Tumgik
nuit-sans-lune · 2 years
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Bribes de journal recollées (février-avril) 
Je me sens épuisée. Cette journée m’a épuisée. J’ai aspiré toute l’émotion des autres. Je suis épuisée de réaliser que je ne comprends plus les mots que l’on me dit, que je ne fais plus les liens entre les choses.
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Besoin de me créer des univers sans quoi je ne tiens pas.
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Je n’arrive pas à me défaire de toi. Quand j’écris, je n’arrive pas à ne pas penser à toi. Tu satures tous mes espaces personnels. J’ai des espaces intérieurs où tu n’es pas mais je n’ai pas d’espace extérieur d’où je t’exclus. Je te veux partout en moi : c’est l’erreur. Je dois apprendre à te laisser de l’espace. Je dois apprendre à me laisser de l’espace. Je dois apprendre à exister en dehors des autres.
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Il a raison, il faudrait cesser de s’introspecter.
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Ce matin réveillée par un oiseau qui chantait entre 5 et 6h. 
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Une araignée court sur ma cuisse. Le ciel pleure dans mon cou. Mes cheveux se collent à mes joues. Je frissonne. J’attendrai l’aube et le baiser de la rosée sur mes lèvres.
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Je sais que s’il venait me regarder de plus près, un peu plus près de ma peau, j’aurais le sentiment qu’il est en train de me déshabiller.
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Me brûler est la douleur que je préfère.
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Je peux lâchement un jour décider que plus rien n’a de sens et qu’alors il vaut mieux partir découvrir le monde au lieu de se consumer à petit feu et consommer à grand brasier. Mais où trouver un sens, quel sens se donner, quelle direction prendre, où aller, que devenir, que faire, que penser. Épouser la solitude c’est se condamner à la pensée perpétuelle et à la folie. C’est encore plus facile de rentrer dans le système, annihiler la réflexion, ne pas faire de vagues, se fondre dans la masse, se glisser dans le train-train quotidien, ne plus penser, être tranquille, obéir.
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Fin de l’hibernation. De novembre à mars, je meurs à petit feu : mais la vie revient sous ma peau. Le sang fait à nouveau des bulles.
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Quelque chose que je mangerais, qui serait doux et vivant, qui une fois dans mon estomac me remplirait toute entière, m’étreindrait de l’intérieur, très fort, me rassurerait – me rendrait complète, à moi-même et au monde.
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Peut-être écrire dans les périodes d’entre deux mondes, quand la conscience n’est pas tout à fait réveillée, quand je baigne encore dans mes songes, dans la calme brume de mon inconscient. Une histoire qui me hante : l’oiseau rouge et la mère morte. 
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Il faudrait revivre infiniment ce moment hésitant juste avant de tomber amoureuse – ce moment hors-monde où la rosée imbibe la terre avant que le soleil ne vienne la réchauffer. 
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Aujourd’hui pour la première fois depuis longtemps réussi à rester concentrée pendant deux heures sans que mon esprit ne dérive vers ses fantasmes ou sans avoir envie de pleurer ou de disparaître ou
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- Là ! - … ? - Votre geste ! - Mon geste ? - Je viens de tomber amoureux de vous. - Oh ! vous me jouez encore la comédie !
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Parfois le besoin absolument impérieux et soudain de sentir quelqu’un en moi, c’est une envie qui émerge de nulle part, urgente et que je n’explique pas, de me sentir habitée, remplie par quelqu’un, d’avoir mal, puisque le sexe a toujours et avant tout été une douleur.
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Rentrer dans le moule pour mieux le briser ?  
(le cheval de Troie d’Ulysse)
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« dépressivée », vague mélange entre déprimée et pression et lessivée.
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Je crois que la meilleure manière de gagner le respect des autres c’est d’être la meilleure partout.
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nuit-sans-lune · 2 years
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“et petite, je dessinais en laissant du blanc entre le bleu du ciel et le vert de l'herbe. et maman me disait "mais enfin ma puce, le ciel et le sol doivent se toucher, regarde par la fenêtre tu verras” et je rigolais tellement à cette idée qu'elle me laissait continuer mon dessin en souriant. une fille, un ballon dans la main et une fleur, dessinés dans le néant.“
car non maman, le ciel et la terre ne se touchent pas. nous vivons dans le vide, le rien. le néant. mais c'est pas grave maman. regarde, j'ai une fleur et un ballon.
