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#chemin de la vie éternelle
ladivinegrace · 10 months
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hedgehog-moss · 8 months
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do you have any recommendations for favorite french-language poetry? esp written by women?
Yes, sure! We might not have the same tastes (I like nature poetry mostly, and good old lavish alexandrine verse—I find the predictability of it very soothing) but here are excerpts of poems by 13 French-language poétesses :)
(I wanted to add a few men at the end but I spent too much time on the women, and the French male poets I enjoy are very well-known ones anyway, e.g. Hugo, Mallarmé, Prévert, Aragon... also André Breton's surrealist poetry)
• Sabine Amable Voïart, known as Amable Tastu (1798-1885)
D’où vient que l’âme humaine est ainsi disposée, Que jamais ses regards troublés et mécontens N’ont pu s’accoutumer à la marche du temps? Sur l’éternel chemin, chaque borne posée Nous attriste. D’où vient? je ne sais; mais toujours Le vertige nous prend à voir couler nos jours: 
Si vous reparcourez l’enclos où votre enfance Avez-vous souvenir, à l’âge où tout enchante, D’une voix qui vous plut, voix timide et touchante, […] Que, plus tard, cette voix résonne à votre oreille, De vos rêves déçus vous raillez la merveille, Vous prenant en pitié d’avoir si mal jugé… Elle est la même encor; mais vous avez changé!
• Louise-Victorine Ackermann (1813-1890)
(A la comète de 1861) […] Ah ! quand tu reviendras, peut-être de la terre L'homme aura disparu. Du fond de ce séjour Si son œil ne doit pas contempler ton retour, Si ce globe épuisé s'est éteint solitaire, Dans l'espace infini poursuivant ton chemin, Du moins jette au passage, astre errant et rapide, Un regard de pitié sur le théâtre vide De tant de maux soufferts et du labeur humain.
• Marie Dauguet (1860-1942)
Mon coeur est né sauvage et seul comme un merle, Que berça la chanson du vent, subtil orchestre, Ivre des noirs myrtils dont la forêt s'emperle, Grisé d'odeur de source et d'haleine sylvestre. […]
Et d'abord très souvent j'étouffe dans moi-même, Tout m'y semble étriqué, trop étroit et mesquin, Et je fuis l'infini pour l'infini que j'aime, Parmi le ciel, les eaux, les circuits des chemins.
• Alice de Chambrier (1861-1882) (she is Swiss)
J’ai vu comme l’on voit quelquefois dans un rêve, Une immense Cité près d’une immense grève, Avec des dômes d’or et des palais géants, Des temples incrustés de mille diamants […]
Plus tard j’ai repassé devant cette cité, Et voulant la revoir, je m’y suis arrêtée; Mais à peine mes pas ont foulé sa poussière Que devant mes regards elle s’est tout entière Écroulée—et n’est plus qu’une ruine immense Dont le cri des Vautours trouble seul le silence.
• Lucie Delarue-Mardrus (1868-1949)
1. Humanité sans force, endurante moitié Du monde, ô camarade éternelle, ô moi-même ! Femme, femme, qui donc te dira que je t’aime D’un cœur si gros d’amour et si lourd de pitié ?
2. J’aime, en quelque lieu que ce soit, L’heure où l’existence, pour moi, Redevient nocturne et muette.
L’heure sans lois et sans humains, Sans hiers et sans lendemains, Où je ne suis plus que poète.
La seule heure d’esprit total, Celle où, jusqu’oublier mon mal Je sens se fermer toute plaie,
Car je ne fus moi-même, vraie, Car je ne fus ce que suis, — Passionnément — que les nuits.
• Anna de Noailles (1876-1933)
Nature au cœur profond sur qui les cieux reposent, Nul n’aura comme moi si chaudement aimé La lumière des jours et la douceur des choses, L’eau luisante et la terre où la vie a germé.
La forêt, les étangs et les plaines fécondes Ont plus touché mes yeux que les regards humains, Je me suis appuyée à la beauté du monde Et j’ai tenu l’odeur des saisons dans mes mains.
• Renée Vivien (1877-1911) (English, mainly wrote in French)
Dans l’azur de l’avril et dans l’air de l’automne, Les arbres ont un charme inquiet et mouvant. Le peuplier se ploie et se tord sous le vent, Pareil aux corps de femme où le désir frissonne.
[…] Vêtu de clair de lune et de reflets d’argent, Le bouleau virginal à l’ivoire changeant Projette avec pudeur ses blancheurs incertaines. Les tilleuls ont l’odeur des âpres cheveux bruns, Et des acacias aux verdures lointaines Tombe divinement la neige des parfums.
• Valentine Penrose (1898-1978)
Notre Père qui êtes aux cieux des doux matins bercés aux fleurs des laitues bleues, […] que votre nom soit sanctifié ! O Brume d’or dans les vergers, que votre volonté soit faite ! Sur la Terre comme au Ciel ; sur la terre élançant ses arbres au soleil, sur les labours luisants chevauchés de noyers, sur le sol des jardins de chaleur tout vrillés […]. Donnez-nous aujourd’hui notre Pain quotidien. Dans la fraîche cuisine où bourdonne une guêpe, où les fourmis montent leur noir petit chemin […] Et pardonnez-nous nos offenses… […]
• Louise de Vilmorin (1902-1969)
Pois de senteur en ma demeure Et sur mon cœur poids de cent heures
Je t’enlacerai, tu t’en lasseras
Étonnamment monotone et lasse, Est ton âme en mon automne, hélas !
• Andrée Chedid (1920-2011)
Échappant à l'enclume du temps L'Univers sème ses formes Véhicule ses songes S'invente des tumultes
[…] Enserrée dans son globe Empoignant son noyau La Terre emporte l'histoire Vers son immense dérive.
• Anne Perrier (1922-2017) (also Swiss)
1. Ô rompre les amarres Partir partir Je ne suis pas de ceux qui restent La maison le jardin tant aimés Ne sont jamais derrière mais devant Dans la splendide brume Inconnue
2. Lorsque la mort viendra Je voudrais que ce soit comme aujourd'hui Un grand soir droit laiteux et immobile Et surtout je voudrais Que tout se tienne bien tranquille Pour que j'entende Une dernière fois respirer cette terre Pendant que doucement s'écarteront de moi Les mains aimées Qui m'attachent au monde
• Marie-Claire Bancquart (1932-2019)
1. Un tremble c'est le nom du peuplier blanc : luisance furtive.
Éclair des feuilles leur vie scintille
instant après instant elles chuchotent que nous avons aussi des moments miroitants minuscules, étincelantes traces de nous sur le monde. 2. Je suis l’encolure d’un pays vêtu de toile et d’eau, longtemps ténébreux, maintenant étalé sur la nuit, croisé une fois pour toutes par le crépuscule, et qui entend les soleils célébrer leur courbe.
Je suis son oreille, et, dans son oreille, ce qui, bruissant, permet le bruit.
[…] Mais suis-je enclave, ou bien ce pays serait le creux nécessaire au violon, l’autour-de-moi facilitant mémoire?
• Hélène Dorion (1958 - ) (she's from Québec)
Autour de moi les notes lumineuses d'une feuille venue jusqu'à la branche pour remuer avec le souffle danse et boit l'eau qui la sauve au matin quand recommence son chemin vers le soir
et je marche aussi d'un pas qui repose dans l'infini j'écoute le monde qui bruit à travers les arbres seuls comme des êtres occupés à devenir leur forme singulière
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jacquesdor-poesie · 4 months
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Un jour il est parti déclarer son amour à Poutine. Un reniement ? À quoi jouait-il  ? Etait-ce une façon d'éprouver jusqu'à la rupture, l'outrance,  notre capacité à le suivre encore, là aussi ? On les imagine bien, lui et son horrible pote russe, déchirés à la Vodka, torse nu par moins 15, en train de chasser l'ours du Kamtchatka à mains nues. La France manquerait-elle à ce point d'ours et de dictateurs décomplexés  ?... Comme si Depardieu se cherchait, peu importe leur pedigree, des camarades de  jeux, des affreux à sa démesure. Des camarades et la richesse d'une autre culture peuplée d'écrivains qui resteront éternellement des volcans : les Dostoïevski, Gogol, Pouchkine... En somme un autre  pays qui lui ressemble, l'âme slave en bonus pour tout théâtraliser, tout rendre incontrôlable...
Aujourd'hui ou demain la France achèvera de le haïr son Depardieu. La France est devenue ce pays où l'on aime, avant tout, détester. Ce Depardieu, il a été pourtant celui de Bertrand Blier, de Pialat, de Truffaut, de Duras, de Barbara... Le Depardieu de "Valley of love"... Jamais un acteur n'avait été aussi grand,  aussi humblement humain que le Depardieu de ce film-là  (je l'affirme en toute subjectivité) ; la dernière scène du film, quand il revient sur le chemin poussiéreux vers Isabelle Huppert, est une scène qui vous dévastera et qui restera gravée en vous pour le restant de vos jours. Comme s'il n'était plus question de cinéma mais de la vie pour de vrai, faite cinéma. Jamais aucun acteur n'était arrivé à ça, plus jamais peut-être aucun acteur n'arrivera à ça.  Lui, il s'en fout, comme s'il méprisait son propre talent,  il dit : "acteur ce n'est rien, c'est faire la pute", il ne le pense sûrement  pas à  ce point mais il le dit. Par opposition il s'entoure, admire et défend le travail d'artistes qu'il estime être, eux, de vrais artistes : peintres, plasticiens...
Depardieu le russe est pourtant français jusqu'à la caricature : grande gueule, vigneron et pochetron, esthète et vulgaire,  paillard et subtil, rablaisien, pétomane et amateur d'art, de provocations, de beaux textes, de désobéissances : homme hors norme, hors cadre, hors limite, hors identité, hors tout ...
Il a été adulé tant sa nature et son talent étaient grands et nous l'avons aimé, moi en tout cas, pour cette nature, pour ce talent ... Aimé, soutenu, encouragé à distance à être ce qu'il était, ce qu'il est !  Oui, c'est une certitude, nous avons nourri le monstre. S'il est coupable de quelque  chose alors nous sommes un paquet de coupables-complices à l'avoir encouragé depuis nos fauteuils de salles obscures, film après film. Nous avons donc notre part, car si le public est une part de la magie, au final, le public est aussi une part du monstre.
Beau il le fut, insolent, imprévisible, inclassable ; oui monstrueux, il le reste... Monstrueux bouffeur de vie, d'espace et d'émotions : de dérapages calamiteux aussi.
Et bien sûr que la parole des femmes est importante, et bien sûr que notre compassion doit aller en tout premier lieu aux victimes. Et bien sûr que nous nous réjouissons que les temps changent, que toutes formes de violences, de harcèlements puissent être combattus...
Ce qui interroge, c'est pourquoi Fourniret ou Lelandais auraient-ils droit à un avocat, à un, plusieurs procès, et pas Depardieu ? Concernant Depardieu, c'est déjà réglé...
