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#Mille et un visages
aurevoirmonty · 15 days
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"L'appel à l'aventure signifie que le destin a convoqué le héros et a transféré son centre de gravité spirituelle de l'intérieur de cette société vers une zone inconnue. Cette région fatidique de trésors et de dangers peut être représentée de diverses manières : comme une terre lointaine, une forêt, un royaume souterrain, sous les vagues ou au-dessus du ciel, une île secrète, le sommet d'une haute montagne ou un profond état de rêve ; mais c'est toujours un lieu d'êtres étrangement fluides et polymorphes, de tourments inimaginables, d'actes surhumains et de plaisirs impossibles."
Joseph Campbell, Le Héros aux Mille Visages
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Regarde-moi cet endroit, t'y crois ? L'Hôtel du Centre, tout pimpant, tout blanc avec ses volets rouges, comme pour dire : « Hey, je suis là, au milieu de nulle part ! » Et puis ces petites montagnes, derrière, qui regardent de haut tout ce petit monde. Les voitures qui se pointent, à la va-comme-j'te-pousse, cherchant un coin pour poser leurs carcasses. Les arbres, discrets, qui se tiennent à carreau, histoire de pas déranger. Et puis ce petit trottoir, qui mène on ne sait où… Tout a l'air si tranquille, si posé, comme un dimanche après-midi où tout s'arrête. Mais dedans, qui sait ? Peut-être que ça bouillonne, que ça s'agite, que les verres trinquent et que les rires fusent. C'est un monde de contrastes, où la quiétude côtoie le tumulte, où l'apparence cache mille et une vies. Mais bon, de loin, on n'y voit que du feu. Tu sais, y'a des lieux comme ça, qui bravent le temps, qui résistent quand tout autour semble se déliter, s'effondrer. Cet hôtel, c'est un peu ça. Un vestige, un symbole. Quand tout ferme, tout change, tout est transformé, lui, il tient bon la barre. À l'origine, imagine, c'était en 1958, une simple pension de famille, la pension Mallet. Et puis l'appétit grandissant, la vision s'agrandit. En 1965, deux étages de plus viennent couronner l'édifice, pour faire face à une station de sports d’hiver en pleine expansion. 27 chambres pour accueillir les âmes en quête de repos et de glisse. Les Mallet, une famille de battants, l'ont tenu jusqu'en 1984, puis est venu le temps de la transmission, au fils, qui a veillé sur les lieux jusqu'à ce qu'il range ses clefs pour une retraite bien méritée en 2019. Aujourd'hui, de nouveaux visages sont aux commandes. L'Hôtel du Centre continue de vivre, de respirer, de témoigner de ce qu'il était autrefois et de ce qu'il sera demain. Un phare immuable, défiant l'obscurité des métamorphoses.
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firebirdxvi · 3 months
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Fils du Feu 08 ~ Flamme exploratrice
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Joshua tournait en rond depuis une semaine, ne sachant pas s'il était prêt à retrouver le monde extérieur. Cela l'effrayait et l'attirait tout à la fois. Il avait besoin de se changer les idées, de quitter cet espace confiné aux murs étouffants. Ayant élu son nouveau domicile dans la bibliothèque, au milieu du mobilier familier et des milliers de livres, les Immortels ne pouvaient plus guère s'y rendre sans effectuer de multiples révérences pour marquer leur respect. Joshua comprit qu'il allait devoir trouver un autre endroit pour se terrer ; il détestait embêter les gens et voir tous ces inconnus défiler.
Ils étaient tous d'une prévenance sans faille envers lui. Il y'en avait toujours un pour lui apporter à boire ou à manger, un coussin pour son confort ou un livre introuvable sur un sujet à propos duquel personne ou presque n'avait pensé à écrire. Il était resté des heures pelotonné dans le grand fauteuil rouge, à la lueur des bougies, à lire des ouvrages sur l'armée rosalienne, la cour sanbréquoise, les moeurs du désert, la puissance des Primordiaux, les Cristaux-Mères et même les quelques passages sur le mystérieux royaume de Valoed, que peu avaient visité ; des contes et légendes sur les Célestes et ce qui avait causé la chute de leur civilisation... On lui avait déjà enseigné les connaissances les plus basiques à leur propos, mais plus il en apprenait, et plus il comprenait qu'on en savait en vérité très peu. Les Célestes eux-mêmes n'avaient laissé aucune archive qui soit consultables par les moyens actuels. Joshua se demanda alors ce que recélaient les entrailles de cet édifice vieux sans doute de plus de mille cinq cents ans...
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Quand il restait assis, à lire et à s'évader, il oubliait une partie de son chagrin. Quand il cessait, ce chagrin revenait à la charge. Il se souvenait de nouveau de son frère, la conscience qu'il l'avait quitté définitivement lui tordait les entrailles et il sanglotait encore en silence. Il ne parvenait à sourire de nouveau que lorsqu'Adalia ou Jote se montraient pour venir lui parler ou le réconforter ; sourire qui disparaissait souvent quand l'heure venait de prendre sa potion.
- "Allons, Votre Grâce", claironnait la soigneuse. "Les meilleurs remèdes n'ont jamais bon goût. Votre toux peut s'aggraver. J'ai amélioré la recette de celle que l'on vous administrait à Rosalith. Elle n'est plus aussi mauvaise..."
Le jeune homme se forçait alors à l'avaler, sachant bien qu'elle avait raison. Et il aurait tout fait pour lui être aimable. Il se rendit compte alors qu'il voyait Adalia comme une image de sa mère, dont il avait quêté l'amour et l'approbation à chaque instant, même après qu'elle lui eu montré un visage plus sombre... Il lui en coûtait d'admettre qu'elle lui manquait... Adalia le soulageait de cette culpabilité.
Il en profitait aussi pour lui poser des questions.
- "Avez-vous exploré cet endroit ? Il a l'air immense..."
- "Non, seuls les premiers corridors et salles sont exploités par les Immortels, le reste de la structure nous demeure étranger. Certaines portes ne peuvent également être ouvertes que par un Emissaire. Il n'est jamais très prudent de s'aventurer dans les bâtiments célestes. Après tout, s'ils ont disparu, il y a une bonne raison, n'est-ce pas ?"
- "J'aimerai bien savoir ce qui leur est arrivé réellement...", prononça innocemment Joshua.
- "D'autres que vous ont eu cette curiosité, cela ne leur a pas été bénéfique..."
- "Mais je peux pénétrer où je veux." Joshua regarda sa main. "Grâce à mon pouvoir, je peux actionner les dispositifs célestes. Je ne sais pas pourquoi, mais vous, le savez-vous ?"
- "Les Immortels en savent bien plus que la plupart des gens, et en ignorent encore beaucoup cependant."
- "J'ai envie d'en connaître plus, pas vous ?"
Joshua s'était levé et étirait ses membres avec énergie. Adalia se prépara à ce qu'il s'apprêtait à faire.
- "Je voudrais aller explorer un peu."
- "Maître Cyril voudra sans doute d'abord connaître vos intentions...", commença la soigneuse.
- "Allons le voir dans ce cas," décida Joshua.
Joshua et l'Immortelle se glissèrent hors de la bibliothèque, remontant d'un pas rapide le corridor vers les quartiers du Maître. Ce faisant, ils passèrent devant la porte circulaire qui, Joshua le savait, menait au monde extérieur. Mais ce monde-là devrait attendre encore un peu. C'était un univers plus mystérieux qui l'attirait présentement.
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Le Maître s'inclina à l'entrée de l'Emissaire. Ils ne s'étaient plus revus depuis le funeste jour où Joshua avait appris qu'il était le dernier Rosfield ; Cyril avait accepté de le laisser seul face à lui-même, attendant qu'il se décide à revenir vers lui le moment venu. Le jeune homme arborait une démarche ferme, un regard déterminé et un esprit affûté par ses récentes lectures.
Le jeune homme ne prit pas la peine de s'asseoir et attaqua d'emblée le vif du sujet.
- "Cyril", prononça-t-il poliment. "Je compte aller explorer les méandres du refuge si vous le voulez bien. Comme j'ai retrouvé une certaine maîtrise de mes pouvoirs, je peux me frayer un passage dans des lieux que vous n'avez pas découverts."
- "Pourquoi m'en informer ? Vous êtes le Maître des maîtres ici." Il s'inclina de nouveau. "Je vous remercie cependant de votre prévenance. Vous êtes libre de circuler où vous le voulez. Mais certains dangers pourraient entraver votre chemin... Si une escorte vous accompagnait..."
- "Adalia viendra avec moi", proposa aussitôt Joshua. La femme s'avança d'un pas volontaire. "Enfin, si elle le désire..."
Les deux Immortels parurent choqués par ces mots. Quand l'Emissaire ordonnait, il était obéi, rien ne leur était plus naturel. Qu'on puisse faire appel à sa seule bonne volonté laissa Adalia interloquée. Joshua ne cessait de bousculer leur credo...
- "J'irai où vous le voudrez, Votre Grâce. Si ma présence vous semble utile... Je ne voudrais pas vous être un poids..."
- "Ne vous inquiétez pas, je vous protègerai", répondit-il en lui touchant l'épaule.
- "Hum hum, Votre Grâce, c'est à... Adalia de vous protéger...", soupira Cyril.
- "Je suis l'Emissaire de Phénix, c'est à moi de protéger les autres", annonça Joshua sur un ton qui ne souffrait aucune contradiction. Il avait parlé comme un monarque.
Sans perdre de temps, il quitta la pièce, la soigneuse sur ses talons. Ils enfilèrent immédiatement un corridor que Joshua savait peu emprunté par les Immortels, avide de découvrir de nouvelles pièces. Après quelques coudes, ils arrivèrent bientôt devant un portail rectangulaire qui semblait inerte. Des symboles compliqués en ornaient la surface. Adalia jugea bon d'intervenir.
