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carnetdetanger-blog · 7 years
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carnetdetanger-blog · 7 years
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1er jour à Tanger, soir de mon arrivée   Je suis arrivé à l'aéroport Tanger Ibn Battouta tard le soir. En observant la ville de haut, j'ai aperçu un étalage de lumières entremêlées les unes aux autres. Trop embrouillé et déjà exténué par un long voyage, il m'était impossible de les distinguer, savoir laquelle appartenait à un lampadaire de rue ou un lustre de salon d'appartement.  Et alors que l' avion atterrissait au  sol, j'ai entendu de façon très singulière le clapotis des gouttes de pluie s'écraser sur la vitre du hublot contre lequel ma joue était appuyée. Tandis que l'engin perdait en hauteur, j'ai senti une douce excitation palpiter en moi : hier soir, j'ai quitté le continent américain pour la première fois, New York pour la seconde. J'ai fait mes adieux à ma ville natale : enfin, je reviendrais dans deux mois, trois peut-être... Mon investigation sera longue, et mon travail chargé. M.Keitting à été clair quant à ce dossier qui apparaitra dans le numéro spécial à venir du New  York Times : il veut  quelque-chose de vrai, d'authentique. "Marre de ces intenables clichés sur les villes méditerranéennes, ces photos aux couleurs locales et aux allures de carte postale" avait-t'il décrété en me confiant ma mission. Telles  avaient été ces exigences. En quelques jours, j'avais trouvé mon sujet, bouclé ma problématique, et établi mon plan de travail. Tanger, un mythe incassable dont il fallait que je perce  les  secrets. Demain, je grimperai les montagnes que Bowles a si magnifiquement décries. Je sentirai à mon tour cet air frais, différent, celui qui d'après lui vaut la peine d'être senti. Je verrai ces rues étroites qui l'ont tant charmé, lui ainsi que tous ceux qui l'ont suivi. De Kerouac à Hendrix, ils sont tous passés par là, et ont vécu dans cette atmosphère dite paradisiaque, réunissant tous les charmes de l'exotisme. Pendant des semaines toutes entières, j'ai arpenté les oeuvres de Burroughs, Williams, Capote et j'en passe, essayant en vain de mettre en place différentes pistes, qui en fin de compte ne valent rien sans l'expérience vécue par ceux qui la racontent : un lieu, une ville, Tanger. Quelles merveilles les quatre  murs de cet El Dorado peuvent-ils bien renfermer ? Enfin, revient-on en les bras chargés d'or et de diamants ? Il est dit que cette ville a su séduire les âmes artistiques, perdues, avant de les réinventer à sa façon et de leur offrir un nouveau chemin. Elle a su forger rêves et passions des artistes, qui autrefois, se sont sentis abandonnés par leurs propres espérances. Existerait-il réellement un tel endroit sur Terre ? Et si la réponse était oui, existerait-il encore  ? Aurait-il subsisté ? Ou alors ne serait-ce qu'un amas d'illusions que l'art et la littérature auraient si bien su nourrir ? Un mythe, mais encore ? Pourquoi tant  d'artistes américains ont été attirés par Tanger ?
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carnetdetanger-blog · 7 years
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carnetdetanger-blog · 7 years
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Aujourd’hui, première visite de Tanger : premières vues, premières impressions… Peut être des premières pistes? Après en avoir tant entendu parler, m’y voici enfin! Dès dix heures tapantes, je me suis plongé dans le coeur du Petit Socco, les yeux biens ouverts, rivés sur chaque détail qui se dressait devant moi. 1ère remarque : Dans la « Casbah », une architecture jamais vue auparavant: portes arquées, losanges encrés dans le sol (témoignant de la présence d’un artiste promeneur, Matisse), lignes droites mais pourtant courbées et allant chacune vers des sens opposés. Je me suis senti étranger, désorienté, perdu face à la géométrie de cette ville labyrinthe aux mille et une disproportions où il m’a semblé impossible de se repérer : enfin! Toutes les ruelles se ressemblent et se rejoignent. J’ai été très à l’écoute lors de ma promenade, attentif à chaque pas, bruit, son ou mot que j’ai pu entendre. C’était mon premier contact avec le dialecte marocain, ainsi qu’avec la population Tangéroise. Je ne sais pas si c’est moi, mais les Tangérois parlent vraiment fort, et bien que je suis toujours incapable de cerner aucune des paroles qui se lancent dans la rue; le ton que ces derniers emploient me parait toujours violent. J’ai fini par me retrouver Place du 9 avril, au Grand Socco en milieu d’après midi : une grande place animée, invraisemblablement bruyante et bouillonnante. Je me suis rendu compte que j’ai du passer par cet endroit ce matin, lorsque j’ai débuté ma promenade. Mais le matin, lorsque la place est calme et relativement vide, elle est méconnaissable. Au centre, une belle fontaine en marbre blanc rejetait un ensemble de jets d’eaux, avec, au dessus, des oiseaux dispersés dans le ciel, m’offrant un magnifique tableau. Je me suis assis sur un banc, mon carnet de notes à la main, et me suis mis a observer les gens qui