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patph-blog · 5 months
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Réseaux sociaux : bienvenue au festival de l’anxiété
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Il vous est sans doute déjà arrivé, en fréquentant vos réseaux sociaux, d’avoir un coup de blues en voyant une ancienne collègue d’université étaler sa réussite personnelle et sociale. Vous refermez l’application en vous demandant si vous réussissez votre vie, vous aussi. Vous avez probablement déjà écrit des commentaires dans lesquels vous défendiez vos opinions avec conviction. Vous vous êtes alors mis à surveiller ce commentaire, conforté par les réactions et les commentaires des autres utilisateurs qui vous sont favorables. Mais vous avez aussi dû répliquer à des attaques ou, plus rarement, argumenter intelligemment. Disons-le simplement : vous n’êtes pas seul à vivre ces émotions en fréquentant les Facebook et autres Instagram de ce monde. Ce qui peut vous sembler anodin, comme ce simple coup de blues, est peut-être bien plus grave. Et si c’était plutôt de l’anxiété ?
Les adolescents à risques…
De récentes études démontrent de plus en plus clairement les impacts d’une utilisation problématique des médias sociaux (UPMS) sur la santé mentale des adolescents. Comme le rapporte le gouvernement du Québec, il est difficile d’établir un lien causal direct entre la santé mentale et les réseaux sociaux. Toutefois, la corrélation entre la santé mentale et une utilisation abusive des appareils électroniques est bien documentée. Dans une enquête menée en 2018 pour le compte du gouvernement du Canada, il fut démontré que 40 % des adolescents font une UPMS, avec un risque allant de modéré à avéré pour cette même UPMS. Ils « sont plus susceptibles de faire état d’un niveau élevé de symptômes psychologiques, d’un niveau élevé de problèmes émotionnels, et ils sont moins enclins à se dire très satisfaits de leur vie, par rapport aux adolescents qui affichent un risque faible d’UPMS ». Concrètement, on parle de symptômes de dépression, d’isolement, de faible estime de soi et d’une diminution du sommeil, ce qui peut se solder par une perte de concentration et de motivation et ainsi affecter la réussite scolaire. Une UPMS accentue également le besoin de se comparer et la recherche d’une approbation par les pairs, nourrissant ainsi le sentiment d’insatisfaction par rapport à soi-même.
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Une autre étude menée par le CHU Sainte-Justine abonde dans le même sens tout en affirmant également que les « médias sociaux et la télévision sont des médias qui exposent fréquemment les adolescents à des images d’autres jeunes mieux nantis, comme ceux ayant un corps "parfait", un style de vie plus palpitant ou plus d’argent. (…) Qui plus est, comme le montre la théorie des "spirales de renforcement", les gens recherchent et choisissent des informations conformes à leur état d’esprit du moment. Les caractéristiques algorithmiques de la consommation télévisuelle  et en particulier celles des médias sociaux créent et entretiennent une boucle de rétroaction qui suggère aux utilisateurs des contenus apparentés à ceux sur lesquels ils ont déjà effectué des recherches et en fonction de leurs sélections. Par conséquent, plus l’état dépressif influence les choix de visionnement d’un individu, plus on lui suggère et lui fournit des contenus similaires et plus il est exposé à ces contenus, ce qui aura pour effet d’entretenir et d’aggraver la dépression. »
… mais les adultes aussi
Si une UPMS peut être extrêmement dommageable pour les adolescents, les adultes ne sont pas épargnés pour autant comme l’expliquent Catalina Briceno, professeure à l’École des médias de l’UQAM, et le Dr Charles-Antoine Barbeau-Meunier, président et cofondateur de Bien-Être numérique, dans cette vidéo produite par Savoir média. Mme Briceno y évoque notamment elle aussi les « spirales de renforcement » tandis que M. Barbeau-Meunier explique que chez les gens qui se déconnectent pour un mois, on remarque un mieux-être qui se traduit par une baisse de la solitude et de l’anxiété et parallèlement, une hausse du bonheur et de la satisfaction. Il note également qu’au bout d’un mois, les gens retournent sur les réseaux sociaux afin de renouer avec les bienfaits qu’ils procurent au niveau social, professionnel et de l’avancement de leurs divers projets.
Mais comment composer avec les réseaux sociaux après une telle pause ? L’Association canadienne pour la santé mentale propose quelques pistes de solution :
Désabonnez-vous des personnes et des comptes qui provoquent des sentiments négatifs.
Limitez votre temps passé sur les réseaux sociaux.
Participer activement (et positivement) aux discussions afin de créer de vrais liens.
Joignez-vous à des communautés/groupes en fonction de vos sujets de prédilection.
Ne mélangez pas le monde virtuel et le monde réel.
Et surtout, n’hésitez pas à multiplier les déconnexions. Vous pourrez toujours revenir sur les réseaux sociaux pour chercher un nouvel emploi ou parler d’un projet qui vous tient à cœur.
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Bibliographie
Téléphones intelligents et médias sociaux : les impacts sur la santé mentale des jeunes : gouvernement du Québec, 21 février 2020. Consulté en ligne le 2 décembre 2023.
La santé mentale et l’utilisation problématique des médias sociaux chez les adolescents canadiens : gouvernement du Canada, 4 janvier 2022. Consulté en ligne le 2 décembre 2023.
La dépression chez les adolescents liée à l'utilisation des médias sociaux et de la télévision : Université de Montréal, 15 juillet 2019. Consulté en ligne le 2 décembre 2023.
Médias sociaux et santé mentale :  Savoir média, date de mise en ligne inconnue. Consulté en ligne le 2 décembre 2023.
5 moyens de concilier médias sociaux et santé mentale : Association canadienne pour la santé mentale, 18 juillet 2019. Consulté en ligne le 2 décembre 2023.
Sources des images
Téléphone cellulaire : Unsplash
Adolescente : Pexels
Icône « j’aime » : Wikipedia Commons
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