Tumgik
atticuswritersoul · 10 months
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1. Pensées douloureuses
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Il fait sombre. Terriblement sombre.
La salle commune est grande, spacieuse et terriblement froide. D’énormes vitres de verre donnent sur un vide ténébreux, parfois teinté d’un léger vert maladif. C’est le Lac de Poudlard, le préfet avait-il dit. Le jeune enfant aurait préféré ne jamais le savoir. Il était convaincu que le verre cèderait à la pression de l’eau au milieu de la nuit et qu’ils finiraient tous noyés. Et alors, il ne les reverrait plus.
Plongé dans la pénombre de son dortoir, caché derrière les rideaux de son lit, il observe le plafond avec de grands yeux confus. Les murs verts prennent des allures bleutées dans la pénombre, et il lutte.
Isaiah lutte contre ses pensées.
Elles tournoient et ondulent dans sa tête, tortueuses et torturantes, elles prennent les vicieuses formes d’êtres monstrueux et terrifiants. Ce sont des créatures grandes, noires et fines, aux bras aiguisés et aux sourires sans dent. Elles l’entourent au pied de son lit, et lui murmurent ces mots qui le hantent.
Tu les as abandonnés.
Tu les as quittés.
Tu les as tués.
Il les entend presque. Les sanglots de Vina, les cris de Lyall. La voix de Mère résonne gravement dans sa tête, froide et impitoyable. Ses pieds et ses mains tressautent malgré lui, son dos le démange à nouveau, alors qu’il revoit ses lèvres murmurer ces mots sans une once d’état d’âme.
Les rideaux s’écartent d’un coup, puis se referment aussi subitement qu’elles s’étaient ouvertes. Isaiah essuie son visage précipitamment, mais l’intru ne lui laisse pas le temps de parler. Il lui lance une poche glacée.
"Qu’est-ce que tu fous, Nott ?"
Le blond le dévisage en silence, impassible. Isaiah cherche à se redresser, mais il donne simplement l’impression de se tortiller inconfortablement. Nott ne réagit toujours pas, il déglutit doucement, et finit par pointer du menton la poche de glace.
"Le froid soulage les effets du Doloris."
Et il sort tout aussi hâtivement.
Isaiah ravale la bile dans sa gorge, et dépose la glace contre son dos lancinant. Alors que le froid entre en contact avec sa peau, il ferme rageusement les yeux.
Il ne pleurerait jamais pour elle. Il se l’était juré. 
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atticuswritersoul · 10 months
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Sleep Paralysis
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Le regard bleu de Maliah s'ouvrit soudainement. Sa chambre était plongée dans le noir, il faisait nuit noir au-dehors. Toute la maisonnée dormait à poings fermés.   La jeune blonde voulut refermer ses paupières, mais son corps n'eût aucune réaction. Une chaleur étouffante monta tout à coup, à mesure que la panique envahissait la blonde. Alors qu'elle voulut se redresser sur son lit, ses bras restèrent stoïques. Maliah crut sentir son cœur battre dans ses oreilles.   Cesse de respirer.   C'était une voix féminine qui venait de retentir, au beau milieu de ses pensées. Elle paraissait familière aux oreilles de Maliah... Mais elle ne put pousser plus loin sa réflexion ; sa main droite s'était refermée sur sa bouche, tandis que la gauche bouchait son nez, obstruant la voie respiratoire. Ces gestes s'étaient faits calmement, assurément, sans qu'elle ne se rende compte de rien, et son corps refusait toujours de lui obéir.   Plusieurs minutes s'écoulaient alors que les poumons de Maliah s'emballaient. Des spasmes incontrôlables agitaient la jeune fille, choquée, mais ses mains refusaient de lâcher prise. Son regard se fit trouble, son cerveau devenait doucement défaillant, en manque d'oxygène.   Respire.   Maliah prit une énorme bouffée d'oxygène, rompant le silence de la pièce. Son être entier tremblait, des larmes avaient coulé le long de ses joues sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle ne parvenait plus à sentir ses jambes, comme si elles étaient faites de coton, et la simple idée de voir ses mains lui causait la nausée. Maliah était terrorisée par ce qui venait de se passer.   Oublie ce qui vient de se passer. Rendors-toi.   Elle s'effondra sur son lit, assommée par Morphée.
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atticuswritersoul · 10 months
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Et un beau jour, il découvrit quel était le secret que tu cachais sous cette écharpe couleur émeraude. Il avait suffi que tu t'endormes sans t'en rendre compte près de la cheminée, ta tête tombant lourdement sur l'épaule de sa mère. On avait voulu te ramener sur ton lit, et lorsque Jordan te prenait dans ses bras, ton écharpe avait glissé.
C'était là, exposé sans pudeur. Des morceaux du ciel, arrachés, collés de force sur ta délicate peau. Un sillon de douleurs et de larmes à l'état pur.
Évidemment, il n'avait pas tout de suite compris quel passé cachaient ces bleus. Tout ce qu'il savait, c'est que ces taches de peintures, dont tu semblais avoir si honte, t'avaient fait beaucoup de mal. Alors il ramassa l'écharpe, et toute la nuit durant, enfermé dans sa chambre, ayant pour seule lumière les rayons de la lune, il observa sous toutes les coutures ce bout de tissu. Une simple écharpe qui était la gardienne d'une vérité inhumaine. 
Et finalement, alors que la plus sombre des obscurités régnait au beau milieu de la nuit, il était sorti de sa chambre. Ses petits pas n'avaient pas tardé à le mener à ta chambre. Il portait fébrilement l'écharpe, et se tenait debout au pied de ton lit. Dans le noir, sous les étoiles immaculées, ton bleu s'embrasait et ressortait plus fort encore, subjuguant le petit garçon. Il déposa tout doucement l'écharpe autour de ton cou ; il avait plus peur de te réveiller que du monstre sous ton lit.
Et c'est là, précisément à ce moment, alors que le monde dormait à poings fermés et que la vie s'amenuisait, que ça s'est produit.
Tu avais trouvé ta place dans le cœur de Shel, dans les pensées de Shel, dans la vie de Shel. Il avait pris conscience qu'il voulait te voir sourire, voir tes yeux vivre, voir ton bonheur étinceler de mille feux. Il avait pris conscience qu'il voulait te protéger ; il avait pris conscience qu'il t'aimait.
Toi.
Abby Archer, sa grande sœur.