passait : Tanger, une ville à la mixité indéniable. Francais, Anglais, Espagnols et même Japonais arpentent les rues de Tanger, fascinés, tentant de photographier tout ce qui les entoure. Mais aussi, des enfants qui jouent prés de la fontaine, des messieurs assoupis sur leur canne qui font la sieste sur un banc, de petits vendeurs qui étalent leur divers produits au sol et qui sans gène, hurlent des prix afin d’attirer leur clientèle… Dans la seconde moitié du vingtième siècle , le Grand Socco était un incontournable centre ville, aussi bien économiquement que socialement, réunissant marchés, banques,casinos, cafés (j’en ai d’ailleurs repéré quelques-uns, toujours ouvert depuis le temps, qu’il me presse de découvrir) Encore fatigué par le voyage et le décalage horaire, je n’ai pas tardé à rentrer « chez moi » : l’hôtel El Muniria. A vrai dire, c’est un endroit assez lugubre, les couloirs sont étroits et sombres, et les chambres d’une minime dimension avec des murs peints en verdâtre. Cependant, le choix que j’ai fait de séjourner ici n’est pas hasardeux, et ce sont mes diverses et persistantes recherches qui m’y ont mené. C’est en effet ici qu’ont siégé différents artistes de la Beat Génération durant leur escapade tangéroise, notamment Burroughs lors de l’écriture du « Festin Nu ». Ce livre a trop souvent été réduit à une descente aux Enfers, écrite par un drogué, un livre qui massacre le fond et la forme. Pour moi, cette venue reflète des facettes de l’auteur vivant dans un lieu où toutes les folies sont permises, et c’est ce qui le rend fascinant. En fin de compte, je ne dirai pas que je suis déçu de ma journée car ce n’est pas le cas mais aucun élément de réponse ne m’est apparu. Peut être que Tanger se doit d’être découverte autrement et à sa façon?
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carnetdetanger-blog · 7 years
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J’en suis à plus d’un mois de mon arrivée à Tanger, que je commence enfin à cerner. Aujourd’hui il a fait bon : le soleil s’est dégagé des nuages et le vent s’est fait moins glacial. Alors que je cherchais à décider de ce que j’allais faire de ma journée, je me suis rendu compte qu’hormis la « Casbah », les paysages, ainsi que le coté traditionnel et oriental, la ville possède également un centre moderne auquel je n’avais jamais prêté attention mais dont la découverte pourrait m’être utile, ne serait ce que pour observer une certaine évolution de la ville en dressant une comparaison avec la Médina. J’ai toujours considéré qu’une ville est un espace de vie qui s’explore et se traverse différemment, selon l’individu. « My New York is not your New York, my Tangier is not your Tangier » 
Le réceptionniste de l’hôtel, Mohamed, m’a informé de l’ouverture récente d’un premier centre commercial : Tanger City Mall. Il m’a dit d’un ton très enjoué que c’est « grandiose et à ne pas rater ». Non pas dans le cadre de mon enquête mais plus par curiosité, j’ai décidé de m’y rendre , histoire d’y faire un petit « passeo » (tour) comme on dit ici.
Vers midi, j’ai dévalé le grand boulevard qui croulait sous les embouteillages et les intenables symphonies de klaxons. Remarque : à cet endroit, il y a beaucoup moins de touristes que dans les quartiers anciens. D’ailleurs j’ai eu l’impression que des regards persistants m’observaient sans arrêt, comme quoi la population du centre ville est nettement moins habituée à rencontrer des « têtes étrangères » . Bien moins même. Au bout d’un mois je ne me sentais plus tellement étranger à eux. Une fois arrivé sur place, suite à quelques indications, j’ai rapidement reconnu le centre commercial. Une seule impression: déception. Je me sois même demandé si je ne m’étais pas trompé d’endroit. Grandiose avait-il dit. Quitte à avoir fait tout le trajet, j’ai fini par entrer à l’intérieur. Je n’ai reconnu aucune enseigne, aucune marque… Je suis ressorti au bout d’une demi heure, et j’ai préféré aller m’asseoir sur le sable ( la mer n’est qu’a quinze minutes de marche), mon carnet à la main afin d’écrire ces lignes. Voilà où j’en suis : Devant moi la mer, un ciel bleu et rien d’autre. Qu’est ce que j’ai bien pu vouloir faire dans un centre commercial enfin? L’Amérique en regorge, tous les mêmes d’ailleurs. Cependant, je pense que cette promenade dans la ville était nécessaire afin d’arriver à la conclusion suivante : Tanger, ce n’est pas seulement les artistes, les vieux quartiers traditionnels et les cafés populaires. L’ouverture de ce centre commercial relate en fait d’une autre facette de la ville : un indéniable avenir économique, prometteur à l’échelle nationale et il me semble réducteur de résumer le potentiel de la ville à un mythe mis en place à une certaine époque, car il faut voir les choses telles qu’elles sont : Tanger se modernise, prends de plus en plus l’aspect d’une métropole qui ne fait que s’agrandir et prendre de l’ampleur mais je me fais du soucis sur le futur de cette ville qui perd de plus en plus son âme et qui se transforme en ville lambda. Comment fera t-elle pour accueillir de nouveaux artistes? Pour conserver son charme et sa singularité?