Il va devenir, il est devenu en quelques heures, le pire, le gros dégueulasse, le prédateur, l'ignoble porc Depardieu... Il n'aura plus rien de bien, plus rien d'humain. Plus droits de citer, de tourner, ses films déjà sont retirés des catalogues des chaines publiques en France, en Suisse...Plus rien, il ne va plus rien rester ? Mais alors pourquoi, ô public versatile, l'avoir idolâtré, si aujourd’hui, vous, les mêmes, sans sommation et avant tous jugements, vous le jetez aux chiens ? Lui, finalement, il n'a pas changé...
Je ne me sens pas le cœur de l'excuser ni celui de l'enfoncer ou de le détester... Pour la détestation de soi il a sûrement  beaucoup trop d'avance sur ses pires ennemis. Un jour, je l'entendais dire dans un reportage à un journaliste : "vous croyez vraiment que ça m'amuse d'être devenu cette grosse baleine ?". Pas si indifférent que ça, finalement, à ses propres souffrances. Dans une scène du film Mammuth, il est au bord d'un plan d'eau, torse nu, énorme, et il coiffe avec une délicatesse infiniment féminine ses longs cheveux de naïade obèse. C'est un très beau plan, un tableau à la fois classique et dérangeant, une image très humaine et très assumée aussi. Courageux le Depardieu ; là ou d'autres  acteurs se cachent en permanence, Depardieu se balade depuis toujours tripes à l'air, écorché vif,  sans masque et sans fausse pudeur : souvent à la limite et malheureusement, parfois, au-delà de la limite. Ce goût dangereux et prononcé, cette volonté de jouer avec les limites. Je n'ai pas à prendre sa défense, je ne l'excuse de rien par avance mais comment s'autoriser à le juger ou à le condamner ? (bien avant les juges qui eux sont faits pour ça).
Mais que seraient les réseaux sociaux sans cet appétit morbide pour le lynchage en bande organisée ?... Bien souvent, les réseaux ne servent qu'à ça.
Si Depardieu est jugé détestable, je déteste au moins autant tous ces professionnels de la détestation.
À eux seuls, ils sont un autre visage de la guerre...
jacques dor
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iranondeaira · 2 months
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« Éloigne-toi lentement, lentement, sans larmes ; n’oublie rien ! Emporte ta santé, ta gaieté, ta coquetterie, le peu de bonté et de justice qui t’a rendu la vie moins amère ; n’oublie pas ! Va-t’en parée, va-t’en douce, et ne t’arrête pas le long de la route irrésistible, tu l’essaierais en vain, – puisqu’il faut vieillir ! Suis le chemin, et ne t’y couche que pour mourir. Et quand tu t’étendras en travers du vertigineux ruban ondulé, si tu n’as pas laissé derrière toi un à un tes cheveux en boucles, ni tes dents une à une, ni tes membres un à un usés, si la poudre éternelle n’a pas, avant ta dernière heure, sevré tes yeux de la lumière merveilleuse – si tu as, jusqu’au bout gardé dans ta main la main amie qui te guide, couche toi en souriant, dors heureuse, dors privilégiée. »
Colette - Les Vrilles de la Vigne (1908)
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satinea · 9 months
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"Eloigne-toi lentement, lentement, sans larmes ; n'oublie rien ! Emporte ta santé, ta gaîté, ta coquetterie, le peu de bonté et de justice qui t'a rendu la vie moins amère ; n'oublie pas ! Va-t'en-parée, va-t'en douce, et ne t'arrête pas le long de la route irrésistible, tu l'essaierais en vain ! Suis le chemin, et ne t'y couche que pour mourir. Et quand tu t'étendras en travers du vertigineux ruban ondulé, si la poudre éternelle n'a pas, avant ta dernière heure, sevré tes yeux de la lumière merveilleuse, si tu as, jusqu'au bout, gardé dans ta main la main amie qui te guide, couche-toi en souriant, dors heureuse, dors privilégiée..."
Colette, Les Vrilles de la vigne, éd. définitive, 1934
Elle disparaissait le 3 août 1954
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nemosisworld · 6 months
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Et maintenant je voudrais tant que ce soit lui, ces pas qui viennent vers moi. Pouvoir lui dire comme il me manque. Comme il compte, à chaque geste, comme il m'envahit, comme il pèse dans chacun de mes souffles, chaque battement de mes veines. Comme je regrette n'avoir su dire combien je l'aimais. Je voudrais tant que ce soit lui, que nos mains puissent se toucher au-dessus de l'herbe jaune dans un instant unique et éternel. Que le monde se replie sous nos mains pour que le temps nous rapproche, et que nous ne fassions plus qu'un, d'un bout à l'autre de nos vies. Oui, je voudrais tant que ce soit lui, celui que le vent et les notes poussent jusqu'à moi. Qu'il vienne. Que vienne avec lui la fin de nos tourments. Que nous vivions ensemble dans un chemin perdu, sur une route oubliée, là ou les yeux des hommes ne se posent jamais. Que ma vie ait un sens. Que je n'aie point vécu pour mourir, sans avoir tenu dans mes mains la main d'un autre, et que nos mains s'unissent pour effacer le reste.
Henri Loevenbruck
Ph. Veronika Tumova
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perduedansmatete · 1 year
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je mens quand je dis que je n'ai pas de souvenirs de mon enfance, ils sont tous enfouis dans cette grande maison de famille paumée tout en haut d'un village tout aussi perdu au fin fond de la haute marne. tout comme les souvenirs de mon papy, du moins du personnage qu'on a créé, de celui qu'on aime se raconter. tout tournait autour de lui, cette maison c'est lui. pas simplement parce qu'il l'a entièrement retapé, ma mamie m'a dit un jour "j'ai passé ma vie dans des maisons en travaux", il aimait bien ça se casser le dos. mais parce qu'il était l'âme de la maison, l'âme de cette famille ? peut-être que j'exagère. mais c'était lui toutes nos bêtises d'enfant, c'était lui cette maison. c'est un peu le mythe fondateur en fait, quand ils ont été obligés de vendre, je me souviens de nous trois toutes petites pleurant comme des bébés puis allant voir papy et mamie en leur disant "mais on peut vous aider à la payer avec nos économies!" on s'est toujours dit qu'on la rachèterait quand on serait plus grandes, ne serait-ce que pour que mon cousin s'imprègne de ce que c'était, il était encore trop petit pour s'en souvenir.
c'est dans son jardin qu'on faisait des courses d'escargots, qu'on était de travaux d'intérêt général et qu'on montait sur le toit pour remettre des tuiles après l'orage, que mon papy me poussait toujours plus haut sur la balançoire et que je me sentais partir avec les hauts le cœur qui me faisaient tant de bien, qu'on jouait au restaurant dans la cabane qu'il ne cessait d'améliorer, c'est aussi dans le jardin qu'on allait voir tous les jours si on avait pas fini par capturer le petit écureuil qui venait manger les noisettes dans le piège de merde qu'on refaisait inlassablement en haut du coteau, à la lisière de la forêt (la nôtre, j'aimais bien dire ça, qu'on avait une forêt à nous) c'est dans cette même forêt qu'on courait avec nos grandes bottes de pluie pour arriver la première en haut du petit château d'eau, point stratégique pour les batailles de marrons, c'est à cause de cette forêt que ma sœur m'appellera éternellement cochonou, parce que ça faisait rire mon papy de sauter dans les flaques de boue alors que ma mamie, qui ne pouvait pas se balader avec nous, lui faisait promettre de ne pas nous laisser faire n'importe quoi. un jour j'ai glissé dans la flaque et sur le chemin du retour on préparait notre mensonge avec lui pour ne pas se faire engueuler, elle ne nous a pas crus et j'ai dû prendre un long bain toute seule alors qu'ils étaient tous repartis s'amuser. c'est aussi dans cette forêt qu'on est devenues zinzins des grenouilles avec ma sœur, celles-là il ne fallait pas les toucher, elles étaient de toutes les couleurs. et les courses de luge sur les bouses de vache recouvertes de neige en hiver, quand on avait traversé toute la forêt, ou bien dans l'immense potager, puis quand il nous transportait dans la remorque accrochée à sa grosse tondeuse, on rebondissait partout avec les bosses et on riait aux éclats.
quand on courait sur les graviers devant le portillon et qu'on tombait, évidemment. les gravillons dans la chair à vif des genoux, les échardes, les tire-tiques l'été, les longues fouilles aux aoûtats et tous les petits bobos que mamie infirmière soignait toujours (on détestait) puis quand on galopait à toute vitesse, ou qu'on prenait la grosse espace pour aller au tout petit cimetière du bas le soir, avec le petit porche qui résonnait sous lequel on faisait des vocalises pour réveiller les morts. plus bas encore la bibliothèque et le livre "j'aime pas les épinards" de ma cousine. qu'est-ce qu'on aimait les trajets dans la grosse espace, avec les petits chats tricotés par ma mamie sur les poignées en haut des fenêtres. on la prenait surtout pour partir à l'aventure, c'est-à-dire faire les courses, on avait chacun notre mini caddie, on revenait des fois avec les grosses pochettes surprises, et ensuite le jeu préféré de mon papy c'était de nous perdre dans les routes sinueuses, on avait trop peur mais on aimait ça. on se disait, si on ne retrouve pas le chemin, on aura toujours des vichy, du saucisson pour tenir, et de la cancoillotte pour ma cousine, mais on retrouvait toujours le chemin de la maison. et on retrouvait alors l'attente du camion de la boulangère et de son gros pain escargot, le fauteuil de papy et le canapé pour mamie qui a trop mal partout, les après-midi cités d'or quand il pleuvait à torrent, tous ensemble dans le salon, devant l'immense télé, caprice de papy. on sautait partout à chaque fin d'épisode pour ne pas avoir de fourmis dans les fesses (on regardait vraiment très longtemps) et puis les après-midi dessins sur la grosse table en bois du salon, avec des laits grenadine, quand ils en avaient marre de surveiller les devoirs de vacances, et des soupes à la grimace que cela impliquait, ils disaient que c'était pas leur rôle et que nos parents avaient qu'à s'en occuper eux-mêmes.
je crois que d'ailleurs, cette maison c'est aussi la peur du rejet, de l'abandon, un lourd sentiment de solitude depuis toute petite, malgré l'animation et le bruit qui courait partout. c'est ma sœur et ma cousine qui prennent le bain ensemble, c'est moi qui le prend toute seule, ou avec mon cousin, mais c'était pas pareil. c'est ma sœur qui veut toujours jouer avec ma cousine, et pas avec moi. c'est ma sœur et ma cousine qui dorment dans le grand lit ensemble, et qui rigolent jusque tard, quand moi je dors dans le petit lit collé en contrebas, sous ma couverture toute douce (et pleure en silence, je crois) ou bien les deux sur les deux sièges du coffre (j'en rêvais!), et moi devant toute seule. c'est les siestes avec mon cousin pour montrer l'exemple, avant de pouvoir faire comme les plus grandes, et descendre dans la chambre de mes grands-parents, sauter sur le lit qui monte et qui descend puis lire les boule et bill avec elles (mais pas vraiment avec elles). cette maison c'est les prémices de la fascination pour les plus grands, c'est l'impression de devoir en faire beaucoup pour qu'on m'aime, pour avoir de l'attention. l'impression de ne pas être assez, puis d'être toujours de trop, pourquoi vous ne m'aimez pas ? j'ai des souvenirs un peu plus flous de moi très triste, qui descend l'escalier la boule au ventre, qui entend les filles rigoler toutes les deux, qui aimerait bien faire parti d'un truc. c'est peut-être pour ça que j'ai grandi en voulant amuser la galerie. et puis cette impression d'être nulle, ces remarques et ces reproches entendus trop petite, toujours les mêmes, t'es mal barrée dans la vie ma grande, tu vas pas y arriver. bel héritage, toujours dans un coin de ma tête. mais cette maison c'est quand même vagabond puis bambi les chats, tout aussi peureux l'un que l'autre et surtout les excursions à la cave, tout doucement pour regarder les chauves-souris, ça c'était doux. et puis il y a tout ce que j'ai oublié, mais c'était ça la maison, c'est ça mon enfance et c'était un peu ça papy. lui aussi il donnait tout pour qu'on l'aime, et ça marchait vraiment très bien. depuis qu'on est partis la maison a été revendue je ne sais même plus combien de fois, ça me fait de la peine. j'aimerais bien qu'elle soit le havre de paix d'une famille qui veuille comme nous, la garder à tout jamais elle et ses souvenirs.
