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igiardinidigiugno · 2 years
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Moi je voudrais trouver ma place
On l'entend, on le sait, on le sent: c'est la guerre. Alors certes, on ne la vit pas (encore), mais elle est dans l'air, elle est dans cet horrible et menaçant sentiment d'insécurité qui voltige en nous. Invisible, impalpable et pourtant bien présente.
C'est la guerre entre les hommes, par les hommes et contre les hommes; la guerre contre la liberté, contre la nature et l'environnement, et plus rien ne rassure, sur cette planète abîmée. J'ai vingt-sept ans et je ne parviens pas à me projeter une seule seconde dans le monde de demain. Plus rien ne tient debout.
Qu'il s'agisse des rapports écologiques alarmants que le monde passe sous silence depuis des années, de cette misère économique ambiante qui dicte nos moindres faits et gestes ou des images terrifiantes de civils bombardés à nos portes depuis peu ou plus loin depuis toujours: plus rien ne tient debout. Il faut se protéger de tout et de tout le monde, puisque la Terre s'agite, nous crachant au visage toute l'ingratitude dont nous avons toujours fait preuve à son égard.
L'humain est malade. Il est frappé par les pandémies, otage de guerres qui le dépassent et, par conséquent, incapable d'aimer, puisque la tristesse de ce quotidien dont il ne s'estime pas responsable l'empêche de rêver encore.
La détresse est partout. On l'entend, on le sait, on la sent. C'est comme si ma jeunesse n'avait pas sa place sur cette planète qui prend feu, alors même que c'est le feu qui n'a pas sa place dans ma jeunesse. Je me sens démunie, impuissante et coupable à la fois. Je sais que j'ai un rôle à jouer pour éteindre cet incendie même si je ne l'ai pas allumé, mais l'injustice de ne pas pouvoir choisir mes combats, étant donné qu'ils sont désormais tous essentiels à mener, me paralyse parfois.
J'ignore par où commencer, et je comprends sans mal que face à cet horizon plus brumeux que jamais, beaucoup ne commenceront jamais. Je le comprends sincèrement. Néanmoins, et bien que je le comprenne, je ne peux m'empêcher d'en vouloir à ceux qui déposent les armes, même s'ils n'ont jamais demandé à livrer ces batailles. Le front doit être uni pour être solide et tout le monde doit balancer son seau d'eau pour que l'incendie puisse être, si pas éteint, au moins maîtrisé. Malgré toute l'injustice de devoir mobiliser du temps et de l'énergie à réparer les erreurs d'autres, je ne peux m'empêcher d'en vouloir à ceux qui, dans une indifférence certes compréhensible, laissent l'horreur se propager dans l'air sans jamais craindre une seule seconde qu'elle finisse par nous étouffer, tous.
Moi aussi, je voudrais trouver ma place, mener une vie paisible qui ne soit qu'absolu reflet des envies et désirs d'une jeune femme ordinaire. J'aimerais avoir vingt-sept ans et ne pas avoir peur. Moi non plus, je ne sais pas comment faire pour m'avancer vers les flammes sans me brûler, mais je sais que je dois le faire. Coûte que coûte.
Marianne Cohn écrivait en 43 qu'elle trahirait "demain", et moi je jure, en 2022, que je n'abandonnerai pas aujourd'hui.
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igiardinidigiugno · 2 years
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De la vie prenez le bon, le beau, le soleil et la musique. Ne vous encombrez pas des emballages dans lesquels vous trouvez ces cadeaux: ils ne sont là que pour mettre en valeur ce dont vous avez réellement besoin. Ne retenez pas la peine, et ne vous en nourrissez pas avant d’en avoir extrait les bienfaits. La consommer à l’état brut est un piège facile que vous devez éviter, puisqu’il n’y a parfois rien à retenir de cette souffrance qui devient dès lors parasite.
Croyez en demain, placez de l’espoir dans l’incertitude et des promesses dans le brouillard. Laissez s’en aller les moments et chérissez les souvenirs qui vous font du bien, mais n’essayez pas de retenir les êtres, de retenir la vie, puisqu’elle passera quand même. Acceptez de ne pas être en mesure de décider du bonheur de qui que ce soit d’autre que vous, ce qui est déjà un sacré joli pouvoir.
