Tumgik
ilya100ans · 1 year
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Chers amis, vous pouvez désormais voir la totalité des Annales de Lyre dans leur format d'origine sur le site de la Bibliothèque Nationale de France: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k892830v/f6.item
Nigel Wilkins
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ilya100ans · 1 year
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Il y a 100 ans
Septembre-Octobre  1923 - des Annales de Lyre No. 196.
1.
A NOS ABONNÉS
   Les Annales de Lyre entrent dans leur vingtième année. – Merci à Dieu. – Merci à nos abonnés et particulièrement nos abonnés bienfaiteurs dont la fidélité et la générosité ne se sont pas démenties…
 … S’est-il passé un fait important, depuis vingt ans, que nous ne l’ayons enregistré ? Une Revue n’étant pas un Journal, nous avons compensé la moindre rapidité des nouvelles par leur plus grande exactitude. Nous avons été les Annalistes du Passé. Nous avons été ceux du Présent, à mesure qu’il se développait et par notre « Revue de Mois » nous rattachions notre Histoire locale à l’Histoire générale…
                                                                                  LA RÉDACTION.
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 REVUE DE MOIS
Du 1er Août au 1er Octobre 1923
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FRANCE
 A Pont-à-Mousson (Bois de Prêtre), à Ailly, à Saint-Mihiel, M. Poincaré définit en termes énergiques les droits de la France. Il remporte « la Victoire de la Ruhr ». Les Allemands se voient forcés d’abandonner la résistance passive, pour laquelle ils ont dépensé  25 milliards de marks-or, beaucoup plus que nous ne leur demandions présentement. – Même les ennemis de M.Poincaré le félicitent.
 6-8 août. – Fêtes de Lisieux en l’honneur de la « Petite Sœur Thérèse ». Cent mille personnes la vénèrent, au passage de sa Châsse.
 AUTRES PAYS
 ETATS-UNIS. – 2 août. Mort du Président Harding. – Le Vice-Président Coolidge devient Président.
 ITALIE-GRÈCE. – 27. Mission italienne massacrée par des Grecs. – Réparation exigée par Mussolini, qui prend Corfou en gage, et ne la rend, que lorsque les Grecs ont payé (27 septembre).
 JAPON. – 1er septembre. Tremblement de terre, qui dévaste Tokyo et son port de mer Yokohama. Deux à trois cent mille morts.
 ESPAGNE. – 13. Pronunciamento du Général Primo de Rivera. Directoire militaire.
 ALLEMAGNE. – Démission du Ministère Cuno. Ministère Stresemann. Reprise du travail allemand dans la Ruhr. Attendons la suite.
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 FAITS DIVERS
A NOTRE-DAME DE LYRE
Le 15 août, - le 20 août, - le 8 septembre
 Notre-Dame de Lyre exerce de plus en plus son attrait sur la population des Deux Lyre. … La Vieille-Lyre n’est point une cathédrale et cependant, aux vêpres, le groupe des tout jeunes donna l’illusion d’une maîtrise en chantant les psaumes en faux-bourdon…. Les cloches de la tour carillonnent. C’est au chant des Litanies de la Sainte Vierge que la longue procession s’achemine sur la route de la Neuve-Lyre… C’est la Neuve-Lyre qui, fidèle à son vœu de guerre, vient redire à la Vierge de Lyre sa reconnaissance et sa fidélité.
 Les deux cortèges bientôt n’en font plus qu’un et précédés des bannières paroissiales, les pèlerins entrent dans l’église en saluant la Vierge qui les sauva…
 Les grandes orgues soutiennent la voix immense de la foule qui défile devant l’autel de Notre-Dame très gracieusement orné et illuminé….
 Que dire du Salut solennel qui clôtura cette journée de fête ! Il fut tout entier une sublime prière traduite en musique de choix…
Septembre-Octobre  1923 - des Annales de Lyre No. 196.
2.
REMISE DU DRAPEAU DES A. C. DE LYRE
 « Unis comme au front », unis dans la Paix comme dans la guerre. C’est la devise des Anciens Combattants : ils s’y tiennent. Cela fait honneur à leur parole et aussi à leur clairvoyance.
 Sous les plis de leur drapeau, où l’inscription « l’Union des deux Lyre » flamboyait en lettres d’or, les A. C. des deux communes de Lyre ont participé, le 26 août, à une magnifique fête civile et religieuse, comme ils participaient au front aussi bien aux messes pour leurs défunts qu’aux prises d’armes.
 A la mairie de la Neuve-Lyre, à 2 heures et demie, le colonel de la Chaise, en grande tenue, est entouré de MM. Desclos, conseiller général, Jean Duval, président, Rémy, vice-président des A. C. de Lyre. Il reçoit de Mmes Duval et Remy le drapeau qui provient de la souscription des deux communes. Le ban est ouvert, le Colonel, le drapeau à la main, prend la parole :
 Officiers, sous-officiers et soldats des Anciens Combattants des deux Lyres – au nom du Président de la République, - je vous remets le drapeau de votre sous-section.
 Cet emblème sacré de la Patrie sera toujours pour vous l’image du Devoir, de l’Honneur et du Sacrifice.
 Les dames de Lyre on eu le pieuse et délicate pensée de le déposer elles-mêmes entre mes mains, et il restera toujours imprégné du parfum des admirables femmes françaises.
 Vous avez gagné la guerre douloureusement, mes vaillamment et glorieusement gagnée. Ne vous endormez pas sous vos lauriers. Songer que pour gagner la paix, vous devez rester « unis comme au front », et travailler sans relâche dans ce but.
 Notre ennemi est vaincu, mais, il n’est pas mort, et le réveil pourrait être terrible, si nous cessions d’être vigilants, sages et clairvoyants.
 Je fais donc appel à votre sentiment national et de solidarité commune et je vous demande de communier tous dans cette même pensée : France d’abord !
 S’avançant vers M. Lamandé, mutilé de guerre, le Colonel lui remet le drapeau.
 La Musique de Rugles, qui prêtait son concours à la cérémonie,  joue la Marseillaise…
 A l’église de la Vieille Lyre. – L’église était ornée de lauriers et de pavillons tricolores. Le chœur fut bientôt occupé par les autorités et par les Anciens Combattants ; la nef, par la foule. L’office pour nos morts commença. M. le curé de la Neuve-Lyre officiait. Avant le salut, M. le curé de la Vieille-Lyre, dans une allocution émue et émouvante, répondit à cette question : Pourquoi sommes-nous ici ? Pour glorifier nos morts et pour prier pour eux. Il commenta ensuite la devise des Anciens Combattants : unis comme au front. – Après l’absoute, la fanfare de Rugles donna un morceau funèbre…
 Aux monuments. – A celui de la Vieille-Lyre, une palme de bronze fut déposée…. La Marseillaise fut jouée et l’on reprit le chemin de la Neuve-Lyre.
 Clairons sonnant, tambours battant, on fut vite arrivé. Le cortège n’avait pas, naturellement, le recueillement d’une procession mais, il était très digne. La pensée qui avait inspiré la cérémonie ne cessait pas de l’animer.
 Au cimetière de la Neuve-Lyre, où sont inhumés treize de nos Anciens Combattants, les clairons joignirent de nouveau leurs accents de cuivre aux prières des âmes.
 Au monument de la Neuve-Lyre, toujours sous la présidence du colonel de la Chaise, une palme de bronze fut déposée comme à la Vieille-Lyre…
 Après un morceau final de Fanfare, les organisateurs de la fête et leurs collaborateurs se rendirent au Vin d’honneur, qui les attendait à la mairie de la Neuve-Lyre et qu’ils avaient largement mérité.
 Non, l’Union sacrée n’est pas morte. Elle vit, et elle vivra, si nous voulons que la France vive. – France d’abord !
NEUVE-LYRE. – FÊTE PATRONALE
 Il est encore compris par beaucoup, que la fête d’un saint se célèbre avant tout dans son église, devant sa statue. La nombreuse assistance à la messe de Saint Gilles en a été la preuve…
 … Jamais peut-être on n’y avait vu tant de forains : tirs, loteries, balançoires, manèges, etc.  ….  La rue du Calvaire notamment, était encombrée de roulottes. L’après-midi, des auditions eurent lieu, dans les divers quartiers du bourg, sous la direction de l’humoriste P. Pani, du Théâtre Français de Rouen. Avec le concours de Mme Cécile Liesse Coquelin, de Trianon Lyrique, et de Mlle Jane Gerbault, du Théâtre Français de Rouen, il donna sur une estrade adossée à la mairie la Mary en Servitude de Camille Renoult, qui n’est autre qu’une adaptation de la Vraye Farce du Cuvier du XVe siècle…
 Etre temps, la fanfare des trompettes, l’Alliance d’Orbec qui était allée rendre hommage à nos morts, exécuta divers morceaux à la satisfaction générale. Nous croyions entendre un écho de la fanfare de Choisy-le-Roi…
 Selon la tradition, la Tombola du lundi, dont M. Bourgeois continue à fournir le gros lot très apprécié, clôture gaiement la fête.
Novembre-Décembre  1923 - des Annales de Lyre No. 197.
1.
REVUE DE MOIS
Du 2 Octobre au 10 Décembre 1923
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FRANCE
 14 octobre. Le Président de la République à Evreux. – Il visite Saint-Taurin et la cathédrale, où il répond aimablement aux paroles de bienvenue de Monseigneur. Dans son discours, à la Préfecture, il rend hommage aux efforts accomplis par nos députés pour le relèvement de la France…
 4 décembre. Mort de Maurice Barrès.
 AUTRES PAYS
 CHINE. - 10 octobre. Tchao-Kun, président de la République.
 TURQUIE. – 20 octobre. Angora choisie comme Capitale. – 29. Mustapha Kémal élu président.
 ALLEMAGNE. – 21 octobre. Essai de République Rhénane. Manque d’entente.
 8 novembre. Coup d’état manqué de Ludendorf en Bavière. – 21. Retour du Kronprinz en Allemagne, contrairement au Traité de Versailles. La Conférence des Ambassadeurs élève une simple protestation. Mais, elle exige la reprise du contrôle sur les armements clandestins ; ce n’est pas trop tôt.
 23. Chute du Ministère Stressemann. – 2 décembre, Ministère Marx, qui obtient pleins pouvoirs.
 ANGLETERRE. – 10 décembre. Les élections anglaises sont un échec pour le Gouvernement Baldwin.
« L’union des deux Lyre »
 … Les deux communes de Lyre existent depuis 130 ans ; les deux paroisses depuis plus de mille ans. Il n’est pas étonnant qu’elles aient leur vie propre, leur physionomie originale, leurs intérêts locaux, parfois opposés, mais qui, avec la bonne volonté réciproque, ne doivent pas être irréconciliables.
 Mais, que l’on soit de la Vieille-Lyre ou de la Neuve-Lyre, on est du pays de Lyre, et les habitants des deux communes, que les relations familiales, sociales, commerciales, administratives rassemblent à chaque instant, doivent avoir à cœur, non pas d’opposer les deux communes l’une à l’autre, mais d’en unir au contraire tout ce qui peut être uni.
 Ce n’est pas d’aujourd’hui, on le pense bien, que « l’union des deux Lyre » est à l’ordre du jour.
 Lorsqu’on nomma « Gare de Lyre », la gare qui desservait les deux communes, on ne fit que se conformer à la tradition du pays. Ainsi, l’Abbaye de Lyre était située sur la paroisse de la Vieille-Lyre, elle ne s’en appelait moins « L’Abbaye de N. D. de Lyre ». Notre Charité du XVe siècle avait son centre à la Neuve-Lyre : elle recrutait ses frères dans les paroisses environnantes. Elle ne se nommait pas la Charité de la Neuve-Lyre, mais « Charité de Lyre ». N’est-ce pas dans le même esprit que notre Société sportive s’était intitulée « L’Union sportive de Lyre » ?  Elle comptait des membres des deux communes. Comment, sans cela, eût-elle pu tenir tête à des équipes comme celles de Beaumont, de Brionne, de Breteuil ?
 A plus forte raison, - comme nous le faisions pour nos joies et nos deuils, - nous devons mettre en commun nos gloires. L plus grande célébrité de la Vieille-Lyre est le poète Guillaume Alexis … C’est « le bon Moine de Lyre ». La plus grande illustration de la Neuve-Lyre, est l’exégète franciscain qui y est né, celui dont l’on disait dans toutes les écoles d’Europe :
                  « Lyre n’eût pas lyré,
                       « Le monde eût déliré … »
 C’est « Nicolas de Lyre ».
 Et nos morts de la guerre, qu’ils fussent nés à la Neuve-Lyre ou à la Vieille-Lyre, n’étaient-ils pas de glorieux enfants de Lyre ? …
 … Continuons à pratiquer la devise « l’Union des deux Lyre ». Que nos Anciens Combattants nous la rappellent, si nous étions tentés de l’oublier. Nous ferons preuve par là de largeur d’esprit et de hauteur de vues. A une époque où les moindres pays se concentrent pour se fortifier, nous contribuerons à rendre notre région son antique prestige, à lui assurer le rang qu’elle mérite dans la fédération future, peut-être prochaine, des petites patries françaises.
Novembre-Décembre  1923 - des Annales de Lyre No. 197.
2.
FAITS DIVERS
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CHRONIQUE OUVRIÈRE
 TRISAY. – Nous avons appris avec joie que M. Dassonville a acheté l’Usine de Trisay et qu’il y assure le même travail que précédemment, sous la direction de M. H. On lui prête même des projets d’extension, qui ne pourraient être que favorables à la prospérité du pays. Ainsi se trouve close, d’heureuse façon, la crise dont nous redoutions la prolongation.