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lisaalmeida · 11 months
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Que recherchons-nous à travers nos relations, rencontres et échanges ?
Quel est le sentiment que nous désirons ardemment éprouver, tout au long de notre vie ?
L’amour est évidemment la réponse à toutes ces questions.
L’amour est ainsi le principe et la source de toute vie, sans quoi rien ne pourrait exister ni subsister.
L’amour est la force qui fait tourner les mondes, l’énergie qui maintient la cohésion des atomes comme des planètes.
L’amour est au cœur des mystères que nous sommes venus appréhender et expérimenter sur cette Terre.
Chacun ressent et pressent, même confusément, que l’amour vrai est la clé et la solution de tous nos maux, individuels et surtout collectifs, économiques, politiques et sociaux.
Mais l’amour véritable n’est pas acquis d’emblée : il est à rechercher, ressentir, découvrir.
Il n’est ni instinct de possession, ni dépendance fusionnelle, ni suivisme grégaire, car il émane de soi.
Il est le résultat de l’alchimie intérieure, le fruit de la reconnexion à l’être essentiel et à la puissance de vie.
L’amour est la joie d’être, le signe d’une conscience éveillée et lumineuse, un présent accordé, offert et partagé.
L’amour est ce que nous sommes éternellement, en dépit de nos souffrances, illusions et désillusions et parfois grâce à elles ; il est notre état naturel, notre aspiration à une vie riche, fascinante, magique, inattendue, utile et initiatique.
L’amour est partout, omniprésent et protéiforme ; il se pare de toutes les couleurs et de toutes les fréquences, et se manifeste de multiples manières : amour du compagnon ou de la compagne, des amis, des enfants, des animaux, de la nature, de la beauté, des œuvres de l’esprit…
Mais c’est la relation amoureuse qui se révèle son territoire de prédilection, car alors le sentiment se mêle au désir, à la sensualité et à l’attraction des corps, lieu de toutes les convoitises, de tous les délires et de toutes les extases.
Ce que l’on nomme amour est rarement digne de ce nom : l’amour qui blesse et qui déchire, qui conquiert et qui rompt, qui domine et qui soumet, qui idolâtre et qui méprise, n’est qu’une caricature égotique, une maladie infantile du cœur, un balbutiement du sentiment.
L’amour qui prend fin n’a jamais existé ; l’amour qui se meut en haine ou indifférence, n’était qu’illusion, transfert, projection, malentendu.
Les relations évoluent et donnent souvent lieu à séparation, éloignement, divergence. Mais comment peut-on rejeter, nier ou diaboliser l’être que l’on a tenu tendrement dans ses bras, si ce n’est précisément à cause de la douleur créée par son absence ?
L’amour véritable est patient, sincère, honnête et compréhensif ; il se nomme bienveillance, bonté, compassion, douceur, tendresse, sollicitude ou empathie.
De la nature de l’amitié, il dure la vie entière, car il n’est pas fondé sur l’image ou les apparences, mais sur les liens invisibles et mystérieux qui unissent les âmes et les cœurs.
Aussi le chemin de l’amour, que tous nous empruntons à notre manière, est-il un apprentissage, qui mène de l’égoïsme à l’altruisme, de l’aveuglement à la connaissance, de la consommation au partage, de la prédation au don.
L’amour est éternel car il est spirituel ; il est la joie libre du cœur qui s’est ouvert ; il ne sait que grandir, fleurir et embellir.
L’amour est si puissant qu’il se joue des barrières, frontières, critères, normes et interdits.
Car l’amour est libre et il souffle où il veut ; il ne peut être contraint, obligé ou mis en cage ; l’autre ne nous appartient pas et l’emprisonner, ce n’est pas l’aimer.
L’amour ne donne ni droits, ni devoirs ; il est une extraordinaire opportunité de vivre des moments merveilleux et magiques, une chance à ne surtout pas laisser passer.
Et si l’amour était sagesse, philosophie éminemment subtile, art et science oubliés, à retrouver, découvrir, réinventer ?
L’amour est un défi. Saurons-nous y répondre ?
LA SAGESSE AMOUREUSE
Yann Thibaud
Extrait de «L'Alchimie émotionnelle ou la métamorphose du coeur»
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presentslointains · 6 hours
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Le coffret cadeau personnalisable spécial fête des mères
Dans le tourbillon des jours, une date brille de mille feux : la fête des mères. C'est l'occasion sacrée où nos cœurs se parent de gratitude, où nos gestes se parent d'affection, pour célébrer celle qui nous a donné la vie, qui nous a guidés avec tendresse sur le chemin de l'existence. Et quoi de plus parfait que de lui offrir un présent qui incarne tout l'amour et la reconnaissance que nous lui portons ?
Au cœur de cette quête du cadeau idéal se trouve un trésor d'élégance et de raffinement : le coffret de la fête des mères. Symbole de délicatesse et de sophistication, ce coffret évoque bien plus qu'un simple objet. C'est un hymne à l'amour maternel, un écrin où chaque détail murmure l'admiration que nous portons à celle qui occupe une place si spéciale dans nos vies.
Imaginez-la ouvrir ce coffret, ses yeux s'illuminant de joie à la découverte de ce trésor délicatement emballé. À l'intérieur, une ode à la féminité et à l'élégance : des parfums enivrants, des cosmétiques luxueux, des bijoux étincelants, ou peut-être même un assortiment de délices gourmands. Chaque élément soigneusement choisi pour ravir ses sens, pour lui rappeler à quel point elle est précieuse à nos yeux.
Ce coffret de la fête des mères est bien plus qu'un simple cadeau. C'est une déclaration d'amour, un témoignage de reconnaissance, un hommage à toutes ces années de dévouement et d'abnégation. C'est notre façon de lui dire merci pour chaque sourire, chaque étreinte, chaque moment de tendresse partagé.
Et au-delà de son contenu, ce coffret est aussi le reflet de notre amour infini. Son design élégant, ses finitions soignées, sa beauté intemporelle sont autant de témoignages de l'importance que nous accordons à chaque détail, à chaque instant passé à ses côtés.
En cette fête des mères, offrons-lui plus qu'un présent : offrons-lui un souvenir précieux, un instant de bonheur éternel. Offrons-lui le coffret de la fête des mères, le symbole même de notre amour indéfectible.
Le coffret cadeau personnalisable spécial fête des mères est composé de :
1 pochette en raphia et en cuir de zébu
1 petite boite à bijoux en corne de zébu
1 bracelet en corne de zébu
1 porte savon en corne de zébu
1 peigne en corne de zébu
1 savon naturel bio
2 petites tasses en émail
1 porte clé en corne de zébu en cadeau
Célébrez son amour avec distinction : Offrez-lui le coffret parfait pour la fête des mères. C'est par ici : https://presentslointains-madagascar.com/pages/le-coffret-cadeau-personnalisable-special-fete-des-meres
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Assise sur ma tombe, je me souviens de l'amertume de mes sourires... De la froideur du sol à chaque fois que je tombais... De la brûlure qui restait après que mon sang ait coulé... De la peur au ventre de souffrir le reste de ma vie... Du souffle glacé de la solitude... De l'amour qui mourait dans mon coeur... De mes pensées qui me torturaient sans relâche... Je suis prête pour l'oubli... Pour me terrer dans le silence pour l' éternité... Ma place a toujours été ici... Je peux enfin me libérer de ce fardeau... De mes souvenirs faussés par la douleur... Des abandons gravés dans ma chair... De la haine injectée dans mes veines... Dites leur que l'erreur est rectifiée... Que je suis assez forte pour céder à ma plus grande faiblesse... L'envie de disparaître... Le désespoir, cette unique présence trop fidèle... Je suivrais le messager jusqu'au bout du chemin... Vers mon sommeil éternel... Je fleurirais moi même ma tombe... Des roses imprégnées de toute ma sombre sensibilité... Qui ne faneront jamais... Aussi rouges que la passion qui m' animait autrefois...
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Renaître ici juste avant.
Et la parole sera à nouveau courage préservé dans le fuyant, l'exception et la règle.
Etre seulement d'avant la rosée des fleurs, tout autour, roue tendre de la vie, à portée de pétales, tournoyante et première.
Se déployer parmi les minutes des roses privé de l'incolore éternel aux partitions indéchiffrables, factice du monde mouvant.
Gagner la pente de l'incertain, ne pas faiblir, lui laisser la main, toujours invisible, gagner la partie. Ajourner le détail qui reviendra puissance entre les chemins. Redessiner les mémoires friables. 
Devancer.
© Pierre Cressant
(dimanche 14 mai 2006)
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ladivinegrace · 2 years
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ENTREZ PAR LA PORTE ETROITE
L’une des caractéristiques essentielles du monde c’est sa diversité et le contraste saisissant qui définit tout ce qui s’y trouve et tout ce qui s'y passe. Rien dans ce monde n'existe sans son antithèse; toute chose a son contraire: il y a la joie et la tristesse, le bien et le mal, les rires et les pleurs, l'espoir et le désespoir, la paix et la guerre, la vie et la mort; il existe deux portes (la porte étroite et la porte large). Et chaque homme ici sur terre passe par l'une de ces portes qui, par essence, sont opposées. La question que je vous pose aujourd'hui est la suivante: par quelle porte cheminez-vous? Le but de cette question c’est de vous amener à réfléchir sur vos voies; car il est crucial pour chaque personne ici sur terre de connaître la destination éternelle de son âme. Car votre ��me connaîtra le tourment si vous abandonnez les voies de la sagesse (la sagesse de Dieu) pour suivre les désirs de la chair.