Soyez ce bel humain qui vous inspirerait s’il n’était pas déjà vous. Incarnez ces valeurs qui vous sont chères et vivez chacun de vos battements de cœur. Ne courrez pas après le temps, mais soyez conscients que vous n’en avez pas beaucoup, et c’est ainsi que vous en comprendrez l‘immense valeur.
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igiardinidigiugno · 2 years
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L'amour toujours
Je suis une éternelle amoureuse. De la vie et des autres. Éperdument amoureuse, car je ne cherche pas à comprendre ni la vie ni l'amour; parce que je ne cherche pas à dégager de règles de ce que je vis, traverse et ressens, mais me contente de me laisser secouer par tout ça.
Je ne présente pas ma route comme celle à suivre, au contraire: malgré mon inconditionnelle volonté de ressentir chaque émoi comme un merveilleux moment de vie, je n'en ai jamais connu qui ne m'ait pas profondément blessée. Les émotions et les êtres se succèdent sans faire sens et me laissent chaque fois désemparée, et incapable de faire le lien entre la douleur d'hier et celle d'aujourd'hui; vide et perdue, à reconstruire. Je n'ai pas la clé pour adoucir tout ça, et je ne cherche pas à l'obtenir. Bien que ma vie sentimentale semble des plus chaotiques, je suis fière de n'avoir jamais souhaité qu'elle suive ces codes que j'ai toujours trouvé absurdes, et le chaos auquel elle s'apparente donne toute sa saveur à mon existence.
C'est parce que je ne m'embarrasse d'aucune loi que chaque amour qui me traverse peut être différent et me faire grandir, à sa façon. Cependant, cela implique de ne placer aucun garde-corps sous ses pieds et d'avancer tête baissée vers des issues pouvant être des plus brutales. Risqué, je sais, mais les brasiers desquels naissent les décombres sont d'une beauté à laquelle je ne renoncerai jamais.
Je n'ai pas envie de m'empêcher de ressentir, de vivre et d'aimer par peur de me brûler. Ce dangereux incendie m'attire et la passion qui lui sert de combustible a provoqué certains des plus jolis moments de ma vie.
Alors non, je ne suis pas des plus douée pour que les histoires perdurent, puisque pas en mesure d'éteindre le volcan en moi pour faciliter les choses, mais lorsque j'aime, j'aime intensément, j'aime éperdument, et les vagues de plaisir en moi ne seraient pas aussi fortes et belles si je cherchais à les contrôler, à les théoriser. Je n'ai pas envie de longues histoires si le temps, l'usure et ce triste besoin de ressembler à tout le monde leur fait perdre de leur saveur.
Alors non, je n'ai pas peur de la solitude, puisque je m'y condamne consciemment, en me plaçant et me maintenant hors codes et raison. Non, je ne serai jamais facile à aimer, puisque j'aimerai toujours différemment: très fort et très sincèrement. Non, je ne veux pas de flammes qui s'éteignent sans difficulté; je veux des peines qui témoignent de joies immenses et bouleversantes et des incendies qui s'éteignent et se rallument à nouveau, foutant un peu de bordel dans un quotidien que le monde veut aseptiser.
Je veux la fougue et le feu, les larmes et les rires qui prennent aux tripes; des amours qui soient des secousses et des au revoir qui noient mes yeux et mon cœur. De l'authenticité et de la liberté. Être libre de ne pas savoir ce que je fais, de merder, et de pouvoir aimer et être aimée quand même. Je veux continuer à m'autoriser ces voyages dangereux qui nourrissent mon âme et m'interdis de sombrer vers cet univers de battements de cœur contrôlés où l'humain n'existe plus et n'est pas libre de se tromper, de revenir en arrière ou d'oser s'octroyer un bonheur auquel il a droit.
L'amour toujours, mais le vrai.