- "Nous n'avons pas réussi à ouvrir celui-ci", expliqua-t-elle. "Si la plupart des portes peuvent être actionnées grâce aux artefacts adéquats, d'autres ne le peuvent que par... le pouvoir d'un Emissaire."
- "Et nous en avons un, n'est-ce pas ?" répondit Joshua en indiquant sa poitrine du pouce. Son espièglerie se communiqua à la soigneuse.
- "En effet, mais... nous ignorons ce qui se trouve au-delà."
- "Que pourrait-il y avoir ?"
- "Les Célestes étaient dotés d'armes... peu conventionnelles. Elles pourraient encore être actives... Depuis que nous sommes installés ici, l'énergie a été en partie rétablie, mais certaines sections sont encore inactives..."
- "Vous en avez déjà vues ?" Le jeune homme leva les yeux pour déterminer la hauteur du portail.
- "J'en ai entendu parler en tout cas. Si une d'entre elles nous attaque, je ne pourrais pas vous..."
- "N'ayez crainte, si je peux entrer ici, je peux également maîtriser ce qui s'y trouve, ce serait logique."
- "Vous êtes vraiment téméraire...", souffla Adalia en souriant.
- "J'ai surtout besoin d'action... et de réponses à des questions."
Le jeune homme se plaça face à la porte monumentale et fit jouer ses articulations. Tâtonnant des doigts la surface, il comprit bien vite où il devait poser la main. Exercant une pression légère, une intense chaleur embrasa alors son bras tandis qu'une lueur bleutée illuminait la surface de pierre gravée. La chaleur se résorba immédiatement et Joshua scruta de nouveau sa main ; il n'y décela aucun changement mais le battant sculpté ne s'en ouvrit pas moins devant lui. Les motifs de pierre s'écartèrent, révélant un passage étroit et encore plus obscur. N'hésitant qu'un bref instant, l'Emissaire et l'Immortelle s'engagèrent dans le corridor.
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L'obscurité risquait cependant de les faire trébucher à chaque pas. Joshua fit signe de s'arrêter.
- "Je vais faire un peu de lumière..."
Mobilisant sa mémoire musculaire, Joshua parvint à produire une sphère de feu, un peu moins grosse que sa propre tête, et la fit s'élever dans les airs à quelques mètres. Adalia, intimidée par les lieux, se rapprocha de lui afin de profiter de la clarté. Quand ils reprirent leur marche, la sphère les précéda, voletant comme un feu follet.
Avançant dans une pénombre moins épaisse, Joshua réalisa qu'ils se trouvaient sur une légère pente descendante. Ils s'enfonçaient sous terre, même si à bien y réfléchir, il ignorait à quel niveau du sol se situait le palier supérieur. Adalia gardait une main sur son épaule, et elle tremblait légèrement. Joshua n'était pas très rassuré lui-même et la présence de la femme lui apporta du courage. Il avait inconsciemment envie de l'impressionner...
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Il envoya la sphère illuminer les parois de pierre autour d'eux, et ils virent que les murs montaient bien plus hauts que d'ordinaire. On ne décelait aucun plafond et la sphère ne pouvait monter au-delà d'une certaine hauteur. L'édifice ressemblait plus que jamais à une cathédrale souterraine, ou à une tombe monumentale. Joshua se demanda si c'était si loin de la vérité ; ces lieux étaient peut-être une nécropole céleste. Après tout, on avait jamais retrouvé aucun de leurs restes ni aucun cimetière...
- "Vous sentez que nous descendons ?" chuchota le garçon.
- "Oui... on ne respire pas très bien, l'air est très sec..."
Elle toussa légèrement.
- "Que cherchez-vous exactement ?"
- "Je ne sais pas trop. J'ai l'impression de devoir continuer à avancer, comme si on m'appelait... C'est étrange, n'est-ce pas ?"
- "Êtes-vous sûr d'avoir encore toute votre tête ?" plaisanta Adalia pour détendre l'atmosphère.
- "Non, pas vraiment. Je vous le dirais quand nous auront trouvé quelque chose d'intéressant."
Ils arrivèrent bientôt à une pièce circulaire, un peu semblable au Nid. La sphère de feu balaya le périmètre, et ils comptèrent alors trois portes qui semblaient fermées. Joshua paru indécis.
- "Quelle direction devons-nous prendre ?"
- "Votre Grâce, nous risquons de nous perdre dans ce dédale. Je vous avoue que cette perspective ne m'enchante guère..."
La sphère alla se poser près de l'épaule d'Adalia et des ombres vinrent danser sur son visage inquiet. Joshua l'indiqua du doigt.
- "Je peux lui faire retracer notre route quand nous rebrousserons chemin. Nous ne nous perdrons pas. Alors dites-moi, dans quelle direction préférez-vous aller ?"
- "C'est vous le Maître..."
- "Mais vous avez votre intuition féminine. On m'a toujours dit que cela fonctionnait très bien pour prendre de bonnes décisions."
Adalia comprit qu'elle allait devoir choisir avec soin. Elle indiqua la porte en face d'eux.
- "Je propose de continuer tout droit."
- "La voie du milieu. Vous avez raison, c'est le meilleur choix !"
L'Immortelle avait surtout escompté éviter les détours inutiles. Non pas qu'elle ne fasse pas confiance au guide du Phénix, mais... on était jamais trop prudent. Joshua s'approcha du battant sculpté et, comme pour la première fois, il s'ouvrit sous sa main en s'illuminant d'une lumière bleutée. Ils passèrent le seuil et cette fois le couloir s'inclina fortement, les emmenant encore davantage dans les profondeurs.
Tout était silencieux autour d'eux. Aucune des sentinelles redoutées par Adalia ne se présenta pour leur barrer la route. Cependant, ses craintes n'étaient pas infondées. Se dirigeant vers une petite alcôve, la sphère révéla ce qui ressemblait à une statue d'une forme vaguement animale, mais aux contours tout à fait artificiels. Quand Joshua tendit la main vers elle, de subtils rais de lumière bleue se mirent à luire à sa surface. Ils se détournèrent vivement, comme effrayés par l'idée qu'elle aurait pu s'éveiller...
- "Il vaut mieux ne pas toucher à ça, Votre Grâce ! Je ne suis pas une guerrière, et vous-même, malgré votre témérité, n'êtes pas encore en état de livrer un combat quel qu'il soit..."
- "Vous avez raison, j'imagine... Mais je suis sûr que ce n'était pas une statue...", souffla Joshua en passant dans la pièce suivante. "Il y avait... une vie à l'intérieur... comme en sommeil..."
- "Comme vous, pendant cinq ans..."
- "Peut-être bien... Je... je ne veux pas y penser..."
- "Voulez-vous retourner en arrière ?"
- "Non. Continuons encore un peu. Si votre instinct ne vous a pas trompée, nous devrions trouver quelque chose d'intéressant plus loin..."
Ils continuèrent en choisissant toujours les voies les plus droites chaque fois qu'un carrefour se présentait. Ils rencontrèrent encore d'autres alcôves abritant des sentinelles immobiles de formes et de tailles diverses, recroquevillées ou enroulées sur elles-mêmes. Adalia avançait vaillamment derrière Joshua, bien décidée à l'accompagner jusqu'au bout. Elle en retirait une certaine fierté malgré sa crainte. Et l'idée de le laisser déambuler seul dans ces couloirs morts lui était insupportable.
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La sphère déboucha dans un espace plus vaste. Joshua la fit augmenter d'intensité afin d'éclairer plus largement ce qui les entourait. Avançant avec précaution jusqu'au centre de la pièce, ils remarquèrent alors de curieux globes lumineux encastrés dans le sol ; ils semblaient dessiner un motif précis mais qui échappait à leur compréhension. Joshua examina chacun d'eux, puis se mit à tourner sur lui-même en regardant en l'air. Là encore, un abîme vertical pesa sur leur tête...
- "Votre Grâce, faites attention, vous avez..."
Elle ne termina pas sa phrase. Au moment où le pied de l'Emissaire était entré en contact avec l'un des globes lumineux, le sol se mit à trembler sous eux. Adalia se retrouva jetée au sol tandis que le jeune homme gardait son équilibre de justesse. Il aida la soigneuse à se relever. Les murs se mirent alors à défiler vers le haut, lentement d'abord puis plus rapidement. Ils se trouvaient sur une plate-forme descendante. Ils s'enfonçaient encore plus profondément dans les entrailles de Valisthéa.
Quand elle le comprit, Adalia fut prise de nausée. Elle eut tout à coup la frayeur viscérale de rester prisonnière avec tous ces kilomètres de maçonnerie au-dessus de sa tête. Ils ne retrouveraient pas leur chemin ; cela avait été de la folie de venir ici. Elle s'écroula dans les bras de Joshua en sanglotant.
- "Nous ne sortirons pas d'ici, nous sommes condamnés !"
- "Ayez confiance en moi, je vous ramènerai, je vous le promets."
Elle se rappela alors qu'elle était avec le Phénix. Le Primordial du Feu, le dieu qu'elle vénérait. Et un instant, la simple vêture de chair mortelle qu'arborait l'Emissaire sembla disparaître sous ses yeux et elle vit une entité d'une sagesse infinie, levant un regard confiant et plein de savoir caché vers l'inconnu qui la terrifiait. La main qu'il posait sur elle était chaude et réconfortante... Elle reprit courage, se demandant bien alors comme elle avait pu le perdre.
Le Phénix était avec elle. Quoi qu'il puisse arriver, elle se trouvait précisément là où elle devait être.