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carnetdetanger-blog · 7 years
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Pris de paresse, j’ai passé toute la matinée dans ma chambre d’hôtel et ce n’est que vers quinze-heures que j’ai enfin daigner sortir de ma taverne. Hier soir en rentrant, j’ai fait plusieurs recherches et me suis rendu compte que lors de ma visite précédente dans la Casbah, sans le savoir, je suis passé devant un incontournable élément de réponse auquel je n’avais absolument pas prêté attention. Bien qu’un peu perdu dans les multiples rues étroites de la Médina, et peinant réellement à m’orienter, j’ai poursuivi ma promenade tout en profitant de ces nouveaux décors architecturaux qui s’offraient à moi, et qui malgré ma seconde visite, m’ont encore paru si étrangers. Je me suis retrouvé face à un petit jardin, une espèce d’hall de verdure, camouflé par un grillage : exactement l’endroit que je cherchais. C’était la propriété « Sidi Hosni », l’ex-mansion de Barbara Hutton, la pauvre petite fille riche, grande dame à la fortune incalculable qui s’est retrouvée à Tanger, et qui elle aussi, a décidé de s’y installer. Cette maison diffère grandement de celles de son voisinage : bien entretenue, fraîchement peinte en blanc, des fleurs roses et mauves qui s’étalent sur la façade du bâtiment, formant un magnifique et harmonieux ensemble qui donne l’impression de se retrouver face à une peinture. A vrai dire, j’ai tout d’abord pensé qu’il s’agissait d’une maison-d’hôtes : j’en ai croisé tellement. D’ailleurs, en me renseignant, j’ai compris qu’elles étaient toutes récentes et appartenaient à des propriétaires étrangers, qui suite à un phénomène de gentrification s’étaient non seulement installés au sein de la Casbah tangéroise, mais avaient également mis en place un nouveau commerce en vogue et en plein essor. Alors que j’étais entrain de photographier sous plusieurs angles la mansion qui je le savais, allait servir à mon travail, un monsieur  assez âgé, s’est présenté à moi : il s’agissait du propriétaire du café voisin, le café Baba. Il m’a demandé si j’avais des questions à lui poser quant à l’endroit, puisque Barbara Hutton était de son vivant, une de ses clientes fidèles. J’ai été surpris, puis follement ravi. Je suis alors entré à l’intérieur, me suis attablé dans un coin du café. D’extérieur, la maison parait simple, d’une taille relativement moyenne, pas trop imposante, mais c’est tout le contraire. Le monsieur, Abdu, s’est assis près de moi et m’a tendu plusieurs photographies en noir et blanc : la plupart représentent Barbara, seule ou accompagnée. J’ai longuement écouté Abdu parler : Sidi Hosni à été une sorte de palais festif, où avaient lieu un ensemble de fêtes extravagantes et à l’ambiance électrique, qui avaient d’ailleurs forgé la réputation de Ms.Hutton. Ces dernières ont réunit un ensemble de personnalités renfermant une élite tangéroise, dans laquelle s’est parfaitement intégrée la communauté américaine. Une photo en particulier a attiré mon attention : Ms. Hutton, un luth à la main, le regard rivé vers celui-ci. Elle est drapée d’un tissu clair, ornée telle une princesse de bijoux précieux, bracelets de diamants, et une couronne, incrustée de pierres.L’arrière-plan est fait de zelliges et d’incrustations murales, le tout en un motif régulier, ce qui, ajouté à la tenue de Barbara et le luth qu’elle avait entre ses mains, qui crée une ambiance très orientale, en pleine harmonie avec la culture marocaine, ou du moins ce que j’en sais. J’ai aussi vu des femmes habillées de robes imprimées et de fourrures, des hommes en costume et nœuds de papillon, contrastant avec les djellabas et chapeaux traditionnels des artistes marocains présents dans la salle. Hutton et compagnie, ou le luxe qui s’imprègne de la culture orientale, marocaine et traditionnelle. J’ai moi aussi été séduit par se mélange, qui m’a rappelé que les artistes de la Beat Génération n’ont pas été les seuls à s’installer à Tanger, mais qu’il s’agit en fait de toute une communauté anglo-saxonne, qui a non seulement merveilleusement su s’intégrer à la ville, mais qui plus encore, à se l’approprier, et y ajouter une nouvelle facette festive, originale, d’autant plus attrayante. Ce sujet me passionne, et je veux passer plus de temps à en savoir plus, tant le personnage de Barbara Hutton est complexe et son arrivée à Tanger ambigue. J’ai remercié Abdu, et lui ai promis de revenir à Baba que j’avais hâte de découvrir. J’aimerai continuer à écrire ma journée, mais il se fait tard, l’essentiel a été dit, et le sommeil me rattrape.