Le cœur plein de raison
La musique qui m'a accompagnée
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Il n'était pas bien grand, lorsque tu es arrivée, un sac sur le dos et des cheveux tout trempés. À vrai dire, il était même très petit. Pas même trois pommes, c'est te dire ! Et pourtant, qu'est-ce qu'il était immense, à l'intérieur. Au début, il te fuyait comme la peste. C'est compréhensible, après tout ; une inconnue que son frère ramène au milieu de la nuit, et qui de surcroît, adore le surnommer « le gnome », partie pour vivre indéfiniment à la maison. Il était méfiant, et en plus, tu l'intimidais très facilement, avec ton charisme naturel. Parfois, il lui arrivait de se surprendre à t'observer ; il regardait tes yeux, qui semblaient vides, contrastant avec ton sourire plein d'espièglerie. Il s'attardait sur l'écharpe que tu portais constamment, comme si tu cachais le plus dangereux des secrets autour de ton cou. Shel n'avait peut-être que cinq ans, mais c'était déjà le plus éveillé des petits garçons. Il avait compris que tu paniquais, si on se mettait à s'agiter soudainement autour de toi. Il savait que tu passais le plus de temps à l'extérieur parce que tu ne supportais pas de passer des heures entières entre quatre murs. Chaque jour que la nature faisait, il t'analysait un peu plus, comme les parties d'échecs qu'il jouait avec son père. Il ne fallait surtout pas prononcer ton nom de famille, parce que sinon tu te rétractais aussitôt. Te toucher sans que tu t'en aperçoives était inconcevable, il se débrouillait souvent pour que Liddy soit suffisamment occupée pour ne pas te surprendre. En fait, sans s'en rendre compte, il cherchait à te protéger à sa manière. Tu devais peut-être penser qu'il te détestait, mais la vérité, c'est qu'il cherchait à te connaître pour pouvoir mieux te défendre. Et bien sûr, il n'avait pas pensé à tout simplement venir toquer à la porte de ta chambre, te poser des questions et attendre impatiemment tes réponses. Il était curieux, mais il était prudent ; on ne s'approche pas d'une bête sans s'être renseignée dessus auparavant. Parce que oui, c'est comme ça qu'il avait fini par te voir : comme une bête blessée, tu affichais un façade imprenable et inébranlable, alors qu'en-dessous, tu n'étais que les ruines d'un manoir autrefois splendide.
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atticuswritersoul · 10 months
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Le cœur plein de raison
La musique qui m'a accompagnée
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Il n'était pas bien grand, lorsque tu es arrivée, un sac sur le dos et des cheveux tout trempés. À vrai dire, il était même très petit. Pas même trois pommes, c'est te dire ! Et pourtant, qu'est-ce qu'il était immense, à l'intérieur. Au début, il te fuyait comme la peste. C'est compréhensible, après tout ; une inconnue que son frère ramène au milieu de la nuit, et qui de surcroît, adore le surnommer « le gnome », partie pour vivre indéfiniment à la maison. Il était méfiant, et en plus, tu l'intimidais très facilement, avec ton charisme naturel. Parfois, il lui arrivait de se surprendre à t'observer ; il regardait tes yeux, qui semblaient vides, contrastant avec ton sourire plein d'espièglerie. Il s'attardait sur l'écharpe que tu portais constamment, comme si tu cachais le plus dangereux des secrets autour de ton cou. Shel n'avait peut-être que cinq ans, mais c'était déjà le plus éveillé des petits garçons. Il avait compris que tu paniquais, si on se mettait à s'agiter soudainement autour de toi. Il savait que tu passais le plus de temps à l'extérieur parce que tu ne supportais pas de passer des heures entières entre quatre murs. Chaque jour que la nature faisait, il t'analysait un peu plus, comme les parties d'échecs qu'il jouait avec son père. Il ne fallait surtout pas prononcer ton nom de famille, parce que sinon tu te rétractais aussitôt. Te toucher sans que tu t'en aperçoives était inconcevable, il se débrouillait souvent pour que Liddy soit suffisamment occupée pour ne pas te surprendre. En fait, sans s'en rendre compte, il cherchait à te protéger à sa manière. Tu devais peut-être penser qu'il te détestait, mais la vérité, c'est qu'il cherchait à te connaître pour pouvoir mieux te défendre. Et bien sûr, il n'avait pas pensé à tout simplement venir toquer à la porte de ta chambre, te poser des questions et attendre impatiemment tes réponses. Il était curieux, mais il était prudent ; on ne s'approche pas d'une bête sans s'être renseignée dessus auparavant. Parce que oui, c'est comme ça qu'il avait fini par te voir : comme une bête blessée, tu affichais un façade imprenable et inébranlable, alors qu'en-dessous, tu n'étais que les ruines d'un manoir autrefois splendide.
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atticuswritersoul · 10 months
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Et voilà que le monde tangue, que tu cries et pleures, que tu exploses et imploses. Toutes tes barrières tombent en ruine, d'un coup, comme ça. Et tu sais pourquoi, Abby ? Parce que ce tourbillon qui te constitue, ce tourbillon que tu fais tout pour nous dissimuler ; tout ça, c'est toi, toi, et toi ! Je ne le vois pas comme ma mère, je ne le ressens pas comme elle. Mais Abby, quand je ferme les yeux et que le monde s'évanouit autour de moi, je vois toutes ces volutes de fumées, toutes de couleurs différentes. Bleu, rouge, mauve, mais aussi jaune et rose, vert et blanc. De l'amour à profusion, pour maman, papa, Shel, Liddy. Pour moi, aussi. Tantôt ce panel de couleur domine le mauve, tantôt ton être entier est aussi violet que la nuit crépusculaire. T'es brisée, mais c'est bizarre, plus t'es ici, plus tu guéris. Plus t'es avec moi, avec nous, et plus je te retrouve.      Abigail Filch, la fille brisée qui cache son tourbillon, celle qui fait semblant pour ne pas perdre ce qui lui reste.      T'es qui, au fond ? Bordel, qu'est-ce qu'il t'a fait ton géniteur, comment a-t-il pu te détruire comme ça ? Réponds-moi, parle-moi ! C'est fini le temps des blagues, je suis sérieux, Abby. Je veux t'aider, merde, je veux t'aider, laisse-moi t'aider ! Retire ce putain de masque, laisse ton bleu couler devant moi, je suis là pour toi !     Abby Filch, la Serpentard débordant d'un rouge mordant, un rouge soif de vengeance.     Je vais tous les détruire. Ces obstacles qui barrent ton chemin vers le bonheur, je vais les attraper, les tordre, les réduire en poussière. Même si pour ça, tu dois nous quitter, j'en ai rien à foutre. T'as qu'à te barrer à l'autre bout du monde, fais ce que tu veux tant que t'es heureuse, je m'occuperai de ton mauve. Bientôt, il me sera aussi limpide que de l'eau. Et écoute-moi bien, Abby Filch, ce jour-là, je te trouverai, et je le tuerai.      Ton putain de bleu, je le détruirai.      Et tu seras enfin toi.     Ma jumelle.     Abby Archer.
Le cœur aux mille et unes couleurs
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   Un tourbillon d'émotions, toutes plus contradictoires les unes que les autres.      Du bleu, du bleu que tu t'efforces de cacher. Le bleu de tes peurs, le bleu de ses coups contre ton corps. Un bleu de plusieurs nuances, plus ou moins clair en fonction de ta confiance, de ton assurance, de ta volonté de cacher cette couleur qui te fait honte. Le même bleu que tes yeux, Abby.      Je le vois, quand tu sursautes. Quand l'un des petits fait un geste brusque près de toi, quand tu crois qu'on va te laisser, qu'on va t'abandonner. Qu'on va te jeter comme une vieille chaussette, lorsqu'on se rendra compte que tu ne nous sers à rien. Tu es beaucoup de choses, Abigail Filch, mais pour cette peur, pour penser de telles conneries, tu es surtout brisée, si tu veux mon avis.      Je ne suis pas comme ma mère. Je ne lis pas tes sentiments comme elle, je ne sais pas faire ce genre de trucs. Je ne peux pas comprendre tes réactions d'un claquement de doigts, en fermant les yeux. Je suis putain d'impuissant, et ça me tue, tu ne peux pas savoir à quel point. Quand je te surprends en train de crier, prise d'un horrible cauchemar au milieu de la nuit, et que je ne sais pas quoi faire. Je panique à chaque fois, je sens mon cœur battre à tout rompre. Entrer ? Voir ce qui se passe ? Te prendre dans mes bras ? Et si ça se passait mal ? Que tu te renfermais encore plus, que tu sois gênée que je sois au courant ? Je ne veux pas que tu fugues. Alors... alors, je vais prévenir ma mère. Elle sait quoi faire. Elle entre dans ta chambre, te prend dans ses bras, te berce. Et le bleu laisse place au rouge.      Un rouge d'un nombre étourdissant de teintures. Le rouge de la colère, la haine, la volonté de te venger. Tu veux le tuer, le massacrer, le détruire ! Oh oui, moi aussi, je veux le mettre hors d'état de te nuire. Mais ton rouge se mélange au bleu, et le bleu gagne en intensité, en brillance. Tu as peur de nous perdre par sa faute, aveuglée par ta vengeance. Et d'eux naît le mauve, ce mauve qui reflète tous tes secrets, tout ce que tu tiens à nous cacher. Tu en as honte, tout comme tu as honte des bleus qui parsèment ta peau pâle.      Abigail Filch, tu es malheureuse, apeurée, haineuse. Tu es putain de brisée, Abby !