La plate-forme s'immobilisa soudain. Ils avaient atteint un nouvel étage souterrain et l'air se fit encore plus rare. L'architecture changea également sensiblement. Ils continuèrent d'avancer, gravirent un long escalier et empruntèrent le seul portail disponible.
Ils pénètrent dans ce qui ressemblait à l'ultime salle de l'édifice. Une énième pièce circulaire jalonnées d'arches à moitié brisées. Les yeux écarquillés, insoucieux de la toux qui menaçait d'exploser dans sa poitrine, Joshua se précipita avec émerveillement vers ce qui ressemblait à un long pupitre couvert de symboles étranges. Il promena ses mains dessus et aussitôt, de nouveaux rais lumineux répondirent à ses sollicitations. Une véritable danse de lumière, ponctuée de sons presque joyeux dans le silence de nécropole, se promena sur la table de pierre, et Adalia sentit alors qu'elle respirait mieux.
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Un souffle d'air frais les balaya tandis que les murs de la pièce s'allumaient les uns après les autres, se gorgeant d'une énergie qui était restée endormie pendant des siècles. Les parois autour d'eux, au-dessus d'eux, vibraient avec force et Joshua regardait tout ça avec ravissement. Il semblait très content de lui.
Soudain, un son qui semblait provenir de partout autour d'eux se mit à résonner dans la pièce étrange :
"Acti... tititi... tion... Reeedém... rrraa... sys..."
- "Je crois que j'ai... remis quelque chose... en marche...", prononça-t-il avec stupeur.
Il se mit alors à scruter plus attentivement ce qui se trouvait autour de lui et poussa un soupir déçu.
- "J'aurai préféré trouver des livres, ou des documents quelconques..."
- "Je ne pense pas que les Célestes aient eu de livres. On a jamais retrouvé un seul écrit de leur main..."
- "Ils archivaient les choses de façon différente sans doute, et nous n'avons pas trouvé comment ils s'y prenaient..."
- "Si je puis me permettre, Votre Grâce. Il me paraît malvenu de chercher à connaître ces choses. Vous savez ce qu'on raconte à leur sujet, et pourquoi ils ont disparu..."
- "J'en sais à peu près autant que tout le monde. Leur orgueil les a perdu, les dieux les ont punis. Mais est-ce vrai, tout cela ?"
Joshua regarda sa main et la promena de nouveau sur le pupitre scintillant. De nouvelles formes apparurent devant lui, réagissant à ses gestes.
- "Si tout cela est vrai, je me demande bien de quelle manière j'y suis lié. Moi et le Phénix..."
- "Pourquoi pensez-vous que..."
- "Nous ne serions pas arrivés jusqu'ici autrement. Croyez-vous que tout ceci soit un hasard ?"
Joshua se déplaça dans la salle et se mit à tourner sur lui-même, le nez en l'air, les bras écartés, comme s'il cherchait à attraper un sens caché à tout ce qu'il avait accompli pour parvenir jusqu'ici.
Adalia soupira. Il n'y avait probablement aucun hasard. Si l'Emissaire de Phénix était capable de se frayer un chemin parmi les ruines célestes, et d'éveiller leur magie ancestrale par son seul toucher, alors tous les autres Emissaires devaient en être capables. Et cela avait nécessairement un sens.
- "Venez, Dame Adalia ! Essayons de déterminer d'où venait cette étrange voix que nous avons entendue ! Ca m'a l'air passionnant !"
L'Immortelle haussa les épaules, plus confiante, et sourit en suivant l'Emissaire. Son enthousiasme était communicatif, et tant qu'il durerait, le jeune homme ne replongerait pas dans la mélancolie.
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profenscene · 7 months
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Mardi 12 septembre
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Résumons.
Je suis remplaçant (TZR, pour parler acronymes de l'Éducation Nationale).
Pour la première fois dans en lycée (si l'on excepte une brève incursion il y a deux ans).
Au service partagé entre deux établissements.
Systématiquement affecté dans des salles différentes.
On ne va pas mentir, ce ne sont pas des situations d'enseignement éminemment confortables. On m'a rarement autant appelé "Excuse-moi comment tu t'appelles ?"
Pourtant, cette situation ne me déplaît pas. Alors que d'habitude, je suis le mec qui a besoin de s'investir dans mille projets, de s'inscrire au conseil d'administration, au conseil de vie lycéenne, de participer à collégiens / lycéens / grands-parents au cinéma, cette année, ça n'est tout simplement pas possible. Quand on ballote d'un établissement à l'autre, et que l'on retente un concours, il faut accepter que cette fois, on ne sera pas une sorte de mascotte poilue de la salle des profs.
Arriver quelques minutes avant la sonnerie plutôt que trois quart d'heures. Pour retrouver, finalement, celles et ceux qui m'ancrent. Les élèves. Avec qui, petit à petit, se construit la patiente géographie de notre territoire commun. Ils commencent à sourire à certaines de mes maladresses, me dévoilent ce qu'ils apprécient dans le cours : les figures de styles un poil exotiques - vive l'épanorthose - les travaux de groupe, les anecdotes croustillantes sur la création d'un bouquin. Doucement, les questions commencent à affluer, les voix s'attarder à la récréation. "Vous avez déjà lu La ferme des animaux ? J'ai détesté ! À la place, je lisais Bonjour Tristesse !" Et leurs visages, leurs voix, leurs noms s'inscrivent dans mon esprit.
Ça c'est solide.
Ça c'est stable.
Ces grandes silhouettes, qui m'impressionnent encore, me rassurent également. Cette année les murs sont mouvants. Alors on fixe sa boussole sur les regards.
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nereidestuff · 5 months
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☽ la isla blanca;; version cinq.
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hello, hello 💕 quatre mois désormais que notre doux cocon, LA ISLA BLANCA, à ouvert ses portes. mes petits coeurs de co-admins, nox, @jeudisgris & moi-même venons vous présenter sa cinquième version. douces couleurs automnales viennent nous sortir la tête de la grisaille. au programme:: une toute nouvelle intrigue, de jolies nouveautés et une animation basée sur les secrets de vos personnages.
l'intrigue du mois; en silence, le pseudonyme est murmuré, s'empare des lippes pour n'être qu'une vile promesse qu'ils s'épuisent à répéter, monsieur estafador, créateur de rêves ensoleillés. doucement, la présence s'est installée, épiant les faits et les gestes de chaque eivissien esseulé, lentement, le piège s'est enraciné. on crie qu'il accorde tous les souhaits, qu'il distribue monts et merveilles à tout jamais, sans rien demander en échange de ses mystérieux services. une faveur, peu importe ce qu'elle est, il suffit de venir le trouver, elle vous sera accordée. mais l'homme possède des rêves plus grands, si grandiloquents, rêve de poser ses mains contre le bois du bureau princier, de contrôler les terres ocres de l'île qui ne dort jamais. à vos risques et périls, les pactes sont faits, lui aussi n'attend qu'une chose, que la gageure soit cédée. ses songes vous paraissent si absurdes mais croyez-moi, l'appât se dévoile à peine et vos secrets, finalement, ne sont pas si bien gardés. méfiez-vous de vos amis, de vos ennemis, de tout ceux qui se lient à vos côtés, les oiseaux de malheur rôdent, si près de vous qu'ils ne seront jamais soupçonnés. des alliances vont se créer, d'autres se défont dans la poussière tout en sonnant l'heure d'une maigre guerre. avec ou contre lui, l'ordre de la ville va changer, ce n'est qu'une question de temps, préparez-vous à plier l'échine, le chaos ne fait que commencer. il est l'heure de la chute de l'alcade, que débute le règne de l'homme aux mille visages fades.
– la isla blanca se veut un forum où règnera la bienveillance, et où l'on privilégie l'intégration de chacun. un doux cocon où les personnages de tout les horizons, nous l’espérons, pourront trouver une maison. du plus sombre, au plus doux, l'île ne cesse d'accueillir de nouveaux habitants aux nuances illimitées. ✨
aucun minimum de ligne ne sera exigé sur le forum – un rp par mois. n’hésitez pas à nous rejoindre. 🌸🐚
lien du forum :: https://laislablanca.forumactif.com/ lien du forum :: https://laislablanca.forumactif.com/
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marie-swriting · 4 months
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Tout Ira Bien - Emily Prentiss [1/2]
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Masterlist
Speak Now TV Masterlist
Partie deux
Partie une - deux (version anglaise)
Résumé : Quand Emily apprend que Ian Doyle s'est échappé, elle sait qu'elle doit tout faire pour te protéger, même si ça veut dire briser ton coeur.
Warnings : commence pendant le 6x13 et se finit pendant le 6x18, mort de personnage (pas la reader), angst, rupture, fin triste, funérailles, dites-moi si j'en ai loupés d'autres.
Nombre de mots : 3.9k
Chanson qui m'a inspiré : Last Kiss (Taylor's Version) par Taylor Swift
-Ian Doyle s’est évadé de prison. Interpol n’arrive pas à le retrouver.
La phrase de Sean retentit dans les oreilles d’Emily. Elle n’arrive pas y croire. Ian Doyle devait faire partie de son passé. Son nom ne devait plus qu’être un souvenir. 
-Quoi ? Qu’est-ce que tu veux dire ?
-On ne sait pas où il est, Emily.
-Est-ce que tu crois qu’il va venir ici ? demande Emily avant de marquer une pause. Je suis en danger ?
-On l’est tous.
L’inquiétude prend place sur le visage d’Emily, comprenant la gravité de la situation. Ce n’est qu’une question de temps avant que tout tourne mal, elle en a conscience. Elle doit réfléchir à la façon dont elle doit agir pour se protéger. 