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carnetdetanger-blog · 7 years
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Je suis assis à « Sour Meegazine », littéralement le mur des paresseux, qui porte bien son nom, car nombreux sont les gens qui viennent ici pour se réchauffer sous le soleil marocain, face à la Mer Méditerranée.Certains roulent leur joints tranquillement, d’autres discutent de tout et de rien. Il fait doux, bien que le temps soit légèrement nuageux. Le ciel est très clair, quelques nuages semblables à de la mousse flottent doucement, en face de moi s’étale la mer et je vois les montagnes espagnoles au loin. Ces falaises me paraissent proches, si proches que j’ai la stupide impression que je peux les atteindre en tendant le bras, et je me demande même sérieusement s’il m’est possible de faire le trajet à la nage. D’ici, j’aperçois le port, ce qui me fait penser qu’il devait sûrement y avoir une ligne maritime directe Tanger/New York, datant des années cinquante, qui a du encourager et faciliter l’arrivée de tant d’américains. D’autant plus que  la présence d’un port, à l’époque déjà si actif a sûrement du favoriser le commerce tangérois. Face à une communauté cosmopolite déjà installée, la marchandise se devaient de venir de partout ! Je suppose qu’entre les vendeurs de légumes locaux, on devait trouver des bières anglaises, des spécialités espagnoles, une marchandise internationale, diverse et variée, à l’image de la population en elle-même. J’ai également constaté quelque-chose de flagrant, que je n’ai toujours pas eu l’occasion de commenter : à Tanger, la vie ne coûte trois fois rien. Pour déjeuner, il est possible de parfaitement se remplir le ventre à 30dhs, l’équivalent de 3 dollars ! C’est de même pour le prix des loyers. Alors pour des artistes, qui on le sait bien, quelques fois peinaient à gagner leur vie, que demander de plus ? (Je m’en vais visiter l’hôtel Continental à présent, je reprendrais mon écriture une fois arrivé.) Me voici donc : ce n’est pas tellement l’hôtel qui m’intéresse, mais plus son histoire. Il est même classé patrimoine mondial de l’UNESCO. J’aime beaucoup son côté autant traditionnel que moderne. C’est un endroit très charmant : les portes sont arquées, l’intérieur plaqué de carrelage traditionnel, et pourtant, la terrasse m’est inexplicablement familière, ressemblant en certains aspects une terrasse lambda de café, et j’ai encore une fois, une magnifique vue sur le port. D’ailleurs, le soleil va bientôt se coucher, et un camailleu de rose se dresse devant moi. Excellent. En y prêtant attention, je me rends compte qu’il y a énormément de touristes ici, de diverses origines. C’est cet aspect cosmopolitain qui m’intrigue le plus, alors que je viens de New York ! Le réceptionniste de l’hôtel, auquel je me suis présenté et à qui j’ai parlé de mon enquête, m’a apporté livre très volumineux, qui retrace l’histoire de la ville. Je l’ai remercié et me suis immédiatement mis à le feuilleter. Voici ce que j’en retiens principalement, et qui est à mes yeux, une incontournable information pour mon travail : Tanger était d’abord une zone franche sous la protection des pays européens. D’ailleurs, jusqu’en 1957, l’entrée à la ville nécessitait un passeport, plutôt une autorisation de voyage, une sorte de visa. Puis en 1956, lorsque le Maroc obtient son indépendance, la ville devient cosmopolite. J’en déduis que le statut de « zone internationale » (dont je n’avais jamais entendu parlé auparavant) a fortement joué sur l’attractivité de la ville. Toutes les langues étaient parlées : anglais, français, arabe, espagnol surtout… Certains ne parlent qu’arabe, d’autres lient l’arabe et l’espagnol ou l’arabe et le français, les étrangers installés à Tanger ne parlent que leurs langues et un arabe approximatif. D’autres sont totalement polyglottes et maîtrisent la totalité des langues, tout simplement parce que le statut de la ville leur a offert un environnement mixte où toutes les langues étaient couramment utilisées. A présent, il est 22h, et je viens de rentrer. Je reviens sur mes nombreuses découvertes du jour, qui s’avèrent être très fructueuses pour mon travail, et le font réellement avancer. Je comprends enfin pourquoi tant d’étrangers se sont installés ici et je trouve ça réellement magnifique. Je m’imagine un espace regorgeant de convivialité, vivant de cette diversité qui n’est autre qu’une richesse. Une ville bouillonnante, dont les caractéristiques et les spécificités m’intriguent et me fascinent d’autant plus chaque jour.
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carnetdetanger-blog · 7 years
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Aujourd’hui, j’ai décidé de tenir la promesse que j’ai faite à Abdu, et donc de revenir passer l’après-midi au Café Baba qui lors de ma brève visite précédente, avait fortement suscité ma curiosité. Sur ma route, je suis passé par le Grand Socco, j’ai franchi « Bab Fahs », et me suis dirigé vers l’entrée de la Casbah. J’ai d’ailleurs remarqué que je me familiarise de plus en plus à mes nouveaux repères tangérois! Je me suis arrêté un instant, car mes yeux sont restés rivés sur une peinture murale, que j’ai adoré, représentant de gauche, à droite: Jimi Hendrix, Bob Marley et Oum Keltoum. Vive, colorée, regroupant trois figures emblématiques de la musique, chacune son genre, qui pourtant, sont indéfiniment gravés au coeur de la culture tangéroise. 