 CHAGNY. – Une équipe de vingt Polonais et de quelques Tchéco-Slovaques travaille à l’usine de Chagny depuis la mi-juillet. Elle a été augmenté d’une dizaine d’unités au mois d’octobre…
 BOIS-NORMAND – Le Clocher
 Les uns disaient : Il tombera. Les autres : Il ne tombera pas. Il tiendra plus longtemps que nous. – Il n’est pas tombé. Il est descendu. On l’a descendu, le 16 octobre, avec tout le respect que méritait son grand âge, - cent trente-sept ans, - et toutes les précautions qu’exigeait son état.
 L’opération fut menée avec une précision remarquable par l’entreprise Thommeret, d’Elbeuf, en présence de M. Ruprich Robert, architecte en chef des Beaux-Arts.
 L’événement, comme bien on pense, avait attiré des curieux, au premier rang desquels des garçonnets, amis du danger, et des fillettes, qui, redoutant quelque malheur, se mettaient les mains devant les yeux, mais, voulant voir tout de même, écartaient les doigts suffisamment.
 Un jeune ouvrier escalada d’abord la croix. Il en rapporta le coq, qui mesure quatre-vingt-dix centimètres. Puis, la croix de six mètres fut enlevée ; ensuite, le clocher, chevron par chevron, ou du moins 17 mètres du clocher, jusqu’à la cage des cloches, à 17 mètres au-dessus du sol.
 L’opération s’étant terminée sans accident, les ouvriers sonnèrent leur contentement à toute volée.
 Ils ont, plusieurs fois, renouvelé cette sonnerie, notamment le 11 novembre. Car, les travaux de recouverture de l’Eglise se poursuivaient activement et l’on espère que le clocher lui-même sera remonté sur son piédestal au printemps prochain…
 LYRE. – La fête du 11 novembre
 La fête de l’Armistice, ou mieux de la Victoire, a été célébrée à Lyre avec toute la solennité possible.
 La matin, dans les deux paroisses, la Messe avait été dite pour les Morts de la guerre, en présence de beaucoup de leurs parents Et de leurs camarades. A La Vieille-Lyre, comme à la Neuve-Lyre, le Te Deum fut chanté à la fin de la Messe, au son des cloches. A la Neuve-Lyre, avant le Te Deum Mme. de la P. avait interprété l’impressionnant cantique du Titanic : « Plus près de toi, mon Dieu ! » et Mme. R un Pie Jesu pathétique.
 La fête officielle eut lieu l’après-midi. Elle fut la reproduction, plus simple, mais non moins touchante, de la Fête du 26 Août…
 NÉCROLOGIE
M. Louis Régnier, conservateur des Antiquités d’Evreux
 La mort terrible de M. Régnier, écrasé par un express en gare de Vernon, la veille de la Toussaint, a frappé au cœur ses amis. Comme le dit le Journal de Rouen du 3 novembre : « Homme d’une parfaite modestie, d’une courtoisie raffinée et de la plus haute loyauté, Louis Régnier n’avait que des amis. »
 Il était né à Gisors en 1865, mais s’était fixé à Evreux. De là, il rayonnait sur tout le département dont il « possédait » mieux que personne les curiosités archéologiques et artistiques. Nous l’avons connu à Ecouis, dont il a décrit si minutieusement « la Collégiale ». A l’ « Histoire de l’Abbaye de Lyre » de M. le chanoine Guéry, il a ajouté le chapitre X, qui traite, avec illustrations, des bâtiments et du mobilier. L’an dernier, il composa son Rapport sur l’Eglise de Bois-Normand, rapport qui contribua puissamment, en haut lieu, au classement de l’église…
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ilya100ans · 1 year
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Juillet-Août 1923
Juillet-Août  1923 - des Annales de Lyre No. 195.
1.
REVUE DE MOIS
Du 16 Juin au 31 Juillet 1923
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FRANCE
 16 Juin. – A la Chambre, M. Poincaré se prononce contre le Bloc radical et socialiste, qui est, comme l’on le sait, le Bloc Caillaux. La confiance lui est accordée par 354 voix contre 161.
 8 Juillet. – Tricentenaire de Pascal, le savant et le penseur chrétien. – A Clermont, M. Millerand redit que « l’heure n’a pas sonné de revenir à nos divisions intestines. »
AUTRES PAYS
 24 Juillet. – le Traité de Lausanne est signé. Les Turcs n’ont plus de frein. L’Albanie reste indépendante : la Grèce garde la Macédoine. Nous, le protectorat de la Haute Syrie. L’Angleterre, de la Palestine … provisoirement.
 ALLEMAGNE. – Elle fait l’impossible pour se prolonger. Elle n’a plus d’espoir que dans les Elections françaises de 1924. Elle pense que le parti Caillaux lui serait plus favorable que le parti Poincaré. C’est certain. Mais, pourra-t-elle tenir jusqu-là ?
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DRAPEAU DES ANCIENS COMBATTANTS
 L’Union des deux communes de Lyre, dans ce qui n’est pas purement local, vient de s’affirmer une fois de plus : Grâce au Dévouement des Dames quêteuses et à la générosité des habitants des deux communes, la souscription pour le drapeau des anciens combattants de Lyre a atteint la somme de 1.320 francs.
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 Laurierss de Lyre
(De la Revue Catholique de Normandie, juillet 1923)
   Après avoir félicité l’abbé Thuillier d’être cure de la Neuve-Lyre, et d’avoir, par le Palinod de Lyre, « porté dans toute la France le nom harmonieux de la jolie bourgade », l’auteur de l’article résume Les Grands Jours d’Ecouis, Chez Nous, Pastorales, Jeanne d’Arc, Les Pages de Jeanne d’Arc et Roses France (2e édition) : Quinze saynètes de guerre pour jeunes filles.
 Il continue au sujet des LAURIERS DE LYRE…. Les Lauriers de Lyre comprennent un prélude et trois chapitres : I. Après Charleroi. II. Après la Marne. III. Les Sauveurs de la France. En tout 45 pièces.
 Ce » dernier volume de M. l’abbé Thuillier reflète les mêmes qualités que ses œuvres précédentes, avec peut-être une émotion plus abandonnée. Mais c’est toujours la même facture abondante et pleine, le même vers léger et facile, à la coupe traditionnelle, à la prosodie classique, telle qu’elle est venue de Racine, en passant par Lamartine et Hugo à François Coppée, Rostand, Paul Harel, son meilleur représentant aujourd’hui, enchâssant étroitement la pensée et accusant le rythme musical avec habilité et bonheur….
   Les LAURIERS DE LYRE nous touchent davantage parce que ce sont des pages de vie vécue, tièdes encore de la réalité poignante et empreintes d’une variété qui plaît…. Une de leurs qualités foncières, c’est l’intensité d’observation à laquelle rien n’échappe, - qui saisit les détails des petites choses communes, le sens du réel complet dans ses rapports avec la destinée humaine totale : le tout formulé avec une ingénuité douce et virile qui vous prend et vous gagne…
  L’œuvre de M. l’abbé Thuillier est très attachante et l’honore grandement. Nous lui sommes reconnaissants d’avoir su remuer en nous la fibre d’amour, en chantant des coins de notre terre normande si joyeusement belle aux yeux, si riche en souvenirs, si évocatrice d’art et qu’aucune autre ne peut remplacer dans notre cœur.
                                                                 Abbé E. THOREL
Juillet-Août  1923 - des Annales de Lyre No. 195.
2.
CHRONIQUE OUVRIÈRE
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 Chagny. – Accident de travail. – M. B., 14 ans, fils de l’un de nos gendarmes, était entré à Chagny venant de Trisay. Le 25 juin, vers 5 heures du soir, le burin, dont il se servait, vint à tomber. Pour le ramasser, il voulut écarter une plaque de cuivre de 500 kilos, appuyée contre un pilier depuis plusieurs mois. La plaque lui tomba sur la jambe gauche et la lui brisa au genou et au dessous du genou. Malgré la douleur extrême, qu’il ressentait, et le sang qu’il perdait à flots, le jeune M. eut la force d’âme de ne pas crier. Grâce aux soins intelligents de M. le docteur Morand et médecins de l’hôpital d’Evreux, l’amputation de la jambe, qui semblait nécessaire, a pu être évitée.
 La Barre. – Electrocuté. – Le samedi 7 juillet, vers 17 heures, l’électricien R. V., de Marcilly-sur-Eure, travaillait au transformateur électrique, que l’on installe à la Barre.
 Il eut sans doute un faux mouvement et, pour se retenir, il saisit un fil à sa portée où passe le courant à haute tension.
 Le jeune J.  , du même service, l’aperçut accroché au câble. Il l’eût touché, il eût été foudroyé à son tour. Il courut chercher du secours. A son retour, V. était à terre, une main et le dos affreusement brûlés. Il avait cessé de vivre….
MARCHÉS
 La Barre. – 18 juillet. – Beurre, 3 fr. 50 la livre. – Œufs, 4 fr. 50 la douzaine. – Poulets, 30 à 45 fr. le couple. – Canards, de 18 à 26 fr. – Lapins, de 14 à 21 fr. pièce.
 Lyre. – 30 juillet. – Beurre, 3 fr. 75. – Œufs, 4 fr. – Taxe du pain, 1 fr. 20 le kilo.
Etat de la plaine. – Les foins ont été aussi bien rentrés, qu’il étaient abondants. Commencement de juillet, chaleurs torrides, qui ont fait mûrir le blé un peu vite. Pluies orageuses qui ont avantagé les avoines. La moisson s’avance.
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 Lyre, Fidelaire. – Fête Nationale. Le clou en a été, selon la coutume, la distribution des Prix de Ecoles. Discours présidentiel de M. la Maire. Applaudissements aux certificats d’études. Chansons et saynètes gentiment interprétées. Signalons, à la Neuve-Lyre, l’Ode très patriotique et très Union Sacrée, « Le Drapeau ».
 Vieille-Lyre. – Salle des fêtes. Sur l’emplacement du vieux Porche …, on construit actuellement une salle de fêtes. Sera-ce un bien pour le pays ? Espérons-le. Mais, au point de vue esthétique, nous craignons que la Vieille-Lyre ne s’embellisse guère en se rajeunissant. Si encore cette Salle reproduisait l’Ancien Porche ou quelque vieille maison de style normand ! Mais, qu’est-ce qu’on pourra donner d’ « artistique », un bâtiment de 33.000 fr., au prix où est aujourd’hui la main d’œuvre ?
 Sébécourt. – Incendie de 2.500 bottes de paille. M. G. avait fait des « liants »  toute la matinée, près de sa meule. Il n’en était pas à plus de 30 mètres, prenant son repas dans sa cour, lorsqu’il la vit prendre feu. Un éclat de verre avait-il fait lentille et provoqué l’incendie ? Malgré les pompiers de Quincarnon, la meule fut toute consumée.
 La Haye-Saint-Sylvestre. – Au cours de l’orage du 10 juillet, la foudre est tombée dans la cour du Domaine de la Petite Haye, appartenant à M. V., et lui a tué un cheval d’une valeur de 5.000 fr.  Assuré au « Phénix ».
 Bois-Normand. – Odyssée d’un pantalon, mais d’un beau pantalon, alors : d’un pantalon en velours bleu et à côtes. Après s’être promené de la Seigleterie au Mesnil, il avait pris le fil de l’air. Son propriétaire l’avait presque reconnu à la Mare la Ville : Si ce n’est lui, c’est son frère, se dit-il. – C’était lui. – Nos gendarmes, munis de son signalement, l’aperçurent sur la route de Bois Normand. Sommé de s’arrêter, il s’enfonça dans le bois de M. de C. Il fut enfin appréhendé, avec son occupant, sur les lisières de la Chapelle, et ramené à son propriétaire, M. G., qui – l’histoire ne le dit pas – mais, c’est à supposer, en expulsa l’occupant.
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ilya100ans · 1 year
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Il y a 100 ans Les Annales de Lyre mai-juin 1923
Mai-Juin  1923 - des Annales de Lyre No. 194.
1.
REVUE DE MOIS
Du 16 Avril au 15 Juin 1923
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 FRANCE
 8-13 mai.- Très belles fêtes de Jeanne d’Arc à Orléans, Paris, Rouen, dans toutes les grandes villes. Les catholiques de la région n’ont pas manqué de s’y unir.
 4 mai. – Le général Weygand, nommé en remplacement du général Gouraud, part pour la Syrie.
 27. – L’heure d’été rétablie du 27 mai au 1er dimanche d’octobre.
 ETRANGER
   ANGLETERRE. – 20 mai. M. Baldwin succède à M. Bonar-Law.
   ALLEMAGNE. – 15 mai. Fin de la grève de mineurs de la Sarre. Grève communiste de la Rhur, 2 millions de grévistes. Ils obtiennent une augmentation de salaires. Le mark est tellement déprécié. Il en faut 4.400 pour faire un franc. – 3 mai. Le chancelier Cuno propose 30 milliards d’or, moyennant moratoire et autres conditions inacceptables. – 7. Refusé. – 7 juin. Nouvelles propositions aussi inacceptables.
   TURQUIE. – 24 avril. 15 juin. La Conférence reprise à Lausanne. Les Turcs plus exigeants : Ils sentent qu’on ne leur résiste qu’en paroles.
   BULGARIE. – 9 juin. Révolution militaire.
