louable soit-il. À ces critiques, Kamal Hachkar répond qu’il est un homme du peuple. « Je viens du Maroc profond. Et mon objectif c’est de tenter de rapprocher les gens. » Il se dit depuis longtemps militant contre «l’occupation, contre les murs, l’antisémitisme et toute forme de racisme» et ne supporte pas qu'on instrumentalise la cause palestinienne à des fins politiques.
Son œuvre, il le sait, est éminemment politique. « Mon film sur l’amour (ndlr : «Tassanou Tayrinou ») est fondé sur l’idée de défendre l’égalité homme-femme. Alors que ces deux films sur l’identité judéo-marocaine traitent de la diversité, de la pluralité, et de l’acceptation de la différence.» Il est question ici de considérer le cinéma, la musique et l’art plus largement , comme un rempart indispensable contre les identités meurtrières. Et par l’expression des histoires individuelles, de réparer quelque chose des blessures béantes de la grande histoire. Le premier projet «Tinghir-Jerusalem», mettait devant la caméra des gens du peuple. La beauté du message résidait dans le fait que ces gens qui « n’ont pas fait bac + 8 »,  parlent de l'exil, des maisons vides avec beaucoup de poésie et de métaphores. « C’est une ode à l'altérité. ». 
Le projet d’un festival à Tinghir et un opéra en écriture
Dans tous les films de Kamal Achkar, la musique a une place d’honneur. Dans « Tassanou Tayrinou », elle permettait de dire l’amour, cette fois elle crée un pont entre les continents et semble effacer les différences le temps d’une chanson. Kamal Hachkar, qui a depuis toujours un rapport particulier à la musique, est d’ailleurs actuellement, en pleine écriture d’un opéra. « Ce sera une tragédie en langue amazigh autour de la déesse de la pluie. J’aime ce genre de défis. Ces mondes qui se croisent pour la première fois. », confie t-il.  On apprend également qu’un projet pour un festival de musique et de cinéma est en cours de réalisation. Le festival de cultures plurielles de Tinghir, soutenu par Hassan Zitouni gouverneur de la province sud-est, devrait bientôt voir le jour. L'événement mettra en avant les talents locaux et contribuera à renforcer le dynamisme et l’économie locale.
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rympresse · 3 years
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ART │ Loft Art Gallery et Galerie 127 chez Christie’s Paris pour 1-54, la foire d’art contemporain africain
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Christie’s et 1-54 Art Fair invitent les férus d’art contemporain africain, à Paris du 20 au 24 janvier 2021, pour une édition spéciale conforme aux restrictions Covid-19. Ce sera l’occasion de présenter, 19 exposants dont la Loft Art Gallery de Casablanca et la galerie 127 de Marrakech, dans les lieux mythiques de la maison de ventes aux enchères, mais, également en ligne. Parmi les artistes marocains exposés on croise M'hammed Kilito, Mo Balaa mais également Fatima Mazmouz et Mous Lamrabat
Cette année Christie's s’associe au salon d'art 1-54, dédié à l'art contemporain africain et à sa diaspora pour sa première édition française, qui se déroule à Paris, du 20 au 24 janvier 2021. La salle de vente parisienne accueillera 19 exposants internationaux parmi eux : la galerie casablancaise Loft Art et la galerie 127 de Marrakech entre autres galeries de renom. Cette collaboration arrive suite à l’édition londonienne 2020 de la « 1-54 Contemporary African Art Fair », pour laquelle Christie's a exposé des œuvres dans ses galeries de King Street mais aussi en ligne.
Pour cette édition, Loft Art Gallery présentera au Booth 18, des œuvres de Joana Choumali, la photographe ivoirienne Joana Choumali, connue pour ses séries de photographies brodées, mais aussi deux photographes marocains aux univers très différents. Le premier M'hammed Kilito, photographe documentaire, parvient à sublimer le kaléidoscope qu'est l’identité marocaine. L’autre, Mous Lamrabat, met en scène des corps vêtus de façon traditionnelle voire des visages voilés pour produire des compositions décalées couleur pastel.
Du côté de la galerie 127 située à Marrakech, on retrouve le chaos arc-en-ciel du plasticien Mo Balaa, Carolle Bénitah et ses photos de familles altérées comme des souvenirs aussi flous que marquants, l’oeuvre de la photographe Sara Imloul et du sculpteur Nicolas Lefebvre à la fois Becher et Brancusi, les saisissantes photographies crépusculaires de Fatima Mazmouz et enfin les clichés de Mouna Saboni, une étude sur le rapport viscéral entre territoire et mémoire intime.
La plateforme en ligne de Christie’s permettra aux visiteurs du monde entier de participer virtuellement à la foire. En parallèle, un programme de conférences, projections, performances, ateliers et lectures organisé par LE 18, un espace artistique multidisciplinaire marrakchi – sera présenté pendant la Art Fair, en ligne de janvier à février. LE 18 à travers des programmes de résidences internationales et des collaborations marocaines, a créé un lien entre la scène culturelle au Maroc et dans le monde, tout en restant particulièrement engagée envers les communautés locales.
Une prochaine édition à Marrakech de la 1-54 Contemporary African Art Fair était prévue. Mais suite au contexte pandémique et aux difficultés d’organiser un événement de cette envergure dans le respect des mesures sanitaires, le rendez-vous a dû être repoussé. Sur le site officiel de la foire, Touria El Glaoui la fondatrice franco-marocaine promet que « 1-54 Marrakech sera de retour dès que les conditions sanitaires le permettront».
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