Ses pensées sont interrompues par la sonnerie de son téléphone. Elle détache les yeux de Sean et sort son portable. En voyant ton prénom et ta photo sur son écran, elle est d’abord attendrie avant d’avoir une prise de conscience. Elle doit aussi te protéger. Ian Doyle pourrait s’en prendre à toi pour se venger. Elle s'éclaircit la gorge puis répond en prenant un ton naturel.
-Allô, Y/N, tout va bien ?
-Hey, Em’, je t’appelle pour savoir si je t’attends ou si tu vas rentrer tard, expliques-tu et Emily peut entendre que tu es en train de rentrer dans ta voiture.
-J’ai encore de la paperasse à faire. Je ne pense même pas que je dormirai à la maison. Je dois régler quelques détails avec l’équipe.
-Oh, d’accord, dis-tu en essayant de cacher ta déception. Tiens moi au courant. Tu me manques.
-Toi aussi. 
Sur ces mots, tu raccroches. Emily regarde pendant quelques secondes son écran avant de discuter avec Sean des informations qu’Interpol possède sur l’évasion de Doyle. En l’écoutant, son cerveau fuse à mille à l’heure, cherchant tous les plans pour arrêter Doyle et protéger ceux qu’elle aime. 
En quittant son ancien collègue, Emily passe la nuit dans un hôtel. Elle a besoin d’être seule pour réfléchir. Elle doit réfléchir à une solution pour que tu sois saine et sauve. Le problème, c’est qu’elle ne peut pas te parler de Doyle. Elle doit t’éloigner sans que tu saches la réelle raison. Emily en vient à la triste conclusion qu’elle doit te briser le cœur - et le sien par la même occasion. Elle préfère vivre une peine de cœur et te voir respirer plutôt que te garder près d’elle et te voir mourir sous la main de Doyle. Elle ne peut pas prendre ce risque. Elle doit rompre avec toi.
Le lendemain, Emily se réveille avec difficulté. Son sommeil n’a pas été reposant. Elle n’a pas cessé de réfléchir à ce qu’elle pourrait te dire. 
Elle va dans votre appartement quand elle sait que tu es partie au travail, voulant t’éviter jusqu’à ce que tu rentres le soir. En t’attendant, Emily prépare quelques affaires.
Quand tu passes le pas de la porte de votre appartement, le visage d’Emily prend une expression neutre. Elle ne doit montrer aucune émotion. Elle ne doit surtout pas laisser ces mêmes émotions parler. Elle sait ce qu’elle doit faire. Avec un grand sourire aux lèvres, tu te diriges vers Emily, prête à la prendre dans tes bras. Toutefois, quand tu vois son visage impassible, tu fronces les sourcils.
-Em’, tout va bien ? questionnes-tu en posant ton sac.
-On doit parler, Y/N.
-De quoi ?
-Je pense qu’on devrait s’arrêter là, annonce Emily de but en blanc et il te faut quelques secondes pour répondre.
-Qu’est-ce que tu veux dire ?
-Ça ne sert à rien de continuer. Ces derniers temps, j’ai été pas mal occupée avec mon travail. Et puis, je ne serai jamais capable de te donner la vie que tu mérites. C’est mieux pour tout le monde.
-Qu-quoi ? Tu n’es pas sérieuse ? Emily, ça sort d’où ça ? 
-Je cite juste un fait. Je suis presque tout le temps en déplacement, ça ne sert à rien de perdre notre temps.
-D’accord, tu es souvent ailleurs, mais on ne perd pas notre temps. Notre relation fonctionne. On a un équilibre. Pourquoi tu veux tout abandonner maintenant ? demandes-tu, perdue et avec les larmes aux yeux. 
-J’y pense depuis un moment. 
-Mais, tout allait bien entre nous. Enfin, c’est ce que je croyais. J’ai fait quelque chose ? 
-Ce n’est la faute de personne, c’est juste ce qu’il y a faire de mieux, affirme-t-elle en te regardant droit dans les yeux.
-Selon qui ? 
-Y/N, on savait toutes les deux que cette relation était vouée à l’échec. Elle n’était pas faite pour être durable. Pas quand on fait mon métier.
-JJ y arrive très bien pourtant. 
-Ce n’est pas pareil. De toute façon, ma décision est prise. 
-Donc, tu veux même pas essayer d’en parler ? De régler le problème ? Tu baisses les bras aussi vite ?
Emily sait que tu n’abandonneras pas. Tu as un air déterminé sur ton visage, malgré tes yeux larmoyants. Emily prend une grande inspiration avant de dire la phrase la plus compliquée qu’elle ait eu à dire : 
-Je ne t’aime plus, Y/N. Tu es quelqu’un de bien, mais je n’ai plus de sentiments pour toi.
-Ce n’était pas l’impression que tu donnais il y a encore quelques semaines, contredis-tu, incrédule. 
-J’ai essayé de retrouver mes sentiments pour toi, mais c’est impossible.
Tes yeux analysent Emily, cherchant une preuve que les mots qui sortent de sa bouche ne sont pas la réalité. Toutefois, Emily a sorti son plus beau jeu d’acteur ; tu dois croire à ces mots tranchants. Comprenant que tu as bien entendu ce que t’a dit Emily, tes larmes commencent à couler sur tes joues. Tu n’y prêtes pas attention, essayant encore de trouver une solution pour rester auprès d’Emily. En voyant ton cœur se briser sous ses yeux, à cause d’elle, Emily se retient de t’avouer la vérité. Cependant, elle se répète que c’est la chose à faire. 
-Je… J’irai dans un hôtel pour les prochains jours. Je vais sûrement devoir repartir dans ce laps de temps, ça te donnera largement le temps de reprendre tes affaires, informe doucement Emily en prenant deux sacs. 
Tu ouvres un peu plus grand les yeux à sa dernière phrase. Bien évidemment, tu ne pouvais pas t’attendre à vivre encore avec elle si vous êtes séparées, mais tu pensais que vous alliez en parler, savoir si vous vendiez l’appartement ou qui le garderait. 
Emily se sent mal en te virant de votre chez vous, mais elle sait qu’elle ne peut pas te le laisser. Doyle le trouverait en une recherche sur Emily et elle ne peut pas risquer qu’il vienne chez vous alors que tu y habites encore. Elle doit te garder loin d’elle et loin de votre appartement. 
-Em’, je t’en prie.
Emily lutte pour te prendre dans ses bras en t’entendant la supplier. Elle ne te répond pas avant de te dépasser pour passer la porte de votre appartement. Elle retient un sanglot jusqu’à ce qu’elle arrive dans sa voiture. 
De ton côté, tu restes debout, toujours sous le choc, les yeux fixés sur la porte d’entrée. Tu n’arrives pas à croire que ta relation avec Emily est réellement finie après cinq ans. Tu n’aurais jamais cru entendre ces mots. Tu n’avais pas prévu qu’Emily change d’avis sur vous. Pour toi, elle est - elle était celle avec qui tu allais finir ta vie. Il faut croire que ça ne sera pas le cas.
Un mois s’est écoulé depuis votre rupture. Dans une tentative désespérée, tu as essayé de la contacter pendant les premières semaines de votre séparation, sans aucune réponse de sa part. Tu n’as pas l’air de lui manquer autant que toi, elle te manque. Tu ne sais pas quoi faire pour que tu lui manques. Alors, à contrecœur, tu as fini par abandonner. Tu n’arrives toujours pas à t’en remettre. Tu n’arrêtes pas de repenser à votre relation, cherchant ce que tu aurais pu faire de différent pour éviter cette fin. 
Tu n’aurais jamais pensé que vous finiriez de cette façon. Tu n’aurais jamais imaginé que tu ne saurais plus sa routine, où elle est, quelle enquête elle fait. Tu n’aurais jamais cru que tu ne la serrerais plus contre toi. Tu n’aurais jamais cru que vous auriez un dernier baiser. 
Tu essayes de faire bonne figure, même si au fond de toi, tu restes dans cet état d’engourdissement. Mais ça doit changer, tu dois apprendre à avancer. Pour cela, rien de mieux que de sortir avec des amis. 
Tu retrouves Penelope dans un café non loin de ton lieu de travail. Penelope est celle dont tu es le plus proche de son équipe avec Rossi. Tu la considères comme une sœur et c’est réciproque de son côté. Penelope était choquée en apprenant votre séparation et elle a essayé de faire changer d’avis Emily, sans succès. 
En arrivant dans le café, tu prends Penelope dans tes bras. Tu arrives à lâcher un soupir de soulagement en la serrant contre toi. Ces câlins ont un pouvoir, tu en es sûre. Vous vous installez après avoir passé commande. Au début, votre discussion évoque des sujets banals - vous ne vous étiez pas vues depuis un petit moment alors vous rattrapez le temps perdu. Puis vient un moment où Penelope raconte une anecdote drôle sur l’équipe où elle mentionne Emily. À la mention du prénom de ton ex, tu baisses le regard, ignorant le pincement dans ton cœur. Penelope s’arrête de rire quand elle voit ta réaction. 
-Oh, mon Dieu ! Désolée ! Je… Je n’ai pas réfléchi. Je n’aurai pas… Je suis désolée, s’exclame Penelope, embarrassée.
-Ce n’est pas grave. Ça fait un mois, après tout, la rassures-tu avec un faux sourire.
-Mais quand même. Vous êtes restées longtemps ensemble. C’est normal si ça te fait encore mal. 
-Je sais. Comment elle va, Emily ? 
C’est plus fort que toi, tu avais besoin de poser cette question, elle te brûlait les lèvres depuis un mois. Tu as besoin de savoir si ton impression est une réalité. Penelope prend une grande inspiration avant de te répondre. 
-Elle ne montre rien, mais je suis sûre qu’elle souffre tout autant. Parfois, elle est un peu plus discrète. Elle semble être plus souvent perdue dans ses pensées, ce qui est compréhensible au vu de la situation.