Connaître la porte que nous empruntons nous donne une image claire de l'endroit où elle nous mène et une meilleure compréhension de ce qui nous attend à l'autre bout. Ceci est crucial, car les deux portes ou chemins sont diamétralement opposés dans tous leurs aspects; ils ne mènent pas à la même destination: l'un c’est le chemin de la vie et l'autre conduit à la perdition. Cela signifie que nous sommes tous en route, chacun vers une destination spécifique: la vie ou la mort, selon la porte où nous nous trouvons. L’Eternel déclare dans Matthieu 7:13-14, «Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent.»                                                                                                                                                                                                                                                  
Cette vérité contraste fortement avec ce que prétendent ceux qui sont dominés par la mondanité et qui s’opposent aux doctrines de la grâce – il n'y a qu'un seul chemin qui mène à la vie: la porte étroite, c'est-à-dire le Seigneur Jésus-Christ. En dehors de Lui, Il n'y a pas d'autre moyen par lequel les hommes peuvent être justifiés devant Dieu. Voici le témoignage de Jean-Baptiste concernant l'exclusivité du Christ, «Le Père aime le Fils, et Il a remis toutes choses entre ses mains. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui» (Jean 3:35-36).
Bien que la porte large qui mène à la perdition ne soit pas étiquetée, ‘chemin de la destruction’ ou ‘porte de l'enfer’ ou ‘chemin de la mort’, c'est là qu'elle mène. Comme Proverbes 14:12 le souligne, «Telle voie paraît droite à un homme, mais son issue, c’est la voie de la mort.» Cela nous rappelle que nous devons être vigilants et faire attention à la voie où nous mène notre cœur. Sinon, nous suivrons le mauvais chemin et nous réveillerons demain en enfer.
Pour hériter de la vie éternelle, il faut entrer par la porte étroite. Mais que signifie entrer par la porte étroite? Et pourquoi entrer par la porte étroite? «Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu» (Romains 3:23), nous sommes tous condamnés devant le Dieu Saint, séparés de sa présence glorieuse, et ce que nous méritons tous, c'est la mort. Et la seule voie pour être réconcilié avec Dieu c’est d'avoir nos péchés pardonnés et d'être sans impureté, c’est-à-dire sans péché. Mais cette vie parfaite que Dieu exige de nous, nous ne pouvons jamais la vivre, et nous ne sommes pas non plus capables d'expier nos péchés. Mais dans sa grâce, Il nous a donné un Médiateur, c'est-à-dire le Seigneur et Sauveur Jésus-Christ – «Il est Lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier.» (1 Jean 2:2). Alors, pour trouver la paix avec Dieu, pour être réconcilié avec Dieu, pour être justifié devant Lui, pour avoir la vie éternelle, il faut se repentir de ses péchés et croire en Christ le Sauveur, le Chemin de la vie, la Porte étroite, le Chemin de la gloire.
Dans l'analyse d'aujourd'hui, je vais étudier en détail le caractère distinctif des deux portes tel qu'énuméré par notre Seigneur, afin que nous puissions avoir une compréhension approfondie des implications des désirs et choix de notre cœur au cours de notre périple dans cette vie, et une compréhension sans équivoque de la destination éternelle de notre âme.
La porte étroite, comme le dit le Seigneur, mène à la vie éternelle; c'est le ‘Chemin de la sainteté’. Il est difficile de passer par là. Ésaïe 35:8 dit: «Aucun impur n'y passera, il sera pour ceux qui suivront le Chemin », c'est-à-dire ceux qui reconnaissent humblement leur corruption spirituelle et leur incapacité à se sauver eux-mêmes, et se tournent vers le Seigneur Jésus-Christ dans la repentance et la foi. Car Il est le Chemin, le seul moyen par lequel les péchés sont pardonnés – «En Lui nous avons la rédemption par son sang, le pardon de nos offenses, selon la richesse de sa grâce» (Ephésiens 1:7). «Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par Moi », déclare le Seigneur dans Jean 14:6.
Les opposants aux doctrines de la grâce affirment qu'il existe de nombreuses voies vers le ciel, parce que leur vision de Dieu est erronée; ils ont une haute estime de l'homme, et vénèrent un dieu qui n'est que le fruit de leur propre imagination. Ils sont sages, dignes et justes à leurs propres yeux; ils se justifient devant les hommes et oublient que «ce qui est très estimé parmi les hommes est une abomination aux yeux de Dieu» comme le souligne Luc 16:15. Tous ceux qui pensent qu'ils peuvent être sauvés par leurs propres œuvres ne peuvent pas entrer dans le Royaume de Dieu, car tous les actes justes de l'homme sont des haillons souillés aux yeux du Dieu Saint (cf. Ésaïe 64:6), et la sagesse de l'homme est une folie pour Dieu. Ceux dont l’espoir repose sur ce qu’ils ont accompli dans cette vie se font des illusions; ceux qui refusent d’accepter la grâce de notre Dieu auront une rude surprise. Car «Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que personne ne se glorifie devant Dieu» (1 Corinthiens 1:27- 29).
Il est difficile pour l'homme de trouver la porte étroite parce que personne ne peut y arriver de son propre chef; car nous sommes tous par nature ennemis de Dieu, personne ne Le cherche. Il est difficile d'entrer par la porte étroite à cause de la corruption du cœur de l’homme: il est enclin au péché et à la rébellion, il est insidieusement méchant. D'autre part, il y a Satan, le trompeur et le destructeur qui hait la vérité; il tend des pièges et monte toutes sortes de ruses pour tromper le cœur de l'homme, afin de l'éloigner davantage de la vérité; il «rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer» (1 Pierre 5:8). En dehors de la chair et de Satan, il y a aussi le monde qui s'oppose à la Vérité; il opère en instillant un sentiment d'estime de soi dans l'esprit de l'homme naturel, l'incitant ainsi à avoir un sentiment de liberté lorsqu'il se livre à des actes de méchanceté, favorisant ainsi sa rébellion contre Dieu et sa vérité. Le monde infuse également la peur dans le cœur de beaucoup de gens en protégeant le mensonge et le mal, et en persécutant ceux qui s'accrochent à la vérité. Le monde, sous le règne de Satan, encourage la perversité et incite à la rébellion contre Dieu. Ainsi de nombreuses personnes sont éloignées de la vérité, de la porte étroite par la chair, par Satan et le monde, tous ennemis de Dieu et de la Vérité.
Par conséquent, ce n'est que par la grâce de Dieu que nous pouvons nous tourner vers le Christ. Il n'y a en nous aucune volonté ni capacité inhérente qui puisse vaincre ces puissants ennemis qui s'opposent aux choses de l'Esprit. Dieu le Sauveur est Celui qui délivre les gens de l'emprise du péché, de Satan et du monde; le Christ est notre victoire sur la chair, le péché, Satan, la mort et le monde. Sans la grâce de l’Eternel, personne ne se tournerait jamais vers le Christ; tous mourraient dans le péché et iraient en enfer. La repentance et la foi en Christ sont des dons de Dieu aux pécheurs indignes que nous sommes; elles ne sont pas inhérentes à notre nature. Alors, pour que nous puissions entrer par la porte étroite, c'est-à-dire croire en Christ, le Saint-Esprit doit d'abord opérer en nous: Il enlève nos cœurs de pierre et nous donne un cœur de chair qui aime le Christ, et à la place de notre esprit pervers, Il donne un nouvel esprit qui accepte et comprend les choses de l'Esprit. Sinon, personne ne connaîtrait jamais Dieu, personne n'entrerait jamais par la porte étroite. En effet, le Seigneur affirme l'impossibilité pour l'homme d’accéder par ses propres moyens au Royaume de Dieu, en disant dans Jean 6:44, «Personne ne peut venir à Moi, à moins que le Père qui M'a envoyé ne l'attire, et Moi, Je le ressusciterai le dernier jour.» Plus tard, dans Jean 15:16, le Seigneur développe cette vérité lorsqu'Il dit à ses disciples, «Ce n'est pas vous qui M'avez choisi, mais c'est Moi qui vous ai choisis, et Je vous ai établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure. Alors, ce que vous demanderez au Père en mon nom, Il vous le donnera.»
C'est par l'élection souveraine et la grâce de Dieu que nous pouvons franchir la porte étroite; ce n’est pas par la puissance, la sagesse, les mérites ou les œuvres de l’homme. Personne ne peut se tourner vers le Christ à moins d'être attiré à Lui par notre Père qui est aux cieux. Le Seigneur dit dans Matthieu 19:23-24, «Je vous le dis en vérité, il est difficile à un riche d'entrer dans le royaume des cieux. Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu.» Bien que l’Eternel se réfère ici principalement à ceux qui possèdent des richesses matérielles, ceci interpelle également tous ceux qui pensent qu'ils peuvent acquérir le salut par les œuvres, c'est-à-dire ceux qui se croient avoir des vertus et mérites, tous les pharisiens. Les gens peuvent s'efforcer d'entrer dans le Royaume de Dieu, mais ils ne peuvent jamais y arriver par leurs propres efforts; aucun pécheur ne peut se sauver, quel que soit son ardeur (cf. Luc 13:24). Nous ne contribuons en rien à notre salut – c'est par la seule grâce de Dieu et uniquement à travers la foi en Christ que nous sommes sauvés. C'est là que trébuchent les religieux de ce monde et tous ceux qui prétendent être des chrétiens et qui pensent qu’il faut ajouter les œuvres à la foi pour être sauvé.
Suivre le Christ, le Chemin de la vie, coûte énormément. Le Christ n'est pas mort pour ceux qui prétendent avoir certaines valeurs ou vertus; Il est mort pour sauver ceux qui reconnaissent qu'ils sont totalement dépourvus de justice personnelle, afin qu'en Lui ils puissent être déclarés justes devant Dieu à travers la repentance et la foi. Le Christ est mort comme notre substitut sur la croix; Il a payé la totalité de la pénalité pour nos péchés. Seuls ceux qui sont prêts à renoncer à ce monde et à ses richesses, à se renier eux-mêmes (abandonnant leur orgueil et ne chérissant aucun péché) et à investir tout ce qu'ils ont dans le Royaume de Dieu peuvent entrer par la porte étroite. Ainsi déclare l’Eternel dans Luc 14:26-27, «Si quelqu’un vient à Moi, sans Me préférer à son père, à sa mère, à sa femme, à ses enfants, à ses frères, et à ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne Me suit pas, ne peut être mon disciple.» V.33, «Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple.» Luc 9:23-24, «Si quelqu’un veut venir après Moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il Me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de Moi la sauvera.» Cela implique qu'en tant que disciples du Christ, nous devons vivre en parfaite soumission à Lui (puisque nous sommes devenus ses esclaves), nous devons partager ses souffrances, respecter les commandements de Dieu, et nous distinguer par l'amour sacrificiel que nous avons les uns pour les autres et par la volonté de mourir pour l'amour du Seigneur, si nécessaire. Comme le dit l’Eternel dans Jean 14:15, «Si vous M'aimez, respectez mes commandements.»