« Welcome to the legendary Café Baba, the best cafe in the medina » J’ai reconnu la pancarte, et suis entrée sans hésitation. Décoration rustique, qui semblait ne pas avoir changé depuis l’ouverture en 1943, mais surtout un cachet artistique inédit: sur les murs, photographies et portraits de différentes personnalités musicales. On se serait cru dans un temps de Bob Marley! La clientèle est diversifiée, n’exclut personne : les jeunes jouent de la guitare, ne contrastant jamais avec les plus agés qui, pour la plupart, s’assoient en silence et contemplent la vue. « Want to buy some good Hash? » avait-je entendu. J’ai fini par comprendre que le monsieur s’adressait à moi. Du cannabis? Je n’ai pas réfléchi très longtemps avant de faire mon achat. En jetant un coup d’oeil derrière moi, j’ai remarqué que sur chaque table se roulait un joint et que la fumée était partout. Remarque : Le prix est vraiment bas, j’en déduis donc que le produit n’est ni rare ni difficile à se procurer. Bien évidemment, c’est illégal, mais à Tanger il doit exister une centaine de cafés comme Baba… J’ai bien sentis que des informations me manquaient afin de faire bourgeonner l’idée qui me traversait la tête. j’ai fais signe de la main à Abdu qui se trouvait non loin de moi et qui paraissait enchanté de me revoir. « Pourquoi y’as t-il tant de cannabis à Tanger ? » avais-je naïvement demandé. Abdu a sourit et m’a immédiatement répondu d’un temps enjoué «Mon ami, ici, c’est la capitale de la fume! Tu dois savoir que le Maroc est l’un des premiers exportateurs de cannabis au monde. Les plantations sont notamment situées dans le Nord et particulièrement dans le Rif. Alors oui, bon, c’est illégal, mais entre nous, personne n’y prête réellement attention. Tu imagines biens que les joints ne se fument pas uniquement dans mon café! De plus, consommation et production de cannabis ne sont que bénéfiques à l’économie marocaine et d’une certaine façon la maintienne. Il a aussi ajouté que beaucoup de trafics se faisaient au niveau du port de la ville. C’est donc ça… Comment de tels artistes, ceux-là en particulier, auraient-ils pu résister à la tentation? Haschich oui, mais aussi champignons hallucinogénes, cocaine, héroïne, psychotropes et j’en passe. Un seul mot: « Junky » (Burroughs) résumera ma pensée. Chacun d’entre eux utilisait ces derniers à sa façon : Ginsberg explore certains modes de la conscience, Burroughs fait la confession d’un drogué non repenti dans un délire poético-scientifique, et quant à moi, je comprends bien que ces circonstances particulières ne manquent pas de séduire ceux qui, non seulement cherchent à fuir la société, mais surtout à s’évader de la réalité. « Mon ami, le shit à Tanger, c’est l’équivalent de vos Hot-Dogs à New-York. Roule ton joint, je t’apporte un thé bien sucré ! » m’avait finalement dit Abdu en se levant. Je suis là pour voir et comprendre Tanger, comme l’a fait la Beat Generation. Sans artifice inutile, je veux percer la réalité qui se cache derrière le mythe : c’est ainsi que je pourrais dresser un portrait de Tanger en 1960. Quant au reste de l’après-midi, je me suis moi aussi laissé bercé par les délires de ma psyché, me laissant tendrement fondre sous un décor que j’apprécie de plus en plus.