-C’est elle qui a dit qu’elle ne m’aimait plus, rétorques-tu séchement. Désolée, je n’ai pas dit ça pour que tu prennes mon parti ou autre, te reprends-tu avec un air coupable. Je suis juste encore surprise par comment tout a basculé du jour au lendemain. 
-Vous vous retrouvez. C’est une certitude, affirme-t-elle en serrant ta main.
-Je n’y crois pas trop. Elle avait l’air déterminée à rester loin de moi. 
-Y/N, l’amour que vous aviez ne peut pas se perdre. Quand ça sera le bon moment, vous serez de nouveau ensemble et tout ira bien. 
Tu vois au visage de Penelope qu’elle croit dur comme fer à ses mots. Elle ne les dit pas juste pour te faire te sentir mieux, elle est persuadée d’avoir raison. Penelope a tendance à tout voir en rose, c’est vrai, mais tu as besoin de ce petit espoir.
En rentrant chez toi, tu poses ton sac à côté de ton entrée puis, tu t’installes sur ton canapé. Tu balayes ton appartement du regard, indifférente. Malgré tous tes efforts, tu n’arrives pas à te sentir chez toi. Chez toi, c’était ton appartement avec Emily. Chez toi, c’était Emily. Mais tu n’as plus Emily et tu ne l’auras plus.
Tu te lèves de ton canapé avant de te diriger dans le placard de ta chambre. Tu l’ouvres et prends un carton qui est placé en haut. Tu le saisis et t’assois par terre puis, tu cherches au fond du carton, à la recherche de quelque chose de précis. En tombant sur le cadre, tu le retournes afin de pouvoir regarder la photo à l’intérieur. 
Cette image date d’il y a deux ans, c’était au début du mois de juillet, vous êtes en train de vous embrasser devant la Tour Eiffel. 
Vous étiez partis à Paris pour vos vacances - par miracle, Emily avait réussi à avoir deux semaines de repos. Vous aviez passé un séjour inoubliable. Le fait le plus marquant de ce voyage, selon toi, est Emily parlant en français. Tu sais qu’elle parle un nombre incalculable de langues et tu fonds à chaque fois qu’elle parle l’une d’entre elles. Cependant, ce n’est pas souvent alors quand tu as pu l’entendre parler français pendant deux semaines complètes, tu étais aux anges. 
Un soir, vers la fin de vos vacances, vous étiez restées dans votre chambre d’hôtel. En temps normal, vous profitiez aussi de la soirée pour visiter un peu plus Paris, mais ce soir-là, vous étiez trop fatiguées pour marcher dix pas de plus. 
Vous vous étiez assises sur votre balcon, admirant la vue, la Tour Eiffel illuminée au loin, et vous étiez en train de parler de l’avenir. Vous faisiez des projets en tout genre, imaginant à quoi ressemblerait votre vie dans un an, cinq ans, dix ans, même dans trente ans. 
-J’ai si hâte de vieillir avec toi, avait déclaré Emily avec un sourire.
-Moi aussi. Tu serais magnifique avec les cheveux grisonnants, avais-tu dit en caressant ses cheveux. 
-Je ne sais pas.
-Crois-moi, tu le seras. 
-Et toi, tu serais magnifique dans une robe blanche, avait-elle affirmé en plongeant ses yeux dans les tiens.
-Quoi ?
-On en a jamais vraiment parlé, mais j’adorerais qu’on se marie. Pas maintenant, sois rassurée ! avait précisé Emily en voyant tes yeux grand ouverts. Je n’ai pas de bague et ça, ça n’est sûrement pas ma demande en mariage, mais je peux nous y voir, en train d’échanger nos vœux et de nous embrasser devant nos proches.
-Je peux nous y voir aussi. J’adorerais t’épouser un jour, avais-tu avoué, prenant sa main dans la tienne. 
-Tant mieux, comme ça, je serai sûre que tu ne pourras pas te débarrasser de moi.
-C’est toi qui en auras marre de moi avant, avais-tu rigolé et Emily avait secoué la tête.
-Jamais. Je t’aime trop pour me lasser de toi. 
Et sur ces mots, vous aviez partagé un baisé langoureux rempli d’amour. Tu n’avais jamais été aussi sûre de votre relation que ce soir-là. Tu savais que c’était fait pour durer et tu n’avais qu’un hâte, créer de nouveaux moments aussi romantiques que celui-ci. Malheureusement, tout comme vous avez eu un dernier baiser, vous avez eu un dernier moment romantique. Ces instants ne sont plus que des souvenirs placés dans un cadre.
Quelques semaines plus tard, alors que tu es plongée dans ton travail, tu reçois un appel. Tu prends ton téléphone en te demandant qui peut bien t’appeler aussi tard. En découvrant le nom de JJ, ton estomac se tord. Elle ne t’a presque jamais appelé. Si elle le fait, c’est qu’il y a quelque chose de grave. Avec appréhension, tu réponds. 
-JJ, qu’est-ce qui se passe ? Emily va bien ?
-Tu dois venir à l’hôpital tout de suite. Emily est en train de se faire opérer, informe JJ d’une voix tremblante.
-Qu’est-ce qui s’est passé ? demandes-tu en te levant de ta chaise.
-Je t’expliquerai à l’hôpital, c’est trop long par téléphone. Je te rappellerai si les médecins donnent des informations avant que tu n’arrives. 
-Je serai là dans vingt minutes grand maximum. 
Tu raccroches et te dépêches de te préparer avant de courir jusqu’à ta voiture. Pendant le trajet, tu es contrôlée par ton anxiété. Tu n’as jamais roulé aussi vite de ta vie. Dans ta tête, tous les scénarios défilent, te faisant monter les larmes aux yeux. Le manque d’informations de la part de JJ n’aide pas à te calmer. 
Tu cours à travers de l’hôpital, à la recherche de l’équipe d’Emily. Tu les trouves assis, une expression inquiète sur leur visage. Hotch te voit arriver en premier et vient à ta rencontre, JJ sur ses talons. Hotch garde la tête froide même s’il peut ressentir ton stress au plus profond de son être. Il t’invite à le suivre dans un endroit plus discret de l’hôpital alors que JJ va te chercher un verre d’eau. Quand elle te le donne, Hotch est en train de te raconter l’évasion de Ian Doyle. Au fil de son récit, tout prend du sens dans ta tête. 
Tu comprends enfin pourquoi Emily s’est éloignée si soudainement, pourquoi elle a été si dure dans ses mots. Elle pensait te protéger de Doyle en restant loin de toi, mais en le faisant, elle n’a pas pensé à se protéger, elle. Emily est dans un état critique et tu ignores si tu auras jamais l’occasion de lui reparler, de la sentir contre toi à nouveau. 
Quand tu es au courant de toute l’histoire, tu retrouves le reste de l’équipe. Rossi t’informe qu’aucune nouvelle n’est encore arrivée. Tu t’assois à ses côtés et commences à te ronger les ongles. Tu attends avec agonie un médecin qui va très probablement t’annoncer une mauvaise nouvelle. 
Tu aimerais être nulle part qu’ici. Tu aimerais que tout soit un mauvais rêve. Tu aimerais être dans votre appartement, à toi et Emily, enlacées dans votre lit alors que le soleil se lève comme vous aviez l’habitude de le faire.
Un matin, environ un an après votre voyage à Paris, Emily avait eu un jour de repos, vous permettant ainsi de rester au lit jusqu’à tard. Tu t’étais réveillée en premier - chose assez rare - et tu t’étais mise à la regarder. Son visage était complètement relaxé alors que sa main droite était posée sur ta hanche. Tu ne sais pas combien de temps tu étais restée ainsi, tu voulais juste profiter de la présence d’Emily. À un moment, Emily avait commencé à se réveiller et avait souri en remarquant que tu avais passé ton temps à la regarder.
-Tu me regardes depuis longtemps ?
-J’en sais rien.
-Pas du tout flippant, avait-elle blagué en te rapprochant de son corps. 
-C’est pas un crime d’admirer ma petite amie quand même ! 
-On a arrêté des stalkers pour moins que ça.
-Tu vas finir par dormir sur le canapé, avais-tu rétorqué avec un faux air énervé.
-Tu n’oserais pas.
-Ne me tente pas. 
-Tu m’as manqué, avait soudainement déclaré Emily.
-Toi aussi. 
-J’espère qu’on aura encore l’occasion de se réveiller ainsi pendant longtemps.
-Je veillerai personnellement à ce que ça soit le cas, avais-tu affirmé avant de te blottir contre Emily. 
Tu avais relevé la tête vers Emily avant de l’embrasser tendrement. Elle t’avait répondu avec passion et vous aviez fini par passer la majorité de votre journée au lit. 
Maintenant, tu passes la majorité de ta soirée sur une chaise inconfortable d’hôpital. Tu as le regard perdu sur le sol alors que tu continues à penser à des moments heureux avec Emily tout en te disant que tu n’en auras sûrement plus jamais. 
JJ apparaît dans la pièce, une expression grave sur son visage, les yeux rougis. Vous n’avez pas besoin qu’elle prononce un mot pour comprendre ce qu’elle va vous annoncer. Toutefois, tu ne veux pas y croire. Certes, tu n’étais pas optimiste sur l’état d’Emily, mais une partie de toi espérait, priait, pour que tout aille bien et que vous laissiez cette histoire derrière vous. Penelope murmure un “non” désespérée pendant que tu continues à fixer JJ. Elle n’ose pas te regarder quand elle prononce la phrase que tu redoutes : 
-Elle est morte pendant l’opération.
