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#littérature autrichienne
prosedumonde · 1 year
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La souffrance devient joie, le bonheur souffrance Pour celui qui dans la mort a connu la vie. Et déjà descend vers la terre Un ange de feu Qui lui enfonce dans le coeur Le rayon de l’amour sacré né de la douleur.
Stefan Zweig, Les très riches heures de l’humanité • Instant historique 
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fleurdusoir · 1 year
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Cette lumière peut-elle tout un monde nous rendre?
Rainer Maria Rilke, Vergers
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bouxmounir · 2 years
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échos des livres glacés d'Anne-Marie Revol
échos des livres glacés d’Anne-Marie Revol
Un nouveau numéro de Marque-Page : l’auteur qui dissimule le verso de ses quatre photos porte le nom d’une célèbre actrice autrichienne. Aude Marzin, bibliothécaire spécialisée en littérature jeunesse, à Paris, chez Jeux, lis, là, nous vous invitons à lire Mémoire de la forêt, de Mickaël Brun-Arnaud, aux éditions L’Ecole des loisirs. Quant aux Instagrammeurs, c’est avec passion et efforts qu’ils…
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artdelivre · 4 years
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Je serais déjà satisfait si seulement j’apaisais mon conflit intérieur.
Franz Kafka, Le Terrier (Der Bau)
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rainbowtheque · 3 years
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La confusion des sentiments
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Titre : La confusion des sentiments
Auteur : Stefan Zweig
Roman
Genre : Classique, drame
Maison d’édition : Le livre de poche, Robert Laffont, Stock, Payot
Disponible en version papier, numérique et audio - 126 à 170 pages selon l’édition
Age conseillé : Adulte
Résumé : 
Au soir de sa vie, un vieux professeur se souvient de l'aventure qui, plus que les honneurs et la réussite de sa carrière, a marqué sa vie. A dix-neuf ans, il a été fascine par la personnalité d'un de ses professeurs ; l'admiration et la recherche inconsciente d'un Père font alors naître en lui un sentiment mêlé d'idolâtrie, de soumission et d'un amour presque morbide. Freud a salué la finesse et la vérité avec laquelle l'auteur d'Amok et du Joueur d'Echecs restituait le trouble d'une passion et le malaise qu'elle engendre chez celui qui en est l'objet. Paru en 1927, ce récit bref et profond connut un succès fulgurant, en raison de la nouveauté audacieuse du sujet. Il demeure assurément l'un des chefs-d'œuvre du grand écrivain autrichien.
Identités représentées : 1 héros gay
Thématiques LGBT+ présentes : En questionnement
Autres thématiques : Histoire, psychologie, sentiments, amitié, université
Avis de Sully Holt :
« Un bouquin magistral qui évoque à mots couverts la fascination d'un élève pour son professeur. »
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lettrescetera · 5 years
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Le #détroit de #Magellan Stefan Zweig (1881 – 1942) est un des grands noms de la littérature autrichienne de son époque.
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ernestvolange · 6 years
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Lettre à D. (André Gorz - 2006)
Tu vas avoir quatre-vingt-deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien.
J'ai besoin de te redire simplement ces choses simples avant d'aborder les questions qui depuis peu me taraudent. Pourquoi es-tu si peu présente dans ce que j'ai écrit alors que notre union a été ce qu'il y a de plus important dans ma vie ? 
“D.”, c’est Dorine, l’épouse d’André Gorz, philosophe et journaliste français d’origine autrichienne. Il lui écrit cette lettre au printemps 2006 ; il a 83 ans, elle 82. Elle souffre d’une maladie incurable. André Gorz se suicidera un an plus tard en même temps que Dorine, dans leur maison dans une campagne de l’Aube - Lettre à D. est son ultime récit.
En 75 pages, André Gorz écrit la biographie de leur amour et de leur cinquante-huit années de vie commune. Une rencontre à Lausanne à l’automne 1947, “presque comme un coup de foudre”, leurs premiers pas à Paris, dans un grand dénuement, la complicité et la tendresse de leur relation quotidienne, les petits boulots le jour et les nuits d’écriture -Gorz planche alors sur un ambitieux essai de philosophie-, la publication du Traître en 1958, à mi-chemin entre essai philosophico-politique et auto-critique dévastatrice où son épouse n’est pas épargnée.
