Tumgik
#prodigal noms
ncoincidences · 4 months
Text
All the fics I read this year, part 1: ship I read most this year —
It's James/Lily !! I've read about 80 fics for Jily this year! I've linked them all down below and limited myself to describe every fic in only a line to fit Tumblr's 4066-character limit (I don't think I did any of them justice though ,:) they're all amazing and incredible in their own way). They're not sorted in any order - it's a chaotic mess ,,:,,)
Kindly Stopped for Me* by @nodirectionhome-ao3 - Lily survives AU, an angsty fic with great badass Lily moments!
Lay All Your Love On Me* by @athenasparrow - Jily Hogwarts fic that also has smut :D
The Art of Identification by Athenasparrow - cute one-shot featuring amortentia :D
She Will by @relyingonoldships - ANGSTY! gather your napkins. I have warned you.
The Summer I fell in Love* by @annasghosts - Muggle meet cute + summer love <3
Finding Lily by Annasghosts - unique premise + fake dating for the win :D
Things That Haven't Happened Yet by @kay-elle-cee - SMUT
the silence in the sorrow by kay-elle-cee - secret relationship during war + battle angst
to ache, to hope by kay_elle_cee - unplanned pregnancy that explores both James and Lily's emotions
i'll be fine, i'll be good* by kay-elle-cee - Slytherin!Lily AU focussed on Lily's character + secret relationship
Tall Dark and Glasses by @jamesunderwater - lovely writing and a heart-melting meet cute!
Meet Me At The River by @charmsandtealeaves - PEN PALS JILY, absolutely adorable fic!
Laundry Day by charmsandtealeaves - cheeky fic
Midnight Dip by charmsandtealeaves - ALSO cheeky 😏
Call Me By Name by charmsandtealeaves - feat. Phone Call sex 😏 and strangers to lovers!
Incoming by charmsandtealeaves 'call me by name' but James POV and it's so good!!
Wake Me Up (When September Ends)* by charmsandtealeaves - Hogwarts Jily 7th year coming of age :)
Love Birds by charmsandtealeaves - fluffy ridiculous rom com au where James cannot be separated from his accidentally acquired duck and Lily is a gorgeous vet :D also features insanely cute doodles :D
Something Black and Blue by charmsandtealeaves - what's making Lily Evans so late to her own wedding?
Sugar Quills by charmsandtealeaves - SWEET x
Padfoot's Nose Knows by charmsandtealeaves - indeed sirius can smell the good news from a mile away!
The Exchange Principle by charmsandtealeaves - cute body swap fic!
Nom De Plume by AnnaBtG - !!!!! unique concept! secret erotica writer James needs Lily (his coworker who's totally NOT his muse) to pretend to be his persona but Lily hates his guts...... or does she 😏
Haircut by PetalsToFish - James gets a new haircut!!
Lipstick by PetalsToFish - James bought Lily a lipstick and she's trying it out 😏
WILF by PetalsToFish - Wizard I'd Like to Fuck 😏
Reputation (Wildest Dreams Version) by PetalsToFish - Slytherin!Lily + enemies to lovers fic <3
State of Grace (Never Saw You Coming) by PetalsToFish - Lily never saw James coming..... literally. a car accident meet-cute (no one's hurt tho :))
Prodigal by PetalsToFish - slightly angsty, exploring Lily through her years at Hogwarts from first year
Girl Crush by PetalsToFish - actually Peter's POV centred around Jily
*[The asterisks next to a fic indicate that I haven't caught up to the latest chapter update]
234 notes · View notes
afreakingdork · 6 months
Note
Whenever I read a new chapter I read once to enjoy the shenanigans and once for the underlying notes and this most recent chapter is a full course meal because on one hand-
Bastard three shenanigans galore
And on the other- TrAuMa and a two sided prodigal son coin that’s flipping faster than Splinter can go between discipline and pining absent father and om nom nom-
Picking apart splinter and the three turtles interactions like single kernels of corn off a cob - imma be here for a while.
🦝, super excited for the next chapter I know I say that a lot but I am lol.
Lately I've been feeling like I haven't been doing a great job with writing. The chapters might be too much and the content is confusing so I apologize that it's a two-for sort of read 😓 I'm working really hard to make everything more clear going forward...
That said!
Thank you!!!!
The boys love get away from me when they interact with each other and it's a joy to write their silly little antics!
Then, calling it a coin is such fab imagery! I've been using the word foil in general, but, especially flipping, coin is so delicious!!! It really just keeps rotating and that 50/50 chance of it feels so similar to reader only getting half the story! Except now the coin has finally landed on the other side! Ah!
Even now there's still many unknowns, but surely surely, we'll keep working for that tasty core of knowledge!
Thank you so much!!! I hope everyone likes it! As a little teaser I'll say:
Not a single person has yet guessed how Donnie is going to react.
One person has gotten close!
9 notes · View notes
lromarf · 1 month
Text
Prologue II
C’est ainsi qu’une des figures imminentes de ce petit milieu fut limogée après 10 ans de direction artistique. Grace, qui ne regardait jamais la télé appris la nouvelle par sa fille qui l’appela pour lui demander si c’était vrai. Après, vérification, c’était vrai, elle était renvoyée, remerciée, répudiée sans délai jusqu’à l’île de Ré pour jouir d’une retraite reposante.
Personne ne pleura le sort de cette sexagénaire démodée mais les rangs de la rédaction, les stylistes des maisons, les mannequins, photographes et directeurs commerciaux bruissernt d’excitation à la nomination de Larson, 22 ans, identifié comme un prodige de la mode.
Un an auparavant, le jeune directeur artistique avait été approché par Philippe de Sévigny, directeur de la publication du groupe B. alors qu’il était rédacteur mode dans un autre magazine, moins établi et plus innovant.
Il y avait fait ses classes et s’y était fait un nom qui avait attiré l’attention.
Philippe avait proposé ce candidat à la rédactrice en chef. Certaine de son pouvoir, soutenue par son directeur, applaudie pour ses ventes, aucune voix ne critiquait son règne. Alors pourquoi pas Larson ? Sandrine avait accepté la proposition de son directeur ce nouveau, DA dénoterait parmi sa collection d’employées porcelaine.
Un étranger Larson avait été intronisé par la puissante rédactrice en chef, Sandrine Rothman et son discret seigneur Philippe Sévigné le 27 juin 2007 jour de la sortie du premier téléphone tactile.
3 notes · View notes
corinneecrivaine · 10 months
Text
Willow TV Show fanfiction story
Part 8
Graydon
Tumblr media
Galladoorn.
Le roi Hastur faisait les 100 pas dans la salle du trône. Préoccupé. Comment ? Quel plan allait-il pouvoir mettre en place afin de répondre aux attentes du Wyrm, lui apporter Willow et Elora ?
Lorsqu’un garde entra, affolé, essoufflé, impossible de s’exprimer clairement : Mon Seigneur…. Je…. Il… Le… Prrrrr…
Hastur s’énerva : Parle !!!!!! Où je te mets aux fers !!!!!!
Le jeune garde n’eut pas le temps de s’expliquer que les portes de la salle du trône s’ouvrirent brutalement, ébranlées par une violente bourrasque. Deux êtres entrèrent.
Le roi reconnut la voix masculine et se retourna aussitôt.
Graydon : Bonjour père.
A la vue de son fils, se tenant devant lui, Zivian, fut stupéfié. Il prit quelques secondes avant de pouvoir répondre.
Hastur : Tu es mort !!!!
Graydon : Ho non je suis bien vivant, père, et plus puissant que jamais.
Son fils n’était plus le même. D’une personne effacée, manquant entièrement de courage et de confiance, Zivian avait devant lui, un être au regard obscur et maléfique. Tout vêtu de noir, les cheveux en arrière. Graydon portait un tallcoat gothique brodé avec des soieries, le col relevé, un gilet de satin noir et une chemise rouge sang. Des boutons dorés représentaient le sigle du Wyrm. Un pantalon de cuir noir, des bottes jusqu’aux genoux.
A ses côtés, Dark Elora, aux cheveux courts, oranges, vêtue d’une combinaison de cuir, noire, échancrée, ajustée, dessinant parfaitement les courbes de son corps. Elle avait le regard sombre, pernicieux, tout indiquait dans ses yeux, la froideur, le désespoir, les ténèbres et la haine.
Hastur : Non. Tu n’es pas mon...
Graydon : C’est ainsi, que vous accueillez le retour de votre fils. Ne suis-je pas devenu ce que vous vouliez que je sois !!!!!
Hastur : Ce que je voulais de toi, c’est que tu me donnes un héritier à Tir Asleen afin de me rendre ce que tu m’as enlevé !!!!!
Le rire sarcastique de Grayon raisonna dans la salle du trône, glaçant l’atmosphère et figeant de terreur le roi.
Graydon : Dermot, le fils prodige, l’héritier du trône, celui qui était voué à gouverner Galladoorn et Tir Asleen.
Graydon s’écria : Ce n’était qu’un faible !!!! Refusant les combats et les armes !!!!
Il s’exprimait avec un sourire diabolique : Ce fut si facile pour moi de le balancer de l’arbre. J’ai utilisé sa faiblesse, la confiance qu’il avait en moi.
Zivian ne put contenir sa colère et se jeta sur son fils afin de le frapper mais Graydon le propulsa contre le siège du trône, d’un éclaire rouge surgissant de sa main. Hastur s’écroula. Grayon se rapprocha de lui.
Graydon : Toute ma vie vous n’avez fait que me discréditer, m’humilier. Je n’étais pas le fils digne de porter le nom des Hastur. Je n’étais qu’une honte pour vous. Regardez-moi !!!
Il prit le visage de son père entre ses mains l’obligeant à le fixer droit dans les yeux et s’écria : Regardez-moi !!!! Je suis le résultat de vos attentes !!!!
A ce moment là, la reine Arianna, informée du retour de son fils, entra dans la salle.
Arianna : Graydon, mon fils, vous êtes vivant.
Heureuse de le retrouver, elle accourut vers lui.
Surpris, Graydon eut un geste d’hésitation et laissa sa mère le prendre dans ses bras. Mais Dark Elora, s’apercevant du changement, s’adressa aussitôt au jeune homme.
Dark Elora : Graydon, reste à mes côtés. Comment peux-tu oublier ce qu’ils t’ont fait ! Le sacrifice de ton corps, de ton âme !
La rage, la colère l’envahirent de nouveau et il repoussa sa mère toute affolée.
Arianna s’adressa à Dark Elora : Qui êtes-vous, qu’avez-vous fait à mon fils !
Dark Elora : Je suis… Votre impératrice Elora Danan (dit-elle sur un ton sarcastique) Votre fils s’est juste libéré de toutes ses peurs, il a tout simplement compris qui il pouvait être réellement. Je n’ai fait que terminer ce que vous aviez commencé à sa naissance.
Arianna, interloquée, perdue : Vous… Elora Danan… L’impératrice !!! De quoi parlez-vous !
Dark Elora s’adressa à Zivian : Vous ne lui avait rien dit, mon roi.
Hastur : Vous n’êtes pas Elora Danan.
Graydon : Mère, laissez-moi vous raconter.
Il existe dans les catacombes de notre château, une pièce dédiée aux sacrifices de l’Ordre du Wyrm. Le jour de ma naissance, mon cher père, me mena en ce lieu et me posa sur un temple de pierre. Des prêtres, 6 en tout, cachés sous leurs tuniques à capuche gris anthracite, l’un d’eux me déposa dans un baptistère rempli du vermiscus et commença une incantation en Pnakotic. Ce fut ainsi, tous les ans, à la date de ma naissance, je subissais ce rituel ignoble.
Lorsque j’atteignis l’âge de 10 ans, ce que père me fit subir fut un véritable calvaire. Régulièrement il me mena dans cette pièce aux supplices, enchaîné sur cette dalle des tortures, bâillonné afin de ne pas être entendu, les prêtres marquèrent mon torse des incantations inscrites dans le Malatrium tout en les fredonnant à haute voix.
Je suppliais père d’arrêter tout cela. Je pleurais. Je me mettais à genoux. Mais il ne m’écoutait pas. Il me traitait telle une offrande.
Les soirs, seul, dans ma chambre, j’implorais la mort de venir me chercher pour mettre un terme à toute cette abomination. J’étais sujet à des visions me représentant comme une personne démoniaque, assassin, voire diabolique. La seule force qui m’a permis de tenir fut votre amour, mère. Cet amour que vous me procuriez chaque jour. Je ne savais plus qui j’étais. Je sentais ce pouvoir, cette force grandir en moi. Me rendre invulnérable, puissant.
Puis vint cet instant maudit, où je poussai mon frère de cet arbre. Ce jour où je ressenti toute cette force et cette satisfaction de mon geste. Ce jour où je n’eus aucun remords.
Ce jour là, père me mena pour la dernière fois dans cet enfer. Il expliqua aux prêtes ce que je venais de faire subir à mon frère. De nouveau, enchaîné, bâillonné. Cette fois-ci, les prêtes firent une incantation afin de mettre en sommeil toute cette puissance qui grandissait en moi.
Mais lorsque je fut contaminé par le Lich et que Willow et Elora utilisèrent le Malatrium pour me libérer, des flashs de ces instants de tortures me virent à l’esprit. Je mettais cela sur la peur, le manque de courage, le faible que j’étais. Tout au long de cette quête pour sauver le prince, j’écoutais les enseignements de Willow à Elora. J’apprenais. Petit à petit je sentais toute cette magie s’éveiller, m’enivrer d’un intense pouvoir. Lors de mon sacrifice pour sauver Elora…
Dark Elora : L’autre Elora, la gentille pas moi.
Graydon : Tout me revint, tout ce que père m’avait fait subir. Tous ces cauchemars n’étaient en fait que mon passé. Un passé dissimulé par la magie mais que le Wyrm avait enfin libéré. Je compris qui j’étais réellement. Le Wyrm m’avais libéré de toutes mes peurs et croyances. Toute une vie de mensonge. Il me permit de découvrir ma nouvelle vérité. Mes peurs et les choix que j’avais faits.
Arianna était toute abasourdie par ses révélations : Zivian, je t’en prie, dis-moi que c’est faux.
Hastur : Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait pour notre famille !!!!
Graydon : Faux !!!! Vous ne l’avez fait que pour le pouvoir. Vous êtes tellement assoiffé de pouvoir que vous n’avez pas hésité à vendre vos fils !!!!!
Dans sa fureur, Graydon attaqua son père avec des éclairs sortis de ses mains. Voyant son mari se faire torturer par son fils et toute cette animosité qui vibrait dans le regard du jeune prince, Arianna essaya de le ramener à la raison.
Arianna : Graydon, je t’en prie !!!! Arrête !!!!
Mais il ne l’écoutait pas.
Elle radoucit le ton de sa voix : Graydon, mon fils, je t’en prie.
Le jeune prince se retourna, vit le visage apeuré de sa mère et laissa son père, à moitié abattu par la force de frappe qu’il venait de subir. Le roi trouva la force pour appeler les gardes.
Hastur : Gardes !!!! A l’aide !!!!
D’un simple geste, Dark Elora, fit apparaître the Scourge, the Doom and the Lich accompagnés des Death dogs.
Les gardes entrèrent, un combat s’amorça contre les sbires d’Elora. Un affrontement meurtrier et épouvantable. Chacun des chevaliers de la garde périssaient sous les armes des Gales et les attaques des Death dogs. Les cadavres jonchaient le sol de la salle du trône. Des corps transpercés, déchiquetés, démembrés, décapités, le sang des morts s’écoulait sur le sol. Cet affrontement vit la défaite des chevaliers de Galladoorn et la victoire des Gales.
Graydon : Seriez-vous prêt à sacrifier tous vos hommes.
Zivian resta silencieux.
Graydon : Je te laisse la vie sauve, pour l’instant. Ramènes-nous le sorcier et l’Impératrice et je déciderai de ton sort. Désormais Galladoorn m’appartient.
*******
Assis sur le trône de Galladoorn, Graydon se concentrait, les yeux fermés, ralentissant sa respiration. D’un seul coup il les ouvrit, brusquement et prononça le nom d’Elora.
Au même instant, la jeune impératrice, aux côtés de Willow pour parfaire son entraînement à la magie, eut la vison du visage de Graydon et tomba, déstabilisée.
Elora : Graydon.
12 notes · View notes
jpbjazz · 2 months
Text
LÉGENDES DU JAZZ
SUN RA, ‘’L’EXTRA-TERRESTRE’’ DU JAZZ ‘’My whole body changed into something else. I could see through myself. And I went up... I wasn't in human form... I landed on a planet that I identified as Saturn... they teleported me and I was down on [a] stage with them. They wanted to talk with me. They had one little antenna on each ear. A little antenna over each eye. They talked to me. They told me to stop [attending college] because there was going to be great trouble in schools... the world was going into complete chaos... I would speak [through music], and the world would listen. That's what they told me.’’
Sun Ra
Né le 22 mai 1914 à Birmingham, en Alabama, Herman Poole Blount était le fils de Cary Blount, un travailleur de l’industrie du chemin de fer, et d’Ida Jones, une serveuse de restaurant. Herman devait son prénom au magicien de vaudeville Black Herman, qui avait exercé une profonde influence sur sa mère. Surnommé Sonny durant son enfance, Herman avait un frère, Robert, une demi-soeur plus âgée, Mary, et un demi-frère, Cary Blount Jr. Après le divorce de ses parents, Herman avait été élevé par sa grand-mère maternelle, Margaret Jones, et sa grande-tante Ida Howard.
Pendant des décennies, les premières années de la vie de Sun Ra avaient été entourées d’énormément de mystère, ce qui avait contribué à alimenter sa légende. Comme tout personnage de fiction, Sun Ra était souvent évasif lorsqu’on le questionnait sur son enfance. Il donnait également des réponses contradictoires et souvent insensées au sujet de sa vie personnelle. Sun Ra affirmait aussi être un parent éloigné d’Elijah Poole, mieux connu sous le nom d’Elijah Muhammad, le leader de la Nation de l’Islam. Pendant des années, la date exacte de la naissance de Sun Ra était demeurée inconnue. Les recherches du biographe de Sun Ra, John F. Szwed, ont finalement permis de découvrir que le chef d’orchestre était né le 22 mai 1914.
Même si elle était très religieuse, la famille Blount n’était membre d’aucune église chrétienne. Même si Herman avait très peu d’amis proches à l’école secondaire, il avait laissé le souvenir d’un jeune homme gentil, tranquille et studieux qui adorait la lecture. Afin d’assouvir sa passion pour les livres, Herman se rendait régulièrement à la Black Masonic Lodge, qui était alors un des seuls endroits où les Afro-Américains pouvaient avoir un accès illimité aux livres. Les ouvrages de l’institution portant sur les Francs-Maçons et les autres concepts ésotériques avait laissé une forte impression sur Herman.
Enfant prodige, Herman était un pianiste très doué durant sa jeunesse. Sa mère lui avait d’ailleurs offert un piano pour son onzième anniversaire de naissance. Dès l’âge de onze ou douze ans, Herman pouvait lire la musique et avait même commencé à composer. À l’époque, la ville de Birmingham était une escale importante pour les musiciens en tournée. C’est ainsi qu’Herman avait pu voir jouer des musiciens importants comme Fletcher Henderson, Duke Ellington et Fats Waller, entre autres. Sun Ra avait déclaré plus tard: "The world let down a lot of good musicians".
Doté d’une mémoire phénoménale, Herman pouvait assister aux concerts des big bands de l’époque et transcrire avec exactitude les pièces qu’il avait entendues. Au milieu de l’adolescence, Herman avait commencé à jouer du piano en solo de façon semi-professionnelle, ou comme membre de divers groupes de jazz et de rhythm n’ blues.