Immédiatement, les larmes coulent sur ta joue. Tu sanglotes fortement, sous le choc alors que Rossi se penche vers toi pour te serrer contre lui. Tu acceptes son étreinte, versant toute ta douleur. Tu entends Spencer se lever, mais tu n’y prêtes pas attention, essayant de comprendre ce qu’il vient de se passer. 
Tu pensais que ton cœur s’était brisé quand Emily avait rompu, mais tu avais tort. Cette fois, la douleur est pire dans ta poitrine. Tu n’as même pas l’impression que ton cœur se brise. Ton cœur ne bat plus et il ne battra plus jamais. Comment pourrait-il ? Tu ne pourras plus jamais voir le sourire d’Emily, entendre son rire, toucher sa main. Elle est morte et ton cœur est parti avec elle. 
L’enterrement d’Emily est quelques jours plus tard. Pour la première fois depuis l’annonce de sa mort, tu te prépares. Contrairement au moment de la rupture où tu semblais insensible à tout ce que tu faisais, tu ressens chacun de tes gestes. Ta douleur n’est pas qu’émotionnelle, tous tes membres sont lourds et te font souffrir. 
Rossi est celui qui vient te chercher. Depuis la mort d’Emily, il fait attention à toi. Rossi a toujours considéré Emily comme sa fille et il t’a tout de suite adopté quand vous vous êtes mises ensemble. Il déteste te voir aussi misérable, il aimerait pouvoir prendre ta douleur et l’ajouter à la sienne. 
En voyant l’équipe porter le cercueil d’Emily, ta douleur se décuple un peu plus. Tu ne peux pas croire que la femme que tu aimes soit enfermée dans cette boite. Tu n’arrives pas à comprendre comment votre histoire ait pu se finir ainsi. 
Tu n’écoutes pas le sermon du prêtre, tu gardes tes yeux fixés sur les fleurs blanches posées sur le cercueil. Si Emily avait pu voir ce moment, elle aurait dit que tout est trop solennel à son goût, tu souris doucement à cette pensée. Penelope te tient la main jusqu’à ce que tu ailles poser une rose rouge en premier sur son cercueil, les joues baignées de larmes. Tu restes à côté d’Emily alors que l’équipe imite ton geste. Rossi place une main sur ton dos pour te réconforter et tu fais tout pour ne pas fondre en larmes dans ses bras. Par tu ne sais quel miracle, tu arrives à rester debout alors qu’Emily s’enfonce dans la terre. 
En rentrant chez toi, tu n’as pas le courage de t’allonger dans ton lit. Tu t’assois sur le sol de ta chambre après avoir mis un tee-shirt d’Emily. Tu l’avais mis dans tes cartons sans faire exprès et comme Emily ne l’a jamais réclamé, tu l’as gardé. Tu apportes le tissu à ton nez, espérant sentir l’odeur familière d’Emily, mais elle a déjà disparu. De nouvelles larmes coulent sur tes joues réalisant que bientôt, toute trace d’Emily aura à jamais disparu. Elle ne sera plus qu’une partie de ton passé.
Tout le reste de la journée, ton esprit est tourmenté par les souvenirs avec Emily. Tu repenses surtout à la fin de votre relation. Tu repenses à tous ces derniers moments que tu as vécus avec elle sans savoir qu’il n’y en aura pas d’autres. Si tu avais su ce qui allait se passer, tu les aurais appréciés un maximum et si tu le pouvais, tu aimerais pouvoir en changer certains comme votre dernier baiser.
C’était un matin, très tôt - trop tôt pour toi -, tu t’étais réveillée après Emily. Tes yeux se fermaient tout seul alors que tu te rendais dans votre cuisine. Tu préparais ton café quand Emily avait fait son apparition. Tu lui avais fait un rapide sourire alors qu’elle t’annonçait qu’elle devait vite partir au boulot. Elle t’avait embrassé chastement et tu avais à peine pris le temps de lui répondre, encore trop endormie. Elle t’avait lancé un “je t’aime” avant de prendre son sac et de quitter son appartement. Tu lui avais seulement marmonné une réponse, ayant besoin de ton café pour parler. 
Tu aurais aimé que votre dernier baiser soit différent. Tu aurais aimé pouvoir l’embrasser avec passion, apprécier le mouvement de ses lèvres contre les tiennes et lui dire clairement “je t’aime”. Malheureusement, tu ne peux pas changer le passé et tu n’auras plus jamais de nouvelles chances. Ce baiser est condamné à être votre dernier tout comme tu es condamnée à vivre sans Emily pour le restant de tes jours. Et tu es condamnée à avoir son nom à jamais sur tes lèvres tout comme votre dernier baiser. Finalement, Penelope avait tort, rien n’ira bien.
Partie deux
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hellmouthheritage · 9 months
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AVATARS créés pour le personnage de Daniel Osbourene sur le forum RPG HELLMOUTH
Il est aussi confus que l'on peut l'être lorsqu'on subit une congélation spontanée, qu'on éclate en mille morceaux dans la foulée et qu'on réapparaît spontanément à poil une vingtaine d'années plus tard avec autant de piges en plus sur le compteur. Ouais, il est vieux maintenant. Mais à part le fait qu'il a pris quelques petites rides aux coins des yeux et a trouvé un poil blanc dans sa toison pubienne, il ne sent pas vraiment de différence. Il trouve même que la quarantaine lui sied à merveille. C'est juste que c'est déroutant. Il ne comprend rien à ce qui lui est arrivé et les médecins qui lui ont fait passer toutes sortes d'examens non plus, mais il suspecte fortement le surnaturel de lui avoir joué un mauvais tour. Il se dit que Willow pourra peut-être l'aider à y voir plus clair et après être resté quelques jours en observation à l'hôpital, il prend un bus, direction la vallée du soleil.
À part le fait qu'aujourd'hui, tout le monde a le regard scotché aux écrans de téléphones portables sur lesquels on a oublié de mettre les boutons, Sunnydale n'a pas tellement changé, toujours aussi inconsciente de reposer sur une bouche des enfers. À moins qu'on ait réussi à lui seller les lèvres lors de ces deux dernières décades ? Ça l'étonnerait, mais il n'est plus sûr de rien avec ce qui lui est arrivé. Quoi qu'il en soit, Willow est introuvable. Pareil pour Alex, Giles et Dawn. Ils ne sont pas aux endroits où il aurait été à peu prêt sûr de les trouver une vingtaine d'années plus tôt. Ce qui n'est pas surprenant maintenant qu'il y pense. La maison de ses parents est toujours là, mais il n'ose pas se présenter à eux, se contentant d'observer de loin leurs silhouettes à travers les fenêtres. Lorsque la nuit se met à tomber, il tourne les talons et commence à marcher sans destination.
Ses pas le mènent au cimetière de Sunnydale. La mort de Buffy ne remonte pas à si longtemps que ça pour lui. Il était en tournée lors du décès de la tueuse et n'a pas encore eu l'occasion d'aller se recueillir sur sa tombe. Il sait pertinemment que la nuit n'est pas le meilleur moment pour visiter le cimetière, mais qui sait, ce sera peut-être l'occasion de rencontrer la tueuse de cette génération ? N'ayant pas assisté à l'enterrement de son amie, il se promène dans le cimetière en lisant les noms sur les tombes. C'est alors qu'il tombe sur une femme aux cheveux blonds. Elle se retourne. C'est Buffy. Enfin ce à quoi ressemblerait Buffy si elle était toujours vivante avec quelques années en plus. Elle l'appelle et il reconnaît sa voix. Son cœur se met à battre vite et fort dans sa poitrine. Le visage crispé, il se fait violence pour s'empêcher d'y croire, craignant d'être la victime d'un subterfuge, ou d'avoir sombré dans la folie, et de se faire une fausse joie. Et pourtant...
"Buffy... C'est bien toi... Mais... Mais comment ?"
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nemosisworld · 1 year
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...
Très haut amour qui passez la mémoire, Feu sans foyer dont j’ai fait tout mon jour, En quel destin vous traciez mon histoire, En quel sommeil se voyait votre gloire, O mon séjour…
Quand je serai pour moi-même perdue Et divisée à l’abîme infini, Infiniment, quand je serai rompue, Quand le présent dont je suis revêtue Aura trahi,
Par l’univers en mille corps brisée, De mille instants non rassemblés encor, De cendre aux cieux jusqu’au néant vannée, Vous referez pour une étrange année Un seul trésor
Vous referez mon nom et mon image De mille corps emportés par le jour, Vive unité sans nom et sans visage, Cœur de l’esprit, ô centre du mirage Très haut amour.
Catherine Pozzi
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luma-az · 8 months
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L'aquarium
Défi d’écriture 30 jours pour écrire, 3 août 
Thème : Bleu lagon/le cheval doré
. .
Les humains s’agglutinent de l’autre coté de la vitre. Les reflets bleus de la lumière traversant l’eau dansent sur leurs visages. Ils sont presque tous silencieux, ou discrets – les voix se réverbèrent dans cette grande salle comme dans une cathédrale, et ceux qui parlent chuchotent, pour ne pas briser la magie du moment. Ils sont là pour voir, et ils n’en perdent pas une miette.
Il faut dire que le spectacle est à la hauteur.
La vie sous-marine d’un récif de corail se déroule sous leurs yeux émerveillés, dans un lent et superbe ballet mille fois rejoué. Devant un mur bleu lagon qui apporte ses teintes à toute la pièce, toutes les créatures se mettent en scène avec une gracieuse indifférence envers leurs admirateurs, occupés à fouiller, nager, explorer les coins et les recoins de ce minuscule bout de mer qui est devenu leur maison. Beaucoup n’en ont jamais connu d’autre. Ils ignorent ce qui se passe de l’autre coté de la paroi de verre, chez ces créatures qu’ils peuvent encercler, mais jamais toucher. Ça ne les concerne pas vraiment.