Quarante-huit ans après Le Traître, Lettre à D. intervient comme récit correctif à ce premier texte publié -Gorz l’aurait-il écrit sans cela ? Rendant hommage à sa femme et au rôle déterminant qu’elle a joué dans sa vie, il cherche le sens de leur histoire d’amour et les raisons pour lesquelles il ne lui a jusque là, dans son œuvre, jamais accordé de place. “J’écris à D., je n’écris à personne d’autre, je ne m’adresse pas à un public, je m’adresse à elle, je me donne, entièrement, comme elle s’est donnée, entièrement, à moi, toute sa vie durant”, confie-t-il au micro d’Alain Veinstein dans l’émission “Surpris par la nuit” diffusée à sa mort.
Ce texte pose donc la question de son destinataire ; Dorine elle-même partageant son embarras face à cette lettre intime qui “ne regarde pas les autres”, et pourtant devenue livre, pages imprimées et livrées au monde. Or c’est bien la publication qui rend l’hommage possible, un hommage qui sans doute dépasse son auteur comme son modèle, trace laissée à l’histoire de ces deux vies se complétant l’une et l’autre si parfaitement.
Au-delà de la très touchante histoire d’amour au long cours qu’il retrace, ce texte m’a bouleversée par sa pureté et sa justesse. A l’image de leur auteur, qui toute sa vie durant s’est efforcé de se détacher de toute contingence matérielle, faisant preuve dans son quotidien d’une grande sobriété, voire d’un quasi-cénobitisme, les mots se donnent nus, résistant à toute littérature, à ses lois comme à sa pesanteur. André Gorz tente de se souvenir, au plus près de la réalité vécue, pour dire les choses telles qu’elles se sont vraiment passées, sans se laisser entraîner par la pente de la langue et de ses esbroufes stylistiques. Ce détachement vis-à-vis des qualités littéraires usuelles permet une introspection d’une profonde sincérité et font de cette déclaration d’amour à D. une déclaration d’amour à l’écriture, à la simplicité du langage recréé à sa mesure.
(25/03/2018)
Pour aller plus loin : écouter les cinq émissions de “L’heure bleue” de Laure Adler consacrées à Lettre à D. en décembre 2017
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double-croche1 · 4 years
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[INTERVIEW CINÉ #20] CHRISTIAN PETZOLD
Deux ans après ‘Transit’ (2018), le réalisateur Christian Petzold retrouve ses deux acteurs principaux Paula Beer et Franz Rogowski dans une magnifique ré-interprétation du mythe d’Ondine. On l’a rencontré pour parler du film, de l’histoire de Berlin et de contes en tous genres. En 2011, vous avez réalisé un téléfilm intitulé ‘Trompe la mort’ [‘Etwas Besser Als den Tod’] qui contenait déjà le mythe d’Ondine. Christian : C’est vrai ! Cela faisait partie de ‘Trois-Vies’ [‘Dreileben’], une mini-série en trois parties. Ce téléfilm en était une partie. [Les deux autres parties intitulées ‘Ne me suis pas’ et ‘Une minute d'obscurité’ ont été réalisées respectivement par Dominik Graf et Christoph Hochhäusler et sont également sorties en 2011.] Dans ce téléfilm, il y avait déjà l’amant Johannes et Ondine qui s’appelait alors Ana. Est-ce que pour ce nouveau film, vous aviez cette œuvre en tête ou vous êtes reparti de zéro ? Christian : En 2011, j’avais déjà en tête le film ‘Ondine’. On avait tourné une scène de ce téléfilm ‘Trompe la mort’ qui montrait un jeune homme nu allongé au bord d’un lac et souffrant du mal d’amour. On a essayé de trouver une position de caméra et on a été inspirés par la peinture d’Édouard Manet. Je crois donc que l’impressionnisme français a un rapport avec le romantisme allemand. Le soir où on a tourné cette scène, on a parlé des éléments : l’eau, le romantisme allemand, les mythes et les contes. C’est d’ailleurs le même acteur Jakob Matschenz qui est sur la plage dans ‘Trompe la mort’ et qui joue Johannesdans ‘Ondine’. Quelle a été la genèse de ‘Ondine’ ? Christian : A l’époque, mon ami Harun Farocki [cinéaste allemand décédé en 2014, réalisateur notamment de nombreux courts documentaires expérimentaux] était encore de ce monde. Je lui ai raconté ces histoires, le romantisme, l’impressionnisme et les esprits de l’eau et on s’est intéressés à ces thématiques. Une autre chose à ajouter, Harun s’est marié. Un jour, sa femme Antje a regardé sa bibliothèque et lui a dit : « Quasiment que des hommes ! » (Rires) Et comme dès qu’on nous accuse de quelque chose Harun et moi, on est mis dans des doutes terribles, on s’est demandé quelle femme écrivain on avait déjà lu. On a parlé d’Annie Ernaux [femme de lettres française, dont l’œuvre littéraire, essentiellement autobiographique, entretient des liens étroits avec la sociologie et sa vie] et aussi