Tumgik
angetritonesque · 4 years
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Le transactivisme
Le transactivisme est la lutte pour les droits des personnes transgenres. C’est un choix politique, mais absolument pas un devoir. Certaines personnes trans luttent pour nos droits, pour être acceptées, contre notre invisibilisation et pour revendiquer notre existence, ce n’est pas le cas de toutes.
La lutte n’est pas définie de la même manière pour toutes (je vais parler au féminin neutre étant donné que c’est une lutte menée en majorité par les femmes trans qui ont lancé le mouvement initialement et à qui nous devons un grand merci), pour certaines ça va se traduire par la volonté d’abolir la dominance du corps médical sur nos choix et corps, par exemple en réclamant que l’attestation psy ne soit plus une obligation pour entamer un parcours médical, et à l’inverse pour d’autres ça va être de vouloir solidifier le parcours en exigeant un parcours plus dense, en ayant un suivi de minimum deux ans psychiatrique régulier. Certaines vont étendre leur lutte au domaine social et culturel aussi. Par exemple, moi je suis un militant de canapé, ça consiste à gueule sur les réseaux sociaux pour que les gens cessent l’incitation à la haine et nous laissent vivre en paix. D’autres sont militantes sur le terrain, dans des associations, dans la vie politique, ou occasionnellement lors des marches des fiertés ou autres événements. C’est une énorme charge mentale qui demande beaucoup de patience, de volonté, de détermination et des nerfs d’acier car elles sont souvent confrontées à de la violence et de l’hostilité.
Hostilité créée par divers mouvements ou individus, les plus connues étant les TERFs, des “féministes” qui excluent les trans de leur lutte. Leur doctrine consiste à nier que l’on puisse être trans et affirmer que les hommes trans sont en réalité des femmes victimes des hommes et qui transitionnent afin de fuir la violence subie dans la société patriarcale. Elles pensent que les femmes trans, en revanche, sont des hommes prédateurs qui se font passer pour des femmes afin d’infiltrer le féminisme et abuser d’elles. Il y a également les masculinistes, ce qui est assez ironique vu que ces derniers et les TERFs se méprisent mais tombent d’accord sur le sujet des trans. Eux sont anti-féministes et pensent que les trans sont un complot féministe qui vise à abolir le genre masculin et les priver de leurs privilèges de dominants. Comme quoi, deux mouvements que tout oppose fondamentalement peuvent être liés à une cause commune. Enfin, il y a le gatekeeping (expliqué dans le lexique), et c’est l’un des plus dangereux. Ce sont les trans qui considèrent qu’il existe des “faux trans” et des “vrais trans”, qui pensent pouvoir juger qui mérite ou non d’être accepté dans la communauté. J’en ai été à une époque, on passe souvent par là, en général c’est de la jalousie. Par exemple avant je considérais que les trans qui ne ressentaient pas de dysphorie étaient faux et pas légitimes, simplement j’ai réalisé que c’était par jalousie. Moi aussi j’aurais rêvé de vivre dans mon corps sans souffrance, j’aurais aimé ne pas détester mon reflet dans le miroir, et savoir que pour certaines c’était le cas, ça m’a rendu malade, ça a crée une haine viscérale en moi. Un jour, j’ai réalisé que si ces personnes sont à l’aise, elles ne sont pas incapables pour autant de ressentir l’euphorie de genre. Elles peuvent ressentir l’un et pas l’autre, et c’est même tant mieux pour elles. Elles sont tout autant trans que moi.
Il y a des trans pour qui la vie politique est inexistante, elles vivent leur identité pleinement et ignorent le militantisme, parce qu’elles n’en ont pas envie ou besoin, et c’est également leur droit. Mais il y a également à l’inverse des trans dans les opinions opposées, des trans misogynes par exemple, j’ai rencontré un couple d’hommes trans qui se revendiquaient ouvertement misogynes et clamaient haut et fort qu’ils détestent les femmes et leur superficialité. Un gros mouvement de femmes trans anglophones utilisent également des insultes et mécaniques très sexistes, avec des ignobles menaces de viols sur les TERFs sur Twitter. Il y a aussi une certaine banalisation du racisme omniprésente pour beaucoup. Des préjugés haineux à l’encontre des arabes, et souvent même des asiatiques. Par exemple cette facilité avec laquelle beaucoup affirment que c’est plus facile d’être trans quand on est japonais parce qu’ils et elles se ressemblent toustes. Enfin bref, il y a une énorme diversité dans la communauté trans, pour ma part et celles que je côtoie, nous nous plaçons dans la lutte pour anéantir le patriarcat, l’abolition du racisme et la dissolution du capitalisme.
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angetritonesque · 4 years
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Savoir si on est trans
beaucoup de mes billets ici concernent ma situation personnelle et je m’acharne à toujours préciser qu’on est tous différents, et qu’une vérité absolue pour l’un est un préjugé complètement erroné pour un autre. Dans ce billet, on va tenter de déceler quelques manières universelles de savoir si l’on est transgenre, encore une fois à ne pas prendre pour une vérité absolue, ce sont juste des conseils
1 - essayer de savoir si l’on a de la dysphorie de genre. C’est complètement facultatif bien sûr. Perso depuis la puberté je déteste mon corps, je déteste avoir des seins, je déteste qu’on m’appelle mademoiselle, je détestais avoir une voix aigüe. ATTENTION si tu n’as pas de dysphorie de genre ça ne veut pas dire que tu n’es pas transgenre, et si as de la dysphorie ça ne veut pas dire que tu es forcément transgenre, les deux ne sont pas indissociables. Certaines personnes ressentent du dégoût pour leur corps sans se sentir homme ou femme, et vice versa.