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igiardinidigiugno · 2 years
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Apprendre à tolérer l'intolérable
Je me suis jamais sentie à ma place. Ce fut souvent douloureux, parfois agréable, mais ça n'a jamais été juste. Je me suis jamais sentie appartenir à ce truc, qui sera toujours plus grand et plus fort que moi, qui détermine d'avance le rôle que je devrais jouer et qu'on appelle la société. Ce fut souvent douloureux, de ne pas être en mesure de faire partie de cette énorme pièce de théâtre dans laquelle tout le monde prétend s'amuser, parfois agréable, de lutter contre cette hypocrisie ambiante, même seule, mais jamais juste.
Bah non, c'est pas juste de se sentir hors du monde parce que d'autres l'on dégueulassé, d'être conscient de tout ce qui pourrait s'y faire de beau sans jamais l'observer de ses yeux. C'est pas juste, un enfant qui subit déjà ce que la vie peut offrir de plus blessant, un ado qui veut en finir avec tout ça, parce que dans tout ça y a rien qui le soulage. C'est pas juste, une femme qui se fait battre parce qu'elle n'en fera jamais assez, un humain qu'on laisse se noyer parce qu'on ne veut de lui nulle part ou un vieux qui se fait abandonner parce qu'il n'est plus à la hauteur de ce que le monde attend de ses pantins. C'est pas normal, cette tristesse qu'on nous apprend à accepter et à dissimuler sous des faux-semblants qui nous rendent encore plus tristes; pas normal d'avoir tant de rêves, mais si peu d'espoir de les voir un jour éclore puisque le décor ne s'y prêtera jamais. C'est pas logique de passer tant de temps à vouloir être ailleurs, souvent nulle part, parce qu'on ne parvient même pas à envisager mieux que ce qu'on a, vu qu'on nous répète sans cesse que c'est déjà beaucoup. C'est insupportable d'avancer sans être porté par rien, de n'avoir ni l'envie, ni le courage, ni l'espérance.
Et ce matin, comme tant d'autres matins, moi je n'ai ni l'envie, ni le courage, ni l'espérance. Ce matin je subis ce monde dans lequel on m'a imposé de vivre, cette société avec laquelle je n'ai jamais été en phase et qui n'acceptera jamais que je sois libre de la contester alors que c'est pourtant l'unique manière que j'ai d'exister encore, de la contester. Ce matin je comprends que ces dynamiques qui me révulsent me dépasseront toujours et que, malgré l'énergie que je mobilise encore pour les déconstruire, elles seront toujours là. Ce matin, comme tant d'autres, j'éprouve le chagrin et la rage, de n'avoir pas le choix que de tolérer l'intolérable; le chagrin et la rage de savoir qu'il faudra demain et tous les jours d'après que je remette ce masque qui m'étouffe depuis toujours.
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igiardinidigiugno · 2 years
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Expire
J'ignore comment tu te sens aujourd'hui, mais moi je vais mieux, moi j'ai digéré mes larmes et recommencé à respirer profondément. Rien ne m'atteint aujourd'hui, je me sens légère et si forte à la fois. Je n'ai pas oublié les démons qui m'ont fait pleurer hier, au contraire, je les regarde fixement et suis fière de réussir à être là où je suis bien que notre cohabitation ne soit pas des plus faciles.
Ce matin je comprends et accepte que ma vie soit ce qu'elle est: un océan agité dans lequel s'entrechoquent parfois les expériences et qui m'empêche de nager droit chaque jour de ma vie. Ce matin je comprends et accepte de n'avoir pas compris et accepté hier.
Ce matin je me pardonne de n'être pas toujours capable d'aller au front et de gagner. Je caresse mes fêlures du bout des doigts et les remercie de donner du relief à mon âme, de la profondeur à mes pensées. Sans elles, ma vie ne serait qu'une suite de moments insipides car tristement ordinaires, car sans tristesse ne peut exister de joie.
Aujourd'hui mon monde se remet en place et chacune des colonnes de mon temple a retrouvé son socle. Mes émotions forment un tout qui donne son sens et sa saveur à qui je suis. Je suis complète car j'ai décidé de ramasser ces morceaux de moi que j'ai rejetés hier et de les replacer dans leurs fissures. C'est étrange, car bien que colmatées, c'est à présent que s'y infiltre de la lumière.