d’Ingeborg Bachmann [poétesse, nouvelliste et romancière autrichienne, décédée en 1973]. On a constaté qu’on n’avait très peu lu Ingeborg Bachmann, mais presque tout de Max Frisch [écrivain et architecte suisse alémanique, considéré comme faisant partie des écrivains les plus importants de la littérature de langue allemande de l'après-guerre, disparu en 1991], qui a été son amant, et qui l’avait en fait exploitée. Le premier texte que j’avais lu d’Ingeborg Bachmann était ‘Ondine s’en va’ (1960). C’est un texte qui justement traite de ce sujet de l’artiste masculin et de sa muse. Ingeborg Bachmann dit que c’est seulement le désir de l’homme qui confère une identité à la femme. Et bien sûr, ça nous a abattus complètement ! (Rires)
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Comment le projet s’est ensuite mis en place ? Christian : Après la mort de Harun, on a tourné ‘Transit’ (2018) à Marseille et c’était un tournage incroyablement heureux. J’avais un nouvel ensemble avec Franz Rogowski et Paula Beer, qui ne viennent pas des écoles de théâtre mais de la danse, et ça m’a réjoui. Le vingtième jour de tournage, on était tous assis à la pizzeria Mont Ventoux [pizzeria où s’asseyent les personnages à plusieurs reprises dans ‘Transit’]. On préparait la dernière scène qui montre Paula en tant que fantôme. La journée était plongée dans une profonde mélancolie. On était là tous les trois et j’ai dit : « Il faut qu’on fasse un autre film ensemble ». Dans ‘Transit’, Paula Beer se noie. Son amoureux est au bord de la Méditerranée et il l’attend, il espère la retrouver soit comme fantôme ou comme morte, soit comme une naufragée. Dans cette situation, je me suis rappelé de Harun, du romantisme allemand et de l’histoire d’Ingeborg Bachmann. Je leur ai raconté l’histoire d’Ondine, le mythe. Je me suis appuyé sur mon don de l’improvisation. (Rires) Je leur ai dit que j’avais déjà un scénario mais c’était un mensonge ! Dans ce nouveau scénario, Ondine vit sur la terre ferme parce qu’elle ne veut plus aller dans l’eau, alors que son amoureux, qui est un plongeur, entre dans l’eau pour la chercher. Et comme le texte d’Ingeborg Bachmann était tellement important pour ce projet, il était clair pour moi que le film devait être celui d’une femme qui essaie de se libérer de ces structures patriarcales. C’était une improvisation et ça m’a obligé à me mettre immédiatement au travail ! (Rires) Quand est-ce que les idées des métiers de scaphandrier et de conférencière sont arrivées dans le processus ? Christian : L’idée de l’historienne était déjà là avant, parce qu’avec mes enfants, j’ai très souvent visité le Stadtmuseum et surtout cette exposition. Je pouvais expliquer la ville de Berlin à mes enfants alors que je ne suis qu’un hôte, j’ai déménagé à Berlin quand j’étais étudiant. Mes enfants adoraient ces maquettes, avec leur petite caméra ils ont fait des prises de vue, comme ils pouvaient le faire sur des maquettes de train. Dans la première version du film, Franz Rogowski[Christoph dans le film] était encore un ouvrier sur un chantier. Je voulais le mettre tout en haut d’une grue et qu’il regarde la ville comme nous regardons les maquettes. Il y a eu la rétrospective de mes films au Centre Pompidou [du 23 novembre 2017 au 14 janvier 2018, rétrospective conjointe avec celle de Harun Farocki] et le soir de l’ouverture, Paula Beer [Ondine dans le film] était là car elle vivait à l’époque à Paris. On voulait commencer la rétrospective avec ‘Dangereuses Rencontres’ (téléfilm, 2001), le premier film que j’ai tourné avec Nina Hoss [actrice allemande ayant joué dans plusieurs films de Christian Petzold : ‘L'Ombre de l'enfant’ (2003), ‘Yella’ (2007), ‘Jerichow’ (2008), ‘Barbara’ (2012) et ‘Phoenix’ (2014)]. Et j’ai dit à Paula : « Tu ne connais pas encore ce film, il est vraiment très beau. Je me réjouis de revoir le film. » Mais Paula m’a répondu : « Je n’aurai pas le temps de le voir, il faut que j’aille plonger. » Sur le coup, j’ai été un peu choqué. (Rires) Elle était franche au moins ! Elle faisait déjà de la plongée à l’époque ? Christian : Elle l’est toujours ! (Rires) Oui, elle était en train de tourner dans ‘Le Chant du loup’ d’Antonin Baudry (2019) et pour ce film elle devait plonger. Quand j’étais seul ensuite, j’ai eu cette idée de la plongée et je me suis dit que c’était une bonne idée. Je me suis rappelé également le lac et le fait qu’Ondine est vraiment un esprit de l’eau. C’est ainsi que la plongée est devenue un élément du film. Pour le scaphandrier, j’ai pensé qu’avec cet équipement, le personnage de Christoph serait comme un cosmonaute qui allait rencontrer cette femme sous l’eau.