Sauf un petit hippocampe jaune, qui vient de tomber nez à nez avec un petit cheval doré. Jamais, de mémoire d’hippocampe, il n’avait vu de congénère aussi intriguant, aussi attirant. Il se colle contre la vitre. Pour la première fois de sa courte vie, il voudrait tellement passer de l’autre coté…
Le cheval est dans la main d’un enfant qui regarde, émerveillé, l’hippocampe suivre le moindre de ses gestes. Et la petite tête dorée semble réagir à la cour effrénée que lui fait l’hippocampe, bougeant d’avant en arrière, en haut et en bas… Le cheval des mers redouble d’efforts, ses congénères remarquent le manège et se mêlent à la danse, et pendant quelques instants hors du temps, un petit humain mène de la main le ballet sous-marin.
Les adultes remarquent. Des vidéos sont filmées. Des flash crépitent. Les hippocampes renoncent. Le moment est passé.
N’en reste plus qu’un jouet, dans la main d’un enfant qu’on emmène dans la salle suivante, un petit cheval doré et ses incroyables pouvoirs.
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douce-rose · 7 months
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De l’enfer au paradis
Je trace ma vie comme j’ai envie
Tantôt là-bas, tantôt ici
Je vogue au gré du vent joli
Comme un papillon majestueux
Je me pose parfois sur tes yeux
Je les colore de mille couleurs
Pour te parer de bonheur
Si tu es triste, je sécherai tes larmes
En te faisant un peu de charme
Si tu résistes c’est pas grave
Je choisirai un autre visage
Qui voudra bien un peu m’aimer
Sans me priver de liberté
J’ai tant d’amour à donner
À tous ces cœurs abandonnés
J’aime distribuer des sourires
Et redonner l’envie de vivre
Dans ce monde égocentrique
J’ai choisi d’être sympathique
J’ai fait de mon cœur une escale
Pour que t’oublies ta vie bancale
Je n’ai rien d’extraordinaire
Je suis juste sur cette terre
Pour partager mes délires
Avec l’écho de tes rires
La vie est triste sans folie
Bousculons la à l’infini…
La Miss’🦋
©️copyright – tous droits réservés
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kiddoovanilla · 2 months
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💄 Inventaire makeup de fin d'année
💄
On ne m'a rien demandé mais ...Fin 2023, il était temps pour moi de me lancer dans une tâche ... qui m'excite et m'effraye à la fois : l'inventaire de ma collection de makeup.
Première fois que je me prête l'exercice, j'ai essayer de procéder méthodiquement par catégorie. ☑️
Catégorie 1 : palette pour les yeux 👁️
Je dois avoir des palettes Makeup Revolution depuis mes 16 ans ... increvable, j'ai encore ma toute première palette la Chocolate Vice #nostalgie (je l'ai finalement donné à ma petite soeur hier) 🥰 Et quel bonheur d'avoir pu me procurer les palettes d’ Ayo Coralie et de Marion Caméléon😭 🙏
Honey chocolate - i ❤ revolution
Gingerbread - i ❤ revolution
Wonder palette Chocolate vice - i ❤ revolution
Reloaded Iconic forever - Makeup revolution 
Reloaded hypnotic - Makeup revolution
Black pearl mini chocolate - i ❤ revolution
White noise - Makeup Obsession
Tasty coffee - I ❤ revolution
Ultimate brights - Nyx
Néon shadow palette Electric dreams - Makeup revolution
Calendar Limited edition mini 2020 - Makeup revolution
Calendar Limited edition mini 2019 - Makeup revolution
Mini pastel - Natasha Denona
Unicorn heart glow - i ❤ revolution
Forever flawless Into the night - Makeup revolution
Wild Pyton - Huda Beauty
Wild Jaguar - Huda Beauty
Wild Chamaleon - Huda Beauty
Lovefest - Huda Beauty
Marion Caméléon x Sephora vol1.
Marion Caméléon x Sephora vol2.
Ayo Coralie x BeautyBay
Norvina vol5. - Anastasia Berverly Hills
Douce Romance - Ayo Coralie x BeautyBay
Nébuleux secret - Ayo Coralie x BeautyBay
Rose metals - Anastasia Berverly Hills
Cette catégorie va grossir à coup sur cette année et surement plus tôt qu'on le pense 🙄🙄👉👈
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Catégorie 2 : palette visage 👩🏻
Merci Ayo Coralie , aujourd'hui je n'ai plus peur de briller de mille feux ! Elle m'a fait aimer les highlighters comme personne 😍  Je me rapelle également piqué le blush irisé de ma maman au collège et aller en cours avec des joues si foncées 😂 ET IRISEES ! Mes boutons d'adolescente et ma peau grasse ne me diraient pas merci avec du recul #facedefritteuse
Flatter me - BH cosmetics
Tasty cupcake Vanilla swirl - I ❤ revolution
Mrs bella Goldies - BH cosmetics
Mrs bella Peachy - BH cosmetics
Rose gold glow mini chocolate - I ❤ revolution
Home made with some NYX highlithers (advent calendar 2018)
Mini cheek duo - Natasha Denona
Spotlight & highlight - BH cosmetics
Sugar and spice - Makeup Revolution
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Catégorie 3 : produits teint 👩🏻‍🎨
J'ai une peau grasse qui a longtemps eu des imperfections et de l'acné. 😐J'ai toujours cherché de la couvrance tout en ayant peur que mon makeup n'aggrave mon cas... Epoque révolue, je cherche aujourd'hui simplement à unifier et lisser mon teint. 🤗
The first prime - BeautyBay 
Matt finish setting spray - NYX
Set it don't regret it - BeautyBay
Pro Filt'r Hydrating Longwear Foundation 250 - Fenty (il n'est même pas à ma teinte donc bye bye !!!)
Base Proof it - NYX
Eye prime - Relove Revolution
Loose setting powder travel size - Anastasia Berverly Hills
Pro filt'r retouch setting powder travel size Banana - Fenty
Magic mango setting powder - MAx&More
Shape tape mini 35N - Tarte
Plump right back base travel size - NYX
Pore filler base travel size - NYX
Pro/bas concealer - MUA
Bare with me BLUR foundation 09 light medium - NYX
Complexion pro Buttersotch - Sheglam
Complexion pro Sand - Sheglam
Blusher reloaded Peach bliss - Makeup Revolution
Blusher reloaded Violet love - Makeup Revolution
Poudre bronzante - Makeup obsession
Fard à joues Rose acajou 10 - Yves rocher
Highlighter Moonside Celestian gaze - Sheglam
Matte liquid blush Swipe right - Sheglam
Matte liquid blush Hush hush - Sheglam
Matte liquid blush Bithday suit - Sheglam
Highlighter - DWTN Paris
Blush 2en1 - DWTN Paris
Magic Check stick Vitamin Pink - My little beauty
Le blush Pêche 160- L'oreal
Blush liquide Terracotta - Modelite
Blush Le rosé - Pomponne
Blush stick Blossoming - Sophia+Mabelle
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Catégorie 4 : produits yeux et sourcils 🤨
Que dire ... c'est cette catégorie qui a forgé ma passion pour le makeup 🥰 voir ma maman se mettre crayon et mascara tout les matins pour aller au travail à du jouer son rôle !
Mascara Smart noir - KIKO
Mascara Smart bleu - KIKO
Mascara - Anastasia Berverly Hills
Mascara Kush hifh volume - Milk
Mascara Fullest volumizing - Ilia
Mascara Mini good drama - Chella
Mascara Go big or Go home mini- KVD
Mascara Lash princess volume - Essence
Mascara Magic extension - MAC
Mascara Sensational - Maybeline
Retractable waterproof eyeliner Matte cobalt 28 - SEPHORA
Crayon contour 12h Black lace 01 - SEPHORA
Crayon contour 12h Tiramisu 13 - SEPHORA
Crayon Vert bronze 477 - Christian Dior (qui n'existe plus 😭)
Crayon khôl marine - Peggy Sage
Crayon khôl vert bronze - Peggy Sage
Rebeleyes Seaweed 106 - Mesauda
Xtrem liquid gel liner Silver 004 - Gosh 
Crayon highlight Cloud - Sheglam
Colored eyeliner Sweet love - Maw&More
Colored eyeliner Island oasis - Maw&More
Colored eyeliner Rock the boat - Maw&More
Colored eyeliner Bright sunlight - Maw&More
Crayon Faux blacks Blackberry 05 - NYX
fard à paupière liquide Mushroom - Sheglam
fard à paupière liquide Walnut - Sheglam
fard à paupière liquide Sun Glow - Sheglam
fard à paupière liquide Jasper - Sheglam
fard à paupière liquide - Sheglam
fard à paupière liquide - Sheglam
Eyeliner noir pailleté - Marion Caméléon x Sephora
Highlighter Watt's up - Benefit
Ombre Blackstar mini Bronze moon - By Terry
Jelly Wow Delirious - Sheglam
Jelly Wow Stay golden - Sheglam
Cream Eyeshadow Champagne - PS
Colorful monofard Ballet shoes - SEPHORA
No budge cream eyeshadow Dune - ELF
Eyebrow gel - Makeup Obsession
The brow glue - NYX
Clear brow gel - Anastasia Berverly Hills
Brow glue - Makeup Revolution
Lift and Snatch Espresso - NYX
crayon sourcil 07 - Puro bio
Crayon sourcil - Makeup obsession
Micro brow pensil Espresso - NYX
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La suite de l'inventaire dans un prochain billet 🥰
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johannesviii · 1 year
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Skiptober jour 24 : Cauchemar aux mille visages
(toutes les suggestions étaient difficiles à dessiner en une seule image. Au final j'ai décidé de m'inspirer très lointainement de la situation de 438-FR et d'en faire une allégorie visuelle plutôt qu'une représentation littérale)
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aurevoirmonty · 20 days
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Une synthèse.