 CHRONIQUE OUVRIÈRE
   Fermeture de l’usine de Trisay. – C’est une mesure grave qui vient d’être prise par M. B., de l’Aigle, de fermer leur fabrique de clous de Trisay. On en donne plusieurs explications, par exemple que la concentration de leur matériel à Saint-Sulpice-sur-Risle leur économiserait de grandes dépenses. En réalité, on se perd en conjectures.
 Ce qui paraît certain, c’est que l’usine, à laquelle la famille Bohin a apporté des améliorations considérables, ne manquera pas d’acquéreur. On ne voudra laisser inutiles ni d’aussi vastes constructions ni une chute d’au si puissante.
 Les Annales de Lyre ont rapporté, en avril 1907, les origines de l’établissement de Trisay. Un habitant de la « Jeune Lyre », et qui y possédait une forge, l’avait aumônée à l’Abbaye de Lyre. En 1120, le roi d’Angleterre confirmait cette donation. En 1488, cette forge fut transférée à la Vieille-Lyre près de l’enclos de l’Abbaye, et plus tard, en 1655, où elle est actuellement par le Sieur de Mesnil, Harou, alors Maître de Forge.
 En attendant que la Ruche de Trisay soit réinstallée, les ouvriers, une quarantaine, qui y ont travaillé le 9 juin pour la dernière fois, ont trouvé place la plupart à Chagny, à Auvergny, à l’établissement Blanchet frères, à la scierie de Lyre, près de la gare, ou à celle que dirige M. Adet, à l’intersection des routes de Breteuil et de Rugles, en face de Chagny, et où se débite, depuis un an, la partie de la forêt de Breteuil qui appartenait autrefois à la famille Baraguey.
 Mais plusieurs sont dans l’impossibilité de s’éloigner de Trisay. Pour tous, c’est un gros ennui d’aller travailler au loin ou de prendre un autre genre de travail. Espérons que l’épreuve ne sera pas de longue durée.
Mai-Juin  1923 - des Annales de Lyre No. 194.
2.
MARCHÉS
 Lyre. – Le 18 juin. – Beurre, la livre à 4 fr. 50. – Œufs, 4 fr. 25 la douzaine.
   Taxe du pain : 1 fr. 15 le kilo.
 Etat de la plaine. – Les foins surabondent : il a tant plu. Les mares débordaient. On en était à se demander, dans la plaine, si l’on ne reporterait pas à la Risle les pipes d’eau qu’on lui a empruntées, il y a deux ans. Les avoines sont « venantes ». Des blés ont « rouillé », d’autres sont morts noyés. Mais, beaucoup « s’annoncent bien ». – Nous aurons une « année de pommes ». Les vieux disaient : bonne année de pommes, mauvaise année de blé. On verra si le dicton est exact.
   Lyre. – La Fête-Dieu a été célébré avec piété dans les paroisses de Lyre. L’assistance était nombreuse, -pour le pays, en tout cas plus considérable que les années précédentes. Douze reposoirs artistement et abondamment fleuris. Celui du cimetière, à la Neuve-Lyre, était particulièrement émotionnant. Etabli comme dans une tranchée, tout près de la sépulture de nos morts de guerre, il semblait les réunir à ceux qui les pleurent, dans la bénédiction du « Dieu des vivants ». A la Vieille-Lyre, le deuxième dimanche, a été repris l’usage du Reposoir du Calvaire, sur la route de la Barre, un site unique. …
 Vieille-Lyre. – Trépané pendant la guerre, E. L… rêve quelquefois tout éveillé. Que lui disaient, l’autre jour, les obus de 155, qui encadrent le monument ?... Rêvait-il qu’il avait à les transporter ? Mais, comme ils sont scellés solidement, il eut grande peine à les arracher. Il y était encore – et en nage – quand les gendarmes interrompirent sa besogne.
 Trisay. – Lanterne à acétylène marque Birma, 35 fr., volée à D. C…., tandis qu’il était au bal chez Mme D. Une autre fois, il se souviendra de Diogène, qui ne quittait pas la lanterne … même le jour.
 Neuve-Lyre. – La vieille grange qui vient d’être abattue à Tivoli est celle où furent dites des messes nocturnes, pendant la Terreur, et des Sacrements administrés. Les fidèles s’y rendaient en faisant le  tour par Chagny ou ils étaient rentrés chez eux avant le jour.
 Le Fidelaire. – Ramona. Le 20 mai au soir, s’arrêtait sur la Place de la Gare une voiture de ramoneur. Celui-ci avait ramoné la Neuve-Lyre de haut en bas et pour se ramoner la gorge, où il était entré pas mal de suie, il se l’était gratté sérieusement au trois-six. Descendu de voiture, il détela son cheval, tout en le ramonant de coups. Des employés de la Ligne, puis le chef de gare l’ayant interpellé il menaça de les ramoner à leur tour avec son fusil. Les gendarmes furent avertis. Il lui dressèrent contravention et le ramenèrent à la Neuve-Lyre. (Ne lisez pas ramonèrent.)
MAISON JEANNE D’ARC
Séance de T. S. F. du 13 mai 1923
 Donnons d’abord les programmes :
 1re Séance, 2 heures. – Radiola. (Longueur d’onde : 1.780 mètres). – 1. Marche héroïque (Dubois). – 2. Extase de Jeanne d’Arc (G. Duprey), par Mlle. G. Coye. – 3. Jeanne d’Arc (A. de Musset), par Mlle. P. Pax, du théâtre Sarah Bernahrdt. – 4. Dieu de miséricorde (Gounod), violoncelle. – 5. Jeanne d’Arc dans sa prison (Galinaud), par Mlle. G. Coye. – 6. Fragments de la Jeanne d’Arc de Benjamin Godard a) Carillon ; b) Angelus. Violon solo par M. Godard ; c) Marche Lorraine ; d) Marche du Sacre.
 2e Séance. – 6h 20. – Tour Eiffel (longueur d’onde 2.000 mètres). – 1. Jeanne d’Arc (Jean Suberville). – 2. La Mission de Jeanne d’Arc (G. Hanotaux). – 3. Moisson d’épées (François Coppée), par M. Reyval, de la Comédie Française. 4. Jardins sous la pluie (Debussy), Mlle. O. Reyval, pianiste. 5. Allegro (Pugnani). – 6. Hymne à Jeanne d’Arc, par M. Bozza, violoniste, 1er prix au Conservatoire de Rome. – 7. Patrie air du Rysoir (Paladihle). – 8. Ceux qui sont morts pour la Patrie (Victor Hugo, mus. De Warmy), par M. Jysor, de la Gaîté Lyrique.
 Le programme de la Séance de 8 heures et demie n’était pas moins attrayant avec sa musique de Verdi, de Widor, - surtout son allocution de Maurice Barrès sur la Fête de Jeanne d’Arc. Malheureusement, un fil s’étant rompu dans l’appareil récepteur, celui-ci ne fonctionnait plus que très faiblement : il eût fallu pour chaque auditeur un tube acoustique. La séance ne put pas avoir lieu.
 Quant à celles de 2 heures et de 6 heures, elles furent vraiment réussies. Elles nous ont permis de constater le progrès réalisé par la sans fil depuis la séance de Chagny. – Les appareils étaient toujours ceux de M. Amelot, de Verneuil, mais perfectionnés ; c’est lui qui les mettait au point. L’antenne avait été installé rapidement au-dessus de la Maison Jeanne d’Arc … Elle était moins longue qu’à Chagny, et moins haute : car, il fallait éviter le voisinage de la ligne d’électricité qui passait au-dessus. – L’audition n’en a pas moins été remarquable.
 Ce n’est pas qu’on n’entendit encore quelques cris de courlis, mais plus de cra… cra… d’orfraie et beaucoup moins de tac… tac… d’appareil Morse. Les bruits parasites sont en voie de disparaître.
 Dans les chœurs, même dans les solos de concerts, on ne distingue pas les paroles … Il n’est pas surprenant qu’on ne les entende pas davantage au téléphone. Ce qui importe, c’est que l’on distingue bien le parlé. D’après les séance du 13 mai – et bien que nous n’ayons pas eu les puissants amplificateurs des villes – nous pouvons dire que la transmission fil du langage est maintenant presque parfaite…
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Il y 100 ans
Mars-Avril 1923
Mars-Avril  1923 - des Annales de Lyre No. 193.
1.
REVUE DE MOIS
Du 12 février au 15 avril 1923
_______________
FRANCE
A LA CHAMBRE. – 29 Mars. Vote définitif de la nouvelle loi militaire : Service de 18 mois…
AUTRES PAYS
ALLEMAGNE. -  Dans la Ruhr, les Allemands nous créent le plus d’embarras qu’ils peuvent. Notre politique en devient de plus en plus énergique. Le 31 mars, dans une usine Krupp d’automobiles, nos soldats obligés de se défendre, 12 allemands tués, 30 blessés.
« La France n’abandonnera pas ses gages contre de simples promesses. Elle a le droit d’être payée : Elle veut l’être, elle tiendra jusqu’à ce qu’elle le soit. » (Discours Poincaré, au monument de Dunkerques, le 15 avril).
FAITS DIVERS
___________
 CHRONIQUE OUVRIÈRE
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 La T. S. F. à Chagny
   La Télégraphie sans fil existait avant la guerre, grâce aux découvertes du savant Branly, de l’Institut Catholique de Paris, perfectionnée par l’italien Marconi. Mais, il fallait pour en bénéficier, suivre au son l’alphabet Morse. Avec la T. S. F., - la Téléphonie où le fil est remplacé par des ondes électriques d’un kilomètre et davantage, - c’est la parole elle-même qu’on entend comme au téléphone.
 Pour la première fois, à Lyre, nous avons joui de cette merveille le dimanche 7 janvier. Sur la demande du Directeur de l’usine, M. M., et au profit de l’Association ouvrière de Secours Mutuels, la Société de Laminoirs Baraguey-Fouquet avait donné toutes les autorisations nécessaires. Aussitôt, M. A., électricien à la Neuve-Lyre, s’était mis à l’œuvre. Aidé d’une équipe d’ouvriers, aussi habiles que vigoureux, il avait élevé à l’aile gauche de la cantine et à l’extrémité sud de la grande cité ouvrière, deux tiges métalliques, entre lesquelles il tendit horizontalement quatre fils…
 On dirait une lyre dans le ciel : c’est l’antenne. La distance entre les deux supports est de 60 mètres ; la longueur totale des fils de 240 mètres.
 Mais, entrons dans le réfectoire de la cantine, que M. R. a transformé en salle d’audition.
 L’appareil récepteur, posé sur une table, et soigneusement isolé, se compose principalement d’un amplificateur, de quatre lampes électriques assez compliquées et d’une caisse de résonance. Il appartient à M. A., électricien à Verneuil, qui a tenu à l’installer et à le mettre au point. C’est en passant par cet appareil, après s’être canalisées dans un seul fil, que les vibrations de l’antenne sont redevenues pour nous les paroles et la musique, qu’elles étaient à leur départ de Paris, à 38 lieues d’ici.
 Nous avons été en communication à 18 h. 20, avec le poste de la Tour Eiffel ; à 14 heures et à 20 h. 45 avec celui de la Société Française Radio-Electrique. Longueur d’ondes du poste de la Tour Eiffel, 2.600 mètres ; de la Société Radio, 1.565 mètres.
 La communication avec la Tour Eiffel a été trouvée par plusieurs la mieux réussie.
 D’une voix grave, comme il convenait, la Science, qui commençait la séance, nous prédit le temps qu’il ferait le lendemain : temps frais. On aurait pu s’en douter. Mais, que de choses on n’aurait pas devinées, par exemple que le vent soufflerait du nord sur l’Adriatique, le tout agrémenté d’une multitude de chiffres plus suggestifs les uns que les autres.
 Le concert eut lieu ensuite.
 Il fut bien piqueté de tictic, tictic, tic, tic, tic, quand des télégrammes Morse arrivaient de Rome, de Londres, de Lausanne ( ?) – et mêlé de quelque friture, quand venaient s’y greffer un instant des concerts de même longueur d’onde ; il n’en fut pas moins excellent dans sa partie instrumentale.
 Qui n’eût admiré le Chant élégiaque de P. Fiévet, exécuté au violoncelle par Cl. Fiévet de l’Opéra ? Et les solos de cor : Nocturne, de Cl. Fiévet et Les Adieux, de P. Fiévet, sonnés par Jean Devemy, 1er cor solo de la Garde Républicaine ? – Quant aux chants de Mme Touret, Rives chéries, de Glück et Haï Lulli, de A. Cognard, ils nous permirent d’apprécier l’étendue, la sonorité, l’expression et le nuance de voix de la cantatrice ; mais, il nous fut impossible de distinguer ses paroles. La faute n’en fut certainement pas au récepteur, mais à l’état brumeux de l’atmosphère.
 Séance en tout cas merveilleuse de nouveauté, radieuse d’espérance. Rien que la pensée que, par ce mode nouveau,  le même orateur, le même artiste pourront se faire entendre, au même moment, par tous les Français, - et que par suite tous les Français pourront sentir battre leur cœur, au même moment, pour les mêmes grandes causes, - quel symbole, quel moyen d’union, quelle vision d’avenir !
 Nos meilleurs mercis et félicitations à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à nous donner ce pressentiment dans la séance du 7 janvier.
Mars-Avril  1923 - des Annales de Lyre No. 193.
2.
MARCHÉS
 Lyre. – Le 23 avril. Beurre, 6 francs la livre. Œufs, 2 fr. 50 la douzaine.
La vie toujours extrêmement chère : le veau, le porc inabordables. Divers légumes aussi. On nous cite un artichaut vendu 2 francs : ce sera bientôt un sou la feuille ; le foin par-dessus le marché.