Herman avait fréquenté l’Alabama Agricultural and Mechanical College, une école pour enfants de couleur aujourd’hui connue sous le nom de Parker High School. Son professeur de musique était John Tuggle "Fess" Whatley, un partisan de la discipline qui était très respecté et qui avait enseigné à plusieurs futurs musiciens professionnels. C’est d’ailleurs avec le Sax-o-Society Orchestra qu’Herman avait commencé sa carrière professionnelle. Herman avait déclaré plus tard au sujet de son séjour à l’Alabama Agricultural and Mechanical College: "I think I studied everything in that college except farming".
Une des premières compositions d’Herman était intitulée ‘’Chocolate Avenue’’. Herman, qui avait écrit la pièce vers 1929 et 1930, avait décidé de l’envoyer en 1933 à Clarence Williams à New York. Williams avait éventuellement enregistré la pièce sur disque, mais il avait omis de créditer Herman sur le disque et ne lui avait même pas fait verser un sou de droits d’auteur. C’est à partir de ce moment-là qu’Herman avait commencé à se méfier de l’industrie de la musique.
Depuis son adolescence, Herman était atteint de cryptorchidie, une maladie des testicules qui dégénérait parfois en hernie chronique et le rendait souvent inconfortable. Son biographe John F. Szwed a d’ailleurs émis l’hypothèse qu’Herman se sentait honteux d’être atteint de cette maladie et que celle-ci avait contribué à son isolement. DÉBUTS DE CARRIÈRE Après avoir décroché son diplôme d’études secondaires en 1932, Herman était parti en tournée avec les Society Troubadours. Il avait par la suite formé son propre groupe appelé The Nighthawks of Harmony.
En 1934, Sun Ra avait obtenu un premier emploi comme musicien à plein temps avec Ethel Harper, son professeur de biologie du high school, qui avait formé un groupe pour poursuivre une carrière de chanteuse. Devenu membre de l’Union des Musiciens, Sun Ra était parti en tournée avec le groupe de Harper dans le sud-est et le midwest. Lorsque Harper avait quitté la formation après trois semaines pour tenter sa chance à New York avec le groupe vocal Ginger Snaps, Sun Ra avait pris la direction du groupe qu’il avait rebaptisé le Sonny Blount Orchestra. Le groupe avait poursuivi la tournée durant plusieurs mois avant d’être dissous pour cause de non rentabilité. Même si cette première version du Sonny Blount Orchestra n’avait pas obtenu de succès sur le plan financier, la formation avait obenu des commentaires positifs des amateurs de jazz et des autres musiciens. Après la dissolution du groupe, Sun Ra avait collaboré avec plusieurs groupes de Birmingham.
À l’époque, les clubs de Birmingham étaient souvent pourvus de décors exotiques comme des murales et des éclairages éclatants qui ont possiblement influencé Sun Ra dans l’élaboration de ses futurs concepts. Si le fait de jouer dans des big bands inculquait aux musiciens de couleur un sentiment de fierté et d’entraide, ils devaient aussi se montrer disciplinés et disposer d’une bonne présentation, car ils étaient le symbole de la communauté noire. Cette bonne apparence était aussi un gage de succès auprès de la population blanche, qui engageait régulièrement des musiciens de couleur pour se produire dans des événements prestigieux, même si toute relation formelle avec les spectateurs blancs continuait d’être strictement prohibée.
Après avoir obtenu une bourse pour étudier à l’Alabama Agricultural and Mechanical Institute for Negroes en 1936, Sun Ra s’était inscrit à une majeure en éducation qui lui avait permis d’étudier la composition, l’orchestration et la théorie musicale. Il avai également étudié le piano avec Lula Randolph. Sun Ra avait cependant abandonné ses études au bout d’un an. Plus tard, Sun Ra avait justifié l’abandon de ses études par le fait qu’il avait eu une vision qui avait exercé une influence à long terme sur lui.
À la fin des années 1930, Sun Ra était au milieu d’une grande crise religieuse lorsqu’il avait prétendu qu’une lumière brillante était apparue autour de lui. Comme il l’avait expliqué plus tard: ‘’My whole body changed into something else. I could see through myself. And I went up... I wasn't in human form... I landed on a planet that I identified as Saturn... they teleported me and I was down on [a] stage with them. They wanted to talk with me. They had one little antenna on each ear. A little antenna over each eye. They talked to me. They told me to stop [attending college] because there was going to be great trouble in schools... the world was going into complete chaos... I would speak [through music], and the world would listen. That's what they told me.’’
Même si Sun Ra affirmait que l’événement s’était produit en 1936 ou 1937, les musiciens les plus proches de lui avaient déclaré que cette apparition n’avait pu survenir avant 1952. Se contredisant lui-même, Sun Ra avait aussi prétendu que l’incident s’était produit pendant qu’il vivait à Chicago, où il ne s’était établi qu’à la fin des années 1940. Sun Ra avait continué de raconter cette vision, sans modification notable, jusqu’à la fin de sa vie. Le soi-disant voyage de Sun Ra s’était produit au moins une décennie avant que le phénomène des ‘’soucoupes volantes’’ ne soit soumis à l’attention du public américain, plus particulièrement après la rencontre de Kenneth Arnold avec un OVNI en 1947. Le voyage de Sun Ra s’était aussi produit environ quinze ans avant que George Adamski ne fasse état de sa rencontre avec des supposés extra-terrestres, et environ vingt ans avant que Barney et Betty ne rapportent leurs propres rencontres avec des OVNI en 1961. Comme l’expliquait le biographe de Sun Ra, John F. Szwed, "even if this story is revisionist autobiography... Sonny was pulling together several strains of his life. He was both prophesizing his future and explaining his past with a single act of personal mythology."
Quoi qu’il en soit, après avoir quitté le Collège, Sun Ra était devenu un des musiciens les plus actifs de Birmingham. Dormant très peu, Sun Ra passait son temps à citer ses idoles Thomas Edison, Leonardo da Vinci et Napoléon Bonaparte. Sun Ra avait même transformé le rez-de-chaussée de la résidence de sa famille en une sorte de conservatoire-atelier, où il partageait son temps entre la composition, la transcription d’enregistrements et les pratiques avec différents musiciens de passage. Sun Ra, qui s’intéressait à tout, discutait même de concepts bibliques ou ésotériques avec quiconque était prêt à l’écouter.
Durant cette période, Sun Ra était également devenu un client assidu de la Forbes Piano Company, une compagnie possédée par des blancs. Sun Ra se rendait dans l’édifice Forbes pratiquement une fois par jour afin de jouer de la musique, d’échanger des idées avec le personnel et la clientèle, ou transcrire des feuilles de musique dans ses cahiers.
À la même époque, Sun Ra avait formé un nouveau groupe. À l’instar de son premier professeur John T. "Fess" Whatley, Sun Ra insistait pour que ses musiciens pratiquent sur une base quotidienne. Les résultats ne s’étaient pas faits attendre: le Sonny Blount Orchestra était rapidement devenu un des groupes les plus impressionnants et disciplinés de la région. Reconnu pour sa polyvalence, le groupe pouvait jouer dans une grande variété de styles sans jamais sacrifier la qualité. De 1939 à 1943, Sun Ra avait également été membre du populaire groupe vocal Rhythm Four avec Morris Ridgl, Richard Cannon et Clarence Driskell. Le groupe qui se produisait quotidiennement sur les ondes de la station de radio WSGN-AM, faisait également des apparitions dans les danses et les spectacles de variété tant devant des spectateurs blancs que de couleur. OBJECTEUR DE CONSCIENCE Après avoir été mobilisé par l’armée en octobre 1942 dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale, Sun Ra, qui s’appelait toujours Herman Blount à l’époque, s’était déclaré objecteur de conscience. Après avoir invoqué des principes religieux qui s’opposaient à la guerre et au meurtre, Sun Ra avait ajouté qu’il devait subvenir financièrement aux besoins de sa grande-tante Ida. Il avait également mentionné l’hernie chronique dont il souffrait. Même si les autorités militaires aient rejeté sa demande, Sun Ra avait fait appel devant le National Draft Board en déclarant que le faible nombre de noirs mobilisés comportait des relents d’’’hitlérisme.’’ Même si sa requête avait été rejetée, Sun Ra avait refusé de se joindre à l’armée, ce qui avait grandement embarrassé sa famille. Certains de ses parents l’avaient même renié. Sun Ra avait éventuellement été autorisé à compléter un service militaire à temps partiel au Civilian Public Service Camp de Pennsylvanie.
Ne s’étant pas présenté comme prévu le 8 décembre 1942, Sun Ra avait été arrêté en Alabama. Lors de sa comparution en cour, Sun Ra avait prétendu que le service militaire à temps partiel (‘’alternate service’’) était inacceptable. Sun Ra, qui était très articulé, avait ensuite discuté avec le juge de points de droit et de la façon dont on devait interpréter les textes bibliques concernant le meurtre et la guerre. Dans sa décision, le juge avait statué que Sun Ra avait enfreint la loi et risquait d’être conscrit par l’armée et d’être envoyé sur le front. Peu impressionné, Sun Ra avait répliqué qu’il se servirait des munitions fournies par l’armée pour abattre le plus d’officiers militaires possible ! Après l’avoir condamné à une peine de prison, le juge avait déclaré à Sun Ra: "I've never seen a nigger like you before." Sûr de lui, Sun Ra avait rétorqué: "No, and you never will again."
En janvier 1943, Sun Ra avait écrit au United States Marshals Service depuis sa cellule du comté de Walker, à Jasper, en Alabama. Dans sa requête, Sun Ra avait expliqué qu’il faisait une dépression nerveuse imputable au stress de l’emprisonnement, qu’il avait des tendances suicidaires et qu’il vivait dans la crainte constante d’être agressé sexuellement. Lorsque son statut d’objecteur de conscience avait été finalement reconnu en février 1943, Sun Ra avait été escorté jusqu’en Pennsylvanie. Comme les conditions de sa libération le prévoyaient, Sun Ra faisait du travail forestier durant le jour, mais pouvait jouer du piano pendant la nuit. Si les psychiatres avaient décrit Sun Ra comme ‘’une personnalité psychopathe [et] pervertie sur le plan sexuel’’, ils l’avaient aussi qualifié d’’’intellectuel coloré et très bien éduqué.’’
En mars 1943, après avoir été classé par l’armée dans la catégorie 4-F en raison de son hernie, Sun Ra était retourné à Birmingham rempli d’amertume. Après avoir formé un nouveau groupe, il avait recommencé à jouer professionnellement. Après la mort de sa tante adorée Ida en 1945, Sun Ra ne voyait plus de raisons de demeurer à Birmingham plus longtemps. Après avoir mis fin aux activités de son groupe, il avait décidé de s’installer à Chicago. LA PÉRIODE DE CHICAGO (1945-1961) À Chicago, Sun Ra s’était rapidement trouvé du travail, notamment avec la chanteuse de blues Wynonie Harris, avec qui il avait fait ses débuts sur disque en 1946 en enregistrant les simples ‘’Dig This Boogie/Lightning Struck the Poorhouse’’ et ‘’My Baby's Barrelhouse/Drinking By Myself.’’ ‘’Dig This Boogie’’ avait aussi été son premier véritable solo enregistré au piano. Au cours de cette période, Sun Ra avait également joué avec le groupe de Lil Green en plus de se produire durant des mois dans des clubs de stripstease de Calumet City. Il avait aussi joué avec le saxophoniste ténor Gene Ammons et la chanteuse Billie Holiday. En août 1946, Sun Ra avait décroché un long contrat au Club DeLisa avec le réputé chef d’orchestre Fletcher Henderson. Sun Ra admirait Henderson depuis longtemps, même si la carrière de ce dernier était en net déclin depuis que le swing avait perdu de sa popularité. Henderson, qui s’était jadis produit avec les meilleurs musiciens de jazz, n’attirait plus que des musiciens de seconde zone, en grande partie en raison de son instabilité émotionnelle liée à un accident d’automobile qui avait considérablement détérioré sa santé mentale et physique.
Engagé comme pianiste et arrangeur avec l’orchestre d’Henderson, Sun Ra devait assurer la relève de Marl Young qui venait de quitter la formation. Au début, Sun Ra avait composé des arrangements influencés par le bebop, mais les membres du groupe ne s’étaient pas montrés très réceptifs, et ce, malgré l’encouragement d’Henderson. Lorsque Henderson avait mis fin aux activités du groupe en 1947, Sun Ra avait été le pianiste et le copiste du groupe durant cinq ans.
En 1948, Sun Ra s’était aussi produit brièvement avec un trio composé du saxophoniste Coleman Hawkins et du violiniste Stuff Smith. Même si le trio ne semble pas avoir laissé de traces sur disque, un enregistrement maison d’un duo entre Smith et Sun Ra a été publié en 1953 sur étiquette Sound Sun Pleasure. Sun Ra a également participé en 1992 à un hommage à Smith enregistré en compagnie du violoniste Billy Bang.
À l’époque, Chicago était un important centre de mobilisation des Afro-Américains et de mouvements religieux plus radicaux comme les Black Muslims et les Black Hebrews, qui tenaient de nombreux débats en plus de publier de nombreux tracts et publications. Tout en étant très attentif à cette effervescence, Sun Ra avait été particulièrement fasciné par certains édifices et monuments de la ville influencés par le style de l’Égypte ancienne. Sun Ra avait aussi été un lecteur assidu de l’ouvrage de G.M. Stolen, ‘’Stolen Legacy’’, qui prétendait que la philosophie classique grecque avait ses racines dans l’ancienne Égypte. Par la suite, Sun Ra en était venu à la conclusion que l’histoire et les accomplissements des Africains avaient été systématiquement niés et détruits par les cultures européennes. Doté d’une personnalité plutôt excentrique, Sun Ra prétendait également être né sur la planète Saturne.
Au début des années 1950, Sun Ra avait formé un groupe de pratique qui avait éventuellement naissance au futur Arkestra. Le but de Sun Ra en formant son orchestre était de pratiquer durant dix ans avant de se produire sur scène. Même si le groupe jouait dans les clubs pratiquement à chaque soir, un musicien avait estimé que l’orchestre avait pratiqué 180 heures pour chaque heure de performance. John F. Szwed écrivait dans sa biographie de Sun Ra: "Rehearsals were exhausting but exhilarating ordeals, half musical instruction, the other half teaching, prognostication, and spiritual and practical advice…he nonetheless lectured them on personal discipline; on the history of black people and their role in the creation of civilization; on the use of music in changing the world; and on etymology and numerology, on astronomy and astrology…spiked with jokes, wordplay, biblical interpretation, and anecdotes about famous jazz musicians." Sun Ra, qui fournissait la nourriture et le toit à chacun de ses musiciens, leur avait demandé en retour de s’abstenir de consommer de l’alcool et des drogues. On les incitait également à éviter toute relation charnelle avec la gent féminine. Tout musicien qui était pris à enfreindre ces règles se voyait retirer le droit de jouer des solos ! En 1956, Sun Ra avait commencé à enregistrer pour sa propre maison de disques, les disques Saturn, devenant ainsi un des premiers musiciens de jazz à produire et à vendre ses propres albums. De 1956 à 1988, la compagnie avait enregistré soixante et onze albums, la plupart d’entre eux étant vendus lors des concerts avec une couverture peinte à la main. Mais comme la majorité de ces albums n’avaient été publiés qu’à raison de soixante-quinze copies à la fois, les musique de Sun Ra était surtout connue de non-initiés.
À la même époque, Sun Ra avait aussi fait des tournées avec les groupes de Wynonie Harris et Fess Whatley, et accompagné les chanteurs Joe Williams et Lavern Baker.
En 1952, Sun Ra dirigeait le Space Trio avec le batteur Tommy "Bugs" Hunter et le saxophoniste baryton Pat Patrick, deux des musiciens les plus accomplis qu’il n’avait jamais rencontrés. Le trio se produisant régulièrement, Sun Ra avait commencé à composer des pièces de plus en plus complexes. C’est le 20 octobre 1952 que Blount avait changé légalement son nom pour adopter celui de Le Sony'r Ra. Sun Ra avait déclaré par la suite qu’il s’était toujours senti inconfortable avec son nom de baptême d’Herman Blount.
Comme la plupart des anciens descendants d’esclaves, Sun Ra avait hérité d’un patronyme appartenant à une famille blanche. Considérant Blount comme un nom d’esclave, Sun Ra avait donc décidé de le rejeter, un peu comme Malcolm X et Muhammad Ali l’avaient fait à la même époque. Dans une entrevue accordée au magazine Esquire, Sun Ra avait déclaré au sujet de son ancien nom de famille: "People say I'm Herman Blount, but I don't know him. That's an imaginary person." Sun Ra avait utilisé plusieurs autres pseudonymes au cours de sa carrière, dont Sonny Lee, Sunni Bhlount, Armand Ra et H. Sonne Bhlount. Le Sun Ra Arkestra avait aussi été connu sur plusieurs autres appellations, comme le Myth-Science Arkestra, le Solar Myth Arkestra et l’Omniverse Arkestra.
À l’époque, le saxophoniste baryton Pat Patrick avait quitté le groupe de Sun Ra pour aller s’installer en Floride avec sa nouvelle épouse. Le saxophoniste ténor John Gilmore s’était alors joint à la formation, avant d’être rejoint par le saxophoniste alto Marshall Allen. Si Patrick avait continué de faire des aller-retours avec le groupe jusqu’à la fin de sa vie, Allen et Gilmore avaient été deux des membres les plus assidus de l’Arkestra. On avait d’ailleurs souvent critiqué Gilmore pour être demeuré avec Sun Ra durant plus de quarante ans alors qu’il aurait pu diriger ses propre formations. Le saxophoniste James Spaulding et le joueur de trombone Julian Priester avaient aussi enregistré avec Sun Ra à Chicago, ce qui ne les avaient pas empêchés de diriger leurs propres groupes. Le vétéran saxophoniste ténor Von Freeman avait aussi fait un bref séjour avec l’orchestre de Sun Ra au début des années 1950.
C’est à Chicago que Sun Ra avait fait la rencontre d’Alton Abraham, un adolescent précoce qui était très intelligent en plus de posséder des dons de voyance. Abraham était éventuellement devenu un des plus fervents amateurs du groupe ainsi qu’un des plus proches amis de Sun Ra. Tout en étant considérés comme des marginaux et en partageant un intérêt commun pour l’ésotérisme, les deux hommes avaient des qualités qui leur permettaient de se compléter. Si Sun Ra était un chef d’orchestre discipliné, il était souvent trop introverti et manquait de sens des affaires, Abraham était très informé et très pragmatique. Même s’il était encore adolescent, Abraham était progressivement devenu le gérant effectif de Sun Ra: il négociait les contrats, suggérait des musiciens et introduisait même des chansons populaires dans le répertoire du groupe. Avec l’aide d’autres collaborateurs, Sun Ra et Abraham avaient également formé une sorte de club de lecture informel appelé Thmei Research qui leur avait permis d’échanger des idées et de discuter de leurs préoccupations. Le groupe avait aussi publié un certain nombre de pamphlets dans lesquels les membres pouvaient développer leurs conclusions et leurs idées. Le groupe parcourait même les rues de Chicago afin de partager ses interprétations de la Bible et de l’histoire des Noirs. Certains de ces pamphlets ont été réunis en 2006 par les critiques John Corbett et Anthony Elms et publiés dans un recueil intitulé ‘’The Wisdom of Sun Ra: Sun Ra's Polemical Broadsheets and Streetcorner Leaflets.’’