Il est difficile de cheminer par la porte étroite, étant donné l'antagonisme qui existe entre les désirs de la chair et la volonté de Dieu pour l'homme. Autrement dit, ce que le cœur de l’homme désire s'oppose à la volonté de Dieu. Abandonner les désirs de la chair, vaincre les désirs inhérents à notre cœur corrompu, devient un combat quotidien et acharné pour quiconque suit le Christ. Il faut se renier, renoncer au monde, à tout ce qui est charnel. De plus, nous sommes sujets à la persécution, au rejet, à la haine, au martyre, tout cela à cause du nom de notre Sauveur. Mais il n'y a rien de mystérieux à cela, car le monde nous traite de la même manière qu'il a traité notre Seigneur; car nous ne sommes pas du monde, nous ne nous conformons pas à ses normes.
Contrairement aux enfants de ce monde qui sont contrôlés par la chair, c'est l'Esprit de Dieu qui nous contrôle et nous enseigne tout ce que nous devons savoir sur notre Dieu. Nous ne dépendons pas de nous-mêmes, nous ne dépendons pas de nos œuvres. Notre confiance repose sur la puissance de Dieu; car Il est la source et l'objet de notre foi. Tout dans notre vie en tant que chrétiens authentiques est centré sur le Christ; il n'y a pas de place pour la chair ou la mondanité, il n'y a pas de place pour l'exaltation de soi; nous vivons selon l’Esprit et pour la gloire de notre Dieu. Nous sommes une nouvelle création, morts au péché mais vivants en Christ. Nous sommes esclaves du Christ, participants de sa nature divine, délivrés de la corruption qui est dans le monde à cause de la convoitise. En Christ, et non par nos propres œuvres, nous portons le fruit de l'Esprit qui est «l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi; la loi n’est pas contre ces choses» (Galates 5:22-23).
Étant habités par l'Esprit Saint, nous sommes caractérisés par l’humilité, nous reconnaissons notre pauvreté spirituelle, déplorons nos péchés, avons faim et soif de la justice, avons le cœur pur et miséricordieux, nous sommes des artisans de la paix; et tout ce changement est gracieusement opéré en nous par l’Eternel notre Dieu: son Esprit est toujours à l'œuvre en nous pour nous sanctifier progressivement, afin de nous conformer à l'image de son Fils bien-aimé. En tant que chrétiens, nous comptons sur la grâce et uniquement sur la grâce de Dieu; car nous reconnaissons notre manque de valeur et de vertu, notre incapacité à nous sauver, et nous nous reposons uniquement en Christ, le seul Sauveur et Seigneur. Nous sommes les élus, gracieusement justifiés devant Dieu par le précieux sang du Christ à travers notre foi en Lui; Il nous a revêtus de sa propre justice et nous a donné l'espoir – «Cette espérance, nous la possédons comme une ancre de l’âme, sûre et solide; elle pénètre au-delà du voile, là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait Souverain Sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek» (Hébreux 6:19-20).
Bien que ce soit une voie difficile, la route de la vie est sûre et sécurisée, car comme il est écrit, «Ceux qui la suivront, même les insensés, ne pourront s’égarer. Sur cette route, point de lion; nulle bête féroce ne la prendra, nulle ne s’y rencontrera; les délivrés y marcheront. Les rachetés de l’Eternel retourneront, ils iront à Sion avec chants de triomphe, et une joie éternelle couronnera leur tête; l’allégresse et la joie s’approcheront, la douleur et les gémissements s’enfuiront» (Ésaïe 35:8-10). L'Esprit de Dieu nous conduit, nous qui sommes en Christ, dans la bonté et la vérité, Il garde nos chemins droits et nous ne pouvons pas trébucher – Lui qui a commencé une bonne œuvre en nous la termine; le Christ notre Lumière éclaire nos chemins et nous conduit patiemment sur la ‘Route de la sainteté’. Il nous comble de joie et nous couronne de vie éternelle, de paix et de confiance. Il est notre justice et notre espérance, ‘le garant d'une meilleure alliance’ pour ses élus. Le Christ est notre éternel Grand Souverain Sacrificateur. «Par conséquent, Il peut aussi sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu à travers Lui, puisqu’Il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur» (Hébreux 7:25).
En Christ, nous sommes citoyens du Royaume de Dieu, et notre Espérance réside au plus haut des cieux avec Dieu notre Père. Nous avons été purifiés par son précieux sang et baptisés dans la famille de Dieu par le Saint-Esprit qui a élu domicile en nous. Nous ne sommes plus les enfants de la désobéissance, les enfants de Satan, mais enfants de Dieu, héritiers de son Royaume. Nous vivons en union avec Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit. Nous sommes les rachetés de l'Agneau, protégés des bêtes féroces et soignés par le Seigneur notre Rédempteur, le Grand Berger – rien, aucune arme formée contre nous ne peut prospérer. Pour emprunter les mots de Jean 10:4-5, «Lorsqu’Il a fait sortir toutes ses propres brebis, Il marche devant elles; et les brebis Le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix. Elles ne suivront point un étranger; mais elles fuiront loin de lui, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers.» «Mes brebis entendent ma voix; Je les connais, et elles Me suivent. Je leur donne la vie éternelle; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui Me les a données, est plus grand que tous; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père», dit le Seigneur aux v.27-29.
Dans ce monde, la détresse, la tribulation, la persécution, la famine, la nudité, le péril et même le martyre sont autant d’épreuves auxquelles nous, disciples du Christ, faisons face. «En effet, il [nous] a été fait la grâce non seulement de croire en Christ, mais encore de souffrir pour Lui», comme Paul le souligne dans Philippiens 1:29. «Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés (écrit l'Apôtre Paul dans Romains 8:37). Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur» (v.38-39). Le Seigneur Lui-même affirme dans Luc 21:17-18, «Vous serez détestés de tous à cause de mon nom, mais pas un seul cheveu de votre tête ne sera perdu.» Ce qui signifie que bien que nous endurions toutes sortes d'afflictions de la part de l’ennemie, c’est-à-dire le monde, aucune perte éternelle ne pourra jamais nous affecter, nous qui sommes en Christ; notre Sauveur ne permettra pas que nos âmes périssent en enfer. En d'autres termes, comme l’Eternel le déclare à plusieurs reprises, si nous perdons notre vie pour sa cause, Lui le puissant et fidèle qui nous préserve nous restaurera.
Quand nous fixons notre cœur sur la porte étroite, lorsque nous nous tournons vers le Seigneur et Sauveur Jésus-Christ dans la repentance et la foi, nous trouvons aussi du repos pour notre âme; le Seigneur nous délivre du lourd fardeau de nos péchés en nous imputant gracieusement sa propre justice, tant active que passive, nous donnant ainsi la paix avec Dieu. Comme le souligne l'Apôtre Paul dans Romains 8:1, «Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ.» Jean 5:24, «En vérité, en vérité, Je vous le dis, celui qui écoute ma parole et qui croit à Celui qui M'a envoyé a la vie éternelle; il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie», déclare le Seigneur notre Rédempteur. Un autre privilège que nous avons en tant que disciples du Christ c’est que notre Grand Berger nous enseigne ses voies, c'est-à-dire les voies de la sagesse qui, selon Proverbes 3:17, «sont des voies agréables, et tous ses sentiers sont paisibles», et ainsi nous ne sommes plus hostiles aux choses de l'Esprit, nous ne sommes plus aveugles face à la vérité, «Car l’Eternel donne la sagesse; de sa bouche sortent la connaissance et l’intelligence; Il tient en réserve le salut pour les hommes droits, un bouclier pour ceux qui marchent dans l’intégrité, en protégeant les sentiers de la justice et en gardant la voie de ses fidèles» (Proverbes 2:6-8).
En tant que disciples du Christ, les choses de l'Esprit ne nous sont plus cachées; car le Seigneur nous a donné des oreilles pour L'entendre, des yeux pour voir et la capacité de comprendre les choses de l'Esprit. «Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui L’aiment. Dieu nous les a révélées par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu. Qui donc, parmi les hommes, connaît les choses de l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui? De même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. Et nous en parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles. Mais l’homme naturel n’accepte pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. L’homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n’est lui-même jugé par personne. Car qui a connu la pensée du Seigneur, pour l’instruire? Or nous, nous avons la pensée de Christ.» (1 Corinthiens 2:9-16).
Un autre élément distinctif de la porte étroite c’est qu'il n'y a pas beaucoup de monde qui passe par là, seulement les élus. Parce que le péché a établi son règne dans le cœur de l'homme, l'homme naturel n'accepte et ne peut accepter, ni comprendre les choses de l'Esprit. Cette porte lui est donc inconnue. En d'autres termes, aucun de nous ne vient au monde avec la crainte de l’Eternel ou une foi salvatrice inhérente; personne ne naît avec une connaissance salvatrice de Dieu. À la naissance, nous sommes tous spirituellement morts et perdus dans les ténèbres; nous sommes les enfants de la désobéissance, enfants de la colère et ennemis de Dieu jusqu'au moment de notre conversion, où le Seigneur Lui-même nous attire à Lui, sur le chemin de la vie, la route de la sainteté, dont nous étions éloignés par le péché et retenus captifs par la mort. C'est pourquoi, se référant à notre salut, l’Eternel déclare dans Ésaïe 42:16, «Je ferai marcher les aveugles sur un chemin qu’ils ne connaissent pas, Je les conduirai par des sentiers qu’ils ignorent; Je changerai devant eux les ténèbres en lumière, et les endroits tortueux en plaine: voilà ce que Je ferai, et Je ne les abandonnerai point.»
En tant que citoyens du Royaume de Dieu, nous ne sommes plus contrôlés par les désirs de la chair; notre cœur est fixé sur les choses de Dieu. «Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions» (Éphésiens 2:10). Nous marchons en nouveauté de vie, nous marchons selon l'Esprit, éclairés par la gloire de Dieu. La Parole de Dieu est la lumière de notre chemin, la nourriture de notre âme, la puissance de Dieu pour notre salut; nous n'avons pas honte de Lui, nous L'aimons parce qu'Il nous a aimés le premier. L’Eternel notre Sauveur est notre justice et notre confiance, notre Chef et Grand Souverain Sacrificateur. En Lui, notre réconciliation avec notre Père qui est aux cieux est complète; il n’y a plus d’inimitié mais la paix – «Je vous laisse la paix, Je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point», déclare notre Seigneur dans Jean 14:27.