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Par rapport aux maquettes montrées dans le film, l’histoire explique que Berlin était un marais. Peut-on comprendre que l’habitat d’Ondine lui a peut-être été dérobé ? Christian : C’est exactement ce que j’ai raconté à mes acteurs lors de la première répétition. Je leur ai dit : « Imaginez qu’on assèche le monde. On va voir toutes ces figures mythologiques sur la terre, comme des poissons qui ont besoin d’air, qui sont agonisants. » Effectivement, Berlin et la région autour de Brandburg étaient un grand marécage. Les Prussiens, qui avaient un système agressif, ont appelé tous les gens à faire un service militaire. Ils ont asséché ces marécages parce que les gens qui voulaient échapper à la conscription se sont enfuis et cachés dans ces endroits. Dans ces marécages, beaucoup de personnes vivaient avec leurs mythes et leurs histoires, en se cachant des Prussiens. C’est donc ici exactement la même histoire : on assèche les marécages, les gens ne peuvent plus se cacher des militaires et ils “s’assèchent” avec leurs histoires. Nous avons également appris qu’il y a eu des scaphandriers sous Berlin, sous la Potsdamer Platz. Christian : Effectivement, il y avait ces scaphandriers sous la Potsdamer Platz, parce qu’il y a aussi la Spree et les canaux. Après la guerre, tout cela était inondé et donc il fallait faire les fondements de tout ce qu’on voit ensuite à la surface. C’est un travail incroyable. Les personnes qui ont travaillé pour faire ces fondements ont aidé mon acteur Franz Rogowskià faire ses actions. Ça m’a permis aussi de voir l’équipement qu’ils avaient et d’apprendre leur façon de faire ces travaux de soudage. C’est très impressionnant et un travail extrêmement éprouvant. Quand avez-vous appris ces histoires ? Vous les connaissiez d’avant ou vous avez fait des recherches spécifiques pour le film ? Christian : J’ai vu un film documentaire réalisé par Hubertus Siegert qui s’appelle ‘Berlin Babylon’ (2001). Il documente sur une période de 8 ans la construction de la Potsdamer Platz. C’est un film particulièrement intéressant parce que l’Allemagne n’avait pas vraiment de capitale entre 1945 et 1989 [Berlin-Est était la capitale de la République Démocratique d’Allemagne (RDA), mais Berlin-Ouest n’a jamais été officiellement gouvernée par la République Fédérale d’Allemagne (RFA)]. Puis Berlin est redevenue la capitale du pay [alors réunifié à suite de la chute du mur] et la Potsdamer Platz est devenue le centre de l’Europe. On a dû reconstruire ce centre. Il fallait donc plonger, non seulement dans le sol, mais aussi dans l’histoire, et c’est le sujet de ce film. Avec un ami, j’avais l’idée de faire un film où, en plongeant dans la terre, on trouverait une sorte de chambre dans laquelle mille officiers SS attendent qu’on les rappelle à la surface. (Rires) Et donc ils sortent du sous-sol pour reconquérir Berlin, mais nous n’avons trouvé personne voulant financer ce film. (Rires) Peter Von Matt [écrivain et essayiste suisse] a écrit également sur le mythe d’Ondine. Christian : Peter Von Matt est un critique littéraire qui a écrit un livre ‘Liebesverrat’ (1989) sur la trahison en amour. Dans ce livre, il y a un chapitre qui est consacré à Ondine. C’est une figure mythologique qui existe en France, en Allemagne, dans les contes d’Andersen. Peter Von Matt décrit l’histoire et l’évolution du mythe, mais n’écrit pas lui-même une histoire. Il est lui-même une sorte d’Ondine. (Rires) Le conte ‘Ondine’ (1811) de Friedrich de La Motte-Fouqué [écrivain romantique allemand, 1777-1843] a été un succès en librairie, comme l’avait été ‘Les Souffrances du jeune Werther’ (1774) de Goethe [1749-1832]. Mais Fouqué était un très mauvais écrivain. Pour la première fois avec ‘Ondine’, il a écrit une chose qui le dépasse, meilleure que lui-même. Dans cette œuvre, il y a cette description d’Ondine qui, dans une goutte d’eau immense, pénètre la chambre à coucher de la nuit de noces de l’homme qui vient de la quitter. Elle attire l’homme dans cette goutte, l’embrasse comme un vrai amant. Il se noie dans ses bras et meurt à ses pieds.