En 1957, Sun Ra et Abraham avaient fondé une compagnie de disques indépendante qui avait souvent changé d’appellation mais qui était généralement connue sous le nom d’El Saturn Records. Après avoir d’abord produit les disques 45-tours de l’orchestre et d’autres artistes du même genre, la compagnie Saturn Records avait publié deux longs-jeux : ‘’Super-Sonic Jazz’’ (1957) et ‘’Jazz In Silhouette’’ (1959). Le producteur Tom Wilson avait été le premier à publier un album de Sun Ra par l’entremise de la compagnie de disques indépendante Transition Records en 1957. L’album était simplement intitulé ‘’Jazz by Sun Ra.’’ À la même époque, Sun Ra avait également enregistré le premier d’une série de douze simples mettant en vedette des chanteurs de doo wop et de R&B. Plusieurs de ces simples ont été réédités par Evidence Records dans un coffret de deux CD intitulé ’’The Singles.’’
À la fin des années 1950, Sun Ra et son groupe avaient commencé à porter des vêtements et des coiffures inspirés de l’Égypte ancienne ou de l’univers de la science-fiction. Ces parures poursuivaient plusieurs objectifs: exprimer la fascination de Sun Ra pour l’Égypte ancienne et la conquête spatiale d’une part, mais aussi de rendre l’orchestre plus facilement identifiable, de façonner son identité, tout en ajoutant une touche d’humour aux spectacles du groupe (Sun Ra croyait que les musiciens d’avant-garde avaient tendance à se prendre un peu trop au sérieux). Décrivant l’approche théâtrale de Sun Ra, le critique Peter Watrous écrivait: “No one else in jazz except Dizzy Gillespie,” had “come close to that sort of mixture of vaudevillian carnival and musical intelligence.” LA PÉRIODE NEW-YORKAISE (1961-1968) Sun Ra s’était installé à New York avec son orchestre à l’automne de 1961. Afin d’économiser de l’argent, Sun Ra vivait en communauté avec les membres du groupe dans un bâtiment appelé le Sun Palace. Le fait de vivre proche de ses musiciens permettait aussi à Sun Ra d’organiser des pratiques spontanées à n’importe quel moment. À la même époque, Sun Ra avait également collaboré avec le poète Amiri Baraka (LeRoi Jones) au Black Arts Repertory Theater/School de Harlem. En 1966, l’orchestre de Sun Ra avait d’ailleurs fourni la musique pour la pièce de théâtre de Baraka intitulée ‘’A Black Mass.’’
C’est également durant son séjour à New York que Sun Ra avait enregistré l’album ‘’The Futuristic Sound of Sun Ra.’’
À partir de 1965, les compositions de Sun Ra étaient devenues beaucoup plus complexes. Les concerts de l’Arkestra duraient aussi beaucoup plus longtemps, s’étendant parfois jusqu’à cinq ou six heures.
En mars 1966, l’Arkestra avait été engagé pour donner un concert tous les lundis soirs au Slug's Saloon, ce qui lui avait permis se faire connaître d’un nouveau public et d’augmenter sa visibilité. La popularité de Sun Ra avait atteint un sommet durant cette période, à une époque où l’influence de la ‘’beat generation’’ et du mouvement psychédélique battait son plein. Durant un an et demi (et de façon plus intermittente au cours des cinq années suivantes), Sun Ra et son orchestre avaient commencé à rejoindre un public beaucoup plus large.
Au cours de son séjour à New York, la musique de Sun Ra était devenue de moins en moins tributaire des influences de blues et de stride qui avaient marqué le début de sa carrière, pour prendre un caractère beaucoup plus avant-gardiste et expérimental. Lors de cette période, la musique de l’orchestre, qui était marquée par l’utilisation de nombreux batteurs et percussionnistes, était aussi devenue beaucoup plus lourde. C’est également à cette époque que Sun Ra avait commencé à recourir de plus en plus aux nouvelles technologies. Les enregistrements et les concerts du groupe s’appuyaient souvent sur l’emploi d’instruments inusités et un recours systématique à l’improvisation libre, en particulier dans les passages collectifs.
Même si la musique de Sun Ra ne faisait pas toujours l’unanimité, l’orchestre s’était attiré les éloges de deux des plus importants leaders du bebop, Dizzy Gillespie et Thelonious Monk. Invitant Sun Ra à ne pas de décourager, Gillespie avait déclaré: "Keep it up, Sonny, they tried to do the same shit to me." Quant à Monk, il avait répondu à un critique qui jugeait la musique de Sun Ra trop avant-gardiste: "Yeah, but it swings."
Toujours en 1966, Sun Ra avait collaboré avec des membres de son orchestre à l’enregistrement de l’album ‘’Batman and Robin’’ du Al Kooper's Blues Project. L’album avait été publié sous le pseudonyme de ‘’The Sensational Guitars of Dan and Dale.’’ L’album était principalement constitué de variations instrumentales sur le thème de Batman et sur des extraits de musique classique qui étaient passés dans le domaine public. Malgré les efforts du groupe visant à économiser de l’argent, les coûts du maintien d’un orchestre aussi important à New York étaient rapidement devenus prohibitifs, ce qui avait éventuellement forcé Sun Ra à s’installer à Philadelphie. LA PÉRIODE DE PHILADELPHIE (1968) En 1968, lorsque l’édifice dans lequel ils habitaient avait été mis en vente, Sun Ra et son orchestre s’étaient installés à Germantown, un quartier de Philadelphie. Sun Ra s’était établi dans une maison de Morton Street qui était la propriété du père du saxophoniste alto Marshall Allen et qui était devenu la base des opérations de l’Arkestra jusqu’à la mort du compositeur. L’édifice avait éventuellement été connu sous le nom d’’’Arkestral Institute of Sun Ra.’’ Exception faite de quelques plaintes occasionnelles au sujet des bruits des pratiques, Sun Ra et son orchestre étaient considérés comme de bons voisins en raison de leur comportement amical, de l’absence de consommation de drogues et de leurs excellentes relations avec les jeunes. Un des membres du groupe, le saxophoniste Danny Ray Thompson, était d’ailleurs propriétaire du Pharaoh's Den, un magasin très apprécié de la communauté.
Devenu rapidement un partenaire inestimable de la communauté, Sun Ra faisait des apparitions fréquentes sur les ondes de la station de radio WXPN. Il faisait aussi des lectures publiques en plus de visiter régulièrement les bibliothèques de la ville. Au milieu des années 1970, l’Arkestra se produisait parfois dans le cadre de concerts gratuits dans un parc de Germantown.
À la fin de l’année 1968, Sun Ra et son orchestre avaient fait une première tournée sur la Côte ouest, mais les réactions du public avait été mitigées. Les hordes de hippies habituées à assister aux performances psychédéliques de groupes comme The Grateful Dead étaient souvent dépassées par la musique de l’Arkestra. À l’époque, le groupe comprenait de vingt à trente musiciens, sans parler des danseurs, chanteurs, mangeurs de feu et des éclairages plutôt élaborés. Le critique John Burks du magazine Rolling Stone avait cependant livré un compte rendu positif du concert du groupe au San Jose State College. Sun Ra avait d’ailleurs fait la couverture du magazine le 19 avril 1969, ce qui avait contribué à augmenter le nombre de ses admirateurs. Durant la tournée, un étudiant en arts de San Jose, Damon Choice, s’était même joint à l’orchestre comme vibraphoniste.
Au cours de cette période, l’orchestre de Sun Ra avait semblé abandonner la musique expérimentale au profit d’une musique plus conventionnelle qui incorporait souvent des standards de swing de Jelly Roll Morton ou de Fletcher Henderson, même si ses enregistrements et ses concerts continuaient d’être assez éclectiques et remplis d’énergie, plus particulièrement dans le cadre de longs solos de percussion. Dans les années 1970, Sun Ra avait aussi développé un intérêt particulier pour les films de Walt Disney. L’orchestre interprétait d’ailleurs régulièrement des extraits des films de Disney dans le cadre de ses concerts. À la fin des années 1980, l’Arkestra s’était même produit à Walt Disney World. ''NO BULSHIT C.O.D.'' En 1970, Sun Ra avait égalemen commencé à faire des tournées internationales, se produisant notamment en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. Il avait même joué en Égypte en 1971. Sun Ra avait continué de jouer en Europe jusqu’à la fin de sa carrière. À cette époque, le saxophoniste Danny Ray Thompson était devenu une sorte de gérant d’affaires non officiel pour l’orchestre. Thompson s’était fait une spécialité de ce qu’il appelait le "no bullshit C.O.D.", c’est-à-dire qu’il demandait à se faire payer d’avance avant de se présenter sur scène ou d’enregistrer des disques.
Au début de l’année 1971, Sun Ra avait été engagé coomme artiste en résidence à l’Université de Californie, à Berkeley. Il avait donné un cours intitulé ‘’The Black Man In the Cosmos.’’ Même si peu d’étudiants s’étaient inscrits au cours, sa salle de classe était souvent remplie de curieux provenant de la communauté environnante. La moitié du cours de Sun Ra était consacrée à des lectures (incluant des devoirs qui devaient être réalisés à la maison), et l’autre moitié à une performance de l’orchestre ou de Sun Ra au piano solo. La liste des lectures obligatoires comprenait des oeuvres de Madame Blavatsky et d’Henry Dumas, ainsi que le ‘’Livre Tibétain de la Mort’’, ‘’Les Deux Babylones’’ d’Alexander Hislop, ‘’The Book of Oahspe’’ sans compter des ouvrages portant sur les hiéroglyphes égyptiens, le folklore afro-américain et d’autres sujets. Pendant que Sun Ra donnait ses cours à l’Université Berkeley, l’Arkestra avait élu temporairement domicile dans une maison appartenant au mouvement des Black Panthers.
Toujours en 1971, Sun Ra s’était rendu en Égypte avec l’Arkestra à l’invitation du batteur Salah Ragab. Sun Ra était d’ailleurs retourné en Égypte en 1983 et 1984 pour enregistrer avec Ragab. Ces enregistrements avaient donné lieu à la publication des albums ‘’Live in Egypt’’, ’’Nidhamu’’, ’’Sun Ra Meets Salah Ragab’’ et ’’Egypt Strut and Horizon.’’
En 1972, les producteurs John Coney et Jim Newman, et le scénariste Joshua Smith de la station de télévision KQED avaient collaboré avec Sun Ra pour produire un film d’une durée de 85 minutes intitulé ‘’Space Is the Place.’’ Le film mettait en vedette l’Arkestra et un groupe d’acteurs qui avaient été réunis par l’équipe de production. Tourné à Okland et San Francisco, le film, qui était basé sur l'album du même nom, était une sorte d'.hommage aux films de science-fiction des années 1950 et 1960. En 1975, Sun Ra s’était produit avec l’Arkestra dans le cadre d’un concert à Cleveland qui mettait aussi en vedette le groupe Devo en première partie.
Le 20 mai 1978, l’orchestre avait également fait une apparition sur la populaire émission de télévision Saturday Night Live. Au cours de sa carrière, Sun Ra avait aussi fait des apparitions sur d’autres émissions comme le ‘’Today Show’’ ainsi que sur le réseau MTV. Dans le cadre de ces émissions, Sun Ra en profitait souvent pour prendre position sur les grands dossiers de l’heure comme les dangers de l’énergie atomique, de la guerre nucléaire ou de la pollution.
À l’automne 1979, l’Arkestra avait été engagé comme groupe-résident au Squat Theatre de la 23e rue, qui servait aussi de salle de spectacle à la troupe d’avant-garde de l’Hungarian Theater. Le gérant de la troupe, Janos, avait transformé le théâtre en un club de nuit pendant que les comédiens se produisaient en Europe. La chanteuse Debbie Harry du groupe Blondie, John Cale du groupe The Velvet Underground, Nico du groupe Factory days d’Andy Warhol, John Lurie du groupe The Lounge Lizards et d’autres musiciens pop et d’avant-garde étaient aussi des habitués du théâtre. Même si Sun Ra était resté discipliné et avait bu seulement du soda pendant le concert, il n’avait pas tenté d’imposer son code de conduite à ses musiciens. Grâce à son tempérament doux et charismatique, Sun Ra avait dirigé son orchestre tout en jouant de trois synthétiseurs en même temps.
L’orchestre de Sun Ra avait continué de faire des tournées et d’enregistrer durant les années 1980 et 1990.
Après avoir été victime d’une attaque en 1990, Sun Ra avait continué de composer, de jouer et de diriger son orchestre. À la fin de sa carrière, Sun Ra avait aussi fait la première partie du groupe rock new-yorkais Sonic Youth. Lorsqu’il était trop malade pour jouer ou participer aux tournées, Sun Ra demandait souvent au saxophoniste John Gilmore de diriger l’orchestre. Après sa mort en 1995 des suites de l’emphysème, le saxophoniste `Marshall Allen avait assuré la relève.
À la fin de 1992, Sun Ra était retourné dans sa ville natale de Birmingham afin de vivre avec sa soeur aînée, Mary Jenkins. Devenue son infirmière, Mary avait pris soin de son frère avec ses cousins jusqu’à ce qu’il soit admis au Princeton Baptist Medical Center de Birmingham à la suite de problèmes cardiaques, respiratoires et de circulation sanguine. C’est là que Sun Ra a rendu l’âme le 30 mai 1993. Il a été inhumé au Elmwood Cemetery. On peut lire sur sa pierre tombale l’inscription "Herman Sonny Blount aka Le Sony'r Ra". Sun Ra n’avait jamais été marié et ne semble pas avoir laissé de descendance.
À la suite de la mort de Sun Ra, John Gilmore avait pris la direction de l’Arkestra, suivi de Marcus Allen, qui avait enregistré en 1999 l’album intitulé ‘’Song for the Sun’’, qui mettait notamment en vedette le batteur Jimmy Hopps et le joueur de trombone Dick Griffin. À l’été 2004, l’orchestre était devenu le premier groupe de jazz américain à jouer à Tuva, dans le sud de la Sibérie, dans le cadre du Ustuu-Huree Festival. L’Arkestra avait continué de présenter des concerts et de faire des tournées jusqu’en juillet 2019. Le jeu de Sun Ra au piano était influencé par plusieurs styles. D’abord fasciné par le boogie woogie, le stride et le blues, son jeu rappelait tantôt le style de Count Basie, de Duke Ellington et d’Ahmad Jamal, et tantôt celui de Thelonious Monk ou de Cecil Taylor. Également influencé par les musiciens classiques, Sun Ra avait souvent mentionné Chopin, Rachmaninoff, Schoenberg et Chostakovich comme ses compositeurs favoris. Au début de sa carrière, la musique de Sun Ra avait été particulièrement influencée par son bassiste Ronnie Boykins, qui avait été décrit comme "the pivot around which much of Sun Ra's music revolved for eight years."
Même s’il avait souvent été associé à l’avant-garde, Sun Ra ne croyait pas que son travail devait être considéré comme de la ‘’free music.’’ Il expliquait: "I have to make sure that every note, every nuance, is correct... If you want to call it that, spell it p-h-r-e, because ph is a definite article and re is the name of the sun. So I play phre music – music of the sun."
Des centaines de musiciens étaient passés dans l’orchestre de Sun Ra au cours des années. Si certains comme John Gilmore étaient demeurés avec le groupe durant des décennies, d’autres comme Pharoah Sanders n’avaient fait que passer et n’avaient participé qu’à quelques concerts ou enregistrements.
Même si la vision du monde de Sun Ra avait souvent été décrite comme une philosophie, le chef d’orchestre avait rejeté ce qualificatif. Décrivant sa façon de pensée comme une ‘’équation’’, Sun Ra avait expliqué que la philosophie était basée sur des théories et des raisonnements abstraits, alors que sa méthode s’appuyait sur la logique et l’observation concrète des faits. La pensée de Sun Ra s’appuyait sur des sources aussi diverses que le Kabbalah, le rosicrucianisme, la canalisation (''channeling''), la franc-maçonnerie, le mysticisme de l’Égypte ancienne, ainsi que le nationalisme noir.
Le multi-instrumentiste James Jacson, qui avait étudié le boudhisme zen avant de se joindre à l’orchestre de Sun Ra, a identifié de profondes similitudes entre les enseignements et les pratiques zen et la pensée du chef d’orchestre, qui se réflétait parfois dans ses réponses absurdes à certaines questions. Pour sa part, le batteur Andrew Cyrille admettait que, malgré leur caractère apparemment irrationnel, les commentaires de Sun Ra étaient souvent très intéressants, ‘’whether you believed it or not. And a lot of times it was humorous, and a lot of times it was ridiculous, and a lot of times it was right on the money."
Selon son biographe John F. Szwed, Sun Ra avait admis que ses relations avec le peuple noir avaient changé radicalement avec le temps. À l’origine, Sun Ra s’était senti très concerné par les revendications du mouvement pour le Black Power, et percevait sa musique comme un élément-clé de l’éducation et de l’émancipation des gens de couleur. Mais avec la radicalisation du mouvement du Black Power dans les années 1960, et plus particulièrement avec l’émergence des Black Panthers, Sun Ra avait progressivement perdu ses illusions. Se percevant de plus en plus comme un citoyen du monde, il avait expliqué en 1970: ‘’I couldn't approach black people with the truth because they like lies. They live lies... At one time I felt that white people were to blame for everything, but then I found out that they were just puppets and pawns of some greater force, which has been using them... Some force is having a good time [manipulating black and white people] and looking, enjoying itself up in a reserved seat, wondering, "I wonder when they're going to wake up." Sun Ra, qui demeure à ce jour un des musiciens les plus originaux et audacieux de l’histoire du jazz, avait innové sur plusieurs plans. Sun Ra avait été un des premiers chefs d’orchestre à utiliser deux contrebasses et aussi un des premiers à utiliser la basse électrique, à jouer des claviers électroniques (dès 1956), à explorer la musique modale et à utiliser l’improvisation libre tant comme soliste qu’au niveau collectif. Commentant le travail de Sun Ra, le trompettiste Miles Davis avait déclaré que le compositeur “gives the impression that he has been withholding his most visionary music from a species not yet prepared for it”. Sun Ra a influencé de nombreux musiciens de jazz au cours de sa carrière, dont John Coltrane et Pharoah Sanders.
Sun Ra a également remporté de nombreux honneurs. Intronisé au sein du Alabama Jazz Hall of Fame en 1979, Sun Ra a remporté en 1982 un Jazz Master Award du National Endowment for the Arts, le plus grand honneur pouvant être remis à un musicien de jazz aux États-Unis. La ville de Philadelphie lui a également décerné un Liberty Bell Citizenship Award pour couronner l’ensemble de sa carrière en 1990. Sun Ra a aussi été intronisé au sein du temple de la renommée de la Germantown Historical Society en 1998.
Compositeur prolifique, Sun Ra a enregistré plus de 1000 de ses compositions. Il a participé à l’enregistrement de plus de 120 albums au cours de sa carrière. Sun Ra, qui était aussi poète, a également publié plusieurs recueils de poésie.
L’Université de Chicago possède une importante collection des oeuvres de Sun Ra et de ses objets personnels. La collection, qui a été réunie par l’ami et gérant d’affaires de Sun Ra, Alton Abraham, est conservée au Special Collections Research Center de la Bibliothèque Regenstein. On peut avoir accès à la collection sur demande. Le Special Collections Research Center a d’ailleurs souvent organisé des expositions des oeuvres de Sun Ra.
Quelques documentaires ont été consacrés à la carrière et à la vie de Sun Ra, dont le film de Robert Mugge ‘’Sun Ra: A Joyful Noise’’, réalisé en 1980, qui contient des extraits de ses concerts ainsi que des commentaires du chef d’orchestre sur différents sujets depuis ses souvenirs d’enfance jusqu’à sa place dans le cosmos. Le film de Don Letts intitulé ‘’Sun Ra – Brother from Another Planet’’, réalisé en 2005, tout en incorporant certains éléments du documentaire de Mugge, comprend quelques entrevues additionnelles avec Sun Ra. Enfin, le documentaire d’Ephrahaim Asili intitulé ‘’Points on a Space Age’’, tourné en 2009, reproduit quelques entrevues avec le musicien entrecoupées d’extraits de concerts. Sun Ra a également participé au tournage de deux autres films: ‘’The Cry of Jazz’’ (1959) et ’’Space Is the Place’’, une version filmée de l’album du même nom (1971) qui rendait hommage aux films de science-fiction des années 1950 et 1960.