2 - essayer de savoir si l’on a de l’euphorie de genre. C’est l’opposé de la dysphorie. Par exemple, quand je faisais ressortir ma pomme d’Adam en déglutissant avant les hormones, je ressentais de la joie, ou encore quand je mettais du mascara pour épaissir mes sourcils et sur mon duvet pour me faire de la moustache. Comme pour la dysphorie, ça ne veut pas forcément dire que tu es trans, mais c’est un indice. Par exemple j’ai des amies qui se sentent femmes et ont des sourcils épais et un duvet brun au dessus des lèvres et s’en fichent complètement, voir même en sont fières, donc c’est pas toujours en rapport.
3 - appliquer concrètement des expériences. Si tu veux vraiment essayer de déterminer si tu es trans ou non, au-delà de réfléchir, tu peux essayer tes propres expériences. Par exemple t’inscrire sur des sites en tant qu’homme et voir si tu ressens de l’euphorie sociale à l’idée d’être genré au masculin. Si tu t’inscris avec un compte facebook sous le nom de Robert Girard par exemple, tu peux même mettre une photo de profil de toi avec du mascara sur ton duvet au niveau de la moustache et de la barbe, et pour épaissir tes sourcils, voir mettre du fond de teint pour durcir tes traits du visage et voir si ça te plaît, puis commenter sur toutes les publications polémiques que tu vois, comme ça tu verras comment les gens s’adressent à toi sur les différentes palettes d’émotion (et je confirme que ce sont pas les même réaction selon ton genre), voir si tu en retires du plaisir ou non quand on te genre au masculin, le mieux c’est qu’il y ait des vieux qui commentent pour qu’ils t’appellent Monsieur et que tu vois comment tu te sens
Bon en gros il y a jamais aucun moyen d’être sûr, et je sais que ça aide pas beaucoup, mais tu peux te faire une p’tite idée avec des indices, dis-toi juste que ça peut être une phase comme ça peut être permanent, mais que si jamais c’est une phase, c’est pas grave, ça arrive et c’est pas dramatique, il vaut mieux essayer quelque chose et se rendre compte que ça ne nous convient pas, puis arrêter que de rester dans une position qui nous met mal à l’aise. Il n’y a pas de honte à arrêter une transition si on se rend compte que ce n’est pas ce qui nous rend heureux. Mais il n’y a pas non plus de honte à en entamer une et se rendre compte qu’on s’est trompé après, tant que tu fais tout pour être heureux (ou heureuse).
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angetritonesque · 4 years
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“Si t’es un mec, pourquoi tu portes du maquillage ?”
On me pose souvent cette question. J’aime mettre du crayon, du mascara, parfois même le truc sur les paupières, du vernis à ongle (le tout en turquoise <3 la plus merveilleuse des couleurs). Comme si c’était incompatible avec le fait d’être un homme. Du coup je tiens à rappeler quelques notions
1 - c’est une question de normes sociales. Aujourd’hui, vous associez “maquillage” à “féminin”. Il y a quelques siècles de ça, les hommes de la noblesse portaient de la poudre, et du maquillage à foison. Certains textes historiques évoquent des pirates ainsi que des égyptiens de l’antiquité qui portaient du fard sur les paupières. Les égyptiens le faisaient non seulement dans un but esthétique (faut avouer que ça met en valeur le regard, je trouve ça super sexy sur les hommes comme les femmes), mais aussi pour faire barrière bactériologique contre les infections. Donc s’il vous prend l’envie de répondre aux question ridicules par des réponses cocasses, ma p’tite favorite est “Pour éviter de chopper l’herpès” suivi du contexte historique.
2 - Parce que j’suis méga sexy avec du maquillage. C’est vrai, le crayon et le mascara mettent en valeur mes beaux yeux bleus, j’suis une bombe, le vernis ça colore le teint tout triste du ciel, ça ajoute de la joie dans l’air, et en plus c’est rigolo à gratter quand ça s’écaille.
3 - parce que ça me donne confiance en moi. J’aime bien sentir le crayon sous mes yeux, ça me donne l’impression d’être un guerrier qui part à la bataille, le mascara me donne l’impression d’être un poète maudit sexy et le vernis qui s’écaille est agréable à gratter en cas d’anxiété. Je m’en sens pas moins homme, je me sens encore mieux dans ma peau.
Donc Pourquoi ? Parce que je suis un guerrier poète maudit sexy avec des problèmes d’anxiété qui veut pas chopper l’herpes.
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angetritonesque · 4 years
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Les questions récurrentes
ici les questions qu’on me pose vraiment très souvent
- Du coup tu aimes les hommes ou les femmes ?
Personnellement je suis attiré par des gens peu importe leur genre, actuellement j’ai deux gros coups de foudres sur deux femmes et au moins une dizaine sur des hommes, allant du simple désir à de l’amour très intense. L’attirance sexuelle et le genre ne sont pas liés, il y a des personnes trans bi, d’autres hétéros, d’autres asexuelles... Exactement comme pour les personnes cis.