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atticuswritersoul · 10 months
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Le cœur aux mille et unes couleurs
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   Un tourbillon d'émotions, toutes plus contradictoires les unes que les autres.      Du bleu, du bleu que tu t'efforces de cacher. Le bleu de tes peurs, le bleu de ses coups contre ton corps. Un bleu de plusieurs nuances, plus ou moins clair en fonction de ta confiance, de ton assurance, de ta volonté de cacher cette couleur qui te fait honte. Le même bleu que tes yeux, Abby.      Je le vois, quand tu sursautes. Quand l'un des petits fait un geste brusque près de toi, quand tu crois qu'on va te laisser, qu'on va t'abandonner. Qu'on va te jeter comme une vieille chaussette, lorsqu'on se rendra compte que tu ne nous sers à rien. Tu es beaucoup de choses, Abigail Filch, mais pour cette peur, pour penser de telles conneries, tu es surtout brisée, si tu veux mon avis.      Je ne suis pas comme ma mère. Je ne lis pas tes sentiments comme elle, je ne sais pas faire ce genre de trucs. Je ne peux pas comprendre tes réactions d'un claquement de doigts, en fermant les yeux. Je suis putain d'impuissant, et ça me tue, tu ne peux pas savoir à quel point. Quand je te surprends en train de crier, prise d'un horrible cauchemar au milieu de la nuit, et que je ne sais pas quoi faire. Je panique à chaque fois, je sens mon cœur battre à tout rompre. Entrer ? Voir ce qui se passe ? Te prendre dans mes bras ? Et si ça se passait mal ? Que tu te renfermais encore plus, que tu sois gênée que je sois au courant ? Je ne veux pas que tu fugues. Alors... alors, je vais prévenir ma mère. Elle sait quoi faire. Elle entre dans ta chambre, te prend dans ses bras, te berce. Et le bleu laisse place au rouge.      Un rouge d'un nombre étourdissant de teintures. Le rouge de la colère, la haine, la volonté de te venger. Tu veux le tuer, le massacrer, le détruire ! Oh oui, moi aussi, je veux le mettre hors d'état de te nuire. Mais ton rouge se mélange au bleu, et le bleu gagne en intensité, en brillance. Tu as peur de nous perdre par sa faute, aveuglée par ta vengeance. Et d'eux naît le mauve, ce mauve qui reflète tous tes secrets, tout ce que tu tiens à nous cacher. Tu en as honte, tout comme tu as honte des bleus qui parsèment ta peau pâle.      Abigail Filch, tu es malheureuse, apeurée, haineuse. Tu es putain de brisée, Abby !
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atticuswritersoul · 10 months
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atticuswritersoul · 10 months
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atticuswritersoul · 10 months
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01/12/18 : Brume sous la pluie
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Il ne sait pas trop ce qui cloche chez ce garçon. Lorsque son regard croise ses yeux verts, il sent les globules rouges de son cœur pulser très vite, sa gorge déglutit, et une petite moue déçue lui colle sur le visage, quand l'autre jeune homme baisse précipitamment les yeux pour regarder ailleurs.    Louis Azemar. C'est Callie qui lui a dit son nom, après qu'il lui ait posée la question. Louis. Sa langue frotte ses dents, chatouille ses gencives, glisse sur son palais. Sans qu'il ne sache vraiment pourquoi, Cadell aime la prononciation de son prénom dans ses lèvres. Il aime aussi ses cheveux blonds or, ses fines lèvres blanches, la façon dont la pluie semble glisser le long de sa gorge, pour passer par sa pomme d'Adam, sa clavicule... la première pensée de Cadell, après que son regard se soit retiré de la peau hâlée du blond, est qu'il fait froid. Et que la pluie est forte. Il aurait pu penser à tant d'autres choses, comme le fait qu'il soit le premier jour du mois de décembre, que c'est étrange qu'il n'ait toujours pas neigé, que la pluie est insuffisante pour le climat censé être présent, que la Terre dépérit, lentement mais sûrement, qu'un jour tout retomberait sur sa tête, et celle de ses parents, de Callie, de ses oncles, de ses cousins, de ses amis... mais, tout ce qui suit sa pensée, c'est que Louis est seul, sans aucun de ses amis près de lui, ce qui est une première.        Alors, il s'en va, court, vole vers lui, avant qu'il n'ait le temps de partir. Quand il arrive à sa hauteur, il remarque qu'il doit légèrement lever la tête pour pouvoir planter ses yeux dans les siens. Que ses épaules sont moins larges que ce qu'il avait cru voir, à une dizaine de mètres de lui. Il remarque que ses cheveux blonds sont aplatis, qu'ils collent son crâne et une partie de son visage. Il voit ses joues, rougies par le froid, la minuscule brume qui semble sortir d'entre ses lèvres au gré de sa respiration. Cadell se surprend à être jaloux de cette dernière. Lui aussi, il aurait aimé pouvoir toucher ces lèvres, se tenir à la hauteur de son visage, sentir son parfum. Non pas qu'il est amoureux. Il ne sait pas ce qu'est l'amour, il n'y croit même pas, à vrai dire. C'est juste... qu'il ne peut s'empêcher d'avoir envie de faire ça, c'est tout. Ce n'est pas l'attirance, encore moins des sentiments. C'est simplement... comme un besoin, voilà.   - S-salut, fait-il d'une voix légèrement éraillée.   Il se sermonne, toussote, s'en veut de sa voix qui joue des siennes. Il essaie de la rendre plus normale, plus agréable. Puis il voit ses lèvres, à travers cette fine brume blanche, il les voit qui s'étirent en un petit sourire, ses yeux verts qui scintillent. Il sent son cœur rater un battement sans qu'il ne puisse rien y faire, il sent sa propre bouche sourire, sans son autorisation. Et quand la main de Louis se dirige vers son visage sans qu'il ne s'en rende compte, quand il dégage l'une des mèches brunes trempées de ses yeux, il a l'impression que la partie de sa peau qui est au contact de ses doigts s'électrifie. Et Louis retire sa main tout aussitôt, peut-être à cause du coup de jus, ou peut-être qu'il est mortifié d'avoir fait ça. Cadell ne sait pas trop, il le voit juste, ses yeux baissés vers ses pieds, comme si Louis venait de se faire prendre en train de faire une bêtise. Il trouve ça bizarre. Il trouve ça mignon. Il trouve ça étrange et chou, incohérent et grisant, fou et délicieux. Il le rassure en riant, en disant que ce n'est rien, que de toute façon, ses cheveux il avait envie de les couper. Il voit son sourire timide revenir, et il est captivé par sa voix quand il lui répond. Et tandis qu'il comprend que Louis aussi s'est perdu dans Pré-au-Lard, il se dit qu'il a bien le droit d'être bizarre s'il sourit comme ça juste après.