Etat de la plaine et des jardins. – Dans les jardins, la végétation est ardente. Pruniers, cerisiers, pommiers. Belles apparences. Pas ou peu de poires. – Les Blés continuent à souffrir des pluies : les autres récoltes et surtout les herbes, - à s’en bien porter.
Vieille-Lyre. – La Messe de Gounod (Messe à deux voix), avait été longuement préparée. Elle a fait honneur, le jour de Pâques, à la nouvelle Chorale qui l’a exécutée et à ses excellents Directeur et Directrice. On se serait cru revenu aux fêtes musicales de l’abbé Pique, l’ancien curé de la Vieille-Lyre, le compositeur renommé. Le lutrin s’était transporté à la tribune de l’orgue, récemment restauré…
Bois-Normand. – Cinéma. Le dimanche 4 mars, à 8 heures du soir, dans le garage du château, M. le curé des Bottereaux a donné une séance de projections et de cinéma sur « les cités et monuments de l’Egypte, de la Palestine, de la Syrie etc. » qu’il a visités et photographiés au nom de la mission Gouraud. Malgré sa partie récréative, la séance était plutôt sérieuse. Elle a obtenu un plein succès.
Bois-Normand. – Au Tribunal. M. L. .. deux jours de prison et trois amendes de  2 francs pour abattage d’arbres appartenant à M. L.
Bois-Anzeray. – Vol de lapins. Deux mois de prison à la demoiselle D…, qui a volé successivement 4 lapins à Mme A. et 4 à Mme L. et les a mis dans le clapier de son maître M. R.
Neuve-Lyre. – Au Tribunal. Mme O., tenancière de l’Hôtel du Cygne, n’avait le droit de vendre des boissons titrant plus de 23° qu’à ses hôtes et aux heures des repas. – Les employés des contributions indirectes, ayant constaté qu’elle en vendait à 60°, en dehors des repas, l’ont fait condamner à 100 francs d’amende plus à divers frais et confiscations, qui représentent une somme totale de 4.000 francs. C’est cher le petit verre.
Baux-de-Breteuil. – Ecrasé. Le 7 avril, vers 9 heures du soir, arrivait à vive allure chez M. V., au Hamelet, son cheval attelé au tombereau. Qu’était devenu le charretier l’italien Carabelli,  que M. V. avait chez lui depuis juillet et dont il avait toute satisfaction ? – On ne tarda pas à le trouver mourant, la face contre terre, sur la route des Baux à Ambenay. Un phare d’automobile avait effrayé le cheval : celui-ci s’était emballé renversant son conducteur et lui faisant passer l’une des roues du tombereau sur le corps. Malgré les soins du Dr M. G., suppléant de M. Morand, le pauvre Carabelli rendait l’âme vers 1 heure du matin.
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Il y a 100 ans
Janvier-Février  1923 - des Annales de Lyre No. 192.
1.
REVUE DE MOIS
Du 10 octobre 1922 au 11 février 1923
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FRANCE
11 novembre. – Fête de la Victoire. Fête de l’Union, dans tous les centres importants. – A Rouen, le 12, admirable manifestation patriotique…
2-4 décembre. – Grève des boulangers de Paris. Résultat : un petit four.
27. – Centenaire de Pasteur, le grand savant …
11. – A la Chambre et au Sénat, approbation à l’immense majorité, de la politique de Poincaré à l’égard de l’Allemagne. Le parti radicale même ses voix au parti de l’Entente Républicaine.
AUTRES PAYS
ETATS-UNIS. – 13 novembre – 10 décembre. Tournée triomphale de notre vieux « Tigre » Clémenceau. Il établit éloquemment que c’est l’intérêt du monde et des Etats-Unis eux-mêmes qu’ils nous soient fidèles.
ANGLETERRE. – 19 octobre. – Démission de Lloyd George. (Enfin !) – 24 novembre, Ministère Bonar Law. Favorable à la France ? En tout cas, pouvant avoir besoin de la France, il lui laisse les mains libres.
ITALIE. – 30 octobre. Le parti national les « fascistes » porte son chef Mussolini au ministère. Celui-ci demande aux Chambres et en obtient pleins pouvoirs.
ALLEMAGNE. – 24 novembre. Ministère Cuno. Les manquements successifs et volontaires de l’Allemagne à ses engagements du Traité de Versailles sont proclamés par la Commission des Réparations.
11 janvier. – Occupation de la Ruhr par la France et la Belgique réunies, sous la direction du général Degoutte. – Grévistes des Postes et des chemins de fer remplacés par des employés français. – Sanctions de plus en plus sévères. – Mais, il ne s’agit que d’une « opération de police ». L’Allemagne refusant de nous payer, nous nous payons nous-mêmes.
TURQUIE. – 10 octobre. Accord de Moudania entre les Turcs, les Grecs et les Alliés. – 21 novembre. Déchéance du sultan Mehemet VI, qui s’enfuit à Malte. Son successeur, Abdul-Medjid, avec seulement les pouvoirs religieux du Khalife. – 5-10 février. Après l’échec de la Conférence de Lausanne, les Turcs menacent les Alliés. Enthousiasmés de leur victoire, soutenus par les Russes, mesurant notre faiblesse à nos concessions, ils espèrent bien reprendre ce que la guerre leur avait fait perdre …, et davantage.
Janvier-Février  1923 - des Annales de Lyre No. 192.
2.
LA FÊTE DE 11 NOVEMBRE
à la Neuve-Lyre
La Commission des fêtes avait fixé la cérémonie civile précisément à l’heure de la grand’messe. : décision regrettable, car, en obligeant les familles à choisir entre la cérémonie civile et la cérémonie religieuse, elle les contrariait presque toutes. Du reste, un certain nombre d‘entre elles seraient venues, de préférence, au service célébré pour leurs soldats et ainsi un jour, qui devait être une fête d’Union, serait devenue une manifestation de désunion.
M. le Curé ne pouvait pas supprimer le service qu’il avait annoncé. S’excusant auprès des familles, que ce changement d’heure dérangeait, mais résolu avant tout à sauvegarder l’Union sacrée, il avança son office à 8 h. ½, de sorte que chacun put se rendre à la cérémonie qu’il voudrait – ou aux deux.
In n’en eut pas à s’en repentir, comme on va le voir. Nous n’oserions en dire autant du rédacteur d’un journal, qui avait été informé aussitôt de la décision de la Commission et qui prédisait, le 10 novembre, quelle serait la « colère » du Curé de ce qu’on n’assisterait pas à la messe. Ce rédacteur se figurait évidemment qu’un piège avait été tendu au Curé de la Neuve-Lyre et que celui-ci y tomberait : il se réjouissait trop vite.
La Cérémonie religieuse fut très solennelle : Eglise tendue de deuil. Assistance nombreuse et recueillie. Au pied du Mémorial, encadré de lauriers, des croix casquées rappelant les tombes du front. Autour du catafalque, où nos pompiers rendaient les honneurs, des représentants de toutes les familles de nos morts.
Mlle Catherine Z…, à l’orgue, joua plusieurs airs de Chopin, aussi brillants que graves et sa sœur, Mlle Madeleine interpréta, avec le talent qu’on lui connaît, le si expressif Pie Jesu de Stradella.
Avant l’absoute, M ; de Curé donna lecture d’un de ses poèmes d’Espérance : Ce que dit l’Ange de Lyre. Puis l’on se rendit dans le plus grand ordre au cimetière ou le De Profundis fut chanté, au milieu de bien des larmes : malgré l’éclat des tombes, on le prendrait pour un coin du front, ce côté de notre cimetière.
La Cérémonie civile eut lieu ensuite. A 10 h. ¼ , sur la place de la Mairie, le cortège se forma, précédé par les pompiers, les enfants des écoles, - constitué principalement par les familles des morts, le Conseil municipal et les Anciens Combattants, - et suivi d’une vingtaine de personnes.
Le cortège, après une pause au cimetière, s’en vint aux pieds du Monument. Là, une très belle couronne offerte par la Municipalité, plusieurs autres et des fleurs furent déposées. M. le Maire lut le discours de circonstance qu’il termina par le mot d’ordre : Mort à la guerre ! Le passage le plus émouvant fut celui où il demanda une minute de silence en l’honneur de nos morts. On sait que ce silence reproduit celui que l’Eglise a introduit dans sa liturgie, à la cérémonie de l’absoute…
Le discours de M. le Maire achevé, le cortège se rendit à son point de départ, où il se disloqua. Le soir, à cause du mauvais temps, la fête fut gâtée. – Espérons qu’il fera meilleur les années prochaines.
Vive la France !
______________
TERRIBLES MALHEURS
L’accident de Neaufles. – entre Le Coq et l’Hermite. – 6 novembre. M. V., entrepositaire à Rugles, allait livrer une barrique de vin à la Neuve-Lyre ; il conduisait sa camionnette, ayant près de lui son employé M. R. Marchait-il à une allure trop vive ? Freina-t-il trop brusquement ? La camionnette fut entièrement retournée. M. Bruno, maire de Neaufles, et M. G., débitant, accourus au bruit de l’accident, trouvèrent le fond de l’auto dans un fossé, la capote dans l’autre. M. R. gisait inerte près de l’avant, dans une mare de sang. M. V., assis sur le bord du fossé, paraissait inconscient. Quand on lui avait lavé la figure et montré le cadavre de R., il s’écria comme fou : « J’ai tué mon commis ! » - Il le criait encore quand le Dr. B. le fit conduire à Laigle pour être trépané. Il succomba peu après, sans qu’on ait pu obtenir que cette parole : « J’ai tué mon commis ! » …
L’incendie de la Vieille-Lyre. – 17 décembre. De la jolie maison bourgeoise de la Croix de Pierre, il ne reste plus qu’une triste ruine.
M. et Mme. B étaient absents, le père de Mme. B, M. P., couchait au premier auprès de l’un de ses petits-enfants ; la bonne, Marguérite L., dix-huit ans, originaire de l’Orne, avait sa chambre au second. Elle avait allumé un bon feu dans la chambre de ses maîtres, pensant qu’ils renteraient dans la nuit du 16.
A 3 heures du matin M. P., réveillé par la fumée, s’aperçoit qu’il y a incendie. Vite il descend, son petit garçon dans les bras, tout en criant : « Marguerite ! sauve-toi, il y a le feu ! » Il revint presque aussitôt. Le feu gagnait déjà l’escalier. Et voici que, l’ayant descendu à travers les flammes, la malheureuse Marguerite s’en vint tomber comme une torche vivante et hurlante, aux pieds du vieillard. Celui-ci l’éteignit vite dans des manteaux de linge qui se consumait sur elle et la transporta chez M. L.  C’est là qu’elle fut pansée et bandée d’ouate, des pieds à la tête, par le Dr. Morand, avec le calme et la dextérité qu’il a eu trop souvent à déployer pendant la guerre, dans des cas analogues. A 7 heures, elle fut transportée en auto à l’hospice de Laigle. Mme D. s’occupait d’elle pendant le trajet. Il faut dire que depuis plusieurs heures elle ne criait plus, elle ne souffrait plus. Elle se plaignait d’avoir froid. Les brûlures, sur les trois quarts du corps, avaient tué les nerfs de la sensibilité. – Elle mourut à Laigle, vers 11 heures, après avoir reçu les sacrements…
 MARCHÉS
Lyre.  – 19 février. Pain, 1 fr. 10 le kilogr. – Beurre, 7 fr. 50 le demi-kilogr. – Oufs, 4 fr. 25 la douzaine.
Les principales denrées avaient augmenté de trois fois en moyenne après la guerre. Elles avaient diminué notablement en 1922. Elles sont de nouveau à la hausse.
Le prix des pommes a oscillé entre 5 et 7 francs le demi-hectolitre.
Etat de la plaine. – Tempêtes violentes 29-31 décembre. Depuis quatre mois, pluies ou brumes. Temps doux, qui fait pousser trop tôt les bourgeons et n’est guère favorable au blé.
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Il y a 100 ans : novembre-décembre 1922
Novembre-Décembre  1922 - des Annales de Lyre No. 191.
1.
(Ce numéro des Annales est entièrement consacré au Palinod de Lyre de 1922. Nous en donnons des extraits des commentaires du Jury et, au mois de décembre, quelques exemples des poèmes « lyrés ». éd.)
LE PALINOD DE LYRE DE 1922
8e SESSION
________
Dans sa séance du 23 octobre, à Echauffour, sous la présidence de M. Paul Harel, le Jury d’Examen du Palinod de Lyre a pris les décisions suivantes :
En ce qui concerne le Palinod de 1922
Le travail de M. l’abbé Dumez, professeur à Marcq-en-Baroeul, sur la prosodie de Gustave Le Vavasseur est absolument remarquable. L’auteur aurait pu entrer davantage dans la technique du poète et illustrer par des citations plus nombreuses. Son étude n’en est pas moins la meilleure que nous ayons reçue depuis dix ans sur notre grand poète normand. Ainsi, notre persévérance à proposer cette étude reçoit enfin sa récompense. Il est bien juste qu’en retour la lyre Gustave le Vavasseur soit décernée à M. l’abbé Dumez, avec les félicitations du Jury.
Par contre, les poésies de la session de 1922 ont été inférieures en nombre et en qualité, - dans leur ensemble - , à celles des sessions précédentes : une soixantaine seulement, dont plus de quinze en dehors des sujets fixés…
… On lira plus loin les poésies mariales et patriotiques qui ont été « lyrées ». Cinq lyres seulement ont été attribuées …..