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nuit-sans-lune · 2 years
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tout a glissé entre les doigts de mes mains abimées.
le menton sur les genoux j'ai regardé se produire l'inévitable, et aucune envie de l'empêcher n'est apparue.
rien n'était grave, tout était bien dommage.
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nuit-sans-lune · 2 years
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“Mais cet amour, amour, est un amour sans fin, et de même qu’il n’a pas connu de naissance il ignore la mort, il est comme un long fleuve, il change seulement de lèvres et de terre.”
— Pablo Neruda, “92” − La Centaine d’amour (Cien sonetos de amor)
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nuit-sans-lune · 2 years
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Je ne sais comment vous dire que je lui suffisais presque… comment expliquer cette sensation quand il passe du chaud au froid, qu’un jour il vous prend dans ses bras pour dormir et que le lendemain le lit est vide, qu’il vous ramène des centaines de fleurs sur un coup de tête et que la semaine d’après il ne répond à aucun de vos appels… je ne sais comment vous exprimer la douleur de n’être qu’à moitié aimée, de n’être jamais assez
@textcolorful
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nuit-sans-lune · 2 years
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après avoir déprimé toute la matinée, j’étais enfin prête à plus de légèreté. il ne manquait que la vaisselle, une bougie, un café et harry potter. finalement j’ai cassé ma petite cafetière orange trop mignonne, elle a explosé par terre et j’ai très envie de pleurer. 
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nuit-sans-lune · 2 years
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Je veux te croiser par hasard dans la rue et que tu te souviennes qu'on s'aime
J'aurais aimé choisir le chemin qui nous rendrait le plus heureux
maintenant je veux que ton ombre s'éloigne de la mienne
quand j'y repense je me dis qu'il aurait été bien plus simple d'éviter ta route , ne jamais te rencontrer, ne jamais voir ton sourire éclatant comme le soleil.
je me suis épuisée, je me suis saoulée aussi
j'ai fréquenté des garçons qui n'avaient rien de toi
je me suis dis c'est fini, je ne te verrai plus
j'ai supprimé ton numéro puis j'ai voulu t'appeler
je me réveille en pleurant quand je rêve que tu reviens
quand je rêve que tu ne reviens pas
j'ai dormi des semaines sans m'arrêter, j'ai veillé des nuits entières
j'ai contemplé ton absence dans tous les lieux ou nous étions allés
j'aurais préféré ne jamais connaître tout cela
Ignorer la sensation de tes lèvres sur les miennes, la chaleur des tes mains sur mon corps,le frisson que tes chuchotements provoquaient
j'aurais préféré vivre éternellement dans l'ignorance que de souffrir de cette absence
mon regard te cherche partout dans la ville et mon cœur sursaute quand il croit te croiser
c'est fou d'être fidèle à quelqu'un sans être à lui
personne n'appartient à personne mais toi tu m'avais toute entière
Je n'ai jamais aimé quelqu'un comme je t'ai aimé toi
C'était pas simple toi et moi.
Ce que l'on a été, ce que l'on est et ce que l'on ne sera peut-être jamais
Je crois qu'une partie de mon âme t'aimera toujours
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nuit-sans-lune · 2 years
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“L'avenir c'était mieux avant”
Vu sur l'agenda d'une jolie fille à la bibliothèque
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nuit-sans-lune · 2 years
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l'expérience est un professeur brutal, mais on apprend. mon dieu ce qu'on apprend.
CS lewis
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nuit-sans-lune · 2 years
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t'étais perdu. tu étais amoureux de l'idée même d'aimer. d'être un couple, de faire les choses bien. tu voulais me présenter à toute ta famille, à tout tes potes, me couvrir de cadeaux, m'emmener au restau, me traiter comme ta princesse, me montrer aux autres. tu voulais qu'on soit le couple idéal, à en faire palir d'envie Roméo et Juliette. tu aimais me promettre la lune, et tu fermais les yeux sur la moindre chose qui aurait pû mettre en péril l'idée du couple selon toi. tu voulais que je sois ton trophée, l'exhiber fierement. je me suis souvent demander pourquoi tu tenais à ce point à…m'aimer.
tu étais avenant, souriant, sociable. alors que j'etais reservée, méfiante et confortablement entourée de peu de personne. tu voulais toujours plus. tu voulais tout. alors que moi je te voulais juste toi, de toute les façons, dans tout mes rêves secrets, et dieu sait que j'en avais des rêves, je voulais juste partager le monde et caresser les étoiles avec toi. mais tu t'es lassé car tout le monde le sait, la lune et le soleil s'aimantent mais ne peuvent briser la distance et la différence qui les séparent. tout le monde sait ça.