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Vous n’avez pas pensé à essayer de refaire cette scène comme dans le livre, avec les effets spéciaux actuels, que vous avez d’ailleurs utilisés pour le poisson ? Christian : C’est la scène dans la piscine qui a un rapport avec cela. Par contre, je n’ai jamais pensé faire ça comme dans le livre. Pas parce que je n’avais pas les images numériques d’ordinateur, mais simplement parce qu’à la fin de cette scène, elle dit : « Je l’ai noyé dans mes larmes. » Cela appartient à la littérature et uniquement à la littérature. C’est une image littéraire extrêmement belle mais le cinéma est moins imagé. Et donc il n’a pas le droit non plus de traduire les images de la littérature en images de cinéma. C’est pourquoi j’ai toujours su que c’était dans une piscine qu’Ondine allait noyer Johannes. Mon chef opérateur m’a dit : “On va mettre une caméra sous l’eau, on va filmer sa lutte contre la mort.” Et puis j’ai à nouveau pensé à cette phase de Fouqué. En fait, on ne voit qu’elle, c’est une scène d’une tristesse infinie et, comme dans le conte, elle le noie dans ses larmes. On a l’impression à ce moment-là qu’aussi bien Ondine et Johannes acceptent leur destin. Christian : C’est vrai. L’acteur Jacob Matschenz, qui joue Johannes, m’a demandé : “Qu’est-ce que je fais maintenant ?” Et je lui ai dit : “C’est très simple : ton âme accepte alors que ton corps a des sursauts et se défend. Le corps se livre peu alors que l’esprit a déjà accepté la mort.” D’ailleurs, l’idée d’une Ondine qui essaie de se révolter contre son destin, existe-t-elle dans certains écrits ? Christian : Non. Je crois que les hommes aiment avoir une Ondine qui ne se défend pas. (Rires) Tous les hommes trompent les femmes, et quand ils rentrent à la maison, ils ont mauvaise conscience et ils veulent avouer. C’est presque un peu masochiste, ils veulent se faire démasquer. C’est un topos qu’on voit dans tant d’oeuvres littéraires et de films. Dans ‘Transit’ (2018), Jean-Pierre Darroussin faisait la voix off. Il n’y a pas de voix off dans ‘Ondine’. Vous n’avez jamais pensé en mettre une ? Christian : Je voulais que le film soit absolument dans le présent. Si j’avais inventé une voix off, on aurait immédiatement eu la temporalité du conte et je ne voulais donc pas du tout procéder comme cela. Je voulais vraiment qu’elle lutte, et c’est ce qu’elle fait dans le film, à vivre dans le maintenant, dans l’aujourd’hui. C’est l’enjeu même du film. Ce qui est troublant est qu’Ondine dit à Johannes qu’elle va le tuer dès la scène d’ouverture. Ne connaissant pas le mythe d’Ondine au préalable, il y a de quoi être surpris ! Christian : La production m’avait dans un sens proposé d’expliquer le mythe avant le film, avec un écriteau par exemple. Mais je n’en voulais pas du tout parce qu’on est arrivé à une époque avec Tinder, Parship [site de rencontre allemand] et d’autres sites, où les gens prennent rendez-vous par ordinateur et quand ils se rencontrent et sont confrontés l’un à l’autre, ils se disent : “Peut-être qu’il y a quelqu’un d’autre qui serait encore mieux.” Et dans ce monde de Tinder et de Parship, je voulais créer un personnage qui dit clairement : “Si tu me quittes, je te tue.” Tous les gens qui ont collaboré à ce projet et qui ne connaissaient pas le mythe étaient sous le choc lorsqu’on a tourné cette scène. Et c’est aussi le fait que Paula Beer l’affirme avec tellement d’assurance, comme si elle parlait de son pouvoir certain. Elle ne le dit pas comme une pleurnicheuse, mais elle l’affirme avec conscience.