Aujourd'hui j'aime la vie, pour ce qu'elle a de plus simple à offrir: une chanson, la pluie qui fait briller les toits, mon visage apaisé et mes mains qui ne tremblent plus.
Aujourd'hui je sais qui je suis, et qu'importe si je l'oublie encore, puisque j'y reviens chaque fois, plus forte, plus sereine, plus apte à apprécier la musique, la pluie sur les toits, mon visage et ces mains qui dansent au gré d'émotions desquelles je ne veux plus avoir peur.
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igiardinidigiugno · 2 years
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Des mots contre les maux
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Il n'est de hasard qui me rattache au papier, ce précieux ami des âmes solitaires et torturées qui ne veulent pas pour autant secouer le monde autour d'elles. Le papier est la prison dorée dans laquelle je peux hurler ma peine sans qu'elle n'assourdisse les autres; mon refuge, le miroir de mes entrailles et ce que j'ai de plus précieux.
J'ai appris à voir en lui une issue de secours, la solution absolue à ma souffrance, et je dois avouer que si je ne m'y abritais pas depuis des années, j'ignore où j'aurais pu déposer toutes les pierres qui ont un jour jonché mon dos sans jamais le faire irréparablement se briser. Je ne suis jamais parvenue à m'exprimer de la même manière ici qu'ailleurs, et c'est ce qui rend l'écriture si sacrée à mes yeux. Rédiger mes sentiments, poser des mots sur les battements irréguliers de mon cœur n'est en rien un passe-temps pour moi: c'est une nécessité, un besoin, et la seule façon que j'ai de faire exister cette part de moi à laquelle je ne parviens à faire de place dans le monde qui gravite autour de ma carapace blindée. Mes cahiers, mes publications, mes messages sont la prolongation de ma personne, la pièce centrale du puzzle de 2000 pièces que je serai toujours, et le seul endroit où réside l'essence de qui je suis vraiment.
Je ne parviens à imaginer ma vie sans l'écriture. J'ignore qui je serais si je n'avais pas trouvé d'écrin assez solide pour renfermer précieusement ces émotions qui m'encombrent, mais sans lesquelles je ne serais qu'un être incapable de ressentir et vivre le monde.
Je livre, depuis aussi longtemps que je me souvienne, une véritable guerre pour et contre moi-même, et la crier en silence me permet de continuer à livrer bataille tous les jours. Si je n'avais la possibilité de panser mes blessures ici, petit à petit, à l'ombre de tout et tout le monde, je n'aurais pas le courage nécessaire pour mener cette vie tumultueuse dont on m'a fait cadeau, mais pour laquelle je ne suis pas vraiment faite, quand on y réfléchit bien.
Je n'ai pas la résilience en moi: il m'a fallu la chercher ailleurs. Je l'ai trouvée ici, et c'est le plus beau cadeau que j'ai pu me faire. Sans cette béquille qui me permet de détourner le regard du monde sans pitié dans lequel on me demande d'avancer, tout en l'affrontant pourtant frontalement, vivre serait tout bonnement insupportable. Il me faut raconter à quel point j'ai mal quand je réalise que bien qu'on nous ait fait don d'un espace merveilleux dans lequel pouvoir traverser nos quelques années d'existence, nous semblons forcés de le détruire, constamment. Il me faut raconter à quel point c'est douloureux pour moi de constater que l'espèce humaine, avec si peu de temps entre les mains, parvient pourtant à le gâcher bêtement, puisque incapable d'apprécier quoi que ce soit à sa juste valeur.
Je ne me reconnais pas dans ce que je vois, et c'est la raison pour laquelle exister relève tant de l'effort pour moi. Je ne m'acclimate que trop difficilement aux choses et aux êtres qui m'entourent, mais bien que j'en souffre, je tâche de donner du sens à ma présence au beau milieu de tout ça, et l'écriture est mon plus fidèle allié dans cette démarche si fastidieuse.
C'est ici que je comprends qui je suis, puisque c'est ici que j'assemble les fragments de moi. Ici que je rêve, ici que je pleure, ici que j'espère et que je me confie, et uniquement ici. Mon corps parmi les autres et mon âme qui s'étale sur les pages blanches, puisque trop lourde pour ne pas fracasser le monde par-delà les grilles.