Après la mort de Sun Ra, la majorité de ses albums ont été réédités sous forme de CD pour la première fois par Evidence Records et Ihnfinity Music. ©-2023-2024, tous droits réservés, Les Productions de l’Imaginaire historique
2 notes · View notes
droitsdesfemmes · 5 months
Text
Tumblr media
🎶 𝗩𝗼𝗶𝘅 𝗲́𝗰𝗹𝗶𝗽𝘀𝗲́𝗲𝘀 - 𝗔̀ 𝗹𝗮 𝗿𝗲𝗻𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗺𝘂𝘀𝗶𝗰𝗶𝗲𝗻𝗻𝗲𝘀 𝗺𝗲́𝗰𝗼𝗻𝗻𝘂𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹'𝗵𝗶𝘀𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 🎵
🎼 𝗔𝘂𝗷𝗼𝘂𝗿𝗱’𝗵𝘂𝗶 : 𝗘́𝗹𝗶𝘀𝗮𝗯𝗲𝘁𝗵 𝗝𝗮𝗰𝗾𝘂𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗟𝗮 𝗚𝘂𝗲𝗿𝗿𝗲 (𝟭𝟲𝟲𝟱-𝟭𝟳𝟮𝟵)🎻
Quelle est donc cette lumière qui éclaire la France du Siècle de Louis XIV, où le monarque tout-puissant tient sous son emprise un peuple aveuglé et subjugué par son faste royal ? C’est la lueur scintillante d’une étoile, une étoile de la musique, qui brille par son génie et sa grâce dans les cours et les salons. Son nom c’est Élisabeth Jacquet de La Guerre, prodige de l’harmonie, qui, dès l’enfance, fait vibrer les cordes du clavecin avec une virtuosité étonnante. Issue d’une illustre famille de musiciens, elle capte l’attention du Roi-Soleil lui-même, qui la prend sous son aile protectrice et la couvre d’admiration. Elle s’élève ainsi au rang d’icône de la musique française, composant avec une aisance et une facilité déconcertantes. Son œuvre, riche et profonde, dévoile une intelligence musicale aiguë et une sensibilité à fleur de peau qui fascine son auditoire. Mais hélas, le temps a cruellement effacé son nom et son œuvre, reléguant dans l’ombre celle qui fut pourtant l’égale de ses confrères masculins. Quelle injustice pour une artiste de sa trempe ! Alors rendons-lui hommage. Plongeons-nous dans sa musique, autrefois qualifiée d’avant-gardiste, et laissons-nous convaincre que le talent et la passion ont le pouvoir de vaincre les obstacles et de graver une empreinte indélébile dans l’histoire. 🎶
🔗 Pour en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_Jacquet_de_La_Guerre
🎧 Écouter : https://youtu.be/WJvFUeyQYZE?si=2uIxxqp4U4BmZgSN
📸 Illustration : Élisabeth Jacquet de La Guerre par François de Troy.
3 notes · View notes
pikmininaplane · 11 months
Note
F et P pour l’ask game ?
F: Share a snippet from one of your favorite dialogue scenes you’ve written and explain why you’re proud of it.
. Y'know what, j'arrive pas à me décider sur un dialogue de mes fics RPZ donc fuck it, j'ai choisi ma fic Les Légendaires :D
"Valiha ne pouvait pas excuser Larsen. Elle ne pouvait pas lui pardonner ce qu’il avait fait.
Et au vu des yeux fous qu’il leva vers elle, lui non plus.
« Tu sais, Valiha, » susurra-t-il d’un ton à peine humain, « je te déteste. Je t’ai toujours détestée, depuis ton arrivée au palais. Toi, l’enfant prodige, annoncée et amenée par notre prophétesse. Toi, oh toi, qui brillais si fort que ta lumière éclipsait la mienne. Et de quel droit ? Hein ? De quel droit pourrais-tu prétendre au trône ? Toi, l’enfant de pouilleux, l’amnésique sans nom, sans famille, sans honneur ?
- Tu vas trop loin, Larsen, » siffla la jeune femme entre ses dents, rétractant sa main pour avancer sa lame, « et tu te trompes d’ennemi. »
Le prince ricana. « Ah ? Et dis-moi, quel est mon ennemi ? Qui ? Qui, ici, m’a dérobé mon trône ? Darkhell, peut-être ? Non, Valiha. Tout ça, c’est de ta faute ! Si tu n’étais jamais venue au palais, si tu n’avais jamais été adoptée par mon père, les choses seraient différentes. Je serais seul héritier. Mais tu m’as tout volé ! L’admiration du peuple, l’affection de mon père ; tout cela aurait dû m’appartenir, mais regarde où nous en sommes !
- Rien de tout cela ne t’a jamais été dû, Larsen ! Tu as eu ta chance, et tu l’as gâchée lorsque tu as choisi d’agir comme tu l’as fait !
- J’ai perdu ma chance lorsque nous étions enfants, Valiha ! » Le regard du prince était sanglant, fou, et pourtant les larmes avaient recommencé à couler sur ses joues. « Jamais on ne m’a donné l’occasion de faire mes preuves ! Jamais on ne m’a laissé montrer que je serais un bon roi ! Dis-moi, est-il juste que les choses se soient passées ainsi ? Est-il juste que mon père m’ait délaissé, abandonné à ton profit ? Hein ? Est-il juste qu’on m’ait tant promis pour tant me retirer ? »
Valiha voulut se défendre, rétorquer qu’il était seul coupable, qu’il n’avait aucun droit d’accuser le roi, leur père.
Mais les mots qu’elle cherchait ne furent pas ceux qui sortirent de sa bouche.
« Je suis désolée. »
Sa propre voix lui parut étrangère.
« Il est trop tard pour être désolée, » cracha Larsen, « trop tard pour utiliser les mots. Lève ton sabre, Valiha. Laissons parler nos lames. »"
J'aime bien écrire les personnages en colère, les personnages qui se sont beaucoup retenus mais qui, enfin, crachent tout ce qu'ils ont sur le cœur :) C'est quelque chose que j'ai fait dans certaines de mes fics DSMP, aussi, mais pas tellement dans mes fics RPZ. C'est dommage. À moins qu'un jour... ?
P : Are you what George R. R. Martin would call an “architect” or a “gardener” ? (How much do you plan in advance, versus letting the story unfold as you go?)
Hmm... un mélange des deux ? Tout dépend de la complexité du concept de base, à vrai dire– pour la plupart de mes OS j'ai une idée, parfois une vague ligne directrice, et je vais là où m'emporte mon inspiration, là où pour ma longue fic DSMP, par exemple, j'ai genre. 6 pages de notes sur ce que je veux écrire quand et comment X) Après je dirais plus gardener, parce que même quand j'ai un plan je m'autorise beaucoup de petites déviations, des passages par-ci par-là qui restent dans l'ensemble là où j'avais prévu qu'ils soient mais divergent un peu de ce que je voulais – difficile d'ignorer la voix d'un personnage quand elle t'amène autre part :]
3 notes · View notes
windsofchxnge · 2 years
Text
Le monde d'Eyora
LES NATIONS
Le monde d’Eyora est actuellement séparé en quatre nations :
— Le Royaume de Silfgard  au climat hivernal et aux fjords enneigés.
— Le Royaume de Qiujin et ses cités-états, à la pointe de la technologie.
— La République d’Izqara, son littoral et son désert s’étendant à perte de vue.
— L’Empire de Vayuura, terre des dragons et berceau des mythes.
CALENDRIER
Si le monde d’Eyora possède quatre saisons (automne, hiver, printemps et été), chaque royaume est dirigé par son propre microclimat. Le royaume de Qiujin possède un climat printanier bien plus long que les autres régions, pour Izqara, ce sont ses étés bien plus chauds qu’ailleurs. Les automnes de Vayuura semblent plus persistants que dans les autres territoires, et Silfgard possède un hiver perpétuel (bien que légèrement plus tempéré à l’approche des saisons chaudes). Malgré ces quelques différences de climat, les Faes ont mesuré leurs années en jour, heures et minutes grâce à leur étude des astres et des climats. Une année est composée de douze mois, qui varient de vingt-neuf à trente jours. Les mois sont les suivants, portant le nom des Saints selon la religion : Jaswir, Faezhia, Malhiel, Avendhra, Meivn, Janai, Jahia, Atreïon, Sarthàs, Okhalia, Nymaris et Draelós.
EDUCATION
La maîtrise de l’élément d’un·e Fae, se fait généralement au sein même de sa communauté ou de sa famille, lors de la découverte de ses pouvoirs. Cependant, malgré l’appui des leurs, certain·e·s Faes cherchent à parfaire leur éducation, ou celle de leurs enfants. D’un commun accord entre les dirigeants des différentes nations, l’Académie de Ba Sing Se fut créée. 
Si l’Académie accueille les Faes de toutes les nations, ayant à sa disposition des archives impressionnantes et des professeurs triés sur le volet, toutes les Faes ne sont pas accepté·e·s. En effet, l’Académie de Ba Sing Se se veut élitiste, et pour pouvoir faire partie de ses rangs, les Faes doivent passer un test d’Aptitude. Ces tests permettent de juger la maîtrise d’un·e Fae, la puissance de sa magie, sa créativité et sa rigueur, et bien d’autres choses que taisent les membres de l’Académie. Dans le cas d’un échec, l’aspirant aura la possibilité de retenter sa chance l’année suivante. (Étant une école élitiste, la majorité de ses élèves proviennent de bonnes familles, échouer au test d’aptitudes est donc bien souvent vu comme une honte.) L’âge minimum pour pouvoir entrer au sein de l’Académie est de 18 ans et la scolarité dure 7 ans.  Il est à noter qu’une exception sur l’âge d’entrée minimum peut être faite dans le cas des Faes jeunes prodiges. 
Une fois admis au sein de l’Académie, l’élève assiste à des cours de théorie sur la magie, ses limites et ses dangers. Iel aura également des cours en rapport direct avec son élément, pour apprendre à mieux le contrôler et ne faire qu’un avec ce dernier. Les élèves possèdent leurs propres chambres, au sein même de l’Académie, qu’iels partagent avec deux Faes de leur promotion. S’iels n’ont pas la possibilité de sortir durant la semaine, il leur est permis de pouvoir se balader dans la ville durant le week-end. Des voyages scolaires sont également organisés par certains professeurs, afin de parfaire l’éducation des Faes sur le monde qui les entourent. La rentrée se fait le 1er Sarthàs et les vacances scolaires ont lieu durant 3 semaines et ce tous les trois mois, les élèves ont alors la possibilité de rentrer chez eux. 
Une fois leur diplôme de l’Académie en main, les fae qui souhaitent se spécialiser dans un métier ont la possibilité de suivre des cours dans d’autres académies, cette fois spécialisées dans des domaines spécifiques. Ces cursus durent généralement de 3 à 5 ans. Des frais de scolarité s’appliquent généralement à ces écoles, et en ressortir est synonyme de prestige. Ces académies ont un programme permettant à des fae n’ayant pas pu intégrer l’Académie de Ba Sing Se de tenter leur chance et, si leurs examens d’entrée sont fructueux, de rejoindre leur programme sans avoir de diplôme en poche et même d’obtenir une bourse.
— L’Académie des Beaux-Arts : les Faes qui souhaitent suivre des cours d’arts (dessin, peinture, musique, chant, arts dramatiques) peuvent se rendre à l’académie de Lisgal.
— L’Académie de Guérison : les Faes de l’Eau qui souhaitent suivre un cursus en guérison peuvent se rendre à Silfgard, et plus précisément dans la région de Vanaheim pour suivre des cours avancés de soins.
— L’Académie d'Ingénierie : cette académie forme les ingénieurs les plus reconnus dans le monde d’Eyora, elle est située à Zaofu.
— L’Académie des Soins animaliers : cette académie forme les Faes à comprendre et à soigner la faune d’Eyora, elle est située à Kulani.
— L’Académie des Sciences : c’est ici que viennent se former les chercheurs, apothicaires et autres alchimistes. Cette académie est située à Okantze. 
COUTUMES & MOEURS
Les Faes possèdent différentes coutumes. Certaines propres à chaque royaume (cf annexes des nations), d’autres communes. 
LA PLACE DE LA FEMME DANS LA SOCIETE — Chez les Faes, les femmes sont très respectées, et ce depuis toujours. Elles sont considérées comme extrêmement précieuses et primordiales pour la race, dont elles veillent à la pérennité. La reproduction est plus compliquée pour les fae, qui ont souvent du mal à concevoir un enfant. Les fausses-couches et autres problèmes de fertilité sont fréquents, et les nouveaux-nés, pratiquement sacrés. C'est pourquoi la femme est considérée comme tout aussi importante dans la société fae que l'est un homme, les deux étant placés sur un pied d'égalité. 
L'HOSPITALITÉ — Chaque Fae a pour coutume de respecter les règles d’hospitalité. L’hôte se doit d’assurer le confort et la protection de son invité·e. L’invité·e, en revanche, a pour obligation de respecter les règles de son hôte ainsi que toute autre personne vivant sous son toit, ou étant également invité. De ce fait, il lui est également interdit de blesser volontairement qui que ce soit. Briser ces règles d’hospitalité est très mal vu par les Faes. 
MARIAGE & DIVORCE — Chez les Faes venant de familles influentes, les mariages arrangés sont encore aujourd’hui monnaie courante. La majorité des familles influentes tendent à vouloir un mariage politique ou un mariage avec un·e Fae du même élément que le leur, ou un·e Fae puissant·e, pour perpétuer leur héritage. Les mariages d'amour n'existent finalement que pour le peuple ou certaines familles plus ouvertes. Le patronyme que prendront les Faes dépend de leurs vœux respectifs, sauf dans le cas des familles royales et nobles, où la pérennité de leur nom de famille est importante ; c’est le·a fae qui a le plus haut statut social qui transmet donc son nom. Si les Faes bien-né·e·s n’ont pas la possibilité de divorcer, la situation est également différente du côté du peuple où le divorce est accepté. 
ORIENTATION SEXUELLE ET IDENTITE DE GENRE — Aucun·e fae n’a d’avis négatif quant à l’orientation sexuelle d’un·e fae ou d’un·e autre. Pour elleux, c'est l'âme le plus important. Iels peuvent s'identifier de la manière dont iels le souhaitent et il est même devenu possible depuis un millénaire, grâce à la recherche, pour un·e fae de transitionner physiquement. Aucune discrimination n'est faite en Eyora, le genre ne changeant pas la personnalité. Dans cette continuité, les mariages en dehors du spectre hétérosexuel ne sont donc pas mal vus. Cependant, dans le cas d'un·e fae bien né·e, la notion est légèrement différente. Les faes de haute naissance ayant un devoir de perpétuer leur lignée, les mariages seront avant tout arrangés dans le but de procréer et d'obtenir un·e héritier·ière. Si un mariage d'amour est toujours peu probable, il n'y a cependant pas de discrimination au genre de l'époux·se choisi·e. Prendre un amant ou une favorite en étant membre d'une famille royale est par ailleurs monnaie courante, pourvu que le devoir soit accompli et qu'une descendance naisse de l'union officielle.
FÊTES ET TRADITIONS.
Vous trouverez ci-dessous les fêtes et traditions communes à tous les peuples d’Eyora, ainsi que celles propres à chaque nation. 
CALANMAI — Célébrée au premier jour du mois d’Avendhra, Calanmai est une fête célébrant l’arrivée du printemps et des températures plus tempérées. Les villes - qui le peuvent - se parent généralement de fleurs et de végétations, et on célèbre les Saints de la Nature et de la Création. Le soir, des feux de camp sont allumés, où les Faes dansent, jouent de la musique et festoient. On raconte qu’à l’Aube des Temps, avant que les Faes n’aient acquis leur magie, ces derniers s'adonnaient aux plaisirs charnels durant ces célébrations. Cette tradition a été perdue il y a de nombreux siècles. On raconte que les plus belles célébrations de Calanmai se font à Qiujin.
SOLARYA — On célèbre Solarya lors du solstice d'Été, le 21 Janai, lorsque la durée du jour est bien plus longue que celle de la nuit. Les rues des villes sont envahies de musiciens et poètes, des stands de nourritures les accompagnent pour que les Faes festoient ensemble, et des jeux sont organisés. Des feux d’artifice sont ensuite allumés dans les cieux, les illuminant de couleurs variées et éclatantes. Nombreux Faes aiment se rendre sur les plages de la région d’Izqara pour célébrer cette fête estivale et participer aux courses de requins-sables. Ce sont les Saints du Soleil et de la Compassion qui sont célébrés durant ces festivités.
SAMONIOS — Célébrée au dernier jour d’Okhalia, Samonios est dédiée aux morts. Des bougies sont allumées sur le pas des maisons des Faes pour guider les Morts jusqu’à eux. Lorsque le crépuscule tombe, les Faes organisent des repas, avec des couverts déposés pour les morts. Des lanternes sont ensuite allumées, puis envoyées sur les cours d’eau ou dans les cieux. On raconte que durant cette nuit, le voile entre le Monde des Esprits et celui des Faes est le plus mince. Pour cette raison, certains Faes tentent de méditer afin de traverser le voile, souvent à la suite de paris. Vayuura est connue pour être le royaume ayant les plus belles festivités de Samonios, et ce sont les Saints du Vent et de l’Orage qui sont principalement célébrés.
YULASTAR — On célèbre Yulastar lors du 21 Draelós, journée la plus courte de l’année. Cette fête est symbole de retrouvailles, entre amis ou en famille. On célèbre généralement Yulastar autour d’un grand repas, où les participants se racontent des histoires, festoient et font preuve de gratitude. Vers le milieu de la nuit, les Faes se retrouvent pour observer la pluie d’étoiles filantes qui apparaît chaque année dans les cieux à cette période. C’est le Saint de la Lune qui est alors célébré. Au petit matin, les Faes s’offrent des présents. On raconte que la pluie d’étoiles filantes est bien plus merveilleuse à Silfgard, où elle semble danser dans une symphonie avec les aurores boréales.
LES DIVERTISSEMENTS
Il existe de nombreux divertissements à travers tout le continent d’Eyora, certains plus spécifiques à certains royaumes que d’autres. Les spectacles, la danse, la mode et l’art en règle générale sont fortement ancrés dans la cité-état de Lisgal, que tous considèrent comme la capitale du grandiose. C’est dans cette même ville qu’ont lieu les défilés de haute couture ayant lieu deux fois par an, et qui permettent de dénicher les créateurs les plus prestigieux du moment. Les pièces de théâtre jouées à Lisgal sont généralement appréciés des Faes de la haute société, ces dernières n’hésitant pas à faire venir les troupes de comédiens dans leurs demeures pour effectuer des spectacles privés, tandis que les gens moins fortunés, seront plus friands des troupes d’artistes itinérants.
L’illégalité est un domaine de divertissement qui rapporte énormément. Si les casinos et autres hauts lieux des jeux d’argents se trouvent à Szendro, capitale de la corruption de Qiujin, c’est la vente de drogues et les combats illégaux qui règnent dans les bas-fonds d’Izqara. Si les Faes souhaitent faire des paris légaux, c’est à Zaofu pour les courses automobiles ou à l’hippodrome d’Alcazar pour les courses équestres qu’ils devront se rendre. 
Le sport le plus courant au sein d’Eyora est le pro-bending, un sport qui voit s’affronter deux équipes de quatre joueurs (chacun possédant la maîtrise d’un élément), où les joueurs utilisent leurs pouvoirs pour faire tomber du ring l’équipe adverse. Ce sport accumule aujourd’hui de nombreuses équipes, mais également de nombreux fans qui se ruent dans les stades des grandes villes pour voir participer leurs joueurs et équipes favorites. Des tournois régionaux, nationaux puis internationaux sont annoncés chaque année, et la finale se joue dans une nation différente tous les ans.