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Vous avez parlé tout à l’heure de mélancolie. On a remarqué qu’il y a beaucoup d’absences dans le film : Ondine est quittée par Johannes au début, puis Christoph est hospitalisé, devenant absent à elle et enfin Ondine disparaît, laissant Christoph seul. Le film est presque une succession d’absences. Christian : C’est justement pour cela que les moments de présence sont aussi forts. Il y a effectivement beaucoup de scènes de séparation et de retrouvailles. Cela a un rapport avec le fait qu’on a commencé à tourner sous l’eau. Et dans ce monde, il faut vraiment gérer l’absence de la gravité et se rencontrer n’est pas si facile. C’est une très belle danse, entre rencontre et non rencontre. Et c’était la chorégraphie pour la vie sur terre. A propos de la musique, le concerto pour clavecin en ré mineur BWV 974 de Jean-Sébastien Bach est repris à plusieurs reprises dans le film. C’est la seule musique qu’on peut entendre, avec le Stayin’ Alive des Bee Gees (1977). Comment avez vous pensé à l’insérer dans le film ? [L’interprétation de Víkingur Ólafsson, pianiste islandais contemporain, utilisée dans le film est à écouter par ici] Christian : Normalement je fais appel à mon compositeur Stefan Will. Notre amitié passe d’ailleurs un cap difficile. (Rires) Durant le montage, j’ai acheté un disque de Víkingur Ólafsson qui propose une nouvelle interprétation de ce concerto pour clavecin de Bach. Comme ce concerto commence avec seulement du rythme pour ensuite se transformer en un concerto à l’italienne, j’ai pensé : “Oui, c’est exactement cela tout le film.” Et donc j’ai dû annoncer à mon ami Stefan Will que ses compositions ne seraient pas incluses dans le film. J’espère qu’on pourra bientôt à nouveau se regarder dans les yeux ! (Rires) Une question football pour finir : le Borussia Dortmund a été éliminé hier par le Paris Saint-Germain lors des 1/8 de finale de la Ligue des Champions. Vous n’êtes pas trop triste ? [L’interview a eu lieu à Paris mi-mars avant le confinement, le film étant initialement prévu pour sortir le 1er avril.] Dans ‘Transit’ (2018), le personnage de Franz Rogowski [Georg dans le film] parle du Borussia Dortmund. Christian : Non, je suis un fan du Borussia Mönchengladbach ! Dans ‘Transit’, le jeune acteur avec qui Franz Rogowski se lie d’amitié n’arrivait pas à dire “Borussia Mönchengladbach”, c’était trop difficile pour lui. J’ai donc changé par “Borussia Dortmund”. Mes amis, qui sont des fans du Borussia Mönchengladbach, m’ont dit qu’ils ont ont pensé que c’était le seul défaut de ‘Transit’ (2018). (Rires) Notre interview de l’actrice Paul Beer est à retrouver par ici : https://bit.ly/3iVcA0P ‘Ondine’ est maintenant en salles et est hautement recommandé ! Notre chronique est au retrouver par là : https://bit.ly/3hWDLqy Crédits photo de couverture : Marco Krüger A&B
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capjuby · 6 years
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Né à Vienne en 1925 dans des conditions précaires, Heimrad Bäcker rejoint les rangs des « Jeunesses hitlériennes », avant d’adhérer au parti national-socialiste à l’âge de dix-huit ans. Suite à la libération de Linz par les forces alliées en mai 1945, Bäcker est recruté par les Américains pour travailler à l’ancien camp de Mauthausen : première confrontation directe avec « l’inimaginable », qui s’avérera déterminante. Dès lors, il ne cessera de chercher à connaître tout ce qu’il y a à savoir sur le Troisième Reich et d’apprendre la vérité sur ce qui a « dévasté sa jeunesse », consacrant une trentaine d’années à lire et compiler des documents historiques au sujet de la période nazie. Le projet nachschrift (transcription), issu de cette impulsion, est une entreprise inédite dans la littérature germanophone de la période d’après 1945.