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nuit-sans-lune · 2 years
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“La beauté n'est pas dans la régularité des traits, non, elle danse sur les courbes de l'âme.”
— Cha
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nuit-sans-lune · 2 years
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un jour on sera heureux en même temps que nos vies
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nuit-sans-lune · 2 years
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“Ne me demandez pas ce que je lui trouve, s'il vous plaît, je ne sais pas, je n'ai jamais vraiment compris, je crois. Tout ce que je sais, c'est qu'il a toujours été quelqu'un de bouleversant.”
— (via la-belle-et-le-blues)
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nuit-sans-lune · 2 years
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“Je suis assise au bord de moi et j'ai peur du vide.”
— (via inconnuesanscoeur)
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nuit-sans-lune · 2 years
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Elle est ardente, elle est sauvage, le coeur qui ne tient pas en place. Elle a le goût des airs passés, la voix qui flanche les jours de froid. Elle est sûre d'elle, les vêtements lourds, la solitude qui lui court sur la peau. Elle se réveille souvent la nuit, la pluie l'émoi. Elle chante faux, elle a le temps long, les yeux vaillants. Elle parle fort, regarde le soleil dans les yeux, elle mange aux sales heures. Elle a le pas lourd, l'imagination comme une tempête. Elle se force à trouver un sens aux livres, elle a peur des gens qui chuchotent. Elle porte la folie, oublie de se brosser les dents de temps en temps, elle aime le sport à la télé, passe ses journées à se relater. Elle est si belle, prisonnière de ses années.
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nuit-sans-lune · 2 years
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“A un moment donné plusieurs choses sont possibles, l'instant suivant, une seule se produit, et le reste n'existe pas. Sauf que d'autres mondes sont nés, dans lesquels ces autres choses se sont produites.”
— Philip Pullman
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nuit-sans-lune · 2 years
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“Ce soir, je suis repassée devant le 43 du boulevard Richard Lenoir, là où nous nous sommes dit au revoir pour la dernière fois, sans le savoir. J'ai longuement marché le long de l'allée, les cheveux trempés, le maquillage qui coulait, à la manière d'un film dramatique un peu cliché. En m'engouffrant dans la bouche de métro, en m'asseyant sur ce quai sur lequel j'avais tant pleuré, je pouvais presque voir son visage s'approcher. Après toutes ces années, l'image ne s'était pas abîmée, ses grands yeux marrons continuaient de briller. Sur le moment, je n'ai pas réalisé que je venais de remettre les pieds dans ce qui fut le théâtre principal de mes plus belles années. Je n'ai pas mesuré l'étendue du progrès que je venais de réaliser. J'ai regardé dans mon coeur, et je n'y ai pas trouvé la moindre trace de douleur. Pourtant je savais. Je connaissais les possibilités, les multiples arrangements qu'il avait pu effectuer, les chemins sur lesquels il s'était probablement engagé. Je n'ignorais pas la présence certaine d'une fille dans ses bras, et cette perspective n'avait pas eu raison de moi. L'idée de mon absence dans son esprit ne me blessait pas. Bien sûr, nos soirées sur notre banc étaient révolues, ces nombreuses minutes étaient définitivement perdues, mais ce soir-là, j'ai compris que sa silhouette ne me hantait plus. Je ne le voyais plus dans les rues, face à l'océan, face à la lune ou dans les matinées ensoleillées. Son âme s'était détachée de la mienne. Il était heureux sans moi, loin de moi, et je m'étais faite à cela. On croit toujours qu'il n'y a qu'une personne à aimer, et puis il s'avère finalement que les choses peuvent être autrement.”
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