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igiardinidigiugno · 2 years
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C’est difficile de célébrer le temps qui s’écoule pour moi; je ne prends aucun plaisir à observer ce décompte, impuissante, et n´ai jamais compris pourquoi on s’en réjouissait, à l’unisson, une fois par an.
Je ne comprends pas non plus ce que peut signifier ce changement insignifiant. 2022 plutôt que 2021, c’est juste deux mois de galère à se tromper dans la date quand on l’écrit, mais concrètement, demain demeure pareil qu’hier, depuis des années et pour des années.
À défaut de donner du sens à ces événements qui galvanisent les foules, je cueille simplement le bonheur de m’entourer de gens qui comptent pour moi et de célébrer le fait d’avoir la chance de mener cette vie à leurs côtés; une célébration qui pour moi, a lieu 365 jours par an.
Mon message à moi, puisqu’il est de bon ton d’en formuler un à cette période, c’est de vous rappeler que l’amour n’est pas un accessoire qu’on arbore deux jours par an, le temps d’un échange de cadeaux autour de décorations lumineuses. L’amour se vit et se cultive, et lorsqu’il est vécu et cultivé, je vous assure que c’est Noël tous les jours.
Et pour peu que ces fêtes soient encore associées aux jolies valeurs qu’elles sont supposées porter, essayez de les faire perdurer plus de 48 heures cette année. C’est sympa comme résolution, puisque vous allez aussi nous faire cette liste qui ne tiendra pas deux semaines, entre deux rétrospectives instagram.
Cynisme mis à part, j’ai envie, en ce 24 décembre, comme je l’ai fait le 23 et le ferai le 27, de dire merci à la vie d’être cet océan de promesses et de petits bonheurs qui continue de m’émerveiller malgré cette humanité abîmée qui embrume souvent mon regard. Merci à la vie de n’être tellement pas facile qu’elle forge des êtres aussi fêlés que beaux, qui sont mes décorations lumineuses à moi, toute l’année.
Aimez bordel. Aimez-vous. Les uns les autres et vous-même aussi, surtout.
Toujours.
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igiardinidigiugno · 2 years
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when your heart's not open
La nuit est plus obscure que d’habitude, aujourd’hui, et c’est évidemment ce qui m’amène ici. Mes démons ont enlevé au jour ce qu’il avait de plus beau à offrir, et la pénombre marque cette journée depuis ses débuts. J’ai froid, j’ai peur, je doute, j’ai mal et je n’ai rien à offrir au monde. Je suis vide, vidée, et je me sens seule dans mon puis.
Tout s’effondre parfois, sans raison apparente. Les épaules qui plient sous le poids d’efforts répétés, les poumons qui s’essoufflent. Je ne suis pas toujours celle que j’aime être ; l’ombre l’emporte souvent sur la lumière bien que je m’efforce de voir le beau en toute chose, de voir le beau en moi. Ce soir, je me sens indigne de tout ce qui me fait du bien ; pas légitime, pas méritante. Ce soir je n’ai droit à rien, pas à la paix et encore moins au bonheur : j’ai juste mal.
J’ai mal parce que je sens bien que, malgré la volonté, je ne parviens pas à atteindre le bonheur. Je l’effleure, souvent, du bout des doigts, mais je n’en ai jamais la saveur. J’essaie, vraiment, mais il faut croire qu’une part de moi me tirera toujours trop fort vers les abysses de cette pensée que je fuis en permanence ; celle qui me dit que je ne suis pas faite pour ce monde, celle qui me rappelle que je ne le serai jamais. Aujourd’hui j’ai mal et rien ne me soulage : les secondes me brûlent la peau et les souvenirs malheureux m’assassinent. J’ai beau lutter, très fort, je ne trouve aucune raison de relever la tête pour chercher le soleil. Je suis résignée, j’accepte d’être hors du monde.
Je me sens incomprise, je me sens incapable. Je n’ai pas ce qu’il faut pour lâcher prise et m’abandonner au plaisir d’une vie dont je ne vois souvent que les défauts. Je me pose un tas de questions, et chacune d’elles m’éloigne de cette sérénité qui permet aux plus forts de garder pied. Moi j’ignore comment faire pour sourire sans avoir peur de ce qui arrivera plus tard ; je ne sais pas comment voler l’esprit léger, sans regarder en bas.