… Se référant à sa décision de 1920, dont les motifs subsistent, le Jury décide que les récompenses de 1922 consisteront en médailles d’argent de Notre Dame de Lyre, dont l’écusson de Lyre constitue l’avers, - et que les suppléments des prix y seront joints en espèces…..
Novembre-Décembre  1922 - des Annales de Lyre No. 191.
2.
(Ce numéro des Annales est entièrement consacré au Palinod de Lyre de 1922. Nous en donnons ici quelques exemples des poèmes « lyrés ». éd.)
AUX FRANÇAISES DE LA GRANDE GUERRE
Lorsqu’en un ciel d’été s’ébranlait le tocsin,
Appelant tous les fils de France à la frontière,
L’ennemi ricanait dans le pays voisin,
Pensant anéantir la nation entière.
 Il ne connaissait pas les femmes au grand cœur,
Vestales de l’autel sacré de la patrie,
Entretenant le feu vivace de l’honneur,
Le courage viril, la charité bénie.
 Humbles filles des champs, au lieu du laboureur,
Vous creusez le sillon dans le sein de la terre ;
Le pur froment grandit, grâce à votre labeur,
Pain qui soutient les corps, pain du divin mystère.
 Et vous qui vous penchez sur un lit de douleurs,
Coiffes pareilles aux blanches ailes des anges,
Consolatrices qui raffermissez les cœurs,
Vous dévouant toujours, sans vouloir de louanges,
  Vous êtes le travail et vous êtes l’effort
Dans ce qu’ils ont d’humain, tandis que, solitaire,
La sainte Moniale, en un ardent transport,
S’offre pour son pays, victime volontaire.
 Epouses, mères, sœurs , non, vous ne mentez pas
Au sang si généreux qui coule dans vos veines ;
Vous peinez, vous souffrez, jointes à ceux là-bas
Qui luttent en héros, face aux aigles germaines.
 Ils ont gagné la guerre, et vous avez tenu.
Par votre sacrifice, adjuvant de leurs armes,
Avec eux vous luttiez et vous avez vaincu,
Mêlant au sang versé le flot pur de vos larmes.
                             M. G. CHOQUET DE BROCA,
                                     de Langres
 AU FOYER
                  Moderne chambre rose où descend une lumière
                  Du plafonnier voilé d’un réseau transparent …
                  Femme délicieuse et qui semblez si fière
                  De clore avec la voix les beaux yeux d’un enfant,
                                    Vous formez un tableau d’intense poésie
                  Que le regard contemple avec un doux émoi.
                  Forte, une impression de bonheur et de vie
                  De ce groupe charmant émane jusqu’à moi.
                    Aux murs tendus de toile, on rencontre une       esquisse, 
                  Quelques photos de sport : jeune fille à cheval ;
                 Les pieds chaussés de skis sur un sommet de Suisse ;
                  Joueuse de tennis ; danseuse allant au bal …
                    C’est une seule femme en diverses tenues,
                  La même qui, ce soir, fredonne un lent refrain …
                  Sur son coquet bureau, parmi fleurs et statues,
                  Un livre dédaigné jaunit, loin de la main.
                    Le titre en est connu … sur des cheveux de femme
                  Cette œuvre fit poser des lauriers glorieux,
                  Alors que la critique, en des mots pleins de flamme,
                  Vantait le jeune auteur au rire gracieux,
                    Qui, reine dans les sports, y montrait sa souplesse.
                  … La femme dont le livre éclaire le bureau
                  Est celle qui, ce soir, endort avec tendresse
                  Un enfant dont le geste anime le berceau.
                    Au doux pays de France, à l’ombre d’un « moïse »,
                  La femme sacrifie et sa plume et ses goûts …
                  Elle sait écarter, avec sa grâce exquise,
                  La gloire et le plaisir de son foyer jaloux.
                    Dans ce temple où Dieu règne, une calme demeure,     
                  Où le Père entouré fait le nid plus charmant.
                  Il faut que l’Ecrivain, que la sportswoman meure,
                  Pour n’être qu’une Mère auprès de son Enfant.
                                                Mlle. Marguerite WARL,
                                                       D’Angoulème.
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Il y a 100 ans
Septembre-Octobre 1922 - des Annales de Lyre No. 190.
1.
REVUE DE MOIS
Du 10 Août au 10 Octobre 1922
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ASSEMBLÉES INTERNATIONALES
2-12 août. – Les Entretiens de Londres échouent, M. Poincaré refusant de nouvelles concessions à l’Allemagne. – 31. Celle-ci obtient de la Commission des réparations un moratorium de six mois, à la condition de verser la part due à la Belgique. 96 millions de marks-or sont versés. On garde pour la France les marks-chiffons de papier.
FRANCE
10 août-9 octobre. – Grève des Métallurgistes du Havre. – Fin septembre. Grève des Inscrits maritimes. – Résultats négatifs.
26 août. – Perte du cuirassé France.
ÉTRANGER
IRLANDE. – Guerre civile. Le général régulier Collins tué dans une embuscade (17 août).
TURQUIE ET GRÈCE. – 25 août. Les Grecs, chassés en dix jours de l’Asie mineure par les troupes de Kemal-Pacha. – 8 septembre. Entrée des Turcs à Smyrne, qui brûle presque entièrement-. – 27. Révolution à Athènes. Abdication de Constantin. Son fils, roi sous le nom de Georges II. – Le traité de Sèvres est brisé. Et maintenant, il nous est presque aussi dangereux de céder aux Turcs que de leur résister. Nous en sommes réduits à compter sur leur modération.
LYRE ET LA RÉGION
SÉANCE DE CONSEIL MUNICIPAL
LE FIDELAIRE. – Nous avons appris que le Conseil Municipal avait voté une somme de 8.000 francs pour la couverture de l’église. Cette dépense s’imposait. Autrement la magnifique chapelle du Rosaire n’aurait pas tardé à devenir un deuxième Bois-Normand …
AVIS IMPORTANTS
Aux parents des disparus. - Ceux qui n’ont pas pu savoir où sont tombés les leurs, feront bien de consulter dans les mairies les listes d’objets, lettres, souvenirs trouvés sur les corps d’un grand nombre de soldats inconnus, et qui permettraient sans doute à leurs parents de les identifier.
Retraites ouvrières. – La loi vient de porter à six mille francs le maximum de salaires permettant de jouir des retraites ouvrières. Les intéressés doivent faire leur réclamation.
Septembre-Octobre 1922 - des Annales de Lyre No. 190.
2.
FAITS DIVERS
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LA FÊTE DE CHAGNY
Elle a eu lieu, comme l’an dernier, le dimanche qui précédait l’Assomption, et elle s’est continuée le 14 et le 15. Elle fut rehaussée, dès la veille au soir, par la musique des Baux-de-Breteuil, qui s’arrêta devant le Monument pendant la Retraite et y joua l’un des ses meilleurs morceaux.
Chagny s’était enguirlandé selon son habitude. Une foule nombreuse assistait aux jeux, l’après-midi du 13. Une attraction nouvelle fut très goûtée : un feu d’artifice de jour avec pétards, fusées, pluie d’objets « utiles » : chapeaux, ombrelles, drapeaux etc. Et, conséquence non moins intéressante, course éperdue de nos petits à travers le terrain accidenté, à la recherche de ces cadeaux célestes.
Le feu d’artifice du soir ne put réussir, la pluie s’étant mise à tomber. Il ne cessa guère de pleuvoir le reste de la fête. Celle-ci n’en fut pas moins fraternelle et familiale, comme le sont d’ordinaire les fêtes corporatives.
FÊTE PATRONALE DE SAINT GILLES
Malgré l’ouverture de la chasse et le temps à ondées, la messe de saint Gilles avait réuni une assistance considérable. Ils sont encore nombreux qui comprennent que la fête d’un saint ne peut pas se borner à des divertissements.
Si nous n’avons pas eu, comme aux Bottereaux, comme à la Barre, comme autrefois à la Neuve-Lyre, notre messe de saint Gilles en musique instrumentale, la voix si exercée et si prenante de nos cantatrices nous a donné une émotion plus religieuse et non moins artistique.
Au sortir de la messe, - car une forte ondée avait obligé de retarder le défilé jusqu’à ce moment, - nous fûmes heureux d’applaudir l’ « Avant-Garde » de Choisy-le-Roi qui prêtait son concours à notre fête.
L’ « Avant-Garde » est une fanfare de clairons que l’on prendrait, au premier moment, pour une musique de cavalerie. Les récompenses qu’elle a obtenues dans les Concours établissent son mérite. Elle était arrivée la veille au soir et avait mené la Retraite, tambour battant ou plutôt roulant, avec la sonnerie Aux Champs, au monument de nos Morts. Le jouir de la fête, dans ses concerts et défilés, elle se surpassa.
Il y avait là une trentaine de clairons, un hélicon, une caisse et quinze tambours, battus tous par des jeunes. La pluie ayant interrompu le concert sur la place de la Croix, les musiciens furent contraints de se réfugier dans les maisons voisines. C’est ainsi que M. le Curé en reçut tout un groupe accompagné d’auditeurs et d’auditrices et que le presbytère fut honoré d’un morceau fort bien exécuté : Le Retour de la Paix.
Le principal concert fut donné à cinq heures sur la place de la Mairie. La hauteur des maisons qui l’entourent et de l’église ajoutaient encore à l’éclat des morceaux et permettait d’en mieux sentir les nuances. Celles-ci ne pouvaient pas être de douceur, étant donné les instruments, mais les fortissimo se distinguaient fort bien des forte et produisaient, par moments, des effets de lointain remarquables. Avec cela, une sûreté d’attaque, une justesse de sons, une exactitude de mesure où nous n’avons pas relevé un accroc….
… Tandis qu’une partie de la foule circulait indifférente et comme si elle eût été sourde, n’ayant pas l’oreille musicale, la plus grande partie se pressait, se serrait autour des musiciens au risque de les gêner. Mais l’harmonie attire comme la lumière. Depuis longtemps, notre Lyre n’avait pas vibré de façon aussi harmonieuse.
Nous ne signalerons pas les attractions habituelles de la fête : jeux, balançoires, feu d’artifice. Le lundi, à 4 heures, sur la place de la Croix, nous eûmes un feu d’artifice de jour, comme celui de la fête de Chagny nous avait donné la primeur. – A la suite, sur la place de la Mairie, la tombola, organisée pour couvrir les frais de la fête.
MARCHÉS
Lyre. – 9 octobre. Beurre, 5 fr. 50 la livre. – Œufs, 6 fr. la douzaine. – Des poires, des noix, mais pas de pommes à cidre. Celles de la Vallée d’Auge valent 4 francs la rasière à Lisieux, 7 francs chez nous.
La moisson. – Entre un printemps estival et un automne printanier, nous avons eu un été pluvieux. La moisson s’en est ressentie. La récolte du blé a été déficitaire…
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Neuve-Lyre. – Monologue interdit. – Procès verbal à été dressé contre l’ouvrier charpentier X.., qui monologuait, appuyé contre un mur, à 23 h. et demie. – Est-ce que vous prenez un orateur pour un ivrogne, s’écria le verbalisé un peu formalisé ? J’ai l’habitude de parler seul : cela ne prouve pas que j’aie bu. Mais il ne suffit pas d’avoir raison pour avoir raison.
Beaubray. – Meurtrier de sa femme. – L’aîné des meurtriers du Chêne était à peine exécuté, nous apprenons qu’un homme en instance de divorce venait de tuer sa femme à Beaubray. L’arrondissement d’Evreux est plus avancé que les autres en irréligion et en criminalité…
Baux-de-Breteuil. – Une tête solide. – Est-il excusable d’avoir peur quand on rentre chez soi, à Coupe-gorge, en pleine nuit et en pleine forêt et qu’un fantôme, venant au devant de vous, ne veut pas s’arrêter ? Toujours est-il que le fantôme E. reçut, dans ces conditions, un coup de fusil en pleine figure ; un coup de crosse de fusil, mais si vigoureux que le fusil en fut cassé. Quant à lui, le lendemain, il avait une ecchymose, dont il ne s’expliquait pas la provenance, mais ne l’empêchait pas de travailler.
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ilya100ans · 2 years
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Les Annales de Lyre: juillet-août 1922
Juillet-Août 1922 - des Annales de Lyre No. 189.
1.
REVUE DE MOIS
Du 24 Juin au 10 Août 1922
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Rien d’important à signaler, sauf l’échec prévu de la conférence de la Haye.
Les bolchevicks s’engageaient à rembourser les vingt milliards qui nous sont dus, à la seule condition que nous leur prêtions cinquante milliards ! Merci du peu.
LYRE ET LA RÉGION
DANS LES POSTES
Nomination. – Par décision du 6 mai, Mme. Lefèvre, précédemment Dame Employée à Paris, a été nommée Receveuse des postes à la Neuve-Lyre.
MONUMENT HISTORIQUE
BOIS-NORMAND. – La commission des monuments historiques a classé l’église de Bois-Normand, dans sa séance du 8 juillet. – Après M. L. Régnier, l’éminent archéologue d’Evreux et M. Eulart, directeur du Musée du Trocadéro, - un ami de M. le curé des Bottereaux, - il convient de remercier M. Lebreton, qui n’a épargné ni les peines ni les démarches pour arriver au résultat souhaité.
ŒUVRES D’APRÈS-GUERRE
La filleule du canton est la commune dévastée d’Herleville (canton de Chaulne, Somme, 350 habitants). Pour la tombola qui a été tirée le 12 mars … la Neuve-Lyre a versé 900 fr. y compris les 400 fr. votés par le conseil municipal. Au total, M. M., adjoint de Rugles et trésorier de la tombola, a reçu 4.500 fr., y compris les 500 fr. votés par la municipalité de Rugles. – La filleule sera contente de son parrain.