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atticuswritersoul · 10 months
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Il ne sait pas si elle l'a vu. Il ne sait pas ce qu'elle en pense. Il hésite à tourner sa tête vers elle, se dit qu'elle doit le prendre pour un fou, qu'elle a raison, terriblement raison. Shel Archer. Un sourire cynique effleure pour de vrai ses lèvres. Il n'est plus Shel Archer. Shel est mort, depuis bien longtemps. Il n'est qu'un jeune homme à l'esprit cent fois plus âgé, égoïste et sénile. Il n'est qu'une pierre, noire et usée, que tout le monde jette et malmène. Il se dit que de toute manière, c'est ce qu'il mérite. Sans doute parce qu'il est fou, sans doute parce qu'il n'a plus rien à perdre, il tourne la tête vers elle, une lueur de défi dans les yeux. Et lorsqu'il voit qu'elle le couve du regard, il sent ces gouttes rougeâtres revenir sur sa peau pâle, mais n'esquisse pas un geste pour les chasser. Ses billes métalliques plantées dans les siennes noisettes, il songe avec douleur qu'elle est les flocons qui dansent dans les cieux, avant de venir le recouvrir avec grâce, petite pierre qu'il est. Et, pour la première fois depuis si longtemps qu'il ne se souvient plus quand exactement, il sourit.
02/12/18 : Sa neige
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La neige tombe depuis le ciel dans une danse gracieuse, recouvrant la Terre d'une légère couche blanche. Son yeux gris sont immobiles, regardant à travers la fenêtre le paysage qui prend forme devant lui. Ses cheveux noirs de jais sont sagement coiffés sur son crâne. Son dos se tient droit contre le siège. Il ressemble à une statue de cire, et seule sa respiration, calme et régulière, trahit son existence.     Le manoir est vide. Sa mère et son frère sont sortis dehors, sa sœur est avec son mari, chez eux, ses neveux sont à l'école, ou alors sous la neige, il n'en sait rien... ses amies ne sont pas là. Le manoir est vide, vide comme sa tête et ses pensées. Il est là depuis des heures, à fixer cette fenêtre et ces flocons, à se torturer l'esprit de ses sombres pensées. Il ne se rend pas tout de suite compte de la porte qui coulisse. Il ne sent pas tout de suite sa présence. Ce n'est qu'en entendant le claquement de ses talons contre le sol, qu'il comprend qu'il n'est plus seul. Il n'exécute pas le moindre geste, son visage reste impassible, ses yeux sont concentrés sur les flocons, son dos est toujours aussi rigide. Seule sa respiration semble s'accélérer doucement, à mesure qu'elle semble se rapprocher de lui.     La première chose qu'il note, c'est son parfum qui sent la cerise. Et ensuite, il aperçoit ses boucles brunes qui encadrent son visage. Son petit nez, ses traits légèrement enfantins, signe qu'elle n'est une adulte que depuis quelques années. Un rictus ironique menace de recouvrir ses propres lèvres, quand il se dit que lui-même doit avoir l'air encore plus jeune qu'elle. Il recentre son attention sur les flocons blancs tandis qu'elle prend place sur le siège à côté de lui. Elle ne dit rien, et les flocons tourbillonnent sur eux-mêmes dans une chorégraphie innée, toutes différentes, chacune unique, et toujours avec tant de beauté.      Il s'est toujours dit que la neige est magique. Qu'elle possède le don le plus merveilleux au monde, celui de purifier tout ce qui se trouve sur son passage. Même la pierre la plus noire, la plus corrompue et la plus grosse se retrouve enveloppée de cette couche blanche. Mais alors, pourquoi ses idées noires persistent-elle à le poursuivre ? Pourquoi la neige ne les recouvre-t-elle pas elles aussi ? Pourquoi l'ignore-t-elle ? Peut-être parce que c'est une cause perdue d'avance... parce que, quelque part, sous ces visages impossible à chasser de son esprit, dans ce sentiment de culpabilité, de peine, de rage, de colère... tout ça, il le mérite. Et la neige le sait, elle aussi.       Ses paupières se sont fermées sans qu'il ne le veuille. Son dos se courbe, ses coudes s'appuient sur ses genoux, et ses mains prennent sa tête entre elles. Ses épaules tressautent, mais rien ne sort d'entre ses lèvres. Seules des gouttes, rouges comme des roses, glissent le long de ses paumes en traçant un sillon ensanglanté sur ses joues. Sa gorge se serre, il suffoque. Il veut crier, hurler, s'époumoner à s'en casser la voix, sortir et s'enfuir, ne plus jamais revenir. Il veut cracher sur cette neige, qui le rejette, ne plus avoir à voir ces regards sur lui. Mais il ne peut pas, il en est incapable. Et ça le fait se sentir tellement, tellement faible. Alors il garde sa bouche fermée, serre très fort sa mâchoire, laisse ses mains essuyer le sang qui coule sur son cou, et se redresse avec la même impassibilité qu'il a depuis ce matin. On dirait que rien ne s'est passé, qu'il a toujours été cette statue immobile et rigide, dont le dos droit est collé contre ce siège, avec son regard gris métallique perdu sur les flocons, sa respiration calme et régulière.
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atticuswritersoul · 10 months
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03/12/18 : Fleur qui fait ting
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Il court et court dans les couloirs, glisse vers la droite de justesse, manque de peu un mur, heurte des élèves. Finalement, il arrive devant le portrait, sa poitrine qui donne la cadence à suivre à un orchestre imaginaire, sa respiration hachée et ses cheveux bruns en pagaille. Il se mord la lèvre supérieure, regarde son poignet, jette un Tempus du bout des lèvres. Il n'a que quelques minutes de retard, tout au plus cinq, elle ne peut pas s'en être déjà partie...        Tic tac, fait la montre, et il s'adosse contre le mur. Tic tac, murmure la montre, et il replie sa tête dans ses bras. Tic tac, lui susurre la montre, et il a envie de la jeter loin de lui.       D'accord, il est en retard. Mais ne dit-elle pas que c'est ce qui fait son charme ? D'accord, c'est un jour important, très important. Il s'en veut lui-même de s'être laissé prendre par le temps, cet engrenage insaisissable composée de tic et de tac indéfinis, qui court et court, jusqu'à mener quiconque le suivant à sa perte. Qu'il le hait, ce tic. Qu'il le hait, ce tac. Toujours ensemble, à semer la zizanie, à créer des conflits. Il resserre avec hargne ses bras entre ses genoux, enfouit plus profondément sa tête dans cette cavité de secours qu'il a créée. Et il se trouve bête, idiot, incapable de quoique ce soit. Il se maudit, mais ne peut s'empêcher de fredonner cette chanson, il ne le peut car il sait que son cerveau, son corps, son être est animé par ces paroles et ces musiques, par ces entremêlements complexes de rythmes et de rimes.       Alors il fredonne, chantonne du bout des lèvres, ses mains crispées et sa poitrine qui guide l'orchestre de son cœur. Ding dong. Dong Ding. Un peu comme le temps, il inverse l'ordre, confond le début et la fin, un peu de tic par-ci, un peu de dong par-là, des paires toujours différentes, jamais deux fois la même sonorité ensemble. Ding tac. Tic dong. Il sent une douce chaleur sur son épaule, des petites plumes lui chatouillent la nuque. Il se redresse doucement, un peu comme un animal apeuré. Et il croise son regard de fleur bleue, voit son sourire à la fois moqueur et attendri, ce sourire dont seule elle possède le secret. Et la chaleur sur son épaule se transforme en une douce main, et les plumes deviennent des jolies boucles jaunes. Il sourit, bêtement sûrement.      - Tu cherchais ta langue par terre, Abraxas ?      Ses lèvres s'étirent encore plus, ce qui doit donner une impression horriblement niaise. Mais il s'en fiche, parce qu'il voit ses yeux de fleurs, ou ces fleurs dans ses yeux, il ne sait pas trop. Dans un mouvement brusque, il veut se relever. Mais tout ce qu'il réussit à faire, c'est tomber, en l'entraînant dans sa chute. Son visage lui brûle de gêne, tandis qu'il se retrouve allongé sur elle. Elle est d'abord surprise, puis amusée. Et alors qu'il s'apprête à tenter de se mettre debout une seconde fois, elle attrape fermement ses poignets, et plonge ses fleurs dans son regard de métal gris. Son nez effleure le sien, lui arrachant une chatouille. Tac ding, dong tic.      - Aux yeux des esquimaux, tu es mon mari, Abraxas. - Hein ? - Mariage esquimau. Laisse tomber, andouille.        Et elle sourit encore, avec ce même air attendri et moqueur, cet air typiquement aislinniesque. L'orchestre de son cœur va vite, très vite. Il lève un sourcil, étonné par cet acte trop cliché pour elle. Il hausse les épaules, sent son souffle sur ses joues, et laisse ce stupide sourire lui coller au visage.      - Tu es mon tac, et moi ton ding, Ruewen, dit-il d'une petite voix. - T'as fumé du jus de citron avant de venir ici, Abraxas ?