Et plus je me sens bien, plus mes rechutes sont violentes. Je ne profite jamais d’une accalmie bien longtemps, parce qu’elle ne semble jamais m’appartenir vraiment. J’ai tant de choses à me pardonner que je ne m’accorde jamais rien, que je gâche toujours tout.
La nuit est plus obscure que d’habitude, aujourd’hui, et moi je n’ai pas le courage d’espérer que le jour se lève demain.
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igiardinidigiugno · 3 years
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Le doux plaisir d’observer l’univers se déployer sous mes yeux, longuement, et sans entreprendre quoi que ce soit d’autre que de le contempler, en me réjouissant d’être une des infimes pièces faisant de lui ce qu´il est, là tout de suite.
Me délecter de la musique qui résonne dans cet espace que je tente d’habiller de mon âme, en déposant mes tripes sur le papier dont l’odeur m’enivre depuis toujours; sentir le vin traverser ma gorge et mes pensées et la chaleur du tapis réchauffer ma peau. Aimer chaque seconde qui s’écoule parce que chacune d’elle parvient à éveiller mes sens de la plus jolie des manières; aligner les planètes à nouveau et apprécier toute la quiétude de ce monde qui est le mien et dont j’avais perdu la route.
Puis faire la paix avec moi-même. Retrouver les bienfaits de la solitude et le parfum de mon essence. Prendre le temps de me pardonner et apprendre à rectifier les ratures, loin des regards et du vacarme d’un univers qu’il convient parfois de déserter pour faire fleurir celui qui sommeille en nous.
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igiardinidigiugno · 3 years
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Ni les doutes ni les peurs
Ne justifient le mal
Qui enleve leur saveur
Au plus tendres des étoiles
Ni l’absence ni l’ivresse
Ne devraient effacer
De nos mots la paresse
De ne vouloir qu’aimer
Ni les torts, les errances
N’autorisent à renier
L’impudique jouissance
D´avoir tant désiré
Laisser la vie dévier le cours
De nos ambitions, nos projets
Balayer sans détours
Une vie trop protégée
De nos guerres je ne garde
Que l’ardeur infinie
Dans un écrin de fer
Préservé de l’oubli
Tu pourras, si tu veux
Falsifier ta mémoire
Faire de nos jours heureux
Des histoires dérisoires
Mais rien n’efface jamais
D’un regard sa magie
Ni l´usure, les regrets
Qui assombrissent tes nuits
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igiardinidigiugno · 3 years
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igiardinidigiugno · 3 years
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Jure moi de leur dire, Lili. De leur dire qu’ils portent ton monde à bout de bras et éclairent ton univers. De leur dire que tu as peur, sans eux; que tu as besoin de sentir leurs mains autour des tiennes. Dis-leur qu’ils sont le socle sur lequel tu ériges ta vie; tes garde-fou, ta lumière, ta source de courage.
Dis-leur que rien n’a plus de saveur que de laisser s’écouler les secondes au plus près d’eux, à quel point tu chéris les êtres et les visages et as besoin de tendresse pour surmonter les plus ardus des obstacles.
Dis-leur que lorsque tu aimes, tu aimes intensément; sans limite, sans conditions. Dis-leur que tu serais prête à tout pour eux, et que tu te battras à jamais pour que cet amour dont tu te nourris ne fâne pas.
Montre-leur la couleur de tes sentiments, sois vulnérable et surtout, n’aies pas peur, même lorsque leurs mains tremblent parce que tu les aimes souvent trop fort.
Explique-leur qu´il n’est rien de plus beau et précieux que ce que tu ressens pour eux. Absolument rien.
Remercie-les, Lili, d’avoir séché tes larmes et écourté tes peines. Remercie-les d’avoir entendu tes chagrins et de chercher à te comprendre quand toi-même tu baisses les bras.
Ils sont le coeur de tout. Alors dis-leur. Chaque jour qui passe, avec tes yeux ou tes mots.