ŒUVRES PAROISSALES
BOIS-NORMAND. – A la souscription pour le Calvaire c’est à peine s’il y a huit familles qui n’aient pas contribué. Les paroisses des environs ont porté leur secours. La somme versée par diverses personnes à Lyre a atteint 200 fr…
VIEILLE-LYRE. – La procession du 15 août. Elle partira de l’église de la Neuve-Lyre à 3 h. et demie. Ne manquons pas d’y participer une fleur à la main, - une rose de préférence…
MAISON JEANNE D’ARC
SOUSCRIPTION. – Les sommes remises … forment au 24 juillet le total de 2.910 fr. 50. – il ne manque donc plus que 589 fr. 50 pour que la somme de 3.500 soit atteinte. – Merci du fond du cœur à tous nos bienfaiteurs.
Juillet-Août 1922 - des Annales de Lyre No. 189.
2.
FAITS DIVERS
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VISITE PASTORALE ET CONFIRMATION
La Neuve-Lyre ! Un nom qui est plein de poésie, c’est la Neuve-Lyre. Le paysage n’en manque pas non plus. La Risle, cette faiseuse de pittoresque, coule au bas du coteau ; la forêt de Conches y apporte sa verdure et le murmure de ses frondaisons nemorum increbescere murmur. Mais d’où vient ce nom de Lyre ? Sans doute de cde que des âmes vibrantes sont passées là qui ont su interpréter, rendre la poésie qui flotte sur ce coin de terre. N’a-t-on pas dit qu’un paysage un état d’âme, que toujours plus ou moins les paysages reflètent les âmes. A la Neuve-Lyre ça continue.
        Entrez à l’église et vous verrez. N’est-il pas tout un poème cet ange de Lyre silhouetté dans la pierre ? Et ce distique explicatif, étalé autour, plein, sonore, harmonieux, frappé comme une médaille, je vous le recommande :
                  Qui cecidere pii tingentes sanguine lauros
                  Lauris nunc fulgent nitidis sine fine Lyrantes.
Lisez : Ceux de Lyre, qui pieusement tombèrent au champ d’honneur, cueillant la victoire avec leur sang, brillent maintenant et à jamais laurés d’une gloire et lyrant des harmonies qui ne finiront plus sine fine Lyrantes.
        La poésie, elle est partout à Lyre, dans le paysage, à l’église, à la Maison Jeanne d’Arc….
        Et d’abord sur le passé brille un grand souvenir. Là est né Nicolas de Lyre dont les ouvrages sur la Bible ont eu du renom de son temps dans toutes les écoles de l’Europe….
        Souvenir aussi la vieille église, un monument dont les assises en grison remontent au haut moyen âge et en font une filiale de Breteuil. Son clocher à la croix quintuplement lyrée rend également le consolant témoignage qu’il y a huit cents ans la religion était florissante à Lyre….
                                                                                     (Chanoine P. David)
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ilya100ans · 2 years
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Mai-Juin 1922 - des Annales de Lyre No. 188.
1.
HOMMAGE
DE
LA NEUVE-LYRE
A SES
SOLDATS
MORTS POUR LA FRANCE
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REVUE DE MOIS
Du 10 Avril au 24 Juin 1922
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ASSEMBLÉES INTERNATIONALES
10 avril-19 mai. – Conférence de Gênes. – Le 16 avril, les allemands et les bolcheviks signent le traité (seulement commercial ??) de Rapallo. – Dans l’impossibilité de s’entendre avec les Russes, on se sépare.
FRANCE
6 avril-3 mai. – Le Président de la République, dans l’Afrique du Nord.
28 avril. – Mort de M. Paul Deschanel, ancien Président de la République.
14 mai. – Fête patronale et religieuse de Jeanne d’Arc.
23 mai-2 juin. – A la Chambre. – M. Poincaré approuvé par 436 voix contre 96, de ne pas sacrifier les Droits de la France.
AUTRES PAYS
CHINE. – 3 mai. Guerre civile. Combats aux portes de Pékin.
RUSSIE. – Lénine prend du repos. Mais, les bourreaux ne se reposent pas. Les Bolchevicks, en ce moment, dévalisent les églises et fouillent les tombeaux….
La Neuve-Lyre glorifie ses morts
COMPTE RENDU DE LA FÊTE DU 4 JUIN
       ____________
La Pentecôte de 1922 restera une date mémorable dans l’histoire de la Neuve-Lyre.
LE MÉMORIAL DE L’ÉGLISE
Le matin, fut inauguré à l’église, en présence des familles, de la municipalité, des anciens combattants, des diverses sociétés civiles et religieuses et d’une foule extrêmement nombreuse, le Mémorial en pierre de Soissons, qui avait été béni, le 23 mai, par l’évêque d’Evreux.
Ce Mémorial est l’œuvre de M. Jacquier sculpteur à Bernay, et lui fait grand honneur. Il représente un ange, - l’Ange de Lyre - , d’une belle pureté de ligne, d’une douceur de visage admirable, d’une expression de physionomie à la fois compatissante et consolante. Il retient sur sa lyre les lauriers sanglants cueillis pour les braves dont les noms sont inscrits sous ses ailes. De la main droite, il montre le ciel, où brillent d’autres lauriers. L’inscription porte : « Espérez les revoir aux cieux, vous qui priez pour eux. »
Toute l’église était ornée de drapeaux, de guirlandes, de tentures blanches et rouges, de fleurs et de feuillages.
La Chorale de la Paroisse chanta la messe de Dumont, au cours de laquelle plusieurs morceaux furent interprétés avec autant de science musicale que de goût … Ajoutons que l’orgue fut tenu alternativement par M. Jean Gounod, fils de l’immortel Charles Gounod, et par Mlle. Z, son élève distingué.
A la fin de la messe, M. le chanoine Acard, ancien curé de la Neuve-Lyre, prononça le discours d’usage…
M. le curé de la Neuve-Lyre donna lecture, ensuite, des noms inscrits au Mémorial, après chacun desquels l’ancien combattant D., croix de guerre, répondait militairement : « Morts pour la France ». Les clairons de la compagnie des pompiers, qui avaient ouvert le ban, le fermèrent, et l’absoute fut donnée par M. le chanoine Acard.
La Chorale ayant chanté la prière de Gounod : « Dieu de miséricorde », on se rendit da     ns un ordre parfait au cimetière, où fut dit un dernier De Profundis sur les tombes de ceux qui avaient été ramenés du front.
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…. A suivre ….
Mai-Juin 1922 - des Annales de Lyre No. 188.
2.
HOMMAGE
DE
LA NEUVE-LYRE
A SES
SOLDATS
MORTS POUR LA FRANCE
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LE MONUMENT COMMUNAL
A midi et demi, à la mairie, eut lieu un banquet de 80 convives …
Au dessert, M. Rémy remercia le comité d’organisation de la fête, la maîtresse de l’hôtel du Cheval-Blanc, qui s’était particulièrement distinguée pour l’occasion, tous ses invités, tous les assistants, et leur demanda, en l’honneur des morts, une minute de recueillement. Les 80 convives se levèrent comme un seul homme. Ce fut solennel et impressionnant. ….
En attendant l’inauguration, qui ne devait avoir lieu qu’à 5 heures, la foule se pressait de plus en plus nombreuse autour du monument. Elle a été estimée à 1.500 personnes. La statue du Poilu était voilée, on admirait la puissance de l’obélisque en granit de Bretagne, qui pèse plus de 6.000 kilos ; on vantait la gentillesse du square-jardin qui l’entoure. On remarquait que la municipalité de la Neuve-Lyre avait bien fait les choses en restaurant et en dorant l’antique calvaire.
A l’heure dite, arrivait M. le Préfet de l’Eure, qui devait présider l’inauguration. Il était précédé de la Compagnie des pompiers et de la musique de Rugles, qui jouait une marche entraînante ; des anciens combattants qui suivaient leur drapeau ; des enfants des écoles, porteurs de bouquets ou de couronnes, où dominaient les roses. Remarqué les couronnes et palmes de bronze du conseil municipal, des Anciens combattants de Lyre, de la compagnie des pompiers, des écoles.
Quand les porteurs de couronnes de bronze les eurent déposés au pied du monument, les enfants y ajoutèrent les leurs : il y en eut un amoncellement. M. le Préfet et son cortège prirent place en avant, tandis que la voile du poilu se détachait et que l’ « Union Rugloise » interprétait la marche funèbre de Chopin.
« Le Poilu » de la Neuve-Lyre représente non seulement les morts de la commune, mais ceux de la France entière. Il est la reproduction du « On ne passe pas » du statuaire M. Vaast, dont la maquette, exposé au Salon des Artistes français, fut très remarquée.
Après l’appel, fait par MM. L. et S., mutilés de guerre, des 27 noms inscrits sur le monument, et le chant des Girondins, de Méhul, par les enfants des écoles, la série des discours commence……
M. le Curé de la Neuve-Lyre lit une poésie de sa composition sur Les Lyres de Lyre :
                  Quand le soir, en Été, l’Azur n’a pas de voiles,
                  La Lyre du Zénith s’illumine d’étoiles
                  Et je prête l’oreille avec ravissement
                  A tout ce qui frémit, à tout ce qui soupire,
                  A tout ce qui résonne, en ce pays de Lyre,
                           Dans la splendeur du Firmament.
                  C’est la Lyre tendue à travers la Nature,
                  La Lyre, qui frissonne en chaque créature,
                  De l’Astre d’or au Ver éclairant ses sillons :
                  C’est la Lyre des blés, des Moissons, de la Plaine,
                  Que le Zéphyr, - en les frôlant de son haleine,
                           - Accorde au cri-cri des grillons.
                    C’est la Lyre des Bois aux sifflets de hulottes :
                  La Lyre des Chemins aux grelots de roulottes :
                  La Lyre des Vallons, où la Risle bruit :
                  La Lyre de la Tour, où la cloche attendrie
                  Offre notre salut à la Vierge Marie
                           Avant que ne tombe la Nuit.
                    La Lyre des Ovins, qui changent de pacage,
                  Non sans bêler, - ni sans broutiller au passage,
                  Malgré l’empressement des chiens – à les ranger :
                  La  Lyre gémissante – et presque lamentable,
                 Des Bovins assoupis, qui rêvent de l’Étable
                       Quand ils ont l’herbe du Verger.
                    La Lyre de l’Usine, à la voix de Sirène,
                  Où le Cuivre, broyé par l’Acier qui l’entraîne,
                  Aux Échos d’alentour tinte son désespoir :
                  La Lyre aussi, - plus martiale que naguère,
                 Où, près de nous, les Chants et les cris de guerre
                       Continuent à vibrer le soir………
 (éd. : l’intégralité de ce long poème lyrois est publiée par N. Wilkins dans son édition des œuvres poétiques de Henri Thuillier :
Henri Thuillier : L’œuvre littéraire d’un prêtre normand, textes présentés par Nigel Wilkins, : I Lauriers et Roses ; II Escoviennes ; III Lyriennes, Paris (Edilivre), 2018.
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ilya100ans · 2 years
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Il y a 100 ans
Mars-Avril 1922 - des Annales de Lyre No. 187.
1. Vente de la Maison de Jeanne d’Arc.
REVUE DE MOIS
Du 17 Février au 10 Avril 1922
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FRANCE
12 mars. – Eglises dévastées. Le 1er emprunt pour leur restauration est couvert en trois jours.
ETRANGER
ANGLETERRE. – 28 février. L’Angleterre abandonne son protectorat sur l’Egypte, Fuard-Pacha se proclame roi.
HONGRIE. 1er avril. Mort, à Madère, de l’Ex-Empereur Charles de Habsbourg, prétendant au trône de Hongrie.
LYRE ET LA RÉGION
MONUMENT ET MÉMORIAL
L’idée d’un square sur une place est discutable. – Quoi qu’il en soit, notre square n’englobe pas le Calvaire comme une annexe – ce qui vaut mieux – et les pelouses que M. Paris, de la Barre, vient d’y dessiner, s’annoncent bien. L’encadrement de lauriers, les massifs, les plates-bandes, les arbres surtout, quand ils auront quelque hauteur, atténueront ce que l’obélisque a de lourd.
L’inauguration aura lieu le 4 juin. – Le même jour, inauguration du Mémorial de l’Eglise.
NEUVE-LYRE. – MAISON JEANNE D’ARC
 La Maison Jeanne d’Arc – Maison paroissiale de la Neuve-Lyre – avait dû être mise en vente, le 19 décembre, au Notariat de Me Renard, avec la propriété dont elle faisait partie. Le tout fut adjugé à M. Leclerc, marchand d’antiquités, qui a revendu la Maison Jeanne d’Arc, le 12 avril, à M. le curé de la Neuve-Lyre. Celui-ci ne pouvait pas ne pas l’acheter. Il y allait de l’honneur et de l’avenir de la paroisse que cette maison ne devînt pas plus tard, sous le patronage de Jeanne d’Arc, un foyer de démoralisation .
 Le prix d’achat et les frais dépassant de beaucoup les sommes dont il dispose, M. le Curé a été contraint à un emprunt de 3.500 francs, qu’il désire rembourser au plus tôt. Il a pleine confiance dans ceux qui ont à cœur les intérêts supérieurs du pays, - si leurs facultés leur permettent de l’aider. – La souscription ouverte atteint déjà quinze cents francs. Mmes M. et P. veulent bien se charger de recueillir les offrandes.