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carnetdetanger-blog · 7 years
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carnetdetanger-blog · 7 years
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Il m’a fallu du temps pour me rendre compte que depuis mon arrivée à Tanger; je me suis adonné à une nouvelle routine : chaque matin (ou presque), je vais à la recherche d’un nouvel endroit où prendre mon petit déjeuner, et j’ai finis par y passer la matinée. J’observe, j’écris, je réfléchis, quelques fois je dessine, le temps passe, les idées bourgeonnent, certaines pistes apparaissent, d’autres disparaissent et mon travail avance. Ce matin , c’est au café Tingis que je me suis attablé. Situé en plein coeur du Petit Socco, je dirais que la particularité de l’endroit est telle qu’il est situé dans une sorte de « carrefour »: chaque heure, un nouveau groupe de touristes arrive, accompagné d’un guide qui raconte l’histoire du quartier. J’ai d’ailleurs entendu ce dernier leur conseiller un restaurant situé sur la plage du Grand Socco : « La terrasse du 9 avril ». Pourquoi pas, après toi? Quelques heures plus tard, j’ai remonté la pente qui mène vers la grande place. Elle est remplie de bazars, tous similaires qui décorent les rues  de leur aspect typiquement oriental, aux airs de légendes d’Ali Baba et contes des mille et une nuit. Un cliché, certes, mais qui met en valeur cet attrayant coté exotique qui séduit touristes et nos artistes. Me voila arrivé! La porte du restaurant est dissimulée derrière la masse de gens qui circulent et que je n’avais pas manqué de remarquer la fois précédente. J’ai franchi la porte, monté les escaliers, et la : grande surprise! Je me suis retrouvé dans un espace moderne, « chic », au cachet très occidental. J’ai remarqué que la majorité des clients sont locaux, et que cette fois, il y a très peu d’étrangers. Malgré le vent, j’ai décidé de m’asseoir à la terrasse, car j’avoue que je ne me lasse jamais de ces rues qui donnent sur le Grand Socco, un de mes endroits préférés à Tanger. Le serveur qui a pris ma commande parle couramment anglais, c’est de même dans certains café même populaire : d’une certaine manière, cela montre encore une fois que les commerces, l’économie, mais de façon plus globale l’ensemble de la population tangéroise a parfaitement su s’adapter à l’arrivée de communautés étrangères. Là où je vais, je réussis à communiquer de façon plus au moins connecté avec les gens qui m’entourent! D’après moi, cette mixité du langage concerne une majorité de la population, j’irai même jusqu’a dire qu’elle caractérise la culture tangéroise et témoigne bien du statut cosmopolite de la ville. J’ai mangé un tajine de poulet au citron confit aux olives vertes, en sirotant un ferre de vin blanc et en écoutant du jazz. En observant la rue, j’ai aperçu des femmes voilées en « djellaba » qui faisaient des courses, des mendiants qui collent au passants, et je me suis longuement tardé sur la mosquée rose en mosaïque qui apparait du haut de sa terrasse. Paradoxalement, en ne regardant que l’intérieur du restaurant, je me serais cru à New York. Tanger est un mélange et la notion de mixité me revient souvent à l’esprit. Je pense que pour nos artistes, la ville permettait de découvrir des aspects de l’orient tout en présentant certains cotés occidentaux. D’une certaine facon, ils réussissent à voyage ainsi qu’a s’évader comme ils le souhaitent sans pour autant se sentir complètement désorientés : je suppose que c’est, entre autres, ainsi qu’ils ont pu se créer un nouveau chez eux. Tout de meme, comment une ville dite aussi authentique peut se laisser autant influencer par l’occident? Ou alors serait-ce justement cet ensemble de contrastes qui créent l’authenticité?
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carnetdetanger-blog · 7 years
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Malgré ma seconde tasse de café noir, je peine encore à ouvrir les yeux. Les images de la soirée de la veille se bousculent dans ma tête, et je me sens comme un adolescent au lendemain de sa première gueule-de-bois. J’ai l’impression de pouvoir encore sentir cette chaleur suffocante qui m’avait envahi hier soir, entendre ces cris de joie et d’exaltation, et voir ces visages dégoulinant de sueur et de maquillage. Ma soirée s’est déroulée dans un bar populaire situé dans un coin de rue au coeur de Tanger, du nom de « Petit Berlin », et je suppose que j’y ai été conduit par mes jambes baladeuses et ennuyées, qui n’ont probablement su que faire de leur samedi soir. Je suis entré par une petite porte discrète, déjà entrouverte, dont s’échappait un mélange de lumières colorées, allant du bleu au rose, du vert au rouge, ainsi qu’une musique follement bruyante et folklorique, mais il faut bien l’avouer, assez accrochante. Le comptoir regorgeait d’hommes, ivres et alignés l’un derrière l’autre sur le comptoir, mais étonnement, il y avait aussi beaucoup de femmes. Elles se ressemblaient toutes : large gabarit, extensions collées sur leur chevelure faussement blonde, rouge-à-lèvre variant entre rose et rouge vif pour la plupart, tenue noire aussi moulante que courte… Des voix fortes et stridentes, infatigables, qui je m’en souviens bien, ont chanté et hurlé toute la nuit. Le cadre m’ai apparu étrange, et je dois avouer que je me suis senti mal à l’aise. Je me suis assis seul sur le comptoir, près de moi trois hommes qui discutaient en dialecte marocain, riant de plein coeur, insouciants comme des enfants en pleine récréation. Je n’avais pas prévu de m’attarder, et une bière m’aurait suffit si l’un de ces messieurs n’étais pas venu me parler. Je ne me souviens pas exactement de la scène, mais il a vite compris que je ne parlais pas un