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atticuswritersoul · 11 months
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04/12/18 : Son bébé
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Sa main droite se pose délicatement sur son ventre rond. Elle ressent des petits coups contre sa paume, de la douleur à cause des contractions. Ses cheveux n'ont pas cessé de changer de couleur depuis le début de sa grossesse, exactement comme lorsque ça avait été Cleo, dans son ventre.          Elle s'assoit sur une chaise, le dos qui commence à la tirer. Ses cheveux, pour l'instant mauves, sont attachés en un chignon rapide sur le sommet de son crâne, et elle compte les secondes dans sa tête. Un deux trois quatre cinq six sept huit neuf dix. La douleur est passée, elle souffle un peu. Charlie est en haut, en train de fermer les valises en stressant. Elle n'a même plus besoin d'être près de lui pour savoir comment il va, elle le connaît si bien. Elle tire ses bras en avant, craque ses doigts dans un petit bruit qui la fait grimacer. Les coups contre son ventre reviennent, plus insistants, et elle sent que d'une minute à l'autre, la chaise va finir trempée.       - Charlie, grouille-toi ! - Je suis là !       Il déboule en courant dans le salon, les valises flottant dans l'air à sa suite. Un sourire radieux recouvre son visage, mais elle perçoit ses yeux inquiets et sa pomme d'Adam, qui remonte et descend très vite, geste inconscient qu'il fait lorsqu'il est stressé. Elle le connaît, son blond. Elle s'efforce de se relever en gardant un air serein, et se contente d'attraper la main qu'il lui tend, avant qu'il ne la prenne de force. Il sait à quel point elle déteste se sentir dépendante. Cleo est chez ses parents, Damaris va passer la nuit dans la maison pendant leur absence, toute la famille a été mise au courant de la venue imminente du nouveau membre. Headley et Abby ont prévu de passer en douce chez eux durant la nuit, avec la complicité de Damaris, afin de finir la chambre du nouveau-né et faire la surprise au couple. Seulement, c'était mal compté le fait que Liddy n'est pas la sœur de deux Serpentard pour rien.       Un deux trois quatre... Elle pense au bébé, au visage qu'il pourrait avoir, à ses cris qui ne vont pas tarder, à ses pleurs assourdissants. Elle pense à ses cheveux, s'ils vont changer de couleur comme ça avait été le cas pour Cleo. Cinq six sept huit... Charlie et elle avaient décidé de ne pas prendre connaissance du sexe du bébé avant sa naissance, mais Liddy était quasiment certaine que ça allait être une fille. Une petite fille, avec les yeux de sa mère et le sourire de son père, des cheveux blonds et un air angélique collé sur le minois en permanence. Elle embêtera son grand frère, jouera les princesses avec ses copines, sautera au plafond quand sa marraine sera de passage à la maison. Elle fera tourner des têtes, au grand damne de ses parents. Elle se maquillera en cachette, volera les talons de sa maman, organisera des défilés illégaux, prendra le thé avec ses peluches. Mais, plus important par dessus tout, elle sera la personne qu'elle voudra, avec les rêves et les envies qui feront d'elle sa fille, son enfant. Liddy y veillerait personnellement, même si pour se faire, elle devra se sacrifier. Elle était prête à tout pour donner à ses enfants la vie qu'ils méritaient.       Neuf dix. Sa main serra un peu plus fort celle de Charlie, et elle grimace à cause d'une soudaine contraction. Ils se regardent, et d'un tacite accord, emboîtent le pas en direction de la porte de sortie. Elle ne peut s'empêcher de pester contre sa grossesse, qui rend le Transplannage trop dangereux pour le bébé. Il lui ouvre la portière de leur voiture, l'aide à s'asseoir confortablement, et ferme la porte. Il la rejoint quelques minutes plus tard, et la voiture démarre seule, comme par magie, les conduisant tous les deux vers Sainte-Mangouste. Et sous le crépuscule lunaire, Liddy songe avec douceur que Coraline Abraxas verra bientôt le jour.
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atticuswritersoul · 11 months
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Elle ne cache rien de ce qu'elle est. Elle lui apparaît comme une force de la nature, insaisissable, inapprochable, incontrôlable. Malmenée ou malmenante ? Là où il affiche une façade enjoliveuse, elle brandit son insoutenable passé, mettant quiconque le voyant au défi de lui tenir tête. Il est une illusion, elle une impitoyable vérité. Il a les yeux de poison, elle de vie. Hope Smoke et Hyperion Ceasy, l'espoir fumé ou l'espoir fumant ?     Il se dirige vers elle d'un pas qu'il se veut conquérant, mais qui menace d'être vacillant. Son sourire s'est légèrement fané, mais il est toujours en place. Sa voix est pleine de trémolos, il ne comprend pas pourquoi. Et elle le voit, son visage s'illumine. Et il sent sa poitrine se bloquer. Et c'est le début de leur fin, la fin de leurs maux.