Mars-Avril 1922 - des Annales de Lyre No. 187.
2.
BENEDICTION DU CALVAIRE DE BOIS-NORMAND
Le dimanche 19 mars, la paroisse de Bois-Normand put se croire privilégiée.
 Etaient venus bénir son Calvaire, splendidement restauré, Mgr du Bois de la Villerabel, archevêque de Rouen, primat de Normandie, et Mgr Chauvin, évêque d’Evreux, répondant gracieusement à l’invitation du zèle desservant de la paroisse, M. l’abbé Bretocq, et de M. le vicomte de Channac-Lanzac, proche parent de l’Archevêque.
 Le temps s’était mis lui-même en fête avec son radieux soleil … Heureuse et providentielle circonstance ! car toute la cérémonie devait se passer en plein air, l’état délabré de l’église ne permettant pas d’y introduire l’assistance, que d’ailleurs elle eût été incapable de contenir, malgré ses vastes proportions.
        Le clergé du canton de Rugles avec son Doyen et plusieurs prêtres des cantons limitrophes, formaient une couronne d’honneur autour des pontifes. Les Charités et Confréries des paroisses voisines déployaient leurs riches bannières et en tête de la procession, les pompiers de Rugles et de la Neuve-Lyre marchaient militairement pour apporter leur hommage à leurs grands frères d’armes, morts pour la patrie, auxquels le Calvaire a été spécialement dédié.
 La chorale des jeunes filles de Lyre, dirigée par son curé et par M. l’abbé Dabin curé de Bourth, prêtait le concours des ses voix aux chants liturgiques et contribuait à rehausser l’éclat de la cérémonie …
 ….. Espérons que grâce à un élan semblable à celui qui s’est manifesté pour le Calvaire, le clocher réparé de Bois-Normand continuera à dominer les vastes horizons qu’il embellit, et émerger, avec sa croix, de l’immuable verdure des sapins …
                           (Chanoine ACARD, Semaine Religieux d’Evreux, du 1er avril)
MARCHÉS
 Lyre. – 24 avril. Beurre, 6 fr. la livre. – Œufs, 3 fr. 50 la douzaine.
        « Si le bétail sur pied a baissé de près de moitié depuis un an, la viande n’a baissé de moitié que pour les bas morceaux. Pour le porc, il en est de même. » (Journal d’Evreux). – On signale une amélioration …. aux Andelys.
 Etat de la plaine. – Une semaine exceptée, le mois de mars a été fidèle à sa réputation : pluies, grésil, giboulées. Tempêtes le 7 et le 8. … Beaucoup de « Mars » se feront en avril ou en mai. Mais la campagne se console : les blés lèvent et les mares sont pleines.
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 Sébécourt. – Noyée accidentellement. – Mme. V, soixante-quinze ans, … rinçait du linge, l’autre jour, sur un lavoir bien dangereux ; une planche avançant dans la mare, appuyée, mais non clouée, sur deux pieux. A midi et demi, on l’appela au déjeuner. On aperçut son caboret au-dessus de l’eau : quant à elle, elle était noyée.
 Fidelaire. – Loyer du Presbytère. – En élevant à 600 francs, plus les impôts, le loyer du Presbytère, la municipalité du Fidelaire se figurait sans doute que l’on n’avait pas besoin de se gêner avec les catholiques. L’Evêque ne l’a pas entendu ainsi. M. le Curé du Fidelaire est nommé doyen de Saint-André et le Fidelaire est laissé sans curé. Cela réjouira les sectaires qui rêvent la destruction de la religion. Nous doutons que cela fasse plaisir à la majorité des habitants.
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... et l’on prenait le train à Lyre!!!
N.W.
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ilya100ans · 2 years
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Il y a 100 ans
Janvier-Février 1922 - des Annales de Lyre No. 186.
1. A la Neuve-Lyre, Monuments en travaux !
REVUE DE MOIS
Du 12 Décembre 1921 au 12 Février 1922
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ASSEMBLÉES INTERNATIONALES
6 février. – Le Pape Benoît XV étant mort le 22 janvier, après quelques jours de grippe, LE CONCLAVE élit le cardinal Achille Batti, archevêque de Milan, qui prend le nom de Pie XI. C’est le 260e successeur de saint Pierre.
6 février. – Clôture  de la CONFÉRENCE DE WASHINGTON. Les flottes de guerre ont été réduites. La France a accepté de diminuer la sienne de deux tiers.
FRANCE
AU PARLEMENT. – 17 décembre. Par 46 voix de majorité, le Sénat approuve le rétablissement de l’ambassade du Vatican votée par la Chambre. Il y allait de l’intérêt de la France autant que de la Religion.
31 décembre. – Le budget voté à temps par les deux Chambres. La première fois depuis 1907 ! Progrès.
12 janvier. – M. Briand, revenu de Cannes à la Chambre, se débarrasse élégamment des critiques des députés et des enjôleries de Lloyd George en donnant sa démission.
19. – Le ministère Poincaré approuvé à la Chambre par 434 voix contre 84. Il veut être prudent et ferme et tien avant tout à ce que l’Allemagne exécute ce qu’elle a signé.
 AUTRES PAYS
IRLANDE. – 6 décembre. 11 janvier. Après une lutte de 700 ans, l’Irlande catholique est reconnue Etat-Libre britannique par l’Angleterre protestante…
 LYRE ET LA RÉGION
MONUMENTS AUX MORTS
On y travaille activement. A la Neuve-Lyre, l’obélisque de granit est installé depuis bientôt trois mois sur la place du Calvaire. A l’avant, sur piédestal, aussi de granit, un Poilu de bronze, dont nous reparlerons. A l’entour, le square Emile-Bourgeois, formant triangle, n’attend plus que ses massifs et ses grilles. L’inauguration sera fixée prochainement.
- M. Aimé Jacquier, sculpteur à Bernay, travaille de son côté à la Pierre Commémorative de l’Église, qui comprendra plus de noms que celle de la Place, M. le Curé ayant l’intention d’y inscrire tous les Morts pour la France qui sont nés au pays.
Janvier-Février 1922 - des Annales de Lyre No. 186.
2. Arbre de Noël.
Bois-Normand – Arbre de Noël
Le dimanche 1er janvier, à 4 heures du soir, dans la grande salle du château, a eu lieu la distribution du magnifique Arbre de Noël offert par M. et Mme. de Chaunac aux enfants de la commune. M. le chanoine de Chaunac était là. Ce fut lui qui, accompagné de M. le curé des Bottereaux, desservant de Bois-Normand, et de M. le curé de la Neuve-Lyre, commença par bénir le sapin chargé de promesses.
        Quand ces promesses devinrent des réalités, non seulement pour les quarante enfants qui se pressaient dans la salle en avant de leurs familles, mais aussi pour le très éveillé Gérard de Chaunac, qui s’agitait au bras se sa nourrice réclamant sa part, ce fut un concert d’admiration, de joie et de « musique » assourdissante. Heureusement fut-il interrompu par la nécessité de faire honneur à diverses friandises, ce qui permit aux parents et à tous ceux qui s’intéressent aux enfants de Bois-Normand de remercier comme il convenait les généreux organisateurs de cette jolie fête de famille.
MARCHÉS
Lyre. – 13 février. Oeufs, 6 francs la douzaine ; lait, 0 fr. 80 ; beurre, 7 francs la livre.
Les légumes hors prix. Il n’y en a point. La viande a baissé notablement. Le ministre Chéron estime qu’elle doit baisser davantage, étant donné le prix du bétail sur pied.
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 Etat de la plaine. – Satisfaisant. Une semaine de gelée après la Chandeleur.
   Neuve-Lyre. – La messe de Minuit a été particulièrement goûtée par la nombreuse assistance qui était accourue de Lyre et des environs. Malgré son caractère composite, elle a été ravissante avec son Minuit Chrétiens, par Mlle. Z. ; son Agnus Dei de Delibes, par Mme. S. ; son Adeste fideles et ses autres chants latins ou français interprétés par notre Chorale, sous la direction de Mme. R. ….
 Neuve-Lyre. – Au Tribunal. – L’ouvrier S., de Neaufles-sur-Risle, avait déjà dans son casier une condamnation pour vol. La guerre, où il fut blessé grièvement, ne l’a malheureusement pas corrigé. Pendant qu’on le servait de pommes de terre, il se servait lui-même d’un tricot de laine et autres fournitures. Coût : 100 francs de remboursement et séjour d’une semaine à l’Hôtel des Haricots.
 Le Chesne. – Double assassinat sur la personne de Mme R., quarante quatre ans et cultivatrice aux Boulais, et sur celle de sa mère, soixante-quinze ans. L’assassinat a été commis le 17 janvier au soir, par un nommé G., du Chesne, âgé de dix-neuf ans, aidé de l’un de ses frères, âgé de seize ans. – Le Journal d’Evreux écrit : « C’est actuellement dans la jeunesse que se recrute l’armée du crime et il ne se passe pas de semaines sans que les journaux signalent des assassinats dont les auteurs n’ont pas vingt ans ».
 MAISON JEANNE D’ARC
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 Arbre de Noël et Séance
          La séance du 29 décembre, organisée par Mlle la Directrice de l’Ecole enfantine, a été réussi de tout point.
 La Marche des Rois Mages, de Lulli, dite Marche de Turenne, a servi d’ouverture. Mme. R. tenait le piano. Puis on entendit le joli Noël d’Holmès, par Mlle. C ; les stances superbes : Riches donnez de Bassier, par Mlle la Directrice ; le monologue poignant : La Robe de Manuel, Par Mlle. H. ; la toujours désopilante paysannerie : Quand on est d’Briouze, par Mlle. N…. On eut aussi des monologues par des enfants, dont quelques-uns promettent, et les Tuttis bien enlevés : Dans tes souliers et Beaux sapins.
 Mais la pièce principale fut la Féerie du Petit Poucet, dont la réussite a été aussi parfaite que la préparation avait été soignée… … mais pour les enfants, la pièce principale fut sans doute la distribution de l’Arbre de Noël, si droit planté, si richement garni, si admirablement décoré et illuminé….
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Novembre-Décembre 1921 - des Annales de Lyre No. 185 : 2. Cambriolage simulé !
MARCHÉS
Lyre. – 12 novembre. Œufs, 8 fr. 5 la douz. ; lait, 0 fr. 80 ; beurre, 7 francs la livre. – Camembert de 2 fr. 35 à 2 fr. 70.
Les cartes de pain à prix réduit sont supprimées depuis juillet. – Depuis le 26 novembre, le pain est taxé à 0 fr. 95 le kilo.
Le prix des pommes se maintient élevé, aux environs de 4 fr. 50 la rasière, à cause des frais de transport et droits exorbitants.
Etat de la plaine. – Neige, le 2 novembre. La sécheresse proprement dite a pris fin. Mais, les mares sont loin d’être pleines. La procession des tonneaux continue.
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Lyre.  – Dans les Usines ! Reprise accentuée du commerce. Fin du chômage. – A Chagny, depuis octobre, les ouvriers travaillent à pleine semaine. Il n’y a pas cependant de travail de nuit, de 10 heures du soir à 5 heures du matin.
Lyre. – Attention ! Ce n’est pas sans raison que les poteaux de l’électricité portent l’inscription « Danger de mort ». Les lignes du Petit-Quevilly et de Ray-Aube, qui passent par Lyre, portent des courants de seize mille volts. Des accidents mortels, arrivés récemment, nous rappellent que si les fils de ces lignes venaient à tomber, il ne faudrait pas les toucher même avec un morceau de bois ou d’étoffe.
Neuve-Lyre. – La fête du 13 novembre s’est bornée à un Te Deum à l’église, et un cortège militaire au cimetière, où M. le Maire a insisté sur le devoir de graver le souvenir de nos morts, non seulement sur la pierre, mais dans nos cœurs.
Neuve-Lyre. – Aviation. – Le 10 octobre, nous avons été témoins d’une course de deux avions, venant de Laigle. Ils volaient à environ 500 mètres.
Chagny. – Vol. – Un camarade, récemment arrivé de Laigle, avait dérobé à M. P. les 152 francs de sa quinzaine. Le voleur a fait des aveux et restitué une centaine de francs à M. P. – Il n’en a pas moins été conduit à la prison d’Evreux.
Sébécourt. – Le débat de l’homme et de la femme comme disait le bon Moine de Lyre. – Chaises renversées. Armoire ouverte. Linge déplié et répandu. Femme atterrée : - Mon pauv’gas, dit-elle à son mari, quand il revient de Bois-Anzeray où il travaille. J’étais à qu’ri d’l’herbe pou’ les lapins, su’ l’coup d’dix heures. Quand j’sis rentrée, v’là c’que j’trouve. C’est queuq’cambrioleux qu’aura passé pa’ l’carriau. Heureux qu’i’ n’a rien emporté ! – Et mon portefeuille ? demande l’homme, dans un cri. – T’avais don un portefeuille ? – Là, derrière el cadre : Et i’ n’y est pus ! – Tu crais ? – R’garde ! – Y avait-i’ queque’chose eddans ? – Deux mille six cents francs, sans un sou d’moins. – Qué qu’tu dis ? – Deux mille six cents francs, qué j’té dis ! – Ah ! bah ! mais c’est presque un miion ! Pouquoué itou qu’tu m’el disais pas ? – Faut p’têt’ bin vous dire tout, à vous autres ! – Si j’lavais su, ça n’s’rait pas arrivé. D’abord, je n’s’rais pas sortie. – C’est pas tout ça. I’faut qu’ m’n argent se r’trouve. Va qu’ri les gendarmes, et vite !