Heimrad Bäcker est par ailleurs une figure-clef de l’avant-garde littéraire autrichienne. En 1968, il fonde la revue littéraire neue texte, dédiée principalement à la poésie concrète et visuelle, dans laquelle il publie de jeunes auteurs avant-gardistes. Dès 1976, il fait paraître dans la collection edition neue texte, publiée parallèlement à la revue éponyme, des œuvres d’Ernst Jandl, Friederike Mayröcker, Reinhard Priessnitz et autres. L’engagement de Bäcker pour la littérature autrichienne contemporaine, tout comme son œuvre littéraire et photographique, lui valent de nombreux prix. Il décède à Linz en 2003.
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marinebouquine · 4 years
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Le joueur d’échecs - Stefan Zweig
“Vouloir jouer aux échecs contre soi-même est aussi paradoxal que de vouloir marcher sur son ombre.”
Stefan Zweig. Un prénom, un nom, que je n’ai pas l’impression d’avoir entendu souvent dans ma vie. Pourtant, on parle d’une légende de la littérature, d’un auteur autrichien qui a su manier avec beaucoup de poésie les mots, au point d’être qualifié d’artiste des lettres. Et pourtant, en 20 ans d’existence, jamais je n’avais lu un seul de ses livres. Pire encore, je ne connaissais pas l’ampleur de son œuvre. J’ai décidé de rattraper le temps perdu en entamant mon épopée autrichienne avec sa nouvelle la plus connue : Le joueur d’échecs.
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Qu’est-ce que ça raconte ?
Mirko Czentovic, analphabète yougoslave, est récemment devenu champion du monde d’échecs. Comment a-t-il réussi à maîtriser ce jeu de maître ? Nul ne le sait, mais aucun adversaire ne lui résiste, malgré ses lacunes intellectuelles évidentes en dehors du plateau noir et blanc. Czentovic se trouve sur un navire pour une traversée lorsque notre narrateur l’aperçoit pour la première fois. Il se donne alors pour objectif de jouer contre le champion d’ici la fin du voyage. Se joignent à lui le tonitruant écossais McConnor et d’autres amateurs, qui arrivent à décrocher des parties contre Czentovic contre compensation financière. Mais rien n’y fait, le Yougoslave est imbattable. Alors que les joueurs s’apprêtent à perdre une énième partie, un homme apparaît, salvateur, et leur permet de décrocher un match nul. Qui est cet homme, qui prétend ne pas avoir joué aux échecs depuis vingt ans et qui pourtant se mesure au plus grand ?
J’ai trouvé ma première rencontre avec Stefan Zweig très satisfaisante et enrichissante. La lecture de cette nouvelle a été très intense, et pour cause, le récit imbriqué apporté par le joueur d’échecs autrichien est oppressant. On s’imagine dans la petite chambre, dépourvue de toute distraction, de tout meuble superflu. Interrogé tous les jours. Dans un quotidien sans fin, une boucle infinie de journées toutes identiques, sans autre occupation que celle d’errer dans ses pensées, d’être questionné et tout faire pour ne pas craquer. Une angoisse, une anxiété s’empare du lecteur. Nous sommes heureux de trouver, nous aussi, ce livre dans la poche du garde, stressés à l’idée de le dérober, frustrés quand on découvre qu’il s’agit d’un livre ressassant des parties d’échecs. Mais une partie d’échecs, qu’est-ce que c’est sinon une simulation intellectuelle plus que bienvenue entre les quatre murs d’une prison qui ne dit pas son nom ? On se sent pourtant devenir fou avec le détenu autrichien : rien que d’imaginer jouer des parties d’échecs équilibrées contre soi-même fait tourner la tête, pas étonnant que le joueur soit tombé dans la folie. Quelle belle manière de dépeindre une autre forme de guerre, une guerre qui n’est pas faite d’obus et de morts, mais une guerre psychologique, de la torture mentale que beaucoup ont enduré dans le silence. Zweig a été traumatisé par les guerres qui ont fracturé l’Europe, encore et encore, et son récit s’en ressent, mais il raconte avec génie le mal d’une génération et de son époque. C’est une lecture que je recommande absolument.
Vous voulez l’acheter ? J’ai acheté cette édition à la Fnac pour 3€, mais cet ouvrage étant un grand classique de la littérature internationale, il est également possible de le trouver à peu près n’importe où se vendent des livres.