05/12/18 : Fume l'espoir
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L'aéroport est bondé. Des enfants, des adultes, des agents de sécurité, il est entouré par la foule. Il voit de loin les escrocs, habitués à arnaquer des touristes. Il voit des mendiants, qui font appel à la charité de l'humanité. Un rictus menace de remplacer son sourire parfait, mais il tient son masque en place. La charité de l'humanité, quelle belle blague ! Comme si un être aussi fou que l'Homme pouvait comprendre le sens de ce mot. Connaissait-il seulement son existence ?             Il se reprend mentalement. Inutile de tergiverser, ou ses pensées dériveraient trop profondément dans ses souvenirs, et alors, Hyperion était certain de perdre définitivement le contrôle. Une de ses mains passe dans ses cheveux blonds vénitiens, déjà parfaitement coiffés. Il se trouve devant l'escale de l'aéroport, où d'une minute à l'autre, la touriste dont il a été chargé de s'occuper arrivera. Il se souvient de son étonnement, lorsque le STTM, le Service de Transports et Tourisme Magiques, lui avait dit de se rendre dans ce grotesque aménagement moldu afin d'accueillir cette sorcière Australienne, cette sorcière qui n'avait pas voulu prendre un moyen de transport magique. Seul un détail chez cette étrangère l'avait fait accepter le travail, autrement il aurait refusé de s'y rendre.              Ses yeux verts froids scrutent avec attention les gens qui déferlent dans l'escale, et il brandit bien devant lui ce carton qui comporte ces deux mots qui l'ont fait changé d'avis. Hope Smoke. L'espoir, ça le connaît. Ce sentiment d'ivresse traître, qui vous transporte dans une autre dimension, et attend que vous ayez fermé les yeux pour pouvoir vous poignarder, et vous brûler à petits feux... l'espoir qui vous fume, ou vous fumant l'espoir, qu'importe le rôle que vous jouez, le résultat final revient toujours au même : vous, seul, au milieu de ce brouillard qui, jadis, était un amas de rêves et de promesses que vous chérissiez.               Il s'est préparé à la confrontation. Exactement comme son géniteur lui a appris, il a appliqué toutes les leçons qu'il a reçues. Vêtu d'un costume moldu sobre mais chic, des chaussures noires cirées et une malle qu'il tient de sa main droite, il patiente. Un sourire resplendissant accroché aux lèvres, qui n'attend qu'un signal de sa part pour déballer son discours charmeur, son regard qui garde l'entrée de ses pensées calculatrices, son visage qui n'exprime que la paix et la sérénité. Il est le calme avant la tempête. L'allumette qui va mettra le feu à la cigarette. Et la question qui semble brûler les lèvres de tout le monde : à qui sera la clope ? À lui, ou à l'espoir ?          Hope smoked by Hyperion. Hope smokes Hyperion. H smokes H or H smoked by H ?         Il la voit, et ses yeux froids s'embrasent. Une soudaine montée d'adrénaline, de stresse, de trac le submerge. Son sourire se creuse encore, formant une petite fossette sur sa joue. Sa peau est mate, ses iris vertes. Pas du même vert que les siens, elle les a plus clairs, moins sombres, plus vifs. Il se fait la réflexion qu'ils sont deux contraires parfaitement opposés, mais que dans leur différence, ils se ressemblent. Ça l'effraie, ça le bouleverse. Il voit ses lèvres couleur rouge carmin, il ressent les épreuves que lui a fait subir le destin. Elle ne doit pas dépasser le mètre soixante, et pourtant, quand son regard se pose sur elle, il voit sa peine et sa douleur, son deuil et sa souffrance, ses craintes et son désespoir. Hope Smoke, ou plutôt Smoked Hope ?
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atticuswritersoul · 11 months
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Et ce matin, à cause de ces cinq lettres, de ce mot, Zoe avait l'impression d'être revenue dix ans arrière, lorsqu'une enfant effrayée et apeurée avait toqué à sa porte une nuit d'orage. Abby Archer, quand arrêteras-tu de te considérer comme une intrus, et laisseras-tu enfin ton entourage t'aimer ?       Tu peux me passer la confiture, steuplait, maman..?      Lorsque Headley se lève pour suivre la blonde, elle l'arrête d'une main. Non, cette fois, c'est à elle de le faire. En cet instant, Abby a besoin d'une maman, pas d'un frère. Elle a besoin d'être rassurée. Elle sort de la cuisine, reprend le même chemin que la jeune femme quelques minutes plus tôt. Rapidement, elle arrive devant sa chambre, et la voit qui se retourne, avec ses yeux qui perlent d'inquiétude, sa voix hésitante, son teint rougi.       Abby Archer ou Abigail Filch, Zoe s'en fiche. Entre cette enfant pleine de malice et cette autre effrayée, elle ne voit non pas deux personnes différentes, mais une seule et seulement une : sa fille. Peut-être que pour Abby, elle n'est pas sa mère, parce qu'elles ne partagent pas le même sang. Peut-être que pour Abby, elle n'est que la mère d'un autre, et qu'Abby n'aura jamais la chance de recevoir tout l'amour que Headley reçoit. Peut-être qu'Abby a peur de remplacer Mary par Zoe, et elle en aurait raison, c'est tout à fait normal. Mais pour Zoe, et ce n'est pas un peut-être, Abby Filch et Abigail Archer sont aussi importantes pour elle que le sont Headley, Shel et Liddy Archer. Il n'y a pas de Abby et ses enfants, il y a Abby dans ses enfants.         Alors, elle ouvre ses bras, la blonde vient se blottir contre elle. Elle la berce, l'embrasse sur le sommet du crâne, et ordonne à son cœur de se calmer lorsqu'Abby lui rend la donne en la serrant plus fort et plus tendrement. Elles ne disent rien, mais restent comme ça, une fille dans les bras de sa mère et une mère dans les bras de sa fille. Zoe l'emmène doucement en bas, en utilisant des surnoms doux, sincères. Elle et sweetie descendent, et vont se rasseoir près du reste de la famille qui n'a toujours pas pipé mot. Puis, Zoe prend le pot de confiture et le tend à Abby.   - Tiens, ma fille chérie.   Et tandis que son enfant sourit, Zoe cligne des yeux, chassant les larmes qui menacent de couler le long de ses joues. Oh, Abby Archer, évidemment que tu as une maman. Tu l'as depuis le début. Elle t'a simplement attendue, sans que tu ne la vois, mais te voilà enfin. Et elle ne te lâchera pour rien au monde.