mot d’arabe, et se mit à s’adresser à moi dans un anglais approximatif que j’avais beaucoup entendu depuis mon arrivée, et qui me faisait toujours autant sourire. « Laquelle veux-tu ? » m’avait-il demandé en pointant du doigt l’ensemble des femmes toutes regroupées dans une sorte de vieux salon marocain. Au début, je pensais avoir mal compris sa phrase, mais tout était beaucoup plus clair que je ne le pensais, et ma vision naïve de l’endroit dans lequel je me trouvais s’est subitement transformée. « Ne sois pas timide, j’irai lui parler à ta place. Il y en a même qui peuvent te faire un prix. » Je n’ai pas répondu. J’ai observé la pièce dans ses recoins les plus profonds, j’ai analysé chaque visage et chaque scène ayant pu défilé sous mes yeux, me demandant comment je n’avais pas pu comprendre par moi-même dès le début. C’est alors que je me suis lancé dans une longue et profonde réflexion : ce bar, il en existe dans tous les coins de rue tangérois, avec la même musique, les mêmes lumières, et probablement les mêmes têtes. Et ces femmes, j'en avais tellement vues depuis mon premier jour ici, sans jamais leur prêter attention. Mes yeux se sont réellement ouverts sur cette complexe population, au double-visage. C’est pourtant incroyable ! On parle d’un pays musulman, au gouvernement et islamique et conservateur, et pourtant, les moeurs ne sont pas ce qu’elles semblent être, ne vont pas dans un seul sens docile mais au contraire, se confondent, se contredisent et s’entrechoquent. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’ils sont libres puisqu’ils se cachent des ces mêmes lois qui quelque-part encouragent ces phénomènes, ainsi que de cette société qui juge mais qui adhère en silence. Ce laxisme au niveau de la drogue, c’est le même que l’on retrouve quant au sexe, ainsi toutes ces choses dites ici interdites mais qui peut-être, ne le sont pas réellement. Voici donc un indéniable fait social qui justifierait que nos artistes aient été tant attirés par cette ville, qui quelque part, représentait pour eux ce temple de la drogue et du sexe à volonté. Ils se voient alors mis face à d’exquis interdits, dont la présence aux Etats-Unis est absolument inespérée. Sans oublier qu’il s’agit de la Beat Génération :  ce groupe d’artistes perdus (d’où la connotation du mot beat ), révoltés, qui a marqué ses oeuvres d’une quête de libération des éthiques de la société dans laquelle ils se trouvaient, et qui justifie entre autres, cette recherche d’une libération sexuelle. Et c’est justement au sein de cette ville complexe aux mille et unes facettes qu’ils ont su trouver l’essence de cette liberté. Enfin, pour en revenir à ma soirée, j’ai été séduit par cette nouvelle image de Tanger qui s’offrait à moi. J’ai bu quelques verres, et ai fini par accepté la proposition du monsieur. Du reste, je ne me souviens plus de grand chose, mais mon enquête avance, et mes éléments de réponse s’avancent vers moi des façons les plus inattendues.
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carnetdetanger-blog · 7 years
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J’enchaîne jour après jour à Tanger, en suivant le schéma de la nouvelle routine, à laquelle j’adhère pleinement.
Je me lève tard, manie le « sebsi » que je me suis procuré la semaine dernière en écoutant de la musique, et ne sors de ma chambre d’hôtel qu’après midi passé. Je n’ai plus l’impression d’être touriste, étranger ou journaliste, mais tangérois à mon tour, profitant des simples petits plaisirs que la ville a à m’offrir. Je suis persuadé d’une chose : les artistes sont venus ici afin de s’échapper du fardeau que représentait l’éthique à laquelle la société les confrontait. 
A Tanger, ils s’offrent une escapade exotique derrière les portes d’une petite ville simple et tranquille, où ils se sentent libres au niveau des mœurs, je dirai même affranchis puisqu’ici, ils profitent d’un ensemble de plaisirs de la vie que l’Amérique refuse en imposant de façon plus stricte certaines lois, comportements, mais surtout en divulguant une certaine morale irrévocable.
A Tanger, c’est différent, les infractions deviennent des dérapages sur les autorités ferment souvent les yeux, sans pour autant que la ville ne se transforme en jungle. Bill Burroughs illustre parfaitement mes propos : pour lui, Tanger est une « interzone » où il mêle un espace urbain et réel, à un espace imaginaire et métamorphosé à l’aide de substances illicites. D’ailleurs, c’était un habitué du Petit Socco : carrefour central et pôle économique par excellence, enrichi par les différentes populations qui l’habitent. Moi aussi, je me mets à apprécier cet endroit de plus en plus. La ville, ne serait-ce que par sa position géographique, appelle à l’ouverture, et c’est ce qui m’interpelle le plus.
Certains jours, je me passionne à élucider les mystères de Tanger, d’autres, je me rends compte qu’il m’arrive de me lancer sur de mauvaises pistes, et de me retrouver déçu par ce qui s’avère n’être que de simples et banals clichés. Cependant, je ne peux nier le fait que je me suis lié à la ville, et que l’idée d’un départ approchant à grands pas ne m’enchante pas du tout. J’ai su adopter une partie de cette culture qui, il y a deux mois de cela seulement me paraissait encore si étrangère.                                                                                               Je ne dis pas « hello » mais « salam », « choukran » au lieu de « thank you », et ce par simple réflexe. J’ai appris les heures d’appel à la prière ; et une fois j’ai même indiqué la route à un touriste anglais ! Je ne mange presque plus que les spécialités locales, et il ne se passe un jour sans que je ne sirote un thé vert. Il faut bien l’avouer, je ne veux pas partir.