LA MÉDECINE
La médecine en Eyora se base principalement sur l’appui d'élixirs à base de plantes et d’ingrédients magiques cultivés ou trouvés un peu partout sur les terres des différentes nations. Le monde d’Eyora est peuplé de magie, qu’elle se trouve au sein de ses habitants, de ses créatures ou encore de ses plantes et pierres. C’est ainsi que peu à peu, les Faes se sont rendus compte qu’en utilisant certaines plantes et en les mélangeant à d’autres ingrédients, iels pouvaient obtenir des onguents, des potions et élixirs capables de soigner certains maux. S’il est possible de trouver quelques élixirs et potions sur les établis des marchés ou dans les boutiques d’alchimistes dispersés un peu partout, il est de notion commune que le pouvoir de guérison des Faes de l’Eau, en font des guérisseurs innés. Il n’est donc pas rare de trouver des guérisseurs Faes de l’Eau dans les tribus ou dans les villes des différentes nations pour parfaire aux soins des malades et blessé·e·s. 
A Silfgard, ce sont les Faes de l’Eau qui sont autorisé·e·s à pourvoir à la médecine. Royaume emblématique de la guérison - c’est dans cette contrée que se trouve l’Académie de Guérison -, de nombreux·ses guérisseur·euse·s expérimenté·e·s sont situé·e·s dans les différentes villes du royaume. Les nombreuses découvertes et percées en matière de médecine viennent généralement de cette nation, et les Faes les plus fortuné·e·s des quatre nations tendent à s’y rendre lorsqu’iels sont touché·e·s par un mal nécessitant la maîtrise experte des Faes de l’Eau. L’Empire de Vayuura possède également des guérisseurs Faes de l’Eau au sein de ses contrées, principalement dans la région de Nymendra. C’est une médecine plus traditionnelle qui est pratiquée sur le reste de l’Empire, utilisant principalement des élixirs et autres concoctions à base de plantes. Le royaume de Qiujin lui, a une approche plus scientifique et moderne, et les cités-états possèdent des hôpitaux où des médecins guérissent leurs patients avec des méthodes dites conventionnelles. Izqara, possède également une approche plus moderne de la médecine, dont seules les villes les plus riches bénéficient, comme celles d’Okeamos. Les habitants des contrées moins fortunées sont généralement, comme partout ailleurs, livrés à eux-mêmes. 
Pour autant, Eyora recèle encore de nombreux secrets, et tous les maux ne peuvent encore être traités, que ce soit via les méthodes modernes, les élixirs ou grâce à la magie de la guérison. On pense notamment à la maladie des Écailles Grises, une maladie mortelle et hautement contagieuse, couvrant la peau de l’infecté·e d’écailles grises qui recouvrent peu à peu son corps jusqu’à ce qu’iel soit changé·e en pierre ; ou encore, le mal qui touche les Faes ayant été transformé·e·s en Volcras. 
LES SPÉCIALITÉS CULINAIRES
Vous trouverez ci-dessous une liste non exhaustive des spécialités culinaires de chaque royaume.
ROYAUME DE SILFGARD — On raconte que les meilleurs mets à base de viande de Silfgard se trouvent généralement au Nord du pays. C’est à Asgard, que l’on trouve le ragoût de caribou, un met dont raffolent ses habitants et où l’on retrouve les racines du pinnekjøtt, un plat de viande sur bâton qui est désormais savouré dans l’ensemble du royaume, principalement durant les fêtes ou autres occasions particulières. La viande, (des côtelettes de caribou et/ou de renne laineux) est traditionnellement salée. Ce plat est généralement accompagné de légumes anciens. La crème glacée au lait de cerf-louve ou encore le rôti de tortue-phoque sont généralement savourés dans les régions plus au Sud du royaume, accompagné pour le second d’algues permettant ainsi de relever le goût de la viande. On trouve également le kransekake, aussi nommé gâteau couronne, provenant du sud de Niflheim. Il s’agit d’un gâteau en pâte d’amande cuite et en forme de pyramide, constitué par différents anneaux de taille décroissante. La boisson typique de la région est l’hydromel, un alcool liquoreux fabriqué à base d’eau, de miel et de fleur de lune, une plante endémique de Silfgard.
RÉPUBLIQUE D’IZQARA —  La nation d’Izqara est principalement connue pour ses plats aux saveurs épicés. On y retrouve par exemple le chili, un plat à base d’haricots rouges, maïs et riz assaisonné avec des épices et piments, ce plat est généralement accompagné de porc ou de viande de crotale, un serpent endémique de cette nation. On retrouve également des snacks, de riz enflammé, une préparation rapide de riz grillé et épicé. Ces snacks se déclinent également de manière sucrée et les enfants de la nation en raffolent. Sur les côtes de la Nation, ce sont principalement des plats à base d’espadons ou de requins qui seront savourés par les habitants, notamment le requin au curry braisé. La consommation de viande et de poisson est plus importante au sein de la République, que celle des légumineuses. Le riz et les nouilles sont pour cette raison, la plupart des accompagnements qui se trouvent dans leurs plats. Le thé à la cannelle sont également les boissons les plus emblématiques du territoire. La ville de Koressia est également connue pour sa boisson locale, l’Ambroisie, une boisson alcoolisée à base de vin et de miel. Il est à noter que la diversité culinaire se retrouve généralement dans les villes les plus riches de la région, là où les populations vivant dans des lieux reculés ou inhospitaliers se retrouvent plus facilement démunies face aux choix culinaires qui s’offrent à eux. 
EMPIRE DE VAYUURA — L’empire possède une diversité de faune et de flore qui lui permet d’avoir une grande diversité par rapport à ses spécialités culinaires. Cependant, au vu de leurs mœurs, les plats à base de viande sont moins courants que les plats végétariens ou à base de poisson. On y retrouve de nombreux plats à base de goyave, grenade ou encore de mangue. Le dessert le plus couramment trouvé est d’ailleurs le Riz à la Mangue, un riz collant baigné dans du lait de coco et qui sera surmonté de tranches de mangues. On y trouvera également le Curry Végétarien, dont on ne sait si l’inspiration provient d’Izqara ou s’il s’agit de l’inverse. Sur les parties côtières du royaume, ce seront des plats à base de poisson, comme le rouget ou les poissons volants qui seront consommés. On pense par exemple au dombré de poissons volants, un plat à base de boulettes de farine, baignant dans une sauce de crustacé composé de poissons volants. Des gnocchis de banane seront également savourés par les habitants de la jungle de Kulani. Le territoire de Vayuura regorgeant de fruits, c’est tout naturellement que leurs boissons en sont la principales représentations. Le lait de coco-grenade ou encore le jus de fleur de lotus, font partie des boissons préférées des vayuuri.
ROYAUME DE QIUJIN — Le royaume de Qiujin est le royaume qui possède le plus de terrain agricoles. Pour cette raison, ses spécialités culinaires sont nombreuses. Elles sont principalement composées de légumes, de féculents, de fruits et fruits à coques mais également de viande grâce à l’élevage. On retrouvera également de nombreuses soupes, comme la Soupe de Chou, une soupe composée comme son nom l’indique de choux, mais également de viande bovine. Le thé à la fleur de dragon blanc est sûrement la boisson la plus emblématique du Royaume, et est généralement appréciée des hautes sphères comme des plus petites. Les onigiris de bœuf sont les snacks les plus courants au sein du royaume, et se déclinent de nombreuses façons. Le bortsch est typiquement savouré à Ulensk, tandis qu’à Szendro, les habitants raffolent de goulasch. Zaofu est connu pour ses cygnes laqués et ses nems se déclinant sous diverses façons, (salés ou sucrés). Si vos papilles sont plus attirées par les mets sucrés, c’est vers Lisgal qu’il faudra se tourner, connu pour ses macarons à la violette ou Alcazar pour ses churros trempés dans du chocolat de bufflonne. Les Taiyaki, une gaufre en forme de daurade à base d’haricots rouges et de crème pâtissière, sera principalement consommé à Kaezin, tout comme le Kamisaké une liqueur légèrement brumeuse aux reflets d’or. L’alcool venant de Nel Dorei, une whisky à la couleur argentée teinté de brumes émeraudes, nommé le Nah Insee est hautement répandue dans les hautes sphères, et serait selon la légende, la boisson préférée du Roi Zhao.
8 notes · View notes
alexar60 · 2 years
Text
Magie
Tumblr media
Toute l’assemblée retenait sa respiration. Les invités avaient été bluffés par sa magie. Celui qui fut hypnotisé cherchait encore à comprendre, comment il a pu marcher à quatre pattes en aboyant sur la scène. Affublé d’une queue de pie et d’un nœud papillon, Rolland continuait à impressionner. On était loin des tours de passe-passe ou des jeux de cartes dont il fallait récupérer l’as de pique. Il émerveillait si bien qu’on l’appelait le roi des magiciens.
-          Et maintenant, le clou de la soirée, annonça-t-il.
Deux caméras qui diffusaient l’émission se tournèrent sur lui pendant que les autres filmaient le public. Derrière lui, un écran afficha une jeune femme tenant un micro à la main. Tout le monde reconnut une présentatrice en vogue. Ses cheveux longs et bruns voltigeaient. Derrière elle, la tour Eiffel éclairait les champs de Mars au milieu de la nuit.
-          Alors, comment est la vieille dame de Paris ? demanda-Rolland, je ne parle pas de vous bien sûr.
-          J’avais compris, répondit-Jana en gloussant. Elle va bien et se tient fièrement dressée derrière-moi.
Après quelques échanges d’un humour douteux, le magicien annonça son dernier tour. Il invoqua un démon chinois, puis un dieu mésopotamien suivi d’une horde de noms tous aussi incompréhensibles que les précédents. Ensuite, il versa de l’eau dans un verre et annonça la faire disparaitre. D’ailleurs, il but l’eau faisant rire le plateau.
-          Amstragram, tour Eiffel, disparait, cria-t-il en claquant les doigts.
Tout à coup les lumières s’éteignirent, Jana se retrouva seule au milieu d’un écran entièrement noir. Elle se frotta les yeux avant de les plisser et d’annoncer en gardant la bouche grande ouverte :
-          Incroyable ! Elle n’est plus là !
La caméra qui filmait la journaliste, avança pour montrer que la place était entièrement vide. Un couple d’anglais présents resta stupéfait de ne plus voir la tour de fer.
-          What’s happen ? demanda-le mari.
Jana expliqua brièvement que c’était pour un show TV. Le couple resta abasourdi n’arrêtant pas de prononcer des « My god… It’s crazy ! She is not here anymore!». Dès lors, le plateau TV se remplit d’applaudissements et de sifflets. Le jeune prodige remercia l’assistance, le public et principalement le pauvre cobaye qui restait gêné d’avoir été filmé en aboyant en marchant comme un chien. L’émission s’acheva sur les images filmées par un drone survolant les champs de Mars et une place sans tour Eiffel.
La soirée continua en privé, cependant, Rolland ressentit le besoin de rentrer à l’hôtel pour se reposer. Il justifia son départ en raison de la fatigue accumulée par la concentration. Un taxi déposa le magicien devant le hall. Il entra sous les applaudissements de quelques employés présents et qui purent admirer son œuvre. L’un d’eux le remercia d’avoir débarrassé Paris de cette tour nuisible. Il monta à l’étage et s’affala, encore habillé de sa queue de pie, sur le lit. Il s’endormit immédiatement.
Le service venait d’apporter son petit-déjeuner lorsque le téléphone sonna. Toutefois, il prit le temps de boire son café et de manger une tartine. Les yeux encore embrumés, il rejoignit un groupe de personnes sur les champs de Mars. Ils étaient tous excités et énervés mais aussi stupéfaits. Rolland soupira en réalisant qu’il avait simplement oublié de faire réapparaitre la tour Eiffel.
-          Où l’avez-vous mise ? demanda un journaliste tenant un micro.
Rolland se retrouva très vite agressé par des questions. Toutes les chaines étaient présentes, aussi bien françaises qu’européennes ou américaines. Le magicien leva les bras pour signaler qu’il avait besoin d’espace. Puis, une fois que le groupe de reporters recula, il releva la main gauche en positionnant la paume vers le ciel. Une étrange brume apparut soudainement du bitume. Elle  sentait une odeur écœurante de soufre et de lacrymogène. Plusieurs personnes fuirent la zone les yeux en larmes. Le brouillard s’épaissit énormément jusqu’à ce que Rolland claquât des doigts. A ce moment, le nuage se dispersa et laissa place à une tour Eiffel étincelante.
Il entendit les commentaires enthousiastes et impressionnés. Il apprécia surtout de voir ceux qui restaient la bouche ouverte, hypnotisé par l’apparition soudaine de la tour. Ensuite, constatant que les journalistes préférèrent filmer la dame de fer, il décida de visiter la ville.
Elle était dans sa chambre quand il rentra. Elle attendait patiemment sur le balcon tout en regardant la tour Eiffel qui brillait dans la nuit. Elle gardait encore son béret noir ; cela lui donnait un air plus parisien.
-          Tu as épaté tout le monde, affirma Jana.
Il ne répondit pas, préférant s’allonger sur le canapé de la suite. Il regarda la jeune journaliste qu’il avait rencontrée durant la préparation de l’émission. Elle tourna la tête pour mieux lui sourire. Elle espérait qu’il la rejoigne et qu’ensemble, ils regarderaient avec des yeux amoureux sa ville. Mais il avait d’autres projets. Aussi, il leva la main gauche, prononça deux mots d’assyrien, avant de claquer les doigts. La jupe noire, le chemisier blanc, les sous-vêtements de Jana disparurent en un clin d’œil.
Elle ne réalisa pas immédiatement qu’elle était toute nue. Elle continuait d’observer cet homme qui paraissait bien plus jeune. Elle se demandait comment elle était tombée amoureuse. Parce que ce n’était pas son type, parce qu’elle n’était pas du genre à entretenir une relation aussi vite. Puis, sentant la brise caresser sa peau, elle quitta le balcon pour rejoindre son amant. Elle s’assit sur ses cuisses, l’embrassa avant de le questionner.
-          Comment tu fais tes tours ?
-          Un magicien garde toujours ses secrets, chuchota-t-il avant de l’embrasser.
-          Sérieusement, mes habits ? Tu as fait comment ?
Il continuait d’embrasser sa peau ; le bout de sa langue dessinait un trait humide sur sa poitrine gonflée. Elle se laissa submerger par le désir. Son ventre brulait. Alors, elle se laissa emporter par la passion, telle une tornade qui balayait tout sur son passage. Mais auparavant, elle eut juste le temps d’apercevoir ses vêtements trainer sur le sol. Son chemisier, trop léger, venait de s’envoler.
La tour Eiffel illuminait toujours le ciel de Paris lorsqu’elle se leva. Il resta allongé. Il la regarda récupérer ses fringues. Ensuite, Rolland admira ses formes qu’elle commença à cacher en se rhabillant. Elle remplaça son haut par une chemise blanche de magicien. Trop grande mais suffisante pour traverser décemment la capitale.
-          J’aimerais bien connaitre ton secret. Ça m’aiderait à m’habiller vite, marmonna-t-elle.
Il se mit à rire et releva le buste.
-          Sérieusement, tu veux vraiment connaitre mon secret pour faire comme moi?
Jana ne répondit pas. Elle finit de remettre son bas et attendit que Rolland ne parle. Dès lors, il quitta le canapé défait et se dirigea vers le mur où un coffre-fort était caché. Il actionna le code, ouvrit la porte puis sortit une pochette qu’il posa délicatement sur un bureau.
Jana approcha doucement sur la pointe des pieds. Elle ouvrit le dossier et put lire du latin sur la première page. Elle reconnut aussi, des mots de grec ancien et, d’autres dont le sens rappelait l’hébreu et l’arabe. Rolland lui présenta un canif. Elle survola les autres pages et lut la dernière, sur laquelle son nom était écrit en bas. Elle se mit à rire à ces conneries et joua le jeu en signant avec un stylo posé à côté du dossier.
Aussitôt, il attrapa le poignet de Jana, fit une petite incision avec le couteau et laissa couler un de sang sur la signature qui, absorba le liquide d’une façon magique. Jana sentit un malaise lorsqu’une nouvelle signature apparut à côté de la sienne. Elle comprit qu’elle venait de vendre son âme pour un peu de magie.                          
Alex@r60 – juillet 2022
15 notes · View notes
sieclesetcieux · 2 years
Text
Robespierre - citations
1791:
"L’Angleterre ! Eh ! Que vous importe l’Angleterre et sa vicieuse Constitution, qui a pu vous paraître libre lorsque vous étiez descendus au dernier degré de la servitude, mais qu’il faut cesser enfin de vanter par ignorance ou par habitude ? Les peuples libres ! où sont-ils ? Que vous présente l’histoire de ce que vous honorez de ce nom, si ce n’est des agrégations d’hommes plus ou moins éloignées des routes de la raison et de la nature, plus ou moins asservies, sous des gouvernements que le hasard, l’ambition ou la force avaient établis ? Est-ce donc pour copier servilement les erreurs ou les injustices qui ont si longtemps dégradé et opprimé l’espèce humaine, que l’éternelle providence vous a appelés, seuls depuis l’origine du monde, à rétablir sur la terre l’empire de la justice et de la liberté, au sein des plus vives lumières qui aient jamais éclairé la raison publique, au milieu des circonstances presque miraculeuses qu’elle s’est plu à rassembler pour vous assurer le pouvoir de rendre à l’homme son bonheur, ses vertus et sa dignité première ?"
1793:
"Pour remplir votre mission, il faut faire précisément tout le contraire de ce qui a existé avant vous. Jusqu’ici l’art de gouverner n’a été que l’art de dépouiller et d’asservir le grand nombre au profit du petit nombre, et la législation le moyen de réduire ces attentats en système : les rois et les aristocrates ont très bien fait leur métier ; c’est à vous maintenant de faire le vôtre, c’est-à-dire de rendre les hommes heureux et libres par les lois. […] Parcourez l’histoire, vous verrez partout les magistrats opprimer les citoyens, et le gouvernement dévorer la souveraineté : les tyrans parlent de sédition ; le peuple se plaint de la tyrannie ; quand le peuple ose se plaindre, ce qui arrive lorsque l’excès de l'oppression lui rend son énergie et son indépendance. Plût à Dieu qu’il pût les conserver toujours ! Mais le règne du peuple est d’un jour; celui des tyrans embrase la durée des siècles."
1794:
"Oui, vous pouvez montrer au monde le spectacle nouveau de la démocratie affermie dans un vaste empire. Ceux qui, dans l’enfance du droit public, et du sein de la servitude, ont balbutié des maximes contraires, prévoyaient-ils les prodiges opérés depuis un an ? Ce qui vous reste à faire est-il plus difficile que ce que vous avez fait ? Quels sont les politiques qui peuvent vous servir de précepteurs ou de modèles ? Ne faut-il pas que vous fassiez précisément tout le contraire de ce qui a été fait avant vous ? L’art de gouvernement a été jusqu’à nos jours l’art de tromper et de corrompre les hommes : il ne doit être que celui de les éclairer et de les rendre meilleurs."