Nous avons été gracieusement rachetés par notre Seigneur. Il nous préservera jusqu'à la fin et nous couronnera de la gloire éternelle. Car nous sommes son héritage éternel, rachetés par son sang précieux, choisis dans l'éternité passée par le Père, régénérés, sanctifiés, scellés et préservés par le Saint-Esprit qui nous glorifiera le jour à venir. Comme s’interroge l'Apôtre Paul dans Romains 8:31-35, «Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Lui qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui L’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-Il pas aussi toutes choses avec Lui? Qui accusera les élus de Dieu? C’est Dieu qui justifie! Qui les condamnera? [Jésus-] Christ est mort; bien plus, Il est ressuscité, Il est à la droite de Dieu, et Il intercède pour nous! Qui nous séparera de l’amour de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée?» La réponse bien évidemment c’est personne; rien ne peut nous séparer de notre Sauveur. En Christ notre Seigneur et Sauveur, à qui appartiennent toute gloire, majesté, honneur et souveraineté éternelle, nous avons la vie éternelle et l'amour éternel. Amen.
Mais tous ceux qui abandonnent le Chemin de la vie et entrent par la grande porte rencontreront la mort, c'est-à-dire la damnation éternelle. La porte large est la voie du mal, empruntée par les hommes décrits par Proverbes 2:13-15 comme «ceux qui abandonnent les sentiers de la droiture pour marcher dans des chemins ténébreux, qui éprouvent de la joie à faire le mal, qui mettent leur plaisir dans la perversité, qui suivent des sentiers tortueux et des routes pleines de détours.»
Il est facile de cheminer par la porte large, car il n'y a aucune restriction contre la chair. Le chemin est large et facile à trouver, et il y a beaucoup de monde qui l’emprunte. Contrairement à la porte étroite, ce chemin ne nous est pas étranger, car nous y sommes tous nés. Autrement dit, toutes les personnes nées d'un homme et d'une femme sont marquées par la perversion; nous sommes tous des enfants de la colère, ennemis de Dieu, à la naissance. Tandis que certains d'entre nous sont souverainement et gracieusement sauvés par Dieu du gouffre hideux et sans fond où nous vivons, beaucoup ou la plupart des gens dans ce monde restent dans les ténèbres toute leur vie; ils rejettent la main miséricordieuse que leur tend le Seigneur, ils tournent le dos à sa grâce et à son amour, et continuent leur voyage par la porte large, les chemins secondaires qui mènent à la perdition. En d'autres termes, bien que le Chemin de la vie soit révélé à tous (cf. Romains 1:19-21), de nombreuses personnes choisissent de Le rejeter et de continuer leur descente en enfer, suivant les folies de ce monde. Sous l’emprise du péché et de la chair, ils se délectent des actes de méchanceté; leur dieu c’est leurs désirs naturels, leur cœur est fixé sur les choses de la terre. Ils méprisent la sagesse de Dieu et se livrent à toutes sortes d'abominations. Comme le souligne Paul dans Romains 1:22-23, «Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous; et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles.»  
Ceci n'est pas un phénomène nouveau, car déjà dans l'Ancien Testament par exemple, le Seigneur a sauvé Israël de l'esclavage en Égypte, les a amenés sur la Terre promise, et leur a donné des lois et des commandements qui donnent la vie. Mais Israël a abandonné le Chemin de la vie, la ‘Route de la sainteté’, et a continué sur des routes secondaires qui mènent à la mort. Dans Jérémie 18:15, l’Eternel condamne Israël pour sa désobéissance, car Israël L'avait abandonné, Lui le Chemin de la vie. Ainsi déclare l’Eternel, «Cependant mon peuple M'a oublié, il offre de l'encens à des idoles; il a été conduit à chanceler dans ses voies, à quitter les anciens sentiers, pour suivre des sentiers, des chemins non frayés.» Ceci est une description claire de tout homme naturel, de tous ceux qui passent par la porte large – au lieu d'adorer le Dieu Vivant, ils adorent de faux dieux; ils haïssent Dieu et rejettent sa sagesse; ils sont hostiles à la saine doctrine, ils étouffent la vérité. Mais ceci ne doit surprendre personne, «En effet (comme l'écrit l'Apôtre Paul dans 1 Corinthiens 1:18), le message de la croix est une folie pour ceux qui périssent, mais pour nous qui sommes sauvés, il est la puissance de Dieu.»
Ignorant la justice de Dieu, ceux qui cheminent par la porte large se donnent à la folie en suivant leur désir de vivre en dehors de la volonté de Dieu. Ce sont des enfants de la désobéissance, ennemis de Dieu, séparés de sa présence. Ils marchent selon la chair, ils glorifient la chair et avancent à tâtons dans les ténèbres, suivant le chemin de la perdition. Ils sont esclaves du péché et de la méchanceté, et la conséquence de leur folie c’est qu'ils ne connaissent ni paix ni joie; ils n'ont ni espoir ni vie, car leurs voies sont tortueuses et glissantes. Ils marchent au milieu des ténèbres, arpentent les sentiers de l'injustice, contrôlés par l'esprit de mensonge, c'est-à-dire le diable. L'orgueil est le joyau de leur cou, la rébellion est incrustée dans leurs cœurs; ils ne considèrent pas les jugements de l’Eternel, mais répriment leur propre conscience. Ils rejettent la Parole de Dieu, car leur cœur est insensible et hautain. Ils sont retenus prisonniers par l'aiguillon de la mort, ils sont morts dans les offenses et le péché. La calamité et la tristesse les attendent tous, car ils rejettent la Lumière pour suivre les doctrines des démons. La colère sera leur part pour toujours, car ils ont rejeté le Fils de Dieu qui enlève les péchés du monde.
Contrairement à notre vie en Christ, où l'Esprit de Dieu nous enseigne à travers la Parole de Dieu comment vivre et marcher selon la volonté de Dieu, il n'est pas nécessaire d'apprendre comment marcher sur le chemin de la perdition; car toutes sortes de caprices et passions immorales imaginables, toutes sortes de convoitises qui régissent ce chemin sont enracinées dans le cœur de chaque homme naturel – la ruse, la méchanceté, le manque de maîtrise de soi, l'exaltation de soi, l'amour de soi, l'autosuffisance, l'autosatisfaction, la discorde et toutes sortes de méchanceté sont inhérentes à la nature humaine. S'il y a quelque chose que l'homme n'a point besoin d'apprendre à faire, ce sont les actes de méchanceté. Nous sommes tous nés avec un mauvais penchant. Ainsi, parcourir le chemin de la perdition est facile, car la perversion a pour siège le cœur de tout être humain; nous sommes tous intrinsèquement mauvais. Le problème de l'homme ce n'est pas son environnement ou la société comme beaucoup le pense, mais son cœur pervers et rusé. Le prophète Jérémie écrit dans Jérémie 17:9, «Le cœur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant: qui peut le connaître?» Mais lorsque nous sommes gracieusement et souverainement attirés vers la porte étroite par l’Eternel notre Dieu, nous devons apprendre tout ce qui concerne le Chemin. Parce que les choses de l'Esprit sont étrangères à l'homme naturel, l'Esprit de grâce doit nous donner la faculté de compréhension; car nous n’avons ni la capacité ni la volonté inhérente de les accepter et de les comprendre. Nous devons être préparés par l'Esprit Saint qui, au moment de notre conversion, nous donne un esprit nouveau pour accueillir et comprendre la Parole de Dieu, et un nouveau cœur pour aimer et obéir à notre Dieu (cf. Luc 8:10).
Le chemin spacieux est facile à parcourir parce qu'il n'y a pas la crainte de l’Eternel: la mondanité et les plaisirs de la chair sont ce qui gouverne ce chemin; tout ici est centré sur l'homme plutôt que sur Dieu – les gens se glorifient, tout ce qui compte c’est ce qu'ils veulent, leurs désirs immoraux et passions lubriques. Afin de gratifier leur orgueil, de satisfaire leurs convoitises et désirs charnels, ils se livrent comme esclaves aux actes de méchanceté; ils sont esclaves du péché et leur salaire c’est la mort. Parce que la Parole de Dieu leur est offensante, ils la rejettent et suivent les doctrines des démons. Afin d’éviter toute restriction contre leurs mauvais désirs et convoitises, ils appellent le mal bien, et le bien mal; ils établissent leurs propres règles et droits qui vont à l’encontre de la loi de Dieu et accordent une importance primordiale à leurs désirs immoraux et à leurs passions lubriques. Ils sont spirituellement morts, aveugles face à la vérité. Comme le dit l'Apôtre Paul dans 2 Corinthiens 4:3-4, «Si notre Evangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui périssent, pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Evangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu.» Ils rejettent Dieu parce que leurs cœurs dépravés aspirent à la liberté de se livrer aux actes de la chair tels que «la débauche, l’impureté, le dérèglement, l’idolâtrie, la magie, les rivalités, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables» (Galates 5:19-21). Par conséquent, l'orgueil, la ruse, la méchanceté, le manque de maîtrise de soi, l'exaltation de soi, l'amour de soi, l'autosuffisance, la prétention, la dissension et toutes sortes de méchanceté sont leurs traits de caractère. Ils n’ont aucune restriction contre la chair, ils n'ont aucune restriction contre le péché; ils se délectent de leur méchanceté parce qu’ils sont complètement dépravés. Ils vivent dans la chair, sèment dans la chair et glorifient la chair. Et de la chair ils récolteront la mort.
La large porte est facile à trouver. Je dirai qu'il n'est pas nécessaire de se mettre à la chercher; car c’est là que nous sommes tous nés; cela ne nous est pas inconnue. En effet, l'homme par nature y est si familier et bien équipé pour l’emprunter; car son cœur a une inclination naturelle pour les actes de méchanceté, tout ce que le moi pécheur désire et les mensonges que le monde promeut. Mais les choses de l'Esprit lui sont étrangères – il n’est pas capable de les comprendre, et il n’a pas non plus la volonté de les accepter. Seul le cœur régénéré est habilité par le Saint-Esprit à accepter et à comprendre ces choses.
Je crois que chaque personne sur terre connaît l'inclination de son propre cœur; nous nous connaissons mieux que les gens qui nous entourent. Ainsi, Paul s’interroge dans 1 Corinthiens 2:11, «Qui donc, parmi les hommes, connaît les choses de l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui?» Par conséquent, je conclus que toute personne raisonnable est consciente de l'inclination de son cœur, qu'il soit fixé sur les choses d'en haut ou sur les choses d'ici-bas. Sauf à se faire des illusions, pensant que tout va bien pour son âme, chaque personne doit savoir si elle suit le chemin spacieux ou la route étroite.
Si vous êtes encore avec la grande foule, affluant par la porte large qui mène à la perdition, je vous exhorte aujourd'hui à abandonner vos mauvaises voies et à entrer par la porte étroite. Fuyez la destruction et trouvez refuge en Jésus-Christ le Seigneur, la Fontaine de la Vie! De nombreuses personnes, enfants de ce monde et esclaves de la chair, prétendent qu'il y a plus d'un chemin vers le ciel: elles se font des illusions et trompent les autres aussi. Ne vous laissez pas berner par de telles affirmations. Car il n'y a qu'un seul chemin – le Chemin – qui mène au Royaume de Dieu, c'est-à-dire le Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. «Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par Moi», déclare le Seigneur dans Jean 14:6.