- Et tu jouais à la barbie ou aux camions étant petit ?
aucun des deux, je lisais, je dessinais, je faisais du foot et du basket, et j’aimais aussi me barbouiller de paillettes multicolors en mettant du vernis à ongle. Ce n’est pas forcément lié non plus, on peut se sentir homme et mettre des jupes par exemple (j’ai deux amis cis hétéros qui en portent, et l’un d’eux, c’est sa copine qui lui a acheté), ou se sentir femme en jouant à FIFA et en rotant de la bière
- Comment tu sais que t’es trans ?
ça, c’est une des questions les plus dures. C’est pas quelque chose qu’on peut expliquer, c’est un sentiment. Il y a la dysphorie et l’euphorie de genre, et c’est propre à chacun.e, certaines personnes trans n’ont pas de dysphorie par exemple donc ne faites pas une généralité de mon témoignage, mais moi j’ai eu des doutes parce que je n’ai jamais supporté mon corps depuis la puberté, et le moment où je l’ai vraiment complètement senti, c’est quand j’ai eu l’euphorie de genre. C’est une sorte de sensation vive, une émotion très forte où on se sent complet, heureux, et ça m’est arrivé quand on m’a appelé “mon p’tit loup” et “fiston” pour ma part. Une révélation miraculeuse.
- Tu vas te faire opérer ?
C’est une question horrible, vraiment, demandez pas aux gens ce qu’ils ont ou vont avoir dans leur slip, c’est incroyablement déplacé et gênant. Déjà, toutes les personnes trans n’ont pas envie de se faire opérer, que ce soit pour des questions de budget, de peur, d’incompatibilité avec leur santé, ou tout simplement parce que certaines sont à l’aise avec leur corps ou une partie de leur corps. Ensuite, que ce soit le cas ou non, c’est très réducteur comme biais de pensée, on n’est pas des organes génitaux sur pattes, on est des êtres humains.
- c’est quoi ton ancien prénom ?
Pareil, c’est très privé, si on change de prénom c’est qu’on est pas à l’aise avec celui de naissance, faut comprendre que passer une majeur partie de sa vie avec une identité qu’on déteste ça laisse des séquelles et lorsqu’on nous pose des questions sur cette identité, beaucoup d’entre nous sont mal à l’aise voir carrément anxieux. Si on laisse ça derrière nous, c’est pas très judicieux de nous en rappeler l’existence
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angetritonesque · 4 years
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mon coming out trans
La première fois que j’ai ressenti une intense joie depuis le début de ma vie d’adulte, c’est quand un type sur le marché de noël m’a appelé “mon p’tit loup”. Depuis j’adore les bretons. Il m’a aussi appelé fiston, et c’est là que quelque chose s’est réveillé en moi. Quand j’ai réalisé que j’étais vraiment trop mal dans ma peau pour continuer à vivre en étant identifié comme femme, j’en ai parlé à mes amis. La première chose à préciser c’est qu’avec le temps j’ai appris à bien m’entourer. J’ai évolué, et je suis passé d’ado misogyne et raciste à un jeune adulte qui remet en question entièrement la société dans laquelle il a été conditionné. Et peu à peu j’ai trouvé des gens très bienveillants sur le sujet.
Aussi je n’ai pas ressenti le besoin de “prendre mon courage à deux mains” et je leur en ai naturellement parlé, sans pression. Mon meilleur ami l’a su avant même que je ne sache que la transidentité existe. C’est quelque chose qu’il a ressenti en moi et sur lequel il a de suite mis le doigt. Moi ça faisait à peine quelques mois que je connaissais l’existence des personnes trans, j’ai cru toute ma vie que j’étais juste quelqu’un de décalé, qui avait pas vraiment sa place dans ce monde et qui devait se forcer à rentrer dans des cases, qui finirait bien par s’y faire et devenir “normal”. Et comme ça, j’apprends un jour que je ne suis pas seul, que c’est possible d’être heureux dans un cas comme le mien sans s’enfermer dans une cage d’apparences et de faux paraître. D’un coup je me sens “normal”. Je peux mettre un mot sur ce que je suis, comme tant d’autres, ce qui veut dire que je ne suis pas seul, et encore moins “une erreur”.
Donc mes amis me soutiennent, m’assurent qu’ils sont là pour moi, que tout va bien, et ils ont les meilleures réponses du monde à mes questions et doutes. 
Je leur demande “et si c’est juste une phase et que je regrette ?”
Ils me répondent “alors ce sera juste une phase et tu auras appris quelque chose sur toi, tu sauras ce que tu n’es pas, et tu peux toujours revenir en arrière tant que tu ne te fais pas opérer.”
“Et si je regrette après les opérations ?”