7 notes · View notes
dimensionsvelo · 2 years
Text
Specialized propose le Tarmac SL7 Vuelta Rojo de Remco Evenepoel
Specialized propose le Tarmac SL7 Vuelta Rojo de Remco Evenepoel
Pour commémorer la victoire du jeune prodige belge Remco Evenepoel sur la Vuelta, Specialized réalise une série limitée de son Tarmac SL7. Place au Vuelta Rojo ! A seulement 22 ans, Remco Evenepoel remporte son premier grand tour avec la Vuelta 2022 et Specialized propose 100 cadres décorés comme son Tarmac SL 7 Vuelta Rojo pour célébrer cela. Ce kit répond au doux nom de Tarmac SL7 SW FRMSET…
Tumblr media
View On WordPress
2 notes · View notes
christophe76460 · 4 days
Text
Tumblr media
NOUS AVONS CE TRÉSOR, " LA CAPACITÉ DE DIEU " DANS DES VASES DE TERRE. ( PART 7 )
2 Corinthiens 4 : 6
Car Dieu, qui a dit: La lumière
brillera du sein des ténèbres ! a
fait briller la lumière dans nos
coeurs pour faire resplendir la
connaissance de la gloire de Dieu
sur la face de Christ.
Quelle merveille lumière Dieu a fait briller dans nos cœurs. ll l'a fait pour << faire resplendir la connaissance >> . Mes bien-aimé(es) frères et sœurs , à moins que la lumière de cette connaissance ne soit donnée à d'autres par ceux d'entre nous dans les cœurs desquels elle a brillé, la lumière de cette connaissance ne se répandra tout simplement pas. La Parole de Dieu ne sera pas entendue à moins que nous la relations. Et nous pouvons la relater parceque nous l'avons entendue.
2 Corinthiens 4 : 7
Nous portons ce trésor dans des
vases de terre [ . . . ] .
Nous portons ce trésor de la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ ; nous portons ce trésor, la Parole de Dieu, le saint esprit en nous. Pour être des fils de Dieu et des serviteurs pour nos semblables, nous portons ce trésor << dans des vases de terre >> .
Nous connaissons nos faiblesses humaines, nous connaissons nos lacunes, et nous savons bien que nous ne devions pas nous lasser. ll se peut que les vases de terre semblent faibles, mais à l'intérieur se trouve le Christ en nous, l'esperance de la gloire. C'est pourquoi nous devons lire la suite du verset 7 .
2 Corinthiens 4 : 7
[ . . . ] Afin que cette grande
puissance [ en faisant connaître
la grandeur de Sa Parole et Sa
puissance ] soit attribuée à Dieu,
et non pas à nous.
En nous-mêmes, nous ne trouverions pas cette force ; mais lorsque c'est le Christ en nous, alors il est notre force, il nous infuse sa force. ll est la Parole en nous ; il est la puissance ; il est tout ce que la Parole dit qu'il est. Et tout cela est en nous, dans des vases de terre afin que la puissance soit attribuée à Dieu.
Les signes, miracles et prodiges qui surviennent à travers le monde surviennent parce que des fils de Dieu croient la Parole de Dieu et diffusent cette Parole telle qu'elle est écrite, pure et sans corruption. Les gens dont les yeux ne sont pas aveugles le voient. La Parole promet: << Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés! >> Donc, si vous voulez être rassasié, Ayez faim et soit. Vous serez rassasié dans la mesure où vous aurez faim.
Une fois que vous aurez appris un peu de vérité de la Parole de Dieu, vous n'aurez plus jamais à avoir faim et soif de cette vérité. Dans votre croissance spirituelle continue, vous aurez simplement faim de plus en plus de vérité et de connaissance de la Parole de Dieu. Mais une fois que vous avez goûté de cette nourriture, une fois que vous avez bu de cette eau de vie, dans cet aspect de la vie vous n'aurez plus jamais besoin d'avoir faim et soif, pourvu que la nourriture soit la Parole droitement divisée.
Combien nous sommes privilégiés de vivre à cette époque et de pouvoir diffuser la Parole de Dieu. Ceci est la grâce que Dieu puisse jamais accorder à qui que ce soit. ll nous l'a donné à nous , vases de terre , simples pot d'argile. Mais à l'intérieur , c'est Dieu en Christ en nous . Quelle grande puissance !
Que Dieu vous comble de toutes sortes de grâces, vous bénisse richement, vous fortifie puissamment, vous fortifie, vous protège et vous garde en parfaite santé au nom de Jésus-Christ, amen!
0 notes
yes-bernie-stuff · 11 days
Text
Matthieu 24
Discours sur le mont des Oliviers, 24–25
Destruction de Jérusalem et avènement du Fils de l’homme.
1 Comme Jésus s’en allait, au sortir du temple, ses disciples s’approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions. 2 Mais il leur dit : Voyez-vous tout cela ? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. 3 Il s’assit sur la montagne des Oliviers. Et les disciples vinrent en particulier lui poser cette question : Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? 4 Jésus leur répondit : Prenez garde que personne ne vous séduise. 5 Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : C’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens. 6 Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres : gardez-vous d’être troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin. 7 Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, et il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements de terre. 8 Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. 9 Alors on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir ; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom. 10 Alors aussi plusieurs succomberont, et ils se trahiront, se haïront les uns les autres. 11 Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens. 12 Et, parce que l’iniquité se sera accrue, l’amour du plus grand nombre se refroidira. 13 Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. 14 Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. 15 C’est pourquoi, lorsque vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint – que celui qui lit fasse attention ! – 16 alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes ; 17 que celui qui sera sur le toit ne descende pas pour prendre ce qui est dans sa maison ; 18 et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau. 19 Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! 20 Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat. 21 Car alors, la détresse sera si grande qu’il n’y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais. 22 Et, si ces jours n’étaient abrégés, personne ne serait sauvé ; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés. 23 Si quelqu’un vous dit alors : Le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas. 24 Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus. 25 Voici, je vous l’ai annoncé d’avance. 26 Si donc on vous dit : Voici, il est dans le désert, n’y allez pas ; voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas. 27 Car, comme l’éclair part de l’orient et se montre jusqu’en occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme. 28 En quelque lieu que soit le cadavre, là s’assembleront les vautours. 29 Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. 30 Alors le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire. 31 Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, d’une extrémité des cieux à l’autre. 32 Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous savez que l’été est proche. 33 De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche, à la porte. 34 Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n’arrive. 35 Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.
Exhortation à la vigilance.
36 Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. 37 Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l’avènement du Fils de l’homme. 38 Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; 39 et ils ne se doutèrent de rien, jusqu’à ce que le déluge vienne et les emporte tous : il en sera de même à l’avènement du Fils de l’homme. 40 Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé ; 41 de deux femmes qui moudront à la meule, l’une sera prise et l’autre laissée. 42 Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. 43 Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. 44 C’est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas. 45 Quel est donc le serviteur fidèle et prudent, que son maître a établi sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable ? 46 Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi ! 47 Je vous le dis en vérité, il l’établira sur tous ses biens. 48 Mais, si c’est un méchant serviteur, qui dise en lui-même : Mon maître tarde à venir, 49 s’il se met à battre ses compagnons, s’il mange et boit avec les ivrognes, 50 le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, 51 il le mettra en pièces, et lui donnera sa part avec les hypocrites : c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents.
0 notes
reyloadam45 · 1 month
Photo
Tumblr media
Star wars : L'héritier prodige, [Reylo] - Scène 20 : discussion entre amis dans la nuit noire (on Wattpad) 
https://www.wattpad.com/1429556857-star-wars-l%27h%C3%A9ritier-prodige-reylo-sc%C3%A8ne-20?utm_source=web&utm_medium=tumblr&utm_content=share_reading&wp_uname=VadorSoloRen
 Depuis la défaite de la Résistance à la Bataille de Crait, il y a maintenant 15 ans, le Premier Ordre règne en maître sur la galaxie. Le Suprême Leader Kylo Ren a imposé de force son régime violent et stricte sur la galaxie. Mais... Il cherche un héritier... un futur suprême leader parfait, invincible et dur. Il décide donc de lancer un programme où un millier d'enfants sensibles à la force seront confronté à des nombreuses épreuves. Un seul restera à la fin et deviendra l'héritier prodige. Pendant ce temps, les membres de la Résistance retenu prisonniers cherchent à arrêter ce plan meurtrier. ***************************************************************************************** => Bien qu'il y a des personnages de Star Wars dans cette fan fiction, ( qui ne m'appartient pas ), j'en ai inventé une ribambelle ( dont le nom vient d'une autre œuvre que j'ai faite ) , ainsi montrer par la couverture. je vous l'ai présenterai mais les dessins fait d'eux ne sont pas l'une de mes créations. Bonne lecture !
1 note · View note
jpbjazz · 13 days
Text
LÉGENDES DU JAZZ
HARRY JAMES, LES HAUTS ET LES BAS D’UN CHEF D’ORCHESTRE
“He had a black sound, and it was obvious he had been raised musically around black musicians. He was completely different from any other white trumpet player of his day.”
 
- Lionel Hampton
 
Né le 15 mars 1916 à Albany, en Georgie, Harry Haag James était le fils d’Everett Robert James, et de Myrtle Maybelle (Stewart). Le père de James était un chef d’orchestre qui jouait dans un cirque itinérant, le Mighty Haag Circus, et sa mère était acrobate et conductrice de chevaux. Sa soeur aînée était funambule.
 
Véritable enfant-prodige, James avait commencé à se produire dans un cirque à partir de l’âge de trois ans. Après avoir appris à jouer de la batterie à l’âge de sept ans (il avait même remplacé le batteur du cirque en donnant deux spectacles par soir), James avait commencé à apprendre la trompette avec son père trois ans plus tard. En fait, James était si talentueux qu’il avait commencé à diriger un des groupes du Christy Brothers Circus à l’âge de douze ans. Également contortionniste, James avait commencé à faire des acrobaties à l’âge de cinq ans sous le nom de “The Human Eel.” Malheureusement, après être entré en collision avec une cheval, une opération aux mastoïdes avait mis fin à la carrière de contortionniste de James, qui s’était alors tourné vers la trompette.
Le père de James lui avait donné un horaire très strict. Pour chaque leçon, James devait apprendre quelques pages de la méthode de trompette de J.B. Arban et n’était pas autorisé à poursuivre aucun autre passe-temps jusqu’à ce qu’il les ait complètement maîtrisées. Mais James avait relevé le défi. James, qui apprenait rapidement, s’était bientôt produit avec plusieurs groupes du Texas.
En 1924, la famille James s’était installée à Beaumont, au Texas. James était étudiant au Dick Dowling Junior High School lorsqu’il était devenu un membre régulier du Royal Purple Band du Beaumont High School. En mai 1931, James avait été couronné meilleur trompettiste soliste dans le cadre du concours annuel organisé par la Texas Band Teacher's Association à Temple, au Texas. James avait été surnommé "The Hawk" en raison de son habileté à lire la musique. Une plaisanterie avait même prétendu que si une mouche s’était posée sur une de ses partitions, James aurait été capable de la jouer...
DÉBUTS DE CARRIÈRE
Au début des années 1930, à l’âge d’environ quinze ans, James avait commencé à jouer avec des groupes de danse locaux. À l’époque, James se produisait aussi régulièrement avec le groupe d’Herman Waldman. C’est dans le cadre d’une de ses performances avec le groupe que James avait été remarqué par le célèbre chef d’orchestre Ben Pollack. C’est lors de sa collaboration avec Pollack en 1935 que James avait rencontré sa future épouse, la danseuse et chanteuse Louise Tobin. James avait découvert Tobin un peu par accident en écoutant l’émission "Dance Parade" diffusée sur les ondes de la station new-yorkaise WNEW.
James avait quitté le groupe de Pollack en décembre 1937 pour se joindre à l’orchestre de Benny Goodman dont il avait fait partie jusqu’en 1938.
Avec le groupe de Goodman, James avait formé ce qu’on avait appelé le “powerhouse trio” avec les trompettistes Ziggy Elman et Chris Griffin qui était devenu une des meilleures sections de trompettes de l’histoire du jazz. Ravi de sa nouvelle acquisition, Goodman avait déclaré au sujet du trio qu’il s’agissait de la meilleure section de trompette de l’histoire depuis l’époque de Fletcher Henderson. L’opinion de Goodman était d’ailleurs partagée par d’autres chefs d’orchestre comme Glenn Miller qui avait qualifié le trio de ‘’Marvel of the Age." Un des membres de l’orchestre, Chris Griffin, se souvenait particulièrement des commentaires de Duke Ellington. Griffin expliquait: "The best compliment we ever got, is when Duke Ellington once said we were the greatest trumpet section that ever was, as far as his liking."
Devenu le principal soliste du trio, James était devenu une grande vedette après avoir joué en solo sur les pièces “Ridin’ High” “Sing, Sing, Sing” et “One o’Clock Jump.” Dans le cadre de sa collaboration avec Goodman, James avait également composé et arrangé la chanson “Life Goes to a Party” qui était devenue une des meilleurs pièces du répertoire de l’orchestre.  Dans sa biographie de James intitulée ‘’Trumpet Blues: The Life of Harry James’’ publiée en 1999, Peter J. Levinson avait mentionné quelques musiciens qui avaient témoigné de l’impact du trompettiste sur le groupe de Goodman, dont Jimmy Maxwell. Trompettiste lui-même, Maxwell avait déclaré: “...When Harry joined the band, it got looser, much looser. It just totally changed like it had been electrified.’’ Très populaire, James avait été couronné meilleur trompettiste dans le cadre des sondages des magazines Down Beat et Metronome en 1937. En 1938, James avait connu un des grands sommets de sa carrière en accompagnant l’orchestre de Goodman dans le cadre du célèbre concert de Carnegie Hall. Décrivant sa collaboration avec Goodman, James avait commenté: "Benny's too great a guy to work for!"
Avec l’aide financière de Goodman, James avait formé son propre big band en janvier 1939. Même si l’orchestre avait livré sa première performance au Benjamin Franklin Hotel de Philadelphie le 9 février, il n’avait vraiment connu du succès qu’après avoir ajouté une section de cordes à son orchestre en 1941. Le 20 février 1939, l’orchestre avait fait ses premiers enregistrements pour les disques Brunswick. Même si les premières pièces enregistrées par le groupe n’avaient pas été très impressionnantes, les spectateurs et les auditeurs des émissions de radio avaient été comblés. James semblait également ravi. Lorsqu’on avait demandé à James s’il avait fait une erreur en quittant le groupe de Goodman, il avait simplement répondu: "No, I don't think I made any mistake when I left Benny. When I was with Benny, I often had to play sensational horn. I was one of a few featured men in a killer-diller band. Each of us had to impress all the time. Consequently, when I got up to take, say, sixteen bars, I'd have to try to cram everything into that short space." Doté d’une mémoire phénoménale, James pouvait non seulement se rappeler parfaitement de ses propres partitions, mais également de celles des autres membres de son orchestre.
Dès le départ, James avait décidé de concentrer son attention sur les ballades, particulièrement sur des pièces comme "I Surrender, Dear," "Just a Gigolo," "I'm in the Market for You" et "Black and Blue." Il expliquait: "Playing what you want to play is good for a guy's soul, you know.’’ Témoignant de l’importance de la danse pour son orchestre, James avait ajouté: "I want to have a band that really swings and that's easy to dance to all the time. Too many bands, in order to be sensational, hit tempos that you just can't dance to." À l’époque, Glenn Miller venait d’ailleurs de former son propre groupe qui mettait l’accent sur des pièces au tempo rapide. James poursuivait: "We're emphasizing middle tempos. They can swing just as much and they're certainly more danceable." 
Les uniformes de l’orchestre avaient d’ailleurs contribué à ajouter encore plus de couleur. James avait grandi dans un cirque, et ses goûts personnels avaient reflété cette réalité. Les musiciens du groupe portaient des vestons de couleur rouge plutôt voyants qui avaient contribué au caractère spectaculaire de la formation. Malgré tout, James avait continué d’afficher un tempérament sincère et plutôt candide. Partisan d’une approche informelle, James avait maintenu une très grande proximité avec ses musiciens.
En juin 1939, l’orchestre de James se produisait au Paramount Theater de New York. James était toujours au lit lorsqu’il avait entendu le groupe d’Harold Arlen jouer à Englewood, au New Jersey. James avait été particulièrement impressionné par le jeune chanteur du groupe dont il avait oublié de noter le nom. Le lendemain soir, après avoir présenté son concert, James s’était précipité au New Jersey pour faire connaissance avec le jeune chanteur. Il expliquait: "I asked the manager where I could find the singer, and he told me, 'We don't have a singer. But we do have an MC who sings a little bit.'"
Le maître de cérémonie en question était nul autre que Frank Sinatra. Après que Sinatra ait chanté quelques chansons, James avait été suffisamment convaincu pour lui faire une offre. Même si Sinatra avait accepté l’offre de James, ce dernier avait eu moins de succès lorsqu’il avait tenté de lui faire changer de nom pour adopter celui de ‘’Frankie Satin.’’ James précisait: "He did, and we made a deal. It was as simple as that. There was only one thing we didn't agree on. I wanted him to change his name because I thought people couldn't remember it. But he didn't want to. He kept pointing out that he had a cousin up in Boston named Ray Sinatra and he had done pretty well as a bandleader, so why shouldn't he keep his name?"
Sinatra avait enregistré ses premières pièces avec le groupe le 13 juillet 1939. Les chansons enregistrées étaient "From the Bottom of My Heart" et "Melancholy Mood." Mais le jeune chanteur manquait encore de confiance en lui et avait besoin d’encouragement. James avait rapidement su mettre en confiance son nouveau poulain et avait vite établi une excellente relation avec lui.
Premier chef d’orchestre important à engager Sinatra, James lui fait avait fait signer un contrat de 75$ par semaine en 1939 (l’équivalent de 1589$ par semaine au cours de 2022). En réalité, Sinatra n’avait d’abord été engagé que pour une durée de six mois. Ironiquement, la chanson “All or Nothing at All” avait été échec lorsque James et Sinatra l’avaient enregistrée initialement en 1939, mais elle avait vendu plus d’un million de copies lorsque le groupe l’avait de nouveau enregistrée en 1943. L’arrangeur Jack Matthias avait d’ailleurs écrit d’excellents arrangements pour Sinatra.
Sinatra avait fait partie de l’orchestre de James durant sept semaines avant de se joindre au groupe de Tommy Dorsey en 1940. L’orchestre de James comprenait aussi la chanteuse Helen Forrest. Par la suite, le batteur Buddy Rich et le contrebassiste Thurman Teague avaient également fait partie du groupe. Parmi les autres membres de la formation, on remarquait le saxophoniste et chanteur Johnny MacAfee, les saxophonistes Corky Corcoran, Claude Lakey, Vido Musso, Sam Donahue et Dave Matthews, le tromboniste Dalton Rizzotti et le pianiste Jack Gardner.
Après avoir terminé son contrat au Roseland Ballroom, l’orchestre s’était rendu à Los Angeles où il avait joué dans un restaurant appelé le Victor Hugo. C’est alors que les problèmes avaient commencé. James expliquait: "The owner kept telling us we were playing too loud. And so he wouldn't pay us. We were struggling pretty good and nobody had any money, so Frank would invite us up to his place and Nancy would cook spaghetti for everyone." 
Après le séjour avorté en Californie, l’orchestre était parti pour Chicago et s’était produit à l’Hôtel Sherman. C’est alors que Sinatra, dont l’épouse Nancy était enceinte, avait quitté le groupe pour se joindre à l’orchestre de Tommy Dorsey. C’est Dick Haymes qui avait pris la relève de Sinatra avec le groupe.
Même si les disques de l’orchestre ne se vendaient pas toujours très bien, James avait continué d’être adulé par ses musiciens. En janvier 1940, James avait même été couronné meilleur trompettiste dans le cadre de deux sondages du magazine Metronome. Le groupe était alors retourné jouer au Roseland Ballroom, où il avait excellé. Mais James avait d’autres ambitions que de jouer uniquement dans les salles de danse et les rares hôtels qui n’interdisaient pas les groupes de swing.