Il n'y a donc pas de vie mais la mort pour ceux qui rejettent le Christ Sauveur, ceux qui foulent aux pieds son sang précieux; leurs noms sont écrits dans les livres de la mort. L’Eternel déclare dans Jérémie 17:13, «Ceux qui se détournent de Moi seront inscrits sur la terre, car ils abandonnent la source d’eau vive, l’Eternel.» Mais dans le Livre de vie de l'Agneau sont écrits les noms de ses serviteurs fidèles, ceux qui suivent le chemin de la vie, la porte étroite, guidés par le Grand Berger – ils hériteront du Royaume de Dieu; ils sont citoyens de la Ville Sainte. «Il n’entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à l’abomination et au mensonge; il n’entrera que ceux qui sont écrits dans le Livre de vie de l’Agneau» (Apocalypse 21:27).
Le Christ est le Chemin de la vie, le seul Chemin qui mène à Dieu le Père; toutes les autres avenues qu'offrent les autres systèmes religieux de ce monde convergent toutes vers la même porte large qui mène à la destruction éternelle. Ceci dit, vous pouvez être un catholique, un musulman, un bouddhiste, un athée ou même quelqu’un qui professe la foi chrétienne mais aime le monde et vit selon la chair; sachez que vous êtes sur la route de la perdition. Vous aller mourir dans vos péchés et les portes de l’enfer vous seront ouvertes, si vous ne vous repentez pas de vos péchés et ne croyez pas au Seigneur Jésus-Christ. Vos œuvres et mérites, votre noblesse ou votre religiosité ne peut vous sauver: « Il n'y a de salut en aucun autre [que le Seigneur Jésus-Christ], car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés» (Actes 4:12). La vie se trouve exclusivement en Christ. «Je suis la porte. Si quelqu’un entre par Moi, il sera sauvé; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages», déclare le Seigneur dans Jean 10:9. «Heureux celui pour qui Je ne serai pas une occasion de chute», déclare le Seigneur notre Rédempteur dans Luc 7:23.
Je vous exhorte à vous tourner vers le Christ, quels que soient vos péchés – Il ne rejette pas ceux qui se tournent vers Lui. Il est mort pour les pécheurs, pas pour ceux qui croient avoir des virtus et des valeurs. Reconnaissez simplement votre corruption spirituelle, repentez-vous de vos péchés et reconnaissez que vous êtes incapable de vous sauver. Eloignez-vous de la porte large, renoncez à ce monde, renoncez à la chair, renoncez à vous-même et croyez au Seigneur Jésus-Christ. Il vous purifiera de vos impuretés, vous revêtira de son vêtement pur – la robe de la justice; tous vos péchés, passés, présents et futurs seront pardonnés, et Dieu vous traitera comme un juste. Le Saint-Esprit vous baptisera dans la famille de Dieu, vous deviendrez héritier de son Royaume, votre tête sera couronnée d'un diadème de gloire et vous passerez votre vie dans la glorieuse présence de Dieu pour toujours.
Ne vous mêlez plus à la grande foule, ne suivez plus la tendance de ce monde, arrêtez de vous conformer à ses normes. Fuyez la colère à venir, cherchez la paix avec Dieu. Je vous prie de vous repentir de vos péchés maintenant et de croire au Seigneur Jésus-Christ. Car «La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui par leur injustice tiennent la vérité prisonnière» (Romains 1:18). «Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite (déclare le Seigneur dans Luc 13:24-28). En effet, Je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. Quand le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, vous qui êtes dehors, vous commencerez à frapper à la porte en disant: ‘Seigneur, [Seigneur,] ouvre-nous!’ Il vous répondra: ‘Je ne sais pas d'où vous êtes.’ Alors vous vous mettrez à dire: ‘Nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné dans nos rues.’ Il répondra: ‘Je vous le dis, je ne sais pas d'où vous êtes; éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice.’ C’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le Royaume de Dieu et que vous, vous serez jetés dehors.»
Ne tournez donc pas le dos aux tendres miséricordes du Christ, «Car la miséricorde est auprès de l’Eternel, et la rédemption est auprès de Lui en abondance», comme nous le dit Psaumes 130:7. Si vous continuez avec la grande foule, le Seigneur vous donnera une part parmi les méchants, et vous ferez face à sa colère et connaîtrez le tourment pour toujours. Alors repentez-vous aujourd'hui, croyez au Seigneur Jésus-Christ et Il vous sauvera! «Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône et à l'Agneau» (Apocalypse 7:10).
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quentinyhk · 7 months
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La nuit de décembre d'Alfred de Musset [XIXème siècle]
LE POÈTE
Du temps que j'étais écolier, Je restais un soir à veiller Dans notre salle solitaire. Devant ma table vint s'asseoir Un pauvre enfant vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère.
Son visage était triste et beau : À la lueur de mon flambeau, Dans mon livre ouvert il vint lire. Il pencha son front sur sa main, Et resta jusqu'au lendemain, Pensif, avec un doux sourire.
Comme j'allais avoir quinze ans Je marchais un jour, à pas lents, Dans un bois, sur une bruyère. Au pied d'un arbre vint s'asseoir Un jeune homme vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère.
Je lui demandai mon chemin ; Il tenait un luth d'une main, De l'autre un bouquet d'églantine. Il me fit un salut d'ami, Et, se détournant à demi, Me montra du doigt la colline.
À l'âge où l'on croit à l'amour, J'étais seul dans ma chambre un jour, Pleurant ma première misère. Au coin de mon feu vint s'asseoir Un étranger vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère.
Il était morne et soucieux ; D'une main il montrait les cieux, Et de l'autre il tenait un glaive. De ma peine il semblait souffrir, Mais il ne poussa qu'un soupir, Et s'évanouit comme un rêve.
A l'âge où l'on est libertin, Pour boire un toast en un festin, Un jour je soulevais mon verre. En face de moi vint s'asseoir Un convive vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère.
Il secouait sous son manteau Un haillon de pourpre en lambeau, Sur sa tête un myrte stérile. Son bras maigre cherchait le mien, Et mon verre, en touchant le sien, Se brisa dans ma main débile.
Un an après, il était nuit ; J'étais à genoux près du lit Où venait de mourir mon père. Au chevet du lit vint s'asseoir Un orphelin vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère.
Ses yeux étaient noyés de pleurs ; Comme les anges de douleurs, Il était couronné d'épine ; Son luth à terre était gisant, Sa pourpre de couleur de sang, Et son glaive dans sa poitrine.
Je m'en suis si bien souvenu, Que je l'ai toujours reconnu À tous les instants de ma vie. C'est une étrange vision, Et cependant, ange ou démon, J'ai vu partout cette ombre amie.
Lorsque plus tard, las de souffrir, Pour renaître ou pour en finir, J'ai voulu m'exiler de France ; Lorsqu'impatient de marcher, J'ai voulu partir, et chercher Les vestiges d'une espérance ;
À Pise, au pied de l'Apennin ; À Cologne, en face du Rhin ; À Nice, au penchant des vallées ; À Florence, au fond des palais ; À Brigues, dans les vieux chalets ; Au sein des Alpes désolées ;
À Gênes, sous les citronniers ; À Vevey, sous les verts pommiers ; Au Havre, devant l'Atlantique ; À Venise, à l'affreux Lido, Où vient sur l'herbe d'un tombeau Mourir la pâle Adriatique ;
Partout où, sous ces vastes cieux, J'ai lassé mon coeur et mes yeux, Saignant d'une éternelle plaie ; Partout où le boiteux Ennui, Traînant ma fatigue après lui, M'a promené sur une claie ;
Partout où, sans cesse altéré De la soif d'un monde ignoré, J'ai suivi l'ombre de mes songes ; Partout où, sans avoir vécu, J'ai revu ce que j'avais vu, La face humaine et ses mensonges ;
Partout où, le long des chemins, J'ai posé mon front dans mes mains, Et sangloté comme une femme ; Partout où j'ai, comme un mouton, Qui laisse sa laine au buisson, Senti se dénuder mon âme ;
Partout où j'ai voulu dormir, Partout où j'ai voulu mourir, Partout où j'ai touché la terre, Sur ma route est venu s'asseoir Un malheureux vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère.
Qui donc es-tu, toi que dans cette vie Je vois toujours sur mon chemin ? Je ne puis croire, à ta mélancolie, Que tu sois mon mauvais Destin. Ton doux sourire a trop de patience, Tes larmes ont trop de pitié. En te voyant, j'aime la Providence. Ta douleur même est soeur de ma souffrance ; Elle ressemble à l'Amitié.
Qui donc es-tu ? - Tu n'es pas mon bon ange, Jamais tu ne viens m'avertir. Tu vois mes maux (c'est une chose étrange !) Et tu me regardes souffrir. Depuis vingt ans tu marches dans ma voie, Et je ne saurais t'appeler. Qui donc es-tu, si c'est Dieu qui t'envoie ? Tu me souris sans partager ma joie, Tu me plains sans me consoler !
Ce soir encor je t'ai vu m'apparaître. C'était par une triste nuit. L'aile des vents battait à ma fenêtre ; J'étais seul, courbé sur mon lit. J'y regardais une place chérie, Tiède encor d'un baiser brûlant ; Et je songeais comme la femme oublie, Et je sentais un lambeau de ma vie Qui se déchirait lentement.
Je rassemblais des lettres de la veille, Des cheveux, des débris d'amour. Tout ce passé me criait à l'oreille Ses éternels serments d'un jour. Je contemplais ces reliques sacrées, Qui me faisaient trembler la main : Larmes du coeur par le coeur dévorées, Et que les yeux qui les avaient pleurées Ne reconnaîtront plus demain !
J'enveloppais dans un morceau de bure Ces ruines des jours heureux. Je me disais qu'ici-bas ce qui dure, C'est une mèche de cheveux. Comme un plongeur dans une mer profonde, Je me perdais dans tant d'oubli. De tous côtés j'y retournais la sonde, Et je pleurais, seul, loin des yeux du monde, Mon pauvre amour enseveli.
J'allais poser le sceau de cire noire Sur ce fragile et cher trésor. J'allais le rendre, et, n'y pouvant pas croire, En pleurant j'en doutais encor. Ah ! faible femme, orgueilleuse insensée, Malgré toi, tu t'en souviendras ! Pourquoi, grand Dieu ! mentir à sa pensée ? Pourquoi ces pleurs, cette gorge oppressée, Ces sanglots, si tu n'aimais pas ?
Oui, tu languis, tu souffres, et tu pleures ; Mais ta chimère est entre nous. Eh bien ! adieu ! Vous compterez les heures Qui me sépareront de vous. Partez, partez, et dans ce coeur de glace Emportez l'orgueil satisfait. Je sens encor le mien jeune et vivace, Et bien des maux pourront y trouver place Sur le mal que vous m'avez fait.