“Et si tu regrettes de jamais avoir essayé ? Tu préfères rester mal dans ta peau jusqu’à la fin de ta vie ? Et puis t’es pas obligé d’aller jusqu’aux opérations, c’est TON choix”
“Et si les gens me rejettent? “
“On peut rien pour ça, mais au moins toi tu rejetteras pas. Tu seras jamais aussi seul que quand t’étais mal dans ta peau”
Et du coup je me suis lancé dans un parcours de transition médicale, je n’avais pas encore commencé de traitement hormonal et ça faisait quelques mois que mes amis les plus proches me genraient au masculin, j’étais donc sûr de vouloir continuer. J’ai dit à ma mère et ma cousine ma démarche. Ma mère était dans le déni, mais c’était pas violent, plutôt un genre de “oui oui, comme quand t’étais petite, ça va te passer” pendant quelques semaines, puis quand elle a compris que c’était pas une phase et que je commençais les hormones elle m’a genré au masculin, notre relation mère enfant s’est solidifié et depuis on est plus proche que jamais. Ma cousine a pleuré quand je lui ai dit et m’a de suite cru, des larmes de joie et de nostalgie, parce qu’elle savait que ça marquait la fin de mon enfance et le début de ma véritable vie d’adulte, et que je serais enfin bien dans ma peau. De la peur aussi, pour tout ce qui allait suivre, les réactions, ma santé, les risques sociaux... Quand je l’ai dit à mon frère il m’a demandé si du coup ça voulait dire que j’allais devenir gay. J’ai dit oui avant de comprendre qu’en fait je suis bi.
J’ai fait mon coming out sur facebook pour faire le tri et demander du soutien aux gens qui se sentaient de m’épauler. Je m’attendais au pire mais en vérité il n’en est ressorti que du bon, les gens qui ne m’ont pas accepté m’ont simplement viré de leurs amis sans faire d’éclat, et la majorité de mes contacts m’ont félicité d’assumer, m’ont proposé un verre, m’ont envoyé des memes et gifs de chiots trop mignons, et le meilleur est que pour la plupart je ne les connaissais que de loin. Comme je suis dans des communautés où tout le monde se connaît dans mes loisirs, les gens ont vite sû me genrer au masculin et m’appeler par mon nouveau prénom. Le seul point négatif est le nombre de message que j’ai reçu avec de la curiosité que je juge malsaine mais qui paraissait visiblement normale pour beaucoup. Des question sur mes organes génitaux, sur “pourquoi” je suis comme ça... Mais au final je suis passé outre et tout s’est bien passé.
Ensuite ça s’est étendu, ma mère l’a dit à toute notre famille parce que j’étais terrifié à l’idée d’en parler, et aussi un peu parce que je trouvais drôle l’idée de me pointer en réunion de famille une fois que j’aurais de la barbe et une voix grave en criant “SURPRISE BITCHES !”. Mais elle trouvait pas cette idée drôle. Tout le monde l’a plutôt bien pris en apparence, depuis tout petit elles savaient toutes très bien que j’étais mal dans ma peau. Tout le monde pensait que c’est parce que j’étais une lesbienne qui ne s’assumait pas, et elles insistaient toutes pour que je l’avoue, personne n’est homophobe dans ma famille. Ma tante lesbienne, d’ailleurs, semble être l’une des plus réticentes à la nouvelle. Bref, ma grand mère a commencé à m’appeler “mon poussin”.
J’ai dû en parler à mon patron. J’ai cru qu’il avait saisi la situation mais pas du tout, du coup au détour d’une conversation il a fini par comprendre. Sa réaction a été assez désagréable, il a commencé à me reprocher de participer à l’effondrement du budget de la sécu, j’ai rétorqué que les hormones que je m’injecte me sont aussi indispensables que les anti-dépresseurs de quelqu’un de dépressif, vu qu’il m’avait dit que c’était le cas de sa femme, en pensant qu’il serait capable de comprendre à quel point c’est pas si différent. Que sans mes hormones, je suis aussi désespéré, malheureux et désireux de disparaître de ce monde que peut l’être sa femme. J’ai été maladroit, c’est sorti droit de mon coeur, sur impulsion, j’étais tellement en colère, ça faisait 10 ans que je ne m’étais pas senti aussi bien dans ma peau et l’entendre renier mon besoin de testo parce qu’il ne comprend pas ma situation m’a blessé.
Lorsqu’il m’a viré (pour d’autres raisons), j’ai décidé de faire mon CV avec le prénom que j’avais choisi. Un prénom neutre, je ne voulais rien de féminin ni masculin, et comme j’avais un physique assez androgyne et une voix plus grave, je me suis dit que ça irait. En effet lors de mon entretien j’ai été genré au masculin tout le long, et à la fin j’ai dû leur annoncer ma situation vu qu’ils voulaient m’embaucher et que mes papiers n’étaient pas changés. Tout s’est bien passé, j’ai eu quelques remarques maladroites, pas méchantes, juste des remarques que beaucoup de gens qui ne connaissent pas cette situation font sans penser à mal, mais qui blessent un peu. Mais comme j’ai été accueilli avec bienveillance, je n’ai rien dit et j’ai souri avec une gêne palpable.
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angetritonesque · 4 years
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Le collège
TW harcèlement scolaire
La puberté, c’était mon véritable némésis, un enfer crée par des adultes et des adolescents plus machiavéliques que satan en personne. J’ai intégré un collège catholique privé, à cause de mes antécédents. Comme j’étais un enfant assez “bizarre” selon les gens, j’ai passé mon parcours scolaire à être harcelé. Dans le public, j’étais marginalisé, ostracisé, on me frappait, et personne ne faisait rien, ma mère luttait inlassablement dans le bureau des directeurs qui ne bougeaient pas le petit doigt, et le personnel sous payé, en l’occurrence les dames de la cantine qui étaient aussi surveillantes à contre coeur me disaient que si je ne voulais pas me faire frapper je devais passer ma récré à m’asseoir à côté d’elles sans piper mot. Du coup, lorsque l’on a déménagé de la campagne pour vivre en ville, ma mère a opté pour le privé catho, quitte à y laisser une bonne partie de son maigre salaire.