07/12/18 : Sweetie
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Cinq lettres, un mot placé à la fin d'une phrase. Juste ça, et son monde avait explosé. Elle est partie précipitamment de la pièce, son visage rouge et son regard qui refuse obstinément de regarder qui que ce soit. Zoe n'a pas besoin de magie pour savoir ce qu'elle ressent. De la honte, un sentiment de trahison, de culpabilité. Elle la connaît comme si elle l'avait elle-même fait.        À chaque fois qu'elle la voit, elle revoit cette fille. Mary Scott. Cette jeune femme au regard océan et au cheveux blonds, discrète, renfermée sur elle-même. Gentille Mary, très gentille. Elles avaient été amies dans le temps, à l'époque où sa famille ne lui avait pas encore tourné le dos. Zoe avait travaillé pour un temps dans le salon de coiffure de son père, des années plus tôt, quand elle n'était pas encore mère.     Puis, Zoe était rentrée dans le marché des balais par un heureux hasard. Elle s'était mariée à Jordan Archer, cet homme qui avait fait chavirer son cœur avec son sourire, et avait perdu contact avec les Scott. Elle n'avait plus entendu parlé de Mary, jusqu'à ses trente-huit ans, par la venue de cette adolescente effrayée et apeurée d'une nuit d'orage. Ses cheveux trempés, sa respiration hachée, ses yeux rouges. Un regard, et Zoe avait su qui elle était. Elle avait couru, loin de chez elle, très loin. Elle s'était enfuie, tout comme Zoe des années plus tôt. Elle était comme elle.      Les choses s'étaient très vites enchaînées, les informations se déversant à vitesse folle. Mary s'était mariée à Argus Filch, un Cracmol de leur âge. Tous les deux, ils avaient eu Abigail, cette petite qui lui ressemblait. Mary avait subi des supplices inimaginables de la part de son époux, sous les yeux de leur fille. Zoe avait senti, par les émotions qu'avaient Abigail, l'atrocité de ce qu'elle avait vu. Mary en était morte, laissant derrière elle son enfant avec ce monstre.          Et tout cela s'était déroulé sept ans plus tôt. Sept ans de deuil. Sept ans de maltraitance. Sept ans de survie. Et elle n'était qu'une enfant.     Abigail Filch était venue vivre chez eux. Zoe se souvenait qu'elle n'avait pas su expliquer à Jordan pourquoi elle voulait que cette enfant aille dans leur famille, et non pas une autre. Comment lui dire qu'elle se sentait responsable d'elle, alors qu'elle n'en avait pas une seule raison ? Qu'elle se sentait redevable envers Mary, parce qu'elle n'avait pas su l'aider contre ce Filch sans cœur ? Que ce que ressentait cette Abigail, elle l'avait expérimenté toute son enfance, jusqu'à ses dix-huit ans ? Quel comble pour elle, cette femme qui comprenait parfaitement les sentiments d'autrui d'un coup d'œil, mais qui ne parvenait pas à exprimer clairement ses pensée ! Mais Jordan, lui, l'avait comprise, sans qu'elle ait eu à expliquer. Pas tout de suite, pas facilement. Mais il avait quand même compris, à sa plus grande joie.      Deux ans plus tard, Abigail Filch était devenue Abigail Archer.. Ils avaient réussi à l'adopter, au soulagement de Zoe. De jeune fille apeurée et maltraitée, elle était désormais une adolescente sur le point de devenir une femme épanouie. Une adolescente avec une famille, des frères et une sœur, un père et une mère. Zoe veillait personnellement à son intégration au sein des siens, ce qui s'était fait sans mal. Elle le faisait en cachette, bien entendu. Abby aurait été mortifiée d'apprendre qu'on se souciait autant d'elle, bien qu'elle le méritât – à cause de son éducation, elle avait une opinion très médiocre d'elle-même. Zoe l'avait compris dès les premières secondes, et son cœur s'était serré très fort dans sa poitrine, lorsqu'elle s'était rendue compte que, pour Abby, c'était réellement vrai. Cette enfant avait évolué auprès d'elle, de ses enfants, de son époux. Elle avait évolué auprès d'eux, jusqu'à devenir l'un de ses propres enfants.
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atticuswritersoul · 11 months
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Comment veut-il que Camélia Abraxas, vingt-trois ans, jeune mère coincée pour le restant de ses jours dans cette prison mobile, lui dise ce qu'elle ressent ? Tout ça était arrivé à cause d'une stupide histoire de balai défectueux. Et dépression n'avait pas tardé à la trouver. D'abord dans la pitié de son entourage, puis dans sa fille qui refusait de lui parler. Elle se faufilait même dans son lit le soir, au milieu de ses rêves, et ne se gênait pas de la réveiller pour lui faire découvrir les nuits blanches. Dépression, douce dépression. C'est à cause d'elle, que Camélia a été obligée de prendre rendez-vous chez cet lui. Parce que sa famille, ses amis, ses proches s'inquiétaient. Mais qui avait dit qu'elle en avait besoin ? Elle était handicapée, pas folle ! Ce n'était pas parce que ses jambes refusaient de lui obéir qu'elle passerait forcément la corde autour de son cou ! Elle était toujours Camélia, toujours, pourquoi n'arrêtaient-ils pas de s'adresser à elle comme si elle s'était transformée en une autre personne ?    Ses iris bleues s'humidifient, mais aucune larme ne coule. Elle hoche de la tête, et il passe à autre chose. Il fait mine de ne pas remarquer ses yeux rougis, ses cheveux en désordre, les cernes sous son regard.    Elle comprend alors qu'Orion Ceasy est la seule personne qui la traite comme si elle était encore Camélia. Ça lui fait autant de mal que de bien, son cœur se consume et s'endurcit. Elle en est soulagée mais attristée, déçue, abattue. Et alors que dépression revient doucement lui susurrer près de son oreille, elle voit les mots. Les mots, doux et violents, qui lui donnent le vertige mais dont la cursive de mouche la rassure. Et tandis qu'Orion parle de sa voix douce et grave, elle ferme les yeux, plongeant dans les ténèbres de son âme.    Pour leur souvenir, pour leur vie, pour nos aimés.
08/12/18 : Les mots
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Son cabinet est petit, aux tons rouges et bruns, ce qui renforce l'ambiance chaleureuse de la pièce. Une fenêtre sur le côté, qui laisse entrer un filet de lumière, et un gros fauteuil jaune rembourré près de ce qui doit être son bureau, mais qui ressemble surtout à une planche de bois sur laquelle plusieurs tas de feuilles ont été empilés à la va-vite. Et quelques poufs qui ont été jetés çà et là.      Elle lève un regard sceptique vers l'homme face à elle. Il est de taille normale, sans doute un peu plus grand qu'elle. Ses cheveux blonds et ses yeux noisettes la regardent fixement, brillant de mille feux. Il n'est pas exactement l'idée de ce qu'elle a d'un psychomage – à vrai dire, il est l'opposé même de ce qu'elle s'est imaginé. Il porte un gros pull bleu et un pantalon blanc, des chaussures marrons. Sur le mur rouge derrière lui, des mots gris ont été écris d'une écriture en patte de mouche, à l'infini. Pour leur souvenir, pour leur vie, pour nos aimés.       - Bonjour Camélia, je suis Orion Ceasy. Ravi de vous rencontrer.       Elle hoche de la tête sans le regarder, son attention restée coincée sur les caractères en forme de gribouillis. Il sourit et se dirige vers elle. Lorsqu'il attrape son fauteuil roulant et se met à la mener en direction du centre de la pièce, elle ressent un horrible frisson remonter le long de son échine. Son cœur bat fort, jusqu'à lui en faire mal, et elle hurle de douleur.      Le fauteuil s'arrête, et Camélia prend quelques secondes à se rendre compte de ce qu'elle fait. Elle se tait brusquement, nauséeuse et honteuse. Honteuse de sa faiblesse, de sa fragilité, de son handicap. Le psychomage vient devant elle, et s'accroupit jusqu'à planter ses yeux chocolat dans les siens. Elle ne perçoit aucune trace de pitié, d'inquiétude ou de peur dans son regard. Juste de la surprise.      - Camélia, quelque chose ne va pas ?      Sa voix est calme et posée, légèrement suave sur les bords. Un peu comme un cocon, elle vient l'envelopper dans sa douceur et sa chaleur. Elle sent ses épaules se détendre légèrement, mais sa méfiance ne baisse pas. Elle reprend son air désinvolte, carapace qu'elle s'est construit depuis son accident, et fait non de la tête. Le sourire du blond revient, et elle se sent soulagée. Il attrape un pouf et le met à côté d'elle pour s'y asseoir, et elle remarque qu'il n'a pas retenté de toucher son fauteuil.      - Alors Camélia, comment allez-vous aujourd'hui ?    Question anodine dans la bouche d'un psychomage anormal. Elle se sent prise au dépourvue, ne sait pas quoi dire. Quelques secondes plus tôt, elle est en train de hurler à s'en casser les poumons, et maintenant cet Orion lui demande tranquillement comment elle va, assis sur un pouf blanc, au milieu d'un petit cabinet qui ressemble à la Salle Commune de Gryffondor. Comment veut-il qu'elle puisse formuler une réponse cohérente ?