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igiardinidigiugno · 3 years
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Il ne s’écoule pas une journée sans que je n’éprouve la nostalgie: d’un moment, d’une personne, d’une émotion. Où disparaissent les morceaux de vie quand on les a vécus si on ne leur fait pas la place pour qu’ils vivent éternellement en nous? Qu’existe-t-il de pire que l’oubli d’un moment, d’une personne, d’une émotion?
Je vis habitée par la peur de perdre à tout jamais les secondes écoulées; de ne plus savoir ce que j’ai aimé, qui j’ai aimé, pourquoi et comment. Je veux me souvenir de l’émoi, je veux qu’il me traverse toujours et me procure à jamais ce frisson qui nous fait nous sentir vivant. Recroiser les visages demain et revivre les sensations d’hier; qu’elles ne s’éteignent pas, qu’elles survivent à l’usure, au chagrin, à la vie.
Ne pas laisser le souvenir prendre la poussière et devenir quelque chose d’impalpable, qui ne m’appartient plus, puisqu’il ne me procure plus rien. Ne pas laisser le temps me faire désaimer, lui tenir tête, et conserver le goût des sourires et des larmes, des choses et des êtres; la saveur des émotions.
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igiardinidigiugno · 3 years
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igiardinidigiugno · 3 years
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Les messages tard le soir, les silences tôt le matin, les caresses dans le creux de la main, le son du violon, l’odeur du citron, la saveur de l’aube et les couleurs des nuits d’été. Observer les gens en écoutant mes chansons préférées bien plus fort qu’il ne le faudrait, danser jusqu’à ce que mes jambes tremblent bien plus fort qu’il ne le faudrait. Regarder des dessins animés pendant des heures, lire dans le train pendant des heures, écrire dans mon lit pendant des heures. Recevoir des lettres, des chansons et des sourires, et faire des cadeaux sans raison apparente. Les documentaires historiques, la sensation de l’eau bouillante sur ma peau à peine éveillée, le bruit des grillons l’été et les draps en lin. Compter les étoiles, en imaginant demain et pleurant hier. Faire des listes de courses et les oublier avant de partir. L’adrénaline des retours seule la nuit, le doux vacarme des villes qui s’éveillent bien trop tôt le matin. Le pain encore chaud, l´eau trop froide, le thé bouillant. Chiner des vinyles, réserver des billets de concert, verser une larme chaque fois qu’ils se terminent. Les embrassades qui s’éternisent et les discussions qui laissent un goût de trop peu. Être éblouie par le soleil et consolée par la lune. Rire et faire rire. Aimer très fort et être aimée tout court.
M’émerveiller de toutes ces choses-là sans jamais les considérer acquises. Jamais. Me souvenir qu´elles ce sont ce qui me fait tenir debout et les chérir profondément, les cultiver passionnément, et allonger cette liste, surtout.
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igiardinidigiugno · 3 years
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Ce monde qui est le mien
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Il émane de cet endroit une douceur dont j'ai longtemps rêvé, une réconfortante quiétude qui s'inscrit aux antipodes de cette vie tumultueuse que j'ai toujours vécue et qui m'a souvent usée. J'ignore si c'est la hauteur et cette nouvelle possibilité de contempler le monde même lorsque je décide de m'y soustraire qui me plait tant, mais du haut de ma tour, tout semble plus léger.
Ici je n'ai plus honte d'être différente, d'être moi. C'est un peu comme si je rencontrais quelqu'un à qui je décidais de ne pas mentir, et la sensation est nouvelle. Et terriblement belle. Je me suis offert une page aussi blanche que les murs au cœur desquels va s'écrire ce nouveau bout de mon existence, et c'est le plus précieux des cadeaux que je pouvais me faire.
Pour la toute première fois, ça n'est plus d'un refuge dont j'ai besoin, mais d'un endroit où pouvoir hurler mes passions et leur laisser prendre toute la place, les libérer des chaînes que je leur impose depuis toujours.
Un nouveau monde. Le mien. Un terrain sur lequel fleurir enfin, à l'ombre de ces peurs que j'espère un jour pouvoir déposer sur le pas de ma porte.
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