Je ne me faisais plus frapper. Mais là a commencé un harcèlement bien plus dur que quelques pincements et coups dans le bide. à la place, des insultes, mes affaires se retrouvaient chaque récré dans la poubelle, j’étais “le garçon manqué cassos sans le sou” parmi les bourges et les bourgeoises aux vêtements impeccables et accordés à leur genre. Je me balladais avec un vieux pantalon ample noir que j’adorais parce qu’il avait plein de poches partout et cachait mes hanches. J’avais une coupe au carré, mes cheveux étaient teints en roux parce que j’adorais cette couleur, et je marchais comme une caricature de type barraqué qui se la pète, tout simplement parce que je m’y étais habitué, par réflexe, et il m’a fallu des années avant de réussir à me déconditionner de cette démarche qui m’avait valu vraiment beaucoup de moqueries.
J’étais un pov’ gosse un peu paumé, et mon corps se développait dans un confortable déni jusqu’au jour où j’ai compris que mes vêtements XXL sur mon corps incroyablement maigre ne suffiraient plus à masquer mes formes. Je mangeais énormément, et très gras dans l’espoir de gagner du poids et de faire passer ma poitrine pour la conséquence du surpoids, mais mon corps refusait de dépasser les 40 kilos. C’était une horreur. Les hommes ont commencé à m’interpeller dans les lieux publics, à m’insulter ou à me faire des remarques sexuelles, des adultes comme des adolescents, peu importe le nombre de couches de vêtements que je portais. J’étais tellement dégoûté que je suis devenu misogyne. Genre vraiment. J’ai développé cette haine des femmes, comme si elles étaient responsables du comportement crasse des hommes, parce qu’il fallait bien que quelqu’un soit responsable de mes malheurs, et que je refusais que ce soit les hommes tellement je voulais en être un.
TW : sexualisation pédophile. Mon grand oncle par alliance m’a fait remarqué que ma poitrine poussait, plus exactement “tes nénés commencent à venir”, et j’ai passé une semaine à pleurer en ayant la nausée dès que je le voyais. Mon oncle maternel m’a dit que j’avais “un joli p’tit cul”. Ma famille commençait à insister sur le fait que je devenais une jeune femme, qu’il faudrait bientôt dépasser mon comportement de “garçon manqué”. Je détestais ce mot. Il me donnait l’impression que non seulement j’étais une fille ratée, mais qu’en plus j’étais un garçon raté. Comme si j’étais tout simplement manqué, pas réussi, que quelque chose n’allait pas chez moi. J’ai commencé à détester mon corps d’une folle intensité, comme s’il était la cause de ma souffrance, en oubliant que même avant d’être sexualisé je vivais mal ma condition.
à un moment j’ai essayé de rentrer dans les cases tellement j’étais désespéré. J’ai commencé à réclamer un sac Longchamps à ma mère qui n’avait pas les moyens, juste pour m’intégrer aux pétasses bourgeoises du collège, pour qu’elles arrêtent de me harceler. J’ai passé toute une matinée avec elles en disant “ok, je veux être comme vous”, et comme par magie elles sont devenues adorables. Elles m’ont mis du rouge à lèvre, des fausses boucles d’oreilles, du mascara, et ça ne me dérangeait pas plus que ça à vrai dire. Je ne m’en sentais pas mieux, mais pas non plus moins bien. Elles ont déboutonné le haut de ma chemise pour mettre en valeur mon début de poitrine (là en revanche j’ai cru que j’allais pleurer tellement j’étais mal dans ma peau mais j’ai fait mine de m’en foutre). On est allées faire du shopping, et à la fin de la journée le beau gosse du collège m’a embrassé. En rentrant j’ai pleuré de bonheur. Le lendemain, je suis retourné dans la cour des 5ème pour embrasser mon “petit copain”, et il m’a rejeté devant tout le monde, hilares. C’était mon premier baiser.
J’ai recommencé à m’habiller ample, à être rejeté et insulté, et en prime moqué pour ma naïveté. J’ai rencontré mon premier véritable amour, une rousse de ma classe au prénom de fleur. Magnifique, j’avais le souffle coupé. On est devenus amis, puis on a commencé à se donner un surnom, à se genrer au masculin entre nous. Je me sentais de nouveau plein, apaisé, en accord avec moi-même lorsque nous étions tous les deux. On s’est embrassés, plusieurs fois, c’était la magie incarnée, et j’ai commencé à écrire. On traînait avec une fille, et on a eu une sorte de relation polyamoureuse un peu étrange, enfin j’dis polyamoureuse parce que j’aimais les deux et qu’on s’embrassait et on traînait ensemble à trois, mais c’est ma vision et je pense clairement qu’elle n’est pas partagée du tout par ces deux autres personnes et qu’elles n’en ont pas du tout ressenti ni vécu la chose de la même manière. C’est devenu bizarre, compliqué, on était un peu paumés sûrement, on savait pas trop si on était des garçons gays ou des filles lesbiennes ou bi, et j’ai commencé à développer un comportement assez toxique, de ceux qu’on développe habituellement lors des premières relations monogames adolescentes. C’est pas pour me dédouaner, j’ai fait de la merde, et je regrette. J’étais très colérique, égocentré, porté sur la bouteille dès la 5ème, je parlais fort pour pas dire grand chose, clairement le type de personne que je ne supporte pas aujourd’hui, de tellement mal dans sa peau qu’il se sent obligé d’en faire des tonnes. 