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hornnews24 · 4 years
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L'Association des auteurs somaliens de Vienne s'apprête à écrire des dictionnaires et des livres linguistiques
L’Association des auteurs somaliens de Vienne s’apprête à écrire des dictionnaires et des livres linguistiques
[dropcap]L[/dropcap]es membres de l’Association des auteurs somaliens de Vienne ont convoqué samedi une réunion dans la capitale autrichienne, Vienne.
La réunion a discuté, entre autres, des moyens de faire revivre la langue somalienne dans les domaines de sa grammaire, de sa morphologie, de sa littérature et d’autres ouvrages linguistiques.
S’exprimant lors de la réunion, le président de…
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prosedumonde · 1 year
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Mes états dépressifs n’ont pas de causes réelles, que ce soit le travail (il n’est pas si difficile) ou la nicotine, que d’ailleurs j’arrête pendant deux jours juste en manière de test. C’est une crise de l’âge, liée à une trop grande lucidité (inadaptée à mon âge) – je ne me berce pas de rêves d’immortalité, je sais combien la littérature que je peux faire est d’une qualité relative, je ne crois pas à l’humanité, me réjouis de trop peu de choses. Parfois, il sort quelque chose de ces crises, parfois elles nous font sombrer encore plus profondément – mais bien sûr, elles font partie de nous
Stefan Zweig, Dans l’ombre des choses • lettre à Friderike Maria Zweig 
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fleurdusoir · 2 years
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Et pourtant, ceux-là qui depuis longtemps ne sont plus, ils sont en nous comme une tendance, un poids sur notre destin, un sang qui court, un comportement qui remonte à la nuit des temps.
Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète
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azveille · 5 years
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Mélanome: la pertinence du diagnostic assisté par ordinateur en vie réelle reste à évaluer
WASHINGTON, 5 juillet 2019 (APMnews) - Le diagnostic assisté par ordinateur pour le mélanome donne des résultats aussi précis que des spécialistes mais sa pertinence en vie réelle reste à évaluer, selon une méta-analyse réalisée par une équipe autrichienne.
Les récentes avancées dans le champ du machine learning ont soulevé de fortes attentes, avec l'hypothèse que le diagnostic assisté par ordinateur pourrait devenir la technique de référence pour le mélanome, indiquent Vincent Dick et ses collègues de l'université de Vienne dans JAMA Dermatology.
Depuis la dernière méta-analyse sur le sujet en 2003, un nombre important de nouvelles études a été publié. Les chercheurs ont procédé à une revue systématique de la littérature pour évaluer la précision du diagnostic assisté par ordinateur du mélanome dans une nouvelle méta-analyse.
Ils ont travaillé sur 132 publications dont 70 contenaient suffisamment d'éléments pour une analyse quantitative.
La plupart des études provenaient d'équipes spécialisées dans l'informatique et les études cliniques prospectives étaient rares. Les protocoles étaient hétérogènes et un risque important de biais a été trouvé pour les 70 études avec des données quantitatives
L'analyse poolée des résultats issus de système automatisé indique une sensibilité diagnostique de 74% et une spécificité de 84%. La sensibilité était toutefois inférieure dans les études qui utilisaient des collections d'images indépendantes pour validation (51%), mais la spécificité similaire.
Par rapport aux dermatologues, le diagnostic assisté par ordinateur présentait une sensibilité similaire et une spécificité inférieure de 10 points mais sans que cette différence soit significativement statistique.
Ces résultats indiquent que malgré la précision du diagnostic assisté par ordinateur du mélanome similaire aux experts, la pertinence en vie réelle de ces systèmes reste à déterminer. Davantage d'études standardisées et en conditions réelles sont nécessaires pour explorer la totalité de leur potentiel en pratique clinique, concluent les chercheurs.
(JAMA Dermatology, édition en ligne le 19 juin)
ld/ab/APMnews
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artdelivre · 4 years
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Je ne pourrai plus rien apprendre ici, ni maintenant ni plus tard. Et j’ai envie de prendre congé de tout ce monde, de redescendre dans le terrier et de ne plus jamais revenir, de laisser les choses suivre leur cours et de ne pas les entraver par d’inutiles observations.
Franz Kafka, Le Terrier (Der Bau)
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vlisk · 5 years
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Pour le journaliste littéraire, c’est le coup dur.Car il a suffi d’une critique publiée sur Instagram pour relancer les ventes d’un classique de la littérature autrichienne. Voilà quelques semaines que «le Mur invisible» de Marlen Haushofer s’arrache dans les librairies françaises et francophones et sur les sites de vente en ligne. Chez Ici Grands Boulevards, dans le IIe arrondissement de Paris,…
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