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atticuswritersoul · 11 months
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09/12/18 : Alannia
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Les notes de musique remplissent l'atmosphère. Fines mais puissantes, gracieuses et froides, elles résonnent dans tout Schwartzfeld. Elle traversent les murs, les objets, le temps. Si élégantes, si mortelles. Quiconque les entendant sentirait son cœur pleurer d'émotion, emporté par le flot de beauté qui viendrait bercer ses oreilles, lui murmurant l'insoutenable vérité.     Die Sonne hebt sich, der Himmel reinigt seine Wolken und ein neuer Tag beginnt.       Un nouveau jour se lève, et le ciel noir de nuage s'éclaircit doucement. Mais les notes ne s'arrêtent pas, elles continuent de pulser, interminables, glacées et irréelles, à l'image même de leur créateur. Une pointe de tristesse dans les aiguës, un léger grondement dans les graves, mais une folle sérénité dans leur medium. Et elles pulsent encore et encore, sans s'arrêter, enivrant leur auditoire subjugué.      Frissons, tremblements, hoquets. Adrénaline, stresse, trac. Terreur, tant de terreur ! Ses yeux ambres sont emplis d'horreur, de douleur, de frayeur. Sa peau blanche, à la limite du surnaturelle, et ses cheveux bruns trempés de sueur. Il voit le regard vitreux du cadavre, il voit les vers qui rampent et sortent de ses globules, de ses narines, de sa bouche... et sa tristesse coule et coule le long de ses joues, lui brouillant la vue. Sa voix se brise, son cœur se noie de sang, sa poitrine hurle.       Il veut arrêter ce carnage. Il veut retirer son regard de ce spectacle inhumain. Mais c'est impossible, il ne peut pas. La musique, douce et tortueuse, cette musique d'une beauté polaire, elle l'en empêche... elle veut qu'il le voit. Elle le veut, et l'y contraint.       Do do mi Mi fa fa mi Fa mi mi fa Mi mi do      Il souhaiterait être n'importe où plutôt qu'ici. Loin de ces notes, loin de ces vers, loin de ce corps qui autrefois appartenait à sa sœur. Même les enfers lui paraissent potables, à la place de ça. Mais n'est-ce donc pas ça, les enfers ? Cette vision d'horreur, avec sa sœur prise de convulsions et ces insectes qui recouvrent son corps ? Et cette musique, cette musique à la fois inhumaine et magnifique, douce et étouffante, cette musique qui n'en finit pas... Do do mi and mi do fa, Hale in hell my dear.     Le voilà. Le responsable, le tueur, le fou. Le voilà. Der Vater. Son visage est lisse, neutre. Ses yeux dorés sont clos, il est transporté dans ses notes. Ses notes comparables aux flammes des enfers, qui viennent lécher chaque parcelle de son corps en lui insufflant cette peur, cette montée d'adrénaline et cet envoûtement. Le cadavre gît à ses pieds, mais rien dans son attitude ne laisse penser qu'il l'a vu. Ses doigts dansent sur les touches de l'orgue, ses cheveux blonds habituellement impeccables sont légèrement en bataille. Un sanglot passe les lèvres de Hale, lorsqu'il comprend que c'est ellequi a fait ça à ses cheveux. Ses lèvres s'étirent une grimace douloureuse, un essai raté de sourire, et sa tristesse liquide afflue de plus belle. Évidemment que c'était elle qui s'en était pris physiquement à lui, ça ne pouvait qu'être elle.      Alannia, sombre idiote, Alannia, espèce d'inconsciente ! Tu aurais dû fuir, courir loin de lui, loin de ces notes, loin de cette musique ! Alannia, princesse des flammes, gardienne de leur protection. Alannia, jeune impudente ! Stupide Alannia, stupide fougue, stupide hardiesse ! Voilà le prix de ta témérité, ce cadavre et cette musique, cette musique incessante. Et Hale, seul, sans toi. Alannia, reviens ! Reviens, pour l'amour de dieu...      Die Sonne hebt sich, der Himmel reinigt seine Wolken und ein neuer Tag beginnt.     Un nouveau jour se lève, et le ciel noir de nuage s'éclaircit doucement. Les notes emplissent Schwartzfelt, de ses aiguës tristes et ses graves grondeurs. Mi mi do, et les corbeaux s'envolent. Hale in hell or hell at Hale's, what difference ? Tant qu'il entendrait ces do, les enfers seraient toujours à son oreille, lui murmurant cette insoutenable vérité.      Le requiem de Père.
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atticuswritersoul · 11 months
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10/12/18 : Les papillons
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Il est petit. La même peau hâlée, le même regard sombre, les mêmes cheveux corbeau. Sa voix est douce et aiguë, légèrement chantante. Son sourire innocent, ses yeux rieurs, ses fossettes qui apparaissent. Inconscient de son monde environnant, ne vivant que dans l'instant présent. Dan pourrait donner n'importe quoi pour goûter à nouveau, le temps d'une seconde, à cette douce enfance. Si simpliste, si aisée. Rien ne semble pouvoir atteindre le cœur du petit Tyler, occupé à chasser les papillons dans le champs.      Dan est installé contre le tronc d'un arbre, en train de surveiller le petit garçon, plongé dans ses pensées. Voilà cinq jours que les obsèques ont eu lieu. Aujourd'hui, il est désormais, aux yeux de la loi, le responsable légal de ce garçon qui court après les papillons.       Que la vie est drôle. Que la vie est amusante. Ironique, antipathique, insensible, voilà ce qu'elle est aussi. Incontrôlable, imprévisible et sadique, elle adore attaquer sa création. Une épidémie par-ci, un génocide par-là. Sans oublier, évidemment, les quelques têtes qu'elle prend par plaisir çà et là. C'est ce qu'elle lui avait fait. De sang froid, elle avait pris la mère de Tyler. La seule personne qui restait à l'enfant. Brighton.        Son cœur se serre, et il ferme rageusement les yeux. Il déteste être égoïste, encore plus lorsque ça concerne les personnes qu'il aime. Mais il n'y arrive pas, c'est impossible... à chaque fois que ses yeux azurs se posent sur ce petit bout d'humain, à chaque fois qu'il voit son sourire étincelant, à chaque fois qu'il entend sa petite voix douce... à chaque fois, il repense à elle. La petite Brighton de onze ans, celle qui devenait son amie. La Brighton qui se vantait d'être une sirène, qui détruisait ses ennemis avec un seul de ses cris. La Brighton enceinte, qui lui demandait d'être le parrain de son enfant. La Brighton morte, et Tyler.       - Hey...       Il rouvre brusquement les yeux en sursautant, et tombe sur deux billes bleues glacées. Un air maussade, des cheveux légèrement désordonnés et des pommettes rougies. Elle s'excuse pour son retard d'un ton plat. Elle est abattue, à terre, sa peine étalée à vue d'œil. Elle est détruite, tout comme il l'est. Il ouvre ses bras, et elle vient contre lui. Elle pose son front contre le sien, il referme sa prise sur elle, et ils se serrent très forts l'un à l'autre. Longtemps, intensément.        Le vent souffle fort, vient ébouriffer leurs cheveux. Il est doux, à la limite de l'affection. Un peu comme un vieil ami, qui serait venu les réconforter depuis loin, très loin. Sa mâchoire se décrispe doucement, et Dan laisse sa tête se reposer sur l'épaule de Lexie.     Brighton n'est plus parmi eux, mais le vent est là. Ainsi que Tyler, Lexie, et les papillons qui virevoltent dans les près et dans son ventre. Il inspire le parfum de la fille, son esprit apaisé. La mort le suit de près, il en a conscience. Mais tant qu'ils seraient là, il saurait y faire face. Parce qu'ils sont ensemble. Parce qu'ils sont sa nouvelle famille.
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