Lorsqu’il avait quitté l’orchestre de Goodman en 1939 pour former son propre groupe, James n’avait pas tardé à se rendre compte que le fait de diriger un groupe viable sur le plan commercial exigeait davantage d’habilité que d’être uniquement un musicien talentueux dans l’orchestre de quelqu’un d’autre.
Après avoir connu des difficultés financières, il était devenu de plus en plus difficile pour  James de payer les salaires de ses musiciens. En 1940, les disques Columbia avaient mis fin au contrat de James (il en avait signé un nouveau en 1941). Comme si ce n’était pas suffisant, Sinatra avait quitté le groupe en janvier 1940. Déterminé à revenir au sommet et à relancer son groupe, James avait décidé de jouer le tout pour le tout en adoptant un style plus doux, en ajoutant des cordes à son orchestre et en sélectionnant un répertoire plus commercial qui était beaucoup moins conforme à ses racines jazz. La décision avait éventuellement été profitable pour James qui avait eu plusieurs succès au Hit Parade. En 1945, un rapport du département du Trésor avait d’ailleurs mentionné James et son épouse Betty Grable comme le couple le mieux payé au pays. James avait également fait quelques changements à son alignement, en remplaçant notamment le saxophoniste Dave Matthews par Claude Lakey.
Après avoir terminé son contrat avec les disques Varsity, James était retourné chez Columbia. À l’époque, Columbia avait un très astucieux directeur du recrutement appelé Morty Palitz qui avait connu du succès avec la chanteuse Mildred Bailey et les compositeurs Eddie Sauter et Alec Wilder. C’est d’ailleurs Palitz qui avait suggéré à James de se doter d’une section de bois et d’un quatuor à cordes. Contre toute attente, James avaient réussi là où de grands chefs d’orchestre comme Artie Shaw et Glenn Miller avaient échoué. James avait expliqué: "I'm going to add strings and maybe even a novachord. Then we'll be able to play anywhere.’’ En avril 1941, l’orchestre avait remporté un grand succès avec la chanson “Music Makers” qui lui avait valu d’être surnommé “Harry James and His Music Makers”.
Avec son nouvel orchestre, James avait enregistré des pièces très audacieuses comme "The Flight of the Bumble Bee," "The Carnival of Venice" ainsi qu’une "Trumpet Rhapsody" en deux parties. Contrairement à des groupes comme ceux de Duke Ellington et Count Basie, l’orchestre de James avait adopté comme musique-thème la pièce “Chiribiribin”, une ancienne chanson folklorique européenne.
Le 20 mai 1941, James avait commis l’impensable en enregistrant la pièce ‘’You Made Me Love You’’ avec son orchestre à cordes. Même si la pièce avait été très mal reçue par les puristes du jazz, elle avait remporté un grand succès commercial. L’orchestre de James était de retour au sommet. James avait publié la pièce ‘’You Made Me Love You’’ pour une simple raison: il avait adoré la façon dont Judy Garland avait interprété la chanson.
Grand amateur de baseball, James avait également enregistré une pièce en l’honneur des Dodgers de Brooklyn intitulée "Dodgers' Fan Dance." Si la pièce n’avait pas remporté un grand succès, tel était loin d’être le cas de la chanson "You Made Me Love You"  qui avait changé radicalement le son du groupe. Devenue le plus grand succès de l’histoire du groupe, la chanson avait atteint la cinquième position du palmarès Billboard en novembre 1941. Du début de novembre 1941 jusqu’à la fin de janvier 1942, le simple avait passé dix semaines consécutives sur le Top Ten. Le groupe avait poursuivi sur sa lancée au cours des années suivantes avec des succès comme “I Don’t Want to Walk Without You”, “I’ll Get By” et “I’m Beginning to See the Light.” En fait, l’orchestre de James était si populaire à l’époque que les disques Columbia n’avaient pu imprimer suffisamment de copies pour répondre à la demande.Tout en continuant de jouer du swing, le groupe s’était concentré de plus en plus sur les ballades qui mettaient en vedette le son de James, avait écrit le magazine Metronome, ‘’with an inordinate amount of feeling, though many may object, and with just cause, to a vibrato that could easily span the distance from left field to first base."
Ironiquement, la chanson "You Made Me Love You"  n’avait pas été publiée avant quelques mois, possiblement parce que les dirigeants de Columbia partageaient les réserves des critiques de jazz au sujet de l’utilisation de cordes. Sur la face B, on retrouvait une des meilleures ballades du groupe, "A Sinner Kissed an Angel’’, qui avait contribué à démontrer quel grand chanteur Dick Haymes était devenu. À la même époque, Haymes avaient également enregistré d’autres chansons remarquables comme ‘’I'll Get By," "You Don't Know What Love Is" et "You've Changed."
Avec des chanteurs comme Sinatra et Haymes, James croyait sans doute qu’il n’avait pas besoin de chanteuse. Après avoir eu des chanteuses comme Bernice Byers puis Connie Haines lors des premières années d’activité de son orchestre, James avait recruté en mai 1941 Helen Ward, l’ancienne chanteuse de Benny Goodman, à qui il avait fait enregistré une nouvelle version de ‘’Daddy.’’ Par la suite, James avait eu à son emploi la showgirl Dell Parker qui avait été remplacée en juillet 1940 par Lynn Richards. Mais aucune de ces chanteuses ne s’était vraiment détachée du lot avant l’arrivée d’Helen Forrest. Après avoir enregistré quelques excellentes pièces avec Artie Shaw et Benny Goodman, Forrest avait fini par tout claquer à la fin de 1941, car elle ne pouvait plus supporter le tempérament autoritaire de Goodman qui lui avait presque fait faire une dépression nerveuse. De sa propre initiative, Forrest avait alors décidé de contacter James. Elle expliquait:
"I decided to contact Harry. I loved the way he played that trumpet, with that Jewish phrasing, and I thought I'd fit right in with the band. But Harry didn't seem to want me because he already had Dick Haymes to sing all the ballads and he was looking for a rhythm singer. Then Peewee Monte, his manager, had me come over to rehearsal, and after that the guys in the band took a vote and they decided they wanted me with them. So Harry agreed.’’
Très reconnaissante à James de lui avoir donné une seconde chance, Forrest avait ajouté: "I've got to thank Harry for letting me really develop even further as a singer. I'll always remain grateful to Artie and Benny. But they had been featuring me more like they did a member of the band, almost like another instrumental soloist. Harry, though, gave me the right sort of arrangements and setting that fit a singer. It wasn't just a matter of my getting up, singing a chorus, and sitting down again."
En construisant des arrangements autour de sa trompette et de la voix de Forrest, James avait fait de la chanteuse une grande vedette. Forrest, qui avait remporté le prix du magazine Metronome décerné à la meilleure chanteuse en 1941, était aussi chaleureuse en personne que sa voix le laissait suggérer. Forrest était également le complément idéal à la nouvelle orientation du groupe qui avait contribué à transformer l’orchestre en un des big bands les plus populaires au pays. Forrest avait également enregistré d’excellentes ballades comme ‘’He's I-A in the Army and He's A-I in My Heart", "I Don't Want to Walk Without You", "He's My Guy", "That Soldier of Mine", "My Beloved Is Rugged", "Make Love to Me", "But Not for Me", "Skylark", "I Cried for You", "I Had the Craziest Dream" et "I've Heard That Song Before." Une autre acquisition majeure de l’époque était le saxophoniste Corky Corcoran. Agé de dix-sept ans, Corcoran venait d’être congédié du groupe de Sonny Dunham après être passé sous la bistouri à la suite d’une opération à l’appendicite. Lorsque Corcoran s’était joint à l’orchestre, la formation venait de s’assurer les services de deux excellents saxophonistes alto, Sam Marowitz et Johnny McAfee. Ce dernier, qui était également chanteur, avait pris la relève de Haymes lorsqu’il avait quitté le groupe.
La nouvelle orientation du groupe n’avait d’ailleurs pas tardé à produire des dividendes. Au printemps 1942, l’orchestre avait brisé des records tant sur la Côte est que sur la Côte ouest: d’abord au Meadowbrook de Cedar Grove, au New Jersey, puis au Palladium d’Hollywood, où il avait attiré 35 000 spectateurs en une semaine, dont 8000 en une seule soirée ! Cependant, le meilleur était encore à venir : à l’été 1942, l’orchestre avait remporté le sondage "Make Believe Ballroom" de Martin Block couronnant le meilleur big band au pays, devant le groupe que plusieurs considéraient comme le meilleur au pays, l’orchestre de Glenn Miller. Lorsque peu après, Miller avait démantelé son groupe pour entrer dans l’armée, son commanditaire, les cigarettes Chesterfield, avait choisi James pour le remplacer. Grâce à cette commandite, l’orchestre de James avait commencé à se produire à la radio cinq soirs par semaine dans le cadre de l’émission "The Jack Benny Show". Lors de son séjour dans l’est, le groupe s’était de nouveau produit au Meadowbrook. James avait également profité de l’occasion pour rembourser  une vieille dette envers Maria Kramer, la propriétaire du Lincoln Hotel où il avait souvent joué au début de sa carrière. James avait finalement dû mettre fin à son contrat précipitamment pour faire une apparition dans une adaptation cinématographique de la comédie musicale de Broadway ‘’Best Foot Forward.’’
En 1945, James avait remplacé l’acteur Danny Kaye durant l’été sur son émission diffusée sur le réseau CBS. James avait également dirigé son orchestre dans le cadre de l’émission ‘’Call for Music’’, qui avait été diffusée du 13 février 1948 au 29 juin 1948 sur les réseaux CBS et NBC.
Dans un article publié dans le magazine Metronome en décembre 1942, Barry Ulanov avait expliqué ainsi les raisons du succès remporté par l’orchestre de James:
‘’Rarely has the public's faith in a band been so generously rewarded as it has in the organization headed by Harry James. Of the number one favorites of recent years, Harry's gives its fans the most for its money. . . His taste is the public's taste, and his pulse runs wonderfully right along with that of the man in the street and the woman on the dance floor. . . Whether or not you agree with or accept Harry James' taste doesn't matter in appraising this band. It's not the band of tomorrow. It's not an experimental outfit. It's not even the brilliant jazz crew that Harry fronted a couple of years ago. It's just a fine all-around outfit that reflects dance music of today perfectly.’’
Le jour où l’orchestre devait inaugurer un lucratif contrat de 25 500$ par semaine au Théâtre Paramount de New York, il pleuvait à torrents. Malgré tout, les spectateurs n’avaient pas hésité à faire la queue pour se procurer des billets. En fait, si les autorités n’avaient pas appelé des policiers en renfort pour maintenir l’ordre, il y aurait probablement eu une émeute ! Autre signe de la popularité de l’orchestre: en juin 1942, les disques Columbia avaient annoncé que la version du groupe de la chanson "I've Heard That Song Before" était devenu leur meilleur vendeur de tous les temps avec un total de 1 259 000 copies vendues. Quant aux pièces "Velvet Moon" et "You Made Me Love You", elles avaient dépassé le cap des un million. Quant aux chansons "All or Nothing at All" et "Flash", qui s’étaient vendues à 16 000 exemplaires lorsqu’elles avaient été publiées trois ans plus tôt, elles avaient été rééditées et avaient vendu 975 000 copies à ce jour.
En plus d’avoir enregistré plusieurs disques à succès, James avait plusieurs apparitions au cinéma avec son groupe. Après avoir participé au tournage des films ‘’Private Buckaroo’’, ‘’Springtime in the Rockies’’ (tous les deux tournés en 1942) et ‘’Two Girls and a Sailor’’ (1944), James avait joué de la trompette dans le film de 1950 ‘’Young Man with a Horn’’ en tant que doublure de Kirk Douglas. L’orchestre de James avait également accompagné la chanteuse et actrice Doris Day, ce qui avait permis à la bande sonore du film d’atteindre la première position du Hit Parade. Toujours en 1950, James avait également fait une apparition dans le film ‘’I’ll Get By.’’ Grand amateur de westerns, James s’était même arrangé pour décrocher un rôle dans le film ‘’Outlaw Queen’’ en 1957.
Parallèlement à ses apparitions au cinéma, James avait aussi participé à de nombreuses émissions de télévision dans les années 1950 et 1960.
Mais il y avait également eu des signes inquiétants. Après avoir signé un contrat pour jouer dans deux autres films, ‘’Mr. Co-Ed’’ et ‘’A Tale of Two Sisters’’, James avait commencé à se rapprocher de plus en plus d’Hollywood, et plus particuliètrement de Betty Grable, qui avait occupé une table à chaque soir au Astor Roof lorsque le groupe s’y était produit au printemps 1943. James avait finalement épousé Grable à Las Vegas le 5 juillet. Plus préoccupant encore, James avait également commencé à se désintéresser de plus en plus du jazz au profit d’une musique beaucoup plus racoleuse destinée à plaire à ses admirateurs.
Lorsque le groupe était retourné dans l’est pour jouer à Meadowbrook, le critique Barry Ulanov avait fait remarquer que l’orchestre avait de nouveau mis davantage d’accent sur le jazz et avait invité James à jouer du swing plutôt que de miser sur la sécurité. Ulanov expliquait: "He has taken advantage of his unassailable commercial position to play good music, to diminish the amount of tremulous trash which formed the bulk of his sets when he was coming up. Now, if he will just drop those meaningless strings. . . " Mais James n’avait rien voulu entendre. Il avait même augmenté le nombre de membres de sa section de cordes à vingt-quatre musiciens.
Devenu de moins en moins intéressé à la musique, James était devenu un simple artiste de divertissement. En janvier 1945, James avait signé un contrat pour participer à l’émission de radio de Danny Kaye, non seulement comme trompettiste, mais également comme figurant et acteur. Le pire c’est que James semblait apprécier son nouveau rôle, peut-être encore plus que sa carrière de musicien.
Au cours de cette période, James avait également développé d’autres intérêts. Avec son épouse Betty Grable, James s’était impliqué de plus en plus dans les courses de chevaux. Il passait même le plus clair de son temps sur les pistes de courses. De fait, James avait remporté tellement de succès dans le cadre de compétitions hippiques qu’il avait commencé à choisir soigneusement les morceaux qu’il voulait interpréter avec l’orchestre, de façon à pouvoir mieux se concentrer sur ses activités en dehors de la musique.
Même si les membres du groupe avaient continué d’interpréter des ballades, ils étaient aussi beaucoup plus désabusés qu’auparavant. Comme un critique l’avait écrit en juillet 1943, "The stuff instead of sounding solid, sounds stolid, on the pompous side. You get the feeling that the men are plodding through the notes... I don't know whether it's because they are living too well, or because they just aren't capable of playing more rhythmically. . . "
Mais James avait également d’autres motifs de préoccupation. Avec la guerre qui s’éternisait, James avait perdu plusieurs de ses meilleurs musiciens qui avaient été mobilisés par l’armée. Après avoir été classé ‘’4-F’’ par l’armée le 5 août, des rumeurs avaient laissé entendre que James serait reclassé dans la catégorie I-A. Après avoir passé son examen médical le 11 février 1944, James avait avisé son groupe de se tenir aux aguets et d’attendre. En réalité, la partie était joué pour que le commanditaire de son émission de radio avait déjà annoncé le congédiement de l’orchestre en mars. À la dernière minute, James avait été reclassé dans la catégorie 4-F en raison d’une ancienne blessure. Se retournant rapidement, James avait rappelé certains de ses vétérans et leur avait annoncé que Buddy DiVito et Helen Ward deviendraient les chanteurs de l’orchestre (Helen Forrest avait quitté le groupe pour démarrer sa carrière solo à la fin de 1943). Finalement, Ward avait été remplacée par Kitty Kallen lorsque l’orchestre était retourné à l’Astor Roof le 22 mai. Pendant ce temps, Juan Tizol avait quitté l’orchestre de Duke Ellington pour venir jouer du trombone avec le groupe.
Ces difficultés n’avaient cependant pas empêché l’orchestre de multiplier les succès. Après avoir joué à l’Astor Roof, James avait fait le tour des États-Unis dans le cadre d’une tournée qui avait connu son point culminant au Rubber Bowl d’Akron, en Ohio, où il avait attiré une foule de 6000 personnes. La tournée s’était terminée en Californie, où l’orchestre avait amorcé une nouvelle série d’émissions commanditées par Coca-Cola.
En raison de la grève de l’Union des musiciens qui limitait les enregistrements dans les grandes studios, l’orchestre n’avait pas gravé de nouvelles pièces depuis plus de deux ans. Lorsque la grève avait finalement pris fin le 11 novembre 1944, l’orchestre était entré dans les studios de Columbia à New York pour enregistrer quatre pièces, dont un version du standard "I'm Beginning to See the Light" mettant en vedette sa nouvelle chanteuse Kitty Kallen. Dans ce cadre de cette session, le groupe avait également enregistré une première pièce de jazz en plus d’un an, "I'm Confessing", qui mettait en vedette Willie Smith, l’ancien saxophoniste alto de Jimmie Lunceford, qui venait tout juste de se joindre à la formation. Un brillant jeune pianiste appelé Arnold Ross participait également à l’enregistrement.
James ayant passé son enfance dans un cirque itinérant, il avait hérité d’un style flamboyant qui était caractérisé par l’utilisation d’un lourd vibrato et d’un important trémolo. Même si de telles techniques étaient très populaires au début de la carrière de Louis Armstrong, une des plus grandes influences de James, elles étaient tombées en désuétude dans les années 1950 avec l’avènement du Cool jazz. Les nombreuses heures de pratique que James s’était imposées au cours de son enfance lui avaient inculqué une solide technique. James ayant grandi dans le Sud, il avait également été exposé au blues, ce qui avait grandement influencé son style. James expliquait: "I was brought up in Texas with the blues – when I was eleven or twelve years old down in what they call 'barbecue row' I used to sit in with the guys that had the broken bottlenecks on their guitars, playing the blues; that's all we knew." Après avoir entendu James jouer en solo avec l’orchestre de Benny Goodman, Louis Armstrong avait déclaré à son ami Lionel Hampton:  "That white boy – he plays like a jig!"
Mais les succès commerciaux n’avaient pas nécessairement fait l’affaire de tout le monde. Dan Morgenstern, le critique et directeur de Institute of Jazz Studies, avait commenté en 1941 le succès de la pièce "You Made Me Love You" en déclarant que les critiques de jazz n’avaient jamais pardonné à James d’avoir enregistré la chanson. Plus James avait continué d’enchaîner les succès dans les années 1940, plus son jeu avait été qualifié de "schmaltzy" (larmoyant) et méprisé par les critiques, même si ses enregistrements de l’époque continuaient de démontrer de son dévouement sincère envers le jazz. Même si les enregistrements typiquement jazz de James à l’époque n’étaient pas aussi nombreux que ses chansons à succès, ils comprenaient plusieurs arrangements très modernes de Neal Hefti, Frank Devenport, Johnny Richards et Jimmy Mundy. Lorsque le bebop avait commencé à surclasser le swing à la fin des années 1940, James s’était d’ailleurs démontré ouvert à son développement.
DERNIÈRES ANNÉES
Au milieu des années 1940, lorsque les big bands étaient entrés dans une période de déclin, James avait commencé à se remettre en question et à réévaluer les choix qu’il avait adoptés plus tôt dans sa carrière. Lorsque Count Basie avait ouvert le mouvement en transformant son big band en groupe de seize musiciens, James avait emboîté le pas.
Le déclin avait commencé en 1946.
À l’époque, les contrats lucratifs ayant commencé à se faire plus rares, James s’était mis à accepter des contrats d’un seul soir, ce qu’il avait refusé jusque-là parce qu’il désirait demeurer au coeur de l’action. Mais les réalités avaient changé, et en février James avait annoncé son intention de faire une nouvelle tournée avec son groupe. Même si ses attentes étaient élevées, James n’avait pas réussi à attirer des foules aussi nombreuses qu’auparavant. En décembre 1946, dix ans après s’être joint à l’orchestre de Benny Goodman, James avait annoncé qu’il laissait tomber les cordes. Au cours du même mois, Goodman avait d’ailleurs pris la même décision. À l’été 1947, James avait expliqué sa décision en déclarant: "First of all, I've settled a few problems in my mind, problems nobody ever knew I had and which I didn't bother telling anyone about. But when you're worried and upset, you don't feel like playing and you certainly can't relax enough to play anything like good jazz."