Partez, partez ! la Nature immortelle N'a pas tout voulu vous donner. Ah ! pauvre enfant, qui voulez être belle, Et ne savez pas pardonner ! Allez, allez, suivez la destinée ; Qui vous perd n'a pas tout perdu. Jetez au vent notre amour consumée ; - Eternel Dieu ! toi que j'ai tant aimée, Si tu pars, pourquoi m'aimes-tu ?
Mais tout à coup j'ai vu dans la nuit sombre Une forme glisser sans bruit. Sur mon rideau j'ai vu passer une ombre ; Elle vient s'asseoir sur mon lit. Qui donc es-tu, morne et pâle visage, Sombre portrait vêtu de noir ? Que me veux-tu, triste oiseau de passage ? Est-ce un vain rêve ? est-ce ma propre image Que j'aperçois dans ce miroir ?
Qui donc es-tu, spectre de ma jeunesse, Pèlerin que rien n'a lassé ? Dis-moi pourquoi je te trouve sans cesse Assis dans l'ombre où j'ai passé. Qui donc es-tu, visiteur solitaire, Hôte assidu de mes douleurs ? Qu'as-tu donc fait pour me suivre sur terre ? Qui donc es-tu, qui donc es-tu, mon frère, Qui n'apparais qu'au jour des pleurs ?
LA VISION
- Ami, notre père est le tien. Je ne suis ni l'ange gardien, Ni le mauvais destin des hommes. Ceux que j'aime, je ne sais pas De quel côté s'en vont leurs pas Sur ce peu de fange où nous sommes.
Je ne suis ni dieu ni démon, Et tu m'as nommé par mon nom Quand tu m'as appelé ton frère ; Où tu vas, j'y serai toujours, Jusques au dernier de tes jours, Où j'irai m'asseoir sur ta pierre.
Le ciel m'a confié ton coeur. Quand tu seras dans la douleur, Viens à moi sans inquiétude. Je te suivrai sur le chemin ; Mais je ne puis toucher ta main, Ami, je suis la Solitude.
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[Illustration dessinée par le peintre Eugène Lami au XIXème siècle.]
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Cats-ucopia: Paris 1989
For @storyweaverofgondor‘s blog anniversary event, I did something I didn’t think of at first - I retranslated JSfJC from the original into a new (better imo) version.(If you’ve known me long enough, you can realise how much I am annoyed by the translations.) I really liked comparing the original to the English lyrics, so this was fun!
(I also wanted to sing it and edit with background music, but I fell quite sick this morning and that is Not Possible.)
Translation under the cut!
Italics represents lyrics that are the same in the original version. I tried to make it more literal than the original, so as to preserve as much of T. S. Eliot’s original text as possible.
“CHANTS JELLICLE POUR CHATS JELLICLES”
Êtes-vous né aveugle ?
Voyez-vous dans le noir ?
Sur le trône d’un roi
Pourriez-vous vous asseoir ?
 Peut-on dire de vos cris
Qu’ils sont pires que vos crocs ?
Êtes-vous roi de Paris
Quand vous marchez le soir ?
 Parce que          
Jellicles peuvent et Jellicles vont*
Jellicles vont et Jellicles f’raient
Jellicle f’raient et Jellicles peuvent
Jellicles peuvent et Jellicles vont
 Quand vous êtes dans l’air, tombez-vous sur vos pieds ?
Sentez-vous les changements qui se passent dans l’air ?
Pouvez-vous retrouver, aveugle, votre chemin ?
Savez-vous pénétrer dans la Félinosphère ?
 Parce que
Jellicles peuvent et Jellicles vont
Jellicles vont et Jellicles peuvent
Jellicles peuvent et Jellicles vont
Jellicles vont et Jellicles peuvent
Jellicles peuvent et Jellicles vont
 Les repaires des sorcières, pouvez-vous y aller ?
Êtes-vous ami des loups, des grimoires et des sorts ?
Connaissiez-vous Mesmer ? Ou bien le Chat Botté ?
Êtes-vous diplômé du ciel et de l’enfer ?
 Avez-vous l’œil d’un lynx, ou le regard d’un sphinx ?
Prenez-vous l’avant-scène quand vous chassez un rat ?
Étiez-vous donc présent au temps des pharaons ?
Si vous (y) êtes et vous fûtes, vous êtes chat Jellicle
 Chants Jellicles pour Chats Jellicles
Chants Jellicles pour Chats Jellicles
Chants Jellicles pour Chats Jellicles
Chants Jellicles pour Chats Jellicles
 Nous sommes des saltimbanques sur un trapèze de l’air
Tourner des roulades, bondir en arrière
Courir le long d’un mur, sauter parmi les arbres
Balancer sur une barre, marcher le long d’un fil
 Jellicles peuvent et Jellicles vont
Jellicles peuvent et Jellicles font
Jellicles peuvent et Jellicles vont
Jellicles peuvent et Jellicles font
 Chants Jellicles pour Chats Jellicles
Chants Jellicles pour Chats Jellicles
Chants Jellicles pour Chats Jellicles
Chants Jellicles pour Chats Jellicles
 Êtes-vous capable de chanter en plus d’une clé ?
Des duets de Rossini et des valses de Strauss ?
Pouvez-vous (comme les chats peuvent) commencer à « do »
Provoquer des applau-diss’ments résonants ?
 Les chats Jellicles sont reines de la nuit
Chantant à des hauteurs de génie
Vocalisant des chants du « Messie »
Hallelujah, un chœur de magie !
 La mystique divinité d’la félinité décompléxée
Dans la cathédrale sonne « Vivat » !
Vie immortelle au chat éternel
Félin, fidèle, franc et loyal
Aux autres qui font (quoi)
 Jellicles font et Jellicles peuvent
Jellicles peuvent et Jellicles vont
Des chats Jellicles et des chants Jellicles
Jellicles vieux et Jellicles jeunes
Chanson Jellicle et danse Jellicle
 Chants Jellicles pour Chats Jellicles
Chants Jellicles pour Chats Jellicles
Chants Jellicles pour Chats Jellicles
Chants Jellicles pour Chats Jellicles
Chants Jellicles pour Chats Jellicles
 Des chats pratiques, des chats dramatiques
Des chats pragmatiques, des chats fanatiques
Des chats oratoriques, des chats oraclo-delphiques
Des chats sceptiques, des chats dyspeptiques
 Des chats romantiques, des chats pédantiques
Des chats critiques, des chats parasites
Des chats allégoriques, des chats métaphoriques
Des chats statistiques, des chats mystiques
 Des chats politiques, des chats hypocrites
Des chats clériques, des chats hystériques
Des chats cyniques, des chats rabbiniques
 Chants Jellicles pour Chats Jellicles
Chants Jellicles pour Chats Jellicles
Chants Jellicles pour Chats Jellicles
Chants Jellicles pour Chats Jellicles
 Il y a un homme là-bas avec un air surpris
Comme s’il voulait dire, « alors ça j’y crois pas »
Est-ce que je vois vraiment, de mes propres deux yeux
Un homme qui ne connaît pas les chats Jellicles ?
 Qu’est-ce qu’un chat Jellicle ? QU’EST-CE QU’UN CHAT JELLICLE ?
 * « vont » can be pronounced like « font » interchangeably (and the other way round too)
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Well, I hope someone’ll read it, and like it! I did try to keep some original terms so as to honour the original production, but I changed stuff quite a bit.
Happy blog-versary, story!
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jiangshinoni · 6 months
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HALLOWEEN LORE Dans ce monde, il existe une légende peu connus par la population. Une légende traitant de la mort. Beaucoup se demande, comment retrouver son chemin vers l'au delà ? Et qui ou comment les âmes sont amener soit en enfer ou au paradis. Certains vous dirons que tout ça sont juste des mensonges pour faire peur. Que l'au delà n'existe pas. Mais pour ça qui est crois, cette légendes leurs est indispensable, ainsi que… effrayante.
Vous devez vous demander quelle est cette légende n'est ce pas? Laisser moi vous la conter. A chaque mort, les nouvelles âmes sont attiré par une douce lumière et pour une certaine raison, il leur est impossible de s'y échapper. Ensorcelé, il se dirige vers cette sources et sans s'en rendre compte, ils finissent absorber par une lanterne noir comme la nuit. La propriétaire de cette lanterne, un être dont la mort a été refusé et qui se retrouve entre la mort et la vie. Accepter nulle part et vus nulle part, le seul salut de ce cadavre est de remplir le rôle qui lui a été confié. "Amener les âmes ou ils doivent être." Selon la couleur de sa lanternes, l'âmes est amener dans son lieu de repos. Blanche signifie le paradis et le droit de réincarnation mais violet signifie les enfer et le tourment éternelle et absolue Et ainsi et pour toujours, le zombie qui doit montrer le bon chemin et transmettre les réincarnation continue a errer dans la nuit jusqu'au jour on son rôle sera achevé et que le sommeil éternel lui sera offert
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blanche-page · 6 months
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Littérature mon Amour
"Enchantée encore de mon rêve, je m'étonne d'avoir changé, d'avoir vieilli pendant que je rêvais... D'un pinceau ému je pourrais repeindre, sur ce visage-ci, celui d'une fraîche enfant roussie de soleil, rosie de froid, des joues élastiques achevées en un menton mince, des sourcils mobiles prompts à se plisser, une bouche dont les coins rusés démentent la courte lèvre ingénue... Hélas, ce n'est qu'un instant. Le velours adorable du pastel ressuscité s'effrite et s'envole... L'eau sombre du petit miroir retient seulement mon image qui est bien pareille, toute pareille à moi, marquée de léger coups d'ongle, finement gravée aux paupières, aux coins des lèvres, entre les sourcils têtus... Une image qui ne sourit ni ne s'attriste, et qui murmure, pour moi seule : "Il faut vieillir. Ne pleure pas, ne joins pas des doigts suppliants, ne te révolte pas : il faut vieillir. Répète-toi cette parole, non comme un cri de désespoir, mais comme le rappel d'un départ nécessaire... Regarde-toi, regarde tes paupières, tes lèvres, soulève sur tes temps les boucles de tes cheveux : déjà tu commences à t'éloigner de ta vie, ne l'oublie pas, il faut vieillir !
"Éloigne-toi lentement, lentement, sans larmes ; n'oublie rien ! Emporte ta santé, ta gaieté, ta coquetterie, le peu de bonté et de justice qui t'a rendu la vie moins amère ; n'oublie pas ! Va-t'en parée, va-t'en douce, et ne t'arrête pas le long de la route irrésistible, tu l'essaierais en vain, -- puisqu'il faut vieillir ! Suis le chemin, et ne t'y couche que pour mourir. Et quand tu t'étendras en travers du vertigineux ruban ondulé, si tu n'as pas laissé derrière toi, un à un, tes cheveux en boucles, ni tes dents une à une, ni tes membres un à un usés, si la poudre éternelle n'a pas, avant ta dernière heure, sevré tes yeux de la lumière merveilleuse, si tu as, jusqu'au bout, gardé dans ta main la main maie qui te guide, couche-toi en souriant, dors heureuse, dors privilégiée..."
Colette, Rêverie du nouvel an, 16 janvier 1909.
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