TW : auto-mutilation. Du coup on a cessé de traîner ensemble, et d’un coup j’étais seul au monde. J’ai commencé à m’auto-mutiler, je me coupais l’avant bras au cutter pour sentir la douleur physique prendre le dessus sur la douleur émotionnelle, et je suis passé à une étape supérieure niveau alcool, je dépassais le stade de la p’tite bière tranquille au profit des gros saoûlages de gueule. Un enseignant empathique a ressenti ma solitude et a noué des liens avec moi, de manière purement compatissante, et comme j’avais le coeur brisé, que j’étais seul au monde et qu’il était vraiment très mignon j’ai pris ce qui était de la compassion pour de l’amour, j’ai cru qu’il pouvait y avoir quelque chose entre nous, c’était un fantasme d’ado cliché et jusqu’au bout il est resté adorable avec moi sans jamais avoir un geste ni un propos déplacé qu’alors avec le recul, si j’avais été à sa place, je me serais clairement envoyé chier. Il était plein de pédagogie et de gentillesse, une âme pleine de bonté, et il m’a donné envie d’être prof, donné envie de partager cette bienveillance pour les prochaines générations. Merci encore, m’sieur A. Et désolé d’avoir été un tel chieur !
Enfin bref, pour en revenir à mon premier véritable amour d’adolescence, il a aussi entamé une transition il y a quelques années, et je trouve que c’est une sacrée ironie du sort. Je ne l’ai pas revu depuis, mais je préfère laisser ce qui appartient au passé dans le passé.
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angetritonesque · 4 years
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La robe blanche en dentelle
Vers mes 4 ans, ma mère m’a forcé à mettre une robe le jour de mon anniversaire. J’ai protesté, j’ai lutté comme un diablotin, mais elle est arrivée à ses fins. Je ne lui en veux pas, c’était une autre époque, et je sais que dans ce genre de cas la charge mentale d’une mère pèse énormément. Elle était veuve avec deux enfants à charge, un revenu très modéré, et elle avait cette peur que je trouvais irrationnelle à l’époque d’être jugée comme une mauvaise mère, alors elle faisait tout pour correspondre à ce qu’on attendait d’une “bonne mère” selon les normes en vigueur. Et ça passait aussi par faire en sorte que son enfant ne sorte pas des normes sociales imposées. 
Enfin bref, c’était mon anniversaire, j’étais dans une robe que je détestais, et entouré de tous ces gens qui étaient supposés m’aimer et célébrer ma naissance et qui me parlaient avec cette délicatesse et cette condescendance qu’on réserve aux petites filles et auxquelles mon frère n’a jamais eu le droit, on m’a forcé à m’asseoir sur les genoux de mon grand oncle par alliance que je pouvais pas piffrer, à une époque où l’on considérait qu’une petite fille avait un devoir d’affection inconditionnel et que son consentement importait peu lors des contacts physiques affectueux, surtout avec la famille. Alors pour protester, j’ai pissé dans ma robe. C’est à ce jour encore le meilleur souvenir de ma vie. 
Ce dont je me souviens, c’est que ce n’est pas tant la robe en soi que je détestais, mais tout ce qui y était lié, ce qui en découlait, de la vision de candeur, de pureté, d’innocence féminine que les gens y associaient stupidement, à la volonté de me réduire à une petite fille sage qui obéit, domptée, domestiquée grâce à un vêtement qui graverait “sois belle et tais-toi” au plus profond de son être. Le jour où l’on était censés fêter ma venue au monde, le jour où plus que jamais on aurait dû m’accepter comme je suis au lieu de m’enfermer dans un rôle. Et si cette robe n’avait pas représenté toute cette laideur hypocrite, si elle avait dit “je suis un petit diablotin au caractère bien trempé”, je ne l’aurais pas davantage appréciée, mais je n’aurais clairement pas pissé dedans. Cette robe souillée, c’est mon trophée, celui qui déclare haut et fort “Mon corps, mon territoire, pas touche !”
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angetritonesque · 4 years
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Mon enfance
Mon véritable premier coming out, je ne m’en souviens pas, j’étais trop jeune. Ma mère m’a raconté que ça a commencé dès que j’ai appris à parler, vers mes 3 ans, quand on lui demandait si j’étais une fille ou un garçon et que je répondais avec un air déterminé “j’suis un garçon” avant qu’elle n’ait le temps de répondre. ça a continué jusqu’à mes 11 ans, l’âge où il n’était plus acceptable socialement d’affirmer être un p’tit gars. La puberté débutait, et c’était quelque chose d’assez compliqué à gérer. Souvent, je luttais contre l’envie de parler de moi au masculin, je me forçais à rentrer dans la case à laquelle on m’associait. Souvent, on me demande comment j’étais enfant pour mieux saisir les frontières de mon genre. Mais ça n’aide pas. Les gens ne comprennent pas que ce n’est pas une frontière, que ce n’est pas quelque chose de binaire, qu’il n’y a pas 0 et 1. Entre deux il y a 0.1, 0.2, etc...