Déterminé à remonter la pente, James avait même coupé ses tarifs de moitié. Il avait aussi accepté de présenter des concerts d’un seul soir partout où il en avait l’opportunité. Contre toute attente, ce nouveau départ avait même suscité un regain d’enthousiasme chez les musiciens. Trente ans auparavant, James avait déclaré: "The most important thing that makes me want to play, is this new band of mine. You know what I've had in the past. Well, now I've got me a bunch of kids and their spirit kills me. They're up on the bandstand wanting to play all the time, so how can I possibly not feel like blowing! I haven't had a bunch like this since my first band." Après des mois d’incertitude, il semble que cette profession de foi était de nouveau à l’ordre du jour. Pour célébrer cette renaissance, James avait même formé un nouveau groupe de swing qui ne comprenait aucune corde.
En 1953, James avait poursuivi sur sa lancée en recrutant le batteur Buddy Rich. Afin de regarnir les goussets de son orchestre, James se produisait durant plusieurs mois par année au célèbre casino Flamingo de Las Vegas.
Même si après avoir signé un contrat avec les disques Capitol en 1955, James avait publié de nouvelles versions studio de chansons qu’il avait d’abord publiées avec les disques Columbia, il avait aussi enregistré dix nouvelles pièces pour un album intitulé ‘’Wild About Harry!’’ Premier d’une série d’albums enregistrés pour Capitol, et poursuivis plus tard pour MGM, le disque était représentatif du style pro-Basie que James avait choisi d’adopter durant cette période. Plusieurs des nouveaux arrangements du groupe avaient d’ailleurs été composés par Ernie Wilkins, l’ancien saxophoniste et arrangeur de Basie, que James avait ‘’débauché’’ pour venir jouer avec son orchestre. Le batteur Buddy Rich, qui avait d’abord joué avec le groupe sur une base intermittente, avait de nouveau fait partie de l’orchestre de 1962 à 1966, ce qui avait permis au groupe de retrouver une certaine rentabilité. À l’époque, James se produisait principalement au Nevada, au rythme de quarante semaines par année.
En 1966,  James avait ramené son groupe à New York pour quelques semaines. À l’époque, l’orchestre comprenait des jeunes recrues ainsi que des vétérans aguerris comme Corky Corcoran et Louis Bellson, qui venait de prendre la relève de Rich à la batterie. Ravi de son nouveau groupe, James n’avait pu contenir son enthousiasme et avait déclaré: "This is the best band I've ever had in my life! These young musicians, they're getting so much better training and they can do so much more! It was quite a sight to see and quite a sound to hear!”
Même si James était retourné vers des enregistrements plus orientés vers le jazz à la fin des années 1950 et durant les années 1960, il n’avait jamais vraiment retrouvé la faveur des critiques qui l’avaient abandonné lors de son virage plus commercial. Comparant James à Louis Armstrong, Bill Kirchner écrivait dans les notes de pochette de la compilation ‘’Harry James Verve Jazz Masters 55’’:
“If a poll were taken to pick the most famous trumpeters in the history of twentieth-century music, chances are that Louis Armstrong and Harry James would top most lists. Armstrong, of course, also has a most secure place in the jazz pantheon, but James does not, due to the "burden" of having achieved enormous commercial success early in his career. It's ironic that while few judge Armstrong's achievements on the basis of such hits as "Hello, Dolly", James is still viewed in many quarters mainly as an early-Forties purveyor of schmaltzy ballads such as "You Made Me Love You" and such virtuoso pop-classical fare as "Flight of the Bumble Bee". 
Mais c’est James qui avait finalement eu le dernier mot. Lors d’une visite à Londres en 1972, le critique anglais Steve Voce avait demandé à James si les spectateurs qui assistaient à ses concerts étaient venus pour entendre ses grands succès ou plutôt la musique de jazz qui l’avait caractérisée à ses débuts. James avait répondu:
"That would depend on for whom you are playing. If you're playing for a jazz audience, I'm pretty sure that some of the jazz things we do would be a lot more popular than 'Sleepy Lagoon,' and if we're playing at a country club or playing Vegas, in which we have many, many types of people, then I'm sure that 'Sleepy Lagoon' would be more popular at that particular time. But I really get bugged about these people talking about commercial tunes, because to me, if you're gonna be commercial, you're gonna stand on your head and make funny noises and do idiotic things. I don't think we've ever recorded or played one tune that I didn't particularly love to play. Otherwise, I wouldn't play it."
Reconnu pour être un coureur de jupons, James s’était marié à trois reprises. Le 4 mai 1935, James avait d’abord épousé la chanteuse Louise Tobin. Le couple a eu deux fils, Harry Jeffrey James (né en 1941) et Timothy Ray James (né en 1942) avant de divorcer en 1943. Plus tard la même année, James s’était remarié à l’actrice Betty Grable. James et Grable ont eu deux filles, Victoria Elizabeth (née en 1944) et Jessica (née en 1947). Grable, qui en avait finalement eu assez du mode de vie dépensier de James, de ses infidélités notoires et de son importante consommation d’alcool, avait obtenu le divorce en 1965 pour des motifs d’extrême cruauté.
En décembre 1967, James s’était remarié avec  Joan Boyd, une danseuse de Las Vegas. Le couple a eu un fils, Michael, avant de divorcer en 1970. Décrit par un de ses musiciens comme un ‘’perpétuel adolescent’’, James n’avait jamais su résister à ses inhibitions et n’avait jamais eu aucune envie de changer sa conduite.
Mais James avait également ses bons côtés. Il savait se montrer généreux envers ses collaborateurs et avait défendu énergiquement les musiciens de couleur de son orchestre lorsqu’ils avaient souffert de discrimination raciale. Par exemple, pendant qu’Artie Shaw demandait à Billie Holiday d’utiliser l’ascenseur de service pour éviter de côtoyer les clients blancs, James avait demandé à ses musiciens de faire leurs valises lorsqu’on avait interdit aux membres de couleur de son orchestre d’avoir une chambre d’hôtel.
Mais même si James savait faire preuve d’empathie à l’occasion, il n’avait jamais été très proche de ses musiciens. Un de ses batteurs avait commenté: "Harry never got close to people. I don't think anybody really liked him." La première épouse de James, Louise Tobin, l’avait même qualifié d’être inhumain, froid et complètement indifférent au sort de ses propres enfants. Particulièrement immature, James n’avait jamais pu contrôler ses impulsions et ne se sentait à l’aise que lorsqu’il jouait de la trompette. La chanteuse Helen Forrest avait commenté: ‘’He was at peace and he knew he was loved, when he was playing the trumpet.... He knew nobody could hurt him." Une autre chanteuse, Marion Morgan, croyait pour sa part que James donnait tout ce qu’il avait quand il jouait de la trompette. Elle avait ajouté: ‘’There just wasn't much left." Finalement, malgré tous ses succès, James avait eu une existence plutôt triste. Son biographe Peter Levinson croyait même que James ne connaissait même pas la signification du mot amour.  
Grand amateur d’équitation, James était propriétaire de plusieurs chevaux de race Thoroughbred qui avaient remporté des courses dans le cadre de compétitions comme les California Breeders' Champion Stakes (1951) et les San Vicente Stakes (1954). James avait également été un des premiers investisseurs de la course d’Atlantic City. En 1958, on avait fait l’éloge des connaissances des courses de chevaux de James dans le cadre d’un épisode de la Lucy–Desi Comedy Hour intitulé "Lucy Wins A Racehorse.’’ Passionné de baseball, James recrutait les membres de son groupe à la fois pour leurs aptitudes musicales que pour leurs qualités athlétiques.
Bon vivant, James aimait également fumer, boire et parier. Même si on lui avait diagnostiqué un cancer lymphatique en 1983, James avait continué de travailler même s’il ne pouvait plus jouer de trompette en raison du mauvais état de ses dents. James a présenté son dernier concert dans le cadre d’une performance à Los Angeles avec son orchestre le 26 juin 1983. Il est mort le 5 juillet à Las Vegas à l’âge de soixante-sept ans. C’est Frank Sinatra qui avait prononcé l’éloge funèbre de James lors de ses funérailles qui avaient également été tenues à Las Vegas.
Au cours de sa carrière, Harry James avait enregistré trente albums studio, plus de 200 simples, 47 EP’s, plusieurs albums live et compilations, sans parler de ses apparitions avec d’autres musiciens. Neuf chansons de James avaient atteint la première position du Hit Parade, trente-deux s’étaient classées au Top 10, et soixante-dix avaient terminé au Top 100 des palmarès américains, tandis que sept s’étaient classées sur le palmarès R & B.
Caractérisé par une technique impeccable et par une sonorité très puissante marquée par un profond sens du swing, James avait été décrit par l’historien du jazz Gunther Schuller comme “the most technically assured and prodigiously talented white trumpet player of the late Swing Era and early postwar years, both as an improvising jazz and blues player and as a richly expressive ballad performer.” James avait eu plusieurs arrangeurs talentueux à son emploi au cours de sa carrière, dont Ralph Burns, Bob Florence, Neal Hefti, Ray Conniff, Johnny Thompson, Dave Matthews, Leroy Holmes, Thad Jones et surtout Ernie Wilkins. Wilkins et Hefti avaient d’ailleurs travaillé pour Count Basie que James admirait par-dessus tout et qu’il avait souvent tenté d’imiter. Parmi les musiciens qui avaient fait partie de l’orchestre de James, on remarquait le batteur Buddy Rich, le saxophoniste alto Willie Smith, les saxophonistes ténor Corky Corcoran et Sam Firmature, le tromboniste Ray Sims (le frère du saxophoniste Zoot Sims), le pianiste Jack Perciful, le guitariste Alan Reuss et les contrebassistes Red Kelly et Ed Mihelich.
Avec Duke Ellington, James avait été un des premiers chefs d’orchestre à exploiter pleinement le potentiel de ses chanteurs et chanteuses en créant des arrangements expressément à leur intention. En 1999, Peter Levinson avait publié une biographie de James intitulée Trumpet Blues: The Life of Harry James. Décrivant James à la fois comme "one of the most essential trumpeters and bandleaders in the history of American music’’ et comme un homme triste qui avait été très mal dirigé, Levinson écrivait:
"I first met James in the fall of 1959 when I was a young MCA talent agent. During the next twenty-four years, or until his death in July 1983,I spent considerable time with him in New York, Las Vegas, Hollywood—on the road, at personal appearances, and during recording sessions. I also wrote several magazine articles on him over the years. Through knowing him, I discovered the other side of stardom in the music business. Here was a musician who combined both extraordinary talent and dashing good looks, who could play a romantic ballad like no other trumpeter, which had enabled him to achieve enormous success; yet this was also a man who ruined his life through serious addictions to alcohol and gambling." 
L’ouvrage était basé non seulement sur les souvenirs de Levinson, mais sur environ deux cents entrevues menées auprès des collaborateurs et amis de James. Selon Levinson, qui est décédé des suites de la maladie de Lou Gehrig (sclérose latérale amyotrophique) en 2008, James aurait même servi d’inspiration au chanteur des Rolling Stones, Mick Jagger. Levinson était également l’auteur d’une biographie de Tommy Dorsey publiée en 2005.
Rarement mentionné parmi les plus grands trompettistes de l’histoire aus côtés de Louis Armstrong, Dizzy Gillespie, Miles Davis et Clifford Brown, Harry James est considéré beaucoup plus favorablement de nos jours. En 2014, Marc Myers du magazine JazzWax avait commenté:  "[James's] band of the mid-1940s was more modern than most of the majors, and in 1949 he led one of the finest bands of the year." Décrivant les disques publiés par James de 1958 à 1961, Myers avait ajouté: "The James band during this period has been eclipsed by bands led by Basie, Maynard Ferguson and Stan Kenton. While each served up its own brand of magnificence, James produced more consistently brilliant tracks than the others... virtually everything James recorded during this period was an uncompromising, swinging gem." Pour sa part, Joe Cabot, le trompettiste et futur directeur du Harry James Orchestra, avait déclaré: "Harry James was a deep, deep, deep man; he may not have been academically educated guy, but he was street educated. He was as perceptive as anybody I have ever known. His first exposure to life was to circus people. If you want to learn about life, those are the people you want to talk to." Quant au saxophoniste Arthur Rollini, un ancien membre de l’orchestre de Benny Goodman de 1937 à 1938, il avait ajouté: "Harry James was a genius. He could read all of the highly syncopated charts at sight, and he played fantastic jazz solos—different every time {...}. He was also a good conductor and a fine arranger." Penchant dans le même sens, le saxophoniste ténor Jay Corre avait déclaré que James était le meilleur musicien avec lequel il avait joué au cours de sa carrière.
Décrivant le jeu de James, l’historien du jazz Gunther Schuller écrivait dans l’ouvrage The Swing Era publié en 1991:
“James's own playing had lost none of its assurance; his solo work poured out of his horn—as it was to throughout his career—with a sense of inevitability that no other trumpeter could equal with such consistency. In a long and truly remarkable career as a trumpet player James hardly ever missed a note. He played extraordinarily well almost until the day he died, an astonishing achievement for a brass player.” Schuller avait ajouté: ''His solo work poured out of his horn with a sense of inevitability that no other trumpeter could equal with such consistency." 
 
Plusieurs trompettistes avaient exprimé leur admiration pour le jeu de James, dont Miles Davis, Clark Terry et Louis Armstrong. Terry, qui croyait que James pouvait jouer n’importe quoi, avait déclaré à son sujet: “Don’t go to sleep on Harry James. He’s a bad dude.” Quant à Lionel Hampton, il avait soutenu que James jouait tellement comme un Noir qu’on aurait cru qu’il avait été élevé parmi les gens de couleur. Hampton avait déclaré: “He had a black sound, and it was obvious he had been raised musically around black musicians. He was completely different from any other white trumpet player of his day.”
 
Après la mort de James, ses anciens collaborateurs avaient fondé le Harry James Orchestra pour lui rendre hommage. Le groupe était toujours en activité en 2018. Toujours interprétée au cinéma, la musique de James peut être entendue dans des films comme ‘’My Dog Skip’’ (2000) ainsi que dans les films de super-héros de la série Marvel ‘’Captain America: The Winter Soldier’’ (2014) et ‘’Avengers: Endgame’’ (2019). La musique de James est également en vedette dans le film de Woody Allen ’’Hannah and Her Sisters’’ (1986).
©-2024, tous droits réservés, Les Productions de l’Imaginaire historique
SOURCES:
CERRA, Steven.’’Harry James: Parts 1-6 Complete.’’ Steven Cerra, 17 juillet 2021.
‘’Harry James.’’ Wikipedia, 2023.
‘’Harry James.’’ Jazzstandards.com, 2023.
‘’Harry James, American musician.’’ Encyclopaedia Britannica, 2023.
1 note · View note
billiemarshk · 2 months
Text
Traduction de l'anglais vers le français du post Instagram consacré à Nex Benedict de la plateforme digitale Impact
Impact
écrit par Lara Sonuga (@larasonuga), — mise en forme/page : James Junk (@jamesjunk.co), toutes les images sont reproduites avec l'aimable autorisation de la famille Benedict
Avertissement sur le contenu : violences graphiques, crime haineux, mort, transphobie, harcèlement
Un(e) adolescent(e) retrouvé(e) mort(e) après avoir été agressé(e) dans les toilettes du lycée d’Oklahoma
Voici ce que nous savons de Nex Benedict
Tumblr media Tumblr media
Nex Benedict, élève de seconde, était avec saon meilleur(e) ami(e) dans les toilettes du lycée d’Owasso où iel étudiaient lorsque 3 filles les auraient agressé(e)s ce 7 février.
Nex Benedict était non-binaire, et saon meilleur(e) ami(e) s’identifie comme une personne transgenre.
La mère de li meilleur(e) ami(e) de Nex témoigne au journal local que « l’une de ces filles [ lui ] frappait la tête sur le sol de façon répétée » jusqu’à ce qu’un(e) enseignant(e) ne finisse par intervenir.
Le personnel du lycée d’Owasso n’a pas pris la peine de signaler l’agression, ni même appelé une ambulance afin de porter secours à Nex, ni à saon ami(e) après le drame.
« [ Nex ] était incapable de se rendre seul(e) à l’infirmerie, et le personnel de l’école n’a pas appelé les secours. Ça me sidère » déclare la mère de li meilleur(e) ami(e) de Benedict.
L’école a également exclu Nex pendant 2 semaines.
Tumblr media
Après l’agression, la grand-mère de Nex l’a amené(e) à un centre médical, d’où iel a pu sortir par la suite.
Le lendemain, Nex s’est évanoui(e) chez ellui. Iel ne respirait plus au moment où les secours sont arrivés sur place.
Nex est déclaré(e) mort(e) plus tard dans la soirée.
La cause de la mort n’a pas été établie officiellement.
Cependant, la mère de li meilleur(e) ami(e) de Nex pense que la mort est survenue à cause d’un « traumatisme crânien et de complications dues à ce traumatisme. »
La Police d’Owasso déclare qu’elle attend toujours les rapports d’autopsie et de toxicologie. Mais une fois que ces rapports seront établis, « toutes les accusations seront étudiées. »
La famille de Nex est furieuse après avoir appris que l’établissement scolaire a refusé d’appeler la police et d’obtenir des soins médicaux pour ellui après l’agression.
La commission scolaire des écoles publiques d’Owasso a publié la déclaration suivante :
« Les services de police d’Owasso ont informé les responsables du district du décès d’un élève du lycée d’Owasso. Le nom de l’élève et la cause du décès n’ont pas encore été rendus publics.
L’enquête de police étant en cours, nous ne ferons aucun autre commentaire pour l'instant. Toute autre question doit être adressée aux services de police d’Owasso. »
La grand-mère de Nex, qui était sa tutrice légale, rapporte le harcèlement qu’iel subissait à l’école dans les mois précédant son décès.
Le harcèlement a débuté suite à :
L’entrée en vigueur d’une loi, par le gouverneur Kevin Stitt, obligeant les élèves des écoles publiques de l’Oklahoma à n'utiliser que les toilettes correspondant à leur sexe de naissance
Une vidéo d’un enseignant d’Owasso s’exprimant en faveur des élèves LGBTQ+ mise en ligne, suscitant des réactions violentes qui ont poussé l’enseignant à démissionner
Tumblr media
Nex était un(e) élève prodige qui aimait lire, dessiner, Minecraft et son chat Zeus.
Iel était membre de la tribu amérindienne Chacta de l’Oklahoma et parlait ouvertement à sa famille de sa non-binarité.
« J’étais si fière de Nex. Iel allait quelque part, iel était tellement libre » déclare sa grand-mère.
Erratum de Impact : La 8e photo du post indique que Nex faisait partie de la nation Cherokee alors qu'iel faisait partie de la tribu amérindienne Chacta de l'Oklahoma.
Tumblr media
Repose en paix, Nex.
FR · Pour ce dernier post avant quelques jours d'absence des réseaux, je voulais rendre un modeste hommage à Nex Benedict, cet(te) ado qui voulait seulement vivre comme iel l'entendait et dont la vie a été brisée par 3 filles d'une cruauté sans nom... Dites son nom.
EN · For this last post before a few days off social media, I wanted to pay a modest tribute to Nex Benedict, that teenager who just wanted to live the life they wanted and whose life was shattered by 3 girls of unspeakable cruelty… Say their name.
0 notes