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carnetdetanger-blog · 7 years
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carnetdetanger-blog · 7 years
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Je suis actuellement au fameux café Hafa, l’un des plus connus de la ville, formateur du mythe, et parfaitement inscrit au sein de la légende tangéroise. La réputation de l’endroit est telle que chaque année, des milliers de touristes prennent la peine de monter la pente de Mershan afin d’admirer le splendide paysage qui se dresse devant moi. C’est d’ailleurs ici que les artistes américains (comme Keith Richards) ont appris l’art de manier la pipe marocaine, le « sebsi », tout en profitant de journées ensoleillées. Je les imagine sirotant un thé vert à la menthe, dégustant une « bissara » (eh oui ! je me mets aux spécialités locales !), et fixant une mer d’un bleu transparent, qui dévoile timidement les terres espagnoles : je comprends mieux la notion de « porte vers l’Europe ». J’apprécie énormément la disposition du café, que je qualifierai d’atypique : les tables sont toutes en extérieur découvert, posées sur des bords de terrasses étroites en étage, recouvertes des belles mosaïques traditionnelles. Malgré l’évolution de la ville, ainsi que sa récente et fulgurante urbanisation, à présent emportée dans un imbattable tourbillon de modernisation, j’ai tout de même l’impression que Hafa fait partie de ces endroits épargnés, et qui demeurent intacts. J’aime le climat méditerranéen, l’odeur de la menthe, le son des mouettes… Le soleil, je n’oublie pas le soleil ! Il fait bon et chaud tout au long de la journée ; les couleurs de la ville resplendissent sous la lumière du jour… Cliché, n’est-ce pas ? Pourtant, ces dernières animent réellement la ville. Le bleu du ciel, imposant, se mêle à celui de la mer. Puis, il y a ces grandioses couchers de soleil, qui réunissent toutes les nuances imaginables de jaune, orange, rose et violet. Les dessins colorés sur les murs des Kasbah, de véritables arcs-en-ciel. Cet ensemble harmonieux apporte une certaine vivacité à la ville, crée une peinture de fond, et j’irai même jusqu’à dire qu’il y apporte une touche exotique. C’est peut-être ce qu’ont également perçus les artistes ici ? Leur installation subite et massive ferait presque penser à une 3ème vague d’orientalisme. Au-delà d’un simple mouvement artistique, ce serait ici suggérer la redécouverte d’une civilisation pourtant déjà connue, mais perçue différemment. En effet, nous autres Occidentaux avons souvent eu tendance à créer une image particulière du Maroc, du Maghreb en général, qui représenterait un puits de lumière tamisée et sensuelle, révélatrice de rêves et délices à la saveur exotique. A mon tour, je pense pouvoir affirmer que je ressens également cette sensation. Oui, je ressens cette chaleur toute désirée, sens pour autant  me plonger dans des tableaux de femmes nues, à la longue chevelure et entourées de fruits, peints aux couleurs orangées et cuivrées. Pourrait-on parler d’un rêve d’Orient chez ces artistes ? Avec « Après Toi, le Déluge », Bowles illustre bien mes propos, et ce avec la création d’une maîtresse marocaine au personnage de(…) Ainsi, Bowles ne chercherait-il pas à refléter une vie au sein de cette ville (qu’il dit idyllique), où désirs et fantasmes sont assouvis par l’Orient ainsi que ses femmes ? Enfin, quoi de plus séduisant et attractif pour des artistes en quête de libération et de nouveauté ?
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carnetdetanger-blog · 7 years
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Je n’arrive pas a y croire. Aujourd’hui, mon dernier petit déjeuner à tanger. Et demain matin, je devrais faire mes adieux à la ville. Un sourire las s’étale sur mon visage, et je m’imagine dans quelques semaines, entrain de me remémorer ce paysage, mes yeux débordants de nostalgie. Mon sentiment est clair : je ne veux pas partir. New York ne me manque pas et je ne veux pas m’en aller. Je suis actuellement à Jamaica, initialement appelé Café Chorouk mais renommé ainsi par les nouvelles générations qui le fréquentent. C’est une terrasse qui donne sur le Grand Socco, et bien que ce soit la premier fois que je mentionne cet endroit, j’étais en quelques semaines, devenu un client fidèle. J’ai collecté tous les éléments de réponses nécessaires à mon article. J’ai vécu Tanger à ma facon, et je pense que le plus dur a été d’avoir à dresser une frontière entre mythe et réalité en portant un regard sur les deux, tout en restant neutre, lorsque je suis moi-même séduit par le charme de la ville. Pourquoi les artistes américains ont tous été attirés par Tanger? La réponse me parait si évidente maintenant. Sexe et drogue à gogo. Climat attractif, ambiance orientale et exotique mêlée à une vague occidentale mais pas seulement, des couleurs partout, des vues sur la mer à en couper le souffle… Une ville à l’histoire riche et complexe, cosmopolite, regorgeant d’une population étrangère qui se sent comme chez elle. C’est à travers la liberté qu’ont trouvé les artistes à Tanger, qu’ils ont su déchaîner leurs âmes perdues, jusqu’à retrouver leur chemin. Moi, je ne suis pas un artiste, et je ne suis plus un étranger : je suis devenu Tangérois. Et une chose est sûre, je serais bientôt de retour.
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