Dernière heure. Les gendarmes sont venus. Leur enquête a établi que la bonne dame avait simulé un cambriolage. Mon pauv’gas !
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Novembre-Décembre 1921 - des Annales de Lyre No. 185 :1. Inauguration des Monuments de la Barre, de Sainte-Marguérite et de Bois Normand.
REVUE DE MOIS
Du 1er octobre au 12 décembre 1921
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ASSEMBLÉES INTERNATIONALES. – 20 octobre Société des Nations, de Genève : Partage de la Haute-Silésie entre l’Allemagne et la Pologne. – 12. CONFÉRENCE DE WASHINGTON. M. Briand explique que la France ne peut pas s’affaiblir devant une Allemagne toujours menaçante. – 8. Quadruple entente entre les Etats-Unis, l’Angleterre, le Japon et la France pour le maintien de la Paix dans l’Océan Pacifique.
FRANCE
6 octobre, à Wiesbaden, accord franco-allemand pour les réparations. – 29. Accord d’Angora avec les Turcs d’Asie. Nous abandonnons la Cilicie etne gardons de mandat que sur la Haute-Syrie.
1er novembre. – La prononciation romaine du latin s’étend peu à peu. Elle est de règle dans la diocèse d’Evreux depuis le 1er novembre.
13. -  L’anniversaire de la victoire est fêté le dimanche qui le suit !
24. Centenaire d’Ampère, le savant catholique, à qui l’on doit la télégraphie électrique.
ÉTRANGER
HONGRIE. – 3 novembre. L’empereur Charles est déclaré déchu du trône de Hongrie.
AMÉRIQUE. – Voyage triomphal de Foch aux Etats-Unis ; - de Mangin, dans l’Amérique du Sud.
LYRE ET LA RÉGION
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PERCEPTION DE LYRE
Par suite de la crise des loyers, la perception de Lyre est transférée à Conches, rue de la Grande-Mare, où elle sera ouverte le jeudi. – Les lundis et vendredis, de onze heures et demie à 19 heures, M. le Percepteur se tiendra, à la mairie de la Neuve-Lyre, à la disposition des contribuables.
INAUGURATIONS DE MONUMENTS
Les inaugurations de monuments aux morts se sont poursuivies dans notre région dans le cours des mois d’octobre et de novembre. Quand la croix figure sur le monument, on le bénit : dans le cas contraire, on ne le bénit pas, mais il n’y en a pas moins partout un service religieux pour les morts auquel assistent les autorités civiles, comme les autorités religieuses assistant à l’inauguration civile.
A LA BARRE. – le monument de la Barre – un coq sur une stèle – a été inauguré le 9 octobre. Au service religieux, M. le chanoine Acard, avec une vigueur que ses quatre-vingts ans ne semblaient pas atteindre, a rappelé les exploits des héros et la confiance que nous devons avoir en leur résurrection glorieuse.
Le colonel Josse, député de l’Eure et président du Conseil général, avait remis, le matin, leur drapeaux aux Anciens Combattants de la Barre. A midi, il prononça l’une de ces allocutions dont il a le secret, où l’on sent vibrer à la fois l’ardeur du patriote et l’émotion vécue du soldat. Il remontait ensuite en automobile pour aller assister, à 90 kilomètres de là, à une cérémonie semblable…
  A SAINTE-MARGUERITE. – Le monument de Sainte-Marguérite est une  simple stèle élevée au centre du pays … L’inauguration a eu lieu le 30 octobre, l’après-midi. Elle fut précédée des vêpres des Morts auxquelles assistèrent, avec les autorités, la compagnie des sapeurs-pompiers, l’excellente société de musique de Beaumont-le-Roger. …
A BOIS-NORMAND. – Le dimanche 16, c’était au Bois-Normand, près Lyre. Le monument, ici, est une réduction de celui de la Barre : un coq sur une stèle. … La cérémonie fut simple et belle. A l’office du matin, auquel la Chorale de la Neuve-Lyre prêtait son concours, l’église était comble. … Le monument de Bois-Normand de Bois-Normand s’élève du côté de la mairie, à la jonction des routes de Glos et de la Haye.
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Septembre-Octobre 1921 - des Annales de Lyre No. 184 : 2. Mémoires d’un Enfant de Chœur.
MARCHÉS
Lyre. – 26 septembre. Œufs 5 fr. 50 la douzaine ; lait 0 fr. 70 le litre ; beurre 6 fr. 50 la livre. Le pain taxé à 1 fr. 05 le kilo, à la Neuve-Lyre. Les légumes hors de prix : des choux à 4 et 5 francs ! Une Commission spéciale a établi les prix de la boucherie et de la charcuterie, jusqu’à nouvel ordre.
Etat de la plaine. – Quelques pluies ont mis fin à la sécheresse, fin août. Les herbages reverdissent. Les pommes restent petites dans la région. Mais, comme elles ne manquent pas en Basse-Normandie, on pense qu’elles se maintiendront à 2  francs la rasière. – Les mares restent à sec.
Neuve-Lyre. – Dans son jardin, M. L. constate qu’on a arraché une cinquantaine de pieds de pommes de terre. Qui on ? – M. L. estime son préjudice à 15 francs.
PAGES D’HISTOIRE LOCALE
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Mémoires d’un Enfant de Chœur
M. Leroux, né à la Vieille-Lyre, avait été enfant de chœur des moines. En 1859, il avait quatre-vingts ans. Ses souvenirs, recueillis par M. Marche, nous ont été conservés par M. Raymond Bordeaux.
 Nous mettons en italiques les quelques détails que l’Histoire de l’Abbaye de Lyre, de l’abbé Guéry, ne mentionne pas.
        « L’Abbaye avait la forme d’une croix, au centre de laquelle était une grosse tour carrée couverte en ardoise. Cette tour renfermait cinq cloches, dont trois se sonnaient du pied et deux, d’en bas, à l’aide de cordes. Ce clocher s’est écroulé pendant la Révolution, faute d’entretien, par suite d’infiltrations pluviales, ce qui entraîna la ruine de l’église.
        « Le transept contenait au sud la chapelle de la Vierge. A droite et à gauche du chœur étaient deux chapelles. Dans le chœur étaient de grandes armoires contenant le Trésor qui était fort riche. Aux grandes fêtes on exposait les chasses et deux statues d’argent hautes d’environ dix-huit pouces, l’une représentant saint Benoît, l’autre sainte Scolastique.
        « Le cloître était au nord.
        « Le public entrait par le portail ouest, sous l’orgue. Ce portail était précédé de marches. Le buffet d’orgue était très beau et d’une menuiserie ancienne. La façade ouest était garnie de deux tourelles en grison. Au centre, était une grande rose.
        « L’église abbatiale servit d’abord en 1790 de paroisse constitutionnelle.
        « La chapelle à gauche s’appelait saint Firmin, celle à droite saint Christophe.
        « L’Abbaye possédait une chasuble ayant appartenu à saint Thomas de Cantorbéry. Elle avait la forme d’une chemise. L’officiant la mettait en certaines circonstances et mettait alors à son doigt un anneau qu’on disait avoir été celui du même saint.
        « Il y avait dans le Trésor une croix ornée de pierreries qui contenait une parcelle de la Vraie Croix : on la portait aux processions. Les statuettes d’argent étaient au nombre de six ou huit, y compris celles de sainte Scolastique et de saint Benoît.
        « Les collatéraux étaient couverts de plateformes avec balustrades ».
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Septembre-Octobre 1921 - des Annales de Lyre No. 184 : 1. Cultivateur écrasé !
REVUE DE MOIS
Du 1er Août au 1er Septembre
CONSEIL SUPRÊME. – 7-12 août. Conférence de Paris. La question de la Haute Silésie renvoyée à la Société des Nations. Nous nous sacrifions de nouveau, pour ne pas nous brouiller avec l’Angleterre. Politique de faiblesse.
FRANCE
 6 août, fête de la Transfiguration. Le Nonce du Pape reçu officiellement par M. Millerand. On reconnaît enfin que les intérêts de la France et ceux du Catholicisme sont solidaires.
 1-30. – Grève du textile dans le Nord.
 ÉTRANGER
 ESPAGNE. – 18 août. Ministère Maura, à la suite d’un grave revers, essuyé par les Espagnols au Maroc.
 SERBIE. – 16. Mort du Roi Pierre. Son fils Alexandre lui succède.
 ALLEMAGNE. – 25. Traité de paix avec l’Amérique. – 30. Versement du 1er milliard (sur 132), au compte, paraît-il, de la Belgique…
 RUSSIE. – Les Soviets continuent à demander des secours et à ne pas vouloir qu’on en contrôle la distribution.
 ANGLETERRE. – Lloyd George est à bout d’acrobatie avec l’Irlande, dont le Président, M de Valera, réclame l’indépendance absolue.
LYRE ET LA RÉGION
 SÉANCE DE CONSEIL MUNICIPAL
 BOIS-NORMAND. – Dans sa séance du 18 septembre, le Conseil municipal a : 1° adopté le programme de l’Inauguration du Monument aux Morts de la commune ; 2° voté une somme de douze mille francs pour la réfection du clocher à la condition que le département fournisse une subvention du tiers de la dépense, et que la commune soit autorisée à contracter un emprunt pour le reste. Ce vote a réuni l’unanimité du Conseil.
ARRÊTÉ
 Les parents sont avertis qu’ils seront considérés comme responsables des dégâts causés par leurs enfants à la fontaine publique. (Arrêté municipal du 2 septembre).
   Bois-Normand. – Écrasé. – Le 24 août, à 9 heures du soir, M. H., cultivateur à la Louverie, voulait vider une pipe d’eau que son domestique avait amenée de la Neuve-Lyre ! Il monta sur l’arrière de sa voiture dont la chambrière, malheureusement,  n’était pas fixée ; la voiture bascula, la pipe d’eau glissa, M. H. fut renversé et écrasé contre une muraille sous les yeux de sa femme épouvantée. Il avait vingt-huit ans.
   Fidelaire. – A qui le frêne de la haie mitoyenne ? M. C. l’a fait abattre et débiter. M. P. en revendique la valeur qu’il estime à 150 francs. Un partage à l’amiable leur rapporterait plus qu’un procès.
   Neaufles. – Incendie dans un bois taillis, exploité par M. B., marchand de bois … Les pompiers de la Neuve-Lyre, après trois quarts d’heure de travail, ont maîtrisé le feu, qui a causé 3 à 400 francs de dégâts.
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Juillet-Août 1921 - des Annales de Lyre No. 183.
2 : Fête du 14 juillet. Soirée cinéma.
MARCHÉS
        1er août. – Au Marché de Lyre, les œufs 7 fr. la douzaine ; le beurre 7 fr. la livre. – On n e trouve plus de légumes. – La viande sur pied a subi de très fortes diminutions : on s’étonne que  la viande débitée ne diminue pas dans la même proportion.
        Etat de la plaine. – Le siroco du 28 juillet a fait tomber un tiers des pommes. Il en reste. Puissent-elles grossir !
          Lyre. – Chronique ouvrière ; - A l’usine de Trisay, il y a un jour de travail de moins par semaine depuis le 1er juin. – A Chagny, les ouvriers continuent à n’avoir que quatre jours de travail, du mercredi au samedi. Ces jours derniers, vingt-cinq ouvrier, dont sept femmes, ont été mis à pied par suite de la diminution des commandes.
        Neuve-Lyre. – La fête du 14 juillet a été célébrée avec son programme d’avant-guerre. Le matin, revue des pompiers …, distribution de pain aux indigents. Banquet. L’après-midi, 4 heures sous le préau de la mairie, distribution solennelle des prix et des certificats d’études. Discours de félicitations de M. le Maire.
       Au programme « La Belle au Bois Dormant » par l’école enfantine, qui a obtenu un succès, la chanson « Pourquoi je suis un Républicain » et la « Marseillaise ». – le danger d’incendie, par cette sécheresse, a fait renoncer au feu d’artifice.
        Neuve-Lyre. – Rencontre. – Le 8 juin, midi, MM. B. débouchaient en auto du chemin de leur fabrique. L’auto de M. C. arrivait au même moment se dirigeant vers Bois-Normand. Les conducteurs n’ayant pu s’apercevoir que trop tard, n’eurent pas la possibilité d’éviter la collision qui fut formidable. Les dégâts furent purement matériels, mais considérables. On parle de plusieurs milliers de francs. Ils sont assurés.
 MAISON JEANNE-D’ARC
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Yvonnick
        Le beau drame breton Yvonnick, qui avait fait salle comble, par deux fois, à la salle Saint-Germain de Rugles, a été représenté le lundi 18 juillet, à 9 heures du soir, à la Maison Jeanne-d’Arc.
        Ne pouvant nommer tous les acteurs, nous félicitons particulièrement ceux qui remplirent les rôles d’Yvonnick et de son frère de lait, de son père et de son grand’père. De véritables acteurs auraient peut-être joué avec plus d’art, mais non pas avec plus de naturel…
          - Le mardi 28 juin, à 9 heures, au eu lieu une soirée de cinéma … au profit des Anciens Combattants du canton de Rugles. Cette séance, comme ordinairement celles de semaine, a réuni une assistance insuffisante, eu regard à son intérêt. Les vues projetées se rapportaient, les premières à la Campagne de la Somme (ce furent les plus nettes), les secondes, à la Campagne de Belgique. Entre temps, des cartes géographiques reproduisaient de façon saisissante, les divers mouvements du front. Comme films non militaires « La Grand’Mère du cinéma » est à signaler aux projectionnistes. Il est d’une émotion intense.
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