Ici, vous avez le sordide sous sa forme chimiquement pure : Catherine Ringer, ancienne actrice pornographique (qui a commencé cette carrière à l'âge de 17 ans…), transformée par les années en rombière fatiguée, «chante» une Marseillaise inclusiviste sous les yeux du fou Macron pour fêter l'inscription dans la Constitution de l'infanticide prénatal devant une foule d'ahuris hypnotisés par le culte des droits devenus plus importants que la vie elle-même.
Cérémonie où le laid se met au service de la mort fêtée comme un progrès par des gens ravis d'offrir tous les ans 220 000 vies en sacrifice sur l'autel de forces obscures qu'ils n'osent même pas nommer.
Ici une sorcière chante le visage tordu par la laideur de son âme et fait sourire, de son rire le plus jaune et angoissant, l'homme qui disait en 2020 que «la Bête de l’événement est là, et elle arrive».
Comment ne pas voir, ne pas comprendre ce qui se passe sous nos yeux ?
Dieu merci, mille fois merci de m'avoir donné les ressources qui me permettent d'être loin de ces gens, loin par l'esprit, loin par la pensée, les intérêts, les objectifs, les goûts, l'esthétique, le rapport au monde, aux gens, loin et étranger à leurs ténèbres.
Si vous êtes vous aussi spontanément, instinctivement méfiants devant ces gens et devant leur cirque morbide, soyez absolument certains d'une chose : vous êtes vivants et ils sont morts. Et cela, tant que vous tiendrez, ils ne vous l’enlèveront jamais.
N'abdiquons jamais l'honneur que l'histoire nous fait d'être le dernier rempart contre ces démons. Que nous perdions ou que nous gagnions à la fin, nous aurons fait notre devoir.
Jonathan Sturel
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editionskelach · 23 days
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Un jour, un livre aux Éditions Kelach.
Fantastiques Belles-mères
Fantastique - Humour - Anthologie.
Bienveillantes, cyniques, justes, envahissantes, gentilles, manipulatrices, brillantes, retorses, aimantes, meurtrières, humaines…
Les belles-mères se parent de mille et un visages.
Exaspérant leurs gendres, élevant leurs beaux-enfants, étouffant leurs brus, aimant les leurs, contrôlant leurs fils, servant leur famille ou achevant leurs belles-filles, elles ne manquent ni de ressources ni d’idées.
À travers onze nouvelles de fantasy, science-fiction et fantastique, serez-vous prêt·e·s à les affronter ?
Pis : saurez-vous les accepter ?
9 auteur·ice·s pour 11 nouvelles illustrées.
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plexussolaire · 8 months
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Procné trouve un lieu où lui retirer les signes sacrés, découvre le visage honteux de sa pauvre soeur, veut l'embrasser, celle-ci ne supporte pas de lever les yeux, elle se croit rivale de sa soeur, elle jette au sol son regard, à elle qui veut jurer et prendre à témoin les dieux que par violence elle a vécu la honte, la main sert de voix. Procné brûle, ne contient pas sa colère et les pleurs de sa soeur, elle attaque : "on ne peut rien faire avec des larmes, dit-elle, mais avec le fer - ou alors tu as quelque chose de plus fort que le fer ? à toute barbarie, moi, ta soeur, je suis prête. Moi, avec ces torches je vais cramer le toit du palais royal, je jetterai Terée, le coupable, dans les flammes, ou bien sa langue, ou ses yeux, ou les parties qui ont pris ta pudeur, je les trancherai au fer, par mille blessures je chasserai sa vie de meurtrier. Je suis prête à tout, au pire. A quoi, je ne sais pas encore."
Ovide, les Métamorphoses, "Philomèle et Procné", Livre VI, trad. par Marie Cosnay, Editions de l'Ogre, 2017.
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swedesinstockholm · 30 days
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16 février
r. vient de me demander comment ça va toi? et mon estomac s'est noué puis dénoué très rapidement. j'étais si fière de pas avoir parlé de lui depuis plusieurs jours. j'ai réfléchi pendant vingt minutes allongée sous ma couette et j'ai mis très bof. je lui ai dit que m. était repartie, que je venais de postuler à un job, que j'arrivais pas à écrire et que j'avais envie de partir loin, tout en restant brève et concise. il a dit en fait vous êtes mega proches? en parlant de m. et ça m'a donné envie de pleurer.
j'avais éteint mon ordi à 11 heures dans l'intention de dormir mais là il est une heure et demie et j'ai un coeur dessiné au stylo à l'intérieur du poignet, à l'endroit où on se coupe les veines dans les films, et zéro envie de dormir. il m'a dit que lui aussi il avait besoin de partir deux semaines quelque part au calme pour composer, mais moi ce que je veux dire quand je dis que je veux partir loin pour écrire c'est faire une expédition en antarctique grimper sur un volcan voir des baleines visiter les lieux de tournage de newport beach faire un road trip à travers les états unis et déménager au canada. j'ai envie de voyager pour écrire. j'ai envie de faire plus de trucs rien que pour avoir des choses à raconter.
17 février
j'ai ouvert le groupe whatsapp des pink ladies ce matin et apparemment y a plein de trucs queer ce weekend mais tout a l'air nul et chiant et ça me donne pas envie. sauf aller voir love lies bleeding avec kristen stewart le 10 mars dans le cadre du lux film fest. j'ai lu une interview fleuve d'elle dans rolling stone et je me suis reconnue dans plein de trucs qu'elle disait. je me reconnais toujours dans plein de trucs qu'elle dit dans ses interviews. j'aurais du les noter, pour mes prochaines lettres. peut être que la raison pour laquelle je me suis toujours identifiée à elle c'est cette histoire de fluidité. dans ses relations amoureuses comme dans son identité de genre. elle passe de l'un à l'autre tout en restant toujours fidèle à elle-même.
il a suffi que je recommence à écrire avec r. pour que je sorte de ma torpeur et que j'aille enfin faire une rando-marche rapide en ville, que j'envoie deux vidéos au festival videoex et que je postule pour le job de copywriting/marketing pour la philarmonie, tout ça dans la même journée. c'est vraiment lui qui a cet effet sur moi? je suis très satisfaite d'avoir inauguré ma nouvelle future routine (quelle optimiste) de randos-cardio à travers la ville. au départ je voulais marcher droit jusqu'à la forêt du cents depuis la maison et puis revenir, mais une fois lancée j'ai enchainé sur la colline des trois glands et puis je suis remontée à pied jusqu'au glacis parce qu'y avait trop de monde qui attendait l'ascenseur et j'ai failli m'évanouir en arrivant en haut. cette ville est parfaite pour le cardio avec ses milles collines boisées, je sais pas pourquoi j'y ai pas pensé plus tôt.
lundi je suis allée courir dans la forêt mais ça m'a explosé la cheville et la jointure des cuisses et le bas du dos et m. m'a parlé de son amie noa qui a commencé à faire des petites randos régulières et soutenues avec des montées et des descentes et elle a perdu beaucoup de poids comme ça. j'ai dit que je voulais pas le faire pour perdre du poids parce que j'ai aucun contrôle là-dessus de toute façon, c'est mes hormones qui règnent sur mon poids, c'est elles qui décident, mais j'ai un peu menti. je sais que j'ai pas de prise sur mon corps mais je veux essayer quand même, parce que je supporte pas d'avoir regrossi et je veux remettre mon pantalon avril lavigne de quand j'avais douze ans.
j'ai marché deux heures en leggins-baskets de sport trouées-sweat à capuche le visage rougi par l'effort et j'avais l'impression d'être chez moi. de régner sur ma ville, sur mon petit royaume, je marchais littéralement sur les remparts. puis je redescendais dans la vallée, puis je remontais sur les fortifications, puis je redescendais dans la forêt, etc. à un moment j'écoutais un morceau de noise-punk hardcore de quatorze minutes horrible mais envoûtant, j'étais en train de redescendre des trois glands avec la belle vue sur la ville de l'autre côté de la vallée et la violence de la musique cassait un peu la beauté de la vue, ça faisait un peu GO FUCK YOURSELF LUXEMBOURG, même si j'ai dit à r. hier soir que j'avais décidé d'arrêter de dire que je détestais ce pays. j'ai envie de connaitre chaque recoin de la ville comme ma poche. l'autre jour j'ai montré plein d'endroits à f. qu'elle connaissait pas comme l'endroit où la pétrusse se jette dans l'alzette et j'étais trop fière. enfin ça me faisait plaisir. ça doit être un legs de mon grand-père.
je suis descendue par le petit bois et y avait un homme qui promenait son chien derrière moi et quand je suis arrivée en bas j'avais l'impression de plus avoir de peau. je me sentais crue, dans le sens raw, à vif. je crois que c'était un peu lié à la musique violente. j'étais comme hypnotisée par tout ce que je voyais autour de moi. j'étais tellement crevée que tout était archi intense. mais agréablement intense. je m'en foutais d'être rouge et moche et dans mes habits de sport au milieu des gens bien habillés qui faisaient leur shopping/leur promenade du weekend, je zigzaguais entre eux comme si j'existais pas, comme si je faisais partie de la ville. je me sentais crue et libre. non encombrée. je me suis écroulée dans un bus pour rentrer, trop fatiguée pour rentrer à pied, y avait personne dedans quand je l'ai pris, je l'avais pour moi toute seule, c'était ma ville et mon bus. j'étais affalée sur mon siège dans mes habits de sport moites à me faire charrier à travers la ville sans que j'aie à faire le moindre effort et je me disais quelle invention quand même l'automobile.
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