Souvent on s’attend à ce que je réponde à des stéréotypes ancrés, que je dise “je détestais les barbies et j’adorais les camions”, mais la vérité c’est que je n’aimais aucun des deux, j’aimais lire et dessiner. Je jouais au foot bien sûr, j’adorais revenir avec le genou écorché, le fûtal tâché de boue et en lambeaux, mais j’aimais aussi me coller des paillettes sur la figure et mettre du vernis à ongle. Tout ce que je savais, c’est que j’aimais qu’on s’adresse à moi comme si j’étais un garçon. Le reste n’avait pas d’importance.
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angetritonesque · 4 years
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Lexique de base
transgenre : commençons par le commencement. Une personne trans est le diminutif de transgenre (et non pas transexuel, ce mot ayant une connotation souvent perçue comme dérangeante par la communauté trans, moi y compris). C’est une personne dont l’identité de genre ne correspond pas à celle à laquelle on l’a associé à la naissance. Par exemple, une personne identifiée homme à la naissance qui se sent femme est une femme transgenre.
Cis : C’est l’inverse de transgenre. Non ce n’est pas une insulte contrairement à ce que croient certaines personnes, c’est tout simplement une personne dont le genre correspond à celui attribué à sa naissance. Ma mère est cis, mon frère est cis, mon patron est cis, 3x2 est six (pardon c’était pas drôle).  Cis est un mot latin qui signifie « du même côté », c’est donc parfaitement valable étymologiquement.
Dysphorie : celui-là vous risquez souvent de le voir. La dysphorie est le sentiment que j’ai lorsque je ressens un décalage entre mon genre et celui qui m’a été attribué à la naissance. C’est désagréable, plus ou moins selon les situations, des fois c’est juste une petite gêne, d’autres fois c’est tellement intense qu’on a envie de disparaître de la surface de la terre. Par exemple quand je prends ma douche et que je vois ma poitrine dans le miroir, je ressens la dysphorie. Elle n’est pas que physique, elle peut être sociale, par exemple quand on m’appelle mademoiselle j’en ressens aussi. Toutes les personnes trans n’en ont pas, et elle n’est pas nécessaire pour être légitime en tant que trans.
Gatekeeping : le gatekeeping est une doctrine qui consiste à rejeter les personnes dans une communauté parce qu’on considère qu’elles ne rentrent pas dans les critères qu’on impose. Par exemple, ça se traduit souvent par des personnes trans qui rejettent d’autres personnes trans parce qu’elles pensent que la dysphorie est obligatoire pour être valide. ça peut s’appliquer à divers contextes et communautés, et fonctionne également avec le féminisme blanc qui rejette les féministes de religions et couleurs de peau différentes par exemple.
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angetritonesque · 4 years
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Présentation et à propos
Bonjour,
moi c’est le Triton d’ébène, (non c’est pas mon vrai nom malheureusement, ça passe pas auprès de la mairie :) )
J’ai débuté une transition médicale en Février 2019, et face à toutes les questions et tous les à-prioris que je rencontre, j’ai décidé de consacrer un blog afin de parler plus en profondeur de la transition aux personnes interéssées
Pourquoi ? Parce que ce sont des questions qu’on me pose au quotidien, très régulièrement, de la part de mes proches comme d’inconnus, et que je suis épuisé d’y répondre au cas par cas. Beaucoup de personnes cisgenres (une personne cisgenre est quelqu’un qui est en accord avec le genre auquel on l’a identifié à la naissance, le contraire d’une personne trans donc,) ne se rendent pas compte de la charge mentale que ça implique, que 100 personnes avant eux ont exigé des réponses sur mon parcours et 100 autres encore vont en poser après eux. C’est un temps que j’accordais au début, c’était nouveau et ça me faisait plaisir, mais à la longue c’est un sujet remâché encore et encore, inlassablement, et c’est plus simple et moins éreintant de les renvoyer sur une page pour les informer.
C’est également dans un but de soutien pour les personnes qui vivent les même choses que moi, ou encore les personnes en questionnement sur leur situation. Une chose important à savoir avant de débuter la lecture, je ne suis pas un porte parole des personnes transgenres, chaque transition est différente et il ne faut pas faire de mes témoignages une réalité générale, ils n’engagent que moi. bonne lecture ! :)
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angetritonesque · 4 years
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le parcours médical standard
avant propos : déjà, faut savoir que le parcours médical n’est pas obligatoire, on peut être transgenre sans faire de transition médicale. Et ce pour diverses raisons : manque de budget, anxiété, impacts sur la santé, pas l’envie ni le besoin, pas de dysphorie... (liste non exhaustive) ce n’est en aucun cas nécessaire pour tout le monde, et ça ne rend pas plus ou moins légitime et/ou valide.
1 - le psy. C’est l’étape initiale en général, on peut faire sans mais c’est très compliqué. C’est grâce au psy qu’on peut avoir une attestation qui affirme qu’on est une personne transgenre et qui débloque la plupart des étapes suivantes. Certains délivrent cette attestation dès la première séance, d’autres réclament minimum deux ans de suivi, ça dépend qui vous allez voir.
2 - Votre médecin traitant. Là, c’est si vous voulez que la sécu assure les frais et il faut l’attestation psy. Pris en charge à 100% si la demande est accepté, appelée ALD 31 (affectation longue durée). Peuvent être pris en charge SANS besoin d’avancer les frais, le traitement hormonal, et suivant les spécialistes et leur bon vouloir au cas par cas ; la kinésithérapie, l’orthophoniste, le psy, et la chirurgie (hors dépassements d’honoraires)
3 - L’endocrinologue. Il s’agit là du traitement hormonal. Il délivre la testo remboursée à 100% si on a l’ALD, généralement sous forme d’ampoule à s’injecter avec une seringue. Il fait aussi une ordonnance pour qu’un infirmier vous fasse l’injection,, pris en charge par la sécu aussi. Perso je la fais moi-même, mais du coup les seringues et aiguilles sont payantes (80 centimes je crois)
4 - La mairie. Bon, là c’est plutôt le parcours social, c’est la demande de CEC pour changer d’état civil et de prénom. Il faut des témoignages de proches, et de préférence la lettre d’un professionnel de la santé pour affirmer qu’on est trans
5 - La chirurgie. Encore une fois, rien n’est exigé, c’est selon ce que vous ressentez comme besoin. Vous pouvez très bien faire la chirugie d’ablation de la poitrine mais pas la phalloplastie, ou bien le contraire, ou les deux, ou aucun des deux. Il existe beaucoup de techniques différentes expliquées en détail sur différents sites internet. La chirurgie est pris en théorie à 100% par la sécu, mais les frais de dépassement d’honoraires sont pour notre poche (et souvent élevés)
Vous pouvez faire toutes les étapes, ou aucune, ou certaines mais pas d’autres, ici je développe le parcours “standard”, celui qui est souvent fait et conseillé par le corps médical, c’est pas pour autant qu’il s’applique à toustes, écoutez vos besoins et ne vous souciez pas de ce qu’en disent les autres.
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angetritonesque · 4 years
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La détransition
C’est un sujet assez méconnu dont beaucoup d’entre nous ont un peu peur et qu’on prend avec des pincettes, voir qui est invisibilisé. Pourtant, il est important, surtout lorsqu’on débute. Jusqu’où je peux aller dans une transition sans revenir en arrière ? Qu’est-ce qu’il va se passer si je regrette ?
* Pourquoi ?
La raison première d’une détransition est la pression de la société. C’est quelque chose de très difficile à vivre, une transition. Il y a déjà l’aspect social, souvent nous sommes marginalisés, ostracisés, les gens ont peur de nous, ou bien nous méprisent, d’autres nous fétichisent, nous voient comme des fantasmes à cocher sur leur liste, ou bien au contraire comme des monstres répugnants desquels il ne faut pas s’approcher. On risque de se faire tabasser, insulter, menacer, voir tuer dans le pire des cas. La plupart des gens sont plus neutres que ça, il est davantage question d’ignorance, de manque d’informations et de préjugés plutôt que d’hostilité. Alors c’est compliqué de faire face à toutes les réactions.
Il y a aussi les risques au niveau de la santé. Pour certaines personnes trans, il est inimaginable de vivre une transition médicale sans complication de leur santé. Les hormones ont un effet sur le corps et tout le monde ne peut pas les subir sans conséquence. Dans beaucoup de cas, il y a des dégâts considérables sur le corps, par exemple j’ai des côtes fêlées dû au port de binder, et l’opération du haut m’est pour le moment inaccessible car je suis addict au tabac. C’est pas grand chose pour moi, mais il y a des choses bien pires qui peuvent arriver niveau santé.
La précarité, et le manque de moyens financiers. Quand on est trans, pour peu qu’on tombe que sur des abrutis, on peut du jour au lendemain perdre notre travail, notre logement, nos opportunités en un claquement de doigt au bon vouloir des gens. On peut se retrouver à la rue (ça arrive beaucoup aux jeunes trans virés de la maison familiale), avec un patron qui refuse de renouveler un CDD suite à un coming out, et le pire c’est qu’une fois qu’on perd tout ça on est à la merci de la bienveillance de la “justice”. Donc si par exemple vous trouvez refuge dans un squat et que les flics vous tombent dessus, pour peu qu’il y ait un transphobe dans le lot (très probable), vous finissez au tapis. Ensuite si vous manquez d’argent ou de confort de vie, il faut prendre en compte que c’est compliqué par exemple de laver le binder ou de le porter de manière restreinte, parce qu’être à la rue et porter son binder 8h par jour c’est effrayant.
Le manque d’avancées médicale. ça vaut pas toujours le coup, parfois on a l’impression qu’on n’a pas moyen d’être entier, d’être un homme à part entière, parce que par exemple la chirurgie n’est pas très avancée sur les techniques, et que les résultats peuvent être insatisfaisants voir une complète déception.
Et enfin, une raison pas des moindre, simplement le fait de ne pas se sentir du genre que l’on pensait. ça arrive, pour certaines personnes c’est une “phase”, et je le dis pas de manière péjorative, ça arrive, c’est humain. Et du coup on constate qu’on était mieux avant, et on regrette.
* Les conséquences et les limites de la détransition
Je m’y connais pas beaucoup et j’aimerais beaucoup de plus amples informations si vous en avez.
Pour le peu que je sais, si l’on arrête la testostérone, notre répartition graisseuse revient comme avant, les traits du visage reprennent leur ancienne forme, la pilosité revient comme avant, et il n’y a que la voix qui reste mais peut redevenir comme avant en allant voir un orthophoniste. Le cycle menstruel revient également.
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